Béarn 2030 numéro 1

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J.-P.MATTEIETCh.LAINE « Sachons préserver le rôle des maires » ©??? BÉARN assos maires Unis pour représenter et défendre les intérêts de nos 547 communes et de nos intercommunalités SOMMAIRE 52000 deplusdans leGrandPau » PAGESVI-VII Les moteurs del’économie de demain » PAGESVIII-IX «LeBéarnne manque pas d’atouts» » PAGEIII 203 0 Les nouveaux défis deladémographie N° 1: la p opu lat i on 10 septembre 2012 Moinsdejeunes,plusdeseniors ©JUPITERIMAGES, MONTAGE STUDIO GRAPHIQUE P.P. ©ARCHIVESJEAN-PHILIPPEGIONNET ©DR Pierre Delfaud, économiste

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1er supplément Béarn 2030 sur la population

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Page 1: Béarn 2030 numéro 1

J.-P.MATTEI ET Ch. LAINE«Sachonspréserver le rôledesmaires »

©???

BÉARNasso

s m

aires

Unis pour représenter

et défendre les intérêts

de nos 547 communes

et de nos intercommunalités

SOMMAIRE52000deplusdansleGrandPau

» PAGESVI-VII

Lesmoteursde l’économiededemain

» PAGESVIII-IX

«LeBéarnnemanquepasd’atouts»

» PAGE III

2030

Lesnouveauxdéfisde la démographie

N°1: la population

10 septembre 2012

Moinsde jeunes, plusde seniors

©JUPITER IMAGES, MONTAGE STUDIO GRAPHIQUE P.P.

©ARCHIVESJEAN-PHILIPPEGIONNET

©DR

Pierre Delfaud, économiste

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II | Faits et perspectivesLUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

BÉARN2030

EDITODes atoutset des choixL’enjeuestcapital.LeBéarnen2030n’auraplusvraiment levisagequenous lui connaissonsaujourd’hui.Toutau longdesvingtansàvenir,notrerégionseraconfrontéeàdenombreuxchangementssociétauxetdevra faire faceàdesdéfishumains,économiques,environnementauxetd’infrastructuresqui installerontdeplain-pied leBéarndans leXXIe siècle.Journauxdeterritoires,LaRépubli-quedesPyrénéesetL’Eclairsepropo-sent, telsdesagitateursd’idées,delancer ledébat,ouplutôtd’initieruneréflexioncollectivevisantàplanter ledécordesscénariosdufutur.Accompagnésparquatreparrains-L’associationdesMairesdesPyrénées-Atlantiques, laChambredecommerceetd’industriedePau-Béarn, leCréditAgricolePyrénées-Gascogneet leComitédépartementaldutourisme-nouspublieronsd’ici lafinde l’annéequatresupplémentsquiprésenterontetdécrypterontquatrethématiquesmajeuresde l’avenirduBéarn.Nousconsacronsaujourd’huilapremièreéditionspécialeà lapopulation.En2030,unhabitantduBéarnsur troisauraplusde60ans.Lesmoinsde20ansnereprésenterontplusque20%delapopulation.Quelssont lesenjeuxdecetteévolutiondémographiquepournotrerégion ?Leprochainsupplémentseraconsa-créaux infrastructuresdetrans-ports.Lesévolutionsdémographi-quesetéconomiquesquivonts’opérerconditionnerontpourunelargepart l’adaptationdesmoyensdetransports locauxet régionauxauxnouvelles réalitésduterritoire.Routes,voies ferrées,aéroports,transportscollectifsurbainsetruraux :quelschoixpourdemain ?Letroisièmenumérode«Béarn2030»seradédiéà l’économierégionale.S’appuyantsur troispiliers– lachimie, l’aéronautiqueetl’agroalimentaire– l’économiebéarnaiseest-ellebienarméepourseprojeteren2030 ?Lequatrièmevoletdenotreenquêtes’intéresseraauxPyrénées.Lemassifpyrénéen,quiaamorcéunedynamiquedecroissance, réussira-t-ilà relever les lourdsdéfisdedemain ?L’économisteaquitainPierreDelfaud,spécialistede laprospectiverégionale,n’hésitepasà l’affirmer : lesatoutsduBéarnsontsuffisammentnombreuxpourquenotreterritoireseprojetteavecconfiancedans l’avenir.Acondi-tiondefaire lesbonschoix.Aujourd’huietdemain.lJEANMARZIOU

Pau

Bayonne

10 8 6 4 2 0 2 4 6 8 101999

20072015

20202025

20302035

2040

10 8 6 4 2 0 2 4 6 8 1005

101520253035404550556065707580859095

10 8 6 4 2 0 2 4 6 8 10

Effectif de chaque âge pour 1 000 habitants

Dordogne

Landes

Lot et Garonne

Gironde

Pyrénées-Atlantiques

20,618,4

23,821,5

22,219,9

22,119,8

22,219,6

55,545,7

6053,5

5748

55,847,7

57,550,4

23,935,9

16,225

20,832,1

22,132,5

20,330,1

Gironde

Dordogne

Landes

Lot-et -Garonne

2012 : 6644732040 : 762944

+98 471habitants

Pyrénées-Atlantiques

2012 2040: la démographie des Pyrénées

Bayonne Pau

Un départementattractif

La population des Pyrénées-Atlantiques

Le 2e départementaquitainPopulation par département,en milliers, de 1999 à 2040(prévisions Insee)

Une population vieillissante

Des aires urbaines toujoursplus denses

Les pyramides des âgesAujourd’hui, un Pyrénéen sur deux a au moins 44 ans; en 2040, un sur deux aura au moins 48 ans.

Aujourd’hui, la part des 65 ans et plus dans la population des Pyrénées-Atlantiques (20,3%) est déjà supérieure à la moyenne nationale (16,3%). Et avec les générations du baby-boom arrivant progressivement aux grands âges, les plus de 60 ans auront dépassé les moins de 30 ans dès 2020.

2007

Les jeunes Les adultes Les seniors

2020 2040

2005

HommesÂge

Femmes

2010

2007 2040

Avec un nombre de naissances à l’équilibre avec celui des décès,la population croîten moyenne de

0,8%par an grâce

à l’excédent migratoire.

222 000 223 500

240 262

1 286en 1999

600en 1999

388

305en 1999

327

1783en 2040

763en 2040

464

493

375en 2040

Densité de populationen 2009

265 ou plus

de 132 à moins de 265

de 72 à moins de 132

de 39 à moins de 72

de 15 à moins de 39

moins de 15

Nombre d’habitantspar km2

Moins de 20 ans, en % 20 à 64 ans, en % 65 ans et plus, en %

664 473habitants

684 135

695 242

762 944

2012

2017

2020

2040

275 250

Supplément de la République desPyrénées et de l’Eclair.Directeur de la publication :ChristopheGalichonRédacteur en chef : JeanMarziouEnquêteetrédaction :EricNormandEditing, secrétariatde rédaction :Olivier BonettiStudio graphique de Pyrénées-PresseImpression : imprimerie P.P.S.A.ZI Berlanne, 64160Morlaàs.

Page 3: Béarn 2030 numéro 1

Faits et perspectives | IIILUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

BÉARN2030

22,7

20,4

58,1

50,7

19,2

28,9

s-Atlantiques

Variation de la densité(habitants par km2 et par an)

2012 : 3 258 0002040 : 3 880 000

+ 622 000habitants

L’Aquitaine, 4e croissancedémographiquerégionale

En Aquitaine

Les jeunes

Les adultes

Les seniors

plus de 10

5 à 10

1 à 5

0,4 à 1

0,2 à 0,4

0 à 0,2

– 0,2 à 0

Variation annuelle moyenne entre 1999 et 2011

Corse

Languedoc -

Roussillo

n

Midi -P

yrénées

Aquitaine

+1,6%

+1,3%

+1,1%+1,0%

Economiste à l’Universi-té de Bordeaux- IV,PierreDelfaudest aussivice-président du

conseil économique et socialrégional, à la tête de la section«veilleetprospective.»Cetexcel-lent connaisseur du territoireaquitain livre ici sa vision de ceque pourrait être le Béarn en2030.

A quoi pourrait ressembler leBéarn en 2030 ?

Pierre Delfaud : « Sans êtreMadameSoleil,poursavoiràquoiressemblera un territoire dansquelquesannées,il fautdéjàpartirde l’existant. Et qu’avons-nousaujourd’hui ?Detous les territoi-resaquitains, leBéarnest, surunplan socio-économique, le pluséquilibré. Si l’on considère lastructurepar âge, il arriveà fixerses jeunesménages,notammentdans l’agglomération paloise.Bien sûr, il y a des secteurs devieillissement,commelesvalléesd’Aspeoud’Ossau,mais leBéarngardeuneproportionde jeunesplus élevée qu’ailleurs. C’est unatout intéressantpour l’avenir. »

Voyez-vousd’autresatoutsquipermettentd’envisager l’aveniravec optimisme ?

«Oui.LeBéarnestaussiunterri-toireéquilibré : lapartdel’emploipublic estmoins forte que dansd’autresrégions.Celaneveutpasdirequ’il y amoinsde fonction-naires, mais simplement qu’il ya une base productive impor-

tantepourcettezoned’emplois,avecbiensûr les troispiliersquesont lachimie, l’aéronautiqueetl’agroalimentaire. Grâce à cepoidsde l’économieproductive,trèssupérieurparexempleàceluide la Dordogne, du Lot-et-Garonneouencoredes Landes,on trouve en Béarn moinsd’inégalités de revenus, moins

de contrastes entre riches etpauvres.Onlevérifie trèssimple-ment. Quand on se promènechez vous, on a le sentimentd’être dans une région cossue,aisée,où l’onvitplutôtcorrecte-ment.Mêmesiceuxquiyviventne s’en rendent pas forcémentcompte. »

Celaveut-ildireque leBéarnde2012 et celui de 2030 seronttrès semblables ?

« Pour ma part, j’imagine troisscénariospource territoire.L’und’eux est en effet dans la conti-nuitéde la situationactuellequifait que le Béarn de 2030 auralesmêmescaractéristiquesqueceluide2012,avecunbonéquili-bre entre base productive etemploispublics.Ensuite, il peuty avoir deux autres évolutionspossibles. Lapremière serait unpassage du productif vers lerésidentiel. Ce n’est pas unscénario impossibleetquiverraitl’aéronautique et la chimiedisparaître progressivement,comme l’industrie de la chaus-

sure il yaquelquesannées.MaisPau ne sera jamais Le Creusot.La situation géographique dePau, au pied des Pyrénées,permettra d’attirer de plus enplus de retraités, à fort pouvoird’achat. Pau retrouve alors savocation de ville anglaise et lepyrénéisme est remis àl’honneur. C’est donc unespécialisation accrue dansl’économie résidentielleavecdenouveaux emplois dans letourisme, les services à lapersonne, la construction…Unpeu à l’image du Périgord noir.Ce peut être une sorte deredécouverte du territoire. Cen’est pas dramatique, c’estsimplement autre chosequ’aujourd’hui. »

Et le dernier scénario ?« La crise mondiale persiste et,paradoxalement, cela participede la réindustrialisation de laFrance.Les salaires sonteneffetdevenus tropélevés enChineetil est désormais plus intéres-santpourlesindustrielsdereloca-

liser.Notamment dans les terri-toiresquiontunetraditionindus-trielle, comme c’est le cas duBéarnquidèslorsenprofiterait. »

Lequel de ces trois scénarios ale plus de chances d’aboutir ?

«L’avenir lediramais, quoiqu’ilarrive, jenesuispas très inquiet.En plus des atouts que je citais,de gros progrès ont été réali-sés. La desserte routière a étéaméliorée avec l’A65, même sison coût est prohibitif. Sur laLGV,vousêtesmêmeinsatiablespuisquevousespérezdésormaisunbarreaudirectdepuisMont-de-Marsan. Alors que si l’onregarde ce dossier il y a 15 ans,il aurait été inimaginabled’envisager un autre tracé endirection de l’Espagne qu’enlongeant le littoral, comme laligneactuelle.Parcontre, si vousobtenez la LGV, l’aéroport estmort. Enfin, il y a l’université. Etl’enseignantbordelaisque jesuispense que l’UPPA n’a rien àgagneràs’engageravec l’Univer-sitédeBordeaux. «UniversitédePauetdesPaysde l’Adour»,quelbeau nom quandmême ! Qu’ilserait dommage d’y renoncer.Cetteuniversitédoit resterdanssacatégoried’universitéde taillemoyenne, d’outil d’aménage-ment et d’attractivité du terri-toire. Soyez au-to-no-mistes !Ou alors tournez-vous plutôtvers Saragosse ou Pampelunepourdévelopper la coopérationtransfrontalière. Si j’étaisPalois,je serais autonomiste. »

Le Béarn doit-il accentuer sesrelations avec les territoiresvoisins ?« Je pense que l’aggloméra-

tionpaloisedoitenfinsedéciderà s’affranchirdes limitesdépar-tementales et s’allier à Tarbes.Aujourd’hui, c’est déjà quasi-ment la même agglomération.Il fautavancersurce tableauafinde conforter ce que j’appelle letroisième pied du trépied dugrand Sud-Ouest, face à desagglomérations millionnairescomme Bordeaux et Toulouse.PauetTarbesont longtempsétécomme Brive et Tulle : la citébourgeoise qui regarde avecdédain la ville ouvrière. Uneallianceseraitd’autantplusperti-nente si d’aventure le Paysbasquevenaitàobtenirsacollec-tivité.Parexemple,organiserunservice de transport entre lesdeuxagglomérations seraitdéjàunpremier pas.Donc, en 2030,on pourrait très bien avoir unegrande agglomération des 2B(Béarn et Bigorre) qui pèseraitplus de 400 000 habitants. »lPROPOSRECUEILLISPAR

ERICNORMAND

PierreDelfaud, ici dans sonbureaude l’Université deBordeaux. «De tousles territoires aquitains, le Béarn est le plus équilibré» selon l’universi-taire, vice-président du conseil économique et social aquitain.©E.N

«Je pense quel’agglomération paloisedoit enfin se déciderà s’affranchir des limitesdépartementaleset s’allier à Tarbes. »

QUESTIONSÀ... PierreDelfaud, professeur d’économie à l’Université deBordeaux IV

«Oui, le Béarn a des atoutspour affronter l’avenir »ENTRETIENQuel visageaura le Béarn en 2030 ?Sera-t-il proche de celui quenous connaissons, ou aucontraire sera-t-il un territoiredésindustrialisé ou bienencore, a contrario, de plusen plus productif : ce sontles trois pistes d’évolutionqu’a étudiées l’économisteaquitain.

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IV |La démographie enmarcheLUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

BÉARN2030

Encetteannée2030,noussommes 730 000 àrésider dans lesPyrénées-Atlantiques.

Dontenviron425000pourleseulterritoiredeBéarnet Soule.Unepopulation qui, année aprèsannée,acrurégulièrement,bienplusà la faveurdesarrivéesdansnotre département que parl’apportd’unenatalitéquidécline.

Conséquence, lescheveuxgrissontdeplusenprésentsdansnosrues.D’autantqu’auxmigrationss’ajoutent l’augmentation del’espérance de vie et l’arrivée au«grandâge»desenfantsdubaby-boom. Les natifs des années 50sont aujourd’hui octogénaires.Près d’un tiers de la populationadésormaisplusde65ans,contreun quart 20 ans plus tôt. C’estaussi 5 points de plus que lamoyenne nationale. 2021 a étél’année d’un véritable bascule-ment : il y a 9 ans, les plus de 60anssontdevenusplusnombreuxque lesmoins de 30 ans.

Arriver à l’équitéRetour en 2012. Dans son

bureaudeBayonne,KotteEcenar-ro, 1er vice-président du conseilgénéral en charge des affairessociales,mesurel’ampleurdudéfiàrelever :anticiper l’accélérationdu vieillissement de la popula-tion et organiser l’accueil et lapriseenchargedesfutursseniors.D’oresetdéjà,lasituationapparaîtcritique. Ilmanqueàcejourplusde 700 places de maisons de

retraiteenPyrénées-Atlantiques.A la tête du plus gros budget

du département - 300 millionsd’euros, dont plus de la moitiédédiéeauxpersonnesâgées-l’élud’Hendayeetseséquipesdoiventdonc trouver les leviers pouraccueillir ces seniors. Avec unestratégie assumée : arriver àl’équité pour l’ensemble dudépartement. « Notre objectif,c’est avant tout de tendre versl’égalitéentreterritoires»confirmel’élu. Concrètement, qu’il n’y aitplus de « zones blanches » enmatière d’hébergement pourpersonnesâgées,quel’onsoitsurle piémont béarnais, en Basse-Navarre, sur le littoralbasqueoudans le Nord-Béarn ; que lescentresurbainscommeleszonesrurales aient le même niveaud’encadrement.

Quelle alternativeauxmaisons de retraite ?Unemissionpassimpleauvu

des tensions actuelles sur lesfinancespubliques.L’Étatcommeleconseilgénéraldoiventeneffetmettre lamain au portefeuille àchaquecréationdelits : lepremierprend en charge la partiemédicale, le second l’hôtellerie.Unealliancequiserévèlebancaleencasdedéfaillancede l’undesdeuxpartenaires.Cequi retardeou freinedesprojets. «C’est vraique nous manquons actuelle-ment de lisibilité » confie KotteEcenarro.Cetété, ledépartementa enregistré le recul du gouver-nementpour le financementdeplusieursprojetsd’établissementshospitalierspourpersonnesâgéesdépendantes (Ehpad) enBéarn.Unesituationquiobligeàfavori-ser des alternatives, comme lemaintien à domicile. Adoptéeavantl’été, lafeuillederoute2013-2017, dite schéma de l’autono-mie,ambitionneainsid’amélio-rer conséquemment la couver-ture départementale de cesservices de soins à domicile.lERICNORMAND

La croissance de la population va se poursuivre enPyrénées-Atlantiques. Le 64 seramarqué par un fort vieillissementàmiser sur le développement dumaintien à domicile, même s’il manque déjà 700 places enmaisons de retraite.

Demain, nous vieillirons davaDÉMOGRAPHIE Avec unepopulation plus nombreusemais aussi beaucoupplus âgée, leBéarn de2030devra relever le

Construira-t-onencore,dansl’avenir, desmaisons de retraiteenPyrénées-Atlantiques ?Diffi-cile à dire. Car si, à ce jour, onrecense 141 établissementsspécialisésdans le64,prèsd’unetrentaine de projets - construc-tionsouréhabilitations-dormentdans les cartons des pouvoirspublics. Et bienmalin celui quipeut prédire s’ils verront le jour.Cequiestsûr,c’estquelesaccou-chements apparaissent de plusen plus compliqués. Même sil’objectif reste de faire émerger,à moyen terme, de nouvelles

structures. D’autant que face àunPaysbasquebiendoté,etquile sera encore mieux une foislivrés les projets d’Urrugne etd’Hendaye, le Béarn affiche sonretard, notamment en milieurural.

Un déficit à comblerVoilà qui explique aussi la

volonté du conseil générald’accompagner la constructionde nouveaux équipements àLagor, Lembeye, Sault-de-Navailles, Lasseube ou encoreNavarrenx.Cequipermettraitde

comblerunepartiedudéficitde700places. 200nouvellesplacesdoiventdéjàvoir le jourd’ici2017.Problème:pourceschantiers, ledépartementdoitcomposeravecun État aux poches vides. Enjuillet, laministredesPersonnesâgées,MichèleDelaunay,aainsiindiquéque lesprojetsbéarnaisprioritaires, ceux de Lagor etLembeye,neseraientpassoute-nuspar l’État sur lebudget2012.Le conseil général a toutefoisprévudereprésentercesprojetspour bénéficier des crédits del’État. l

Desprojets demaisonsde retraitedeplus enplus compliquésà lancer Les crédits de l’État se raréfiant,

les créations de nouvellesmaisonsde retraite vont être compromises.Principale alternative pour la priseen charge des personnes âgées : lemaintien à domicile. A ce jour, onestimequedansnotredépartement89%des plus de 75 ans vieillissentchezeux.Unratiocertes importantmais appelé à fortement augmen-ter. En corollaire, le nombre depersonnes vivant enétablissementspécialisévadiminuer,danslalignéedel’évolutionconstatéecesderniè-res années : 13,7 % des plus de 75ansétaientainsienmaisonderetraiteen1999pourseulement11%douze

ansplustard.Avec,pourcesprochai-nesannées, laperspectivedepassersous le seuil des 10 %. Objectif :développer l’offreafindepermettreaux retraités de passer la dernièrepartiedeleurviechezeux.Pourcela,afin d’améliorer la couverture duterritoire et combler desmanquesdans des zones sous-équipées, leregroupementdesservicesd’aideàdomicile (typeADMR) sera encou-ragé ainsi que leur fusion avec desservices de soins infirmiers (lesSSIAD).Une stratégiequi s’accom-pagnerad’unpland’adaptationpourleshabitationsetd’unepolitiquedelutte contre l’isolement.l

Lemaintien à domicile à

KotteEcenarro,1er vice-présidentduconseil général

LE TÉMOIN

« Notre objectif estd’avoir le même niveaud’encadrement pour lespersonnes âgées surl’ensemble du territoire. »

Page 5: Béarn 2030 numéro 1

La démographie enmarche | VLUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

BÉARN2030

de la population. Une situation qui dès aujourd’hui oblige les pouvoirs publics©DR/JUPITER IMAGES

ntage à lamaisondéfi du vieillissement. Les pouvoirs publics s’y préparent dès aujourd’hui.

privilégier

Pour développer lemaintienà domicile et améliorer lemaillage territorial, encorefaudra-t-il trouver des person-nels aptes et motivés pourtravailler auprès des personnesâgées, aussi bienpour travaillerdans les services d’aides àdomicile (SAD) que les servicesde soins infirmiers (SSIAD).

Comme l’indique KotteEcenarro, la formation dessalariésapparaîtcommel’undesenjeux des années à venir. Desactions seront donc engagées

auprèsde cespersonnels et desformationsdiplômantespropo-sées àunpublic le plus souventféminin.Ils’agità lafoisd’amélio-rer la qualité du service maisaussi de valoriser des métiers,comme celui d’auxiliaire de vieà domicile, qui recruterontmassivement ces prochainesannées. 114 services d’aides àdomicile étant recensésaujourd’huidansledépartement,c’est aussi une véritable filièred’emplois qui va être structu-rée. l

Lespersonnelssontdemieuxenmieux formés

45,5ansCe sera, en 2030, l’âge moyendeshabitantsdesPyrénées-Atlan-tiques.Actuellement, ilestd’environ42 ans. Cette augmentation de l’âgemoyendeshabitantsdudépartementva s’accélérer puisqu’en2040 il sera,selon l’Insee,de48ans.Acettedate,lapartdesplusde85ansdevraitattein-dre6,8%(contre5,5%pourlaFrancemétropolitaine) et la part des plus de75ans 17,5%(14,7%enFrance).

EN CHIFFRES

141C’est actuellement le nombred’établissements dédiés auxpersonnes âgées dans le dépar-tement (Ehpad, Foyers logements,Longséjour,Marpa....).Cequi repré-sente 8 538 places pour l’ensembledes Pyrénées-Atlantiques. L’âgemoyend’entréeenmaisonderetraiteen 2012 est de 84 ans. Et la duréemoyenne de séjour est de 3 ans.

13 042C’est,début juillet, lenombredebénéficiaires de l’APA dans ledépartement.L’Allocationperson-nalisée d’autonomie est versée auxpersonnes âgées de plus de 60 ans,qu’elles soient en établissement ouchez elles. En France, le nombre debénéficiairesde l’APAaugmenterade60%d’ici 2040.

La révolution hospitalière estenmarche. En 2030, la concur-rence acharnée entre établisse-mentsdesantéd’unmêmeterri-toire, que l’on connaît encoreaujourd’hui,neseraplusdemise.Place à la complémentarité, à lacollégialité, aux alliances. Onpourra alors être pris en chargedansunétablissement,êtreopérédansunautreetpassersaconva-lescencedansun troisième.

Cescénariodufuturs’écritdèsà présent. Car ce type de coopé-rationexistedéjàenBéarn.ElleestillustréeparunsigleCHT(commu-nauté hospitalière de territoire)qui modifie la relation que lepatient aura avec les établisse-ments de santé. Directeur ducentre hospitalier de Pau, Chris-tophe Gautier s’est déjà projetévers le futur. Pour preuve, sonhôpital affiche le titre « d’établis-sement-siège»decetteCHT,instal-lée l’an passé et qui rayonne surl’ensemble du territoire Béarn etSoule.

L’offre de santé de demainse construit àMonein«C’estundispositifpermispar

la loietquiaétéconstituéafindemettreenréseaulesétablissementspublicsdesanté»confirmeChris-tophe Gautier. En Béarn, saconstruction se fait progressive-ment, viades rencontres réguliè-resàMonein,réunissantaussibienlesdirecteursdesétablissementsque les praticiens hospitaliers.PourquoiMonein?Parcequec’estaucœurduBéarn,àéquidistancedesétablissementsconcernésparla CHT. C’est ici qu’est actuelle-ment dessiné le futur visage duterritoire hospitalier béarnais.Autour de la table, on trouve lesreprésentantsdeshôpitauxdePau,Oloron, Orthez et Mauléon, lecentrelongséjourdePontacqmaisaussilesmembresassociéscommelesétablissementsgériatriquesde

Monein et Garlin ou le centrehospitalier des Pyrénées (CHP).« L’objectif est d’assurerunaccèsà des services de qualité sur toutle territoire. Grâce à unmaillageoùlesmissionsdesétablissementss’affirmentdefaçontrèscomplé-mentaire.Onnepeutpastoutfairepartout, mais nous ne sommespas non plus dans une vision decentralisationsurl’hôpitaldePau.C’estmêmeplutôt l’inverse. »

Pourmaintenirdes services de proximitéPour l’usager, cette mise en

réseauauradesconséquencesdeplusenplusvisibles cesprochai-nesannées.Sansattendre2030,lemodèle de l’hôpital traditionnelva évoluer. Les établissementsdeviendront,selonl’expressiondeChristopheGautier,deslieux«dehautetechnicité,avecdesséjoursplus courts puis, en lien avec lamédecine de ville, une prise enchargedans le cadred’une filièrecoordonnée. » Concrètement, ils’agit d’arriver à maintenir desservicesdeproximité,notammentenzonerurale.«Lesjeunesprati-ciens ne veulent plus exercer defaçonisoléedansdeshôpitauxdeproximité. Pour qu’ils se rendenttoujoursdanscesétablissements,onmet en place des postes ditspartagés.Cespraticiensseparta-gentalorsentrePauetleshôpitauxdeproximité. »

Par exemple, une partie del’imageried’Oloronestdéjàassuréepar des radiologues du centrehospitalier de Pau. Idempour lagastro-entérologie orthézienne.«Celapermetdefixerdelacompé-tencemédicale sur le territoire. »Etd’assurerdanslemêmetempsl’avenir d’établissements qui ontsouventvécu,douloureusement,la disparition de services. Chris-tophe Gautier, qui relève quechaque établissement resteautonome, n’hésite pas à parlerd’outil d’aménagement du terri-toire. « Car il nemarchera que sil’on est dans le respect du terri-toire.Si l’onavaitdit,onmet toutàPauetrienailleurs,celan’auraitpu réussir. Notre parti pris, c’estd’avoir une répartition harmo-nieuse » sur un territoire qui, enterme d’activité hospitalière, estaujourd’huile2ed’Aquitaineaprèsl’agglomérationbordelaise.Etquientend le rester. l

SANTÉ

L’hôpital public lancesa révolution en Béarn

ChristopheGautier,directeur del’hôpital de Pau

LE TÉMOIN

ZOOM

Médecins : prévoir le renouvellementSi pour la médecine libérale, le départ en retraite de nombreux médecinsdevraitposerdesproblèmesaigus,notammentenzonerurale,pour lesecteurhospitalier béarnais, la situation est moins critique. Même s’il faut dèsaujourd’hui anticiper les conséquences de la démographie médicale etéviter toute pénurie. Le Béarn ne disposant pas de faculté de médecine, lecentre hospitalier de Pau a passé une convention avec son homologue deBordeaux. « Nous nous positionnons pour être un lieu d’accueil et deformation de jeunesmédecins, leur donner envie d’exercer chez nous. » Cesderniersviennentyparfaire leur internat, voireacquérirunenouvelle spécia-lité. « Il y en a actuellement 45. L’idée, c’est d’avoir une filière de recru-tement demédecins, en provenance du CHUdeBordeaux. »

88 ansCesera l’espérancedeviepour lesfemmesen2030.Quantauxhommes,ils peuvent espérer arriver à 82 ans.L’espérance de vie est actuellementdeplusde84anspour les femmesetde 78 ans pour les hommes.

Plus de 90%des personnes âgéesresteront chez elles.©DR/JUPITER IMAGES

« Les hôpitauxdeviendront des lieuxde haute technicité, avecdes séjours plus courts. »

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VI | Les modes de vieLUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

BÉARN2030

Cinquante-deux millehabitants : c’est lapopulation gagnée parles 123 communes du

Grand Pau ces deux dernièresdécennies.Encetteannée2030,ce vaste territoire riche de huitintercommunalitéspèseplusdesdeuxtiersduBéarn,s’étalantdeslimitesdesLandesjusqu’auxlisiè-res du Piémont pyrénéen.

Dans ses centres rénovés, leGrandPaurevendiquefièrementses272000habitants.Petitrappel,ilsn’étaientque220000en2012.L’augmentationaété fulguranteen 18 ans, supérieure à 23%. Ledouble de l’évolution qu’avaitprévue l’Insee pour l’ensembledes Pyrénées-Atlantiques. Et cen’estpas terminé. LeGrandPaucontinueàgagnerdeshabitants.Symbole de cette croissance, lacité royale, qui en rêvait depuis

si longtemps,arejoint leclubdesvillesdeplusde100000habitants,coiffant Roubaix et Dunkerque,talonnant désormais Nancy etCaen.

1 600 logements par anEté 2012. Dans sa mairie de

Serres-Castet, d’où il a le plusbeaudespanoramassur le terri-toire qu’il préside, Jean-PierreMimiaguedévoilesesobjectifsàsoninterlocuteur. Il lesait, ilssontambitieux. «52000habitantsdeplus,c’estbeaucoup,certes.Maisc’est ce à quoi nous nous atten-dons » révèle le président duGrandPau.Qui, chiffres en tête,saitqu’ilpeutdiresonoptimisme.«Avec lemêmeniveaudecrois-sance que les 20 dernièresannées, nous serons à 45 000habitantsdeplus.Maissi l’onnesebaseque sur lesdixdernièresannées, durant lesquelles nousavonseuundéveloppementfort,nous sommes à ce niveau deprogression.Etnousavonschoisid’êtreambitieux. »Vadoncpourles52000habitantssupplémen-taires !Soit,quandmême,ungainsupérieurauxpopulationsactuel-les de Bayonne ouTarbes.

Maiscelaobligeaussiàantici-per l’accueil de ces nouveauxBéarnais.Avecentêteunepriori-té : comment loger tout ce petitmonde. « 52 000 habitants, cela

correspond à 35 000 ménages.Cequi faitdonc1600 logementsà produire chaque année d’ici2030».Ces logements, ils serontvariés. « Du collectif, du semi-collectif,dupavillonnairegroupéavecdulogementsocialbiensûr...Nous voulons arriver à trouverun équilibre dans les formesurbaines. Car l’objectif est deproduire des logements maisaussi de consommer moins defoncier.Partoutoùc’estpossible,nous densifierons. »

Densifier, lemotest lâché.Carlastratégieestaffichée,assumée :reconquérirlescentres-villes.CeluidePau,biensûr,maisaussi ceuxdespetitspôlesruraux,deschefs-lieux de cantons qui, eux aussi,ont pâti de l’étalement urbain.«Pourcela,nousavonsdéfiniunearmatureurbainecarsi l’onveut1 600 logements par an, pasquestiondefairen’importequoi.Auneépoque, ona construit unpeu n’importe où, sans tenircomptedel’accessibilité,desservi-ces.Maintenant, c’est fini. »

La priorité paloisePourarriverà leurdessein, les

élus du Grand Pau peaufinentleur arme absolue : le Scot. Unsigle de plus, né de l’inventivitéadministrative, et qui passeraitinaperçu aumilieu d’autres s’iln’avaitvocationàdessiner, façon-

LOGEMENT La croissance démographique imposededévelopper l’offre de logements sur l’agglomération paloise.

Le Grand Pau prêt à accueillir 52 000 habitants de plus

Jean-PierreMimiague,PrésidentduGrandPau.

LE TÉMOIN

« A une époque,on a construit un peun’importe où sans tenircompte de l’accessibilité.Maintenant, c’est fini. »

ner ce que sera notre cadre devie.Car leScot-pourSchémadecohérence territorial - est undocument qui fixe des règles enmatièred’urbanisme, transport,zones économiques... Et quis’imposeensuiteàtoutlemonde.

Jean-PierreMimiagueestsatis-fait de l’avancée des travaux.Début2014, ledocumententre-ra en vigueur. Sa colonne verté-brale est connue. Le Grand Pausera fort, si sa capitale est forte.« Pour nous, la priorité, c’est eneffetPau.Donc,onvaessayerdeconstruire ou rénover sur Pau.Même si la perte de populationa été enrayée ces dernièresannées, il resteencorebeaucoupà faire. Des opérations sontlancées pour rénover leslogements vides. Il ne faut pasnonplus oublier lemilieu rural.Lesvillagesontbesoinderecevoirde nouvelles familles, pouranimer la commune, faire vivrel’école.Maispour l’habitat,plusquestion de s’éparpiller. » Jean-PierreMimiagueannoncedonclacouleur. Ilsaitqu’ildoitsouventfaire preuve de pédagogie pourpasser lemessage auprèsde sescollègues maires. Pas toujourssimplepourcesderniersdedirenon àdes permis de construire.Mais la reconquête des centresest aussi à ce prix.lERICNORMAND

La reconquête des centres-villes etla fin de l’étalement urbain signentl’essor demoyens de transportalternatifs à la voiture, qu’ilssoient collectifs ou individuels.©ARCHIVESNICOLASSABATHIERETDR

Pour les élus duGrandPau, priorité estdonnée à la cité royale avec pour objectif deconstruire ou de rénover.©JEAN-PHILIPPEGIONNET

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Les modes de vie | VIILUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

BÉARN2030

URBANISMEOnparie ?Qu’ilréside dans la préfecture, uneville moyenne, voire un chef-lieu de canton, le Béarnais de2030 est d’abordun citadin. Leretour des centres-villes est uncoup d’arrêt à l’étalementurbain :voilàeneffetcequevontréserver les prochaines décen-nies.Des frichescommercialesserontreconverties,desimmeu-bles vétustes réhabilités, desconstructions verticales vontpousser.

DirecteurduCAUE(Conseild’architecture, d’urbanisme etd’environnement)desPyrénées-Atlantiques, Patrick Fiffre ad’ailleurs une expression pourdécrirecetteévolutionurbaine.«C’est la findesdentscreuses»explique le responsable d’unestructuredont lamissionestdeconseiller les communes dansleurs projets d’aménagement.Traduction : vive la densifica-tion.Toutes lesréglementations,commecelles issuesduGrenellede l’environnement, plaident

en ce sens. « La densification,c’est un véritable enjeu pourl’avenir. Et les documentsd’urbanisme(typePLUoucartescommunales) doivent affichercette ambition. »

Objectif : redynamiserles cœurs de villeSi,aujourd’hui, lesprixplutôt

bas du foncier à la campagneéloignent les jeunes actifs descentresurbainsoùils travaillentle plus souvent, la tendances’inversera.Unbasculementenlienavec lanécessitédepréser-ver du foncier pour les terresagricoles, la maîtrise du traficautomobilemaisaussi lavolon-té politique des élus locaux deredynamiserleurscœursdeville.« Ce sont des choix politiquesqui doivent d’abord émaner

d’eux » note Patrick Fiffre.A l’Audap (Agence

d’urbanisme Atlantique-Pyrénées), ledirecteurDamienCaudron tient grosso modo lemême discours que sonhomologueduCAUE.Luietsescollègues interviennentsurdesterritoires plus grands que leCAUE, mais leurs missions secomplètent. « La croissancedémographiqueserépartirademanière plus organiséequ’aujourd’hui. Pourmaîtriserl’étalement urbain, noustravaillons déjà avec les élus àdévelopper lescentres-villes, letoutdevantêtrearticuléaveclespolitiques de transport. »

Viadeschantiersdeconstruc-tion ou réhabilitation, publics(bailleurssociaux)commeprivés(promoteurs),degrandscentresurbains comme Pau ou desbourgsenmilieururaloffrirontainsi de nouvelles réponses enmatière de logement. Est-ce àdirequ’ilseraimpossibledefaireconstruireà lacampagne,dansles premières ou deuxièmescouronnes des villes ? « Lemarché permettra toujours àchacun de choisir où il veutrésider » tempère DamienCaudron. Mais le modèle dupavillon neuf et isolé, posé surunevasteparcelle,deviendradeplus en plus rare. l(*) CAUE (Conseil d’architecture,d’urbanisme et d’environnement).Audap (Agence d’urbanismeAtlantique-Pyrénées).

Des centresurbainsplusdenses 307500C’estcequepourraitcompter,en2030,l’aired’influenceduGrandPau.Cettedernière est eneffet plusvasteque le territoireproprementditdu Grand Pau qui réunit huit inter-communalités. L’Insee estime ainsiquel’aireurbaineduGrandPaucompteenréalité150communes,avecenplusdes 123 communes fédérées actuel-lement,unepartieducantond’Arthezou encore la Plaine deNay.

EN CHIFFRES

28C’est le nombre d’immeublesvétustes et dégradés que la Villede Pau a identifiés dans son centre.Soit, en tout, 823 logements. Cesimmeublessontaucœurd’unevasteopération de réhabilitation que doitencadrer la Société immobilière etd’aménagement du Béarn. Il s’agitd’obliger lespropriétairesà lancerdeschantiers de rénovation. Dans cetteoptique, des aides financières sontaccordées,etpeuventcouvrir jusqu’à40%ducoûtdestravaux.Leproprié-taire qui ne réalise pas les travauxprescrits risque l’expropriation.

9865C’est le nombre de logementsvacants identifiés, en juin2012,parl’Audap,enPyrénées-Atlantiques.Cequicorrespondàunpeumoinsde3%des353017logementsrecensésdansledépartement.Les tauxdevacancediffèrent selon les agglomérations :3%sur celle deBayonne et8%surcelle de Pau.

C’estl’augmentationdelapopula-tionespéréedansledépartementselonl’Inseeentre2012et2040.

75%C’est la part de la populationduBéarnquirésideaujourd’huidansl’aired’influencedesdeuxaxes ferro-viaires qui irriguent le territoire :Puyoô-Orthez-Pau-CoarrazeetPau-Oloron. Au total, ces 138 kilomètresde lignes ferroviaires desservent sixgares.Mais lamiseenplaceducaden-cementetledéveloppementdecertainssecteursprécispourraientconduireàl’ouverture (ouréouverture)àmoyentermedenouvellesgares :Lacq,Lescaret Bordes sont ainsi évoquées.

La CCI a-t-elle repris à soncompte le «volemviurealpaïs »des occitanistes ? En tout cas,fixer les jeunes, leur permettrede trouver ici chaussuresà leurspieds et de s’insérer profession-nellement sans passer par l’exilloinde l’horizonpyrénéen,c’estle vœu de Patrick de Stampa.« Pour notre part, en matièred’accueil pour les nouveauxarrivants,nouspouvonsjouerunrôledansledomainedelaforma-tion » indique le président de laCCIPau-Béarn,dont lastructuregère aussi l’Ecole supérieure decommerce (ESC) de la ville, quiaccueilleàcejour1 500étudiants.

Car, même s’il reste trèsattaché à l’avancée de certainsdossiers comme le développe-mentdes infrastructures,Patrickde Stampa ne montre guèred’inquiétude pour l’avenir. Auxyeux du président de la CCI, leBéarn, tiré par ses grandes filiè-res (chimie, agroalimentaire,aéronautique....), connaîtra ces

prochaines années « une crois-sanceéconomiquesignificative».

Conséquence, lesentreprisesauront aussi besoin de cadres,de managers. L’accueil desnouveaux Béarnais ne pourrafaire l’économie d’un dévelop-pement de l’enseignementsupérieur.Afinque leursenfantspuissent trouver des emploislocalement.

L’axe Pau-New Delhi«Lafusiondenotreécoleavec

celles de Bordeaux et Marseilleet l’ouverture d’un campus àBiarritz (en septembre 2015)montrentbienquenousprépa-ronsl’avenir.»Cedéveloppementdoit donner une aura supplé-

mentaire au campus palois.« Sans attendre 2030, en 2020notre école sera connue auniveau international. » SelonPatrick de Stampa, ce mariagepermettra ainsi de renforcer lesite dePau, et nondediluer sonidentité dans un ensemble plusvaste. «Bienaucontraire, s’allieravecBordeaux,ouvriràBiarritz,permettrad’avoiruneAquitainerenforcée,etdoncaussiunBéarnrenforcé. Plus besoin pour nosjeunesdepartir. Ils trouveront icidesécolesdecommerceavecdesatouts, qui leur permettrontensuite de trouver un emploilocalement. »Cequineveutpasdireque les relations internatio-nales sont enterrées. Local etglobalrimentdemieuxenmieux.Ancrage etmobilité ne sont pasantinomiques.APau,unedesti-nation stratégique a ainsi étéidentifiée : l’Inde et sa capitaleNew Delhi. « Nos étudiantspourront alterner études à Pauet études en Inde. Lemonde dedemainseconstruitactuellementenAsieetnousavonsbesoinquenos étudiants, quand ils revien-nent sur notre territoire, aientune formation qui leur permetd’avoir une vision à moyen etlong terme. »l

ANALYSEPatrick deStampa, président de la CCIPau-Béarn

«L’accueil, c’est aussi la formation»Patrickde Stampa,présidentde la CCI

LE TÉMOIN

Les agriculteursredoutent la pertede30000hectares

Ledépartementsera-t-ilamputéd’ici2030 de 30 000 hectares de terresagricoles ?C’estactuellementlagrandecrainte des agriculteurs. « Depuis2005, la commercialisationdes solsprogressedeuxfoisplusviteet26 200hectaresdesurfacesagricolesontdéjàété perdus ces dix dernières annéesenPyrénées-Atlantiques»déplore laFDSEA, le syndicat agricole majori-taire. EnAquitaine, une exploitationagricoledetaillemoyenne(30hecta-res)disparaîtainsi chaque jour.Et lesagriculteurs redoutent que cettetendance s’accentue avec la haussede ladémographie,notammentdanslesespacespériurbains.D’oùlapropo-sition d’éditer une charte départe-mentale«afind’engageruneréflexionsur les usages du foncier. » Objectif,préserver lesterres.Unmessagelancéendirectiondeséluscommedesservi-ces de l’État.

ZOOM

Les déplacements,enjeu du futurBiensûr, lavoiture individuellen’apasdisparumaisencetteannée2030,lestransports en commun se sontimposés.Ilestvraique,dès ledébutdu3emillé-naire, lesélusalertéspar lacroissancedu trafic automobile, l’explosion desprixde l’essenceet l’allongementdestemps de parcours domicile-travail,ontprisconsciencequel’organisationdesdéplacementsétait,aumêmetitrequele logement, leprincipalenjeudesannéesàvenir.Pautravaillealorsàsonbus àhaut niveaude service (BHNS)quand,dès l’été2012, leprésidentduGrandPauJean-PierreMimiaguevoitdéjà plus loin, conscient qu’il faudraaussi réserver des « couloirs hors dela communauté d’agglomération. »Du côté des autres collectivités, leconseil général prévoit d’étendre letransportà lademande,déjàenplaceà Lacq et bientôt à Nay, sur tout leterritoiredépartemental.Objectif,créerdesréseauxdetransportsencommunà l’échellede territoires intercommu-naux.Côtéconseil régional, le caden-cementferroviairesera lancéfin2013sur Pau-Bayonne, avec des trainspartantàheuresfixes.Desprojetsquiobligentàengagerdesréflexionspourdévelopper l’attractivité des gares,renforcer leur accessibilité etmaîtri-ser l’urbanisation autour de leursquartiers.

La FDSEAveut donner un coupde frein à la disparition des terresagricoles : 26200ha ont étéperdus ces 10 dernières années.©ARCHIVES JEAN-PHILIPPEGIONNET

Les entreprises auront besoin decadres formés notamment à l’ESCPau .©ARCHIVESASCENCIONTORRENT

PatrickFiffre,directeurduCAUE(*)

LES TÉMOINS

DamienCaudron,directeur del’Audap (*)

Pour ces deux urbanistes, lemodèle du pavillon neuf et isolédeviendra de plus en plus rare.©DR

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VIII | L’avenir économiqueLUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

BÉARN2030

C’est une bonne idéed’avoirrouvert lagaredeLacq. C’est en tout cascequesedisent réguliè-

rement, en cette rentrée deseptembre 2030, les ingénieursqui travaillent sur le campus deToray, au carrefour des troisusines du groupe japonais quiconstituent la « carbon valley. »

Grâceaucadencement ferro-viaire imaginé dans les années2010, les ingénieurs béarnaispeuvent multiplier plus facile-ment les déplacements versl’agglomérationpaloiseoù,aprèsquelquesminutes de tramway-bus, ilséchangentaussibienavecleschercheursde l’UniversitédePau et des Pays de l’Adour queleurs collègues du centre Jean-FegerdeTotal,dont lesites’étaledésormais des deux côtés de laroutedeMorlaàsjusqu’aunouveléchangeurde l’A64,enfinmisenservice après des années depourparlers.

Une économie de laconnaissance en BéarnLes graines de ce développe-

ment toutà faitplausibleontétésemées vingt ans plus tôt, c’est-à-dire dans les années 2010quand les élus locaux ont misésur l’aménagement des zonesd’activités et des structuresd’accueil pour les jeunes entre-prises. Avec une priorité :développer les liens entre lesmondes de la recherche et del’entreprise, décloisonner lescompétencesetpromouvoiruneéconomie de la connaissanceafinde conforter le socle indus-triel béarnais. Mais aussi aigui-ser l’espritd’initiative,sousl’égidebienveillante des pôles de

compétitivité Avenia ouAerospaceValley.

Cescénariodu futurporteenlui des résultats qui pourraientêtre spectaculaires. Investis-santdessecteursaussivariésqueles géosciences, la biomasse, letraitement des déchets, unemyriade de start-up ont éclosdans les murs de la technopolepaloiseHelioparc II, installéesurles terrains de ce qui fut jadisl’usineBidegain,oudesacousinede Lacq Chemstart’up. Attiréspar la réputationduterritoire, leniveau des emplois et les salai-res induits,maisaussiséduitsparla communication qui associequalitédevieetdécorpyrénéen,les cadres diplômés affluent enBéarn.

Tiréparses filièreshistoriques- chimie, aéronautique, agroa-limentaire - que soutient unréseau dense de sous-traitantset un chapelet dePMEspéciali-séesdans les servicesauxentre-prises, le Béarn de 2030 conti-nue à revendiquer le taux dechômage le plus faibled’Aquitaine. Une performancequin’est vraimentpasnouvelle.Quiconfèremêmeà la traditiondans la Région.

Encette année2012, avecuntaux de chômage à 8 % sur cesdeux bassins d’emplois identi-fiés-Pau-Lacq-OrthezetOloron-Mauléon - contre 10 % pour

l’ensemblede la région, leBéarns’affirmedéjàcommeleterritoirelepluspréservéenAquitaine.Enpleinecrise,certainssecteurs,entension, s’alarment même desdifficultésà recruter.C’est lecasde lamétallurgieouencorede lachimie.

« L’industrie sera lecreuset de l’innovation »Depuisquelquesannéesdéjà,

on perçoit ce que sera le futuréconomiqueduBéarn.Quelquesfilièrescontinuerontà jouer leurrôle de locomotive mais serontplus morcelées, plus segmen-tées, en leur sein. Là où il y aaujourd’huiuneseulesociétéquirevendiqueuneactivitédiversi-fiéeet investitplusieursmarchés,on en trouvera désormais unedizaine, chacune avec unemission bien précise. Pour sedévelopper, lessociétésserecen-treront sur leur cœur demétier.

Dans un rapport publié en2011, leCentred’analyse straté-gique(CAS),unserviceduminis-tèredesFinances,annonçaitdéjàla couleur : « L’industrie sera lecreuset de l’innovation. » Lesemplois dedemain seront issusde la recherche et de lamontéeen gamme, les profils d’expertsdeplusenplus recherchésalorsquesedévelopperont l’externa-lisation des tâches et le recoursà la sous-traitance. Mieux vautaussi ne pas faire l’impasse surles technologies de communi-cation. « Les exclus du mondenumériquepeinentàtrouverleurplace»écrit leCAS.Unmessageà intégrer dès aujourd’hui.Répétons-le, les fruits de 2030serontissusdessemaillesde2012.lERICNORMAND

L’innovation,clé des succèsdedemainINDUSTRIES Avec ses chercheurs, sesPME innovantes et sa forteculture industrielle, leBéarn peut envisager l’avenir sereinement.

Si l’avenir appartiendra doncauxsalariéstrèsqualifiés,bénéfi-ciant d’une expertise dans leurbranche, d’autres compétences,réclamant moins de qualifica-tions, seront aussi nécessaires àl’activité économique régionale.C’est l’Insee qui le dit dans uneétude récente sur les qualifica-tions des Aquitains dans lesprochaines années.

Dans un contexte dedynamismedémographiquemaisaussi de vieillissement de lapopulationetdedépartsmassifs

en retraite, les recrutements nepourront qu’augmenter dans lafilièredite«desservicesauxparti-culiers.»Disons-le, lepapy-boomest aussi une aubaine pour lemarchédu travail.

Des embauchesdans le secteur socialLes embauches devraient

notammentprogresserdansdesspécialités comme la santé et lesocial.Enpremierlieu,cesontlesbesoinsenprofessionnelsdesantéquiseferontsentir.«Lemaintien

Lepapy-boomest une

EN CHIFFRES

23000C’est, d’ici 2030, le nombre denouveaux actifs espérés sur les52 000 nouveaux habitants attendussur le seul territoire du Grand Pau.

Que ce soit avec lamétallurgie et la sous-traitance aéronautique, l’agroalimentairemisant sur la recherche et l’innovation qu’elles pourront se développer.©DR,ARCHIVES

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Le Béarn de 2030pourrait toujoursrevendiquer le taux dechômage le plus faibled’Aquitaine.

14%C’est, selon l’Insee, ce que repré-sente l’emploi salariédans l’industriedanslesPyrénées-Atlantiques.Unniveausupérieur au reste de l’Aquitaine quiaffiche un taux de 12,5%.

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L’avenir économique | IXLUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

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aubaine pour lemarché du travailàdomiciledespersonnesdépen-dantesnécessiterauneaugmen-tation du nombre d’infirmiers,d’aides-soignants mais aussid’auxiliairesdeviesociale.»Dansle même temps, dès 2015, lestravailleurssociauxserontdeplusenplusnombreux.«Lafilièreoffri-radesdébouchésverslesmétiersde l’action sociale, un domainequi continuera à prendre del’importance dans l’économierégionale»écrit l’Inseequiprévoitunefortedemandeenbac+2ou+3(éducateur,assistantsocial...).

Toujours en corollaire desdéparts massifs en retraite, lessecteurs de la banque et desassurances seront d’importantspourvoyeursd’emplois.Demême,grâceauxeffortsderénovationetmise auxnormes, aux construc-tionsdelogements, lesecteurdubâtimentdevraitbénéficierd’unclimat favorable. L’Insee estimequel’emploiyprogresserade2%paran.Maislàaussi,cesontceuxqui,engéniecivilouéco-construc-tion,seront lesmieuxformésquiréussiront à s’intégrer.l

Et si l’on ne se reposait pasuniquementsurnosseulsatouts,si l’on faisait tirer le wagon del’économie béarnaise par denouvelleslocomotives,sanspourautant ranger les actuelles, quiontfaitpreuvedeleursantéetdeleur capacité d’innovation, augarage ?

De son poste privilégiéd’acteur et d’observateur dupaysage économique local, ledirecteur général du CréditagricolePyrénées-Gascogne,JeanPhilippe,croit luiaussiqu’il seraitbond’appuyer sur le boutondela diversification. « Si on laissefaire leschoses,onrisqued’avoirdes flux de retraités. Or, je croisqu’il ne faut pas subir sadémographie. Pour cela, il fautmettreenavantdesfilièresspéci-fiques » estime-t-il.

Pasquestionbiensûrd’éludernos champions béarnais quesont la chimie, l’aéronautiqueou l’agroalimentaire, auxquelsJeanPhilippeagrège le tourisme,maisyajouterunnouveaupilierpermettraitdeconsolider le tissudes emplois. Passionné par lesnouvellestechnologies, lui-mêmeadéjà réfléchi à la question. « Jecroisqu’il seraitbondetravaillerà une filière des usages d’inter-

net. Il n’y a pas de bassin spéci-fique en France qui soit spécia-lisé là-dessus.Certes,beaucoupd’entreprises ici travaillentdansce secteur, mais on pourrait enaccueillirbiend’autres,créerdesemplois de techniciens, dedesigners, d’informaticiens. »Faire en quelque sorte émergerune « PyrénéesValley. »

Un coup de pouce à laréputation de la régionUne ambition qui dépasse la

seule lecture économique. Quitoucheà l’image,à la réputationde la région. «Quandvous faitescela, vous donnez à votre terri-toire un formidable coup dejeune, une ouverture sur lemonde,maisvousenfaitesaussiunlieuincontournablepourceuxqui travaillentdanscedomaine,vous pouvez envisager desmanifestations annuelles. C’estaussi avoir une vision straté-gique de l’avenir car ceux quimaîtriseront ces moyens decommunication auront unavantage concurrentiel. »

D’autantque l’affirmationdecette filièreprofiteraitauxautres.« Nous accompagnerions bienévidemment cette filière si ellevoyait le jour » indique JeanPhilippequiattenddesélusqu’ilsimpulsent ce type de chantier.Des bases sont déjà là. « On nele sait pas forcémentmais il y aiciunterreau,unsocledepetitesentreprises. Il y en amêmeplusqu’onne le croit. Rienqu’àPau,nous avons pasmal de sociétésqui travaillent autour de lacommunication. Il y a vraimentdes choses à faire. Cela feraitavancer notre territoire. »l

COMMUNICATION

Une«PyrénéesValley »de l’internet est à créer

JeanPhilippe,DGduCréditagricolePyrénées-Gascogne

INTERVIEW

267 172C’est lenombretotald’actifsrecen-sés par l’Insee en 2010 dans lesPyrénées-Atlantiques. Parmi eux,231 356salariés.Les10dernièresannées,l’emploi salarié a crû de 1%par an.

C’est, selon l’Insee, le niveaud’augmentationde lapopulationactive prévue d’ici 2030 pourl’ensemble de l’Aquitaine. Ce qui laclasse parmi les régions dynamiquesde France, même si elle reste loind’autres comme Midi-Pyrénées ouLanguedoc-Roussillon(+15%prévus).

ou la chimie, le tissu économique béarnais continuera à s’appuyer sur ses locomotives historiques.Mais c’est aussi enMARCZIRNHELD

Les embauches devraient progres-ser dans le secteur de la santé.©JUPITER IMAGES UnePyrénéesValley pourrait prospérer dans notre région. ©JUPITER IMAGES

2012 2030

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« Cela donnerait à notreterritoire un formidablecoup de jeune, uneouverture sur le monde. »

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X | Une terre d’accueilLUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

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Terre d’asile, ayant jadisaccueilli les Espagnolsfuyant la guerre civiledanslesannées30et40,

lesPortugaisaprèslaguerre,puisdanslafouléelesAfricainsduNordvenus chercher du travail sur lechampdeLacq,leBéarnaretrou-vé,encetteannée2030etdepuisde nombreuses années, savocationdeterritoired’immigra-tion. Conséquence d’une fécon-ditéenberne,dedécèssupérieurs

aux naissances, la croissancedémographique des Pyrénées-Atlantiquesnes’appuieplusquesurleseulsoldemigratoire.Qu’ilssoientcadresdel’industriechimi-que,étudiants, retraitésenquêted’unemeilleurequalitédevievoired’undécorpyrénéen,ousalariésde la sous-traitance aéronau-tique, les nouveaux Béarnais secomptent chaque année parmilliers.

Aménager la villeDès aujourd’hui, le territoire

doit donc se préparer à négocier

l’arrivéedecesfutursmigrants.Leslogermaisaussilesassimiler.QuitteàenfairedesBéarnais«capetot»?Pasforcément.«LeBéarnn’estpasunvillagegaulois, isolé,quiauraitdéveloppé une spécificité tellequ’unnouvel arrivant soit obligédefourniruneffortparticulierpours’intégreretpartageruneviesocialecommune»tempèreVincentVles,directeur du département degéographieetd’aménagementduterritoiredel’UniversitédePauetdesPaysdel’Adour.Lechercheur,il est vrai, ne paraît pas particu-lièrement inquiet.

Le Béarnais a beau, dit-on,excellerdansl’artdusous-enten-du, sa propension à accueillirl’autre a rarement été prise endéfaut.Pourautant,selonVincentVles, l’intégration des nouveauxarrivantsnepeutfairel’économied’uneréflexiond’ensemblesurlaville.Bref, l’histoirenepeutsuffire,le levier de l’intégration passerapar la cité. Lamutation urbainedoit être engagée. « Grande oupetite, ilconvientderequalifier laville :dupointdevuedesmobili-tés, pour freiner l’étalement et ladispersiondel’habitat.Maisaussidévelopper lesmodes de trans-port, le logement, les espacespublicsetlavalorisationdupatri-moine architectural » détaillel’universitaire. Ilattendaussiqueces rénovations ne dérivent pasvers une « muséification » quidérouleraitensuite le tapis rougeà une population « bobo. » Pasd’intégrationdoncsanscadredevieagréableet fonctionnel,oùse

mélangent autochtones etarrivants. « C’est par le rajeunis-sement des lieux, la création decheminementsetdecirculationsd’accèsrapideetsansvoiturequeles villes créent de la vie, où semêlent alors l’habitant et lenouveau venu. Cela permet auxéchanges de semanifester, auxliens de se tisser, aux solidaritésdesenouer.C’estcequiestensuiteporteurd’attachementrapideàlarégionetàseshabitants»préciseVincentVles. Et de noter que ceraisonnement doit guider leschantiers de rénovation etd’aménagement. « Le travail surlaville,quioffre lamajeurepartiedes services à la population,m’apparaîtdonccommel’élémentfondamental du processusd’appropriationpourlesnouveauxarrivants : puisse les politiquesurbaines en tenir compte ! »

Un travail sur l’imageD’autantque,c’estunatoutde

ces rénovations urbaines, cesstratégies d’embellissement, enplus de faciliter l’intégration desnouveaux, deviennent, dixitVincent Vles, des « vecteursd’images.»Dequoipermettreauxvillesrénovéesdegagneruneaura,une réputation.

L’universitaire cite ainsi lesexemplesdeBordeaux,Montpel-lier,NantesouGrenoble«quiontpu structurer leur territoire etaccroître ainsi leur attraction. »Autantde réussites à suivrepourPauet les citésbéarnaises.lERICNORMAND

Lavillemoteurde l’intégrationMIGRATION En2030, l’accroissement démographiquene reposera que sur le seul soldemigratoire. Ce qui pose undéfi aux

DÉCRYPTAGE

Valoriser le Béarn ou les Pyrénées ?Le dernier exemple est rugbystique. La Section Paloise a intégré le termePyrénées dans son appellation. Tout comme avec Pau et sa « Porte desPyrénées», lesdécideurs locauxprennentdésormaisconscienceque levocable« Pyrénées » est plus porteur que « Béarn », souvent méconnu loin de noscieux, parfoismême confondu avec le Pays basque. «Ne communiquer quesur lemotBéarn introduirait une complexité et un floudifficiles à appréhen-der. Pour un voyageur, où commence et finit le Béarn ? Sauf pour ce qui estde la frontière au Sud, que nul ne peutmanquer, notre voyageur ne se posemêmepas laquestion.Je restedoncdubitatifquantà l’idéede faireduBéarnunemarque.LeBéarngagneraitplutôtàêtremieux identifiéauxPyrénées»commenteVincent Vles.

Verra-t-on unBéarn à deux vitesses ?

LeBéarnde2030sera-t-il homogène ?Ouverra-t-onplutôt sedessinerunterritoire à deux vitesses, avec une césure entre un axe Orthez-Lacq-AgglodePaudynamiqueetunPiémontqui tire la langue ?«Jenecroispasà cettefracture-là » rassure Vincent Vles. « Le Piémont oloronais a ses difficultés,mais son dynamisme économique est évident et son ancrage aux villes estsolide. PourOloron, l’aéronautique avecToulouse etBordeaux en fournit unbelexemple.»Resteque l’universitaire tempèresonpronosticpour lamonta-gne«qui n’estpasautonomeet est forcémentdansunepositionplus fragileen raison des politiques agricoles et environnementales, des fragilités dumilieu naturel ou du changement climatique. » Et de conclure : « La gestionde lamontagne va demander beaucoup de finesse. »

Le tourisme, grande filière de 2030 ?Leconstatest implacable.DepuisParis, levoyageversLondres,Berlinvoire...Montréal est souvent moins coûteux que vers Pau, Biarritz ou Tarbes. A sedemandersi, à la lumièredeceséléments, le tourismepeutdevenir lagrandefilière économique des prochaines années, à l’égal pour le Béarn de ce quesontaujourd’hui lachimieou l’aéronautique.«Letourismeestdéjàunefilièremature dans le Sud-Ouest aquitain, Béarn compris » répond Vincent Vlesqui ne parie pas sur un développement intensif du secteur. « Sans doute letourisme restera un ensemble important de l’économie de la région. Il conti-nueraàattirerdesclientèlespour laplupart fidèles,maisvieillissantes.Cetteclientèleest trèssatisfaite,vientessentiellementpour lespaysageset lemodedevie,maisnesouhaitepas forcémentque la régionattireplusdevisiteurs.»

Vincent Vlesgéographeet urbanisteà l’UPPA

LE TÉMOIN

« L’intégrationdes nouveaux arrivantsne peut faire l’économied’une réflexiond’ensemble sur la ville. »

Pour l’urbaniste Vincent Vles, il convientde freiner l’étalement et la dispersion de l’habitat.©INFOGRAPHIEPYRÉNÉES-PRESSE

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Une terre d’accueil | XILUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

BÉARN2030

des nouveauxBéarnaisacteurs locaux : faire en sorte que les nouveaux arrivants se sentent très viteBéarnais.

Et si ces nouveaux arrivantsétaient aussi des « touristes àl’année » ?Des résidents qui, enplusdes’installerenBéarnpourtravailler, étudier,oupasser leurretraite, souhaitent profiter desrichessesduterritoire,découvrirson environnement, saluer sonpatrimoine, tester ses activités.

Au comitédépartemental dutourisme (CDT), le constat aétédressé : les envies des habitantsduBéarnserapprochentdecellesdes touristes. Ce qui impose des’adapter à cette tendance,notammentenaidantàl’intégra-tiondesarrivants.AndréBerdou,présidentduCDT,estconscientdecesnouvellesmissions.«Notrecommunicationetnotrepromo-tion participent à l’intégrationde ces arrivants en valorisant leterritoire, lesgrandssites, l’artdevivre... » Bref, le CDT leur livredesélémentsde fierté localeparexempleenfaisant lapromotion

des grandes fêtes de l’été quivalorisent l’identité basco-béarnaise (SeptembreenBéarn,fêtedelapêcheroussanne,pasto-rales...).

Accélérer le processusd’intégrationMais il s’agitdésormaisd’aller

plus loin pour accélérer ceprocessus d’intégration avecl’idée de faire des nouveauxBéarnais des ambassadeurs duterritoire. André Berdou songeainsiàunerubrique«nouveauxrésidents» sur le site internetduCDT,quirenverraitvers lesservi-cesde l’Etat oudes collectivités.

Autre option, s’inviter dans lesdifférents pots d’accueil auxnouveaux habitants organisésparlescommunes.«Cequifacili-terait la connaissance de notredépartement.Toulousepratiquecela depuis 15 ans. » Voilà quipermettrait la transformationdeces nouveaux habitants enambassadeurs, complété par lacréation d’une carte postale« Pyrénées-Atlantiques » qu’ilsutiliseraientpourcommuniquerleurchangementd’adresseàleursproches.

De petites mesures quijoueraientà la foissur lanotorié-té hors des frontières locales etsur l’intégration des nouveauxBéarnais. D’autant qu’AndréBerdou note que la destination« Béarn » a une belle marge deprogression. « Le mot Pyrénéesidentifie instantanément lemassif, la montagne, comme leterme « littoral » ou « océan »traduit lacôte. Il resteàconstruireune destination touristiqueBéarn. L’Office de tourisme dePau se met à la tâche. Le CDTva l’accompagner en lien avecles territoires voisins, lesprofes-sionnelsdutourismeetlescollec-tivités concernées. »l

Faire aussi des nouveauxBéarnaisdes ambassadeurs du territoire

André Berdouprésidentdu CDT 64

INTERVIEW

390000C’est, selon l’Insee, le nombredeménagessupplémentairesquecomptera l’Aquitaine en 2030 parrapport à 2010.Uneévolutionquiestavanttout le faitdesexcédentsmigratoires.Celarepré-senteuneprogressionde 1%paran.Le nombre de ménages atteindraitalors unmillion huit cent mille dansla région.

EN CHIFFRES

100%Sur la période 1999-2010,toujours selon l’Insee, c’est lapart du solde migratoire dansl’accroissementde lapopulationdes Pyrénées-Atlantiques. S’iln’avait fallu compterque sur la seulefécondité, lapopulationseraiteneffetrestéeaumêmeniveau.Commedansles Landes d’ailleurs.

47%C’est actuellement la part depersonnes seules parmi lesnouveaux arrivants. 20% sontdes couples sans enfant. Ce qui faitque, selon l’Insee, les « petitsménages » représentent 67% desentrants. Près de la moitié sontd’ailleursâgésentre20et34ans.Cesont aussi bien des actifs que desétudiants.

L’école,accélérateurd’intégration

Les différents élus interrogés dansle cadre de ce supplément « Béarn2030 » louent aussi le vecteurd’intégration que représente laprésence d’une ou plusieurs écolessur un territoire communal. « Pourl’intégrationdesnouveaux, l’élémentdéclencheur, c’est l’école.Lesparentsse connaissent et, petit à petit, ontenviede fairedeschosesencommun.Il y aunegrossedifférence entreunecommuneavecuneécole etunesansécole » indique ainsi le maire deGerJean-PierreMatteï.Mêmeraison-nement du côté de Jean-PierreMimiague, maire de Serres-Castetet président du Grand Pau qui, enplus de l’école, insiste aussi sur lerôle comparable jouépar lesassocia-tions.l

AndréBerdou, président du comité départemental du tourisme 49%Près de la moitié des nouveauxarrivants du Béarn sont AquitainsouMidi-Pyrénéens.Eneffet, les fluxdemigrationconstatéscesdixderniè-resannéespar l’Inseesontavant toutlocaux.L’immigrationenprovenancedu reste de la France - régionparisienne comprise - représentait41 %. Il reste donc 10 % pour uneprovenancede l’étranger. Lephéno-mène « Total » joue à plein sur leterritoire du Grand Pau avec laprésencedes«expatriés»dugroupequi alternent entre la France et lespaysd’exploration et deproduction.

ANALYSE

2/3des gens qui quittent le Béarnrestent dans le grand Sud-Ouest(Aquitaine,Midi-Pyrénées).Concer-nant l’émigration, l’Inseemetégale-ment en exergue les nombreuxdéparts vers la région toulousaine.

Il faudra développer lesmodesde transport, le logement, lesespaces publics.©DR/REPROPP

Les envies des nouveauxBéarnaisse rapprochent de celles destouristes. ©CDT64

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XII | Paroles d’élusLUNDI 10 SEPTEMBRE 2012

BÉARN2030

Le premier est maired’unecommunerurale,Ger (2000 habitants), lesecond d’une cité

urbaine, Lescar (10 300 âmes).Malgré cet écart, les deux édilesont lamêmeanalysesur l’évolu-tion de leur fonction dans lesvingt ans à venir.

En 2030, le maire sera-t-iltoujours ce gestionnaire deproximité ?

J.PMatteï -«S’il restedesmaires.Jem’interroge.Ilyauracertesuneévolution avec le transfert descompétencesversl’intercommu-nalité, mais je crains avant toutunecrisedesvocations.Alorsqueje crois nécessaire de conserverun ancrage local. Si aujourd’huile maire doit être organisateur,fédérateur, animateur, peut-êtredemainneserons-nousplusquedes chefs dequartier. »Ch.Laine - « Même analyse.Aujourd’hui, le maire doit faireavancer lesdossierset répondreaux habitants pour les petitsproblèmes du quotidien. Enmêmetemps,desstratesnouvel-les se mettent en place avecl’extension des intercommu-nalités. Les communes, qui ontdéjà perdu une partie de leursprérogatives, serontdépendan-tes de ces structures. Le mairerisque de devenir un simplemédiateur, coincé entre lademande des habitants et desintercommunalitésquigérerontles dossiers que nous géronsaujourd’hui. »

Va-t-on vers des fusions decommunes ?

J.P Matteï - « Ce sera compli-quécar lanotioncommunaleesttrèsancréeetqu’unecommunereste incarnée par son maire.Mais je dirais quandmêmeoui,certainement. »Ch.Laine - «Cela risque mêmed’être une condition économi-que pour survivre. Les petitescommunes seront obligées des’associer.L’Etatpoussed’ailleursà cela. »J.PMatteï -«Onlevoitdéjàavecles associations. Certaines seregroupent pour continuer à

fonctionner. Chez moi, l’écolederugbyfédèreunetrentainedecommunes.Ongardera lerepré-sentantde lacommune,maisauniveau administratif, on arrive-ra à des fusions. »Ch.Laine - « Et si c’est le cas, ilfaudra faireattentionàgarder lanotion de démocratie. Car si lemaireestélupar leshabitantsdesa commune, dans une inter-communalité, il n’y a pasd’électeurs. »

Faut-il aller vers une profes-sionnalisation de l’élu ?

J.P Matteï - « Sur des petitescommunes, non. Il faut plutôtsusciter des vocations. Amélio-rer la rémunérationdesélus ? Jesuis partagé. Le temps passé etlapassionmisedansnosengage-ments dépassent les notionsfinancières. Jecroisaucontraireque l’élu ne doit pas être unprofessionnel. La légitimités’accompagne aussi d’unedéconnexion de la profession-nalisation dumandat demaire.Mais il faudrait sans doute plusd’élus issus de la société civile.Desentrepreneursparexemple.Certainscritiquent lespoliti-ques mais doiventalors accepter des’engager danslaviepublique.Dans une

petite commune, bien organi-sée, on peut faire les deux. »

Ch.Laine - « Le maire est aussiun chef d’entreprise. Pour mapart, je fais14hpar jour, travaillele samedi et le dimanche et jesuismoinsbienpayéquequandj’étaissalarié.Alorsquelesmairesonttouslesrisques :untroudansla chaussée, quelqu’un quitombe, et c’est de la respon-sabilitédumaire.Et ilya larégle-mentation qui change trois foisparsemaine... Il fauts’accrocher.»

Quelles seront les compéten-ces qui, dans l’avenir, occupe-ront le plus lesmaires ?

J.P Matteï - «Avec les transfertsvers les intercommunalités, ilfaudradéjà veiller à cequeceuxqui gèrent notre territoires’occupentausside

notre commune et pas que decelleduvoisin.Unegrandepartiedenotre tempsseraconsacréeàlanégociation.Nous seronsdespédagoguesafinde fairevalidernos projets par l’intercommu-nalité. »Ch.Laine - « On passe actuelle-ment notre temps à gérer desproblèmes qui ne nous regar-dentpas :devoisinage,defeuillesdanslapiscine.Onestdesmédia-teurs dans des problèmesprivés. »

Gérer le foncier n’est-il pas leprincipal enjeudesprochainesannées ?

J.P Matteï - « A Ger, nous avonslavolontéd’avoirunrythmelentdeprogressionde lapopulation.D’éviter une urbanisationtraumatisante. Si vous acceptezun lotissement de 50 maisons,cela veut dire 200 personnes enplus.Et2à3classessupplémen-taires.Maisc’estparadoxalcarsil’urbanisation est la clé dudéveloppement, nous sommesde plus en plus contraints etavons de moins en moins deliberté. »Ch.Laine - « Entre la chambred’agriculture qui veut préserverlesterres, lespropriétairesterriensqui réclament des terrains

constructibles, lesentrepri-

ses souhaitant être toutes aumême endroit, gérer le foncierdevient très compliqué. Ce quel’onpeutdire,c’estquelamaisonindividuelle sur un terrain de2 000m2, c’est fini : aujourd’hui,on densifie. »J.PMatteï-«Onestconscientdecebesoind’économiedufoncier.Mais c’est parfois compliquédemettre lesgensensemble.Enmilieuurbain, lavieenapparte-mentvaposermoinsdeproblè-mes que dans des lotissementsoù les voisins sont « touche àtouche.»Lesproblèmesdevoisi-nagesontmoinsimportantsdansles appartements que dans deslotissements.Aujourd’hui, il vautmieuxconstruireenverticalquefaire du lotissement où les genssont les uns sur les autres. »

On aura donc toujours besoin demaires dans 20 ans ?J.PMatteï -«Oui,unepersonneavecunepetiteéquipe.Mainte-nant, est-ce qu’on trouvera desgenspourlefaire?Jenesaispas.»Ch.Laine - « Il faudra toujoursunintermédiaire,unmédiateur.»lPROPOS RECUEILLIS PAR

ERIC NORMAND

ENTRETIEN Jean-PaulMatteï,maire deGer, et ChristianLaine,maire deLescar, évoquent l’évolution de leur fonction.

«Préservons le rôle desmaires ! »«Il faudra déjà veiller à ceque ceux qui gèrent notreterritoire s’occupent ausside notre commune. »

ZOOM

Pau et Tarbes dans

un destin commun

Alaquestion«commentvoyez-vousleBéarnen2030 ?»,ChristianLaineet Jean-Paul Matteï estiment qu’unrapprochementavecTarbesest inévi-table.Ch.Laine - « On aura un dévelop-pementdesmétropoles,parcequ’il yabesoindeproximité, que lesdépla-cements coûtent cher. »J.-P.Matteï - «Jevois leBéarnaveclaBigorre.D’unpointdevueadminis-tratif, je pense qu’existera un réseaude villes avec ce territoire pertinentPau-Tarbes-Lourdes.BéarnetBigorre,il y a un destin commun. »Ch.Laine -«Aujourd’hui,PautravailleplusavecTarbesqu’avecBayonne.Lerapprochement avec Tarbes estévident. Coincé, entre Bordeaux etToulouse, si on ne se fédère pas, onrisque d’être largués. »

Jean-Paul Matteï.

Christian Laine.

©NICOLASSABATHIER

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