L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

18
SION, 31 .Janvier 1930 No 2 66 me Année ORIA)11 DE LA SOt!.iété vala. i,a1)f]e d'éduoeafion L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les se règlent par chèque postal II c 56 SIon, ou à ce défaut contre remboursement. qui concema la PUblicaUon doit être adressé _AblDalllt l II. LOUIS DELALOYE, Secrétaire aa da l'lnstrucUon publique à Sion. :reçues ex'clusiv·emeni 'Pa.r ..... '.e Salsse de Publicité. Sion - Téléphone 2.36 ,

description

 

Transcript of L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

Page 1: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

CHAMPERY

YI'. 1~1ich e l e t .J ean-Joseph , ins t. 'Chal11péry .

Reichenbach Frères & Cie FABRIQUE DE MEUBLES

~~~ S,ION ~~~

l'aa. Il.. plu Import •• t.. de 1. 8als.. Rom.alle

MEUBLES RICHES ET SIMPLES

llna" BQOIlUoIL ......... A l'AveDue de la Gare,810a DéPÔts iL MON~HEY et AI.GLE

Meubl. UN aoigné .. tf&rantie contre tout vice d'e cona­tructiOD. _ Vente &u -comptant et .par payements menauela

Fabrication du Ba.o 4'Aco.. Valall.. en 6 grandeun.

Banque Cantonale du Valais ---=== SION ~=----

TOUTES OPÉRATIONS DE BANqUE

Prêts hypothécaires 4 112 à 5 810 SUIVANT LES GARANTIES

Bons ()e caisse à 3 ans: 3 314 010 1

Bons ()e ()épôts à 5 ans: 4 010

SION, 31 .Janvier 1930 No 2 66me Année

ORIA)11 DE LA

SOt!.iété vala.i,a1)f]e d'éduœafion

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les a~onnements se règlent par chèque postal II c 56 SIon, ou à ce défaut contre remboursement.

qui concema la PUblicaUon doit être adressé _AblDalllt l II. LOUIS DELALOYE, Secrétaire aa

~.UI_I.Dt da l'lnstrucUon publique à Sion.

:reçues ex'clusiv·emeni 'Pa.r ..... '.e Salsse de Publicité. Sion

- Téléphone 2.36

,

Page 2: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

RAIRIE PAVOT • NeuohAtel • Veve, • lIontreux • Berne • BAle

PREMIÈRES CES ET MENTALES

...... : ........ , ANT

;;~~~~i;·de a~~~,~s ';Ial(t\l!~n&:- -aëlnJJ]l:ent se -dég~er peu

con~sent tout natu-qu'on verra en par­

ticulier, chez des enfants un peu plus -comment de aimples gribouillages sans but ae transforment en spirales plus ou moins habilement tracées, évoluant en figures arrondie-s, qui se complètent à leur tour de !traits hasardeux, puis voulus, -évoquant finalement le visage humain. On assiste plus exactement au spectacle émouva~t de la naissance du sentiment, de la pensée, du langage, des habI­tudes, au développement des associations d'idéea, des imitations, des inhibitions, de l'attention, etc. Ces recherches méthodiques, entre­prises du point de vue de la physiologie du système nerveux central, sont rapport original du Dr Wintsch.

Enfin, on trouvera dans la partie pratique de l'ouvrage de nom­breusea données perme1ïtant de cultiver, de canaliser, d'affiner les réaotions de l'enfant, aussi bien ses manifestations motrices que sea valeours mentales. L'éducateur peut tabler désormais sur dea loi3 biologiques ou plutôt 'Sur des probabilités fort suggestives qui ren­dront grand service aux parenta. Ainsi que récrit M. Larguier des Bancels, professeur de psychologie à l'Université de Laru.sanne, ce livre retiendra l'attention des spécialistes et ravira les amis des enfanta.

SION, 31 ]'anvier 1936. No 2. 551m:e Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOMMAIRE. - PARTIE OFFICIELLE: Question au Département -de .J'Instrruction publique. - La radion à l'éco'le. - Chronique de l'Union. - PARTIE THEORIQUE: E-ducrution civique (s uite et fin). - La vie -civique et les s 'ports. - Lettres de mon éco'le. -Tâches à ,domidle. - Les distr1cta francs en Valais. - Le Jazz ,à l'écol€'. - PARTIE PRATIQUE: ,Langue françéùise. - Un peu 'de lamgue. - Le dessin. - « NOS PAGES».

PARTIE OFFICIELLE

Une question au Département de l'Instruction publique

N{)u~ ne voulons pas utiliser la pr'esse politique pour poser au Départeluent l'une ou l'auh'e question 'crui ont rapport là notre ménage. La Direction du Uéparten1ent sera assez {)bligeante pour nous r,enseigner ici-m'ème. N'Ous Yen Irem:ercÏons d'aVlal1ce.

Un instituteur-député 'qui, par conséquent ,e~t dans le ,secret des dieux, [lOUS a:ffir:lue que le projet de Ibudg'e't n10difié que le Conseil d'Etat a ren1is à la COlnmission des Finance~ du Grand , Conseil compor,te t-oute une 'séde de -réductions qui vont frapper Isensiblelnent ' l'école ·et 'le lPen'Ünnel 'e,nseignant.

Nous pensions que la question de ,comp.ression de nos ,t'r,a>Ïte­pIents aVlaÏtt tété rég'lée par le~ réductions 'de février 19'34 'et de ,mar,s 1935. ICon1nTent se fait-il que le projet prévoie une nou~ ,elle

con1pression de -ir. 50,000.- sous la Tubrique « TraÏten1ent 'du P. 'E. » .

ICet albattem,en1: ne peut intervenirr que 'S'ous fonne Ide ré­duction de :traitem,ent et ·de suppre~sion :de classes.

,Si nous sommes bien informé, nous serions ainsi les seul<; à rêtre frappés là nouveau. En ,effet, il ne serait nulle'1.ll'ent question de rédui're les tr,ai.tem,ents des ,en1ployés de 'l'Etat, des gendlannes, des prof.esseur~, 'etc.

La 'l'édruction pourra égalen1ent être faite par ,la suppression de classes. rCeci nous paraît Î1Téali~,able. L'éeonOlnie devant être appliquée pour le budg,et 19136, comn1,ent pourrla-t-on supprim'er des classes au courry de l'.année tscolaire ? 'Puis ,enfin, on ,est lallé suffisamment loin de ce Icôlé-'l!à. Les locaux ,exigus ne permettent ,guère ,de nouv'eLles concentration '5'. Fa'Ît-'Ün fi de l'hygiène?

,Nous n',avons pas compTis non plus pour quelle raison on v,eut réduire de 14,000 d'r. la padicipiaûon de l'Etat à ~'a üaisse de

Page 3: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 26-

r'etraite du P. E. (La chos'e n'lest. (plus réalis,aIb1e, puisque 'rE't'at -est tenu à ver s,el' la n1ème contri'bution que les lllembres . . Si Je canton n "alin1ente pas ,la lÜaisse :dans la n1èm,e mesure que le P. E., c'-est c-e dernier qui devra payer .la différence. Et c ' ~est né­ces.saire, si l'on :se souvient que ~e défi.cit ,teClhnique de la dernière revision dépassait les trois -cent mille fTanc'Y. C.

RÉIPONSE DU DÉPARTEHVDENT

La Sédadion de « l'rEcole PrÏInaire » nous a -cOn1n1U1l'iqué la corr·espondance qui précède, nous Inous faison'Y un plaisir de mettr-e les' choses au point.

Void: Dans le proj-et de 'budget T-en1lanié que nous aVOl13 ren1i "i à la Comnlis,sion des oFinan-ces 'du IGr:and Consei>1, nous n'avons pas appo'l:té de changements aux postes auxquels ]e <Cürresp'Ondant fait -aUuSÏ'on.

Ces propositions 50nt par -contre -contenues dans un contre. ,projet Idéposé à lia n10l11oe ,Colnn1i.ssion par deux de nos collègues du Con5eil d 'Etat. Nous nous SOlnn1es 0pP'osé à de nouv-elles réduotions, c0111l11-e vous pourrez vous -en convaincre à la lecture Ide l'extrait de la lettf>e que nous -avons ,adre·ssée là lia -Comlnis5.ion sous date du 13 janvier -courant.

Rubr. 20 h. PaI'Ucipation aux trclirte..ments du P.E. - ILa ré­duction de Fr. 5'Û,000 qui est demandée ne peut tntervenir que par la réduction des tl'laitemenh et par la dÎlninution de dass.es. Ces solutions ne peuvent être -envisagées au milieu de l'année s'colaiTe. D'iautre part, le tableau que nous avons ren1is, à la Con1-lnhsion sur le luouv,enl-ent de Inos classes ·déll1onh:e bien qu'il est difficile de procéder à des supp-r-essions Îluportant-es de d ia I)-s-es. Au contraire, quelques classes sur-chargées devront -être dédou­blées. (Loi de 1907, a'rt 8).

RubI'. 20 C. 2. Allocations à la Oaisse cle retraite du P.L. _ Le proj e,t prévoit une diIninution de Icrédit 'd:e Fr. 14,.000 . .suivant le Hèglenlent :sur la IUlatière (ad. 13) l'Etat est t·en u là ven·er à la Gais.se des prestations égales à cellJ.es des n1.en1bre'5-; celles-ci s'e montent au 5 % du traitem-e-nt légal et au 25 % des augn1.enta­Hons annueUe'5-. L 'année dernière, J'lEtat a v'ersé 7.0,144 fr., le m:ême crédit est nécessaire celte année. .Si l'on doit envisager une réduction des subs.ides là ce,ue Gais5e, les lautres institutions sÎlnilai'l'es devront -être ;traitées sur J.e n1êlne pi.ed.

La Radio à l'Ecole Le bulletin iŒlustré des émission~ scolaires pour la période

-allant du 6 février là :fin 'lnai vient Ide paraître. Pour l'obtenir, il 'Suffit d'une sÏ'IupJe carte postale adress·ée au DépaTten1ent de l'Instruction publique.

U?e date doit -être lp'artÏ:culièrement retenue: cene chI 4- mars, causerIe de IM,. Ile !R'eloteuT IMariétan sur la Héserve d'.Alletsch.

- 27-

Chronique de l'Union.

Réforme Un cOln.muniqué du td,ernier numéro de l' '« IEcole Primaire »

llDUS apporte l,a double infor'l11ation de la réduction des admis· s:ons à l"Ecole nOrInaJle et ,du proj,e1t de création d'une Ecole d'ad­ministration. -

Nous saluons ce_.,deux initiatives av·CiC lIa sati's:factio-n la plus légitÏI11'e. Ne sont-elles pa's le couronnemlent d 'une Icampagne dans -laquelle nous aviüns appor~é toute note convi,dtion, tüut.e l'~r­deur que réc.lamle une caUS-e équitahle? IPuissent-el'les prodUIre les plus heurteux fruits et appor:ter dans nos rangs un remède ef-fi-calC'e ·à lIa cris:e du ch ênnalge. '

IL'idée de ila réduction des admjssions avait f.ait la pre­'lnière l'objet de nos ,di's·cussions·. Nous ravions proposée en son temps n11ais on .s'était el11lpressé de nous objecter que l'on ne pouvait -priver les jeunes gens de ["ex'ceJ.lente formation de 'l'Eco­le nornlaJle et que par ,ailleurs il eùt été inutÎlle auss-i d'entretenir un corps professoral nOlnlbreux pour quelques élèves seulelnent.

Nous nous, étions alors '8'lnpr,ess.és de fonnuler d'-autres- sug­g·estions: restrktion dans la rdélivran-ce _ de~ brevets, olbligatiolll pour tous les nlaîtreSi de fréquenter no-tre étabhssement .cantonal, création d'une quatrièlllte année d'étude en ga.r,dalllt re'ffectif -ac­tuel, etc.

Ces dernières propositions n 'ont donc point prévaJu; et con­tre notr·e attente, l'on est rev'en'll à la restriction .dans les adn1Îs­sjons. La gravité de la s~tuation actuelle, l'incertitude de l'avenir ont fait to-nTber toutes le'Y objections et nous enregistrons en fin de ,cOlnlpte ,la prelnière tentative sérieus,e pour œrmédier 'à la pléthore. .

Nous pourrions peut-êtTe déplorer en ce mOllllent 1'applitcation tardive ,d'une tene InC'sur,c en s<mlignant les .ravag.es déj'à üausés par l'inadivité foreée dans les, lni'l:i'eux de ües jeunes "i-ans ·emploi. M!ais à quoi bon! De teHes Iconsidérations sont inutiles, ,au­jourd'hui. Le premier pas est accon1pli; puis'S,e-t-ill 'être 'suivi par le 'Grand Conseil. ICe seraÏt la perspediV1e ,d'un avenir un peu moins somlbr-e pour nous, pour les jeunes en parlticulier.

Le proJet qui accompagne celui de lIa réduction là savoir la création ,d'une s-ecti'on adln1Îlllis:frativ-e app'araît rp'lein de prolnes'ses à ses ·auteurs. Nous nous en voudrions de l',env,elopper d'une not-e trop 'S·ceptique. .Cependanlt nous ne pouvons nousen1pê-cher de penser qu'une tel'le réalisatio-n s'e heurtera là 'Plus d'un olbs!~de pratique. L'idé·e de n1ener de pair, dans urne faI'bl,e <J:?,esur~ mlëlne, la formation du 'maître :d'Iocole et eelle Idu fonctIonnaIre nous sen1ble un peu Iparadoxa·le. Nous nOus rdmuandons s'il est p'O's~ible de 'conv-oquer aux mèlnes cours deux catégori,es si dif~ér-enltes d'élèves. Notre manière ,d"aborder J'.étude plus approfondIe de la

Page 4: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 28-

hmgue française n'est pa·s celle ,de 'l'administrateur ou -du ronc­'tionnaireet nous devons sub'ir tout au long de nos études un cer­Iain pétriss,ag,e pédagog1que qui me peut que les laisser indiffé­rents. Et puis une telle .conoeption 'suppos'e des frais de lücaux, des engagem.ents ,de profess·eurs. Quelle réception vont faire au projet .:Mess1eurs l,es députés? Nous nous. tranquillisons, ill est vrai, à la pensée ,de la lCollabol"ation évenbuelle de l'Ercole Indus­trielle supérieure, ,ct ipour ües j.eunes gens il y 'oU en outre 1,'inl.­:mense aval1trarge de l'internait. Enfin, l'idée est neuv-e, reine émane de personnalités enthousiastes et décidées. -Ce seul fait .peut être un gage de réussite et nous f.or'1110nS des vœux 'sincèrre's pour que les deux réfonnes -contrihuent au bonheur de plus d'un dans le canton. 1~1.

..

PARTIE THÉORIQUE

Education c ivique (Suite et fin)

De temps en temps, lE' citoyen, quel qu'il soit, pourra être' appelé à donner son avis sur une question poli tique ou économique, à émet­tre un vote; mais il le fera toujoura avec modé.ration, 'sang-froid et en respectant l'autorité. Il en va ainsi dans l'Eglise et les Ordres re­ligieux où se pra.fique également le système électH et où des assem­blées sont constituées pour délibére'!' SUl' différentes questions. Seu-l m nt on n'y voit point ces attaques, ces explications aigres-douces,

sort s de cOl~ps-a-col'ps dont se désonorent 'Plusieurs de 08 s mblé s politiques modernes. Tout s'y passe avec charité et

p ct d l'nu10rité. t par suite de l'application inintelligente du fameux princi­

e révolutionnaire: Liberté, Egalité, Fraternité, que beaucoup se c oi nt dispenaés du respect et de l'obéisRance envers l'autorité légiti­

, qu'ils considèrent les magistrats, moins comme des autorités, que comme des fonctionnaires responsables devant le peuple souverain.

Et l'obéisaance aux lois, sera-t-elle difficile avec une conscience bien formée? Cc·tte conscience nous dira qu'il vaut mieux obéir que commander, que de graves responsabilités sont attachées rà l'exercice du pouvoir, que Dieu exigera un compte rigoureux et redoutable de ceux qui avaient à donner der ordres.

Puisque l'autorité comporte de graves responsabilités, il importe de ne la confier .qu'à des hommE'3 méritants, capables; voilà pour­quoi l'électeur votera: toujours pour celui qu'il croit en âme et cons­cience le plus digne, sans se laisser influencer par l'un des nom­breux moyens dont on se sert aujourd'hui pour capter les votes. Il nous a~mble que la bonne ou la mauvaise administration d'un pays vaut bIen qu'on réfléchisse sérieusem€'nt au vote 'qu'on va émettre.

- 29-

Un citoyen consciencieux accomplira sans murmure, avec exac­tHude le service militaire qu'il considérera toujours comme un hon­neur (les malfaiteurs en sont exclus).

Il le jugera néces3aire pour assurer l'indépendance et l'intégrité du pays, maintenir l'ordre à ,l'intérieur. Lors même que le service mi­litaire ne serait pas néce,ssaire, il serait encore utile à plus d'un point de vue. Ne contribue-t-il pas à procurer au corps une certaine vigueur accompagnée de souplesse? à développer certaines qualité3 morales: l'esprit d'ordre, de disciplinE', de solidarité?

De même, il s'acquittera loyalement du payement de ses impôts; il déclarera, en conséquence, sa fortune telle qu'elle est; il ne voudra pas, en se .soustrayant rà ce devoir, voler l 'Etat, ni obliger celui-ci à frapper plu3 dùrement ceux qui sont consciencieux, peur se récupé­rE'!' des sommes que les gens malhonnêtes se refusent sans rai30n à verser au fisc.

Avec une conscience bien 'formée, on ne suivra pas aveuglément tel ou tel meneur politique fertile en vaines prome.sses; on examinera soi-même le pour et le contre d'une loi soumise au verdict populaire; sans doute ,qu'on pourra' s'entourer dE' conseils d'hommes prudents et sages, mais on n'agira: pas en automatE" qui ·suit un mot d'ordre .sans en calculer les conséquences. On aura toujours en vue l'intérêt général et on sacrifiera sans hésitation l'intérêt privé. Ce sera le vrai désintéressement, en opposition avec l'égoïsme féroce des foules d'au­jourd'hui.

Nous pourrions ,continuer l'énumération des thèmes qui ae prê­tent à la formation de la conscience civiquE'. La mine en est abon­dante. Mais il nous suffit d'avoir donné quelques exemples pour mon­trer que l'enseignement civique serait autrement intéressant, autre­ment utile si on voulait une fOÎi;; pour toutes quitter les chemins bat­tus, les chemins de la routine et de la commodité pour s'occuper d(?' la formation sérieuse de l'âme du futur citoyen.

Mais il ne ,suffit pas d'éclairer la conscience, il importe encore plus de former le carac,tère. Beaucoup, en effet, connaissent leurs .obligations et ne le3 mettent pas en pratique. Et il semble bien qu'on ait raison de dire qu'a'lljourd'hui les hommes de caractère sont rares. Il est donc nécessaire qu'en famille, à l'école, on s'efforce de réagir .contre la mollesse et la lâcheté que favorisent les conditions de vie particulièrement plua faciles des temps actuels.

·Mais être un homme de caractère ne signifie pas ·qu'on .doive res­ter attaché opiniâtrement à ses idées, aux institutions, aux coutumes ,centenaires ou même millénaires. L'humanité n'est pas une momie; ,elle vit, elle évolue, elle progresae sans relâche. C'est dans l'ordre; elle tend sans 'cesse vers son perfectionnement 'mart ériel et moral. ·C'est une ascension vers des hauteurs d'où l'on découvre de nouveaux ,et de plus vastes horizons. Avoir du caractère, c'est comme le disait ,quelqu'un s'avoir s'adapter aux conditions nouvelles de l'existence, .afin .d'en tirer le 'parti de plus profitable à notre progrès matériel,

Page 5: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 30-

intellectuel et moral. LE's formes de gouvernement, monarohie, démo­cratie, fédéralis'me, fascisme, Société des na:tion3, etc., les droits populaires plus ou moins étendus, régime corporatif ou non, tout cela n'est que des moyens pour la réalisa.tion de l'idéal, des procé-dés d'adaptation.

N importe quel syatème politique ou économique sera: voué à l'in­succès, si la gTande masse des citoyens m anque des vertus nécessaires à un pE'uple: l'instruction, le bon sen3, l'honnêteté, disons mieux la charité et la justice. Or, la charité et la justice ont pour base la .re­ligion enseignée et pratiquée dans la: famille, à l'école et dans l'Etat.

Comme conclusion, nous dirons que la culture civique doit s'atta­cher ,à la formation de ,la conscience et du caractère, et qu'elle doit commencer déjà en famille, pour se continuer à l'école E·t plus tard par le journal aux principes sains; qu'elle doit prendre pour point d'appui, pour base l' enseignem,ent religieux, seul capable de former réellement l'hom'me moral et de résoudre le difficile problème de la question socialE'. C'était bien l'avis d'un célèbre homme d 'Etat, non entaché de cléricalisme, Clémencea"l1:, qui affirmait un jour 'que la question sociale ,serait vite et bien résolue si tous les chrétiens agis­saient selon les préceptes de leur religion, et dans la question sociale, nous pouvons hardiment m ettre la 'question politique et économique, et mêmE' la question internationale.

L'enseignement religieux sera donc toujours la: meilleure culture civique.

*** Nous disions que l'institUiteuT chargé de cours d'in3truction CIVI­

que doit s'attacher bien moins ,a l'explication de l'organisation ad­ministrative fédérale, cantonale et communale qu'à la formation de la. conscience du futur citoyen. Et nous ajoutions que lE's ;thèmes de cette cu'lture morale ne m,anquent pas. Libertés de toute3 sortes, droit et usage du vote, attributions et responsabilités des diverses fonc­tions publiques, qualités requis€'S pour l'exercice d'un mandat quel­conque, étendue des droits et des devoirs civiques, origine de l'au­torité, avantages et inconvénients de telle forme de gouvernement, caractères génér.aux d'une loi, son but particulier, etc., etc., voilà de la matière ,pour bien des leçons p'lus intéressantes et plus utiles qUE:' l'étude d'un mécanisme avec 'ses rouages.

,Mais ces leçons demandent une préparation tTès soignée, une documentation détaillée, une provision 'd'exemples concrets tirés dE' la vie pratique; surtout un temps de méditation et de réflexion, avec consignation de notes afin de ne pas oublier de points importants. L'improvisation, fertile en bévues, conduirait ici rtout -droit au ver· biage incohérent, aux digressions inutiles.

Il y ,a des 'Sujets qui, à première vue, paraissent arides; ,mais qui, 'à la réflexion, se révèlent d'une rare abondance d'idées, d'arguments. Prenons un E·xemp'le. S'agit-il de parler à des jeunes gens de liberté?

- 31-

Un maîtTe non préparé aura vite épuisé son sujet,alors que ce thème demanderait bon nombre de leçons pour être traité un peu 'à fond.

Donnons-en simplement un s omn'1aire ou canevas. 1) Importance du sujet. Ce mOit se rencontre partout : au frontis­

pice de bâ timents, dans les devises, les armoiries, dans les chants, les discours, la presse, les programmE's des partis politiques, etc.

2) Remarque. ILa liberté absolue n'existe pas, ni dans l 'ordre phy­sique, ni dans l 'ordre intellectu el, ni dans l'ordre moral. Un homme n 'est pa3 même libre de ne pas penser de t elle ou telle mamere.

3) Définition Oll.'ihodoxe: faculté ou droit de faire le bien - la lib E'rté de faire le mal s'appelle li cence, désordre.

4) Sour'ce de la libert,é. Dieu a créé l 'homme libre; il lui a donné la conscience pour le guider; mais on peut contrevenir aux ordres de la conscience.

5) Sortes de libertés. a) Métaphysique ou intérieure (choisir ou vouloir au for intérieu r - exemple : vouloir sortir de prison); b) phy­lique ou extérieu re (exécution d'un acte qu'on a résolu - en sont privés les prisonniers, les paralytiques,e:tc.)

6) Influences qui agissent sur la liberté. a) IntéTieures (caractère, passions, habitudes); b) extérieuTes (promesses, menaces, milieu, édu ­cation, pre3se, fatalisme, c1imat, etc.) ; c) a ccidentell es (enfance, vieil­lesse, ali énation mentale, maladie, sommeil, ivresse).

7) Autre division. LibE'l1té politique (droit de réunion, de péti­tion, de vote, éligibilité, etc. - liberté civile (actes civils: acheter, vendre, tester, se marier, etc.)

8) Subdivisions de la liberté civile: LibeTté corporelle (mouve­ments, déplacemen ts) - lib811té d'établi3sement (ceTta ines conditions ou formalités) - liberté de travail (autrefois le fils était obligé de suivre la profE'ssion du p ère) - liberté de commerce et d'industrie (sauf quand l'opération est contraire à l'ordre ou à la santé publics) - libenté d'a.s.sociation (but scientifiqu e, historique, poliotique, écono­mique, professionnel) - liberté d'enseignement (conditions: titr es, moralit.é, contrôle, droits de,s parents, etc.) - liberté testamentaire (r estri at ions dans certains p aY3) - liberté de la famille (autorité 'du cR-ef, droits des parents, des enfants) - liberté d€' la presse (sauf 'limi,tes imposéei3 paT la conscience, la religion, }a loi civile) - liberté 'de la cqpscience (au moins devant la loi civile) - liberté des cultes (à moins que les prati,ques n'aillent contre l'ordre et la: moralité) -libe11té de pensée (-qui peut être licite ou illicite) - liberté d E' pro­priété (droÎ't de garder ce qu'on a légitimement a cquis).

Comme on le voit, il y a là ample matière pour de nombreu ses dis.serta tions.

Nous pourrions en dire long également sur la justice politique ou 'civique, Bur la !prétendue égalité des d if.oyens devant la loi; éga­IHé qui admet néanmoins des nuances ,dans l'exercice dE' 3es droits et l'accomp'lissem'ent de ,ses dev,oirs, car il nous semble que certains

Page 6: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 32-

hommes de par -leur age, leur culture, les services qu'ils ont rendus méritent dans l'exercice ·de leurs droits un peu plus de c-onsidération et d'égards que d'autrEfs; de même aussi la même fonction impo­sée à plusieurs èitoyen.3 peut et doiit être remplie avec une perfec­tion en rapport. avec les qualités physiques, intellectuel'les et mora­les d'un chacun.

Nous nous en tenons là pour cette question d'éducation civique. Nous pen.3ons que le lecteur aura, compris nOitre pE·nsée. Encore une fois, la formation civique est une chose de la plus haute impor­tance, et demande qu'elle ne soit confiée qu'là des hommes sérieux, capables. VoiLa 'Pourquoi nous approuvons la. mesure d'après laquelle, 'on confie -de préférence lea cours complémentaires à des ins'ÜtutE'urs expérimE'ntés et qui jouissent d'un certain .presti.ge dans leur milieu_

La vie civique et les sports L'indifférence de la jeunesse aux choses publiques inquiète

à juste titre üerux qui ont hi r-esponsabiIité de l'éducation dvique de la jeunesse.

Si le réginle démocratique ·esrt oe'lui qui fait le plus. 'Confiance à l 'homme, il a certainement ,connu de tout temps des défrauh; inhérents au régim,e; mais il semble qu'à aucun mom,ent la chosè" publique n'ait -essuyé une désaffection p:aTeille là ,ceUe de notre époque.

QueUes ,sont l,es causes d 'un tel état d 'esprit et 00111ment faut­il Dnitier le jeune hOl11ilne à la vie socia'le ?

II ne rm'appartient pas de répondr·e ,et :d'indiquer rr·es. lJ.'enlèdes'. qui permettront d"amener la je-unesse 'à des idée.s plus sain es·. ,Je­consrf:ate simple.ment avec convidion qu'il y a bien une crise civi­que dont nous n e pouvons que dépJorer les. conséquences, nlais­faut-il admeU:re avec un :de nos pédagogues que le « sport )} ·est la: principale cause qui ,ait écarté la jeunesse des ,choses, publiques? Recherchons·-en les causes dans l'étatis'ln.e ,elt dans rres difficultés. économiques qui oni aigri les 'CIœurs, plutôt que IdalThS la pratique exagérée des sports.

C'est un fait qu)il faut adm·eHre que l'on va tro'p Join dans 'le.;;. cOl11pétitions sportives, mais. il m'y ,a que ['abus qui ·est condaJ11-nahle. Ainsi, des pays considèrent le sport .oomme un !but natio­nal. Pour ces pays, le 'sport ·est devenu une fin en ,soi ·et a ces-sé d'être un nloyen d'éducation et de slaine r&créartion. L,ors de la moinJdre lCom'pétition .sportive avec un duib ,étranger, on parle d'honneur na'tional. Là il y a exagér,ation c()\lltr,e laquelle il est penmis .de réagir.

n f.aut donner au sport la place qui lui 'revient. Souvenons'­nous qu'il -dse avant tout à un équilibre parf.ait de l'ètre hunlain : équillibre phy,sique, mOT·al et psychique; 'si le sport devient la

- 33-

préoccupation ·et l~ pensée unique de la jeunes's·e, le but principal pour un peuple, Il ro.mpt lui-nlèlue !l'équili'bre qu'il est s'ensé rétablir.

Peut-on 'S'e plaindre d '·exagération sportiv-een Valais.? Nous pouvons répondre par 'la négative, car nous SOnl'l11eS enCOTe loin d·e savoir profiter d es hienfaits que nous prolCure Ue sport. IBien dirigés ,et bien lConlpris, le'Y sports prés·ervent les -espTÏ!ts des darn­gers qu'apportent Id 'autres dish~adions; ils sont un procieux nloyen .de tirer nos jeunes .gens de ,1'ah11osphère enlpoisonnée des· oafés, ·où ils risquent de 'lais·s'er santé, honneur ,et fortune. Ce n'eslt pas en caus·a·nt de la politique dans l'angle d 'un établisse-111ent, derrière un verre de pétUlant, que ron .apprend à devenir de bons citoyens; au conh1aire, c.els habitudes se traduisent ordi­nair·eInen t par des arrêts physiques -et des défai]lances, morales .

N'accusons pas la jeunesse sportive ,de son insouciance politi­que. VictÎlne innocente du 111alai'5e soôa'l actuel, ,eUe ne veut pas ,encor·e ,Se 111'êler 'aux idées noires qui détruiraient ·en ,eUe le c~racrtère de jeumesse. La j-e.unesse doit rester jeune et, si ses 10i­Sll'S ne s·ont pas dirigés et Ol'g.anisés, ·elle risque de se perdre dans un désintér'essenlent conlplle't.

Il ,appartient donc aux la111is de la jeunesse de la tir,ell' ,de 'cet état v ague et incertain; agir sur ·elle avelC foi et -avec esprit Id"en.­tr'aide, voilà 'le plus ,puissa'nt levier d'action. Le bon emploi des­loisirs aSSUN'J l'laJpaisement des jeunes esprits et ,l'équilitbT,e des· fonctions. organiques; il habitue chacun à ,tirer Œe nleilleur parti de ses aptitudes naturelles, à discipliner ses reflex·es et à affiner son jugelnent; i l apprend là ne connaîtn~, ,cependant, d'autres de-voiTs que cclui d'être p'leinelnent soi-nlênle. Voir bien) vite ,et juste: voilà l'utHe! II i;nlporte que la jeunesse l'tels te vigoureuse et f'aroucheluent é-prisede toutes les. vertus qui sont le patri-moine glorieux -et Ja fierté du pays. -

S'il convient Ide veiller sur le déploiel11ent de ['intelHgence, il faut avant tout .se pTéoccuper de la valeur physique et dels, ten­dances affe·c-tÏves. ,Ce ,sont toujours t1es idées nobles et généreuses qui n1ènent le lnonde. ICertes, cha,cun a un rendelz-vous lavec -l'ad­vers·Hé, ,tôt 'ou tard. Rien ne sert toutefois d 'aMer à sa rencontre ,dans l'insouciance ila plus désinvolte ou la plus av'eugle. ,Guérir est hien, pr.évenir senlble beaucoup nüeux encore.

COlnnlent sans lisières rIa jeunesse serrait-elle soutenue en atti­tude ,corr·ecte dams .le droit chemin? pour quels paresseux motifs rabanrdonI1e1l'ions-nou~ plus longtell1ps aux hasards du chenlin, aux ,contagions et à tous les risques? ICourage d'esprit) courage de oœur. Or-g,anisons les loisirs. A Ic·et ·effet, je ,ne puis que féli­citer certairll'Y ecdlé-siastiques qui ont organisé dans leur village de l110ntagne des groupeanents sportifs lnodèles en -leur -genre; j'ai nlrênl€ app,ris aH~JC plaisir qu'un chef de paroisse s'était ICharg'é 'd'orgraniser une cour.se pédestr,e au s·ein d'une so-ciété de jeu­nesse catholique. , .

Page 7: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

~ 34-

Chers ,collègues, rMléchissez et voy,elZ si c-e n'est pas pal' ,là . que VlOUS arriv·erez à ·exercer de l'apo'i10lat. ILa jeunes.s,e aime qu'on s'intéres.se là .elle, et si vous ,êtes Ilà ipour organiser des loi­sirs auxquels elle s'adonnerai't nécessair·ement, vous püurrez empêcher les labus et fair·e 'respecter les devoirs religieux ,et poE­tiques.

Ni l'instruotion, ni 'l"éducation, ne s',arl"êtent aux portes de l'ée'ole; elle-;. devi,e!l1nent au contr·aire, .l'une et l'autre, :en touf temps, une obligation lnorale ·et .sociaile. Si Inous abandonnons la jeunesse, ·eUe ·s·e jettera dans les bras Ide n1·eneurs ou dans le sein de 'i'Ü'ciétés !dont teS' chefs ne ,s.e préoc:cuperont pas de la fOrl11a­Hon n10rale de .leurs 'melnbres.

E,! puis, si nous vDulons que notre travail soit fécond, il faut que 'I1üs protégés aient ,la conviction qu'on ne les am.ène pas :à faire du 'SpOTt pour suivre une lnoode, mlai'Y 'bien dans Il'inté­Têt de lIeur santé il110rale ·et physique. ,P'Üur ne pas mériteil' le reproohe :de les éloigner -des s·entieros de .la vie politique, profitons de l'ascendant que nous ex·erçonlY sur ,eIUX, Inous aurons ,ceTtaine­ll1ent n1aÎntes occasions· de les intére'i·ser aux pr'Ülblèn1-es qui préoc­cupent l'opinion.

Fais'ons ·ad·e de ,solidarité ·et 'favo.risons ,la naissance et le :développen1ent hannonieux de c.es védtahles œuvres de pré­voyance 'so.ciale.

. Conjugons nos ·efforts avec c-eux que déploient les pionniers du progrès; aidon'Y-Ies, afin que leur a.rdeur 'ne déf,aille point.

Qui .fait ade de fTaternité trouve toUjOUT,s en soi s,els récom-penses. D . .G.

Lettres de mon école Sme lettre.

« Que faire ·en un gîte, à moin.s que l'on ne songe? » Sans . vou10ir ·en rien comparer l'insrtlÎtuteur au lièvr·e de La Fontaine. j'ai envi,e .de lui poser c-ette question: «iMon ami, à quoi occuper ton telnps libTe p.ar une de ces longues soirées d'ihiv'er où la bise :souffle par Tla'fales, ·déchaînée et violente, ,sinon là t'insta1leT dan'i' ,tes pantoufles ibien près du poêle ·et JJà, 'seul à seul avec ton uua­ginati'Ün, te ren1én1or·er les alctes de ta vie pa'i·soée, bâtir pour l'a­venir, philos'opher placidement, ou Inên1·e ·encore dél.asser ,ton esprit fatigué par quelque le1crtuT·e intéress,an.te ? » flans une telle' lalternative, j'opte le plus 'iüuvent pour le ,dernier de ,ces partis­'et c "es t ainsi, en feuHletant ,d'une n1anière disctraite les pages écornées d 'un ,carne't de notes datant de l'Elcole norn1ale, que· Ines TegardIY s,e sDnt ,a'rrêtés C01l11ne figés sou!dain sur 'ce·s deux ver~ d'un ohef-d'Iœuvre de Théophile ,Gautier:

«A l'idéal, ouvre ton âme, Mets dans to·n cœur un peu de ciel .. . »

- 35-

Aujourd'hui, m.,es an1.is, faisons nôtre ce consell .du poètt. ,et tâchons de nous arrêter quelque'Y instants sur la portée du 111.0t idéal. 'Tout ,de sui,te, j,e vous ·dirai que l'idéal est une .fl.eur magIiifique, une de Ices plantes l,aT·es qui ·servent de relnède à tous le':! m.aux ·et qui, plus est, les prévient. Si l"ellébore f.l.eurit ft. Noël, il'aném.one en n1aros, ~a 'P'rim·evère ·en avril ·et la 'l'ose en lnai, l'idéal, lui, ·épanouit s'es fraîches lCorolles ·en toute saison ·et pal' tous le~ ten1ps. Il lui suffit, pOUl' genner, de T'encontr·er les 'col1'd.itions nOrlTIlales du ,développen1ent de la vie: ,chaleur, hun1i­,dité, substances nub:i1~ves ·et lun1ière. Id, l·e,s Irayons solah~e'Y n 'Iauront que peu d'in1por,tance; .l'idéal 'Pl~éfèr.e le rayonne1uent bien plus int·ense d 'un c'œJUT noble, plein d'alide1.u' ·et de flalnn1,e. L'humidité néces'i·aiTe, il la puisera dans la 'sè,ve n1'Ün1Jante et le flux d'un sang vif :et génér·eux. ,P.our nouT,rir 'et 'l'·enforcer la tige de ,cette plante, rien de ,compara'b'l,e aux pensées élevées, bonnes, droites et pur·es. IL'laùr -et la lumière lui seTont fouTnis par un terrJ.'1ain ,aln eu'bli , d'où toute'Y les pla'ntes salissante·s auront été pr·éalablen1·ent ex,tirpées. Nul 'doute qu'avec de tels :soins. ,cultu­raux l'idéal ne puisse croHr·e ·en f'orc-e et ·en beauté, en1.'baulner rail' lam1biant du paTfun1 suave de ses frais h-ourg.eon-;. ·et de ses pétales radieux, faire du jal~din le plus -délai'ss'é une ,oasis de ver­dure et de T,ep0 'i'.

'Cultiv-ez 1'i.déal dans tous les ,coins cl .l"ecoins. de vo<tre jal,din, JJlIVeZ du thé de :sa fleur, fait,es-en des fumigations contre la lui­gnail1e 'Ou les idée~ lnalsaines; surtout, TespiT.ez son paTfuln , em­plissez-en vos pOU'll10nS et alors vous vous 'i·entirez pouss·er les' ai­~·es, vou~ vel"l.'·ez vos forcBs se décupler, votre appétit s'aiguiser chaque jour davantage et yotr·e vi,sage refléteT ,le 'Calm,e et la paix de l'âlne loTsqu'elle n10nte et aspüe à m'Ünter toujours plus haut.

A 'l'idéal, ouvre .ton âme! Mets dans ton cœur un peu de ciell! Hon.

Tâches à domicile Un déhutant nous ayant demandé quelques renseigneluents

au sujet des tâches à 'Îl11.'poser à :domicile, nous nous .en1pr,esson~ d'expo'ier notre lnanière de voir, que nous avons fait 1C0:nnaître id-n1Iêlne, il y a quelques années.

La ·s'cola·rité 'l'éduite o'blige le maîhie qui a un vlaste proglran1-Ine là par,courir, a faire usage delY tâches à dOllIlkile. 'Un des avan­tages de ce système e'it d'amener ['·enfant à rtravaiHer sponta­nélnent :à sün développen1ent intellectuel. Un lautre consiste à as­socier , à inéresser les pla(J:enh à l'école, ·et ce luoyen n'est pas à dédaigner.

Page 8: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 36-

L'a'Ctivité de l'en:Dant ne .doit pas s'aT'l'êter en cbsse, elle doit s'épanouir dans ~e milieu fam.iHal. ILe seu'l ar,gument ~érieux émis contre les devoirs là la nl.aison 'est Icelui qui concerne les -ex'agé­rations en1core trop fréquentes,

,RJappelons ici la nl.e~·ure généralelTIent adoptée: 20 à 25 mi­putes pour les élèves ,du cours éléluel~tah'e; 4.0 là 4'5 pour ceux d!,l cours llloyen 'Ct une heur'e lau nlaXllnUI11. porur le cours supe­rieur.

Il ne faut pas .que renfant am'ive ,à 'la 111Jaison disant: je .ne ",ais pas faire le devoir. Les tâches seront préparées ave·c SOIn,

bien prép arées, elles ,doivent s'exécuter sans aide. E n seignons laux ,enfants comUl.ent ils doivent ,s'y Pl'endre

pour ,apprendre 'rapidenl.e'nt leurs leçons,. Ne rencontre-t-on pas SOln ent des écoliers qui, tout .en étudiant, prennent part là la conversllltion, d'autres, au lieu de disséquer un texte, de l'ap­"prendre par alinéas, le Tla!bachent d'un hout là 'l'autre.

Déconse<Ïtlons aux enfanh la pratique ,en usage ici ,et Là, de se :rendre le soir, 'chez des ca1narades voisinS' pour faire Le de­voir, ,Ineilleur 11noyen de faire de la oopie, de Ihâd,er ILe travail .pour s'üccuper ensuite de questions. pas toujours intéressantes. CaT en généra'l c',est dans des fanl.illes où on laisse dire .et lais~'e faire que des éièves ainl.ent à ,se rendre.

Fais'ons appel à 1'<Ïnitila:tive 'et -exploitons la bonn-e volonté des enfiants.

A côté des tâches Îl11.posées, ,encoura'geons les travaux fa­cultatifs: lectures, tl1avaUX 11l.oanuels, dessin, ca,rtO'graphies, col­lections.

Chaque jour de la ,semaine aur,a ses tâches écrites et orales bien déteTl1l.'inées, Ihabituüns ~es élèves à la régulaxité. Pour cela 'le plan de répartHion hebdoll1.adaire es t de TigueuT.

Le doslage doit val'Îer suiViant les saisons. On doit exige'r daV1antag~e pendant les longues soirées d'hiver qu'au printenl.ps où les écoliers doivent d·éjà aider aux parents dans les travaux agrkoles.

Nous conseillons une fois oru l'autr,e ,de fla'Ï.'l'e des ·ex1ceptions: supprim.er le devoir ,en raison de tel'le dr,cons.tance, peut-être l~ dimanche, afin de 'pernlettre aux pla:rents un peu de r'epos et a la fanl.ille :de vivre sa vie.

Encore un 111.Ot. Nous avons toujours combaUu ces longues ,Punitions écrites qui n 'ont allfCune pÜ'rtée pédagogique. POUT­quoi ,ces 2.0, 50, voir 1100 lignes, quand Ce n"est pas davantage de copie I11Jadlinale, ,griffonnage qui n 'a qu'un hut, noircir 'du 'papier. 'COl11.nl.ent voulez··vous qu'ml. enfant puis,se faire le de­:voir, appTendr,e s·a leçon ,et fabriquer des lignes? Si vous ,deve:z punir, ,CLonnez p eu, exigez 'beaucoup, 5. Œignes Ide callz'gl'apl1le sont préfél'1ables à quelques pages de gnffonnage.

- ,37 -

Nous ne parlerons ni du contrôle des tâches, ni de <la cor­t 'e,ction, un com'e~pondiant a donné dernièrenlent dans l' «Ecole Prinl.aü',e » des direction'i là c-esuJe't, conseils judicieux qu'il faut 'lnettre en prati'que. D.

Réserves et districts francs en Valais La chass,e exagérée et le braconnage avaient beaucoup ap­

pauvri la faune du Valais, et nl.'ênl.e üertaine~ ·espèces conlnlle le cerf, le bouquetin, le gypaète ba:rbu, avaient été complètenlent 'extenninées.

lP.our sauver les lanimaux qui ,existaient ,encÜ're, 'Ün créa, il y a une trentaine d'années, des distrids francs, 'c"est-à-dir·e des ré. gion ~ 1n'Üntagneuses ass-ezétendues Idans lesquelles la chasse serait c01TIplètelnent interdite ,et qui seraient gardées spécialeluent. -Ces djstricts francs sont placés sous la haute surveillance de la ,Con­fédération, qui prend à .sa charg,e la moitié des frais, qui en fbœ les lin1Îtes ·et prescrit une Isurveillance sévèr,e. Sauf des cas 'ex­ceptionnels ,et av,ec l'assentiment du Conseil fédé'l'lal, il est inter­dit d'y tuer nl.Êml.e l,e~ carnas,siers ,et les oiseaux de proie. Le but poursuivi par les districts francs est donc la pl'otedion et la con­sel'vation de la faune :fou't entièTe de nos montagnes.

En Valais, il y la trois districts .francs fédéraux: 1. 'Celui de Ferret, qui cOl11.prend -les forêt~ ·et pâturages si­

:tués 'entre la vallée de 'F'em',et et celle celle d'EntreJ.nont. On y compte ,environ 4.00 chaul.ois et '3150 chevreuils. En 19i26, on y 'a introduit 5 ce-rfs; ils s'y sont bien dév,eloppés; on en conlpte au­jourd'hui Thne ,soixantaine. En 19,31, on y a lâché 118 grands coqs de bruyère provenant de la 'Hongrie. Il~ se sont dispersés, on ,en voit plus.

2. Le district franc du Pleul'ew', qui cOlnprend une hl11.p'Ürban­Ite partie de la vallée de Bagnes, dans la Tégion de Fionnay et une partie du Val des nix, dans la vallée d'Hérens. Les chanl.ois y sont très n01nhl',eux, plus de 6<00, l'aigle ,royial et le grand duc y nichent. En 19·28-·29, on y a introduit 9 ,bouquetins et encor,e 5 jeunes en 19'3'3, il y ,en aactuellenl.;ent une trentaine.

3. Le distrÎ<ot fDanc de DerboJ"ence, qui co.mprend tout le val­lon de la LizeTne, sur Ardon, et une partie des montagnes de 'Cha­lTIOSOn ·et de Fully. Les Cha1TIois y sont nOlnbreux) -environ ,5.00, l.es chevreuils C-O:II1Inencent à s'y nl.lùtiplier, il y ,en ,a une dizaine. L'aigle royal y nic;he.

La Réserve elt le district franc d'A,letsch, dlans le Haut-Valais, créés pa,r la ,Ligue suisse pour la Protection de la 'Nature.

La iRéserve établie ,en 19-33 ücünpr,end la p~us granàe paTtie de la forêt d'A1etsch. LIà, la nature ·est laiss;ée It.out là fait" à ,elle­lTIênl.e~ comnl.e dans le pare national des Grisous.. On ne peut pas

Page 9: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 38-

y -couper d'arhr,es, ni y conduire du bétail; il est défendu d 'y cueil­lir des fleurs. IDes études y s'Ont faites par des naturalistes.

Le district franc entour,e la T,és,erve et cOlnprend à peu près tout le versant drDit ,dIe la vallée ,du Rhône, depuis le glader de Fiesoh jusqu'là IGoppens'tein, ,au-dessu'S- de la ligne du ILôtschberg, ainsi que la rive gauche ,de la vallée de Lôts'chen. Cet inunense distfÏ.ct franc ,est ,encore t,rè,s pauvre ien animaux; il vient d'ètre créé. On ,espère qu'ils s'y multiplier'0nt; on y a laussi introduit des cerfs, 14 en 1934.

La cons'ervations des anim_aux qui sont l'ornement de nos montagnes ,est importante pour le Valais, pays. de touriS'l11e. IBien des étrangers viennent -chez nous pour adn1Îrer ,et p'0ur étudier ces 'anÎlnaux.

Les hàbitants du pays ont intérêt à les. conserver, parce 'que, eux laussi, vont à la montagne et sont heureux de le5- adnlirer.

De plus, les distrÏ-cts francs ,pro'curent des av:antag'es aux chasseur'5'; C'0l1une ,ces ,te,rritoires ne sont pas ferm és, un ,cel'tain nOlubre odes anÏlnaux qui s'y nlultiplient :s'en vont dans. le voisina­ge) où les chasseurs peuvent -en profiter.

Parf'0is ;certains anüTIlaux sauvag,es. peuvent causer des ,dé­gâts. On les ,exagère beaucoup, le plus souvent, ils ne sont pa'S­graves, et on devrait les aocepter cl1aJl1s l'intérêt généra l. L Le bTac'0nnage, surtout dans les districts francs dont .la s~r­v-eillance est ,coùteuse doit être c'0nsidéré comIue une 111aUVaI'5e a'ction. Nous seriO'ns t~'ès r,ec.onnaissant 'envers le pers-onnel ,ensei­'gnant ,d'insister sur -ce point auprès de la jeunesse, aiin de cor'fi­g,er peu à peu la lnentalité général'e des Valaisans au sujet du bra­connage.

Commission cantonale pOUl' la protection de la nature.

L E COIN POU R Rg RE

Le Jazz à Péco ~ e

Les saines distra-ctions 'sont COln-ll1e le bO'n h eur; 011 Via les chercher bien loin quand elles ·se tr'0uvent à notre portée.

On s,e figure que rhum·our est un produitexdusivenlent an­glais réservé là T'wain ou g dJen,et il se trouve ,c·a-ché là, 11l'0deste cOlnI;le une violette, oÙ la page 347 -de l'E-cole ,P rÎlnaire. Qui s',en serait jalnais -douté?

ICette révélati'0n ,est venue illun1Îner Ina dasse, C0'l111l11e l'-Etoi­le de N'0ël, quand! j'ai c-oll1111encé à enseigner ,à Ines élèves. les -pre-n~iers .principes -des g,anl1nes bécardisées. .,

.Il va de soi que j'avais Tés~rvé cette leçon ,aux l11leux dou-es, car je prévoyais que les autres n'y y,eTraient que des étincelles : le inot ne leur aur,ait rien dit.

- 39-

[Moais pour ceux-là quelle joie pendant cette demi-heure de solfège 1

J'avoue hUlnbl-em_ent que pour Conl'l11'enCer ils chantaient. un peu à 'côté du t'0n, et s'e reg,ardaient bouche bée après les p'0ints d''0rgue, 'se denl'undant si le ,régent leur enseignait peut-,être des. gmnnl,es bachique'5'. Enfin, à force ' ,d'explications, j',ai fini par leur déclar'er que pour la visite de CM. l'Inspe-cteur 011' ne pren­drait que les pren1Îères noti'0ns du comnleneement des gam,mes bécardisées.

ICe qu'ils ont ,eu plus de nlal là sai'5ir, c"est les trois 1110tS ~ dièze, pi,an'0, bécarre, qui se suivent 'Üom,m,e un p'0isson entre deux pOlnnles. Nous avons essayé de faÎtre le dièze ,pi,ano, ])uis piani'5siIno, m;ais ça ne faisait plus le demi-It'0n juste, et les -co-111aS se bataillaient con1lne -des miorobes. C'était très -drôle quand m iêmel

Alors nous ,av'0ns pensé que le pi,ano se rapporterait au bé­carre, au fanleux bécarre -de nos galn-mes du début. Effet désa'5-­treux! Il a -fallu aücrocher le hécan'e au piano pour s'y ,retrou­ver, lnais ce pian'0 est devenu une nuanc.e d'une telle subtilité qu'on se dem,andait si c'était de la vraie l11usique ou un nouveau p'r'0duit nègr,e, 'et la leçon s'est te.rn1Înée par un chant populaire.

IMais quand je vou~ disais, que l'humour valaisan vaut bien les autr,es 1 IC.

PARTIE PRATIQUE

Langue française

Cours élémentaire Les ouvriers d'usine

EXERCICE DE LANGAGE

Avez-vous vu une us,ine? Où? ,Ce qu'on y fait-. L'usine est­.elle une lnais'on comIne les auh',es? ComI11ent sont les. cheIni­nées? Pourquoi les a-t-on faites -si hautes? COlnme-nt est 1a fumée qui enS1orl? Qu',entend-on quand on appruche d'une ,usine? Que v'0it-on à l'intérieur? Qu'esrt-ce qui fait marcher les m-achines?

VOCABULAIRE

a) Les n01ms. - Un o!te,lier) une usine) une m 'ccnufacture) une fabrique) une usine métallurgique, une fon'derie) une veJ'r~­rie) une 'tannerie, une fvlature) un tissage. - ,Le patron) le fab1"l­:çani l'ingénieur) -le contremaître) le surveilloot. - La main­'d'œ~vre) les ,apprentis. - Les maféJ'Ïlaz.zx) ~es m 'atières pTemières-:

Page 10: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

~ 40-

le fel', 'la fonte, l'aciel', le cuivre, le verre, le euir, l'e papier -ILes -machine, les rmachi'nes-outils, ~es moteurs à vapeur, électri­queS ; le bau,t-fourneau, le .. marfeau-pi,ron, le four, le laminoir, le C'l'eUsBt ...

b) Les adjectifs. - U;n 'centre industriel; un atelier clair, spacieux ou sOlmbre, 'm alpropl'e; un ouv'rier sérieux, habile, né­gligent, Inalœdr 0 it, qualifié, spécialisé; - un travail long, déli­cat, pénible, rrL-c~l:sain; - un outillage moderne, vieiNi, déunodé ...

c) Les verbes. - Fonder une usine, instcûler un 'atelier, fabri­quer, confectionner, façonner, produire ; fondre, couller, aff in e\r, forger; - e,lnbcLUcher, -chô'rIner.

ORTHOGRAPHE Un rude métier

Un 'Camarade Il' e:mm:en;:t dans un tissage ... Toute la journée il bondissait conl111-e un écur,eu~l en 'cage, pour rarttarcher ,des fils autour d'une luaehine, dont ae ronfleluent grêle lui forait le tyll1-pan. Le ,soir venu, lia tête tournait et il éprouvait la -sensartion b izarre de faire partie ~de la mécalnique, d'avoir Ides 'l11enlbr-e's ù'aôer qui Idaquaient à ,chaque mouvenlent.

Sortie d'usine

'Les ouvrÏoers _s'û-r,taiel1ft, g1.'av,es -et _silencieux. :Les haliles, où tou~ les bruits aViaient ûe,srsé, évapor aient Œeurs odeurs de ,forge. 'La sueur ,coulait sur tous les fronts , et le halèteluent qu'on ,enten­dait tout à l'heure se taisait pour faire p :J.a,ce au 'Souffle r,etTou vé par ces deux 'luille poitrines d'hcuTIlneS épuisés> de tout l',effoort de la journée.

Le Creusot

lLà-bas , devant 'llOUS, un nuage s'Iélève, .tolllt noir, opaque, c'est la flUnée du ICreusot. On apprüche, on d,istingue. Cent che­lninées géantes vOluissent dans l'air des serpents de hunée, d'-au­tres, III oins hautes , crachent des ha/leines de vapeur. Une pous­'sière de ,charbon voltige, pique 'les yeux, ta,che lia peau. ILes ll1ai­sons sont noires, les vitres 'Poudrées de ,charbon.

La so:rtie de l'usine

Plan. - 1. 'Où avez-vous assisté à Icett.e sontie ? - 2. Qu'y avez-vous vu? La foul'e, ['anÎlllation, les .ouvriers pr,es-sés. -3. La .rue se vide.

DEV6LOPPEMENT

1. 1I0us les 'soir,s, depuis les fenêtres de notre luaison, je regiarde la sürtie des ouvriers .de l'Usine des> « -ConstrUlctiûlllS 'Mé-caniques » .

2. Six heur,e1s. L ,a 'Si'rène a donné le signall. Une grande porte ode fer s'ouv,re à deux battants. ILe flot des. .ouvriers surgit brusque-

11·

f)

- 41-

:m,ent, les ouvriers se pressent tà la 'sorti'e, '~ 'éparpillent dan-s la rue tout à ['heure rdéser,te, nlaintenant noi,r,e d'une .foule bourdon' 'nante.

Lia .casquette sur la It'ête, la 111Usette pendue à l'épaule , le 'pot de Icam.:p là T,a main, ~ls s',eu vont. La journée est finie. Leurs n1:ains calleus-es -et noiTes, leurs traits tiroés indiquent Ja fatigue. D'aUlCun~ 'bondissent daus un 'tr-anl qui passe ou -enf.ourchent leur bicyclefte et fil1ent e n .criant bonsoir; d'autr-es se faufilent le long des trottoirs. Les oluoins p'ressés s'en vont nlaÎntenant d 'un pa~ tranquil1e, .deux par -deux: en causant. On se salue, on s'ap­peLle, on s'attend. Quelques-uns -entrent dans la br asserie toute proche.

3. Petit là petLt, La 'l'ue s,e vide. Les portes se r,efennent ave.c un bruit sourd. Eilless.'ouvriront deluain luatin, ,engloutissant tous ces ouvrier s pour une nouvelle journée de t r avail.

Cours moyen et supérieur VOCABULAIRE

a) No,ms. - L'usine, la fabrique, 1a m:a:nufa,ctur,e, 'l'atelier, le hangar, la 1111adlinerie, 1e nl.o.teur, la maehine ,à vapeU'r, I.e cylin­dre, !Je pisrton, le volant, la courroie, l'arbre de ,couche, Ja poulie, 1'-enrgrenrage, la manette, le levi,er. - 'Le directeur, l'e patron, l 'in­génieur, le contT-eluaîtr-e, l'ouvrier, le ma:J.llœuvr,e.

b) Adjectifs. - Une insrtaUation ancienne, Inodel'll1e; une usine bien outillée; des bâtiInen1'S spadeux; une chen1Ïrnée géante, la Inaehine ul.otrke ; un ouvrier di'lig'ent; une activité fébrile.

c) VeJ'b es. - 'Mouv'Ü'ir, [llettre en Inouvement, r.onfler, siffler, souffler, bourdonner, grinoer, haleter. « Les chenlinées géantes VOlllÏ:ss'en't de 'la fumée. »

d) Famille de Inots : ouvrier, œuvre, ouv.r,age, ouvrable (un jour ouvr_aibU-e), lllanœuvre, 111 al1lœuv'r'er , dés1œuvreT, désœuvre­n1ent.

e) Proverbes: C'est en f01'geant qu'ün devient forg'eron. -Il 'f.aut 'bat'tr-e I.e fer qua'l1id i'l est chaud,

ORTHOGRAPHE

L'usine

On apprülChe, on distingue. Cent cheminées géantes vomis­sent dan~ l'air des serpents de fwuée; d'autres nloins haurtes et hal1etantes, erachent des. hal'eines de vapeul' ; itOUt cela se 111.êle, s'étend, plane, couv,re la 'virrle, enl.plit les rues, ca'che le de'l, éteint le soleil. .

Un brui,t sourd ·et continu fait tre:mbler la rterre, un hruit fait de ll1ilile bruits que coupe d'instant ,en instant un ,coup form.Ï­dahle : e '~est le gros pilon du Creusot qui tra~a111e.

Page 11: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 42-

Le ma:fteau-pilon du Creusot

Un ,coup foranidableet régulier, -dominant le tumulrte des 1roues, des chaudières, des -enclümes-, des m-ooanis'Hl.es de toutes sortes, fait trembler le -sol. ,C'esrt le gros pilon du Cr-eusot qui travaille.

Il est ,au bout d'un iITunenste bâtiment qui en Icontient dix au Idouze autres-. Tous s'abattent de monlent et mOlnent sur un bloc incandescent qui '}ance une pluie d'étinoelles .et s'a.p!l'atirt peu ft peu, s,e roule, p'rend une fOrIne courbe, ou droite, ou plate, 'selloJl la volonté dels hoanlnes.

Lui, le gro's, il pèse eent nl.Îlle killos et rt01nlbe Cümil1le tom­berait une nl0IlJ1Jagne .sur un mor,ceau d 'ader rouge plus énorme encore que lui. A chaque cho-c, un oW'agan de feu iCl'ill~t -de tous. côtés, et l'on voit dirninuer d'épais.seur lIa m:a'sS,f:j que travaille le monstre. Il ,monte sans c-esse avec une fa,ci'lÏ,té gracieuse, m'û par un homme qui appuie doueement sur un frêle levier ;et LI .fairt pen's-er à ces anim . .aux effroya1bles dOlffip:tés jadis par des ,elfifants~ à oe que disent les contes.

COMPOSITION FRANÇAISE

1. La rentrée de l'usine

Plan . ,C'est le 'matin; les ouvriers débouchent des :rues- avoi­sinantes .devant 1'us'ine ; la sirène lfilugit ; ILia grande porte s'ouvre; la rentrée ; 'l'usine bourdonnante.

2. Décrivez un quartier industriel que vous connaissez !bi,en ou que vous avez visit'é.

'Gonlparer un ouvrier d 'usine à J'ouv,rier de la oampagne. Plan. - 1. Introduction. - 2. Les travaux des chanlps e1

.ceux de l'üsine. - 3. Le sa.laire. - 4. :Le 'loge'Il1-ent. - 5. ILa nour­rituT,e. - 6. La s'anté. - 7. ILe g,enre de vie. - .g. Conclu.sion.

DEVELOPPEMENT

1. Pierre ·et 'Paul sont -deux frèr,es. !Pie-rrees,t 'resté au vHlage ·et cultive les terr,es que lui ont laissées ses parents. IPaul a pr·éféré laller habiter là la vi'11e, il est ouvrier d'usine.

2. Le. travail .de -Fier'reest rude ·et p-rniible. Par le froid, par la pluie, "iOUS les brûlants rayons du s'D'Ieil d'ébé, iL peine -du 111atin au 'Soir, et il rellitre sOUVient harassé de fatigue, pour re'coml11enc-er le lendemain Je mêule labeur épuisant. lM'ais 'est-ce agréahle pour Pauù de reste,r dur,ant huit longues heur,es enf,ernlé dans une usine· et obligé parfois de se l'Ïvr,er à un ,travail très f'atigant ?

3. Si Ile salaire. de iPierre -esrt 111-odeste, il ,est ,sûr, car l'.auvrier des challlps ne ,manque jalnais de travail. (Paul doit 1C001lpter avec les grè.ves, .le oh ôlInage. Et quand le travail nlalnque, c'est la gêne, c'est la nlÏsère qui ·enrr,ent à la maison.

- 43-

. 4.Pierre habite la 111od·este n'laison :de ses .pal"e'I1lts où il s·e trouve heureux. P,aul ,demeure dans une dt.é -ouvrière où sa fa-111'ille est Ilogée très Ù l"étroit. Point ,de ja-rdin, pas J'e p lus petit coin .de terre où il puisse aLler r·espirer, et où ,s,es enfml1s puiss,ent pr,endr·e leurs ébats.

5. Pierre n'lange les ~légunles Ifrais de -s on ja.r1din, Les œ'llfsde ses poules. Paul, 'en vil.1e, peut se pro-curer une nourrÎ'tuTe plus variée, mais à que:l prix? car tout y est horribl,eroent ,cher. Et puis, c'est plus ou 1110ins frais.

6. Pierre a cons'ervé .les joues. roses de 'Son jeune âge; c',est qu'il respire toujours l'air vivi'fiant de la 'Ca'l1lpagne. ILa 'maladie visite rarmllent s-on ilogis. L'air vicié de l"usine a donné à !Panl un teint jaunâtre. Quoique de deux ans plus jeune 'que Is·on frère, il paraît Nr·e l 'aîné; c',est qu'H s.'use plus vi,te. PllusieuTs fois déjà il a dû suspendr,e son travail pour caus·e de maladie.

7. Une vie paisible, 'le silence des ,chalnps, le spectade tou­jours ,changeant de lIa nature, voilà C0.l1ll11ent s'bcouile l'exi;;;ten:ce heureuse de P ierr,e, entre sa f,elnllle t't ses enfants, t'Üus pleins de santé et de gaîté. Une vie fiévreuse, :des. dis tra-ctions de toutes sor­t,es: Iconcerts, .cinémas, nlais combien 'eoÙlteuses! car en ville, il y a n1Ïl'1e 111a'l1ières -de dépenser son -argent. TeUe est l'exisltence de Paul qui tenllinera ses jours s~i<ns .avoir fait d"économies.

8. D,e ,ce·s deux 'frèr,es, c'est Pierre qui ,es1 le plus sage. ,.sans nléconnaître 11ets 'avantages et Iles agrém,ents de la ville, on peut avoir de bonnes rai "ions pour préférer .la C!a[l1pagne, ,et pour cul .. tiver en soi ,et autour de "i-oi l'alll'Üur de la terre et l'attaohelnent au doocher naltaI.

L'examen de conscience de Franklin

« Ce furt, dit-il, ,en 1728 que j,e conçus le diffidle projet d'arri­ver à la perfection nlorale.

« Pour y ,arriver, ressayai la :J.néthÛ'de suivante:

« 1° Tenlpél'ance. - Ne Illange pas jusqu'à t'alouridir. Ne b ois pas jusqu'à t'~échauff.er la tête.

2° Silence. - :Ne parle que de ce qui peut 'être utile à toi ou aux au'tr,es . Evite les -conversations oiseus,es.

« SO Ordre. - Que ,chaque chose ait 'la place. ASisigne là ,cha­cune de tes affa'ires une ,part de ton tenlps.

« 4° Résolution. - Forn'le l,a résolution d'exécut,er ce qui est de ton devoir de faire ,et 'exé.lcute :ce que tu as r-ésolu.

« 5° Economie. - Ne fais que des dépelns,es urtilles là toi OH

aux autre~, c'·est-à-dire ne prodigue rien. « 7° Tl'Cwail. -- Ne perds pas ide ,telnps. Fais toujours quel­

que -chose !d'utile. Retranche toute -opération qui Ine s·eTt à rien.

Page 12: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 44-·

« 7° Sincérité. - N 'us,e' d'auüun détour. Que tes pensées s'Oient bonnes et, 'Ii tu parles, parleconlnle tu penses.

« 8° Justice. - Ne fais de tort à personne et 'ne néglige pas de faire le bien auquel le devoir fDhlig'e.

« go Modérati,on. - Evite les extrênles; n'aie pas PD ur Jes injures le ressentiment que tu -crois. qu'elles nléritent.

« 10° Propreté. - Ne sDuffre aucune Ina1lpropre1é, 'Sur toi , sur tes vêtenlents, dans ta denl,e'llre.

« 11° Tranquillité. - Ne te laisse pas troubler pm' des baga­telles ·et par des acd,dents ordinaires et inévitables.

« 12° HUJllihté. - Ln1Ïte Jésus et Sncr,ate. « ii\10n intention étant d 'acquérir l'habitude de toutes oels ver­

tus, je jugeai qu'ill serait ,lnieux de ne pas distraire mon lattentiDn ·en 'la pOl"tant sur toutes à la fois, nlais de la fixer d',abord 'iUl~ une seule et, quand j'en serais n?-aî,tre, de pass,e:r à une autr·e, et lainsi de suite jusqu'à ce que j'eusse passé l,es douze en ;re'Vue; et, conWle :la pratique de quelques·-unes pouvait nle faciliter d'a,cqué­ril' le.s autres, je les arrangeai, dans ce but, sui\. anrt J'Drrdre indi­qué ci-dessus. »

Un peu de langue Des néologismes .

Les néologisn1es S'ont en train d'envahiT n'Otre l,angue fran­,çaise, si claire, 'i~ é!lég.ante. Il ne se passe guère d'année, DÙ l'on n'ouvlle -la porte :à ,de nou'Veaux intrus. 'Et puis" s,e servir dans, 'un discours, un r1apport de quelques néoJlogis,m,e'i', dont la pTO­,nonciati0'n ,et le sens laissent souvent là dési'rer, c'est faire nl0'n­tre de cutbur'e linguic;;tique, pa,rce qu'on ne parle pas ICDm,me ,tDut le m.onde . .on ress'emble alor,s là oes jeunes pell.'sonnes vlal1'iteu­$es qui cherchent à ,attireT l'arftention paT quelque parure aussi ,bizarre que dépourvue de goût.

Hien ne pla'H cOln'Ine la s-im'ptlicité. \Et ceux qui ont la charge :d'apprendre là la jeunesse à s',exprinl,er ,simpLement ,et iCorrec­,tement devraient ,se tenir en g'arde à l'ocoasion, contTe l'inept'e elnploi de néologis.mes prétentieux ,et vides de 'S'ens.

San~ doute, les néologism,es sont néce's,sa~res, et ~'Aca:démie, avait, dans l'une des dernières éditions de son Dictionnaire, intrD­-duit plus de deux lniille mots nouveaux. IC'est une preuve que la .]Jangue française n'est pas une · ,Langue figée, pétrif.iée. 'Comme tüut ètre viViant, eUe évolue :et se -développe. IPuis. il y a eu des in­ventions, des déc-ouvertes, des institutions, des théories littérai­res, philos,ophiques., sDCÎales, poHtiques, etc., que nO's pères ne connais'saient p,as. De là, lIa nécessi,té de créer des termles nou­veaux.

- 45-

!Mais il y a néolDgisnl,e et néologis-m'e, 'COlnme iŒ y 13. fagot et. fagot. Du reste, l'Académ.ie ne dünne drDit de cité là un t·ernlC nouve,au ,qu'là certai;nes conditiDns. D',abOl~d, il fa'llit que le nlot en question n'ait vas déjà .son syl1'0nyulJe dans la langue, qu'il soit impos·si'ble :de 'rendre l'idée ·exalOte qu'il renferme par un

',au"br,e mot ,existant déjà; ensuite que ce ,ternle n 'Dffre ri·en de chO'quant pDur l'üreIlle. Parfois on se !s'ert d'un néologislll'e" pour renlp'lacer Ul11 ternle déjà vieilli, usé ou dont le sens a été peu ,à peu défDTlllé, ou encore pour ten~r lieu d 'une expression trop longue.

C'est ainsi qu'.on a créé '!noTl1d1icû pour uJnJivel'sel) rendu banal .par les bazars universels; que Inentoli'té :renlpQa-ce souvent état d)esprit.

lM'ais ordinairenlent le néologisl11,e est le fruit de la paTesse ou :de la vanité. ,Pourquoi enlployer le mot solutionner quand on a résoudre; baser) lourd et ,empâté, à la plaüe de fOnldler; i.JlTl!pl'écis pour vague; per,sonnalf;té pOUl' perSonnage) etc. ?

Et ,que signifient ,ces ,expre~·sions : dis'cours .ou rappOl~ t prési­dentiel) une ope'rsonne accidentée; un hDn1.l11.e émotionné pour un homl11e ému? lEst-ce qu 'un ,discour:s, un rapport exerce quelque présidence? Est-ce que .du pl'ési'dent n'est pas aussi c'Ourt que présidentiel?

En y 1a:l1ant de üe pa;s, -on arrivena là :des telf·mes vflaim·ent­abra,cadabrants. IAve'C émotionné on form,era éi;rrwtionne'ITL,ent) puis émotionneté; tennes particulièr·elnent élégants, harnl.onieux.

AUC;;,Si, nDUS nous 'l'appelons ,avoir lu que CQé'm,enoeau, qui avait }e s.ouci d'une ,langue C'OTrecte et éléglante, bondiiss,ait parfDis d'indignation quafIlld, à la ,Chan1.'hre, cer,tains députés. se peTlllet­taient ,des néo'log,ismes qui &baient de parfaits. barharisllles.

Les néologisnles ne devrlaient porter que sur res nl'o.ts et ja­.ln ais sur la .syntax·e. '-Mais qu'en est-il dans la pra,tique? Que , de tournures qui sont 'du pUir styl!e conunerdal, mais qui n'Dnt rien d'acadélnique. COlnn1.e dans: ceux indiqués pal' notre der­nier prospectus; à nouveau pour de: nouveau; à raison de pour ' en raison de; le cOfl1bien du mois sa.m.mes-nous pour qu'el jour du TI10is avons-nous? ·etIC.

COm111e nous ,le Idisions plus haut, l'insHtuteulf :doit réagir, dans la Inesure Ide ses nl'Oyens, contre les ,entorses. qu'on dDnne si f.a<Cilelllent là la correction, à lia simplicité 'et là, l'élléganoe de notpe langue. Et qu'on ne vienne pa.s dir·e que 'dans telle 'réunion on s'nc,cupe d'afrfadres et non !de ,langue. L'un n'elnpèche pas l'au- · tre; on peut parfaitelnent iS'üocuper de questions 'agrÏ'coles, scien­tifiques, politiques ,e,t s'exprÎlner d'une 111anière C'orrelCte. Oe ser,a: dans tous Œes Clas, un n1..oyen :de plus Ide se faiTe 'Co111prendr-e.

Page 13: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 46-

Le dessin COll1'lnent proc-éder ave'c de jeunes enfants pour donner

·une petite leçon de dessin? Gardons-nous d'abord de livrer des m:odèles là oopier s.ans

la 1110indre ,explication. Il ,est a.rrivé que 'de<;, ,enfants :se trom.pent 'sur 'l'objet représ.enté et ne 'savent mlêm,e pas au juste s'ils Hgu­r,ent des fruit~ ou des fleurs,. - !Pr,enons ,gapde que nos ·enfants n'ont pas la moindre idée .des différences Jd'écheUe ,entre les des­sins. Pour eux, ,une s.Quris e<;'t toujours une petit-e hêt-e, il ne faut pas la grossir ·en la .dessinant au tableau noir. 'N,e présentons pa..,. un jour un papillon ·et le lel1ldemain une l1lonche qui tiennent autant de pla,ee sur 'le ;tableau ou Sour le papier, les verres de mêm~e taille que le~ hou'teilles ,et le chien plus gros que sa niche. !Respectons dans les nlodèle,s que nous offrons 1-es propO'l,tions relatives des objets. Le bon sen~ des petits sera satisfait.

Il ·est bon de rac'Ünt'er U'ne pe tite histoire au sujet des choses que l'on Via Idessiner pour intéress·er les Jeunes -enfants , ou de .relier ,ces dessins làl une histoire, précédellllnent ,contée. Nous . allons faire la bene galette que 'Chaperon rouge portait à sa .grand'111alnan; nou~ ferons aussi son p etit pot ,de beurre. Une autre fois on dessinera les grandes 'bottes -que -Petit ,Poucet a prises au nlé:chan't 'Ügr,e.

Au lieu d ''OffTir un nlodèle prèparé d'avance, nous ferü11s mieux de ~e dessiner en prés·enc-e de nos j-eunes élèves , qui regar­deront les lll.ouvem·ents de notre main;: « Voilà 'Conll11ent on ç;,.' y p'l',end » . Après avoir bien lentelll'ent croqué Ul1 objet au tableau 1100 il' , ·appelons U11 enfant bien doué p'Our l,e d essiner à son t011'r en présence des calnarades, puis un enfa.nt 1111oyenne111ent doué, enfin un médio-cre, en f,aisant aider ,celui-d s' il le faut par les autres.

IP endant que les ,enfants dessinent, passons· derrière eux pour voir C0111111-ent ils tiennent et Icomm·ent i~s manŒuvrent leurs -crayons laillé5l d'avance.

Il est quelquef'Üis bon de guide,r lia Il1enotte d 'un enfant; certains cOlnprennent mieux le 111'0UV'elllent là aücomplir 10rs­qu'Dn le leur fait ex·écuter que si 'Ün le5 fait s,eulenlent regar­der. Us sont du type Iuoteur plus que du ;type visue1.

Les ,dessins finis., anl11'sons-nous av,ec les ,enfants à les ,com­par,er pOUT 'exereer leur jug·ement en mèll1·e tel11.ps que leur atten­tion. Que f.audrait-il changer pour que le d essin soi,t bien?

Les excellents 'TISSUS et LAINES de SPORT du HAUT-VALAIS s'achètent chez

SŒURS AMACKER, PLANTA, SION Rabais spécial aux membres du Corps enseignant sur présentation

de la carte

~ -~

~ 47-

0:===========================0 NOS PAGES

COURRIER DES INSTITUTRICES

01============================0 SOMMAIRE: La: bonne souffrance. - La conférence de Martigny. _ .

La Conférence de Conthey. - ,L'enfant paresaeux f·t l'effort. - Ci­dre doux pour les écoliers.

<8~ La bonne souffrance ~

Ne gaspillons jamleEis nos lemmes, Nous l'es regretteri.ons UIfl' jour, Cal' eUes sont de bonne:s armes Contre la tristesse et l'amour . Plleure, pauvre homme! il faut pleurer! ... Lorsque le malheu']' veut entrer C'est en vain que tu le re.pousses, P'leul'e, tout doux et sans secousses:

Les .zw~me,s sont douces A qui sait pleUl'er!

Ne maudissons pas la souffrance Quafl,d elle nou,s visitera, Car ,Za b·onne fée Espérance Pal' ZamBme potte entrera, Souffre, pauvre honane! il faut souffrir 1 ...

Pour !lnieux goûter et ,mieux chél'ir Le bonhew' que le sort .te donne, Souffre, sans envier personne:

La souffrance es.t bonne A qui saN !souffrir

N'ayons point peul' de la ce~meU'ade Quand elle nous dira: Viens-t'en 1 Lorsque, ·derrière elle, on regarde, On n'aperçozY pas le néant. A,blon,s, pauvre homme! il faut lllourir !. .. Tes yeux vont bientôt se l'ouvrir) Felime doucemBnt ta paupière, M eul's ... en disel1nt une prière:

La morlt est légère A qui saÎ't mourir! Théodor'e BotreL

Page 14: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 48-

Conférence régionale des institutrices

du District de Martigny à Martigny .. Ville, le 16 janvier 1936

J.eudi 16 janvier, 'les in'5titutrices du district de !Mlartigny se -sont réunies en conférence à IMlartigny-'ViHe sous la préside:nee de leur très d é-v oué 'In'specteur lM. Thomas.

La séance O'ffideUe ·eut lieu au nouv·eau bâtim·ent scolaire. L'ass·emlblée. était honorée de la présence de IMlle 'Carraux, la zélée présidente de la Sodété de'51 In s:titutdces du Valais rOl11Jand, du Rd Vica'ire de IMlartigny lM . Bonvin, de lM. Sauthier, représentant de la lllunidpalité de IMlartigny I.M. ,Pillet, 111·enlbr·e de la ICOln'lnis­sion scola ire.

A 9 h eures prédses, livL l'Insp ecteur ThOlnas ouvre 'la séance par une com·te prière. Les souhaits de bienvenue pleins de cor­dialité mettent la fanlille pédagogique dan~ une atmosphère de confianc'e réciproque. 40 institutrices sont présentes, 4 se ISO nt ex,cusées pour des raisons Inajeures.

Le pr ocès-vel'bal de la conférence de Fully est alCcepté '5ans observation. Le 'compte de caisse est 'approuvé. Aux propositions individuelles, \MUe ,Carraux fait 'Observer 'qu 'il serait désiraible, pour r·elnédier là la pléthore du personnel ·enseignant 'félninin, d'annexer à l'Ecole Normale des fille'5', des ,cours pour la forma­tion de InaÎtresses d'·écoles Inénagèr·es, COnl'l1le ·on la proposé à l'Ecole Nornlale des garçons, une école pour former des fonc­tionnaires de pos't,e. lM. l'Inspecteur prend note de Icette sugges­tion qu'il '50U111·ettra à la prochaine assem'blée des Inspecteurs.

Dans une 'brève introduction :M. l'Inspelcteur ICOlnnlel1te 'Ia circulaire du Départem'ent de novenlhre 1935 en nous priant de nous y ,confonner au Inieux. ;Puis ,a lieu la nonlination du JCOlnité des üonfér·ences : :M. Thomas, président; la .soussignée, secrétaire et Mlle .Sauthier pas'se à ,la vice-pré5idence. IL'assenlblée décide que la prochaine réunion aura 'lieu à tRiddes .

On aborde ,ensuite le ·sujet n1Îs 'à l 'ordre du jour: Enseigne­lllent de la lecture au trois ,degrés de 'l'école prinl,aire. 5 institu­trices des COlnnlunes de. Trient, Fully, Isérables, Saxon et ~tfar­tigny, 50it [VIlles Léa Lugon, Alice Bender, IMnle I~t[ ar,c·dine iMon­net-Gillioz, IMlle Rubense IR,ey ·et IMm·e Yvonne Nieolay-Fraohe­bourg, donnent lecture de ,leurs travaux. Toutes ont traité le sujet d'une manière satis,fais,ante. iM. l'Inspe,cteur ThOlllas les féHcite . Deux de ces travaux ont parüculièrenlellt retenu son attention : l'un 'est méthodique et l'autre ·s·cientifique. ,Panni les idées énli'5es, citons les suivantes:

Il est né,cessaire que J'.enseignenlent .de la 'lecture contribue au développenlent intégral de l'enfant, et pour 'ce f,aire il faut

-- 49-

adopter une nléthode où non seulenl'ent les sene;;. visuel,s ·et audi­Hfs sont -exercés comUle par l"étude aride du syllabaire, mais que toutes se's facultés soient utilisées . . JU5qu'\à 'l'école l'activité de l'enfant se manifeste dans le jeu. Tout de suite nous 'l',astr·ei­gnons à un travail d'adulte, acc-en-tuant ainsi la difficulté d'a­daptation là 50n nouv'eau g'enre d'e vie. Il faudr,ait débuter par de nombreux ·exerci·ces d'éducation des sens: visuel, auditif ·et musculaire. Sens visuel par les Îlnages, les jeux de patience, ·etc. L'étude de 'la lecture s,erait rendue Ibeaucoup plus attray,ante pour 'le débutant, par l'emploi simultané des dee;;. ll11'éthodes: Globale ,et /Phonétique.

Pour bien ens'eigner la lecture, le n1aÎtre doit lire d'abord seul, l'ex·emple ,entraîne (encore faut-il qu'il 'li,se Ibien), ainsi les élè,ves reçoivent dès le début une Îll1pression d'ensemble qui laide à 1a comlPréhension du texlte et conduit l'enfant à 'Une lecture vraiment intelligente.

Les étapes Inéthodique'51 de la lecture seraient: ·mécanique, au cours inférieur; courante, au cours élém·entaire; ·expr'essi'V·e, au cour's moyen; -littéraire, au cours 'supérieur. Il y a certes une sdence et un lart pour ,la diction, nlais pour nos enfants nous devon"J nous borner :

1. à ce qu'ils articulent nettem·ent, 2. 'qu'(Us prononcent ave'c pur·eté, 3. qu'ils respectent la ponctùation, 4. qu'ils ai'elDi t un débit régulier, ni haché, ni précipité, 5. qu'ils prennent le ton naturel qui rend les idées et les

sentim·ents, ·en précise les nuanc-es, c'est-là-dire qu'ih li­sent avec leur intellig.enoe et ,leur oceur.

lM. l'Inspecteur lève la séance là 11 heures. Une agréable 'surprise est nlénagée par les ,élèves d 'une éco­

le de 'Martigny, 'i'OUS l,a compétente direction ,de notr·e aiilllable collègue IMI'le Sauthier.

« Le ,Chalet» ,et '« Seigneur accorde ton se,cours », nous ra­vissent par une ,exécution seignée ·et nuancée là souhait.

Sous la conduite de :M. Pasquier, architecte, nous visitons le nouv·eau bâtÏlnent ,s,colair·eet a,dmirons les 5·alles spacieuses et bien ,édairées où le so1eil ,entre à flots. Toutes Iles installati'Ons ultra modernes nous émerveillent ,et pour c-eUes d'entre nous, moins fa-voris'ée'51 sous ce rapport, c-e fut une véritable leçon de choses. l.Merci 'bien sincère à lM. IPasquier, pour toutes 'les indi­cations qu'il nous a fournies. !La IMlunicipaEté de IMartigny a bien nlérité de la jeuness·e en ne reculant pas devant un si groe;;. sacri­fi.ce par les :temps particulière'l1l.ent durs que nous vivons.

lA 12 heures 1/2 , nous nous rendons là l"Hôtel de la ·Gare ·et Terminus, où un excellent dîner nous ·e5t servi. Le vin d'honneur, gracieusement offert par la IMunicipalité, a,cc-entue encore la to-

Page 15: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- 50-

nalité de joyeux ,entrain et de 'belle hmneur. Discours de CÎr,eons­taue·e, chan'ts ·et joyeux propos s'e suüeèdent sous la conduite de notre Inspecteur, qui a bien voulu reJ.llplir ·encore la tâche dl" major de table. 'Notre r'éunion se ternline vers le~ 16 heures. Elle laiss·era un heureux souvenir à toutes les participantes,.

Conférence des Institutrices du District de Conthey

C. V. M.

i~v.("esrdalnes les ln.stitutrices de notre ArrOillidjss'ement sont con­v-oquées en Conférence annuelLe o'bliga<toh'e pour !le jeudi 13 Fé:­"vrier prochain, à V étroz.

8 h. 30 IM·es'S·e.

9 h. 15 SéaTllce de trav,ai'l à la \NIaison ,d'école.

ILe sujet à trailter a été ,colunlUlliqué par la voie de l 'Elcole PrÎ'l'll:aire. L'Inspecteur scolaire.

aresseux et Peffo t L'elnfant apparamnlE·nt paresseux pose un p.rohlème des plus ar­

,dus mais que nous ne devons jamai's déses pérer de résoudl'e.

En présence de l'enfant paresseux, 18S parents ont à résoudrE' un problèllle 'particulièrement épineux, Le f,üt m ême de l,a pares3e pose déjà le problème, car nous savons que le fait est bi'en loin de :toujours ,signifier cette -tendance mauvaise qu e l'on dit mère de tous les vices et ·qu'il PE'ut être à des paresses, dÛ'ment constatéea cependant, des causes -paTf.aitement ra:tÏonnelles,

L'enfant qui ne peut pâs travailler ne doit pas êtIie ,confondu avec l'enfant paresseux; l 'enfant même qui ne veut pas ne relève pas, ·d al1S tous le3 cas, de la paresse,

Quel est-il, celui qui ne 'peut pas? ,C'est, nous le savons déjà, -celui dont les moyens sont no:toirement insuffisants, celui qui est ,surmené, celui enfin qui pré.3ente certaines déficfences physiques, passagères ou chroniques: crise de croissance, insuffisances endo­,criniennes, troubles nerveux, altérations ,sensorieile.3 (vue défectu­,euse, oreille dure).

C'e'st pour·quoi, lor,sque .les 'Parents Ol1t affaire à un ,enfant dont la bonne foi paraît certaine 'et qui pourtant n'arrive à rien, ils doivent penser à le ,faire examiner par le médecin,

-51-

Lorsqu'ils se trouvent en face d'un sujet dont la bonne volonté: eat moins sûre, qui même adopte, vis-à-vis du travail scolaire, une attitude de rebelle, qu'ils demE'urent el1core prudents ...

La vivacité de l'esprit n'est pas toujours, tant s'en faut, la Imar­que de l'intelligence et certains 'Paraissent paresseux simplement. paTce qu'ils réfléchi'ssent, ;parce que, là où le auperficiel prononce, eux creusent, comparent et critiquent, ont déjà en E'U:X le souci d'une perfection. Et combiend'autTes enfants, que vous et :moi seTions ten­tés de qualifier de travailleurs, doivent cette ,bonne réputation è une· f!1cilité de mémoire qui, loin d'exclure la paresse, la f.avorise plus qu'on ne pen.5e !

L'E·nfant qui ne veut pas trav·ailler peut être un enfant boudeur, . buté contre une p81">sonne ou une chose, il est :possible qu'il soit en. faute, mais la paresse n'arrive ,qu'à · titre de conséquence, il flaut re­monter plus avant. Certains enfants sont si tendua vers un ordre de· connaissance - de jeunes . adistes, principal,ement - qu'Us a'rrivent très difficilemE'nt à surmonter leurs répugnances pour tout ce qui ne s'y rattache pas. Peut-on dire qu'ils sont paresseux, alor,s qu'ils· Sf' révèle.nt capables de travailler au maximum la' matière qui les. intéresse?

LèS problèmes que pose la pare s'se sont, on le vo~t, si complexes. que cette compléxité ·doit nous garder d'un jugement précipité.

*** Le remède à tant de parE'sses - et même ,a celles qui ne tombent.

pas sous le magistère de la conscience - n'est p8!S d'év1ter l'effort, . mais de mesurer l'effort.

« L'enfant, nous dit un des maîtres les plus autoriaés de l'éduca­tion de l'effort, ne ·doit ja'mai,s senti'r lui-même que l'on n'ose pal';' lui demander d'efforts. »

Dans les cas les plus arduël il f.aut savoir, tou:t à la fois, attendrE" un effort prû'portionné aux possibilités de l'enfant et mettre en va­leur cet effort, s.i minuscule qu'il soit; en d'autres termes, :tonifier l'individu par lia confiance, attendre de lui un progrès et, en vue· d'un nouv'eau progrès, arrêter 30n attention sur le progrès .accom­pli, point d'appui pour un autre élan.

Lorsque la mauvaise volonté est évidente, il convient de remon­ter à la source de cette mauvaise volonté qui, nous l'lavons vu, e'st presque tOUjOUTS complexe, la p.a.resse n'rupparaissant qu"à titre de· phénomène secondaire.

Dans tous les cas, dans tous sans exception - là moins, naturel­lement, d'avoir affaire à de 'Pauvres imbéciles - l'effort demal1dé à l',enfant est le grallltd remède à opposer à la pareSlS'E', mai,s· l'effort: manié -de main de maître, -dos,é, peaé, proportionné, jamais absent,. toujours ferme, solli·cité ou imposé mais sollicité, imposé par une vigilance .avertie éclairée par le conseil, l'obaervation personnelle,.

Page 16: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

- '52 -

non pas butée sur une méthode, mais souple autant \qu'attentive, prête à se redresser elle-même et à varier, autant qUE' besoin s'en présente, les méthodes primitivement adoptées.

* * * Présentement, la Imédecine tra~te certaine3 affections par le choc

thérapeutique. ,Certains vaccins injectés provoquent un choc organi­(que qui, après une aggravation ~assagère, ,amènE' la guérison.

De mêm.e certains chocs émotifs ont une influence heurese sur la psychologie; la pare3se paraît être même une des :tenclance·s les plus propres à être vaincues par des chocs de ce genre.

Rappelons-nous, pour n 'en ciiter qu'un exemple, l'admirablE' re­'dressement du P. Charles de Foucauld.

C'est une des raison3 pour lesquelles, s'il est vrai que l'enfant paresseux pose une série de dfificiles problèmes, les parents ne doi­vent pourtant jamais renoncer à ü',an sformE'r un pare3seux, encore moins en désespérer. Fl'ancelise.

---C idre doux pour les écoliers

Un litre de cidre doux renferme le jus d'environ trois livres de pommes, et, 'poU'l' chacun, il représente un vMitable régal. Les pro­cédé3 de fabri,c·ation ont attE'int un degré de perfection inespéré. C'est dire que tout doilt être mis en œuvre ,pOUir nlieux faiTe connaître ce proclui t. Est-il boisson mieux indiquée pour la j euness,e, toujours al­térée, et ne mérite-t-elle pas de remplacer les innomhrables eaux mi­nérales et limonades qui, a tous égards, ne sauraient lui être com­parées! Indépendamment de 3es qualités gustaitivE'3, le cidre doux .possède en outre la valeur nutritive du produit naturel, valeur nutri­tive que les limonades n'ont pas. A différentes re\prises, des insti­tuts priv.és ont servi à leurs élève's du cidre doux e:t du pain comme ( .• dix heures» ou comme « goûter ». Ainsi qu'il faLlait 's'y attendre, les essais ont été concluants. Est-il d'ailleurs symptôme plus ré­jouissant que dE' constater de quelle -sympathie la jeunesse de nos école3 fai:t 'Preuve à l'ég1ard de nos jus de fruits (comm'e aussi du lait). 01' on est encore loin d'avoir épuisé toutes les possi,bilités pour l'é­coulement de nos jus de fTuits, et chacun devrait Is'employer en vue ,de développer leur consolmmation \parmi la jeunesse des écoles. NOU3 'savons que 'le corp.s enseignant a déj'à -fait œuvre utile 'dans ce domaine, et nous prions instituteurs eit institutrice3 de pour­suivre infatigablement leur croisade en f,aveur de ce produit ·si au­ihenti.quement national. Le jus dE' fruits ,convient à ,chaque organisme et 'son prix en faÎ't la boi's,son désaltérante et ,saine 'Par exceiUence de notre jeunesse scolaire. O. C. ,P.

- 53-

~~, Pensées ~'?

Demain.

Qu'arrivèra-t-il demain? Demain, ce demain dont nous concevons

tant de folles inquiétudes, demain n'eot pas à nous ni ·à personne

sur la tE'rre ; il est à Dieu, c' est-à-dire au plus tendre, au plus com-

patissant des pères. Louis Veuillot.

Apôh'.e.

Tout chrétien est apôtre, et si la form e change selon le 3exe et

la vocation, le fond demeure et l'obligation est générale. Mgr G·ay.

D'une petite brodeuse rentrée de ,St-Gall dans son village de

l'Entremont: • Comme ils « prient drôle» les litanies les AllE'mands! Il y en a

un qui « dit avant» et les autres répondent tous: Bête féroce ! Bête

féroce! (bitte .für uns). (Authentique.)

ns

lIa Ouate Calorioène 1

prend le mal par la racine et le supprim.e d'une falÇon naturelle. Elle guérit par la chaleur, elle active la cir­·culR.tion du sang et produit l'évacuation de substances nuisibles à notre corps.

La Ouate Calorigène est également un excellent re­mède contre la goutte, lumbago, toux et maux de dents.

Mode d'emploi facile et agréable.

Se trouve dans toutes les pharmacies et dro~.ueries pour le prix de fr. 1.25 ..

Fabrique Internat. d'Objets d·e pansement, Schaffhouse.

Page 17: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

Répertoire des Bonnes Adresses

Instituteurs et Institutrices! Vous êtes fréquemment appelés à conseiller les parents de vos élè­ves dans le choix d'un pension­nat. Pensez aux bonnes adresses ci-dessous qui vous donneront toutes garanties.

Collège S te Marie MARTICNY

Classes p~imaires ~ industrielles Entrée en septembre et à Pâques

Cours prép. à l'Ecole Normale Une seule Entrée: En luars

Institut de Jeunes Filles

Pensionnat du Sacre Cœur (La Tuilerie) ST-MAURICE Ecoles professionnelle, de commerce et ménagère. Début des cours: Avril et septembre. - Prospectus auprès de la Direction.

La publicité dans cette ru­brique est d'un rendement assuré. Demandes les con­ditions à ·

PUB Lie Il AS,S 10 H

Ecolo Canto ~'MriculturD ~e C~âteauneuf Cours théoriques et pratiques Division d'enseignement hor­ticole professionnel (5 sem.) Division d'enseignement ménager rural

Ouverture en Novembre. Demandez programmes et prosper tus à la

DlRECTION. 1 L'ALLEMAND garanti en 21':, mois, l'italien en 1. En cas insuccès restit. argent. Aussi de.s cours de 2, 3 ou 4 semai­nes à votrE' gré et à toute épo­que. Diplôme enseignement en 3 mois, dip!. commerce en 6. Références Ecole Tamé, Baden 50.

"Stella 'Maris" , Rorschach Institut cathol'ique -:- Lac de Constance Cours préparatoire pOUl' les élèves de langues étrangères - Eeole secondaire -SectiOIl commercial - Cours ùe ménage, de coupe et rie couture - Ecole normale pl' institutrices ménagères avec diplôme cantont\1. - Insta71ation hygip-nique et mo­derne. Vie defamilZe. Entrée avril et sept.

,--------~--------------------------I Ecole ~e Commorce ~g Jeunes Gens

SIERRE

ciaux (3 ans).

Un succès ,certain vous est assuré ,par une annonce dans

L'ÉCOLE PRIMAIRE

Régie des annonces:

PVBLICITAS, SIC)N

confiée aux Chanoines de St-Maurice. - Internat. - 1 Confort. - Cours préparatoi- 1 re (1 an). - Cours commer­

OUVERTURE: Après Pâques ............... ________ .... ~ __ ..... __ .......... __ L_ .................... ____ ..... __ .......... _______ ______

R,épertoire des Bonnes Adresses --------------------------------------------------- ,

Inst ituteurs et Institut rices !

Lors de vos acha~, pensez aux Maisons qui insèrent leurs annon­ces dans votre organe.

Vous ferez acte de solidarité.

Tél. 61.451. MARTa NY Agence à Bagnes

Toutes op.érations de Banque a ux meilleures conditions

De la solidarité 1 Donne~ la préférence dans vos achats aux maisons qui vous favorisent. La Maison Ducrey Frè re$, Martig ny accorde le 10 % (meubles ex­clus) aux membres de la So­ciété valaisanne d'éducation.

Teinture ~ Lavage Chi m i que Aux meillelll;s prix ~ Bienfacture

Teintu rerie \7a la isanne J acquod frères

Tél. 2.25 SION 5 % de rabais pour le Corps

ens.eignan t.

40 AIN N ÉES ~ Fabrication et commerce de ma tériel de réfo rme scolaire pour: Le travail m anue l: Pli er, déeouper, coll er , modeler , t ravaux en ra fii a et en rotin. Le calcul : Batonu éts, monn;ües scola ireA, t'onnes il, coll er , cah ier pour

l'a rithm étiqu e. bouli ers, band es et tabl ~uux pour l e ca lcul. Ceul's de cal't.:;>nna~e: PalJiel's ct cartO lls en gTand choix .

Coutea ux iL papi er Oekonom. Notre long'ue expéri ence es t Illi s a u profit ùe notr e cJi f' nt èle, 110118 perm ettan t d ' ex~cut e r toutes les comma lldes èl U mieux , qui nous SOll t fa ites di rectem p.nt. P r emière maison s pécia le en S uisse . =- Cata log ue g'ra tl1it sur dcmt1 l1 de.

WILH . SCHWEIZER & CIE - WINTERTHOUR

L~ CRAYON

,(\ .. BONN(: M/N~ 1

DeUlandez les excellents crayons

graphite, encre, de cou~

leur et d'ardoise, ainsi

que les gommes

fZara d'Jlch~ .

Fabrication suisse de qualité

Page 18: L'Ecole primaire, 31 janvier 1936

Banque Coopérative Suisse SIERRE MARTIGNY BRIGUE ,

Toutes opérations de Banque aux meilleures conditions.

Tirelire Dépôts sous toutes formes

La reine des Pâtes suisses

FABRIQUE DE PATES ALIMENTAIRES

SAUfRMA S. A. MARTICNY En vente dans

toutes les bonnes épiceries

Avant de faire vos achats III consultez les annonces de l'

Ecole Primaire

~aueou~ ~e jeunes ~ens savent ~eonomiser mais la plupart d'entre eux commencent par faire un placement

financier mal choi3i.

Pareille mésaventure leur sera: évitée par la conclusion d'une

a3surance sur la vie à primes initiales réduites de

• n 1 Compagnie d'assurances sur la vie

Capital et RéseJI'ves Techniques: Fr. 185,000,000

Marcel CHOLLET, Agent général, MARTIGNY, tél. 61.290

Henri SA VIOZ, Inspecteur général, SIERRE, tél. 51.080.

Répertoire des Bonnes Adresses

Instituteurs et Institutrices! Lors de vos achats, pensez ClUX Maisons qui insèrent leurs annon­ces dans votre organe.

FOURNITURES D'.GCOLE Matériel d'enseignement Spécialité: Cahiers "NORIA:'

pour Pécriture baloise Demandez notre catlalogue

KAISER & Cie ~. A., BERNE

Vous ferez acte de solidarité.

Exigez de vos fournisseurs les cafés torréfiés

PELLISSIER & Cla S. A. dont les diverses qualités toujours soigneusement pré­parées peuvent satisfaire tous les goft~.

La bonn~ adressé . pour tous gen'les de vêtements sur mesures et confections.

Alfred Gailland, Sion RUE DE CONTHEY TÉLÉPHONE 570

E. Céroudet & Fils • Sion CONFECTIONS .. TISSUS .. CHAPELLERIE

La Maison des bonnes qualités qui accorde sur tous les achats 5 0 1 0 au comptant un escompte de

Pianos - Harmoniums • Violons Radios - Instruments de cuivre MUSIQUE RELIGIEUSE lI'"ET. :PROFANE

H. HALLENBARTER, Sion Alfred Dubeis

PAPIERS ET

CARTONS -M GROS

LAVSANNE T'l. 2;8;8 Avenue du Th'âtre 8

RÉGIE DES ANNONCES DB

L'" ÉCOLE PRIMAIRE JI

PUBLICITAS