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  • TMOIGNAGE DE GENNADE SUR LA LETTRE SUIVANTE{Lib. de vir. illusir.)

    Le prtre Avitus , Espagnol d'origine , traduisit en latin la lettre du prtre Lucien , cite plushaut, et la fit parvenir, avec une lettre de sa main, aux Occidentaux, par le ministre duprtre Orose.

    IN SUBSEQUENTEM EPISTOLAM GENNADIUS(In lib. de vir. ilhistr.)

    Avitus presbjier, homo Hispanus gnre , ante relatam Luciani presbyteri scripturam transtulit inLatinum sermouem, et adjccta epistola sua per Orosium presbyterum Occidentalibus ddit.

    LETTRE D'AVITUS A PALCHONIUS

    LES RELIQUES DE SAINT ETIENNE ET SUR LA LETTRE DE XUCIENTRADUITE PAR LUI DU GREC EN LATIN

    Seigneur tmoin, j'ai souvent eu le dsii' d'allervous rejoindre pour partager vos infortunes ou votrebonheur; mais mes vux se sont toujours trouvsparalyss, par la prsence de l'ennemi qui occupemaintenant l'Espagne tout entire. J'ai craint , eneffet, aprs avoir quitt les lieux saints, de nepouvoir peut-tre point arriver jusqu' vous , et

    ,

    arrt en un endroit quelconque, d'expier mon au-dace draisonnable. Mais comme le Dieu de misri-corde a daign, cause de vos vux, de vos prireset de vos mrites, m'accorder la grce de son indul-gence, et permettre d'abord que mon tils bicn-aini,mon gal en sacerdoce

    ,le prtre Orose, tut envoy

    dans vos contres, par tous les vques d'Afrique, et

    discidio palrite [a) veslra3 iii locis sancLis iuce.-sabiles la-cryiuas liuideiis : ut aut voijis Dumiuus reiliLual liber. a-teiii, quos admouere voluit; aut illis Iribuat iiuin^ueUi-diiieui, quos pruvalere pcriuiit. lit ego quidem, bL-alis-siiui Fralres (teste Doiuiuo uostro Jesu Clirislo lo(iuor),fre([ueulcr volui veuire ad vos, ut vobiscuiu vel iiialatolerareui, vel bouis fruerer : sed impeditum est deside-riuni mcum, per totas jaiu Hispauias lioste dill'uso. Veri-tus euiui suai, ne et saucla loca rebuqiieus, et ad vosforte uou perveuiens, ubicuinque iuterceptus, irralioua-bilis audaciai puas iuereiu. Sed (}uoiiiam misericorsDeus meo voto vesiroque uierito [b) provocante digualusest iiidulgoulia; sua; gratiaiu, priuiuin ut dilectissimustilius et coiupresbyter lueus (c) Orosius usque ad baspartes ab Africains episcopis initteretur, cujus mihi cari-

    {'j) In veteribus aliquot Mss. deest veslr : cujus loco in Vlimmerii oodice et apud Banmium ad an. 415, habetur noslrm. (6) Sic apudBaron. Al apud Lov. provoeare. In veleri codicc Abbatiic . Galli procurare, (c) Gennadius de vir. illust. in Orosio : Uic est Urosius quiab Augustinp pro discenda anim ratione ad Hierunymum missus, rediims reliquias beati Scep/iani primi Marlyriis, tune nuper inventas,primas intulit Occidenti. Vide Augustiai epistolara 166.

    Au bienheureux et toujours bien affectionn en Notre

    -

    Seigneur, Pape Palclionius, tout le clerg et auxfidles de l'Eglise de Braga, Avitus prtre, salut terneldans le Seigneur.

    Je dsire et prie que vous ne m'oubliiez point, demme que, de mon ct

    ,autant que je le peux, je

    ne cesse de me rappeler votre souvenir , de prendrepart, dans ma douleur

    , vos tribulations

    ,et de r-

    pandre aux saints lieux des larmes intarissables surles troubles de votre patrie, demandant Dieu, qui avoulu vous donner un avertissement, de vous rendrela libert, ou de donner ceux qui il a permis devous assujettir un esprit de douceur. Pour moi, mesbienheureux frres, j'en prends Jsus-Christ Notre-

    EIMSTOLA

    AVITl AD PALCHONIUMDE RELIQUIIS SANCTI STEPHANI ET DE LUCIAiNl EPISTOLA

    A se e Greco in Latinum versa.

    Bealissiio dilectissimoque semper in Domino papae Palchonio,atque uaivorso clero cl plebi Ecclesiai Bracbarensia

    ,Avitus pros-

    bytorsalulem in Domino iulernam.

    Memores esse mei vos cupio et deprecor; sicut et ego,in quautum valeo, mcmoriam vestri habere non cesso,tribulatiouibus vestris meo dolore compatiens, et pro

    TOM. XXV. 9

  • 130 APPENDICE.

    me tnt lieu de vous par sa charit et ses paroles de

    consolation, puiscjue le premier martyr, notre cou-ronne de gloire en Jsus-Ckrist, saint Etienne , nous

    a fait la grce de se rvler et de se manifester

    nous par des signes et des miracles d'un trs-grand

    clat, il m'a sembl convenable d'envoyer votrecharit ce saint maiiyr, dcouvert par la permissionde Dieu, ordonnateur de si grandes choses, afin queprsent parmi vous , il daigne tre votre avocat etvotre patron, et se montrer favorable aux vux deceux qui clbrent son culte , lui qui a voulu prierpour ses ennemis, au milieu mme des soutfrancesde sa passion. Aussi, mes bienheureux et bien-aimsfrres, ne cess-je de me rappeler votre souvenir,et, en voyant la Providence divine si bien disposerles choses, je me suis empress d'obtenir du prtre, qui les reliques du saint martyr ont t rvles,une partie du corps qu'il a retrouv , il me l'a ac-corde en secret, et je n'ai point perdu un instantpoiu- vous l'envoyer. Je voUs ai dune adress par leministre de mou saint lils et coprtre, Orose , desreliques du corps du bienheureux Etienne

    ,premier

    tas et coDsolati vestram omnium praesentiani redJidit :deide ut in diebus ipsis, quibus jam ipse redilum [a] iu-'credibiU desiderio parabat, bealus et vere saactus cronagloriai uostrae iu Christo Jesu primus Martyr Stephauusse revelare et manifestare signis et virtutibus evideolis-sime sequentibu diguaretur; quem ego tantarum re-rum {b] ordinatoris Uei occasione perceptum, diguiusduxi Caritali vestrcB praeuiitiere, ut ipse praesens advo-caus etpatronus obsequeutium sibi petitionibus digueturassistera, qui cum pateretur etiam pro inimicis oraredignatus est. Itaque beatissiaii dilectissimique Fratres,memoriam vestri incessabiliter agens, et tam couguen-tem ordinautis Dei dispositionem videns, promptus fuide presbytero, oui reveiatum fuerat, partem aliquam iu-venti corporis promereri, quam festioato expetitam se-cretoque perceptam ad vos dirigere non distuli. Quam-obrem misi vobis per sanctum filium et compresbyteruuinieum rosium reliquias de corpore beati Stephani

    martyr. Ce sont un peu de poussire de sa chair etde ses muscles, et, ce qu'on peut tenir pour trs-sret trs-certain , des ossements entiers

    ,pleins d'une

    onction qui taient la preuve vidente de sa saintet.Mais pour qu'il ne puisse s'lever aucun doute, jevous envoie, la suite de cette lettre, une copie dela lettre du saint prtre qui ces reliques ont trvles et qui en a, sur ma demande et ma prire,dans l'intrt de la vrit, et pour la faire plus en-tirement connatre, crit en grec cette relation quej'ai plus tard traduite en latin. Je vous prie, messaints et bienheureux frres, de l'accueillir avec unefoi aussi vive que sont vraies les choses qui s'y trou-vent relates. Quant moi, je suis certain que lebienheureux martyr , aprs avoir daign s'annoncerlui-mme, et se dcouvrir, pour le salut du mondeen pril, si vous estimez un tel don et l'aimez commeil le mrite

    ,vous fera passer par son secours et sa

    prsence, une vie tranquille et sre. Mes bien-aimsdans le Seigneur

    ,que la grce de Notre-Seigneur

    Jsus-Christ et du Saint-Esprit soit avec vous.Ainsi soit-il.

    primi Martyris, hoc est, pulverem carnis atque nervo-ruui^ et quoi tidelius certiusque credendum est, ossasolida atque manifesta sui sauclitate novis pigmentis velodoiibus piuguiora. Ut aulem nulla possit esse dubitalio,ipsam ad vos subditam scriptis meis, sancti presbyteri,oui hc revelala suut, epistulam conscriplionemquetrausmioi

    ,quam me pro tide veritatis plenius cognos-

    ceadte rogante et expeleute dictavil Groico primum ipsesermooe, sed per me postea in Laliimm versa est. Quet vos saucti et beati Fratres, quam veraciter, gesta sunt,tam lidebter suscepta habealis iuipioro. Cerms sum euim,quia sicut ipse beatus Martyr dignatus est nuntiare, etpro salute mundi periclitantis se mauifestare, auxiho etprsentia tanti palroni, si vos taie pignus digno studiodibgatis, tuti ex hoc quietique vivatis. Gratia Domininostri Jesu Christi et sancti Spiritus vobiscum, Dilectis-simi in Domino.Amen.

    AVERTISSEMENT SUR LA LETTRE SUIVANTE

    Saint Augustin semble faire allusion, dans son CXIP trait Sur saint Jean, la lettre de Lucien toute l'Eglise et tous les fidles du monde quand il dit : On doit comprendre que Nicodmene vint pas cette fois-l seulement, mais vint cette fois-l pour la premire fois trouver Jsus et

    ADMONITIO IN SUBSEQUENTEM EPISTOLAMLuciani ad omnem Ecclesiam totiusque Orbis Christianos Epistolam indicare videtur Augustinus Trac-

    talu cxx iH Juan., cum dicit : Intelligendum est ad Jesum, non tune solum, sed tune primum venissemcodemum; venisse autem postea, ut tieret audiendo discipulus : quod certe modo in revelatione corporis

    [a] Hic in Mss. addilur, ad vos. (b) Velus codex Gallecsis, ordinanlis Dei occasijne percepta.

  • LETTRE DE LUCIEN A TOUTE L'GLISE. 131qu'il retourna le voir plus tard pour devenir son disciple en coutant ses instructions, ce qui vientd tre montr toutes les nations d'une manire indubitable par la rvlation du corps du bien-leureux Etienne. Samt Augustin confirme en grande partie, dans son sermon GCGXVIII n 1

    1 histoire de cette rvlation rapporte par Lucien, en s'exprimant ainsi sur saint Etienne'-

  • 132 APPENDICE.

    supposer que Lucien change de manire de parler pour s'adresser ceux pour qui il avait composce rcit, la prire d'Avitus, qu'il avait charg, comme on le voit par une lettre de ce prlat, deleur porter une portion des reliques du saint. Or, nous donnons ici de la lettre de Lucien les deuxleons de Vlimmrius, ainsi appeles parce qu'elles ont t dites par Vlimmrius, revues sur plu-sieurs manuscrits, ainsi qu'une autre leon de la mme lettre, tire d'un livre de l'abbaye de Fleuryremontant cinq cents ans environ et qui se retrouve galement dans plusieurs autres manuscrits.Il est certain que cette dernire leon n'tait pas inconnue aux anciens, car Clirysippe, prtre de Jru-salem, dans la bibliothque de Photius, n. 171, et Adon

    ,dans son Martyrologe , la suivent com-

    pltement et en rapportent quelques passages qui manquent dans l'dition de Vlimmrius. Dansl'exemplaire de Photius, on lit que Gamaliel recommanda Lucien de ne point laisser, par sa ngli-gence, ces reliques exposes aux injures du temps, ce qui ne se lit dans aucun autre exemplaire.

    quorum causa scriptionem banc edebat rogatus ab Avito, cul etiam reliquiarum partem ipsis transmitten-dam, sicuti liquet ex Avili epistola, donaverat. Porro utrumque bic damus exemplum scriptiouis Lviciani

    ,

    Vliiumerianum (sic appellai-e liceat quod Yliuimerii cura pridem prodierat) ad pku'es AIss. recognitum, etaliud modo descriptum ex Floriacensi libre amios circiter quingentos babente, quod lu aliis etiam Mss. nou-nullis reperitur. Certe boc posterius non incognitum antiquis fuit; nam Cbrysippus presbyter Jerusolymitanusin Pbotii Bibliotbeca u. 171, et Ado in Miirli/ro/ngio id omnino sequuntur, atque ex ipso exscribunt multa,qu in Ylimmeriano exemplo desiderantur. Additur apud Pliotiura : Gamalielem prcipisse Luciano, nepostliac reliquias illas sole et pluvia corrumpi per negligentiam sineret : quod nullo jam in exemplari legitur.

    LETTRE DE LUCIEN A TOUTE L'GLISE

    REVELATION DU CORPS DE S. ETIENNE, PREMIER MARTYR, ET D'AUTRES MARTYRS

    Lucien, par la misricorde de Dieu, pauvre et le moindredes hommes, prtre de l'Eglise de Dieu dans le village deCaphargamala, au territoire de Jrusalem, ii la sainte Egliseet tous les saints qui sont, en Jsus-Christ, dans lemonde entier, salut en Noire-Seigneur.

    i. J'ai cru ncessaire de faire connatre votredilection en Jsus-Cbrist, la triple vision qui m'estapparue de la part de Dieu, au sujet de la rvlationdes reliques du bienheureux et glorieux protomartyrEtienne, premier diacre du Christ, de celles de Nico-

    dme , dont il est parl dans l'Evangile , ainsi (jue deGamaliel, mentionn dans les Actes des Aptres. Jel'ai fait la prire , ou plutt sur l'ordre d'un saint,d'un serviteur de Dieu, de notre pre, le prtre Avi-tus. Obissant'comme un lits son pre, j'ai dit, pourrpondre ses questions conformes la foi consom-me, toute la-vrit, en toute simplicit, telle que jela connais, sans hsiter et sans l'altrer.

    2. Le jour donc de la Parascve, c'est--dire unvendredi, le 3 dcembre, sous le dixime consulat

    (t) D'aprs les ditions de Vlimmre et de Louvain, revues sur plusieurs manuscrits.

    EPISTOLA

    LUCIMI AD OMNEM ECCLESIAMDE REVELATIOXE CORPORIS S. STEPHANI

    Martyris primi et aliorum.

    Lucian\is niisericordia Del indigens et omnium bominum minimiis,pretbyter Ecclesia; Dei quae est in villa Caijhargamala in territorioJerosolyraonim , sancta; Ecclesiai et omnibus sanctis qui sunt inChristo JeiU in universo mundo, in Dominum salutern.

    i. Visio (a) qu apparuit meee pusillitati a Deo ter, de

    (a) In Mss. deest vox : Visio.

    revelatione reliquiarum beali et glpriosi protomarlyrisStephani et primi diaconi Christi, et Nicodemi qui inEvangelio scriplus est, et Gamalielis qui in Aclibus Apo-stolorum nominatur, necessarium duxi pandere vestraein Christo Dilectioni, iniploratus ac magisjussus a sanctoet Dei cultore ptre Avito presbytre, ut seeundum fidemconsummatam interroganti quasi flius patri obaudiens,sicut cogDovi, cum omui simplicitate impiger intgre iu-dicarem omnem veritatem.

    2. Die igitur Parascve, hoc est sexta feria, quae esttertio nouas Decembris, consulatu Houorii decies et Theo-dsii sexies Augustoruui, adveniente nocte dormieus incubili mco, in loco sancto baptisterii, in quo cousuetudoerat mibi dormire, et custodire Ecclesiastica qu erant

  • LETTRE DE LUCIEN A TOUTE L'EGLISE. 133d'Honorius et le sixime de Thodose, augustes, jem'tais endormi, la nuit tombante, sur ma couche,dans le saint lieu du baptistre, o j'avais l'habitudede coucher pour garder les objets servant au minis-tre. A la troisime heiue de la nuit, qui est le premierquart de garde des veilles, je tombai dans une sorted'extase, un demi-sommeil, et je vis un vieillard la taille leve, un hieroprpe , c'est--dire un prtreplein de dignit, aux cheveux blancs, la barbe lon-

    gue, revtu d'une tole blanche orne de glands d'or,avec ime croix au milieu. 11 tenait une crosse d'or la main. Il s'approcha de moi, et, se plaant madroite, il me toucha de sa crosse d'or

    ;puisj-m'appe-

    lant trois fois par mon nom : Lucien, Lucien, Lucien,

    il me dit en grec ; Rendez-vous la ville d'illia, quin'est autre que Jrusalem, et dites au saint hommeJean

    ,

    qui en est l'vque , ces paroles : Combien detemps serons-nous retenus enferms et tarderez-vous nous ouvrir les portes? Or, c'est sous votre pisco-pat que nous devons tre rvls. Ouvrez sans retardle tombeau o nos restes ont t dposs sans soins,atin que

    ,

    par nous , Dieu , son Christ et son Saint-Esprit ouvrent la porte de leur clmence sur lemonde ; car les chutes nombreuses dont ce sicle esttmoin tous les jours le mettent dans un grand dan-ger. D'ailleurs, c'est beaucoup moins de moi que dessaints si dignes de tout honneur qui sont avec moi

    ,

    que je me proccupe.3. Je lui rpondis en ces termes : Qui tes-vous

    donc, seigneur, et qui sont ceux qui sont avec vous?Voici sa rponse : Je suis Gamaliel, qui ai lev Paul,l'aptre du Christ, et qui luiai enseign la loi J-rusalem. Celui qui est plac prs de moi, dans le

    tombeau, du ct de l'orient, est le seigneur Etienne,que les princes des prtres et les Juifs ont lapid

    , Ji'usalem

    ,

    pour la foi du Christ , hors de la ville , la porte du nord , sur la route de Cdar, o il de-meura un jour et une nuit , tendu par terre

    ,sans

    spulture , atin de devenir, selon l'ordre impie desprinces des prtres, la proie des btes sauvages. MaisDieu ne voulut point qu'il reiit les atteintes dela dent d'aucune d'elles : les btes sauvages, les oi-seaux' de proie et les chiens respectrent ces restespi'cieux. Et moi, Gamaliel, plein de compassionpour le sort du ministre du Christ , et de hte pourrecevoir ma rcompense et avoir part avec ce sainthomme dans la foi, j'ai envoy, pendant la nuit, tousles hommes religieux que je connaissais croyant enJsus-Christ et habitant Jei'usalem, au milieu desJuifs, et leur fis toutes mes recommandations; jeleur donnai tout ce qui leur tait ncessaire et lesdterminai se rendre secrtement sur le lieu dusupplice pour enlever le corps et le porter, dans unede mes voitures, ma maison de campagne appeleCaphargamala, c'est--dire" maison de campagne deGamaliel, vingt milles de la ville. L, je lui fis desfunrailles qui durrent quarante jours, et le fis d-poser dans le monument que je m'tais fait faire encet endroit, dans la case situe du ct de l'orient, etj'ai fait donner ces gens de quoi subvenir tous lesfrais de ces funrailles. Dans l'autre case fut plac le

    seigneur Nicodme , le mme qui alla trouver Jsuspendant la nuit , et qui entendit ces paroles de sabouche : Quiconque ne renat par l'eau et le Saint-Esprit

    ,ne peut entrer dans le royaume des cieux,

    [Jean, m, 5) et qui fut baptis par les disciples de

    in minislerio, liera tertia noctis qu est prima cuslodiaviiliaruin, quasi in exstasi efTeclus semivigilans, vidivifuiii scuem, longiim, Ilieroprepeii, lioc fist tligiium sa-cenloleiii, canum, barbam prolixaiu liubeuteii), pallia-tuiii alha slola, oui ineraiit gemiiiul aiire liabiMitesiiitrinspcus sanct.-E cruci.s ^iginun, et virgam aureatu inmanu liahonlem. Et veuicns stetil ad dextcram meam,et anrea virija pulsavit me, ter vocans noiiiino ineo, di-cons : Lucianc, Luciane, Luciane. Kt di.xU iiiibi GriEcosermnun : Vade in civibitem qu;fi diciUir Llelia, qu est.liTusalom, et die tfauclo Juanni qui e^t iu ea episcopus :Oiiauidiii clausi sumus, et uou apcris nol)is? ICI maxime,quia in lomporibu.s lui sacerdotii oporlot nos rcvelari.Aperi nobis f(}^Liuanler monumenlum, ubi in negligenliajKisitae sunt nostra; reliquiae, ut per nos aperiat Denis etCiirislus cjus et Spirilus sauctus ostium cleinenli;u sua3in hoc muudo. Peiiclilatur eniiii SLCculnra hoc ex mullislar^ibus, qui iiuut in eo (juotidie. Et non tautum sollici-tus sum pro me, quantum pro his qui snut posili me-fum, sancli et mulli lionoris digni.

    3. Et respontli ei dicons : Qnis enim es tu Domine, etbi qui tecum sunt? Rnqiondit milii : Eto sum Gamaliel,(pii Paulum aposlolum Cliristi nutrivi, et legom docui inJrusalem. Et qui niecum est in orienlaii parle monu-racnti jacens, ipse est {a] Donnnus meus Steplianus, ([ui

    lapidatus est a Judaeis et pricipibus sacerdotum in J-rusalem pro Chrisli fide foris portam quae e-t ad Aqui-lonem, qua; ducit ad Cedar : ubi die ac nocte jacuitprojectus, ut sepulturae non daretur, secundum mauda-lum impioruui priucipum , ut a l'eris consumerelur cor-pus ejus. Ex Dei autem voluiitale non teligit eum unumex bis, non fera, non avis, non canis. Ego Gamaliel com-paliens Cliristi ministre, et festinans liabere merceiiemet parteiu cum saucto vire in fide, niisi per noclemquantos iioverani religiosos, et in Christo Jesu credenles,habitantes in Jrusalem in medio Judaorum, ethortatussum eos, et necessaria subslanliai minislravi, ac porsuasiillis ire occulte, ut porlarent corpus ejus niei^ veliiculoiu villam meam, hoc est in Caphargamala (quod inter-prelalur villa Gamaliolis), viginli niillia a civilatc habens,et ibi feci illi planctum fieri diebus [b) quadraginla, etpra^cepi eum in meo monumento poni in oriental! Ilieca,et pnecepi eis qucumque necessaria erant pro ejusplanctu de meo dari. Ipse etiam Domnus Nicodemus inalla tlieca positus est, qui venit ad Salvaturem Jesuninocte, et (c) evangelizalus est ab eo, audieus : Nisi quisreuatus fuorit ex aqua et Spiritu saucto, non polest in-troire in regniim clorum. [Joan., ui, 5.) Et cxiciisbaptizalus est a Chrisli discipulis. Et cognoscenles Judiamoveruut eum a principatii suo, et analhemalizaveruut

    (a) Editi hic et aliis quibusdam Incis : Dominus, pro quo Mss. Domnus. (6) Sic omnes Mss. Ad editi, diebus sepiuaginta. Beda, qua-dragtnla quinque. (c) Ita in Mss. At in editis, catechizatus est.

  • 134 APPENDICE.

    Jsus-Christ aprs l'entretien qu'il avait eu avec ce

    dernier. Quand les Juifs en eui^ent connaissance, ilsle privrent de son titre de prince, l'anathmatisrent

    et le chassrent de la ville. C'est moi, Gamaliel, qui

    l'accueillit dans ma proprit comme une victime de

    la perscution pour le Christ. J'ai pourvu sa nour-

    riture et son entretien jusqu' la fin de ses jours,et, sa mort, je l'ai fait enterrer avec honneur

    ct du seigneur Etienne. J'avais un fils bien-aim

    appel Abibas; il avait reu avec moi le baptme duChrist des mains des disciples du Seigneur; il mourut lage de vingt ans, avant moi, et fut dpos dans la

    case suprieure o je fus plac moi-mme aprs mamort. Quant ma femme, Etlina, et mon fils aine,Slmias, n'ayant point voulu devenir disciples duChrist, ils ont t enterrs Capharsmlia, maisonde campagne appartenant ma femme. Et moi

    ,

    l'humble prtre Lucien, je fis cette question Ga-maliel : En quel endroit devons-nous vous chercher ?Gamaliel me rpondit : Au milieu du faubourg , cequi peut s'entendre d'un champ trs-voisin de lamaison de campagne, appel Delagabri, c'est--direchamp des hommes de Dieu.

    4. Sur ce, je me suis veill, et j'ai adress cetteprire au Seigneur : Seigneur Jsus-Christ, si cettevision vient de vous et n'est point une illusion, faites

    qu'elle se renouvelle une seconde et une troisime

    fois, quand vous le voudrez et de la manire qu'ilvous plaira. Je me mis donc jener et ne menourrir que de fruits secs jusqu'au vendredi suivant.Alors le seigneur Gamaliel m'apparut de la mmemanire, avec le mme aspect et le mme costumeque la premire fois, et me dit : Pourquoi avez-vousnglig d'aller dire ce que je vous avais prescrit au

    eum, et de civitate exsiliaverunt. Et hune ego Gamalielquasi persecutionem pro Christo passum sustuli eum inmeum agruni, et alui et vestivi eum usque ad finem vi-tte ejus, et defunctuui honoriflce sepelivi juxta DomnumStephanura. Similiter et (a) Abibas filius meus dilectissi-mus, qui niecum baptismum Christi accepit ab ejus dis-cipulis, viginti annorum exsisteiis, ante me mortuus est,et sepultus in tertia tbeca excelsiori, in qua et ego ipsepostea defunctus, applicitus sum. Mea vero uxor Etbnababens nomen, et Selemias primogenitus meus, quia no-luerunt esse fidei Cbristi cultores, in alla villa matrissuae sepulli sunt, hoc est in Capharsemeba. Interrogaviautem ego bumilis Lucianus presbyter dicens : Et ubivos quseremu? Qui dixit mibi : In (b) medio proastio,quod potest intelligi proximo de villa agro, qui diciturDelagabri, id est, virorum Dei.

    4. Et evigilavi, et deprecalus sum Dominum, dicens,Domine Jesu Cbrisle, si est baec visio ex te, et non estillusio, fac ut iterum et tertio appareat mibi quando vis,et qiiomodo vis. Cpi ergo jejunare, et siccas escas(c) ducere usque ad aliam Parasceven. Et iterum Dom-nus Gamaliel eadem simililudine, eodemque schemateapparat uiihi, sicut in prima visione, dicens : Quare ne-glexisti ire, et dicere sancto episcopo Joanni? Et egorespondi : Timui, Domine, mox ad primam visionem bc

    (rt)jVeteres libri : Adbibas vel Abbibas. 'i) Mss. in meo proaslio.

    saint vque Jean? Je rpondis : Je n'ai pas os, sei-gneur, annoncer ce que j'avais vu, tout de suite aprsla premire vision que j'ai eue, de crainte de passerpour un sducteur. Mais j'ai pri le Seigneur, si c'-tait lui qui vous envoyait vers moi, de faire que vousm'apparussiez une seconde et une troisime fois.Gamaliel reprit : Croyez-moi , croyez-moi , croyez-moi. Puis il ajouta de nouveau : Comme vous m'avezdemand o vous trouveriez les corps de chacun etdans quel ordre ils sont poss, prtez-moi toute votreattention et remarquez bien ce qui va vous tre mon-tr. Oui, seigneur, rpondis-je. Alors il apportaquatre corbeilles, dont trois d'or et une d'argent. Lestrois premires taient pleines de roses ; deux d'entreelles avaient des roses blanches, et la troisime desroses rouges de sang; la quatrime, qui tait d'ar-gent, tait pleine d'un safran qui exhalait une odeurexcellente. Il les plaa devant moi. Je lui dis : Qu'est-ce que cela, seigneur? Il me rpondit : Ce sont nosreliques. La corbeille aux roses rouges, c'est le sei-

    gneiu' Etienne ; il est plac dans le tombeau droite,du ct de l'orient, en entrant. La seconde corbeille,c'est le seigneur Nicodme, plac contre la porte. Lacorbeille d'argent , c'est mon fils Ahilias , n du seindu tmoignage, c'est--dire rgnr dans la loi; il aquitt ce monde avec l'innocence immacule qu'ilavait puise dans le sein de sa mre. Voil pourquoiil est reprsent par une corbeille d'argent d'une ex-trme puret. Ne sentez-vous point l'exquise odeurdu safran qu'elle renferme ? Il est plac avec moi

    ,

    en haut du monument; nous reposons ensemblecomme deux frres jumeaux. Ayant ainsi parl , ildisparut de nouveau mes yeux.

    S. Quand je fus veill, je rendis grce au Dieu

    uuntiare, ne viderer seductor esse. Deprecatus sum au-tem, ut si a Domino missus fuisses ad me, denuo actertio appareres mibi. Dixit autem ad me Gamaliel. Ad-quiesce, adquiesce, adquiesce mibi. Et iterum ait mibi :Quoniam requisisti de reliquiis singulorum quomodo etubi sint posit; appone seusum, et vide diligenter quaeostenduntur tibi. Et dixi : Etiam, Domine. Et statim attu-lit quatuor calatbos, trs aureos, et uuum argenteum.Trs eorum pleui eraiit rosis : duo babebant albas rosas,et tertius rubicundas coloris sanguinei : quartus verocalatbus argenteus plenus erat croco bene olente. Etposuit eos aute me. Et ego dixi ei : Quid sunt isti,Domne? Et dixit mibi. Lipsana nostra sunt. Qui rubrasbabet rosas, ipse est Domnus Stephauus, qui a dextrispositus est ad Orientem ab introitu mouumenti. Secun-dus calatbus, Domnus Nicodemus est, positus contraostium. Unus vero calatbus argenteus Abibas est filiusmeus, de utero tcstimouii, id est iteratus in lege, imma-culatus ex utero matris suae excessit e mundo, proptereaiu similitudinem argenti mundissimi apparuit. Numquidnon vides crocum, qui in ipso est, suavissimi esse odo-ris? Et ipse conjunctus est meo calatbo in excelso loco,ubi ambo positi sumus quasi gemiui. Et eum baec dixis-set, denuo ex oculis meis evanuit.

    5. Gumque expergefactus fuissem, gratias egi Deo om- {() Sic Mss. Edili autem, sumere.

  • LETTRE DE LUCIEN A TOUTE L'GLISE. 135tout-puissant et me remis au jene en attendant unetroisime rvlation. La troisime semaine coule,

    le mme jour et la mme heure, le mme hommem'apparut avec un air menaant et frmissant, et

    me dit : Poiu-quoi avez-vous gard le silence jusqu'cette hem-e et n'avez-vous pas voulu aller rapporter

    l'vque Jean ce qui vous a t dit et montr ?Quelle sera votre excuse auprs de Dieu, et quel

    pardon esprez-vous de lui, pour ce ddain, au

    jour du jugement? Ne voyez-vous point la scheresseextrme qui dsole le monde et les tribulations dontil est plein ? Or, vous vous conduisez avec ngli-

    gence. Ne considrez-vous point qu'il y a, au dsert,

    beaucoup d'hommes plus saints et meilleurs quevous, que nous avons ngligs parce que c'est par

    vous que nous voulons que ces choses parviennent

    la connaissance du monde? Car si nous avons vouluque vous quittassiez un autre hameau pour devenircur de celui-ci, c'est afin que ces choses fussent

    dcouvertes par vous. Levez-vous donc, et allez dire

    l'vque de nous ouvrir la porte, et de faire un

    lieu de prire en cet endroit, aiin que, par notre

    intercession, le Seigneur ait piti de son peuple. Aces paroles, je rpondis tout tremblant : Ce n'estpoint par ngligence, seigneur, que j'ai agi comme

    je l'ai fait, mais j'attendais que vous vous montrassiez moi une troisime fois. Mais prsent, sansattendre un jour de plus, je vais excuter tout ce quevous me direz. Puis comme il se tenait devant moi,avec un air indign, il me sembla que je tombaisdans une autre extase : J'tais Jrusalem et enprsence de Jean, et je lui racontais toute ma vision.Il semblait m'couter, puis il me dit : Mon cherami, si les choses se sont passes ainsi que vous le

    nipotenti, et consuclis jejuniis operam dedi usque ad ter-tiain revelationeui. lu lerlia ifitur sei)limana, eadem dieet liera, venit supradicLus vir comniinans et frernebun-dus, et dixit uiihi : Quare usiiue nunc di.ssiiuulasli, etnoluisli pergere, et dicere episcopo Joanni qii.B libi dictasuiit et osteusa? Quam excusalioncm lialjebis aimd Deiim,aut quam veniam pro hoc couteiuptu sperabis in die ju-dicii? Numquid non vides quanta siccitas est triljulatioin toto mundo? Et lu negligenter agis. Nuaiipiid noncoiiilderas quia uudti meliores te suut por ereuiuui sanctiviri, quos praitereuutes, per te voluimus innotesci? ideonainque te ex alia ia bac villa voluimus esse sacerdo-tem, ut per le manifeslaremur. Exsurge igitur, et vade,et die illi, ut aperiat nobis, et facial locum oralionis, utintercesione nostra mioereatur Domiuus populo suo. Etcum ad verba ejus iutremuissem, dixi : Non negligeusfui, Domne mi, sed prstolabaf tortiuui advonlum luum.Nunc vero sine crastina die pcrgam, omnia quai mihimandasli dicturus. Et cum indiguans adversum me sta-ret, videbar mibi quasi in altcro mentis excessu deve-nisse Jerosolymam, et quasi in conspeclu aslarem epi-scopo Joauni narrans ei omuem visioncm. A quo videbaraudire : Si hc sic se liabent ut dicis, Carissimo, et Do-miuus libi revelavit liaec temporibus noslris, oportet mecolligere de possessione illa bovem illum maximum ara-

    (o) Edili, ei unum bovem illum maximum ad carrum nnnus habennis.

    dites et si le Seigneur vous a fait cette rvlation,dans ce sicle o nous sommes, il faut que j'ailleprendre, dans ce domaine, ce grand buf de labourqui peut aller aussi bien la voiture qu' la charrue,ensuite, je vous abandonnerai le domaine avec tout lereste. Je lui rpondis : Seigneur, que m'importe ledomaine si je n'ai point de buf qui me pei-mettede le rgir et de le labourer ? L'vque me rpondit :Il me plait qu'il en soit ainsi, mon cher ami, parceque notre ville est administre l'aide de chariots, etle grand buf, que vous dites cach dans votredomaine, fait grand dfaut notre attelage. Il vautmieux qu'il se trouve dans notre important domaineque dans votre modeste proprit, n'est-ce pas assezpour vous des deux autres petits bufs que je vouslaisse pour labourer la terre de votre exploitation ?

    6. Ayant entendu cela dans mon extase, c'est--dire dans mon transport, je m'veillai incontinent,je bnis le Seigneur, et me rendis sur-le-champ laville, auprs de l'vque Jean. Je lui rapportai toutema vision, mais je me tus sur ce qui avait rapportau buf et attendis ce qu'il allait me rpondre.J'avais bien compris que ce grand buf n'tait autreque saint Etienne et que les chars dont il avait tquestion, taient les saintes Eglises, tandis que legrand char tait la premire Eglise mme de Sion. Or,comme le saint vque avait me demander lesreliques du bienheureux Etienne, je ne voulus point cause de cela lui parler de ma vision du buf. Enentendant ce rcit, l'vque Jean se mit fondre enlarmes de joie et s'cria: Bni soit le Seigneur Dieu,Fils du Dieu vivant ! Si Dieu, mon cher ami, vous arvl tout ce que vous dites -l et avez entendu, jedois faire la translation des reliques du bienheureux

    torem, qui et carre et aratro aptus est, et dimitlere tibipossessiouem cum omnibus caleris. Ad quem aie : Utqiiid mihi possessio, Domue mi, si non habee bovemillum por quem regatur et arelur possessio? El dixitmihi Episcopus : lia placuit, Carissime, quoniam civilasnostra vehiculis minislralur, et unum bovem ad (a) illummaximum carrum minus habennis, quem tu diceris inpossessione tua celare. Oportet uamque ul in civitale ce-leberrima sit niagis quam in parvula possessione. Num-quid non libi sufticiunl duo residui boves minores adexcolendam terram vehiculi lui?

    C. Cumque hoc in exlasi, hoc est, in excessu mentisaudissem, stalim expergefaclus benedixi Dominum, etperrexi ad civilalem ad sanelum episcopum Joannem. Etcum illi omnia quai videram narrassem, relicui do visionobovis, expcclaus quid audirem ab eo. lutellextnum ouimquia sanctus Stephauus ipse esset bos maximus, et quiacarri illi de quibus dicebal sanct esaent Ecclesiw, et Sionprima Ecclesia ipsa esset carrus major. Et quia liabebat

    .

    sanctus Episcopus a aia petere bcaedicU Stephani reli-quias, ideo de visioue bovis Episcopo dicere nolui. Cum-que IhTC audisset Joaunea episcopus, lacrymalus est prieguuliu, et dixil : Benediclus Domiuus Deus Filius Dcivivi. Si ha'c ul dicis ; Carissime, et audisti, et Deus tiblreVelavit, oportet me iude Irausferre bealum SlephauumCaslignnlur ex Mss,

  • 136 APPENDICE.

    Etienne, premier martyr et archidiacre du Christ,de l'endroit o il est, en cette ville. Il a le premiercombattu les combats du Seigneur contre les Juifs,et, sur la terre, il a aperu, dans le ciel. Dieu mmese tenant dans sa majest en mme temps que lui-mme semblait comme un ange dans l'assemble deshommes. Le saint vque me dit donc : Allez, faitesdes fouilles dans la terre qui est dans le champ, et,

    si vous trouvez quelque chose faites-m'en part.

    Alors je lui dis : J'ai parcouru le champ, et j'y ai vu)

    au milieu, un tas de pierres de petite dimension, et

    je pense que c'est l que se trouvent ces corps. Le pape

    me rpartit : Je vous l'ai dj dit : allez, faites desfouilles, et, si vous trouvez quelque chose, demeurezpour garder l'endroit, puis envoyez-moi un diacrepour me faire venir. Ayant ainsi parl, il me con-gdia. Lorsque je fus ai'riv au village, j'envoyai descrieurs publics engager les habitants du lieu sese lever de bonne heure et fouUler le tumulus.

    7. La mme nuit, le mme seigneur Gamalielapparut un moine nomm Miget, homme simpleet innocent , sous les mmes traits qu'il m'taitapparu moi-mme et lui dit ' Allez, dites au prtreLucien : Vous perdez vos peines fouiller ce tu-

    mulus, nous ne sommes plus l, mais nous avons tdposs dans un autre lieu, pendant qu'on jleuraitsur nous la manire des anciens, et qu'on levaiten cet endroit un tumulus en tmoignage du deuilclbr en notre honneur. Mais cherchez-nous dansun autre endroit, du ct d'o souffle le vent deBore, l'endroit appel en syriaque Debatalia, ce quiveut dire en grec vS'ptiv -^av, comme qui diraitles braves. Ds l'aube, en me levant pour le chant des

    hymnes, je trouvai ce moine en train de prcher tous les fidles. Quand les hymnes furent terminesje dis : Allons ce tumulus, et faisons-y des fouilles.Alors on me dit : Prenez donc connaissance aupara-vant de ce que raconte le moine Miget. Je le fisvenir et je lui demandai quelle vision il avait eue.Il me dit tous les signes que j'avais vus du seigneurGamaliel, et me raconta comment il avait vu unchamp situ au sud, o se trouvait un spulcrecomme abandonn et tombant en ruine, dans lequelil avait aperu trois lits d'or dont un plus lev queles deux autres, sur lequel deux corps reposaientensemble; l'un tait celui d'un vieillard et l'autrecelui d'un jeune homme. Il n'y avait qu'un corps surchacun des deux autres lits. Or, celui qui reposaitsur le lit le plus lev me dit : Allez dire au prtre

    Lucien que c'est nous qui avons t les propritairesde ce fonds. Si vous voulez trouver un grand, un

    juste, il est plac du ct de l'orient. En entendantces pai'oles de la bouche du moine, je glorifiai leSeigneur d'avoir trouv xm second tmoin de larvlation.

    8. Nous nous dirigemes donc vers le tumulus,mais nos fouilles ne nous y firent rien dcouvrir ;alors nous nous rendmes au tombeau que la mmenuit notre moine avait vu en songe, et aprs y avoirfait des fouilles, nous trouvmes trois cercueil, selonce qui m'tait apparu sous la forme de corbeilles.Nous y trouvmes une pierre tombe sur laquelle onlisait en trs-grosses lettres : Keayea, Celiel, c'est--dire, serviteur de Dieu, et Apaan, Dardan, ce quiveut dire, Nicodme et Gamaliel. C'est la traductionque nous donna de ces mots le pape Jean, ainsi que

    j>fimum Marlyreiti et arcliidiacotium Christi, qui primumadversum Judteos doiuinica bella bellavit, et Deuia in suamajest in terris posilus in clo vidit stautem, et tan-quam Anglus in concione tiominum apparuit. Hc au-tem oinnia ut vidi, ila evenerunt, et cousona sibi appa-ruerunt universa. Dixit autem mihi sanctus Episcopus :Vade, fode in acervo, qui est in ipso agro : et si inve-neris, nuntia mihi. Et ego dixi ei : Deamljulavi agrum,et vidi acervum uiinutorum lapidum in medio^ ubiarbitratus suni eos esse. Et dixit mihi papa : Jam dixitibi : Vade, fode; et si inveneris, sedens custodi locum,et manda mihi per Diaconum ut veniam ad locum. Etita me dimisit. EL cum venissem in villam, misi prceco-nes, ut omnei habilatores villae dilucuio consurgerent, etfdrent in acervo.

    7. Eadem vero nocte apparuit ipse Domnus, Gamalielcuidam monacho nomiue {a) Migetio, innocenli et sim-plici vire, eadem simililudine qua mihi apparuit, et dixitad eum, Vade, die Luciano presljylero : Vane laboras inacervo illo, modo non ibi sumus, sed tune ibi positi fui-mus, cum lamentarentur nos secundum consueludineniantiqnorum, propter quod ibi acervus in testimoniumplanctus factus est. Sed qusere nos in alia parte, quae est(b) ad Boream, et loco qui dicitur Syra lingua, Debatalia,quod inlerprelatur in Gra^co vSpwv yxjv, quod nos

    possumus dicere, virorum fortium. Dilucuio vero con-surgens ad hymnes, inveni monachum illum prdican-tem omnibus fratribus. Hymnis deinde dictis cpi di-cere : Eamus ad acervum illum, et fodiamus in illo. Tunequidam dixerunt mihi : Audi primum quid dicat mona-chus Migelius. Et advocato monacho Migetio, exquisiviab eo quid esset quod vidisset. lile autem universa signaqu videram Domui Gamalielis dixit mihi, et quemad-modum vidisset contra Austrum agrum situm, et monu-mentum in eo quasi neglectum et ruinosum, ubi vidissettrs lectos aureos strates, et unum ex eis altiorem clerisin quo erant duo jacentes, unus senex et unus juvenis,et in aliis duobus lectis erant singuli. Et respondit quierat in excelsiori lecto, et dixit : Vade, die presbytreLuciano, quoniam nos domini loci istius fuimus : si vismagnum et justum invenire, ipse ab orieutali plaga po-situs est. Et heec audiens a monacho glorificavi Domi-num, qaeniam inventas est alius testis in revelalione.

    8. Nos igitur ivimus ad acervum, et fodientes nihilinvenimus. Cenvertimus autem nos ad menumentumillud, ubi monacho ipsa nocte apparuerat, et fodientesinvenimus trs tbecas, secundum quod apparuerat mihiin type calathorum. Invenimus igitur altissimis litlerisscriptum lapidem obrutum, habenlem, (c) Keayea, Celiel,qued interpretatur servus Dei, et Apaan, Dardan, quod

    (a) Sic Mss. Editi autem : Niir/piin. (6) Editi, qv est Boran. Emendantur ad veteres codices. (c) In Mss. sic legitur ; habenteni ita,Celiel, quod inlerpretatur Stephanus Dei, et Nardam, quod interpretatur Nicodemus,

  • LETTRE DE LUCIEN A TOUTE L'GLISE. 137je l'ai appris de la bouche mme de ce saint vque.Je m'empressai donc d'aller annoncer la chose l'vque qui tait alors Lidda, qui n'est autre queDiospolis, o il prsidait un synode. Il prit avec luideux autres vques, Eleuthre de Sbaste et Eleu-thi'e de Jricho, et tous trois se rendirent sur les

    lieux. Quand ils ouvrirent le cercueil de saint Etienne,la terre trembla, et il se rpandit une odeur si douce

    et si suave, que nul ne se souvient d'en avoir senti

    une pareille ou d'avoir entendu dire qu'on prouvajamais rien de semblable, c'tait au point quenous nous croyions transports dans un paradis dedlices. Il y avait avec nous une foule de gens dontplusieurs taient atteints de diffrentes maladies. Al'instant o il sentirent cette douce odeur, il y eneut soixante-treize qui recouvrrent la sant. Chezd'autres, les dmons qui les possdaient furentchasss ; l, c'est une perte de sang qui s'arrta, icice furent des crouelles et des furoncles qui setrouvrent guris ; ceux - ci furent guris d'unefistule, ceux-l de fivres tierces ou quartes. Lesuns se sentirent dlivrs de la livre et d'autresde la jaunisse : ici c'est une cphalalgie qui disparut,et l une migraine; enfin plusieurs se trouvrentguris de douleurs secrtes d'entrailles ; en fin il se fit

    beaucoup d'autres gurisons qu'il me serait troplong de rapporter en dtail. Aprs avoir bais lessaintes reliques, on referma le cercueil, et on portacelles de saint Etienne, en chantant des psaumes ethymnes, la sainte ghse de Sion, o il avait tordonn archidiacre. On nous abandonna quelquesparcelles des membres du saint. Que dis-je des par-celles ? de trs-grandes reliques, de la terre et de lapoussire de l'endroit o toute la chair de son corpss'tait consume, et on emporta le reste.

    9. J'envoie donc de ces reliques votre batitude;quand vous les aurez reues, priez pour mon humblepersonne, afin que je sois trouv digne aux yeux duSeigneur, quand j'apparatrai devant lui appuy surles mrites du bienheureux martyr saint Etienne, etsur vos prires. La translation de ces reliques s'estfaite le vingt-six de dcembre. A cette poque rgnaitdj depuis longtemps une scheresse dsolante,mais l'heure mme de la translation, la pluie tombaen abondance et abreuva la terre. Tout le monde glo-rifiait le Seigneur cause de son saint martyr Etienne,et cause du trsor cleste de grce et de misri-corde que le Seigneur Jsus-Christ daignait ouvi'irau monde en pril, lui qui vit et rgne dans lessicles des sicles. Amen.

    interpretiitiir Nicodemus, et Gamaliol. Hoc inlerpretatusest papa Joannes, sicut et ipse audivi ab ipso sancto Epi-scopo. Statim eriio renuntiavi Episcopo, cum esset inLidda, qu est Diospolis, (a) syaodum agens. Qui as-sumpsit secum duos aiios Episcopos, {b) Eleiitlieriuiii deSeliaste, et Eleulherium de Jericlio, et veiieruut adlocum. Qui cmn aperuissent Domni Stephani thecam,statim terrre uiotus factus est, et tanta suavitas et fra-grantia odoris iode iuirressa est, quantam nulius homi-nuin se niemiuit vel audisse vel sensisse : ita ut putare-mus nos iu amuitale paradisi esse positos. Multiludonamque populi aderal nobiscuui, iuter quos erant plu-riuii infiriui variis languoriijus. Et ipsa hora iiiox deodore suavitalis ejus sepluacinta et Ires anitna curataesurit. Ah aliis fugati duiDues, alioruui fons restrictus estsauguiuis, alii a stnunis et fiirunculis liheraLi, alii asyringio sanati, alii a torliaMis et ijuarlauis; alios febrisreliqiiit, alios uiorhus reclus; alii a cpplial.ilijia curatiet heiuicrania, uounuili a visccruin occulto doloro lib-rt!. Et multas alias curaliuues seuseruut boulines, quas

    enumerare longuni est. Et oscillantes sanctas reliquiasiterum ckuiserunt. Et tuuc cum Psalinis et Hymnis por-tavernnt reliquias bealissimi Stephani et sauctam eccle-siamSion, ubi et Archidiaconus fuerat ordinalus : dere-linquentes nobis de membris Saucti parvos articulos, iomaximas reliquias, (c) terram cum pulvere, ubi omnisejus caro assumpta est, caetera asportaverunt.

    9. Ex liis ergo rcliquiis transmi.-i beatitiidini veslrae :quas cum susceperilis, orate pro exi^nutale niea, utdiunus inveniar in conspectu IDoiuini, fultus beatissimiMarlyris Stephani inerilis, et veslris oralionibus. Tran-slatie sunt autem reliquiee ipsius .Martyris seplimo Ka-lendas Januarias. Et tune in tempore jngis et inlinilasiccitas erat : sed eadeui hora pluvia uuigua descendit,et ahundanler inebriala est terra : et omnes glorifu-abantibi Dominum, propler sanclum ejus Slcphanum, et pro-ptcr clesteui ejus thcsauruui misericordiai et pidatis,quem periclilanli stcculo a[)crire diiinalus est JsusClirL-lus Dominas nosler, qui cum l*alre et Spiritu sanctovivit et rognt in scula su^culormu, Amen.

    (a) Mss. in sytodo ar/fins. [h] Melius in allcro exemplari ex Floriacensi codice : Eusionium sive Euthoniwn : qui et infer Diospolitanaesynodl episcopos nominiiUir ab Augustino in hb. 1 contra Julianum, c. v. (c) In Mss. posl imo maximas reliquias, habctur sic, caleracum puloete, ubi omnis ejus caro absumpta est, asportaverunt.

  • LETTRE DE LUCIEN A TOUTE L'GLISE(1)

    RVLATION DU CORPS DE S. ETIENNE, PREMIER MARTYR, ET D'AUTRES MARTYRS

    Lucien, par la misricorde de Dieu, pauvre et le moindre des

    hommes,

    prtre de l'Eglise de Dieu dans le village de

    Caphargamala , au territoire de Jrusalem, la sainteEglise et tous les Saints qui sont en Jsus-Christ , dans

    ce monde entier, salut en Notre-Seigneur.

    i . Il m'a paru bon, non par un mouvement de va-

    nit , mais pour l'dification de ceux qui l'appren-

    dront, de faire connatre votre saintet la rvla-

    tion qui m'a t faite du corps de saint Etienne, parun effet de la grce de Notre-Seigneur et Sauveur.

    2. Or, il m'est arriv trois reprises diffrentes,

    pendant que je me livrais au sommeil, sur mon lit

    ,

    dans la basilique du baptistre, le vendredi, l'aubedu jour, vers la troisime beure de la nuit, lorsqueje n'tais plus dj que dans une sorte de demi som-meil, de tomber dans une espce d'extase et de voiralors un vieillard , la taille leve

    ,aux traits du

    visage distingus, portant une longue barbe, avec unvtement blanc sous un manteau dont le haut taitcouvert d'espces de croix d'or enchevtres. Il avaitune crosse d'or la main , l'empeigne de ses soulierstait d'or. Il marchait en silence devant moi. En l'a-percevant

    ,

    je me dis en moi-mme , avec doute :(1) D'aprs le manuscrit de l'abbaye de Fleury et plusieurs autres.

    Que penses-tu qu'est cela? Cette vision vient-elle deDieu ou de l'ennemi? car je n'avais pas oubli cesparoles de l'Aptre : Satan lui-mme se transfigurequelquefois en ange de lumire. (II Cor., xi, 14.)En le voyant marcher, je me mis penser et dire :Si cet homme vient de la part de Dieu, il m'appelleratrois fois par mon nom, s'il ne m'appelle qu'une fois,

    je ne lui rpondrai point. Ne se doutant point decela, il parut se dtourner de son chemin et vint moi, puis

    ,de la ci'osse qu'il avait la main , il me

    toucha et, m'appelant trois fois par mon nom , il medit : Lucien, Lucien, Lucien. Je lui rpondis : Quites-vous, seigneur ? Il me dit : Levez-vous et allezdire Jean, vque de Jrusalem : Jusques quanddemeurerons-nous enferms ? combien de temps s'-coulera-t-il encore avant que vous nous ouvriez

    ,

    d'autant plus que c'est de vos jours que nous devonstre rvls ? Ouvrez-nous au plus vite, afin que, par

    nos prires, Dieu ouvre , au genre humain , la portede sa misricorde ; car le temps presse , et ce mondeva prir sous la multitude de ses iniquits de chaquejour. Aprs cela, il ajouta : Ce n'est point pour moiseul que je m'inquite, mais c'est pour ceux qui sont

    EPISTOLA

    LUCIANI AD OMNEM ECCLESIAMDE REVELTIONE CORPORIS S. STErHANI

    Martyris primi et aliorum.

    Lucianus [a) misericordia indigens et omnium hominum minimus,presbytcr Ecclesia; Dei qu est in villa Caphargamala in territorioJerosolyrnitano, sancta; Ecclesise et omnibus sanctis qui sunt inChristo Jesu in universo mundo, in Domino salutem.

    1. Revelationem saneti Stephani, quae mihiper gratiamDomini et Salvatoris noslri ostensa est, dignum duxi -utvestra; pauderem Sanctitati, uou jaclanti a quadam, sedad coafrmationem audientium.

    2. Tertia enim vice niilii ostensum est, dum quiesce-rem in basilica baptisterii in stralu meo, die sexta feriaillucescente, circa horam noctis tertiani, dum adhucprope vigilarem, tanquam in excessu mentis effectus,vidi virum aetate senera, statura procerum, vultu dco-rum, promissa barba, in veslitu candido, amictum pallie.

    in cujus summitate erant tanquam aureee cruces intext,(et manu tenebat virgam auream,) calciatum caligis insuperficie deauratis, deambulantem coram me, et lacen-tem. Et cum boc viderem, ba^sitans intra memetipsumdicebam : Quis pulas est? De Ueo est, an de adversaparte? Nec euim oblitus fueram verbi Apostoli dicentis : Nam et ipse Satauas transfigurt se in Angelum lucis. (II Cor., XI, 14.) Cum ergo viderem eum deambulantem,cogitare cpi in corde meo, et dicere : Si bic bomo deDec est, tertia vice me uomine meo clamabit : quod sime semel voeitaverit^ non ilii dabo respousum. Quinihildubitans, dissimulata deambulatione venit ad me : et devirga, quam manu tenebat, puUans me, tertio me nominemeo clamavit, dicens : Luciane, Luciaue, Luciane. Guiego respoudi : Quis es Domine ? Dixit mibi : Surge, etvade, et die Joanui episcopo Jerosolymitano : Usquequoclausi sumus"? usque quo non aperis nobis? Maximecum temporibus tuis revelandi simus. Aperi nobis velo-cius, ut per nostram orationem aperiat Deus generi bu-mano ostium misericordi su. Instat euim tempus, utbic mundus iutereat, pr uiultitudine iniquitatum sua-rum, quas quotidie faciunt. Et post haec ait : Non solum-uiodo mei causa sollicitus sum, sed et pro illis qui me-

    (a) In codice Germanensi annorum fere 400, sic inscribitur : Domino sancto et venerabili Hymesio episcopo, humillimus et omnium infi-jnus Lucianus presbijter de villa Caphargamala territorio Jerosolymitano, perpetuam in Chrisio Jesu salutem. Et incipit : Revelationemqu mihi ostensa est, dignum duxi ut vestra panderem, Sanctitati. Alius vero Germanensis ante annos, ut videtur, sexcentos scriptus con-sentit Floriacensi libro, quem hic sequimur. Mutavit forte inscriptionem epistol ipse Lucianus, cura Slephani reliquias Hymesio trans-.mitteret.

  • LETTRE DE LUCIEN A TOUTE L'GLISE. 139

    avec moi ; car ils sont dignes d'tre combls des plusgrands honneurs sur la terre , et l'endroit o nousreposons est priv de tout honneur.

    3. En entendant cela, je lui dis : Dites-moi, sei-

    gneur,

    qui vous tes et qui sont ceux qui sont avec

    vous? Il me rpondit : Je suis Gamaliel; c'est moiqui ai lev Paul, plus tard aptre. Quant celuiqui est enterr avec moi , c'est le seigneur Etiennequi fut lapid par les Juifs, Jrusalem , et qui de-meura un jour et une nuit expos dans le faubourgde la ville, sur le chemin de Cdar, jet l par l'ordreimpie des prtres pour y devenir la pture des btesfroces et des oiseaux de proie. Cependant ni les unesni les autres n'osrent toucher son corps. Quant moi, Gamaliel, qui connaissais la saintet de cethomme , sa foi et sa dvotion , et qui croyais quej'aurais part avec lui dans la rsurrection, j'envoyaichercher des hommes pleins de foi et de religion, etleur dis : Ne craignez persomie et coutez mes con-seils : relevez le corps de saint Etienne, portez-ledans la proprit qui m'appartient et que j'ai appelede mon nom, Caphargamala, vous le dposerez dansun tombeau neuf que j'ai fait prparer pour moi, etvous lui rendrez pendant quarante jours les hon-neurs habituels. Ma proprit est la vingt-deuximepierre. Toutes les dpenses que vous ferez pour luirendre ces honneurs

    ,c'est moi qui vous en tiendrai

    compte de mon propre argent. Celui qui est enterravec lui est mon neveu Nicodme (1), qui, une nuit,alla trouver le Sauveur, pour entendre, de sa bouche,

    des paroles de vrit, et recevoir une seconde nais-

    sance dans l'eau et le Saint-Esprit. Aprs avoir t

    instruit par le Seigneur, il fut baptis par les saints

    aptres Pierre et Jean. Ce baptme remplit lesprinces des prtres d'indignation contre Nicodme, et

    leur fit concevoir la pense de le faire mourir ; ils

    n'y donnrent point suite,par dfrence pour moi

    et cause de sa parent avec moi ; mais ils l'acca-blrent de coups , le laissrent demi-mort , l'ana-

    thmatisrent et le chassrent de la ville aprs l'avoir

    dpouill de tous ses biens. Je l'ai fait recueillir aussi

    et porter dans ma proprit , en ordonnant mon

    intendant de lui donner tout ce dont il aurait besoin.

    Il ne survcut que peu de jours et s'endormit dansle Seigneur. Je l'ai fait enterrer aux pieds de saint

    Etienne, titre de confesseur. Le troisime corps

    qui se trouve avec le mien est celui d'Abibas , mon

    lils, qui crut, comme moi, aux prceptes du Christ,

    et reut, avec moi, le baptme, des mains des saints

    aptres, l'ge de vingt ans environ. Il tait trs-

    vers dans la connaissance de la loi , tait demeur

    vierge, et ne s'tait point souill avec les femmes, il

    avait constamment servi dans le temple avec Paul,

    mon disciple. Il me devana dans sa puret, auprs

    de Dieu. Prs de lui, reposent ceux dont je vous ai

    parl plus haut , et moi je repose avec eux; car ma

    femme Ethna et mon iils aine Slmias qui n'ont

    point voulu croire dans le Christ , se sont spars de

    nous et ont t enterrs dans une proprit de ma

    femme , appele Capharselemia , ils n'taient 'i_pas

    (1) Ce passage est tir de la bibliothque de Photius. Il se lit galement dans lo martyrologe d'Adon,

    cum simt : digni enim simt maximis honoribus cumulariin terris; quia locus in quo jaceaius, valde despeclusest.

    3. Cum luec igitur audisscm, aie ad eum : Dicito mihiDomine, tu quis es, et qui sunl tecura ? Et dicit mihi :Ego sum Gamaliel, qui uutrivi Paulum, qui postea Apo-stolus factus est. Qui autem jacet mecum, Domnus Stc-phanus est, qui a Juda^ s Jerosolymislapidatus est, et dienoctuque in (a) cxapnlco jacuit civitalis, in via euntibusCedar, jussu impiorum sacerdotum projectus, ut a bestiiset avibus devorarctur. Et lamen nec besti* cum, necaves tangere praesumpserunt. Ego vero Gamaliel cumscirem sanoiitalem viri et fidem et dovotiouem ojus,credens me parlem cum eo in resurreetione babere,misi ad roligiosos vires et fidles, mandans et dicens :Nullum formidantes acquiescite consiliis meis, et colligitecorpus sancli Stepliani, et deferte ad posscssioncm meain,quam nondne moo appellavi Capliargamala : et depouileeum in monumcnlo meo uovo; et tacite cousuela sol-lemuia per dies quadraginta, in ipsa posscssionc, qu estin vigesimo secundo lapide. Et quiecumque in expensissolemuibus erogata fuerint, de meo praberi faciam.nie vero alius, qui cum illo jacet : Nicodemus noposmous est, rpii noctu ad Salvatorem veuiel)at, ut vorilatisverba aguosceret, et renascerelur per aijuam et Splrilum

    sanctum. Qui cum a Domino audisset, baptizatus est asanctis Apostolis Petro et Joanue. Pro quo baptismale

    indignai! sunt principes sacerdotum adversusNicodemum,et cogitabant occidere eum : sed propter honornm meumet (?;j rem consanguinitatis non fecerunt. Atlamen pla-gis eum multis afficientcs, semi mortuum reliiiuerunt, etanatbematizaveruut, et foras civilatem miserunt, diri-

    pientes omnem substantiam ejus. Ego vero et hune fecicoUegi, et in possessionem meam deduci, prcipieus dis-

    pensatori meo, ut quidiiuid illi necessarium fuisset, pra-

    staret. Qui cum paululum supervixisset, dormivit in Do-mino. Quem feci sepeliri ad pcdes beati Stephani, lan-quam pro nomine confessons. 111e vero terlius, quimecum jacet, ipse est Abibas filius meus, qui mecumpariler credidit Cliristi pr.Tceplis, et mecum pariter

    baptismum consecutus est a (c) sanctis Apostolis, vigesi-mum circiler ageus annum : Legis nmllam liabens scien-tiam, castuscorpore, et nullam mulieris sciens maculam :sed sempcr lemplo Dei vacans cuui Paulo iliscipulo meo.

    Pracesserat enim ad Deum immaculaUis. Juxta quempositi suut de quibus supra locuius sum, cum piibus et

    ego jaceo. Nam conjux mca (d) Elbna et primogenilusmeus iilius Selemias, ipii noluerunl in Cbrislum crcdere..

    recesseruula nobis, et in posscssioue sua materna sepuUi

    (a) Gcrmanensis, codex, in exapoli jacuit civilate. Inde ahitrac'.us est in via euntibus Cedar, jussu impiorum sacerdotum, ut a bestiis, etc.c. (6) In Germancnsi Ms. et jura consaniuiiiitatis. (c) Sic Floriaccnsis codex. Al Gei-manensis, consecutus est a prcedictis Apostolis.N'im vifjesimmn circitpr or/cns annum, Legis pleuissimani habens scientia,n, viryo et ainmo et corpore, et nuHum mulieris sciens peccatum...vacans cum Paulo discipulo meo, qui postea apostolus factus, prcessit ad Deum, juxta quem, etc. (rf) Gcrmanensis code.K : Xthea. AlmsGerm. vetustior : Emna,

  • 140 APPENDICE.

    dignes de reposer avec nous. Ce (fui vous fera ajouterfoi mes paroles, c'est que ds quc-vous aurez com-

    menc faire des fouilles, vous trouverez la place dema femme et celle de mon fils aine , vides. C'est ceque nous avons en effet trouv comme il me l'avait

    dit. Et lorsque, dans ma profonde misre, je lui eus

    adress cette question : O vous trouverons-nous,seigneur? il me rpondit : Dans ma proprit qui

    s'appelle maintenant, en syriaque , Delangabria, ou

    Deuathalia,

    c'est--dire proprit des hommes deDieu, ou des braves. Aprs s'tre exprim ainsi, ils'vanouit mes yeux.

    4. Aprs cette vision, je me levai, et me prosternai

    en prire et j'implorai la misricorde du Seigneiu-en disant : Seigneur Jsus, si cette rvlation ou

    cette vision vient de votre volont , faites qu'elle se

    ritre une seconde et une troisime fois, atin que jepuisse annoncer, en pleine confiance, la rvla-

    tion de vos saints. Je me mis donc , ds ce jour-lmme , jener et m'abstenir de tout. Je ne prisd'autre aliment solide que du pain et du sel, et,pour boisson, je ne bus que de l'eau , comme nousavons coutume de faire aux saints jours du carme.Le vendredi suivant , saint Gamaliel m'apparut denouveau, avec le mme aspect qu'il avait la premirefois, la mme heiii'e de la nuit , comme je n'taisplus plong profondment dans le sommeil. Il medit : Pourquoi, mon bien cher frre, n'avez-vous rienfait de ce que je vous ai dit, et n'tes-vous pointall le rapporter l'vque Jean ? Ne voyez-vouspoint quelle scheresse dsole la terre et quellestribulations le monde entier est en proie ? Cependantvous montrez de la ngligence ! Levez-vous donc et

    allez lui dire de nous ouvrir la porte et de nouslever un lieu de prire

    ,afin que, par notre inter-

    cession, le Seigneur ait piti de son peuple. Je luirpondis : Ce n'est point par indiffrence , mon sei-gneur

    ,que j'ai agi comme je l'ai fait, mais j'ai dit

    en prire au Seigneur : Seigneur Jsus, si cette r-vlation vient de vous, qu'elle se renouvelle une se-conde et une troisime fois

    ,si donc vous m'appa-

    raissez une troisime fois, vous me comblerez de la

    plus grande joie. En entendant ces mots, il lit unsigne de la main et dit : Je vous le pardonne, je vousle pardonne

    ,je vous le pardonne, puis il ajouta:

    Ecoutez, prtre. Je lui rpondis : Parlez, seigneur,j'coute. Il reprit : Comme vous avez eu un doutedans votre esprit et que vous vous tes dit : Trou-vei'ai-je l'endroit, pensez-vous que je les trouve tousdans le mme lieu? Et si je les trouve, commentpourrai-je distinguer les reliques de chacun? Voilles penses que vous rouliez dans votre esprit. Je nepus dire le contraire, et je m'criai : C'est vrai,seigneur , telles taient les penses de mon esprit.Vous connaissez tout, rien ne vous chappe. Il medit : Nous se sommes point comme vous le pensezdans un seul et mme endroit, mais chacun de nousa sa place. Remarquez donc bien ce que je vais vousdire et prtez-moi toute votre attention. Regardantalors

    ,

    je le vis lever les mains au ciel et prier. Puisaussitt il dposa quatre corbeilles, trois d'or et uned'argent

    ,

    pleines de roses. L'une des quatre taitpleine de safran. Dans l'une des trois autres taient

    des roses d'un rouge de sang ; il la plaa ma droite.Les deux autres taient pleines de roses blanches,c'tait comme des lis, mais c'taient des roses. La

    sunt, qiiae Capharseleinia dicitur : qiiia indigni habilisunt socielale nostra. Ut autem creda?, ciuii coeperisfoderp, invenies lot'inn uxoris me et filii vacuum. Etitaut dixit inveniinus. Et cura eio luiserrimus iuterrogas-sem, dicens ; Ubi vos inveniemus, Domine? dicit luihi:In possessioiie niea invenies nos, quae nunc lingua Sy-riacn dicilur (a) Delangabria, sive Debathalia, quod iu-terpretatiir : Possessio virorum Dei, sive {b) bellaloruai.Et cum bffc omnia praedixisset, evanuit ex oculis meis.

    4. Ego vero post banc visionem surrexi, et prostratusoralioni rogavi Domini misericordiani, et dixi, DomineJesu, si haic revelatio sive visio ex volunlale tua est,prsta ut iteruni et tertio manifestetur uiibi, ut confisusfiducialitiT aduuntiem revelatiunem Sancloruin tuoruni.Et cpi ex illa die jejunare, et ab omnibus me absti-nere, et praeter panem etsalem in eseam nil sumere, etaquam bibere, sicut solemus in diebus sanct Quadra-gosimae facere. Insequenti vero sexta feria denuo venitsaiictus Gamaliel in ipso liabilu, sicut prius venerat, etin ipsa noctis hora, me necdum valde soporato; et dicitmihi

    : Quare. dissimulasti, Carissime frater, et non per- "rexisti et retulisti Joanni episcopo? Numquid non videsquanta siccitas est super terram et tribulatio in totomundo'? Et tu uegligenter agis. Surge igitur, et vade, etdieilli ut aperiat uobis, et faciat lociim orationis, ut perinlercessionem noslraui misereatnr Dominus poiMdnsuo.

    (a) Idem Germ. cud. Velaijabria. {h) Ado in Marlyrologio, buatori

    Ego vero aio ad eum : Non egi dissimulanter, Dominenii, sed rogavi Domiuum et dixi, Domine Jesu, si ex teest hapc revelatio, seiundo et tertio appareat nbi. Etnunf, Domine, ecce secunda vice venisti, et ltificastime : si autem tertio veneris, plenius me exhilarabis.Cumque bc audisset, de manu significavit, dicens :Ignosco, iguosco, ignosco. Et cum htec dixisset, dicitmilii : Audi Presbyter. Cui ego re.-pondi, et dixi : Lo-quere Domine, quia audio. Et dicit mihi : Quia bsesilastiin animo tuo, dicens : Si fuerit ut inveniam locum,pulas in uno loco positos omnes inveniam ? Quod si itaeveuerit, quemadmodura potero discernexe reliquiassingulorum ? Hpc ergo intra temetipsum cogitabas. Cuiego negare non potui : et dixi : Verum est, Domine, itavolvebam in animo meo. Omnia nosti, et nihil te latet.Et dicit mihi : Non sumus, ut putas, in uno loco posili ;sed unusijuisque nostrum suum locuin habt. Animad-verte itaque quae dico tibi, et iutende animo. Et respiciensvidi extendentem manus suas ad clum, et oraiitem. Etstatim dposait iude quatuor calatbos, trs aureos (etunum argenleuu:,) plenos rosis. Et unus ex ipsis jdeuuserat croco. Unus vero de tribus calatliis rubentes valderosas liabebat tanquam sanguinem, quem et ad dexte-ram meam posait. Alii vero duo pleni erant rosis albis,in modum lilii, sed ros erant. El quartus calatbuscrocum habebat^ cujus odor fragrabat suavissiinus. Et

  • LETTRE DE LUCIEN A TOUTE L'GLISE. 141quatrime corbeille renfermait des safrans qui exha-laient une dlicieuse odeur. Il les plaa devant moiet me dit : Vous voyez ces corbeilles ? Oui, seigneur,

    lui rpondis-je. Il me dit : Ce sont les cercueils danslesquels nous reposons, et ces roses sont nos restes.

    De maie que vous voyez cette corbeille place votre droite, avec de trs-belles roses, ainsi, quandvous aurez commenc vos fouilles, trouv la portedu spulcre et pntr dans l'intrieur, vous trou-verez votre droite un cercueil; c'est celui de saint

    Etienne; ne faites aucune difficult de le croire; il

    n'y a que lui, de nous tous, qui ait mrit la palmedu martyre ; voil pourquoi il se trouve plac l'orient; le cercueil plac au nord, c'est--dire l'a-quilon, est celui du saint nophyte Nicodme; celuiqui se trouve un peu plus haut est celui de mon filset le mien ; car nous tions l'un et l'autre aussi desnophytes. Je lui dis : Dites-moi

    ,

    je vous prie, sei-gneur, poui'quoi l'une de ces corbeilles est d'argent?Il me rpondit : C'est parce que mon tils tait puret chaste quand il a quitt ce monde, voil pourquoiil est reprsent par quelque chose qui ressemble de l'argent le plus pur. Ne sentez-vous point quelledouce odeur exhale le safran qid se trouve dedans ?A ces mots , il s'vanouit une seconde fois mesyeux.

    5. A mon rveil,

    je rendis grce au Dieu tout-puissant, et me remettant au jeune

    ,

    j'attendis unetroisime rvlation. La troisime semaine, le mmejour et la mme heure

    ,l'homme dont j'ai parl

    plus haut, se prsente , la menace la bouche et lacolre dans les yeux, et me dit : Pourquoi avez-vousdiirr jusqu' cette heure et n'avez-vous point voulu

    aller dire l'vque Jean, ce qui vous a t dit etmontr ? Que pourrez-vous allgueji^

    ,pour votre

    excuse, auprs de Dieu , ou comment pouvez-vous

    esprer votre pardon pour une telle faute,au jour

    du jugement? Ne songez-vous point qu'il y a beau-coup de saints personnages meilleurs que vousdans le dsert, que j'ai laisss de ct, parce quec'est par vous que je veux que la chose soit mani-feste, et c'est pour cela que j'ai voulu que vousfussiez appel, de la cure que vous occupiez , cettebasilique, pour que nous fussions rvls par vous.Tout tremblant ces paroles, je lui dis : Mon sei-gneur, je n'ai point t ngligent, j'ai seulementattendu que vous m'apparaissiez une troisime fois.Mais prsent, je vais aller dire, ds demain matin,tout ce que vous m'avez prescrit. Et pendant qu'ilrestait debout devant moi , dans la posture d'unhomme indign

    , il me sembla que , tombant dansune nouvelle extase, j'arrivais Jrusalem et metrouvais en prsence de l'vque Jean, qui je ra-contais toute ma vision

    , et qu'il me rpondait : S'ilen est comme vous le dites, mon cher ami, et que leSeigneur vous ait rvl ces choses

    ,de nos jours , il

    faut que j'aille enlever, de cette proprit,ce grand

    buf de labour, qui convient bien mon chariot et ma charrue, ensuite je vous laisserai le domaineavec tous les autres bufs. Je lui rpartis : A quoime servira cette proprit, si je n'ai point le bufavec lequel je puisse l'administrer et l'engraisser?L'vque me dit : Il me plait qu'il en soit ainsi, montrs-cher ami, parce que notre cit est administre l'aide de chariots , et qu'il manque mon char legrand buf dont vous me parlez

    ,et que vous dites

    posait illos in coiispectu meo, et dicit niilii : Vides hoscalallios? Et uio ad eum : Etiam, Domino. Et dicit iiiilii :Isti siuit loculi nostri in quibus jaceiuiis, et h rossBrelii|ni nostrte sunt : et sicut vides liunc calathuiurosas imlclierriuias lial)eutem ad dexteraui tuaiu posi-tuiii, ita cuiii aperire cperis locuiu, iuvenies ostiuiusepuleri, et introgressus reperies in doxlera parle locu-liuu : iiise est saucti Stepliaui. Et ne did)itare velis :quia ipse solus ex uubis niarlyrio nierait rorouari. Etideo in orientali parte positus est. lUc vcro loculiis quiad parles Bore, id est Aquilonis, positus est, ipse estsancti Nicodcnii () ueopliyli. Aiius veio loculus, quipanlulum cniiuentior est, ipse est meus et lilii niei:quia et nos neopliyti fuinius. Et ego aio ad eiun : Ilogo,Domine nii, quaie unus calatlius argonleus est? Et dicitmilii : Quoniam fiiius meus [b) castus et imniaculalusexct'Srit e niundo, proplerea in siuiilitudineni argentimundissimi apparuit. Nuruquid non vides crocum, (jui iuipso est, suavissimi esse oduris? Et dum hxc dixisset,denuo ex oculis mois evanuit.

    5 Curaquc expergefactus l'uisscm, gratias egi Dco omui-poteuti, et oonslitulis jejuniis operani dedi usque tertiaiurevelationeni. Jn tertia igitur seplimana, eadcm die ethora veuit supradictus vir, coumiinans et fi'emebuudus,

    et dicit niihi : Quare usque nuuc dissimuiasti, et uoiuislipergere, et dicere episcopo Joanni qua; libi dicta suntet ostensa? Qaam excusationem habebis apud Deuu), autquam veniam pro hoc coulemptu s[)erabis in die judicii?Et non considras quia nuiUi meliores te sunt par ere-Diuni saucti viri, quos prtereuntes per te voluinuisinnotesci. Ideo namque le ex (c) aliu basiliea liic vului-mus esse saccrdolem, ut per le mauifeslaremur. Et cumad verba ejus intremuissem, dixi : Non fui negligens,Domine mi, sed prslolabar tertio adventum luum. Nuucvero sine (tZ) crastiua die pcrgam, omnia (juai mihi uiau-dasti diclurus. Et cuui indignans adversum me slaret,videbar milii ipiasi iu alterum mentis excessum (e) de-venisseui Jcrusolymis, et quia in couspectu slarem epi-scopi Joannis, uarrans ci onniem visieuem. A quo vide-bar audire : Si lia;c ita se babent, ut dicis : Carissime, etDominas tibi revelavit hoc tenq)oribu3 noslris; oporletme tollere de possessioue iila bovem illuni maximumaratorem, qui carro et aratro aplus est, cl dinjittere libipossessionem cum caeteris omnibus. Ad qucm aio : Utqaid mihi possesslo est, Domine mi, si non babeo bovemper quem regatur et alatur possessio. Et dicit mihi Epi-scpus : Ita piacuit, Carissime, quia civitas noslra vehi-cahs minislratur, et uuum bovem ad iUum maximum

    [a) Germanensis codex, nepolis ntei. (h) IJem Germ. cod., virgo et immaculatus. (c) Idem Germ. codex Ulimmeriani exemplarmajis lioc loco consentieiis, ox alia in hac villa voluimus esse presbylerum. (c() In Germ. codice, sine retardalione pergam. (e) Germ,cod., deuenisse Jerosoiymam.

  • 142 APPENDICE.

    cach dans votre proprit, il vaut mieux en effetqu'il soit dans une ville trs-clbVe que dans une

    petite proprit. N'avez-vous pas assez des deux

    autres bufs, d'un veau et des instruments de tra-

    vail du grand buf pour cultiver la terre de votreattelage ?

    6. Tout cela, je lavais entendu dans une extase,

    c'est--dire dans une dfaillance d'esprit. M'tant

    veill,

    je me mis aussitt bnir Dieu , et je merendis la ville auprs du saint vque Jean. Je luiracontai tout ce que j'avais vu, mais je gardai lesilence sur la vision du buf , et attendis ce qu'ilallait me dire. J'avais bien compris que ce grandbuf n'tait autre que saint Etienne lui-mme, etque les chars dont Jean avait parl, c'taient les

    saintes Eglises ; que la premire Eglise de Sion taitle grand char, et que le saint vque allait me de-mander les reliques de saint Etienne. C'est ce qui fitque je ne voulus point parler de la vision du buf, l'vque. En m'entendant, ce dernier se mil pleu-rer de joie et me dit : Bni soit le Seigneur Dieu,Fils du Dieu vivant. Si vous avez entendu cela

    ,

    comme vous le dites, mon cher ami, et si Dieu vousa fait une pareille rvlation

    ,je vais transporter ici

    de l'endroit o il repose le bienheureux Etienne

    ,

    premier martyr, archidiacre du Christ , le premierqui a combattu les combats du Seigneur au milieudes Juifs et qui, sur la terre, a mrit de voir, danssa majest, le Seigneur debout dans le ciel et qui aparu comme un ange dans l'assemble des hommes.Aprs avoir parl ainsi, le saint vque Jean mecongdia. Lorsque je fus de retour mon village,j'envoyai dire tous les habitants du lieu d'avoir

    carrum miuus habemus, quem tu diceris in possessionetua celare. Oportet namque ut in civitate celeberrioiasit, quam in parva possessione. Numquid non tibi suffi-ciunt duo residui boves, et unus vitulus, et utensiliabovis maximi, ad excolendam terram vehiculi tui?

    6. Et cum hoc in exstasi, hoc est in excessu mentisaudissem, statim expergefactus benedixi Deum : et per-rexi in civilatem ad sanctum episcopum Joannem. Etcum illi oumia quce videram enarrassem, reticui devisione bovis, expectans quid audirem ab eo. lutellexeramenim quia sanctus Stephauus ipse est bos maximus ; etquia carri illi, de quibus dicebat, sanct essent Ecclesiae

    ;

    et Sion prima Ecclesia, ipsa esset carrus major; et quiababebat sanctus Episcopus a me petere saucti Stephanireliquias, ideu de visione bovis Episcopo dicere uolui.Cumque audisset episcopus Joannes, pne gaudio lacry-matus est, et dixil : Benedictus Dominus Deus Filius Deivivi. Si ha;c, ut dicis Carissime, ita audisti, et Deus tibirevelavit, oportet me transferre iude beatum Stephanumprimum Martyrem, Archidiaconum Christi, qui primusapud Judos dominica bella bellavit, et Dominum in suamajestate in terris positus in clum vidit stantem, ettanquam Anglus in concione homiuum apparuit. Etcum hc dixisset sanctus Joannes, demisit me. Cumquevemssem ad vdlam, misi prconem ad omnes habilato-res vjllae, dduculo ut consurgerent, et foderent in acervo.

    (a) Germ. Ms. videram.

    se lever de grand matin pour faire des fouilles dansun tumulus.

    7. La mme nuit, le seigneur Gamaliel apparut un moine, homme simple et innocent, nomm Aliget,sous les mmes traits qu'il m'tait apparu moi-mme, et lui dit : Allez dire au prtre Lucien : C'esten vain que vous vous donnez du mal fouiller cetumulus ; nous ne sommes plus l , mais nous yavons t placs pendant les lamentations qu'on fitsur nous, la manii'e des anciens, et ce tumulus at lev en tmoignage de ce deuil; mais cherchez-nous dans un autre endroit, au lieu appel en syria-que

    ,DEBATALIA

    , eU grCC , ANDRAGATHON,

    que UOUSpouvons traduire par ce mot : les braves. A la pointedu jour, en me levant, je trouvai ce moine en trainde prcher tous les frres. Aprs la rcitation deshymnes je me mis dire : Allons ce timiulus etfaisons-y des fouilles. Alors quelques personnes medirent : Ecoutez auparavant ce que raconte le moineMiget

    ; je le fis venir et lui demandai de quoi ils'agissait. Il me raconta tous les prodiges qu'il avaitvus de la part de Gamaliel et me dit comment ilavait vu un champ situ au midi , et dans lequel setrouvait un spulcre comme abandonn et tombanten ruines, o il avait remarqu trois lits d'or, dontun plus lev que les autres, sur lequel taient ten-dus deux personnages

    ,un vieillard et un jeune

    homme, les deux autres lits ne contenaient chacunqu'un seul personnage. Celui qui occupait le lit leplus lev, rpondant ses questions lui avait dit :Allez dire au prtre Lucien que c'est nous quisommes les seigneurs de ce lieu. Si vous voulez trou-ver un grand saint, il est dpose du ct de l'orient.

    7. Eadem vero nocte apparuit ipse Domnus Gamalielcuidam monacbo Migetio uomine, innocenti et simpliciviro, ea simil.tudine qua mihi apparuit; et dixit adeuiJi : Vade, et die Luciano presbytero ; In vanum labo-ras in acervo illo, modo non sumus ibi, sed tune ibipositi fuimus, cum lamentarentur nos secundum consue-tudinem antiquorum : propter quod acervus in testimo-nium planctus factus est. Sed qure nos in alla parte,in loco qui dicitur lingua Syriaca, Debatlialia; quodinterpretatur in Graeco, Andragatbon; quod nos possu-mus dicere, virorum bonorum. Diluculo vero singens,inveni monachum illum praedicantem omnibus fratribus.Hymnis dictis deiude cpi dicere : Eamus ad acervumillum, et fdiamus in ilio. Tune quidam dixerunt mihi :Audi primum quid dicat monachus Aligetius. Advocatomonacbo Migetio, exquisivi ab eo quid esset. lUe aulemuniversa signa qua (a) viderat Gamalieiis, dixit mihi,et quemadmodum vidisset contra Austrum agrum situm,etmouumentum in eo quasi neglectum et ruinosum, ubitrs lectos aureos stratos vidit, unum ex ils altiorera abaliis, in quo erant duo jacentes, unus senex et unusjuvenis, et in aliis lectis duobus erant siuguli. Et respon-dit qui erat in excelsiori lecto, et dixit : Vade, et diepresbytero Luciano, quoniam nos domini loci bujussumus. Si vis magnum et justum invenire, ipse ab orien-tali plaga nobis positus est. Et liaec audieus a monacbo

  • LETTRE DE LUCIEN A TOUTE L'GLISE. 143En entendant cela de la bouche du moine, j'ai glori-fi le Seigneur de ce qu'il trouvait un second tmoinde la rvlation qui avait t faite. Or, tout se trouva

    tre comme Miget l'avait vu, et tout sembla parfai-tement se rapporter.

    8. Je fis donc aussitt part des choses au saint

    vque,

    qui me renvoya ses frres les vques.

    Ceux-ci accoururent l'endroit indiqu, o ils firentfaire des fouilles. Ajirs avoir enlev une grandequantit de terre , nous trouvmes ime pierre surlaquelle se lisait ces mots hbreux Celeliel, Nasoon,Gamaliel

    ,Abbibabel

    ,crits en caractres grecs.

    Voici le sens de ces mots : Celeliel signifie Etienne;Nasoon, Nicodme; Abbibabel, le fils mme de Ga-maliel. Lorsque nous fmes arrivs plus bas, noustrouvmes du ct de l'orient la place de saintEtienne, comme il m'avait t dit. Aussitt , il se fitun tremblement de terre , et il se rpandit , de cetendroit, une odeur si suave et si abondante

    ,

    quepersonne ne se rappelait en avoir senti une pareille

    ;

    c'tait se croire dans les dlices du pai'adis ter-restre. Il y avait une foule de peuple prsente avecnous, et dans le nombre s'en trouvaient plusieursd'atteints de diverses infirmits; l'instant mme etds qu'on sentit la boiuie odeur, il y en eut soixante-treize de guris. Chez les uns , ce sont des dmons

    qui taient chasss, chez les autres, c'est une pertede sang qui tait arrte. Les uns se trouvrent gu-ris d'une infirmit secrte , les autres , de livrestierces ou quartes. La fivre quitte ceux-ci, la jau-nisse ceux-l ; les uns sont guris des ci'ouelles, lesautres de furoncles ; ceux-ci d'une cphalalgie et dela migraine, et d'autres de beaucoup d'autres mala-dies qu'il serait long d'numrer. 11 y avait alorsprsents les vques Jean, de Jrusalem , Eustonius,de Sbaste, et Eleuthre de Jricho, avec tout leurclerg. Ils emportrent donc les reliques de saintEtienne, en chantant des hymnes et des cantiques,dans la sainte glise de Sion, o il avait t ordonnarchidiacre. On nous laissa prendre quelques petitsfragments de ses membres, et mme des reliquestrs-grandes avec la poussire provenant de la d-composition de ses chairs.

    9. Je vous demande donc de prier pour monnant, afin que je sois trouv digne de jouir de laprsence du Seigneur, avec l'assistance du bienheu-reux martyr Etienne, et le secours de vos prires,dans le royaume de Jsus-Christ Notre-Seigneur, qui soient la gloire et l'empire, avec le Pre et leSaint-Esprit, jusque dans les sicles des sicles.Amen. Or, les reliques du bienheureux Etienne ontt trouves le trois aot.

    glorificavi Dominum, quoniam invenlus est et aliiis testisin revelalioue. Hc auLeiu ut (o) vidit, ila et eveuerunl;et consoua sibi apparueruiil uuiversa.

    8. Slaliui igitur nunliavi beato Episcopo. At ille misilad fratres suod Episcopos. Qui cum uccurrissent, veue-runt ad locum : queui cum jussissent lodere, et parsterrae maxima fuissel egesta, iuveuimus lapidem, iu quosculptuiu erat, Celeliel, (b) Nasoon, Gamaliel, Abbibabel,Hebraica quidem verLa, lilteris aulem Gra;cis. Inlerpre-tatio vero uomiuum hc est : Celeliel Slephaiius qui-dem dicitur : Nasuou vero Nicodemus, Abbibabel filiumGamalielis siguiticat. Cum aulem pei'veuissemus deor-suu), iuveuimus locuui saucli Slephaui iu parle Orieulis,sicul uudieraui. El stalim terra molus facLus esl, el lanlasuavilas et fragraulia odoris iude cgressa est, quautamnullus bomiuum sensisse se memiuit : ut putaroums uosin amuilate paradisi esse posilos. Mullitudo uamquepopuli aderat nobiscuui, iuter quos pluriuii eraut iuUriuivariis lauguoribus : iu ipsa hora mox de odore suavilalisejus septuagiuta et 1res auimai cural suut. Ab aliis

    fugati dae.moncs, aliorum fous resliuctus est sanguinis :alii a strumis et furunculis liberati; alii a secreliore in-firmitale sauati, alii a terliauis et quartauis : alios febrisreliquit, alios morbus regius : alii a cepbalalgia curati etbemicrauio : et multas alias curationes seuseruut homi-nes, quas enumerare longum est. Aderaut euim tuuc iuillo teuipore episcopi, Joaunes Jerosolyuiilauus , et(c)Eustouius episcopus de Sebasti civilate, et EleutlieriusJericlioutiuus, cum oumi Clero. Itaque cum Psaluiis etIlymuis asporlaveruul reliquias bealissimi Slepbaui insauctam ecclesian. Siou, ubi arcbidiaconus fuerat ordi-ualus : dereliuquenles uobis de membris Saucli parvosarticules, imo maximas reliquias cum pulvere, ubi ejusomuis caro absumpta esl. {d)

    9. El ideo orale precor pro exiguitate mea, ut dignus in-veuiar iu couspectu Domiui, adjutus bealissimi MartyrisStephaui meritis, et vestris oratiouibus : reguaute ChristoJesu Uomiuo uoslro, cui est cum Paire et Spiritu sanclo glo-ria et imperium iu scula sculorum, Ameu. luvenl suulautem reliquiai bealissimi Slepbaui lerlio Nouas Auguslas.

    (a) Idem. Germ. Ms. ut vidi. [b) In eodcm Germ. Ms. Cheliel, Nasnam, Gamaliel, Abbiba. (c) In Germanensi oodice, et EestoniusSebastan civitalis et Eleutherius Jerichontinus : hi omncs cum clero suo venerunt , et ita cum Psalmi , etc. [d] Idem Germ. codex, utin inscriptione Ki^islola;

    ,

    quam Ilymesio episcopo prainotatam observavimus,itu in conclusione recedit a codice Floriaccnsi , et habet sic :

    ubi ejus omnis caro dcsluxerat. Ex liis ergo sanctis reliijuiis beatitudini veslr transiuisi. Quod cum suscepcrilis, orale pro exiyuilatemea, ut diyiius inueniar in couspectu Do'niui Jcsu Chrisli, adjutus meritis beati prin.i martyris Stephani. El vus mementote nostr humi-lilatis , et tanquam prsentem me diliyile, prastante Domino nostro Jesu Christo, qui vioit et rgnai in scula sceculorum. Amen. Necaddit inventas esse Stephani reliquias tertio Nonas Augusti.

  • AVERTISSEMENT

    SUR LA LETTRE D'ANASTASE ET SUR L'CRIT SUIVANT

    Celte lettre d'Anastase a t extraite d'un vieux livre de l'abbaye de Fleury. Anastase y dit qu'ila traduit , du grec en latin , l'crit suivant. On ignore de quel auteur grec est cet crit , auquelnanmoins ajoutent foi un grand nombre de grecs qui, pour la plupart, voient, dans la dcouvertedont il y est parl des reliques de saint Etienne ainsi que dans la translation qui en fut faite deJrusalem Constantinople, une dcouverte et une translation postrieures de quelques annes la rvlation faite Lucien. En eflet, cet crit place cette translation une poque o dj lecorps de saint Etienne avait t transport Jrusalem, dans la sainte Sion. Or, cette translationa t faite par Jean, vque de Jrusalem, aprs la rvlation faite Lucien, comme on le voit parla lettre de ce dernier. Cependant Nicphore, liv. XIV, cli. ix, dit que ces reliques furent apportes Constantinople sous Constantin, et il ajoute qu'une partie de ces reliques, qui peut-tre taientdemeures caches et taient restes en Palestine, fut dcouverte plus tard par une rvlation divinefaite Lucien. Toutefois, plusieurs choses montrent la fausset de l'crit suivant, o on remarquecertaines dates contredites par les fastes de l'histoire. 11 y est dit, en effet, que le cercueil de saintEtienne a t dpos dans un oratoire construit par Alexandre sous le dixime consulat de Cons-tantin Auguste. Or, l'empereur Constantin , d'aprs les fastes , n'a t que huit fois consul, Cy-rille y est marqu comme vque de Jrusalem : or, il n'occupa ce sige que sous Constance , nonpas sous Constantin

    ,bien longtemps par consquent aprs la mort de l'vque Eusbe, qui est

    nanmoins reprsent dans cet crit comme occupant le sige de Constantinople et recevant lesreliques de saint Etienne.

    ADMONITIO IN EPISTOLAM ANASTASII ET IN SUBSEQUENTEM SCHIPTURAMEx vetere libro Floriacensi prodit Epistola lisec Anastasii, qua ille significat e Grseco sermone in Latinum

    translatam suo labore subsequenteni Scripturam. Quonam auctore condita Grsece et conficta fuerit Scriptura,compertum non est : ei tamen lidem addunt multi e Greecis, qui plerumque illani Stephani Martyris, quamnarrt, detectionem aliam et in urbem Gonstantinopolim translationem statuunt post aliquot annos a reve-latione facto Luciano. Enim vero contigisse translatio hc dicitur, cum esset reconditum S. Stepbani cor-pus Jerosolymis iu sancta Sion : quo nimiruni a Joanne Jerosolymitano traaslatum post Luciani revelatio-nem fuit, secundum ipsius Epistolam Luciani. Attamen Nicepborus lib. XIV, c. ix, refert primum Stephanireliquias Gonstantinopolim deportatas sub Constantino, tum addit partem quamdam ejus reliquiarum, quoccultata forsilan et relicta erat in Palestina, a Luciano postea detectam divina revelatione. Geeterumsubsequentis Scriptur falsitatem produnt plurima

    ,quae cum temporum bistoria pugnant. Dicitur Ste-

    phani loculus in Oratorio per Alexandrum exstructo positus consulatu Constantin! Augusti decies : atCoustantinus imperator octies tantum consul in Fastis consignatur. Gyrillus

    ,

    qui hic nominatur episcopusJerosolymitanus

    , non sub Constantino suscepit episcopatum,sed sub Constantio , annis certe multis post

    mortem Eusebii episcopi, qui Eusebius nihilo minus Constantinopoli sedere et Stephani corpus exciperetingilur.

  • LETTRE D'ANASTASE A LANDULEUSTOUCHANT UN CRIT SUR LA TRANSLATION DES RELIQUES DU PROTOMARTYR ETIENNE

    QU IL AVAIT TRADUIT DU GREC EN LATIN

    A Landuleus , trs-remarquable vque de Gapoue , hommedigne de Dieu , Anastase , humble bibliothcaire du sigeapostolique, salut en Notre-Seigneur.

    Comme la sainte Eglise o sige, on sait avec quelhonneur, votre vnrabilit est tenue pour insigneet clbre, cause des reliques et de la mmoire desaint Etienne, et, par suite, est l'objet' d'un ardentamour et d'une grande vnration, de la part de VotreSaintet, j'ai cru bon, tant Mantoue, en qualitde lgat du sige apostolique

    ,auprs des Augustes,

    de traduire du grec en latin et d'envoyer votre d-votion l'histoire de la translation de son saint corps

    ,

    que je dcouvris d'une manire imprvue et que jen'ai jamais trouve nulle pai't jusqu' prsent. Je mesuis adonn ce travail tout la fois pour chapperaux ennuis de l'oisivet et pour ne point priver lespays latins de la connaissance de tels miracles. Jefus encore excit entreprendre cette version parles pressantes prires des habitants de Mantoue

    ,

    qui possdent, dans leurs murs, une glise d'unecertaine importance ddie ce saint martyr.

    Recevez donc ce petit travail, et, en apprenant leschoses merveilleuses opres, aprs sa mort

    ,par le

    premier martyr et premier diacre du Christ, chosesque peut-tre vous avez ignores jusqu' ce jour,rendez de dignes louanges celui qui en fut l'au-teur, et clbrez avec solennit , non sans quelquesouvenir de moi, l'anniversaire de cette merveilleusetranslation. Comme j'ai traduit aussi la mmepoque et dans la mme ville, un sermon d'Amphi-loque, vque d'Icne, sur la virginit, et mme surles trois professions, propos de sainte Anne et desaint Simon, je l'envoie galement Votre Saintetavec le susdit opuscule; je ne sais en effet, rien demieux offrir un homme spirituel

    ,

    que des donsspii'ituels

    ,

    que Votre Batitude se souvienne tou-jours de moi et se porte toujours bien , et que sesprires lui obtiennent la demeure de Dieu.

    E P I s T L A

    ANASTASII AD LANDULEUMDE SCRIPTURATRANSLATIONIS PROTOMARTYRIS STEPHANI

    Quam e Graeco in Latinum vertit.

    Landuleo egregio et Deo digno episcopo Capuano, Anastasius exi-guus Apostolica; bibliothecarius, in Domino salutem.

    Quia sancta ecclesia, oui Venerabililas tua prseessedecenter agnoscilur, beali Stephaui Reliquiis et Memoriacelebris et iusignis habetar, ac per lioc maguo erga ejusreverentiaui Sauctilas tua ilagrat alTectu : ratum duxi,pnes Mantuanain urbem sedis Apostolic legationisapud Augustes {alii explend) explenda causa degens^Trauslatiouem ipsius sacri corporis Grce conscriptam,ac ex improvise delatam, Latineque uusquam a me auteprorsus inventam, Romane dare sermoni, tueeque piee

    destinare devotioni : quatenus per hoc et otiositatis ame rancor excluderetur, et Latinilas tautorum miraculo-rum cognitione minime fraudaretur. Accidit autem, utetiam super bec a preefatae urbis incolis obuixe rogarer,60 qued illic bujus Martyris habeatur templum, houestaqualitate constructum.

    Suscipe itaque bec Opusculum, et mira quae primusChristi Domiui Martyr atque Diaconus post transitumgessit, quteque forte hacteuus ignorasti, comperiens,laudes auctori dignas repende : diemque auniversarium,mei queque non immemor, in bujus mirabilis Transla-tienis celebrationem solemniter ge. Sed queuiam tunetemporis ibidem positus Sermonem nibilo miuus quemde virginitate super Anna et Simeeue, imo quem detribus prufessionibus Amphilocbius Icouii praesul habue-rat, inlerpretatus suni, et hune queque cum memoratosimul Opusculo Sanctimoniai tuae mittere procuravi.Spiritali quippe nil fere commodius duxi, quam spiritaliaoUerenda. Batitude tua in teruum valeat mei memor,impetrantibus Dei sedes oratiouibus suis.

    TOiil. XXV. 10

  • J46 APPENDICE.

    HISTOIRE

    DE LA TRANSLATION DES RELIQUES DE S. ETIENNEDE JERUSALEM A BYSANCE

    1 . Il arriva , l'poque o le corps de saintEtienne

    ,

    premier martyr, tait dj transport Jrusalem dans la sainte Sion

    ,du temps de Jean,

    vque de Jrusalem,

    qu'un snateur, appelAlexandre , conut le projet d'lever un oratoire enl'honneur de saint Etienne. L'uvre acheve, il de-manda l'vque Jean de vouloir bien placer le corpsdu saint dans cet oratoire. Alors l'vque dposa lecercueil , et plaa au dehors cette inscription fixeavec des clous : Le 14 dcembre, indiction cinquime,sous le dixime consulat de l'empereur Constantin-Auguste. Cinq ans aprs, le mme snateur Alexandretant tomb malade

    ,fit son testament en faveiu- de

    la sainte Eglise, des pauvres et de sa femme Julienne,en adjurant l'vque Jean, au nom de Notre-SeigneurJsus-Christ, de lui faire faille, aprs sa mort, un cer-cueil en bois de Perse, et de dposer son corps prsdu tombeau du saint protomartyr Etienne , attendu,disait-il, que je lui ai construit une demeure de mespropres deniers. Cela dit, il s'endormit en paix. Lelendemain, Jean vint sa demeure avec ime foule depeuple , emporta son corps et le dposa auprs dusaint protomartyr Etienne.

    2. Huit ans aprs, sa femme Julienne eut imepense qu'elle trouva bonne

    ,ce fut de prendre le

    cox'ps de son mari et de l'emporter Byzance, dans

    sa proprit. Aprs y avoir rflchi, elle aUa trouverl'vque de Jrusalem , Cyrille, et lui dit : J'ai l'in-tention de porter le corps de mon mari Byzance,dans ma proprit. Celui-ci lui rpondit : Je ne puis

    y consentir, ce serait jeter le trouble dans le peuple.Alors JuUenne s'en alla, tout en larmes, dans sa de-meure

    ,et crivit son pre

    ,

    qui tait Byzance,

    une lettre o elle s'exprimait ainsi : A