Les constructions métalliques préfabriquées à usage d’habitation dans l’État Indépendant du Congo.C’est surtout dans les régions chaudes que ces constructions ont été utilisées, dès le début du 19 e

siècle, pour différentes raisons dont les principales sont : une méconnaissance des possibilités locales en ce qui regarde les matériaux de construction, un manque de temps à consacrer aux recherches, un manque de personnel compétent pour les constructions classiques de l’époque, mais aussi parce que le bois, disponible pratiquement partout y est attaqué par les termites, que les constructions métalliques ont une bonne résistance au feu et aux intempéries et même un bon comportement sismiques dans certaines régions où elles s’imposent.

Ce sont les Anglais, qui ont une expérience en construction navale métallique, qui seront les premiers à utiliser la tôle ondulée (découverte en 1829) et la galvanisation (découverte en 1837) dans la construction métallique à usage d’habitation, pour la raison simple que ce sont des bâtiments solides, faciles à transporter et à monter et surtout de peu d’entretien.

C’est en 1843 que la première construction métallique à usage d’habitation a été conçue à Liverpool pour être construite au Nigeria. La même année, l’ingénieur civil belge F.A. Delavaleye propose pour ce type de construction des panneaux de 2m x 4m pouvant être facilement assemblés et les Belges entrent en concurrence avec les Anglais dans ce domaine.

En 1864, la technique de l’emboutissage des tôles augmente la rigidité de celles-ci tout en réduisant le poids et la matière employée. Un jeune ingénieur civil, J. Danly (ULg), originaire de Marcinelle passionné par ce type de construction va créer sur la Sambre, à Aiseau-Presles, une société anonyme spécialisée dans la fabrication et le montage des bâtiments en tôle. En 1885, la société présente un système breveté de constructions métalliques à double paroi, constituées de tôles embouties d’acier de 1 mm d’épaisseur, galvanisées sur les deux faces.

Vue générale des Forges d’Aiseau-Presles

La plupart des constructions de la ville de Boma, à ses débuts en 1888, ont été réalisées par les Forges d’Aiseau (maisons, hôtel, église, prison, magasins, bâtiments administratifs, etc.). La société, forte de cette expérience, a participé à de nombreuses expositions internationales qui lui ont ouvert des marchés dans d’autres pays tropicaux comme l’Argentine, le Brésil, le Pérou, le Venezuela, la Guinée équatoriale, le Mozambique et l’Indonésie.

Il reste dans ces pays quelques vestiges de ces constructions qui constituent des précieux témoignages d’archéologie industrielle. À Boma, le plus célèbre vestige est la première église de la localité toujours

bien entretenue aujourd’hui, mais qui présente de légères différences avec la construction originale.

Boma, la sortie de l’église après un office

Les différences entre cette photo et la suivante qui est récente, sont observables aux faîtières du toit lequel possédait jadis un système d’aération ; à la taille du bâtiment, beaucoup plus long jadis (construction modulaire avec 3 modules au corps du bâtiment) et par l’ajout, jadis d’un ombrage latéral des murs de chaque côté, probablement dû au fait que cette construction devait être relativement chaude à l’intérieur.

Sur la photo récente en fin d’article, on peut mieux voir le souci de l’entreprise de donner à l’emboutissage des tôles la forme des pierres (notamment sur le dessus de porche et sur les angles du bâtiment en imitant des contreforts). Le corps du bâtiment ne possède plus qu’un seul module.

Types de maisons métalliques construites pour les régions chaudes avec ou sans étage. On peut remarquer les importantes barzas dans les deux cas. Dans les maisons à étage, le corps de logis est à l’étage. Les maisons sans étage sont construites sur pilotis.

La première église de Boma, actuellement.