Parole(s) - N°3

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P a r o l e (s) Découvrir, comprendre, raconter ET SI UN ROI GOUVERNAIT LA FRANCE ? Rencontre avec des monarchistes

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Troisième numéro du magazine Parole(s)

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P a r o l e (s) Découvrir, comprendre, raconter

ET SI UN ROI GOUVERNAIT LA FRANCE ?

Rencontre avec des monarchistes

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Magazine Parole(s) - Numéro 3 - Novembre 2012 Fondateur, directeur de la publication : Philippe Lesaffre / Rédacteur en chef : William Buzy Journalistes : Floriane Salgues, Théophile Wateau, Guillaume Aucupet Crédits photos : Floriane Salgues, Frédéric Bisson, Bogdan Ioan Stanciu, Vee Satayamas, Josélito Tirados, Université de Montréal , Annie Dalbéra, SYLM Parole(s) est soutenu par la Coopérative d'Aide aux Jeunes Journalistes (CAJJ). CAJJ, association loi 1901, déclarée en sous-préfecture de Langon le 26/06/2010 / Siège social: 508 Laville Ouest, 33500 Capian.

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Les maux du quotidien Par Floriane Salgues, journaliste

Les mois passent et notre canard évolue. Pour ce troisième numéro, nous vous proposons une

nouvelle rubrique. Toutes les quatre semaines, l'un de nos journalistes se penchera désormais, avec humour, sur une rigidité administrative. Il y en a tellement dans notre pays... Tout le monde en parle. Au café, au bureau, à table, avant de se coucher. Elles provoquent le (sou)rire, elles agacent, elles perturbent notre quotidien. Parole(s) se propose d'en relever une par mois, de dresser une liste non exhaustive de pépins. Comme un exutoire… L'idée : mettre en lumière des failles qui nous ennuient ou, pire, qui peuvent nous causer quelques torts. Tout dépend de ce qui nous tombe dessus. Qui n'a pas déjà, dans sa vie, pourvu qu'il soit sorti de l'adolescence, eu affaire au service client d'une entreprise ? Chapeau bas à quiconque n'ayant pas eu envie, au moins une fois, de hurler dans son combiné pour se défouler sur un malheureux conseiller. Il est souvent bien gentil, certes, mais également inapte à nous aider, vous ne trouvez pas ? La première victime de Notre Héros s'appelle la LMDE. Elle est bien connue des étudiants. Tant pour ses qualités que pour ses défauts...

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Monarchistes des temps modernes

Certains défendent encore le retour du roi. Pas juste par amour de l'histoire de France. Non, il s'agit de critiquer la République, ainsi que le chef de l'Etat qui ne penserait qu'à sa réélection et non aux besoins de son peuple. Rencontre avec des monarchistes du XXIe siècle.

Par Philippe Lesaffre

Quand un héritier du trône britannique se marie à Londres, plusieurs milliards de badauds suivent la cérémonie en direct. C'est que le conte de fées de William et de Kate intéresse le terrien… Mais, pour autant, peut-on le considérer comme royaliste ? Pas plus que les milliers d'Européens vivant au sein d'une monarchie.

En France, la République s'est imposée depuis longtemps. Ce qui n'empêche pas certains de militer pour le retour du roi, plus à même, selon eux, de réformer le pays. Combien sont-ils ? La question n'intéresse pas le co-fondateur de la Conférence monarchiste internationale, une association regroupant

plusieurs mouvements royalistes à travers le monde. Il s'en sort par une pirouette : « Autant de communistes que de sarkozystes... A part une poignée de militants, veut croire Frédéric de Zarma, les "ismes" n'ont aucune portée réelle puisque les citoyens sont capables de voter pour Le Pen au premier tour de la présidentielle et pour Hollande au second. Pour ce qui concerne les monarchistes, ils seront une majorité le jour où le peuple vibrera pour l'un de leurs dirigeants. » « Pas de mouvement représentatif » En fait, « bien malin qui peut donner un chiffre », soutient Sandrine Pico-Derez, secrétaire générale adjointe du parti Alliance royale, une formation membre de la Conférence. Cette royaliste est déléguée des régions Alsace et Lorraine. Elle joue le jeu de la démocratie et se présente à chaque élection - cantonales, législatives et même européennes. A chaque fois, pour ne

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récolter qu'une centaine de voix, à peu près. « Nous souhaitons aller vers les Français », se défend-elle, au contraire des « cercles restreints qui font essentiellement de la commémoration ». Un choix que critique le secrétaire général de la Conférence monarchiste internationale. « Les bonapartistes ou les royalistes républicains se placent tous derrière des candidats pour tenter d'exister, raille Frédéric de Zarma, mais, au final, qui entend parler d'eux ? Personne. » A sa « connaissance », il n'existerait aujourd'hui « aucun prince, ni chef de mouvement, qui soit représentatif des monarchistes ». A l'Alliance royaliste, explique Sandrine Pico-Derez, il n'y aurait pas que des « rejetons de familles aristocratiques ». Toutes les tendances, de droite comme de gauche, y seraient représentées, jure-t-elle. « Un de mes bons copains est "cégétiste" », sourit cette femme, qui n'a pas été « éduquée dans un milieu royaliste ».

La Toile sur la Toile Et pour englober tout ce beau monde, rien de tel qu'un réseau social afin de pousser ses membres à dialoguer, à s'exprimer. En France, mais aussi au-delà. Frédéric de Zarma a cofondé, en mars 2007, Support your local monarch (Soutenez Votre Monarque Local). « C'est un bottin pour les anciens », rit-il. La communauté regroupait, début 2012, environ 1000 personnes en France, selon le site Metapedia, « une sorte de Wikipedia de l'extrême droite » - dixit Les Inrocks.

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Afin de pousser ses membres à la réflexion, la communauté a fondé une lettre d'information, diffusée chaque trimestre depuis son lancement fin 2007. A chaque numéro, un dossier thématique. La Toile s'intéresse, par exemple, au développement durable (à l'hiver 2011), mais aussi à Tintin (en 2010) ou encore aux monarchistes de gauche (à l'hiver 2010). Dans le dernier (et quatorzième) numéro, paru au lendemain de la présidentielle de 2012, la revue revient sur le score élevé de Marine Le Pen, sur les « erreurs » des partis de droite, ainsi que sur l'actualité des monarchies dans le monde. Elle en profite aussi pour réexaminer la campagne présidentielle du royaliste Bertrand Renouvin en 1974 (il avait obtenu 0,17 % des voix). Un professeur de lettres tient le rôle de rédactrice en chef. Sarah Robin, de son nom, « apprend sur le tas ». Mais elle l'assure : il faut que l'ensemble reste « objectif ». Elle refuse que les rédacteurs - tous bénévoles et sans formation

de journalisme - « transforment leurs articles en tract politique ». Car il convient, grâce au fameux bouche-à-oreille, de toucher le plus de monde possible. Et pas seulement « au sein de la mouvance monarchiste ». « Inutile de parler de nous » La revue vaut 5 euros, mais on peut la lire gratuitement sur le Net. Afin de se faire connaître (et de gagner un peu de sous), la communauté vend des vêtements, sur Internet, avec des visuels originaux qu'ils fabriquent sous l'appellation de Rex Appeal. Et qu'affectionne par exemple, Lorant Deutsch. « Nous voulons, soutient la directrice de la boutique en ligne, Judith Unglik, attirer l'œil de ceux que nous croisons sans créer de polémique mais en suscitant des discussions. » Or, malgré ces efforts, on ne parle guère des royalistes. Et c'est Frédéric de Zarma qui l'affirme, c'est dire. Ce dernier en profite pour critiquer la presse. « Si les médias voulaient bien cesser de se focaliser sur quelques cathos pétainistes et quelques vedettes à mille lieues de la politique, le monarchisme pourrait retrouver sa place dans les manuels de science politique. » Mais tant pis… « Que les médias ne montrent que des grenouilles de bénitier ou des fachos qui n'ont jamais fait une guerre n'est pas très important. Je pense qu'il est inutile de parler de nous tant que nous n'avons rien à dire. »

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Entendez : sans programme, autant se taire. Et c'est justement ce à quoi veut travailler Frédéric de Zarma. D'après lui, il faudrait par exemple, en urgence, « recréer une police nationale de qualité pour assurer la sécurité du peuple et la pulvériser partout », et « réduire l'arsenal législatif ». Mais pas dans l'urgence. Le programme sera prêt vers 2017 ou 2022. Pas avant, car « nous ne sommes pas à cinq ans près ». Oui, pourquoi se presser ? Le royaliste ne veut pas aller vite.

La République est un match de foot Le roi, non plus, « ne pourrait agir en 5 ans ». Pour Frédéric de Zarma, il aurait besoin d'au moins 20 ans pour réformer le pays. La durée comme remède aux maux de la société ? « C'est un luxe, selon Sandrine Péco-Derez, et cela permet de réformer sans hâte ni précipitation. » Les deux critiquent surtout « les lobbies financiers, économiques, politiques, communautaristes, sociaux », présents au sein de la République. Celle-ci s'avèrerait incapable de résoudre « les maux du peuple ». Frédéric De Zarma émet « les plus grandes réserves quant à la fibre réellement républicaine de nos élites politiques dont on voit chaque jour qu'elles s'accordent plus de privilèges que d'obligations envers le peuple ».

Sandrine Péco-Derez, pour qui les chefs d'Etat ne pensent qu'à leur réélection, renchérit : « Un roi est roi par hérédité ce qui le rend peu sensible aux pressions car sa fonction est "automatique". Je compare la République à un match de foot : deux équipes (ndlr : la droite et la gauche) dont l'arbitre est issu d'une de ces deux équipes. Cela semble absurde, sourit-elle, mais c'est exactement le principe. »

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Kiosquiers, les dernières nouvelles

Rares sont ceux qui achètent encore leurs journaux dans un kiosque à Paris, pourtant, le kiosquier ne vend pas seulement du papier glacé, il assure aussi du lien social. Texte et photos par Théophile Wateau

Héritier d'une lignée de kiosquiers, Pascal, 37 ans, tient la barre, depuis 15 ans, du kiosque du bout de la rue de Paris, à Charenton-le-Pont (94). Il a appris à gérer la boutique en regardant travailler son grand-père dont il a pris la suite. « On ne dirait pas comme ça, mais il faut connaître quelques trucs pour que ça marche », confie sans prétention Pascal, qui, sans formation spécifique, jongle tous les jours entre comptabilité, gestion des stocks et techniques de vente. Un avenir menacé Les quotidiens d'information représentent une part « minime » dans le total de ses ventes. Le Parisien et son édition locale du Val-de-Marne est le quotidien le mieux écoulé. Le "grand journal du soir", Le Monde, ne s'en sort pas trop mal. « Ce sont les magazines, surtout avec les jouets pour

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enfants ou les numéros spéciaux qui équilibrent », observe Pascal. Souvent autour de 8-9 euros, les revues spécialisées permettent de plus grosses marges à la vente que les quotidiens. Les suppléments des quotidiens du week-end avec les programmes télévisuels se vendent bien. « Le Télé 7 jours, s'il vous plaît », demande une dame âgée, lorsque je discute avec Pascal. Ville à forte proportion de retraités, Charenton possède un public qui continue d'acheter son quotidien au kiosque. Les plus jeunes restent souvent absents. « Ils lisent les informations sur leurs tablettes », constate Pascal. Face à la baisse des ventes de quotidiens, ce dernier a dû diversifier son offre. Son kiosque, affublé du panneau PMU, offre une petite tablette où les habitués grattent leurs tickets de loto. Antoine, 39 ans, tient depuis plus de quatre ans le kiosque à la sortie de la bouche de métro Michel Bizot. Lui lâche : « il n'y a rien à faire, ou, peut-être, baisser le prix des magazines. » Il travaillait avant dans le centre de Paris où « la plupart des clients étaient des touristes ». Avenue Daumesnil, en revanche, c'est « beaucoup d'habitués qui deviennent des amis », explique Antoine qui a décidé de gérer un kiosque « pour être à (son) compte, seulement pour ça ».

Un commerce à part Plus qu'un simple commerce, le kiosque de Pascal est un lieu où de nombreux habitants du quartier aiment venir discuter. Depuis son comptoir, Pascal interpelle plusieurs clients par leur prénom. Tel un repère familier, cette étonnante cahute verte en métal a créé un point de fixation dans le quartier. Elle est le seul commerce à faire partie intégrante du trottoir, moitié boutique fixe, moitié étalage éphémère. Elle participe à la vie du quartier, surtout hors des heures de pointe, quand Charenton prend des airs de petite ville de province.

Quelques dizaines de mètres plus loin vers l'Est, toujours dans la rue de Paris, la presse est vendue dans une boutique en bas d'immeuble. Moins visible qu'un kiosque trônant sur le trottoir, elle attire moins de clientèle. Abderrezag, la quarantaine, a repris le fond de commerce en 2004, après avoir travaillé dans différents commerces. Huit ans qu'il voit les ventes de quotidiens baisser, « surtout depuis 2008 », précise-t-il, l'air las.

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Place Daumesnil, à Paris, cette fois, Sébastien, 42 ans, est un peu à l'étroit. « Gérant de kiosque », il loue le local à la mairie de Paris, via son organisme Mediakiosque. Il veut croire qu'il y aura toujours des kiosquiers dans dix ans, mais finit par lâcher : « On ne restera pas là si on ne vend plus rien. » Seules les victoires du PSG lui redonnent le sourire en boostant ses ventes de L'Equipe. Les kiosquiers parisiens n'ont plus qu'à souhaiter que l'équipe de foot continue de briller cette année.

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La prof

fâchée du cliché Arlette, parisienne d'origine alsacienne, enseigne l'allemand en Seine-Saint-Denis depuis plusieurs décennies. A quelques années de la retraite, elle répond aux préjugés sur sa profession.

Par Philippe Lesaffre

« Un prof ne travaille pas beaucoup », « c'est un métier tranquille, avec de nombreux congés ». Arlette, enseignante d'allemand rattachée à la l'académie de Créteil, balaye ces « clichés » d'un revers de la main. « Nous avons au minimum 18 heures de cours par semaine. D'où les préjugés », fulmine cette femme de 57 ans, mais il faut aussi compter les rendez-vous avec les parents des élèves, la correction des copies, la préparation des cours. » Réplique d'un jeune juriste, qui a passé son bac en 2004 : « Certains profs ne modifient pas toujours leurs cours. Ma sœur et moi avons eu la même enseignante en histoire-géographie. Et c'était quasiment la même chose, à trois ans d'intervalle. » Même remarque de Julien, webmaster dans un conseil régional, âgé de 28 ans : « Mon frère recevait de sa prof d'allemand des documents qu'elle m'avait aussi donnés, quelques années plus tôt. » Sévère mais juste

Il suffirait alors de recycler. Pas la peine de mettre à jour ses cours, ou à peine ? « Mais les programmes changent régulièrement, s'agace Arlette qui confie jeter ses cours d'une année sur l'autre. Par exemple, pour les langues étrangères, l'oral est devenu, au fil des années, plus important. Or, il n'est pas chose aisée d'enseigner une langue à trente élèves. Les classes ont-elles toujours été si chargées ? Arlette fait oui de la tête.

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« Heureusement, j'ai, cette année, une seconde de 12 jeunes. » Pas trop mal, donc… « Mais ce n'est qu'une exception, j'ai aussi des classes à plus de 25, témoigne Arlette. Je ne sais pas comment le lycée classe ses enfants. Pourquoi y-a-t-il des classes à trente et d'autres à moins de la moitié ? » Cette prof ne donnera pas de réponse. En tout cas, Arlette, pour ne pas « pénaliser les plus nuls », refuse de noter sur la participation, mais plutôt sur la compréhension orale, exigée par le ministère de l'Education. Elle applique donc la règle, prend les consignes au mot. Et pas seulement sur le programme pédagogique. Sur la discipline aussi, elle se montre sévère, mais juste, célèbre formule que tout élève a déjà entendu une fois dans sa vie d'écolier.

Le rapport au proviseur Prenez les portables. Forcément, avec un smartphone et le forfait de SMS illimités, il est plus facile de tricher et d'échanger avec des amis. Arlette les interdit formellement, comme le veut le règlement. « Je le dis lors du premier cours. Si j'en vois un, menace-t-elle à chaque rentrée, je le confisque de suite et rédige un rapport à la direction. » Mais tous les profs ne le font pas, admet Arlette : « J'imagine que certains laissent faire, font mine de ne pas les voir car ils n'ont pas assez d'énergie.» Cette enseignante d'allemand déteste "faire la police". Mais cela est bien nécessaire. Surtout que les élèves sont de plus en plus « dissipés ». Elle entend souvent des « c'est bon ! » et des « je n'ai rien fait, vas-y…» quand un élève se fait prendre en flagrant délit. Mais Arlette n'a jamais été victime d'une injure ni d'une agression physique comme on en voit régulièrement aux informations. Pas plus que ses collègues qu'elle côtoie.

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J'ai reçu une lettre Arlette bosse dans le même lycée depuis sept ans dans les environs de Saint-Denis. En principe, elle ne bougera plus avant la retraite. « A moins que je demande une mutation avant », précise-t-elle, en repensant à toutes ces années où elle changeait, chaque année ou presque, d'établissement. Est-ce grave, docteur ? Non, répliquerait un contradicteur qui ajouterait même : « Les profs ont de longues vacances scolaires. » Certes, mais « ils stressent », réplique Arlette. Car, quand l'été se termine, à l'approche de la rentrée, « on panique ». L'académie n'informe que fin août, par un courrier, de l'établissement où l'enseignant sera affecté, s'il s'agit d'un collège ou d'un lycée. « C'est horrible car on ne peut pas savoir, à la fin de l'année, si on reviendra après l'été… » Ceci est possible, en tout cas. « Avant d'être titulaire, en poste fixe, le maximum que j'ai fait au sein du même établissement a été trois ans. » Au fait, l'académie tient-elle compte du domicile du prof ? « Non, ils s'en foutent », glisse Arlette, plongée dans ses souvenirs scolaires. Blasée, elle part griller une cigarette…

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Les maux du quotidien

Épisode 1: La LMDE vous rend service

Joindre un service client de la LMDE relève du parcours du combattant. Gare aux impatients... Très souvent, une voix masculine vous indique qu'aucun conseiller n'est disponible pour l'heure. Mieux vaut rappeler « ultérieurement ». De temps en temps, comme par miracle, une voix - cette fois-ci féminine - vous sauve et vous retient. Le bout du tunnel n'approche pas encore. Ne rêvons pas. Il faut encore attendre, bien entendu.

Notre Héros en a fait l'expérience, comme tant d'autres. Cet ex-étudiant d'une école de journalisme, qui s'est trouvé un boulot, a besoin d'une attestation prouvant la fin de son affiliation à la LMDE. Peine perdue. Une conseillère lui confie qu'elle ne sert pas à grand-chose. « Au centre d'appels, on ne fait qu'informer, guider ». Et voilà qu'elle prononce la sentence : « Seule une agence - il y en environ une par département - peut délivrer le document qu'il vous faut. » Notre Héros rit jaune. Mais le pire est à venir. Il apprend qu'il n'est « plus affilié depuis décembre 2011 ». Le garçon ne comprend pas. Officiellement, il a payé sa mutuelle jusqu'à fin 2012. On lui explique que l'école a sûrement « omis de transmettre le dossier » à la LMDE. Pourtant, les médicaments de Notre Héros ont toujours été remboursés, et il ne s'est donc aperçu de rien.

Pourquoi ses remboursements continuent alors qu'il n'est plus censé être couvert ? « Vous avez oublié de mettre à jour votre carte mutuelle », lui souffle la conseillère. Paul fraude-t-il ? « Pas vraiment », glisse une autre personne, lors d'un autre appel. « Et si j'étais tombé très gravement malade ? » Réponse assez rassurante, bien que cocasse : « Vous savez, on vous soigne toujours en France. C'est après que l'on vous demande de payer... »