Pharmacien de France 1241 juin 2012

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Vingt ans après la marge dégressive lissée et douze ans après l’obtention du droit de substitution sous le gouvernement Aubry, c’est Marisol Touraine qui prend les rênes du ministère des Affaires sociales et de la Santé. À quoi doivent s’attendre les pharmaciens ? Coulisses et prospective. LA SANTÉ SELON LA GAUCHE DÉCRYPTAGE P. 22 Les insoumis de la santé ENQUÊTE P. 26 Les mystères de l’aspirine INVESTISSEMENT P. 38 L’enjeu Datamatrix N o 1241 JUIN 2012 L’INTERVIEW « Arrêtons le corporatisme ! » Gérard Raymond, AFD

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N° 1241 du Pharmacien de France (juin 2012)

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Vingt ans après la marge dégressive lissée et douze ans après

l’obtention du droit de substitution sous le gouvernement Aubry,

c’est Marisol Touraine qui prend les rênes du ministère des A� aires

sociales et de la Santé. À quoi doivent s’attendre les pharmaciens ?

Coulisses et prospective.

Vingt ans après la marge dégressive lissée et douze ans après

l’obtention du droit de substitution sous le gouvernement Aubry,

c’est Marisol Touraine qui prend les rênes du ministère des A� aires

sociales et de la Santé. À quoi doivent s’attendre les pharmaciens ?

LA SANTÉ

SELON LA

GAUCHE

DÉCRYPTAGE P. 22

Les insoumis de la santé

ENQUÊTE P. 26

Les mystèresde l’aspirine

INVESTISSEMENT P. 38

L’enjeu Datamatrix

N o 1 2 4 1 J U I N 2 0 1 2

L’INTERVIEW« Arrêtons le corporatisme ! »

Gérard Raymond, AFD

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LePHaRMaCIeNDEFRANCE

Juin 2012 I No 1241 I 1

L’Éditorial

La présidentielle, les législatives… la Convention phar-maceutique. Par un de ces hasards que les négocia-

tions favorisent, les calendriers électoraux et professionnels se sont harmonisés. En ces temps d’alternance politique s’ouvre donc également un nouveau champ conventionnel pour les phar-maciens. Paiement à la performance sur les génériques, entretiens pharmaceutiques, rému-nération au forfait : ce que la profession a gagné à force de discussions, elle ne le perdra plus. Droite, gauche et centre se sont toujours accor-dés dans l’intérêt du patient : il n’y a évidemment rien de partisan à vouloir mieux suivre et mieux prendre en charge certaines pathologies et cette nouvelle Convention ne traite bien que de cela. Mais, c’est le paradoxe, rien n’est encore gagné pour les pharmaciens : certaines étapes cruciales nous attendent. La première d’entre elles sera la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale. Cette étape annuelle aura cette année une grande originalité : elle devra conte-nir tous les éléments législatifs de la rémunéra-tion mixte. La seconde sera le rendez-vous du 1er janvier prochain, lorsque la possibilité sera enfin ouverte aux pharmaciens de débuter les entretiens de suivi sur les anticoagulants oraux. Ce n’est qu’après avoir remporté la confiance des patients et mis des actes sur les mots de la

Convention que nous pourrons nous avouer gagnants. Reste, au-delà de ces réformes, de nombreux points sur lesquels nous sommes en attente de solutions pragmatiques. Je ne citerais parmi ces dossiers que les sociétés de partici-pation financière des professions libérales, les fameuses holdings, ou encore la question brûlante de la fourniture de médicaments aux maisons de retraite. Concernant ces deux dossiers et bien d’autres, comme le développement professionnel continu ou la rétrocession, les réponses se font attendre depuis trop longtemps.En attendant de commencer le travail avec les équipes ministérielles qui se mettent en place, je voudrais juste rappeler quelques règles

simples sur les-quelles nous ne tran-sigerons jamais. Elles sont au nombre de trois et consti-tuent les piliers de notre profession, ceux qui nous ont permis à la fois de construire notre his-

toire et de préparer notre avenir : le médicament, quel qu’il soit, doit rester à l’officine, sa pro-priété doit rester exclusive aux pharmaciens qui y exercent, gage de leur indépendance, et, enfin, les officines doivent être harmonieusement réparties sur le territoire. Je ne doute pas que l’équipe gouvernementale en place connaisse déjà ces règles capitales mais notre persévérance à les maintenir est la garantie de leur moder-nité pour tous les quinquennats à venir, quels qu’ils soient.

Les cinq ans à venir

“ Ce que la profession a gagné à force de discussions, elle ne le perdra plus. ”

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Philippe Gaertner

Président de la Fédération

des syndicats pharmaceutiques

de France

No 1241 I 55e année I05/06/12 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0212 T 81323 www.lepharmacien.fr

LE PHARMACIEN DE FRANCE13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09Tél. : 01 42 81 15 96 I Fax : 01 42 81 96 61

DIRECTEUR DE la pUblICaTIon : Éric GarnierDIRECTEUR DE la RÉDaCTIon : Jocelyne Wittevrongel

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DIRECTEUR CommERCIal ET REsponsablE DE la pUblICITÉ : Christophe Bentz ([email protected]). Tél. : 01 42 81 56 85 Fax. : 01 42 81 96 61

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Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0212 T 81323

oRGanE D’InFoRmaTIons sCIEnTIFIQUEs ET pRoFEssIonnEllEs pHaRmaCEUTIQUEsLe Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

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LePHaRMaCIeNDEFRANCELePHaRMaCIeNDEFRANCE juin 2012 Sommaire

Juin 2012 I No 1241 I 3

4 L’INTERVIEW Gérard Raymond : « Arrêtons

le corporatisme ! »

8 L’ACTU EN BREF13 LE KIOSQUE 16 ENJEUX

La santé selon la gauche

20 LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ

26 ENQUÊTE Les mystères de l’aspirine

28 PANORAMA32 CONSEIL

Le Laser s’attaque aux onychomycoses

33 FICHE CONSEIL Traitements des onychomycoses36 INTERNATIONAL Dr Vidéo et Mr Games

38 INVESTISSEMENTL’enjeu Datamatrix

40 SUBSTITUONS !43 EN BREF

44 NOUVELLES TECHNOSEnvoyer des gros fichiers

47 ÉCO&VOUS48 PRODUITS

50 BANC D’ESSAI Les produits

anti-jambes lourdes

52 APERÇU

54 CULTURE 56 AUTO-MOTO

5016 26

Ce numéro comporte un encart jeté de 4 pages « Congrès des pharmaciens » et un encart jeté de 1 page « Agenda des pharmaciens ».

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Actualité Santé Officine

Associations, revues militantes, blogs… Au fil des polémiques sanitaires, une nouvelle façon d’informer les professionnels de santé et le grand public est née.Dans le sillage de la revue médicale indépendante Prescrire, c’est un

mouvement de fond qui s’organise depuis une dizaine d’années. Les sites internet médicaux alimentés par les professionnels de santé et indépendants de tout financement industriel connaissent un véritable essor.

DÉCRYPTAGE

Associations, revues militantes, blogs… Au fil des polémiques sanitaires, une nouvelle façon d’informer les professionnels de santé et le grand public est née.Dans le sillage de la revue médicale indépendante

DÉCRYPTAGELes insoumis de la santé 22

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LePHaRMaCIeNDEFRANCEActualité En bref

ce qu’ils ont dit

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ils l’ont dit

hôpitalGérer la sortiedes seniorsComment coordonner le parcours de soins des personnes âgées en sortie d’hôpital ? Des expérimen-tations vont commencer dans sept régions : Bourgogne, Bretagne, Île-de-France, Limousin, Lorraine, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les pharmaciens sont présents dans le comité de pilotage par l’intermédiaire de l’Union nationale des professionnels de santé. À suivre. ❙

vétérinaireLes vermifugesen OTCIl était attendu depuis des mois (voir Le Pharmacien de France, no 1239) : un décret paru au Jour-nal officiel du 10 mai dernier exo-nère désormais la quasi-totalité des vermifuges pour chiens et chats, au moins pour les petites présentations. Peuvent donc être délivrés sans prescription le flu-bendazole (Flubenol pâte, Felivers Biocanina), le lévamisole (Stromi-ten, Vermifuge Clement chat, Ver-mex Biocanina, Gelminthe Clément-Thékan, Teniverm 0,5), le praziquantel (Drontal P, Drontal P pâte et Drontal chat, Ascatryl trio, Prazical, Milbemax cp, cp appétent et tab, Dolpac 2, 10 et 25, Plerion 5 et 10), le fenbenda-zole (Panacur 250 et 500) ou l’ox-fendazole (Dolthene). ❙

Issam Moussly, titulaire à Pleurs, dans la Marne, a mis en place un réseau d’approvisionnement pour les insurgés syriens.

«Je repars demain en Turquie. » La mission entamée par Issam Moussly en janvier 2012, n’est malheureusement pas prête

de s’achever : « Je dois amener 200 kilos de maté-riel médical qui seront livrés par des passeurs à des hôpitaux de campagne dans tout le pays. » Le

pharmacien a pour cela fondé une organisation non gouvernementale, Solidarité Syrie, qui lui permet de lever des fonds : « La première collecte de dons nous a permis de réunir 9 000 euros, exclu-sivement réservés à l’achat de trois tonnes de médicaments bien ciblés à partir d’une liste que nous avaient confiée les médecins syriens. » Manquent particulièrement les anesthésiques par voie parentérale, difficiles à acheter, difficiles à convoyer et à exporter mais indispensables pour soigner les blessés. L’association créée par Issam Moussly accepte tous les dons. Vous pou-vez adresser vos chèques à Solidarité Syrie, 31 rue du Général-Leclerc, 51230 Pleurs. ❙

humanitaire

Au chevet de la Syrie

Prise en charge

Des parcours semés de professionnelsBPCO, maladie rénale chro-nique, Parkinson ou insuffi-sance cardiaque… où sont les pharmaciens ? La Haute Autorité de santé a publié le 15 mai dernier des « parcours de soins personnalisés » à des-tination des professionnels gérant les patients en ALD. Des guides pour comprendre la place d’une profession dans le système de soin. Résultat : dans la bronchopneumopathie, les pharmaciens sont cités au niveau de la dispensation des médicaments et du sevrage tabagique. Dans l’insuffisance

cardiaque, les potards sont mentionnés pour leur rôle d’éducateurs thérapeutiques ou pour limiter l’automédica-tion, notamment le recours aux AINS. En revanche, dans la maladie de Parkinson, l’offi-cine n’apparaît pas en cas de prise en charge multidiscipli-

naire… Pour la maladie rénale, le pharmacien est classique-ment cité pour son apport dans le « contrôle des prescriptions médicamenteuses, l’information et l’éducation » du patient. « C’est un net progrès dans la mesure où nous n‘étions même pas présents dans des recom-mandations antérieures », se félicite néanmoins Philippe Denry, en charge de la forma-tion professionnelle à la FSPF. La suite aux prochaines recom-mandations… ❙

Ces documents sont consultables sur http://tinyurl.com/cduhhxt.

« Sur les 200 rapports de l’Oniam, 20 ou 30 suggèrent l’imputabilité du Mediator. [...] Les dégâts annoncés ne correspondent pas à la réalité. »Lucy Vincent, directrice générale de Servier.

« Si on m’avait signalé que [le Mediator] était un anorexigène, le produit ne serait pas resté deux heures dans une pharmacie. »Lucien Abenhaim, auditionné dans le cadre du procès Mediator.

« Il ne faut pas se laisser enfermer dans un piège intellectuel selon lequel l’augmentation des dépenses de santé […] représenterait une charge intolérable pour la société. »Jacques Attali, économiste, lors d’un discours au congrès Hôpital Expo.

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LePHaRMaCIeNDEFRANCE Actualité

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REPÈRES

MACRO / ÉCO

belgique

L’oxygène quitte l’officineLes mesures d’économies imposées par le ministère de la Santé publique belge continuent d’affluer (voir Le Pharmacien de France, no 1240). Au 1er juillet, elles toucheront l’oxygénothéra-pie. L’Association pharmaceutique belge (APB) explique que « l’oxygénothérapie chronique est déplacée vers le milieu hospita-lier où est utilisé l’oxygène liquide. Cela revient à dire que la nouvelle réglementation réduit le rôle du pharmacien aux cas d‘urgence. » Pour commencer, le pharmacien n’est plus tenu de détenir une bouteille d’oxygène en stock (pour une garde, par exemple). L’APB juge la mesure « totalement inacceptable ». ❙

états-unis

Prescription facultativeDe l’OTC « plus » ? La Food and Drug Administration réfléchit sérieusement à donner aux pharmaciens un rôle élargi en auto-risant notamment la délivrance directement aux patients et sans ordonnance de certains médicaments, dans l’asthme, le diabète ou la migraine, par exemple. Plus surprenant, l’agence améri-caine pousse également à l’utilisation de kiosques d’autodia-gnostic où, par l’intermédiaire d’un écran tactile, le patient pourrait donc « s’autoprescrire » des spécialités comme les antihypertenseurs. Inutile de dire que ces mesures plutôt nova-trices sont encore en évaluation. ❙

20 foisC’est l’écart maximal de rémunération entre le plus bas et le plus haut salaire d’une même entreprise que des sénateurs veulent voir appliquer. Leur proposition de loi déposée le 21 mai intégrerait les rémunérations de toute nature.

– 4,6 %Le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois, hors intérim, a baissé au mois d’avril. Le baromètre de l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale confirme ainsi la tendance observée depuis neuf mois.

14 %des étudiants en médecine et pharmacie ont renoncé à des soins pour raisons financières au cours des douze derniers mois, selon la troisième enquête nationale de La Mutuelle des étudiants.

15 000 eurosC’est la somme remise par Optipharm au Centre de lutte contre le cancer d’Auvergne, grâce à une campagne de dépistage du cancer colorectal dans ses pharmacies.

Ce sont les parapharmacies Leclerc qui tiennent le haut du pavé dans le marché de la parapharmacie en France, avec 170 points de vente début 2012, suivies par Monoprix (102) et Carrefour (84). Hors officine, le circuit français des para-pharmacies compte 760 points de vente physiques.

Le circuit des parapharmacies en France

Source : Le circuit français des parapharmacies en 2012 © Eurostaf

Parapharmacies en ligne :200 sites internet

Parapharmacies en ligne :200 sites Internet

Parapharmacies en ligne

Environ 200 sitesinternet

lecomptoiresante.com,monguidesante.com,

ma-parapharmacie.com,santessima.com.

Parashop, Paraland-Beautéland,Nocibé, Tanguy Cosmétiques, etc.

+Parapharmacies des grands magasins

(Printemps, Galeries Lafayette)

Leclerc, Monoprix, Carrefour,Auchan, Casino, Cora, Intermarché, Système U.

Parapharmaciesindépendantes

100 points de vente

Chaînes deparapharmacies135 points de vente

Shop-in-shop Enseignes deparapharmacies

Parapharmacies non issuesde la grande distribution :

235 points de vente environ

Parapharmaciesde la grande distribution :

525 points de vente environ

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LePHaRMaCIeNDEFRANCEActualité Enjeux

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LA SANTÉ SELON LA GAUCHE

Vingt ans après la marge dégressive lissée et douze ans après l’obtention du droit de substitution sous le gouvernement Aubry, c’est Marisol Touraine qui prend les rênes du ministère des A� aires sociales et de la Santé. À quoi doivent s’attendre les pharmaciens ? Coulisses et prospective. par Laurent Simon

La politique est affaire de symboles. Alors encore candidat à la présidence de la Répu-blique, François Hollande avait prononcé son grand discours sur la santé à l’issue de la visite de l’hôpital Robert-Debré et avait consacré au secteur hospitalier la majorité de ses proposi-tions. Bis repetita lors du premier déplacement et du premier discours de Marisol Touraine : à peine nommée, la numéro 6 du gouvernement, qui cumule les portefeuilles des Affaires sociales et de la Santé, a livré les grands axes de sa poli-tique au salon Hôpital Expo porte de Versailles, à Paris. « C’est important, c’est le premier signal qu’elle envoie et il va dans la bonne direction »,

s’est félicité Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France. Quid de la médecine de ville et des professionnels de santé ? En l’absence de ministre ou de secrétaire d’État spécifiquement chargé de la Santé ou de référent « ambulatoire » dans le gouvernement Ayrault, la question se pose. Dans son discours, la ministre n’a tout de même pas oublié la seule réforme qui concernera la « ville » à court terme : le secteur 2. La limitation des dépassements d’honoraires médicaux sera intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2013. Une priorité pour le nouveau gouvernement : en ce domaine, les résultats ne pourront attendre plus de « quelques mois », a précisé la ministre.

Hospitalocentrite aiguëAu vu du parcours de député du Premier ministre Jean-marc Ayrault, on est tenté de le croire : en 2008, il interrogeait déjà la ministre de l’époque Roselyne Bachelot sur les dépasse-ments d’honoraires qui « pénalisent grandement les patients […] et fragilisent les personnes âgées ». Il ira jusqu’à proposer, en mars 2011, un « bouclier rural ». Ce texte de loi finalement rejeté prévoyait quelques mesures bien senties. Extraits : « Il convient désormais de revoir sans tabou le dogme de la liberté d’installation des praticiens médicaux » ou bien : « Le temps est venu pour la représentation nationale de prendre ses responsabilités à l’égard des populations dépourvues d’accès au soin. » Le gouvernement conservera-t-il cette ligne dure ? Quant à Mari-sol Touraine, si elle n’est pas spécialiste ni du médicament ni des soins de ville, elle s’est néanmoins emparée de ces dossiers à son

Didier Tabuteautitulaire de la chaire Santé à Sciences-Po Paris

Quels seront les premiers chantiers du gouvernement ?À mon sens, les sujets prioritaires seront l’hôpital public sur différents thèmes, comme la convergence tarifaire ou la tarification à l’activité, et les dépasse-ments d’honoraires chez les médecins. Ce sont des chantiers majeurs, en par-ticulier l’hôpital où il existe une vraie désespérance des professionnels.

Avec un Ondam prévu à + 3 %, la ques-tion du déficit de la Sécu sera-t-elle débattue ?Il faudra que le gouvernement garantisse le financement de cette augmentation

de 0,5 % : que l’Ondam soit à 2,5 % ou à 3 %, cela ne préjuge pas des mesures de réduc-tion des déficits qui pourront être prises.

Y aura-t-il un changement de menta-lité en matière de remboursement des soins ?La vraie question est : quelle Assurance maladie voulons-nous pour demain ? Le partage entre régimes complémen-taires et obligatoires est aujourd’hui de 50/50. Il y a une dérive engagée depuis une dizaine d’années.

3QUESTIONSÀ…

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Vingt ans après la marge dégressive lissée et douze ans après

l’obtention du droit de substitution sous le gouvernement Aubry,

c’est Marisol Touraine qui prend les rênes du ministère des A� aires

sociales et de la Santé. À quoi doivent s’attendre les pharmaciens ?

Coulisses et prospective.

Vingt ans après la marge dégressive lissée et douze ans après

l’obtention du droit de substitution sous le gouvernement Aubry,

c’est Marisol Touraine qui prend les rênes du ministère des A� aires

sociales et de la Santé. À quoi doivent s’attendre les pharmaciens ?

LA SANTÉ

SELON LA

GAUCHE

DÉCRYPTAGE P. 22

Les insoumis de la santé

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Les mystèresde l’aspirine

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L’enjeu Datamatrix

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L’INTERVIEW« Arrêtons le corporatisme ! »

Gérard Raymond, AFD

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LePHaRMaCIeNDEFRANCE Enjeux Actualité

Juin 2012 I No 1241 I 17

III

ancien poste de députée à la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. En témoigne cette question posée le 31 janvier dernier « sur les difficultés que rencontrent les structures de regroupement à l’achat des phar-maciens titulaires » où elle pointe les insuffi-sances de ce système mis en place par la loi HPST en 2009 avec pour objectif de « bais-ser le prix des médicaments non rembour-sés auprès des laboratoires pratiquant des remises quantitatives et de per-mettre une certaine stabilité tarifaire entre différentes officines ». Elle y égratigne au passage « l’usage de la rétrocession entre pharmacies, pratique d’ailleurs non conforme aux dispositions […] du Code de santé publique. Il est urgent de favoriser la baisse du prix des médi-caments non remboursés ». Le pre-mier sujet de discussion entre les pharmaciens et les équipes de Mari-sol Touraine semble donc tout trouvé.Concernant le médicament, la cam-pagne électorale avait été avare en pro-positions originales, les deux principaux candidats ayant peu ou prou proposé une continuation de la politique actuelle basée sur une baisse des pr ix e t une baisse des volumes, ainsi qu’un renforcement de la politique générique. Le gouvernement pourra s’appuyer pour ce faire sur Gilles Johannet : directeur de la Cnam-TS jusqu’en 2002, il est président du Comité économique des produits de santé (CEPS) depuis 2011 et, sous la hou-lette de Marisol Touraine, appliquera la poli-tique de prix du gouvernement. Pas de rupture à prévoir, malgré la « réforme profonde » sur le médicament qu’a évoquée la ministre. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013 apportera donc son lot de baisses de prix : « Certainement plus de 1 milliard d’euros sur les prix fabricant hors taxes », avance-t-on à la FSPF. Et ce, malgré la promesse de passer l’Objectif national des dépenses d’Assurance maladie (Ondam) à 3 % au lieu des 2,5 % initialement prévus.

L’air du tempsConcernant les réformes engagées par les pharmaciens, que doit espérer ou craindre la profession ? Les signaux positifs se sont multipliés pour accompagner leur mutation. « Le paiement à l’acte exclusif doit être rem-placé par un paiement mixte comportant des paiements forfaitaires pour la prise en

« Il faut une réforme profonde du médicament. »Marisol Touraine, lors de l’émission Les 4 vérités

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III

Bataille pour la SécuQui aura les rênes du financement de la Sécurité sociale ? Les périmètres des ministères se sont âprement négo-ciés. Marisol Touraine, installée avenue de Ségur, voulait ramener sous sa tutelle les comptes de la Sécu mais elle n’était pas la seule : Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et Jérôme Cahuzac, délé-gué au Budget, auront en fait la haute main sur la rédaction de la loi de finan-cement de la Sécurité sociale. Marisol Touraine interviendra en seconde ligne. Les arbitrages risquent d’être tendus : le déficit de la Sécu s’est encore élevé à 8,6 milliards d’euros l’année dernière.

Jacques Barrot et Hervé Gaymard en 1995. Au moment de sa conclusion, Martine Aubry, deve-nue ministre, nous a fait retravailler le texte pen-dant un an. Finalement, en 1999, le parlement l’a adopté. L’État et les pharmaciens avaient à l’époque besoin l’un de l’autre. » La politique générique, un des atouts majeurs de la profes-sion lors de ses négociations avec les gouver-nements et l’Assurance maladie, est donc née sous un gouvernement socialiste. Ce texte décidément très riche comportait éga-lement la mise en place du système Sesam-Vitale et la fin des créations d’officines par voie dérogatoire, le système plutôt opaque qui avait prévalu jusque-là. Autre mesure plus ancienne concernant directement les pharmaciens : la

marge dégressive lissée. Ce système de rémunération – toujours en vigueur actuel-lement – prévoyant une marge diminuant en pour-centage avec l’augmentation du prix des médicaments a été mis en place en mars 1990 lors du Plan Évin, en même temps que la diminu-

tion de la TVA sur les produits remboursables, passée de 5,5 % à 2,1 %. D’autres indices laissent également penser que l’évolution du métier de pharmacien est sur de bons rails. Parmi les auteurs du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur la phar-macie d’officine figurent Pierre-Louis Bras et Bruno Maquart. Le premier a participé à la campagne et au programme du candidat Fran-çois Hollande et vient d’être nommé conseiller spécial en charge des comptes sociaux au cabi-net de Jérôme Cahuzac (voir encadré ci-contre), et Bruno Maquart est un ancien directeur adjoint du cabinet de Martine Aubry, lorsqu’elle était ministre des Affaires sociales.

Encore de nouvelles missions ?Ce rapport, commandé par Xavier Bertrand, a préfiguré les évolutions majeures contenues dans la Convention pharmaceutique signée en mars dernier. Sur certains points, il est même allé plus loin en évoquant la « rétribution de l’acte vaccinal du pharmacien [dans le cadre de la grippe, NDLR] sur la même base que celle des infirmières ». Rémunérer les pharmaciens pour pratiquer la vaccination ! Une mesure très avant-gardiste. Cela ne peut donc être plus clair : situées au-delà des clivages politiques, les avan-cées actées dans la dernière Convention phar-maceutique semblent désormais acquises. ❙

charge des patients atteints de maladie chronique et la réalisation de missions de service public », peut-on ainsi lire dans l’Appel des 123 pour une santé plus juste, un manifeste coré-digé par cinq personnalités influentes dans le petit monde de la santé, dont Olivier Lyon-Caen, professeur de neurologie à la Pitié-Salpêtrière (Paris), qui a été nommé conseiller santé et recherche médicale, un poste directement rat-taché à la présidence de la République.« C’était déjà la logique de la convention mise en place à l’époque sous le gouvernement Jospin : la forfaitisation est favorisée par rapport aux rémunérations à la marge ou à l’acte. Tous les observateurs considèrent que c’est la bonne voie mais cette logique est loin d’être aboutie », témoigne Didier Tabuteau, titulaire de la chaire santé à Sciences-Po Paris et co-auteur de la charte des 123. La marge de négociation serait donc encore grande en ce domaine. C’est ce même Didier Tabuteau, alors direc-teur adjoint du cabinet de Martine Aubry au ministère des Affaires sociales, qui avait négocié avec les pharmaciens le droit de substitution en 1999. Une avancée historique pour la profession et une « grande loi sur laquelle la profession vit depuis par aménagements successifs, se souvient Bernard Capdeville, président de la FSPF de 1995 à 2004. Le chantier de la réforme de l’offi-cine, acté en 1999, avait été ouvert au départ par

[La santé selon la Gauche]

« En 1999, l’État et les pharmaciens avaient besoin l’un de l’autre. »Bernard Capdeville, ex-président de la FSPF

Les premières rencontres des professionnels de santé avec le gouvernement– syndicats de médecins en tête – se dérouleront à partir de fin mai et pendant tout le mois de juin. À quand les pharmaciens ?

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LePHaRMaCIeNDEFRANCESanté Enquête

26 I No 1241 I Juin 2012

L’aspirine est popuLarisée durant La première Guerre mondiaLe.de nos jours, son indication essentielle est son effet antiagrégant plaquettaire : elle n’arrive qu’en troisième position comme antalgique derrière le paracétamol et l’ibuprofène.

Les mystères de l’aspirine

L’ aspirine est le médica-ment le plus consom-mé au monde : 40 000 tonnes produites annuellement, soit

80 milliards de comprimés, dont 1 500 tonnes pour l’Hexagone. « Un “médicament miracle” qui déroge au principe de précaution », titrent les professeurs Bohuon et Manneret, de l’Académie de phar-macie, dans leur Histoire de la découverte de médicaments. Rien que ça. « Ce n’est certainement pas un remède miracle, réagit le Pr Jean-Paul Giroud, pharmaco-logue, membre des commissions d’AMM et de pharmacovigilance ANSM. C’est un grand médicament mais aussi un grand méconnu, en particulier de ses utilisateurs. Cer-tains lui prêtent même une action stimulante mais cela relève plus de l’effet placebo ! »Sur le site du National Institute of Health américain, on recense aujourd’hui 600 études impliquant

Remède de grand-mère ou molécule miracle ? Médicament à part, l’acide acétylsalicylique (AAS) n’en finit plus de livrer ses secrets.

l’aspirine. Dans le diabète, la migraine, la régénération pério-dontale ou… la prévention du cancer. L’aspirine présente tous l es espoi rs d ’un produi t « moderne » or son utilisation sous forme de plante remonte aux Sumériens ! Il faudra attendre la fin du xixe siècle pour que Bayer le produise industriellement après la synthèse de Félix Hoffmann. « On envisageait à l’époque de l’uti-liser contre les rhumatismes, conti-nue Thierry Lefebvre, directeur de la Revue d’histoire de la pharmacie. C’est son utilisation par un dentiste sur ses patients qui en banalisera l’usage comme analgésique. »

Couteau suisseEt son rôle en prophylaxie cardio-vasculaire ? Évoqué dès la fin du xixe siècle, il n’est envisagé que dans les années 1940-1950 et totalement démontré dans les années 1980. En mai dernier, la HAS a même recommandé l’aspi-

rine comme antiagrégant plaquet-taire de première intention. Suite à une publication du Lancet sur le rôle de l’AAS dans… la prévention du cancer, le Pr Malka, cancéro-logue, s’entousiasme devant « ce produit mystérieux, ce plus banal des médicaments aux effets aussi spectaculaires ».Cet article paru le 21 mars dernier dans la revue britannique, portant sur trois études regroupant plu-sieurs dizaines de milliers de patients suivis pour risque cardio-vasculaire, a montré un effet pré-ventif de l’aspirine. La première conclut en effet à une réduction de 20 % du risque après quatre ans de prise quotidienne (75 mg) et jusqu’à 40 % après cinq ans ; la seconde, une réduction de 31 % du risque d’adénocarcinome métastasé et de 55 % de l’appari-tion de futures métastases  ; la troisième situe la réduction de risque de cancer colorectal à 40 %. Reste à les confirmer par des

notabeneDans le Vidal de 1958, les effets secondaires de l’aspirine ne sont pratiquement jamais indiqués, observe Thierry Lefebvre, directeur de la Revue d’histoire de la pharmacie. Tout juste signale-t-on l’Aspirine Vicario comme « la mieux tolérée par les estomacs fragiles », ce qui sous-entend des problèmes… Un demi-siècle plus tard, certaines contre-indications deviennent formelles : allaitement, 6e mois de grossesse, insuffisance rénale, HTA, antécédents d’ulcère/gastrite, anomalies de la coagulation, asthme avec polypes nasaux, insuffisance hépatique, crises de goutte, cas d’affections virales (risque de syndrome de Reye, notamment chez les enfants), association avec un autre AINS ou un autre anticoagulant, etc., sans oublier les allergies qui touchent 2 % de la population.

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LePHaRMaCIeNDEFRANCE Enquête Santé

Juin 2012 I No 1241 I 27

tois études publiées en mars 2012 dans The Lancet tendent à montrer un effet

préventif à court terme sur les cancers d’une prise

quotidienne à faible dose. de précédentes études avaient déjà montré un effet bénéfique

à long terme, après au moins dix ans de prise. Le mécanisme

d’action reste à démontrer.

essais spécifiques, dont les résul-tats ne seraient pas attendus avant quatre ou cinq ans. En attendant, que répondre aux curieux tentés par une automédication sauvage ? « Si des résultats sont constatés, on n’en connaît pas encore les méca-nismes d’action », note Thierry Lefebvre. Raymond Dubois, vice-président de l’Anderson Cancer Center, qui a mené des essais sur la prévention du cancer colorectal par l’aspirine, indique que, bien que les résultats soient promet-teurs, les patients doivent rester prudents et se rapprocher de leur médecin. Une automédication sauvage est toujours dangereuse.

Une part d’ombreÀ lire une étude de l’université de Liverpool (Pirmohame, BMJ, 2004), l’aspirine est en effet l’un des produits les plus impliqués dans les hospitalisations pour iatrogénie médicamenteuse (20 %), même si les chiffres semblent plus rassurants en France (voir encadré ci-contre). L’aspirine possède une « aura » qui lui fait très souvent accorder le bénéfice

du doute. Prenons cet exemple d’une enfant atteinte de la maladie rare de Moya-Moya, opérée du cerveau suite à un AVC, traitée quotidiennement depuis déjà six ans… et peut-être à vie sans preuve d’efficacité : « Même si nous n’avons aucun recul sur les éven-tuelles conséquences de la prise d’aspirine à très long terme, nous maintenons ce traitement, en dépit de l’absence de consensus scienti-fique et même de preuve formelle de son utilité dans ce cas », expli-queront le neurochirurgien et la neuropédiatre qui la suivent à l’hôpital Necker (Paris). En dépit d’un risque de saignement des vaisseaux du cerveau déjà inhérent à cette maladie. « C’est un médica-ment à la fois efficace et dangereux, conclut Jean-Paul Giroud. J’insiste sur l’importance de la communi-cation qui doit accompagner sa délivrance. » La molécule a mani-festement encore de beaux jours devant elle. Sans compter qu’elle a un dernier atout qui se révélera déterminant en ces temps de crise : son très faible coût. ❙

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Bernard Delorme responsable de l’information patient-grand public à l’ANSM

L’aspirine obtiendrait-elle son AMM de nos jours?S’agissant de son statut de prescription facultative, sur les critères actuels d’élabo-ration du dossier, aujourd’hui ça ne passerait pas. Nous faudrait-il pour autant revenir en arrière sur ce volet de l’AMM ? Non car il n’y a pas de signaux de pharmacovigi-lance qui le justifieraient. C’est une situation assez insolite.

Allons-nous vers une utili-sation dans la prévention du cancer ?Dans la prévention du cancer, le bénéfice de l’aspirine n’est pas encore clairement établi. Pour le cancer du colon, il l’est, mais on ne peut pas pour autant préconiser de traite-

ment à l’aspirine au long cours : le rapport bénéfice/risque pose quand même question.

Pourtant, l’aspirine semble souvent avoir le bénéfice du doute ?Oui, c’est vrai. Une étude de 2008 sur les admissions en France pour iatrogénie n’im-plique l’ensemble des anal-gésiques en général que dans 9 % des cas (avec en tête le paracétamol, l’aspirine ne devant pas excéder 2 à 3 % des cas) derrière les antinéo-plasiques (17 % des cas) ou les anticoagulants (12,6 %).

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Pharmaciens :un nouvel exercice

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