Uniéco N° 9

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N o 09 — Février-Avril 2015 « Être une femme est un avantage » Alisée DE TONNAC Directrice générale de Seedstars World

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Uniéco a pour but de promouvoir l'information économique grâce à un trimestriel distribué gratuitement sur le campus de lʼUniversité de Fribourg et de la Haute école de gestion de Fribourg.

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No 09 — Février-Avril 2015

« Être une femme est un avantage »

Alisée DE TONNACDirectrice générale de Seedstars World

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ÉDITO

SOMMAIRE

03

ProfesseursLa responsabilité sociale des parties prenantes.Olivier FurrerData Science et statistique.Laurent Donzé

InterviewAlisée de Tonnac, directrice générale de Seedstars World.Juliane Butty

MILO BO!IC

03

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10 18

13

17

ÉditorialFranc fort : « deux poids, deux mesures » ?

Milo Bo!ic

Sur le terrainFribourg en mode « OFF ».Crausaz & Partenaires

Management Student Opportunities Newsletter.Haute école de gestion de Fribourg

ÉtudiantsEva Buchs et Tanja CrnogoracL’initiative sur les bourses d’études.Rosalyne Reber

Franc fort : « deux poids, deux mesures » ?

Le 15 janvier 2015, la Banque nationale suisse (BNS) a pris une décision courageuse en abolissant le taux plancher de 1,20 franc suisse pour un euro. Depuis, le taux de change entre les deux monnaies est proche de la parité. Les produits suisses sont ainsi devenus 20 pour cent plus chers pour nos partenaires commerciaux et les touristes étrangers. Cela a bien évidemment provoqué de vives réactions des princi-­pales entreprises d’exportation du pays ainsi que des

helvétique, tout comme des milieux touristiques. Reprenant le propos de Nick Hayek, le journal Le Temps titrait : « un tsunami pour l’industrie suisse ».Certes, l’appréciation du franc suisse ne semble pas favorable à nos exportations. Néanmoins, selon mon appréciation, il ne faudrait pas avoir « deux poids, deux mesures ». En effet, nous semblons oublier

le risque de change en constituant des provisions ou en réalisant des opérations de couverture. De

technologique (ou à haute valeur ajoutée) de sorte

que l’élasticité-­prix de la demande de ces produits est relativement faible. Ainsi, toute augmentation de leur prix (en l’état, suite à une appréciation du franc) ne provoque qu’une réduction « négligeable » de la quantité demandée – voire peut même conduire, dans le secteur du luxe, à un accroissement de la demande, lorsque les acheteurs étrangers sont sensibles à l’effet de qualité perçue et souhaitent se

semblons oublier que la Suisse importe également

le pétrole et le gaz naturel) et que les prix de ces

franc fort a par exemple entraîné une diminution du prix de l’essence en Suisse et donc favorisé in aussi bien les industries nationales (pensons au

secteur chimique) que le consommateur helvétique. La décision historique de la BNS doit donc se mesurer à l’aune de ses effets négatifs mais également de ses

de garder une certaine « neutralité » lorsque nous analysons la situation engendrée par le franc fort.

ÉDITO

Rédacteur en chefPhoto: Vanessa Büchel

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LA RESPONSABILITÉ SOCIALE DES PARTIES PRENANTES

Les entreprises sont souvent stigmatisées pour le comportement irresponsable de leurs parties prenantes, que ce soit le comportement des sous-traitants, des clients ou même des actionnaires. Quelles sont donc les limites de la responsabilité sociale des entreprises"? S’étend-elle aux parties prenantes ? Si oui, comment contrôler l’irresponsabilité de celles-ci ?

Dans un précédent article sur le marketing res-­ponsable (Uniéco, no 5, février-­avril 2014), j’ai écrit qu’un marketing responsable était un mar-­

-­ment qui disait « non » aux clients lorsque ceux-­ci avaient des demandes irresponsables.

Dans le présent article, j’aimerais étendre cette réflexion à l’ensemble des parties prenantes (ou stakeholders) de l’entreprise. Les parties pre-­nantes sont les individus ou groupes d’individus qui sont concernés par les activités d’une entre-­prise, c’est-­à-­dire dont les intérêts peuvent être affectés positivement ou négativement par les activités de celle-­ci mais aussi dont le comporte-­ment peut affecter positivement ou négativement l’activité et la performance de l’entreprise. Les parties prenantes les plus importantes sont : les actionnaires, les clients, les employés, les four-­nisseurs, les distributeurs, le gouvernement, les communautés locales ainsi que certaines organi-­sations non-­gouvernementales.

Que doit faire une entreprise confrontée à des parties prenantes irresponsables ? Il s’agit de savoir si une entreprise est responsable pour ses parties prenantes. En tant qu’entreprise, suis-­je responsable du comportement de mes clients ? Suis-­je responsable de l’irresponsabilité sociale de mes fournisseurs ? Suis-­je responsable du comportement voyou de mes employés, y compris de celui de mes dirigeants ? Suis-­je responsable de mes actionnaires et de leur demande de maximisation du profit à tout prix ? À l’aune des

récents scandales qui ont entaché la réputation de certaines entreprises, ces questions se posent de

Questions d’autant plus pertinentes car jusqu’à

ad-­hoc et partielles. Par exemple, il est de plus en plus admis que les entreprises sont responsables pour leur fournisseurs et sous-­traitants. À l’image

04OLIVIER FURRERPROFESSEURS

Professeur ordinaire.Titulaire de la Chaire de Marketing à l’Université de Fribourg.

ႭMcDonald est au cœur des enjeux de responsabilité sociétale dans le secteur alimentaire.

Source : Rob LaRosa sur wikipedia.

Pho

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d’H&M, de grandes marques de prêt-­à-­porter ont vu leur réputation entachée à cause des condi-­tions de travail de leurs sous-­traitants. D’un autre côté, le comportement court-­termiste de certains actionnaires est rarement considéré comme de la responsabilité de l’entreprise. En ce qui concerne les rémunérations abusives de certains dirigeants, elles sont considérées comme suffisamment pro-­blématiques pour que les citoyens poussent les gouvernements à intervenir. Quant à la responsa-­bilisation du comportement des consommateurs, elle est parfois à la charge des entreprises (embal-­lages recyclables et produits issus du commerce équitable) et d’autres fois, à la charge du gou-­vernement (alcool, tabac, drogue).

Indépendamment de la responsabilité de l’entreprise elle-­même, les comportements irresponsables des parties prenantes ont des ef-­fets négatifs sur sa réputation et sa performance

clients pour l’irresponsabilité sociale des sous-­traitants. La responsabilité sociale de McDonald’s

certains de ses clients. Si les comportements ir-­responsables de certaines parties prenantes sont susceptibles d’affecter les entreprises, il devient important pour celles-­ci de les contrôler.

05QUELLE RESPONSABILITÉ SOCIALE POUR LES ENTREPRISES ?

D’un point de vue plus théorique, quelles sont les limites de la responsabilité sociale des entre-­prises ? Jusqu’où s’étend cette responsabilité et où commence celle propre aux parties prenantes ? La réponse à cette question dépend de la façon dont est conceptualisée la responsabilité sociale des entreprises.

La responsabilité sociale des entreprises peut

d’abord, elle peut être considérée comme une

obligation envers la société. Ce type d’obligation

(faire du profit), soit légale (respecter la loi), soit éthique (avoir un comportement moral), ou encore philanthropique (redistribuer une part des profits à la société). Cette conceptualisation est

ce qui est contrôlable par l’entreprise, celle-­ci de-­venant responsable du bien-­être général de la so-­

-­treinte, consiste à faire de la responsabilité sociale des entreprises une obligation, non pas envers la société en général, mais uniquement envers les individus ou groupes d’individus affectés par ses activités (c’est-­à-­dire les parties prenantes). Selon cette conceptualisation, agir de façon sociale-­ment responsable consiste à ne pas nuire aux par-­ties prenantes et à chercher à satisfaire leurs de-­mandes. Ces deux conceptualisations impliquent que les entreprises assument leur responsabilité sociale parce que c’est dans leur intérêt. Agir de façon socialement responsable leur permet d’as-­surer leur légitimité soit au sein de la société, soit

entreprises agissent uniquement dans leur propre intérêt, même de façon responsable, il ne s’agit pas, d’un point de vue éthique, de responsabilité

-­ponsabilité sociale des entreprises comme une obligation morale. Et donc, pour être socialement responsables les entreprises doivent se compor-­

leur propre intérêt ou lorsque cela peut avoir des conséquences négatives pour leur performance.Si aucune de ces conceptions n’adresse de

À l’image d’H&M, de grandes marques de prêt-à-porter ont vu leur réputation entachée à cause des conditions de travail de leurs sous-traitants

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définit les limites de la responsabilité des entre-­prises envers celles-­ci. Lorsque la responsabilité sociale est considérée comme une obligation en-­vers les parties prenantes, celles-­ci sont considé-­rées comme autonomes et responsables. L’entre-­prise doit chercher à satisfaire leurs demandes, aussi irresponsables soient-­elles, sans que cela n’affecte sa propre responsabilité. S’il y a des consommateurs qui veulent manger gras et sucré, ce n’est pas à moi, ce n’est pas ma responsabilité en tant qu’entreprise, de le leur interdire. Lorsque la responsabilité sociale des entre-­prises est considérée comme une obli-­gation éthique, les entreprises doivent au contraire prendre à leur charge l’irresponsabilité des parties prenantes. On ne va pas servir un verre d’alcool supplémentaire à quelqu’un qui a déjà trop bu. Finalement, lorsque la responsabilité sociale est considérée comme une obligation envers la société, le contrôle de la responsabilité des parties prenantes se partage entre le gouvernement (en tant que représentant ou porte-­parole de la société) et les entreprises ;; le gouvernement fixe des objectifs sociaux et les entreprises s’engagent à les atteindre. L’obésité

gouvernement ;; en tant qu’entreprise socialement responsable, je m’engage à réduire la teneur en mauvaises graisses de mes produits.

Quelle que soit la conceptualisation de la res-­ponsabilité sociale des entreprises et même si cette responsabilité ne s’étend pas ou ne doit pas s’étendre à celle des parties prenantes, les entre-­prises se doivent au moins de les contrôler afin de minimiser les effets négatifs sur leur réputation et

CONTRÔLER LES RESPONSABILTÉS SOCIALES DES PARTIES PRENANTES

Que peut donc faire une entreprise confrontée à des parties prenantes irresponsables ? Dans mon précédent article, j’évoquais des pistes dans le cas de l’irresponsabilité des clients. Les entreprises peuvent (1) décider de choisir leurs clients en di-­sant « non » à ceux dont les demandes sont irres-­ponsables et/ou (2) essayer de les convaincre en dialoguant et en leur démontrant l’irresponsabilité sociale de leurs demandes. On peut étendre ces recommandations à l’ensemble des parties pre-­nantes de l’entreprise.

leurs clients, les entreprises peuvent sélectionner

et choisir leurs dirigeants, fournisseurs, distribu-­teurs, etc. sur la base de leur sens des responsa-­bilités. Les entreprises peuvent également choisir les pays où elles s’implantent et où elles commer-­cialisent leurs produits et services. Elles peuvent ainsi éviter de développer leurs activités dans des

entreprises peuvent parfois difficilement choisir leurs actionnaires ;; de même, dans certains cas, refuser de vendre leurs produits et services à cer-­tains clients peut être considéré comme de la dis-­crimination.

Alors, que faire lorsque l’on ne peut pas choisir ses parties prenantes et que l’irresponsabilité so-­ciale de celles-­ci a des effets négatifs sur son acti-­vité ? Il s’agit de les convaincre, et là intervient le rôle du marketing.

LE RÔLE DU MARKETING

Le rôle du marketing n’est pas uniquement de créer, communiquer, délivrer et échanger des offres qui ont de la valeur pour les consommateurs et les clients, mais également celui de gérer les re-­lations entre l’entreprise et l’ensemble des parties prenantes dans son propre intérêt, celui des parties prenantes et de la société au sens large. De cette

fait explicitement partie du rôle du marketing.

La démarche consiste à utiliser l’ensemble des outils du marketing pour s’assurer que les parties prenantes de l’entreprise se comportent de ma-­

stake-­

holder marketing. Le marketing mix, par exemple, à travers les 4Ps (Product, Place, Price, Promo-­tion) va ainsi servir à sélectionner et à influencer les clients mais aussi les autres parties prenantes de l’entreprise. On parle même de reverse marke-­ting

ses fournisseurs en utilisant les outils du marke-­

06

La responsabilité sociale de McDonald’s a été invoquée pour les problèmes d’obésité de certains de ses clients.

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Les Big Data se distinguent sur de nombreux plans des données « ordinaires » ou des bases de données traditionnelles. Les trois « V » (Vo-­lume, Variety, Velocity) permettent de faire la distinction. Les Big Data sont essentiellement caractérisées par une importante masse de don-­nées de tout genre (données traditionnelles nu-­mériques, textes, photos, sons et vidéos, voire des objets plus complexes comme des relations fonctionnelles, etc.) et qui sont sujettes à de constantes mutations, par exemple, les flux de

instant la base de données. Les Big Data les plus connues sont les bases de données com-­merciales ou gouvernementales, celles sur le génome humain ou sur le cerveau humain, celles relevant de la physique et de l’astrono-­mie. L’exploitation de ces données, qui peut

et se trouve confrontée à de nombreux défis.

Les Big Data ne sont pas des données ordinairest les vrais statisticiens le savent bien. Il vaut la peine de mettre en évidence quelques caracté-­ristiques qui, du point de vue d’un statisticien, font que les Big Data -­cent les analystes au pied du mur. Désignons par p et n respectivement les nombres de va-­

riables et d’observations. Le premier cas est celui d’une base de données où p n, en comparaison, petit. Notons d’abord que les méthodes traditionnelles de la statistique sont prévues pour des situations contraires, à savoir, de petits p et de grands n et que les appliquer aveuglément peut conduire à

l’analyste est de mettre en évidence des relations significatives entre une variable d’intérêt et p autres variables, les techniques dites du Data Mining qu’on utilise dans ce genre de situations peuvent s’avérer catastrophiques. En effet,

par rapport au nombre d'observations, le risque

pertinents, statistiquement significatifs (spurious correlations). Les statisticiens parlent dans ce cas d’effet « look-­everywhere en science dans le cas d’une approche par une analyse exploratoire, plutôt que par confirmation

vérifier.

Un autre cas mérite d'être signalé : n est vrai-­

alors qu’il n’est pas établi que la base de données ainsi constituée regroupe toutes les observations

PROFESSEURS07

DATA SCIENCE ET STATISTIQUE

À l’occasion de l’année internationale de la statistique (2003), les grandes organisations internationales de statistique – American Statistical Association et Royal Statistical Society entre autres"–, ont organisé un atelier sur"l’avenir de la science statistique. Il en est ressorti un excellent rapport tout public intitulé «"Statistics and Science. A report of the London Workshop on!the Future of the Statistical Sciences ».1 La section 2 est consacrée aux tendances actuelles et aux dé#s futurs des statistiques, notamment liés à l’avènement de l’ère des « Big Data"» et d’un nouveau type de scienti#que, le « Data Scientist ».

LAURENT DONZÉProfesseur associé.Responsable du Groupe Applied Statistics and Modelling à l’Université de Fribourg.

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08la base de données représente une situation dite biaisée de la réalité. Dans ce cas, toutes les corré-­lations que l’on pourrait mettre en évidence nous induiraient automatiquement en erreur. Beau-­coup de Big Data sont de ce type.

LIBRE DE MODÈLES ET DE THÉORIE

Les enthousiastes des Big Data, convaincus des -­

pandent l’idée que les bonnes vieilles techniques statistiques d’échantillonnage sont du passé et

et statistiques ne sont plus nécessaires car, de fait, avec beaucoup de données, les nombres parlent d’eux-­mêmes. Or, cela constitue, de notre point de vue, une méprise totale. D’une part, il

« de petit échantillon » qui appa-­raissent avec les Big Data. D’autre part, même si les analystes de Big Data s’intéressent beau-­coup plus à des corrélations qu’à des relations causales, il faut souligner avec insistance qu’une

maintes reprises, des plus fragiles. Si l’on ne peut pas expliquer la corrélation, on sera désarmé si

DATA SCIENTIST OU STATISTICIEN

Au-­delà des aspects techniques de stockage, d’ar-­

statisticien et la science statistique devraient être incontournables. Or, la tendance actuelle des Big Data est de donner la préséance au Data Scien-­tist, une « bête » encore peu connue de nos jours.Le Data Scientist est-­il un statisticien ? Les curricula de formation proposés par les

sujet. Le véritable profil d’un Data Scientist n’est pour l’heure pas défini. Il est soi-­disant un professionnel de l’analyse de données. Il devrait posséder les compétences à la fois d’un

informaticien spécialiste en bases de données et d'un statisticien-­mathématicien spécialiste de la « manipulation » de données. En fait, le marché du travail s’est mis à la page. Les nouveaux emplois proposés dans de grandes firmes commerciales sont conçus pour des Data Scientist et non plus pour de véritables statisticiens. La personne recherchée devra pouvoir programmer quelques algorithmes et trouver rapidement dans une

www.worldofstatistics.org

THE WORLD OF STATISTICSRECOGNIZING THE CONTRIBUTIONS OF STATISTICS TO SOCIETY WORLDWIDE

Kaplan-Meier Estimator improves drug trials, saving countless lives.

Statistics help planning for new criminal justice system.

Multicenter AIDS trials improve patient outcomes.

Statistics pinpoint the cause of the fusarium keratitis epidemic.

Better statistical models improve the tracking of disease rates.

Statistics help feed the world by identifying new crop varieties in breeding experiments.

Statistics help catch drug cheats at the 27th Olympic Games.

Statistics help identify and save endangered species.

Statistical thinking and methods play a pivotal role in quality improvement and resurgence of the economy.

Statistics help grow the economy, and multivariate methods advance scientific understanding.

Census data are collected and analyzed, allowing effective national and local policy decisions.

Spatial statistics and epidemiology improve response to foot-and-mouth disease.

Transport infrastructure is improved based on statistical models of people flow.

Statistics help planning of efficient recycling systems.

Statistics help reduce antibiotics over-consumption.

Quick counting by a panel of statisticians changes electoral culture in Mexico.

Scientists use state-space models to understand marine animal movements.

Statisticians are involved in complex studies that advance understanding of migration patterns.

Statistics help to systematically synthesize evidence that improves treatments for heart conditions.

Statistics help in the search for effective treatments for multiple sclerosis.

Tailored statistics are helping people in the ongoing recovery after the 2011 Christchurch earthquake.

WORLDOFSTATISTICS.ORG

Ⴑ« World of Statistics » est un réseau de 2300 organisations mondiales destiné à promouvoir la statistique et ses contributions.

Il s’avère très souvent que la base de données représente une situation dite biaisée de la réalité.

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09immense base de données des corrélations, quelle que soit la pertinence de celles-­ci. Ce type

chemin entre l’informaticien et le statisticien. Il n’est donc pas étonnant que la communauté des statisticiens se trouve échaudée et appréhende présentement avec suspicion et interrogation les tendances actuelles. Incertains quant à l’avenir de la profession, les statisticiens voient d’un mauvais œil ces Data Scientist qui s’approprient leur domaine d’études, les « données », et les traitent sans vraiment avoir à leurs yeux les compétences nécessaires.

REDÉFINIR LE STATISTICIEN

Cette question renvoie également, pour les statis-­ticiens, à la nécessité de revoir et de redéfinir les points essentiels de leur formation. Faut-­il inté-­grer dans les cours indispensables aux statisticiens une formation de base en informatique ? Cela se ferait au détriment d’un approfondissement de la science statistique. Un élément essentiel appa-­raît dans cette tendance : non seulement le savoir deviendra beaucoup plus varié et fragmenté, mais l’accent sera mis beaucoup plus sur le savoir-­faire. Les conclusions du rapport mentionné en titre apportent quelques suggestions. D’abord, les

Ne faites pas l’économie de LibertéABONNEZ-VOUS pour ne rien manquer de l’actualité économique locale et globale.par ex. Abo Numérique 12 MOIS pour 225.– plus sous www.laliberte.ch/abonnements

UNIECO-195x35-V2.indd 1 22.10.14 15:48

statisticiens doivent chercher à développer leurs aptitudes à mieux communiquer, notamment pour défendre au mieux les particularités de leur dis-­cipline. Ensuite, ils ne doivent pas hésiter à s’in-­vestir dans des projets de groupe associant éga-­lement des non-­statisticiens. Dans les projets de recherche, les statisticiens se doivent de s’assurer la direction du groupe. Les statisticiens doivent aussi se préparer à travailler sur des applications

-­nées « réelles », en particulier les Big Data. Enfin, la formation devrait aussi mettre plus de poids sur les algorithmes, la simulation et d’autres aspects des sciences informatiques.À partir du semestre d’automne 2015, nous allons proposer aux étudiants en Master de notre faculté, quatre cours en statistiques appliquées. Ces cours d’intérêt général devraient convenir aussi bien aux étudiants en économie politique, en gestion, en informatique qu’en sciences des médias. Ils ont l’ambition de constituer de par leur unité un module en statistiques appliquées et d’offrir aux étudiants une formation de base cohérente dans ce domaine. Dans le développement de nos cours, nous aurons à l’esprit bien évidemment les exi-­

1 Rapport disponible sous http://www.worldofstatistics.org.

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Dans le canton de Fribourg comme ailleurs dans les pays industrialisés, la consommation énergétique est en augmentation constante. Les besoins en énergie, tout comme les questions liées à l’approvisionnement, constituent des

un grand pas en avant en 2012. Le Conseil fédé-­ral s’est en effet engagé vers la sortie progres-­sive de l’énergie nucléaire. Ce qui nous oblige à réfléchir à des solutions et à des sources d’énergie alternatives. Un premier paquet de mesures proposé par la Confédération à mettre en œuvre d’ici 2020, vise en premier lieu l’effi-­cacité énergétique et la promotion des énergies renouvelables avec en ligne de mire une écono-­mie de 13% de la consommation d’électricité d’ici 2035.

Le canton de Fribourg veut en priorité dimi-­nuer sa consommation énergétique globale, puis augmenter sensiblement la production

il mettait en place les programmes d’encoura-­gement à l’assainissement des bâtiments via le Programme Bâtiments, la valorisation des énergies renouvelables et la diminution de la consommation d’électricité. À cet égard, le certificat énergétique cantonal des bâtiments appelé CECB, lancé en 2009 et soutenu par la

Confédération, fait partie des mesures propo-­sées. L’objectif a été de mettre à disposition un outil concret permettant aux propriétaires de bâ-­timents, de connaître l’efficacité énergétique de leur bien immobilier et de recevoir des conseils pratiques pour entreprendre une rénovation ou un assainissement. Depuis 2009, dans le canton de Fribourg, ce

alloués aux propriétaires pour les inciter à as-­sainir leurs bâtiments, à valoriser les énergies renouvelables et à diminuer leur consommation d’électricité.

LA RÉVOLUTION « OFF » EST EN MARCHE

Dire c’est bien, faire c’est mieux. Fribourg se -­

tique et entend montrer l’exemple. Dans cet es-­prit, l’Etat a lancé au mois d’octobre 2013, une campagne d’information et de sensibilisation sur la consommation d’électricité. Cette der-­

OFF, repose sur les trois piliers suivants : 1. Informer 2. Convaincre 3. Récom-­penser. Le budget mis à disposition est de 1 mio de francs pour la durée de la campagne qui est de 27 mois, soit d’octobre 2013 à décembre 2015. Ce montant provient du fonds cantonal

SUR LE TERRAIN10

FRIBOURG EN MODE « OFF »

CRAUSAZ & PARTENAIRES

Le XXIème siècle sera « économe et innovant en matière d’énergie », ou ne sera pas. C’est par cette citation détournée d’André Malraux que le Directeur de l’économie et de l’emploi, Beat Vonlanthen, avait annoncé en avril 2010, l’implémentation de la première étape de la stratégie énergétique volontariste du canton de Fribourg. Le ton était donné.

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11pour l’énergie qui est alimenté depuis plusieurs années par l’Etat, les fournisseurs d’électricité fribourgeois et la Confédération. La campagne OFF doit répondre à trois objectifs stratégiques :

1. Sensibilisation de la population fribourgeoise sur les économies d’électricité .

2. Stabilisation de la consommation d’électri-­cité dans le canton, alors qu’elle augmente en moyenne de 2,5% depuis 10 ans. Cette sta-­bilisation ferait économiser à la population, aux entreprises et aux collectivités publiques environ 10 millions de francs d’électricité par année, soit un peu plus de 20 millions de francs sur la durée de la campagne.

3. Diminution de la consommation d’énergie à moyen terme dans le canton.

La stratégie de communication mise en place respecte une bonne pondération entre le pull

de masse pour développer la notoriété et l’information sur les thématiques, et le push avec une présence marquée sur le terrain pour déclencher l’adhésion aux actions et créer des interactivités entre les publics-­cibles. La population fribourgeoise est la principale cible de cette campagne avec environ 70% de l’investissement communicationnel.

Au niveau du planning, le concept prévoit trois

phases correspondant à la durée de la campagne :

2013 : on marque les esprits – « black out » et lancement

2014 : on créé la notoriété – médias

2015 : on modifie les comportements – actions sur le terrain

GUÉRILLA MARKETING ET « BLACK OUT »

Communément dit, l’énergie la moins polluante est celle qu’on ne consomme pas ! Pour ancrer la campagne en octobre 2013, l’objectif fut de marquer les esprits et d’exprimer une rupture avec les habitudes par des mesures de guérilla marketing dans l’ensemble du canton. Appelées « black out », ces opérations ont fait prendre conscience à la population fribourgeoise de la problématique énergétique en la plaçant dans une situation de « black out ». Des extinctions

minutes ont été opérées artificiellement lors d’événements publics, par exemple durant une

Doris Leuthard à Fribourg, durant un concert classique à Equilibre ou encore durant l’homélie de Monseigneur Morérod à la cathédrale St-­Nicolas. Durant ces interruptions, un message

RÉSULTAT GLOBAL

ATTENTION !

La consommation d'électricité s’est stabiliséeau mois de novembre dans le canton! C’est en faisant chacun de petits efforts que nous arriverons à faire des économies. TOUS ENSEMBLE POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS DU CHALLENGE OFF!

DEPUIS JUIN 2014

0% d’augmentation de la consommation électrique du canton.

BAROMÈTRE FRIBOURGEOIS DE L’ÉLECTRICITÉ

Le baromètre fribourgeois de l'électricité vous informe chaque mois de l'évolution de la consommation cantonale d'électricité.Il prend en compte l'ensemble de la consommation en électricité, tous consommateurs confondus (ménages, entreprises,éclairage public...).

TENDANCE ACTUELLENOVEMBRE 2014

MWh

STABLE

ႭPour la première fois en Suisse, un instrument permet de mesurer par mois l’évolution de la consommation d’électricité d’un canton.

Source :Crausaz & Partenaires.

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12

COMMUNICATION DE PROJETS ENVIRONNEMENTAUX

Les nouvelles stratégies énergétiques de la Confédération et des cantons ont des répercussions extrêmement importantes pour les entreprises spécialisées dans le domaine ainsi que pour les collectivités publiques. Pour les premières, il s’agit d’occuper le terrain. Les fournisseurs d’énergie investissent dans de nouveaux projets d’énergie renouvelable. Chacun de ces projets d’infrastructure, s’il veut voir le jour, doit impérativement gagner l’adhé-sion des populations concernées. Dans cet environnement, la communication joue un rôle prépondérant pour la réus-site des projets. Cette communication ultra-sensible doit être crédible, régulière mais sans excès, proactive et réactive, promotionnellement dynamique mais po-litiquement acceptable. Elle doit intégrer l’ensemble des techniques de communi-cation, marier les relations médias avec l’événementiel, la publicité directe avec le web et les réseaux sociaux… C’est dans ce créneau que l’agence valdo-fribour-geoise, Crausaz & Partenaires SA, basée à Granges-Paccot/FR et à Lausanne, évo-lue depuis des années. Aujourd’hui, elle surfe avec succès sur cette nouvelle ten-dance. Outre la campagne OFF, Crausaz & Partenaires gère la communication de projets éoliens, géothermiques et solaires en Suisse romande.

diffusé. Rien n’est plus percutant que de vivre un événement, une émotion, une sensation en temps réel. La surprise a eu l’effet escompté et le buzz

OFF pouvait débuter avec un passage en douceur de la « rupture » à la motivation. Cette phase a reposé principalement sur les bonnes pratiques et les témoignages de privés et d’entreprises. Elle a touché l’ensemble de la population par des tous ménages, de la publicité dans les médias, des relations publiques et une présence sur le terrain, dans les écoles et les lieux publics. Le site Internet et les réseaux sociaux ont été

ont vu le jour sur la thématique de l’électricité interprétées avec brio par l’humoriste français Pierre Aucaigne.

Cette campagne a évolué par vagues, avec une concentration sur la fin de l’année 2013 et le 1er semestre 2014 pour renforcer la mémorisation et l’adhésion. Le Challenge OFF est lancé en

-­mation cantonale d’électricité développé, avec le groupe e. Cet instrument de mesure unique en Suisse, informe chaque mois de la consom-­mation d’électricité par rapport à l’objectif fixé. Une collaboration avec les communes a été mise sur pied afin de proposer aux citoyens des contrôleurs de la consommation des appa-­reils électriques.

Les opérations sur le terrain ont vu une chasse aux OFF de Pâques dans tout le canton avec la complicité des offices du tourisme, un stand ludique au sein de l’exposition l’Oracle du Pa-­pillon à Bluefactory, au Comptoir de Romont et à la Foire de Fribourg. Durant l’été 2014 un espace itinérant OFF, composé d’une quaran-­taine de chaises longues a sillonné le canton au gré des festivals, des plages et des marchés. Actuellement, l’Espace OFF est proposé aux sportifs dans 5 stations des Préalpes fribour-­geoises. Le moto est simple : « Détendez-­vous, mettez sur OFF ! ».

En 2015, un seul mot d’ordre : modifier les com-­portements. Par exemple, en février, chaque ménage fribourgeois a reçu une brochure ex-­

permettant d’expliquer les gestes simples et

les bons conseils pour économiser l’électricité. Afin d’augmenter son impact et les opportuni-­tés de lecture, l’opération a été renforcée par la diffusion de spots radio, l’information à la presse et l’organisation de soirées d’informa-­tion dans les communes. La présence dans le terrain sera menée notamment dans les écoles et

mesures est déployée depuis 16 mois et le sera encore jusqu’à fin décembre, avec l’objectif de créer l’enthousiasme, l’adhésion et la participa-­

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AliséeDE TONNAC

JULIANE BUTTYINTERVIEW13

Directrice générale de Seedstars World

BIO RAPIDE

2005—2008 Bachelor en Management et économie à la HEC de Lausanne

2008—2010 Master en Management International à l’Université Bocconi de Milan

2010 Collaboratrice dans l’équipe italienne de la start-up française Voyage privé

2011—2012 Product Manager Make up chez L’Oréal

2012—2013 Product Manager chez Giorgio Armani Cosmetics (L’Oréal)

Depuis 2013 Directrice générale et co-fondatrice de Seedstars World

INTRODUCTION

Jeune cheffe d’entreprise genevoise, Alisée

Passionnée et entreprenante, elle co-­fonde Seedstars World, concours réservé aux start-­up des pays émergents. Elle sillonne depuis le monde en long et en large, en quête d’entrepreneurs prometteurs. Aujourd’hui,

À seulement 27 ans, cette directrice globe-­trotteuse nous livre son regard sur le monde de la start-­up, l’entrepreneuriat dans les pays émergents ou encore la place de la femme dans le milieu des entrepreneurs.

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14Alisée, vous êtes directrice générale au sein de Seedstars World : quel est le but de cette organisation ?

Seedstars World est avant tout un réseau d’en-­trepreneurs, d’investisseurs et d’incubateurs du monde entier, focalisé sur les pays émergents. De ce fait, nous ne sommes pas actifs en Europe et aux États-­Unis car nous estimons que notre conti-­nent et ce pays bénéficient déjà d’un marché fort et d’un

de création d’entreprises. Pour constituer ce réseau, nous avons estimé judicieux d’organiser une compétition dans le but de sélec-­tionner les meilleurs entrepreneurs et d’identifier

-­tion en 2013, réunissant 20 finalistes sélectionnés dans 20 villes, la finale de notre seconde édition s’est tenue le 4 février dernier, avec cette fois-­ci 36 villes représentées. L’année prochaine, nous ambi-­tionnons d’atteindre 50 villes.

Qu’est-ce qui rend votre compétition unique ?

Le fait d’être aux quatre coins du monde, du Pérou à l’Iran, en passant par le Rwanda, rend notre com-­pétition unique. Nous recherchons la collaboration

réussite. Par ailleurs, il n’est pas juste question de faire le show. Notre rôle est également de lever des fonds. Comme je dis toujours : Il faut se salir les mains ! Autrement dit, nous ne nous contentons pas de parler de pays émergents, nous investissons dans ces pays et surtout nous nous y rendons. Rien ne remplace la discussion en face-­à-­face.

Plus concrètement, quelles sont les étapes de votre compétition ?

-­naires au sein de chaque ville. Il peut s’agir d’un in-­cubateur d’entreprises, d’un réseau d’investisseurs ou parfois d’un programme gouvernemental. Une fois sélectionnés, ces partenaires nous aident à trou-­ver des profils intéressants. Pour ce faire, ils nous envoient les dossiers de quelques 20 à 100 start-­up. Parmi eux, notre comité choisit ceux qui bénéficie-­ront d’un code d’invitation. Ce code donne ensuite

compose d’une vingtaine de questions visant à dé-­start-­up. Une équipe

en Suisse est alors chargée d’analyser les inscrip-­tions et de sélectionner une dizaine de start-­up par ville pour venir concourir (journées pitch). Les pitch s’organisent par ville et se déroulent devant

un jury regroupant nos experts ainsi que des spé-­cialistes locaux. Cette mixité constitue, à nos yeux, un aspect important. Nous tenons à bénéficier des connaissances du marché local et des expériences de la région. Au terme de la journée, nous élisons un gagnant qui est convié pour la finale internationale

Quels sont vos critères de sélection ?

L’inscription à notre compétition est ouverte à tout type de start-­up. Les conditions de base : elles doivent avoir moins de 2 ans d’existence et moins de 500’000 dollars états-­uniens de capital déjà in-­vesti, tout en démontrant une capacité de travailler à l’échelle régionale et/ou internationale. Dans le processus de sélection, nous privilégions des cri-­

type de marché et de produit ou encore les compé-­tences. Àpart des experts : pourquoi devrions-­nous investir dans votre start-­up ? Au final, l’équipe et sa capa-­cité à exécuter le projet comptent avant tout. Des idées, il y en aura toujours ;; la capacité de les exé-­

c’est là que tout se joue !

Vous avez mentionné l’importance de lever des fonds, comment attirez-vous vos investisseurs ?

Seedstars World est financée par l’incubateur Seedstars -­portant réseau d’investisseurs dont nous pouvons également bénéficier. Au cours des processus de sélection autour du globe, nous travaillons avec des jurys régionaux, eux-­mêmes souvent compo-­sés d’investisseurs. Petit à petit, nous avons ainsi réussi à étoffer notre réseau. Par ailleurs, le fait que les pays émergents soient au centre de notre stratégie nous facilite la tâche. Les gens veulent comprendre : comment investir dans les pays émergents, notamment en Afrique ? Que signifient les opportunités dans un pays tel que l’Iran ? Nous leurs offrons une ouverture sur ces régions-­là. De surcroît, nous avons créé un financement partici-­patif par le biais du Crowd Equity Fund. Celui-­ci permet aux gens de l’Union européenne d’investir dans ce fonds à partir de seulement 100 livres ster-­ling. Nous sélectionnons les meilleures start-­up et, suivant le montant mobilisé, investissons dans une

Nous ne nous contentons pas de parler de pays émergents, nous investissons dans ces pays et surtout nous nous y rendons.

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du fonds en sont actionnaires, ce qui est vraiment génial ! Ces investisseurs ne sont pas forcément des spécialistes des marchés émergents ;; nous prenons la responsabilité de faire un placement adéquat en apportant notre expertise et répondons ainsi à leurs exigences.

Il y a actuellement un fort engouement pour les start-up, quelle est votre vision de la start-up around the world ?

C’est difficile de vous répondre car il y a tellement de tendances différentes. En Afrique, avec le suc-­

M-­Pesa (Kenya), qui pro-­pose un service de paiement par téléphone portable, bon nombre de start-­up se lancent dans ce domaine en proposant des pro-­duits ou des services liés à la possibilité de faire des achats avec son téléphone portable. Ainsi, nous voyons beaucoup de stratégies copy-­cat, autrement dit d’imitations. L’innovation se trouve alors plutôt dans le processus de localisation et de réalisation de ce produit sur le marché local. Nous avons ten-­dance à valoriser uniquement l’innovation parfaite, mais c’est la réalisation du produit ou du service

De quoi ont besoin les pays émergents pour encourager et développer l’entrepreneuriat ?

-­grammes afin de favoriser l’entrepreneuriat. Ils ont compris que la start-­up est l’une des plus grandes sources de création d’emplois. En premier lieu, ce qui manque aujourd’hui, c’est le financement. Contrairement à ce qui se passe dans certains pôles

Aviv, ailleurs, les premiers millions sont toujours les plus difficiles à trouver pour les start-­up. Les pays émergents ont besoin de pouvoir compter sur des investisseurs non seulement internationaux

-­passer, sauf peut-­être aux États-­Unis et en Israël, le frein commun à toutes les cultures : la peur de

-­model roles

Je prends toujours l’exemple du football. Quand il y a un grand footballeur ghanéen, toute la généra-­tion de 5 à 15 ans dans le pays veut devenir foot-­balleur. Il en va de même pour les start-­up. Enfin,

gouvernements disposent encore d’un grand poten-­tiel d’action à l’égard des start-­up, notamment en

Au Rwanda, on peut désormais créer une entre-­prise online en quelques heures seulement et pour un coût nul.

ႭAlisée de Tonnac lors de la première de la compétition Seedstars World en février 2014.

Photos de Seedstars World.

Au Rwanda, on peut créer une entreprise online en quelques heures seulement et pour un coût nul.

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16Un autre sujet d’actualité concerne la place de la femme sur le marché du travail. À ce propos, rencontrez-vous beaucoup de femmes parmi vos candidats ?

Même si elles restent minoritaires, les femmes se font petit à petit une place parmi les leader de start-­up. Alors qu’aucune femme n’était finaliste

Seedstars World, il y aura, cette année, 8 femmes parmi les 36 candidats. Diverses raisons expliquent le faible pourcentage de femmes ayant un poste de directrice générale : domaine de formation suivi, aspects culturels, etc. Cependant, je suis plutôt confiante. Même si les opinions divergent, j’ai l’impression que dans le domaine de l’entrepreneuriat, la

la passion priment sur le genre et les stéréotypes. Une belle surprise, par exemple, est de voir le nombre incroyable de femmes entrepreneurs à la tête de start-­up au Liban et en Jordanie.

Et vous-même, comment percevez-vous le fait d’être femme entrepreneur ?

Je l’ai toujours perçu comme une force. Actuelle-­ment, et contrairement aux idées reçues, être une femme est un avantage. Cela n’a jamais représenté un obstacle pour moi. Il m’est néanmoins arrivé d’être dénigrée en raison de ma jeunesse. Il faut réussir à passer outre, en mettant l’accent sur les qualités recherchées et reconnues par l’autre partie.

Quelle est votre start-up « coup de cœur"» dans l’aventure Seedstars World ?

les projets et toutes les villes m’ont interpellée. Durant nos tournées, nous avons toujours séjourné

Seedstars World nous

choix est lié à une question de coûts et surtout d’efficacité. En une semaine, nous devons faire des affaires dans une ville que nous ne connaissons pas. La meilleure façon de comprendre la culture sur place est de vivre chez l’habitant. De cette façon, j’ai réalisé à quel point l’être humain est bon et généreux.

Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs qui envisagent de créer une start-up"?

Il faut être passionné ! En travaillant dans le milieu des start-­up, j’ai notamment compris que je pouvais être indépendante. L’indépendance totale et la chance de pouvoir s’autogérer sont des sources de motivation incroyables. Attention, cela constitue un engagement de sept jours sur sept. La start-­up est devenue une tendance. Mais les gens sous-­estiment le travail énorme en amont. Il faut apprendre à « survivre », et longtemps. Par ailleurs, n’attendez pas d’avoir l’idée parfaite ! En effet, aujourd’hui nous pouvons réussir avec n’importe quelle idée. Enfin, l’esprit d’équipe et l’exécution du projet – tout comme s’associer des gens compétents et que nous apprécions – sont des gages certains de réussite à la création d’une start-­up

Les compétences et la passion priment sur le genre et les stéréotypes.

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ROSALYNE REBERÉTUDIANTS

Que pensez-vous de l’initiative sur les bourses d’étude dont le but est d’harmoniser les systèmes cantonaux des règles d’octroi ?

Cette initiative populaire sur les bourses d’études est une bonne nouvelle pour les étudiants. Elle a pour but d’harmoniser le système des bourses d’études en Suisse qui diffère d’un canton à l’autre. Ces aides à la formation permettent de garantir un niveau de vie minimal pendant toute la durée d’une première formation tertiaire, mais elles sont aussi fonction de l’intérêt des cantons, et cela de manière restreinte. L’obtention d’une bourse d’étude dépend aujourd’hui du canton de domicile et non pas de

est libre d’attribuer et de déterminer les montants des bourses d’études, ce qui mène à des inégalités importantes au niveau national. Le but de l’initiative

juste. Cette initiative devrait donc absolument être acceptée car il est vrai que ce n’est pas normal qu’un étudiant du Valais ait moins de chance d’obtenir une bourse d’études qu’un Vaudois confronté à la même situation socioéconomique.

Tanja Crnogorac

Bachelor en Medien und Kommunika-tionswissenschaft, branche complémen-taire Betriebswirtschaft.

UNIFR, première année.

Eva Buchs

Bachelor en Medien und Kommunika-tionswissenschaft, branche complé-mentaire Business communication.

UNIFR, deuxième année.

En tant qu’étudiante, je trouve que la situation actuelle est inéquitable ;; il y a lieu de rechercher un meilleur équi-­libre. Il n’est pas normal que les chances d’obtention d’une bourse d’études dépendent du canton de résidence. Pour certains étudiants, une bourse d’étude est indubitablement nécessaire lorsqu’une une activité rémunérée pendant la formation s’avère impossible. De plus, je pense que cette

une bourse d’étude permet de pallier la pénurie de main

formation tertiaire ou ralentit le processus d’obtention d’un diplôme d’études supérieures. Les chiffres de la Confédé-­ration montrent également que les étudiants doivent dispo-­ser d’un minimum vital de 24’000 francs par année pour faire face à leurs besoins et aux coûts de formation. Il arrive

durant les études. Chaque jeune adulte suisse doit avoir les

de la Confédération.

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MSO1 NEWS18

HEG-FRIBOURG

Événement : Finance Après avoir maintenu le cours plancher entre le Franc et l'Euro pendant plus de trois ans, la Banque Nationale Suisse est revenue à un taux de change flottant. Elle a, en effet, aboli le cours plancher le 15 janvier 2015, ce qui a conduit à une apprécia-tion du Franc. Perdant ainsi de leur compétitivité, les entreprises suisses se retrouvent actuellement confrontées à des défis majeurs. C'est pourquoi, au printemps, MSO organisera un événement dans le domaine de la finance. Afin qu'il soit le plus inté-ressant possible et en adéquation avec l’actualité, nous nous en remettons à votre avis. Merci de bien vouloir ouvrir le lien suivant :www.survio.com/survey/d/H1L5S7G1H5F3L5I2Q.

Event : Finanzen Nach mehr als drei Jahren kehrt die Schweizerische Nationalbank zu flexiblen Wechselkursen zurück. Am 15. Januar 2015 hat sie die Kursuntergrenze des Frankens zum Euro abgeschafft. Dies führte zu einer Aufwertung des Frankens. Schweizer Unternehmen verlieren deshalb derzeit an Wettbewerbsfähigkeit und stehen nun vor großen Herausforderungen. Deshalb organisiert die MSO im Frühjahr einen Event im Bereich Finanzen. Damit wir den Event so interessant wie möglich gestalten können, sind wir auf Ihre Hilfe angewiesen. Bitte öffnen Sie dafür den nachstehenden Link: www.survio.com/survey/d/F5R4U3A5A6C9F8L4I.

Election : vice-président(e) Lors de la prochaine assemblée générale, l’élection du ou de la futur(e) vice-président(e) aura lieu. Pour présenter votre candidature, envoyez un e-mail de motivation au comité actuel ou à [email protected].

Wahl : Vizepräsident(in)An der nächsten Generalversammlung wird der oder die künftige Vizepräsident(in) gewählt. Willst du kandidieren? Dann sende uns deinen Motiva-tionsbrief an: [email protected].

Pool de traduction Petites ou grandes, toutes les communications MSO sont bilingues. Afin d’équilibrer la charge de travail des traducteurs actuels, l’association cherche à créer un groupe de membres prêts à traduire et à corriger des textes en français et en allemand. Une commission par document est prévue.Pour vous inscrire, contactez [email protected].

ÜbersetzungspoolDie MSO ist bilingual. Deshalb ist es wichtig, die Zweisprachigkeit ebenso schriftlich zu bewah-ren. Aus diesem Grund will die MSO eine Über-setzungsgruppe aufbauen, die Texte auf Franzö-sisch und Deutsch übersetzt und diese korrigieren kann. Eine Kommission pro Dokument ist geplant. Bist du dabei? Dann melde dich an unter [email protected].

Thé de Noël Les jeudis de décembre 2014, des volontaires MSO ont vendu du thé de Noël dans le hall de la HEG. L’activité a permis de générer quelques bénéfices dans une bonne ambiance. L’an prochain, nous prévoyons de remettre en place ce stand.

WeihnachtsteeIm Dezember 2014 gab es Erlöse aus dem Weihnachtsteestand, der in der HSW organisiert wurde. Dank des Erfolges wird der Stand im 2015 weitergeführt.

Contact / Kontact : [email protected]

1 Management Student Opportunities.

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Rédacteur en chef RédactriceResponsable sponsoringConception graphiqueLayout woman Ont participé à ce numéro

PhotographieCaricatureCorrectionsConseiller en marketingSoutien logistiquePrésident d'honneurRemerciements

POUR RIRE

IMPRESSUM

Créée en juin 2012 par Milo Bo"ic et Matthieu Seydoux (respectivement étudiants en mana-gement et en droit), l’association Uniéco a pour but de promouvoir l’information écono-mique à travers un magazine trimestriel du même nom. Uniéco est distribué gratuitement sur le campus de l’Université de Fribourg et à la Haute école de gestion de Fribourg.

SIMON BEURET

ImpressionEurop’Imprim Swiss

Tirage2 000 exemplaires

Revue UniécoRoute Wilhelm-Kaiser 4CH-1700 [email protected]

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Milo Bo"icJuliane ButtyJacqueline PasquierRomain CollaudNoémie SandozMilo Bo"ic, Eva Buchs, Crausaz & Partenaires, Tanja Crnogorac, Laurent Donzé, Olivier Furrer, Haute école de gestion de Fribourg, Rosalyne ReberMilo Bo"ic, Vanessa Büchel Simon BeuretJean-Maurice DélèzeCrausaz & Partenaires SARadek SkupienskiJean-Marc SylvestrePhilippe Gugler, Thierry Madiès, Sergio Rossi

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