L'Ecole primaire, 15 mai 1932

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51me Année N o 9 15 Mai 1932 Df LA valai:paf)f]e - d i PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le COUTS scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6 ...... Les abonneluents se Tèglent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction pUblique à Sion. Les annon.ces son.t reçues exJC.lusLve;ment IpaT PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue ode Lausrunne 4 _ Té,l>é.phone 2.36

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51me Année N o 9 15 Mai 1932

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PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le COUTS scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6 ......

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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

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Cur! ~! ]~malt CUr! ~'huiI! ~! lOi! ~! mOrD!

Il est d'usage depuis longtemps de donner au prin­teulps de l'huile de foie de morue aux enfants. 'Ce pré­cieux médicament est appelé à renouveler les forces perdues par suite de l'insuffisance de mouvement, de grand air et de soleil.

Pour beaucoup d'enfants, l'huile de foie de nlorue est souveraÏlnement bienfaisante. lMalheureuseluent, par suite de son goût r·épugnant, elle est refuslée précisé­ment par ceux qui en auraient le plus besoin.

Or, c'est pour ces enfants-là que nous avons cr.éré le

Cette préparation contient, outre l'extrait de mait 'Vander bien connu, 30 % d'huile de foie de morue désodorisée et solidifiée, pr·ésentée sous forme de pou­dre granuleuse et conlplètement débarrassée de son goût d·ésagréable. 'Le Jeluait est, en outre, d'une effi­cacité incontestable et d'une assimilation parfaite.

Les instituteurs qui ne connaissent pas encore le Jeularlt peuvent denlander échantlllons et liM,érature à

Dr A. WAl'lDE~ s. A. BERNE

~- - II'

51 me Année No 9 15 Mai 1932

• L'EC PRIMAI~E ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

so:vr:vrAIHE : Hommage là notr e. ,Prés ident. - Action soci·a le. _ Su,jets de leçon s de sociologi e. - ILes ins titutelws du district de 'Sion à

·Sa.lins. - No .' lois irs. - Enco'l'e la rédaction. _ A propos cl 'un a l't.icl e. - Langue française. - Les 'problèmes. - Cais,se d' e'l1tr ' lücle. - Nécrologie.

Monsieur Thomas Prosper Président du Grand Conseil valaisan

C'est av ec une foi e et une fi erté' bien légitim es que le per­sonnel enseignant prin1Ctire de notre canton a appris l'élévation d e M. ThOlnas ·Prosper d ln plus h aute dignité de notre pays: d la présidence du Grand Conseil. .

Aussi s'empresse-t-il cl'exprÏ1nel' ici toutes ses félicitations au nouvel élu, ainsi que ses v œ ux les plus sincères pour le succès cle ses fon çtions .

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. M. Thomw:i est assul'én1ent un de ceux qui font le plus cl' honneur ml corps enseignant, bien qu'il ait quitté l'enseigne­ment: depuis quelques années déjà, et celui SUl' leqil<?l se sont accumul.és le plus de titres, sans doute: Conseiller municipal de ~a comillune, Inspecteur scolaire de son district, Présiclei1t cl.e la société valaisanne d 'éducation, Préfet du district de Mar­tzgny, Lieutenant-Colonel dans l'armée, Député du Grand Conseil ei enfin Président de ce cor!)s législatif, etc., pOUl' ne nommer que· les plus Îlnportrll1ts.

CJ est dire toutes les qualités qui lui ont mérité ces hOll­neurs, qualités qu'il met ([vec dévouement au service de SOlL !mys.

Puisse-t-il longtemps encore continuel' son activité féconde et. . conduire ses troupes, c'est-cl-dire MM . les instituteurs dont il préside avec distinction ei depuis bientôt une douzaine' d 'ctn­né~s ['Association, à. la cOI]quête de l' idéal, .nous voulons dire ci la réalisation aussi complète 'que possible de la formotion in­telle~tu'elle et morule, religieuse et patriotique de la jeunesse valCllscl11ne.

C'esf notre désir le plus vil, et c'est pour cc motif que nous lui disons d'uccol'd avec tous nos collègues

Ad muItos annos ! A . .J.

Action sociale

Dans le "1 confoél"ence's régionales d'instituteurs, c)n a trait .. ; cette année une question de la p 'ius haute ÏI11Iportance : de la manière d'orienter lIa jeunesse vers le rôle social.

On y a fait remarquer avec raison que ce rôle doit avoir pour base la religion chr-ètienne, sous p eine d être une cOlnstruction chancelante et éphémère.

Un des ·é.conoll1.istes les plus éclairés et les plus é'loquents de notre époque 1) affirme que Ile s'eul r-em.ède au péril so,~ial qui grandit chaque jour eSlt le retour :ù Dieu, à la foi et à l'es­p'érance chrétienne. « Nos sociétés, dit-ill, se 'll'lontrent divisées entre elles-u'lèn'les, et l'Evangile le -dit: Toute maison divisée contre elle--m,êlne croulera. Voilà ce qui trouble nos yeux et nos cœurs, quand nous essayons de scruter 1 avenir de noire pr,é­somptueuse soc~été m.oderne. Le principe de son n1al est plus 11101'311 que 11latériel, et elle se refuse -à 'le voir . Le flot gnyssissant des conv'oitises monte autour de nous , il menace de nous sub­m-erger .Le Christ 's,eul peut faire tomber le ve,nt et call1l.er lIa mer, et 'le Inonde ne le sent point, et l,e siècle ne veut pas le

1) Leroy-B&auHeu.

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croiTe, et loin d e 'le comprendre, 'les gouver.nements qui s:intitu­lent progressi'stes s effOl~cent d'arracher le Christ aux ll1Rsses. 1J. n 'y a que le sentiment r'€lligieux qui puisse soutenir la sociét-é, .. . nous r en.dre ila paix sociale, et nous voyons des conducteurs de p euples aveugl'es qui conduisent -des aveugles , s''in.génier :à déraciner, chez les c'ÜU'ches profondes, la foi en Dieu et l'es­pérance au ciel; c est 'là ce que j 'os-erai appeler le péché entre le p eupl}.e, e 'est le crime sociail. »

« Aujourd'hui, dit un grand orateur 2), le grand débat du monde,c'est de savoir si les sÜ'ciétés et les 'peuples seront chrétiens ou ne le seron t pas. Derrière les querelles politiques qui retentis­s,eut si haut, il en -est une autre qui est la v-éritab'le et 'la der­nière : c'est de 'savoir 'Si Iles nations civihsées pal' 'le christia­nisme abandonneront, oui -ou non , Ile principe qui les a faites ce qu'elles sont, et quel -sera, dans ce cas, le s'Ürt qui les attend. Etre ou n'être pas chroétien, telle est donc l 'énigme du n'londe mo­derne; de quelque manière que vous la l'ésolvi,ez dans votre esprit, elle existe ; et J'ésus-Christ règne par ce doute suspendu sur nos destil1i2€'s autant que par la foi la phlS ardente. Sa diviriit<:~ est le nœud de l'avenir comme elle l',était du passé » .

Qu'on nous p ermette encore de rappeler l 'Ï'mm-ens-e enquête sur la vie sociale men ée par Frédéric Le PIC/y, un de nos éco­nomistes et de nos chef:s ,cl',éeole 'les l)lus illustres .

De cette enquête purement scientifique, appuyée sur la seule observation des faHs, il a tiré cette conclusion, que le chris~ tia'i1tÏ sme es t la condition indispensable et unique de la prospé­rité et d~l bonheur des pe~ples, et que le bien sO'CÏ'al devrait prendre pour bas1e l'observation cle la loi morale telle qu'elle est formulée dans le Décal'Ogue.

On ne peut rien oO l1cevoir de plus ·sagement social que l'Evangile. Pourquoi faut-il que tant d e èhrétiens ne l e c·onnais- · sent plus et ne ,le Ilivrent 111'ême plus ?

Au 111.aître chr-étien de contribuer avec le prêtre là faire '2on­naître et aimer l'Evangile en le lisant et en le comnTentaÙ't de­vant ses 'élèv,es chaque 'sel1l'aill'c, de préf.éren ce le samedi, vers la fin de la olasise.

Sujets de leçons ou de causeries Nous donnons ci-aprè-s un 'certain nombre .de sujets ou de

thèmes qui se prêtent 'à des le.çau·, ou ,à -des causeries dans les oours d e so'Cioilügie ou d 'instruction vivique.

Nous les indiquons sans ordre 'logique, sans da's'sificatiol1 aucune. Ceux qui voudront les utili ser pourront euX-mên1'2S les prendre dans l'ordre qui convient.

2) La -corclaire.

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Voici d 'abord ceux qui se rapportent p lus sp écialeluent à la Sociologie.' r api-tal et travaill - Salaire - 'Division du tra­

vail _ . Travail de nuit - Protec tÎ'on -de l'ouvrier - Responsa­bilités du patron - Chôlnage - Grève - Droit au travai.l -Assura i Ices diverses - Syndicats - Caisses d e retraite - Co-o­pératives - Caisses d 'épargne - Caisses-nlaladie - Cai'sscs Reifiaisen - Rationalisation - Sta ndardisation - InHatioll at cléflation monétaires - Vlaisom; ouvrièr es - Faillites - Ban­queroutes - Concordats - ILiquida tions - Successions - Legs - Testaments - Prücès - Hypothèques - Sociét és a nonym es -Droit de propriété - Liber té cOlnmerciale - ICOl1lnlUnism e -Collectivisl11'e - Surproduetion - Libre échalnge - T axes doua­nières - Ylonopoles - Trust s - Agiotage - Cautionn'em enb _. Contrat d 'apprentissage - IPrèts - Intér êts - Usure - Régi­m e corporatif - Dmuping - 'Machinism e - Travail en sou­mission, en r égie - Hausse et baisse des prix du n1.areh é -C'onseils de prud'hommes - S.équestre - TuteUe - Lihér a­lism'e éconon1.Îque.

,Ceux ensuite qui ont trait surtout :à la CiviqLl e : F amili1e - :'"farÏ'age Droits de famiil'le -

Devüirs des 'parents et des enfail1,ts - La commune - Liberbés communales - Etat - Fonnes de gouvernem ent - DrDits et devoirs de l'Etat - Etatisation - Droits et devoirs du citoven -Fonctions publiques - Diver ses libertés - Vote - ICon ditiOlis d '·éligibilité - Referendum - l nitia tive ~ S'Our ce où origine de l'autorité -- Charges fi scales - Organisation militaire - De la guerre - Du droit des gens - La Croix.-Bouge - RelatiOl~s internationa,les - Cours d 'arbitrage - Soci "té des Nation s -Représentants dip lomatiques - Traités de paix , de C0l111n er C-l' -·~[andats - Neutralité - F édér a'lism e - Centrallisation -Lois , décrets, arrêtés - De la r évolution - Na turalisation -Heimatlos - Conventi'Ons in ternationales - Bureau x int'ern atio­naux - Droit rura l, p énal, civil - 'Cada'str e - :\10rcelle-m ent -Anlléliorations foncièr es - Subventions - Expor·tation ct i'111-.pm'tation - Contrôle des denrlées a:liInenla ires - L ''>gis,la tion routière - Progranu11.'e des divers partis p oli,tiq ues - Pour ­suites pour dettes - Officier ,d' éta t civil - Service du feu -

. Impôts ·directs et i:ndirects - Taxes - Impôt proporti onll el progressif -. Pr-élèvelnent des fortunes , etc., ete.

Les instituteurs du dist rict de Sion à Salins

' J eudi le 21 avril , le soleil s 'es L lev'é radieux pour sourire au corps enseignant du distri ct de Sion qui se r endait pour sa confér ence annuelle dans la ch armante C0l11.'I11Une de Salins. Celle-ci s'était mise en f:ête et en frais pour nous ré server la r ~ ­ception la plus cordiale et la plus gén éreuse.

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Après avoir assisté Ù Ull e belle IHesse chan~ée avec goût par la chorale de Salins, nous nous r endons à la Inaison d '·école pour la séance de travail.

?vI. .l'Insp ecteur ouvra la s·éance en donnant la p arole à ,.M. le Rd. curé ,Bellon , qui souhaîte là tous une cordiale b ienvenüe. M. le Dr l'vlangisch , notre très distingué inspecteui' , s alue en ter­n1es éloquents la présence de :\/1. le conseiller d 'Etat E sch.el' . Sa pr ésence est un tén1.oignage d e la vibrante synTpathie qu'il nous t émoign e. C'est en t ennes è nus et bien sentis qu'il évoqua le souvenir de '.M. le conseiller d 'Etat " Talpen , l'an1.Î si r egretté des in stituteurs, de ~'vI. ,H enri Fournier , fauché en pleine activité à l âge de 24 ans, enfin de NI. Gennain Héritier , décédé là ,Savièse, après 32 ans d 'enseign elnent.

Le p rotocole de la conf.érence de Savièse es t accepté sa~l S observation. .

On s a ttaque ensuite à la pièce de r ésistance du progranuue . . MN1. les instituteurs Lamon, Héritier , -Butzber g et Mayor sont appelés p ar lé sort là lire leurs sujets. Tous les qu atre l'ont traité avec conscience et avec beaucoup de compétence, Ils r econnaissent l'utilité d e la création d 'un cours de sociologie à ,l'école norn1.ale. Les instituteurs collaboreront aux œuvres de jeunesse fonctionnant dan s le milieu où ils proofessent. .

Vu l'iu1.portance du sujet nlis là l ,étude, il ,était n écessaire qu'il fut traité par un sp écialiste. Aussi, .M. l'Insp ecteur avait invité M. le 'Préfet de Ton'enté qui traita la question de nlain de .lnaître dans une n1agistrale conférence écoutée avec un vif intél êt. il .fious fit visiter tout l'·édifice social. C'est avec une rare clarté qu 'il fit compren dre là chacun ce que l'on entend pal' action catho­lique et la n écessité d 'y consacrer toute son ardeur. ILe conféren­cier opposa aux hél~ ' ies sociales la ,doctrine de l'Eglise ' publiée par ses papes et ses pontifes . Ce fut un vrai r égal pour l'esprit et "J e cœUl; d e toute l'assenlbMe qui a applaudi avec fr énésie. Nous n e doutons pas que le parti chrétien social valaisan Inarche de progr ès en progrès avec un ch ef de cette taille. Qu'il trouve ici l' expression de notre adnlÎration et de notre r·econnaissance.

Prend encore la parole ,NI. le professeur Julier , l'ami dévou é et le 'conseiller éclaü~é des instituteurs.

Midi a sonné depuis longtelnps , le corps r éclmne àussi sa paTt. La séance es t levée el nous nous r endons au restaurant de NI. Roserens, Le banquet copieuselllent arrosé des meilleurs crûs du terroir fit honneur là la n1.aison.·

Au d ébut du banquet, M. le conseiller d 'Etat E scher ouvrit les feux oratoires par un discours qui fit une ex'cellente impression. Sous l'iI11.'pulsion irrésistible de notre excellent lnajor de table, M. Zuchuat, le repas se poursuivît dans la joie, Discours, chants , m onologues se succèdent avec entrain et ,à côté du vin gén éreux

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coulent de belles et nobles paroles . Paroles airnables de NI. le Président S lalder , l anlÏ intirlle des instituteurs, discours plein d 'enthousiasnle de ,.M. l'Inspecteur :\tfangisch gui salue en ten11 es p oétiques la COllll11Un e de Salins. -Le toas t 'à l 'Eglise est porté par ,M. Herrbach , celui où la patrie par ~1 . F ournier , celui à l' école l?-or -111a le par ·M. P itteloud qui traduisit fidèlEm ent les sentiments ci e r econnaissance que nous avons pour elle.

On entend encore M'~1. les r évérends cur·és de Branlais e t c1. 'Arbaz , M. lE i)rot'esseur Julier , M. de Riedmatten , l 'humoris tique r eprésentant de la ville de Sion , ,M~1 . .Rot n 'Yl arcel e t J acquod René.

~1alheureusenlent dans cette athlllosphèr e de ga'ité e t d 'ültimi­té, l te111ps vole et s 'éch appe et il fa ut son.ger au r etour. Nous qu it­tons Salins en r endant hOlllmage IÙ l'activité de ses autorités et en les r em erciant po ur l'excellent accu eil qu 'elles nous ont 111énagé.

Au r evoir ! G, B .

Nos loisirs Le cLel'lüel' acte cl,e le, vi c scoi,a ire, simple l'ecomm a ncla tion ou onLre

clisci,p lin a ire, pr ièr 1 ou ,chanl er 8 li eu , a m i-; l e 'lJOÜlt fina l ,à un e Rnll ée' cl tl'Rvail.

,P lus a ll ègr em en t qu ',à 1'0l'Clina ire, la ,ba n de joye use s'cst eJ11'pr essée ver s l e clomicil e patern el pO Ul' se cl éJ):'1. l'l'a s'ser de·s livr c ' c' t ca hi er s. L a ::ia lle r es te -muett e, 'puis ln cour désert e,

,seul ,1,8 maltl' e cl l' éco:l e s·.a t ta rcle p OUl' r anger ses ,eff ets, .:t'emi 'er l e matérie,l didac tkIuc, me Ul'e à jour l es l' eg istre::< 'p r escrits et y ,con­.'ign el' pour l a xe fob ,ses' dol é.a nce· ct ::;es v œ ux con cerna nt l'instal­l a ti on elu lo ca l.

So n r egarcl 't omb e M U l e::; bancs vid es, San s Hort , malg r é lui, so n e.,,;·prit p asse d e ila r éa lité a u r êve; ,l es r a n géc.s ,-; o raniment ; i ci .' UJ' ­

g issent d es bOllCll c::i blondes en ch âss-ant ,l,e so lei.l (l'un sourire; là errent {{es yeux croù l a conEa n ce n a ïv e a fui ;. au b o'ut de la rcmgée ,sc ti en t s up.pliant e une figure souffre teu se. \ oi ci quc le ,quarti er l es phlS re­muants ,commen cc ,à bruire ....

,.\I1.a is trèv e cl e l'èveri es, e t a uss i d e s ouci ::; ! Pour toi égal em ent , homme du clevoü' ·a u s tèr e et du trav a il opinià tl' e, l a vie ch an ge d e cours ,

R e'lâch e d e ,préoccupa tion ", mais non d·a tta.ch em el1't à l'œ uvre, édu­cativ e; car ou tr e üe trav a il salarié, notre 'profess ion r éda,m e un e p a.rt per sonne.lle qui 'prend tou t l 'homme ct étencl son influenc e cla n s l'in­t erv a ll e cl es h eures et ,jours r églem enta il' es cl e cla sse, L es vacances vienn ent s'u spen dr e nos ,pre·::; t .ation~ cOlltl'ac·tu 8Ue .; mai s l' â.m e continu e de s uivre 'l e ch emin d es affections ·profe::;.' i-onn e.ll es pour l esqu e,ll e' cll e vit.

- 271 -

L c:' ,3 vaca ll CO::;, u os loisirs, rapp cllen t l' a::;:"ouph" em en L hi ver n.a l d e :-: IJhn tes, arrèt de croissan ce, ma i .. n on cl'évolutioll, cl'ac tiv it é l a t en te. L e \ éo'éta l °rlÎn e mise en r éser e J' acine cach ée en t erre ou arhre a u x b:'a n cilc: -gri 'e , con tinue d e ~c t ran sform er ct ' C ti ent prè t R 'l' epl'el1 lr e ,en . un a utre l oint la v ic inte nse du prin te m ps' ,p1'ochain , T ell e sem]) l ' ire ,la s itm lti on ci e l'in s ti tut eu l' enl [' C IFI de rnière cla ss e -€ t. la , ·cpri-.'e n au tomne,

Ce lte évolu tion l oin du ,t u m u.JL e d es occupa tion ::; je ul'na,lièl'Cs I-s 1IlLllüp]es solli citude,,' scol,a iJ'es p cu t ct doit' ètre clit'igée da n ::; -l e M'll~; (;u p erf eètionnem ent p r ofes:-; ioJln e,1. L e::; va,ca n ces pcrmett en t d e ga g'n er dc l a. clis,t.a n ce ·pour juger plus im p Fl l'ti alleme n t l' œu vrc a nn u el­le: l' l'app l' cncll' e r ,eS'timc d e ,l·a ' làchc ,qu ot icli enn c mo n oton c, .m a is ef­fi cace com.m e l a p oussée im ,p eJ' cep ti ble d u ])ol é nourJ'i ssa n t ; l :'IÏ.''Sel' fl é­.t l'il' l e ~; J ra 11 011es 'go urman des cie la va nit é n ée de 'qu clqu e chance im ­m C> I'it ée; .l ais::;cr se c.l iss ip el', com m c lies olT1bl'e."; sa ns co ns is ta n ce, 10 '':;

m ille ennuis insép m'clthle-s ri e n ot r e mé tie l' et in scril' c cla n.' notr e avo iJ ', o u mie ux en COI',e l a i.\· el' le ,P èl' e c é" ~e.'· l e th é:-;aul 'Üo,e l' l es " RIeu!'s éte l'n cl ­l ,.,', cle no' .i ournée.' la bori eu .'c-s .

Ce ·t de l'hygiène menl 'è l e qu'il fa u t Cl'RdJo l' 1, curc c!c calme et l

(I, ·a pai.'cl1lent. « :\Œilitia vita h omini ,; , » ':\ul pltts qu ,l' éc1 u 'ca te uf l'es­s en t l e'S me ul't l'i 'sures cl e ce -comba t. ~c clépe us,e- t-i l ,p a s ::;es én er gi c:-i il f::t il' c.' ll Flge r sa ,bar ,qu e là con tr e-f i·l: .'timulel· les n on ch a lan t.s, r èpl'j ­me l' l c,-; excès, e.t. .là 'm êm e où.il ,exploit e le cO Ul'an L favorable, 'p ré veni] ' 'lcs clébor] m rn ts l a nge l' eu x . La vie a u gr ancl ait', la cl i\ e l'::; i-on a.m or ­tiJ' a. p cu à p eu ,l es os'cillarion~ cl cs n c l'fs trop vibrauts. S i l' on .pouvai t. l)]'encll' e con gé, brusqu em en t, cle son ,m oi excit a.JJle ct vuln ér ahl e p ou L'

le fa il' e mourit' ,d 'inanition! Ce· t l,à Ull e en lr epri .'c qui 'l'éu ssit à 1H lJhlÎo 'ophi c chrét iennc, peut -ètl' c plu:' CO Ut'a n te 'pa r m i le peu p le croya n t 'q ue cll ez l es au eli teul's c~e cours llniv er s it a il'c', e t. à un bl'in crh Fl bj.] eté c t Ll e sa voir -f a ire.

Il n ou s i m por te d e .'o l' ti l' du cer cle vi cieux où se m eut l' a nimosité' Je r es.'e n tim en t contre :les ,choses irres'ponsabJ cs, contre l' enfa n ce plu,' irréiî éc ll ie qu e r esp onsa bl e, con t l' e l' ent ourage qu i n c voit 'pas n os m érit es (le nos yeux, contre ,le p a uvl' e moi enfin qui' n e p eu t réalise]' tout e.'; nos a:mbi'tions, P ourquoi tr a îner apl' è.' nOll." ces s·ouv enirs bl es­sa nt "! qui , ,comme ,d es cors, cn t l'av ent notre m ar ch e ? Qu 'a u cun e J' él ll -'

CCX: UI ', co l:Pe à l' à m e comm e la Ibou e du ch emin , n o .pa'sse le seuil CiE: l a classe !

,Cet oubli prém édité es t un e Iliquidati on a va n ta.ge Ll ::;,e, l' exer cice lwé liminaire d e tout e h ygièn e r econstituante, L 'u sure, l' é-pui sem ent ' grignot p, le ' tern p ér.a,m ents m èm e ·ca·lmes ot for!s; en ,cours (l e rout e, l' esprit d.ïnitia t iv e p erd el e s-on r essor t ; les déboil'es proj et't ent l euJ'.' c\ o·u ch e.~. S Ul' l e f eu s acr é clu d ébut ; la j01e (l'un e h eureuse innovaUon De t empèr e tro.p vite et r e joint :les sentim ents t ern es de cllC\lqu e .iOUI' ; l es m éthod os r éput éeS' inf,ailHbl e.' s e r év èl ent boîteuses comm e t ou te in ve ntion humain e. Enfin .l es tra i t:-; cl e l' éducateur id éal p erd ent leu]' é c la t, s 'c.' tompen t et se fond ent cla ns -la g ri~ a ill e,

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)Je nous étonnons ·pa:::; de voir bai .... er le potentiell de l'àme et dc craindre .la face insignifiante de la tiédeur professionnel,le. Ce n'est pa' là un phénomène patho'l'ogi.que, indi-c,e d'une déchéance, mais la con­s ' quence normale d'une ·a,ctivité .fortement sollicitée par .le dehors.

Lorsque la flèche des cathédr.alles séculaire 'commence à se ·pen­cher, on en sonde les sou,bassements 'pOUl' ,les consohder. L'édifice de notre tr,avail Ipro.fessionne.l qui vise !bien haut, risque ,aus·si de ··affai:::;­tiel' durant chwque cycl,e annuel. Loin du bruit, d·ans le calme l'elatif de no. occupations estiva'le ', nous avons le loisir de s011'c1er de nou­vea u 'l es ba'ses de notre action .

L'usure périodique récl.a,me une réfection régulière, et les reconsti­_~uants doiv,el1t ,agir ,longtemps. Il n 'est g u èr e possible d 'énumére)' ici to u.' le' mets spirituels de ce régime fortifiant, variable suivant l e ~ besoin'" individuels. -:Vlaj' d,e même que certains alÏiments subs tan tiels forment les plats de r ésis'tance de tout rég ime .norma'l, de m ême il existe un t:Laitement qui promet à chacun 'la vigueur.

Ravive]' notre foi religieuse, source féconde de vie intérieure; l'é­vei.lle l' l' esti.m e de notJ'e mission d',éducateurs; exci'ter la gén érosité Je don de s oi-même cl.ans' l'accomplis·sement de S<a tàche; raffermir sa ns cléfaiUance l'intégrité ,morale et J·a dignité personnelle qui, loin de se contenter de la correction sl1lperfici e,Ue, bannit toute vulgarité; cultiver la bonne humeur, ,sol eil o(l e Il'âme elt du vi,s,age, ,la bonté et la douceur sauv egard ée 'pal' un e sage feDm eté; renouveller la jeunesse (l'àm e qui s,c réada:pte spontanément ,aux esprits encore très jeunes :

. voÎllà quellque,s ex,ercÎlCe·S' fondctmentallx pour qui, Clans l 'entre-deux l',années scolaires consécutives, veut remonter 'ses élllero'ies surabon­clannment 'POUT ,êtr,e à mème de donner s'ans parcimonie.

L'éducateur, en cul!tiv'ant ainsi sa ,propre âme, travaille d'availce 4 à -la formation des âmes de ses élèves. Une re tr,a ite est 'sa.ns doute le

meilleur Ibain de renouvea-u ; m,ais même en dehors de ce ca's Ifavo­l' élJbl e, i.l re .. te la ress'ource de Ilectures réconfortante .. , de r éfl exion s pel'sonneHes et -d'un ex,am en de conscien ce :pédago.gique plus appro­fondi.

Le,s études compl éJm en'taires tiennent lme g r ande place -clans .la vie cle Icelui qui, pal' sa formation i,ntel:lectuell e, veut rester à la h auteur de a tâche. L 'acquit de Il',école norma,] e e, .. -t une ,première :mise de fonds qu 'il s ·,a.g·j.t de faire fructifier. ILe viaüque annuel doit êtr e l'e­nouv,e,lé sous peine rl'un en &eig.nement ,anémié.

Mai,s cet ·aspect de l 'utilisation .de nos 10is'irs exigeraH de long..: .c1~v elo,pp ements. Qu'une ,s'i,mple réfl exion à ce sujet trouve sa 'place ici: Les ma.nuels de 'prépar,ation de l.a .ol,a66,e, ut iles à Ileur heure, of­frent des aliments trolP dé layés et trop .appauvris Ipour sustenter la vigueur intel.lect'UeUe. Il convi·ent d ',étudier périodiquement queLque' ouvr,a.ge de 'première main et de remonter ,à la 6'our,ee du s,avoir.

Cette ,étude sUibstantiellle, jointe à l 'observrution de ,l,a vie ,et ·au travail personnel, procure une s·cience vivante dont Ilia s'ève rmlime Ipal'

. diffusion toutes les fonctions i,n!telle,ctueU e .. a.languies.

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A Ü'av ol',' l a. trame li e nos va ca n ce,' tissées do ,'o uci,' .clome . tique;;, cie travail ma.nuel, dcs occupations (l'un poste clïnt érimaire et de quel­qu es clis'tl'actions, nos études int ermitt ent e:;; e,l .'urtout la vOllonté cons t.C:lllt 0 le l'écupércl' ct cr ·accroître notl' e valcur proIessionneU e for-m enl, l a. ch a ine qui l'c li c pn l' Ull e in spiration commullc la série de no.' années ·cola il'cs. G. C.

Rectification Dans l" al't ic.le « \ vant ]a clàtu l'c» puJJ.lié dan' ] e ;\0 ' de l'Ecole

IJrlmaiL'e, ':::;,e ·ont. gli ·sée.:; ,plusieurs coqui·lles. Outl'e les inacl vertance.' typogJ'.aplüque::i que chaqu e lect Ul' CI ,pu rectifie,)', il est r es té ·qua tr con Lre- ·ens. Voici les ,passagc~ cOTf espo nclant.s du manuscrit: p. 23(j, ;1. '1::3: il soupès e le.' per·sp e~ t iv es de SO I1 avenü' professionnel. p . 237 1. (5 : 'termin er l'annèe en bonté. 1). 237, 1. 19 : n'importe qu ell e mn'I'que de sympa lhie peut amor cer .... p . 2:)7, 1. 33 : cl a ns ee~ cœ urs ou b.Ji.é '.

Encore la Rédaction Il ~ a un s tyle caractéristique d e l' écolier. C' es t r egr ettable.

C'est d'aut'ant plus r egr e ttable que ce s tyle l'leuri , charg'é cl'é1)i­thètes ce style .pompeux , lourd , fa ctice, a lé té e nseigné :à l' école. L e nfan t livré ù lui -lllênle n e parle pas a insi. Il va tout droit au but. C es t .} ·école qui cr ée 'l"" st~ le d es écoliers. Elle le cr ée au Ino~ en d 'exercices systématiques d ' « embellissement de la phrase » pr é.p3.l~atoir'es ù la l éda ction proprem ent dite. E U!::, consacre son œ uvre d e mauvais goùt daill s les ré dactions -principalelnent da'n s les descriptions et ,les narration s - dont le d éveloppement a ét 6 soigneusement prépar é par un travail C01111uun.

L es consléquences d e cette formatio n IÙ rebours nous les retrouvons long temps après . Le's élèves qui tta nt 'l'é'cole :à 1;) ans n 'emporten t évidemment rien de plus e n fait de formation lit­téraire. 1110ins toutefois que la Ilecture, l' exemple d e personnes cultiv,ées ou un sens plus r éaliste d e la vie n e les d ébarrasse n t des formules tou tes fait es e t d es Meurs. Il y aurait des pages e t d es pages :\ citer d es p ages qui f erai ent rire, celles que nou s avons ln arquées d\.ln gros trait rouge pour 'les fair e lire aux. sceptiqu es . Car il y a d es sceptiques , Ils se r en contr'ent tous o u :\ p eu près tous parmi ceux q ui pn')n ent et ceux qui appliqu e n t la m 'éthode du d éveloppelnent d'un plan et d e l'embelli sseuw nt pro'gressif d e la phra-se. Il es t en e ffet des gens qui se figur ent a voir cl~éé 'la b eauté parce qu ' ils ont introduit dans une phrase 'de ,leur crû « l'a s tre du jour » ou « l e flmnb eau de la nuit ». On

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procl ~Ii i: ai nsi des cahi ers soigneuse m en t tl: nus où les rédac tions s,e SLll\'ent. e t se ressembl e nt, éga lem en t farcies, artificielles et inu­Jdes. IL'enfant qui apprend que les épithè tes enlbelli sse nt 18 P11l?S l' va, intro,duire bOIn. gré mal gré les fameuses épithètes . Il . fa ut qu eUes, e ~1tr e l~t d~ns tout exer cice de rédadio'll. On ap ­p,hqu e ,le pr?ce'Cle lueca lllquem ent· comme on appliqu'2ru it la r:gl~ cle, troIS ou ,la formule de recherche de rint6rêt. C'est·· all1~J . qu on trou vera toujours les fl eurs OdoTiférantës, 18. "t'r te praIrIe; l~ triste hiver, les doux gazouilli s la neige immo.cul ée , que saIs-Je.' en core? .

. "i: autre. procédré , consis te da'ns l'introduc tion s ~ sh~mati'l ue d.c la formc mterrogatIve et de la form e exclmnative. E,Ues ar ­

,~l~re.I~ ' t ('omm~ la 'mort, au mom ent où l'on n e s'y attend le m ai n .". L cf J et prodUIt s t bo.roque. 0 11 a ppeHe cela de la beo.u té.

, Evi~l el111l1 ent , pour 'saisir - pour . sentir - lE m an qu é' d~l go u,t q,UI caractérise ,les r édac tions En st) le d "écolier. il faudrai t a VOIr iréquent,é l~n gtemps l,es bous a11 teurs. On Ill e peu L pas r!("_ Jl1aI~der aux ecoller s ce qUI n 'est pas de lIeu r àge. L'enfant IH-'

~e nüra 'Pa.s - S'auf des 'cas excE''Ptionnds - l'opportunit& ::f Ull l' lllterroga tlOll. ou la n écessité d 'unie épithè te. III ira au petit hon­h,eur. ,n cr.Ol~· a ~ voir bi en fait. Ce se rait en pure perll~ qn '011

~ escnm ermt 'Cl ,hu démontrer qu'il S Es t tromp é. Plu tard, lnr ~ ~lll:) . ç,a ~Or~l1at~~n littér aire sera ach ev'ée, quand il aura lu , relu a;1~1-1.\'sc, e t'ud N'; de mèuoire ,les textes ,des grand s écrivains. alors seul ement i,l sen tira qu e son sty le 'é lait fade et a rtifi cie l. ,\lais il. sera trop tarel. .

E n aHencül!nt, et puisque ,les proc-éclés de dévl'l0PPL' Illt'nt ,appliqués de 111anière régulière :Jboutissent ù ce style dont il a ét.é question" le plus simple peut-ê tre - et en tout cas le plus prudent _. c es t de ne pas adopter ce procédé.

Tl fau t paLler n et. Je pense que les exercicEs de r éela" tioll o u de pJ~r~'Séologie en trepris 'Clans le but ,de donner lHle phrase l)'l~ls e.legante, plus colorée et plus riche s'Ont dépla"és ù r É cole pnmaIre. Pour êtr, fructueux ces exercices exiO'ent un E' cu Hure litt-éra,ire pl'éalable. Que dirait-on d'un p eintre RÙ qui on enseÎ ­gner al!: J.a tech.niqu de ,l a peinture 1l1ais qui ne f r·équenterairt ni les, gr~lld s artIstes, ni les musées, ni la nature? Ci'oit-on r[ uÏ l c.r,(';ra:t de la beauté? L'enfant là qui on e1l'sc>igne une technique htteralre a'lors que son goùt n'est pas. fonn é, cet enfal1't-Iùécrira mal. Pour évit er pareille conséquenee, apprenons lui ,la modestië.

Parmi 12's exercices de r éda'ction les plus f ranchement nui­sibles - dans :le sens indiqué plus haut .- il fa ut faire ù lü d es­cription une place de choix. Regardons le problèlne J)ien cn face. en écartant l"ésolement les ;équivoques dont on l'entoure.

La Il'angue es't avant tout un moyen perfec tionné de ('0111mu ­niqu er ù autrui sa pensée ou ses sentiments. Le ge:ste- 1) 'y suffit·

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pas , le cri non plus. ,Les 11onl1nes ont cr éé un langage dair. Un 1110t , une expressiO'n , un tour ,de phrase reçoit u,n e signification bien déterminée. Sans cloute un lnêm e vocable p eu t faire surgir dans l esprit des auditeurs des SOU\ enirs fort différents. lllais il' r este qu'en gros le sens d 'tlll m o t est univoque. 'LE langage par­fait uti'lis e donc Iles tennes l,es p}us propresù susciter chez l'in­tellocuteur ou le -lec teur le ju gem ent qu 'on veut exprinler. On pal'lc, O'n écrit , par·ne qu'on a. que1lque chose ù dire. Sou ven t n ous attendons un e expr ession qui ne vient pas. Nous avons beaucoup de choses dans le cœ ur , ~ t les 1110tS ln arrivent pas qui devraient les exprÎlner·. Lorsqu 'il s 'agit de traiter une affaire iIll'portante nous prenons soi'n d 'év iter toute locution équivoque , nous ch er chon s le tenue technique, bien défini. II nous f~aut de la clarté. C'est ainsi que le dToit a cré2 sa lan gue connlle 'la philosophie ou les lllathélnatiq ues ou les scie n,ces natureLles. Ceux. qui possèdent bien U11e langue so n t l)/lus f'apables que d'au­tres de communiquer un e pensée claire. ,Ce que l'on conçoit hiel~ s'én o nce souvell l très lllal si l'on n "a cle la langue qu 'une con­n aissance imparfaite.

Pour form er un enfant ~l 'l'expression adéquate de sa pen .. sée, il faudra lui faire saisir sur le vif COlll'lllent une nuance de pensée entraî ne l1ll changem ent quelquefois notable d,~ la phrase . L'agencement des mots n'est pas indifférent. Tant que 'l'enfant n e se m eut pa ' ù l'aise dans ce do m ain e, il est inutile d 'aller l)lus loin. L 'exercice fondanlelüal est celui-là: le choix des subs ta,ntifs, 1<:' choix des verbes l'agencement des Inots e t. des propositions dans la phrase. Cet exercice ne rentre dans aucun genre, il 'pré­cède l'é,tucle des genres. C'est donc par Ile travail de 'la l)hrase clair e et concise qu'il faudrait c.omnlf n,cer.

Dire une pcns'ée claire en une phrase; dire ensuite une autre pensé!:' toute proch e de celle-là dans une autre phrase. Enferm er en U'nt' seule p llll'sieurs phrases constitua'nt un ell­chalnenlen t ; s ,~ ind er un e phrase .complexe en une série de pro­positions simples, etc. 'C'est ainsi qu 'i'l faudrait aborder le tra, ail cr express ion dc la pell's·ée.

::\1ais on re·"ourt à la des cription. Et qu'entend-on par des­cripbon ? Il es t entendu qu'une SÈche énumération de ce que voit l'enfant ou de ce qu'ii} onten d ne s'appelle pas une description. L 'écolier qùi doit traiter le sujet « ,Le vill age sous la . neige 1>

ne se content pas de dire: « ,le ciel es t gris, le reste est hlanc : il y a de la neige su r les chaInps, sur les arbres, sur les toits . On voi t quelques nloineaux ! » . Il ~ssaie de fair e voir le paysage. Ii sui!: un ordre topographique, ou logique, ou chronologique. Il énumère successivem ent les données de la vu è, de l'ouïe, ,du tac t.

n adulte cOlllpare sponta'n,é]n ent ce qu'il voit 'Ù ce qu 'ill a vu ant.érieurem.ent : un enfant n e peu t pas comparer il a trop peu vu. Alors , on lui suggèr e, on lui 'dicte des comparaisons des

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nlétaphores: linceul , JlWll teau d 'h ermine. Ces images n e lui di­sent absalunlent ri en , pas plus que 'la l1lort de la ,na ture ou la pitioé l)our les p etits ,oiseaux. L 'enfant apprend donc à exprilnèr ce qu 'il n e voH pas, ce qu'il ne sent pas.

Vous Ine direz que pareil proc-édé ,de ,des'cription est COl~­damné d epuis longtemps. La description doit être p er sonnelle, V1-

.vante. L 'enfant placé au cœur d e la In a ture s 'eInplit l es yeu.x d e toutes ,les b eaubés qui le touchent et il nous communique tout cela dans une esquisse colorée.

Nous.y sommes. Vous condanlnez l"astr e ,du jour, les pleurs de l 'aube, le fla111b eau de la ,nuit ,e t lIa verte prairie émaillée de fleurs. C'est déjà quelqu e chos'e et bien des nlaîtres 'en fer ont leur profit. ~1 ai's i,l f aut aussi condamner toute cOl1lparaison. toute image qui n e fait pas surgir deV'an t ~ es yeux du lecteur le paysage ou la S'cèn e ù d'écrire. L 'image doit n a îtr e sponta l1" ­m ent parce qu'eLle cr·ée en nous - p ar cE qu 'elLe aide à cr éer en nous - la r'epr,és'entati ol1 colorée, toute proche, du réel ou d e la fi c tion. Elle l1'aîtTa spontanèm·en t ch z -les poèt es . Les poète ' l,a s,a isiront au pas'sage parce qu ''Î'ls y trouver ont un '" gra nde fOl"ce d 'express ion . Cest un e image qui r end le symbolis m e de leur vision . Mais les enfa nts? IL es écoh er s auront b eau nlordil-1er leur crayon , ils n e trouveront pas de Inétaphore qui rend p. adéqua tem ent la ri ch esse de lIeurs p erceptions. Ils r eliront dix fois, ving t fois : « 'Le village sous la n eige », le r est e n e viendra pas. Voil,ù pourquoi , 'd epuis bien lon g'temp's, l'ins tituteur vient en a ide :à ses 'é'lèves et tleur 'propose des 'compar·a isolls . 1'1 l es apprend C0l11'm e on appi'end u ne Tègle de grammaire. Voi~là C011lm ent on cr ée le s t~ le d es écO'li eTs.

IL aisson s donc la 'description aux p oè tes. Eu x seuls trou ­, er ont lIes nlots 'évoca teurs et le r ythme qui n ous fait sent ir. .s 'il ~~! rencon tre dan s 'nos écoles prilllGirl's cl? ces enfa nts p a rti cu ­lièrem en t clou és, ne leur laissons pas 'la bride sur le cou ; avant du b ien écrire il fa ut app en dr e l'orthogr aphe : ills n e cr éero nt p as de la b eauté en liUér a ture s'ils n e sont pas eap~b ] es d 'écr ir e correctem ent. .or on leur ,demander a plus ta l"d un s t~rle corre,::L sinl'ple clJ.air con cis. Tl y a b eaucoup ù p ar ier q u 'on 'Il e leur d t,­lll ander a pas des images .

E n core, 'si l'habitude ,du s tyle descriptif , si les r,édaetion s réu ssi es Ù m ervei11e form aient ch ez 'l' enfa nt une aptitude ù ex­primer ume p ensée vivante, comp'lexe, ù exp oser un problème dl' vic ou li ne so,lution ! C\Iais il en es t tout autrem en t. Le s tyle descriptif ne connaît pas la ph rase tourmentée. diffi cile, il s"ac­c0l11 odoe au contl"a ire 'de prepositions é'Mlllentaires. C'est pOUl' cette r abün d 'aillieurs qu 'on, a vu dan s la 'cl ese ription le genre pal' lequel. i'l l'a,llait ,d ébuter Ù 1 2cule prÎ'ln alro. \tI.ais, d 'autre part on s'est f ait illusion sur les aptitudes des : coli er s, j,nca pabl es de

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d écrire san s -avoir r eçu au l.Jr éalable une form a'tion artistique; de J'autre on 'a oubli'é d e se d elnander si cet exerci ce prépara it l' enfant où la r édaction 'Plus r,éaliste et plus sünp'le qu'on 'lui de­mandera 'lorsqu il sera sorti d e .J" école. Or il est incontestable que l' exerc ice ci e description entrepris clans les condition s les m eilleures de r endelnent nous apprend à r egarder et à d écrire. 1.1 n e nous apprend ~)a s 'ù écrire. Plus SOUVient, décrire n ous en1-p êche de bien é crire. Si Ile but ,de 'la T,édaction ù l' école primaire es t d 'apprendre là .} enfant 'à exprinler avec aisance, clarté, SÎlll­

pliciM et concision sa p ensée c01nplexe, - et c'est ·ce qu'on appelle apprendre ·ù bien écrire ~ et 'si la description. à laquelle o n l' exer'ce aboutit là cr éer le s tvle des lécoliers et l 'éloigne du but au -lieu d e l en r,approch er ,' il n 'y a au cune exagél"a tion -::\ affirnl er que pareil exercice n e devrait pas trouver place dans nos horaires.

Apprenons à écrire.

A propos d'un art icle L )articl e publié récemment !HII' M . M. SLlI' [loss emblée gen er(l­

le d e la Caisse d e retraite du corps enseignant prünuire nous ({ valu d e recevoir d e viv es protestations v enant d e In embrcs d e la S ociété d 'E du cation et c[ )mztres personnes qui lui sont très d é­vou.ées. L e R édacteur d e f Ecole primaire ti ent cl déclarer qu' il regr ette sincèrem ent cette pLlblication dont il n ) (( eu comwissc/I1 ce -qu'à son 1:etoLll' d ' une tournée d 'examens . .

« ILe r apport de ) 1[ . ~I[. est plus que tend a ncieux nous écrit­on entr 'autres ; il est non sculenlent en partie inexac t, mais en cor e indiscutablelnent offensant p our ~1 . le P r ésident de la Caisse de r etra ite et n ous protestons vi vem ent contre l insert-io l1 de -ce factunl cla ns 1.' « E cole P rimaire ;) .

Nous n e nous a ttarderons pas à r appeler tous les d r oits qu e ~t le P r,ésident de lIa Caisse a ù la r e-connaissance des Ins titu­teurs do 111' , depuis plus d e ;3 0 a ns, il fut toujours le défenseur, et aux initiatives duquel on doit toutes les augm entations de tr aite-1n ent obtenues de 1903 oÙ 1920 (plus de 300 %) ; il fut le prom ot eu r de notre 'Caisse de r etraite que, en collabor ation aven ses collègues de la Comn1Îssiol1, il n 'a p as ,cess'é d 'amé li orer au 111ieux des exi ­gences de l'heure.

~t!. :\'1. s'étonne qu e ,:VL le Pr,ésidell't a it osé dema nd er au x parti cipa nts de r assemblée g'én érale ,de bien vouloir , dan s la di s­cussion, faire preuve de courtoisie. ,:\1. :\1[ . oublie qu e ce vœu si just e a toujours été l'onnulé au CO'lnm en cem ent dl:' toutes les 'séa nces que ~1. n . a jusqu'ici présidées .

:\1. ~VI. semhle vouloir a ttribu er :il l' U nion le m érite de 1 onte . les am éliora tions apportées ù la Caisse de r etraite; il ser ait très

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facile de lui prouver que les 9/10 de ces a m éliorations ont été discutées et étudiées par la COlTll11ission déjà avant que l' nion en ait exprimé le désir. Au surplus, l 'expert, :\1. le docteur B ., s'est. déclar é d 'accord avec toutes l(-'s explications données par. }'1. le P résident.

Il. semblerait ù d'autres que nous n e saurions assez témoigner de notre grati tude à ceux qui se sont , tout l long du ch emin , prodigués pour nous ·avec un dévouem ent aussi absolu q ue d ési nt.éres-s2 . n article du genre ci l'> l'clui dc ~t[. ::vr. st bien cie nature ù nous nuir ::> grandemen't e t il nous pri\ el' de pr'écilJux co ncours )}

Des 1 nstitutcLll'S.

Langue française

Cours élémentaire LEÇON DE CHOSES

~f(ltériel à fJl' éfJul' er " Un gâteau ci e cire, Ull p t de nliel. une 3.bei11e morte, un e ruche ; tahleau des insectes utiles .

~i·ot(/,' Ecrire au table3.u Jes Ill0 ts dont l'orthographe pré­sen le quelque difficulté.

Tous les insectes sont-i1ls nuisibles? En cOl1luiissez-vous d. 'utiles? (l'abeille, 1::. ver à soie). Regardez attentivenlent ce lte aheille, décrivez-là . (COl11llll' le hanneton, Je corps de l'abeill) comprend trois parties, la tête, la fJoitrin e et le v entr e. La tê te porte la bouche avec laquelle l'abeille peut r ecueillir le miel sur les fl eurs ;. elle porte égalemell t deux antennes et deux gros yeux. La poitrine ou thor ax porté' en dessus deux paires d 'ailes tÏl1"'S et en dessous trois paires de pattes, munies de pe tites griffes . Le ventre ou abdomen est fonné d'anneaux conune chez le han­neton). Comment vivent les abeHles? (en colonies c'est-ù-dire assemblées en grand nmnbre) . Où vivent les abeilles dOluesti­ques? (dn il S une ruch e, sorte de pe tite hutte de paille ou un e caisse en bois) . Avez -\ ous déjà vu un rucher? COlnbien d'abeilles peut-on trouver dans une' ruche. (de ,ingt mille ù quarante mille) . Pourquoi est-il imprudent de s'approcher des ruches? (Les abeilles on t, pour se d éfendre , un aiguillon à l'extr.émite du. corps ; regardez -le' avec cet aiguillon , elles font des piqüres douloureuses). Qui d 'en tre vous a d éjà ·ét é piqué par des abeilles ? Cam ment soignc-t-Ol1 les piqüres d 'abeilles ? Quelles sont les diverses sortes d'abeilles? (dans une ruch e il y a une seule l' cine ou mère, chargée de pondre de ' œufs, cl es frtLl .'L-boLlJ'dons ou Jnâlcs .et un gra nd nomb1'e d ' oLlv rières). Quel es t le rt)le des ouvrières? (Elles r écoltenl' sur les fleurs Je miel et la cir c. Avec la cire. clles

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cous trui scn t des gâtea ux cre usés de petits trous r éguliers appe- ­lés ({lvéoles. Dans certains alv1éoles, la n1ère pond ses œufs; dans d'autres, les ouvrières déposent le nli el). Regardez ce gà­teau d e ire, décrivez -le. Pourquoi les abeilles font-~lles des r é­~e rv c:'i de miel ? (C'est pour nourrir Ja ruche p endant rl'hiv er ). Commen L appell e-t-on 1"' éle, eur d 'abeilles? (l'apicuHeur) . Q~1 '2 fait-i l ù la fin de l'é té? (i l elllè\ e ~I chaque ruche un certam nombre de gâleaux de miel, mais il lai sse aux abeilles une pro­vis ion s uffisanLe pour l'hiver). \.vez-vous d éjù mangé du nlÎel ? Comment est-il ? (Irès sucré). L 'ai111eZ-VO us bien? Que font les abeilles quanu elles soni trop 1l0l11hreUSës dans un o ru ch e? (elles fo rm ent un essrtim qu 'il faut abriter dans un e nouvelle ruche) .

VOCABULAIRE

(l / Les n oms. ' ne abrille , la reine , le bourdon , Lln ~ ou-vrière· la ruche le rucher, un essai m , le BlÎel, la cire, un alv,éole. l'apiculture un apicu lteur.

b ) Les (lcljeetits. - L'abeille es t m atinale, activ (;, infatigable. di lige n te affairée , agile, habile. Le nliel est sucré.

e; Les vcrbes. - L 'ab eille hOUl'donne, vole de fl eur en fleur . hutin e sur les fleurs suce pompe le SU " des fl eurs, cons truit un ' gâieau de cire, produi t du miel.

ORTHOGRAPHE Dictée. ~. L'abeille et la fleur.

e 'est un clt'voir pour l' abeille de sc lever de honne heure et cI.·assister au 1110111ent où la fl eu r qui SOlllll1ei.llait sous la rosée pénétrante s'évei lle, revient ù elle- lll QJne. La fleur laisse a ller, attendrie, Lout ce qu'e lle a de meilleur; elle est comme une pe tite source d 'où Je miel vienL gou tte IÙ g?uLte. l\t{ iehelet .

Qucstions . - J . Quelle es t, d'après le texte, l'ml(' des qualit~s . de l'abeille? (ene est matinale). - 2. DOl1ner cinq m o ts .rle la fa­mille d e fl eur (la fleurettr.>, le fl euron , le fleuriste , fl eurir , la florai­son). -' ;). Souli gnEr les verbes Ù. l infinitif.

Dictée. -_. Une abeille en voyage.

Elle arriva au-dessus d'un grand jardin qui semblait r eposer parmi les cerisiers , les ·aubépines et les lilas en fleurs. E lle se laissa tOlnbcr, ù hout de forces . E lle s'abattit dans un e plate-bande d e tulip es rouges, s 'accrocha à run e des grandes fleurs, se serra con-1 l'C' la cora Ue et regarda , par dessus les bords lumineux, le ra~Yo ll ­nant ciel bleu.

Questions . - 1. Souligner les deux verbes du Lex té qui sont Ù rinfinitif. Ecrire les autres vt'rhes Ù l'infinitif.

2. \1'ettre la dictée au pluriel en prenant COmllF' titre: Des, rtb eilles en voy({ge

:3. 'Conju guer rll"l' iv er ' au passé c0111posé.

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Dictée. - L'exemple des abeilles. Les abeitlles donnent aux paresseux l exemple du travail , aux

prodigLles l'exemple d e l"économie et de la prévoyance. Pendant la belle saison , ces bestioles ont r empli leurs m.agasins, et quand l'hiver est venu, elles vivent aisélnent grâce aux provision s amas­sées . Elles ont économisÉ: ; leur subsistance est assur·ée.

QLlestions . - 1. Expliquer: prodigues ) bestioles. 2. Donner le contraire de : l'éconon1Ïe (la prodigalité), la pré­

VO~Tance (l'ünprévoyance). :3. Raison ner l'orthographe de nmnssées dans provisions

alna~, sées. REDACTION

CO Lll'S élémentnil' (! Les abeilles

1. Les abeilles sont des insec tes util es. 2. Elles vivent en société dans des ruches . 3. Pendant les beaux jours, elles volent de fleur en fleur pour

r ecueillir le miel. 4. Le miel a un go ùt sucr é . .J 'ai me bien les tartines de miel.

Devant une ruche par une belle journée de juin. Plan . - 1. Introd u ction. 2. Les abeilles actives. :3. Le travail de chacune. 4. Conclusion.

Dévelnppe,ment. 1. Presque tous les jeudis , je vais chez mon grand 'père, et- je

m'mnuse souvent à regarder travaüler ses abeilles. 2. C'est surtout quand le soleil. est ch aud e t l'air calme que

leur ac tivité est gra nd e. On les , oit sans cesse aller et venir , pren­dre leur vol ou se poser. Gr and-père ln 'a appris ù r eco llnaître les gardiennes qui , plaoées de chaque cMé de la porte de la ruche. en survei1lent les abords. J'aime surtout voir r evenir les ouvrières, chargées de butin: on les voit poindre dans le ciel , et d 'un ToI sü r et r apide, elles rejoignent leur demeure.

3. J e sais co mment les abeilles se partagent leur tâch Cl : les butineuses r écoltent le suc des fl eurs, les cirièr es font les alvéoles où s 'entasse le miel , la reine pond ,des œufs et. les éleveuses soi­gnent les jeun es larves . Toute la ruch e es t au travail.

4. Devant ce labeur incessant, je so nge ,cl la poésil' qu e j'ai ..apprise et je r épè te :

« PO Llr ton modèle et ton symbole; Si tLl m Jen crois , tLl choisirrls No n pus le p(lpillon frivol e) Trop unli des joyeLlx ébnts ) M(lis l'obeille toufoLlrs pressée QLli butine dans la rosée Toutes les fleurs riches en miel. »

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Cours moyen et supérieur

Les insectes utiles A. L abeille. (Voir Couts élém entaire du lnêm e No.) B. L e ver à soie. ·Connaissez-vous un autre in secte très utile? (le ver à soie) .

De quoi se nourrit-ill ? (des feuilles de nlûrier). Où rélève-t-on le ver à soie? (seulement dans le .\1idi, dans d e grands bâtiments ap­pelés ll1agnanel'ies). Que ,file 'cet insecte? (un cocon de soie de la grosseur cl un œuf de pigeon, nlontrer un 'cocon de ver à soie). Que fait-on des cocons? (on les plonge dans l'eau bouillante, afin de -tuer les vers qui couperaient les fils en sortant cl l'état de pa­pillons) . Que fait-on ensuite? (on dévide les fil s des cocons qui serviront à tisser nos b elles étoffes de soie) . Dans quelle gran'de vine) a-t-i'l des soieries? (là Bâle, Zurich).

y a-t-il encore d'autres insectes utiles? (le carabe doré- la coc­cinelle, la libellule, le ver luisant qui lua'ngent d 'autres insectes nuisibles. En nlontrer).

VOCABULAIRE .

a) L es noms. ;L 'abeille, la r eine, le mâle ou faux-bourdon, l'ouvrière, la ruche, le rucher, les rayons , une ·cellule ou un alvéole, l'opercule, le miel, la cire, le couvai'n. - Un apiculteur. oL 'abeÜle est le synlbole du travail , de la prévoyance.

Le ver ù soie, le bOIll:byX, le nlûrier, !Je cocon, la chrysalide, la magnanerie, le dévidage, la soie, les soieries ; la soie artificielle.

b) L es Cid ;ectifs : L abeille insatioble diligente SLlceLlse . un goüt Jni elleux) 'des paro'les Jni elleLlses) une) plante m~llifèl' e . ))

c) L es verb es. IPqndre, accumuler, pulluler, butiner , essaÎlner , sucer , aspirer.

ORTHOGRAPHE

Dictée 1. - ·L'abeille.

. Quand le soleil de 111ars réveille la sève endorn1Ïe, de p etites fleurs de~ ch~n:ps ,s'-épaI~ouissent et parfument l'air. Mais à peine ouv,ertes 'a l1udl , des tr01'S heures , elles se replient et voilent leurs frissonnantes étamines. Vous voyez alors un p etit être blond tout

'V~lu , Ina~s. bien fr~leux, qui se hasarde aussi ù déployer ses 'ailes. C est plaISIr de VOIr Ile C0l11111erCe de ces êtres charnlants. La fleur docile s'incline et se prête aux nlouvenleIlts inquiets de l'insecte. Elle est comme une petite source où .Je nliel vient O'outte à o·outte. ~e doux. trésor de -l'abeille lui coûtera peu de travail Elle ra~porte' a ses enfants: « ,M·angez, c 'est l"ânle des fleurs ». Michelet.

Ques~ions. - 1. Expliquer: s)épanouissent (s 'ouvrent, en par­lant de~ !le~rs).' tout velLl (au corps couvert de poils) , le COl11-merce (ICI , l achon de se fréquenter).

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2. Qu'est-ce que .VIichelet appelle l'âme des fl eLlrs ? (le suc. ce qui est retiré du sein Inê;m e de la fl eur) .

;{ Na ture et fo ncti on des propositions de la premièr e phrase.

DÎctée Il. - L'abeille au travail. Observez une abeille qUI vient de trouver quelques goutte '

d e nliel r,épandu es sur le seuil de votre fen être ou sur un coin de votr e table. D 'abord , elle s'en gorgera si avidenlent que vous pour­rez tOLlt a loisir e t sans cr ainte d e la dis traire, lui n1arquer le cnr-'elet d 'une p etite ta'che de p einture.

::Vrais cette gloutonn erie n est qu'apparente. Ce n1Ïel ne passe pas dans J'estOl11"aC proprell1ent dit , dans ce qu'il faudrait appeler son estOlllaC personnel ; il rest~ dan s le jabot, le pren1ier estoma c, qui es t, si l'on peut ain si parler , l'es tomac d e la conH11unallt 6 .

~itôt que ce r éservoir est renlpli , l'abeille s'éloignera , m ais non pas directen1ent et étourdiment conUlle ferait un papillon ou une n10uch e. E lle reconnaît les lieu x e t fixe en s·a ll1éllloire la po­'ition exacte du tr ésor.

Questions. 1. Expliquer: elle s en gorgenl ) tout cl loisir ) étour­diment. - 2. Faites la lis te des verbes : a) don t l infinit if est ter­n1i11'6 en ·oir . b) dont l"ü1finitif est tenniné en J' e. - 3. A quel telnps es t le verbe faudrait , le conju guer aux temps du 1110de indica tif (il s'agit d un verbe impersonnel, il ne se conjugue don c qu 'à la 3e p ersonne du sin gulier ).

COMPOSITION FRANÇAISE

A. Sujets proposés 1. L(l ruche. - Par une belle après-midi d'été 'ous vous pla­

cez à proxin1Ïté d'un rucher; vous observez le va -et-vient des in­sectes, leur travail. Décrivez ce que vous vO~T ez et dites quell es réflexions cette activité vous suggère .

2. D écr iv ez un e abeille voltigeant d e tlcur en jÎeur pOl' une l) elie nwtinée et ]'(/IJportrlHt cl la ruch e le produit de son butin.

B. Sujet traité. Les abeilles. Plan. - 1. Entrée en mati èr e. - 2. Espèces. - 3. La ruche.

- 4. La r eine. - 5. Essaimage. - G. IL e lniel , la cire. - 7. Sociét é modèle.

Développem en t. 1. Il/abeille, vulgairelllent n01l1111ée nlOuche ,à nüel , est un in­

:secte très industrieux et très utile, des plus curieux à étudier.. 2. IL es abeilles sont de trois espèces e t de trois grandeurs dif­

férentes : .Jes ouvrières, les Inâles ou faux-bourdons, les femelles ou 111ères.

3. L es abeiHes vivent et travaillent dans d es ruches, gar­nissent l 'intérieur de rayons , espèces de gâleaux de cire , creusés

. de 'petites logettes r égulièr es qu on nomm e alvéoles.

- 283 -

4. L'abeille-111ère 'escortée de servan tes empressées qui la brossent la car essent, la bourrent d e friandises , pond su ccessi­veme nt un œuf dans chaque alvéole. Au boul de trois jours ul~e larve éclôt de cet œuf. Douze jours plus tard, l'abeille coml)lè­tem ent 111étamorphos·ée, d evenue insecte parfait , sort de sa prison.

i). Quand la r>opulation s 'es t 111ultipliée il arrjve, en juin, que la ruche n e peul plus contenir toute la colonie. L ancienne abeille­m èr en sort a lors suivie de plus, ieilles ouvrières; eH es forn1e nt un essaim qui va se suspendre a ux branches "(1 un arbre où on le recueille pour form er un e nouvelle ruche.

(~. Les ouvrières ne trou, enl pas le miel tout fait: elles le fabriquent a , ec le suc des fl eurs .

E lles n e trouve nt pas lion plus la cire toute prépar ée: eUe n' est obtenu e qu 'au dét.riment du miel.

L e n1Îel est consol1llné dir ectement, liquide, ou en co ulea ux. Il sert dans la fabricatio n du pain d'épÏ-ces. L 'hydromel ou ,in de nli el s'obtient en faisant fermenter le n1Îel dans de l eau.

La cir e .sert .à faire des cierges , des allumettes -bougies. C'est avec la cire qu 'o n pr.épare 'l'encaustique dont on e nduit les par­quets e t les meubles avanl de -les frotter.

ï. Qutre leurs proçluits , les abejlles nous offrent le specta ­cle d 'un e société r,éeUem ent policée où le travail de ch acun profite à tous. On J trou ve un exemv1e admirable d e division du travail. d 'ordre, d'activité. clEo solidarité. .

L'ECONOMIE

1. Lecture morale - La souris prodigue.

11 laboureur qui son geait -à .J 'avenir enferma un e grande quantité de blé dans un grenier. Or, un e souris af'ofaIùée, qUI avait SO Il trou sous le plancher du grenier se mit là ronger le bois , et ,fît tant, avec ses p etites dents aigues , que du blé tomba dans sa delneurc par l'ouverture qu'elle avait rfaite. Elle se r é­jouit de son bonheur et , dans la croyance que le magasin n e désemplirait jamais , que le blé coulerait incessan1lnent ~)ar l e troll. comme du sable, elle fit grande chair , et ouvrit large table ' ù tous ses anlÎs. Elle n e disait pas: « C est assez pour aujourd'hui; ga rdons quelque chose pour demain ». EHe ne pensait qu 'au ten1ps ppésen t e t l 'avenir ne lui causait aucun souci. Au contraire ellé chantait gaillardement, et le sens de sa chanson était: « Gar'con ! verse-nous ù boire aujourd'hui; p ersonne n 'a vu -le jour d ~ de-' m ain ! »

Or , il arriva qu'un e famin e extraordinaire survint , et pr (1 -

dant que la souris -é tait plongée dans un profond sO'Illmeil , l e lahoureur enleva le blé qu'H avait mis dans le grenier.

A son r éveil la souris voulut 11langer un p eu d e bM qu'elle cro~ ait encore à sa disposition , mais eHe n' cn vit pas un grain .

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Elle entre alors dans le grenier par le troll qu'elle avait · creusé; elle furète dans tous les coins : le grenier était vide.

Connlle elle avait perdu le goût du travail, elle se laissa aller ù un désespoir furieux; et se heurtant la tête contre tout ce qu'ellc rencontra , elle se blessa si grièvement qu'elle périt.

2. Causerie. Delllander aux enfants de ·nombreux exelnples d 'éconOlllie.

Ont-ils déjà pratiqué cette vertu? Avec ou sans difficuI-bé ? Se· sont-ils rendu compte qu'eUe exigeait de la volonté et de la per­sé"érance dans l'effort? Les nlultiples tentations de dépense. Les nOl1'1breux, subtils et puissants ennenlis de « notre bourse » .

Il n y a pas de petites 'économies. « Un chiffon de papier un nlOrceau de linge, un bouton, un clou, une épingle, ne nlar­chans pas dessus. Ramassons-les . Un nlorceau d 'étoffe grand comme la nlain, qu'est-ce? Peu de chose. ~1ais , si vous rentrez avec des culottes en pièces , vous êtes 'fort heureux que votre l11alllan tire de son an1'1oire de quoi .les raccomnloder avec une pièce à peu près senlblable et qui ne les fait pas trop resseulbler à une carte géographique où les diff.érents pays ont des cou­leurs diff.érentes ». (\i\ agner).

L 'esprit d 'éconOluie nous préserve des dettes·, dont ou 11'1011-tI' eTa tous -les dangers , tous les 11lé faits.

L"éconOl1'1ie , qui 110US garantit contre les soucis de la misère, assure notre indépendance et notre dignité: fierté de se suffire·

. à soi-nlêl1'1e !

Elle libère les autres de la uécessibé de nous secourir; elle nous permet, au contraire, d'être charitable.

Les nlultiples qualités d une personne écononle. Elle es t prudente et sobre, intelligente (il faut être habile pour « joindre les deux bouts »). Elle est courageuse (plus elle travaille, plus elle ·écononlise). Ele a du caractère (il n 'est pas toujours aisé d e. résister à la tentation d 'acheter des choses superf.lues).

L'économie ne se confond pas avec l'amour de l'argent. 11 faut blâlner l'avarice, le gOÎlt du jeu. iL 'éconOl1'1ie c'est la vertu

d 'employer son bien judicieusement.

Il ne faut pas rougir d 'être écononle. Attentioll aux dépenses de vanité. « Les fenElles de condition nlodeste qui s engagent dans la course au luxe nloderne se condanlnent là rogner sur le budget de la . table, des enfants nlêl1'1e, pour payer les frais d e laborieuses toilettes, contrefaçons du luxe que le ·luxe vrai hu­miliera. Vainelnent elles recomnlencen t sans cesse leur effort, il les conduit infailliblel1'1ent à de nouvelles déceptions ». (Jacob) .

Conllnent écononliser ? Travailler sérieusel1'1ent et r,égulièrement.

Avoir soin de ses vêtements, de son ulobilier, de ses outils ..

E tre ing'énieux, savoir tirer parti de tout: il n 'est pas de petits profits.

:\10dérer ses besoins et ses désirs . Subordonner ses dépenses à son gain et dre~ ser son budget. L'art dt' tenir un m énage ou économie dom estique. - L'art

ù. . acheter. _ . L'art de gérer ses Cconomies . Quelques pratiques louables: la tirelire, ié livret de caisse

d.'épargne. Ne pas laisser les enfants dans 1 ignorance (lu caM des denr-ées, de la cherté de la vie, de la va leur d, l'argent (1 rix exacts dans les problèmes).

(01)iel'. Cours éléJl1entuirc,' So~ ons économes, mê1l1e des p e­tites choses.

COUl'S moyen,' La famille qui ne se donne pas la peine d éta ­blir son budget vit ~l 1 aventure, 'Ù la merci du hasard; elle es t toujours pauvre.

+!~ Les vieux ponts €:*.~lP

Enjambant d 'un geste d 'audace Quelque majestue.ux cour' cl" eau, Ou 1 ien jetés, ru-;tique grâce, c:: LU' un étroit et cla ir ruiss·eau,

Le' vieux Ipont::; ont. un ch arm e La feuill e qui Ipasse en dériv e [étrange So us .l"arca cl c ;tlUX mOE'llons m'OL1S -

Qu i ca pt ive .plus cl"un passant. [sus Que l 'cau ,somnole presque IfFlnge Evo-cfue, fr êle et ,fugitiv e, Où l'oul e fleuve mugi.'s.an.t, N.otr e vie flUX bonheuns d éçus.

C"es L Louj,our . .' la. ,mème hantis8 Qui sembl e a ttirer le l' eg.8J'.Cl Et l e J' eUen t, l'immobilise Au Icourant mu et. ou ba.varcl.

Tant (l'au tre.s, fixa nt la rivièr e Aux flot,s v erts à 'p e.ine l'i dés, SUl' ce vieux1 par,rupet ·de ,pieJ'l'e Avan.t nous .. e sont alücouclés.

Ils avaient nos soucis, nos J ~év es,

Les .même.s confiants eSlpoil's Coulant vers de loin t~ünes grèves PlOmetteu,'es de doux devoir.s.

En un e heure f.olle maudit e, Com))ien de puuvre.':> égarés, o noi)'s r emou s, qu'une ·arch e abrite, "\ ous fixèl'ent désespérés? -

Grave un peu, le c,hrétien médit e : Ici des rio ules ont passé Divel's,es, d'inégal mérite, Dont le nom même c;,t effacé .

Ainsi qu e vers la mer immen '8

L·e·a u va houl euse ou ~·nn,' un pli , Ainsi tou te humain r. exüitGn Ce Glisse dan' l'éternel oubli .

Certes, bien .des âmes s ongeu ses MailS de l 'a zur . .'e mire en ,1'011 r1

Au Coo urs des ·8.11.S, s ur l es vie ~lx Baignant lBS piliers rle gl'Rnit: [pont.s, Qu'importE' le 11 81\ nt (lu llloncle ?

Ont. là des ca ux tumultueu s s Dieu nou s l'e:ne (!lU1l1el t,oui' finit. Cornpal'é leurs jour·' inf é.conds . Berthe THlfty .

Page 13: L'Ecole primaire, 15 mai 1932

Les Problèmes

:L 'en s,eignem ent de l'arithm,étique 'Ù 'l' école prinlaire n e se comprend p as 'sans un ,cours 'd '·appiJ.i'cations judicieu sem ent choisies et dass·ées . ,L 'élève a toujoups e ntre les nlains un m o. ­nu el da ns lequel il r etro uve 'les ,leçon s données par l'i'l1siituteur , d es applications plus ou moins nombreuses, des problèlnés -prohlèm es et applications qui se rappol"tent en partie à la vi e pra tique. L 'instituteur doit-il se contenter de ces exercices que lui présente, tout préparés, son manuel ? Non , 's il veut qu'à son entrée c/rll1s le monde la ,teunesse soit familiarisé e avec les dijficultés qu e présente la pratique des affaires sociales, il d oit choisir les problènles dans 'la sphèr e d 'activité d e ,}' enfant. L 'école a, non seulem ent pour Inission d e fOrIll er ,le cœ ur nt J' esprit d e l' enfa'lll, m ais elle doit encore Ile préparer cl 1(( vie j'l.lture. C'es t 'à l'récole 'prÎlnaire seule qu e ,la lllajorit,é d e nos enfa nts d emandent l'instruction qui 'leur ser a n écess,aire phlS tard. . Si l'instituteur a eu soin d e prendre les sujets d e problèm es d o. n s le nlilieu où doit vivr e l'enfant , s' il 0. r encontr,é une à une -les applicati Ü'J1.s de ca'lcul que ch aeun doit fair e journeHeln ent, s 'il a h abitué l ',élève à disti'n gu er jusqu'au x 'm oindres petites ch oses , sïJ a fortifi é ' sa volonM, bien dirigé 'son jugem ent, l' en seign em ent a insi donné ser-a l' école de 1(/ vie.

Cet ·exercice h abitue l' enfant au travail personnel, le rend actif ri. la tâche const{/n t drlIls Za poursuite d 'une idée. D'autre po.r-t, les problèlnes l1leu blent son esprit d e connaissances prati­ques, utiles ei' interessr/I1tes, en, lui donnant d es n otions ex,a'ct es su r la valeur des choses , le COltt de cert'a ins travaux , 'les avanta ­ges d e tel proüéd é agrieole ou industriel; en l 'initiant aux ques­tio.ns d'int ~rêt , d 'escom p t e, d e fonds p ublics , d 'a ssura nces, d 'ex ­pa nsion m ondiale, etlc., e t en lui r endant fanü lièr e l,a r édaction d e certains a ctes u su els : fac tures , border eaux, Inandats, ch èques , eff ets de commerce. Les pr-oblèm es doiv<ent a voir aussi, ,le plu s souvent possible, un e portée JJlOrnle. Des r'ésultats frappants m on­tr,eront 'les ava,n,tages d e l' épai'gne, de l'or,dre et de .la ]wévoyanee et luettront en garde contre les d ép enses de luxe et certaines habitudes fun estes .

Dans ,les problèm es, le In aître n e doit donner que d es nom­bres réels et pris clans les usages et les hnbitudes de 10 locolité. L 'enfant doit r ecevoir des n otions ex ac tes sur les distances locales, sur la valeur. des obj ets u su Is, sur le prix du t.ravail journalier. L 'énonc é d e lIa questio n doit être clair , ~wécis et concis , ,L a m a tièr e doit ê tre instru ctive et intér essante. IL es ap­plicatio ns seront en rUfJport intim e av ec Za théorie. Ce n 'est ni 10. lon gueur de 'J' ènonoé, ni la lon gueur des calculs qui p euvent être le fondem ent de la difficulté r éelle des problèm es et p ar cons,é­quent. la règle de leur graduation. Pour les problèm es sÏlnples,

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~ ù 'ex'ige:1l1 t qn 'U1l 2 seu le ,01) É'r a tioll, on passera ù dC'5 nombr .. 2s

J e plus en plus consjd éro.b les , de f a çon 'à développer la prOlnp­titudc ct la sùreté d u calcul ; (}Jl varier o. la forme et le sen s de la ques tion . Dan s chaqu e p'roblèm e compos":>, 1'0 1'111'2 d 'une CO'l1l­bina iso n d e p roblèm es sÎln p1es, on s uivra la m arch e r·é trogr a de, r,eUl0ntant p a r <le r a iso nnem cn t j usqu 'ù la premi&re opér a 'tioh 8 e ff ectuer et n e se contcn tant p as de ch er ch er les in'connues d \me façoil routinièr e.

On tire ru partie d es d onn ées nUI11'ériques fournies par l'i11-clus tri t: extractive , o.gri cole, 't ex tile, Inéta llurgique, verrièr e, e te . d es nombres importants en his-toiro (dates m arquantes ) e t en géogra'phic (compar a ison entre la superfieie et la population de ch a qu e p ays , d os pays entre eu x, entre ]/'é tendue des terres cultiv~es , cc Iles qui sont b oisées , bâties , en frich e, occupées par des voies de 'comnlunicatio n ou ser van t là des usages industrie.Js _ . des luonnaies, poids e t 111eSllres - de 10. compos'ïtion d es alim ents , des boissons, d es t errain s, ·des en gra is.) .

Cagnez le cœur de r enfant

)Je 'pr enez ja m ais, sans une extr-ème nécess ité, un a ir a u ::; t èr c cl im p 0ri eu x qui fait tremb ler l es en fa nts . Souv ent c'est affe,ctiol1 cl' péc1an terie .cla ns ceu x! q ui les gou vernent; ca r , pOUl ' l es enfa,nts, il s n e ,son t ,cl'ord in.cd r e qu e tr op .tim ide,s' et h on teux. Vou s leur fermeriez le cœur et ,l eur ôter iez la conf ian c8, san s l a'CJu elle il n'y a nul fru i t ;\ espér er de l' édu ca tion. Faites-vous a imel' cr eu x ; qu 'ils 8-oi en 1. h b r el'i avec vous et. qu'ils n e c l' :LÏrg n en L p oint de vous 18is=:;e1' voiT leul',' déf auts . POUl' y réu ssir, :s,oyez inclu,!.gen t à ceux rCJui n e se dégui,se nl point devant vou s; ne 'pRl'a is 'ez ni éLon né, ni irrité ,de l eu r s. 'm.8u ­va ises inclin a tions; a u contr cli r e, com'patissez à leur,s f8 ibles 'e • .

Fé nelon .

, \ ,près Dieu , je do i,s ma p iét é à m a m èl' . .. la ver tu ,pa' ":-) e fac i­lement du cœur cl'u ne m ère cl an s le cœur des enf:l n t ·,

~ L e sa in t cur é cl'Ars .)

Caisse d'entr'aide

ILa caisse cl entr 'a ide fon d ée il y a quelques an n ées et qui 0.

d éja r endu service, existe toujours . Nous p rions les instituteurs qui connaîtraient une collègu e n écessi,teu se, de prévenir la prési­d ente,

Le Comité.

Page 14: L'Ecole primaire, 15 mai 1932

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NÉCROLOCIE

t HENRI BONNARD, ST-JEAN

V èndredi, le li aoùt, a éM enseveli, à Vissoie, notre collèuue et ami :\1. Henri Bonnard. M

J.J. avait débuté dans l'enseignement en 1911 et avait enseign!'> successivement ,à Pînsec puis à ,st-Jean, son village. L

Atteint d 'une ma'ladie qui n e pardonne guère et qu 'il avait ~ans doute contractée à l'école , ill dut renoncer ù renseignement Il. y a deux ans. ~VI. Bonnard était un maître dévoué: il s'était acquis l"estime de ses supérieuros et l'amour des enfants qui lui étaient confiés.

Il 'était revêtu des fondions de juge des communes 'de Gri­mentz , St-Jean et Vissoie : c 'est dire qu'il jouissait de la confiance unanime de ses concitoyens .

A sa famille éplorée, ù ses 8 chers jeun es enfa nts nous pré­sentons l'hommage de nos condoléance~ émues.

P . P . L.

P. S. Un merci chaleureux aux quatorze illstituteur~ qui ont trou, é ,le temps d'aUer ù Vis soie pour l'encire les derniers hon­neurs à }1. Bonnard. Nous avouons yolontiers que nous ne conl­pre!1,ons pas la mentalité qui anime les absents . C'est pour h mOll1S un luanque de tact et de charit·é. Nous avons aussi vive­ment regretté l'absence de ~VI. l'Inspecteur et d'un délégué du Département. Th.

commerciaux avec ou san,:) classeur

n'eprésentant: M. Ch. ROSSEL, Professeur, Parc 92

La Chaux-de-Fonds

81==:1=1 I_I===I=I==I=I=I=:-

~ Instituteurs' ~ III • III

1

-11 Occasions exceptionnelles : 1-11

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