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Journal de pédiatrie et de puériculture (2012) 25, 255—268 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Lithiase urinaire de l’enfant Nephrolithiasis in children P. Cochat * , J. Bacchetta , J.-F. Sabot , A. Bertholet-Thomas , D. Demède Centre de référence des maladies rénales rares, hospices civils de Lyon, université de Lyon, 59, boulevard Pinel, 69001 Lyon, France MOTS CLÉS Lithiase urinaire ; Néphrocalcinose ; Hypercalciurie ; Hyperoxalurie ; Cystinurie Résumé La lithiase urinaire est plus rare chez l’enfant que chez l’adulte, mais son éventua- lité doit être évoquée devant des tableaux cliniques variés, associant généralement douleur et hématurie. Cependant, il peut aussi s’agir d’une découverte fortuite. La prise en charge initiale repose avant tout sur le traitement de la colique néphrétique lorsqu’elle existe, voire sur un geste endoscopique. La nature de la lithiase est reconnue à partir de l’analyse du calcul par spectrophotométrie infrarouge, par l’étude de la cristallurie et parfois par un bilan biochi- mique orienté. La responsabilité des tubulopathies et des maladies héréditaires métaboliques est prédominante chez l’enfant, mais il peut aussi s’agir de lithiases infectieuses, de lithiases associées à des anomalies de l’écoulement des urines, ou de lithiases d’origine médicamen- teuse. Le traitement chirurgical a cédé le pas aux méthodes endoscopiques et à la lithotritie extracorporelle et chaque étiologie guidera un traitement médical spécifique. Toutefois, la pré- vention de la récidive repose toujours sur la dilution des urines par l’hydratation abondante. Le pronostic dépend de l’affection causale, et notamment de l’existence ou non d’une néphro- calcinose et des éventuelles atteintes extrarénales, mais aussi de l’adéquation du traitement et de l’observance qui lui est associée. © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS. Grâce au partenariat mis en place en 2010 entre le Journal de pédiatrie et de puériculture et l’EMC, les articles de cette rubrique sont issus des traités EMC. Celui-ci porte la mention suivante : P. Cochat, J. Bacchetta, J.-F. Sabot, A. Bertholet. Lithiase urinaire de l’enfant. EMC (Elsevier Masson SAS), Pédiatrie Maladies infectieuses, 4-086-D-10, 2011. Nous remercions les auteurs qui ont accepté que leur texte, publié initialement dans les traités EMC, puissent être repris ici. Pas de BAT auteur ni copyright. * Auteur correspondant. Service de néphrologie et rhumatoloie pédiatriques, hôpital femme mère enfant, 59, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France. Adresse e-mail : [email protected] (P. Cochat). 0987-7983/$ see front matter © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS. http://dx.doi.org/10.1016/j.jpp.2012.07.008

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Journal de pédiatrie et de puériculture (2012) 25, 255—268

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

Lithiase urinaire de l’enfantq

Nephrolithiasis in children

P. Cochat ∗, J. Bacchetta, J.­F. Sabot,A. Bertholet­Thomas, D. Demède

Centre de référence des maladies rénales rares, hospices civils de Lyon, université de Lyon,59, boulevard Pinel, 69001 Lyon, France

MOTS CLÉSLithiase urinaire ;Néphrocalcinose ;Hypercalciurie ;Hyperoxalurie ;Cystinurie

Résumé La lithiase urinaire est plus rare chez l’enfant que chez l’adulte, mais son éventua­lité doit être évoquée devant des tableaux cliniques variés, associant généralement douleuret hématurie. Cependant, il peut aussi s’agir d’une découverte fortuite. La prise en chargeinitiale repose avant tout sur le traitement de la colique néphrétique lorsqu’elle existe, voiresur un geste endoscopique. La nature de la lithiase est reconnue à partir de l’analyse du calculpar spectrophotométrie infrarouge, par l’étude de la cristallurie et parfois par un bilan biochi­mique orienté. La responsabilité des tubulopathies et des maladies héréditaires métaboliquesest prédominante chez l’enfant, mais il peut aussi s’agir de lithiases infectieuses, de lithiasesassociées à des anomalies de l’écoulement des urines, ou de lithiases d’origine médicamen­teuse. Le traitement chirurgical a cédé le pas aux méthodes endoscopiques et à la lithotritieextracorporelle et chaque étiologie guidera un traitement médical spécifique. Toutefois, la pré­vention de la récidive repose toujours sur la dilution des urines par l’hydratation abondante.Le pronostic dépend de l’affection causale, et notamment de l’existence ou non d’une néphro­calcinose et des éventuelles atteintes extrarénales, mais aussi de l’adéquation du traitementet de l’observance qui lui est associée.© 2012 Publié par Elsevier Masson SAS.

q Grâce au partenariat mis en place en 2010 entre le Journal de pédiatrie et de puériculture et l’EMC, les articles de cette rubriquesont issus des traités EMC. Celui­ci porte la mention suivante : P. Cochat, J. Bacchetta, J.­F. Sabot, A. Bertholet. Lithiase urinaire del’enfant. EMC (Elsevier Masson SAS), Pédiatrie — Maladies infectieuses, 4­086­D­10, 2011. Nous remercions les auteurs qui ont acceptéque leur texte, publié initialement dans les traités EMC, puissent être repris ici. Pas de BAT auteur ni copyright.

∗ Auteur correspondant. Service de néphrologie et rhumatoloie pédiatriques, hôpital femme mère enfant, 59, boulevard Pinel, 69677Bron cedex, France.

Adresse e­mail : pierre.cochat@chu­lyon.fr (P. Cochat).

0987­7983/$ — see front matter © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS.http://dx.doi.org/10.1016/j.jpp.2012.07.008

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Introduction

La lithiase rénale a souvent marqué l’histoire. On a retrouvédes calculs sur des momies datant de 7000 ans, et il estsouvent fait allusion aux douleurs et aux traitements de lalithiase dans des domaines aussi variés que les écrits médi­caux (aphorismes d’Hippocrate) ou la musique (L’opérationde la Taille de Marin Marais). Elle a permis ultérieurementle développement de l’endoscopie et de plusieurs outillageschirurgicaux.

Dans la population occidentale, le risque d’être atteintde lithiase dans la vie d’un individu est évalué de 10 % à15 % [1] ; il est 20 à 40 fois plus fréquent chez l’adulte quechez l’enfant. Sa prévalence dans le monde semble inverse­ment proportionnelle au niveau économique. En Amériquedu Nord, 2 % à 7 % des lithiases sont observées avant l’âge de16 ans [2]. La particularité des lithiases de l’enfant tient aufait que la cause est généralement identifiable et correspondsouvent à l’expression d’une tubulopathie, d’une maladiehéréditaire du métabolisme, d’une infection ou d’une mal­formation urinaire. Le rôle de la nutrition, essentiel chezl’adulte, est ici au second plan. La formation de lithiase estnéanmoins multifactorielle et résulte notamment d’un dés­équilibre entre promoteurs (calcium, oxalate, phosphate,urate, carbonate, ammonium, cystine, sodium) et inhibi­teurs (citrate, magnésium, glycosaminoglycanes, protéines)[3]. Les promoteurs cristallisent essentiellement en fonc­tion de leur produit de solubilité et du pH. Il se peut aussique le réchauffement climatique accentue la fréquence des

lithiases [4]. Il existe trois voies principales dans la forma­tion des lithiases :• fixation de calculs au contact d’une papille (plaque de

Randall) comme c’est le cas dans l’hypercalciurie idiopa­thique ;

• fixation de cristaux à l’extrémité des tubes de Bellini,comme c’est le cas dans l’hyperoxalurie ou l’acidosetubulaire distale ;

• formation de lithiase dans l’urine, comme pour la cysti­nurie [5].

Le processus de lithogenèse se décompose en septétapes : sursaturation des urines (la concentration maximaleen solutés lithogènes au­delà de laquelle les solutés préci­pitent est dépassée), germination cristalline ou nucléation(formation des cristaux), croissance des cristaux, agréga­tion des cristaux, agglomération cristalline (phénomène« boule­de­neige »), rétention des particules cristallisées etcroissance du calcul. La lithogenèse infectieuse est diffé­rente et comporte des espèces cristallines habituellementnon sursaturées dans l’urine humaine. Les étapes sont résu­mées sur la Fig. 1 [3].

La prise en charge comporte plusieurs volets : le trai­tement symptomatique de la crise de colique néphrétiquelorsqu’elle est présente, l’évaluation du retentissement,le bilan étiologique, le traitement chirurgical éventuel, letraitement préventif commun à toute lithiase, et le trai­tement spécifique de la maladie causale lorsqu’elle a étéidentifiée.

Figure 1. Principales étapes de la lithogénèse infectieuse.D’après Daudon, 2007 [3].

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Diagnostic

Présentation clinique

La sémiologie de la colique néphrétique est d’autant plusatypique que l’enfant est jeune, et le diagnostic est par­fois porté devant une hématurie, une infection urinaire,l’émission de calculs, des douleurs abdominales récidi­vantes, ou la découverte fortuite d’une néphrocalcinose oude lithiases (15 % à 40 %) [6]. Les manifestations cliniquessont partiellement influencées par le siège de la lithiase(rénale, urétérale, vésicale ou urétrale).

POINT IMPORTANT

Signes cliniques de la colique néphrétique classique• douleur +++ :

◦ extrêmement intense◦ paroxystique entraînant anxiété et agitation◦ unilatérale à prédominance lombaire◦ irradiant vers la région inguinale

• colique parfois déclenchée par un voyage• hématurie macroscopique ou microscopique• ± signes vésicaux : pollakiurie, fausses envies• ± signes digestifs : nausées, vomissements, iléus.

Chez le nouveau­né et le nourrisson, il s’agit souvent deformations retrouvées dans les couches. Il peut notamments’agir de cristaux orangés d’acide urique, généralement sansgravité. D’autres fois, il s’agira d’un aspect de « grains desable ».

À tout âge, une lithiase peut révéler ou compliquer unemalformation de l’appareil urinaire (rein en fer­à­cheval,diverticule caliciel, vessie neurologique, etc.).

De même, les complications de la lithiase doivent êtreconnues, car elles peuvent être inaugurales ou survenir pré­cocement dans l’évolution : rétention d’urines purulenteset amont d’une lithiase obstructive, anurie (lithiase sur reinunique ou lithiase bilatérale), colique néphrétique hyperal­gique, rupture pyélique, insuffisance rénale aiguë par chocseptique.

Le recueil des antécédents est essentiel, à la recherched’un diagnostic anténatal d’uropathie, d’épisodesd’infection urinaire, de lithiases dans la famille, deconsanguinité parentale, d’atteinte extrarénale, de prisemédicamenteuse (dose cumulée de vitamine D, traitementsrécents), de polyurodipsie, d’immobilisation prolongée,etc.

L’examen clinique doit évaluer la croissance staturale,l’état osseux, des signes extrarénaux, le volume de diurèse.

Une enquête alimentaire est souvent nécessaire :consommation de laitages, apports sodés et hydriques, etc.

ImagerieÉchographieL’échographie (vessie pleine) permet de visualiser le calculet d’objectiver son retentissement sur les voies urinaires.Sa sensibilité est excellente pour les calculs pyélocalicielset pour ceux du bas­uretère (vessie pleine). En revanche,

la visualisation des lithiases lombaires ou iliaques estplus délicate. L’échographie est aussi le meilleur moyend’identifier une néphrocalcinose, d’en préciser la topogra­phie et l’étendue (médullaire, corticale, diffuse). Chez lenouveau­né, la présence de dépôts de protéine de Tamm­Horsfall ou de microkystes peut donner une échogénicitécomparable à celle d’une néphrocalcinose.

Abdomen sans préparationLe cliché d’abdomen sans préparation, en position cou­chée, est fondamental car 90 % des lithiases urinaires sontradio­opaques (lithiases calciques, phospho­ammoniaco­magnésiennes, cystiniques, oxaliques). Les calculs d’acideurique, de 2,8­dihydroxyadénine et de xanthine sont plu­tôt radiotransparents. Il en est de même pour la plupart deslithiases induites par des médicaments. Le cliché d’abdomensans préparation n’est pas recommandé pour rechercher unenéphrocalcinose.

UroscannerL’uroscanner a une sensibilité supérieure à l’échographiepour l’identification et la localisation des petites lithiases(taille inférieure à 1,5 à 2 mm) ou des lithiases dont la topo­graphie est peu accessible en échographie (uretère). Sonusage reste limité en pédiatrie.

Conduite du bilan étiologique

La bandelette urinaire permet de rechercher une hématu­rie, une nitriturie, une leucocyturie, une glycosurie, uneprotéinurie, mais estime aussi la densité et le pH desurines. Toutefois, la mesure du pH est plus précise avec lepapier pH sur urines fraîchement émises. L’examen cytolo­gique peut reconnaître le caractère non glomérulaire d’unehématurie, et l’examen bactériologique pourra identifier ungerme (notamment uréasique). L’analyse chimique des cal­culs n’est ni précise ni spécifique et doit être proscrite.

L’analyse morphologique de la lithiase est fondamen­tale et il convient de tout faire pour recueillir le calculou ses débris (filtration des urines). L’étude de la cristal­lurie doit être réalisée sur des urines fraîchement émises etla spectrométrie infrarouge (prélèvement au sec en milieustérile) fournit des résultats précis quant à la composi­tion (Fig. 2 et 3, Tableau 1). Si cela a pu être fait, lesautres explorations se limitent à des examens spécifiquesde l’étiologie évoquée. Dans le cas contraire, un bilan bio­chimique doit être entrepris (Tableau 2).

La place de nouvelles techniques d’investigation, commela protéomique urinaire, est en cours d’évaluation [7].

Affections en cause

Les lithiases secondaires à des maladies héréditaires sontrelativement rares, mais généralement plus graves que leslithiases survenant dans un contexte d’infection, de malfor­mation ou de désordre nutritionnel ; leur identification a desconséquences thérapeutiques et génétiques essentielles.

Maladies héréditaires responsables de lithiasesLes maladies héréditaires responsables de lithiases sont àl’origine de la moitié des lithiases de l’enfant et l’enquêteétiologique doit parfois être étendue aux parents ou à lafratrie.

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Figure 2. Spectrophotométrie infrarouge. Cystine.

Figure 3. Cristallurie (aspect microscopique). a. brushite. b. cystine (examen direct à droite et lumière polarisée à gauche) ; c : weddel­lite ; d : whewellite (W1) et weddellite (W2) : examen direct et lumière polarisée (× 500).

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Tableau 1 Orientation du diagnostic en fonction de lacomposition des calculs.

Composition des calculs Affection en cause

Phospho­ammoniaco­magnésiens(struvite)

Infection urinaire (germeuréasique)

Phosphate de calcium Hypercalciurie

Oxalate de calciumdihydraté (weddellite)

Hypercalciurie

Oxalate de calciummonohydraté(whewellite)

Hyperoxalurie

Cystine Cystinurie

Urate Hyperuricosurie

Anomalie du métabolismedes purines

2,8 dihydroxyadénine Déficit en adéninephosphoribosyl transférase

Xanthine Xanthinurie

Médicament Précipitation d’unmédicament

Tubulopathies. Hypercalciuries (30 % à 40 % deslithiases). Le dénominateur commun de plusieurs tubulo­pathies responsables de lithiases ou de néphrocalcinoseest l’hypercalciurie, notamment lorsque la concentrationurinaire de Ca excède 4 mmol/L. Lorsque l’hypercalciurie

POINT IMPORTANT

Maladies héréditaires responsables de lithiases :éléments d’orientation• début souvent précoce• antécédents familiaux de lithiases rénales• consanguinité parentale• calculs bilatéraux et multiples• récidives fréquentes• néphrocalcinose souvent associée• atteinte tubulaire

◦ clinique : polyurodipsie, retard statural◦ biologique : acidose métabolique, trouble de

concentration• parfois signes extrarénaux spécifiques.

prédomine, elle s’exprime le plus souvent sous formed’oxalate de calcium dihydraté (weddellite) ou de phos­phate de calcium (carbapatite, brushite).

Les affections en cause sont les suivantes :Hypercalciurie idiopathique. Plusieurs mécanismes sont

évoqués, mais il s’agit vraisemblablement d’une mêmeaffection dont le phénotype comporte une part variabled’hyperabsorption intestinale et une fuite tubulaire deCa [8]. Le diagnostic se fait par élimination, devant unehypercalciurie strictement isolée ; les antécédents fami­liaux de lithiase ne sont pas exceptionnels. Cette anomalieest relativement fréquente (jusqu’à 3 % de la populationdans certaines séries) et le plus souvent asymptomatiquedans l’enfance jusqu’à sa révélation à l’âge adulte par

Tableau 2 Explorations biochimiques à envisager lorsqu’une lithiase d’origine métabolique est suspectée.

Urines Valeurs normales Sang Valeurs normales

Cristallurie Identification et quantification descristaux

Bicarbonate 23—26 mmol/L

pH (urine du matin) 5,5 < N < 6,2 Calcium 2,20—2,70 mmol/L

Calcium/créatinine 1 mois—2 ans : 1,6—2,6 mmol/mmol> 5 ans : 0,5—0,8 mmol/mmol

Phosphate 1 mois—2 ans : 1,6—2,5 mmol/L2—12 ans : 1,2 — 2,1 mmol/L12—18 ans : 1,1—1,9 mmol/L

Calcium < 0,1 mmol/kg par 24 heures

Citrate/créatinine > 0,3 mmol/mmol Magnésium 0,65—0,85 mmol/L

Magnésium > 4 mmol/1,73m2 par 24 heures Acide urique 150—350 mmol/L

Trou anionique 30—40 mmol/L Créatininémie Selon l’âge et la méthode dedosage

Oxalate < 0,50 mmol/1,73m2 par 24 heures

Oxalate/créatinine < 0,1 mmol/mmol

Acide urique < 4 mmol/1,73m2 par 24 h

Cystine < 30 mmol/mmol de créatinine

Sodium Permet de quantifier les ingesta

Urée Permet de quantifier les ingesta

N : normale.

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des lithiases. Avec le temps, une diminution de la densitéosseuse apparaît souvent, notamment lorsqu’une hypocitra­turie est associée [9,10].

Autres maladies héréditaires. D’autres maladies héré­ditaires comportent une hypercalciurie avec calcémienormale : syndrome de Bartter (alcalose hypokaliémique,parfois avec surdité), acidose tubulaire distale (par­fois avec surdité), syndrome de Dent (avec protéi­nurie tubulaire), syndrome de Lowe (syndrome oculo­cérébro­rénal), syndrome hypercalciurie­hypomagnésémie­néphrocalcinose, rachitisme hypophosphatémique avechypercalciurie, syndromes de Toni­Debré­Fanconi, pseudo­hypoaldostéronisme [11—15].

D’autres hypercalciuries normocalcémiques sont le faitd’une résorption osseuse et/ou hyperabsorption intesti­nale. Il s’agit de situations peu communes : hypervitaminoseD, apport alimentaire excessif de calcium (produits lai­tiers), apports inappropriés de calcium ou de phosphateen nutrition parentérale, corticothérapie, immobilisation,ostéogenèse imparfaite, maladies inflammatoires, syn­drome de Wiedmann­Beckwith.

Hypercalcémie. L’hypercalciurie est parfois associéeà une hypercalcémie, mais ces situations sont excep­tionnelles en pédiatrie (dosages plasmatiques spécifiquesentre parenthèses) : hypervitaminose D (25­OH­vitamine D),hyperparathyroïdie primitive (parathormone), hypercalcé­mies paranéoplasiques (parathyroid hormone related pep­tide), sarcoïdose (enzyme de conversion de l’angiotensine),immobilisation, carence en phosphates, hypervitaminose A,hyperthyroïdie. Dans ce contexte, les affections génétiquessont rares : syndrome de Williams et Beuren, syndromedes tumeurs parathyroïdiennes familiales, néoplasies endo­crines multiples [15].

L’hypercalciurie avec hypocalcémie est exceptionnelle.Elle est le fait d’une hypoparathyroïdie avec défaut de réab­sorption tubulaire du calcium par mutation activatrice durécepteur sensible au calcium. La révélation est volontiersnéonatale, avec une hypercalciurie et une néphrocalcinoseen rapport avec le degré d’hypocalcémie.

Le Tableau 3 représente les orientations diagnostiquesen présence d’une hypercalciurie présumée génétique[15].

Cystinurie. La cystinurie (2 % à 8 % des lithiases del’enfant, 1 % à 2 % des lithiases de l’adulte) est une mala­die de transmission autosomique récessive ; sa prévalencevarie de 1/2 500 à 1/100 000. Le défaut de réabsorption decystine et d’acides aminés dibasiques par le rein entraîneune excrétion urinaire anormalement élevée de cystine, trèspeu soluble, conduisant à la formation répétée de calculs.Ces calculs sont faiblement radio­opaques et donc rarementbien visibles sur les radiographies simples de l’abdomen.L’échographie est indispensable et le diagnostic est portépar l’examen d’un calcul par spectrométrie infrarouge etpar le dosage de la cystinurie (Fig. 2). La réaction deBrand (nitroprussiate de sodium) permet un diagnostic semi­quantitatif rapide et relativement simple.

Le type A concerne 60 % des patients et correspond à unemutation de SLC3A1 ; les hétérozygotes ont une cystinurienormale. Le type B concerne 40 % des patients et correspondà une mutation de SLC7A9 ; les hétérozygotes ont une cysti­nurie élevée et peuvent présenter des lithiases. Le type AB

(mutation dans chacun des gènes précédents) ne représenteque 1 % à 2 % des cas.

Syndrome de Fanconi. La survenue de lithiase dans cecontexte peut être le fait soit d’une hypercalciurie, soitdu traitement conservateur instauré. Le syndrome de Fan­coni est rarement idiopathique et s’intègre le plus souventdans une tubulopathie plus complexe (cystinose, tyrosiné­mie type 1, intolérance au fructose).

Anomalies héréditaires du métabolisme. Hyper­oxaluries primitives. L’hyperoxalurie primitive de type 1(5 % à 10 % des lithiases) est une maladie rare de trans­mission autosomique récessive. Elle résulte d’un déficithépatocytaire en alanine­glyoxylate aminotransférase, àl’origine d’une production massive d’oxalate. Les pre­miers symptômes surviennent dans la moitié des cas avantl’âge de cinq ans et l’association lithiase — néphrocalci­nose — insuffisance rénale est très évocatrice. Au fur età mesure que la filtration glomérulaire diminue, une sur­charge systémique apparaît et conditionne morbidité etmortalité. Le diagnostic repose sur la morphologie des cris­taux (oxalate de calcium monohydraté), des calculs et surla spectrométrie infrarouge (Fig. 2—4), l’étude des mar­queurs biochimiques (oxalurie, glycolaturie) et sur l’analysede l’acide désoxyribonucléique (ADN), exceptionnellementsur la mesure de l’activité enzymatique (biopsie hépa­tique).

L’hyperoxalurie primitive de type 2 (déficit en glyoxy­late réductase/d­glycérate déshydrogénase) est plus rare etmoins sévère que le type 1. L’hyperoxalurie primitive detype 3 vient d’être récemment décrite.

Une hyperoxalurie peut être rencontrée en situation demalabsorption ou de grêle court (mucoviscidose, maladiesinflammatoires du tube digestif).

Anomalies du métabolisme des purines. Ces anomaliessont toutes très rares et ont en commun la formation delithiases uriques, mais le pronostic dépend principalementdes atteintes extrarénales spécifiques.

Le syndrome de Lesch—Nyhan correspond à un déficitcomplet en hypoxanthine­guanine phosphoribosyl transfé­rase, de transmission récessive liée à l’X. Il associe unesymptomatologie neurologique, avec retard des acquisitionspsychomotrices, mouvements anormaux, puis apparition decompulsions autoagressives qui vont jusqu’à la mutilation(Fig. 5). Ultérieurement apparaissent des lithiases d’acideurique qui peuvent conduire à l’insuffisance rénale chro­nique.

L’hyperactivité de la phosphoribosyl pyrophosphate syn­thase est aussi de transmission dominante liée à l’X, et setraduit par une symptomatologie de goutte pouvant parfoiss’accompagner de troubles neurosensoriels, le plus souventà type de surdité. Dans les formes les plus graves, les garconssont atteints précocement, associant de manière incons­tante un arrêt du développement psychomoteur, une surditéet parfois un diabète.

La lithiase de 2,8­dihydroxy­adénine (2,8­DHA) est unecause rare de lithiase due à un déficit en adéninephosphoribosyl­transférase, transmise sur un mode auto­somique récessif. Les calculs s’associent à des dépôts de2,8­DHA dans le parenchyme rénal, pouvant conduire à uneinsuffisance rénale évolutive ; il n’y a pas d’atteinte extra­rénale spécifique.

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Tableau 3 Approche diagnostique d’une hypercalciurie d’origine génétique chez l’enfant.

Calcémie Investigations complémentaires Orientation diagnostique

Diminuée PTH diminuée HypoparathyroïdiePTH normale ou diminuée Hypocalcémie avec hypercalciurie autosomique dominantePTH élevée : évaluer magnésium plasmatique Hypercalciurie avec hypomagnésémie et néphrocalcinose

Normale Alcalose hypokaliémique Syndrome de BartterAcidose hypokalémique avec pH urinaire > 6 Acidose tubulaire distaleSyndrome de Fanconi Syndrome de Dent

Syndrome de LoweHypophosphatémie avec phosphaturie élevée Rachitisme hypophosphatémique avec hypercalciurie

Augmentée PTH normale ou diminuée Tumeur parathyroïdiennePTH élevée Hyperparathyroïdie familiale

Néoplasie endocrinienne multiple

D’après Stechman et al., 2009 [15].PTH : parathormone plasmatique.

Figure 4. Examen macroscopique des calculs. a : brushite ; b : carbapatite et protéines ; c : Cystine ; d : Whewellite.

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Figure 5. Syndrome de Lesch—Nyhan : automutilations au niveaude la lèvre inférieure.

Tableau 4 Conduite pratique de l’enquête étiologiquede débrouillage d’une lithiase chez l’enfant.

CliniqueExamen clinique (croissance, audition, pressionartérielle, examen neurologique)Antécédents personnels (médicaments, alimentation)Histoire familiale (lithiases, consanguinité)ASP + échographie

BiologieDiurèseCristallurie, analyse morphologique du calcul,spectrométrie infrarougeBandelette réactive : sang, protéines, nitrites,leucocytes, pH, glucosePlasma : Na, K, CI, bicarbonate, Ca, P, Mg, créatinine,osmolalité, acide urique, parathormoneUrine : uroculture, osmolalité, Ca/créatinine, Na, P,Mg, cystinurie, oxalurie, citraturie

ASP : abdomen sans préparation ; Na : sodium ; K : potassium ;CI : chlore : Ca : calcium ; P : phosphore ; Mg : magnésium.

Le déficit homozygote en xanthine­déshydrogénase, detransmission autosomique récessive, se traduit par une élé­vation de la xanthinurie qui favorise la formation de calculsxanthiques jaune­orangé.

Lithiases infectieuses. La fréquence des lithiasesinfectieuses est très variable selon les études et les pays.L’hypothèse d’une lithiase infectieuse ne peut être confir­mée que sur l’analyse du calcul : la présence de struvite(phosphate ammoniacomagnésien) en est le marqueur leplus habituel, mais il peut aussi s’agir de carbapatite(phosphate de calcium carbonaté) ou d’urate d’ammonium(Fig. 1). Proteus mirabilis est le germe en cause dans lamajorité des cas.

Lithiases associées à la stase urinaire. Plusieursanomalies anatomiques des voies urinaires favorisent lastase et sont à l’origine de lithiases : syndrome de jonction

pyélo­urétérale, diverticules caliciels, rein en fer­à­cheval,maladie de Cacchi­Ricci (exceptionnelle en pédiatrie).

Lithiases et cristalluries toxiques. Lithiases etcristalluries médicamenteuses. Plusieurs médicamentsexposent au risque de lithiase, soit du fait de leur actionsur le métabolisme du calcium (vitamine D, calcium,furosémide, apports sodés excessifs), soit du fait deleur cristallisation possible dans l’urine (ceftriaxone,amoxicilline, sulfadiazine, indinavir, cotrimoxazole).

Lithiases et cristalluries toxiques non médicamenteuses.La mélamine (cyanuramide) ne fait pas partie des compo­sants autorisés dans l’alimentation humaine ou animale,mais a été ajoutée à certains laits en poudre distribués enChine en 2007—2008. Ce produit illustre le risque lithia­sique lié à l’ingestion de substances lithogènes ; plus de54 000 enfants (82 % âgés de moins de deux ans) ont étéconcernés [16]. Ce phénomène, dose­dépendant, est biendémontré chez l’animal et la concentration de mélamineobservée dans les laits chinois a varié de 0,1 à 2500 ppm !

EN PRATIQUE

La conduite à tenir diagnostique initiale doit êtrerelativement simple, comme indiqué dans le Tableau 4.Au­delà de ce débrouillage, la prise en charge doit êtrefaite en lien avec un centre spécialisé de néphrologiepédiatrique.

Prise en charge thérapeutique

Traitement de la colique néphrétique

Mécanismes de la douleur

La symptomatologie de la colique néphrétique a deuxcomposantes : l’augmentation de la pression dans les voiesurinaires et le maintien du péristaltisme urétéral en amont.L’augmentation de pression explique la douleur (mécanismedirect), mais est aussi à l’origine de la production rénalede prostaglandines qui vont augmenter la diurèse et doncentretenir la douleur (mécanisme indirect).

Traitement de la crise

Le traitement de la colique néphrétique repose doncsur l’association d’un traitement anti­inflammatoire,d’antalgiques et d’optimisation des apports hydriques [17].

Anti­inflammatoires non stéroïdiens

Les anti­inflammatoires non stéroïdiens (AINS) exercent uneaction anti­inflammatoire, mais aussi antalgique directe etindirecte en bloquant la synthèse rénale des prostaglan­dines. Ils représentent le traitement de référence de lacolique néphrétique depuis plus de 25 ans [18]. À la phaseinitiale, ces produits sont administrés par voie parentéraleavec relais par voie orale pendant quelques jours ou jusqu’àélimination du calcul. L’efficacité est rapide et trois quartsdes malades sont soulagés en moins d’une heure. Ces pro­duits sont bien tolérés chez l’enfant et les effets secondaires

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sont rares (ulcère duodénal, hémorragie digestive, aller­gie). En cas de contre­indication aux AINS, les corticoïdespeuvent être utilisés (méthylprednisolone ou Solumédrol®,2 à 4 mg/kg initialement).

Antalgiques non spécifiquesLes antalgiques de niveau 1 (paracétamol) doivent être utili­sés systématiquement par voie injectable. Les morphiniquessont indiqués en cas d’échec complet ou partiel des AINS surla douleur ; ils sont en effet pratiquement aussi efficaces queles AINS et peuvent leur être associés.

Antispasmodiques (phloroglucinol ou Spasfon®, tié­monium ou Viscéralgine®)Les antispasmodiques luttent contre les contractions uré­térales. Le niveau de preuve de leur efficacité est faible,notamment en pédiatrie. Ils représentent pour certains uncomplément des AINS et trouvent surtout leur place chezles patients qui présentent une contre­indication aux AINSet qui peuvent supporter la douleur. Leur tolérance ne posehabituellement aucun problème.

Restriction hydriqueLa restriction hydrique diminue logiquement la pression dansles voies urinaires mais, a contrario, l’augmentation depression contribue à l’élimination du calcul et la coliquenéphrétique entraîne souvent des vomissements de sorteque la déshydratation n’est pas exceptionnelle. De ce fait,il n’y a aucune recommandation formelle pour l’hydratationchez l’enfant.

EN PRATIQUE

• Le traitement actuel de la colique néphrétique chezl’enfant s’inspire d’un consensus établi chez l’adulte(Agence nationale d’accréditation et d’évaluation ensanté — Anaes 00) :◦ voie veineuse tant que dure la douleur◦ kétoprofène (Profénid®) : 1 mg/kg toutes les huit

heures, sans dépasser 48 heures◦ paracétamol (Perfalgan®) : 15 mg/kg◦ en cas d’antalgie insuffisante : nalbuphine

(Nubain®) 0,2 mg/kg, toutes les 6 heures◦ boissons libres, à adapter à la soif et à la diurèse◦ filtrage des urines

• Ce traitement permet de soulager pratiquement tousles malades dans un délai inférieur à 1 heure.

Dilution des urines

La base du traitement de toute lithiase est la dilution dessolutés contenus dans l’urine grâce à l’augmentation de ladiurèse, et donc de l’hydratation. Ainsi, chez tout enfantlithiasique, la diurèse doit être au moins de 2 à 3 l/m2 par24 heures ou de 2 à 3 ml/kg par heure. Les boissons doiventêtre prises à intervalles réguliers dans la journée, plus uneprise au moment du coucher et à l’occasion de tout réveildans la nuit, de manière à assurer une bonne dilution desurines sur l’ensemble du nycthémère. Dans certains cas, laconduite de l’hydratation est si importante chez de jeunesenfants qu’elle impose le recours à une sonde gastrique ou

à une gastrostomie. La nature de l’eau de boisson est habi­tuellement sans importance et l’eau du robinet convientdans l’immense majorité des cas. Toutefois, de nombreuseseaux minérales sont disponibles avec des spécificités parfoisintéressantes.

Mesure du pH

L’importance du pH urinaire ne doit pas être négligée, caril conditionne souvent le risque lithiasique. Ainsi, lorsqu’ilest inférieur à 5,3, cela favorise la cristallisation de l’acideurique, de la cystine, de la xanthine. Lorsqu’il est supérieurà 6,5, cela favorise la cristallisation du phosphate de calciumet du complexe phospho­ammoniaco­magnésien.

Place de la chirurgie

La lithotritie extracorporelle s’est beaucoup développéechez l’enfant au cours des dernières années et est devenuela première option thérapeutique. Elle peut être réaliséesous anesthésie chez des enfants âgés de moins d’un an,mais nécessite l’implication d’une équipe expérimentée.

D’autres techniques sont parfois utilisées, soit dans lecadre de l’urgence, soit à froid : urétéroscopie, néphroli­thotomie percutanée, sonde en double J, etc. La chirurgieouverte est devenue exceptionnelle, parfois indiquée pourcertains calculs coralliformes.

TubulopathiesHypercalciuriesLe traitement des hypercalciuries est essentiel, car c’esten raison de ses complications (néphrocalcinose notam­ment) que certaines affections évolueront vers l’insuffisancerénale chronique. Il existe donc plusieurs principes théra­peutiques communs.

L’hyperhydratation est de règle, sur la base de 2 à3 l/m2 par 24 heures, afin d’abaisser la concentration uri­naire de calcium en dessous de 4 mmol/l.

Sur le plan diététique, l’apport calcique doit être nor­malisé, car toute réduction excessive (souvent préconiséeà tort) peut retentir sur le stockage osseux du calcium etentraîner une déminéralisation à long terme. En outre, lacalciurie est sous la dépendance de la natriurèse, et doncdes apports sodés qu’il convient de limiter (Tableau 5).En l’absence d’insuffisance rénale, l’apport en potassiumpeut être encouragé, car il réduit l’élimination urinairedu calcium. Cela démontre l’importance de l’enquête ali­mentaire et des recommandations qui en découlent en casd’hypercalciurie [19].

Lorsque, malgré une bonne observance des mesuresci­dessus, la calciurie reste excessive, le recours à undiurétique thiazidique est parfois utile en augmentant laréabsorption tubulaire du calcium. L’hydrochlorothiazide(Esidrex®) est alors proposé à raison de 1 à 2 mg/kg par jour.

Lorsqu’une hypocitraturie est associée et lorsque lasymptomatologie lithiasique est sévère, un traitement parcitrate peut être proposé (en l’absence d’insuffisancerénale), sur la base de 150 mg/kg (1 mmol/kg) de citrate par24 heures. Dans ce cas, le citrate agit plus en se complexantavec le calcium que par son action (souvent décevante) surla citraturie. On peut utiliser pour cela des préparationsmagistrales (citrate de potassium et/ou de sodium), des

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Tableau 5 Aliments riches en sodium.

Aliments Teneur en NaCl(mg pour 100 g)

Eaux minérales (Vichy Saint­Yorre®,Vichy Célestins®, Parrot®)

1400 à 1700

Pain (baguette) 580Biscottes 280 à 400Fromages type roquefort,

camembert1150 à 1400

Fromages type gruyère 400Viandes et jambons fumés 2000 à 4000Saucisse, autres charcuteries 1000Poissons fumés 1800Œufs de poissons 1500Crabe, crustacés 200 à 500Olives vertes ou noires fraîches 2400Moutarde 1300Biscuits secs 300Conserves de légumes 250 à 600Jus de tomates 250

médicaments du commerce (Foncitril®, Alcaphor®), voire dela limonade [20].

Les résultats du traitement sont meilleurs dans cer­taines indications (hypercalciurie idiopathique, syndromede Bartter, rachitisme hypophosphatémique avec hypercal­ciurie) que dans d’autres affections dont le génie évolutifest plus sévère (syndromes de Dent et de Lowe, syndromehypercalciurie­hypomagnésémie­néphrocalcinose). En casd’évolution vers l’insuffisance rénale terminale, aucune deces maladies ne récidive sur le greffon.

Dans les hypercalciuries avec hypocalcémie (mutationactivatrice du récepteur sensible au calcium), le traitementpar alfacalcidol (Un­Alfa®) et calcium doit simplement viserà maintenir le seuil asymptomatique de calcémie le plus baspossible (généralement entre 1,7 et 1,9 mmol/l).

Syndrome de Bartter. Dans certaines pathologiespotentiellement lithiasiques, outre le traitement del’hypercalciurie, un traitement plus spécifique de la tubulo­pathie est requis. Il s’agit des AINS en traitement de fond,qui agissent en diminuant le débit de filtration gloméru­laire, réduisant ainsi la quantité de sodium filtré, mais aussien diminuant la production des prostaglandines qui inhibentla réabsorption sodée dans la branche large ascendante deHenle. L’indométacine (Indocid®, 1 à 3 mg/kg par 24 heures)est ainsi à la base du traitement du syndrome de Bartter.

En cas d’hypokaliémie persistante, une supplémentationen chlorure de potassium (plus efficace que le gluconate)répartie sur 24 heures est souhaitable ; l’objectif est demaintenir la kaliémie supérieure à 3 mmol/L. D’autres trai­tements ont été proposés comme les diurétiques d’épargnedu potassium (spironolactone : 5 mg/kg par jour) ou les inhi­biteurs de l’enzyme de conversion ; ils peuvent avoir uneefficacité sur les paramètres biologiques, mais ne rem­placent pas les AINS.

Lorsque l’affection se révèle dans les premiers jours devie, voire in utero, la prise en charge nécessite une véritableréanimation hydroélectrolytique pour éviter une déshydra­tation exposant au risque de séquelles neurologiques. Les

apports sodés doivent être strictement adaptés aux pertesurinaires.

Acidose tubulaire distale. Cette affection comportepratiquement toujours une néphrocalcinose d’apparitionprécoce puis des lithiases, en rapport avec une hypercal­ciurie et une hypocitraturie. Le traitement est avant toutcelui de l’hypercalciurie (cf. supra) auquel il est indispen­sable d’ajouter la correction de l’acidose. L’objectif est demaintenir la bicarbonatémie au­dessus de 23 mmol/L afind’optimiser la croissance staturale et la minéralisation sque­lettique. Le bicarbonate peut être couplé au citrate dans cebut, en privilégiant les sels de potassium d’autant qu’unehypokaliémie est parfois associée. En outre, l’apport enpotassium réduit en soi l’élimination urinaire du calciumalors que l’apport de sodium l’augmente.

CystinurieLe principe du traitement préventif est d’amener la concen­tration de cystine libre dans l’urine et le pH urinaire à unniveau permettant de dissoudre la quantité de cystine anor­malement excrétée dans l’urine. Ce but peut être obtenuen associant plusieurs mesures diététiques et médicamen­teuses : réduction de la cystine libre dans les urines, maissurtout dilution et alcalinisation des urines. En effet, leseuil de cristallisation de la cystine dépend du pH urinaire :il correspond à une concentration de cystine de 250 mg/l(1 mmol/L) à pH 7 et de 500 mg/L (2 mmol/L) à pH 7,5. Ilfaut donc maintenir en permanence des urines diluées etalcalines.

La première mesure, indispensable, est donc la dilu­tion continue des urines, sur la base de 1 L pour 250 mg(1 mmol) de cystine, donc par exemple au moins 3 l àpH 7 si l’excrétion urinaire de cystine est de 750 mg/24 h(3 mmol/24 h). Il est en outre essentiel que ces boissonssoient réparties non seulement sur toute la journée, maiségalement sur la nuit, période où la concentration des urines— et donc le risque de formation de calculs — est la plusforte. Il est donc recommandé de faire boire les enfants aumoins une fois au milieu de la nuit. L’apport liquidien peutse faire sous forme d’eau du robinet ou d’eau faiblementminéralisée (Evian®, Cristalline®), éventuellement aromati­sée. L’eau bicarbonatée (Vichy Célestins®, Parrot®) permetd’alcaliniser les urines, mais apporte aussi du fluor et dusodium, qui augmente la cystinurie ; sa quantité doit doncêtre limitée à 500 ml/j (Tableau 5). Les jus de citron oud’orange, qui apportent du citrate et du potassium en plusde l’eau, peuvent également être recommandés, mais il estdifficile d’assurer des apports réguliers.

L’alcalinisation peut être obtenue soit avec du bicarbo­nate soit avec du citrate, dilués dans l’eau. La tolérancedigestive du citrate est parfois médiocre et le bicarbonateoffre des résultats comparables. Les deux produits peuventêtre associés, mais l’utilisation d’un sel de potassium esttoujours préférable à un sel de sodium, car l’apport sodéaugmente l’excrétion urinaire de cystine. Une posologie debicarbonate de 200 mg/kg répartie sur 24 heures, avec uneprise la nuit si possible, suffit à assurer une alcalinisationpermanente des urines avec pH entre 7 et 7,5, sans dépas­ser 8 pour éviter la précipitation de cristaux de phosphatede calcium. Le pH urinaire doit être vérifié régulièrement àdomicile, à différents moments de la journée, à l’aide d’unebandelette à pH.

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Tableau 6 Aliments riches en méthionine.

Aliments Teneur en méthionine(mg pour 100 g)

Morue séchée 2300Viande de cheval 1300Écrevisses 1000Parmesan, gruyère 900Œufs de poissons 800Poissons 600Foie 600Autres viandes 550Autres fromages 500 à 600Œufs 500

Pour réduire l’excrétion urinaire de cystine, il fautréduire l’apport alimentaire en cystine, ce qui passe néces­sairement par la réduction de la consommation en protéines.La méthionine, précurseur de la cystine, ne peut pas êtresupprimée de l’alimentation, car il s’agit d’un acide aminéindispensable, mais il faut éviter des apports excessifs(Tableau 6). Il est en outre recommandé de réduire lesapports sodés qui augmentent l’élimination urinaire de cys­tine via une augmentation de la natriurèse (Tableau 2).

Lorsque, malgré ces mesures, la cystinurie dépasse leseuil de cristallisation, il faut recourir à des médicamentscomportant un radical sulfhydrile, qui clive la cystine sousforme de cystéine, plus soluble. Les principaux produitsutilisés sont la D­pénicillamine (Trolovol®) et la tiopronine(Acadione®) ; la d­pénicillamine est la plus efficace, maisla moins bien tolérée ; la tiopronine est en général mieuxacceptée. Pour être efficaces, ces médicaments doivent êtrepris à une posologie suffisante, car un comprimé de tio­pronine (300 mg) ne peut complexer plus de 100 à 125 mgde cystine libre. La posologie moyenne initiale est de 10 à20 mg/kg, mais il faut augmenter cette posologie par paliersjusqu’à obtenir une concentration urinaire de cystine libreinférieure à 250 mg/L (1 mmol/L) ; la moitié de la dose totaledoit être prise au coucher. Ces médicaments peuvent avoirdes effets secondaires, en particulier digestifs, cutanés, san­guins et rénaux, qui nécessitent une surveillance régulièrede l’hémogramme et de la protéinurie.

L’efficacité du traitement doit être régulièrementsurveillée, en premier lieu sur la dilution de l’urine (den­sité ≤ 1005) et son alcalinisation (pH entre 7 et 7,5) maisaussi sur la concentration urinaire en cystine (≤ 250 mg/Lou 1 mmol/L). Lorsque l’étude de la cristallurie est pos­sible, la recherche des cristaux de cystine sur les urinesfraîches du matin et la mesure de leur volume (≤ 3000m

3/mm3) sont un excellent moyen de juger de l’efficacitédu traitement. L’observance de ces mesures thérapeutiquespermet de diminuer fortement le nombre et la fréquencedes lithiases, ainsi que le risque de complications (infectionurinaire, insuffisance rénale, hypertension artérielle).

Maladies héréditaires du métabolismeHyperoxaluriesLes hyperoxaluries primaires s’expriment pratiquement tou­jours par des lithiases et/ou une néphrocalcinose, et la

cristallisation se fait sous forme d’oxalate de calcium mono­hydraté.

Dans le type 1, le traitement conservateur doit êtreentrepris le plus précocement possible compte tenu de lasévérité de la maladie [21]. Il repose sur une hydratationabondante (2 à 3 l/m2 par jour) répartie sur 24 heures, cequi nécessite souvent le recours à une gastrostomie ou àune sonde gastrique chez les jeunes enfants. L’objectif estde maintenir la concentration urinaire d’oxalate inférieureà 0,4 mmol/L. Certaines mutations sont responsables d’uncertain degré de sensibilité à la pyridoxine (coenzyme del’alanine glyoxylate­aminotransférase), qui mérite d’êtresystématiquement testée sur la base de 5 à 10 mg/kg parjour (maximum 20 mg/kg par jour), efficace dans un tiers descas. Il convient d’y associer un inhibiteur de la cristallisationde l’oxalate de calcium, de préférence sous forme de citratede potassium (100 à 150 mg/kg par jour de citrate, au moinsen trois prises régulièrement espacées), sauf si le patientn’a plus de diurèse. Si la calciurie est élevée, le risque deprécipitation est accru et il convient donc de l’abaisser enlimitant les apports sodés (Tableau 3) et en ayant parfoisrecours à l’effet anticalciurétique de l’hydrochlorothiazide(Esidrex®, 1 à 3 mg/kg par jour en deux à trois prises). Sur leplan diététique, la limitation des aliments riches en oxalate(rhubarbe, thé, chocolat, épinards) n’a qu’une influencemineure. En revanche, les apports sodés méritent d’êtrerégulièrement ajustés et les apports en calcium ne doiventpas être réduits, car le calcium se complexe à l’oxalatedans le tube digestif et en permet ainsi l’élimination. Il nefaut cependant pas attendre le stade d’insuffisance rénaleterminale pour proposer une greffe combinée hépatique etrénale, soit en un temps, soit de manière séquentielle (foiepuis rein) ; la greffe isolée du rein est vouée à la récidivedans la quasi­totalité des cas.

Le traitement symptomatique du type 2 est comparableau type 1, mais la pyridoxine n’a aucun effet et l’indicationde greffe d’organe est exceptionnelle.

Anomalies du métabolisme des purinesCes anomalies ont en commun la formation de lithiasesuriques, mais le pronostic dépend dans tous les cas desatteintes extrarénales.

Le traitement de la lithiase de 2,8­DHA nécessite la priserégulière d’allopurinol (Zyloric®), qui détourne le métabo­lisme des purines vers des substances plus solubles que la2,8­DHA, associée à un régime pauvre en purines et à unediurèse abondante. L’alcalinisation est inutile, car les cal­culs ne sont pas dissous en milieu alcalin. Même en présenced’une insuffisance rénale avancée au moment du diagnostic,une amélioration sous traitement est de règle.

Le syndrome de Lesch—Nyhan impose un traitement parallopurinol (Zyloric®). Ce traitement à vie permet de réduireles taux d’acide urique dans le sérum et dans l’urine et ainsid’éviter la formation de cristaux d’acide urique, de lithiase,d’arthrite goutteuse, de tophus, mais il n’a malheureuse­ment aucune efficacité sur les symptômes neurologiquespour lesquels aucun traitement n’est actuellement dispo­nible (Fig. 5). En outre, si l’allopurinol empêche la formationdes lithiases uriques en diminuant sa production, il favo­rise la formation de lithiases xanthiques (produit accumuléen amont). L’hydratation est un complément primordial(cf. supra), mais l’état neurologique peut en rendre la

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Figure 6. Cristallurie médicamenteuse. a : amoxicilline ; b : sulfadiazine ; c : indinavir ; d : cotrimoxazole.

réalisation difficile. De même, l’alcalinisation des urines(bicarbonate, citrate ou eau minérale alcaline) représenteun complément intéressant. Le recours à la colchicine pourdiminuer les problèmes inflammatoires liés à la goutte estexceptionnel.

Le traitement de l’hyperactivation de la phosphoribo­syl pyrophosphate synthase repose aussi sur les inhibiteursde la xanthine oxydase (allopurinol, ou Zyloric®) qu’il nefaut jamais interrompre au risque d’avoir une augmenta­tion brutale du taux d’acide urique, sur un apport hydriqueimportant et sur une alcalinisation des urines par du citratede potassium. Malheureusement, aucun progrès thérapeu­tique n’a été réalisé à ce jour pour la prise en charge desproblèmes neurodéveloppementaux de ces enfants qui nepeuvent bénéficier que d’un traitement symptomatique.

Le traitement de la xanthinurie repose essentiellementsur la consommation réduite en purines alimentaires, ainsique sur la dilution des urines par des boissons abondantes.Les efforts trop violents et l’exposition à des climats tropchauds sont à éviter. L’acidité des urines ne joue aucun rôledans la solubilité des calculs de xanthine.

Le syndrome de Fanconi secondaire à une cystinose peutentraîner une lithiase urique liée au défaut de réabsorp­tion tubulaire de l’acide urique. Il est néanmoins rared’avoir recours à un traitement spécifique, car le traitementhabituel de la maladie suffit (cystéamine, indométacine,bicarbonate de sodium, potassium, phosphore, vitamine D,etc.).

Glycogénose de type IAu cours de cette maladie, l’hypercalciurie est fréquente etpeut se manifester par des calculs rénaux ou une néphro­calcinose. À cette hypercalciurie peuvent s’ajouter une

hyperuricémie et une hypocitraturie qui vont contribuer àla formation des calculs. Les principes du traitement visentà limiter l’atteinte hépatique, l’atteinte neurologique, àprévenir le retard de croissance et les complications, notam­ment rénales. La prise en charge des lithiases rejoint celledes hypercalciuries lorsqu’elle est présente (cf. supra), maiscomporte le plus souvent de l’allopurinol (Zyloric®), carl’hyperuricémie est fréquente, et du citrate (Foncitril®,Alcaphor®) en cas d’hypocitraturie.

MucoviscidoseAu cours de la mucoviscidose, l’utilisation prolongée detraitements antibiotiques à large spectre peut entraînerune modification de la flore intestinale, avec disparitiond’une bactérie (Oxalobacter formigenes) qui dégrade nor­malement l’oxalate présent dans la lumière intestinale. Parconséquent, l’absorption d’oxalate par le côlon augmente,ce qui entraîne une hyperoxalurie avec le risque de for­mation de calculs d’oxalate de calcium. Paradoxalement,l’absorption de carbonate de calcium réduit le risque litho­gène en chélatant l’oxalate dans la lumière intestinale. Enpratique, le traitement préventif et curatif des lithiasesrepose sur l’hydratation et l’utilisation d’un inhibiteur dela cristallisation oxalocalcique (citrate).

Conclusion

La lithiase urinaire est sous­estimée et méconnue en pédia­trie, et le diagnostic en est souvent fortuit. Lithiase etnéphrocalcinose sont des symptômes et non une maladieen soi et, chez l’enfant, une étiologie est accessible dansplus de trois quarts des cas. Il est en effet essentiel de

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pouvoir accéder à un diagnostic précoce, car le traitement,notamment en cas d’anomalies métaboliques, conditionnele pronostic. En effet, la prise en charge comporte tou­jours une hyperhydratation et généralement un traitementspécifique.

Le pronostic rénal dépend principalement de l’existenceou non d’une néphrocalcinose, du degré d’observance

thérapeutique, de la répétition des épisodes d’infectionet d’obstruction, et parfois de la répétition des gestes chi­rurgicaux. Le pronostic général dépend de la sévérité dessignes extrarénaux.

Pour plus d’informations, vous pouvez égalementconsulter l’Annexe 1 jointe à cet article, ainsi que lesFig. 3 à 6.

Annexe 1. Diagnostic moléculaire des maladies héréditaires responsables de lithiasesrénales : examens génétiques et laboratoires habilités en France ou en Europe.

Pathologie Gène Transmission Médecin correspondant

Acidose tubulaire distale ATP6N1B AR [email protected] ARSLC4A1 AD

Hypomagnésémie­hypercalciurie­néphrocalcinose

CLDN16 AR [email protected]

CLDN19 AR

Syndrome de Bartter NKCC2 AR [email protected] ARCLCNKB ARBSND ARCASR ADCLCN5 XR

Syndrome de Dent CLCN5 XR [email protected] XR jlunardi@chu­grenoble.fr

Syndrome de Lowe OCRL1 XR jlunardi@chu­grenoble.fr

Hypercalciurie avec hypocalcémieautosomique dominante

CASR AD [email protected]

Lithiases avec ostéoporose ethypophosphatémie

NPT2a AR [email protected]

Syndrome de Williams et Beuren ELN (AD) Caryotype FISH — Nombreux laboratoiresde cytogénétique

LIMK1

Cystinurie SLC3A1 AR jean­[email protected] AD soumeya.bekri@chu­rouen.fr

Hyperoxalurie primitive AGXT AR cecile.acquaviva­bourdain@chu­lyon.fr

GRHPR ARHOGA AR

Lithiase 2,8 dihydroxyadénine APRT AR [email protected]

Syndrome de Lesch­Nyhan HGPRT XR jean­[email protected]

Déficit partiel en HGPRT HGPRT XR

Xanthinurie XDH AR f­broly@chu­lille.fr

AD : autosomique dominant ; AR : autosomique récessif ; HGPRT : hypoxanthine­guanine­phosphoribosyl transférase ; XD : dominant lié àl’X ; XR : récessif lié à l’X.

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