Histoire des mondes Chrétiens et Musulmans.Introduction : Autour de la notion d’ « Islam Classique »

En 750, la famille du prophète renverse le pouvoir, la première dynastie, et transforme le pouvoir en califat héréditaire. Ce pouvoir ce dote d’institutions, comme les vizirs, et adopte des corpus de loi (comportant une doctrine juridique et religieuse). De 750 à 900, c’est la période de l’Islam classique, et de l’âge d’or des Abbassides. Après 900 on assiste au déclin de l’Islam, à son retrait face à l’occident.

Comment l’Islam hégémonique à- t-elle été dépassé par l’Occident ?

Pour l’Islam classique, les croisades marquent le début de la prise en Orient de l’Occident (1117, Saint Jean d’Acre tombe). Mais les croisades marque une rupture que dans le bassin méditerranéen, et elle est plutôt commerciale que militaire. En effet, le résultat des croisades se note par la lente prise du contrôle des routes commerciales par les latins. Le 11e Siècle ne peut donc pas marquer une rupture pour l’Islam. L’occident se développe, mais pas au détriment de l’Islam, puisque les croisades ne concernent que la méditerranée (et donc pas tout l’empire Abbasside, loin de là.) -Cependant, on note une rupture politique au 11e Siècle, puisque que plusieurs califats apparaissent : l’Islam s’effrite.

Plusieurs débats d’historiens :

-L’Islam serait dominée par les Arabes/ islam dominée par les autres peuples (on pense notamment aux dynasties persane, turques, et berbère.)

Effectivement, au 11e Siècle on voit apparaitre une diversification des pouvoirs, mais dans dynastie arabe, on parle d’un brassage de population.

- L’Islam classique est une période de référence, on tire nos classiques de là (Père de la prose arabe (Jahiz), cette période est aussi une période de référence pour la langue arabe, aujourd’hui, est une langue parlée par les élites, mais différentes de la langue parler. Deux langues à parts entières.

L’islam Abbasside apparait donc comme un modèle de référence (humanisme arabe avec Arkoun Mohamed, prof algérien, prônant le modernisme et le réformisme musulman ; historien née en

1928. L’Islam abbasside, c’est aussi une culture des plaisirs, de l’érotisme contrairement à la vision stéréotypée qu’on a actuellement de l’islam. Malek Chebel, anthropologue née 1953, milite activement pour rompre ce cliché de l’islam hostile au corps.) Bref, l’islam abbasside est l’objet d’interprétations multiples.

Des écueils à ne pas faire :

Un écueil qui revient souvent, consiste aussi à opposer systématiquement l’Orient et l’Occident, comme si c’était naturellement opposé. Non ! le monde latin ne touche qu’une petite partie du monde islamique !

-Un autre, l’islam serait un tout unique, qu’une religion. Faux : l’islam est multi confessionnelle (juifs, chrétiens).

- L’islam est seulement sunnite, non y’a aussi chiites, sans compter d’autres branches considérée comme de l’hérésie.

-Tendance à pensé que la société médiévale de l’islam n’est gouvernée que par la religion. Faux, tout n’est pas dicté par la religion, le droit incorpore des coutumes locales qui ne découlent pas du Coran. Avec des pratiques plus pragmatiques que religieuses. De plus les normes religieuses sont interprétées de plusieurs façons.

-On réduit trop l’islam aux arabe, alors qu’ « arabe », c’est plusieurs populations, peuples et ethnies.

- On va toujours chercher pour les problèmes actuels (le voile) des justificatifs dans le Coran. Penser que l’islam actuel n’est que le Coran, c’est une connerie, c’est réduire l’islam à sa seule religion (on va interroger des grands recteurs de mosquées, mais jamais des intellectuels !)

I) De l’Ere du califat au temps des émirats régionaux :

1) L’hégémonie Abbasside (750-909) :

Les grandes régions qui jouent un rôle important sont marquées par le passage du temps abbassides aux temps des émirats (pas de légitimités prophétique).

750-909 : toute puissance abbasside, 750-850 : règne presque sans partage sur l’Orient (mais pas L’Ifriqiya= Maghreb). En effet vers 800 ils perdent une partie du Maghreb et de l’Espagne. Ces califats continue à verser un tribut, ne rompt pas avec les abbassides, mais s’accapare les ressources.

En 850 les abbassides déplacent leurs capitale à Samara, mais Bagdad reste un gros centre culturelle et commercial. De 850 à 909, on assiste à une phase d’instabilité. En effet les premières principautés régionales apparaissent, en 861 l’assassinat du calife Al-Mutawakkil par ses généraux turcs marque la puissance de l’armée. Il en résulte une faiblesse et une fragilité du pouvoir califale, il n’est plus intangible. Les premières principautés apparaissent en 868 avec les Toulounides à Foustat (le Caire) et son calife, Ahmad ibn Toulon. D’autres lieutenants s’inspire de lui et prenne le contrôle de principautés, comme les Samanides (Iran) ou les Hamdanides (Syrie, Lybie)

2) Les trois Califats (909-1008) :

Cette période voit l’affaiblissement de l’empire abbasside, d’autres pouvoirs vont s’opposer à eux (contrairement à avant, ou des califats se créaient, mais ne s’opposait pas aux Abbassides). Des contre pouvoirs prennent pieds comme le califat Fatimide (909), chiite, qui en 975 installe sa capitale au Caire. Le califat de Cordoue, s’élève lui aussi contre la domination Abbasside en 909 (les souverains omeyyades rescapés, se proclame calife).

On passe alors d’un grand pouvoir religieux, à trois grands pouvoirs militaires.Mais, en 1008, quand Cordoue tombe face aux Chrétiens, l’un des principaux conçurent de

l’empire Abbaside s’effondre.

3) La crise du XIe Siècle : On assiste à l’effritement total de l’empire abbasside et de l’échec du pouvoir califale. De

multiples petits états (« taifas ») = micro état, se créent. L’empire abbaside se désagrège et le pouvoir faiblit, en 1055, il est placé sous la protection de la dynastie turc Seljoukides, qui marque l’entrée massive des turques dans l’islam. (Au passage en 1060, la Sicile est reprise par les latins, un événement de plus qui fragilise l’islam). On assiste aussi à une crise économique en méditerranée (disette, famine, mauvaise récoltes). Et sous l’effet du déplacement des populations, notamment au Maghreb, l’empire abbasside achève se s’effondrer. La crise du XIe siècle pour l’empire abbasside n’est donc pas une seule grosse crise, mais bien plusieurs qui contribue à sa chute. (On rajoutera que le fait que cet empire occupe un immense territoire contribue aussi a son déclin.)

II) « Le domaine de l’Islam » et ses voisins : Carte d’Ibn Hawqual, cartographe (il silonne tous l’espace musulman, c’est un marchand lettré, mais aussi un espion. Il écrit la configuration de la terre :

En haut a gauche, l’Europe, en bas à droite l’Afrique (corne de l’Afrique), en bas a gauche, le Caire et le Nil et en haut a droite l’Asie. En jaune, la Mecque. Le monde abbasside c’est 20millions de km².

1) Le proche Orient, au cœur de l’empire abbasside : Cet immense territoire est unifié par la langue arabe. Les marchands sillonnent tous l’espace

et les frontières politiques n’arrêtent pas le commerce.

-Pour les musulmans, l’Arabie est le centre du monde. Arabie est composée de désert, de relief montagneux (montagne Hiiaz, longe le littoral de la mer rouge). La zone de l’actuel Yémen est très fertile (On note que de 903 à 1077, de nombreuses sectes chiites s’y sont installées).

-Le croissant fertile, lui est l’héritier de l’islam, car il forme le cœur du dispositif politique. Notamment la Syrie, qui possède un centre commercial avec la façade côtière méditerranéenne. Mais elle est victime de la chute de l’empire Abbasside, puisque le centre politique est déplacé.

-L’empire abbasside hérite aussi de l’empire sassanide. L’Irak devient de culture arabe, alors qu’à la base elle est de culture Perse. En Irak se trouve une forte communauté chrétienne et juive. Il n’y a pas vraiment de frontière entre l’Irak et l’Iran, et les deux cultures (arabes et perses) se mélangent, même si la culture Perse domine en Iran.

-L’Egypte est structurée autour de Foustat (le Caire) qui s’oriente surtout vers la mer rouge pour le commerce avec l’Asie, et la corne d’Afrique. On note aussi une forte communauté juive et chrétienne.

2) Le monde Persan et l’Asie centrale : L’empire sassanide est situé autour d’un désert, l’espace central étant peu habité. L’islam

hérite des structures Perses. On note plusieurs villes importantes comme Shiraz et Siraf (dans le sud de l’Iran, sur les côtes bordant l’océan indien). Donc commerce important avec l’Asie.

-Le Khourassan (région situé dans le nord de l’Iran) est très importante pour les Abbassides puisque c’est une zone de commerce avec l’occidental chinois.

-Le Pakistan aussi, car commerce avec l’Inde.

3) L’islam et l’Afrique : -Le Maghreb constitue lui une sorte d’extension de l’empire Abbasside, mais qui se détache dès 750, puis se coupe définitivement des Abbassides. Il est peuplé par les berbères, et d’autres peuples qui ne sont pas considérées comme Arabes.

- Le Maghreb centrale est un espace très fragmenté au niveau politique car pouvoir Chiites, pourchassés par les Abbassides.

-L’actuel Maroc est dirigé à partir de 789 par des Chiites, les Idrissides.- L’Espagne musulmane s’étend jusqu’au Pyrénées, dont l’Andalousie est le cœur politique du

califat de Cordoue. Avec des villes importantes comme Tolède, ou Séville.

4) l’Islam d’Occident, au contact avec le monde latin : Notamment en Sicile (jusqu’en 1060) et aussi dans le sud de l’Italie (de nombreuses petites

principautés musulmanes jusqu’en 827). En Corse et en Sardaigne aussi (en 1013, un des princes arabe tente de s’emparer de la Sardaigne). On note aussi que la méditerranée est le lieu où la piraterie Sarrasine opère.

En conclusion, la langue arabe est le dénominateur commun pour cet espace, immense, quelques soit les peuples, ethnies, et minorités.