P M J 65 Léon Gambetta - Freelamidu20eme.free.fr/numeros/lamidu20eme-200912-d...37, rue Haxo -...

Journal chrétien d’informations locales • Décembre 2009 • n° 660 • 65e année

Le député de Belleville

Léon GambettaUn tribun contestableadmiré ou détesté de son vivant, très honoré après sa mort,mais plutôt oublié aujourd’hui > Page 7 à 9

Monument dédié à Gambetta installé primitivement dans la cour du Louvre et dont un fragment se trouve aujourd’hui derrière lamairie du 20e dans le square Edouard Vaillant.

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� Rue d’AvronBientôt en vert> 5

� TramwayIndemnisationdes 200 commerçantset artisans concernés

> 3

� ProchainesElections

Députés :trois circonscriptionspour le 20e au lieude deux

> 3

�MairieCompte-rendude mandatde Frédérique Calandra18 mois aprèsson élection

> 4

� ConférencedeCopenhague

Les chrétiens affirmentleurs responsabilités

> 12

©J.M

.P.

Placette au carrefour des rues Tolain etde Volga

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À traversl’arrondissement

Décembre 2009 • n° 660

TRAVAUX DU TRAMWAY : BRAVO !

Le Français a toujours tendance à critiquer sévèrement l'activité des Pouvoirs Publics, mais ence qui concerne le futur tramway je trouve que l'organisation est remarquable : une excel-

lente coordination, le macadam refait aussitôt après chaque tranche de travaux, des chantierspropres,pas ou peu de coupures de courant,d'eau ou de gaz,des trottoirs provisoires en bois pourfaciliter la montée dans les bus.Félicitations aux organisateurs. Certes il y a le bruit des engins et du matériel déposé pendant lanuit mais si c'était dans la journée la circulation serait encore plus difficile.On pourrait toutefois souhaiter quelques panneaux d'informations du genre “ ici , à 7 mètres deprofondeur le conduit de 120 cm de diamètre est destiné à l'eau courante ; le branchement seraeffectué le...”, mais il ne faut pas demander la lune !

PH. JANVIER

A PROPOS D’ORTHODOXIE

Avec un article sur les églises orthodoxes, c’est une bonne surprise que nous réservait l’Ami dansson numéro d’octobre.

Voyager en terre d’orthodoxie réserve bien des surprises dans lamesure où l’on trouve matière àdécou-vrir, à réfléchir,àméditer pour tout dire. Je voudrais insister sur l’étonnement qui fut le mien en consta-tant combien la foi était vivace dans les pays autrefois communistes, notamment en Russie.Le pouvoir soviétique n’avait pu éradiquer toute référence au sacré,ne serait-ce que dans les tracesdu paganisme antique. Cependant malgré soixante-dix ans d’athéisme professé et de persécu-tions, qui avaient porté des coups très rudes à la vie religieuse, la foi en l’indicible n’était pas éteinte.Aujourd’hui comme hier, on ne parle pas à haute voix dans une église ; on offre encore à l’occa-sion le pain et le sel au voyageur ; l’icône trône dans le «bel angle» de la demeure ou dans la cabined’un car ; la construction d’une isba respecte un ensemble de pratiques canoniques ; on vénèrela vierge de tendresse ; églises et monastères sortent de terre…A l’heure où l’Occident déserte les lieux de culte pour sacrifier parfois, sans le savoir, au Veau d’or,le sens du sacré reprend vigueur à l’Est.

JEAN BROSSARD

Courrierdes lecteurs

ans le cadre du GPRU (1) dela Porte de Vincennes, Paris-Habitat (anciennementOPAC) a défini un projet derénovation de l’îlot rectan-

gulaire situé entre le boulevard Davout,la rue Paganini, la rue Reynaldo-Hahnet la rue de Lagny.En fait de rénovation, il s’agit princi-palement d’accroître de 60 à 70 le nom-bre de logements sociaux, de bâtir unebibliothèque et un équipement jeu-nesse et de reconstruire les trois équi-pements actuels de petite enfance.Comment est-ce possible ? En grigno-tant l’important espace vert situé aucentre de l’îlot et en mettant en sous-sol les 50 boxes pour voiture, actuel-lement en surface.Evidemment les tenants des espacesverts n’y trouvent pas leur compte etune partie des locataires des logementsverront leur vue partiellement bouchée.

Les locataires actuelspourront accéder auxnouveaux logementsMais Paris-Habitat a prévu que leslocataires actuels dont les logementsdatent de 1950 (et qui n’ont pas d’as-censeur) seront prioritaires pour obte-nir des nouveaux logements, lesquelsseront évidemment beaucoup plusconfortables et munis d’ascenseurs.Et, pour répondre aux deux princi-pales objections des habitants, Paris-Habitat précise que les arbres serontconservés et que des percées sont pré-vues sur l’immeuble de 5 étages quisera construit à la place des boxes.

Les équipements publicsreconstruits ou nouveauxLes équipements petite enfance serontreconstruits, car leur état de dégrada-tion est tel qu’il coûtera moins cher deles démolir et de les reconstruireensuite. D’autre part au pied de l’im-meuble-tour de la rue Paganini seraconstruit, par la Ville, un équipementd’animation-jeunesse, surmonté parun immeuble de 4 étages.Par ailleurs après la démolition destrois équipements petite enfance

(crèche familiale, crèche collective,halte-garderie) une bibliothèque seraconstruite.

Une opérationqui s’étale sur 6 ansLe concours d’architecte va être lancéet le premier coup de pioche n’inter-viendra qu’en 2011 pour une livraisonen deux tranches : en 2013 (dont lescrèches) et en 2015 (dont la biblio-thèque). �

1. Grand Projet de Renouvellement Urbain

BERNARD MAINCENT

tion dans un atelier à Saint-Rémy-les-Chevreuse.De nombreuses sculptures en pierre,trop abîmées, doivent être complète-ment refaites à l’identique ; on en voitactuellement en cours de réfection dansl’atelier situé au pied de la colonnenord. La pierre blanche nouvelle serapatinée pour se fondre avec les pierresconservées.Les travaux doivent se terminer enjuillet 2010. �

J.B.L.architecte

l y a un an, l’Ami vous avaitinformés du début de la res-tauration des colonnes del’avenue du Trône,anciennes barrières de Paris,

construites par Nicolas Ledoux sousLouis XVI.Les travaux conduits par M. Lagneau,architecte des Monuments Historiques,avancent régulièrement. La responsa-ble du chantier nous a précisé que lescolonnes seront entièrement remon-tées fin janvier 2010 et qu’ensuite, enfévrier, les statues en métal qui lescouronnent seront remises en place.Elles sont actuellement en restaura-

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Moins d’espaces verts,plus d’habitations

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Près de la Place de la Nation

Des colonnes qui montent…

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Atelier de sculpture

Décembre 2009 • n° 660>3


pan du 12e arrondissement et la 6e,rattachée au 11e arrondissement.Les cartes, ainsi redistribuées,amèneront-elles de profondesmodifications ou non ? Bienmalin qui le dira aujourd’hui,comme l’ont montré les impor-tants transferts de voix lors desrécentes élections européennes oucomme le feront peut-être appa-raître les élections régionales (surlistes départementales) de l’anprochain… �

PIERRE PLANTADE

- une maison de santé pour leshabitants du quartier.

- des logements sociaux, dontdeux unités autonomes pour despersonnes âgées atteintes d’unhandicap intellectuel léger et unfoyer médicalisé pour 20 per-sonnes souffrant d’un handicapphysique lourd.

- un ou deux commerces deproximité.

Dans un deuxième temps, le 69serait, lui, plutôt dédié à des acti-vités à caractère culturel.La Mairie du 11e attend maintenantl’arbitrage de la Mairie de Parisavant de lancer le concours d’ar-chitecture prévu début 2010, lestravaux devant débuter en 2011. �

LILIANE JUNGMAN

e 8 avril dernier s’esttenue une premièreréunion publique surl’avenir de l’ensembleimmobilier des 63/69

boulevard de Charonne. Premièreréunion assez houleuse, car denombreux riverains venus de l’im-passe du Bureau ou du 55 boule-vard de Charonne protestaientcontre les nuisances sonores occa-sionnées par l’implantation d’unemini-déchetterie dans ces mêmeslocaux. Le maire du 11e, PatrickBloche, a affirmé qu’il avait étémis devant le fait accompli et apromis de demander la fermeturede la déchetterie, ce qui a été faiten juillet.Un questionnaire de concertationa été distribué aux habitantsproches des 63/69 dans les 11e et20e arrondissements. La synthèseen a été fournie à la réunion sui-vante le19 juin. Il s’en dégageune forte demande d’équipementspublics à vocation culturelle etsociale.

L’ensemble appartenait à l’origine à ERDFLa ville de Paris s’est portéeacquéreur du site, compte-tenu

des faibles opportunités foncièresdans le 11e arrondissement.La parcelle est divisée en deuxparties :– 63 bd de Charonne de 4590 m2

– 69 bd de Charonne de 3600 m2,avec une emprise qui devraitrester concédée à ERDF pourune activité de production etde distribution d’électricité. LaMairie de Paris devrait pouvoirutiliser le bâtiment donnant surla rue.

D’abord le 63 boulevard de CharonneL’aménagement portera dans unpremier temps sur la parcelle du63 bd de Charonne.Devraient être construits :- une crèche.

n attendant les lende-mains qui chanteronten 2012, les travauxliés au prolongementdu T3 représentent une

gêne importante pour les profes-sionnels riverains des travaux.C’est pourquoi Frédérique Calan-

dra, maire du 20e, et FrancineVincent-Dard, son adjointe encharge du développement écono-mique, de l’artisanat et du com-merce, ont décidé d’accompagnerles acteurs économiques des bou-levards des Maréchaux pendant ladurée des travaux.

Après étude menée sur le terrainpar la mairie du 20e et les cham-bres consulaires, il y aurait près de200 professionnels, commercesdivers et artisans, gênés dans leurtravail au quotidien.

Une réunion d’informationsur les dispositifs mis en placeLa prolongation du T3 bénéficiede l’expérience du T3 sud sur les13e, 14e et 15e arrondissements ;aussi la présentation qui a étéfaite aux commerçants, le 26octobre dernier, a eu le mérite dela clarté. Sur les 200 commer-çants concernés une quarantainese sont déplacés pour en savoirplus.Pour expliquer le dispositif etrépondre aux questions des com-merçants, les acteurs de la com-mission de règlement à l’amiablemise en place étaient tous repré-sentés : la Mission tramway, laChambre de Commerce de Paris,la Société de caution mutuelle del‘artisanat et des activités deproximité et les représentants dela mairie qui ne sont, dans le dis-

ans le but de mettre enmeilleure adéquation larépartition de la popula-tion avec les circonscrip-tions électorales relatives

aux choix des députés, le Gouver-nement soumet au Parlement laratification d’une ordonnanceréorganisant sensiblement leslimites de bon nombre d’entreelles, notamment :- en créant de nombreux siègespour les Français résidant àl’étranger,

- en prenant en compte leshausses et baisses de popula-tion enregistrées lors du recen-sement de 2006

Un exercice complexe et long quia fait l’objet de vives critiques dela part des partis d’opposition quiportent des accusations de «cui-sine électorale manipulatrice».La Ville de Paris perdra normale-ment en 2012 trois députés sur 21.La réorganisation de l’ensembledes circonscriptions se concrétisepour le 20e arrondissement parun nouveau découpage : les élec-teurs feront partie de trois collègesau lieu de deux, comme le mon-tre notre schéma : la 15e circons-cription, strictement centrée sur le20e, la 8e qui comprend un vaste

Mur de l’ancien dépôt de bus

Feuilleton du tramwayIndemnisation des commerçants : une commission de règlement amiable a été constituée

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A la lisière du 20e

Aménagement des 63/69boulevard de Charonne

2012 : les futurescirconscriptionsélectorales

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Avant la prochaine démolition du dépôt de bus Lagny-Pyrénées, le murlongeant la rue des Pyrénées a été laissé à la disposition des "graffeurs".La photo ci-dessus montre une petite partie de l'oeuvre collective,vivante et colorée.

positif, que des facilitateurs.Monsieur Courtin, le président dela commission, a rappelé l’objec-tif et le principe de base :- objectif : permettre «une indem-nisation sans avoir à faire unedémarche contentieuse», ce quireprésente un gain considérable detemps, la commission amiable tra-vaillant dans un délai de l’ordred’un à deux mois contre 4 ans sil’on passe par le Tribunal ;- principe de base : le préjudicedoit être justifié. A cet égard, M.Courtin a insisté sur le fait qu’il nefaut pas nourrir de faux espoirs.

Le chiffre d’affaires commebaromètre du préjudice

La preuve du préjudice subi serafournie par la baisse du chiffred’affaires ; à cet effet les profes-sionnels devront fournir les décla-rations fiscales des quatre der-nières années. Tout sera étudié

au cas par cas ; il n’y a pas debarème d’indemnisation.Quant aux commerces qui n’ontpas d’ancienneté, la commissionappréciera elle-même le préju-dice, étant entendu que la date du2 avril 2009 sert de date butoir àla prise en considération des dos-siers soumis à la commission.Un guide d’information et un dos-sier de demande d’indemnisationpeuvent être retirés à l’accueil dela mairie du 20e.Rien n’est jamais parfait, maisce dispositif d’accompagnementdevrait, s’il fonctionne bien, per-mettre aux professionnels rive-rains des travaux du tramwayde surmonter, en partie, les dif-ficultés financières qui devraientdisparaître, à en croire le succèsdu T3 sud, lorsque le tramwayprolongé sera opérationnel. �

ANNE-MARIE TILLOY

Emprises des travaux du tramway et difficultés de stationnement pourleurs livraisons avec PV à la clef ; tous les commerces situés à proximitédes travaux souffrent.

© A.

M.T.

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Point de vueQuatre compte-rendus de mandat par groupes de quartiers : une bonne idée ?

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Elue en mars 2009 Frédérique Calandra a présentéen quatre réunions successivesle bilan de ses 18 premiers moisde mandature.

e 10 novembre le scéna-rio est bien huilé. Enbonne politicienne ellecommence par un longexposé, dans lequel elle

prend soin de répondre par avanceaux questions les plus brûlantes queson auditoire va certainement luiposer, «déminant» ainsi le terrain.Puis elle donne la parole à l’assem-blée composée principalement d’an-ciens et nouveaux membres desConseils de Quartier et de représen-tants d’associations. Mais ceux-cin’ont plus droit qu’à un temps réduitet ne se sentent plus une grande com-bativité pour interpeller la Maire surles problèmes de leur quartier.L’exposé liminaire de la Maire estsans surprise : davantage de loge-ments sociaux, lutte contre l’exclu-sion, plus de sécurité et de propreté,un meilleur aménagement urbain,

accroissement de la solidarité et de ladémocratie locale.Puis la Maire répond aux questionsposées par les participants, mais sansqu’il soit possible à ceux-ci d’expri-mer leur contestation ou leursréserves. Aussi le dialogue entre élueet administrés n’a pas été à la hauteurdes espérances de ces derniers. Maisà la fin de ces réunions l’équipe muni-cipale semblait très satisfaite dudéroulement de ces séances.Ci-après nous faisons mention despoints particuliers abordés dans cetteréunion.

DDaannss ssoonn eexxppoosséé la Maire a traité lespoints suivants :• T.E.P. (Terrain d’Education Phy-sique) de la rue des Couronnes :«dans les tuyaux».

• Relai de poste : diagnostic de lafaisabilité de la réhabilitation confiéà la RIVP.

• Dispensaire de la Croix Rouge de larue Haxo : elle partage l’avis deshabitants ; le Conseil d’arrondisse-ment saisit de la question le Conseilde Paris (voir encadré).

ardi 17 novembre, Fré-dérique Calandra adressé, pour les quar-tiers Gambetta etAmandiers, un compte-

rendu de mandat pendant une heure.Cet exposé, sans doute, le même quecelui présenté dans les autres quar-tiers était un peu long. La Maire avoulu faire ressortir qu’il s’agissait del’action de toute une équipe dont elleest responsable. Face aux nombreuxsujets abordés, les interrogations deshabitants le furent aussi. Un véritabledébat, entre la Maire et quelques-unes

des 200 personnes et plus, présentes,s’est déroulé pendant 2 heures, avecinterventions des adjoints.

Des sujets communs à toutl’arrondissementEn dehors (et encore !) d’un problèmepréoccupant de présence de nombreuxrats à «Python-Duvernois», la plupartdes questions avaient des implicationspour l’ensemble de l’arrondissement.L’arrivée du tramway, l’aménagementde la zone «Lilas/Fougères», la restruc-turation de l’hôpital Tenon, la situation

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Quartiers Belleville et Pelleport/Télégraphe/Saint FargeauCompte-rendu de mandat de Frédérique Calandra

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Infini Tif

• marché sauvage de Belleville : pro-blème préoccupant, qui pourraitêtre résolu par une solution ana-logue à celle du carré des Biffinsdans le 18e.

QQuueessttiioonnss ppoossééeess ppaarr ll’’aassssiissttaannccee• Une première personne exprime sadétermination à se battre pour lemaintien du planning familial àl’hôpital Tenon. La Maire partage sapréoccupation, mais dit que mal-heureusement la question n’est pasdu ressort de la Mairie ;

• Une autre s’insurge sur sa possibleexclusion du pavillon Hamon ; la

Maire la comprend, mais lui ditqu’elle doit s’adresser à Paris Habi-tat (ex OPAC) ;

• une intervenante s’inquiète de ladisparition des kiosques à journauxdans le quartier : réponse analoguede la maire : le problème luiéchappe ;

AAuuttrreess qquueessttiioonnss ::• église copte : la reprise des travauxest proche ;

• désordres dans le périmètre Cou-ronnes-Belleville : mesures à l’étudeavec la police ;

• végétalisation de la maison de laplage (rue des Oreillets) : le créditest voté ;

• la Forge : l’association Traces, quia la volonté d’animer le quartier, alégitimement le droit de demanderle départ des artistes qui l’occu-pent ;

• Conseils de quartier : curieusementFrédérique Calandra reporte la res-ponsabilité de leur redémarrage àpetite vitesse sur les membres desconseils… �

EMILIE POURQUERY

Le 12 novembre le Conseil d’arrondissement a voté un vœu qui a été présentéau Conseil de Paris le 24 novembre. Extraits :« Les centres de santé municipaux, associatifs et mutualistes sont un maillonessentiel de l’offre de soins de premier recours à Paris. Ouvertes à tous, cesstructures de proximité sont un complément essentiel à la médecine de villelibérale et contribuent à la lutte contre les inégalités sociales. »« Or, la Croix Rouge vient d’annoncer ses intentions de fermer le serviceradiologie et supprimer celui des soins infirmiers. Cela est d’autant plussurprenant que la Croix Rouge annonçait récemment que ce centre est inscritdans un plan de retour à l’équilibre afin d’en garantir la pérennité. »«Au vu des valeurs et des missions historiques de la Croix Rouge, le conseilmunicipal du 20e lui demande de pérenniser cette offre de soins de premierrecours accessible à tous. » �

Vœu pour la Croix-Rouge

de la caisse des écoles concernent enréalité tout l’arrondissement. Il en est demême pour l’implantation de résidencesd’artistes ou la situation d’immigréssans papiers mais salariés !

Le saucissonnage parquartier n’est pas heureuxOrganiser des séances publiques desconseils de quartiers en présence de laMaire et d’adjoints permet d’aborderles problèmes spécifiques des quartiers,mais le compte-rendu de mandat nedevrait pas être fractionné, quitte àtenir plusieurs réunions pour mieuxcorrespondre aux disponibilités descitoyens de tout le 20e.Vouloir être au plus près des popula-tions est un souci noble, mais à vou-loir « saucissonner » par quartier, lerisque est grand de développer un espritde clocher et détacher chaque partie desautres. Il vaudrait mieux faire passer cemessage : le quartier n’est presquerien sans l’arrondissement et lui-mêmesans la Ville qui, à son tour, fait par-tie d’une région au sein de l’Europe. �

ROLAND HEILBRONNER

Décembre 2009 • n° 660>5


ans le 20e, il y a 3 ans,a été fondée l’associa-tion A.V.A. (Action Vertl’Avenir), qui œuvre

pour ramener la nature dans laville. Elle a créé des jardins par-tagés tels que celui de la rue Ram-ponneau. Aujourd’hui, elle réa-lise des études et propose desprojets aux pouvoirs publics.

Création de la sociétéMuse D. TerritoiresSa volonté d’activité, elle a sou-haité la dynamiser par la créa-tion d’une société de type SARL :«Muse D. Territoires », qui veutdévelopper un nouveau mode

économique, ne serait-ce qu’enfaisant participer les habitants etles associations locales. Un tour-noi sportif dans le «grand Belle-ville» a attiré de nombreux jeuneset revalorisé leur image. Cet évé-nement était complété par un quizsur le quartier.Ahmed Bouzouaïd, son directeur,est titulaire de deux masters : urba-nisme-aménagement du territoireet sociologie ; il souligne que sasociété agit dans trois domaines :– nature-environnement, avec lacréation de jardins partagés, sup-port de développement local etinitiatives de développement de lasociabilité,

– création d’emplois liés à l’envi-ronnement,– pédagogie de l’environnement.

Lauréat national du prix« Talents des cités »«Muse D. Territoires» est parrai-née par la Fondation R.A.T.P.après avoir été lauréat national duprix «Talents des cités» du Minis-tère de la Ville.Un autre axe d’action de cettesociété innovante est l’aide auxassociations pour qu’elles se fas-sent mieux connaître, l’assistancedans leurs démarches et la pro-motion d’un tourisme participa-tif. Ainsi, la création de «Paris,

«Vert, l’avenir»Une agence d’urbanisme un peu particulière…

Une tombola, un concours de des-sins, et même des dégustationsde produits du terroir renforcerontégalement cette participation dupublic.En même temps que cette fêtealsacienne, un timbre consacré àHansi sera disponible à la poste duquartier.Une belle fête en perspective etqui sera comme un point d’orguepour les travaux d’embellissementde la rue d’Avron qui débuterontdès 2010. �

heures, le 7 novem-bre : le magasinThial-Ly, une épice-rie de la rue d’Avron,avec une belle

accroche «au marché du village»,qui semble bien fournie en pro-duits exotiques, avait été choisicomme lieu de rendez-vous pourla manifestation des travailleurssans papiers. Normal, on y emploiedes sans papiers !Quatre entreprises sont l’objet deproblèmes de régularisation dansle 20e : l’épicerie Thial-Ly, 50 rued’Avron ; l’Agence Multi pro,146 boulevard de Ménilmontant ;ENM/SPI, 10 rue Auger, et laSuburbaine, à la Porte des Lilas.Le rendez-vous était rue d’Avronpour les travailleurs sans papierset pour ceux qui les soutiennent :le NPA, le Parti de gauche, lesécolos, des élus du PS et du PC, laCGT… Une manifestation paci-fique avec beaucoup de noirs ettrès peu de blancs, qui a parcouruavec conviction, au rythme detrois percussions discrètementefficaces, la rue des Pyrénées, la

place Gambetta, l’avenue Gam-betta, le boulevard, puis la rue deMénilmontant, à nouveau l’ave-nue Gambetta. La dispersion s’estfaite à la Porte des Lilas devant lesdeux emprises du chantier dufutur tramway, occupées depuis le12 octobre.Que l’on souhaite la régularisa-tion des travailleurs sans papiers

ou qu’on la refuse, il est évident,après ces trois heures de marche,que tant de détermination la rendinéluctable. Ils travaillent ici, ilsvivent ici et ils désirent resterici : c’est d’une logique implaca-ble. �

AMT

ans la meilleure traditiondes marchés de Noël, larue d’Avron s’offre unejournée alsacienne, le

19 décembre prochain.Un orchestre de «Blassmusik», l’or-chestre Gallish Bretzel, musiquetypiquement alsacienne, avec desmusiciens en costumes traditionnelsparcourra la rue toute la journée et,à intervalles réguliers, s’arrêterapour faire des démonstrationssonores de ses talents avec la par-ticipation du public.

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Rue d’AvronEscapade alsacienne

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Solidaritéavec les travailleurs sans papier

Jean Jacques Waltz naît le 23 février 1873, àColmar, donc en Alsace allemande. Après desdébuts comme dessinateur industriel dans lesusines textiles de Mulhouse, deux de ses amisl’introduisent dans un cercle d’artistes stras-bourgeois. C’est là qu’il publie sous le nom deHansi, une série de planches «Vogesenbilder»(vues des Vosges) et plusieurs séries de cartespostales de paysages qui rencontrent un vifsuccès. Il publie également des cartes représentant des enfants alsaciensdans des cadres bucoliques et des dessins satiriques. Par ce moyen d’ex-pression il devient un des symboles de la résistance alsacienne àl’Allemagne.Après la fin de la guerre de 14, il ne rencontre plus le même succès, maisreste tout de même à travers son importante production (affiches, vitraux,motifs de vaisselle…) un artiste qui a su marquer son temps par un talentincontestable. �

Jean JacquesWaltz, dit Hansi

Timbre Hansi

Emprise des travaux du tramway et difficultés de stationnement pourleurs livraisons avec PV à la clef ; tous les commerces situés à proximitédes travaux souffrent.

Rue d'AvronLa «végétalisation»va voir enfin le jour

– le troène classique,– le pommier d'ornement,– le poirier, fleurissant abon-damment.Et pour les 8 jardinières quiseront plantées «pour composerun ensemble dynamique etvarié » : sera-ce une plantationverte unie ou une plantationcolorée ?C'est l'identité de la rue d'Avronqui est en jeu, paraît-il. Pasmoins !

Place TolainTout l'espace (650 m2) sera entiè-rement revu, y compris le coin dela rue du Volga. Deux photo-montages nous sont montrés :végétalisation verticale en fondde scène, aménagement créé pourlimiter les dépôts et souillures.Les deux bancs ne resteront peut-être pas au même emplacement.

Le voteAprès plusieurs questions surl'entretien des lieux, la surveil-lance en vue d'éviter d'éven-tuelles dégradations et les datesdes travaux (mars 2010-mars2011), on vote à mains levées.Résultat : c'est le pommier d'or-nement qui l'emporte à l'unani-mité, ainsi que la plantation colo-rée. Congratulations dansl'assemblée.Florence de Massol conclut :« c'est un grand défi que nouslançons et que nous gagnerons,avec l'aide de tous les habitants,afin d'embellir de façon sensiblel'ambiance de cette rue d'Avronqui nous tient à cœur». �

COLETTE MOINE

ui, c'est la dernière réu-nion commission “cadrede vie” du conseil dequartier Plaine-Lagny,

le 5 novembre, sur ce sujet qui afait l'objet de moult concerta-tions depuis 2005, vraiment ladernière, nous assure Florencede Massol, adjointe à la Maire du20e pour « l'environnement et ledéveloppement durable». Il s'agitde la végétalisation de la rued'Avron dans le cadre de sonréaménagement, ainsi que celuide la place Tolain. Nombreuxétaient les participants à cetteréunion tenue à l'école de la rueMouraud, qui se clôturait par unvote du public.

Présentation des projetsUne série de diapos nous est pro-posée, commentée par un archi-tecte et une représentante de laDirection des parcs et jardins.Trois choix pour les arbres (32 autotal) :

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rues méconnues » est le symbolefort de «Muse D. Territoires». Desvisites de quartiers sont préparéesavec des réseaux locaux. Leshabitants sont invités à partici-per à ces sorties et même à lesorganiser, le but étant l’appro-priation des lieux pour leur his-toire, leur vécu, leur place dansla cité, voire leur aspect artis-tique.Dans quelques mois, il faudra voirce qu’ont été les réalisations decette équipe de trois personnes,dont un architecte, la dynamiquequ’elle a insufflée et si la «muse»a inspiré la population. �

ROLAND HEILBRONNER

En brefRelais Ménilmontant

Vous disposez d'un peude temps que vous voulezconsacrer au bénévolat ?

Alors venez soutenir les équipesdu Relais Ménilmontant dansleurs activités :– d'accueil du public– petite enfance (halte garderie)– d’accompagnement scolaire

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Débats très animés :taxe professionnelle,vidéosurveillance,crèche et laïcité

our Frédérique Calandrala suppression annon-cée de la taxe profes-sionnelle concerne au

plus près le 20e. La taxe profes-sionnelle fournit 16,5 milliardsd’euros aux collectivités locales. Leremplacement proposé (impôt fon-cier à la charge des entreprises) nese monte qu’à 5,5 milliards d’eu-ros. Le budget 2010 de Paris, etdonc celui du 20e, tiennent déjàcompte de la menace. A cela ilfaut ajouter que l’Etat a une dettede 310 millions d’euros enversParis.

Tenon et le centre socialEtincellesLe 20e est directement concerné.Frédérique Calandra indique leséquipements qui ne pourront êtreentretenus ou construits, les acti-vités associatives qui ne pourrontplus être soutenues. Exemplesnotables pour 2010 : la contribu-tion apportée à l’hôpital Tenon(dont la fermeture du centre deplanning familial est dénoncée) etla prise en compte des grandesdifficultés du centre social Etin-celles dont la trésorerie est assé-chée par le coût du déménage-ment rue des Haies. Faute d’unsoutien exceptionnel, Etincellesest menacé de fermeture dès lami-2010.

Mise en causede la décentralisationFrédérique Calandra dénonce lamise en cause de la décentralisa-tion. S’agissant de la région pari-sienne, la structure étatique nou-velle que serait le Grand Paris feraitdisparaître Paris Métropole, regrou-pement volontaire de communes,de droite ou de gauche, chacuneayant une voix. Les élus locauxn’exerceraient aucun contrôle surle Grand Paris, structure gouverne-mentale. Le Syndicat des trans-ports parisiens serait dépouillé deses moyens : tous ses actifs seraienttransférés au «Grand Paris».Le Conseil approuve à l’unanimité.

Pour ou contrela vidéosurveillanceLa Maire propose ensuite un vœuconcernant la vidéosurveillance.L’Etat a annoncé l’extension de lavidéo surveillance, et notamment1009 caméras supplémentairesdans Paris.Dès cette annonce, la mairie du20e a provoqué en février unerencontre avec la Préfecture dePolice et le Commissariat du 20e.Sauf pour une caméra, un accordsemblait se dessiner.Le vœu proposé souligne qu’unepolitique de prévention contre ladélinquance reste la priorité pourParis, tout en confirmant la néces-sité de protéger les libertés indi-viduelles, notamment grâce aurecours à un comité d’éthique, etle maintien des effectifs de policeà Paris.Le parti de gauche et les commu-nistes manifestent leur opposi-tion à l’extension de la vidéosur-veillance, qui accroît selon euxl’atteinte aux libertés. Echanges

très vifs entre socialistes et autrespartis de la majorité. On est enclinà penser que cette tension est liéeà l’approche des régionales enmars 2010, après les résultats deseuropéennes en 2009. La solida-rité interne à la majorité n’estplus sans faille.

La crèchede Gad MenahemPour cet établissement sis boule-vard de Ménilmontant, la maireobtient du Conseil le rétablisse-ment pour 2010 de la subventionsupprimée en 2009 à l’associationjuive qui gère la crèche. Ce vote estaccompagné d’une demandeexpresse au Maire de Paris de dili-genter une enquête pour vérifier laconformité de la crèche à l’obliga-tion d’accueillir tous les enfantssans distinction, à celle de parti-ciper aux commissions d’attribu-tion et enfin à celle de respecterl’obligation d’ouverture du lundimatin au vendredi après-midi.Ariane Calvo, déléguée à la petiteenfance, a illustré les difficultésactuelles : par exemple, la crècheest ouverte le vendredi jusqu’audépart du dernier enfant, mais cedépart a lieu vers 12 heures. Laconvention avec la ville n’est doncpas respectée. Et la directrice de lacrèche est très peu présente auxcommissions de répartition desenfants. La Maire reconnaît cesdifficultés, mais souligne que cettestructure accueille 78 enfants,auxquels il faudrait trouver desplaces, si elle fermait. DanielleSimonnet et d’autres orateurs refu-sent de financer une structure quin’a déjà pas respecté la conventionproposée. �

JEAN-MARC DE PRÉNEUF

En brefNoël : Les Petits Frèresrecherchent des bénévolesLes Petits Frères des Pauvres sou-haitent qu’en 2009 un plus grandnombre de personnes seules, iso-lées, âgées, ne pouvant se dépla-cer, puissent bénéficier de la visitele 24 décembre au soir ou le 25 debénévoles venant leur apporteret partager un colis-repas deréveillon et la joie de Noël .Nous recherchons des bénévolesafin de rendre visite à une quaran-taine de personnes âgées du 20e.Contacter Philippe de La Mettrie.Tél. : 0145542769ou 0617560504Courriel : [email protected]’autre part un réveillon seraorganisé dans le 20e le 24 au soir.Contacter Farida Haddar Cour-riel : [email protected]

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«Réanimation»des conseils de quartier

Frédérique Calandra annonce que Sandra Chélélékian prenddésormais en charge la délégation à la démocratie locale. Ce seraitl’annonce d’une « réanimation» des conseils de quartier. En effet,depuis que la nouvelle équipe municipale est en place, seuls deuxconseils, celui de Belleville et celui de la Plaine, se sont réunis. Desinformations arrivent de la Mairie depuis ce 12 novembre, selonlesquelles les conseils vont redémarrer.Lors de son premier passage au quartier la Réunion, pour ce quel’on croyait être le début du conseil de quartier, la Maire avaiténoncé les nouvelles règles de fonctionnement. Mais elle avaitaussi fait savoir très clairement que les conseils n’étaient pas là

pour critiquer les élus. On a pu penser quecette insistance de la Maire pour limiter lescritiques des conseils l’avait conduite à nepas leur donner de priorité.Si cette réorientation vers la démocratielocale se confirme, il faudra aussi trouverde nouveaux volontaires. Beaucoup deceux qui ont animé les conseils de quartieren s’investissant énormément nesouhaitent pas continuer. �

JPM

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Sandra Chélélékian

dossierLe député de Belleville

Léon Gambetta (1838-1882)Un tribun contestableDOSSIER PRÉPARÉ PAR JEAN-BLAISE LOMBARD

Un grand tribun, farouche défenseur de la République et de la Patrie. Il a fait connaître son programme politique à Belleville, mais eut des relations parfois difficiles avec ses électeurs du 20e. Un personnage à facettes, qui a souvent surpris ses contemporains par son opportunisme politique, et qui peut nous étonner encoreaujourd’hui par ses attitudes contradictoires sur l’application de la laïcité en métropole et dans les colonies.

venue Gambetta, place Gambetta, passage Gambetta,métro Gambetta, même un traiteur chinois «Auxdélices de Gambetta»…, voilà un nom qui revientsouvent dans le 20e. Les rues, les avenues, les cours

et les places à son nom sont nombreux aussi dans les villesde province, ainsi que les monuments élevés à sa gloire(jusqu’à Saïgon !). De ces monuments il en reste aujourd’hui

Madame Adam, épouse d’un banquier prospère. L’atmo-sphère y est franchement répu-blicaine et assez anti-cléri-cale. «C’est à Belleville qu’onfait les révolutions, c’est dansles salons qu’on fait les gouver-nements », dira Edmond Adamà Gambetta.Ses hôtesses, car il fréquenteplusieurs salons, se moquent,

au début, de « son vêtement d’un employé de bureau» et

de son allure «de boucher influent qui serait de noce »,mais cela ne l’empêche pas de devenir le centre du salon,car sa conversation et ses réparties sont brillantes. Peuà peu il affinera ses manières, et son style un peu débraillésera corrigé.Toutes ces dames ne votent pas ; elles sont donc heureusesd’exercer ainsi leur influence sur les politiques. Le suf-frage «universel », tant prôné par Gambetta, exclut com-plètement les femmes ! Il dira d’ailleurs que le vote desfemmes n’était pas souhaitable, car elles voteraientcomme leur curé (nos lectrices apprécieront !). �

Décembre 2009 • n° 660>7

A deux en province, un à Cahors sa ville natale, et un à Sèvres,où il est mort. Certains, en bronze, furent fondus sous l’oc-cupation pour «récupérer les métaux non ferreux».A Paris, un gigantesque monument de 23 mètres de hauts’élevait, depuis 1888, d’abord aux Tuileries, puis dans laCour Napoléon devant le Louvre. Il a été démantelé en 1954pour faciliter la circulation et a été récupéré très partiel-

Portrait de cet homme de caractèred’après les documents rassemblés par les historiens

rès sociable, Gambetta sait attirer beaucoup desympathie. Il a unréseau d’amis mêmechez de riches indus-

triels qui le financeront pourcréer son journal «La RépubliqueFrançaise». Audacieux et tenace,habile politique, il est à la foisstratège et tacticien. C’est sur-tout un orateur remarquable quisait entraîner les foules en s’adressant directement auxélecteurs (ce qui est nouveau) et en sachant s’adapter àson public. On le comparera à Mirabeau et à Danton.Il peut être très violent dans ses propos et très autoritaire :il sera surnommé « le dictateur de Tours » par les conser-vateurs ! Pragmatique, il sera qualifié aussi «d’opportu-niste ».Il restera attaché à sa famille durant sa courte vie et aiderafinancièrement ses parents à qui il écrira souvent.Ambitieux dès sa jeunesse, il dira, jeune avocat : «L’am-bition me dévore… mais après tout l’ambition n’est pasun crime. »1

Gambetta et sa vie amoureuseMalgré un physique peu avantageux, il séduit. Jeune, ils’attachera quelques années à une demi-mondaine qui,après leur rupture, se consolera avec Frédéric Mistral. Ilva rester ensuite toute sa vie (malgré pas mal d’infidé-lités !) avec Léonie Léon, assez instruite, mais qui n’estpas «du même monde ». Elle souhaite le mariage, luinon. Son influence ne sera pas négligeable : «Que defautes tu m’as évitées » avouera-t-il. Beaucoup plus tard,il se décide à l’épouser. La date est fixée, mais le 27novembre 1882 il se blesse et, malade, il décède à 44 ans,avant la cérémonie civile prévue.

Et ses relations mondainesC’est l’époque où de riches hôtesses reçoivent dans leursalon chez elles des hommes de lettres et des politiquesà la mode. Le plus connu de ces salons est celui de

Le départ en ballon est prévupour le 6 octobre 1870 depuisMontmartre, mais faute devent il est remis au 7. Emportépar un ballon de 16 mètres dediamètre, il s’envole à 10 h 30.Il faudrait du vent du nordpour aller à Tours mais le venttourne au sud. Le ballons’élève : les Prussiens tirentdessus ; on jette du lest, ilremonte et file au nord. Vers15 h il atterrit dans un arbre à68 km de Paris. Recueilli pardes paysans, Gambetta estemmené en voiture à Amiensen étant poursuivi par desuhlans. Il prend un train pourRouen, puis un autre pourTours, où il arrivera après 2jours et 3 heures de voyage !�

Le légendaire départ en ballon

« Le départ en ballon d’après un document d’époque. »

lement par Pierre Mauroy en 1982, qui l’a fait installer dansle square Edouard-Vaillant, derrière la mairie du 20e, oùil a été restauré récemment.Les programmes scolaires n’accordent plus à Gambetta laplace qu’il occupait avant-guerre, (interrogez vos enfantsou petits enfants…). Pour beaucoup, il reste surtout lehéros qui a quitté Paris encerclé, en ballon. (voir encadré).

« »«L’ambition me dévore…

mais après tout l’ambition n’est pas

un crime.»

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Belleville :un programme quasi-révolutionnaire…Après sa plaidoirie violemment anti-impériale au procèsBaudin (1868), Gambetta devient célèbre. L’EmpereurNapoléon III dira le soir même à son épouse : «Qu’avons-nous fait à ce jeune homme ? »2. Il va se présenter l’an-née suivante à la députation dans la circonscription quis’étend des Batignolles à Charonne, Belleville en étant lecœur. C’est un quartier populaire, d’aspiration républi-caine, composé de commerçants, d’artisans et d’ouvriers.Les militants de Belleville rédigent un programme poli-tique et Gambetta écrit : « Je jure obéissance au présentcontrat et fidélité au peuple souverain», signé : Léon Gam-betta, candidat radical.Car ce programme est vraiment « radical » au sens fort del’époque ; il préconise la réforme totale de l’ordre poli-tique, à savoir : extension des libertés politiques, sépa-ration de l’Eglise et de l’Etat, élection des fonctionnaires,suppression des armées permanentes et réformes écono-miques.Nous verrons que ce programme fut peu suivi et qu’ils’agissait surtout d’une «promesse électorale » (commebien d’autres depuis…).

…et une candidature sans suiteLe système électoral de l’époque permet d’être candidatdans plusieurs circonscriptions (comme encore en Italieaux dernières européennes) et Gambetta va se présenteraussi à Marseille. Il triomphe dans les deux villes, maischoisit de représenter Marseille (c’est plus prestigieux queBelleville !). Ce choix l’oblige à essayer de rassurer sesamis de Belleville : «Je me considère toujours comme votremandataire, et je crains que les Marseillais soient un peuvexés…» Ce serait plutôt aux Bellevillois d’être vexés !Mais l’habile politique inverse les rôles…

Puis Belleville le contesteIl n’est pas le champion du monde ouvrier : ainsi quand,sous Napoléon III, les militants de Belleville l’interrogent,il reporte à plus tard la question sociale : «quand les ques-

tions politiques seront résolues». Il ne parle pas de « luttedes classes», car il veut rapprocher « le bourgeois de l’ou-vrier, l’ouvrier du paysan…».Il est pour la liberté syndicale et défend les grévistes duCreusot. Mais les paysans représentent la moitié du corpsélectoral et semblent l’intéresser davantage ! Il sait les flat-ter : « ces paysans dont la finesse est ma suprême espé-rance ».Il est réélu six fois à Belleville ; mais, plus tard, quandil sera au pouvoir, la contestation s’installera et il lui fau-dra manœuvrer son auditoire méfiant : le 23 avril 1875à Ménilmontant, il revendique comme une victoire lacréation du Sénat, contre lequel il était jusqu’alors, en lequalifiant habilement de «Grand conseil des communesde France ».En 1876 il déçoit ses électeurs quand il ne soutient pasl’amnistie générale pour les condamnés de la Commune,nombreux ici. Rappelons que, pendant ce soulèvement,Gambetta, épuisé, se reposait à Saint-Sébastien après lacapitulation de la France en 1871. Il sera discret sur cetévènement sanglant qu’il blâmera en privé et qualifiera«d’horrible et folle tentative ».

Et Charonne se fâche…Pendant la campagne législative de 1881, on lui reprochesa politique autoritaire, son «opportunisme» et sa poli-tique sociale, car on est loin maintenant du «radicalisme»du programme de 1869. Une chanson court les rues du20e : La Gambettante. «C’est pas pour ça que j’ai donnéma voix…» Dans le journal Le Globe, parait une carica-ture (d’un humour plutôt gras) : «Réponse aux électeursde Belleville ». Gambetta est y représenté les fesses àl’air, lâchant un gaz sur le «programme de Belleville » !Si, à Belleville, le public écoute avec sympathie l’orateurse justifier, dans la nouvelle circonscription de Cha-ronne, le 12 août 1881, salle Saint-Blaise, une obstruc-tion tonitruante l’empêche de s’exprimer ! Il invective sescontradicteurs : « Silence aux braillards…silence auxgueulards », mais il est obligé de quitter la tribune.Il sera réélu à Belleville, mais battu à Charonne. �

>8Décembre 2009 • n° 660


Léon Gambetta, un tribun contestable

2 avril 1838 Naissance de Léon Gambetta à Cahors,dans une famille italienne decommerçants aisés. Etudes au petitséminaire puis au lycée de Cahors.

1849 Suite à un accident, il perd l’usage del’œil droit, remplacé plus tard par unœil de verre.

2 déc. 1851 Coup d’Etat de Louis-NapoléonBonaparte.

1856 Baccalauréat ès lettres. 3 500 candidatsreçus, aucune fille candidate (cetteannée 2009, 620 000 candidats aubac !)Etudes de droit à Paris. Licenced’avocat. Naturalisation en 1859.

1868 Procès Baudin. Sa brillante plaidoiriepolitique contre le Régime du SecondEmpire le fait connaître comme espoirdu parti républicain.

1869 Elu à Belleville et à Marseille. Il choisitMarseille. Initiation à la logemaçonnique de cette ville.

1870 Guerre avec la Prusse. Défaite de Sedan.Chute de l’Empire et IIIème Républiqueproclamée le 4 septembre. Il estministre de l’Intérieur dans leGouvernement provisoire. Encerclementde Paris par les Prussiens ; le 7 octobreil rejoint Tours en ballon. Il s’octroie leministère de la Défense et s’impliquebeaucoup dans la réorganisation,l’entraînement et l’approvisionnementde l’armée. Sans succès, il cherche àdélivrer Paris.

Janv. 1871 Armistice avec la Prusse.6 fév.1871 Opposé à l’armistice, il démissionne et

part, épuisé, se reposer 3 mois à Saint-Sébastien.

Mars 1871 Soulèvement de la Commune de Paris.1876 Majorité des républicains à la Chambre,

mais le président Mac-Mahon estRoyaliste.

Mai 1877 Crise du régime : menace de coupd’Etat. Gambetta défend la République.

1878 Exposition Universelle à Paris.1879 à 81 Gambetta président de la Chambre.1881 à 82 Il est président du Conseil et ministre

des affaires étrangères. Il forme uncabinet d’union républicaine sans lesRadicaux. Création de ministèresindépendants : Agriculture et Beaux-arts. Nombreux projets de réformes :justice, loi sur les associations,éducation nationale, institutions deprévoyance, rapport Eglises-Etat… Maissur un projet de réformes du mode descrutin et de l’élection des sénateurs, ilest battu et démissionne.

Nov. 1882 Il se blesse avec un pistolet, puis meurtà 44 ans dans sa villa des Jardies endécembre, probablement d’uneappendicite mal soignée. Après desfunérailles nationales à Paris (avec peude Bellevillois présents), sans cérémoniereligieuse, il est enterré à Nice dans safamille.

11 nov. 1920 Son cœur est transféré au Panthéon.�

Quelques dates repères pourune biographie sommaire Ses idées politiques :

principes et… réalité

La Patrie et la RépubliqueAlors qu’il est fils d’émigré et récemment naturalisé,l’amour de la patrie est pour lui primordial. Son attitudecourageuse pendant la débâcle de 1870 en est la preuve.La grandeur de la France et son indépendance (commeDe Gaulle plus tard) sont, pour lui, des impératifs. LaFrance doit avoir un rang de grande puissance, ce quiexplique l’attitude plutôt colonialiste de Gambetta.La perte de l’Alsace-Lorraine reste chez lui une plaieouverte. Mais il est opposé aux «Etats-Unis d’Europe» qu’iltraite de «dangereux pour la démocratie ».Ceci explique son attachement à une armée de citoyens,forte, disciplinée et bien équipée, pour assurer la DéfenseNationale (on est loin du programme de Belleville !).Mais pour lui, «Etre patriote c’est être nécessairementrépublicain ». Le rôle personnel de Gambetta, après ledésastre de 1871 et la chute de l’Empire, en fait le cham-pion de la cause républicaine qu’il saura encore sauveren 1877.Il est également un farouche défenseur du suffrage uni-versel (masculin !) qui existe depuis 1848. Toutefois,lorsque, peu avant la guerre de 1870, Napoléon III triom-phera lors d’un plébiscite sur ses reformes libérales (7 mil-lions pour, 1 million et demi contre !), Gambetta choi-sira comme ligne de défense : «Le suffrage universel

n’est compatible qu’avec la République ». Comme le ditPhilippe Seguin dans son livre « la formule est creuse…etconstitue un aveu d’impuissance ». D’ailleurs Gambettareconnaîtra : «C’est un écrasement, l’Empereur est plusfort que jamais ».

L’instruction et la laïcitéLe rôle primordial de « l’enseignement du peuple » est unleitmotiv dans ses discours. « Il faut refaire l’armée enrefaisant la nation tout entière par l’instruction univer-selle et obligatoire ». Mais il veut aussi uneinstruction « gratuite… et absolument laïque ». Laïcitésignifie rupture avec le système d’éducation confession-nel qui associe les ministres du culte au service public.Contrairement aux dires des républicains après 1870,c’est sous l’impulsion de Napoléon III et son ministre Vic-tor Duruy qu’un essor avait été donné à l’enseignementpublic en fondant les écoles normales, en aidant lescommunes à pratiquer la gratuité et en créant des écolesde filles, ce qui avait créé alors une irritation dans leclergé. Ce rôle du clergé, les catholiques y sont profon-dément attachés, car cela leur semble indispensable à latransmission de la foi aux enfants.La polémique se déchaîne avec violence contre le clergéet les catholiques : « Il faut couper court aux entreprisescriminelles de la domination cléricale » dit Gambetta.

Les valeurs fondamentales

la chute du second Empire, les territoires colo-niaux français s’étendent sur un million de kilo-mètres carrés avec 5 millions d’habitants. Lacolonisation va continuer avec la IIIème Répu-

blique et jusqu’en 1898 en Indochine. Gambetta, toujourspour le prestige de la France, va soutenir avec vigueurà la tribune, en 1881, le traité du Bardo, qui fera de laTunisie un protectorat.« L’anticléricalisme n’est pas un produit d’exportation ».Cette phrase, longtemps attribuée à Gambetta, a été pro-noncée par son ami Paul Bert, « mangeur de curé »notoire, lors de son départ en Indochine comme gouver-neur général. Quand la France républicaine étend sonempire colonial, des hommes et des femmes ont déjà bâtides églises, des écoles et des dispensaires. Ce sont des mis-sionnaires, en majorité catholiques, installés avant laconquête et l’arrivée de l’armée et des colons. Le repré-sentant de l’Eglise évangélise, scolarise, soigne en languefrançaise ; c’est un proche allié des acteurs de la colo-nisation.Ces hommes et ces femmes ne coûtent rien à l’Etat, carils vivent des dons des catholiques français, de leurscongrégations et du Vatican. Quelle aubaine pour unministre des finances ! Et on va même les soutenir finan-cièrement : Gambetta va aider les Jésuites (sa « bêtenoire » en France) à fonder une université à Beyrouth, etles députés vont voter chaque année une subventiondestinée (pudiquement) aux « Œuvres françaises à l’étran-ger » à savoir les congrégations !3

Une étrange laïcité…Evidemment, on est loin de Belleville… et l’extrême gaucheet les radicaux protestent, en vain. En Tunisie on subven-tionnera les écoles coraniques avec une aide par élève, pourrespecter une certaine « neutralité laïque » et éviter des pro-blèmes avec l’Islam, puis des écoles juives en 1889.Cette différence d’attitude entre métropole et coloniesétonne le cardinal Lavigerie, archevêque d’Alger (rallié àla République) : il interroge un jour Gambetta (qu’il appré-ciait) pour savoir comment il pouvait concilier « ces géné-reuses paroles de tout à l’heure avec la phrase désormaishistorique lancée par vous… : le cléricalisme voilà l’en-nemi ». Gambetta répond : «Bah, monsieur le Cardinal, cesont des mots, des mots qui ne doivent pas franchir la fron-tière ». Mais ces « mots » conduisirent plus tard aux loisde 1905 et à leurs conséquences sur l’unité de la Nation !Autre contradiction : le petit Breton ne peut parler que lefrançais à l’école laïque, où toute religion est exclue, alorsqu’en Tunisie on accepte l’usage de la langue locale pourapprendre le français et on peut y suivre un enseignementcoranique. En fait la réussite de la colonisation prime, avanttous les principes. �

Décembre 2009 • n° 660>9


Léon Gambetta, un tribun contestable

« Caricature de Le Petit 1877. » Gambetta furieux

« La Maison des Jardies à Sèvres achetée par Gambetta en 1878. Il y décédera 4 ans plus tard. C’est aujourd’hui un musée-souvenir (Rens. 01.45.34.61.22). A gauche : Gambetta sculpté par Bartholdi.

Un grand politique avec ses qualités et ses contradictions

Colonies et laïcité : adieu… les principes !

urant sa courte vie, Gambetta n’exercera le pou-voir que 4 mois en 1870-71 et 2 mois 11 ans plustard. Il a peu commandé, mais beaucoup entraîné.De Charles de Gaulle dans « La France et son

armée » à François Fillon en juillet 2007, en passant parMichel Debré et Jack Lang, Gambetta est reconnu unani-mement comme un grand patriote et un vigoureux défen-seur de la République. Ses dons d’orateur et de tribun sontexceptionnels, même si Léon Blum trouve qu’il y a « beau-coup de fatras » dans ses discours !Nous ne porterons pas de jugement sur sa politique, maisà la lumière des faits, des discours, des lettres ou destémoignages rapportés récemment par les historiens,comme Pierre Barral, on peut se poser des questions sursa manière de conduire cette politique. Le réalisme sem-ble avoir souvent dominé son action, et le mot opportu-nisme ne le choquait pas du moment que c’était dans l’in-térêt de la France.Nous avons vu que beaucoup de promesses ont été viteoubliées et que des attitudes contradictoires pouvaientêtre défendues successivement avec talent selon le contextedu moment ou du lieu. Il est vrai que le régime parlemen-taire de l’époque nécessitait souvent des compromis pouravoir une majorité. Alors, cynique ou simplement réalistequand, après la soirée houleuse de Charonne, il déclare :« Il n’y a pas, il n’y aura jamais de démocratie sans un grainde démagogie » ? �

1. Pierre Barral « Léon Gambetta » Ed. Privat, mai 2008 etconférence du 5 février 2009

2. Philippe Seguin « Louis Napoléon le Grand » Ed. Grasset,1990

3. D. Borne et B. Falaize « Religions et colonisations » Ed. deL’Atelier, 2009

L’Eglise réagit. Mgr Dupanloup répond à Gambetta :« J’ai le droit de vous demander des comptes de la guerreque vous déclarez à l’Eglise et à la Religion», car pour lescatholiques il s’agit surtout d’étouffer la foi des jeunesgénérations, ce qui est effectivement le projet des ratio-nalistes.Il attaque aussi le Vatican qui est « contre la penséemoderne» et stigmatise « l’esprit vaticanesque…». Mais le«politique» ressurgit avec son opportunisme : il maintientune ambassade au Vatican et, contrairement au pro-gramme de Belleville et à son programme de campagneélectorale de 1876, il accepte un an plus tard de renon-cer à la séparation de l’Eglise et de l’Etat ! Il est présentaux enterrements religieux où il faut être : AugusteThiers et le roi d’Italie (cela semble maintenu dans lesmœurs politiques actuelles…). �

A

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J.B.L

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Vie religieusecommunautés chrétiennes


Sœur Marie-Laure Bradel

RR eligieuse depuis 1965, elledébute dans les écoles de la

Congrégation Notre-Dame (col-lèges et lycées) en tant que profes-seur de SVT (Science de la Vie et

de la Terre) et, parallèlement,poursuit des études tant scienti-fiques que religieuses, précise-t-elle, pendant plusieurs années.Ces deux activités, ainsi que laformation de jeunes sœurs de laCongrégation, la Catéchèse etl’Aumônerie, l’amènent jusqu’en2005, année de sa retraite del’Education nationale.Mais sa «retraite» est purementthéorique, car après toutes cesannées d’enseignement, elle sou-haite poursuivre un chemin qui laconduise vers les autres.

2006 :une nouvelle page s’ouvreSans abandonner la formation dejeunes sœurs, Marie-Laure prendcontact avec l’association SEP(Soutien Ecoute Prison) dont l’ob-

jectif est d’aider les familles desprisonniers, et cela en milieu car-céral. Marie-Laure s’engage etc’est dans une maison d’arrêt dela région parisienne qu’elle se metà l’écoute des familles. L’accueil alieu dans de petits bâtiments joux-tant la prison puisqu’ils en dépen-dent. Elle dispose d’un bureau où,une fois par semaine, elle reçoitsurtout des femmes, lesquellesviennent voir, qui un mari, qui unfils... Elle s’emploie à calmer leursangoisses, leur stress, leurs colèresparfois. Il faut les apprivoiser,elles qui n’ont pas d’autre lieud’écoute. À son égard, le person-nel pénitentiaire, les surveillants,les éducateurs se montrent réser-vés. Marie-Laure nous dit avecun grand sourire : «je suis «tolé-rée», c’est déjà bien».Dans ce lieu clos, souvent inhu-main, elle donne toute la mesurede son humanité, et c’est son seulsouci.

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Amitié judéo-chrétienneEst parisien01 43 73 29 1501 39 57 61 38 / 06 16 82 40 43Les rencontres ont repris. Rappe-lons qu’elles ont lieu de 18h30 à20h15 au Centre pastoral de laparoisse catholique de l’Immacu-lée Conception 15 rue Marsou-lan, Paris 12e.

Assemblée paroissiale

Le samedi 21 novembre ce fut l’opération « E.P.O. » Eglise PortesOuvertes. Pas moins de 37 activités différentes avaient exposé leursréalisations et leur savoir-faire à l’intérieur de l’église. De 10h à 15hles visiteurs ont fait le tour des panneaux et posé des questions auxresponsables présents. On ne peut qu’espérer que cette opérationsuscite de nouvelles candidatures pour renforcer les groupes debénévoles qui animent ces activités et qui sont à la recherche denouvelles bonnes volontés.

Nous avons bien connu Sœur Isabelle Brault et Sœur HélèneMarty, qui constituaient la petite fraternité de la CongrégationNotre-Dame, implantée 47 rue des Grands Champs, et qui sesont retirées à l’Abbaye-aux-Bois en mars dernier.Après quelques mois d’interruption, la communauté revitdepuis le mois de juin avec deux autres sœurs de la mêmeCongrégation : Marie-Laure Bradel et Thérèse Proizat.

Sœur Thérèse Proizat

AA vant son engagement enreligion, Sœur Thérèse

enseigne l’allemand à Saint-Etienne dans le secteur public, de1970 à 1980, et, dans le mêmetemps, elle est nommée responsa-ble diocésaine, laïque, au CCFD(Comité Contre la Faim et pour leDéveloppement). Bénévole audébut, elle y devient salariée.

Premiers vœuxEn 1984, à l’âge de 38 ans, elleprononce ses premiers vœux etvient à Paris pour accomplir sesdeux ans de noviciat à la Congré-gation Notre-Dame. Au sein duCCFD, au niveau national, elleanime des congrès religieux, pré-pare la campagne de carême etexerce la fonction de secrétairegénérale pendant douze ans. Desurcroît, cette femme infatigables’intègre au service national de

la pastorale des migrants ainsiqu’à la nouvelle équipe créée en1996 pour les rencontres inter-nationales de la Congrégation,auxquelles participent 14 conti-nents et 13 pays.

Une année sabbatiqueLe spirituel ne devant pas êtresacrifié au profit du temporel,Sœur Thérèse se retire pour unan à l’Abbaye-aux-bois, lieu par-faitement adapté à un ressource-ment. Elle y trouve silence etméditation, en compagnie desœurs qui arrivent de contréeslointaines et elles échangent leursexpériences.

Et maintenantSœur Thérèse qui, nous l’avonsconstaté, ne manque pas de pro-jets, prend contact avec l’asso-ciation «Aux captifs la libération»dont le but est l’écoute «des gensde la rue» (prostitués des deuxsexes, SDF, marginaux...). Enfin -si l’on peut dire! - elle fait partied’un groupe essayant de lanceren France et particulièrement àParis des «semaines sociales».Ces portraits ne prétendent pasrendre compte exactement dedeux vies si riches. Nous rencon-trerons souvent à Saint-GabrielMarie-Laure Pradel et ThérèseProizat. Leur objectif : aider àfaire grandir l’être humain danstoutes ses dimensions. �

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Ne pas manquer lesjournées «Bonnes occas... »81 rue de la Plaine, lessamedi 5 et dimanche 6décembre, de 10h à 17h.

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En brefEEgglliissee RRééffoorrmmééee ddee BBéétthhaanniiee ::la vente de Noël aura lieu lessamedi 4 et dimanche 5 de 14h à18h ; elle sera précédée par unconcert le vendredi soir : voirpage 15. �

Chaque fois le texte biblique faitl’objet de deux exposés, par unrabbin, puis par un exégète chré-tien, avant que ne s’engage undialogue souvent fructueux entreles orateurs et les participants.Prochaine rencontre, qui se tien-dra exceptionnellement à 20h à lasynagogue Shiyte Yisrael, 12 citéMoynet (12e) : le 8 décembre/21Kislev : «Hébreu, juif» (Esther 3,4; Zacharie 8, 23) avec le rabbin

Maurice Nezri et le Père PierreHoffmann. �

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Décembre 2009 • n° 660>11

Vie religieusefoi et vie

l’Eglise catholique», nous pou-vons nous interroger sur la visi-bilité matérielle (signe)de l’égliseen tant que construction à l’usagedu culte (ce qui n’était pas dansles propos de l’évêque).

Des églises visiblesDepuis le Moyen-age, les églisescherchent à être bien visibles despopulations voisines par leurarchitecture, leurs sculptures enfaçade, leur clocher et leurscloches.Dans le 20e par exemple, la plusancienne, l’église de Charonne(XVe siècle) domine la place SaintBlaise. De même Notre Dame de

la Croix (XIXe) est en haut d’unmonumental escalier et SaintJean-Baptiste de Belleville a safaçade sur un large carrefour.Même les plus récentes, NotreDame des Otages (1938) ou leCœur Eucharistique (1936),quoique plus modestes, ont desfaçades bien dégagées par rap-port aux immeubles voisins.Toutes ont des clochers, plus oumoins hauts, et toutes figurentdans les guides publiés par l’Ac-tion artistique de la Ville deParis… sauf Notre Dame deLourdes, paroisse pourtant cente-naire!

A l’heure où il y a débat surla place des les femmesdans l’Eglise, il est importantsouligner la participationdes jeunes filles dans notreparoisse

i vous participez à unemesse du dimanche à11 heures (et que vousêtre ponctuel) vous

aurez la chance d’être accueilliavec amabilité par une jeune filleavenante et attentive, à l’écharpebleue, qui vous donnera la feuillede chants, la lettre paroissiale etguidera les tout petits vers le tapisde jonc juste devant le chœur.

Qui sont-elles donc ? Aujourd’hui les adolescents trou-vent de plus en plus leur place ledimanche, alors même qu’à l’âgedu collège les sollicitations sont sinombreuses. Ces dernières annéeson a vu refleurir les servants demesse. Même si, de l’extérieur,certains perçoivent cette fonctioncomme «décorative», les jeunesparticipants sont eux générale-ment enthousiastes de leur proxi-mité avec l’eucharistie et d’avoirun rôle actif durant la messe. Orles servants sont le plus souventdes garçons! Quel rôle alors pourles jeunes filles? C’est alors que les membres dupetit groupe d’une dizaine de col-légiennes de l’Equipe sainte Thé-

rèse ont voulu s’impliquer. L’uned’elles, Anaïs, voulait «faire aussiquelque chose, comme ses frères».C’est pourquoi, à l’exemple de cequi se pratique à l’église du CœurEucharistique de Jésus, a été miseen place depuis 2005 une réponseoriginale à la demande de cesjeunes paroissiennes.

Au servicede l’assembléedominicaleReflétant le dialogue symboliquede Jésus et de l’Eglise, la messe sedéroule en dialogue entre lechœur, à dominante masculine,et une assemblée, à la symbo-lique féminine. D’où l’action deces jeunes filles au service de l’as-semblée. Voilà donc leur manièrede faire du «service de messe» :elles accueillent les paroissiens,encadrent les plus petits en lesaidant à suivre la messe, lesconduisent au « jardin évangé-

ans l’ensemble deséglises des diocèses deParis, Créteil, saintDenis et Nanterre, les

fidèles sont appelés à manifesterleur solidarité lors de la journéedes chantiers du cardinal. Les diocèses ont en charge toutesles grosses réparations et réno-vations de tous les lieux de culteconstruits après la loi de sépara-tion de l’Eglise et de l’Etat en1905. Il faut aussi permettre laconstruction de nouveaux lieuxde culte, là où l’essor de la popu-

lation le rend nécessaire. Leschantiers du cardinal se fixentégalement comme priorité ledéveloppement de l’accès auxlieux de culte pour les personnesà mobilité réduite.Cette année un exemple de réali-sation des chantiers se trouvedans le 20e à Notre Dame deLourdes. Des nouveaux vitraux,du maître verrier Philippe Brissy,sont en voie d’installation dans lechœur de l’Eglise. �

JMP

expérience chrétiennepeut devenir un signe,en revenant auxsources de la foi : la

prière, la Parole, la fraternité vécuedans nos communautés et l’affir-mation de la défense de la per-sonne humaine (débats sur la bioé-thique). L’évêque insiste sur lanature de cette visibilité de l’Eglise,qui n’est pas d’abord médiatique.L’Eglise doit être le signe pourmontrer le mystère du Christ.Puisque le mot signe revient sou-vent pour parler de «l’Eglise, Peu-ple que Dieu rassemble dans lemonde entier », selon la défini-tion (art. 752) du «Catéchisme de

Notre-Dame de LourdesLa visibilité de l’Eglise…et de l’église

Le 6 décembreLes chantiers du Cardinal

S

Notre Dame de la CroixL’équipe sainte Thérèse :«servir la messe» au féminin

Monseigneur Claude Dagens, évêque d’Angoulême, lorsde la dernière assemblée des évêques à Lourdes à la Toussaint,a présenté un rapport intitulé : « Indifférence religieuse,visibilité de l’Eglise et évangélisation». Face à la montéede l’indifférence religieuse, l’Eglise, dit-il, doit se manifesterautrement, sans vouloir s’imposer à toute la société.

L’

lique» où il pourront comprendrel’évangile avec des outils adaptésà leur âge (coloriage, questions-réponses), et surtout, vous dirontles petits, elles encadrent la pro-cession d’offertoire, où des petitstrès solennels apportent la lumière(les bougies) à poser au pied del’autel.Alexia, Ophélie et bien d ‘autres serencontrent aussi tous les mois,aidées par deux jeunes adultes,Bénédicte et Maryaline pour discu-ter et programmer les événementsà vivre en commun. Les tempsforts sont vécus dans la mixité,comme le voyage à Rome qui amarqué leurs mémoires et leur vie.Un saint disait «on ne peut pasêtre chrétien tout seul»; voilà unepetite bande qui permet de se tenirchaud entre jeunes et de resterfidèle à la pierre angulaire de viechrétienne, que constitue la messedu dimanche à tout âge. �

LAURA MOROSINI

Et une égliseun peu cachéeC’est en 1980 que fut bénie l’égliseactuelle, qui remplaçait les 2églises anciennes délabrées. Adieuclocher, cloches... et statue de laVierge qui dominait le quartier !Située au rez-de-chaussée et ensous-sol d’un grand immeubled’habitation, sa façade d’entrée, àl’abri d’un porche ouvert, ne sevoit bien que la nuit, quand lesvitraux du porche sont éclairés.Combien de personnes passentsur le trottoir d’en face sans lavoir?Si l’intérieur de l’église et sonnarthex ont été agréablementrénovés, il est difficile, comptetenu des contraintes diverses, derendre le porche d’entrée beau-coup plus visible.Quel dommage que l’on ne puisseplus signaler aux alentours, par

le son des cloches, l’appel à laprière, la joie d’un baptême oud’un mariage, la douleur d’undécès.En Autriche, après la guerre, dansune petite ville sous occupationfrançaise, tous les jours à midi,l’organiste de l’église jouait unmorceau de Jean Sébastien Bachqui était diffusé à l’extérieur pardes haut-parleurs. Moins « toc »qu’une diffusion d’un carillonenregistré, pourquoi pas de lamusique sacrée enregistrée et dif-fusée… à bon escient?

Un défi... Cet handicap pour notre paroisseest aussi un défi, car il est néces-saire de montrer, plus qu’ailleurspeut-être, un signal par uneouverture et un accueil aux gensdu quartier.Dans un prochain numéro, nousévoquerons le rôle du serviceAccueil à l’entrée de l’église, l’ac-cueil par les prêtres et l’accueil despassants sous le porche certainssamedis, sans oublier la grandefête que doit être le centenaire dela paroisse en février 2010. �

JEAN-.BLAISE LOMBARD

Porche de l’église.

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DVitraux qui doivent être remplacés par ceux du maître verrier PhilippeBrissy.

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Concert de NoëlLe vendredi 18 décembre :voir page 15

Annonce

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Vie religieusefoi et vie


Afrique est riche en res-sources humaines etnaturelles et pourtantbeaucoup parmi nos

peuples croupissent dans la pau-vreté et la misère, les guerres et lesconflits, les crises et le chaos.Cette situation est rarement cau-sée par les catastrophes d’ordrenaturel. Elle doit plutôt être attri-buée largement aux décisions etaux activités humaines de ceuxqui n’ont aucun souci du biencommun et cela souvent par lebiais d’une complicité tragique etd’un complot criminel des diri-geants locaux et des intérêts exté-rieurs.

Des progrès réelsMais l’Afrique ne doit pas se lais-ser aller au désespoir. Les bénédic-tions divines sont encore abon-dantes, mais il faut qu’elles soientprudemment et correctementemployées pour le bien de sesenfants. Là où les conditionsétaient bonnes, ses enfants se sontmontrés capables d’atteindre, et ilsl’ont vraiment atteint, le sommet

des activités et des compétenceshumaines.Il y a de très bonnes nouvelles enplusieurs endroits en Afrique.Mais les moyens médiatiquesmodernes tendent souvent à pro-pager les mauvaises nouvelles età se concentrer davantage sur nosinfortunes et nos déboires plutôtque de relever l’effort positif quis’accomplit. Des nations qui sont sorties delongues années de guerre pro-gressent lentement sur les che-mins de la paix et de la prospérité.La bonne gouvernance est appré-ciée et donne une impressionpositive dans certains pays afri-cains, lançant ainsi un défi auxautres pour qu’ils revoient leursmauvaises habitudes du passé etdu présent. Des signes abondantsattestent d’initiatives qui démon-trent l’apport de solutions effi-caces à nos problèmes.

Respect et dignitéAux grandes puissances de cemonde, nous avons ceci à dire :traitez l’Afrique avec respect et

Le synode des évêques africainsAfrique, lève-toi !

est une contributionplutôt courte (180pages), mais denseque nous livre dans

un style clair et percutant l’anciengrand reporter du Monde. Unecontribution rare et inattenduepuisque l’écrivain et penseurqu’est devenu Guillebaud nousfait partager, avec pudeur etouverture d’esprit, son lent chemi-nement intellectuel et religieuxqui l’a conduit à redécouvrir lechristianisme et peu à peu à vivreune conversion personnelle.Il retrace pédagogiquement cetteaventure au travers de trois «cer-cles» :

Refonder le monde Le premier ou la «refondation dumonde» cherche à mettre à nules soubassements de la penséeoccidentale et de sa modernité. Ildébouche par la redécouverte durôle toujours actuel du judéo-christianisme associé à l’héritagede l’Antiquité grecque.Quant au deuxième cercle ou la«subversion évangélique», il per-met de faire surgir une révéla-tion à peine croyable, celle de la

250 évêques catholiques de toute l’Afrique se sontréunis récemment à Rome, en assemblée ou synode afinde réfléchir au devenir des Africains et des chrétiens ducontinent. D’un long message adressé aux peuplesafricains, l’Ami du 20e a sélectionné quelques passages,signes d’une espérance et d’une foi dans ledéveloppement spirituel et matériel de chacun en dépitde situations parfois tragiques. Un message universel !

L’

pays doiventdécider com-ment éviter àla planète dese réchaufferde plus de

2°C . Deux blocs principaux vonts’affronter : 37 pays riches quipolluent depuis 100 ans et doiventréduire fortement leurs émissionset les pays “en développement”qui peuvent augmenter leursémissions de CO2, tout en com-mençant à se modérer. La Confé-rence décidera des engagementsde l’ensemble des pays du mondesur le climat après 2012.Pour mémoire le sommet de Kyotode 1997 avait décidé que pour2012 les pays riches devaientréduire leurs émissions de gaz àeffet de serre* de 5%. C’était lapremière fois qu’on fixait deslimites à la croissance des activi-

tés économiques pour des raisonséthiques. Le denier G8 a déclaréque les participants allaientréduire de 80% leurs émissionsd’ici 2050. Les décisions interna-tionales auront des conséquencesnationales, locales (plans climat)et individuelles.

En quoi cela intéresse-t-il lesChrétiens?La réflexion des Chrétiens surl’écologie n’est pas nouvelle. Dèsles années 50 Bernard Charbon-neau et Jacques Ellul ont marquéla pensée. Ellul nous a alertés surla perversité du “système techni-cien” : les techniques mises enplace par les humains génèrentune série d’enchaînements surlesquels nous perdons toutcontrôle. Plus récent et média-tique, Jean-Marie Pelt, protestantaussi, fait partager son amour de

mise à mort et de la résurrectionde l’Homme-Dieu, Jésus, et de laliberté propre à l’homme devant la«faiblesse» de Dieu.Enfin, le troisième ou la « foicomme décision» constitue natu-rellement le cercle conclusif, par-semé d’épreuves concrètes vis-à-vis des rituels ou habitudes parfoispesants.Ce livre si personnel est le fruitd’un esprit curieux et cultivé quirefuse traditionalisme et enfer-mement. A parcourir sans hésita-tions! �

PIERRE PLANTADE

Copenhague, conférence du climatLes Chrétiens affirment leurs responsabilitésDu 7 au 15 décembre se tiendra à Copenhague (Danemark) la Conférence du climat. A cette occasion un appel a été lancé par une vingtaine de mouvements chrétiens.

A lire«Comment je suisredevenu chrétien»

par Jean-Claude Guillebaud (Albin Michel, 14 Euros)

190 la nature et son engagement à lapréserver.Dès 1979 Jean-Paul II déclareSaint François d’Assise “patroncéleste des écologistes”. Dix ansaprès, lors d’un premier conseiloecuménique (Bâle) 700 déléguésse sont solennellement engagés à“lutter contre les dégradations del’environnement”. Un second ras-semblement en 1997 invite enpratique les chrétiens à “instau-rer une journée de la création” età amorcer un “conversion de nosmodes de vie”. En 2005, on trouvera une expres-sion dense de la pensée de l’Eglisedans sa Doctrine sociale. En 2007Benoit XVI parle de la dégrada-tion volontaire de l’environne-ment comme d’un “péché”. Enfinen juillet 2009 une encycliqueconsacre au sujet plusieurs déve-loppements.

C’

Que dit l’encycliquede 2009 “Caritas inveritate”?Ce texte ardu sur le “développe-ment humain intégral” pose la“responsabilité” des Chrétiensenvers la création. “L’allianceentre l’homme et la nature doitêtre le reflet de l’amour créateurde Dieu”. Les humains ont ledevoir de partager les biens nonrenouvelables et il est nécessaired’en réglementer l’exploitation et,dans nos pays riches, de réduirenotre consommation. Enfin l’en-cyclique appelle à un «change-ment de mentalité qui nousamène à adopter de nouveauxstyles de vie».

L’appel du Pèlerin En septembre dernier, le journal lePélerin a publié un appel signé parune vingtaine d’organisationschrétiennes parmi lesquelles leComité catholique contre la faimet pour le développement (CCFD),l’Action Catholique des Femmes(ACF), le Secours catholique, lesScouts et Guides de France. C’est une première que de faireentendre en tant que telle la voixdes mouvements chrétiens. L’ap-pel exprime leur inquiétude faceau “dérèglement climatique quimenace des millions de vies à tra-vers le monde”; il fait le constatd’un “modèle économique qui“encourage une consommationsans limites qui épuise la terre et

creuse le fossé entre les riches etles pauvres”. Il demande aux diri-geants français et mondiauxd’aboutir à un accord permettantde “limiter le réchauffement à2°C” (niveau au-dessus duquel lasituation serait incontrôlable).

Vers un Noël autrement...Cet appel n’est pas une initiativeisolée. Aujourd’hui en France unréseau est coordonné par PaxChristi**. Parmi ses actions, unecampagne encourage à vivre Noëlavec des cadeaux éthiques où lajoie de recevoir des uns ne pèse-rait pas sur l’exploitation desautres. Sur noelautrement.org ontrouve une affiche et un kit péda-gogique pour réfléchir en familleou avec des jeunes et aborder desquestions pratiques, mais aussiengager une réflexion spirituelle,selon le modèle ignatien, sur com-ment «réchauffer nos cœurs». �

LAURA MOROSINI

* Ce sont les gaz issus soit descombustions (voitures, camions,avions, chauffage, usines), soit dela décomposition des déchets(méthane), ou utilisés dans lesappareils de refroidissements(réfrigérateurs, climatiseurs).** Sur http://paxchristi.cef.fr,rubrique paix et environnement :appel des chrétiens et campagnepour Noel pour plus d’informa-tions sur la conférence : copen-hague-2009.com

dignité. L’Afrique appelait unchangement de l’ordre écono-mique mondial, cause des struc-tures injustes qui s’entassaient surelle. La récente turbulence dans lemonde financier démontre qu’ilest temps d’opérer des change-ments radicaux dans les règlesdu jeu. Mais ce serait une autretragédie si ce réajustement devaitviser les intérêts des riches audétriment des pauvres. La plupartdes conflits, des guerres et dessituations de pauvreté en Afriqueproviennent essentiellement deces structures injustes…..

ConclusionChers fils et filles de l’Église-Famille de Dieu en Afrique, voustous, hommes et femmes debonne volonté en Afrique et au-delà, nous partageons avec vousla solide conviction de ce Synode:l’Afrique n’est pas abandonnée.Notre destinée est encore entrenos mains. Tout ce qu’elledemande, c’est de disposer de l’es-pace pour respirer et s’épanouir.L’Afrique est en mouvement etl’Église, qui lui procure la lumièrede l’Évangile, chemine avec elle.Les eaux ont beau être impé-tueuses, mais les yeux fixés sur leSeigneur Jésus, nous parviendronssains et saufs au port de la récon-ciliation, de la justice et de lapaix. �

EXTRAITS SÉLECTIONNÉS PARPIERRE PLANTADE

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Solutions du n° 659Horizontalement. – I. clochettes. II. richissime. III. ia- œuf - on. IV. mi - Ars - VTT. V. iso - lo. VI.nourrisson. VII. enductions. VIII. he - en. IX. Lo -cirques. X. énouée - réa.

Verticalement. – 1. criminelle. 2. liaison - on. 3. oc -ouds. 4. Choa - ru - cu. 5. hiérarchie. 6. Esus - itère. 7.TSF - psi. 8. ti - sœur. 9. émotionnée. 10. sentons - sa.

Décembre 2009 • n° 660>13


Ingrédients (8 à 10 personnes) :- 1 grande boîte de purée de marrons - 150g de sucre- beurre 150g + 100g - rhum 1 ou 2 dl suivant le goût !- 250g de chocolat

PréparationDans un saladier, travailler ensemble la purée de marrons, le sucre,150g de beurre, le rhum et le chocolat juste fondu. Quand la pâteest homogène, la laisser refroidir au frais.Façonner alors une bûche sur le plat à cake et, à la fourchette,imiter l’écorce du bois.Pour simuler les noeuds, battre le reste de beurre avec du sucre eten déposer sur le dessus et les côtés de la bûche.Décorer avec des sujets de Noël et servir... avec du champagne !

Bon régal. Bonnes fêtes.

Recette de JeannetteBûche aux marrons

L’Ami du 20e • n° 660Membre fondateur :Jean Simon.

Président d’honneur :Jean Vanballinghem (1986-2008).

Président de l’association :Bernard Maincent.

Trésorier : Pierre Plantade.

Ont collaboré bénévolement à ce numéro :Simone Endelwelt, Jeannette Giron,Roland Heilbronner, François Hen,Liliane Jungman,Jean-Blaise Lombard, Henry Mellottée,Colette Moine, Laura Morosini,Alain Neurohr, Pierre Plantade,Raymond Potier, Emilie Pourquery,Jean-Marc de Préneuf,Anne-Marie Tilloy, Henri Zuber.

Conception graphique :Marie Linard.Administration, abonnements :Yvonne Guignard, Germaine Mercier,Annie Peyrelade.Diffusion, communication, informatique : Armel Boueyguet, Jean-Claude Crossonneau, Jacques Cuche, Jean-Claude Dallut,Jean-Michel Fleury, Roger Girand, Pierre Guignard, Annie Peyrelade, Pierre Plantade.Régie publicitaire :BAYARD SERVICE REGIE, 1, Rond Point Victor Hugo,92 132 Issy-les-MoulineauxTél 01 41 90 19 30Mise en page et impression :

Chevillon Imprimeur,26, boulevard Kennedy,89100 Sens

L’Ami du 20e, bulletin de l’association L’ami du 20e

(loi de 1901), paraissant chaque mois.Commission paritaire n° 0611G-88395N° ISSN 1270-7643Dépôt légal : à parutionCourriel : [email protected] : 11106-74K ParisRédaction, administration :81, rue de la Plaine,75020 ParisTél 06 83 33 74 66Fax 01 43 70 26 81

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Ordinaire • 1 an 16 €

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Réabonnement

De soutien • 1 an 26 €

D’honneur • 1 an 36 €F.N.S./Chômeur • 1 an 9 €

Merci de joindre le règlement à l’ordre de L’AMI du 20e,

à adresser à : L’AMI du 20e,81, rue de la Plaine,75020 Paris

Liste des demandesde permis de construire

Déposées entre le 16 et le 31 octo-breBMO N° 89 du 17 novembre•• 33,, ppllaaccee MMaarrttiinn NNaaddaauudd,, 2222XX,,rruuee GGaassnniieerr GGuuyy,, 2211XX,, rruuee RRoobbii--nneeaauuDemandeur : FFoonnddaattiioonn CCrrooiixxSSaaiinntt--SSiimmoonn. Réhabilitation d’unbâtiment d’un étage + combles àusage de crèche et d’habitationavec extension du bâtiment au rez-de-chaussée sur rue et cour aprèsdémolition du local-poussette,changement de destination du locald’habitation en crèche et aménage-ment d’une aire de jeux. •• 44 aauu 66,, rruuee ddeess MMoonnttiibbooeeuuffss,, 33,,rruuee dduu CCaappiittaaiinnee MMaarrcchhaallDemandeur : GGrroouuppee dd’’œœuuvvrreessssoocciiaalleess ddee BBeelllleevviillllee.. Réhabilitationd’un bâtiment d’un étage sur unniveau de sous-sol partiel à usageartisanal avec changement de des-tination en crèche (70 places), amé-nagement de la toiture-terrasse en

cour de récréation avec créationd’un édicule.

Liste des demandesde permis de démolirDéposée entre le 1er et le 15 octo-breBMO N° 83 du 27 octobre•• 116633,, rruuee ddeess PPyyrréénnééeess,, 1122 aauu 1144,,vvooiiee TT//2200Démolition d’un bâtiment d’unétage à usage d’entrepôt. S.H.O.N. àdémolir : 669 m2.

Liste des Permisde construireDélivrés entre le 1er et le 15 octobreBMO N° 83 du 27 octobre•• 8899,, rruuee VViilllliieerrss ddee ll’’IIssllee AAddaamm Démolition d’un bâtiment d’unétage sur cour en vue de laconstruction de 2 bâtiments de 4étages à usage d’habitation, chan-gement de destination des bâti-ments sur rue et en fond de parcelleà usage d’agence de la caisse pri-maire d’assurance maladie en habi-

tation (18 logements créés) avecextension et surélévation de 2étages du bâtiment sur rue. S.H.O.N.créée : 1297,2 m2

•• 1188,, rruuee JJoouuyyee--RRoouuvveeConstruction d’une maison de villesur 3 niveaux (1 logement). S.H.O.N.créée : 320 m2. Délivré entre le 16 et le 31 octobreBMO N° 89 du 17 novembre•• 9933,, rruuee AAlleexxaannddrree DDuummaass,, 1111 aauu1133,, ssqquuaarree ddee MMoonnssoorreeaauu..Réhabilitation d’un bâtiment de 9étages sur un niveau de sous-sol àusage de foyer logement en rrééssii--ddeennccee ppoouurr jjeeuunneess ttrraavvaaiilllleeuurrss (122logements créés au lieu de 112)avec pose de 25 m2 de panneauxsolaires thermiques. S.H.O.N. créée:295 m2.

En bref • Agenda de la Mairie : le mer-credi 9 décembre : présentation duddiissppoossiittiiff CCoopprroopprriiééttééss oobbjjeeccttiiff ccllii--mmaatt.. Réunion publique d’informa-tion à destination des copropriétéset à tous ceux en relations profes-

sionnelles avec des copropriétés,organisée par la mairie du 20e encollaboration avec la Ville de Pariset les conseillers info-énergie. Salledes mariages à 19h.• FFoonnttaarraabbiiee--OOrrtteeaauuxx,, ce quartierdu 20e sud est lauréat pour laFrance du Concours des quartiersverts. En effet, sa conception géné-rale et son mélange de construc-tions nouvelles et de réhabilitationfont une large place aux solutionspermettant d’économiser l’énergietout en améliorant le confort deshabitants et en respectant quelquesespaces verts (au prix de la ferme-ture du précédent terrain d’aven-tures). Pour l’instant, le chantier estouvert et l’aspect général resteencore un ensemble de ruinesmurées et de friches; les construc-tions nouvelles et réhabilitationsn’en sont qu’au début.• CCaarrrreeffoouurr PPyyrréénnééeess--BBaaggnnoolleett :: leterrain à l’angle sud-ouest fait l’ob-jet d’une expropriation par la villede Paris. Il s’agit d’y construire 5étages de logements sociaux.

Urbanisme

HorizontalementI. Sélève dans un sourire. II. Parties d’armure. III. Traiterais parl’acide. IV. Evalues le contenu - sans inégalité. V. Ou là, dit-on- Orientant. VI. Pas petite - vieux loup. VII. En face de laRochelle - D’un verbe gai. VIII. Dans un piteux état. IX. Ilsrecherchent les mines ou les minettes. X. Mathématiciensuisse - acarien.

Verticalement1. Celsius l’a remplacé. 2. Morphinique - osé. 3. Relatif auxpouvoirs féminins. 4. La ronde la donne - la première estsouvent attendue. 5. Oléron ou Ré - pas mou. 6. Titre anglais -ventilée. 7. Remplis de glace pour les fêtes - pourvu inversé. 8.Récipient en cas de besoin - se fait à la poste. 9. Elle couled’une blessure - Strasbourg, Metz ou Nancy. 10. Devant lascience - parfois notariale.

Les mots croisés de Raymond Potier n° 6601 2 3 4 5 6 7 8 9 10

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ABONNEZ-VOUS à L’AMI DU 20e 10 numéros

Exclusivement réservées aux particuliers, à adresser à L’Ami du 20e - Petites annonces81, rue de la Plaine75020 Paris

� Collectionneur achète vieuxtitres de bourse, actions,obligations, emprunts russes,français, tous pays, cartespostales.Tél : 06 09 11 40 08 ou 01 43 61 01 87 (après 18h)

Petites annonces

• RRuuee ddeess hhaaiieess :: la constructiond’une nnoouuvveellllee ccrrèècchhee est envisagéeau numéro 72.• À Noël, llee ccoouurrss ddee VViinncceennnneess -de Nation au square Réjane - seraagrémenté de sapins et guirlandes,ceci à l’initiative de l’associationdes commerçants du cours, notam-ment de Bruno Vantyghem qui faittourner son manège à Nation.• VVooiirriiee- Rue d’Eupatoria : barrage totaljusqu’au 12 décembre- Rue Guignier : barrage totaljusqu’au 15 décembre- Rue d’Avron : sens interdit de larue des Pyrénées à la Porte de Mon-treuil- Rue de Bagnolet : sens interdit dela Porte de Bagnolet à la rue de laPy, en direction de la rue des Pyré-nées- Rue de la Croix Saint-Simon :inversion de circulation entre larue des Maraîchers et la rue desRasselins jusqu’en 2012.Pour plus de détails, voir le sitewww.paris.fr.

Viepratique

PERMANENCE DE L’AMIattention !La permanence de l’Ami du 20e estassurée chaque jeudi de 15 à 17 h au 69, rue de Ménilmontant.

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Histoire et culturehier dans l’arrondissement


e 1er novembre 1954,l’Ambassade de l’Indeen France annonçaitdans un télégramme le

transfert de facto des Etablisse-ments français de l’Inde, derniersvestiges de l’Empire fondé parDupleix. Ce même jour, à quelquesmilliers de kilomètres des Comp-toirs, commençait en Algérie unconflit qui durera neuf ans.Quelques mois auparavant, laFrance perdait l’Indochine avecles accords de Genève, après labataille de Dien Bien Phu.La cession des Comptoirs s’inscritentre l’Indochine et l’Algérie. Maiscontrairement à ces pays, l’im-plantation de la France en Inde nes’est pas faite par une conquêtemilitaire, mais dans le cadre d’unerecherche commerciale par laroute des épices et avec l’accorddes princes locaux.

Depuis Louis XIVArrivée en Inde après les Portu-gais, les Danois, les Hollandais etles Anglais, la France restera près

de trois siècles à la suite de lacréation de la Compagnie desIndes Orientales par Colbert avecl’acte royal du 1er septembre 1664sous Louis XIV.La France va s’installer à Pondi-chéry en février 1673, à Chan-dernagor en 1688, à Mahé en

1721, à Yanaon en 1731 et à Kari-kal en 1739. Grâce à l’action deDupleix, en liaison avec lesprinces locaux, l’influence de laFrance s’étendra sur toute larégion du Deccan au sud de l’Inde.Le rayonnement de la France àpartir des Comptoirs, sur toute larégion de l’Océan Indien jusqu’enmer Rouge et en mer de Chinesera très important durant lesXVIIIe et XIXe siècles. Pondichérysera durant toute cette périodel’épicentre de l’action de la Franceau Proche-Orient et en Extrême-Orient. Le commerce avec lamétropole comprend alors lesépices, les tissus, les cotonnades,les arachides, l’huile, etc.Les lois de 1875 seront appliquéesaux Comptoirs avec la création

des nouvelles structures adminis-tratives. Les Comptoirs participe-ront à la première guerre mon-diale, puis à la seconde. LesComptoirs seront parmi les pre-miers à rallier la France libre le 9septembre 1940, grâce à l’actiondu gouverneur général Bonvin.

Jusqu’en 1951L’indépendance de l’Inde le 15août 1947 va conduire à la ces-sion de Chandernagor en 1951, àla suite d’un référendum en juin1949, puis au transfert de facto dePondichéry, Yanaon, Karikal etMahé le 1er novembre 1954. Letransfert de jure se fera à la suitede la ratification par la France, le16 juillet 1962, du traité de ces-sion du 28 mai 1956 signé avecl’Inde. L’administration de Pondi-chéry par l’Inde entrera en vigueurle 1er juillet 1963.La présence française se maintientessentiellement dans les Comptoirssur le plan culturel et scientifique :lycée français, école française d’Ex-trême-Orient, Institut français,Alliance française, écoles indiennesà programme français… �

DOUGLAS GRESSIEUX, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION« LES COMPTOIRS DE L’INDE »

Une association sise dans le 20e en perpétue la mémoireLes Comptoirs français en Inde

L

En bref•• EErreebbeerreennttzziiaa,, groupe basque etbéarnais recrute.L’association est ouverte à touspour la répétition des danses tousles vendredis de 20h45 à 22h.MJC 43 rue du BorrégoRenseignements : Marie-ChristineNicot 0142453208•• CCoonnccoouurrss lliittttéérraaiirree organisépar la Mairie du 20e à l’occasiondu 150e anniversaire de la créa-tion du 20e arrondissement. Il estintitulé : «destins croisés, racinesmêlées du 20e ».Thème : rendre le 20e vivant, avecses quartiers, ses rues et sesimmeubles, ses fontaines et sesjardins et aussi ses habitants.Les nouvelles doivent être adres-sées par courriel à [email protected] avec le bulletin de par-ticipation à remplir en ligne surwww.nouvelles20.fr

e théâtre aux mainsnues vient d’êtrereconnu par le Minis-tère de la Culture avec

deux autres théâtres, comme lieude compagnonnage en Ile deFrance .Ce théâtre d’art et d’essaidédié au théâtre de la marion-nette va donc être en conventiontriennale avec la DRAC (Direc-tion Régionale des Affaires Cultu-relles).Toujours plus ancré dans le quar-tier, le théâtre déploie ses mainsnues toujours plus haut dans sesprojets artistiques : travail avec ungraphiste pour un écho théâtralurbain sur le quartier, au plus prèsdes habitants du 20e et de SaintBlaise que Eloi Recoing, le direc-teur, affectionne; ouverture surla marionnette numérique; créa-tion de marionnettes avec lesenfants du quartier à partir de lagraphie de leur prénom pour finirsur le numérique, découverte de lagaine chinoise...La saison sera toujours tournéevers l’humour, la dérision, avec lethéâtre du vent et les droits del’homme, «no rose» à partir de 7ans, l’accueil d’une troupe alle-mande. Une programmation richeet foisonnante (voir le programmeau théâtre aux mains nues).Autre événement : la parution,chez Théma, d’un livre retraçantla carrière d’Alain Recoing et la

création de «mister punch» enmarionnettes numériques façonwii qui font l’étonnement desenfants et dans lesquelles AlainRecoing, âgé de 83 ans, excellede jeunesse.Un programme magnifique etenrichissant! �

SIMONE ENDELWELT

7 square des Cardeurs 01 43 73 01 82www.theatre-aux-mains-nues.fr

En décembre•• BBiieennvveennuueeSpectacle de clowns et marion-nettes de poingA 20h jusqu’au samedi 5 décem-bre •• EExxppoossiittiioonn « Ici Reposent etObjets fétiches » jusqu’au 14décembre

Le théâtre aux mains nues toujours plus créatifet audacieux

LDepuis toujours, le 20e arrondissement a été le creuset denombreux peuples venus d’au-delà des monts ou des mers. C’estainsi que l’on y trouve aujourd’hui des Indiens parfaitementintégrés originaires des Comptoirs.Depuis maintenant dix-huit ans existe dans un quartier populairedu 20e, au 60 rue des Vignoles, l’association « Les Comptoirs del’Inde » qui a l’ambition de servir de lieu « culturel » entre la Franceet l’Inde à partir d’une œuvre de mémoire sur les anciensComptoirs, avec pour toile de fond la francophonie. Les activités socioculturelles de l’association sontprincipalement :- un centre de documentation sur l’Inde et les Comptoirs, quidispose de plus de 3000 ouvrages et documents.

- conférences dans de nombreux organismes : universités du 3eâge, communes, écoles, lycées, IUT…

- édition d’ouvrages et organisation de colloques : deux au Sénaten 1994 (40e anniversaire) et 2004 (50e anniversaire dutransfert des Comptoirs)

- expositions de photographies et de peintures organisées enliaison avec l’Ambassade de l’Inde.

- activités de loisirs : visites de musées, de temples (sikhs,hindous…), de mosquées et de sites particuliers. La fête duNouvel An tamoul permet aux amis de l’Inde de se retrouvertout comme le voyage annuel en Inde ;

- francophonie : le travail de mémoire effectué par l’associationl’amène à envoyer des livres en français dans les écolesindiennes enseignant le français dans les anciens Comptoirs. �

Grâce à l’association «Les Comptoirs de l’Inde»La mémoire de la présence française en Inde

Palais du Gouverneur à Pondichéry.

Marionnette du Théâtre-outils.

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A noter en décembre•• du 14 au 24, de 15h à 18h30(sauf dimanche) au siège social,eexxppoossiittiioonn ddee pphhoottooss «composi-tions indiennes» de Kathleen Scar-boro (artiste peintre du 20e). vernis-sage le lundi 14 décembre à 19h.

•• le samedi 19 à 19h, spectacle deddaannssee iinnddiieennnnee classique ««bbaarraa--tthhaa nnaattyyaamm»» par les élèves ducours de danse de l’association,avec leur professeur Jyotika, aucentre Saint-Jean Bosco 75 rueAlexandre Dumas.

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Décembre 2009 • n° 660>15

Culturesortir dans le 20e

PROGRAMME DES THÉÂTRES

THÉÂTRE DE LA COLLINE15, rue Malte-Brun, 01 44 62 52 52www.colline.fr

• au grand théâtre

Une maison de poupéeRosmersholm(en alternance)de Henrik IbsenMise en scène et scénographie StéphaneBraunschweigJusqu'au 20 décembre

• au petit théâtre

Merlin ou la terre dévastéede Tankred DorstCréation du collectif "Les Possédés"dirigée par Rodolphe DanaJusqu'au 19 décembre

THÉÂTRE DE L'EST PARISIEN159 avenue Gambetta, 01 43 64 80 80www.theatre-estparisien.net

La pantoufle de Claude PontiMise en scène Dominique Catton et ChristianeSuterDu 1er au 20 décembre

THÉÂTRE DE MÉNILMONTANT

15 rue du Retrait, 01 46 36 98 60www.menilmontant.info

• Salle XXL

Le meilleur des mondesde Aldous Huxleyadaptation David Rogers etSébastien Jeannerot (aussi metteur en scène)Du 3 au 19 décembre

L'incrustede Patrick Le Luherne,Thierry Redler, Christian DobMise en scène Elric ThomasJusqu'au 20 décembre

1984, Big Brother vous regardede George OrwellAdaptation Alan LyddiardMise en scène Alan Lyddiard et François BoursierJusqu'au 23 décembre

• Salle XL

Les cloches des 4 saisons (10h30)Où est la lune ! (14h30)Texte et mise en scène Hugo LagomarsinoLes 19, 22, 23 décembre

La traversée de l'hiverde Yasmina RezaMise en scène Myrtha LibermanDu 3 au 13 décembre

Echange culturel Paris-Rybinsk

La demande en mariage/Les méfaits dutabacde Anton TchekhovMise en scène Yannick Laubin et Pascale Arbeille Cie Viva la CommediaHuit clos de Jean-Paul SartreMise en scène Anton NerobovThéâtre Dramatique de RybinskDu 18 au 20 décembre

• au Labo

Le monde à l'enversde et par Agnès ColletDu 2 au 6 décembre

Sophie Térol(concert expo piano voix)Mise en scène PatinetteDu 2 au 6 décembre

Nathanaëlle(chanson française métissée)Du 9 au 13 décembre

Cosi Fan Tuttede W.A. MozartMise en scène Jean-Daniel LelièvreCie OperaperoDu 15 au 19 décembre

Monsieur de Pourceaugnacde MolièreMise en scène Jean-Laurent SilviDu 17 au 20 décembre

VINGTIÈME THÉÂTRE7 rue des Platrières, 01 43 66 01 13www.vingtiemetheatre.com

La Mégère à peu près apprivoiséed'à peu près ShakespeareAdaptation et mise en scène Alexis MichelikDécembre (sauf les 23-24-25)

Dueld'Agnès Boury, Laurent Cirade et Paul StaïcuDécembre (sauf les 23-24-25)

Les matinées du jeudiProgrammation jeune publicLes Ponctuelles(voir programme du théâtre)

COMÉDIE DE LA PASSERELLEProgrammation jeune public102 rue Orfila, 01 43 15 03 70www.comedie.passerelle.free.fr(voir programme du théâtre)

STUDIO LE REGARD DU CYGNE210 rue de Belleville, 09 71 34 23 50www.leregarducygne.com

Cabaret des signes #6Cap à l'EstMaîtres d'oeuvre : Christian et François Ben AïmLes 11, 12, 13 décembre

STUDIO DE L'ERMITAGE8 rue de l'Ermitage, 01 44 62 02 86www.studio-ermitage.com

Festival "Buesnos-Aires sur scène"Les 3 et 17 décembre

Belleville en vue(courts métrages d'animation)Le 13 décembre

Surnatural Orchestra(formation/fanfare de 20 musiciens)Le 18 décembre

PROGRAMME MUNICIPAL« INVITATION AUX ARTSET AUX SAVOIRS »

A LA MAIRIE DU 20E

Salle des mariages01 43 15 22 50www. mairie20.paris.fr

Dialogues littérairesAdrien Goetz, auteur de "Intrigue à Versailles"animé par Chantal PortilloLe 2 décembre à 14h30 (salle du conseil)

Les jeudis de Jean-François ZygelTrio Tzigane, ensemble vocal des BalkansLe 3 décembre à 14h, 17h, 20h(entrée payante)

Débat autour des nouveaux territoires del’art (NTA) , de la revendication d’espaces dediffusion, de plateformes de travailcollectivesLe 5 décembre de 14h à 17h30

La peinture française au 19e siècleRomantismeanimé par Robert MorcelletLe 10 décembre à 15h

Déambulations philosophiques :du singulier à l'universelLe plaisir a-t-il son jardin ?par Jean Salem et Jean-François RiauxLe 10 décembre à 18h

AU PAVILLON CARRE DE BAUDOUIN119-121 rue de Ménilmontant01 58 53 55 42

A la découverte de l'art actuel :aller-retour entre modernité et artcontemporainLa galaxie Picassoanimé par Barbara BoehmLe 8 décembre à 14h30

Concerts-GazetteNaissance de la chanson issue del'imaginaire des "faubourgs" de Paris(2ème volet)animé par Françoise Le GolvanLe 10 décembre à 14h30

Cinéma et histoireQuand passent les cigognesde Mikhail Kalatozovprésenté par Belleville en vue(s)Le 16 décembre à 18h30(sur réservation : 01 40 33 94 15)

EXPOSITIONS

« Exposition manifeste » par le collectif Est , qui regroupe 600 créateursde l’est parisien, dont ceux des A.A.B., de l’APLAet des Ateliers de Ménilmontant.Au pavillon Carré de Baudouin jusqu’au 12décembre

Visions étranges par Michel et Dominique HervoJusqu’au 5 décembre du mardi au samedi de 14h à 20hA la Galerie de l’Arche 6 rue Etienne Dolet

CONFERENCE L'A.H.A.V.01 40 33 33 61www.ahav.free.fr"Les esparisiens" Les espagnols de Paris et de Bellevilledans la seconde moitié du XXème sièclepar Pascale GauthierLe 16 décembre à 18h30Mairie du 20e Salle du Conseil

CONCERTS DE NOËL

Le vendredi 4 décembre à 20h30 dans l’églisede Béthanie185 rue des PyrénéesOeuvres du répertoire classique, moderne etjazz, au piano, à l’orgue ou à la guitare. Benjamin Intartaglia, pianiste et organiste - TillAly, pianiste et organiste - Michel Schaeffer,Guitariste - Anne-Charlotte Beligné, chanteuse- Rv Dupuis, pianiste et organiste et EléonoreBovon, chanteuse

Le dimanche 13 décembre à 16h30 au CœurEucharistique22 rue du Lieutenant ChauréConcert de Noël présenté par l’associationSurmelin-Saint Fargeau Environnement etAccords Musique. Au programme : Bach,Schumann, Schubert, Vivaldi, Chopin, Honneger,Brahms, Piazzola, Massenet… Libre participation.Information au 01 43 64 54 23.www.surmelin.fr

Le vendredi 18 décembre à 20h45 dans l’égliseNotre Dame de la Croix de MénilmontantEnsemble Vocal de Neuilly - direction AdamVidovicOrgue : Frédéric Denis - "Marien Vesper" de PetrEbenChants de Noël français et anglaisExtraits de la "Nativité du Seigneur" d'OliverMessiaen –Entrée libre

BIBLIOTHEQUES

A SAINT FARGEAU12, rue du Télégraphe à 15h :

• Le 12 décembre, lleess ppeerrssoonnnnaaggeess ddee ccoonntteessinvestissent le théâtre Jeune public : le PetitPoucet, les ogres , les sorcières. Lecture de textespar les bibliothécaires.

A COURONNES66, rue des Couronnes à 15h30

• le 12 décembre, L’arbre aux yeux bleus – spectacle autour duppooèèttee ttuurrcc NNaazziimm HHiikkmmeett.Dans le cadre de l’année de la Turquie en France,la bibliothèque Couronnes présente un spectacleimaginé et mis en scène par Jean-Paul Schintu,évoquant la poésie de Nazim Hikmet et, àtravers elle, une certaine évolution de la Turquieau 20e siècle. Il se compose de textes, de musique et dechants, dans les deux langues – turque etfrançaise. Avec : Gülay Hacer Toruk, chants ; RenaudGabriel Pion, musique ; Jean-Paul Schintu, textes

• Le 5 décembre, rencontre avec CClléémmeennttOOuubbrreerriiee eett MMaarrgguueerriittee AAbboouueett, quiprésenteront le tome 5 de la série Aya deYopougon. Lors de la rencontre-débat, les auteurss’exprimeront sur la genèse de cette BDsavoureuse, dont le succès ne se dément pas. Ilsévoqueront la Côte d’Ivoire insouciante desannées 1970 et tout ce qui fait le sel de ceschroniques abidjanaises : l’amitié entre copines,la vie amoureuse des jeunes, les difficultésconjugales de leurs parents, l’attraction de laFrance et les désillusions qui s’ensuivent.

Pour sortir de manière conviviale à MénilmontantLes trois artsTiens on sortirait bien ce soir ! Quand on veutchanger du petit restau ou du ciné, il ne faut pasoublier le petit bijou caché dans les hauts deMénilmontant : les trois arts. On est sûr d'y trouverde quoi passer un bon moment pratiquement tous lessoirs, sans avoir à réserver... et sans se ruiner.

Ce lieu est un bar ouvert depuis au moins 1908, témoigne,photo à l'appui, son propriétaire, Rémy, Breton au nomprédestiné, qui peut vous parler avec enthousiasme desmusiques traditionnelles qui le passionnent.

Jazz et musique traditionnellePour discuter autour d'un chouchen ou d'un petit salé aux lentilles, vous serez mieux au rez-dechaussée, mais on descend bien volontiers dans la jolie cave voûtée en pierre où se produisentdes jazzmen le dimanche soir (avis aux amateurs d'impro à partir des standards, venez avec votreinstrument). Les autres jours on y écoute de la musique klezmer (juive d'Europe de l'Est),bretonne, irlandaise et même (denrée rare) des joueurs de tarantelles du sud de l'Italie. Parfois lerythme amène à la danse mais cela ne vire tout de même pas au fest'noz, la cave reste un lieuintime.

L’entrée est libreOn peut donc y découvrir de jeunes talents 3 à 6 fois pas semaine dans une ambiance bonenfant. Vous pouvez boire une cervoise à 3 € ou partager une farandole de fromages pour 12 €.Le plus souvent l'entrée est libre et un chapeau circule, parfois est prévue une participation (4ou 5 €).Le lieu accueille aussi des séances de jeu (de go par exemple) ou de contes (pour adultes) deux

fois par mois. Il héberge aussi une artothèque où l'on peut louer une oeuvre d'art à rapporterquelque temps chez soi. Enfin le patron jovial prévoit aussi un jeu de piste artistique dans lequartier. Pour l'instant, tout jeune papa, il modère un peu ses projets et la variété de son menu,mais il s'y remettra bientôt, c'est promis.Le programme est affiché et disponible sur leur site lestroisarts.free.fr.21 rue des rigoles, ouvert du mardi au dimanche, de 17h à 2 heures du matin �

LAURA MOROSINI

Entrée du Théâtre des 3 arts

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>16Décembre 2009 • n° 660

Culturesortir

e Directeur de la Colline, metteur en scène desdeux pièces, Stéphane Braunschweig a eu la fortbonne idée de les présenter en continuité. Lespectateur a certes le droit d'acheter un seul bil-

let, mais il aurait tort de le faire, tant les deux oeuvress'éclairent l'une l'autre par leurs ressemblances et leursoppositions. Vendons la mèche tout de suite : le doublé Ibsen est uneréussite. Mise en scène impeccable, sans le moindre bal-butiement, acteurs sobres, émouvants, à l'élocution par-faite, décors grandioses et signifiants. Le tout au servicede textes parfois difficiles, mais d'une force et d'une pro-fondeur d'humanité surprenantes. Mes timides objectionsne portent que sur l'ordre de passage des pièces et le faitque Maison de poupée est trop daté pour être joué en cos-tumes d'aujourd'hui.

Deux histoires différentesLes deux oeuvres ont pour cadre social la bourgeoisie cul-tivée, en Norvège, à la fin du XIXe siècle. La plus célèbre,Une maison de poupée, retrace l'itinéraire d'une femme,Nora. Tout semble lui sourire : elle est une mère heureuse,l'épouse choyée d'un futur directeur de banque. Divers inci-dents, dont le ressurgissement d'une dette qu'elle avaitcontractée pour sauver la santé de son mari, vont mon-trer à Nora que les hommes la traitent comme une enfant,la font vivre dans une maison de poupée. Le divorce serasa libération. Rosmersholm est plus complexe. Le pasteur Rosmer arompu avec son ministère, il évolue vers des idées socia-lisantes. Il est influencé par Rebekka, installée dans lafamille lors de la maladie de la femme du pasteur, qui afini par se suicider. Rebekka et Rosmer vivent un amourplatonique qui cache un attrait sensuel profond et inavoué.De révélation en manipulation, les deux amoureux ne trou-veront d'issue que dans le froid torrent de Rosmersholm.

Les qualités dramaturgiques d'IbsenElles sont immenses. Ses personnages sont montrés dansleur dimension psychanalytique, psychologique, sociale etmême politique. Prenons Rebekka West. Le défunt docteurWest, son père adoptif, était sans doute son père biologique,mais elle n'en est pas trop sûre. Elle se cherche un père enaimant Rosmer, plus âgé qu'elle. Psychologiquement, c'estune manipulatrice, elle a poussé au suicide la premièrefemme du pasteur pour prendre sa place. Socialement, elleest sans le sou, obligée de tricher pour survivre. Politique-ment, elle défend les idées nouvelles et pousse vers la

gauche le pasteur défroqué. Bref, son personnage prend encompte Marx, Freud, la psychologie, la sociologie, et restepourtant une vraie femme, vivante et émouvante.

L'origine du malLe plus fort chez Ibsen, c'est sans doute la réflexion surle mal et son origine. En France, nous n'avons plus à nousposer de problèmes moraux grâce à Jean-Jacques Rous-seau et Pierre Bourdieu. Le mal vient de la Société et desdominants ; n'importe quel petit délinquant vous expliqueraça après avoir tabassé une mamie pour dix euros. ChezIbsen, c'est plus subtil. Ainsi Helmer, le mari de Nora, estobsédé par la pureté morale, il ne croit pas à la rédemp-tion. Il condamne sa femme qui a commis un faux en écri-tures, quand bien même c'était pour le sauver de la tuber-culose. Le bien s'est transformé en mal.

A mon avis, le spectateur doit commencer par Une mai-son de poupée dont le thème plus simple (la libération dela femme) permet de faire connaissance avec l'univers d'Ib-sen et de mieux appréhender la profondeur de Rosmer-sholm. �

ALAIN NEUROHR

L

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Au théâtre de la Colline

Rosmersholm et Une maison de poupéede Henrik Ibsen

Rosmersholm : Rosmer interprété par Claude Duparfait,Rebekka West, interprétée par Maud Le Grevellec

Une maison de poupée de poupée : Nora interprétée parCjloé Réjon ; Helmer interprété par Éric Caruso.

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