KatsuKi seKida MANUEL DU ZEN · 2018-04-13 · [email protected] ISBN 978-2-89752-216-2 MANUEL DU...
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ISBN 978-2-89752-216-2
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Kid
a
KatsuKi seKidatextes compilés par Marc allen
Katsuki Sekida était à la fois un bon écrivain et un
grand maître zen, et ses livres sur le zen figurent
parmi les plus complets jamais écrits en anglais.
Dans ce livre, son ancien étudiant, Marc Allen, a choisi
les plus beaux passages des œuvres originales pour
créer un manuel de la méditation zen, magnifique-
ment clair et brillamment éclairant. Il commence par
un résumé du zen, poursuit par un cours complet de
méditation zen, et termine par des commentaires
sur un classique zen, La quête du bœuf.
Des pratiques précises sont exposées, telles que le
« zazen-minute » et d’autres joyaux qui sont le résultat
d’une vie entière d’étude. Pour les adeptes du zen,
qu’ils soient nouveaux ou chevronnés, les enseigne-
ments de Sekida sont une source sans fin de révé-
lations et de sagesse.
CVT_MANUEL_ZEN.indd 1 2014-09-10 11:43
manuel du
zen
Traduit de l’anglais par Michel Saint-Germain
manuel du
zen
Katsuki SekidaTextes compilés par marc allen
Copyright © 2003 Marc Allen, condensé du livre Zen Training de Katsuki Sekida, © 1975 Katsuki SekidaTitre original anglais : A Guide to ZenCopyright © 2014 Éditions AdA Inc. pour la traduction françaiseCette publication est publiée en accord avec New World Library, Novato, CA.Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François DoucetTraduction : Michel Saint-GermainRévision linguistique : L. LespinayCorrection d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine ParadisConception de la couverture : Matthieu FortinPhoto de la couverture : © ThinkstockImages de l’intérieur : © ThinkstockMise en pages : Sébastien MichaudISBN papier 978-2-89752-216-2ISBN PDF numérique 978-2-89752-217-9ISBN ePub 978-2-89752-218-6Première impression : 2014Dépôt légal : 2014Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.1385, boul. Lionel-BouletVarennes, Québec, Canada, J3X 1P7Téléphone : 450-929-0296Télécopieur : [email protected]
DiffusionCanada : Éditions AdA Inc.France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99Suisse : Transat — 23.42.77.40Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Sekida, Kazuki, 1893-
[Guide to Zen. Français] Manuel du zen : les leçons d’un maître moderne Traduction de : A guide to Zen. ISBN 978-2-89752-216-2 1. Méditations zen. I. Allen, Mark, 1946- . II. Titre. III. Titre : Guide to Zen. Français.
BQ9289.5.S4414 2014 294.3’4435 C2014-941752-7
Table des maTières
Présentation de Marc Allen vii
Chapitre 1Pour commencer, un résumé 1
Chapitre 2La posture de zazen 15
Chapitre 3La respiration dans le zazen 27
Chapitre 4Le samadhi 47
Chapitre 5L’existence pure 59
Chapitre 6Les étapes de la formation en zen 87
Postface 113Glossaire 117
Notes 121À propos de l’auteur 127
PrésenTaTion de marc allen
J’ai rencontré deux maîtres de méditation zen au cours de ma vie. On peut déjà s’estimer heureux de n’en avoir rencontré qu’un, car celui qui comprend le zen est à même de nous en montrer la puissance et la grâce avec aisance et sans effort.
Le premier était Suzuki Roshi, fondateur du Centre zen de San Francisco. Le second était Katsuki Sekida, alors qu’il enseignait au Zendo de Maui, à Hawaii, au début des années 1970. Il y avait une grande ressemblance entre les deux : c’étaient des hommes âgés, dotés d’une grande énergie physique et d’une passion pour le zen, et ils dégageaient un extraordinaire océan de calme, une sérénité immense et immuable.
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manuel du zen
C’étaient deux maîtres, sans aucun doute, et Sekida ferait peut-être un sourire de dénégation en s’entendant appeler ainsi. Il récusait même son rôle d’enseignant du zen. Il n’était qu’un homme ordinaire, disait-il avec modestie. Mais à travers chaque parole et chaque geste, c’était indéniablement un merveilleux enseignant. Ses paroles et ses écrits reposaient sur des années d’expérience d’un profond samadhi, depuis sa tendre jeunesse.
Le travail des deux hommes — les discours de Suzuki Roshi et les écrits de Katsuki Sekida — a engendré quelques livres convaincants. Le livre de Suzuki Roshi, Esprit zen, esprit neuf est excellent ; tout comme son ouvrage relativement récent, Libre de soi, libre de tout.
Zen Training de Katsuki Sekida, publié pour la première fois en 1975, demeure un classique, l’un des manuels de zen les plus complets jamais écrits, et dans son autre œuvre majeure, Two Zen Classics, il traduit et commente des kōans — d’énigmatiques devinettes, de brèves anecdotes auxquelles recourt l’école rinzai, l’une des principales du bouddhisme zen. Ces deux livres sont des sources infinies d’observations et de sagesse. Je vais continuer toute ma vie à étudier les deux.
J’ai passé presque six mois au Zendo de Maui, où j’ai peu à peu connu et apprécié Katsuki
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Présentation de marc allen
Sekida. Il méditait avec nous matin, midi et soir, et pendant que la plupart d’entre nous travaillions en fin de matinée et en après-midi au jardin ou à la cuisine, ou à la construction d’un nouvel édifice, il s’adonnait d’abord à une série de vigoureux exercices physiques, puis se livrait à une marche énergique en balançant frénétiquement et amplement les bras, avant de s’asseoir bien droit sur un tabouret et d’écrire, des heures durant, à la main, sur de grandes feuilles de papier non ligné posées sur un chevalet d’artiste.
Pendant des mois, j’ai eu pour tâche de dactylographier ses paroles. Son écriture était claire et serrée, en lignes parfaitement droites sur la page. Son anglais était lucide et impeccable. Même s’il était né au Japon et y avait passé presque toute sa vie, il écrivait mieux l’anglais que la plupart des Américains de naissance. Lorsque j’ai fait sa connaissance, il avait 77 ans et plus d’énergie que la plupart d’entre nous qui étions au début de la vingtaine. Sa lampe toujours allumée le soir — souvent jusque vers 2 h 30 du matin —, il était assis sur son tabouret, le dos parfaitement droit, à écrire. Puis, il se levait et méditait avec nous à 5 h 30.
Les articles qu’il écrivait à l’époque ont fini par être intégrés à son œuvre principale, Zen Training. C’est un livre de plus de 100 000 mots, et pour bien des lecteurs, il peut être intimidant
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manuel du zen
au départ. J’ai souvent cru qu’une version plus courte et condensée serait bien accueillie par de nombreux lecteurs et adeptes du zen, comme moi, et lorsque j’ai approché les excellents éditeurs des deux livres de Katsuki Sekida, ils ont accordé avec enthousiasme leur permission et leur appui au projet.
Ainsi, une fois de plus, après plus de 30 années, je me retrouve à taper les paroles de Sekida. C’est un grand honneur. Je suis ravi de pouvoir consacrer autant de temps à ses paroles, et je vous en offre les joyaux qui me semblent particulièrement brillants. Sekida atteignait en méditation un profond samadhi qu’il maintenait à chaque instant de sa vie. Ses paroles sont écrites à partir des profondeurs mêmes de la méditation, et peuvent nous y mener.
Par moments, j’ai légèrement retouché ses paroles, surtout pour condenser de longues phrases, parfois pour choisir des termes ou des énoncés plus simples ou plus clairs. J’ai révisé lentement et soigneusement — car c’est la seule façon de retoucher des paroles d’une telle force et d’une telle profondeur — et j’espère avoir transmis dans chaque phrase l’esprit de l’original. Veuillez pardonner toute erreur ou omission de ma part ; si certaines choses ne vous paraissent pas absolument claires dans ces pages, ou si vous voulez explorer
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plus en profondeur l’œuvre magnifique dont ces paroles sont extraites, je vous invite à lire Zen Training ; c’est un chef-d’œuvre.
J’espère que ce livre vous aidera à comprendre le zen. J’espère qu’il vous touchera et qu’il chan-gera la qualité de votre vie d’innombrables et miraculeuses façons.
Présentation de marc allen
chaPiTre 1
Pour commencer, un résumé
Selon moi, le zen n’est ni une philosophie ni une forme de mysticisme. C’est tout simplement une
pratique de réajustement de l’activité nerveuse. C’est-à-dire qu’il ramène à sa fonction normale
le système nerveux perturbé.
dans l’éTude du zen, nous commençons Par la PraTique
Il est vrai que le zen se préoccupe du problème de la nature de l’esprit, et par conséquent, il
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manuel du zen
com porte nécessairement un élément de spécu- lation philosophique. Cependant, tandis qu’en général, la philosophie repose sur la spéculation et la raison, dans le zen, nous ne sommes jamais séparés de notre pratique personnelle, que nous menons avec notre corps et notre esprit.
La base de la pratique du zen s’appelle le zazen (ou zen en position assise), et en zazen nous atteignons le samadhi. À ce stade, l’activité de la conscience s’arrête et nous cessons de déceler le temps, l’espace et la causalité. À première vue, cela peut ressembler au simple fait d’être, ou à l’existence, mais si vous atteignez cet état, vous découvrirez que c’est une chose remarquable.
Nous accédons à un état dans lequel règnent le silence et le calme absolus, baignés dans une pure et sereine lumière. Mais ce n’est pas un vide ni un simple néant. Il comporte nettement un état d’éveil. Cela rappelle le silence et le calme impressionnants que nous éprouvons au cœur des montagnes.
Dans la vie quotidienne ordinaire, notre cons-cience est sans cesse occupée à protéger et à entretenir nos intérêts. Elle a acquis l’habitude de la « pensée utilitaire » — le fait de considérer les choses du monde comme autant d’outils, le fait de voir des objets à la lumière de l’usage qu’on peut en tirer. Nous appelons cette attitude la conscience
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Pour commencer, un résumé
habituelle. Cette façon d’envisager les choses est l’origine de notre vision déformée du monde.
Nous en venons nous aussi à nous considérer comme des objets à utiliser, et nous négligeons de voir notre véritable nature. Cette façon de se traiter et de traiter le monde entraîne une pensée mécanique, cause de tant de souffrance. Le zen a pour but de renverser cette vision déformée du monde, et le zazen permet d’y arriver.
En sortant du samadhi, il peut arriver qu’on devienne pleinement conscient de son être dans sa forme pure ; c’est-à-dire qu’on éprouve l’existence pure. Cette expérience de l’existence pure de l’être, associée au rétablissement de la conscience pure dans le samadhi, nous mène à la reconnaissance de l’existence pure dans le monde extérieur aussi.
Se voir et voir les objets du monde extérieur dans le contexte de l’existence pure, c’est le kensho, ou l’éveil. Et il a été atteint, d’abord par le Bouddha lui-même, puis par des hommes et des femmes de chaque génération, qui témoignent de sa réalité.
On arrive à cette expérience grâce à l’entraî-nement du corps et de l’esprit. Plus tard survient la raison qui illumine l’expérience.
S’il vous arrive d’escalader les montagnes, vous y avez probablement été attiré au départ par leur beauté. Mais quand vous commencez votre
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manuel du zen
ascension, vous découvrez qu’il s’agit de cheminer patiemment, pas à pas, avec beaucoup de soin et de précaution. Une connaissance technique de l’escalade est essentielle.
Il en va de même pour le zen. Nous débutons à la recherche du sens de la vie, ou dans l’espoir de résoudre les problèmes de notre existence, mais par la suite, nous découvrons que nous devons regarder nos pieds, et nous voilà confrontés à la pratique, suivie de davantage de pratique.
Dans la pratique du zazen, notre but est d’entrer dans l’état de samadhi, dans lequel, comme nous l’avons dit, l’activité normale de notre conscience s’arrête. Cela ne nous vient pas aisément.
On demande habituellement aux débutants du
zen de commencer par pratiquer le compte
de leurs respirations : autrement dit, de
compter chaque expiration jusqu’à 10, puis
de recommencer.
Essayez vous-même. Vous pensez peut-être pouvoir le faire sans difficulté, mais au début, vous découvrirez bientôt que des pensées vagabondes pénètrent dans votre esprit, peut-être vers « cinq » ou « six », et le fil du décompte est brisé. L’instant suivant, vous revenez à vous-même et ne pouvez
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Pour commencer, un résumé
vous rappeler où vous vous êtes arrêté. Vous devez recommencer à partir de « un ».
Comment empêcher nos pensées de vaga-bonder ? Comment apprendre à concentrer notre attention sur une seule chose ? Nous ne pouvons le faire uniquement avec notre cerveau ; à lui seul, le cerveau ne peut contrôler ses pensées. La maîtrise de l’activité mentale vient du corps et dépend essentiellement (comme nous le verrons plus tard) de la posture et de la respiration.
En ce qui concerne la posture, nous devons dire, à ce stade-ci, que l’immobilité du corps engendre le calme de l’esprit. L’immobilité est essentielle. Traditionnellement, et pour de bonnes raisons, nous nous assoyons pour pratiquer, car c’est notamment dans cette position que nous pouvons garder le corps immobile, mais l’esprit éveillé.
L’immobilité entraîne une diminution des stimuli qui atteignent le cerveau, jusqu’à ce qu’il n’en reste presque plus. Cela finit par donner naissance à un état dans lequel on cesse d’être conscient de la position du corps. Ce n’est pas un engourdissement, car si on veut, on peut bouger les membres et le corps. Mais si on garde son corps immobile, on ne le sent pas.
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manuel du zen
Nous appelons cet état « hors sensation ». Dans cet état, l’activité du cortex du cerveau diminue régulièrement, et se prépare à entrer en samadhi.
Nous continuons de respirer, bien sûr, en étant assis, et nous découvrons que notre capacité de concentrer notre attention, de rester éveillé, et finalement d’entrer en samadhi dépend de notre méthode de respiration.
Même ceux qui n’ont pas pratiqué le zazen savent qu’on peut contrôler l’esprit en manipulant le souffle. La respiration calme suscite un état d’esprit calme.
En zazen, nous respirons presque entièrement au moyen de nos muscles abdominaux et de notre diaphragme. Si on laisse se remplir le bas de l’abdomen, le diaphragme s’abaisse, la cavité thoracique (entre le cou et l’abdomen) s’agrandit, et l’air arrive aux poumons. Lorsque les muscles abdominaux se contractent, le diaphragme est poussé vers le haut, expulsant l’air des poumons.
On produit l’expiration lente et soutenue que nous adoptons en zazen en gardant le dia-phragme contracté, afin qu’il s’oppose à l’action des muscles abdominaux, qui tentent d’expulser l’air des poumons. Cette opposition engendre une tension des muscles abdominaux, et son maintien est de la plus grande importance dans la pratique du zazen.
ISBN 978-2-89752-216-2
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KatsuKi seKidatextes compilés par Marc allen
Katsuki Sekida était à la fois un bon écrivain et un
grand maître zen, et ses livres sur le zen figurent
parmi les plus complets jamais écrits en anglais.
Dans ce livre, son ancien étudiant, Marc Allen, a choisi
les plus beaux passages des œuvres originales pour
créer un manuel de la méditation zen, magnifique-
ment clair et brillamment éclairant. Il commence par
un résumé du zen, poursuit par un cours complet de
méditation zen, et termine par des commentaires
sur un classique zen, La quête du bœuf.
Des pratiques précises sont exposées, telles que le
« zazen-minute » et d’autres joyaux qui sont le résultat
d’une vie entière d’étude. Pour les adeptes du zen,
qu’ils soient nouveaux ou chevronnés, les enseigne-
ments de Sekida sont une source sans fin de révé-
lations et de sagesse.
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