N° 3023 DU 23 NOVEMBRE 2013 LE MAGAZINE DE LA...

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N° 3023 DU 23 NOVEMBRE 2013 LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE Vie des unités Coopération en Méditerranée PAGE 22 Vie des unités Le GCOS à la Forfusco PAGE 20 Chronique du personnel Les marins-pompiers de la flotte PAGE 28 LES DESSOUS DE L’UNIFORME :HIKLNJ=[UWYUV:?n@a@c@n@a" M 01396 - 3023 - F: 2,40 E

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Vie des unitésCoopération enMéditerranée PAGE 22

Vie des unitésLe GCOS à la Forfusco PAGE 20

Chronique du personnelLes marins-pompiers de la flotte PAGE 28

LES DESSOUS DE L’UNIFORME

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ÉDITORIAL

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

Nous nous intéressons dans ce numéro àl’uniforme. Le dictionnaire le définit notammentcomme un « habit militaire », un « vêtement de coupe et de couleur réglementaire ».

Souvent présentés comme attributs identitaires, les effets des équipages ont d’abord été utilitaires,c’est-à-dire adaptés aux conditions de vie en mer.Aujourd’hui, on a tendance à envisager tenues etuniformes comme deux choses séparées. Au-delàde l’aspect purement vestimentaire, c’est l’attitudeet le comportement qui lui donnent sa contenance et sa prestance. Napoléon ne disait-il pas : « On devient l’homme de son uniforme » ?

L’uniforme des marins est universellement connu. Il permet d’identifier immédiate-ment les hommes et les femmes qui composent nos équipages. Quand on y regardede plus près, les détails vestimentaires, insignes et marques distinctives différen-cient corps, grades, et spécialités. Ces détails, a priori de forme, permettent en réalité de visualiser les responsabilités ; c’est tout à fait nécessaire dans l’action ou au combat de savoir par exemple qui exerce le commandement. C’est égalementvrai dans la vie quotidienne, où il n’est nul besoin d’échanger des cartes de visite pourdéterminer le rang ou la spécialité de son interlocuteur.

L’uniforme fait enfin partie de nos fondamentaux. S’y attacher n’est en rien du corporatisme mais plus certainement un choix délibéré : celui de servir en affirmantnos valeurs partagées. C’est à la fois un amer remarquable et un signe extérieur que nous devons continuer à faire vivre pour conserver la cohérence entre leursaspects fonctionnel, esthétique et identitaire, en phase avec la société dont la Marine nationale est l’émanation.

Capitaine de vaisseau Philippe EbangaDirecteur de la publication

SOMMAIRE

LES DESSOUS DE L’UNIFORME

PASSION MARINE 12

VIE DES UNITÉS 2020 Le commandant des opérations spéciales chez

les commandos marine à Lorient21 Des pingouins sur la banquise22 Coopération interalliée en Méditerranée 24 La Marine et la voile

PORTRAIT DE MARIN 2525 Dans la famille Bonneval, je voudrais…

CHRONIQUE DU PERSONNEL 2626 Nageurs de combat : bientôt le cap

du 1000e brevet28 Les marins-pompiers de la flotte :

une spécialité, des métiers différents !

ESPACE LOISIRS 3131 Nicolas Vial � : à contre-courants32 Savoir-faire encyclopédique • Amerami,

gardienne du patrimoine maritime et fluvial34 Les marins ont du cachet

AGENDA 33

AZIMUT 4

COLS BLEUS CHANGE 6ColsBleus.fr : surfez dans la galaxie…

APERÇU DANS LA QUINZAINE 7Le 11 Novembre des marins

ACTUALITÉS 88 Le chef d’état-major de la Marine reçoit son homo-

logue portugais • Le major général de la Marineau bataillon de marins-pompiers de Marseille •Le MGM à la conférence annuelle du ChannelCommittee • Le CA Bosselut rencontre le chefd’état-major général de la Marine mexicaine

9 La Glorieuse arraisonne un palangrier en pêcheillégale • Marines étrangères : un nouveau patrouilleur OPV 80

10 Opération combinée de contrôle des pêchesdans le canal du Mozambique • Stage demédicalisation en milieu hostile à l’école desfusiliers marins

11 Dans le leadership de la Marine

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Zones économiques exclusives françaises

Département, collectivité ou territoire d’outre-mer

Bases permanentes à l’étranger et outre-mer

CLIPPERTON

POLYNÉSIE FRANÇAISE

ANTILLE-GUYANE

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St-Pierre-et-Miquelon

ST-PIERRE-ET-MIQUELON

Clipperton

Polynésie française

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-BarthélemySt

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GuadeloupeMartinique

Guyane française

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Dakar

Amers et Azimut

Point d’appui

51 bâtiments 4 300 marins en mer

Situation des bâtiments déployés du 13 novembre 2013

Approches de Brest FASM La Motte-Picquet Préparation opérationnelle FR/UK RHM Malabar Opération de surveillance maritime Aviso LV Lavallée Opération de surveillance maritime CMT Céphée Opération de surveillance maritime CMT L'Aigle Préparation opérationnelle CMT Pégase Préparation opérationnelle BRS Aldebaran Préparation opérationnelle BRS Altair Préparation opérationnelle BRS Antarès Préparation opérationnelle BE Léopard Préparation opérationnelle BE Lynx Préparation opérationnelle

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Au large de la GuyanePatrouilleur La Gracieuse Opération de police des pêches

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AtlantiqueBHO Beautemps-Beaupré Mission hydrographiqueAviso PM L’Her Opération Corymbe BH Borda Mission hydrographique

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P Méditerranée occidentaleFLF Aconit Opération Enduring FreedomFLF Guépratte Opération de surveillance maritimeFS Ventôse Opération de surveillance maritimeAviso CDT Bouan Préparation opérationnelleAviso CDT Birot Préparation opérationnelleAviso EV Jacoubet Surveillance maritimeAviso CDT L'Herminier Relève Corymbe

CaraïbesBATRAL Dumont d'Urville Reconnaissance de plagesPatrouilleur La Capricieuse Opération de surveillance maritime

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RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

WALLIS-ET-FUTUNA

NOUVELLE-CALÉDONIE

S

La Réunion

Wallis-et-Futuna

Nouvelle-Calédonie

Mayotte

Djibouti

Abu Dhabi

Libreville

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EN OPÉRATIONS PERMANENTES :

Sous-marin lanceur d’engins (SNLE)Atlantique II (+ opération Serval)Commandos (+ opération Serval) Fusiliers marins : équipes de protection embarquées (EPE)

Méditerranée orientaleBCR Var Opération Active EndeavourFAA Cassard Déploiement

Manche / mer du NordCMT Éridan Opérations de guerre des minesBE Jaguar Préparation opérationnelleBIN Glycine Préparation opérationnelle

Paci�queFS Prairial Préparation opérationnellePatrouilleur La Glorieuse Opération de surveillance maritime

Mission hydrographiqueA Opération Corymbe B Mission hydrographique

Au large de La RéunionFS Nivôse Opération de surveillance maritimeBATRAL La Grandière Opération de surveillance maritime PSP Le Malin Opération de surveillance maritime

Méditerranée centraleBPC Tonnerre Préparation opérationnelleFASM Dupleix Préparation opérationnelleFASM Jean de Vienne Préparation opérationnelleFLF Surcouf Préparation opérationnelleCMT Capricorne Opération de guerre des minesBBPD Achéron Préparation opérationnelle

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VIE DESunités

COLS BLEUSchange

1 ColsBleus.fr a vocation à être la « permanence de la revue » avecun caractère interactif, innovant et communautaire. Ce site ne sesubstitue pas au site institutionnel de la Marine nationale qui resterala référence officielle sur le portail défense.

Au cœur de l’actualité et de l’imageLe nouveau site vous permettra de suivre l’actualité de Cols Bleus au quo-tidien. ColsBleus.fr offrira une navigation intuitive dans des rubriquesfamilières.Ce portail permettra d’accéder à différents produits : vidéos sur Daily-motion, liens vers les journaux de bord des unités, magazine en ligne,position des bâtiments, réseaux sociaux (Facebook et Twitter)… Il permettraaux lecteurs d’y contribuer en textes et en images.

Simple, innovant et fonctionnelCe site a été développé en responsive design. Il est donc adaptable à tous lesterminaux qui le chargent : tablettes, téléphones portables ou ordina-teurs. ColsBleus.fr a été développé pour la Marine par la société Applidget,une startup parisienne spécialisée dans le développement web. « Àl’écoute des besoins de la rédaction pour la création de ColsBleus.fr,nous nous sommes attachés à combiner l’esprit communautaire etinnovant, tout en conservant un cadre institutionnel correspondant àla Marine », explique Romain Pechayre, le cofondateur et directeurtechnique d’Applidget. ®

(1) Voir Cols Bleus n° 3020.

ColsBleus.fr : SURFEZ DANS LA GALAXIE…La « Galaxie » Cols Bleus(1), qui sera lancée en janvier 2014, offrira aux marins, à tous les membres de la communauté Marine et aupotentiel infini de nouveaux lecteurs qu’offre Internet, de nouveaux supports pour s’informer de l’actualité de la Marine et de ses missions.Cols Bleus dévoile, pas à pas, les coulisses de ces changements. Dans ce deuxième épisode : découvrez le site ColsBleus.fr.

PASSEZ VOSANNONCESPour faciliter les échangesau sein de la communauté.

NOTEZ ET COMMENTEZ LES ARTICLESPour échanger avec d’autres internautes sur les thèmes abordés par la rédaction.

DES FONCTIONNALITÉS COMMUNAUTAIRES

VOS REMARQUES SONT ET SERONT PRISES EN COMPTE

DEVENEZ CONTRIBUTEURSPour partager vos photos ou vos textes.

Le site, comme les autres supports, a été testé par des marins, civils et militaires de tous grades et de différentes unités de la Marine. Leurs remarques ont été prises en compte pour mieux répondre à leurs attentes.

« Le site ColsBleus.fr reste classique etdans l’esprit de l’institution. C’est lecomplément indispensable au maga-zine, un produit attendu, complet,riche en informations. La possibilitéde participer à la rédaction est unvrai plus. »

« Le site est pratique, utile, clair,agréable et plaisant à lire. Il proposeun agenda et des bonus. Lesannonces apporteront un vrai plus :la mise en relation directe par centred’intérêt. »

« Communautaire, participatif,interactif, le site présente les marinsdans leur environnement et rendbien compte de la vie des unités, touten restant abordable à un public pluslarge comme les familles. »

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APERÇUdans la quinzaine

LE 11 NOVEMBRE DES MARINSDepuis février 2012, le 11 Novembre, fête nationale commémorant l’armisticemettant un terme à la Première Guerre mondiale, est aussi une journée d’hommage à tous les morts pour la France. Le 11 Novembre 2013 commémorait le 95e anniversaire de l’armistice de 1918. Toutes les unités de la Marine en métropole et outre-mer y participaient. Aperçu.

À TOULON, PLACE GABRIEL-PÉRI, PRISE D’ARMES ET REMISE DE DÉCORATION SOUS LA PRÉSIDENCE DU VICE-AMIRAL D’ESCADRE YVES JOLY, PRÉFET MARITIME DE LA MÉDITERRANÉE.

M. JEAN-YVES LE DRIAN, MINISTRE DE LA DÉFENSE, PRÈS DE RETHONDES DANS LA FORÊT DE COMPIÈGNE, OÙ SE TROUVAIT LE WAGON DANSLEQUEL FUT SIGNÉL’ARMISTICE ENTRE LA FRANCE, SESALLIÉS ET LARÉPUBLIQUE DEWEIMAR.

À CHERBOURG, PRISED’ARMES ET REMISE DEDÉCORATIONS SOUS LAPRÉSIDENCE DU VICE-AMIRAL D’ESCADRE

EMMANUEL CARLIER,PRÉFET MARITIME. TROIS

SECTIONS DE L’ÉCOLENAVALE, UNE SECTION DE

LA GARNISON DECHERBOURG, LE DRAPEAUDE LA DEMI-BRIGADE DE

FUSILIERS MARINS ET SA GARDE, AINSI QUE

LE FANION DE LA BASENAVALE ÉTAIENT

PRÉSENTS.

À BREST, PLACE DE LA LIBERTÉ, LE VICE-AMIRAL D’ESCADREJEAN-PIERRE LABONNE, PRÉFET MARITIME DE L’ATLANTIQUE,PENDANT LA CÉRÉMONIE QU’IL A CO-PRÉSIDÉ AVEC LE SOUS-PRÉFET BÉATRICE LAGARDE. IL PORTE AU REVERS GAUCHE DE SAVESTE LE BLEUET DE FRANCE. LE DRAPEAU DE L’ÉCOLE DESMOUSSES, UNE SECTION DU GROUPEMENT DE SOUTIEN DE LABASE DE DÉFENSE DE BREST-LORIENT ET UNE SECTION DE LABASE NAVALE DE BREST PARTICIPAIENT POUR LA MARINE LORSDE LA CÉRÉMONIE.

À BORD DE LA FRÉGATE ANTI-SOUS-MARINE LA MOTTE-PICQUET,QUI CONDUIT L’OPÉRATION BLEUETS EN MER. CELLE-CI A ÉTÉLANCÉE À L’INITIATIVE DE L’OFFICE NATIONAL DES ANCIENSCOMBATTANTS D’ILLE-ET-VILAINE ET EN LIEN AVEC LA VILLEMARRAINE DU LA MOTTE-PICQUET, RENNES. L’ÉQUIPAGE DE LAFRÉGATE A ARBORÉ, POUR LA PREMIÈRE FOIS SUR UN BÂTIMENTDE LA MARINE, LES FAMEUX BLEUETS EN TÉMOIGNAGE DE LEURSOUTIEN AUX COMBATTANTS FRANÇAIS ENGAGÉS DANS LES CONFLITS PRÉSENTS ET PASSÉS.

SUR L’ÎLE DE SAINTE-LUCIE, AUX ANTILLES, À L’OCCASION DEL’ESCALE DU BATRAL DUMONT D’URVILLE À CASTRIES, CÉRÉMONIEÀ BORD EN PRÉSENCE DE L’AMBASSADEUR DE FRANCE À SAINTE-LUCIE, D’AUTORITÉS ET D’INVITÉS SAINT-LUCIENS.

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INFOactus

LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE REÇOIT SON HOMOLOGUE PORTUGAIS1 Mercredi 6 novembre, l’amiral Bernard Rogel,chef d’état-major de la Marine (CEMM), a reçu sonhomologue portugais, l’amiral Saldanha Lopes. Àl’occasion de cette visite, le CEMM lui a remis l’insigned’officier de la Légion d’honneur dans la cour d’hon-neur de l’Hôtel de la Marine. Les marines française etportugaise partagent un savoir-faire reconnu sur leplan international. Leur coopération s’inscrit notam-ment dans le cadre d’un accord sur la sécurité et lasûreté maritime. Des échanges réguliers sont conduitsau travers d’entraînements communs. Toutes les opé-rations auxquelles les deux marines participent, en par-ticulier Atalante, ainsi que les cadres multilatérauxd’activités sont autant d’opportunités pour faire fructifier ces échanges à la mer. ®

LE MGM À LA CONFÉRENCE ANNUELLE DU CHANNEL COMMITTEE1 Les 7 et 8 novembre, le MGM a assisté à Brugesà la réunion annuelle du Channel Committee (Chan-com), présidée cette année par la Belgique. Les paysmembres de Chancom sont la Belgique, l’Alle-magne, la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. L’Espagne, l’Italie et le Portugal, ainsi que desreprésentants de l’Union européenne et de l’Otany participent en tant qu’observateurs. Dédiée à la mémoire, la journée d’ouverture s’estdéroulée au musée de la Première Guerre mon-diale « In Flanders Fields », à Ypres. La seconde

LE MAJOR GÉNÉRAL DE LA MARINE AU BATAILLON DEMARINS-POMPIERS DE MARSEILLE 1 Lundi 4 novembre, le vice-amiral d’escadreStéphane Verwaerde, major général de la Marine(MGM), a été accueilli par le vice-amiral Jean-Michel L’Hénaff, commandant le bataillon demarins-pompiers de Marseille (BMPM). Le MGM est allé à la rencontre des marins-pom-piers dans trois des seize casernes de la ville. Embar-qué à bord d’un véhicule de secours et d’assistance

aux victimes (VSAV), le MGM a pu apprécier leprofessionnalisme des marins du BMPM, qui effec-tuent 300 interventions quotidiennement. Le Centre opérationnel des services de secourset d’incendie de Marseille (COSSIM) et le Cen-tre d’entraînement aux techniques d’incendieet de survie (CETIS) lui ont également été pré-sentés. ®

journée a été consacrée aux échanges entre les paysmembres du Chancom. Le cadre restreint de cetteréunion permet une discussion ouverte et un par-tage d’idées poussé. Les discussions étaient cen-trées cette année sur les enjeux de sûreté aux fron-tières européennes, la dimension maritime del’Union européenne et de l’Otan, la communicationstratégique, ainsi que la mutualisation (Pooling &Sharing).La Belgique a passé le relais de la présidence deChancom à l’Allemagne.®

LE CA BOSSELUT RENCONTRE LE CHEF D’ÉTAT-MAJORGÉNÉRAL DE LA MARINE MEXICAINE1 Quelques jours après des entraînements com-muns d’interception de navire en haute mer entre lafrégate de surveillance Ventôseet la frégate mexicaineIgnacio Allende, le contre-amiral Georges Bosselut,commandant supérieur des Forces armées auxAntilles, s’est rendu au secrétariat d’État de la Marinemexicaine à Mexico où il a participé à un groupe detravail opérationnel maritime franco-mexicain, les16 et 17 octobre.Il s’est notamment entretenu avec l’amiral Zétina, le

chef d’état-major général de la Marine mexicaine,ainsi que le vice-amiral d’escadre Alcala Pignol, com-mandant la 5e région navale à Isla Mujeres sur la côteCaraïbes, et le contre-amiral Froylan, chef de la logis-tique opérationnelle. Plusieurs thèmes ont été abor-dés tels que la coopération dans le domaine des opé-rations maritimes, la lutte contre le narcotrafic, lesauvetage en mer et la lutte contre la pollution mari-time pour lesquels la coopération internationale estun facteur clé d’efficacité opérationnelle.® ÉCHANGES ENTRE LE CA BOSSELUT ET LE VAE ALCALA PIGNOL.

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MARINES ÉTRANGÈRES UN NOUVEAU PATROUILLEUR OPV 80Le 24 août, un quatrième patrouilleur océanique du typeOPV 80 a été mis à flot aux chantiers allemands Lürssen àLemwerder pour la Marine du Sultanat de Brunei, le Daruttaqwa. Les trois premières unités de la série, lesDarussalam, Darulehsan et Darulaman, avaient été livréesrespectivement le 14 juin 2011 (Darussalam et Daruleh-san), puis le 12 décembre 2011 (Darulaman). Cesbâtiments ont été construits pour remplacer les corvettesdu type F2000 construites par Yarrow en Grande-Bretagneentre mars 1999 et décembre 2004 pour le sultanat maisjamais receptionnées par cet État, celui-ci estimant qu’elles ne correspondaient pas à ses attentes.Ces trois corvettes qui portaient les noms Nakhoda Ragam,Bendahara Sakam et Jerambak ont été achetées par la

Marine indonésienne début 2013, pour être livrées en 2014 après modification (remplacement notamment du lanceur pour missiles surface-air Sea Wolf par un lanceur VL Mica). Les quatre Darussalam déplacent 1 480 tonnes (1 625 t à pleine charge), mesurent 80 mètres de long et 13 m de large et disposent de deux dieselsMTU 11 V 1163 TB 93 totalisant 11 560 chevaux et leur conférant une vitesse de 22 nœuds et une distance franchissable de 7 500 nautiques à 12 nœuds ; leur armement comprend quatre missiles antinavires MM 40 Block III Exocet (deux rampes doubles), une tourelle de 57 AA Bofors SAK Mk 3et 2 affûts de 20 AA GAM-B01. Ils disposent d’un équipage de 58 hommes et peuvent embarquer 50 passagers. Ils sont équipés d’une plate-forme pourhélicoptère, mais sont dépourvus de hangar.Outre ces quatre patrouilleurs de haute mer, les chantiers Lürssen ont également livré au Sultanat de Brunei en 2009 et 2010 quatre patrouilleurscôtiers du type FPB 41, les Ijhtihad, Berkat, Syafaat et Afiat. Nettement plus petits mais plus rapides, ces unités déplacent 265 tonnes à pleine charge,mesurent 41,30 m de long et 7,70 m de large et sont propulsés par deux diesels MTU 16 V 4000 M 93 L qui leur assurent une puissance de 9 400 ch,une vitesse de 32 n et une distance franchissable de 1 500 N à 12 n. Ils disposent d’un armement composé d’un affût de 27 AA MLG-27 et de deuxmitrailleuses de 7,62 ; leur équipage comprend 16 hommes et éventuellement 5 passagers.

CV (R) Bernard Prézelin, Flottes de Combat

1 Le 31 octobre, le patrouilleur La Glorieuse ainterpellé un palangrier chinois qui pêchait illé-galement dans la zone économique exclusive (ZEE)calédonienne. Détecté très tôt le jour même par un avion de sur-veillance maritime F200 Gardian, un navire denationalité étrangère était en action de pêche àl’intérieur de la ZEE française, au nord-est de laNouvelle-Calédonie. Sa position est alors trans-mise à La Glorieuse, en patrouille maritime à proxi-mité de la zone.

LA GLORIEUSE ARRAISONNE UN PALANGRIER EN PÊCHE ILLÉGALE

Rejoint et interrogé par radio, le palangrier finitpar stopper ses machines après avoir subitementmis le cap vers le Vanuatu, après avoir détecté la pré-sence du patrouilleur français. L’équipe de visite deLa Glorieuse embarque pour un contrôle du bord :le remontage de la palangre, la licence de pêchedélivrée par le Vanuatu et la présence à bord dedizaines d’ailerons de requins – dont la pêche estinterdite dans les eaux calédoniennes – permet-tent de confirmer l’infraction. Le navire de pêcheest alors dérouté vers Nouméa. ®

GENDARME DU GIGNDISPARU EN MERLe 7 novembre en fin de journée, au cours d’un entraînement organiséconjointement par la Marine nationaleet la gendarmerie, Cédric Zéwé dugroupe d’intervention de la Gendarmerienationale (GIGN) a chuté de nuit à lamer au large de la presqu’île de Giens (Var). Malgré les importants moyensmilitaires navals et aériensimmédiatement mobilisés pour le retrouver, les recherches ont étévaines. Le corps du gendarme n’a été retrouvé que dans la nuit du 8 au 9 novembre, grâce à des moyensd’investigation sous-marine, mis enœuvre par une équipe spécialisée de la Force d’action navale depuis le bâtiment de soutien Jason.Une procédure judiciaire a été ouvertesous l’autorité du procureur de laRépublique de Marseille, chargé des affaires militaires.La Marine s’associe à la douleur de sa famille et de ses proches.

I N M E M O R I A M

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INFOactus

ENTRAÎNEMENT INTERALLIÉ SUR LA BASE DE LANDIVISIAUDu 6 au 9 novembre, la base d’aéronau-tique navale de Landivisiau a accueilli desdétachements britanniques et italienspour un entraînement mutuel au profitdes pilotes et techniciens de chacune desnations. Les missions ont impliqué les aéronefs des flottilles 11F et 17F de Landivisiau (Rafale Marine, Super-Étendard modernisé) et quatre Eurofighters(EF2000) italiens du 4 Stormo, IX Gruppo, tous contrôlés par un hélicop-tère Seaking ASaC (Airborne Surveillanceand Control) du 849th Squadron (RoyalNavy). Ces entraînements visent à accroître l’interopérabilité des forces aéronavales européennes.

CIRRUS SR20 : STAGE D’INITIATION AU PILOTAGE Fin octobre, l’École d’initiation au pilotage– Escadrille 50S de Lanvéoc-Poulmic – aaccueilli pendant une semaine, 16 élèvesde l’École navale des promotions 2012 et2013 pour un stage de découverte desbases du pilotage. Jusqu’ici organiséssur MS880 Rallye, c’est la première foisque ce type de formation se déroule surCirrus SR20, tout juste admis au serviceactif. Ces stages permettent de détermi-ner les potentiels aéronautiques des can-didats. Le Cirrus SR20 assurera égale-ment des missions de formation au profitdes élèves de l’École du personnel volant,des futurs médecins aéronautiques etdes concours au profit de la Force d’ac-tion navale.

TUAMOTU : EXERCICE DE SAUVETAGE ET D’ÉVACUATION SANITAIREDu 21 au 29 octobre, la frégate de sur-veillance Prairial, le patrouilleur Arago etle remorqueur Revi ont participé à l’en-traînement interarmées Marara 2013,simulant le passage d’un cyclone de forteintensité sur l’archipel des Tuamotu. Il estconduit tous les deux ans, sous l’autoritédu commandant supérieur des Forcesarmées en Polynésie française. Outreces trois bâtiments, plusieurs avions detransport Casa, de surveillance maritimeGardian, hélicoptères Dauphin et Alouetteet une grande partie du détachementterre de Polynésie ont conduit 32 mis-sions de sauvetage, tout en étant en me-sure d’intégrer des renforts extérieurs,nationaux ou alliés. Au total, plus de1 000 m3 de fret et de matériels ont étéacheminés à Rangiroa, à 350 km de Tahiti, permettant de soigner, de nourriret d’héberger 150 personnes.

E N B R E F OPÉRATION COMBINÉE DE CONTRÔLE DESPÊCHES DANS LE CANAL DU MOZAMBIQUE1 Du 27 octobre au 2 novembre, la frégate desurveillance Nivôse et le patrouilleur de surveil-lance océanique Le Malinont bénéficié du soutienaérien d’un Falcon 50M de la flottille 24F, poureffectuer des missions de surveillance maritimedans le canal du Mozambique.Le Falcon 50M a repéré trois navires non autorisésà mouiller aux abords de l’île de Bassas da India. LeNivôse, alors en patrouille autour des îles Éparsesd’Europa, de Bassas da India et de Juan de Nova, arapidement déployé son hélicoptère Panther, puisenvoyé ses équipes de visite. L’un d’entre eux, uncatamaran de plaisance, a été retrouvé en flagrantdélit de pêche. Les différents apparaux de pêcheont été saisis.Dans le même temps, dans le cadre de sa missionde lutte contre la pêche illicite en ZEE française, Le Malin a conduit une reconnaissance de l’île duLys, au nord de Glorieuse. Aucun pêcheur n’a étédétecté mais des traces ont confirmé l’utilisationde l’île comme base arrière pour les pêcheurs. Lescampements découverts ont été détruits.

La France exerce des droits souverains sur lesespaces maritimes adjacents aux îles Éparses, oùl’activité est fortement réglementée. Le but estd’assurer la protection d’une biodiversité excep-tionnellement riche et des biens culturels et natu-rels, ainsi que des ressources économiques, dontla France a la responsabilité.®

STAGE DE MÉDICALISATION EN MILIEU HOSTILE ÀL’ÉCOLE DES FUSILIERS MARINS

1 Un stage de médicalisation en milieu hostile s’estdéroulé du 14 au 19 octobre à Lorient. Organisé parl’école des fusiliers marin pour le personnel du ser-vice de santé des armées destiné à être projeté enopérations extérieures, ce stage a permis de les per-fectionner dans les domaines techniques spécifiqueset préparer leur intégration à un groupe de combaten milieu hostile.Progression en zone d’insécurité en milieu urbain,prise en charge des victimes sous le feu lors d’unattentat, installation d’un poste médical avancéen zone sécurisée en vue de gérer un afflux mas-

sif de victimes et mise en œuvre du secourisme decombat en situation hostile, ont été les multiplesscénarios imposés aux stagiaires pendant lasemaine.Véritable mise en situation, ce stage vise à valoriserla qualité et la préparation opérationnelle de la chaînede santé des armées intégrée dans des unités confron-tées à des situations hostiles. Le stage vient conclurela formation reçue par les médecins et infirmiersavant leur départ en opérations extérieures. Il prépareces équipes dans une configuration la plus prochepossible de la réalité.®

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PASSIONMarine

L’ÉTOFFE DES MARINS

Retrouvez un documentairevidéo complet sur internet :

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LES DESSOUS DE L’UNIFORME

DOSSIER RÉALISÉ PAR L’ASP MARGOT PERRIER

On se souvient tous de la première fois. On se rappelle le moment où l’on aattendu, fébrile, derrière le comptoir du salon d’habillement, pour percevoirson paquetage, son trousseau. On garde en mémoire l’instant où l’on a, pourla première fois, enfilé sa marinière ou posé une casquette sur sa tête pour

en vérifier la taille. Quels que soient le grade, le type de contrat ou encore la spé-cialité, c’est un des moments clés de la vie d’un marin. C’est l’instant où le miroirrenvoie réellement l’image du marin. Il ou elle devient marin. En matière d’uniforme, les marins sont intarissables. Les souvenirs de pompon,de couleurs qui ont changé, d’effets qui n’existent plus remontent à la surface. L’his-toire de chaque marin est différente mais tous ont le même mot à la bouche :« fierté » ! Fierté d’appartenir à un équipage, à celui de la Marine nationale. L’uni-forme en est le symbole visible.L’uniforme du marin s’est forgé à travers l’histoire et a suivi les évolutions de lasociété. Histoire, anecdotes, conseils… Cols Bleus vous propose de découvrir oude re-découvrir l’uniforme, élément phare de l’identité du marin. ®

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QUAND EST ARRIVÉ L�UNIFORME DES ÉQUIPAGES ?Les matelots et quartiers-maîtres de

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DE FIL EN AIGUILLELa Marine s’est construite au gré des batailles navales, des victoires et parfois des défaites. Son histoire passe aussi par son uniforme. Les tenues ont joué un rôle essentiel dans la diffusion des valeurs. Par delà les frontières, le marin est connu et reconnu. Le pompon rouge, la couleur des passementeries, les expressions, retrouvez au fil des pages les secrets des uniformes.

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POMPON OU HOUPPETTE ?

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LES CAPITAINES DE FRÉGATE TOUT D�OR ET D�ARGENT

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LA CRAVATE NOIRE EST NÉE À TRAFALGAR ?

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PASSIONMarine

L’UNIFORME, SUPPORT DE VALEURSChaque jour à terre ou à la mer, les marins revêtent leur uniforme. Il fait partie de leur identité. Les tenues du marin font le marin. Au-delà du vêtement, il y a donc l’attitude générale.

Le port de la tenue est un symbole fortdans la construction identitaire du marin.Il s’agit bien d’une identité professionnellemais aussi personnelle. Les valeurs aux-

quelles le marin adhère lors de son incorpo-ration : « Honneur, Patrie, Valeur et Disci-pline » sont partagées et sont véhiculéesnotamment par le port de l’uniforme.

Être marinEn septembre 2009, les sociologues du Cen-tre de suivi de ressources humaines de laMarine (CSRHM) ont mené une série d’en-tretiens avec des marins de tous grades etcorps, issus de chacune des forces. Ces ren-contres ont permis d’apprécier le regard queles marins portent sur leur tenue. Cette étudea mis en exergue l’importance de l’uniformedans le sentiment d’« être marin ». Un senti-ment d’appartenance essentiel dans un cadreoù l’emploi de militaire est autant un savoir-être qu’un savoir-faire.

Sentiment d’appartenanceL’uniforme représente également l’apparte-nance à une famille de grade. C’est notam-ment le cas pour l’équipage dont l’uniforme sedistingue nettement des autres. L’embléma-

RETROUVEZ LES DERNIÈRESÉVOLUTIONS SURINTRAMAR !Rendez-vous sur le portail des ressourceshumaines de la Marine. Allez dans le menu « Politique », puis cliquez sur « CPM », dansl’onglet « Conditions de vie et de travail » etenfin « Tenues et uniformes dans la Marine ».

LA FÉMINISATION DES UNIFORMES DANS LA MARINEAvec la loi du 13 juillet 1972, instituantl’égalité des statuts de tous les personnels,les femmes reçoivent une nouvelle tenue. La fameuse T. 22 pour femmes est compo-sée entre autres d’une jupe droite et de laveste croisée. Cet ensemble ressemblebeaucoup à la tenue que portaient lesfemmes engagées au sein du Service fémi-nin de la flotte pendant la Seconde Guerremondiale. Les jeunes françaises étaientreconnaissables grâce au chapeau dit « postillon » ou tricorne (noir) avec un insigne frontal de la Marine nationale.

LE 6 MARS 2013, LA MISSION JEANNE D’ARC 2013 EST SUR LE DÉPART. UNE CÉRÉMONIE S’EST DÉROULÉESUR LE PONT D’ENVOL DU BPC TONNERRE À BREST.

tique pompon rouge identifie clairement laMarine et la France par delà les frontières.Les marins qui le portent en sont très fiers.Ainsi, il n’est pas rare de croiser un matelotqui quittera avec regret le bachi lors de samontée en grade. Cet attachement se créesur la durée. Ainsi, plus le contrat du marinest long, plus le lien entre marin et uniformeest fort.

Regards Au-delà, c’est tout un imaginaire collectif quis’est créé autour de la tenue du marin. Enescale, les marins ont tous déjà apprécié l’ef-fet de leur tenue sur les néophytes. L’élé-gance, la prestance de l’uniforme, le mythe dupompon… Il ne laisse pas indifférent. Il évoquenaturellement dans l’esprit du grand publicune forme d’exotisme et l’idée de voyage.Cela vient entre autres des images anciennesdiffusées pour recruter des marins.

En perpétuelle évolutionL’attachement des marins à leur uniformeest tel que les changements sont complexesà mettre en place. Pour autant, la Marinereste à l’écoute des marins. L’uniforme doitpouvoir allier efficacité, confort, sécurité etpanache ! C’est dans ce but que le comitéde la tenue se réunit régulièrement et proposeau chef d’état-major de la Marine des amé-nagements pour la tenue du marin. La der-nière session a eu lieu en octobre 2013.L’amiral Bernard Rogel se prononcera dansquelques semaines sur les dernières propo-sitions du comité. ®

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L’instruction n°1 relative aux uniformes ettenues dans la Marine rappelle les règlesà suivre, dont voici quelques extraits.

• À l’extérieur des enceintes militaires, latenue de sortie est la tenue appropriée avecle port de la coiffure pour le personnel sedéplaçant à pied.• Le personnel en uniforme se déplaçant àmotocyclette, vélomoteur ou à vélo porte uncasque de protection. La coiffure réglemen-taire est reprise aussitôt le déplacement ter-miné.

boucles d’oreilles sur une même oreille n’estpas permise. Et les piercings sont interditspour des raisons évidentes de sécurité. • Le crâne intégralement rasé n’est pas auto-risé, sauf en cas de calvitie importante. Pourle personnel féminin, les cheveux longs doiventêtre ramassés de manière à ne pas dépas-ser le bas du col de la chemise.Les autorités maritimes locales sont char-gées de faire appliquer les règles.

La modernisation du trousseau est engagéeToutes les nouvelles recrues en 2013 ontperçu le polo de service courant.75 000 polos de service courant mancheslongues et 75 000 polos de service courantmanches courtes ont été commandés. Leurdélivrance commencera prochainement pourles autres.Contrairement aux rumeurs, le futur pantalonde service courant n’est pas un treillis, maisun pantalon droit. Des essais ont été menésau cours de l’année 2013 à bord d’un bâti-ment de la Force d’action navale.Ont été supprimés du sac et du trousseau(après écoulement des stocks) : le shortblanc, les mi-bas blancs, ainsi que les san-dalettes en cuir.

Traduction interarméesChaque tenue Marine correspond à unetenue interarmées et vice-versa. Voiciquelques petits éléments pour comprendreles catégories de tenues interarmées. Lacatégorie A est portée lors de réceptionsciviles ou militaires. Il s’agit de tenuesMarine avec, par exemple, le spencer et lenœud papillon noir (exemple : T.14) ou lestenue de sortie (comme la T.22). Les tenuesinterarmées B sont portées lors de prisesd’armes. En termes Marine, il s’agit entreautres des tenues 2 et 2bis. Les tenuesdites C correspondent aux tenues de sortieMarine : T.22 ou T.24 bis en zone tropi-cale. Enfin, les tenues D sont en langageMarine des tenues de service courant. Letableau complet est en ligne sur le bulletinofficiel des armées (sur Boreale) en suivantl’instruction n°1087. ®

• Les tenues dans la Marine sont par tradi-tion sobres et, de ce fait, excluent le portd’insignes non réglementaires. • Le sac à dos n’est pas autorisé sur lesépaules. Il doit être tenu à la main et de cou-leur sobre. Il en va de même pour la sacocheà bandoulières.• Pour le personnel féminin, le port des escar-pins est autorisé avec le port de la jupe etcelui du pantalon (hors cérémonie)• De même, le maquillage et le vernis à ongledoivent être discrets. La multiplication de

EN BON UNIFORMEC’est au commandement de rappeler aux marins les règles à respecter concernant le port d’une tenue en bonne et dueforme, à terre comme en mer.

COMH@BI : LA SOLUTION QUI A DE L’AVENIRDans la main, un ticket. Sur le ticket, un numéro : « 43 ». Se procurer les effets militaires peutprendre du temps. Sur la base navale de Toulon par exemple, les « clients » du salon d’habille-ment doivent parfois prendre leur mal en patience. Depuis quelques temps, la Marine propose un service de vente par correspondance. Chaquemarin est ainsi à quelques clics du salon de l’habillement. En se connectant sur le « coin dumarin », via Intramar, le marin suit l’historique de ses achats. Il peut également commander cer-tains articles et consulter son nombre de points. Tous les articles ne sont pas ouverts à la vente.Seuls les matelots, par exemple, peuvent acheter un bachi. Certains articles sont soumis à desquotas. Les commandes sont transmises au salon d’habillement de Toulon qui les prépare puisprévient le marin. La file d’attente étant différente, le marin gagne du temps. Évidemment, celan’est pas valable pour les effets taillés sur mesure ou ceux pour lesquels des retouches sontnécessaires. Le système est un succès : entre septembre 2012 et septembre 2013, le nombrede commandes en ligne a doublé.CHAQUE COMMANDE PASSÉE SUR INTRAMAR

EST VÉRIFIÉE AU MOMENT DE LA DÉLIVRANCE.

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1 Mon Général, vous venez de prendre le com-mandement des opérations spéciales. Quelle estvotre première impression des forces spéciales (FS) ?GCOS : Ce n’est pas ma première impression, car jeconnais très bien les forces spéciales pour avoir servià différentes reprises au 1er régiment parachutistesd’infanterie de marine (RPIMa), que j’ai com-mandé, ainsi qu’à l’état-major du commandementdes opérations spéciales. C’est donc une grandefierté et une sorte d’aboutissement pour moi. Main-tenant, je trouve que les FS se portent bien. Leurtravail et leur engagement sont remarquables.

Au sein des forces spéciales, nous trouvons des uni-tés des trois armées dont des commandos marine.Quel est votre regard sur ces commandos ? GCOS : Les commandos marine sont nos « forcesspéciales de la mer ». Les FS fonctionnent de façonintégrée entre les trois armées, avec des gens quise connaissent et travaillent tout le temps ensem-ble. La force du COS est de pouvoir s’appuyer surles forces spéciales issues des différents corps d’ar-mées. À Lorient par exemple, les commandosmarine apportent leur capacité d’action à partir dela mer et en haute mer. Dans l’armée de Terre etde l’Air, nous allons chercher autre chose. Au-delàde leur identité à chacun, il y a cette appartenanceau COS. C’est le mariage des deux qui fait notresuccès !

Mon Général, comment décidez-vous de l’emploides commandos marine ? GCOS : Les commandos marine sont employéssur quasiment tous les théâtres du COS depuis sacréation en 1992. Même bien avant, quand on

pense à l’Indochine ou dans divers pays africains.Très souvent, nous intervenons pour « ouvrir laporte » et créer les conditions qui faciliteront l’ar-rivée des autres composantes. Les commandossont des unités très réactives qui se caractérisent parleur souplesse d’emploi. Elles permettent d’ap-porter une réponse immédiate. À chaque fois, nouscherchons à donner la réponse la plus adaptéepossible. Ce travail « sur mesure » est la clé de laréussite. C’est ce qui s’est passé pour Serval. Et lescommandos marine ont été employés comme lesautres unités du COS.

LE COMMANDANT DES OPÉRATIONS SPÉCIALES CHEZ LESCOMMANDOS MARINE À LORIENTLes 7 et 8 novembre, le général de brigade Grégoire de Saint-Quentin, commandant des opérations spéciales (GCOS), a rendu visite auxcommandos marine à Lorient. Quelques semaines après sa prise de fonction, l’ancien commandant de l’opération Serval au Mali a souhaitéprendre le temps de mieux connaître les unités opérant sous son commandement. Durant deux jours, il a rencontré les commandants decommandos marine. Cette visite fut également l’occasion d’interroger le GCOS et le contre-amiral Olivier Coupry, commandant la forcemaritime des fusiliers marins et commandos (Alfusco), sur leur vision de cette force si spéciale.

LE GBR GRÉGOIRE DE SAINT-QUENTIN DEVANT LE CA OLIVIER COUPRY (À DROITE).

LE GÉNÉRAL GRÉGOIRE DE SAINT-QUENTIN S’EST FAITPRÉSENTER LA BASE DE LORIENT PAR LE CC YANNGUILLEMOT, COMMANDANT LA BASE DES FUSCO. ICI, À BORD D’UN ETRACO DANS LA RADE.

EN BREFLe COS a été créé en juin 1992, à la suite des opérations conduites pendant la guerredu Golfe. Placé sous les ordres du chefd’état-major des armées, il a trois objectifsmajeurs : planifier, préparer et conduire lesopérations spéciales ; fédérer les unités spéciales des trois armées afin d’obtenir une synergie et une meilleure cohérence ;adapter et améliorer les capacités des uni-tés spéciales en coordination avec lesautorités organiques.

Amiral, vous employez les commandos marine auprofit du COS. Cela nécessite-t-il une préparationparticulière ? Alfusco : Oui et non. Oui, car les commandosmarine sont par nature et par essence des marins.Ils sont préparés à intervenir pour des opérationsspéciales en mer et à partir de la mer. Cependant,il est évident que les interventions terrestres nesont pas notre cœur de métier. D’un autre côté,nos déploiements en Afghanistan, qui ont mobi-lisé plus de 850 hommes au sein de la Forfuscodepuis 2001, ont permis de mettre en place desprocédures et des retours d’expériences essentiels. Les commandos marine doivent se compren-dre comme un système de combat de la Marinemis à la disposition du commandement des opé-rations spéciales pour prolonger l’action desbâtiments, des sous-marins et des aéronefs enmer, depuis la mer et à terre. ®

VIE DESunités

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1 Midi à l’aéroport de Keflavik. Le Falcon 50 Min°30 se pose sous un soleil rasant, un vent vivifiantet une température glaciale. Les autorités localesmettent à disposition un immense hangar chauffépour protéger l’appareil. Un rendez-vous est fixéle lendemain, afin de réaliser le briefing de la mis-sion de survol maritime.

Cartographier les glaces Le lendemain matin, l’équipage du F50 Mi, ungarde-côtes islandais et un professeur de l’uni-versité de Reykjavik se réunissent pour définir lesmodalités du vol qui doit notamment permettrede réaliser une cartographie des glaces dans larégion : trajet, zone de patrouille, méthode dereport… À 10 h, toute l’équipe embarque à borddu Falcon qui quitte le sol pour près de six heuresde vol. Rapidement sur zone, la patrouille débute et déjà lespremières glaces apparaissent. L’observation per-mettra de répertorier précisément l’essentiel de lapalette des types de glace, des premiers glaçons en

DES PINGOUINS SUR LA BANQUISELe 1er novembre, l’équipage Xenon Delta s’est envolé vers l’Islande, pour une mission au-dessus des glaces de l’Arctique. Son objectif est de mieux connaître cet environnement et d’en anticiper les évolutions. Une occasion également pour les pilotes de s’entraîner dans des conditions inhabituelles. Retour sur une mission inédite.

LES « PINGOUINS »

L’origine de l’appellation« Pingouin » provien-drait des « marins duciel » embarqués à bord

du premier porte-aéronefs de la Marine, lecroiseur de première classe Foudre. Éprou-vant des difficultés à mettre en œuvre et àfaire voler leurs machines, ils auraient reçule sobriquet de « pingouins », désignantensuite l’ensemble des personnels de l’aéro-nautique navale et leur insigne de spécialité.

formation aux gigantesques icebergs, véritablescathédrales, dont la masse se mesure en centainesde mégatonnes : la plus importante mesure 130mètres de haut, pour un tirant d’eau estimé à 900mètres ! La patrouille aura permis de balayer unesurface de plus de 20 000 nautiques carrés. Autantd’espaces potentiellement navigables.

Coopération franco-islandaise réussieDu fait du caractère exceptionnel de ce vol, l’ob-servation aura également permis d’affiner les théo-

BANC DE GLACES À LA DÉRIVE, GLACES ANCIENNES MÊLÉES À DES NOUVELLES GLACES. LA PARTIE SOUS LE VENT DE CES ÎLOTS BLANCS CONSTITUE UN REFUGE NATUREL POUR LES NAVIGATEURS PRIS DANS LES TEMPÊTES. MALGRÉ LE VENT QUI SOUFFLE À 20 NŒUDS, L’OCÉAN SE FIGE, LA GLACE SE FORME EN SURFACE. LA TEMPÉRATURE RELEVÉE EST DE -10 °C.

ries de dérive et de formation des glaces. Cette mis-sion a été particulièrement instructive pour lesdeux parties et a permis d’établir de solides bases decoopération avec les hôtes islandais de l’équipage duF50 Mi. Petit bonus offert par les paysages extraordinairesde l’Islande à l’occasion du vol retour : le ciel est d’unbleu pâle, vierge de tout nuage. Les 1 400 nautiquesqui séparent Keflavik de la base de Lann-Bihoué ontété « avalés » en deux heures cinquante.®

FLOTTILLE 24F

L’ÉQUIPAGE XENON DELTA ET SON ÉQUIPE TECHNIQUE.

LE PLUS IMPOSANT ICEBERG DE LA PATROUILLE : 130 MÈTRES DE HAUT, 900 MÈTRES DE TIRANT D’EAU.

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VIE DESunités

VIE DESunités

1 Le premier bénéfice de l’interopérabilité globaledes marines est chaque jour mesuré à la capacitéd’élaborer une situation navale et aérienne com-mune, grâce à des liaisons de données tactiques. LeCassarda ainsi effectué un ravitaillement à la mer avecle Leroy Grumman, pétrolier américain de type Kaiser, permettant d’accroître la durée de patrouilleentre deux escales logistiques au cours d’une mission.Cette manœuvre vitale et délicate réalisée en opéra-tion, témoigne du savoir-faire professionnel des équi-pages, de la passerelle aux aires de manœuvre desbâtiments, preuve concrète de la confiance instauréeentre les deux marines.

Des entraînements communsLa complexité des entraînements conduits en coo-pération est également un témoin important decette interopérabilité. Dans le domaine naval, unexercice de tir d’artillerie a été effectué avec le Stout,frégate américaine de type Arleigh Burke, alors queles deux bâtiments échangeaient dans le mêmetemps du personnel pendant quelques heures. Cha-cune des deux frégates a tiré au but avec son artil-lerie principale sur une cible mouillée pour la cir-constance. De plus, le Stout a fait la démonstrationde ses capacités d’autodéfense en mettant en œuvreson CIWS (Close In Weapon System) Phalanx, capa-ble de générer un véritable mur d’acier, en tirant plu-sieurs milliers de coups par minute à l’approched’un missile. Au-delà des actions de coopération développéesavec l’US Navy, le Cassard a également eu l’oppor-tunité d’opérer avec des chasseurs britanniques

COOPÉRATION INTERALLIÉE EN MÉDITERRANÉE

Typhoon du 11th Squadron basés à Akrotiri (Chypre), lors d’un entraînement de défenseaérienne. Les frégates USS Monterey (type Ticonderoga) et USS Ramage (type Arleigh Burke)y participaient aussi. Le Cassard, qui assurait la pro-tection rapprochée de l’USS Monterey, contrôlaitl’un des trois Eurofighters en CAP(1), alors que l’USS Ramage se plaçait en Watchdog(2). Au troi-sième assaut, les deux autres Eurofighters « enne-mis » ont fini par s’approcher du groupe pour tirerun portrait qui nous laissera de bons souvenirs. Cetexercice tripartite a permis de démontrer le hautniveau d’interopérabilité des moyens français, commedes procédures avec les Américains.

Le déploiement de bâtiments français permet d’organiser divers entraînements et échanges avec les marines alliées. Ainsi, la frégateantiaérienne Cassard et le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var, déployés en Méditerranée, ont pu renforcerleur interopérabilité avec des bâtiments étrangers présents sur zone, notamment avec l’US Navy, à travers de nombreuses interactions.

INTEROPÉRABILITÉ RENFORCÉE POUR LE CASSARDLa frégate antiaérienne Cassard a appareillé de Toulon le 13 octobre, avec un détachementde la flottille 36F. Dès que possible, des coopérations ponctuelles et entraînementscommuns sont mis en œuvre.

Des styles de vie embarquée différentsCes échanges en mer sont aussi l’occasion de dresserdes comparaisons entre les styles de vie embarquée desdifférentes marines. Chez les officiers mariniers, lesconversations allaient bon train lorsque, autour d’uncafé, l’un des marins de l’USSStouta expliqué que safrégate était déployée depuis quatre mois et pour plu-sieurs mois encore. Les officiers français l’ont inter-rogé sur les modalités de conciliation entre activitéopérationnelle, entraînement à la mer et activité orga-nique pendant une aussi longue période. Une partiede la réponse réside sans doute dans le cadencementdes périodes d’embarquement. En effet, après un teldéploiement, les marins de l’US Navy restent à terrependant une année. De leur côté, les Américainsétaient étonnés de découvrir que la journée à la mer« à la française » s’articulait non seulement autourdes quarts et de nombreux exercices, mais aussi desquatre services assurés par la cuisine pour le ritueldes repas, pris tous ensemble, comme en famille. Lesmarins français n’y font pas attention tant cette tra-dition fait partie de leur culture. Rien de tel pour-tant sur les bâtiments anglo-saxons qui ignorent cettepause spécifique du repas en communauté : chacuny va de son self fast food à base de sandwichs ou de platspréparés que le cuisinier fait réchauffer. Bien entendu, il n’y a pas que dans le domaine culi-naire que les talents des uns et des autres sont mis enparallèle. Des occasions comme celles-ci sont toujoursdes moments forts où le sentiment d’appartenanceà un pays se mesure concrètement. ®

CR2 THOMAS CANVEL DE GROSSOUVRE

(1) Combat Air Patrol.(2) Position excentrée destinée à donner un préavis suffisant sur lamenace.

RAVITAILLEMENT À LA MER PAR LE LEROY GRUMMAN AUCENTRE, PÉTROLIER-RAVITAILLEUR AMÉRICAIN AU PROFITDU CASSARD À DROITE ET DE L’USS STOUT, FRÉGATE DETYPE ARLEIGH BURKE À SA GAUCHE.

UN EUROFIGHTER 2000 TYPHOON BRITANNIQUE ÉVOLUANT À PROXIMITÉ DU CASSARD.

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Le 4 novembre, le BCR Var a appareillé deToulon, afin de soutenir les différentes unitésfrançaises et alliées engagées en Méditerranée.

1 Ce déploiement répond à une mission de sou-tien aux bâtiments des forces françaises et alliéesdans la zone. Ainsi, le Var soutiendra naturellementles bâtiments français dans la région et leur déli-vrera du TR5 (carburant aviation), du gazole et despièces de rechange.

Bâtiment de soutienIl apportera également son concours aux bâtimentsalliés déployés dans la zone. Cette mission per-mettra, à titre de réciprocité, de maintenir un niveausignificatif de coopération et de gagner en sou-plesse dans l’emploi opérationnel des moyens, grâceà leur interopérabilité.

Les opportunités d’entraînements mutuels reposentsur une interopérabilité totale des procédures, desmatériels et de l’entraînement. Il est indispensabled’entretenir ces savoir-faire.Ce déploiement permettra à la France de fournir unravitailleur au profit de la SNMG2(1). Généralementdéployée en Méditerranée, ce groupe assure une per-manence dans la zone au titre de l’opération ActiveEndeavour (OAE). Cette opération a pour objetd’établir une présence dissuasive, de protéger le tra-fic maritime civil en Méditerranée contre la menaceterroriste et de contrôler les navires suspects, enréponse aux attentats terroristes de 2001. Le Var apporte son concours à cette opération par saparticipation à la surveillance maritime au cours deses patrouilles sur zone. Il renforcera par ailleurs, parsa capacité de ravitaillement à la mer, l’endurancenécessaire à cette force pour conduire ses opérations.

LE VAR EN MÉDITERRANÉE POLYVALENCE DU SOUTIEN, ESSENTIEL À LA CONDUITEDES OPÉRATIONS

Le Var opère régulièrement au sein de Task Forcede l’Otan. Ainsi, au cours de l’entraînement NobleMariner, en octobre 2012(2), le Var était le bâtimentde commandement du Task Group de guerre desmines. Il avait embarqué un état-major multinatio-nal de guerre des mines et assuré le soutien des chas-seurs de mines en matière de ravitaillement en gazole,en eau douce et en alimentation électrique par laméthode de « rafting » : les chasseurs de mines vien-nent s’accoster à couple du ravitailleur pour se bran-cher et faire les pleins.

Une mission essentielleL’esprit d’escouade anime particulièrement le groupedes ravitailleurs qui chacun à leur tour assurent cesmissions de ravitaillement et de bâtiment de com-mandement, indispensables à la conduite des opéra-tions, tels la Marne en Atalante, en 2012, la Sommeflagship du CTF 150, début 2013, ou encore la Meuse,ravitailleur du CSG(3). Soutien et abnégation sont lesmaîtres mots de ces travailleurs de l’ombre qui per-mettent l’endurance des forces en opérations. Leurrôle dans l’opération Harmattan a été justementreconnu par l’attribution d’un témoignage de satis-faction du chef d’état-major des armées et de la médaillede l’Otan. Cette opération a permis de remettre envaleur le caractère essentiel du soutien logistique dansla conduite des opérations modernes (ravitaillement encarburant, en vivres et en munitions, relèves de per-sonnel, capacités de soutien technique) que les pétro-liers-ravitailleurs et BCR poursuivent vaillamment enattendant les futurs bâtiments de la flotte logistique. ®

CR1 FRANÇOIS COLLE

(1) Cette force fait partie des quatre groupes navals permanents dont dis-pose l’Otan : la Standing NATO Maritime Group 1 et 2 (SNMG1 et 2) etStanding NATO Mine Counter Measures 1 et 2 (SNMCM1 et 2).(2) Voir Cols Bleus n° 3001.(3) Carrier Support Group. Groupe aéronaval composé du porte-avions etde son escorte de frégates.

POUR LA DISCRÉTION, LESMANŒUVRIERS COMMUNIQUENTPAR SIGNAUX PALETTES LESINTERDICTIONS ET AUTORISATIONSAU NAVIRE RAVITAILLÉ.

RAVITAILLEMENT EN COMBUSTIBLE D’UN A69.

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1 La marine à voile est la matrice de la naviga-tion. La Marine nationale partage avec le mondede la voile les valeurs de la communauté des gens demer. Ils sont façonnés par l’exigence du milieu danslequel ils évoluent. Ils ont en commun la confron-tation à la rudesse de la mer, le sens de l’effort et legoût du dépassement de soi. Le sens marin s’ac-quiert par la navigation à voile. C’est pour cela quela Marine tient à entretenir ses savoir-faire en lamatière avec son équipe de voile et l’embarquementde nombre de ses marins à bord de ses goélettes –Belle Poule, Étoile, Mutin et du côtre la Grande Her-mine. Afin d’animer l’esprit d’équipage, au senslarge, qui la lie au monde de la voile traditionnelleou de compétition, la Marine soutient ou organisede nombreuses courses de voile.

Partage d’expertises La Marine concrétise son attachement au monde dela voile en tant que partenaire institutionnel degrandes courses au large comme dernièrement laTransat Jacques Vabre. Elle apporte sa contributionlorsque l’un de ses sportifs de haut niveau ou l’unede ses goélettes concourt, lorsqu’un bâtiment grisdonne le départ et assure la sécurité de la courseréalisant le briefing sécurité ou accompagnant lesskippers tout au long de la traversée. Ces manifes-tations sont l’occasion pour le public de monter àbord des bâtiments de la Marine, de rencontrer seséquipages, connaître ses métiers et ses missions.Ainsi, du 1er au 3 novembre, la Marine a participéà l’organisation de l’édition 2013 du National J80,un championnat d’envergure internationale de voi-liers de type J80 réunissant à Cherbourg au total

skipper est tombé à la mer. L’homme, attaché aubateau par deux harnais, a réussi après plusieursminutes à remonter à bord et à déclencher sa balisede détresse, mais en état d’hypothermie. Prévenu parle centre régional opérationnel de surveillance et desauvetage (Cross) d’Etel qui a reçu l’appel de détresse,le PSP Cormoran s’est aussitôt dérouté vers le skipperpour lui porter assistance et le transférer à bord.Deux jours plus tard, en pleine nuit, un autre navi-gateur envoie un message de détresse pour signalerle démâtage de son navire. Le Cross d’Etel demandeau Cormoran d’intervenir à nouveau. Le voilier setrouve alors à 100 nautiques (plus de 180 km) aunord du port de la Corogne (Espagne). L’homme,en bonne santé, a été à son tour transféré à bord dupatrouilleur.®

ASP. MARGOT PERRIER

LA MARINE NATIONALEA PARTICIPÉ ÀL’ORGANISATION DE LACOURSE DE VOILIERSTYPE J80.

« À bord, c’est la mer qui commande, ça c’est une leçon merveilleuse ! » (François Cluzetà propos de son rôle dans le film En Solitaire, 2013). Qu’il s’agisse d’un voilier civil ou d’un bâtiment de la Marine, skippers et marins d’État partagent un univers qui les unitnaturellement. Cet attachement se traduit notamment à travers divers partenariats.

LA MARINE ET LA VOILE

VIE DESunités

57 équipages. Le All Purpose a remporté le trophée.La compétition était au rendez-vous et tous lesnavigateurs ont été félicités pour leur pugnacité.

Porter assistanceAu-delà de sa participation aux courses, la Marineapporte également son soutien en remplissant sesmissions de service public. Lors la mini transat, quirelie Douarnenez à Pointe-à-Pitre, le patrouilleur deservice public (PSP) Cormorana ainsi porté assistanceà plusieurs reprises à des skippers en difficulté. Le 29 octobre dernier, alors qu’il manœuvrait, un

LE PSP CORMORAN A PORTÉ ASSISTANCE À DEUX SKIPPERS LORS DE LA MINI TRANSAT.

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PORTRAITde marin

1 Voilà une fratrie particulière, composée « demarins comme tout le monde », explique GeoffreyBonneval. Geoffrey a 23 ans. Quartier-maître, il s’estengagé à 18 ans pour devenir fusilier marin puiscommando. Commando, comme son grand frère ?« Oui, P. m’a certainement influencé. Il ne nous ditpas grand chose sur ses missions mais je sais que sonmétier lui plaît et que ses missions sont intéressantes. »P. est le béret vert de la famille. Entré dans la Marineen 2005 comme fusilier marin, il a été affecté direc-tement après le certificat d’aptitudes techniques àDakar (Sénégal) au sein de l’unité marine du Cap-Vert. Ce sont ses supérieurs, des anciens commandosqui l’ont poussé à s’inscrire au stage commando.« Ils m’ont motivé, du coup, j’ai réussi à avoir le stagedu premier coup. » Actuellement chef d’équipe, P. compte bien progresser au sein des commandos.Joli hasard, les deux frères se sont retrouvés ensem-ble à Lorient le temps de leur formation. Le premierpour devenir fusilier marin et le second alors qu’il étaiten stage commando. Actuellement affecté au GFMde Toulon, Geoffrey fait partie de la section nau-tique. Après des patrouilles dans la rade, il fait duquart pour la surveillance du site militaire. Au quo-tidien, il est heureux de pouvoir combiner son tra-vail avec le sport : « J’avais choisi cette spécialité pourles activités sportives et extérieures. Je ne me voyais pasenfermé dans un bureau. » Malheureusement, cetteannée, il s’est blessé lors des présélections pour le« stage co » mais son objectif est toujours de devenircommando : « Cette infection au coude ne m’a pasrendu inapte. En mars prochain je retente ! »

Tous militairesL’aîné, Aymeric, a résolument ouvert la voie. Depuistoujours, le second maître Bonneval voulait êtremarin. « Quand on allait à la mer, j’adorais resterdans l’eau. Je m’y sentais bien. » Après avoir passéles sélections, Aymeric intègre le Lycée naval deBrest − les autres frères et sœurs, quant à eux, ontétudié au lycée militaire d’Autun. Il s’engage dansla Marine en 2004 comme électromécanicien desécurité. Après sa formation à Maistrance, il estaffecté à bord de la frégate de surveillance Germi-nal aux Antilles. Puis, il commence le cours deplongeur de bord. En 2008, il est affecté sur lepétrolier-ravitailleur Var et remplit entre autres lafonction de plongeur de bord. « J’ai aimé les voyages,le fait de pouvoir découvrir des villes et des pays et deprogresser en anglais. » Avide de nouveaux hori-zons, il décide de découvrir un autre métier. Ayme-ric s’inscrit au cours de plongeur démineur. « Ce nefut pas une partie de plaisir. Les quatre premiersmois ont été un peu éprouvants. Je suis sportif maisil a quand même fallu s’accrocher. » Aymeric estensuite affecté sur le chasseur de mines tripartiteCroix du Sud. Le jeune homme aspire actuelle-ment à intégrer un groupement des plongeursdémineurs.

Une perspective d’avenirÀ la question : « Qu’est-ce qui a poussé ces jeunes cor-réziens à entrer dans la Marine ou l’armée ? », lesréponses sont multiples. Tout d’abord, le lycée mili-taire a formé la fratrie au monde militaire. Ils ontfacilement pu se projeter dans les valeurs de la Marinegrâce à l’enseignement reçu. De plus, leur père, ancienmilitaire de l’armée de Terre, leur a toujours parlé enbien de l’armée. « Il ne nous a pas proprement pousséà intégrer l’armée, mais il nous a toujours dit que c’étaitune belle opportunité pour faire un métier passion-nant », explique Triskèle. Pour ce quartier-maîtreguetteur sémaphorique, l’armée était l’opportunité detrouver « un vrai boulot » directement avec un bacgénéral en poche. « Avec six enfants, nos parents nepouvaient pas vraiment nous payer des études supé-rieures, un appart… Et avec un simple bac généraldans le monde civil, les perspectives professionnelles sontassez limitées. La Marine permet d’apprendre un vraimétier, intéressant et dans lequel on peut progresser. »La jeune femme souhaitait devenir contrôleur aérien,mais a finalement préféré la Marine qui lui proposaitd’être guetteur sémaphorique. « Ce n’est pas tout àfait contrôleur aérien pour la mer, mais j’aime beaucoupmon métier. » Évidemment, le quart paraît parfoisun peu long. « En hiver, quand il n’y a aucun bâti-ment, les journées sont longues. Mais d’un autre cotéquand on participe à une opération de sauvetage, on sesent très utile. » Affectée en Corse depuis septembre2011, la jeune femme a du mal à expliquer le rythme

DANS LA FAMILLE BONNEVAL JE VOUDRAIS…À Uzerche en corrèze, la première plage, la première vague sont à plusieurs centaines de kilomètres. Pourtant, un vent marin souffle dansla maison de la famille Bonneval. Sur les six enfants de la famille, tous engagés dans les armées, cinq servent actuellement dans la Marine.Une fratrie étonnante. Portrait(s).

SM Aymeric Bonneval, 27 ans, plongeur démineur affecté sur le CMT Croix du SudP. Bonneval, 26 ans, commando marineaffecté à PenfentenyoQM Triskèle Bonneval, 24 ans, guetteursémaphorique, affectée au sémaphore deSagro en CorseQM Geoffrey Bonneval, 23 ans, fusilier marinaffecté au GFM de ToulonQM Clothilde Bonneval, 22 ans, détecteuranti-sous-marin affectée sur la FASM La Motte-PicquetSergent Joyce Bonneval, 20 ans, engagéedans l’armée de Terre, affectée à La Valbonneet spécialisée dans les risques NRBC

SM AYMERIC BONNEVAL - PLONGEUR DÉMINEUR À BORDDU CMT CROIX DU SUD.

de son métier à ses frères et sœurs marins. « Ils sont per-suadés que je travaille peu. Pourtant, ce n’est pas parceque j’ai un rythme particulier que la vie est simple. »Le rythme est différent pour sa sœur Clothilde. Eneffet, la jeune quartier-maître est actuellement à bordde la FASM La Motte-Picquet. Sa vie s’organise doncautour des missions, de la vie à bord et de son métierde détecteur anti-sous-marins.

Impossible de tous les réunirDans la fratrie, les enfants sont donc aujourd’huibien loin d’Uzerche. P. est à Lorient, Aymeric et Clo-thilde à Brest, Geoffrey à Toulon, Triskèle en Corseet la cadette dans une garnison près de Lyon. Résul-tat, voilà bien longtemps que tout le monde ne s’estpas réuni dans la maison familiale. P. ne s’en sou-vient pas. «On essaie tout de même de se voir les unsles autres. »Si madame Bonneval comme toutes les mamans dumonde s’inquiète un peu quand l’un de ses petitspart en mission, elle est très fière de leur réussitedans la Marine. Tour à tour, les enfants Bonnevalsont rentrés chez eux et ont pu faire une photo enuniforme. Sur la tête la coiffe n’est pas toujours lamême mais l’engagement est vécu pleinement chez tous ! ® ASP. MARGOT PERRIER

SUR CETTE PHOTO DE LA FRATRIE, AYMERIC MANQUE À L’APPELPUISQU’IL ÉTAIT EMBARQUÉ. DE GAUCHE À DROITE : P., TRISKÈLEET GEOFFREY. AU PREMIER RANG, LES DEUX CADETTES QUIN’ÉTAIENT PAS ENCORE ENGAGÉE : CLOTHILDE ET JOYCE.

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CHRONIQUEdupersonnel

NAGEURS DE COMBAT BIENTÔT LE CAP DU 1000E BREVETFormation mythique des armées françaises, le cours nageurs de combat (CNC) assure depuis 1952 la formation des nageurs de combat de la Marine mais aussi de l’armée de Terre, à l’école de plongée de Saint-Mandrier. Les sélections pour le 90e CNC se sont achevées le 25 octobre et il verra bientôt passer le 1 000e breveté du cours.

L’ÉCOLE DE PLONGÉE DE LA MARINE Installée à Saint-Mandrier depuis 1936, l’école de plongée de la Marine forme des militaires de toutes les armées aux opérations subaquatiques. Pour la Marine, tous les plongeurs de bord, plongeurs démineurs et nageurs de combat y reçoivent leur formation. Il s’agit d’apprendre à intervenirsur des munitions et combattre sous la mer, milieu inhospitalier et dangereux.Un engagement maximal, une bonne condition physique, une rigueur dans le travail, un esprit d’équipe, des capacités de remise en question et beaucoup d’humilité sont nécessaires pour réussir ces cours.

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1 Les nageurs de combat de la Marine sontd’abord des commandos marine. Ils sontpassés par la sélection du stage commandoavant de tenter les sélections pour le coursnageurs de combat. Déjà entraînés etaguerris à opérer dans le milieu aquatique,ils pourront, grâce à ce cours acquérir descompétences qui leur permettront ensuitede mettre en œuvre des modes d’actionspécifiques aux nageurs de combat. Ilsseront aptes à plonger à l’oxygène pur et auxmélanges suroxygénés, ainsi qu’à l’air jusqu’à60 mètres. Pendant les deux semaines de sélection du90e CNC, au mois d’octobre, les candidatsissus de la Marine et de l’armée de Terre sesont ainsi volontairement confrontés à l’in-connu. Là où certains se découvrent des capa-cités insoupçonnées, d’autres constatent qu’ilsne sont pas faits pour cela ou pas prêts pourdes raisons physiques ou psychologiques. Pourle savoir, ils devront affronter l’épreuve desélection.Concrètement, le CNC dure sept mois. Il estcomposé de trois cycles distincts : l’appren-tissage, technique et tactique ; le perfection-nement, à travers des phases de formation àla navigation, des projets d’attaque, de démo-lition terrestre et des exercices de synthèse ;et la spécialisation, à travers des plongées aumélange ou en eaux profondes, des exercicesde secourisme et de génie sous-marin. Tout aulong des deux premières phases, l’élève peutêtre éliminé si ses résultats sont insuffisants.Au terme de la formation, les nageurs de com-bat savent se servir de tous les appareils deplongée utilisés dans la Marine et mettre enœuvre explosifs et artifices sous-marins.

Qui peut être candidat? Les modalités d’accès et le contenu de cetteformation exigeante ne sont pas toujours bienconnus, notamment le mode de sélection, leniveau de condition physique et les capacitésexigées.Les marins de moins de 30 ans déjà comman-dos ou les soldats qui se destinent à rejoindreles unités spéciales de l’armée de Terre, peuventpostuler. Une excellente condition physique estévidemment requise mais pas seulement. Ledépassement de soi, l’endurance et la volontésont des qualités tout aussi essentielles voireprédominante. Lorsqu’il plonge sanglé à sonbinôme avec lequel il ne peut communiquer, lecandidat est seul face à ses décisions ou à sesdoutes. C’est en lui seul qu’il trouve les res-sources pour continuer. Personne ne l’encou-rage, personne ne le porte en avant. Au cours des nombreuses heures de plongéeréalisées en respirant de l’oxygène pur, en cir-cuit fermé dans l’obscurité totale, le corpsdoit supporter le gaz sous pression tandisque l’esprit doit rester vif malgré le froid, l’en-vironnement hostile et l’absence de repèrestemporels et spatiaux. Le 1 000e nageur decombat devrait être breveté en 2014. ®

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CHRONIQUEdupersonnel

LES MARINS-POMPIERS DE LA FLOTTEUNE SPÉCIALITÉ, DES MÉTIERS DIFFÉRENTS !

À terre comme en mer, les marins-pompiers de la flotte sont des piliers de la sécurité. Sur les bâtiments ou dans les camions rouges sur lesbases navales et aéronavales, les 1647 marins-pompiers assurent chaque jour la sécurité des installations de la Marine et du personnel.Tour d’horizon de cette spécialité.

1 N’appartenant pas au bataillon demarins-pompiers de Marseille, les marins-pompiers de la flotte sont appelés lesMarpo (voir encadré). Les Marpo, affectés àterre ou à bord de bâtiments, forment uneseule spécialité mais pratiquent au quotidiendeux métiers différents caractérisés parleur cadre d’emploi. Ils ont pour vocationd’alterner les affectations embarquées et àterre, jusqu’au brevet supérieur (BS), niveauà partir duquel ils se spécialisent pour l’unou l’autre des milieux. Ce parcours diversifiéest source d’enrichissement professionnelet de partage de compétences.Le marin-pompier embarqué assure sur les

bâtiments la prévention, l’entretien des instal-lations, des équipements de sécurité (tableauxélectriques, collecteurs, installations fixes etmobiles d’extinction…), la lutte contre lesincendies et voies d’eau. « Être marin-pompierembarqué, c’est être acteur de la sécurité àbord des bâtiments de la Marine, assurer lesformations de prévention auprès du personnelet transmettre nos connaissances aux jeunes »,explique le quartier-maître Vincent Hallez. Cemarin-pompier, chef du groupe d’attaque dela FLF Guépratte, a déjà enfilé ses complétifs surplusieurs bâtiments : d’abord sur le bâtimentde projection et de commandement (BPC) Mis-tral, puis le transport de chalands de débar-

quement (TCD) Foudre et la FLF La Fayette. Ilsuit actuellement le stage de plongeur de bord :« Cela me permettra d’obtenir une qualificationcomplémentaire à ma spécialité », poursuit leQM Hallez. Le marin-pompier à terre est encharge de la prévention et des interventionssur les bases navales et aéronavales (BAN)dans le cadre d’opérations de secours à per-sonnes et de lutte contre les incendies. « Dansles BAN, les Marpo interviennent s’il y a uncrash d’aéronef ou un départ de feu. Ils par-tent également sur les interventions d’aide àpersonnes », nous explique le maître OlivierPasinetti, actuellement affecté à la base del’île Longue.

EXERCICE SÉCURITÉ À BORD D’UN BÂTIMENT.

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Après une formation commune, les marins-pompiers poursuivent leur apprentissage dansleur affectation. « J’ai appris mon métier avecles patrons du bord », confie le MT Pasinetti.Depuis 1996, ce marin-pompier aguerri atravaillé sur de nombreux bateaux gris, avantde servir à terre en qualité d’adjudant decompagnie. Son souhait à présent : devenirinstructeur. « J’aimerais transmettre tout ceque mes patrons m’ont enseigné et ce quej’ai pu apprendre tout au long de ma carrière »,termine le MT Pasinetti.

Des hommes entraînés pour des interven-tions réussiesÀ terre ou en mer, les marins-pompiers sui-vent un programme d’entraînement soutenuet indispensable. La mise en pratique régulièredes techniques d’intervention développe chezle marin-pompier adaptabilité et réactivitéface aux situations d’urgence. Le QM Hallezraconte : « Lors d’une période d’entretien àbord de la Foudre, deux coups de klaxon ontsignalé un départ de feu… c’était ma premièreintervention en tant qu’équipier porte-lancedans un trinôme. C’est dans ces moments-làque l’on se rend compte de la nécessité desentraînements, de l’importance des ordresdonnés, mais aussi de la confiance qui doitexister entre les membres du groupe d’inter-vention. » C’est un entraînement continu quipermet aux Marpo de maintenir leur niveau dequalification. « Le métier de marin-pompierexige un entraînement régulier, parce qu’il faut être bon en cas de crise. Les hommess’accrochent pour être opérationnels, ils mesu-rent toute l’importance de maintenir un excel-lent niveau de qualification », explique le LV Thibault Picard, officier de sécuriténucléaire de la base navale de Cherbourg.En 1998, le LV Picard intègre le bataillon demarins-pompiers de Marseille (BMPM)comme matelot. Au grade de second maî-tre, il passe les épreuves de recrutementofficier sous contrat (OSC) long et retourne

comme officier au BMPM. Volontaire pourembarquer sur la Jeanne, il goûte à la vie enéquipage et prend la tête de la brigade sécu-rité pour les deux dernières missions du bâti-ment. En 2010, il est affecté à la base navalede Cherbourg. « Être le chef de la compagniedes marins-pompiers de Cherbourg a étéincontestablement ma plus belle expérience.Mes gars étaient dotés d’une motivation sanslimite et maintes fois éprouvée, quels quesoient le temps, l’heure ou le lieu. De manièregénérale, ils sont profondément attachés auxvaleurs militaires et aux valeurs humaines tra-duites par la rigueur et le dévouement », confiele LV Picard.Avec son parcours, du BMPM aux ports, enpassant par les bords, le LV Thibault Picardporte un regard expérimenté sur le métier :« Les Marpo se sentent souvent dans l’om-bre du BMPM. Ce sont des métiers et desenvironnements distincts mais tout aussiessentiels et qui doivent s’enrichir mutuelle-ment », explique-t-il. Admis au cours du bre-vet d’atomicien de la Marine (Batom), il pren-dra ses fonctions de chef du bureau Maîtrisedes risques de la base navale de Cherbourg

en janvier 2014. Une autre carrière : « Unposte principalement administratif, mais tou-jours au service de l’opérationnel. »

Le volontariat, la découverte d’un métier Une ancienne filière « volontaire des armées »du bataillon de marins-pompiers de MarseilleVLT/Mapov a été réactivée en 2012. AuBMPM, 20 volontaires matelots (Mapov) ontdonc été recrutés en 2012, 33 cette année.Le matelot Rémy Fracchiolla, récemmentpassé QMF, sort tout droit de la premièrepromotion de Mapov : « J’ai signé mon contratde volontaire en septembre 2012. Après deuxmois de formation, j’ai commencé les inter-ventions sur des véhicules de secours et d’as-sistance aux victimes (VSAV). Interventions quioccupent 80 % de notre temps en tant quevolontaires (VLT/Mapov). Les 20 % restantsont dédiés à la formation et aux interventionsde feu de forêts. » Ces volontaires, s’ils sontsélectionnés, ont la possibilité de changer destatut, de VLT à QMF, en signant un nouveaucontrat de quatre ans. « L’expérience en tantque volontaire m’a permis de mettre un pieddans le bataillon, de voir ce qu’est le métier demarin-pompier et surtout de confirmer monsouhait d’intégrer le BMPM », confie RemyFracchiolla. Les Mapov, désireux de poursuivreleur parcours au BMPM, passent des testscomplémentaires et, s’ils sont reçus, reçoi-vent le complément de formation (de huitsemaines) à l’École des marins-pompiers de laMarine. « On suit un tronc commun de forma-tion comprenant, outre le secours à personneset les feux de végétation, le feu urbain et le feude navire. Après cette formation, on embarquesur tout véhicule, pour toutes opérations desecours », conclut le MOT Fracchiolla. Essaitransformé pour ce jeune matelot qui s’est vuremettre son casque le 29 octobre. En 2013, le dispositif s’élargit aux marins-pompiers de la Marine avec le recrutementde volontaires (Selog ILO) pour la base de l’îleLongue. La première promotion compte18 volontaires, incorporés le 4 novembre dernier. ® EV2 SOPHIE MOREL

ENTRAÎNEMENT SOUTENU À LA LUTTE CONTRE LES INCENDIES.

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ESPACEloisirs

Je ne fais pas de la peinturepour faire des petites aquarellesgentilles. Je fais une peinture quidéménage.»

À CONTRE-COURANTSNicolas Vial… Des hommes au chapeau, le regard mystérieusement masqué. Des chats. Des poissons ou mammifères marins harponnés.Des cargos, des voiliers franchissant les bouées de ports imaginaires ou des bolides des années 60 roulant les mécaniques. Des cabanesaussi. Toute une gamme de gris, du vermillon ou du jaune soutenu. De l’encre de Chine, des pastels, de l’acrylique ou de la gouache. Et depuis 2008, l’ancre marine dans la signature du maître.

1 « Après mon expo au Musée de la Marine en2002-2003, on m’a demandé de me présenter pour êtrepeintre officiel de la Marine (POM). Je ne voulaispas. Je me sentais plus proche de la peinture améri-caine contemporaine. Un jour, je me suis présenté etils m’ont élu. Mais il a fallu faire du chemin dansma tête ! Je ne me reconnaissais pas dans ce courant »,explique Nicolas Vial �.Dans son atelier du XIIIe arrondissement de Paris,les traces de peinture multicolores qui parsèment lesol semblent comme abandonnées par des goé-lands au guano créatif. « J’ai été marqué à sang par la mer. J’ai passé mes vacances de jeunesse à Kerlouan, où je naviguais sur des cotres auriques deCarantec. Avec mes amis, ma famille, on relevait descasiers avec de vieux gréements. » De nombreux livres alignés sur une vaste biblio-thèque témoignent, pierres dressées, de la vie d’ar-tistes ou d’extraits de leurs œuvres… On y retrouveaussi la vingtaine d’ouvrages publiés par NicolasVial, qu’il partage volontiers avec ses visiteurs tan-dis qu’un appareil diffuse la musique de Schubertqu’il affectionne tout particulièrement. « Ces bateauxattachés, c’est un peu une allégorie de la conditionhumaine. On est tous bloqués par des obligationssociales ou parce qu’on est mortels. On joue chacun unrôle. »

Artilleur romantique« Ce que j’aime dans mon métier, c’est d’être indé-pendant, de gagner ma vie et qu’il y ait peu dehiérarchie. J’ai un côté un peu rebelle… », s’amusel’artiste dans un sourire, avant de brosser sonautoportrait. « J’ai une forme d’ambivalence. Lesang de mes ancêtres artilleurs coule toujours dansmes veines, même si j’ai l’air d’un romantiquepaumé », témoigne cet amoureux des peintresaméricains expressionnistes abstraits commeJasper Johns, Jackson Pollock ou Robert Rau-schenberg.« C’est forcément présomptueux de faire de l’art, ily a un côté absurde dans la vie. Mais on a envied’exister, de croire à un passage, de laisser une tracede ce que l’on fait. » Cette trace, Nicolas Vial luidonne une certaine force, tant dans ses peinturesque dans les dessins de presse qu’il publie dansLe Mondedepuis plus de trente ans. « Pour certainespersonnes, je suis un écorché vif qui fait des tableauxtrès agressifs. Même si quand je suis dans mon ate-lier, je ne pense pas du tout de cette manière. Mais,je suis un spécialiste du politiquement incorrect. Jedis tout ce que je pense et j’ai parfois des ennuis(rire). La conformité me révolte tout comme l’ennuiet une certaine forme de soumission que l’on faitpasser aujourd’hui pour de l’acceptation. Cela n’arien à voir. Il y a un immobilisme au quotidien, quicontraint tellement. Chacun de nous appartient àune catégorie, une case, une couche de population...Je ne suis ni dans le courant des peintres de marine,confie Nicolas Vial avec un sourire, ni vraimentdans le courant de l’art contemporain. Je remonte auprès serré. » ®

LV COLOMBAN ERRARD

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VIE DESunités

ESPACEloisirs

SAVOIR-FAIRE ENCYCLOPÉDIQUE

1 Une nouvelle fois, le VAE (2S) Thierry d’Ar-bonneau a réuni autour de lui son équipe de pas-sionnés et de spécialistes, dont le peintre de la MarineMichel Bez � pour les illustrations. Déclinée en six tomes dont cinq chronologiques,cette collection encyclopédique dédiée au mondedes sous-marins militaires voit son sixième volumeétrangement paraître avant les deux précédents.Secret de défense oblige, la préparation des tomes 4(consacré à la guerre froide) et 5 (dédié à la périodecontemporaine) donne logiquement plus de fil àretordre à ses auteurs en raison de la nécessairedéclassification préalable des documents. Quant à ce sixième opus, c’est le plus généraliste,car il raconte de façon exhaustive la constructiond’un sous-marin. Privilégiant une approche « autantgénérique que prospective » (dixit l’éditeur), cetome6 donne ainsi la parole à tous les acteurs de laconstruction d’un sous-marin, étatiques (dont évi-

demment la Marine) comme industriels. L’occasion de souligner les savoir-faire « made inFrance » dans tous les domaines, de la coque à la pro-pulsion, de la manœuvrabilité au missile straté-gique.

Un concentré de technologieCar, concernant le « produit » sous-marin, l’ancienAlfost (de 2002 à 2004) et directeur de collectionest formel : « On ne saurait imaginer plus complexequ’un sous-marin. Plus lourd que la tour Eiffel, réu-nissant, au sein d’une même coque résistante faite del’acier le plus performant qui soit, une centralenucléaire, un centre spatial, un central opérationnelcapable de décrire l’environnement en trois dimensionsà des kilomètres à la ronde et de connaître en perma-nence sa position avec une rare précision. Doté de mis-siles balistiques, il navigue dans les profondeurs océanesen parfaite sécurité, tel est aujourd’hui un sous-marin

L’épopée des sous-marins est de ces causes qui ne mourront pas,précisément parce que des hommes sont morts pour elles.»«

moderne quand il est lanceur d’engins. » La dimen-sion humaine n’est pas non plus occultée. Concen-tré de technologies, un sous-marin est aussi un « village » dans lequel les marins œuvrent dessemaines et des mois durant. Ils y dorment aussi,mangent, se lavent, gardent la forme, se distraientet… respirent ! « Cette unité les contraint à se fondredans un univers interdépendant où chaque person-nalité existe mais agit strictement au sein d’une équipepoursuivant un même objectif», ajoute le directeur decollection, intarissable dès lors qu’il s’agit de parlerdu monde des profondeurs.Technique, précis, fourni et illustré, cet épais ouvrageest une « mine aux trésors » pour ceux que le mondedes sous-marins passionne. Seul bémol : son prixélevé. Pourtant chèrement acquis, ce nouvel opuspourra trôner fièrement à côté du coffret regroupantles trois premiers tomes. Autant d’ouvrages àconsciencieusement ranger dans la bibliothèque detout carré pour consultation à l’envi…®

STÉPHANE DUGAST

DIDIER DECOIN, PRÉSIDENT DES ÉCRIVAINS DE MARINE

À la barre de la collection L’Encyclopédie des sous-marins français, le VAE (2S) Thierryd’Arbonneau récidive en publiant le tome 6.

L’ENCYCLOPÉDIE DES SOUS MARINS FRANÇAIS - APPROCHEGÉNÉRIQUE ET PROSPECTIVE (TOME 6). COLLECTIF SOUS LA DIRECTION DU VAE (2S) THIERRY D’ARBONNEAU, PRÉFACEDE DIDIER DECOIN, ÉDITIONS SPE BARTHELEMY, 400 PAGES,70 €. EN SAVOIR PLUS : WWW.LIBRAIRIE-SPE.COM

AMERAMI, GARDIENNE DU PATRIMOINE MARITIME ET FLUVIAL1 L’association Amerami œuvre pour la sau-vegarde du patrimoine maritime et fluvial depuisbientôt quarante ans en restaurant et faisantnaviguer de vieux navires.Au cours des dix dernières années, une ving-taine de bateaux ont repris le chemin de la navi-gation, dont de nombreux yachts, tels les Vétille(1893), Calypso (1911), Sheena (1916), Mors-koul (1949) ; un cotre pilote, le Dehel (1931),une yole de 1850, des baleinières, un canot, desvedettes officiers. L’association offre de nombreuses possibilités :faire partie d’une équipe de bénévoles pour res-taurer un bateau et naviguer ensuite à son bord ;

compléter une équipe existant autour d’unbateau en état de naviguer pour participer à sonentretien et ses sorties ; ou encore soutenir leprojet dans son ensemble.Soyez les bienvenus sur La Vigie, petite chaloupeà vapeur désormais restaurée. Elle attend sur laSeine tous les volontaires en mal de navigationou de mécanique traditionnelle ! ®

Toutes les informations concernant l’association sont disponibles sur internet : www.amerami.org

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DANS LES SEMAINES À VENIR

Jusqu’au 25 novembre, AtlantiqueEntraînement de guerre des mines Cutaway 13.

Du 25 au 27 novembre, MéditerranéeEntraînement de lutte antinavire Exocet.

Du 2 au 6 décembre, MéditerranéeEntraînement Gabian 13.4, préparation opérationnelle des unités de la Force d’actionnavale basées à Toulon.

Le 6 décembre, océan IndienPrise de commandement de la Task Force 465 parla France, force maritime européenne engagéedans l’opération de lutte contre la piraterie EU Navfor Atalante.

Les 3 et 4 décembre, Montpellier et Sète (Hérault)9e édition des Assisses de l’économie maritime et du littoral.

Du 3 au 15 décembre, ParisExposition de Jacques Rohaut �, peintre officielde la Marine, à la galerie du Pont Neuf (23 place Dauphine – Paris 1er). Ouvert tous les jours de 11 h à 19 h.

Du 7 au 15 décembre, ParisSalon nautique au Parc des Expositions, Porte de Versailles (Paris 15e)

Du 9 au 11 décembre, MéditerranéeEntraînement avancé Tamouré, pour la FASMDupleix et son Lynx embarqué (34F).

Du 9 au 13 décembre, Paris Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM).Jusqu’au 5 janvier 2014, Paris Exposition « Oman et la mer » au Musée national de la Marine.

INFOagenda

DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique à : [email protected]

AUTORITÉS • Du 18 au 19 novembre, l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la Marine, a effectué une visite officielle en Roumanie à l’invitation de son homologue. Le 22 novembre, il clôturera le CFMM. Le 25 novembre, il prendra part à la cérémonie de transfert de pavillon de la frégate multimission marocaine.  

• Les 28 et 29 novembre, le vice-amiral d’escadre Stéphane Verwaerde, major général de la Marine, visitera à Toulon le centred’expertise des programmes navals. Il embarquera sur chasseur de mines pour une démonstration de drone filoguidé (SPIV).

JEUDI 13 FÉVRIER 2014 : JOURNÉE D’INFORMATION SUR LA RECONVERSION DES OFFICIERSCercle national des armées (place Saint-Augustin – Paris 8e)

Les associations d’anciens élèves desécoles d’officiers des trois armées organisent une journée qui s’adresse auxofficiers, des plus jeunes aux plusanciens, affectés en métropole. Au programme, rencontres avec des représentants de l’Agence de reconversion de la défense et des directions des ressources humaines de la Marine et du ministère de la Défense. Associant acteurs publics et privés,grands groupes et PME-PMI, DRH d’entreprises, recruteurs, consultants en création d’entreprise et différentesassociations, cette journée sera une occasion de partage d’expérience etd’ouverture au marché du travail pour les marins en phase de reconversion.

Nombre de places limitées. Inscriptionobligatoire avant le 31 janvier 2014 : [email protected]

PERMUTATIONS

CUISIURGENT. MT Bat Gecol Cuisi, affecté Brest embarqué, cherche permutationterre préférence Bordeaux ou Corse.Contact au 06 81 62 10 44 ou 02 98 31 10 50.

RESTAUGMF Restau, en poste marins-pompiers de Marseille avec « prime feu »,cherche permutation à Brest terre ou embarquée.Contact au 06 22 98 84 65 ou par mail : [email protected]

VOUS VOULEZ DÉPOSER UNE PETITE ANNONCEDANS COLS BLEUS

N�HÉSITEZ PAS !

Tarifs des permutations (exclusivement réservés aux marins) :1 insertion : 7,62 �. 3 insertions : 18,29 �. 6 insertions : 25,91 �Toutes annonces confondues, SAUF permutations : 3 insertions : 57,97 � Adresse pour envoyer texte de l�annonce et paiement :ECPAD PC/DPDE 2 à 8, route du Fort 94205 IVRY-SUR-SEINE CEDEX(Chèque à l�ordre de l�agent comptable de l�ECPAD)

ADOSM : JOURNÉES D’ENTRAIDEL’Association pourle développementdes œuvressociales de laMarine (ADOSM)est une associationloi 1901, reconnued’utilité publique.

Elle vient en aide aux veuves, orphelins(dès le primaire et jusqu’à la fin deleurs études) et aux anciens personnelsde la Marine qui connaissent de gravesdifficultés : environ 300 000 € debourses d’études et 75 000 € d’aidessont attribués chaque année. L’ADOSMfêtera ses 75 ans en 2014. Comme chaque année, l’ADOSM organise ses journées d’entraide àParis et dans les ports :• À Paris : les 22, 23 et 24 novembre, à l’Hôtel des Invalides • À Brest : les 29 et 30 novembre, salleSurcouf (rue Yves Collet) • À Cherbourg : les 29 et 30 novembre, au cercle Chantereyne (rue de l’Abbaye)• À Toulon : les 6 et 7 décembre au Cercle de la Marine (à Castigneau).

Venez nombreux, l’ADOSM compte sur vous !Pour en savoir plus : www.adosm.org

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1 La marcophilie est l’étude desmarques postales, soit toutes cesannotations portées et inscrites surune lettre par un service postal quil’achemine. Les marques les plus communessont les timbres-poste collectionnéspar les philatélistes et l’oblitération.Cette dernière intéresse plus spéci-fiquement les marcophiles. Grâce à ses bâtiments, à leursdéploiements en métropole, outre-

mer et à l’étranger, ainsi qu’à sesagences postales, la Marine natio-nale permet aux philatélistes et mar-cophiles de disposer de courriersaux oblitérations insolites, voire exo-tiques, et souvent inédites.En collectionneur avisé, Joël Moreaua patiemment recensé dans unemonographie les cachets oblitérants,utilisés sur les bâtiments de laMarine par la philatélie et la mar-cophilie depuis 1838. Un documentà l’intention des passionnés et desspécialistes. ®

Reflets de l’histoire des bâtiments de la Marine nationalefrançaise d’hier et aujourd’hui de Joël Moreau. Pourtoute commande, contactez : Joël Moreau, 20 rue deBelfort 75011 Paris. Tél. : 01 43 79 37 13 ou par [email protected]

LES MARINS ONT DU CACHET

ESPACEloisirs

CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

COLS BLEUS N°3023 23 NOVEMBRE 2013

COUVERTUREAURÉLIE FAVA/MN

COLS BLEUS CHANGEPAGE 6 : EV2 PAUL SÉNARD/MN

INFO ACTUSPAGE 7 :ROLAND PELLEGRINO/MD ; SM SIMON GHESQUIERE/MN ; MT ALEXANDRABOIDEC/MN ; MT PASCAL GHIGOU/MN ; SM AXEL MANZANO/MN ; MNPAGE 8 : PATRICE DONOT/MN ; BMPM/MN ; JORN URBAIN/MARINE BELGE/DR ; DRPAGE 9 :DR ; DR PAGE 10 :DR ; SGT RÉMI CONNAN/DICODPAGE 11 : SERGE MILLOT/MN

PASSION MARINEPAGES 12-13 : FRANCK SEUROT/MNPAGES 14-15 :AURÉLIE FAVA/MN ; FRANCK SEUROT/MN ; SM AXEL MANZANO/MNPAGES 16-17 :M.JOEL TRIANTAFYLLIDES/MN ; M.JOEL TRIANTAFYLLIDES/MNPAGES 18-19 : SM GUILLAUME IZARD/MN ; ANNE FLORECA/DR ; MN ; MARINE NATIONALE/SÉBASTIEN CHENAL ; JEAN-LOUIS NIVIÈRE/MN ; M. JOEL TRIANTAFYLLIDES/MN ; M. JOEL TRIANTAFYLLIDES/MN

VIE DES UNITÉSPAGE 20 :MN ; MN.PAGE 21 :MN ; EV2 PAUL SÉNARD/MN ; MN ; MN PAGE 22 :DR ; DR PAGE 23 :DR ; DRPAGE 24 : BRUNO PLANCHAIS/MN ; MN

PORTRAITS DE MARINPAGE 25 :DR ; DR

CHRONIQUE DU PERSONNELPAGES 26-27 : SM LISA BESSODES/MN ; SM LISA BESSODES/MN ; SM LISA BESSODES/MNPAGES 28-29 : JACQUES TONARD/MN ; MT MÉLANIE DENNIEL/MN

ESPACE LOISIRSPAGE 31 : LV COLOMBAN ERRARD/MN ; LV COLOMBAN ERRARD/MN PAGE 32 :DR ; DR ; ASSOCIATION AMERAMI/DR PAGE 34 :DR ; EV2 PAUL SÉNARD

AGENDAPAGE 33 :DR

4E DE COUVERTURESM SIMON GHESQUIERE. MISE À L’EAU DE L’EMBARCATION DE TRANSPORT RAPIDE POUR COMMANDOS(ETRACO) DE LA FRÉGATE DE SURVEILLANCE VENTÔSE, DANS LE CADRE DE LA MÉCANISATION D’UNE OPÉRATION D’INTERCEPTION NARCOPS EN MER DES CARAÏBES.

RÉDACTION : 2 rue Royale 75008 Paris ® Tél : 01 42 92 17 17 – Télécopie 01 42 92 17 01 Email : [email protected] – Internet : www.defense.gouv/marine ® Directeur de publication : Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga, directeur de la communication de la Marine ® Directeur de la rédaction :CC Karine Trastour ® Rédactrice en chef : LV Caroline Ducret ® Rédactrices en chef adjointes :LV Sophie Vienot ; Asp. Pauline Franco ® Secrétaire : Mot Anthony Berthet ® Rédacteurs et journalistes : EV1 Grégoire Chaumeil ; Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ; Laurence Ollino ; Asp. Margot Perrier ; EV2 Paul Sénard ® Collaborateurs : EV1 (R) Antoine de Surirey ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ® Infographie : Serge Millot®Abonnements : 01 49 60 52 44 ®Publicité, petites annonces : ECPAD,pôle commercial – 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected]®Conception-réalisation : Idé Édition,33 rue des Jeûneurs 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant®Photogravure : Média Grafik ®

Imprimerie : Roto France, rue de la Maison Rouge 77185 Lognes ®Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ®Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ®ISBN : 00 10 18 34 ®Dépôt légal : à parution ®

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

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