N° 3017 DU 13 JUILLET 2013 LE MAGAZINE DE LA MARINE...

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N° 3017 DU 13 JUILLET 2013 LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE La mer de Chine méridionale Une zone stratégique PAGE 24 Task Force 150 Persistance de l’action en haute mer PAGE 20 Audit de Vigeo La responsabilité sociale de la Marine PAGE 26 TRAQUE EN EAUX PROFONDES :HIKLNJ=[UWYUV:?d@a@l@r@a" M 01396 - 3017 - F: 2,40 E

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La mer de Chine méridionaleUne zone stratégique PAGE 24

Task Force 150Persistance de l’actionen haute mer PAGE 20

Audit de VigeoLa responsabilité socialede la Marine PAGE 26

TRAQUE EN EAUX PROFONDES

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COLS BLEUS®N°3017®13 JUILLET 2013®3

ÉDITORIAL

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

Développés grâce aux principes fondamentaux dela physique des corps immergés, c’est-à-direceux de Pascal et d’Archimède, les sous-marinsont fait une entrée remarquée dans les conflits

du XXe siècle. Ils ont changé la nature et les modesd’action de la guerre globale en révoquant lescertitudes et les conventions de la guerre navale. Au lieu des classiques confrontations statiques, deface à face et de périmètres, on s’est vite intéressé etattaqué aux flux militaires ou commerciaux en visantles navires source de menace, de renforcement ou d’approvisionnement.

Relativement vulnérables à l’origine, du fait des limitations de la production d’énergie, de la propagation pour les communications oul’écoute sous-marine, la technologie a progressivement permis d’augmenter leur autono-mie, de réduire leur indiscrétion et d’accroître significativement leurs performancesd’écoute et d’analyse, afin d’en faire de redoutables outils militaires dans toute la gammedu tactique au stratégique. Ne vient-on pas par exemple de réussir un tir de qualificationdu missile de croisière naval (MdCN) ?

Depuis trentre ans, les six sous-marins (à propulsion) nucléaires d’attaque (SNA) de première génération de la classe Rubis constituent la flotte sous-marine de la France.Outre leur endurance, leur capacité de connaître et d’apprécier le développement d’une crise permettant de décider en autonomie, ils possèdent des torpilles lourdes etdes missiles antinavires qui peuvent changer en quelques secondes le cours des choses.Demain, les SNA de la classe Barracuda seront aptes à lancer des missiles de croisièredepuis les eaux internationales vers des cibles durcies, à haute valeur ajoutée, le caséchéant dans la profondeur du territoire ennemi.

Imperceptibilité, anonymat, surprise, rusticité, incertitude de l’ennemi, fulgurance, capacité à porter des coups fatals ou à chasser dans la durée, interruption de flux, le SNA est un chasseur autonome. Sa simple évocation modifie le comportement de l’ennemi. Capable de produire des effets politiques et militaires majeurs, il fait partiede ces moyens hauturiers qui sont le privilège de quelques grandes marines océaniques.Dans ce Cols Bleus, voyez pourquoi, loin du seul « prestige » dont peuvent les affubler certains, ces fruits du génie humain et du talent de leurs équipage constituent une des pièces maîtresses de notre efficacité militaire.

Capitaine de vaisseau Philippe EbangaDirecteur de la publication

SOMMAIRE

TRAQUE EN EAUX PROFONDESPASSION MARINE 12

VIE DES UNITÉS 2020 CTF150 : la France en opérations22 Skreo 2013 : les forces avancées en action23 Opération européenne Thon rouge 2013 :

l’heure du bilan

PLANÈTE MER 2424 La mer de Chine méridionale,

bascule stratégique

CHRONIQUE DU PERSONNEL 2626 Responsabilité sociale de la Marine :

l’audit de Vigeo28 Communication de recrutement, bilan

de mi-campagne 2012-2014 : des candidatures multipliées par trois

INFO SPORT 2929 Camille Lecointre et Mathilde Géron sacrées

championnes d’Europe en Italie sur 4.70 –Championnat de France interarmées de rugby : 6e titre en 7 ans pour le RCMN – Le Team Jolokia en stage de survie et de sauvetage en mer à Lanvéoc-Poulmic

ESPACE LOISIRS 3030 Armada de Rouen31 Livres : L’arbre de nuit, Port-Éden, Les Larmes

du Liban

AGENDA 33

AZIMUT 4

ACTUALITÉS 66 Le ministre de la Défense présente le Livre

blanc à la Marine nationale – Déplacement du CEMM en fédération de Russie – Visites auchef d’état-major de la Marine

7 Salon du Bourget : l’aéronautique navale àl’honneur – L’escadrille des sous-marinsnucléaires d’attaque (Toulon, Var)

8 Piraterie : fin de mission pour le Nivôse – GPD Méd : opérations en baie de la Rondinara

9 Frukus : entraînement multinational au large dela Bretagne – Scary Week pour la flottille 17F

10 Corymbe : assistance à un navire piraté dans legolfe de Guinée – Gabian : la frégate ChevalierPaul teste un nouveau système

11 Missile de croisière naval : premier tir de qualification – Marines étrangères : attributionde noms aux nouveaux bâtiments américains

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Zones économiques exclusives françaises

Département, collectivité ou territoire d’outre-mer

Bases permanentes à l’étranger et outre-mer

CLIPPERTON

POLYNÉSIE FRANÇAISE

ANTILLE-GUYANE

R

St-Pierre-et-Miquelon

ST-PIERRE-ET-MIQUELON

Clipperton

Polynésie française

St-BarthélemySt-Martin

GuadeloupeMartinique

Guyane française

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Dakar

Amers et Azimut

Point d’appui

4 200 marins en mer

29 bâtiments et

Situation des bâtiments déployés au 4 juillet 2013

FASM Latouche-Tréville Opération Corymbe

P P

Au large de BrestFREMM Aquitaine Préparation opérationnelleFASM La Motte-Picquet Préparation opérationnelleAviso LV Le Hena� Préparation opérationnelle

Batral Jacques Cartier Retour pour désarmement à Brest

Manche / mer du NordBHO Beautemps-Beaupré D BH Laplace D

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RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

WALLIS-ET-FUTUNA

NOUVELLE-CALÉDONIE

S

La Réunion

Wallis-et-Futuna

Nouvelle-Calédonie

Mayotte

Djibouti

Abu Dhabi

Libreville

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tion Corymbe

Méditerranée orientaleAviso LV Lavallée Déploiement

Au large de ToulonPA Charles de Gaulle Essais techniques avant préparation opérationnelleAviso CDT Bouan PatrouilleBBPD Achéron Patrouille

EN MISSION PERMANENTE :

Sous-marin lanceur d’engins (SNLE)Atlantique II (+ opération Serval)Commandos (+ opération Serval) Fusiliers marins : équipes de protection embarquées (EPE)

Océan IndienBCR Somme Opération Enduring Freedom BPC Tonnerre Mission Jeanne d’Arc et opération TF 150 FASM Georges Leygues Mission Jeanne d’Arc et opération TF 150 FLF Guépratte Opération AtalanteCMT Pegase Opération de guerre des minesCMT Sagittaire Opération de guerre des minesPSO L’Adroit Déploiement

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INFOactus

LE MINISTRE DE LA DÉFENSE PRÉSENTE LE LIVRE BLANC À LA MARINE NATIONALE1 Après l’armée de Terre et l’armée de l’Air, c’està la Marine nationale que Jean-Yves Le Drian,ministre de la Défense, a présenté le nouveau Livreblanc, le 20 juin 2013 au cœur de la base navale deToulon. Plus de 700 marins s’étaient réunis sur le bâtimentde projection et de commandement Dixmudeoù leministre s’est exprimé sur l’enjeu du Livre blanc : sta-biliser le budget de la Défense à 31,4 milliards d’eu-

ros par an, tout en maintenant les ambitions et lesresponsabilités de notre pays dans le monde. Il aaffirmé que « la France a besoin d’une Marine natio-nale, à la fois équipée, entraînée et performante. D’au-tant que cette Marine est au cœur des trois missionsfondamentales définies par le Livre blanc : protec-tion, dissuasion et intervention ». Il s’agit en effet de« poursuivre la modernisation et le renouvellement descapacités de la Marine », ainsi que d’assurer « le

maintien d’une activité opérationnelle suffisante ».Le ministre a insisté sur le nécessaire « renouvelle-ment des capacités de la Marine nationale »qui passepar de nouveaux programmes, notamment les fré-gates multimissions (Fremm), les sous-marins detype Barracuda, mais aussi la modernisation del’aéronautique navale et notamment celle des aéro-nefs de patrouille maritime Atlantique 2. Le ministre de la Défense a tenu à rencontrer unepartie des marins afin de s’entretenir avec eux surles thèmes et questions d’actualité concernant laMarine nationale. Le personnel de la défense, civilset militaires, est en effet au cœur de ce nouveauLivre blanc dont il sera le principal acteur. Toujours accompagné du chef d’état-major de laMarine, l’amiral Bernard Rogel, le ministre s’estensuite fait présenter le Centre d’expertise des res-sources humaines (CERH). Il a salué « l’imaginationet la ténacité dont fait preuve la Marine nationale[visant à] palier les dysfonctionnements liés au logi-ciel de traitement des soldes Louvois ». Cette journée de présentation du Livre blanc a étél’opportunité pour les marins d’échanger directe-ment avec le ministre de la Défense qui s’est atta-ché à montrer que les orientations permettront à laMarine nationale de garder le cap d’une «marinemoderne, opérationnelle, fière de ses traditions,consciente de ses qualités, forte de ses valeurs, maisaussi ouverte sur l’avenir ».®

DÉPLACEMENT DU CEMM EN FÉDÉRATION DE RUSSIE

1 L’amiral Bernard Rogel s’est rendu en Russie, àSaint-Pétersbourg, du 1er au 4 juillet dernier. Il s’estentretenu avec son homologue, l’amiral Viktor Vik-torovich Tchirkov, sur les actions de coopération en cours. Le CEMM a également évoqué avec l’ami-ral Maksimov, directeur de l’Académie navale

Kuznetsov, l’accueil par cette école d’un lieutenantde vaisseau français en septembre prochain. L’ami-ral Rogel a également visité des bâtiments russeset des entreprises exposantes dans le cadre du salonnaval russe International Maritime Defence Show(IMDS). ®

L’AMIRAL BERNARD ROGEL ET L’AMIRAL VIKTOR VIKTOROVICH TCHIRKOV SUR LE CROISEUR HISTORIQUE AURORE.

VISITES AU CHEF D’ÉTAT-MAJORDE LA MARINE

LE 21 JUIN, L’AMIRAL BERNARD ROGEL A REÇU LEMINISTRE DE LA DÉFENSE MALAISIENNE, M. HISHAMMUDDIN TUN HUSSEIN (DATO’ SERI).

LE 27 JUIN 2013, L’AMIRAL BERNARD ROGEL A REÇU SON HOMOLOGUE KOWEITIEN, L’AMIRAL JASSIMMOHAMMED AL-ANSARI.

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NOUVEAU PRÉMARMANCHE-MER DU NORDLe 1er juillet dernier, le vice-amiral d’esca-dre (VAE) Emmanuel Carlier a pris ses fonctions de préfet maritime de laManche et de la mer du Nord. Il succèdeau VAE Bruno Nielly. « C’est avec enthou-siasme et fierté que je prends aujourd’huimes fonctions. Je mesure pleinementl’ampleur de la tâche qui m’est confiée etdes défis à relever (…). Ma première prio-rité demeurera la sauvegarde de la viehumaine en mer ainsi que la protectionde l’environnement marin, enjeux majeursdans cet espace maritime resserré etd’intense activité qu’est la Manche, avecle souci permanent de la concertation » ,s’est exprimé le VAE Emmanuel Carlier.Le VAE Bruno Nielly a fait ses adieux auxarmes, le 28 juin 2013, après 39 an-nées au service de la Marine nationale et de la France. Il a depuis entamé unenouvelle carrière, à la tête de la brancheNAVFCO (société navale française de formation et de conseil) de la sociétéDCI (Défense Conseil International).

E N B R E FSALON DU BOURGET L’AÉRONAUTIQUE NAVALE À L’HONNEUR1 Tous les deux ans en juin, le Salon du Bourget réu-nit le monde de l’aéronautique. Dans ce cadre, unéquipage de la flottille 33F de la Marine nationale areçu un prix de la part de la société NH Industry.Ce NHI Award, remis par l’industriel qui assure lemanagement du programme NH90, récompensele savoir-faire de l’équipage et l’excellente interopé-rabilité entre le Caïman Marine et l’Aquitainedansle cadre du premier déploiement de l’hélicoptère surla frégate européenne multimission (Fremm).M. Luigi Cereti, Managing director chez NHI, aremis le prix au contre-amiral de Bonnaventure,amiral commandant la Force d’aéronautique navale.Après avoir précisé que le programme avait connuune belle réussite lors de ce premier déploiement delongue durée, l’amiral a souligné que le développe-ment du Caïman Marine devait se poursuivrejusqu’à atteindre sa pleine capacité opérationnelle. Ila ensuite retransmis cet « award » au capitaine decorvette Jérôme Dubois, chef du détachement de la33F sur l’Aquitaine, et au premier-maître Denis Jet,son adjoint technique. « Un nouveau matériel, c’estforcément un challenge (…). La partie conduite deprojet est assez inhabituelle mais palpitante, a com-menté le chef de détachement. Avec l’équipage de

la Fremm optimisé à 94 marins, il y a une sorted’émulation qui fait que le détachement aéronau-tique est extrêmement bien intégré et participe àtoutes les activités du bateau. Le détachement,aujourd’hui, c’est 12 marins, mais on réfléchit à desdétachements qui soient modulaires en fonction desbesoins et des missions. »Le Centre d’expérimentations pratiques et de récep-tion de l’aéronautique navale (CEPA) a également étéhonoré par l’industriel pour le travail effectué depuisla livraison de l’hélicoptère à la Marine. ®

M. LUIGI CERETI, MANAGING DIRECTOR CHEZ NHI, REMETLE NHI AWARD AU CA DE BONNAVENTURE, AMIRALCOMMANDANT LA FORCE D’AÉRONAUTIQUE NAVALE.

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INFOactus

LE COMMANDANT BOUANPARTICIPE À SHAHIN 2013Du 23 au 27 juin, l’aviso Commandant Bouan a participé à l’entraînement Shahin 2013 avec les bâtiments libyens Shafak, Mersett et Sadada, au large de Tripoli. Des ateliersanimés par le CDT Bouan ont permis debâtir un programme d’activités à la mercomplet, comprenant des manœuvres enformation, des opérations de visite et decontrôle d’actes illicites en mer, des opé-rations de sauvetage et des exercices delutte contre un sinistre. La bonne exécu-tion de cet entraînement bilatéralconfirme l’excellent niveau de coopérationet la volonté des deux marines d’accroîtreleur complémentarité.

LE GROUPE JEANNE D’ARCAU VIETNAM Les bâtiments de la mission Jeanned’Arc ont fait escale dans le Sud duVietnam, à Hô Chi Minh-Ville pour laFasm Georges Leygues et Phu My pourle BPC Tonnerre, du 18 au 21 juin,célébrant ainsi l’année France-Vietnam et le 40e anniversaire des relationsdiplomatiques entre les deux pays.Différents entretiens se sont tenus entre les autorités civiles et militairesdes deux pays. Par ailleurs, FrançoisCuillandre, maire de Brest, était présentà Hô Chi Minh-Ville afin d’approfondir lacoopération entre la cité du Ponant et ce pays.

PRÉPARATION AU COMBAT Au sein de la base navale de Toulon, le nouveau centre d’aguerrissementinter-organique (CAIO) a été inauguré le 6 juin dernier. Le durcissement des engagements au combat a conduitla Marine à renforcer la préparationphysique et mentale au combat (PPMC).Adaptée au personnel embarqué, elle estdestinée à renforcer la cohésion et laforce morale des équipages. Le CAIOpropose des stages d’aguerrissement enmilieux aquatique et terrestre quis’adressent en premier lieu aux marinsaffectés à bord des navires de combat.

E N B R E F

1 Le 14 juin 2013, la frégate de surveillance Nivôsea achevé sa participation à l’opération européennede lutte contre la piraterie Atalante, entamée le10 avril 2013.Durant ces deux mois, le Nivôse a patrouillé le longdes côtes de la Corne de l’Afrique. Il a régulière-ment procédé à des friendly approaches : opérationsde contrôle qui visent à expliquer le rôle desmoyens militaires déployés dans la zone. La pré-sence à bord d’un officier djiboutien a facilité lecontact. Du 1er au 10 mai, la frégate Nivôse a escortéde Djibouti à Mombassa au Kenya, un cargo phi-lippin affrété par le Programme alimentaire mon-dial, le Yakima Princess.Durant cette mission, le Nivôse a également menédes actions de coopération au profit de marinsou gardes-côtes des pays de la région. Le 29 avrilà Djibouti, l’équipage a mené une action de for-

GPD MÉD OPÉRATIONS EN BAIE DE LA RONDINARA

1 Du 10 au 22 juin dernier, le groupe de plongeursdémineurs en Méditerranée (GPD Méd) a conduitdepuis le bâtiment-base Plutonune opération horsdu commun. Dans la baie de la Rondinara (Sud-Estde la Corse), les spécialistes du contre-minage ontœuvré sur une épave qui gisait à 53 m de profondeur. Le bâtiment concerné a sauté sur une mine alorsqu’il transportait des munitions italiennes datant dela Seconde Guerre mondiale. L’épave était consti-

EN MAI, LE NIVÔSE A ESCORTÉ, DE DJIBOUTI À MOMBASSA, UN CARGO PHILIPPIN AFFRÉTÉ PAR LE PROGRAMMEALIMENTAIRE MONDIAL.

mation au profit des gardes-côtes djiboutiens ensoutien de la mission civile européenne EUCAPNestor. Lancée en 2012, celle-ci a pour but deconseiller l’ensemble des pays de la région sur desproblématiques juridiques, stratégiques et opé-rationnelles en matière de piraterie. Le 17 mai, àAntsiranana, au nord de Madagascar, le Nivôse aconduit une action de formation au profit de dixmarins malgaches. En Tanzanie le 3 juin, l’équipagea formé une douzaine de gardes-côtes dans lecadre du programme Local Maritime CapabilityBuilding (LMCB). Avant de rejoindre La Réunion,la frégate a réalisé, pour entraînement, le tir dedeux missiles MM38 avec succès. Au bilan, le Nivôse a parcouru plus de 13 000 nau-tiques, soit 24 000 kilomètres, et son hélicoptèrePanther a volé plus de 80 heures pour assurer sesmissions de connaissance et d’anticipation.®

tuée de deux morceaux : l’avant, considéré comme« inerte », et l’arrière où se situaient les soutes à muni-tions. Cette épave demeurait une zone interdite à laplongée civile depuis sa découverte. Jusqu’à 25 m deprofondeur, les opérations ne posent pas de diffi-cultés particulières. Dans ce cas, il fallait donc prévoirun dispositif adéquat. L’équipe était composée de douze plongeurs démi-neurs et d’un infirmier hyperbariste, soit une ving-taine de marins. Pendant deux semaines, le GPD aeffectué de nombreuses plongées. Il avait à disposi-tion des moyens adaptés (outils d’expertise vidéo,de travaux sous-marins, de stockage ou de trans-port de munitions) lui permettant de sécuriser l’épaveet donc les approches maritimes. L’épave a été traitée intégralement. Les plongeursont trouvé 30 munitions italiennes contenant desexplosifs qui ont été neutralisés. La prochaine opération du GPD se déroulera finseptembre au large de la rade d’Hyères, à près de80 m de profondeur. Il s’agira d’une opération decontre-minage d’engins datant de la Seconde Guerremondiale.®

PIRATERIE FIN DE MISSION POUR LE NIVÔSE

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SCARY WEEK POUR LA FLOTTILLE 17F1 Du 10 au 20 juin 2013, la flottille 17F a menél’entraînement Scary Week depuis la base d’aéro-nautique navale de Landivisiau. À raison de six mis-sions par jour, l’ensemble de la flottille, avec douzeSuper Étendard Modernisé, s’est entraîné à menerune opération offensive contre des objectifs fixes etmobiles, à grande distance. Les pilotes ont débuté

par des missions de reconnaissance (localisation deforces sur le théâtre), puis ont mené des missionsoffensives (missions Scar). Des ravitaillements envol, de jour comme de nuit, ont également été réali-sés, de même que l’utilisation de Pods de désignationlaser (Damocles et Atlis). Les objectifs (plastrons)ont été assurés par les troupes et matériels au sol.

Plusieurs unités de l’ar-mée de Terre ont en effetparticipé à l’entraîne-ment : deux camps del’École d’application de lacavalerie de Saumur (leRuchard et Fontevraud),le 2e RIMa (le Mans-Auvours), ainsi que l’ÉcoleSaint-Cyr. Le concours deces détachements contri-bue au réalisme des scé-narios tactiques dévelop-pés. Ce sont ainsi près de200militaires qui ont étédéployés sur le terrainavec un dispositif maté-riel important.®

RETOUR DU TENACE À BREST Le remorqueur de haute mer Tenace estrentré à Brest le 24 juin. Il avait appa-reillé le 14 mai, cap sur l’Arctique. Sonprincipal objectif était la reconnaissancede la route du Nord. Le recul des glaces,dû au réchauffement climatique, libère eneffet une voie navigable de plus en plusvaste au nord-est de la Norvège. Ce nou-veau passage suscite beaucoup deconvoitises, car il donne l’espoir d’accé-der aux ressources énergétiques del’Arctique et de raccourcir les routes ma-ritimes. L’observation du trafic maritime,l’évaluation de la fiabilité des moyensd’aide à la navigation et les observations météorologiques faisaientégalement partie des objectifs de ce dé-ploiement. Ce périple a permis de vérifierque la route du Nord-Est n’est pas en-core tout à fait ouverte, mais que le netrecul de la banquise annonce une naviga-tion imminente par ce passage, au moinspendant la période estivale.

UN ÉQUIPAGE DE LAFLOTTILLE 24F REÇOIT LETROPHÉE GUILBAUD Le 27 juin 2013, à Caudebec-en-Caux(Seine-Maritime), l’équipage de la flottille24F a reçu le trophée Guilbaud, quirécompense chaque année un équipagede l’aéronautique navale s’étant distinguéau cours d’une opération de secoursmaritime. Le 30 août 2012, un premierdispositif d’hélicoptères ne parvient pasà localiser un véliplanchiste à la dérive aularge de Sète. Le lendemain, leFalcon 50M de la 24F décolle deLorient, cap sur la Méditerranée. Ilrepère et donne rapidement la positiondu naufragé qui a ainsi pu être hélitreuillépar un hélicoptère de la Sécurité civile.

ERRATA Plusieurs erreurs se sont glisséesdans le dernier numéro de Cols Bleus:– page 7 : les photos des colonelsDidier Jamme et Stéphane Groen ontété permutées ;– page 19 : le prénom du contre-amiral Guillaume est Louis-Michel ; – page 24 : la photo du haut est celled’un pilote de Rafale Marine ;– 4e de couverture : l’œuvre dupeintre Serge Markó (�) a été malimprimée avec un effet miroir.La rédaction présente ses excusesaux personnes concernées et auxlecteurs du magazine.

E N B R E FFRUKUS ENTRAÎNEMENT MULTINATIONALAU LARGE DE LA BRETAGNE

1 La coopération avec les grandes marines consti-tue une priorité pour la Marine nationale. Frukus,entraînement naval quadripartie annuel, participepleinement à cet objectif en permettant de déve-lopper l’interopérabilité des moyens maritimes. Cetteannée, la France, la Russie, le Royaume-Uni et lesÉtats-Unis se sont réunis à Brest, du 24 juin au 2 juillet 2013.L’entraînement était axé autour d’une phase mari-time réunissant quatre bâtiments (Fasm Primauguet,USS Nicholas, RNS Steregushchy et le HMS Suther-land) et une phase terrestre reposant sur un travaild’état-major, ainsi que des rencontres entre les équi-pages. Le scénario fictif sur lequel était bâti l’entraî-nement avait pour thème le soutien à la populationcivile depuis la mer. Il a donné lieu, entre autres, à uneévacuation de ressortissants avec un enchaînementaéromaritime, en baie de Douarnenez, à Morgat enBretagne. Le rôle de contrôleur opérationnel était

assuré par un état-major multinational basé à terreà Brest. À la mer, le commandement tactique étaitassuré par la Fasm Primauguet.Frukus (acronyme de France, Russie, United King-dom, United States) a 25 ans cette année. À l’ori-gine en 1988, la Russie (alors URSS), les États-Uniset le Royaume-Uni s’étaient retrouvés autour d’unforum naval destiné à renforcer le dialogue entre lestrois nations. Des experts participaient à des débatsuniversitaires sur des sujets d’intérêt naval. Dans lesannées 90, les discussions académiques théoriquesont laissé la place aux experts militaires des troismarines. Le premier entraînement pratique a eulieu en 1993. Il était alors baptisé Rukus, jusqu’à ceque la France rallie le forum tripartite en 2003 pourdevenir l’exercice annuel Frukus. En 2005, la Francea pris l’initiative d’organiser une phase d’entraîne-ment opérationnel en mer impliquant une frégatede chaque nation. ®

LES FRÉ�GATES RNSSTEREGUSHCHY(À GAUCHE) ET HMSSUTHERLAND (À DROITE).

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INFOactus

TIRS AU MORTIER POUR LEBATRAL LA GRANDIÈRELe 14 juin 2013, le bâtiment de trans-port léger (Batral) La Grandière et lasection d’appui et de recherche du2e régiment parachutiste d’infanterie demarine (RPIMa) ont réalisé des tirs aumortier au large des côtes réunion-naises. Pour la première fois, le mortierde 81 mm LLR a été mis en œuvre. Le dernier tir avec le modèle de 1944, remonte à une dizaine d’années. Lemortier permet de renforcer l’action detroupes à terre par l’emploi de muni-tions éclairantes ou par des tirs de har-cèlement depuis la mer. Il autorise éga-lement un appui par un tir plus précis,dès lors que le bâtiment est plagé pourdébarquer ou rembarquer une compa-gnie. Cet entraînement rend au La Gran-dière et au 2e RPIMa une capacité opé-rationnelle mise en sommeil.

PARIS EXECUTIVE CAMPUSÀ L’ÉCOLE DES FUSILIERSMARINS DE LORIENT Du 16 au 22 juin 2013, l’École des fusiliers marins a accueilli, pour ladeuxième année consécutive, 50 sta-giaires de Paris Executive Campus venusmettre à l’épreuve leur capacité de leadership en temps de crise. Fondé surune rupture des référentiels et s’ap-puyant sur des entraînements de terrainde complexité croissante, ce stage leura permis de tester concrètement leurcapacité de décision, leurs réactionsface à l’imprévu, mais aussi leur résis-tance mentale et leur résilience. Chaquestagiaire a ainsi évalué ses compétencesmanagériales et cultivé de façon originale le lien armée-nation.

AVIRON : DÉFI DESMOUSSES Le 16 juin 2013, le centre d’instructionnaval (CIN) de Brest et le Yole-ClubBrest Iroise (YCBI) ont organisé la4e édition du Défi des mousses en radede Brest. Cette compétition d’aviron demer se déroulait sur yoles 4-barré.Cette année, l’École des mousses a pré-senté un équipage féminin et un équi-page masculin. Ce dernier n’a pas dé-mérité en remportant la 3e place decette course de 4 km. La Marine natio-nale a proposé aux jeunes élèves uneactivité leur permettant d’appréhenderl’environnement maritime et de consoli-der les valeurs et les exigences de leurfutur métier : discipline, dépassementde soi et esprit d’équipage.

E N B R E F CORYMBE ASSISTANCE À UN NAVIRE PIRATÉDANS LE GOLFE DE GUINÉE1 Du 13 au 18 juin 2013, la frégate anti-sous-marine(Fasm) Latouche-Tréville et un avion de patrouillemaritime Atlantique 2 ont été mobilisés après ledétournement par des pirates d’un bâtiment bat-tant pavillon français.Le 13 juin 2013, le pétrolier Adour a été détournépar des pirates au large du Togo. Des moyens pré-positionnés dans la zone ont immédiatement étémobilisés afin d’exercer une surveillance discrète dunavire. La Fasm Latouche-Tréville, engagée dans lamission Corymbe depuis le 12 avril et qui patrouil-lait dans le golfe de Guinée, a rapidement rejoint lazone afin d’être en mesure d’intervenir si nécessaire.Un avion de patrouille maritime Atlantique 2 enprovenance de Dakar a également rallié la zone et réa-lisé des vols de surveillance maritime, dès le 14 juin. Le 17 juin, après diverses actions de facilitations, lerenseignement collecté a indiqué que les piratesavaient quitté l’Adour avec deux membres d’équipagefrançais à bord de deux embarcations différentes,

en direction de la côte nigériane. Ces deux mem-bres d’équipage ont ensuite retrouvé la liberté. Ausein de l’équipage, qui a repris le contrôle de l’Adour,aucun blessé n’était à déplorer.®

GABIAN LA FRÉGATE CHEVALIER PAUL TESTE UN NOUVEAU SYSTÈME

1 Du 10 au 14 juin en Méditerranée, plusieursbâtiments basés à Toulon ont pris part à l’entraîne-ment Gabian. Planifié plusieurs fois par an, cet entraî-nement permet aux bâtiments de la Force d’actionnavale d’élever rapidement et de manière combinéeleur niveau de qualification opérationnelle en mutua-lisant les différentes activités : navigation de groupe,manœuvre de remorquage ou de ravitaillement à lamer, mise en œuvre des armes, entraînements tac-tiques dans tous les domaines de lutte : antiaérien,antisurface, anti-sous-marin ou dans le domaine dela guerre des mines. Lors de cet entraînement, la frégate de défense aérienneChevalier Paul a expérimenté une table tactile inno-

vante mise au pointpar la Direction géné-rale de l’armement(DGA). Baptisée Evi-tac (pour Exploita-tion des vidéos tac-tiques), cette dernièrepermet de fédérer denombreux flux vidéosur un support intui-tif et performant defaçon à partager unevision tactique com-mune avec le contrô-leur opérationnel dubâtiment. Pour lesbesoins de cette expé-rimentation, le Che-valier Paul a conduit

un entraînement de lutte contre les trafics illicites.Après avoir identifié la frégate Aconit jouant le rôled’un trafiquant de drogue, repéré par un CaïmanMarine et pisté par un Rafale équipé d’un systèmeRover, il a envoyé à son bord une équipe de visitepour constater l’infraction, recueillir des preuves etêtre en mesure de dérouter le navire. Le dispositifEvitac a permis de fournir au centre opérationnelde la Marine à Toulon la situation tactique entemps réel assortie de vidéos choisies ou en tempsréel (ballots de drogue jetés par-dessus bord).Le prototype continuera d’être évalué, mais les résul-tats de cette première expérimentation sont d’ores etdéjà de très bon augure. ®

LA FRÉGATE LATOUCHE-TRÉVILLE A EXERCÉ UNESURVEILLANCE DU PÉTROLIER ADOUR PIRATÉ AU LARGEDU TOGO.

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MISSILE DE CROISIÈRE NAVAL PREMIER TIR DE QUALIFICATION1 Le premier tir de qualification du missile de croi-sière naval (MdCN) a été réalisé avec succès par laDGA le 1er juillet 2013. Ce tir, effectué sur le site de Biscarrosse (Landes) du centre « DGA Essais de mis-siles », est représentatif d’un tir à partir d’une frégate.Le thème de tir retenu était particulièrement exi-geant puisque, outre les objectifs de portée, il a contri-bué à valider les performances de navigation auto-nome et de guidage terminal par reconnaissanceinfrarouge. Cette réussite est le fruit d’un travail intense et coor-donné par de nombreux acteurs étatiques, dont lescentres d’expertise et d’essais de la DGA, le service dela qualité de la DGA et la Marine nationale notam-ment ainsi que d’industriels comme MBDA France.Le MdCN équipera à terme les frégates multimissions(Fremm) et les sous-marins Barracuda. Doté d’uneportée de plusieurs centaines de kilomètres, le MdCNest destiné à frapper des objectifs situés dans la pro-fondeur du territoire adverse. Il est complémentaire du missile de croisière aéro-porté Scalp dont il est dérivé. Embarqué sur des bâti-ments de combat positionnés, de façon prolongée, àdistance de sécurité dans les eaux internationales,ostensiblement (pour les frégates) ou discrètement(concernant les sous-marins), le MdCN est adapté àdes missions de destruction d’infrastructures dehaute valeur stratégique. ®

MARINES ÉTRANGÈRES ATTRIBUTION DE NOMS AUX NOUVEAUX BÂTIMENTS

Plusieurs noms viennent d’être attribués par le secrétaire d’État à la Marine auxnouveaux bâtiments de l’US Navy en construction ou en prévision. Le 18e sous-marin nucléaire d’attaque du type Virginia, le SSN 791, sera mis enservice sous le nom Delaware. Pour ce qui concerne les bâtiments de combat de surface, le 3e porte-avionsnucléaire du type Gerald F. Ford, le CVN 80, reprendra le nom Enterprise, désormais traditionnel pour ce type de bâtiment. Les 67e et 68e destroyerslance-missiles du type Arleigh Burke (DDG 117 et DDG 118) porteront les nomsPaul Ignatius et Daniel Inouye ; ce seront les 39e et 40e exemplaires de la classeArleigh Burke Flight II A. Les frégates légères LCS 13 et LCS 15, 7e et 8e unitésdu modèle de Lockheed Martin, s’appelleront Wichita et Billings. Quant auxLCS 14 et LCS 16, 7e et 8e unités du modèle de General Dynamics, ils serontbaptisés Manchester et Tulsa.Dans le domaine des navires destinés aux opérations amphibies, le 11e et dernier transport de chalands de débarquement du type San Antonio, sera le LPD 27 Portland. Les 5e, 6e, 7e, 8e, 9e et 10e transports de troupe rapides

du type JHSV seront appelés respectivement Trenton (JHSV 5), Brunswick (JHSV 6), Carson City (JHSV 7), Yuma (JHSV 8), Bismarck (JHSV 9) et Burlington (JHSV 10).Enfin pour ce qui concerne la catégorie des bâtiments auxiliaires, l’AGOR 28, deuxième navire océanographique du type Neil Armstrong, portera le nomSally Ride. Quant à l’US Coast Guard, elle a attribué les noms Munro et Kimball aux 6e et 7e cotres océaniques du type Bertholf, les WMSL 755 et WMSL 756.

CV (R) BERNARD PRÉZELIN

LA BAN DE LANDIVISIAU ET LES BÂTIMENTS-ÉCOLE À L’HONNEURLa Commission armée-jeunesse arécompensé deux unités de la Marinenationale pour leur engagement auprèsde la société civile. La based’aéronautique navale de Landivisiau aainsi reçu le prix sport de la CAJ quirécompense son partenariat avec cinqécoles de la région. Trois des moniteursdu service des sports de la base : le Mt Guillaume Le Vourch, le Mt Guillaume Maerten et le MP Éric Jeanne animent des ateliersaussi divers que l’éveil martial oul’initiation aux sports collectifs auprès de1 500 enfants. Le prix spécial du jury aété décerné au groupe des bâtiments-écoles (BE) de la Marine nationale pourleur implication auprès des enfantsmalades et des enfants défavorisés de larégion brestoise. Des actions d’unegrande ampleur ont été menées avecpeu de moyens, dont le parrainage « Une peluche, un sourire » qui perduredepuis sept ans et, plus récemment, « Les oubliés des vacances ». Des exemples de solidarité qui illustrentparfaitement les valeurs de la Marine.

E N B R E F

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TRAQUE EN EAUX PROFDOSSIER RÉALISÉ PAR L’ASP. MARGOT PERRIER

PASSIONMarine

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Àla fin des années 70, alors même que laMarine française lance son cinquième sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE), lesmissions d’attaque restent confiées aux

sous-marins type Daphné et Narval à propulsionclassique. Ces missions consistent principale-ment en la lutte antinavire, le renseignementet le déploiement de forces spéciales.Mais l’idée d’une propulsion nucléaire s’im-pose. Les États-Unis avaient compris depuisquelques décennies l’intérêt de posséder dessous-marins d’attaque à propulsion nucléaire(SNA). En effet, cette avancée technologiqueapporte aux sous-marins une supériorité incon-testable en termes de mobilité tactique etstratégique, comme de discrétion.En France, la décision est prise en 1974 et leprogramme de construction lancé à Cherbourgen 1976. Il s’agit d’un véritable défi technolo-gique qui consiste à adapter la complexitéd’une chaufferie nucléaire dans le « corps »d’un sous-marin classique. Ce projet provoqued’ailleurs la perplexité des spécialistes étran-gers quant à sa faisabilité. Mais, comme pourla construction de ses SNLE quinze ans aupa-ravant, la France surprend le monde entierpar l’innovation, la technologie et l’intelligenceconceptuelle dont elle fait preuve.

O FONDESLorsque le Rubis est admis au service actif en1983, la France accède au club très fermé despays possédant des SNA. Cinq autres naviresentrent en service les années suivantes. Beau-coup de marines ont essayé à leur tour de maî-triser ce savoir-faire. Peu y sont parvenues.Conçus initialement pour la lutte antinavire, ilssont ensuite modernisés et sont aujourd’huiprésents dans chacune des missions dédiées àla connaissance et l’anticipation. Les opérationsau Kosovo et Harmattan en 2011 peuvent entémoigner. L’avenir se déclinera avec les SNA du pro-gramme Barracuda actuellement en construc-tion à Cherbourg et dont le premier de la sériecommencera ses essais en 2016. Ils bénéfi-cieront de capacités accrues dans les domainesde la projection de puissance (missile de croi-sière naval) et de la mise en œuvre de forcesspéciales, ce qui contribuera encore à aug-menter le spectre de leurs missions. Mais toutecette technologie ne servirait à rien sans leséquipages qui continueront à constituer la véri-table richesse de cette aventure. » ®

VAE CHARLES-ÉDOUARD DE CORIOLIS, COMMANDANT LES FORCES SOUS-MARINES ET LAFORCE OCÉANIQUE STRATÉGIQUE

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LES SOUS-MARINSNUCLÉAIRES D’ATTAQUE ENQUELQUES CHIFFRES

• 2 équipages arment un SNA : un bleu et unrouge

• 6 SNA actuellement en service : Rubis,Saphir, Casabianca, Émeraude, Améthyste etPerle basés à Toulon

• 70 : le nombre de marins composant unéquipage

• 80 m2 de surface habitable• 560 marins sont embarqués sur SNA• 900 personnes (militaires et civils) travaillentpour l’escadrille des sous-marins nucléairesd’attaque basée à Toulon

• 4 000 personnes (militaires et civils) travaillent dans l’environnement des forcessous-marines françaises

PASSIONMarine

Il piste, il flaire, il est à l’affût. Le sous-marinnucléaire d’attaque (SNA) a tout d’un préda-teur. Ses proies : les informations, les bâti-

ments de surface, d’autres sous-marins. Celaexige de la patience, de l’endurance et surtoutdes connaissances techniques car le sous-marinne voit qu’avec ses oreilles, excepté lorsqu’ilsort son périscope, mais ce faisant, il risquede se faire repérer. À bord, les sous-mariniers connaissent leurbâtiment par cœur. Ils ressentent la plus infimevariation d’oxygène dans l’air, ils repèrent lemoindre bruit suspect ; il en va du succès deleur mission mais aussi de leur survie. Lesaccidents tragiques de sous-marins ontconstellé l’histoire sous-marine et marquentencore les équipages. Sans remonter bien loin,la France a connu ses pages noires avec ladisparition en 1968 du Minerve ou deux ansaprès de l’Eurydice et plus récemment, un acci-dent mortel à bord du SNA Émeraude. Un sous-marinier se doit donc d’être en mesure de com-prendre son bâtiment malgré la complexité dece dernier.

Aussi complexe qu’une navette spatialeImaginez dans ce minuscule réceptacle, pasplus grand qu’une fois et demi un terrain detennis : une centrale nucléaire, des armes, desappareils de haute technicité, un système depropulsion et une usine pour fournir l’eau douce

LE CHASSEUR SACHANT CHASSEREspion, tapi dans les fonds marins, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) tient un rôle essentiel en recueillant desinformations primordiales pour sa sécurité et ses missions. Le SNA prend alors l’apparence d’un chasseur solitaire.

et l’oxygène nécessaire pour le bord… le toutsupportant la pression jusqu’à plus de300mètres en dessous du niveau de la mer. Untel degré de technologie ne se retrouve quedans une navette spatiale, à ceci près que lesous-marin est bien plus coupé du monde quele vaisseau spatial. Sous l’eau, impossible decapter une onde radio. Le sous-marin étudiedonc la propagation des ondes sonores poursavoir où se trouvent les autres bâtiments,amis ou ennemis, et utilise un Sound Navigationand Ranging, plus connu sous le nom de sonar.Pour éviter de se faire remarquer, le SNA n’uti-lisera pas de sonar actif (qui émet des sons). Eneffet, le but est de repérer l’ennemi avant quecelui-ci ne détecte le SNA ; c’est ce que l’onappelle l’avantage acoustique. Et pour garantir cet avantage, les sous-mariniersse servent de sonars passifs. Des senseurssont situés à différents emplacements, notam-ment sur une antenne linéaire remorquée par leSNA. Il s’agit d’un câble de plusieurs centainesde mètres de long. Les données récoltées sontanalysées, synthétisées avant d’être transmisesvers la chaîne de commandement.

Un œil hors de l’eau« Il ne suffit pas de tendre l’oreille. Il s’agit avanttout de connaître parfaitement son environne-ment. » Le capitaine de frégate Philippe N. rap-pelle ainsi que la qualité du travail de sous-mari-nier repose sur une bonne connaissance desfonds et de l’environnement marins, du nom-

bre de radars positionnés sur la côte ou encoredes moyens à disposition de l’ennemi en matièrede lutte anti-sous-marine. Commandant un SNA,il a fréquemment conduit son équipage près decôtes adverses. Lors de ces missions, le sous-marin ne devait en aucun cas se faire repérer.Lorsque la mer est d’huile, le moindre sillage dupériscope hors de l’eau risque de trahir sa pré-sence. Se faire repérer est un réel danger à prendre encompte, mais nécessaire pour identifier parexemple le navire entendu au sonar. Lors d’une

SUR LES ÉCRANS DE CONTRÔLE, LES SOUS-MARINIERS SCRUTENT TANT LA SURFACE QUE LE MONDE SOUS-MARIN.

SUR SNA DE TYPE RUBIS, LE BARREUR PEUT CONTRÔLERINDÉPENDAMMENT LES BARRES DE PLONGÉES ET CELLESDE DIRECTION.

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DISSUASION NUCLÉAIRE

Le SNA contribue avec les frégates, leurs héli-coptères embarqués et les avions de patrouillemaritime à la dissuasion. Ils protègent, grâce àleur complémentarité, les approches des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE)contre d’éventuelles intrusions de surface ousous-marines. Le SNA est également la vitrinedes capacités opérationnelles sous-marines. Lesuccès des opérations, les nombreux entraîne-ments opérationnels avec les alliés, lesqualifications en permanence renouvelées sontle reflet de la Force océanique stratégique(Fost) dans son ensemble. C’est enfin la pépi-nière des futurs commandants de SNLE.

reprise de vue, c’est principalement au com-mandant de veiller car il faut de l’expériencepour analyser ce que l’on voit. La nuit, il est tel-lement difficile de distinguer les formes que leveilleur ne peut pas rester plus de dix minutesattentif à son poste. Face à la vulnérabilité dusous-marin durant ce temps d’indiscrétion, toutl’équipage reste sur le qui-vive. Dès lors qu’unaéronef approche de la position du sous-marinou que le radar adverse change de fréquence,le sous-marin redescend en immersion.

Tendre l’oreilleC’est dans cet environnement profond que lesous-marin est le plus discret. Quasi invulné-rable, il écoute tout, analyse tout, retient tout.Ce sont les détecteurs sous-marins et surtoutles analystes qui ont l’ouïe fine ; si fine qu’ilsreconnaissent le type de navire qui passe au-des-sus, le nombre de pales composant l’hélice et

sa vitesse de rotation. La tâche est complexe caril faut faire abstraction de la pollution sonore. Lesgazouillis des crevettes « claqueuses », qui por-tent si bien leur nom, atténuent par exemple laqualité des signaux perçus. Les « oreilles d’or »sont donc à l’écoute pour trier les informationset les analyser. Ces experts du bruit émis dansle monde du silence sont mis à disposition parle Centre d’interprétation et de reconnaissanceacoustique (CIRA). Ils sont bien plus efficacesque n’importe quel logiciel. Certains navires

peuvent être entendus et reconnus à plusieursdizaines de kilomètres. Sept jours sur 7,24 heures sur 24, ils sont à l’affût. Même lorsde simples patrouilles, l’équipage doit s’assurerde naviguer en toute sécurité.Au poste Conduite et navigation opérationnelle(PCNO), aucun repos, les ordres fusent. Danscet espace confiné, toutes les informations sontà portée de main : le « plotteur » inscrit lespositions du sous-marin et des mobiles détec-tés sur des cartes ; l’analyste écoute, casquevissé sur la tête. Sur des écrans de contrôle, unsous-marinier vérifie en temps réel l’alimenta-tion électrique du bord ou encore le niveau desballasts, essentiels pour l’équilibre du bâtiment.Les écoutes sont en quelques sortes les yeux dubâtiment. En fonction de la position du bateau,le son perçu est différent. C’est donc une cer-taine alchimie qui permet de conduire le bâti-ment. Le sous-marinier est expert en matièrede déplacement de l’onde sonore dans l’eau,appelée la célérité. Il connaît toutes sortes destratégies pour entendre en restant indétec-table. En se glissant sous la quille d’un autrenavire, le SNA brouille les pistes. Le sous-marinsait utiliser la température de l’eau ou encore sasalinité pour rester discrètement caché. Lachasse devient un travail de fourmi lorsqu’il fautchasser un autre sous-marin. Les sous-marinsadverses étant eux aussi silencieux, cela peuts’avérer même dangereux. En fonction de l’étatde la mer, le sous-marin adverse n’est pas repé-rable à plus de 2 km.Le sous-marin opère seul mais il reste toujoursproche de son état-major. Grâce aux centres detransmissions situés en France, les SNA peuventcommuniquer leurs informations. Les tactiqueséprouvées permettent aux sous-marins d’attaqued’exercer cette menace sur tous les océans. ®

LE SNA CLASSE RUBIS

Il s’agit du plus petit des sous-marins nucléaires d’attaque aumonde. 73,6 m de long, moins de8 m de large et une hauteur équiva-lant à deux fois la hauteur d’unpanneau de basket. Autant dire quel’espace est très restreint. L’arme-ment est composé de torpillesfiloguidées qui peuvent casser unnavire en deux à plus de 15 km enexplosant sous la quille du bateau.

De plus, dotés de missile exocet, le SNA de type Rubis peut tirer un missile en plongée depuis lelance-torpilles. Le missile SM-39 Exocet peut atteindre un navire à plus de 50 km. Ces armementspermettent d’effectuer de la lutte antinavire et de la lutte anti-sous-marine. Grâce à une vitesse depointe de 25 nœuds, il peut suivre les déplacements des bâtiments de surface sans rougir. Quant àl’immersion maximale atteinte (supérieure à 300 m), elle l’aide à évoluer tapi dans l’ombre. Enfin, lapropulsion nucléaire est un atout essentiel pour couvrir l’ensemble du globe. Cette autonomie éner-gétique possède un grand avantage face aux sous-marins d’attaque dits conventionnels : le SNA n’apas besoin de faire surface pour recharger ses réserves d’oxygène (manœuvre essentielle pour fairemarcher son moteur diesel auxiliaire). Les SNA garantissent à la France une présence furtive surdifférents théâtres d’opérations même s’ils sont éloignés et ce dans la durée. Ils sont employésdans un spectre opérationnel large (l’attaque autant que la protection) pour garantir la vocationocéanique de la Marine.

LE PÉRISCOPE PERMET DE VOIR EN PLONGÉE, AU-DESSUS DE LA SURFACE, À PLUSIEURS KILOMÈTRES, DE JOUR COMMEDE NUIT.

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L’opération Harmattan a prouvé, s’il en étaitbesoin, la polyvalence des SNA. Le vice-ami-ral Philippe Coindreau commande la Force

aéromaritime française de réaction rapide(FRMARFOR), dont l’état-major a été déployé àplusieurs reprises lors de conflits récents. Ilexplique comment, durant l’opération Harmat-tan, le GAN s’est appuyé sur la flotte sous-marine : « En l’absence de menace sous-marine,les SNA ont été placés devant les ports mili-taires libyens pour prévenir un éventuel appa-reillage des bâtiments lance-missiles, et le caséchéant les détruire. Plus tard, au cours de lamême campagne, ils ont apporté des élémentsindispensables à la compréhension de la situationsur les lignes de front entre forces pro-Kadhafiet les forces de l’opposition. » Le SNA avaitauparavant appuyé les forces de surface, notam-ment en 1999 durant la guerre du Kosovo. UnSNA français avait alors bloqué la Marine duMonténégro, l’empêchant de rejoindre la coali-tion serbe. Ces exemples illustrent l’importancedu SNA pour opérer dans un environnement oùde multiples menaces peuvent coexister.

L’union fait la forceÉclaireur, le sous-marin précède le GAN pour« blanchir » les zones et en exclure des opposantséventuels. Une fois déployé, le groupe aéronavalopère en général dans une zone géographiqueassignée, mais le SNA continue de faire bar-rage et protège le porte-avions. Ce n’est pas si

PASSIONMarine

simple d’intégrer un sous-marin à une flotte desurface. Et pour preuve, seuls la France et lesÉtats-Unis sont en mesure de déployer un SNAlors de chaque déploiement du GAN. « Pourconserver sa discrétion, le SNA doit néanmoinsrester maître de sa manœuvre et pour cela, dis-poser d’une certaine autonomie. Cela justifie laprésence d’experts au sein de l’état-major ducommandant du groupe aéronaval », rappelle leVA Coindreau. Actuellement, il s’agit du capi-taine de frégate Luc P. En tant que SubmarineElement Coordination (SEC), il est chargé defaire le lien entre l’état-major embarqué et le oules sous-marins déployés dans la zone. Le SEC dirige la Submarine Advisory Team (SAT) ;réunie, la cellule peut compter jusqu’à onze sous-mariniers. Selon le CF Luc P. : « Harmattan a

prouvé que l’intégration du SNA au sein d’uneforce aéronavale était complète. » Le sous-marinparticipait pleinement aux opérations, appor-tant sa vision du théâtre sous une autre dimen-sion. Mais le SEC rappelle que le SNA a toutautant besoin des informations que lui trans-met le GAN que l’inverse. « Les avions, en sur-volant la zone, ont établi des cartes détaillées, qui,une fois transmises au sous-marin, ont permis demieux comprendre la situation sur le théâtre etde fournir aux autorités des produits à hautevaleur ajoutée. »

La référence françaiseCette intégration au sein du GAN dépend plei-nement du contexte opérationnel. Le plus basniveau d’intégration, le « soutien associé », estune organisation spécifique, le SNA communi-quant avec son état-major via les installationsterrestres spécifiques dont la Marine nationaledispose. Lorsque le besoin d’interopérabilité etde réactivité se fait plus prégnant, le SNA passeen « opérations intégrées ». Plus subtil à met-tre en œuvre, ce niveau place le sous-marindirectement sous les ordres de l’état-majorembarqué. Il s’agit d’un niveau que la Marinenationale maîtrise très bien. Référence en lamatière, elle accueille régulièrement des obser-vateurs des marines alliées. Les sous-mariniers qui composent la celluleSEC/SAT doivent travailler avec un coup d’avance.En effet, le principe des interruptions maximalesd’écoute (IME), c’est-à-dire la période où le sous-marin ne reçoit pas d’information, combiné aufait que le SNA garde toujours l’initiative de laprise de contact, font qu’il faut en permanenceanticiper les instructions et les directives quivont lui être transmises. Préserver la discrétiondu sous-marin est une des missions prioritairesde cette cellule. « L’enjeu pour la SEC/SAT estque les spécificités du SNA, qui peuvent appa-raître à juste titre comme des contraintes, soientjustement totalement transparentes tant pourl’employeur du SNA, l’état-major embarqué, quepour les autres unités de la force, tout en appor-tant notre concours pour répondre aux besoinsde nos camarades sous l’eau. Pour cela, laSEC/SAT est constituée d’un gros noyau desous-mariniers car ce sont les seuls connais-sant les impératifs du SNA, explique le CF Luc P.Harmattan a été une révolution en la matière carnous avons utilisé de nouveaux outils avec lesous-marin comme le "chat" sur réseau sécuriséet rompu avec nos habitudes de communica-tion. » Ces avancées permettent de poursuivrel’engagement français à garder une maîtrisedes océans alors même que la menace sous-marine est en pleine expansion. ®

RESTONS GROUPÉSLe sous-marin nucléaire d’attaque n’est pas qu’un cowboy solitaire. Il peut faire partie intégrante du groupe aéronaval(GAN). Une fonction essentielle, mais qui nécessite une gymnastique entre le monde sous-marin et la surface.

LE SNA RUBIS AVEC LE PORTE-AVIONS CHARLES DE GAULLE.

UNE REVUE NAVALE (2008) AVEC EN PREMIER PLAN UNSNA DE TYPE RUBIS, UN LYNX DE LA MARINE NATIONALE. À L’ARRIÈRE : LE PORTE-AVION CHARLES DE GAULLE.

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POURQUOI LA MENACE SOUS-MARINE EST-ELLE PLUS SITUÉE EN ASIE DU SUD-EST ?

L’augmentation du nombre de sous-marins dans le monde est essentiellement localisée en Asie du Sud-Est. Cette course à l’armement s’inscritdans un contexte tendu. Les pays côtiers de la mer de Chine ont connu de nombreux conflits et les rivalités demeurent. Les points de désaccordsconcernent parfois de minuscules îlots non habités, mais ce sont surtout les eaux territoriales que les pays se disputent. Ainsi, fin mai 2013, unsous-marin a été repéré dans les eaux territoriales japonaises, ravivant les tensions entre Tokyo et Pékin. Les récifs coralliens Spartley et Paracelsen sont un exemple supplémentaire. Ces zones très poissonneuses et potentiellement riches en gaz et pétrole sont régulièrement le sujet dediscorde entre sept pays. De plus, certains détroits sont vitaux pour le commerce de la région. Le détroit de Malacca concentre à lui seul 25 % dutrafic maritime mondial. Dans ce cadre, les nations du Sud-Est asiatique renforcent leur flotte sous-marine. Une étude faite par le Centre d’étudessupérieures de la Marine (CESM) indique que l’ensemble aurait augmenté de 50 % entre 2000 et 2007 et une centaine de sous-marins devraiententrer en service d’ici 2018. Cette flotte est utilisée essentiellement par les marines régionales comme arme de déni d’accès à leurs zonesmaritimes. Les sous-marins de poches, dont la Corée du Nord serait largement pourvue, sont l’outil idéal pour ce type de mission. Par ailleurs,certaines nations construisent des flottes plus conformes aux standards occidentaux. D’autres grands pays développent les technologies enmatière de dissuasion nucléaire sous-marine. Enfin, les derniers se positionnent dans cette zone alors même que des puissances comme les États-Unis maintiennent leur flotte (30 SNA américains sont déployés dans le Pacifique).

Lire aussi l’article Planète Mer p. 24-25.

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Il y a environ 500 sous-marins militaires àtravers le monde et 42 marines en pos-sèdent. La majorité (62 %) sont des sous-

marins d’attaque à propulsion diesel. 20 %de la flotte mondiale est composée de SNAet 8 % de sous-marins nucléaires lanceursd’engins (SNLE). La Corée du Nord a, dans un ordre de

500 SOUS-MARINS DANS LE MONDE Le 23 mars 2010, une torpille tirée depuis un sous-marin nord-coréen faitexploser une frégate sud-coréenne. Un exemple qui illustre l’importance et laréalité de cette menace.

bataille, le plus grand nombre d’unités detous types, suivie par les États-Unis, laChine et la Russie. Rappelons cependantque le nombre d’unités ne tient pas comptede l’état de celles-ci et de leur capacité àopérer efficacement. Les quatre marinesles plus pourvues détiennent ainsi plus de lamoitié des sous-marins. Notons également

que les nations membres de l’Otan possè-dent un tiers des sous-marins. Cet écarts’accentue chaque année. Les nouvelles per-formances des sous-marins (notammenten termes de discrétion et de systèmed’armes) font craindre une augmentationdu niveau de risque. Cette intensificationde l’activité militaire sous-marine peutconstituer une menace, notamment pourles mégalopoles côtières, les flux d’appro-visionnement et la sécurité des flottes mili-taires. ®

Sources: VAE (2S) d’Arbonneau. Conférence du CESM, décembre 2012.

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PASSIONMarine

Pour les novices, la différence peut paraîtreminime. La carapace du sous-marin seratoujours noire et il restera de forme cylin-

drique car les lois de la physique sont immuables.Mais pour tous ceux qui connaissent a minima lessecrets des opérations sous-marines, aucundoute, ce type de SNA fera la différence. LesSNA actuels de première génération de la flottefrançaise ont été conçus dans les années 70.Au-delà de leur remplacement pour cause depéremption programmée, il s’agit de répondre aumieux aux missions inscrites dans les livresblancs successifs. Pour défendre au mieux sesintérêts nationaux, la France doit projeter sesforces toujours plus loin. Or, ce SNA de nouvellegénération pourra aller plus loin, plus longtempset plus vite. Cette amélioration de la composanteSNA repose sur trois piliers d’excellence que lesconstructeurs ont développés de concert avec laMarine nationale, la Direction générale de l’ar-mement et le Commissariat à l’énergie atomique.

Discrétion et don d’ubiquitéCaché de ses adversaires, le SNA de type Suffren sera beaucoup plus discret que sonaîné. Il bénéficiera des dernières avancéesdéveloppées notamment pour les sous-marinsnucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de type Le Triomphant.

De nouvelles techniques éviteront tout rayonne-ment de bruits, un système de propulsionhybride, ingénieux mariage entre turbines vapeuret moteurs électriques, permettra de disposerde plusieurs plages de vitesse optimales. Enopérations, ce nouveau SNA pourra se déployeret « chasser » à des vitesses élevées tout en res-tant silencieux. Dans le même temps, ses capacités d’écoute etde classification seront optimisées grâce à denouvelles antennes de détection acoustique,adaptées à un système de combat optimisé.

Autonomie et redondanceL’autonomie du sous-marin est une conditionsine qua non pour la réussite des missions. Unecapacité accrue de stockage des vivres en estune parmi d’autres. Elle permettra à l’équipagedu SNA type Suffren de vivre en complète autar-cie pendant de longues périodes opérationnelles(70 à 90 jours contre 45 à 60 jours à bord desSNA type Rubis).En outre, la redondance des installations vitalesa été accrue par rapport à celle de son prédé-cesseur. Cette qualité, essentielle à la navigation

PROGRAMME BARRACUDA : MER EN VUE P En 2017, la Marine nationale accueillera le Suffren, premier sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) issu du programmeBarracuda. Jusqu’en 2030, la flotte actuelle de SNA sera progressivement renouvelée dans le but de répondre au mieuxaux nouveaux enjeux stratégiques.

1 LE PÉRISCOPE OPTRONIQUE : TROIS CAMÉRAS REMPLACENTLE JEU DE MIROIR CLASSIQUE.

2 LA CHAUFFERIE NUCLÉAIRE.3 LA PROPULSION HYBRIDE : EN PATROUILLE, LA PROPULSION

SERA ASSURÉE PAR DEUX MOTEURS ÉLECTRIQUES. POURALLER PLUS VITE, LA PROPULSION POURRA ÊTRE ASSURÉEPAR UNE TURBINE À VAPEUR DIRECTEMENT RELIÉE À LALIGNE D’ARBRE.

4 LE POSTE DE CONDUITE PROPULSION (PCP) EST DÉSORMAISPLACÉ À L’AVANT DU BÂTIMENT.

5 LE POSTE CENTRAL NAVIGATION ET OPÉRATION (PCNO). 6 LES ESPACES DE VIE METTRONT À DISPOSITION PLUS DE

SANITAIRES ET DE DOUCHES. LES POSTES ONT ÉTÉ AMÉNAGÉSPOUR ACCUEILLIR QUATRE À SIX PERSONNES.

7 LE SNA POSSÈDERA QUATRE TUBES LANCE-ARMES.8 DANS LE LOCAL ARMES POURRONT ÊTRE STOCKÉS

DIFFÉRENTS TYPES D’ARMES : MISSILE DE CROISIÈRE NAVAL,TORPILLE LOURDE, MISSILE ANTINAVIRE ET DES MINES.

9 LES BARRES EN CROIX FACILITENT LA MANŒUVRABILITÉ DUBÂTIMENT.

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Coupe d’un SNA de type Suffren

LE SUFFREN EN COURS DE CONSTRUCTION À CHERBOURG. PHOTO PRISE LE 25 JUIN 2013.

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E POUR LE SUFFRENsous-marine, permet, en cas d’avarie d’une par-tie d’un système (système propulsif, usine élec-trique, système de combat ou de navigation…),de disposer de solutions alternatives pour durerà la mer. Une bonne redondance constitue lacapacité clé pour conjuguer permanence opé-rationnelle et sécurité.Il était d’autre part exclu que modernité s’ac-compagne de fragilité. L’accent a donc été missur la robustesse des capteurs et des équipe-ments. Cela a également permis de regrouperles périodes de maintenance traditionnellementtrimestrielles en un seul arrêt technique annuel.L’objectif pour le SNA est de rester opérationnelde façon continue, dans les zones de déploiementlointaines, quelles que soient les conditions.

Attaque et fulguranceLe Suffren, tout premier né du programme Barracuda, disposera de nouvelles torpilles filo-guidées et de missiles antinavires modernisés.Ce type d’armements actuellement utilisé surSNA de classe Rubis sera enrichi d’une nouvellearme à effet stratégique : le missile de croisièrenaval (MDCN). Ce dernier permettra en toute dis-crétion d’atteindre précisément une cible ter-restre localisée à plusieurs centaines de kilo-mètres. Elle offrira une véritable capacitéstratégique, pouvant être mise en œuvre enopération « précurseur » ou en coopération directeavec un groupe aéronaval, si nécessaire au plusprès de la zone de conflit.La capacité de projection de forces spéciales

sera enfin largement étendue, en particuliergrâce au hangar de pont sous-marin. Cet équi-pement amovible pourra être « accroché » ausous-marin et ainsi faire du SNA type Suffren unebase arrière discrète pour les opérations spé-ciales et même en coalition.

État des lieuxActuellement, les travaux de production concer-nent les trois premiers sous-marins de la série :le Suffren, le Duguay-Trouin et le Tourville. Le Suffren, qui sera livré en 2017, est le plusavancé : la coque résistante (extérieure) est ter-minée, les modules entrent en phase de tests etde qualifications avant d’être intégrés dans lesous-marin. La période d’essais à la mer estprogrammée en 2016.Dans le même temps, la Marine nationale pré-

pare ses équipages à la prise en main d’un sous-marin moderne avec un certain nombre d’inno-vations techniques : forte automatisation, appa-reil à gouverner avec des barres en croix enforme de X. Dans le cadre de la formation dufutur équipage composé de 60 marins, onzesous-mariniers sont déjà en phase d’appropria-tion aux installations du Suffren. Ils seront unetrentaine à l’été 2014. Ils apportent ainsi leurexpertise d’exploitants, participent à la rédactiondes consignes d’exploitation et se forment à laconduite pratique des installations, mises enroute notamment dans les plates-formes indus-trielles d’intégration des différents systèmes.Le SNA de type Suffren est un condensé detechnologies. Conduit par un équipage entraîné,il deviendra une des pièces maîtresses de notreMarine. ®

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UNE NÉCESSAIRE ADAPTATION DES INFRASTRUCTURES PORTUAIRES À BREST ET À TOULON

L’arrivée d’une telle génération de sous-marin nucléaire exige une adaptation des infrastructures desports d’accueil pour en assurer le soutien et le maintien en condition opérationnelle. Le service d’infrastructures de la défense (SID) assure par délégation de la marine la maîtrise d’ouvrage de ceprojet à travers le programme accueil et soutien Barracuda. Les phases d’études et d’avant-projetarrivent en phase terminale, les premiers travaux seront visibles dans les ports de Brest et Toulondès 2014.L’école de navigation sous-marine (ENSM/BPN de Toulon) va également être agrandie pour accueillir dès l’été 2015 six simulateurs de formation et d’entraînement des équipages de SNA detype Suffren.

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VIE DESunités

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1 « La CTF150 a été mise en place au lendemaindes attentats du 11 Septembre 2001 et des résolutionsadoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies,explique le capitaine de vaisseau Jean-Michel Mar-tinet, le commandant de l’opération (jusqu’au 3 juil-let 2013). Cette force s’est étoffée au fil des annéespuisque ce sont actuellement près de 29 nations quicontribuent directement aux opérations. » Le contre-terrorisme maritime est au cœur de la mission de laCTF150 qui patrouille dans une zone allant de Suezau détroit d’Ormuz, en couvrant également unepartie de l’océan Indien. Véritable autoroute com-merciale entre l’Europe et l’Asie, celle-ci voit transi-ter la majeure partie du trafic maritime mondial. «La mission s’attaque au terrorisme et à ses réseauxde soutien dans la région, principalement les traficsd’armes et de drogue qui viennent le financer et leconforter », précise l’un des officiers de l’état-major.

Priorité aux opérationsSous le commandement de Combined MaritimeForce (CMF), état-major de forces maritimes,implanté au sein de la base navale américaine deBahreïn, la CTF150 est présente en permanence enmer et coordonne plusieurs bâtiments de différentesnations. La France est l’un des plus importants contri-buteurs avec les États-Unis, le Canada, l’Australie, leRoyaume-Uni, le Pakistan et l’Arabie Saoudite. Le but

CTF150 LA FRANCE EN OPÉRATIONSDepuis le 14 avril, un détachement de l’état-major de la Force aéromaritime de réactionrapide (FRMARFOR, basée à Toulon) est déployé à bord du bâtiment de commandementet de ravitaillement (BCR) Somme pour assurer le commandement de la Combined TaskForce 150. Environ tous les deux ans, la France prend le commandement de cetteopération maritime, volet naval de l’opération Enduring Freedom.

est d’entretenir une connaissance aussi précise quepossible des flux maritimes dans les zones assignéesafin de dissuader et d’empêcher le mouvement degroupes terroristes, mais aussi de combattre lesréseaux de soutien au terrorisme : armes et drogue.Le Nord de l’océan Indien est une zone connue pourses multiples trafics auxquels prennent part de nom-breux boutres. Depuis la prise de commandement dela France, le 14 avril 2013, les résultats sont tangi-bles : après les prises du 7, du 10 et du 23 mai qui ontpermis de saisir plus de 800 kg d’héroïne, la frégatecanadienne Toronto a effectué, le 30 mai, une décou-verte record d’environ 6 tonnes de hachich. « Cesquantités représentent environ 32 millions de dosesd’héroïne vendue au coin des rues pour une valeurde 130 millions d’euros », rappelle le commandantde l’opération.

Commandement de force à la merL’état-major français est embarqué à bord de laSomme. Ce bâtiment assure donc la triple mission debâtiment accueil de l’état-major, de moyen opéra-tionnel intégré à la force et de navire de soutien logis-tique. « Avec son équipe de visite et son hélicoptère,la Somme est déployée comme bâtiment de laCTF150. Toutefois, ses capacités d’emport en com-bustible, munitions, vivres et matériel en font unmoyen de soutien au profit des navires français de la

zone et des marines alliées. Enfin, grâce à ses moyensde communication et à sa taille, elle accueille sans dif-ficulté un état-major d’une vingtaine de personnes »,explique le commandant du BCR.Ainsi, lors de la prise du 6 mai dernier, au cours delaquelle 315 kg d’héroïne ont été découverts sur unboutre sans nationalité, l’ensemble de l’état-major col-lectait depuis plusieurs jours des informations sur cenavire : aspect général, position et renseignementsdivers. Les moyens des différentes nations engagésdans la mission suivaient quant à eux la piste de ceboutre sous la coordination de l’état-major. Ce typed’opérations s’inscrit dans le cadre du droit inter-national de la mer qui permet de monter à bord et

LE 30 MAI 2013, APRÈS LA DÉCOUVERTE DE 6 TONNES DE HACHICH, L’ÉQUIPE DE VISITE DE LA FRÉGATE CANADIENNETORONTO RASSEMBLE ET COMPTE LES BALLOTS DE STUPÉFIANTS SAISIS.

LES OPÉRATIONS DE SURVEILLANCE MARITIME PEUVENTSE TRANSFORMER EN MISSION D’ASSISTANCE.L’ÉQUIPAGE DE LA SOMME A AINSI PORTÉ SECOURS À UNBOUTRE QUI, SUITE À UNE AVARIE IMPORTANTE, ÉTAIT ÀLA DÉRIVE DEPUIS PLUSIEURS JOURS. LA PIÈCE CASSÉEA ÉTÉ RÉPARÉE DANS LES ATELIERS DU BÂTIMENTFRANÇAIS.

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de contrôler les navires soupçonnés d’être sanspavillon. Dans ce cas, l’équipe de visite envoyée surle boutre a confirmé les éléments recueillis. Puis leschoses se sont accélérées : la nervosité de l’équipageet une petite caméra endoscopique glissée dansquelques interstices ont permis de découvrir diffé-

TROIS QUESTIONS AU CAPITAINE DE VAISSEAU JEAN-MICHEL MARTINET, COMMANDANT DE LA CTF150*

CTF150, CTF151, CTF152, Atalante… pouvez-vous replacer la CTF150 dans son contexte ?La CTF150 est l’une des trois forces conduites par Combined Maritime Force implantée à Bahreïn.Elle est le volet maritime de l’opération Enduring Freedom puisqu’elle est en charge de la luttecontre le terrorisme et ses réseaux de soutien dans l’océan Indien, depuis Suez au détroit d’Ormuz.En parallèle, CMF dispose de la CTF151, en charge de la lutte contre la piraterie dans la mêmezone que la CTF150. Elle est actuellement commandée par un amiral singapourien et reste indépen-dante de la mission Atalante de l’Union européenne. Enfin, la CTF152 est en charge de la promotiond’une capacité de sécurité maritime coordonnée entre les marines du golfe Arabo-Persique.

Qu’est-ce que CMF ?CMF est une coalition maritime multinationale dont l’état-major, à dominante américaine, estbasé à Bahreïn. Elle réunit des nations volontaires pour promouvoir la sécurité et la stabilité dansle Nord de l’océan Indien. Forte de 29 États membres, elle réunit en son sein plusieurs officiersfrançais. Les commandements subordonnés sont assurés de façon tournante. Ainsi, pour laCTF150, la France a pris en avril le relais de l’Australie le 14 avril dernier.

Quelle est la contribution de la France à la CTF150 ?La France fait partie des nations fondatrices de la CTF150 puisqu’elle y participe sans disconti-nuer depuis 2001. Au quotidien, au moins un bâtiment de la Marine nationale est déployé enCTF150. En parallèle, la France prend le commandement de l’opération environ tous les deux anspour une période de quelques mois. En 2013, ce sera la huitième fois qu’elle assure le comman-dement de la CTF150.* Le CV Martinet a été relevé par le CV Bléjean depuis le 3 juillet 2013.

pêcheurs sont autant d’usagers de la mer qu’il fautprotéger et avec lesquels des contacts cordiaux sontrégulièrement établis. Parfois, la rencontre peut setransformer en une véritable assistance, comme l’afait l’équipe de visite de la Somme, le 2 mai, sur unboutre en panne au large du Yémen. Celui-ci avaitbrisé son appareil à gouverner, pièce indispensable àla conduite du navire. À la dérive depuis trois jours,les dix-neuf marins présents à bord étaient presqueà cours de vivres. L’équipe de visite française s’estrendue à bord accompagnée du médecin et de méca-niciens afin de leur porter assistance. La pièce défec-tueuse a été emmenée à bord de la Sommepour êtreréparée dans les ateliers du BCR pendant que lemédecin prodiguait des soins au capitaine blessé.«Une rencontre qui, au-delà de l’assistance entre gensde mer, permet d’échanger avec ces hommes et deconsolider leur bonne compréhension des objectifs des activités militaires dans la zone », rappelle lecommandant de la Somme. La Somme retrouvera Brest et les eaux plus froides del’Atlantique à la fin du mois d’août.®

CR1 ADRIEN PROAL

L’ÉQUIPE DE VISITE DE LA SOMME S’APPRÊTE À VISITER UNBOUTRE.

AVEC SES CAPACITÉS D’EMPORT DE 5 000 M3 DE GAZOLE, 5 700 M3 DE GAZOLE, DE 250 TONNES D’EAU,170 TONNES DE MUNITIONS ET DE QUOI PRÉPARER 180 000 REPAS, LA SOMME JOUE UN RÔLE CENTRAL DANS LALOGISTIQUE DE LA FORCE. LE 15 JUIN, ELLE A AINSI RAVITAILLÉ LE BÂTIMENT NORVÉGIEN FRIT JOB NANSEN.

rentes caches. Plus de 300 ballots de drogue ont éténeutralisés.

Des liens avec la communauté maritimeEn parallèle, l’opération permet de créer des liensavec les marins présents sur zone. Marchands ou

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1 Pour Skreo 2013, plusieurs unités de la Marinesont intervenues, dont des éléments de la Force d’ac-tion navale (FAN), de l’aéronautique navale et de laForce des fusiliers marins et commandos (Forfusco),ainsi que des moyens de l’armée de l’Air. Des nageursde combat des Émirats arabes unis (EAU) et des plon-geurs du génie de l’armée de Terre ont complété ledispositif embarqué à bord du transport de chalandsde débarquement (TCD) Siroco. Cet entraînementde niveau supérieur était centré sur les opérations desforces avancées, les opérations de lutte contre les mineset le commandement d’un groupement de forces spé-ciales à terre.

La Marine au cœur de l’amphibieLa Marine nationale met à profit ce type de prépa-ration opérationnelle pour accroître sa maîtrise dudomaine amphibie, des opérations en zone littoraleet pour en faire évoluer la doctrine, les tactiques et lesprocédures. La mission est exigeante, car elle combineles difficultés des milieux maritime, aérien et terres-tre, accrues par les problèmes d’interface notam-ment entre la mer et la terre. La maîtrise de l’envi-ronnement maritime est bien sûr primordiale, afinde garantir la sécurité des forces et la coordination desmanœuvres. « L’appréhension des conditions météo-rologiques et d’environnement sont des facteurs clésde la réussite d’une action vers la terre », rappelle leCV Le Quilliec, commandant le TCD Siroco et les

PRÉSENTATION À ALFUSCO ET AU HRF DE L’OPÉRATION DES FORCES AVANCÉES PAR LE COMMANDANT DU COMMANDO KIEFFER.

LES FORCES AVANCÉES EN ACTIONSkreo 2013 est un entraînement récurrentamphibie majeur. Le dernier s’est déroulédébut juin au large des côtes sud de la Bretagne. Il a notamment mobiliséplusieurs composantes de la Marinenationale dans un cadre interarmées etmultinational.

SKREO 2013

forces navales participant à cet entraînement. Maisil faut aussi tenir compte des paramètres tactiques etterrestres découlant du contexte stratégique actuel,comme le durcissement des menaces asymétriques,la forte densité de population et l’urbanisation des lit-toraux, qui compliqueraient sérieusement un débar-quement sur une côte défendue(1). Pour percer ledispositif ennemi au meilleur endroit et au meilleurmoment, la force de projection doit donc exploiterau mieux ses atouts – furtivité, mobilité, enduranceet puissance de feu – en étroite synergie avec lesmoyens aéroterrestres qui doivent débarquer.

Kieffer, pilote des forces avancéesL’effet de surprise est capital. Il dépend en grandepartie de l’action des forces avancées, insérées enprécurseur du reste de la force pour effectuer le « shaping »(2). Leur état-major est constitué d’unequinzaine d’hommes du commando Kieffer, ren-forcés d’officiers des commandos marine et de laguerre des mines, ainsi que des renforts éventuelsdes autres armées. Embarqués à bord du TCD Siroco pendant la pre-mière phase de Skreo, commandos et plongeursdémineurs planifient et conduisent ainsi chaque nuitdes raids de reconnaissance offensive pour donner au

commandant du groupe amphibie (CommanderAmphibious Task Group - CATG) une solution dedébarquement sur la plage de Suscinio, dans unezone quadrillée par un ennemi fictif sur ses gardes.Une fois la plage ouverte et les troupes du LandingGroup (LG) lancées vers leur objectif, situé à Vannes-Meucon, les commandos se réarticulent alors rapi-dement autour d’un PC de forces spéciales à terre, res-ponsable des actions de poursuite et de ciblage surl’ennemi en appui à la manœuvre générale. Bilan de l’opération : une plage reconnue en vue dudébarquement de la force amphibie, un chef insurgépisté discrètement depuis le début de l’opération parles opérateurs de la Marine et de l’armée de l’Air, etfinalement capturé sur sa vedette par un assaut devive force, un camp de miliciens détruit par un raidmotorisé et des embarcations hostiles neutraliséespar des nageurs de combat. Mais aussi, un grou-pement de forces spéciales profondément inséréau cœur du dispositif ennemi en mesure d’appuyerla force amphibie pour la conquête de ses objectifs.®

LV DAVID MOAN

(1) Réduction des effets collatéraux.(2) Renseigner sur l’ennemi, reconnaître des itinéraires pour des points clés,déminer, neutraliser des défenses, des dispositifs ou tout type de « high valuetargets ».

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OPÉRATION EUROPÉENNE THON ROUGE 2013 L’HEURE DU BILAN

Affecté aux autorités de domainestransverses (ADT) / domaine police despêches de la Force d’action navale, le CC Patrick Curaudeau a vécu sur leterrain la mission de contrôle par l’État de la pêche au thon rouge en haute mer,mission que, seule, la Marine nationale est en mesure d’accomplir.

Commandant, en quoi a consisté la missionThon rouge 2013 pour la Marine nationale ? À la demande de la Direction des pêches maritimeset de l’aquaculture (DPMA) chargée d’appliquer lesengagements de la France vis-à-vis des organisa-tions de pêche, la Marine nationale a récemmentdéployé des moyens de surveillance et de contrôle enhaute mer. Objectif de cette mission de police despêches baptisée Thon rouge ? Celui d’abord de véri-fier l’application des règlements par les senneurseuropéens et des pays tiers autorisés. Il s’agit égale-ment de lutter contre la pêche illégale au thon rouge,une espèce menacée et fort prisée (voir encadré).

En mer, quels ont été précisément les moyens engagés ? Faisons d’abord un bref rappel des événements. L’an-née 2013 a vu la France sortir de son astreinte com-munautaire et de la réduction de son quota nationalimposée depuis 2010. La flotte des grands senneurs,directement concernée, est ainsi passée de 7 à 17navires. Le quota français a été multiplié par 2,5,s’établissant à 2 471 tonnes. Cette nouvelle donne a

amené la France à consentir à de nouveaux efforts enmatière de suivi et de contrôle des activités des sen-neurs et autres métiers ciblant le thon rouge. Parconséquent, la recrudescence de l’activité thonièrea conduit la Marine nationale à engager trois unitésdans la mission de contrôle étatique de la pêche authon rouge. Le patrouilleur de haute mer Com-mandant Bouan, le bâtiment d’expérimentationThétis, ainsi qu’un avion de surveillance maritimeFalcon 50 de la 24F ont été mobilisés.

Quels sont les résultats de la mission Thon rouge 2013 ?Le Falcon 50, temporairement basé à Malte, acontrôlé la Méditerranée centrale. Le BEGM Thétisa mené sa mission de police des pêches en Méditer-ranée centrale, tandis que le PHM CommandantBouan a patrouillé dans la zone des Baléares, puis enMéditerranée centrale. Au total, les deux navires ontprocédé à plus d’une trentaine de contrôles en mer,relevant presque autant d’infractions. Par ailleurs,cette mission nécessite un esprit d’ouverture, car elletouche un domaine d’activité spécifique dans un

THON ROUGE, UNE PÊCHELUCRATIVE ET ENCADRÉE

L’ouverture du marché de sushi-sashimi au Japon dans les années 80, conjugué audéveloppement des fermes d’engraissementdans les années 90, ont fait exploser le marché du thon rouge. Cette pêche estdevenue, de surcroît, fort lucrative. En 2010,les bénéfices de cette activité économique ont ainsi été estimés à 7 milliards de dollars.Face à une surexploitation de cette ressourcehalieutique, l’Union européenne, enconcertation avec les pays et leurs autoritésconcernés, a mis en place une politique strictede quotas de pêche, établis chaque année par pays, ainsi que des missions de contrôleassurées par chaque nation concernée.Progressivement, une coopération en matièred’inspection et de contrôle, entre les Étatsmembres, s’est mise en place à travers des plans de déploiement commun (Joint Deployment Plan, JDP). Depuis 2009,la France, l’Espagne et l’Italie ont renforcé les contrôles, à terre comme en mer, afin defaire respecter ces quotas de pêche. Car,l’espèce continue d’être l’objet de toutes lesconvoitises. Le 5 janvier dernier, un thon de 222 kg a été vendu 1,38 million d’eurosdans une criée du Japon, soit l’équivalent de 6 000 euros le kilo.

cadre de règlementations complexes. Autant de sub-tilités qui n’empêchent cependant pas la Marine deconduire, chaque année, avec efficacité, cette mis-sion qui ne manque pas de sel !

PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST

LORS DE CHAQUE CONTRÔLE, DES PLONGEURS DE LAMARINE NATIONALE MÈNENT L’ENQUÊTE DANS LES CAGESSTOCKANT LE THON. LORS DE LA MISSION THON ROUGE

2013, LA CAMÉRA SOUS-MARINE STÉRÉOSCOPIQUEPLUSIEURS FOIS. ELLE PERMET NOTAMMENT UN

CONTRÔLE DES TRANSFERTS OPÉRÉS EN HAUTE MER.

LE BEGM THÉTIS PENDANT SA MISSION DE POLICE DES PÊCHESTHON ROUGE 2013 ENMÉDITERRANÉE CENTRALE.

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VIE DESunités

PLANÈTEmer

1 Douze pays pour une mer de 3 500 000 km2

parsemée d’environ 250 îlots, dont les célèbresîles Spratleys, cas d’école des tensions en mer. Avec une zone économique exclusive (ZEE) de739 000 km2, ces îles sont revendiquées par sixpays : le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Bru-nei, Taïwan et la Chine. Les îles Paracels, contrô-lées par la Chine, sont également revendiquéespar le Vietnam, tandis que les Philippines et la

LA MER DE CHINE MÉRIDIONALE, BASCULE STRATÉGIQUEConsidérée comme une zone de fortes tensions, voire de confrontation possible, la mer de Chine méridionale est un carrefour de routescommerciales vitales pour l’économie mondiale. La préservation de la libre navigation dans les eaux internationales face, notamment,aux revendications territoriales chinoises, constitue l’un des enjeux majeurs de cette zone.

Chine se disputent le récif de Scarborough. Bienqu’inhabitables et partiellement émergés à maréehaute, ces archipels sont au centre des frictions,voire d’affrontements armés, comme en 1988entre le Vietnam et la Chine ou en 1995 entre lesPhilippines et la Chine. La recherche et l’exploi-tation des ressources naturelles – hydrocarbures,terres rares, métaux précieux, pêches – motiventces revendications territoriales, mais celles-ci s’ex-

pliquent également par l’importance stratégiquede ces archipels. Ces derniers sont en effet situésau carrefour des voies maritimes entre l’océanIndien et le Pacifique, dont le libre accès est essen-tiel au développement économique de ces paysaux formidables courbes de croissance. Grandsimportateurs d’hydrocarbures, ils sont devenus, enune quarantaine d’années, le bassin industriel dumonde, dépendant à la fois des circuits d’impor-

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tations et des débouchés pour leurs productions.Ainsi, Taïwan représente, à lui seul, près de 80 %des ordinateurs et tablettes fabriqués dans lemonde. Depuis une dizaine d’années, ces payssont également devenus importateurs de produitsmanufacturés. En 2011, le PIB estimé cumulé desdouze dragons s’élevait à 12 000 milliards de dol-lars, plaçant ainsi cette région à la troisième placederrière les États-Unis (15 000 milliards) et l’Eu-rope (17 000 milliards).

La montée de la Chine et ses conséquencesLe phénomène le plus marquant est néanmoins laspectaculaire évolution de la République populairede Chine. Entre 1980 et 2000, celle-ci a connu untaux de croissance de 9,7 % en moyenne par an.Il s’est ensuite accéléré et le PIB a été multipliépar presque deux entre 2008 et 2011. Parallèle-ment, la Chine est devenue le deuxième impor-tateur mondial d’hydrocarbures. Elle est doncparticulièrement dépendante de ses voies mari-times d’approvisionnement, qu’elle doit sécuri-ser. C’est ce qui explique notamment la présencede bâtiments chinois dans le bassin somalien pourlutter contre la piraterie dès 2008. De même, la

LA BASE NAVALE CHINOISE DE SANYA

En mer de Chine méridionale, l’extension de la base navale de Sanya (ou Yulin), sur l’île de Hainan, est une illustration des ambitions régionales dePékin. Construite dans le plus grand secret au début des années 2000, cette base est devenue le symbole de la rapide modernisation de la Marinechinoise. La localisation de la base permet un rapide déploiement des navires dans cet espace maritime fortement contesté. Elle est de plus située àproximité des détroits stratégiques.L’envoi progressif de matériels militaires sur le site suscite l’inquiétude de plusieurs pays, dont le Vietnam et les Philippines.

LA MER DE CHINE MÉRIDIONALE ENQUELQUES CHIFFRES

• 130 000 km de côtes, dont 1 800 pourla Chine ;

• 250 îlots répartis en trois archipels ;• 7 milliards de barils de réserves prouvéesde pétrole ;

• 266 trillions de m3 de réserves estiméesde gaz naturel ;

• 2e voie maritime mondiale pour le commerce (50 % du tonnage marchandinternational).

Source : Iris.

Chine a établi une chaîne de ports comportantdes bases, en Birmanie, au Pakistan, au Bengla-desh, au Sri Lanka et au Mozambique, selon unestratégie parfois baptisée de « collier de perles chi-nois ». En mer de Chine, la possession des îlesSpratleys et Paracels lui permettrait de contrôlerses voies de communication.

La sécurité en mer de Chine représente égalementun enjeu des plus importants pour les États-Unis,en particulier le détroit de Formose par où tran-sitent leurs forces militaires entre les bases situéesen Asie et au Moyen-Orient. Les conséquencesd’une confrontation seraient redoutables pourl’ensemble des pays riverains, pénalisés par unblocage des voies de communication maritimes.L’économie mondiale en pâtirait également, lestrois sphères géographiques d’influence – les paysriverains de la mer de Chine, ceux constituantl’Union européenne et les États-Unis – étant étroi-tement liées économiquement. La mer de Chine méridionale, géographiquementlimitée, tient ainsi une place primordiale dans leconcert des relations internationales. De premièreimportance en termes d’économie et de démo-graphie, la région fait figure de géant aux piedsd’argile, tant elle est dépendante de ses voies mari-times. C’est une des raisons pour lesquelles laChine, entre 2002 et 2011, a augmenté de 170 %son budget militaire, dont une part conséquenterevient à la Marine.®

ANTOINE DE SURIREY

SNLE CHINOIS DE CLASSE JIN (TYPE 094) ENTRANT DANS LA BASE DE SANYA.

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CHRONIQUEdupersonnel

MME NICOLE NOTAT, PRÉSIDENTE ET FONDATRICE DE VIGEO.

RESPONSABILITÉ SOCIALE DE LA MARINE L’AUDIT DE VIGEOEn 2005, la Marine a été auditée pour la première fois sur le domaine de la responsabilité sociale par un cabinet conseil privé : Vigeo. En 2012, sept ans et une réforme plus tard, Vigeo réalise un nouvel audit de la Marine. Rencontre avec Nicole Notat, présidente et fondatrice de Vigeo, et Sophie Thiéry, directrice de Vigeo Enterprise.

1 Qu’est-ce qui a imposé l’idée de la respon-sabilité sociale ?N. Notat : Dans mes anciennes fonctions desecrétaire générale de la CFDT, j’observaisque les entreprises engagées dans la mon-dialisation trouvaient dans cette globalisationune formidable occasion de faire toujours plusd’affaires, de profits et de croissance. Paral-lèlement, cela impliquait également qu’ellesallaient devoir rendre de plus en plus decomptes quant à la manière dont elles fai-saient ce profit. La nécessité de faire authen-tifier cet engagement responsable est doncdevenue croissante pour les grandes entre-prises.

C’est donc la mission de Vigeo ?N. Notat : Oui, l’objectif principal de Vigeo estd’aider les entreprises ou organismes à pren-dre les bonnes décisions pour engager desplans d’actions en faveur de leur responsabi-lité sociale et globale. Il s’agit donc d’évaluerla capacité d’une entreprise à être attentiveet à prendre en compte les intérêts de toutesles parties prenantes de son écosystème :collaborateurs, salariés, clients, sous-trai-tants ou encore fournisseurs ; ainsi que lamanière dont elle contribue à la dynamiqueéconomique de son territoire d’implantation.Pour évaluer les performances en matière deresponsabilité sociale, il faut nous assurer

d’une cohérence entre les engagements prispar les dirigeants et la mise en œuvre de cespolitiques. Pour cela, nous questionnons lesentreprises sur la pertinence de leurs objec-tifs et engagements en matière de respon-sabilité sociale et sollicitons des preuves quantà la tangibilité de leur déploiement. On s’at-tache également à recueillir les points de vuede l’ensemble des parties prenantes, du hauten bas de la chaîne et de façon transverse.

Quels sont les constats que vous faites à l’is-sue de l’audit de la Marine nationale ?S. Thiéry : Tout d’abord, il nous est rare-ment donné de constater des résultats

pareils à ceux de la Marine nationale. Tousnos axes d’évaluation se mesurent sur uneéchelle allant de 1 à 4. Les résultats del’audit conduisent à une évaluation globale auniveau 4, ce qui est rarement le cas pour lesentreprises ou organismes que nous audi-tons. Je relève notamment la politique miseen œuvre par la Marine nationale au profitdu respect des droits fondamentaux et del’égalité des chances. Nous avons constatéde réels progrès sur ce sujet depuis le pré-cédent audit en 2005. Le sujet de la luttecontre certaines discriminations, commecelle contre l’homosexualité, mériteraitd’être porté de façon plus explicite et cebien qu’il soit inscrit dans les valeurs que laMarine défend. De manière générale, les performances dela Marine en matière d’impact sociétal sontnotables, l’École des mousses en est un par-fait exemple. Les actions que la Marine meten place au-delà de son cœur d’activité avecun impact positif sur le territoire, en s’effor-çant d’insérer des personnes éloignées del’emploi, sont bénéfiques.Enfin, il est intéressant de noter que la ques-tion de la gestion des réorganisations, liéesaux réformes, a fait l’objet d’études appro-fondies et d’un suivi dans la durée, encoreaujourd’hui, pour prendre en compte les dif-ficultés de mises en place.

LA MARINE NATIONALE ESTFÉMINISÉE À HAUTEUR DE13,6 % ET LES FEMMESREPRÉSENTENT 8,5 % DESEFFECTIFS EMBARQUÉS. LENOMBRE DE BÂTIMENTSFÉMINISÉS A ÉTÉ MULTIPLIÉPAR CINQ EN DIX ANS,CELUI DES PLACESEMBARQUÉES FÉMINISÉESPAR DEUX.

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RENCONTRE EMPLOYEUR RESPONSABLE À L’HÔTEL DE LA MARINE Jeudi 20 juin 2013, Vigeo a organisé, dans les salons de l’Hôtel de la Marine, une table-ronderéunissant, aux côtés de la Direction du personnel militaire de la Marine (DPMM), troisentreprises également auditées par Vigeo : Efidis, Lyonnaise des Eaux et Sodexo. Vigeo a présentéla démarche d’audit employeur responsable et chacun a témoigné, devant les responsables degroupes et d’entreprises invités, de l’intérêt de la démarche.Le contre-amiral Benoît Lugan, directeur adjoint au DPMM, a notamment souligné l’apport d’unregard extérieur et, s’agissant de la Marine, « l’utilité d’avoir réitéré cet audit [permettant] ainsi defaire le point des processus et plans d’actions RH que nous avons développés, de voir où nous ensommes alors que nous avons traversé d’importantes réformes depuis 2008, et que d’autresréformes nous attendent ». Il a ajouté que l’audit était « un moyen de certifier les bonnes pratiquesRH de la Marine, en interne comme en externe – ce qui intéresse notamment les candidats aurecrutement ». Il permet de voir les domaines qui demandent des actions supplémentaires et, enmême temps, de montrer l’importance du modèle de politique sociale de la Marine qui doit répondreau mieux aux contraintes et sujétions de la vie militaire. Enfin, le contre-amiral Lugan a conclu surles échanges qui ont été rendus possibles avec d’autres entreprises auditées, « une occasion departager sur nos difficultés et nos bonnes pratiques pour améliorer nos politiques RH ».

RENCONTRE EMPLOYEUR RESPONSABLE À L’HÔTEL DE LA MARINE, LE 20 JUIN 2013.

N. Notat : La Marine est très active sur la condi-tion des marins, de leur relatif confort et bien-être, du déroulement de leur carrière. Elle veilleau respect de bonnes conditions de travail mal-gré les contraintes liées au métier militaire. Nous avons aussi observé l’implication spé-cifique et efficace de la chaîne de comman-dement : plus encore que les résultats, lachaîne de commandement relaie les engage-ments de la Marine et apporte aux marinsdes solutions de proximité de façon réactiveet adaptée sur les sujets RH.

sions locales…). Le rôle d’intégration sociale estle point majeur de progression. Concernant l’égalité hommes-femmes, la miseen place d’un plan d’actions en faveur de lafidélisation du personnel féminin est une ini-tiative qui porte ses fruits puisque la fémini-sation du personnel marin s’accroît. Enfin,nous avons noté les efforts mis en œuvre auprofit de la diversité ethnique et religieuse.Les performances en 2005 restent élevées etla Marine s’est également saisie des enjeuxqui ont émergé depuis, notamment la pré-vention des risques psychosociaux (guide despratiques religieuses, enquête sociologique...).

La grande majorité des entreprises que vousauditez sont du secteur privé, y a-t-il des pointscommuns ou des différences avec le fonc-tionnement Marine ?N. Notat : Il y a une grande appétence de cer-taines entreprises pour savoir comment laMarine procède pour mettre en œuvre unepolitique de responsabilité sociale avec unetelle décentralisation. Plus qu’un modèle, lesentreprises s’interrogent sur la façon dont lachaîne de commandement applique cette poli-tique au niveau local, avec quels moyens…D’autre part, la politique en faveur de la non-discrimination et de la gestion de la diversiténotamment culturelle et religieuse sont éga-lement l’objet de questions, car certainesentreprises peinent à trouver de vraiesréponses à ces enjeux. ®

PROPOS RECUEILLIS PAR L’EV1 CLÉMENCE FESTAL

Vous avez audité la Marine en 2005, quellessont les évolutions ?S. Thiéry :Nous avons constaté de nets progrèsdepuis 2005, avec une tendance dynamique surles trois thèmes évalués : respect des droitsfondamentaux, qualité de gestion des RH etengagement vis-à-vis de la population. Ce dernierthème est celui sur lequel la Marine a le plusprogressé, notamment grâce aux actions visantà intégrer davantage de jeunes éloignés de l’em-ploi (plan d’égalité des chances, réouverture del’École des mousses, partenariats avec les mis-

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CHRONIQUEdupersonnel

COMMUNICATION DE RECRUTEMENT : BILAN DE MI-CAMPAGNE 2012-2014

DES CANDIDATURES MULTIPLIÉES PAR TROISEn janvier 2012, la Marine a lancé une campagne de communication de recrutement de grande envergure. Elle sera déclinée jusqu’en2014. Son ambition, à l’instar du slogan « Et si vous étiez déjà marin sans le savoir ? », est d’interpeller les jeunes. Son objectif : permettre à la Marine de recruter jusqu’à 3 000 jeunes par an. Chiffres, évolutions et enseignements, Cols Bleus vous propose un focus sur cette campagne à mi-mandat.

1Depuis janvier 2012, l’achat d’espaces publi-citaires s’articule autour de deux objectifs :– augmenter le nombre de contacts au sein dela cible (entre 15 et 29 ans) et les confirmer ;– favoriser les candidatures en ligne sur etre-marin.fr et en face à face avec les marins-recruteurs dans les centres d’information et derecrutement des forces armées (Cirfa).La stratégie media utilisée est celle dite du« drive to Web » qui consiste à renvoyer tousles contacts potentiels vers le site internetetremarin.fr où ils pourront se renseigner et/oupostuler en ligne avant un éventuel rendez-vous en Cirfa.

Un impact immédiat sur les résultats des campagnes de communication sur le recrutement

Hors campagne, le site etremarin.fr compteenviron 2 000 visiteurs uniques par jour.Pendant la campagne de février 2013, on adénombré 20 000 visiteurs uniques enmoyenne avec des pics à 28 000.Dans le même temps, le nombre de candida-tures en ligne a été multiplié par trois.

Enseignements

Les tests réalisés après la première vague de 2012 ont permis d’adapter la campagne

pour en augmenter la performance.Le message qui apparaît à la fin du spot TV(appelé « pack shot ») et sur les bannièresweb a été modifié pour être plus explicite etainsi être mieux compris par le public ciblé.Certains visuels et vidéos ont été plébiscitéspar le public. Ils sont diffusés en priorité dansles nouvelles vagues de campagne.Une bonne connaissance de la consommationmédia a permis également d’adapter le choixdes canaux de diffusion. Avec des investisse-ments nécessaires toujours plus importants et une baisse notoire dans la cible de consom-mateurs de presse écrite, cette dernière n’ap-paraît plus aujourd’hui comme étant le médiade prédilection pour communiquer sur le recru-tement. En revanche, l’importance grandis-sante de la TNT par rapport aux chaînes hert-ziennes analogiques (TF1, France 2…) devientde plus en plus évidente, notamment sur lacible « jeune ». Il devient donc primordial pourla Marine d’être présente sur des chaînescomme W9, NJR12…Internet est aujourd’hui le média incontourna-ble et en pleine expansion. Il représente entre25 et 50 % de l’investissement financierd’achat d’espace publicitaire lors des cam-pagnes de communication.

Les campagnes de demainLe nouveau site internet etremarin.fr, lancéen février dernier, est accessible en mobilitédepuis smartphones et tablettes. En parallèle

de cette avancée technologique, la Marine vaaccentuer sa présence sur Internet et lesréseaux sociaux afin d’augmenter sa visibilitéet favoriser le recrutement. Les options pro-fessionnelles seront bientôt directement acces-sibles sur Facebook par exemple.Cette tendance nette à l’augmentation descontacts sur internet laisse présager uneinflexion significative pour les prochaines cam-pagnes de communication avec une visibilitéplus forte en TV TNT et sur internet, princi-palement sur les réseaux sociaux.

Rendez-vous du 30 septembre au 20 octobre2013 pour la prochaine campagne dans lesmédias ! ®

DES ACTIONS CROISÉES

Les dispositifs « marketing » développés par le service de recrutement de la Marine viennent appuyer et compléter le travailquotidien des conseillers en recrutementsur le terrain. Ces actions sont souventrenforcées par les marins qui sont les ambassadeurs de leurs métiers auprèsdes jeunes que la Marine souhaite accueillirdans ses unités. Leurs expériences apportent ainsi une plus-value au discoursde recrutement.

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INFOsport

CAMILLE LECOINTRE ET MATHILDE GÉRON SACRÉES CHAMPIONNES D’EUROPE EN ITALIE SUR 4.70

LE TEAM JOLOKIA EN STAGE DE SURVIE ET DE SAUVETAGE EN MER À LANVÉOC-POULMIC

CHAMPIONNAT DE FRANCE INTERARMÉES DE RUGBY6E TITRE EN 7 ANS POUR LE RCMN

1 Après une semaine de compétition à Formia, enItalie, les quartiers-maîtres Camille Lecointre etMathilde Géron, membres de l’équipe de Francemilitaire de voile (EFMV), sont devenues, le 15 juin2013, championnes d’Europe en 4.70. Vice-cham-pionnes du monde 2012, elles remportent ainsi leurpremier titre de championnes d’Europe. « C’est notrepremière victoire sur un gros événement. On a tou-jours fait 2, 3 ou 4. C’est donc une victoire impor-tante pour nous ! Nous avons abordé ce champion-nat en nous disant que notre objectif restait lemondial cet été et puis on a vu que nous avions lesmoyens de gagner. Nous avons donc changé de stra-tégie. On s’est dit, il faut gagner ! », témoigne CamilleLecointre. Une victoire de bon augure pour leur prochain rendez-vous : le championnat du monde du 31 juilletau 11 août à La Rochelle.®

PALMARÈS DES QM CAMILLELECOINTRE ETMATHILDE GÉRON

• 4e place aux Jeux olympiques de Londres

• Vice-championnes dumonde 2012

• 2e place à la Sailing WorldCup Hyères 2013

• 3e à la Semaine olympiquefrançaise 2012

• 2e à la Semaine olympiquefrançaise 2010

RÉSULTATS•Marine nationale bat Gendarmerie nationale34 à 10 ;

• Marine nationale et Armée de Terre 10 à 10 ; • Marine nationale bat Armée de l’Air 30 à 10 ; • Armée de l’Air bat Gendarmerie nationale 20à 13 ;

• Armée de Terre bat Armée de l’Air 22 à 16 ; • Armée de Terre bat Gendarmerie nationale19 à 12.

CLASSEMENT• 1er Marine nationale • 2e Armée de Terre • 3e Armée de l’Air • 4e Gendarmerie nationale

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1 Vingt rencontres en championnat de Franceinterarmées de rugby et seulement une seule défaite :c’est le bilan élogieux de l’équipe de la Marine natio-nale. Le seul titre manquant est celui de 2011 ; laMarine s’était inclinée sur le score serré de 12 à 13 faceà l’armée de l’Air. C’est sur le bord de la Garonne, àCastelsarrasin, que s’est disputé le 7e championnatinterarmées de rugby. Malgré l’absence des deuxtiers de ses volontaires, la sélection a vaincu les autresarmées grâce à une défense solide et à son esprit decohésion. Le MT Samuel Somnica du bataillon demarins-pompiers de Marseille a été désigné meil-leur joueur du tournoi. Le rugby et la voile constituentles deux sports phare de la Marine. ®

1 Un équipage de navigateurs de l’associationTeam Jolokia a suivi un stage de formation à lasurvie et au sauvetage en mer. Organisé au Cen-tre d’entraînement à la survie et au sauvetagede l’aéronautique navale (Cessan) implanté surla base de l’aéronautique navale de Lanvéoc-Poulmic, le stage s’est déroulé du 10 au 12 juin2013. Les membres de Team Jolokia ont effectué lesmêmes entraînements que les équipages d’aé-ronefs des armées, adaptés non à leurs capacitésmais à leur environnement. Cet équipage a mon-tré que la réussite se gagne autant par volontéque par supériorité physique et que la cohésionest un facteur déterminant. Le projet de l’asso-ciation est de préparer l’équipage à participer,dans le cadre d’un programme de quatre ans,

aux courses océaniques les plus pres-tigieuses dont le Fastnet, la Sydney-Hobart ou encore la Transpac à bordd’un voilier performant de la classeVolvo race. Basé sur l’intégration de la diversité,l’équipage du Team Jolokia est com-posé de marins, jeunes et seniors,hommes et femmes, handicapés etvalides et d’équipiers provenantd’horizons sociaux ou culturels trèsdifférents. Déjà partenaire institu-tionnel en 2009 de l’associationcréée par M. Éric Bellion, la Marinenationale est à nouveau aux côtésde l’association. ®

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ESPACEloisirs

1 La Marine nationale était partenaire de la 6e édition de l’Armada de Rouen, rassemblementmythique des grands voiliers et vieux gréements, quis’est déroulée du 6 au 16 juin 2013. Les équipages ducotre Mutin, de la goélette Belle Poule et du bâti-ment d’expérimentations et de mesures Monge setrouvaient au cœur de l’événement à l’occasion dudéfilé des équipages, succès populaire indéniableouvert par les musiciens du Bagad de Lann-Bihoué.La population s’était massée tout le long d’un par-cours de plusieurs kilomètres dans les rues de la cité.Environ 3 000 personnes par jour ont visité les bâti-ments. En inaugurant le monument où trône l’an-cre bâbord de la Jeanne d’Arc, les autorités de laMarine nationale et celles de la ville de Rouen ontravivé le souvenir d’un parrainage de prestige : celuide la préfecture de la Seine-Maritime avec le porte-hélicoptères de la Marine nationale.®

ARMADA DE ROUEN

« CE QUI M’A LE PLUSINTERPELLÉ ? LA TAILLE DE CE BATEAU ET LAPASSERELLE, QUI ESTIMPRESSIONNANTE ! POUR MOI, LA MARINE,COMME LES AUTRESARMÉES, EST UTILE À LA FRANCE. ELLEREPRÉSENTE AUSSI DES VALEURS. » MARIE-HÉLÈNE, DECAEN, À SA DESCENTEDU MONGE

« CE QUI EST LE PLUS FRAPPANT QUAND ON VOIT LE MONGE, C’EST SA CAPACITÉ SCIENTIFIQUE HORS PAIRET LA GRANDE RÉUSSITE DE L’INTÉGRATION COMMUNE DELA MARINE NATIONALE ET DE LA DGA, POUR ASSURERNOTRE FORCE DE DISSUASION. » GÉNÉRAL D’ARMÉE JEAN-LOUIS GEORGELIN, GRAND CHANCELIER DE LA LÉGION D’HONNEUR, À L’ISSUE DE SA VISITE DU BÂTIMENT

« LE PARTENARIAT AVEC LA MARINE NATIONALE EST TRÈS IMPORTANT POUR NOUS. LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE COSIGNE AVEC NOUS LES INVITATIONS DES AUTRES VOILIERS D’ÉTAT. L’INTÉRÊT DE LA PRÉSENCE DE CES ÉQUIPAGES, CE SONT AUSSI LES UNIFORMES QUI ONT UN SUCCÈS FOU ICI, PARTICULIÈREMENT LE JOUR DU TRADITIONNEL DÉFILÉ DES ÉQUIPAGES. L’ARMADA GÉNÈREDE LA FRATERNITÉ, DE LA CONVIVIALITÉ ET FAIT OUBLIERLES SOUCIS DU QUOTIDIEN. C’EST VRAIMENT L’ESPRIT MARIN,TOUT LE MONDE PARLE DE BATEAUX, DE VOILE… IL Y A COMME UN ÉTAT DE GRÂCE ! »M. PATRICK HERR, PRÉSIDENT FONDATEUR DE L’ARMADA DE ROUEN

PROPOS RECUEILLIS PAR LV COLOMBAN ERRARD

« PENDANT LA DURÉE DE L’ARMADA, UNEQUINZAINE DERÉSERVISTES ONTTRAVAILLÉ AU PROFIT DESGRANDS VOILIERS D’ÉTATCOMME OFFICIERS DE LIAISON EN LEURRENDANT DES SERVICESTRÈS APPRÉCIÉS AUQUOTIDIEN. » CV DIDIER LE GUIGOT,COMMANDANT DE LA MARINE AU HAVRE

À L’OCCASION DE L’ARMADA DE ROUEN, LE CEMM A SALUÉ LES MARINS DES BÂTIMENTS DE LA MARINEPRÉSENTS QUI CONTRIBUENT À PROMOUVOIRL’EXCELLENTE IMAGE DE LA MARINE AUPRÈS DESFRANÇAIS ET À FAIRE CONNAÎTRE SES ACTIONS À UN TRÈS LARGE PUBLIC. LORS DE SON PASSAGE À BORD DU MONGE, IL S’EST ENTRETENU AVEC LES REPRÉSENTANTS DE CATÉGORIE ET LES MEMBRESD’ÉQUIPAGE. IL A ÉGALEMENT VISITÉ LES VOILIERS DES MARINES ÉTRANGÈRES PRÉSENTS À ROUEN.

« QUAND ON DEMANDE AUX GENS LEUR IMPRESSION, ILSTÉMOIGNENT EN QUITTANT LE BORD DE LA FIERTÉ D’AVOIRUNE MARINE DE HAUTE TECHNOLOGIE, PLEINEMENTOPÉRATIONNELLE. JE NE SAIS PAS S’ILS L’IGNORAIENTAUPARAVANT, MAIS EN TOUT CAS, CE QUI EST SÛR, C’ESTQU’ILS LE SAVENT APRÈS ! » CV JACQUES RIVIÈRE, COMMANDANT DU MONGE

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1 Amiral, quelle histoire raconte votre premierroman ?Mon roman raconte la destinée de trois personnagesprêts à tout pour atteindre Goa, alors considéréecomme la « Rome de l’Orient ». Assistant d’un car-tographe de Dieppe, François Costentin veut explo-rer le monde et rejoindre l’Inde. Apothicaire et chi-rurgien, Jean Mocquet a, quant à lui, découvert Goagrâce au livre d’un botaniste portugais dont les tra-vaux lui ont révélé les pouvoirs des plantes et desépices. Enfin, Dona Margarida da Fonseca Serrãoest une veuve de 24 ans, invitée à Goa par DomAlvaro, le frère de son défunt mari. Mes trois per-sonnages embarquent à Lisbonne sur une caraque(1)

amirale le 29 mars 1608, chacun sûr de ses choix etde ses rêves. Pourtant, aucun voyageur ne peut alorsprévoir ce qu’il adviendra lors d’une traversée longuede 14 mois, entre tropiques et Atlantique sud, entre-coupée d’un hivernage au Mozambique.

Racontez-nous la genèse de ce premier roman… Tout a commencé il y a une trentaine d’années,lorsque je dirigeais le Musée de la Marine. En contactpermanent avec des historiens, je me suis passionnépour leur travail au point d’accumuler une abondantedocumentation. À la lecture de ces documents, j’aivite compris que chaque pays ne disposait que d’unevision parcellaire. J’en ai donc fait la synthèse en pri-vilégiant notamment la dimension humaine. Quantà l’histoire maritime du Portugal, j’en suis devenu unspécialiste grâce à un ami, attaché naval du Portugalà Paris.

Pendant ces années, vous ne vous attaquez pour-tant à aucune fiction ?Tout à fait ! Ce qui ne m’a pas empêché de publier unevingtaine d’ouvrages sur la navigation ou l’histoiremaritime. Mais vous savez, en littérature, on nedevient un « véritable » écrivain que lorsque l’onpublie un roman. La suite était dès lors logique. LeXVIIe siècle, le Portugal, ses grands découvreurs… lecadre de mon premier roman était tout trouvé !Pour autant, tout devient compliqué avec un romanhistorique. Un exemple ? Un jésuite à Goa en 1604est-il habillé en blanc ou en noir ? Aux soucis roma-nesques s’ajoutent donc des détails de ce genre. Surle fond, mon roman est en quelque sorte une décli-naison de mon abondante documentation.

À LIREL’arbre de nuit, de François Bellec, JC Lattès édition,450 pages, 22,50 €.

À LIREPort-Éden, de Jean-Michel Barrault, Arthaud,216 pages, 19,90 €.

À LIRELes Larmes du Liban, de Jean-Marc Bourdet, Éditions valeurs d’avenir, 303 pages, 17 €.

TOUT UN ROMANPeintre et écrivain de Marine, François Bellec � est également un spécialiste de renom del’histoire de la navigation et de l’exploration du monde. Auteur de nombreux ouvrages surle sujet, le contre-amiral (2S) s’est attaqué cette fois à un nouveau genre : la fiction. Une première fort réussie, car son roman est le lauréat du prix Éric Tabarly 2013.

Un roman à lire absolument, qui alliel’érudition de l’ancien directeur du Musée nationalde la Marine, au talent du peintre et à la plumeélégante et pleine d’humour de l’amiral Bellec,écrivain de marine.»«

LOÏC JOSSE, LIBRAIRE À LA DROGUERIE DE MARINE

Quel est votre prochain projet éditorial ? J’ai pris un tel plaisir à écrire ce premier roman queje termine déjà la suite ! L’intrigue a lieu treize ans plustard. Je fais voyager mes personnages, dont Fran-çois, le jeune cartographe, à Macao ou à Batavia. Enenquêtant, j’ai remarqué qu’en une décennie, la situa-tion de cette région avait totalement changé. LesHollandais se sont implantés. La pression britan-nique est perceptible. Quant au roman, il m’oblige àdénicher des détails dans des livres anciens, un tra-vail certes passionnant mais de longue haleine. D’ail-leurs, j’apprends beaucoup. Le XVIIe siècle, celui dela Renaissance et de Léonard de Vinci, est finale-ment une époque très sauvage !®

PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST

(1) La caraque (ou nef) est un grand navire, de la fin du Moyen Âge, carac-térisé par sa coque arrondie et ses deux hauts châteaux avant et arrière.

1 Juillet 1877, uneétrange annonce paraîtdans la presse. Un mar-quis breton promet desterres à cinq francsl’hectare ainsi qu’unefortune rapide et assu-rée à tout candidatdésireux de fonder lalibre-colonie de Port-Éden. Octobre 1879,le vapeur Stella Marisembarque à son bord unecentaine de volontaires, dont un jeune reporter ambi-tieux : Corentin Bonaventure. Direction les confins del’Océanie, cap sur la Nouvelle-Guinée pour une odys-sée riche en péripéties. Le marquis de Rays tiendra-t-il ses promesses ? Inspiré d’une histoire vraie, lejournaliste, circumnavigateur et écrivain de MarineJean-Michel Barrault signe là un authentique romand’aventures. Un de ceux qui font voyager (et s’inter-roger) le lecteur immobile…® SD

DU PROCHE-ORIENT ENVOÛTANT1 De Grasse, Jeanne d’Arc, Germinal, Émeraude,Tonnerre… Jean-Marc Bourdet aime les embarque-ments sur les « bateaux gris ». « Le monde, la mer et dela Marine en particulier, m’ont fasciné depuis toutpetit », concède-t-il. Après s’être intéressé à un vieuxbâtiment (le Maillé-Brézé), à la vénérable Jeanne, puisau monde des sous-marins, l’écrivain, basé enArdèche, a campé lesaventures de sonnouveau roman surle BPC Dixmude enmission au large duLiban, en compagniede la 33F et des com-mandos Jaubert. DansLes larmes du Liban, ilest question des aven-tures de Cécile, jeuneenseigne de vaisseau, deson oncle Georges,moine bénédictin, et deJean, écrivain. « Monroman est un éloge ducourage de ceux, hommeset femmes de la Marine,qui sont capables de donner leur vie pour que d’autrescontinuent à vivre », résume l’écrivain au pied réso-lument marin.® SD

D’AVENTURES…

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DANS LES SEMAINES À VENIR

Du 12 juillet au 2 août, MéditerranéeMise en condition opérationnelle du porte-avions Charles de Gaulle avec songroupe aérien embarqué.

Le 14 juilletLa Marine nationale célèbre la fête nationaledans toute la France. Programme détaillé surwww.defense.gouv/marine/14-juillet

Les 20 et 21 juillet, Le Luc (Var)Meeting aérien EALAT avec la présence d’aéronefs de la Marine nationale.

Le 22 juillet, Toulon (Var)Retour du BPC Tonnerre et de sa frégate d’escorte, la Fasm Georges Leygues (MissionJeanne d’Arc).

Le 14 août, océan IndienFin du commandement français de la Task Force 150.

Du 19 au 28 août, mer BaltiqueEntraînement de guerre des mines Open Spirit,avec la participation du CMT Croix du Sud.

Le 4 septembre, au large de la Fédération de RussieEntraînement de guerre des mines Russex, avec la participation du CMT Croix du Sud.

Le 7 septembre, Brest (Finistère)9e édition du salon Amarrage destiné aux ressortissants et familles de la base de Défense de Brest-Lorient.

INFOagenda

Du 9 au 20 septembre, mer BaltiqueEntraînement Otan de guerre des mines Danex-Northern Coast, avec la participation d’un Atlantique 2 et de la Fasm Primauguet.

Le 11 septembre, Toulon (Var)Forum Famille-Défense.

Du 23 au 26 septembre, MéditerranéePréparation opérationnelle des unités de la Forced’action navale Gabian.

DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique à : [email protected]

DÉPLACEMENTS OFFICIELS ET RENCONTRE DES MARINS DANS LES FORCESL’amiral Bernard Rogel participera aux cérémonies de la fête nationale à Paris le 14 juillet. Puis, les 23 et 24 juillet, le chef d’état-major de la Marine rencontrera son homologue espagnol à Madrid. Il recevra le chef d’état-major de la Marine japonaise le 29 août à Paris.

En juillet et août 2013, les sémaphores de la façade Atlantique sont ouverts au public. Retrouvez les jours et les horaires sur le siteInternet de la Marine.

Sémaphores à découvrir

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CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

COLS BLEUS N°3017 13 JUILLET 2013

COUVERTURE INFOGRAPHIE : PAUL SÉNARD/MN

INFO ACTUS PAGE 6 : SÉBASTIEN CHENAL/MN ; DR ; PATRICE DONOT/MN ; PATRICE DONOT/MNPAGE 7 :COLOMBAN ERRARD/MN ; MN PAGE 8 : MN ; MN PAGE 9 : NATHALIENOCART/MN ; JACQUES TONARD/MN PAGE 10 : MN ; DGA PAGE 11 : DGA ; US NAVY

PASSION MARINE PAGES 12-13 :MNPAGE 14 :VINCENT MAUPILE/ MN ; LUDOVIC PICARD/ MNPAGE 15 :VINCENT MAUPILE/ MN ; VINCENT MAUPILE/ MNPAGE 16 : PATRICK FROMENTIN/ MN ; MNPAGE 17 :CARTE : SERGE MILLOT/MNPAGES 18-19 :MN ; INFOGRAPHIE : IDÉ

VIE DES UNITES PAGE 20 :GUILLET NICOLAS/ MN ; MDN CANADA ; MNPAGE 21 :MN ; MNPAGE 22 :MN ; MN ; MNPAGE 23 :MN ; MN ; MN

PLANETE MERPAGE 24 :CARTE : IDÉPAGE 25 :DR

CHRONIQUE DU PERSONNELPAGES 26-27 :MN ; MN ; MNPAGE 28 :MN

ESPACE LOISIRSPAGE 29 :GIANLUCA DI FAZIO/WWW.FFVOILE.FR ; MN ; MNPAGE 30 : PASCAL DAGOIS/ MN ; PASCAL DAGOIS/ MN ; PASCAL DAGOIS/ MN ; PASCALDAGOIS/ MN ; PASCAL DAGOIS/ MN ; PASCAL DAGOIS/ MNPAGE 31 : JC LATTÈS ÉDITION ; ARTHAUD ; EDITIONS VALEURS D’AVENIR 4E DE COUVERTUREANTHONY PECCHI TIRS DE LEURRES DEPUIS UN CAÏMAN MARINE.

RÉDACTION : 2 rue Royale 75008 Paris ®Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ®E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ®Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ®Rédactrice en chef : LV Caroline Ducret®Rédactrice en chef adjointe : LV Céline Horlaville ®Secrétaire : Mot Phaëdra-Noor Messoussa ®Rédacteurs et journalistes :Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ; Asp. Margot Perrier ® Collaborateurs : EV1 (R) Antoine de Surirey ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ®Infographie : EV2 Paul Sénard ; Serge Millot ®Directeur de la publication :Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga, directeur de la communication de la Marine ®Abonnements : 01 49 60 52 44 ®Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial– 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected] ®Conception-réalisation : Idé Édition, 33 rue des Jeûneurs 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant®Photogravure : Média Grafik ®­­Imprimerie :Roto France, rue de la Maison Rouge 77185 Lognes ®Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ®Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ®ISBN : 00 10 18 34 ®Dépôt légal : à parution ®

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

VOUS VOULEZ DÉPOSER UNE PETITE ANNONCEDANS COLS BLEUS ?

N’HÉSITEZ PAS ! SUIVEZ LES CONDITIONS CI-DESSOUS :Tarifs des permutations (exclusivement réservés aux marins) :1 insertion : 7,62 €. 3 insertions : 18,29 €. 6 insertions : 25,91 €Toutes annonces confondues, SAUF permutations : 3 insertions : 57,93 €CONTACTEZ LE 01 42 92 17 17 ou [email protected] pour envoyer texte de l’annonce et paiement : SIRPA MARINE Cols Bleus, 2 rue Royale 75008 PARIS (Chèque à l’ordre de l’agent comptable de l’ECPAD)

MOBUREAUQM2 MOBUREAU, affecté en septembre 2013 à Carcassonne, cherche permutation à Paris. Urgent. Contact au 06 37 61 09 51 ou [email protected]

ANCIENS DE LA JEANNE D’ARCRejoignez l’association des anciens marins du groupe Jeanne d’Arc – Région Ile-de-France et départements rattachés.Président : Lionel Fromage, 9 rue de Brie, 78 310 Maurepas.Contact au 01 30 62 61 42 ou [email protected]

PERMUTATIONS

CHALLENGE RADIOAMATEUR GÉNÉRAL FERRIÉ Le challenge général Ferrié est dédié aux radio-clubs militaires de la Défense. Ilse déroule tous les ans et s’appuie sur le concours radioamateur Championnatde France HF qui se décline en deux parties, télégraphie et téléphonie. La remisedes prix a lieu à l’École des transmissions de Cesson-Sévigné au mois de septem-bre ou d’octobre. Les radioamateurs militaires en activité peuvent participer enenvoyant leur compte-rendu et en précisant leurs coordonnées professionnelles.Renseignement : MAJ Yves-Michel Collet : [email protected]

ANNONCES CLASSÉES

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