Libertines N°7

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UNE PUBLICATION DE LA FéDéRATION DES éTUDIANTS LIBéRAUX I DéCEMBRE 2015 news N° 7 LE MAGAZINE QUI DéVOILE Interview : 7 questions à Gautier Calomne 7 Des élections présidentielles à l’américaine 20 Le libéralisme durable 18 p. 12 Attentats contre la liberté p. 4

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Le magazine de la Fédération des Étudiants Libéraux.

Transcript of Libertines N°7

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une publication de la fédération des étudiants libéraux i décembre 2015

newsN° 7

le magazine qui dévoile

Interview : 7 questions à Gautier Calomne 7

Des élections présidentielles à l’américaine20Le libéralisme durable18

p. 12

Attentats contre

la libertép. 4

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Avec le soutien

FlashbackVous le savez, la FEL n’est jamais à court d’activités. Conférences,

débats ou activités folkloriques, il y en a pour tous les goûts. Voici donc un petit aperçu de ce qui s’est déjà passé depuis novembre...

éditeur Responsable :François Lamy

Rédaction :Avenue de la Toison d’or, 84 - 86

1060 BruxellesRédacteur en chef :

Gauthier VlassenbroeckComité rédactionnel :

Camille Bissel Thomas Cals

Thomas Caulier Benjamin Cocriamont

Laurent CostasFlorence Delellio

Bàlint Gyévai François LamyMehdi Picone Cédric Pierre

Emilie Verstraetendirection artistique :

Daphné Algrain

ACTU : attentats contre la liberté

ACTU : nous sommes européens

InTErVIEw

PoInT dE VUE

CAmPAgnE : Plan q 2.0

Congrès

ACTU : Taxes et santé !

CArTE bLAnChE

Zoom sUr LIègE

ACTU : le libéralisme durable

ACTU : des élections présidentielles à l’américaine

ACTU : dividende européen - Cette formule magique

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28 octobre 2015Rencontre avec le Premier ministre à val duchesse

9 novembre 2015migrants : menace ou opportunité ?

18 novembre 2015midi politique à Saint-louis

23 novembre 2015apéro politique à namur

ce congrès était l’occasion de débattre du droit de vote obligatoire, du libéralisme écologique, du financement de l’enseignement et de libéralisme social.

le cel accueillait Viviane teitelbaum pour parler de son parcours politique mais aussi de l’égalité homme-femme mise à mal ces dernières années.

l’équipe de la felu a invité Kattrin Jadin, députée fédérale et vice-présidente du mr et caroline intrand, co-directrice du cire pour débattre de la crise des réfugiés.

les jeunes libéraux ont eu l'occasion de rencontrer charles michel dans le cadre ex-ceptionnel de Val duchesse. une activité or-ganisée en collaboration avec les Jeunes mr.

corentin de salle était l’invité du cel n afin de parler du libéralisme, de ses grands fondements et de son évolution.

20 octobre 2015Workshop ichecle cel lance une série de séminaires sur le libéralisme afin de débattre de différents sujets tels que l’économie participative ou de marché.

14 novembre 2015Congrès des étudiants libéraux

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déCEmbrE

Chers étudiants,Chers étudiantes,

la récente actualité dramatique nous pousse encore plus, nous, étudiants libéraux, à promouvoir nos valeurs de liberté et d’humanisme face à cette tempête de terreur que certains veulent engendrer. Face à cette menace terroriste, nous devons rester unis en mettant en exergue ce qui nous rassemble et non ce qui nous divise. l’amalgame et le racisme, tout comme les petits discours populistes, doivent être

proscrits !

Ce libertines est, quant à lui, un exemple d’avancée libérale et humaniste. Ce sont des jeunes qui, ensemble, réfléchissent à différentes questions d’actualité et qui œuvrent pour un avenir meilleur

et plus juste pour tous.

Cette revue est le second libertines de ce quadrimestre. il clôture un quadrimestre fort en activités diverses avec entre autres une large réflexion sur l’enseignement supérieur, de nombreuses conférences, un Congrès, une mise au vert… nous pouvons être fiers d’avoir proposé autant d’activités

bleues sur nos campus !

Je vous souhaite une très belle lecture de ce libertines et vous souhaite, malgré une actualité douloureuse, d’excellentes fêtes de fin d’année à

vous et à vos proches !

édito Mot du président

Rédacteur en chef

Président de la FEL

« Nous sommes en guerre ». Ce sont les mots prononcés par Manuel Valls au lendemain des attentats de Paris. Cette déclaration est, admettons-le, compréhensible. Il est normal, qu’après de tels évènements, le corps politique s’enflamme : c’est son rôle. Toutefois, devons-nous réellement penser que nous sommes en guerre. Il s’agit plutôt, comme le qualifiait l’OCAM, d’une « menace sérieuse et imminente ». Mais pourquoi ce choix des mots est-il si important ? Dans les faits, les actes commis, qu’ils soient des actes de guerre ou de terrorisme, sont atroces, alors pourquoi s’intéresser à leur qualification ? Le choix des mots, tout simplement, guide le choix des actes. Le lendemain des attentats de Paris, les bombardements en Syrie et en Irak redoublaient d’intensité.

On peut s’interroger : cela fonctionne-t-il ? Analysons les pays où des bombardements étrangers ont eu lieu pour « rétablir la paix » (la Libye), « faire la guerre contre le terrorisme » (l’Irak et l’Afghanistan). Aujourd’hui, ces états connaissent une profonde instabilité. La Libye est dirigée par des milices guerrières diverses. L’Afghanistan, peut-être le pays qui s’en sort le mieux, est devenu un régime plus ou moins démocratique, dans lequel les talibans exercent toujours une forte influence dans certaines parties du pays. Et l’Irak ? Caractérisée par de profondes dissensions au sein de la société civile, entre Kurdes, chiites et sunnites, l’Irak est dévastée. Un nouvel acteur est apparu, Daesh, et impose la terreur dans la région.

Il est dangereux de penser que l’Occident peut toujours apporter les solutions aux problèmes qu’il a parfois lui-même créé. Pour combattre le terrorisme, plutôt que de privilégier la violence, il faut choisir le dialogue, ici et là-bas. Ici, en repérant ceux qui se sont radicalisés, et en les aidant à retrouver de meilleures perspectives, et, là-bas, en mettant chaque partie concernée autour de la table. La négociation apporte bien plus que la guerre.

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ises en place par des jeunes terroristes, ces attaques nous semblent d’autant plus terribles qu’elles mettent à mal une

jeunesse qui devrait se battre pour des idéaux positifs et un avenir meilleur. Face à l’inexcusable, nous nous interrogeons sur les raisons qui ont pu pousser ces jeunes à commettre de telles atrocités.

Vivre n’est pas facileLors de notre Congrès du 14 novembre dernier, le Député fédéral Richard Miller énonçait les trois principales raisons qui rendent la vie difficile pour chacun d’entre nous. La première difficulté se cache dans la rareté des biens ; rien n’est

donné, tout est à prendre. En outre, le travail n’est pas en suffisance et le chômage est trop présent. Le deuxième problème d’envergure est la possibilité du mal. Personne ne nait vertueux car la vertu se forge de jour en jour. La politique, l’éducation sont des éléments qui aident à former des citoyens vertueux. Enfin, n’oublions pas l’incertitude fondamentale par rapport à la vie et son questionnement perpétuel. Pourquoi vit-on ? Pour parler, rire, manger, avoir des enfants ? Nous avons une connaissance limitée et nous devons vivre avec cela. Ce manque de connaissance est d’ailleurs souvent comblé par la foi en une religion, en un culte. D’autres trouvent le sens de leur vie dans le don de soi et l’aide qu’ils peuvent apporter aux autres. Malheureusement, dans la quête du sens de la vie, certains se perdent et se laissent embrigader dans des luttes qui peuvent rapidement les dépasser.

Ce vendredi 13 novembre 2015 restera à jamais gravé dans nos mémoires. Ils s’appelaient maxime, halima, nick, Cécile ou encore Thomas. Ils étaient Français, belges, suédois, suisses ou encore Américains. En tout, ce sont plus de cent-trente personnes qui sont décédées.

François Lamy

Actu

4Libertines - Décembre 2015

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La tentation du radicalismeAu départ formé de groupes d’islamistes radicaux voulant créer un Califat implanté en Syrie et en Irak, Daesh s’est forgé une véritable identité. Il possède une langue officielle, une culture et une religion qui lui sont propres. Ces rebelles sont totalement désintéressés de l’histoire de leur région. La plus belle illustration de ce phénomène réside dans la démolition systématique des sites archéologiques. Ils veulent en finir avec une Histoire qu’ils jugent négative. Tout détruire pour, selon eux, mieux reconstruire.

Daesh accueillant toutes les personnes qui souhaitent participer à son organisation, il a tendance à transparaître comme une solution, une réponse aux questions dans l’esprit de certains jeunes. En rejoignant cette organisation terroriste, peut-être pensent-ils trouver une cause à embrasser.

Pour endiguer définitivement l’embrigadement des jeunes qui choisissent Daesh, le combat n’est pas uniquement militaire et policier. La réponse se trouve également dans des luttes face à des dérives qui se révèlent beaucoup trop importantes pour être passées sous silence. Il s’agit de la lutte contre les inégalités sociales, le dérochage scolaire, le nivellement de l’enseignement par le bas.

Ces jeunes sont souvent en décalage avec les valeurs de la société dans laquelle ils vivent et ne trouvent pas la place qu’ils estiment être la leur. La richesse que nous trouvons dans le brassage des cultures doit être préservée et mise en avant afin de mettre un terme à la peur de l’autre ou de l’inconnu. Les discriminations, qu’elles soient ethniques ou de genres, sont encore trop présentes pour le 21ème siècle.

C’est sur ces cordes sensibles que Daesh à lancé son appel à la terreur en promettant une véritable place, une véritable reconnaissance à ses membres.

Malgré tout, ces jeunes ont le choix, ils sont responsables des actes qu’ils posent et rien ne peut excuser de telles atrocités. Ces terroristes ont décidé de rejoindre consciemment Daesh, ils ont posé leurs actes atroces de manière froide et méthodique en toute connaissance de cause. Nous devons comprendre les motivations profondes des terroristes pour pouvoir les combattre mais en aucun cas, nous ne pouvons accepter ni tolérer leurs actes barbares. C’est en ce sens que la responsabilisation

et la réflexion doivent s’apprendre dès le plus jeune âge. à ce titre, le nombre de nouveaux convertis qui rejoignent Daesh est interpellant.

L’unité comme réponseCes jeunes tombés dans les filets de la barbarie de Daesh voient dans notre mode de vie occidental une société pervertie. Ils rejettent au plus haut point ces valeurs et trouve en Daesh une solution qui passe par un endoctrinement à la violence, au non-respect de la liberté de l’autre, à la haine. En s’attaquant aux caractéristiques de notre société (stades de foot, terrasses, concerts…), ils se sont attaqués à notre mode de vie et à nos libertés.

Ces jeunes terroristes du vendredi 13 ont commis des faits abominables, cruels et impardonnables. Toute notre vie, nous nous souviendrons de ce moment noir où quelques personnes ont voulu semer la terreur en s’attaquant directement à nos amis, à nos concitoyens, à nous tous.

Plus encore aujourd’hui, l’amalgame et le racisme doivent être mis de côté. C’est en restant unis que nous ferons face à cette menace terroriste qui veut détruire nos valeurs de liberté et d’humanisme. Ne tombons pas dans le piège facile de la stigmatisation. Les prédicateurs de haine doivent être tus. Les écoles et l’éducation doivent plus que jamais rassembler et aiguiller des générations en plein questionnement. Notre rôle est de leur donner les réponses.

Actu

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Laurent Costas

Pouvez-vous nous résumer votre Parcours ?C’est à l’occasion de mes études de droit à l’Université Libre de Bruxelles que j’ai adhéré aux étudiants libéraux. Désigné comme Président du Cercle des étudiants Libéraux en 2001, j’ai ensuite eu la chance de relancer la FEL avec les étudiants de Louvain-la-Neuve (FEL-LLN) et de Liège (FELU). J’ai ensuite présidé la Fédération de 2003 à 2006. Tout au long de ce mandat et avec 3 comités successifs, nous avons mené une multitude de réflexions de société, organisé de nombreuses activités de terrain, lancé des nouvelles sections sur l’ensemble des campus, ancré notre association au niveau des réseaux libéraux européens et internationaux, et affirmé notre présence médiatique. Bref, le travail ne manquait pas... L’enthousiasme non plus ! Après avoir quitté mes fonctions de Président national des étudiants Libéraux, j’ai eu l’honneur d’être élu en qualité de Président national des Jeunes MR (2007-2013). Aujourd’hui, je suis toujours très attaché aux actions des jeunes, notamment au travers de mes fonctions de Président de Jeunes & Libres, la Fédération des Organisations de Jeunesse Libérales. Dans l’intervalle, après mes études, j’ai été élu à Ixelles. J’y occupe le mandat de Conseiller communal depuis 2006 et de Chef de Groupe MR depuis 2012. Last but not least : j’occupe également la fonction de Député fédéral de la circonscription de Bruxelles depuis le mois d’octobre dernier.

Il y a onze mois, deux terroristes s’en prenaient, lâchement et odieusement, à ce journal satirique politiquement incorrect qu’est Charlie Hebdo en emportant sauvagement la vie de 12 personnes.

Le 7 janvier, nous étions tous Charlie.

Le 7 janvier, c’est à un droit fondamental dans nos démocraties que les terroristes s’en sont pris. Ils ont attaqué la liberté d’expression.

Aujourd’hui, nous sommes tous Paris.

Le vendredi 13 novembre, c’est le peuple français tout entier par le biais de la population parisienne qui était visé mais pas seulement. Vendredi dernier, c’est notre mode de vie européen et les valeurs qui en découlent qui étaient la cible des islamistes radicaux !

Demain, nous serons tous Européens.

Nous, citoyens européens, ne pouvons et n’avons pas le droit de rester immobiles face à la barbarie. La réaffirmation des valeurs qui sont les nôtres est primordiale pour que le vivre ensemble ne soit pas une utopie.

L’égalité entre les Hommes et les Femmes, l’indépendance de la presse, la séparation entre le pouvoir exécutif et les sphères religieuses ont permis à l’Europe de parcourir un long chemin pour parvenir à une société démocratique. Nos valeurs sont des garde-fous qui permettent de garantir la liberté des individus au sein-même de la société, cette liberté à laquelle, nous libéraux, sommes tant attachés.

Benjamin Franklin écrivait « Ceux qui peuvent renoncer à la liberté essentielle pour obtenir un peu de sécurité temporaire, ne méritent ni la liberté ni la sécurité. » Ne laissons pas les fanatiques nous prendre notre liberté.

Quels sont vos souvenirs marQuants de la Fel ?En mars 2004, lors de ma 1ère année de présidence, nous avons fêté le 30ème anniversaire de la FEL ! Sous le slogan « La liberté garde des idées », nous avions alors développé de nombreuses initiatives, dont une expo rétrospective, une campagne de promotion sur tous les campus, un nouveau logo, un nouveau magazine « L’étudiant Libéral »,… En apothéose, nous avions réuni pour un banquet festif, dans le cadre prestigieux de la Maison de l’Union des Anciens étudiants de l’ULB, plus d’une centaine d’étudiants libéraux de toutes les générations dont Willem Draps, Président-fondateur, et les anciens Présidents Daniel Bacquelaine, ou encore notre regretté Jacques Simonet.6Libertines - Décembre 2015

actu

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Quelle est votre concePtion du libéralisme ?

Pour moi, le libéralisme est avant tout une philosophie de vie qui imprègne mon quotidien.

Mon engagement libéral s’articule autour des valeurs de liberté, de responsabilité, de progrès, de respect, de tolérance et d’ouverture. Paul Hymans,

qui m’a beaucoup inspiré dans ma réflexion, le décrit en ces termes :" Le libéralisme joint à l'esprit

démocratique le sens des réalités et le don de la mesure. Il combat toutes les tyrannies, tous les

privilèges, toutes les formes d'intolérance. Aucun préjugé de classe, aucun dogme ne le dirige ou ne

le retient. Il hait le désordre et l'aventure. Il croit au progrès. Il le conçoit comme une marche continue et méthodique vers des régions plus hautes d'aisance et de moralité. Il tient la liberté pour la forme supérieure

de la vie, l'expression la plus noble de la dignité de l'homme. Il professe le respect des droits de l'individu et le concilie avec les devoirs de la solidarité. Cet idéal de liberté et de progrès, de tolérance et de concorde, répond à des aspirations éternelles de la conscience

humaine. "

PourQuoi avoir choisi de vous engager ?

J’ai choisi de m’engager activement au niveau associatif puis politique

car, très jeune, j’ai eu envie de défendre des valeurs et de porter

des idées ! Je voulais être utile, disponible pour améliorer la vie collective mais aussi pour construire un avenir positif et

tolérant où chacun puisse se sentir bien. C’est la raison pour laquelle, outre mon engagement militant

dans le mouvement libéral, j’ai très vite été attiré puis passionné par un ancrage local de terrain dans

ma commune d’Ixelles. Outre mes fonctions politiques, je suis

aussi fortement impliqué dans les réalités concrètes des citoyens

ixellois, que ce soit au niveau de la sécurité (Conseil de police), de

la santé (Hôpitaux publics), du logement moyen et social (Foyer

Ixellois), du sport (Centre sportif) ou encore du commerce de proximité

(La Petite Suisse).

comment s'articule la vie d'un déPuté ?

Mon travail au Parlement s’organise complémentairement

à mon action de terrain d’élu local. Cette expérience me permet

d’appréhender les dossiers sur lesquels je travaille à la lumière

des réalités concrètes et du vécu quotidien des citoyens. A la Chambre, outre les séances

plénières hebdomadaires, la majeure partie du travail a lieu en Commissions parlementaires. Je

siège en Commission des Finances et du Budget, commission très

stratégique car touchant à tous les aspects des politiques menées

au niveau fédéral. Il s’agit pour moi d’appuyer très rapidement le tax shift historique mené par

le Gouvernement, mais plus largement de lutter en faveur du

développement et de la prospérité du pays. Je siège également en

Commission de la Défense nationale où d’importantes décisions sont

prises, en particulier pour le renforcement de notre sécurité intérieure et extérieure, et bien

évidemment pour nos engagements internationaux.

Quels Projets souhaitez-vous Porter Pendant cette législature ?

Outre mon travail dans les différentes Commissions où je siège, je suis naturellement attentif aux dossiers relatifs à l'avenir de Bruxelles et à

son rôle de Région-Capitale, au cœur de l’Europe.Bruxelles doit être entendue comme une Région à part entière et non pas comme une Région entièrement à part. Il faut mobiliser

ses ressources propres, mais aussi les moyens financiers qui lui sont attribués par l’Etat fédéral, pour mener des projets ambitieux. Ceux-ci doivent renforcer le rôle de Bruxelles comme capitale de la Belgique et de l’Europe, en améliorant, en filigrane, la qualité de vie des Bruxellois.

Je suivrai avec intérêt tous les projets de la Capitale sur lesquels le Gouvernement fédéral a une influence (…).

Libéral et libre-exaministe, j’ai toujours été très attaché à la liberté individuelle, à la liberté de pouvoir poser ses propres choix personnels et, corrélativement, d’en assumer les responsabilités. Je travaillerai sur les dossiers impliquant des questions éthiques et des enjeux de société, pour lesquels je veillerai à ce que soit défendu le libre-choix individuel.

Parallèlement, je serai attentif à ce que soit garanti, partout, dans l’espace public, la neutralité et le respect. (…)

Que conseilleriez-vous à un jeune désireux de s'engager en PolitiQue ?

Je pense que chacun doit appréhender son engagement à la lumière de sa propre sensibilité, de ses propres choix, de ses propres valeurs. Néanmoins, si je m’en réfère à mon humble

expérience, je conseillerais aux jeunes de toujours jouer l’équipe dans ses actions et de prendre du plaisir dans son

engagement politique. Apprendre, découvrir patiemment, prendre son temps et respecter loyalement ce que d’autres

ont pu faire avant lui. Je crois très fort en la transmission des valeurs entre les générations ! Si les jeunes peuvent

apprendre beaucoup de leurs aînés, je pense que les plus anciens ont aussi beaucoup à apprendre de la relève !

C’est pourquoi, je conseillerais aussi et surtout à un jeune désireux de s’engager en politique de rester fidèle à lui-

même dans sa personnalité et intransigeant dans le respect des idées auxquelles il croit. S’appuyer sur ses valeurs est le

meilleur chemin pour progresser. 7

interview

Page 8: Libertines N°7

la Fel aPProuve

la Fel s’interroge surLa gestion des événements

de la Saint-V par l’ULB.

La pertinence du nouveau nom

du FDF, enfin Défi....

La solidarité mondiale qui a, à nouveau, été immédiate

suite aux différents attentats. Les propos de Jean-Claude Juncker affirmant qu’il

n’y aurait pas de Brexit.

8Libertines - Décembre 2015

point de vue

Page 9: Libertines N°7

la Fel rejette

Les modalités du

concours en fin de

1ère Bac médecine

La réflexion derrière

les propos d’éric Zemmour

sur Molenbeek.

Les attentats du 13 novembre ont ravivé l’horreur et la peur dans nos sociétés. Si l’après Charlie Hebdo avait

fait place à un fort sentiment d’unité nationale tant en France qu’en Belgique, force est de constater qu’à la suite des derniers événements tragiques, les joutes politiciennes ont repris (trop tôt ?) leurs droits. Et il est une personne qui a érigé l’indécence en véritable rhétorique, un ancien bourgmestre qui a oublié qu’être un homme politique c’est également assumer ses responsabilités. Philippe Moureaux, Bourgmestre de Molenbeek de 1992 à 2012 s’est fendu d’une communication pour le moins déplacée et hasardeuse. Notons la faiblesse argumentaire de ce socialiste qui ose avancer que « cela n’est jamais arrivé quand (il était) bourgmestre ». Dommage de faire preuve d’autant d’indécence pour un politique ayant été à l’origine de la loi faisant du racisme en Belgique un délit.Il n’est pas question ici de vouloir pointer du doigt telle ou telle personne car bien évidemment la gestion d’une commune est entre les mains de plusieurs responsables et que de tels phénomènes doivent s’analyser à la lumière du temps long comme l’a très justement écrit Nicolas de Decker, journaliste pour " Le Vif/L’Express ". De plus, il est clair que Molenbeek ne peut être considérée comme responsable de tous les maux et il importe de lutter contre le radicalisme et la montée des extrémismes partout si nous voulons préserver le vivre ensemble.En revanche, en tant que libéraux, ce que nous ne pouvons accepter, c’est qu’une personne à qui la Nation a confié des pouvoirs ne prenne pas ses responsabilités et se dédouane de 20 ans de mandat politique. Une telle posture fait très peu cas de la confiance que les citoyens lui ont accordée. De plus, en tant qu’historien adepte de Fernand Braudel et donc du temps long, comment Philippe Moureaux peut-il estimer que les 3 ans de mayorat libéral soient la cause d’une recrudescence de l’islam radical sur cette commune ?Cette caricature montre à la fois l’amnésie et le manque de courage d’un ancien bourgmestre socialiste. Elle nous invite également à nous interroger sur l’héritage que laissera Philippe Moureaux aux Molenbeekois.

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2015

Benjamin Cocriamont

La position de déni

de Philippe Moureaux.

La volonté de certains

de fermer les frontières.

La décision de la FGTB et la

CSC de maintenir leur grève

le lundi 23 novembre.

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point de vue

Page 10: Libertines N°7

En 2010, la Fédération des étudiants Libéraux sortait un manifeste pour un enseignement supérieur de qualité, caché derrière le nom subversif de Plan Q. 5 ans plus tard et après plusieurs campagnes sur l’enseignement supérieur, nous avons décidé d’actualiser notre manifeste.

L e paysage de l’enseignement supérieur a considérablement évolué et depuis 2014, ses

contours ont été redéfinis. Le 1er janvier 2014 entrait en vigueur le Décret Paysage répondant à une volonté du Ministre Marcourt de réduire l’éclatement du paysage de l’enseignement supérieur, de réorganiser géographiquement l’offre de l’enseignement mais également d’améliorer la visibilité des programmes.

Face à ces changements au sein de l’enseignement supérieur, nous avons réactualisé notre « Plan Q » qui présente donc 10 priorités. Celle-ci sont soutenues par les étudiants Libéraux au travers de propositions concrètes et ce, afin d’avancer vers une plus grande qualité de notre enseignement supérieur.

Nous voulons qu’au terme de leur cursus académique, les jeunes aient acquis les compétences nécessaires à l'exercice d’une activité professionnelle mais qu’ils soient également devenus des citoyens responsables, critiques et conscients des enjeux de la société dans laquelle ils évoluent.

❶ TeS UNiVerSiTéS aVeC pragMaTiSMe oN fiNaNCera Développer les partenariats public-privé, Ouvrir l’enveloppe fermée afin que les

établissements soient financés à hauteur de leur nombre réel d’étudiants, Réduire la TVA des supports électroniques.

❷ LeS éTUdiaNTS BoUrSierS oN aidera Attribuer les bourses sur base

d’une analyse de la situation économique générale et de la composition de ménage, Augmenter les allocations pour

les étudiants boursiers vivant en kot, Verser les montants alloués

dans les 4 mois suivant la demande.

❸ UNe BoNNe orieNTaTioN TU reCeVraS Mettre en place un test

d’orientation obligatoire mais non contraignant à l’entrée des études, Travailler sur le choix des

études dès la 4ème secondaire, Informer sur les débouchés

professionnels des différentes filières.

10Libertines - Décembre 2015

caMpagne

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L’ensemble de notre manifeste est consultable sur www.plan-q.be

❺ TeS repréSeNTaNTS TU ChoiSiraS eN CoNNaiSSaNCe de CaUSe Multiplier les débats avec l’ensemble des

représentants du mouvement estudiantin,�Créer des synergies afin de défendre

l’intérêt des tous les étudiants, Laisser la possibilité aux étudiants

d’adhérer directement aux organes représentants ou la possibilité de rester indépendants, voire même de créer un organe représentatif.

❼ UN koT CorreCT TU aUraS Améliorer les possibilités de sous-location, notamment pour les étudiants

bénéficiant d’un séjour à l’étranger,�Supprimer la taxe communale sur les résidences secondaires pour les

étudiants,�Développer la mise en place de services d’aide juridique « par des jeunes et

pour des jeunes » reconnus et soutenus par les établissements académiques.

❽ Te dépLaCer TU poUrraS Mettre en place des tarifs adaptés en adoptant un critère de

« statut étudiant » plutôt qu’un critère sociologique dépassé basé sur l’âge,�Instaurer un service minimum au moins durant les périodes

d’examens,�étendre l’offre des programmes enseignés en langues étrangères

dans l’enseignement francophone.

❾ aCCèS à La CULTUre TU aUraS Créer une carte d’accès unique à la culture et aux

infrastructures sportives,�Mettre en place une plateforme internet gratuite permettant

un accès facile et rapide à une programmation centrée sur les jeunes,�Promouvoir l’organisation d’activités culturelles centrées sur

les jeunes au sein des établissements académiques.

❿ TraVaiLLer oN Te LaiSSeraContinuer à encourager le travail étudiant.

❻ de L’aide à La réUSSiTe TU BéNéfiCieraS Mettre en place un système de cours de

méthodologie obligatoire pour les étudiants de Bac 1, Instaurer un bureau d’aide qui assurerait un suivi

actif tout au long de l’année,�Laisser aux étudiants en situation d’échec la

possibilité de suivre des cours et de présenter des examens en crédits anticipés.

❹ ToN eNgageMeNT oN VaLoriSera Reconnaître l’engagement étudiant dans le cursus

universitaire par l’octroi d’un certificat, Reconnaître l’engagement au niveau européen

dans le cadre du Processus de Bologne.

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caMpagne

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C’est Monsieur richard Miller, Député fédéral, qui nous a fait le plaisir d’ouvrir le Congrès en développant une large réflexion sur l’idéologie du libéralisme. Il nous a ainsi rappelé qu’il s’agissait du premier courant de pensée politique qui faisait

confiance en la liberté mais qu’être libre supposait de poser des choix qui interagissent avec ceux des autres.

Après cette introduction, nous avons eu le plaisir d’accueillir Corentin de Salle, expert du Centre Jean Gol et docteur en philosophie ainsi que Mathieu Bihet, Président national des Jeunes MR. Ils ont respectivement accepté de mener les ateliers sur le libéralisme social et le droit de vote obligatoire.

Le débat du premier atelier a donc tourné autour du rôle de l’état dans la mise en place et la gestion des mesures sociales. Nous avons, dans ce sens, évoqué les mesures sociales phares prises par des libéraux comme par exemple la limitation du temps de travail. Le libéralisme a en effet permis l’émergence de l’état social. Il suffit de se retourner sur le passé pour se rendre compte qu’il ne faut pas être socialiste pour faire du social. La notion de capitalisme a également été abordée.

En ce qui concerne le droit de vote, la discussion s’est essentiellement portée sur la contrainte au vote et donc, sur les sanctions qui en découlent. En effet, celles-ci sont bien présentes en Belgique mais ne sont que très rarement appliquées. Quid de l’efficacité d’un tel système ? De plus, l’obligation pause la question du droit ou du devoir. Si sanctions il y a, s’agit-il encore d’un choix ou bascule-t-on dans le devoir ? Les jeunes se sont également interrogés sur la légitimité d’un gouvernement qui serait élu avec une faible participation. Une réflexion a d’ailleurs été lancée sur le meilleur moyen de revaloriser le droit de vote.

Suite à cela, deux autres ateliers étaient proposés, le financement de l’enseignement par françoise Bertieaux, cheffe de groupe au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le libéralisme écologique par david Clarinval, Député à la Chambre des Représentants et membre de la Commission Energie.

samedi 14 novembre 2015 après-midi avait lieu le Congrès de la Fédération des étudiants Libéraux. organisé en l’Auberge de Jeunesse « Génération Europe » à molenbeek, celui-ci accueillait des étudiants venus débattre et échanger leurs points de vue.

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congrès

Libertines - Oct � Nov 2015

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Les discussions lors de l’atelier sur le financement de l’enseignement ont évidemment mis en évidence l’augmentation très importante du nombre d’étudiants ce qui nous a amené à parler de l’obsolescence du système de l’enveloppe fermée, des alternatives possibles afin de pallier au manque de financement et de la course aux étudiants. Les critères sur lesquels se base le financement ont également été discutés tandis que financement et qualité de l’enseignement étaient mis en parallèle. La possible augmentation du minerval a quant à elle mené à un gros débat notamment sur la responsabilisation des étudiants.

Le dernier atelier nous a permis de faire la différence entre l’écologie vue par les libéraux et celle vue par les écologistes. Les premiers incitent la population à poser les bons gestes par le biais de primes ou d’autres systèmes de récompense alors que les seconds sanctionnent ceux qui ne sont pas attentifs et jouent sur leur culpabilité. Le libéralisme écologique part du principe que le développement économique permet d’avancer dans le développement durable grâce à la technologie.

Le Congrès et ses ateliers étaient l’occasion pour les étudiants Libéraux de lancer une large réflexion sur les différents thèmes abordés. L’objectif est maintenant de continuer le débat afin de prendre une position claire sur des thèmes qui ne concernent pas toujours directement la vie étudiante mais qui doivent rester la préoccupation des jeunes.

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congrès

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447mlen Belgique, leS 15 -18 anS ConSommenT en moyenne 447 milliliTReS de Soda PaR

JouR, SoiT PluS d'une CaneTTe.

Tout d'abord, cette décision a été décidée très rapidement. En effet, la taxation frappera toutes sortes de boissons sucrées, non

sucrées, “ light ’’. La Ministre de la Santé reconnait elle-même que cette taxe est précipitée. Or, il serait nécessaire de ne pas pénaliser les boissons qui limitent leur apport en sucre, celles-ci étant d’ores et déjà moins nocives et visent modérément l’objectif de la Ministre qui souhaite la mise en oeuvre d’un plan global pour une alimentation saine qui se concentrera sur les sucres, le sel, les mauvaises graisses, l'alimentation à l'école et la quantité d'aliments ingérés par les Belges. De plus, Coméos, la Fédération belge du Commerce et des Services, et la Fédération belge des Producteurs d'Eau et de Boissons rafraîchissantes dénoncent le prix déjà fort élevé entre les prix appliqués en Belgique ceux des pays frontaliers. De telles mesures devraient donc encore renforcer le commerce transfrontalier.

Ensuite, pour nous libéraux, la taxation pure et simple ne s’apparente pas toujours à une solution viable. Il faut travailler sur la prévention et les risques qu’occasionnent la « malbouffe » en général et surtout réfléchir à des solutions d’avenir pour réduire cette consommation abusive. Il est plus prometteur d’oeuvrer pour la démocratisation des produits sains, par exemple, par le biais d’un allégement fiscal notamment sur des produits de première nécessité tels que l’eau. En effet, s’alimenter sainement au quotidien reste onéreux et compliqué, dès lors, certains privilégient des produits de qualité inférieure mais qui sont une solution facile et bon-marché pour se nourrir.

Si cette décision gouvernementale part d’une bonne initiative, ne risque-t-elle pas de se tromper de cible ? L’objectif ne doit pas être de sanctionner un comportement qui n’est pas nécessairement choisi mais qui s’établit plus comme une habitude. Il faut oeuvrer pour davantage d’accès à ces produits dits sains et conscientiser les jeunes mais aussi les consommateurs en général à cette problématique afin de véritablement changer les habitudes et les mentalités.

Lors des dernières mesures fiscales opérées pour financer le tax-shift, le gouvernement fédéral s’est résolu à désormais taxer les boissons sucrées. Une décision qui s’inscrit dans la lignée de l’augmentation du prix des boissons alcoolisées et du tabac. Ces mesures s’inscrivent dans un but louable d’idéal de santé publique et de limitation de produits dits nocifs. néanmoins, la surtaxation des boissons sucrées est à tempérer.

Cédric Pierre

Actu

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il s’agit d’un cri fort, douloureux et intime mais certainement pas de haine. il y a quelques jours, j’ai écrit un texte où un mot sur deux était délicieusement pompeux, incompréhensible

et derrière un joli phrasé, le message était comme ma modestie… proche du néant. Je n’y avais pas mis mon âme, j’y avais mis ma plume, mon orgueil, mon éducation, mon paraître…Tous ces affects empruntés à Narcisse.

féministe ? Non. revancharde ? Non plus. Misanthrope ? Certainement pas… réaliste ? Sans doute. Ne vous méprenez pas, je ne condamne pas le mâle. Je ne fais pas non plus l’éloge de la femme. Cela dit, il est vrai que j’avais jadis une image assez caricaturale voire saugrenue de l’homme.

Visualisons ceci sous la forme d’une petite histoire.Harry, ayant le physique de Frank Ribery, le charme de Patrick Sébastien, le sourire Colgate - ou presque - et le phrasé de Vandamme, est adossé à un mur, la cigarette au bec, fessier contracté, le gosier fier. Dans son champ de vision apparait une jeune femme mystérieuse, timide, à la démarche néanmoins chaloupée et suave. Il ne peut s’empêcher de l’apostropher d’un très élégant : « T’es bonne ». La jeune femme ne daigne pas le regarder et presse le pas. Harry, sa dignité de coq de basse cour entachée, est frustré. petite histoire anodine de parade nuptiale assez primitive me direz-vous ? attardons-nous maintenant sur ce qu’a vécu la jeune femme en question.Sally, perchée sur ses échasses, arpente le trottoir comme un catwalk et a pour seule préoccupation l’œuvre d’art qu’est son visage sur lequel elle n’hésite d’ailleurs pas à accumuler les couches de peintures. Au loin elle aperçoit un homme laid adossé à un mur. Elle sent le regard vicelard et intrusif posé sur elle. L’énergumène s’approche d’elle et l’insulte : « T’es bonne ». Inébranlable, impénétrable –dans tous les sens du terme- Sally panique et accélère le pas. Dégoutée, son opinion sur la gente masculine aura hélas encore une fois été entachée. Sally est frustrée. La conclusion de cette scène banale et en apparence, sans importance, est que nous sommes frustrés. La communication ne passe pas car les codes ne sont pas interprétés de la bonne manière. Cette jeune femme a vécu la scène comme une micro-agression. Mais à force de vivre des micro-agressions, elle tire des conclusions. il en va de même pour l’homme : son égo est touché.

pour être plus claire, je ne condamne pas la relation homme-femme qui a et aura toujours un éternel langage de sourd-muet. J’expose à la lumière du jour : l’abus.

Une étude menée par l’agence européenne des droits fondamentaux s’appuie sur 42 000 témoignages de femmes dans 28 pays de l’Union européenne et déclare qu’une femme sur trois est victime de violence sexuelle ou physique dans sa vie.alors oui, je suis là pour condamner la phallocratie.

Vous, tous sexes confondus, en avez marre d’entendre ce même refrain dérangeant ? et bien moi aussi. Malheureusement ce message a besoin d’être continuellement rabâché… Les paroles sont là, le message est délivré et je pense qu’il est entendu mais où est le changement ?

en ce qui me concerne, le voici : Je ne suis pas une victime, je n’ai pas honte de vouloir revendiquer l’égalité, je me bats pour être respectée et je le ferai sans relâche. Mais pour qu’un changement tangible se fasse, il faut le faire à l’unisson : homme eT femme.Que cet homme-là, soit fier de lui. Certains se reconnaîtront, d’autres sourcilleront, dérangés par ce discours féminin mais ce qui est certain est que ceci est un cri qui appelle au changement !

florenceblanche dela carteFlorence Delellio et

Camille Bissel

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carte blanche

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L ’esprit principautaire n’est jamais mort à Liège. Cependant, le dimanche 22 février 2009, en refusant de dépouiller les votes

lors de la consultation populaire concernant la présentation d’une candidature liégeoise en tant que Capitale culturelle Européenne de 2015, Willy Demeyer, Bourgmestre de la ville, y a donné un sacré coup de poignard. En effet, par un jeu d’influences, Elio Di Rupo avait réussi à imposer sa volonté en terre liégeoise. Ainsi, le socialisme a montré à quel point il pouvait être nuisible. Clientélisme et petits arrangements n’ont pas disparu du Boulevard de l’Empereur, tout comme le refus de la compétition par peur de la perdre. N’en déplaise à l’homme au nœud papillon, Liège a persévéré et n’a nullement cessé son redéploiement culturel.

Au niveau des musées, le Grand Curtius est le premier à avoir ouvert ses portes. En effet, en 2009, la transformation du Palais Curtius en un musée d’archéologie, d’art mosan, d’armes, du verre et des arts décoratifs s’est achevée. La magnifique bâtisse rouge du quai de Maastricht a désormais l’ambition d’acquérir une stature internationale. Le deuxième musée à ouvrir ses portes sera le Musée Boverie. Ce centre international d’art contemporain devrait accueillir ses premiers visiteurs en 2016, son cadre idyllique et sa position centrale dans l’axe Guillemins-Médiacité en feront incontestablement une institution reconnue à Liège d’autant plus qu’un partenariat a été signé avec le musée du Louvre. Celui-ci permettra au musée liégeois d’exposer des œuvres d’art prestigieuses mais également de bénéficier de l’expertise d’un musée dont la renommée n’est plus à faire.

Aussi, la profonde rénovation de l’Opéra royal

de Wallonie n’aura échappé à personne. Ce bâtiment qui trône fièrement en plein centre-ville a subi une sévère cure de jouvence entre 2009 et 2012. Outre les modifications esthétiques extérieures et notamment la construction d’un étage supplémentaire, c’est à l’intérieur que les principales innovations sont à souligner. L’Opéra de Liège dispose désormais des dernières technologies en la matière, certaines étant d’ailleurs des premières mondiales. Celles-ci lui permettent d’attirer plus facilement de grands artistes. Elle attire également les spectateurs avec un taux d’occupation de 97-98%, soit un chiffre exceptionnel.

à la mi-novembre, Le Vif/L’Express revenait sur le succès des piliers culturels liégeois. à la fin d’une année durant laquelle mons a été mise à l’honneur en tant que Capitale européenne de la Culture, il convient de se demander si Liège n’était pas plus légitime pour ce titre.

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zooM

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également, en 2013, le déménagement du Théâtre de Liège vers la Place du XX-Août s’est avéré être un succès. En effet, après avoir occupé un bâtiment provisoire durant 40 années, le théâtre liégeois a enfin pu disposer d’une salle digne de ses ambitions. C’est désormais au sein de l’Emulation, complètement rénovée pour l’occasion, que se produisent les différents spectacles. Comme pour l’Opéra, le Théâtre de Liège a pu compter sur le soutien des pouvoirs publics afin de disposer des dernières innovations technologiques. Ces investissements se sont avérés rentables puisqu’ils devraient permettre de doubler le nombre de spectateurs en à peine 3 ans.

Il existe bien d’autres institutions culturelles en région liégeoise : l’Orchestre Philarmonique Royal de Liège, le Musée en Plein Air du Sart-Tilman ou encore la nouvelle Cité Miroir, autre exemple de

réussite d’une rénovation urbaine puisqu’il s’agit des anciens bains de la Sauvenière, laissés à l’abandon durant une dizaine d’années. La liste n’est nullement exhaustive. Chaque jour, il y a quelque chose à aller voir dans la cité ardente ; peu de place est laissée à l’ennui.

Bref, ces exemples montrent qu’une véritable politique culturelle existe à Liège. Les différents acteurs font preuve de créativité et d’un dynamisme certain. Capitale européenne de la culture n’est qu’un titre, Liège a prouvé que ce titre n’était nullement nécessaire à l’essor culturel d’une région. Les Liégeois sont d’ailleurs désormais fiers du travail accompli, leur présence nombreuse aux différents événements en est clairement la preuve. Laissons donc ces titres aux personnes qui en ont besoin pour être fiers de leur région, ce n’est clairement pas le cas ici.

Mehdi Picone

depuis 1973, le poste de bourgmestre est occupé par un socialiste. Le dernier libéral à ce poste fut Maurice destenay de 1963 à 1973.

en 2015, la feLU fête ses 120 ans !

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zooM

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Les discours sur l’environnement sont ceux que l’on écoute

d’une demi oreille en se disant que ce n’est pas

très grave ou pire, que la Terre est de toute façon

déjà foutue.

on entend souvent parler de changements

climatiques, de gaz à effet de serre, de surproduction, de pollution. dans ce

grand brouhaha sur l’environnement, il

est difficile de faire fi des idéologies et des

discours propagandistes pour s’en tenir à une

réalité scientifique claire et objective.

Thomas Cals

si la réalité scientifique à propos du changement climatique est prouvée, elle n’en reste pas moins complexe et souvent très discrète

dans ses effets observables notamment sur les réelles implications de l’action humaine sur notre planète. Pourtant, toute la communauté scientifique reconnaît l’urgence de la situation.

C’est pourquoi les dirigeants de toutes la planète (193 pays sur les 197 que compte l’ONU) se sont rassemblés à New-York durant le mois de septembre afin de signer une déclaration appelée « Agenda 2030 pour le

développement durable ». Cet agenda est composé de 17 « Objectifs de Développement Durable » (ODD) qui concernent toutes les problématiques qui lui sont liées. Cela passe par l’éradication de la pauvreté partout sur la planète, la préservation de la biodiversité, les océans, le changement climatique, l’accès à l’éducation et à un emploi décent pour tous, l’égalité homme-femme ou encore la santé. Si ces dirigeants, y compris notre Premier Ministre Charles Michel (accompagné de Didier Reynders et Marie-Christine Marghem) se sont accordés sur un agenda aussi ambitieux, c’est qu’ils reconnaissent tous l’urgence de la situation et savent

Actu

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que le seul développement possible pour l’humanité est le développement durable. Cette volonté politique devrait également se traduire par un accord lors de la COP21 qui se tiendra en décembre, à Paris, et qui se concentrera sur les enjeux climatiques.

Il faut indiquer le caractère historique de cet Agenda 2030 car, en plus d’être transversal et exhaustif quant aux problématiques liées au développement durable, il concerne non seulement les pays développés mais également les pays en voie de développement et entend agir de manière globale et coordonnée partout sur la surface de la terre. Le processus de négociation a également été historiquement inclusif en donnant une voix au secteur privé et à la société civile ce qui, en plus d’ajouter une très grande expertise aux débats, permet aussi de faciliter la communication de l’Agenda auprès des opinions publiques. Conscientiser toutes les populations sur ce fardeau commun et l’urgence de sortir du « business as usual » est primordial pour faire évoluer positivement la situation.

Voilà pourquoi j’aimerais croire en l’émergence d’un libéralisme durable. Déjà convaincu personnellement par les bienfaits du libéralisme social, je pense qu’il est temps de faire évoluer cette conception vers une vision moins idéologique mais plus viable sur le long-terme. Il nous faut concilier développement et durabilité, il nous faut changer nos habitudes de production, de consommation et surtout de réflexion. Des solutions existent : privilégier les énergies propres, favoriser le covoiturage, continuer à améliorer la gestion (et la réutilisation) de nos déchets, améliorer la qualité de l’air et des rivières, s’assurer que notre agriculture soit plus responsable ou même obliger les grandes surfaces à redistribuer leurs invendus plutôt que de les jeter. Toutes ces solutions ne sont pas forcément simples et les enjeux sont complexes mais chaque petit pas nous fait avancer dans la bonne direction et

donne l’exemple au reste du monde.

Nos valeurs libérales éprises de liberté, de volonté d’entreprendre et de justice doivent pouvoir se concilier avec l’envie d’innover, de préserver ce capital commun qu’est l’environnement, de s’implémenter sur ces nouveaux marchés « verts » dans lesquels nous sommes compétitifs, de manger mieux, de produire et de consommer mieux, de réduire les inégalités et de promettre un futur décent à nos enfants. Arrêtons les postures idéologiques ou partisanes qui font de l’affrontement entre partis des priorités là où tous les partis démocratiques devraient se mettre d’accord, non pas sur les moyens, mais sur les objectifs. Si nous voulons un avenir prospère, décent et libre de contrainte pour nos enfants il nous faut absolument conjuguer libéralisme et durabilité, raison et responsabilité et aller au-delà des frontières politiciennes ou électoralistes traditionnelles. Nous devons rester progressistes et novateurs, sortir de nos zones de confort idéologiques pour s’interroger sur nos conceptions politiques à la lumière de la réalité scientifique et les faire évoluer en accord avec nos valeurs libérales.

L’urgence est bien réelle, si la première mission d’un état est d’assurer la sécurité de sa population, il est vital de lever les yeux de nos chaussures et de regarder ce qui nous attend si nous ne changeons pas de comportement ; la montée des océans (plus de 75% de la population mondiale vivra en zone côtière d’ici 2035), l’augmentation des catastrophes naturelles, les réfugiés climatiques, la destruction de la biodiversité et des forêts et bien d’autres phénomènes négatifs pour la vie sur Terre.

Alors réfléchissons, débattons, informons-nous mais surtout, parlons sans langue de bois, sans démagogie ou populisme pour faire bouger les lignes. Le libéralisme s’est fondé avec les Lumières en réaction à l’obscurantisme, il a privilégié la raison et la science à des dogmes idéologiques. Faisons pareil et n’ayons pas peur de le dire : si les socialistes n’ont pas le monopole du cœur, les écolos n’ont pas celui de l’écologie. Nous sommes tous concernés.

il est temps de faire évoluer cette conception vers une vision moins idéologique mais plus viable sur le long-terme.

75% PluS de 75% de la PoPulaTion mondiale vivRa en zone CôTièRe d’iCi 2035.

Actu

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Le clivage entre républicains et démocratesPour tenter d’y voir plus clair dans l’imbroglio politique américain, il est crucial de partir de l’idéologie de base américaine : l’homme lambda, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, a la possibilité, grâce à son travail et ses efforts, d’améliorer sa situation d’origine et celle de sa famille. Là, git l’essence du rêve américain. Il n’empêche que deux approches de ce rêve s’affrontent violemment depuis des décennies et s’appuient sur un concept : le gouvernement.

D’une part, les conservateurs estiment que le gouvernement n’est rien d’autre qu’une entrave à la réussite personnelle, au “ self-made man ”. Dès lors, ils se plaisent à mépriser, diminuer, voire rejeter toutes formes d’ingérence de l’état dans un quelconque domaine, autant public que privé. Ils se fondent sur des valeurs catholiques et sont réfractaires au progrès et au changement libéral. Ils croient en l’économie de marché dénuée de toute régulation étatique et s’échinent à vouloir éradiquer les taxes et dépenses gouvernementales.

des noms : donald Trump, ben Carson, hillary Clinton. des notions : républicains, démocrates, libéraux, conservateurs. des discours, des boniments, des promesses lancées à tire-larigot. mais un enjeu et quel enjeu ! à l’heure où le rôle des Etats-Unis n’a incontestablement jamais été aussi crucial et décisif dans un monde miné par le terrorisme et confronté à des défis colossaux, qui succédera à barack obama à la tête de la première puissance mondiale ?

Thomas Caulier

comment se déroulent les élections américaines ?Les élections présidentielles américaines ont lieu tous les quatre ans. Elles sont de loin les plus complexes au monde. Elles sont indirectes et se divisent en plusieurs phases.

deuxième PhaseLes citoyens élisent les grands électeurs. Ceux-ci se sont déjà prononcés pour un ticket. Ils n’ont néanmoins pas l’obligation juridique de respecter leur engagement.

Première PhaseLors des primaires, aussi appelées “ caucus ”, les citoyens ( si les primaires sont dites “ ouvertes ”) ou les militants de parti ( si “ fermées ”) sont appelés à se réunir afin de voter pour des délégués. Les délégués élus désigneront ceux qui se rendront à la “ convention nationale ”. Le principe en vigueur est celui du “ Winner takes all ” : le candidat qui gagne le plus de délégués remporte l’ensemble des délégués d’un état. Les deux grands partis traditionnels (voir infra) organisent leur convention nationale (grand rassemblement) afin d’élire le ticket ( Président+Vice-Président) qui poursuivra seul la campagne électorale.

troisième PhaseLes grands électeurs élisent le Président et le Vice-Président. L’élection doit être approuvée par le Sénat.

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Ils sont traditionnellement représentés par les Républicains.

D’autre part, les libéraux. Pour eux, le gouvernement est un viatique indispensable à l’accomplissement du rêve américain. La société n’a la possibilité de s’émanciper et de progresser qu’à condition que le gouvernement régule et intervienne dans une multitude de domaines. Pour eux, l’économie de marché profite aux plus riches et écrasent les classes défavorisées. Ils se disent soucieux de leurs intérêts et se battent pour leurs droits. Le gouvernement se doit aussi d’investir dans l’éducation, les infrastructures et doit lever des taxes ! Ils sont représentés par les Démocrates.

Les élections de 2016 dépassent le clivage traditionnel et révolutionnent le système politiqueQui se serait imaginé que la quête du Saint-Graal 2016 donnerait lieu à un cénacle aussi éclectique et hétérogène de candidats ? Alors que les élections antérieures étaient principalement disputées par des candidats issus le “ l’Establishment ”, s’en tenant aux principes fondamentaux des partis, celles de 2016 ont plutôt tendance à le remettre durement en question.

Chez les Démocrates, on retrouve Hillary Clinton tentant tant bien que mal de jouer la chantre des valeurs démocrates. Elle domine les sondages, certes. Mais elle est néanmoins tirée à gauche par l’étonnant Bernie Sanders, auto-proclamé socialiste révolutionnaire (qui aurait cru un jour voir un candidat socialiste aux états-Unis ?). Haranguant des foules toujours plus grandes de discours enflammés, fustigeant Wall Street et les classes supérieures, menaçant d’absorber l’électorat gauchiste de Clinton et de faire basculer les Démocrates…à gauche ! Ainsi, il remettrait radicalement la position du parti en question.

Mais le clou du spectacle se situe chez les Républicains ! On ne peut que constater avec effroi l’émergence de candidats anti-système, n’ayant aucune expérience politique, clamant haut et fort leur mépris profond du monde politique et des institutions. Peut-on vraiment confier les rênes du carrosse américain à un Ben Carson, neurochirurgien retraité, dont l’intégralité de l’agenda repose sur une interprétation littérale de la Bible (taxes fondées sur la Bible, fin du financement du planning parental

à cause de la tendance pro-avortement,…) et dont la méfiance exprimée à l’égard de la communauté musulmane risquerait de l’aliéner ?

Le fleuron républicain reste néanmoins le célèbre Donald Trump. Il représente l’électorat blanc, adulte, peu éduqué et nostalgique d’une Amérique “ pré-globalisation ”. Il a, en l’espace de quelques mois, attisé et concentré la frustration des citoyens à l’égard du pouvoir politique et de son impotence caractérisée à résoudre les défis sociétaux. On ne dénombre plus ses discours populistes dénués de pragmatisme, ni ses sorties médiatiques intempestives. Son agenda ? Construire un mur à la frontière (financé par les Mexicains s’il vous plait !), déporter 11 millions d’illégaux, voler tout le pétrole d’Irak et construire une armée tellement puissante “ que personne n’osera nous défier ”. Tout cela, sans relever les taxes, promet-il !

Il a également l’art de tailler des croupières à son propre parti via des insultes et autres discours dénigrants. Ben Carson ? Lymphatique. Bush ? Looser. D’aucuns estiment qu’il a véritablement transformé l’arène politique en scène de télé-réalité. Ce qui est d’autant plus regrettable puisqu’à l’heure actuelle, il caracole en deuxième position dans les sondages.

à l’heure où les candidats décrédibilisent la présidence américaine, il reste à espérer une radicale prise de conscience de l’enjeu des élections aux états-Unis de la part des candidats et des électeurs.

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L’intérêt de cet article est pourtant tout autre. Il portera sur le niveau européen et l’hypothèse de l’introduction de l’allocation

universelle comme revenu inconditionnel de base pour tous les citoyens européens. Cette introduction n’est pas du tout au cœur des débats, contrairement à celle destinée au niveau national. Pourtant, comme nous allons le voir, elle présente des atouts non négligeables. Les principaux théoriciens du sujet sont les professeurs Philippe Van Parys et Yannick Vanderborght qui ont relevé le défi de se lancer dans cette étude.

Tout d’abord, brisons la catégorisation utopique de cet instrument. En effet, selon de nombreux experts, le dividende européen révolutionnerait notre système économique mais est en même temps à l’antipode des plus grandes utopies que l’on connaisse.

Un instrument réaliste donc mais fragile en ce sens qu’il nécessite d’une part, une volonté politique accrue de la part des états membres, des dirigeants et des élus européens en vue de la communautarisation de la compétence. D’autre part, il sous-entendrait le transfert d’une certaine souveraineté nationale au niveau européen. Disons le clairement, il s’agit pour l’instant

d’un sujet très sensible pour beaucoup d’états membres.

Cependant, un facteur est certain. Le dividende européen serait un vecteur incroyable pour relancer la machine de l’intégration européenne de plus en plus timide. Ainsi, il permettrait de lier les citoyens européens autour d’une cause commune fondamentale qu’est le système social puisqu’ils recevraient toutes et tous, sans condition, la même somme d’argent chaque mois.

Nous devons admettre que c’est l’immense opportunité de montrer aux citoyens qui perdent de plus en plus confiance en nos institutions que l’Union européenne est directement impliquée dans leur bien-être et la vie en société. Cela procurerait une vision positive d’une UE plus proche du niveau local, elle qui, dans le système actuel, s’en trouve si loin.

où aller puiser cette somme d’argent ? Il est important de le dire, l’une des valeurs de base de l’Union européenne est la solidarité. Dès lors qu’ensemble nous sommes plus forts, cette prémisse prend tout son sens d’un point de vue financier et économique. Ainsi, la source du financement se trouve au sein des états membres.

Bàlint Gyévai

de plus en plus, dans de nombreux pays, chez les intellectuels comme chez les politiques, surgit l’idée de l’allocation universelle. La belgique n’y échappe pas puisque le député wallon libéral george-Louis bouchez a prôné sa mise en place en vantant les vertus de ce qu’on pourrait qualifier de « formule magique ». L’année prochaine la suisse va voter, en référendum, pour son introduction au niveau fédéral, de même que la Finlande qui compte prendre les devants et tenter l’expérience dans plusieurs endroits du pays.

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Cela nécessiterait une augmentation considérable de la contribution des différents pays au budget européen et une redéfinition des compétences liées aux caisses destinées à la politique sociale au sein du principe de subsidiarité.

Il y a bien entendu différents moyens pour financer ce revenu de base européen. Les outils les plus efficaces seraient la TVA, l’énergie, les impôts sur les sociétés ou encore la taxe sur le carbone. Concrètement, la TVA (dont le taux au niveau européen est de 19%) pourrait financer 200 euros par mois à tous les citoyens européens. Certes, la somme n’est pas importante, mais ce ne sont pas les ressources qui manqueraient dans une Europe plus unie et plus intégrée au sein de laquelle cette mesure serait mise en place. Dès lors, nous pourrions revoir cette somme à la hausse. Il est clair que celle-ci se verrait être adaptée aux différentes réalités locales en tenant compte du niveau de vie, du pouvoir d’achat …

Indépendamment de cela, il est plus qu’intéressant de se pencher sur cette question dès aujourd’hui. L’allocation universelle au niveau européen mérite toute notre attention, à nous, libéraux qui mettons en avant nos valeurs d’ouverture, d’innovation et de recherche de garanties pour nos libertés individuelles partout au sein de notre Union européenne.

Finlande

Pays-bas

la Finlande, où 79% de la PoPulaTion

SouTienT l'idée d'un Revenu de BaSe, SeRa le PRemieR éTaT euRoPéen

à inTRoduiRe Ce PRinCiPe au niveau Régional.

la muniCiPaliTé eT l’univeRSiTé d’uTReChT

SouhaiTenT exPéRimenTeR un Revenu minimal

gaRanTi SuR un PeTiT gRouPe de PeRSonneS

SanS emPloi.

Actu

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