UN JOIIÎNAL pour les Mobilisés - bmsenlis.com · Le Combat des Voraces ' ' ;3 f’ÉyjftDÉR ït...

4
m M S& w m fà « a y muaugjgmmt 'r"'Ê *i-K "liifl. Le Combat des Voraces ' ' ;3 f ’ÉyjftDÉR ït N* 1 * 'rJ 75 C entim es qui sont ici... .;?* ABONNEMENTS : Si* mois : S francs Un an ; 14 francs ... et ceux d’ici qui sont DIRECTION-RÉDACTION : V. R. „.UO. «O.A.» . .ailleurs... ' La guerre russo-finoise (d’après Corneille) !■% v. UN JOIIÎNAL pour les Mobilisés Son Programme Septembre 1939 ; ia Patrie est en danger. pne'fois de plus, l’Allemagne vient troubler notre quiétude. Tous les fils de France et de son vaste empire sont mobilisés. Il suffit de quelques jours pour faire de ces pékins, des poilus. Chacun de nous s’est adapté rapidement à la vie militaire. Les plus jeunes montent la garde à la frontière, les autres sont à, l’arrière occupés aux mille besoins de la Défense Nationale. Les iours, les mois passent ..... Combien de temps durera cette guerrç ? Nul ne le sait. Il s’agit aujourd’hui de la ga gner et d’imposer la paix civi lisatrice. DE L’UNION DE LA CAMARADERIE Pas une trêve bâtarde de vingt ans, mais une paix durable qui assurera enfin la tranquil lité à nos fils. Tenir, c’est notre mot d’ordre. Séparés des êtres qui nous sont chers, privés de nos dou ceurs, nous tiendrons et nous vaincrons. Pour tenir, il faut combattre l’ennemi, chasser le cafard. Nous croyons avoir trouvé un moyen de combattre ces deux ennemis en fondant ce journal. Nous l’avons baptisé « La Liaison » parce que nous vou lons qu’il soit le trait d’union entre ceux d’ailleurs qui sont ici et ceux d’ici qui sont ailleurs. Dans ce journal vous trouve rez des échos de la vie de tous les cantonnements, des rensei gnements sur les sites pittores ques de notre charmant coin de I Ile-de-France, nous ferons par ler les muses de Sylvie, nous organiserons des petits concours pour distraire le poilu, nous tiendrons à jour le mémento du mobilisé, nous dirons ce qui est bien et ce qui l’est moins, nous servirons d’interméfliaire entre le soldat et ses chefs pour signaler respectueusement ce qui peut être amélioré. Notre but : contribuer à la bonne humeur, améliorer dans toute la mesure du possible le sort du soldat, faire œuvre utile en nous efforçant de distraire tous ceux qui ont momentané ment quitté leur foyer. Dans le Service de Santé Viennent d’être nommés cap’b- ranx, les soldats infirmiers : Hulot et Joron ; Viennent d’être nommés ser gents, les caporaux infirmiers : Brasseur, Collet, Fourdrain et Labbé. Nos félicitations aux cama rades. Vous serez nombreux à nous aider, en nous envoyant des échos, des photos de ceux d’ici et de ceux d’ailleurs. Avec nous, vous collaborerez pour que La Liaison soit un journal vivant, gai, en résumé l’ami de tous ceux qui veulent tenir et vaincre. M P. C. BU BUTMLLOB Le Commandant de cette unité, — dont la mission tutélaire com porte les corvées les plus impré vues et que composent presque uniquement des hommes qui ont déjà fait « l’autre » n ’e s t pas seulement un lettré déli- cat, c’est aussi un homme de goût. Il a installé son P. C. dans une vieille maison de jadis, aux murs lambrissés et dont l’escalier esl de pierre et la rampe de fer forgé, de la belle époque. Et le chef d’escadron V... n’est pas peu fier et du joli portail qui orne la respectable demeure et de la ma gnifique tête de prophète du XII* qui ajoute à l’austérifé de son cabinet de travail. L’AN 4 0 Bien pris dans sa capote bleu horizon, dégageant une aimable et indéfinissable odeur de cam phre et de naphtaline, le caporal rédacteur en chef de La Liaison qui, — c’était le jour du prêt — venait de se ruiner tout d ’u n coup en m'offrant un pastis, se leva brusquement el, du ton qu’Archimède dut prononcer son fameux « Eurêka » déclara : — On ne peut tout de même pas s’en f... comme de l’autre... Je levais vers mon supérieur un regard interrogatif. — ...Et il faudrait bien savoir ce que la garce nous réserve ! — Explique-toi... — Voilà. « Depuis qu’un si nistre farceur prédit la fin du monde pour l’an de grâce et bis sextile 1840, on répète «Je m’en f... comme de l’an 40 » parce que l’événement ne s’est pas produit. Est-ce un bien ? est-ce un mal ?... J’ai là-dessus ma petite opinion. Mais si le mage, l’astrologue, enfin le charlatan s’était trompé de millésime et que sa prédiction soit valable pour 1940. » — Aïe ! d’autant que pas mal d’humains me paraissent réso lus à s’y employer. 70 % des habitants de notre terre sont déjà dans la bagarre... — Il faut tâcher d’éclaircir cette affaire-là. Tu devrais inter- wiever pour La Liaison une voyante et m’apporter un papier rassurant, alerte, optimiste et définitif... (Voir la sit(ile page 4). _ _ _ CA SJRCMC A mmmmw « ... je me hâte d'en rire de peur d’être obligé d'en pleurer... » (Figaro). I)’en bas, une voix monte : — Boudu !... Hé Boudu !... Des coups bien appliqués ébranlent la porte. Une fenêtre, au premier étage, s’éclaire. Elle s’ouvre, et le buste de Boudu apparaît. Il tient à la main une lampe tempête pour voir qui le réveille ainsi, en pleine nuit. — Ta lampe, bon Dieu ! Y a alerte ! Aussitôt un grognement, suivi d’un juron, accusent la portée de cette information. La lampe disparaît, s’éteint. Sous l’Uniforme Le jockey C.-H. SEMBLAT vu par Alfred GOUVERNEUR Attention les « Fritz » vont prendre la purge l Et un remue-ménage s’ensuit dans la chambre, tandis que la \oix d’en bas continue : Grouille-toi, nom d ’u n e pipe ! Poirier, le secrétaire de mairie chargé de prévenir Boudu, s’im patiente. Moins de cinq minutes, et nanti de son képi et de sa plaque ré glementaire, Boudu, le garde champêtre, le rejoint. — Alors ? — Alors ? Quoi alors ? Tu vas te grouiller à prendre ta machine, et tu vas nous en seriner un air à chaque carrefour. S’il n’y a pas de carrefour, tous les cent mè tres à peu près. — J’fais l’tour du pays ? — Ben, c’te blague ! C’e s t - y qu’ t’aurais jamais fait d’exercice d’ défense passive ? — Si... mais... — Mais,., mais... y a pas d’ mais. G’ coup-ci c’est plus d’ la rigolade. Allons ouste, en route ! Et quand t’auras fini ta tournée, tu nous r’trôuves à la mairie. — Entendu. — Ah ! En passant, tu d’man- des à la mère Dujazon d’ sonner les cloches d’ l’église. Ça fait qu’ les gens ils vous entendront, toi avec ta sirène, elle avec son ding- dong. Y pourront pas dire qu’ils sont pas prév’nus. — D’accord. Et Poirier, au pas de course, reprend le chemin de la mairie. Boudu s’enfonce dans la nuit pour aller à son bûcher, chercher la « machine ». Il en sort poussant devant lui la?« sirène à bourrouette ». Quand elle était arrivée au vil lage, la sirène, Boudu avait sou levé de la main son képi et s’était gratté la tête, perplexe. C’était très gentil au conseil municipal de lui fournir, pour alerter les citoyens, une sirène fonctionnant à la main, sous le prétexte que la commune n’était pas riche. Mais elle était lourde cette bas- tringue-là qu’on tournait comme un moulin à café ! C’est alors que Piédouche, Piédouche le maré chal, avait dit à Boudu : « C’est simple. J’ te vas faire deux sup ports ; quatre boulons suffiront pour les fixer à ta bourrouette. Sur ces supports, on amarre ta boîte à musique. C’ qui fait qu’ si on n’a pas une sirène qui marche à la ’lcctricité, on aura toujours la sirène à bourrouette ! » Et en avant ! La mère Dujazon qui tire la corde des cloches de l’église, a droit, la première à la sérénade. (Voir la suite page 3).

Transcript of UN JOIIÎNAL pour les Mobilisés - bmsenlis.com · Le Combat des Voraces ' ' ;3 f’ÉyjftDÉR ït...

Page 1: UN JOIIÎNAL pour les Mobilisés - bmsenlis.com · Le Combat des Voraces ' ' ;3 f’ÉyjftDÉR ït N* 1 * 'rJ 75 C en tim es ... rapidement à la vie militaire. Les plus jeunes montent

m M S & w m fà

« ■ a y

muaugjgmmt

' r " 'Ê * i - K" l i i f l .

Le Combat des Voraces

' ' ;3 f ’É y jf tD É R ï t N* 1

* 'rJ 7 5 C e n t i m e s —

qui sont ici....;?* A B O N N E M E N T S :

Si* m ois : S f ran cs U n a n ; 14 francs ... et ceux d’ici qui sontD IR E C T IO N -R É D A C T IO N :

V . R. „ .U O . « O .A .» . .ailleurs... '

La guerre russo-finoise (d’après Corneille)

!■% v.

UN JOIIÎNAL pour les Mobilisés

Son Program m eS ep tem bre 1 9 3 9 ; ia P a tr ie e s t

en d an g e r.p n e 'f o i s de p lu s , l ’A llem agne

v ie n t tro u b le r n o tre q u ié tu d e .T o u s les fils de F ra n c e e t de

so n v as te em p ire so n t m obilisés. Il su ffit de q u e lq u e s jo u r s p o u r fa ire de ces pék in s, des poilus.

C hacun de n o u s s’es t a d a p té r a p id em en t à la vie m ilita ire .

L es p lu s je u n e s m o n te n t la g a rd e à la fro n tiè re , les a u t re s so n t à, l’a r r iè re occupés au x m ille b e so in s de la D éfense N ationale .

Les io u rs , les m o is p a s s e n t .....C om bien de te m p s d u re ra ce tte

g u e rrç ? •N ul ne le sa it.Il s’a g it a u jo u rd ’h u i de la g a ­

g n e r e t d ’im p o se r la pa ix c iv i­lisa tr ic e .

DE L’UNIONDE LA CAMARADERIE

P a s une trêve b â ta rd e de v ing t an s , m a is une paix d u ra b le q u i a s s u re ra en fin la tr a n q u il­l i té à n o s fils.

T e n ir , c ’es t n o tre m o t d ’o rd re .S éparés des ê tre s qui n o u s

so n t ch e rs , p rivé s de n o s d o u ­c e u rs , n o u s tie n d ro n s et n o u s va incrons.

P o u r te n ir , il f a u t c o m b a ttre l’en n em i, c h a sse r le ca fa rd .

N ous cro y o n s a v o ir tro u v é u n m oyen de c o m b a ttre ces d eux en n e m is en fo n d a n t ce jo u rn a l.

N ous l’avons b ap tisé « La L ia ison » p a rce q u e n o u s v o u ­lo n s q u ’il so it le t r a i t d ’un io n e n tre ceux d ’a ille u rs q u i so n t ic i et ceux d ’ici q u i so n t a ille u rs .

D ans ce jo u rn a l vous tro u v e ­rez des échos de la vie de to u s le s ca n to n n e m e n ts , des re n s e i­g n em en ts s u r les s ite s p it to re s ­q u e s de n o tre c h a rm a n t co in de I Ile -d e-F ran ce , n o u s fe ro n s p a r ­le r les m uses de Sylvie, n o u s o rg an ise ro n s des p e tits c o n c o u rs p o u r d is tra ire le poilu , n o u s tie n d ro n s à jo u r le m ém en to du m obilisé , n o u s d iro n s ce q u i est b ie n e t ce q u i l’est m o ins, n o u s se rv iro n s d ’in te rm é flia ire e n tre le so ld a t e t ses ch e fs p o u r s ig n a le r re sp ec tu eu sem e n t ce qui p e u t ê tre am élio ré .

N o tre b u t : c o n tr ib u e r à la b o n n e h u m e u r, am é lio re r d a n s to u te la m esu re du possib le le s o r t d u so ld a t, fa ire œ u v re u ti le e n n o u s effo rçan t d e d is tra ire to u s ceux q u i o n t m o m e n ta n é ­m e n t q u it té le u r foyer.

Dans le Service de Santé

V iennen t d ’ê tre nom m és cap’b- ran x , les so ldats in firm ie rs : H ulot e t Jo ro n ;

V iennen t d ’être nom m és s e r ­gen ts, les c a p o ra u x in firm ie rs : B rasseu r, Collet, F o u rd ra in et Labbé.

Nos fé lic ita tions aux ca m a­rades.

V ous se rez n o m b re u x à n o u s a id e r , en n o u s en v o y a n t des échos, d e s p h o to s de ceux d ’ici e t d e ceux d ’a ille u rs .

A vec n o u s , vous co llab o re rez po u r que La L ia ison so it un jo u rn a l v iv a n t, gai, e n ré su m é l’am i de to u s ceux q u i v eu len t te n ir e t v a in cre .

M P. C. BU BUTMLLOBLe C o m m an d an t de ce tte un ité ,

— d o n t la m ission tu té la ire com ­p o rte les co rvées les p lu s im p ré ­vues e t que co m p o sen t p re sq u e u n iq u e m en t des hom m es q u i o n t d é jà fa it « l’a u tre » — n ’es t p a s se u le m en t un le ttré dé li- ca t, c ’e s t a u ss i un hom m e de goût.

Il a in s ta llé son P. C. d a n s une v ie ille m aison de ja d is , a u x m u rs lam b rissés e t d o n t l’e sc a lie r esl de p ie rre e t la ram pe de fe r forgé, de la belle époque. E t le che f d ’escad ron V... n ’e s t p as peu fie r e t du jo li p o rta il q u i o rn e la resp ec tab le d em eure e t de la m a­gn ifique tê te de p rophè te du XII* qui a jo u te à l’au s té rifé de son c a b in e t de tra v a il.

L’AN 4 0B ien p r is d an s s a cap o te b leu

horizon , d ég a g ean t u n e a im ab le e t in dé fin issab le o d eu r de cam ­p h re e t de n ap h ta lin e , le c a p o ra l ré d a c te u r en chef de La L iaison q u i, — c ’é ta it le jo u r du p rê t — v e n a it de se ru in e r tou t d ’un coup en m 'o ffran t un p as tis , se leva b ru sq u e m e n t el, du ton qu ’A rch im ède d u t p ro n o n ce r son fam eux « E u rêk a » d é c la ra :

— On ne peut tou t de m êm e p as s ’en f... com m e de l’au tre ...

J e levais vers m on s u p é r ie u r un reg a rd in te rro g a tif .

— ...Et il fau d ra it b ien sav o ir ce que la g a rce nous ré se rv e !

— Explique-to i...— Voilà. « D epuis q u ’un s i­

n is tre fa rc e u r p ré d it la fin du m onde p o u r l’a n de g râce e t b is ­sex tile 1840, on répète « J e m ’en f... com m e de l’an 40 » p a rce que l’év én em en t ne s ’e s t p a s p rodu it. E st-ce un b ien ? es t-ce u n m al ?... J ’ai là -d essu s m a petite op in ion . M ais si le m age, l’as tro logue, enfin le ch a rla ta n s ’é ta i t trom pé de m illésim e e t que sa p réd ic tion s o it valab le p o u r 1940. »

— Aïe ! d ’a u ta n t que p as m al d ’h u m a in s m e p a ra is se n t réso ­lu s à s ’y em ployer. 70 % des h a b ita n ts de n o tre te rre so n t d é jà d an s la bag a rre ...

— Il fa u t tâ c h e r d ’é c la irc ir c e tte a ffa ire-là . T u d ev ra is in te r- w iev e r p o u r La L iaison une v oyan te e t m ’a p p o r te r un p ap ie r r a s s u ra n t, a le rte , op tim is te et définitif...

(V o ir la sit(ile page 4).

_ _ _ CA SJRCMCA

mmmmw

« ... je m e hâ te d 'en rire de p e u r d ’être obligé d 'en pleurer... »

(Figaro).

I)’en b as , une voix m on te :— B oudu !... Hé B oudu !...Des coups b ien a p p liq u és

é b ra n le n t la porte .Une fen ê tre , au p re m ie r é tage ,

s ’éc la ire . E lle s ’ouvre , e t le b uste de B oudu a p p a ra ît. Il t ie n t à la m a in u n e lam pe tem pête p o u r vo ir q u i le réveille a in s i , en p le ine nu it.

— T a lam pe, bon D ieu ! Y a a le r te !

A u ss itô t un g ro g n em en t, su iv i d ’u n ju ro n , a c cu se n t la po rtée de ce tte in fo rm ation .

La lam p e d is p a ra ît, s ’é te in t.

Sous l’Uniforme

Le jockey C.-H. SEMBLATvu par Alfred GOUVERNEUR

A tten tio n les « F ritz » von t p ren d re la purge l

E t un r e m u e - m é n a g e s ’en su it d a n s la ch a m b re , ta n d is que la \o ix d ’en b as co n tin u e :

— G rou ille-to i, nom d ’u n e p ipe !

P o ir ie r , le s e c ré ta ire de m a irie ch a rg é de p ré v e n ir B oudu, s’im ­p a tien te .

M oins de c in q m in u te s , e t n a n ti de son kép i e t de s a p la q u e ré ­g le m e n ta ire , B oudu, le g a rd e c h a m p ê tre , le re jo in t.

— A lo rs ?— A lors ? Quoi a lo rs ? T u vas

te g ro u il le r à p re n d re ta m ach ine , e t tu v as nous en s e r in e r u n a i r à ch a q u e c a rre fo u r. S ’il n ’y a p as de c a rre fo u r , tous les ce n t m è­tre s à peu près.

— J ’fa is l’to u r du p ay s ?— B en , c ’te b lag u e ! C’e s t-y

q u ’ t’a u ra is ja m a is fa it d ’exerc ice d ’ défense p ass ive ?

— S i... m a is ...— M ais ,., m a is ... y a p as d ’

m ais. G’ coup -c i c ’e s t p lu s d ’ la r igo lade . A llons o uste , en ro u te ! Et q u a n d t’a u ra s fin i ta to u rn ée , tu nous r ’trôuves à la m airie .

— E n ten d u .— Ah ! En p a ssa n t, tu d ’m a n -

d es à la m ère D ujazon d ’ s o n n e r les c loches d ’ l’ég lise . Ça fa it q u ’ les g en s ils vous e n te n d ro n t, toi avec ta s irè n e , elle avec son d in g - dong . Y p o u rro n t p a s d ire q u ’ils s o n t p a s p rév ’nus.

— D’accord .E t P o ir ie r , au p a s de cou rse ,

re p re n d le chem in de la m a irie .B oudu s ’enfonce d a n s la n u i t

p o u r a l le r à son b û ch e r, c h e rc h e r la « m ach in e ».

Il en s o r t p o u ssa n t d ev a n t lui la?« s irè n e à b o u rro u e tte ».

Q uand elle é ta it a rr iv é e au v il­lage, la s irèn e , B oudu a v a it so u ­levé de la m ain son kép i e t s’é ta it g ra t té la tê te , perp lexe . C’é ta it trè s g e n til a u conseil m u n ic ip a l de lu i fo u rn ir , p o u r a le r te r les c ito y en s , u n e s irè n e fo n c tio n n an t à la m a in , sous le p ré tex te que la com m une n ’é ta i t p as riche . M ais e lle é ta i t lou rde ce tte b as- tr in g u e - là q u ’on to u rn a it com m e un m oulin à café ! C’e s t a lo rs que P iédouche, P iédouche le m a ré ­c h a l, a v a i t d it à B oudu : « C’e s t s im ple. J ’ te vas fa ire d eux s u p ­p o rts ; q u a tre bou lons su ffiro n t p o u r les fixe r à ta b o u rro u e tte . S u r ces su p p o rts , on a m a rre ta boîte à m usique . C’ qui fa it q u ’ si on n ’a p as une s irè n e q u i m a rch e à la ’lc c tric ité , on a u ra to u jo u rs la s irè n e à b o u rro u e tte ! »

E t en a v a n t !La m ère D ujazon q u i tire la

co rde d es cloches de l’ég lise, a d ro it, la p rem iè re à la sé rénade .

(V o ir la su ite page 3).

Page 2: UN JOIIÎNAL pour les Mobilisés - bmsenlis.com · Le Combat des Voraces ' ' ;3 f’ÉyjftDÉR ït N* 1 * 'rJ 75 C en tim es ... rapidement à la vie militaire. Les plus jeunes montent

P ag e 2 LA LIAISON 3-2-1940

LE COIN DES 'HüSES

Quelque part... en France !

Q u elque p a r t... q u e lq u e part...? , e t cha cu n se dem a n d e O ù tro u v e r ce p a ys a u n o m m y s té r ie u x ;A c o n su lte r la carte , il ép u ise se s ye u x ,P é n é tr a n t le s fo r ê ts e t p a rc o u ra n t les landes !

Q u e lq u e part...? C’e s t ic i ; c ’e s t là -bas ; c ’e s t a illeu rs ; C’e s t u n e g rande v ille ; u n m o d e s te village ;C’e s t d a n s le co in d ’u n bo is ; u n c h e m in de halage ;C’e s t u n p o s te avancé de g u e t p o u r m itr a il le u r s ;

C ’e s t p ro ch e l ’e n n e m i, u n e sape p ro fo n d e ;À m o in s que ça n e so it s u r les r ive s d u R h in ;O u d a n s les fla n cs d ’a c ier d ’u n d e n o s so u s-m a r in s Q ui, sans ja m a is d ’a rrc t, n u i t e t jo u r , p a rco u r t l’onde ;

C’e s t le p a ys n a ta l, r e m p a r t d e s libertés ...M ais, q u e l q u e so it l ’en d ro it , q u ’im p o r te , c ’e s t la F rance . N o tre p e t it po ilu na rg u era la so u ffr a n c e P o u r la sa u veg a rd er e t c 'e s t là sa f ie r té !

J ean d’H A L L A T T E .

OHE, VAGUEMESTRE !N o u s répondrons ic i, a vec e m ­

p resse m e n t et bonne vo lon té , à ton tes les q uestions q u e p o u r­ra ien t nous poser n o s le c te u r s .. .

T ou te fo is , nous tenons à les p ré v e n ir que nous n e répondrons p a s à ce lles touchan t à d ivers s u je ts q u i son t d ’une a ctua lité d iscu tab le et p ern ic ieuse . N ous en ten d o n s tou te fo is leu r fo u r n ir tou tes exp lica tio n s ou r en se ig n e ­m en ts su r les q uestions n ’in té ­re ssa n t n i la gu erre , n i la pa ix , n i le s be lligéran ts, n i les neu tres, n i la tem p éra tu re , n i les cours de la B ourse , n i le m arché d u ca fé.

6P . L . à M acquelines . — E xcel­

len t le from age du c ru . A l'oc­casion envoyez-nous un q u a r t avec un idem de p in a rd . N ous vous en v e rro n s u n dem i... cet été.

L ieu ten a n t B. à C ourleuil. —B ien d’accord . O n n ’a u ra i t pu

se ren d re m a ître du feu s a n s le seco u rs de la pom pe de S a in t- N icolas. M ais il est non m o in s ce rta in que si vous av iez été là le feu ne se se ra it p a s déc la ré .

5 . M. à V illcm é tr ie . — Il n ’y a p lu s de n onnes . M ais il vous re s te la N ônette.

J . S . à O rry-la -V ille . — P a ­tien tez ! d’ici un m ois vous p o u r­

rez cu e ill ir d es jo n q u ille s , et si le b is tro de la Reine B lanche es t ouvert, fa ite s -n o u s signe.

B. T. à S eh lis . — V ous pouvez p a r fa ite m e n t d ége ler les é tan g s de la B iguë avec du sel, m ais p o u r rem p lace r les c a rp e s , g a r ­dons et a u tre s p e rch es que vous ferez creve r, lq> p ro p rié ta ire vous o b lig era à je te r des a lev in s de m e rla n s , so les e t p eu t-ê tre au ss i de c reve ttes !

J . L . « G ouvieux . — N ous croyons sav o ir que p o u r év iter le s e n g e lu re s tou tes le s g u é rite s a u ro n t le u r ra d ia te u r é lec trique , m a is le fo u rn is se u r ne p o u rra fa ire la p rem ière liv ra ison q u ’au 14 ju ille t. P a tien tez gen tim en t ju s q u e là !

M. C. S ec teu r 22. — M ais non ! Il n ’e s t p a s question d e dém obi lis e r la c la sse 35. U n copa in p ho ­to g raphe a u ra i t beso iq de bro m u re . P ourriez -vous- nous ei p ro c u re r ? A p ropos • de photo envoyez-nous donc celle de M a­dam e...

Caporal ch e f F. H. à Creil.Si vous pouviez p ro u v e r que vous êtes bien rée llem en t m ob i­lisé , p eu t-ê tre o b tiend rie rez-vous u n e réduction à l’en trée . Si ça colle p révenez-nous po u r en fa ire pro fiter les au tres .

UN DE LA Si L M.

GÉGÈNE CRAPOULETU n c itoyen de M o n tm artre que

la g u e r re a sauvé... j .C apora l d a n s « l’arnciennc d e r ­

n iè re g u e rre », il é ta i t o u v rie r b la n ch isseu r... en chôm age de­p u is p lu s ie u rs an n é es.

En sep te m b re 19391, il, re tro u ­v a une s itu a tio n d a n s le s in fir­m ie rs m ilita ire s.

Il fa illi t de nouveau p e rd re sa p lace lo rs de la lib é ifà titp de la c lasse 1 0 . i 1

C’e s t a lo rs que p o u r la p re ­m ière fois . d an s s a vie, il fit g rève d ’occup a tio n é n re fu sa n t de p a r t ir . •

D epuis, fa it le m a te lass ie r , le pe in tre , le c h a rb o n n ie r e t p ren d la g a rd e p lu s souven t q u ’à son tour.

N e lève p as le coude que po u r les b eso in s d u m uscle s te rn o - cleido-m asto ïd ien ...

C o n n a ît à fond^ l’o rg an isa tio n d u serv ice de san té (il a le c a ­ducée e t la m édaillé des ép idé­m ies), ra co n te des bo m b ard e­m e n ts d ’h ô p itau x p e n d a n t l’a n ­c ien n e d e rn iè re g u e rre (en e s t so rti in -e x trem is), a des re la ­tions ru e S a in t-D om in ique (s’y ad re s s e ra lo rsq u ’on l’e n n u ie ra ) , e x p r im e '‘ son d ég o û t de la vie* co n ju g a le (n ’a p a s é u de c h a n ­ce ), .co n n a ît le fonctionnerrfent d u fonds de chôm age à P a r is e t c e lu i des soupes p o p u la ire s dçs d iffé ren ts q u a r t ie rs (p o u r l’av o ir p ra t iq u é ) . .

Son le it-m o tiv : B lague à part.Son faibl<r~r sa concierge.Son a m o u r : s a p ipe .En ré su m é : type d u bon so l­

d a t e t d u c h ic cam arad e .

CHANTILLYiiimiiiur

HOTEL DU NORDP la c e d e la G a re

- à g a u c h e

BAL tons , les Dimanches d e 15 h. à 19 h.

De 16 h. à 20 heures on DANSE

le Dimanche à

- HENRI IV -SENLIS

Des nouvelles de ceux d’ici qui sont ailleurs

N o u s n o u s p ro p o so n s d e d o n n e r so iis ce tte r u b r iq u e des n o u ­ve lles d e n o s conc itoyens q u e la m e n tio n d u fa sc icu le a d ispersés, en les é lo ig n a n t d e le u r cité , a u x q u a tre co in s d u p a ys , p o u r les ra ssem b le r en su ite « q u e lq u e p a r t en F ra n ce ». ;

N o u s so u h a ito n s v iv e m e n t q u e ce jo u r n a l q u i a é té fa i t en p e n s a n t b eaucoup à êu x , le u r p a rv ie n n e e t n o u s sero n s recon ­n a is s a n ts à to u te s ce lles e t à to u s c e u x q u i le u r a d resse ro n t ce n u m é ro ... e t les su iv a n ts .

M a is n o u s n e sa u rio n s tro p les engager à n o u s d o n n er dés n o u v e lle s des le u rs , à m o in s q u e les « in té re ssé s » eu x -m ê m e s n o u s fa s s e n t le p la is ir de n o u s écrire.

I ls n o u s d o n n e ro n t a in s i le p lu s p ré c ie u x tém o ignage de le u r a tta c h e m e n t au jo u r n a l q u i ch erch e à é ta b lir e n tre eu x ...

L L A L IA IS O N .

A SENLIS, nous av o n s de b o n n es nouvelles de

A ndré BOLLE s ’occupe de l’o r­d in a ire d a n s une com pagn ie de m itra ille u rs . A vons eu le p la is ir de le vo ir en p e rm e ces jo u rs -c i .

R obert LETELLIER, le sy m p a­th iq u e cham pion d u S . V. S., e s t v en u n o u s d ire bon jou r.

Il av a it, p o u r la p rem ière fois d ep u is q u a tre m ois, en fo u rch é sa b icycle tte .

Léon LUCAS e s t ch a rg é de la c ircu la tio n rou tiè re . Il e sp ère re ­tro u v e r b ie n tô t son m é tie r de b o u la n g er.

BRETON, ré d a c te u r à la so u s- p ré fec tu re , a é té ren c o n tré en d é ten te avec u n m ora l excel­len t.

D an ie l BOULANGER, g en d re des sy m p a th iq u es p ro p rié ta ire s des « T ro is P igeons », c h ro n o ­m é tre u r officiel de l’U. V. P ., a o b ten u quelques jo u rs de ra llo n ­ge s u r u n e p erm issio n de con ­valescence .

J e a n PIERRARD, é tu d ia n t en p h a rm ac ie , v ie n t d ’o b te n ir le c a ­ducée. Il e s t fin p rê t p o u r le S e r ­vice de S an té .

Son frè re , Guy PIERRARD, es t d a n s l’a r tille r ie . N ous l'av o n s vu én p c rm d o n n e r des laçons de- belo te a u Nord.

R oger S0 CIRAT, le sy m p a- d irc c te u r des Im p rim erie s de S en lis , s e rg e n t d a n s un rég im en t d ’in fa n te r ie , v ie n t de p a s s e r p a r ­m i n o u s ses d ix jo u rs de p e rm is ­sion e t e s t re p a r t i s u r la lig n e M aginot.

J e a n ALDER, q u i s a i t a d m ira ­b le m en t a c tio n n e r une béton n ière.

R oger VIOLET, q u i n ’a ja m a is b u ta n t de la i t n i b rû lé ta n t d ’es­sence. v

S e rg e n t R o b ert DELVIENNE, qui s a i t b ien que S ...s n ’e s t p as lo in de S ...s. : Y ■

Ju le s FOSSIEZ, q u i e sp ère c h e v au ch e r a u p lu s tô t s a m oto­cyclette . . i

R obert FERTIN , q u i reg re tte u n p eu la pom pe. ■

R ené DUTRIAUX (3 fois c ité d an s la d e rn iè re ) , n ’a pas la vo­ca tio n de G. V. G.

R aym ond VIOLET, qu i ca sse du bois et... de la glace.

S e rg e n t J e a n FREVILLE, q u i ne se d o u ta it pas que D. G. A. v eu t d ire tro p so u v en t « dép la - m en ts co n tin u e ls asso m m an ts ».

S e rg e n t A lbert DELGORGE, qui se d it p h ilo so p h iq u em e n t « ta n k ç a n ’i r a p a s p lu s m a l ! ».

L ieu te n an t RAMBURE, q u i p ré ­fé re ra it s a n s dou te g é re r les in ­té rê ts de ses c lien ts que l’H. 0 . E.

L ie u te n a n t R. LE SAGE, q u i necon trô le p a s les w ag o n s-lits , b ien q u ’il s ièg e d a n s u n e gare . V

G ustave DELARCHe J qui m an ie la bêche q u e lq u e 'p a r tjd a n s l’Est.

A lfred FOURNIER, qu i g a rd e le s o u rire m a lg ré la b ise ...

L ie u te n a n t P . DAUVERGNE,qui c o n n a ît tous les « d é ta ils »,

,étc., etc..., e t p a rm i ceux-c i :\ R o land BOYENVAL, de COU- LOMBIERS, R. CHARNET, M au­rice FER TIN , H en ri BOUCHARD, P a u l BOULANGER, R obert BE- GOUX, R. HALATTRE, M arcel HAMOT, H en ri LEPA PE, L ucien W EYLANT, R obert LEBON, G. K IPFER.

LE RÊVE D’ADOLFPersonnages : A i ïo l f H i t i .e r

v o n R i b e n t r o p p N a p o l é o nU n S o l d a t f r a n ç a is U n S o l d a t a n g l a is

M n lever du rideau, H itler étudie une carte d ’Europe posée sur une table... — Entre von R iben tropp : Salut).

v o n R i b e n t r o p p . — Guten Tag, m ein Fiirer.H i t l e r . — Guten Tag, von R ibentropp. Was neues ?

v o n R ib e n t r o p p . — Voyez-vous, m ein F üh rer, j’ai com­m andé des ca rtes d ’E urope dessinées au crayon et deux douzaines de gommes pour cfTaçer.

H i t l e r . — Sage précaution... Regarde ces ratu res, ces hachures... C’est cochon !

v o n R i b e n t r o p p . — Cochon ?... (saluant) Heil H itler ! H i t l e r . — D anke schôn !... L’Autriche... v o n R i b e n t r o p p . — L’A utriche ?... iPfTt !...H i t l e r . — La Hongrie..-.v o n R i b e n t r o p p . — La H ongrie ?... Pfft !...H i t l e r . — Les Tchèques...v o n R i b e n t r o p p . — Les Tchèques ?... PfFt !...H it l e r . — Les Slovaques...v o n R i b e n t r o p p . — Les Slovaques ?... PfTt !...H it l e r . —v La Pologne...v o n R i b e n t r o p p . — La Pologne ?... Boum !...H it l e r .' — Qu’est-ce que tu dfs ? v o n R i b e n t r o p p . — Je d is : BOUM !H i t l e r . — Pourquoi pas : PfTt ! com me pour les autres ?

Tu as une idée d errière la tête ? v o n R i b e n t r o p p . — Non, m ein F ü h re r, mais, d errière la

Pologne, il y a l’A ngleterre.H it l e r . — L’Angleterre !... PfTt ! Ces cochons !... v o n iR ib e n t r o p p . — C ochons I (sa luant) Heil H itler ! H i t l e r , -v- D anke schôn !... Ça... ce sera plus dur.

Les Réservistes de 39 à l’Appel ... et à la Pioche

E xtra it de la revue en 8 tableaux d’ANDRÉ GOQUERELIÆ (A utorisation de l’auteur)

v o n R ib e n t r o p p . — Mais non, avec mes nouvelles ca rtes au crayon et mes gommes, trd is petits coups et ce sera fait.

H i t l e r . — Seulement, presque tous les jours, leurs avions de la Royal Air- F orce vieniient survoler nos villes.

v o n R i b e n t r o p p . — Ils ne lancent pas de bombes.H it l e r . — Ce sont des idiots... Ce sont des cochons !... v o n iR ib e n t r o p p . — • Des cochons ? (saluant) Heil H itler ! H it l e r . — Danke schôn... E t pu is , qu ’est-ce qu ’il y a déjà

com m e Anglais s u r le front français !... v o n iRiBENTnopp (souriant). — Ça.... Je J to i fait dém entir

h ier soir.H i t l e r (sursautant). — Qu’est-ce que tu as fait dém en­

t i r ?...v o n R i b e n t r o p p . — Qu’il y avait des Anglais sur le front

français.H it l e r ( fu r ie u x ). — 'Idiot ! T rip le buse 1 D onnerw elter I

Schw cinhund ! H ier m atin, j ’ai fait dém entir p a r la D. N. B. la 'guerre aveef la F rance !... Alors, .notre peuple ne va rien com prendre.

v o j t R ib e n t r o p p . — Ça ne changera pas.H i t Le ii . — Comment ? '

v o n R ib e n t r o p p . — Je dis : C’est-y pas m ieux com m e ça. D’ailleurs... C ’est dem ain que vous devez p rononcer ce grand d iscours tan t annoncé, tan t attendu... Il sera it peut-être bon de le répéter ?

H it l e r . — Natiirlicji !... Los grandes . l ig n e s , d ’abord. Thème général : -Ce que 'j’a i d écrit autrefois ne com pte plus. *

v o n R ib e n t r o p p . — Oublie le passé... reviens.

H it l e r . — Les am is dont il faut causer, q u ’il faut aimer* q u ’on do it adm irer...

v o n R i b e n t r o p p . — Si vous connaissiez m on Russe. H it l e r . — Tout cela, en dem i-teinte. v o n R i b e n t r o p p . — Oui, a tten tion à vos cordes vocales,

elles sont sensibles.H it l e r . — -Ensuite, progressivem ent, les am is qui m ’ont

lâché : le Japon... l'Espagne... l’Italie... v o n R i b e n t r o p p . — Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux

év iter ?H i t l e r . — Au con trh ire , je vais leu r d ire qu ’on est au

m ieux avec eux, que ce sont des am is sincères. v o n R i b e n t r o p p . — C ’est dangereux.H i t l e r . — Au po in t où j’en suis, qu’est-ce que je risque ? v o n R ib e n t r o p p . — Ça, c ’est vrai.H it l e r , (sursautant). — N o n ! Ce n ’est pas v ra i, im bé­

cile !... Tu vas deven ir comme? von (Papen qu i s ’est fait rouler p a r la Turquie I

v o n R ib e n t r o p p . — Ah oui ! A propos : la Turquie...?Vous n ’en causerez pas ?

H i t l e r . — Pas un mot su r ce pays, il ne le m érite pas... D’ailleurs, supprim e-le de la carte.»

(von R iben tropp efface)Voilà !... Ensuite, quelques in jures b ien senties à l’adresse d e Rooseveït e t une leçon d ’obéissance p o u r les Etats-Unis... J ’ai; du reste , donné o rdre à m on Etat-M ajor d’envoyer, lè lendem ain, quelques sous- m arins to rp ille r un ou deux bateaux am éricains.

v o n R i b e n t r o p p . — Ce sera la ponctuation du d iscours ! H it l e r . — Alors, là, j ’arrive aux Anglais, ces cochons I v o n -Ri b e n t r o p p . — Cochons ? (saluant) H eil H itler t H it l e r . — D anke schôn ! Vois-tu ? Ce d iscours qui

s’adresse à mon peuple n ’aura aucune im portance pour, l’extérieur.

v o n R i b e n t r o p p . — Ah ?...H i t l e r — Tu ne com prends pas ? C ’est pou rtan t s im ple :

D ans huit jou rs tous mes avions au ron t démoli l'An­gleterre... L iverpool, ) E dim bourg, Glascow, L ondres rasés, et 1’A ngleterre anéantie . . . " V

v o n R i b e n t r o p p (préparant sa gom m e). — J ’efface ? ? ? ^ ,

Page 3: UN JOIIÎNAL pour les Mobilisés - bmsenlis.com · Le Combat des Voraces ' ' ;3 f’ÉyjftDÉR ït N* 1 * 'rJ 75 C en tim es ... rapidement à la vie militaire. Les plus jeunes montent

VQN iRlBENTItOI

H it l e r . — La v o n (Rib r n t r o f

»

W ‘' y Y vifv;

l : S

. .f i3-2-1940 P age 3

Dans les courants d’air.La « F erm e » à l’œ il !

On s a i t que la v ille .,.do-N ice offre a u x m ilita ire^ des arm ées a lliées, u n généroüx e t som p­tu e u x accueil. Ç én d a n t le m ois de ja n v ie r , d ix offic iers, d ix sous- officiers e t 90 hom m es o n t été g ra tu ite m e n t hébergés d an s d ’ex­ce llen ts hô te ls , o n t a s s is té a des fêtes e t re p ré sen ta tio n s p lu s b r il­la n te s /les unes que. les a u tre s e t ex c u rs io n n é en c a n ç 'ô l ir la Ri- v ie ra .

P lu s de garde , p lu s de neige, p lu s de boue, p lu s de corvée, p lu s de b ro m u re ! ! ! L a b o n n e v ie quoi.

M ais p o u r a u g m en te r le nom ­b re des é lu s, ' il f a u d ra i t que d ’a u tre s s ta tio n s d e la Côte d ’A zu r im ite n t le geste ' de la m u­n ic ip a lité n içoise. M enton , C an­n es , B eaulieu ç a pie te d ira it r ie n ?...] '

U n jo li Don

Il n ’y à" pas que d an s lé M idi qu’on se m o n tre ^généreux . L a jo lie D anie lle D à rrieu x qui est, com m e ch a cu n sa it , l’heu reu se épouse d u C ap ita ine H en ri De- coin , u n « as » de l’a u tre g u e rre , v ie n t de fa ire don d’u n e som m e de 5.000 f ra n c s au Com ité des

m obilisés de l’Oise.B ravo ! P o u rv u que ce tte g é ­

néro sité so it co n tag ieu se !

Logique

Les centres d’aeeueilLe Foyer Lyautey

L’au to r ité m ilita ire de l’h ôp ita l S ain t-V in cen t, soucieuse a v a n t to iit de p ro c u re r a u x m a lades et conva lescen ts tous les av an tag es e t d is tra c tio n s que réc lam e le u r s itu a tio n , ju g e a néc essa ire dès le d éb u t de c ré e r u n «' F o y er du S o lda t ». ...

En effet, les d o rto irs ne sè p rê ­ta ie n t gu ère à ê tre sa lle s de ré ­c réa tion . Les m a lades m êlés au x conva lescen ts, ne p o u v a ien t p as to u jo u rs g o û te r le repos désiré . P a r a ille u rs , r e s te r la jo u rn é e en tiè re au m ilieu des m alades n ’é tait' p a s de n a tu re à re lev er le m o ra l des conva lescen ts.

L a i c réa tio n d ’u n F o y er fu t donc décidée. P o u r ce la on choi­s i t la p lu s belle sa lle de l’é tab lis ­sem e n t qui n ’e s t a u tre que le g ra n d R éfecto ire des P ro fesse u rs d u Collège S t-V in cen t en \ tem ps o rd in a ire . Cette sa lle voûtée, tou t e n p ie rre , d a te d u XVII^ s ièc le . Elle e s t rem arq u ab le p a r spn a r ­ch itec tu re e t ses scu lp tu re^ . C’es t là que les conva lescen ts v ie n n en t ch e rc h e r le u rs d is tra c tio n s ' h ab i­tue lles. ris y tro u v en t, g râ c e à la gén é ro s ité de no m b reu x jb ien- fa ite u rs : u n poste de T . S. F., des je u x , des liv res e t revues , p a ­p ie r à le ttre s e t en ve loppes q d is­c ré tion . 0 - -

Le F oyer L yau tey e s t p o p u ­la ire s i on en ju g e p a r le nom ­b re de ceux q u i le fréq u en ten t. S a bo n n e tenue e t l’a tm o sp h ère q u i y règne, p ro d u ise n t la d é ­te n te voulue e t e n g e n d re n t une bo n n e cam arad e rie .

IL FAIT CHAUDRUE DU PU ITS-TIPH A ÏN E...D àns u n e v ie ille m aison de la

ru e d u P u its -T ip h a in e , a u rez-de- ch au ssée de laquelle il e s t deux v as te s p ièces, des cœ u rs g én é re u x o n t p r is , dès les p rem ie rs jo u rs de sep tem b re , l’in itia tiv e d ’in s ta l­le r u n C en tre d ’accueil p o u r les. m obilisés.

D ans ce t a im ab le log is ch a cu n de nous p e u t se rep lo n g er, p o u r quelques in s ta n ts , d a n s l’a tm os­p h è re q u iè te , p a isib le e t fam i­lia le q u ’on ne s a v a it g u è re a p ­p réc ie r, n ag u è re , au tem ps de la gu erre ... des nerfs . , .

C haque so ir, à p a r t i r de 17-h.; la p o r te e s t la rg e m e n t ouverte . On p e u t tro u v e r là des liv res , des rev u es , des jo u rn a u x . In la ssab le s , des dam es, des je u n es filles s ’em ­p re s s e n t p o u r s e rv ir — g ra c ie u ­sem e n t — des bo issons chaudes, a u to u r d ’in te rm in ab le s p a r t ie s de belo te , m an ille ou b rid g e ...

D ans u n e sa lle vo isine , p lu s in ­tim e, p lu s s ilencieuse , o u p eu t s ’iso le r à lo is ir p o u r fa ire son co u rr ie r , lire e t re lire les le ttre s des s ien s e t p o u r y rép o n d re , p o u r d o n n e r des nouvelles au x ê tre s ch e rs aux q u e ls , m a lg ré tou t, on ne cesse de p e n s e r avec une fe rv eu r a tten d rie .

R etenez b ien l’ad re sse : 5, rue d u P u its -T ip h a in e ! E t v iv e n t le C en tre d ’accueil, les a n im a te u rs e t le u rs dévouées co llab o ra trice s !

Les a u d ite u rs f r a n ç a is 'd u t r a î ­t r e ' de S tu ttg a r t so n t in v ité s à m éd ite r ce tte réflexion d ’u n jo u r ­n al a llem an d de M unich qui d issu ad e ses le c teu rs d ’éco u te r les ém issions des postes ang là ig e t f ra n ç a is : « Que d irio n s-n o u s « à ce lu i qui nous d o n n e ra i t le « conseil d’ép ro u v er l’efficacité « d ’u n e a rm e ennem ie en nous « m e tta n t d an s l’axe de s o n , t i r . « D ans la tra n ch ée je n e so rta is « p a s m a tê te p o u r que ceux d ’en « face t i r e n t dessus. J e ne v a is c p as d ’a v a n tag e lui p rê te r « l’oreille, p o u r qu ’il v ien n e m e « tro u b le r l’e s p r it avec ses « bo b ard s ».

M ais p arfa item en t, e t p u is q u ’on ne p eu t fe rm er idL jgJ. à F erd o n n e t, bouchons-noipf les o reilles.

Chim ie syn th é tiq u e

Pour “ LA LIAISON ” Il faut un bon vendeur dans chaque cantonnement

L’A llem agne se trouve a u jo u r­d ’h u i d an s la s itu a tio n — tou tes p ro p o rtio n s gardées — où nous nous tro u v io n s nous-m êm es au tem ps du b locus c o n tin en ta l et, p o u r n o u r r ir son peup le , l ’a d i­peu x G œrirfg a o rd o n n é au x ch i­m istes d ’O utre-R hin de fa ire t r a ­v a ille r le u r m a tiè re g rise .

E t voici q u ’on nous a n n o n c e les d e rn iè re s tro u v a illes de la ch im ie sy n th é tiq u e : d u ch a rb o n on t i r e ra du savon e t des conll tu re s , avec du bois on fe ra du su cre , avec la ca sé ine d u la it on fe ra des tr ico ts , la pa ille s e rv ira â co n fec tio n n e r les b a s , e t les déchets de poissons se tra n s fo r ­m e ro n t en «. b lan cs d ’œ ufs ».

M ais q u ’e s t - c e qui fe ra li « œ uf » ?

P rovocations

Il y a quelques jo u rs , la Bel g ique e t la H ollande é ta ie n t in qu iè tes : On l ’eu t é té à m oins, e t nous l’é tions a u ss i p o u r elles. D epuis, les jo u rn a u x n az is s’in ­d ig n e n t de l’a ttitu d e d es g o u v er­n em en ts de B ruxelles e t de La H aye e t la ju g e p rovocan te . N otre inqu ié tu d e , donc, é ta it u n e p ro ­vocation , m a is le s d iv isions b lindées e t m otorisées a r r iv a n t à la fro n tiè re h o llan d a ise n ’en é ta it p a s u n e ! E v idem m ent !

La « Sirène à bourrouette(suite)

En d eux m ots, B oùdu la m e t au co u ran t. Affolée, e lle p a r t en ju p o n coui^, u n e sav a te a u pied d ro it, l’a u t re à la m ain e t ses b as s u r son b ra s , m e ttre le b ra n le - b a s a u v illage . '

B oudu, a u p a s de ch a rg e , co u rt c e n t m è tres , s ’a rrê te , to u rn e là m an ivelle , e t lance d a n s la n u it ca lm e, le h u rle m en t p la in ti f de s a sirèn e .

On e u t d i t dés ch a ts se b a ta il­la n t s u r u n toit.

D evan t les m aisons des g a rs de la défense passive , il ac tio n n e sa m ach ine à fond. Les g a r s 'r é p o n ­d e n t à l’ap p e l e t des p o rte s c la ­quen t, lib é ra n t s u r la ro u te des pas p réc ip ité s e t d es fleu rs de ju ro n s .

Ou B oudu a du fil à re to rd re , c’e s t d ev a n t la dem eure de la je u n e p ay se bom bardée in fir­m ière p a r la m un ic ipa lité . Il s e r in e s a com p lain te m é ta llique , consciencieusem ent. R ien pe bouge. U ne seconde fo is il fa it se p la in d re la s irène . R ien encore . A lors il s ’ap p ro ch e de la fenêtre , e t rag eu sem en t, il touçne la m a­nivelle . C ette bougre de fem elle ne b ro n ch e tou jou rs p as . T a n t p is ! Il ne p eu t gu ère s ’é te rn is e r a in si. L’e s p r i t tra n q u ille d u de­vo ir accom pli, il re p re n d s a cou r­se. La b ro u e tte b rin q u e b a lle s u r les pavés d is jo in ts e t la s irèn e en vo it de ru d es ! H eu reusem en t qu ’elle e s t à tou te ép reuve , g a ­ra n tie c in q ans.

M a in te n a n t le d in g -d o n g de la m ère D ujazon éb ran le l’a tm os­phère . L a s irèn e a b o u rro u e tte sem ble u n e m isè re a u p rè s de ce ca rillo n n ag e ! U ne po in te cje. ja ­lousie s ’em p are de Boudu.

Il e s t a u bo u t du v illage.Oui, m a is le h am eau ?Il fa u t le p ré v e n ir au ssi.A lors, Boudu, pousse sa b ro u e t­

te , fonce d an s la forêt. Il tra v e rse des sen tie rs feu illus, des co ins de ro u te Ou l a lune so u rit, il tom be d a n é u n fossé. L’ea u c roup ie le reço it. Il se désem bourbe, re p a r t , h eu rte u n a rb re , v ire b ru ta le ­m e n t d an s l’om bre, b u tte s u r des ta s de ca illoux , rabo te des so u ­ches, m a is le ham eau a sa p a r t de s irèn e . S u an t, soufflan t, ex té­nué, il rev ien t au v il la g e \

D ans la sa lle de ta m a irie , la m u n ic ip a lité au cbm plct, a tten d les événem ents,. Le ca lm e revenu , on a u ra i t en ten d u V ie m ouche

p p i n f \

de lu i d o n n e r une s irè m K si la m ère D ujazon, avec ses cloches, em pêche les c itoyens d ’en ten d re la c m ach in e » m unicipale .

On l’app rouve.La m ère D ujazon revenue aux*

o rd re s elle a u ss i, se défend.P eine perdue . Elle e s t su b m er­

gée p a r les op in ions de ces M es­s ieu rs . B oudu a ra iso n . A lerte e t s irè n e so n t affa ires m un ic ipa les . La m ère D ujazon do it s’in c line r.

E t son b ea u b ra s s a rd de la d é ­fense pass ive ?

B ah ! on le lu i la is se ra à ti tré de com pensation . M ais elle ne p eu t s ’em p êch e r de conc lu re :

— O usqu’on va si l \ B o n D ieu y n ’a m êm e p lu s 1’ d ro it à la p a ro le !

E t pu is , on a tten d .Ces M essieu rs, g en s fo rts , en ­

ta m e n t u n e belote.Enfin , la so n n e rie g rê le d u té ­

léphone re te n tit. P o ir ie r r é a p ­p a ra ît.

— L’a le r te e s t te rm inée !On resp ire-M ais quelques v in g t m in u tes

p lu s ta rd /q u a n d les co n s ta ta tio n s officielles s o n t faites « qu ’ils » — les ay ions en n em is , — ne so n t p as passés , le m a ire rem arq u e :

— S acreb leu ! F a u t p ré v e n ir les c i to y e n s . q u i m o isissen t au x a b r is !

Du coup B oudu m esu re m e n ta ­lem en t les k ilom ètres q u ’il lu i fau t accom plir, une fois enco re , avec sa m ach ine. Il su g g ère que p o u r ce la , p eu t-ê tre la m ère Du­ja zo n ... ?

P ard i ! La vieille crie com m e u n e pie. P u isq u ’on ne v o u la it p lu s d ’elle, q u ’on s ’a r ra n g e !

A ussi B oudu rep ren d sa to u r­née , e t son c r in -c r in dé liv re les g en s au x ab ris .

Q u an t au x tro u p e au x de vaches dns ferm es e n v iro n n an te s , ils s ’au g m e n te n t d e quelques u n ités nouvelles, im m até rie lles ...

voler. De ,« bou rdons ^ p o in t B oudu p ro teste . P a s V pe ine

TcxtLMct d e ss in s (le J .-W . WATPTS

Les Réservistes de 39 à l’Appel ... et à la Pioche

(T ou t s'é teint, on en tend les sirènes, les appels des pom piers, des cris : Achtung 1... Alerte !...)

Qu’est-ce que c ’est ???... v o n R ib e n t r o p i». — Je vais voir ( I l sort e t revien t aus­

sitô t)... C ’est la Royal . A ir Force ! (I l .sort),H it l e r . — Merde !

(U n peu de lum ière — Napoléon avance d ’un pas vers H itler).

N a p o l é o n :Bon appétit, Messieurs, niais ne vous gênez pas,Je ne voudrais, pou r rien , troubler votre repas. L’A utriche et, sans ta rder, la Tchécoslovaquie...Mais, votre en trée à Prague était m orne et sans vie : •Personne dans la ville et clos tous les volets ;•Ces gens là, voyez-vous, se cadhent pou r p leurer.« A vaincre sans p éril, on triom phe sans gloire » Vous l’aviez oublié... e t — vous pouvez m ’en c ro ire — La Gloire a ses am ants chéris e t p référés,P o u r.av o ir son am our il faut l’avo ir gagné.(Elle vous voit tue r des enfants et des femmes (Et, se vo ilan t la face, elle, vous c rie : « Infâm e ! » Votre appétit, a lors, s ’enflait e t g rand issa it, L’A ngleterre : sans voix ; la F rance se ta isait,E t votre plan, bandit, se p récisait, atroce,Pologne, Roumanie... Enfin, c ’était la noce,La noce crapuleuse, en quelque an tre fam eux,■De vulgaires bandits ripa illonnau t en tre eux.Mais il existe, à l ’Ouést, deux pays fiers et calm es, Leurs drapeaux, décorés d e , m édailles, de palmes, A ttestent leu r valeur ét leur sens de l’honneur,Le respect des serm ents ignoré d ’un F ührer.

, Vous voulez m ’égaler, me surpasser, peut-être,|«Et la com paraison révolte tout mon être.( Je n’ai jam ais trah i, sans cesse, vous mentez,

J ’ai fait la guerre en homme et vous assassinez. L’Anglais m ’a com battu, l’A ngleterre m 'adm ire,Mais, de vous, les Anglais disent : Quel triste sire t

LA LIAISON

S ?( s u i t e ) -,

H it l e r . — A ttends 1 Je veux que, dans l’H istoire ,y on me tra ite à l’égal de Napoléon.

v o n R ib e n t r o p p . — Plus fo rt que Napoléon.H i t l e r . — C’est ça ! P lu s fo rt que Napoléon... Lui, c ra i­

gnait l’Angleterre... Moi... v o n iR ib e n t r o p p . — Vous ?... Pfft !...H it l e r . — C om m ent?v o n R i b e n t r o p p . — Je fais : Pfft 1 pou r l’Angleterre. H i t l e r . —- Ah bon !... Alors, dem ain, \je d ira i à mon

peuple : Mein Volk, du bist stark, du bist stolz, w ir w ôllen n ich t gagen F rankreich kanipfen... Gott straf England... Nos avions anéan tiron t tous nos ennem is !

VON R i b e n t r o p p (levant les bras en l’a ir et crian t). — H eil H itler ! H eil H itler ! Hooh ! H och !...

H it l e r . — Qu’est-ce qui te p rend ???... v o n R i b e n t r o p p . — Rien. Je fais le peuple !H i t l e r . — Ah ! Je croyais que tu faisais l'im bécile... v o n R i b e n t r o p p . — C ’est la même chose.H i t l e r (poursuivant). . . Fur d ie FreUieW! Fiir das

deutsches Volk l W ir wollen kam pfen und vielleicht sterben... S i vous n ’avep p lus de pain , mangez des betteraves. n

v o n R i b e n t r o p p . — Très rifclies en sucre, beaucoup plus nourrissantes que le pain.j

H it l e r . — Natiirlich I Si vous n ’avez plus de beurre, mangez de la soupe ià l’ail, sans beurre.

v o n R i b e n t r o p p . — L’ail ? T rès bon po u r la c irculation du sang. \

H i t l e r Natiirlich l Tout \ cela, d ’ailleurs, est secon­daire... Nous avons la Tchécoslovaquie...

— ̂ La Tchécoslovaquie !

R i b e n t r o p p . — La Pologne ! \— L’Angleterre.

v o n R ib e n t r o p p (Parrêtant). — Hé !... H é !... Nous ne l’avons pas !

H it l e r (aveç fo rce ), — Nous Saurons 1

Vous reniez vos amis... E t qu an d vous insultiez Votre voisin de l'E st, v raim ent, vous le pensiez ?Votre vie : un tissu de nknsonges grotesques *Illustré de grim aces, de cVis grotesques.Mais lisez votre histoire et retrouvez Va'lmy, .E t retrouvez W agram et F ried land#u issi...Si tu ne trem bles pas, c ’est qu 'un sdm bre nuage O bscurcit ton cerveau et qu ’aveugle est ta rage.Mais rappelle-toi donc le c ran de nos soldats A ttiran t la V ictoire et narguant le trépas.L’A ngleterre et la France, attentives, patientes,T’ont pourtant prévenu vingt fois ou b ien cinquante,Tu resta is sourd, H itler, aux p riè res de ceux Qui ont unç conscience et un cœ u r généreux.Tu savais que l’attaque, enfin, de la Pologne E ta it signal de guerre, e t le dog anglais grogne E t la F rance, en un mot, t ’avertissait : « Assez ! »D ans, la honte e t l’oplirobre, H itler, sans te lasser,Tu semhlais hésiter, mais, c ’était une feinte Et ep réalité se transform a la crainte^Tu voulais donc s ig n e r 'ja liste dé tes crim es E t, pour devise, avoir ce seul m ot : J ’exterm ine ?

L ’orchestre jonc en sourdine le refrain de la Marseillaise

Souvicnsdoi de ce chan t des soldats dé Valmy,I)e ce chan t d’Austërlitz, soixante-dix aussi,Et puis, lorsqu’en quatorze, à là Marne, héroïques,Nos soldats o p t gagné cette bàtaille unique,E n tra înés p a r c e chan t v ib ran t e t passionné...Ils sont deux/ m aintenant, H itler, pôpr le chanter. \ | *

L ’orcliestre joue en sourdine le refrain de la Marseillaise

Car, venger la Pologne, H itler, c ’est tout Imm onde Qui l’espère et le veut su r cette m appemonde.Q uand on parle de moi, que ce soit mal ou bien, y jOn d it : NAPOLEON... et de toi : L’ASSASSIN ! t

I • . . : i(Les deux soldats anglais et français portant leurs

drapeaux s’avancent et eiicadrent Napoléon tandis qu H itler est e ffondré).

FIN ' §

P ropriété de l’Auteur.

Tous droits réserv is pour tous pays .

Page 4: UN JOIIÎNAL pour les Mobilisés - bmsenlis.com · Le Combat des Voraces ' ' ;3 f’ÉyjftDÉR ït N* 1 * 'rJ 75 C en tim es ... rapidement à la vie militaire. Les plus jeunes montent

P ag e \ ] LA LIAISON 3-2-1940

Avec les Infirmiers Le « potard »de l’Hôpital Complémentaire de Creil

R e n é U E O R A.IIN» . Préparateur

Il esl s u rp r e n a n t que LEGRAIN a i t é té d ir ig é s u r O r il, ca r. c ’e s t u n « poilu » c e n t p o u r cen t. (Il e s t v ra i q u e nous v ivons une d rô le de gu erre ...) j

A ucun Jiom m e de R ibu t ne p eu t, en elTet, se v a n te r de pos­s é d e r u n sy stèm e p ileu x a u ss i déve loppé que ce lu i de n ô tre p ré ­p a r a te u r : L eg ra in a d u poil p a r ­tou t, e t quel poil !..., excep té tou tefo is d a n s le c re u x de la m a in , c a r 011 le vo it c o n s ta m ­m e n t à l’o u v rag e ; e m p o ig n an t le m a r te a u a p rè s le p ilon , e t lâ ­c h a n t le m o r t ie r p o u r la true lle ... Il c o n s tru i ra i t un b â t im e n t en p ie r re in fe rn a le , en le conso li­d a n t de c im en t d en ta ire , q u ’il 11e fa u d ra i t p a s s ’en é to n n e r o u tre m esure .

L e g ra in e s t d onc p ré p a ra te u r e t . p o u rra i t p a rfa ite m e n t nous em p o iso n n e r, tous a u ta n t _ que nous som m es, s i l’env ie lu i en p re n a i t ; il e s t donc p ru d e n t de r e s te r da,ns ses b o n n es g râce s , e t de ne po in t se liv re r , à son en d ro it, à des su p p o sito ire s p lu s 011 m o in s osés... A p lu s fo rte ra iso n , il ne f a u d ra i t p a s se p a y e r s a fiole..., m êm e s i on la boucha it a u m oyen d ’u n bouchon tic ce- ru m e n afin d ’en a s s u r e r l’é ta n - cbéité...

L eg ra in nous d éliv re g ra tu i te ­m e n t le g ra in de V ais o u le g ra in d ’E v ian e t, d ’un e m a n iè re g én é ­ra le , u n e foule de p ro d u its que nous p ay o n s bon p r ix , d a n s le civ il, b ien que l’effet ne so it p as to u jo u rs c e rta in .

L’h iv e r, il nous d is tr ib u e ^e l’o n g u e n t g r is : c’e s t inc ro y ab le com m e çà t ie n t chaud... A ux hom m es p u n is de p riso n , il oc­tro ie la pom m ade de R ec lu s et, a u x d é sa rg e n té s , le bau m e du Pérou ...

A ce u x q u i re jo ig n e n t la L igne M agino t, il p ro c u re l’h é ro ïn e n é ­ce ssa ire , des ca p su le s fu m ig a- to r ; d u so u fre en canon , a in s i que d u s iro p de G ibert...ne. Ils p eu v e n t y v e n ir , ceux d ’en face...

S ’il a p p re n d q u ’u n in firm ie r co u rtise u n e je u n e G reilloise d ’un peu p rè s , il ad re s se à ce lle-c i un peu de d ig ita lin e , p o u r q u ’elle se fasse la m ain ... de la rég lisse , (év idem m ent...) , un p e tit flacon d ’hu ile d ’am an te douce, u n éc h an tillo n de fleu r d é ran g é e , e t u n rien d ’an g é liq u e ad d itio n n é e de couperose... 11 p a ­ra î t que ces d iv e rs p ro d u its , a u x ­quels v ie n t s ’a jo u te r un petit v e rre d ’alcool d’am an te , se rv i au bon m om ent, s o n t d ’un effet c e r­ta in s u r les p lu s ré f ra c ta ire s de nos é p h é m ères com pagnes... Au cop a in in té re s sé , il rem et, d’a u tre p a r t , q u e lq u es g ra in s de b o u rse à P a s te u r , p o u r r e g a r n i r les s iennes..., un g e n re de do ig tie r en caou tch o u c , so ig n eu sem en t en ro u lé d a n s le talc... a in s i q u ’un llacon d ’a q u a s im p lex q u ’il doit a b s o rb e r a v a n t de f r a n c h ir la c h a m b re n u p tia le : on s a it d e ­p u is lo n g tem p s que l’ea u p h én i- quée...

S i, p a r im possib le , un m a­riag e s ’e n s u it , il se fa it a lo rs une jo ie d ’o ffrir a u x je u n e s époux un g ra n d flacon de v in de T ro u sseau .

L eg ra in connaît, m ille e t un tru c s p o u r se p ro c u re r les m éd i­ca m e n ts n éc e ssa ire s à l’exerc ice de ses fonc tions . C’est a in s i q u ’il e s t en re la tio n s co n s ta n te s avec un as tro n o m e co n n u , a u p rè s d u ­quel il s a i t tro u v e r l’e x tra it de S a tu rn e e t le M ercure...

A vec T e rn a n t, n o tre G rand D épensier, il p rocède à des éch an g es : il reço it d u boud in , d o n t il e x t r a i t la liq u e u r d u m êm e nom , d es o ig n o n s q u i e n tre n t d a n s la com position du m astic en la rm es... etc... En co m p en sa­tion de quo i il d o n n e à n o tre D ép en s ie r de la ca fé ine e t dé la p o u d re de ch a rb o n , ce q u i nous v a u t un « ju s » b ien ch a u d e t réco n fo rta n t, ch a q u e m atin ... 41 p a r a î t r a i t m êm e q u ’il lu i fa it p a s ­se r , sous le m a n teau , d és llolès e n t iè re s de b rom ure ... m a is on raco n te tant, d ’h isto ires... Du res te , il su ffit d ’e n te n d re le réc it de vos « ex p lo its », au re to u r de vo tre p erm issio n de déten te (oh

com bien !...) p o u r se co n v a in cre q ue c ’e s t là u n e fable inven tée de to u tes pièces...

Il a a u ss i e ssay é de se p ro cu ­r e r de* la lano line , a u p rè s de n o tre v ag u em es tre M outon, qu i e x e rç a it la p ro fess ion de chef- c a n to n n ie r d a n s le civil..., m ais il en fu t p o u r se s fra is : chacun s a it que la la n o lin e e s t ex traite- de la m a tiè re g ra s se co n tenue d a n s la la ine d u m outon, m a is p u l ne v ît ja m a is u n c a n to n n ie r t r a n s p i re r , e t à p lu s fo rte ra iso n un c h e f-c an to n n ie r... La to ison de M outon ne c o n te n a it au c u n e tra ce de su in t...

L o rsque les b a raq u e m en ts se ­ro n t in s ta llé s d a n s la co u r de l’H ô p ita l, L eg ra in se p ropose d ’y a d a p te r des g o u ttiè re s , afin de rec u e ill ir , à peu de fra is , la fa­m euse L iq u eu r L a b a rraq u e , si répu tée ...

M ais L eg ra in ne b o rn e pas son ac tiv ité à d is tr ib u e r des d ro g u es , ou à s ’in g é n ie r à s ’en p ro cu re r . Il p rocède a u ss i à l’an a ly se des

MODER’N DANCINGCHANTILLY

VTous les D im anches

d e 15 h. à 18 h.

MATINÉE DANSANTE

O rchestre LESBROS

Le T héâtreA l’Hôpital

A l'h ô p ita l S a in t-V in cen t, à S en lis , on ne se co n ten te p o in t de so u la g e r les m isè res p h y s i­q ues , on e n ten d a u s s i récon fo r­te r le m ora l des m alades . C’es t a in s i q u e le M ard i-G ras 0 fév rier, en m a tin é e , s e ra d o n n é le tro i­sièm e C o n ce rt a r t is tiq u e , d a n s la sa lle de th é â tre du Collège S a in t- V incen t.

Le p ro g ram m e de la re p ré s e n ­ta tio n n ’e s t p a s en co re com plè­te m en t a r rê té , m a is d ’o res e t d é ­jà , les a r t is te s d o n t les nom s s u iv e n t o n t p ro m is le u r concou rs. C’es t le fa n ta is is te J e a n D ouard, de l’O lym pia, d a n s son ré p e r­to ire , e t la c h a n teu se E liane M on- roy, de l’O p éra d ’A lger, d a n s son to u r de c h a n t, qu i nous jo u e ro n t e n su ite u n e p ièce d ’A ndré de L orde : « C o nsu lta tion de 1 h eu re à 3 h e u re s ».

P u is , M me F ran ço ise R am baud e t P ie r re E tch cp arc q u i in te rp ré ­te ro n t u n e p ièce de C ourtc line .

D’a u tre s a r t is te s se jo in d ro n t à eux : un v io loncellis te , s a n s dou te u n p re s tid ig ita te u r . T ous les m a lad es s e ro n t bien p o rta n ts ce jo u r- là .

X. Y. Z.

Au C antonnem entLe 4 fév rie r p ro ch a in a u ra lieu

en m a tip ée , à la sa lle des fêtes des /chem ino ts, ru e C arno t, à N ogqn t-su r-O ise , u n g ra n d G ala de b ie n fa isan ce a u p ro fit du Cen­tre d ’A tten te e t d ’A ceueil c re illo is a u x p e rm is s io n n a ire s e t au x isolés.

Le G roupe A rtis tiq u e des" Che­m ino ts , q u i o rg a n ise ce g a la , a ép in g lé a u p ro g ram m e le nom de p lu s ie u rs g ra n d e s vede ttes te lles que : ltico ti, la g ra n d e d an seu se de l ’O p éra ; Z ita F go rd , la c h a r ­m a n te d a n se u se fan ta is is te ; V c ra K orèrie, M aurice E scande, de la Com édie F ra n ç a ise ; J e a n W e b e r , e tc.

M ilita ires , re ten ez b ien la da te d u 4 fév rie r e t passez u n e ag réa b le m a tin ée à la sa lle des fêtes d es chem ino ts.

u r in e s (q u ’il d és ig n e é légam m en t p a r u n a u tre nom )... On lu i a p ­po rte des u r in e s to u te chaudes... m ais il a t te n d q u ’e lles s o ie n t re ­fro id ies p o u r se l iv re r à ses in ­v estig a tio n s. C’e s t d a n s les u rin e s q u ’on trouve les c r is ta u x po u r n e tto y e r la vaisselle ..., les fila-

Cen ts d e s tin é s à r é p a re r les m pes é lec triq u es ... et- le su cre

q u ’on u tilise p o u r les tisa n es e t les com potes... On y trouve au ss i de l’a lb u m in e p o u r la p ré p a ra tio n des œ ufs s u r le p la t... e t les gono­coques q u i né d o iv en t p a s s u p ­p lé e r a u x œ ufs à la coque... On p eu t m êm e y tro u v e r des tré p o - m ènes p lu s ou m o ins pâles... ta n t il e s t v ra i que c e r ta in s o n t des g oû ts a ssez b iz a rro ïd es p o u r co l­le c tio n n e r des p ro tozoaires...

U n p ré p a ra te u r en p h a rm ac ie d o it p o ssé d er u n e som m e de con ­n a issa n c e s v é r itab lem en t s tu p é ­fia n te s m ais il p a r a î t r a i t que la d ifficu lté de la p ro fess ion ne ré ­side p a s ta n t d a n s le sé rie u x de l’ex écu tion des ô rd ô n n n a n c e s que d a n s la le c tu re de celles-ci..; C’est une la n g u e in c o n n u e éc rite en c a ra c tè re s qui ne le sont- p a s d a ­v an tag e , e t vous pouvez to u jo u rs e s s a y e r d ’en d éc h iffre r le texte... L e g ra in e s t ap le e t ido ine à com ­p re n d re cç que vous e t moi igno­re ro n s to u jo u rs . T rè s s in c è re ­m en t, m on c h e r, je te s a lu e képi bas...

P o u r p a rfa ire ses co n n a is ­san ces , L eg ra in e s t to u jo u rs s u r la b rèch e : .il p o ta sse ju s q u ’à des h eu re s in d u e s ; la is s a n t la c ra ie au x a u tre s , il p re n d des no tes au c ray o n d ’a rg e n t : ç a fa i t p lu s riche... P o u r s ’é c la ire r , il a ad o p ­té le s am p o u les de sé ru m : c ’e s t p e u t-ê tre m o ins économ ique, m ais ça n ’éb lo u it p a s ... A d é fa u t d ’am ­pou les, il se r a b a t s u r les bou­gies, s u r to u t s ’il se liv re à des sen d a g e s délica ts ...

L e g ra in n ’e s t pas dép o u rv u d ’e sp rit , ni de ta lc ; a u ss i, lo rs ­q u ’il ra co n te u n e h is to ire m a r­se illa ise , il l’ad o u c it to u jo u rs d ’un peu d ’hu ile d ’Olive ; g râ c e à ce m oyen, les b la g u es de M arius p a s s e n t p lu s facilem ent...

J e su is c e rta in que les données sc ien tif iq u es q u i p ré c è d e n t se ­ro n t d ’u n e rée lle u filité p o u r m es ca m a ra d e s in f irm ie rs de Ribot. P o u r m a p a r t , s i, a p rè s une telle d e sc r ip tio n , d o n t la v a le u r te ch ­n iq u e n ’é c h a p p e ra à qu iconque, je n ’o b tien s pas le « caducée », je n ’h és ite p a s à d ire to u t h a u t q u ’il fau t d é s e s p é re r de tou te ju s tice ici bas...

R. C.

T H EA TRE M U N ICIPA L CINEMAS en lis — T é lé p h . : 3 60

S am ed i 3 F é v r ie r : S o irée à 20 h e u re s D im an ch e 4 : M iilinées à 14" h e u re s

e t 17 h . 30 S o irée à 20 h . 45

Menée S A IN T -C Y R , P ie r re BRASSEUR e t H enry RO U SSEL d a n s

VALSE E T E R N E L L E«vec

O d e tte J o y e u x , .P aul G la rg e l R ara n o w k aia e t J e a n S érv a is

JO Y E U X C O M PE R E SL e film le p lu s co m iq u e d e la s a iso n !

a v e c D ick P o w e ll, P a t O’B rien e t P ric i l la L ane

P a th é J o u rn a l A c tu a lité s

L AN 4 0(su ite de no tre 1 " jta(je)

Me so u v en an t, opp o rtu n ém en t, que l’obé issance est une des for- pies de la d isc ip lin e q u i 'f a i t les a rm ées belles e t fortes, et p ro ­m ises à la v ic to ire , je m ’in c lin a is avec tou tes les m arq u es du res ­pec t le p lu s a p p ro p rié et m’en fus, p a r le p ro ch a in au to ca r, s o n n e r a u dom icile de M lle de 8 .1.r q u ’un m ien con frè re , idoine en la m a tiè re , m ’a v a it n ag u è re ch a u d em en t recom m andée.

M a foi* en la sc ience , en la p re s ­c ience d e v ra is -je bien p lu tô t d ire , de M lle de S .l.r e s t énorm e. J e la co n sid è re com m e u n e des p lu s sag aces a s tro lo g u es de '^ io tre époque...

D ans le co q u e t boudo ir, — a n ­tich am b re du sa lon de récep tio n , — où m ’in tro d u is it une so u b re tte à la m ode de 1900, j ’é ta is ass is e n t re u n e « s ta r » de c in ém a e t u n p a r le m e n ta ire ch e n u dont,, p a r d isc ré tio n p ro fess ionnelle je ta ira i les nom s. L as de con tem ­p le r les jam bes* de la vede tte et la b a rb e d u s é n a te u r , j ’pv isa is u n e rev u e que je m e m is à p a r ­c o u r ir d is tra ite m e n t en a t te n ­d a n t d ’ê tre in tro d u it a u p rè s de « la g ra n d e et fe rven te am ie des a s tre s . »

C’é ta i t la R evue p o u r l 'av an c e ­m e n t de l'A stro log ie ex p é rim en ­ta le de décem bre 1938. On y v an ­ta i t le pou v o ir e x tra o rd in a ire du fa k ir K irm en t e t la su rp re n a n te , l’e x tra - lu c id ité d e Mm' de Thèbel. A près l’a r t is te oxygénée, le sé­n a te u r e n t r a i t a u sa lon .

R e p re n a n t m a le c tu re je d é ­c o u v ris a u b as d ’un p o r t r a i t 's i ­gné- « L au re A lbin G uyot » ce ti tre p ro m e tte u r : « L’a n n é e 1939 vue p a r M lle de S .l.r ».

A h ! — p e n sa is - je — m e voilà en s itu a tio n de vérif ie r les p ré ­d ic tio n s de n o tre voyante... e t je p u s lire ce qui s u i t :

« L’a n n é e 1939 n ’a p p o rte ra « r ie n de m erveilleux ni rien de « trag ique ... L’a n n é e q u i v ient « e s t p lacée sous l’in fluence de « V énus q u i em p êch era la g u e r- « re en E u ro p e e t fav o rise ra avec « u n e in te n s ité p ro fonde tout le. « cô té sen tim en ta l de la vie... »

J e com m ença is à r ig o le r dou­ce m en t m a is je m e h â ta is de p o u rsu iv re m a le c tu re : « M ars « v e r ra u n e b a isse financière . « Q uelques in c id en ts su rg iro n t « (sa n s doute, s ’ag it- il d u rap t « de la Bohêm e et de la M ora- « v ie ?). l in e im m ense et pu is- « s a n té am élio ra tio n p eu t n a ître « à p a r t i r du 29 avril (p ro b ab le - « m e n t a p rè s la m a in -m ise de « l’I ta lie s u r l’A lb an ie ). L’élec- « lion du P ré s id e n t de la Répu- « b liq u e ré s e rv e ra b ien des s u r- « p r ise s (notam m ent, à M. A lbert « L e b ru n , n ’es t-ce pas !)».

E t M lle de S .l.r co n tin u a il avec sé ré n ité :

« D onc l’a n n é e 1939 — à p art « ce tte élection d o n t dépend le « s o r t a s tra l du p ay s — se ra une « a n n é e assez bana le ... »

J ’en é ta is là de m a lec tu re lo rsq u ’on m ’in v ita trè s cou rto i­se m e n t « à p a s s e r a u sa lon ».

J e m e levais d ’un bond en dé­c la ra n t a u ss i d ig n e m en t que me le p e rm e tta it m on u n ifo rm e p is ­s eu x e t m on poil inc iv il :

— « M erci, je r e v ie n d r a i . . . c ’e s t l’h cü rc de la sôupe... au re v o ir ».

J e frém is en co re en p e n s a n t à ce q u i p o u r ra i t a r r iv e r si elle m ’a v a it p ré d it la P a ix p o u r 1940.

...M ais le ca p o ra l ré d a c te u r en che f m ’a p assé la sem once p a r ­ce que je ne lu i ap p o rta is pas le p a p ie r q u ’il a tten d a it,. D evons-nous te lle m en t le re ­g re t te r ?

IGNACE.

LE M EM ENTODU M OBILISÉ

T "

F A B L E E X P R E S S

E E O U E TU n po ilu v e illa it au c rén ç au S ous un ciel b as , tr is te e t m orose.Il ru m in a it , d a n s son ce rveau ,Que to u t d a n s la vie, n ’es t p a s ro se !

M ORALITE : Le guet... e s t tr is te .

"Les p e rm iss io n n a ire s

de la zone des arm ées c h a sse ro n t sa n s perm is

Le com ité n a tio n a l de la chtfsso fait, c o n n a ître que , p a r Célé- g ran im e officiel du 12 décem bre, au x p ré fe ts e t a u x co n serv a teu rs des ea u x e t fo rê ts, le m in is tre de l’A g ricu ltu re , en acco rd avec le m in is tre des f inances , a d is­pen sé d u perm is de ch a sse les p e rm is s io n n a ire s de la zone des a rm ées q u i p a r t ic ip e ra ie n t à des d e s tru c tio n s régu lièresi d ’a n i­m au x nu is ib les .

£ fectations spécia les

Les affec ta tions sp éc ia les p eu ­v e n t ê tre dem andées p a r les hom m es d u . serv ice au x ilia ire ( l ,e e t 2 * ré se rv e ) , e t d u serv ice a rm é (2 * rése rv e seu lem en t) e x e rç a n t une des p ro fessions su iv a n te s : d ire c te u rs des coopé­ra tiv e s ag rico les de p roduction , de b a ttag e , de stockage de blé. E n tre p re n e u rs de b a ttag e , c h a r ­ro n s , b o u rre lie rs , m écan ic iens a g r ic o le s , m a réch au x - fe rra n ts . Chefs d ’ex p lo ita tio n de p lu s de 75 h ec ta re s ou, s ’il s’a g it de cu l­tu re s sp éc ia lisée s, de p lu s de 5 h ec ta re s chacune.

T o u tes ces m esu re s ne créen t p a s p o u r les in té re ssé s un d ro it, e t sont, su b o rd o n n ées au x néces­s ité s de la D éfense N ationale.

L’affec ta tion d es m obilisés

a y a n t p e rd u deux des le u rs à la g u erre

La p rés id en ce d u Conseil fait s a v o ir quMl es t p rocédé à un am én ag em en t des hom m es de tro u p e a y a n t p e rd u à la g u e rre (g u e rre de 1914-1918, th é â tre d ’o p é ra tio n s e x té rieu re s ou g u e r­re ac tu e lle ) le u r pè re e t un frè re ou deux frè re s se ro n t, s ’ils a p p a rt ie n n e n t à la deux ièm e ré ­serve , affec tés à une fo rm ation de l’in té r ie u r e t s ’ils a p p a rt ie n - nei1t‘ à la p rem iè re rése rv e , aux em plo is les m o ins exposés de le u rs un ités .

F rè re s m obilisés

L orsqu ’un père e t son ou ses fils ou lo rsque p lu s ie u rs frè res s e ro n t p ré se n ts s im u ltan é m en t sous les d rap ea u x , le p è re ou, selon les cas, l’a în é des frères , dem andera, à soii co m m an d an t d ’u n ité de lu i d é liv re r u n e x tra it du to u r de d é p a rt en p erm ission d o n n a n t la d a te p robab le de son d é p a rt .

Cet e x tra it , é tab li en au ta n t d ’e x e m p la ire s q u ’il sera, néces­sa ire , s e r a envoyé p a r l’in té ressé à ses fils ou frères.

C eux-ci le rem e ttro n t à leu r c o m m an d an t d ’u n ité qu i, d an s la. m esu re où les nécess ités du s e r ­vice le p e rm e ttro n t, aulfiri/'scm le d é p a rt ho rs to u r des m ilita ire sen cause.

Le G érant . E. V ig n o n Im prim erie! Réunies de Senlis

F ran ch ise posta le

Les m ilita ire s isolés en p e r ­m ission ou - en conva lescence bénéfic ien t de la fran c h ise pos­ta le m ilita ire . A ce t effet :

a ) D époser les le ttre s a u b u ­reau fie la rés idence , en p ré sen ­ta n t le jl i tr e de perm ission ou le t i tre (le convalescence.

b ) £riJ n ’y a pas de b u re a u de poste j la n s la localité ou si le ço n v a lesêèh l ne p eu t se d ép la­ce r, rem e ttre les le ttre s au fac­te u r. »•

c) M en tio n n e r les nom e t ad re sse de l’ex péd iteu r.

P e rm iss io n n a ire s

V ous p a r te z en p erm ission , vous êtes h eu reux . M ais ê tes- vous s û r que vo tre te n u e e s t ré ­g le m en ta ire ? 11 vous fa u t : des effets de d ra p avec cap o te ou m a n teau , un ce in tu ro n , votre! ca sque, vo tre m asque , u n e m u­se tte , u n bidon.

S i vous, ap p a rte n e z au x fo rm a­tio n s du te r r ito ire e t que vous n ’ayez p as en co re de casque, vo tre b o n n e t de police suffit.