Ecologie et Microbiologie urinaire - cpias-nouvelle … · de l’arre urinaire: lithiase, tumeur,...
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Alix PANTEL, Jean-Philippe LAVIGNE
Laboratoire de Microbiologie
CHRU Nîmes
Ecologie et Microbiologie urinaire : Critères microbiologiques d'une
infection urinaire
RIPPH, 12 Avril 2016
Physiopathologie
Stérile
Arbre urinaire stérilesauf urètre distal
Non stérile
Flore périnéale
– flore digestive : entérobactéries, entérocoques ± anaérobies
– flore cutanée : SCN, corynébactéries– flore génitale (femme) :
Lactobacillus spp., S. agalactiae
F. Caron, Med Mal Infect 2003;33:433-46
Stérile
Non stérile
Réaction inflammatoire
Colonisation bactérienne
+ Infection Urinaire CYSTITE PYELONEPHRITE PROSTATITE
Flore périnéale
– flore digestive : entérobactéries, entérocoques ± anaérobies
– flore cutanée : SCN, corynébactéries– flore génitale (femme) :
Lactobacillus spp., S. agalactiae
F. Caron, Med Mal Infect 2003;33:433-46
Arbre urinaire stérilesauf urètre distal
Physiopathologie
VOIE ASCENDANTE +++
VOIE HEMATOGENE
– Staphylococcus spp. – Salmonella spp.– Candida spp.
Physiopathologie
⇒ Anatomiques - Mécaniques– Longueur de l’urètre– Sphincter vésico-urétéral– Effet mécanique de la miction– Exfoliation des cellules urothéliales
infectées
⇒ Physico-chimiques– Composition de l’urine : inhibition
croissance et adhésion– Immunité locale– Secrétions prostatiques
Facteurs favorisant
⇒ Liés à l’hôte – Brièveté de l’urètre– Activité sexuelle– Grossesse, Ménopause– Anomalie organique ou fonctionnelle
de l’arbre urinaire: lithiase, tumeur, reflux
– ID
⇒ Liés au microorganisme– Pili– Uréases
⇒ IUAS– Intervention sur les voies urinaires– Sondage
Mécanismes de défense
Physiopathologie
ENP 2012
Infections Associées aux Soins, par site (N=16024)
Sources: InVS, RAISIN, 2013
1,6% des patients hospitalisés
29,9%
80 % des IUAS = IU sur sonde
Voie extra-luminale– Précoce: mise en place de la
sonde– Tardive: migration vers
l’urètre par capillarité
Voie endo-luminale– Violation du système clos– Contamination du sac
collecteur
Favorise l’acquisition mais aussi la pérennisation de l’IU biofilm, érosion de la muqueuse, résidu vésical
Epidémiologie
IU Communautaires : 2 millions /an en France
⇒ Escherichia coli +++ (70-95%)
⇒ Autres entérobactéries: Proteus mirabilis, Klebsiella pneumoniae
⇒ Staphylococcus saprophyticus, Enterococcus spp.
IUAS: 1,6% des patients
⇒ Escherichia coli (40-50%)
⇒ K. pneumoniae, Enterobacter spp., Proteus spp.
⇒ Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumannii
⇒ S. aureus, Enterococcus spp.
Données ONERBA, réseaux de laboratoires de ville (AFORCOPI-BIO, EPIVILLE, MEDQUAL)
Epidémiologie
IU Communautaires : 2 millions /an en France
⇒ Escherichia coli +++ (70-95%)
⇒ Autres entérobactéries: Proteus mirabilis, Klebsiella pneumoniae
⇒ Staphylococcus saprophyticus, Enterococcus spp.
IUAS: 1,6% des patients
⇒ Escherichia coli (40-50%)
⇒ K. pneumoniae, Enterobacter spp., Proteus spp.
⇒ Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumannii
⇒ S. aureus, Enterococcus spp.
Données ONERBA, réseaux de laboratoires de ville (AFORCOPI-BIO, EPIVILLE, MEDQUAL)
Prélèvement urinaire
Patient usuel:⇒ > 4 h miction précédente (matin)⇒ Après une toilette soigneuse +++
– Femme: vulve et méat– Homme: prépuce et méat
⇒ Milieu de jet
Patient sondé:⇒ Clamper la sonde 10 min.⇒ Désinfection et ponction chambre
de prélèvement
Nouveau-né:⇒ Désinfection⇒ Poche adhésive
Incontinent ou handicapé:⇒ Femme: sonde de petit calibre⇒ Homme: collecteur pénien
Qualité du prélèvement
Qualité de l’examen
Avant tout traitement
antibiotique !!
Acheminement rapide au
laboratoire
Ac. borique, ≤ 48h à TA
≤ 2h à TA ≤ 24h à 4°C
Bandelette urinaire
Rapide, au lit du patient
Tests:⇒ Activité Estérasique = Leucocyturie⇒ Présence de Nitrites = Bactériurie (entérobactéries)
Intérêts⇒ VPN > 90% chez la femme; VPP > 90 % chez l’homme⇒ Utilisable chez l’enfant > 3 mois (1 mois?)
Limites:⇒ Faible VPP chez la femme, faible VPN chez l’homme⇒ Pas chez les patients sondés, vessie neurologique ⇒ Pas d’identification bactérienne ni antibiogramme⇒ FN++: Staphylocoques, Bacilles à Gram négatif non fermentants
1er épisode cystite non compliquée ++Suivi colonisation urinaire gravidique (> 4ème mois)
Autres situations: Aide au diagnostic
ECBU: indications et seuils
Indications
⇒ Toute suspicion d’IU, sauf cystites simples
⇒ Dépistage de colonisations relevant d’une ATB
⇒ Suppression de l'ECBU de contrôle en cas d'évolution clinique favorable dans les PNA et les IU masculines
Seuils⇒ Leucocyturie: ≥ 104/ml⇒ Bactériurie:
ECBU: principe
CytologiqueLeucocyturie /ml
J0
Examen direct
Prélèvement urinaire
Mise en culture 37°C
Encemencement / anse calibrée
Bactériurie / ml
Identification(s)
J1-J2
J2-J3Antibiogramme(s)
ECBU: interprétation
BU-
Suspicion IU
Leuco ≥ 104
Bact +
IU
AntibiothérapieAdaptation
Pas d’IU+
ECBU
Leuco < 104
Bact +
- IU débutante- Contamination
- ID- Infection chronique
± AntibiothérapieAdaptation
Leuco ≥ 104
Bact -Leuco < 104
Bact -
Pas d’IU - IU décapitée- Autres étiologies
infectieuses- Causes non infectieuses
± Examenscomplémentaires
Colonisation urinaire
Définition
⇒ Mise en évidence d’un microorganisme, lors d’un prélèvement urinaire correctement réalisé, sans que ce micro-organisme ne génère en soi de manifestations cliniques
⇒ Pas de seuil (sauf femme enceinte)⇒ La leucocyturie n’intervient pas dans la définition
Fréquente:
⇒ Sujets âgés > 65 ans: 10% des hommes, 20% des femmes ⇒ Femmes enceintes⇒ Patients sondés (100 % à 1 mois, 3 % d’acquisition / journée de sondage)⇒ Diabétiques⇒ Patient ayant une vessie neurologique
Qui dépister?
⇒ Procédure urologique invasive⇒ Femme enceinte (≥ 4ème mois) ATB
Résistance: données communautaires
Enquête ONERBA «Transville 2012» (EHPAD et cliniques exclus)⇒ Réseaux de laboratoires AFORCOPI-BIO, EPIVILLE France, MEDQUAL
J Caillon, T Gueudet, A Mérens, RICAI 2013
J Caillon, T Gueudet, A Mérens, RICAI 2013
Résistance: données communautaires
Enquête ONERBA «Transville 2012» (EHPAD et cliniques exclus)⇒ Réseaux de laboratoires AFORCOPI-BIO, EPIVILLE France, MEDQUAL
J Caillon, T Gueudet, A Mérens, RICAI 2013
Résistance: données communautaires
Enquête ONERBA «Transville 2012» (EHPAD et cliniques exclus)⇒ Réseaux de laboratoires AFORCOPI-BIO, EPIVILLE France, MEDQUAL
Etude régionale « COLICOM» 2013⇒ 50 287 E. coli isolés d’urines dans des LABM du Languedoc-Roussillon
Données JP Lavigne, A Pantel
Résistance: données communautaires
Données JP Lavigne, A Pantel
Résistance varie avec l’âge et le sexe
2,2
4
2,5
5,8
9,3
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
0-6 ans 6-18 ans 18-65 ans 65-85 ans >85 ans
% d
e Ré
sis
tan
ce
(I+
R)
C3G
Résistance aux C3G
Résistance: données communautaires
Etude régionale « COLICOM» 2013⇒ 50 287 E. coli isolés d’urines dans des LABM du Languedoc-Roussillon
Résistance: données hospitalières
Peu de données ciblant le site urinaire dans un contexte nosocomial
CHU Nîmes: Evolution de la sensibilité des E. coli
Données: Laboratoire de Microbiologie, CHU Nîmes
%S 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
AMX 42,4 48,1 48,3 45,3 48,1 47,8 49,2 49,1
AMC 60,3 56,6 58,3 54,9 51,7 67,9 62,6 60,7
CAZ 96,1 94,5 94,9 94,8 92,7 92,7 91,3 92,8
IMP 100,0 100,0 100,0 100,0 100 100,0 100,0 100,0
GEN 94,4 94,5 94,1 93,6 95,1 94,8 94,6 95,3
TOB 92,7 92,0 92,7 92,7 94,1 94,0 86,4 87,9
AMK 96,6 96,9 96,7 96,6 96,9 98,3 98,1 98,6
SXT 71,5 74,6 73,5 74,3 74,5 74,6 74,3 76,1
NAL 75,2 76,8 75,6 76,8 74,5 74,3 75,9 76,1
CIP 83,3 81,9 82,9 84,7 83,4 85,1 85,6 86,3
FOS 98,1 99 99,3 98,9 98,6 98,8 98,5 98,9
7,2% de résistance aux C3G
Résistance: données hospitalières
CHU Nîmes: Evolution du % de l’espèce parmi les entérobactéries BMR
Données: Laboratoire de Microbiologie, CHU Nîmes
0.0
5.0
10.0
15.0
20.0
25.0
30.0
35.0
40.0
45.0
50.0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
% d
e l'
esp
èce
par
mi l
'en
sem
ble
de
s B
MR
Citrobacter sp.
E. aerogenes
E. coli
Klebsiella sp.
Morganella sp.
E. cloacae
Résistance: données hospitalières
Bactériémies: Evolution de la résistance aux C3G chez E. coli
20142009
9,9%6,7%
2004
1%
Données: European Antimicrobial Resistance Surveillance Network (EARS-Net)
Résistance: succès des CTX-M
« Pandémie » mondiale
Canton R, Current Opinion in Microbiology, 2006
Résistance: succès des CTX-M
Clone prédominant ST131
* BLSE +* FQ R, BLSE –
Nicolas-Chanoine MH et al., CMR 2014
53 patients avec IU à E. coli CTX-M
67,9%
32 proches ne vivant pas sous le même toit
15,6%
73 proches vivant sous le même toit
27,4%
54 contrôles sans relation avec les autres groupes
7,4%
Rodriguez-Bano et al., J Antimicrob Chemother, 2008
Résistance: succès des CTX-M
53 patients avec IU à E. coli CTX-M
67,9%
32 proches ne vivant pas sous le même toit
15,6%
73 proches vivant sous le même toit
27,4%
54 contrôles sans relation avec les autres groupes
7,4%
Rodriguez-Bano et al., J Antimicrob Chemother, 2008
Résistance: succès des CTX-M
Importance +++ de l’hygiène
Résistance: succès des EPC
724 souches résistantes aux carbapénèmes analysées depuis février 2011
Critères de choix des antibiotiques
Effet collatéral sur le microbiote intestinal (Gupta K et al., CID 2011)
⇒ fosfomycine⇒ nitrofurantoïne⇒ pivmécillinam
Alternative aux carbapénèmes pour les PNA à EBLSE
Faible effet collatéral Effet collatéral important
⇒ C3G +++⇒ fluoroquinolones +++⇒ amox + ac. clav. ++⇒ cotrimoxazole ++
⇒ fluoroquinolones⇒ cotrimoxazole⇒ pipéracilline-tazobactam⇒ témocilline⇒ céfoxitine (E. coli)⇒ aminosides
1er choix
2ème choix
Conclusion
Bouleversement de l’épidémiologie de la résistance dans les IU
Suivi de l’épidémiologie ++ nouvelles recommandations
fosfomycine, pivmécillinam dans les cystites
témocilline, céfoxitine dans les PNA à E. coli BLSE
Modalités de prélèvement
Indications et durées de sondage limitées
Différenciation infection vs colonisation
Place essentielle de l’hygiène
Merci pour votre attention