Nourrir les hommes - Cours de...

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53 1. Décrivez les types d’agriculture présentés par ces deux photographies. 2. Quels contrastes observez-vous ? 1 Agriculture vivrière au Mali 2 Exploitation commerciale dans le Saskatchewan, Canada 5 000 km Saskatchewan (Canada) Mali © Marie Docher/CIRIC © Joe Viesti/Ask Images 52 Nourrir les hommes La croissance démographique sans précédent au XX e siècle a fait augmenter les besoins alimentaires de la population mondiale. Cependant, grâce aux progrès de l’agriculture, la production alimentaire n’a jamais été aussi abondante. Pourquoi les progrès de l’agriculture sont-ils insuffi- sants pour fournir une alimentation correcte à tous les êtres humains ? La malnutrition reste un fléau dans certaines régions du monde (Afrique, Amérique latine, Asie du Sud). Pourtant, les échanges agricoles mondiaux n’ont jamais été aussi importants. Quels moyens permettraient d’éradiquer la faim dans le monde ? La modernisation de l’agriculture est indispensable pour accroître les productions agricoles. Mais elle a des impacts importants sur les populations rurales et l’environnement. Comment nourrir la planète tout en privilégiant une agriculture durable ? PLAN DU CHAPITRE 2 CHAPITRE Planisphères L’alimentation dans le monde 54-55 Les grands types d’agriculture dans le monde 56-57 Étude de cas principale Le Brésil, les difficultés d’un géant agricole 58-65 Cours 1. Le défi alimentaire mondial 66-67 2. Les systèmes de production agricole dans le monde 68-69 3. Comment accroître les productions agricoles ? 70-71 4. Pourquoi la faim dans le monde ? 72-73 5. Vers une agriculture durable et équitable ? 74-75 Études de cas Quels sont les caractères et les enjeux du marché du maïs ? 76-77 Quels problèmes alimentaires en Afrique subsaharienne ? 78-79 Les OGM, pour ou contre ? 80-81 Méthode Étude de tableaux statistiques 82-83 Classer des informations dans un tableau comparatif 84-85 Méthode Bac La composition / Les révolutions vertes : une solution à la faim dans le monde ? 86-87 Le croquis / Construire un croquis à l’échelle continentale 88-89

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1. Décrivez les types d’agriculture présentés par ces deux photographies.

2. Quels contrastes observez-vous ?

1 Agriculture vivrière au Mali

2 Exploitation commerciale dans le Saskatchewan, Canada

5 000 km

Saskatchewan(Canada)

Mali

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Nourrir les hommes

La croissance démographique sans précédent au XXe siècle afait augmenter les besoins alimentaires de la populationmondiale. Cependant, grâce aux progrès de l’agriculture, laproduction alimentaire n’a jamais été aussi abondante.• Pourquoi les progrès de l’agriculture sont-ils insuffi-

sants pour fournir une alimentation correcte à tousles êtres humains ?

La malnutrition reste un fléau dans certaines régions dumonde (Afrique, Amérique latine, Asie du Sud). Pourtant,

les échanges agricoles mondiaux n’ont jamais été aussiimportants.• Quels moyens permettraient d’éradiquer la faim dans

le monde ?

La modernisation de l’agriculture est indispensable pouraccroître les productions agricoles. Mais elle a des impactsimportants sur les populations rurales et l’environnement.• Comment nourrir la planète tout en privilégiant une

agriculture durable ?

PLAN DU CHAPITRE

2CHAPITRE

Planisphères • L’alimentation dans le monde 54-55• Les grands types d’agriculture dans le monde 56-57

Étude de cas principale Le Brésil, les difficultés d’un géant agricole 58-65

Cours1. Le défi alimentaire mondial 66-672. Les systèmes de production agricole dans le monde 68-693. Comment accroître les productions agricoles ? 70-714. Pourquoi la faim dans le monde ? 72-735. Vers une agriculture durable et équitable ? 74-75

Études de cas• Quels sont les caractères et les enjeux du marché du maïs ? 76-77• Quels problèmes alimentaires en Afrique subsaharienne ? 78-79• Les OGM, pour ou contre ? 80-81

Méthode • Étude de tableaux statistiques 82-83• Classer des informations dans

un tableau comparatif 84-85

Méthode Bac • La composition / Les révolutions vertes :une solution à la faim dans le monde ? 86-87

• Le croquis / Construire un croquisà l’échelle continentale 88-89

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Chapitre 2. Nourrir les hommes

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L’alimentation dans le monde

pAnisphère

o c é a n G l a c i a l A r c t i q u e

o c é a n G l a c i a l A n t a r c t i q u e

A t l a n t i q u e

P a c i f i q u e

o c é a n

o c é a n

P a c i f i q u e

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I n d i e n

o c é a n

équateur

tropique du Cancer

tropique du Capricorne

cercle polaire arctique

40° S

40° N

4 000 km

échelle à l’équateurSource : FAO.

• KILOCALORIES TOTALES PAR JOUR ET PAR HABITANT

• DONT KILOCALORIES D’ORIGINE ANIMALE

pas dedonnées

2 500 calories est l’apport minimal quotidienpour être en bonne santé.

200 450 7002 200 2 500 2 800

• LES RÉGIONS LES PLUS MARQUÉES PAR LES DÉFICITS ALIMENTAIRES

les zones touchées par des pénuriesalimentaires ces dix dernières annéespays où plus de 20% des enfantsde moins de 5 ans ont un poidsinférieur à la moyenne

La consommation plus ou moins importante de viandedétermine la richesse nutritive de l’alimentation.

AFRIQUE

E U R O P E

A S I E

AMÉRIQUE

LATINE

AMÉRIQUE

DU NORD

OCÉANIE

• Au début du XXIe siècle, la faim tue encore et plus de 800 millions de personnes souffrentde déficits alimentaires.

• La disponibilité alimentaire est très inégaledans le monde ; dans de nombreux pays, l’apportcalorique moyen est nettement inférieur aux2 500 calories quotidiennes nécessaires pourune bonne santé. Pourtant, dans certains pays,c’est l’obésité qui devient une préoccupationde santé publique.

• Si toutes les céréales récoltées chaque annéeétaient réparties également entre les hommes,chacun en recevrait suffisamment pour vivre ; ce sont les populations des pays qui n’ont pasles revenus suffisants pour se procurer de la nourriture sur les marchés nationauxet internationaux qui souffrent de la faim.

• La quantité de nourriture ne suffit pas pourassurer la santé d’un être humain. Il faut qu’elle soitsuffisamment riche et équilibrée, ce qui suppose lapossibilité de consommer des protéines animalesrégulièrement.

QUESTIONS

1. Repérez les régions du monde qui sont les plusaffectées par les déficits alimentaires.

2. Repérez les régions du monde où la population nesouffre pas de problèmes alimentaires.

3. Pourquoi peut-on parler d’une fracture alimentaireNord/Sud ?

4. Pourquoi l’apport de kilocalories d’origine animale est-il important pour les êtres humains ?

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Chapitre 2. Nourrir les hommes

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Les grands typesd’agriculture dans le monde

pAnisphère

GrandsLacs

Mis

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Grande

Rio

Missouri

Amazone

Para

lac Victoria

Sénégal

Niger

Co

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oZam bèze

Nil

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Volga

TigreEuphrate

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LénaIénisséi

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P a c i f i q u e

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I n d i e n

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équateur

tropique du Cancer

tropique du Capricorne

cercle polaire arctique

40° S

40° N

New York

LondresChicago

4 000 km

échelle à l’équateur

• AGRICULTURES TOURNÉES VERS LES MARCHÉS LOCAUX

bourses principalesde commercedes produits agricoles

agriculture peu importante ou absente,parfois élevages plus ou moins nomadesagricultures non irriguées extensives

agricultures intensives irriguées (dont la riziculture)

• AGRICULTURES TOURNÉES VERS LES MARCHÉS INTERNATIONAUX

plantations tropicales

grande ceréaliculture

autres espaces commerciaux (polycultures, cultures spécialisées, élevage)

S i b é r i e

terres Noires

d é s e r t sd ’ A s i e

c e n t r a l e

A s i e d e s m o u s s o n s

A u s t r a l i e

S a h a r a

S a h e lAfrique

intertropicale

Amazonie

Pampa

Prair ies

Grand Nord

• La planète présente une grande diversité de types d’agriculture. Les conditions naturelles,les traditions culturelles et les techniques desagriculteurs se combinent pour former unemosaïque complexe.

• Les différentes formes d’agriculture sont plusou moins intensives en fonction de la quantitéproduite par unité de surface. Plus cette quantitéproduite par hectare est élevée, plus l’agriculture estintensive. Plus cette quantité produite par hectareest faible, plus l’agriculture est extensive.

• Beaucoup de productions agricoles sontencore directement consommées par ceux quiles produisent. Mais une part croissante de laproduction mondiale est vendue sur les marchésinternationaux.

QUESTIONS

1. Repérez les régions où l’agriculture est traditionnelle ettournée uniquement vers des marchés locaux.

2. Quels sont les types de productions agricoles dansces régions ?

3. Repérez les régions où l’agriculture est tournée versles marchés internationaux.

4. Quels sont les types de productions agricoles dansces régions ?

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Chapitre 2. Nourrir les hommes

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Le Brésil, les difficultés d’un géant agricoleétude de cas principale

L e Brésil, situé en zone intertropicale, est le 5e plus grand paysdu monde, couvrant plus de 8 500 000 km2. Sa population

a fortement augmenté : elle est passée de 17 millions d’habitantsen 1900 à 70 millions en 1960, et le Brésil est aujourd’hui peupléde 176 millions d’habitants. L’agriculture est un des moteursdu développement économique du Brésil, devenu un grand producteurmondial de denrées agricoles. Pourtant 23 millions de Brésilienssouffrent encore de la faim.

VOCABULAIRE

Filière agroalimentaire oucomplexe agro-industriel :ensemble des activités agricoles dela production (secteur amont) à lacommercialisation (secteur aval).Système agricole : ensemble despratiques de culture et d’élevage, etdes techniques utilisées.

1 L’agriculture brésilienne

tropique du Capricorne

équateur

Les espaces agricoles

plantations tropicales (cacao, coton...)

canne à sucre

café

cultures commerciales(dont céréaliculture)polyculture et élevage extensifespaces pionniers,agriculture sur brûlis

limites du polygone de la sécheresse

front pionnier

conflits pour la terre

port exportateur de produits agricoles

capitale et autres villes importantes

Problèmes et dynamiques agricoles

1 000 km

São

Francisc

o

Para

Amazone

o c é a n

A t l a n t i q u e

ManausBelém São Luis

Recife

Salvador

BRASÍLIA

Victoria

Rio de Janeiro

Santos

São Paulo

Paranagua

Pôrto Alegre

Rio Grande

N O R D E S T E

A Quels contrastes agricoles au Brésil ?

Trois systèmes coexistent dans l’es-pace rural du pays : d’un côté, aucentre et au sud, des formes d’organi-sation de la production agropastoralemodernes, intégrées à un puissantcomplexe agro-industriel et bienreliées par les voies de communica-tion aux marchés de consommation,mais qui emploient peu de main-d’œuvre par rapport à leur produc-tion et à leur capital investi. Plus aunord et au nord-est, des régions où lapopulation agricole est nombreuse,mais qui sont largement tournées versl’autoconsommation et la cueillette,et peu intégrées aux circuits commer-ciaux. Enfin à l’ouest, des zones pion-nières, encore en cours d’incorpora-tion1 au territoire national.

H. Théry, Le Brésil, © A. Colin, 2001.

1. L’incorporation au territoire national signifieque le gouvernement brésilien essaie de mieuxrelier l’Amazonie au reste du pays. Des routes(dont la transamazonienne) et des voies ferréessont aussi construites. Les productions agricolesamazoniennes peuvent ainsi être plus facilementacheminées vers les ports brésiliens et exportées.

2 Les différents systèmesagricoles au Brésil

3 Les performances de l’agriculture brésilienne

Les productions agricoles (en milliers de tonnes métriques)

1990 2003 Rang mondial Part dans la production mondiale en %

Agrumes 18544 19216 1 18,5Café 1 465 1 970 1 25,3Soja 19898 51532 2 27,2Canne à sucre 7 835 24780 1 17Haricots 2 600 2 000Manioc 23000 9 000

Les productions animales en 2003

2 003 Rang mondial Part dans la productionmondiale en %

Bovins 2 14

Porcins 3 3,5

Ovins 14 1,5

Évolution des superficies cultivées 1960 2003

– Superficies cultivées en millions d’hectares 28 45

– En % du territoire brésilien 3,3 5,5

– Taille moyenne des exploitations dans le Nordeste (en hectares) 33

– Taille moyenne des exploitations en Amazonie (en hectares) 370

4 Petite exploitation d’ananas au Brésil 5 Exploitation commerciale de café au Brésil

QUESTIONS

1. Quelles sont les principales productions agricoles duBrésil ? (doc. 3)

2. Où sont-elles localisées sur le territoire ? (doc. 1 et 2)3. Comment évoluent les quantités produites ? Repérez

des différences d’évolution entre les produits. En quoicela est-il inquiétant pour la sécurité alimentaire (voirp. 66) de la population brésilienne ? (doc. 3)

4. Quels sont les grands types d’agriculture au Brésil ?(doc. 1, 2, 4 et 5)

5. En vous aidant des réponses précédentes, pourquoipeut-on qualifier le Brésil de « géant agricole » ?

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Chapitre 2. Nourrir les hommes

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Le Brésil, les difficultés d’un géant agricoleétude de cas principale

B Une agriculture qui ne nourrit pas tous les Brésiliens

a) La réussite d’une grande exploita-tion au Mato Grosso

L’histoire de Carlos Ernesto Augustinappartient déjà à la légende des pionniersdu Mato Grosso, au centre-ouest duBrésil. Il est aujourd’hui à la tête d’uneexploitation de 30 000 hectares et estdevenu l’un des premiers producteurs degraines de soja du Brésil, qui écoule lamajeure partie de ses semences à l’étran-ger. Ce n’est pas un hasard si le proprié-taire de la fazenda s’est entouré d’ingé-nieurs et d’économistes pour mettre envaleur ses terres : recours massifs aux fer-tilisants, introduction de variétés desemences plus performantes, mécanisa-tion poussée… Ici plus qu’ailleurs, c’est lemodèle des latifundia, ces très grandespropriétés, qui s’est imposé.

b) Les difficultés des paysansLa route est longue et cabossée pour

atteindre le village de Sarapui, dans lecentre-sud du Brésil. Ici, l’agriculture àhaut rendement où règnent machines etnouvelles technologies n’a pas sa place, etl’image d’un Brésil compétitif et à l’offen-sive sur les marchés internationauxappartient à un autre monde. À Sarapui,il faut survivre en jonglant comme onpeut entre une parcelle de riz, de manioc,de haricots, quelques poules pour nour-rir les dix enfants de la famille. Quelquesserres sont réservées à la culture des poi-vrons qui seront vendus sur les marchésde São Paulo, apportant aux familles leurseule source de revenus. Le travail se faitavec quelques outils à main.

Laurence Caramel, Le Monde, 24 mai 2005.

1 Les deux mondes agricoles du Brésil

3 Un double système agricole au Brésil

journaliersruraux ou urbains

grandeexploitation

agricolecapitaliste

industrieagroalimentaire :capitaux souvent

étrangers

exportation

petiteexploitation

paysanne= production

vivrière

marché mondialmarché localet régional

auto-consommation

force de travail

dominationéconomique

investissements,orientationdes productions

peu debénéfices,

pas demodernisation

circulation de la production agricole

2 L’inégalité des structures agraires

minifundia(moins de 10 ha)3 %

19 %

78 %latifundia(plus de 100 ha)

exploitationsmoyennes

répartition en % de la superficie cultivée totale

minifundia(moins de 10 ha)

37 %

53 %

10 %

latifundia(plus de 100 ha)

exploitationsmoyennes

répartition en % du nombre total des exploitations

4 Manifestation du « Mouvement des Sans-Terres », né dans les années 1980, qui revendique une réforme agraire par la redistribution plus juste de la propriété foncière. De nombreuses occupations illégales de terres sont organisées.

5 La sécheresse dans le Nordeste (État du Ceara) provoque mortalité et exode rural

Lula vient de Caetes, une bourgadedu Nordeste. La terre est grise, presqueblanche, incandescente. Des brous-sailles côtoient des cratères de séche-resse, des cactus. Le sol ne ressemble àrien. Il faut prier Dieu pour faire venirla pluie, le problème c’est qu’elle netombe jamais. Ici, on s’acharne à fairepousser des plans rachitiques de maïs,de manioc et de haricots noirs. 80 %sèchent sur place. La récolte sert toutjuste à nourrir Antonio, sa femme etleurs huit enfants qui travaillent auxchamps. À Caetes, la famille de Lulacomptait douze frères et sœurs. Quatresont morts de malnutrition.

Dominique Le Guilledoux, Le Monde,12 septembre 2003.

6 Le pays du président Luiz Inacioda Silva dit « Lula »

QUESTIONS

1. Pourquoi l’agriculture brésilienne est-elle inégalitaire ?(doc. 1 et 2)

2. Décrivez les contrastes entre les deux exploitationsagricoles présentées dans le doc. 1.

3. Décrivez les deux systèmes agricoles brésiliens. Quelsen sont les acteurs ? (doc. 3)

4. Quelles sont les causes et les conséquences de la misèredans le Nord-est brésilien ? (doc. 4, 5, et 6)

VOCABULAIRE

Fazenda : nom des grandespropriétés au Brésil.Latifundia : grande propriété deplusieurs centaines d’hectares.Minifundia : petites exploitationsvivrières de quelques hectares aumaximum.Système agricole : voir p. 58.

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Chapitre 2. Nourrir les hommes

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Le Brésil, les difficultés d’un géant agricoleétude de cas principale

C Comment nourrir toute la population brésilienne ?

Depuis les années 1990, les surfacesirriguées augmentent rapidement dans leNordeste, région semi-aride du Brésil :elles ont quadruplé en dix ans. Ces amé-nagements sont rendus possibles par lamise en œuvre du programme nationald’irrigation, devenu un axe de développe-ment prioritaire pour le gouvernementbrésilien. Le mouvement d’augmentationdes superficies irriguées s’accompagned’une transformation des techniques d’ir-rigation pour s’adapter aux besoins descultures, notamment des arbres fruitiers.En effet, des perspectives nouvelles s’ou-vrent au Brésil sur le marché internatio-nal des fruits, en raison de la croissancede la consommation des fruits tropicauxdans les pays développés.

Sur les nouveaux périmètres irrigués,la loi a rendu possible pour des petits pro-ducteurs de s’installer dans des condi-tions satisfaisantes : ils disposent de lotsde 4 à 8 ha, et la fruiticulture irriguéeoffre de réelles possibilités de faire vivreune famille : les petits producteurs nesont donc pas exclus de la modernisationde la région. Mais ils sont obligés de tra-vailler pour le compte de grandes entre-prises qui assurent la fourniture du maté-riel et la commercialisation de la produc-tion : le producteur se trouve ainsi dépen-dant d’une filière sur laquelle il n’aaucune maîtrise.

C. Broggio, M. Droulers et P. Grandjean,« Le Nordeste du Brésil, une nouvelle Californie ? »,

Historiens et Géographes nº 372, octobre 2000.

1 La modernisation agricole, une solution? VOCABULAIRE

Front pionnier : mise en valeur deterres vierges.Microcrédit : prêts de sommesréduites à des petits paysans ouartisans pour les aider à développerleur entreprise sans qu’ils aient delourdes charges de remboursement.Modernisation agricole :ensemble des moyens et techniquesqui permettent d’intensifier et doncd’augmenter la production agricole.Réforme agraire : expropriationde grands propriétaires (contre uneindemnisation donnée par l’État) etredistribution de terres à despaysans sans terres. Parfois, l’Étatdistribue des terres publiques.

2 Un front pionnier en Amazonie

3 Les résultats de la réformeagraire menée au Brésilen 1985-1990Les réformes prévues ne sont pastoujours menées à leur termedu fait de la résistance des grandspropriétaires et d’une partie dela classe politique.

projet pour la période 1985-1990

superficiesdistribuées

(millions d’ha)

nombre de famillesbénéficiaires

(milliers)

réalisation en 1990

50

40

30

20

10

0

1 500

1 200

900

600

300

0

4 Les défrichements de la forêt amazonienne en 1990 et 2000Cette photo satellite fait apparaître en vert foncé la forêt encore intacte, en vertclair les zones défrichées et les pâturages.

a) Le programme en 2003Il ne faut pas seulement neutraliser les

effets de la faim, mais surtout s’attaqueraux causes. Le projet « Faim Zéro » nedoit pas être envisagé comme une cam-pagne de plus contre la faim, temporaireet menée dans l’urgence. « Faim Zéro »allie, d’une certaine façon, urgence etstructure. Cela veut dire améliorer lesconditions de vie de la population ; c’estun salaire et des revenus ; c’est faire laréforme agraire, encourager l’agricul-ture familiale, stimuler le microcrédit etl’alphabétisation ; c’est préparer les gensà un métier et créer les moyens de leurautosubsistance. Le Brésil ne peut pluscontinuer à faire cohabiter de telles inéga-lités. Je lance ici un appel à toutes les com-munes, aux syndicats, aux communautés

religieuses et aux associations les plusdiverses : commencez tout de suite à créerdes Conseils de sécurité alimentaire dansvos villes.

Extraits du discours de Luiz Inacio da Silva,Président de la République du Brésil,

le 30 janvier 2003.

b) Un premier bilan en 2004Nous avons libéré plus de crédits que

jamais pour l’agriculture familiale. Nousavons promis aux « sans-terres » d’attri-buer des terres à 480 000 familles jusqu’àla fin du mandat. Je me suis engagé àaider 11 millions de familles avec les pro-grammes « faim zéro » : je tiendrai l’enga-gement de faire en sorte que les Brésiliensaient trois repas par jour.

Extrait de l’interview de Lula dans Le Monde, 12 juin 2004.

6 Le programme « faim zéro » du président Luiz Inacio da Silva, dit « Lula »

5 Les déboisements au Brésil parpériode de 5 ans. En Amazonie, l’équivalent d’unterrain de football de forêt disparaîttoutes les 4 heures.

130 000 km2

1985-1990

75 000 km2

105 000 km2

1990-1995 1995-2000

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QUESTIONS

1. Quels sont les avantages etinconvénients de lamodernisation agricole ?(doc. 1)

2. Quels sont les avantages et lesinconvénients de la mise envaleur de nouvelles terres ?(doc. 4 et 5)

3. Que propose le Présidentbrésilien Lula pour résoudre leproblème de la faim ? (doc. 6)

4. Ces solutions sont-elles toutesnouvelles ? (doc. 3)

5. Quels avaient été les résultats dela réforme agraire et quels sontles premiers résultats duprogramme « Faim zéro » ?(doc. 3 et 6)

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SolutionsActeur et / ou modalité de

sa mise en œuvreAvantages Limites

Réforme agraire

Front pionnier

Modernisation agricole

Type d’exploitation

Taille moyenne

% des terres cultivées

% du nombre d’exploitations

Techniques employées

Débouchés des productions

Niveau de revenu des exploitants

65

Chapitre 2. Nourrir les hommes

Ne pas confondre

De l’étude de cas à l’ensemble du chapitre

¡ Productivité et rendementLe rendement désigne la quantité produite en kilos, quintaux… par unité de sur-face cultivée (souvent mesurée en hectares).La productivité désigne la quantité produite par travailleur de l’exploitation (onparle alors de productivité du travail) ou par unité de capital dépensé (machines,carburants, engrais…).

¡ Exploitation agricole et complexe agro-industriel (ou filière agroalimentaire : voir p. 58)L’exploitation agricole pratique directement la culture ou l’élevage, le complexeagro-industriel intègre des activités industrielles pour l’agriculture (fabricationde machines, engrais …) et de services (commercialisation, banque, assurance …).

¡ Exploitation agricole et système agricole (voir p. 58)

Étude de cas principale Cours Études de cas

A. Quels contrastes agricoles auBrésil ? pp. 58-59

B. Une agriculture qui ne nourrit pastous les Brésiliens pp. 60-61

C. Comment nourrir toute lapopulation brésilienne ? pp. 62-63

1. Le défi alimentaire mondialpp. 66-67

2. Les systèmes de production agricole dans le monde pp. 68-69

3. Comment accroître les productions agricoles ?pp. 70-714. Pourquoi la faim dans le monde ? pp. 72-735. Vers une agriculture durable et équitable ?pp. 74-75

Quels sont les caractères et les enjeux dumarché du maïs ? pp. 76-77

Quels problèmes alimentaires en Afriquesubsaharienne ? pp. 78-79

Les OGM, pour ou contre ? pp. 80-81

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synthèse de l’étude de cas principale

L’ étude de cas sur le Brésil a montré deux visages différents de l’agriculture etsa difficulté à nourrir les hommes.

Une partie de l’agriculture brésilienne est très moderne, intensive et productive.Sa production est destinée au monde entier.Cette agriculture est très proche de celle des grandes régions agricoles des paysdéveloppés, notamment en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest.

Une autre partie de l’agriculture brésilienne est extensive, peu productive.Sa production est destinée à l’autoconsommation mais elle ne suffit pas à nourrircorrectement toute la population brésilienne.Cette agriculture est caractéristique de celle des pays du Sud les plus pauvresdu monde.

Les pages 62-63 ont montré que le Brésil cherchait des solutions pour mieux nourrirsa population. Les autres grands pays en développement de la planète (Inde,Chine) ont cherché à relever le même défi depuis un demi-siècle.

Exercice1. Quels sont les deux grands types d’agriculture auBrésil ? Recopiez et complétez le tableau ci-dessous pourcomparer leurs caractéristiques.

Vous pouvez vous aider des informations recueillies dansl’étude de cas sur le Brésil.

2. Pages 62-63, des solutions ont été examinées pouressayer de réduire les conséquences du caractère inéga-

litaire de l’agriculture brésilienne. Recopiez et complé-tez le tableau ci-dessous.

¡ L’agriculture intensive et l’agriculture productive

¡ L’agriculture extensive et l’agriculture peu productive

terres production

agricultureextensive

agricultureintensive

terres travailhumain

capital production(variable)

agricultureproductive

agriculturepeu productive

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Chapitre 2. Nourrir les hommes

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1. Le défi alimentaire mondialcours

A - Nourrir une population en forte augmentation (doc. 1 et 3)

■ La population mondiale augmente fortement, mais de façon inégale. Les paysqui connaissent la croissance démographique la plus rapide sont aussi souvent ceuxqui ne produisent pas assez de nourriture pour alimenter correctement leur popula-tion. Cette situation va s’aggraver malgré un ralentissement de la croissance de lapopulation mondiale dû à la transition démographique.■ En effet, la population mondiale atteindra 9 milliards d’habitants en 2050 etl’essentiel du gain de population sera réalisé par les pays les plus pauvres du monde.On compte plus de 80 millions d’hommes supplémentaires chaque année, dont ilfaudra assurer l’alimentation.■ Il faut aussi s’adapter aux évolutions des habitudes alimentaires : le blé, le riz etle maïs sont désormais consommés partout dans le monde, aux dépens de certainesplantes traditionnelles ; la part des protéines animales augmente en raison de lahausse générale du niveau de vie et l’alimentation comporte de plus en plus de pro-duits transformés par l’industrie agro-alimentaire : c’est le régime alimentaire detransition qui se généralise. De plus, la production agricole doit être transportéejusqu’aux marchés de consommation des villes où la population s’accroît.

B - De fortes inégalités alimentaires (doc. 2)■ En moyenne, la situation alimentaire s’est nettement améliorée depuis undemi-siècle : la ration alimentaire quotidienne est aujourd’hui de 2800 kilocalories /habitant. Elle a augmenté depuis 1960, où elle n’était que de 2 300 kcal/hab., ce quisignifie que la production agricole a augmenté plus vite encore que la population.■ Mais ces moyennes cachent de fortes inégalités : la consommation journalièreest de 3 285 kcal dans les pays développés, mais elle n’est que 2 135 kcal dansl’ensemble des PMA. Entre les États, les disparités sont très grandes : alors qu’auxÉtats-Unis la ration disponible est supérieure à 3 700 kcal/hab, elle n’atteint que1 700 kcal/hab en Somalie.

C - Les grands problèmes alimentaires (doc. 2)■ La sécurité alimentaire n’est pas assurée pour tous. Si les famines deviennentmoins fréquentes aujourd’hui, la sous-nutrition chronique concerne 840 millionsde personnes dans le monde, qui reçoivent moins de 2000 kcal/hab. Or, la FAO(Fonds des Nations Unies pour l’Agriculture) évalue à 2 500 kcal/jour/habitant pourêtre en bonne santé.■ Les trois quarts des populations sous-alimentées du monde vivent dans lescampagnes des PED. La faim touche surtout l’Afrique (4 Africains sur 10 sont sous-alimentés) et l’Asie du Sud, où plus de 300 millions de personnes en souffrent. Maisdans les pays riches, la malnutrition n’est pas absente : 2 millions de Français reçoi-vent une aide alimentaire chaque année.■ À l’inverse, une part croissante de la population des pays industrialisés est sur-alimentée et l’obésité, source de maladies, devient une préoccupation. Aux États-Unis, 28 % des hommes et 34 % des femmes sont considérés comme obèses.Pour faire face aux famines, des organismes internationaux gouvernementaux liés àl’ONU, ainsi que de nombreuses ONG (Organisations Non Gouvernementales)comme la Croix Rouge proposent des programmes d’aide alimentaire. Les livraisonssont en augmentation : près de 10 millions de tonnes de nourriture ont été distri-buées en 2001.

VOCABULAIRE

Famine : situation de crise très graveoù une population entière se trouvemenacée de mort en raison de la disparition de ses approvision-nements en nourriture.Malnutrition : déficit qualitatifd’éléments nutritifs comme lesprotéines, les vitamines et lesminéraux, indispensables au bonfonctionnement de l’organisme.Régime alimentaire de transition :évolution des habitudes alimentairesqui se traduit par une augmentationde la part de la viande, de la graisse etdu sucre, ainsi que des produitstransformés.Sécurité alimentaire : situation quigarantit à une population entièrel’accès permanent à une rationalimentaire suffisante, saine etéquilibrée pour être en bonne santé.Sous-nutrition : déficit quantitatifde nourriture (moins de2100 kcal/hab/jour), qui entraînede nombreuses maladies.Transition démographique : voir pp. 30-31.

L’évolution de la populationmondiale

1800 : 1 milliard d’habitants1900 : 1,6 milliard d’habitants1950 : 2,5 milliards d’habitants1975 : 4 milliards d’habitants2005 : 6,5 milliards d’habitants

REPÈRES

Planisphère pp. 54-55

Étude de cas principale pp. 58-59

Études de cas pp. 76-77 et 78-79

LIENS

1 L’inégale croissance naturelle de la population mondiale

4 000 km

accroissement naturel élevé et en augmentation : maintien d’une forte natalité et recul progressif de la mortalité

accroissement naturel élevé mais stabilisé, avec le fléchissement de la natalité

accroissement naturel faible en raison d’une natalité basse

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P a c i f i q u e

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A t l a n t i q u e o c é a n

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P a c i f i q u e

2 Les malnutris dans le monde

en % de la population totale

chiffres en millionsde malnutris

amélioration.

amélioration due principalement à la croissancechinoise, mais l’Inde compte toujours215 millions de malnutris.

détérioration due principalement à l’Afghanistan(15,4 millions de malnutris, soit 70 % de la populationtotale en 2000, contre 8,4 millions en 1990,soit 58 % de la population).amélioration, mais le total des disponibilités caloriquesofficielles reste très inférieur aux besoins. Le Burundi,la Somalie et la République démocratique du Congocomptent plus de 70 % de malnutris.

dans ces pays, l’obésité devient un problèmede société (25% de la population aux États-Unis)

ces pays souffrent de la crise de leur systèmeéconomique et de l’effondrement de leurs dispositifsde protection sociale

amélioration.

pays en développement

Asie et Pacifique

Proche-Orient et Afrique du Nord

Afrique subsaharienne

pays développés à économie de marché

anciens pays communistes d’Europe et d’Asie

Amérique latine et Caraïbes

Source : S. Brunel, Images économiques du monde 2005, Armand Colin.

20001990842861monde

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19902000

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19902000

816797

566505

5953

2541

165198

1010

2534

3 Les régimes alimentaires enRépublique Démocratique duCongo, en Algérie et en Espagne

% de la ration journalière

Républiquedémocratique

du Congo

Algérie Espagne

100

80

60

40

20

0

autresalcoolviande et produits laitiersfruits et légumesmatières grassessucrescéréales et féculents

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69

Chapitre 2. Nourrir les hommes

68

2. Les systèmes de production agricole dans le monde

cours

A - La variété des systèmes de production agricole (doc. 1)■ La répartition géographique des systèmes de production ne s’explique pasuniquement par la diversité des conditions naturelles. Les facteurs économiqueset sociaux ont un rôle important, avec les habitudes de consommation des habitants,les pratiques des agriculteurs, les politiques d’aménagement ou de soutien des pou-voirs publics. Ainsi, en Asie, la riziculture s’explique à la fois par une adaptation auclimat de mousson mais aussi par une civilisation qui fait du riz sa base alimentaire.En Occident, c’est au contraire le blé qui domine traditionnellement l’alimentation.■ Une tendance à l’uniformisation des habitudes alimentaires et des systèmes deculture apparaît cependant. Les grandes firmes multinationales américaines oueuropéennes de l’agrobusiness impulsent le développement du commerce interna-tional agricole. Ces firmes gèrent l’ensemble de la filière agro-alimentaire, notam-ment dans le secteur des céréales, du café ou de la viande. Elles vendent les mêmesproduits sur tous les continents en les adaptant légèrement aux habitudes locales.

B - Les agricultures productivistes des pays développés(doc. 1b, 1d et 2)

■ La mécanisation, l’utilisation de l’informatique et des biotechnologies per-mettent de produire énormément : 5 000 quintaux par actif en moyenne et jusqu’à20 000 q / actif dans les grandes plaines céréalières comme le Bassin Parisien ou leMiddle West des États-Unis où un seul homme peut cultiver plusieurs centainesd’hectares. Cela explique le faible taux d’actifs agricoles, partout inférieur à 5 %.■ La spécialisation y est très forte, sous la forme de la monoculture céréalière, del’élevage intensif comme en Bretagne, de cultures spécialisées comme les agrumes enCalifornie.■ Ces types d’agriculture, qui exigent d’importants capitaux, sont très intégrésaux circuits commerciaux internationaux. Ce sont leurs excédents qui approvi-sionnent les marchés mondiaux. Les bourses de Chicago ou de Londres, au cœur del’agrobusiness mondial, sont des lieux majeurs de cotations et d’échanges des grandsproduits agricoles.

C - La diversité des agricultures des pays endéveloppement (doc 1a et 1c)

■ Les systèmes agricoles extensifs traditionnels et vivriers dominent encoredans les pays du Sud. Ils associent élevage extensif et petite polyculture. C’est le casdans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, en particulier au Sahel (borduresud du Sahara), ou en Asie centrale. La sécurité alimentaire y est très mal assurée.Dans ces régions, certains espaces irrigués ou aménagés, souvent grâce à l’aide inter-nationale, ont une production plus régulière et importante.■ Les systèmes rizicoles asiatiques sont au contraire très intensifs. Ils exigent uneexcellente maîtrise de l’eau (voir chapitre 3) et fournissent parfois plusieurs produc-tions dans l’année. Destinée à alimenter une population nombreuse, la productionest cependant peu tournée vers les marchés internationaux.■ Les grandes plantations tropicales d’Amérique du Sud, du Golfe de Guinée enAfrique ou d’Asie du Sud-Est sont au contraire très tournées vers les marchés despays riches. Ce sont de très grandes exploitations, modernes, et souvent contrôléespar des firmes multinationales du Nord.

Planisphère pp. 56-57

Étude de cas principale pp. 60-61

Étude de cas pp. 76-77

LIENS

Un groupe agroalimentaire multi-marque et international : MARS

REPÈRES

VOCABULAIRE

Agriculture productiviste :agriculture qui recherche la croissancemaximale de la production agricole.Agrobusiness : ensemble desactivités associées pour la production,la transformation, la commercialisa-tion des denrées agricoles. Elles sonten général contrôlées par les grandesfirmes multinationales.Filière agroalimentaire oucomplexe agro-industriel : voir p. 58.Sécurité alimentaire : voir p. 66.Système agricole : voir p. 58

MARSfondée en 1911 aux États-Unis

aliments pour animaux

- Canigou- Cesar- Frolic- KiteKat- Loyal

- Pal- Pedigree- Ron-Ron- Sheba- Whiskas

confiseries

- Bounty- Mars- Milky-Way- Snickers- Twix

épicerie industrielle

- Dolmio- Suzi-Wan- Uncle Ben’s

1 La diversité des systèmes agricoles dans le monde

2 La filière agro-alimentaire

industriesmécaniques

SECTEURAMONT

SECTEURAVAL

industrieschimiques

production agricole

transformation

production agro-alimentaired’aliments élaboréset conditionnement

distribution

commerce de détail,grande distribution,restauration

exportations

stockage

servicesdivers

machinesagricoles…

engrais,pesticides…

finances,comptabilité,énergie,recherche…

servicesdivers

publicité

a) Riziculture en Corée du Sud

b) Céréaliculture des Grandes Plaines du Montana (États-Unis)

c) Un élevage extensif au Tibet. Transhumance depuis les hautesvallées du Ladakh.

d) Horticulture intensive aux Pays-Bas

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71

Chapitre 2. Nourrir les hommes

70

3. Comment accroître les productions agricoles?

cours

A - Produire plus en augmentant les surfaces cultivées?(doc. 1)

■ Pendant longtemps, l’augmentation de la production agricole s’est faite grâceau défrichement et à la mise en culture de nouvelles terres. De nos jours, l’exten-sion des espaces agricoles est beaucoup plus limitée : leur superficie a augmenté seule-ment de 10 % entre 1961 et 2001, pendant que la population mondiale, elle, doublait.■ Chaque année, environ 15 millions d’hectares sont défrichés, principalementdans les régions tropicales ; mais ces fronts pionniers entraînent une destructionmassive de la forêt, notamment en Amazonie et en Indonésie. Ils n’assurent donc pasun développement agricole durable : les terres défrichées deviennent stériles, et, parmanque de moyens pour acheter des engrais, elles sont parfois abandonnées.■ Dans les pays développés, il y a plutôt un recul des surfaces de terres cultivées.La croissance de l’urbanisation, l’abandon des terres agricoles de montagne nonmécanisables, en sont les principales causes. Certains espaces abandonnés par l’agri-culture sont reconquis par la forêt dont les superficies ne cessent de progresser enEurope occidentale.

B - Produire plus en augmentant les rendements ? (doc. 2, 3 et 4)

■ L’intensification agricole passe par diverses techniques : la mécanisation,l’utilisation de produits phyto-sanitaires, les aménagements (irrigation), la sélec-tion des espèces, plus productives ou permettant une double voire triple cultureannuelle. Il est ainsi possible d’atteindre des rendements de 130 quintaux/hectarepour le maïs en France ou aux États-Unis, ainsi que pour le riz dans le sud de la Chine.■ Dans d’autres régions du monde, l’agriculture reste extensive : en Afrique sub-saharienne, les rendements du mil ou du sorgho ne dépassent pas 10 quintauxpar ha. L’Australie, l’Argentine ont, elles, suffisamment d’espace pour obtenir uneproduction importante, même avec de bas rendements.■ Mais la tendance est à la multiplication des systèmes intensifs. Déjà pratiquésdepuis longtemps en Europe et aux États-Unis, ils ont été adoptés par certains paysdu Sud comme en Asie du Sud et du Sud-Est, en Amérique latine, lors des« Révolutions vertes » à partir des années 1960. À l’époque, il s’agissait de cher-cher à enrayer les risques récurrents de famines dans ces pays.

C - Des résultats insuffisants■ Aujourd’hui, la production agricole mondiale est théoriquement suffisantepour nourrir tous les habitants de la planète. Les progrès réalisés en 30 ans sontnets : la Terre compte 2 milliards d’hommes en plus, mais 130 millions de sous-ali-mentés en moins. En théorie, l’agriculture produit 330 kg de céréales par personne etpar an, soit presque un kilo par jour.■ Mais cette production n’est pas également répartie : quelques pays richescomme la France ou le Canada sont largement excédentaires, tandis que la faimtouche des pays du monde comme le Soudan ou le Mali où la pauvreté empêche deprofiter des progrès agricoles.■ De nombreux pays du monde comme le Brésil ont tenté des réformes agrairespour que chaque paysan ait sa terre. Mais cela aboutit souvent à la multiplication detoutes petites exploitations vivrières qui, à défaut de soutiens importants des États,n’ont pas accès au progrès technique par manque de moyens financiers.

VOCABULAIRE

Front pionnier : voir p. 62.Intensification agricole : ensembledes moyens mis en œuvre pouraugmenter les rendements sansétendre les surfaces cultivées. Uneagriculture intensive est uneagriculture à hauts rendements, àl’opposé d’une agriculture extensive.Produits phyto-sanitaires :ensemble des produits chimiquesdestinés à protéger les plantescultivées des maladies et des insecteset à améliorer leur croissance(pesticides, engrais).Réforme agraire : voir p. 62.Rendements : voir p. 65.Révolution verte : ensemble desaméliorations techniques apportées àl’agriculture (produits chimiques,races hybrides…) pour accroître lesrendements.

Les principaux pays consomma-teurs d’engrais dans le monde

Pays Consommation d’engrais(en millions de tonnes)

Chine 36,7États-Unis 19,9Inde 18,4Brésil 5,9France 4,8

Source : FAO.

REPÈRES

Planisphère pp. 56-57

Étude de cas principale pp. 62-63

Étude de cas pp. 80-81

LIENS

1 La répartition des agriculteurs et des terres cultivéesdans le monde

Nombre Terres cultivéesd’agriculteurs en millionsen millions d’hectares

Afrique au Sud du Sahara 173,1 167,6Amérique latine et

monde Caraïbes 44,3 154,5Asie du Sud-Est 135,6 89,2Monde chinois 514,3 136,8Monde indien 33,2 204,2Monde arabo-musulman 48,8 100,7Océanie 2,6 51,7Japon/Corée du Sud 5,7 6,5Amérique du Nord 3,5 216,5Europe occidentale 8,5 88,9Europe orientale 10,3 46,7Ex-URSS 22,5 228,7Monde 1 307 1 502

Source : J.-L. Chaléard, J.-P. Charvet, Géographie agricole et rurale, Belin, 2004.

Il y a quarante ans, l’État indien s’est lancé dans une révolu-tion agraire visant à accroître la productivité, appelée laRévolution verte. Il fallait absolument garantir la sécurité ali-mentaire du pays et donc réduire la dépendance de l’Inde àl’égard des importations venues d’Occident, qui s’élevaient à10 millions de tonnes en 1967. Pendant deux décennies, la pro-duction agricole du Penjab (État du Nord-Ouest) s’est accrued’environ 6 % par an. Au milieu des années 1980, les rende-ments du blé et du riz avaient triplé.

Incontestablement cette révolution a fait du Penjab, où70 % de la population active travaille dans l’agriculture, l’undes États les plus riches de l’Inde. Le revenu par tête est passéde 60 $ en 1980 à 440 $ en 2000, soit un niveau bien au-dessusde la moyenne nationale de 240 $.

Mais il y a un revers à cette prospérité. Toujours soucieuxde produire plus, les agriculteurs ont abusé des produits chi-miques et des pesticides et puisé sans réserve dans les nappesphréatiques. Aujourd’hui, les sols ont perdu leur fertilité, sontsouvent gorgés de sel et le niveau des nappes phréatiques abaissé sur plus de 75 % du territoire de l’État.

K. Dasgupta, sur le site de l’Unesco. (www.unesco.org)

3 La révolution verte en Inde

Indicateurs Évolution (1960-1998)

Part des variétés à haut rendement (en %) + 73 %Part des terres irriguées (en %) + 20 %Consommation d’engrais (en kg/ha) × 44Rendement moyen en riz décortiqué (en q/ha) × 2Rendement moyen en blé (en q/ha) × 2,3Disponibilités alimentaires en céréales

(en kg par personne et par an) + 20,5 %

2 La riziculture intensive en Asie

riziculture soutiendes États

et de l’ONU

possibilitéd’acheter

des variétésà haut rendement

travaux nombreux

récoltesabondantes

céréalenourrissante

populationdense

nourrituresuffisante

main-d’œuvre

nombreuse

4 Irrigation par puits à pompe en Inde (Gujarat)

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73

Chapitre 2. Nourrir les hommes

72

4. Pourquoi la faim dans le monde?cours

A - Une modernisation agricole souvent trop difficile etcoûteuse (doc. 1)

■ La croissance des productions agricoles n’est pas possible partout. Sur les pla-teaux d’Afrique de l’Est (Soudan, Éthiopie) ou dans les montagnes d’Asie Centrale(Afghanistan, Nord du Pakistan, Cachemire) ou andines, les contraintes topogra-phiques et climatiques rendent difficile la modernisation agricole.■ Pour accroître la production agricole, il faut des investissements pour financerl’achat de semences, de machines ou de techniques d’irrigation. Dans les payspauvres, seuls des capitaux extérieurs peuvent financer cette modernisation. Endehors de l’aide internationale, l’agriculture des pays pauvres n’intéresse les investis-seurs des pays riches que si elle peut générer des bénéfices importants. C’est le caspar exemple des régions de plantations tropicales.■ Mais cette modernisation n’est possible que si les paysans sont suffisammentalphabétisés pour utiliser de nouvelles techniques. Ainsi, la modernisation ne pro-fite souvent pas aux paysans les plus pauvres.

B - Des problèmes agricoles souvent aggravés par desdécisions politiques et économiques (doc. 2 et 4)

■ À l’échelle nationale comme au niveau mondial, l’amélioration de la productionagricole et des conditions d’accès aux ressources alimentaires est un enjeu politique.Famines et malnutrition sont souvent dues à des conflits, voire des guerres civiles, ouliées à des situations économiques et sociales désastreuses : pauvreté, chômage,inégalités. En Afrique de l’Est, la famine ne s’explique pas par de mauvaises condi-tions naturelles, mais par les guerres civiles ou internationales, nombreuses danscette partie du continent.■ Les cultures commerciales sont souvent privilégiées au détriment descultures vivrières qui permettent de nourrir les populations locales. Avec le déve-loppement des échanges agricoles mondiaux, chaque pays, encouragé par les firmesmultinationales de l’agroalimentaire, essaie d’exporter des produits agricoles géné-rateurs de devises. Ceci est facilité par l’explosion des échanges agricoles internatio-naux (+ 680 % de 1960 à 2004 !) dans un cadre de libre échange voulu par l’OMC.Quelques pays riches subventionnent néanmoins leurs productions agricolespour maintenir des prix artificiellement bas sur les marchés mondiaux. Ainsi, lessubventions des États-Unis à leurs producteurs de coton empêchent les producteursafricains de vendre le leur. Il est en effet plus cher que celui des États-Unis.

C - Une aide internationale insuffisante? (doc. 3)■ L’aide alimentaire peut améliorer certaines situations d’urgence comme lesfamines. Mais elle peut entraîner une dépendance des bénéficiaires à l’égard despays donateurs. L’aide à long terme peut installer les bénéficiaires dans l’assistanceet décourager l’agriculture locale. Dans les pays africains, les plus pauvres, l’affluxmassif de nourriture gratuite a anéanti certaines cultures locales de céréales(Burkina Faso, Mali, Centrafrique) qui ne pouvaient plus être vendues. Dans les paysen guerre civile comme au Soudan, l’aide est parfois détournée et n’arrive jamais versceux qui en ont besoin.■ L’objectif est d’aider les pays pauvres à développer une agriculture locale etvivrière permettant d’assurer une meilleure sécurité alimentaire. La diffusion detechniques simples, réparables sur place et par les utilisateurs, ou l’octroi de micro-crédits font partie des solutions.

VOCABULAIRE

Cultures commerciales : culturesdestinées à l’exportation.Cultures vivrières : cultures qui sontdestinées à l’autoconsommation ouaux marchés locaux.Microcrédit : voir p. 62.OMC : Organisation Mondiale duCommerce. Voir p. 36.

Étude de cas principale pp. 62-63

Étude de cas pp. 78-79

LIENS

Le soutien des États à leuragriculture en 2002 (en dollars parhectare de terre agricole)

Japon 9 828Suisse 2 958Norvège 2 254UE à 15 670Hongrie 205États-Unis 112Mexique 71Canada 57Australie 2

REPÈRES

1 Certains espaces agricoles sont peu propices à la modernisation. Ici, utilisation de bœufs et d’une araire en Éthiopie.

2 L’impact de l’ouverture aumarché mondial : la destinationdu riz produit en Thaïlande

1979 1984 1989 1994 1999 2002Source : OMC, 2004.

riz consomméen Thaïlande(en kg par personnepar an)

riz exportéde Thaïlande

(en millionsde tonnes)

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3 L’aide alimentaire : un appel aux dons en France

Malgré les contraintes naturelles, ce pays ne devrait pas avoirde difficultés à nourrir sa population. Mais la guerre ravage leSoudan depuis 1983, et de nombreuses famines ont décimé lapopulation ; les belligérants ont intégré l’arme alimentaire dansleurs pratiques de la guerre.

En effet, l’armée gouvernementale utilise l’arme alimentairecomme moyen de répression contre les populations censées sou-tenir les rebelles en les affamant. Il s’agit d’éliminer les popula-

tions, de les déplacer vers des lieux où il y aura la possibilité de lescontrôler plus efficacement. Les moyens utilisés sont la destruc-tion des villages, des récoltes ou des greniers par le feu, l’abattagedu cheptel.

Alertée, la communauté internationale envoie des aides parl’intermédiaire des ONG, mais les colis sont détournés pournourrir l’armée gouvernementale de 150 000 hommes.

Intervention en 2005 de Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS et auteur de Le Soudan contemporain, Karthala, 1989.

4 L’impact de la guerre civile au Soudan

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75

Chapitre 2. Nourrir les hommes

74

5. Vers une agriculture durable et équitable?

cours

A - Les limites de l’agriculture productiviste (doc. 1a et 1b)■ Les techniques d’intensification agricole sont à l’origine de graves problèmesécologiques : les engrais et pesticides polluent les sols et les eaux, la mécanisation etles autres techniques de cultures agressives favorisent l’érosion des sols. Dans lesrégions d’élevage intensif comme en Bretagne, les rivières souffrent d’une pollutionliée aux nitrates agricoles.■ Le développement des surfaces agricoles irriguées pose la question de la ges-tion de l’eau : les superficies irriguées sont passées de 139 millions d’hectares en1961 à 273 millions en 2001, mais la ressource se raréfie (thème abordé dans le cha-pitre 3).■ Les limites de l’agriculture productiviste sont aussi commerciales : elle génèred’énormes excédents commerciaux qui déstabilisent les marchés agricoles mon-diaux en faisant chuter les cours par un excès d’offre.■ L’agriculture mondiale emploie encore près de la moitié de la populationactive de la planète. Or, c’est dans les régions où la population active est la plusnombreuse qu’elle est aussi la plus pauvre : ces pays n’ont pas eu les moyens d’inté-grer la modernisation de l’agriculture. Mais dans les pays développés, l’agricultureproductiviste a entraîné un remplacement des hommes par des machines, facilitantainsi le dépeuplement des campagnes.■ L’agriculture productiviste n’assure pas une sécurité sanitaire totale : la crisedite de la « vache folle » en Europe, provoquée par l’alimentation des bovins avec desfarines animales, a montré, à la fin des années 90, que les pays développés n’étaientpas à l’abri de crises sanitaires graves. Le risque de diffusion de la grippe aviaire dansle monde en 2005, à partir de l’Asie, en est un autre exemple.

B - Une autre agriculture possible? (doc. 2, 3 et 4)■ La prise de conscience des risques fait progressivement émerger des proposi-tions en faveur d’une autre agriculture plus durable et plus équitable. Depuis laConférence Internationale de Rio de Janeiro en 1992, baptisée « le sommet de laTerre », les opinions publiques et les États se préoccupent davantage de la situationenvironnementale. Ainsi, la pêche intensive raréfie aussi les ressources halieutiquesd’où la volonté de limiter certaines techniques de pêche, comme les filets raclant lefond, dévastatrices pour l’environnement marin.■ Des modèles plus extensifs de production et plus respectueux des milieuxvoient le jour. Des filières d’agriculture raisonnée, diminuant la consommationde produits chimiques et ne recherchant pas l’augmentation infinie des rendements,se mettent en place, mais elles restent le privilège des consommateurs des paysriches. Ces derniers ont cependant la possibilité d’agir ponctuellement en faveur despetits producteurs des pays du Sud, comme dans le cadre du commerce équitable.Le label Max Havelaar, créé aux Pays-Bas en 1988, permet aux consommateurs dechoisir des produits certes plus chers, mais garantissant aux producteurs une rému-nération correcte de leur travail.■ L’augmentation de la production agricole pour assurer la sécurité alimentairereste une priorité dans de nombreux pays : de nouvelles techniques sont mises aupoint comme les OGM, mais elles suscitent de nombreux débats scientifiques etpolitiques. La FAO préconise la mise en place dans les pays du Sud de pratiquesadaptées aux moyens des paysans pauvres et spécifiques aux conditions naturelles etsocio-économiques de chaque région.

VOCABULAIRE

Agriculture durable : agriculture quine dégrade pas l’environnement pourpermettre aux générations futures decontinuer à produire leurs besoinsalimentaires. C’est aussi uneagriculture qui tente de limiterles inégalités sociales.Agriculture raisonnée : agriculturequi s’efforce de combiner respect del’environnement et quantitésproduites suffisantes.Commerce équitable : commercequi permet aux producteurs debénéficier d’une partie plusimportante du prix payé par leconsommateur.FAO : organisation des Nations Uniespour l’agriculture et l’alimentation.OGM (Organisme GénétiquementModifié) : organisme vivant dont lepatrimoine génétique a été modifiépar l’introduction d’un gèneprovenant d’un autre organisme. Pour les plantes, il s’agit souvent de gènes de résistance aux maladies,aux herbicides, aux insectes.

La part de la population activeagricole dans la population activetotale

Monde : 44,3 %Europe : 9 %CEI : 14,3 %Amérique du Nord : 2,1 %Amérique latine : 16 %Asie : 55,8 %Afrique : 57 %Océanie : 18,8 %

REPÈRES

Étude de cas principale pp. 62-63

Étude de cas pp. 80-81

LIENS

1B Du lisier aux algues vertes

cuves à lisier

épandage du lisierdans les champs

azote du lisiernitrates

transfert des nitrates dansles rivières par ruissellement

déversementsen mer

développementdes algues vertes

3 La répartition du prix du café payé par leconsommateur en Europe

café conventionnelpaysan

4 %intermédiaireslocaux 4 %

exportateur 4 %importateur2 %

torréfacteur,distributeur et

détaillants86 %

paysan12 %

coopérative2 %

importateur2 %

torréfacteur,distributeur et

détaillants84 %

café équitable

Source : <pages.infinit.net/cafetier/equitable>

1A Les algues vertes en Bretagne

4 Un produit du commerce équitable : le café bolivien

Les paysans haïtiens cultivent une très grande gamme deplantes différentes : maïs, sorgho, haricot, manioc, patatedouce, etc. Ils peuvent toujours récolter un minimum de grainset de tubercules quels que soient les éventuels accidents clima-tiques. De plus, certaines associations judicieuses de plantespermettent d’augmenter les rendements sans recours auxengrais chimiques. De même, dans les régions semi-arides, plu-tôt que de mettre en place de grands ouvrages hydrauliques, ilsemblerait plus utile de chercher des techniques destinées àfaire l’usage le plus rentable des rares eaux de pluies, en favori-sant leur infiltration dans les sols.

M. Dufumier, TDC nº 880 du 1er octobre 2004.

2 Des techniques agricoles alternatives

© M

aiso

nneu

ve/S

IPA

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Les grandes firmes semencières mondiales, qui conçoivent,produisent des graines de maïs sélectionnées et les vendentaux agriculteurs :

60 % des semences DuPontde maïs mondiales

États-Unis Monsanto

30 % des semences UnionSyngenta (Suisse)

de maïs mondiales européenneBASF (Allemagne)Limagrain (France)

77

Chapitre 2. Nourrir les hommes

76

Quels sont les caractères et les enjeux du marché du maïs ?

étude de cas

L es céréales constituent la base de l’alimentation sur notreplanète ; parmi elles, le maïs, découvert en Amérique centrale,

est aujourd’hui cultivé partout dans le monde, et est devenu la première céréale produite, devançant même le blé et le riz.Parallèlement, les échanges mondiaux de maïs ont beaucoupprogressé.

1B Le marché mondial du maïs

30,8

916

47

o c é a n

P a c i f i q u e

o c é a n

A t l a n t i q u e

o c é a n

I n d i e n

o c é a n

P a c i f i q u e

4 000 kmSource : Grain, World Markets and Trade, USDA, 2003.

Chicago Board of Trade (CBOT),principal marché à terme sur lequelest fixé le cours mondial du maïs

exportateur

importateur

Production de maïsen millions de tonnes

principaux paysproducteurs de maïs

Chicago

CHILIARGENTINE

BRÉSIL

PÉROU

COLOMBIE

MEXIQUE

AFRIQUE DU SUD

INDONÉSIE

ÉGYPTEARABIESAOUDITE

TAIWAN

CORÉE DU SUDMAROC

TUNISIE

ALGÉRIE

UNIONEUROPÉENNE

HONGRIE

TURQUIE

SYRIECHINE

JAPON

MALAISIE

RÉP.DOMINICAINE

ÉTATS-UNIS

CANADA

ISRAËL

FRANCE

1A Évolution récente des échangesmondiaux de blé, de riz et demaïs (en millions de tonnes)

1994 2002

Blé 103 106Riz 14 26Maïs 63 77

Source : Grain, 2003.

2 La production des trois principales céréales

1972 2002

Blé 352 573

Riz 320 576

Maïs 300 612

Source : Grain, 2003.

1972 2002

Total monde 26 43Régions tropicales 13 22Régions tempérées 38 63

1996 1998 2002

États-Unis 300 8 700 40300 (36 %)Argentine - 100 14000 (11 %)Canada - 300 500 (44 %)Afrique du Sud - 50 400 (15 %)Chine - - 300 (

a) Évolution de la productiondu blé, du riz et du maïs (enmillions de tonnes)

b) Évolution des rendementsen maïs dans le monde (enquintaux par hectares)

c) Les cultures de maïs transgéniques (OGM : voir p. 74) dans les principaux pays concernés (en milliers d’hectares etpourcentage des superficies en OGM dans l’ensemble dessuperficies en maïs)

3 La filière maïs

carburantéthanol

textile

papiers etcartons

plastiquesbiodégradables

adhésifs

détergents

chimie

élevages industrielsde porcs et de volailles

élevagesde qualitéet labellisés

confiseriechocolaterie

crèmesglacées

édulcorants

plats cuisinés

farine et dérivés(polenta, tortillas,corn flakes…)

alimentationanimale

alimentationhumaine

utilisationindustrielle

4 Un terminal céréalier dans le port de Brest, en Bretagne

ANALYSE DES DOCUMENTS

1. Quels sont les plus importants importateurs etexportateurs de maïs ? (doc.1b)

2. Comment a évolué la production mondiale de maïs etses rendements ? (doc. 2)

3. Montrez et expliquez l’importance du maïs dans leséchanges agricoles internationaux (doc. 1a, 1b,et 3).

4. Décrivez les aménagements portuaires permettant letransport et le stockage des céréales (doc. 4)

5. Quelles sont les régions du monde qui dominent lemarché du maïs et les progrès scientifiques de cetteculture ? pourquoi ? (doc. 1, 2, 3, 4)

Réponse organisée au sujet

Rédigez un paragraphe montrant les caractères et lesenjeux du marché du maïs dans le monde.©

Pie

rre

Gle

izez

/REA

Remarque : d’une année sur l’autre, les productions de maïs peuvent varierénormément en fonction des aléas climatiques, mais aussi des demandes du marché.

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79

Chapitre 2. Nourrir les hommes

78

Quels problèmes alimentaires en Afrique subsaharienne?

étude de cas

L’Afrique subsaharienne est la région du monde la plus touchéepar les problèmes alimentaires ; c’est d’ailleurs la première

destinataire de l’aide alimentaire mondiale : en effet, malgré les progrès,encore 30 % de la population est chroniquement sous-alimentée, et lesdéficits alimentaires frappent d’abord les enfants : 42 % des enfants demoins de 5 ans souffrent de malnutrition.

1973-19741984-1985

1972-19741983-1984

Biafra1968-1970

1985-19861992-1993

1990-1997

1983-2003

2002-2003

1985-19861992-19941998-1999

1996-2003

1992depuis 1991

depuis 1996

2004-2005

30030

1 7002 300

1990-1997

o c é a n

A t l a n t i q u e

merMéditerranée

o c é a n

I n d i e n

mer

Ro

ug

eNIGER

MALISOUDANTCHAD

BURKINAFASOGUINÉE

GAMBIE

SIERRA LEONE

LIBERIA

RÉPUBLIQUEDÉMOCRATIQUE

DU CONGO

ANGOLA

BURUNDI

KENYA

ÉTHIOPIE

OUGANDA

SOMALIE

RWANDA

ÉRYTHRÉE

DJIBOUTI

MOZAMBIQUEZIMBABWE

Carte conçue par Sylvie Brunel.Source : ONU, PNUD,UNHCR, 2003.

1 000 km

limite Nord de l’Afrique considéréecomme « subsaharienne »

malnutrition chronique :moins de 2 300 caloriespar jour et par habitant

principales zones de faminesdurant les trente dernières années

pénurie alimentaireTCHAD principaux conflits des années 1990

réfugiés, en milliers de personnes

dates des principales faminesou de la période depuis laquelleelles se produisent

tropique du Capricorne

équateur

tropique du Cancer

ZAMBIE

GABON

RÉP.CENTRAFRICAINE

NIGERIA

LIBYE

ALGÉRIEMAROC

MAURITANIE

SÉNÉGAL

GUINÉE-BISSAU

CÔTED’IVOIRE

GHANA

BÉNINTOGO

SÃO TOMÉ ET PRÍNCIPE

GUINÉEÉQUATORIALE

AFRIQUEDU SUD

NAMIBIEBOTSWANA

CONGO

CAMEROUN

ÉGYPTE

SWAZILAND

LESOTHO

COMORES

MADAGASCAR

TUNISIE

CAP-VERT

TANZANIE

MALAWI

1 Les risques alimentaires en Afrique

La production alimentaire, princi-pale composante du secteur agricole,s’est globalement améliorée par rap-port à 2000. Ainsi, les récoltes ontaugmenté en Afrique du Nord et dansla corne de l’Afrique, et ont atteint desniveaux exceptionnels dans le Sahelouest africain. Cependant, de nom-breux pays qui ont été confrontés à descatastrophes d’origine naturelle ouhumaine souffrent encore de gravespénuries et ont besoin d’une aide ali-mentaire. Au plan régional, la produc-tion a augmenté en Afrique de l’Ouest,mais les conditions climatiques, faitesde sécheresse et d’inondations enAfrique australe, ont entraîné unebaisse de la production en Afrique del’Est et en Afrique australe. Dans l’en-semble, la production céréalière esti-mée a modestement augmenté […]tandis que les exportations de céréalesétaient en léger retrait par rapport à2000. L’aide alimentaire s’est élevée à3,1 millions de tonnes.

D’après la FAO (Fonds des NationsUnies pour l’Agriculture), quelque28 millions de personnes ont été con-frontées à de graves pénuries alimen-taires en 2001, dont 18 millions (64 %)en Afrique de l’Est.

Rapport de la banque africaine dedéveloppement, 2002.

2 L’aggravation de l’insécuritéalimentaire en Afrique

3A La situation démographique en 2003 de quelques États africains

Taux de Taux de Temps de IDHnatalité mortalité doublement de (rang)(pour mille) (pour mille) la population (ans)

Soudan 33 10 32 0,505 (139e)

Mali 48 22 22 0,326 (174e)

République démocratique du Congo 45 18 22 0,365 (168e)

France pour comparaison 13 10 204 0,932 (16e)

3B L’évolution démographique au Soudan

Population enmillions d’habitants

1900 2

1950 10,2

1980 21,6

2003 38,1

Agriculture :– 34 % du PIB de l’Afrique ;– 57 % des actifs employés ;– assure un moyen de subsistance à70 % des pauvres en Afrique.

L’aide alimentaire fournie par leProgramme Alimentaire Mondial(PAM) de l’ONU en 2004 :8 millions de tonnes de céréales répar-ties entre :– Afrique subsaharienne : 50 % dutotal (44 pays bénéficiaires) ;– Asie du Nord-Est : 25 % (Corée duNord, Chine) ;– Moyen-Orient : 23 % (surtout Irak,Afghanistan) ;– Autres : 2 %

Principaux avantages de l’aidealimentaire :– solidarité Nord/ Sud ;– sauver en urgence des populationsde la famine.

Principales limites :– peut accroître la dépendance despays du Sud à l’égard de ceux du Nord ;– peut décourager l’agriculture localepar l’arrivée de produits gratuits del’extérieur ;– peut créer de nouvelles habitudesalimentaires ;– peut être détournée localement et nepas arriver à ceux qui en ont besoin.

5 Quelques données surl’agriculture et l’aide alimentaireen Afrique

4 Culture des oignons à Sanga, Mali

ANALYSE DES DOCUMENTS

1. Quelle est la situation alimentaire de l’Afrique subsaharienne ? (doc. 1)

2. Quelle est l’évolution de cette situation ? (doc. 2)3. Recensez toutes les causes de la situation alimentaire de l’Afrique

subsaharienne (doc. 1, 2, 3 et 4).4. Pourquoi l’aide alimentaire est-elle à la fois indispensable et dangereuse ?

(doc. 5)5. Pourquoi l’agriculture est-elle un enjeu capital du développement en

Afrique subsaharienne ? (doc. 1, 2, 3, 4 et 5)

Réponse organisée au sujet

Rédigez un paragraphe expliquant les problèmes alimentaires de l’Afriquesubsaharienne.

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81

Chapitre 2. Nourrir les hommes

80

Les OGM, pour ou contre?étude de cas

L a première plante transgénique, un tabac, a été produite en1983. Depuis, les cultures OGM progressent dans le monde.

Pour les défenseurs des OGM, le développement de ces cultures peutêtre une solution au problème de la faim dans le monde. Pour les opposants, les OGM présentent des risques énormes pourl’environnement et la santé humaine.

VOCABULAIRE

OGM (OrganismeGénétiquement Modifié) : voir pp. 74-75.

principaux pays ayant cultivé des plantestransgéniques pour être commercialisées

4 000 kmSource : ISAA, FAO, 2005.

principaux pays cultivant des OGMà des fins expérimentalesdéveloppement récent des cultures OGM

ÉTATS-UNISFRANCE

JAPON

AUSTRALIE

ESPAGNE

ALLEMAGNE

ARGENTINE

BRÉSIL

CANADA

AFRIQUE DU SUD

CHINEPORTUGAL

UKRAINEROUMANIE

BULGARIE

MEXIQUE

1A Les surfaces plantées en OGM dans le monde

• MONSANTO (EU)• DuPont (EU)• SYNGENTA (Suisse)• NOVARTIS (Suisse)

D’autres sociétés se livrent à des expé-rimentations comme :• AVENTIS (France)• CONAGRA (EU)

1B Les principales firmesproduisant des OGM

a) Arguments en faveur des OGM : Les sociétés de biotechno-logie avancent l’argument du nécessaire développement de l’agri-culture intensive, industrielle, pour nourrir une population mon-diale de 9 milliards d’individus en 2050. Elles présentent égale-ment les OGM comme bienfaisantes au plan environnemental :moindre emploi de pesticides et d’herbicides. Des chercheurs tra-vaillent sur des végétaux qui pourraient se passer d’engrais,comme du riz transgénique capable de résister à des sécheressesintenses. De grandes firmes agroalimentaires affirment que lesOGM peuvent résoudre le problème de la faim dans le monde ensoutenant l’idée qu’ils peuvent permettent aux populations despays pauvres, vivant dans des régions défavorisées, d’accroître leurproduction alimentaire. Ainsi, le Golden Rice (riz doré), enrichi àla vitamine A et en fer, élaboré par Syngenta, et ayant nécessité 70brevets, serait destiné aux 200 millions de personnes souffrant decarence en vitamine A, responsable de près de 3 millions de cas decécité chez les enfants de moins de 5 ans. La Chine, inquiète du

rétrécissement des superficies cultivées et soucieuse d’améliorerles rendements des plantes cultivées, investit dans la rechercheagronomique sur les OGM. […].

b) Arguments contre les OGM : L’opposition aux OGM com-mence en 1976 quand du soja transgénique est importé enEurope. Les écologistes s’insurgent contre les expérimentations enplein champ, le transgène pouvant s’échapper dans l’environne-ment et contaminer d’autres plantes. De plus, les OGM sont desplantes adaptées aux pays riches, soumises à des brevets. De cefait, elles sont inaccessibles aux paysans pauvres du Sud. Avec ledépôt de brevets, une poignée de firmes pourraient, ainsi, avoir lapossibilité de contrôler les semences, et par là toute l’agriculture.Les adversaires des OGM s’opposent aux risques pour la santé(éventuelle toxicité sanitaire) et au risque de pollution environne-mentale […] Beaucoup doutent que les OGM puissent résoudre leproblème de la faim dans le monde. D’autre part, moins de 1 % dela recherche sur la biotechnologie concerne l’Afrique subsaha-rienne, région la plus exposée aux risques alimentaires.Sous la direction de B. Benoït et B. Saussac, La mondialisation en fiches, © Bréal, 2005.

2 Les OGM en débat

3 Les OGM dans le monde

Source : ISAA, 2005.

l’évolution mondiale descultures d’OGM

part des surfaces cultivées en OGMdans la surface cultivée totale

dans 6 pays

les 4 principales plantes concernéeset % des surfaces en OGM

par rapport à la surface totalede culture de cette plante

les superficies cultivées en OGMpar rapport à la superficie totale

dans le monde

010

États-Unis

Argentine

Canada

Brésil

colzamaïs

Chine

Afriquedu Sud

203040506070

90en milllions d’hectares

1996 1997 1999 2005

1,711

39,9

90

10,2 %

8,2 %

5,9 %

1,2 %

0,5 %

0,4 %

soja

1 500 millions d’hade cultures dans

le monde

dont90 millions d’haen OGM (6 %)

coton

5 %

24 %

60 %

11 %

2001 2003

80

52,6

67,7

ANALYSE DES DOCUMENTS

1. Dans quelles parties du mondese situe la majorité desproductions OGM ? (doc. 1a)

2. Quelle est l’importance descultures d’OGM dansl’agriculture mondiale ? (doc. 3)

3. Qui maîtrise la technologie desOGM ? Trouvez une explication.(Introduction et doc. 1b et 5)

4. Quels sont les arguments enfaveur des OGM ? (doc. 2)

5. Quels sont les arguments contreles OGM ? (doc. 2 et 4)

Réponse organisée au sujetRédigez un paragraphe organisésur les enjeux du développementdes cultures d’OGM dans lemonde.

4 Journée de mobilisation lors du procès des neuf faucheurs volontairesd’OGM à Versailles le 17 novembre 2005

5 Recherches sur les plantes transgéniques OGMRiz sous serres. Test de résistances aux insecticides. Francfort, Allemagne, 2002.

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Compréhension Comparaison

Identification du sujet

– Quel est le thème principal traité dans les tableaux 1 et 2 ?– Dans les deux tableaux, quels sont les principaux paysproducteurs de blé ?

Analyse d’ensemble

Calculer la part totale des 15 pays dans la production mon-diale.– En 1990, combien faut-il de pays pour atteindre la moitiéde la production mondiale ? Combien en faut-il pouratteindre les deux tiers ?– Faire le même calcul pour 2002.

Quelle évolution peut-on noter entre 1990et 2002?– Quelle évolution peut-on noter à propos dunombre de pays nécessaires pour assurer lamajeure partie de la production mondiale de blé ?– Quelle explication peut-on donner aux phéno-mènes observés ?

Analyse détaillée

Quelle part de la production mondiale les pays du Nordremplissent-ils en 1990 et 2002? Quelle est la part des pays du Sud?– Sur quel continent la production est-elle la plus élevée ?Quel continent est absent de ce tableau? Qu’en concluez-vous ?

– Comment la part des pays du Nord dans la pro-duction mondiale a-t-elle évolué ?– Peut-on dire que la production de blé reflète lacoupure Nord-Sud du monde?

Compréhension Comparaison

Identificationdu sujet

Quel est le thème principal traité dans les tableaux 3et 4?

– Qu’est-ce qui différencie les tableaux 3 et 4 destableaux 1 et 2 ?– Lequel des tableaux 3 et 4 reflète le mieux l’évolution dela production de blé entre 1990 et 2002? Justifiez votreréponse.

Analysed’ensemble

– Quel classement le tableau 3 a-t-il retenu ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ?– Quel classement le tableau 4 a-t-il retenu ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ?

– Le tableau 3 peut-il être lu sans le tableau 4 ?– Le tableau 4 peut-il être lu sans le tableau 3 ?– Justifiez vos réponses.

Analysesdétaillées

1. Quel pays a connu la plus forte augmentation desa production depuis 1990? Quelle est sa place dansla production mondiale ?2. Quelle est l’évolution de la production chinoise deblé ?3. Comment expliquer l’évolution de la productionde blé de l’Allemagne?4. Comment caractériser l’évolution de la produc-tion du Canada et des États-Unis ?

1. Quel tableau rend le mieux compte la réalité de l’évo-lution de la production de blé de ce pays ?2. Quels problèmes l’évolution de la production chinoisede blé est-elle susceptible de poser ?3. Comparer l’évolution des productions française et alle-mande. Comment expliquer leur rang respectif dans lestableaux 3 et 4 ?4. Peut-on expliquer l’évolution de la production desÉtats-Unis et du Canada à partir des seuls tableaux 3 et 4 ?

8382

Étude de tableaux statistiquesmé∏ode

Analyser et comparer des tableaux statistiquesobjectif

1 Tableau 1

Part de la production mondiale des 15 premiers paysproducteurs de blé en 1990

1. URSS 17,1 %

2. Chine 16,5 %

3. États-Unis 12,5 %

4. Inde 8,4 %

5. France 5,6 %

6. Canada 5,4 %

7. Turquie 3,3 %

8. Australie 2,5 %

9. Pakistan 2,4 %

10. Royaume-Uni 2,3 %

11. RFA 1,8 %

12. Argentine 1,8 %

13. Pologne 1,5 %

14. Italie 1,3 %

15. Iran 1,3 %

2 Tableau 2

Part de la production mondiale des 15 premiers paysproducteurs de blé en 2002

1. Chine 15,9 %

2. Inde 12,5 %

3. Russie 8,8 %

4. États-Unis 7,6 %

5. France 6,8 %

6. Turquie 3,6 %

7. Allemagne 3,6 %

8. Ukraine 3,5 %

9. Pakistan 3,1 %

10. Royaume-Uni 2,8 %

11. Canada 2,7 %

12. Kazakhstan 2,2 %

13. Argentine 2,1 %

14. Grèce 2,1 %

15. Iran 2 %

Sources : Images Économiques du Monde.

3 Tableau 3

Évolution de la production des 15 premiers pays producteurs de blé, 1990-2002(en millions de tonnes) 1990 2002

1. Chine 98,2 91,2

2. Inde 49,8 71,8

3. Russie 49,5 50,5

4. États-Unis 74,4 43,9

5. France 33,3 38,9

6. Turquie 20 21

7. Allemagne 15,2 20,8

8. Ukraine 30,3 20,5

9. Pakistan 14,3 18,2

10. Royaume-Uni 14 16

11. Canada 32 15,6

12. Kazakhstan 16,1 12,7

13. Argentine 11 12,5

14. Grèce 1,9 12

15. Iran 8 12

4 Tableau 4

Évolution de la production des 15 premiers pays producteurs de blé en 2002 (1990 = indice 100) 2002

1. Grèce 631,5

2. Iran 150

3. Inde 144,1

4. Allemagne 136,8

5. Pakistan 127,2

6. France 116,8

7. Royaume-Uni 114,2

8. Argentine 113,6

9. Turquie 105

10. Russie 102

11. Chine 92,8

12. Kazakhstan 78,8

13. Ukraine 67,6

14. États-Unis 59

15. Canada 48,7

Sources : Images Économiques du Monde.

Exercice 1 : analyser et comparer des ordres de grandeur

Exercice 2 : analyser une évolution

Les indices permettent de mesurer une évolution à par-tir d’une date donnée à laquelle est attribué l’indice 100.Dans l’exemple retenu, les indices de 2002 permettentde comparer les évolutions de la production de blé

depuis 1990, année à laquelle l’indice 100 a donc étédonné. En 2002, un indice inférieur à 100 indique que laproduction a diminué, un indice supérieur à 100 indiqueque la production a augmenté.

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Riziculture

Mill

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Type depaysage créé

Part desintrants

Problèmesposés

Avenir de cetype de

riziculture

irriguée

inondée

pluviale

8584

Classer des informations dans un tableau comparatifmé∏ode

Sujet : Quel type de riziculture pour l’avenir ?

La production globale annuelle de riz, obtenue à 92 % en Asie,est d’environ 600 millions de tonnes de paddy – riz non décorti-qué –, soit 400 millions de tonnes de riz blanc et près de 30 % dela récolte globale de grains. Elle est obtenue sur 150 millionsd’hectares (11 % des terres cultivées) dans cent vingt-deux pays.L’Asie produit environ 450 millions de tonnes de paddy par an(contre 20 millions de tonnes en Afrique, un peu moins enAmérique latine, 4 en Europe et 3 aux États-Unis). Dans cetterégion du globe, la consommation annuelle de riz par habitantvarie entre 83 kg en Inde, à plus de 200 kg en Birmanie, tandisque la moyenne mondiale est de 65 kg (seulement 9 kg en Afriquesubsaharienne, 26 kg en Amérique latine, moins de 10 kg enFrance et aux États-Unis). […]

Une typologie simplifiée retient trois rizicultures majeures […] :

La riziculture irriguée. Environ 80 millions d’hectares derizières sont irrigués dans le monde, soit 55 % des surfacestotales en riz, produisant 75 % de la récolte annuelle globale.Le riz irrigué est cultivé en casiers cernés de diguettes. Sonrendement moyen en paddy est de 5 tonnes par hectare parcycle cultural (qui peut être double ou triple selon les varié-tés utilisées) en conditions tropicales et de 6,5 tonnes parhectare en zones tempérées.

La maîtrise de l’eau permet aujourd’hui de s’affranchirdes variations climatiques et les riziculteurs utilisent lesintrants (produits industriels utilisés pour l’agriculture) àmoindre risque, ainsi que les équipements motomécanisés,pour produire d’importants surplus. Mais cet écosystèmecrucial pour nourrir les habitants de la planète est encontraction : la diminution des nouveaux projets d’irriga-tion est due à l’augmentation de leurs coûts financiers (lesmeilleurs sites ont déjà été aménagés), environnementaux(déforestation, pertes de biodiversité), sociaux (déplace-ments de populations) et politiques (opposition de lasociété civile).

La riziculture inondée. Le riz inondé couvre 54 millionsd’hectares (un tiers des rizières), situés à 90 % en Asie duSud et du Sud-Est, et fournit 18 % de la récolte mondiale.

Le riz inondé est cultivé sans maîtrise de l’eau lors d’un

unique cycle en saison humide, dans des casiers endigués etplus ou moins submergés durant une partie du cycle de laculture. Soit la nappe d’eau en surface est faible, et le sous-écosystème inondé est caractérisé par un risque élevé dedéficit hydrique (= manque d’eau), soit elle est élevée et c’estalors le risque d’inondation de la culture qui est dominant.

Ce sont souvent des variétés traditionnelles, hautes et sen-sibles à la durée du jour, qui sont cultivées, avec peu d’in-trants chimiques. Les rendements en paddy sont modestes(2,2 tonnes par hectare en moyenne), mais surtout instables,d’une année sur l’autre, en fonction des pluies. Cependant,les superficies seraient en extension et la riziculture inondéepourrait alors contribuer à l’augmentation de la productionde riz, pourvu que l’irremplaçable savoir-faire des produc-teurs soit associé à la mise au point des innovations.

La riziculture pluviale. De 12 à 14 millions d’hectares deriz pluvial sont cultivés chaque année, aux deux tiers enAsie. Il domine en Afrique et en Amérique latine, où iloccupe respectivement 1,8 et 3,1 millions d’hectares. Laproduction annuelle est d’environ 16 à 20 millions detonnes, soit 4 % seulement de la production totale.

Le riz pluvial est produit sur des parcelles non endiguées,sur des plateaux (Asie du Sud subhumide), mais aussi surdes terres pentues, plantées en riz de montagne (Asie duSud-Est humide). Les sols sont bien drainés et aucune sub-mersion ne se produit. Culture traditionnelle d’autosubsis-tance en Asie du Sud-Est, il y joue un rôle décroissant face àla diversification agricole, à l’intégration des régions recu-lées dans l’économie de marché et aux effets des politiquesenvironnementales. Les rendements sont voisins de 1 à1,5 tonne par hectare. De plus, les dynamiques écono-miques et les préoccupations environnementales qui domi-nent en Asie ne permettront pas au riz pluvial de jouer unrôle dans l’augmentation de la production rizicole future surce continent.

Guy Trébuil, TDC, décembre 2005.

Note : il existe aussi une riziculture à submersion profonde qui ne repré-sente que 3 % de la production mondiale.

Trois grands types de rizicultures

3 Rizières pluviales de montagne près de Bali(Indonésie)

1 Rizières irriguées au Vietnam. Lorsque le riz a atteintune certaine hauteur, on ouvre les vannes des petitscanaux d'irrigation.

2 Rizières inondées au Sri Lanka

Exercice : identifiez les atouts et contraintes des différents types de riziculture

1. Dans le tableau ci-dessous, reportez les informations du texte concernant chaque type de riziculture.

2. Quel type de riziculture paraît la plus coûteuse ?pourquoi ?

3. Quel type de riziculture semble réunir le plusd’atouts ? expliquez-en les limites.

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Sujet : Les révolutions vertes : une solution à la faim dans le monde ?

la compositionmé∏ode bac

Étape 1 : analyser le sujet et dégager la problématique

a) Définir les limites du sujet

Les révolutions vertes : une solution à la faim dans le monde ?

b) Chercher la problématique ou intérêt du sujet

Ici, la problématique est fournie par le libellé du sujet. Il est cependant possible de lacompléter, de la préciser.On peut partir du texte 3. p. 71 : La révolution verte en Inde afin de comprendre lesenjeux du sujet. Quels sont ces enjeux?Le texte 1. p. 62 : La modernisation agricole, une solution ? peut fournir d’autres pistesde réflexion. Quelles sont les idées données par ce texte ?

Le sujet est rétrospectif : un bilan doit être fait des essais de révolutions vertes.Le sujet est aussi prospectif : il pose une question cruciale pour l’avenir.

Le sujet se situe à l’échelle mondiale. Mais le problème de la faim ne concerne que cer-taines régions du monde et seules quelques-unes ont mis en œuvre une révolution verte.➔ Quels sont les espaces où une révolution verte a été expérimentée dans le monde ?

Pour bien connaître la signification d’une « révolution verte », vous pouvez utiliser :

– Le doc. 3 p. 71 ;

– Le cours pp. 70-71 ;

– Éventuellement, une recherche personnelle sur cette question.

Étape 2 : bâtir le plan

Le sujet se présente comme une discussion où le pour et le contre doivent être débattus.Mais, avant de dresser un bilan, le processus de révolution verte devra être expliqué dansune première partie. Le plan en trois parties peut ici prendre la forme suivante :

Partie I : des révolutions vertes ont été expérimentées dans des pays en développementa) Buts et fonctionnement de ces révolutions vertesb) Différences entre les pays concernés par ces révolutions vertes

Partie II : les révolutions vertes ont permis des progrès indéniablesa) ……………………b) ……………………c) …………………….

Étape 3 : rédiger l’introduction

Amorce de l’introduction :

Pour ce sujet, on peut partir de données chiffrées sur la faim dans le monde, par exemplecomparer l’évolution de la population mondiale et des pays en voie de développementavec le phénomène de la faim (cf. pp. 66-67 cours 1. Le défi alimentaire mondial). Ceci sertd’amorce à l’introduction (cf. pp. 10-11 Méthode Bac au début du manuel).

Définition du sujet et problématique :

À partir de l’étape 1. a) (analyse des limites du sujet), vous devez préciser les mots clés dusujet, y compris en donnant une définition des termes un peu vagues : définition rapidede l’expression « révolutions vertes » sur laquelle reviendra ensuite la partie 1. ; donnerun chiffre qui éclaire le mot « faim » et préciser les limites spatiales des pays concernés enpremier chef.

À partir de l’étape 1. b) (intérêt du sujet), rédigez 2 à 3 lignes posant clairement l’intérêtdu sujet.

Annonce du plan :

En évitant « Dans une première partie, nous verrons que….., puis, dans une deuxièmepartie…. », ce qui est jugé d’un style un peu lourd par le correcteur, vous pouvez trans-former les titres de vos parties en phrases s’enchaînant par des mots de liaisons.

Dans le plan proposé plus haut, on peut rédiger l’annonce de plan suivante :

« Des révolutions vertes ont été tentées dans quelques pays du monde en développement(annonce de la 1re partie). Le bilan peut mettre en valeur d’indéniables avancées(annonce de la 2e partie), mais de nouveaux problèmes se posent avec cette modernisationde l’agriculture à marche forcée (annonce de la 3e partie). ».

Étape 4 : rédiger le devoir

En suivant les conseils des pages 10 et 11, rédigez la première partie après avoir annoncéles sous-parties. Faire de même pour les deux parties suivantes.

Étape 5 : rédiger la conclusion

En deux ou trois phrases, formulez un bilan nuancé des révolutions vertes. Les avantagesl’emportent-ils sur les inconvénients ou est-ce l’inverse ?

Vous pouvez terminer votre conclusion sur une ouverture en abordant d’autres solutionsenvisageables (sans utopie !) pour vaincre le problème de la faim dans le monde. Parexemple, il est possible de faire référence aux excédents agricoles des pays développés,aux inégalités du commerce agricole mondial….

Terme principal à définir. cf. cours pp. 70-71 : vocabulaire et cours 3. B.

Idée de bilan, de résultats.Le plan devra soupeser lepour et le contre.

Les deux termes sont à mettre en relation : quellepartie du monde a connu des essais de révolutionsvertes ? Était-ce dans tous les cas pour faire face àun problème de disette ou de famine?

Partie III : toutefois, de nouveaux problèmes sont apparusa) ……………………b) ……………………c) ……………………

➔ Complétez ce plan

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Documents Informations retenuesFigurés correspondant

dans les documentsFigurés retenus pour

le croquis

Planisphèrepp. 54-55

Plus de 2500 kilocalories par Jour et par habi-tant

Planisphèrepp. 54-55

Moins de 2 500 kilocalories par jour et parhabitant

Planisphèrepp. 56-57

Agriculture traditionnelle tournée vers les mar-chés locaux

Planisphèrepp. 56-57

Agriculture moderne tournée vers les marchésinternationaux

Doc. 1 p. 78 Principales zones de famine

Doc. 1 p. 78 Pénuries alimentaires NOM DU PAYSEN COULEUR

Doc. 1 p. 37Doc. 1 p. 78

Principaux conflits des années 90

Planisphèrepp. 18-19

Pays les moins avancés (IDH inférieur à 0,45)

Doc. 1 p. 38Doc. 2 p. 39

Prévalence du SIDA (supérieur à 5 % de lapopulation) qui affecte la production agricole

Doc. 1 p. 37 Frontières contestées

Doc. 4 p. 45 Flux de réfugiés

Thèmes Plan

Constat L’Afrique est le continent où les questions alimentaires sont les plus impor-tantes : déficits et pénuries chroniques, famines…

1.

Causes Ces problèmes trouvent leurs causes dans les structures agraires mais aussidans les nombreux problèmes sanitaires et politiques qui affectent l’Afrique

2.

Conséquences L’Afrique regroupe l’essentiel des PMA. L’Afrique concentre la plus grandepartie des personnes déplacées et des réfugiés.

3.

8988

Construire un croquis à l’échelle continentalele croquismé∏ode bac

Titre : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

océan

Atlantique

océan

Indien

2 000 km

1. .…………………………..………… 2. .…………………………..………… 3. .…………………………..…………

Légende :

Étape 3 : construire la légende et réaliser le croquis

Construire la légende en classant lesinformations et les figurés retenusdans chaque partie du plan définidans l’étape 2.

Réaliser ensuite le croquis en com-mençant par les noms et figurésponctuels (les surfaces colorées peu-vent gêner l’écriture).

À partir des informations, sélectionner les figurés permettant deconstruire la légende et de réaliser le croquis.

objectif

Sujet : Défi alimentaire et développement en Afrique

Étape 1 : attribuer un figuré représentatif à chaque information

La sélection des informations amène à rassembler desfigurés qui sont susceptibles de se superposer et derendre le croquis illisible. Vous devez donc régler le pro-blème des aplats de couleur qui se superposent en choi-sissant d’autres figurés.

1. Reproduire le tableau ci-dessous.

2. Dans la colonne de droite, sélectionner les figurés dela colonne centrale qui seront conservés lors de la réalisa-tion du croquis.

3. Pour les autres informations, choisir et placer dans lacolonne de droite les nouveaux figurés, afin qu’ils ne sesuperposent pas à ceux qui ont été conservés.

Étape 2 : construire le plan

À partir des thèmes ci-dessous, cherchez un titre pour chaque partie