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VENDREDI 21 DÉCEMBRE2012

NUMÉRO 460

MANŒUVRES POLITIQUES AU SOMMET DE L’ÉTAT

Abdoul Mbaye sursiège éjectable

P. 2,3

ALLIANCE POUR LA RÉPUBLIQUE

Macky Sall et lafronde silencieuse P.2PLUIE DE LÉGIONS D’HONNEURFRANÇAISES SUR DAKAR

La repentance par les médailles P.4CONSEIL DES MINISTRES À LOUGA

Remue-ménage auTrésor et à la Centif P.2

KHADIM NDIAYE (ÉCURIE THIAROYE)

“Que Dieu punisse Bécaye Mbaye !” P.12

APRÈS 11 HEURES D’AUDITION

Karim Wade se P. 5

détend par la marche

Le Pds réclame sa tête par une motion de censure

Manœuvres politiques au sommet del'Etat, Abdoul Mbaye n'intéresse pasque les libérauxMême s'il y a une sorte de gentle-

man agreement, sans doute pour pré-server la cohésion gouvernementale,Abdoul Mbaye n'est plus tout à faitdans les schémas du futur. On sem-ble déjà le conjuguer au passé danscertains cercles influents du pouvoir.Comme s'il devait quitter bientôt. Ilfaut dire que le schéma de son départest envisagé depuis belle lurette,mais à cause de soucis de cohérencegouvernementale et pour éviter qu'onémette les mêmes critiques d'instabi-lité gouvernementale contre le régimede Macky Sall, on a préféré faire avec.Beaucoup de critiques sont émises,alors que la confiance d'apparenceentre Macky Sall et le chef du gouver-nement n'est plus à son zénith. Toutela question est de savoir si AbdoulMbaye va tomber seul car, selon nossources, il pourrait bien emporterdans sa chute un bien gros calibre.Janvier risque d'être un mois degrosses manœuvres politiques et desgrandes surprises...

Nominations en Conseil des minis-tres, Chamboulements à la Directiongénérale du TrésorLe conseil des ministres de ce

jeudi à Louga a pris plusieursmesures individuelles, surtout auniveau de la Trésorerie publique.Ainsi Abdoulaye Dieng, Inspecteurprincipal du trésor de classe excep-tionnelle, est le nouveau boss de laDirection générale de la Comptabilitépublique et de la Trésorerie.Précédemment Secrétaire général duProjet de coordination des réformesbudgétaires et financières, AbdoulayeDieng remplace à ce poste MamadouSarr qui lui-même avait remplacé àce poste, en 2008, MamadouAbdoulaye Sow. Autre nominationimportante enregistrée dans ce sec-teur, c'est celle qui consacre l'inspec-teur du Trésor Adama Racine Sowpayeur général. Il monte en grade,puisqu'il était jusque-là fondé depouvoir du payeur général, DaoudaSembène qui lui-même est nomméTrésorier général agent comptable duTrésor. L'inspecteur du trésor WalyNdour, qui était le trésorier général àla Direction générale du Trésor, estdésormais le nouveau boss de la trèsredoutée Cellule nationale de traite-ment des informations financières(Centif). Sur un tout autre registre,l'Agence nationale de l'aviation civileet de la météorologie (Anacim)accueille son nouveau Secrétairegénéral en la personne de MaminaCamara.

Audits des ADS : Deuxième retour deParquet pour Oumar Khassimou DiaC'est toujours et encore le chemin

de croix pour le secrétaire général duparti humaniste, Ñaxx Jariñu, OumarKhassimou Dia, qui a été arrêté dansle cadre des audits des Aéroports duSénégal (ADS). L’ex-directeur tech-nique des ADS du Sénégal a pour laseconde fois bénéficié d'un retour deParquet. Accusé de détournement dedeniers publics, il a passé la nuit au

commissariat central de Dakar. Avantle candidat malheureux à la présiden-tielle de 2012, Bassirou Cissé, unfournisseur, Abdou Nar Mbengue,directeur technique et IbrahimaCoulibaly, un entrepreneur, ont étéentendus par le juge, pour les mêmesfaits. Le trio a bénéficié d'un secondretour de Parquet. Une médiationpénale est engagée dont on neconnaît pas les résultats.

Convocation de Karim Wade les jeu-dis : Me El Hadji Amadou Sall y voitdu ''mystique''Les convocations à la gendarmerie

de Karim Wade les jours de jeudi neseraient pas fortuites, selon Me ElHadji Amadou Sall. De l'avis de l'avo-cat, les convocations ce jour du fils del'ex-chef de l'État auraient un soubas-sement ''mystique''. À en croire l'an-cien ministre de la Justice sousWade, ''Macky Sall obéit aux féti-cheurs''. ''On lui a dit de ne convoquerKarim Wade que les jeudis et de ne lelibérer qu'à la nuit du jeudi au ven-dredi'', a soutenu le juriste. ''Nousavons des preuves de ce que nousavançons'', a-t-il insisté, notant que''c'est la sixième fois que Karim Wadeest convoqué à la Section derecherches. Une enquête doit avoirun terme sinon, c'est du kidnapping,c'est de la torture et c'est une prised'otage''. Pour Me Sall, ''on ne peutpas gérer un pays dans le mysticisme.Ou ils ont des preuves contre nous, onnous arrête, ou ils n'ont pas depreuve, on nous laisse partir''.

Dagana : Mankeur Ndiaye croise lefer avec Oumar SarrAussitôt après la réunion du

Conseil des ministres tenue à Lougahier, Mankeur Ndiaye, qui gère ledépartement des Affaires étrangères,a piqué dans son fief Dagana, qui setrouve aussi être le bled de l'ancienministre Oumar Sarr, aujourd'huidans la mélasse de la Justice. Un pre-mier saut qui annonce une rentréepolitique prévue au mois de janvier.Pour cette première ''prise de pouls'',

Mankeur Ndiaye qui a officialisé sonadhésion à l'Alliance pour laRépublique (APR) fait dans les visitesde proximité et les contacts defamilles. Aux côtés de DiombassDiaw, il a été accueilli par les jeuneset les femmes de Dagana qui ontsalué le choix porté sur un de leursfils. Et il en a profité pour dire que legouvernement est décidé à tirer auclair les biens mal acquis. Que cen'est pas parce qu'il y a des auditionsqu'on doit organiser des marches,parce que la justice n'a encore riendécidé. Assimilant presque ces ''ges-ticulations'' à un aveu. MankeurNdiaye qui a démarré ses visites deproximité par Richard-Toll, comptefaire le tour du département pourtâter le pouls et recueillir lesdoléances des populations. Autantdire qu'Oumar Sarr, maire de Daganadepuis 1994, a maintenant un adver-saire de taille, au propre comme aufiguré.

Dette de la Senelec : les cadres dela boîte de la société recadrent ledébatLa Senelec s’est ''acquittée de la

totalité de ses engagements finan-ciers relatifs à la fourniture de com-bustible'', affirme un communiqué del'Association des cadres de la boîte(Acas). Ils réagissaient aux informa-tions parues dans la presse faisantétat ''d’une grosse ardoise de soixantemilliards F Cfa que la Senelec ne par-

vient pas à éponger''. Les presse aparlé d'un dette de 60 milliards quela Société africaine de raffiange (Sar)réclame à la Senelec. Mais, d'aprèsles cadres de la société d'électricité,le paiement a été rendu possible''dans le cadre d’un mécanisme desécurisation de l’approvisionnementen combustible que l’État a mis enplace à travers le Fonds de soutien dusecteur de l’énergie (FSE)''. D'aprèseux, ce Fonds est chargé, conformé-ment au contrat signé entre laSenelec et la Sar, d’assurer tous lespaiements. En contrepartie, poursui-vent-ils, Senelec doit verser directe-ment au Fonds chaque année 144milliards soit 12 milliards par moispour son approvisionnement en com-bustible. Les cadres renseignent''qu'à la date du 12 décembre, lemontant total de la contribution deSenelec s’élève à 148 milliards soit 4milliards de plus par rapport au verse-ment prévu à la date de 31 décembre2012''. Ils ajoutent que ''les encoursde ce contrat sont à 52,5 milliardsdont 30,5 milliards échus''. Parconséquent, ils invitent les partiesprenantes dans ce contrat à ''assumerleurs responsabilités et respecterleurs engagements''.

Affaire Kékouta Sidibé : Le gen-darme Ahmed Bessine Diop arrêté,hier, à Tambacounda Condamné par contumace, il y a

quelques jours, au tribunal deKaolack, le commandant adjoint dela gendarmerie de Kédougou, AhmedBessine Diop, incriminé dans lemeurtre du sourd-muet KékoutaSidibé, a été finalement arrêté mer-credi soir à Tambacounda, selon laRfm. Introuvable durant le procès enhomicide involontaire de KékoutaSidibé, un mandat d’arrêt avait étélancé à son encontre. Le pandoreaccusé de coups et blessures volon-taires ayant entraîné la mort, seraittransféré à la prison de Kaolack où ildevrait purger une peine de 2 ansferme.

Louga : L'hommage de Macky Sall àfeu Djily MbayeUn grand hommage a été rendu à

Feu El Hadj Djily Mbaye par le prési-dent de la République, hier, dans lecadre du conseil des ministres décen-tralisé à Louga. Faisant référence àl’œuvre grandiose du marabout mil-liardaire, il a annoncé que l’Etat vas’intéresser à la maintenance de sonpatrimoine. Dans ce sens, desconcertations seront engagées avec lafamille. Il convient de relever que duvivant de l'illustre fils du Ndiambour,des chefs d’État comme l'IvoirienFélix Houphouet-Boigny, le Zaïrois(devenu Congolais) Mobutu SesseSeko, le Togolais GnassingbéEyadéma, le Gabonais Omar Bongo,le Gambien Dauda Kaïraba Diawara,ainsi que des princes arabes, ontséjourné notamment dans le splen-dide palais que Djily Mbaye aconstruit.

Lycée Limamoulaye : La tailleur B.Fse serait mis à piquer les téléphonesportables des potaches

Quelle idée de dérober les télé-phones portables des potaches. C'estpourtant ce qu'a échafaudé et exé-cuté le nommé B.F, 16 ans et tailleur.Il rôdait autour des élèves du LycéeSeydina Limamoulaye deGuédiawaye pour leur piquer leurscellulaires. Mais le manège n'a pasperduré puisque l'indélicat est tombésur plus futé, le potache F.S qui estparvenu à le démasquer avec l’aided’un de ses amis. Le 14 décembredernier, vers 10h, B.F est parvenu àentrer dans l'enceinte du lycée où il aentrepris de longer les bâtiments declasses de Seconde et de Terminaleen lorgnant de probables cibles. Ilaurait profité de bousculades à la sor-tie des élèves pour chiper des télé-phones portables. Selon F.S, une desvictimes, après lui avoir dérobé sonportable, le filou a eu le toupet de lerejoindre pour lui proposer son aide.Et comment ? En lui donnant son pro-pre portable afin que l'élève appellepour situer le sien. Mais puisque B.Fne présentait pas le profil d’un élève,le lycéen a porté ses soupçons sur luiet a aussitôt averti l’administration.Laquelle a, après vérification desfichiers scolaires, conduit l'intrus aucommissariat central de Guédiawayeoù le supposé voleur de portables anié les accusations, prétextant qu’ilétait dans le lycée en compagnie d’unde ses potes. Las, il a été déféré auparquet pour vol.

Collectivités locales : les travailleurssur le pied de guerreMouvement d'humeur en vue dans

les collectivités locales.L’intersyndicale des collectivitéslocales entend sonner la mobilisationen réunissant les différents secré-taires généraux lundi pour ''valider unplan d’action (grève générale, sit-in,marche, port de brassards rouges…).Elle envisage en outre une assembléegénérale extraordinaire le mercredi26 décembre dans les jardins de l’hô-tel de ville de Dakar à partir de 10heures, suivie d'un point de presse.La raison de ce branle-bas ? ''Les tra-vailleurs interpellent leur tutelle pourla mise en place rapide du conseilsupérieur de la fonction publique etle comité d’intégration sur le statut del’agent municipal.''

EN COULISSES page 2

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L es temps ont bien changé où les sous circulaient à flots au sommetde l'Etat. Gorgui n'hésitait pas à arroser ses proches qui, avec unetelle aubaine, n'étaient presque jamais fauchés. Eh bien ! C'est un

secret de Polichinelle que le Président Macky Sall n'a pas la gâchette aussirapide que Wade. Beaucoup de ses proches, même s'ils ne s'en ouvrent pasdirectement à lui, lui reprochent cet état de fait. La conséquence directe,c'est le déficit d'engagement de certains gros calibres de la mouvance pré-sidentielle qui ne veulent point se mouiller le maillot parce qu'il n y a pasde contrepartie à la Sénégalaise. Même s'ils ne le disent pas ouvertement,leur manque de motivation, notamment dans la bataille d'opinion sur latraque des biens mal acquis, est en très grande partie lié à cela. Selon nossources, le Président Macky Sall est bien conscient de cet état de fait. Il s'enserait même ouvert à certains membres de son entourage, pour leur dire queles mêmes pratiques ne peuvent être perpétuées après toutes les promessesde lutte contre la corruption qu'il a déjà prises. ''Je ne peux pas faire commeWade'', confie-t-il à tout va. Il faut aussi savoir que Macky Sall ne peut pasfaire ce qu'il veut, surveillé qu'il est par les Etats-Unis et l'Union euro-péenne, qui dégraderaient à coup sûr la note sénégalaise, si le Palais devaitcontinuer à fonctionner comme une sorte de guichet automatique, commeà l'époque de Wade.

LES SOUS NE CIRCULENT PAS

Macky Sall et la fronde silencieuse de ses proches

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POLITIQUE

DAOUDA GBAYA

Le groupe parlementaire desLibéraux et Démocrates et desnon-inscrits annonce avoir

déposé sur la table de l’Assembléenationale une motion de censurecontre le gouvernement d’AbdoulMbaye. Me Ousmane Ngom (photo)joint par EnQuête, explique cette déci-sion par le fait que le nom du Premierministre soit mêlé à l’affaire des mil-liards qu’aurait détournés l’ex-prési-dent tchadien. “L’origine illicite de cesfonds étant incontestable, nous pen-sons que le présence de Abdoul Mbayeà la tête du gouvernement fait courir auSénégal de gros risques.”“ Pour l'an-cien ministre de l'Intérieur, il ne faitpas de doute que le Premier ministresénégalais pourrait être “appelécomme témoin par les parties civiles etpar Hissène Habré lui-même”“. C'estdonc pour éviter que le “Sénégal soitdans l’embarras”“ que le PDS a décidéde faire tomber le gouvernementactuel. Selon nos informations, cettemotion de censure a également été

signée par les députés El Hadji Diouf,Mamadou Diop Decroix, KhadimThioune, tous des élus non inscrits. “Ilfallait avoir le 10e des membres de

l’Assem-blée nationale”, signale-t-on.Interpellé sur la question, MoustaphaDiakhaté, le président du groupe parle-

mentaire BBY a ironisé. “Les Libérauxveulent qu’on parle d’eux, moi c’est leSénégal qui m’intéresse”“, dit-il. Bienplus optimiste, Modou Diagne Fada,patron des députés libéraux. “Lamotion de censure peut bien passer”“à l’Assemblée. “Qui nous dit que lePremier ministre (Abdoul Mbaye) estapprécié par tous les députés de lamajorité ?”“ se demande-t-il.

“Ousmane Ngom peut être poursuivi” (Me Djibril War)Pour sa part, Djibril War, président

de la Commission des lois relativise.“Les libéraux ont le droit de déposerune motion de censure car la loi leleur permet. Dans le fond, je suisquand même surpris de l’attitude deMe Ousmane Ngom qui, lors du votedu projet de loi à l’Assemblée hier,disait que le Sénégal est certes unpays hospitalier, mais ne pouvait cau-tionner l’impunité. (Alors) je ne com-prends pas qu’il vienne aujourd’hui

parler de motion de censure.” “Puis ildéfend le Premier ministre. “S’il estétabli qu’il soit receleur comme ils(les Libéraux) veulent le faire croireaux gens, il faut savoir que AbdoulMbaye, en tant que directeur de laBIAO n’est aucunement responsable ;il n’avait fait que son rôle qui étaitprendre des dépôts et faire des prêts.Ensuite, s’il y a anomalie, la BCEAO etle ministère des Finances de l’époquene l’auraient pas autorisée.” Enconclusion, Me War avertit que “MeOusmane, qui est un homme de droit,pourrait même être poursuivi pouroutrage envers les institutions.”Pourrappel, l’Assemblée nationale aadopté mercredi le projet de loi auto-risant le président de la République àratifier l’accord entre le Sénégal etl’Union africaine sur la création deschambres africaines extraordinairesau sein des juridictions sénégalaisespour juger l’ex-dirigeant tchadien enexil au Sénégal depuis 1991.

AFFAIRE HISSÈNE HABRÉ

Le PDS dépose une motion decensure contre le gouvernementUne première depuis les législatives du 1er juillet. Le gouvernement devra faire face à une motionde censure du Pds pour qui Abdoul Mbaye est devenu un fardeau pour le Sénégal à cause de son“implication”“ dans le blanchiment des fonds volés par l'ancien président tchadien Hissène Habré.

“L a motion de censure du groupe parlementaire des Libéraux etDémocrates n’a aucune chance d’aboutir.”“ C’est le pari duconstitutionnaliste Babacar Guèye joint par EnQuête. “Pour

que cette motion passe, il faut l'aval de plus de 50% des députés, soit plusde 75 parlementaires.”“ Mission donc impossible au regard de l'écrasantemajorité du groupe Benno Bokk Yaakaar. Alors, le Pr. Guèye voit à traverscette démarche un “coup politique”. “Le PDS cherche à provoquer le débatparlementaire et à prendre l’initiative ; ce qui est important en politique”explique l’universitaire et membre de la Société civile.

MOT D’EXPERT“Le PDS cherche à prendre l’initiative”,

selon le Pr. Babacar Guèye

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page 4POLITIQUE

AMADOU NDIAYE

Le regain d’intérêt de la Franceenvers le Sénégal n’est pas gratuit.D’abord c’est le Premier ministre

Abdoul Mbaye qui a reçu la Grande Croixde l'Ordre national du mérite français le13 novembre dernier. La période choisien’est pas fortuite, parce que le Premierministre est en pleine tourmente, écla-boussé par le blanchiment des “fondsvolés” par l’ancien président du Tchad,Hissène Habré, une opération à laquelleil a reconnu publiquement avoir active-ment pris part en tant que patron d'unebanque. Cette intervention de la Francepour lui octroyer la Grande Croix, a étésynonyme d’un soutien indéfectible dupays de Marianne. Mais également et sur-tout selon plusieurs observateurs, une

“ingérence” dans la gestion intérieure duSénégal. Plus grave encore l’ambassadeurde France Nicolas Normand en guise desoutien au PM sénégalais disait : “Ne vouslaissez pas distraire de la tâche qui est lavôtre.” Pour certains observateurs, la France

entend avoir un œil sur le Sénégal, uneancienne colonie qui s’était presque tota-lement affranchie sous le régime d’Ab-doulaye Wade, en diversifiant son réseaude partenaires jusqu'au Golfe arabo-per-sique, en Chine, etc. “Il est important decomprendre que la France souhaite récu-pérer les services et privilèges que l'ex-président Abdoulaye Wade leur avaitrepris. Le nouveau président doit être vigi-lant par rapport aux dirigeants français”,avertit sous l'anonymat ce spécialiste enrelations internationales.

“Récupérer services et privilèges”Après Abdoul Mbaye, c'était au tour de

la Secrétaire générale de la Présidence,Aminata Tall, de recevoir le 14 décembredernier la Médaille de la Légion d’honneurfrançaise. Pour qui connaît bien le secré-tariat général du Palais considéré commele cœur de l’entité, le choix d’Aminata Tallrelèverait difficilement du hasard. Autresfonctions stratégiques, autres décorations“stratégiques”. Quelques jours après,c'est la garde des Sceaux, Aminata Touré(photo), et son collègue des Forcesarmées, Augustin Tine, qui reçoivent lesinsignes de Grands officiers dans l’Ordrenational du Mérite des mains de NicolasNormand, Haut-représentant de la Répu-blique française dans notre pays. AminataTouré est au cœur de l'actualité judiciaireau Sénégal en sa qualité de superviseurde la campagne de traque contre les bienssupposés mal acquis par d’anciens

caciques du régime sortant... Quant àAugustin Tine, il est un peu l'homme del'ombre qui gère la Grande muette et quiest appelé à jouer un rôle important dansle cadre des nouveaux accords militairesentre Paris et Dakar, même si c'est la Pré-sidence qui fixe les orientations de la coo-pération militaire avec l'ancienne puis-sance coloniale.A côté des ministres, deux entités ont

également été décorées par des autoritésfrançaises. Le maire de Gorée, AugustinSenghor, a reçu sa Légion d'honneur alorsque...le Premier ministre Abdoul Mbayedemandait sa démission de la présidencede la Fédération sénégalaise de footballaprès la débâcle face à la Côte d'ivoire. Endernier lieu, c'est le maire de Dakar, KhalifaAbabacar Sall qui, lui, savourait la plaqued'Officier de la Légion d'honneur de sonhomologue parisien, Bertrand Delanoë.C'était en marge du sommet Africités audébut du mois de décembre...

ANTOINE DE PADOU

L es jeunesses du M23 et duForum civil délaissent lesparoles pour les actes. En

effet, une coalition qui est née de lafusion de ces deux entités a entre-pris une campagne nationale delutte contre la corruption et l’impu-nité et pour le rapatriement desbiens mal acquis. En conférence depresse hier après-midi, leurs repré-sentants ont annoncé la tenue decette opération pour ce samedi 22décembre après le faux-bond du 9décembre consécutif au décès duKhalife général des Tidianes. En branle, une caravane de sensi-

bilisation et d'information sur la cor-ruption et l'impunité, «deux mauxqui gangrènent la société sénéga-laise», d'après Saliou Diop, coordon-nateur des jeunes du Forum civil.Mais le clou de l'événement sera laprojection du film dénommé «Lesdessous d'un sommet», samediaprès-midi à la place de l'Obélisque.Déjà projeté à Kédougou, Kolda,Kaolack et Tambacounda, il est unecritique de la gestion «catastro-phique» de l'Agence nationale pourl'organisation de la conférence isla-

mique. Mais “il s'agira ici d'undébat contradictoire, dixit SaliouDiop, chacun donnera son point devue par rapport à ce qui s'est passéexactement dans le cadre de la ges-tion de l'Anoci”. Les interventionsattendues sont celles de l'avocateNdèye Fatou Touré, Karim Wade,Abdou Latif Coulibaly, AbdoulayeBaldé... «Le Forum civil a fait samission de supervision, il est dansl'obligation de rendre compte” asouligné M. Diop. Pour sa part, Abdourahmane Sow,

des jeunesses du M23, a soutenuque l'argent qui sera récupéré de latraque des biens mal acquis doit ser-vir à des fins sociales. Selon lui, ilfaut continuer à mener le combatpour la jeunesse qui reste l'avenir dupays, assurant que le recul du pou-voir dans ce dossier sera inaccepta-ble. «Ceux qui dénonçaient le clien-télisme hier, y assistent aujourd'huisans piper mot», s'est-il offusqué.Pour exemple, il s'est indigné de lanomination de Youssou Tourécomme président du Conseil d'admi-nistration de la Banque de l'habitatdu Sénégal. «Qu'est-ce qu'un direc-teur d'école fait à ce poste ?” s'estécrié le leader du M23-Jeune.

MOMAR DIENG

L' Etat de Palestine a célébrémardi à Dakar le statut d'ob-servateur non membre de

l'Organisation des Nations-Uniesaprès le vote du 29 novembre dernier.A cette occasion, Michel Haddad,ambassadeur du Liban au Sénégal etDoyen du Corps diplomatique, a saluéun tournant important dans le conflitdu Proche-orient. «Face à l'oppres-sion, à la colonisation et aux déplace-ments des populations, ce vote del'Onu impose un changement desrègles» dans cette partie du mondeen ébullition depuis plusieurs décen-nies. «C'est un premier pas dans lacréation d'un Etat palestinien indé-pendant, libre et démocratique», aajouté Haddad.Pour sa part, l'ambassadeur de

Palestine à Dakar a parlé d'une«étape symbolique dans le recouvre-ment des droits inaliénables du peu-ple palestinien». Selon AbdalrahimAlfarah, cette nouvelle dynamique va«consolider l'Etat palestinien avecdes frontières internationales recon-nues», en dépit des «blocagesorchestrés par l'Etat sioniste d'Israëlqui construit 3 600 logements prèsde Jérusalem et qui refuse de verserles taxes issues des exportations desproduits agricoles des Palestiniens».

Présent à la cérémonie, le prési-dent de l'Assemblée nationaleMoustapha Niasse, accompagné deimam Mbaye Niang, a salué «lecombat des femmes palestinienneset arabes» qui se battent contre lesinjustices. «L'histoire ne se trompejamais», a-t-il dit, rappelant le sou-tien durable du Sénégal à la causepalestinienne depuis 1974 notam-ment. Dans sa lancée, l'ancien chefde la diplomatie sénégalaise arévélé que c'est le Sénégal quiprend en charge (le fonctionne-ment de) l'ambassade de Palestineà Dakar. Optimiste, il s'est référé àdes éléments mystiques pour affir-mer que, 65 ans après la fondationd'Israël par David Ben Gourion, lamain d'Allah ne laissera pas tomberle peuple palestinien.Auparavant, les hymnes natio-

naux du Sénégal et de la Palestineont été écoutés par une assistancenombreuse dont une belle bro-chette d'ambassadeurs arabes etafricains, mais aussi celui de laChine populaire. Les diplomatesKéba Birane Cissé, Ibra DeguèneKâ, Seydou Nourou Ba, AbsaClaude Diallo, Fallilou Kane,Moustapha Cissé, ont reçu les hom-mages et remerciements de laPalestine pour leur action en faveurde la cause palestinienne.

DÉCORATIONS D’AUTORITÉS SÉNÉGALAISES PAR LA FRANCE

La repentance par les médailles ?Après avoir soutenu aveuglément Wade et son régime, la Francechercherait la repentance, à sa manière. En l’espace d’un mois,elle a décoré Abdoul Mbaye, Aminata Tall, Aminata Touré, Augustin Senghor, Augustin Tine, Khalifa Sall, d'illustres autorités de son ancienne colonie...

CADRES APR MÉDINAPour «une structura-tion complète duparti»

Alors que l'Alliance pour laRépublique (APR) vientde célébrer sa quatrième

année d'existence, ses cadres militantsde la commune d'arrondissement dela Médina demandent sa «structura-tion complète» en tant que parti depouvoir appelé à être «un véritablelevier au seul bénéfice du peuple séné-galais.» L'adresse est contenue dans la«Motion de soutien» que l'assem-blée générale des cadres, tenue samedidernier, a adressée au chef de l'Etat etparvenue à notre rédaction.

Dans ledit document, ils approu-vent “les mesures et initiatives” duprésident de la République dont l'en-trée en vigueur de la Bourse de sécu-rité familiale en 2013, la hausse desdépenses d'investissements sociaux,l'audit biométrique de la Fonctionpublique, le gel des accords de pêche,la libération de militaires prisonniersdu Mfdc, etc. En outre, la structure duBudget 2013, d'un montant de 2531milliards de francs Cfa dont «59% enrecettes fiscales», et le nouveau Codegénéral des impôts opérationnel dèsjanvier et réduisant la fiscalité sur lessalaires, sont vus comme des soutiensà la politique sociale du président dela République. Pour l'Apr-Médina,dont l'un des membres, SeydouGuèye, est porte-parole du parti etsecrétaire général du Gouvernement,ces éléments de politique généraleprouvent que le pouvoir du 25 marsest «dans une démarche hardie demise en œuvre irréversible du pro-gramme Yoonu Yokkute».

A. DE PADOU

ELECTIONS LOCALES 2014Le MSU veut deslistes BSS hors BBY

Le MSU demande aux forcesde gauche qui se sont retrou-vées dans la coalition Benno

Siggil Senegaal (BSS) lors des élec-tions présidentielles de février 2012de «refaire leur unité au sein de laditecoalition». Selon Massène Niang etses camarades  : «Nous ne devonsaccepter, sous aucune condition, quel’on nous fixe des quotas sur les listeslocales (NDLR : prévues au premiertrimestre 2014) de la part de frangesde la coalition Benno Bokk Yaakaar(BBY) se sentant majoritaires dans lepays», selon un communiqué par-venu à EnQuête. «La présence decette gauche sous la bannière renou-velée de BSS, en tant qu’entité poli-tique, serait un gage de poursuite decette dynamique pour le bien-êtreexclusif des populations», poursuit ledocument.

AÏDA DIÈNE (Stagiaire)

BRÈVES…

CAMPAGNE NATIONALE POUR LE RAPATRIEMENT DESBIENS MAL ACQUIS

L'obélisque, siège des jeunessesM23 et Forum civil, samedi

STATUT D'OBSERVATEUR À L'ONU

La Palestine fête une victoire d'étape

MOUSTAPHA SECK (Correspondance particulière)

Décentralisé, le Conseil desministres s'est tenu hierdans la capitale du

Ndiambour. A cette occasion, le pré-sident de la République a commencépar faire état des décisions arrêtéespar le conseil interministériel de laveille. Sur les 250 milliards prévuspour la région de Louga, 33 milliardsseront consacrés à l’agriculture. Ils’agira, entre autres, d’aménager 5000 hectares sur les bords du Lac deGuiers. En termes de production hor-ticole, les expériences de Lompoul etde la communauté rurale de Léonasont à considérer comme desmodèles de développement à généra-

liser. Pour ce qui concerne le sous-secteur de l’élevage, il s’agira, entreautres mesures, de réhabiliter leCentre national d’amélioration géné-tique de Dahra, le Centre derecherche zootechnique, ainsi que leRanch de Dolly.L’hydraulique rurale a été égale-

ment une préoccupation du chef del’Etat : “Il ne faut plus rouler 40 kmsans voir un forage”, a laissé entendreMacky Sall.Les routes Louga-Linguère-Dahra

et Gnith-Keur Momar Sarr vont aussiêtre prises en charge, de même que laproduction d’électricité à Léona etLompoul. “Je suis encore plus ambi-tieux pour la région de Louga. Et cen’est pas un engagement électora-liste”, a précisé le chef de l'Etat qui

s'est dit favorable à un programmespécial d’investissement pour larégion de Louga. Et à l'intention despessimistes, le président Sall rassureavec ces propos : “Ce sont des chosesmaîtrisées qui seront mises en œuvre

à partir du budget 2013.” En find’après-midi, il a inauguré le nouveausiège de l’Office national de l'assai-nissement du Sénégal (Onas) situé auquartier Grand Louga.

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POLITIQUE

GUILLAUME GAROT, MINISTRE FRANÇAIS DÉLÉGUÉ À L'AGROALIMENTAIRE“30% de la produc-tion agricole mon-diale est gaspillée”

“C ' est indigne qu'unenfant meurt chaquedeux secondes à cause

de la faim. C'est un scandale.Aujourd'hui, 30% de la productionagricole mondiale est gaspillée, fautede moyens logistiques performants,d'infrastructures suffisantes et demoyens de transports”, a dénoncé leministre français délégué à l'agroali-mentaire, Guillaume Garot, hier àDakar, lors d'une conférence de pressesur le thème : “Le défi alimentaire”. Ila flétri le gaspillage et la spéculation,appelant à une justice sociale qui estde manger sainement en abondance.A son avis, “mieux nous transfor-mons, mieux nous nourrissons lapopulation”.

Selon l'officiel français, l'agroali-mentaire constitue l'un des plusgrands défis du 21e siècle. Il a prônéune union des efforts entre le Sénégalet l'Europe pour relever ce challenge.“Le Sénégal peut produire plus etmieux. Et si nous vous aidons déjà àtravers ces partenariats, c'est parce quenous pouvons créer d'autres partena-riats et en particulier dans le domaineagroalimentaire. C'est un des secteursle plus porteur d'avenir. Donc, c'est ànous de relever ensemble ce défi enrenforçant nos partenariats à traversdes engagements forts”, a soutenu M.Garot, notant que l'Afrique se trouve-rait au cœur de tous les enjeux notam-ment agricoles et agroalimentaires. Ila informé qu'il signera aujourd'hui unpartenariat avec le ministre sénégalaisdu Commerce, de l'Industrie et dusecteur Informel sur un renforcementdu partenariat entre le Sénégal et laFrance pour le développement dusecteur agroalimentaire.

En outre, Guillaume Garot penseque la culture vivrière joue un rôleprépondérant dans le développementd'un pays. “Nous connaissons bien lerôle de l'agriculture vivrière enAfrique. Donc, il faut prévenir lescitoyens en organisant des activitéslocales et régionales pour des milliersde producteurs agricoles et pour desconsommateurs”, a-t-il dit.

VIVIANE DIATTA

ASSANE MBAYE

C onvoqué pour la sixième fois,dans le cadre de l'enquête surl'enrichissement illicite, le

fils de l'ex-président de la RépubliqueKarim Wade a passé hier 11 toursd'horloge entre les mains des enquê-teurs de la section des recherches dela gendarmerie. Arrivé sur les lieux à10h30 précises, heure à laquelle ilétait convoqué, l'ancien ministre des

Transports aériens, de la Coopérationinternationale, des Infrastructures etde l'Énergie s'est aussitôt engouffré àl'intérieur de la caserne Samba DiéryDiallo, en compagnie de Me MadickéNiang. Dans les parages, un impor-tant dispositif policier veillait au grainpour éviter tout débordement, face àune foule immense composée demilitants, sympathisants et responsa-bles libéraux venus apporter leur sou-

tien au fils de l'ancien président de laRépublique qui, d'ailleurs, n'a étéentendu qu'à partir de 15h. Militants et responsables libéraux

massés devant le parvis de la caserneSamba Diéry Diallo guettaient atten-tivement sa sortie. Les heures pas-sant, et gagnés par la faim, les mili-tants n'ont cependant pas bougé d'uniota. Karim Wade en valait la peine.Plus les heures passaient, plus les

militants s’impatientaient. 20h passées de quelques minutes,

ne pouvant plus attendre, OumarSarr, en compagnie de Me Madické,l'ont rejoint à l'intérieur de la sectionde recherches pour s'enquérir de lasituation. C'est à ce moment que l'an-cien président du conseil d'adminis-tration de l'Anoci a été libéré.Militants, responsables et sympathi-sants libéraux, presque en transe, sesont rués vers lui. Tout de blanc vêtu,le fils de l'ex-président de laRépublique, du haut de son véhicule,a levé les mains comme pour criervictoire. Dès lors, un cortège s'est misen branle pour rallier sa demeure siseau Point E. Arrivé à hauteur du boule-vard du général De Gaulle, KarimWade est descendu de son véhiculeet a improvisé une marche. Il a défiléainsi du Boulevard du général DeGaulle à la mythique place del'Obélisque, drainant derrière lui unmonde fou. D'ailleurs, cette marcheimprovisée a failli tourner au vinaigreà hauteur de l'ancienne permanencedu Parti démocratique sénégalais siseà Colobane, quand des riverains onthué leur mentor qu'ils traitaient devoleur. N'appréciant pas cela, lesmilitants libéraux ont fait tomber unepluie de pierres sur leurs demeures.Mais ce désordre sera vite maîtrisépar certains responsables libéraux quiont ordonné aux militants de ne pasverser dans la violence. À un rythmecadencé, la marée humaine que drai-nait le cortège de Karim a fait sonpetit bonhomme de chemin.Galvanisé par les litanies des

“griots libéraux” eux aussi de la par-tie, Karim Wade a tenu son showcomme pour dire qu'il n'a rien à crain-dre. L'aventure prendra fin à la devan-ture de sa maison sise au Point E oùil a tenu à remercier ses souteneurs,avant de s'engouffrer à l'intérieur.Il faut noter que le fils de l'ex-pré-

sident de la République est cité dansplusieurs malversations dont le pluscélèbre est l'Anoci.

SORTI D'UNE AUDITION DE 11 TOURS D'HORLOGE

Karim défile sur le boulevarddu général De GaulleAuditionné hier, pendant 11 heures, dans le cadre de l'enquête sur l'enrichissement illicite, l'ancienministre des Transports aériens, de la Coopération internationale, des Infrastructures et de l'Énergiea initié une marche de la caserne Samba Diéry Diallo à sa demeure sise au Point E.

CONSEIL DES MINISTRES À LOUGA

Primauté à l'agricultureet aux infrastructures

ÉCO / SOCIAL

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CMJN

ASSISES DÉCEMBRE 2012

FATOU SY

Par la faute de son père, l’étudiantmalien Aly Traoré a passé 4 ansen prison, avant d’être acquitté

hier, par la Cour d’assises de Dakar. Car,au moment de son arrestation le 12novembre 2008, son père a fui en le lais-sant aux mains des policiers. Outre sonpère, Aly Traoré a été privé de liberté parIdrissa Téra, un ami à son père. Ce trafi-quant notoire de chanvre ayant été élargide prison en 2002, après avoir purgé unepeine de deux ans, ne s’est pour autantpas amendé. En fait, après sa libération,Idrissa Téra a repris de plus belle ses acti-vités de trafic de chanvre indien, dans sonquartier de Rufisque. Mais, il était loin

d’imaginer que les éléments de laDivision des investigations criminelles(DIC) en étaient informés. Pris en filature,Idrissa Téra, tout comme le père de AlyTraoré, a réussi à s’échapper le 12novembre 2008, lorsque les policierssont allés les interpeller à Rufisque. Ilsdétenaient 8 kilogrammes de chanvreindien. C’est le 10 janvier 2009 que ledealer a finalement été appréhendé. Comparaissant hier devant la Cour

d’assises de Dakar, Aly Traoré, s’est ditétranger aux faits. “Mon père m’avaitdemandé de l’accompagner à Rufisqueavec Idrissa. Une fois là-bas, Idrissa estentré dans une maison où il est ressortiavec un sac qu’il m’a demandé de remet-tre à mon père”, a raconté l’étudiant. Et

de poursuivre, avec amertume : “Lorsquedeux policiers se sont dirigés vers le taxidans lequel nous nous trouvions, Téra etmon père ont pris la fuite”. Aly Traoréd’ajouter que ce sont les policiers qui luiont révélé que le sac contenait du chanvreindien. Et qu’il ignorait que son père s’ac-tivait dans ce trafic.Idrissa Téra a contesté les propos de

son co-accusé et a affirmé qu’il ne leconnaissait pas auparavant. “J’ai étéappréhendé à la boutique. Mais, je neconnaissais pas Modibo Traoré. Aly, je l’aiconnu en prison”, a-t-il déclaré. Lorsquele juge lui a demandé ce qu’il pensait desaccusations de Aly, il lui a rétorqué : “Celam’étonne, car le 12 novembre, j’étais àTambacounda où j’ai passé la fête detabaski”. L’accusé a été contredit par la dame

Aminata Soumaré. Celle-ci a affirmé àl’enquête que le jour de l’arrestation deAly, Téra est venu rendre visite à sonépoux. Mieux, il y a le témoignage duchauffeur de taxi. Thierno SakourouBaïlo Diallo a désigné formellement Téracomme celui qui a marchandé le prix dutaxi. Conforté par ces témoignages,l’avocat général a fustigé l’attitude deTéra. “Non seulement, il ne regrette passon geste, mais a embarqué tout lemonde”, a fustigé le juge SalobéGningue qui a requis 20 ans de travauxforcés et une amende de 5 millionscontre Téra. “Aly Traoré ne saurait subirla même sanction que Idrissa”, diral’avocat général qui a requis 10 ans detravaux forcés et 2 millions contre l’étu-diant. Car, argue-t-il, “Eu égard à sabonne foi, il ne pouvait pas ignorer lecontenu du sac”. Un avis que l’avocatde Aly Traoré n’a pas partagé. Aussi MeIba Mar Diop a-t-il requis l’acquittement.La même chose a été demandée par le

conseil de Idrissa Téra, soulignant qu’iln’y a pas de preuves de détention. Enplus, le conseil a jugé que le réquisitoirede l’avocat n’est pas fondé en droit. Parconséquent, son client doit êtrecondamné, à la limite, à une peine

d’emprisonnement. Acquitté, l’étudiant Aly Traoré recouvre

la liberté, après quatre années de déten-tion préventive. Idrissa Téra a écopé de10 ans de travaux forcés et d'une amendede 5 millions de francs Cfa.

 gée de 50 ans, Marie Diabangvoulait, en 2009, se lancer dansle trafic de drogue. Manque de

pot, elle a été appréhendée lors de sa pre-mière livraison. La seconde fois, selon leséléments de la procédure. Toujours est-ilque la quinquagénaire voulait livrer 4,5kilogrammes à un certain MamadouFofana qu’elle a connu dans un véhicule.“J’étais avec mon petit-fils et on parlaitDiola. Ainsi Fofana m’a demandé d’où jevenais, je lui ai répondu des Iles Karang ;et il m’a dit qu’il connaissait des narcotra-fiquants ressortissants de là-bas”, a ren-seigné Marie Diabang devant la Cour.Poursuivant, elle a ajouté que lorsque

Mamadou Fofana lui a demandé si elles’activait dans le trafic de drogue, elle arépondu par la négative arguant qu’elleavait peur. Cela n’empêche, lorsque MarieDiabang s’est rendue à Karang pour desfunérailles, elle s’est procurée du chanvreindien. “Lorsqu’elle s’est rendue chezMamadou Fofana pour lui livrer la drogue,elle a été accueillie par des policiers.“Savez-vous que le “yamba” n’est pasbon pour la santé et qu’il est interdit par laloi ?” lui a demandé le président de laCour. “Je sais mais, c’était juste pour pou-voir subvenir aux besoins de ma famille”,a répondu sans ambages l’accusée. Reve-nant à la charge, le juge lui a demandé

pourquoi elle ne s'était pas contentée deses revenus de lavandière. Marie Diabanga rétorqué : “Je voulais avoir de quoi payerles frais d’inscription de mon enfant. Car,les cours avaient déjà démarré”. Face auxaveux de l’accusée, l’avocat général arequis 10 ans de travaux forcés et uneamende ferme de 2 millions de francs Cfa.L’avocat de la défense a demandé unedisqualification des faits de trafic, en ten-tative de trafic ou tentative d’offre et decession de chanvre indien. Car, selon lui,rien ne prouve que Mamadou Fofana soitun trafiquant. Mieux, pour Me MartinDiatta, sa cliente a été victime d’un piègeet de sa naïveté. Placée sous mandat dedépôt depuis le 15 octobre 2009, MarieDiabang ne rejoindra ses enfants qu’en2014. Quand elle aura fini de purger cinqans de travaux forcés, la quinquagénairedevra payer une amende estimée à 1 mil-lions de francs Cfa.

F. SY

Fama Gadio, une mère infanticide aux portes de la folie ?Que dire de Fama Gadio ? A vrai dire, très peu de choses… L’accusée

comparaissait lors du 1er procès d’hier pour le crime d’infanticide. Le teint ébène, de taille moyenne et de constitution assez frêle, Fama

s’est très tôt emmurée dans un silence maussade, ne laissant échapper desa bouche que des réponses courtes et embrouillées lorsqu’elle était inter-rogée par les juges. C’est ainsi qu’il exsudait d’elle quelque chose de fon-damentalement déconcertant, alors qu’à la barre, elle maintenait étroite-ment fermé sur sa poitrine le châle blanc qui la recouvrait des pieds à latête.On ne sait d’elle que ce que l’enquête de personnalité de même que le

procès-verbal de la police ont révélé. Fama Gadio, 30 ans, est originaire deMatam et appartient à l’ethnie toucouleur. Mariée, puis divorcée, elle a unenfant qui lui a très tôt été retiré pour être confié à sa mère, la famille esti-mant l’accusée dans l’incapacité de l’élever.Asthmatique, insomniaque et névrosée, Fama Gadio souffrirait, selon la

défense, de plusieurs pathologies mentales, un argument contesté par uneexpertise médicale conduite sur l’accusée, lors de l’enquête, sur demandedu Juge d’instruction. Alors ? Folle ou pas Folle ? Fama Gadio reste un mys-tère…

Une mamie dealeuse de drogueMarie Diabang, 51 ans, n’a rien du profil type d’un dealer… et pourtant ! Originaire de Kafountine, plus précisément des îles Karones, cette

modeste lingère est établie à Dakar dans le quartier de Diamaguène avecses 2 enfants, sa sœur, l’enfant de cette dernière et un petit-fils. C’est ellequi entretenait sa famille avec les revenus qu’elle tirait de son activité pro-fessionnelle, soit 2000 à 5000 F Cfa par lavage.D’une taille d'environ 1 mètre 50, les pommettes saillantes, les yeux

enfoncés dans leurs orbites, les joues creuses et le menton proéminent,l’accusée s’est présentée à la barre vêtue d’un ensemble en wax de couleurverte avec un foulard assorti noué autour de la tête. Elle a gardé les yeuxrivés au sol tout le long du procès, répondant d’une voix claire aux questionsqui lui ont été posées, même si, par moment, paniquée, elle a été à plu-sieurs reprises atteinte de bégaiement. Justifiant son geste par un besoin urgent d’argent, afin de faire face aux

dépenses occasionnées par la rentrée scolaire de ses enfants, l’accusée adit se repentir de son geste… Les réponses qu’elle a données sur le fond,en outre, ont révélé chez Marie Diabang une personnalité assez simple,voire naïve, chose dont témoigne la facilité avec laquelle elle est tombéedans le guet-apens de la police.

L’étudiant et le vieux renardAly Traoré et Idrissa Tera sont l’incarnation même des deux protagonistes

de la célèbre fable de La Fontaine : “Le Corbeau et le Renard”…Le premier, qu’on appellera “Corbeau” ou “Dindon de la farce” (c’est

selon), est le jeune Aly Traoré. Grand et déglingué, âgé tout juste de 22 ansau moment des faits, l’accusé s'est montré extrêmement laconique. Docile,obéissant… presque trop mou… il a certainement été perdu, dans cetteaffaire par sa lenteur à réagir et le manque de suite dans les idées dont il afait montre à la barre. Venu à Dakar sur ordre de sa mère visiter sa famille paternelle pour, selon

lui, récupérer des semences de pomme de terre, cet étudiant en gestiondans un institut universitaire malien, a longtemps dû se mordre les doigtsd’avoir aveuglément acquiescé lorsque son père, un dealer notoire, lui ademandé de l’accompagner faire une course à Rufisque auprès d’IdrissaTera…Deuxième à comparaître dans le cadre de cette affaire de trafic de chan-

vre indien, l’accusé susnommé est né en 1960 à Bambilor. Petit, ventru,de teint café au lait, Idrissa Terra se dit teinturier de métier, polygame etpère de 8 enfants. Rusé bien que doté par Dieu d’un visage avenant, l’ac-cusé n’a cessé de feinter les questions incriminantes que lui ont adresséesles magistrats… Sans pour autant arriver à dissimuler le fait qu’il ait déjàété arrêté et emprisonné à deux reprises : pendant 2 ans, en 2000, pourdétention et trafic de drogue et pendant 1 an, un peu plus tard, pour escro-querie.Quel vieux renard !

SOPHIANE BENGELOUNE

ACCUSÉ DE TRAFIC DE YAMBA À CAUSE DE SON PÈRE

L’étudiant malien acquitté,après 4 ans de prisonAprès avoir passé 4 ans en prison pour trafic de drogue à cause de son père, l’étudiant malien AlyTraoré a été acquitté hier, par la Cour d’assises de Dakar. Quant à son co-accusé, Idrissa Téra, il aécopé de 10 ans de travaux forcés et d’une amende ferme de 5 millions de francs Cfa.

PROFILS DES ACCUSÉS

CONDAMNÉE À 5 ANS DE TRAVAUX FORCÉS

La dame de 50 ans voulait écouler 4,5 kg de chanvre indien

FATOU SY

2 ans et 10 mois. C’est le temps que Fama Gadio apassé en prison, parce qu’elle voulait tout simple-ment éviter d’être la risée de ses parents et de ses

voisins. Divorcée, elle a été par la suite mise enceinte parson amant et colocataire, nommé Senghor Sall. Ce der-nier est retourné au Fouta avant même d’être informé dela grossesse. Après accouchement, Fama Gadio a, selon

C’est littéralement à la chaîne que se suivent,depuis le début de cette 3e et dernière sessiond’Assises de l’année, des procès portant sur descrimes graves. Infanticides, trafics de drogue, meur-tres et assassinats passent les uns à la suite desautres, avec 2 à 3 affaires jugées chaque jour…On en aurait presque le tournis, d’autant plus que

les accusés finissent tous par se ressembler, aux yeuxd’un public perplexe : “Était-ce tel accusé ou tel autrequi a écopé de la perpétuité ?” ; “Comment s’appelledéjà cette femme qui a comparu, tout à l’heure, pourinfanticide ?” ; “A-t-on finalement acquitté untel ounon ?”… Voilà les questions qu’on se surprend àentendre dans l’assistance où l’on s’emmêle sansarrêt les pinceaux.On aimerait plus de temps accordé à chacun des

procès, afin que les accusés ne soient plus de sim-ples numéros, mais des visages, bref, des genscomme vous et moi… S. BENGELOUN

“C’est pour vous qu’on a enfiléces robes rouges!”

Makaïré Ndiaye n’y manque jamais ! A chaquelecture de verdict, le Président de la Courn’oublie jamais de mentionner les belles

“robes rouges” portées par l’ensemble des magistratsprésents en Assises, dont ses conseils et lui-même. Hier, néanmoins, il a finalement révélé la symbolique

desdits vêtements, dont la couleur rouge incarnerait,“lagravité des faits qui sont jugés.”De quoi faire réfléchir plus d’un accusé.

S. BENGELOUN

les mentions du procès-verbal d’enquête préliminaire, tout simple-ment étranglé son nouveau-né de sexe masculin, avant de jeter lecorps dans la fosse septique. C’était dans la nuit du 25 décembre2009. L’accusée a été dénoncée par le fils de son oncle qui, la soup-çonnant d’avoir commis un infanticide, a retrouvé le corps du bébéaprès des fouilles. Devant la Cour, Fama Gadio a clamé son innocence. Elle a soutenu

avoir accouché au 5ème mois d’un bébé normal, mais qui n’a pas

crié. C’est la raison pour laquelle elle a déposé le nouveau-né dans lafosse et non sur la dalle de la fosse. Elle a ajouté que sa tante étaitau courant de sa grossesse.Toujours est-il que l’avocat général est convaincu que l’accusée a

ôté la vie à son enfant. Le juge Salobé Gningue s’est basé sur le certi-ficat de genre de mort qui fait état d’une fracture du rachis cervical.Mais également sur le fait que l’accusée ait caché sa grossesse à sesparents et ait accouché debout. Pour la répression, il a requis 10 ansde travaux forcés. L’avocat de la défense a demandé à la Cour d’appli-quer les dispositions de l’article 50 arguant que sa cliente ne possédaitpas ses esprits, au moment des faits. A défaut d’un acquittement puret simple, Me Fatou Sarr a plaidé l’acquittement au bénéfice du doute,soulignant que le nouveau-né est né avec une malformation. Aprèsdélibéré, la cour a disqualifié le crime d’infanticide en délit de viola-tion de la loi sur l’inhumation. En détention préventive depuis le 6 jan-vier 2010, elle a écopé de six mois assortis du sursis.

3 ANS DE DÉTENTION PRÉVENTIVE POUR AVOIR ETRANGLÉ SON BÉBÉ

Fama Gadio s’en tire avec le sursis Incarcérée depuis janvier 2010 pour infanticide, Fama Gadio a été finalement condamnée hier, à six mois assortis du sursis pour violation de la loi sur l’inhumation.

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ASSISES DÉCEMBRE 2012 page 7

AMBIANCE 6e JOURNÉE

Une usine à procès

MOT DU JOUR

LIVRE – NOUVELLE PUBLICATIONAtépa publie "Douzepropositions pour unSénégal émergent"

L’architecte sénégalais, PierreGoudiaby Atépa, vient defaire paraître aux éditions

L'Harmattan Sénégal un livre intitulé :"Oser. Douze propositions pour unSénégal émergent", annonce cette mai-son d’édition. L’ouvrage, en vente àL'Harmattan Sénégal (Point E), estpréfacé par Babacar Ndiaye, ancienDirecteur et Directeur honoraire de laBanque africaine de développement(BAD), indique une note.

"Pierre Goudiaby Atépa a fait destours, des églises, des mosquées, descités et même des villes. Il est architecte,c’est donc dans l’ordre des choses qu’ilfait cela. Mais que diable va-t-il cher-cher dans les conditions du développe-ment, le service civique, la corruption,les théories du comportement, les sou-cis du plus grand nombre, l’intérêtgénéral, le bonheur pour les autres ?”,s’interroge le préfacier. Selon lui, “l’au-teur d’Oser est un traqueur d’atoutspour les exploiter et un détecteur detares pour les corriger au grand bénéficede tous”. A la question : “Qu’est-ce quifait courir Atépa ?”, Babacar Ndiayerépond : “Le savoir et la solidarité sansdoute. Suprême élégance avec la vie, ilveut donner ce qu’il a reçu pour amélio-rer l’humaine condition".

Pour lui, ajoute-t-il, "c’est cela vivre.C’est l’origine des douze propositionsqu’il faudra lire pour ce qu’elles sont : uncadre de réflexion et d’action. À peineles a-t-il formulées, qu’il est ailleurs pourleur renforcement, leur mise en œuvre,leur traduction en tours, en tracteurs,en panneaux solaires, en boursesd’études, en ordinateurs pour les étu-diants”. Selon M. Ndiaye, “PierreGoudiaby Atépa, ce n’est pas que dubagou, du culot et du sérieux. Ce n’estpas que du génie, de l’intuition, dutalent et de la chance. C’est tout cela à lafois nourri par beaucoup de travail etd’abnégation”. Pour l’ancien Directeurde la BAD, “le message à retenir desdouze propositions est que tout s’ob-tient par combat sur soi et face auxautres”. D'après lui, “il faut transpirerpour mettre la chance de son côté etréussir. Ce qui est valable pour les êtreshumains l’est aussi pour les États, sur-tout s’ils postulent à l’émergence”.

Pierre Goudiaby Atepa est né le 30juin 1947 à Ziguinchor (Sénégal).Architecte-ingénieur, il est diplômé dela prestigieuse Rensselaer PolytechnicInstitute de New York. Président duGroupe ATEPA, il a été conseiller spé-cial du président Abdoulaye Wade duSénégal. Selon une note de présenta-tion, “en trente-huit ans de carrière, il apu s’imposer comme un des plusgrands architectes contemporains,même s’il se définit plutôt comme +unarchitecte du développement+”. Dansle même document, il est présentécomme “l’une des cent personnalitésles plus influentes du continent afri-cain, et s’intéresse particulièrement à lajeunesse estudiantine”.

(APS)

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numéro 460 • vendredi 21 décembre 2012

EN VUE

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BIGUÉ BOB

“L 'album de la maturité”.C'est ainsi que le chan-teur Yoro Ndiaye consi-

dère son nouvel album Lamisso dontla sortie est prévue samedi. Hier, enconférence de presse au Just4U, il aprésente l'opus composé de quatorzetitres.

Comme il l'avait promis, il y aquelque temps, dans un entretienavec EnQuête, l'album est un vérita-ble cocktail musical. “Cet album estdifférent des précédents. J'ai faitbeaucoup de recherches musicalesaxées sur les sonorités tradition-nelles. J'ai été plus attentif et plusexigeant par rapport à ce que je vou-lais proposer à mon public. C'est pourcela que je le considère comme l'al-bum de la maturité”, a expliqué lemusicien.Dans la nouvelle production, se

distinguent différents timbres musi-caux allant des tonalités mandinguesà la salsa en passant par le mbalax etle folk. Toutes sont, cependant, colo-rées acoustique, la touche particu-lière de Yoro.Les thèmes développés dans cet

album sont tout aussi variés. Yoro

continue à filer le parfait amouravec la gent féminine. Une foisencore, il leur a fait la part belleavec deux titres : Bella et Arwatam.Marié récemment, Yoro chante lesvaleurs que tout homme cherchechez une femme dans Bella. “Cetitre, je l'ai écrit avant de connaîtrema femme. C'est ce que je cher-chais”, a-t-il laissé entendre. Enoutre, le tube Mame est dédié à sagrand-mère pour qui il a donné etde la voix et ses talents d'instru-mentistes : “C'est moi même qui aijoué la calebasse dans Mame”, dit-il fièrement. Aux rythmes du yéla, lemorceau Jamm chante la paix enpulaar en compagnie du lead vocaldu Dande Leñol Baaba Maal. Uneconjugaison de voix qui a donné unsurprenant résultat. Quant au tubeÇa ne va pas, il traite des problèmesde l'Afrique. Nawle parle du pro-blème des castes, alors que“Jaajëf” est un hommage au fonda-teur du mouridisme CheikhAhmadou Bamba. La promotion de l'album se fera

dans le cadre d'un “è”. Neuf datessont retenues pour Dakar d'ici le 19janvier prochain. Les régions rece-vront après l'artiste et son groupe. Lereste du monde attendra la sortie del’opus international qui sera composéde 20 titres.

A près quatre ans d'existence,le Projet de promotion desentreprises créatives et cultu-

relles (PECCS) pourrait disparaître.L'initiative qui était soutenue par desbailleurs espagnols depuis 2008vient de boucler sa mission. LesEspagnoles finançaient le PECCS àhauteur de 400 000 euros l'an (envi-ron 262 millions F Cfa). “LesEspagnols ne mettront plus un ronddans le PECCS”, a ainsi alerté ledirecteur de la structure AbdoulayeKoundoul, hier, lors de la cérémoniede clôture des activités du projettenue à la Maison de la culture DoutaSeck.Pourtant, le ministère de la Culture

à qui revient la charge de décider del'avenir du PECCS ne pourrait pasassurer cette donation annuelle. “Onvient de clôturer la deuxième phasede nos activités et la fin officielle duprojet. Le projet va prendre une nou-

velle structure et adoptera celle quela tutelle voudra bien lui donner”, aexpliqué Abdoulaye Koundoul. Decette tutelle, Koundoul et ses col-lègues disent ne pas attendre pas del'argent. “Nous ne demandons pas àl'État de mettre de l'argent mais ceserait un gâchis de laisser s'échapperune expérience de 4 ans dans undomaine aussi pointu et aussi nou-veau que les entreprises créatives etculturelles”, a-t-il plaidé. Le meilleur chemin qui se dessine

pour le projet reste sans nul douteune proposition de l'Agence de déve-loppement des petites et moyennesentreprises (ADPME). Cette structurevoudrait faire du PECCS son guichetculturel. Ainsi, plutôt que de s'adres-ser directement à l'agence, les por-teurs de projets culturels passerontpar le projet dirigé par Koundoul.“Les petites et moyennes entreprisesrelevant de la culture s'adresserontdans un premier temps à nous quiallons essayer de dégrossir le projet etde donner les meilleurs conseils auxdécideurs dans le cadre du soutienqu'ils doivent apporter”, a indiqué M.Koundoul. Mais, c'est au ministère dela Culture de décider des conditionsde cessation. Si la tutelle reste sourde, le PECCS

pourrait disparaître. Or pour M.Koundoul, “le PECCS ne peut pasmourir, ses fruits sont là”.

B. BOB

AÏCHA WALY DOUMBIA ET AÏDA DIÈNE (stagiaires)

“P rès du cœur”. C'est letitre d'un nouvel albummis sur le marché, hier,

par l'artiste Cissa, de son vrai nomBernard Cissa. L’album est composéde 10 tubes, chantés en français eten wolof, avec des textes optimisteset engagés. L’opus lancé hier est faitde différents genres musicaux dont larumba du Congo, l’afrodance soul duNigeria et de l’afrobeat. L’artiste y parle de ses états d'âme

dans son titre “Yermande”. “J’ai tiréla plupart des paroles dans la Bible”,a confié le musicien qui a débuté àl’âge de 15 ans dans la chorale musi-cale de l’église méthodiste. Pour lui,“la musique doit changer les

mœurs”. Et à travers cetalbum, l’auteur veut pro-jeter une meilleureimage de l’Afrique et pro-mouvoir l’unité du conti-nent, d’où le titre de l’al-bum, “Près du cœur”.Pour cela, il appelle lesgouvernements à revoirles conditions de vie despopulations, particulière-ment les “talibés” men-diants.Par ailleurs, souligne

Bernard Cissa, c’est unmessage fort qui est

lancé dans cet album, et adressé àtout le monde. “Je veux sensibiliserles cœurs par rapport à l’amour, à lacohésion pour promouvoir l’unité afri-caine”, renseigne-t-il. Son conseillerartistique, Moussa Sadio, souligne la“grandeur” et la “gentillesse” de l’ar-tiste qui fait de la musique parconviction et par souci de passer unmessage. Toutefois, la question de la pirate-

rie reste une préoccupation difficile àrégler, selon Cissa, natif de Dakar.“J’appelle à la conscience de tout unchacun pour que ce phénomène soitmis dans les tiroirs”, a lancé l'ingé-nieur de 32 ans qui a réussi en 2001à initier, à 21 ans, la compilation rapdu label “Yes”, avec la participationnotamment de Didier Awadi, PeeFroiss, Abass Abass.

MUSIQUE- NOUVEL ALBUM

Lamisso, l'acoustique “maturité” de Yoro Ndiaye Présent sur la scène musicale sénégalaise depuis 2004, Yoro Ndiaye sort sont troisième album sur le marché national, samedi.

CULTURE - ÉCONOMIE CRÉATIVE

Avenir incertain pour le PECCS

MUSIQUE - NOUVEL ALBUM

Cissa en chœur Près du cœur

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numéro 460 • vendredi 21 décembre 2012www.enqueteplus.com

SERVICES & LOISIRS

HoroscopeMOTS FLÉCHÉS • N°449 (FORCE 3)

BélierVous allez pouvoir constater que c'est lagrande forme pour vous. Vous pourrez fa-cilement vous sortir d'une ornière et re-verser la situation grâce à votre seulevolonté. Vos avis toujours excellents se-ront très recherchés. On vous écoutera.

TaureauVous allez devoir sortir pour voir dumonde afin de pouvoir vous distraire unpeu. Une aventure peu banale vous sur-pend agréablement. Vous en profitez pourfaire le point sur l'utilité d'une relationqui prend à vos yeux beaucoup trop d'im-portance.

GémeauxVous ne pouvez que constater que c'estla grande forme pour vous. Vous allezpouvoir tirer les marrons du feu. Vousallez renverser une situation délicategrâce à votre perspicacité. On vous de-mandera votre avis sur un sujet épineuxet on vous écoutera.

CancerSi vous envisagez de faire des achats im-portants ou de faire une grosse dépense,n'hésitez pas à demander l'avis dequelqu'un en qui vous avez confiance.Laissez vous conseiller, car vous pourriezvous laisser influencer par une autre per-sonne qui chercherait soit à vous fairetomber dans un piège soit vous indiquerale mauvais choix.

LionOn vous fera une observation très gentillequi vous fera plaisir. Cela permet à vossentiments d'évoluer favorablement versune personne dont vous ne soupçonniezpas l'intérêt qu'elle vous porte. Unebonne atmosphère règnera autour devous.

ViergeVous allez pouvoir vaincre facilement unobstacle imprévu. Surtout qu'on vousaide à surmonter cette difficulté passa-gère. La vie n'a pas finit de vous sourire,profitez-en. Pensez à mettre de l'ordredans vos affaires. Une personne proches'intéressera à vous.

BalanceVous avez besoin d'air pur, il convient demieux vous aérer. Le grand air aurait uneffet bénéfique sur votre moral. Faitesune longue promenade en respirant pro-fondément et votre moral retournera aubeau fixe.

ScorpionVous allez devoir prendre une difficile dé-cision à la suite d'une avance alléchantequi vous sera faite. Même si cela voussemble apparemment irrésistible, prenezun temps de réflexion suffisant pour vousdécider à répondre à ces avances. Letemps fait bien les choses.

SagittaireVos relations intimes avec les autres vontpouvoir s'améliorer pour vous conduire àune plus grande compréhension. Vousserez plus disponible, plus sensible etvotre charme pourra agir à sa guise. Vousen éprouverez une bouffée de joie justi-fiée.

CapricorneVous chercherez à montrer l'exempledans une affaire que vous pensez extrê-mement rentable. On ne vous suivra pastout de suite mais votre réussite rapideouvrira la porte à de nombreuses per-sonnes intéressées par votre projet auda-cieux.

VerseauLe doute risque de s'installer entre vouset une personne qui vous est chère. Votreanxiété vous fait perdre patience maisvous aurez la chance d'avoir pour vous lagentillesse de ceux qui vous entourent.Ne vous déchargez pas de votre mau-vaise humeur sur les autres.

PoissonsUn manque de communicationpourrait conduire à de sérieuses er-reurs. Grâce à votre volonté de resterouvert et en encourageant les autresà s'exprimer, le pire peut être évité.Gardez confiance en vous, les af-faires d'argent pourraient bien voussourire maintenant.

Solutions

MOTS MELÉS • 332

Vin de mauvaise qualité

PICRATE

SUDOKU N°336 MOT MÉLÉ EXPRESS N°27

MOTS FLÉCHÉS • N°4476(FORCE 2)

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CONTROVERSES

PAR MATEL BOCOUM

C’ est la panique dans plusieursrégions du monde. Et pourcause, l’apocalypse est prévue

ce 21 décembre soit à 21h 21 ou à 12h12. L’heure exacte n’est pas définie maisla nouvelle a mis l'internet dans tous sesétats, une bonne partie du monde dansl'interrogation. Dans certains payscomme le Mexique, patrie originelle desMayas, c’est la ruée vers les bunkers. Lesprédictions de la tribu des Mayas sontprises au sérieux. Elles indiquent qu’unchangement radical et global affectera levillage planétaire ce 21 décembre quimarque, en d’autres termes, la fin d'uncycle dans le monde. Des prémonitionsqui ont mis plusieurs dirigeants dumonde sur le qui-vive, de même que laprestigieuse Nasa, agence spatiale amé-ricaine, soumise à d'intenses appels télé-phoniques de populations désempa-rées…De ce fait, l’agence scientifique a tenté

de dérouler toutes sortes de stratégiespour apaiser les esprits et canaliser lasérie de “suicides collectifs, les vaguesde panique et paranoïa collective, laconstruction d'abris antiatomiques ouautres actes désespérés”. Une de sesvidéos est diffusée ces jours-ci pour prou-ver que “Nibiru ou la planète X ne sontpas réelles, ni ne vont se diriger vers unerencontre avec la Terre” ce 21 décembre.Mais cet appel semble tomber dansl’oreille de sourds. En Russie, par exemple, des cérémo-

nies religieuses sont animées par des prê-tres mayas en vue de célébrer la date

mythique du 21 décembre. Bugarach, unvillage de France (en région Languedoc-Roussillon) devenu subitement célèbre,est ainsi devenu le point de convergenced’illuminés et de populations pour qui cecoin perdu est le seul lieu au monde quisera à l’abri de l’apocalypse. Comme avecl’arche de Noé, une soucoupe volantedevra partir de cet endroit mythique, cevendredi, pour sauver des peuples duGrand Big Bang.

“Homosexualité, alcool, meurtres...” Sous nos cieux, on ne s’inquiète guère

de ces prophéties d’une autre époque. Etironise-t-on, s’il s’agit de disparition col-lective, il n'y a pas lieu de s’inquiéter. Pourautant, les religieux préviennent : la fin dumonde est imminente. Elle approche àgrands pas si l’on se fie aux prémissesdéclinées depuis des siècles par les reli-gions révélées. Et à l’heure actuelle, tousles clignotants seraient au rouge pouraccueillir l'apocalypse...“On constate des milliers de signes

souscrits dans le registre des signesavant-coureurs qui montrent que l’heureest vraiment proche. Le Prophète (Psl)disait que l’homosexualité serait trèsrépandue, qu'il y aurait une multiplication(de la consommation) du vin, que lesfemmes s’habilleraient de façon indé-cente….”, souligne imam Hassane Seck,maîtrise en Sciences islamiques.Le Dr Mouhamadou Bamba Ndiaye

pousse le bouchon plus loin dans l’évo-cation des signes qui frappent à l’œilnu, avec cet avertissement duProphète (Psl). “Quand tu verras les va-

nu-pieds, les gueux, les miséreux et lesbergers rivaliser dans la constructionde maisons de plus en plus hautes”.Ou encore : “Les gens pieux disparaî-tront les uns après les autres” (Hadithsrapportés par Ahmad et Bukhari) “…Quand les voix s’élèveront dans lesmosquées, quand les pervers domine-ront leurs tribus et que la tribu prendrapour chefs ses membres les plus vils…; quand apparaîtront les chanteuses etles flûtes (orchestre), que le vin serabu” … (Tirmidhî) … “Quand leshommes se satisferont des hommes etles femmes des femmes (homosexua-lité)” (At-Tabârânî) … “L’heure (fin du monde) n’aura pas

lieu avant que les hommes n’aient euhonte du Livre de Dieu (le Coran), que l’Is-lam ne soit redevenu étranger et que lahaine ne soit apparue entre les hommes; la science aura disparu ; le temps se seracontracté ; la durée de la vie humaine etcelle des années se seront écourtées, lesrécoltes seront devenues maigres…; lesmeurtres se multiplieront… les mèress’attristeront de la dureté de leurs enfantset l’on fécondera les femmes stériles ; laprostitution, la haine et l’avarice apparaî-tront ; les gens disparaîtront ; on suivra sespassions…, la turpitude se manifesteraouvertement ; la terre se retirera ; et lesprédicateurs mensongers (faux guidesspirituels) feront leur apparition…” (At-Tabârânî). Parmi les conditions de l’Heure(fin du monde), il y aurait : “L’apparitionde la grossièreté et de l’indécence, la rup-ture des liens familiaux, la trahison del’homme loyal et la confiance donnée auxtraîtres.”

PRÉDICTION SUR LA FIN D'UN CYCLE DU MONDE

Quand religions révélées etscience rectifient les Mayas...Un astéroïde qui heurte la planète terre ou encore deux planètes qui entrent en collision. C’est cescénario qui risque de se dessiner ce 21 décembre selon les prédictions des Mayas, une civilisationindienne d’Amérique centrale pluri-millénaire ! Faut-il s’attendre à un grand boom qui fera disparaî-tre la planète terre ou des étincelles qui créeront un simple coup d’éclat ? Les religieux préviennent,en tout cas, de l’approche de la fin du monde ou, à tout le moins, la fin d'un cycle.

Quelle lecture de la prédiction des Mayas pour ce 21 décembre ?Les Mayas sont des peuples indiens d’Amérique qui ont toujours vénéré le Soleil.

Ils ont établi leur mesure du temps par rapport à la marche du soleil. C’est un peuplequi existe depuis 3 000 ans avant Jésus-Christ. Ils étaient connus pour être des sor-ciers, en contact avec l’esprit des montagnes. Ils ont établi un calendrier où la date du22 décembre 2012 n’existait pas. Certains esprits en ont déduit que la marche dutemps s’arrêtait le 21 décembre. Mais on s’est rendu compte que si l’on se réfère auxécritures saintes, les Prophètes Moise, Jésus, Mouhamad (Psl) ont donné des indica-tions sur la période où l’apocalypse pourrait intervenir. Seulement des indications carDieu, qui parle en parabole, ne leur a pas révélé la date de l’apocalypse. Quand on luia posé la question, Moïse a parlé, dans la Thora, de désintégration de la civilisation.L’islam est venu confirmer cette théorie. Les Juifs et les Musulmans sont bien d’ac-cord sur ce point. Jésus a été beaucoup plus précis. Il a dit que c’est quand l’Évangilefera le tour du monde et que l’argent sera votre ami…

L’heure aurait-elle sonné ?Les Prophètes n’ont jamais avancé de date. Je considère qu’ils mettaient en garde

l’humanité. Si on rentre dans la légende des religions, on se rend compte que lorsqueDieu a voulu remodeler la surface de la terre, Il a toujours attendu une période pourproduire un grand boom. C’est le cas du déluge. Et dans la période où nous vivons,les signes sont annonciateurs de la fin du monde. Nous sommes à la phase de désin-tégration des civilisations. L’argent est érigé au rang de divinité au détriment desvaleurs humaines de plus en plus dépréciées. On peut légitimement avancer quel’heure est proche. Cela doit nous pousser à avoir peur de nous-mêmes et du Tout-Puissant car, dans cette affaire, Dieu ne préviendra personne.

Vous l’avez dit au début, c’est parce que le 22 décembre n’existe pasdans le calendrier des Mayas que la thèse de la fin du monde estavancée. Or certains sont d’avis qu’il faut s’attendre à ce que l’huma-nité inaugure une ère nouvelle à partir du 22 décembre.

C’est vrai que l’ère de l’humanité va changer. Nous allons passer par des change-ments. C’est comme en 1999, l’addition de ces chiffres donne le chiffre 1. Par ailleurs,le 11 septembre correspond à l’an 1 du 21e siècle. C’est ce jour que Ben Laden a faitson apparition. Il y a eu, par la suite, des bouleversements dans le monde. S’agissantdu 21 décembre, nous serons gouvernés par Uranus, une planète qui occasionne lesréactions soudaines et brusques, qui est en Bélier. Et Pluton qui est appelé la planètede la mort, qui est en Capricorne, va agir sur l’économie, les bouleversements du sys-tème économique mondial et monétaire...

On peut donc s’attendre à la fin d’un monde ?Exactement. On va assister à l’apogée d’une civilisation qui entre dans une nouvelle

ère du futur, comme nous sommes rentrés dans l’an 1 du 21e siècle avec le 11 septem-bre 2010. Il y a lieu de rappeler aussi que l’humanité est passée par des jours beaucoupplus dangereux, plus menaçants. C’est le cas du ciel du mois d’août 2010. Des pla-nètes qui étaient dans des positions dissonantes entre elles étaient beaucoup plusexplosives au niveau du ciel. Mais pour le 21 décembre, la disposition d’Uranus et dePluton peut nous amener à croire qu’il n'y aura pas de grand boom tel que l’Occidentveut nous le faire croire. Mais c’est un prétexte pour nous faire prendre conscienceque l’apocalypse est très proche par rapport aux signes avant-coureurs qui sont entrain de se mettre en place. Des catastrophes naturelles sont en voie de se produire. Ilfaut s’attendre à une grande explosion nucléaire au niveau du ciel. Les particules vontse déplacer à une vitesse de 1000 km/seconde. Il peut donc se passer quelque chose,ce 21 décembre, mais ce sera quelque chose de très brusque, de très rapide. Il peuts’agir d’un grand scandale politique, d’une crise financière, d’une bombe nucléairelancée par l’Iran ou la Syrie qui voudrait punir son peuple.

JEAN FALL (ASTROLOGUE ET PSYCHOSOCIOLOGUE)“Quelque chose de brusquepeut se passer ce 21 décembre”Astrologue, psychosociologue, Jean Fall est un musulman quis’intéresse aux astres, à l’étude des livres révélés. Dans cette interview,il exhorte les populations à prendre conscience de l’imminence duBing Bang…

“Des signes annonciateurs”(Islam)Pour autant, les savants musulmans

dont imam Assane Seck ne s’inscriventpas dans la logique des Mayas quidécrètent la fin du monde pouraujourd'hui. “L’islam donne des détailssur les signes annonciateurs, maisdéterminer une date exacte est uneerreur. Il faut relativiser quant à la proxi-mité de l’Heure. La fin du monde peutintervenir dans 100 ans, 200 ans, 1000ans ou dans un très proche avenir, maisSeul Dieu saura le déterminer et Il l’a faitsavoir dans plusieurs sourates duCoran.” Selon imam Seck, “le sens que cette

secte et certaines nations ont du facteurtemps relève de leur cosmogonie, deleur philosophie, de leur mythologie. Or,cette signification ne correspond àaucune réalité ni sur le plan scientifique,ni sur le plan de la religion”. Faut-il dèslors s’attendre à un nouveau cycle de vie

à partir du 22 décembre comme avancépar certaines théories ? La réponse del’islamologue sonne sèche. “Depuis lanaissance de l’humanité, il y a une alter-nance des cycles de vie. Notre corps estpar exemple en perpétuel changement.Cette alternance ne signifie pas la fin dutemps. De même, la vie se recycle à tousles temps sans qu’on ne parle de fin dutemps.”

“La fin du monde n’est paspour aujourd'hui!” (L’Église)

Du côté de l’Eglise, c’est avec détache-ment que l’on accueille la prophétie de lasecte maya. Et pour cause, plusieurs pré-dictions de ce genre faites depuis l’aubedu temps ne se sont jamais réalisées.L’abbé Roger Gomis (photo) explique : “leLivre de l’Apocalypse représente, pour lesChrétiens, le dernier livre de l’Eglise. Celuiqui parle de la fin du monde mais nedonne aucune information scientifique surl'avènement d'un “ciel nouveau” et d'une“terre nouvelle””. Selon le directeur duService de l'information et de la commu-nication de l'Archidiocèse de Dakar, “lesMayas perçoivent le temps dans une dyna-mique cyclique. Mais la fin du monden’est pas pour (aujourd'hui). Nous pensonsfondamentalement, à notre niveau, quel’homme, à l’image de l’univers, a unavenir vers le Christ”. Pour l'abbé Gomis,“en tant que chrétiens, nous croyons fer-mement qu’à la résurrection finale, au der-nier jour, Dieu reconstituera l’humanité etl’univers tout entiers”.

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SPORTS

L e match Diambars-Casa-sports est la rencontrephare des demi-finales de la

Coupe de l’Assemblée nationale,une compétition qui marque l’ou-verture de la saison de football etdont le tirage au sort, effectué, hierà Dakar, par le président del'Assemblée nationale, MoustaphaNiasse, mettra aux prises pour laseconde demi-finale Tengueth FC àl'équipe des HLM.Diambars et Casa-Sports vont

ainsi se retrouver à l'ouverture de lanouvelle saison de football, aprèsavoir joué les premiers rôles au seinde l'élite du football sénégalais, l'an-née dernière. Casa-Sports etDiambars ont en effet terminé res-pectivement aux deux premièresplaces du championnat national. Lalutte était si serrée entre ces deuxéquipes qu'il a fallu la dernière jour-née pour les départager. Pour s'adju-ger le titre, le club de la capitale sud

était allé s'imposer à son rival dansson antre au stade de Saly, le coif-fant du coup au poteau. Les pen-sionnaires de Diambars vont donctenter de prendre leur revanche lorsde ces demi-finales pour laver l'af-front de la saison dernière.

Tengeuth FC, équipe promue enLigue 2 cette saison, se présentecomme l'invitée surprise de cettecompétition pour le compte delaquelle elle sera opposée à celledes HLM, détentrice de la Coupenationale. L'équipe de Diambarsest détentrice de la Coupe del’Assemblée nationale dont lesdemi-finales sont prévues vendrediprochain. La finale est prévue le 30décembre.Cette année, l’Assemblée natio-

nale a augmenté sa subvention, lafaisant passer de 8 à 10 millions defrancs CFA. Le président de laFédération sénégalaise de football(FSF), Me Augustin Senghor, asalué ce geste du président del'Assemblée nationale, estimantque c'est là un honneur pourl'équipe fédérale. Le président del'Assemblée nationale, MoustaphaNiasse, a pour sa part réitéré son"soutien et (son) encouragement" àla Fédération sénégalaise de foot-ball (FSF).

(APS)

L e ministère des Sportss’évertue à rendre le stadeLat Dior de Thiès fonction-

nel à partir de septembre prochainpour servir de “palliatif” au stadeLéopold Sédar Senghor suspendupour un an par la Confédérationafricaine de football (CAF), aannoncé hier Victor Ciss, secrétairegénéral de la Fédération sénéga-laise de football (FSF). Le ministèredes Sports travaille à ce que lestade Lat Dior serve de “palliatif austade Léopod Sédar Senghor” deDakar, a dit M. Ciss lors de la visited’une délégation de la FSF au stadede la ville de Thiès. “Nous avonspensé qu’il fallait peut-être comp-ter sur le stade Lat Dior pour lemois de septembre, en le dotant de

gazon naturel et nous pencher ducôté du stade Demba Diop [deDakar] pour voir si, en réalisant destravaux là-bas, on pourra y jouer lematch du mois de mars” entre leSénégal et l’Angola, a-t-il expliqué.Le Sénégal reçoit l’Angola en marsprochain dans le cadre des élimina-toires de la Coupe du monde defootball 2014.Le stade Léopold Sédar Senghor,

où le Sénégal recevait ses adver-saires depuis plusieurs années, aété suspendu pour un an en finnovembre dernier par la CAF, àcause des incidents ayant entraînél’interruption du Sénégal-Côted’Ivoire, le 13 septembre dernier.Ce match, qui se jouait dans lecadre des éliminatoires de la Coupe

d’Afrique des nations (CAN) 2013,n’a pu se poursuivre jusqu’à sonterme, des supporters sénégalaisayant jeté des pierres sur lapelouse. Cela a entraîné l'élimina-tion du Sénégal de la CAN 2013.Les incidents sont survenus à la74e minute du match, quand laCôte d'Ivoire menait par deux butsà zéro.Victor Ciss visitait le stade Lat

Dior en compagnie d’autres respon-sables de la FSF, de Mamadou Bâ,conseiller technique du ministredes Sports, et de Socé Diop Dione,la directrice de l’Agence nationalede construction des bâtiments etédifices publics. “Les populationsde Thiès ont toujours souhaité quele stade Lat Dior soit garni d’ungazon naturel”, a dit M. Ciss. Cettedoléance sera satisfaite, a-t-il pro-mis, ajoutant qu’après les travauxde réhabilitation en cours, le stadesera aux normes de la Fédérationinternationale de football (FIFA).

(APS)

FOOT - DEMI-FINALES COUPE ASSEMBLÉE NATIONALE

Diambars-Casa en attraction CAFYaya Touré joueur africain 2012

Déjà distingué l'an dernier, Yaya Touré aété désigné hier joueur africain de l'année2012 par la Confédération africaine defootball (Caf ) au terme d'une cérémonieorganisée à Accra, au Ghana. Le milieu deterrain ivoirien de Manchester City a prisle meilleur sur son compatriote DidierDrogba et le Camerounais AlexandreSong qui joue au FC Barcelone. YayaTouré va conserver sa couronne unedeuxième année de suite.

LDC - 8E DE FINALEFerguson : “Je com-mande du bon vin”Alex Ferguson est ravi de retrouverCristiano Ronaldo et de pouvoir offrir unbon verre de vin à José Mourinho, à l'occa-sion de la double confrontation entreManchester United et le Real Madrid,dans le cadre des 8e de finale de la Liguedes champions européenne. AlexFerguson (entraîneur de ManchesterUnited) : “C'est l'affiche des huitièmes.Ce sera une belle occasion pour nos sup-porters de revoir Cristiano et pour moi derencontrer de nouveau José Mourinho. Ilva falloir que je commande du bon vin.”

C1 - 8E DE FINALEMatchs allerMardi 12 février 201320h45 : Celtic Glasgow (ECO) -Juventus Turin (ITA)20h45 : Valence (ESP) - PSG (FR)

Mercredi 13 février 201320h45 : Shakhtar Donetsk (UKR) -Borussia Dortmund (ALL)20h45 : Real Madrid (ESP) -Manchester United (ANG)

Mardi 19 février 201320h45 : FC Porto (POR) - Malaga(ESP)20h45 : Arsenal (ANG) - BayernMunich (ALL)

Mercredi 20 février 201320h45 : Galatasaray (TUR) -Schalke 04 (ALL)20h45 : Milan AC (ITA) - FCBarcelone (ESP)

Matchs retourMardi 5 mars 201320h45 : Manchester United (ANG) -Real Madrid (ESP)20h45 : Borussia Dortmund (ALL) -Shakhtar Donetsk (UKR)

Mercredi 6 mars 201320h45 : PSG - Valence (ESP)20h45 : Juventus Turin (ITA) - CelticGlasgow (ECO)

Mardi 12 mars 201320h45 : Schalke 04 (ALL) -Galatasaray (TUR)20h45 : FC Barcelone (ESP) - MilanAC (ITA)

Mercredi 13 mars 201320h45 : Malaga (ESP) - FC Porto(POR)20h45 : Bayern Munich (ALL) -Arsenal (ANG)

Le tirage au sort des quarts definale aura lieu le vendredi 15mars 2013

REVUE TOUT TERRAIN

SENEGAL- INFRASTRUCTURES SPORTIVES

Le stade Lat Dior sera le“palliatif” de L.S Senghor

Casa Sports

Diambards

TRAVAUX DE REFECTIONDE L'ECLAIRAGE DU STADELAT DIOR DE THIES

PAR KHADY FAYE

On vous a vu secouer vos camarades lut-teurs à l'entraînement, aujourd'hui (Ndlr,mercredi 19 décembre 2012). Commentallez-vous physiquement ?Je vais d'abord vous faire constater une

chose : tout va bien dans l'écurie Thiaroye,tous ceux qui disent que nous sommes divi-sés ne disent pas la vérité. Regardez les lut-teurs, ils s'entraînent ensemble, se cham-brent et s'amusent. Nous avons décidé de neplus faire de commentaires, il ne nous resteplus qu'à prouver à la face du monde quenous sommes là et souhaitons reprendrenotre place dans l'arène. Nous étions facile-ment atteints parce que nous n'étions pasunis. C'est pour cela qu'on ne nous respectaitpas et que quand nous avions écrit unrecours au CNG (Comité de gestion de lutte)pour contester la victoire de Malick Niang surKhadim Ndiaye 2, nous n'avions pas été sui-vis. Mais tout cela, c'est fini maintenant.Nous n'avons plus besoin de défaillant dansl'écurie Thiaroye. Nous les reconnaissons,nous avons mis dehors ceux qui semaient lazizanie entre les lutteurs de l'écurie Thiaroye.J'interpelle tous les dirigeants. Si un autreproblème se présente, ils seront les fautifs.Ils ne doivent pas accepter que des gensvenus de nulle part viennent dire à Ousmane

Diop, par exemple : “Tu es le meilleur, pour-quoi tu acceptes d'être dirigé par KhadimNdiaye ?” Ou des choses comme cela.Thiaroye réunit les meilleurs lutteurs etboxeurs du Sénégal.

Pourtant vos lutteurs vedettes sont sou-vent décriés, il se dit qu'ils sont incom-plets ?Tout cela a changé maintenant. Avant, on

disait qu'Issa Pouye avait peur d'encaisserdes coups ou que Khadim Ndiaye 2 était trèsnonchalant. Nous avons travaillé tout cela etdésormais, c'est un autre Issa Pouye et unautre Khadim Ndiaye 2 que vous verrez, si lespromoteurs leur donnent l'occasion de mon-trer ce qu'ils savent faire.

Vous êtes le leader de cette écurie et d'au-cuns pensent que l'heure de la retraite asonné pour vous. Que répondez-vous ?Ce sont les fonctionnaires ou les travail-

leurs qui sont payés à la fin du mois qui pren-nent leur retraite, pas moi. Ceux qui disentque l'heure de la retraite a sonné pour moi nesavent pas ce qu'ils racontent et sont contremoi. Je n'ai pas encore atteint l'âge que leCNG a fixé pour la fin de la carrière d'un lut-teur. Je ne vais pas m'éterniser sur cettequestion. Déjà qu'on m'avait porté la poisse

en me traitant de “boucher du dimanche” etd'autres qualificatifs que j'ai honte de citer.De grâce, qu'on me laisse travailler et vivre enpaix avec le peu que j'ai. Je ne vais réclameraucun lutteur pour un combat. J'ai un palma-rès élogieux pour avoir battu Baboye, EumeuSène, Rock Mbalax.J'ai croisé le fer avecles meilleurs lut-teurs du Sénégal :Yékini et MoustaphaGuèye. Je n'ai plusbesoin de réclamerun combat avec un lutteur. Certes, je reviensde moments difficiles avec ma maladie quim'a cloué au lit pendant une très longuepériode. Mais Dieu m'a aidé à m'en sortir, jesuis complètement guéri maintenant et jesuis de retour.

Le CNG a pris des décisions importantesde réglementation de l'arène, dont lestests antidopages. Quel est votre avis surla question ?On se fiche de moi, je ne peux rien dire

d'autre que cela. Sinon comment expliquerce que Bécaye Mbaye m'a fait ? Lors de sonémission Bantamba sur la 2Stv, il a montrédes visages de lutteurs qui se doperaient etc'est le mien qui est apparu en premier surl'écran, alors que j'étais assis avec mesfemmes et mes enfants. Je laisse Dieu lepunir à ma place, puisque quand Yékini luia fait cet affront en public, Bécaye Mbaye,les larmes aux yeux, lui a signifié qu'il s’enremettait à Dieu. Je n'ai pas besoin de sortir

dans son émission pour avoir de la promo-tion. Je crois en moi et en mes capacités deréussir. J'ai eu très mal quand j'ai vu lesimages. Les gens comme lui, qui ont desémissions de lutte à la télé, font pire. Tout lemonde le sait mais personne n'en parle. On

m'a accuséde tous lesmaux, maisvous savezqui se dopeet qui ne lefait pas. Je

n'ai pas besoin de me doper. Regardez toutecette plage (il désigne l'étendue), elle nousappartient. Il suffit d'y venir chaque jourpour s'entraîner et avoir ce que l'on veut deson corps.

Votre ambition avant de raccrocher ?Je n'ai que des avertissements à formuler.

Je demande à Eumeu Sène, Balla Gaye 2 etModou Lô de me laisser de la place, j'arriveet je vais dégommer tout le monde. Je veuxprendre la couronne avant la retraite, et lalaisser aux jeunes de Thiaroye qui sont der-rière moi et qui se battent comme des fouspour réussir. J'en profite d'ailleurs pour prierque Baye Mandione, qui habite Thiaroye etqui est notre ami, prenne le dessus sur PapaSow de Fass, de même pour Ameth Dème quifera face à Pape Mor Lô. A Thiaroye, il y a aumoins cinq écuries, mais nous sommes toussoudés, et chaque fois qu'il y a une écurie aufront, tout le monde se mobilise pour l'aiderà gagner. C'est cela notre force.

CMJN

SPORTS

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KHADIM NDIAYE, CHEF DE FILE DE L'ÉCURIE THIAROYE

“Je suis de retour…”L'écurie Thiaroye ne donne pas l'impression d'aller mal. L'équipe d'EnQuête qui y a fait un saut mercredi, a trouvé, en bordure la mer, tous les lutteurs de cette entité, dont Khadim Ndiaye, Issa Pouye, Ousmane Diop, suant sang et eau. Le chef de file de l'école de lutte, Khadim Ndiaye, s'est confié au journal. Entretienentre vérités crues, colère et annonce d'un retour en force de celui qui a été surnommé “Boucher du dimanche”.

“C'est un autre Issa Pouye et un autre Khadim Ndiaye 2 que vous verrez, si les promoteurs leur donnent l'occasion de montrer ce qu'ils savent faire.”