L'Exemplaire Vol. XX No.8

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, , VOLUME XX NUMÉRO 8 LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011 UNIVERSITÉ corps professoral Manque de femmes Page 2 POLITIQUE CAQ Réactions à Legault Page 3 MONDE libre-échange asie pacifique Ouverture des négos Page 5 QUÉBEC SALON DE BRONZAGE Controverse Page 6 CULTURE BD PAUL Miroir du Québec Page 7 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval Sophie Côté [email protected] Québec — Alors que la pratique du tatouage est de plus en plus répandue, son enseignement dans les écoles est loin de faire l’unanimité. A insi, selon Mme Marie- Christiane Mathieu, direc- trice de la maîtrise en arts visuels avec mémoire à l’École des arts visuels de l’Université Laval, il ne revient pas aux écoles d’enseigner les secrets du tatouage. De son point de vue, il serait plus logique que ce type de forma- tion soit offert par des instituts en esthétique. Elle a rappelé que toute la question de l’éthique et du code de déontologie doit être considérée, la pratique du tatouage consistant à poser un geste sur un corps. À ses yeux, encore faut-il se demander si le tatouage peut être considéré comme un art. «Dans le cadre d’une démarche artistique, il faut dépasser la question des mots. Il n’y a pas juste le résultat; il faut se demander on le fait pour quoi. Je n’enlève rien au talent, mais la différence est dans la réflexion», a-t-elle soutenu. Ouverture au cégep Au Cégep Limoilou, l’ensei- gnante et coordonnatrice du DEC en arts plastiques, Émilie Santerre- Ayotte, est d’un tout autre avis. Selon elle, le tatouage est un art en soi, qui pourrait donc, à ce titre, s’intégrer au collégial comme une nouvelle formation. «Ça pourrait être enseigné, ça aurait sa place. Il faudrait qu’il y ait une demande, mais je verrais très bien le tatouage s’intégrer à la technique de Métiers d’arts, qui pourrait être un profil offert aux étudiants», a-t-elle indiqué. D’après ce qu’ont rapporté le Cégep Limoilou et le Cégep de Sainte-Foy à L’EXEMPLAIRE, les étudiants s’inscrivant à des pro- grammes d’arts pour percer dans le milieu du tatouage sont rares. Actuellement, les deux cé- geps comptent chacun un étudiant ayant manifesté un fort intérêt pour le tatouage. Mme Santerre- Ayotte précise qu’au Cégep Li- moilou, les enseignants sont favo- rables à ce qu’un étudiant puisse expérimenter le tatouage dans le cadre de sa formation. «Dans le cadre d’un projet personnel où la discipline est libre, un étudiant pourrait choisir de le faire en ta- touage. Il y a une ouverture pour ça», a-t-elle avancé. Une question jamais abordée De son côté, le ministère de l’Éducation n’a encore jamais évalué la possibilité d’intégrer le tatouage à des formations en arts dans le réseau scolaire. À la direction des commu- nications du ministère, Esther Chouinard a expliqué à L’EXEM- PLAIRE la semaine dernière que jamais une demande n’a été for- mulée à cet effet, précisant que les programmes de formation sont éla- borés en fonction des besoins en main-d’œuvre et de la récurrence de ces mêmes besoins. Un plus pour le métier? L’enseignement du tatouage se fait ainsi dans les studios de ta- touage, de tatoueur à apprenti ta- toueur. Une formation longue, qui peut s’échelonner sur plusieurs années. Aux dires du tatoueur et pro- priétaire de Toutenkamon à Qué- bec, Lawrence Tannous, il serait in- téressant que le tatouage franchisse les murs des établissements sco- laires, même si cela semble pour le moment peu probable. «Ça pourrait peut-être se faire un jour. Actuellement, les gens s’organisent pour apprendre avec d’autres tatoueurs, et les places sont saturées. L’idée de faire af- faire avec un professionnel, ça pourrait être bénéfique, les gens auraient plus confiance», a-t-il lancé. Le tatouage continue de jouir d’une popularité importante dans la société actuelle. Les statistiques les plus récentes sur le sujet sont issues d’un sondage LA PRESSE CANADIENNE et Léger Marketing datant de 2002. Ce dernier révèle que 18 % des Canadiens portaient alors un tatouage, un bijou corporel (autre que sur le lobe de l’oreille) ou les deux. Photo Ali Dostie Enseigner ou non le tatouage dans les écoles

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En une cette semaine: Alors que la pratique du tatouage est de plus en plus répandue, son enseignement dans les écoles est loin de faire l’unanimité

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VOLUME XX NUMÉRO 8 LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

UNIVERSITÉ

corps professoral

Manque de femmes

Page 2

POLITIQUE

CAQ

Réactions à Legault

Page 3

MONDE

libre-échange asie pacifique

Ouverture des négos

Page 5

QUÉBEC

SALON DE BRONZAGE

ControversePage 6

CULTURE

BD PAUL

Miroir du Québec

Page 7

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

Sophie Côté[email protected]

Québec — Alors que la pratique du tatouage est de plus en plus répandue, son enseignement dans les écoles est loin de faire l’unanimité.

Ainsi, selon Mme Marie-Christiane Mathieu, direc-trice de la maîtrise en arts

visuels avec mémoire à l’École des arts visuels de l’Université Laval, il ne revient pas aux écoles d’enseigner les secrets du tatouage.

De son point de vue, il serait plus logique que ce type de forma-tion soit offert par des instituts en esthétique. Elle a rappelé que toute la question de l’éthique et du code de déontologie doit être considérée, la pratique du tatouage consistant à poser un geste sur un corps.

À ses yeux, encore faut-il se demander si le tatouage peut être considéré comme un art. «Dans le cadre d’une démarche artistique, il faut dépasser la question des mots. Il n’y a pas juste le résultat; il faut se demander on le fait pour quoi. Je n’enlève rien au talent, mais la différence est dans la réflexion», a-t-elle soutenu.

Ouverture au cégepAu Cégep Limoilou, l’ensei-

gnante et coordonnatrice du DEC en arts plastiques, Émilie Santerre-Ayotte, est d’un tout autre avis. Selon elle, le tatouage est un art en soi, qui pourrait donc, à ce titre, s’intégrer au collégial comme une nouvelle formation.

«Ça pourrait être enseigné, ça aurait sa place. Il faudrait qu’il y ait une demande, mais je verrais très bien le tatouage s’intégrer à la technique de Métiers d’arts, qui pourrait être un profil offert aux étudiants», a-t-elle indiqué.

D’après ce qu’ont rapporté le Cégep Limoilou et le Cégep de Sainte-Foy à L’EXEMPLAIRE, les étudiants s’inscrivant à des pro-grammes d’arts pour percer dans le milieu du tatouage sont rares.

Actuellement, les deux cé-geps comptent chacun un étudiant

ayant manifesté un fort intérêt pour le tatouage. Mme Santerre-Ayotte précise qu’au Cégep Li-moilou, les enseignants sont favo-rables à ce qu’un étudiant puisse expérimenter le tatouage dans le cadre de sa formation. «Dans le cadre d’un projet personnel où la discipline est libre, un étudiant pourrait choisir de le faire en ta-touage. Il y a une ouverture pour ça», a-t-elle avancé.

Une question jamais abordéeDe son côté, le ministère de

l’Éducation n’a encore jamais évalué la possibilité d’intégrer le tatouage à des formations en arts dans le réseau scolaire.

À la direction des commu-nications du ministère, Esther Chouinard a expliqué à L’EXEM-PLAIRE la semaine dernière que jamais une demande n’a été for-mulée à cet effet, précisant que les programmes de formation sont éla-borés en fonction des besoins en main-d’œuvre et de la récurrence de ces mêmes besoins.

Un plus pour le métier?L’enseignement du tatouage

se fait ainsi dans les studios de ta-

touage, de tatoueur à apprenti ta-toueur. Une formation longue, qui peut s’échelonner sur plusieurs années.

Aux dires du tatoueur et pro-priétaire de Toutenkamon à Qué-bec, Lawrence Tannous, il serait in-téressant que le tatouage franchisse les murs des établissements sco-laires, même si cela semble pour le moment peu probable.

«Ça pourrait peut-être se faire un jour. Actuellement, les gens s’organisent pour apprendre avec d’autres tatoueurs, et les places sont saturées. L’idée de faire af-faire avec un professionnel, ça pourrait être bénéfique, les gens auraient plus confiance», a-t-il lancé.

Le tatouage continue de jouir d’une popularité importante dans la société actuelle. Les statistiques les plus récentes sur le sujet sont issues d’un sondage LA PRESSE CANADIENNE et Léger Marketing datant de 2002. Ce dernier révèle que 18 % des Canadiens portaient alors un tatouage, un bijou corporel (autre que sur le lobe de l’oreille) ou les deux.

Photo Ali Dostie

Enseigner ou non le tatouage dans les écoles

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UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

E N B R E FenseignementMalaise chez

les profsPlusieurs problèmes sont

vécus actuellement par les professeurs même ceux de ni-veau universitaire, a souligné Bernard André, docteur en édu-cation et professeur à la Haute école pédagogique de Lausanne en Suisse lors d’une conférence présentée à l’Université Laval la semaine dernière. La profession d’enseignant serait plus difficile notamment à cause d’un malaise avec les étudiants et d’une perte de sens au travail. (X.S.-F.)

stages à l’international

Nouvelles opportunités

La branche lavalloise de l’AIESEC, une association

étudiante internationale implan-tée dans 110 pays, a lancé le 13 novembre un nouveau projet visant à faire la promotion de stages pour les étudiants la-vallois dans les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). L’initiative BRIC fut inaugurée par une journée conférence la semaine dernière à l’UL sur les pays émergents. (F.D.-P.)

faculté de droitNouveau certificat

Avec près de 95 % des cours disponibles en ligne, le cer-

tificat en droit de l’Université Laval sera accessible dès cet hiver. Le certificat vise à don-ner des connaissances de base du droit. Les principaux inscrits sont des gens sur le marché du travail désirant approfondir leurs connaissances. La formule en ligne donnera à un plus grand nombre de personnes accès à la formation. (J.C.)

travail à l’étranger

Prisé par les employeurs

Le travail à l’étranger est plus populaire que jamais

auprès des étudiants. C’est ce qui est ressorti de la conférence portant sur le travail à l’interna-tional, présentée jeudi dernier par le Service de placement et le Centre d’aide aux étudiants, qui a connu un record de participa-tion. Cette expérience est en-couragée par les employeurs qui font désormais face au multicul-turalisme dans leurs équipes de travail. (B.A.)

Égalité homme-femme

Manque de professeuresAndréanne [email protected]

Cité universitaire — Même si les filles ont de plus en plus accès à l’enseignement supérieur, le pourcentage des femmes professeures dans les universités québécoises ne permet pas encore de parler d’équité.

«On devrait donner davantage de pou-voir aux femmes

qui réussissent, notamment dans les institutions scolaires, afin de donner l’exemple», a déclaré d’entrée de jeu Natalie Weaver, présidente du Salon national de la femme, qui avait lieu à Québec pour une quatrième année en fin de semaine dernière.

En 2006, une étude réalisée par le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL) révélait que seu-lement 27,3 % des enseignants à l’Université Laval étaient des femmes.

En 2011, le constat n’est pas plus éloquent selon Claire Deschênes, membre de la Chaire de recherche Claire-Bonenfant sur la condition des femmes. «Les femmes ne sont pas assez représentées dans les universités québécoises, nous n’avons pas encore la parité».

Manque d’intérêtMarie-Hélène

Gagnon, professeure adjointe pour la Fa-culté des sciences de l’administration de l’Université Laval, a expliqué que les femmes sont loin de constituer une majo-rité au sein du corps professoral de l’UL.

Pour elle, le problème ne serait toutefois pas dû à des la-cunes à l’intérieur du système d’embauche, mais bien à un manque d’intérêt de la part des femmes elles-mêmes. «C’est faux d’accuser l’Université La-val, c’est un milieu très ouvert. C’est un fait qu’il n’y a pas beau-coup de femmes dans le milieu de l’enseignement universitaire, mais il s’agit de choix person-nels et non pas de restrictions professionnelles».

Selon Statistique Ca-nada, les femmes seraient

maintenant majoritaires sur les bancs des universités qué-bécoises, et représenteraient 60 % des diplômés des études supérieures.

Étudiante en génie civil à l’UL, domaine très prisé par les hommes, Émilie Roy croit que la situation est loin d’être aussi simple. «Il y a encore beaucoup de compétition et de préjugés au sein de certains programmes au-paravant réservés aux hommes. Il faut avoir de la détermination en tant que femme pour sans cesse devoir prouver notre po-tentiel. La partie est loin d’être gagnée», a-t-elle estimé.

Les conditions de travail en cause

Comme les ressources fi-nancières dans le domaine de

la recherche se font maintenant de plus en plus rares, Marie-Hélène Gagnon croit que cette nouvelle difficulté décourage la relève professorale. «Moins de femmes choisissent l’ensei-gnement comme car-rière probablement en raison des condi-tions de travail, où il est difficile de conci-

lier travail/famille, mais aussi parce que c’est un milieu très compétitif».

Au Salon National de la femme, plusieurs femmes de carrières viennent y présenter leurs réalisations. La directrice, Natalie Weaver, croit qu’il faut justement plus de modèles pour montrer aux jeunes filles que l’instruction ouvre des portes. «J’encourage les femmes à s’ins-truire et à changer le monde, pour ainsi pouvoir montrer l’exemple à leur tour.»

De la même manière, Claire Deschênes pense qu’il faut gar-der espoir. «L’important est de tenir le flambeau et de parler des femmes le plus possible», a-t-elle conclu.

«Les femmes ne sont pas

assez représentées dans les uni-versités qué-bécoises.»

Accès restreint aux terres agricoles

Compétition des investisseurs

étrangersDanny [email protected]

Cité universitaire — Dans un contexte où le prix élevé des terres québécoises restreint l’accès aux étudiants désirant faire de l’exploitation agricole, les investisseurs étrangers représentent une menace.

Photo Gabrielle Thibault DelormeD’après l’agronome Claire Bolduc, les producteurs agricoles sont laissés

à eux-mêmes quant à la décision de vendre leur terre à des intérêts étrangers.

«La valeur actuelle des terres et des exploita-tions agricoles est trop

élevée», a déploré Claire Bolduc, agronome et présidente de Solida-rité rurale, lors du colloque de la relève en agronomie tenu vendredi dernier par le Département d’écono-mie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’UL.

Étant donné la valeur considé-rable des terres agricoles au Qué-bec, Mme Bolduc estime que de nombreux étudiants ne pourront pas jouir du plein potentiel des terres. «Les jeunes de la relève doi-vent bénéficier de dons importants de leurs parents pour s’établir», a-t-elle avancé.

Même son de cloche du côté du représentant de la relève agri-cole du Québec, Jean-François Ménard, pour qui l’héritage est un avantage considérable, «les jeunes qui ne viennent pas du milieu agri-cole n’ont pas les moyens d’inves-tir dans une aussi grosse machine: un jeune producteur qui prend en charge les terres familiales n’a pas à s’endetter pour payer un fonds de terre qui peut représenter 15 à 90% de son emprunt», a souligné M. Ménard.

Protéger les terres agricoles du Québec

«La vente des terres agricoles à des Chinois ou à d’autres étrangers, c’est un non catégorique», s’est indigné Jean-François Ménard.

Selon lui, un groupe d’inves-tisseurs chinois de Shanghai, munis de 300 millions $, est prêt à acheter

40 000 hectares de terres en Mon-térégie et dans d’autres régions. Un des buts du colloque est de conscientiser la relève à la richesse que représentent les terres qué-bécoises. «C’était très important pour moi que les étudiants sachent à quoi s’attendre sur le plan écono-mique, il y a de très hauts dirigeants qui connaissent la valeur de nos terres et ce sont les jeunes de de-main qui devront se battre pour les conserver», a soutenu M. Ménard.

D’après l’agronome Claire Bolduc, les producteurs agricoles sont laissés à eux-mêmes. «Le pro-ducteur n’a aucune forme d’aide de l’État pour s’assurer que la terre demeure un bien collectif. En tant que société, le Québec ne pense pas à long terme», a-t-elle signalé.

Échos des étudiantsAnnie Héroux, étudiante au

baccalauréat en agroéconomie, a bien saisi le message. «On jase avec tous les professionnels du mi-lieu pendant le colloque et il n’y a qu’une chose qui ressort et c’est de protéger nos terres des exploi-teurs étrangers», a résumé la jeune femme.

«Pour certains agriculteurs de ma génération, il est impor-tant d’être propriétaire de la terre. Pas pour moi, il n’est pas dit que je vais rester agriculteur toute ma vie, je ne vois pas pourquoi c’est si important», a lancé Pier-Luc Val-lée, étudiant en agronomie. «Moi, tant que je fais beaucoup d’argent, ça ne me dérange pas de laisser mes terres à un Chinois ou à un Américain», a-t-il conclu.

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POLITIQUE 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

Création du parti de François Legault

Des anciens collègues critiquentRaphaël [email protected]

Québec — Alors que François Legault effectue ses premiers pas comme chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), des anciens collègues péquistes se questionnent sur la volte-face constitutionnelle d’un homme qu’ils qualifient d’ambi-tieux.

«C’est une grande dé-ception qu’il re-vienne sous cette

forme-là. M. Legault revient au gré des sondages et laisse tomber ses convictions au profit de son ambition», a confié Jean-Martin Aussant, lui aussi démissionnaire du Parti Québécois et fondateur d’Option nationale.

«Je pense qu’au fond, il est encore souverainiste, mais plutôt que d’expliquer la souveraineté à la population, il prend la voie fa-cile [en la mettant de côté]. C’est un manque de courage, de lea-dership», a-t-il ajouté.

Perplexes, parfois déçus, les anciens partenaires politiques de François Legault ont tous reven-diqué le fait qu’ils aient du mal à comprendre comment un fervent défenseur de la cause souverai-niste ait pu abandonner ses propres convictions qui leur semblaient inébranlables.

Louise Beaudoin, ancienne députée du Parti Québécois sié-geant maintenant comme indépen-dante, a ainsi affirmé ne pas adhé-rer au fait qu‘il occulte la question nationale. «Je suis en désaccord complet avec lui sur la question na-tionale. François ne veut plus par-ler de souveraineté, mais il ne dit pas pourquoi.»

«Il dit que les citoyens ne veu-lent pas entendre parler de souve-raineté, donc il leur parle plutôt de préoccupations quotidiennes comme la santé. C’est un choix politique qui peut être payant, mais il va devoir prendre position sur le sujet tôt ou tard», a avancé Mme Beaudoin.

D’après elle, le retour en po-litique de M. Legault était prévi-sible. «François est arrivé en 1998 avec de grandes ambitions. Il est venu en politique pour être Premier ministre. Il a vu que ça allait être difficile, voire impossible, au PQ.

Alors, il est parti», a-t-elle raconté, ajoutant que dès son départ, on an-ticipait déjà un retour éventuel.

Par ailleurs, la députée pé-quiste de Taschereau pointe égale-ment du doigt les idées proposées dans le plan d’action de la CAQ. «Ce sont de vieilles idées, des so-lutions simplistes pour une société complexe», a mentionné Mme Maltais., collègue de M. Legault durant onze ans, en rappelant que l’abolition des agences régionales de santé et des commissions sco-laires étaient respectivement de vieilles propositions libérales et «adéquistes».

Des changements nécessairesPour sa part, Jean-François

Del-Torchio, attaché de presse de la CAQ, revendique la volonté de François Legault d’occulter la question souverainiste: «Que l’on soit pour ou contre le fédéralisme, des changements sont nécessaires au Québec en matière d’éducation, de santé, d’économie, de culture. Actuellement, les huit milliards de péréquation d’Ottawa ne met-tent pas le Québec en position de force», a-t-il indiqué.

M. Del Torchio a ajouté que «cela fait 40 ans que l’on tourne en rond, il faut améliorer concrè-

tement le Québec pour que l’on puisse, ou non, se poser la ques-tion du souverainisme.»

Quant aux critiques de Mme Maltais, M. Del Torchio ne pense pas que celles-ci sont fondées, prenant en considération les me-sures concrètes proposées dans

le plan d’action de la Coalition Avenir Québec. Selon lui, il s’agit par exemple de redonner à tous un médecin de famille, ou d’aug-menter le salaire des enseignants pour revaloriser la profession, tout en les évaluant en retour. Des me-sures concrètent visant à amélio-rer le Québec.

Photo Ali Dostie«Plutôt que d’expliquer la souveraineté à la population, il [Legault] prend la voie facile C’est un manque de courage», s’est exclamé Jean-Martin Aussant.

Anthony [email protected]

Cité universitaire — À en croire les universitaires lavallois rencontrés par L’EXEMPLAIRE, les idées de la Coalition Avenir Québec rencontreraient un succès mitigé auprès des étu-diants.

«Tout ce que ça amène, c’est un vent de chan-gement. Il n’y a pas

d’idées originales, il tire partout en même temps», a illustré Pier-Luc

Daigle, étudiant en science poli-tique à l’UL.

De son côté, Philippe Des-biens, étudiant en marketing, s’est

exprimé plus ou moins dans le même sens. «Je ne pense pas que c’est si innovateur, il ne s’est pas lancé dans de nouvelles affaires», a-t-il dit.

Effet de nouveautéPour d’autres étudiants laval-

lois, c’est seulement la nouveauté qui explique la popularité des Qué-bécois pour la Coalition.

«Les Québécois vont vo-ter pour quelque chose qu’ils ne connaissent même pas, juste parce qu’ils sont tannés. Peu importe c’est qui tant que ce n’est pas le Parti québécois ou les Libéraux», a mentionné Didier Ndayizigiye, étu-diant en science politique à l’UL.

À l’inverse, Mathieu Plante, étudiant en enseignement de l’an-glais langue seconde, voit cela positivement. «Je crois que c’est plutôt une bonne chose parce que ça amène du changement. Dans l’éventualité des élections, ça va faire bouger le PQ et le Parti libéral», a-t-il considéré.

CADEUL et CAQ pas sur la même longueur d’onde

Pour Sébastien Harvey, pré-sident de la CADEUL, la vision du parti de François Legault n’est tout simplement pas celle des étu-diants. «Ce n’est pas une bonne vision de l’éducation, toute la so-ciété bénéficie de l’expertise des diplômés. C’est à toutes les strates de la société d’en prendre part financièrement», a-t-il argué.

«Nous sommes en opposi-tion formelle avec la modification des frais de scolarité. Il considère que les étudiants doivent payer plus. Mais il y aura forcément plus d’endettement ce qui serait trop pour les étudiants», a ajouté M. Harvey.

On sait que selon le plan d’ac-tion du nouveau parti de François Legault, un point majeur du pro-gramme de la CAQ sera l’édu-cation en «priorité absolue». De plus, la CAQ propose une hausse des frais de scolarité selon le pro-gramme où l’étudiant est inscrit.

De plus, pour pallier la hausse proposée, la CAQ souligne l’im-portance de bonifier le régime des prêts et des bourses.

Réponse des jeunes?Pour prendre le pouvoir et

faire les réformes qu’ils proposent, François Legault a affirmé dans plusieurs médias que la partici-pation des jeunes québécois était essentielle.

Ce point de vue est partagé par Éric Montigny, chargé de cours au département de science politique de l’Université Laval. «Chaque parti essaie de mobili-ser les jeunes. La Coalition Ave-nir Québec a une approche qui consiste à tenter de régler les pro-blèmes. Reste à savoir s’ils vont se sentir interpellés par ce parti», s’est-il interrogé.

Selon M. Montigny, la réponse pourra être obtenue qu’aux pro-chaines élections. «C’est toujours aux électeurs de décider ce qu’il en sera» a-t-il relativisé.

Photo Tout le monde en parleCertains étudiants jugent que l’attrait de la nouveauté pourrait expliquer la popularité de François Legault.

Réaction des jeunes sur la CAQ

Les étudiants lavallois plutôt sceptiques

Page 4: L'Exemplaire Vol. XX No.8

OPINION4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

Commentaire

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Mathieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef / Secrétaire de rédaction: Rabéa Kabbaj (4513); Éditorialiste en chef: Guillaume Bergeron (8954); Maquettiste / Directrice de la photographie: Ali Dostie (8959); Caricaturiste: Ali Dostie (8959); Université: Mélissa Gouge, Érick Deschênes et Jonathan-Alexandre Minville (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Sarah Pomar-Chiquette et Bérengère Capdequi (4513); Monde: Étienne Bouche (8954); Culture: Alexandra Fiset (8956); Sports: Steven Lafortune (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Couriel: [email protected]; Site Web: www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire Automne 2011; Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Ca-sault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pa-villon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

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L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Mathieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef / Secrétaire de rédaction: Rabéa Kabbaj (4513); Éditorialiste en chef: Guillaume Bergeron (8954); Maquettiste / Directrice de la photographie: Ali Dostie (8959); Caricaturiste: Ali Dostie (8959); Université: Mélissa Gouge, Érick Deschênes et Jonathan-Alexandre Minville (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Sarah Pomar-Chiquette et Bérengère Capdequi (4513); Monde: Étienne Bouche (8954); Culture: Alexandra Fiset (8956); Sports: Steven Lafortune (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Couriel: [email protected]; Site Web: www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire Automne 2011; Twitter: lexemplaire

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La septième participation en 12 ans du Rouge et Or à la Coupe Vanier est un sérieux message envoyé aux responsables du football universitaire canadien. Il devient impératif pour eux de créer un système de divisions, regroupant les équipes canadiennes selon leurs forces, pour éliminer la domination de quelques équipes riches face à une majorité d’équipe ayant peu de moyens.

En effet, si l’on compare les différentes ligues de football universitaires au pays, seulement quelques équipes remportent sans partage les honneurs de leur ligue depuis dix ans. Ainsi durant cette période au Québec, le Rouge et Or a remporté le titre des séries éliminatoires à neuf reprises alors que la seule autre équipe à avoir pu l’emporter fut McGill en 2002.

Ailleurs au pays durant la même époque, Acadia et St-Mary se sont divisés les honneurs sans partage dans l’Atlantique tandis qu’en Ontario la lutte s’est faite principalement entre Western Ontario et McMaster. Le même scénario s’est répété dans l’Ouest canadien alors que l’Université de la Saskatchewan a remporté la majorité des titres avec l’Université de Calgary dans les dix dernières années.

Ainsi, les saisons dans chaque confé-rence au pays deviennent de plus en plus routinières alors que deux ou trois équipes rivalisent pour le titre de la conférence. Cette situation crée un cercle vicieux où les meilleurs athlètes de chaque région du pays rejoindront majoritairement les meilleures équipes et reléguant les équipes au bas du classement.

Plusieurs ligues de football au Québec et aux États-Unis démontrent les avantages qu’amène un système de divisions dans une ligue de football pour la rendre paritaire. Par exemple, il existe au Québec une situation comparable au football universitaire canadien. Le football collégial y est divisé en trois divisions de calibre différent pour éviter les disparités entre les Cégeps ayant une plus grande force d’at-traction et face à des Cégeps régionaux ayant un petit bassin de joueurs. Aussi, le système actuel du Réseau du sport étudiant du Québec permet de modifier les

divisions aux deux ans pour garder celles-ci équili-brées.

Ainsi, si le Sport interuniversitaire canadien (SIC) privilégiait ce type de système de divisions avec montées et descentes, les équipes de tête garde-raient leurs standards d’excellence tout en forçant les équipes d’un calibre plus faible à devenir meilleures pour espérer rejoindre ce groupe sélect. Cela leur donnerait la chance d’espérer remporter quelque chose et de ne pas croupir longtemps dans les bas du classement comme dans la situation actuelle.

Cependant, certains mentionneront que les équipes du SIC ne peuvent se permettre financière-ment la création d’une ligue inter-canadienne puisque

les coûts de transport deviendraient astronomiques. Même si la comparaison peut être boiteuse, les universités améri-caines sont dans un système de division comme celui proposé par certains inter-venants du football universitaire canadien et ont trouvé des moyens pour obtenir des contrats de télévisions et de publicités al-léchants permettant de payer ces dépenses supplémentaires.

Enfin, les plus grands gagnants d’une création d’un système de divisions seraient les partisans du football universitaire cana-

dien. Le regroupement des équipes selon leurs forces éviteraient les nombreux matchs avec de grands écarts auxquels nous ont habitués les grandes équipes universitaires canadiennes contre leurs autres adver-saires de conférence. Ainsi, les partisans et ceux qui y assistent occasionnellement pourraient finalement en avoir pour leur argent durant toute la saison au lieu de quelques matchs par année comme la situation actuelle.

Le football universitaire canadien a une belle opportunité de développer son produit avec l’implan-tation d’un système de divisions comme dans plu-sieurs autres ligues de football. La SIC restera t-elle conservatrice ou décidera-elle d’innover ?

Érick Deschênes [email protected]

Commentaire

Mesdames et Messieurs, réjouissons-nous : l’homo indigna-dus a pris possession de la place publique.

Oui, 2011 a généralisé l’indignation comme posture idéologique décisive pour faire tomber les dictateurs, s’insurger des dérives financières des «1%» et crier haut et fort son mécontentement global. Excusez ma naïveté, mais ce retour en force de l’espoir dans nos sociétés me semble des plus prometteurs.

Non, je ne cherche pas à vous servir un discours rose bonbon sur l’importance de faire la paix et pas la guerre, ou sur la prépondé-rance de construire un monde meilleur pour demain. Je m’émerveille simplement de constater à quel point 2011 a entériné le triomphe de l’engagement et de l’action sur l’immobilisme et la résignation.

Beaucoup considèrent les indignés et autres «Occupy» comme une joyeuse gang d’écolo-hippies sympathiques mais qu’on aimerait bien voir aller faire du «camping» ailleurs, car c’est bien gentil tout ce remue-ménage mais les tentes en pleine rue ce n’est pas si fashion et l’hiver s’en vient.

On peut bien railler leur utopisme à la Walt Disney ou encore cri-tiquer leur absence de programme sur le long terme, le fait est qu’ils ont déjà, à mon sens, la bonne attitude. Gageons que s’il était encore de ce monde, Martin Luther King aurait rappelé que les rêves sont antérieurs aux grands changements.

Et cette année 2011 nous l’a montré. Que ce soit au Caire, à New York ou à Rome, les rêves de la rue ont déplacé bien plus de mon-tagnes que les G8, G20 et autres sommets géopolitiques. Loin de moi l’idée ici de faire de la démagogie. Toutefois, force est de constater que si tant de têtes sont tombées et tant d’injustices ont été décriées, c’est précisément parce qu’on est revenus cette année à la source de la politique dans son acception grecque originelle, qui fait du citoyen l’acteur central.

Le laisser-faire de citoyens habitués à voir des images de la famine en Afrique au bulletin de nouvelles du souper, a ainsi laissé place à l’émergence d’une préoccupation globale. On a vibré au rythme des feuilletons politiques arabes, réfléchi à la faveur des indignados de la Puerta del Sol et prêté une oreille aux arguments des nouveaux «Occupants». Puis on s’est inspiré de ces images du bout du monde pour s’appliquer à redessiner notre propre quotidien.

Vous trouvez que c’est peu de choses ? Au contraire, si je songe à l’auteur russe Dostoïevski qui a écrit que «Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre», j’aurais plutôt tendance à croire qu’on n’a jamais autant vécu que cette année!

Rabéa Kabbaj rabé[email protected]

À vaincre sans péril...

Les saisons dans chaque conférence au pays de-viennent de plus en plus routinières.

Espoir, es-tu là?

Page 5: L'Exemplaire Vol. XX No.8

MONDE 5L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

E N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E Flibye

Un des fils Kadhafi jugé

Les autorités libyennes ont affirmé dimanche que Seif

al-Islam serait jugé en Libye, malgré le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), qui soupçonne le fils de Mouammar Kadhafi de crimes contre l’humanité. L’homme est soupçonné d’avoir joué «un rôle-clé dans la mise en œuvre d’un plan» conçu par son père pour «réprimer par tous les moyens» le soulèvement populaire. (E.B.)

ÉGYPTEDémission du gouvernement

Le gouvernement égyptien a présenté lundi soir sa dé-

mission au Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis le départ du président Hosni Moubarak en février, a annoncé son porte-parole. Cette décision est inter-venue après la mort de dizaines de personnes depuis samedi au Caire. Les affrontements entre civils et militaires se poursui-vaient lundi soir aux alentours de la place Tahrir, dans la capi-tale égyptienne. La démission a été refusé par le CSFA. (E.B.)

cambodgeTrois Khmers face aux juges

Le procès de trois anciens hauts responsables khmers

rouges accusés de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide s’est ouvert lundi à Phnom Penh devant un tribunal cambodgien soutenu par l’ONU. Il s’agit de la dernière occasion majeure pour le Cambodge de juger les responsables d’un ré-gime qui a fait 1,7 million de morts entre 1975 et 1979. (E.B.)

espagneLa droite l’emporte

Le chef des conservateurs du Parti populaire, Mariano

Rajoy, a remporté dimanche la majorité absolue aux élections législatives espagnoles. Sa for-mation obtient 186 sièges au Parlement, contre 110 pour le Parti socialiste ouvrier espa-gnol. Après l’annonce de sa victoire, M. Rajoy a rappelé la nécessité de mettre en place un plan d’austérité rigoureux pour faire face à la crise que traverse le pays. (E.B.)

L’Amérique latine absente de l’espace médiatique

Un continent largement marginaliséValérie Aubé[email protected]

Étienne [email protected]

Analyse — L’Amérique du Sud peine à trouver sa place dans la couverture médiatique de l’actualité internationale.

Il aura fallu attendre qu’une trentaine de mineurs restent blo-qués 700 mètres sous terre pour que les rédactions s’intéressent au Chili. L’histoire de ces miraculés, digne d’un scénario hollywoodien, aura captivé la planète entière. Un fait divers révélateur de la faible importance accordée à l’Amérique latine dans les médias.

C’est le constat que dresse Jean-Michel Leprince, reporter à Radio-Canada. «Lorsque les mi-neurs étaient coincés au fond de la mine, et jusqu’à leur sortie, le Chili était partout dans les médias», a-t-il déclaré la semaine dernière, à l’occasion d’une table-ronde orga-

nisée au musée des Beaux-Arts de Québec.

Cette couverture épisodique relègue les autres faits d’actualité au second plan. «Il y a toujours des choses qui ne vont pas bien dans ce pays, et personne n’y fait allusion», a insisté le journaliste de Radio-Canada.

Désintérêt des États-UnisLe tableau se confirme dans

le cas du Mexique, qui bénéficie du même traitement partiel que les pays sud-américains. Mais pour d’autres raisons: «C’est le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes! On ne voit plus les

morts dans les journaux, car per-sonne ne veut aller couvrir ce qu’il se passe», a regretté le reporter.

M. Leprince constate un dé-sintérêt particulièrement marqué dans les rédactions américaines. «Ce pays a cessé de s’intéresser à l’Amérique latine et à ses conflits, tandis que la Chine prend, elle, de plus en plus de place.»

Retrait des politiquesSelon François Gélineau, titu-

laire de la Chaire de recherche sur la Démocratie et les institutions par-lementaires, à l’Université Laval, cette tendance accompagne l’évolu-tion opérée par les politiques.

«Les gouvernements se sont également retirés», a-t-il remar-qué, notant que «le gouvernement fédéral canadien a privilégié ses partenaires économiques, comme la Colombie, le Chili ou le Brésil», tout diminuant sa présence dans les autres pays. En mission d’observa-

tion au Guatemala lors de la récente élection présidentielle, M. Gélineau a noté le faible intérêt des médias pour cette zone géographique.

L’Amérique latine semble être la victime collatérale du bouillon-nement de l’actualité internationale récente: les mouvements de contes-tation au Moyen-Orient continuent de saturer l’espace médiatique. François Gélineau constate que les conflits armés, comme celui qui a abouti à la chute de colonel Kad-hafi, en Libye, prévalent dans la hiérarchisation de l’information.

Le professeur a avancé un autre argument: «Avec la crise éco-nomique de 2008, nous sommes davantage centrés sur nous-mêmes, sur des préoccupations locales.» Une évolution qui, selon lui, pé-nalise une grande partie des pays du sud. Réduite à une couverture partielle, et de fait souvent carica-turale, le continent africain est une autre victime de ce resserrement.

Projet de zone de libre-échange en Asie-Pacifique

Une longue route à parcourirBenoît [email protected]

États-Unis — Le président américain Barack Obama a an-noncé l’ouverture de négociations concernant la mise en place d’un vaste partenariat de libre-échange en Asie-Paci-fique, sur fond de rivalité économique avec la Chine.

Avec ses 800 millions de consommateurs potentiels, la zone Asie-Pacifique est en passe de de-venir l’un des principaux espaces commerciaux au monde. Réunis le 11 novembre à Honolulu sur invita-tion du président américain Barack Obama, neuf chefs d’État ont ap-prouvé l’ouverture de négociations pour la création d’une vaste zone de libre-échange dans la région.

Intitulé Partenariat Transpa-cifique (TPP), le projet vise à bâtir un accord commercial stratégique entre les États-Unis, l’Australie, Brunei, le Chili, la Malaisie, la Nou-velle-Zélande, le Pérou, Singapour, le Vietnam et le Japon. Mais déjà, le Mexique et le Canada ont fait connaître leur souhait de se joindre au projet. Au total, ces pays repré-sentent d’ores et déjà 40% de la pro-duction mondiale, très loin devant la zone Nord-Américaine (27%) et l’Union européenne (25%).

«Ce sera la plus grande zone de libre-échange du monde», a dé-claré le président chilien Sebastian Pinera, cité par le site lexpress.fr. Outre une suppression des barrières douanières, ce partenariat devrait

également permettre d’instaurer des normes en matière de droit du travail et de respect de l’environne-ment au sein des pays membres.

Rivalité Chine-États-UnisGrande absente de ce som-

met, la Chine, deuxième économie mondiale, n’a pas souhaité intégrer les négociations pour le moment, en raison d’un désaccord sur les exigences qu’impliquerait le TPP. Des exigences qui ne sont pas sans lien avec la rivalité commerciale qui oppose Chinois et Américains dans cette zone.

«Il est certain que les États-Unis ont mis la barre très haut, en terme d’amélioration des conditions de travail, de droit de propriété in-tellectuelle, etc. Cela s’inscrit dans une stratégie de réengagement dans la zone Asie-Pacifique, il y a une volonté d’inciter la Chine à jouer le jeu du commerce international», a estimé Gérard Hervouët, directeur du Programme Paix et Sécurité In-ternationales à l’Institut des Hautes Études Internationales de l’UL.

«Il y a également un message très fort envoyé aux dirigeants

chinois concernant la militarisation du pays et sa montée en puissance économique, et notamment dans les zones maritimes», a-t-il ajouté.

Une réalisation ambitieuseToutefois, «le projet sera très

long à mettre en place. Contraire-ment à l’exemple de l’Europe, où les économies nationales sont rela-tivement complémentaires, il n’y a pas de coordination en Asie dans ce sens et la plupart des pays pro-duisent des biens et services très similaires», a estimé Dominique Caouette, professeur en Science politique à l’Université de Mon-tréal et membre du Centre d’études de l’Asie de l’Est.

D’autre part, le projet a soule-vé un certain nombre d’oppositions

internes dans les pays membres, au Japon notamment, où les agricul-teurs craignent que l’importation de produits à bas coût ne vienne menacer leur activité.

Mais surtout, la persistance d’une méfiance réciproque entre membres et la complexité des re-lations politiques dans la région pourraient ralentir l’avancée des négociations. «Il y a de fortes chances pour que certains pays préfèrent signer des accords bila-téraux les uns avec les autres, si le TPP n’est pas conforme aux exi-gences de chacun», a affirmé Do-minique Caouette. Autrement dit, de l’annonce à la réalisation, il y a un grand pas et le TPP pourrait ne pas voir le jour avant plusieurs années.

White House/YoutubeSi elle se concrétise, la zone Asie-Pacifique deviendrait

l’un des plus importants espaces de libre-échange au monde.

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6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011QUÉBEC

E N B R E Ftourisme lévisHausse de 5%

La célébration des 150 ans de la ville de Lévis et la

construction récente de son nouveau centre des congrès ont donné un coup de pouce à l’ac-tivité touristique de la ville. Les bureaux touristiques de Lévis ont perçu une augmentation de 5% de leur affluence habituelle. Elle prévoit de développer de nouveaux produits afin d’aller chercher une nouvelle clientèle. (L.D.)

élections 2013Anne Guérette lance son parti

La conseillère indépendante Anne Guérette lance son

«Parti démocrate de Québec» afin, dit-elle, de rétablir l’équi-libre démocratique à Québec. «J’ai vraiment envie de poser ma pierre à la construction d’une alternative pour 2013. J’ai déve-loppé une vision de la politique et de la démocratie, et j’ai le goût de la faire valoir sur la place pu-blique», a-t-elle affirmé. Aucune collaboration n’est pour l’instant envisagée avec le parti de Pierre Boucher. (M.F.)

hôtel-dieu de québec

La tour sera réaménagée

Richard Fournier, directeur des communications du

Centre hospitalier universitaire de Québec, a certifié que l’hô-pital conservait ses mêmes ob-jectifs d’agrandissement, mal-gré l’abandon de son projet de construction au dessus de la cour intérieure de l’Hôtel-Dieu. Le projet entend plutôt reconfigu-rer l’espace, tandis que la partie rejetée du plan ne sera pas dé-placée ailleurs. Le ministère de la Culture se dit satisfait de ce changement de cap et de la coo-pération de l’hôpital. (F.D.P.)

transport en commun

Laissez-passer bonifié

Après la MRC de la Jacques-Cartier en juin dernier, la

Côte-de-Beaupré et l’Ile-d’Or-léans seront accessibles en transport en commun grâce à un seul laissez-passer dès jan-vier prochain. Cela évitera aux utilisateurs des transports de la Communauté métropolitaine de Québec d’avoir à se procurer un second droit de passage pour Beaupré ou St-Pétronille. (G.B.)

Salons de bronzage

Un débat brûlant

Maxime Le [email protected]

Québec — La réglementation des salons de bron-zage continue de susciter des débats houleux entre la Société Canadienne du cancer qui dénonce les risques de l’exposition UV pour la santé et l’Associa-tion des salons de bronzage du Québec qui crie à la manipulation.

«Au Québec, il y a des endroits avec des lits de bronzage

dans des dépanneurs et des clubs vidéos», s’est indignée Marianne Laramée, analyste des politiques à la Société canadienne du cancer (SCC).

Pour l’organisme canadien, il est primordial d’agir, en impo-sant une réglementation à cette industrie qui représente un dan-ger pour la santé. En effet, se-lon la SCC, les lits de bronzage sont classés dans la catégorie des risques de cancer les plus élevés pour l’humain, au même titre que la cigarette ou l’amiante.

Dans cette pers-pective, la volonté de la SCC se résume en trois points, «in-terdire le bronzage en cabine aux mi-neurs, empêcher les publicités visant les jeunes, que l’on retrouve particu-lièrement durant la période des bals de finissants, et la créa-tion d’un registre des salons de bronzage.»

D’après l’organisme cana-dien, qui dit tenir avant tout à pro-téger les jeunes, plusieurs études démontrent que l’exposition aux rayons UV est dangereuse, sur-tout avant 16-18 ans.

«L’industrie utilise des pro-pos publicitaires mensongers, qui ne tiennent pas la route d’un point de vue scientifique», a dé-ploré Mme Laramée. Pour ce qui est du registre, il permettrait de recenser tous les commerces of-frant des services de bronzage, instaurer un permis et ainsi éta-blir une certaine réglementation.

Les salons répliquentDe son côté, l’Association

des salons de bronzage du Qué-bec (ASBQ), a jugé inadaptées et stigmatisantes certaines cam-pagnes de la SCC. «La Société canadienne du cancer fait des

campagnes de peur, pas d’édu-cation», s’est exclamé Alain Fournier, président intérimaire et porte-parole de l’ASBQ.

D’après lui, la SCC mani-pule les chiffres pour nuire à l’industrie du bronzage.

L’ASBQ, qui regroupe en-viron 400 commerces, considère en revanche que le registre pro-posé par la SCC serait une bonne chose dans la mesure où il per-mettrait de donner un aspect plus professionnel à leur industrie.

Alain Fournier, président in-térimaire et porte-parole de l’AS-BQ, précise d’ailleurs que son as-

sociation est pour une réglementation des salons, excepté l’in-terdiction aux moins de 18 ans qui est injustifiée selon lui.

La moyenne d’âge est de 25 ans

«Le cancer de la peau le plus dan-gereux est le mé-lanome. Il est dû à une exposition aux

rayons UV, qui modifient l’ADN des cellules», a expliqué Fran-cine Barbeau, dermatologue à l’Hôtel-Dieu de Lévis.

Le docteur Barbeau a re-marqué qu’il y a une vingtaine d’années, la majorité des patients atteints d’un mélanome avaient autour de 70 ans. Désormais, la moyenne d’âge est de 25 ans. La plupart avouent fréquenter les salons de bronzage.

«Je dis à mes patients que les salons de bronzage sont à ban-nir à 100%», a-t-elle indiqué. En précisant au passage toute l’ab-surdité d’associer santé et bron-zage, particulièrement de façon artificielle, citant en exemple la plus grosse chaîne de salons au Québec, Santé-Bronzage.

Il existe plus de 1000 salons de bronzage au Québec, mais toujours pas de réglementation.

«La Société canadienne du cancer

fait des campagnes de peur, pas d’éducation»

Marc-Antoine [email protected]

Québec — Les cours de conduite, dits de «rafraîchisse-ment», pour les détenteurs d’un permis de conduire ne sont pas à l’ordre du jour selon Jean-Marie De Koninck, président de la Table québécoise de la sécurité routière.

Les suggestions émises par Jean-Marie De Koninck la semaine dernière dans

LE SOLEIL au sujet de la sécurité routière ont beaucoup fait réagir. Cependant, d’après le président de la Table québécoise de la sé-curité routière, ses propos ont été mal interprétés. D’après lui, jamais il ne fut question d’exiger aux dé-tenteurs de permis de conduire ces cours de rafraîchissement.

«Il pourrait être intéressant d’offrir ces cours sur une base vo-lontaire aux personnes qui aime-raient en profiter, a-t-il mentionné, mais je n’ai jamais parlé de rendre ces cours obligatoires.»

M. De Koninck a expliqué que son idée viendrait de plu-sieurs témoignages de conducteurs qui, ayant obtenu leur permis de conduire il y a plus de 40 ans, dési-rent actualiser leurs connaissances aux règles de la sécurité routière actuelles.

«Des écoles de conduite pri-vées pourraient possiblement créer des cours, disons d’une durée de deux heures, sur les nouveautés en conduite automobile pour les offrir au grand public», a évoqué M. De Koninck.

En début de semaine dernière, la Société de l’assurance automo-bile du Québec (SAAQ), en en-trevue au journal LE SOLEIL, avait indiqué que ce genre de projet n’était pas dans ses priorités. Elle justifiait son point en apportant l’exemple de l’Ontario qui, il y a quelques années, a annulé un pro-jet semblable en raison d’un faible taux d’efficacité.

Une idée attrayante pour les écoles de conduite

Pourtant, d’après les écoles de conduite rejointes par L’EXEM-PLAIRE, cette idée d’offrir des cours d’actualisation des tech-niques de conduite sur une base volontaire est intéressante et envisageable.

Yvan Sévigny, président du Groupe Tecnic, plus grande école de conduite au Québec, croit qu’il faut beaucoup miser sur cette op-tique de volontariat. «Il faut que les gens viennent d’eux-mêmes. C’est de cette façon que le projet serait gagnant. Les gens sont beau-coup moins réceptifs quand ils sont obligés», a-t-il déclaré lors d’une entrevue téléphonique.

Christian Nicole et Claude La-plante, tous les deux propriétaires d’une école de conduite dans la ré-gion de Québec, sont du même avis que M. Sévigny.

M. Laplante croit toutefois qu’il serait pertinent de cibler cer-tains conducteurs, notamment ceux dont le permis a été révoqué. «Il est impensable de forcer tout le monde à suivre ce genre de cours, mais je serais d’accord pour cibler certains conducteurs et à les contraindre à certaines évaluations», a-t-il affir-mé, soulevant tout de même qu’un certain coût social serait associé à cela.

Pour sa part, M. Nicole a mentionné qu’il serait très envisa-geable de mettre un tel projet sur pied : «Avec le temps, les écoles de conduite n’auraient aucun problème à combler la demande. Je crois que ce serait tout à fait réalisable.»

Cours de rafraîchissement

De Koninck rectifie le tir

D’après Jean-Marie De Koninck, jamais il ne fut question d’exiger aux détenteurs de permis de conduire ces cours de rafraîchissement

Photo Ali Dostie

Page 7: L'Exemplaire Vol. XX No.8

CULTURE 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

19811997

19942001

20082005

La Ligue se déplace au Grand salon du Pa-villon Alphonse-Desjar-dins, une salle d’une ca-pacité de 450 personnes qui est comble régulière-ment.

Dernière année à la LUI pour Tammy Verge qui a connu le plus de saisons (13) et qui a remporté le plus de trophées en carrière (11).

Trente ans d’impro...

Dominic Lapointe devient le nouvel arbitre de la LUI, après y avoir joué huit saisons, de 1997 à 2004.

Année de la création de l’Open de la LUI, un tournoi où se rencontrent une dizaine de ligues de haut calibre de la pro-vince ainsi que quelques équipes européennes.

La LUI naît grâce à l’initiative de Réjean Labrie. Le premier match à la salle Henri-Gagnon attire 250 personnes.

La LUI remporte pour la première fois la Coupe universitaire d’improvisation.

Le match sera précédé d’un cocktail rassemblant M. La-brie, présent en spectateur,

ainsi qu’une grand majorité des anciens joueurs de la ligue.

«Cette année, on crée en plus un temple de la renommée. On veut

remercier les gens qui ont été utiles à la LUI et pas juste le vedettariat existant», a dévoilé l’organisatrice de la soirée Anaïs Jalbert. Elle ad-met aussi profiter de l’événement pour «développer des archives des 30 dernières années, et se remettre en question pour le futur».

« En 1981, la LNI commençait à être populaire et nous, on est ar-rivés exactement au moment de la propagation de l’impro. Puis, il y a le talent des joueurs. Par contre, ce n’était pas dans les plans que la LUI dure 30 ans», a plaisanté Ré-jean Labrie, pour expliquer les rai-sons du succès et de la pérennité de la ligue d’improvisation.

Soirée nostalgiquePour souligner ces 30 ans de

sketchs improvisés, en jogging et chandails de hockey, c’est à un match aux couleurs des années 80

que le public aura droit. «Il y aura un décor old school, des photos d’archives, des prises de parole avec des témoignages, de vieilles catégories ainsi qu’un ancien ani-mateur», a annoncé Mme Jalbert.

Le 23 mars prochain, un match spécial avec d’anciens joueurs aura aussi lieu, mais les noms ne sont pas encore confirmés. Rappelons qu’en 30 ans, plusieurs personnalités ont été membres de la LUI, dont Jean-Michel Anctil, André Robitaille, Pa-trice Robitaille, François Massicotte pour ne citer qu’eux.

La LUI souffle ses 30 bougiesNicolas Lachance [email protected]

Cité universitaire — Pour son 30e anniversaire, la Ligue uni-versitaire d’improvisation (LUI) présentera, le 2 décembre prochain, une joute «à l’ancienne», marquée par la pré-sence de son fondateur, Réjean Labrie.

Courtoisie Martin Roy - Le DroitMichel Rabagliati désire souligner toute la beauté de la vie ordinaire.

théâtre de marionnettes

Métamorphoses

Interpeller l’humanité grâce à l’art, c’est ce que la troupe

de marionnettes Le Chemin qui marche offre au public cette semaine. Le spectacle Les Mé-tamorphoses d’Adalbert sera présenté du 24 au 27 novembre au Studio P de la librairie Pan-toute, accompagné de causeries et d’ateliers. L’être et le paraître, le besoin d’appartenance, les jugements et la peur de l’autre seront quelques-uns des thèmes abordés. (I.M.)

pub Universitaire

Nouveau Comedy Club

Le Pub universitaire de l’Uni-versité Laval propose son

tout premier Comedy Club le 25 novembre. Sous une formule de cinq à sept, trois humoristes de la relève, Mathieu Lévesque, Derrick Frenette et Franck Du-puis feront des prestations d’une quinzaine de minutes. (A.F.)

les 13Revisiter un classique

La troupe de théâtre les 13 présente Le Bourgeois Gen-

tilhomme sous une mise en scène de Tanya Dykstra. La pièce est en représentation du 22 au 26 novembre au Théâtre de Poche du pavillon Maurice Pollack. Les déboires de Monsieur Jourdain dans sa quête de noblesse pren-dront vie une énième fois dans ce classique de Molière, bourré de revirements burlesques, mais qui ne prend aucune ride. (A.F.)

E N B R E FRencontre avec Michel Rabagliati

«Paul, c’est nous»Anne-Sophie [email protected]

Québec — Avec Paul au parc, le septième volet de la série, le personnage principal des bandes dessinées de Michel Ra-bagliati, Paul, devient une pièce importante de la culture québécoise.

«J’ai envie de parler de nous, du peuple québécois, de

notre culture. Je veux l’im-primer sur papier pour ne pas qu’elle disparaisse», a imagé le créateur du person-nage considéré comme le M. Tout-le-monde québécois.

«Paul c’est nous. Paul mange de la nourri-ture québécoise, va à Québec et à Montréal. C’est une des meilleures choses pour une BD de refléter une culture», a estimé le libraire spécia-lisé en bande dessinée à la Librairie Pantoute, Marco Duchesne.

Pour M. Duschesne, Paul est déjà une référence culturelle

puisque «dès que les gens se recon-naissent dans une œuvre, c’est une

référence culturelle». Le créateur du personnage a confirmé en expliquant que «beaucoup de jeunes me lisent, des hommes et des femmes aussi. Les Québécois s’identifient beaucoup à Paul».

Aborder la vie, telle qu’elle est

Le désir de M. Rabagliati, avec Paul, est de souligner toute la beauté de la vie ordinaire. «Je veux montrer les petits bonheurs de la vie.» Il ajoute qu’il n’a aucun inté-rêt pour la fiction. «Juste de penser à écrire de la fiction, je dégonfle, a-t-il insisté. Je suis peut-être trop

honnête pour ça. J’associe la fiction à un mensonge.»

À travers sa série, M. Raba-gliati cherche aussi à contrer le cynisme ambiant. «Avant tout, je veux faire passer un bon moment à mes lecteurs. Je n’ai pas de le-çon à donner. Je veux que ce soit émotif et sensible.» Les relations interpersonnelles sont au cœur des œuvres: famille, amour et amitié.

«L’action, dans Paul, elle est dans la tête», a spécifié l’auteur.

Au fil des ans, beaucoup de critiques littéraires ont comparé Paul à Tintin, le héros du bédéiste belge Hergé. M. Rabagliati s’est dit flatté de cette analogie. «C’est mignon. Tintin est un personnage important pour moi, et Hergé est mon maître à penser, mon mentor.»

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SPORTS8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

E N B R E Fvictoire 41-10

du r&oDirection

Coupe Vanier!

L’équipe de football du Rouge et Or tentera ven-

dredi de remporter sa septième Coupe Vanier de son histoire alors qu’elle se mesurera aux Marauders de l’Université McMaster au B.C Place de Vancouver. L’équipe de Glen Constantin a remporté vendredi dernier la Coupe Mitchell alors qu’elle a vaincu les Dinos de Calgary par la marque de 41-10 au stade McMahon. (S.L.)

volleyball féminin

Victoire facile du R&O

L’équipe féminine de vol-leyball du Rouge et Or a

remporté la victoire en quatre manches 3 à 1, samedi au PEPS, contre le Vert et Or de Sher-brooke. Le Rouge et Or ira vi-siter les autres équipes de l’Uni-versité du Québec à Rimouski du 25 au 27 novembre. Pour voir les lavalloises à domicile à nouveau, il faudra attendre le 13 janvier, où elles affronteront les Martlets de l’Université McGill. (A.M)

victoire des Remparts

Grigorenko en feu

Les Remparts de Québec se sont illustrés aux dépens des

Mooseheads d’Halifax, samedi soir dernier, dans un gain facile de 6 à 1. Cette rencontre souli-gnait le duel des espoirs entre Mikhail Grigorenko (un but et une passe) et Nathan MacKinnon (aucun point). Raphaël Corri-veau, Frédérick Roy, Adam Erne et Vincent Barnard ont complété la feuille de pointage. La troupe de Patrick Roy a remporté ses huit derniers matches.(B.A)

victoire des Kebs 108-89

En l’honneur de Sam Carey

Les Kebs de Québec ont rem-porté un match émouvant

dimanche, alors qu’ils ont défait les Storm de Summerside 108-89. Une cérémonie touchante a été célébrée avant la rencontre en l’honneur de Sam Carey, dé-cédé mardi lors d’un accident de la route. Son chandail numéro 45 sera retiré par l’organisation, qui s’aligne dans la Ligue natio-nale de basketball. (S.L.)

Une carrière bien remplie

Charles Hudon surprend

David [email protected]

Québec — À seulement 17 ans, l’hockeyeur Charles Hu-don, des Saguenéens de Chicoutimi, a déjà une carrière bien remplie.

Le jeune homme natif d’Al-ma au Lac St-Jean compte déjà deux participations à

des tournois internationaux. Pre-mièrement, au Défi mondial des moins de 17 ans, il a été nommé capitaine de l’équipe du Qué-bec. Même s’il n’a récolté au-cune médaille, il s’est distingué comme l’un des joueurs les plus productifs du championnat avec 11 points en 6 matchs. Puis, en avril, il a été sélectionné pour représenter le Canada au cham-pionnat mondial des moins de 18 ans. Il a également remporté la médaille d’or avec l’équipe du Canada au tournoi Ivan Hlinka en République Tchèque cet été.

Ces faits d’armes interna-tionaux ne sont qu’une partie des accomplissements du jeune homme. Dès sa première année dans la LHJMQ, le choix de première ronde des Saguenéens de Chicoutimi n’a pas tardé à se faire remarquer. L’Almatois a inscrit 23 buts, 37 passes pour un total de 60 points en 63 parties.

Ces performances lui ont valu une place dans l’équipe étoile des recrues de la Ligue de hockey junior majeur du Qué-bec. Il a également mérité le tro-phée Michel Bergeron, remis à la meilleure recrue offensive du circuit Courteau.

Quand on l’interroge sur le sujet, Charles Hudon se fait mo-

deste : «L’année passée, j’ai vrai-ment été aidé par les vétérans. Comme une première année dans ce circuit est vraiment difficile, les gars m’ont aidé à m’établir.» Après une saison d’adaptation, il garde l’équipe en tête de ses priorités et espère maintenant se rendre loin en série avec les Saguenéens.

Éligible au prochain repê-chage, Hudon ne ressent pas pour autant plus de pression. Le jeune joueur trouve d’ailleurs les gradins du centre George Vésina bien efficaces pour lui cacher les dépisteurs et diminuer ainsi la nervosité que leur présence sus-cite en lui. «Je me concentre sur mon jeu», a-t-il résumé.

Sur le plan offensif, Hudon se compare à Derick Brassard, évoluant avec les Blue Jackets de Colombus. Les deux joueurs s’entraînent d’ailleurs ensemble. «Derick m’aide vraiment sur l’aspect offensif, le maniement de rondelle, etc. Il est capable de donner la rondelle, et de fabriquer des jeux. Sur le jeu de puissance, on est vraiment efficaces.»

Avec une fiche de 8 buts et 15 passes pour 23 points en 19 parties cette saison, les amateurs de hockey devraient bien rete-nir le nom de celui qui fera sans aucun doute vibrer les cordages de la LNH dans un avenir pas si lointain.

Courtoisie Dominique B. Gagné À 17 ans seulement, Charles Hudon cumule

les expériences internationales, dont le Défi mondial des moins de 17 ans.

Doublé en basket contre Bishop’s

Rentrée lavalloise réussie

Martin [email protected]

Cité universitaire — Les deux équipes du Rouge et Or bas-ketball ont bien amorcé leur saison régulière à domicile vendredi dernier, avec une double victoire contre les Gai-ters de Bishop’s: les femmes l’ont emporté 76-65 et les hommes 86-59.

Pour le match opposant les hommes, la troupe de Jacques Paiement Jr. tentait

d’oublier le cuisant revers de 82-57 subi aux mains des Redmen de McGill, quelques jours auparavant. L’équipe n’a eu aucun problème à disposer des Gaiters de Bishop’s pour ainsi remporter sa première partie de la saison.

Le pointage donnait une avance de 26 points à la demie, dans un match à sens unique. Le nouveau venu du Rouge et Or, Bo-ris Hadzimuratovic, a été très bon pour les siens, récoltant 13 points et autant de rebonds. Olivier Le-febvre a eu le compas dans l’œil, enfilant trois paniers du centre-ville en autant d’occasions. Il a ter-miné la rencontre avec 11 points. Quant à lui, Étienne Labrècque a été le marqueur le plus prolifique du Rouge et Or avec 14 points.

Même avec une bonne avance, l’entraîneur-chef n’a pas choisi de changer son plan de match durant la mi-temps. «On devait continuer à faire ce qui nous avait amené à une telle avance. On ne devait pas trop jouer défensivement et sur les talons», a-t-il affirmé.

Match serré chez les damesDu côté des femmes, les vété-

rantes de l’Université Laval ont été les meilleures. Dans une joute im-pliquant beaucoup de jeu physique, Elyse Jobin a marqué 22 points et

récolté 13 rebonds. Marie-Pas-cale Nadeau a cumulé les beaux jeux défensifs tout en amassant 20 points. Chanelle St-Amour a, pour sa part, inscrit 14 points au tableau.

Pourtant, après une demie, c’était toujours l’impasse avec un pointage de 34 à 34. Lors de la deuxième moitié du match, la recrue Jannie Jacques a su réus-sir quelques paniers cruciaux afin de mettre les Gaiters hors de por-tée. «J’étais vraiment stressée à la première demie. Durant l’entracte, je me suis dit que je devais me concentrer sur les petites choses faciles et ça a beaucoup mieux été pour la suite», a-t-elle révélé.

Selon l’entraîneure-chef de l’équipe, Linda Marquis, la mi-temps a permis de remettre l’équipe sur la bonne voie. «Je leur ai dit qu’elles ne suivaient pas le plan de match», a-t-elle expliqué. D’après elle, «on axait seulement sur le ré-sultat et on voyait que ce qu’elles voulaient faire, c’était seulement marquer tour à tour sans vraiment réfléchir».

Le prochain match à domicile du Rouge et Or sera encore pré-senté sous forme de programme double. Les deux équipes affron-teront respectivement les dames et les hommes des Citadins de l’Université du Québec à Mon-tréal, le 26 novembre, au PEPS de l’Université Laval.

Les équipes masculine et féminine du Rouge et Or ont remporté leur match contre l’Université Bishop’s.

Courtoisie Yan Doublet