COLIQUE NEPHRETIQUE: QUOI DE NEUF EN 2014 ? ET PLACE DE LA...
Transcript of COLIQUE NEPHRETIQUE: QUOI DE NEUF EN 2014 ? ET PLACE DE LA...
-
COLIQUE NEPHRETIQUE:
QUOI DE NEUF EN 2014 ?
ET PLACE DE LA
TECHNOLOGIE DANS LE
TRAITEMENT DES
CALCULS
DR EL KHADIME MOHAMED RADOUANE
TETOUAN 2015
-
Pour comprendre Les calculs urinaires: composés de cristaux, matrice protéique
dont le rôle n’est pas encore entièrement connu.
4 étapes de formation : sursaturation, nucléation, agrégation et retenue du cristal.
pathologie lithiasique fréquente: 5 à 10 % de la population, essentiellement entre 20 et 60 ans
sex-ratio de 3 hommes pour 1 femme.
Récidives fréquentes (plus de 60 % à 10 ans).
Son caractère récidivant et les complications qu’elle engendre rendent nécessaires sa prévention et son traitement.
-
Introduction La lithiase urinaire = pathologie fréquente + récidivante,
pouvant évoluer de longues années à bas bruit tout comme
nécessiter un traitement en urgence et engager le pronostic
vital.
Elle touche le plus souvent le haut appareil urinaire (cavités
pyélocalicielles, uretère), mais peut également se
développer dans la vessie dans certains cas particuliers.
Son traitement est multidisciplinaire: médecins
généralistes, urologues, néphrologues, endocrinologues,
biologistes, radiologues et nutritionnistes.
-
Différents types de calcul et
facteurs favorisants
Connaître la composition d’un calcul est essentiel :
cela influence non seulement le traitement du calcul
mais également le risque de récidive et la prise en
charge à long terme.
-
Caractéristiques des différents types de calcul.
Phosphate de
calcium
Oxalate de calcium
MonohydratéDihydraté
Phosphate
ammoniaco-
magnésienCystine Acide urique
Fréquence(13,6 %) (50,1 %) (21,7 %) (1,3 %) (2,6 %) (10,8 %)
Nom cristallin Carbapatite
HydroxyapatiteWhewellite Weddellite Struvite
Aspect
macroscopique Crayeux Brunâtre et lisse Jaunâtre et spiculé Jaune Jaune clair, lisse Jaune chamois, lisse
TailleVariable Petite taille Petite taille
Variable,
coralliforme++
Calculs multiples, taille
variable, coralliforme
bilatéral
Petite taille
pH urinaire
(normale = 5,8) Alcalin Variable Variable Alcalin Acide Acide
Densité UH1 550–1 950 1 200–1 700 1 000–1 450 550–950 650–850 350–650
Aspect radiologique Très opaque Opaque Opaque Modérément opaqueTransparent ou
légèrement opaqueTransparent
Facteurs
prédisposantsSexe masculin
Infections à germes
uréasiques (Proteus
mirabilis…)
Cystinurie : maladie
héréditaire autosomale
récessive
Vieillissement
Goutte
Syndrome
métabolique
Syndrome
myéloprolifératif
Particularités Résistant à LEC Résistant à la LEC
-
Facteurs alimentaires apports alimentaires accrus :
+ des produits laitiers ;
+ de protéines animales ;
+ de sel (favorise l’hypercalciurie) ;
+ d’aliments riches en oxalate (chocolat, fruits secs, épinards, oseille,, thé)
+ de purines (abats, charcuterie…) ;
+ de sucres rapides (fructose).
+ Diminution de la consommation de fibres alimentaires.
+ Diurèse insuffisante par insuffisance des apports liquidiens.
-
Facteurs familiaux, Infection
urinaire, Anomalies du pH histoire familiale dans près de 40 % des cas.La cystinurie est la
maladie génétique la plus fréquente .
Germes: Proteus mirabilis, Klebsielle et Pseudomonas possèdent une enzyme, l’uréase
l’uréase dégrade l’urée en une matrice protéique sur laquelle précipitent les sels minéraux pour former des calculs phospho-ammoniaco-magnésiens. Ils sont souvent à l’origine de calculs coralliformes
Le pH normal des urines est de 5,8.
Un pH acide favorise la formation des calculs d’acide urique, de cystine et d’oxalate de calcium.
Un pH alcalin favorise la lithiase infectieuse et phospho-calcique.
-
Anomalies anatomiques, Calculs
médicamenteux
anomalies anatomiques des reins stase urinaire la formation des calculs.
donc traiter le calcul, et l’anomalie anatomique, afin d’éviter les récidives.
Exemple: le syndrome de jonction pyélo-urétérale, le diverticule caliciel, le rein en fer à cheval, le méga-uretère, le reflux vésico-urétéral…
Calculs médicamenteux: deux phénomènes : un désordre métabolique généré par le médicament, ou cristallisation dans les urines des métabolites du principe actif.
Le médicament le plus souvent incriminé est l’indinavir(Crixivan®), antiprotéase utilisée dans les trithérapies anti-VIH
-
Épidémiologie
oxalo-calcique :70 à 80 % des cas.
Touche 2 hommes pour 1 femme, le plus souvent entre
20 et 60 ans.
Dans cette population, le taux de récidive est
d’environ 50 % à 5–10 ans.
La colique néphrétique aiguë :1 à 2 % des
consultations aux urgences.
8 % des crises de CN sont hospitalisées, car
compliquées.
La CN lithiasique: 75 – 80 % des causes de CNA
-
En France: 2 Millions de patients lithiasique / an
5 – 10 % deviennent symptomatiques
Aux USA: prévalence : 7 – 21 cas pour 10 000 habitant / an
Tx de récidive de CN est impt:
+ 15 % à 1 an
+ 35 % à 5 ans
+ 50 % à 10 ans
+ 75 % à 20 ans
-
Physiopathologie de la CNA Pendant longtemps, on a admis que la douleur de la
CNA était en rapport avec un spasme de l’uretère au
contact du calcul. pas clairement démontrée.
L’explication:
+ brutale et rapide de la P dans les voies
excrétrices.
+ isolée de la P intra-urétérale.
-
Augmentation de pression
intrapyélique
de P dans CPC est liée à deux facteurs principaux.
Tout d’abord, l’œdème généré au contact du calcul par effet irritatif rétention d’urines sus-jacentes et bloquer d’avantage le calcul.
Ensuite, et surtout, la N de la synthèse intrarénale de PGE2vasodilatatrices sous l’effet de l’hyperpression intracavitaire
PGE2 flux sanguin rénal + P de FG par des R préglomérulaires afin de tenter de contrebalancer de P hydrostatique régnant à l’intérieur des tubes intrarénaux
La production constante d’urine P intrapyélique production de PGE2.
-
la production de PGE2 va une de production de rénine et d’angiotensine la P artérielle (signe clinique habituel lors d’une CNA)
Enfin, la libération d’hormone antidiurétique (ADH), déclenchée par les nausées, les vomissements et la douleur va également stimuler la production de PGE.2On se trouve alors face à un véritable cercle vicieux, puisque le maintien du débit de filtration glomérulaire ne fait qu’accroître la pression intracavitaire.
http://urofrance.org/nc/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/physiopathologie-de-la-colique-nephretique.html#bib20
-
P intra pyélique dilatation des CPC
N terminaisons nerveuses de la lamina propria
contraction muscle lisse paroi urétérale pour expulser le calcul
-
Contraction prolongée de fibre musculaire lisse
production d’Ac lactique
irrite les fibres nerveuses
-
la sensation douloureuse = un processus complexe qui
prend naissance au niveau des récepteurs spécifiques
des terminaisons nerveuses périphériques. Les signaux
nociceptifs sont alors transportés au niveau de la moelle
épinière puis au niveau central (thalamus et cortex). Les
niveaux médullaires D11 à L1 de transmission des
signaux nociceptifs expliquent que la sensation
douloureuse puisse être également perçue au niveau du
tube digestif ou du système génital
-
Modifications hémodynamiques
intrarénales
il existe un changement en trois phases du flux sanguin rénal et de la P intra-urétérale après obstruction urétérale unilatérale complète :
+ de 0 a 1h30 : progressive du flux sanguin intrarénal : liée a vasodilatation des artères afférentes préglomérulaires.
+ de 1h30 a 5h: du flux sanguin intra rénal liée a R intra rénale car vasoconstriction préglomérulaire ( Angiotensine) et P intra-urétérale
+ au-delà de 5h: flux sanguin intra rénal et P intra-urétérale.
-
P intra urétérale P intra tubulaire
débit de FG
Si l’obstruction est prolongée = vasoconstriction prolongée
répercutions incomplètes de la FR et atrophie sequellaire
-
Définition de la CNA
La CN est un syndrome douloureux
lomboabdominal aigu résultant de la
mise en tension brutale de la voie
excrétrice du haut appareil urinaire en
amont d’une obstruction, quelle qu’en
soit la cause.
-
Question no 1 : quelle est la présentation
clinique des CN de l’adulte au service
d’urgence ? Colique néphrétique simple
- La forme simple est fréquente: douleur brutale et intense, unilatérale lombaire ou lomboabdominale + irradiation antérieure vers la fosse iliaque et les OGE.
- signes digestifs fréquents (nausées, vomissements et constipation)
- des signes urinaires (dysurie, pollakiurie et impériosité)
- signes généraux (agitation, anxiété). Il n’y a pas de fièvre.
- Chez certains patients, la douleur débute dans les zones d’irradiation pour apparaître secondairement dans la région lombaire
- Pratiquer une BU nitrite leucocytes hématies
-
Coliques néphrétiques compliquées
rares (moins de 6 %) caractérisées soit :
+ par le terrain sur lequel survient la colique néphrétique (grossesse, insuffisance rénale chronique, rein transplanté, rein unique, uropathie connue, patient VIH sous indinavir)
+ par l’existence d’emblée ou secondairement de signes de gravité:
- signes d’infection
- une oligo-anurie
- la persistance d’une intensité douloureuse élevée malgré un traitement antalgique bien conduit.
Ces coliques néphrétiques compliquées justifient un avis spécialisé.
-
Difficultés diagnostiques
Endométriose, salpingite , GEU
occlusion intestinale, pancréatite aiguë, Diverticulite,
Nécrose ischémique du cæcum
lumbago, sciatique,Fissuration d’anévrisme de l’aorte
PNA, Tumeur des voies urinaires, Infarctus rénaux
Torsion d’un kyste ovarien
Appendicite, Colite biliaire, Ulcère gastrique
Pneumonie
Arthrose lombaire
-
Question no 2 : quelle est la prise en charge
thérapeutique initiale (hors prise en charge
spécifique) ?
Le traitement initial est essentiellement médical et principalement antalgique : à visée antalgique
Les recommandations :
+ utiliser la voie veineuse comme voie préférentielle
+ en l’absence de contre-indication, prescrire un AINS
+ prescrire un antalgique morphinique en association si la douleur est d’emblée importante
+ si douleur résistante à l’association, vérifier les doses avant de parler d’une CN hyperalgique
+ si CI à l’AINS et douleur intense, prescrire un morphinique en première intention
+ on peut prescrire un antalgique non morphinique en association avec l’AINS si douleur modérée
+ ne pas interrompre le traitement au cours du nycthémère
+ éviter la déshydratation et laisser les boissons libres
+ ne pas associer deux AINS
-
La voie intraveineuse supplante les autres voies du fait de
sa rapidité d’action. La voie intramusculaire ne garantie
pas un résorption totale du produit.
le kétoprofène = 100mg dans 100ml de SG5 % ou de
SS en 20minutes, 3 fois par jour : Le seul à avoir
obtenu l’AMM (07/2001) par voie IV pour l’indication
colique néphrétique
Antalgique paracetamol 1g en IV lente
La morphine titrée intraveineuse
Pas antispasmodique
-
Question no 3 : quelles sont les indications des
examens d’imagerie en urgence ?
Les objectifs de l’imagerie :
+ affirmer le diagnostic: dilatation de la VES et en
reconnaissant la nature lithiasique de l’obstacle
+ évaluer la gravité (rein unique, urinome)
+ préciser les chances d’expulsion spontanée du calcul,
inférieur à 5mm
-
Les examens d’imagerie évalués dans la colique néphrétique
Abdomen sans préparation
mauvaise sensibilité ( 45 à 58 %) avec une spécificité là aussi médiocre (60 à 77 %) Cet examen ne doit donc pas être fait isolément.
Échographie
disponible, non invasif, rapide. examen privilégié pour la femme enceinte et l’insuffisant rénal.
peu performant lorsque la lithiase est urétérale (11 à 24 % de sensibilité) En revanche, il s’agit d’un examen dont la spécificité est très bonne de l’ordre de 97 %
calculs à la jonction pyélo-urétérale et vésico-urétérale. La dilatation CPC = signe indirect d’obstruction .
20 à 30 % des obstructions brutales par une lithiase urétérale ne sont pas détectées
Le couple ASP + échographie améliore la performance des examens
UIV, IRM, Scintigraphie: pas intérêt
http://urofrance.org/publications-livres/publications-scientifiques/resultats-de-la-recherche/html/actualisation-2008-de-la-8supesupconference-de-consensus-de-la-societe-francophone-durgen.html#bib35http://urofrance.org/publications-livres/publications-scientifiques/resultats-de-la-recherche/html/actualisation-2008-de-la-8supesupconference-de-consensus-de-la-societe-francophone-durgen.html#bib38
-
ASP: calcul bilateral
-
DILATATION CPC
-
Scanner spiralé sans injection
toutes les lithiases peuvent être visualisées par le scanner. En plus les signes indirects d’obstruction peuvent être mis en évidence : dilatation des CPC
La sensibilité du scanner est de l’ordre de 96 % avec une spécificité de l’ordre de 100 %
Actuellement, la performance du scanner non injecté dans le diagnostic de colique néphrétique est considérée comme meilleure que celle de l’UIV
Les avantages du scanner sont :
un examen rapide indépendant du patient et de l’opérateur
pas de préparation ni injection IV nécessaire, donc pas de complication allergique ni rénale
révèle des lithiases de petites tailles (de l’ordre de 1mm)
examen le plus intéressant pour les diagnostics alternatifs
la mesure de la densité de la lithiase, exprimée en unité Hounsfield, permet de prédire la plus forte probabilité d’échec de la lithotripsie en cas de densité supérieure à 1000 ; une lithiase de densité inférieure à 300 est d’origine urique et ne relève que d’un traitement médical
-
CNA sur calcul de l’uretère lombaire droit. Présence d’un calcul
caliciel inférieur droit dans un calice dilaté.
-
TDM: calcul dans un diverticule caliciel sup
-
TDM : reconstruction 3D calcul dans un
diverticule caliciel sup
-
Uroscan : calcul dans un diverticule caliciel sup
-
indication de ces examens:
+ la colique néphrétique simple :
- couple ASP–échographie ou scanner spiralé sans injection
- le suivi des lithiases est préconisé par l’ASP
+ la colique néphrétique compliquée :
- en urgence, le scanner spiralé sans injection est indiqué
+ les terrains particuliers :
- la femme enceinte : échographie
- l’insuffisant rénal : le scanner spiralé sans injection, s’il est accessible, est à préférer à l’association ASP–échographie
+ le doute diagnostic:
- scanner spiralé sans injection ou avec injection si nécessaire
-
Question no 4 : quelles sont les indications des traitements
urologiques spécifiques ?
Le recours en urgence à un avis urologique est recommandé dans 3 circonstances :
la CN est compliquée :
+ une CN fébrile, hyperalgique, une rupture de la voie excrétrice, une IRA obstructive
Le terrain est particulier :
+ une grossesse : les indications de ttt urologique en urgence sont les mêmes que pour les autres patients,
+ une IR et uropathies préexistantes
+ un rein unique fonctionnel ou anatomique
+ un rein transplanté
la présence de facteurs de gravité liés au calcul :
+ la taille du calcul égale ou supérieure à 6mm,
+ les calculs bilatéraux,
+ l’empierrement des voies excrétrices après LEC.
-
Le principe du traitement urologique
commun à toutes les complications
consiste à drainer la voie excrétrice en amont du calcul
Le calcul sera dans un second temps traité à distance de
l’urgence
Modalités de dérivations :
une sonde urétérale par voie endoscopique : simlple ou jj
Néphrotomie per cutanée
les indications à ces traitements urologiques:
une CN fébrile T= 38 ou hypothermie , hyperalgique, une
rupture de la voie excrétrice, une IRA obstructive K+
-
SONDE JJ SONDE SIMPLE
-
de nouvelles techniques urologiques ont été développées ces dernières années : les techniques urétéroscopiques, la LEC, le LASER = les thérapeutiques expulsives des lithiases.
Bien que ne soient pas des techniques de l’urgence, elles semblent s’intégrer de plus en plus tôt dans la prise en charge.
Les indications des traitements urologiques de la lithiase dependent :
+ de la nature et de la taille du calcul ;
+ de sa localisation dans l’arbre urinaire ;
+ de sa probabilité d’expulsion spontanée (qui dépend de la taille et de la localisation du calcul) ;
+ du terrain.
-
Quelle est la place des thérapeutiques expulsives dans la
prise en charge de la lithiase urinaire ?
L’expulsion spontanée du calcul = 68 % pour une taille
inférieure à 5mm ; et 47 % pour une taille comprise entre 5 et
10mm et ce dans un délai 1 à 4 semaines
Des thérapeutiques médicamenteuses ont été proposées:
+ inhibiteurs calciques (nifédipine) par relaxation des fibres musculaires lisses
+ alpha-bloquants (tamsulosine) inhibent l’action des récepteurs alpha-1 adrénergique présents en grand nombre dans la partie distale de l’uretère et participant au péristaltisme
la tamsulosine, à la dose de 0,4mg/j pendant 30 jours
le délai et le taux d’expulsion
-
Urétéroscopie souple-laser Holmium-
YAG gagne du terrain L’urétéroscopie souple associée au laser Holmium-YAG est une
technique de technologie récente diagnostique et thérapeutique efficace, reproductible et peu traumatique parfaitement adaptée à la pathologie du haut appareil urinaire.
L’urétéroscopie souple date de 1987
Laser Holmium-YAG : transmission de l’énergie lumineuse énergie thermique
effet photothermique avec effet de vaporisation
performant pour la « lithotritie intracorporelle » quelle que soit la nature du calcul Aucun calcul ne résiste à l’effet du laser Holmium.
Peut être utiliser en urgence pour colique néphrétique résistante après
24 heures de traitement médical
-
Les indications
-
Les indications
-
Comparaison des complications des
différentes techniques
-
Comparaison des complications des
différentes techniques
-
Comparaison des complications des
différentes techniques