ISSN 1282-6553 83

8
ISSN 1282-6553 N°83 F édération S yndicale U nitaire VAR SOMMAIRE 2017 octobre, novembre, décembre. Trimestriel N° 83 Directeur de la publication Emmanuel TRIGO N° de commission paritaire : 0922 S 05032 Marim,1 rue Mansard 83000 Toulon 83 p 2 : entretien avec Bernadette Groison ; brèves sur l’actualité. p 3 : naissance de la FSU Var ; brèves sur l’actualité. p 4 : journées d’automne des retraité-es; fête de la laïcité à Draguignan. p 5 : vers une énième réforme des retraites ; stage FSU sur les retraites. p 6 : PJJ et mineur-es isolé-es ; budget des lycées et budget primitif de la région PACA. p 7 : «plan étudiants» ; installation du CDCA varois. p 8 : billet d’humeur. Qu’est-ce qu’une recluse ? Une araignée timide mais terrible lorsqu’elle lâche son venin ? Une femme emmurée au Moyen-âge pour expier ses fautes et celles de ses congénères ? Dans le roman de Fred Vargas, la «recluse» a de multiples visages, elles portent les masques de celles et ceux qui la regardent, pétrifié-es par leur peur parfois in- consciente. Vous ai-je donné envie de lire ce roman à mi-chemin entre le conte et le roman policier ? Je l’espère ! Mais là n’est pas mon premier souhait. Quand je pense à ce terme «recluse», je vois aussi malheureusement des col- lègues et des citoyen-nes qui vont moins manifester dans la rue qu’il y a quelques années, qui se replient parfois fa- talistes, harassé-es par les difficultés du quotidien. Je sais aussi qu’elles/ils n’ont pas baissé les bras et qu’il faut se méfier de la morsure des recluses. Les services publics sont au cœur de notre société, ils fonctionnent quo- tidiennement, nuit et jour grâce au travail de plus de 5 millions d’agent-es qui sont toutes et tous animé-es par le sens de l’intérêt gé- néral. Dans l’ombre, les fonctionnaires tissent la toile de l’égalité sur le territoire, donnent un sens à la laïcité et à la solidarité. Ces personnels sont las des mesures régressives auxquelles elles/ils sont soumis-es et le 10 octobre, les premières nécroses ont été infligées au gouvernement. Après cette forte journée d'action unitaire, la FSU avec l’ensemble des fédérations de fonctionnaires a boycotté la séance du Conseil Commun de la FP devant examiner notamment les textes concernant la CSG et le report d'un an des mesures PPCR. Par la suite, tous ont voté contre ces textes. Le gouvernement a décidé de détériorer le pouvoir d'achat de plus de 5,4 millions d’agent-es représentant 20% de l'emploi en France ! Le dernier rapport annuel sur l'état de la Fonction Publique, présenté au cours de cette même séance du Conseil Commun, pointe pourtant déjà de fortes disparités entre les agent-es et des inégalités salariales persistantes entre les femmes et les hommes d'environ 13%. Il montre aussi qu'en 2015, le décrochage entre les sa- laires du secteur public (+0,6%) et ceux du secteur privé (+1%) s’est poursuivi. Où est la reconnaissance du travail et des qualifications des personnels ? Comment rendre dans ces conditions la Fonction Publique attractive ? En œuvrant de la sorte le gouvernement envoie un message négatif aux usagers. Pourtant, dans le même temps, il organise un forum des services publics. Oh, ne nous leurrons pas : si de beaux mots sont mis en avant (« progrès », « égalité »...) l’objectif est bien d’accompagner «rapidement la baisse des dé- penses publiques» ! Et puis n’oublions pas le dossier des retraites qui pointe son nez : finis les régimes de retraite tels qu’on les connaît, le gouvernement veut instaurer les comptes notionnels pour tous. Alors que faire ? Sortir de l’ombre et attaquer ! Faisons de ces forums et des consultations qui vont en découler des moments d’expression des agent-es ; informons les citoyen-nes sur les effets des réformes actuelles et à venir ; conti- nuons à nous battre dans l’unité des organisations de fonctionnaires pour faire avancer nos revendications. Dans la lumière, la FSU veut mettre en avant des alternatives aux venins des politiques libérales. Maryvonne Guigonnet, Secrétaire générale de la FSU du Var. Quand sort la recluse. Stage FSU sur les retraites et les contre réformes à venir. jeudi 15 février à Toulon : inscrivez-vous ! page1_dec2017_Mise en page 1 19/12/2017 10:21 Page 1

Transcript of ISSN 1282-6553 83

Page 1: ISSN 1282-6553 83

ISSN 1282-6553

N°83Fédération Syndicale Unitaire VAR

SOM

MA

IRE

2017octobre, novembre, décembre.

Trimestriel N° 83Directeur de la publication

Emmanuel TRIGON° de commission paritaire :

0922 S 05032Marim,1 rue Mansard

83000 Toulon

83

p 2 : entretien avec Bernadette Groison ; brèves sur l’actualité.p 3 : naissance de la FSU Var ; brèves sur l’actualité.p 4 : journées d’automne des retraité-es; fête de la laïcité à Draguignan.p 5 : vers une énième réforme des retraites ; stage FSU sur les retraites.p 6 : PJJ et mineur-es isolé-es ; budget des lycées et budget primitif dela région PACA.p 7 : «plan étudiants» ; installation du CDCA varois.p 8 : billet d’humeur.

Qu’est-ce qu’une recluse ? Une araignée timide mais terrible lorsqu’elle lâche son venin ? Une femme emmurée auMoyen-âge pour expier ses fautes et celles de ses congénères ? Dans le roman de Fred Vargas, la «recluse» a demultiples visages, elles portent les masques de celles et ceux qui la regardent, pétrifié-es par leur peur parfois in-consciente. Vous ai-je donné envie de lire ce roman à mi-chemin entre le conte et le roman policier ? Je l’espère !Mais là n’est pas mon premier souhait. Quand je pense à ce terme «recluse», je vois aussi malheureusement des col-lègues et des citoyen-nes qui vont moins manifester dans la rue qu’il y a quelques années, qui se replient parfois fa-talistes, harassé-es par les difficultés du quotidien. Je sais aussi qu’elles/ils n’ont pas baissé les bras et qu’il faut seméfier de la morsure des recluses. Les services publics sont au cœur de notre société, ils fonctionnent quo-tidiennement, nuit et jour grâce au travail de plus de 5 millionsd’agent-es qui sont toutes et tous animé-es par le sens de l’intérêt gé-néral. Dans l’ombre, les fonctionnaires tissent la toile de l’égalité sur leterritoire, donnent un sens à la laïcité et à la solidarité. Ces personnelssont las des mesures régressives auxquelles elles/ils sont soumis-es etle 10 octobre, les premières nécroses ont été infligées au gouvernement.Après cette forte journée d'action unitaire, la FSU avec l’ensemble desfédérations de fonctionnaires a boycotté la séance du Conseil Commun de la FP devant examiner notamment lestextes concernant la CSG et le report d'un an des mesures PPCR. Par la suite, tous ont voté contre ces textes.Le gouvernement a décidé de détériorer le pouvoir d'achat de plus de 5,4 millions d’agent-es représentant 20% del'emploi en France ! Le dernier rapport annuel sur l'état de la Fonction Publique, présenté au cours de cette mêmeséance du Conseil Commun, pointe pourtant déjà de fortes disparités entre les agent-es et des inégalités salarialespersistantes entre les femmes et les hommes d'environ 13%. Il montre aussi qu'en 2015, le décrochage entre les sa-laires du secteur public (+0,6%) et ceux du secteur privé (+1%) s’est poursuivi. Où est la reconnaissance du travail et des qualifications des personnels ? Comment rendre dans ces conditions laFonction Publique attractive ? En œuvrant de la sorte le gouvernement envoie un message négatif aux usagers.Pourtant, dans le même temps, il organise un forum des services publics. Oh, ne nous leurrons pas : si de beauxmots sont mis en avant (« progrès », « égalité »...) l’objectif est bien d’accompagner «rapidement la baisse des dé-penses publiques» ! Et puis n’oublions pas le dossier des retraites qui pointe son nez : finis les régimes de retraitetels qu’on les connaît, le gouvernement veut instaurer les comptes notionnels pour tous.Alors que faire ? Sortir de l’ombre et attaquer ! Faisons de ces forums et des consultations qui vont en découler desmoments d’expression des agent-es ; informons les citoyen-nes sur les effets des réformes actuelles et à venir ; conti-nuons à nous battre dans l’unité des organisations de fonctionnaires pour faire avancer nos revendications. Dansla lumière, la FSU veut mettre en avant des alternatives aux venins des politiques libérales.Maryvonne Guigonnet, Secrétaire générale de la FSU du Var.

Quand sort la recluse.

Stage FSU sur les retraites et les contreréformes à venir. jeudi 15 février à

Toulon : inscrivez-vous !

page1_dec2017_Mise en page 1 19/12/2017 10:21 Page 1

Page 2: ISSN 1282-6553 83

Revue FSU N°83, Décembre 2017.2

Quel rôle peut jouer le syndicalisme dans unepériode où la Fonction Publique est particulière-ment attaquée ?La FSU a déjà joué un rôle déterminant dès l’étédernier : avec l’arrivée du nouveau gouverne-ment, les attaques ont débuté sous le signe demoins de Fonction Publique avec moins de bud-get. Les «mesures salariales» ont particulièrementchoqué les agents : PPCR reporté, journée decarence,… On savait qu’il fallait un rapport deforce important pour faire changer les choses.L’unité syndicale a été possible sur la base d’uneplateforme commune et la FSU a joué un grandrôle pour favoriser cette unité et permettred’aboutir à la journée d’action du 10 octobre. Cettemobilisation a été une belle réussite dans lecontexte particulier que l’on connaît. La FSU a unelégitimité importante auprès des différentes orga-nisations syndicales : elle est capable de rassem-bler. Les neuf fédérations continuent de se voir,des discussions sont en cours et devraient débou-cher sur deux choses importantes. Tout d’abordune initiative sur les non titulaires se prépare avecla fin du plan Sauvadet. Ensuite, nous avonsdemandé dans l’unité syndicale que le rendez-vous salarial soit avancé en mars, le gouverne-ment l’ayant prévu en octobre : une action unitairepourrait voir le jour à cette période là.

Quelle question majeure veut porter la FSU ?Je réponds sans hésiter : la reconnaissance du tra-vail des agents. Les collègues nous disent souventqu’ils vivent une tension permanente entre d’unepart, l’idée qu’ils ont de leur métier et d’autre part,la difficulté à le faire correctement. La populationa une attente forte vis-à-vis des services publics,attente qu’il faut gérer. Enfin, l’Etat prescripteurpèse sur le quotidien des agents. Il faut reconnaî-tre l’engagement des agents car il n’y a pas de ser-vice public de qualité si les agents sont mal dansleur peau. Notre objectif est bien d’être «engagé-esau quotidien».Dans le cadre du stage régional organisé par laFSU PACA, le thème des « nouveaux militant-eset nouvelles formes de militance » a été abordé :

que peux-tu en dire ?Il est important d’échanger sur le sujet sachant lesdifficultés qu’on a tous à faire vivre le syndica-lisme au jour le jour. On peut avoir une certainenostalgie pour un âge d’or qui, je crois, n’a jamaisexisté : on serait dans un creux militant. En fait, ily a de nouvelles façons de vivre et donc de militermais on ne l’a pas tout à fait encore appréhendé.Les jeunes ont les mêmes convictions, les mêmesvaleurs… que les plus ancien-nes. Ils sont intéres-sés par des sujets multiples et c’est à nous de voircomment les amener au militantisme. L’entrée estmoins globalisée qu’avant, il faut donc avoir unemultiplicité d’entrées. Les façons de militer aussisont différentes. De même, les jeunes s’interrogentsouvent sur les modalités d’action que nous leurproposons. Beaucoup de travail reste à faire dansle domaine et on est souvent accaparé par lesactions quotidiennes, les réunions… Pour autant,cela ne nous dispense pas d’y réfléchir car il n’ypas moins de jeunes qui veulent parler «syndica-lisme». En même temps, je reconnais qu’il y a plusde défiance envers le syndicalisme. Pourquoi cette défiance ?La question de l’efficacité se pose. On n’a pas eude grandes conquêtes ces derniers temps et en2010, alors que tout le monde était dans la rue, ona perdu. Pourtant on a gagné des choses commepar exemple le PPCR. Sachant que depuis 25 ansl’Etat ne se préoccupait plus de la carrière desagents, ce n’est pas une mince victoire. Pourtant,cela ne paraît pas être une grande conquête carelle ne se concrétise pas aujourd’hui et mainte-nant. Quel espoir pour demain ?Il faut regarder la période telle qu’elle est, pascomme on voudrait qu’elle soit. Cette dernière estcomplexe, difficile mais elle est pourtant aussiprometteuse : les défis sont devant nous. Si on saitvoir ces conquêtes à venir, si on peut convaincreles agents, faire avec eux, tout est possible. Nousdevons convaincre qu’il y a des alternatives etpour cela il faut les poser. Or, nous ne savons pastoujours mettre en avant nos revendications. Si onest lucide, si on voit la complexité, si on prend lesagents là où ils sont, si on arrive à construire desalternatives, on ira vers des conquêtes nouvelles.On est sur un fil rouge, la pièce peut tomber d’uncôté comme de l’autre. Les inégalités se creusent,le contexte international peut être anxiogène… : ily a là un trou noir… mais rien n’empêche que lapièce tombe du bon côté…

Entretien avec Bernadette Groison,Secrétaire générale de la FSU

A l’occasion du stage régional FSU PACA, Bernadette Groison est venue nous rendrevisite à Toulon. La problématique étudiée était les enjeux du syndicalisme aujourd’hui.

Inénarrables sénateurs !Si des responsables d'exécutifslocaux ont pu constater labaisse des absences de courtedurée suite à l'application dujour de carence pour les fonc-tionnaires entre 2012 et 2014,l'INSEE a démontré de son côtéqu'une hausse des arrêts mala-die plus longs pouvait en êtrela conséquence. Dans un soucibien compréhensible de «prag-matisme» de la part de cettevénérable institution et faisantce constat simple et pas du tout«idéologique» (sic), les séna-teurs/trices ont adopté , lundi11 décembre, dans le cadre duprojet de loi de finances pour2018, un amendement instau-rant trois jours de carence dansle secteur public. Simple non ?

SAIP pas formidable...Encore un raté pour l’applica-tion du ministère de l'Intérieurcensée servir d'alerte en casd'attentat, baptisée SAIP(Système d'alerte et d'informa-tion aux populations). "Parcexposition" est le message reçupar les abonné-es de cetteapplication pour smartphonemardi 12 décembre.Une informationpour le moins diffi-cile à décrypter. Nulattentat n'a en réalitéété perpétré mardidans un quelconqueparc des expositions.Ce message a été envoyé en rai-son d'un exercice "attentat" quiété mené au parc des exposi-tions de Grand-Quevilly, prèsde Rouen. En juin dernier, unrapport du sénateur LR Jean-Pierre Vogel en soulignait déjàles multiples "défaillances »,notamment après l'attentat deNice, le 14 juillet 2016. Leministère de l'Intérieur avaitreconnu que le premier mes-sage d'alerte avait été envoyétardivement.

pages centrales_décembre2017_Mise en page 1 19/12/2017 11:27 Page 2

Page 3: ISSN 1282-6553 83

Revue FSU N°83, Décembre 2017. 3

Naissance de la FSU dans le Var« La percée flamboyante »

La FSU est née en 1993, après l’éclatement de laFEN, avec la volonté de construire un syndica-lisme de transformation sociale, ancré sur lesmétiers et les pratiques professionnelles, unedynamique revendicative, le développement desServices Publics et la défense des personnels.

D’emblée, la FSU a privilégié l’écoute et les débatsinternes (avec la reconnaissance des courants depensées) et la recherche des conditions de l’unitéla plus large.« La percée flamboyante », c’est le terme utilisépour qualifier les débuts de la FSU et ses résultatsdès les élections professionnelles de 1993…Dans le Var, un Comité provisoire de la FSU avecun secrétariat a été mis en place le 12 mai 1993 auLuc. Ce Comité était composé de syndicats rele-vant des ministères de l’éducation nationale, de lajustice, de l’agriculture : SNES, SNETAA, SNEP,SNUipp, SNPIUFM, SNESUP, SNES-PJJ, SNETAPainsi que de quatre courants de pensée : Unité etAction, Ecole Emancipée, Autrement et UIDR.Dans le Var, dès 1994, l’UNATOS (agents, techni-ciens, ouvriers), le SNUASEN (assistantessociales), le SNASUB (administratifs) et le SNICS(infirmières) participeront activement à la viefédérale.

Le premier congrès FSU du Var s’est tenu le 17mars 1994 à Toulon et a réuni une centaine dedélégué-es. Jean DE CARLO en a été le premierSecrétaire Général avec trois secrétaires générauxadjoints : Claude LAFFARGUE, Irène TAUTIL etGilberte MANDON. La parité était déjà actée…La première publication de la FSU Var, «U.VarFSU», date de septembre 1993 et les premièresUnes «dynamiques d’octobre…» appelant à unemanifestation nationale à Paris le 17 octobre ou«Ensemble construire l’espoir» reflètent cettevolonté de construire du neuf avec le souci de

mobiliser et de rassembler les salarié-es tout enrecherchant l’unité.La FSU est restée fidèle à ses engagements et ellecontinue d’occuper une place originale dans lemouvement syndical. Le nouveau contexte politique après les électionslégislatives de mars 93 est celui d’une droite trèsmajoritaire (485 sièges sur 577) avec la nominationdu 1er ministre Balladur par Mitterrand(deuxième cohabitation). Ce qui frappe à la relecture de ces publications cesont les ressemblances avec le contexte d’au-jourd’hui :- le code du travail (!) dont la loi quinquennale(dite) pour l’emploi « organise des brèches, remet-tant en cause cinquante ans de droits et progrèssociaux. Le titre III de cette loi a déjà démontré sanocivité et la levée de bouclier contre le Contratd’Insertion Professionnelle (le CIP ou SMIC-Jeunes en est une illustration »- les salaires et pensions bloqués dans la FonctionPublique pour l’année 1993…- 50 milliards de francs (eh oui !) de facilités finan-cières accordées au patronat…- les atteintes au droit à la santé (forfait hospitalier,diminution des remboursements des soins)- les amputations au niveau des retraites…La FSU affirmait que d’autres choix étaient possi-bles et condamnait les mesures du gouvernementBalladur.Aujourd’hui le gouvernement Macron vote lacasse du code du travail, supprime l’ISF, bloqueles salaires et les pensions, s’attaque aux

retraites... et la FSU continue de jouer son rôlede défense des salariés, recherche l’unitéd’action et, bien sûr, contribue à la réflexionet avance des propositions sur l’ensemble deces questions.Les élections professionnelles de l’année pro-chaine seront l’occasion de renforcer la FSU etle syndicalisme unitaire et de lutte qu’elleporte.

Michel FORTUNAPour mieux comprendre le contexte de la création de laFSU, lire « Histoire de la FSU, Une percée flamboyante1993-1997 » de Raphaël SZAJNFELD et «La naissancede la FSU, Actes du colloque de décembre 2006» auxéditions Syllepse.

Des attendus qui laissent perplexes.

Le ministère de l’enseignementsupérieur a dévoilé le 12

décembre dans un documentde 50 pages le cadrage national

de la liste des «attendus» à l’en-trée de chaque licence (45 sont

concernées). On y apprendainsi que l’expression écrite etorale, l’aptitude à la logique etau raisonnement, ou encore à

l’analyse et à la synthèse detextes sont incontournables

pour rejoindre une formationde droit... En revanche, ce

document ne précise pas lescritères qui vont être utilisés

par les universités pour évaluersi ces attendus très génériquessont remplis (relevé de notes,

filière du bac, lettre de motiva-tion...). Une liberté qui va

contribuer à accentuer les iné-galités entre les filières et les

territoires au détriment desbacheliers.

Vendre des armes, un métier d’avenir.L’industrie de l’armement,

grâce aux tensions internatio-nales, est plus prospère quejamais avec une croissance

mondiale de 2%. Le Qatar estun bon exemple. Il vient ainside confirmer la commande de

24 avions Eurofighter Typhoon,pour un total de 6,7 milliards

de dollars. Une paille pourcette petite enclave de 2,5 mil-

lions d’habitants, signataire,une semaine auparavant, d’un

contrat de 12 Rafales auprès dufrançais Dassault, qui lui avaitdéjà vendu 24 autres appareils

en 2015. Un effort modestecomparé aux 72 chasseurs amé-

ricains F-15 de Boeing égale-ment achetés cette année. Au

total, les américains représen-tent à eux seuls près de 60 %

des ventes d’armes du top 100mondial des firmes du secteur.

Brèves sur l’actualité réalisées par Benoît CASALS

pages centrales_décembre2017_Mise en page 1 19/12/2017 11:27 Page 3

Page 4: ISSN 1282-6553 83

4

Les journées débutent par une information sur laretraite à comptes notionnels ou à points, réformeque Macron a annoncée comme une priorité deson quinquennat. Dans les deux cas, le gouverne-ment mettrait en œuvre un système totalementdifférent dit «à cotisations définies» contrairementà l’actuel système dit «à prestations définies», etbien loin de la solidarité intergénérationnelle quenous revendiquons.Deux tables rondes ont suivi : - sur la place des retraité-es dans la société avecdeux intervenants, Pascal CHAMPVERT etJérôme PELISSIER,- sur les actions menées par le groupe des «neuf»au plan national.La première table ronde s’est appuyée sur le rap-port BROUSSY. Les manques du rapport sontcriants : ainsi, la place des retraité-es dans lasociété d’aujourd’hui n’est pas abordée alorsqu’ils/elles sont un maillon essentiel du tissusocial de notre pays. Notons, par exemple, que lesretraité-es ont un rôle important dans les associa-tions, la vie culturelle, et le «prendre soin» auniveau familial et environnemental. Le question-nement est incisif interpellant chacun-e des parti-cipant-es : «- vieux pour vous c’est quel âge ? - quel est le pourcentage des plus de 80 ans quivont bien dans notre pays ?»La réponse résidera dans une citation de P. BOUR-DIEU :«l’âge est une construction sociale manipu-lable et largement manipulée.»Selon un sondage officiel, 75 % des français-espensent que les plus de 80 ans sont handicapé-es,or la réalité c’est que 80 % des plus de 80 ans vontbien !Selon un rapport de l’ONU, la situation dans lemonde concernant l’âgisme est aussi préoccu-pante que celle concernant le sexisme et leracisme. A nous d’inventer collectivement pourfaire évoluer cette situation !La deuxième table ronde était consacrée auxactions et perspectives portées par l’intersyndicaledes «neuf», avec les interventions de Jean-PierreFLORET (CGT), de Gérard GOURCHERON(Solidaires), d’André DESRICHARD (LSR), de

Michel SALINGUE (FGR-FP), de Daniel RALLET(SFRN FSU).Le lendemain, la journée a commencé par uneintervention de Christian PRUDHOMME, urgen-tiste et CGT, sur la situation de notre système desanté. Le débat a permis d’envisager des perspec-tives quant au changement de politiques de santé,dans l’objectif de revenir aux fondamentaux quiprésidaient à la création de la protection sociale.Bernadette GROISON, SG de la FSU, est interve-nue sur la situation générale et a échangé avec lasalle sur l’évolution du syndicalisme retraité dansnotre fédération. Ce débat s’est poursuivi l’après-midi sous laforme de deux ateliers d’une cinquantaine de per-sonnes qui ont analysé la synthèse du question-naire envoyé dans les départements sur la vie desSFRD.Le bilan de la «Section Fédérale des Retraité-es»,après 10 ans d’existence (elle a été créée aucongrès FSU de Marseille en 2007) n’est pas bril-lant, même si quelques départements ont pris unrythme fédéral dynamique. Le syndicalismeretraité peine encore à trouver sa place dans nossyndicats et dans la fédération, alors que lesretraité-es représentent environ 20 % des adhé-rent-es ! L’avenir de la FGR-FP a évidemment faitpartie des échanges. L’articulation de l’activitéSFR / FGR-FP a été modifiée avec le départ du SEUNSA de la FGR-FP, selon des réalités localesbien différentes. Toute cette complexité est à pren-dre en compte dans les choix de notre syndica-lisme retraité.C’est sur cette complexité et sur la volonté fédé-rale de prendre en compte l’avis des syndiqué-es,donc des retraité-es que Régis METZGER a concluces Journées.Les futur-es retraité-es de la rentrée prochainepeuvent poser leur candidature pour participer àla 10ème édition des Journées d’automne. C’estune manière fort intéressante de réfléchir à cettenouvelle étape de votre vie.En attendant, vous pouvez aussi participer austage FSU Var du jeudi 15 février sur les retraites !

Gilberte MANDON

9èmes Journées d’automne FSU 29 et 30 novembre 2017Deux jours de réflexions et d’échanges sur les retraités-es

ouvrant des pistes pour les actions à venir.

Revue FSU N°83, Décembre 2017.

Une 11ème journée dela laïcité riche d’évè-nements à Draguignanle 9 décembre 2017.Le comité 1905 fête la laïcitétous les ans dans notre départe-ment. Cette année, la journée apris un relief particulier avecl'inauguration d’une placeMaurice Allard sous l’égide dumaire de Draguignan et ducomité 1905, à laquelle assis-taient de nombreux élus dudépartement et qui a eu leshonneurs de la presse. MauriceAllard, député du Var de 1898à 1910, journaliste à l'Humanité,a consacré son combat politiqueà la justice sociale (il militepour l’impôt sur le revenu quisera voté en 1914) et surtout àla laïcité. Ses discours enflam-més à la chambre des député-eslors des débats pour le vote dela loi de séparation des Egliseset de l'Etat en 1905 dans les-quels il défendait sa conceptiontrès rigoureuse de la laïcité luiont valu de radicales inimitiéscomme celle de GeorgesClémenceau. La réflexionactuelle s'est nourrie de confé-rences dont la première "VictorHugo et l'émancipation laïque"de Patrice Decorte a eu lieudans le cadre des Archivesdépartementales autour d’undéjeuner commun qui reprendchaque année la tradition dubanquet républicain. Des initia-tives qui inscrivent la laïcitédans une continuité indispensa-ble entre enseignement dupassé, ancrage dans le présentet implication pour l’avenir.Autant de moments forts quifont vivre l’esprit laïque quinous anime tant à la FSU.Coline ROZEROT

pages centrales_décembre2017_Mise en page 1 19/12/2017 11:27 Page 4

Page 5: ISSN 1282-6553 83

Revue FSU N°83, Décembre 2017. 5

Vers une énième réforme des retraites…

Audience sur laréforme des retraites.

La FSU a rencontré vendredi 8décembre Jean Paul Delevoye,haut commissaire à la réforme

des retraites. En ce qui concernele calendrier, M. Delevoye dit

plaider lui même pour uneannée 2018 consacrée aux dis-

cussions, pour une réforme dis-cutée au 1er semestre 2019.

Nous saurons début janvier sic’est bien le calendrier retenu.

Le haut commissariat travaille-rait sur un système par points

dans le cadre d’un régime plusuniversel ce qui ne signifieraitpas régime unique … la situa-

tion spécifique des fonction-naires a été abordée. Si «un

euro cotisé donne les mêmesdroits», cela signifie bien que

tous les euros perçus donnentlieu à cotisation. M. Delevoyereconnaît un problème spéci-

fique issu de la part des primestrès inégale dans les traite-

ments, et en particulier la partfaible pour les enseignant-es.Par ailleurs, il a insisté sur le

fait que cela ne voulait pas direque tout euro perçu donnaitlieu à la même cotisation: ilpeut y avoir des cotisations

plus importantes (en fonctiondes niveaux de revenus …). Il areconnu aussi que cela interro-geait sur le non contributif : les

périodes d’interruption (chô-mage…) pourraient donner lieu

à des points que paye l’Etat,pour faire jouer la solidarité

nationale.Maryvonne GUIGONNET

Depuis presque 30 ans, les gouvernements fran-çais réouvrent le dossier des retraites afin de les«sauver», bien évidemment ! Le candidat Macronavait, dans son programme de campagne, uneréforme des retraites, un système universel dixit lecandidat : «un euro cotisé donnera les mêmesdroits, quel que soit le moment où il a été versé,quel que soit le statut de celui qui a cotisé». Legouvernement s’apprête à mettre en place ce sys-tème unique, appelé compte notionnel, avec pourconséquence la disparition des régimes spéciaux.Les réformes des retraites précédentes étaient desréformes paramétriques. Il y a trois paramètres : lemontant des cotisations patronales et salariales, ladurée des cotisations et le mode de calcul desretraites (décote et taux de remplacement).Comme le patronat s’est toujours opposé à l’aug-mentation des cotisations, les différentes réformesont joué sur deux curseurs : la durée de cotisationset le mode de calcul, ce qui a conduit à l’allonge-ment des carrières et une baisse du montant desretraites. Aujourd’hui, ce que le gouvernementprépare c’est une réforme systémique, c'est-à-direque l’on passerait d’une retraite à prestations défi-nies, à un système à cotisations définies. Cecirevient à déplacer les risques, liés aux change-ments futurs du contexte économique, des coti-sant-es aux retraité-es. Par exemple dans le sys-tème actuel, un-e fonctionnaire qui a cotisé unnombre d’années suffisant a droit à une retraiteégale à 75% de son dernier revenu, et ce, quelleque soit l’évolution future de l’économie.Les comptes notionnelsPour commencer il faut souligner que le régime encomptes notionnels est un système par répartition,les actifs de 2017 financeraient les retraites verséesen 2017 et celles de demain le seraient avec lescotisations de demain.Dans un système par comptes notionnels, onouvre un compte à chaque salarié-e en début decarrière. Ce compte est virtuel, d’où son nom de

notionnel, car il n’est pas financier, pas de place-ment ou titre acheté comme dans un système decapitalisation. Ce compte virtuel est régulière-ment revalorisé sur la base de l’évolution des prixou du PIB. En Suède, où ce système a été mis enplace, ce capital virtuel est indexé sur la croissancedu salaire moyen.Au moment de la liquidation de sa retraite, l’as-suré-e dispose d’un montant de capital virtuelcorrespondant aux cotisations versées tout aulong de sa carrière et revalorisé chaque annéeselon un taux défini. On va appliquer à ce capitalun coefficient de conversion qui dépend de l’âgeeffectif de départ à la retraite et de l’espérance devie à cet âge de la génération à laquelle appartientl’assuré-e, c'est-à-dire de la durée anticipée de saretraite. Plus le départ en retraite est tardif plus sapension sera élevée, plus l’espérance de vie de sagénération (année de naissance) est longue plus lapension sera faible. Pour les partisans de ce sys-tème, le but est que le/la retraité-e se paye saretraite et ne coûte rien à la collectivité. Ce sys-tème dit contributif est évidemment la négationd’un système solidaire.Avec la mise en place de ce système et de laconvergence public-privé, une partie des fonction-naires serait perdante, notamment ceux de catégo-rie A et particulièrement les enseignant-es qui per-çoivent peu de primes et dont la carrière est ascen-dante.En conclusion cette réforme n’est pas là pour«sauver» les retraites mais pour ramener la partdes pensions de 14 à 12% du PIB. Avec une popu-lation de salarié-es en France en constante aug-mentation, et donc des retraité-es de plus en plusnombreux/ses, on comprend que les pensionssont condamnées à baisser. Le blocage des finan-cements publics ouvrirait un espace pour lesfinancements privés, les compagnies d’assuranceset autres fonds de pensions s’en réjouissent déjà…

Dominique QUEYROULET

Stage FSU : la réforme des retraites et les comptes notionnels ou à points.La réforme des retraites c’est demain ! Il y est urgent d’informer, d’expliquer ce qu’est un comptenotionnel ou un compte à points, de débattre : il est hors de question d’accepter la paupérisation pro-grammée des retraité-es. Ce stage sera aussi l’occasion d’examiner la situation actuelle des retraité-eset leurs problématiques propres.Parce que c’est dès maintenant qu’il nous faut mieux appréhender les changements qu’on nous pro-pose, qu’il faut informer, alerter et préparer les arguments pour mener la bataille de l’opinion, nousvous proposons de venir nombreuses et nombreux au stage sur les retraites organisé par la FSU duVar le jeudi 15 février à la bourse du travail à Toulon de 9 heures à 16 heures 30.Si vous voulez participer, contactez la FSU en écrivant à [email protected]. La demande de stage est à faireun mois à l’avance, le modèle de lettre est sur le site de la FSU Var : http://fsu83.fsu.fr/Stage-FSU-le-15-fevrier-2018-la-reforme-des-retraites-et-les-comptes-notionnels.htmlCe stage sera animé par Marylène Cahouet chargée plus précisément à la FSU nationale du secteur«retraité-es» et par Erick Staelen chargé du dossier «retraite» pour la FSU.

pages centrales_décembre2017_Mise en page 1 19/12/2017 11:27 Page 5

Page 6: ISSN 1282-6553 83

Le SNPES-PJJ-FSU du Var dénonce le traitementdiscriminatoire fait aux mineur-es isolé-es étran-ger-es qui se caractérise par : -l’absence de réponses en matière de protection etde mise à l’abri de ces mineur-es et jeunes majeur-es ;-le désengagement des services de l’ASE (AideSociale à l’Enfance) et des services de l’Etat dansleur rôle de protection de l’enfance ; -la suspicion faite sur la minorité du/de la jeune ; -le recours scandaleux aux tests osseux désormaisinscrits dans la loi ;-les réponses pénales avec le recours quasi systé-matique à la détention provisoire et/ou à despeines fermes lourdes ; -l’absence de perspectives en matière d’insertionprofessionnelle amplifiée par leur situation admi-nistrative pour laquelle les démarches sont trèscomplexes et souvent bloquées ; -la suppression de l’A.S.P indemnisée (stagiairesde la formation professionnelle) pour les jeunessans papiers.Le manque de moyens pour les prendre en chargegénère du désarroi chez les professionnel-les de laPJJ qui se sentent légitimement désarmé-es. Cetteabsence d’intervention de l’Etat propage chez noscollègues un sentiment d’isolement et une impres-sion d’être instrumentalisés en étant le dernier

recours pour ces enfants. Nous exigeons desmoyens conséquents pour la Justice et les servicesde protection de l’enfance pour prendre en chargeces mineur-es et jeunes majeur-es à la hauteur deleurs besoins. La DPJJ (Direction de la Protection Judiciaire de laJeunesse) a une responsabilité majeure car elle aété désignée pour garantir la protection et lesdroits des mineur-es isolé-es étranger-es au seinde la cellule de veille. Nous avons donc interpelésolennellement à ce titre le Ministère de la Justiceet la DPJJ pour exiger le rétablissement de l’égalitéde traitement pour tous les adolescent-es et parti-culièrement celles et ceux qui sont les plus discri-miné-es, les jeunes isolé-es étranger-es. Cesenfants sont, de par leur isolement sur le territoire,particulièrement vulnérables. Il y a une urgenceabsolue à les accueillir, à les protéger et à lesaccompagner dignement dans le respect de laconvention internationale des droits de l’enfant,en métropole et en outre mer. Dans notre département du Var, nous sommestous les jours confrontés à des situations doulou-reuses. N’oublions pas que ces mineure-es oujeunes majeur-es non accompagné-es peuvent vitedevenir des proies faciles.

Brigitte DUBERNET

Revue FSU N°83, Décembre 2017.6

Budget primitif de la régionPas de vision politique à long terme.

Mineur-es et jeunes majeur-es isolé-es Le SNPES-PJJ 83 s’engage !

Le désengagement de l’Etat liéaux transferts de compétenceplacent les collectivités engrandes difficultés financières.Cette politique dogmatique quiveut réduire à marche forcée ladette publique a des consé-quences néfastes pour nos terri-toires et la population dePACA.Pour autant, le budget de laRégion est en hausse globale de4,6%, soit plus 108,5 millionsd’euros grâce à de meilleuresrecettes fiscales. La Région nepeut donc se cacher derrière unediminution des moyens pourexpliquer les coupes sombresopérées dans les budgets. Ils’agit bien de choix politiques. La baisse de 7,8% des dépensesd’investissement a des consé-quences sur l’intervention de laRégion dans nombre de

domaines. L’étude du budget montre uneforte diminution des créditsalloués à la formation et àl’orientation, hors apprentis-sage. A n’en pas douter celaaura de nouvelles conséquencesnéfastes sur l’offre de formationen direction des publics les plusfragilisés de notre Région. Le budget des transports, s’ilaffiche une certaine stabilité dueau transfert des transports sco-laires et inter-urbains, est toutde même marqué par une baissesignificative des investisse-ments qui doit nous interrogersur la volonté des signataires ducontrat de Plan de respecterleurs engagements. D’autantque l’investissement dans notrerégion était de 9 euros par habi-tant en 2017 pour une moyennedans les régions de métropole

de 15 euros par habitant. En matière d’aménagement duterritoire et de développementéconomique les dépenses sontaussi en baisse alors qu’il y a làun enjeu crucial pour le déve-loppement régional. Dans lemême temps, les dépensesvolontaristes, qui permettentd’améliorer le vivre ensembleau quotidien sont mises à mal(subventions aux associations,soutien aux sports de proximité,aux actions culturelles de ter-rain, aux centres sociaux, etc…).Ce budget montre une absencede vision politique à long termepour notre Région et uneapproche purement gestion-naire. Nous sommes bien loinde ce que l’on peut attendred’une politique publique dignede ce nom.

Richard GHIS

Budgets des lycées :il faut davantage d’ambitionAlors que l’on peut lire dans lesascenseurs de l’hôtel de régionun slogan que l’on ne peut quepartager - éducation et forma-tion : des enjeux majeurs-, leprojet de budget sur les lycéesne traduit pas cet affichage.En effet la baisse de près de 10millions des investissements vaencore nous éloigner de lamoyenne nationale : en 2017 ily a eu 32 €/habitant d’investien région PACA alors qu’auplan national ce sont 35€/habi-tant qui l’ont été. Même si unepartie des investissements estfléchée vers notre département,les différents besoins des deuxacadémies de notre région nesont pas tous pris en compte.Pour l’année budgétaire quivient, des travaux de réhabilita-tion sont programmés pour leslycées Rouvière à Toulon etRaynouard à Brignoles. Desstructures sportives sont pré-vues : une au lycée du Golfe deGassin et une commune auxlycées Camus et Galliéni àFréjus. Pour l’heure, la recons-truction du lycée Golf Hôtel àHyères couplée à la construc-tion d’un nouveau lycée dans lecentre Var ne sont pas encorebudgétées pour cette année. Globalement, les dépenses parlycéen-ne dans notre régionétaient l’an dernier de 2 435 €alors qu’au plan national ont été dépensés en moyenne 2 587 € pour chaque lycéen-ne.Nous sommes convaincus qu’ilfaut investir davantage dans leslycées et pas forcément en aug-mentant de près de 200% lesdépenses pour la mise en sécu-rité des établissements.D’autres besoins urgents en lienavec la progression démogra-phique et les évolutions péda-gogiques existent et pèsentnégativement sur le quotidiendes personnels et des élèves.

Richard GHIS

pages centrales_décembre2017_Mise en page 1 19/12/2017 11:27 Page 6

Page 7: ISSN 1282-6553 83

Revue FSU N°83, Décembre 2017. 7

Le «plan Etudiants» : une usine à gaz pour tuer le BAC et pratiquer une sélection à l’entrée à l’Université ?

CDCA

La première réunion du CDCAdu Var (Conseil Départemental

de la Citoyenneté et del’Autonomie) a eu lieu le 9

octobre, soit un an après la pro-mulgation du décret l’insti-

tuant. On notera que le terme«retraité-es» a disparu dans

l’intiulé de ce nouveau conseil.Le CODERPA (Comité départe-

mental des retraités et per-sonnes âgées), instance précé-

dente, n’avait plus été réunidepuis trois ans.

96 membres : associations dedéfense des personnes âgées,

des personnes en situation dehandicap, de syndicats d’em-

ployeurs et de salarié-es, de col-lectivités territoriales y siègent.

Le CDCA est divisé en deux«formations», l’une traite de la

problématique des personnesâgées, l’autre des personnes en

situation de handicap. MichelFortuna (titulaire) et Maguy

Fache (suppléante) représententla FSU dans la formation per-sonnes âgées. Cette formation

s’est réunie le 6 décembre.L’intersyndicale du groupe des9 (FSU, CGT, FO, CGC, CFTC,

FGR-FP, LSR) continuera d’exi-ger des moyens matériels et de

fonctionnement de la part duConseil départemental

Nos organisations resterontvigilantes (réglement intérieur

et frais de déplacements) etporteront les revendications despersonnes concernées que nous

représentons.. Jean Pierre ANDRAU

Le gouvernement a présenté le 30 octobre, le «planétudiants». L’objectif affiché est de favoriser laréussite des étudiant-es dans le supérieur, en amé-liorant leur orientation et en créant une continuitébac -3/ bac +3. Ne vaudrait-il pas mieux les former ?Concernant l’accès au post-bac, dès le mois de jan-vier, les lycéen-nes devront formuler dix vœuxnon hiérarchisés sur la plate-forme «ParcourSup».Les professeurs principaux devront renseignerune fiche «Avenir» sur chacun des vœux, puis leconseil de classe du second trimestre émettra unavis, validé par le chef d’établissement. Ces fichesseront transmises aux établissements du supé-rieur qui donneront un de ces quatre avis : oui,oui si, en attente, ou non. Afin d’informer leslycéen-nes, les attendus de chaque formationsupérieure, connaissances et compétencesrequises, seront affichés sur cette plateforme. Cesavis constituent une sélection des candidat-es parles Universités. De plus, après les dysfonctionne-ments d’APB, on peut s’interroger sur la fiabilitéde cette nouvelle plateforme. Empêcher les bache-lier-es d’accéder à l’université éviterait d’augmen-ter les capacités d’accueil.

Le BAC n’est -il pas un sésame pour les étudessupérieures ?La commission Mathiot consulte les associationsde spécialistes et les organisations syndicales, surla réforme du bac et du lycée. Il semble que lamaquette du gouvernement soit cependant déjàbien avancée : quatre épreuves terminales, dont laphilosophie, et un «grand oral», basé sur les deuxdisciplines majeures, préparé par les lycéen-nesdans une nouvelle version des TPE, poursuivis enterminale. Le projet prévoit une part croissante decontrôles continus.Pour la FSU, le baccalauréat doit être fondé surdes épreuves nationales, terminales et anonymes.La réforme du bac induit une réforme du lycée.Un lycée modulaire et semestrialisé, avec un effa-cement des filières. Les lycéen-nes auraient «9menus» au choix avec un tronc commun, deuxmajeures, deux mineures.

Dans la précipitation ...La mise en place précipitée des réformes estinquiétante. Le second professeur principal en ter-minale a été mis en place dès le 1er décembre, laréforme du Bac est prévue pour la session 2021 etla réforme du lycée serait donc appliquée dès larentrée 2018 pour la seconde, qui resterait uneclasse de détermination. Les inquiétudes concer-nent aussi les postes et les conditions de travaildes enseignant-es. Avec un lycée modulaire, quelsera l’avenir de certaines disciplines ? La réformede l’orientation entraîne une surcharge de travaildes professeurs puisqu’ils devront être plus nom-breux à assumer le rôle de professeur principal,désormais deux en terminale. Les Psy-EN sontpourtant mieux formés sur les 12000 formationsdisponibles et donc pour travailler, avec les élèveset leur famille, sur leur orientation. Le SNES-FSU est pour le maintien des trois voies,générale, technologique et professionnelle, quirépondent à la diversité des élèves qui arrivent aulycée. Nous sommes pour le maintien des sériesqui permettent culture commune et spécialisation,avec des horaires disciplinaires restaurés. Dans les lycées varois.Pour l’instant, dans le Var, dans de nombreuxlycées, les enseignant-es s’interrogent sur cesréformes. Beaucoup envisagent de ne mettre quedes avis favorables sur les fiches avenirs des ter-minales afin de contourner la sélection et de per-mettre à chaque bachelier-e de poursuivre dans lavoie de son choix. Une pétition des syndicatsenseignants de la FSU, «le bac a du sens !» circulesur le net, elle rappelle que les syndicats de la FSUsont force de proposition : «Reconstruire le bacca-lauréat et le lycée, pour la réussite des élèves etl'amélioration des conditions de travail des per-sonnels, c'est oui !»

Geneviève CLERC

pages centrales_décembre2017_Mise en page 1 19/12/2017 11:27 Page 7

Page 8: ISSN 1282-6553 83

Bulletin FSU N°83, Décembre 2017.

FSU - Bourse du Travail13, Avenue Amiral Collet, 83000 TOULON Tél : 04.94.93.04.40 Fax : 09.70.60.20.27Email : [email protected] ; site : http://sd83.fsu.fr

Instituteurs, Profs des Ecoles, Pegc SNUippClément KERIEN, Immeuble le Rond point - Avenue P et M Curie, 83160 La ValetteTél. 04.94.20.87.33 Fax 04.94.20.87.34

Enseignement secondaire SNES Dominique QUEYROULET, 208 rue Emile Ollivier, 83000 Toulon Tél./ Fax : 04.94.92.36.77

Education Physique SNEPAmar GUENDOUZ / Christophe MENDOZE /Gérard PERMINGEAT / Sophie SCHONERTTél : 04 93 86 19 52, FSU Var, 13 Av Amiral Collet 83000 Toulon

Lycées professionnels SNUEP Andrée RUGGIERO, FSU Var, 13 Av Amiral Collet 83000 Toulon Tél : 06.79.44.06.81

Agents, Techniciens de labo, Ouvriers et Services agents territoriaux SNUTERNonce BIONDI, [email protected] ;

Enseignement supérieur, SNESUPThierry CHAMPION, [email protected]

SNU POLE EMPLOIRaphaël SERRANO, 06 43 82 85 40FSU Var, 13 av Amiral Collet, 83000 Toulon

Environnement SNEEric SERANTONI tel : 06 83 99 14 84Parc National de Port CrosCastel Ste Claire 83400 Hyères

Personnels de l’administration PénitentiaireSNEPAP Gautier SCHONT Annick KOURIO,SPIP,146 av Maréchal Foch, 83000 Toulon,04 94 92 52 12

Administration scolaire, universitaire, biblio-thèques SNASUB Yves LANGLOIS, [email protected]érie DALMASSO (agents de labo) au 06 11 18 62 29

Technique agricole public SNETAPBrice FAUQUANT, [email protected]

Inspection SNPI Claude FAUVELLE, [email protected]

Protection Judiciaire Jeunesse SNPES - PJJInfirmières conseillères de santé SNICSEquipement (DDE) SNUITAMAssistantes sociales SNUAS FPFSU VAR,13 Av AmiralCollet 83000 Toulon

83

A QUI S’ADRESSER ?Enseignement

ÉducationRechercheCulture

FormationTerritoriale

FSU PACABourse du travail,23 bd Charles Nedelec,13331 Marseille cédex 3

Sous nos yeux effarés.Rappelez-vous, Aylan mort sur une plage grecque : l’Europe lance un « Plan Réfugiés »(ne concernant que ceux venant de Syrie, d’Irak ou d’Erythrée…), l’Allemagne accueilleprès de 2 millions de personnes, la France « s’engage » à en recevoir 30 000 en 2 ans…Mais depuis à peine 3 000 personnes ont été accueillies dans ce cadre en France (UNE famille dans le Var !). Les migrant-es, quelle que soit la cause de leur migration, restent un facteur de progrèssocial et économique… Tous les économistes le savent, même s’ils ne le disent pas beau-coup ! Aujourd’hui, le gouvernement bafoue la convention internationale des droits de l’enfant !Les nouvelles directives, qui arrivent dans les départements, visent à considérer les enfantsd’abord comme des étrangers et, selon la politique migratoire actuelle, reconduits aux fron-tières ! Et les reconduites aux frontières se multiplient…Pire ! La France passe des «accords», donne de l’argent, à des pays, comme la Lybie, pourqu’ils «gardent» les candidat-es à l’émigration. Les médias ont commencé à se faire timi-dement l’écho de ce qui se passe réellement en Lybie : violences, viols, marchés aux es-claves… !Ouvrir nos portes serait si humain, si simple et si productif ! Heureusement, partout enFrance, des citoyen-nes réagissent et refusent ce scandale humanitaire !

Gilberte Mandon.

pagefinale_dec2017_Mise en page 1 19/12/2017 11:46 Page 1