Les taux italiens montent encore, - Invest4Growth · bales du groupe. le groupe familial,...

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Les taux d’intérêt italiens ont conti- nué à grimper ce vendredi, les inves- tisseurs s’inquiétant de l’opposition frontale entre l’Union européenne et l’Italie au sujet du budget de la péninsule. En cours de séance, le taux des obligations gouvernemen- tales à dix ans de l’État italien a dé- passé 3,8%, ce qui n’était plus arrivé depuis quatre ans et demi. L’écart de rendement par rapport au taux à dix ans de référence, à savoir le taux du Bund allemand à dix ans, a quant à lui augmenté à plus de 340 points de base (3,4 points de pour- centage), ce qui constitue le spread le plus large depuis avril 2013. Le bras de fer budgétaire entre l’Europe et Rome n’est pas non plus sans conséquence sur les marchés d’actions. Au terme de la séance de ce vendredi, la Bourse de Milan af- fiche une nouvelle baisse hebdoma- daire, la quatrième d’affilée. Durant ces quatre semaines négatives consécutives, l’indice MIB du mar- ché italien a chuté de plus de 10%. «Écart considérable» L’Italie, dont le budget hors des clous a suscité une vive réaction de la Commission européenne, suscite donc plus que jamais l’inquiétude des investisseurs. L’Europe parle même d’un «écart considérable par rapport aux règles budgétaires». L’UE a entamé jeudi un bras de fer avec la coalition populiste au pouvoir en Italie. Elle réclamait of- ficiellement dans les 12 heures des «clarifications» sur le dérapage bud- gétaire «sans précédent» de Rome. Le gouvernement italien a prévu l’an prochain quelque 37 milliards de dépenses (+2,7%). Le projet de budget du pays pour 2019 prévoit donc un déficit à 2,4% du produit in- térieur brut (PIB), très éloigné du 0,8% promis par le précédent gou- vernement de centre-gauche. L’Eu- rope avait également indiqué que les dépenses publiques ne pou- vaient plus augmenter. «La controverse entourant le budget du nouveau gouvernement affecte l’hu- meur des marchés, ce qui a envoyé le rendement italien à dix ans au plus haut depuis 2014», soulignait ven- dredi Michael Hewson, analyste de CMC Markets, cité par l’agence AFP. Cette tension des taux des obli- gations gouvernementales de l’Ita- lie a eu des répercussions sur les ac- tions des banques italiennes, qui ont à nouveau décroché ce vendredi en Bourse de Milan. Les institutions financières de la péninsule sont for- tement exposées à la dette publique italienne. La montée des taux signi- fie que la valeur des obligations gouvernementales détenues par les banques diminue. Cette baisse de valorisation d’actifs importants du portefeuille des banques réduit leur matelas de capitaux propres, ce qui pourrait, à terme, les contraindre à procéder à de nouvelles augmenta- tions de capital, voire à restreindre leur offre de crédits aux entreprises et aux ménages. L’association italienne des banques (ABI) s’en est émue dans un communiqué publié ce ven- dredi. «La hausse du spread détériore les perspectives concernant les équili- bres des comptes publics et complique les activités productives et les investis- sements des familles et des entre- prises», a affirmé son président, An- tonio Patuelli. Sous la menace de Fitch «On ne peut pas rester indifférent face à une hausse ultérieure du spread et on ne doit pas s’habituer à ce qui ramène- rait l’Italie en arrière en termes de croissance», a-t-il ajouté, avant de conclure en ces termes: «Nous espé- rons une discussion plus constructive entre les autorités italiennes et euro- péennes afin de dépasser ce climat dommageable pour l’économie.» Tout est dit. Le temps presse car les banques italiennes font aussi face à une autre menace: le mois dernier, Fitch a en- visagé de dégrader la note de crédit de plusieurs d’entre elles. Si l’agence d’évaluation financière passe à l’acte, cela rendra le financement des banques italiennes (encore) plus compliqué. C’est ce qui s’appel- lerait tomber de Charybde en Scylla, une expression bien connue dans le sud de l’Italie… PH. G. ET D.LI. 34 L’ECHO SAMEDI 20 OCTOBRE 2018 Marchés 2015 2016 2017 ’18 2015 2016 2017 ’18 EUR 30 40 50 60 SAINT-GOBAIN EUR 30 50 70 90 MELEXIS 2015 2016 2017 ’18 2015 2016 2017 ’18 2016 2017 ’18 JPY 4000 6000 8000 10000 1 12000 1 SOFTBANK EUR 70 80 90 100 110 120 AB INBEV EUR 3 4 5 6 7 8 AROUNDTOWN 1 5 actions préférées Raphael Ursi DIRECTEUR INVEST4GROWTH Saint-Gobain Pour augmenter son potentiel de croissance, Saint-Gobain se restruc- ture, avec de nombreuses petites ac- quisitions susceptibles de générer de la valeur ajoutée et la fermeture de plusieurs divisions. Saint-Gobain veut ainsi désinvestir l’équivalent de 3 milliards d’euros d’actifs d’ici la fin 2019. La croissance est relancée dans pratiquement toutes les divisions, comme Innovative Materials, Construction Products et Building Distribution. Au cours du 2 e trimes- tre, la croissance organique se mon- tait à plus de 8% et le reste de l’année s’annonce aussi solide. Malgré un profil de croissance positif, la réduc- tion de l’endettement et de géné- reux cash flows, l’action – avec un ra- tio cours/bénéfice de 10 – est très bon marché. Melexis Ces derniers mois, le cours de l’ac- tion a nettement reculé, même si la croissance de Melexis continue sur sa lancée. Grâce à une spécialisation extrême, Melexis est très bien posi- tionnée pour profiter de moteurs de croissance structurels à long terme, comme l’intégration de plus en plus forte de la technologie d’assistance à la conduite des voitures, la pro- duction de véhicules moins pol- luants et l’électrification du parc au- tomobile. Pour 2018, Melexis s’at- tend à une nouvelle croissance de 13 à 14% de son chiffre d’affaires et continue à gagner des parts de mar- ché. L’entreprise n’a pas de dettes et génère d’excellents cash flows. Avec un ratio cours/bénéfice de près de 20, l’action est relativement bon marché au vu de sa forte croissance. Softbank Softbank détient un portefeuille unique d’entreprises de l’économie numérique, soit directement, soit via son fonds Vision, dont le porte- feuille (près de 100 milliards de dol- lars d’actifs). Le fonds comprend des participations dans des services de taxis alternatifs (comme Uber), des voitures autonomes, des sociétés de semi-conducteurs (via ARM, Nvi- dia), le commerce en ligne (28% dans Alibaba), l’intelligence artifi- cielle, etc. Softbank se négocie avec une décote importante par rapport à la valeur intrinsèque du porte- feuille. Cette décote devrait se ré- duire au fur et à mesure que ses par- ticipations seront cotées en Bourse. Softbank souhaite introduire en Bourse ses activités de télécoms au Japon cette année. AB InBev Ces deux dernières années, l’action a perdu plus de 40%. L’entreprise fait face à un niveau d’endettement élevé depuis la reprise de SABMiller. AB InBev voit depuis plus de dix ans ses parts de marché s’effriter en Amérique du Nord. Mais elle reste très rentable et pourrait résorber ra- pidement son endettement si elle décidait de réduire (temporaire- ment) son dividende. Grâce à sa pré- sence mondiale, le groupe est en ou- tre bien positionné pour conquérir de nouveaux marchés en croissance. De plus, AB InBev élargit son offre de bières peu ou pas alcoolisées et pro- pose des bières plus chères pour ré- pondre aux nouvelles habitudes de consommation. Avec un ratio cours/bénéfice de 20, l’action reste intéressante. Aroundtown Aroundtown est une société immo- bilière qui a connu une croissance fulgurante en quelques années. Le bénéfice d’exploitation a connu un taux de croissance annuel de 97% au cours des cinq dernières années. La stratégie d’Aroundtown consiste à acheter des biens sous-évalués en Allemagne et aux Pays-Bas et à les rénover pour attirer de nouveaux lo- cataires, ce qui augmente le taux d’occupation et pousse les loyers vers le haut. Le ratio cours/bénéfice de 5 est d’autant plus attrayant que l’action se négocie en dessous de la valeur comptable de la société. Le rendement du dividende est légère- ment supérieur à 3%. Econocom a affiché un chiffre d’affaires en hausse de 13,5% pour les neuf premiers mois de l’année à 1,94 milliard d’euros. Le groupe franco-belge de services informatiques a connu une crois- sance organique de 6%. Toutes les activités se sont ins- crites en hausse, la progression la plus forte revenant à l’activité Produits et solutions (+ 35%, dont 9,4% en organique). L’activité Ser- vices a pour sa part crû de 16,1%, dont 5% de croissance organique. Et pour la suite? Le groupe a confirmé son objectif de 120 mil- lions d’euros de résultat opéra- tionnel courant (ROC), pour l’en- semble de 2018. Cet indicateur de rentabilité avait été revu à la baisse le 5 juillet. «Le groupe démontre à nouveau son profil de croissance avec un développement favorable du chif- fre d’affaires dans l’ensemble de ses activités au troisième trimes- tre. Nous sommes mobilisés sur notre objectif de ROC à l’entame du quatrième trimestre qui sera, comme chaque année, clé», as- sure le CEO Robert Bouchard. L’action a nettement progressé vendredi à la Bourse de Bruxelles. Bouygues a dévissé vendredi à la Bourse de Paris, les investisseurs sanctionnant l’annonce d’un abaissement de ses perspectives financières dont la portée est ju- gée limitée mais le «timing» sur- prenant. Le groupe industriel diversifié a révisé à la baisse les prévisions de rentabilité de ses activités de construction face à une conjugai- son de difficultés qui se sont am- plifiées au troisième trimestre, ce qui pèse sur les prévisions glo- bales du groupe. Le groupe familial, également propriétaire du groupe de télévision TF1 et de l’opérateur Bouygues Telecom, a lancé cet avertissement deux semaines seulement après une journée in- vestisseurs dédiée aux activités de construction lors de laquelle le groupe avait dit sa confiance dans les perspectives de ce mar- ché. «L’avertissement est lié à des éléments exceptionnels mais le sentiment du marché va en pren- dre un coup», estiment les analystes de Berenberg dans une note. Bouygues explique avoir rencontré une série d’imprévus sur quatre chantiers au sein de Bouygues Construction et Colas. Source: Thomson Reuters Datastream ECONOCOM ’18 f m m a so a j j 2,72 EUR +8,10% 2 4 6 8 Source: Thomson Reuters Datastream BOUYGUES ’18 f m m a so a j j 32,11 EUR -11,86% 30 35 40 45 EN BREF Econocom publie des chiffres rassurants Bouygues sanctionné à la Bourse de Paris Le régulateur boursier chinois annonce des mesures de soutien Le régulateur boursier chinois a dé- voilé vendredi une série de mesures visant à soutenir les marchés d’ac- tions actuellement à la peine, an- nonçant qu’il encouragerait les fonds d’investissement à aider à ré- pondre aux problèmes de liquidité des sociétés cotées et favoriserait les rachats d’actions. Ces déclarations interviennent alors que la croissance de l’économie chinoise a ralenti au troisième trimestre, à son rythme le plus bas depuis le premier trimestre 2009, selon les statistiques officielles parues vendredi. La Bourse de Shanghai est tom- bée vendredi au plus bas depuis le 21 novembre 2014 dans un climat d’in- quiétude sur le recours à l’emprunt dans le marché et, de façon plus glo- bale, sur la croissance de l’économie chinoise. De plus en plus de sociétés cotées sont confrontées à des appels de marge afin de couvrir la déprécia- tion de leurs titres. Le gouverneur de la Banque po- pulaire de Chine a par ailleurs assuré que le niveau de valorisation des ac- tions n’était pas conforme aux fon- damentaux des entreprises. Les taux italiens montent encore, au point d’inquiéter les banques Source: Thomson Reuters Datastream TAUX ITALIEN À 10 ANS ’18 f m m a so a j j 3,52% 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 LE RÉSUMÉ L’écart de rendement entre les obligations à dix ans de l’Italie et de l’Allemagne a atteint 3,4 points de pour- centage ce vendredi. Le bras de fer entre l’Europe et l’Italie à propos du budget de la péninsule crispe les investisseurs. Les actions des banques italiennes ont subi un net recul en Bourse de Milan. Elles sont victimes de la dépréciation des obliga- tions émises par Rome. Le président de l’associa- tion italienne des banques s’en est vivement inquiété. Antonio Patuelli, le président de l’Association italienne des banques, n’est pas du tout content de l’évolution des taux italiens et il le fait savoir… © REUTERS «Nous espérons une discussion plus constructive entre les autorités italiennes et européennes.» ANTONIO PATUELLI PRéSIDENT DE L’ABI (ASSOCIATION ITALIENNE DES BANQUES)

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Les taux d’intérêt italiens ont conti-nué à grimper ce vendredi, les inves-tisseurs s’inquiétant de l’oppositionfrontale entre l’Union européenneet l’Italie au sujet du budget de lapéninsule. En cours de séance, letaux des obligations gouvernemen-tales à dix ans de l’État italien a dé-passé 3,8%, ce qui n’était plus arrivédepuis quatre ans et demi. L’écart derendement par rapport au taux àdix ans de référence, à savoir le tauxdu Bund allemand à dix ans, aquant à lui augmenté à plus de 340points de base (3,4 points de pour-centage), ce qui constitue le spreadle plus large depuis avril 2013.Le bras de fer budgétaire entre

l’Europe et Rome n’est pas non plussans conséquence sur les marchésd’actions. Au terme de la séance dece vendredi, la Bourse de Milan af-fiche une nouvelle baisse hebdoma-daire, la quatrième d’affilée. Durantces quatre semaines négativesconsécutives, l’indice MIB du mar-ché italien a chuté de plus de 10%.

«Écart considérable»L’Italie, dont le budget hors desclous a suscité une vive réaction dela Commission européenne, suscitedonc plus que jamais l’inquiétudedes investisseurs. L’Europe parlemême d’un «écart considérable parrapport aux règles budgétaires».L’UE a entamé jeudi un bras de

fer avec la coalition populiste aupouvoir en Italie. Elle réclamait of-ficiellement dans les 12 heures des«clarifications» sur le dérapage bud-gétaire «sans précédent»de Rome.Le gouvernement italien a prévu

l’an prochain quelque 37 milliardsde dépenses (+2,7%). Le projet debudget du pays pour 2019 prévoitdonc un déficit à 2,4% du produit in-térieur brut (PIB), très éloigné du0,8% promis par le précédent gou-vernement de centre-gauche. L’Eu-rope avait également indiqué queles dépenses publiques ne pou-vaient plus augmenter.

«La controverse entourant le budgetdu nouveau gouvernement affecte l’hu-meur des marchés, ce qui a envoyé lerendement italien à dix ans au plushaut depuis 2014», soulignait ven-dredi Michael Hewson, analyste deCMC Markets, cité par l’agence AFP.Cette tension des taux des obli-

gations gouvernementales de l’Ita-lie a eu des répercussions sur les ac-tions des banques italiennes, quiont à nouveau décroché ce vendredien Bourse de Milan. Les institutionsfinancières de la péninsule sont for-tement exposées à la dette publiqueitalienne. La montée des taux signi-fie que la valeur des obligationsgouvernementales détenues par lesbanques diminue. Cette baisse devalorisation d’actifs importants duportefeuille des banques réduit leurmatelas de capitaux propres, ce quipourrait, à terme, les contraindre àprocéder à de nouvelles augmenta-tions de capital, voire à restreindreleur offre de crédits aux entreprises

et aux ménages.L’association italienne des

banques (ABI) s’en est émue dansun communiqué publié ce ven-dredi. «La hausse du spread détérioreles perspectives concernant les équili-bres des comptes publics et compliqueles activités productives et les investis-sements des familles et des entre-prises», a affirmé son président, An-tonio Patuelli.

Sous la menace de Fitch«On ne peut pas rester indifférent faceà une hausse ultérieure du spread et onne doit pas s’habituer à ce qui ramène-rait l’Italie en arrière en termes decroissance», a-t-il ajouté, avant deconclure en ces termes: «Nous espé-rons une discussion plus constructiveentre les autorités italiennes et euro-péennes afin de dépasser ce climatdommageable pour l’économie.»Toutest dit.Le temps presse car les banques

italiennes font aussi face à une autremenace: le mois dernier, Fitch a en-visagé de dégrader la note de créditde plusieurs d’entre elles. Si l’agenced’évaluation financière passe àl’acte, cela rendra le financementdes banques italiennes (encore)plus compliqué. C’est ce qui s’appel-lerait tomber de Charybde en Scylla,une expression bien connue dans lesud de l’Italie… Ph. G. et D.li.

34 L’ECHO SAMEDI 20 OCTOBRE 2018

Marchés

2015 2016 2017 ’182015 2016 2017 ’18

EUR

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SAINT-GOBAIN

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MELEXIS

2015 2016 2017 ’18 2015 2016 2017 ’18 2016 2017 ’18

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SOFTBANK

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AB INBEV

EUR

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AROUNDTOWN

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5actionspréféréesRaphael ursidirecteur invest4Growth

Saint-GobainPour augmenter son potentiel decroissance, Saint-Gobain se restruc-ture, avec de nombreuses petites ac-quisitions susceptibles de générerde la valeur ajoutée et la fermeturede plusieurs divisions. Saint-Gobainveut ainsi désinvestir l’équivalent de3 milliards d’euros d’actifs d’ici la fin2019. La croissance est relancée danspratiquement toutes les divisions,comme Innovative Materials,Construction Products et BuildingDistribution. Au cours du 2e trimes-tre, la croissance organique se mon-tait à plus de 8% et le reste de l’années’annonce aussi solide. Malgré unprofil de croissance positif, la réduc-tion de l’endettement et de géné-reux cash flows, l’action – avec un ra-tio cours/bénéfice de 10 – est trèsbon marché.

MelexisCes derniers mois, le cours de l’ac-tion a nettement reculé, même si lacroissance de Melexis continue sursa lancée. Grâce à une spécialisationextrême, Melexis est très bien posi-tionnée pour profiter de moteurs decroissance structurels à long terme,comme l’intégration de plus en plusforte de la technologie d’assistanceà la conduite des voitures, la pro-duction de véhicules moins pol-luants et l’électrification du parc au-tomobile. Pour 2018, Melexis s’at-tend à une nouvelle croissance de 13à 14% de son chiffre d’affaires etcontinue à gagner des parts de mar-ché. L’entreprise n’a pas de dettes etgénère d’excellents cash flows. Avecun ratio cours/bénéfice de près de20, l’action est relativement bonmarché au vu de sa forte croissance.

SoftbankSoftbank détient un portefeuilleunique d’entreprises de l’économienumérique, soit directement, soitvia son fonds Vision, dont le porte-feuille (près de 100 milliards de dol-lars d’actifs). Le fonds comprend desparticipations dans des services detaxis alternatifs (comme Uber), desvoitures autonomes, des sociétés desemi-conducteurs (via ARM, Nvi-dia), le commerce en ligne (28%dans Alibaba), l’intelligence artifi-cielle, etc. Softbank se négocie avecune décote importante par rapportà la valeur intrinsèque du porte-feuille. Cette décote devrait se ré-duire au fur et à mesure que ses par-ticipations seront cotées en Bourse.Softbank souhaite introduire enBourse ses activités de télécoms auJapon cette année.

AB inBevCes deux dernières années, l’actiona perdu plus de 40%. L’entreprise faitface à un niveau d’endettementélevé depuis la reprise de SABMiller.AB InBev voit depuis plus de dix ansses parts de marché s’effriter enAmérique du Nord. Mais elle restetrès rentable et pourrait résorber ra-pidement son endettement si elledécidait de réduire (temporaire-ment) son dividende. Grâce à sa pré-sence mondiale, le groupe est en ou-tre bien positionné pour conquérirde nouveaux marchés en croissance.De plus, AB InBev élargit son offre debières peu ou pas alcoolisées et pro-pose des bières plus chères pour ré-pondre aux nouvelles habitudes deconsommation. Avec un ratiocours/bénéfice de 20, l’action resteintéressante.

AroundtownAroundtown est une société immo-bilière qui a connu une croissancefulgurante en quelques années. Lebénéfice d’exploitation a connu untaux de croissance annuel de 97% aucours des cinq dernières années. Lastratégie d’Aroundtown consiste àacheter des biens sous-évalués enAllemagne et aux Pays-Bas et à lesrénover pour attirer de nouveaux lo-cataires, ce qui augmente le tauxd’occupation et pousse les loyersvers le haut. Le ratio cours/bénéficede 5 est d’autant plus attrayant quel’action se négocie en dessous de lavaleur comptable de la société. Lerendement du dividende est légère-ment supérieur à 3%.

econocom a affiché un chiffred’affaires en hausse de 13,5%pour les neuf premiers mois del’année à 1,94 milliard d’euros. le

groupe franco-belge de servicesinformatiques a connu une crois-sance organique de 6%.toutes les activités se sont ins-crites en hausse, la progression laplus forte revenant à l’activitéProduits et solutions (+ 35%, dont9,4% en organique). l’activité ser-vices a pour sa part crû de 16,1%,dont 5% de croissance organique.et pour la suite? le groupe aconfirmé son objectif de 120 mil-lions d’euros de résultat opéra-tionnel courant (roc), pour l’en-semble de 2018. cet indicateurde rentabilité avait été revu à labaisse le 5 juillet.«Le groupe démontre à nouveauson profil de croissance avec undéveloppement favorable du chif-fre d’affaires dans l’ensemble deses activités au troisième trimes-tre. Nous sommes mobilisés surnotre objectif de ROC à l’entamedu quatrième trimestre qui sera,comme chaque année, clé», as-sure le ceo robert Bouchard.l’action a nettement progressévendredi à la Bourse de Bruxelles.

Bouygues a dévissé vendredi à laBourse de Paris, les investisseurssanctionnant l’annonce d’unabaissement de ses perspectivesfinancières dont la portée est ju-gée limitée mais le «timing» sur-prenant.le groupe industriel diversifié arévisé à la baisse les prévisionsde rentabilité de ses activités deconstruction face à une conjugai-son de difficultés qui se sont am-plifiées au troisième trimestre, cequi pèse sur les prévisions glo-bales du groupe.le groupe familial, égalementpropriétaire du groupe detélévision tF1 et de l’opérateurBouygues telecom, a lancé cetavertissement deux semainesseulement après une journée in-vestisseurs dédiée aux activitésde construction lors de laquelle legroupe avait dit sa confiancedans les perspectives de ce mar-

ché. «L’avertissement est lié à deséléments exceptionnels mais lesentiment du marché va en pren-dre un coup», estiment lesanalystes de Berenberg dans unenote. Bouygues explique avoirrencontré une série d’imprévussur quatre chantiers au sein deBouygues construction et colas.

Source: Thomson Reuters Datastream

ECONOCOM

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2,72 EUR +8,10%

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Source: Thomson Reuters Datastream

BOUYGUES

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32,11 EUR -11,86%

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EN BREF

econocom publie deschiffres rassurants

Bouygues sanctionné à la Bourse de Paris

Le régulateur boursier chinois annonce des mesures de soutienLe régulateur boursier chinois a dé-voilé vendredi une série de mesuresvisant à soutenir les marchés d’ac-tions actuellement à la peine, an-nonçant qu’il encouragerait lesfonds d’investissement à aider à ré-pondre aux problèmes de liquiditédes sociétés cotées et favoriserait lesrachats d’actions. Ces déclarationsinterviennent alors que la croissancede l’économie chinoise a ralenti autroisième trimestre, à son rythme leplus bas depuis le premier trimestre2009, selon les statistiques officiellesparues vendredi.

La Bourse de Shanghai est tom-bée vendredi au plus bas depuis le 21novembre 2014 dans un climat d’in-quiétude sur le recours à l’empruntdans le marché et, de façon plus glo-bale, sur la croissance de l’économiechinoise. De plus en plus de sociétéscotées sont confrontées à des appelsde marge afin de couvrir la déprécia-tion de leurs titres.Le gouverneur de la Banque po-

pulaire de Chine a par ailleurs assuréque le niveau de valorisation des ac-tions n’était pas conforme aux fon-damentaux des entreprises.

Les taux italiens montent encore,au point d’inquiéter les banques

Source: Thomson Reuters Datastream

TAUX ITALIEN À 10 ANS

’18 f m m a s oa j j

3,52%

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LE RÉSUMÉl’écart de rendement entreles obligations à dix ans de

l’italie et de l’Allemagne aatteint 3,4 points de pour-

centage ce vendredi.

le bras de fer entrel’europe et l’italie à proposdu budget de la péninsule

crispe les investisseurs.

les actions des banquesitaliennes ont subi un netrecul en Bourse de Milan.elles sont victimes de ladépréciation des obliga-

tions émises par rome.

le président de l’associa-tion italienne des banquess’en est vivement inquiété.

Antonio Patuelli, le président de l’Association italienne des banques, n’est pas du tout content del’évolution des taux italiens et il le fait savoir… © reuters

«Nous espérons unediscussion plusconstructive entre lesautorités italiennes eteuropéennes.»

ANtoNio PAtuelliPrésident de l’ABi (AssociAtionitAlienne des BAnques)