L'Ecole primaire, 31 octobre 1932

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51 me Ann ée No CI 3S Octo br e 1932 Df LA Soeïécé d "iduc:ation L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-- Les abonnelnents se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre relllboursenlent. ce qui concerne la publication doit être adressé dlrect?ment à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Departement de l'Instruction publique à Sion. PUBL Les rcçues exclusivement par ICITAS, Socleté Anonyme Suisse de PÙblicité, Sion nuo de LnUS:lllllC 4 - Télé.phone 2.36

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51 me Année No CI 3S Octobre 1932

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Soeïécé 'valaj~af)lJe-d "iduc:ation

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.--

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To~t ce qui concerne la publication doit être adressé dlrect?ment à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

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51 111lJ Année No Il 31 Octobre 1932

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE u'ÉDUCATfON

SO~'li\ŒAIRE: Au commencement d'une nouvelle année scolaire . Tableaux pour leçons <de choses. - ,« :Pro .Juventute». - L 'électri­cité dans l.a maison. - Mor.ceaux de mémoire. - Ce 'que peut faire une école rurale en faveur des enfants débiles et arriérés, - IChro­ni'que de l'Union. - L 'orientation profestsionnelle et .l'école. -Langue fran,:;aise. - En glanant. - Sciences: le cheval. - ~Os.

PAGES : Bibliographie.

Au commencement d'une nouvelle année scolaire

Bon nombre d'instÏ.tuteurs n'ont pas attendu jusqu'à lIa Toussaint pour reprendre .leurs dasses. Néanmoins, ils en sont encore, COlnU'le leurs collègues de -l'a onziènw heure, au début de la nouvelle année scolaire.

'C'est le InOlnel1't, nous selJ.nhle-t-il, de leur présenter nos vœux" puisque nous parlons de nouvelle année. -Et !pourquoi ,n'en .serait­Ï'J, ~)as ainsi? !Pour un éducateur, -l'année sCQlail'e a tplu~ _ ~d 'hnpor-tance que l'année dite civile . '

Nous souhaitons donc, de tout ,c-œur, que :l'année qui vient de commencer soit très fructueuse pour ' les maîtres et pour les élèves.

Du côté des l11a1tres" par la 1l1isef

en pratique des m.eiilleures Inéthodes d'instruction et cl',éducation, du côté des élèves, par les progrès les plus réjouissants,

'Mais, c'est '~à un 'souhait bien général. Qu'on nous per111ette quelques précisions.

Pan11li toutes les qualités nécessaires à un l11aître pour arri­ver à .de bons r·ésultats en éducation, i[ en est , une que nous considérons comn'le de la plus haute ilnrportance et sans tlaqueHe ' les autres manquent de base. Cette qualité fondaulentale, c'est la persévérClnce ou la force de volonté.

Au début ,d'ul).e nouvelle année scolaire, on est 'g.énéra'lement bien dispos,é, on a bonne volonté. ,Si on est débutant, on sent au 'cœur le feu sa'cré qui s'y est allU'mé pendant :J"Ecole normale, où Il'on a entendu par,ler lfréquenll11ent de 'la beauté des [onctions d'éduca·teur ; ,:fonctions quasi divines, puisqu'il s'-agit de former, de pétr,ir des ânles créées à l'image de' Dieu, et ,~e les rendre sem­blables au Christ. ,ne plus, la 'Carrière dans .laqueNe on s'engage semble attrayante : on éprouve quelque f ierté à n'être plus écalier,

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•• ~ ~; ~ 1 J f J j •• • • J : ! i' • J , ! : _ : . _ .. ~ \ i i mais 'j:éiJen-t; ' à 'pouvoir l-'üom111andeli ; ".on , se -igIis,e ' p~,llt;~t\'~ ',ae' l'idée t

-qù'dh~ !'est" èIifin 'qtlelqü hn ,et ql,.lelqlue. clï1.Q~~; qJ.l'O)1 se1:a ~': 1

salué,.' qct 'on" ~iü~Flidi~a ' dire-:',-MonSi.eul': lë, l'-ég,ent,;' et .çm a., 'ij,q., , n9bl~ -an'lbiti'Oh ! dé ' f.aii'é .. holin6ür à S01'l· nouveau, ra;lilg, Si on ,a déjà. , ' 1

quelques a'niiées 'cPenseig'rrement, on ' prend au "q.éhllt d'un autre cours .. scolaire ,:d,es " résolutions dictées "par les résultats ob­tenus ;: 9~ s ',effo~: c;erâ ; par 'èxem_ple .. !,d 'obtenÎl' dans sa iclasse, une meiUellre, d~~~ip'lin'~ , un h~:avail ;plu scons'CÏericièux, >,de cOlnbler ' telle laCluie, d 'abandonne!' télle ·méthod"e -ott" tél 'pto'èérdé qui ' se sont avè~és ineffi ca~es, 'd 'an'léQI-orer _,les ' ral)l)Orts av.ec l'eUe ' fa-m.ille .9ü te11e au:torité scolaire', et.c, ' 1

1 !; ~ j 1 •

Ces résolu~ions se prennent plus fadlement quand on change de cla'sse ou de CÛlln'lnUne. Elles sont paTrfois une lnanière de 'se ré'habÎlliter là 'ses !propres yeux ou 'aux yeux de ceux dont nous tenons là 'conserver ou là gagner r estinie.

Tout cela est fort hon, IMais atterition! Prendl;e des i'ésolu­tions ne den'lande pas grand effort; ce qui én exige, 'G'est d e les faiT e durer; de Ifaü'e en sorte qu'elles ne soient pas un feu de p aille, d 'autant 'Ph1S 'court qu'il} est plus vif ou plus éclatant.

P our que les jeunes instituteurs et SUI tout les débutants ne soient pas trop if·aci!lement les victÎlnes d'â,:mères déceptions, il est nécessaire' 'qu 'ils sachent 'maîtriser leur Îlnagination; qu'ils exailninent, d'un côté, lIa beauté de l'apostolat, Inais de l'autre auss·i ses di[,fkuHés nom breuses et ses responsahilités Tedouta­hIes; qu'ils n'larC'hent d 'un pas prudent et cir'conspect, qu'ils s 'entourent de bons conseils ,auprès de IleU'rs aînés ou de ceux qui ont une ,longue expérience dans 'l'art si difficih! ' .de l'éduca­tion, 'Puis -comme l'éducation se propose la fÇlr'mation des âlnes, principal'ement au , :point de vue n'lOI' a'l , il faut pour y réussir, le concours de n~eu, concours que nous devons delnander dans notre prière quot.idienne, sur·tout -celle par laqueNe s'ouvre chaque cla·sse. « (Sans luoi, vous ne pouvez rien ~) - , nous dit l'Educateur par eXlcellence, le Christ. « Si [e Ségneur ne bâtit .lui-Œlllême -la maison, c'est en vain que travaiHent ,lles ,ouvrieTs » nous af.fÜ'u'lent les Saintes Elcritures, La prière est donc nécessaire au ln a Î'tl: 08 ,

c'est elle _qui soutiendra son courage, qui le reJlèvera -de ses dé­faiHal1'c~s n'lOInenta:nées, comIne elle soutenait les soldats de Moïse qui cO:Inhattaient dans la pIaine, alor's que .leur chef 'priait sur lIa montagI?-e, '

Sans doute, liJ.OUS pouvons, par _ nos propres .fQlr,ces : faire preuve de constance, de volonté; les païens le peuvlelü aussi, Inais la fécondité de nmre apostolat -laissera_ bien là désirer.

'Sans 'la ténacité, la pers·év,ér,ance dans l'effort, les n'laîtres les plus ins,truits, les !plus habiles risquent de tomber dans le relâ­chelnent et la TOlltine, donc de compromettre le su'Ccès de leur mission,

Q

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Plus d'un jeune instHuteur qui prOluettait beaucoup à son début dans il 'enseignement est -devenu en peu de ten'lps une !lué­diocrité, voire une nullité parce qu'il a 'U'lanqué de pers'évérance dans l'effort et de 'constance .dans 'les dil:fificultés. Décourag'é, il a jeté le ' ol1'lanche après la cognée; puis ill s'eslt ,cherché une . autre situation, au i'l a en'lboîté le pas d'une incurable routine pour le plus 'grand dommage de ceux qu'il avait ch.a·rge d'éduquer,

La persév,ér.~nce dans l'effo~,t ' est, sans Icontred~t, la farine la plus élev,ée du Icourage, Les héros 'ne sont pas eX'C')lusivement ' ceux qui aC1cO'lnplissent quelque a'ction d 'éclat, arütion passagère le plus souvent et provoquée parfois par 'l'amour de -la giloire ou l'appât d 'une récompense. Sont héros bien plus encore ceux qui, sans défaillance ·aucune, remplissent au jour le jour et au plus ' près de leur conscience -leurs devoirs d'état, quelque "péniblles et obscurs qu'ils soient. IC'est .le cas, 'en partiocu'lier, des pères et mères, des Inaîtres et n'laÎI~resses ,d'Iécole,

La persévérance, c,'est la goutte d 'eau qui, là force de tOH'lber ' au même :point d 'une 1)ierre Iluême très dure, finÎl~ par la creusei' et ·la pepcer , C 'est l'imitation du l'rav·ail sourd, incessant, i'm­pc:'rceptible de la , nature, travail qui produit ces inno,mbrabJes merveilles que nous obsen~ons particulièrement panni les végé- _ taux et les anÎlnaux ; travai'l qui a 'soulevé les Inontagnes, creusé les vall ées, déposé d irnllnenses cônes de déjeotion; bris'é, mOT,­celé cés m·asses de rocher,s dont les débris s'accumulent dalns les creux S'ous le nOIn ,d 'éboulis.,

Q~'on ne' se ',lai~se donc ' pas' décourager par .les difficultés , lnoins encore par ' ,robs'curité de 'ses occupations. \Rien n 'es·t inu­tile ou perdu dans ' l'effort le plus i>etit ; le pas d 'une founni pèse sur l'univeh. L e grain, ,d e sa)Jle Çlui entre dans lIa construction édifice rend servi·c'~ , ' don~ il , e'st utile, Voi'là lI?ourquoi un hun'lhle taillel~r de ,p ,ierrR ô q~~ on demandait _un jour 'ce qu'il faisait, ré '­pondit avec une éert.aine Ifierté : « Je bâtis une ,cathédrale! »

, , l • .,'.

L 'instituteur qui éduque un cer-tain nom'])re d'enfants dans une lnordeste saU-le de 'ClaS'se du moindre de nos vinages de B'lOn­tagne ou de plaine travaille pour ,un édifice ~utrel'l'lent plus grand qu'une catJ1édrale : Î'l travaiHe pour la civilisation, pour le progrès de l'hmnanité, '

Si , cet,te catégorie 4e .l;'éros ' n 'a 'Point de statues sur terre, qu'elle s 'en console à ' la ]:)ensée que 'dans l'au-delà; e.lle briIrrera cOJ,nme des étoiles selon l'expression -de nos saints Livres, parc~e qu'~ne aUI;à ,' ici-bas, énseigné aux autres la voie de la justice.

- ,'" "

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Le sens du Beau dans l'éducation

Le peintre venait d'installer son ~hev(llet devc~nt. l~l ~la~son dont la vétusté pittoresque l'avait sédwt: oh! se re.cl'wlt-ll d acl.­mil'ation, cette ligne de faîte aux inflexions si grac.leuses, ce tOlt de chŒwne tout bosselé offrant CLLZ regard un arc1upel de taches de Inousse, Inais c'est un régal pour les yeux, c'est un poèlne de couleur, ou je ne In"y connais plus!

Et déjà l'artiste croyait tenir le chef-d'œuvre cm bout de son pinceau!

Absorbé dans sa contemplation, il n'avait point remarqué, derrière les rideaux, des yeux braqués sur lui sans aucune bien-' veillcl11ce. Soudain, la propriétaire n'y tint plus et se dressa sur le seuil: ce n'est pas permis! dessiner Ina vieille IncLÏson pour qu'on se moque de moi!

Si le peintre eût dressé sur sa toile la bâtisse d'en face, vilain cube de briques d'une CllTQgCl11te laideur, on eût trouvé la chose bien naturelle! Demandez cm villageois ce qu'il entend par Wl beau village! DeIncllldez à l'écolier de vous faire un beau dessin: il s'empressera probabielnent de saisir sa règle, même

-s'il s'agit de représenter une vieille tro~npette ou un tam-bour !

Et pourtant la nature prodigue la ligne courbe dans la mi­niature COInme dans la fresque, dans le contour des feuilles, des fleurs et des fruits COInnle dans les ondulations des collines! Mais une déformation du goût, point l'are le moins du monde, fait préférer les œuvres humaines aux œuvres divines, les réalisations en séries de l'artifice aux productions gracieuses ou sublimes du g l'and Artiste!

Désastreux serait l'utilitarisme qui exchzrait l'éducation du beau de l'éducation générale. A notre époque, où le goût tâtonne, où certains illustrés mu.ftiplient à des millions d'exemplaires de hideux croquis pour les enfants, il importe que la famille et l'école s'unissent pour éviter aux jeunes regards, non seulement les gra­lJLlreS inconvenantes, mais aussi la contemplation de ces affreux bonshommes qui déhonorent tant de revuettes du dimanche ou du jeudi! Veuille Saint Nicolas se montrer difficile dans le choix des collections d'images qu'il réserve à plus d'u11l écolier modèle!

Il ne faut nlettre habituellement sous les yeux des enfants que de belles choses, et ce fut une e1'1'eur, cl l'occasion de la campa­gne antialcoolique, très louable pal' ailleurs, d'il y a quelque trente cms, d' « orner» - si l'on peut dire! - les murs des classes cm moyen de tableaux repoussants où des trognes de buveurs ri­valisaient en ignominie. Cependant, cl propos de laideur physique, une restriction s'impose, car l'éducation est chose tellement dé­licate et nuancée! Gardons-nous bien d'inspirer la peul' ou le dégoût des miséreux, des infirmes et des vieillards; montrons

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que la beaut.é morale peut rayonner sur une ruinehulnaine et qu'il j'aut respecter, dans le pauvre, l'iInage du Sauveur.

Faisons cOlnprendre et admirer les n1Crvei1les de la nature et de l'art: un coucher de soleil clans un brasier qui incendie les draperies des nuages, un lever de lune parmi les cimes des forêts ou sur le SOlnmet d'un mont, lçt flamboyante floraison des genêts SUI' les collines, les ondulations lwnineuses des blés, la téérie pourpre, mauve et dorée des feuilles d'automne, l'éblouis­sement des matins de givi'e ou de -neige, quand toutes les étoiles du ciel semblent éparpillées dans la plaine; la courbe gracieuse d'un coteau, l'audacieux -élan d'une flèche de cathédrale et la pureté de lignes de telle Inodeste église, la cCllldeur géniale d'un Angelico, l'hannonie et la couleur de tel fragment de Victor Hugo ou de Lamartine, de telle poésie simple qui chante et brille comnle un ruisseau sous la lumière d'avril.

Si l'écolier admire, il -ne delnandera pas Inieux que de re­présenrter l'ob jet de son admration. Laissons-lizi quelque initia­tive et sac1lOns l'encourager: il se plaira aux croquis rapides et coloriés, il ne considérera plus la description comnle un exercice monotonie consistant cl coudre ensemble des fonnules vieillottes relatives aux quatre saisons.

Si, comme nous l'avons dit plus haut, l'éducation ne se conçoit pas sans culture du sens esthétique, il est bien entendu que l'éducation chrétienne conduira toujours, de la oontemplation de ICl beauté naturelle, de la beauté fragnlentaire et périssable, cl ['adoration et cl l'amour de Dieu, la Beauté tot'ale, éternelle et infinie.

Collection de tableaux pour leçons de choses

A plusieurs rep'rises, le Dépôt cantonal du (Matériel seolaire a reçu des delnandes tant du IPersonnel enseignant -que des Com­missions s'colaires en vue -de la fourniture de Tableaux 'l11UraUX pour les leçons de choses.

Le Dépôt 'cantonal a fait -des délnar-ches auprès de plusieurs maisons -éditrices. Voici Ice qu'il a trouvé de n1ieux et que, d'en­tente avec le Départen1ent -de l'Instruction ,Publique, il vous propose:

Collection Armand Colin cl Paris comprenant 12 tableaux en couleurs: 1. La fer-me et la basse-cour. 2. ,Le Vinage. 3. Les jeux. 4. Les ruches. 5. La: -Fenaison. 6. ILa ,M-ûisson. 7. Les Vendanges. 8. Le Bois. 9. La Veillée. 10. Le Port de 'l11er. 11. La Forêt. 12. La 'Montagne.

- 31.8 -

'Ces 12 tableaux 50X~60 sont · Hlontés ' sur cartQns bordés de toile et l11.unis d'œillets; ils sont livrés là fI'. 24.-. Pour bénéficier de ce prix r·éduit 'lesconl1nanides doivent être faites au Dépôt

l' cantonal.

Pro Juventute

Le 22 septembre a eu lieu au ·Casino de Sion la séance de la section valaisanne de la fondation « :Pro Juventute » sous la présidence distinguée de Mgr DelaloYe, Vicaire général. Cmnmc il s'agissait de .l'aidp en. faveur des enfants arriérés et rIes anor­nlHUX , les organisateurs n 'ont pas seulenlent convoqué les se­crétaires des décanats, Inais aussi le personnel enseignant et les écoles normales. M. le directeur Hœh s'y trouva ave,-: la troisièule année des élèyes instituteurs , la H. Mère Directric('. avec la deu­xièrne et la troisicme année de l'école nOrlnale des institutric.es.

-C'es L M. Barbey, 'chef d~ sel'YÏ-ce au Départèmt-nt de l'Ins­truction publique d~ canton de Fribourg, qui a trait6 avec cOlnpé­tence et c.haleur la question de l'édw-:alion des enfants arriérés et des anonnaux <:'t plai.dé de toute son âtne la caùs'~ d t:s pauvres déshérités .

M. H. Lo.'liger, secrétaire g·énéral de la fondation pour la jeu­nesse ct l'àme -dn travail d'organlsation ~ a rendu compte du SllC­

Cf>S croissant des ,; cnl~s et des collectes t'n Valais .

Il convient 'de rappeler que, 101's rnên1.e que l' rt'uvre (, Pro ' Juveli.fute ») a 'son 3écrétariat r g·énéral ~l Zuri·ch, les dOll '; r~cllt'Jl­lis dD.IlS notre :·canlOll sont affecté~ ~wx. initiatives e-t éc ·)lt:.; valrü ' s allHC~S.

L'électricité· dans la maison

Tel est le titre ,du ' 'traditionne'l concours scolaire de composition de la ScmaiB:e ISu.isse/ Il offrira.à la rjeunesse ,des écoles du pays ·l 'occa­sion de s'intér·esser au dom'aine Ides applications pr,atÎlques de Il'èlec­tricité, branche iJmportante de la Iproduction industrie,Ne suisse. Le corps .enseignant -recevra ·cl':1ci ,quel,ques jours une brochure eXlpli.cative, rédigée ·avec la coHa,boration de spéciaii.stes 'par les soins ode l'Asso­CÏoatiOll' suisse ode propagande « Semaine suisse ». ICette 1bro·chure iUus­trée est spécialement dés,tinée à faciJi.t81: Ile travaill de ,préparation du concours. ,Ce dernie:1' est orgalüsé comme de c'outume avec l 'autorisa­tion et Il'appro'.bation des départements ,cantonaux de J'instruction pu­JJlilqu·e. Le délai fix,é. pour l'envoi des tr,avaux au S,e·crétaria.t de l 'As-sociation sus-nommée expire . le 31 jal~vier' 19\3,3. . .

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.:.1 i':" ; 'l' _ '~ rMo~rCea.UXi; ~e, '!l~It'M~ir~ . -"",!' J" "; \ ~ . ,: ,. , - ~ • ! • 1 ~ . }

Il Jily ):a pas :c~~ ! ~ _ ;'é·vé,La-t~'o;/'S~.If~~ti~~~ie:ù'~, , ,~i . , çl~r( ' ~I~'~: \ e'nseiglie-:: f , 1 •

ment des morceaux de mémoire là l 'éco.le priniail;e éstf lO'ùl 1d'entnou- ' '"

siasmer instituteurs e,t ŒJarents, lit-on dans .la « Revu e bellge de Pécl'ât.." '·: gogie» . « Apprendre des faJbles, entendrez-Vou répéter dans 'bien des familles, .'à quoi ce:l,a sert-iil?» Quant aux Imaîtr.es, s'ils ne }Joussent pas si loin d'u tilitaris'me - ce-ttê . af'fil;"'ellse r c!hQse pour 'laquelle on a fOl'gé un aUreux mot -, il leur a.rrive souvent ,de gémir: « iLe .pro­g'!'amme est charge: il rfaut :.bien ~ acrifier les: morcea ux . de mémoire! »

'i/oilt?_ bien ,1 ~ttritud-e 4e .beaucoup .~e'·i)~\,l~,ents et de · 'lJ~.s: ·~~al ·d 'ilJ.1sti­tuteurs: . . étu~le inuble, ,af,fil,mmü .les un's'; les . autres' pensant· : étude . accessoire, .étude .de luxe, si .l'on peu.t dir·e! Etude sans iml~ortance_,

mais exigée tout de ,m ème; .de ·llic1. un col11tprorrii's: trop souvent oniait, · , vame ·que vaille, récIter .quel,ques rengaines ,sans va'leur ni intérêt -et s'il ,s'agit de v'ers on offr.e, à de's appétits Ique rie.n n' ai,~uise, « de l~ . prose gâtée 0Ù les vers se sont mis ».

Cette n églige.nce dans l,e choix des textes, ou plutôt ce ·choix dé­ploraNe, - car on écarte pallfois systématLque1ment les :plus beaux fragtffient~ des meüleu.rs auteurs, qu 'on suppose dif.fi.ciles, sans· 'y 'a]ler voir -, ce choix déploraJJle renfoœe :(es o:bjections que noùs venons de résumer, ' ca.r s 'il s'~git d 'apprendre des riens sans· sty·le, sans na­turel, des platitudes ou des alexandrins guindés, mieux vaut s'abstenir, en effet;!

Il semlble donc nécess'aire de souligne.r Il'utilité des « morceaux »,

ut:L1ité éducative, Ibien entendu, cal' il n'est ·pas· Iquèstion de monnayer la ,beauté littéraire. lDtes textes expressifs, co.lorés-, ,contrilbuerontà cultiver l 'imagination; te'l passage ,fo11mera l,e bon sens, dé.veloPlpera le" jugement; tous, ,s 'ils sont bien cb.oisis, affineront le g.oût. n"autre part, g.râce à ,l '.étude par cœur, les saines 'l~ éf,lexions·, les, nobJes senti­ments, .les images fraiches e·t pures inJfluenceront iheureusem,ent, du­rant toute la vie, la .mentallité des hommes ,de demain.

ICela dit, plaçons-nous, sans lP.lus attel1dre, sur l,e terrain de la méthodo'logie de l,a :}'angue maternelle, et Imontrons le rôle des mor­ceaux de :mémoire clans l'e'l1.s'eignement raMonneJ du français.

En ma,thémat~ques, on part de l 'abstrait, d'une définition, ,popr éta­b:lir des théorèmes: on suit la métlho,de déductive: :lVIais en sciences et en français, notalmment, la natul'e ,des choses impose Il 'induction, d'ailleur~ :mi~ux .à ·la portée de l 'enfant . . Four bien· enseigner la ,langue materne.1Ie, il .faut donc partir non pas de ,règles, mais d'·exlemples. Ce poînt de départ sera plus concret s'il consiste en textes· ,suivis' i'l sera plus attrayant s'il s'agit çle t'extes (l 'une réelle Ibeauté, vrai[l1~nt littéraires, d 'une grande simt);licité, bien entendu, IPour s 'initier -à la botani.que, H est indispens.a;Dle d'observe.r les plantes, surtout des fleurs; il i.m·porte d 'aborclÈn~ le tr~nçais' p1!r l',étude enthùlliaste des lplus simples .pal~mi .les plus belles fleurs de notre parterre litt.éraire. .

- 3-20

,A'morcer l'intérêt, vo~l.à donc 1e rôile des ,morceaux de mémoire, chacun, sans doute, en conviendra. IMais ,beaucoup s '81mpresseront d'ajouler: « Seullement, <;ela ne suf,fi.t pas: un Ibon ,pêcheur ,amorce, mais surtout il .manie la gaule! »

.c'est vrai, d'où il ne faut pas cependant conclure que les textes appris par aœur n'ont rien à voir a'Vec l'enseignement de la rédaction, ni de l"analyse, ni de ,l'o,rthügr.aphe. IBien au contraire! Le cours de français ne doit pas être u1!e Ijuxtalposition artificieNe ,de leçons d'or­thog-ralphe, de grammaire, de stYll,e :mais doit se 'présenter comme un tout vi'vant, organis'é, de te:Ue Ifaçon Ique c'hruque partie ,contrilbue au dévelop.pement et à l 'hanmonie ,de ol'ensembile. S'jt} est vrai ,qu'av'ant la description un exercice d'obser~ation ·s'impose, il n'est pas moins évi­dent que les exerdces de rédaction, en gérnéral, supposent l'étude de modèl,es, la formation du vocabulaire, l 'acquisition de .formes, d'expres­sions simples ,et précises: où trouver tout ,cela plus sûre'ment que dans les mor,ceaux choisis? D'autre part, si de tels morceaux ont été bien lus, commentés, étudiés ne constituent-ils pas des dictées dont la préparation est , au 'point, ou ,peu s'en .faut? ,ConseÏ'lllons en passant le,s reproductions de mémoire, après examen des particularités ort'hogra­plüques: cet exercice, .les enfants devraient le réussir, à toutes les époques de l 'année, pour tous les texltes aJ~pris. Enfin, il n 'est point inutile d 'ajouter 'que l'ex3Jcteco'mpréhension, la bonne 'lecture et à pIus forte raison la récitation expressive ,ont besoin d'une analyse logi'que pTéal,a'bile - ,car une princi1Jale ne se Ht 'pas du :m.ême ton Iqu 'une su­bor,donné,e -, anaJlyse 'au moins menta:le par le maître, si ü'oQJ jeunes sont les ·enfants: l ',étude ,d'un ·morceau et J'analys'e (grammaticale et logi,que) doivent donc se prêter un mutuel 'ap,pui.

Les mor,C9aux de luémoire, ,disions-nous plus haut, almorceront l 'intérêt du cours de l,angue, puis serviront de ;pivots là ;l'enseignement de l'o.rthographe, de ,la grammaire et du style. M'ais ces deux rôles ne sont-ils point contradictoires? Si nous revenons, en toute occasion, à. tei! petit c,he.f-d 'œu'Vre, ne risquons.Jl1ous pas de le rendre assommant ou ne -va--t-il point se hérisser ,des <épines grammaticales? lDiftfi.cullté sérieuse, mais (lui n 'embarrassera guère un 'maître expérimenté: d 'abord, il désencom'brera la grammaire des ronces artificielles y plantées par certaJins grrummariens; ensuite, il s 'arrangera pour que les textes communiquent un 'peu de lIeur ,attrait aux ex'er-cices moins s'éduisants. « Il s 'arrangera», c'est ,bientôt -dit, mais comment? Il choi­,sira en général de courts frag,ments, de façon à ne pas s 'éterniser sur Je ,même, à Na,rier le ré,pel'toire, là raviver encore J ' intél~êt par l'ac­,ctualité.

Textes variés, bien 0hois is, ,oela va. de soi, ma.is pour aŒler jusqu'au bout de notre pens.ée, nous ne craindrons Ipas ,de formuler un vœu ,que jusqu'aUijourd 'hui nulle é-co,le primaire n'a réalisé, car il passe ,pour chimérique. Nous voudrions qu'on :mît dans la Imérmoi.re de tou,s les enfants de courts paslsa'g-es, Iles plus sim1Jles et :les plus Ibeaux, 'pris clans les chefs-d'Œuvre de nos meLlleurs ,auteurs.

l - 321 -

·Nos meilleurs auteurs! Va-t-on s'é,crier, mais lIa pllupart sont in­abordahles à récole ,pri,mair,e !

Voyons ce qu 'il en 'es't. Ne s'eTait-ill .'pas facile, par exemple, d'isoIer de la .f rumeuse élégie de 'Malherbe (là "du ,Perrier), trois ou quatre stl·o­,phes qui .formeraient un tout r,avissant de fraî.ciheur et de pittores­,que Simlplkité? Rencontrerait-on une difficulté invincible ,à expliquer :le Distrait de La I13ruyèl~e, les vingt ,premiers vers d'e tell ,chœur .d'Athalie:

« Tout l 'univers ,est plein de sa maglüficence ... »

Quant là iLa .Fonta'ine, c'est une mine <Cl 'une ri.ches.se inouïe, et il est inconcevablle qu 'il paraisse eX1c.lu de ,plus d'une .école.

Chez Iles auteurs du 18e siècle, on puisera larg'ement, car ils, sont mieux .à la portée de l'écolier. Signalons Un nid de bouvreuil, de Cha­teaubriand; de Musset, l'Etoile du soir; de Lamartine, l'Aigle et le Soleil, la lÎin de l'Hymne au Christ, 'quelques strophes de l'Hymne de l'enfant à son révei,l et ,de la Vie des champs. ,Clhez Nicto,r IHuogo, le choix est plus facile encore, à ,condition de se llimiter là de ,courts, frag­;ments: le Limonier, les quatre vers, ({ écrits au bas' d'un crucifix »,

,quelques strophes de A Villequier, de lIa Prière pour tous, de l'Enfant, de Pour ,les. pauvres, d'Oceano no x, la Saison des semailles, le Soleil couchant, com'bien ,d"autDes encor,e !

- V~gny nous of'frira :queklues strophes du Cor, ou la Mort de l'aigle; VerlaIne, des Ipassages de Sagesse; Lecünte de ["isle, un frag.ment des E11éphants ou du Soir d'une bataille; Théophile Gautier, Ile Premier sourire du Printem,ps.

SuHy-iF"rudhomme, quelques évolutions ,du Cygne, Un songe ou Les yeux. Le Dormeur de Louis V;euillot est bien connu. Ohez Léon Bloy, quinze ou .vingt .lignes impressionnantes évoquent ,({ une inonda­tion ,de .la ,Loire »; un autre fragment résume .puissamment Iles « im­pressions d'un officier là Verdun». IComme H faut aussi, 'pour :la dé­ten:e, ~'a note sainemen,tcomique, signalons, du' m!ême auteur, le por­traIt d Hercule Joly, dans la Femme pauvre.

Theuriet et J,ean Nesmy (les qU3Jtre saisons de la fOl~êt) ont des pages 'qui évoquent ave.c fraîcheur et vlérité Iles oiseaux et 1es divers aspects de -nos bois,.

Après les indications ,qui précèdent, trop sommaires et 'qui d'aH­leurs ne visent pas là être complètes, une remar;que n'est point tout là fait inutile: les vers conviennent, en ,général, mieux que /la Iprose, car le rytlhme et 'la rilme aident la mémoire, exigent une articulation m eilleure et sont él·éments de beauté.

H nous reste à ,dire un mot de }a façon ,d'enseigner les morceaux de mémoire, un mot ü'ès rapide, car un.e méthodologie détaiJ.lée nous en­traînerait Ibeaucoup trexp loin. ISüulignons seullement, quand i,1 s'agit des plus jeune.s élèves, l'utilité du crolquis 'pour a:morcer l 'intér.êt et préparer la compré'hension. Quel ,que soit :l'âge d'es enfants, faisons

,322 -

compre'ndre, 'et :s.entl.l· ' ~'~ant ,de fair~ aplprendre: Enfin lJour vivilfier la l ~.~on, 'aider la m é:moire et 'obtenir une diction plus ,naturel~le, ,menons de front l'étude ,du mot à mot) ce,ue cles ,:g~ste~ et d~s intonations. N'oubilions pas 'les revisions et s acillOns o'btenir une conn'q, i,ssance par-

I faite chi t exte . en ,ques,qOl1.

Que'l enTichisse,m'ent pour l'.écolier, ,quel affinement de ,mentalité s'il retient, 'après les années de' classe"quelque,s-uns des plus !beaux ver s

,Jraliçais , dOlit il sache nomme,r Iles auteurs! Qui n 'a fait son petit herùJier de ,plantes ,clécolor,éelS? Ces morceaux choisis i ormeraient un heIbier des ,fl eurs les plus belles, qui à trav,ers Ile temps garderaient clans Ile souvenir tout leur éclat et tout leur pa,rfum.

Ce que peut faire une école rurale en faveur des enfants "'débiles et arriérés

. . Un,e récente circulaire du :Départen,1.ent de l'Instruction pu­blIque attire l'attention des . auto~·ités scolaires et du personnel en­

i seig~ant sur des .. ,cas de dévergondage juvé1Jil~ et envisage comme rem.ede aux cas graves. -le placement de certaIns enfants 'dans des

·.:instituts' rupprapriés. ",

En -dehors des >enfants précocem.ent VICIeux .ou netteulent a­Iiorniaux ~ 11 y a sur les "bancs d'autres éc;olier·s qui . vivent en Inarge de la dasse et entravent d 'une façon .continue et pa'rfois

. . . très gJênante ;la, marche de l'ep'Semble. .

. , ' . Ce so~~t .ct;aboi'd des e~1fCl1~ts souffrant de troubles nerveux; , leur ÎI~pI'es$ionnàbilité est trop lente ou au con,tra,ire exagérée,

. ..' leur per'~eption hésitante, leur 'attention fugace, intermittente; le~r e~p;·l.t ,faible ne' ,forn1.e que d es idees floues et, retie~1t p eu · et sans fI.dehte. ·Leur volonté est à la 111er,ci des sensations ,du monient et leur res'!ponsabilité très réduite. 'Nous avons afiai're 'à d~s faibles

, " d 'esprit ·et souvent d e corps., ô. -des ~éb!les. ' .

. . Ajoutons-y d'autre pa'rt · les suiets, cl peu prè~ nOl'l1wlement . , r' doués, imais aFiüés par leur faute ou par cell~ ,de leurs éducateurs.

, : ... , , Quand pour 'l la troisième' ·fois, un enfant est jug'é ; incapable

: ( 'd~ ~~~vre s'es , canlarades d 'âge qui sont promus 'à une , classe ou à dIVISlOIi"pfus "elèvée, il y a lieu d'exall1iner .ce . cas de_plus p'rès et de recher'cher la cause de ce r etard anonnal.. .

' .: ! 'Ii l ", C'est '~'6~veÎü ' ·parmi les nfants faibl es, ou arriér·és , n églig.2s, q~.e 'se ;'~c~·tlten't le,s jeunes dévoyés eJ vicieux~ , la croix :des parents

, ~ t :de l ~co,le , plus 'tm'd le SOUCI des autorités d 'assistance et SOll­

. ,Y,.enf la clientèle des .juges d 'instr,uctiQn. : \ .

, ,1

'. ï ~, , .' . " :, 1. • ' ,.

L 'opinion publiqùe "n 'è'st. pas" tendre p our ces exis tenc,os fâ -cheusement prometteuses ," . ! 1 ••

323

Laissons là d 'autres l 'ani'm.osité, les r écrimi,nations et l'indi­.. "gnation stérile contre ces individus ~)eu intéressants.

'. Scrutons '['âme de ces pauvres êtres et Ipettons-nous à leur place.

ILes faibles d 'esprit et les arriérés sont pour la' fa'mille une cause de confusion et d 'ennuis; les -dévoyés aUirent sur :leurs pa­rents la honte et le déshonneur. Peu de parents sont assez maîtres de ,leurs senHlnents pour entourer -ces déshérités de l 'affection plus intense et ,plus dévouée qui serait nécessaire pour les a'lnéliorer et les guérir.

IL 'instituteur avec 'sa quarantaine ' d 'élèves de force et de ca­ractère si différents se-heurte à tout instant à la lenteur des i'etar­dataires; l'indiscipline et la corruption des dévoyés alnènent sou­vent des conJlits et exigent -la répression. 'Sans une vigHance constante sur soi-n1.ême, l'éducateur finit par laisser percer son animosité contre les écoliers peu brillants et 'surtout contre les fa~teurs , de troubles discip1inaires .

Le sentiment de l'infériorité se grave dans le jeune esprit. La déçeption, le ressentin1.,ent, la rancune, voire la haine peuvent genner dans ces â1'!les ulcérées: Quelquefois l'enfant Cligri, n 'ayant aucun espoir de faire valoir sa personnalité -dans des suC'cès sco­laires, cherche ail! eurs une compensation. Où ? Dans le.lnensonge, le vol, le vandalisme et la déprédation, luême parfois dans -des délits oû criu1.es qui jettent dans ila 'consternation les 'auteurs , pré­tendus ou vrais, de son malheur.

ICette aversion fait tâ'che d'huile; des -pa'rents et des autres éducateurs, elle passe aux représentants de -l'autori,té en général. Ainsi se forment quelquefois les révoltés contre l'Ol'dl'e social. Il faut voir -là l'histoire de nlamte existence qui ~s:t allée ' mettre ses énergies au service de n1.enées antisociales. Dans une âlne en proie au ressentiment, les suggestions pas'sionnées trouvent un écho fidèle.

COUipables ou non, ces jeunes âmes exposées à sortir de ila voie droite sont en tout cas des mala.des qu'il faut traiter .

Que faire en Valais pour ces enfants débiles, arneres ou dévoyés? Avant tout il iInporte 'évidemlnent d'éviter les erreurs pé~a~ogiques qui .engendrent de pa'reilles situations pathologiques. 'MalS 11 faudra touJours com.pter avec un contingent non négligeable de ces malades.

. L'adnlinistration s,colaire de Sion a ouvert, ü y a quelque dIX ans , une classe spéciale pour enfants débiles, exen1.ple que sui­vront sans doute d'autres agglOluérations urbaines. ICes ln'ênles COm111.UneS peuvent aussi bénéficier chz service d'hygiène mentale

·c~éé par le népartement de l'Instruction pu'blique sur l'initiative du Dr lRepond et assur·é par ;l\l1le"Guex.

---" 324 -

Er nos communes fUfal es ? Un instituteur zélé, une institu­trice dévouée auront toujours des attentions spéciales pour ce~ âU1.es besogneuses qui r éclament une plus grande 'part de leur affection et de leur activité et leur ·consa'creront facIlelnent quel­.ques minutes après la classe. Mais celÇl ne suffit pa.s.

Supposons une école communa1le de trois là, s i~ classes .. l: 'au~ tOl'ité tutélaire a rpla'cé deux anonnaux dans 1 asIle. Un VIsIteur superfi'ciel aura 'Peut-être l 'impression qU,'al)rès l',élin1.Ïl~ation des deux déshérités l 'enselnble des élèves est a peu pres n orm.alen1.ent doué. Un eXaIn'en plus approfondi r évèle une péal~té n1.o!n~ ros~~ . Dans chaque closse tl'oînent en Inoy enne deux enfants a [espI lt bOfné, incapables de suivre une l eçon d'un quart d'heure. Le tex:e lu r este pour eux tlettre morte ; ·le nO'mbre ne leur a pas er;c~)l,e montré ses secTets. Ces â'1l1.es restent presqu e fermées aux ventes de la foi et n 'ont qu'une vie morale très an1.oindrie.

A ces enfants le r·égilne scolaire commun n 'offre qu'un~ ~li­Il1entation peu assimilable. Ils ont besoin d ' un. tJ'Ctitemer:~ Sl?ecw[: de soins éducatifs et didactiques supplémentaIres adopTeS a leur situation. Puisqu 'H s'agit d 'âmes malades, nous po~vons. parler d'une aide psychothérapique. A la rigueur , un pareIl traIten~,ent semble être r,éservé ù la compéten'ce d'un s·p écialiste en h ygiene mentale. tMais de n1.'ême qu'une infirn1.ière visiteuse peut s'occuper intelligemment de 11.1.aintes maladies, de nTêIne. aussi l' é?~ca~eu~ expérimenté doit être à Inême de donner ses SOIns aux devIah?n~ 111entales assez courantes, d 'appliquer un traitement psychothera­pique ,

Voici quelques idées à ce sujet: 1. Les enfants débiles ou arriérés continueraient de f réquen -

1. ter leurs da'sses respectives. ,Mais en dehors du cadr~ des d~s~es, on formerait un groupeinent de ces enfants en vue d un enseigne­'1uent s:péci-alisé.

2. ,Ce groupement pourrait être confié ~à une, instih~trice ou ,à un instituteur capable d adapter son a'chon pedagogIque à la situation précaire de ·ces e,nfants.

3. Chaque groupement co,mpren drait autour de ~ix enfants, et l'aide psychothérapique pourrait être donné en enVIron quatre h eures h ebdOlnadakes.

4. H faudrait reprendre en sous-œ uvre les élélnents du pro­gra,mme pour les asseoir sur une base plus concr1ête.

5. L'enseignement serait fortement individualis·§ et ferait plus largement appel aux n1.éthodes de l' écolle a,ctive.

6. tCes h eures supplémentaires devraient être ré~ribuées com­me d 'autres leçons spéciales, telles que la gyn1.nastlque, les tra­vaùx manuels .

7. Tout n1.embre expérimenb et d évoué du personnel ensei­gn ant peut se charger de cette aide psychothérapique; 'mais après

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quelques essais se fera san's doute sentir le besoin de s'initier di­rectem ent aux méthodes les plus efficaces de cette adivité péda­gogique sp écia<lis-ée.

8. Il es t ,évideminent n écessaire que le contrôle de l',éco.le et les exanlens s'adaptent ft la 'situation particulière de ces enfants; l 'égalité n e pourra qu'y gagner, puisqu elle consiste à traiter inéga­len1.ent des personnes inégales .

Voi1à quelques idées sur l'aide psychothérapique suppléInen­tair e én faveur des enfants débiles et arriérés, quelques jalons du sentier qui, A côté de ,la grande pm'te des olasses normales, peut conduire les plus pauvres de nos enfants au but que poursuit J'école primaire. G.

Ohronique de l'Unio'n

Aux débutants

Vous voici investis des fonctions de '111.aître d 'école et couron­n és du glorieux titre de « régent » ! Vous entr~z dans la carrière un 'peu comme dans une vieille 'l1.1aison fraîchement 'r estaur-ée. Nous, les anciens , nous vous aocueiUons là bras ouverts, nous vous faisons les honneurs de cette den1.eure qui est un peu la nôtre et que nous voulons belle et féconde.

Laissez-nous tout d 'abord vous présenter notre belle jeunesse de l'Ecole populaire. Ils sont un peu plus de vingt cinq nlille pe­tits garçons et petites filles dont nous devons former des citoyens, àes patriotes. des pères vertueux et des -mères dévouées. :Si vous connaissez les cheinins qui lnènent au <C'œi,ur, si vous avez l'an1.our de votre profession, vous poul:rez tout entreprendre avec nos enfants et vos eUorts seront 'couronnés de succès. Pour faciliter l'exercice de notre tâche, on a élaboré des progran1.lnes, on nous a SOUll1.is là une organisation détaillée, ,codifiée dans des lois et règlem.ents. Et c'est dans ce cadre que nous agissons. Nous nous imprégnons donc sans cesse de tl'eSlprit des t extes, nous saisis­sons les rapports de cause à effet pour proposer, ensuite en pleine connaissance 'les am'é.liorations là apporter à la belle organisa­tion de J'en seignement. Pour rendre efficace l 'action d'un chacun, les artisans d'une 1ntên1.e œuvre ne pouvaient s' ig norer et agir iso­lément. ·Nos aînés ont donc jeté les bases de la tSociété Valaisanne d'Education. Vous faites partie de 'cette ass'ociation dès l'entrée en possession de votre brevet d 'enseign ement et il ne vous 'es t pas .]oisible d'en vivre 'à l',écart. 1P0ur déoh~rger un <brin la S. V. E. d e la lourde tâche qu'elle avait assum·ée, nous avons fondé 1. Union. 'CeHe société vieille de sept ans là peine a produit de beaux résultats d éjô et n1.arque une vitalité superbe. Elle se propose

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a vant 'tout l'am.élioration de la situation luatérielle du corps ensei­'gnant; et jusqu'à cè jo.ut, élle n'a pas failli là. so~ b~ü. Elle ~l'es~ pas au h énit de ses p emes encore. Quelques mstl'tuhon.s SOCIal~s n 'ont point vu le j'Our au sein du corps enseignant et p~IS l'av;l1l.r apparaît sombre et inquiéta~t: Nous e~1trevoyon~ le Jour ot~ Il 110US faudra défendre les posItwns acquIses au pnx de tant d ef~ forts. Il nous faut donc votre a:dhésion imm.édiate et un appuI sans réserve. Nous avons besoin de votre enthousiaslne juvénile et de votre belle ardeur. Vous p.rendrez en toutes occasion s une part active !à la vie de noh:e association ,et' nous aUI~ons ai~~i le bonheur de ,coopérer avec plus ·de sucees au progres d e l edu-cation populaire dans notre canton. '"M .

Opinions

L'orientation professionnelle et l'ècole « L'orientation pro,fessionnell e doit commencer à 1'écü'le. Alprès, il

-.est t rop tal~d , L'orientateur doit s uivre \le futur aJpprenti clans la der­nière année .d 'éco'le; jl se rendra mieux :compte ainsi des apti·tudes n a­

. t urelles du jeune homme ou rle ,l.a jeune fitl e, et r,endra plus fll.cile 1e choix d'une 'profession qui soit vraiment un e vocation , ce à :quoi on

est a ppelé. Cette qu estioh IJren d une extrè.me importance dans la situation

.actuelle. Les premières vktimes du chômage sont et seront toujours les .o·ens s·a-ns m étier défini, ,I·e tenme de m,étier étant pris dans 1e sens le plus l arge. Sans doute, m y a aussi des gens· là métier bien défini qui chôment. E t c'est Là un gros .probolème que de résoudre ,de telles cUfficu:ltés . . NIais , ,malgré tout, J'orient.a,tion pro.fessionnelJe ipourra col­l aborer utilement là la pré.paration ,de la jeunesse aux métiers. )}

(Discours de M. P. Penet, Chef du Départelnent de l'Instruc­tion publique du canton de 17 Clud, au Cours d'ori entCltion profes­~ionnelle donné en septembre 1932, à. LClusanne.)

*** Chacun à ses aptitudes

« L'orientation pro,fessionn elll,e consis.te à diriger chaque jeune hom me .et .chaque jeune fill e vers le métie.r - ce mot étant pris ici dan son sens :le plus -laj<ge - le plus conforme à ses aptitudes.» Te/lIe est J.a première définitiol'i ,de l'O'rientation lprofessionne:lle; .i e m e r éserv e

üe la co.mploéter plus tar-cl. L'orientation professionn eUe part donc -de cette idée ,qu e cha·cun de

nous, sans se distinguer de 'la ,mass e qui l'entoure, a ce:pendant des

- 327-

alptitudes spécial es qui lui rend.ront .l'exercice de tel ou tell m,étier plus facile et pIus avantageux. n e·st évi,dent qu'un artisan ,apprell1.clra p.lus aisément un :Imé.ti er .. qui correspond .à ses . antit1.1cle13. U y réussira, mieux ·et ·pnrduira da'Vantage el1 quantité .et surto_ut en ·,qualÙé. J,l aura donc plus ode. f.acilité . là · gagner sa vie ~t tl~ouver~ iplus de bonheur. Il est donc important, non pas seU'le:me~'1t , pour.,lui; . n1,a'i's pour lIa so­ciété tout entière, 'que le jeun e .h.omm e ne ohoisisse pas: ~on métier au llasard. . !

.Cependant, gardons-nou s çles exagérations. Gardons-nous de croire, co!mme Ile f.ont beaucoup ·de jeu'n es:. et ,m'ême ,de vieux, que nous avons été mis au r.n.o,nde pour un se'ul m étier. « J 'étàis né ,pour ·ê.tre .mécani­cien», yous dira-t-on, « je n 'a i pas pu l,e devenir. Ma 'Vie est ra tée)l .

n est évident ,que . l 'orientation professionnelle compdse '.de cette façon apporte 'le ,m écontente/m ent bien plus souv ent que la. joie 'de vi­vre. ,En réallité, personne n'est né pour être mécanicien. On devient un bon :m écani.ci en si ron possède tout .ou partie des aptitudes nécessaires poUl' l ex'ercice de ,ce métier. Mais ces ,mêmes 'aptitudes ,trouvent l 'oc­casiQn de s 'exer,cer dans ,une foule ,d 'autres métie,rs 'q lli , ,à Ipremièl'e vue, pai'aissent très di,ffél~ents . .

Le rôle de la famille

G;ardons-nous d 'une a u tre exagération. Certaines gens voient, Iles uns aye.c ihorreur, les autres a.'vec ?atisJaction, venir 'le JOUi' où lEotat, sou s la forme d 'un bure,au d'orientation Jprofessionn8l11e, tmposera. à C!h aqu e .i eune homme .l e ,m étier qu'il -doit exercer. Un journal ,fr ançais s'indig nait à ce propos, il y a Iquel'que temps. «Aux fa,m tlles incombe naturellement, disait-il, le 'devoir ·de dü~iger, sans !e contraindre ,que doucement, les tendances et les instin.cts des enfapts» , disait-i.l avec b eaucoup ,de bon ·senset .de l'·a ison.

C'est eri effet aux " rfariü~ Les 'qu'incombe le devoir de dïriger les enfants dans le choix d 'un ,l:nétier. L'orientation proJes'sio.nAelle te11e que nous la. comprenons ' ne IJeu't 'vou'loir imposer ses volontés. E lle désire siilYiQJl en:ient· aider le jeune à voii" ola ir en ,lui-même·, Après ravoir exami.rié, e:He l ui dit: '« Les aptifu des ~ Cltl e nous croyons ,dé.Gouvrir en to i sont telles q ue -nous te . co ns eill l 0111 de~ .Clho isir · parm-i tels métiers. Nous te conseillons de r eponcer aux métie.r·s suivants pou'r lesqu els tu ne parais pas a voir lès aptitudes nécessaire.» H âtons-nous de dir e qu 'il e~/t. p:lus~/a~il e sl 'établi:' la, ,liste ,cIe,s métiers déconseillés que celle des metlers recomm'a;dés. T é!lle est 'la tàche de -l'orientation profess ion-

. n~ll e ,c.o.II,lme n.(:m s la voyons. Vouloir a ll er plùs loin: imposer à ,l'en­fant le métiel; qui ' parâit 'le p.lüs "propre POUl; 'luf 'sel"aÏt une tyrannie

'. in~cceptab~e d.an s un iJays cornille le lyÔtrè. On ne voit !p as !bien notre .? UlSSe ra/mande si .in cVvidua;liste,. en accep.ter seUlemeht "l' idée. Nous n 'en sommés pas encore, heureusenhent, .à la maxitrtre ' ~êhëi.'e là quel-qu es-uns : « Tout par il 'Etat». · " .. , ' . '·1:' ',' :.' , .

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- 328 -

Le choix d'une vocation

;Ylais Je choix ,d'une vocation n 'est pas déterminé seulement par les aptitudes du jeune homme. Une .foule d 'autres circonstances entrent en ligne ,de cOlm pte : en 'premier lieu la situatio,n so.cial,e et .financiè.re de la famHle. Il n'est 'pas indHférent dans beaucoup de cas, par xein­pIe quand l 'enfant sort d 'une nombreuse f'amiNe, ou ,qu:il est lftls dune veuve SEVns ressources, ,que l'apprentissa:ge dure trois ou 'quatre ans, 'que l 'aplPrenti reçoi,ve ,5 fl'. par jour dès Ile début ou qu 'il ne reçoiv,e Tien qu'un petit s,alaire ,la troisième année . .Il est inutile et pres'que :cruel .de co.nseiller ,à un enfant un apprentissage 'qui ne ,peut se .faire que da11s une lo,ca,uté importante s'H habite un viLlage reculé et 'que ses parents ne Ipuissent pay.er sa pension, H es.t , dange,reux de ,laisser un enfant s'acheminer vers un métier pour le1quel il adu goût et par,aît avoir des aptitudes, si l 'on s,ait que ce métier est déjà surchargé 'de main-d'oeuvre ou qu'ill est en train de disparaître, Et tout ceci ,m 'amène à ajouter 'quelque chose là la définition que je ,donnais tout là l'heure:

« L 'o,rientation professionneHe co'nsiste à 'diriger .le j.eune homme vers le métier le plus con,forme à ses éUptitudes, et /j"ajouterai, à :la 'condi.tion sodale de ses parents, à 'leurs possiJ)i,lités financières et à l'état du marché du travail»

Une ,condition encore déterminera ,le ,ohoiX' de la vocation: le ca­l'actère du jeune hom'me et ses conditio,ns physi,ques. Tel jeune garçon ,surpporte mal d"être enfe,rmé tout Je 'jour. Il lui faut un métier de grand ;air, ou du moins qui l ',appe.lle souvent dehors, Tell autre a :le caractère jndépendEVnt; arrivé à un certain. âge, il sUlwortera mal d 'avoir un patron. Il ,lui {'aut un ,métier qui ,lui ,permette de s'ét3Jblir là peu de f.rais. Tel jeune homme bégaie, telle jeune fiHe n'a pas une figure 'ave­nante; on ne conseillera ni là l'un ni là 11'autre un métier où il soit en .contact avec le pub,uc : 'coiffeur ou vendeuse,

" Le flair du vieux régent"

,La détermination des a'ptitudes s'obtient ,par deuX' moyens: ,l 'un 'cmpidque, :l"autre scientifique.

L observation est la vieille méthode suivie de temps i,m.mémorial par ,les instituteurs :qui d,e tout temps se sont intéressés là leurs ,élèves et ànt ,cherché à les p.lacer selon leurs aiptitudes. 11 faut !beaucoup de te~ps, beaucoulP d'expérience, et ce ,qu 'u.n ptofesseur à l 'UniversiM de Lausanne appe[ait « le Hair d'un vieux régent ». ;L'rétude attentive et intelligente du :livret scolaire pendant toute :la scolarité, l 'o,bs,ervation des jeux de l'enfant, ,des artisans qu 'il [rélquente de pré.férence, des objets dont il ai'me à s'entourer et 'qu'i,l trouv:e plaisir ,à construire, tout ,cela ,permet de se fai.re une idée assez juste ,des aptitudes d'un e'nf,ant. Cette méthode n 'es t guère utilisruble que par un maître ayant le goût et ,le sens ,de l 'ohservation et qui peut suivre ses élèves pendant })lusieurs années.

- 329 -

La métho,de psy,cotechnique veut arriver au même but :])eaucou,p pilus rapide,m ent ' et plus sûrement. Dés éllPpareils très ingénieux per­mettent, dis ent-Hs, de découvrir les patitudes de :l'en,fa'nt.

Le conS'eiHe.r de vocation sera en mesure cre ,conseiller uti'lement Je jeune hom\me. Nous disons Ibien ': conseiller. Il ne s'agit, dans l'orien­tation prof essionnelle teille 'que nous la ,comprenons, Ique de ,conseils ct nu,me.ment ,d'une pression quelconque. La pra,tilque nous a du reste prouvé ,que ,ces conseils ne sont pas toujours suivis.

ROCH, Directeul' ,de 'l 'Office vaudois d'orientation professionnelle.

Langue française

Cours préparatoire EXERCICE DE LANGAGE

Canifs et couteaux de table.

Tous les enfants et surtout les garçons envient la possession d 'un canif et regardent vo'lontiers COlnn1.ent ~eur 'l11.aÎtre s'en sert pour tailler les >crayons. Les canif,s seraient dangereux peut-être entre les mains ;à (la récréation, ll11.ais non durant un exercice sur­veillé. Prenons le rcanif à un~ seule lan1.e, 'Pour faire voir, nOlUn1.er, d,écrire les différentes parties: [e Iuan:che, 'la 'laIue, la charnière, le dos de Ja 'lame et son tranchant, sa Ibaseet sa pointe. IDe quel IJ.wé­tal fait-on 'le canif? nu luéta'l le plus dur, du Iuétal qu'on peut an1.Ïncir Qe n1.Ïeux en lan1.e coupante, alf1filée. Nous parlerons du danger du canif et nous lUOlltrerons aux élèves CÜ'lUIuen'Ï on taille les crayons sur la planche 'à tailler et non 'Sur le pouce au risque de se blesser graveluent. Pourquoi protège-t-on la Ia'lue en la re­pliant?

Ensuite nous con1.'Parerons ce canif snup:le avec un 'canif qui a une 'lalue à taiJler et un grattoir, ou nous présenterons un grat­toir simple.

La cOluparaison viendra une autre. fois avec le couteau de table, qui a de plus grandes din1.ensions et ue se replie pas. Les 'différences dans la Iuatière qui constitue le n'lanche et dans la forlJue où tl'épaisseur de la lame donnent lieu là un effort de des­cription précise. Un vieux couteau qui se .d.én1.anche peDIuet de ren1.arquer COlnment la lalue est insérée dans .Je 'manche.

,petite cOlnposition ora'le : 'Chaque enfant décrira en quelques phrases ou son canif, ou le couteau de son papa, ou le Icanifqu'il voudrait acheter.

IChacun finira 'la phrase: Je ne donnerais pas de couteau ù un hébé parce qu'il... ou 'cette autre phrase: Il ne faut pas toucher

,au can1f de notre n1.aître parce que ...

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Cours éiérnentaire

. Centre cfintél'êt : Les grands-F.arents.

EXERCICE DE LANG·AGE

Avez-vous encore vos grands-parents? Quel âge a votre grand­père? Votre grand'm.ère ? Où deuneurent-ils ? ,Les voyez-vous sou­vent 51 IS'Ont-Ï'ls encore en bonne santé? Travaillent-ils encore? Que J'ait. le grand-père? La granrd'mère? Les ain1ez-vous bien? Que faites -vous pour leur faire plaisir? Quels petits services leur l'endez-vous ?

VOCABULAIRE

a) Les nOD1S. - Le grand-père, -l'aïeul; la gral{d'nlère, l'aïeule; le 1Jetit-rfils, la petite-fille, rIa vieillesse, le vieillard. JUn octogénaire, un centenaire. . . b) Les Cldjectifs. - Le grand-père est vieux, il a le f'r émt ridé, la taille voûtée, les n1ains tl'emblantes, la odén1arche chancelClnte. Il e~t expérimenté. La gran:d'ifl1ère quoique vif:ille es( el1core Cllerte.

. . ·c) Les vel'b~s. - Le grand-père fwne 'sa pipe au ,coin' du feu, Il DWl'che lentelnent, ' il s'Clppuie sur sa canne. La grand'n1ère tri­cote) eUe ' rClconte de jolies histoires là ses petits-enfants, eHe leur donne des conseils.

ORTHOGRAPHE

Môn grand-pèl'e. • l ' •

. . :\10n grand-père était un vlèJ.Jllal~d, légèrelnent · voùbé, Inais so-lIde et nerveux. Ses cheveux blonds qui ne se 'sont jam.ais décidés à blanchir, tou1baient en boudes sur Ile 'cou et encadraient un visage très fier , aux yeux Ibleus,"aux dents puissantes, 'au n1el1ton carré. ,son col rabattu et.ouvert en toute saison sans -cravate 1111 on-

, " d 'trait les veines, .les 11,1.uscles et les tendons d\~n ,cou noueu~. .. 'Edm,ond -!1biJut (1828-1885) .

" . . Questiol~S. - 1. ,Expliquer les eXl)ressions : ' légèl~ement voûté dents puissClntes. 2: , ;M.e1:h~z , un .. ti:~it . Sl:Îr les' 'aq.jectifs" au singulie{

~ :11 ';, et :4-eux sous les adJectIf.s au p'lunel. 3. 'Conjuguer le verbe montrer . au présent de, l'indkatif, en ajoutant :djoff.érenlme~1t là chaque per-

J , •

• • 1

" , 1

";onne. Ex .. : Je n10ntre le 'tableau. '

Res,pect aux, grands-parents. 1 " ..

.. , '~, ... « ~o m.es el1fants ! quand .le -r,egarde Qe visag~ · 4-~ votre grand­pere endor,ml , avec sa 'beille couronne' de cheveux blancs et les rides '.'.éi1ér~bles qui .sillonn.ent ses ' . jo~es; r je' lsonge, au te~1:tps ' où, petite hIle, .l e :le voyaIS partIr au travaIl COn1n1.e vous voyez partir votre pè~'e . Le tra~,ail. était IpéniJ?!e i <ma,s. H! ne. s;e pl~gpaii .fal~~ais de sa

~ J peme" car c .etaIt pOUl:JPOl,. p<imr nl,~s {l~~res, ;qp 'll tr~vainait. - i ,~.

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« Père bien-aimé, dorn1.ez tranquille, là cette heure: c'est au tour de votre fil~le là enseigner à vos ,petits-en/fants le respect de vos cheveux blancs. » . D'après G. Bruno.

Q l..l' estions : l. DonneT les adjectifs dérivé·s de respect et l es faire entrer dans une Ipetit phra-se. (Les erufants doivent -être res­pectueux à l'égard des vieillards qui sont des personnes respecta­bles.) 2. 'Raisonner l'ac'COl~d des adjectifs blancs, vénérables. 3. Conjuguer: il ne se plaignait · jml1Clls de Scl peine à toutes les per-sonnes .de l ' imparfait de l'indicatif. .

Têtes blondes et têtes blanches.

Les ,têtes blondes des petits enfants et les têtes blanches ·des vieillards se re,cherchent et se 'comprennent naturel1lement. .. Pen­dant que l'adolles'cent court à ses travaux ou à ses plaisirs, les vieil­lards sont là l'écart avec leurs souvenirs et Îles enfants avec leurs jeux. L'été, !lorsque le foin sè-che ou 'que la luoisson appelle tous les bras vCllides, !les vil~lages sont vides. Il n'y reste 'que les vieux et les petits. Au pas des portes, sur 'de.s bancs de bois, se tiennent de vieilles fem,n1.es à la ,tête branlante. Des grands-pères, 'le luenton appuyé sur :leur bâton, regardent autour d 'eux s'agiter des groupes d'enfants.

Questions. - 1. Expliquer : bras vCllides, la tête brClnlante. 2. ':\IIettre au Inasculin singul. les adjectifs quaI. qui sont au féu1. pluriel. 3. Pourquoi les petits et les vieux restent-iis au village?

REDACTION DE LA SEMAINE Faites 'le portrait d 'une personne âgée que vous connaissez

.bien. , ' . Ptlau : 1. Entrée en TI1.atière. 2. Sa dén1.al~che. 3. ISes vNeluents.

4 .' Sa figure. 5. 'Condusion.

Développemen t.

l. Je connais une per,sonlle bien âg'ée; 'c'est le père .Mathieu que je rencontre souvent quand je reviens de l'école.

2. 'Courbé sur son hâton, il Inarche péniblement, traînant l'une devant l'autre, ses longues jan1.bes raidies .

3. Qu'il .fasse beau, qu'il pleuve, qu'il vente, il porte toujours les mêu1.es vêtements : un costume rapiécé, une casquette grise rabattue sur les oreilles et de gros sou1liers ferrés aux pieds.

4. n a le teint-pâ[e, les pmnmettes saillantes; sont front est couvert de rides profondes; ses yeux à. dan-1Î 'couverts par .de longs soul"cils semblent éteints; son nez long paralt vouloir rejoindre sa bouche; sa tête couverte de -cheveux clairsemés .est blanche com'me neige.

5, Il ' doit être bien vieux île père ' IMathieu! Qua,nd .le le l;encontre, je le salue, car je sais qu 'i1lofaut ,être poli

surtout envers les vieillards.

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RECITATION

Le grand-père.

SUI' les blanches dalles de pierre Un bruit retentissait soudain: C'était la canne de grand-père Qui résonnait de grand matin.

Il entrait: pal' la porte ouverte La joie entrait à son côté) Cal' l'âge l'avait respecté, Et sa vieillesse fraîche et verte Brillait comme un beŒu soir d)été.

Maintenant sous l' herbe et la pierre A côté de sa sœur il dort; Et parfois dans un rêve encor J"entends la canne de grand-père Retentir dans le corridor.

André Theuriet (11833-1907).

Cours moyen et §upérrpeut'

VOCABULAIRE

a) Les nOlns. Le grand-père, l'aïeul, l'arrière-grand-,père, la grand'mère ou la mère-grand, 'l'aïeule, l'arrière-grall'd''lnère, les ancêtres ou les aïeux. - Le grand âge, :la vieillesse, l'expérience, les infirnlités, da décrépitude. - Un octogénaire, un nonagénaire, un centenaire. - Le petit-fils, 'l'arrière-petit-fils , lIa petite-fille.

b) Les adjectifs. - Un visage ridé) des bras secs et noueux) une main Inaigre) décharnée) des tendons saillants) le réseau bleu des veines, une bouche édentée) la voix chevrotante) la nlal"'che chancelante) un vieillard voûté, une petite vieille toute ratatinée.

c) Les verbes. - Choyer, 'gâter - honorer, avoir de la dé­férence, de la vénération, être prévenant, assister les grands-pa­r ents.

OR.THOGRAPHE Dictée 1. - Fanchon chez sa grand'mère.

Elle a vu de loin, sur le sel.lil de pierre, sa grand'nlère qui sour~ait de sa bouche édentée et qui ouvrait, l)our recevoir sa petite­fille, ses bras secs et noueux comme des sarments. Fanchon se réjouit dans son cœur de Ipasser une journée entière chez la grand -manlan. Et la gran:d'111aluan qui, n 'ayant plus ni soucis ni soins , vit COlnn1e un grillon là la chaleur du foyer, se réjouit aussi -dans son cœur de voir la fille de son ,fils, image de sa jeunesse.

« Tu grandis tous Iles jours, dit la g-rand'rmère 'à Fanchon, et moi, je n1e fais tous les jours plus petite; et voici que je n'ai plus

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Guère besoin de Ine baisser pour que lues lèvres touchent ·ton front. Qu)iInporte Inon grand âge, puisque j'ai r.etrouvé les roses de 'Ina jeunesse sur tes joues, nla Fanchon. Anatole France.

Questions. - 1. EX'l)iliquer : Ile seuil) bouche édentée) sa~'lnent~) qu)iInporte. 2. IMeUre une croix sous les verbes et un traIt ho1'1-zontal sous les sujets. 3. IMots de la Ifamille de jour) -les grouper en dIél'ivés et en C0111'posiés.

Dictée II. - Ma. grand'mère.

C'était une petite rfelll1ne 11lince, agile, aux traits r·éguliers et fins. Elle naquit avec la gaieté dans l'â'l11e, doucement n10queuse, prompte là saisir Ile 1110indre ridicule, l)our s'en aU1user sans 'l11é­chanceté aucune. ILorsque j'étais assis près d'elle, devant la large fenêtre qui donnait sur la rue, ~11e n1e poussait du coude ·et nle 1110ntrait un passant qui n1e semblait drôle. Dans les réunions de famille, ·à table 'ou là la veillée, eUle était le boute-en-trClin. ,sa gaieté continue ne 'faisait pa's de bruit; elle ne riait pas après qu'élle avait d; t une malice: elle 11lettait sa nlain devant lIa bouche. EUe se111-blait une personne qui avait envie de rire, mais qui se retenait.

Ernest Lavisse.

Questions. - 1. Donner le contraire ·des adjectifs quaHf. de la première phrase. 2. Expliquer: Ile boute-en-trClin. (-C'est une per­sonne qui ·ex·cite les autres là la gaieté). 3. ,Conjuguer le verbe naître au passé 'silnvle.

Dictée III. - Les vieux.

Tu vois autour de toi des vieillards: ils ont eu jadis (la jeu­nesse et la for'ce. Ils ont eu des ·cheveux noirs avant d'avoir des cheveux blancs. ILeur 'corps a ,été robuste et lIeur esprit plein de courage. Ils ont travaillé et peiné. Ils sont cas'sés et faibles 111ain­tenant. Ils se reposent, en attendant le jour où ills iront rejoindre dans la 1110rt tous ceux qu'elle a pris avant eux. - Tu vois ton père, tes oncles et tes tantes !pleins de force et qui ne s'épargnent pas à lIa besogne. Ils v~eilliront ô leur tour, ils perdront leurs ·for­ces, 'leurs cheveux blanchiront, leurs menlhres se casseront: tout cela arrivera bien vite. Tu seras grand, alors, tu seras fort, tu seras un hÜ'l11'me à ton tour , en attendant que tu déclines et que d'autres, que tu auras vus tout petits, ,soient Hussi devenlJs des . homn1es.

Questions. - 1. 1~10ntrer, en vous inspirant du texte, pourquoi on doit respecter ,les vieillards.

. 2. Expliquer J'expression: Ils sont cassés. 3. Just:fier l'orthogrruphe des participes travaillé et peiné. 4 . Analyse grammatieale: tu seras grClnd.

GOMFOSITION FRANÇAISE

1. Grand-père (ou gr,and'mère), entouré de ses petits-enfants , l' [tconte une histoire.

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'2. Uécrlve'z dans- sa démarche, ,son habillement, sa physiono­.1llie, une vieille personne que vous connaissez bien.

,Plan. - 1. Entrée en Inatière : ,-2~, Portrait physique. - 3. Portrait l111oral. - 4. Ses occupations. ,- 5. -Condusions.

Déve.loppemen t. 1. ·Grand-père a soixante-cinq ans. C'est ,un beau vieülard, so­

Jidenlent trempé par .toute une vie de travail. 2. Taille lTlOyenne, larges épaules, 111enlbres nlusclés , tête

'chauve, face entièi'ement rasée, 'grand-père est aisément reconnais­sable entre tous Iles 1Jays,ans du vililage là , sa vareuse qu'il n 'a ja­l1lais voù:!u quit el', là sa figure osseuse qu 'illm,nine des yeux vifs ~ous dèS sourcills hirsutes. ' ' , 3. 'C'e~t un hon~ille probe et droit, avec le continuel souci de

'ne porter préjudice là 'personne, et d ,e ,nous laisser ~n nom exempt ,de blânle; il est .èconoll1.e jusqu'là la :parciInonie, quand il s'agit d e lui, lnais alors bon avec tout le lTlOnde et :charitab!le envers les

pauvres. 4. Très a1ctif encore, levé le pre.mier, il prépare et alhune le

feu, travaille au jardin, s'occupe de la basse-cour, visite ses champs par Jes jours ensoleil'lés, d,onne un 'conseil là l'un, barvarde avec un autre. L 'hiver, il reste au coin de l'âtre là .fumer sa pipe, son vieux chien entre les jalnbes. l3. lne raconte des histoires et nle ques,tionne sur ce q,ue j 'ai appris là l'école.

5. Nous l'aimons beaucoup, cè bon grand-père. IMa·man cher­che à lui faire une vieillesse .douce et heureus'e. ,Papa 'n'entreprend rien sans iui dem.ander ,conseil. Quant à 1110i, je le taquine bien un peu, néanmoins je suis son pl"étféré, et .lainais je ne 'suis ,si heu­reux que lorsque ..le l'entends lue dire: « Robert, tu es un bon petit ,garçon; approche, que je t'embrasse, »

~(\2~~G)a ~ -: EN CLANANT :- ~ 2(éj);>~-t . ~ ~=========================~~

Fin de vacances Octobre, à son déclin, s'enveloppe de brUIne, Et moins longs sont les jours, et voici que s'allume Plus tôt la lampe auréolant de blonds cheveux, Le l'ire est plus discret, et plus calme les jeux. C'est la l'ent-l'ée demctÏn : les têtes enfantines, Pour couvrir les cahiers, vers la table s'inclinent. La pâte, en morceaux plats, lc(rges comme .la main, Tout près du poèle ardent qui rougeoie, gonfle . enfin . Le fer s'cmin1e d'escarmouches d'étincelles; L' or bruni des « galettes » ch(~ucles s'hmoncelle.

l, '

" - 335

, .' :: )" " La splendeur; de la forêt , "1 ,.' l'

, " Voici oct'obre :1 les cuivres, l,es bronzes, 1es ; rougep vifs ,jas:pés, les rouges sang et les rouges de braise, les !flammes .i ~un,e. ', les tons de vie il ambre, d'orange et de citron, les li es de vin jettent de tous côtés leur chant de fanfare éclatant. ,Les tache de rouille 'et d'ocre s'étendent l)eU là 'peu; les ,ljlaq~es mén~dorées grossissent, se re,joignent; cthwque î,le devient un continent, et bientôt, quand 'on m archg, sous bois, tant de feuilles ])ruissent sou s vos pa's ' qu'il s',échappe des taillis plus de rayons qu'il n en tomibe du ciel.

Qu.el flamboiement' partout! .c'est tomme un él)louissement q ui monte de la terre, Toute l'étendue forestière~ surtout ,quand la m agie du solei l couchant s 'y a.ioute, n'est Iqu 'un e fusion -d'OT, Les fu sains ont des teintes vineuses ; l"éra))le, l' alisier sont d'un rouge ImagnHi­que et cuivr.é ; ,le charme, le tilleul, prodigues, la issent tomber leurs sequi.I1s ,d 'or; le ,c11Iê11e, plus long à s 'enfl ammer; commence à devenir couleui' de tan ou 'cl'amadou , et le bouleau n 'est plus Iqu'un nuage

'J'ermeil.

Les oiseaux en automn,e

Les oiseaux s'apprêtent ,à .partir ou sont déjà partis; ceuxi qui l'estent spnt taciturnes; tous ' les solf èges s.ont 'fermés: adieu les

" ' ch ant~, jU,slqu 'a1.J,x jou'rs de '1 am'il proo11aiù! ,Plus de coucou pour sonner ' l'heure au, fond de la foroêt! , Seules les b.bses font :g.rincer le s i,lance avec Leurs cris 'de chasse 1 et décrivent cles r011des dans l 'air c9.1me ,du cie\ ; 'CIu elque ~erle ,pilli:l.l~,à, s'~ mo'q u a'nt, 'parfois 'aÙssi la,nce' ;3on étourdissant ,cou'p de )~f.re, ou q~elqu e , geai curieux', :ele 'garde là la porte du 'bois, nous s ig'nale vite ' du li.aùt 'de 'sa:- guérIte, entre les branches, pu-is,, - poltron, jette sop- éélair .. .?-zuré dans les feuill es, La nui~, l~_ c.hat,-.huan~ "au ~o l mou ·f-ê--it son"" 'do~bJe ' appel d'épou,;ante: « Hou! Hou ! ».:- cl~i"!.s. Je' vicle de l'édh'o ,bocager. Et ies soirs voient tour­noyer au-dessus des ftltaies des càra-vanes d'oiseaux migrateurs" ca­nards, gr\l-e;:~, ou- pluvier,s, ,qui, sentant , la nuit et las de ramer cherchent un étang 011 s'e reposer, ~"., # , Jean Nesmy. '

,':

~. . ' :

~ . . Scnenc'es

J :.. : : , \ -' " Le cheval. ', \

, -",'l"fdtùiel: ,Gravütes repr-esentan t -plusieurs races ,de chevaux, Ci:oquis ' : squèlet'te 'd1..ùr l1îe-mbre. ,Couronnes ,d'incisives et de 1110-

la ir ':'s: \' " j ', ' . ~ ",\ ,: J • l' • • ~. \ "f \ '., ~ . .

.- \', ' 1. ", C((/SS~nç\ (t U?.11. -:- ~AIS.l1l11 e~· '[es , eayactéristiques des ordres , tl'herbivores étudi'és : " " , " ,\ , 1 ,~

- 336 -

Ruminants: Estomac divisé. - Pas de canines ni -d'incisives ·supérieures. IMolaires larges en 111'eules. - 'Deux doigts garnis de sabots.

.Por'cs : Estomac simple. - Dentition 'COlllplète. - 4 'doigts, dont les deux 1110yens sont garnis de sabots.

Comparons avec le cheval. - a) lSon estomalc est simple. Il ne rumine pas. L'estomac est bien. nloin.s volumineux que celui de la va'che. Conclusion: i'l a besoin d'alil1lents pŒus nourrissants, puisqu'il en prend HlOins et en tire moins lbien les parties nutri­tives. On 'lui donne du son, de !l'avoine à côté du foin. - La clen-

· tition : 6 incisives en haut et en bas, qui arrachent l'herbe saisie ave1c les 'lèvres. (Observer un chevaJ arra'chant une bouchée de foin de la voiture chargée). Les incisives s'usent avec l'âge; les

· connaisseurs, -en les eXHn1Ïnant, reconnaissent l'âge du ,cheval. De petites canines, qui nlanquent parfois. Entre eBes et les mo­laires, un large espa-ce vide où l'on place les nlors. ,Molaires lar-

· ges, avec des rep'lis sinueux; lIeur rôle? - Les Inelnbres : NOln­nIer les parties sur le -croquis. Un seul doigt dé'Veloppé; il est

· garni d'un sabot, que l'on protèg·e par un fer pour l'eIllip'êcher de s'user.

Caractères cles chevaux: Estomac simple. Dentition COlllplète. Un seul doigt, garni d'un sabot.

II. Le cheval et l' homn1e. - -Il y a longtffillps que le -cheval est apprivois,é. Nous avons vu en histoire que Iles Huns vivaient sur leurs chevaux et se nourrissaient de [eur lait et de Ueur ,chair. - Chez nous, on 'mange peu !la viande de 'cheval; c'est un Clnimal cle travail. L'élevage sétle.ctionné a produit, selon l'usage qu'on

· en voulait faire, plusieurs l'aces de chevaux: chevaux -de trait; chevaux de selle ou de course ... 1C0011JpareZ sur la gravure leur corps , leurs janlbes.

Pourquoi nous aimons le cheval? - III est beClu: Co.nlparez ses lignes à celles du bœuf ou :du porc. - 11 est fort: quelle chalrge peut-il tirer sur une bonne route: - 11 est rapide: I{:onlpte rendu de -courses hippiques: cOlnbien de mètres 'à ;la nlinute ? -Il est docile: cOlll'prend et exécute les ordres et encouragements:

· chevaux -dressés des cirques. - Il est fidèle .( exenlples) à condi­tion d'/être traité avec bonté et 'douceur. ICOlll'ment le .charretier le rend-il vi'cieux ?

IH. Où réside la force du cheval? - Comparons :les 111anières d'atteler le bœuf et -le .cheval. La force du h,œuf réside dans son crâne et son cou, par'ce qu'hl est :dans ses habitudes de se déJfen­dre et d'attaquer avec ses 'cornes, et 'que les 1l1lUsdes du cou meu­vent la Jourd~ tête. - ILe cheval sauvage se délfend par des ruades ou ~)ar la fuIte; la for-ce est am.assée surtout dans les .membres. Les marchands de chevaux les examinent soigneusement; s 'ils sont sains, élastiques et robustes, le ·chev,al de se:lile sera bon cou­reur ; ffe ,cheval de trait pourra, en Iles raidissant, appuyer vigou-

- 337 -

reusem·ent sa large lpoitrine contre !le harnais de cuir qui se rat- ­ta'che là 'l'attelage. 'Examinons les jambes du cheval: elles sont:

,a) assez hautes, fines et légères, et pourtant robustes. Où sont placés les n'lus-cles qui les n'lettent en mouvement?

b) élastiques dClns les articulations. Trouver sur le croquis le coude et Ile genou, ·et l'articulation à ll'origine du doigt. Quel angle fOl"lnent Iles os ? :Le cavalier en ressent-il l'avantage?

'c) Le sabot est assez 'large; son bOl~d corné et dur s'appuie ' sans glisser contre le sol. Chez le cheval' sauvage, qui vit -dans les plaines 'sablonneuses, :la corne du sabot est sll'ffisa'm'lnent résis­tante, Inais non pas ,chez 'le cheval domestique, qui doit fouler les pav,és et <les routes empierrées: on ferre le 'chevall ; décrivez.

Expliquez les dÎtctions suivantes: A cheval donné, on ne regapde pas dans ,la bouche. En 'a(llemand ? - Pas de pied, pas -de cheval. - 1~10nter 'sur ses hauts ,chevaux. - Etre là cheval -sur un bâton, ·sur une vfrche.

IV. Animaux parents du cheval. - L'Ane et le Mulet. - Plus petits et n'loins forts, ils sont plus sobres, plus endurants et de pied teNelnent sûr qu'on peut Iles faire gTavir les sentiers escar­pés des u'lontagnes et porter de·s fardea'ux -chargés sur [e bât. Hs se distinguent du cheval par les longues oreiIrres et par Jeur entête­Inent, surtout lorsqu'ils sont maltraités.

Expliquer: Etre têtu comme un nlulet, sot comme un âne. -~ Un âne appelle son frère longues-oreilles. - La table de n'lul-tiplication est 'le pont aux ânes. Antric.

01===========================0

~ ~ NOS PAGES

COURRIER DES INSTITUTRICES

0===========================0 SO~1,:VIAIRE : Rentrée des classes. - Pour commencer l année scolaire

- Nos deuils. - Po ésie. - Ouvrag es manuels.

Rentrée des classes Amies lectrices, nous -voici toutes 'SUI' le point de reprendre

notre tâche - et non pclS le « harnClis », mot trop dur pour une tâche qu'on aÎlne!

C'est toujours avec bonheul' que nous sClluons la « Rentrée des Classes » et c'est le cœur en fête que nous reprenons conctact avec nos « chères grandes » et -110S « si brClves petites ». Nous re­trouvons à l'école une fèlmille dont tous les melnbl'es - poUl" peu qu'on s' y prête - ne clelnCl11dent qu'à nous aimer.

- 338

if1.$~i, ', sqy.~ri,s P: ?/l'l~e,? , , ~ IOY,dl~~ ,' ~ Î1î1p'les/ à;e 'c'onlp.:tonS'jl:i: Clv ec: le clévQP~F!~nf? " n,~ : Cl1-lec l'~ff01:~ , Le ~{l ,Cl.l1ip"d~ ri6tl' 'e'' Clctivite . es~, ,St · vClste l ." , " 1 . ' l,. ' : 11, . ; .. ', , -' I, ' :

. . . ,II,', 1 1 .' ',;' ;1:"1" .,"" , ., . SClcllOns con1pl'~ncfl'e c~s. âl:n e~ cl' eI].fCl~lfs ,et; civCIIi.t' cle" ~ bn'(Jer"

cl en fqil'e .cles « génies », effor çons-n'ous clè ftlçonneI' tle petites ' âmes vàîtlàHtes S'aèl1Clnf ·dzscel'heJ' leur' devoir' 'B t s:' g .SQul1J-ettre b.I'(l-vem ent. ·' " :"":.', ; . 'i, · '! :,,' . :!' ,i •

En' inU;,'i.Ùs'Cll1t nos ' e'tt fcdJs; songe'ons surtout' cl , leur avenir , ! ~. j '!.' . ' 1 •

. ';' l, ', 't l, " ' CllTysale, .1 l'

Pour commencè.r l'année' 'scola-ire " L ùe catéchisme, instrument de science et de vertu

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• 1

S. S. Pie Xl a adressé .aux, jeunes law'éats it~liens des con­cours 'de c ::Ùécllisl11.e, luie' aÎlocùti-o D. 'où: il èx'pliqtiï:~ l'Î'irtrpDi~tance _ de. -. l' étude de la r eligio l1 pour l'acquisition ,de la science et ode la vertu:

Le cath échism e, ce lÏtvr e admirable, uni qu e q ui peu t se r.éduirc ,à quélqu es pages, m ais qui conti èn t les plus Igrandes r·ép ons (~s a ux plu s ïJlus gr andes ·questions.

11 suffit cl' en citer une seule: Qui nous a cr,éés et mis a u mond ,~ ? Dipu. Réponse qui , vraimen t , p eut s 'a ppeler une r évélation. Grû cc à elle, une vie sait d 'où elle vi en t, sait où ell e va , sait ce qu 'elle doit f aire, ell e vient d e Dieu et c'est' à Di eu qu'-elle doit r etourner.

P etit cath échi,sm e ' donc, mais toujours gr and, m êm e s'il es t l',é­'Cl I.:i t à ces mo ts, parce qu'il es t certa in qu'il n e. sert de rien d é ('( ' n ­

-n aître · l'()rig ~n e des fl eu.ve,'; ou l' a ltitud e des mon tagn es ies plus \~ ll' V2è:i, oC(u'lL H f ' sert de r ien d'avoir t ou tes les a u tres con n Ji.SSf.!.n ce:;, si 1 '00 n c.~ s a: L pas C ~\ .qui ~st essentie.l pour la vi e. ,

"h ;;: le 1îetit cathéchi sm e peut aussi devenir un gr and livr0, !TI.êm,~ UI1(; v E:ri tnbl e biblio th èqu e, un nombre infini d e v o~u Llle::; rIe C(~ U C 'scÎcmcl' qui es t la s ci en ce d e Dieu, qui parle de l' âm e, de la vie fu tu re, des r a.pports et des relations des h ommes a.vec Dieu . C' est ce la , l"xac­tem cn t ce la, la premièr e étud é à laquelle des enf ants JOiV l.;l1 t S l~ l' .m­sacr m'. Mais en m êm e temps il y a 1'étucl e d'un e au tr e scien ce qui n 'es t ri en d'au t.re que le r efl et de la vie de Dieu, d e ses œuvres et de sa sagesse infinie et qui justem ent se tr a duit et se m anif este dan s l' en­sembl e des lois. ct dans la. m eilleure organisation mise par Di eu dan s .1 e monde créé.

Scienc e, m ais ' ensuite vertu. E t m êm e la vertu es t plus élev·ée que la s ci en é~, puisqu~e c'est le' Uieu m êm e des sciences, « Deus s.ci en tia ­l'lan 'Dominùs », comme il a p eTmis de l a p.pe,ler , .qui dit Iqu e la sc ience sans la Vertu est un e gl'ande ' vanit6 : ,C' est un e chose 'qui 'p eu t, s i l'on v eu t,- ·écÙtirer la vêt e m ai,'3 qui laisse le r este ·dan s les tén èbr.es.

. , Dan s le nor,d de J'It 9. 1ie, il y a plus qÙ'1à ,Rome ' .pen dant l'hiv er

des journées froid es tou t en étant pl ein es de solei,l , m ais d 'un so'1 eil

- 339 -

san s chaleur qui .l1 ~ . r,éch 9-Ulff e pas ~t Iqui n e. r éussit m êm e pas à dissoudre la glace· formée penda n t la nui t . :n .~n ~s't ailisi ~'e l ~\ 'scieli~ e' quand ell e n 'est pas jointe là la, v.ertu: l ~ SCIen ce peu t rnem e d eve,mr mau vaise alors qu'ell e enorgu ell~lt ,et .qu e.lle -enfle et alors ell e, n est sûrem ent .plus agr éable :à: Dieu et perd toute sa valeur. . ' ,

« Un sot savant est un sot plus qu'un sot ignorant », dit Mo­lièr e. ',Mieux vaut la foi du Breton, que l'orgueil d 'esprits faux p arce que trop chargés pour leur résistance .. Le ~athéchisnle fornle b la science conlme à la vertu, et de sa connaIssance p~r­faite, les é lèves r etireront -des avantages m ême pour les partIes profanes ,de l'enseignenlent : exactitude rigoureuse, précision, con .. cision clarté 'fenueté e t puret é de ,la langue .. . C'est sur de tels résun;és qU'o'n p eut se r eposer avec confiance, et étudier ensuite sans crainte.

NOS D,EU ILS

P el1'dant l 'ét é 1932, Dieu a ,rappelé à ILui trois de nos cl;èI~es ' collègu es :

YIm.e Rosailie Favre-'Bovier , à Vex, ~Ule ,Céline 1~1üUer , Ù ,Gl~hllisuat , 22 ailS, ~t[lle Julie Binarido', à i~t[.onthey, 34 ans, ' dont la 11101't pa'rti- ,

culièr em ent tragique a jet é la 'consternation dans nos i'ang~ .. Toutes fur ent .des ülaîtressés bom.'les·' et dév ouées '; aussi au­

ront -elles' reçù' L\~ -BaU't , la réCO'll1penSé de' leur génér eux efforts ici-bas. ." ,1 "

Ayons pour ~lles un souvenir et 'une prière. A.

',.,

NÊCROLociE

t M ademoiselle JULIE BINANDO

Auj ourd'h ui qu 'une n ouv elle année sc.ola ire a commençé, qu e .ce · jour de 'la jeunesse est au.s;ü .l e .jour de la Imort, Ique des [branchages et des feuiHages pr,é,coce.ment , t om bés envahi~sent ,l es a llées ,et tl es ga­zons, av ant 'que la trace des pas se soi t eff a cée et -qu e la silhouette , se soit estompée d,an s la brume, pendan t qu e ,m a Im émoire m 'es t el7-core. plus ou moins fidèle, j'essa.ie ;d'/évoquer ,le -!souvenir c1 e la disparue~ , P,lus ieurs trou'V,eron t ici, peu t-ê tre, q u el'qu e ,cJh ose cl.e l eurs propres ,

pensées.

f;

"

- 340-

;~tIais que nul ne cherche, dans m es li-gues, un chapitre cl'histoire sentimenta1e, car H n 'y eut pas de ,vie J)\lus unie, plus dépourvue cl"ac­ci·dents fra-ppants que ceUe ,que je vais retracer.

EUe était née là Monthey et e11e y a vécu toute sa vie. Un même logis vit se dév,elopper son enfanc·e, éclore son inte.lligence, naître ses rêves et ses espérances de future institutrice, enfin aboutir son idéal pédagogÏique que la mo.rt est venue 'briser, n e permettant pas le cou­ronnement \légitime -qui lui était r,éservé.

Son instruction Iprimaire tenminée, elle al1la la .cO'mpléter à l'Ecole nOll'male et son école norma'le achevée, ,en possession de ses brevets légaux, IMon tJhey ,dev ait la re{enir tou/jours et ne s'en séparer jamais.

L'a'nnée 1913-1914 la voya it clébute,r à l'école enfantine, ,emploi dont elle se tira avec honneur; l 'annèe suiva.nte, efLle était appelée là ,l'école de,s fiNes où elle fut maintenue jusqu'en 1923 . .Pendant tout ce telmps, eUe voue, .consciencieusement, ses ef.forts 'à la tâche aride et ingrate de la form,ation, .du ,cMveloQ.Jpement -des intelligences embryon­naires Iqui lui éfaient confiées. Elle' Y' awomplit un tra.vaill fructueux' et fé.cond !qui devait la désigner au ·choix de la com,mission scolaire 'pour une nouvelle mission. En effet, 'lorslque ,la réouverture de l.école .frœ­belienne fut décidée et que cette décision :fut ratifiée, eHe a,ccepta .par sacrifice, peut-être, maÎl'3 aussi par devoir et dans 'l'idée ,de ,continuer de servir ,dans ce nouveau doma}ne de l'initiation des enfants -au sa­voir préalaible là ileur entrée à ,l'école p.roprement dite .

Aussi bien, arprès le ,stage y relatif qu'elle ,fit à Neuchâtel, eUe IJrenait possession de s·es nouve'liles 'fonütions dès l'automne 1923, pour les exercer jus'qu '·à la ,fin 1932. Dès ce Imoment, l'obljet de son nouveau chamlp d'activité fut d'enseigner aux enfants les rucliJments du savoir suivant les pr,éceptes connus de Frœ.bel et le ,centre de cette 'activité, ,l'enfant ,lui-même donnant à son œuv,re un cara'ctère de naï:Veté dans .la grandeur, de tendresse dans la for,ce. Durant ,c,ette dernière ,pé­riode, qui fut interrom1pue, provisoirement, pour ,des raisons de s-anté, vivant dans un ,mi.lieu tout près de l,a ruche campagna,rde où se pren­nent les meilleures leçons de labeur ,et de sagesse, respil'ant avec ses éco'lieJ:s, sous la douceur du ci,e,l et dans <l'enchantement du paysage, une atmosphère de sél~énité pour le :cœur et l 'eSiprit, elle put se rév,èler à lIa hauteur de sa tâohe et a.llie,r 'au sens ,des ré,alités, là .}'ex-périence de la vie, au -culte de l'ensetgnement, ce goût de l 'école sans 'leque.l H n 'est }.las de vraie institutri,ce.

L'ensei.gnement n'absorbait 'pas toute \l'activité de Mlle Binando, Diverses questions l 'intér·essaie.nt et lui permettaient, en dehors de ses obligations s·co,}.aires, ,de couler des .i ours paisibles.

Au ,point de vue artistique, d 'une ;part, comprenant ,que ,le chant et ila musi'que /peuvent être un hen inte.Hectuel solide et un moyen de ·compréhension mutuelle, elle avait été, en 1921, une ,des fondatrices du C'hœu'r Mixte de Monthey dont eille resta l'mlÎlmatrice fidèle et dé,· vouée dans toutes les cir,constances où il devait ,donner son concours.

-3-41 -

Devenue 'memJ]Jro de son comité, dont e,ue 'fit parti,e juslqu'à sa mort, oll e ne manqu,ait a ucune de ses réunions,

Au point ,de vue :social, d 'autr e part, e'11e avait été, en 1923 un e ' clos créatri·ces ,de 'l'Union des Travaiilleuses qu'elle dési,rait 'voir ~ffer­,mir sur ces deux ma,ses: le m éti er -et le foy,er, pour enclore e't vivi,fier 'la vie de 103, felmme, aün ,de la conduire, là travers les contingences m ,a­térie11es, à son plein érpanouissement et à sa ,fin,

Avec tout ce,la, eHe était, dans l'intimité de se.s collègues et de sos connaissances, une ,conteuse réservée, mettant une ce.I'taine ,élégance de m anière à n e ja m ais h eurter .les idées .d'autrui et recherchant toujours, qU3)nd une discu ssion m en açait ,de devenir orageuse, à ra­mener 'à Œ'horizon de la pensée le ca lme et la paix, d'où se dégage de son caractère ce tra it <cru il convient de noter: un continuel souci de ce ,qui dure, une dou!loureuse horreur de l 'éphélmère.

Et quand, ,l'école fini e, l"fleure du repos annuel ,a'va i,t sonné, eNe partait pour .la Va,uée ,cl 'Annivier,s, devenue pour eille une Thélba ïde estivale. Cette année, COlmme prélude à ses vacances qui ·s'annonçaient h eureuses, elle faisait ,une promenade, avec des parents et des amis clans cette ré-gion. !C'est ,là que la mort, sournoisement, l'a,ttendit et !quo son cœul', au ,cour,s d un a,cci-dent a,bsurcle et tragique, sUSipendit sa cadence,

J'aime à croir,e ,qu'au ,moment de ,la vision dernière qui précéda 'le dernier instant, Mlle Binando revécut, l'espace d'un éc.lair, les minutes ossentieI:les de son existence :

EMe se revit, debout, dans son ,chez e.lle qu'eHe n'avait jamais quitté et 'aulquel, n'étant pas mariée, elle donnait toutes ,s·es aHections; dans son école, source ,de ses joies et de ses a,mertumes; ,à lIa ,tribune rIe son ,église, chantant les gloires du Seigneur qui lui apportait, là cette minute sUtpl~ême, les ·consolations réservées aux ,croyants. Puis, rési­gnée, consciente d 'avoir atteint son but et remp;li son devoir, .au 'rythme d une prière naïve comme l 'enliant qui 'la balbutie, ou d'une mélodie liturgique ou de ,l'Adieu de Mend'elssohn, elle s'abandonna, sans mur­murer, là la m,orto

C'était 'le 10 juiHet dernier; dans la paix d e cette matitnée domi­nic.a,le, paptout, dans 'la nature, l',été valaisan refleurissait...

Monthey, en septembre 193,2.

Dol' Victor DEFAtGO, avocat,

'membre de la 'Commis,sion scolaire de JVlonthey,

- 342 -

Pour nos petits i. R ECI 1.'ATION

C'est le matin .... Un rayon l'ose Glisse de la persienne close

Jusqu'au lit blanc, Un -rayon 'l'ose se joue Dans les cheveux et SUI' la joue

Du petit Jean.

L'enfant entr.'ouvre une paupière, Puis il laisse entrer la lumière

Dans ses yeux bleus. Il regarde, il se n1et à rire, Cal' le rayon semble lui dire:

« Soyons joYeux ! »

Pnf111i les fl eurs de l'aubépine, L'a beille bourdonne et butine

Son n1iel doré. Et dé}à la vive alouette A fci it sa toilette proprette

Au bord du pré.

C'est '[ e ' l11atin... Tout est en fêt e. Chaque fleur relève ,la tête

Hl..zn1ide encor; Et J ecm , qui dans son lit frétille , Den1cmde toui bas qu'on l' ]wb,ille,

Mais maman dort .. .

Oui, tout dort dans la chambre close, Tout, excepté le rayon l'os e

Qui va dansant, Et deux yeux pleins de l11alice Qui le suivent dans son caprice,

D eux yeux d'enfant. MUle de Pressensé.,

Robe p,o,ur fillette de 4 ans

D"une l'onne très sünple, cette gentille robe 'sera -d'une exécu­tion facile; elle est tricotée en laine 4 fils.

FOl..U'nitl..lreJ : 200 gr . de laine 4 fils, 2 aiguilles 3 nun.

- 343 -

J: '/ Points employés: 10

' Poip : (~9,lI ~S~, . ~tO(~ljours -à l'eIiëlroit)- ;-2° Point de jer sey (un rang endrOIt, uIi 'railg enver s) .

Exécution: .se 'con1:I.-1?;~nce 'Bar ,-le ,bq~_. , l'rIonter 104 mailles ~'t tri c'~ter 24 ' r'aligs au 'Poi~l ,mousse, ce

qui fait 12 'côtes ou ~ centimèü;es. ,Continuer a1;l point de :jer.sey, Tricoter 119 rangs, SOIt 29 cnl. de hauteu):"l en 'fa1sap,l. l;lne dllnl~lU­tion à chaque extr émité de l'aigu,illa top-~ 3~s:, 7 rangs. Lorsqu'on a une h auteur totale de 34 cnl ., rabatt,re 5 111ailles, ràJ'extr'émité de chaque aiguille pour former, 1 è,mlnanchure. Il doit Jr~ster 57 nlail­les sur J' aiguiJle, soit une largeur -de 27 enl . Tricoter ensuite sur Ulle hauteur de 7 eIll ., soit 18 rangs . ,Conlmencer ensuite l'enlpièce­nlelTt, tri coter au poin't nlousse, faire 18 'rangs, puis commencer l'encolure. Pour cela, rabattre les 23 lnailles -du milieu de l'ou­vrage, garder une partie des nlailles sur une aiguille renlmailleu se et tricoter l' autre pa'rtie tout droit p endant 18 rangs . 'Rabattre ,les 111ailles en trois fois pour l'épaule. Tri-co-ter de nlêlne avec les nlail": les r estées sur l'aiguille r enlll1ailleuse.'

Dos. - Se travaille comme le devant, en sup prinlant le -dé­coLleté.

Assemblage. - Coudre le devant au dos par les coutures de dessous de bras. 'Ces coutures s'exécutent à l'envers -de l'ouvrage, à un demi-centimètre des bor-d~, là ~)oints arrières lâches. Sur les épaules, coudre trois boutons pressÏons de 'chaque côté.

r\ l'encolure e{ aux emnlanchures, faire 'trois rangs de demi­b rich:s au ürochet.

BIBLIOCRAPHIE

Un vrai éducateur, le R. P. Louis Joos *

?--iou s l'lOllS en voudrions de ne }Jas signaler à nos ] l'~ct (; lIrs un ou­vrage qui vient de paraitre et qui a pour titre: ({ Une vie cachée, une grand.e âme ». C'est la biographie d'un ,éducateur, le R. P. Louis Joos, qui, 25 ans et plus, enseigna les mathém aUqu es au collège d'Uvrier, près Sion. Ce beau et ,bon livre, appelé à ,faire du bien à toutes sorteB (l'cimes, se recommande 'de faç on spéciale, cela va sans dire, à ceux et cenes qui sont ,clans l' enseignelment . Sa lecture les charmera et, qui plus est, leur inspirera un e triple résolution des, plus salutaires.

Hésolution ,d'aimer et d 'estimer de ,plus en plus leur mission d'é­ducateurs et d ' éducatri~es . IL'ouis Joos, ' ingériieuT à 19 ans, voit s'ou­vrü' devant lUi un m a-gnifi:que avenir. Et cependant, sollicité par la gl'â.-

* 1 vo,lume in 8°, 174 pages, 5 gravures hors texte. Prix: 2 francs; 2 francs 15 franco. En vente cihe,z l'auteur: lM. l'abbé J. Isséle, Instit'ut apostoHqu e d'Uvrier (par St-Léonard, Valais)

- 344 -

ce, il quitte le monde et se fait religïeux. Du moins, avec ses bril­lantes ,qua.lités, parviendra-t-il aux plus hauts postes de 'sa congré­gations... Mais non! Dieu ne l'avait fait si beau, ,si bon, ,si gé­néreux, ,que pour le consacrer .à l'œuvre de l'enseignement!

Voi~à l'estime -que Dieu fait de ce ministère! NoNe tâche, en effet : former les âmes, leur donner la v,érité, les orienter veTS le bien et ainsi leur assurer le ,})on~heur! IVHssion importante, mission sublime ! C'est une des leçons de ce livre.

Résolution de vivre ohrétiennement et ,de prati,quer la vertu, coùte que coûte. Eduqu er, .n'est-ce pas donner la vie, N'est-ce pa,s, selon le mot d 'un philosophe, « une paternité et une ,maternité d'âme»? i~\lIais si l'on ne possède pas la .v ie, comment la communiquer? On ne donne pas ce ,qu'on n'a pa's . Voici un éducateur qui l'avait compris, certes! i,JueLle conviction ohez lui ,que Dieu l'appelait à la sainteté ! Quels ef­forts de tous les instants pour réaliser sa fin ,divine ! Quelle corres­pondance héroLque 'à la grâce! Oh! le spectacle encourag·e.ant et for­tifiant que celui de cette vie « où tout est piété, charité, humilité, et d'où, tout le long du chemin, ,s'exhale un véritable parfum .de sain-

teté» !

Résolution ele devenir des valeurs au point de vue professionnel. Très instructif, sous ce rapport, le chapitre intitulé: « J.,e ,Professeur », ...tLile, non ,seulement ·à .lire, mais :à méditer. Heureux les ,élèves 'quï" curent un tel maître! .c'est la réflexion qui éclot naturellement dans l'esprit, en même temps que du cœur, jaillit cette prière: « 0 bon ct saint IPère Louis Joos, enseignez-moi .à enseigner com,me vous! »

Puisse cette biographie, écrite d'ailleurs en un style sim,ple et serein comme le Ihéros, et présentée sous une forme typographiqu e­cles plus agréables, faire le charme et l'édification cle beaucoup d'édu-cateurs et cl'éducatrices ! P. G., p1'o1'esseur,

* :j.: *

Les « Forces 'Motrices Bernoises S, lA. », I(Direction : Place Victoria 3, ,Berne), nous commUlüquent :

Nous avons publié, il y a iquelques moi,s, une brochure illustrée SUl' nos insta.llations hytClraul1ques et ,électr1que,s, Nous Clivons l'honneur de vous en 'remettre ci-joint un exemlplaire et vous serions très 1'e,con­naissants si vous vouliez bien, dans votre Journa,l professionnel, faire savoü. 'que nous mettons volontiers des exemplaires à la disposition des instituteurs valaisans qui s'y intéressent.

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