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Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011
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Table ronde
« Une action conjointe, contre les faux médicaments,
en Afrique de l’Ouest»
Octobre 2011
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011
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TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES __________________________________________________________ 2
ABREVIATIONS ET SIGLES _______________________________________________________ 5
I.1. RESUME __________________________________________________________________ 8
I.2. RECOMMANDATIONS LIVREES LORS DE LA CEREMONIE DE CLOTURE ________________ 11
I.3. RECOMMANDATIONS SYNTHETIQUES A l’ISSU DES TRAVAUX DE GROUPE____________ 12
II.1. CEREMONIE D’OUVERTURE _________________________________________________ 16
II.2. OBJECTIFS ET TERMES DE REFERENCE DE LA TABLE RONDE________________________ 18
II.3. SESSION 1 : Etat sur une dynamique internationale pour lutter contre les faux
médicaments ________________________________________________________________ 18
Communication 1 : Appel de Cotonou et résolution de Montreux __________________________ 19
Communication 2 : Résolution des pays du groupe ACP __________________________________ 19
Communication 3 : Rôle et stratégies de l’OMS dans la lutte contre les faux médicaments______ 20
Communication 4 : Stratégie de l’ONUDC en matière de médicaments contrefaits ____________ 22
Synthèse panel Session 1 __________________________________________________________ 22
II.4. SESSION 2 : Société civile et lutte contre les faux médicaments ____________________ 24
Communication 5 : Rôle du consommateur dans la lutte contre les faux médicaments _________ 24
Communication 6 : Lutte contre les faux médicaments : Point de vue de la société civile _______ 24
Communication 7 : Rôle de l’Ordre des Pharmaciens dans la lutte contre les faux médicaments _ 25
Communication 8 : Rôle des organisations professionnelles pharmaceutiques dans la lutte contre
les faux médicaments _____________________________________________________________ 25
Synthèse panel session 2___________________________________________________________ 25
II.5. SESSION 3 : Sources d'approvisionnement et faux médicaments ___________________ 26
Communication 9 : Les défis dans l'approvisionnement de médicaments de qualité en Afrique __ 26
Communication 10 : Approche d'Interpol dans la lutte contre les faux médicaments __________ 27
Communication 11 : Traçabilité / Authentification des médicaments _______________________ 27
Communication 12 : Les centrales d'achats nationales - Expérience de l'ACAME ______________ 28
Communication 13 : Production de médicaments en Afrique - expérience de la CEDEAO _______ 28
Communication 14 : Rôle des Autorités Nationales de Réglementation Pharmaceutique _______ 29
Synthèse panel - session 3__________________________________________________________ 30
II.6. SESSION 4 : Assurance Qualité des médicaments________________________________ 30
Communication 15 : Etude de la Qualité des antipaludiques en Afrique : résultats ____________ 30
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Communication 16 : Projet RESAOLAB en Afrique de l’ouest ______________________________ 31
Communication 17 : Assurance qualité des produits pharmaceutiques au Burkina-Faso ________ 31
Communication 18 : Méthodologie pour la mise en place d’un laboratoire de contrôle qualité __ 32
Synthèse panel Session 4 : _________________________________________________________ 33
II.7 SESSION 5 : Plan d'action pour la région Afrique de l'ouest ________________________ 34
Communication 19 : Expériences CEDEAO - Plan d'action de l'OOAS ________________________ 34
Communication 20 : Expériences UEMOA – Plaidoyer ___________________________________ 34
Communication 21 : Initiatives du NEPAD pour l'harmonisation des normes de mise sur le marché
des médicaments en CEDEAO _______________________________________________________ 35
Communication 22 : Intégration régionale, exemple de l’OCEAC ___________________________ 35
Communication 23 : Rôle de la Fondation Gates dans le domaine du médicament en Afrique de
l’ouest _________________________________________________________________________ 36
Synthèse – Panel session 5 _________________________________________________________ 36
II.8 SESSION 6 : Des initiatives pour la lutte contre les faux médicaments________________ 37
Communication 24 : Présentation de la Convention Médicrime____________________________ 38
Communication 25 : Présentation du réseau franco-africain des laboratoires de contrôle qualité de
l’AFSSAPS _______________________________________________________________________ 38
Communication 26 : Initiative de l’IRACM _____________________________________________ 38
Communication 27 : Initiatives et appui des douanes dans la lutte contre les faux médicaments _ 39
Communication 28 : Initiatives françaises dans la lutte contre les faux médicaments __________ 39
Synthèse Panel – Session 6 _________________________________________________________ 39
II.9 SESSION 7 : Des entreprises du secteur privé, actrices de la lutte contre les faux
médicaments ________________________________________________________________ 40
Communication 29 : Qualité des médicaments en Afrique ________________________________ 40
Communication 30 : Communication Sanofi-Aventis ____________________________________ 40
Communication 31 : Communication GSK _____________________________________________ 41
Communication 32 : Communication MSD ____________________________________________ 41
Communication 33 : La certification des médicaments à travers le SMS _____________________ 41
Synthèse panel – Session 7 _________________________________________________________ 41
II.10. SESSIONS 8 et 9 : Travaux de groupes________________________________________ 42
II.11. CÉRÉMONIE DE CLÔTURE__________________________________________________ 43
Déroulement de la cérémonie de clôture. _____________________________________________ 43
III.1 RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES ET OPERATIONNELLES__________________________ 46 III.1.1. Recommandations stratégiques _______________________________________________________ 46 III.1.2. Recommandations opérationnelles_____________________________________________________ 49
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III.2. CADRE CONCEPTUEL POUR LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE LOGIQUE D’INTERVENTION
CONSOLIDE _____________________________________________________________________ 53 III.2.1. Cadre conceptuel ___________________________________________________________________ 53 III.2.2. Fonctions et rôles des organes ________________________________________________________ 54
III.3. PERSPECTIVES _______________________________________________________________ 55
Annexes ____________________________________________________________________ 57
Annexe 1 : Résultats des travaux de groupe ___________________________________________ 57
Travaux du groupe I : Législation / Réglementation _________________________________ 57
Travaux du groupe II : Ressources humaines________________________________________ 59
Travaux du groupe III : Assurance qualité et Technologies____________________________ 62
Travaux du groupe IV : Politique / Leadership / Coordination / Communication _________ 64
Annexe 2 : Liste des participants ____________________________________________________ 66
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ABREVIATIONS ET SIGLES ACAME : Association des Centrales d’Achat de Médicaments Essentiels ACP : Afrique Caraïbes Pacifique (groupe de pays bénéficiaires constitué dans le
cadre de la politique de développement de l’Union européenne) ACT : Artemisinine Combined Therapy ACTA : Accord Commercial Anti-contrefaçon AFD : Agence Française pour le Développement AFSSAPS : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé AMM : Autorisation de Mise sur le Marché AMRH : African Medicines Registration Harmonization ANRP : Autorité Nationale de Réglementation Pharmaceutique ARV : Antirétroviraux BPF : Bonne Pratique de Fabrication CAMEG : Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels et Consommables médicaux CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEEAC: Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale CEP : Certificat de conformité de la Pharmacopée Européenne CHMP : Centrale Humanitaire Médico-Pharmaceutique CHRCP : Cellule pour l’Harmonisation de la Règlementation et de la Coopération
Pharmaceutiques CIARP Conférence internationale des ARP CIOPF : Conférence Internationale des Ordres de Pharmaciens Francophones DCI : Dénomination Commune Internationale DDS Département de développement social et culturel DEQM : Direction Européenne de la Qualité du Médicament DGPML : Direction Générale de la Pharmacie, du Médicament et des Laboratoires DMF : Drug Master File DPM : Direction de la Pharmacie et du Médicament ECOSOC : Conseil Economique et Social des Nations Unies EMACCOM Ecowas Medicine Anti-Counterfeit Committee ESTHER : Ensemble pour une Solidarité Thérapeutique Hospitalière en Réseau FIIM Fédération Internationale des Industries du médicament FIP : Fédération Internationale Pharmaceutique FM-STP : Fonds Mondial pour la lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population FSP : Fonds de Solidarité Prioritaire (programme de la Coopération française) GSK : GlaxoSmithKline ICH : International Conference of Harmonisation
IPM : Interface Public Members LEEM : Les Entreprises du Médicament MAEE : Ministère des Affaires Etrangères et Européennes MSD Merck Sharp & Dohme Corporate NAFDAC : National Agency for Food and Drug Administration and Control (Nigeria) NAMCOL : Réseau Africain de laboratoires de contrôle des médicaments NEPAD : New Partnership for Africa’s Development OCEAC : Organisation de Coordination pour la lutte contre les Endémies en Afrique
Centrale
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OIF : Organisation Internationale de la Francophonie OMD : Organisation Mondiale des Douanes OMS: Organisation Mondiale de la Santé ONPB : Ordre National des Pharmaciens du Bénin ONPBF : Ordre National des Pharmaciens du Burkina Faso ONU : Organisation des Nations Unies ONUDC : Office des Nations Unies Contre la Drogue et le Crime OOAS : Organisation Ouest Africaine de la Santé PER : Programme Economique Régional RAME : Réseau Accès aux Médicaments Essentiels RAS : Système d’Alerte Rapide (Rapid Alerte System) ReMeD : Réseau Médicaments et Développement RESAOLAB : Réseau Ouest Africain des Laboratoires d’Analyse Biomédicales SWOT : Strengthening, Weakness, Opportunities and Threats UA: Union Africaine UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance UNITAID : Facilité internationale d’achat de médicaments UNTOC : Convention contre la criminalité transnationale organisée USP : United States Pharmacopeia
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1ère partie :
RESUME ET RECOMMANDATIONS SYNTHETIQUES
Professeur Adama Traore,
Ministre burkinabé de la Santé
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I.1. RESUME L’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante des trafics de tous genres et plus
particulièrement des faux médicaments. Le commerce illicite des médicaments et ceux de
qualité inférieure et la contrefaçon des produits pharmaceutiques entravent sérieusement le
progrès sanitaire des pays de l’Afrique. Ce trafic criminel mine les efforts pour l’atteinte des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans le domaine de la santé. Sur le plan
économique et social, les pertes des industries pharmaceutiques légales, pourvoyeuses
d’emplois se chiffrent à des milliards d’Euros. Sur le plan sanitaire, les échecs thérapeutiques
liés à ces faux médicaments, l’apparition de résistance aux traitements et les handicaps
physiques et autres complications réversibles ou irréversibles, inquiètent et interpellent.
C’est dans ce contexte et pour faire suite à l’Appel de Cotonou contre les faux médicaments du
12 octobre 2009, la résolution de Montreux de la francophonie d’octobre 2010 et la résolution
des Etats membres du groupe ACP de novembre 2010, qu’il a été décidé la tenue d’une table
ronde sur les faux médicaments du 27 au 29 septembre 2011 à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Cette table ronde, placée sous le très haut patronage de S.E.M. Blaise COMPAORE, Président du
Faso, Président du Conseil des ministres, est le produit d’une collaboration fructueuse et
exemplaire entre le Ministère français des Affaires Etrangères et Européennes, le Ministère de
la Santé de Burkina Faso, l’OOAS, l’UEMOA et de nombreux partenaires techniques et
financiers.
L’objectif assigné à cette table ronde a été de contribuer au renforcement d’une stratégie sous
régionale, créant les conditions nécessaires à la mise en place d’une plateforme de
coordination des interventions des partenaires techniques et financiers dans la lutte contre les
faux médicaments. Pour atteindre cet objectif, des experts venant d’horizons divers, ont
travaillé durant trois jours, sur les différentes thématiques touchant au trafic des faux
médicaments. Sept (7) sessions en plénière suivies chacune d’un panel d’échanges ont permis
de passer 33 communications. Deux (2) autres sessions, consacrées à des travaux de groupes,
ont permis la consolidation du plan d’action de l’OOAS et du document de plaidoyer de
l’UEMOA, ainsi que la création d’une plateforme des partenaires techniques et financiers.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture ont été présidées par Monsieur le Ministre de la
santé, Représentant S.E.M. le Président du Faso.
Durant la cérémonie d’ouverture, quatre allocutions et le discours d’ouverture de S.E.M. le
Président du Faso livré par le Ministre de la santé ont permis de situer l’ampleur du problème
de faux médicaments, à travers l’exposé des désastres économique, social et politique. Tour à
tour, le Représentant de la Fondation Chirac, l’Ambassadeur de la République française auprès
du Burkina Faso, le Représentant du Président de la commission de l’UEMOA et le Ministre
français Délégué à la Coopération ont marqué leur forte adhésion à cette initiative de la table
ronde et ont souhaité des résultats probants pour une action efficace contre ce fléau. Le
message du Président du Faso a tracé la légitime crainte des Etats comme le Burkina Faso face à
la mondialisation du fléau des faux médicaments, alors qu’ils dépendent pour la majeure partie
d’entre eux de l’importation des produits pharmaceutiques. Tout en réaffirmant son ferme
engagement à lutter contre le phénomène, il reconnait la nécessité pour les Etats et institutions
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 9
de se fédérer pour faire face à un problème complexe nécessitant des stratégies de lutte
transfrontalières. C’est dans ce sens qu’il a salué cette initiative de la table ronde et marqué
son accord pour accompagner la mise en œuvre des recommandations qui en seront issues.
Il est à retenir que les sessions en plénière ont permis aux participants de mieux cerner la
diversité des problématiques liées aux faux médicaments, et la complémentarité d’action à
observer avec les autres administrations concernées.
En première session, un état des lieux sur la dynamique politique internationale pour lutter
contre les faux médicaments a été fait à travers un rappel sur l’Appel de Cotonou et la
résolution de Montreux, la résolution des pays membres du groupe ACP, le rôle et la stratégie
de l’OMS dans la lutte contre les faux médicaments et la stratégie de l’ONUDC sur les
médicaments frauduleux. Cette session a permis de faire ressortir quatre axes d’intervention
dans la lutte contre les faux médicaments, qui doivent être combinés : l’action et le plaidoyer
politique, le plaidoyer institutionnel, les actions préventives et les actions répressives.
La deuxième session a consacré la nécessité d’une forte et réelle implication de la société civile
dans la lutte contre les faux médicaments. Le réseau d’accès aux médicaments essentiels
(RAME) a démontré la nécessité de relever le niveau de conscience sanitaire des populations et
de travailler à l’amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité financière aux médicaments.
La formation des professionnels de santé, la sensibilisation de la population et le partage
d’information constituent des stratégies efficaces qui ont été démontrées par le Réseau
Médicaments et Développement (ReMeD). La prise en compte des ordres professionnels dans
les stratégies de lutte et le respect de la déontologie pharmaceutique, y compris par les
sanctions, ainsi que la sécurisation du circuit du médicament par la professionnalisation de tous
les actes pharmaceutiques, ont été évoqués par les Ordres des pharmaciens comme des
éléments capitaux à la lutte contre les faux médicaments.
La troisième session a rappelé que les sources d’approvisionnement sont souvent le point de
départ du faux. Pour cela, l’OMS à travers une cartographie des systèmes d’approvisionnement
réalisée au niveau de 16 pays africains a plaidé pour une formalisation des circuits
d’approvisionnement à travers les bonnes pratiques, une clarification du rôle des acteurs
intervenant dans le cycle d’approvisionnement et pour une transparence dans la politique
d’assurance qualité des Agences internationales d’approvisionnement. L’OMS a également
partagé une réflexion en cours sur la pré-qualification des agences d’approvisionnement. Pour
corroborer les arguments avancés par l’OMS, la CHMP a démontré de manière pratique
l’importance de la traçabilité et de l’authentification des médicaments. L’ACAME a partagé
l’expérience des centrales d’achat dans l’approvisionnement en produits pharmaceutiques,
l’OOAS a décrit l’expérience de la production en médicament dans la zone CEDEAO et la
NAFDAC a situé le rôle des autorités nationales de réglementation en détaillant quelques
pratiques propres au Nigeria sur l’approvisionnement et le contrôle. Enfin, Interpol a apporté sa
contribution en décrivant son approche dans la lutte contre les faux médicaments, notamment
pour la formation des agents à la spécificité du « crime pharmaceutique ».
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La quatrième session a été consacrée à l’assurance de qualité des médicaments. La nécessité de
mettre en place des systèmes simples de contrôle de qualité a été démontrée par une étude
réalisée en Afrique sur la qualité des antipaludiques et le système d’assurance de qualité au
Burkina Faso. US Pharmacopeia a partagé son expérience de mise en place de « sites
sentinelles » équipés de Minilabs pour un premier contrôle, et présenté le Réseau NAMCOL. La
Fondation Pierre Fabre a décrit la démarche pour la mise en place d’un laboratoire de contrôle
de qualité dans la perspective d’une pré-qualification, notamment sur les aspects de formation
du personnel, d’équipement en matériel et de recouvrement des coûts.
La cinquième session a permis à l’OOAS de présenter son plan d’action, et à l’UEMOA de
présenter son expérience dans le processus d’harmonisation des règlementations
pharmaceutiques et de présenter son document de plaidoyer pour le renforcement de la lutte
contre les faux médicaments. L’OCEAC a partagé l’expérience de l’Afrique centrale dans le
cadre de l’harmonisation des Politiques Pharmaceutiques. Le NEPAD et la Fondation Gates ont
précisé leur rôle et leur appui financier aux différentes initiatives régionales d’harmonisation de
l’homologation des médicaments. Au cours de cette session, la fondation Gates a aussi apporté
sa contribution en démontrant les mécanismes mis en place pour que des médicaments de
qualité parviennent aux patients. De ces contributions, il ressort que l’harmonisation des
politiques réglementations pharmaceutiques aura un impact certain pour limiter la circulation
des faux médicaments. Les participants ont conclu sur la nécessité d’une parfaite coordination
entre les institutions pour des interventions efficaces, en particulier entre l’UEMOA et l’OOAS.
La session six a abordé les initiatives de lutte contre les faux médicaments. Parmi ces initiatives
on note la Convention Medicrime du Conseil de l’Europe (adoptée le 8 décembre 2010) qui crée
un cadre juridique complet pour criminaliser la production et le commerce de médicaments et
produits médicaux contrefaits, et pour la coopération internationale. On retiendra que la
République de Guinée est le premier pays non-membre du Conseil de l’Europe à souhaiter y
adhérer, attirant ainsi l’attention des délégations des autres pays de la CEDEAO. On note
également la mise en place du réseau franco-africain des laboratoires de contrôle de qualité en
partenariat avec l’AFSSAPS pour le partage d’expérience et le renforcement des capacités,
l’initiative de l’IRACM pour la formation pluridisciplinaire des acteurs de lutte contre les faux
médicaments, ainsi que le plan d’action national français dans la lutte contre les médicaments
falsifiés, notamment son volet international. Enfin, l’Organisation mondiale des Douanes (OMD)
a exposé l’importance du rôle des douanes et souvent la faiblesse de moyens juridiques mis à
leur disposition pour lutter contre les trafics de faux médicaments. L’OMD a surtout insisté sur
la nécessaire condition de briser les barrières entre les services techniques et les douanes et
l’urgence de disposer de textes juridiques simples, efficaces et applicables par les services de
douanes de la sous-région.
La session sept a été consacrée aux entreprises du secteur qui ont apporté leur contribution
dans la lutte contre les faux médicaments. Le LEEM a travers son plaidoyer et ses stratégies,
travaille pour rendre disponible dans le circuit africain de l’approvisionnement
pharmaceutique, des médicaments de qualité. Il propose aux autorités pharmaceutiques qui
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n’en ont pas les ressources, d’assurer le contrôle de qualité des médicaments, qu’ils importent.
A l’issue de cette présentation, Sanofi-Aventis, GSK et MSD ont décrit successivement leur
stratégie de lutte contre les faux médicaments et ont proposé leur appui à ceux qui feraient
appel à eux, en particulier dans le contrôle qualité des médicaments. MPedigree installé au
Ghana, a présenté la technologie d’authentification mise en place grâce aux opérateurs
téléphoniques, et en collaboration avec les autorités de réglementations pour la certification
des médicaments dispensés aux patients.
Les sessions huit et neuf ont été consacrées aux travaux de groupe. Elles ont permis de faire
une analyse SWOT (forces, faiblesses, menaces et opportunité) des stratégies de lutte définies
par le plan d’action de l’OOAS et le document de plaidoyer de l’UEMOA et de jeter les bases de
mise en place d’une plateforme des partenaires techniques et financiers. Quatre groupes ont
travaillé selon les axes thématiques suivants : (i) Législation et règlementation, (ii) Ressources
Humaines, (iii) Assurance de Qualité et les technologies, et (iv) Politique, gouvernance,
coordination et communication.
A l’issue des travaux de groupe, tous les participants ont été unanimes sur une mise en œuvre
rapide du plan d’action consensuel qui sera issu de la consolidation du plan d’action de l’OOAS
et du document de plaidoyer de l’UEMOA. Mais dans un premier temps, une réunion des points
focaux OOAS devra permettre la finalisation du plan d’action consolidé en tenant compte des
résultats des travaux de groupes de la table ronde. En second lieu, un secrétariat conjoint OOAS
et UEMOA pour une mise en œuvre coordonnées et efficace des activités du plan d’action
devra être mis en place.
La cérémonie de Clôture a été essentiellement marquée par la remise de prix du concours des
meilleures productions journalistiques (radio, télé et presse écrite) sur les faux médicaments,
organisé par l’ONPBF.
I.2. RECOMMANDATIONS LIVREES LORS DE LA CEREMONIE DE CLOTURE • Finaliser le plan stratégique d’action de lutte contre les faux médicaments en Afrique
de l’Ouest sur la base des résultats des travaux de groupe de la table ronde.
• Mettre en place un groupe d’experts d’ici le premier trimestre 2012 pour l’élaboration
d’une législation cadre régionale pour la lutte contre les faux médicaments.
• Renforcer la capacité de tous les acteurs (professionnels de santé, policiers, douaniers,
magistrats, parlementaires, journalistes, etc.) intervenant dans la lutte contre les faux
médicaments.
• Renforcer les capacités institutionnelles et organisationnelles des autorités nationales
de réglementation pharmaceutique ainsi que des laboratoires nationaux de contrôle de
qualité des médicaments.
• Mettre en place un comité de pilotage ou une plateforme élargi aux différents
partenaires (OOAS, UEMOA, les points focaux OOAS, Ordres et associations
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 12
professionnels de santé, douanes, police, industries, Fondations, Associations de
consommateurs, justice et les organisations internationales, coopérations
internationales
• Encourager les pays à adhérer à la Convention Medicrime du Conseil de l’Europe.
I.3. RECOMMANDATIONS SYNTHETIQUES A l’ISSU DES TRAVAUX DE GROUPE
Ces 3 journées de débats et travaux ont conduit les participants à retenir 4 recommandations stratégiques :
a. Axe stratégique n°1 : Proposer un plan stratégique régional de lutte contre les faux
médicaments et veiller à la mise en œuvre des plans d’actions opérationnels au niveau
des 15 pays de la CEDEAO :
- Les documents de l’OOAS (plan d’action) et de l’UEMOA (plaidoyer) ont servi de documents de travail, doivent être harmonisés et enrichis.
- Un Plan Stratégique Régional consolidé et harmonisé sera proposé selon 4 orientations stratégiques : (i) action et plaidoyer politique, (ii) plaidoyer institutionnel, (iii) actions préventives, (iv) actions répressives.
Les recommandations suivantes ont été faites :
1. Intégrer les éléments des deux documents de travail pour aboutir à un seul Plan Stratégique Régional (PSR) validé par les 2 Institutions Régionales,
2. Prendre également en considération les résultats de travaux de groupe afin de consolider et enrichir le plan d’action.
3. Contribuer à l’élaboration des plans d’actions opérationnels au niveau des pays.
b. Axe stratégique n°2 : Mettre en place des organes chargés de la mise en œuvre et
du suivi-évaluation du Plan Stratégique Régional
- Le groupe des 15 points focaux mis en place par la CEDEAO/OOAS, EMACCOM, est reconnu comme étant essentiel pour l’appropriation du PSR par les pays et sa reproduction au niveau national,
- Il est essentiel de rendre effectif le rapprochement entre les 2 Institutions Régionales, UEMOA et OOAS/CEDEAO, notamment par une diffusion de l’information au niveau du secrétariat conjoint UEMOA/CEDEAO, sur cette thématique de la lutte contre les faux médicaments
- La mise en synergie des actions des différents PTF doit être un objectif à court terme, par la création et l’animation d’une plateforme de communication.
Les recommandations suivantes ont été faites :
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4. Formaliser un protocole d’accord entre l’UEMOA et la CEDEAO, intégrant les grandes orientations du PSR et la gouvernance du dispositif chargé de la mise en œuvre et du suivi du PSR.
5. Impliquer le secrétariat conjoint UEMOA/CEDEAO dans la mise en œuvre du PSR à travers : 1) la validation du protocole d’accord ; 2) l’inscription d’un point d’avancement à l’ordre du jour des réunions,
6. Créer un comité de pilotage composé des Co-Présidents de l’EMACCOM, de l’OOAS/CEDEAO, de la CHRCP/UEMOA, de l’OMS, du MAEE, de la Fondation Chirac, et du NEPAD, qui sera chargé (i) de plaider auprès des Institutions pour défendre le dossier de la lutte contre les faux médicaments, (ii) de suivre et évaluer les activités mises en œuvre dans le cadre du PSR et des plans nationaux opérationnels, et (iii) de mobiliser les ressources humaines, techniques et financières nécessaires.
7. Créer une plateforme des PTF, animée par le comité de pilotage et mis en réseau par le secrétariat permanent. L’objectif de la plateforme est la diffusion et le partage d’information entre l’ensemble des acteurs et partenaires concernés ainsi que la mobilisation de ressources (exemple la liste de diffusion).
c. Axe stratégique n°3 : Renforcer le cadre juridique régissant la lutte contre les faux
médicaments, tant au niveau régional, qu’au niveau de chacun des pays de la CEDEAO
- Les Autorités Nationales de Réglementation Pharmaceutiques restent faibles et les actions de lutte contre les faux médicaments sont trop ponctuelles sans une réelle stratégie coordonnée sur le long-terme entre organes de contrôle (réglementation, douanes) et organes judiciaires.
- La Législation au niveau des pays n’est pas suffisamment répressive pour décourager le trafic.
- La définition des « faux médicaments » par les autorités de la sous-région n’est pas harmonisée. Il n’existe pas d’incrimination spécifique qui puisse faire l’objet d’une application par ces autorités.
- Les comités multidisciplinaires et multisectoriels de lutte ne sont pas suffisamment opérationnels et les Ordres professionnels insuffisamment associés à la lutte contre les faux médicaments.
Les recommandations suivantes ont été proposées :
8. Proposer une législation-cadre régionale prenant en compte tous les aspects de la lutte contre les faux médicaments, offrant une définition juridique des faux médicaments, et permettant la collaboration et l’échange d’informations entre tous les acteurs, offrant les services compétents de la police, de la justice, des douanes et de la santé (Taskforce multi-disciplinaire).
9. Encourager les pays de la CEDEAO à adhérer à la Convention MediCrime proposée par le Conseil de l’Europe.
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10. Accompagner les Institutions Régionales dans l’évaluation de leur ANR et leur renforcement, voire la création d’Agences du Médicaments (structures plus opérationnelles).
d. Axe stratégique n°4 : Mobiliser les ressources pour la mise en œuvre du PSR
- Les ressources financières allouées à la lutte contre les faux médicaments sont largement insuffisantes.
- Les initiatives des PTF ne sont pas coordonnées, réduisant ainsi leur efficience.
Les recommandations suivantes ont été faites :
11. Rechercher des opportunités de financement par une large diffusion du PSR et du rapport de la Table Ronde, auprès de partenaires tels que l’Union Européenne, le MAEE, le NEPAD, le Conseil de l’Europe, l’AFD, la CEDEAO, l’UEMOA, l’OMS, la Fondation Bill et Melinda Gates, le secteur privé…
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2ème partie :
DEROULEMENT DES TRAVAUX DE LA TABLE RONDE
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II.1. CEREMONIE D’OUVERTURE L’ouverture des travaux de la table ronde sur les faux
médicaments en Afriques de l’Ouest a eu lieu le mardi 27
septembre, à partir de 9 heures, dans la salle de conférences
internationales de Ouaga 2000 (Burkina Faso). Placée sous le très
Haut Patronage de S.E.M. Blaise COMPAORE, Président du Faso,
cette cérémonie a été rehaussée par la présence de cinq
membres du gouvernement burkinabè1. Les représentations
diplomatiques, les Institutions nationales, régionales et internationales, les Agences des
Nations Unies, l’UEMOA, l’OOAS, une délégation du ministère français des affaires étrangères,
une délégation de la Fondation Chirac, une délégation de chacun des pays membres de la
CEDEAO2 et des participants des organismes internationaux ont assisté à cette cérémonie.
La cérémonie d’ouverture a été ponctuée par quatre allocutions et un discours de lancement
de la table ronde.
La première allocution prononcée par Monsieur Jacques Godfrain, ancien ministre français
chargé de la Coopération a été faite au nom de la fondation Chirac. Il est revenu sur l’Appel de
Cotonou (en rappelant l’implication personnelle des Chefs d’Etats) qui a été un acte politique
international important. Revenant à la présente table ronde, il a fait savoir qu’elle constituait
une suite logique de la matérialisation des engagements pris. Il pense que la lutte contre le
trafic de faux médicaments au niveau régional couvre trois dimensions : la sécurité, la santé et
la gouvernance régionale. Tout en déplorant les failles du système administratif et des actions
nationales ou internationales mal coordonnées, Monsieur Godfrain a appelé à l’action pour
sauver les innocentes victimes de ce trafic criminel. Par ailleurs, il réitère l’engagement de
l’ancien Président français, Monsieur Jacques Chirac, à accompagner la mise en œuvre du plan
d’action consensuel qui sera issu de cette table ronde.
La deuxième intervention fut celle du Commissaire par intérim, représentant le Président de la
Commission de l’UEMOA. Il a salué la tenue de cette importante rencontre et marque la pleine
adhésion de la structure sous régionale à cette initiative fédératrice. Le médicament est un bien
indispensable et de première nécessité qui a l’attention particulière des gouvernants et des
institutions qui veillent à la santé des populations. C’est dans ce sens que le Président de la
Commission de l’UEMOA a apprécié positivement le Patronage du Chef de l’Etat burkinabè et le
combat qui est mené par la Fondation Chirac dans le cadre de la lutte contre les faux
médicaments. Il a réaffirmé la vision de l’UEMOA qui est de garantir l’accès des populations à
des médicaments de qualité. Pour ce faire, il confirme la totale adhésion de l’UEMOA aux
initiatives futures qui découleront de cette table ronde.
1 Le ministre de la santé représentant SEM le Président du Faso, le ministre de l’environnement et du
développement durable, le ministre de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, le ministre de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques. 2 CEDEAO : Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte
d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra-Léone, Togo)
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 17
La troisième allocution fut délivrée par S.E.M. l’Ambassadeur de France auprès du Burkina Faso.
Il s’est réjoui de la tenue de cette table ronde plus particulièrement de l’engagement des
Autorités burkinabés avec l’implication au plus haut du Chef de l’Etat. Cet engagement, depuis
l’Appel de Cotonou en octobre 2009, est constaté dans la quasi-totalité des pays de l’Afrique de
l’Ouest. Malgré cet engagement politique fort, il constate malheureusement que l’Afrique de
l’Ouest est la zone du monde la plus inondée en faux médicaments. L’implication de la
République française à travers cette table ronde est le gage d’une adhésion aux initiatives de
lutte. Il souligne que son pays, ayant une bonne expérience dans le domaine du médicament,
est disposé à accompagner techniquement et financièrement les pays africains et les
organisations internationales pour l’amélioration de l’accessibilité aux médicaments à faible
coût et la sécurisation des circuits d’approvisionnement et de distribution des produits
pharmaceutiques. Enfin, il fonde ses espoirs sur les résultats de cette table ronde qui
permettront essentiellement la création d’une plateforme opérationnelle de coordination et de
suivi des actions.
L’allocution vidéo du Ministre français délégué à la Coopération, Monsieur Henri de Raincourt,
fut la quatrième allocution de la cérémonie d’ouverture. Monsieur le Ministre est revenu sur
l’implication des Autorités burkinabés, des organisations Ouest africaines et de l’OMS dans
l’organisation de cette table ronde. La France a adopté depuis le 7 septembre 2011, une
nouvelle stratégie dans la lutte contre les médicaments falsifiés et travaille actuellement sur
l’obtention d’un large consensus à l’OMS. Dans cette vision, le ministre français voudrait que la
tenue de cette table ronde aboutisse à l’élaboration d’un plan d’action consensuel et à la
création d’une plateforme des PTF, qui assurera la mise en œuvre. D’ores et déjà, il souligne la
disponibilité de la France à être partie prenante de cette plateforme.
Le Discours d'ouverture a été prononcé par le Professeur Adama TRAORE, Ministre de la santé,
représentant son S.E.M. le Président du Faso. Dans son allocution, Monsieur le Ministre de la
Santé a souligné que le Président du Faso est heureux d’accueillir cette table ronde de haut
niveau contre les faux médicaments. Tout d’abord, il a souhaité à tous les participants, la
bienvenue au Burkina Faso. Ensuite, le Chef de l’Etat a rappelé que la prolifération des produits
médicaux contrefaits est un phénomène qui entrave dangereusement les efforts de
développement des pays et plus particulièrement, ceux en voie de développement. Il a rappelé
que le désastre économique, social et institutionnel engendré par le développement du trafic
des faux médicaments n’est plus à démontrer. C’est dans ce sens qu’il s’est personnellement,
aux côtés de ses frères Chefs d’Etat, impliqué dans la lutte contre les faux médicaments. Il
voudrait que la table ronde de Ouagadougou ne soit pas une rencontre de plus. Il voudrait que
de cette rencontre historique réunissant d’éminentes personnalités du secteur pharmaceutique
et de tous les acteurs intervenant dans le circuit de distribution du médicament, sorte des
recommandations fortes et des engagements fermes. De sa part, il se fait déjà le porte-parole
auprès des autres Chefs d’Etat et des Institutions afin que la mise en œuvre desdites
conclusions soit une réalité.
A l’issue de cette cérémonie d’ouverture, les participants ont rejoint la salle de conférence de
l’Hôtel LAICO OUAGA 2000, pour le début des sessions.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 18
II.2. OBJECTIFS ET TERMES DE REFERENCE DE LA TABLE RONDE Pour introduire les sessions, les objectifs de la table ronde ont été présentés par le Professeur
Jean-Baptiste NIKIEMA, Directeur général de la pharmacie, du médicament et des laboratoires
(DGPML) du ministère de la santé du Burkina Faso. Le Professeur Nikiéma est tout d’abord
revenu sur le contexte de la lutte contre les faux médicaments en précisant l’analyse de
situation qui a été faite par l’ONUDC, en évoquant les risques sanitaires, économiques et
sociaux qui ont suscité une prise de conscience à tous les niveaux. De là, la riposte a été
organisée et nécessite aujourd’hui une coordination efficace et agissante.
Au vu de ce contexte, l’objectif principal de cette table ronde est de « contribuer à l’adoption
d’une stratégie sous régionale, créant les conditions nécessaires à la mise en place d’une
plateforme de coordination des interventions des partenaires techniques et Financiers, dans
la lutte contre les faux médicaments ». Plus spécifiquement, cette table ronde vise à :
1. Proposer un cadre logique d’interventions communes et consensuelles, aux
Institutions régionales, aux Partenaires Techniques et Financiers, et au secteur
privé.
2. Créer une plateforme impliquant les partenaires techniques et financiers, et les
acteurs du secteur privé pour une mise en synergie des activités des différents
acteurs dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments.
A l’issu de la présentation des objectifs, l’agenda synthétique a été présenté comme suit :
• Sept (7) sessions en plénière avec 33 communications et un panel d’échange pour
chaque session.
• Deux (2) sessions de travaux de groupes suivies de restitution et débats en plénière, et
de l’adoption des recommandations.
• Une clôture qui sera marquée par une remise de prix d’excellence de l’Ordre des
pharmaciens du Burkina Faso.
II.3. SESSION 1 : Etat sur une dynamique internationale pour lutter contre les faux médicaments Président de session : M. Thierry Le Lay, MAEE, Envoyé spécial pour la lutte contre les faux
médicaments
Rapporteurs :
1) Dr Magali BABALEY ; OMS/Genève
2) Dr Céline ARNOLD ; ESTHER/Paris
Cette session a été animée à travers quatre communications et une table ronde (ou panel) qui a
porté sur la place de l’engagement politique dans la lutte contre les faux médicaments.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 19
Communication 1 : Appel de Cotonou et résolution de Montreux
Communicateur : Pr. Marc Gentilini, Délégué général de la Fondation Chirac
Le Professeur M. Gentilini a précisé que la prolifération des faux médicaments n’est pas un problème nouveau. Il souligne cependant l’urgence d’agir maintenant car les médicaments falsifiés tuent et encore plus dans les pays pauvres. Pour ce faire, il salue les engagements pris de par le monde pour lutter contre ce fléau. Il cite en exemple l’initiative IMPACT, impliquant l’OMS et 20 autres partenaires. Cependant, l’initiative n’a pas eu le soutien politique nécessaire pour imposer un consensus sur la
définition et la résolution du fléau.
Le Professeur Gentilini déplore également la négociation de l’ACTA : l’accord anti-contrefaçon entre pays riches depuis 2008. Une partie de cet accord est perçu comme une tentative d’entrave des pays riches à la production de médicaments génériques réalisée dans les pays émergents. Cela contribue à l’amalgame fait entre la protection de droits commerciaux et le souci de la santé des patients.
C’est dans ce contexte que l’Appel de Cotonou, aujourd’hui signé par 34 Etats, a été lancé le 12 octobre 2009. L’objectif de ce lancement était de politiser le sujet des faux médicaments, d’améliorer la connaissance de l’opinion publique, d’encourager les prises de décision politiques dans les pays qui souffraient de ces trafics. Cet appel a formulé les recommandations suivantes :
1) Proposer une dénomination consensuelle telle que « Faux médicaments », prenant en compte les aspects de propriété intellectuelle et de santé publique, en lieu et place de médicaments contrefaits ;
2) Distinguer les faux médicaments des contrefaçons ; 3) Organiser la coopération entre les états pour mieux intervenir sur le terrain ; 4) Appeler au développement d’une politique pragmatique de lutte contre le trafic
organisé dans chaque pays. La résolution de la Francophonie adoptée par ses Etats membres à Montreux en octobre 2010, soutient l’initiative de Cotonou, et permet d’envisager, avec 75 Etats s’engageant sur ce sujet, un poids diplomatique important pour la campagne de plaidoyer international à mener.
Communication 2 : Résolution des pays du groupe ACP
Communicateur : Dr John Kakule, ACP Secrétariat, Bruxelles, Belgique
Le présentateur a mentionné qu’à la 92ème session des Etats membres ACP tenu en novembre 2010, les Ministres ont réaffirmé leur pleine adhésion au renforcement du contrôle de la qualité des médicaments, du contrôle de l’importation et de la distribution des produits pharmaceutiques. Les actions prévues sont :
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 20
- Lancer un appel international pour la lutte contre les faux médicaments ; - Renforcer la capacité des pays à vérifier la qualité des produits pharmaceutiques à
travers un partenariat technique entre les agences de contrôle ; - Harmoniser la règlementation pharmaceutique par une mise en réseau des autorités
nationales de règlementation pharmaceutique.
Communication 3 : Rôle et stratégies de l’OMS dans la lutte contre les faux
médicaments
Communicateur : Dr Jean-Marie Trapsida, OMS/AFRO, Brazzaville
Le communicateur a commencé sa présentation en rappelant que tout médicament doit répondre aux normes de qualité, de sécurité et d’efficacité. Les médicaments contrefaits entrainent un échec thérapeutique, une toxicité, une résistance microbienne et bien d’autres problèmes de santé publique. Consciente de ce danger, l’OMS a entrepris plusieurs actions depuis plus de 20 ans. Il rappelle ces différentes étapes comme suit :
1985 : L’implication de l’OMS dans la lutte contre les médicaments contrefaits date de 1985, plus précisément, à la suite de la recommandation formulée par la Conférence d’experts sur l’usage rationnel des médicaments. L’OMS et ses partenaires ont mis sur pied une centrale d’informations, chargée de recueillir des données et d’informer les Etats membres sur la nature et l’ampleur du phénomène.
C’est ainsi que l’AMS de 1988, dans sa résolution WHA41.16, a demandé au DG d’initier des programmes pour prévenir et détecter l’exportation, l’importation et la contrebande de préparations pharmaceutiques faussement étiquetées, falsifiées, contrefaites ou ne répondant pas aux normes et de coopérer avec le SG des Nations Unies dans le cas où les conventions internationales étaient violées.
1992 : Pour donner suite à cette résolution, l’OMS et la FIIM ont conjointement organisé la première réunion internationale sur les médicaments contrefaits à Genève en 1992. Les participants ont convenu d'adopter la définition suivante, qui est par la suite devenue la définition de l’OMS, à savoir
« Un médicament contrefait est un médicament qui est délibérément et frauduleusement muni d’une étiquette n’indiquant pas son identité et/ou sa source véritable. Il peut s’agir d’une spécialité ou d’un produit générique.
Parmi les produits contrefaits, il en est qui contiennent de bons ou de mauvais ingrédients ou bien encore pas de principe actif et il en est d’autres où le principe actif est en quantité insuffisante ou dont le conditionnement a été falsifié. »
1994 : Compte tenu de la propagation rapide des médicaments contrefaits dans les circuits de distribution nationaux, et à la suite de l’adoption par l’AMS de la résolution WHA47.13 en 1994, l’OMS a apporté un soutien aux efforts consentis par les Etats membres pour veiller à ce que les médicaments disponibles soient de bonne qualité et pour lutter contre l’utilisation des médicaments contrefaits.
1995 : l’OMS avec le soutien financier du Gouvernement japonais, a lancé le projet sur les médicaments contrefaits. Il s’agissait de soutenir les Etats à évaluer le problème et à mettre au point des mesures pour combattre les contrefaçons. Un des principaux résultats de ces efforts est l’élaboration par l’OMS de lignes directrices pour la mise en place de mesures de lutte contre la contrefaçon de médicaments.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 21
2000 - 2006 : L’intensification du commerce international des produits pharmaceutiques et les ventes par Internet a facilité davantage encore l’introduction des produits contrefaits sur le marché. Aussi, de 1994 à 2004, les conférences internationales des ARP ont demandé à l’OMS, dans leurs recommandations, d’aider les Etats membres à adopter des mesures de lutte contre les médicaments contrefaits.
Plus particulièrement, en 2004, la CIARP a examiné la question de la lutte contre les médicaments contrefaits. Parmi les principales recommandations, la Conférence a prié l’OMS d’élaborer un document directif en vue d’une convention internationale sur les médicaments contrefaits et de convoquer une réunion des autorités de réglementation à laquelle le document serait soumis. Cette réunion et d’autres travaux explicatifs ont révélé l’absence d’un consensus entre les États Membres en ce qui concerne l’adoption d’une convention internationale ; c’est ainsi qu’est apparue l’idée de lancer un partenariat international élargi axé sur l’action pratique sous l’égide de l’OMS.
2006 : Initiative IMPACT avec 193 états membres et un secrétariat assuré par l’OMS.
2009 : Lettre circulaire 25/2009 destinées aux états membres pour documenter les problèmes liés aux médicaments contrefaits. Il n’y a que 55 Etats sur les 193 Etats qui ont répondus. Parmi les rapports, le terme faux médicaments n’est pas systématiquement intégré et cela révèle les efforts à fournir pour sensibiliser les Etats à la notion de faux médicaments.
Un guide a été développé par l’OMS pour évaluer les problèmes de contrefaçons du médicament comportant les éléments suivants :
Un système d’alerte qui existe au sein de l’OMS pour signaler un problème et une réponse organisée par l’OMS via la mobilisation d’expertise.
Une promotion de la qualité des médicaments : en 5 ans, des normes et des structures en charge du contrôle qualité ont été établies.
2010 : Des inquiétudes se sont fait jour au sujet des effets négatifs que la lutte contre la contrefaçon des médicaments pourrait avoir sur les génériques. En effet, certains pays ont fait l’amalgame entre produit générique et produit contrefait, et sont arrivés à limiter le libre-échange, la concurrence et la promotion des génériques. Le problème de la définition refait surface.
A la lumière des discussions en cours sur les questions liées aux Droits de propriété intellectuelle, l’utilisation et la définition du terme « contrefait » sont devenues controversées ;
D’où la décision de la 63è AMS de parler de médicament de qualité inférieure/faux/faussement étiquetés/falsifiés/ contrefaits (SSFFC)
La décision demandait également au Secrétariat de constituer un groupe de travail ad ’hoc afin d’examiner les activités futures de l’OMS dans la lutte contre les médicaments et son rôle dans IMPACT pour éviter tout conflit d’intérêt au vu de la composition d’IMPACT.
2011 : Du 28 février au 2 mars 2011, une réunion du Groupe de travail pour discuter de (à l’exclusion de considérations commerciales et de propriété intellectuelle) :
- Rôle de l’OMS concernant les mesures à assurer la disponibilité de produits médicaux de qualité, surs, efficaces et à un cout abordable ;
- Rôle de l’OMS dans la lutte contre les produits médicaux de qualité, de sécurité et de d’efficacité incertaines tels les SSFFC ;
- Relations de l’OMS avec IMPACT.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 22
Le groupe de travail a fait les recommandations suivantes relativement aux futurs rôles de l’OMS :
- Information et sensibilisation ;
- Elaboration des normes et standards ;
- Soutien technique aux pays ;
- Suivi particulièrement des perspectives de surveillance du marché et élaboration des lignes directrices sur les BPD pour les ventes par internet, les importateurs et les négociants.
Communication 4 : Stratégie de l’ONUDC en matière de médicaments
contrefaits
Communicateur : M Pierre Lapaque, ONUDC
L’ONUDC est l’une des principales organisations qui lutte sur le terrain contre les fraudes liées aux médicaments. Ses stratégies ont été présentées à travers cette communication. Il s’agit de :
1) La Recherche : - Lien entre pays producteurs, de transit et de consommateurs - Informations sur l’impact financier, sanitaire et économique sur les populations
2) L’évaluation des risques 3) La rédaction de la Convention MEDICRIME au niveau du Conseil de l’Europe 4) La création d’Institutions locales et régionales 5) L’assistance opérationnelle pour l’application de la loi et le maintien des frontières :
- Création de structures spécialisées (police, douane, etc.) 6) L’assistance scientifique et technique :
- Collaboration de l’OMS et de l’industrie pharmaceutique, - Campagne pilote (interpole, société civile et les autorités compétentes)
7) Renforcement de la prise de conscience.
Synthèse panel Session 1
Pr. Marc Gentilini, Délégué général de la Fondation Chirac
Dr John Kakule, ACP Secrétariat, Bruxelles, Belgique
Dr Jean-Marie Trapsida, OMS/AFRO, Brazzaville
M Pierre Lapaque, ONUDC
Panel Session 1
M Alpha Amadou Diallo OIF
Au regard des diversités des terminologies utilisées, le comité d’organisation de la table ronde a souhaité de façon consensuelle utiliser le terme faux médicaments qui apporte une vision plus large de la problématique et dans le but d’éviter des débats liés à la terminologie.
Les débats ont fait ressortir les insuffisances en ce qui concerne la dynamique mondiale de lutte contre les faux médicaments. Il s’agit de :
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 23
- L’insuffisance de collaboration entre services douaniers et autorités nationales de régulation ou réglementation pharmaceutique,
- La faible implication des parlementaires aux différentes stratégies de lutte,
- La faible implication des Ordres professionnels aux stratégies de lutte,
- Le contenu inadapté des campagnes de sensibilisation,
- La faible accessibilité financière aux produits pharmaceutiques de qualité,
- L’insuffisance du contrôle des transits,
- L’absence de cadre règlementaire consensuel,
- L’insuffisance de personnes ressources qualifiées dans le circuit de l’approvisionnement.
Au vu de ces éléments, plusieurs axes de lutte se sont dégagés au cours des débats. Il s’agit :
(i) Action et plaidoyer politique : Il se fera à travers les actions politiques, les chefs d’Etats et gouvernements et avec une importante contribution de la fondation Chirac qui est en première ligne depuis l’appel de Cotonou. On note déjà que 30 Chefs d’Etats ou chefs de gouvernement, ont signé cet appel.
(ii) Plaidoyer institutionnel : on peut citer entre autre ;
- Plaidoyer pour que des instructions soient données aux organismes législatifs, - Plaidoyer auprès des PTFs, - Plaidoyer pour le renforcement de la collaboration inter-service (douane – autorités de
règlementation),
(iii) Action préventive ; au nombre des actions préventives, quelques pistes ont été proposées :
- La prévention dont l’information/sensibilisation doit être cadrée par les professionnels de santé pour l’opinion publique,
- Le rôle fondamental de l’OMS dans l’harmonisation des positions des pays utilisateurs des médicaments,
- Les institutions doivent être pourvues de capacités à impulser des règlementations fortes et qui seraient appliquées pour répondre aux préoccupations de manque de contraintes cadrant souvent la fabrication, l’importation et la distribution des médicaments,
- La nécessité de sécuriser la chaine d’approvisionnement et de proposer des actions correctrices pour réduire les dysfonctionnements de cette chaine,
- La limitation du nombre d’importateurs agréés et du nombre de points d’entrée par pays afin de vérifier la commande réelle par rapport au flux constaté.
(iv) Action répressive : les participants conviennent qu’il faut criminaliser le trafic des faux médicaments et prendre des mesures répressives car on constate que le trafic criminel est organisé et les sanctions ne sont pas assez visibles ou réelles. Il faut favoriser la coordination de la réponse répressive et donner de grande capacité d’investigation et veiller à la mise en place de mesures répressives et de structures adéquates pour leur application
L’ensemble des participants a fait le consensus qu’il faut criminaliser le trafic des faux
médicaments.
Le Professeur Gentilini a conclu cette session en donnant cette formule : « Tant que les
médicaments seront trop chers, en face d’une population très pauvre, le problème du trafic de
faux médicaments constituera toujours un problème »
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 24
II.4. SESSION 2 : Société civile et lutte contre les faux médicaments Président de session : Dr. Boniface Okouya - ISPHARMA
Rapporteurs :
3) Dr Magali BABALEY ; OMS/Genève
4) Dr Céline ARNOLD ; ESTHER/Paris
Communication 5 : Rôle du consommateur dans la lutte contre les faux
médicaments
Communicateur : Simon KABORE, PCA Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
Monsieur Simon KABORE a rappelé que deux (2) milliards de personnes dans le monde non pas accès aux médicaments. Aussi pour lui, les causes qui sont à l’origine de la croissance des faux médicaments sont :
1) Causes politiques
• L’inaccessibilité due aux coûts des médicaments
• Une part non négligeable des dépenses familiales sont dédiées à la santé (OMS)
• La règlementation en matière de médicaments est minimale dans de nombreux pays
2) Causes émanent des consommateurs
• Niveau de conscience sanitaire bas.
Le communicateur recommande de renforcer le contrôle de qualité des médicaments en renforçant la règlementation pharmaceutique, d’éduquer la population sur leur rôle, de mener des sensibilisations sur l’usage rationnel en insistant sur le volet consommateur, et de promouvoir l’accès et utilisation des génériques
Communication 6 : Lutte contre les faux médicaments : Point de vue de la
société civile
Communicatrice : Dr Carinne Bruneton, Délégué général de ReMeD
Elle a tout d’abord décrit le réseau. L’objectif du Réseau c’est de permettre un échange entre professionnel de la santé pour une promotion pour le bon usage de médicaments de qualité. En ce qui concerne les faux médicaments, elle précise que l’Afrique est malade de ses médicaments. L’Afrique fait face à plusieurs problèmes liés aux faux médicaments :
- Mauvaise qualité : contrefaçons et sous standards
- Surconsommation : pressions de partout (il faut vendre des médicaments)
- Prescription anarchique : tout le monde est prescripteur, y compris le patient lui-même,
- Utilisation anarchique : le patient ne sait souvent pas comment utiliser le médicament car n’ayant pas reçu d’information de la part du médecin
- Approvisionnement anarchique : circuits multiples, partenaires multiples, manque de coordination
Pour faire face à ces problèmes, la communicatrice a recommandé les actions suivantes :
- Augmenter les sites de dispensation gérés par des professionnels pharmaceutiques,
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 25
- Intensifier les formations et les supervisions,
- Autoriser le déconditionnement dans le cadre de la pharmacie,
- Utiliser les DCI dans les prescriptions,
- Publier les informations pharmaco-thérapeutiques.
Communication 7 : Rôle de l’Ordre des Pharmaciens dans la lutte contre
les faux médicaments
Communicatrice : Dr Toukourou Tidjani Moutiatou, Présidente de l’ONPB
Le constat fait est également une augmentation de la vente illicite des médicaments dans les
pays africains, et donc des risques de trafic de faux médicaments. Par ailleurs, l’insuffisance des
moyens de lutte et l’absence d’éthique de certains professionnels de la santé sont également
montrées du doigt. A cet effet, une forte implication des Ordres professionnels dans la lutte
contre les faux médicaments et une plus grande association des décideurs avec les Ordres
professionnels, sont sollicitées.
Communication 8 : Rôle des organisations professionnelles
pharmaceutiques dans la lutte contre les faux médicaments
Communicatrice : Dr Isabelle Adenot, Présidente du CIOPF et représentante de la FIP
Dr Adenot a initialement présenté la fédération internationale pharmaceutique. La FIP est composée de 127 organismes, 2 millions de pharmaciens, en relation avec OMS et UNESCO, Elle joue un rôle d’alerte dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments et la fédération a affirmé son soutien à toutes les initiatives d’information www.fip.org.
La deuxième entité est la Conférence internationale des Ordres des pharmaciens francophones (CIOPF). Elle compte 33 Ordres, 21 membres d’Afrique. Son action est tournée vers les patients. Elle veille à garantir l’étanchéité du cadre juridique. Au nombre de ses actions on peut citer : la répression via les chambres de disciplines, la formation de ses membres à la lutte contre les médicaments falsifiés, l’information du public, la lutte contre l’exercice illégal de la pharmacie, la répression via les chambres de disciplines. Elle propose aussi dans le cadre de la table ronde, de renforcer le Plaidoyer politique et institutionnel opérationnel, d’établir des mesures de prévention et d’information et de mobiliser les ressources pour un soutien financier et technique aux Ordres professionnels.
Synthèse panel session 2
Simon KABORE PCA Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
Dr Carinne Bruneton Délégué général de ReMeD
Dr Toukourou Tidjani Moutiatou
Présidente de l’ONPB
Panel Session 2
Dr Isabelle Adenot CIOPF et FIP
Les débats au cours de cette session ont permis de dégager les points essentiels suivants :
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 26
- Le rôle de la société civile est de renforcer la conscience sanitaire des populations et faire un plaidoyer pour le renforcement des textes règlementaires et de leur application effective,
- Les Etats doivent améliorer la disponibilité, l’accessibilité géographique et financière du médicament,
- Il est impératif que les parties prenantes travaillent à ne pas transformer l’Afrique en « dépotoir des médicaments» et respecter la règlementation en vigueur pour le don des médicaments,
- La sensibilisation doit être renforcée et la prescription et l’usage rationnel doit être promue à travers une formation bien orientée des agents de santé,
- Il faut systématiser les informations via des plateformes modérées par des professionnels de santé,
- La place des Ordres professionnels est aussi de sensibiliser et former les pharmaciens mais également de sanctionner les fautifs et enfin de collaborer davantage avec les Autorités. Les Ordres doivent échanger davantage et définir des fronts communs pour lutter contre la criminalité transfrontières liée au trafic illicite des médicaments,
- Les Autorités doivent prendre des mesures disciplinaires pour pallier au sentiment d’impunité des professionnels et des trafiquants,
- Les pays doivent installer un comité qui discute continuellement de la transversalité des maillons et le rôle institutionnel de chacun sur le contrôle des médicaments.
II.5. SESSION 3 : Sources d'approvisionnement et faux médicaments Président de session : Dr John Kakule - Groupe ACP
Rapporteurs :
1) Dr Mathias SOME, Fédération Africaine des Associations de Santé Publique 2) Dr Michel MARQUIS, Conseiller Régional de Coopération Santé et Développement social
(Burkina Faso, Guinée, Mali, Niger, Sierra Leone)
Communication 9 : Les défis dans l'approvisionnement de médicaments de
qualité en Afrique
Communicateur : Dr Magali BABALEY, Département des Médicaments Essentiels et des Politiques Pharmaceutiques (EMP), Unité accès aux médicaments et usage rationnel (MAR), OMS, Genève
Cette communication a permis de préciser le concept d’assurance qualité des produits pharmaceutiques. A travers ce concept, elle précise les acteurs, les processus et les instruments qui accompagnent la mise en œuvre. Des études intitulées « cartographie des systèmes d’approvisionnement pharmaceutiques », menées dans 16 pays d’Afrique, ont identifié les forces et les faiblesses du circuit d’approvisionnement. Pour sécuriser le circuit d’approvisionnement des produits pharmaceutiques, il est nécessaire que :
- le rôle de chaque acteur intervenant soit clairement défini, - les agences d’approvisionnement soient plus transparentes sur leur politique
d’assurance qualité, - les autorités de régulation soient renforcées, - les médicaments importés soient exclusivement ceux qui sont enregistrés dans leur pays
de destination, - un système de pré-qualification des agences soit proposé.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 27
Communication 10 : Approche d'Interpol dans la lutte contre les faux
médicaments
Communicateur : M. Thierry Tuina, BCN Interpol
Monsieur Tuina a articulé sa présentation autour de quatre points : (i) un rappel sur l’approche utilisé par Interpol dans la lutte contre les faux médicaments, (ii) les sources d’approvisionnement licite, (iii) les sources d’approvisionnement illicite et (iv) la lutte contre les médicaments contrefaits.
En ce qui concerne l’approche d’Interpol, la contrefaçon est qualifiée comme un acte de piraterie et qui porte atteinte à la propriété intellectuelle et que les contrefaçons peuvent s’appliquer autant aux produits génériques qu’aux produits de marque. Pour ce faire, Interpol a opté pour la voie de la répression par des actions coordonnées ou des actions ponctuelles de saisies. Les stratégies utilisées ont été entre autre :
• la création d’une unité de lutte contre les médicaments contrefaits
• le soutien des Etats pour lutter contre la contrefaçon à travers (i) les formations et (ii) l’appui technique et financier à l’organisation d’opérations de police (exemple opération Mamba en Tanzanie, Ouganda et Kenya) et l’l’opération Harmattan qui se déroulera dans six pays africains
Il a terminé sa présentation en décrivant les voies licites et illicites des trafics des médicaments. Dans ce cadre, il précise que la collaboration transfrontalière est importante dans la lutte contre les faux médicaments.
Communication 11 : Traçabilité / Authentification des médicaments
Communicateur : Dr Alassane Ba, CHMP
Pour la traçabilité, il est nécessaire d’avoir les documents de transit : (i) la lettre de transport, (ii) le certificat d’origine, (iii) le contrat entre distributeur et fabricant. En l’absence de ces éléments, il peut y avoir une forte suspicion de contrefaçon ou de détournement de produits.
Le communicateur a défini la traçabilité qui doit être établie à partir d’une codification universelle et infalsifiable. Cette méthode de codification permet de préserver l’anonymat des personnes, d’établir un lien entre le donneur et/ou les receveurs. En somme, la traçabilité permet de :
• Garantir la qualité du produit
• Localiser à tout moment dans des délais respectables un produit
• Suivre le transfert d’un produit
• Identifier le patient à qui un produit a été implanté ou un médicament a été administré
• Protéger les patients et les acteurs de la santé
• S’assurer de la comptabilité du médicament avec le receveur
• Déterminer la date limite de péremption d’un médicament
• Retirer du marché un lot défectueux ou présentant des risques de défectuosité
Enfin, la traçabilité des médicaments sur base du numéro de lot et tenant compte de la date de péremption est devenue une obligation légale. La traçabilité doit être obligatoire dans toutes
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 28
les transactions. Dans ces conditions, il est fait mention des codes CIP à 13 chiffres et du Data Matrix qui sont des méthodes de codification sûres et fiables.
Communication 12 : Les centrales d'achats nationales - Expérience de
l'ACAME
Communicateur : M. Lazare Bansse, Secrétaire Permanent / ACAME
Monsieur Bansse a donné l’expérience des centrales d’achat de médicaments essentiels, membre de l’ACAME. Pour garantir la traçabilité et la qualité des médicaments, une pré-qualification des fournisseurs est réalisée par les centrales. Pour cette pré-qualification, il est
demandé au fournisseur (i) de remplir un cahier de clause technique, (ii) de fournir la liste et les spécifications techniques des fournitures, (iii) de remplir un questionnaire élaboré par la centrale et (iv) de renseigner le cahier des clauses administratives. La pré-sélection tiendra compte :
� de la lettre d’agrément ou certificat de négoce de chaque fabricant des produits distribués, attestant de leur qualité de distributeur agréé pour ces produits (dont liste annexée au document),
� du Certificat de Bonnes Pratiques de Fabrication pour chaque site de fabrication de chaque fabricant pour lequel des produits sont proposés,
� de la Certification CE ou ISO 9000 de chaque site de production et de distribution des consommables médicaux proposés,
� de l’analyse du questionnaire approfondi avec une note minimale de 70/100.
En ce qui concerne les produits pré-qualifié OMS, il faut : (i) le certificat de pré-qualification délivré par l’OMS, (ii) l’autorisation de mise sur le marché dans le pays d’origine du fabricant (iii) le certificat d’analyse du produit fini, (iv) le certificat de Produit Pharmaceutique. Pour les produits avec autorisation de mise sur le marché « AMM » dans un pays ICH, il faut : (i) l’autorisation de mise sur le marché du pays ICH, (ii) le certificat de produit pharmaceutique, (iii) le certificat d’analyse du produit fini.
Communication 13 : Production de médicaments en Afrique - expérience
de la CEDEAO
Communicateur : Dr Sybil Ossei-Agyeman-Yeboah, OOAS
A travers cette communication, le Dr Ossei-Agyeman-Yeboah, du département de médicaments et vaccins de l’OOAS, décrit les efforts de l’OOAS pour soutenir les fabricants africains. Des réunions de plaidoyer sont organisées entre l’équipe dirigeante de l’OOAS et le groupe de fabricants africains. Le département de médicament et vaccins a pour mission de :
- renforcer les capacités des unités de production des produits de santé,
- renforcer les capacités des laboratoires de contrôle de qualité,
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 29
- établir le système de pré-qualification et autres types d’accréditation pour les industries ouest africaines de production des médicaments,
- plaider pour le renforcement des capacités des autorités de régulation,
- développer des stratégies et mécanismes d’harmonisation des politiques de régulation et législations pharmaceutiques,
- accompagner les pays dans la mise en place de stratégies de lutte contre le marché illicite des médicaments,
- renforcer la sécurité des patients et améliorer le contenu des sensibilisations sur le médicament,
- renforcer le stock des vaccins au niveau des pays membres en cas d’épidémie,
- promouvoir et utiliser les informations coordonnées des achats des produits pharmaceutiques,
- élaborer et mettre en place une stratégie sous régionale sur les aspects commerciaux et les droits de propriété intellectuel.
Ainsi, à travers ces missions, l’OOAS soutient la mise en place d’industrie de production locale mais en veillant au respect des bonnes pratiques de fabrication à travers la promotion de la pré-qualification OMS ou d’autres systèmes de certification. La communicatrice évoque également les challenges à relever. Pour cela, les voies à suivre sont de :
- mettre en place un système de certification régionale pour la fabrication de produits pharmaceutiques,
- acquérir des prêts pour soutenir la production locale,
- créer un centre de biodisponibilité et de bioéquivalence dans la région,
- créer un centre de biotechnologie et de la recherche,
- renforcer la capacité des laboratoires de contrôle qualité dans la région,
- élaborer des directives harmonisées pour le laboratoire de contrôle qualité et de systèmes de sécurité sanitaire dans la région,
- soutenir les principaux fabricants de matières premières,
- poursuivre l'harmonisation des processus d'enregistrement des médicaments,
- engager plus de partenaires pour le financement des activités du programme des médicaments et vaccins de l’OOAS,
- organiser des achats en vrac de matières premières pour réduire le coût du produit pour les unités de fabrication dans la région grâce à la création d'un fonds de roulement
Communication 14 : Rôle des Autorités Nationales de Réglementation
Pharmaceutique
Communicateur : M. Yusufu Ubale Hashim, NAFDAC – Nigéria
Le NAFDAC est l’autorité nationale de régulation pharmaceutique. Elle règlemente et contrôle la fabrication, l’importation, l’exportation, la distribution, la publicité, la vente et l'utilisation des aliments, des médicaments, des cosmétiques, des dispositifs médicaux, des produits chimiques, des détergents et d'eau distillée.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 30
Ensuite, le communicateur a présenté l’ampleur du phénomène des faux médicaments et les facteurs de risque au Nigéria. Les stratégies de lutte qui sont essentiellement la sensibilisation et la répression a été efficace depuis 2001. On note une forte implication de l’Etat dans le financement des activités et cette autonomie de la NAFDAC lui permet d’utiliser les moyens modernes de lutte.
Synthèse panel - session 3
A cette session, le temps imparti pour le panel a été épuisé par les présentations. Il n’a donc
pas été possible de mener des débats sur les thèmes abordés. Ce panel a été reporté à la
session 4.
II.6. SESSION 4 : Assurance Qualité des médicaments Président de session : Professeur Jean-Baptiste NIKIEMA, DGPML, Burkina Faso
Rapporteurs :
1) Dr Mathias SOME, Fédération Africaine des Associations de Santé Publique 2) Dr Michel MARQUIS, Conseiller Régional de Coopération Santé et Développement social
(Burkina Faso, Guinée, Mali, Niger, Sierra Leone)
Communication 15 : Etude de la Qualité des antipaludiques en Afrique :
résultats
Communicateur : Mme Latifa El Hadri, USP (USA)
La communicatrice a présenté d’abord sa structure, l’US Pharmacopeia. La structure intervient dans le domaine du contrôle de qualité. Ses objectifs sont de :
- assurer la qualité des médicaments par la mise en place de (i) programme de surveillance de la qualité des médicaments et de (ii) Réseau Africain de Laboratoires de Contrôle des Médicaments (NAMCOL).
- mettre en place des stratégies appropriées pour résoudre le problème de la qualité des médicaments par (i) la conduite de campagne de communication et sensibilisation, (ii) la mise en place de base de données (MQDB), et (iii) et l’animation d’un Forum virtuel.
A l’occasion de cette table ronde, la communicatrice a donné l’exemple du programme de contrôle de qualité des antipaludiques. Les stratégies de ce programme sont :
- L’appui aux programmes nationaux de lutte contre le paludisme,
- La réalisation de contrôle de la Qualité au niveau de sites sentinelles (districts sanitaires) par Minilab®,
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 31
- L’évaluation de la qualité des médicaments par Minilab® tests de base et test de confirmation selon des méthodes de la pharmacopée américaine,
- La dissémination des résultats et prise éventuelle d’actions correctives.
Dans le cadre de ce programme, les sites sentinelles sont :
- 5 sites dans chacun des pays suivants : Ghana, Kenya et Ethiopie
- 9 sites au Sénégal,
- 7 sites au Mali
Selon l’étude QAMSA (quality antimalarial study in Africa), les non-conformités recensées au Sénégal, en Ouganda et à Madagascar ont été respectivement de 44%, 26% et 30%.
Communication 16 : Projet RESAOLAB en Afrique de l’ouest
Communicateur : Dr Jean-Louis Machuron, Fondation Mérieux
Le projet RESAOLAB est un projet de la fondation Mérieux qui intervient dans le renforcement des laboratoires d’analyse biomédicale. Le projet intervient à travers quatre axes : (i) Formation Continue des personnels de laboratoire, (ii) Renforcement du système d’assurance qualité, (iii) Appui au système de surveillance épidémiologique et (iv) Structuration d’un réseau sous régional des laboratoires. Le communicateur a tenu à préciser qu’il était important de parler de ce réseau car il pense que la qualité du diagnostic (acte) accompagne les politiques d’assurance qualité des produits pharmaceutiques.
Communication 17 : Assurance qualité des produits pharmaceutiques au
Burkina-Faso
Communicateur : Dr Arsène Ouédraogo, DGPML, Burkina Faso
Le communicateur a défini initialement le concept d’assurance qualité des médicaments qui est
un concept couvrant l’ensemble des processus qui peuvent toucher individuellement ou
collectivement à la qualité des produits pharmaceutiques. L’assurance de la qualité est
l’ensemble des activités et des responsabilités destinées à assurer que les médicaments qui
parviennent aux patients sont sans danger, efficaces et acceptables. Domaines d’application : la
production pharmaceutique, la distribution, l’inspection et le contrôle qualité.
Pour le cas du Burkina Faso, la production pharmaceutique est pratiquement inexistante et
l’importation représente près de 99% des produits pharmaceutiques. Pour donc mettre au
point une assurance qualité, le ministère de la santé du Burkina à travers l’inspection technique
des services (ITSS) de santé et la DGPML a construit des stratégies pour cadrer la distribution,
les acquisitions, le stockage et la dispensation. On note ainsi un renforcement du système
d’approvisionnement et de gestion des produits pharmaceutiques par l’affectation de
pharmaciens dans toutes les structures sanitaires depuis le niveau périphérique jusqu’au niveau
central. Le circuit d’approvisionnement est clairement défini et connu de tous. La CAMEG est
assez performante et décentralisée et toutes ces acquisitions sont faits auprès de fournisseurs
présélectionnés sur la base de la garantie qualité. Tous les produits pharmaceutiques
commandés sont autorisés d’importation par l’octroi d’un visa après la vérification des
documents qualités et des éléments règlementaires. Près de 22 pharmaciens ont été formés à
l’inspection mais ne sont pas encore assermentés. Le contrôle de qualité post-marketing est
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 32
mené mais reste insuffisant. Les dispositions sont prises pour le renforcement des commissions
d’enregistrement des médicaments.
Malgré les progrès enregistrés, on note les insuffisances suivantes :
• Insuffisance de l’expertise pour l’évaluation des dossiers d’AMM,
• Insuffisance de moyens financiers pour le contrôle pré-marketing,
• Non effectivité de l’homologation des denrées alimentaires particulières (compléments alimentaires, produits diététiques), les produits cosmétiques, les vaccins et les dispositifs médicaux,
• Absence de coordination et de financement durable en matière de contrôle qualité pré et post marketing des produits pharmaceutiques,
• Insuffisance d’expertise en matière d’inspection des Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF),
• Stade embryonnaire du système national de surveillance des effets indésirables des produits de santé
Communication 18 : Méthodologie pour la mise en place d’un laboratoire
de contrôle qualité
Communicateur : Mr Philippe Bernagou, Fondation Pierre Fabre
La Fondation Pierre Fabre est présente dans 8 pays d’Afrique sub-saharienne francophone (incluant des pays de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique Centrale et de l’Océan Indien).
L’un de ses axes stratégiques clés est de favoriser « l’accès aux médicaments de qualité », à travers la formation de vrais professionnels du Médicament et la participation à la lutte contre les faux médicaments, incluant le développement de structures de Contrôle de la Qualité des Médicaments.
Le communicateur a rappelé que le Contrôle de la Qualité des Médicaments reste un sujet à la fois complexe et politique. Il n’est pas encore « culturellement » inscrit dans les mentalités de tous les décideurs sanitaires. Il faudrait que, parmi toutes les problématiques d’accès aux médicaments, il s’inscrive dans les préoccupations, voire même les priorités, des Ministres de la Santé et des professionnels du Médicament, au sens large.
Enfin, le communicateur a terminé en précisant que les méthodes de Contrôle ne valent que par ceux qui l’utilisent. A savoir des agents de santé bien formée. C’est dans ce sens que la fondation Fabre s’est orientée dans la formation des ressources humaines en santé.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011
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Synthèse panel Session 4 :
Dr Magali BABALEY Département EMP/MAR, OMS, Genève
M. Thierry Tuina Interpol
Dr Alassane Ba CHMP
M. Lazare Bansse ACAME
Dr Sybil Ossei-Agyeman-Yeboah
OOAS
M. Yusufu Ubale Hashim NAFDAC – Nigéria
Professeur Jean-Baptiste Nikiema
DGPML, Burkina Faso
Mme Latifa El Hadri USP (USA)
Dr Jean-Louis Machuron Fondation Mérieux
Dr Arsène Ouédraogo DGPML, Burkina Faso
Panel Session 4
Mr Philippe Bernagou Fondation Pierre Fabre
Les débats menés ont porté essentiellement sur :
(i) La faiblesse des laboratoires de contrôle de qualité : Les laboratoires de contrôle de qualité au niveau de la zone Afrique n’ont pas les capacités nécessaires pour réaliser les tests de contrôle de qualité sur tous les médicaments. Ils manquent souvent de réactifs (substances de références…), d’équipements ou de personnes ressources qualifiées. Enfin, lorsque ces laboratoires ont des capacités organisationnelles et institutionnelles acceptables, ils ne sont pas accrédités ou certifiés selon les normes internationales ou ne parviennent pas à mettre en œuvre les actions correctrices recommandées, suite aux non-conformités détectées. Au vu de ces éléments, les participants sont unanimes sur (a) la nécessité de mieux coordonner les actions des Autorités de règlementation et celles des laboratoires de contrôle de qualité, (b) le respect des dispositions devant permettre l’application des textes réglementaires en vigueur, (c) l’élaboration de programme de renforcement des laboratoires de contrôles de qualité et (d) la mise en réseau de ces laboratoires.
(ii) La faiblesse des systèmes nationaux de vigilance. La plus part des pays africains ont un système de pharmacovigilance embryonnaire ou inexistant. Or le système de pharmacovigilance contribue au renforcement de la veille sanitaire et de la détection de médicaments sous-standard ou contrefaits. Il est donc nécessaire que ce volet soit renforcé dans le cadre de la mise en place des stratégies de lutte contre les faux médicaments
(iii) L’absence de corps d’inspecteurs assermentés dans la plus part des pays de l’Afrique sub-saharienne. De manière générale, des pharmaciens ont été formés et pratiquent des inspections de routines ou des inspections commanditées sans être assermentés. Ils sont limités dans la prise de décision et n’ont pas d’autonomie. Les participants ont convenu qu’il faut sérieusement développer ce corps et accorder l’indépendance nécessaire dans le cadre de l’exercice de leur fonction.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 34
(iv) Le non-respect des dispositions règlementaires, dont notamment l’importation des médicaments non homologués dans leur pays de destination. Les autorisations d’importation spéciales délivrées par les ANRP ne garantissent pas la qualité des médicaments importés. L’enregistrement est une preuve du respect des principes qualités par le fabricant. A cet effet, il est impératif que les dispositions soient renforcées et harmonisées au niveau des Etats pour l’enregistrement des médicaments.
(v) L’insuffisance de transparence des politiques d’assurance qualité des agences d’approvisionnement des organismes internationaux. Sur ce point, il est ressorti que les agences d’approvisionnement ne disposent pas souvent de politique d’assurance qualité ou lorsqu’elle existe, elle est insuffisamment partagée avec les acteurs. Les dispositions doivent être prises pour conformer toutes les structures aux mêmes conditions règlementaires.
II.7 SESSION 5 : Plan d'action pour la région Afrique de l'ouest Président de session : Dr René Adzodo, Point Focal Système de Santé, OMS – Equipe d’appui Inter-pays pour l’Afrique de l’ouest
Rapporteurs :
1) Dr Maryse Dugué, Agence Française de Développement (Paris) 2) Dr Caroline Damour, UNICEF WCARO, Bureau Régional pour l’Afrique de l’ouest et
centrale (Dakar)
Communication 19 : Expériences CEDEAO - Plan d'action de l'OOAS
Communicateur : Dr Sybil Ossei-Agyeman-Yeboah, OOAS
Le plan d’action de l’OOAS est une approche multisectorielle contre la lutte contre les faux médicaments. Une commission constituée de 15 points focaux (EMACCOM) a été mise en place pour suivre et mettre en œuvre le plan d’action par pays. Le plan d’action proposé fera l’objet de travaux de groupe dans les sessions 8 et 9.
Communication 20 : Expériences UEMOA – Plaidoyer
Communicateur : Dr Safiatou Ouattara, UEMOA
A travers cette présentation, la problématique du faux médicament est ressortie. L’UEMOA a deux axes d’interventions qui touchent le domaine pharmaceutique. Il s’agit du renforcement de la Réglementation pharmaceutique et de l’appui à la création des mutuelles sociales. L’objectif du document de plaidoyer est de renforcer les capacités des Etats membres de l’UEMOA dans la lutte contre le marché illicite et la contrefaçon des médicaments. Plus spécifiquement,
- Proposer un glossaire de définitions des termes et concepts qui seront utilisés dans ce document de plaidoyer et pour une meilleure compréhension,
- Procéder à une analyse situationnelle des actions menées dans le cadre de la lutte contre le marché illicite et la contrefaçon des médicaments dans les Etats membres de l’UEMOA,
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 35
- Identifier les principaux axes d’intervention et proposer un cadre logique pour la mise en œuvre des actions proposées.
L’UEMOA a développé plusieurs stratégies dans le domaine de la protection. Celle qui concerne le médicament développée en 2005 en collaboration avec l’OMS. Elle a permis de mettre en place la structure pour l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique (2007). Cette structure est organisée à travers une commission, un secrétariat et des groupes techniques d’experts. Les actions essentielles peuvent être recensées comme suit :
- Elaboration d’un plan d’action avec les principales orientations pour la mise en place d’un cadre de réglementation harmonisé. Ce plan comporte trois axes : (i) renforcement du cadre réglementaire, (ii) renforcement du cadre technique, (iii) développement des échanges et des coopérations techniques.
- Elaboration de documents stratégiques : homologation des médicaments dans la zone UEMOA, inspection et bonnes pratiques pharmaceutiques, textes sur la publicité et l’information sur les médicaments, produits hors homologation, etc.
- Mise en œuvre des documents approuvés en renforçant les structures dans les pays (Directions de Pharmacie)
Dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments, un Document de plaidoyer dans la lutte contre le marché illicite et contrefaçons a été élaboré. Ce document sera utilisé pour l’élaboration d’un plan consolidé avec celui de l’OOAS.
Communication 21 : Initiatives du NEPAD pour l'harmonisation des
normes de mise sur le marché des médicaments en CEDEAO
Communicateur : Dr Margareth Ndomondo Sigonda, NEPAD
La communicatrice a présenté d’abord la situation actuelle des textes qui régissent l’enregistrement des médicaments en Afrique. Ensuite elle a situé la problématique de l’harmonisation. Au nombre des insuffisances, elle note le nombre limité des ressources humaines compétentes au niveau des Etats, le manque de transparence et la faiblesse des autorités de règlementation. Au vu de ces éléments, le NEPAD a décidé d’accompagner l’OOAS et à l’instar d’autres organismes sous régionaux pour l’harmonisation des normes en matières d’enregistrement de médicaments. L’harmonisation doit relever un quadruple défi :
(i) Réduire les risques sanitaires en rendant disponibles des médicaments de qualité,
(ii) Renforcer la confiance des populations au système de santé,
(iii) Elargir la gamme des produits pharmaceutiques enregistrés
(iv) Rendre accessible financièrement les médicaments de qualité
Pour l’atteinte de ces objectifs, le NEPAD s’est engagé dans l’initiative d’harmonisation et procède à une fédération des partenaires financiers pour le soutien à la mise en œuvre des activités.
Communication 22 : Intégration régionale, exemple de l’OCEAC
Communicateurs : Dr Hélène Degui, OCEAC
Dr Degui a tout d’abord présenté l’état des lieux au niveau de l’Afrique centrale. A l’instar des initiatives d’harmonisation et de fédération en Afrique de l’Ouest, des initiatives similaires sont mises en œuvre au niveau de l’Afrique centrale. Cette région est également soumise à l’existence de deux organismes, le CEEAC et le CEMAC, qui couvrent uniquement les pays de la
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 36
zone franc. L’organisme de coordination en matière de santé publique dans la zone CEMAC est l’OCEAC. Le bilan actuel qui peut être fait est :
(i) La réalisation de l’état des lieux et la rédaction d’un document commun de politique pharmaceutique
(ii) La mise en place d’un Programme de développement régional du secteur pharmaceutique par l’OCEAC. Ce programme dénommé programme économique régional a fixé comme objectif prioritaire, l’harmonisation des réglementations et lutte contre les produits contrefaits et illicites. Pour cela, des activités ont été programmées, des textes sont élaborés ou en cours d’élaboration et des directives communautaires sont élaborées. Enfin des indicateurs de suivi ont été définis.
Pour atteindre les objectifs escomptés, une feuille de route opérationnelle et coordonnée doit être élaborée et il est nécessaire de rechercher des partenaires techniques et financiers.
Communication 23 : Rôle de la Fondation Gates dans le domaine du
médicament en Afrique de l’ouest
Communicateur : M. James Platts, Fondation Bill & Melinda Gates
Dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments, la Fondation soutient la règlementation pharmaceutique en Afrique. Elle assure l’approvisionnement des programmes de prévention par les vaccins à travers des circuits clairs et précis. Ses principales stratégies sont : (i) le renforcement du partenariat public/privé, (ii) le développement de la collaboration globale en matière de santé et l’amélioration de la coordination entre les différents acteurs.
Sur le plan de la santé publique, le communicateur mentionne que la Fondation soutient l’accès aux médicaments de lutte contre les maladies prioritaires dans les pays en voie de développement. C’est le cas du VIH, de la poliomyélite, de la méningite en cas d’épidémie,
le paludisme, etc.
Dans le cadre de la lutte contre les médicaments contrefaits, la Fondation prévoit (i) le renfoncement des ANRP, (ii) la contribution à l’amélioration des processus d’enregistrement et (iii) le soutien de l’approche régionale.
Enfin, le rôle de la Fondation est d’améliorer la santé publique à travers la mise à disposition de médicaments de qualité.
Synthèse – Panel session 5
Dr Sybil Ossei-Agyeman-Yeboah
OOAS
Dr Safiatou Ouattara UEMOA
Dr Margareth Ndomondo Sigonda
NEPAD
Dr Hélène Degui OCEAC
Panel Session 5
M. James Platts Fondation Bill & Melinda Gates
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 37
Durant ce panel, les participants ont demandé aux partenaires et aux pays :
(i) d’améliorer l’efficacité de l’aide par des appuis bien ciblés dans le cadre du renforcement des structures de règlementation,
(ii) de promouvoir l’harmonisation des règlementations au niveau régional,
(iii) de veiller à une meilleure coordination des activités par les Institutions et éviter les doublons afin que les ressources financières puissent être utilisées pour d’autres priorités,
(iv) de renforcer les ANRP par du personnel qualifié,
(v) de veiller à l’application des décisions proposées par les inspections
(vi) d’accorder aux ANRP les moyens nécessaires pour l’application de toutes les fonctions règlementaires
(vii) impliquer les Ordres professionnels dans toutes les stratégies de lutte afin de développer une synergie autour de la question des faux médicaments
En ce qui concerne le problème des ressources humaines, il a été proposé de mettre en place des centres d’excellence régionaux et de favoriser les échanges entre les pays, afin de mettre en commun les ressources humaines disponibles et d’impliquer les universités. Aussi dans le cadre de l’harmonisation, il a été proposé aux pays d’établir des conventions de collaboration et d’échange afin d’utiliser mutuellement les capacités disponibles. Aussi, il a été recommandé de proposer des programmes de spécialisation des pharmaciens.
Une forte recommandation a été faite aux organisations régionales pour appuyer les Etats à renforcer les Autorités Nationales de Réglementation. Certains ont préconisé la mise en place d’créer des agences du médicament, autonomes et indépendantes, qui pourront prendre des décisions en toute impartialité. La création d’agence n’est pas une solution miracle Qu’importe le modèle choisi. Il faut que les Etats donnent à ces agences/autorités toutes les prérogatives nécessaires. Pour cela, il faut définir clairement la mission des structures et de fournir les outils et moyens nécessaires. Un préalable à la lutte contre les faux médicaments est de réduire également la pauvreté des populations, ou tout au moins de voir à rendre accessibles financièrement les prestations sanitaires, dont les médicaments. Il faut des interventions plus strictes et rigoureuses et concrétiser les initiatives régionales pour avoir des résultats. Il faudrait mutualiser les moyens et avancer ensemble. Il faudrait un organe de gestion et de coordination pour mobiliser des ressources et permettre la mise en œuvre des plans d’action intégrés (des structures régionales) qui seraient aussi évalués.
II.8 SESSION 6 : Des initiatives pour la lutte contre les faux médicaments Président de session : Dr Nyango, Directeur de cabinet, Commission DDS, UEMOA
Rapporteurs :
1) Dr Maryse Dugué, Agence Française de Développement 2) Dr Caroline Damour, UNICEF WCARO, Bureau Régional pour l’Afrique de l’ouest et
centrale (Dakar)
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 38
Communication 24 : Présentation de la Convention Médicrime
Communicateur : Mme Caroline Larsen Le Tarnec, DEQM, Conseil de l'Europe
Le Conseil de l’Europe se consacre aux Droits de l’Homme, à la Démocratie et à l’Etat de Droit. Il est composé de 47 Etat membres. Il contribue à l’élaboration de corpus de normes internationales dont quelqu’une applicable au médicament.
Les médicaments et soins de santé sont sous la coupe de la direction européenne de la qualité des médicaments (DEQM), dont la mission est la protection de la santé publique. La pharmacopée européenne est juridiquement contraignante pour
les Etats membres.
Dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments, la Convention MEDICRIME a été adoptée en décembre 2010. Cette convention crée un cadre juridique complet pour la coopération internationale contre les médicaments contrefaits.
Les cibles sont la fabrication, la fourniture, la falsification de document et la fourniture de matériel médical non autorisés. Cette convention est ouverte à la signature des Etats non membres du conseil de l’Europe et de fait aux Etats d’Afrique de l’Ouest qui souhaiteraient la ratifier.
Communication 25 : Présentation du réseau franco-africain des
laboratoires de contrôle qualité de l’AFSSAPS
Communicateur : Pr. Alain Nicolas, AFSSAPS, représenté par Mme Caroline Larsen Le Tarnec
Le réseau franco-africain de LNCQs est composé de 11 laboratoires et de partenaires tels que l’OMS, l’AFD et le MAEE. L’objectif du réseau est d’obtenir la pré-qualification des laboratoires, la réalisation du contrôle de qualité des ARV, l’amélioration de l’accès aux substances de référence, entre autres.
Les moyens : études collaboratives, états de lieux, partage d’information, développement de système d’AQ des membres du réseau.
Les perspectives : mutualisation des expériences, amélioration de la communication, formation à distance, amélioration des connaissances, possibilité de collaboration avec d’autres laboratoires ou réseau.
Communication 26 : Initiative de l’IRACM
Communicateur : M. Wilfrid Rogé, IRACM
L’Institut International contre la Contrefaçon de Médicaments - International Institut Against Counterfeit Medicines (IRACM) est un institut organisme qui se charge essentiellement de la formation des acteurs intervenant dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments. Les thèmes principaux sont : la connaissance du médicament, le rôle des agents de santé, la traçabilité, les problèmes aux frontières, les notions liées à la propriété intellectuelle, l’intervention de la police, les bonnes pratiques de distribution, la problématique Internet.
L’institut se propose comme une alternative au renforcement de capacités des acteurs de lutte contre la contrefaçon. Il sera bientôt accessible en ligne dès fin octobre 2011.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 39
Communication 27 : Initiatives et appui des douanes dans la lutte contre
les faux médicaments
Communicateur : M. Christophe Zimmermann, Organisation Mondiale des Douanes
Le communicateur a précisé le contexte en mentionnant que les systèmes de fraudes sont de mieux en mieux organisées, que les industries de fraudes ont des capacités de productions accrues, qu’il y a des insuffisances des contrôles dans les transits vu la multitude des moyens de transport, que la contrefaçon est utilisée pour le blanchiment de l’argent.
Pour ce faire, il propose les solutions suivantes : (i) renforcer la coopération, (ii) ériger le délit de contrefaçon en délit douanier, (iii) effectuer le contrôle douanier dès le point d’entrée de la sous-région, (iv) élargir le champ d’application des règlements communautaires au transit, (v) renforcer les capacités des agents à l’analyse de risque, (vi) créer des observatoires régionaux sur la lutte contre les faux médicaments, (vii) adopter un outil primordial pour les douaniers et autres autorités de contrôle de première ligne (IPM)
Communication 28 : Initiatives françaises dans la lutte contre les faux
médicaments
Communicateur : M. Thierry Le Lay, MAEE Paris
La lutte contre les faux médicaments falsifiés a été décrétée comme prioritaire, car la
contrefaçon cette problématique touche à la santé publique. Il est nécessaire d’avoir une base
de donnée factuelles pour renforcer le plaidoyer. Au vu de l’importance du phénomène, il a été
adopté, le 7 septembre 2011, un plan national de lutte contre les la contrefaçon et les faux
médicaments. A travers cette adoption, des perspectives sont offertes pour le développement
de stratégies efficaces de lutte, en particulier à l’international.
On note que l’initiative française soutient le groupe de travail IMPACT de l’OMS dans le cadre
de la lutte contre les faux médicaments falsifiés.
La France soutient des actions de plaidoyer auprès de Chefs d’Etat, de Gouvernements et des organisations internationales, ainsi que des initiatives au plan international dans les domaines préventifs et répressifs. Elle a nommé un envoyé spécial, en la personne de M. Thierry Le Lay, pour coordonner l’action française dans ce domaine.
Synthèse Panel – Session 6
Mme Caroline Larsen Le Tarnec
DEQM, Conseil de l'Europe, AFSSAPS
M. Thierry Le Lay MAEE Paris
M. Wilfrid Rogé IRACM
M. Christophe Zimmermann Organisation Mondiale des Douanes
Panel Session 6
M. Thierry Le Lay MAEE
Il est nécessaire de définir une stratégie mondiale pour le contrôle des ports d’entrée des médicaments car les contrefacteurs changent continuellement de méthodes (ex : bateau usine)
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 40
Les participants ont suggéré l’utilisation des images choquantes par les autorités politiques et religieuses pour la sensibilisation du grand public.
Le problème du faux médicament est complexe et il est nécessaire de penser sérieusement à l’élaboration de stratégies concertées.
Les recommandations suivantes ont été formulées :
- Définir les stratégies pour une forte implication et/ou collaboration des services douaniers
- Plaidoyer pour le renforcement des capacités des RH
- Veiller à l’application stricto sensu de la réglementation pharmaceutique et faire comprendre que le monopole du pharmacien n’est pas un monopole commercial.
- Penser au financement des soins de santé à travers la mise en place de l’assurance maladie.
- Continuer le plaidoyer politique pour sensibiliser les chefs d’Etats et de gouvernement des pays les plus touchés.
II.9 SESSION 7 : Des entreprises du secteur privé, actrices de la lutte contre les faux médicaments Président de session : M. Lazare Bansse – ACAME
Rapporteurs :
1) Dr Margareth Sigonda, NEPAD
2) M. Christian Abonnel, Expert Technique International auprès du Ministre de la Santé du Bénin
Communication 29 : Qualité des médicaments en Afrique
Communicateur : M. Pierre Savart, LEEM
Dans le cadre des actions et plaidoyers du LEEM dans la lutte contre les faux médicaments, les objectifs suivants ont été adoptés :
- Renforcer la sensibilisation des plus hautes Autorités,
- Favoriser les échanges entre les ANRM et les parties prenantes,
- Contribuer à l’harmonisation d’un cadre règlementaire,
- Apporter un soutien ponctuel aux laboratoires de contrôle de qualité,
- Promouvoir le bon usage du médicament.
Communication 30 : Communication Sanofi-Aventis
Communicateur : M. Wilfrid Rogé, Sanofi-Aventis
A travers cette communication, Sanofi-Aventis a souhaité partager son expérience dans le cadre des investigations pour déceler les contrefaçons. La vérification des emballages, la couleur et l’aspect des produits, les incohérences des documents d’importation, sont autant d’éléments sur lesquels il faut être attentif. Il est aussi essentiel de vérifier la provenance de tous les containers.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 41
Communication 31 : Communication GSK
Communicateur : Mme José-Mireille Aka, GSK
Les informations suivantes ont été partagées par GSK :
- Les produits GSK n’ont jamais de sachets plastiques ; aucun transit ne se fait par le port de Cotonou ; les produits GSK ne proviennent jamais des pays asiatiques,
- Certains éléments permettent de s’assurer de l’origine des produits GSK : le logo, la méthode d’inscription des numéros de lot, l’insertion d’hologramme, entre autres,
- Des actions sont menées par GSK : projet de vérification de l’origine des produits par SMS, souscription à la base de données IPM de l’OMS…
Communication 32 : Communication MSD
Communicateur : Mme Karen Bresard, MSD
La communication s’est articulée autour des points suivants :
- Présentation de MSD : présent dans 149 pays. Ce laboratoire a investi énormément dans la recherche et le développement. Le Laboratoire présente une gamme large de produits commercialisés en Afrique. Le laboratoire a développé des initiatives pour améliorer l’accès des médicaments aux patients.
- Approches proactives, notamment par des enquêtes de routine sur le terrain.
- Approche réactives : pour répondre aux sollicitations des pharmaciens, des autorités de régulation, des policiers, des douaniers….
- Stratégie : Protéger le patient (sécurisation du circuit d’approvisionnement, détection de toutes les activités de contrefaçon, sensibilisation des professionnels de santé) et soutenir les ANR.
Communication 33 : La certification des médicaments à travers le SMS
Communicateur : M. Selorm Branttie, MPedigree
C’est une technologie simple qui exploite les possibilités offertes par la téléphonie mobile. Le patient envoie par SMS le code présent sur l’emballage du médicament et reçoit une réponse immédiate sur l’authenticité du produit. Elle constitue une technologie peu couteuse et complémentaire de l’usage des hologrammes. Elle a permis, au Ghana, au Nigéria et bientôt au Kenya de contribuer à déceler des médicaments contrefaits.
Synthèse panel – Session 7
M. Pierre Savart LEEM
M. Wilfrid Rogé Sanofi-Aventis
Mme José-Mireille Aka GSK
Mme Karen Bresard MSD
Panel Session 7
M. Selorm Branttie MPedigree
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 42
Pour cette session, nous retiendrons les éléments suivants :
- Contrôler les structures importatrices ;
- Formuler des recommandations fortes et pratiques pour que cette table ronde permette de redynamiser la lutte contre la contrefaçon ;
- Professionnaliser de plus en plus les acteurs de la chaine d’approvisionnement afin de réduire les impacts des dysfonctionnements du circuit d’approvisionnement et de rendre proactif la détection des contrefaçons ;
- Renforcer les relations du LEEM avec les Ordres professionnels ;
- Renforcer les stratégies au niveau des pays producteurs pour réduire ou éliminer la production des contrefaçons.
II.10. SESSIONS 8 et 9 : Travaux de groupes Les sessions 8 et 9 ont été consacrées aux travaux de groupes.
Au cours de la session 8, il a été proposé aux participants de faire une analyse SWOT (Forces/Faiblesses/Menaces/Opportunités, en français) et sur base de 3 faiblesses jugées majeures, de proposer des actions correctrices afin d’enrichir le plan d’action de l’OOAS et le document de plaidoyer de l’UEMOA. Pour ce faire, quatre groupes de travail ont été mis en place, selon les thématiques suivantes :
- groupe 1 : Législation / Réglementation
- groupe 2 : Ressources Humaines
- groupe 3 : Assurance Qualité et Technologies
- groupe 4 : Leadership, Politique, Coordination et Communication
La session 9 avait pour objectif d’amener les participants à réfléchir à la mise en œuvre du plan d’action consensuel OOAS – UEMOA, de conduire des réflexions pour la mise en place d'une plateforme des Partenaires Techniques et Financiers. A ce propos, tous les participants sont unanimes sur une mise en œuvre rapide du plan d’action consensuel qui sera issu de la consolidation du plan d’action de l’OOAS et du document de plaidoyer de l’UEMOA.
Il faudra dans un premier temps, tenir une réunion des points focaux OOAS (EMACCOM) pour finaliser le plan d’action consolidé en tenant compte des contributions de la table ronde. Et en second lieu, proposer une structuration des différents organes impliqués dans la mise en œuvre du plan d’action.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011
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II.11. CÉRÉMONIE DE CLÔTURE Déroulement de la cérémonie de clôture.
La fin des travaux de la table ronde sur les faux médicaments a été marquée par une cérémonie officielle de clôture présidée par le Ministre de la Santé, représentant S.E.M. le Président du Faso. Elle a été ponctuée par trois temps forts :
- la remise des prix du concours intitulé «« Meilleures productions journalistiques sur les faux médicaments », organisé par l’ONPBF ;
- la lecture du rapport de synthèse, des recommandations et de la motion de remerciements ;
- le discours de clôture de Monsieur le Ministre de la Santé.
Le concours « Meilleures productions journalistiques sur les faux médicaments » a été organisé par l’Ordre national des pharmaciens du Burkina Faso (ONPBF). Dr Jean L. PARE, Président de l’ONPBF, a situé le contexte du concours qui s’inscrit dans le cadre des journées nationales de sensibilisation sur les faux médicaments. Il signale que la tenue de la table ronde sur les faux médicaments au Burkina Faso honore tous les pharmaciens du Burkina Faso et marque un coup d’accélérateur pour la lutte contre les faux médicaments. Enfin, il a rappelé les dix ans de combats menés par l’ONPBF. Les prix ont été remis aux lauréats.
Avant le discours officiel de clôture de la table ronde, le rapporteur général a fait lecture du rapport synthétique relatant les temps forts de ces trois journées de rencontres. Le représentant de la Guinée (point focal OOAS) a ensuite présenté les recommandations clés issues de la table ronde. Le représentant du Ghana, au nom de tous les participants, a adressé enfin la motion de remerciements au Chef de l’Etat burkinabè et aux membres de son gouvernement pour l’accueil et le bon déroulement de la table ronde, ainsi qu’à toutes les personnes physiques ou morales et tous les partenaires techniques et financiers qui ont contribué à la réussite de cet évènement.
Le Ministre de la Santé, dans son discours de clôture, a marqué sa satisfaction pour la conduite des travaux. Il a réaffirmé l’engagement du Burkina Faso dans la lutte contre les faux médicaments et à garantir aux populations des médicaments de qualité. A cet effet, le Burkina Faso adhère pleinement aux conclusions des travaux de cette table ronde. Enfin, il a remercié tous les organisateurs et PTF qui n’ont ménagé aucun effort pour la tenue et la réussite de cette table ronde. Tout en étant fier d’avoir accueilli cette table ronde, Monsieur le Ministre a souhaité un bon retour à tous les participants.
La fin des travaux de la table ronde sur les faux médicaments est intervenue à 16h 30, par une conférence de presse.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 44
Les organisateurs de la table ronde souhaitent remercier tout particulièrement ceux qui ont
soutenu financièrement l’évènement : le MAEE, l'OOAS, l'OIF, la Fondation Chirac, l'AFD, l'IRACM,
la Fondation Pierre Fabre, le LEEM et la Fondation GSK.
Motion de remerciements
Nous, participants à la table ronde dont le thème est « Une action conjointe contre les faux médicaments en Afrique de l’Ouest », tenue à Ouagadougou du 27 au 29 Septembre 2011.
Très sensibles à l’accueil cordial et à l’hospitalité chaleureuse qui nous ont été réservés, à nous et à nos délégations durant notre séjour au Burkina Faso ;
1. Adressons notre profonde gratitude au Président du Faso Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, pour le patronage de cette table ronde et son engagement personnel dans la lutte contre les faux médicaments
2. Remercions le gouvernement et le peuple burkinabé, pour les excellentes facilités mises à la disposition de toutes les délégations ;
Très heureux de la tenue de cette table ronde et de l’opportunité qu’elle nous donne d’engager une réelle lutte contre les faux médicaments en faveur de nos populations,
3. Remercions sincèrement le ministère de la santé du Burkina du Faso, l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le ministère français des affaires étrangères et européennes, la fondation Chirac, pour leur implication dans l’organisation de ces journées.
4. Remercions l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour son appui technique.
5. Adressons nos félicitations au comité d’organisation et à ses membres pour leur dévouement sans faille et leur disponibilité permanente.
6. Adressons notre reconnaissance aux partenaires financiers qui ont su nous accompagner au cours de cette table ronde.
Fait à Ouagadougou le 29 septembre 2011
Les participants
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 45
3ème partie :
RESULTATS OBTENUS ET PERSPECTIVES
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011
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III.1 RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES ET OPERATIONNELLES
III.1.1. Recommandations stratégiques
Ces 3 journées de débats et travaux ont conduit les participants à retenir 4 recommandations stratégiques :
a. Axe stratégique n°1 : Proposer un plan stratégique régional de lutte contre les faux
médicaments et veiller à la mise en œuvre des plans d’actions opérationnels au niveau des
15 pays de la CEDEAO :
- Les documents de l’OOAS (plan d’action) et de l’UEMOA (plaidoyer) ont servi de documents de travail, doivent être harmonisés et enrichis.
- Un Plan Stratégique Régional consolidé et harmonisé sera proposé selon 4 orientations stratégiques : (i) action et plaidoyer politique, (ii) plaidoyer institutionnel, (iii) actions préventives, (iv) actions répressives.
Les recommandations suivantes ont été faites :
1. Intégrer les éléments des deux documents de travail pour aboutir à un seul Plan Stratégique Régional (PSR) validé par les 2 Institutions Régionales,
2. Prendre également en considération les résultats de travaux de groupe afin de consolider et enrichir le plan d’action.
3. Contribuer à l’élaboration des plans d’actions opérationnels au niveau des pays.
b. Axe stratégique n°2 : Mettre en place des organes chargés de la mise en œuvre et du
suivi-évaluation du Plan Stratégique Régional
- Le groupe des 15 points focaux mis en place par la CEDEAO/OOAS, EMACCOM, est reconnu comme étant essentiel pour l’appropriation du PSR par les pays et sa reproduction au niveau national,
- Il est essentiel de rendre effectif le rapprochement entre les 2 Institutions Régionales, UEMOA et OOAS/CEDEAO, notamment par une diffusion de l’information au niveau du secrétariat conjoint UEMOA/CEDEAO, sur cette thématique de la lutte contre les faux médicaments
- La mise en synergie des actions des différents PTF doit être un objectif à court terme, par la création et l’animation d’une plateforme de communication.
Les recommandations suivantes ont été faites :
4. Formaliser un protocole d’accord entre l’UEMOA et la CEDEAO, intégrant les grandes orientations du PSR et la gouvernance du dispositif chargé de la mise en œuvre et du suivi du PSR.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 47
5. Impliquer le secrétariat conjoint UEMOA/CEDEAO dans la mise en œuvre du PSR à travers : 1) la validation du protocole d’accord ; 2) l’inscription d’un point d’avancement à l’ordre du jour des réunions,
6. Créer un comité de pilotage composé des Co-Présidents de l’EMACCOM, de l’OOAS/CEDEAO, de la CHRCP/UEMOA, de l’OMS, du MAEE, de la Fondation Chirac, et du NEPAD, qui sera chargé (i) de plaider auprès des Institutions pour défendre le dossier de la lutte contre les faux médicaments, (ii) de suivre et évaluer les activités mises en œuvre dans le cadre du PSR et des plans nationaux opérationnels, et (iii) de mobiliser les ressources humaines, techniques et financières nécessaires.
7. Créer une plateforme des PTF, animée par le comité de pilotage et mis en réseau par le secrétariat permanent. L’objectif de la plateforme est la diffusion et le partage d’information entre l’ensemble des acteurs et partenaires concernés ainsi que la mobilisation de ressources (exemple la liste de diffusion).
c. Axe stratégique n°3 : Renforcer le cadre juridique régissant la lutte contre les faux
médicaments, tant au niveau régional, qu’au niveau de chacun des pays de la CEDEAO
- Les Autorités Nationales de Réglementation Pharmaceutiques restent faibles et les actions de lutte contre les faux médicaments sont trop ponctuelles sans une réelle stratégie coordonnée sur le long-terme entre organes de contrôle (réglementation, douanes) et organes judiciaires.
- La Législation au niveau des pays n’est pas suffisamment répressive pour décourager le trafic.
- La définition des « faux médicaments » par les autorités de la sous-région n’est pas harmonisée. Il n’existe pas d’incrimination spécifique qui puisse faire l’objet d’une application par ces autorités.
- Les comités multidisciplinaires et multisectoriels de lutte ne sont pas suffisamment opérationnels et les Ordres professionnels insuffisamment associés à la lutte contre les faux médicaments.
Les recommandations suivantes ont été proposées :
8. Proposer une législation-cadre régionale prenant en compte tous les aspects de la lutte contre les faux médicaments, offrant une définition juridique des faux médicaments, et permettant la collaboration et l’échange d’informations entre tous les acteurs, offrant les services compétents de la police, de la justice, des douanes et de la santé (Taskforce multi-disciplinaire).
9. Encourager les pays de la CEDEAO à adhérer à la Convention MediCrime proposée par le Conseil de l’Europe.
10. Accompagner les Institutions Régionales dans l’évaluation de leur ANR et leur renforcement, voire la création d’Agences du Médicaments (structures plus opérationnelles).
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 48
d. Axe stratégique n°4 : Mobiliser les ressources pour la mise en œuvre du PSR
- Les ressources financières allouées à la lutte contre les faux médicaments sont largement insuffisantes.
- Les initiatives des PTF ne sont pas coordonnées, réduisant ainsi leur efficience.
Les recommandations suivantes ont été faites :
11. Rechercher des opportunités de financement par une large diffusion du PSR et du rapport de la Table Ronde, auprès de partenaires tels que l’Union Européenne, le MAEE, le NEPAD, le Conseil de l’Europe, l’AFD, la CEDEAO, l’UEMOA, l’OMS, la Fondation Bill et Melinda Gates, le secteur privé…
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 49
III.1.2. Recommandations opérationnelles
Les recommandations opérationnelles présentées ci-dessous sont issues des travaux de groupe, dont
les résultats vous sont présentés en annexe de ce document.
Recommandations
stratégiques
Recommandations opérationnelles
Proposer un plan stratégique régional de lutte contre les faux médicaments et veiller à la mise en œuvre des plans d’actions opérationnels au niveau des pays
(i) action et plaidoyer politique :
• Partager les recommandations de cette Table Ronde avec l’Union Africaine, et les Institutions régionales, CEDEAO et UEMOA
• Porter le sujet des faux médicaments et les recommandations de la présente table ronde à la connaissance des autorités politiques et législatives nationales ;
• Plaider auprès des Institutions CEDEAO/OOAS et UEMOA pour la mise en place du comité de pilotage, adossé au Secrétariat Conjoint et venant renforcer l’EMACCOM
• Plaider auprès des Autorités nationales pour l’adhésion des pays de la CEDEAO à la Convention MediCrime
(ii) plaidoyer institutionnel :
• Elaborer un document de plaidoyer pour les décideurs
• Adopter une démarche particulière pour sensibiliser les Directions générales des Douanes, de la Police et de la Justice
• Proposer une législation-cadre régionale permettant la collaboration et l’échange d’information entre police, justice, douanes et régulateurs de santé (Taskforce multi-disciplinaire) et déterminer la méthodologie d’élaboration de cette législation.
• Etablir un cadre annuel de concertation entre les ANRP des pays
membres de la CEDEAO,
• Associer les Ordres des pharmaciens aux décisions et actions
menées contre les faux médicaments,
• Renforcer l’autorité des ordres de pharmaciens,
• Consulter les partenaires techniques pour les bonnes pratiques et définitions
• Renforcer la collaboration multi-disciplinaire, entre Douanes,
Commerce, Justice, Police et Santé,
(iii) actions préventives :
Dans le domaine des Ressources Humaines :
• Renforcer la formation des RH en prenant en compte les Ordres
de santé, politiques, parlementaires, syndicats, organismes
professionnels, société civile (ONG, associations
consommateurs, secteur privé, religieux, journalistes …)
• Identifier les organismes de formation
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 50
Recommandations
stratégiques
Recommandations opérationnelles
• Mettre à disposition une expertise technique pour la formation
• Créer une plateforme d’information et de formation
• Former les pharmaciens à faire l'évaluation des dossiers en vue de l’enregistrement.
• Renforcer les capacités des agents (notamment douaniers) en
analyse de risques,
• Créer des modules de formation sur les faux médicaments dans
les cursus universitaires en Facultés de pharmacie, médecine, et
écoles de santé, de police, de douanes et de magistrature.
Dans le domaine de l’accès aux médicaments
• Favoriser un meilleur accès géographique et financier aux médicaments de qualité par la multiplication des dépôts pharmaceutiques et par une réelle politique de tarification,
• Continuer à développer les listes de médicaments génériques essentiels. Eviter la délivrance des AMM à des médicaments non essentiels
• Favoriser l’usage rationnel du médicament
• Développer les mécanismes de couverture du risque maladie (sécurité sociale, assurance maladie…) Dans le domaine de l’Assurance Qualité et des Technologies
• Poursuivre le travail d’harmonisation des réglementations pharmaceutiques et AMM au niveau régional (AMRH),
• Renforcer la capacité technique du personnel des LNCQ.
• Former les pharmaciens à faire l'évaluation des dossiers en vue de l’enregistrement.
• Mettre en place quelques laboratoires de contrôle de qualité d’excellence régionale, travaillant en lien avec les LCQM nationaux,
• Créer un corps de pharmaciens inspecteurs avec une autonomie complète.
• Promouvoir une stratégie avec 3 paliers de contrôle : décentralisée (sites sentinelles), national, régional (besoin de définir des rôles clairs entre chacun)
• Renforcer les relations entre les centrales d'achat et les LNCQ pour tester les produits achetés.
• Mettre en place un mécanisme de pré-qualification des agences d’approvisionnements
• Etudier la faisabilité d'une Pré Qualification groupée des fournisseurs par une structure sous régionale
• Développer et renforcer les systèmes de pharmacovigilance Dans le domaine de la Communication :
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 51
Recommandations
stratégiques
Recommandations opérationnelles
• Lancer des campagnes de sensibilisation et d’information auprès
des professionnels de santé, de l’opinion publique et des
autorités politiques et religieuses,
• Améliorer l’information sur le médicament en tenant compte
des barrières sociologiques
(iv) actions répressives :
• Renforcer l’autorité des Ordres de Pharmaciens, afin de
sanctionner les manquements à la déontologie
• Renforcer les cellules disciplinaires des Ordres des pharmaciens,
• Adopter la base de données IPM au niveau des services
douaniers (OMS/OMD),
• Restreindre les importations de médicaments à quelques points
d’entrée bien définis (bonne pratique du Nigeria),
• Eriger le délit de contrefaçon en délit douanier dans les codes de
douanes nationaux
• Elargir le champ d’application des règlements communautaires
douaniers de l’UEMOA aux marchandises en transit
• Autoriser les contrôles de marchandise à l’entrée sur le territoire
de la Communauté économique régionale, avant diffusion dans
la Communauté
• Rédiger et diffuser des circulaires à l’attention des acteurs de
justice pour sensibiliser et orienter l’action des tribunaux sur le
sujet des médicaments falsifiés
Mettre en place des organes chargés de la mise en œuvre et du suivi-évaluation du Plan stratégique régional consolidé et harmonisé
• Etablir un cadre annuel de concertation entre les ANRP, au travers du comité des experts des 15 pays de la CEDEAO (EMACCOM)
• Renforcer le comité EMACCOM mis en place par l’OOAS
• Partager avec le Secrétariat conjoint CEDEAO(OOAS)/UEMOA les dossiers concernant la lutte contre les faux médicaments
• Créer un comité de pilotage, pour la lutte contre les faux médicaments dans la région de l’Afrique de l’ouest
• Proposer une plateforme des PTF (OOAS, UEMOA, Ordres et associations professionnels de santé, douanes, police, justice, industries, Fondation, Associations de consommateurs, agence de développement, les points focaux OOAS, les organisations internationales…)
• Mettre en place un secrétariat permanent, pour la mise en œuvre du PSR
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 52
Recommandations
stratégiques
Recommandations opérationnelles
Renforcer le cadre juridique régissant la lutte contre les faux médicaments, tant au niveau régional, qu’au niveau des 15 pays membres de la CEDEAO
• Promouvoir l’initiative d’une législation-cadre régionale permettant la collaboration et l’échange d’information entre police, justice, douanes et régulateurs de santé (Taskforce multidisciplinaire)
• Elargir le champ d’application des règlements communautaires douaniers de l’UEMOA aux marchandises en transit,
• Appuyer les pays souhaitant signer la Convention Medicrime du Conseil de l’Europe.
Mobiliser les ressources pour la mise en œuvre du plan stratégique régional
• Mettre en place la plateforme des partenaires techniques et financiers pour la lutte contre les faux médicaments
• Diffuser le rapport général de la Table Ronde et le cadre logique d’intervention régional consolidé
• Plaider auprès de bailleurs de fonds tels que l’Union
Européenne, le MAEE, l’AFD, le Conseil de l’Europe, la Fondation
Bill et Melinda Gates, le secteur privé… pour une subvention (1)
au processus régional et (2) à certaines de ses dimensions
(réformes douanières, formation, AMRH…)
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011
53
III.2. CADRE CONCEPTUEL POUR LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE LOGIQUE D’INTERVENTION CONSOLIDE
III.2.1. Cadre conceptuel
PLATEFORME
DES PTF
COMITE DE
PILOTAGE
Plan
stratégique
Régional
(PSR)
Elaboration et signature d’un
protocole d’accord
PLAN D’ACTION OPERATIONNELS – (PAYS)
EMACCOM
CEDEAO UEMOA
Commission CEDEAO
DDS
SECRETARIAT
CONJOINT OOAS CHRP
SIGLES
OOAS : Organisation ouest
africaine de la santé
CHRP : Cellule d’harmonisation
de la règlementation
pharmaceutique
EMACCOM: Ecowas Medicine
Anti-counterfeit Committee
DDS : Département du
développement social et
culturel
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 54
III.2.2. Fonctions et rôles des organes
Organes Composition Rôles, fonctions Fréquence de réunion
Secrétariat Conjoint
CEDEAO/UEMOA
Président CEDEAO,
Président UEMOA
Plaidoyer Politique
Désignation d’un secrétariat permanent
(OOAS/CHRCP) qui appuiera la mise en
œuvre du plan stratégique régional et
informera le secrétariat conjoint
CEDAO/UEMOA et le comité de pilotage.
OOAS / CEDEAO Définition des stratégies
Mise en œuvre du plan stratégique régional
CHRCP / UEMOA Définition des stratégies
Mise en œuvre du plan stratégique régional
EMACCOM 15 points focaux, OOAS/CEDEAO Mise en œuvre des plans d’actions
nationaux opérationnels
Consolidation du plan d’action régional de
l’OOAS avec le document de plaidoyer de
l’UEMOA
Bimestriel (par
téléconférence)
Comité de pilotage OOAS/CEDEAO, CHRCP/UEMOA,
OMS, NEPAD, MAEE, Fondation
Chirac, EMACCOM (2 co-
presidents)
Suivi des progrès de la mise en œuvre du
plan stratégique régional
Evaluation des résultats obtenus
Mobilisation des ressources
Chaque trimestre (par
téléconférence)
Plateforme des PTF tous Partage d’information entre les membres de
la plateforme des projets en cours. Apport
de financements complémentaires pour la
mise en œuvre du plan stratégique régional.
Réseau virtuel, forum de
discussion…
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 55
III.3. PERSPECTIVES
Dates Action de suivi de la table ronde Evènements parallèles importants
25-28/10/11 Réunion du groupe Intergouvernemental de l'OMS à Genève « Produits
médicaux de qualité inférieure / faux / faussement étiquetés / falsifiés /
contrefaits ». La table ronde pourra être présentée comme un exemple
de prise en compte de la problématique de manière transversale et
régionale.
28/10/11 Cérémonie de signature de Medicrime à Moscou. Présence de
représentants de la Guinée.
28/10/11 Finalisation et diffusion du rapport de synthèse de la table ronde
(version française et anglaise)
29/10/11 Diffusion par le MAEE du rapport de synthèse à l'ensemble des
futurs membres de la plateforme
02/11/11 XVIIIème Assemblée Générale de la CIOPF – Présentation des résultats
de la table ronde lors de la Conférence « Deux ans après l’appel de
Cotonou, où en est-on dans la lutte contre les médicaments falsifiés? »
07-10/11/11 Atelier OOAS "Harmonisation de la Législation sur la contrefaçon et le
marché illicite"
30/11/11 Validation de la révision du plan d’action consensuel Afrique de
l'ouest grâce aux recommandations issues de la table ronde. Ce
travail sera effectué par une taskforce de 4 personnes
représentants les points focaux OOAS du Burkina-Faso, du Nigéria,
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 56
Dates Action de suivi de la table ronde Evènements parallèles importants
de la Sierra-Leone et du Togo
31/12/11 Sensibilisation du secrétariat conjoint CEDEAO/UEMOA sur le
projet de Plan stratégique régional et le projet de protocole
d’accord et inscription de ces sujets à la prochaine réunion du
secrétariat conjoint.
31/12/11 Sensibilisation du MAEE pour mobiliser des ressources
31/12/11 Sensibilisation du NEPAD et de l’UA pour mobiliser des ressources
31/12/11 Sensibilisation de la délégation de l’Union Européenne au Burkina-
Faso (+ DG DevCo à Bruxelles) pour mobiliser des ressources
31/12/11 Etude de la possibilité d’une assistance technique du Conseil de
l’Europe pour les pays souhaitant ratifier et transposer
MEDICRIME dans leur législation
31/12/11 Etude de la possibilité d’obtenir des financements pour l’Afrique
de l’ouest dans le cadre du projet AMRH (African Medicines
Registration Harmonization). AFD pour la région UEMOA,
Fondation Gates pour la région CEDEAO/OOAS
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 57
Annexes
Annexe 1 : Résultats des travaux de groupe
Travaux du groupe I : Législation / Réglementation
Faiblesse Echéancier/ Cout Opportunités Menaces Solutions identifiées
Absence ou inadéquation de
la législation nationale
Absence d’harmonisation
dans la définition des faux
médicaments (approche
pénale et santé publique)
Absence ou faiblesse des
sanctions et de l’application
de la loi
1. Consultation des
partenaires
Echéancier : Q1 2012
Coût : 1 meeting
2. Agenda : définition,
harmonisation des
sanctions, Renforcent
des capacités,
coopération inter-
agence
3. Développer un
document de
plaidoyer
Echéancier : Q2 2012
Coût : consultants au niveau
national et international + 1
meeting pour valider le
document
Développer une loi-cadre au
niveau régional
Bonne volonté
Existence d’entités
régionales
Existence de textes et
réglementations
Forte légitimité pour
agir: appels au niveau
politique, résolution
internationale,
guidelines, SOP…)
Financement
S’assurer que chaque
membre participera
activement au processus
Collaboration et
coordination efficace
Hétérogénéité de la
législation nationale dans
la région, qui nécessitera
d’être harmonisée et
standardisée
Manque de capacités
Le temps de l’action est
plus rapide que celui du
l’exercice législatif
Elaboration d’un document
de plaidoyer pour les
décideurs
Consultation de partenaires
techniques pour les bonnes
pratiques et définitions.
Consultation des membres
Nécessité d’une loi-cadre
régionale permettant la
collaboration et l’échange
d’information entre police,
douanes et régulateurs de
santé (Taskforce multi-
disciplinaire)
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 58
Echéancier � Q3 2012
Coût � 4 meetings +
Consultants au niveau
national et international
Amender et promulguer la
législation nationale en
appliquant la loi cadre
régionale
Echéancier � Q2 2013
Implique tous les acteurs :
législateur, justice, police,
douane, régulateur,
parlementaires
Coût � 3 meetings
Recommandations du groupe I
• La plateforme des PTF devra veiller à ne pas créer de doublon dans l’action entreprise pour la consolidation législative et réglementaire
• Besoin d’une coordination et collaboration efficace entre les PTF, assurée par le Secrétariat de l’OOAS.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 59
Travaux du groupe II : Ressources humaines
Faiblesses Actions correctrices Responsables
La prise en compte des ressources humaines
dans le document n’est pas complète
Prendre en compte les ordres de santé ;
politiques ; parlementaires ; syndicats ;
organismes professionnels ; société civile
(ONG, associations consommateurs, secteur
privé ; religieux
Administrations répressives ; justice
OOAS et UEMOA en rapport avec les autorités
nationales dans un plan d’action conjoint.
Lorsqu’il existe ; le renforcement des ressources
humaines prévu est limitatif et ne prend pas en
compte tous les acteurs concernés
Identification des organismes de formation
Renforcement de capacité par :
- la formation selon chaque type de
professionnels (inclure sessions spécifiques
sur les faux médicaments dans les
formations)
- Mise en place d’une plateforme
d’information et de formation
- Mise à disposition d’une expertise
technique
Former les journalistes + les leaders d’opinion+
la société civile
OOAS et UEMOA : donner des lignes directrices
Mise en place par les Autorités nationales en
appui avec les organisations professionnelles
La définition des profils de compétence des
acteurs/opérateurs n’existe pas
Rédaction d’un répertoire : identification des
acteurs ; compétences ; missions et rôle et les
moyens a leur disposition
OOAS et UEMOA en partenariat avec les
autorités nationales.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 60
Menaces pour la mise en œuvre d’un plan d’action Mesures correctrices
Existence de deux structures (UEMOA et OOAS) avec des plans
d’action différents
Harmonisation des deux plans d’action
Secrétariat commun pour la mise en œuvre d’un plan d’action conjoint
Incertitude sur les ressources pour financer le plan d’action Quantifier les besoins financiers pour les RH
Identifier les PTF
Plaidoyer pour la mobilisation des ressources
Mise en place d’un fond commun (panier commun)
Manque de volonté politique Plaidoyer auprès des politiques pour les ressources humaines
Disfonctionnement administratif : insuffisance de collaboration
entre les différents organismes concernés par la lutte contre les
faux médicaments
Renforcement de la mutualisation des compétences
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 61
Opportunités Comment profiter de ces opportunités
Mobilisation internationale Entretenir dans la durée cette mobilisation
Existence de réseaux de professionnels Renforcer les activités de ces organisations
Les éléments d’analyse pour la mise en place d’une plateforme des partenaires techniques et financiers
Avantages, Inconvénients, Fédération de leadership
Mutualisation des moyens
Pertinence, Forte
Modalités de mise en place : participants, aspects juridiques…, Secrétariat conjoint pour la lutte contre les faux médicaments
Rôle et Objectifs, Mandat, Objectif : animation de la plateforme
mandat : mobilisation des ressources
Portage (identification de l’Institution ou proposition d’alternatives) Secrétariat conjoint
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 62
Travaux du groupe III : Assurance qualité et Technologies
Faiblesses Opportunités Menaces
Faiblesse des capacités institutionnelles et
organisationnelles des laboratoires (LNCQ)
(contrôle pré-AMM et post-marketing)
1) Renforcer la capacité technique du personnel
des LNCQ. 2) Besoin d'un LNCQ régional de
référence (3 au niveau OOAS). 3) Stratégie avec 3
paliers de contrôle : décentralisée (sites
sentinelles), national, régional (besoin de définir
des rôles clairs entre chacun
1) Expérience du réseau franco-africain des
LNCQ de l'AFSSAPS. 2) Expérience du
NAMCOL. 3) Expérience de la Fondation
Pierre Fabre. Echange d'expérience entre les
LNCQ de l'OOAS. 4) Projet de renforcement
OOAS et UEMOA pour l'accréditation des
LNCQ
1) Manque de ressources humaines et financières 2)
Divisions politiques et nationales pour devenir le LNCQ
régional
Faibles capacités pour l'évaluation des dossiers
fabricants dans le cadre de l'enregistrement des
médicaments par les DPM et dans le cadre de la
présélection des fabricants/fournisseurs par les
centrales d'achat)
Formation des pharmaciens à faire l'évaluation
des dossiers. Bonne relation entre les centrales
d'achat et les LNCQ pour tester les produits
achetés. Faisabilité d'une PQ groupée des
fournisseurs par une structure sous régionale
Documents nationaux d'enregistrement.
bleu de l'OMS "enregistrement des
médicaments multi-sources".
Document référentiel de l'UEMOA sur
l'enregistrement. Dossiers de présélection
harmonisée de l'ACAME
1) Manque de ressources humaines et financières. 2)
Manque de financement pour la formation à l'utilisation
de ces outils
Pharmacovigilance peu développé (système
intégré de pharmacovigilance)
Intégrer les activités de Pharmacovigilance
existants dans les programmes de lutte
contre les grandes pandémies au système
national. Intégrer dans l'écriture des
1) Verticalisation actuel des activités de
pharmacovigilance. 2) Manque de personnel formé et
dédié à la PV.
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 63
Faiblesses Opportunités Menaces
programmes Fonds Mondial/Gavi des
activités de pharmacovigilance. Partager
l'expérience des pays qui sont membres de
l’OMS - PV. Existence de l'outil Vigiflow
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 64
Travaux du groupe IV : Politique / Leadership / Coordination / Communication
Faiblesses du Plan d’action de
l’OOAS
Actions correctrices Analyse et amendements du plan d’action de l’OOAS
• Absence d’élément
relatifs à :
• Gouvernance
• Coordination
• Leadership
• Formaliser le comité OOAS en
comité de pilotage élargi aux
différents partenaires (UEMOA,
OMS, Ordres et Associations
professionnels de santé, Douanes,
Police, Industries, Fondations,
Associations, Organisations de
consommateurs, etc.)
• Intégrer la plateforme des
partenaires techniques et
financiers
• Renforcer le Secrétariat
conjoint/OOAS-UEMOA
• Définir le statut juridique,
attributions, compétences et
composition
A : cadre de coopération
Supprimer les activités A5et A6
Mettre en place un comité OOAS/IMPACT
Participer aux activités du comité
Ajouter un point A7 : Renforcer la coopération internationale en encourageant
les Etats à adhérer aux conventions internationales en matière de lutte contre la
contrefaçon telle que Medicrime
C : Identifier et proposer les technologies appropriées et efficientes pour la
détection des médicaments contrefaits
C1 : intégrer la base de données des fournisseurs de technologies dans l’analyse
situationnelle
D : Mobiliser les ressources pour le renforcement des ANRMs et LNCQ afin
d'assurer la qualité des médicaments et lutter contre les contrefaçons
Reformuler le titre du point D comme suit : « Renforcement des ANRPs et les
LNCQ afin de d’assurer la qualité des médicaments et lutter contre la
contrefaçon »
F : Proposer un document de plaidoyer pour renforcer la volonté politique au
niveau national
• Renforcer la volonté politique au niveau national, sous régional et international
• Prendre en compte le document de plaidoyer déjà élaboré par l’UEMOA • Enrichir le chapitre sur le contexte et la justification du document de
plaidoyer par des données chiffrées et études référencées déjà réalisées en Afrique de l’Ouest
• Mener un plaidoyer auprès des pays, des organisations sous régionales UEMOA, OOAS, des PTF
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 65
Faiblesses du Plan d’action de
l’OOAS
Actions correctrices Analyse et amendements du plan d’action de l’OOAS
• Évaluer le coût des actions proposées dans le plaidoyer de l’UEMOA • Prioriser les actions et les intégrer dans le Plan d’action de lutte contre la
contrefaçon et les faux médicaments de l’OOAS pour une parfaite cohérence
• Elaborer un échéancier précis de mise en œuvre des actions du plan intégré définitif
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011
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Annexe 2 : Liste des participants
N° Entité Nom Prénom Pays d'origine
1 ACAME - Ouagadougou Bansse Lazare Burkina Faso
2 ACAME - Ouagadougou Barjot Yves Burkina Faso
3 AFD - Ouagadougou Tranchant Patrice Burkina Faso
4 Mairie Ouagadougou Nardone Jessica Burkina Faso
5 AFD - Paris Dugué Maryse France
6 Agence Médecine Préventive (AMP)
Aplogan Aristide Burkina Faso
7 Agence Médecine Préventive (AMP)
Tall Haoua Burkina Faso
8 Fédération Africaine des Associations de Santé
Publique (FAASP)
Some Mathias Burkina Faso
9 Association de Santé Publique - Ouagadougou
BATIONO BOUBIE GERARD Burkina Faso
10 Association de Santé Publique - Ouagadougou
BIO RENE BIENVENU Burkina Faso
11 Association de Santé Publique - Ouagadougou
YAKA-KOUDOUGOU
ALIANE FLAVINE Burkina Faso
12 Association de Santé Publique - Ouagadougou
TRAORE SALIMATA Burkina Faso
13 Association de Santé Publique - Ouagadougou
FOFANA LAMOUSSA Burkina Faso
14 Bill & Melinda Gates Foundation Platts James Attente Pays pour badge
15 OCEAC Degui Hélène Cameroun
16 OCEAC Pola Yissibi Emilienne Cameroun
17 CHMP - Clermont-Ferrand Ba Alassane France
18 Coalition des entreprises privées du Bénin
Tozo Christophe Bénin
19 Coalition des entreprises privées du Bénin
Biaou Judicaël Bénin
20 Conseil de l'Europe (comité européen sur les problèmes
criminels)
Larsen Le Tarnec Caroline France
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 67
21 Conseil International des Ordres de Pharmaciens francophones
Adenot Isabelle France
22 Délégation - Cotonou (Bénin) Loko Christian Frédéric S Bénin
23 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
Sawadogo Casimir W. Burkina Faso
24 Délégation - Abidjan (Côte d'Ivoire)
Allali Justin Leopold Côte d'Ivoire
25 Délégation - Abidjan (Côte d'Ivoire)
Kouassi Parfait Côte d'Ivoire
26 Délégation - Banjul (Gambie) Janneh Kaira Markieu Gambie
27 Délégation - Accra (Ghana) Amedzro Thomas Ghana
28 Délégation - Conakry (Guinée) Sidiki Diakité Aboubacar Guinée
29 Délégation - Bissau (Guinée Bissau)
Gomes Da Costa Zeferina Guinée-Bisau
30 Délégation - Monrovia (Liberia) Tijli Tarty Tyee, Sr Libéria
31 Délégation - Bamako (Mali) Maiga Ababacar Mali
32 Délégation - Niamey (Niger) Sambo Mariama Oumarou Niger
33 Délégation - Abuja (Nigeria) Hashim Yusufu Ubale Nigéria
34 Délégation - Dakar (Sénégal) Diop Papa Amadou Sénégal
35 Délégation - Freetown (Sierra Leone)
Komeh James Peter Sierra Leone
36 Délégation - Lomé (Togo) Bignandi Aklesso Togo
37 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
Traore Adama Burkina Faso
38 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
Souleymane Sanou Burkina Faso
39 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
Dipama Sylvain Burkina Faso
40 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
Nikiema Jean Baptiste Burkina Faso
41 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
DJIERRO épouse DAGBA
Kadidja Burkina Faso
42 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
OUEDRAOGO Arsène Burkina Faso
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 68
43 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
Toe Natacha Burkina Faso
44 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
OUEDRAOGO Charles Didier Burkina Faso
45 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
OUEDRAOGO R Eve Burkina Faso
46 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
Sebego Réné Burkina Faso
47 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
LAMIZANA épouse Alade
Djénébou Burkina Faso
48 Délégation - Ouagadougou (Burkina Faso)
Pare Jean-Laopan Burkina Faso
49 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
MONE BRAHIMA Burkina Faso
50 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
ZOUNGRANA EVANCE BRICE Burkina Faso
51 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
ZONGO FRANCOIS Burkina Faso
52 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
GUISSOU INNOCENT PIERRE Burkina Faso
53 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
SANDOUIDI ALFRED Burkina Faso
54 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
KABORE AMIDOU Burkina Faso
55 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
KABORE CAMILLE Burkina Faso
56 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
OUOBA BINDI Burkina Faso
57 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
RYASSALATOU DIAWARA Burkina Faso
58 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
HUGUET FRANCOIS PIERRE MAURICE
Burkina Faso
59 Délagation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
SANON HAROUNA Burkina Faso
60 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
SAWADOGO JACOB Burkina Faso
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61 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
KABORE PASCAL Burkina Faso
62 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
KABORE KARIM Burkina Faso
63 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
DESIRE NEZIEN Burkina Faso
64 Délégation ordre des pharmaciens du Burkina Faso
SANOU DO MALICK SOUFIANE
Burkina Faso
65 ReMeD - Ouagadougou Benao Victoire Burkina Faso
66 ESTHER Arnold Céline France
67 Fondation Chirac - Paris Gentilini Marc France
68 Fondation Chirac - Paris Catalan Pierre France
69 Fondation Chirac - Paris Godfrain Jacques France
70 Fondation GSK Beauvais-Remigereau Laurianne France
71 GSK AKA José-Mireille France
72 Fondation Mérieux Machuron Jean-Louis France
73 Fondation Pierre Fabre - Paris Bernagou Pierre France
74 Gilead Calles Brigitte France
75 Groupe des Etats ACP - Bruxelles Kakule John Belgique
76 IRACM - Paris Roge Wilfrid France
77 Interpol Ouagadougou Tuina Thierry Burkina Faso
78 Inter-ordre des Pharmaciens d'Afrique (IOPA)
Ingani Hyacinthe Brazzaville
79 JSI/DELIVER - Ouagadougou Edah Parfait Burkina Faso
80 Laborex / Eurapharma - Paris Roy Jean François France
81 Laborex - Niger Marou Mehaou Issifi Niger
82 LEEM - Paris Savart Pierre France
83 MAEE - Paris Le Lay Thierry France
84 MAEE - Paris Renaudin Stéphane France
85 MAEE Lecrivain Nicolas Burkina Faso
86 MAEE Torrano Jean-Pierre Burkina Faso
87 MAEE - Paris Marquis Michel Mali
88 MAEE - Paris Abonnel Christian Bénin
89 MAEE - Paris Spery Christophe Burkina Faso
90 Ministère Justice France Valette-Valla Guillaume France
91 MPEDIGREE Branttie Selorm Ghana
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 70
92 MSD Bresard Karen France
93 NEPAD Sigonda Margareth N. Afrique du Sud
94 Organisation Internationale de la Francophonie - Paris (OIF)
Diallo Alpha Amadou Togo
95 OMS - AFRO - Brazzaville Trapsida Jean Marie Congo
96 OMS - EIP AO - Ouagadougou Toure Bokar Burkina Faso
97 OMS - EIP AO - Ouagadougou Rochigneux Christophe Burkina Faso
98 OMS - EIP AC - Libreville Aubry Loic Gabon
99 OMS - Genève Babaley Magali Suisse
100 OMS-WCO-Ouagadougou Zombre Sosthène Burkina Faso
101 ONUDC Lapaque Pierre ONUDC
102 ONUSIDA - Ouagadougou Faye Mame Awa Burkina Faso
103 OOAS - Bobo-Dioulasso Ossei-Agyeman-Yeboah
Sybil Burkina Faso
104 OOAS - Bobo-Dioulasso Diallo Ely Noel Burkina Faso
105 Organisation mondiale des Douanes - Bruxelles
Zimmermann Christophe Belgique
106 PHARMACTION - Cotonou Toukourou Tidjani Moutiatou Bénin
107 RAME - Ouagadougou Kabore Simon Burkina Faso
108 RBM - Genève Van Erps Jan Suisse
109 ReMeD - Paris Bruneton Carinne France
110 Syndicat pharmaceutique - Brazzaville - ISPHARMA
Okouya Boniface Congo
111 ISPHARMA Dia CHEICKOU OUMAR
ISPHARMA MALI
112 ISPHARMA Sarr Aboubakrine Sénégal
113 Ordre National Pharmacien Congo Malonga André Congo
114 Syndicat des pharmaciens du Congo
Ngoma Victor Congo
115 Faculté de Médecine et de Pharmacie Université des Sciences
de la Santé Owendo Gabon
GASSITA Laurence Gabon
116 UEMOA - Ouagadougou Nyango Burkina Faso
Table ronde sur les faux médicaments – Ouagadougou (Burkina Faso) 27 – 29 septembre 2011 71
117 UEMOA - Ouagadougou Ouattara Safiatou Burkina Faso
118 UNICEF - Dakar Damour Caroline Sénégal
119 US Pharmacopeia El Hadri Latifa
120 USAID - Ouagadougou Trucker Janet Marie Burkina Faso
121 LANSPEX - Niger Bonkaney Oumarou Niger
122 RFI Strauss Igor France
123 RFI Elzas Sarah France
124 ISPHARMA DIA Cheikou Oumar Sénégal
125 Délégation Abuja (Nigéria) ARILESERE Afolabi Nigéria
126 ATN DIA Mamadou Sénégal
127 DGPM/BF TIENDREBEOGO Hubert Burkina Faso
128 ATN KONE Christian Burkina Faso
129 Douanes Papazian Alexis Niger
130 ITP.E Traoré Edmond Burkina Faso
131 Bitibaly Celestin Burkina Faso