L'Ecole primaire, 31 janvier 1934

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SION, 3. Janvier 1934 No 2 53 me Année Of LA So eié d Ye du(tatio n L' ECOLE PR IM AIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre relnboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion. Les annonce s sont reçues exclusivement uar PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Laus, anne 4 - Téléphone 2.36

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 janvier 1934

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SION, 3. Janvier 1934 No 2 53me Année

Of{{~i\lrni Of LA

Soeiété 'valaj~at)lJe d Yedu(tation

L' ECOLE P RIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre relnboursement.

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Département de l'Instruction publique à Sion.

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COURS D'ARITHMÉTIQUE par Louis ·GROS.GURIN et André 'CORBAZ

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Les ouvrages ne MM. Grosgurin et COTbaz, en usage dans les écoles du canton de Genève et · a·vantag·eusement connus dans le reste de l1a Suisse romande, ,fo.rment un ·cours complet d'arithmétique e.t de géométrie élémentaires.

M. Grosgurin, chargé à Genève de la formation .mathéma tique des jeunes maHres, a codifié .les principes d'u calcul à l'école primai.re, et M. André Corbaz a rajeuni .ges manuels ·en les harmoni.sant .avec le.s Méthodologies . . Les deux auteurs se sont efforcés dans une colla­boration attentive, de donner à. l'enseignement mathématique élé­mentaire Il'unité nécessaire en ·même temps qu'une base solide. et rationneLle.

MÉTHODOLOGIE D~AR.ITBMÉTIQUE par Louis Grosgll'rin.

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Livre du maUre s'attache ·à développer graduellement les olpérations, à en préciser le sens au cours de leurs .aspects successtfs. Il montre comment le .maître peut tirer des faits les noU.ons ,abstraites. Sa méthode souple et Cllaire o.ppose sans cesse au callcul passif le calcul réfléchi et aux préceptes routinie.rs ces réactions ·constantes de l'es­prit qui donnent au cal·cul sûreté et sécurité. Ce volume d·e 300 pa­ges abonde en faits, en notions originales, en illustr8JUons qui jettent un jour nouveau ·sur la matière et provoquent des suggestions -dont tout maUre ·retirera le plus .gra·nd rprofit. On y trouve aussi de nombreux problèmes d'observation inédits.

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tout le cycle primaiTe, de 7 à 13 ans. 'Cette nouvelle édition est le développement harmonique du progra'mme genevois. 'Cest la .partie pratique qui suit pas à paa la tp.éorie. nes notes au bas des pages renvoient le :m,aUre .aux paragraphes de la Méthodologie. Il y trouvera 10 .commentaire de maint8 exercices encadrés dans le livre de l'élève. Chaque année d'étude.s comprend de 350 à 400 problèmes.

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L'ÉCOLE P 1 AIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE o'ÉDUCATION

:30M:\iJ.L\I.RE : StatitstiquE> scolaire. - IP.our Isauver Q'industrie suisse. _ Tr,aite·ment de ,janvier. - De l.a tenue de l 'instituteur. -Insü'uction civrque au cours moyen. - Concours .« ISe-maine suisse ». - Les délasse.ment8·. - L'art de .8'e faire obéir. - Eton­nante solution d'un prohlème pédagogi:que. - Chronique de -t'Union. - Nécrologie. - P·artie pratjque. - En g.lanant. NOS PAGES.

1933-1934 Statistique scola ire Ecoles Primaires Personnel enseignant

Français Allemand Total hlstituteurs pri'maires 272 120 392 Instituteurs, cours cOll1rplénl. 44 3 47 Institutrices 261 113 374

'~/Iaîtresses d e travaux 'manuels 21 24 45

Classes de IfÏi~les Classes ,de garçons Classes nlixtes

Filles Garçons

18,3\ 184 166

533

81 77 75

233

Effectifs élèves 11,450 éllèves 11,598

Total ~, 048 élèves

'lVloyenne par dasse : 31 ·élèves .

Cours complémentaÏi'es

766

Français Allemànd Total Cl) ,~t{aîtres spéciaux 44: 3 47

GVlaîtres primaires 25 40 65 b) Effectif 3405 élèves.

Collèges Sion 181 élèves IBrigue 185 St-Maurice 3'96

Total 762 élèves

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Ecoles Industrielles Brigue St-Maurice IMonthey Sion Bagnes

64 56 36 48 67

Tota'l 271 élèves

Ecoles de commerce Brigue Sion Sierre :Y!artigny Sierre

Total

Ecoles inoyennes, Sion E~ole moyenne Salvan

22 32 41 25 49

169

·32 11

- -Total 43

Ecales Jnén3Jgères 27 cl. 5'8·4 Ecoles Hbres privées 750 Total général 29)032

élèves

».

élèves

élèves

·éJlèves

élèves

élèves

Pour sauver l'industrie suisse

~~a div~s:oll du _ COlnll1'erCe du Dérpartenlent fédéral de l'Eco­nonne pubhque a adl'ess·é là la 'Conférence suisse d.es 'cl ef~· Je ])' parh-\Jllents '1 1' / . i' f' , .1 ,u e­t, .. , f ~ :' 1 ',~:c C d' ! r,s 1 nc JOn pu'bhque :les commm1ieatiollS 'uivan-c.s \ UN uc,lun .r .ll lex le _allelnand) :

Cl ':' , La (abrique, d'ajguilles de 'montres « Le ..')uec(:s " . ù La laux-de-,~o~ds, ~ est vue O'bligée, à la suite de manque de COll1-

~~a~l;e~, .::llJ1:TO(hllr~ Ulle no~v~lle bran1che d'actIvité ·el: 8 entrq_'ris :I~ 1a ll1CdtI:m de il'll1rües d aCIer. Elle par:l 'rt él.\'nir ohle l LI dPj"

i l';.rl~'\ ~~~c.c~~, dan~ CP. do~naine. C'est aiwii que le {'nnt~n de' Ne~I<­,chat~ l, s est, ] e~C'r"é de lUI con~nlander les plumes d.)lll il a besoin pmu l. annee 1934 et que la dIrection .de 1"Instrudion publique dl1 cantOl~ de Genève l'a assurée qu 'elle exal11Înerait les nOllvea~ -· produIts. .'\.

_ La lnaison en question nous a denlandé de tbien vouloir re­cOl~llnander aux administr,ations intéressées à l'achat ,et " r t';}' -sahon de pl d" d ' <1 U 1· 1 l ' , ' . ~1~les aCIer, e !couvrir dans la m esure du possible eurs besoll1s alLa IChaux-.de-JFonds, afin d'assurer par là l'-exis­

tence de la fabrique. »

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Le Départelnent de -l'Instruction publique prie le Personnel enseignant de réserver le nleiHeur accueil aux offres qu'il r-ecevra de aa Fabrique « ILe ISuccès » et de fa·voris-er l'industrie nationale.

Traitement de janvier

IBien que le Budget 19,34 n'ait pas encore été voté, le Conseil d'Etat a décidé de verser aux nle1nlhres du Corps enseignan t le traitenlent de ja,nvier sur la ll11'ênle hase que celui qui lui a été servi en décelll'bre.

Si une .modification de traiteluent devait intervenir lors de la s·ession prorogée de février, la iré'duction éventuelle qui serait faite sur ,les traitenlents séra retenue lors du paiellnent de 'la

iInensualité de ,février.

De la tenue de l'instituteur \l;'instlirtuteur, disons n1.ieux ,l"éducateur, a pour nlission non

seu:lement de distribuer quelques C'onnaissances, mais de donner l'éducation et surtout l'éducation n1.orale, d'apprendre là l'enfant ù devenir un honnête hOlmil.1.1.e, à se con1.Jporlter en tout et partout d 'après les exigences d'une droite Iconscience et les convenances sociales.

n peut 's'en acquitter par la parole ·ou l'en1seignenlent, mais surtout par l'lexen1.p1le. L'exempae est, en efifet, Je Iln-eilleur des maîtres. Qu'on nous periluette donc aujourd'hui d'lÎnsister sur un des noonbreux points auxquels unéJduca'teur ne saurai.t assez atta­cher d'hnportance, s 'ill ne v-eut pas condall1.1.ner une partie de son tra vail édu:catitf à la stérilité.

Nous dirons donc un lll'Ot de sa tenue et de la considérati'Ûn que, par l.'enselnbl-e de sa conduite extérieure, il doit s'efforcer d'acquér;ir, non pas pour en tirer vanité, n1.ais !pour réaliser le plus de bien possihle. t1l n 'est pas nécessaire, il ne faut Illrêlne pas que sa lnise 'soit élégante ou Iluxueuse; dans nos viUages, c-e serait souverainrunent ridicule; ill 'Suffit qu'eUe s'Oit convenable et digne, propre surtout non seuJ.ement en das'se, ·.Inais aussi en dehors de la classe. 'Celte bQnne tenue ne se hornera pas à sa personne; .s'il est nlariéeil: a une fan1.ille, elle devra s"étendre là sa {,enlme, ·à ses enfants, à tfout son intérieur. J.l est regrettable que Œe logement de l'ilnstituteur ne 'Soit pa,s toujours le mieux rangé, le plus propre et le 'D1.ieux tenu. Un il1'tér'ieur prOlpre, où tout est en ordl~e, donne iInn1.ëdiatenlent une bonne opinion des Igens qui l'habitent et par1Ji-culièren1.ent du chef qui Ile dirige.

La tenue n'e'st pas seulelnent lnatérielle, elle est aussi 111orale. L 'instituteur évi.rtera Ide se trouver dans 1es halls !publics, dans les cabarets ou 'cafés, dans aUcun Heu, dans aucun-e socdété

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qui ne -conviendrait point là la gravité ni ,à la Idignité de ses fonc­tions. Ainsi, il n'aoceptera d'invitations au dehors qu 'avec une grande réserve. Il est rare qu'1l puisse se lnêIer où certains divertis­selnents ou jeux 'lnollidains 'sans que son ,pres,tige baisse un peu, sans qu'il rentre en dass-e un peu aUloindri aux yeux 'de ses élèves, qui le font vite descendre 'du piédestal -où, dans leur esprit, i~s l'avaient d 'abord placé. Pour les enfants qui fréquentent .J'école, l'instituteur est un honune là part: il a le 'savoir, ,l'é ducation, !l 'au­tOI'ité; on doit l' écouter quand il conseille, Ilui obéir quand il ordonne.

La cOlnsid.ération de l'i,nstituteur gran!dira aussi quand il saura donner une bonne idée de son instruction et de ses capa.cités. Nfais ce n'est pas en 'Se' fai'sant valoir, quelquefoi,s au détrÏlnent de ses 'c olUègu es , ·ni en Tecoura'nt là Ides iprocédés de IchaDlatan qu'il atteindra ce bul. « Qui sait peu 'étale toute sa Inarchanldise )~ , dit un auteur allemand; 'lnais la 'pauvreté du ,fond est bien vite découverte. '« n y a des centaines Ide nlétho'des pour enseigner ce qu'on sait, a-t-on dit el1'c-ore; il n'yen a a)a's une 's·eule pour ens'eig,ner ·ce qu'on ne sait pas ou ce qu'on ne sait qu'à nioitié.»

IL 'instituteur travaiLlera donc. iLa 'pédagogie, 'COllune toutes les autres scienlces, fail chaque jour des progrès. Au lieu de débiter à ses élèves toujours les Inoêlnes vieilleries, il ,leur apportera Ile fruit d 'études ,fraîches et récentes, et il :les intéressera.

L 'instituteur peut lêtre appelé à exercer des fonction s 'C01n­munales dans des localités diwsé es par les partis politiques. 'C'est alo1'.s qu 'il doit s'ingénier à 'éviter tout 'ce qui pourrait nuire à son prestige. I.l se rappeLlera qu'i,l est .J.'holnnle de toutes ,les fall11Ïlles, puisqu'il doit à tous les enfants ,l'instruction, 'l'éducabion, un 'affec­tueux intél"êt. Il 'se Ilnontrera égalenlellt bon et serviab'le pour to us. Il a tout où perdre s 'il yeut ,être autre chose 'que 'Ce qu 'il est, ,c'est­à-dire l'honlIne de son ,devoir professionnel.

Nous ne lui conseillons 'pas 'cependant ,de se regalider 'COlll'lne un étranger dans une conl'lliune qui n'est pas ,la sienne. Il peut. s'intéresser ,à Ja population au 111liJieu Ide Uaquell e il vit ; 'S 'atta-cher à bien connaître 1a locali'té et ,à la 'faire aiuler. Il se rencontre pal~fois, 'l1lais ,c'est ihelu'eusement rare, des instituteurs qui ont la tendance 'Ù dénigrer la localité où ils enseignent; à 'critiquer les habitudes, 1es caradères des habitants. D'autres ne s 'y (:onsÏ!dèrent que comnle des oiseaux de passage, ,sans 'Inê'me .la ,moindre veUéilté d'y t ester longtel11Jps ou xie s 'y attacher" Tout ceJla est très ,fâ-cheux et 'cause un préjudice considéra'ble à la üOl1'sidération du Inaître ainsi. 'qu"à !j'autorité qu'il 'doit avoir sur les enfants.

L'éducation est une ,œuvre d'afifection , Ide 'confiance et de respect; connnent l 'instituteur veut-il 'qu'on lui a,ccorde tout cela s'il n 'offre, lui, rien en 'É'chall'ge ? ,U est iUl'Poss ilble qu 'une -COIl1-l11unc n'ai1m e 'pa':, et n h-onore ~)as le 'lnaître qui Ilui a donné pen­dant de longues années le Inei.lIleur de S'on es'prit, d e 'ses fOl ces el

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de son â'lne, ,qui a vécu avec elle dans .la souffrance et dans la joie; il est ,diEfidle, au contraire, qu'e~~e s ' at~a'che I~l ,celu~, ql;i n 'a pas voulu se faire l'hOlnme du pays qu I1 lhahüe, qUI IThe s mt-eresse à rien :de ce qui le touche.

Nous ne voulo~s pas aborder -encore d 'auti"e's Imoyens d 'aug­lllerter .Je prestige d 'un Inaître ni parler d 'autres causes Icapables de 1e diminuer. Qu''On Inette en prattique ,ce que nous venons de dire et oe sera déjà beaucoup. Du Teste un IJ1laîttre qui a des yeux et des oreilles .co:nnaîtra en peu de temps l'opinion qu'on a '? e ]ui ,dans la Ilocalité où i'l enseigne et il pourra en faire s'On profIt.

Instruction civique au cours moyen

La Commune: donner aux élèves l'idée ·de la falniUe , ipuis de Œa conlinune du territoire ,communa;J, de ses services: Chelllins, fontaines , (gar1des'-chaUlpêtres, sapeurs-pOlnpiers , école, nlaison d e Conlmune, etc.)

Le Canton: l',ensenlb.le des ,cOl1lnlUnes fomnent le canton , les Toutes, la gendarul-erie,etc.

La Confédération : elle est fOrInée par une Société de ca'ntol1s , l'armée, les chelnil1's de fer, iles postes , etc.

Un Suisse est citoyen d'un canton, d'une lCOlll'rnune. Nous avons des routes, des écoles , des gendar'l1les . Qui les entretient? C 'est le ,canton. . Qui a payé la 11lai'son d 'école de votre vülage, ,les fontaines? Qui r,épare rres cheulins ? C 'est la I COIll'nlun~. , La IConl11lune n 'a pa'S d'argent pour subvel1lr 'a -ces dépenses. Qui donne l'argent à .la 'COInmune ? . Ce sont vas parents, toutes .les fanulles . Pourquoi votre pèr-e donne-t-il de l'arg-ent (impôt) là la ICOlll­

mune? C'est pour que lIa communie puisse r~:parer l~s che1nins, f~ire

des fontaines, payer Iles gardes, les pOl1llpierS, aSSIster les pauvl es. 11 est donc juste de payer l'hnpôt. Pourquoi? emploi -des

ehemil1's , eau, école etc. Est-ce que toutes les fanlines payent Ile m'~l~le impôt? Non, les rkhes payent davantage. PourquOI ? Le Canton fait-il aussi quelque chose pour vous? -Quoi? Les E1cÛ'les , les gral1'd'routes, les gendannes qui vous

Jl'otègent, etc. Que devez-vous faire en cO'l11Ipensation ? Que devez-vous encor-e fair-e pour le 'Pays ? . Le servir, faire (le service militaire? PourquOI, à quel âge? Pourquoi voutez-vous être soldat?

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Administl'ation : Votre rpa'Pa comŒllande là ~a 'maison. Qui couB.nande dans lIa C01nnlune ? Le iprés·ident, le eonseilller. Qui a n'Ûlll'Illé ,le C'Ûnseil, le président, le juge ? Qui a nommé le garde, !les ponl'Piers, .Je -cai'Ssier ? Qui gouverne le Canton? Qui a nommé ,le Conseil d'Etat ? De quoi s 'oücupe Ile Conseil d 'Etat? Les Ecoles, l'Institut, les,

outes, · la gentdarnlerie, etc. Qui punit les malfaiteurs ? Ia police, la ILoi, le tri'bunal , 'la

prison. En Suis'se, on est heureux. n faut aÎluer S'on Pays. ,C'Ûlll'lUent

l'aimer?

Concours "Semaine Suisse"

Le bois de nos forêts

Nous apprenons que ,la brochure illus-îrée qu'a éditée l'iAsso­ciation de prorpagande « ISenlaine suisse » rpour 'la préparation à ce Concours, rencontr-e le rplus vif ·intérêt et que les Inembres du corps· ens·eignant qui s 'en sonlt déjà 'Servi pour faire rpartidiper leurs é1è­ves. au concours, ont pris rre plus .grand 'Plaisir là rpasser ainsi en revue .J"é~'Ûnolnie forestière de la Suisse ·et -les !possibilités nom­breuses d'utiUsation du Ibois.

Le -Secrétariat général de l',Ass'Ûda'tion nous prie de rappeler que les deux uleiHeures ,compositions de chaque dasse partiiCÎpante doivent lui être envoyées afin que les auteurs en soient COlUTIle de coutunle reconlpensés. ,Le dernier délai 'Pour ce faire est proIongé au 15 févl'ier prochain , 'ce 'qui sans doute ipernlettra encore à d e nombreuses écoles de prendre part au concours. Nous engageons ViVeIllent les nlemtbres ,du corlps ensei.gln:ant là sai'sir cette oc·casion unique de fanliliariser neurs élèves ave1c 'l 'intéressante question du bois , qui est Îlllportante en ;Sp.isse 'et d'a-ctuaJité. .

Les délassements Une campagne de la Jeunesse catholique valaisanne

Nos volun1Ïneux traités d 'éducation règlent en détail .le tra­vail slcolaire. ,Ici on décrit minutieuseinent lIa mébhodologie de toutes a'es bran~hes ; là 'On exp'Ûse avec sagacité la tactique ·pmu· vaincre la paresse, le mensonge ~et l'indisdpline et inculquer les vertus de l'enfant conl'me il faut.

De la récréation, peu de chose; rien des .loisil's loin des yeux du -maître. Vaut-il la peine de s'oc'cuper de cela? Ge sont des ·à­côté de la vie qu'on abandonne au hasard conlme futilité indigne. de re.tenir l'attention d 'esprits graves.

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Il y a là un ,dédain stoïcien ininte[lig.~nt. lMê~~e le ~o:cte sai~t Thonl'as d'Aquin range 'P'ar,m~ ~es vertus -1 eutra1?"éllIe, la JOIe Inooe­rée et i,niIlOcente dans les lOISIrS, et ISt-FrançOIs de ,Sales, grand directeur d 'ânles, disait: « IC'est un vice sans doute . d'estre si ri­goureux, agreste -et sauvage, ·et qu'on ve,!ill~ ~r.endre pour soy, ni permettre aux autres , aucune sorte de recreatlOn. )>

Négliger le problème des délassenlents, .c'-est de pJus un~ .... er­reur psychologique et pédagogique. Il est vraI. que le s.allut de 1 ~Ine et le travail prof.essionnel passent avant l'e Jeu ; ll11a~S lors UleIUe que les loisirs ne viennent ,qu'en troisi~e Eeu, leur Influence sur la direction de la vie renverse souvent lor,dre des valeurs. . ,

:Dans le tT a-v ail , le jeune homnle obéit souvent là une l~·e-luctable nécessité ·et refoule en qu-elque sorte sa nature vraIe .. Pendant les loisirs, il redevient :lui-'l11èIne et I:enco~tr.e là d.es .oü~a: sions d'action et de -réacti'Ûn que n 'offrent n} le regI'111e dls'ciplIne de la class'e, ni les heures de travail.

Rouzic pense que les récréations entrent pour une Ilarge part dans la formation mOl'ale ·de l'enfant et de l'adolescent: « Plus que partout ailleurs, l'élève se nlontre tel 'qu'il es.t. nan~ ses paro­les et son attitude, il révèle plus li:breulent ce qUI le ipre()lccupe, ce qu'il pense, ce qu'il veut. Le n1.aÎtre peut 'Surprendre les. InanIf~sta: tions d 'â,me les plus diverses et multip1ier [es observah'Ûn~ qUI hu permettent de faire~ au aUOInent voulu, des remarques utIles. rLe~ condiscip:les, eux aussi , observent et font sur-Ie-ehamp l~ leçon la leurs camarades ou orgueilleux, ou égoïstes, ou rébarbatIfs. :C'est, selon l'expression consacrée en pareille '111 atièr·e , II~ bi~nhe~reuse épreuve du frottenlent. Au contact de censeurs tres .~IenveIlll~nts au fond, nlais perspicaces et imipitoyahles, les caraderes ,a~h,ers , dédaigneux, sus'ceptibles , bizarres, perdent peu :à peu l'aspeni'e -de leurs arêtes. )}

,Ces paroles s 'appliquent à plus f.orte raison aux loisirs 1:011

surveHlés et au tel11ps libre de Ja jeunesse des cha-mps, des atelIers et des Ibureaux.

Les initiateurs du l'enouveau moral pal' les jeunes ont lÏntui­tio de ces vérités. Un vaste ,mouveIuentédUicatif tourne son at­tention vers la christianisation des délassel11eni's. L'association ca­tholique de la jeunesse valaisanne est entrée dans cette voie. Le but de ses efforts de redressem·ent durant l'année ,courante, c'est d'associer les d.eux idées de vie chrét.ienne et de joie saine.

En novenlbre des ,cercles d'action catholique ont fait une enquête sur la durée du teillps libr'e des jeunes et sur la lnanière dont ils Je passent.

En décelJubre ils ont envisagé les plaisirs répréhensibles, leur fréquence leur da~Cfer et Ùeur influence. En janvier la mêllle ques-

,::, 1 h" tion est exaulinée à la lumière de la ·mora ·e c retIenne.

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~ectUl'es, 'conversations, bals , cinèuas, fréquen tations , fêtes de vIllage, sports , plages , veillées nocturnes , spe,ctades, jeu et mayens 'Ont été dénoncés pêle-nlêle.

Il n'-était rpas nécessaire de s'adonner à de 10ng'lleS investio'a-• b

hons pour déplorer 11'ill'fluence pernicieuse des baIs de jeunesse et d'autres divertisseulents de 111ltê-Ine tendance, la liberté impru­dente des fréquentations, Ia 'sug.gestibilité n'laIs aine de nombreux films autorisés, le pharisaïsiue ou la 'ÜÛ'lnrédie de Icertaüls sports placés sous l'égide de l'hygiène.

La note juste et vraie en ces questions, vous la trouverez chez les parents chrétiens consciencieux et expériJnentés, au ro­buste bon sens inlpérissable, non défonné par les théories des 1i­bertés dissolvantes et des adaptations illlaJlsaines.

Dans -l'enquête en question, 'On passe süuvent, COlluue chat sur braise, à côté de la question de l'alcool (le talba'c est tout là fait oublié). Ün ose à peine l'eUleurer ; on se sent 'gêné de regar,der en face la 'connexion 'entre l'avÏilisse'lnent des 10isirs et les excès de boissons -enivrantes.

,Jtfais les lois natur'eliles n'ünt 'cure ni de notre ignürance, ni de nos préjugés, ni de notre diplonlatie ; eUes sont des adversaires imjpitoyahles de nos ruses et de nos faiblesses; eUes ne pardon­net pas et se vengent avec une sÎlreté rigoureuse.

Pour que l'enquête sur nos loisirs soit sincère, vraie et fruc­tueuse, il faut mettre en pleine hunière la complicité de l'alcool dans la profanation de nos joies, y 'compris :les fêtes chrétiennes et fanüliales. Ün devrait, par lexenlple, exa'miner les points sui­vants :

1. Dans quelle nlesure la bois'sün ne sert-elle qu\\ la joie saine?

2. N'est-e[le pas souvent la sauce trop épicée où s,e noie tle gOÎlt exquis des belles joies ?

3. ,COnl'lUent l'alcool souille des joies par ailleurs rpures et 'saines et luétanlorphose en débauche des plaisirs dangereux par eux-IIuênles.

4. CO'l1l'l1llent la sensation physique de la boisson tient lieu de n01uhreuses joies nobles que la bonté divilll,e a semées sur tle 'chen1Ïn de la jeunesse.

\YIgr. Keprpeler, dans son Evre vivifiant « Vers la joie », résmne ses observations en ces nlots: «INotre peuple en ~st venu à ce point qu'il ne peut s'inlaginer un jour de fête où 1'alcool n'aurait pas son rôle. Sa joie suprême, c'est 'l'ivresse. »

La cause de cette dépravation est indiquée par un philosophe~ « La mère de l'orgie n'est pas la joie, c'est l'absence de joie. »

,Ces avertissements, appliqués à la jeunesse, rendent un son plus lugubre . . Maintenant qu'il s'a,git de réveililer l,es disciplines:

q

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de la vie et d'a,chelniner les générations 'ilIOn tantes vers Ies cimes que les prédécesseurs ont déserMes, 'les a1cüonll'l11ode'lnents et les cOlnplaisances égoïstes avec le laisser-aller sont en flagrante 'con­tradiction avec -l',esprit de droiture.

Il n 'y a d'ailleur's qu'à l'egarder autour de nous. Dans 'les jeunesses 'chrétiennes protestantes et 'l1l'êIUe socialistes, beau'coup se préoccupent d'assainir les 10isirs en ,éli'l11ÏIiant les exdtations alcoo1iques. Nos voisins du sud -et du nord vouent à 'ce problèTne une attention sincère, et ,les chefs de Ices pays, conscients de leur responsabilité à l'égard des jeunes , prèchent d 'exemple,

,Les évêques autrichiens et ,aHeluands ont récelnnlent renou­velé leurs efforts cü[lectifs dans le nlènle sens, ICette préoccupation 'est ÏInplidte.ment contenue dans les leUres collectives des évêques 'suisses en 189'3 et en 1923.

Et voici un fait récent bien signifi'catif : Au 'congrès de Zoug, Ie 20 aüt 1933, plus de 20,000 feunes cClt1wliques ont aücepté pour Ia journée le IUOt d 'ordre: « Ni alcool, ni nicotine. » L'excellent lait ,de centaines d ',étables suiss'es et le cidre doux de lnaints vergers ont avantageuseinent reinplaüé 'le vin d 'importation et la bière . Le résultat de cette innovation? Un ,cortège d'une tenue irr,épro­·chable et plein d'entrain, une gaîté a'l11ple'lnent alimentée à la fon-taine de :la l])onne ,chanson populaire mais surtout la rupture -avec des habitudes réputées 'sacrées .

L 'aspect des délassenlents qui vient d être 'mis en un relief plus accusé est Ioin d 'épuiser Ua question. :':'vIais c'est en vaÎ1l que l'on prétendrait donner au prohlènle posé une solution viable si 'on y allait a'vec l'arrière-pensée de Ipasser sous silence le côté -gênant de l'alcool.

La jeunesse catholique valaisanne, plus lque la génération précédente, doit avoir Ua claivoyanc·e et le courage 111Jéeessaires pour 'une solution intégrale de la question des délassenients.

G.

ù'art de se faire obéir Il est un -art de cOllunandeT et de défendre que certains,

parents ne soupçonnent pas, D'aucuns, s-ans ,le savoir, se rendent o'dieux par lIeur façon

'Sèche, bTut-alle ou raisonneuse de COlll\lllander ou de défendre des choses tout o-rdinaires.

- Oh! île fieffé nigaud! Il est incapable de quoi que ce soit! H n 'arriver-a janlais 'à ,fai're iConvenahleilnent rra iluoindre ,chÛ'se! 'Ce ne s.era jama1is qu'un propre -à rien 1 Qui donc nl 'a j)â ti un hen'êt pareil 1

Ainsi soliloquait l'autre jour un :père en courroux , devant

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son fils, coupahle de ce 'C'l'inl'e aJflfreux ... que je rougis d'appeler par son nom ... le renverselnent !d'un encrier!

,La .vel-ibeuse' '~ndigl1'altioru pateil:neUe se, donna llilbre cours pendant plus de dix nlÎnutes 'et ce .fut un défilé pittoresquB et na'vrant de tout'es les injures, par,mi lesqheJIrres triple bl'UCle et idiot-ne se trouvèrent point -les plus dur,es. .

L'enfant ne pleurait pas. Il se tenait idebout devant son pèTe, une infinie tristesse dans les yeux . .ou plutôt, non, ce n "était pas de ,la t,ristesse : 'c'était, selon l'erfkaüté des reproches e t ila portée des injures, de la ,rtésignation quelque peu h ébétée, de l'indignation contenue et, qui 'sait? ipeut-être de ,la hain e et une joie farouche ù -l'espoir d 'une ;libération lwochaine.

Et j'ai p1<aint cet enfant Hvr.é là ·un tel père. De quels dons natur'els Dieu n'eût-il .pas dû le douer pour

qu'ill pût Tés~ster à ce régilne déipri'inant! Vous hmuiliez votre fils, ô Inailheureux père, votre colère

se plaît à lui l1lontrer sa failb[esse, son ignorance, son ÏIl'caJpaci L~ ; vous YOUS ingéniez à ae conv,ai'l1'cre de son infériorité et :cle son inaptitude oÙ quoi que c-e 's'OH; vous n'y réussirez que trop, h élas! et votre .fils sera ce que vous Ilui suggérez d'être.

Persuader un enfant de son: ,il111ipuissance ou de son inhabileté, c 'est briser net en ·lui le resso,rt de la conifiance en soi qui décUlple les énergies.

Loin de ppé1dire l'insuC'cès, de faire entpevoir Il1Iême ,la pos-sibillité d 'un échec, il importe de suggestionner la possibilité du bien, '1a prohabilité d e ,la victoire.

Au lieu de pa,ra\lyser ,les énergies de 'l'enf'ant par la 'pers-' pective de l"chec, il .faut les ex'citer par Yel1'couragement, par la. vision r éconfoTtante de la vidoire prochaine.

IEduquer, c'est diriger et éclaÎ'rer ; Ile gouvernenlent de ren­iant doit se fonder sur ~'ohligation d'agir et sur la persuasion de l,a 'possibi,1ité de ['adion illupos·ée.

De plus, il est extrêm,elnent sa1utaire de ,soutenir l"énergie' agissante, par l'adhésion volontaire de 1 enfant à l''Ordre donné.

Or, .les nlobiles qui le poussent à agir sont, au début, biell. plus d'ordre affectif que d 'ordre intellectuel. Les sentiments le lnènent bien plus que ,les idées.

n ira vaiUe en -classe, il est obéiss'ant, il a,ccepte une Iprivation" s' Ï'Inpose un sacrifice, pal"ce que ,cela r,éjouit son 'lnaître, parce que cela entraîne la satisfaction de ses parents, et non ip,arce que cela prépare son a venir ou est nécessaire à la f'Ol'lmation de son caradè'r e. La perspe,ctiv,e Ilointaine de son avenir ne Jui est pas ouverte. C'est [a sensibNitlé et .le cœur -qui sont les ~l11oteurs de son ~,ctivité. ,C'est donc 'Par des raisons du oœur et non pal' les rai­sons de la raison que l'on tournera ,sa volonté ,à adhére r à l'ordre imposé.

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La persuasion tonifie la confian1ce de l'enfant, 'et l'i-en de durable ne se fonde tant que sa volonté !personne~le s'insurge contre l',autorité ou delneure ina'Ctive.

Sans l'adhésion de cette volonté, i,l est possibie d'obtenir une obéissance matérielle 'de créer des ault01llates, agissant sous [a pression d 'une \force exté.rieure, aussi on lle .parvient pas à f01:­Iller une individual1ité ,qui ,déveIO[)!pe harnlonieusement ses POSSI-

. bilités, Ide telŒe sode qu'elle 'soit un jour '0aJPalble de se c{)nduire sans aide et sans autre contrôle qu'elle-lluême.

« Obtenir Œ'assentÎ'Inent de ,l 'enfant, dit IMane Necker de Saus­sure, est un il]1unense bonheur; une :fois qu'on y a péussi, 'les plus grands ohsta'clles seInhlent aiplanis. \L 'obéiss,ancen'a rien de servHe ; tout s'eX'écute av'ec fa.ciaité, avec joie; il y a du vent dans les voUes et ['on ,avance r~'Pidelnent. »

IDès que ,l'en1fant a Inanilfesté de la Ibonne volonté, dès qu il a accolllpli un m'fort 'Inéritoir,e, n 'h ésitons ipa's, sans toutef'Ois ériger lIa chose en systè\lne, ,à ll'encour,ager ipar J.e r éconfort d'une r écom-pense.

Croire -qu'on obtiendra des tout petits l'attention et l'efofort par :la seule puissance fascinatrice des nl~ts : devoir" bi~.l~', vel'tu; c' est l)'rofess'er un aplt.iln~slme aveugle vrallnent trop nall!.

Les prellniers mo1bHes de ['alctivitJé de l'enfant ne sont l)as d'ordinaire d'une noblesse très haute ; ,c'est souvent l'intéIêt , l'intérêt personnel immédiat qui l e pousse à l'action.

« Parlons donc aux enfants .leur langUlge, dit un éducateur el si .le prelnier Jangage qu' ils ,cQ!lnrprennent est üel~i de l' inté­rê t, n 'hésitons pa,s à en user ; lIa nlorale Œa !plus austere, pourvu qu',eUle soit intelligente, ne sau~'ait nous le repro.cher. ,Plus t~r,d , ù mesure que leur espil'jt s ' ouvnr~ et que .leur raIson, s al~fern:llra , nous pourrons invoquer des nl'Ohfs de plus en plus elev1es, s won paus efficaces. »

~,fai~~ que nos réc'OITIlpenses soient ,de vra~ies r,écompellse~. ; promesses, é1log'es, réc01npenses :morales , O~l. relcomp.ense~ tan~l­bles, qu'elles soient la conséquence et parfOIS le !pnx ICI. u.n r eel effort Inéritoire, et que toujours elles procurent de ,la JOIe aux -enfants.

POUT soutenir les forces hésitantes qui s essayent à l'action inlposée, ayons recours a~lssi , ~llais avec .une cirlC-on?pe~ltio.n aver: tie , ù raide ch~ l'é:mulaihon bIen c01npnse, cette enll11atlOl1 qm consiste ù faire 'conlpaTer l'état aduel de .l'enfant ll<YCC SOIl ;propr f: .é tat antérieur -ou avec un état ' iUl'l1léldiat supérieur à attel1'dre.

.T c n e proscl'li,s lllèIue pas l',énll.11ation qui cOlllpare un enfant ~l un autre pris ,cm,nnle nloldè<le à huiler ; nlais ~d 1a '1?lus grande prudence s'impose caT, on ;le cOll1lprencl, cette emlùah'On est une

arm e ü double t'ranchant. Enfin , pour donner à la volonté le plus d'appuis possibles :

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il ne faut 'Pas craindre, dans certaines drcünstances, d'user du défi, du défi qui est, au dire de :;\1aiUet, «,le plus puis,sant géné­rateur connu d'énergie m.ora/le et de volonté.

En résunl·é, nous devons metltre tout en œuv,re : cümmander, suggestionner, encüurager, pour ébranler, dirigeT, soutenir (: t for­tifier les puissances actives de l"enfant.

Faire accomrplir Ile bien, c'est apprendre à le vouloir. Faire a,cco1l11pJ.ir un acte de vertu, e'est le con1n1encelnent de la cul. ture morale -positive, ear, .selon le 1110t de :Müntaigne: « A quoi on a esté une fois capab1e, on n'es;t plus incapable, 'inon prü· juste faiblesse. » J. H ..

Etonnante solution d'un problème •.. .

pédagogique

La question des punitions scolaires, judicieuse:ment traitée dans Le numéro 13 de « l 'Ecole ,Prim.aire » de décelnbre derniery

a provoqué -deux correspondances parues dans le nUlnér-o 1 de' janvier. Ces dernières Inéritent Inention, l11ais à des titres diffé­rents.

La prelnière, sous la signature de X., « ·Solidarité pédagogi-· que », r,enfel"me d 'ex,cellents conseils qui luéritent attention. L 'ap­plication mathématique et iprogr,essive de sanctions 'basées sur le principe én1is a ce précieux avantage d''être ,équitable et u1eltra un frein appréciable aux écarts de jla gent étcolièr,e. \Bien que son application en soit rendue difficile par la diversité des fautes et leur genre de gravité, cette n1éthode est fort bonne et son initia-teur ·mérite con1plhnents. .

Le deuxiènle artide « Des punitions » n est rien n10ins ,qu 'é­trange et l'on se denlande sérieusen1ent comment il a pu .franchir le Telnp·l.e de la lR,é'da'ction ... Quelle ,est c-ette « ,Pédagogie Inoderne }) qui interdit les notes 'et hons points, pros'crit la calligr,aphie, -bannit [es pensums? Est-ce de l'ironie 'Ou est-ce l'abolition de principes pédagogiques adoptés de tous tenl[)S \et ,dans tous les. Etalblissen1ents d 'instruction, d'ans tous les nlilieux éducatifs?

IL'elnploi de notes, bons points, mentions, etc., ,est un rJ.noyen indis,cutable d'émulation, ce 'Puissant levier d'·énergie. 'C'est un 'Hloyen de 'cüntrôle indispensable, partout appliqué.

Con1n1ent réprÏIner les fautes inhérentes là notr,e nature « dé­fectible » s'ans un code?

A l'écoLe, pas ou presque point de punitions 'corporelles, tou­jours avilissantes, entendu, 'l11ais ne faut-il! pas r-élprID1er le 'l11a1 là 'où il existe? Notre nature est-elle indéf.ectible ?

Bannir des codes les n10yens de cperdtion, ,c'est élargir ,le cercle d'un certain rpanden10niu111 social...

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En éducation, il ,,faut sans doute p1a,cer bien haut le Ipoint de ·la ,dignité lpersonneHe. Elle ne s'uffit !pas là elle seule, il faut y joindre la persuasiün du bien, les 'encouragements répétés. IMais on ne ,réussit pas toujourrs a'vec «tous » les éléments de notre ;petit 'Inonde s·colair,e : oertaines unités portent en eUes de louI,des tares d'hérédité, sérieuse pierre d'achoppement dans notre !profession. Là aboutiront infaillilblem.ent les... punitions.

ICeHes-iCÏ devront 'êh',e judicieusen1ent proportionnées à la faute, la conséquence logique de .Ia .faute con1mi'se, données avee calme ,et déférence, ,exécutables et exigées teilles que données.

,N os générations valaisannes, qui portent en elles une belle 'source d'énergie, -doivent ·être préparées là l'âpre vie qu'elle doi­vent 111ener Isur 'son sol souvent ingrat. Il ne faut pas craindre de Iles y ;préparer par la tform.ation d'une volonté s'olide que crée ~l'effort.

\Exig:er de .l'entant 'cet effort, c'est le préparer là « son milieu futur; ce sera surtout lui procurer la garantie morale de ses principes chrétiens. A. Defago, Ù1St.

AVIS

Les correspondances à paraître dans l'Ecole Primaire sont reçues jusqu'au 10 pour Je No du 15, et jusqu'au 25 IJ,our le No du 25 de chaque mois.

Ohronique de l'Union

Assemblée générale de la société pédagogique vaudoise

Dimanche 21 courant, la S.,P .'V. a tenu son assen1hlée générale oÙ Lausanne sous la présidence de ,M. Serex, instituteur là la Tour de Peilz.

Les 1)résidents de la IS.V.,E. et de l'Union du P.E., ainlablemellt invités, y furent .J'objet d'une cOlidiaie r&ception ; des télnoignages de sY'lnpathie, sous forme de chaleureuses ovations, leur furent prodigués, aussi bien par l'ass·enl'blée des délégué's que !paT l assell1-blée générale et par les 'l11elnbres du conüté. On sentait que tout le n'londe 'était heureux de cette prenüère 'prise de Icontact entre colllègues Ide deux cantons voisins et an1is. Et nüus-;mêtmes avons été gagné par ces déIl1onstrations, COmlJl1e aussi par l'atmosphère dans laquelle se sont dérüulés les débats.

La S.iP.V. est certainement un organisme sain, groupant des 'I.11ell1bres parfaitement unis, courtois cornIne il sied de l"être à ,des éducateurs animés du plus bel idéal.

Convoquée le l11atin au Restaurant des Deux Gares , rassen1-

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blée des délégués fut suivie d'un excellent banquet servi au Ilnênle établiss'ement. Au dessert, :M. ISerex, président de la IS.lP.V. souhaita une cordiaft.e bienvenue à tout 'le lnonde 'et spécialem,ent aux invi~ tés; puis, M,M:. Jacquard, chef de service au 'DéJpartelnent de l'Instructi'Ûn publique, IChevaHey, directeur de J'IElcole Nornlale, BaillO'd, 'président de la S.IP.R., le president des Inaîtres secondaires dont le nom n'Ûus 'échappe, et Tho'lllaS, président de la 'S.V.E., prirent successivenlent ,la parole. Ueux faits principaux ressortent de tous ees discours: les instituteurs vaudois aiment leur pays et y sont forteillent attachés; les problèmes d'éducation sont [ 'objet principal de leurs 'préoC'cupations,

l/ass-embilée 'générale, présidée par lM. Python, s'est réunie à 2 heures ,et delnie là la :grande salle du Casino de ,Monhenon. y assistaient environ 1600 nlelnbres sur 1316 que 'cOlnpte la S.P.V. Du rapport docunlenté de lM. Ser,ex retraçant l'activité du c01nité et Icelle des diverses œ uvres de -la société, nous avons retenu les points suivants :

. En I])lein aCicord av,ec 1':Association des traitenlents :fixes à laquehle ~la S.V,P, est affiliée, le comité a entrepris de nonlJbreuses démarches auprès du 'Conseil d'Etat et des députés, afin d'atté­nuer le plus possihle la Ibaisse des traitements envisagée par les pouvoirs publics.

Il a été proposé une réduction ,de 5 % des traitelnents avec exonération :de 15'Û0 fI'. pour les célibataires, de 300 d'r. pour les instituteurs 'lnariés et de 400 fI'. pour ceux ayan t plus de deux enfants, et une autre exonération encore sur ,les allocations fan1Ï­lia'les, /Lors des débats, [,e taux Œut !porté à 6 % et le -chiffre d',exo­nération ci-dessus légèrement 'm'Ûdifié lui aussi

Il existe ,à la 'S.P.V. un bur·eau de placement qui a surtout pour hut 'de r,endre s'ervice aux institut-eurs désireux de faire des échanges aveiC des coJ.lègues de la 'Suisss'e aIl enlU!ude. ICet office est très apprécié, paraît-il.

ILe comité de l'Association a de'lllandé au IDépartenlent de -l'Instruction publique de n'autoriser au:cune substitution de 111aîtr·e dans les écoles, sans qu'il soit accordé aux intéress'és une classe cOlTespondante.

Un débat s'est élevé ensuite au suj'et de la caisse de retraite, Les ,membres du iCorps enseignant estÎlnent qu'il est juste de supprimer la clause de l'invalidité partieUe. On est apte à l'ensei­gnem-ent ou on ne l'lest pas. Dans le prenlier cas le sociétaire n'a droit là aucune retraite, dans [e selcond il doit percevoir ,la rente entière, quel que s'Ûit le degr,é de s'on invalidité.

Durant la période de 'baisse, les cotis-ations à Ja caisse de retraite seront-elles calculées d'après le traitement -légal ou selon le Ulontant réeHenlent l)erçu ? l1elle est rra question posée qui n e

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sera résolue qu après -étude par le comité -et enquête auprès des sociétaires;

Les m'elnbres du ICorps enseignant désirent êtr,e représentés dans l'adlninistration de Jeur Icaisse. Il est bon de lllentionner que les pensions ne s'Ûnt servies 'qu'a,près 3,5 ans d 'enseignem-ent ; elles s'Ûnt égales pour tous, quels qu'aient ,été les traitelnents et se mon­tent à 4200 fI'.

Aux propositi'Ûns individuelles, le délégué de RoHe a delnanclé la réorganisation des cours conlplénlentaires pour les raisons sui­vantes:

T-els qu'ils sont conçus, ces üour,s sont ünpopulaires ; on y ,enseigne le prograuHne S'colair-e et non ,p'Ûst-scolaire ; l'exaul,en de dispens,e est une erreur; les cours cOlnplélnentaires sont une source d'indis'Cipline ; il est antipédagogique d 'astreindr·e des jeunes .gens là rester 'assis des heures duranlt dans ,des hancs trop petits.

Après une discussion nourrie, la résolution suivante a été votée . La S.P.V. exprÏlne a'e V/œu que les cours complélnentaires

soient réorganisés sur une base nettelnent éducative, en tenant compte de la loi sur la fonnation professionnelle.

La séance a été -levée après le renouvellenlent statutaire du CO'l11ité.

!Pour 'ceux 'qui ,l 'ignoreraient, nl,el~tionnons que la IS,P.V, cOlnprend la -lnajeure partie des 111aîtr'es et nlaÎtresses du cant'Ûn. Les cotisations, qui s"élèvent à 20 'francs par 'illem ibre, per111ettent de soutenir un Icertain nOlnbre d 'œuvres, entre autres -la caisse de secours de la 'société. IC',est une se111lblable institution que l'Union vient de 'créer Il'an dernier; lnais il est évident que la 'nl'Ûdicité de nos ressour'ces ne nous Ipennet pas de faire si 'grand et si bien.

,Là conlnle chez nous d 'ailleurs, il y a d es « jaunes », 'contre lesquels s'est élevé ~le président, de ceux ,qui, sans fa,ire partie de la société, -bénéficient indirectenlent des avantages 'que ,confère le groupement copporatif. Grâce 'ÙM, ü hevalley, le distingué direc­teur de -l'tE,cole Norulale, des conféreI}lces sont données aux Nor­lnaliens pour leur faire connaître les buts ,et les institutions de aa société et les inviter , de la sorte, à entper dans l'association,

Nous av'Ûns été heureux de prendre 'ce contact avec nos collè­gues vaudois et nous tenons là les renlercier sincèrenlent, comnle aussi .Je présideent centraI, lM. IBaillod, du ILocle, pour l,a char­mante attention dont nous fûnles l 'objet durant toute cette jour­née si intéressante l)our nous. Et nous n'Ûus 'excusons aUlprès de nos lecteurs dee ne leur donner qu'un bref Ü0'l11rpte rendu, à bâtons rOll1tpus , de ce tte belle Inmüfestation.

Cl. Bél'Cll'd,

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! .

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NÉCROLOCIE

Révérende Mère Ignace Favre Supérieure des Ursulines et Directrice de l'Ecole Normale

·Ce n'est rpas sans un Serr,elll'ent de Icœur que 'l'on a appris en Valais, la douloureuse nouvelle de la 1)110rt de ~t{ère Ignace Favre, Directrice de l'Ecole INorlmale.

Née ·en 18-81 dans le Va:! d'Anniviers, \Mère Œgnace entra très jeune au couvent des Ursullines. 'J./es !Supérieures arpprédèr·ent bientôt 'son intelligence let la firent entrer là l'Ecole Norn1ale. 'Plus tard, elle !poursuivit s'es études ,à Friboul'g et devint en 1919 di­rectrice de l'Ecole Norn1ale, rposte qu',elle occupa jusqu'à sa mort.

SUipéri,eure ,entendue, IMère très daivoyante, elle fut une édu­catrice parfaite. hnprégnée de sa science pédagogique, 'eUe résoll­vait fa'CÎlen1ent toute objection; et Ice qui ~mieux ·est, lia pratique d·e ses cours faisait les délices de ses élèves.

Mère ,IgŒlJace fut une vaillante, son lœuvre iuunense den1eure la construction de :l'ElcoIe N ornlale, celle plus récent-e de l'.Qrphe­linat, l'agrandisseulent du eouvent des Ursullines. Tout tparle de sa débordante activité.

EUe -était intransigeante devant le devoir, car pour ,elle la vo­lonté de Dieu était là. Qui n 'a été (séduit :par 'sonesrprit de foi, la siulplidté 'charnlant.e de son accueil, la sÎlreté de son jugelnent, et surtout pai' son bon oœùr. Aussi a-t-elle rencontré de iprofondes et vraies ' synlpa'thiles dans tout 'le canton .

. Les nor'maliennes regrettent profondélnent ce]le qu'eHes con­sidéraient conlnle une nlère hien ,aimée. Il leur est dilfficile de se faire à l'idée de ne plus r'encontre!', dans la 'ruche J)ourdonnante, Icelle qui en ,était l'ânle. Quant aux institutrices qui ont .. eu le pri­vilège d'être fOl"J.nées par cette fenllne d'élite, ,elles ,se feront' un de­voir de ndèleulent tranS'Il1·ettre le bienfait de l'édueation reçue à la jeunesse valaisanne, en n1énloire de Révérende IMère ;J·gnace qui lui avait consacré sa vie.

,Ceux .qui I}a suivaient de très près dans son Ïln'ffi·ense chaulp d'action, s'aperçurent depuis un an déjà du déclin de ses [Ol'CeS physiques. Mais qU'and, aHectueuse'lnent, on ,s'inquiétait de son état de :santé, IMère Ilgnace, 1)ar des .réponses enjouées, dissirpait les alarn1,es. Et c'est sur la 'brèche que la '1.nort vint terrasser cette infatiga1ble. Le ISeigneur a voulu lui donner le repos Iqu'elle se refus·ait -toujours.

-Les -obsèques auxquelles assistaient une ,fouleénlue et r e­cueillie, furent la nlanifestationéCllatante de la vénération et de la reconnaiss'ance Unani111es. On sentait que la Ic:hèl~e défunte

- Ld -

·vivait par 'son esprit dans cette foule intense et que Dieu était tout pr-oche.

Son souvenir vivra en l11:os cœurs reconnaissants.

On nous écrit d 'autr,e part:

A notre vénérée et regrettée Directrice

La IMère aiffi,ée des institutrices n 'est plus. C"est le cœur navré que, très nO'lll'br'euses, ,elles sont venues l'aücOlnpagner à sa der­nière denleur,e ter.r,estre.

C'es-t donc hien vrai Ique s'On sourire, :à la fois grave et ,bon, ne nous accueillera plus au seuil de notre chère 111aison ? ICOln­bien, en ce jour triste où la nature s'était n1ise au diapason de leurs oœurs, se renlénloraient tel trait de sa honté, tel Iconseil précieux, telles paroles nlaternelles, 'COn1111e autant de titres à ,leur vive gratitu'c1e. Elle s'en est allée après une carrière trop brève, nIais con1bien riche et f'éconde.

~1ère ahnée, élducatrice Inodèle, vos ,ens'CÏgnen1,ents ,et vos exemples vivront 10ngtenIps dalns le 'cœur de vos -élèves qui vou­draient vous tress'er une fraîche couronne toute parful11ée de leur Teconnaissance. Le bon Dieu y suppléera -en écoutant leurs fer­'ventes prières.

Nous renouv,e[ons aux Révérendes Sœurs si él)rouvées, l'as-surance de notre pr-ofonde syuIpathie. IR.

Partie pratique

Cours préparatoire Les divisions du temps. La ronde des saisons. Les mois.

Les saisons. - 'Revenir sur les caraoctères de l'cmtOlllne et de l'hiver. L 'cmto111ne est la sa~son des récoltes et des fruits. L'hiver aUIène la neige, ,la glace, le grand froid. IPour les autres ,saisons, le pl'intemps et -l'été) fair,e appel aux souvenirs des ·enfants.

Le printelllps alnène un ·changenlent :dans la telnpérature. L'air est tiècl e et doux. Les arbres verdissent, les fleur,s apparaissent.

L 'été fait illlûTir Iles Icerises et les fraises, les prés se 'Couvrent d'herbe verte et de nlille petites fl'eurs de toute couleur, les champs de blé portent des épis lourds de grains. Pendant l'été il fait

~chaud, 'On re-chel"che l'ombre des ·grands ,arhres. - ILes Icaractères de chaque saison pourront être arpprdfondis au nIOlnent voulu.

Les 1110is. -- :R~artir [es douze 'Illois de l'année par saisons.

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_ Les faire apprendre ,par trüis. Les Inois qui se suiv,ent font une ronde comme les ,petites filles.

Quand Œ'es autres saisüns 'Ou les douze mois sont révolus une ;:H~née est pa~s.ée. Elle <,:0111nlenCe au 'Inois de janvier et ifin'it en ~ecem~r~. RecIter la 'suIte des ilnois en commençant par janvier. Ca~acten~er .- ·chacun - par une fête, ou quelque événenlent qui plUsse lUI donner une physionolllie.

. Janvier ,'COnl111lenCe la ronde des Inois. ILe prenlier jour de ce, mOlS est un Jour de {lête, une nouvelle année s'ouvre, tout le nlonde veut lui faire bon accueil; :les uns disent aux autres: ,Bonne an­née ~ les petits 'enfants présentent leurs vœux aux parents; ils i:eçOlvent des étrennes. Quoi? Faire raconter. , Février anlène avec Œui Carnaval et les déguisements; les en­fants et 'l'eS grandes personnes se déguisent en Pierrot et Pierrette en Arlequin. '

Mars,' Les premières fleurs ;printanières fünt leurrupparition : les pâquerettes, les perce-neige, les crocus, les violettes, font un channant bouqu·et. . Avril,' C'est le il.llois de Pàques. Les petits enfants vont oher-

cner leurs heaux œufs de P.âques. Mai,' ILe :J.nuguet emhauille les bois. Les oiseaux se mettent à

--eh anter, ils préparent leur couvée. «1:\10i .de Il1ai, tu nous rends le co'ur bien gai. })

Juin apporte 'les délicieuses Ifraises" les cerises sucrées , les groseilles.

Juillet,' C'est pour quelques cItasses le dernier mois scolaire. Août,' C'est le nIais ' des 'vacaIlloes ; les ·enfants partent là la

campagne, là la nIer, à la Ilnontagne, pour 'se r,efaire de belles joues roses. 'On allU111e les feux du Premier Août.

Septembre anlène la iVendange, la cueillette Ides pomules, des

noix. Octobre.' C est la rentrée des classes, du 'moins ipour une

partie d 'entre elles. Saoc au dos, les petits élèves vont là l'école. NOVelnbl'e Ifait une mine triste. Les feuilles tontbent. ILe ciel

. est gris, 111aussade. La nuit vi,ent plus vite. Décelnbre,' C'est île mois de Noël; les enfants attendent inllpa-

tiem111elÜ la fête channante. La date,' A l'aide de calendrier avec oartons nlo'biles faire·

fair.e par les 'enfants la >date de chaque jour. Après trente ou trente et un jours, il faut reI11fpilaiC'er le oarton du ,mois. Par la répétition du In:ê111e acte, les enfants auront la 'notion .de la durée d'un mois.

Récitation: Les mois.

1. Janvier prend la neige pour châle, F év1'Îer fail- glisser nos pas ,

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M ars de ses doigts de soleil pâle Jette des grêlons aux lilas. .

2. Avril s'accroche aux branches vertes Mai travaille aux chapeaux fleuris, ' Juin fait pencher la l'ose ouverte Près du bon foin qui rit .

3. Juillet met les œufs dans les coques, Août SUl' les épis Inûrs, s'endort. Septen1bre aux grands soirs équivoques Glisse partout ses feuilles d'or.

4. Octobre a toutes les colères. Novembre a toutes les chansons, Des ruisseaux débordent d'eau clClil'e. Et Décembre a tous les trissons.

Cours ' élémentaire EXERCICE DD LANGAGE.

Les pauvres en · hiver. La charité. .Connaissez-vous de pauvres gens? COln'l11'ent sont-ils habil­

lé~ '? A Yc.z-vous d(:jcl l'ènétrÉ' dans un intérieur de pauvres gens ') Q\i~:1vez-\ CJlI~ rc'luarqu{ ? Cc.:; gens sont -ils à plaillrlr .~ ? DCVOlll., HOUS seulement les oplamrJ;'c ? Que faut-il encore fairi' .?

En venant en class~ vous avez Tencfmtré un menùiant ~(iln­Illcnt &tait il habill{? Que disait-il aux 'passants ~. Lui avc 'z vous fait l'anmfme !

VOCABULAIRE

:1). Les noms. --- ·Le pauvre, l'indig,enl, le Inendianl, le 111isé­l'eux, le gueux.. le n.l'gabond. Le chemineau, h . sébile, le ·caniche, la besace, le bissac. La .charité, l'aunlône, le S0cours, rassistance,

ln pitié. Les guenilles, les haillons, les loques. h) Les adjectifs. - Un '111endiant déguenillé, éclopé. Un aspect

misérable, pitoyable, lamentable; une figur,e wnaigrie, décharnée; Ull regard triste, 11101'ne, des yeux larmoyants; 'des g.ens élnas ou indifférents.

c) Les verbes. - Le lnel1'diant parcourrt les rues, stationne, s'accroupit; il interroge du regard, tend la main, étale ses plaies reçoit l'o'bole des passants 'Ou essuie leur r,efus. Il s'e plaint, il gé­Init; il cliante parfois, ou il joue de l'accordéon ou de l'orgue de Barbarie pour attiI'el' les passants.

ORTHOGRAPHE Dictée: Les enfants mendiants.

Ces petits 111endiants, pieds nus, le ventre vide, s'en allaient,

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dès le nlatin, par les sentiers qui conduisent d'une fermre à l'autre. Quand personne ne J.es ,avait ·entendus arriver, ils toussaient fi.111i­dement. .. et chantonnaient d'une voix 1:raîüante : « Charité, charité, s'il vous plaît '. D'aprèsE. Pérochon.

Questions . - 1. Souligner les adjectirfs contenus dans la dictée. - 2. Expliquer: chantonnel', voix traînante. - 3. IPourquoi ces. enf.ants toussaient-ils tirnidenlent ?

Dictée: Un vagabond.

Il semblai1las, harassé, foz.l1'bu. 'La bretelle de son havresa·c lui sciait les épaules, et, par les trous de ses gross'es chaussures à clous, ses orteils passaient, staignants. Vainement il avait frruppé à la porte des chaulllières oû s"aHUTIlaient les grands ,feux du soir. VaineJ11ent il avait haissé la voix pour demander ' hunllblement un morceau de paîn et une platce à l'étable chaude; les paysans avaient secoué la tête en guise de refus. Emile Moselly.

Questions. - 1. Expliquer hal'assé) foul'bu) ses orteils. -2. Raisonner l'orthographe de s'allzlDlaient. - 3. ,Souligner les adj. poss. du texte.

EXERCICE DE FRANÇAIS

1. M eitez au plul'iel les expl'essions suivClntes en soulignant les adjectifs possessifs.

Toù cahier propre - leur devoh' Ifini - ton vieil .ami -ma plume neuve - notre bel album - son aiguille cassée - ta chaussure dénouée - son œil bleu votre dictée corrigée. Ex.: Tes cahi'ers propres.

2. Copiez les phl'Clses suivantes en reJnplnçcl11t les points pal" des adjectifs possessifs .

Ne nlettez pas toujours (vos) nlains dans (v'Üs) poches. -Pierre et Jultes sont (mes) m·eilleurs ·camarades . - INIon l)ère ,et moi arrosons (notre) jardin. - Vous jouerez, l11es enfants, quand vous saurez (votre) leçon. - !Chaque saison ,a (ses) plaisirs. -, Jeanne a égaré (ses) ciseaux.

REDACTION

Sujet: Votre canlarade ILoui-s a partagé son 'goûter avec un écolier pauvre de vôtre !Classe. IRalcontez cette vetite scène et con­cluez.

Sujet tl'aité: Vous avez quelquefois observé un l11'endiant .au coiu d'une rue. Faites son portrait.

DEVELOPPE'M~NT

1. .MathuTin, le pauvre vieux, est là, appuyé au 'lnur. Il est pâle, défait, et a l'air si lualheureux! Pauvre honl'lne ! ,Sa barbe' longue, ses cheveux embroussaihlés lui donnent l'air un pell farouche .

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2 .. Sa veste ,trouée, son panta[on trop court, -déchiré et usé" ne .suffI'sent pas.a apport1er un peu de chaleur à .ses m-enlhr'es endo~ 10,l?S. p:~r le fro.ld. Ses gros souliers trO'p lourlds pour ses jalub.es. affalb.lIes, Iparalssent '!e gèner horriblelnent. Et cependant, malgré son aIr malheureux, Il ne se ,plaint pas.

3. Ql~and ln~ sou tombe dans son chapeau, sa joie est grande., Il re~l11erCle, bénIssant le passant qui a voulu soulatgel' sa misère_

4. Soyons charitables ,envers les pauvres, les ula1lheureux. J. C.,

Cours moyen et supérieur M,isère et miséreux.

VOCABULAIRE

la) Les noms. - La pauvreif:-é, l'indigence, l'indio"ent . la men.-. clicité, le 'mendi.ant ; le vagabondage, le vagabond, le dl~mineau , le nomad~, les camps-volants; la nlisèr'e, un miséreux, un .gueux. - ILes haIllons, les loques, les guenilles. - L'aumône, la charité ; la besace -du pauvre, la sébile du nlendiant.Le IChônlag'e, un chô-111eur.

b) Les adjectifs. - Un pauvre honteux) la Inendidté interdite,. un mendiant professionnel, un had)it loqueteux) un vêtement sor­dide (d'une salebé repoussante), une aUitude lzmnble un reO"arcI

Z. ) b

SLlpp zant, un corps usé, nliné, décrépit. Un a'spect Inisé]'ccble pitoyable) lamentable. )

, c) Les verbes. - 'NIendier, im.plorer, suppilier, essuyer un refus, déguerpir', aller dopin-dopant, être sans feu ni lieu.

d) Expressions. - 'Un pauvre di.able, un pauvre hère, un pal~ -' vre d'e~nt, pauvr·e COlllnle Job. Donnir à la belle étoile.

e) Proverbes. - Pauvreté n'est pas viüe. La fiaçon de ,donner vaut nlieux que ce qu'on donne. A tout péché, nlisérÎrcorde. Un lualheur ne vient jamais seul. A quelque chose 'malheur test bon .

f) Famille du mot misère) nlisér'eux, nlisérahle, misérable­ment, -l11iséricorde, conlulis-ération.

ORTHOGRAPHE Dictée: L'hiver est dur aux pauvres gens.

Penda:n.t un grand hiver, un ouvrier vint sonner à notre porte: « ·J.e n'ai pas de pain pour la f0111<llle et les enfants; vou­lez-vous me donner Un !peu de travail? » J'offris une pièce de 11lonnaie: « Non , m·erci ... j'aime 'mieux un peu de traV\ail. » Une idée lne vint: « Entrez et .déblayez la neige de cette allée. Tra­vaillez une heure et VOllS aurez cinquante centiines. Voici, en attendant, un verTe de vin pour vous donner du cœur à l'ou­Yrage. » En nlOins d 'une heure, l'anée ·était propre et nette. Il reçut alors avec , ses cinquante 'centimes, un nlorceau de 'pain et un 1110r'ceau de bœuf: « :'i\1angez », lui dis-je. « ,Si vous me perulet-

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'tez de ne pas n1,anger ma viande, je l'en1lporterai pour Ina petite , "fa,lnille ». Vous pensez si j'aücordai la per,mission et si j'ajoutai 'un autre Inorceau de viande! Il partit 'en me r em er,dant digne­ment, com'me un brave hom'me qu'il -était.

'D'après H. Gréville.

Questions. - 1. ISoulignez les articles du texte. 2. Expliquez l'expression: pour vous donner du cœur à l'ou­

~vrage et queHe différence faites-vous entre un brave homme et un :homm·e brave.

3. ,Cet ouvrier fait-hl bien de ipréfér'er travailler plutôt que de r ecevoir une aumône?

Dictée: Le chômage et la misère. La femn1e de l'ouvrier est desüendue. sur le s·euil de la ,pOl'te.

Laissant en haut la petite endOl~mie. La feu11me ,est toute ,maigre, 'avec une rohe d'indienne. Elle -gr,elotte dans les souffles .glacés ,de la rue. 'Ell1e n 'a !plus rien au logis . Huit jours sans travail suf­fisent pour vider la Inaison. La v eillle , elle a vendu chez un fripier l a dernière poignée de l'aine de son ,matelas ; .Je matelas s 'en est :allé ainsi; maintenant il ne reste plus que la toile. Elle l'a -accro­chée devant la fenêtre pour eInp'êc'her l'air d'entr'er, car la p'etite :tousse beaucoup.

Questions. - 1. Quel détails n10ntrent bien la -misère dans -ce tte famiN e? - 2. L es chôn1eurs ne sont-ils pas secourus l1udn­tenant ? --· :3 -Con juger Ir. vél,be s'en aller au prés'cnt . . - '±' Ana ­

' l~' s er les articles de ipremière phl'iase du texte.

COMPOSITION FRANÇAISE Sujets: a) L e mendiant aveugle. - Un vieux Inendiant

'aveugle, conduit par un chien, traverse la rue qui conduit à 1'école. Décrivez l'hon1me et l'a,nimaL

b) Le cJlôlneUl'. - Il n'y a plus a:ssez de tra'wil à l'usine et 1'on renvoie des ouvriers . Un de ceux-ci rentre chez lui, et an­nonce la mauvaise nouvelle aux siens . Décrivez la s,cène. Faites parler les p ersonnag es. Réflexions.

c) ,En venant ô.. l' école, vous r encontrez un mendii3.nt. D é­crivez-le.

Sujet traité: Une de vos amies vous den1ande COTIU11ent vous ~0111lPrenez la 'cha'rité. lR·éipondez-lui par leHre :

Plan. - ,Entrée en ::matière. --,- ,COlnI11eil1± peut-on -être cha­l'itable? Exe1nples. 'Faut-il être riche pour être charitable? Con­clusion et formule ,finale.

Ma chèJ'e Anlie, le

·Tu 'lne delnandes dans ta dernière lettre COln-ment .le COln­ilHends la 'Charité_ J e vais essayer de 111 'expliquer.

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Pour n10i , ê tre 'Charitable, c 'est donner son Ciœur. Je vais; qu'en général, on cOluprend ,plutôt la charité con1n1e une aun1ône~ C'est une peti'te somilne qu'on donne aux malheureux, .ft ceux qu'on sait être dans le b esoin . Alors on leur -OUVTe sa ,bourse,. et on croit la'voir fait 'son Idevoir, plus que son devoir.

Je ne crois Ipas, pour Ina part, que ,cela suffis·e. Je ipense' qu'on peut être charitahle de 111ille rfaçons. ILa charité, In'a-t-on­ex,pliqué ~à l'école, d érive di'l'ecte'lnent de l'amour qu'on porte ù autrui. -0n est donc charitab[e quand on peut prouver cet aInour­du prochain, et dès lors il y a ·mille Illoyens à choisir. Et" sans. Ure riche, on rpeut 'être .charitabl:e.

Tu r encontres une pauvre vieille infirme qui p eut à peine· 111archer,.par suite d e douleurs, 1:u lui offres ton ,bras , tu es charitabTé. Tu as une voisine malade, il n 'y a personne pour la soigner, pour lui donner ses potions, pour lui teniT cOlThpagnie, tu 'te charges de toutes ces besognes et tu y ajoutes la bonne' humeur et le sourir·e, tu fais la Icharité.

Le petit de Ua 'l11aison d 'en fa:ce a des p-arents pauvres. II a ;besoin de bons tri!cots 'Pour l 'hiver, de ,solides chaussettes de laine; tu te Iln-ets à Il'ouvrage, tu trÎeo'tes n1atin et soir et, un beau jour, tu offres ton travail à la petite f'an1ille, tu es encore· charitable.

,On ,p eut ,encore être charitable quand on ,passe fadlelnent sur l es travers , sur les d éfauts des lautres, e t qu 'on n e s'en n10que' pas.

'Du vois , ma chère a'mie, combien td ' occasions se pr·éselüent d' être :charitabl'e. J "ajoute, pour terminer, qu'il ne faut pas COl11p­ter sur la Tec-onn aissance. ID faut faire le bien par devoir. D'ail­leurs, la plus douce récol11.pense est t.bujours acquise par la satisfa,ction intiule qu'on ressent quand On a été bon. 'C'est déjà une premièr e ·b én édiction divine.

Voi~à bien des phrases; ex,cuse-nloi d 'avoir été p eut--être trap. longue. Crois toujours là l'an1itié profonde d e ton a'l11ie.

Linon.

c. ~ _ ri>l_ If ~ c. )

~II N C NANT 11 2"!i);J-2;> ~G'(G} -: E LA :- n Oi@)O)â"y

~==========================~

Le Combat de \liège en 1388 page d'his toire valaisanne

On était en hiver , L e camp des Savoyards A vait utilisé les fenils, les l'accords T out un quartier du bourg sur les bords de la V iège:. Le voile d e la nuit s'alourdissait de neige. Pas un bruit. Les soldats dornlC/ieni' profondénlent"

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. Songeant au beau pays que baigne le Lé111aI1. Dehors dans la tempête, on voyait sur les chenzn1es, ,Une procession de sinistres !antôll1es) Les Conchards accourant des torches à la I11ain. Nul garde éveillé) ne ' barra leur chemin.

Que~ques instants plus tard) un immense ,in.cendie Eclairait sur trois points l'horrible tragedle: .Des soldats enfonçtant l'impitoyable acie]' Sur quiconque essayait de quitter le brasier. Tout était confondu. Parmi la fU111ée âcre .~M ontaient avec des cris) les odeurs du massacre. Les blessés) qui fuyaient) SOl'tis de cet enfer) .Erraient dans la forêt) poursuivi pal' le fer. Les ponts étaient coupés. Le seul espoir: la nage Permettait d)éviter les horreurs du carnage ...

. Et ce fut, un récit de ce tragique écueil, Dans toute la Savoie, une page de .deuil, Vn 1110rtel chapelet de sanglots et de larmes . Néanmoins, la ]'ancœur fit un l'appel aux al'Jnes. On ne voit point t0111ber ses fils à l'étl'anger) SallS qu'un fiel' sentÏ1nent vole pour les venger; . .Sans qu'au champ de bataille où l'on nwurut sans gloll'e IIlille nouveaux guer1'Îers gagnent une victoire. Le sClng se doit au sang. ·Les coups rendent les coups ; La défaite subie est une arme au COUl'J'OUX .

Ce qui se fit , hélas / en signe de revanche, Nulle plw11e courant SUI' une page blanche) 'Ne saurait le traduire avec fidélité. Les mots ne rendent point toute la vérité) Surtout lorsqu)il s'agit aux accents de la lyre) D'évoquer des horreurs qui venaient du délire, Le Valais .tut pillé, 111is cl sac. Les rochers) Avec le glas funèbre exhalé) des clochers, Renvoyaient aux échos) de vallée en vallée) La Inisère saignante) en tous sens étalée. t(J-Jelv.) R. Jnquelnet.

~ La Chanson du laboureur <~~~ J'ai deux grands bœufs dans 1110n étable, Dcux grands bœufs blancs marqués de roœr ; La charrue est en bois d'érable) L'aiguillon en branche de houx; .C'est pal' leur soin qu'on voit la plaine,

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Vertc l'hiver, blonde l'été; Ils gagnent dans une se111cLÏne Pfls d'argent qu)ils n) en ont coûté .

Les voyez-vous) les belles bêtes) Creuser profond et tracer droit) Bl'CLUal1i' l'Cl pluie et les tempêtes) Qu'il fasse chaud) qu)il fasse froid! Lorsque je fais halte pOUl' boire, Un brouillard sort de leurs naseaux, Et je vois sur leur corne noire Se· poser de petits oiseaux.

Ils sont forts comme un pressoir cl' huile­ns sont doux C0111me des 11wutons. Tous les cms on vient de la ville Les 111archcmder d'cms nos cantons, Pour les 111el1er aux Tuileries, Au Mareii gras, devant le l'ai) Et puis les vendre aux boucheries ... Je ne veux pas, ils sont cl 1110i.

Quand notre fille sera grande, Si le fils de notre régent En Il1ariage la demcmde, Je lui promets tout 11wn argent; NIais si pour dot il veut qu'on donne Les grands bœufs blancs tachés de l'aux ... IlIa fille, laissons la couronne, Et ra111enons les bœufs chez nous .

P. Dupont.

~~ Le moulin de mon grand .. père ~:tâ!P Ah! le bon te111ps qui s"écoulait Dans le moulin de mon grand-père! Pour la veillée on s)assemblait Près du fauteuil de In'Cl grcmd)mère. Ce que grand-père racontait, Comme en silence on l'écoutait 1 Et comme alors gaîment trottait . Le vieux fuseau de ma grcmd)111ère 1

Comme il trottait ! Et quel bon temps) quel temps c'était!

Grand-père était un vieux bonhOlnme, Il avait bien près de cent ans " Tout était vieux sous son vieux chmzme

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Hors les enfants de ses enfants. Vieux vins dans de vieilles arn10ires, Vieille amitié, douce toujours! Viei.lfes chansons, vieilles histoires Vieux souvenirs des anciens jours!

Gran1d'mère était la gaîté même; On la trouvait toujours ri,ant. Depuis le jour de son baptême, Elle riait en s'éveillant. De sa maison, riant asile, Elle était l'âme, aussi depuis Que son fuseau l'este immobile, _On ne rit plus dans le pays.

Le vi'eux moulin -de nlOn grand-père Tout COinme lui s'est .abattu; Le vieux fuseau de ma grand'mère A la n1Ul'ail1e est suspendu, Et vous couchés sous l' herbe épaisse COlnme au vieux teInps encore unis, Je Cl'ois vous voir quand le jour baisse, Et, tout en larn1es, je redis:

Ah ! le bon temps qui s'écoulait Dans le moulin de mon grand-père! POUl' la veillée on s'asseInblait Près du fauteuil de ma grand'Inère, .ce que grand-père racontait, Comme en silence on l'écoutait! Et comme alors trottait Le vieux fuseau de ma grand'mère !

Comme il trottait! Et quel bon teInps, quel temps ,c'était!

Edol.ZClrd Plouvier.

0==========================0 NOS PAGES

COURRIER DES INSTITUTRICES

01==========================0 :SOi\lI,MA'IIRE: Ca}v,ail'e.s sous Ja 11Ie-ige. - Nécrologie,. - Des chair.m es

dont i:l f,a-ut 'entoure;r .l'éiiud,e. - De l'aUégress,e. - Pens ées.

~ Calvaires sous la neige .. , ~ Avec leurs brCls tendus SUI' les horizons blancs) Avec leurs bras chargés d neige iInmaculée,

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EntoUJ;tl s, nuit et jour, pal' les tourbillons lents Signes de croix tracés dans les flocons mOl.LVcmts

SUl' la cwnpagne désolée ...

Seuls, dc,ms la plaine inl1nense, ils disent leur prière,_ Les chJ'lst.~ tOllt (1relottants sous la bise et le vent· Ils n'ont l'ieill pOUl' voiler, SUl' le bois ou la pierre,' Leur pauvre corps glacé qui penche vers la teue

Où va leur regard éInouvant!

Mais, parfois, lorsqu'un pauvre, attardé solitaire S'· l " en vzent, pal' es sentiers, de son pas morne et lent Et relève vers eux, craintif, sa face austèI'e, ,. Ils sentent la douceur de sa pitié sincère

Et bénissent son front trelnblant... A. Schmidt.

NÉCROLOGIE

t MÈRE IGNACE

%~.

Notre chère Inère Ignace n'est plus! Elle s'eIl est allée vel'S ­un D10nde D1eilleul'! L'impitoyable Inort vient de la ravir à l'af­fection de nous toutes! Quel deuil, et pour sa Communauté ef pOUl' les orphelins et pour sa grande famille pédagogique!

Entrée au couvent des Ursulines de Sion à 17 ans, l1)ère Ignace ­prononçait ses vœux en 1900 et environ 15 cms après, assumait la charge de la Direction de l'Ecole NorDlale. Cette tâche, elle l'a l'emplie jusqu'au dernier jour avec un zèle, un dévOl.lelnent et une -' sollicitude admirables.

Elle les aimai ttant ses chères nOJ'lnaliennes et ses vaillantes ' institutrices.

Nous pouuions retracer sa vie, énumérer ses Inél'ites, fair e­l'éloge de ses qualités, DlClÎS, à quoi bon "1 ... Nous ne vous appren­drions rien que vous ne sachiez déjà, cal' toutes, 'IlJOUS la con-­naissions si bien. Puis, tout n'est-il pas inscrit là-haut et n'est-ce~ pas, au fond, la -seule chose qui CO'll1pte ?

Ainies lectl'ices, toutes nous aurons pour notre chèl'e D1ère' Ignace, un souvenir dans nos prières, A,

Des charmes dont il faut entourer l'.étude Il faut n1ontr·er aux enfants un but solide et agréable qui:

'les soutienne dans le tra"ail, et ne prétendre jaI11ais les assujettir -

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lJar une autorité sèche et absolue. 'Ne prenez .laInais sans un·~' ,extrême nécessité un air austère et Ï111'périeux. Vous ôteriez ainsi .aux enfants la 'confiance 'sans laquelle il n'y a nul fruit à espé­Ter de J'éducation. Faites-vous aÎuler 'd 'eux, qu'ils soient libres avec vous, et qu'ils n e 'craignent point ,de vous lai3ser voir leurs ·défauts. ,Pour y réussir, soyez indul,gent envers 'ceux qui ne sc déguisent point devant vous. Ne paraissez ni étonné ni irrité de leurs n1auvaises inclinaisons; au 'contraire, cOlnpatissez à leur ~; faiblesses. Quelquefois il arrivera peut-être qu'ils seront n10ins retenus par la crainte; mais, à tout pr·endre, la confiance et la 'sincérité leur seront pius utiles.

Un enfant qui confond dans sa tête les idées qui se présen­ten.t à lui liées ensembüe, hait l 'étude et la vertu, par,ce qu'il est -prévenu contre la personne qui lui en parle. Ne 1e reprenez jaInais dans S011 premier mouvelnent ni dans le vôtre. ,Si vous le fait e'::) ·dans le vôtre, il s'aperçoit que vous agissez Ipar humeur ·et non par raison; vous perdez sans r essource votre autorité. Si VOH~ le reprenez dans son pren1ier '1.11 0 UVe111ent, il n 'a. pas -l'esprit assez libre pour avouer sa faute et pour sentir l'hllportance de vos avis : c'est m 'ê'1.ne l'·exposer à perdre 1e respect qu'il vous doit. Il faut considérer que les 'enlfants ont la tête .faible, que Jeur âge ne les Tend encore sensi!bJ.es qu'au plaisir, et qu'on leur demande souvent une exa,ctitude et un s'érieux dont ceux qui J'.exigent s·eraient inca­paJ:lIles. ün fait uloêlne une dangereuse iU1ipression d 'ennui et d e tristesse sur leur telllpérament, en leur parlant toujours de '1110ts ret de choses qu'Hs n '·entendent point: nulle liberté, nul enjoue­.·ment ; toujours leçon, silence, posture gênée, correction et nlenace.

Fénelon .

De l'allégresse Dans nos ~eux doit briller l'allégresse ...

(molière, l'Etourdi, v. 3)

Autant ·que ,la chlQs'e, le mot me plaît. Un vieux mot qu 'a -de l,a branche, point galv'audé, et q.ui Ise.nt 11e'8 origines Imèridiona.l-es ,(i'ta.Hen ­ne, espaJgno1e, ,pl'ovenç,a,le et bourguignonne) que ·lui ,ass·j.gne Litt.ré ..

J'aime ce mo,t où il y a deux U. 11 s,e'mbllE'J n e pas poser SUI' terre. Il s'·envol1e, comme la colombe

oûu la 'mou ette, J '!ai v,u , cet été, ,cOUl'il}' S'Ul' ,le ·gabl'e d"e .la baie ·d'An­c1ierne, par un petit ma'tin trans'parent, d·es goé,Lands nouveaux-nés 'qui lui re,s'se,m]).l,ai,ent co~me des fr ère's. .

Un des s'ens ,ancien." ,du mot e 't a-gilité. l ous seule·ment -agilité d,e Tes'p.rit, mais aJg.i,lité -du corps, laquelil·e n 'es,t pas seul·ement 1'e Iprivi-lège­,de l,a jeunes,se·, ,dans une 'human it é norm,ao}·e . . lVI'Ül1t>a~gne r apport,e com­:ment 'son pèr e, pa.l' cl'ellJà soixante ans sonnés, Irivalisait en 'a,l.légl'esse

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.avec l,es je'uneS' gens, s,aut'ant en robe cl'e 'chambre sur un cheval de '~ang, aCC'OIllp1ill;'ant 'fl1ül,e tours .d'E) force, grim'pant ses esc·alielJ.'s Cluatrc a quatre et se t.rouvant toujours en mesure de f'êter les compagnies.

AlHégro, a lol ég'retto.

Ecrivons donc cel,a 's'i V'ous m 'en croy-ez, ,sur ,lapa,rtition quoti­'ci,ienne. « Vif ·et .léger)} eh! J)ien, c'est ainsi quï·l faut jo-uer s'a p,artie, SI nous VOUlIons nous tenir en bonne santé 'phys'i'que, il1'tel:lectueUe 'et mora].e €lt retenir -!'·aHention ·e't ,les suffr,a,q·es (le ,chacun, C'·en est fini ,de la mUSique sombre, qui donne la ,migr,aine .à ceux 'qu'eUe n·a .. pas e.ndormis. 1« La. musique qu 'it faut. écoutel}' Il,a tète ct:ans ,les m 'nins. )}

J 'y 'V oi,s une Imarque de ,progrès, c'·eS't-:à-dire :un retour a ux ori.gines de l'art.

L"allégresse est le ·chemin (l0 lia l'éus,site. leeS' Iprésents feuiUe-ts ·ont pour premier ob~etde vous en persua-de'l' et de vous f'Rire prend're toutes :le8 -résolutions cl011 t 'une qui doivent -logiquement en -détcou1er

:s i vous êtes gens d 'action. '

:.'vI-ais précisons 'bi.en ]'e sens ,du mot.

F:ai&o.ns-en châtoYel' ,l,es nuance,s ,en ,loppo,s'ant ·à -ses s'ynonyunes, Gardons-nouS! \d~ ilc'Ûnlfond,re ,alil'égresse ,avec 'pét,uŒ,a,nce, turbulence,

:agitation, qui en s'Ont la caricatli'J.'e.

,AlilégresslEl sous'-entend .m esure, !glrâce·, éJquih])l'e, parf.aite ,corr es-­pondanc'e, en un éta't -de .bien-être et d"'a'ctivité fa.cUe -de .l 'âm e et du Icorps.

M'ene,r 'ses :aff,air-es av'ec ,aUégre6s'e, ce1.a ne 'veut pas ,d ire les menel' i,am])OUl> battant. A1l.lég'resse ne marche 'pas ,~tu :pas c-a·d'encé, ,avec ac­'compagnement de cuivre,s et ,de grosse ·c,aisse. S.a délma.1~c-he légère es,t une ·dlanse. Non Ipoint ,lia. trur·entelŒe ·ou aa ham'boula, nTais une sorte de ballet classique, dont ·chruque pa,s, pour ,aéri'en qu 'il pa-r,aisse, e<s:t 'concerté, conséquence harm,onieuse du Ipas précédent et non moins hal'mon.i'euse du pas qui 'Suivl'·a.

Et e·lle ne va jélima is plus vite que 1-e,s violon.s, L·,a ll é.g1'ess'& e,s t à ~a « rigolade» ce ·qu 'un avion est ,à un t,Tai.n .de ,pla isir.

,n n e Jaut pas plu,s confondre l'une et l'autre, 'qu'il ne f.aut con­fondre 'plaisir ,et ,joie.

La joie e8't un éta't profond .qu'il .faut mérit er d',atteincl're et 'qu'avec tout l'or du mond·e on ne pourra it acquérir 'S'i 'on ne l'a ·p.as mérité.

Le plaiSir es't un .article manufacturé 'que le pre'mier venu peut acheter.

Beethov'en d'is-ait: c esrt par le chemin de la ,douleur qu 'on ,atteint à la joi'e.

On peut, dans l'épreuve, conserver l'a l,légre8se. !L'aLlégresse, a 101'8, devient une 'Vertu. 'St .... François 'cl'As's'i,sü ilia possédait ,au plus h au t point et c'est ce qui attir·aH v'ers lui le,s 'oise,aux .et l es anges, Con­naissez-vous, à ]"extr,ême point (lu Finistèl'e, au Clœll'r du pay,s bi-

Page 17: L'Ecole primaire, 31 janvier 1934

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gouden, une petite chape·Ue 'dédi,ée à l\1I,arie-, étoile de .la .mer, et qui 8'Slt nommée « No'tl'e D'Elime de la Joie».

Grise, petite, b.asse, Itra;pue, J)attue des !N·ots et de.s vents, elle ne paye pas 'de m.ine. Le,s touri,stes ,lui jettent un COUIP d'œil en ,pass'ant eL trouvent qu '.etlole n'a I):ien d'ex:traorclinaire .... Peuvent-ils, en pa·ssant, comp'l'enclre .qu'·eUe ei?'t, .dans son humilité farouche', l'un des points i3pi'l'i'tu,els .les plus intenses de 'c-ette lande pla:te, bordée .de récilf,s et qui la un phare 'pOUl' clocher.

,Le,s fidè1es sont des marins. Leur vie 'es,t 'peineus'e ·qu'.i,l,s risquent quotidielnnement. Chaque -année, jll,s hébel'gent la mi,sère dans leuTs ba,ss'e,s maisons qui se iC'l'rumponnent ,contre le v,ent 'dans le roc. Le jour ,du Pa'l'don de Ila Joie, la nef sombTe eSlt trop ,petite \pou'!' conltenir tou1 son mond·e·. Les hommes a·g.s'istent ·du dehors, tête nue, à l'ofHc-e.

HOlm~mes, fem,moo, ·enfants, .j·e ,les .ai 'Vus, ·dans l.a bonne .fortune ou dans .J'.adversité, S'ous ,le s,olei,l ou sous l,a, pluie, vent arrière D'U

vent debout, laIHe'l' vers Notre IDElime die ,la Joie. Us y aUaient allègr e­ment. Et j'ai ·tâché d'en 'prendre de la g:réVine.

Ici commenc-e la vie de s·ainte ,aJl.lég.res,s'e,.

Il m·anque d;ans la Légende DOTée, source de tant de poeSIe, une vie de séViI1t que Ije voudra:is écripf): ,la vie de ,s'ainte Altl,égre·sse. J e pense qu'eUe ,aur.aH ,dû naître en IProv.enüe, où l'aire'st si léger, ,si f.a ­cHe la vie, où i,l y ,a tant de s'Ole·~l et tant de ·Îilleurs dont .le v·ent du Rhône s'entend si hien là ,dose'!' et à dïstribuel' ~e mé'lm1ge.

Une rieuse et ,s'ouple provençaleéVstmrément. IEne av,ait pri,s .l'halbH franciscain par.m.i les filles d'e ,Ste Claire 'et fut ,c'anonisée ·parce que, partout où e,lll,epaslS'aH, sous s 'e's pas, ft1.euri,g.sait lé J)oI1l1180ur. Toutes l es diffi.c.ul,tés ,sie résol,v'éVient là S'on alpproche: le.s hommes s ombre,s, absopbés, 'aig'res, tourmentés d'amhition8 m'auv.a:ises et v'aine,s., Je.s 01'­

gu.eilleux, les envi'e'ux, les pé.dants·, les j,aloux', les av-a 'res, les ·m runia ­q'ues , lets calculateurs', i1 suffisait q'ue Ste-Allégresse po,s.ât ,S'a m a in légère sur leurs front,S' 'a-ux veines .gonHées et tout .giHonnés d·a rides clouloureuses pOUll' qu'a'llssitM, üs se ,mis,gel1't à ,sou·rire. 'Es·g.ayez ,et Ste Allégl~es's'e vous ·a:tcleTa. Seu.lement, si vous voulez ,qu'e.lle 'VOUIS laid·· p, a ià.ez-vous. Rompe,z toute attache avec les «.l\'enfrognati » . . Que ,votre demeure lhui soit 'accueilHante si vous voulez qu'elile y d·e,sc-ende. ·CeJa, notez-le bien, esrt es's'entie·l. Et, ·s'elon la pa.role d:e M·arie-Jos'eph ·Chéni8'l· ,

,..,ouvene'z-vo-us que .Dans J'e cham.p de le, vie il faut se:mer des fleurs Et ,c'.est nous, trop ,souvent, qui taisons nüs malheUl~s.

Si l,a tl>,iste,s'se est ,cont.rugieulse, 1'.aHégres,s,e l'·e,st aussi. C'est une chanc-e ! Souhaitons donc (rue le précieux microhe s'e ré.pande, surtout

en cette période d'e C'rise. (Oahiel's -du cerDle 'Sainte Jehanl1'e, P.a..r.i,s). Oncle Sébastien.

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Pensées . Nous croy~ns :avoir ,e~ti6fait 'par une foule d l:! petites ,pratiques

f.acües a-ux O,b~'l.g,a'hons 'S'ene'uses 'que l,a 're'ligion nous .i'mpose. nMrom­})ez-vous,chretlens, ·pri.e.z la ·sainte Vil6<l~ge, je vous y ·exhorte, écoutez com:ne eMe paiJ.~le Ia:UX noces de .Cana à ceux qui ét.a-ient présents : x( F'altes :tout ce que mon FHs vous .ordonnera! }) Bossuet.

, ~'Ûmmen~ no~s p.l,aindl~e de 11'ing'l'.HtHucle! Si .quelqu'un décline ou negh~e ,s'on, clev0l1~ ·enve'rs nous, ,il 1l0US constit.ue clirectem.ent créancier d~ DIeu. oC ,es,t ~he~. 'c~ui règl:em. lui"1mêlme plus bar,cl 1-e compte. qui n .a ura pas e'te .regle ICI ~ba.s. De 'Falloux.

.' :our le~ n~tU'res .d'élHe, ,l.a vie n 'est pas une ·conse,tllère ég.oïs'te, -SI, b.le,n des Il~'usllOns Il,es ont ,a]):andonnées ·en 'che·min, elUe-s sav'ent ,que :l,a veTIte et le bl·e.n ne ,sont 'pas illusiüns, ,pl.us eltle.s s ',approchent du telJ.'me plus e-11es s"élèvel1t au-dessus cle ,cette terr·e dont 1e'8 contours commen~ cent à diSipar,aître ·à leur,s yeux.

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