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Bocandé 1958-2012 ISSN • 2230-133X 100 F C M J N www.enqueteplus.com MARDI 8 MAI 2012 NUMÉRO 275 LE SPORT SÉNÉGALAIS EN DEUIL P. 6-7 PATRIMOINE DU PRÉSIDENT À quel Macky se fier ? P.5 THIORO BALBAAKI “Qu’on arrête de me persécuter” P.12 REPORTAGE - LE DIMBAA JAASAA L’art de redonner la fertilité à une femme P.11 Nous étions enfants… P our les petits enfants que nous étions en 1986, Jules François Bocandé représentait plus qu’un grand joueur. Un dieu du foot. Une légende. Celle qui survit à travers le temps, l’oubli, le scandale, et la mort. Parce qu’aussi loin que remontent nos souve- nirs de bambins, notre rencontre avec le foot fut un rendez-vous historique avec Jules François Bocandé, un soir de septembre 1985, où il plana comme un ange face au Zimbabwe avec un triplé (3-0) qui envoya tout le Sénégal au 7e ciel, et à la Can après 17 ans d’ab- sence.… SUITE P.6 COMMENTAIRE PAR NDIASSÉ SAMBE Ses dernières confidences : “Les gens sont méchants, pourquoi me disent-ils mort ?” Carlo Molinari, ex-président de Metz : “Il avait des problèmes de reins…” Ziguinchor pleure son fils

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Bocandé1958-2012

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X100 F

CMJN

www.enqueteplus.com

MARDI 8 MAI 2012

NUMÉRO 275

LE SPORT SÉNÉGALAIS EN DEUIL

P. 6-7

PATRIMOINE DU PRÉSIDENT

À quel Macky se fier ?P.5

THIORO BALBAAKI

“Qu’on arrête de me persécuter” P.12

REPORTAGE - LE DIMBAA JAASAA

L’art de redonner la fertilité à une femme P.11

Nous étions enfants…

P our les petits enfants que nous étions en 1986,Jules François Bocandé représentait plus qu’ungrand joueur. Un dieu du foot. Une légende.

Celle qui survit à travers le temps, l’oubli, le scandale, etla mort. Parce qu’aussi loin que remontent nos souve-nirs de bambins, notre rencontre avec le foot fut unrendez-vous historique avec Jules François Bocandé,un soir de septembre 1985, où il plana comme un angeface au Zimbabwe avec un triplé (3-0) qui envoya toutle Sénégal au 7e ciel, et à la Can après 17 ans d’ab-sence.…

SUITE P.6

COMMENTAIRE PAR NDIASSÉ SAMBE

Ses dernières confidences : “Les gens sont méchants, pourquoi me disent-ils mort ?”Carlo Molinari, ex-président de Metz :

“Il avait des problèmes de reins…”Ziguinchor pleure son fils

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Naufrage du ‘’Joola’’, l'enquête validée par la Cour d'appel de ParisLa Cour d'appel de Paris a rejeté,

hier, la requête en nullité déposéecontre l'enquête menée à Evry sur lenaufrage du ferry sénégalais “LeJoola”, selon l’AFP citant les avocatsdes parties civiles. Ce drame avait faitprès de 1 900 morts, dont 22Français, il y a près de 10 ans. Danscette enquête, le Parquet d'Evry arequis un non-lieu au cours de l'été2011. Il revient donc désormais aujuge d'instruction de décider d'unéventuel renvoi des mis en causedevant un tribunal. Sept responsa-bles sénégalais de l'époque, civils etmilitaires, sont visés par des mandatsd'arrêt dans cette enquête conduitepar un juge d'instruction d'Evry. Unseul d'entre eux a été interpellé, enoctobre 2010 à Paris, mis en examenet placé sous contrôle judiciaire.

Naufrage du “Joola”: l'enquête validée par la Cour d'appel de Paris(suite)“Nous sommes très heureux de

cette décision, il aurait été inconce-vable de passer l'éponge sur ce nau-frage qui a fait 1 863 morts. Noussouhaitons désormais un renvoidevant le tribunal correctionnel,espérant que le juge d'instruction nesuivra pas les réquisitions duParquet”, a dit Me Papa Khaly Niang,avocat de parties civiles. De son côté,la justice sénégalaise a refermé ledossier dès 2003. “Le Joola” avaitchaviré au large de la Gambie le 26septembre 2002, alors qu'il reliaitZiguinchor à Dakar. La catastropheavait fait 1 863 morts et disparusselon le bilan officiel, plus de 2 000selon les associations de familles devictimes, soit plus que le naufrage duTitanic (1 500 morts). Seules 64 per-sonnes avaient survécu.

Mbacké, un incendie ravage six maisonsLes populations de Santhiane

Darou Salam n’avaient que leurs yeuxpour pleurer après l’incendie qui aencore ravagé plus de six maisonsdans ce quartier périphérique de lacommune de Mbacké. ‘’C’est ladeuxième fois que cette maison parten fumée. La première fois, c’étaitavant le Magal. Aujourd’hui, ça sereproduit juste parce que nousn’avons pas d’eau et le vent soufflefort dans le coin’’, explique Dar Fall,une des victimes de cet incendie.Abdoulaye Gning, pour sa part,indexe la municipalité de Mbackéqui, à ses yeux, n’a fait aucun effortpour rendre ce coin de la communede Mbacké agréable. En effet, ilexplique que chaque année, les habi-tants de cette localité paient à lamunicipalité de l’argent pour espéreravoir du liquide précieux, en vain.‘’On nous dit chaque année qu’il y a200 millions dans les caisses pour larésolution du problème d’eau, maisjamais quelque chose de concret’’,regrette M. Gning qui pense que leprincipal problème de ses pairs restele manque, l’absence de structure desanté, d’électricité et de route.

Braquage à KédougouUne bande armée a fait irruption

hier dans la zone aurifère de SambraBougou, dans la communauté ruralede Wissira Sirymana du départementde Saraya à Kédougou. Les 7hommes munis de fusils se sont poin-tés ''vers 13h'' dans la localité fronta-lière du Mali (5 km). Selon, nos

sources, ils se sont rapidementdéployés, en bouclant les lieux, anni-hilant ainsi toute possibilité de fuite.Prenant en otage toutes les per-sonnes présentes, ils en ont dépouillé''une trentaine'' dont un travailleur dela mine qui détenait par devers lui unmillion de francs Cfa. La prised'otages a été particulièrementlongue, dans cette zone coupée dureste du monde. Puisque les assail-lants ont pris tout leur temps pourdépouiller un à un toutes les per-sonnes détenant quelque bien que cesoit. Les otages n'ont été libérés quevers 18h, lorsque des acheteurs enmoto, qui venaient se procurer de l'or,ont réussi à prendre la tangente, aler-tés à temps. ''Ce sont eux qui ontalerté le chef de village de Wissira quia, à son tour, alerté la gendarmerie deSaraya''.

Braquage à Kédougou (suite)Les gendarmes se sont rapidement

rendus sur les lieux, aux alentours de19h. Toutefois, les bandits avaientdéjà pris la poudre d'escampette. Dece périple, les gendarmes ont ramenéun léger blessé. Une blessure auxdeux mains causée par la corde ayantservi à l'attacher. ''De l'or a été trouvédans la zone, ces temps-ci''. Depuis,c'est la ruée, renseignent nos interlo-cuteurs. Ainsi, Maliens, Guinéens,Sénégalais et Ghanéens y font debonnes affaires. Les braqueurs ayantsenti l'affaire, ont fait une véritablerazzia, en empochant des millions defrancs Cfa. L'enquête de la gendar-merie devrait faire la lumière sur cetteattaque et révéler l'identité des assail-lants.

VICE-PRÉSIDENCE AFRIQUE DE LA BANQUE MONDIALE

Makhtar Diop a pris fonction

M akhtar Diop est depuis hier Vice-président de la Banque mondialepour l’Afrique, selon un communiqué de l’institution de BrettonWoods. Nommé en mars dernier, notre compatriote assurait les

fonctions de Directeur des opérations pour le Brésil depuis 2009 et gérait,à ce titre, ‘’le plus gros programme-pays de la Banque mondiale’’, d’aprèsle communiqué qui ajoute que l’ancien ministre des Finances du premiergouvernement de Wade en 200 totalise ‘’plus de 25 années d’expériencedans le domaine du développement’’. En effet, depuis son arrivée à laBanque mondiale en 2001, Makhtar Diop a occupé plusieurs postes dedirection, notamment ceux de directeur des opérations pour le Kenya,l’Érythrée et la Somalie, directeur pour l’infrastructure et directeur de lastratégie et des opérations pour la Région Amérique latine et Caraïbes de laBanque. ‘’C’est un honneur pour moi de revenir à la Région Afrique en tantque Vice-président au moment où le continent est en plein essor et connaîtune solide croissance entraînée par l’investissement privé et un regain d’op-timisme’’, a noté M. Diop, selon le communiqué. Qui ajoute : ‘’Grâce à notreexpertise sur les questions de développement et à nos financements nova-teurs, nous pouvons soutenir l’élan pris par l’Afrique et veiller à ce que tousles Africains, en particulier les pauvres, bénéficient des transformationséconomiques et sociales du continent.’’Selon le communiqué, la Banque mondiale est le partenaire de 48 pays

d’Afrique subsaharienne et finance environ 500 projets dans la région. Sonportefeuille se compose de projets et de programmes dans des domainestels que l’agriculture, le commerce et les transports, l’énergie, l’éducation,la santé, l’eau et l’assainissement. Durant l’exercice 2011, la Banque mon-diale a engagé plus de 7,0 milliards de dollars au titre de nouveaux finan-cements pour le développement en Afrique ; elle a aussi décaissé plus de5,5 milliards de dollars et publié plus de 200 études analytiques.

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Décédé le 8 mai 2003 à Lyon (France)Sa maman, Adja Yacine Dieng

aux HLM Nimzatt villa N°18 et familleSon fils, Mamadou Diop dit Pa Doudou

Fatiha + Ihlass

COULISSES page 2

numéro 275 • mardi 8 mai 2012

Publications - Société éditriceBoulevard de l'Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected] de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Economie / SocialJules Diop - Dossiers & enquêtes Ndiassé Sambe - SportPa Assane Seck - People Directeur artistique : Renaud LioultMise en page : Penda Aly Ngomet Fodé BaldéPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

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ENSUP AFRIQUE

SOUVENIR

Le Ministre des Sports El Hadji Malick GAKOU, le Directeur de Cabinet,les Directeurs des services nationaux, les membres du Cabinet, l’ensembledu personnel du Ministère des Sports et tout le mouvement sportif ont leregret et la profonde douleur de vous annoncer le décès à Metz (France) deJules François BOCANDE, ancien international et capitaine et ancienentraîneur de l’équipe de football du Sénégal.Le Ministre des Sports présente ses condoléances les plus attristées à la

famille du défunt et au mouvement sportif.Le Conseiller Technique en CommunicationMbaye Jacques DIOP

AVIS DE DÉCÈS REPUBLIQUE DU SENEGALUn Peuple – Un But – Une Foi

Ministère des Sports

Me Augustin Senghor Président de laFédération Sénégalaise de Football, les

membres du Comité Exécutif et tous les membres de l’instance fédéralevous font part du décès de

Jules François Bocandé.Ancien international sénégalais et ancien membre de l’encadrement tech-nique de l’Equipe Nationale du Sénégal, Jules François Bocandé estdécédé ce lundi 7 mai 2012 à Metz.A sa famille, et à l’ensemble de la famille du football et du sport, leFédération sénégalaise de Football présente ses plus sincères condo-léances.

AVIS DE DÉCÈS

L’œil de Muz

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ASSANE MBAYE

D e 11 en 2007, le nombre de régions estpassé à 14 en 2012, portant ainsi le nom-bre de départements de 35 à 45. Un

accroissement qui a eu un impact direct sur la car-tographie électorale et, de surcroît, sur la distribu-tion des sièges de députés. Cela, d'autant plus quele nombre de députés sur les listes est resté inva-riable. Quatre-vingt dix (90) sur la liste majoritaireet soixante (60) sur la proportionnelle.Ainsi, dans ces changements, il est logique

qu'une localité perde ou gagne un ou des sièges auprofit ou au détriment d'autres localités nouvelle-ment constituées. Là où le département de Dakar

garde le même quota qui lui est alloué, soit sept(7) députés sur la nationale, ceux de Guédiawayeet Rufisque perdent chacun un siège et se retrou-vent tous avec deux (2) sièges au lieu des troisdont ils bénéficiaient chacun en 2007. Le dépar-tement de Pikine est passé de cinq (5) sièges en2007 à six (6) en 2012, soit une augmentationd'un siège. Cela s'explique par l'accroissement dela population dans cette collectivité locale. Lafourchette se situe entre un et sept députés pourchaque département, mais varie selon leur densitédu point de vue démographique.Dans la région de Diourbel, seul le département

de Bambey a perdu un siège, se retrouvant avecdeux (2). Mbacké et Bambey gardent leur quota

respectif de cinq (5) et deux (2) sièges, là où lesdépartements de Fatick et Gossas en ont chacunperdu un. La région de Fatick se retrouve ainsiavec cinq (5) sièges contre sept (7) en 2007. Maisla région la plus touchée par cette redistributiondes sièges est celle de Thiès, qui a perdu un totalde cinq (5) sièges dont deux à Mbour, le mêmenombre à Thiès et un à Tivaouane.Quant aux régions de Saint-Louis (6) et de Kolda

(5), elles n'ont perdu chacune qu'un siège. Érigéeen région en 2008, Kaffrine bénéficie de six (6)sièges répartis ainsi entre les départements qui laconstituent : Kaffrine 2, Koungheul 2, Birkelane etMalem Hodar chacun 1. La région de Sédhiou compte 5 sièges (2 à

Goudomp, 2 à Sédhiou et un à Bounkiling). PourKédougou, il y aura 3 députés à raison d'un pardépartement (Kédougou, Salémata, Saraya).Seules exceptions, les régions de Louga,

Matam, Tambacounda et Ziguinchor ont été épar-gnées par cette redistribution des sièges. Elles gar-dent toutes le nombre de sièges qui leur étaitalloué en 2007 : six (6) pour Louga, cinq (5) pourMatam, sept (7) pour Tambacounda et cinq (5)pour Ziguinchor.

Doit-on s'attendre à ce que desjournalistes soient accrédités auPalais ?Moi je suis contre les journalistes qui

viennent tous les jours au palais et quiattendent. Si les rédactions le font, lesjournalistes seront payés à ne rien faire.Le mieux, je pense, c'est qu'il y ait desaccréditations pour les rédactions, paspour les journalistes. Il y a par exemple larédaction d'Enquêtequi est accréditée ;et en fonction de l'actualité et du domaineconcerné, on peut envoyer quelqu'un.Cela permet de ne pas fonctionnariser lesjournalistes et de ne pas créer trop deproximité entre eux et des personnalités.Cela veut dire que cette accréditation-là,c'est le Rédacteur en chef ou le Directeurde la publication qui la gère, de lamanière la plus rigoureuse. A la Prési-dence aussi, il y a des questions de sécu-rité, on ne peut pas laisser tout le monde

y entrer. Nous avons un président qui faitce qu'il dit, et d'ailleurs qui préfère faireet dire. Donc nous aussi, nous sommesobligés d'être dans cette dynamique.

Est-ce que cela ne va pas contri-buer à verrouiller l'information, plusqu'à la divulguer ? N'est-ce pas unprétexte pour encadrer l'informa-tion afin que des choses ne sortentpas ?Vous savez, notre rôle nous, c'est jus-

tement d'encadrer l'information, votre rôlevous, c'est de tout faire pour accéder àl'information. C'est ça. En matière desociologie de l'information et de la com-munication, c'est le rapport de forcesentre la source de l'information et le“guetteur”, celui qui est en quête de l'in-formation. Nous faciliterons l'accès desjournalistes à toutes les informations quirevêtent un intérêt public évident. Si je

vais vers vous, ce n'est pas pour vousinformer, c'est pour communiquer. Celaveut dire que je sélectionne, dans unemasse d'informations, ce que je veux ven-dre au public et je vous l'apporte. Parcontre vous, vous venez vers moi chercherde l'information, sur la base de vospropres attentes et de vos propresbesoins. C'est cela la relation classiqueentre les institutions et les journalistes.Mais ce que nous pouvons assurer defaçon claire et précise, c'est que nousfaciliterons l'accès à l'information.

Est-il prévu des conférences depresse du président de laRépublique à intervalles réguliers ?C'est parfaitement possible. Nous

allons vers les rédactions et vers d'autresacteurs pour recueillir le maximum d'in-formations, d'avis, de suggestions ; iden-tifier aussi les attentes des uns et desautres, parce que c'est cela qui va nouspermettre de bâtir un plan de communi-cation et une stratégie de communi-cation. Ainsi, les différentes outils,espaces et formes de communicationseront utilisés pour que les citoyens séné-galais accèdent à l'information relativeaux activités du chef de l'État. C'est celanotre rôle. Et parmi ces espaces, outils etautres formes de communica-tion, il y aune conférence de presse. Peut-être quenous aurons une con-férence de presseannuelle précédée de petites déclara-tions. Nous allons cher-cher des respon-sables visuels et on va faire le maximumde décors mobiles, pour permettre au pré-sident de faire des fois des déclarationsde deux à trois minutes sur des questionsassez fortes. Sinon, nous allons aussigérer des demandes d'entretien et d'in-

terview. Si on compte les hebdomadaires,les quotidiens, les radios, les télés et lessites internet, nous nous retrouvons avecplus de 60 organes, et ce n'est pas trèsfacile à maîtriser.

Un porte-parole du gouvernement,un porte-parole de la présidence,mais également vous pour la com-munication. N'y a-t-il pas pléthoreà ce niveau ? C'est très différent, le gouvernement a

son porte-parole, comme tous les gouver-nements. Là, c'est Serigne Mbaye Thiamqui va relayer les conclusions des Conseilsinterministériels, les décisions du Conseildes ministres. Il pourra annoncer les déci-sions fortes du gouvernement duSénégal, être interviewé par les journa-listes sur les orientations et actualitésgouvernementales, etc. Tout cela est lerôle du porte-parole du gouvernement. Leporte-parole du président de la Répu-blique est le porteur, comme on dit, de laparole du président de la République.C'est-à-dire que le président peut lui direde relayer tel ou tel message, selon telleou telle forme. Nous, notre rôle c'est deveiller à l'accès des citoyens à l'informa-tion relative aux activités ou aux initiativesdu président de la République. C'est éga-lement de veiller à ce que les décisions,les initiatives du chef de l'État, soient biencomprises par rapport aux objectifs decommunication que nous nous fixons.C'est aussi d'atténuer les différences deperception entre ce que nous, nousfaisons ou projetons, et la manière dontles populations accueillent ce que nousfaisons. C'est organiser la communicationdu président de la République de façongénérale en veillant sur la cohérence et laclarté de ses discours, sur la régularité etl'organisation de ses apparitions publi-ques en matière de communication.

Autant Wade était exubérant,expansif dans le comportement,mais aussi dans la façon de faire,autant Macky Sall est renfermé,secret, froid. Cela ne complique-t-ilpas votre tâche et celle des journa-listes ?Non du tout. Le président de la

République est un homme très chaleu-

reux, très ouvert. Bon maintenant, onne change pas les gens ! Moi je pense,en tant que spécialiste en communica-tion, que la personne, on doit lavaloriser à partir de ce qu'elle est en réa-lité, non à partir de ce qu'on voudraitqu'elle soit. Je pense que les Sénégalaisont justement élu un homme bon, quin'est pas intempestif, qui n'est pas tropexpansif, qui ne s'émerveille pas tropfacilement, qui est comme il est depuisqu'il est ce qu'il est.

PROPOS RECUEILLIS PAR LA RÉDACTION

page 3POLITIQUE

numéro 275 • mardi 8 mai 2012www.enqueteplus.com

FRONDE À SAINT-LOUIS

Les Socialistesmenacent de votercontre Bokk Yaakaar

A vec environ 6000 voixobtenues au premier tourde la présidentielle qui en

ont fait le troisième parti à Saint-Louis derrière l'Apr et le Pds, leParti socialiste pourrait bien affai-blir la liste Benno Bokk Yaakaaraux législatives si ses responsableslocaux mettent en exécution leurmenace. En effet, ils s’insurgentcontre leur Premier secrétaire,Ousmane Tanor Dieng, qu’ilsaccusent d’avoir brisé le nouvel élandu PS qu’il a du reste toujoursdéfendu. La désignation du Dr.Amadou Dia en deuxième placesur la liste départementale de BBYderrière Aminata Guèye (Apr) estla goutte qui a fait déborder le vase.Moussa Fall dit Laurent, chargé desÉtudes et de la prospective du Pslocal est très clair : “On a décidé dene pas voter pour cette liste où setrouve un militant (le Dr. Dia) quin’a jamais reconnu la coordinationdu PS de Saint-Louis et qui a tou-jours agi en solo.”

Revenant sur les origines de cetteaffaire, Moussa Fall précise que ladirection du Ps avait bien faitsavoir qu’il fallait juste rassemblerles dossiers de candidatures et lesenvoyer à Dakar. “Neuf dossiersont été acheminés sur Dakar. Enfin de compte, le Premier secrétairea porté son choix sur quelqu’un quiavait gelé ses activités dans la coor-dination”, a-t-il dit. Si plusieurs res-ponsables menacent de démission-ner, Moussa Fall leur a néanmoinsdemandé de “rester dans les rangset de se battre” afin de parvenir à“une solution commune”.

Aujourd'hui, les Socialistes saint-louisiens constatent que le Premiersecrétaire “est en train de placer seshommes alors que lui-même a déjàaffirmé son intention de quitter ladirection du Ps”. Et même “pire”,ajoute-t-il, Ousmane Tanor Dieng achoisi de ne pas réunir le Bureaupolitique autant sur les choix pourles législatives que lors de la nomina-tion de ministres pour le gouverne-ment. Or, ce mode de désignationn'a jamais existé au Parti socialiste,indique-t-il avant de promettrequ'”il y aura du bruit dans ces législa-tives”. Après avoir souligné que “surles 24 sections du parti, les 20 ontdécidé de mener une fronde contrela liste de Benno Bokk Yaakaar”, lechargé des Études du Ps de Saint-Louis conclut que “Tanor a outre-passé les règlements en vigueur”.

FARA SYLLA (Correspondant, Saint-Louis)

RÉPARTITION DES SIÈGES DE DÉPUTÉSi la redistribution des sièges de députation a épargné quatre régions et provoqué unléger chamboulement dans d'autres, elle a presque dépouillé la région de Thiès qui estpassée de 11 députés en 2007 à 6 députés seulement en 2012.

Thiès dépouillée de 5 postes

ENTRETIEN AVEC... EL HADJ KASSÉ (COORDONNATEUR DU PÔLE DE COMMUNICATION À LA PRÉSIDENCE)

“Nous préférons les accréditations pour les rédactions, pas pour les journalistes”En visite de courtoisie à la rédaction d'EnQuête en fin de semaine dernière, le conseiller spécial du président de la République a décliné des formats de collaboration que le pouvoir envisage de proposer à la presse.

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FARA SYLLA (correspondant, St Louis)

R eprésentant 52% de lapopulation sénégalaise, lesfemmes jouent un grand

rôle dans la vie socio-économique.Mais leur travail se heurte à des obs-tacles comme l’analphabétisme quia des fois comme conséquences unemauvaise gestion de leurs financesd’entreprises qui tombent en faillite.Ce constat est beaucoup plus visibleà Saint-Louis, plus particulièrementdans le quartier des pêcheurs deGuet Ndar. Ce qui a poussél’Association Agora-Sénégal, par lebiais du projet de coopérationdécentralisée (Région Midi–Pyrénées et région de Saint-Louis du

Sénégal) en partenariat avec l’OICD(Organisation internationale pour lacoopération et le développement), àvoler au secours de ces femmestransformatrices de Guet Ndar, enleur dispensant une session de for-mation “Apprendre pour entrepren-dre” et ceci dans le cadre de la luttecontre la pauvreté féminine qui vise600 femmes transformatrices depoissons. La formation de 30 femmes trans-

formatrices durant 6 jours permet àcelles-ci d’avoir la capacité de for-mer les autres adhérentes de leurscoopératives, soit 600 femmes envi-ron. Cette formation, selon NicoleBouchou, formatrice, s’articuleautour de l’entreprise et son environ-

nement, du marketing et de la ges-tion de l’entreprise. “Elle est axéesur la méthode GrassrootManagement Training qui est uneformation en gestion élémentaire”.Moustapha Ndiaye de l’ONG AgoraSénégal d’insister sur le fait quecette formation permet à des publicspeu ou pas alphabétisés d’acquérirles bases de la gestion de petitesentreprises. Une formation appréciée à juste

titre par les femmes transformatricesparmi lesquelles la présidente de lacoopérative Fatou Sarr qui a saluél’appui fait par Agora Sénégal à l’en-droit des coopératives en matière deconservation du poisson frais, parl’achat d’un congélateur et d'un

groupe électrogène d’origine solaire,dans le souci d’une éducation à laprotection de l’environnement àcause des coupures d’électricité etde la surproduction de la pêche àSaint-Louis du Sénégal.

numéro 275 • mardi 8 mai 2012

page 4ECO / SOCIAL

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Famille Moctar Diouri, famille Guénoune,famille feue Kharata Diouri et Diagne, familleSeynabou Diouri, famille Khady et AïchaDiouri, famille feu Abdou Karim Diouri, famillefeu Abdou Latif Diouri, famille Diouri Malika etHamoudi au Maroc, la communautéMarocaine au Sénégal, familles D’Erneville,Diagne, Taylor, Touré, Sy et Alary, famillesBadara, Benjelloum, Bel Hadj, Sakaly, familleSouleymane Ndiaye à Dakar, famille PrésidentAbdou Diouf, famille Adja Rokhaya Nguiraneont la profonde douleur de vous faire part du

décès de leur regretté père, frère, neveu, ami et fils

MOCTAR DIOURIInspecteur Général d’Etat,survenu le 27 avril 2012 à Dakar

REMERCIEMENT

ALIOU NGAMBY NDIAYE

C omment faire pour fusionnerla caisse de sécurité sociale(CSS) et l'Institut de pré-

voyance retraite du Sénégal (IPRES)pour permettre aux travailleurs d'avoirles meilleurs services ? La question

préoccupe le ministre de la Fonctionpublique, du Travail et des Relationsavec les institutions. En visite, hier, àla Caisse de sécurité sociale (CSS),Mansour Sy informe que desréflexions pour une fusion entre lesdeux entités sont en train d'êtremenées, avec les modalités de sa

mise en œuvre. M. Sy émet quelquesinterrogations quant à une possiblefusion des deux entités. Commenttravailler pour la fusion? Sous quelrapport et sous quel angle? Quel serale point de départ pour la fusion? Lesréponses à toutes ces questions pour-ront permettre à l'ensemble des par-tenaires d'avancer sur la question dela fusion. “Les discussions se pour-suivent pour qu'on puisse arriver àune structure qui offre les meilleursservices aux travailleurs. Une struc-ture unique ou unifiée et tout celadoit faire l'objet de discussions quenous sommes en train de mener”,soutient, Mansour Sy.Lors de cette visite à la Caisse de

sécurité sociale, le ministre MansourSy a visité la PMI (protection mater-nelle et infantile), la direction de la

prévention des risques professionnelset la division des accidents de travailet des maladies professionnelles. “Lasécurité sociale est l'un des secteursles plus stratégiques. Les synergiessont en train d'être développées entrela Caisse de sécurité sociale et le gou-vernement pour que les problèmesqui touchent les travailleurs soientpris en compte”, avance Mansour Sy. Pour cela, un nouveau type de par-

tenariat est en vue entre la CSS et legouvernement pour trouver les solu-tions les plus adéquates. Selon lechef de la subdivision chargé del'étude, de la formation et de la statis-tique à la Direction de la préventiondes risques professionnels, les acci-dents de travail sont toujours fré-quents au Sénégal, même s'ils ontconnu une baisse ces dernièresannées. “La moyenne des accidentsde travail que nous enregistronschaque année est de 3000 per-sonnes. La tendance est maintenantà la baisse mais, nous allons renfor-cer nos actions sur le terrain avec lespartenaires pour que la baisse soitplus consistante”, explique, MorDiagne.

VIVIANE DIATTA

L es échanges commerciaux sont les moyensles plus efficaces pour sortir les populationsde la pauvreté de manière durable. Hier, le

Sénégal a signé un accord avec le Royaume-Unipour échanger plus d'expertises. Cet accord ren-force les relations commerciales entre les deuxpays. Selon Henry Bellingham, ministre britan-nique chargé des Affaires africaines, le Sénégal estrelativement pauvre en ressources mais stable. “Le

Sénégal jouit d'une excellente réputation pour cequi concerne la stabilité politique. Cela contribue àla prédictibilité du marché qui est essentielle pourattirer l'investissement étranger”. Il ajoute que “lesexportations sénégalaises vers la Grande-Bretagnepeuvent sembler peu importantes. Mais elles ontaugmenté de 87% en 2011 pour se chiffrer à 23millions de livres sterling (18,7 milliards de francsCfa, NDLR)”. Il poursuit que l'objectif communentre le Sénégal et la Grande-Bretagne “est de sou-tenir et d’accélérer cette augmentation des

échanges commerciaux dans les deux sens”. “LeSénégal est devenu un pôle régional pour les TIC enAfrique de l'Ouest francophone et je souhaiteraisvoir des sociétés britanniques spécialisées dans cedomaine. Nous avons beaucoup à travailler pourvous aider à développer votre environnement desaffaires”, a souligné Henry Bellingham.De son côté, Mata Sy Diallo, ministre du

Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat aexprimé sa volonté de renforcer davantage leséchanges commerciaux entre les deux pays. “Avecun volume global des échanges estimés enmoyenne à 60 milliards sur la période 2006-2010,le Royaume-Uni est un partenaire économique etcommercial privilégié. Malgré le dynamisme de noshommes d'affaires, nos exportations vers le marchédu Royaume-Uni restent encore timides. Donc,cette rencontre vient à point nommé d'autantqu'elle va permettre de renforcer les activités com-merciales entre le Sénégal et la Grande-Bretagnedans plusieurs domaines”, a déclaré la ministre quia par ailleurs lancé un appel à tous les opérateurséconomiques sénégalais à s'approprier l’événementet à y participer massivement et pleinement.

MANSOUR SY, MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE

“Des réflexions sont en cours pourune fusion de la CSS et de l'IPRES”

ACCORD SUR LES FLUX D'INVESTISSEMENTS ET LES ÉCHANGES COMMERCIAUX

Le Sénégal et le Royaume-Uni comptent intensifier leurs relationsLe Sénégal et le Royaume-Uni ont signé hier un protocole d'accord afférent à l'investissement et au commerce, afin de permettre à nos deux pays de renforcer leurs relations commerciales.

GESTION D’ENTREPRISES

Les transformatrices de Guet Ndar initiées

GOUVERNANCE AU SÉNÉGALLa BAD va accompa-gner les réformes

L e groupe de la Banque afri-caine de développement(BAD) va accompagner le

Sénégal dans son développementéconomique et social avec le lance-ment de réformes de seconde géné-ration de bonne gouvernance, aannoncé lundi sa représentante-rési-dente à Dakar, Leïla Mokaddem.“Le groupe de la BAD réitère sonappui à accompagner le Sénégaldans son développement écono-mique et social avec le lancement deréformes de seconde génération enmatière de bonne gouvernance éco-nomique et financière”, a-t-ellenotamment dit, lors d’une confé-rence de presse. La représentante dela BAD a indiqué l’appui “aux sec-teurs prioritaires avec une attentionparticulière à appuyer une crois-sance partagée par tous et soucieusede l’environnement”.

Au Sénégal, les engagements auniveau du guichet public et privé dugroupe de la BAD s’élèvent à 218milliards de francs Cfa, a révéléOlivier Breteche, son chargé desopérations. S’exprimant au cours decette conférence de presse, M.Breteche a noté que sept opérationsnationales sont en cours d’une valeurde 115 milliards de francs Cfa.

Leïla Mokaddem s’est félicité desprévisions de 6% de croissance en2012 de l’Afrique. “L’Afrique quiétait considérée la moins attractivepour l’investissement est mainte-nant la région la plus attractive pourbeaucoup d’investisseurs”, a-t-elleexpliqué. Selon elle, des facteurscomme la découverte de nouvellesressources, l’amélioration du leader-ship politique, les réformes de poli-tiques et une classe moyenne crois-sante sont “en train de changer lesdynamiques socio-économiques etpousser à des changements concer-tés du paysage des affaires sur lecontinent”.

La représentante de la BAD auSénégal a annoncé la tenue des sémi-naires et débats à Arusha, enTanzanie, le mardi 29 mai en pré-lude à la 47e session des Assembléesannuelles du Groupe de la BAD quise tient au même endroit le 30 mai et1er juin.

(APS)

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numéro 275 • mardi 8 mai 2012

page 5DOCUMENT

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DÉCLARATION DE PATRIMOINELe président de la République a sacrifié à l'obligation de la déclaration de patrimoine auprès du Conseil constitutionnel qui l'a rendu public par le biais du Journal officielde la République du Sénégal. Ce document renseigne que l'actuel locataire du Palais est lourd d'au moins un milliard de francs Cfa, sans qu'on prenne en compte lesbiens de son épouse avec qui il est marié sous le régime de la séparation de biens.

Le “milliard” déclaré du Président

PAR BACHIR FOFANA

À quel Mackyse fier ?

P résidant samedi dernier la cérémoniede présentation et de dédicace duRapport général des Assises natio-

nales intitulé “Sénégal, An 50 : bilan et pers-pectives de refondation”, le Premier ministreAbdoul Mbaye, selon l’APS, s’était étonné deconstater l’ampleur de la passion qui entourele sujet de la déclaration du patrimoineattendue de certaines autorités publiques.Un étonnement qui trouve toute sa perti-nence à la connaissance des biens de MackySall que le journal Libération a publiés dansson édition d’hier avec des commentaires.Mais le seul qui vaille, c’est quel Mackycroire entre ce que le Conseil constitutionnela publié et ce que le président de l’Alliancepour la République avait déclaré à la TFM etque le journal Le Quotidien a repris dans son

édition N°2788 du samedi 5 et dimanche 6mai 2012. D’abord, il y a lieu de s’interroger sur le

timing de sortie du document et sa déposi-tion auprès du Conseil constitutionnel. Sil’on en croit cet organe, la déclaration depatrimoine de Macky Sall est faite le 20 avril2012 et le Journal officiel de la Républiquedu Sénégal en a fait un numéro spécial 6660en date du 24 avril 2012. Alors pourquoiattendre maintenant pour que ladite déclara-tion tombe dans le domaine du public ?Simplement qu’entre-temps, la presse en afait débat. Ensuite, à la lecture des avoirs de l’actuel

locataire du Palais de la République, l’on nepeut s’empêcher de se demander s’il avaitvraiment dit la vérité aux Sénégalais quandnos confrères de la TFM lui avaient posé laquestion sur ses biens en 2011. En effet,Macky Sall avait déclaré (et nos confrères dujournal Le Quotidien l’ont repris dans leurédition du week-end), après des explicationssur les revenus qu’il a eus avant l’Alternancejusqu’à ce qu’il quitte les affaires publiquesen 2008, disposer d’une maison à FenêtreMermoz, d’un appartement à Houston (Etats-Unis), de deux véhicules ‘’qui ont 5 à 6 ansd’âge’’ acquis quand il était Premier minis-tre. Ce qui est à des années lumière du docu-

ment déposé au Conseil constitutionnel quiparle d’une villa à la Patte d’Oie (achetée en2001 à 12 millions et évaluée aujourd’hui à250 millions), d’une autre à Niague acquiseen 2004 pour 12 millions, d’un terrain de2000 m2 aux Almadies estimé à 200 mil-lions (acquis, selon Libération, en 2004 surinstruction de Wade). L’appartement deHouston, les deux villas à Saly (l’une d’unevaleur de 250 millions et l’autre de 50 mil-lions), du terrain nu de Fatick et les 9 ha àSébikhotane complètent l’inventaire desbiens ‘’mobiliers directs’’ du président de laRépublique. A cela, s’ajoutent des biensimmobiliers comme des actions dans lasociété immobilière ‘’Bilbassy’’ dont il par-tage l’actionnariat avec son épouse, elleaussi propriétaire de deux villas en son nompropre. Ainsi il reste évident, au-delà de la ques-

tion de l’origine des sommes qui ont permisd'acquérir ces biens, que Macky Sall n’avaitpas tout dit aux Sénégalais en 2011 sur laTFM. Il reste évident également que lesilence du ''Peuple des Assises'' sur cettequestion est plus que troublant. Car on nevoit pas comment un débat sur l'un des prin-cipes fondamentaux de la Charte de gouver-nance démocratique ne fasse pas réagir ceuxqui ont fait de l'application des conclusions

des Assises nationales leur thème de cam-pagne durant la présidentielle.Mais le débat, c’est plutôt les limites de la

loi. Car si le Conseil constitutionnel est habi-lité à recevoir la déclaration de patrimoine duprésident de la République et de la rendrepublique, il ne lui est pas spécifié de faire lecontrôle ni des enquêtes pour déterminerl’exhaustivité ou l’exactitude du déclarantauquel il n’est lié que par sa bonne foi. D’oùla nécessité de mettre en place une loi quiréglemente la déclaration de patrimoine.D’ailleurs à ce sujet, il n’est point besoind’en faire car la Cour des comptes a déjà éla-boré un projet de loi dans ce sens et MackySall n’a qu’à la faire voter pour poser un nou-veau jalon dans sa volonté de faire de latransparence dans la gestion des affairespubliques, un axe majeur de son quinquen-nat. Seulement, parler des biens de Macky Sall

ne doit pas non plus occulter que le principede la reddition incombe le plus à ceux quiont quitté le pouvoir au soir du 25 mars2012. A commencer par Abdoulaye Wadequi se doit de faire une déclaration de patri-moine à la fin de son mandat. Ceci serait,pour sa part, un acte de transparence ; luiqui exige un audit de tous les dirigeantssénégalais de 1960 à nos jours.

COMMENTAIRE

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PAR MAMADOU L. SANÉ & KHADY FAYE

BACARY SARR, ANCIEN ARBITRE QU'IL AVAIT FRAPPÉ

“Un grand sportif”“Allahou Akbar (Dieu est Grand”) je

viens d'apprendre sa mort par vous-même. Je cherche mes mots. Certes ily a eu incident entre nous deux dans lepassé, mais l'homme est devenu char-mant dans les années suivantes. Ons'est rencontrés en France et il m'ainvité chez lui et par contrainte detemps je n'ai pas pu aller lui rendrevisite. C'est un homme qui n'aimait pasperdre, un vrai gagneur. On vient deperdre un grand sportif”.

AMADOU DIOP “BOY BANDIT” SON CAPITAINE EN 1986

“Il était d'une ragede vaincre incom-mensurable...”“C'était un homme d'une générosité

rare. Il était sincère, véridique, cham-breur mais aussi qui aimait se faire res-pecter. Il était d'une rage de vaincreincommensurable, une personne trèscourageuse dans tout ce qu'il entrepre-nait : un vrai lion. On est ensembledepuis notre enfance et le meilleur sou-

venir que j'ai de lui c'est en 1985 lorsdu match Sénégal-Zimbabwe quand ilnous a qualifiés en inscrivant un tri-plé”.

CHEIKH SECK, ANCIEN PARTENAIRE

“Je ne pouvais ycroire”“C'était un homme bien. Si notre

génération a connu le football, c'estgrâce à lui. Je suis ému, c'estquelqu'un qui doit rester éternel pourtout ce qu'il a fait. Je ne pouvais y croirequand j'ai lu la nouvelle une premièrefois sur le net, parce qu'il y a de celades mois, la rumeur selon laquelle ilétait mort circulait, je me disais doncque cela ne pouvait être que de faussesrumeurs. Il a fallu que deux de mesamis m'appellent pour que je réalisequ'il était vraiment parti cette fois, etpour de bon”.

AMARA TRAORÉ, ANCIEN PARTENAIRE

“Il fut mon idole”“C'est une grande perte pour moi. Au

début quand j'ai entendu la nouvellepar un coup de fil, je ne pouvais ycroire. Jules François était un hommeplein d'humour, en dehors de ses qua-lités de footballeur et d'encadreur. J'aipartagé avec lui l'encadrement de

l'équipe nationale et je peux dire quec'était un homme exceptionnel. Il étaitmon idole dans le football, je me sou-viens, que quand je débarquais enFrance, j'ai marqué trois buts lors demon premier match avec Bastia, etalors, Francefootball avait titré “JulesFrançois, le grand frère”, je nel'oublierai jamais. Avant d'aller à la Can2012, je suis allé chez lui et avec safamille, nous avons beaucoup discuté,c'est la dernière fois qu'on se voyait.

BRUNO METSU, ANCIEN SÉLECTIONNEURDE L'ÉQUIPE NATIONALE (2001-2002)

“Je ne peux pas imaginer...”“C'était un ami et on avait des liens

qui allaient au-delà du travail. Il avaitun cœur en or, était gentil, serviable.C'est un grand malheur, et je suisabattu. C'est son fils Dany Bocandé quim'a appelé pour m'apprendre la nou-velle. Je ne peux pas imaginer que jene reverrai plus Jules, c'est inconceva-ble. C'est une grande perte pour le foot-ball africain en général et le footballsénégalais en particulier.”

CLAUDE LEROY, ANCIEN SÉLECTION-NEUR DES LIONS (1989-1992)

“Un guerrier exceptionnel”“C'est lourd, c'est dur... On avait tous

les deux une relation particulière. Ilavait demandé au journaliste écrivantsa biographie que je rédige la préface.J'ai des souvenirs extraordinaires detoute l'époque où il a été moncapitaine. Il a été un guerrier excep-tionnel lors des CAN 1990 en Algérieet 1992 au Sénégal”.

ABDOULATIF DIOP, JOURNALISTE ETAUTEUR D'UN LIVRE SUR BOCANDÉ

“Un patriote...”“Quand j'ai appris cette triste

nouvelle, j'ai été choqué. D'ailleurs, jel'ai entendu il y a moins d'une semaine,le mardi passé exactement lors de la fêtedu 1er mai. Il m'avait dit qu'il allait subirune intervention chirurgicale au genougauche le 3 mai dernier, après celle dudroit qui s'était bien passée. Il m'a dit :“Latif, tu sais que les gens m'avaient tuéau Sénégal ?” Je lui ai dit : Non, grand,tu ne vas pas mourir de si tôt. Il meredit : “Les gens sont méchants ! Pour-quoi ils m'annoncent mort ?” Je lui airépondu que ce n'était que des rumeurs.Jules Bocandé est un patriote (il serépète), il s'est sacrifié pour le footballsénégalais, il a perdu beaucoup d'argentpour le football sénégalais.”

PAPE DIOUF, ANCIEN PRÉSIDENT DEL'OM ET JOURNALISTE SPORTIF

“La première vraie star...”

“Une profonde tristesse m'a sub-mergé. Je ne sais pas si Jules a été leplus grand talent de l'histoire dufootball sénégalais, mais il en futincontestablement la première vraiestar dans le sens moderne du terme.Au-delà de cet aspect pittoresque, etbien plus profondément, il aimait sonpays et n'a jamais rechigné à répondreaux convocations de l'équipe nationaledont il a été longtemps le leader cha-rismatique. Sa personnalité ne pouvaitpas échapper à une certaine forme decontroverse mais tout ceux qui l'ontconnu et approché ont mesuré la géné-rosité et l'amour de son prochain qui lecaractérise. Pour ma part, je regrettequ'il n'ait pas été mieux et plus soutenuces dernières années au vu des difficul-tés qu'il a traversées. Nos anciennesgloires méritent un peu plus de recon-naissance et de considération”.

Nous étionsenfants…

P our les petits enfants quenous étions en 1986, JulesFrançois Bocandé représen-

tait plus qu’un grand joueur. Un dieudu foot. Une légende. Celle qui sur-vit à travers le temps, l’oubli, le scan-dale, et la mort. Parce qu’aussi loinque remontent nos souvenirs debambins, notre rencontre avec le footfut un rendez-vous historique avecJules François Bocandé, un soir deseptembre 1985, où il plana commeun ange face au Zimbabwe avec untriplé (3-0) qui envoya tout leSénégal au 7e ciel, et à la Can après 17ans d’absence. Nous étions enfants,on ne comprenait pas grand-chose àce jeu, mais on était persuadé que lefoot n’avait qu’une seule définition :Bocandé. Nous étions des Bocandésur les terrains rocailleux de nos quar-tiers et dans la cour des écoles oùPlatini et Maradona étaient desseconds choix. On rêvait secrète-ment de porter ses rastas, de se mettredans sa peau pour atteindre son nir-vana. Et tant pis si les adultes le des-cendaient après une CAN 86 désas-treuse, on n’avait pas envie de voir lesdéfauts de notre idole. Bocandé nousa fait rêver parce qu’il avait la réputa-tion de tomber les filles aussi facile-ment qu’il marquait ses buts. Nousl’avons envié, admiré, respecté quandon a su qu’il avait été le meilleurbuteur d’un championnat de Blancs.Nous avons voulu être à sa placequand on a su qu’il avait un salaire de25 millions Cfa par mois au PSG.Des milliards dans nos oreilles d’en-fants. Bocandé, notre star. NotreMessi avant l’heure, notre El HadjiDiouf multiplié par deux. Nousn’avons pas fini de pleurer RashidiYékini et voilà que Jules Bocandénous fausse compagnie comme dansun dernier dribble qui mystifie sesdéfenseurs et coupe le souffle auxsupporters. Sauf que là, nos yeuxn’ont pas envie de s’émerveiller, justede se fermer. Pour repartir dans cesannées pendant lesquels notreBocandé était un dieu tout simple-ment…

numéro 275 • mardi 8 mai 2012

CMJN

société

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SPORTS

ADAMA COLY

“L atif, moi je ne connais que le football, jene peux pas quitter le football”, avaitconfié Jules François Bocandé à Abdou-

latif Diop, journaliste qui s'apprête à publier un livreconsacré à cette gloire du foot. Malheureusement,l'homme s'en est allé en ce mois de mai 2012 quidébute vraiment sur un air funèbre pour le footballafricain. Parce qu'il est parti alors que le mondesportif n'a pas encore fini de pleurer et de rendrehommage à l'ancien goleador des Super Eagles, Ras-hidi Yékini, décédé vendredi dernier au Nigeria.

Idole d'une jeunesseJules François Bertrand Bocandé, c'est ce footballeur

qui a construit sa légende par son patriotisme sans égal.Un footballeur, par son talent qui a ébloui les sportifs, estdevenu l'idole de tous les jeunes Africains, du SénégalaisEl Hadji Ousseynou Diouf à l'international camerounaisSamuel Eto'o. Tous rêvaient de suivre les pas de cet atta-quant exemplaire. Car, du Casa Sport en sélection natio-nale via l'Europe, l'ancien attaquant des Lions duSénégal a vraiment marqué son époque. Né le 25novembre 1958 à Ziguinchor, Jules Bocandé a incarnécette génération appelée à l'époque les Sénefs. Chantépar les supporters du Casa Sport, ce joueur a écrit l'unedes plus belles pages de ce club fanion du sud, à la findes années 70, en le hissant vers les sommets du footsénégalais. Après avoir offert au Casa son premier titrede Coupe du Sénégal en 1979, Jules s'est envolé versl'Europe pour une carrière dorée. Il atterrit en 3e divisionBelge (Tournai : 1980-82) puis à l'élite (Seraing 1982-84). Après avoir marqué 20 buts dans chacun de cesdeux clubs, le Sénégalais est repéré par le FC Metz enD1 française où il deviendra le 2e Africain à remporterle titre de meilleur buteur avec 23 réalisations en 1985-86 après l’Algérien Ahmed Oudjani. Malgré une absencedes terrains français pendant une longue période due àsa participation à la Can 1986 au Caire, Jules est revenuavec sa volonté qu'on lui connaît pour se hisser devant.La saison suivante, il rejoint le Paris Saint-Germain sansconnaître le même succès. Finalement, il ira à Nice(1987-91) puis à Lens (1991-92) avant de retournerterminer sa carrière en Belgique, à Eendracht Alost.

Radié mais...Jules, c'est surtout cet homme au caractère unique

qui s'est aussi sacrifié pour son pays. Pour laconstruction du football sénégalais, l'ancien capitainede la Tanière, qui ne mâche jamais ses mots, a dû payerde sa personne. Lui qui était radié par la Fédérationsénégalaise de football en 1980. Parce qu'il avait oséagresser Bakary Sarr, l'arbitre de la finale de la Coupedu Sénégal jouée deux fois entre le Casa Sport et laJeanne d'Arc de Dakar. Il était alors suspendu à vie eta dû s'exiler en Europe pour ne pas voir son talents'éteindre prématurément. Il parvient à se faire un nomdans le Vieux continent. Et par amour pour sa patrie,Jules oublie sa rancœur pour venir porter son pays. Le1er septembre 1985, une date mémorable pour lesfooteux, il qualifie le Sénégal à la Can 1986 après untriplé retentissant contre le Zimbabwe (3-0). Unevictoire qui signe le retour des Lions à la messe africaineaprès 18 ans d'absence. Malheureusement, cette géné-ration de talents sort dès le premier tour de la Can duCaire, malgré un début réussi avec des victoires contrel'Égypte et le Mozambique. Les Lions ratent l'éditionde 1988 mais reviennent en 1990 (4e), en 1992 àdomicile mais sorti par le Cameroun en quart (0-1).Après sa retraite, Bocandé prend les rênes de lasélection en compagnie de Boubacar Sarr Locottejusqu'à une place de quart de finale à la Can 1994 enTunisie.Bocandé, c'est aussi ce grand-frère qui a pouponné

la génération 2002, finale de la Can au Mali et quartde finaliste du Mondial asiatique. Sa présence dansun groupe suscitait plus de motivation. “Il avait uncœur en or, était gentille, serviable”, témoigne l'ex-sélectionneur des Lions, Bruno Metsu. Toujours prêtà servir son pays, Jules restera à côtés de ses “jeunesfrères” de la Tanière avec certains techniciens. Maisil n'hésite pas à émettre des idées critiques. On sesouvient de l'ère Guy Stéphan ; n'est-ce pas Bocandéqui a très tôt fait savoir aux Sénégalais que ce tech-nicien français n'avait pas la capacité de qualifier labande à Aliou Cissé au Mondial 2006 ? La suite... onla connaît.

FOOT - DÉCÈS DE JULES FRANÇOIS BOCANDÉTrois jours après la disparition de l'ancien attaquant international nigérian Rashidi Yé-kini, l'Afrique vient de perdre un immense joueur, et le Sénégal, une légende. La pre-mière grande star internationale du foot sénégalais, Jules François Bocandé, est décédéehier à Metz, des suites d’une intervention chirurgicale. Il avait 53 ans.

Jules, l’ultime match

COMMENTAIRE NDIASSÉ SAMBE

RÉACTIONS... RÉACTIONS...RÉACTIONS...

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HUBERT SAGNA(Correspondant,Ziguinchor)

I l est 19 heures ce lundi 7 mai auquartier Boudody, au centre-villede Ziguinchor. Comme d’habi-

tude à cette heure du soir, le quartieroù habite Jules François Bocandéretrouve un temps relativementcalme. Quelques rares habitants s’oc-cupent de dernières courses. D’autressuivent tranquillement les pro-grammes de la télé. De l’autre côté dela rive, un groupe de jeunes jouent à

la pétanque. De petites filles, infor-mées de la mauvaise nouvelle, chu-chotent. “Il paraît que Bocandé estmort”, dit l’une d’elles. La tristesse etla consternation se lisent sur lesvisages des rares passants.L’annonce du décès de Jules

François Bocandé a été accueilliedans la douleur et la tristesse dansla capitale méridionale du pays.Tous sont unanimes que c’est unelourde perte. Pour Jean Ndiaye, fer-vent supporter du défunt, habitantce quartier résidentiel qui fait face

au fleuve Casamance, la disparitionde son idole est une grosse pertepour le quartier et l’Asc Tabankaqu’il a toujours soutenue et accom-pagnée A la maison mortuaire, c’estla consternation totale. Assis à l’en-trée de la demeure, Nouha Cissé leprésident du Casa-Sport, SambaGakou, président de la fondationSports et Paix, Omar Diop ancienarbitre international et ancien pré-sident de la Ligue régionale deFootball, Mbemba Touré, anciengardien du Casa-Sports, entreautres. Comme eux, les anciensamis et sportifs de Ziguinchor quiont appris la nouvelle de la mort deJules Bocandé arrivent un à un.

“Franc-parler”A la maison mortuaire où il s’est

retrouvé quelques heures aprèsl’annonce du décès de l’ancienfootballeur, le président du Casa-Sport, Nouha Cissé, indique que le

défunt est non seulement un cham-pion qui a fait plaisir à laCasamance mais a contribué à larelance du football sénégalais en1986. Selon lui, Bocandé a tou-jours été attaché à son terroir.Toutes choses qui l’ont poussé àfaire partie de l’encadrement duCasa-sport où il a occupé le postede président de la section football.“Si le Casa a un projet de jeu, c’estgrâce au travail mené entre 2004 et2005 par le trio Jules Bocandé-Demba Ramata Ndiaye-MamadouTeuw”, relève-t-il. Le président duclub fanion de la région méridionaletémoigne que Jules FrançoisBocandé a été “un grand patriote” :“Il est revenu servir son pays aprèssa radiation du football sénégalais.D’autres par rancœur ne l’auraientpas fait ; il a montré son amour pourla nation, son sens du patriotisme”.Relevant son franc-parler, NouhaCissé a soutenu que Bocandé

aimait dire ce qu’il pense et avaitun goût ravivé et une passion déme-surée pour le football. Il a déploré lefait que Jules n’ait pas été récom-pensé à la dimension de son patrio-tisme.

“Homme multidimension-nel” (Omar Diop)Réagissant après l’annonce de la

disparition de Jules-François Bo-candé, Omar Diop, ancien présidentde la Ligue régionale de Football etancien arbitre international, s'est dit“abasourdi” par la nouvelle. Il a quali-fié le défunt d'”homme multidimen-sionnel, exceptionnel qui a marquéd’une manière indélébile les équipesoù il a eu à servir”. Omar Diop retientaussi de l'ancien capitaine de l'équipenationale son amour de la vérité, sesqualités de “rassembleur”. “Son opi-nion, il la donne”, ajoute Omar Diopqui pense qu’il faut “accepter la déci-sion divine”.

PAR NDIASSE SAMBE

Monsieur Molinari, vous avez eula confirmation du décès deJules Bocandé ?Malheureusement, c'est la confir-

mation, il est décédé à 17h (15hGmt). C’est triste, triste, noussommes tous tristes parce qu'il avaitfait le choix de Metz. Il m'avaitdemandé à être reçu, à être opéré àMetz. On avait tout organisé au club.Je savais que c'était un cas difficileparce qu'il était vraiment mal enpoint mais je ne m'attendais pas àune issue aussi rapide et fatale. Sondossier médical n'était pas un trèstrès bon dossier mais l'opération elle-même s'était bien passée. Après il ya eu des complications, il y a eu éga-lement des problèmes de reins. Je nepeux pas donner plus de détails,mais sachez qu'en tout cas, c'estquelqu'un qui a eu à marquer l'his-toire du club.

Justement quelle image laisse-t-il au Fc Metz ?Déjà il laisse l'image d'un compé-

titeur, d'un homme de cœur. C'étaitvraiment quelqu'un d'absolumentsuper attachant. C'était un garçonattachant, très responsable. C'étaitvraiment quelqu'un de très bien.Pour nous, sa mémoire sera perma-nente parce qu'il a laissé des souve-nirs indélébiles. Au club, tous ceux

qui l'ont connu et apprécié sont,comme les supporters, d'unetristesse profonde. Ce n'est pasquelqu'un qui pouvait laisser indiffé-rent, il était très attachant. J’aiencore du mal à penser que le pireest arrivé.

Vous aviez des relations trèspoussées…Lui disait que j'étais son père.

C'est flatteur mais c'était vraiment ungrand fils, c'était quelqu'un d'uneintellectualité, d'une honnêteté intel-lectuelle irréprochable, quelqu'und'attachant. Il a peut-être un peu tropabusé de la cigarette, mais c'estcomme ça. Il aimait croquer la vie àpleines dents. Aujourd’hui, je suistrès très touché et très triste.

CMJN

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SPORTSDÉCÈS DE JULES FRANÇOIS BOCANDÉA Ziguinchor, la nouvelle du décès de Jules Bocandé a plongé son quartier natal, Boudody, dans une désolation. Reportage.

Douleur et tristesse

à Ziguinchor

QUAND PAPE DIOUF, LE JOURNALISTE, ÉCRIVAIT SUR BOCANDÉ

“Il aimait croquer lavie à pleines dents”Quand on l’a eu au téléphone, Carlo Molinari, ancien présidentde Bocandé à Metz, et ami intime, n’était pas encore au courantdu décès de son protégé. Il nous a presque congédié avant denous rappeler pour exprimer toute sa détresse après la perte deson “fils” qu’il a soutenu jusqu’à son dernier souffle.

3 QUESTIONS A CARLO MOLINARI, VICE-PRÉSIDENT DE METZ ET AMI INTIME DE BOCANDÉ

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SPORTS

A près une semaine agitée,marquée par le match nulface à Evian-Thonon-Gaillard

(2-2) et les propos acerbes de YounesBelhanda, Montpellier a su “gérer lesévénements avec sérénité”, commel'avait demandé René Girard. Face àdes Rennais inconstants mais “capa-bles d'embêter les meilleurs” lesHéraultais, dos au mur, ne sont “pastombé dans le panneau” (2-0). Souspression après le succès du PSG (4-3à Valenciennes) et la victoire du Losc(3-0 contre Caen), les protégés deLoulou Nicollin ont parfaitementnégocié ce nouveau tournant. Avec laréussite du champion, pourrait-onajouter.

Cinq longueurs d'avance sur LilleMalgré un début de rencontre

poussif et quelques frayeurs, commece superbe retourné de Pitroipa venus'écraser sur la transversale (13e),Montpellier a su faire preuve d'oppor-tunisme pour prendre les devants..Sur la première (semie) occasion duMHSC, Souleymane Camara, profi-tant d'une erreur de John Boye, a

hérité du ballon, qu'il a propulsé dutibia dans les buts de Benoît Costilmalgré une glissade (26e). Un but quisonne comme un rachat pour l'atta-quant international sénégalais aprèsson penalty décisif raté contre Évian.Malheureux, le portier rennais s'estensuite incliné sur une frappe tenduede Rémy Cabella... qui, après avoirété repoussée par le poteau, arebondi sur son dos pour filer au fonddes filets (53e) !Si les Héraultais, privés de

Belhanda, ont parfois manqué d'im-pact au milieu de terrain, les Bretons,eux, ont procédé par à coup, tantôtséduisants, tantôt fébriles. Malgréquelques belles offensives, les proté-gés de Frédéric Antonetti restent cin-quièmes, à trois points de Lyon.Montpellier, extrêmement discipliné,a su de son côté piocher dans ses res-sources pour faire face à l'adversité.Et assumer son statut de prétendantau titre. Grâce à ce succès, les MHSCreprend les commandes du Cham-pionnat. Avec trois points d'avancesur le PSG et cinq sur Lille, son pro-chain adversaire.

(FRANCEFOOTBALL.FR)

FRANCE - 36e JOURNÉETenu en échec par ETG (2-2) la semaine dernière, Montpellier a dominé Rennes (2-0) ce lundi en clôture de la 36e journée,grâce notamment à un but de Souleymane Camara. Les Héraultais, qui comptent trois points d'avance sur le PSG, reprennent les commandes de la L1.

Montpellier, réactionde champion

MARSEILLEAnigo envoie une piqueaux jeunes du club...Avec l'absence de Ligue des Champions lasaison prochaine, l'Olympique deMarseille bénéficiera de moyens financiersplus limités pour recruter cet été et pour-rait faire confiance à ses jeunes. Le direc-teur sportif de l'OM, José Anigo, attendcependant plus de ces derniers.”L'histoirerécente des Omrani, N'Doumbou, Oseinous montre que depuis qu'ils ont uncontrat pro, ils ne vont plus rien chercher.Je ne parle pas pour eux spécifiquement,mais les jeunes qui arrivent dans le ves-tiaire des pros, au bout de deux mois, t'asl'impression qu'ils ont déjà dix ans de car-rière. On doit presque prendre des gantspour leur parler”, a expliqué le dirigeantolympien au site Le Phocéen.

...Petite inquiétudepour N'KoulouMal retombé après un duel aérien, lundisoir contre Saint-Etienne (0-0), NicolasNkoulou souffre du genou gauche, selonle site officiel de l'OM. “Il y a eu un effettiroir en retombant. Il a mal, on vérifieramardi. J'espère que ça va aller car je n'ai paspléthore de choix dans l'effectif”, s'estinquiété Didier Deschamps après la ren-contre. Le défenseur camerounais passerades examens complets mardi.

PSG Kaká serait d'accordRicardo Kaká portera-t-il le maillot duPSG la saison prochaine ? Alors que l'atta-quant a toujours formellement démentivouloir quitter le Real Madrid, un accordserait déjà trouvé entre le joueur et le clubde la capitale, annonce le journal espagnolSportyou. Les dirigeants parisiens n'au-raient toutefois pas encore trouvé d'arran-gement avec leurs homologues merengue.

...Lavezzi s'éloigne Ce week-end, l'adjoint de CarloAncelotti, Giorgio Ciaschini, a confirmél'intérêt du Paris SG pour EzequielLavezzi (27 ans, 29 matchs et 9 buts enSerie A cette saison). Mais le club de lacapitale pourrait rapidement devoirréorienter ses recherches. Car selon SportMediaset, l'attaquant de Naples auraitd'ores et déjà trouvé un accord avec l'InterMilan, pour un contrat de quatre ansassorti d'un salaire de 3,5 millions d'eurosannuels. Toutefois, aucun accord ne seraittrouvé pour l'instant entre les deux clubsitaliens, ce qui laisse encore un espoir auPSG

ITALIEInter et AC MilancondamnésL'Inter Milan et l'AC Milan ont étécondamnés lundi à des amendes en raisonde chants et de banderoles insultantes,dont certaines à caractère raciste, après lederby dipsuté dimanche soir et remportépar les Interistes (4-2). Ces derniers ontécopé d'une amende de 20 000 euros àcause de banderoles insultantes et deschants, à caractère raciste selon la justicesportive italienne, visant notammentSulley Muntari, prêté depuis cet hiver parl'Inter à l'AC Milan. L'AC Milan devra luiverser 10 000 euros à cause des banderolesdéployées par ses tifosi.

NEWCASTLECabaye compare City et United A une journée de la fin du championnat

d'Angleterre, Manchester City etManchester United sont au coude à coudedans la course au titre et totalisent le mêmenombre de points au classement, mais lesCitizens possèdent une meilleure diffé-rence de buts (+63 contre +55). Opposéaux hommes de Roberto Mancinidimanche (0-2), le milieu de NewcastleYohan Cabaye estime que ces dernierssont plus forts que les Red Devils de SirAlex Ferguson. “On avait le dessus jusqu'àla mi-temps. En deuxième période, ilsétaient au-dessus. Mais City est plus fort, ilfaut le reconnaître. Ils ont montré pen-dant le derby le week-end dernier et cedimanche qu'ils sont plus costauds queManchester United, avec plus d'indivi-dualités”, a expliqué l'ancien Lillois surRMC.

BRÉSILQuatre matchs amicauxpour la SeleçãoL’équipe du Brésil va disputer quatre ren-contres amicales en l’espace de deuxsemaines à partir du 26 mai. Ces quatreoppositions permettront au sélectionneurMano Menezes de préparer son équipe à laCoupe des Confédérations 2013 qui sedéroulera au Brésil. Auteur d’un matchpeu convaincant face à la Bosnie au moisde février, la Seleção a encore du mal à setrouver une vraie ossature et à réaliser desmatchs références à deux ans du Mondialchez lui. Pour ces quatre rencontres,Mano Menezes dévoilera une liste de 23joueurs ce vendredi à Rio de Janeiro. Cegroupe affrontera le 26 mai, le Danemarkà Hambourg, le 30 juin ce sera au tour desEtats-Unis d’affronter la sélection auri-verde. Le 4 juin la Seleção sera opposée auMexique à Dallas avant de finir face àl’Argentine, le 09 juin au New Jersey.

PREMIER LEAGUEDiamé assure son maintienBlackburn connaissait les données du pro-blème. Seul un succès pouvait laisser undernier espoir de maintien aux Rovers faceà un concurrent direct, Wigan, hier àEwood Park. Mais les hommes de SteveKean ont perdu ce match de la dernièrechance (0-1) et sont donc officiellementrelégués, onze ans après leur retour dansl'élite. Les Latics ont tenu bon toute la ren-contre, avant de planter un coup de cou-teau dans le dos de leurs adversaires enmarquant à la 87e minute par AntolinAlcaraz. Avec 40 points au compteur,Wigan est certain d'évoluer en PremierLeague la saison prochaine.

VALENCEPellegrino nouveau coachLe départ d'Unai Emery était dans lestuyaux ; c'est désormais acté. Valence auraun nouvel entraîneur la saison prochaine,en la personne de Mauricio Pellegrino.L'Argentin, ancien joueur du club et sacréchampion d'Espagne en 2002 et 2004,s'est engagé pour deux ans.

OLEderson tout proche de la LazioAcheté 14 M€ l’été 2008, Ederson va quit-ter l’Olympique Lyonnais sans rapporterle moindre centime. Et il devrait vraisem-blablement prendre la direction de laLazio Rome, comme son agent AntonioCaliendo l’a confié au site TMW. “Noussommes proches d’un accord. Si Edersonétait à Rome ce week-end, c’était pour un

autre motif. Nous attendrons la fin duchampionnat en France pour entrer dansles détails”, a-t-il affirmé. La fin d’Edersonà l’OL s’approche à grand pas.

ALLEMAGNESchalke réduit sa detteDemi-finaliste de la Ligue des championsla saison passée, Schalke 04 a réduit sadette, durant l'année fiscale 2011. Cettedernière est passée de 217 à 185 millionsd'euros, grâce aux retombées écono-miques de la C1, accompagnées d'unrecord des ventes. Les recettes ont, elles,progressé de 19,3% pour s'élever à 224,2millions d'euros, selon le rapport du club.Schalke, vainqueur de la Couped'Allemagne, a également encaissé près de25 millions d'euros après le transfert deManuel Neuer au Bayern Munich. Le cré-dit du stade occupe encore une grandepart de la dette, s'élevant à 58,2 millionsd'euros à la fin 2011. L'enceinte devraitêtre finie de payer d'ici 2018.

BAYERN MUNICH – MÜLLER“La colère s'installe”

Après quatre défaites de rang face auBorussia Dortmund, le Bayern Munichveut stopper cette série négative, samedien finale de la Coupe d'Allemagne. Al'image de Thomas Müller et d'ArjenRobben, les Bavarois sont déterminés.“Quand on perd quatre fois, il y a unecolère qui s'installe, a expliqué l'internatio-nal allemand dans les colonnes de Bild.On veut leur montrer que ce ne sera pas lamême chose durant les cinq prochainesannées”. “On meurt tous d'envie degagner”, a renchéri le Néerlandais, quiespère étoffer son palmarès national unesemaine avant la finale de la Ligue deschampions contre Chelsea. Dortmund,sacré en Bundesliga pour la deuxième sai-son consécutive, rêve de son côté d'unfabuleux doublé. “On veut le doublé ! Çan'a jamais été réalisé en 103 ans d'histoiredu club”, a prévenu Kevin Grosskreutz.

TENNIS - ATP MADRID Djokovic : “Je me sens bien”Novak Djokovic a assuré lundi avoiroublié le drame qui l'avait frappé à Monte-Carlo, la mort de son grand-père dont ilétait très proche. Le Serbe a coupé complè-tement depuis trois semaines pour se res-sourcer, renonçant même à son tournoi decoeur, dans sa ville de Belgrade. “Je n'étaispas émotionnellement prêt”, a-t-il expli-qué lundi en conférence de presse àMadrid. “J'ai eu une semaine supplémen-taire pour me reposer, me préparer etm'entraîner”. “Tout ce qui s'est passé estderrière moi et je me sens bien. Je me suisvraiment bien entraîné ces dix derniersjours et bien préparé pour cette semaine”,a poursuivi Djoko qui, l'an passé, avait misfin à deux ans d'invincibilité de Nadal surterre battue en finale à Madrid. Djokovicfera son entrée en lice mardi.

CAN JUNIORSénégal-Niger ausecond tourL’équipe junior du Niger, qui a éliminé leLiberia (3-0 et 3-1), lors du premier tourdes éliminatoires de la Coupe d’Afriquedes nations (CAN) de la catégorie, seral’adversaire de la sélection du Sénégal desmoins de 20 ans. Le Niger, qui a gagné lamanche aller sur la marque de 3-0, aconfirmé dimanche sa suprématie, enbattant largement le Liberia par 3-1.Pour le second tour, les juniors nigériensseront opposés à leurs homologues du

Sénégal pour la manche aller prévue les27, 28 ou 29 juillet à Niamey. Le matchretour est prévu 15 jours plus tard, àDakar.

Tableau du second tour :Tunisie ou Libye-Gabon, Guinée-BurkinaFaso, Maroc-Gambie, Ouganda-Ghana,République démocratique du Congo(RDC)-Ile Maurice, Sierra Leone-Cameroun, Rwanda-Mali, Lesotho-Zambie, Bénin-Côte d’Ivoire, Tanzanie-Nigeria, Congo-Afrique du Sud,Zimbabwe-Angola et Egypte-Kenya.La phase finale aura lieu en Algérie, en 2013.

REVUE TOUT TERRAIN

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SERVICES & LOISIRS page 9

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HumourNuméros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°262 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°214

SUDOKU N°211“Les journaux sont un peu comme les spectacles. Plus il y ad'histoires tragiques, plus celaintéresse les gens. ”

PHILIPPE BÉDARD

“Il ne faut pas se mettre en colèrecontre les choses : cela ne leur faitabsolument rien.”

MADAME DE STAËL

Citatio

ns

II passe à Arles

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 05:44• Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:34• Guéwé : 20:34

Prières

La maîtresse vient derappeler à toute laclasse les principesd'une bonne hygiène,et du coup, dans lacour de récréation,trois garnements sevantent à propos dela propreté dont fontpreuve leurs parents.

- Eh ben moi, monpère, dit l'un des gar-çons, il est tellementpropre qu'il prendjusqu'à trois douchespar semaine.

- Bah, c'est nul ça, dit le deuxième. Mon père à moi, il prend une douchetous les matins !

- Ouah les nazes, eh !se vante le troisième.Le mien, il est telle-ment propre qu'il a jamais besoin deprendre de douche !

SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)81 800.10.12

SENELECService Dépannage : 33 867.66.66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

URGENCES :S.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.68 / 33 825.08.19

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numéro 275 • mardi 8 mai 2012

page 10LIBRE PAROLE

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Monsieur le Président, vous avez donné desinstructions aux services compétents del’Etat pour qu’ils étudient les différentes

rubriques qui structurent le package du Pèlerinage,afin de baisser le coût exorbitant du voyage vers laMecque, qui se chiffre actuellement à 2.450.000FCFA, pendant que les pays qui nous entourent(Gambie, Mauritanie, Guinée Conakry, Mali etc.) pra-tiquent des prix de package qui varient entre1.800.000 FCFA et 2.000.000 FCFA maximum.Mieux, les autorités de ces pays limitrophes, bien

que possédant des compagnies aériennesnationales, ont toujours choisi de faire transporter envols charters leurs Pèlerins par des compagniesaériennes étrangères telles que Egypt Air, EthiopianAirlines, Turkish Air, etc. et leurs avions atterrissenttous à Médine par vol direct.Après enquête, les convoyeurs de ces pays ont

confirmé que c’est sur la base d’appels d’offres queces compagnies ont gagné le marché et que le prixdu billet d’avion tourne toujours autour de 850.000FCFA à 900.000 FCFA et n’a jamais atteint1.000.000 FCFA.Chez nous au Sénégal, par contre, la compagnie

privée Sénégal Airlines, bénéficiaire du monopole dutransport par vol charter et qui sous-traite le marchéavec Air Europa, a l’habitude de pratiquer une poli-tique de deux poids deux mesures, en vendant pour1.100.000 FCFA le billet d’avion Dakar-Médine auxconvoyeurs privés, et pour le Pèlerin du Com-missariat, ce même billet est cédé à 1.235.000FCFA par la mission nationale. Une fois que lesconvoyeurs privés achètent le billet à 1.100.000

FCFA à Sénégal Airlines, ils les revendent à leursPèlerins pour la somme de 1.235.000 FCFA, afin des’aligner sur le prix du package du Commissariat. Toujours pour s’aligner sur les prix du

Commissariat, certains privés achètent le billet à800.000 FCFA auprès de compagnies aériennes delignes régulières, et les revendent à leurs pèlerins auprix de 1.235.000 F CFA. Et, évidemment, s’il y aquelqu’un qu’il faut incriminer, c’est bien SénégalAirlines, bénéficiaire d’un monopole insupportablequ’il convient de casser afin de faire jouer la concur-rence et aider à baisser les prix. Ce qu’il faut surtoutdénoncer, c’est l’octroi du marché à Sénégal Airlinessans appel à concurrence.

“Sénégal Airlines, une compagnie coxeur”En vérité, la cherté du package réside uniquement

au niveau du prix du billet d’avion, surtout par rapportaux prix pratiqués par les pays voisins où le prix dubillet n’excède jamais 950.000 FCFA. D’ailleurs, en2009, quand l’Etat sénégalais avait lancé un appeld’offres, Air Europa qui avait gagné le marché avaitdemandé 957.000 FCFA pour le billet aller-retourDakar-Médine. Mais depuis que Sénégal Airliness’est introduit dans le marché en qualité d’intermé-diaire, de sous-traitant (voir de “coxeur”), le billetd’avion a atteint la faramineuse somme de1.235.000 FCFA.Certains privés, et même le Commissariat, veulent

se voiler la face en prétextant le coût élevé des loge-ments en Arabie Saoudite, alors que celui-cin’excède pas 4.800 rials le lit (648.000 FCFA) à

Makaa, et 1.000 rials le lit (135.000 FCFA) àMédine, où le Pèlerin a droit à un petit déjeuner oudéjeuner en buffet avec certains privés, ce qui revientau total à 783.000 FCFA pour un séjour de 30 joursdans des hôtels de 3 à 5 étoiles.Si on déduit 783.000 FCFA de frais d’hôtel (loge-

ment) du package de 2.450.000 FCFA, on s’aperçoitvite que le gros de l’enveloppe du Pèlerinage estbouffé par le billet d’avion (1.235.000 FCFA) et nonpas par le logement ou les taxes saoudiennes.Car, présentement, les compagnies aériennes

étrangères basées à Dakar telles que Emiraties ven-dent le billet aller-retour Dakar - Moyen Orient, et cecijusqu’au 30 juin 2012, pour la somme de 412.400FCFA. Il n’y a donc aucune raison pour que SénégalAirlines triple ce prix.

“Dégriotiser la Mission d'encadrement”Monsieur le Président de la République, vous avez

vu juste, c’est le prix du billet d’avion de Sénégal Air-lines qu’il faudrait charcuter, pour servir un bon plataux Pèlerins démunis qui ne manqueront certaine-ment pas, une fois arrivés à la Mecque, de prier pourvous et pour la réussite de votre mandat, mais surtoutpour la victoire de la liste de votre coalition BennoBokk Yaakaar aux législatives du 1er juillet 2012.Elections qui se déroulement un mois après l’ouver-ture du bureau du Pèlerinage prévue le 1er juin2012.Quant à la composition de la Mission nationale

d’encadrement que vous avez l’intention de dégrais-ser, de “dégriotiser”, de “déconfrériser” pour la

rendre plus efficace, il faudrait surveiller particuliè-rement, et de très près, deux agents subalternes par-faitement identifiés à la fois par les Pèlerins et par lesconvoyeurs privés à qui ces derniers tentent souventd’interdire, par divers subterfuges, l’accès à l’Institutislamique de Dakar, de peur que ceux-ci ravissentdes clients au Commissariat.Nous ne citerons pas de nom, mais ces deux

agents ternissent l’image de marque du Sénégal,souillent l’esprit du Hajj de par leurs attitudes arro-gantes et insolentes vis-à-vis des Pèlerins, et de parleurs pratiques tortueuses et mafieuses durant toutle processus du Hajj, particulièrement durant l’étapede l’Institut Islamique de Dakar.Pour ce qui est de la dette d’un milliard de FCFA

que réclame à juste titre Burhan, cette dette est dueparce que tout simplement des lits ou chambres ontété réservés par le Commissariat, mais pas occupéspar la suite, faute de Pèlerins qui se faisaient rares àcause de la cherté du package.

CHEIKH OUMAR TALLDirecteur de Publication du

Mensuel LE JOUR – AL YAWMOUTél. : 77 519 40 26

L’ analyse sommaire d’actesposés par le Président MackySall depuis sa prestation de ser-

ment, porte à croire qu’il a mis ou seraitentrain de mettre en jeu, et de manièrepérilleuse, ce que nous avons de plus pré-cieux : notre SOUVERAINTE.La promptitude suspecte de la signa-

ture de nouveaux accords militaires avecla France ; juste au sortir des dernièresélections présidentielles sénégalaises età l’orée de celles françaises nous porte ày voir les termes d’un respect d’accordsscellés par gages avec le gouvernementde Sarkozy avant même la victoire deMacky Sall.Ce premier acte d’importance en

manière de politique internationale, poséen catimini, est loin d’avoir été une pro-messe électorale ou un objectif program-matique affiché, et a suscité nos interro-gations sur bien d’autres décisions degouvernance mises en branle par SEMMacky Sall.En effet : comment peut-on envisager

la nomination d’un collaborateur particu-lier, courroie de transmission privilégiéede toute l’activité gouvernementale, ausu et au fait des décisions les plus essen-tielles de la république, notre CHERSENEGAL ; en l’occurrence un directeurde cabinet présidentiel en la personned’un ancien ambassadeur européen, qued’aucun prendrait pour un agent d’intel-ligence aux services des intérêts français.

N’a-t-il pas été ambassadeur de l’UnionEuropéenne aux îles Fidji ? En cas deconflits d’intérêts entre le Sénégal et l’Eu-rope ou la France pour quel bord flanche-rait-il ? Pour combien ont pesé lesinfluences des lobbies franco-européensà sa nomination ?

Kula abal ay bët fako neex ngay xoolComment peut-on envisager la nomi-

nation concomitante d’un responsable dumanagement gouvernemental, comman-dant de notre navire SUNUGAL et d’unintendant national, garant de notre éco-nomie, tous deux étant reconnus dans lecercle restreint des fidèles élites localesau service de la défense des intérêtsfinanciers français. N’ont-ils pas été desDirecteurs de banques sénégalaises defiliales françaises ? Et membres du Conseil d’Administration de BNP Pari-bas ? Ne représenteraient-ils au sommetde l’état que les intérêts de BNP, de Bol-loré, de Bouygues ?

Ku la fees loo yapp loolaComment peut-on envisager la nomi-

nation d’un chargé des échanges et émis-sions d’informations relatives à notreNATION, mission sérieuse requérant unemaitrise parfaite des réalités du pays etdes nécessités d’interactivités entre sescomposantes, en la personne d’un minis-tre de la communication en rupture de

ban avec nos préoccupations, priorités eturgences ; d’ailleurs sait-il les sérier. Cardepuis des lustres il a préféré l’autre Rhin(Allemagne) à notre cher SENEGAL. Aunom de quoi peut-il être la voix de ceuxqui sont la voie ?

Gan du yewwi bëyComment peut-on envisager la nomi-

nation d’un gouvernement de 25 mem-bres, peut-être extensible à 30 et en finirpar l’adjonction d’un shadow team gou-vernemental l’élargissant à 42 ministres.Cela ne dénoterait-il pas d’un défaut d’au-tonomie en la personne du président dela république ? D’une contrainte parchantage de ses alliés politiques à récom-penser ? Ou pire, d’une perte de souverai-neté à l’échelle locale ?

Digé bor laComment peut-on envisager la mise

sur pied d’une fondation de premièredame, dans le sillage de celles précé-dentes et déjà décriées avec euphorie,urbi et orbi, par des ténors politiques du nouveau régime, pour leur inutilitéavérée ? Comment comprendre alors queces mêmes ténors politiques puissent ensi peu de temps, se démettre ets’employer à la mise sur pied de l’entité“ Servir le Sénégal “ si ce n’est pour êtredans les bonnes grâces de Madame Sall?Et ce, un mois seulement après la pres-tation de serment du président élu, et la

volonté déclarée de ses conseillers d’enfinir avec de telles structures. C’est doncdire que s’il ne tenait qu’à Macky Sall etses ouailles plus jamais une fondation ouun cabinet de première dame ne verraientle jour. Revenir les créer si promptement,avec à l’appui, non pas un personneltechnique mais plutôt de gros calibrespolitiques de la trempe de MoustaphaDiakhaté et Alioune Fall ; ne serait-il pasde nature à susciter nos inquiétudes ? Desurcroit en faire une affaire de famille pré-sidentielle, comme en atteste l’interven-tion claire-obscure de Abou Abel Thiamqui plaide : “ Aubrun est ami à la familleSall avant que celle-ci n’accède aupouvoir “, (notez son lapsus révélateur :c’est la famille Sall ou Macky Sall quiaccède au pouvoir). Cela ne dénoterait-ilpas d’un défaut d’autorité du Présidentde la République et de ses conseillers ?Ou pire, d’une perte de souveraineté àl’échelle locale, via un leadership souter-rain au sein de la famille présidentielle ?Les sénégalais ont élu Macky Sall et nonsa dame ou sa famille. Et l’avenir nousdira qui fait et défait au plus haut sommetde l’Etat.

Kër gi, kër gi : ku yor yar bi ?Tous les travers ci-dessus mentionnés

sont bien connus de l’aréopage média-tico-politique du président Macky Sall,qui paradoxalement se tait, telle unecarpe. Pour quel prix ? Il s’avère qu’aujourd’hui on assiste à

une conspiration du silence de la part decertains acteurs politiques et autres

hommes de média dont on ne pourrait unseul instant douter de la sagacité de laréflexion et de la profondeur des analyses.Mais que silence de leur part ! Ne serions-nous en droit de les suspec-

ter de connivence avec le système enplace, pour avoir obtenu leur part dugâteau ou en attente de la leur ?

Ku êmb sa sangal êmb sa kersaÔ peuple du Sénégal notre souverai-

neté est-elle sauve ? Tant au plan militaro-stratégique que politico-économique ?Qui aime bien châtie bien dit l’adage.

Au moment où les stratégies de mise enincubation du Nouveau Type de Sénéga-lais balbutient et se mettent petit à petiten place, pour la promotion d’unepratique politique basée sur L’ÉTHIQUEet la BONNE GOUVERNANCE ; ne pasalerter ici et maintenant l’opinionpublique, ou se complaire dans despropos comme “ laissez le président tra-vailler “ constituent des attitudes de com-promission lourdes de dangers.En effet, la recherche d’une

concrétude pour ce Nouveau Type deSénégalais, auquel la majorité des séné-galais a souscrit avec ESPOIR pour alter-ner l’alternance, relève d’une missionsacerdotale exigeante, à assumer pour leSENEGAL ou à trahir pour des intérêtspersonnels.

To be or not to be, that is question.

PAPA MAYORO THIAMProfesseur, Adjoint Maire de Méckhé

[email protected]

LETTRE OUVERTE À M. MACKY SALL, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Pèlerinage à la Mecque : Le billet d’avion de Sénégal Airlines vendu aux Pèlerins à deux prix différents

Le nouveau régime à l’épreuve de la souveraineté

NB : Les diffrentes rubriques qui composent le package.1 - Taxes et services Saoudiens (transportinterne en bus et autres…): 941 rials(127.035 FCFA)2 - Pécule ou devise du Pèlerin : 1.500rials (202.500 FCFA)3 - Logement : 6.500 rials (877.000 FCFA)4 - Assurance sénégalaise (une nouveauté) : 14.000 FCFA5 - Billet d’avion de Sénégal Air Lines : 1.235.000 FCFA

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numéro 275 • mardi 8 mai 2012

page 11SOCIÉTÉ

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LAMINE BA (Correspondant à Sédhiou)

Dans la société mandingue,notamment en moyenneCasamance, la pratique du

Dimbaa Jaasaa est très connue despopulations. Exercée principalementpar des musulmans, cette façon desolliciter la grâce du Tout-Puissantdemeure une pratiqueà laquelle croient fer-mement ses adeptes.Elle concerne principalement lesfemmes en âge de procréer et qui ontde sérieuses difficultés pour avoir uneprogéniture.Profil de la femme Dimbaa JaasaaIl n’est pas donné à n’importe

quelle femme de pouvoir porter surses épaules et supporter la charge dela Dimbaa Jaasaa, compte tenu de ladifficulté des épreuves qu'elle doitsubir et des comportements qu’elledoit avoir. Le don de soi et l’abnéga-tion doivent être les principales qua-lités de celle qui cherche à obtenir labénédiction du Tout-Puissant. Car, ils'agit de lever ce qu’on considèrecomme une “sanction divine sur sapersonne”. Vieux Kéba Faty est unchercheur historien traditionnel enlangue mandingue et professeur enAlphabétisation dans la région deSédhiou. Selon lui, il est difficile decerner le profil de la femme DimbaaJaasaa, “puisque, révèle-t-il, c’estune femme qui a besoin d’avoir ceque ses paires ont déjà obtenu avec lagrâce de Dieu. Elle doit être unefemme stérile et manifester le désirprofond d’avoir un enfant. Pour cela,elle ne doit jamais montrer des traitsd’énervement qui peuvent lui porterpréjudice dans sa quête. Elle doit êtremodeste, symbole de la sincérité deson désir. Mais le plus déterminantdans son profil, c’est qu’elle ne doitmanifester aucune antipathie enversd'autres personnes, quelles quesoient leurs situations sociales.Autrement dit, elle doit pouvoir s’as-seoir et manger à la même tablequ’une personne très sale et aumilieu des poubelles, si la situationl’exige”. Il faut ajouter aux qualités dela femme Dimbaa Jaasaa, sa capacitéà préserver les relations dans sonentourage immédiat.

Motifs de la pratiqueEn milieu mandingue, quand une

femme en âge de procréer a des diffi-cultés pour avoir des enfants, on l'ex-plique par plusieurs aspects, au-delàdes paramètres de la médecinemoderne. Et c’est là que trouve toutson sens le Dimbaa Jaasaa. “On lefait d’abord pour exhorter Dieu, parce

que nous considérons qu’une femmequi n’a pas d’enfants est hantée parles mauvais esprits qui agissent pourqu’elle n’en ait pas. Et souvent ilspeuvent l’aimer. À partir de cemoment, elle doit sortir de sademeure et se confier à une autrefemme qui se chargera de lui attri-buer un autre prénom. Ce nouveau

nom est supposé fairepeur aux mauvaisesprits qui s’éloigne-

ront d’elle, quand on l’appellera avecce nom. Il peut être kancourang,noumo, toukang sountoukoung, man-lafi, etc.”, renseigne vieux KéébaFaty. On pense également que le faitde changer le nom de la femme sté-rile permet de détourner le mauvaisesprit, s'il est de sexe masculin. Ainsi,il aura désormais des difficultés à laretrouver.

Missions La Dimbaa Jaasaa doit être investie

d’une mission communautaire et, dece fait, accomplir des tra-vaux sans contrepar-tie. “Elle doit être unefemme disponible etaccomplir toutes lesmissions que lui confiela société. Elle doitœuvrer à renforcer l’unitésociale autour d’elle, enapaisant les rapportsentre les voisins. Donc,elle doit jouer le rôle demédiation dans unmariage en difficultés. Ilest aussi arrivé par le passéque des épidémies se pro-pagent dans la localité. Dansces cas, elle doit être audevant de la scène, surtout sila maladie s’attaque auxenfants de moins de cinq ans.Si également, la couche entissu d’un bébé brûle, syno-nyme de mauvais signe pourtous les nouveaux-nés dumoment, elle doit prendre unecalebasse et faire le tour de lacité en chantant et en tapant surelle jusqu’à la rivière. Elle y lavela couche du bébé et revient dansla cité pour faire le tour des nou-veaux-nés et les laver avec le mor-ceau de tissu. Cela épargnera lesbébés de la catastrophe”.

Comment ?Pour célébrer le Dimbaa Jaasaa

encore appelé Dimbaa touloung, onorganise une fête qui prend lesallures d’épreuves et d’un examenpour les femmes stériles. “Lors decette fête, elles s’habillent de façon

bizarre.Elles portent deshabits d’homme et secomportent comme tel. Ellesdoivent répondre à l'image d’attar-dées mentales qui, en dansant, fontdes gestes comiques. Leurs habitsdoivent être sales et elles ne portentpas de chaussures. On les met à rudeépreuve. Les autres jeunes filles duvillage s’en prennent à elles et lesbattent rudement en déchirant leurhabits. Cette pratique permet dechasser le mauvais esprit qui bloquela progéniture de la femme. Cettesorte de punition doit constituer unefierté pour la Dimbaa Jaasaa qui nedoit en ressentir aucun ressentiment,mais plutôt du plaisir”, renseigneVieux Faty. Après la cérémonie, enguise de récompense à leur sacrifice,de bonnes volontés peuvent sacrifieren leur honneur des bœufs et desmoutons et une grande fête est orga-nisée.

“Des femmes procréent au-delà de 50 ans”

Si la pratique duDimbaa Jaasaa estrestée célèbre,c’est grâce auxrésultats obtenus.Elle a réussi à la plu-part des femmes quiont tenté l’expérience.“C’est le don de soi etl’abnégation dont cesfemmes font preuve que leTout-Puissant récompense. Ilnous a été donné de constaterque des femmes, à leur grandesurprise, ont réussi à procréer au-delà de cinquante ans, alors qu’ellesne nourrissaient plus aucun espoir”,affirme notre interlocuteur. Des nomsspécifiques sont attribués auxenfants issus de ces pratiques depeur de les perdre. Ils portent le plussouvent des noms qui ont des conso-nances de rejet ou de renoncement.Ex : manlafi (je n’en veux pas), soun-toukoung (poubelle). Ces noms peu-vent aussi signifier la faim, la mort, lacuisine, le rejeté, le détesté etc. Malgré l'évolution des mentalités,

la pratique du Dimbaa Jaasaademeure plus que jamais populairedans la moyenne Casamance. Ilexiste à ce jour plusieurs associationsde femmes Dimbaa Jaasaa dans lesrégions de Sédhiou et Kolda. Desfemmes qui, de par leurs prestations,

symbolisent aussile bonheur dans lasociété, comptetenu de l’humourdont elles fontpreuve à l’occa-sion des céré-monies tradi-tionnelles com-me les maria-ges et les bap-têmes.

DÉVELOPPEMENT SÉCURITAIRELes forces arméesformées aux missions de bons officesLa 4e édition du séminairede préparation et d'orien-tation d'attachés militairess'est ouverte hier au cercleMess des officiers. Il entredans le cadre du partena-riat entre les armées et lecentre politique de sécu-rité de Genève.

C e séminaire est axé surtrois volets, notammentsur l'approche générale

des problèmes sécuritaires rencon-trés actuellement. Car, souligne leGénéral de corps d'armées LucFellay, le monde fait face à desmutations du fait de la globalisa-tion, des changements, des révolu-tions, entre autres. Ce séminaires’intéresse aussi à l'aspect diploma-tique. Il est question de définir “lerôle d'une mission diplomatiqued'un pays comme le Sénégal àl'étranger”, indique le Général LucFellay. Le troisième volet du sémi-naire porte sur le devoir de l'attachédéfense qui, de l'avis du Général,est le collaborateur personnel del'ambassadeur. “L'attaché défenseaide à la perception du problèmesécuritaire. Il cherche souvent lacollaboration et l'appui des autrespays d'autres continents”, dit-il.L'attaché défense assure un rôle deliaison et représente les forcesarmées de son pays.

Le Général Fellay a expliqué aucours de cette rencontre qu'il estproposé à l'Afrique Occidentale etCentrale beaucoup de programmessécuritaires dans la gouvernance,dans les lois et dans la formationsécuritaire. “Notre base de départ,de travail occidental est le Sénégal”,a-t-il affirmé avant d'avouer qu'ilsont entretenu des relations pro-fondes avec les forces armées séné-galaises. Luc Fellay a égalementajouté que ce séminaire était à l'ori-gine destiné aux pays de la Cedeao.“C'est par la suite que sont arrivésd'autres pays francophones quinous viennent de l'AfriqueCentrale et de l'espace militaireméditerranéen”. 43 officiers venusde différents pays d’Afrique serontformés durant ce séminaire quiprend fin le 15 mai.

Le centre de sécurité de Genève,a rappelé le Suisse, a été fondé en1995 après la chute du mur deBerlin. Il a été une contributionsuisse dans le développement sécu-ritaire en Europe d'abord, puis dansle monde.

ANTOINE DE PADOU

REPORTAGE

SÉDHIOU - LE DIMBAA JAASAA Le Dimbaa Jaasaa, ancienne pratique mythique très ancrée dans latradition populaire des peuples du sud du Sénégal, particulière-ment de ceux de la moyenne Casamance, consiste à solliciter lePouvoir Supérieur pour mettre fin à la stérilité.

L’art de redonner lafertilité à une femme

Page 12: 100 F ISSN • 2230-133X LE SPORT SÉNÉGALAIS EN … · le Sénégal au 7e ciel, et à la Can après 17 ans d’ab - ... Ziguinchor pleure son fils. Naufrage du ‘’Joola’’,

numéro 275 • mardi 8 mai 2012

CMJN

page 12

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EN VUE

BIGUÉ BOB (ENVOYÉE SPÉCIALE)

Du rire à gogo. C’est ce qui a étéservi dimanche soir aux amou-reux de la comédie à Kaolack. A

l’occasion de la dixième édition dufestival du théâtre et du rire (Fest’rire),organisée par un fils de la région, GuédelMbodji. Près d’une dizaine de troupesreprésentant diverses cellules de l’Asso-ciation nationale des artistes comédiensdu théâtre sénégalais (Arcots) se sont pro-duits sur la scène de l’alliance franco-sénégalaise. Mais ceux qui ont le plusretenu l’attention des téléspectateurs parla qualité de leurs prestations restent l’an-tenne de Pikine-Banlieue, dirigée parLeyti Fall, celles de Rufisque, Kaolack etThiès. Les artistes de Pikine ont allié pres-

tance et pertinence sur la scène. Leursketch a duré une quinzaine de minutes.Alliant l’utile à l’agréable, la bande à LeytiFall a sensibilisé le public sur le rôle desconseillers municipaux. Ils ont aussiinvité les populations à s’intéresser aubudget de leurs communes et au sortréservé aux recettes municipales. Tête deliste de la liste proportionnelle ayant rem-porté l’élection locale dans sa zone, PaMballo, interprété par Leyti Fall, se prendpour une “autorité” et commence à s’en-detter de gauche à droite, croyant êtredésormais riche. Il ignorait qu’unconseiller municipal n’a ni salaire nibureau. Le second meilleur spectacle reste

sans nul doute celui de la troupe “actu 3”de Kaolack. Les jeunes comédiens ont

rendu hommage dans leur pièce au par-rain de la dixième édition, Thierno NdiayeDoss. Une partie du film de SembèneOusmane, “Guelewar”, réalisé en 1992,est reprise par les jeunes. Rufisque a aussi séduit par la qualité

de sa prestation. Ses comédiens ont étécréatifs et sensés dans la création. Ils ontfait beaucoup rire le public. Thiès n’a pasdéçu avec ses vedettes de téléfilms dontBaye Cheikh Seck, Ndèye Sine, MbayeDosé et Modou Pousse-pousse.

Per Bu Xar époustouflantDepuis trois ans, Per Bu Xar est la

grande vedette du Fest’rire. Très attendusur scène depuis sa brillante prestationlors de la huitième édition, il a, une foisencore, fait une prestation de haute fac-

ture. Comme d’habitude, c’était à setordre de rire. Le bonhomme s’étant faitbrigadier a arrêté une jeune femme. L’oc-casion pour lui de bien chambrer lesfemmes et de leur faire des remarques

pertinentes sur leurs accoutrements indé-cents. Les régions qui n’ont pas été à lahauteur et qui ont presque fait dormir lepublic restent Diourbel et Louga. Ellesn'avaient pas le niveau.

SOPHIANE BENGELOUN

Salut Thioro. Tu me disais, à l’ins-tant, que les photos de toi qu’onretrouve en ce moment dans lapresse ont été volées sur toncompte Facebook personnel. Est ceque ça te choque de les voir étaléessur la place publique ?Pas du tout, ça me fait rien parce que

je n’ai pas honte de mon corps, mon atti-tude ou de ce que je portais au momentoù ont été pris ces clichés… Par contre,je mets un point à ne pas lire les com-mentaires parce que tout le monde saitque certains d’entre eux peuvent être gra-tuitement méchants ou injurieux.

Tu affirmes pourtant, dans l’exem-ple de cet article sur ta supposéevirée au Maroc, que du mal avaitété fait à ta famille. Peux-tu nousen dire plus ?Quand je dis cela, c’est pour qu’on

comprenne que je ne vis pas toute seulela situation. J’ai une mère, un père, deuxgrandes sœurs et un frère… ils ont eu desproblèmes à cause de toutes ces chosesdites sur mon compte.

Quel genre de problèmes ?Toutes sortes de problèmes ! Dans la

rue, par exemple, ils se font accoster pardes gens qui leur demandent : “Qu’est-ce qu’elle faisait, Thioro, au Maroc ?” Etc’est douloureux, pénible et choquant

pour eux d’avoir à me défendre tout letemps.

Et toi ? On t’a déjà posé ce genre dequestions ?Pas à ma connaissance, en tout cas.

Personne n’ose me dire ce genre dechoses en face.

Est-ce cette situation difficilevécue par les tiens qui t’a pousséeà intenter une action en justice ?Oui et non. Je l’ai fait pour eux mais

aussi pour des raisons personnelles parce

que je veux prouver que je ne suis pascette fille aux mœurs légères qu’on décrit.Je ne passe pas ma vie en boîte, ni n’aijamais participé à aucune partouze auMaroc ou ailleurs… Il faut qu’on com-prenne que je suis quelqu’un qui aspireà se marier, à fonder une famille et quedes rumeurs ordurières de ce genre nepeuvent qu’entacher ma réputation.

Ce genre d’articles, tu dois bienentendre des bruits avant qu’ils nesortent, non ? Désolée de te décevoir mais, là, tu

me surestimes : je ne sais absolu-ment pas qui, quand, où, commenton écrit sur moi. Je découvre lespapiers en même temps que tout lemonde dans la presse du jour ou surinternet !

Est-il déjà arrivé qu’un mannequinen balance sur toi dans la presse ?Franchement, je n’ai pas de problème

avec les autres mannequins. Ça ne m’estjamais arrivé.

Parlons-en, justement, du “dossierMaroc” : peux-tu nous donner taversion des faits ?Lundi passé, je surfais sur le net et

quand j’ai lu l’article, ma première réac-tion a été du genre “mais! C’est quoi ça?”. A ce moment, je ne savaisabsolument pas que le site en questionappartenait à Cheikh Yérim Seck (NDLR :Directeur de publication du site Daka-ractu). J’étais très choquée parce n’étantjamais allée au Maroc, contrairement àce qui était écrit, et n’ayant pas eu de rap-port avec un prétendu “homme riche”.

Je suppose que tu as un copain.Qu’est-ce qu’il en dit, lui ?Il est, heureusement, très compréhen-

sif et me soutient sans conditions. Je suistrès chanceuse parce qu’il me croit surparole.

Ok… Est-ce qu’avant d’aller en jus-tice tu as essayé de parler aux gensde Dakaractu, pour demanderqu’on enlève l’article, par exem-ple ?Oui, je me suis renseignée jusqu’à

pouvoir joindre Serigne Diagne, l’auteur.Seulement, quand je l’ai eu autéléphone, il m’a très mal parlé. C’est àpeine s’il ne m’a pas tout bonnementenvoyé balader… “Je ne retire rien, porteplainte si tu peux !”, voilà ce qu’il m’a dit,exactement. Eh bien ! Je l’ai pris aumot…

Et cette plainte, quand l’as-tudéposée ? Me Mbaye-Jacques Ndiaye et moi

sommes allés à la police il y a 2 jours(jeudi dernier) pour porter plainte et avonsété convoqués au tribunal le 5 juin pourune audience. Il s’occupe de tout et je luifais confiance…

C’est donc lui qui est à l’origine desdémentis que tu as fait publier surcertains sites concernant cette his-toire… Je suppose que, du côté deCheikh Yérim Seck, ça n’a pas dûfaire plaisir, non ?Je ne pourrais pas te le dire puisque je

n’ai aucun contact avec lui ou ses asso-ciés ; ils s'en réfèrent, si besoin est, direc-tement à mon avocat.

Ces démentis, c’est parce que ça techoque que des gens puissent sefaire faire de l’argent sur ton nomou… ?Bien sûr que ça me fait mal. Pas pour

l’argent en tant que tel, mais qu’on se per-mette de dire du mal de moi de cettefaçon… une chose est sûre, je ne vais pasme laisser faire, c’est hors de question.

Par rapport au montant des dom-mages et intérêts, comment as-tufait pour estimer cette somme de150 millions de F Cfa ?C’est Me Ndiaye qui s’en est chargé,

moi je ne me suis occupée de rien. Je luifais totalement confiance parce qu’on seconnaît depuis des lustres. Bien qu’à vraidire, ce soit la première fois qu’on l’onpartage ce rapport client-employé.

Une dernière chose à ajouter ?Juste que je veux qu’on arrête de dire

tout et n’importe quoi sur moi, surtoutdes choses incorrectes. Il faut dire lavérité au lieu de prétendre que j’étais auMaroc alors que je n’y ai jamais mis lespieds. C’est tout ce que j’avais à dire,Wa salam !

CLÔTURE DU FEST'RIRE A KAOLACKLa dixième édition du Festival du théâtre et du rire (Fest’rire) s'est achevée dimanche à Kaolack par des prestations diversement appréciées.

Pikine-Banlieue, la meilleure sur les planches

“Je n’ai jamais mis les pieds au Maroc”Thioro Balbaaki a porté plainte récemment contre le directeur de publication du site Dakaractu.Elle a accueilli, samedi, EnQuête dans son salon pour donner “sa” vérité sur l’affaire des “partouzesmarocaines”. Entretien à bâtons rompus.

Ici, on se tutoie ! THIORO BALBAAKI