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TENSEURS

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TENSEURS

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• Un espace vectoriel physique permet de représenter un état du système étudié comme un point de l’espace.

• L’espace vectoriel représente l’ensemble des états possibles que peut prendre le système : c’est l’espace des états

• Cela détermine la dimension de l’espace à utiliser

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• A cet espace vectoriel E de dimension n, on associe un corps scalaire K.

• Dans cet espace on a choisi un système de coordonnées

• Au système de coordonnées correspond une base (e1, e2, …, en) de n vecteurs

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• A partir de E et de K on peut construire un ensemble de fonctions constitué des homomorphismes de E dans K

• Les coordonnées d’une de ces fonctions sont obtenues en appliquant la fonction sur chacun des vecteurs de base de E

ΛΛΛΛ(ei) = Λi

Si u est un vecteur de E alors u= ui ei

ΛΛΛΛ(u) = ΛΛΛΛ(ui ei) = ui ΛΛΛΛ(ei) = ui Λi

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• On distingue n homomorphismes particuliers à l’aide de la relation canonique

ei (ej) = δij

• On peut alors décomposer tout homomorphisme sur cette famille libre et génératrice

ΛΛΛΛ = Λi ei

• Nous obtenons un nouvel espace vectoriel de dimension n : l’espace dual E* défini sur le corps scalaire K

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• E* étant un espace vectoriel, nous pouvons alors définir son dual en utilisant la même démarche

• Il est impossible de distinguer E** de E. Le bidual est donc confondu avec l’espace vectoriel initial E.

u(ΛΛΛΛ) = u(Λi ei) = Λi u(ei) = Λi uj ej(ei)u(ΛΛΛΛ) = Λi uj δi

j = Λi ui

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• En utilisant E et E* on est alors capable de définir des ensembles de fonctions T définies sur Ep x E*q dans K qui sont linéaires par rapport à chaque argument .

• Chacun de ces ensembles forme un espace vectoriel défini sur le corps K

• Les éléments de ces espaces vectoriels sont appelés tenseurs

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• Les coordonnées de T sont obtenues par la relation suivante :

• T(ei1,…, eip,ej1, …,ejq) = Ti1 …ip j1 …jq

• Les indices i1 à ip et les exposants j1 à jq varient de 1 à n la dimension de E

• T possède donc n p+q composantes

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• Chacun de ces espaces se différencie des autres par sa dimension et donc par la somme : p+q qui détermine le rang du tenseur

• Mais surtout par ses arguments et donc par le couple (q, p) qui détermine le type du tenseur

• La position des indices et des exposants dans l’écriture des coordonnées du tenseur traduit l’appartenance de T à un de ces espaces

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• On connaît les coordonnées d’un tenseur mais comment détermine-t-on la base correspondante ?

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• Prenons un tenseur Tde rang 2 et de type (1, 1)

• Ses coordonnées sont : Tij =T(ei, ej)

T(u, ΛΛΛΛ) = T(ui ei, Λj ej) =ui Λj T(ei, ej)

T(u, ΛΛΛΛ) = ui Λj Tij

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• Opération produit tensoriel

• Soient µµµµ une forme linéaire et v un vecteur

µµµµ ⊗ v (u, ΛΛΛΛ) = µµµµ(u) v(ΛΛΛΛ) = µi ui vj Λj

Cette opération définit une application bilinéaire et constitue bien un tenseur de type (1,1)

Elle est anticommutative

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• Utilisons maintenant les vecteurs et les formes linéaires de base

ei ⊗ ej (u, ΛΛΛΛ) = ei(u) ej(ΛΛΛΛ) = ui Λj

• Nous pouvons définir n2 formes bilinéaires différentes

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• En utilisant les n2 coordonnées Tij nous

pouvons définir un nouvelle forme bilinéaire

T’ = Tij ei ⊗ ej

T’(u, ΛΛΛΛ) = Tij ei ⊗ ej (u, ΛΛΛΛ) = Ti

j ui Λj = T(u, ΛΛΛΛ)

• Les ei ⊗ ej forment donc une base de l’espace des tenseurs de type (1, 1)

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• La démarche est identique pour tous les espaces constitués par les fonctionnelles multilinéaires

• Un élément de la base des tenseurs de type (q, p) s’écrit donc

el1 ⊗ … ⊗ elp ⊗ ek1 ⊗ … ⊗ ekq

D’où

T = Tl1 …lpk1 …kq el1 ⊗ … ⊗ elp ⊗ ek1 ⊗ … ⊗ ekq

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• Le choix du système de coordonnées dans l’espace vectoriel E (et par conséquent de sa base) fixe de façon unique les bases des espaces de tenseurs (et par conséquent leurs coordonnées)

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• Comment déterminer si un objet représenté par une « collection » de n p+q

nombres est un tenseur ?

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• Conséquences d’un changement de système de coordonnées dans E

• base (e1, e2, …, en) → coordonnées (x1, x2, …, xn)

• base (E1, E2, …, En) → coordonnées (y1, y2, …, yn)

• Changement de base Ej= eij

i

yx

∂∂

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• Dans le dual E* nous obtenons alors :

El (Ej) = δlj

( ) lji

lj

i

ij

il

yx

yx δ=

∂∂=

∂∂ eeeeEEEEeeeeEEEE

ljs

j

il

j

i

s

j

xy

yx

xy δ

∂∂=

∂∂

∂∂

)(eeeeEEEE

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On remarque que :

il vient alors :

d’où :

isj

i

s

j

yx

xy δ=

∂∂

∂∂

jj

ll

xy eeeeEEEE

∂∂=

)()( sj

j

lj

sj

l

s

l

sl

xy

xy

xy eeeeeeeeeeeeEEEE

∂∂=

∂∂=

∂∂= δ

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• Reprenons l’exemple du tenseur de type (1, 1)

T = Tij ei ⊗ ej

Dans la nouvelle base on obtient

T = T’lk El ⊗ Ek

• T est un élément d’un espace vectoriel• Ces deux expressions sont donc équivalentes

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• En écrivant cette égalité on détermine la relation entre les anciennes et les nouvelles coordonnées.

• On obtient alors :

i

l

k

jkl

ji x

y

y

xTT

∂∂

∂∂= '

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• Pour déterminer la loi de transformation des coordonnées d’un tenseur de type quelconque il suffit d’appliquer la même démarche.

• On remplace dans l’expression de T les nouveaux vecteurs de base par leur expression en fonction des anciens et les nouvelles formes linéaires de base par leur expression en fonction des anciennes

• Il ne reste plus qu’à identifier terme à terme les coordonnées de T

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Es1 ⊗ … ⊗ Esq ⊗ Ek1 ⊗ … ⊗ Ekp

• Est un élément de base des tenseurs de type (p, q)

•On remplace chaque élément en utilisant ces deux relations

j1

k1

eeeeEEEE

eeeeEEEE

1

1

11

11

k

j

ii

ss

yx

xy

∂∂→

∂∂→

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• La loi de transformation suivie par les coordonnées est donc caractéristique d’une fonctionnelle multilinéaire et dépend directement de son type.

• Tout objet représenté par une collection de nh éléments qui vérifie une de ces lois de transformation est un tenseur

• L’écriture de la loi donne le type (p, q) du tenseur, h= p +q

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• Nous venons de définir une « famille » d’espaces vectoriels.

• Le choix du système de coordonnées dans l’espace géométrique modélisé E fixe les bases pour l’ensemble de la « famille »

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• Quelles opérations peut-on effectuer sur les éléments de cette « famille » ?

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• Un tenseur de type (p, q) appartient à un espace vectoriel.

• On peux donc sommer deux tenseurs de même type (opération interne)

• On peux multiplier ce tenseur par un élément du corps scalaire (opération externe)

• Le résultat de ces opérations est un élément de l’espace vectoriel des tenseurs de type (p, q)

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• A ces deux opérations on ajoute 3 opérations algébriques :

• Le produit tensoriel

• La permutation

• La contraction

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Le produit tensoriel

• L’opération a été introduite dans le but d’expliciter les éléments de base des espaces de fonctions multilinéaires

• Soient µµµµ une forme linéaire et v un vecteurµ µ µ µ ⊗ v (ei, ej) = µµµµ(ei) v(ej) = µi vj

Les coordonnées de la forme bilinéaire sont(µ (µ (µ (µ ⊗ v) i

j = µi vj

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• Cette opération se généralise sous la forme suivante

• Soient T un tenseur de type (p, q) et S un tenseur de type (k, l)T = Ta1 …aq

b1 …bp ea1 ⊗ … ⊗ eaq ⊗ eb1 ⊗ … ⊗ ebp

S = Sc1 …cld1 …dk ec1 ⊗ … ⊗ ecl ⊗ ed1 ⊗ … ⊗ edk

T ⊗ S = Ta1 …aqb1 …bp Sc1 …cl

d1 …dk

(ea1 ⊗ … ⊗ eaq ⊗ eb1 ⊗ … ⊗ ebp)⊗ (ec1 ⊗ … ⊗ ecl ⊗ ed1 ⊗ … ⊗ edk)

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• Le résultat de cette opération est un nouveau tenseur de type (p+k, q+l)

• Les coordonnées du tenseur résultant sont :

• (T ⊗ S) a1 …aqb1 …bp

c1 …cld1 …dk

=

Ta1 …aqb1 …bp Sc1 …cl

d1 …dk

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• Cette opération n’est pas commutative

(T ⊗ S) ≠ (S ⊗ T)

• Il faut donc faire attention à l’ordre des indices et des exposants dans l’écriture des coordonnées

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La permutation

• Les opérations de permutation vont servir à rechercher les symétries (ou antisymétries) que présente un tenseur.

• Une forme bilinéaire est symétrique si :Bi1i2 = Bi2i1

Cette relation doit être vérifiée pour tous les indices i1 et i2

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• Pour que cette relation ait un sens, nous devons écrire l’égalité des n2 composantes de 2 tenseurs

• L’inversion des indices est la traduction d’une permutation particulière définie par :

12

21σ

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• L’opération précédente se traduit alors par :

(σT)i1i2 = Tiσ(1)iσ(2) = Ti2i1 coordonnée i1 i2 de(σT)

=Ti1i2 coordonnée i1 i2 de T

• On a appliqué la permutation σ au tenseur T• Le résultat est un tenseur de même type• La propriété de symétrie est obtenue en

comparant coordonnée à coordonnée les deux tenseurs

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• La généralisation de cette opération à des tenseurs de type (p, q) est :

(σT) a1 …aqb1 …bp = Taσ(1) …aσ(q)

b1 …bp

σ est un permutation du groupe Sq des permutations de q indices

Il n’est pas possible de permuter des indices et des exposants entre eux

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La contraction

• Cette opération sert à définir les quantités invariantes associées aux tenseurs

• C’est la généralisation de la notion de trace d’une application linéaire.

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• Une application linéaire est un tenseur de rang 2 et de type (1,1)

T = Tij ei ⊗ ej

T (el, el) = Tij ei ⊗ ej (el, el) = Tl

l

• Le résultat de cette opération est un scalaire. Il est invariant par changement de système de coordonnées (ie de base)

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• L’opération trace met en relation un tenseur de type (1, 1) avec un tenseur de type (0, 0) = (1-1,1-1)

• L’opération contraction met en relation un tenseur de type (p, q) avec un tenseur de type (p-1,q-1)

• Pour effectuer cette opération on doit préciser quel indice et quel exposant on va utiliser

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• Prenons comme exemple un tenseur de rang 3 de type (2,1)

• Ses coordonnées sont Tijk i,j et k prennent

des valeurs de 1 à la dimension de l’espace

• Il est possible d’effectuer 2 contractions différentes sur T

Tj=Tsjs contraction entre le 1er exposant et l’indice

Ti=Tiss contraction entre le 2ème exposant et

l’indiceDans les deux cas le résultat est un vecteurLes deux vecteurs ne sont pas identiques

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Résumé• Tenseur est un autre nom pour forme

multilinéaire• Il est caractérisé par son type qui précise à quel

espace vectoriel il appartient• Les coordonnées d’un tenseur de type (p, q)

possèdent p exposants et q indices• On caractérise un tenseur par la loi de

transformation de ses coordonnées lors d’un changement de base de l’espace des états

• En plus de l’addition interne et de la multiplication par un scalaire on définit 3 nouvelles opérations.