L'Ecole primaire, 31 janvier 1953

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SI ON, 31 Janv ier 1953, No 8 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION A BON N E M EN TAN NU E L: Fr. 7.50 72ème Année. Les abonnements se règlent par chèque post al Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Rédacteur, LEVRON Les annonces sont reçues exclusivement par: PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION, Avenue de la Gare. Téléphone 21236

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 janvier 1953

M. PiUeloud Barthélemy. iDlt. Sion

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L'instituteur, après le dur labeur de la journée ser a heureux de jouir des plaisirs de la famille et de se délasser dans des meu­

bles de la

Mison A. GERTSCHEN, Fils, .

figue Représentant: M. OTrtO GERTSCHEN - SIERltii

~

C1\FE

GRl\ND-DUC

SI ON, 31 Janvier 1953, No 8

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

A BON N E M EN TAN NU E L: Fr. 7.50

72ème Année.

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à

M. CI. BÉRARD, Rédacteur, LEVRON

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Page 2: L'Ecole primaire, 31 janvier 1953

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SION, 31 Janvier 1953. No 8. 72èJne f tnnée.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA socla~ VALAISANNE D'roUCATION

SOMMIAIRE: Mons,ieur le conseiller d'Etat Pitteloud nous quittera. _ ' District de St-Maurice. - Avis. - Le coin de la gymnasti­que. _ Le métier c'est ce qui unit. - PARTI'E PEDAGOGI­QUE: Pr,oibJ.èmes scolaires. - Aller jusqu'au bout, c'est aLler jus.qu'à Dieu. - Co1:nstruction et ,coéducation. - Dostoïevsky. _ Le rôle :de l'é.cole popuJaire dans l'Etat. - Le mouvement ,éducatif à traiVers le monde. - PARTIE PRATIQUE: Centre

d'intérêt.

monsieur le Conseiller d'Etat Pitteloud nous quittera

Sevré de nouvelles depuis quelques jours, nous avons ap!pris tardivement que Monsieur le 'conseil.ler d'Etat Pitteloud avait re­noncé oHiciellelI1'lent d'accepter une Téélection.

NooU.,s dirons donc dans le prochain numéro de l'Ecole P1'Ï­nwire ,le regTet que laisse au perso·unel en'5·eignarnt le dép·art de ce chef ·aimé. Cl. B.

District de St .. rnaurice

La Conférence annuelle du Pepsonnel enseignant du district de St-Maudce aura Heu à St-M,aurice, le lundi H fèvrier.

Pl'ogramme de la jOlll'née : 9 h. lVlesse chantée de Requiem en l'église paroissiale.

10 h. Séance de tra'vail à la ,grande salle de 'l'Hôtel de VirUe. Radio s'col aire.

12 h. 30 DîneT à l'Hôtel des Alpes. 15 h. Causerie avec projections ·sur le HeiInal'ichulz.

L'Inspecteur scolaire.

Page 3: L'Ecole primaire, 31 janvier 1953

- 250-

A VIS AUX INSTITUTEURS La gr,am:maÜ'e Prévost ,et Laurent, 'cours moyen, est de nou­

veau disrpon.ilble au dépôt des livres scolaiT,es, au 'Prix de Fr. 3.20.

\

A VIS OseTions-nous prier les abonnés .de l'Ecole jJriJnail'e de ver­

,~er l ,e montant ?,e 1-'-'1'. 7.5'Û sur noh',e C01l1pte de chèques lIc 5G; 11s nous rendraIrent un précieux service. Merd à ceux qui ont déjà payé leur dû.

Le~ 11elnhour,selucnls seront luis en cLDculatioll le l 'el' fé­vrier.

=--- AVIS Toui ce qUJÎ conoerne La ipuihlication doit êh"e adr,essé ;'t '

Mr Cl. BéT.aTd, rédacteur, Levron.

~L'~~~~

i LE COIN DE LA GYMNASTIQUE ~

COURS DE SKI, MONTANA

L'a'Srsociation des anaîtres de gyuunastique du Valais Ro­mand org.anise Ile diunanche 15 février 1953, à l\lontu'na. un cours de ski pour le peTSonnel enseignant du rcanton.

HOl'aire,' 7 h. 15 lVIesse à Sierre. 8 h. 35 Départ du funÎlculaire Sierre-Montana.

Indemnités: Er. 8.5.0 ,et rembour,sem-ent des. frais de voyage. Ins,crÏ<ption: jus'qu'au 12 février au,près de Paul Glas;se-:.;,

ll1aître de gyulnastique, BraIllnis. Tél. (027) 2 21 67. .

Les pel~sonnes 'que la distaT1JCe obli.g.e d',an'iv,er la veiUe au lieu ·du cours Tecevront une indemnité de nuit de Fr. 5.-,

Le conlité technique .

AVIS Nous .avons rreçu un COlnpte rendu du 'cours de ski de Mo'l'­

gins. L'auteur ·est prié de s·e .faire ,connaître et üoüs publierons vo1onUers 'Son ·artÏlc'1e. La Rédaction.

- 251-

ErGOLE ET SPORTS - GRONE

Prochaine séance : Mercredi 3 .févl}"ier 'à 20 h. à la ")-alle de gym.

Cours de ski des élèves de 4me année 2 janvier, 1 heure et 'ClellÜe.

Quelles sont ces siportive.s qui ne ,savent pas porter leurs slds et qll'j piétinent sur 'le quai de la gare de Sion, attendant un direct montant? Croyez-le, ne le 'croyez pas, ce sont... les norma­liennes de 4èm.e année, 'accOlnpargnées de leur professeur de gym­nastique et qui partent pour... Riederalp !

Riederallp! cette station dépas'se tous nos rêves. Face à un vaste chique de ffiOiIllagne.s, nous apprenons !l'ABC. du ski. Pre­Imm' ,exerCÏroe : lnise des skis. Sitôt 'SUT skis, sitôt par terr,e, et ·a.ve'C impors's,i1)iHlé .complète de .SB relever. Tel est le début ,a la n11'a1.1:t, auqueil. assisrte, arv:ec un petit sourire de 'cOlupassion Mme Spa:hni. Mais., qui nous 'aurait vnelS le deTluea: jour, des,cendant les, pentes en vira,ges s,lem, n'aurait plus revonnu :les no·vioes du dbbl~t. Espérons que d',aub:e.s co·urs viendront ,cnnsolricler ces prrenlllièr,es bases.

On ne fait pas de prOrgrès :s·ans. ,efforts . Nous ne jouions pa" aux Angllaise.s en vaic.ances à Riedera'l'l); notre horaire, fidèle'lnent suivi, le prouve.

7 h. 15 H,eure crueHe, mais joyeuse du lever: crueHe à cau~e des courlbatuTes et de l'air vif qui pique le visage; joyeuse à ·eau,se du don qui nou~ est fait d'une si belle journée; nous l'offrons tout spontanément au Sei.gneur.

8 h. 30 SUT piste. On débute par 10 ,minutes de .gyul'nastique, question de .se réchauffer. Puis, jusqu'à 11 h. 3.0, en avant l,es « aS » !

1 h. 30 Le travaill reC0111nlence: ex.el"cices d'équilibre, d'acroba­tie et, mal,gré ,cela, chu.tes luagistrale.s, souples (plus spécialen1.ent .souples chez Sté,phanette 1) .Jl1a·is jarlnais très fâcheuses. Ca;ra'c,téds,tique de ces après-midi: entrain, rire, bonne humeur.

4 h. Rentrée à l'hôtel. Repos. Théorie, 'avec con:s.eil~ pratiques pour notre enseigne­n1.ent futur, si prO'che. P.uis, .so-irée inédite, au chaud, toutes ·ensemble, dans une atmosphère de bonne, simple et franrche amitié.

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~ 252 ~

Le cours ,est pa.ssé; 'm·aÏ:s 11 re~te prés'ent là notre 11lémoi,re ,et nous en g.ar.dons un souvenir ünpérissabJ e. Que tous ,ceux qui o,Ill c'OntriJ)ué à sa réussite ,..soient chaleureus'eul·ent reilnerciés . M,enci à MonsieuT le Chef du Dé,paTteluent, à Sœur Angèle, ù Monsieur Cm·dy. Merci surtout fi IV[:adal11e Sipahni , nous n 'ignor ons pa.s que nous lui devons la plus fièr,e chandelle!

Nous souhaiton ~ que, après nous, beaucoup de nos petites sœurs pui.ssent ·ell'COTe ,faire IprQlvis,io'Il de ·ce soleil 'et d e ce han .air, distributeurs de joie, de fOfic·e et d'idéal. A. M. R.

NOS 'CONFERENCES

La prochaine et troisième de no" c'Ûnféren()es aura heu l! l11w,tignYJ à la sallIe de !l'Hôte'! de Ville, 2ème étage, l'e di'manche 22 févri er, à 14 heuI~es.

l\10nsj.eur le IProfesseur Chél'ix présente ra « Beandelaire », le père de la poésie contemp'Oraine. Notr.e conf.érencier ,est particu­lièr'ement bien ,pla'cé pour nous faciliter le c'Ûuta-ct avec 'le gé­nia.l auteuT -des « Fleu.rs du Mal», étant lui-luême l'auteur d'une étude ,critÏtque des poèl11es .groupés sous Ice titre, critique qui s'·est vu décerner par 1'A·cadémie fr.ançaise l'l plus hau'~e distinction acrcordée à un ,étranger 'pour un 'Ûuvr.a·ge de ·critique littéraire.

Les collègues du Bas-Valais et .des Vallées seront, nous 'l'e.s­·pérons, 'l101nbreuses à asslister à cette 'conféreuoe, coallll1'e ,celles du bel auditoire de Sion, elles ne regretteTont pas d 'avoir réservô l'après-midi de ce dhnanche pour :pal'fah',e leur culture générale.

Rh! ces petites classes ... « Donnez-Imoi les dix /premières années :de J..a vie d'un enfant et je vous fais gTâce du .reste ». Kipling.

Cette explieation de Iüp1ing ln'·est revenue avec insistance en .mémoire, ,après une conversation 'qui lu'a fait réfléchir :

- « Vous Icon1iprenez, mie dis'ait quelqu'un à ,qui je delnan­dais ee que dev.enait une :collègue, .elle a demandé une petit'e -classe, paflce qu'on y a vraiInent beaucoup 'l11'Oins de travail. »)

253 -

Cette explication .püluaire ,et >Sllperfi,cieLle n 'est-eUe pas gé­néralisée, In-êlne ,chez des gens qui touchent de p.rès ,l notre profession? Et nOUS-'ll1êlUeS maîtres.ses de petites class·es , COl1-nailssons-nous s,uf:fisam;ment l'ünportance des premières années en éducation?

J.e crois qu'il G,10US sera -à tout'es ·excellent de nous r·emé­n10rer quelques-uns des prühlèn1es 'que p'Ose « le petit homme » qui, vers 'Cinq ans , ,entre dans la phase .sociale, en franchiss a nt le seuil de l'école. Il nous arrive ,rare'ill·ent indifférent,. 'valgnel11'ent constCi·ent de tourner la pr·etmlère page .de sa vi·e ,so'ciale! Est-il cnthous·iasmé? Qu':iJ1 nous faudra de délkatesse, de doigté , de vie, pour que ça ·dure ... Est-il 'craintif, fral1lchelnent 111écontent (il a si souvent entendu le l'efra'in) « Tu verras. la M·AITRESSE,

'quand tu iras à l'Ecole! » connue il ·faudra nuancer ·d'affection l'éeHe, l'autorité dont il a un si l.wgent bes-oin !

Ce petit vase d 'élection, où ' bouillonne, où .grouillent les instincts, nous ne le connaîtrons jamais trop, ponr le traiter avec le RESPECT auquel il a droit.

Savons-n'Ous ,ce qu'il est physiquement d 'abord? Demandons-le au biologiste. Saviez-vous « qu'à J.a nai'ssance Je ,poids :de 'l'encéphale est

de 350 gral11JnleS, .soit 1/10 .du poids total de l',enfant, qu'là 9 nlois il est doublé, qu'à t1'ois ans il a triplé, qu'à 6 ans il ·a .atteint les 9/10 -de son poids définitif et ,qu'à parti,r -de 10 ans il ne ,s 'accroît 'Pllls que de que1ques gr anll11e.s par an jusqu'là l'âg,e adulte.

Saviez-vous qu'il existe 'encore une différence dans la ·C01l1-position des ·cellules nerveuses de l'encéphale .de l'enfant et que c.e' n'est que vers 7 ans qu'elles r evêtent une fonne définitive? ,Sachant ainsi que l',enfant n 'est ca,pable d'abstraction que verS 7 ans, ce n'·est pas par has'ard que ,cet âge ,est :appelé l'âge .de rai­son, nous ne fopc~erons pas la nature ca,r, C0:I11111.e l'ajoute J ean Rostand fi. ·qui j'ai elnprunté 'les précisions précédentes, « les sollicitations des parents et des ·maîtres ne S'auraient avancer ·d 'une journée te soui'.d et lent travail d'élaboration dù -systèn1.e ner­veux chez un enfant». Travail auquel s'On développeIill'ent COl1l­vlet est étroitelnent lié ·et que cO'lnp,r'O mettrai ent des activités ,qui ne tiendraient pas -compte de ces d'Onnées biologiques : nous .avon9 toutes 'COffiUl de ces petit prodiges qu'on pousse stup~de­ment et sans discernement, ·qui tTès vite d'Onnent tous leuns feux, pour végéter ,ensuite dans une 111édiocrité intellectuelle qu'on met sur le compte de la paresse. Ce « tempo» personnel que Je signa­lai~ ·dans l'UJppr-enHs·sage cle la lecture, ee rybhm:e ·individuel pro­pre à ,chaque développement d'une personne pTis,e clans sa tota­!lité ne s'a1oconl:mode pas d 'exi'genc-es exoessiv,e,s et tout 'exté·· rieures. La valeur d'une éducatfi.ce des ppemières années scolaire~ réside dans la souplesse avec laquelle elle accorde, elle soumet

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:la nwtièl'e d'enseignelJl1lent a ux po'Ssiblilités :de cha.cun., ,. cleg petits hOnl1neS » qui lui !S'Ont confiés . JaLD.lais autant que dan. · ces premièrés années, d'une 'si .g-rande im'portance, l 'ensej.gnel~lent n'aura 'besoin d'êtT·e .autant individu·alisé ... et ce sont toujours ces c1ass·es 'qui ,connais,sent les eff.ectifs l'Bcord.

N'oublio'ns 'Pas éga1,enl'ent qu'au point -de vue biologique chaque nO'llvel'le génératio!l'1 est plus ancienne .que 'la précédente et que d'après Leconte .du Nouy la va leur du te'm,ps n' est pas la Inêm-e pour un enf.ant et pour Uin adulte. « Une année, dit- il, est bien p'lus 'longue physiolog-iquelnent et pS)"C1hoilo.gique·f};len t pour un enfant que pour un hOClumre }) . ·Ceci eXlpTique la sonune de connaissances qu'un ·enfant peut 'aCiquérir pendant ces pre-1l11Ïères années: ,celui de sa - prop:r.e autono.mie ent:r.~ autre: je l'evois ce Ipetit gal'çon à qui on déf.endait de toucher aux bibdots du saLon et lque je SUl/priS un jour ·en fhugrant délit sen"ant dans s·es petites IJ.nains une céran1.ique d~ valeur et qui pour « lll'èchappel' » ne trouva Tien de ani,eux -que de f.erme,r les . -eux~

un sentim'ent intens,e de jubilation 'sur s'On visage puisque JE NE LE VOYAIS RAS! Ou ,oet autTe qui, prenant tout ù coup cons­eience de sa pensée, .s'écrie, éluerveiHé: « 'Man'1an, ça houge 1ù­dydans ! » en montrant .sa tête .

ContTariée, l'évolution nOl"lll'ale d'un enfant S oppO':ie cl'une lnanièl'e inconslCÏente mais bien réelle: re,plien1.ent ex·cessif sur' .soi, rêve,rie profonde, perte de ,c'Ontact avec le réel , agl'e·s. ·i\'ité, bouderie, -mensonge, sauvagerie, que sais-je encore, ou 'par de tics physiques déconcertants pour les non initiés, l'enfant se :met à bégayer, à s·e ,rong.er les ongles, il r ecom.n1ence à sucer son pouce, ·etc., ul!ani.festations .de tToubles physiques dont ia ,cause réside presque touj'Our:s dan"Y une incon1.préhension du milieu.

NoU)S ferons IH~euve 'el1verlS Ices el1ifants\ d une bonté et d'une patience là toute é,preuve, ma'is surtout nous essaierons de persuader le'Sl parents de l'opportunité d 'un exailnen fait p:ll' un psychi-ah'e, 'qui seul ·est qualifié pour porter un clialgllOsbc et

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r St

arnlOllIlllDS

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RADIOS

SION

.Piano;\

Réparations

Révisions

té!. (027) ::;

-pre-··c.rÎl\ - un traitem.ent qui évÎtoera oÙ l'aveni.r un enfant d'être assOIlulbri -par des désordres név.rotiques que1quefois fort graves.

Dans -cette ,éducation de"Y premières années, nous [le perdrons ]13 ' d·e vue l',extrêlnesensibilité des ·enfants ainsi que [eur mo­bilité stupéfiante.

Si -la première ,crée dans l'enfant une so-rte « -d'état de gràce »

qui peuple l'univ,ers -enfant'in de ,pouvoirs ~phé11.1ères, on pense aux' vers de Su,pervieHe :

«Je Ilui donne une branche, E11e en fait un -oiseau. »

Si ,sa s'ensibilité neuv-e lui pen1.1.et de ',recevoir l"aJPport ex­téri.eur des choses dans une f ,raîcheur ,qui nous ravit ~Ol'squ' il a le don ,de 'les expriIner, don ,cO'lllIpar,albl-e à celui ,de l'évocation iPoéhque, ,cette -lnên1:e sensibilité le l'end vUJlnérab'l'e à la souffrance cl'un~ 1l1.anière di.f.ficüelnent inTaginalble pour des adultes, 'C011.1.l1.1.e elle ]e Tend dépeil1dant de .son Inilieu pour l,emeilleur ou pour ] pire.

Entre 5 et (3 .ans, ·entrant dans la phas-e « 5ocoJ,aire », _s on ,adap­tation au liéel n'-est pas tellninée, plus prO's·aïqueluent disons qu'i'i 'n 'est pas 'encore tout à .fait sorti de sa coquille. Il ·est encore €l1.coliiqué dans un égooentri,que ,enfantin dont le l11.iliell s'co­:1a'ir.e et l'-aide inteHi,gente d'une maître<:;'se aUenbiv,e vont l'aider à .St' libérer, établiss.ant ,en lui un équilibre ·entre :1es deux grandes orientation de son ipsychis11.1.,e : ég'Ocentrisl1.1e, altl'uis,me .

L'éducation y parviendra en favorisant 1'-étrubliss-ement de rel ati'Ül1s , ·de ,c0l11.ln1unications,d'éohang.e~ avec des v.a,l,eurs ·exi.s­tant -en -dehor.s d.e lui. Une tel1.e action est éducative ·et' d'une p ortée incakulable da'l1s l'avenir d 'un êtr.e humain.

( 1"1 suivre) Y. G.

,1

J P ARTlIE PEDAGOGlIQUE ~ .-;er~:OK~~~~~~~IOO~!8Ci:iki~~

Problèmes scolaires ( Suite)

Centre d'intérêt: S~stème Decrol~. DIVLSION DU TRAVAIL

'/oid d 'abol'd le plan général qui se subdivise pour chacune de s-es 5 parties, en autant de plans tous -disposés .selon le ,mên1e Dl1Ctre; nous nous bO'rnerons à présenh~l' l es deux prmnierlS de oes

Page 6: L'Ecole primaire, 31 janvier 1953

- 256-

tableaux renvoyant nos lecteurs à l'ouvrage 'Cité qui leur donnera une vue complète de la Inéthode.

5

PLAN GENERAL

(L'enfant et ses besoins)

" ~---I

.s.e nourrir

2

se reposer et

se !protéger contre les

intempéries se récréer L'enflant

et ~------._---------

·ses besoins

~--------.--------

4 lalgi,r, travaHler

et s'améliorer

3

se défendre ,contre

les ennemis

Ceci IC011lstitue donc le plan d'ensen1ble; de tout l'-enseigne­m·ent.

Les points de 1 à 5 sont Inaintenant rep-ris dans les tabJ·eaux. suivants dont les données essentielles se rép.éteront 5 fo-is suoces­sivelnent, Inais avec des dévelop.pelnents différents. Soit pour le chapitre ·qui se rapporte à la noU!rritw'e, soit pour celui qui a traÏ!t ·à Ja déf:ens·e 'contre les intell1l!péTies, etc., nous, ·retrouverons toujours: l,es animaux; les plantes)' la terre et les nlinérmzx)' So­Cl'été) famille ) école)' univers.

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- 257-

I. L'enfant et ses besoins nutritifs

(se nourrir-respi!er) No 1 du plan général

5

Univers

4

~--------.------~

1

Animaux ___ ~n ____ --;

2

Plantes ~a:::z::z:mat!O&(~

1 L'enfant

et ses besoins

~a= :-"""--~---~--

3

Terre et

minéraux L ____ .. ___ w_

Développement sommah'e de ce plan

Voici dans Iles g-randes 'lignes le dév,eloppe.1l1lent des i.dées con­tenues dans ,ce iplan.

J. L'enfant et ses besoins nutritifs: 1. Le sal1Jg et la cil'cula­l'.ion. 2. La di,gestion, .la nOl.writu re. 3. La respiration. 4. L'évacua­tion, etc.

II. Les animaux et nos besoins nutritifs: 1. Les animaux qui nous donnent la viande. 2. Ce ,que mangent et ,ce que boivent les aninlaux. 3. GOIHl111ent .les anin1aux se nourris,sent.

III. Les plantes et nos besoins nutritifs: Plantes dont nous mangeons les graines, les tige~, les feuilles, les fleurs, ek.

IV. Les IninéulLlx et nos besoins nutritils : 1. Le sel. 2. ,L'eau. 3. L'ail'. . -

V. Les h01runes et nos besoins nutritifs: 1. La famille ·et la nourritw'e. 2. L'école et la l1ourri,ture. 3. La société 'et :la noulTέture.

VI. L'univers et nos besoins nutritifs: 1. Aide du so'leil aux .pLantes. 2. Aide du :soleil laux ani1maux. 3. ArcHon du sO'leil sur l'évaporation de ,l'eau. 4. Adion du soleil SUT le déplacement de l'air . .

Page 7: L'Ecole primaire, 31 janvier 1953

- 258-

II. L'enfant et la lutte contre les intempél'ies (F!I'oid, üha,leur, humidité, \-ent, eue.) No 2 du rplan g.énéral

5

Univers

4

Société

Ecoile

1

Animaux

L'endlant et 1a lutte ·con­tre les intem­

péries. Le froid, etc.

___ · _______ 1

3

Terre et

minéraux

2

Plantes

Développement sommaire de ce plan

1. L'enfant et la lutte oontre les intempéI'ies : Comment l'etl1-f.ant lutte coutTe ~'e,s initempérioes. 1. Influ'elIl'ce de l'Ialhnentation SUT la tem:pératuT·e .du 'CŒJ)S. 2. l'l1fluence du froid et de 'la cha­leur sur la peau. 3. Influence du .IllOUVen1ent. 4. Da'lllgers aux­que}s sont exposés les enf.ants. . II. Les animaux et la lutte oontre les intempéries: IManiere dont ·certains .animaux se préS'elrvent du froid, de la IchaleuT, etc.: animaux ,couverts de plum.es, ani'ma1.u. ayant une ,couche de grai,s!se; lani.'maux '5'e réfugiant dans la terre, dans ... ; .ruüm·aux se construisant des abris ... etc., etc. Animaux :qui aident l'hom:Ine à se défendre ·conh~e les intempéri-e~ en lui donnant 'leur peau, leur ...

Aide que l'homme dOll1lle aux animaux pOUir les préseTver des intempéries ...

III. . Les plantes et la lutte contre les intempél'ies : Com:ment les végétaux luttent contre les intempéries. Comment les plantes aident l'holllJIDe dans. sa luHe ·contre les intempéries. Co.mment l'hom.me aide aux plantes à lutter contre 'le froid.

IV. Les minéraux et la lutte contre les intempéries. Comment les .minéraux aident l'homme d.ans 'la lutte ,contre les intempéries :

- 2,59 -

2.) pour l'habitation, h) pour le vêtenlent; ,c) pour le ohauffage. C01nm-ent :l'hom.lme aide les 'minéraux a .lutter ·contre les inten1-péries.

V. Les 110Dunes et la lutte contre les intempéries: Le rôle de la famille dans 'oette lutte; de .J'école, de la sÜ'ciété,

VI. L'univel's et la lutte contre les intempérieS: Açtioil' de la chaleur du ,soleil sur l'holl11'lue. Action de la ,chaleur du soleil sur le.s plantes, etc.

En continuant de 'même pour l,es points 3, 4 et 5 du pIan gé­néral on aura un exposé ,cOl11plet du développen1ent des centres· dïnÏ<érêt proposés par DecToly. COl11m,e on le voH, de Moor a groupé toute lIa ·m.atière d'une façon logique; d'autre pallt, il in­dique COnl.'nîent ·chaque partie d'un tel ens·eignement s'intègTe dans le ,progra,111n1e o,f.ficiel beLge; mieux -encore il donne co-mme Téférel1'ce les m.anuels en uS8.'ge où l'on 1rouve la 111atière présen­tée. Le travail des n1aîtres en est ainsi -grandem.ent fa'Cilité.

Nou~ ·croyons 'llîaintenant avoir sU!ffisalInn1ent Il',enseigné ,le personnel enseignant valaisan SUT 'la luéthode Decroly. C'·est pOlll~quoi nous n 'insisterons pas davantage.

CA suivre) Cl. Bérard.

RUer jusqu'au bout, c'est aller iusqu'à Dieu

( Pas un ne bronche! » C'est l'expressi'On favorite de IVI. Durand, Le maÎtl'·e ou plutôt le do'minateur de céans avait sa \(,~lass,e el~ In.ain, CÜ'llîlne on dit. Gare à 'qui :boug·e! Tout ce petit 11loncle reaglt aux ordres du potentat, là l'in~taT des luarionnettes,

':vlons'Îoeul' T,rinlard se frotte les Ina'Îns; il est content: tous ses g;:trçons de l'-éInancipation .s'en sont tirés hOIl'orab1.elnent, deux même très bi'en. Il a atteint son but suprêm·e . . Mais il a fallu travailler sans Telfi.che pour aSisurer le 'suocès : . ., ~on ,collègue ,de la IC0l1111llUne toisine n'a pas eu moins de

~'eusslte~ tout en y aiHant par un chemin a.pparelll1.ment ,plus aisé; 11 a.c'CueIlle 'cahneI?'ent l'an~once des l~ésul.tats. Il ne se ,croit pas· ~u bout d~ .ses pern·es; car Il faudra caser ces gars de quinze anS dont, plusl:euTs dev:ont. d1m"d~er forh~ne ailleurs, fau~e -de 'place et d occaSIOn -de tratvall ou rd apprenhs·s·a,ge. Il n'oltbhe pa'Y que J'école est pour la vi,e et qu'il Ifaut n10ntl'er aux jeunes 'COl11ment On ~e d~brouit1le. Il s'est :ll1isen # Dapport .avec l,e servi'ce de pré­~ppl'entI~"'ag~ et le ,]~ul'eau d'orientation ;P.l'of~essi'Ünl1elle et a eu la satisfaction de 'Placer ~r6is Ide ,s,es émancipés. . " '. .' .Te ·cause. avec des Inaître:s d'état ·expérimentés: « Monsieur

Dllmont, vous twez déJà Ifo.l~nlé un bon no.mbre -d'apprentis et . '.,1' ,.

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veus avez eu dan~ vos atelier.s Ibien des ou vriers. COlm.n e nous· SOffimes un peu vois ins, j'e puis suivre sans ü1dicrétion le 1l1'OU­

vement de votre personne1. ComInent se fait -il qu'e vous ayez gardé Léon depuis plus de vingt ans, tandis que vous avez expé­dié ralpidement tels autres qui avaient pourtant leur diplôme et s·emblaient habBes et débrouillards? » Le ,chef ,d'entreprise sou­rh 'sans cacher une Ipointe d'amertulne: « S'il ne Jallai t qu e ça et une ,bonne b lague pour être un hon ouvrier, je serais pl'esque rentier. Ce que je doi~ delnander par-dessus tout, c'·est lIa ·cons­dence profes:sionn.eae, la loyauté, le sens de l'honneur du métier. ,- DOllC des 'qualités .de cara,ctère ? - Précisém·ent. Les arti f;)·an s (et ·aussi. -d'autres professionnnels) qui échouent ne ·man qu.ent ni de connaissances ni d'habileté . Ce qui leur fait défaut, ce sont de solide.~ quaHtés rmorales. »

Est-1ce Ique l'an1Jhition de l'édU'cateur peut s'arrêter là? Le hut de :la vie n'est-il que le bien-être? Non. l'artisan, l'ouvrier, le cOIffi·merçant, n'ünporte quel professionnel est avant tout un hom.me. Chacun a b esoin d'une fornlation hmnaniste c'e:t-ù­dir,e de 'la culture 'la :plus 'p.arfaite de ses .facultés .. Plu~ que tout' être, l'h0111me 'bend à réaHs·er 1e3 possihilités qui sont latentes en lui; il veut se ,conserv,er, s'épanouir et se perfectionner. L2< loi valais·anne du 16 1noveanbre 1946 sur l'enseignement primai re dit au premier arHClle :

« L'enseignement prin1ail'e recherche le développement JWl'­lTIonieux de toutes les facultés de l'enfant. Il lui donne une formation générale élémentaire nécessaire nvant toute spéciali­sation » .

D~puis la Renaif;)san,ce, des péda'gogues ont -donné ù ,l'ambi­tion hun1<aniste les interprétations les plus diverses, .suivant lï­dée qu'ils se failsaient de :la vie humaine; ils ont reflété ainsi leur propre jnoertitude. ·Ce n'est que pamni }.es- 'm,aîtres chrétien qù'i'l est possible de .rencontrer un alccoT-d hannonieux paf/cc qu 'i.ls vont puiser la lumière là la même source.

« Selon la doctrine chrétienne, en effet, le but pOUl' lequel l'homme, cloué d'une nalture sociable, se trouve placé S Ul' cette tel're; est que, vivant en société et sous une autorité émanant de Dieu, il cultive et développe pleinement toutes ses facultés cl la louange et à la gloire de son Créateur, et que, l'emplissant fidè­lement les devoirs de sa profession ou de sa vocation, quelle' quelle soit, il assure son bonheur à la fois temporel et éternel. }) ~Pie XI).

Ces paroles autorisées ,monh'·ent 'comlnellt les buts .partiels oe l'éducatÎon se subordonnent .au but suprême ,et s'h<\rmonis ·n t

entre eux. Mais guidés pat :1es seules lueuiJ.~s de ~a 'raison, comme -les:

génies de l'antiquité ,c:las.s1'que,· nous ne 'S,aurions connaî,tre que

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fort imparfaitement le Créateur, et notre incapacité de oonfor­luer notre vol{)nté aux vérités entrevues serait ,encore plus gran­de.

Nous savons COlnment la volonté divine a remédié à notr·e faiblesse foncièr'e; le Inystère de Noë,l 'nous a ren~is en face de fEnf.ant ~de la ,CrècJhe, du Fils de Dieu qui e.'3t venu pour nous ramener à 'Son Père.

Le christianisme nous ind1que expliciten1.ent le 'but intégral de l'œuvre éducative: mnener les enfants à Jésus forn~er le Christ dans les ân1.·es. ' . Toute antre amlbition :serait ill'cO:lnplète et par conséquent

iaus-se. Nous ne Ivourrons pas juger 'la multitude des éducateurs qui ignorent la philosophie ou plutôt la théologie chrétienne de la 'péda.gogie. Nous trahirions notre vo:cation en nous arrêtant à un 'but terr.estre et e·n r,efusant d'aller jusqu'au bout, jusqu'à Dieu.

Il y a des ,gens qui veulent s appuyer sur des réalités soli­de.;;., palpalbrles et contrôlahle's même avec des instnnnents; ils sont enlbarrassés, presque a.gacés de ,ce qu'ils appellent l 'intru­:sjon de l'au-delà. Il s'en trouve aussi panni les catholiques ·et jusque dans 'le~ rangs des éducateurs, et pourtant, on ·les voit en­.seigner 'le catéchisme et J'histoire sainte, faire -des prières, assis­ter aux offices retilgi'eux, bref f'aÜ'e 'Profession de la foi, autant de lnanifestations qui hnpHquent la èroyal1'ce au 1n.y.stère de la péda'go,gi·e chrétienne.

Nous 'SOlnmes là en fa'ce d'une attitude non seulement illo­gi'que, lnais .aus,si dOllln1ageaible. Il est impossib1e que J,a contra­diction entre 'les gestes religieux et l'indifférence intin1e ne 1'i­niss·e par p,ercer. L'éducateur 'chrétien doit prendre nettement cons,cience des réaHté9 ·surnatUJ,~eHes que suppose sa vocation et en aoqlléril' une ,connaissance expli'Cite ass,ez riche.

Le Iffi'aître qui a eu le souci de s'initier à la psychoilogie et d'étudier de près <;es élèves ne peut pas .s'elnpêcher de recon­naître que son action est souvent bien lin1.:Ïtée. n lui faut tout l'orptimif;)'ffi'e d'uncceur généreux pour persévérer dans son dé­vouement.

Lorsque 'le but poursuivi a, une alnpleuT en que:1que 'sorte infinie, il y a de qu{)i douter de son pouv{)ir ,et l'€'l>uler devant la ,grandeur ,surhulnaine de 'la tâ-che. Mais Celui qui ass-igne la vo­cation a chaque personne, lui 'assure aussi son assis,tance à qui la lui demande.

Voici le début de la prière quotidienne d 'un éducateur chré­tien:

« j)lon Dieu, vous lll'avez appelé à un Ininistèl'e dont les' responsabilités lTIe l'emplissent de crainte; aussi ai-ie l'ecow's â

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vaas (mec une confiance toute filiale. L'œuvre à [aoueLle vous avez ?ien ~oulu ul'appeler. à trClvailier est vôtre; si j'ai donc tout a cral11dre de ma 'wblesse, j'espère tout de votre divine assistance. Je suis convaincu que, sans vous je ne puis rien ' et

, t . f' d ) que C'es vous quz econ ez Ines efforts. Puissé-je n'être jamais un obstacle à votre action divine. » Gg.

COÏnstruc1'ion et coéducation , <: Le sys~èn1.e de 'la coïnstruction et de la Icoéducation, appli-

que 'a l'ensellgnen1.'ent secondaire, est :surtout en honneur aux Etat.s- Unis ,et est acclleiŒli avec fav,eur par beaucoup de péda 0'0-gues pO-;U' des 1l10Itifs d 'ordre ,so'cial. On prétend, par cette pr~t.i­que, , p~'epür'er [,es enfants au ll1.élang,e inévitable des s'exes qui se Teahse natureUement ,dans 'La vi,e. Ce ,système est défendable 'en I ce'1jtai~s ,points peut-'êh',e, . ln ais ,en d',auh~es il est fort criüqua­hIe. Cer,talUS avantages p3!r.als'sent d "ailleurs assez ,iIHu·soires : ,plu:s d'humilité dans Iles appréciations. -respectives des ;sexes esfi:m ,'e Ilnuluelle, émulation plus vive ... Stanley Hatl, qui a bie~ étudié ,le p ;!'o]ylèn1.e, a ,constaté .que loa connaissance plu's exa,cte prise de J'eurs défaut: 1',~.spe~tif,s par jeunes gens ·et jeunes fines éduqués ensemble, dunmuaIt le 'UO'lnibre de maria.o·,es Ce qui n ',est 1)'a'S

, • , b ,

plleclseluent. un avantage sodaI. .. Cet ,auteur ne -se prononce 'Pas pOUl' 1'·eniS'ellgneluent luixt.e. Beaucoup d'éduearteurs 'm,od,erne')· son.t du nlên~e avi,s, 'mêlue ,en se :plaçant à 'l 'müque poin.t de vne socIal: gant-Il rappel,er qu'un des apôtr-es [,e p'lus en vue de l'é­ducatIOn lllouv,e},le, G. 'Vyncken, 1o-ndaoleur de l'Ile de la Jeunessè à 'Vick,ersdo.pf, qui, au début ·de ,sa Icarrière, av'a-it nne foi très grande dans la eoéduc.ation ,et la coïustruction, a 'changé d 'avi s qUJ~nd 'l'eXjpérience lui eut tlllÜlntré que les résu~tats ne ,corrèspŒl­dal.ent pas à ·son aUente ? L 'introduction des filles dans 's·on «lIe »

Prochaün ti.·age de la

LOTERIE ROMA-N~E samedi 31 janvier 1953

Un gros 'Iot de Frm 120.000a- ' \ . .

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avait .fait bais!ser .J'idéal de vie s,par,t<iate qu'on y p,rofess,ait, n'avait ,pas plu beaucoup aux gançons, avait réduit il' effÏicience du travaiil. et les l1ésultats _généraux, même pur,elnent s'coQ·aires. Il est assez curieux de no,ter que, même en Russ-ie soviétique, où la coédulcaft~on a été intTégrale à tous les degrés jusqu',en 1943, de nouvelles dispositions offi,cielles ont été pri,ses 11 y a peu ,de temp1s. AlctueHement 1'édUJcatlon séparée des garçons et des filles s~ pratique ,dans 77 gr:andes villes . Le ,changement est eX,pliqué par Joas différe1flice:s du dév,eloppement physique, par les néces­sités de la rprépaI'ation militaiTe et par la -convenance qu'i[ y a à différencier 'les ,aJctivités ,pratiques ,chez les. deux lSexes . La co­éducation n'est nllaintenue que dans les Tégions l'ur.ales et dans la petites villes.

Il faudrait voir aussi :si Jeg, avaiIüages que l,e 'Systènle peut ,présenter ex,istent au :Inênle degré à tous les âges. Veut-on. encore ravis; de Mendousse? Il s,e prononce nettelnent ,contr.e la 'CoÏns­trueJ:ion et Icela pour des il·,aisons. Isocia'les et psychologiques. Un des pTemieJ.·s effets d'une instruction 'plus llibérale (pour les fil­lies) 'est «d'inspirer à beaucoup la haine ' des ~ünitations que la nature i,mpüs'e à leuT alCtivité et le J.nariage à le'LU<s droits-; il est urgent de la ,coIlllP1éter (l'instruction) par un ,en.seignellnent pluS dogmatique, bi'en que pOiS,itif, où seTa -mis en Ihunière, sous un aspect à la fois historique et Inoral ~e rôle de lIa femm·e dans la vie de la 'cité et dans la création des v,aleul's dont l,a cité est la condiüon. Aussi donc, à ne consic1ér.eT que le rôqe social de l'édu­c,ation, il y ,aurait déjà de pui.ssantes r.aisons de désirer pour l'en­~eignem'ent féminin d,es programmes et des uléthodes spéciale­n1.ent aprpropriées . Cette thèse semble 'se justifier encore plus si l'on ,considère .ee qu'il y a d'original ,et d'irréductible dans la pe'Tsonnailiité deis ladoJes:cen1:lels :et dan\S les <ll1.0-difi1c:at(.i.ons, que l'âge apporte là leUTS facultés . .

Au point de vue psy,ohotlogique, la 'co éducation et la coïns­truction ne ,se justifient pa:s. En effet, Œres p:sychololgues. .s()lllt unaimes à reconnaître 'l'exi.s,t.ence d'un type m'asculin et d'un type féminin netten'lent distincts et qui requièrent par conséquent un tr:aiteInent adéquat.

Dans l'ensemlblle donc, le systèlne présente des inconvénients psycholo gi'ques , lllüraux et sociaux. Il ne faut pas souhaiter une niveHation des différenoes parüculièr,es aux deux sexes : la société n'y gagnerai!t rien. Plus l'homme restera homme, c'est-à-dire virN. etentlfeprenant, et plus ta ~emme restera fen1Jffie, c'est-à-dire 9fientée vers les .tâches familiales et les professions en rapport ave.c ses ditSpositions naturelles, plus la société 'eonjug'ale et in­dirœtem'ent la soCiété nationale 'et internatiQl1ale seront riches en :ressources. ».

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Foel'.ster es t' un ad1vers-aire déternliné de la Icoéducation et de la 'coïnstruction de.s sexes: c'est }là une méthode par trop gros­lSièr,e, par tro:p 111.écanique et par trop sup-erf.ici,elle, pOUf qu'elle puisse être favorable à l'éducaHon 11lutue11e des sex-es, La coé.du­cation a pour effet d 'effémin,er l'hOlume, et elle fait perdre à la fen1.ffi,e :les grâces e t les ,charmes de ,son sexe. Par le fait mèm'e la coéducation ,s'insurg,e contre la nature l11ême d e toute écluca­tion : lnaintien du Icaractère ipl'opre à oha'qlle _sexe, et son achè­veInent au 1110yen d'un élénlent pS)'ichique contraire.

L'idéall -Chl\éHen de la vie 'et de l'éducation nous l11et en galde cOlltre toutes 'Ces su,perficialités 1110dernes.

Dans Get idéal que vis,e l'éducation, l'élément féminin ,doit I}tre ,davantage indépendant de l'idéal 'pou1'suivi clans Ül fonc­tion de 'l'h01111111e.

(Eslsai de ,philosophie pédago-gique par Fr. de Hovre, Dr en philosophie ,et prof. de pédagogie à Anvers.)

(Extr.ait de Ln pédagogie scolaire contemporaine pa'r Elnde Planchard, Dl' ès s'cienoes pédagogiques et profess-eur à l'Uni-versité de COÏIllhre, Portug'a'l). J.

DostoïevskN (Suite et fin)

En ré::l'lité. l'Eglise, par ses dognles, invite ù dépa,;;ser le"i doglnes, et ~)a.l' l'obéissance, à dépas'sel' 1'obéissance.

« Toute idée, écrit le Père Gan'igon-Lagrange, est finie, elle ·est un 'conoept de t.elle ou t e:He .perfection de Dieu, de son être, de 'S'a vérité ou 'd-e sa bonté, de sa s!agesse ou de son -a'mour, de sa nl,iséri'cOl~de ou de s'a justice. M,ai s ,ces div'el'IS concepts de", pel~feotions divines -:sont incapables de nous faire connaître tell >

qu',eHe -est en 'soi f.es,sence divine s-ollverai.nement siInrple, la déité ou la vie -Întiane de Dieu. Ces concepts muHlp']es sont ,\ la VI

:intim,e de Dieu à la shurplidté divine, lIll peu ee 'que sont les s-ept cOUll,eUirs de l'a'11c-en-del à la lunlière hlanche dont ,eUes pro­cèdent... Nos idées créées ,dc9 'uttrilbuls divins sont C01ume de petits ,c.anés de lJ.11'oS'aïques, qui durcissent lm Ipeu .]a physionomie­'spirituelle de Dieu ».

Vide mus pel' specuhZ111) in aenigmate. -M,ais rejeteT les dog-1ne9, c',est bri'ser le lnirair, :s-ans atteindre davantage 'hl réalité. ReJeter l'E.gUse, 'ce n'est ,pa.s ,t'l'ouv,er Dieu, ,c'est pel'dr-e de Lui le .s.euŒ r-eHet -authentique ici-bas. T,el est 'le -cas d'Iv:::1n, tel -est .I.e ca,s de tous les UJgnostiques. Itel ,est ,oelui d:u di,a!b~le. « El'itis sieut dii ». Ne poU'v'ant a'lteindre Dieu, Hs en l'cfus'ent toute im'age.

i 1

265 -

Comment finit ton poème? demande à son frère Alioscha. - Je voulais le finir ainsi: l'inquisiteur se tait, il attend quelques

instants la réponse du prisonnier ... et voilà que le prisonnier s'approche en silence du vieillard et baise doucement les lèvres exangues du nona­génaire. C'est toute la réponse! Le vieillard tressaiHe, se~ lèvres trem­blent; il va à la porte, l'ouvre et dit: Va-t-,en et ne reVIens, p~us ... Ne reviens plus jamais, jamais! Et il le laisse sortir dans les tenebres de la ville.

Après de vaines expUcatiol1's -qui laissent à Ivan tourte sa con­viction av,ec 'l:a Icondusjon : tout 'est pel'n1Ï:s, AHo:scba s·e contente -de répéter à ,s'On frèl~e Ile g,este du Christ 'au Gland Inquisiteur: il ile baise 1endrem,ent -sur '}.es lèv.res.

Cette Irépons'e, dirt Troyat, ,est 1a seule 'que le ,chréti,en puis:s'e offrir à i',athée. Car à lIa lo'gi'que, H ne ,s,ait üp.po.s'er ,que 1 -a'lTIour.

'L,a Légende du Grand Inqui.siteur est 'certainement le sonUTlet du rO'l1'la;n Les Frères J(al'omaZ'ov et ce rom-an, .],e .:>0111!111°t de tous le.s autres. Dans ,cet éd-Nice tfoi,sonnant qu'est l'œuvre de Dos toï­evsky n'aUenrdol1st pas Ulll courOllnement bien net, CnlTIJllle celui d'un 'teŒn.pJ.e grec ou mêlne d'Une cathédraLe ,g'Üthique. C"est une -forêt de flèches qui se croisent ou se confondent su ivan t le point de vue -où l'on se p'lace. C'est e n créatirm, 'c"es.t en lTIOllVe­luent au courant d'une histoiTe, que Dostoï,evsky ,cheI che 'l'a·c­oorel 'j.an1.ails trouvé ki-bas -entl"e le9 -attdbuts .cle .o~,ell, el:;tr~ ~ieu et la cTéature, -entre le bien et ,le Inal, entre I,e fUll et l mhm. l'A s'il n"a,boutit pas à la précisioll du dogme, son édiifirce lais-se ou­vertes des pens'P'ectiv,es 'Où des {'t-mes sincères a,perçoivent n e fût-ce qu'un instant fugitif, des clartés éternelles.

23. Requiem aeternam

A qui s'appliqueTa nüeux cette im1ploralion de la 'liturgie, qu'à eelui que ·]a te1'r,e -:::1 lahsé toujours inas·souv-i '? Certes ce n'est pas la gloire qui ,peui le -contenter et d'ail1eur,s ~i L.es Frères [(al'omazov ont porté son nO'111 dans le n1.ol1'dc ,entler, l'ls n'ont pas -comlhloé .sa fortlll1e. L,es béné.fices du livre vont à. ,pnyer des dettes anciennes; -de nO'llveau il faut travfliHer pOUT VIvre.

En 1880 ~l reçoit l'invitation de prononcer un discours pour rina;uœuration d'un 1110nuluen1: à Pouchkine. Il IS'y trouve en Jalce de TO~ll~guenj.e'V, son éternel _adve]~s:aire. Les deux écrivain~._. polla­'l'ilS·ent deux IcoU!JJawts llitt,éralÎ'l'es- qui 's)al.f1fronJent. DOls'bol'evsky représente ]:a foi dans la Russie ,chrétienne,ayant 'mis·S'ion de ré­O'énérer les peup:les,et Tourguelüev, un peu ,c-on1.'lne Ivan Kara­kazov, porte 1.e dr,aipeau .de l'uni'veI~sla'li.Slme rationaliste européen.

Après plusieurs pass-e\S, Do,stoïevsky relTI!pÜ'rte Uill triÜ'll1rphe incontesté, maLs aus:sitôt après les fêtes, la presse se venge de ce qu'elle -appeJrl.e une ,es·croquerie sentimentale.

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« Lie discours de Do,stoï,ev~sky, éc'rit-ol1, agit plus SUT le." neJ'fs que :sur 'l'inrtelli'gence}) et d'autres 'lnéchancetés de ce genre ninsi que des insinuatiollLS médis'antes et 'calÜ'lnnie:uses sUlr sa vie pl'i­vée. Anna Ile défend avec :toute l'int-eHi.gence de son amour.

:NLai5 fa diff3Jn:1ation fait son œu.v're, la santé de fé'crivain s' effondre. P.rell1ièl~e crise .d'hémoptylsie.

- Anna, je t'en prie, fais venir ·Ï.mll1édia1ement un pre.lIe. Je v,eux :m·e com,esser ,et ,cnmnlunieT.

N ·se d:'~it apporier :l'Evangiile qu'il U'vait Iconsen é depuï.s les années du haglll,e et <lire au ha·s'&rd :

« ,C'es't l11'oi qui 'dois êh'.e baptisé p 'Ul' vous et VOlUS' venez à Inai. Et Jésus lui rrépondit: Ne IJ.ne r·etenez pas pour cette ,hellI'e, ('al' 'c',est ,ainsi que nous devons aücOll1.iplir toute jusitice }) .

DernièT-es Tlecomlmandations à ,s.a fffll1.Jme ·et ses enfanL : « Ayez une ·albsolue 'confiance en Dieu 'et ne désespérez ja­

luais .de son ,pa:rdon. Je VOUIS aime :bien, ,mms 'IllOn am'O'l1:l' :n'esft rien à 'côté de l'imllnense -alnour de Dieu pOUl' les- h01111 TI1!€S, se' créatures }).

Le.s funéliaiU,es :sont un trinmphe. Trente miHe per.sonne· 'accompagnent >la dépouiU·e IIl:Orte!.J.>e. La RUlss~'e Ip~l:eUlr.aa.t Ison rprro­phète, qu"eUe ahlai,t écouter ,s1Î. peu.

Troyat conclut :p.ar Icet extr'ait -du discours de Soloviov : « Il av·ait ·cru en .la fOI',ce infirnie .et .divine de râ'me hUIll!laine

qui trioll1phe .de toute vio-lenoe .extérieure et de tüute déchéance intérieuve... Réunis pour l',amour de ~ui, t âchons qu'un mnonr pareH nous He les uns aux autr,es . ·CaJ.'c'est 'S'eulement .aJ'01',~ que nous nous s-erons a ,equittés, pour ,ses grands h'.avaux et ses gran­des :souffranoes, ·env-ers le guide spirituel de 'la Russie »,

Hélas, 'cOll.nJbien 'ce guide a été trahi! Cependant, Inême à Yen vers, lnêm,e dans la révolurtion, certaines vue:s du grand bom­rne, 'malheureusement, s'e réalisent, 'cene-ICi 'entre ·auh'e5, que tou­tes :les süUes hy:pothèses des occidentaux deviennent axion1es ehez les R ThSSI8'IY.

Après ,a'voir p3Ttagé :l:a ,gloll',e et 1a misère de -son époux , Anna Gregoyj'evna mourut le 9 juin 1918, Téfugiée en Cri,mée, ayant. eu comnle dernier spectacl.e celui .de l:a populace déchaînée qui met­·tait en pflatique la 'Sa.gesse d'Ivan Karamazov: Tout est pel'nlis.

La partie eSIS·enHelle du mesl;j.age de Dosrtoïevsky ne s'adresse palS seU!lement à 'la RUJssie m:ais au monde entier; eUe eSJt con­forme au commandement de Jésms :

Aimez-vous les uns les autres comme moi-même. je vous ai aimés.

M. MICHELET.

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Le rôle de récole populaire dans l'Etat (Suite)

FOl'mation du caractère

L'enfant 's-ent le bes·oin de dev·enir un hO'lllHle, il dl'el1Che Ù sc rendre utile ,par besoin de solidarité. (Le IJ.naître a ses res:pons~­bilités.) Il a aU9si besoin d '·a.nlouf, d'·afifectioD, de dèvouen~ent? ?-l faut lui f'ai're pl~endre s·es res,ponsalbillités. (Le lnaîtr,e dOIt dU'I­gel' tout ,cella.) La Classe ,es·t une ünage de la vie. L 'élèv'e doit pouvoir créer, il f.aut fair·e sOTtir ,de hü ·des. idées, nouvelles et n e .pas trop parler, nlais le lai's,ser parler (après ·avoir pen3'é) .

Il doit lPouv'oir 'aUls!si f'açonner de ses lnains, !pour voir :le r é­sultat .de s'On trav:ail. n -doit .sentir qu'ill devient une personnalit-é Inorale sur qui Q.IlJ peut COill'1pter. Il doit a'C'cepter ses responsa­bilités vis-à-vis de :s'es 'Call1.aTades.

Pour .leur besoin ,de colla1b ol"at.i 011 , il faut ·donner Ut deu­·ou tr01s enfants) 'llIl'e tâche en 'cO'l1UTIun -et exl,ger qu'j ls 'appo r­tent '}.e résultat -de 11eur5- recherches (travail ·en équipe) .

Le maître doit écarter l,es .obstacles qui empêchent l'élève dt' s'épanouir. 1) La peur du l1.1aîtr.e . 2) L a peur des notes, élèves t raV'aü1ant s'Ous la ,cl"alnte. Le maître peut indiquer -aux 'parents ce qui lui s·emble ne .pas « jouer » chez l' élève. :3) Peur cl s canw-rade.s (moqueries-) .

L'éducation 'nlorale 'et r eligieuse ne dèpend pa' tant de ieçons ~u .progl'anl me ou <de 11lannels que de l'es1prit l~ui anill~lt) le lnaître . Quand tous les nl'aÎtres s eront anil1îés c un ·espl.'l chrétien vivant, iLs n'auront p.as bes'Oin d e 'Prêcher, ni d '·en':iei­gn.er, ils fe110nt rayonner autour d'eux sur lIeurs élèves leur ri -che p ersonn3'lité. .

Pour que l'éducation religieuse soi,t plus forte, il faut qu' e ll e devienne ·confessionnelle; luais a10rs cela est surtout du re'3sor t de lIa ü'oJluiUe et de l'EglLs.e. Les 'prêtres et les .pasteurs· do ivcn t collaborer dans un ·esprit .de ICOl1llIHéhension réûi'proqu'e. Travai l­'1er Hbrem:ent côte à côt'e.

Nous avons cert-e'Y le privilège d'enseigner notre peuple V,H-

laisan qui, avec -s,on al111üUr du pays, S'on bon sens l1lalici·enx, s'a calnl·e ·et un peu lente volonté, est f~ujourd'hui un des plus so:}i.q..es appui-s de notre vie 's-uis!s'e; 'll1a.is 'la vie matérieUe ·a cepen­clantchangé, la vie Inol'ale est en décadence et chacun de nous doit se dÎl~e : Dieu .nle dem,ande c1'édifi'er, ,c'est-à-dire d'êtr,e un bâtisseur qui répète -nlille fois 1e même geste, qui r,eCOlllnlence au.:joul1d .hui Il" elfrfort d 'hier, qui .fait œ uvre qui dure . C'est .pier~e .après ,pierre, ,COlllP de 'lnarteau ;après ,coup de ITl a llteau que .l e dOlS édifier . Le luéti'er de constI~ll'cteur ·ex:i'ge -des peines, des sueurs , de-' b lessures, des 'coups qui lueurtriss·ent. Ne SŒl1JmeS-nons pas ~eux .qui . édif ient et S'ont appelés ù bfttir avec Dien.

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Nous devons mculquer à nos. élèves le goût -du tr'avaiJ bien fait et être pour f ,enf.ant un con:s·eiller dans Je chojx de sa voca­tion, de sa profession; poussons noiS élèves de Ila icampagne à re_.'~1-er à la ·eaInpagne. Conllm'e Ml' Barraud, recteur de l'Univer­sité, nou~ -estimons qu'il faut icoûte que Icoûte revoir et allé­ger le progl'amn1e cie nos écoles à tous les degI'és, afin de for.mer dens élèves ,aVlide.s d'~wpr·endr,e .e~ non dégoûtés de l'étude, des élèves intelJ.i.gents, 'sains, v,igour·eux, ·et d'èduoatÏon s'Ü'i'gnée, qui entrent à l'Université.

Nous devons résister à la tend-ance athée et inter-nationale par UIIl renouveau d'édulc'ation nat:Uonale.

Si nous voulons {~,on'SeTv·er des principes dits démocratiques-, il nous faut .aTTiver à incuJquer 'aux enfants l'idée de liberté disci­plinée. Ml' GUY-1Gra.nd dans le J.ournal des Institut·eurs de F ran­ce dit -celCÎ: « C'est devenu un hiencol11'nll1'n de ·conlparer la faibles'se des Etats libérClux et la pUl'ssance des Etats dictato­riaux quant à la fonna.tion d 'un esprit public. Alor.s qu"en Italie, en Atlema.gne, en Rus'sie ,s'Ü'v-iétique, toutes 1es institutions du ber­e.eau ·à la tonlbe, üonveligent pOUl' .façonner 'I·e citoyen 'aux dogil11eS d'une religion d'Etat, les payls libres le laisr;;.ent démun.i de toute doctrine efrfica,ce, ca,pa'hle de nourrir un esprit national. MT le n1w'écha[ Pétain 1'av'ait encore paplpelé, au cours d 'un dîner an­nuel de >La Revue des Deux M'ondes, dans un .eli's-cours qui a fait quelque 'bruit.

« Il n'-est pas exact de dir·e que dans les Etats< libres on n 'enseigne pas de doetrine; toute la dif,féTence du pluriel au singulier! Le principe de l,a llleutrallité 's'oppose a 'Ce qu'il y -ait des doglnes orfrfkioels, métaphysiques, .poJiüques e1 sociaux; i,l ne s'op­pose pas à ;r,émuJla,-bion des do'Ctrines. L':aJPpli.c;ation de 'la neutrali­té n'est d'aill}:oolr:s p ,as pO'ssiihle littéralem·ent, Icar un enseignement neutre serait un enseignement inexistant. L'accent ulÎs sur la laï­cité, sur 'le,s ]'ègles morales, sur ta dém:ocratie, 'hnp-1ique un choix et il n'en peut être autrement. Mais dans ,les Entites de ces exi-gences nationa1les, La liberté trouve à jouer » . ,

D'un 'côté, on 'pratique un ,enseignement déhbérfunent dog­matique, l'étouffement de toutes .j'es lihertég-, l'impOlslÎtioJ1J par la contrainte, le dr·es!s!age, la mobilils:ation perpétuelle d'une reHgi-9n d'Etat. De l'autre, un enseignement officiel -manque de flamme; on as.s~s;te ·au déchaînement de toutes les criHques (,gelJlIe parle­m'entaiTe, pala1bT'e, qu~ se Tetrouve Ipartout) au conflit de toutes les ,mystiques, à un 'champ de bata;jUe au ~~eu d'une :cnrnmunion. La partie n'est _p'lms égale.

Que faire 'en préseIlice de cette situation ? Id s'·atffront-e'l1t les :solutions. La prenrière, ceHe 'qui - vient pour ains,i d'he méoanique­

lllent à ~"esrprit, co!l1siste à faire chez nous ce que nous voyons faire e:hez nos 'Voisins. On dogm'atise ailleurs? do-gmatisons.

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On sl..uppriu1>e ·les libertès' ? faisons de lnê'me. On dre-ss,e, on enré­L, i1nente, 0'11. n1i.litaQ'Îse bOlnnl,es et feln~l1.eS de tout 2l!ge et de toute condiHon? ins,tirtuons chez nous de semlbilahles 111éthodes. Pui's­que ,les ·mên1!es causes produisent les ;mJêlne5 effets, nous obüen­ci rons l"apidelnent des résulta.ts équivalents. -Ge -serait la s,eule fa­çon >de donner au monde le s·entünent de notr,e fOTce et de nous faire respecter.

Une telle so,1urtion présentée erÛluent, lavec fra.l1'chise, il faut j't;connaître .qu'on ne la ,trouve pas fréquem,m ent. On sent qu'eUe heUT'teTa~1 -chez nous trop d'id-ées. réflé.chie.s ou de 'sentiments il1-oon s'c·j.'en-Ls.

La démocratie est -eHe à peine ,conunencée, e-st-·eHe à s·a fin, seTa-t-,eUe éto'Ulffée !avant d'a.Ueindre à la maturité? ·Le telnps

-nous ·le dira. - Elle noulS a .a.n1:ené ila liherté qui 'a permis de réaüser un ,progrès poLitique ·et moral, nous ne l·a ,cnnserverons. qu'au lprix d'une forte di'sc.ipline; car l'erreur la p.lus .gTav'e est dB conf'ondJ'e la liberté avec ,le 'lais's·er faire et la .fadolité. EUe doit ("Lre 'col1is,ba'm1ment équiübrée ipar 'le besoin let I,e sentiment -aè l'ordre, oTdre volontaire si 'l'on ne désire .pas qu'il s.a.it imposé. La grande devise « Onlre ·et iProgrès » à -condition d'être bien conllprise, Teste la règ.le la pIus s·a.ge. H n'y a qu'un 'seu.l 'nloyell de ::auver à -ta fois l'opdre et la 'l,iberté : 'se di'Sdpl~ner soi-nlênl'e, pr::ltÏ'quer .J'équialÏbre deS! droits et des devoir'S'. Nous ne voulons pas aborder dans -cette étude la question de t'Et·at .. rénové sou:s la fOTll1e de démo:crat,ie disdplinée. Avant de pa's's-er à réducatioifl pah'iotique, nous ·croyons uti.le de donner rconna.iss.ance d'un ar­iicle crue .nous avons écrit ,en 1933, ·intitulé « Educ.ation fa,m,j]ia­le ) . Qu'étaient nos aJ.1lcêtres. d'il y a 6L12 ans, ces hommes qui, COl/T!ageusenl·ent ,secouaient le joug étrang,er? Des ohrétiens qui p'liai'eIlt le genou devant Dieu et qui, chaque jour, invoq.~a.ient la protection du Tout-Puis:s'ant sur lIeurs foyelis. Nous hasant -SUl' l'1dé-e qu:e toute institution se l'ajeunit et s·e l'enouveile en l'eve­nallt aux SOUl'l0eS spirHuelles qui l'ont ,créée, nous désirons affi.r­ille}" le droit deiS pères et des [uères de leur:s ,enfants. Nous-. deman­dons 'que l'enseign-eutent à tous les deg.rés corres,ponc1ê aux vieil­les traditions chréti,ennes de n'Ütre .'peuple et ne nous· prépare pas une jeuneslse révolutionnaire 'et athée :COlll1111'e c'est le c.as dans ce:rta-Ïns pays. Nou 'VOwlOofiiS éliminer 'les conceptions fauss-es. et les erreurs provenant d·es philosophies qui ont Tendu possible la Révolution française ·et qui, propagées p:ar eHe, ont -été j'mpor­tées da!fiJs notrre pen-sée ·et notre vie suis-ses.

POUT l'éa1i:serr ee .pTOIg'l'aU1!Ine nous insis.tol1lS pOUl' .que -nos éd:u­c.atelITS se consacrent à Tedonrner une âme vraiment -suisse à lIa ­nation sItU.!Slse en fOl'mant des citoyens et des dtoyenne~ dans !'.acceptation :1a plus élevée du term,e. La fONllation de l,a person­nalité des jeunes selia toute -basée- sur ~a ,science de l'éducation en attribuant la premièTe plac~ à 'l'édueation m'Orale, ;patriotiqu~,

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lHÙS à l'éducation phystque et ù l 'hy,giène et enfin ,\ l'·éducation inteHectuel'le ,plar 'laquelle il Is"agit ·moins de lneubler la méJJ.noire que d'ouvrir resprit. L',enls:ei.gnelll'ent profesiSionnel (à has,e ·cor­})ol'aÜ'v,e) 'exailtera la vaŒ'el.u' :du tTav,ai:l, de tous les travaux, du travail nlanuel aut,ant que de l'int'eUect.uel.

D 'autre paTt , nous deul'aBidoil1:s aux~papents de régénérer l e terrain If,anü}.ial en élevant 'les ·enfants dans. plus de pi/été et d e Tes.perct.Qu''Ïi},s :s'e iPénètTent ,de :l'irdée que ,l.e caractèr·e ,et non :l'ins­truction ·est -le :f alcteur important ,de l'édu:cation des 'enfants ·et que pour la fonnation du 'Cal~a!Ctère, les .intfluel1tce·s de l'écol e doi­vent s"ajout'er a ux irufluences de ']a Inai:son , se ,co'l11p'létel'. Si J.lOU:~ prO'CUTO'llS à 11O'S ,enfants 1 atm'O:sphère fanülial]e voulue, les ;plus éhan:g.es 'eXlpél~i,e11.tces Is/co:tail"es ne leur feront .aucun mal (nous ;pens,ons 'a!Ux !professeurs die tous Les degrés acqui~. 'aux idées COl1'nlUn~lsrtes qui ,oherchent ù ho'ltchév.Ï'ser l',enseignement), tandis que '3-Î ,les Tac.ines plongent dans un lnauvais ·terrain fa·· rnilliall, .aucune t nine savante, ,aucun soin ne les feront .devenir 'oe ·qu'ils devr'ai,ent êtr.e. P.areIÜs, vouez :douc un ,gl)and s,oin à 'l' é­ducation de vos 'enf.ants; .J"avenir du pa)'ls en dép,end.

Nous résulnons noh~e idée de la :libelié di'slc~p1inée par ,cette dé:finHion: La litbeTté dis'ci.plinée 'exige 'la disd.p:line dans la li­ber té indivicluelle -pour ile dévdoppement d'une ïpel~sonlnt:l'lité for ­te, Ti,C'he, 'Virrlle, n1ais cette .discipline ne doit en aucun -cas de­venir un joug écr.as·ant 'la personnalité 'e't rdétnlÎlsan t par l,ent,e a:s­phyx,.i la cou.:i'ci,en:ce individuelle e t le ,sentim,ent .de la resp.on­s'abilité . L'hün1nle, ne -l'oublIions pas, n 'appm'tient p,a~· ft l'Etat, à la cl asse, à ,César, ou ft Nlan1!mon, luais il appartient à Dieu.

Nous lÏ'stOnIS d ans des journaux étrang,ers: « Qu'·es,t-ce clone que ce ,peupl,e qui pm'le s'aIl~ 'ces,se de Progr ès, de J uS'li,oe, de Liberté ·et 1l1'eurh'it et défigure 'le visage de .sa mère? C'est un peuple engourdi par le hien-êtr'e, un peuple trop h eureux qui se c01n:p'laît daniS une s'orte .d'inerti,e nlora1e. San.s doute, iil faut qu'une nation :soit PI'loslpère, matéü eHeUl,ent, pour êtr-e prête à l'acÜon 'et pour ,pou voir se défendre. Mais un peup'le n e :S'(~ nourrit pas ·de pain s·eulenlent, il lui f,ant un i.déal pour faire llHÎ1re ler;y én el"gies et les .fortifi'er et oet idéal est obslcurlCÎ ,en Suisse. Le titre d ' a'UJbel~g.e du 1110nde ne peut que 'condamner Il'es Suiss'es à la médiocrité. »

E mile Souvestre -dis'ait : « La Suis/se 'est donc surtout une grande .fête -publi,que,

fête payante, ,s'entend. Mais, dans ·cette entrep'ri~'e ,C0'l111nel~ciale si f:avoTi:s·ée qu'elle ,soit ')J'al' le succès, verra-t-1on to'ujours UIle

nation? »

Nous dev.ons penser à ,l'héritag'e d 'héroïsme l,ais.sé .. par. nos ancêtres. Leur alb.négation fut cOlnplèt,e et ,le.s ,leç.ons qu'ih :rions donnent de fidé lité .au devoir ·et à il'cUirs serm'ents doivent sii­m ·ule r noir e vlÜlonté de 'les perpétuer et notre désir :de :leu~" l'e'; '-sem.bler. " :' ~ \

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Education patriotique

L éducaüon 'CÜ'lTItlllUtrüque à l'enfant non pa,s ;~a Iculture, mais une 'cullture, c'e111e de 1a nation, du milieu 'Où il 'a été élev.é. ,La tradition CfLùl reçoit, ,c'est 'cene de s.on 'Pays,; l'instruction que .son intelligence 's'approprie~ ,c'est ·cel.:le de :son pays, les imstHutions po'lit1ques et sOCJηales, et Iles 110-1,s, le~ 'mœurs ,qui inspirent :sa .con­duite pr,ivée -et publiqUte sont ceUes de SOlIl :pays. Sa vie; il la vivra vrai,selllhlabl'C'luent lau .mi@eu de ,s,es compatriotes. Il ne peut vivre en isolé; ill ne peut vivre pOlU' lui :seu~, ,et ~e'l on la façon dont il .se conduit, l,e nive,au 'lnat'érl,el ou ,Inor al , i'l1tellectuel ou re],j,gieux de son temp:s ,s'é:lèvera ou ,s'~ahaiss'el a.

Il ne peut donc denleurer indifférent au bien-être .de son pays, il t"st respofllslabll.e pour sa pru."t de ,ce hi'en-être, il doit donc :\ 'YU

patrie .son COnCOl.ITS pel'isonnel et .c'est le devoir p.atri:otique. Nous .préférol1ls :l'anCÎten adJectif patriotique à national. Il nous s,emble que l'éduoation nationale implique trop '!<a s,eule ,connaissance ·des imstitution:s poliHtqll'es, des droits ,constitutionnels et du ci­toyen; eHe aboutit 'au civi,sllne, qui est une m.anière d'agir exi-é­rieUl'e 'confornJ:e .aux lois. L'éducation patriotique ,s'adres,sle à l'ftme, au cœur, à Ja 'con s'CÏence; ·eUe !pro'voque '}:e ~:Uicriiirce et l'impose; ,el1le ,atteint J.es affections profolnde,s ei le 'consentelnent .su:prêlne qui .étend au territoire historique, l"aITI'our du clocher ·et de la tene .ancestr,a1.e. Le dvisnle s'appuie !SUT :l'intérêt de .}'E­tat, .sUl' Qe bien pubH,c; le Ipatriot:i'sllle 'en .appe~lle à l'obligation lllorale ,et au .souci du ~,a[ut peris'Onnel. Le civis·me noUiS paraît une qualité purement natul'eHe; le :patriotis'me est une vertu mOI,ale et ·chréN'enne.

Noh e p.atrie est un ,cons;ente,moot et un vouŒoir pOlIT nouS. SuislSes; Cal' aucune :aub'e rai'son n'.expliqu.e .J'existence de notre pay,s ,eomm,e nation, La SUÎlSse, :dit R. de Traz, est -le triomphe d'e '}a persévél~anoe nill.échie ;S'UT ["anal'Clhi,e des instincts 'et 'Sur les fata.lités économiques. La Hollande est une conquête de l'hotl1'llne sur la n1er; 11a Suiss'e est une conauête de l'hOlnme :sur 1'honl·me.

Or, la târche de l'écol'e, de toute é.co'le, est l,a transmi.s'si-on. de J'a 'cnlt:u;:ne de 'l:a :génération prés'ente à la ,génér:ation à venir, Ce que Il'esprit et Œ'e /cœur humains ont ;S1.1 'créer de dur,ahle et de définHif, de généreux 'et de déllioat ne .saurait ~'éteindre avec l,es homm'es de demain, Il faut mettre ,ceux-d ,à même de 'comprendre ·eette ,civi'11s'ation qu'Î est notre o!l~gueH, d'en user et de .la .parfaire.

Le vieux poète Lucrèce ·a ,exprimé ,ceHe idée par l'image .sai­\sissante du ,fl,ambeau ·que des ,coureUfiS -ersipUicés s'e transmettent l'un à inautre. Chaque porteur de fum.ière, - lia.m-p:adophore, -\œurl, ~ans regarder en. ani ère , soucieux un1lquement de ipf!é­~>erver la fîlamme 'qu'il Temet à un autre. La ,course au ,fla.mbeau, les générations l'Uiooompli:s:sent ici-1ba.s-, -elles 'qui reçoivent Ja d ­vilisati9ll, ISe l'Iapproprient pOUl' :s'en deslS,aisir bientôt, ~a .pas-· 'iant à :la ,génération p ilus jeune,

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Mais, puisque la vrai'e 'culltu.re est ·intérieure,. c'est dans 1a ,cui­'Lure de l'âlne et des fa'cu'ltés hun'laines que ,consiste l'es's-entl el lâche de l'éduoatio!l1 et de l'éco'}.e. On form'e l'intel1i,gence à la c1aT té , Il'e 'cœlU' ,à la généro:sité, lia 'VolonM oÙ 1 a.ction, par la COD1-Inu:nkation des biens de culture. M.ai'.Y 1'intelli g,ell ce, la volonté et le 'cœur l'éaO'issent ,à lew' tOUT, pro'lo.ngent et perfectionnent la

~ . civiJi.sation. Ail1lsIÎ les bi-ens du pas'sé s"alOcrolssent 'chaque jour -de 'l"acquis du présent.

« N'€s>s'ayons jan'lais ode .dénlontrer ù :l'intelHgence les raisons pour 1esqueUes i,l faut aimer ,s-a p.atrie, pa'S ,plus qu'on ne dé­ll'lOntr'e pourquoi .il faut aimer sa n1ère )).

En 'oe qui ·concerne l'éducation patriot ique, il ·,::, ' agi,t non pa" d~ éte'll'dre des con nnlÎ.ssanlces, d'inb'üduire une JlOuveMe branch ,:" d'ensei:gneullent qui viendrait s'ajouteT Ù celles qui ,ch' rgent déjà le::; pTograllllmes scolaires, m a is surtout de stimuler un a n'l0 lll', une foi, une nly.s,-tjque 1 amour de la ,Patrl.::, ]Ylsf' ~u r la pleine conscience des droits, des devoirs e t des li-bertés du ci-loyen. .

Dans son essai sur 'les pa,s'sions , Ml' Th . Ribot s'est occuP':' des -causes extéTÎtenres pouvant provoquer 1 é clo's'ion d'un senti­ment ou qui ·contribu·ent à le ;flaire .grandir. Il -en distingue trois:

1) L'influenoe du 'lll'ilieu et des c-i1"cons1Jances. 2) L 'imitartion. 3) \La suggest,iOll1. En nous basmlt SUT ces ,données, nou.':) d evons chl'l'cher ù

l'ajre -de l'écol,e tout entière une influence patriotique. 11 l'au t .satur,er d'esprit 11Iational 'chaque bTanche ensei'gnée, i'l faui en saturer les récréations et Iles prlon~ell1.ades, il faut que tous les devoirs, tous Iles ,ex·emples·, tous les l1'lodèles, contrihuent ù éveiller l'idée nationale; -i'l ,faut que J'éc01e elll'e-n'lêlTh , ·en tant qlle b ât i­ment, agisse et enoa'Œlle 'le jeune hOlnm'e, ,l'e bai.gne ,dans un 81 r fortement char,g-é de ll'a'tionalislue. La théorie de l'Inf1uence des milieux ·est devenue banale tant elle e.:;t universellemen t reconnu e juste; c'est 'l'éducation ,patriotique hasée sur l'amhin]Tce que n()ll'"

devons donc recthericher. L'an'lour -de 'la Patrie est un .s,entiment sublime e t délicat,

ou ne peut pas traiter 'ce qmi 1'alinle,nte 'C0l11'm'e une matière quel­conque et ,c'est pouTquoi nous devons éviter un dangeT: celui -de tomber dans Le pédantisifi'le, .celui de Ifa ire de l'an'loul' de 'la PatrÎ>e un thènre là manuels ind1gel;jrtes ·et l'ÜUl1ds, à exeTCÎlces el à diSls'eTrtation:s. Depuis ,que l'on parle d'éducation nationale, et tout l'e lllo-nde en parle :sans trolp s·a vO'ir ce que 'Clohrent signifier les grandes Téf.orane'Y pédagogi'ques dont i.l ·est quesHon, nous voyons ,ce1iaines .gens ,dh~e: IiI flaut enseigner 'la clénlOcratie ù récole, .la fraternité, 'etc., ·etc. Pour ,ces incorrigibles ;pa'deurs, l'éduc-ation patriotique ;se transrr-oTlne en une SOT-te dE' cours pour orateurs de réunions pub'liqUies.

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.Oui, sans doute, la 'conscience d e l enfant -doit être éclairée sur les principes qui Is,ont à la Tacine .même .de nos institu­tions, nIais lavec ,comlbien de tact, afin d 'éviter de farcir sa jeune têt'e -de 'ces fonnu1le'i< élelctora,J.es ,dont nous nous gar1g'arÎ'sol1s .

La politique de parti, ipoussée ,ft l'exh'ênle, ICOIIl!lne ·elle ra été depui,s cinquante ans et d.evenant ,COln.m e la fin ou le but de toute a'ction politique est, ne .l'oublions p ·as une des causes pré­dom,inanles du n1Ja,l auqu.eJ .on veut porter reŒl1ède.

Ce n',es1t pas à s'On se-rvke que l'éducatioll nationa:}'e doit ' être introduite dans nos luaisol1S d'éducation, ·c'est contre eUe au ·contraire qu'il faudrait l'orienter.

Dans ,aucun pay1s autant qu'en Sniss·e, on ne fait de dis'cours dont la 'Patr.i.e est .~e thèl11le . De toutes. ces l11'anitfestations oratoires que rest'e-'t-ill,e plus souvent? Du vent! Ohade.s Maun'as ne dit­il pas: « Un en·sd:gnenlent patTiotique sans .suhstan,ce séri,euse change .les patriotes. ·en sans patrie )) .

!\. Il'heul~e a:ctll'el}le et devant un ,avenir aussi ll1enaçant et au:s·si ténébr·eux, il ne peut pIus ,suffiI e de s.e payer de 1110t.S. Il f.aut !s.avo,ir, si l'-on v,eut, :dans notre pays, relever résolul1'lent ]a conscience nationale ou si on ne -le veut pas.

Une foi,s 'engalg:és pal' .l'affirmative, i.l s'agira pour tous d'être iogi;ques et ,conséquents ,et d 'opér·er dnns notre vie lllora'l.e et ~'Üiciale, .plus de 'cha,ngmuents qu'on ne le ,croit. Car tout se tient et il ·est inutHe de InationaHser dav,antage l'enseigne'l11ent, s·i l'on veut 'Continuer sur tant d 'autres dÜ'lllaines , une œll'VIJ.'e de déna-li 0 na tisa tian. .

CeTtes, il est un ,peu hunüliant pour nous, citoyeils de lIa plu'll vieille rétpubEque du Inonde (république et non démocratie conl-me 'certains ignorants de notre bistüire le prétendent), pay.s d'entière liberté politi'que, d'avoir à reconnaître, dans un mom.elIlt aus;si troubM, que restprlt suisse a légèren'lellt -Hé-chi, qu'il a be­soin d'êtpe fortifié, qu',i,l s'est détaché de .se~, basles et 'laissé do­IItÎner' par des inflluence,s dissolvantes, dangereuses pour l'unité nationale.

Le .m-al que nous d,evo!1's. combattre pal' une formation mé­thodique et raisonnée de la 'mentalité ·de notr.e jeune,;se a pour c.~use eX'clusive Ile 'lnatérialis,me et tous :se.s dérivés de dénOlnina­!ti,OTIIS !Cliver'ses -: Ult~:litaris!Il1e), ,alflfajirisme, « Je m'en foutii;s'lne)) et nren'1e soCÎ>alisme ·qui ont fait passer à l'arr.ière-plan les ppé­ooc-u,pa1:ions générales, :les ,gl'ands devoÎI:'5- et les .grandes V'ertus .

Nos an'Cêh'e.s n':ava'Î'ent pas besoin d ,étudier le problèlne de l'éducati.on nationale, ills lIa pratiquaient COInme ·on fait beaucoup ·de choses .sans 'le ,s,avo.ir. Ils ne 's'onge.aient qu'à deux ,chos,es : f01'-111er des cll1~Hen~ ,et des dtoyens et .},e.s deux morts de Patrie et de-

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274 -

Religion Tev,enaient toujow':s 'Sur ,lieurs lèvres' : « imm'Ürtels 'e t profonds 'COmlUle le deI d'où' :i:ls viennent ,et la ter'1'e où ils t01111-.bellt ». '

Il Y 'a heu:r'euse~1ent une ttès lf'Olie lnajorité ' de maîtres qui veulent ,êtDe des ,éducatew'.s, qui :s'efforcent :de donner un en­,s'eignement iluora'l effi,caoce, qui y mettent :l,eur 'app1Ï'cation, lleur clévO'UeI11ent, tout,e l'autoTHé d'une vie grave et respectée.

La ,caus-e du !ll1'al'ai:se clue nous étudions 'est à re:cher,cher aussi dans notre oT,gueil, nous avons voulu donner trop de IconnaÏ's­sanües ,aux élèves au détrim,ent de l',essentiel, nous nous ,so.nuues effor,cés d'attirer d.am; nos ,éc'Ül'es secondaires ,et :su;pér-ieuTes une « :Hl'alcédoine » de peuples qui ont inJtroduit trop souvent UJI P .]lIen··

!alité IÏnteT11.ationa,le, cO'smo;polite. Notre jeunesse à 'ce ,COl1'ta-ct parfois mals,ain, 'aété aUeinte par l'i'ffipersonnalité IfOl'.cé-e de ["ensembIJe, sa 111'entaliTé ori'g.inale a subi 'Lille 'co,mipres'S-ion, une neutr:alis·aho!l1. Un étTang.er a dit: « Le luxe des. Suislses, 'ce .sont .1eUJ.~s écol.es». Or à quoi :s,ert lüe ,luxe .s'i'1 lest surtout destiné ·au progrès intellectuel ,et au recul 1110ra:l. :Ce poison du ~co3'mopo­:litisme 'a BlI1Jsuite débordé jusque dans noh'e école prÎlnaire.

Le j:eune hOlllme qui 'a te'l'miné le cycle de'3- études ,est trop souv,ent ({ Il'ho'lI1JIThe qui a ;perdu Is-on 1110i», dont par.le André BeaUàl'Ï,er. Il :a :pe1~du ,S'011 .1110i :sodal, 'e.n ,a!ban:dol1l1Jant :la prof.es­siion de 'ses pères; .s.on 1110i 10oal, ,en ,s'expah''.Ïan1; 'S'On moi Iuo-ral , 'e11 devenant avide de jouissances ,et d',a:r.gent, 'son moi civique, en 'Oubliant Ile Is'ens de Ises atavis'Ines, de ses destins lüstoriques: <:l'O11 11llOi ip atTi otique et religi'eux, ,en dev,enant irnlcli,fféreni Ù. toutes les ' grandes 'Caus'es.

Dans la f,a1ui,llle, nous avons Icélébré ].a sl..mplilCité ,et prati­qué le luxe, nous avons uüs l'honnêté au-deslsus de tout ,et par­ticipé >à ,la T:eohe1'ohe ,de l',enl'ilchiss,elneni à tout prix, nous avons voulu concilier :lle respect des traditions av,ec J.e 'mépris du passé, .nous avons 'Voulu Tester religieux, tout en acoeptant la :suppres·s-ion d'une ·foule d'habitudes reHgieus·e.s·; nous avons voulu Tester pa­'triote.s, 'en devenant C01Sl11opolites dans nos goûts ,et dans nos mœurs; nous 'avons voulu conseTv,er irntacte :}.a dasse ipaysa:nne, ,en favorisa'nt .l'érecti'Ün d'hôtel's dans tous nOlsc·entres ruraux; nous ,avons voUiluden'1eurre de purs Suis's,es, 'en 'attn',ant chez nous 1'étranger par tous Iles !l11'0yens de la rédalne, par tout ml .sys­tèm,e d'attra'ction; nous avons voulu l'ester indép'endants ·et nous avons 'étroiteulent lié nos intérêts éCOl1Oilniques ·à ,ceux ,des puis­sances 'voisines; nous avons ,célébré la liberté 'connue -le prinoi­pal 'de nos biens, et Inous nous SO'lTuues .ass,ervils'. Ne Tendons donc pas récdle respo'nsab'le de l'état a'ctuel; ne nous étonnons donc pas d'aS's,ister :au d:-;loUeruent 'des 'esprits, tout ,cela ,est le fnùtl1latuTel d'une situation 'générale qui .s'es,t peu .à peu ,produite avec l'accord 'tacit·e -de tous, Inême de ,ceux ,qui se 'proclmua-ient -les défenseurs ;attih~s de ·l'idéal.

(A suivre.) ScInde.

.... - -

- 275

oLe mouvement éducatif à travers fe monde·; provient du B. J. E.

AUSTRALIE « L'école de l'air})

Deqn.üs 10l~gtenLp.s '1e,s enfants; des fermiers et éleveurs ~l,e­bétail habitant îes régions isolées et très pe'u peuplées de l'inté­deux de l'AustI'aUe font leurs étud'es prin1aires et secondaiTes par 'correspondance. Une nlétho:de d'ens·ei.gne<ment !}Jar radio vjent d'êtr.e i'l1'aluguTée dans l'Australiecenha.Ie. L' « écoJe de l'air» peut non seulem:en1 orgamseT des é.missions rardiophonique,s qui s'adres'S'ent ·aux écoliers, 1nais pel'1nettre à 'ceux-,ci de répondre au il11aître et de lui poser !plar la raJdio toutes fes .questions qui S'l1'l'gislSel1t dans l,eul' .e:sp1'.Ï't. 'C'est grâlce à ,la ,col1abo,ra:bion des, postes d'appel de:s 111édecins qui 'se tTanspoTt'ent Ichez 'les "J.ualade,s par avion (the Flying Doctol') pour lesquels des appareils ra­diophonrques spéciaux - qui sont là 'l'a fois récepteurs 'et élnet­teur.s - -ont été inventés, que ·cette nouveHe Inéthode d'ens1eigne-1nent est devenue püS'sli:ble. Un .studio écruipé pOUl' les én1Ïs,sions a été installé ·à :l'éco;}.e d'Alirce Springs et Te1ié par une liane té­lé.phonique à ,la hase 1nécU,ca'le de ,cette localité. Trois fgis par semain: 'le lnaître principal de l'école parle là 300 enfants, grou:pés respechvenlent autour de lew',s appa,reils radiophoni,ques dan.s un lrayon -de 50.0 kŒn . Les parents et les aides de la ferme s'as­semblent volontiers 'aussi pour écouter les .],eçons données. Com­me il exi.ste ·six auh'es bastes médi'cales outre üeUe d'Alice Spings on peut se représent,er 1'extension que va !prendre peu Ù peu en A.us,lra:J.ie 'cette nouvelle 111éthode d'ensei.gnem:ent.

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i PARTIE PRATIQUE ~ ~~~~~~0I.ç}J~0'~

Centre d'intérêt: LES ALPES

1. RECITATION

Chans~n des Alpes

Les Alpes dans .l'esp.ace Dressent leurs purs sommets; La splendeur et ,la g.râce Les parent à jamais. VO'us seuls savez -me plaire, Nei..ges, sapins, lacs bJeus, Beaux lacs dont l'eau si claire Est Je miro,ir des deux.

J'entends p.leurer les sources; Doux est leur chant plaintif, J'-aim·e voir, dans mes courses, Fuir le chamois craintif. Surtout j'aime à ,l'au.rore, L'a1g.le qui, l.oin du so.l, Avec un cri sonore Monte d'un large -vol.

M. Bouchol'.

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Le l'éveil dans les Alpes

Soudain, entre deux pics, un trait de feu s'élance. Les rocs ifla-Illbent; .la nei'ge étincelle; les toits ,BriUent ·et le clocher jette daItS le 'silence L'31Ppel .du jour nouveau .sur Iles 'chall1lPs et les bois-.

D'autres, aux profondelws 'que la hUl1ière gagne Tintent ,com:J.ue un écho dans l':ai r sonor,e et frais. Dispersés à tous ,l,es replis de 'la 111'Ontatgne, D'invis-ibles hameaux fument dans les forêts.

Un bruit ·confus 'sort des portes ouvertes, Des pas 'sonnent .sur 'la pierraille des 'Che.Il1ins. Pal' les S'entiers qui vont l e long des pentes· vertes Dévalent l.es faneurs, faux et ràteaux en n1ains.

Plus haut, se 'profi'lant ,aux ,cl~êtes des ravines, Un l,ent troupeau de bœuf,s, noir 'Sur ,le deI verm,eil, Mêle au~ not'es d'-alg,ent qu'ég-l'ènent s,es d :arines, De longs u1ugis'selnents qui saluent Ile 'soleil.

Lui, dans l'éther lointain, ,gr.avit sa route ,ardente, Et 'lais,se, de l'-es:palce inondé de rayons, Traîner les 'lal',ges plis de :sa l'ohe éc'latante Sur 'la Imajesté ,c·alme et !sauva'ge des n10111s.

H. Bel'nès.

La cascade

Une ,ca:s'cade tombe au !pied ,de la 'll1aison Et le .long d'une roche, ,en na;ppe 'hl anche ,et .fi-ne, y joue a'v,ec ,le vent. dont un :sourrrfle :t'inc1ine; y joue ave c le jour dont le rayon -changeant SembLe s'y d érouler dans ses réseaux d 'argent.

\ Et, par des l'D'CS aigus darns ·sa ,chute brisée, Aux feuil'Jes du jardin ,se suspend en rosée. Légère, ,eUe n "a pas 'ce bruit tonnant et lourd Qu'en se précipitant roule un to:rren plus _ sourd, EllIe n'a qu'une plainte inter.mittente ,et douce ' Selon qu'elle rencontre ou 'la pierre -ou 'la lnousse, Que le vent f.aible ou fort 'Ia fouette à 'ses 'parois, Lui pr~t'e ou 'lui retire, ou lui Tend plus de voix.

Lamal'tine.

II. VOCABULAIRE

NOMS. - Un n1.ont, un ;pic, un dôme, un sommet, une chaî­ne. iLe 'guide, le porteur; le vertige, le mal de 1110ntagne, une ca­ravane, un -chalet, un alpag,e. Le versant de 'la n10ntagne, la. crête,

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une arête, le 'S o,m'm et, une dépression, un névé, un ,glacier, ~n€' mopaine, un pierrier, une avalanche. Le panO'f'alUa, un: .. siah?n, un refu.ge; la variété, la diversité; J.es costumes,. les trachtIOIliS, l~ , souvenirs, les us, les coutumes; 'la langue, .les chalec.tes; rIa rb;3ute, la ~,p~endeur, la TIlagnifi.cence; une eXlcu.~SI?n.' une randonnee, Uill .

séjour, u.ne halrte, un .p-ique-niqrue, une vIllegl'3ture .

ADJECTIFS. - Un chemin im,praücahle, une cre~Tass~ :p~r- ' fide, une oehute ImürteUe, un lieu :sauvage et déser~;. des alp'l'rustes encordés, prudents. Un site agTest~, p~stor.al, ipal!Slble, s~m~aJge; . de'Y horizons dairs, bleutés, imlP,IéclS, :lmntmns; 11'1: p'a'Ysa'~e rmo~-­bliable; une plaine rlnonotone; un deI ~al'lne,. sere~n, azure ~l]r~Il:l~ neux; un monum,el1't antique; "llJIle :statIOn ·chmahque, balne:;ure, 1e style rO~l11an, ,gothirque; une tradition ancestra'le.

VERBIES. - On s"acCTo'che 'aux aspérités de la l'oche , O,~'l. s'encorde on tente une ,es'calade, un gravit un S01umet escarpe. On rouje' dW1'S une rcrevasse, ,clans un pré'cipice, dan'S, ~nl, ~hllJl]'e; On o.r.ganise une ,colonne de secourS. On séjourne, on v1'lle,guüure, on canlpe; on excursionne, on découvre, Oil, 'contel?ple' Ol~:> e~a­mine, on :s'crute, on se docu111ente sur ... 'On s emerv.eIlle, on s ex['~­sie, on explore; on erre, on '3lccumule :des- SOUivenll'S; on renlierl­le, on échange, on ,converse, on s'entretIent avec ...

lU. ORTHOGRAPHE

a) S',en référer 'au' 'l1ŒIl1éro 1.

Un drame dans la montagne

Du haut des nues, un aigrIe fondit snI' l'un des chevr aux. La rn1.èr'e '3!ccounlt lau S'e'COUl'S, donna de la tête dans le 0;;' i~~3in.cs de 'l'oiseau ,et lui ·fit lâcher prise. Puis, 'ayant ilnio;;. S'on nOUIT1SlSO-n entre ses pattes et l'ayant ainsi 'couvert de son corps, ~l1e atten­dit, -l.es 'cornes menaçantes, les nouveLles attaques de Il'Ol<;·eau ren­du Jurieux.L'aigl,e ferma 'les ailes, se laiss~a tomber connne une· mas:se :sur les reino:;. de 'la 'chèvre et y enfonça ses serres puirs­s·antes.

Dans les Alpes

De ·ces hauteurs neigeuses 'sur lesquelles régnait un al solu si,lence, on aper,oevait un panoram·a . inouhliable fi. rlne~ure ,lue l'aube blanchissait. D'abord un pr.emler plan de .montagne:. >allX

fonnes indécises, puis, ,à l'horizon, toute une ~entelure -de Cl'Jiues d'un bleu foncé découpant à l'infini SUT le CIel couleur d e . 9a­

fl'an.et au ·mi'li'eu de cette chaîne ·qu'il donünait de sa llnas.-e HU­

}Jo'Sanrt~, le lVI'ont Blanc, avec son énonne dôme, ~es poi~te . :~ .. -'es tours et ses sveltes aiguilles qui senililaient de '101n les forttf~~a­tions et les dochers d'une étrange vHle de Titans

A.. T heurêet.

279 -

Le guide

. Les rhoi:s altpini'ste~ attaquèrent la lllÛJl"aine qui s·e perdait dan", un a1lnphitthéâtre rocheux. :\ peine disrcernahle en plus SOln­

lJre , U.)." la nappe brillante du deI. Ce début d'escalade dans la nuit f.ut rapidement Inené. Le guide ·connaissait par cœur ~es rchentÏnées du Dru (épeler). GTi:mp·ant 'sans arrêt, s a -lanterne là la m ain, La Isaisisrsa'l1t ,entre l,es dents :lorrS'que la raideur du passage l'ohli:gieait à utiliser ses deux brlas et pour gagner -du tenlpo;;. ·il avait uüs .son IColll.p3!gnon en second de Icorrdée. Le ,guide allaH de v.ant si.lenci,eux, décidé, Isûr de lui, sans :se so,urcier des deux au­tres f.orçant :les pass'3!ges, ,aidant rparfois d'un rapide ICOUP de 'corde SDn ·e;c.ond. A les V'oir gl'iInper, tout senlb~ait faJcHe; on s'éton­nait ensuite de ;peinel' daIJ1S les ,nlrê'lnes 'endroits! Les ,a'lp'inistes se ~oucial1't peu du ipay;sage .gri:J.llIpaient, indifférents à la ll1ajesté f11'1. üe ,et ,à l'horreur des .abinlres. Frison-Roche.

Une vallée sallvag'e

P.hl:.S 'loin, l'alspeot de rIa v,allée .devient form'i'C1abrle. Des -trou­ll{'·aux ,de l11alll1l1110UthS et de mastodontes de ,pierre ,gisent aocrou­pis su.!' le v,er:sant orienta'l, échelonnés et la'lTI'oncelé'5' dans toute la pente. Ces ,croulPes rcolossales T,eluise'I1t maintenant d'une fauve rcou'leur ferrugineuse . Ils ,sel11ibJent ,chauflfer au soleil Jeur peau ])l'Oll'z.oo et do.rll1ir Tenv.eTsés, étalés sur 'le f lanc, gi'gantesques ·et ·effl'·ay.aùt!S. ,LeurlS lPattes dùffonn,es sont T,eployrées, 1,eurs corps dffl1TÎ -enfoncés dans la terr·e; leurs dos 1110nstrueux s'appuient 10UlI.'"Ù'elnent 'les- uns sur les autres. Taine.

Les chamois

Les 'ChaI110:Ls aÎlnent à pâturer le long des preclpl,ces. Hs ,se m{p.nrbl~el1't TarenJrent 'S'ur 'les gl'andes rCÎlues. Ils se tiennent d3Jl1S ·des ,endl'oÎ!ts d '·où ils rpui'Srsent dominer la rcontrée et 'entir leur fuite p:lus ssurée de ,plusieurs 'côtés. Souvent, ils 'se pTmnènent sur les pentes !gazonnées et travel~sent les· ciha1n,ps de neige.

M. L. Leclair.

Un alpiniste audacieux

L 'homlT1e avait fait l'ascension de toutes les princupales 'cüues d,es Aipes Jr.ançahses ·et swrs'ses. T.r'Ois foi.s, 11 . avait plarl1té son pioi-et ·au ,SOlmlmet du 'M'Ont-rBlanc. A l'écouter, on aurait pu ,croire qu{' :la M,er de GI~ce était s'On 'lieu habituel de prormenade.

J e .sentais 'bien qu'-il ne se vantait pas. Seul ou aHa'c.hé par 'iUle Icorde Ù ,des guides ,au.ssi aventureux, aussi téméraire.s .que lui-l.lJ.il.ên:1:e, il av.ait l'éellemait fait de très l1:onlhreus,es ascen ­. ioiI1l's , .esca'ladé des rÛ'chers il ,pirc, Tonlé clans des prédpi1ces, -brayé 'le'Y avalanches, trav·ersé ,d'immenses névés, franchi les 1110-

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l'aines, nlarché des jours entiers sur les glaciers dont les d"an:ge-­reus'es c,revass,es étaient marquées par .de fragiles pont de neige.

Pérochon.

Le l'efuge

Dans la salie ICO:l1'llnUne éclairée par un falot fUln.eux, trois eOl'dées d'a1pi'l1istes JHtalngeaiel1't et buvaient fernle; on pouvait deviner, à voir leurs cordes toutes mouillées qui ,gisaient .dans un coin de la pièce, à lTIoitié raidies pal' le gel, qu'iJ..s arrivaient ju.ste d'une longue randonnée ,glaciaire. Bien que la pièce fût .soigneu .. sement dos-e, un vent ,coulis filtra·it danc;;. 'la ,cuisine, refroidissait. SOuTIlOi'Senlent 'l'intérieur du refuge. Du g1vre, déjà, étoilait le·s vitres. R. Fl'ison-:Roche.

Chalet de montag'ne '

Une cabane de planches, coupée en deux pal une cloison de sapin, contenait la cuisine ,et l'atdier pour la fabrication des f·rOŒ'll'a.ges; à -côté, séparée par une Inare de puTÎ'n où r.;e r,eflté­laient les étoiles, se trouvait l'étah1e des vaCJhes, surmontée ' d'un 'fenil qui servait de dortoir 'CÜ'1umun. A l'anh7ée des voyageurs, a,a Cha'laisanne, qui abritait 'ce triste gîte avec son garçon, avait jeté dteli bra11lches de sa pin sur le brasier flanllbant, dans un âtre de 'Pierres installé au milieu de l.a ,cuisine.

b) Exerd'ces d'application: S en référer au numéro 1.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1. Fonnez des phrases avec· les 111'ots du vO!cabulaire. 2. Conjuguez les verbes du vo:cabllla.jre dans des phrases. 3. En un paragraphe, :décrivez Ile troupeau r.;ur l'alpage. 4. La réda'ction : 1. Vous avez fait une excursion en Inonta-­

gne; r·acontez. ILUn beau coup d'œil. Vous avez ,gravi ·au S'Ül111uet d'où 'l'on

jouit d'une belle vue; -montrez-nous le pan'Orama qui s'est dé-roulé ù -vos yeux.

III. Ecrivez il un a'mi pour l'inviter à faire une course en lll.ontagne avec vous: ,c'est :saTllS dung'er.

IV. Une visite à l'alpage : Le~ 0halets, 'les étables, les ,pfttres. it'''j h'oupeaux.

V. Les Alpes sont -beUes; ·Inontrez-Ie.

VI. Le petit pâtre. VII. Le chaslSeur de ohan'1ois.

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