TIVAOUANE - GAMOU 2013 REMUE-MÉNAGE AU PALAIS …CMJN ISSN • 2230-133X VENDREDI 25 JAN VIER 2013...

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C M J N ISSN • 2230-133X www.enqueteplus.com VENDREDI 25 JANVIER 2013 NUMÉRO 487 TIVAOUANE - GAMOU 2013 Serigne Cheikh capte le pouvoir REMUE-MÉNAGE AU PALAIS Le dilemme cornélien de Macky Sall P. 2 P. 2, 3, 5, 6-7 Une délégation chez Junior, une autre chez Dabakh Le “péril” salafiste et la guerre des amalgames 100 F ASSANE DIOP (JEUNES DE YEUMBEUL) “Mes 17 mois de prison” P. 5 FOOT - SÉNÉGAL / ANGOLA Conakry, terre d’accueil pour les Lions P. 12 Le Remède du siècle L a commémoration du Gamou de Tivaouane, établie par El Hadj Malick Sy, est une innovation, instituée trois siècles après la disparition d’un homme d’abord, ensuite prophète d’Allah, ''Abduhu wa rassu- luhu'', ainsi que le rappellent les exégètes. Le thème de la célébration dans laquelle ses fils et petits-fils ont persévéré est cette fois-ci : ''L’Islam, Le Remède du siècle.'' Au moment d’envoyer les éléments précurseurs de la force sénégalaise devant participer à la reconquête des régions septentrionales du Mali occupées par des ''djihadistes'', le président Macky Sall, par ail- leurs président de l’Organisation de la confé- rence islamique (OCI), est venu accorder ses violons avec les autorités religieuses de l’une des grandes confréries religieuses du pays. Car l’in- tervention militaire de la France qui a provoqué une réaction en chaîne de prises de positions favorables ou non dans le monde musulman pourrait aussi subir un désaveu interne majeur si elle se pervertissait. SUITE P.2 LA CHRONIQUE DE MAGUM KËR

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CMJN

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X

www.enqueteplus.com

VENDREDI 25 JANVIER 2013NUMÉRO 487

TIVAOUANE - GAMOU 2013

Serigne Cheikhcapte le pouvoir

REMUE-MÉNAGE AU PALAIS

Le dilemme cornélien de Macky Sall P. 2

P. 2, 3,5, 6-7

Une délégation chez Junior, une autre chez DabakhLe “péril” salafiste et la guerre des amalgames

100 F

ASSANE DIOP (JEUNES DE YEUMBEUL)

“Mes 17 mois de prison”P. 5FOOT - SÉNÉGAL / ANGOLA

Conakry, terre d’accueilpour les Lions P. 12

Le Remède du siècle

L a commémoration du Gamou deTivaouane, établie par El Hadj MalickSy, est une innovation, instituée trois

siècles après la disparition d’un homme d’abord,ensuite prophète d’Allah, ''Abduhu wa rassu-luhu'', ainsi que le rappellent les exégètes. Lethème de la célébration dans laquelle ses fils etpetits-fils ont persévéré est cette fois-ci :''L’Islam, Le Remède du siècle.'' Au momentd’envoyer les éléments précurseurs de la forcesénégalaise devant participer à la reconquête desrégions septentrionales du Mali occupées pardes ''djihadistes'', le président Macky Sall, par ail-leurs président de l’Organisation de la confé-rence islamique (OCI), est venu accorder sesviolons avec les autorités religieuses de l’une desgrandes confréries religieuses du pays. Car l’in-tervention militaire de la France qui a provoquéune réaction en chaîne de prises de positionsfavorables ou non dans le monde musulmanpourrait aussi subir un désaveu interne majeur sielle se pervertissait.

SUITE P.2

LA CHRONIQUE DE MAGUM KËR

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Gouvernance publique : Macky exigeune “gestion axée sur les résultats... “Une démarche de gestion et de qua-

lité, axée sur les résultats”. C'est ce queveut le président de la République,Macky Sall, qui en a fait une exigencemercredi, en conseil des ministres. Il aainsi demandé à son Premier ministreAbdoul Mbaye de prendre “toutes les

dispositions nécessaires (…) afin quechaque entreprise ou établissementpublic puisse développer, en son sein”,ladite démarche. Dans le même ordred'idées, le Chef de l’État a souligné“l’importance de la recherche de l’effi-cacité, comme impératif à intégrer partoutes les entités publiques, en vued’atteindre les objectifs de l’horizon2017”, coïncidant avec la remise enjeu de son mandat. Si Macky Sall res-pecte bien évidemment sa promesse deramener celui-ci à 5 ans au lieu de 7.

...Vers un concevoir un contrat de per-formance pour chaque organe publicEn tout, la question de l'efficacité

semble tant tenir à cœur le successeurde Wade. Macky Sall a émis en outre ''lesouhait de voir chaque organe publicélaborer un plan stratégique à moyenterme, déclinant des objectifs de déve-loppement susceptibles d’être évaluéspar des indicateurs clairement mesura-bles''. Une deuxième étape dans larecherche de performance consisterapour chaque entité, à engager des négo-ciations avec l’État, en vue de concevoirun contrat de performance, qui ''articu-lera l’ensemble des objectifs et engage-ments pluriannuels à la charge de lapuissance publique et de l’entitéconcernée''

Services publics : une revue des sta-tuts juridiques en vue de réformes

Il a été de même question de ''ratio-naliser davantage l’organisation des ser-vices publics'', en conseil des ministres.Et c'est encore le président Macky Sallqui donne le ton en demandant au Pre-mier ministre, en relation avec la Délé-gation générale à la Réforme de l’Étatet à l’Assistance technique, de ''faireprocéder, d’ici avril 2013, à une revuedes statuts juridiques des diverses enti-tés délégataires de missions de servicepublic, pour formuler des recomman-dations précises, qui pourront conduireaux réformes souhaitées.

Dépense de l'État : la chasse auxniches de gaspillage...Chantre d'une ''gouvernance ver-

tueuse'', le chef de l'État a rappelé les''instructions données au Gouverne-ment pour réduire significativement letrain de vie de l’État. D'après le commu-niqué du conseil des ministres, il s’est''félicité de l’application des premièresmesures allant dans ce sens, qui ontproduit des résultats significatifs entermes d’économie de ressources, encitant le cas spécifique de la facturetéléphonique de l’État, qui a connu unebaisse considérable''. Dans le mêmeesprit, M. Sall a demandé au chef dugouvernement de faire procéder à ''l’in-ventaire exhaustif du patrimoine bâti del’État et l’a invité à faire la lumière surles opérations de cessions immobilièresainsi que sur les conditions de déclas-sement de certains actifs immobiliers''.

En outre, le président a évoqué le maté-riel roulant de l’État, relevant ''les man-quements notés dans la gestion desparcs automobiles de l’État, avec la per-sistance de la violation de la réglemen-tation sur l’utilisation des véhiculesadministratifs, les négligences dansl’entretien des engins ainsi que leurusage à des fins autres qu’administra-tives''. D'après la même source, MackySall a ''exprimé sa volonté de mettre finaux mauvaises pratiques qui grèventconsidérablement le budget de l’État.Pour ce faire, il a invité le PremierMinistre à s’assurer de l’applicationstricte de la réglementation sur les véhi-cules administratifs et à mettre en placeun dispositif de rationalisation des dota-tions de carburant''.

...Facture téléphonique : l'État espère une réduction de 13 milliards FCfa Pour l’année 2013, l’État escompte

une réduction de l’ordre de 50 à 60 %(13 milliards de FCFA) de sa facturetéléphonique. C'est ce qu'a fait savoir leministre délégué du Budget, AbdoulayeDaouda Diallo, en conseil des ministresmercredi. M. Diallo a enfin rappelé''qu’en moins d’un an d’efforts, une éco-nomie d’un peu plus de 3 milliards a puêtre réalisée sur la consommation dutéléphone''. D'ailleurs, a-t-il révélé, legouvernement a décidé de ''mettre finau système de compensation créances-dettes entre l’État et la Sonatel. Parapplication de ce système, l’État a dûse contenter, en 2011, d’un versementde moins de 5 milliards en dividendes,pour une production de 28 milliards,générée par ses actions, le différentielayant été absorbé par la prise encompte d’une facture téléphonique de23,5 milliards de FCfa''.

ASPIT : Adji Diop Sall effacée, MakhtarDia nomméMakhtar Dia, Ingénieur, a été nommé

Directeur général de l’Agence sénéga-laise pour la Propriété industrielle etl’innovation technologique (ASPIT), enremplacement de Adji Diop Sall. Toutcomme Cheikh Sarr, capitaine de Vais-seau, est porté à la tête de la Directionde la protection et de la surveillance despêches, en remplacement de MatarSambou, appelé à d’autres fonctions.Itou Moussa Baldé, Maître de Confé-rences à l’Université Cheikh Anta DIOPde Dakar (Ucad), passe Directeur géné-ral de la Société de développement agri-cole et industriel (Sodagri) en lieu etplace de Boubacar Sy, admis à laretraite.

EN COULISSES page 2

numéro 487 • vendredi 25 janvier 2013www.enqueteplus.com

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SOUVENIR

23 JANVIER 201023 JANVIER 2013

Trois ans déjà nous quittait MomathMBENGUE, père de notre confrère JohnsonMbengue.

En ce jour anniversaire de ton rappel à Dieu, tes enfants, tes petits-enfants, tes neveux, tes belles filles,

tes parents, sœurs, frères et amis se souviennent de toi et prient pour lerepos éternel de ton âme à Nioro du Rip.

Fatiha + 11 likhlass

Le Remède du siècle

U ne falsification de l’histoireveut que le vécu religieuxsénégalais fût convivial sous la

domination française. Ce qui est vraientre les adeptes des religions révélées nel’est pas de la relation au pouvoir colo-nial, qui eut à réprimer le soulèvementdes marabouts du pays. Et les actuellesconfréries du pays ont presque toutes étéfondées par des enfants de la Djihad :Mame Alassane Thiaw, père de SeydinaLimamou Laye, était des volontaires duCap-Vert partis soutenir le djihad d’Ah-madou Mahdiou Ba, celui du CheikhAhmadou Bamba était un proche deMaba Diakhou Ba, comme le CheikhAbdoulaye Niasse et le marabout deThiénaba, Amary Ndack Seck. Selon letémoignage de Cheikh Moussa Kamara,El Hadj Malick Sy, dans sa prime jeu-nesse, s’est concerté avec lui pour trouverles moyens de mener la lutte contre lapuissance coloniale. Il rapporte qu’il l’ena dissuadé, la Khadrya combattanteavait déjà donné ainsi que la Tidjaniaqui avait pris le relais de la résistance.

Certains novateurs, faute de nousconvaincre que le djihad n’a jamais eulieu sous nos latitudes, veulent nous per-suader qu’il est une prescription dépas-sée sans nous en préciser l’abrogation. Lavérité reste que nous sommes divisésdans nos pays et entre nations. Et ce quien ressort se trouve avoir été écrit par leCheikh Ahmadou Bamba : ''Pendant cetemps une puissante main étrangèredouée d’une habileté supérieure les sur-prit après qu’ils se furent divisés en fac-tions, que la longue peine et les dissen-sions eurent détruit leur constance etqu’ils eurent demandé la protection del’étranger. Vaillant guerrier, celui-cis’avança alors et gouverna fermement enordonnant tout…'' Ce constat du débutdu colonialisme n’a pas pris une ride. Lessolutions africaines préconisées par leBurkina Faso ont été torpillées par lespartisans de la solution de force dont lesmotivations sont divergentes quant à laconduite d’une guerre de libération quimue en une répression des populationsdu nord.

Les pays occidentaux ont largementprofité de la division du monde arabo-islamique en chiites et sunnites lors descrises majeures en Irak, en Afghanistan,en Syrie et en Iran. La complexité du casmalien requiert plus de prudence car ellese situe aux confluents de l’Islam noir etde l’Islam arabe où les frontières sontporeuses si elles existent. Mais surtoutparce que, après la défaite du commu-nisme et du tiers-mondisme, l’Islam estla seule force de contestation de l’hégé-monie occidentale qui sécrète des pro-jets de lois douteuses et permissivescomme le mariage homosexuel, lasuprême abomination pour toutes lesreligions. Et ce sont ces valeurs que véhi-culent aujourd’hui la France dans sonengagement ambigu contre les ''djiha-distes'' du Mali. Les excès sont à compterdes deux côtés, entre l’Occident laïcisantet les islamistes combattants. Et lecontentieux ainsi éclairci, quelle famillereligieuse s’engagerait-elle dans le sou-tien de la logique française de guerremalienne ?

Le président du Haut conseil isla-mique malien vient de surseoir au dia-logue qu’il entretenait avec les insurgésd’Ansar-El-Din, s’estimant trahi par leurpoussée offensive vers le sud. Et il est évi-dent que la défaite des islamistes ne

LA CHRONIQUE DEMAGUM KËR (suite P1)

E n attendant de s'attaquer au gouvernementsauvé sans doute par la bonne prestation duPremier ministre à l'Assemblée nationale lors

de la fameuse motion de censure déposée par le Partidémocratique sénégalais (Pds), le président MackySall a commencé à faire sa lessive à grande eau auPalais. Nommé, il y a quelques jours, ministre secré-taire général de la Présidence de la République,Maxime Jean Simon Ndiaye connaît maintenant sonadjoint. Il s'agit d'Oumar Samba Ba, administrateurcivil principal. Toujours dans la réorganisation duPalais, Macky Sall a nommé Birima Mangara,Inspecteur général d’État, comme Directeur deCabinet adjoint du président de la République. Maisd'autres nominations auront lieu dans le courant de lasemaine prochaine, nous assure-t-on, de sourcesdignes de foi. Des mesures qui concernent des postesimportants dans le dispositif organisationnel duPalais, comme nous le révélions déjà il y a un mois.Avant-goût de l'ampleur des changements, lePrésident Sall a déjà décidé de se séparer de sonassistante spéciale, Mme Senghor, que beaucoup de

personnes ne connaissent sans doute pas, mais quijouait un rôle très important dans le dispositif duPalais. On évoque, selon nos interlocuteurs des rai-sons liées à un manque de réactivité et un déficit degestion du courrier présidentiel. Mais n'y a-t-il pasd'autres raisons ? Si la séparation se confirme, celaveut bien dire que Macky Sall peut se séparer de quiil veut, la dame ayant cheminé avec lui de longuesannées durant. En tout état de cause, il a déjà prouvéqu'il pouvait bien, depuis qu'il a largué son ancienministre des Affaires étrangères ainsi que MbayeNdiaye qui gérait l'Intérieur. Mais l'effet boomerangde tout ceci, c'est qu'à défaut d'arguments, certainsde ses proches brandissent l'arme du compagnon-nage comme bouclier anti limogeage. Or, nous dit-on,de plus en plus, le président Macky Sall se rendcompte que certains de ses hommes ne feraient pasle poids. Ballotté entre les sentiments personnelsqu'il a avec certains et le besoin de faire des résultats,il semble bien qu'il ait fait le choix de trancher pourl'efficacité. Même si cela doit faire mal...

REMUE-MÉNAGE AU PALAISLe dilemme cornélien du président

maintiendra dans leur sillage que lescombattants les plus résolus. Seront-ilsassez nombreux pour entretenir unfoyer de résistance qui leur apportera,avec des soutiens accrus, l’espoir d’unevictoire à long terme ? Ce que tout lemonde craignait pourrait alors arriver :la dévastation de l’économie de toute lasous-région ouest-africaine et la guerrepartout, du nord au sud, de l’est à l’ouestdu continent. L’économie d’une Francedéjà en crise, dans une Europe tout aussiéprouvée, lui permettrait-elle de soute-nir une économie de guerre dans l’im-mensité torride du Mali septentrional ?Le ressac du péril intérieur, déjà présentdans son engagement dans la lointaineguerre afghane, ne la mènera-t-il pasdans les affres d’une insécurité intérieurerappelant les sombres jours de la guerred’indépendance de l’Algérie ?

''Les peuples se meurent de ne pointobéir au décalogue'', disait l’évêqued’Orléans, Monseigneur Félix Dupan-loup. C’était en 1850 quand les paysd’Europe, n’ayant pas fini de s’entre-déchirer, ébauchaient leurs plans de par-tage colonial. Rien n’a changé depuis,sauf que cette foi-ci les protagonistescondensent, dans leurs projets de guerre,toute l’hypocrisie de la terre. Les isla-mistes seraient de vulgaires narcotrafi-quants, les Français n’en voudraientqu’au riche sous-sol de l’Azawad uni oupas au Mali. Les Burkinabès ne croientpas à la guerre mais ils y iront. Les autori-tés ivoiriennes, après avoir joué la cartemusulmane pour prendre le pouvoir,montrent les limites de leur croyance etleur disponibilité : sous embargo desNations-Unies, leurs forces armées nepeuvent se déployer hors de leur pays.L’Algérie et la Mauritanie, intéressées aupremier chef, ont décidé de fermer leursfrontières alors que le Tchad, sauvé inextremis par la France il n’y a guère long-temps, pavoise avec ses 2000 combat-tants et sa flotte aérienne. Dire que leremède à cette folie collective serait l’Is-lam. Mais quel Islam ?

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MOMAR DIENG

La situation de guerre qui prévaut au Malidepuis plusieurs mois, accentuée par ledéclenchement rapide des hostilités entre

groupuscules se réclamant de la Charia islamiqued'une part, et les forces militaires françaisessuppléées par ce qui reste de l'armée malienned'autre part, semble devoir trouver desprolongements théoriques au Sénégal, voisin immé-

diat. Du président de la République lui-même àquelques ministres du gouvernement en passant pardes marabouts, d'anciens chefs de l'armée, d'ex-perts-commentateurs pas toujours prudents sur laréalité complexe de ce qui se passe dans le Nord-Mali, on semble s'être déjà placé dans uneperspective inévitable, celle de la transposition futuredu drame malien en banlieue dakaroise et dans leszones poreuses de nos frontières. Des avis des uns et des autres, il semble y avoir

une volonté déterminée de construire et d'entretenirà tout prix une ambiance terroriste à partir de laquellecertains (le pouvoir principalement, mais aussi deschefs religieux dé-crédibilisés, des officiers à laretraite en quête de nouveaux maroquins, des ana-lystes médiatiques, etc.) auraient alors le droit de toutfaire dans ce pays. Pour mille et une raisons et toutesproportions gardées, des politiciens souhaiteraientexactement revivre, dans notre pays, des momentschauds comme ceux du 11 septembre 2001, quandGeorges W. Bush et ses conseillers prirent en otageles États-Unis et toutes les lois américaines,quelques minutes seulement après l'effondrementdes tours jumelles du World Trade Center. On ne soulignera jamais assez, pour les

condamner, les pratiques abominables des aven-turiers qui ont essaimé dans le Nord-Mali pour ymettre en pratique des procédés de violation de ladignité humaine indignes de la cause pour laquelleils ânonnent militer. Il n'est pas superflu d'ailleurs,loin de là, que les militants et organisations des droitshumains et toutes autres bonnes volontés influentessaisissent les juridictions internationales compé-tentes afin que les fauteurs d'exactions ne restentpas impunis. Mais après ?

Stigmatisation, rafle, dénonciationParmi tous les hérauts locaux qui disent vouloir

éviter le chaos malien au Sénégal, rares sont ceuxqui s'interrogent, par exemple, sur les responsabilitésfondamentales de la France dans le développementet la consolidation du drame malien. On semblemême vouloir oublier que la classe politiquefrançaise, enjambant l'artificiel clivage gauche/droite,a remis en cachette ses habits de canonnier colonialfaisant la pluie et le beau temps partout où “le devoir

de solidarité avec nos amis africains” l'interpelle. Onne veut rien savoir sur les connexions existantes entrela France et les nationalistes Touaregs, la seule com-munauté vraiment organisée dans le tissu des rébel-lions du Nord-Mali. On grossit à dessein “lesmenaces” de groupuscules islamistes pourtant jugésinaptes à soutenir de vrais combats de guerre. En finde compte, on se demande si la France n'a pas ins-trumentalisé ces gueux en kalachnikov pour créer lesconditions du chaos, pouvoir débarquer dans leSahel en toute légalité et y rester le temps qu'il faudrapour sécuriser ses intérêts miniers. Mais ensuite ?Pendant ce temps, sur le front sénégalais, tout

passe. On organise par presse interposée la stig-matisation de musulmans qui ont le tort d'être des“salafistes” sans histoires avec leurs défauts per-sonnels. On appelle de façon à peine voilée aurafle d'étrangers (musulmans bien sûr) séjournantrégulièrement dans notre pays et dont la faute estd'être des barbus habillés en pantalons qui s'ar-rêtent aux chevilles. On incite, in fine, à la dénon-ciation de voisins “suspects”... On se croirait dansle Munich des années 30 et la préparation de la“solution finale” contre les Juifs... Le problèmeest que notre pays se trouve dans une situationéconomique et financière difficile, qui exige unpeu plus d'imagination et de savoir-faire et un peumoins de stéréotype que d'habitude. On voudraitreléguer des engagements sociaux forts à d'autresépoques où l'on vendrait l'emballage duterrorisme pour gagner du temps. Et à des mara-bouts, on donnerait également du...temps pourreconstruire leur crédibilité perdue dans lesméandres de compromissions accumulées. LeGamou 2013 semble d'ailleurs en avoir été unebonne occasion.

DAOUDA GBAYA

Alors que la polémique sur la transformationen association de la structure issue des évé-nements du 23 juin 2011 n'est pas enterrée,

un des responsables les plus en vue ouvre une autrepage qui devrait également faire débat. Dans la suitede l'entretien accordé à EnQuête (voir notre éditiondes 23 et 24 janvier), Amadou Doudou Sarrsouhaite, en effet, que le M23 prenne part aux élec-tions locales du premier trimestre de 2014. Selon leleader du Nouveau parti du travail (NPT), membredu Directoire du M23, ce serait le meilleur moyenpour “défendre Macky Sall et la victoire du 25 mars”,d'une part. En outre, ces élections locales “seront leprolongement de la lutte” que les forces du 23 juinont mené contre la candidature de Abdoulaye Wade.“Les citoyens ne sont pas du bétail, dit-il. Serespecter veut dire qu’à ces échéances toutes lesfemmes, tous les hommes qui se sont levés lors deces événements doivent faire leur AG (assembléegénérale), comme par le passé pour désigner leurscandidats dans toutes les localités”. Loin des

positions des jeunes dudit mouvement, Doudou Sarrestime que l'engagement à ces scrutins de l'annéeprochaine “est un devoir” qui donnera l'occasion auxcitoyens de “s’armer politiquement afin de pousserle président à respecter le mandat”.Sur une autre question, l'ancien ministre de l'In-

tégration africaine est revenu sur le bilan de la parti-cipation de la coalition Wallu (secours) dont il étaitla tête de liste aux dernières élections législatives.Une débâcle qu'il explique par les soubresauts poli-tiques dont étaient victimes, à l'époque, les partismembres de ladite coalition. “Nous sommes partisaux élections malades, dit-il. Notre parti a subi troishémorragies en 2000, 2004 et 2008. Nos parte-naires (NDLR : les partisans de Talla Sylla en parti-culier), qu’ils le disent ou non, étaient dans la mêmesituation que nous”. Mais au-delà du résultat obtenu(0,61% des voix), Doudou Sarr indique que cetteparticipation aux élections avait “des visées théra-peutiques pour recristalliser les forces qui étaient dis-persées un peu partout dans le pays”. Un objectifqu’il dit avoir atteint puisqu’ils ont obtenu 12 044voix, là où il misait sur “5000 militants”

POGROMS MALIENS, SALAFISTES, “MENACES” AU SÉNÉGAL...

La guerre des amalgames et des ricochetsAlors que la France mène une guerre de procuration au Mali, des voix politiques et religieuses mettent de l'huile sur le feu dans notre pays en espérant l'émergenced'une ambiance terroriste, qui ferait pourtant le jeu de forces encore plus obscuresque les salafistes que l'on stigmatise sans raison objective.

ÉLECTIONS LOCALES DE 2014

Le M23 invité à la compétitionPour le secrétaire général du Nouveau parti du travail (NPT), le M23 a le “devoir”d'être présent aux élections locales du premier trimestre de 2014, pour disposerdes moyens politiques de pousser le chef de l'État à respecter ses engagements.

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POLITIQUE

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page 4ECO / SOCIAL

ALIOU NGAMBY NDIAYE

Une solution pour l'équation del'emploi jeune au Sénégal.L'Agence de coopération amé-

ricaine, USAID, va lancer un fonds d’in-novation, dénommé YouthMap Sénégal,pour aider 400 jeunes sénégalais dans lamise en place de projets. L'annonce a étéfaite mercredi lors d'un symposium surl’emploi et l’entreprenariat des jeunes,tenu au King Fahd Palace (ex-Méridien)à l'initiative de l'Usaid, en partenariat avecla Fondation internationale pour la jeu-nesse (IYF). La rencontre d'échanges a

regroupé beaucoup de jeunes sénégalais,dont les rappeurs Simon et Malal Tallaalias Fou malade, qui n’ont qu’un seulrêve : réussir et participer au développe-ment économique de leur pays.Ce fonds pour “Jeunes Agriculteurs”

entend accompagner des jeunes âgés de16 à 29 ans. “C’est une opportunité pourannoncer un financement d’un fondspour l’innovation qui est d’environ 450000 dollars US, environ 270 millions deFCfa. Nous allons travailler avec un opé-rateur sénégalais (Synapse Center,NDLR) qui est construit par de jeunes lea-ders. Nous sommes en train d’examiner

deux régions que nous allons choisir, aunord et au sud, pour voir exactementcomment cette expérience va toucherenviron 400 jeunes”, a expliqué le chefdu Département éducation à l’Usaid,Pape Sow. Selon le directeur de Synapse Center,

Ciré Kane, l'initiative consistera à accom-pagner les jeunes et à les mettre en relationavec de potentiels investisseurs, pour qu’ilscréent des entreprises qui participeront àassurer la sécurité alimentaire du Sénégal.“Il est très important qu’aujourd’hui, cettemasse critique de jeunes potentiels entre-preneurs sénégalais puisse travailler pour

le développement du pays. Et nous pen-sons que le secteur de l’agriculture est fon-damental. Notre objectif est d’arriver àcréer des entreprises, à générer des profits.Nous envisageons, avec nos partenaires,d’accompagner 400 jeunes entrepreneursdans le secteur de l’agrobusiness”, a indi-qué M. Kane.

“Construire votre entreprise”Autre programme lancé par l’Usaid et

ses partenaires, le projet “Build YourBusiness” (Construire votre entreprise).Celui-ci accompagnera des jeunes dansla mise en place d’entreprises capablesde booster le développement écono-mique du pays. Le projet est dans saphase pilote et les bénéficiaires serontsélectionnés par le biais d'un réseau departenaires locaux, qui devront identifierde jeunes entrepreneurs prometteursenvisageant de développer des initiativesinnovantes. “Les jeunes ne sont pasencore sélectionnés, nous travaillons avecl’État du Sénégal, à travers le ministèrede la Jeunesse, les collectivités locales,les ONG, pour identifier les bénéficiairesde ce programme”, a informé le directeurde Synapse Center.

L es forces de défense et de sécuritése taillent la part du lion des5.500 recrutements prévus cette

année dans la Fonction publique, avec enparticulier 1.135 postes à pourvoir ausein des armées sénégalaises. La gendar-merie nationale et la police se voientréserver 2000 postes, soit 1000 postespour chacun de ces deux corps, préciseun communiqué du ministère de la Fonc-tion publique, du Travail et des Relationsavec les institutions.Ce programme de recrutement prévoit

également 342 emplois à vocation inter-ministérielle dédiés aux ministères tech-niques et 224 autres emplois à vocation

interministérielle pour le recrutement dupersonnel d’appui. Au total 210 postessont en outre réservés à la formation auxcycles B de l’École nationale d’adminis-tration (ENA) et du Centre de formationjudiciaire (CFJ), pour respectivement140 élèves et 70 greffiers. Il est de mêmeprévu le recrutement de 128 préposésdes douanes, 100 enseignants pour les“disciplines en péril”, autant pour lessages-femmes, compte non tenu de tousles autres postes à pourvoir dont 92concernent les infirmiers d’État.Des indications ont été données par le

Premier ministre Abdoul Mbaye au minis-tre de la Fonction publique, du Travail et

des Relations avec les institutions, Man-sour Sy, “pour la mise en œuvre diligentede ce recrutement, par appel public àcandidatures pour certains et parconcours d’entrée direct pour d’autres, enveillant à une parfaite transparence duprocessus”, rapportent le communiquépublié par ce département ministériel.Le président sénégalais Macky Sall

avait annoncé, dans son adresse à la nationà l’occasion du nouvel an, le recrutementde 5500 nouveaux agents de l’État quiseront intégrés en début de l'année 2013dans la Fonction publique sénégalaise. “Les emplois ainsi offerts feront l’objet

d’une large publication pour permettre àtous les candidats de postuler dans lesmeilleures conditions afin de garantir l’éga-lité des chances, la transparence et l’équitérequise pour ces recrutements”, indiquele ministère de la Fonction publique, duTravail et des Relations avec lesinstitutions. “Pour aboutir à la sélection

des candidats les plus aptes à tenir lesemplois ciblés, les recrutements se dérou-leront sur la base des conditions en vigueurdans la Fonction publique (..)” suivant descritères se rapportant au diplôme, aumérite, à la compétence, à l’âge et à l’en-gagement citoyen, selon cette source. “Lacompétition devra être réelle, publique,ouverte et systématique notamment avecdes concours, tests ou sélection en pré-sence des structures compétentes notam-ment du ministère chargé de la Fonctionpublique (Direction générale de laFonction publique qui préside la Commis-sion nationale de recrutement), de la pré-sidence de la République (le Contrôlefinancier), de la Primature (SGG), duministère de l’Economie et des Finances(la Cellule de contrôle des effectifs et de lamasse salariale, la Direction du Budget)ainsi que des départements ministérielsbénéficiaires des quotas”, signale cettesource. (APS)

VIVIANE DIATTA

Faire en sorte qu'aucune femme nemeure en donnant la vie. C'est l'en-gagement pris par les acteurs

luttant contre la mortalité maternelle, lorsdu sommet de la CARMMA (Campagnepour l'accélération de la réduction de lamortalité maternelle en Afrique) qui a eulieu cette semaine à Addis-Abeba, sous lesauspices de l'Union africaine et de l'UNFPA(Fonds des Nations Unies pour la popula-tion). Selon le Secrétaire général adjoint del'Onu et Directeur exécutif de l'UNFPA, DrBabatounde Osotimehin, malgré certainsrésultats remarquables, plus de 450femmes et filles continuent de mourirchaque jour en Afrique de complicationsde grossesse ou à l'accouchement.

“Les décisions prises en Éthiopie cettesemaine aideront à stimuler une transfor-mation positive de l'Afrique. Si l'on veutque le continent poursuive leremarquable progrès économique etsocial réalisé durant la dernière décennie,la réduction de la mortalité infantile etmaternelle doit être une absolue priorité.Il est à notre portée de faire en sortequ'aucune femme ne meure en donnantla vie. Tenir cet engagement est aussientre nos mains”, a-t-il souligné dans unedéclaration reçue à EnQuête. A l'en croire,pour que le continent tire le grandementprofit de son riche potentiel, il faut encorerelever bien des défis. Et aucun n'estaussi redoutable que celui qui consiste àaméliorer le bilan de l'Afrique en matièrede santé maternelle.

Dr Osotimehin soutient qu'en dépitd'exceptionnels résultats dans bien d'au-tres pays, la situation ne s'est pas amé-liorée en Afrique au même rythme quedans les autres continents. “Une récenteétude publiée par The Lancet, revuemédicale de grande renommée, amontré qu'en 2008, huit des dix paysenregistrant les taux de mortalité mater-nelle les plus élevés se trouvent enAfrique. Les pays qui ont été frappés,avec une sévérité particulière, par l'épi-démie du VIH/Sida ont vu les chiffresaugmenter, plutôt que de baisser, cesdernières années”, a informé le Nigérian.Il a ajouté que “si l'Afrique compte seu-lement 14 % de la population mondiale,elle regroupe nettement plus de la moitiédes décès maternels dans le monde. Cespertes représentent un coup de frein bru-tal pour le développement économiqueet social au sens le plus large”. Pour M. Osotimehin, ce ne sont pas des

maladies incurables qui causent ces perteshumaines, mais c'est le manque d'accès àla planification familiale, de soins élémen-

taires et d'une assistance qualifiée lors del'accouchement, d'examens médicaux etde conseils durant la grossesse. Le grandnombre de naissances non assistées, enpartie faute de praticien(ne)s qualifié(e)saide à expliquer les taux élevés de mortalitématernelle.

“Succès”Pour tenter de combler ce déficit, le

Cameroun, par exemple, ouvre actuelle-ment huit écoles de sages-femmes.“Nous assistons à des succès analoguessur tout le continent, avec lerenforcement des systèmes de santé, unfinancement accru et de nouveaux parte-nariats entre les secteurs public et privéet le bénévolat. La Sierra Leone a introduitla gratuité des services médicaux pour lesfemmes enceintes et leurs bébés”, a faitsavoir le Secrétaire exécutif de l'UNFPA. La Campagne pour l'accélération de la

réduction de la mortalité maternelle enAfrique (CARMMA) a été lancée il y atrois ans par l'Union Africaine, avec lesoutien de l'UNFPA.

EMPLOIS

L’USAID au secours de 400 jeunes sénégalaisA travers un programme dénommé YouthMap Sénégal, l'USAID compte accompagner plus de 400jeunes sénégalais dans la mise en place de projets. Elle engage à cet effet 450000 dollars (environ270 millions FCFA).

PRODUITS ALIMENTAIRELe Fonio, ancêtre descéréales d’AfriqueLe Fonio, de son nom scienti-fique Digitaria exilis (fonio blanc)ou Digitaria iburua (fonio noir),est considéré comme la céréalela plus ancienne d’Afrique. Long-temps délaissée, elle est depuisquelques années réintroduitedans la culture africaine en rai-son de sa croissance rapide etde ses grandes qualités nutri-tionnelles.

Dans la cosmogonie du peu-ple Dogon, au Mali, lagraine de fonio, appelée põ,

constitue le “ germe du monde “. Encouscous, beignets ou farines, le fonioest l’une des céréales les plus courantesen Afrique de l’Ouest. Elle a des ver-tus nutritionnelles importantes et,facile à digérer, elle est même recom-mandée aux diabétiques ! Pourtant saculture a longtemps été freinée carjusqu’à l’introduction de nouvellesmachines, il fallait près de deuxheures pour piler deux kilos degraines. A compter du début desannées 90, le fonio a connu une véri-table démocratisation avec l’inven-tion par Sanoussi Diakité, un ensei-gnant de Dakar, du “ décortiqueur “.Cette machine qui coûte environ1000-1500 € permet d’épargner lelong labeur du pilage en augmentantla productivité et le rendement à 75kg en 2 heures.

Se contentant de sols pauvres, nonfumés et adaptée aux pluviométriesvariables, la culture du Fonio a redé-marré avec la mécanisation et le sou-tien financier de l’Union européenne(UE) pour le développement de lacompétitivité de la filière. Cela doitpermettre, en plus de l’utilisation surles marchés locaux, de pouvoir expor-ter les surplus vers l’Europe ou lesEtats-Unis.

La Guinée reste le premier produc-teur avec 222 000 tonnes, devant leNigeria, 80 000 tonnes, le Mali, 26000 tonnes, la Côte d’ivoire 14 000tonnes et le Burkina Faso 9 500tonnes. Au total, un peu moins de500 000 hectares sont exploités.

Une céréale bien adaptée à la cuisine

Le fonio est une denrée de grandequalité au plan culinaire et diététique.Elle est plébiscitée pour ses propriétésgustatives et nutritionnelles excep-tionnelles. “ Plus riche que les autresgraines en calcium, magnésium, zincet manganèse, il contient égalementdeux fois plus d’acides aminés que lesautres céréales “ annonce Top Santé.Très digeste, il est en outre parfaite-ment recommandé pour l’alimenta-tion des enfants, des personnes âgéeset pour les personnes souffrant de sur-poids.

Le plus souvent consommé sousforme de couscous ou de bouillieépaisse, le fonio peut également êtrecuisiné en salade, beignets ou mêmeen dessert. Le Centre de coopérationinternationale en recherche agrono-mique pour le développement(Cirad) qui lui a même consacré unsite conclut par un proverbe popu-laire qui résume bien son utilité : “ Lefonio ne fait jamais honte à la cuisi-nière “.

(AFRIK.COM)

RECRUTEMENT DANS LA FONCTION PUBLIQUE

Militaires, gendarmes et policiersforment le gros du contingent

DR BABATOUNDE OSOTIMEHIN, SG ADJOINT DE L'ONU

“Aucune femme ne doit mouriren donnant la vie”

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numéro 487 • vendredi 25 janvier 2013

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SOCIÉTÉ

CHEIKH THIAM

Quartier Moussa Fall, une localitéde la commune d’arrondissementde Yeumbeul Nord (banlieue

dakaroise). En ce début de matinée, jourdu Maouloud marquant la célébration dela naissance du prophète Mouhamed(PSL), le ciel peine à montrer ses rayonssolaires. Des enfants jouent au football àcôté d'une maison modeste avec cesquatre chambres et une grande cour. Deuxfemmes résidant dans cette maison ylavent le linge. La concession ne désemplitpas, depuis l’annonce de la libération d’As-sane Diop, l’un des 5 jeunes incarcérés à

la suite des émeutes de l’électricité du 27juin 2011. Habillé d’un ensemble blouson,une casquette bleue sur la tête, le jeunehomme porte les stigmates de ces longsmois passés en prison. Aujourd'hui encore,il nie avoir participé à une quelconquemanifestation. “De retour de mon travail,je suis tombé sur des rafles et on m’aembarqué, malgré mon refus. Ils avaientdit qu’on m’avait aperçu sur une vidéo,alors que neni”, raconte le jeunemécanicien âgé d'à peine 23 ans. Il revient sur son séjour carcéral. Les pre-

miers mois ont été un calvaire, avec les der-niers instants de l'ancien régime. “Nousétions à la chambre 9, celle qui est réputée

être la plus difficile de la prison. On avaitcomme voisins de chambre des meurtriers,des violeurs, des caïds, etc. À cause desconditions difficiles de logement, de lasaleté et du surnombre, les prisonniers ontattrapé des abcès comme pas possible”,se rappelle l’ex détenu. Et de poursuivre :“Dans une chambre qui doit accueillir 80personnes, nous cohabitions avec 260 per-sonnes. On nous réveillait très top le matinpour nous compter, alors qu’ils le faisaienttous les soirs”. Les gardes pénitentiaires,ajoute-t-il, ne les considéraient pas commedes êtres humains, mais de loin commedes animaux. “Ils viennent vous dire deschoses pas du tout catholiques, pour mon-trer qu’ils sont des hommes de tenue. Ilsvous versent de l’eau, sans que vouspuissiez broncher”. “Des prisonniers fai-saient l’amour avec de jeunes hommes,même si la sanction est très sévère pourceux qui le font. Par la suite, j’ai ététransféré à la chambre 14”.

“À maintes reprises, ma mère aengagé des avocats qui l’ontescroquée”Il n'est pas question, pour lui, de remet-

tre les pieds en prison. “Ce que lesdétenus endurent là-bas, je ne sauraisvous le raconter avec exactitude. Ce quiest sûr et certain, c'est qu’il n’est plusquestion que je refasse quelque chose quipuisse me faire retourner en prison, car jesais la galère que j’y ai vécue”, promet lejeune Diop. Pour donner une preuve de cequ'il avance, il révèle que lorsqu'il entrait

en prison, il pesait 95kg, aujourd'hui, il estloin de faire un tel poids. “Mon corps étaitsouvent couvert d'abcès, à cause de lasaleté de la chambre et du surnombre. Àl’infirmerie, quelque soit la maladie dontvous souffrez, vous n’avez droit qu’à unparacétamol. Si vous tombez malade lanuit, vous êtes foutu. Les gardes ne vien-nent jamais en aide, même si on crie ausecours. Plusieurs personnes sont mortesdevant nous”, dit-il. Et comme si le sorts'acharnait sur lui, c’est en prison qu’il aappris le décès de sa maman. “Durantmon incarcération, c’est la perte de mamaman qui m'a le plus fait mal. Elle avaittout fait pour me sortir de prison. Àmaintes reprises, elle a engagé desavocats qui l’ont escroquée et nous avonsles preuves de ce que nous avançons.C’est ce qui m’a le plus fait mal”.

“Les politiciens sont deslâcheurs. Merci à Y en à marreet Me Mame Adama Guéye”Le yeumbellois a aussi condamné l’at-

titude des politiciens et des organismesde défense des droits de l’Homme qu’ilqualifie de “lâches”. “Je condamne l’at-titude des opposants de l’époque, lesAlioune Tine et consort. C’est deslâcheurs. Ils ont disparu, depuis qu’ils ontgoûté aux délices du pouvoir, alors qu’ilsen avaient fait une récupération politique,au début. Ils ne faisaient que parler pouramuser la galerie, sans aucun acteconcret. N’eussent été les membres dumouvement Y en à marre et Me MameAdama Guéye que nous remercionsbeaucoup, nous allions périr en prison,car ils ont tout fait pour qu’on soit libre”,assène Assane, avec une rage froide quise lit dans ses yeux. Pour l’heure, ilsollicite de l’aide auprès des autorités éta-tiques et des bonnes volontés, après avoirpurgé une peine de 19 mois, avant d'êtreblanchi par la justice. Il précise qu’entretemps, il a perdu non seulement samaman, mais aussi son travail de méca-nicien. “On ne nous a pas dédommagés,alors que j’étais un jeune lutteur à l’écurie205 de Yeumeul Mboloo, plein d’avenir.Ils m'ont retardé. Je ne sais même pas cequ’est devenue ma licence. Nous avonsbesoin d’aide actuellement pour recons-truire notre vie”, conclut le champion.

FATOU SY

L e 30 janvier prochain, P. Ngom,affectueusement appelé “ Ton-ton” par la petite Nd. Diallo, va-

t-il réitérer ses aveux concernant le violde l'élève de 12 ans ? Ou bien lesrigueurs carcérales vont-elles lepousser à adopter le système de ladénégation, d’autant qu’il risqued’écoper d’une peine de 10 ans ferme? Toujours est-il que sur les mentionsdu procès-verbal d’enquête prélimi-

naire, le prévenu a reconnu les faits quiremontent au mois de novembre der-nier. Selon la déposition de Nd. Diallo,élève à Pikine, “Tonton” P. Ngom l’aappâtée avec un livre de mathéma-tiques. “ Il m’avait promis, lors de sesvisites chez nous, de m’acheter un livrede mathématiques Sidy et Rama”. Àce titre, le prévenu l’a invitée à venirrécupérer le livre. L'ayant trouvé entrain de prendre son petit-déjeuner, lajeune fille a dû attendre. “Après avoirterminé, raconte-t-elle, il a fermé la

porte de la chambre à clé. Il s’est dés-habillé, avant de m’intimer l’ordre defaire la même chose”. La victime adéclaré que malgré sa résistance, leprévenu l’a poussée sur le lit, avantd’abuser d’elle, tout en l’embrassant.“Quand il a sorti un liquide blanchâtre,il s’est levé et m’a demandé d’allerdans la salle de bain pour laver monsexe. À mon retour des toilettes, je l’aivu essuyer son sexe à l’aide d’un mou-choir”, a relaté Nd. Diallo. Ensuite,“nous sommes allés acheter le livre. Ilm’a offert 200 FCfa et m’a remis 1000Fcfa pour ma mère”. La victime a faitsavoir que le prévenu a récidivé,lorsqu’elle est allée ramener le livre quicomportait des pages illisibles. En plusd’un autre livre, “tonton” P. Ngom luia offert 200 francs CFA, avant de la vio-ler pour la troisième fois, le 26 décem-bre. Sur les circonstances de viol,l’élève a renseigné que le prévenu aabusé d’elle, après le départ de sonpère. “A son retour, il a débarrassé la

natte sur laquelle il avait posé sonpetit-déjeuner. Il a appelé ma mèrepour lui dire qu’il m’avait remis 2 000francs CFA pour elle. Il m’a encorepénétrée”, a-t-elle raconté tout en lais-sant entendre que son présumé bour-reau lui a encore remis 200 francsCFA, pour elle et 2000 francs CFA poursa mère. Interpellé sur les accusations de la

fille de son ami intime, P. Ngom, née en1969 a reconnu les faits sansambages. “Il est vrai que j’ai abusé deNd à trois reprises et à chaque fois, j’aiéjaculé sur son nombril, avant de luidemander d’aller dans la salle de bainpour laver ses parties intimes”, a-t-ildéclaré aux enquêteurs. Pour sedédouaner, il a soutenu que la victimen’était plus vierge, lors du premier rap-port sexuel. “Je ne connais pas ce quim’a attiré et j’avoue que la fille mefrôlait parfois le sexe ou me faisait desattouchements à l’insu de ses parents”,a-t-il ajouté pour se justifier.

ASSANE DIOP, L’UN DES JEUNES DE YEUMBEUL LIBÉRÉS

“Le décès de ma mère, en monabsence, m’a plus fait mal queles 17 mois en prison”24h après sa libération, Assane Diop, l’un des 5 jeunes de Yeumbeul incarcérés à la suite des émeutesde l’électricité du 27 juin 2011, s'est confié à EnQuête. Il regrette la perte de sa maman, en son ab-sence, et le coup d'arrêt à sa carrière de lutteur. Mais surtout, il raconte ses 17 mois de galère à Reubess.

GAMOU AILLEURSThiénaba réclameun programme poursa modernisation

Le professeur Souleymane Dia,porte-parole du khalife de Thiénaba(département de Thiès), CheikhAhmet Tidjane Seck, a fait part, jeudi,de son espoir de voir les pouvoirspublics décider de la mise en œuvred'un programme spécial visant lamodernisation de cette cité religieusesituée à 20 km de la capitale du rail.S'exprimant lors de la cérémonie offi-cielle de la 132e édition du Gamou deThiénaba, M. Dia a déclaré que "l'ac-tion publique à Thiénaba n'est pasappliquée à la dimension du villagereligieux, qui mérite plus de considéra-tion de l'Etat" (...) Selon lui, "la postured'Amary Ndack Seck (ancêtre de l'ac-tuel khalife de Thiénaba) incarne lacomplexité, avec trois dimensions, derecteur de daaras en passant par sarésistance contre la conquête colo-niale, mais également de guide reli-gieux depuis 1882 à Thiénaba où ilenseigna localement les préceptes del'islam". M. Dia a soutenu que "l'actuelkhalife Serigne Cheikh AmethTidjane Seck, 7e khalife de AmaryNdack Seck, continue de perpétuerl'œuvre de ce grand érudit de l'islam,avec toute la famille de Thiénaba Seck".

Léona Niassène rassure contre les islamistes

Les autorités politiques et militairessénégalaises peuvent "dormir tran-quilles" parce qu'il n'y aura pas sur le ter-ritoire sénégalais de conflit similaire àcelui se déroulant actuellement auMali, a affirmé, mercredi à Kaolack(centre), le Khalife de la famille tidianede Léona Niassène, El hadji IbrahimaNiasse (…) Selon lui, "il n'y aura pas decrise islamiste semblable à celle que vitactuellement le Mali parce que nosancêtres érudits ont protégé le pays àtravers leurs prières". Le khalife deLéona Niassène a demandé aux autori-tés d'aider à carreler la mosquée de lacité de Mame Abdoulaye Niasse et asoutenu que toutes les questions soule-vées lors du comité régional de déve-loppement (CRD) préparatif duGamou ont trouvé des solutions. Lesmêmes prières pour le rétablissementde la paix au Mali et en Casamance ontété aussi formulées par l'imam ratib dela grande mosquée de Kaolack etKhalife de la famille Kanène, PapeSouleymane Kane.

Mpal a célébré le Maouloud dans la ferveur

Le Gamou (…) a été fêté dans la fer-veur, dans la nuit de mercredi à jeudi àMpal (Nord), la cité du défunt éruditEl Hadj Rawane Ngom. Des chants à lagloire du prophète Mohamed (PSL)ont rythmé la célébration. El HadjAbibou Dièye, porte-parole du khalifeEl Hadj Rawane Ngom Junior, a for-mulé des prières pour le retour de lapaix au Mali. C'était en présence dugouverneur de la région de Saint-Louis,Léopold Wade, et d'autres personnali-tés politiques et religieuses. Le khalife aaussi, par l'entremise de son porte-parole, sollicité l'aide de “tous les musul-mans” pour agrandir la mosquée deMpal devenue très petite pour contenirles fidèles de la localité, surtout pour laprière du vendredi. APS

POURSUIVI POUR VIOL SUR “SA NIECE” DE 12 ANS

“Tonton” Ngom avoue, maisréfute être le premierSi “Tonton” P. Ngom réitère ses aveux concernant le viol subi parl’élève de 12 ans, Nd. Diallo, il risque d’être condamné à 10 ansde prison ferme.

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CMJN

GAMOU 2013

AMADOU NDIAYE (ENVOYÉ SPÉCIAL)

Pas de mensonges, des prièrescommunes, un Sénégal deboutcontre toutes dérives. C’est la

thérapie de choc préconisée par le porte-parole des Tidianes, hier, lors de la céré-monie officielle du Gamou de Tivaouane.“Soyons debout comme un seul hommepour faire face à ce qui nous guette”, ademandé Abdoul Aziz Sy Al Amine. LesSénégalais doivent s’asseoir ensemble,chefs religieux, politiques, membres dela société civile, pour discuter desurgences, dit-il. Il s’agit de protéger lepays contre ceux qu’il a appelé “desétrangers inconnus qui pénètrent nosfrontières poreuses qu’il urge de sécuri-ser”. Il juge également nécessaire de dis-cuter pour trouver des solutions contre le

“gaspillage” et la mal gouvernance etœuvrer à ancrer “l’éducation coranique”dans notre système scolaire. Que chacunse sente responsable, poursuit le porte-parole qui prophétise que “seule une dis-cussion sincère et une entente peuventsauver le pays”. Dans ce dispositif, la jeu-nesse joue un rôle important, elle estl’avenir et doit se connaître d’abord ens’abreuvant du legs des ancêtres, de l’avisd’Al Amine. “Injures et querelles n’ontjamais rien réglé dans un pays”, déclare-t-il, avant de demander un renforcementdes croyances. Il a fermement prohibé le“mensonge” qui constitue une plaie àlaquelle toute société doit s’attaquer.“Que les gens arrêtent de créer deschoses qui n’existent pas. Aussi faut-ilsavoir que toute vérité n’est pas bonne àdire”, souligne Al Amine sur un ton

chargé de codes. Les familles doivents’appliquer à travailler et à gagner digne-ment leur vie, selon lui. Il préconise là-dessus, comme l’avait fait le khalife desmourides lors du Magal passé, un retourà l’agriculture pour ceux qui n’ont rien àfaire dans les centres urbains.

“Prions pour la résolution duconflit casamançais qui n’a quetrop duré”Abdoul Aziz Sy Al Amine a par ailleurs

demandé des prières communes pour leretour de la paix en Casamance. Seulesdes prières peuvent venir à bout deconflits de ce genre, selon le porte-parole. Rappelant les efforts qu’il a lui-même entrepris en vue de la résolutiondu conflit casamançais, cette “plaie”.Pour cela il dit avoir fait le tour de 18 vil-

lages dans le département de Bignona.Cette visite, qui s’inscrivait dans le cadred’une recherche efficiente de paix danscette partie sud du pays, s’est dérouléeà la fin des années 92, sous le régime deDiouf. Al Amine confie avoir même reçuune délégation du chef rebelle SalifSadio à Tivaouane. “Les émissaires deSalif Sadio m’ont fait part de leurs diffi-cultés liées à des problèmes financiersrésultant d’un encerclement par l’arméesénégalaise. Je lui ai fait parvenir un sou-tien conséquent, même si je voulaisabsolument le voir, lui d’abord”, dit AlAmine. Il ajoute qu’il est temps de dis-cuter davantage avec “nos parents Dio-las” pour qu’ils s’emploient définitive-ment à résoudre le conflit. Dans un élande générosité, il a préconisé des prièresauprès des imams et autres sénégalaispour un retour définitif de la paix.“Prions pour la résolution du conflitcasamançais qui n’a que trop duré. Ilfaut des prières pour qu’une guerreprenne fin, c’est l’œuvre de tous”,déclare le porte-parole. Il a égalementappelé à formuler des prières pour leretour de la paix au Mali, en Syrie et enPalestine. Sa conviction profonde estque l’islam est une religion de “paix” etil en a toujours été ainsi. Il s’est félicité,par ailleurs, de la satisfaction des popu-lations de Tivaouane par rapport à l’or-ganisation du Gamou. A ce propos il adécerné une mention spéciale au gou-vernement du Sénégal qui a satisfaittoutes ses promesses pour l’organisationdu Gamou.

S i tout ce qu’il raconte est vrai, lemalien Diarra dispose certaine-ment d’un remède contre le feu

qui couve dans son pays. Ses gris-grisrouges, blancs, beiges et ses bouteilleshabillées en tissu de diable ont le donhilarant de tout soigner. Au milieu d’unefoule curieuse, il s’active et étale ses pou-voirs “surnaturels”. L’éventail est large :“cette bouteille, c’est pour amener la paixchez-soi” ! “Celle-là pour soigner l’im-puissance” ! “Si tu aimes une fille, mets-la dans ce cadenas et tu en fais uneesclave” ! Diarra soigne tout et peut toutfaire. Il est “fort”, cet homme habillé enboubou blanc planté de petites cornesarrachées dont on ne sait de quel animal.Tantôt il écarquille les yeux, fixe une bou-teille jusqu’à soulèvement, tantôt il fait letour de son étale “satanique”. L’hommerespire la forme et se prélasse. Il frime,c’est un looseur. Diarra séduit des fans quin’hésitent pas à l’extraire de la foule pourlui confier des secrets. “Il est fort ce gars,il peut tout faire, il a des gris-gris qui aug-mentent la taille du sexe, d’autres agré-mentent les rapports charnels (…). Gareà vous, s’il s’aperçoit que vous êtes en

train de le photographier, il a le pouvoir dedétruire votre appareil sans bouger de làoù il est”, souffle ce gamin à la frontièrede l’ensorcellement. Diarra sembleignorer que sur cette terre où il a plantéson armada de fétiches, des milliers depèlerins convergent pour célébrer la nais-sance du prophète de l’islam. Mais à toutpoint de vue, il n’en a cure. Tout commeces jeunes, le visage bouffi, gérant unefoultitude de tables de jeu. Les piècessonnent et trébuchent dans de petits sacsceinturant leurs corps. Faites vos jeuxmessieurs, c’est 200 francs la passe. Dejeunes gens prennent d’assaut les lieuxet forment très vite de petits rassemble-ments touffus autour des tables. “Le butdu jeu est simple et on peut ramasserbeaucoup de frics avec ça”, appâte cetindolent membre du deal. Qui l’eut cru,cet endroit gît au cœur de Tivaouane, lasainte. Il rivalise avec les autres lieux d’af-fluence. Sauf qu’ici, ce sont des poudresqui peuvent tout faire, des bouteilles auxpouvoirs magiques, des serpentsenfermés dans des caisses, des voyantsqui semblent jeter leur dévolu sur les mai-gres économies de pèlerins naïfs. Bien

souvent, le vent transporte le son deschants religieux sur cet endroit de liberti-nage. Mais Diarra et ses voisins ne veulententendre rien d’autre que le bruit de cetargent, fruit de leur imagination fertile. Ilscélèbrent leurs prouesses sur des pèlerins

qui ne se suffisent pas des prières de lasainte nuit du Maouloud. L’endroit nedésemplit pas, les maîtres du lieu se frot-tent les mains. C’est le Gamou desfétiches et des jeux de hasard.

A. NDIAYE

NDEYE FATOU NIANG

Selon le guide du Dahira des Mou-starchidines, le président de laRépublique Macky Sall lui a écrit

une lettre pour solliciter unecollaboration. D'ailleurs, le chef de l'Éxé-cutif a fait bien mieux que son prédéces-seur Abdoulaye Wade, pour l’organisationdu Maouloud des Moustarchidines. “Tout

ce qui a été fait par l’État du Sénégal, l’an-née dernière, a été doublé par le présidentMacky Sall”, a estimé SerigneMoustapha Sy. Dans la réponse qu'il alivrée à la délégation conduite par OumarGuéye, ministre de l’Hydraulique et del’Assainissement, Mary Teuw Niane,ministre de l’Enseignement supérieur etSeynabou Gaye Touré, ministre des Séné-galais de l’extérieur, entre autres, le reli-

gieux a répondu favorablement à larequête du Chef de l’État. “Il faut une col-laboration pour le meilleur et pour le pire.Il y a des personnes qui n’ont pas de ten-dance, ni de parti-pris. C’est Dieu qui lesoriente dans toutes les circonstances pourqu’ils aident les personnes à trouver ledroit chemin. Dites à Macky Sall que sesorientations ont été suivies à la lettre,nous sommes disponibles à collaboreravec tout le monde, dans l’intérêt dupays”, a déclaré le marabout.

TIVAOUANE

Al Amine plaide pour un Sénégal debout faceaux multiples agressionsLa 111e Gamou de Tivaouane a été clôturée par un message fort, lancé par le porte-parole des Tidianes, Abdoul Aziz Al Amine. Il a demandé d’unir les cœurs, de bannir les vices pour faire face aux multiples menaces.

GAMOU YOFF-MAMADOU LAMINE LAYE

“Au Sénégal, lesTarikhas passentavant l'Islam”Le jeune frère du Khalife généraldes Layennes, Mamadou LamineLaye, est bon orateur. Malgréle froid, il a su tenir éveilléeune assemblée de plusieurscentaines de personnes, pendanttout une nuit, à l'occasion duMaouloud. Il a profité de l'oc-casion pour livrer sa penséesur divers sujets.

“Ceux qui se font appelésislamistes déshonorentl'islam et ternissent

l'image de notre religion”, a déclaréMamadou Lamine Laye, frère duKhalife général des Layennes, BayeAbdoulaye Thiaw Laye. C'était à l'oc-casion de la célébration duMaouloud. À l'instar du reste de lacommunauté musulmane, lesLayennes ont célébré la nuit duProphète mercredi soir à YoffDiamalaye. Très pédagogue et allè-gre, il a réussi à faire passer ses mes-sages, à travers des exemples tirés de lavie quotidienne. Il a très souvent arra-ché de fous rires ou des sourires à l'as-sistance. C'est ainsi qu'il s'est insurgécontre les djihadistes qui font la pluieet le beau temps actuellement au Maliet dans une partie de l'Algérie.Contrairement à l'image de l'islamque véhiculent ces derniers, “l'islamest une religion de paix”, a rappelél'orateur du jour.

En outre, le Maouloud était l'occa-sion, pour le frère du Khalife desLayennes, de poser le débat sur la mul-tiplicité des Korités. “Pourquoi, auSénégal, doit-on célébrer trois kori-tés ?”, s'est-il demandé. Alors que “tousles musulmans de ce pays célèbrent leGamou le même jour”, a-t-il ajouté.Ce qui n'est véritablement pas nor-mal, vu que Dieu passe avant leProphète”. “La lune est la même et nechange pas”, a-t-il conclu. Pour lui, “auSénégal, les Tarihas passent avant l'is-lam”. Ce qui est à la base des diffé-rentes Korités.

Par ailleurs, partant des prescrip-tions du Coran, Mamadou LamineLaye s'est employé à démonterquelques “vérités” bien sénégalaises,en ces temps qui courent. “LesSénégalais se lamentent et disent qu'iln'y a pas actuellement d'argent.L'argent appartient à Dieu, mais pas àMacky Sall ou à Abdoulaye Wade”, a-t-il déclaré. Cela dit, les prétendantsau pouvoir “doivent éviter de promet-tre des choses qu'ils ne peuvent pasfaire”. Une pierre dans le jardin deMacky Sall qui n'a pas encore tenu laplupart de ses promesses.

BIGUÉ BOB

FÉTICHISME & JEUX DE HASARD À TIVAOUANE

Bienvenue au Gamoudes incrédules A Tivaouane, près du chemin de fer, ils ont élu domicile. Ils prati-quent le fétichisme et s’adonnent aux jeux de hasard. C’est leurmanière de célébrer le Gamou et ils semblent bien s’y plaire.

LETTRE A SERIGNE MOUSTAPHA SY

Macky fait la cour aux Moustarchidines

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CMJN

numéro 487 • vendredi 25 janvier 2013www.enqueteplus.com

GAMOU 2013 page 7

AMADOU NDIAYE (ENVOYÉ SPÉCIAL)

A l Makhtoum n’y était pas.Serigne Cheikh Tidiane Sy,khalife général des Tidianes,

n’est pas venu à Tivaouane. Une pre-mière dans les annales de cette célé-bration qui a toujours été présidée parle Khalife en personne. A Tivaouane,

les gens y avaient pourtant crujusqu’à la douloureuse évidence. Iln’a pas été de la partie. Ni lui, ni sonfils Moustapha Sy n’ont assisté à lacérémonie officielle du Gamou, fina-lement dirigée par son jeune frère etporte-parole de la famille Abdoul AzizSy Al Amine. Pourtant, lorsqueMoustapha Sy est allé rendre visite à

Al Amine le mercredi vers midi, beau-coup d’espoirs ont été nourris. Adéfaut de voir son père SerigneCheikh, les fidèles ont espéré le voirlui, à cette cérémonie. Il n’en a rienété. Voilà pourquoi nombre de talibésTidianes ont été déçus hier. “Depuis1937, j’assiste au Gamou, mais celane s’était jamais passé”, dit timide-ment Amade Diop, posté sur le murde la Zawiya El Hadji Malick. “UnGamou sans la présence du Khalifeest une première à Tivaoune où je visdepuis 1951”, s’exclame le vieuxAbdou Aziz. La déception la plus forteà été ressentie aux champs decourses, la nuit du Gamou.

Aux champs de courses, c’est ladéception sur toute la longueur Venus par milliers et assis sur des

nattes de fortune, les pèlerins ontattendu impatiemment, espérant voirSerigne Cheikh T. Sy, le khalife. DjibrilSagna, venu de Dakar, raconte samésaventure :” j’ai passé toute la jour-née du Gamou à argumenter devantmes camarades que Serigne Cheikhviendrait aux champs des courses. Lesoir, lorsque j’ai vu la chaise royaleplacée au milieu du décor, cettechaise qu’occupe souvent SerigneCheikh, je me suis dit que le tour étaitjoué, il sera là”. Ragaillardi par cetteimage, le moustarchidine, nom donnéaux talibés de Serigne Cheikh T. Sy,croyais voir dès lors les choses enclair. Il poursuit : “Autre signeconvaincant, c’est quand j’ai vu lesportes du champ ouvert et les talibésprendre d’assaut les lieux en courantà vive allure pour se frayer un passageaux premiers rangs. C’est fort de cetteconfiance que je suis venu sur leslieux vers 22h. Plus la nuit avançait,plus je me disais que le khalife seraitlà”. Le réveil sera brutal pour DjibrilSagna qui raconte le visage déçu :“Lorsque vers minuit passé, j’aientendu une voix rauque direAssalamoualeycoum, je me suis dis,avec stupeur en mon fort intérieur,que ce n’est pas le vieux, mais plutôtson fils Serigne Moustapha Sy”.Djibril avait vu juste. “J’ai été telle-ment déçu que j’ai subitement été

pris par un coup de fatigue généraleentraînant un sommeil difficilementgérable. C’est ainsi que je suis sortiprendre trois tasses de café et desdattes pour tenir le coup”. Il ne tien-dra pas le coup, Djibril est rentré toutcomme ces nombreux gens qui ontvite fait de quitter les lieux, lorsqu’ilsont su que Serigne Cheikh ne vien-drait pas. C’était la déception.Babacar Lèye est rentré à Mbour dansla nuit même, vers 2h du matin. Aprèsavoir reconnu que cette année, legamou de Tivaouane a connu une“forte affluence” parce que simple-ment les gens étaient “curieux desavoir comment ça allait se passer.C'était de savoir si le nouveau Khalifeallait être présent ou demeurer dansson silence”. De poursuivre serein :“Le khalife aurait dû parler pour expli-quer aux talibés ce qui se passe réel-lement. Je pense que nous méritonsde connaître, ne serait-ce qu’une par-tie de ce qui se passe, pour savoir àquoi nous en tenir”.

Il n’a pas assisté aux deuils desa mère, de son fils, de sesfrères, de son épouse… Le nouveau Khalife des Tidianes

est un homme spécial. Déjà sonjeune frère, Abdoul Aziz Sy Al Amine,avait suscité l’émotion en confiantqu’ils ne s’étaient pas vus depuis 22ans. A cela, il faut ajouter l’absencede l’homme dans des cérémonies lesplus douloureuses qui ont secoué lafamille. Présent à Tivaouane depuis1951, ce vieux raconte : “SerigneCheikh n’est pas venu au décès deson père Dabakh, le 3éme khalife deMaodo. Il n’est pas venu non plus audécès de Habib Sy, ni à celui de sonfrère aîné Serigne Moustapha SyDiamil”. Ce n’est pas fini, poursuit lesexagénaire : “il n’est également pasvenu lors du décès de sa grande sœur,Sokhna Oumou Sy. Sokhna SeynabouSy aussi est décédée sans qu’il soitlà, idem lors du décès de sa tenteRokhaya Malick Sy ; même sonépouse est décédée et il n’a pas étéaux funérailles”, raconte le vieuxTidiane, installé à Tivaouane au toutdébut des années 50.

NDEYE FATOU NIANG

E t de deux pour SerigneCheikh Tidiane Sy. Le nou-veau Khalife général des

Tidianes a encore manqué le ren-dez-vous de la commémoration dela naissance du Prophète. Cela n’apas été une surprise pour certains ;par contre, pour les disciples quiattendaient avec impatience leurguide qu’ils n’ont pas vu depuis leMaouloud de 2011, c’était la dés-olation. 01h 08mn vient de sonner. Tous

les yeux sont fixés sur les écrans,cherchant désespérément l’hommeau “dialaba”. Mais le nouveauKhalife général des Tidianes resteinvisible. En lieu et place, SerigneMoustapha Sy, le responsablemoral du dahira moustarchidinewal moustarchidate (DMWM), faitson entrée. Un bonnet noir bien

fixé sur la tête, le marabout avanceà petits pas vers le salon d’honneurdu champ de course, sous les criseuphoriques de ses talibés. Aprèsune brève salutation, SerigneMoustapha Sy débute son discoursen arabe, avant de poursuivre enlangue nationale. Il justifie l’ab-sence du guide religieux par le faitque, l’année dernière, SerigneCheikh lui-même leur avait dit quedésormais, il était temps pour luide laisser la place à ses enfantsparce qu’il vieillit. Une phrase quia eu le don d'apaiser le cœur desMoustarchidines qui se posaientmultiples questions sur le motif del’absence de leur “Cheikh Tidiane”. Après 5 tours d'horloge de cause-

rie, les craintes ont été dissipées etles tensions apaisées. Le guide leur adonné un viatique pour tout uneannée. Ils y puiseront pour étancherleur soif de savoir.

C’ est une bouf-fée d’oxygène.Même si son

absence n’est pas pas-sée inaperçue, SerigneCheikh Al Makhtoum adonné des instructionspour le Gamou deTivaouane 2013. C’estainsi qu’il a demandé àson frère Pape Malick decélébrer l’événement à laZawiya Hadj Malick Sy,en compagnie deSerigne Mbaye Sy. Unepremière si l’on sait queson jeune frère a tou-jours passé le Gamou à

ses cotés et aux champs de course.Pour nombre de fidèles, le nouveaukhalife vient de poser un acte fortallant dans le sens de raffermir lesliens au sein de la famille religieusede Tivaouane. Et ce n’est qu’undébut, a dit Abdoul Aziz Al Amine.D’autres actes seront posés et lafamille s’en trouvera plus que jamaissoudée. Toujours dans ses instruc-tions, rapportées par le porte-parole,le nouveau khalife avait aussidemandé à Serigne Maodo SyDabakh d’accompagner Al Amine,afin qu’ils dirigent ensemble leGamou à la Zawiya Seydi AbabacarSy. Tour à tour, cette initiative du nou-veau khalife a été magnifiée parSerigne Maodo Sy Dabakh et SerigneMansour Sy Djamil.

A. NDIAYE

CÉRÉMONIE OFFICIELLE

Serigne cheikh restefidèle à son coin Le suspense aura duré jusqu’au bout. Le nouveau Khalife généraldes Tidianes, Serigne Cheikh Tidiane Sy, n’a pas été à Tivaouanepour la célébration du Gamou. Un fait inédit, posé par un khalifetout particulier.

2 MORTS ENREGISTRÉS

Un Maouloudmoins meurtrier que le Magal

Le Gamou de Tivaouane aenregistré ses premiers mortshier matin sur la route natio-

nale n°1, entre Bargny et Rufisque,vers les coups de 9h 23mn. Un cyclo-moteur a été renversé par un car“Ndiaga Ndiaye”. Les deux passagersdu scooter ont perdu la vie.

Ce bilan a été établi hier aux envi-rons de 12h. Les soldats du feu ontfait 38 sorties et ont enregistré 72 vic-times dont les 2 morts. Au total, 70personnes ont été assistées par lessecouristes et admises dans les hôpi-taux d’Amadou Sakhir Djeguène deThiès et El Hadji Abdou Aziz SyDabakh de Tivaouane. S'y ajoute 36malades qui ont été pris en charge,selon l’adjudant-chef JosephMbengue.

BILAN DE LA POLICE129 interpellations,5 accidents corporels et 130 gde drogue…

Au cours du Gamou, lapolice de Tivaouane ainterpellé 129 personnes

pour diverses infractions  ; notam-ment les délits de vol, de recel, d'in-cendie volontaire, de détention dechanvre indien, d'occupation illégalede la voie publique, d'exploitation desalles de jeu, sans autorisation admi-nistrative et vagabondage, entreautres. 5 accidents corporels ont étéconstatés. Les trois ont été provoquéspar des motos Jakarta qui ont étémises en fourrière au commissariat deTivaouane. Les victimes ne souffrentque de quelques égratignures et bles-sures légères. Six accidents, avec dégâtmatériel, ont également été constaté :ils ont impliqué deux charrettes. Lapolice a aussi saisi une importantequantité de drogue dont 130grammes, 13 cornets et 3 joints dechanvre, ainsi que 8 bouteilles dediluant.

ND. F. NIANG

RAISONS DE L'ABSENCE DE AL MAKHTOUM

Serigne Moustapha Sy :“Il vieillit”Comme prévu, Cheikh Tidiane Sy n'a pas assisté à la célébrationde la naissance du Prophète. Mais son fils Moustapha Sy a tenuhaut le flambeau au champ de course, fief des Moustarchidines.

SERIGNE CHEIKH ENVOIE SON FRÈRE A LA ZAWIYA HAJ MALICK

Un îlot d’espoir dans un océan d’inquiétudes

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numéro 487 • vendredi 25 janvier 2013

EN VUE

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LITTÉRATURE – ATELIERS D'ÉCRITURE

Dakar bientôt incubateur de futurs talentsDeux ateliers littéraires feront, bientôt, leur apparition à Dakar, d'après une initiative des éditionsDiaspora Noire.

ARTS PLASTIQUES - DROIT DE SUITE

Un projet de décret attendu fin janvier Le droit de suite - une clause du droit d’auteur portant sur la revente de produits d’arts plastiques – était au centre d'une réflexion entre acteurs et le Bureau sénégalais des droits d'auteurs (BSDA). En perspective, un projet de décret y ayant traitd'ici fin janvier 2013.

PROJET “VIVE L'ÉCOLE”Des concerts contre l'exclusion scolaire

Des “concerts pour l'école”. C'est une initiative conjointe de l'ONGRAES et de la coopération espagnole visant à lutter contre l'exclusionscolaire. Dénommé “Vive l'école”, le projet devrait être présenté à la

presse mardi prochain à l'occasion d'une conférence de presse, à l'institut cul-turel espagnol, Aula Cervantès, de Dakar. D'ores et déjà, le ton va être donné le2 février prochain avec un spectacle de Carlou D au centre culturel BlaiseSenghor, informe un communiqué reçu hier. La même source ajoute que “ceprojet va accompagner l’Initiative à l'endroit des enfants et adolescents endehors de l’école (EADE), en mobilisant les radios communautaires pour sen-sibiliser les communautés et en suscitant l’innovation par l’art”.

B.BOB

TIC – APPRENTISSAGE ONLINE POUR JEUNESUn site américain propose des courssous une forme ludique

O ffre d’apprentissage de l’anglais pour pré-adolescents et adolescents(de 12 à 16 ans). En se rendant à l’adresse indiquée (www.AmericanEnglish.state.gov), vos enfants peuvent dès à présent renforcer leur

connaissance de la langue de Shakespeare, grâce à diverses activités ludiquesqui leur sont proposées. Il s’agit de jeux, quizz et énigmes à résoudre sous laforme de puzzles visuels et musicaux, mais aussi de bandes dessinées en deuxlangues qui serviront à la mémorisation mnémotechnique de mots et expres-sions en langue anglaise.Parmi les activités proposées, la plus en vue est sans doute le jeu “Trace

Effects”, une expérience RPG collaborative en langue anglaise qui, en plus descours de langue, permet aux enfants d’explorer la culture américaine à traversdes aventures dans un monde imaginaire interactif.

S. BENGELOUN

SOPHIANE BENGELOUN

L a ville de Dakar sera bientôt le point de conver-gence des futurs talents littéraires sénégalais.Directrice de la Maison d’édition numérique

Diaspora Noire, et elle-même auteur d’un roman (Dior - lebonheur Volontaire, 2011), la franco-sénégalaise HuloBayle Guillabert propose, à partir de février, des ateliersd’écriture au public sénégalais.Sériés en deux niveaux de difficultés, ces cours intitulés

“Plume en Herbe” et “Plume Romanesque” sont ouvertsà tous les passionnés de littérature voulant s’initier ou faireleurs armes en écriture, dans les différents genres que sontl’autofiction, l’autobiographie, le récit, la poésie, le roman,entre autres. Des exercices mensuels seront proposés auxparticipants qui pourront, par la suite, lire leurs textesdevant les autres et échanger, sans crainte, sur leurs idéeset leurs préoccupations stylistiques. Il s’agit essentielle-ment d’accompagner la démarche des aspirants écrivains

en soulignant les points forts de leurs manuscrits en chan-tier et de déverrouiller les éventuels blocages en leurouvrant de nouvelles pistes d’écriture.L'inscription à ces ateliers se fera avec un nombre de

places limitées à 15, dans le but de disposer de tempsmatériel pour se pencher sur chaque cas, selon l'instiga-trice. Les dites séances devraient se tenir chaque premiersamedi et dimanche du mois, selon qu’il s’agit de “Plumeen herbe” ou de “Plume Romanesque”, dans un restau-rant de la place. Mais ce n'est pas gratuit, puisque les ins-criptions, déjà ouvertes sur le site web des éditionsDiaspora Noire, oscillent entre 6 et 10 000 FCfa par mois.Créée en 2011, la maison d'édition se donne la vocation

de publier les auteurs d’Afrique et de sa diaspora. Avec 19livres répartis en 6 collections différentes, cette maisond’édition se veut panafricaine dans l’âme et, surtout, tour-née vers le futur avec une approche du livre numérique,jusque-là inédite au Sénégal.

“Il y a vingt ans, on nous traitait de fous. Pourtant,on avait vu juste : le people, ça intéresse tout lemonde !”, se réjouit Moses Djinko (45 ans),

grand prêtre de la presse people en Côte d'Ivoire. En1993, avec quelques amis, il lance le premier journal dugenre, Top Visage, un tabloïd 100 % show-business.Sacré challenge dans un pays où même l'actualité cultu-relle était reléguée en fin de journaux. “Pour le premiernuméro, on a tablé sur 13 000 exemplaires, se souvient-il. Mais très vite nous avons augmenté les tirages : lejournal faisait un carton !” Douze ans plus tard, en2005, Top Visage tirait à 60 000 exemplaires, et avait,par la même occasion, ouvert la voie à d'autres initia-tives. À Abidjan, il n'y a plus un, mais cinq tabloïds heb-domadaires, et un mensuel, Life, que dirige maintenantMoses Djinko. Quand l'hebdomadaire français ParisMatch vend en moyenne 300 exemplaires à Abidjan,Life en écoule près de 10 000.Cet engouement pour la presse people, on l'observe

aussi à Cotonou, Lomé ou Dakar. Dans les capitalessous-régionales, lycéens, étudiants, fonctionnaires,cadres d'entreprises, tous se passionnent pour la vie tré-pidante des “stars” locales. Ils sont nombreux lespatrons de presse qui se sont engouffrés dans labrèche... et se sont cassé les dents.

ScoopÀ Dakar, Satellite, Icône Magazine et Facedakar sont

les seuls survivants de la boulimie people qui s'est abat-tue sur le Sénégal au début des années 2000. “Le peo-ple est un business comme un autre, déclare El MalickSeck, patron de presse sénégalais. Et comme pour toutbusiness, il faut avoir un projet solide, crédible et bienficelé”, explique-t-il.Quand Icône Magazine - fondé par le journaliste

Mansour Dieng -, préfère être policé, à la limite du cul-turel, Facedakar n'hésite pas à faire dans la polémique.“Nous sommes le Voici [hebdomadaire français, NDLR]du Sénégal”, s'amuse El Malick Seck, patron de presseet fondateur du titre. “On est constamment à larecherche du scoop, de l'info exclusive, du buzz”, décrit-

il, en soutenant que son hebdomadaire - vendu à500 F CFA l'unité (environ 0,76 centime d'euro) -,s'écoule chaque semaine à plus de 20 000 exemplaires.Des scoops qui, selon la presse sénégalaise, lui ont valuun procès en diffamation et une condamnation à un ande prison avec sursis.Cette recette réussit tout autant à Abidjan, pour

Prestige Magazine. “Chez nous, il n'y a pas de tabous, onparle aussi bien des scandales qui émaillent la vie desartistes que de sexe”, explique Guillaume Vergès, rédac-teur en chef de l'hebdomadaire ivoirien.

AvenirÀ Dakar, Lomé, Abidjan, de plus en plus de gens ont

compris comment tirer parti de cette presse.Mannequins, chanteurs, belles de nuit, jet-setteurs, ilsn'hésitent pas à monter de faux scandales ou de fausses“paparazzades” pour être vus. Mais ils ne sont pas lesseuls à s'en servir. “Les politiciens aussi entrent dans ladanse. Ils se tournent vers ces magazines qui sont sou-vent moins critiques que la presse politique”, confie unpatron d'agence de communication de Cotonou. AuBénin par exemple, Réckya Madougou (ministre de laMicrofinance) a fait la une du magazine béninois Vidaloca. En Côte d'Ivoire, ce sont les ministres HamedBakayoko (à l'époque ministre des NouvellesTechnologies) et Anne Ouloto (à l'époque ministre de laSalubrité urbaine) qui ont fait la couverture de Life, res-pectivement en 2007 et 2011.Parmi les professionnels, on est persuadé du bel ave-

nir de la filière. “Entre les footballeurs, les artistes, lestops, les animateurs télé, il y a encore de quoi faire”,s'exclame Guillaume Vergès. “Des lecteurs viennentdes pays voisins pour acheter des exemplaires de larevue et les revendre dans leur pays. Et à Life, on com-mence à réfléchir sur la façon d'internationaliser lemagazine”, raconte Moses Djinko. El Malick Seck, lui,a l'intention de lancer, d'ici à la fin du premier trimestrede cette année, sa chaîne de télévision, FacedakarTV.

(JEUNEAFRIQUE.COM)

A l'initiative du Bureau séné-galais des droits d'auteurs(BSDA), une journée de

réflexion autour de la question duDroit de suite s'est tenue, mardi, à laMaison de la Culture Douta Seck, enprésence d’acteurs représentatifs dumonde des arts plastiques et duministre de la Culture, Abdou AzizMbaye. A l'occasion, celui-ci a réitéréson engagement en faveur d’une nor-malisation de la question des droitsd’auteurs et droits voisins quant auxproduits de l’industrie culturelle. Car“les potentialités créatrices [desartistes au Sénégal] ne peuvent s’ex-primer que dans un cadre juridiquesécurisé”, a estimé le ministre enouvrant les débats.Mais pour “raison de Gamou de

Tivaouane”, Abdou Aziz Mbaye n'as-sistera pas à la suite des échangesconduits par Bakary Badiane, ancienDirecteur des Arts, et Aziz Dieng, unproche du ministre. Ils ont ainsi expli-qué aux intéressés les enjeux du Droitde suite qui concerne exclusivementla cession marchande d’œuvres d’arts

plastiques. Il stipule qu’une certainesomme, qui est fixée à 5% du prix dela transaction, doit être reversée àl’auteur à chaque revente de sonœuvre. Le texte juridique qui l'enca-dre relève de la loi 2008-09 relativeau droit d’auteurs et au droit voisin dela législation sénégalaise.L’enjeu de la rencontre, en défini-

tive, était de parler de la questionavec les artistes plasticiens, afin des’expliquer et d’échanger sur leslimites actuelles de la loi et de cher-cher des pistes de résolution. Il s’estagi, en l’occurrence, du défaut d’ap-plication exhaustive de la loi envigueur faute des mécanismes régle-mentaires nécessaires, du caractèreinformel constaté sur le terrain quantaux ventes et cessions de produitsculturels, de la notion d’originalitédes œuvres d’art, ainsi que des pro-blèmes liés à la fiscalité de ces der-nières.Un projet de décret sur la sujet sera

déposé sur la table du ministre detutelle, au plus tard le 31 janvier cou-rant. S. BENGELOUN

MÉDIAS – PRESSE PEOPLE EN AFRIQUE DE L'OUEST

Sexe, mensonges et ragots à gogoLa presse people connaît un véritable engouement en Afrique de l'Ouest. Certaines publicationsremportent même un franc succès.

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numéro 487 • vendredi 25 janvier 2013www.enqueteplus.com

SERVICES & LOISIRS

05h20 Page synthe.

05h20 Le grand journal.

Magazine.

06h05 Le grand journal, la

suite. Magazine.

06h30 La matinale.

Magazine.

07h55 Album de la se-

maine. Villagers. Emission

musicale.

08h20 Mon pote. Film.

10h05 La délicatesse. Film.

11h50 The Wild. Série

12h10 The Wild. Série

12h35 Page synthe.

12h35 La nouvelle édition

1ère partie. Magazine.

12h55 La nouvelle édition.

Magazine.

14h00 Planète dino-

saures. Lutter pour survi-

vre. Documentaire.

14h30 Divers. Autre.

14h45 Football. Coupe

d'Afrique des Nations 2013.

1er tour. Groupe C. Zambie

/ Nigeria.

17h00 Lives + d'Afrique.

Emission musicale.

17h05 The Wild. Série

17h25 The Wild. Série

17h55 Football. Coupe

d'Afrique des Nations 2013.

1er tour. Groupe C. Burkina

Faso / Ethiopie

20h20 Sécurité

rapprochée. Film

22h10 Le territoire des

loups. Film.

00h00 Dos au mur. Film.

01h45 Insoupçonnable 4 :

un silence assourdissant.

Téléfilm

03h50 Surprise.

Divertissement.

04h00 WWE Afterburn.

Catch.

04h40 Les nouveaux

explorateurs. Céline Hue

au Mexique. Magazine.

05h40 Fin des

programmes.

Le Programme de CANAL+ (janvier - février 2013)

Vendredi 25 janvier

HoroscopeBélier⌘ Relationnel : vous aurez un peu plus demal à vous faire comprendre à moins quevous ne fassiez preuve d’un esprit obtus etvous ne reconnaîtrez pas facilement vostorts. 〶 Vie active : vous éprouverez un peuplus de difficultés à aller au bout de vosobligations et vous vous laisserez dépasserpar les événements. ☤ Bien-être : un coupde fatigue ou de blues est à prévoir !

Taureau⌘ Relationnel : vous chercherez un peuplus de concret dans vos échanges et vousaurez besoin de vous sentir en sécurité.Pour les natifs en couple, vous parlerez pro-jets ou investissements. 〶 Vie active : vousvous efforcerez de mieux vous organiser etvous ferez attention à la façon dont vousgérez votre temps de travail. ☤ Bien-être :malgré les imprévus du jour, vous parvien-drez à garder le contrôle.

Gémeaux⌘ Relationnel : vous chercherez un peuplus de concret dans vos échanges et vousaurez besoin de vous sentir en sécurité.Pour les natifs en couple, vous parlerez pro-jets ou investissements. 〶 Vie active : vousvous efforcerez de mieux vous organiser etvous ferez attention à la façon dont vousgérez votre temps de travail. ☤ Bien-être :malgré les imprévus du jour, vous parvien-drez à garder le contrôle.

Cancer⌘ Relationnel : en couple, vous aurez be-soin que votre moitié vous témoigne de sonaffection. Pour d’autres, vous aurez l’occa-sion de redéfinir votre vie conjugale. Céliba-taire, vous aurez tendance à vous enflammerun peu trop rapidement. 〶 Vie active : vousne manquerez pas une occasion d’imposervotre point de vue. Attention car cela ne serapas du goût de tous. ☤ Bien-être : vousserez hypersensible à votre environnement.

Lion⌘ Relationnel : vous communiquerez avecaisance et cela vous permettra d’améliorervos relations avec votre entourage. 〶 Vieactive : ce vendredi vous verra puiser dansvos réserves d’énergie pour parvenir àmener à bien vos diverses obligations. ☤Bien-être : vous aurez parfois tendance àsurestimer de vos forces.

Vierge⌘ Relationnel : journée moyenne qui vousverra un peu renfermé et plus réservé. Ainsi,vous aurez tendance à vivre dans votremonde. 〶 Vie active : vous devriez êtreassez content de vous et vous aurez l’occa-sion de prendre un peu d’avance. ☤ Bien-être : malgré une légère sensibilité au stress,vous pourrez compter sur une belle énergie.

Balance⌘ Relationnel : vos échanges avec vosproches ou vos amis seront épanouis-sants et très enrichissants. 〶 Vie active: vous devrez faire face à quelques im-prévus ou quelques obstacles et c’est fa-tigué que vous terminerez la journée. ☤Bien-être : attention à l’épuisement !

Scorpion⌘ Relationnel : vous aurez envie de vousévader en amoureux ou seul. Pour cer-tains natifs, vous serez en quête d’équi-libre ou de douceur. 〶 Vie active : bellejournée pour vous dépasser et multiplierles actions. ☤ Bien-être : les astres vousinciteront à repousser vos limites.

Sagittaire⌘ Relationnel : vous ne louperez aucuneoccasion de voir vos amis. Pour certains,ce vendredi vous verra planifier des sor-ties ou des invitations. 〶 Vie active :vous entretiendrez d’excellentes relationsavec vos collaborateurs. ☤ Bien-être :votre bonne humeur et votre entrain se-ront communicatifs.

Capricorne⌘ Relationnel : aujourd’hui, malgré votrebonne humeur et votre patience, vousaurez l’impression de subir les autres. Encouple, vos échanges seront un peu plustendus et vous devrez résoudre un pro-blème qui traînait depuis longtemps. 〶Vie active : si vos relations avec vos col-laborateurs sont tendues, cela ne vousempêchera pas de travailler et de menerà bien vos tâches courantes. ☤ Bien-être: les autres auront une certaine influencesur votre état d’esprit.

Verseau⌘ Relationnel : vous vous efforcerez depimenter votre relation amoureuse àmoins que vous n’ayez envie de consoli-der les liens qui vous unissent à votremoitié. Pour certains, vos échanges avecvos enfants vous combleront. 〶 Vie ac-tive : aujourd’hui, vous serez plus dis-persé et vous éprouverez quelquesdifficultés à aller au bout de vos tâchescourantes. ☤ Bien-être : attention à lafatigue.

Poissons⌘ Relationnel : vous privilégierez votrevie amoureuse à votre vie sociale et vousaurez l’occasion de vous rapprocher devotre moitié. Pour certains, vous miserezsur une soirée romantique. Pour d’autres,vous parlerez enfant. 〶 Vie active : bellejournée pour avancer dans vos divers pro-jets. ☤ Bien-être : malgré une certainefatigue latente, vous parviendrez à toutmener à bien.

Solutions SUDOKU N°357 MOT MÉLÉ EXPRESS N°53

MOTS MELÉS • N°270

Trouvaille ingénieuse

ASTUCE

MOTS FLÉCHÉS • N°318 (FORCE 2) MOTS FLÉCHÉS • N°317 (FORCE 3)

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numéro 487 • vendredi 25 janvier 2013www.enqueteplus.com

page 10LIBRE PAROLE

Àaucun moment, nous n'avonsremis en cause la solidaritéque nous développons avec

des camarades de luttes, des camaradesqui placent la construction d'un rapportde force social bien avant les considéra-tions liées à la stratégie électorale. Noussommes parfois des allié-e-s face à unennemi commun, mais nous nousdevons de ne pas sombrer dans une com-plaisance artificielle les un-e-s par rapportaux autres. Nous avons deux conceptionsfondamentalement différentes de la stra-tégie et des objectifs révolutionnairesliées à nos actions, ainsi que de l’autono-mie de “Y’en a Marre”. Donc OUI pour“frapper ensemble” encore et “marcherséparément” mais tout en se critiquantouvertement! Les partis politiques sénégalais devront

changer de méthodes s’ils veulentsurvivre. De plus ces mouvements en tantque tels peuvent continuer à être des alter-natives politiques, car il y a assez de placeici pour une imagination et créativitéadaptées à notre histoire, notre culture etnotre environnement spécifiques. Ces

mouvements devront continuer à nousmontrer quels sont les nouveaux moyensà mettre en œuvre pour faire la politique.Voilà le défi théorique et pratique qu’il fautrelever pour que les mouvements sociauxet politiques indépendants actuels nedépérissent pas, ne soient pas absorbéspar des partis, tel que cela se produit, maisqu’ils puissent poursuivre, encore long-temps, leur existence vigoureuse et fruc-tueuse comme acteurs-clés des dévelop-pements historiques. Ils sont la partiesaine de notre tissu social déliquescent.Notre futur en tant que nations et peuplesdépend d’eux dans une large mesure

“Défi théorique et pratique”Une des caractéristiques du mouve-

ment “Y’en a Marre” est justement lecaractère corrosif de son contenupolitique. Qu’il ne soit pas porteur, en tantque tel, de perspectives de changementde société, de changement politique, qu’iln’ait pas un chapeau de programme detransformation sociale, n’empêche nulle-ment une radicalité de contenus, radica-lités portées par des mouvements réels,

des mouvements sociaux présents en sonsein. Et justement, c’est une donnée desmouvements sociaux actuels, il n’y a pasd’auto-limitation de la revendication danssa partie compatible avec le “politique-ment possible”, ce qui l’amène vite enopposition avec les orientations réfor-mistes classiques qui finalement neremettent pas en cause l’ordre des choses.L’autre caractéristique, liée à la précé-

dente, est évidemment la méfiance salu-taire vis à vis des partis politiques en cequi concerne les questions de pouvoir. Lesexpériences passées, amènent à unegrande méfiance envers les mécanismesde délégation politique, dans lesquels, parenchantement, les intérêts des exploités,des opprimés disparaissent vite au nomdes logiques de pouvoir, des logiquesbureaucratiques et technocratiques, descompromis avec les puissances finan-cières et industrielles. Les populations,comme une série de mouvementssociaux, sont moins enclines que par lepassé à faire confiance aux “grandspartis”, à l’attente des “lendemains quichantent” et la baisse de crédibilité denombreux partis politiques au SENEGAL,vient de ces expériences et d’une prise dedistance salutaire. A travers cela, il y a uneprofonde exigence de démocratie. D’une

démocratie qui ne s’arrête pas à unbulletin de vote, mais qui s’exerce au quo-tidien pour les choix essentiels qui concer-nent la population. En cela, le mouvement“Y’en a Marre”, comme une série de mou-vements sociaux nationaux qui en sontpartie prenante aiguillonnent, question-nent les organisations politiques.

“Des contre-pouvoirs”Donner du sens c’est aussi donner de

l’espoir, pousser jusqu’au bout la dyna-mique, en étant persuadé de ce qu’elle estporteuse de changements fondamentaux,et ne pas seulement se situer en critiquespectatrice. Ce rôle n’est pas celui d’une“avant-garde” politique, se considérantaujourd’hui comme chef naturel du mou-vement, et demain comme chef natureld’un nouveau pouvoir. En cela le mouve-ment “Y’en a Marre” est vivifiant dans sesexigences de contrôle, tout en com-prenant bien que même dans ce mouve-ment, les phénomènes de délégation,d’absence de démocratie, de compromisde couloir peuvent être présents à chaqueétape, comme dans tout autre. Il faut rou-vrir ces débats, pour comprendre que l’exi-gence de démocratie présente dans lesmouvements actuels va de pair avec l’exi-gence anti-bureaucratique qui doit guider

des révolutionnaires. Celle-ci n’impliquepas seulement de veiller au multi-partisme, à l’exigence d’élections libres.Elle suppose surtout l’existence et lareconnaissance de l’organisation perma-nente de la société par la population elle-même, organisée pour pouvoir être maîtredes choix décisifs.Les contre-pouvoirs peuvent exister

dans tous les lieux de vie et d’activité desclasses dominées : lieux de production,quartiers, lieux de formation. Ils prennentaujourd’hui la forme de syndicats et asso-ciations de lutte, comités de quartier indé-pendants, etc. L’essentiel est le caractèrede masse et de classe de ces contre-pou-voirs. “De classe”, c’est-à-dire organisantdes salarié-e-s n’ayant pas de contrôle nien amont ni en aval sur l’objet de leur pro-duction ; “de masse”, c’est-à-dire organi-sant ces salarié-e-s sans préjuger de leursoptions idéologiques, sur la seule base deleur revendications communes. Cescontre-pouvoirs sont l’outil essentiel pourmener les luttes sociales d’aujourd’hui.Nous souhaitons qu’ils soient l’embryondu double pouvoir de demain et dupouvoir populaire d’après-demain.

PATRICE SANEConvergence des cadres républicains

(CCR/APR)

La corruption occupe les devants dela scène de manière constantedepuis quelques années, comme

en témoignent les nombreux colloques,séminaires, ouvrages ou conférences quilui sont consacrés. Pourtant elle n’est ni unphénomène nouveau ni un phénomènespécifique. Si elle suscite autant de préoc-cupations, c’est en partie parce qu’il appa-raît un peu plus clairement chaque jourque la corruption sape les fondements dudéveloppement, surtout dans les écono-mies et les institutions africaines fragilesoù elle est devenue systémique. Si la nécessité de la combattre est un

impératif désormais communémentadmis, la meilleure de façon de s’yprendre fait encore l’objet d’un granddébat au sein des communautés scienti-fiques, des institutions internationalescomme des Etats. De nombreuses pistesont été explorées, ainsi que des solutionspolitiques, souvent porteuses d’espoir audébut, mais qui se sont révélées par lasuite incapables d’enrayer la corruptionet d’éviter qu’elle ne se généralise davan-tage. Plusieurs raisons expliquent cetéchec. En suivant l’analyse de Fonbad(1999), je retiens ici quatre parmi cellesqui me paraissent les plus importantes :(1) les mesures anti-corruption sont sou-vent prises à des fins politiques ou politi-ciennes ; (2) les stratégies anti-corruptionne prennent pas en compte convenable-ment les valeurs et normes qui traversentles systèmes sociaux dans lesquels ellessont appliquées ; (3) la primauté est don-née à la répression alors que les systèmesde justice pénale (police, justice, etc.)sont eux-mêmes vulnérables à la corrup-tion ; (4) les forces sociales et citoyennesengagées à être des remparts contre la

corruption sont encore faibles et dépour-vues de moyens.

Des mesures anti-corruptioninefficaces et à des fins politiquesAu Sénégal comme ailleurs en Afrique,

les stratégies anti-corruption ont été asso-ciées pour l’essentiel à des périodes dechangement politique. Il s’agit le plus sou-vent de discours ou d’initiatives destinésà compromettre l’ancien régime, asseoirla légitimité du nouveau régime et salir laréputation de potentiels rivaux politiques.Ces discours apparaissent en général enpériode de campagnes électorales et met-tent en avant des promesses de transpa-rence et de bonne gouvernance, oubliéessitôt l’élection passée. Dans de tels cas,les élites qui arrivent au pouvoir ne mani-festent aucune volonté réelle de com-battre la corruption par des mesures efficaces et rigoureuses puisqu’ellesdécouvrent que celle-ci peut être un modede gouvernance et de gestion du pouvoirainsi qu’un moyen d’enrichissement per-sonnel rapide et de récompense des alliéspolitiques. Les actions en cours au Sénégal sem-

blent démontrer une volonté de rupturepar rapport à ce qui était une marque dela plupart des pays africains. Si l’actionjudiciaire engagée contre les présuméscoupables de corruption va jusqu’à sonterme et si l’Office nationale anti-corrup-tion, entre autres organes, obtient l’indé-pendance, les moyens et l’efficaciténécessaire pour accomplir sa mission,alors le Sénégal pourra, dans quelquesannées, s’enorgueillir d’avoir chassé le «loup de la bergerie » pour parler commeThomas Jefferson.

La non prise en compte desnormes et valeurs de la sociétéet la faible légitimité de l’Etat A l’instar d’autres pays, le Sénégal est

en train de mettre en place un dispositifde lutte contre la corruption. Cependant,les lois, règlements et institutions anti-corruption mises en place viendront segreffer à des systèmes sociaux qui fonc-tionnent sur la base de règles et normessociales qui, sans être de la corruption,entretiennent des airs de ressemblanceavec les pratiques corruptives. Ceslogiques sont celle de la négociation etdu marchandage, du courtage et de l’in-termédiation, du cadeau, du devoir d’en-traide en réseau et de la redistribution,entre autres. Ce sont des logiques de lasphère familiale et communautaire quicontiennent en elles-mêmes leurs pro-pres mécanismes de différenciationavec toute pratique illégale, illicite ourépréhensible de la sphère publiquelorsqu’elles sont utilisées dans la sphèrestrictement privée. Aucune confusionne devrait donc être possible. Mais nousavons tous qu’au Sénégal l’espace duservice public de l’Etat est envahi parces pratiques sociales et familiales quiont fini de remplacer les normes bureau-cratiques légales rationnelles. En raison de la perception de l’Etat

comme corps étranger et de la faible légi-timité dont il bénéficie auprès descouches populaires, la conscience collec-tive semble tolérer, voire même encoura-ger, les actions qui consistent à préleversur l’Etat pour redistribuer aux membresde son groupe. Loin d’être infamants, detels comportements, vus sous une posturemicrosociale, sont au contraire valoriséset leurs auteurs sont souvent érigés enmodèles par les membres de leur groupe.Si bien que ceux qui formulent les lois etles règlements sont souvent les premiersà les enfreindre au nom de l’éthique dugroupe. L’équivoque entretenue entredeux modèles de responsabilité qui s’op-

posent constitue de nos jours un obstaclemajeur à l’élaboration d’un projet com-mun de société et à l’émergence d’uneconscience du bien public et d’une visionde l’Etat comme bien collectif qui sur-plombe des logiques réticulaires. Commele montre Peter Ekeh, dans la cas du Nige-ria, l’agent public africain est toujourstiraillé entre le public primordial qui cor-respond à ses communautés d’apparte-nance ou d’adhésion (famille, associa-tions, clan, confrérie, etc.) et le publiccivique qui renvoie à l’Etat et à la commu-nauté nationale vis-à-vis desquels il a uneloyauté hypothétique et distendue. LesSénégalais n’échappent pas à cettenature. J’y reviendrai dans un autre article.

Une primauté à la répressionalors que les systèmes de jus-tice pénale (Ministères publics,police, justice, etc.) sont eux-mêmes vulnérables à la corruptionDans de nombreux pays, un arsenal

répressif a été mis en place pour luttercontre la corruption. Les lois et rè-glements ont souvent été changés et dur-cis mais force est de constater que lesréformes qui se sont limitées à compléterou à remplacer des dispositions du codepénal ont quasiment toutes échoué. L’ex-périence a montré que le code pénal seulest un instrument trop rudimentaire pourvenir à bout seul de la corruption. Eneffet, même si la sanction est un élémentclé du dispositif anticorruption, ses effetssont souvent amoindris par le manqued’indépendance des structures chargéesdes enquêtes et des poursuites, l’im-punité dont bénéficie certains groupes dufait de leur appartenance à des lobbyspuissants politiques ou maraboutiques,ou aux cercles du pouvoir, ainsi que l’in-sertion des juges eux-mêmes dans desrelations sociales qui les soumettent à desobligations autres qu’officielles. Cecipose donc la question de l’indépendance

des juges qui, au-delà de la volonté poli-tique exprimée par l’exécutif, doiventprendre toute leur place en tant qu’acteurde la lutte contre la corruption en refusantde se laisser enfermer dans des logiquescommunautaires ou liées à l’intérêt per-sonnel.

L’inexistence ou la faiblessedes forces sociales etcitoyennes capables de porterle combat contre la corruption Il est désormais incontestable que le

combat contre la corruption ne connaî-tra pas de victoire majeure sans l’émer-gence d’une véritable masse critiquede citoyens porteurs de valeurs, de pro-grès, soucieux de la transparence et dela bonne gestion des ressourcespubliques. Ce citoyen doit être lui-même acteur de la lutte contre la cor-ruption par l’exemplarité de son com-portement vis-à-vis du bien commun,mais aussi vis-à-vis de ses autres conci-toyens. Conscient du rôle irremplaça-ble du citoyen responsable dans laconstruction de la démocratie et le pro-grès vers le développement écono-mique et social, il doit s’ériger en sen-tinelle de la bonne gouvernance etexiger des dirigeants, qu’il choisira surla base du mérite, de la compétence etde l’intégrité, une conduite irréprocha-ble. Mais le type de citoyen capable de

pousser notre société vers les change-ments et les ruptures nécessairesexiste dans des proportions encore tropfaibles pour enclencher une véritabledynamique de changement. Il existecertes des frémissements à traversl’émergence de mouvements decitoyens de plus en plus conscients deleur rôle et décidés à agir.

CHEIKH TIDIANE DIEYEDocteur en Etudes du Développement,

[email protected]

D’allié à ennemi !

Les défis de la luttecontre la corruption

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Zambie-Nigeria : favoris sous pression“En tant que champion en titre, ce

n'était pas un résultat convenable”. Lecapitaine Christopher Katongo a résuméle sentiment de déception régnant aprèsle nul 1-1 concédé à l'Éthiopie, de sur-croît réduite à dix pendant une heure.Le sélectionneur Hervé Renard a pris laresponsabilité du nul. “Nos supporteursattendent davantage de nous et ils ontraison, a dit le technicien français. Lafaute revient à l'entraîneur, je n'ai pasréussi à préparer l'équipe à l'entrée dansla compétition”. Depuis, c'est le prési-dent de la Fédération zambienne,Kalusha Bwalya, qui a mis la pression

sur les Chipolopolos, en donnant l'ob-jectif d'être “multiple championd'Afrique” et de participer à la Coupedes Confédérations au Brésil en juinprochain.En face, le Nigeria est entré dans la

compétition, qu'il retrouve après deuxabsences, en laissant échapper la vic-toire dans les dernières secondes contrele Burkina Faso (1-1). Et la pressions'est accrue sur les Super Eagles. “C'eststressant, a reconnu le sélectionneurStephen Keshi. Tout le monde veutretrouver l'âge d'or mais pour cela il fautse développer.” Bonne nouvelle pour lesNigérians, l'ailier de Chelsea, Moses, estde retour de blessure. La mauvaise,

c'est que le défenseur central Ambrosesera suspendu après son exclusion dupremier match.

Burkina Faso-Éthiopie : un coup à jouerLes deux outsiders ont joué un bon

tour aux deux favoris du groupe et, enpleine confiance, vont désormais s'en-tre-déchirer pour rester dans la course àla qualification.Pour les Éthiopiens, le nul signé

contre la Zambie est déjà une victoireen soi, pour leur retour dans une CANaprès 31 ans d'absence, surtout aprèsavoir surmonté une première périodemarquée par leur penalty raté, l'exclu-

sion de leur gardien Tassew et un butzambien. “Les joueurs ont montré leurcaractère et ont montré au reste dumonde qu'ils savaient jouer au foot”,s'est félicité leur sélectionneur SewnetBishaw, sans blâmer son gardien, exclupour une faute pourtant grossière. Lematch que les Walya (bouquetins) sontcertains de remporter, c'est celui dessupporters : les fans éthiopiens sontvenus en nombre soutenir leur équipe,même s'il se sont aussi illustrés en lan-çant des vuvuzelas sur le terrain, ce quia valu à la Fédération éthiopienne uneamende de 10.000 dollars (environ 5millions FCFA), dont 5000 (environ 2,5millions) avec sursis.Les Étalons burkinabès ont eux aussi

surmonté une situation inconfortable,avec le but nigérian inscrit dès la 9eminute, pour aller arracher leur pointdans le bout du temps additionnel, parAlain Traoré. Et si c'était le moment poureux de remporter leur premier match enphase finale de CAN après 18 tentativesinfructueuses ? (AFP)

numéro 487 • vendredi 25 janvier 2013

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LE CAHIER DE LA CAN 2013

VITE DIT

Carteron regrettel'arbitrage

“L 'arbitre ne nous a pasaidés” a regretté PatriceCarteron, le sélection-

neur du Mali battu (1-0) par le Ghanahier lors de la 2e journée de la CAN.Pour le technicien français, le direc-teur de jeu aurait dû expulser le gar-dien des Black Stars, coupable d'unemain en dehors de sa surface à la 8e

minute. “Je ne veux pas faire de polé-mique, a râlé Carteron, mais je necomprends pas pourquoi le gardiende l'Ethiopie a été exclu (face à laZambie, NDLR) alors que là, le gar-dien ghanéen a lui aussi annihilé uneaction de but mais n'a récolté qu'uncarton jaune. L'arbitre n'a pas pris sesresponsabilités. Ce n'est pas uneexcuse mais un fait de jeu énorme.L'arbitre ivoirien (Doue Nouman-diez, NDLR) ne nous a pas aidés surcette situation.”

Le Mali, qui a gagné son premiermatch (1-0 contre le Niger), jouera saplace en quarts de finale lors du 3e

match de poule, lundi prochaincontre la RD Congo. “L'année der-nière, le Mali avait le même nombrede points au bout de 2 matches etétait allé chercher la qualification lorsdu 3e match”, a rappelé Carteron, quiadmet que “le Ghana a été meilleurque (son équipe) en premièrepériode, mais en seconde période on atout donné et on a un dernier matchpour nous qualifier. On n'a pas letemps d'être déçu par ce match.”

JAMES APPIAH (COACH GHANA) :“(Wakasso) n'auraitpas dû faire cela”

Le sélectionneur du Ghana JamesAppiah a déploré pour sa part le gestede Wakaso, qui a affiché un message àla gloire d'Allah (“Allah is great”, Allahest grand) pour célébrer son penaltyvictorieux de la 38e minute. “Je lui aiparlé à la mi-temps, ce n'était pas unebonne chose et il n'aurait pas dû fairecela, a déclaré Appiah. J'espère quecela servira de leçon aux autresjoueurs”. Averti d'un carton jaunepour son geste, son 2e de la compéti-tion, Wakaso sera automatiquementsuspendu pour le 3e match du 1ertour (Ghana-Niger, lundi). (AFP)

(RFI.FR)

Accrochés dès l'entame du tournoipar la RD Congo (2-2) après avoirmené 2-0, les Black Stars étaient

dos au mur avant de croiser les Aiglesmaliens et se devaient de justifier leurrang de prétendants à la victoire finale.Leur prestation a certes laissé à désirermais l'essentiel était de renouer avec lesuccès pour chasser les doutes ets'assurer un dernier rendez-vous sansstress contre le Niger, l'équipe la plusfaible de la poule, lundi.Mission remplie au bout de 38

minutes, Wakaso transformant un penaltysifflé pour une faute de Tamboura surBadu. Revers de la médaille, le buteursera automatiquement suspendu pour le3e match du 1er tour puisqu'il a récoltéson 2e carton jaune à la CAN pour avoirsoulevé son maillot et montré un tee-shirtavec l'inscription “Allah is great” (Allahest grand). Un nouveau faux pas auraitfait désordre pour une nation habituée àjouer les premiers rôles en Couped'Afrique (4 fois vainqueur, finaliste en2010, demi-finaliste en 2008 et 2012),même si les Ghanéens sont arrivés enAfrique du Sud sans une bonne partie de

leurs vedettes “européennes”.Pour les Maliens, 3e de la dernière édi-

tion et bien décidés à amener un peu dejoie à leur pays plongé dans un conflitcontre les groupes islamistes, tout restemathématiquement possible, mais le bil-let pur le Top 8 passera forcément par unrésultat positif contre la RD Congo deClaude Le Roy.La partie, disputée sur un faux rythme,

a de nouveau mis en lumière les faillesdes Ghanéens, capables d'éclairs maistoujours friables en défense et laissantparfois trop de latitude à leurs adversaires.Bonne nouvelle cependant pour le sélec-tionneur James Appiah : la renaissanced'Asamoah Gyan, qui s'est démultiplié enattaque et s'est montré dangereux à plu-sieurs reprises (13e, 50e).Heureusement pour les Black Stars, quiont tout de même trouvé la barre trans-versale sur une tête de Badu (32e), lepotentiel offensif du Mali était trop limitépour espérer quoi que ce soit, le géantDiabaté s'emmêlant souvent les pinceauxen attaque.La rentrée en seconde période de

Maïga, remis de sa blessure à la cuisse,

n'a pas changé grand chose, les Aigless'en remettant toujours à la vista de leurcapitaine Keita, auteur d'un magnifiquecoup franc en début de match (8e). (AFP)

RÉSULTATS ET PROGRAMME

Hier Ghana - Mali 1-0Niger - RD Congo 0-0

MardiAfrique du Sud - Angola 2-0Maroc / Cap-Vert 1-1

Aujourd'hui15h00 Zambie - Nigeria 18h00 Burkina Faso - Éthiopie

VERDICT

Le Ghana se relance sans brillerSans particulièrement briller, le Ghana s'est relancé dans la course à la qualification pour les quartsde finale de la CAN-2013 en battant le Mali grâce à un penalty de Wakaso (1-0), hier à Port Elizabeth(groupe B).

AFFICHE

Choc Zambie-Nigeria, Burkina et Éthiopie pour confirmer

LOUIS GEORGES DIATTA (STAGIAIRE)

B ien partie lors de la pre-mière journée de la CANavec une victoire sur le

Niger (1-0), l'équipe du Mali aperdu hier son deuxième matchcontre le Ghana (1-0). Alors que laRépublique démocratique deCongo (RDC) n'a pas su dompter leNiger (0-0), après avoir remontédeux buts (2-2) contre le Ghana.Ainsi dans ce groupe B, le Ghana apris une sérieuse option pour laqualification en huitième. Lesecond ticket se jouerait alors entrele Mali et le Congo. Selon le technicien Salam Lam,

même si au classement les Aiglesdu Mali sont devant les Léopards deRDC, ces deux sélections sont àchance égale. D'après lui, lesmaliens devront bousculer lescongolais pour obtenir leur ticket autour suivant, car ils n'ont pas faitpreuve de volonté et d'envie degagner lors des deux sorties. Ils ontégalement intérêt à revoir leur orga-nisation tactique. “Pour y arriver,

les Aigles du Mali auront besoinvéritablement d'un mental fort”,pense le technicien sénégalais. M. Lam est d'avis que les

hommes de Claude Leroy sontcapables du meilleur comme dupire. Certes, dit-il, les congolais pro-duisent un jeu spectaculaire, maisqui manque d'efficacité. Face auMali, Leroy doit insister sur leurconcentration tout au au long dumatch et les pousser à être plussérieux dans leur jeu, a expliquéSalam Lam. Il avise que dans ce genre de

match, les équipes doivent jouer lavictoire, le match nul ne suffisantpas. Dans cette poule B, le Nigerest 4e (1 pt), la RD Congo 3e (2pts), le Mali 2e (3 pts) et le Ghana1er avec 4 points. Si le Niger bat leGhana et qu'il y ait match nul entreles Aigles et les Léopards, le par-tage se fera au goal différence, carle Mena totaliserait 4 points. Maissauf exploit du Niger, le vainqueurentre le Mali et la RDC ira en hui-tième, en compagnie du Ghana.

AVIS D'EXPERT - SALAM LAM

Le Mali contraint à se faire violence

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L’équipe de l’Angola, bat-tue 0-2 par celle del'Afrique du Sud mercredi

lors de la deuxième journée de laCAN 2013, forme un bloc homo-gène, au contraire des Lions duSénégal qu'elle rencontre en marsprochain dans le cadre des élimi-natoires de la Coupe du monde, adit l'entraîneur Salam Lam.“L’Angola est une équipe qui joueensemble. Ce n’est pas le cas du

Sénégal où personne ne peutavancer les noms des 18 joueursdevant figurer sur la feuille dematch”, a expliqué le techniciensénégalais invité à décortiquer lejeu du prochain adversaire desLions, le 23 mars. L'Angola “est une équipe forte

sur le plan physique et c’est pour-quoi elle finit très bien sesmatchs”, a constaté Lam, ancienentraîneur de l’US Ouakam. Il a

remarqué la présence de bonnesindividualités aux côtés de la starManucho. “On peut citer Mateus,Géraldo, Gilberto et Djalma”, aénuméré Salam Lam, soulignantque cette équipe a tendance àobserver l’adversaire en premièrepériode avant de se déployer dansla seconde partie du match.Concernant encore les forces de

cette équipe, Lam, ancien entraî-neur de l’équipe nationale fémi-nine du Sénégal, a constaté queles Angolais jouent bien leurscoups de pieds arrêtés. “Sur les

corners et les coups francs,Manucho est redoutable. Ce seraun client à prendre très au sérieuxpar les défenseurs sénégalais”, a-t-il signalé. Dans la secondepériode du match contre l'Afriquedu Sud, le capitaine angolais aréussi à placer deux têtes, quiauraient pu faire mouche, selonLam. Il explique que si l’Afriquedu Sud a bien négocié son matchdans l'ensemble, le second butmarqué contre le cours du jeu aété le tournant de la rencontre.“Les Angolais avaient commencéà se déployer. Et malheureuse-ment pour eux, ce but est arrivé”,a-t-il dit, estimant que le 4-4-2 estle système de jeu dans lequell'Angola se sent le mieux.

(APS)

CMJN

SPORTS

numéro 487 • vendredi 25 janvier 2013www.enqueteplus.com

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PREMIER LEAGUEMohamed Diamé, un imbroglioqui peut tourner au scandale ?

I l est l’une des raisons pour lesquelles Alou Diarran’est qu’un simple remplaçant à West Ham. LeSénégalais Mohamed Diamé s’affiche comme l’unedes révélations de la saison en Premier League.Recruté à Wigan où il était déjà un joueur majeur, ils’est imposé aux côtés de Nolan et Noble comme l’unedes pièces maitresses de Sam Allardyce dans l’entrejeudes Hammers. Puissance physique, belle technique etimpact offensif, il dispose d’une large palette quiimpressionne jusqu’à Arsène Wenger. “Il a uneénorme présence dans chaque match. Je l’ai toujoursvu avec un gros impact”, déclarait même l’entraîneurd’Arsenal hier en conférence de presse.

Il n’en fallait pas plus pour que les rumeurs de trans-fert s’activent. D’autant que selon le Daily Mail,Diamé disposerait dans son contrat d’une clause libé-ratoire particulièrement intéressante, à hauteur de 4,1M€ ! Au regard de ses performances depuis le débutde saison, ce n’est qu’une broutille. Une broutille surlaquelle Arsenal, Tottenham et Newcastle pourraientbondir. Sauf que West Ham ferait tout son possiblepour ralentir le processus. Le Daily Mail assure que lejoueur de 25 ans, formé à Lens, suspecte son club dene pas respecter la clause et de repousser des offrescorrespondantes au montant. Il serait même prêt àalerter la FIFA sur son cas. Pour autant, en Angleterre,un club qui souhaite payer la clause n’a qu’à aller dépo-ser le chèque auprès de la Fédération anglaise pourvoir son offre être acceptée.

West Ham a d’ores et déjà essayé de prolonger lecontrat de Diamé, dans l’espoir de faire sauter cetteclause bien embêtante, ce que Diamé aurait refusé. Lefoisonnant mercato hivernal en Angleterre peut lais-ser penser qu’un cador pourrait bel et bien s’attirer lesservices du Sénégalais au plus vite. Preuve que WestHam tente de décourager les éventuels acheteurs, ilavait annoncé trois mois d’indisponibilité lors de lablessure contractée par Diamé en décembre suite aumatch contre Liverpool, alors que le joueur a réap-paru mi-janvier, bel et bien remis. West Ham pourra-t-il retenir jusqu’au 1er février Mohamed Diamé ?

(FOOTMERCATO.NET)

ESPAGNE – BARÇAXavi jusqu'en 2016Comme annoncé en décembre par le FC Barcelone, Xavi,après Puyol, mardi, et en attendant Messi, a prolongé soncontrat avec le club catalan pour deux saisons, soit jusqu'enjuin 2016. La signature du milieu international espagnol(33 ans vendredi) donnera lieu à une petite cérémonie ausiège du club lundi prochain à 16h00.

FOOT – ÉCONOMIELe Real Madrid reste le plus richeLe Real Madrid est demeuré le club de football le plusriche du monde en 2011-2012 selon le classement annueldu cabinet d'audit Deloitte, dévoilé mercredi soir. LaCasa Blanca dépasse les 500 millions d'euros de chiffred'affaires, et devance le FC Barcelone (483 millions).Le Real Madrid et le FC Barcelone occupent les deuxpremières places du classement annuel du cabinet d'auditDeloitte. (EQ). Loin derrière le FC Barcelone en Ligacette saison, le Real Madrid peut se consoler en regardantla taille de sa tirelire. Le club Merengue a été classé pourla huitième année d'affilée comme le plus riche du mondepar le cabinet Deloitte sur la période 2011-2012. Avecun chiffre d'affaires total de 512,6 millions d'euros (enhausse de 7%), le Real devance le FC Barcelone (483 mil-lions). Plus globalement, les géants du ballon rond n'ap-paraissent pas touchés par la crise dans ce classement. Lechiffre d'affaires des vingt clubs les plus riches a ainsi aug-menté de 10% par rapport à l'exercice précédent.Les Anglais (sept clubs dans les vingt premiers) sont lesplus présents devant les Italiens (cinq) et les Allemands(quatre). La palme de la progression annuelle revient àManchester City qui a grimpé de cinq places avec 285,6millions d'euros de chiffre d'affaires. Les six premiersrestent inchangés par rapport à la saison précédente. Enrégression de deux places, Marseille, 16e avec 135,7millions de chiffre d'affaires, reste le club français le plusriche devant Lyon (17e avec 131,9 millions de CA). LesEspagnols de Valence sont, eux, éjectés du Top 20 auprofit de Newcastle.

REVUE TOUT TERRAINLe Sénégal qui semblait peiner à trouver unstade pour accueillir la confrontation avecl'Angola le 23 mars prochain, dans le cadre

des éliminatoires du Mondial 2014 au Brésil, trouvérefuge en Guinée. Après avoir abandonné la piste dela Gambie, le nouveau sélectionneur de la Tanière ajeté son dévolu sur le voisin sud du Sénégal, la GuinéeConakry, selon l'APS hier soir citant un communiquéde la Fédération sénégalaise de football (FSF). La ren-contre Sénégal-Angola aura donc lieu au Stade du 28Septembre de Conacky à partir de 19H.Un peu plus tôt, c'est RFI qui soufflait la même

piste citant des sources proches d’Alain Giresse,actuellement en Afrique du Sud, où se joue la Couped'Afrique des nations (Can) 2013, pour superviserles Palancas Negras. Le président de la Fédérationsénégalaise de football, Me Augustin Senghor, étantabsent du territoire national, EnQuête était entré encontact avec le chargé de l'organisation de la fédé,Amadou Kane, qui a eu pour seule réponse : ''Je nepeux ni infirmer ni confirmer pour le moment, atten-dez demain (aujourd'hui), après la réunion de laFédération dans l'après-midi, vous aurez toutes lesréponses à vos questions. Pour le moment, je ne peuxrien dire à ce sujet.'' La fédé a finalement confirméhier l'information et annoncé une rencontre amicaleentre le Sénégal et la Guinée, le 5 février prochain,au stade Saint-Leu à Paris.Le stade Léopold Sédar Senghor de Dakar a été

suspendu, pour un an, par la Confédération africainede football (Caf), à la suite des incidents survenus le14 octobre dernier, lors du match entre le Sénégalet la Côte d'Ivoire (0-2) comptant pour les élimina-toires de la Coupe d'Afrique des nations (Can)2013.

L'ailier sénégalais Modou Sougou a signéhier un contrat de trois ans avec l'OM etpourrait figurer dans le groupe à Rennes(samedi). Les Marseillais apprécient déjà savitesse et sa discipline.

Modou Sougou, le milieu offensifsénégalais, a fait ses premiers pas, hiermatin au centre Robert Louis-Dreyfus à

Marseille, après avoir signé un contrat de trois ans.Selon Elie Baup, il devrait “probablement” figurerdans le groupe qui se déplace à Rennes, samedi. “Ila l'air affûté avec une dizaine de jours de travail

derrière lui mais il faut faire attention, car il a coupélongtemps. Il faut un temps d'adaptation, il ne débu-tera donc pas.” L'entraîneur marseillais est resté trèsprudent quant à l'arrivée de ce nouvel élément depuisCluj (Roumanie). Il évoque d'abord un rééquilibragequantitatif et attend de voir ce que cet attaquant de28 ans peut donner dans un contexte marseillais sou-vent peu engageant : “Il faut garder la mesure entoute chose. Pour l'instant, j'ai trouvé le garçon dis-cipliné dans le replacement et la récupération du bal-lon.” Son premier entraînement a été suivi avec

attention par les Olympiens qui ne le connais-saient pas forcément, comme André Ayew qui notecependant qu'il “a fait de belles choses en C1” (unbut, quatre passes décisives cette saison). RodFanni, le latéral droit de l'OM, a pu mesurer cer-taines qualités du bonhomme pendant la séance: “La première impression est bonne, il va vite etil est altruiste.” Diawara, qui a cotoyé Sougou dansla sélection sénégalaise il y a quelques années,

évoque “une recrue intelligente” pour sa “vitesseet son aptitude au dribble.”

Sougou : “Un rêve de gosse” C'est ce profil supervisé une dizaine de fois qui

aurait remporté la décision auprès de la cellule derecrutement de l'OM, après le départ de Loic Rémy.“Il a aussi la capacité à être très discipliné dans uneorganisation de jeu et à débloquer les situations parsa vitesse en contre, explique José Anigo. Aujour-d'hui, avec nos moyens, on est obligé de réfléchir dif-féremment. Mais qui aurait parié sur Lucas Mendesquand il est arrivé ?” Le jeune Sénégalais qui porterale numéro 27 a évoqué “un rêve de gosse pour suivreles traces d'un modèle qui a pour nom Didier Drogba.En ce moment, je pense OM, OM, OM pour être pro-ductif et répondre à la demande.” Le directeur sportifde l'OM a par ailleurs confirmé que le mercato del'OM n'était pas forcément terminé en fonction dudépart ou pas d'Amalfitano.

(L'ÉQUIPE.FR)

FOOT - ÉLIMINATOIRES MONDIAL 2014

Sénégal / Angola en GuinéeLe nouveau sélectionneur des Lions de la Téranga a jeté son dévolu sur la Guinée,voisine du sud du Sénégal, pour le match contre l'Angola en mars prochain.

KHADY FAYE

STYLES DE JEU

Salam Lam : l’Angola joue ensemble, au contraire du Sénégal

OM

Diawara : “Sougou, une recrue intelligente”