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www ( A I Q U E S 3,80 AGREXCO SÈTE Un port choisi ou import subi ? ET AUSSI … LE THÉÂTRE dont vous êtes le héros • Caméra décroissante à Lodève • isolation naturelle Cuisine Les saveurs du Gard en fête JEUX (A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010 - www.atypiques-mag.fr 10 pages de GUIDE LUDIQUE Laissez-vous prendre aux jeux ! IDéES VE R TES POUR CHANGER DèRE EN LANGUEDOC -ROUSSILL ON C’est payant ? Oui : tournez la page ! nouveau !

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Dossier : Le guide des vins aLternatifs

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et aussi …• Le théâtre dont vous êtes le héros• Caméra décroissante à Lodève

• isolation naturelle

Cuisine Les saveurs du Gard en fête

JEUX

(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010 - www.atypiques-mag.fr

10 pages de guide Ludique

Laissez-vous prendre

aux jeux !

Idées vertes pour changer d’ère en languedoc-roussIllon

C’est payant ? Oui : tournez la page !

nouveau !

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Le plaisir de faire soi-même, pour retrouver une certaine autonomie ... ou construire son projet de vie !

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STAGES ÉCOLOGIQUES DE UN À CINQ JOURS AVEC DES PROS EN LANGUEDOC-ROUSSILLON

Apprendre à déguster et à connaître les vins, s’initier aux enduits à la chaux, produire du fromage bio, du miel...

Fabriquer ses pommades, son pain au levain naturel, ses savons, cultiver ses légumes et ses fruitiers bio sans eau...

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(A)typiques est un magazine bimestriel édité par l’association Efferv’ & Sens :68, rue Louis-Roustan, La Pointe-Courte, 34200 Sète, 04 67 51 14 82, www.atypiques-mag.fr

Conseil d’administration : Raquel Hadida, Emmanuel Guyot, Sylvain Fabre, Lulu Lugan, Laure Maton, Laurence Lormier, Sophie Ladoucette.

Directrice de la publication et rédactrice en chef : Raquel Hadida, [email protected] et agenda : Halima Lakel, [email protected] : [email protected] Distribution : [email protected] Deville, 09 70 44 03 42.Secrétariat de rédaction : Clémentine Bougrat et Halima Lakel.Maquette : Xavier Catherinet.

Imprimé à 4 000 exemplaires par Antoli à Carcassonne, avec des encres végétales, sur papier 100 % recyclé.

(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

Vous êtes (a)typiques P. 4Vos premières réactions !

aLoRs, ça bouge ? P. 5Les initiatives en région

RencontRe P. 6Jean-Claude Decourt, la caméra décroissante

+ de Liens P. 8Le théâtre dont vous êtes le héros

testé pouR Vous P. 10Isolation naturelle : ma maison dans un cocon

Le guide d’ici P. 13

À VOUS DE JOUERP. 14 Créateurs ludiquesP. 16 Laissez-vous prendre au jeu P. 18 Elles touchent du boisP. 20 Tous gagnants !P. 22 La carte + coups de cœur

La question qui tue P. 23Agrexco à Sète :un port choisi ou import subi ?

on a Le choix P. 26La bonne humeur au naturel

teRRitoiRes P. 28Les pommes catalanesse mettent au jus

c’est moi qui L’ai fait P. 30Je jongle avec les saveurs d’ici

s’impLiqueR P. 32Agir, oui, mais comment ?

agenda P. 33Les rendez-vousen décembre et janvier

abonnement P. 34et petites annonces

édito menu

Couverture : Merci à Dimitri Boissière pour sa photo de Jongle attaque.p. 13 : Merci à Paul et Mélissa pour leurs jeux en plastique, et à Delphine De Luca pour la photo !

Ils ont collaboré à ce deuxième numéro : Valentine Ducrot,Vincent Roussillat, Jean-Louis Estèves, Judicaëlle Rannou, Stéphane Clerc, Sylvie Francisco, Clémentine Bougrat, Delphine De Lucia, Marie Massenet, Halima Lakel, Delphine De Luca, Raquel Hadida.

Pub : L’insertion d’encarts publicitaires est soumise à une charte éthique disponible sur le site web. Nous visons à réduire la part d’espaces réservés à la publicité dans le magazine.

La reproduction totale ou partielle des articles et illustrations parus dans (A)typiques, idées vertes pour changer d’ère en Languedoc-roussillon est soumise à autorisation.

3,80 € pourquoi ?

(A)typiques : ni baba ni bobo, 100 % indépendant, artisanal made in La Pointe-Courte, Languedoc-Roussillon

“A h bon, ce n’est pas gratuit ? » « 3,80 €, c’est cher ! » Lors de la diffusion du numéro 1 de ce magazine, l’étonnement à propos du prix a été récurrent, tout autant que l’enthousiasme, les félicitations, les souhaits de longue vie et les abonne-

ments (considérés, eux, comme bon marché). Face à ces discours contradictoires, le bug du cerveau guettait l’équipe d’(A)typiques. Des doutes ont envahi conversations et tableaux prévisionnels à quadruples entrées. Arnaque-t-on les lecteurs ? Avec l’objectif déjà ambi-tieux de vendre 2 300 magazines en moyenne par numéro la première année, chaque numéro vendu nous coûte... 5,80 €. Et encore, la majeure partie de l’équipe est bénévole ou presque et peut atteindre les 100 heures de boulot par semaine, tandis que les presta-taires serrent leurs prix pour faire vivre le projet. Pour pouvoir vous proposer le magazine à 3,80 € (seulement), nous devons compenser par de la pub et des subventions. Mais alors, pourquoi ne pas faire plus de pub et le proposer à 2 € ou 1 €, voire gratui-tement ? Parce que d’une part, nous refusons d’envahir votre cerveau de pub non choisie et incohérente (des expériences le prouvent, on arrive vite à de la pub pour McDo et Yves Rocher...) et d’autre part, nous préférons écrire pour vous intéresser et vous être utiles plutôt que pour protéger les intérêts des annonceurs. La vaccination contre la grippe A, elle, est gratuite. Faut-il s’y précipiter pour autant ?Si vos revenus sont précaires, nous vous pro-posons un abonnement à tarif différencié (p. 34). Et complétons le magazine sur le web (www.atypiques-mag.fr) par un agenda et des compléments aux articles.

très bonne lecture et à l’année prochaine !

Dans le prochain numéro : (A)typiques, c’est financé comment ?

Raquel Hadida

Qu’y a-t-il dans un magazine (A)typiques ?(calculé par magazine acheté sur une base de 2300 mags vendus par numéro et d’un fort bénévolat)Honoraires, salaires, indemnités + 1,70 €Impression + 1,40 €Déplacements + 0,80 €Distribution + 0,70 €Communication + 0,50 €Frais courants + 0,40 €Investissement + 0,20 €Intérêts d’emprunt + 0,10 €

= 5,80 €en partie compensés par : Publicité -1,20 €Subventions de fonctionnement -0,80 €

= 3,80 €

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

Régalé J’ai lu en large, en long et en travers le n° 1, me suis régalé de vos articles pleins d’enseignements et partage entièrement les propos de votre édito. J’attends avec impatience le N° 2, prometteur, à voir votre enthousiasme. […] je ne manque pas d’en parler autour de moi et de prêter mon premier numéro.Un de vos lecteur assidu.Bernard Hette (34)

Avec vousÇa fait énormément de bien d’avoir un magazine intelligent et efficace dans notre région ! On est avec vous ! […] Longue vie au magazine et à sa rédaction ! Titouan (Montpellier)

FruitéBravo, il fallait oser cette initiative. Moi-même, ancien […] rédacteur dix ans à Midi Libre (Montpellier et Nîmes), je m’étais dit un temps

Réaliser d’étranges photos en noir et blanc, avec pour tout appareil des boîtes de métal ou de carton peintes en noir,c’était le défi proposé l’été dernier par (A)typiques aux visiteurs de ses stands.

de tous vos petits mots d’encouragements :ça fait énOOrmément plaisir...de vous faire autant plaisir !!

Le concours continue !

vous êtes (a)typiques

qu’il fallait créer quelque chose comme ça en région […], un truc agréable à lire qui sache se mêler de l’air du temps comme la presse quotidienne régionale ne sait plus le faire, empêtrée qu’elle est dans sa baisse de diffusion et ses faits divers à la chaîne. Et puis finalement […] j’ai préféré me lancer dans l’agriculture en Basses-Cévennes, à Monoblet : petits fruits rouges, plantes aromatiques, confitures maison, tout

en bio évidemment […] tous mes souhaits de réussite pour cette étonnante aventure. Des gens en or, des projets passionnants, des manières de faire différentes, il y en a des tonnes dans la région.Julien Claudel (30)

Photos au sténopé

Merci !

Écoquartiers d’Europe

Avec une simple

boîte, Armand

Varichon, 8 ans,

(Gigean, 34) a pris au bond

ces ombres énigmatiques...

bravo !

Je trouve la revue (A)typiques colorée, pêchue, ancrée sur le territoire et ouverte sur de grands thèmes, avec des regards variés. Que demander de plus ?Grande dévoreuse de revues « écologiques », je distingue :– les belles sur papier glacé, bien rédigées, avec des publicités généralement douteuses ;– les moins attirantes graphiquement, plus militantes, cohérentes dans leur démarche mais moins grand public et parfois, il faut le dire, un peu déprimantes.Vous avez réussi à joindre l’utile à l’agréable. J’apprécie votre ton optimiste et votre présentation d’actions cohérentes socialement et écologiquement. Vos publicités sont choisies avec soin dans ce sens. Dans l’esprit de cette revue, j’aimerais partager avec vous mes réflexions sur l’urbanisme durable. Intéressée par les modes d’habitat écologiques, j’ai visité des écoquartiers en Europe comme Bedzed à Londres ou Vauban à Fribourg […]. Ils proposent des solutions pour vivre en consommant moins d’espace et de ressources naturelles […], en limitant nos transports et en préservant une bonne qualité de vie.Mon blog : http://habiterdd.midiblogs.comAura Penloup, Sète (34)

J’ai eu la mauvaise surprise de voir dans votre premier numéro sur le vin bio - alternatif qu’ aucune mention n’était faite aux vins sous mention Nature et Progrès, un déficit regrettable pour une association qui organise de nombreuses foires bios, […] une des toutes première association militant pour une agriculture agro- écologique alternative à l’agriculture industrielle, […] et surtout que Nature et Progrès en matière de vin est la première à avoir élaboré un cahier des charges de vinification, des plus exigeants. .Le pire étant pour moi l’encart sur l’agriculture soi- disant «raisonnée» participant à une confusion dépassée qui ne trompe plus grand monde. Je suis persuadé que vous réparerez ces erreurs de jeunesse et vous nous consacrerez un numéro spécial pour une vraie bio écologique, sociale , équitable et solidaire .Pascal Pavie, petit et atypique paysan à Festes (11), Nature et Progrès Limoux(A)typiques : Nous citons Nature & Progrès dans le n° 1 en p. 16 (sur le vin) et en p. 25 (nanotechs) et nous avions prévu de parler de la démarche dans ce numéro (voir p. 32). (A)typiques n’est pas un outil de promotion (tout le monde veut être cité...), mais du journalisme. Nous équilibrons nos sommaires en toute indépendance, surtout pas sur des concepts trop larges (« la bio »), mais sur du concret. Pour nous, la diversité reste une richesse, une ouverture et montre que les dynamiques – plus ou moins exigeantes,

certes – existent dans la région. Nous mettons en valeur différentes pistes, libre à

chacun de faire ses choix.

Bravo, il est superbe, coloré, vivant, intéressant tout du long !Alain Duez, directeur de la rédaction de L’Âge de faire

Pour nous envoyer photo, courrier ou petite annonce :

[email protected]

Erreurs de jeunesse

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

alors, ça bouge ?

Du 7 au 19 décembre, Copenhague accueille la confé-rence climatique qui fait suite à celle de Kyoto. ONG et

collectifs citoyens font pression sur les négociateurs pour contraindre les pays du Nord, principaux émetteurs de gaz à effet de serre, à payer leur dette écologique au Sud qui en subit les conséquences. Sans fausses solutions comme le marché du carbone, les agrocarburants ou le nucléaire... Ici, on en profite pour montrer que la relocalisation des activités est essentielle.Au campus de la fac de Montpellier II, rebaptisé « Montpenhague » pour l’occasion, les étudiants organisent du 7 au 11 un cycle de cinq conférences, des ateliers d’éco-logie pratique et des rencontres. www.ouvre-tete.fr/Montpenhaguehttp://relocalisonscopenhague.les-oc.info - www.justice-climatique.org

Un centre de soin régional pour les oiseaux et petits mammifères sauvages devrait ouvrir fin 2010 à Villeveyrac (34). D’ici là, si vous trouvez un animal blessé ou malade, contactez Yves Corroy, 12 rue des Garrigues à Frontignan, 04 67 48 67 14, [email protected], www.lpo.fr

Commerce solidaire à Clermont-l’HéraultL’association Trajectoires équitables a ouvert boutique : alimentation et artisanat d’ici ou d’ailleurs, mais aussi échanges et sensibilisation. Bénévoles bienvenus.3 rue de la Mairie. Ouvert mercredi, vendredi après-midi et samedi matin, 04 67 25 18 [email protected]

L’occitan, nouvellemonnaie de Pézenas Elle ne remplace pas l’euro, mais favorise les échanges locaux. La devise créée par une association de professionnels , l’occitan, est une première en France. Stimulante de l’économie locale, elle rend impossible spéculation et placements financiers obscurs. Et nous invite à remettre l’argent à sa place.Association des commerçants, artisans et industriels de Pézenas (34), 4 pl. Frédéric-Mistral, 04 67 09 48 70, www.deviseoccitan.org

Perpignan marche pour la paixEntre la Nouvelle-Zélande d’où elle est partie le 2 octobre et l’Argentine, son pays d’arrivée le 2 janvier, la Marche pour la paix s’est arrêtée le 12 novembre à Perpignan. Ses propositions : désarmement nucléaire, retrait des territoires occupés, traités de non-agression et, pour résoudre les conflits, trouver d’autres moyens que la guerre. www.marchemondiale.fr

...et Montpellier fête le PACS en gaytéen lançant l’Appel des maires en faveur de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, le 14 novembre dernier..

L’Hérault se met sur

son 21...Le département

de l’Hérault a reçu le Ruban du développement

durable pour sa démarche d’Agenda 21

(prise en compte des enjeux

environnementaux, sociaux et

économiques) : projet de crèche

écologique, réseau d’Agenda 21

locaux, chantier routier préservant

le milieu... www.herault.fr

... et le Gard pousse le bouchon bioDéjà bien garni en fruits, légumes et vins bios avec ses 370 agriculteurs et connu pour ses cantines bio, le Gard adopte un plan d’action bio pluriannuel. Conseils et formations en amont, circuits de commercialisation en aval devraient, en structurant la filière, valoriser le territoire face à l’import massif du bio. Plus largement, les Gardois ont pu formuler 230 propositions d’action lors de réunions de concertation pour un « Gard durable ».

À Perpignan : http://collectif2octobre.wordpress.com

Montpenhague

Un refuge pour les oiseaux en projet à VilleveyracL’Aude à l’écoute

des bébésPortage, massages, « signe avec moi » et couches lavables. Être porté parcourt désormais l’Aude pour des ateliers, des sorties et même un dépôt-vente ambulant.Côté terre, 06 26 53 68 26, côté mer, 06 88 46 42 36, www.etreporte.canalblog.com

© Trajectoires équitables

© Raquel Hadida

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

Face à la caméra, des penseurs ou des extra-

terrestres. Derrière elle, l’autodidacte

Jean-Claude Decourt, le regard

clairvoyant sur nos névroses collectives et notre avenir.

Depuis Lodève, il propose gaiement

un changement radical vers

la « simplicité volontaire ». Être

plutôt qu’avoir.

rencontre

[ Texte Raquel Hadida photo Michel Jambon ]

Ils ont débranché le frigo, font leur pain et leurs yaourts, ont installé des WC secs et une douche solaire près du

mazet de carte postale où ils viennent d’emménager. Au milieu des hêtres et des chênes d’Olmet-et-Villecun, entou-rés de voisins qui naviguent entre fours solaires et éolien-nes, Brigitte peint dans la serre et Jean-Claude prépare ses entretiens pour son prochain film.Que Jean-Claude Decourt évoque ses films en chantier, ses rencontres ou les bouquins dans lesquels il se plonge, ce réalisateur a les yeux qui pétillent d’enthousiasme. Pour-tant, sa trilogie de films documentaires Simplicité volon-taire et décroissance – le troisième volet est en tournage – nous plonge dans une perturbante conviction : à force de capitalisme et de productivisme, « on fonce droit dans le mur, et on est tous dans le même bateau. » Cerise amère sur le gâteau, notre incontrôlable “plaisir de consommer“ nous rend malheureux. « Une croissance de 3 % par an sur un siècle, ça fait qu’on a 16 fois plus de choses qu’en 1900. Ça n’empêche que les gens vont mal, tout le monde semble à cran » Foule Sentimentale... La voie de sortie proposée : mettre le cap joyeusement vers une simplicité de vie choisie – et non su-bie par les crises. Ouf ?Sur l’écran, pas de belles images de planète vue du ciel, mais des entretiens filmés avec des économistes, des so-ciologues, des philosophes, des médecins, des jeunes. Organisés en chapitres, progressifs et analytiques, ils dis-

sèquent nos fonctionnements. Par le biais de la caméra, les personnes se questionnent, se répondent, créent un rythme, une tension, « une sorte de suspens, comme dans un thriller », s’amuse Jean-Claude. En balayant pas mal d’idées reçues. La décroissance, un retour à la bougie, la croissance en arrière ou la théorie d’une tribu de doux rêveurs ? Rien de tout ça. « Le but n’est pas de faire survivre l’humanité à tout prix, si c’est avec des supermarchés, des autoroutes et la menta-lité de s’écraser les uns les autres – 20% des personnes consom-ment 86% des ressources-. La décroissance, c’est savoir de quoi on a vraiment besoin, pour choisir un mode de vie plus frugal, mieux répartir les biens et réhabiliter l’homme dans toutes ses dimensions : créative, politique, contemplative. Nous ne som-mes pas que des consommateurs ! »

Caméra en cartonPour promouvoir ses films, Jean-Claude n’a pas les soutiens financiers des multinationales. Il édite lui-même les DVD, huit par huit, sur sa tour de graveurs maison. Les films circulent dans les réseaux associatifs et par une communication touchante de minimalisme. Déjà à 8 ans, c’est avec une caméra en carton qu’il filmait : « Pour faire un objectif, je mettais des ronds et du verre au bout. À 15 ans, je suis allé chercher à Paris ma première caméra, une Super-8. De quoi filmer les mecs dans les parcs à huîtres qui souffraient de la concurrence d’autres pays, déjà... » Plus tard, il tourne

Jean-Claude Decourt La caméra décroissante

À 8 ans, le réalisateur Jean-Claude

Decourt filmait avec... sa caméra en

carton. Aujourd’hui, c’est encore cette

simplicité volontaire qui le porte.

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

Extraterrestre coincé sur Terre, Tom découvre l’absurdité de la vie des humains. « Du son, du rythme, des effets spéciaux comme dans la science-fiction, mais à la Prévert », promet Jean-Claude Decourt pour les épisodes des courts-métrages (3 minutes) qu’il va bientôt tourner... là où vous voulez. « Ce sont des courts-métrages participatifs : des groupes de gens écrivent des épisodes en trouvant une histoire, un lieu et des acteurs semi-pros, et on vient filmer avec notre héros et eux pendant trois jours. N’importe qui peut en proposer ! » Premier épisode dans les vignes héraultaises, puis dans l’Aude et l’Ariège.Avec la complicité de Jean-Marc, un ingénieur du son de Lunas (34) qui enregistre dans son studio des groupes contre des légumes bio, il se lance aussi dans des « courts » musicaux. Autour du Tryo Zéphir et de sa musique jouée en plein Larzac, au langage inventé et à l’émotion qui prend aux tripes. Ou autour d’Angie & Co, une jeune chanteuse handicapée qui envoie de l’énergie... à donner envie aux spectateurs en fauteuil de faire du hip-hop ! « Elle chante que ce ne sont pas les objets qui nous rendent heureux, c’est le temps passé à faire ce qu’on aime avec les gens qu’on aime.. »

des video pour Télé Cévennes, une télé libre, façon Ciné brouette : « on projetait les reportages dans les villages, en hiver, c'est une façon de se retrouver. »En 2001 à Florac, Jean-Claude réalise, avec des enfants, un sujet sur la décroissance : ensemble, ils découvrent des personnes « autosuffisantes, qui décident de mettre du sens au peu de sous qu’elles ont, pas malheureuses et surtout qui essayent… » Effet coup de fouet : « J’ai lu tout ce qui sortait sur le sujet... Deux cents livres ! En 2006, j’ai commencé à tour-ner le film dans l’Aude et un peu partout – Suisse, Paris. J’ai mis quatre mois à structurer mes idées. »

Préparer l’avenir...Bien que son premier film – qu’il veut libre de droits – soit traduit et distribué à l’international, Jean-Claude Decourt vit avec quelques centaines d’euros par mois, comme sa compagne. En groupe, ils expérimentent des modes de décision fondés sur le consensus. Mais pour discuter en étant informé, encore faut-il « créer des médias libres, des écoles différentes » pour sortir des formatages. « Même les partis et les syndicats qui s’opposent ne sortent pas de la logique capitaliste : ils parlent uniquement salaires, retrai-tes, économie, attendent le Grand Soir depuis des structures créées d’en haut. »Inspiré des réflexions de l’économiste Serge Latouche, du député Yves Cochet, de l’agroécologiste Pierre Ra-bhi, des poèmes de René Char, de Voltaire et de l’hu-mour de Woody Allen, Jean-Claude s’est forgé une analyse du monde. « La sexualité, la mort et la nature sont pour nous trois grandes peurs, ce qui amène les gens à développer des névroses individuelles. En devenant des peurs de société, elles finissent par créer un schéma social

Lodévois (34)

ContactsProposer un scénario ou joindre Jean-Claude Decourt04 67 95 43 84 ou 06 08 13 71 [email protected]://utopimages.orgCommander les DVD :• Simplicité volontaire et décroissance 160 min, 2007, disponible en ligne et sur commande (15 €)• Simplicité volontaire et décroissance 2 2 h 50, 2009, 25 € + 5 € de frais de port + « soutien » libre.Chèque à l’ordre de l’association Utopimages, BP 4, 34 650 Lunas.Sortie des courts-métrages Tom en 2010 et 2011 (sur internet) et du troisième volet de Simplicité volontaire et décroissance... d’ici 2012.+Web : Clins d’œil d’interview

qui nous prive de li-berté. Aujourd’hui, la société capitaliste in-dustrielle exacerbe nos névroses. Alors on se déconnecte : on crée des parcs naturels, et ce qui reste quand on a détruit la nature devient un “environnement“ autocentré. On ne sait plus se donner dans l’acte d’amour. On ne sait plus d’où viennent et où vont les choses : l’eau, les ordures, les morts. Pour combler le vide de ce monde aseptisé, on consomme... Or avec le pétrole peu cher – par rapport au coût de ses effets pervers, NDLR – et les innovations technologiques, chaque être humain possède un pouvoir de destruction 35 à 50 fois plus fort et plus rapide qu’en 1950. En 100 ans, l’humanité a mangé la moitié des ma-tières premières – gaz, pétrole, fer –, et elle mangera le reste en 60 à 70 ans : un développement "durable" est impossible ! » Sa véritable motivation ? « J'ai trois enfants, leur avenir ris-que d'être difficile si on ne prend pas l'habitude de fabriquer et consommer localement. »

… en relocalisant« Pour réduire les coûts, on fait faire des milliers de kilomètres à l’énergie, aux jambons comme aux tomates, et pour vendre de l’inutile, on dépense 800 milliards d’euros en pub : c’est aberrant ! Nous nous battons pour du bon sens, tout simplement. » Alors pourquoi ne pas choisir de relocaliser nos activités dès maintenant ? « On peut installer des gens en agriculture vivrière autour de Montpellier, protéger l’Orb pour s’y rebaigner, fabriquer des machines qui durent au lieu d’une obsolescence programmée, faire bosser les excellents artistes de la région. Si on travaille moins, tout le monde peut avoir du boulot et prendre le temps de fabriquer soi-même : les surgelés coûtent une fortune et, pour le prix de 10 crêpes en sachet, t’en fabriques 50 ! » C’est parti ? Jean-Claude Decourt La caméra décroissante

En savoir plus sur la décroissanceLe terme date de 1973. Pour les « objecteurs de croissance », il s’agit de réduire la consommation dans les pays industrialisés.Institut d’études économiques et sociales pour la décroissance soutenable . www.decroissance.org Réseau www.decroissance.info Groupes à Montpellier et à Béziers.Media : Silence !, La Décroissance

Créez votre épisode de science-fiction

© Raquel Hadida

© Jean-Claude Decourt

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

+ de liens

Le théâtre dont vous êtes le héros

[ Texte et photos Raquel Hadida

Illustration Vincent Roussillat ]

L es habitants d’un village se montent les uns contre les autres, une gamine se fait racketter, une famille

se heurte à l’administration, on sort déçu d’un entretien d’embauche... Fureur, détresse, incompréhension, per-sonnages ni blancs ni noirs, avec leurs peurs, leurs œillères, leurs désirs cachés : bienvenue au théâtre du quotidien.Dans les pièces de l’association Étincelle, les choses se pas-sent mal. Symbolique et schématique, la courte scène au décor minimaliste met à plat les mécanismes individuels qui mènent à des violences trop ordinaires. Le « Joker » du spectacle, un des dix animateurs de l’association basée à Montarnaud, interpelle le public : « Que s’est-il passé ? », « Qui a un problème – Sylvie Jencaisse ou M. Borné, NDLR– ? » Timi-de au début, la discussion crée un lien entre les spectateurs et la mayonnaise prend. « Selon vous, qu’est-ce qu’il aurait fallu faire ? » – « Elle n’avait qu’à lui dire que... » – « Il s’y est mal pris. » Le Joker reformule, sans jamais juger l’idée. Jusqu’à un : « OK, est-ce que tu veux nous montrer ça sur scène ? » Hé-sitation. « Bon, d’accord. » Applaudissements.

Vis ma vieSéverine est montée deux fois sur scène : « Au départ, je ne voulais pas y aller, mais on est pris dans le débat, et ce n’est pas toujours facile d’exprimer son opinion. Alors la jouer, c’est ça qui est bon ! » Pour remplacer un personnage, facile : Séverine a pris le sac de la mère et hop, elle était dans sa peau. Les autres comédiens improvisent, comme dans la vie, à l’instinct et non au mental, : si le « remplaçant » veut passer en force, ça empire, ou bien après une accalmie, la situation dégénère. Lorsqu’il accueille la parole des autres, parle de son ressenti, se montre plus sûr de lui, parle des

faits sans reproches, l’ambiance change. Il crée un embryon de dialogue, voire un franc copinage. Il peut même désar-çonner les autres personnages, et on rit du tour parfois insolite que prend l’histoire. « Dans toute situation, la seule personne qu’on peut changer, c’est soi-même. Et ça change la relation à l’autre », explique Véronique Guérin, pychosocio-logue et formatrice en développement relationnel au sein d’Étincelle.

Se comporter autrement« Merci de ta proposition. » Le Joker proclame un arrêt sur image. Au public de réagir : « Qu’est-ce qui a changé ? » Les personnages se sentent valorisés et ont moins besoin de se faire reconnaître de force, par exemple. « Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? » Plus de sourires, d’ouverture et de confiance dans l’attitude corporelle. « Le relationnel passe beaucoup par le corps et les émotions, le verbal ne vient que par-dessus », révèle Véronique. Restés sur scène, les personnages se confient : « Je me sens plus à l’aise, mieux écouté... », « Moi, il ne m’a pas convaincue... ». Nouveau débat, puis un autre spect’acteur monte sur scène pour essayer une stratégie différente.« La question n’est pas de trouver la bonne solution, de don-ner les recettes qui fonctionnent, mais plutôt d’explorer nos représentations et de faire une autre expérience, de tester des pistes... », explique Véronique. L’association a commencé

Pro ou amateur, on devient vite « accro ». Manu Levard (23 ans) trouve « jouissif d’explorer une part de soi qu’on refuse d’être. Ça permet de se lâcher, tu peux tout tenter sans prendre de risques, comme par exemple tout plaquer ou jouer une fille. Dans la vraie vie, le théâtre-forum me permet de désamorcer mes émotions fortes sans les étouffer et, dans une situation donnée, d’analyser ce qui est en jeu, donc de prendre énormément de recul ».

Handicapée dans sa mobilité, Anna Naturani, la secrétaire de l’association, souffrait d’exclusion : « En déformatant mes protections, le théâtre-forum a changé ma vie : j’ai repris contact avec mon corps, je me suis recentrée. Et j’ai découvert qu’on a tous une part de responsabilité dans ce qu’on vit : croyant que les autres m’excluaient, je m’excluais moi-même. Des fois, dans le jeu, j’oublie que j’ai une béquille et je la lâche ! ».

Pour sortir des conflits, entrez en scène. Dans

les courtes pièces du théâtre-forum

Étincelle, qui schématisent nos difficultés à vivre

ensemble, vous avez le pouvoir d’intervenir au

milieu d’une histoire qui se

termine mal. Avec votre

propre stratégie, changerez-vous

la situation ?

Ils se sont pris au jeu

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

Le théâtre-forum, c’est quoi ?

montarnaud (34)

avec l’Éducation nationale : « On travaillait avec les jeunes, sur la prévention : comment refuser drogue ou tabac alors que tous les copains en prennent ? Comment ne pas se taper des-sus pour une insulte ? raconte le président, Flavien Lafosse. Aujourd’hui, le théâtre-forum introduit la formation d’ensei-gnants : comment gérer des conflits entre élèves, réagir face à des parents qui critiquent la pédagogie... »Pour mettre au point les petites pièces, les comédiens s’ins-pirent de leur vécu mais enquêtent aussi sur le quotidien des personnes auxquelles s’adresse la formation. De quoi aborder des univers très divers : la prison (comment gérer des groupes de parole de délinquants sexuels ?), l’hôpital (comment accompagner les mourants ?), les contrôleurs du tram à Montpellier (comment gérer l’agressivité ?), l’en-treprise (comment créer un dialogue syndical constructif ?) et même les rues de Dakar ! « On aime bien intervenir dans la durée et former des gens qui ont un "statut", pour qu’il y ait des répercussions », indique Flavien.Pas question que des personnes se reconnaissent : « On change tous les prénoms et on crée un décalage par rapport à une situation vécue. On refuse d’intervenir à chaud, lors d’une crise, insiste Flavien. Le théâtre-forum ne peut pas résoudre tous les problèmes. » Certes, mais il montre au moins que faire autrement, c’est possible. Quitte à se sentir plus libre... et plus responsable à la fois.

En quatre répétitions, Etincelle conçoit une scène (ou une série) de théâtre-forum de 5 minutes. Pas de « par cœœœœœœur » : c’est le ton, et l’intention émotionnelle qui compte. Pour avoir le personnage dans la peau, les comédiens échangent leurs rôles et testent des remplacements possibles par les futurs spectacteurs.+ WEB : Les coulisses

Le théâtre-forum ou « théâtre de l’opprimé » est une méthode d’action politique et de résistance à l’oppression mise au point par le Brésilien Augusto Boal (décédé en 2009). Ce théâtre populaire qualifié de « subversif » propose d’explorer des voies actives pour sortir de l’état de victime, en remettant en question sur scène nos schémas mentaux. Le théâtre-forum peut être utilisé comme outil citoyen, militant, ou comme formation en développement relationnel, en intelligence collective. C’est cette option qu’a prise l’association Étincelle, partant du principe qu’on ne peut changer le monde sans se changer soi-même (et inversement).

Petit exercice de déformatage (ou « désobéissance civile ») : à plusieurs, marchez avec un « animateur » qui crie « stop ! » – il faut s’arrêter net – ou « go ! » – reprenez la marche. Facile. Maintenant, inversez le système : « stop » pour marcher et « go » pour s’arrêter. Plus corsé !

Stages : À Montarnaud (34), 04 67 02 14 28., www.etincelle-theatre-forum.comMais aussi D’clic Théâtre action http://dclic.blog.sfr.frLivres : aux éditions Chronique sociale Le monde change… et nous ?, de Véronique Guérin et Jacques Ferber, 2009.À quoi sert l’autorité ?, de Véronique Guérin, 2001.École : Changer de cap, collectif, 2007.Idées-forces pour le XXIe siècle, collectif, 2009.

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testé pour vous

Ma maison dans un cocon

[ par Raquel Hadida, Illustration Vincent Roussillat ]

Le nez gelé sur le canapé, qui n’a pas pesté : « Ce chauffage, qu’est-ce qu’il marche mal ! » Faux, selon

Stéphane Boucher, conseiller à l’Agence locale de l’énergie de Montpellier : « C’est la mauvaise isolation qu’il faut accu-ser. Dans une passoire thermique, même un chauffage per-formant ne sert à rien. » Donc, si vous avez la chance d’être propriétaire, commencez par isoler pour éviter les pertes de chaleur. « Ensuite, un poêle ou des convecteurs peuvent suf-fire », ce qui revient moins cher qu’un chauffage puissant. À moyen et long terme, l’isolation fait gagner de la valeur à la maison... et perdre du poids à la facture énergétique, par exemple de 20 à 25 % en isolant le toit.Pas négligeable, alors que le coût de l’énergie devrait aug-menter de 3 à 5 % par an (hors inflation). En France, près de la moitié de l’énergie consommée l’est dans le bâtiment. Selon Négawatt, une association de 110 experts basée à Mèze (34), pour contenir les bouleversements climatiques, il faudrait diviser notre consommation énergétique par qua-tre. L’isolation devient prioritaire pour diminuer nos besoins collectifs en énergie... tout en améliorant notre confort. Et en 2010, pour financer les travaux, vous pouvez exception-nellement cumuler crédit d’impôt et prêt à taux zéro. Faut-il vraiment continuer à vivre dans une passoire ?

• En savoir plus sur le « scénario Négawatt » : www.negawatt.org• Nos défis énergétiques avec humour, par Jean-Marc Jancovici : www.manicore.com• Infos sur les bâtiments « basse consommation » et appels à projets régionaux : www.effinergie.org

Toutes fenêtres fermées, vous avez froid l’hiver et trop chaud l’été ? Votre maison mérite une meilleure isolation. Michel, Françoise, Maryline et Jacques se sont lancés dans ces travaux, avec des matériaux naturels. Factures allégées et ambiance thermique au poil.

Nos toits à l’infrarouge

Montpellier et son agglomération mettent

à disposition une ther-mographie infrarouge,

un « instantané » des pertes de chaleur par

le toit (même dispositif prévu pour Nîmes l’an-née prochaine). Delta,

un outil controversé qui permet néanmoins

de visualiser les grandes carences d’isolation. Téléchargement sur www.montpellier.fr

Isolation au naturel

1. Priorité à la toiture, où ont lieu 25 à 30 % des déperditions de chaleur. Peu cher et facile dans les combles perdus. En copropriétés (immeubles), isoler la toiture-terrasse.2. Remplacer les simples vitrages par du double vitrage.3. Isoler les murs, de préférence par l’extérieur quand c’est possible.4. Isoler le plancher s’il est au-dessus d’un vide sanitaire ou d’un garage.

PAR QUOI commencer ?

Il faut être assez bricoleur et avoir une bonne connaissance de l’isolation, qui n’est efficace que si l’épaisseur et la pose sont correctes.

JE PEUX ISOLER moi-même ?

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© Delta

(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

• Hérault : Les Couleurs de Thau, 06 77 40 61 96, www.lescouleursdethau.fr• À Sète (34) : Écoproclean : 04 67 74 35 58, www.ecoproclean.com• Dans le Larzac (34) : Isol.Watts, 04 67 88 65 23, www.isolation-watts.com• Au Crès (34) : Coopérative d’artisans Gecco, 04 67 79 48 59, www.gecco.coop• Hérault et Aude : Mirko Baccaloni, 06 99 23 22 78.• Dans le Gard : Les Charpentiers d’Uzès, 04 66 03 08 71, www.charpentiers.fr• En Lozère : Christophe rénovation, 04 66 65 65 73, www.cdrenov.fr

à QUEL ARtISAN faire appel ?

Françoise, dans les Cévennes « Je voulais du naturel »Je n’arrivais pas à chauffer ma salle de travail de 30 m2 l’hiver, et l’été, c’était le plein cagnard, impossible de travailler ! J’avais envie de quelque chose de naturel - la laine de verre, c’est nocif -, alors mon mari et mon fils ont mis 16 cm de laine de bois pour isoler le toit. Maintenant, c’est très agréable.

Sur mes 100 m2 de combles, la ouate de cellulose s’est révélée peu chère et très facile à mettre en place. Je n’ai plus de moments d’extrême chaleur en été et, en hiver, le froid ne passe plus. J’ai réduit ma facture de gaz d’un tiers (soit environ 300 € de moins par an), avant même de doubler mes baies vitrées et d’acheter une chaudière à condensation (que je

place en mode « basse conso »). En faisant un emprunt à taux zéro, je n’ai pas sorti d’argent, et je devrais rentrer dans mes frais d’ici 4 à 5 ans. C’est parfait !

Jacques, à Lodève (34) « Un tiers de facture en moins »

Michel, au nord de Montpellier « J’ai gagné deux degrés ! » Il y a deux ans, j’avais du mal à chauffer ma maison : l’isolation datait de 15 ans, la laine de verre était fanée. Pour économiser de l’énergie, j’ai décidé d’isoler le toit : à 1 400 € pour une maison de 125 m2, c’est relativement peu cher et très efficace. Dans les combles, l’artisan a soufflé de la ouate de cellulose : j’ai préféré un matériau écologique, non toxique et facile à mettre en œuvre. Dès qu’il a terminé, je l’ai ressenti : j’ai gagné 2 °C ! Pour compléter mon insert, j’allume très peu les radiateurs.

Patrick et Maryline, près de Lédignan (30) « On ne va pas chauffer les courants d’air ! »Notre vieille maison en pierre a près d’un siècle et, dans la cuisine à l’étage, les murs n’étaient pas isolés, c’était vraiment le frigo. On n’allait pas continuer à chauffer les courants d’air ! Alors on a opté pour 5 cm de panneaux de chanvre : c’est doux, pas allergisant et ça se coupe très bien. On a passé les câbles électriques dessous, tout en ménageant un vide d’air : ça aussi, ça isole !

• Dans le Cœur D’Hérault (34) : Écolodève, 06 09 84 99 24, et Soleole 34, 04 67 44 25 36.• Au Crès (34) : Les Matériaux verts, 04 67 45 56 30,• À Saint-Clément-de-Rivière (34) : Écohabitat de A à Z (au Chêne vert), 04 67 66 35 39.• À Nîmes : Nature et Habitat, 04 66 64 22 74.• À Alès : Bâtir aujourd’hui (La Fourmilière), 04 66 86 60 74, et Les Matériaux verts, 04 66 61 17 36.• À Saint-Hippolyte-du-Fort : Maison écodistribution, 04 66 77 68 81.• À Martignargues : Bois de France, 01 66 83 58 65• À Florac et Saint-Chély-d’Apcher (48) : Bâtir naturel, 04 66 32 16 98. • À Carcassonne : Écomaison, 04 68 10 20 94.

Où AchEtER des matériaux naturels ?

Merci à Stéphane Boucher,

Nicolas Brun (Gefosat), Sylvain Fabre (Les Couleurs de Thau) et Vincent Guédrat

(Rénovétik) pour leurs conseils, ainsi qu’aux Matériaux verts pour

les prises de vue.

Au-delà du simple diagnostic de performance énergétique (DPE), l’audit indépendant prend en compte votre mode de vie et vos capacités financières pour cibler les travaux prioritaires. De 400 à 500 €.• Région : Rénovétik (réseau d’experts), 09 65 19 59 83, http://renovetik.com• Hérault : Gefosat, 04 67 53 09 43,www.gefosat.org• B.E. Solan, Pascal Loubié, 04 67 88 50 21.• Tuvallu, 04 67 13 24 19, www.tuvallu.com• Gard : Ditii, Éric Ferrer, 06 29 60 92 89.• Lozère : Habitat-énergies, Ferréol Coerchon, 04 66 47 62 83, www.habitat-energies.fr

QUI PEUt FAIRE un audit énergétique de ma maison ?

Déperditions de chaleur moyennes pour une maison construite avant 1977

À partir de 25 €/m2 dans les combles (40 €/m2 avec du liège) ; jusqu’à 150 à 200 €/m2 à l’extérieur.

cOMBIEN ça coûte ?

© Jean-Louis Estèves

©Jean-Louis Estèves

© Sy

lvain

Fabr

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© ADEME, Graphies (38)

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

testé pour vous

La certification Acermi doit apparaître sur l’étiquette.Conductivité (λ) : plus le chiffre est faible,, moins on gaspille d’énergie l’hiver pour chaufferCapacité thermique (S) : plus le chiffre est élevé, plut l’habitat garde sa fraîcheur en été. Résistance thermique (R) : pour le crédit d’impôt il faut au minimum 2,8 pour les murs et 5 pour les combles .Déphasage : c’est le décalage entre le moment où l’isolant accumule de la chaleur et celui où il la restitue. Un déphasage de 8 heures permet de restituer la chaleur de la journée pendant la nuit.Chaque matériau possède avantages et inconvénients. D’origine pétrochimique, les isolants classiques ne sont pas biodégradables et peuvent diffuser des composés organiques volatils toxiques. Ils sont néanmoins souvent compacts et moins chers.

cOMMENt chOISIR mes matériaux ?Les matériaux dits « naturels » se dégradent moins vite, sont « respirants » et ont souvent une meilleure inertie thermique (capacité d’absorption de la chaleur). Pulvérisées dans les combles, la ouate de cellulose ou la fibre de bois conviennent bien. S’il y a des risques d’infiltration, préférer du liège, imputrescible (ou du polyuréthane). Pour l’isolation extérieure, la laine de mouton ou des mélanges chaux-chanvre se révèlent intéressants.

Pour l’écoprêt, prévoir au moins deux travaux sur sa résidence principale, bâtie avant 1990.Prêt de 20 000 à 30 000 €, remboursables sur 3, 10, ou 15 ans.Pour le crédit d’impôt, si votre logement a été construit avant 1977, si l’isolant assez performant et les travaux réalisés par un pro, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt (ou d’un remboursement) équivalente à 40% du prix des matériaux et de la main-d’oeuvre.Bon plan : en 2010, si votre revenu fiscal de l’année N-2 n’excède pas 45 000 €, l’écoprêt est cumulable avec le crédit d’impôt. www.developpement-durable.gouv.fr

cOMMENt BéNéFIcIER de l’écoprêt à taux zéro et d’un crédit d’impôt ?

• Espaces info-énergie : 0810 810 034 (prix d’un appel local).• Guide de la rénovation écologique des Amis de la Terre : www.renovation-ecologique.org• Guide de l’isolation de l’Ademe : www.ademe.fr/particuliers• L’Isolation écologique, de J.-P. Oliva, éditions Terre vivante, 2001.• Le Grand Livre de l’isolation, de T. Gallauziaux et D. Fedullo, éditions Eyrolles, 2009.

cOMMENt m’informer ?

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CRÉATEURS LUDIQUES

P. 14-15

LAISSEZ-VOUS PRENDRE AU JEU

P. 16-17

Elles touchent du BOIS

P. 18-19

TOUS GAGNANTS

P. 20-21

LA CARTE et nos COUPS DE CœUR

P. 22

(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

R endez-vous au rayon jeux-jouets d’un supermarché en période Papa Noël : que voyez-vous ? À gauche le rayon « fille » tout rose (Barbie-Dora-cuisinière), à

droite le rayon « garçon », bleu, rouge et gris (mitraillettes-voitures-figurines de gentils ou de méchants). De quoi for-mater guerriers et bonnes ménagères : vive la mixité ! Tiens, des animaux : cochon, vache, girafe. Mêmes bêtes, mêmes têtes, l’imagination au pouvoir. Rapprochons-nous : que de jolis jeux en pétrole – pardon, en plasti-que –, truffés de métaux lourds et suremballés ! Assez fragiles pour se casser rapidement et nous permettre d’en racheter joyeusement. De toute manière, la mode changera et « la qualité des jeux diminue », déplore Pascal Carré, auteur du Guide des jeux pour la planète (p. 22).

Rien n’à gagner, sauf le plaisirCertes, Pascal Carré constate depuis quatre ans un boom des jeux au thème et/ou à la fabrication écologiques (il en a recensé 300). Mais zoom sur l’origine d’environ 80 % des jeux et jouets : la Chine. « Sous-payer là-bas pour nos loisirs ici… Même des entreprises du Jura labellisées «patrimoine» délocalisent leur production, c’est un scandale ! », s’insurge Mariette, maman en Lozère et récente créatrice de la boutique en ligne Le Petit Chaperon vert (p. 19). « Je ne veux vendre que des jeux fabriqués en France, au maximum en matériaux naturels. » Sa fierté ? Sur sa proposition, « des artisans corses ont testé un vernis à l’eau pour remplacer le vernis cellulosique, pétrochimique. Et au bout de cinq mois, ils l’ont adopté ! »En créant son jeu de société (p. 15), Joël Dubucq voulait, lui, retrouver le partage du jeu en famille. Alors que « seul le savoir scolaire est censé avoir de la valeur », déplore Claude Frigiotti des Enfants du Lude (p. 17), le jeu se révèle essentiel pour bien grandir. « C’est un besoin naturel pour l’enfant. Le résultat est immédiat, valorisant, structurant, assure Anne

Jacopé, animatrice de Ludule (p. 18). Il peut développer sa motricité, explorer le monde, se mesurer aux autres, apprendre à perdre, sans risques. Tout est symboliquement possible : il peut taper sa poupée sans se faire gronder », « ou évacuer ses peurs en s’inventant des histoires violentes », ajoute Mariette. Pour Anne, « les jeux de compétition sont stimulants à condition que l’adulte n’encourage pas les pulsions de domination. »

Jouer, ce n’est que pour les mouflets ? « Les adultes ont peur de montrer leurs carences, analyse Anne. Peur de perdre la face devant leur conjoint, leurs amis et, pire, devant leurs enfants. » Il suffit pourtant de se lancer : « Le jeu devient un prétexte pour faire de nouvelles expériences, s’ouvrir aux autres, lâcher prise sur les contraintes du quotidien... »Certes, les adultes se tournent facilement vers les jeux d’argent ou les « jeux sportifs » médiatisés. Déviance ? « Dans le jeu,

pas besoin de récompense : il n’y a rien d’autre à gagner que le plaisir d’être ensemble ! » Pour JLM, éducateur d’Accro jeux, « quand les médias survalorisent les gagnants et l’ultraperformance, le jeu-sport-spectacle devient une façon de conditionner l’esprit des gens, un opium du peuple. Loin d’intégrer, il exclut : les joueurs du PSG ont par exemple refusé de jouer avec l’équipe gay... » Faut-il pour autant se replier vers les jeux vidéo ? Solitaires, ils peuvent être complémentaires des jeux sociaux ou d’« imitation ». Mais prudence : « Pas avant dix ans, et une heure par jour », conseillent les ludothécaires... surtout au Japon où, déjà, des jeux vidéo simulent des viols. Anodins, les jeux ?

à vous de jouer !Pour égayer votre fin d’année, nous avions envie de vous faire partager nos trouvailles ludiques locales. Histoire de vous donner un coup de main pour garnir autrement le pied du sapin, ou pour occuper des soirées d’hiver. Léger, un dossier sur les jeux ? Pas forcément : ces moments enrichissent les relations, la créativité et l’imaginaire, hors des schémas classiques et du tout-plastique. Le jeu en vaut la chandelle !

le guide d’ici

[ Par Raquel Hadida et Sylvie Francisco ]

Le rose pour les filles, des héros pour les garçons : pour de nombreux

éducateurs, les jeux formatent déjà les enfants...s’ils ne les intoxiquent pas.

Bisphénol-A, mais aussi phtalates des plastiques, métaux lourds,

formaldéhydes des contreplaqués , le guide «Jouets» de Women in Europe

for a Commun future (WECF) vous donne des pistes pour éviter les

risques. Évitez les jeux parfumés ou publicitaires, fiez-vous aux labels

indépendants GS, Spielgut ou Ôkotest ( les fabricants

s’autoattribuent le label CE ), aérez les jouets neufs pendant deux jours...

+WEB : le guide© Delphine De Luca

© WECF

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

Montpell ier, Sète (34), Narbonne, Ventenac-Cabardès (1 1), Millau (12)

Créateurs ludiques

Lorsque vous partez en expédition, seul le goût du café vous manque. Vous essayez de préparer une boisson sem-blable avec une plante plus commune, mais laquelle ? Pour gagner à Terra ventura, aux Défis de la nature, à Ushuaïa ou Opération survie, vous devrez faire preuve d’intuition, de rapidité, savoir percevoir les signes de la nature, mais aussi apprendre à coopérer en situation délicate. Vous n’êtes pas dans une émission de télé-réalité, mais autour d’un pla-teau de jeu. Un de ceux imaginés par l’équipe de Bioviva, éditeur de jeux indépendant basé à Montpellier et lancé par l’agronome Jean-Thierry Winckel en 1996. Les jeux les plus « familiaux » sont truffés de questions-réponses commentées, avec des mises en situation et des anecdotes, histoire de nous faire attraper le vi-rus de la protection de la nature. « Le but n’est pas de prouver ses connaissances, mais d’ap-

Décalés, écolos, rigolos : les jeux de la région ne manquent pas

d'imagination ! Rencontre avec des concepteurs qui ne se prennent

pas au sérieux.

à vous de

jouer !le guide d’ici

Pour Joël Dubucq, le boulot, c’est un jeu d’enfant. Employé de la TAM (Transports de l’agglomération de Montpellier), il connaît le tramway sur le bout des rames. Alors il a décidé de le réinventer sous forme de jeu, Tramwer, au départ pour Clémentine, sa petite dernière. « Les petits chevaux et le jeu de go, je trouvais ça rébarbatif. Et je voyais les enfants tellement épanouis face au tramway ! » Joël commence par dessiner ses petites cases, calcule la position des stations illustrées pour coller à la réalité montpelliéraine, teste ses cartes « fleurs » « oiseaux », citoyennes et

personnalisables. Il confie les dessins à un graphiste, présente Tramwer au Festival de Cannes (du jeu !) et dans un camping des Landes : « 100 % de réussite : tous les enfants voulaient recommencer ! » Pris au jeu, en août dernier, Joël l’auto-édite à mille exemplaires : « Ça me tenait trop à cœur, j’ai cassé ma tirelire. » Un jeu pratique, autant pour autonomiser les enfants que des adultes perdus dans la ville…Tramwer,dès 7 ans, 30 € (lieux de vente et par correspondance) http://tramwer.comJoël Dubucq, 19 rue du Four, 34570 Pignan, 06 77 42 19 27.

Mon tram-tram quotidien

À Montpellier, un éditeur imagine

des jeux pour mieux connaître

la nature, conçus dans les moindres

détails avec des matériaux qui la respectent. Une

démarche ludique et transparente.

Bioviva joue…

Comme un sein dans un jeu de quillesAvez-vous déjà imaginé un jeu de quilles avec des bobines de fil industrielles, des chutes d’autocollants et... des prothèses mammaires en silicone ? C’est le genre d’expérience que propose l’artiste Sylvette Ardoino à l’école des beaux-arts de Sète, grâce au LOR, le Lieu des objets à ravir, où elle récupère des déchets propres d’usines. Une créativité à tout épreuve.À Sète (34) : Sylvette Ardoino, école municipale des beaux-arts, 17 rue Louis-Ramond, 04 67 74 37 07.

MadagascarUn Monopoly sans fin « où on est libre d’aller où on veut », en suivant les routes terrestres et maritimes de Madagascar, en déjouant l’administration et les cyclones. C’est le jeu imaginé par Éric Antoine pendant ses années passées du côté de l’océan Indien, « parce que je préfère que les enfants jouent plutôt qu’ils prennent les armes». Aujourd’hui, cet ancien de l’humanitaire s’est échoué sur un chantier naval au bord de l’étang de Thau (34) et recherche un éditeur pour valoriser son jeu. Voire le transposer à la région.Éric Antoine, 06 79 02 33 05, [email protected]

©Bioviva

[ Textes et photos Raquel Hadida ]

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Montpell ier, Sète (34), Narbonne, Ventenac-Cabardès (1 1), Millau (12)

Créateurs ludiques

prendre en s’amusant », précise Mickaël Rambeau, responsa-ble commercial des éditions Bioviva. Ici, on est convaincu que le jeu est un outil de sensibilisation excellent. Y compris pour les pros : à l’étage du dessous, l’entreprise connexe Bioviva DD imagine des outils pour les salariés d’entrepri-ses et de collectivités locales.

Jeux écoconçusAttentif au social comme à l’environnement, Bioviva joue cartes sur table. Du carton recyclé sans colle ni agrafes pour une boîte inventive, d’un seul tenant. Du papier recyclé pour des cartes imprimées recto verso dans la Drôme, avec le label Imprim’vert : « Les cartes écrites en gros sur une seule face, c’est du gâchis ! », affirme Christian Legrand, responsable de Bioviva DD. Les pions et les jeux en bois sont labellisés FSC ou PEFC, gage qu’ils proviennent de forêts gérées dura-

… avec la nature !blement. Un sachet ? En coton bio. De la pâte à modeler ? En amidon de maïs. Côté bilan socio-écologique, bingo : 12 fois moins d’émissions de gaz à effet de serre, 9 fois moins de consommation d’eau, 10 fois moins d’émissions de Composés organiques volatils (COV) toxiques qu’un jeu classique, sans compter le maintien d’emplois locaux. Un score qui dame le pion aux grosses boîtes de jeux…

Où trouver les jeux Bioviva ? Dans les magasins bio et équitables, les librairies jeunesse ou alternatives, les spécialistes du jouet, Nature & Découvertes… De 8 à 35 €.À Montpellier : 9 place Chabaneau, 04 67 54 19 42www.bioviva.com (Pros : www.bioviva.fr)D’autres éditeurs de jeux très nature : Arplay, Abeilles Éditions Un jeu écoconçu sur le commerce équitable : Négocio aux éditions Ludeki www.jeux-ludeki.fr

Avalanche graphique sur les classiques !

H Les motifs frais et contemporains d’une autre jeune créatrice, la Sétoise Lola Baroux, redonnent une étonnante vitalité aux compagnons de jeu oubliés : sept familles, memory, toupie, gommettes, mais aussi poupée de papier à habiller, pêche à la ligne en guirlande, pot à bulles de savon… La validation marketing est signée par les enfants de la famille ! Jeux en planches détachables ou dans un sac de coton, de 3 à 16 €.À Sète (34) : Astiiko & Co, http://astiikoandco.canalblog.com (rubrique jeux) ou www.designfromparis.com

H Moins design, plus médiéval - proximité de Carcassonne oblige -, aux éditions du Cabardès, c’est le jeu de l’oie qui en prend pour son grade. Humoristique, le graphisme ne donne qu’une envie : se précipiter vers l’oie rôtie ! À table, chevaliers de Carcassonne !, 30 €.À Ventenac-Cabardès (11) : Éditions du Cabardès, 16 chemin d’Aragon, www.editions-du-cabardes.fr

H Savez-vous créer un rhinothorynque ? Dans leur atelierde Narbonne, Cartapuce et Cartapoux, alias Aude etChristophe, impriment façon gravure en relief des dominosdécalés, destinés à créer des hybrides d’animaux poétiques. Un graphisme superbe. Hippocéros, de 4 à 8 ans, 11 €.À Narbonne (11) : 10 avenue du Champ-de-Mars, ZI de Plaisance, www.cartapoux.fr

© Ed. du Cabardès

© Cartapuce et cartapoux

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

le guide d’ici

“ Qui veut jouer au chef d’orchestre ? » « Tiens, j’ai un jeu pour toi, ça va te plaire : je t’explique les règles ? »

« Maintenant, c’est mon tour ! » De la petite ludothèque ta-pissée de jeux de société, encombrée de trains en bois et de minicuisinières, des rires s’échappent. Soudaine envie de poser le bloc-notes pour enchaîner les jeux tout l’après-midi avec le petit Louis (8 ans). Inutile de se plonger dans les règles du jeu : les ludothécaires les apprennent pour nous, grand luxe. « À l’arrivée d’un nouveau jeu, nous le testons deux-trois fois entre animatrices, confie Christelle, ludothécaire à Sète. En maîtrisant ses rouages, on le rend accessible. Ensuite les enfants prennent le relais : ils aiment bien s’expliquer les rè-gles entre eux. » Proposer un jeu parmi ceux qui s’empilent jusqu’au plafond n’est pas une question de pifomètre ni d’a priori : « Nous choisissons en fonction de la ca-pacité et non de l’âge des enfants. Mais aussi de leur caractère. » Timoré ? « On ne propose pas des jeux de mimes, mais plutôt des jeux avec peu de communica-tion. » Progressivement, la confiance s’installe, les joueurs ne craignent plus de s’exprimer. Et parfois, se laissent aller aux rires. Plus sociables, plus compré-hensifs, plus attentifs : les jeunes évoluent avec les jeux. Et dans un esprit de convivialité, la gratuité (ou quasi-gratuité, selon les lieux) n’y est pas pour rien.Plus grand, on attend avec impatience les soirées jeux mensuelles : « Même si on vient entre amis, c’est l’occa-sion de s’ouvrir à d’autres générations : pour faire deviner

Laissez-vous prendre au jeu !Ludothèques ou soirées jeux : c’est l’occasion de croiser nos rires avec des gens qu’on a peu

l’habitude de côtoyer. Et si jouer était la meilleure façon de grandir et d’évoluer ensemble ?

Khrouchtchev et Dragon Ball, une personne de 77 ans ne va pas utiliser les mêmes indices qu’un gamin de 7 ans », relate Clément, étudiant en lettres. Véronique et sa fille de 8 ans, Lilas, en profitent pour se « mélanger » au cours des parties qui s’enchaînent : « Ça m’arrive de jouer avec d’autres enfants, et elle avec d’autres mamans »

Plus on est de fous…À Perpignan, Claude Frigiotti des Enfants du Lude se réjouit : « On fait se rencontrer des gens qui ne se rencontrent jamais. Et le lendemain, ils se disent bonjour. » Une façon de relancer le lien social, comme le font d’autres ludothèques itinérantes telle Lud’Orb, avec laquelle Véronique veut « décloisonner » : « Au lieu d’entasser les enfants par classes d’âge, croiser les familles, les âges, ça crée des liens bien plus intéressants et ça met de la vie dans les quartiers et les villages ». Dans ses jeux sportifs, l’association Accro jeux (lire p. 14) mixe filles et garçons, obèses et athlètes, adapte règles du jeu et matériel « pour que chacun ait sa place sur le terrain ou

sur le plateau, comme dans la vie. Et que la différence soit une richesse ! » La marmite ludique bouillonne. Prêts ? Plongez !

à vous de

jouer !

[ Textes et photos Raquel Hadida et

Judicaëlle Rannou ]

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Perpignan, Montpell ier, Sète (34)...

Laissez-vous prendre au jeu !

H Dans les ludothèquesIl existe plus de vingt ludothèques dans la région.L’entrée et les emprunts de jeux y sont gratuits ou symboliques (1 à 2 €). La plupart d’entre elles organisent des soirées jeux, à peu près une fois par mois. Pour trouver la plus proche de chez vous : www.alf-ludotheques.org ou 01 43 26 84 62, et carte p.22(sept ludothèques dans l’Hérault sept dans le Gard).• Pour les ados (10-17 ans) à Montpellier : Club ados de la cité Paul-Valéry, soirées jeux deux fois par semaine, 04 67 69 00 81.• Dans l’Aude : Lud’Aude à Couiza et dans tout le département, 04 68 69 52 90 ou 06 17 58 98 80, http://rehva.net/ludaude, mais aussi le ludobus Ludule (voir p. 28) et la ludothèque de Carcassonne.• En Lozère : à Florac, Jouez l’jeu (itinérant), 20 av. Jean-Monestier, 04 66 45 09 51.• En Projet : le bus-jeu de société de Cyril Coindet, 06 75 76 97 42, [email protected]

H Avec des associations de joueurs• À Saint-Bauzille-de-la-Sylve, près de Gignac (34) : System LAN, le vendredi soir dans la salle des fêtes, à partir de 19 h, http://systemlan34.free.fr• À Montpellier : Terra ludis (anciennement Strata’j’m), le jeudi soir au 2 ter, bd de la Perruque, à partir de 20 h 45 + soirées improvisées le mardi + week-ends jeux dans un gîte champêtre, trois à quatre fois par an, Isabelle Le Vannier, 04 67 72 23 50, [email protected], www.terraludis.net• Dans toute la région : Accro jeux, basé à Montpellier, 06 08 56 93 76, [email protected]’association échange des jeux et intervient pour animer des jeux de plateau, traditionnels et sportifs, dans le secteur public (centres sociaux, etc.) comme pour les particuliers (animations de mariages, anniversaires...).

Quand jouer ?• Vacances de février : La Nuit du jeu à Montpellier, de 15 h à 6 h du matin, www.nuitdujeu.com• Fin mai (29 mai en 2010) : Fête mondiale du jeu, www.alf-ludotheques.org• En mai dans l'Hérault, pendant le festival Saperlipopette, voilà enfantillages !• En juin : Festival du jeu de Montpellier, plus de 100 jeux de société www.festivaldujeu-montpellier.org• Mi-novembre : Semaine du jeu de société, www.alf-ludotheques.org

Sites internet utiles• Résumés de règles du jeu : http://poufpafpasteque.free.fr• Critiques de jeux : www.trictrac.net, www.jeuxsoc.free.fr

Où jouer avec d’autres personnes ?

Et hop !

Les soucis, on oublie ! En jouant, des personnes en difficulté profitent d’un moment privilégié. Même dans un contexte d’exclusion, de pauvreté, de violence ou de douleur, « la partie de jeu devient un lieu neutre pour redonner le sourire aux visages qui en ont besoin », assure Claude Frigiotti, créateur des Enfants du Lude à Perpignan (66). « Amener le jeu partout où il y a besoin », c’est aussi le credo de La Compagnie des jeux d’Aniane (34). Alors les animateurs visitent crèches et maisons de retraite, centres pour autistes et prisons, groupes de personnes handicapées

Lancer de verres, courses de lenteur en monocycle ou tournoi des « gladiators » consistant à déstabiliser les autres tout en jonglant... Tous les mois, Jongle attaque propose des jeux de jonglerie pour tous à Millau. Initiation et fous rires garantis.À Millau (12) : Jongle attaque Lilian Tribouilloy, 06 84 17 67 06, [email protected], http://jongle.attaque.free.fr

« Jouer, c’est une action humanitaire »et quartiers chauds. Et y amènent « une grosse notion de plaisir, de respect de l’autre, de liberté même : le jeu est une nouvelle manière de travailler avec des personnes en difficulté, une vraie valeur sociale ! », nous convainc Claude. Il est pourtant loin d’être synonyme de laisser-aller : « La règle est indispensable, pour les enfants comme pour les adultes : bien ranger les jeux, vérifier que toutes les pièces y sont, avoir des règles d’emprunt strictes deviennent les clés d’une responsabilisation constante, pour plus d’autonomie. Eh oui, pour se placer en concurrence de la rue ou de la violence,

il faut s’en donner les moyens ! » Les Enfants du Lude interviennent aussi à l’étranger, dans des camps de réfugiés, après une guerre comme au Liban, en Bosnie ou en Guinée, ou après le tsunami en Asie. Là-bas, ils ont formé d’anciens pêcheurs et banquiers à devenir animateurs de jeux. Pour eux, jouer est une action humanitaire bien plus essentielle qu’on peut l’imaginer : « Correctement régis, le jeu et le jouet peuvent réparer et reconstruire certains repères détruits. D’avoir un lieu où tout est à sa place, neutre politiquement et religieusement, cela restaure un climat de confiance dans des camps où tout n’a été que désordre et conflits. Ça montre aussi que malgré les traumatismes, les enfants sont là et ont besoin qu’on s’occupe d’eux » L’heure est grave : on joue ?

À Perpignan et dans les PO : Les Enfants du Lude, 107 av. de Prades, 04 68 54 12 09 ou 06 81 31 53 30, www.lesenfantsdulude.org

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© Dimitri Boissière

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le guide d’ici

" Les jeux dans les villages, c’est fou, mais ce n’est pas has been ! Bien moins que Mario Bros », s’étonne le papa de

Nathan, 5 ans, qui fait avancer sa tortue en bois sur le circuit. À Montbazin (34), des jeux en bois traditionnels et « surdi-mensionnés » ont totalement investi la place. Palets, boules et ficelles s’entrechoquent, des gamins maquillés se concentrent pour mieux tirer. Plus loin, des adultes jouent au fanorona, le jeu national de Madagascar (voir encadré), en s’excusant presque… « On est de grands enfants ! » L’awalé, on y a quelques fois joué, mais la plupart des jeux du monde demeurent peu connus. Pour faire découvrir ces jeux libres de reproduction et donner les moyens de les fabriquer soi-même, Anne Jacopé sillonne l’Aude dans le bus de Ludule, Vassilia et Geneviève parcourent l’Hérault avec La Compagnie des jeux, Véronique Lardemer de Lud’Orb le Haut-Languedoc, tandis qu’Isabelle Bernard fait vibrer Montbazin (34) avec ses fêtes d’Art et Jeux.

Pièces uniquesEn quelques dés en forme de bâtonnets, elles nous font voyager. En Égypte avec la hyène, où l’argent sert à aller au puits, et les chiens et les chacals, un jeu retrouvé dans la tombe d’un pharaon. Au Guatemala avec le puluc, en Corée avec le nyout, en Irak avec le royal d’Ur et jusque chez les Maoris via le superbe mu torere. Les plans se trouvent fa-cilement sur internet, il suffit ensuite d’amasser galets, co-quillages ou capsules pour les pions, de transformer des demi-pinces à linge en dés à deux faces et une planche de vieux meuble en plateau. Avant d’y caler à la règle les ronds et les carrés des cases. Puis imagination... et patience. Choi-sir les couleurs... et dessiner un peu son histoire, suivre ses envies. Pour briser les barrières culturelles d’un ton ludique, rien de tel qu’une pièce unique !

Elles touchent du boisEn sillonnant les routes, les fêtes, les ateliers, des femmes d’ici ouvrent notre imaginaire aux jeux en bois traditionnels venus d’ailleurs. On joue, on crée, on touche à l’universel.

[ Texte Sylvie Francisco et Raquel Hadida, photos Delphine de Lucia et RH ]

à vous de

jouer !

• À Montbazin (34) : Art et Jeux, 3 rue de la Davalade, 04 67 78 03 66 ou 06 81 39 49 39. Fête en mars, mai et octobre dans le village. Isabelle confectionne aussi des jeux du monde que vous pouvez acheter.• À Aniane (34) : La Compagnie des jeux, 3 rue Neuve, 04 67 54 63 11 ou 06 70 80 06 04, www.compagniedesjeux.orgLe mercredi matin de 10 h 30 à 12 h, atelier familial de découverte de jeux de société et du monde.• À Taussac-la-Billière (34) : Lud’Orb, La Bourbouille, 06 79 22 68 68.• À Ferrals-les-Corbières (11) : Ludule, 7 rue des Vignes, 04 68 43 20 91 ou 06 70 68 90 84, http://ludule.over-blog.comJeu dans un village du Pays Corbières-Minervois tous les derniers vendredis du mois, et autour de Lézignan-Corbières le samedi. Ateliers de fabrication de jeux du monde en quatre séances.Accueil fixe à Cruscades.

Un peu de récup’, de la peinture et quelques heures : fabriquer ses propres jeux du monde, c’est possible. Dans la région, plusieurs associations itinérantes proposent ce type d’ateliers, ludiques et créatifs.

© Ludule

© Ludule

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Aude, Lozère, Hérault

Tracez un quadrillage de 5 lignes et 8 colonnes, puis la diagonale de chaque case (voir photo). D’un côté du plateau, placez les coquillages aux quatre coins des cases ; faites pareil avec les cailloux de l’autre côté, et alternez coquillages et cailloux sur la ligne médiane du quadrillage, en laissant l’intersection du milieu vide. Le but du jeu est de capturer tous les pions de l’adversaire. Chaque joueur en déplace un le long d’une ligne, vers une intersection libre. Il mange alors tous les pions consécutifs de l’adversaire qui sont placés sur cette ligne (d’un côté ou de l’autre, au choix). Puis il peut se redéplacer et recapturer, tant qu’il ne revient pas sur son parcours.

Trois personnes face aux machines de menuiserie. Sous leurs doigts, cubes, mikados, plateaux de jeu, pions,

dominos et dés prennent forme. « Sensuel, odorant, le bois est une matière agréable au toucher. Mais aussi exigeante au travail, qui ne pardonne pas. C’est très valorisant d’en sortir de jolis jeux, finis et colorés », avance Denis Schira, directeur et fondateur d’Alter. « Du bois exotique, jamais ! précise-t-il. On utilise du pin sylvestre ou du hêtre, de Lozère et de Haute-Loire. » À l’atelier, on dessine, on débite les planches, on les corroie, on les ponce. Avant des finitions délicates : les ouvriers pei-gnent deux fois les cubes en blanc au pistolet, les lissent puis les peignent en couleur, à la main. Les mikados ? Plus facile : quelques coups de pinceau suffisent à égayer les baguettes de bois.Fabriqués sur commandes d‘écoles, de centres sociaux ou médicaux, les jeux d’Alter servent aussi de tests psycho-techniques pour les spécialistes de l’enfance. Une dizaine d’ouvriers au parcours difficile retrouvent ici un rythme de travail, brisent leur isolement et, en fabricant ces jeux des-tinés à aider les enfants à grandir, apprennent eux aussi à avancer dans la vie. À Chirac (48) : Alter, ZA d’Entraygues, 04 66 32 76 76, www.alter48.fr

ZoomsJouer à faire comme siMaison de poupée réversible en garage, minithéâtre et caisse enregistreuse. Le design en carton-bois d’une jeune créatrice : Carton chic, de 23 € à 38 € sur www.littlefashiongallery.com mais aussi la marque Plan Toys pour les jeux d'imitation et d'extérieur en bois.

L’autre pâte à modelerNon toxique : de l’argile de France autodurcissante (à colorer) qu’on peut réutiliser en la broyant avec de l’eau, Solargil www.solargil.com, ou la pâte Bunte Knete (voir sites internet p. 22).

Qui d’autre fabrique des jeux en bois ?• À Galinagues (11) : François Bormans,2 rue Balech, 04 68 20 79 41.• À Saint-Just (34) : Il était en bois, 96 rue Aramons,04 67 71 83 50, www.iletaitenbois.fr• À Cessenon-sur-Orb (34) : Le Fou est dans les branches, 04 67 89 37 25, www.jouet-en-bois-34.com

Où acheter des jeux en bois ?• Sur internet, auprès de Mariette, une jeune maman basée à Vialas (48) qui garantit des jeux de fabrication française et des peintures sans solvants.www.lepetitchaperonvert.com• À Alès (30) : La Caverne du bois joli, 06 10 95 91 21, www.caverne-bois-joli.fr• À Anduze (30) : Le Bois, 19 rue Bouquerie, 04 67 57 34 83.• À Thuir (66) : L’Oie mandarine, 11 rue Arago, 04 68 53 51 26.• À Narbonne (11) : Des bouts du monde, 6 rue Benjamin-Crémieux, 04 68 90 78 86, http://blog.desboutsdumonde.fr• À Montpellier (34) : Pomme de Reinette,33 rue de l’Aiguillerie, 04 67 60 52 78 • À Sète (34) : La Fée des jouets,3 rue du 11-Novembre-1918, 04 67 18 10 34.• À Pézénas, Le Bois, 8 rue de la Foire, 04 67 98 30 75• À Nîmes, Perpignan, Montpellier : Artisans du monde.

Où jouer avec des jeux en bois ?• Lors des manifestations associatives itinérantes• À Chalabre (11) : au Château Chalabre (parc à thème médiéval), 04 68 69 37 85, www.chateau-chalabre.com Planche à trous, jeux de la grenouille, bowling... 12,5 €/adulte, et 8 €/enfant. Ouvert à partir de mars.

Alter et go !

Comment fabriquer son , le morpion malgache ? (de 5 à 120 ans)

[ Texte et photo de Marie Massenet ]

Un véritable atelier pour fabriquer des jeux en bois à la main, ça donne envie de travailler ! Bienvenue chez Alter, une petite entreprise d’insertion de Chirac, en Lozère.

Il faut 2 joueurs, 1 set de

table uni, 22 coquillages,

22 cailloux… et pas mal de

stratégie !

fanorona

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le guide d’ici

V ous connaissez le jeu des chaises musicales ? On en-lève des chaises et celui qui ne peut plus s’asseoir se

fait éliminer. Pendant que ceux qui restent s’amusent, les perdants s’ennuient, voire se sentent frustrés ou rejetés. Alors essayons de renverser le jeu : on continue à enlever des chaises mais, lorsque la musique s’arrête, il faut désor-mais tous tenir sur celles qui restent ! De quoi devoir se coordonner pour s’empiler... et se taper de sacrés fous rires. Gagnants ou perdants, tous ensemble face à une épreuve, ça crée de la solidarité ! Nous avons rencontré deux créa-trices de jeux coopératifs : Brigitte Cassette d’Altern’Éduc, association pour l’éducation à la non-violence à Millau (12), et Claudine Aillaud de l’association Ludicoopains en Ariège (09). Ainsi que Marjorie, maman de deux enfants (4 et 5 ans) à Bédarieux (34).

(A)typiques : Les jeux de compétition, c’est pas bien ?Brigitte Cassette : Dans la compétition, si l’autre nous tire dans les pattes et nous fait perdre, donc nous trahit, on n’a plus confiance en lui. Alors on cache ses faiblesses, on ne se révèle pas et cela bloque la communication. L’estime de soi diminue...Marjorie : Sur une partie de jeu de compétition, il y a ceux qui s’éclatent, ceux qui sont déçus de perdre et ceux qui ont peu participé – comme ceux qui restent en prison au ballon prisonnier. Si les capacités sont décalées (mes en-fants ont un an d’écart), on ne se focalise plus sur le jeu, mais sur sa place à l’arrivée. Et l’amusement global n’est pas terrible...

Tous gagnants !Dans un jeu ou dans la vie, c’est chacun pour soi : il faut réussir. Et si, face à un défi commun, on trouvait plutôt des stratégies d’entraide pour gagner (ou perdre) ensemble, tout en s’amusant ? Pour comprendre les jeux coopératifs, rendez-vous avec des créatrices... et des parents.

(A) : Mais on ne peut pas imposer aux gens de coopérer !Claudine Aillaud : Bien sûr que non, mais avec les règles des jeux coopératifs, si on fait du « chacun pour soi », on perd ! On découvre donc vite que la coopération devient le meilleur moyen de gagner.Brigitte : Surtout pas ! Ça vient d’eux-mêmes, et plus le jeu est coopératif, plus il plaît. Plus qu’un outil, le jeu coo-pératif est un état d’esprit. Ça ne sert à rien de l’utiliser si on conserve des attitudes courantes mais incohérentes du type « ouah, t’es le meilleur ! » ou « je t’explique, écoute-moi, sinon tu t’en vas ! ».Marjorie : À la maison, on change les règles des jeux de compétition. Par exemple, au jeu de l’oie, on repart dans l’autre sens, on ne relance pas le dé si on gagne... La seu-le règle est qu’on soit d’accord sur la règle qu’on a envie d’instaurer. Quand je vois qu’un jeu tourne mal, j’arrête en disant : « Je vous propose de faire autrement ». Maintenant, [mes enfants] proposent d’eux-mêmes une autre règle. Ils sentent que l’important, c’est de jouer ensemble.

à vous de

jouer !

[ Texte et photos Raquel Hadida, Illustration : Vincent Roussillat ]

© Altern’éduc

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Millau (12), Ariège (09), Bédarieux (34)

Sorti d’un grand rêve, vous vous réveillez… fourmi. Vous avez dans votre poche cinq billes qui représentent des gouttes de miellat, po-

tion magique qui donne de l’énergie. Face à vous, des feuilles et des pucerons qui cachent une à quatre billes. Le but du jeu ? Que l’ensemble du groupe gagne du miellat. À tour de rôle, vous avancez sur les feuilles pour en collecter, mais attention ! Certaines s’avèrent piégées : miellat empoisonné capable d’intoxiquer la fourmilière, animal prédateur qui menace la colonne de fourmis… Pour franchir ces obstacles, vous de-vez faire appel au groupe, et chaque décision personnelle implique l’ensemble des joueurs. Qui décide, et pourquoi ? Ferez-vous appel à d’autres joueurs pour vous aider ? Et si le groupe perd ? Personne n’est ridiculisé, tout le monde a envie de recommencer…

sélection de jeux coopératifsH Le VeRgeR Des fruits dans l’arbre, un corbeau au milieu. Pour gagner ensemble, il faut ramasser tous les fruits du verger avant d’avoir reconstitué un puzzle du corbeau. À partir de 3 ans, Haba, 38 €. H HopHopHop !! Vite, il faut faire rentrer les moutons dans la bergerie avant que le pont ne s’écroule ! Un graphisme ravissant. De 3 à 6 ans, Djeco, 26 €.H Le pARACHuTe Faites la ola comme au stade pour faire tourner une balle tout autour de la toile... sans qu’elle tombe dans le trou au milieu ! Pour groupes, de 23 à 110 €.H THe seCReT dooR Le château a été dévalisé, il faut retrouver les objets… avant minuit ! Un jeu palpitant de mémoire et de logique. À partir de 5 ans jusqu’aux adultes, Family Pastime, 18 €.H MARée noIRe Naufrage d’un pétrolier au large : il faut éviter que les galettes arrivent sur les plages. Un jeu de stratégie passionnant. Pour ados et adultes, créé par une ONG basque-espagnole, Intered-Kometa, 39 €.H pLAnèTe HoRIzon... 2050Saurons-nous trouver l’équilibre stratégique international pour faire face aux changements climatiques ? À partir de 12 ans, Orcades, 50 €

Le jeu des abeillesCinq abeilles récoltent des grains de pollen pour remplir le panier commun, mais si elles sont touchées par l’insecticide du dé, elles vont à l’infirmerie. Décidera-t-on de les sauver en sacrifiant deux grains de pollen ? Attention, car si quatre d’entre elles sont malades en même temps, on perd toute la récolte... À partir de 4 ans. Ludicoopains : Claudine Aillaud, à Foix (09),05 61 60 60 34+ WEB Comment fabriquer le jeu et y jouer ?

(A) : un jeu coopératif, c’est vraiment amusant ?Brigitte : Il peut y avoir autant de tension et d’excitation [que dans un jeu de compétition]. Dans un camp de va-cances, des enfants de 11-13 ans devaient jouer au killer, où chacun a pour mission de « tuer » un autre avec un objet, mais ils ont refusé, arguant que « ça gâche la relation ». Alors ils ont inventé « the winner », où l’épreuve devient d’arriver déguisé au petit dej’ ou de peindre la voiture de la directri-ce. Ceux qui n’osent pas peuvent s’associer à d’autres pour se sentir plus forts.Claudine : Au cours moyen, les gamins fans de foot et de compet’ se révèlent aussi enthousiastes dans la coopéra-tion. Comme des supporteurs, ils s’exclament : « On a fait gagner l’équipe ! ». Chez les ados, même les plus récalcitrants se prennent vite au jeu, pas besoin de pousser beaucoup.

(A) : Qu’est-ce que ça apporte de plus ?Brigitte : De la confiance en soi, une capacité d’écoute et d’entraide, l’expérience de la prise de décisions en groupe. Ensuite, même dans des contextes plus « hostiles » comme dans le jeu du loup-garou, où on peut être accusé à tort, on est à même d’exprimer son malaise s’il le faut.Marjorie : Quand ils jouent à des jeux classiques avec leurs cousins, les enfants savent que perdre, ce n’est pas grave !

un jeu de groupe grandeur nature

où trouver des jeux coopératifs ?Les ludothèques citées p. 17 en ont souvent plusieurs. on peut les acheter dans quelques boutiques : Artisans du Monde, et voir p. 22...ou par correspondance :• Nonviolence actualité : www.jeux-cooperatifs.org 02 38 93 67 22,• Jeux de traverse : http://pagesperso-orange.fr/jeux.de.traverse• Casse-Noisette : www.casse-noisettes.beLivre: Je coopère, je m’amuse, 1 000 jeux coopératifs, Christine Fortin,

Les fourmisÀ partir de 7 ans et pour huit joueurs, ce jeu grandeur nature, sur 10 m2, est facile à fabriquer soi-même. Règles du jeu complètes dans le bulletin d’Altern’Educ, Éduquer autrement, n° 18, 6 €. Kit complet jeu des fourmis 46 €.

dans les jeux coopératifs, les joueurs prennent des décisions et des risques ensemble.

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À Millau (12) : Altern’Educ (Brigitte Cassette), Le Chant des Baumes, Route de Saint-Martin, 05 65 62 29 70,http://perso.wanadoo.fr/alterneduc. Camps de vacances pour enfants et familles l’été (380 €/semaine) et centre de formation

à l’éducation relationnelle des jeunes pour les professionnels.

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

le guide d’ici

Le jeu du Tao « On peut en savoir plus sur quelqu’un en une heure de jeu qu’en une heure de conversation. » Le jeu du Tao prend Platon à la lettre, et nous propose d’aider les autres joueurs à réaliser leur quête. Ce jeu coopéra-tif est l’occasion d’avancer

Coups de cœur de la rédac’Pour le décalage

Pour l’ambiance

Pour le coaching

Où acheter des jeux éthiques ?

Aux adresses citées dans ce dossier, mais aussi : dans les magasins bio,

• À Montpellier : La Terre vous aime, 3 rue du Faubourg-du-Courreau

• Au p’tit chaperon vert www.auptitchaperonvert.com

12 rue du Faubourg-de-la-Saunerie• www.jeujouethique.com

• www.ethicgarden.comJeux autour de l’environnement

www.ecotheque.org

Tiers-MondopolyPas d’hôtel rue de la Paix dans ce Monopoly du Sud ! Plutôt un « vis ma vie » de petit paysan du Pérou qui doit faire survivre son exploitation agricole et sa famille, avec l’aide des autres joueurs. Un jeu Orcades, éditeur engagé pour des relations Nord-Sud rééquilibrées, à partir de 12 ans, 31 €, en magasins de commerce équitable et sur www.orcades-vpc.com Le Jeu de loi

des faucheursDans la peau de faucheurs volontaires d’OGM, nous faisons de la désobéissance civile avec nos grains de maïs de couleur (symboles de biodiversité). Conçu à Toulouse, ce jeu de loi contre avec humour les multinationales de l’agrobusiness et coûte 8,10 €, allusion au maïs Monsanto 810 ! Commande à Chantal Maisonneuve, 32 rue Rapas, 31300 Toulouse, 05 61 42 35 25.

Cro-Magnon Toi rallier tribu avec cri et toi faire deviner mots par mime, onomatopées et bruits animaux. Puis pâte à modeler, parchemin et charbon aideront toi faire évoluer tribu vers vrai homme. Ounga, ounga ! Un jeu Bioviva (p. 16), à partir de 8 ans, 25-30 €, www.cromagnon-lejeu.com

Pour le culot

bouquinLe Guide des jeux pour la planète, Pascal Carré, éditions Yves Michel, 2008.

sur un de nos projets réels ( changement affectif, de boulot, projet collectif,... ) et de mieux se connaître, tout en s’amusant. 3 à 6 joueurs, 32 € en librairie, animations de parties par Lionel Lacroix 06 87 83 60 20, [email protected]

Montpellier : Bioviva, Tramwer (p. 14)Médiathèque J.-J.-Rousseau, Le cheval à bascule, Hôpital Arnaud de Villeneuve, Club AdosTerra Ludis, Accro Jeux (p. 17)Au p’tit chaperon vert, La Terre vous aime, Lud’M, Pomme de Reinette, Artisans du Monde Jeu du Tao (p. 22) St-Just : Il était en bois (p. 19)Cournonterral : Tous en jeux

Perpignan : Les Enfants du Lude (p. 17),Artisans du Monde Thuir : L’oie Mandarine (p. 19)

Sète : Astiiko, Jeu Madagascar, École des beaux-arts (p. 14 ) Centre social Villefranche (p. 16), La Fée des jouets (p. 19)Montbazin : Arts et Jeux (p. 18)

La Grande Motte : Bibliothèque municipale Aigues-Mortes : 1,2,3, je joue

Béziers : « Joc & Go » Pézénas : Boutique Le bois (p. 19)

Florac : Jouez l’jeuVialas : Le petit chaperon vert (p. 19)

Alès : La Souris verte La Caverne du bois joli, Anduze : Le Bois (p. 19)

Bagnols-sur-Cèze Maison Arc-en-CielSt-Jean-du-Gard : À vous de jouer

Vauvert Le Daudet

Nîmes : Foyer Hubert Pascal , Artisans du Monde

St-Jean-de-Valériscle :L’Île aux trésors

Carcassonne : Les LutinsVentenac-Cabardès Éditions du Cabardès (p. 15)Foix : Ludicoopains (p. 20)

Aude : Ludule (p. 18)

Aniane : La Compagnie des Jeux (p. 18) Saint-Bauzille-de-la-Sylve : Système LAN (p. 17)

Millau : Altern’Educ (p. 20), Jongle Attaque (p. 17)

Toulouse : Le jeu de loi des faucheurs (p. 22)

Narbonne : Cartapuce et cartapoux (Hippocéros, p. 15)Des bouts du monde (p. 19)

Haut-Languedoc : Lud’ Orb (p. 18)Cessenon-sur-Orb : Le fou est dans les branches (p. 19)

Chirac : Alter (p. 19)

En italique, les ludothèques

(voir p. 17)

Couiza : Lud’ Aude Galinagues : François BormansChalabre : Château Chalabre (p. 19)

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Sète (34)

(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

la question qui tue

[ par Raquel Hadida ]

“Un port sans bateaux, ça fait mal au cœur. » Aujourd’hui, un seul bateau à quai, une activité pas

folichonne, un portique antique. Docker syndiqué depuis 25 ans dans le port de commerce de Sète, Thierry Alde-rigi ne peut qu’être pour un nouveau trafic de marchan-dises qui apporterait de l’emploi aux dockers occasionnels payés à la tâche. Même s’il se méfie des promesses de trafic de conteneurs sans lendemain. Sur le quai E, à côté des pylônes pour plates-formes pétrolières et des parcs à voitures à bas prix de Turquie, une pancarte anodine : per-mis de construire pour un terminal frigorifique de 21 000 m2 pour fruits et légumes. GF Group, une société italienne de logistique, devrait installer frigos, bureaux et portique de déchargement de conteneurs (pour 25 millions d’euros) d’ici un an et assurer 200 emplois en 10 ans. Le tout grâce à l’arrivée d’un bateau de 6 000 palettes par semaine, toute l’année, dès novembre 2010. Propriétaire du port, la Région Languedoc-Roussillon a donné son aval et compte investir 20 millions d’euros pour redorer le blason du port. Jusqu’ici, tout le monde est d’accord.

Les fruits de la colonisationMais le principal client de GF Group n’est autre qu’Agrexco, une importante société d’export d’avocats, de tomates, de plantes aromatiques bio, de fraises de Noël, de dattes et d’œillets. Sète deviendra alors la tête de pont pour la distri-bution à Paris, à Lyon et dans toute l’Europe de ces produits en provenance d’Israël. Du moins sur le papier. Car près de 100 organisations locales et nationales réunies dans la Coalition contre Agrexco (voir encadré) l’accusent d’ex-porter de 60 à 70 %des produits agricoles de la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée* . Ceci en les mélangeant

à des produits sous label « Produit d’Israël » pour bénéfi-cier des avantages douaniers consentis par l’Europe depuis 2000. Et tout en mettant sous pression les Palestiniens qui n’ont guère d’autres choix que de passer par son intermé-diaire pour exporter leurs produits frais. Du moins ceux issus du peu de terres qu’il leur reste : ils seraient spoliés de 95 % des terres et de 98 % des forages d’eau, au profit de 7 000 colons subventionnés. Pour moitié propriété de l’État d’Israël, Agrexco se fait donc taxer de « bras armé de la colonisation » par la Coalition, qui pointe l’illégalité de son commerce au regard du droit international. Certes, Agrexco opère depuis 35 ans dans le port de Marseille, mais l’annonce de son arrivée à Sète a coïncidé avec les massacres de Gaza en janvier dernier (1 300 civils morts, dont 400 enfants) et mis à vif la sensibilité à la cause pa-lestinienne. Et « puisqu’on est ici, on résiste où on est », argue Frédéric Licciardi, d’Attac Sète.

Empêcheurs d’exporter en rondPour la Coalition, faire venir Agrexco revient à se rendre complice d’un État criminel et de la ségrégation subie par la population palestinienne, que les militants comparent à l’apartheid : check points répétés, interdiction de créer des sociétés et d’exporter, arrachage d’oliviers, arrestations arbitraires, séparation par un mur. Depuis près d’un an, les membres de la Coalition multiplient donc les actions visant à ouvrir un débat avec la Région : lettres ouvertes, mani-festations, réunions publiques, occupation des locaux lors de conseils régionaux. Des actions rarement couvertes par les médias locaux. « Je n’ai pas l’habitude de mêler la politi-

Un port choisi ou import subi ?

Agrexco à Sète

La Région prévoit de faire débarquer à Sète des bateaux d’Agrexco, gros exportateur de fruits, légumes et fleurs d’Israël, avec à la clé emplois et investissements. Mais pour la Coalition contre Agrexco, importer ces produits serait se faire complice de la ségrégation dont sont victimes les Palestiniens et concurrencer les productions régionales. Décryptage d’un débat de société étouffé.

Essentiel pour la Région, le port de commerce de Sète a bien besoin de retrouver du trafic. Mais toute importation est-elle bonne à prendre ?

© Halima Lakel

* Chiffre avancé par Amor Orr, directeur général d’Agrexco au Royaume-Uni, lors d’un procès en 2006.

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la question qui tue

C’est le seul portique pour décharger les conteneurs du port de Sète, mais il a 25 ans et fonctionne mal. Avec un trafic de 3 millions de tonnes en 2008, et seulement 70 dockers (contre 300 en 1992), le port de Sète est au plus bas depuis 60 ans.

que à l’économie », répond Georges Frêche, président de la Région, qui tend aussi, selon Montpellier journal, à couper la parole aux conseillers régionaux qui soulèvent le débat. En effet, pour lui comme pour Jean-Baptiste Giordano, vice-président de la Région délégué au port, la visée de la Coalition est claire : « Ne soyons pas dupes : la polémique est montée en épingle dans un but politique, le soufflé retombera après les élections ». Pour M. Koris, directeur d’Agrexco Fran-ce, aucun problème : « Nous n’avons que 1 % de produits en provenance de territoires occupés, que nous déclarons suivant le règlement européen. Il y a de l’amitié entre nous : les Palesti-niens nous choisissent pour exporter alors qu’ils peuvent passer par des sociétés privées ou par l’Égypte, et nous leur donnons les mêmes avantages qu’aux autres. »Mais pour la Coalition, la Région doit refuser de travailler avec eux : « Il y a toujours moyen de négocier, de demander des preuves que les clients de GF Group respectent les résolu-tions de l’ONU ». Si la Région a directement négocié avec Agrexco, Jean-Baptiste Giordano se défend d’avoir un quel-conque pouvoir : « Nous ne sommes pas les clients d’Agrexco et nous ne finançons pas GF Group ! Si vous louez un appar-tement, votre propriétaire ne peut pas vous interdire d’inviter votre mère. C’est pareil : si nous empêchions Agrexco de venir, nous serions attaquables en justice, tant que l’ONU n’a pas pro-noncé un embargo. C’est donc au niveau des États qu’il faut agir. Et chacun de nous est responsable en tant que consom-mateur, nous pouvons boycotter ! ».

Justement, en tant que consommateurs, faut-il accepter de voir arriver des produits provenant de milliers de kilo-mètres, parfois hors saison, pour partie concurrents à bas prix des fruits et légumes cultivés dans notre région ? « Non, appuie Nicolas Duntz de la Confédération paysanne : c’est contradictoire par rapport à la politique de relocalisation conduite dans la région (cantines bio et locales) et aux objectifs du Grenelle de l’environnement. Dans la région, la population paysanne s’est réduite de moitié en dix ans : sur les 45 000 ha de

vignes arrachés, on pourrait installer des jeunes agriculteurs. En sapant la paysannerie locale, on soumet la sécurité de notre approvisionnement alimentaire au bon vouloir du marché. Et on ne favorise pas l’autonomie des territoires,

vu les conditions sociales de production. » Une logique qui devrait s’étendre à tous les produits importés, comme le

soulignent Jean-Baptiste Giordano et les dockers : « Pour-quoi personne ne manifeste contre les voitures Dacia (Renault) produites en Turquie ou en Roumanie grâce à de la main-d’œuvre au rabais ? Contre les primeurs marocains qui arrivent au marché Saint-Charles à Perpignan ou via Port-Vendres ? Contre les camions réformés qui partent en Birmanie ? »

Ouvrir le débat« Mais alors, c’est tout le système qu’il faut changer », conclut le docker Thierry Alderigi. Et, chacun de leur côté, les membres de la Coalition comme Jean-Baptiste Giordano assurent : « Il faut avoir une approche globale, c’est le déve-loppement de la région qui est en jeu ». Sont-ils d’accord ? Pas pour autant : « Nous n’avons pas la même vision de la perfor-mance, analyse Nicolas Duntz. Pourquoi mettre en concur-rence les emplois des uns contre ceux des autres ? D’autres solutions sont possibles, mais encore faut-il pouvoir se mettre autour d’une table avec tous les acteurs qui ont intérêt au développement du port ». Chaque organisation va donc in-terpeller les candidats aux élections régionales sur ces su-jets. À la Région, on dénigre d’avance les propositions : « Si c’est pour planter des avocats sur le Larzac... » Une des pistes pourrait être le « merroutage » ou cabotage, qui permet-trait de faire transiter les marchandises depuis Barcelone, par exemple, en bateau plutôt qu’en camion. Une idée abandonnée depuis six ans environ… mais suggérée par la Région pour la production de l’usine Lafarge de Port-la-Nouvelle. Pris entre deux feux, les dockers, eux, veulent assurer leurs arrières : « Laissons venir Agrexco : même s’ils ne restent pas longtemps, on aura un outil de travail capable d’attirer du trafic. » Thierry évalue : débarquer un bateau par semaine nécessite environ 15 dockers et 5 grutiers – soit 4 équivalents-temps-plein seulement. Pour les dockers du port, le risque est de voir toutes les autres manutentions réalisées par du personnel interne de GF Group, en général de jeunes intérimaires payés au SMIC et non formés.Précaires de tous les pays...

+ Web • Un an de polémiques, les dates clés• S’opposer à Agrexco, est-ce être antisémite ?• Les ambitions de la Région pour le port• La campagne BDS Boycott, désinvestissement et sanctions.

Un port choisi … ou import subi ?© Halima Lakel

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Sète (34)

Qui est la Coalition contre Agrexco ?117 organisations contestent la venue d’Agrexco, à Sète comme ailleurs. Elles se retrouvent en organisation informelle autour de la solidarité avec les Palestiniens et du respect du droit interna-tional et humain, de la sécurité alimentaire et de l’écologie. « Une façon de travailler en transversal sur un large front pour faire des propositions alternatives à plusieurs portes d’entrée », résume Nicolas Duntz de la Confédération paysanne. La Coalition rassemble des associations locales d’ici et de

partout en France, des partis politiques (Les Verts, le NPA, le Parti communiste), des organisa-tions nationales altermondialistes (Attac, Les Alternatifs ), de défense des droits de l’homme et des Palestiniens (Ligue des droits de l’homme, Association France Palestine solidarité, La Cimade, Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien), mu-sulmanes mais aussi juives comme l’Union juive française pour la paix. Histoire de ne pas confondre la religion avec la politique israélienne...

www.coalitioncontreagrexco.com

Carmel, Carmel Bio-Top (bio), Ecofresh, Jaffa, Star Ruby, Coral, Jordan River : derrière toutes ces marques de fruits, de légumes, de fleurs, de plantes, il y a Agrexco. Créé en 1957, ce groupe d’exportation de primeurs - un des plus grands du monde - est une organisation à but non lucratif détenue à 50 % par le ministère de l’Agriculture israélien et à 50 % par 8 représentants de 12 000 exploitants agricoles. Agrexco exporte 65 % de la production israélienne. Implanté dans 9 pays (en Europe et aux États-Unis), il possède aussi ses propres bateaux. Son dernier-né, Carmel Ecofresh, utilise un concept de réfrigération de la cargaison qui lui permet de transpor-ter d’Israël en France 42 000 palettes et 852 conteneurs en trois jours. www.agrexco.com

Qui est Agrexco ?

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Quais, portique, silos, canal à grand gabarit : la Région et les entreprises privées entament leurs travaux d’Hercule pour rendre le port à nouveau attractif. À grand renfort de communication.

Que dit le droit international ?Selon la quatrième Convention de Genève, la colonisation constitue un crime

de guerre. À deux reprises, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté des résolutions pour la fin de l’occupation israélienne en Palestine, mais Israël

considère le texte comme inapplicable. En juillet 2004, la Cour internationale de justice de La Haye a rendu un avis consultatif contre la construction du mur destiné

à protéger les colonies israéliennes du terrorisme. Des accords en vigueur depuis 2000 font de l’Europe le principal partenaire économique d’Israël, sous réserve

de respect des droits de l’homme et de la règle d’origine qui proscrit les produits des colonies. Suite à une enquête prouvant leur violation, le Parlement européen

s’est positionné contre ces accords en 2002, puis en décembre 2008. Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy sont passés outre et en ont fait voter

une extension par le Conseil des ministres européen.

D’après les photos prises par

une « mission citoyenne »

l’été dernier, l’entreprise

Agrexco est présente en Cisjordanie,

dans la vallée fertile du

Jourdain. Pour vendre leurs

produits frais, les Palestiniens

n’auraient d’autres choix que de passer

par elle.

Un port choisi … ou import subi ?© Agrexco

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on a le choix

Ils font le bonheur... des multinationales de la pharmacie. Un Français sur dix en consomme dans l’année, un sur vingt régulièrement : avec 80 millions de boîtes

achetées en 2006, nous sommes les plus gros consommateurs au monde d’antidé-presseurs de synthèse. Pourtant, des études montrent que certains des plus répan-dus comme le Prozac, sont inefficaces. Et comme avec les autres drogues, attention dépendance ! Pour en sortir, il faut une période de sevrage. Sans compter d’autres effets secondaires : somnolence, problèmes gastriques et cardiaques, troubles sexuels, voire risques de rechute, violence et gestes suicidaires. Autre effet négatif : accumulés dans les eaux usées, les résidus de ces médicaments polluent les riviè-res et perturbent le métabolisme de certains animaux (changement de sexe, etc.). Autant chercher une bouée de sauvetage plus naturelle...

Les mille vertus du millepertuisTout aussi stimulant que les antidépresseurs de synthèse et sans effets secondaires, le millepertuis perforé (hypericum perforatum) prouve son efficacité depuis le Moyen Âge.

Habituée des bords de chemins de l’hémisphère Nord et des ordonnances médicales allemandes, cette

plante traite l’anxiété, la névrose, le stress et la dépression. Les pigments qu’elle

contient, l’hyperforine et l’hypéricine, agiraient sur les neurones pour libérer des molécules stimulantes comme la dopamine. Malgré tout, entre 2001 et 2004, la France a interdit la commer-cialisation de produits au millepertuis.

La raison officielle ? Il diminue l’effica-cité... des antidépresseurs synthétiques !

Attention toutefois si vous prenez la pi-lule ou d’autres médicaments : le millepertuis

peut diminuer leurs effets. Consultez votre méde-cin ou pharmacien. Utilisation sous forme de gélule, tein-ture mère, tisane, crème ou huile essentielle, disponible en complément alimentaire dans les parapharmacies.Où trouver du millepertuis (la plante elle-même) ? • Perpignan (66) : L’Herberie, 48 rue du Mal-Foch.• Chalabre (11) : pharm. de la Terre privilégiée, cours Colbert.• Béziers (34) : herboristerie Te-Kim, 14 av. G.-Clemenceau.• Montpellier : herb. La Quintessence,26 rue de l’Aiguillerie.• Nîmes (30) : herboristerie St Paul, 10 rue Porte de France.• Ste Croix Vallée Française (48) : Plante Infuse (zone art.)Sur les marchés de l’Hérault : Sète le mercredi, Lunel le jeudi et le dimanche, Ganges le vendredi, Gignac et les Arceaux à Montpellier le samedi.

La bonne humeur sans antidépresseurs

Un coup de blues ? Avant d’avaler des pilules garanties « vie en rose », tentez plantes, massages ou élixirs floraux pour retrouver la pêche en hiver... sans dépendance ni effets secondaires.

Des élixirs floraux pour soulager ses mauxZinnia pour retrouver une gaieté d’enfant, Gentiane face au découragement, Ajonc contre le désespoir, Moutarde face à la tristesse… À votre état émotionnel particulier correspond une essence florale (ou un mélange) susceptible de vous aider... À base de fleurs et de plantes, ces élixirs sont préparés selon la méthode mise au point dans les années 1930 par le docteur Edward Bach. Si les rares études sur le sujet montrent un effet-placebo, les témoignages d’efficacité sont nombreux.Où trouver des élixirs floraux ? En pharmacies ou en magasins bio : Fleurs de Bach, Deva...Combien ça coûte ? 7 à 15 € selon la préparation.

Un massage et ça repart Se faire masser pour tout oublier. S’ils ne remplacent pas un traitement médical, la réflexologie plantaire, un massage indien ayurvédique ou encore un massage impérial (qui mêle techniques occidentales et orientales) peuvent agir comme stimulants en cas de déprime.

Combien ça coûte ?30 à 80 € selon le massage.Qui peut me masser dans la région ? (non exhaustif)• Bassin de Thau (34) : Delphine De Luca, 06 50 25 90 09.• Teyran (34) : La Bégude, 12 rue de l’Avenir, 04 67 87 96 51.• Armissan (11) : Tao-Dhara, 5 rue de l’Aire, 06 22 92 47 90.• Nîmes (30) : Elsa Pons, quartier Vacquerolles, 06 64 51 55 25.• Perpignan (66): Odile Peronnet, 10 av. Mar. Juin, 04 68 22 05 72

Le safran, rouge de bonheur

Épicez-vous la vie ! Contre des dépressions modérées,

le safran se révèle efficace pour retrouver sa bonne

humeur, à en croire études et témoignages. Extrait

de pistils de l’espèce Crocus sativus cultivée autour

de la Méditerranée, cette épice est le fruit -rare et

cher- d’une production limitée et artisanale ).

Où trouver du safran ? En parapharmacies, sous

forme de poudre, de teinture mère ou de complément

alimentaire : Safralite, Arkogélules crocus,

Saframyl. 20 à 36 euros pour une cure d’un mois.

[ Texte et photos Stéphane Clerc ]

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Infos salon / Goral-expo>Tél/Fax : 04 66 62 07 16> www.goral-expo.com> [email protected]

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territoires

Les pommes catalanes se mettent au jus !

« La difficulté, c’est de monter la pile bien droite »

Pomme presséePendant le mois de cueillette, en septembre-octobre, même les belles pommes se pressent pour faire du jus (dans l’industrie, on utilise des pommes de rebut). Pas de presse ? On va chez les autres : par exemple, les adultes handicapés mentaux du foyer de Marquixanes transforment leur récolte dans l’atelier d’Arnaud Rossignol. A quelques encablures, dans la cour de Muriel Noyé, des éclats de pomme sur les joues, Serge et Michaël renversent les cagettes vers le broyeur. Puis Corinne verse la pulpe obtenue au milieu de deux toiles marron superposées, l’une fine, l’autre plus épaisse. À la main, Muriel l’étale puis plie les toiles en carré. Le jus commence déjà à suinter au travers des claies en frêne. Dix claies sont ainsi empilées. Manivelle, ficelle, Muriel et Serge placent la pile en équilibre sous la presse à vérin hydraulique. 200 litres de jus s’écoulent en mousse jusqu’à la cuve, l’odeur de pomme reinette s’exhale. Reste ensuite à balancer les « gâteaux » de pomme séchée dans une remorque... et à recommencer, avant de pasteuriser le jus. «Selon l’année, le jus prend une couleur différente !»

Canada, « pour replanter un de mes vergers, je voulais trouver des variétés à forte typicité. Pas pour le rendement à tout prix ! Mais pour des goûts différents. Alors quand Mathieu m’a proposé de remettre en production des variétés anciennement cultivées dans le parc, j’ai trouvé ça intéressant. » Sur les quinze variétés greffées sur une centaine d’arbres en 2008, « on en sélectionnera trois ou quatre qui valent le coup. »

Un paysage à croquerVallées de la Rotja, du Cady ou de Nohèdes : dans le Haut-Conflent, les villages comme Casteil, Fuilla ou Sahorre se sont bâtis au milieu des pommiers. Capables de grimper jusqu’à 1 400 m d’altitude, les vergers de plein vent ont leur petite réputation dans la région : la reinette du Canada s’est installée pour la première fois à Fuilla en 1930, la co-quette s’exportait en Algérie, et même la golden prend ici des arômes particuliers. Mais, concurrencés par les pom-mes « de grandes surfaces » aux variétés issues de croise-ments et à la culture intensive en plaine (fuji, chantecler), les vergers ne tapissent plus le fond des vallées. Pour évi-ter l’urbanisation et affirmer leur identité, pas le choix : les petits producteurs doivent vivre des pommiers.

Reinettes, coquettes : du caractère !Mathieu Altadill coupe un petit rameau en lamelle, l’insère dans un pommier entaillé et, d’une ficelle, ligature les deux. Si la greffe prend, au printemps prochain, ce pommier produira des coquettes, une variété ancienne qui, dans quatre à six ans, pourra donner son côté acidulé aux jus d’Arnaud Rossignol. Jeune producteur installé au pied du Canigou, Arnaud aime les pommes de caractère, rustiques. Au-delà de la reinette blanche du

Le Canigou serait-il tombé dans les pommes ? Dansle Parc naturel régional des Pyrénées catalanes, les vergers d’altitude innovent avec des jus de pomme originaux, retrouvent les saveurs des variétés anciennes et réduisent leurs doses d’insecticides.

[ Texte Raquel Hadida ][ Photos Jean-Louis Estèves ]

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Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Maison du Parc à Mont-Louis, 1 rue Dagobert, 04 68 04 97 60, www.parc-pyrenees-catalanes.fr

Où trouver du jus de pomme des Pyrénées ?• À Prades (66) : dans les supermarchés et aux marchés du mardi et du samedi.• À Bourg-Madame (66), dans les épiceries et les Bistrots de Pays du parc, à la fête de la Pomme le dernier w.-e. d’octobre à Sahorre ou Fuilla. L’ été, le jeudi après-midi aux marchés de La Vallée gourmande en Rotja.• Jus de pomme bio : dans les Biocoop de Prades, de Canet (66) et de l’Étang de Thau (34), à l’Oli d’Oc (Clermont-l’Hérault, 34) et dans les foires bio.

• À Casteil : Arnaud Rossignol (Les Fruits du Canigou, bio), 06 24 64 04 00 (possibilité de visiter l’atelier de pressage) ; Olivier Nou, 04 68 05 55 12.• À Corneilla-de-Conflent : Muriel Noyé (bio), 04 68 05 51 68.• À Fuilla : Alain Blanqué (Le Fruitier de la Rotja), 04 68 96 42 00 ; Cédric Lelièvre et Joachim Cabrol, 06 82 32 39 16 ; Carole et Laurent Baco, 06 29 80 22 03.• À Sahorre : François Salies, 04 68 05 68 63 ; Olivier Denis (L’Artisan du fruit), 06 15 09 89 10 ; Jean-Pierre Riu, 04 68 05 93 65 ; Yves et Sophie Sola, 06 08 86 86 86.• À Escaro : Paul et Cécile Charmetant (bio), 04 68 97 07 51 ; Yves Garnier, 04 68 97 06 54.• À Py : Jeanine Brunet, 04 68 05 66 28.

Marque Parc : le jus de fruit d’iciAgiter le jus de pomme en lui donnant une identité : c’est l’idée du jeune parc naturel régional des Pyrénées Cata-lanes créé en 2004, avec la Marque Parc apposée sur les bouteilles des 14 producteurs, de l’artisan et de l’associa-tion adhérents. « Cette marque collective lie le territoire, l’en-vironnement et les aspects humains – savoir-faire artisanaux, récolte manuelle, jus sans conservateurs –, explique Mathieu Altadill, chargé d’animer le réseau. Nous essayons de diversi-fier les goûts des jus de pomme pour toucher plus de monde

et faciliter leur commercialisa-tion dans les boutiques, chez les restaurateurs ou pour les repas des maisons de retraite. En parallèle, nous aidons les producteurs à réhabiliter les canaux d’irrigation pour mieux utiliser l’eau et les engageons à progresser vers moins de traite-ments de synthèse. »

Quartier libre à l’innovationSafran, spiruline, cannelle, framboise, citron, menthe, cerise : à quoi voulez-vous votre jus de pomme ?

Question créativité, les producteurs artisanaux du Haut-Conflent n’ont déjà pas de mal à surpasser les packs de jus industriels clarifiés. Mais quatre d’entre eux veulent aller plus loin dans l’innovation. Appuyés par le parc, ils ont fait tester 50 recettes de pâte de fruit et de pâte à tartiner à la pomme (au miel local) par un laboratoire agroalimentaire d’Avignon. « Il n’y a plus qu’à » mettre en place le ou les ateliers de production...et nous faire saliver !

Phéromones : l’effet papillon

En pratique

Vente directe sur RDV

En Cerdagne (à Err), l’association d’éducation à l’environ-nement Les Enfants de la planète a planté, avec l’aide du parc naturel et de la commune, un verger-témoin de dix variétés de pommes et de poires. On peut s’y entraîner au greffage lors d’animations. Dans quatre ans, il servira de lieu d’expérimentation pour l’entretien, la taille ou encore l’incitation des promoteurs de lotissements à utiliser des arbres fruitiers locaux. Les Enfants de la pla-nète : 04 68 30 62 02, [email protected]

En savoir plus sur les pommiers

Vallées des Pyrénées-Orientales (66)

Altitude aidant, le carpocapse, un papillon ravageur, a moins de temps pour se reproduire qu’en plaine : les agriculteurs ne traitent les pommiers que 5 fois par an, contre une vingtaine de fois en plaine. En accrochant aux branches des baguettes imprégnées

de phéromones naturelles, les arboriculteurs pratiquent la « confusion sexuelle » : ils brouillent les pistes entre papillons mâles et femelles, qui se reproduisent moins facilement. Seuls deux traitements suffisent alors, voire aucun en agriculture bio.

Contrairement aux jus industriels, les jus artisanaux ne sont pas standardisés par l’ajout d’eau, de sucre, d’acide citrique ou de vitamines.

© M. Altadill-Pnrpc

© M. Altadill-Pnrpc

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

Roger Merlin, l’enchanteur des saveurs Être la crème des cuisinières, douée et patiente, j’aurais adoré. Mais non. Alors, en quête de recettes de fête, j’ai tra-versé les rizières camarguaises jusqu’au mas des Colverts, où le chef Roger Merlin m’a parlé « simplicité ». Avec lui, pas de course à la gastronomie, mais des goûts affirmés par les produits du terroir. Ceux-là mêmes qu’il défend avec d’autres chefs et des producteurs, lors des manifestations culinaires du Conservatoire des cuisines de Camargue qu’il a créé. Roger Merlin fait découvrir l’étonnant riz noir de Camargue, le taureau AOC, les infusions aromatiques d’algues ou de sauge, la sauce caramel à la fleur de sel... Dans sa cuisine inventive, l’huile d’olive fait irruption jus-que dans le sorbet de fromage de chèvre. Une façon de militer pour des assiettes saines et légères : « peu de graisses saturées (crème, beurre), priorité aux légumes et aux féculents, des cuissons éclair qui préservent le goût sans brûler les huiles. » Découverte festive avec une entrée et un plat bluffants de facilité… et de saveur !StageS de cuiSine camarguaiSe les 12, 14, 16, 19 et 21 décembre avec un thème différent à chaque fois : de 60 à 80 €. Aux Saintes-Maries-de-la-Mer (13) : Roger Merlin, mas des Colverts, route d’Arles, 04 90 97 83 73, www.masdescolverts.com

Côté salé

• Taureau AOC de Camargue : dans les boucheries camarguaises, à Aigues-Mortes (30), etc. Possibilité de remplacer par du bœuf, de préférence « de parcours » : Puech Seranne (34), Rosée des Pyrénées (66), etc.

• Muge de mer : en direct avec les pêcheurs ou dans les poissonneries des ports de Méditerranée.

• Truite fumée élevée en France : truite du mont Lozère (48) au lac de Villefort, via Terroir direct (www.terroir-direct.com).

• Riz noir de Camargue : chez les riziculteurs du Conservatoire de Camargue. Riz rouge en grandes surfaces et magasins bio.

c’est moi qui l’ai fait !

Je jongle avec les

saveurs d’ici[ Texte Valentine Ducrot et Clémentine Bougrat - Photos Jean-Louis Estèves ]

Prenez du Slow Food, ajoutez de la bio et un soupçon de cueillette sauvage, saupoudrez de gastronomie moléculaire. Voilà les principaux ingrédients

de la cuisine de Laurent Maire, chef à domicile créatif et militant asso-ciatif. Cet électron libre s’est rangé des restos, trop conventionnels, pour

se mettre à son compte et prêcher la bonne chère, de qualité, de sai-son, issue de circuits courts. Pour la faire connaître autour de chez lui, près d’Uzès, il s’investit dans la création d’un convivium (antenne locale) Slow Food dans le Gard. Et va jusque dans votre cuisine pour partager son savoir-faire. Alors pour votre menu de fête, il offre le dessert, simple, convivial et… local.

MOn CheF à dOMiCile Pour donner des cours de cuisine ou préparer le repas, Laurent Maire vient chez vous avec ingrédients frais et matériel.

À la carte, menu complet de 30 à 80 €/pers.06 70 14 60 22, www.laurentmaire.com Pour le rencontrer, entouré de producteurs

locaux : RDV les 5, 12 et 19 décembre au domaine de Malaïgue à Uzès (30), 04 66 22 25 43, www.domainedemalaigue.com

Côté suCréLaurent Maire s’occupe du dessert

Riz noir, taureau AOC, fleur de sel, coing, rosé pétillant Pour mettre vos papilles en fête, nul besoin de trésors du bout de la planète. Depuis la Camargue et l’Uzège, les chefs Roger Merlin et Laurent Maire vous soufflent des recettes exquises, faciles et à petit prix. Ce soir, le régal sera local !

Mon EnTRÉE

Mes ingrédients, je les trouve où ?

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

CommEnT JE LE PréParE ?Découper le taureau dans la longueur pour en faire des «  cylindres  » d’environ 5  cm de diamètre  •  Les  enduire d’huile d’olive et  les saupoudrer d’épices  • Laisser mari-ner ½ heure • Dans une poêle chaude et un filet d’huile d’olive, saisir rapidement la viande à feu très vif, pour la colorer et fixer les épices • Enrouler dans du film étirable, direction le congélateur pour 2 heures afin de la durcir • Au moment de servir, découper en lamelles très fines à assaisonner d’huile d’olive et de fleur de sel  • Servir sur les tranches de pain.

Camargue et Uzège (30)

De quoi ai-je besoin ? (pour 4 pers.)• 1 coing, 2 pommes, 1 poire• 10 feuilles de verveine • 450 g de sucre de canne complet (Rapadura) • 4 œufs • ½ verre de perle rose

Comment je le prépare ?Porter 250 ml d’eau et 250 g de sucre à ébullition, ajouter la verveine et laisser infuser 15 mn • Cuire dans ce sirop le coing épluché et coupé en dés, jusqu’à ce qu’il soit translu-cide • Faire revenir dans une noix de beurre les pommes et la poire épluchées et coupées en dés • Fouetter les jaunes d’ œufs avec 200 g de sucre  jusqu’à obtenir une crème • Incorporer la perle rose puis les blancs d’œufs montés en neige • Dans un plat à gratin, disposer les fruits et les recou-vrir de la préparation • Passer sous le gril pour faire dorer • Servir tiède, avec un verre de perle rose.

Un sabayon aérien que Laurent Maire rend original par sa trouvaille festive : un « champagne » rosé du Gard. À personnaliser en changeant d’alcool (muscat) ou en ajoutant d’autres fruits : osez le potimarron poêlé !

De quoi ai-je besoin ? (pour 4 pers.)• 200 g de taureau AOC de Camargue (gîte, paleron ou steak) • Huile d’olive vierge • Épices : piment, poivre gris et coriandre moulue • Fleur de sel • Pain aux céréales

Ferme et aromatique, cette viande d’Appellation d’origne contrôlée vient d’un taureau des marais, presque sauvage. Avec 14 % de graisse de moins qu’un bœuf d’élevage, elle nous garde en forme… pour le dessert !

• huile d’olive vierge extra : Jas de Camargue (médaille d’or 2009 du concours régional PACA des huiles d’olive), Moulin de Geyssière (11), Moulin Paradis à Martignargues (30), etc.

• Fleur de sel d’Aigues-Mortes (30) ou de Saint-Laurent-de-la-Salanque (66).

• la perle rose (9 €), chez le producteur : domaine de l’Ocre rouge à Dions (30), 06 17 79 64 28.

• Œufs : bio (code 0) ou de plein air (code 1).

• Fruits chez le producteur : Saveurs bio à Belvezet (30) par ex. + Web : Mes carnets d’adresses bio

• En magasins bio : épices et aromates, tapenade, graines de sésame et de fenouil, sucre Rapadura, verveine...

Comment je le prépare ?Découper des filets de muge en larges tranches à faire ma-riner 2 heures maximum dans l’huile et le sel • Tartiner une tranche sur deux de tapenade, à saupoudrer de sésame • Recouvrir les autres de truite fumée coupée en lamelles et les parsemer les graines de fenouil  • Juste avant de servir, passer le poisson au four pour 8 minutes à 180 °C.Avec quoi je l’accompagne ?• Une sauce au basilic : chauffer à feu doux un fond d’huile d’olive avec le jus du citron. Ajouter le basilic, mixer et saler.•  Du  riz  noir  ou  rouge de Camargue,  à mettre  à  tremper avant de le cuire 35 minutes dans l’eau salée.• Un mélange croquant : couper les blettes en dés et les faire sauter dans un wok ou une poêle avec tomates et fruits secs.

Gratin de fruits de saison et perle rose

Mon DESSERT

(4 €/pers.)

3

Carpaccio de taureau AoC

de Camargue(1,50 €/pers.)

Mon EnTRÉE

1

De quoi ai-je besoin ? (pour 4 pers.)• 600 g de filet de muge (ou 1,2 kg de muge entier) • Huile d’olive et sel de Camargue • 120 g de tapenade d’olives noires • Graines de sésame • 4 tranches de truite fumée • 2 cc de graines de fenouil (germées, c’est meilleur)Accompagnement : Huile d’olive • ½ citron • 8 grandes feuilles de basilic • 160 g de riz noir (ou 200 g de riz rouge) de Camargue • Blettes • Tomates séchées • Pignons • Amandes

Contre toute attente, Roger Merlin choisit un poisson qui n’a pas une excellente réputation. « Les sept variétés de « mulet » ou muge de pleine mer (pas celui des étangs !) sont excellentes en goût. La chair se tient bien, les filets ont peu d’arêtes et il ne coûte que 6 € le kilo, contre 25 € pour le loup : c’est un poisson injustement délaissé. »

Duo de tapenade et de truite fuméesur un lit de muge mariné

Mon pLAT pRinCipAL

(4 €/pers.)

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

En piste !

faire fondre d’admiration. Pour vous aider à vous équi-per malin, l’écoguide « ma-tos » oriente vers les mar-ques responsables, comme Liberty Skis ou Patagonia. Eux développent skis en bambou ou vestes en plas-tique recyclé, mais à nous de préférer l’occas’ ou la lo-cation, et d’utiliser les servi-ces de réparation. Et si vous fumez, pensez au cendrier de poche : au printemps, on

retrouve jusqu’à 30 000 mé-gots sous un seul télésiège, qui peuvent être broutés ou se retrouver jusque dans les truites fumées. À ce niveau-là, c’est l’absurde qui atteint des sommets.

Avant de planter le bâton dans votre station de ski préférée, intéressez-vous aux dessous de ses pistes. Le damage respecte-t-il la nature ? Les snowparks ont-ils leurs poubelles de tri ? Développe-t-on le handis-port ? L’excellent écoguide des stations concocté par l’association Mountain Ri-ders passe au crible l’essen-tiel des stations de sport d’hiver (en France et pays limitrophes), en les éva-luant sur 40 actions concrè-tes reproductibles. Dans les Pyrénées, si Font- Romeu (66) tire son épingle du jeu sur les déchets, Les Angles ont du mal à nous

Vous vous méfiez des labels ? Alors apposez-les vous-mê-mes. Il suffit de cinq journées par an pour devenir consom-

mateur-enquêteur auprès de l’association Nature & Progrès. Après une miniformation, vous vous rendez en duo avec un pro chez un paysan ou un transformateur qui demandent la certification ou son renouvellement. Tour de ferme, analyse des points du cahier des charges, mais aussi grand angle avec une « boussole » évaluant cohérence et « vivabilité ». Le pay-san choisit-il des races ou des variétés adaptées au milieu ? Les contrats sont-ils précaires ? La ferme est-elle à taille hu-maine ? Car au-delà de l’aspect « technique » du bio classique (qui peut aussi être industriel !), Nature & Progrès insiste pour des productions humaines, locales, solidaires... et participa-tives. Pas crédible, un label décerné par les consommateurs ? Accompagnés par des pros, nous nous révélons encore plus

exigeants qu’eux !

Posez des labels

Mon Bilan CarboneQuitte à prendre de bonnes résolutions, autant choisir les plus efficaces. Logement, déplacements, alimentation, achats : testez l’impact de votre mode de vie et de vos projets sur le climat... et, à moyen terme, sur votre portefeuille. Grâce à un calculateur web qui applique la méthode du Bilan Carbone, découvrez si vous émettez plus ou moins de gaz à effet de serre que la moyenne des Français. Ressortez vos factures de chauffage, évaluez votre consommation de viande, vos trajets en train, passez au crible vos budgets fringues et techno...

L’exercice est plutôt rigolo. Le calculateur convertit toute votre vie en kilos d’équivalent-carbone ou en kilomètres parcourus en voiture et vous tire le portrait façon graphique. Il ne reste plus qu’à pointer les consos les plus lourdes et à imaginer : « Et si j’arrête les bouteilles d’eau ? », « Et si on partait à Copacabana ? ». Pour diviser par quatre nos émissions, à nous de faire bouger les curseurs !www.calculateurcarbone.org

s’impliquer ?

Nature & Progrès• Gard (à Nîmes) : 04 66 64 77 18 • PO (à Los Masos) : 04 68 05 35 90 • Aude (à Couiza) : 04 68 20 94 75 • Lozère (à Saint-Martin-de- Lansuscle) : 04 66 45 70 64www.natureetprogres.org

Écoguides à télécharger : www.mountain-riders.org 09 54 66 86 83.

© Mountain Riders

© Nature & Progrès

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

Permis de CroquerUne expo-tour du monde du dessin de presse jusqu’au 3 janvier 2010, suivi d’un cycle de rencontres. Critique, cynique et ludique.

MArChé de NoëL éCoLogIque, le 12 décembre, Croco-Bio sous le barnum du parking d’Hydrosud. Croco Bio Gabrielle Biget au 06 22 42 17 92

Discussions d’avenir dans l’AudePour bâtir le projet d’Agenda 21 du département de l’Aude - intégrer les considérations environnementales, sociales et économiques dans le projet de territoire -, rendez-vous à des forums citoyens simultanés re-liés par visioconférence. Les deux derniers ont lieu en décembre, avant la synthèse et la présentation du projet départemental en juin 2010.• Samedi 12 décembre, de 9 h 30 à 12 h, forum des solidarités sur l’ac-compagnement et le suivi : des personnes en insertion (à Capendu, espace culturel Le Chai), des familles, dans la prise en charge des en-fants (à Gruissan, amphithéâtre du Palais des congrès), des personnes handicapées et des personnes âgées (Saissac, ancienne mairie). • Samedi 19 décembre, de 9 h 30 à 12 h, forum sur l’épanouissement personnel

et la qualité de vie : le développement du sport (Carcassonne, salle Gaston-Defferre au

Conseil général), l’accès aux cultures (Ferrals-les-Corbières, espace culturel des Corbières),

l’éducation pour tous (Alaigne, domaine de Cazes). www.audevant.fr

agenda

Colloque international sur l’aigle de BonelliLes 28 et 29 janvier à Montpellier (Agropolis)29 couples seulement : l’aigle de Bonelli est un rapace aussi emblématique que menacé. Le point sur cinq ans de conservation coordonnée par le Conservatoire des espaces naturels du Languedoc-Roussillon. Marc Lecacheur, 04 67 29 90 65.

Littoralet forêt

FestifBal’Ivern, le bal trad’

de l’hiver, samedi

12 décembre à

Colombières-sur-Orb

(34). Une dizaine

de musiciens du

coin pour un son

qui décoiffe. 04 67 95 21 10, www.tafanari.fr

Festival Contes et

Rencontres à Florac

(48). Le vendredi

21 janvier, soirée

d’ouverture dans

l’univers de Yannick

Jaulin. Coup de cœur

de la rédac’. La Genette Verte,

04 66 45 23 60.5 à 10 €

Sorties au parc de la Narbonnaise (11)Mardi 15 décembre de 14 h 30 à 17 h : la flore du bord des canaux. Samedi 19 décembre de 9 h à 12 h : la garrigue en hiver, de Saint-Obre à La Vigie. RDV sur le parking derrière le théâtre à Narbonne. Iris : 04 68 90 61 08.Journée mondiale des zones humides, le 2 février. Pour mieux connaître nos lagunes et en prendre soin. Nombreux événements organisés. www.pole-lagunes.org

En complément du magazine, nous éditons un agenda hebdomadaire sur internet et par e-mail : RDV sur www.atypiques-mag.fr pour recevoir les infos ! Vous organisez un événement lié à des initiatives alternatives dans la région ? Signalez-le-nous sur [email protected]

Rendez-vous à MontpellierCoVentis, les 3 et 4 décembre au Corum. Venez rencontrer les entreprises qui font l’économie sociale et solidaire de la région – associations, mutuelles, coopératives... Le jeudi après-midi, (A)typiques participe à l’animation d’un temps d’échange : « Entreprendre en économie sociale… et les jeunes ? ». www.coventis.orgBio-Harmonies, du 11 au 13 décembre au Parc des expo. Salon forme, beauté, alimentation bio, alternatives écologiques, ateliers de créations d’objets en récup’ avec Art Bio... retrouvez-nous-y ! www.goral-expo.comenergaïa, du 9 au 12 décembre au Parc des expositions. Salon international des énergies renouvelables. www.energaia-expo.com

millésime Bio, du 25 au 27 janvier au Parc des expositions. Salon mondial des pros du vin issu de raisin bio. www.millesime-bio.comet aussi : Préparez-vous pour le débat public sur les nanotechnologies, le 9 février à 19 h 30 à Supagro.Voir (A)typiques n° 1. www.debatpublic-nano.org

Rando à Florac (48)mardi 8 décembre : La Salle-Prunet - col de Perpau, 15 km, à

8 h 45 (pique-nique) dimanche 13 décembre : Les Chazes - Les

Vernèdes, 10 km, à 13 h 15, 2 €. mardi 15 décembre : sentier

de l’Exil, Saint-Roman-de-Tousque - Saumane, 13 km, à 8 h 45.

RDV sur le parking de l’ancienne gare. 04 66 45 11 50.

À Nîmes

© Siel

© David Lacaze

© Ju

dica

ëlle R

anno

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© Raquel Hadida

D É C E M B R E / J A N V I E R

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(A)typiques n°2 - décembre 2009 / janvier 2010

AteliersStage : la nature dans votre jardinCréer de petits hôtels pour la faune, connaître les plantes mellifères, utiliser rocailles et mares. Les 23 et 30 janvier au domaine de Restinclières, Prades-le-Lez (34). 80 €, par Les Écologistes de l’Euzière, 04 67 59 54 62, www.euziere.org

Cuisine autrementCuisiner sans gluten avec du sarrasin, du quinoa, de la châtaigne, du maïs.Les samedis 23 janvier, 27 févier et 20 mars, de 9 h à 14 h avec le CIVAM du Vidourle, à Marguerittes (près de Nîmes), Maison familiale et rurale, RD 6086, lieu-dit La Granelle. 40 € les 3 séances, 04 66 77 11 12, www.civamgard.fr

ABONNEMENT ANNONCES

Je joins un chèque à l’ordre de :EFFERV’ & SENS – 68, rue Louis-Roustan

La Pointe-Courte - 34200 SÈTE ou je m’abonne directement sur le site

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EFFERV’ & SENS68, rue Louis-Roustan, La Pointe-Courte34200 SÈTE [email protected]

Je m’abonne à (A)typiques à partir du numéro 3 pendant : Un an (6 n°) en version web pour 16 €.

Un an (6 n°) en version papier pour 19 € (sur justificatif de minimas sociaux)

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Je commande des numéros à l’unité (3,80 € /mag + 2 € de port)Magazine n°1 (vins) - Quantité :

Magazine n°2 (jeux) - Quantité :

(A)typiques est un magazine indépendant des groupes de presse, porté par l’association EFFERV’ & SENS.Comme nous, vous êtes convaincus que c’est au niveau local que nous pouvons agir pour favoriser l’environnement, le climat social et l’économie ?Soutenez l’initiative en vous abonnant au mag !Pour vous renseigner, ou faire un petit coucou, nous vous invitons à nous écrire sur [email protected]

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Allez, zou ! Je m’abonne à

Envoyez-nous vos petites annonces de partage, de projets, de covoiturage, d’échange de matériel, d’ateliers… mais non commerciales. Sous réserve d’espace dispo, elles paraîtront gratuitement sur cette page dans le prochain numéro.

Petites annonces Chêne d’amourRoseau partagerait sa vie avec grand chêne bien enraciné et protecteur. Douce, romantique, atypique, artiste, authentique, 61 ans. Pas sérieux s’abstenir. 04 66 21 52 93.

ArtisansDans le cadre du développement d’une zone artisanale écologique, l’entreprise Bois de France basée à Martignargues près de Vézénobres (30) recherche des artisans impliqués dans l’écoconstruction ou toute activité liée au développement durable.Bois de France, 04 66 83 58 65, [email protected], www.boisdefrance.fr

Faites passerVous êtes programmateur de

spectacles, une commune, une association culturelle dans l’Aude ou les environs ? La compagnie de théâtre

d’« amateurs bien rôdés » La Patchac (11) vous propose Le Flot des passants, un spectacle-cabaret composé d’une quinzaine de saynètes drôles, parfois grinçantes voire cyniques sur les

conventions sociales, l’enfance, la famille, les travers de la société contemporaine... « Des jeunes gens d’aujourd’hui tentent de se saisir du monde dans lequel ils vivent. Ils disent à leur façon, vive et impertinente, leurs rires et leurs colères, leurs doutes et leurs inquiétudes. Ils disent l’urgence de refuser le «chacun pour soi» dans le meilleur des mondes. »Charlotte Piveteau, 06 79 73 91 97, ou Sylvie Francisco, 04 68 78 60 41, http://lapatchac.blogspot.comMES CooRDoNNéES (en CAPITALES svp)

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À UN MAGAZINE QUI A DU SENS

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Copains de la planèteTrès original, cet atelier pour les 7-12 ans mixe

activités créatives, réalisations et jeux collectifs

autour d’un thème par mois : en décembre,

le jardin naturel (plantations, recyclage,

gestes écolos) ; en janvier, l’alimentation ici

et ailleurs, la diversité, l’équilibre… Organisé

par Terre d’Afrique, tous les mercredis de 10 h 30 à

12 h, à la MJC de Castelnau-le-Lez (34), 10 chemin

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