une voie pour sortir de la pauvreté

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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL économie environnement emploi Développer l'entreprenariat rural et féminin une voie pour sortir de la pauvreté

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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL

économie env i ronnement emplo i

Développer l'entreprenariat ruralet féminin

une voie pour sortirde la pauvreté

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une voie pour sortirde la pauvreté

Développer l'entreprenariat ruralet féminin

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIELVienne, 2003

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Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui yfigurent n'impliquent, de la part du Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies pourle développement industriel, aucune prise de position quant au statut juridique des pays,territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières oulimites. Les opinions, chiffres et estimations figurant dans cette publication relèvent de laresponsabilité des auteurs et ne représentent pas forcément le point de vue de l'ONUDI, etn'impliquent aucune prise de position de l'ONUDI en leur faveur. Les appellations "pays dévelop-pés", "pays industrialisés" et "pays en développement" sont employées à des fins statistiqueset n'expriment pas nécessairement un jugement quant au niveau de développement de tel outel pays ou de telle ou telle zone. La mention dans le texte de la raison sociale ou des pro-duits d'une société n'implique aucune prise de position en leur faveur de la part del'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel.

Cette publication n'a pas fait l'objet d'une mise au point rédactionnelle.

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SOMMAIRE

Introduction 5

1. DÉFIS 6

La pauvreté: sans issue? 7

Objectifs de développement pour le Millénaire 7

Le développement rural négligé: un déséquilibre précaire 7

L'inégalité des sexes: un frein à la croissance et à la réduction de la pauvreté 8

Mise en place d'une stratégie de croissance partant de la base 9

2. LE DÉVELOPPEMENT DE L'ENTREPRENARIAT RURAL ET FÉMININ 11

Objectif 12

Approche 12

Impacts prévus 12

Principaux services et méthodologies 13

Principes régissant les programmes ONUDI 16

3. EXPÉRIENCES SUR LE TERRAIN 17

Mozambique: Simplifier l'environnement réglementaire régissant les affairesdans les provinces 18

Ouganda: Le secteur privé vient en aide au secteur privé 19

Amérique centrale: Associer les associations du secteur privé,les ONG et les universités 21

Les îles du Pacifique: Promouvoir l'entreprenariat pour créer des emploiset des revenus 23

Rwanda: Conforter les femmes dans leur rôle d'entrepreneursau lendemain d'un conflit 24

Ouganda: Préparer la jeunesse à l'entreprenariat: le développement d'un cursus spécialisé 26

Viet Nam: Établir un village artisanal traditionnel pour promouvoirles exportations 27

Maroc: Promouvoir l'amélioration de la productivité dans les entreprisesde femmes en milieu rural 28

Kenya: Renforcer le pouvoir d'action des femmes dans les domainessocioéconomiques 30

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Les habitants des zones périphériques rurales,

notamment les femmes, portent le fardeau

de la pauvreté du monde

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Cette brochure décrit le programme de l'ONUDIpour le développement de l'Entreprenariat rural etféminin (ERF), qui relève du Service des petites etmoyennes entreprises. En tant que contributionfondamentale de l'ONUDI à la réduction de la pau-vreté, ce programme soutient les habitants deszones rurales, et principalement les femmes, dansleur aspiration à manifester leur esprit d'entreprise.

Les habitants des zones périphériques rurales,notamment les femmes, portent le fardeau de lapauvreté du monde, surtout dans les pays lesmoins développés et les pays d'Afrique subsaha-rienne. En effet, ils ont été bien trop longtempsprivés des possibilités et des bienfaits de la crois-sance économique et de la mondialisation.

La diminution des disparités entre villes et cam-pagnes ainsi que celle de l'inégalité entre les sexesest un élément primordial pour tout programmede réduction de la pauvreté. Il est indispensable

de mobiliser la productivité potentielle des habi-tants des campagnes, en particulier celle desfemmes, si l'on veut parvenir à une croissanceéconomique forte qui les sortira de la pauvreté.

Le Programme ERF s'est ainsi fixé pour objectif depromouvoir un climat favorable aux affaires et demettre en place les capacités institutionnelles ethumaines susceptibles d'encourager et de soutenirl'esprit d'entreprise des populations rurales et desfemmes.

Dans la première partie de cette brochure, nousdéterminerons les défis à relever, puis, dans unedeuxième partie, nous décrirons l'approche, lesservices et les méthodes mis en œuvre par l'ONUDIpour le développement de l'Entreprenariat rural etféminin. Dans une dernière partie, des expériencessur le terrain seront présentées pour illustrer lesrésultats obtenus par l'ONUDI dans le cadre de sesprojets de coopération technique.

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INTRODUCTION

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1. Défis

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La pauvreté: sans issue ?

L'écart grandissant entre riches et pauvres dans lemonde constitue une importante menace pour lasécurité et l'intégration économique mondiales.Environ la moitié de la population mondiale estpauvre, vivant avec moins de 2 dollars par jour. Lapauvreté est un cercle vicieux: à la fois la cause prin-cipale et la conséquence d'une situation où lespauvres n'ont que peu de chances de s'en sortir eux-mêmes.

Objectifs de développementpour le Millénaire

La suppression de la pauvreté est un objectif com-mun à l'ensemble de la communauté interna-tionale. La Déclaration du Millénaire préconiseune réduction de moitié de la part des habitantsvivant avec moins de 1 dollar par jour dans lemonde d'ici à 2015. Un autre des objectifs dedéveloppement énoncés dans la Déclaration duMillénaire consiste à promouvoir l'égalité dessexes et à autonomiser les femmes: des moyensefficaces pour lutter contre la pauvreté, la faim,la maladie et pour stimuler un développementréellement durable. Des efforts sont actuellementdéployés pour mettre en place des politiques etdes programmes macroéconomiques, structurelset sociaux visant à encourager la croissance et àréduire la pauvreté. À cette fin, les gouverne-

ments de 45 pays* ont établi — ou sont en traind'établir — des Documents de stratégie pour laréduction de la pauvreté (DSRP), et ce dans lecadre d'un exercice auquel participent la sociétécivile et les partenaires au développement. Il s'a-git d'essayer de comprendre et d'analyser un cer-tain nombre de questions fondamentales: qui sontles pauvres ? Où vivent-ils ? Quels sont les obs-tacles qui les empêchent de sortir de la pauvreté?Les réponses à ces questions peuvent aider àétablir des priorités en terme de choix politiques.

Le développement ruralnégligé: un déséquilibreprécaire

75 pour cent des pauvres du monde vivent enmilieu rural: un chiffre alarmant ! Et pourtant, lesressources et les politiques continuent de favoriserle développement des villes, au détriment des cam-pagnes. D'où un développement à deux vitesses,avec des effets néfastes tant pour les habitants desvilles que pour ceux des campagnes.

Comme les zones rurales n'offrent pas assez depossibilités à leurs habitants pour leur permettrede réellement vivre, la charge que représentent lespauvres et les populations rurales pèse de plus enplus lourd sur les villes. Un nombre croissant depauvres des campagnes viennent chercher du tra-vail dans des villes déjà surpeuplées, où les infra-structures sociales et physiques ainsi que lesperspectives économiques sont depuis longtempsau-dessus de leurs capacités.

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• 1,2 milliard de personnes ont moins de 1 dollar des États-Unis par jour pour vivre• 2,8 milliards de personnes ont moins de 2 dollars des États-Unis par jour pour vivre• 75 pour cent des pauvres vivent en milieu rural• 60 pour cent des pauvres dans le monde sont des femmes et des filles• Le revenu moyen dans les 20 pays les plus riches est 37 fois supérieur à celui des

20 pays les plus pauvres• Les grandes inégalités tendent à freiner la croissance dans les pays pauvres et à

favoriser la croissance dans les pays plus riches.

Le développement rural et l'égalitédes sexes sont des éléments clésdes stratégies visant à réduire la

pauvreté, à générer des revenus età créer des emplois.

* À la date de février 2003.

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En même temps, l'exode rural masculin entraîne undéséquilibre de la structure familiale: femmes,enfants et vieillards s'attendant alors qu'on leurenvoie de l'argent de la ville. La plus grande partiede la population rurale vit, directement ou indi-rectement, des cultures vivrières à petite échelle, dela pêche, de l'élevage, ou du travail salarié sur lesplantations ou les exploitations d'élevage, ou encoredes activités connexes découlant de la vie rurale oudes petites communautés urbaines. De nombreusesfamilles vivant en milieu rural doivent diversifierleurs sources de revenus et d'emploi en raison durétrécissement des parcelles de terre, de la faiblessede la productivité agricole, de l'instabilité des con-ditions climatiques et de l'érosion des sols.

L'économie rurale non agricole joue un rôle impor-tant dans la création de richesses et le bien-êtregénéral. À titre d'exemple, plus de la moitié durevenu total des familles rurales ayant moins de0,5 hectare provient de sources autres que cellesliées à la terre. Le plus souvent, la fabrication enreprésente un tiers, le commerce et les services unautre tiers, et l'extraction minière et le bâtimentle dernier tiers.

L'inégalité des sexes: unfrein à la croissance et à laréduction de la pauvreté

Les femmes et les filles représentent les troiscinquièmes des pauvres dans le monde. La pau-vreté qui les frappe est plus grande que celle dontsouffrent les hommes, étant donné les écarts trèsnets qui existent entre les sexes sur les plans del'éducation, des possibilités d'emploi et du pouvoirde décision.

Un grand nombre de femmes vivent essentielle-ment de l'agriculture de subsistance ou du secteurdes petites et micro-entreprises. Dans la plupartdes pays en développement, surtout en Afrique, lesfemmes représentent de 70 à 80 pour cent de lamain-d'œuvre agricole et assurent plus de 80 pourcent de la production alimentaire. Il n'est donc pasétonnant de trouver un grand nombre de femmesdans l'agroalimentaire, le tissage, les services auxpersonnes, la préparation de boissons, la vented'en-cas. Sur l'ensemble du secteur des petites etmicro-entreprises de par le monde, les femmesreprésentent entre un quart et un tiers de l'en-semble des commerçants; dans le secteur manu-facturier, elles représentent un tiers de l'ensemblede la main-d'œuvre.

En plus de leurs activités économiques généra-trices de revenus, les femmes assument une mul-tiplicité de rôles dans la société: soutien de lafamille, main-d'œuvre familiale non rémunérée,prestataire de services dans la communauté,mère/gardienne de la famille.

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Une stratégie de réduction de la pau-vreté doit viser la création d'une struc-

ture économique complexe etdiversifiée, et prévoir la mise en valeur

d'activités économiques non agricolesainsi que le transfert des activités

informelles vers le secteur économiquestructuré. Quant aux programmes de

développement rural, ils devraientassocier développement des infrastruc-tures, services d'éducation et de santé,investissement dans le secteur agricoleet promotion d'activités non agricoles

dans lesquelles les femmes et lespopulations rurales pourraient

se sentir parties prenantes.

Pour avoir une vie meilleure, il faut diversifierles perspectives économiques

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Malgré l'importance de leur contribution audéveloppement économique et social, les femmesrencontrent de nombreuses difficultés qui lesempêchent de pleinement réaliser leur potentiel dedéveloppement. Certaines valeurs culturelles etrègles sociales sont un obstacle à la participationdes femmes dans la société sur un pied d'égalitéavec les hommes. Un des principaux obstacles aux-quels sont confrontées les femmes dans leur rôled'entrepreneur est l'accès inégal aux ressources etaux services productifs, dont le financement et lespossibilités de perfectionnement des compétences.Il existe certaines dispositions juridiques et des sys-

tèmes législatifs qui rendent la prise d'initiativespour favoriser le développement commercial diffi-cile pour les femmes. Qui plus est, leur fonctionmaternelle dans la famille comme dans la com-munauté les place dans une situation défavorableface aux initiatives entrepreneuriales.

Pour répondre aux besoins qu'ont les femmes pourréaliser leur potentiel économique et ainsi amélio-rer leur niveau de vie, il faudrait concevoir desprogrammes s'inspirant d'une stratégie d'intégra-tion. Pour ce faire, il faut mettre au point desmesures visant à associer les femmes — dans leursfonctions de décideurs, de participantes et debénéficiaires — à toutes les activités dedéveloppement pertinentes, quel que soit le secteurou le type d'activité. Il convient également de gérerl'ensemble des problèmes auxquels les femmes sontconfrontées en tant qu'entrepreneurs, étant donnéla grande diversité de facteurs freinant la partici-pation équitable des femmes au développement.Un plan ou une stratégie doit être conçu et misen œuvre en étroite collaboration avec les diverspartenaires au développement relevant de dif-férents secteurs spécialisés: éducation, santé, droitsde la personne, mais aussi environnement eténergie.

Mise en place d'unestratégie de croissance partant de la base

La réduction de la pauvreté appelle une perspec-tive pluridimensionnelle, comprenant notammentdes stratégies de croissance "du bas vers le haut"censées encourager tout un ensemble d'initiativesà visée commerciale.

Les retombées bénéfiques de la croissanceéconomique générée par une poignée d'industriesmodernes ne sont pas forcément ressenties dansles secteurs qui emploient la plus grande partie dela population, ni à un rythme acceptable.

La plupart des pays les moins développés etd'Afrique subsaharienne se caractérisent par un

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L'égalité des sexes est une conditionsine qua non pour réduire la pauvreté,

étant donné la contribution desfemmes à la société et le rôle qu'elles

jouent dans le bien-êtreéconomique des familles et des com-

munautés. Que ce soit en zone ruraleou en zone urbaine, dans les petites

et les micro-entreprises ou dans lesgrandes entreprises, les femmes

doivent être partie intégrante dudéveloppement, non seulement en

tant que bénéficiaires, mais aussicomme décideurs et agents du

changement.

Une femme se rend au moulin pour fairemoudre du maïs

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système industriel polarisé autour, d'une part,d'une poignée de grandes entreprises appartenantsoit à l'État, soit à des investisseurs étrangers, soitencore à quelques riches entrepreneurs locaux, et,d'autre part, d'un grand nombre de micro-entre-prises, essentiellement dans l'économie informelle.Seules quelques-unes de ces dernières ont lescapacités suffisantes pour saisir les opportunitésliées à l'exportation et à l'évolution du régimeéconomique international.

Les stratégies de croissance visant à réduire la pau-vreté doivent permettre, à la fois, de supprimerles obstacles politiques et réglementairesdécourageant les initiatives locales et de faciliterl'accès à de meilleures compétences qui renforcentles capacités entrepreneuriales.

La stratégie de croissance partant de la base a pourdouble objectif la transformation et la diversifica-tion des petites et micro-entreprises en des acti-vités orientées vers la croissance et l'accroissementde la capacité de production, de sorte que cesentreprises puissent bien s'intégrer dans l'é-conomie nationale.

Cette stratégie n'est nullement un programmed'assistance sociale, mais, au contraire, une condi-tion préalable à une croissance économiquedurable grâce à l'utilisation de capacités produc-tives jusqu'alors sous-utilisées. La stratégie decroissance partant de la base vise donc à aider lespauvres à sortir de la pauvreté. Une telle stratégievient compléter et soutenir la croissance d'unsecteur moderne tourné vers l'exportation.

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Les éléments d'une stratégie de croissance partant de la base et permettant aux popu-lations rurales et aux femmes de participer aux grands courants économiques sont:

• La création d'un cadre réglementaire favorable aux affaires, dans lequel les entre-preneurs ruraux et les femmes entrepreneurs peuvent mener à terme leurs initia-tives;

• Le renforcement des capacités entrepreneuriales;

• La promotion des efforts collectifs d'auto-assistance au sein des petites entreprises.

La richesse de l'avenir: l'être humain

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2. Le développementde l'entreprenariat rural et féminin

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Objectif

Le Programme ERF (Entreprenariat rural etféminin) de l'ONUDI a pour objectif de contribuerà la réduction de la pauvreté par le développe-ment de l'entreprenariat, en insistant sur ledéveloppement rural et l'égalité des sexes.

Les visées essentielles du Programme sont la créa-tion d'un environnement économique favorableaux initiatives prises par les populations rurales etles femmes et le renforcement des capacitéshumaines et institutionnelles qu'il faut pour insuf-fler un esprit d'entreprise dynamique et pouraccroître la productivité.

Approche

L'intervention extérieure ne crée pas les débouchéscommerciaux — ceux-ci sont nés du marché et del'esprit d'entreprise. Il s'agit donc de donner auxfemmes et aux populations rurales les moyens desaisir les occasions nées du marché.

Les petites et micro-entreprises ne sont pas tropcoûteuses à monter ou à gérer pour des popula-tions rurales. Ces entreprises sont créatrices denombreux emplois non agricoles et sont généra-trices de revenus dans les régions relativement peudéveloppées, tout en ne nécessitant ni un groscapital ni des compétences techniques ou de ges-tion très poussées. Les petites et micro-entrepri-ses sont en outre le berceau de l'essor du secteurprivé sur l'ensemble du pays, constituant ainsi lefondement d'un développement économique etsocial bien ancré à l'échelle nationale.

Les entrepreneurs sont le moteur de la compéti-tivité des petites et micro-entreprises, au fonde-ment même de la croissance. Encore faut-il queles cadres institutionnel et légal en place soientune incitation aux initiatives individuelles. Les

capacités humaines et un cadre institutionnelpropice sont les conditions préalables indispen-sables pour que l'entreprenariat se développe,surtout en milieu rural.

Le Programme ERF est donc axé sur les pointssuivants:

• Le renforcement de l'administration publiquepour que l'environnement réglementaire etadministratif soit plus favorable aux femmes etaux populations rurales;

• La mise en valeur des ressources humaines pouraccroître la compétitivité, créer des capacitéstechnologiques et maîtriser la gestion desrichesses par les femmes;

• Le renforcement des capacités en matière depolitique et d'auto-assistance chez les femmeset les populations rurales.

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IMPACTS PRÉVUS

Le Programme ERF a pour objectifs:

• D'améliorer la performance despetites et micro-entreprises appar-tenant à des femmes ou à des habi-tants de zones rurales;

• De transférer les activités du secteurinformel au secteur formel;

• D'augmenter le nombre de petitesentreprises.

Le tout ayant pour effet un accroisse-ment des revenus et des opportunitésde travail en milieu rural, notammentpour les femmes.

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Principaux serviceset méthodologies

EEnnvviirroonnnneemmeenntt ééccoonnoommiiqquuee eett ccaaddrree rréégglleemmeennttaaiirree ffaavvoorraabbllee aauuxx ffeemmmmeesseett aauuxx ppooppuullaattiioonnss rruurraalleess

Il est plus coûteux pour des entreprises opéranten milieu rural de respecter les obligations régle-mentaires complexes et de traiter avec des réseauxadministratifs que pour des entreprises urbainesou de plus grande taille. En raison des lourdesbureaucraties centralisées, les entreprises ruralesdoivent subir à la fois de longues procédures pourse voir délivrer une licence ainsi que des coûtsopérationnels élevés. L'esprit d'entreprise risquealors de s'essouffler.

L'administration publique en milieu rural a rela-tivement peu de moyens à sa disposition pourmettre en place des politiques et maintenir desconditions propices à l'initiative privée. L'actiondes pouvoirs publics locaux s'appuie bien souventsur des notions assez vagues de ce qu'il convientde réglementer et de la manière dont il convientde procéder. Il peut en résulter une applicationquelquefois arbitraire des règlements.

Les femmes et les populations rurales qui montentune affaire ne comprennent pas toujours très bienles réglementations et ont du mal à déterminerquand celles-ci sont appliquées à tort et à travers.Par ailleurs, les institutions et les agents chargésd'arbitrer en cas de différend sont rares en milieurural.

Pour les femmes, les contraintes sont souventencore plus grandes à cause de lois et de régle-mentations explicitement discriminantes à leurégard. Qui plus est, les autorités en zone ruralesemblent être plus influencées par les traditionslocales, mettant l'homme en avant, que ne le sontleurs homologues citadins.

Le Programme ERF appuie les dirigeants, tant auxniveaux national que local, qui sont prêts às'attaquer à la problématique de l'environnementéconomique. En fonction de l'analyse des con-traintes issues du cadre réglementaire et admi-nistratif, deux mesures essentielles sont àconsidérer:

• L'amélioration des textes législatifs;

• L'amélioration de la mise en œuvre des règle-ments existants.

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MÉTHODOLOGIES ET OUTILS

En vue d'une analyse-diagnostic des contraintes réglementaires et administratives, lesprojets de l'ONUDI mènent auprès des entreprises des enquêtes et des études visant àanalyser l'impact des réglementations et de leur mise en œuvre sur les petites et micro-entre-prises dans des domaines tels que les agréments d'entreprises, l'affectation de terrains à uneentreprise, la fiscalité, les inspections, les règlements relatifs au commerce.

Les résultats donnent lieu à une consultation avec les partenaires nationaux et locaux, visant àmettre au point un plan d'action correctif après avoir identifié les problèmes. Ils peuvent,par exemple, proposer de simplifier certaines procédures, de mettre en place des guichetsuniques regroupant tous les services dont les entrepreneurs ont besoin pour créer une entre-prise, d'élaborer des bases de données permettant de diligenter le processus d'obtentiond'une licence, de diffuser les informations sur les réglementations au travers d'institutions, etc.Pour faciliter la mise en œuvre des mesures proposées, l'ONUDI met à disposition conseilstechniques, méthodologies personnalisées et programmes de formation à l'intention desadministrateurs publics.

En complément de ces mesures, le Programme ERF prévoit des programmes de sensibilisa-tion des entrepreneurs à l'intention des femmes et des populations rurales pour fairemieux connaître à celles-ci leurs droits et obligations, par voie de séminaires d'information, debrochures, d'émissions de radio, etc.

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SSeerrvviicceess aauuxx eennttrreepprriisseessppoouurr lleess ppooppuullaattiioonnss rruurraalleess eett lleess ffeemmmmeess

Les établissements spécialisés dans la prestation deservices aux entreprises ne sont pas souvent acces-sibles aux entrepreneurs en milieu rural, ou alorsleurs services sont trop onéreux. Quant auxfemmes, les institutions spécialisées qui pourraientles aider à gérer leurs problèmes spécifiquesn'existent quasiment pas. De ce fait, la formationtechnique et aux affaires doit souvent intervenirdans des structures non conventionnelles.

Le Programme ERF s'est fixé comme principedirecteur de travailler avec les organisationsdéjà en place, sur la base d'une évaluation deleur capacité d'absorption et de leur dynamisme.Par le biais, d'une part, de la formation des for-mateurs, des conseillers et des cadres, et, d'autrepart, de la mise au point de méthodes et d'outilsà la fois pratiques et efficaces, les projets ren-forcent les capacités techniques et de gestiondes institutions partenaires, leur permettantd'assurer des services spécialisés aux femmes etaux populations rurales.

Les programmes de formation à l'entreprenariat, deservices de conseil aux petites entreprises indus-trielles, de développement de l'entreprenariatféminin, et de perfectionnement des compétences,sont tous mis en place en adaptant soigneusementles méthodes de l'ONUDI aux besoins et à la capa-cité d'absorption des entrepreneurs et des institu-tions chargées de leur venir en aide. Ces servicesaideront les entrepreneurs à améliorer leursprocessus de production et leurs techniques degestion, mais aussi les aideront dans leurs initia-tives de création d'une entreprise.

Le renforcement des capacités vise également àfaire progresser la gestion des institutions parte-naires dans le but d'aider celles-ci à mettre con-tinuellement au point des services appropriés et àmieux les assurer, ainsi qu'à mettre au point desstratégies financières permettant de garantir laviabilité des services, soit en les faisant payer, soiten en réduisant les coûts. Des manuels des opéra-tions et des plans d'affaires sont établis conjoin-tement avec les partenaires. La création de réseaux

d'établissements partenaires constitue unestratégie vitale pour la mise en place d'institutionsde services dans le milieu rural.

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MÉTHODOLOGIES ET OUTILS

Pour la formation à l'entreprenariat, lesméthodes et les outils actuels de l'ONUDI —tels les guides des formateurs, les brochurespour les participants, les logiciels — sontadaptés aux conditions spécifiques d'un pro-jet. Au nombre des thèmes retenus peuventfigurer les études de marché, la gestion desprocessus de production, les plans d'affaires,les stratégies relatives aux coûts et aux prix,ou encore l'organisation de la productionartisanale en vue de l'exportation. Les mé-thodes sont variables, allant de la tenue deséminaires sur les débouchés à l'organisationde véritables stages de formation commer-ciale. Sont également mis en place des cursussur le développement de l'esprit d'entreprisedans les établissements d'enseignement secondaire et professionnel.

Des méthodes et des manuels spécifiquespour le développement de l'entreprena-riat féminin ont été mis au point, tels que:un programme de formation à l'intention desfemmes dans le secteur de l'agroalimentaire,des modules de formation consacrés au tra-vail d'équipe, à la négociation ou encore ausuivi et à l'évaluation des projets dedéveloppement de l'entreprenariat féminin.Ces programmes visent aussi à donner del'assurance aux femmes pour qu'elles puissentgérer leurs propres biens.

Des services consultatifs pour les petitesentreprises industrielles sont mis en placeau moyen du renforcement des capacités,dans des domaines tels que les méthodes deconseils personnalisés, l'organisation degroupes d'auto-assistance ou la mise en placede projets communautaires, la sous-traitancedans le village, le développement de servicesde conseils d'entrepreneur à entrepreneur.Des modules de remise à niveau des compé-tences techniques dans des sous-secteurs spé-cifiques sont réalisés en collaboration avec lesspécialistes de l'ONUDI des sous-secteurs etde l’environnement, à l'instar de l'agroali-mentaire, du poisson, des textiles, du bois, dela gestion des déchets.

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Il est important d'appuyer les initiatives de groupes,d'associations du secteur privé, de communautésdans leurs efforts d'auto-assistance, étant donné larareté des institutions de services en milieu ruralet le faible pouvoir de mobilisation des femmes etdes entrepreneurs vivant en zone rurale.

Les groupes d'auto-assistance autonomisent lespetites et micro-entreprises, leur permettant d'i-dentifier leurs besoins, de planifier et de mettre enplace leurs propres projets, de partager les résul-tats de leurs efforts collectifs et de procéder eux-mêmes à l'évaluation de leurs projets et de leursprogrammes.

Les entrepreneurs ruraux et féminins peuventmettre en place des projets communs tels que:

• Le regroupement des ventes;

• Les achats en gros;

• La mise en commun d'installations: partage demachines et de matériel, d'un entrepôt, d'unvéhicule, d'un bureau;

• La propriété groupée d'une entreprise;

• Les prêts de groupe;

• Les programmes de formation.

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MÉTHODOLOGIES ET OUTILS

L'ONUDI a mis au point une série de programmes de renforcement des capacités pour pro-mouvoir la mobilisation et les initiatives collectives d'auto-assistance, lesquelles ont été misesen œuvre dans plusieurs pays.

Un des programmes de formation sur les méthodes utilisées pour organiser, faciliter etaider les groupes d'auto-assistance entre entrepreneurs aide les conseillers, les agentsde développement pour les petites et micro-industries, et le personnel des associations, à pro-mouvoir et à mettre en œuvre cette approche. Le programme comporte un manuel du forma-teur et des documents de référence regroupés en trois modules: a) organisation des groupesd'auto-assistance entre entrepreneurs; b) mise au point de projets de groupe; et c) motivationet renforcement des groupes d'entrepreneurs. Pour les associations, un module supplémen-taire sur la gestion spécifique de ces dernières est disponible.

Bien souvent, dans les villages, réduire le temps et l'énergie consacrés à la transformation desproduits alimentaires de base est un souci prioritaire pour les femmes. L'ONUDI, de concertavec le FIDA et le PNUD, a forgé le concept d'atelier de village polyvalent (AVP), qui relieà un moteur unique tout un ensemble de matériel (pour la meunerie, le décorticage, la pres-sion de l'huile, etc.) dans un but d'optimisation du matériel et de l'énergie. Ce sont ungroupe communautaire d'auto-assistance et des cercles locaux de petits entrepreneurs qui enassurent la gestion. L'atelier aide ainsi les femmes à augmenter et à diversifier la productionalimentaire, mais aussi à améliorer la qualité de leurs produits et à accroître la productivité.

Les Centres de production communautaire (CPC) sont une combinaison entre un systèmestructuré d'apprentissage et un atelier-village industriel à petite échelle. Leur avantage fonda-mental est de partager les installations de production: locaux, matériel, entrepôt, outils,énergie, communications, gestion, etc. Un CPC pourrait associer une fonction production etune fonction service, ce qui permettrait au Centre d'organiser l'achat de matières premièreset la vente collective des produits finis. Un des éléments qui font le succès durable des CPCest la forte tradition de leadership local, appuyé par les membres de la communauté.

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En s'organisant en groupes ou en associations, lesfemmes entrepreneurs et les entrepreneurs rurauxpeuvent faire entendre leurs préoccupations demanière plus efficace et recommander des change-ments en passant par les voies officielles. Cela estimportant, car les possibilités qui leur sont offertesde participer à la prise de décision aux niveauxlocal et national sont souvent limitées, et leursintérêts peu représentés par les groupes de pres-sion, où prédominent hommes et citadins.

Créer un groupe ou une association, planifier etréaliser un projet commun, rester motivés: voilàautant d'objectifs primordiaux pour renforcer lescapacités des groupes d'entrepreneurs et de leursconseillers.

Dans les communautés fortement organisées partradition, les structures et organisations commu-nautaires sont à même de mener à bien des pro-jets collectifs.

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PRINCIPES RÉGISSANT LES PROGRAMMES ONUDI

Orientation stratégique: les pays visés sont les pays en développement, l'Afrique subsaharienne etles pays ayant des besoins spécifiques, tels les pays ou zones postconflits, ou les pays où les inégalitéssont très fortes, entraînant la création de poches de pauvreté.

Concentration sur l'être humain: notre démarche est axée sur l'être humain et commence doncpar la définition des groupes défavorisés qui constituent la population ciblée: les femmes, les popula-tions rurales, les jeunes, les groupes ethniques, ainsi que les réfugiés et les personnes déplacées. Lesfacteurs qui freinent l'accès de ces personnes à l'activité économique et aux activités porteuses sontanalysés à l'aide d'une démarche participative afin d'identifier les points d'entrée de l'assistance tech-nique.

Recherche des racines profondes: l'analyse exhaustive des racines profondes spécifiques de la pau-vreté, de l'inégalité et des conflits constitue le point de départ de projets de coopération techniquequi viennent appuyer les stratégies de croissance partant de la base.

Promouvoir l'équité entre les sexes: une analyse spécifique s'impose si l'on veut comprendre lescauses de l'inégalité des sexes et les effets discriminatoires éventuels. La démarche adoptée pour ceprogramme consiste à la fois à cibler les femmes ou à les intégrer.

Spécificités locales: il faut bien comprendre qu'il est impossible de prévoir un modèle unique pourles projets de développement visant à dynamiser l'esprit d'entreprise des femmes et des populationsrurales. Il faudra choisir parmi les méthodologies existantes et les adapter en fonction des conditionslocales et des complexités en jeu.

Tabler sur les atouts: plutôt que d'adopter une approche fondée sur les besoins, le programmecherche à utiliser et à consolider les atouts, les capacités et les initiatives des pauvres.

Analyse des capacités d'absorption: les projets sont conçus en fonction de la capacité des institu-tions partenaires à absorber l'assistance technique. Au nombre des facteurs dont il convient de tenircompte se trouvent: le point de vue du leadership sur les objectifs de développement et leur engage-ment en faveur du progrès; les résultats passés en matière de gestion; les capacités techniques dupersonnel; les sources de financement et la capacité à trouver des fonds pour les dépenses couranteset les investissements; les installations existantes; les résultats quant à la satisfaction des clients.

Viabilité: l'assistance technique vise à mettre en place des capacités durables pour que les institu-tions puissent assurer leurs prestations de manière autonome une fois l'assistance au projet arrivée àterme. La viabilité doit être assurée sur les plans financier et technique, mais aussi sur le plan de lagestion.

Architecture ouverte: recherche d'alliances stratégiques pour la conception et la mise en œuvre deprojets dans l'optique d'intégrer les projets à des programmes gouvernementaux, mais aussi àd'autres organismes gérant des projets analogues à l'échelle locale, et de créer des synergies permet-tant de multiplier les impacts.

Mesure des impacts: résultats et impacts sont mesurés périodiquement en collaboration avec lesautres protagonistes; dans la mesure du possible, on applique des indicateurs d'impact quantitatifs. Enseignements à tirer: pour assurer la qualité des projets d'assistance technique et pour contribuerau débat global sur l'entreprenariat rural et féminin, l'expérience acquise par l'ONUDI et par d'autresorganismes fait l'objet d'une évaluation constante; les enseignements retenus sont alors intégrés à laconception et à la mise en œuvre de projets dans ce domaine.

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3. Expériences sur le terrain

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PPrroobblléémmaattiiqquuee

Les obstacles administratifs à l'investissement et àla légalisation des entreprises nuisent beaucoup àla croissance des entreprises, car ils découragentles entrepreneurs de prendre des initiatives. Lespetites et micro-entreprises souffrent de manièredisproportionnée.

Au Mozambique, parmi ces obstacles figurent lesprocédures bureaucratiques, le manque d'informa-tions exactes, les procédures douanières, toujourslongues et coûteuses. Du fait de la faible coordi-nation interdépartementale entre les différentsorganismes publics, des retards, ainsi que des fraissuperflus exigés pour l'obtention de licences ontété constatés. En moyenne, les six organismespublics ou plus concernés prennent quatre moispour légaliser une activité économique.

SSttrraattééggiiee

À titre de mesure visant à surmonter les obstaclesadministratifs auxquels sont confrontés investisseurset entrepreneurs, le gouvernement provincial deZambézia, en coopération avec l'ONUDI, a créé àQuélimane le Balcão Único (BU), un guichet unique.Le Balcão Único est un service centralisé qui facilitel'application juste et efficace des règles et règle-

ments, afin de stimuler la croissance, dont le secteurprivé est le moteur. Le BU assure la coordinationentre les divers organismes provinciaux chargésd'octroyer les agréments aux nouvelles entreprises.

Le BU a pour fonction d'accélérer les procéduresd'examen et d'approbation régissant la remise d'unagrément, et de diffuser l'information sur les pres-criptions réglementaires et les programmes d'inci-tation. Le BU permet à l'entrepreneur de remplirtoutes les formalités en un seul et unique lieu, aulieu de devoir se rendre dans plusieurs organismespublics, mais aussi de ne payer que les sommesofficiellement nécessaires, en toute transparence.Un processus constant de suivi et d'accompagne-ment est ensuite mis en place jusqu'à ce que ladécision intervienne et que l’agrément soit effec-tivement remis au demandeur. De la sorte, bienque le BU ne procède pas lui-même au traitementdu dossier, il garantit l'application correcte ettransparente des cadres juridiques existants.

Ce processus est garanti par l'obligation de pas-ser par un dépôt à la banque, et par la prestationd'une information correcte sur les redevances etles droits et obligations des clients. Le BU en assurele suivi efficace en utilisant des fiches d'accom-pagnement pour indiquer le délai administratifprévu ainsi qu'en recourant à sa base de données.Cette dernière donne aux pouvoirs publics les don-nées statistiques dont il a besoin pour planifier lespolitiques de développement.

Le Bureau du Gouverneur de la province admi-nistre le BU, et le budget du gouvernement provin-cial couvre tous les coûts d'exploitation.

RRééssuullttaattss

• Les activités du BU se sont avérées être, jusqu'àprésent, une réussite; entrepreneurs et gou-vernement provincial y ayant tous rendu hom-mage.

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MOZAMBIQUESimplifier l'environnement réglementaire régissantles affaires dans les provinces

Le personnel du Balcão Único explique sontravail à des visiteurs

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OUGANDA Le secteur privé vient en aide au secteur privé

PPrroobblléémmaattiiqquuee

Les entrepreneurs en milieu rural souffrent d'unmanque de formation et de services de conseil quileur permettraient de mettre à jour leurs compé-tences tant techniques qu'en matière de gestion,et de résoudre certains problèmes de productionimmédiats, et donc d'accroître leur productivité etleur rentabilité.

Souvent, le gouvernement n'a pas les moyensbudgétaires suffisants pour financer le coût desétablissements de formation et de conseil. Enoutre, les techniciens des établissements publics neconnaîtraient pas suffisamment ni le secteur privéni l'esprit d'entreprise pour donner des conseilspratiques aux entrepreneurs.

En Ouganda, où plus de 70 pour cent des entre-prises emploient moins de 20 personnes, les petiteset micro-entreprises jouent un rôle important dansla vie économique et sociale de la majorité de lapopulation. Cependant, la croissance et la com-pétitivité de cette catégorie d'entreprises sont

freinées par le manque de compétences techniqueset de gestion, par la faiblesse des infrastructures,les difficultés d'accès au crédit, et par la com-plexité des procédures régissant l'enregistrementd'une société.

SSttrraattééggiiee

L'une des activités de l'ONUDI vise à améliorer l'ac-cès des petits entrepreneurs ruraux aux services deconseil et à la formation. Dans le cadre de ce pro-jet, le concept de Programme pour maîtres arti-sans (MA) a été introduit, et ce dans six districtsd'Ouganda. Il s'agit d'un mécanisme d'assistanceaux petits entrepreneurs induit par la demande etrelevant du secteur privé, coordonné par l'USSIA,l'Association ougandaise des petites industries.

La dynamique des obligations collectives constituele véritable moteur de cette stratégie. En vertu decette dynamique, les gens travaillant dans le mêmesecteur s'auto-assistent. En revanche, les gensn'ont pas l'habitude de rémunérer les services deconseil et la formation, quelquefois fortement sub-

• Entre son inauguration, en juin 2001, et août2002, le BU a traité 143 demandes déposéespar des entreprises, dont 79 ont obtenu unagrément. En août 2002, environ 35 d'entreelles étaient opérationnelles, constituant unesource de recettes fiscales pour le secteurpublic. Le temps de traitement d'unedemande a été ramené à 25 jours enmoyenne.

• Les entrepreneurs estiment que le BU a per-mis d'écourter le temps de traitement d'unedemande, a rendu les procédures d'octroi d'a-grément plus transparentes, plus efficaces,plus sérieuses, a garanti une interprétation et

une application plus uniformes et plus systé-matiques des règlements, a permis une infor-mation fiable sur les procédures et a donnéun caractère systématique aux redevances àacquitter, conformément à la loi.

• L'impact global sur l'emploi ne se fera sentirqu'à plus long terme, étant un effet induit del'amélioration générale de l'environnementréglementaire de la province — ressentie parles entrepreneurs et les investisseurs —, maisaussi d'autres facteurs affectant le climatéconomique. Cela dit, on estime déjà àquelque 200 le nombre d'emplois créés dansle secteur structuré de l'économie.

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Page 21: une voie pour sortir de la pauvreté

ventionnés par des donateurs. Le Programme MAn'a perçu aucune incitation financière ni aucunesubvention du projet de l'ONUDI; il a simplementreçu une aide à l'élaboration du concept, à la pré-paration de méthodes et de manuels, à la forma-tion de conseillers, et à la promotion des servicespayants.

Les services du Programme MA concernent essen-tiellement la métallurgie, le génie électrique etélectronique, l'agroalimentaire, le textile, le cuir etle travail du bois. Quant aux services, il s'agit avanttout de services de conseil industriel aux entre-prises, de formation commerciale et de mise à jour

des compétences techniques, d'incitations à lacréation de groupes d'auto-assistance, et de ser-vices de secrétariat dans les locaux de l'associationdans les différents districts.

RRééssuullttaattss

• Au total, 100 entrepreneurs et techniciensspécialisés ont été formés aux fonctions deconseiller MA; ils travaillent dans six districts.

• Plus de 750 entrepreneurs de ces six districtsont pu améliorer leurs compétences techniqueset de gestion.

• Manuels de formation et manuels opérationnelssont utilisés dans le cadre du Programme MA.

• Les districts voisins ont demandé à bénéficierdes services proposés par les conseillers MA.

• Les responsables de district de l'associationUSSIA ont reçu une formation leur permettantde gérer l'association; la coordination entre lesbureaux de districts et le bureau national s'enest trouvée améliorée.

• Le réseau d'organisations non gouvernemen-tales travaillant en collaboration avec leProgramme MA s'est élargi.

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Un conseiller MA dans un atelier demétallurgie

Hussein B. est propriétaire d'un moulin à maïs dans la ville de Fort Portal, dans l'ouest del'Ouganda. Il a lancé cette affaire lorsque sa ferme et son entreprise de transport se sont effon-drées en raison des pillages qui ont eu lieu pendant la guerre en 1985. Il a 15 ans d'expérienceen meunerie et fournit de la farine à des écoles et à des établissements publics. Depuis tout cetemps, il n'avait toutefois pas vu progresser ses affaires comme il l'aurait souhaité, et pensaitque ses ouvriers le volaient. Les dépenses en électricité absorbaient tous ses revenus. L'un desconseillers MA, Ozunga, l'a invité à suivre un stage de mise à jour des compétences portant surles techniques de minotage et d'entretien d'une meunerie, mais Hussein hésitait, se demandantce qu'il pouvait bien apprendre de neuf. Il a toutefois décidé de tenter sa chance, et a déboursé64 000 shillings pour le stage. Il a proposé que la partie pratique du stage se déroule dans sonmoulin. Vers la fin du stage, Hussein s'est rendu compte que son entreprise perdait 8 kg defarine par jour; l'usine en était couverte: sur les murs, le sol, le plafond. Sur sa production quoti-dienne de 30 sacs, il perdait chaque jour 192 000 shillings. Hussein procéda aux modificationsrequises, apprises lors de son stage MA. Aujourd'hui, il ne perd plus que 1 kg pour 100 kg pro-duits. En quatre mois, il a réussi à économiser assez d'argent pour enrichir son équipement parl'achat d'un appareil à blanchir.

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PPrroobblléémmaattiiqquuee

Dans les communautés d'Amérique centrale, pro-mouvoir la participation des femmes au secteurproductif constitue un réel défi. En particulier, lesfemmes ayant un faible niveau de formation et descolarité et les femmes seules chefs de familledoivent s'organiser pour accroître leur producti-vité et leurs revenus. Il est urgent que ces femmespuissent renforcer leur accès au marché et de-viennent plus compétitives. Pour les jeunes, le défi

consiste à développer une culture d'entreprisefavorable à la création d'entreprises et d'emplois,tout en mettant à jour leurs compétences tech-niques.

Il s'agissait essentiellement de trouver des moyensefficaces — en créant et en mettant en réseaux desprogrammes d'aide aux entreprises — pour attirerles femmes et les jeunes entrepreneurs dans lesecteur économique structuré et les associer audéveloppement du secteur privé.

AMÉRIQUE CENTRALE Associer les associations du secteur privé, les ONG et lesuniversités

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Une conseillère MA dans un atelier demenuiserie

Adolf H. est un jeune et dynamique entrepreneur d'une vingtaine d'années. Il possède un atelier demenuiserie à Mubende, situé à 200 km à l'ouest de Kampala. Pour tout matériel, il possède ses outilset un établi. Il se plaignait autrefois de ne pas avoir suffisamment de clients et, par la force deschoses, d’avoir un chiffre d'affaires trop faible. Après avoir suivi un stage MA en menuiserie, il a prisconscience que son problème n'était pas le manque de clients, mais la qualité de son travail. Il acontacté Mzee, l'un des conseillers MA dans son district. Mzee s'est penché sur le travail d'Adolf et,pendant les deux semaines passées dans son atelier, il lui a donné des conseils pratiques sur lamanière d'améliorer la conception de ses produits, le choix des matières, la préparation de la surfacedu bois et des articulations, etc. Avant son stage, la gamme de produits "Johnny" que fabriquaitAdolf se vendait entre 120 000 et 150 000 shillings, alors que la série fabriquée pendant le stages'est vendue 450 000 shillings.Pour le stage, Adolf a versé 35 000 shillings au bureau de l'USSIA. Désormais, le reste de sa produc-tion lui rapporte de 20 à 30 pour cent de plus qu'avant le stage. Une usine de café qui achetaitautrefois ses meubles à Kampala lui a passé une commande. En moyenne, son chiffre d'affaires aquintuplé. Il vient de demander un complément de formation à Mzee.

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SSttrraattééggiiee

Le projet a aidé des établissements du secteurprivé, des universités et des ONG au Guatemala,au Honduras et au Nicaragua à renforcer leurscapacités organisationnelles en vue de mieuxassurer des services spécialisés aux femmes entre-preneurs issues des couches les plus pauvres de lasociété qui ont une petite activité agroalimentaire,ainsi qu'à leurs employées.

Les capacités institutionnelles des agences parte-naires et des agences locales qui coopèrent avecelles sont renforcées par le biais de la formation,mais aussi par la mise au point et la personnali-sation de méthodes et de conseils techniques pourpouvoir répondre à la demande de services tech-niques et de gestion dont les femmes entrepre-neurs ont besoin. Les femmes ciblées sont cellesayant une expérience de base en production et envente de produits agroalimentaires et qui ontbesoin d'aide pour développer leur affaire. Lesfemmes sont guidées afin d'acquérir un sens desaffaires et à s'engager résolument dans la pro-duction: ces deux attitudes manquant souventdans ce type de projet.

Pour développer l'esprit d'entreprise des jeunes, leprojet s'est voulu être un catalyseur pour luttercontre le chômage des jeunes arrivés en fin de sco-larité ou des diplômés ayant des connaissancesdans le secteur agroalimentaire. Le projet a faci-lité l'accès de ces jeunes aux connaissances tech-niques, aux possibilités d'accès au crédit et leur a

donné une expérience pratique du monde desaffaires qui leur a permis de se forger des idéespour le développement de leurs propres entre-prises. Tout en axant le projet sur l'acquisition decompétences en vue de renforcer le potentiel deces jeunes dans le secteur agroalimentaire, il afallu compléter ce volet par l'établissement deplans financiers pour faciliter les dossiers dedemande de crédit.

Les liens solides qui existent entre les associationsdu secteur privé, les établissements locaux de for-mation et les universités constituent l'un desfondements du succès de ce projet. Tous ces éta-blissements travaillent main dans la main pouroffrir un ensemble intégré de services auxéventuels jeunes entrepreneurs.

Des synergies se créent entre ces programmes etd'autres programmes de l'ONUDI actuellement enplace dans ces trois pays, mais aussi avec des pro-grammes analogues mis en place par d'autresorganismes de coopération. Il existe aussi d'utilessynergies, avec de nombreux avantages à la clé,entre les deux programmes en place en Amériquecentrale, avec l'offre de stages, la réalisation d'é-tudes de marché et la création d'entreprises com-merciales.

RRééssuullttaattss

• Plus de 460 femmes ont été formées, ainsi quequelque 80 de leurs employées.

• Environ 22 groupes de femmes entrepreneursont reçu une aide à la création d'installationsde production.

• Au total, 138 facilitateurs ont été formés, dont31 travaillent activement avec des femmes etdes groupes de femmes entrepreneurs.

• Six ONG ont accepté de servir de facilitateursde crédit.

• Quelque 75 jeunes entrepreneurs, issus des cam-pagnes comme des villes, ont été formés, dont40 pour cent ont ensuite créé une entreprise.

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L'industrie alimentaire: des perspectives com-merciales

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PPrroobblléémmaattiiqquuee

Dans certains pays, l'esprit d'entreprise et d'initia-tive est très peu développé, d'abord par manquede compétences et de connaissances essentielles,par manque d'ouverture sur le monde extérieur,mais aussi pour des raisons historiques et cul-turelles.

Dans plusieurs des pays des îles du Pacifique, celaest particulièrement vrai du secteur économique,caractérisé par la prépondérance d'activités agri-coles de subsistance et par un secteur publicomniprésent. Qui plus est, la tradition veut que ladémarche communautaire l'emporte sur ladémarche individuelle. Les schémas directeurs et lesstructures institutionnelles en place ne favorisentguère l'initiative personnelle. Pour toutes cesraisons, le secteur privé est peu développé et lespossibilités d'emploi et de revenus sont peu nom-breuses.

SSttrraattééggiiee

L'ONUDI a mis en place et aidé des projets dans laFédération des États de Micronésie et dans les îlesSalomon; le fil conducteur étant de promouvoirune base plus solide pour le secteur privé. Il s'agis-sait de développer l'esprit d'entreprise en mettanten place un cadre législatif et administratif pluspropice, de renforcer les capacités d'aide et d'en-courager les initiatives d'auto-assistance degroupes d'entrepreneurs et des communautés.

Avec la mise en place de centres de développe-ment pour les entrepreneurs de Micronésie (CDEM)dans quatre États (Pohnpei, Chuuk, Kosrae et Yap),le projet a permis la création d'un réseau d'éta-blissements proposant des programmes de forma-tion, de services de conseil technique et de gestionainsi qu'une information commerciale aux entre-preneurs des îles. Le projet a contribué égalementà l'amélioration du cadre législatif, devenu plus

favorable à la création, au développement et à ladiversification des entreprises. L'ONUDI a mis aupoint des méthodes et manuels de formation auxaffaires, qui furent d'ailleurs adaptés avec succèsdans d'autres pays. Le projet a permis de formerenviron 80 formateurs, conseillers et autres per-sonnels des organismes de coopération. Plus de1 600 entrepreneurs effectifs ou potentiels ontbénéficié de l'assistance du CDEM.

Dans les îles Salomon, le projet a permis de s'atta-quer au problème que constitue la pénurie d'emploisen milieu rural, où la population vit essentiellementd'un mélange d'activités de subsistance et d'ac-tivités commerciales, mais aussi au problème del'exode rural vers la capitale. Le projet a encouragéle développement de petites industries et d'un petitartisanat dans les communautés rurales de Malaita,Makira, Isabel et dans les provinces occidentales,ainsi qu'à Guadalcanal et Honiara.

En ce qui concerne la formation, le personnelaffecté au projet a adapté et développé le matérielde formation de l'ONUDI portant sur l'acquisitionde connaissances techniques et le développementde l'esprit d'entreprise. Quatre-vingt-dix personnesrattachées à divers établissements ont été formées

LES ÎLES DU PACIFIQUE Promouvoir l'entreprenariatpour créer des emplois et des revenus

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Fédérations des États de Micronésie: cet atelier de confection dans l'État de Kosraes’est ouvert grâce à l'assistance du CDEM

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pour pouvoir assurer les services aux entreprises.Plus de 1 200 entrepreneurs ont reçu une forma-tion ou une autre modalité d'assistance.

D'autres questions ont également suscité l'intérêt:le régime foncier traditionnel, les obstacles denature administrative, la faiblesse de l'accès aucrédit et à l'information. Un site Internet et unservice d'information en ligne ont été mis en place.Étant donné la prédominance de démarches com-

munautaires et le régime foncier en place, desconseils en matière de création de projets com-merciaux communautaires pour la transformationde ressources locales ont été également donnés.Pour assurer une coopération plus efficace et uneapplication plus systématique de mesures d'incita-tion aux petites entreprises, des comités consul-tatifs constitués de représentants des pouvoirslocaux et du secteur privé ont été mis en placedans les provinces.

RRééssuullttaattss

• Dans cinq provinces des îles Salomon, plusde 1 000 emplois ont été créés sur trois ansà travers la création de 200 entreprises etde la poursuite du développement d'environ185 autres préexistantes.

• Dans la Fédération des États de Micronésie,plus de 650 entreprises ont été créées oudéveloppées avec l'aide du CDEM, représentant1 500 nouveaux emplois et un investissementestimé à 13,5 millions de dollars des États-Unis.

24

PPrroobblléémmaattiiqquuee

La charge qui pèse sur les femmes est plus lourdeencore au sortir d'un conflit. Souvent, les femmessont l'unique soutien de famille, puisque les hommesde la famille ont soit disparu ou été séparés de leurfamille pour cause de guerre, soit ils ont pris la fuiteou se trouvent en prison. Les besoins immédiats desfemmes dans leur rôle de soutien de famille sontdémultipliés lorsque biens et services se font rareset que les mécanismes d'auto-assistance commu-nautaire s'effondrent en raison de restrictions desdéplacements et de la moindre sécurité.

Dans les régions du Rwanda déchirées par laguerre, les femmes, et notamment les veuves,doivent réaffirmer leur rôle dynamique dans ledéveloppement de la collectivité et de soutien dubien-être de la famille. Étant donné la situationcatastrophique de l'après-1994, le besoin qu'ontles femmes d'avoir des activités économiques plussolides et plus viables est encore plus grand ets'inscrit dans le cadre d'une solution à long terme.Il a fallu remettre sur pied les initiatives d'auto-assistance et renforcer le potentiel entrepreneu-rial des femmes, notamment dans le cadre depetites activités agroalimentaires.

Îles Salomon: une activité commerciale établieau niveau de la collectivité

RWANDA Conforter les femmes dans leur rôle d'entrepreneursau lendemain d'un conflit

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SSttrraattééggiiee

Une analyse approfondie a été effectuée sur l'envi-ronnement socioéconomique des villages danslesquels se trouvent des femmes chefs d'entreprise.La composition culturelle, religieuse et ethnique dela communauté, ainsi que l'infrastructure physiqueet sociale, les conditions d'accès au marché et ladivision sexuelle du travail ont été analysées. Toutgroupe de personnes déplacées ainsi que les soldatsréintégrant la communauté ont été étudiés afind'éviter une répartition inégale des avantages et dela structure du pouvoir.

Le projet visait les femmes déjà engagées dans uneactivité agroalimentaire, comme les laitages ou lesfruits et légumes, étant donné qu'il s'agit là d'unsecteur vital pour améliorer la sécurité alimentairede ces communautés. Des formateurs ont été sélec-tionnés parmi les spécialistes travaillant dans cesecteur. Du personnel des banques et des vulgarisa-teurs ont été invités à mener une série de consul-tations de simulation pour examiner les plansd'affaires de ces femmes.

Apprenant à mieux se connaître et partageant leursexpériences et problèmes professionnels dans desgroupes mélangés sur le plan ethnique, les femmesont pris conscience qu'il fallait mettre leurs effortsen commun pour renforcer leurs initiatives etréseaux d'auto-assistance dans leurs communautés.

RRééssuullttaattss

• Une quarantaine de femmes chefs d'entrepriseont reçu une formation dans le secteur de latransformation du lait et des fruits et légumes

dans les préfectures rurales de Byumba et deKigali. Dix d'entre elles ont obtenu un créditauprès des banques locales de développementpour agrandir leur entreprise; deux d'entre ellesont réussi à faire pénétrer leurs produits sur lemarché de Kigali.

• Les femmes qui avaient été formées se sont misesà servir de conseillères locales pour leurs con-sœurs dans leurs propres structures. Ainsi est néun véritable réseau de femmes qui pouvaientpartager information, ressources et matériel envue de la production agroalimentaire.

• Environ 26 formatrices ont reçu une nouvelleformation leur permettant de faire acquérir descompétences techniques aux femmes chefsd'entreprise; et 23 d'entre elles ont suivi unstage de réactualisation. La plupart de cesfemmes sont rattachées à des ONG ou à desinstitutions locales.

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Des femmes entrepreneurs rwandaisestravaillent ensemble dans un centrede production laitière

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PPrroobblléémmaattiiqquuee

Alors que la majorité des élèves cherchent dutravail dès la sortie de l'école secondaire, cer-tains poursuivent leurs études dans des centresde formation professionnelle pour acquérir descompétences techniques spécialisées. Une foisque ces jeunes se retrouvent sur le marché dutravail, ils apprennent le métier au jour le joursans avoir la possibilité d'apprendre l'essencemême de la gestion. Dans un pays où près de lamoitié de la population a moins de 15 ans et oùla plupart d'entre eux doivent trouver du travaildans le secteur privé, connaître les bases de lagestion dès le plus jeune âge est un avantagecertain. Cela stimule les élèves du secondaire àassocier l'enseignement académique à des applications pratiques et les élèves des centresde formation professionnelle à compléter leurscompétences techniques par les principaux con-cepts de gestion.

Un grand nombre de futurs entrepreneursépargnent lorsqu'ils sont employés afin de pou-voir ensuite créer leur propre affaire. Ainsi, il estimportant que les jeunes soient bien informés

sur le secteur privé et l'entreprenariat avantd'entrer sur le marché du travail. Le Livre blancpour l'éducation (1992) du gouvernement del'Ouganda vise à mettre en place un systèmeéducatif produisant de la main-d'œuvre. Ce sys-tème permettra de créer des emplois, de soutenirla modernisation de l'agriculture, de créer desentreprises et de contribuer à une croissance età une transformation rapide de l'économie.

SSttrraattééggiiee

Le projet de l'ONUDI a introduit le cursus d'en-treprenariat dans des écoles secondaires et dansun centre de formation professionnelle.

Dans les écoles secondaires, le cursus a étéélaboré pour les élèves de 13 à 18 ans. LeMinistère de l'Éducation a officiellement recon-nu ce cursus. L'ONUDI a assisté la Commissionnationale de développement de cursus dansl'élaboration de manuels et la formation d'en-seignants. Ce cursus a été introduit dans 10écoles, pour 5 000 élèves, dans le cadre d'uneexpérience pilote depuis juillet 2002. Jusqu'àprésent, directeurs d'école, enseignants, élèveset parents sont très satisfaits par la phase pilotede ce projet.

L'Institut de formation professionnelle deNakawa (IFPN), situé à Kampala, a estimé qu'ilétait utile de combiner formation technique etentreprenariat. L'IFPN espérait que quelquesétudiants seraient intéressés par la création deleur propre entreprise après quelques annéesd'expérience en tant qu'employés, et ce en utilisant les compétences techniques acquises à l'Institut. L'ONUDI a développé le cursus deformation à l'entreprenariat pour l'IFPN visantles étudiants de 19 à 22 ans, et a formé lesinstructeurs.

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OUGANDAPréparer la jeunesse à l'entreprenariat: le développementd'un cursus spécialisé

Étudiants d’une école secondaire à Kampalasuivant un cours de formationà l’entreprenariat

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PPrroobblléémmaattiiqquuee

Promouvoir le développement de l'artisanat pour lesmarchés extérieurs peut créer des emplois etgénérer des revenus dans les zones rurales.Cependant, la conservation de la culture tradition-nelle est alors souvent négligée. À son tour, celatouche les vies des artisans et de leurs familles etignore le potentiel d'exportation fondé sur une baseculturelle forte.

Les artisans ne sont bien souvent pas conscients despossibilités d'exportation, et cela est principalementdû à un manque de contacts. En outre, les artisansne sont souvent pas suffisamment bien organisés enterme de capacité productive potentielle, et la qua-lité de leurs produits n'est pas suffisamment élevéepour répondre aux exigences des marchés étrangers.

Le gouvernement vietnamien a reconnu le besoin deréconcilier conservation de la conception artisanaletraditionnelle et de l'héritage culturel avec effortsde commercialisation efficaces pour pénétrer lesmarchés extérieurs.

SSttrraattééggiiee

L'ONUDI a réalisé des projets de coopération tech-nique aussi divers que variés dans le domaine dudéveloppement de l'artisanat. Le projet au Viet Nam

a proposé des orientations et d'autres conseils pourle développement du secteur de l'artisanat, et aassuré une vaste assistance pour préserver et pro-mouvoir les artisans vietnamiens.

L'un des éléments clés de la promotion du secteurartisanal est l'amélioration des technologies et ducaractère commercialisable des produits à travers lerenforcement de la qualité et de la conception arti-sanales, la recherche et la formation ainsi que la col-lecte et la diffusion de l'information. Ainsi, le projetcomporte des services de conseil pour la mise enplace d'un centre intégré (surnommé "village arti-sanal traditionnel"). Le village pourra être considérécomme une attraction touristique tout en com-prenant des prestations de formation, de rechercheet développement, ainsi qu'un hall d'exposition.

Un volet de formation a été incorporé au projet.Celui-ci est une formation pratique directement surle terrain proposée aux artisans afin d'améliorer laqualité de certaines de leurs œuvres.

Par ailleurs, une étude sur les œuvres artisanales destribus minoritaires dans le cadre du développementdes villages ruraux et montagnards a été réalisée.Cette étude a mis en avant un besoin profond deforger les visions pour le développement futur dela promotion de l'artisanat traditionnel des tribusdes montagnes. Les diverses expériences ont été dif-fusées au moyen de séminaires et d'ateliers.

RRééssuullttaattss

• Le Ministère de l'Éducation a approuvé le cur-sus d'entreprenariat dans les écoles secondaires,faisant de ce dernier un cursus officiel. Plus de5 000 élèves d'écoles secondaires ont com-

mencé à prendre des cours sur l'entreprenariatlors de la première année pilote.

• L'IFPN a approuvé le cursus sur l'entreprena-riat et a créé un département spécial à ceteffet. Quelque 270 étudiants suivent égalementce cursus à l'IFPN. Ce nombre d'étudiantsdevrait être constant dans les années à venir.

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VIET NAM Établir un village artisanal traditionnel pour promouvoirles exportations

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RRééssuullttaattss

• Des recommandations d'ordre réglementairepour la promotion de l'artisanat traditionnel ontété adoptées par le gouvernement vietnamien etse reflètent dans la décision du Premier ministreprise en novembre 2000 sur la promotion dudéveloppement industriel rural.

• Le projet a apporté les fondements conceptuelspour le centre de "village artisanal tradition-nel". Un terrain ayant une surface de 7,2hectares a été retenu pour la construction duvillage ainsi proposé, comprenant notammentun centre de formation et un hall d'exposition.

• Les besoins spécifiques nécessaires à l'amélio-ration de la qualité pour la promotion desexportations ont été clairement reconnus parles législateurs et les artisans. Le gouvernementa placé la formation de designers nationaux etde coordinateurs pour le développement arti-sanal parmi ses priorités de premier ordre pourle développement.

• Une planification de base pour le développe-ment de l'artisanat en milieu rural est en coursd'élaboration, et ce afin d'établir des stratégiesdétaillées pour le développement sur le longterme.

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PPrroobblléémmaattiiqquuee

Les femmes chefs d'entreprise au Maroc souffrentsouvent d'un manque de compétences techniqueset de connaissances en matière de gestion, d'où lafaiblesse de leur productivité et de leur compéti-tivité. Les contraintes culturelles constituent unobstacle supplémentaire qui freine le succès desfemmes dans la conduite de leurs affaires. Nonseulement leurs revenus en pâtissent, mais aussi lacroissance économique de manière générale.

Certains des secteurs les plus prometteurs pour l'é-conomie marocaine, et ceux qui comptent le plusgrand nombre de femmes, se trouvent dans le norddu Maroc, une des régions les plus défavorisées dupays. Or les mécanismes productifs inefficients etle manque de connaissances en gestion ont con-duit à la perte en productivité et en revenus pourles femmes entrepreneurs. Cela vaut particulière-ment pour le tissage traditionnel, la productiond'huile d'olive, mais aussi la production industriellede figues, de pruneaux, et de plantes médicinales

Image du “village artisanal traditionnel”

MAROC Promouvoir l'amélioration de la productivitédans les entreprises de femmes en milieu rural

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et aromatiques. Par le passé, les tisseuses tradi-tionnelles n'utilisaient que des fibres artificielles,d'où le faible prix de leurs produits. Près de20 pour cent de l'huile d'olive produite était per-due en raison de méthodes de production peu effi-caces et de la forte acidité du produit, néfaste pourla santé des consommateurs. Les figues et lespruneaux n'étaient pas transformés: le seuldébouché était le marché local, où les margesétaient faibles — faute de quoi, les fruits pourris-saient rapidement.

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Le projet de l'ONUDI avait pour objectif unemeilleure compétitivité des entreprises gérées pardes femmes. Dans un premier temps, il s'agissaitde sensibiliser les femmes aux façons dont ellespouvaient accroître leur productivité, et donc leursrevenus. Elles ont ensuite reçu une formation engestion et en techniques de production. Les for-mateurs sont issus soit de groupes de femmes, soitd'établissements d'aide publics ou privés qui ontbénéficié de l'assistance de l'ONUDI pour amélio-rer leur capacité d'assurer des services aux femmesentrepreneurs.

Deux types de formation sont actuellement offertsdans le cadre de ce projet: a) la formation de for-mateurs, s'accompagnant de la création d'unréseau de personnes compétentes dans desdomaines tels que l'identification de débouchéséconomiques, l'obtention d'informations, la gestioncommerciale et le marketing, qui pourront suivreles femmes suivant une formation; et b) la for-mation des femmes. Les formateurs entretiennentdes contacts réguliers avec les groupes de femmespour identifier les besoins précis de leurs stagiaireset pour adapter le contenu des programmes d'en-seignement en conséquence. Un troisième type deformation, visant la création d'associations et l'ad-ministration d'une coopérative, est en cours d'in-troduction.

Un élément essentiel de ces formations estl'amélioration des techniques de production. En saqualité d'unité pilote de formation, le projet assure

un apprentissage de nouvelles méthodes en utili-sant le matériel disponible sur place.

Dans le cadre du volet tissage traditionnel, lesfemmes apprennent à diversifier leurs produits, àgérer la sous-traitance, et aussi à utiliser des fibresnaturelles pour augmenter le potentiel d'exporta-tion de leur production.

Dans le cadre du volet huile d'olive, le projet aideles coopératives et les groupes de femmes àaméliorer les méthodes de production et la quali-té de l'huile. Les stagiaires ont appris à utiliserune unité mobile qui assure un meilleur rende-ment et acquis des techniques leur permettantde réduire la teneur en acide de l'huile et de sefamiliariser avec la gestion des déchets. Elles ontégalement appris à procéder à la classificationde l'huile produite, à assurer le contrôle de laqualité et la promotion. Certains formateurs ontdéjà assuré la même formation dans plusieurszones rurales.

L'élément du projet consacré au traitement desfigues, des pruneaux, des plantes médicinales etaromatiques traite du séchage, du condition-nement et de la commercialisation des produits.

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• Jusqu'à présent, le projet a assuré une forma-tion complète à 339 femmes, dont des

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De la grande qualité pour des produits compétitifs

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enseignements individualisés traitant des tech-niques de production, de la gestion et de lacommercialisation (tissage traditionnel: 60femmes; production d'huile d'olive: 156femmes; traitement des figues et despruneaux: 123 femmes).

• S'agissant du tissage, après leur formation,certaines femmes ont pu participer à un saloncommercial. Une des coopératives a ainsiréussi à doubler son chiffre d'affaires.

• Grâce à la formation, une douzaine d'ateliersde tissage ont ouvert.

• Dans le cadre de l'enseignement personnalisépour le volet huile d'olive, une associationpilote a bénéficié d'une assistance pour le con-trôle de la qualité, la gestion administrative etfinancière, la conception d'un label, le dépôtd'une marque, la promotion du produit etl'achat de conditionnements.

• Le projet a permis de former un bon noyau deformateurs (en technique et en gestion), rat-tachés aux institutions locales d'assistance,mais aussi de créer un réseau regroupant cesinstitutions, des ONG locales et des établisse-ments de crédit.

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Pour les femmes chefs d'entreprise, la créationd'une affaire représente un moyen de valoriser leurplace dans la société et de relever le niveau de viede leur famille, mais aussi de servir leur commu-nauté grâce aux emplois créés. Or le faible niveaude compétences techniques et le manque de con-fiance en elles font que les femmes ont souventdu mal à créer et à faire marcher une entreprise,et ce malgré leur fort engagement personnel etleur volonté de prendre des risques.

Au Kenya, ce sont essentiellement les femmes quicultivent la terre et assurent la production ali-mentaire. Cela dit, leur potentiel est peu exploité,notamment en raison de l'inégalité de l'accès auxressources et du manque de services d'appui auxactivités économiques dirigées par les femmes. Lesfemmes qui travaillent dans le secteur alimentairedans les districts de Murang'a et de Kilifi, où unegrande partie de la population vit dans la pauvretéabsolue, sont confrontées à plusieurs contraintes detaille. Ainsi doivent-elles faire face à leur impossi-bilité de juger de la rentabilité de leur affaire, enraison de leur manque de connaissances simples en

comptabilité, de l'insuffisance de leurs compétencestechniques et en gestion, mais aussi des contraintessocioculturelles.

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Le projet visait à renforcer le pouvoir d'action desfemmes dans le secteur agroalimentaire des dis-tricts de Murang'a et de Kilifi en les aidant dansleur recherche dynamique de débouchés. Au nom-bre des services offerts: de nouvelles compétencestechniques, une formation de base en informatique,une assistance à la création d'entreprise, l'amélio-ration de la gestion financière et administrative, lamise en place de réseaux de commercialisation pluslarges. Contrairement aux projets axés exclusive-ment sur l'acquisition de nouvelles compétencestechniques, celui-ci aide les femmes à renforcerleur place dans la société et à valoriser leur con-tribution à la communauté. Il s'agit de donner con-fiance aux femmes, de leur fournir une informationsur le sida/VIH et, le cas échéant, de leur propo-ser des programmes d'alphabétisation fonction-nelle. En leur apprenant à procéder à desauto-évaluations, ces femmes renforcent leur espritde compétition.

KENYA Renforcer le pouvoir d'action des femmesdans les domaines socioéconomiques

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En facilitant l'accès des femmes aux outils et auxcompétences leur donnant les moyens d'améliorer,de suivre et d'évaluer leurs progrès en tant qu'en-trepreneurs, le projet leur permet de se fixer desobjectifs et de les atteindre, aussi bien individu-ellement qu'en groupe.

Les femmes sont encouragées à se regrouper enassociations. Elles peuvent ainsi contacter d'autresfemmes partageant les mêmes préoccupations,procéder à un échange d'idées, et participer à desprocessus de préparation de grandes orientationsqui détermineront l'avenir des petites et micro-entreprises.

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• Jusqu'à présent, 170 femmes au total ont étéintégrées au projet. Les participantes se disenttrès satisfaites.

• D'une manière générale, l'intérêt que les femmesportent aux affaires s'est accru au fil de la for-mation qu'elles ont reçue, et elles ont pris con-science de l'importance de l'initiative personnelleet de la confiance en soi comme facteurs deréussite dans l'entreprise.

• La plupart des participantes aimeraient bienmonter leur propre affaire ou améliorer uneaffaire existante. Elles ont dit avoir plus con-fiance en leurs capacités de femmes d'affaires.Jusqu'à présent, environ 70 femmes ont lancéleur propre affaire avec l'aide du programme; enmoyenne, elles ont donné du travail à deux outrois personnes.

• Plusieurs d'entre elles emploient des jeunes qui,à bicyclette, vont vendre et distribuer leurs pro-duits, ce qui crée encore d'autres emplois.

• Les femmes ayant participé au projet com-prennent désormais l'importance du prix et ducontrôle de qualité des matières premières, ce quirenforce leur pouvoir de négociation avec lesintermédiaires ou les plus grosses entreprises.

• Les femmes d'une région se sentaient tellementsûres d'elles après avoir suivi leur formationqu'elles ont réussi à négocier un arrangement departage du marché avec la boulangerie indus-trielle du village.

• Les femmes ont l'intention d'utiliser leurs com-pétences nouvellement acquises pour améliorerle régime alimentaire familial et promouvoir l'hy-giène alimentaire dans la communauté. Ellesenvisagent de former d'autres femmes à la trans-formation et à la conservation des aliments.

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Le pouvoir aux femmes!

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Pour tout renseignement sur le Programme ONUDI "Développement de l'entreprenariat ruralet féminin", prière de contacter:

Directeur

Service des petites et moyennes entreprises

A-1400 Vienne (Autriche)

Téléphone: (+43-1) 26026-4820/4821

Télécopieur: (+43-1) 26026-6842

Courrier électronique: [email protected]

Site Internet: www.unido.org

Crédit photographique: ONUDI; Z. Kiruthu, E. Nanyonjo, H. Uesugi, T. Zirngibl

Cette brochure a été imprimée dans le respect de l'environnement.

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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL Service des petites et moyennes entreprisesDivision de l'élaboration des programmes et de la coopération technique Centre international de Vienne, B.P. 300, A-1400 Vienne (Autriche)Téléphone: (+43-1) 26026-4820 ou 4821, Télécopieur: (+43-1) 26026-6842Courrier électronique: [email protected], Internet: http://www.unido.org

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