(mémoire zemri ) - univ-oran1.dz
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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Mlle
En Vue de l’obtention du diplôme de
Option
SYNTHESE DE MACROMONOMERES
A BASE DES ETHERS
Soutenu le : 19 / 04 / 2012
Devant le jury :
Président : R. MEGHABAR Professeur
Examinateurs : N. SAHLI Professeur Université d’Oran Es
A. HARRANE
A. YAHIAOUI
Encadreur : M. BELBACHIR
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université d’Oran
Faculté des Sciences
Département de Chimie
Mémoire
Présenté par
Mlle ZEMRI NADIA KHEIRA
En Vue de l’obtention du diplôme de
MAGISTER
Option : Chimie des Polymères
MACROMONOMERES TELECHELIQUES
DES ETHERS CYCLIQUES CATALYSEE
LA MAGHNITE-H +
: 19 / 04 / 2012
R. MEGHABAR Professeur Université d’Oran Es
N. SAHLI Professeur Université d’Oran Es
A. HARRANE MCA Université d’Oran Es
A. YAHIAOUI Professeur Université M. Stambouli
BELBACHIR Professeur Université d’Oran
1
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Département de Chimie
TELECHELIQUES
CATALYSEE PAR
Université d’Oran Es-Senia
N. SAHLI Professeur Université d’Oran Es-Senia
Université d’Oran Es-Senia
Université M. Stambouli Mascara
’Oran Es-Senia
2
A mes parents pour leur compréhension et leur patience
A mes frères, sœurs, beau frère et belles sœurs
A ma nièce Sanaa
A tous les miens
3
Remerciements
Ce travail a été réalisé au sein du laboratoire de chimie des polymères à
l’université d’ORAN (LCPO).
Je tiens à remercier mon directeur de thèse et mon professeur, Monsieur M.
BELBACHIR, Professeur à l’université d’ORAN et directeur du laboratoire, pour
m’avoir accueilli et permis de préparer cette thèse, et la confiance qu’il m’a accordé
pour mener à bien le sujet de recherche proposé, et pour m’avoir si bien encadré.
J’adresse mes respectueux remerciements à Monsieur R. MEGHABAR,
Professeur à l’université d’ORAN, qui a bien voulu assurer la présidence du jury, et
pour les conseils qu’il m’a prodigué tout au long de ma recherche.
Je tiens sincèrement à remercier Madame N.BOUYACOUB, Professeur à
l’université d’Oran d’avoir accepté d’évaluer ma thèse et faire partie du jury.
Je remercie Monsieur A. HARRANE Maitre de conférence à l’université Es-
Senia (ORAN), pour avoir bien voulu faire partie du jury.
Mes remerciements à Monsieur A. YAHIAOUI, Maitre de conférence à
l’université de MASCARA, pour avoir accepté d’examiner cette thèse et avoir consenti
à faire partie du jury.
Merci à monsieur A. ADDOU pour son aide aux FT-IR et UV, à Madame M.
AKAB pour son aide aux RMN.
Je suis très reconnaissante envers mes amis. Ce fut un plaisir de travailler avec
eux, j’ai beaucoup appris à leurs côtés. Je n’oublierai bien sûr pas tous les autres
étudiants que j’ai côtoyés au cours de cette thèse.
4
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE……………………………….................................................
CHAPITRE I : Rappels Bibliographiques I- polymérisation par ouverture des hétérocyles……………………………………………...
1- Généralités…………………………………………………………………………... 2- La polymérisabilité……………………………………………………………..........
2-1. Aspects thermodynamiques……………………………………………. 2-2. Nucléophilie et basicité des hétérocycles………………………………
3- Importance industrielle du polytétrahydrofurane et du polyoxyde de propylène………………………………………………………………………..........
4- Mécanisme de la polymérisation cationique par ouverture de cycle………......... 1- Différents amorceurs utilisés………………………………………........
a- Les acides de Bronsted…………………………………………... b- Les acides de Lewis……………………………………………… c- Les sels de métaux………………………………………………..
c-1. Les sels oxoniums…………………………………………. c-2. Les sels carbéniums………………………………………. c-2-1. Les sels de triphénylméthylium……………………. c-3. Les sels d’oxocarbénium………………………………….
d- Les amorceurs covalents……………………………………........ e- Les amorceurs contenant des atomes de silicium…………........ f- Autre amorceurs…………………………………………………
2- Synthèse de polyéther linéaire………………………………………… 1- Mécanisme par bout de chaîne actif…………………………….
a- Amorçage………………………………………………… b- Propagation………………………………………………. c- Réactions de transfert et de terminaison………………..
2- Mécanisme par monomère activé (AM)………………………... II- Synthèse des macromonomères téléchéliques……………………………………..............
1- Introduction………………………………………………………………………….. 2- Synthèse de macromonomères téléchéliques……..………………………………...
2-1. Par voie anionique…………………………………………………… a- Utilisation d’un amorceur insaturé……………………………. b- Utilisation d’un désactivant insaturé…………………………..
2-2. Par voie cationique…………………………………………………… a- Utilisation d’un amorceur insaturé……………………………. b- Utilisation d’un désactivant insaturé………………………….. c- Réaction de transfert cationique………………………………. d- Méthode des inifers……………………………………………..
Références bibliographiques……………………………………………………………………
CHAPITRE II : Synthèse et caractérisation de poly(THF) I- Introduction………………………………………………………………………………….. II- Synthèse de polytétrahydrofurane………………………………………………………….
1-Préparation du catalyseur…………………………………………………….......... a- Structure et propriétés des phyllosilicates……………………......... b- Caractérisation de la Maghnite……………………………………...
b-1. Diffraction des rayons X (DRX)……………………………...
01 04 04 04 05 08 08 09 09 09 10 11 11 13 13 14 16 18 19 19 19 19 20 21 24 27 27 28 28 29 31 32 32 33 34 35 36 47 48 48 48 49 50
5
b-2. Analyse élémentaire (EA)………………………………......... b-3. Spectroscopie infrarouge (IR)………………………………..
c- Polymérisations catalysées par la Maghnite-H+…………………… 2-Préparation du polyTHF…………………………………………………………..
a- Description des expériences…………………………………………. b- Caractérisation du produit obtenu…………………………….........
b-1. Résonance magnétique nucléaire RMN1H………………… b-2. Résonance magnétique nucléaire RMN13C………………... b-3. L’infrarouge (FT-IR)……………………………………….. b-4. La spectophotométre UV………………………………........ b-5. Analyse calorimétrie différentielle à balayage DSC……… b-6. Analyse Thermogravimétrique ATG………………………
c- Effet des différents paramètres de synthèse de polyTHF…………. c-1. Effet de la quantité de la Maghnite-H+……………………. c-2. Effet de la concentration de l’anhydride benzoïque……… c-3. Effet du temps de réaction………………………………….. c-4. Effet de la température………………………………….......
3-Mécanisme proposé de la polymérisation de THF avec l’anhydride benzoïque.. 1- Initiation…………………………………………………………........ 2- Propagation…………………………………………………………... 3- Transfert de chaîne………………………………………………….. 4- Terminaison…………………………………………………………..
III- Conclusion………………………………………………………………………….............. Références bibliographiques……………………………………………………………………
CHAPITRE III : Synthèse et caractérisation de polyoxyde de propylène I-Introduction………………………………………….. ………………………………………. II-Synthèse de poly (oxyde de propylène)……………………………………………………..
1- Préparation du polyOP…………………………………………………………… a- Description des expériences…………………………………………. b- Caractérisation du produit obtenus……………………………….
b-1. Résonance magnétique nucléaire RMN1H……………….. b-2. Résonance magnétique nucléaire RMN13C………………. b-3. L’infrarouge (FT-IR)………………………………………. b-4. La spectophotométre UV………………………………….. b-5. Analyse calorimétrie différentielle à balayage DSC……... b-6. Analyse Thermogravimétrique ATG……………………...
c- Effet des différents paramètres de synthèse de polyOP…………… c-1. Effet du solvant……………………………………………… c-2. Effet de la quantité de la Maghnite-H+……………………. c-3. Effet du temps de réaction…………………………………. c-4. Effet de la concentration de l’anhydride benzoïque………
2-Mécanisme probable de la polymérisation d’OP avec l’anhydride benzoïque. 1- Initiation……………………………………………………………… 2- Propagation…………………………………………………………... 3- Transfert de chaîne…………………………………………………... 4- Réaction de terminaison……………………………………………...
III-Conclusion…………………………………………………………………………………... Références bibliographiques……………………………………………………………….......
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………….. PARTIE EXPERIMENTALE
51 51 52 58 58 58 58 61 63 65 66 67 68 68 70 71 72 74 74 75 75 76 77 78 80 81 81 81 81 81 85 86 88 89 90 91 92 93 95 96 97 97 98 98 99 100 101 102
6
I- Purification des monomères et des solvants………………………………………............... I-1- Méthanol……………..………………………………………………………….…… I-2- Dichlorométhane……………...…………………………………………………….. I-3- Anhydride benzoique……………………………………………………………….. I-4- Tétrahydrofurane…………………………………………………………………… I-5- l’oxyde de propylene…………………………………………………………... …... II- Activation de la Bentonite au niveau du laboratoire……………………………............... III- Synthèse du poly(THF)……………………………………………………………………. IV- Synthèse du poly(OP)……………………………………………………………………… V- Techniques de caractérisation……………………………………………………………… V-1- La résonance magnétique nucléaire (RMN)………………………………………. V-2- L’Infrarouge (IR)…………………………………………………………………… V 3- La spectroscopie ultraviolet-visible (UV)………………………………………….. V-4- Analyse Calorimétrie différentielle (DSC)………………………………………… V-5- Analyse Thermogravimétrique (TGA)……………………………………………. LISTE DES ABREVIATIONS………………………………………………………...
103 103 103 104 104 105 105 106 106 107 107 107 107 109 109 110
7
INTRODUCTION
GENERALE
8
Introduction générale
La science macromoléculaire connaît un nouvel essor avec le développement de
techniques de polymérisation contrôlées qui permettent d’accéder à des polymères possédant
des architectures de plus en plus complexes. Parmi ceux-ci, les polymères téléchéliques font
l’objet d’un grand nombre d’études.
Dans la communauté scientifique des polymères, le terme "téléchélique" désigne un
oligomère ou un polymère linéaire capable de subir une polymérisation ultérieure du fait de la
présence des groupes réactifs à chacune des deux extrémités de la chaîne1.
Les propriétés des macromonomères sont intrinsèquement liées à leur structure. La
nature des queues, des têtes, leurs longueurs respectives et leur espacement déterminent le
comportement physique du copolymère2.
Les différentes propriétés déterminent plusieurs applications. Les macromonomères
ont un rôle important dans l’économie, en raison de leurs applications possibles comme
composants dans la synthèse des copolymères à blocs, élastomères thermoplastiques,
tensioactifs, …. Etc3.
Les macromonomères à base des polyéthers linéaires, sont généralement utilisés
comme précurseurs de polyuréthanes, notamment sous la forme d’oligomères
dihydroxytéléchéliques.
Différentes approches ont été élaborées pour la synthèse des polymères téléchéliques
en utilisant plusieurs amorceurs4 (BF3, CF3SO3H, H3PO4,…), ces amorceurs ont plusieurs
inconvénients, les acides ne sont pas récupérables, leur élimination cause un vrai problème vu
leur toxicité et leur corrosivité. Leur neutralisation est extrêmement coûteuse.
L’originalité de ce travail est l’utilisation d’un nouveau catalyseur5, naturel, plus
efficace, moins coûteux, d’une manipulation et d’une conservation plus facile et moins
9
polluant pour l’environnement pour la synthèse des polyéthers linéaires téléchéliques : c’est la
Maghnite.
Les travaux présentés dans ce mémoire, s’orientent particulièrement vers les
polymères à base de poly (oxyde de propylène) (POP) et poly (tétrahydrofurane) (PTHF)
auxquels des groupements benzoïques sont greffés, à leurs deux extrémités. On qualifie ces
polymères de "téléchéliques".
Ce manuscrit est composé de trois chapitres :
- Le premier chapitre donne un rappel sur la polymérisation cationique par ouverture
de cycle des éthers cycliques ainsi que sur la préparation des polymères
téléchéliques.
- Le deuxième chapitre décrit d’abord la synthèse de poly tétrahydrofuranne
téléchélique, puis il rassemble les résultats des différents paramètres et les
caractéristiques du polymère ainsi préparé.
- Enfin, le dernier chapitre porte sur la synthèse de poly oxyde de propylène
téléchélique et décrit les résultats de leur caractérisation et l’étude cinétique.
Plusieurs méthodes de caractérisation ont été utilisées, telles que la résonance
magnétique nucléaire (RMN), l’infrarouge (IR), les spectres d’absorption ultraviolet (UV), la
calorimétrie différentielle à balayage (DSC), et l’analyse thermogravimétrique (ATG) pour
déterminer les structures des composés synthétisés.
10
Références bibliographiques:
1. M. A. Tasdelen, M. U. Kahveci and Y. Yagci; Telechelic Polymers by Living and
Controlled; Volume 36, Turkey (2011).
2. N. Hadjichristidis, S. Pispas, M. Pitsikalis, H. Iatrou, D. Lohse, “ Graft copolymers”,
Encyclopedia of Polymer Science and Technology, Wiley, New York (2002).
3. Mishra. M. K, Yagci. Y. Handbook of vinyl polymers: Radical Polymerization, Process and
technology. Boca Raton: CRC Press/Taylor & Francis; (2009).
4. G. Odian, La Polymérisation : Principes et Applications ; 3rd Ed. John Wiley and Sons,
Inc, (1994).
5. M. Belbachir, U.S. Patent. 7, 094, 823. B2, (2006).
11
CHAPITRE I :
RAPPEL
BIBLIOGRAPHIQUE
12
Ce chapitre aborde, dans un premier temps, une recherche bibliographique sur la
polymérisation cationique des hétérocycles et spécifiquement celle des éthers cycliques. La
seconde partie de ce chapitre décrit le mécanisme de la polymérisation cationique par
ouverture de cycle.
Enfin, la partie principale de ce chapitre a pour objectif de donner une vision globale des
polymères téléchéliques. En décrivant les différents méthodes de préparation de ces
polymères, nous avons pris une de ces méthodes comme modèle pour préparer: le poly (THF)
α, ω-insaturé, et poly(OP) α, ω-insaturé.
I)-Polymérisation par ouverture des hétérocycles:
I-1Généralités :
Dans la synthèse des polymères, en plus de la polycondensation et de la
polymérisation en chaine, il existe une autre grande méthode de polymérisation : il s’agit de la
polymérisation par ouverture de cycle des monomères cycliques1-4 de types éther, acétal,
amide (lactame), ester (lactone) et siloxane. Cette polymérisation est largement utilisée dans
l’industrie, en particulier pour l’oxyde d’éthylène.
La polymérisation des éthers cycliques a été réalisée pour la première fois en 1863 par Wurtz5. En effet, la tension contenue dans le cycle facilite son ouverture et par là même sa polymérisation. Il a découlé de ces premiers travaux de très nombreuses études sur la polymérisation de ces dérivés.
I-2.La polymérisabilité :
De nombreux monomères cycliques de nature variée peuvent être polymérisés par
ouverture de cycle6-8.en plus des monomères mentionnés plus haut, on peut citer les amines,
les sulfures, les oléfines, les cyclotriphosphazènes et les anhydrides de leuchs. L’aptitude à la
polymérisation d’un monomère cyclique dépend des facteurs thermodynamiques et
cinétiques.
13
I-2-1.Aspects thermodynamiques :
Le facteur le plus important qui détermine la polymérisabilité d’un monomère cyclique
(c'est-à-dire la possibilité d’en faire un polymère linéaire) est d’ordre thermodynamique : il
représente la stabilité relative du monomère cyclique par rapport à la structure linéaire du
polymère9, 10 (Tableau 01).
Tableau (01): thermodynamique de la polymérisation des cycloalcanes11, 12à 25°C
∆Hlc (kj /mole)
∆Slc (j/mole-°C)
∆Glc (kj /mole)
3 -113.0 -69.1 -92.5
4 -105.1 -55.3 -90.0
5 -21.2 -42.7 -9.2
6 -12.9 -10.5 +5.9
7 -21.8 -15.9 -16.3
8 -34.8 -3.3 -34.3
Les indices lc (représentant les termes : liquide-cristal) ∆H, ∆S et ∆G indiquent que
ces valeurs se rapportent à la transformation d’un monomère liquide en un polymère cristallin.
Du point de vue thermodynamique, la polymérisation est possible dans tous les cas,
sauf pour les cycles à six membres, à quelques exceptions prés. La facilité d’ouverture du
cycle suit l’ordre : 3 et 4 > 8 > 5 et 7, résulte essentiellement de la tension du cycle pour les
cycles à 3 et 4 membres, de la tension conformationnelle des substituants éclipsés pour les
cycles à 5 membres et de la tension transannulaire pour les cycles à 7 et 8 membres.
Bien que la polymérisation par ouverture de cycle soit thermodynamiquement possible
pour tous les cycloalcanes (sauf pour le cycle à 6 membres), leur polymérisation n’a pu être
réalisée que dans quelques cas, presque exclusivement avec des dérivés du cyclopropane, et
seuls des oligomères ont pu être obtenus13, 14.
14
Ceci montre bien qu’il ne suffit pas que la thermodynamique soit favorable pour qu’une
polymérisation puisse se produire : il faut de plus que la cinétique d’ouverture de cycle
convienne (Tableau 02).
Tableau (02): Valeurs de ∆H et ∆S dans la polymérisation des éthers et des acetals15
Monomère Taille du cycle -∆H (KJ/mole) -∆S (KJ/mole) Ref
Oxyde d’éthylène
Oxétane
Tétrahydrofurane
1-3 Dioxolane
Trioxane
1-3 Dioxépane
1-3-6 Trioxécane
3
4
5
5
6
7
8
94.5
81.0
23.4
17.6
4.6
15.1
13.0
174.0
-
82.4
47.7
18.0
48.1
21.0
21
21
21
22
22
23
23
Cette exothermicité s’explique par :
1)-Lors de l’ouverture du cycle au cours de la polymérisation, une liaison C----Z
cyclique (Z=O dans le cas d’oxirane) est coupée et ensuite remplacée par une liaison
acyclique de même type C----Z. Cependant une liaison acyclique est plus forte qu’une liaison
cyclique comme le montre les longueurs des liaisons C----X (X_N, O) cycliques comparées
dans le Tableau 03 à leurs valeurs dans des molécules acycliques.
Tableau (03): Longueurs des liaisons16 C----X (X=N, O)
C----Xa (A°) C----Xb (A°)
X=N 1.475 1.426
X=O 1.435 1.410
15
a : Longueurs des liaisons simples dans les molécules cycliques.
b : Longueurs des liaisons simples dans les molécules acycliques.
2)- La diminution de l’enthalpie est due principalement à des contraintes d’ordre
structural. La polymérisation des monomères cycliques est induite exclusivement par la
suppression de la distorsion des angles de liaisons lorsqu’on passe d’une structure cyclique à
une architecture en chaine17. En effet les angles de valence qui doivent être voisin de 109° 28’
pour un carbone (sp3) sont nettement inférieurs à cette valeur dans les formes cycliques
(environ 60° dans les cycles à trois chainons).
Les cycloalcanes ne possèdent pas dans leur structure cyclique de liaison susceptible
d’être attaquée facilement par un amorceur. Il en va différemment des lactames18, 19,
lactones20, éthers21 et acétal22 cycliques et d’autres hétérocycliques. La présence d’un
hétéroatome permet à un amorceur nucléophile ou électrophile d’attaquer ce site privilégié et
de déclencher la polymérisation par ouverture de cycle. Plus l’hétéroatome (Z) est
électronégatif et plus la liaison C----Z est polaire et la polymérisabilité augmente. Par
exemple la polymérisation du THF est possible alors que celle d’un cycle de même taille
contenant l’azote est impossible bien que l’azote soit plus nucléophile que l’oxygène23.
Les oxiranes polymérisent aussi bien par la voie cationique que par la voie anionique.
Leur habilité d’ouverture de cycle selon un des deux processus dépend essentiellement de la
nature et du nombre de substituant autour du cycle24.
16
I-2-2.Nucléophilie et basicité des hétérocycles :
La nucléophilie et la basicité reflètent la même propriété, c'est-à-dire le pouvoir de
combiner un doublet électronique libre avec un substrat électrophile. La nucléophilie relative
d’un éther cyclique par rapport à celle d’un éther situé sur une chaine polymère croit avec la
taille du cycle, de sorte que la formation d’oligomères cycliques est moins importante dans le
cas de l’oxétane que pour les époxydes, et que la formation d’oligomères cycliques lors de la
polymérisation du tétrahydrofurane est moins importante que dans le cas de l’oxétane. E. A
.Arnett25 a établi un ordre de basicité pour les éthers.
O O O OO> > >>
En pratique, on estime que l’ordre de nucléophilie et de basicité varie dans le même
sens. Bien que ce ne soit pas totalement justifié, cette technique permet de faire des
comparaisons semi quantitatives des valeurs connues de pka, tandis qu’il n’existe aucune
échelle universelle de nucléophilie.
I-3.Importance industrielle du polytétrahydrofurane et du polyoxyde de
propylène :
Les polymérisations d’hétérocycles de type éther connaissent un certain nombre
d’utilisations industrielles. La polymérisation et la copolymérisation d’oxydes de propylène,
de même que la polymérisation du tétrahydrofurane sont utilisées dans la préparation de
macrodiols polyéther c’est-à-dire de polyéthers téléchéliques dotés d’extrémités hydroxyle26-
28. Les produits commerciaux ont en général des masses molaires comprises entre 500 et 6000
et sont utilisés dans la production de copolymères à blocs de type polyuréthane ou polyester,
en particulier de polyuréthanes thermoplastiques et de polyesters élastomères29.
L'oxyde de propylène est utilisé principalement comme intermédiaire chimique dans la
production de polyols de polyuréthane (60% à 65%), des glycols de propylène (20% à 25%),
17
et des éthers de glycol (3% à 5%). Les polyols polyuréthane sont utilisés pour fabriquer des
mousses de polyuréthane, alors que, les propylènes glycols sont principalement utilisés dans
la fabrication des résines de polyesters insaturés pour les industries du textile et de la
construction. Les glycols de propylène sont également utilisés dans l’industrie des
médicaments, additifs en cosmétiques, des plastifiants, les fluides hydrauliques et lubrifiants,
et antigels. En outre, le propylène oxyde peut être utilisé dans les chambres de fumigation
pour la stérilisation des aliments emballés et en tant que pesticide30, 31.
I-4.Mécanisme de la polymérisation cationique par ouverture de cycle :
I-4-1.Différents amorceurs utilisés :
Certains amorceurs ont été mis en point pour la polymérisation des monomères
hétérocycliques par voie cationique à savoir : les acides, les sels d’acides organiques stables,
les composés covalents (esters d’acides).
a- Les acides de Bronsted :
Les acides de Bronsted, ou acides protoniques, doivent être forts, c'est-à-dire
l’équilibre acido-basique doit se déplacer vers la droite menant à des anions de faible
nucléophilie.
Les acides protoniques forts les plus utilisés sont :
� Acide phosphorique H3PO4
� Acide chloro et fluoro sulfonique HSO3Cl, HSO3F
� Acide méthane sulfonique CH3SO3H
� Acide trifluorométhane sulfonique CF3SO3H (acide triflique)
� Acide perchlorique HClO4
18
Pruckmaryr et coll32 ont étudié la polymérisation du THF initiée par l’acide
fluorosulfonique.
FSO3H + O FSO3H O FSO3- + OH
OH + n O H O CH2 O4
n
D’autres acides tels que HCl et HI, sont des acides très forts qui fournissent des anions
relativement de faible nucléophilie. Ces acides peuvent protoner exceptionnellement les
monomères hétérocycliques hautement nucléophiles.
b- Les acides de Lewis :
Différents acides de Lewis ont été utilisés pour l’amorçage des monomères
hétérocycliques :
� Halogénures métalliques : AlCl3, BF3, SnCl4, TiCl4, ZnCl2, PCl5, SbCl5.
� Dérivés organométalliques : RAlCl4, R2AlCl3, R3AlCl2, R4AlCl (R=
Alkyle).
� Oxyhalogénures : POCl3, CrO2Cl.
Parmi les acides de Lewis contenant le fluor. BF3 est souvent le plus utilisé comme
amorceurs dans la polymérisation cationique par ouverture de cycle. Ceci est du partiellement
à l’action de BF3 qui forme un complexe stable bien défini avec les éthers33. Par exemple la
polymérisation de l’épichlorydrine par BF334.
19
BF3 + O
CH2Cl
CH2Cl CH2Cl
CH2Cl
CH2Cl
BF3 O
O
OOBF3-
+
BF3
CH2Cl
CH2ClOOBF2
+
BF4-
Le BF3 ne peut pas amorcer la polymérisation du THF, par contre l’addition d’une
petite quantité d’époxyde ou de propionate au milieu réactionnel permet d’amorcer la réaction
de polymérisation du THF35.
BF3 +O
F3B O
CH2ClCH2Cl
O
O CH2
OBF2
ClH2C
CH
CH2Cl
O
CH
F3BH2
THF BF3
O CH2 CH2 CH2 CH2 CH2O
c- Les sels de métaux :
c-1-Les sels oxoniums :
La synthèse de la majorité des ions trialkyloxonium qui peuvent initier toutes les
classes considérées des hétérocycles (acétals cycliques, éthers, lactones) est simple dans le cas
des anions tétrafluoroborate (BF4-) et hexachloroantimonate (SbCl6)
36, 37. Elle fait intervenir
une réaction d’un éther avec un α-épichlorhydrine et l’halogénure du métal correspondant,
exemple :
20
6(C2H5)2O+ 3 OCH2Cl+ 4BF3 3(C2H5)3O
+BF4- + C2H5O *CH2 CH O B
CH2Cl 3
(C2H5)3O+BF4
- + O C2H5
CH2ClCH2Cl
O+
BF4-
+ (C2H5)2O
Cette méthode reste la plus convenable pour la préparation des tétrafluoroborate et
héxachloroantimonate de triéthyloxonium.
Les sels de trialkyloxonium avec les anions les plus stables PF6- ou SbF6
-, ont été
préparés par Olah38, en utilisant l’orthoformiate comme agent d’alkylation.
H2C(OCH3)2 + 2PF5 HC
OCH3
OCH3
OCH3
OCH3
HC(OCH3)
+
PF6-
PF6-
+ CH3F + POF3
HC+++ 2(CH3)2O (CH3)3O
+PF6-
21
c-2-Les sels carbéniums :
Parmi les sels carbéniums, qui sont utilisés, tels que Ph3C+SbCl6
-39, 40, tropylium+
SbCl6- 41, et Ph3C
+PF6- 42, leurs réactions sont suivies grâce à leurs propriétés spectroscopiques
en solution : ils présentent une forte absorption (εmax= 3.6 104 à λmax = 430nm pour
(C6H5)3C+A- est un anion complexe)
c-2-1-Les sels de triphénylméthylium (trityl) (Ph3C+A-) :
Les résultats de Brawn43 et de Kuntz44 montrèrent que l’ion carbénium réagit par
arrachement d’hydrure pour former du triphényl méthane :
(C6H5)3C+X-
+
O
(C6H5)3CH O
X-+
+
Toutefois, l’étape suivante fut longtemps controversée. Il est à présent démontré
qu’elle se fait par arrachement de proton45, il se produit globalement une déshydrogénation
qui conduit à la formation de dihydrofurane et d’un acide protonique.
(C6H5)3C+X-
+ O O OH+
+
Stabilisé par complication avec le monomère :
OH O
X
L’acide est ainsi amorceur46.
22
OH
O
X+ O O O+HO(CH2)4
X
c-3-Les sels d’oxocarbénium :
Les sels d’oxocarbénium (qui sont des agents d’acylation) sont d’excellents amorceurs
de la polymérisation des hétérocycles47, ils ont été préparés par Olah48selon deux méthodes :
� Par réaction d’un halogénure d’acide de Lewis
C R
O
X+ MtXnR C O+ MtXn+1
-
� Par réaction d’un halogénure d’acide avec le sel d’argent d’un acide de
Lewis
C R
O
X
+ +Ag+ MtXn+1-
R C O+ MtXn+1-
AgX
Yamashita49, en se basant sur la RMN et l’IR lors de la polymérisation du THF par ce type de
catalyseur, a proposé que l’amorçage se fasse selon le schéma suivant :
23
R +C O+ MtXn+1- O
O
O
O
O R C
O
MtXn+1
OR C
O
MtXn+1
polymère
D’autres chercheurs50 ont utilisé des sels oxocarbénium multifonctionnels comme
amorceurs de polymérisation.
Ces sels sont généralement préparés « in situ » par la réaction de l’acide chlorhydrique
correspondant avec les sels des métaux des « super acides ».
O O OO
O
O
O
C (CH2)4C CC
C
C
C
++
+
+
+
+
+
Utilisant comme amorceur l’hexafluoroantimonate d’acétyle, Heitz et col 51, 52 ont
polymérisé le THF en présence de l’anhydride.
24
d- Les amorceurs covalents :
Une autre classe d’amorceurs a été étudiée par Smith Hubin53, c’est celle des
amorceurs covalents.
Ces composés tels que les esters et les anhydrides des acides trifluorométhylsulfonique
et fluorosulfonique, peuvent amorcer la polymérisation cationique des hétérocycles (éthers
cycliques, acétals cycliques)1-4, 7. Smith et Hubin nous présentent le mécanisme de la
polymérisation suivant :
(CF3SO2)2O + O O SO2CF3 CF3SO2O+
L’amorçage implique ainsi une O-sulfonation du THF quand les anhydrides sont
employés et une O-alkylation dans le cas ou les esters sont utilisés :
OO
O
O
CH3-CH2-OSO2CF3+ 3HC-CH2
OSO2CF3 F3CO2SO
3CH-CH2-O
L’utilisation des anhydrides (CF3SO2)2O ou (FSO2)2O présente un intérêt particulier,
puisqu’elle permet d’obtenir des composés difonctionnels lors de la polymérisation des éthers
cycliques53. Ainsi, l’anhydride de l’acide trifluorométhylsulfonique donne en présence de
THF un polymère ayant des cations aux extrémités de la chaine en croissance :
25
(CF3SO2)2O+ O
O O
O
O CF3SO2
O3SF3C
CF3FO3 CF3FO3
OO2SF3C-O
O3SF3C
O OCF3SO2 OSO2CF3
Cependant, seule une fraction de ces amorceurs est actives 60% dans le cas de
(CF3SO2)2O54. Franta et Reibel50 ont montré que cette activité est de l’ordre de 70% pour le
diester (CF3SO3C4H8SO3CF3).
Dubreuil et call55 ont mis au point une nouvelle méthode pour préparer un polyTHF
téléchélique avec les deux bouts de chaines fonctionnalisés de nature différente. La
polymérisation est amorcée par des triflates fonctionnalisés, préparés par la réaction des
alcools fonctionnalisés avec l’anhydride triflique en utilisant comme capteur de proton, le di-
ter-butyl-pyridine (DTBP).
26
R-OH + (CF3SO2)2OCH2Cl2, 20°C
N
R-OSO2CF3 +
CF3SO3
O
OR CF3SO3
-
n
O
O CF3SO3O
*R
Nu
N
O NuR
n+1
e- Les amorceurs contenant des atomes de silicium :
Plusieurs chercheurs56 ont mis au point un nouvel amorceur de la polymérisation
cationique par ouverture de cycle, à base d’atome de silicium. Le système (CH3)3SiClAgClO4
a été utilisé pour amorcer la polymérisation cationique du THF. Ils ont montré que le système
(Chlorodiméthyl) benzène AgPF6 est un amorceur fonctionnel de la polymérisation de
l’oxirane substitué57, l’iodure et le triflate de triméthyllsilyl ont été utilisés également comme
amorceurs de la polymérisation des oxazolines58.
Une autre classe d’amorceurs à base de silicium a été décrite59.ce sont des composés
contenant des liaisons Si-H en présence de platine (Ptl2, H2PtBr6, PtCl2(C6H5CN)2), qui
s’avèrent être des amorceurs très efficaces de la polymérisations cationique par ouverture des
cycles des éthers cycliques.
27
f- Autres amorceurs :
Ahmed Aouissi et col60 ont préparé des macromonomères de PTHF par une
polymérisation cationique du tétrahydrofurane avec l’anhydride acétique catalysée par une
série de hétéropolyanions, Il a été démontré entre autre que l'acide 12-phosphotungstique
(12-HPW, H3PW12O40.13H2O) a été le meilleur catalyseur.
I-4-2. Synthèse de polyéther linéaire:
La polymérisation cationique des éthers et des acétals cycliques se fait par deux
mécanismes différents : par bout de chaîne actif (ACE) ou par monomère activé (AM).
I-4-2-1. Mécanisme par bout de chaîne actif :
a- Amorçage :
L’étape d’initiation est la réaction dans laquelle les espèces actives sont produites par
l’interaction des molécules de l’initiateur et du monomère.
La protonation des monomères hétérocycles, par exemple, les éthers cycliques
produisent des ions oxoniums secondaires alors que la propagation procède par des oxoniums
tertiaires :
28
O , A- OH , A-
(a) (b)
La réactivité des deux espèces est différente : la protonation, au moins quand elle
comprend un échange de proton rapide, l’étape qui détermine la vitesse à l’initiation peut être
la réaction du monomère protoné avec la molécule de monomère suivante pour former l’ion
oxonium tertiaire.
O O , A-HA +
rapide
lente
H
H
H, A-OO
O+, A-
b- Propagation :
On admet généralement que la polymérisation cationique des éthers procède par
l’intermédiaire d’ions oxoniums tertiaires.
La présence d’un oxygène chargé induit un déficit électronique sur les atomes de
carbone situés en α de l’oxonium. La propagation s’effectue par attaque nucléophile de
l’oxygène du monomère sur un des carbones en α de l’oxonium :
CH
R
CH2 CH
R
CH2 O
R
CH
R
CH2 O
R
O
R
Pour la plupart des éthers cycliques, il s’agit d’une réaction de type SN2 61.
29
Lorsque le monomère porte deux substituants alkyles en position α (tel, le 2,2-
diméthyloxétane), la réaction peut être de type SN162, 63, car l’intermédiaire pourrait être un
carbocation tertiaire relativement stable.
c- Réactions de transfert et de terminaison :
P. Dreyfuss64 et S. Penczek65 ont montré que dans certaines conditions, les
hétérocycles tels que l’oxolanne et le tétrahydrofurane (THF) polymérisent par voie
cationique sans réactions de transfert ou de terminaison, c'est-à-dire que leur polymérisation
présente les caractéristiques d’un système vivant (la concentration des centres actifs reste
constante).
� Réaction de terminaison :
En polymérisation cationique, plusieurs types de réactions peuvent provoquer la
terminaison des chaînes en croissance66, 67.
Avec le contre-ion, la terminaison se produit par réaction de l’ion oxonium soit avec
son contre-ion, soit avec un anion dérivé de celui-ci.
Par transfert à l’amorceur, la terminaison peut également se produire par transfert à
l’amorceur (exemple : l’eau ou l’alcool). Elle est provoquée de manière délibérée lorsqu’on
cherche à préparer :
- Soit des polymères possédant des masses molaires déterminées.
- Soit des polymères téléchéliques.
� Réaction de transfert :
Transfert de chaîne au polymère constitue un mode très courant d’arrêt de croissance
de la chaîne. Ainsi, la propagation se fait par attaque nucléophile du macrocation par
l’hétéroatome du monomère. Il y a alors formation d’un segment de chaîne contenant cet
hétéroatome.
On peut imaginer que ce dernier pourra lui-même se comporter comme un nucléophile
et entrer en compétition avec le monomère pour attaquer les centres actifs. La réaction peut
être intramoléculaire ou intermoléculaire (Figure 01). Dans le premier cas, suivant la position
de l’hétéroatome concerné dans la chaîne, on aura les réactions suivantes :
30
� Dépropagation s’il s’agit de la dernière unité de la chaîne précédant
immédiatement le centre actif.
� Rétroscission (back biting) s’il s’agit des autres unités.
� Couplage par les extrémités (end biting), s’il s’agit de l’autre extrémité de la
chaîne.
Si l’attaque a lieu par l’hétéroatome d’une autre macromolécule, on a alors un transfert
de chaine conduisant à la formation d’un oxonium tertiaire linéaire :
Figure (01) : Schéma synoptique des réactions se produisant au cours de la polymérisation
des époxydes
31
(1)- Terminaison : évitée par l’emploi d’un contre-ion convenable.
(2)- Croissance de chaîne.
(3)- Transfert intermoléculaire.
(4)- Rétroscission « back biting » formation de macrocycles.
(5)- Couplage des extrémités « end biting » formation de macrocycles.
� Existence d’un équilibre polymère linéaire-macrocycle :
Dans la polymérisation cationique d’éthers cycliques, on observe un équilibre
polymère linéaire-oligomère cyclique22, 68. La polymérisation de l’oxirane produit plus
d’oligomères cycliques que celle de tout autre éther cyclique, quelque soit sa taille. La
nucléophilie d’une fonction éther cyclique par rapport à celle d’un éther de la chaîne
polymère est la plus faible dans le cas du cycle à trois membres.
OO O OO
OO O
A-
A-
OO O
A-
A- +
O
O O
L’oxyde de propylène et l’épichlorhydrine69, pour des raisons stériques, produisent
moins de cycles que l’oxyde d’éthylène et c’est le tétramère cyclique qui prédomine.
32
I-4-2-2. Mécanisme par monomère activé (AM) :
La polymérisation cationique des monomères hétérocycliques et particulièrement des
éthers ont été discutés en termes d’ions oxonium tertiaires comme espèces actives
responsables de la cyclisation dans les conditions classiques3.
OCH2
Afin de maîtriser la formation de polymères linéaires et de diminuer la proportion
d’oligomères cycliques, Penczek et col70 ont étudié la polymérisation cationique de l’oxyde
d’éthylène en présence de méthanol.
Ils ont montré que lorsqu’un époxyde est polymérisé par voie cationique en présence
d’un alcool, deux mécanismes entrent en compétition :
O
H
O
ACE
AM
R-OH
OHOR + H+
O OH
- Par ACE : l’espèce active est un ion oxonium tertiaire cyclique en croissance,
porteur d’une charge positive en extrémité de chaîne. La présence de charge sur
l’espèce en croissance conduit à des réactions secondaires telles que la cyclisation
(voie intramoléculaire) due au transfert de chaîne au polymère. Ces réactions
33
secondaires en principe, peuvent être éliminées dans ce mécanisme par
« monomère activé » (AM).
- Par AM : c’est un mécanisme dit par « monomère activé », générateur d’espèces
hydroxylées où, contrairement au premier mécanisme (ACE), la chaîne en
croissance est non ionique.
Ainsi, la contribution du mécanisme par ‘monomère activé’ sera d’autant plus
importante que la réaction des groupements hydroxyles sera grande devant celle du
monomère protoné.
Pour diminuer ou supprimer totalement les oligomères cycliques formées lors de la
polymérisation cationique des éthers cycliques, plusieurs auteurs71-72 ont proposé un
mécanisme par monomère activé (AM), et ont conclu la classification suivante :
1- Amorçage :
Réaction d’alcool ou de diol utilisé avec un monomère activé (le proton est un
catalyseur, et l’alcool est un initiateur)
R OH + OH OHOR + "H+"
2- Propagation :
Réaction d’oligomères formés et leurs homologues supérieurs qui se terminent par un
groupe OH avec un monomère activé.
+ OH OHO + "H+"OH
Les réactions de transferts et de terminaisons sont supprimées, ceci est du à l’absence
des espèces chargées sur les macromolécules en croissance.
34
Ainsi, la polymérisation par monomère activé de quelques monomères devra procéder
selon le schéma d’une polymérisation vivante, sans présence d’oligomères cycliques
indésirables.
Y. Okamoto et S. Penczek73, 74 ont polymérisé des époxydes en présence de diol
(éthylène glycol). Ils ont observé le quasi absence de macrocycles tant que la masse
moléculaire du polymère recherchée est inférieure à 3000 environ ; mais au-delà, la
concentration en macrocycles augmente.
Pour expliquer ces résultats ils proposent un mécanisme par monomère activé
(protoné).
- Amorçage : protonation du monomère, l’épichlorhydrine
(C2H5)3O+Pf6
- + HO-CH2-CH2-OH C2H5 O CH2
H
CH2 OH
1
+ (C2H5)2O
C2H5 O CH2 CH2 OH1 +O
CH2Cl
+O
CH2Cl
H2
- Transfert : l’alcool, plus nucléophile que le monomère, attaque le monomère activé
2 + HO-CH2-CH2-OH HOHC CH2
CH2Cl
O CH2 CH2 OH
H
3
- Terminaison et réamorçage : une autre molécule de monomère est protonée.
3 + HOHC CH2
CH2Cl
O CH2 CH2 OH
O
CH2Cl+ 2
Cette voie, utilisant un mécanisme par monomère activé, a permis la synthèse de
polymères téléchéliques de l’oxyde de propylène et de l’épichlorhydrine.
35
II-Synthèse des macromonomères téléchéliques :
II-1-Introduction :
Le terme téléchélique a été proposé par Uraneck et al75.pour définir des polymères
linéaires capables de subir une polymérisation ultérieure du fait de la présence de groupes
réactifs à chacune des deux extrémités de la chaîne.
Par polymères liquides, on désigne des polymères de faible masse molaire de l’ordre
de 10000 g/mol ou moins. De nos jours, ce terme est également utilisé pour désigner des
oligomères possédant deux ou plus de deux groupements fonctionnels. Ces polymères
liquides peuvent être classés en deux groupes :
- Ceux dont les groupes fonctionnels sont répartis statistiquement le long de la chaîne.
Ces groupements fonctionnels proviennent de la modification chimique du polymère ou de
microgreffons.
- Ceux dont les groupes fonctionnels sont localisés à une ou aux deux extrémités de la
chaîne.
Un travail de pionnier sur la synthèse des polymères présentant un groupe
polymérisable est daté de 1958. Cependant, le travail n'a pas été pleinement reconnu comme
une technique utile pour préparer des copolymères greffés. Ce n'est que depuis les travaux de
Milkovich dans les années 70 76, 77, que le téléchélique de polystyrène ω-vinylbenzyle a été
obtenu (Figure 02)78, 79.
CH2CHCH2CH2
n
propriétés physiques propriétés chimiques
Figure (02) : Un exemple de la structure chimique d'un macromonomère téléchélique78, 79
36
Généralement les téléchéliques peuvent être considérés comme composés de deux
parties : une partie désignée sous le terme de queue, qui est une chaîne de polymère
influençant les propriétés physiques de la structure, et l'autre partie appelée tête, qui est le
groupement fonctionnel terminal influençant la réactivité chimique des réactions de
polymérisation des macromonomères80.
II-2-Synthèse de macromonomères téléchéliques :
Les macromonomères téléchéliques sont préparés par l’intermédiaire de divers
procédés qui sont généralement classés selon le type de polymérisation, ou du type des
groupements polymérisables terminaux ou la chaîne du polymère.
Le choix de la méthode est lié à des paramètres tels que l'initiateur, le monomère et le
solvant qui doivent être pris en compte, avant que la méthode choisie soit appliquée.
� La désactivation des sites actifs du polymère vivant81.
� Amorçage par un composé polymérisable82.
� Transformation des groupes terminaux de polymère fonctionnel préformé81.
� La polyaddition83.
Un macromonomère peut être obtenu par voie anionique84, cationique82 ou
radicalaire85-87 (d’après la nature du monomère).
II-2-1-Par voie anionique :
La polymérisation anionique est la première méthode de polymérisation vivante qui a
été introduite par Szwarc depuis environ un demi-siècle, et a été utilisée comme un outil pour
la synthèse de polymères 88, 89. Dans cette polymérisation, les espèces qui se propagent sont
des espèces organométalliques telles que les carbanions ou les oxanions réagissant par des
réactions nucléophiles dans les milieux aprotiques comme l’indique le schéma ci-dessous :
37
Figure (03) : Mécanisme général de polymérisation anionique vivante
a-Utilisation d’un amorceur insaturé :
La première stratégie pour la synthèse des polymères téléchéliques est l’utilisation des
initiateurs fonctionnels dans la polymérisation. Certains groupes fonctionnels tels
qu’hydroxyle, amino, carboxyle, aldéhyde ou thiol ne peuvent pas tolérer les rudes conditions
de polymérisation anionique, quoique certaines espèces hautement réactives anioniques tels
que le lithium et autres métaux alcalins sont requis pour l'initiation. Par conséquent, des
précautions particulières doivent être prises avant la polymérisation pour prévenir la perte
d'un groupe fonctionnel à la fin de la polymérisation90, 91.
Schulz et al92 ont utilisé comme initiateur hydroxyle pour la polymérisation du
1,3-butadiène. L’utilisation du l’hydroxyle s’est avérée peu satisfaisante pour surmonter ce
problème.
Alternativement, les composés siloxane ont été couramment utilisés comme agent de
protection pour l’hydroxyle, amino ou groupements thiols dans la polymérisation anionique.
Par exemple, un α, ω-hydroxyle poly (styrène-b-1,3-butadiène) a été synthétisé, en utilisant le
silyl-protected initiator, 3-tertbutyldimethylsiloxy-1-propyllithium, et l'ajout de monomère de
styrène et séquentielle de 1,3-butadiène. La déprotection des groupements siloxane à l'autre
bout de tétrabutylammonium fluor a donné α, ω-hydroxyle téléchéliques polymère qui a
ensuite été utilisé dans la synthèse de poly (oxyde d'éthylène-b-styrène-b-1, 3-butadiène-b-
oxyde d'éthylène) copolymère tétrabloc que les terpolymères amphiphiles formant des
vésicules ou micelles dans l'eau comme l’indique le schéma suivant :
38
Figure (04) : Synthèse de α, ω-hydroxyle poly (styrène-b-1,3-butadiène) par polymérisation
anionique vivante.
En plus des polymères vinyliques, il y a des polymères par ouverture de cycle tels que
ε-caprolactone93, 94, lactide95, l’oxyde d’éthylène96, 97-100, glycidyle éther de méthyle101 et
l’oxyde de propylène102 ont également été utilisés pour synthétiser des polymères
téléchéliques en utilisant l'approche fonctionnelle initiateur. Les travaux rapportés par
Kataoka et al100 montrent la polyvalence de la méthode de préparation des polymères α- /α, ω-
téléchéliques. Un composé acétal-hydroxyle protégé, 2 - (tétrahydro-2H-pyran-2-yloxy)-
éthanol, a été employé comme un initiateur dans la polymérisation anionique par ouverture
d’oxyde d'éthylène pour former α-tétrahydropyranyloxy-ω-hydroxyle poly (oxyde d'éthylène)
Figure (05).
Figure (05) : Synthèse de la PEO hétérotéléchélique par polymérisation anionique vivante.
39
b-Utilisation d’un désactivant insaturé :
Une autre méthode pour la synthèse de polymères téléchéliques par polymérisation
anionique, le polymère ‘vivant’ est désactivé par un composé électrophile porteur d’une
insaturation. Les plus utilisés, sont des composés hydroxyle, amino, halogénure, mercaptan,
sulfonâtes, etc.
Lors de la synthèse de polymère téléchélique de polystyrène et de poly (méthacrylate
de méthyle)104, les halogénures d’allyle et de benzyle se sont avérés de bons
désactivants103-105.
Cependant, vu la nucléophilie de l’espèce anionique et l’électrophile de l’insaturation,
des réactions secondaires sont souvent présentes, donc il est nécessaire dans certains cas de
réduire la basicité des anions vivants avant la désactivation.
Les éthers cycliques, le 1,1-diphényléthylène (DPE) et l’aldéhyde benzoïque106 sont
trois composés qui ont été employés pour transformer des carbanions en anions nucléophiles
avant la fonctionnalisation.
C’est ainsi que le Chlorodiméthyl-vinylsilane et le Chlorométhyldiméthyl-vinylsilane,
ont permi de fixer une extrémité vinylesilyle sur les chaînes de polystyrène107, 108.
CH2HC CH2 CH2O Si
CH3
CH3
CH CH2
n
CH2HC CH2 CH2 O CH2 Si
CH3
CH3
CH CH2
n
D’autre part, Sigwalt, Masson et Rempp109-111 ont préparé des macromonomères de
polyOE en faisant réagir le polymère vivant (POE) sur du chlorure de méthacryloyle.
40
H2C C C
CH3
CH2
O
CH2 O C C
O
CH3
CH2
n
Un macromonomère de poly(OE) α, ω-insaturé
II-2-2-Par voie cationique :
Bien qu'une grande variété de monomères hétérocycliques peuvent être polymérisés
par voie cationique, que le tétrahydrofurane (THF), les oxazolines, les aziridines N-substitute,
et les sulfures cycliques se polymérisent sous des conditions contrôlées ou vivant112,
contrairement aux monomères vinyliques qui ne donnent pas d’espèces vivantes.
a-Utilisation d’un amorceur insaturé :
La préparation des macromonomères téléchéliques du THF a été fonctionnalisée par
l’introduction d’un initiateur insaturé qui est le chlorure de methacryloyle113, Franta et al50 ont
montré que les sels d’oxocarbénium, peuvent être utilisés comme des initiateurs efficaces
pour cette synthèse.
H2C C
CH3
C
Cl
O
+ AgSbF6
H2C C
CH3
C
O
, SbF6 + AgClnTHF
H2C C C
CH3
O
O (CH2)4 O
SbF6
n
Na+ -OHPh
H2C C
CH3
C
O
O (CH2)4 OPh + NaSbF6
n+1
41
La terminaison de la propagation de la chaîne avec NaOPhCHCH2 au lieu de NaOPh
s’est avéré un exemple typique pour la synthèse des macromonomères du THF114.
La synthèse d’un macromonomère téléchélique de polyTHF comportant un
groupement styryle en bout de chaîne a été réalisée par réaction du 3-phényl-allylbromure
dans une solution de THF en présence d’AgSbF6 par Burgess et al115.
En 1973, des macromonomères vivants de polyTHF ont été préparés par voie
cationique, en faisant réagir le THF avec une molécule d’alcool et de l’anhydride triflique qui
peut être utilisé comme un initiateur fonctionnel, et capable d’introduire un groupe
fonctionnel sur le polymère en bout de chaîne116.
L’ajout de divers types d'alcools avec de l'anhydride triflique dans la polymérisation du THF
conduit à : l’halogénure d'allyle, alcényle, d'acrylate et le méthacrylate téléchélique avec un
caractère de vie élevé117-134.
b-Utilisation d’un désactivant insaturé :
Différent macromonomères de polyTHF ont été synthétisés par désactivation des sites
oxonium vivants par des nucléophiles insaturés après polymérisation.
Sagusa135 a obtenu un macromonomère en utilisant comme désactivant le para-
vinylphénoxyde, Asami136 a obtenu un macromonomère de polyTHF.
La polymérisation du THF amorcée par le tétrafluoroborate de triéthyloxonium
conduit après addition du nucléophile au macromonomère :
C2H5 O (CH2)4 O CH CH2
n
Les p-vinyl ou p-isopropénylbenzylate ont également été utilisés comme agents
désactivants135, 137.
42
D’autre part, Richards et Schue138 ont utilisé l’alcoolate de lithium pour préparer des
macromonomères de polyTHF :
O (CH2)4 O CH2 CH CH
Aussi avec l’utilisation du méthacrylate de sodium comme désactivant139, a permis
d’obtenir un macromonomère de polyTHF :
H2C C
CH3
C
O
O (CH2)4 O
Kennedy140, Franta et al141 ont également tenté de désactiver le polyTHF ‘vivant’ à
l’aide de la vinylpyridine, mais la caractérisation des macromonomères est difficile à cause
de l’existence de sites ammonium quaternaire.
c-Réaction de transfert cationique :
Une réaction de transfert cationique nécessite un catalyseur spécifique, agent de
désactivation.
Watanabe et al142 ont synthétisé des macromonomères de poly (oxyde d’éthylène) par
une polymérisation cationique amorcée par un acide de Lewis en présence d’acide
méthacrylique ou méthacrylate d’hydroxy-2 éthyle(HEMA).
H2C C
CH3
C
O
O CH2HC
R
O H
n
, R = H; CH3
Heitz et al51, 52 ont utilisé l’anhydride acrylique ou méthacrylique avec l’acide triflique
ou l’hexafluoroantimoniate d’acétyle comme amorceur pour obtenir un macromonomère de
polyTHF.
43
d-Méthode des inifers :
Des macromonomères ont été obtenus grâce aux réactions de transfert qui ont lieu au
cours de la polymérisation cationique des monomères tels que : l’isobutène, le styrène, l’α-
méthylestyrène, l’indène et les vinyles éthers143.
L’intérêt de cette réaction de transfert a été mis en évidence par la méthode appelée
méthode ‘Inifers’ développée par Kennedy140, 144-146 qui consiste à privilégier cinétiquement,
la réaction de transfert à l’amorceur à toute autre réaction (particulièrement le transfert au
monomère).
Kennedy147 a utilisé un mélange du chlorure de cumyle et trichlorure de bore comme
inifers pour préparer des macromonomères de polyisobutène avec un atome de chlore à
l’extrémité de la chaîne qui a été transformée en une double liaison après une
déhydrochlorination :
C
CH3
CH3
CH2 C
CH3
CH3
CH2 C
CH3
CH3
Cl Ph C
CH3
CH3
CH2 C
CH3
CH3
CH C
CH3
CH3
-HCl
n n
Un autre type d’inifers constitué par le mélange halogénure d’allyle substitué/ BCl3 a
permis de préparer des polyisobutylène ω-insaturés148:
C
H3C
H3C
CH CH2 CH2 C
CH3
CH3
CH2 C Cl
CH3
CH3
n-1
Des macromonomères de ω-strylpolyisobutylène ont été synthétisés, en utilisant le
chlorure de p-vinyle benzyl146 :
H2C CH Ph CH2 CH2 C CH2
CH3
CH3
C Cl
CH3
CH3
n
44
Références bibliographiques:
1. S.Penczek, P.Kubisa, and K.Matyjaszewski, cationic Ring-Opening Polymerization-
mecanisms, Adv. Polym.Sci, 37:1 (1986).
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55
CHAPITRE II :
SYNTHESE ET
CARACTERISATION DE
α, ω DIBENZOATE DE
POLYTETRAHYDROFURANNE
56
I-Introduction :
Le polymère téléchélique est un polymère linéaire généralement de faibles masses
molaires portant une insaturation ou une fonction polymérisable à l’une ou aux deux
extrémités de sa chaîne. Ont été présentés pour la première fois plus de 40ans1. Ils ont été
utilisés pour certaines applications à la fin des années 602, 3.
Comme nous l’avons indiqué dans l’étude bibliographique, la grande majorité du
Polytétrahydrofurane est élaborée par voie cationique généralement suivant une méthode
convergente4.
Industriellement, la polymérisation du THF est amorcée par l’acide fluorosulfonique
ou l’acide sulfurique5. Les acides ne sont pas recyclés. Ces déchets liquides posent des
problèmes de stockage ou de corrosion et polluent l’environnement. De plus, la présence de
groupements hydroxylés durant la polymérisation élargit la distribution des masses molaires.
Pour résoudre ce problème, Heitz et al6, 7. Ont préparé un polyTHF avec un groupement
acétate en bouts de chaînes, en utilisant un acide protique en présence de l’anhydride
acétique8.
Pour notre travail, nous nous sommes intéressés à une nouvelle méthode de synthèse
des polymères téléchéliques de polyTHF : la synthèse de polyTHF α, ω bis-insaturé, en une
seule étape, en faisant réagir l’anhydride benzoïque avec le THF en présence de la
Maghnite-H+, catalyseur naturel, plus efficace et moins polluants pour l’environnement.
57
II-Synthèse de poly (tétrahydrofuranne) :
Les polymères téléchéliques de PTHF sont préparés à partir du tétrahydrofuranne, de
l’anhydride benzoïque, en présence d’un catalyseur la Maghnite-H+.
II-1-Préparation du catalyseur :
Le catalyseur utilisé dans notre laboratoire est la bentonite de Maghnia activée appelée
Maghnite-H+.
a-Structure et propriétés des phyllosilicates :
Les phyllosilicates sont des silicates dans lesquels les tétraèdres de SiO4 forment des
feuillets infinis bi-dimensionnels. Ces feuillets tétraédriques sont condensés avec des
octaèdres d'oxydes métalliques dans un rapport 2:1 ou 1:1. Les phyllosilicates sont également
appelés plus simplement silicates lamellaires.
Les phyllosilicates forment une grande famille minérale au sein de laquelle se côtoient
des argiles de structure, de texture et de morphologies variées. Ainsi, la montmorillonite se
présente sous la forme de particules souples, anisotropes, et de grande taille (quelques
centaines de nanomètres).
La structure cristalline de la montmorillonite est basée sur celle de la pyrophyllite
depuis que le modèle structural proposé par Hofmann9, Marshall10 et Hendricks11 a été retenu.
La formule de la pyrophyllite est [Si4Al 2O10(OH)2]. Dans le cas de la montmorillonite cette
formule devient [Si4O10Al 3+ (2-x) Mg2+x(OH)2], du fait de substitutions isomorphes dans la
couche d'oxyde d'aluminium. Ces substitutions entraînent un déficit de charge au sein du
feuillet. Cette charge négative est contrebalancée par la présence de cations dits
"compensateurs" entre les feuillets.
58
Figure 01 : Structure cristallographique de la pyrophyllite9.
La Maghnite-H+ appartient à la catégorie des montmorillonites qui possèdent les
propriétés de gonflement les plus intéressantes de tous les minéraux de la famille des
phyllosilicates12. Cette aptitude au gonflement permet leur emploi pour la réalisation de
nanocomposites.
En effet, leur gonflement en milieu aqueux facilite énormément leur modification en
matériaux inorganiques organophiles. L’obtention d’un gonflement similaire en milieu
organique doit permettre l’amélioration des propriétés des matériaux polymères.
b- Caractérisation de la Maghnite :
Après que la Maghnite est été activée par l’acide Sulfurique (0.23M) et pour vérifier
son appartenance à la famille des argiles montmorillonitiques, nous avons procédé à son
analyse avant et après traitement en utilisant les méthodes suivantes :
59
b- 1. Diffraction des Rayons X (DRX) :
La Diffraction des Rayons X (DRX), à l’aide de la raie Kα de cuivre, a été utilisée. Les
diffractomètres de la Maghnite avant et après son traitement par H2SO4 (0.23M) sont
présentés respectivement sur la Figure 02, et les résultats obtenus sont regroupés sur le
Tableau 01 :
Tableau 01 : Résultats d’analyse par Diffraction des RX de la Maghnite avant et
après traitement13.
Phase argileuse Impuretés
Montmorillonite Quartz Dolomite Calcite
θ D θ d θ d θ d
Maghnite non
traité
5.75
19.70
34.79
61.94
12.50
4.50
2.75
1.94
26.59
20.80
50.03
-
3.34
4.26
1.28
-
30.9
-
-
-
2.89
-
-
-
20.4
39.37
43.09
-
3.03
2.28
2.09
-
Maghnite-H+ 5.65
19.73
15.34
4.48
26.59
20.76
3.35
4.26
-
-
-
-
-
-
-
-
Figure 02: Diffractogrammes DRX de la Maghnite brute et la Maghnite-H+.
60
D’après les résultats portés sur le Tableau 01, la Maghnite contient un mélange
d’impuretés (quartz, dolomite et calcite), et contient aussi de la Montmorillonite, qui est le
principal composant de la Bentonite.
Le traitement acide de la Maghnite entraîne la substitution des cations interlamellaire
par H+, ce phénomène se traduit par l’augmentation de la distance interfolière de 12 A°
correspondante à une seul couche d’eau interfolière dans la Maghnite non traité, vers 15 A°,
distance attribuée à deux couche d’eau inter-foliaire dans la Maghnite-H+ 14.
b- 2. Analyse Elémentaire (EA) :
Les résultats de l’analyse élémentaire de la Maghnite avant et après traitement acide
sont portés sur le Tableau 02.
Tableau 02 : Analyse élémentaire de la Maghnite avant et après traitement15.
SiO2 TiO2 Al2O3 FeO3 MnO CaO K2O P2O5 MgO Na2O
Maghnite 50.46 0.21 18.57 2.39 0.20 3.58 1.5 0.22 2.31 1.30
Maghnite-H+ 57.54 0.08 14.45 1.54 0.02 0.35 0.46 0.27 2.58 ------
Les résultats regroupés dans le Tableau 02 montrent une diminution des taux
d’impuretés tels que l’oxyde de fer, calcite, mais un enrichissement en silice.
b- 3. Spectroscopie infrarouge (IR) :
La spectroscopie Infrarouge est une méthode d’analyse structurale complémentaire à
la diffraction des rayons X. Les spectres IR de la Maghnite traitée et non traitée (Figure 03)
confirment la structure montmorillonite de la Maghnite16.
61
L’absorption caractéristique des groupements OH liés à l’aluminium octaédrique est
observée à 3500 cm-1. La bande intense à 1043cm-1 correspond à la vibration de valence de
Si-O dans la couche tétraédrique.
Les bandes de déformation angulaire à 522 et 466 cm-1 sont attribuées aux liaisons de
type Si-O-M des smectites, M pouvant être Mg, Al ou Fe.
Une bande de faible intensité à 800 cm-1 est attribuée au silicium tétravalent due à la
présence de la silice amorphe, la comparaison des intensités de cette bande dans les spectres
de la Maghnite traitée et non traitée permet de déduire qu’il y a une altération de la structure,
traduit par l’augmentation de cette intensité lors du traitement acide17, 18.
Figure 03 : Spectres d’infrarouge de la Maghnite brute et la Maghnite-H+.
En conclusion, la Maghnite a été classée parmi la famille des montmorillonites d’après
les études faites par M. BELBACHIR et al19.
c-Polymérisations catalysées par la Maghnite-H+ :
Plusieurs travaux ont été effectués au Laboratoires de Chimie des Polymères
concernant l’introduction de la Maghnite-H+ dans l’amorçage des réactions de polymérisation.
62
M. BELBACHIR et coll ont effectué la polymérisation de plusieurs monomères cycliques et
vinyliques en utilisant la Maghnite-H+ comme catalyseur :
� A. Megharbi a polymérisé cationiquement le N-vinyle-2-Pyrrolidone par la
Maghnite-H+20 suivant la réaction suivante :
N
CH CH2
N
CH
O O
CH2
n
Mag-H+
T = 35°C, en masse
NVPDPolyNVPD
� C. Beghdadli et N.Ouis21 ont effectué la réaction de polymérisation du styrène en
utilisant différents types d’argile selon la réaction :
H2C CHn CH2HC
n
Argile-H+
T = 20°C, en masse
� Homopolymérisation du glycolide et copolymérisation glycolide /poly (oxyéthylène)
catalysées par Maghnite-H+ ont été étudiées : On avait démontré que la polymérisation
par ouverture de cycle du glycolide s’effectue par l’insertion du monomère dans les
chaînes propageantes par la scission de la liaison acyle oxygène selon un mécanisme
cationique22.
O
O
O
O
O
O
O
O
Mag-H+
Mag-H+
100°C, en masse
140°C, en masse
O
H
CH2
O
C
CH2 C
O
O
POE
n
n
n
n
63
� Polymérisation cationique de l’isobutylène23 :
H2C CMaghnite-H+
T° =0°CH CH2 C
CH3
CH3
CH C
CH3
CH3n'
+
H CH2 C
CH3
CH3
CH2
n''C
CH2
CH3
A
B
CH3
CH3
m
� Polymérisation du l'oxyde de propylène en présence de la Maghnite-H+ 24 :
O
CH3
nMag H+
T amb , en masse et en solution
HC
H2C O
CH3
n
� Polymérisation du l’épichlorhydrine en présence de la Maghnite-H+ 24:
O
Mag H+
T amb , En masse
HC
H2C O
CH2Cln
Cl
n
� Polymérisation du THF en présence de l’anhydride acétique et l'anhydride
méthacrylique25 :
O
+ C O C
OO
CH3H3CMagh H+
En masse ,T° ambH3C C
O
O CH24
O C CH3
On
64
O+
Magh H+
En masse ,T° ambC C
O
O CH24
O C C
On
O
C
C
O
O
C
C
CH2
CH2
Me
Me
CH2H2C
MeMe
� Polymérisation de l'oxyde de propylène en présence de l'anhydride maleique26 :
O
CH3n
O OO
+ n Mag-H+
OH2C
HC O C
O
CH CH C
O
CH3 n
Cyclo Poly(oxypropylène oxymaloyl)
Chauffage
� Polymérisation d’oxyde de propylène en présence d’un alcool allylique27 :
OHO+
n Mag-H+
CH2Cl2T° ambiante
H2C=CH-CH2-O CH2-CHO H
n
CH2Cl
CH2Cl
OHO+
n Mag-H+
CH2Cl2T° ambiante
H2C=CH-CH2-O CH2-CHO H
n
CH3
CH3
-
-
65
� Polymérisation du 1,3- dioxolane en présence d’anhydride méthacrylique28 :
O O + C C
CH3
H2C O
O
C
O
C
CH3
CH2
Maghnite-H+
T = 20°C
C
CH3
CH2C O
O
PDXL C C
CH3
O
CH2
� Polymérisation du l’oxétane en présence de l’anhydride acétique29 :
C
O
O C
O
CH3H3CMaghnite-H+
CH2Cl2 ;T=25°CH3C C
O
OO (CH2)3 O C CH3
O
n
� Polymérisation du l’oxyde de propylène en présence d’anhydride acétique30 :
O
CH3
CH3-C-O-C-CH3
=
O
=
O
=
O
=
On
+ Mag-H+
20°CCH3-C-O CH2-CH-O
CH3
C-CH3
n
� Copolymérisation du trioxane avec le 1,3 dioxane31 :
O
O O
nMaghnite-H+
T=40C°; CH2Cl2
OH2C O
H2C O
H2C
H2C
3n m+ O
Om
66
� M. Chabani32 à polymérisé cationiquement le 2-Chloroéthyl vinyle éther par la
Maghnite-H+ suivant la réaction suivante :
H2C CH
O
CH2
CH2
Cl
Mag-H+ (1%)
T = 20°C, en solution
HC CHHC
O
CH2
O
CH2
CH2
HC
CH2
Cl
CH2
CH3
O
Cl
CH2
CH2
Cl
n
� Polymérisation du THF en présence de l’anhydride acétique33 :
H3C C O
O
C
O
CH3
O
+n10% Mag-H+
en masse, 25°C, 6h
H3C C
O
O CH2 CH2 CH2 CH2 O C CH3
O
n
H3C C O
O
C
O
CH3
O
+ n10% Mag-CaCO3
en masse, 25°C, 6h
H3C C
O
O CH2 CH2 CH2 CH2 O C CH3
O
n
Conclusion :
Les différents travaux effectués au laboratoire de Chimie des Polymères montrent que
la Maghnite-H+ possède des capacités catalytiques remarquables vis-à-vis aux réactions de
polymérisation cationique.
67
II-2-Préparation du polyTHF :
a-Description des expériences :
Nous avons effectué la polymérisation du THF catalysé par la Maghnite-H+ en présence de
l’anhydride benzoïque, à température 30°C et en masse.
O
O O
+
OC
O
O CH2CH2CH2CH2O C
O
n
10% Mag-H+
en masse30°C,24h
Les conditions expérimentales utilisées sont résumées dans le Tableau 03.
Tableau 03 : conditions expérimentales de la polymérisation du THF en présence de la
Maghnite-H+ (0.23M)
Condition
opératoire
THF
mol/l
AB
mol/l
Mag-H+/
THF (%)
Temps de
réaction (h)
Rendement
(%)
E’ 0.01 4. 10-3 10 24 35
b-caractérisation du produit obtenus :
Plusieurs méthodes ont été utilisées pour la caractérisation de l’échantillon E’ par :
RMN, IR, UV, DSC et ATG.
b-1) Résonance magnétique nucléaire RMN-1H :
La RMN permet en plus de la détermination structurale, la mise en évidence les
extrémités de chaine34.
68
Fig
ure
06 :
Sp
ect
re R
MN
1 H
du
dib
en
zoa
te d
e p
oly
TH
F ; (
éch
an
tillo
n E
’ ), s
olv
an
t C
DC
l 3.
TM
S
69
Le spectre RMN de l’échantillon E’ (Figure04) confirme l’existence du groupement
benzoïque provenant de l’anhydride benzoïque. Le Tableau 04 montre les différents
déplacements chimiques et leurs attributions.
Tableau 04 : Déplacements chimiques des différents protons présents dans le
dibenzoate polyTHF en solution dans le CDCl3 d’après la RMN1H
δ (ppm) attributions Intégration des
protons
1.619 (triplet)
3.413 (triplet)
7.46 (multiplet) (c)
7.55 (multiplet) (d)
8.06 (multiplet) (e)
CH2-CH2-CH2-CH2-O
O-CH2-CH2-CH2-CH2-O
C
O
O CH2 CH2 CH2 CH2
c
e
e
c
d
142.67
135.28
0.98
0.86
1.00
La détermination de la surface des pics relatifs au proton méthylénique du THF et de
celles des pics du groupement benzoïque se trouvant à l’extrémité de la chaîne de polymère,
nous permet de calculer la masse molaire moyenne en nombre35.
C
O
O CH2 CH2 CH2 CH2 O C
O
C6H5 CO OCH2CH2CH2CH2 O CO C6H5
n
n
Mn = 105,10 (72.11) n 121.10
Intégrante par proton = (1+0.86+0.98) / 10
= 0.284 par proton
n = [(135.28 + 142.67) / 8] / 0.284
n = 122
70
Mn = n * MTHF + MAB = 122 * 72.11 + 226.23
Mn = 9023 g/mole.
Tableau 05 : comparatif de polymérisation du THF
K. Benkenfoud36 Ce travail
Réactif Anhydride Acétique
(10%)
Anhydride Benzoïque
(10%)
Catalyseur Mag-H+ (10%) Mag-H+ (10%)
Température 30°C 30°C
Temps 24h 24h
Masse molaire moyenne en
nombre (g/mole) 5294 9023
L’utilisation de l’Anhydride benzoïque comme initiateur permet d’obtenir de fortes
masses molaires. Ceci est dû à la présence d’un effet mésomère qui rend la vitesse d’initiation
de l’anhydride benzoïque plus lente que la vitesse d’initiation de l’anhydride acétique, ainsi la
vitesse de transfert et de terminaison de l’AB plus lente que l’AA, car les groupements
benzéniques possèdent des doubles liaisons en résonance qui les rendent plus stable.
b-2) Résonance magnétique nucléaire RMN13C :
71
C
O
O
CH
2C
H2
CH
2C
H2
O
CO
ab
c
d
e
fg
g
e
ee
fd
c
c c
ab
n
Fig
ure
06 :
Sp
ect
re R
MN
13
C d
u d
iben
zoa
te d
e p
oly
TH
F ; (
éch
an
tillo
n E
’ ), s
olv
an
t C
DC
l 3.
72
Afin de déterminer la nature chimique des carbones présents dans la structure du
produit, et mettre en évidence le groupement C = O du benzoate fixe sur l’extrémité de la
chaîne on a effectué l’analyse RMN 13C d’échantillon E’.
Les déplacements de chaque pic sont regroupés dans le Tableau 06.
Tableau 06: Déplacements chimiques des différents carbones présents dans le
polyTHF en solution dans le CDCl3 d’après la RMN13C
δ (ppm) attributions
26.89
70.99
128.67 (c)
129.91 (d)
130.43 (e)
133.17 (f)
202.22 (g)
O-CH2-CH2-CH2-CH2-O
O-CH2-CH2-CH2-CH2-O
C
CHHC
HC
HC CH
C O
O
CH2 CH2 CH2 CH2g
c
c
d
e
e
f
A l’issue des analyses RMN du proton et du carbone, la structure du produit obtenue
est un polyTHF avec des groupements terminaux benzoïques.
b-3) L’Infrarouge (FT-IR) :
73
Fig
ure
07 :
Sp
ect
re IR
du
dib
en
zoa
te d
e p
oly
TH
F (
éch
an
tillo
n E
’ ).
74
Le spectre IR représenté dans la (Figure07) montre les bandes caractéristiques
suivantes :
� Une bande d’absorption à 1721.21cm-1 qui correspond au groupement carbonyle
(C=O) de l’ester.
� Une bande entre 2802.31et 2939.40cm-1 qui correspondant aux vibrations de la liaison
(C-H) du groupement méthyle.
� Une bande d’absorption intense située à 1103.25cm-1 confirme la présence de la
fonction éther (C-O).
� Les bandes d’absorption à 1485.93cm-1 et 744.85cm-1 qui correspondent aux
groupements benzéniques.
b-4) La spectrophotométrie UV :
200 220 240 260 280 3000,0
0,2
0,4
Abs
orpt
ion
mol
écul
aire
longueur d'onde (nm)
Figure 08 : Spectre UV du dibenzoate de polyTHF (solvant THF).
75
Le produit obtenu (E’) a été analysé en spectroscopie UV afin de déterminer sa masse
moléculaire. Celle-ci a été calculée sur la base du coefficient d’extinction molaire du benzoate
de méthyle pris comme étalon dans l’acétonitrile (ε =20000 à 230nm), et sur la base de deux
chromophores par chaîne polymères.
Le spectre d’absorption UV (Figure 08) du dibenzoate de polyTHF α, ω bis- insaturé
obtenu lors de l’expérience E’ montre un maximum d’absorption à λ = 240nm caractéristique
de la double liaison du groupement benzoïque.
La masse molaire moyenne par RMN1H, et par UV sont données dans le Tableau 07.
Tableau 07 : la valeur de masse molaire moyenne déterminée par RMN1H et par UV.
Expérience Mn (RMN1H)
g / mol
Mn (UV)
g/mol
E’ 9023 10960
La valeur de Mn déterminées par UV est proche de celles calculées par RMN1H, le
résultat prouve qu’on a bien la fixation des groupements benzoïques aux deux extrémités de la
chaîne du polymère.
b-5) Analyse calorimétrie différentielle à balayage (DSC) :
La calorimétrie à balayage différentiel est une technique utilisée pour étudier le
comportement des polymères lorsqu'ils sont chauffés. Cette technique sert à étudier les
transitions thermiques d'un polymère. La fusion d'un polymère cristallin ou la transition
vitreuse en sont des exemples.
76
Figure 09 : Thermogramme DSC du dibenzoate PTHF téléchélique (échantillon E’).
Le polymère téléchélique synthétisé lors de l’expérience E’ est analysé par cette
technique, son Thermogramme (Figure 09) indique une température de transition vitreuse
(Tg) à -18.22°C, la température de fusion (Tf) à 61.56°C, et la température de décomposition
(Tdé) à 375°C.
Nous remarquons que la Tg de cet échantillon donne une valeur assez éloignée de la
valeur de N. Ouis38 qui est d’environ de -59.32°C. Nous pouvons expliquer ceci par la masse
molaire élevée de cet échantillon.
b-6) Analyse Thermogravimétrique (TGA) :
L’ATG (analyse thermogravimétrique) permet de donner la température de
dégradation du polymère analysé. C’est une méthode rapide qui nécessite seulement une
dizaine de milligrammes d’échantillon par mesure. La courbe d’ATG du
polytétrahydrofuranne α, ω-dibenzoate est représentée dans la Figure 10.
77
Figure 10 : Thermogramme ATG du dibenzoate PTHF téléchélique (échantillon E’).
Vers 300°C, une perte de masse importante est observée. La dégradation du polymère
débute. La perte de masse totale due à cette dégradation est de l’ordre de 89.58 %. Elle est
comprise entre 300 et 450°C, avec une température à l’onset de 324.60°C.
c- Effet des différents paramètres de synthèse de polyTHF:
Différentes expériences ont été faites en modifiant à chaque essai l’un des paramètres
de synthèse à savoir la quantité du catalyseur (Maghnite-H+), la concentration en anhydride
benzoïque, le temps et de la température.
c-1)- Effet de la quantité de la Maghnite-H+ :
Afin de déterminer la quantité minimale de la Maghnite-H+ utilisée pour préparer des
polymères téléchéliques de PTHF, nous nous sommes intéressés à l’évolution du système en
faisant varier la quantité de la Maghnite-H+, les autres paramètres sont maintenus constants.
78
� Description de l’expérience :
Dans un tube, on introduit les réactifs avec les quantités désirées, 0.61g d’anhydride
benzoïque (2.69.10-3 mole), et 2g de THF (0.027 mole), les quantités de Maghnite-H+ utilisées
sont mentionnées dans le Tableau 06, après déshydratation et refroidissement à température
ambiante. Les réactions sont effectuées sous agitation magnétique, à température 30°C durant
24 heures.
L’extraction de la Maghnite-H+ se fait par le THF, et ensuite versé goutte à goutte
dans un excès de méthanol à froid, le précipité formé est isolé par filtration.
Tableau 08 : Evolution de conversion de la synthèse du polyTHF en fonction de la quantité de la Maghnite-H+.
Expérience E1 E2 E3 E4 E5 E6
Maghnite-H+ (% en poids) 1 2.5 5 8 10 15
Taux de conversion (%) 7 14 21 40 64 78
Figure 11 : Evolution du taux de conversion en fonction de la quantité de la Maghnite-H+.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
0 5 10 15 20
Quantité de Maghnite-H+ (%)
Tau
x d
e co
nve
rsio
n (
%)
T = 30°C
79
D’après la (Figure 11) la polymérisation est lente pour de faibles quantités de la
Maghnite-H+, puis elle devient rapide. Un taux de conversion de 78% est atteint pour 15% de
Maghnite-H+.
Nous constatons que plus la quantité de catalyseur est grande plus le taux de
conversion est grand cela est explique par la surface spécifique du catalyseur mise en jeux,
plus cette dernière est grande plus le taux de conversion est grand.
c-2)- Effet de la concentration de l’anhydride benzoïque :
Dans cette partie, nous nous sommes intéressés à augmenter la concentration de
l’anhydride benzoïque et suivre l’évolution du taux de conversion. La concentration en
monomère et en Maghnite-H+ est maintenue constante.
Le taux de conversion lors des expériences sont portées dans le Tableau09.
Tableau 09 : Evolution de conversion de la synthèse du polyTHF en fonction de la quantité
d’anhydride benzoïque
Echantillon P1 P2 P3 P4 P5
Quantité de l’anhydride
benzoïque (% en poids) 1 5 10 15 20
Taux de conversion (%) 7 28 64 66 70
80
Figure 12 : Evolution du taux de conversion en fonction de la quantité de l’anhydride
benzoïque
On constate que plus le pourcentage d’anhydride benzoïque est grand plus le taux de
conversion est élevée, ceci est expliqué par le fait que l’augmentation de l’anhydride
benzoïque entraine une augmentation de vitesse qui déplace l’équilibre vers la formation du
polymère.
c-3)- Effet du temps de réaction :
Pour mieux voir comment évolue le système (THF, Maghnite-H+ et l’anhydride
benzoïque), nous avons fait une étude cinétique, en prenant en considération les paramètres
optimisés (quantité de Maghnite-H+, quantité d’anhydride benzoïque). Les expériences sont
réalisées dans des tubes qui comportent 2g de THF, 10% de Maghnite-H+ et 10% d’anhydride
benzoïque.
Le taux de conversion lors des expériences sont portées dans le tableau ci-dessous :
0
10
20
30
40
50
60
70
80
0 5 10 15 20 25
Quantité de l’AB (%)
Tau
x d
e co
nve
rsio
n (
%)
T = 30°C
81
Tableau 10 : Evolution de conversion de la synthèse du polyTHF en fonction du temps
Echantillon A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8
temps (h) 2 4 6 8 16 20 24 26
Taux de
conversion
(%)
7 18 26 34 43 59 64 65
Figure 13 : Evolution du taux de conversion en fonction du temps.
La (Figure 13) montre nettement que la conversion augmente avec le temps. Au début
de la réaction, la polymérisation est rapide seulement pour les six premières heures, puis elle
s’accélère pour atteindre 65% en polymère pour t=26h.
c-4)- Effet de la température :
Pour étudier l’effet de température sur le taux de conversion de la réaction, on a réalisé
une série de réaction sous différentes température pendant 24heures. Le Tableau 11 montre
les résultats de cette étude.
0
10
20
30
40
50
60
70
0 5 10 15 20 25 30temps (h)
T= 30°C
Tau
x d
e co
nve
rsio
n (
%)
82
Tableau 11 : Evolution de conversion de la synthèse du polyTHF en fonction de la
température
Echantillon B1 B2 B3 B4 B5 B6
Température
(°C) 20 30 40 45 50 60
Taux de
conversion (%) 21 64 70
53
44 22
Figure 14 : Evolution du taux de conversion en fonction de la température
La (Figure 14) montre que la courbe passe par un maximum qui est d’environ de 70%,
cela veut dire que la température influx sur la réaction, la diminution du taux de conversion
est expliqué par le fait que chaque réaction possède une température plafond.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
0 20 40 60 80
Température (°C)
Tau
x d
e co
nve
rsio
n (
%)
83
II-3- Mécanisme proposé de la polymérisation de THF avec
l’anhydride benzoïque :
1- Initiation :
Comme nous l’avons déjà mentionné, la Maghnite-H+ n’amorce pas directement le
THF. La présence de l’anhydride benzoïque rend cette polymérisation possible. Donc la
première étape pourrait être la protonation de l’anhydride :
H + O
O
O
O
O
OH
La deuxième étape consiste en une attaque nucléophilie de l’anhydride benzoïque
protoné par une molécule de THF.
O
O
OO C
O
H O + C OH
O
Les ions oxonium formés doivent rester au voisinage du contre- ion porté par la
Maghnite-H+.
84
2- Propagation :
La propagation se fait par attaque nucléophile de l’oxygène du monomère sur le
carbone situé en alpha de l’oxygène porteur de la charge positive de la chaîne en croissance.
Elle se fait selon un mécanisme de type SN1.
OO OC
O
O C O
3- Transfert de chaîne:
L’arrêt de la croissance de chaine, se fait par le transfert de chaine au polymère :
CO
O
O(CH2)4OCH2CH2CH2CH2
O
CO
O
C O
C
OO
+
+
CO
O
O(CH2)4OCH2CH2CH2CH2OC
O
85
La présence des groupements phényles aux deux extrémités de la chaîne a été
clairement identifiée par RMN 1H, et par IR.
4- Terminaison :
Dans cette phase, une combinaison de l’ion oxonium avec l’acide benzoïque et une
régénération du catalyseur, peuvent être envisagées :
C
O
+
CO
O
O(CH2)4OOC
O
C OH
O
+ H
86
III-Conclusion :
Dans ce travail, une nouvelle méthode de synthèse des polymères téléchéliques de
polyTHF à été réalisée. La fonctionnalisation a été faite par l’anhydride benzoïque en
présence de la Maghnite-H+.
La fixation du groupement benzoïque sur les extrémités de la chaîne du polymère a été
confirmée par l’analyse de la RMN1H, RMN13C, FT-IR et par dosage UV.
Les masses molaires moyennes en nombre déterminées par la RMN 1H et par l’UV se
concordent.
Les propriétés thermiques ont été mises en évidence par la DSC et l’ATG.
L’étude de l’évolution du taux de conversion du THF a permet de déduire :
- La conversion du THF augmente en fonction du temps et en fonction de la quantité
du catalyseur employée.
- La conversion du THF augmente en fonction de la quantité d’anhydride benzoïque.
- La température plafond pour cette réaction est voisine de 40°C.
Nous avons proposé un mécanisme basé sur les résultats obtenus par l’étude cinétique
de la réaction pour le système THF-Anhydride benzoïque-Maghnite-H+.
87
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89
CHAPITRE III :
SYNTHESE ET CARACTERISATION DE α, ω-
DIBENZOATE DU POLYOXYDE PROPYLENE
90
I-Introduction :
Depuis des années, de nouveaux élastomères de synthèse, à base d’oxyde de
propylène, sont étudiés dans plusieurs laboratoires. Ces polymères, s’ils ne possèdent pas
toujours les mêmes propriétés, présentent cependant un ensemble de caractéristiques
communes dignes d’intérêt. Du point de vue technique, ils sont caractérisés par la grande
mobilité de leur chaine comparable à celle du polybutadiène cis 1-4, et une remarquable tenue
à l’ozone, étant donné l’absence de doubles liaisons1.
Les méthodes habituelles de synthèse du POP ne donnent que des produits de bas
poids moléculaires2-8. Parmi ces méthodes on peut citer la polymérisation cationique
d’oxirane amorcée par les acides de Lewis en présence d’acide méthacrylique ou de 2-
hydroxyéthylméthacrylate (HEMA) a permis à Tanizaki et coll9, d’obtenir des polymères
téléchéliques de poly(oxyde d’éthylène).
La polymérisation de l’oxyde de propylène est réalisée à l’aide d’un catalyseur de
coordination obtenu par réaction de l’acétate de zinc avec un alcoolate d’aluminium, permet
d’obtenir un élastomère saturé de haute masse moléculaire1.
Les méthodes citées ci-dessus, utilisent des catalyseurs homogènes tels que, les acides
de Lewis, les sels organiques qui sont couteux et dangereux pour l’environnement. Pour éviter
ces inconvénients, on utilise au laboratoire de chimie des polymères (LCP) 10, 11, une nouvelle
méthode de synthèse des polyéthers téléchéliques à température ambiante, qui est basée sur
l’utilisation des propriétés catalytiques de la bentonite de Maghnia.
91
II-Synthèse de poly (oxyde de propylène) :
II-1-Préparation du poly (oxyde de propylène) :
a-Description des expériences :
Afin de préparer des bis-macromonomères de POP de famille téléchéliques. Nous
avons effectué les réactions de polymérisation par ouverture de cycle du OP catalysée par la
Maghnite-H+ en présence de l’anhydride benzoïque, à température ambiante, en masse et en
solution.
Les conditions expérimentales utilisées sont résumées dans le Tableau 01.
Tableau 01 : conditions expérimentales de la polymérisation du OP en présence de la
Maghnite-H+ (0.23M)
Condition
opératoire
OP
mol/l
AB
mol/l
Mag-H+ /
OP (%)
Temps de
réaction
Taux de
conversion
E’’ 0.08 1.3. 10-4 1 8h 52
b-caractérisation du produit obtenus :
Le produit obtenu (échantillon E’’ ) est visqueux, il a été caractérisé par plusieurs
méthodes : RMN 1H, RMN 13C, IR, UV, DSC et ATG.
b-1) Résonance magnétique nucléaire RMN-1H :
92
Fig
ure
01 :
Sp
ect
re R
MN
1 H
du
po
lyO
P a
vec
l’an
hyd
rid
e b
en
zoïq
ue ; (
éch
an
till
on
E’’),
so
lva
nt
CD
Cl 3.
93
Nous avons cherché à déterminer à la fois la structure des polymères obtenus et à
mettre en évidence les extrémités du type benzène provenant de l’anhydride introduit dans le
système. Le Tableau 02 montre les différents signaux observés et leurs déplacements
chimiques.
Tableau 02 : Déplacements chimiques des différents protons présents dans le polyOP
en solution dans le CDCl3 d’après la RMN1H
δ (ppm) attributions
1.16 (doublet)
3.36 - 3.73 (multiplet)
7.57 (multiplet) d
7.72 (multiplet) e
8.18 (multiplet) f
-CH3
-CH2O- et –CHO—
C O
O
CH2 CH
CH3d
d
e
f
f
La (Figure 01) donnant le spectre RMN 1H du polymère téléchélique POP obtenu lors
de l’expérience (E’’), montre clairement :
� Un signal à 1.16 ppm sous forme de doublet qui correspond aux protons du groupe
méthyle couplés au proton méthine.
� Les groupes méthylène et méthine qui sont liés à un atome d’oxygène électronégatif,
se chevauchent pour former un multiplet entre 3.36 – 3.73 ppm.
� L’absence des signaux correspondants aux protons de la fonction époxyde situés entre
2.4 et 3.1 ppm confirme la disparition de celle-ci est l’apparition d’une fonction éther
linéaire.
� Les groupements benzoïques de la chaine principale situés entre 7.57 – 8.18 ppm de
l’ester.
94
La masse molaire calculée du poly oxyde de propylène téléchélique déterminée par
RMN1H était donc12 :
C6H5 CO OCH2CH(CH3)
Mn = 105,10 (58.08) n 121.10
C O
O
CH2HC
CH3
O C
O
O CO C6H5
n
n
Intégrante par proton = (1.43+0.93+1.34) / 10
= 0.37 par proton
n = [(377.47 + 359.26) / 6] 0.37
n = 331.86 nombre de motif
Mn = n * MOP + MAB = 331.86 * 58.08 + 226.23
Mn = 19500 g/mole.
b-2) Résonance magnétique nucléaire RMN13C :
95
CO
O
CH
2
CH CH3
O
CO
f f
d d
ee
d dff
a
bc
gh
hg
Fig
ure
03 :
Sp
ect
re R
MN
13
C d
u d
iben
zoa
te d
e p
oly
OP
; (
éch
an
tillo
n E
’’),
so
lva
nt
CD
Cl 3.
96
Le spectre RMN13C du produit (E’’ ) confirme ainsi la structure du macromonomère
téléchélique POP. On peut voir sur la (Figure 03) les déplacements des différents carbones de
la chaîne du polymère.
Le tableau suivant résume les déplacements.
Tableau 03 : Déplacements chimiques des différents carbones présents dans le
polyOP en solution dans le CDCl3 d’après la RMN13C
δ (ppm) attributions
17.279
73.331
75.348
128.271 (d)
129.915 (e)
130.105 (f)
132.907 (g)
204.541 (h)
-CH3
O CH2HC
CH3
O
CHH2C
CH3
OO
C O
O
CH2 CH
CH3d
d
g
f
f
e
h
Après les résultats des analyses RMN du proton et du carbone, la structure du produit
(E’’ ) obtenue est un polyOP avec des groupements terminaux benzoïques.
b-3) L’Infrarouge (FT-IR) :
97
Fig
ure
04 :
spect
re IR
du
dib
en
zoa
te d
e p
oly
(O
P)
; (é
cha
ntil
lon
E’’)
.
98
L’analyse par Infrarouge représenté dans la (Figure 04) du polymère purifié à donnée
les résultats suivants :
� Une bande d’absorption à 1737.21 cm-1 correspond au groupement carbonyle (C=O)
de l’ester.
� Une bande de valence entre 2864.13 et 2972.35 cm-1 correspond à (C-H) du
groupement méthyle.
� On y relève également la présence d’absorption intense à 1097.30 ppm confirme la
présence de la fonction éther (C-O-C).
� Les bandes d’absorption à 1452.89cm-1 et 864.78cm-1 qui correspondent aux
groupements benzéniques.
b-4) La spectrophotométrie UV :
200 220 240 260 280 300 320 3400,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
Abs
orpt
ion
mol
écul
aire
longueur d'onde (nm)
Figure 05 : Spectre UV du dibenzoate de polyOP (solvant CHCL3)
99
Le produit obtenu (E’’ ) a été analysé en spectroscopie UV afin de déterminer sa masse
moléculaire.
Le spectre d’absorption UV (Figure 05) du polyOP α, ω bis- insaturé obtenu lors de l’expérience
E’’ montre deux bandes d’absorptions à λ =245 nm et λ =270 nm caractéristique aux chromophores du
groupement benzoate.
La masse molaire moyenne par RMN1H, et par UV sont données dans le Tableau 04
.
Tableau 04 : la valeur de masse molaire moyenne déterminée par RMN1H et par UV.
Expérience Mn (RMN1H)
g / mol
Mn (UV)
g/mol
E’’ 19500 20464
Il en ressort que les valeurs des masses molaires en nombre déterminées par RMN1H
et par UV sont sensiblement en accord. Ce qui signifie que les polyOP α, ω-bis insaturés,
ainsi obtenus, sont donc bien dotés de deux extrémités de la chaîne du polymère par des
groupements benzoate.
b-5) Analyse calorimétrique différentielle à balayage (DSC) :
Dans le but de mesurer les différentes températures du produit obtenu, nous avons
utilisé l’analyse calorimétrique différentielle à balayage (DSC). La Figure 06 représente le
Thermogramme du α, ω-dibenzoate de POP.
100
Figure 06 : Thermogramme DSC du dibenzoate de POP téléchélique.
L’analyse DSC du dibenzoate POP téléchélique a donné une température de transition
vitreuse (Tg) obtenue à -14.5 °C, la température de fusion (Tf) à 246.54°C, et la température
de décomposition (Tdec) à 395.49°C.
b-6) Analyse Thermogravimétrique (ATG) :
Dans le but de suivre la stabilité thermique du produit obtenu, nous avons utilisé
l’analyse thermogravimétrique. La Figure 07 représente le Thermogramme du POP
téléchélique.
101
Figure 07 : Thermogramme ATG du POP téléchélique.
Le thermogramme ATG du dibenzoate de POP reportée sur la Figure 07 montre deux
températures :
� La première perte de masse à 148.68°C due à l’élimination de l’acide
benzoïque.
� La deuxième perte de masse à partir de 324.22°C due à la dégradation du
polymère.
c- Effet des différents paramètres de synthèse de polyOP:
Nous avons voulu savoir comment évolue notre système en fonction des différentes
expériences en modifiant à chaque essai l’un des paramètres de synthèse.
102
c-1)- Effet du solvant :
On a constaté qu’avec 4% de Maghnite –H+, les réactions en masse sont spontanées et
extrêmement exothermiques, provoquant un dégagement de chaleur et la couleur du polymère
est généralement marron. C’est ainsi, qu’on s’est intéressé à l’étude de l’effet du solvant sur la
polymérisation cationique du OP. Dans les conditions expérimentales reportées dans le
Tableau 05.
On a utilisé une série de solvants ayant des constantes diélectriques différentes à
température ambiante et en prenant la quantité du solvant, en volume dix fois la quantité du
monomère. Le temps de réaction a été fixé à 24 heures.
On a choisi une série de solvants polaires et apolaires, non protiques, car les solvants
protiques tels que les alcools diminuent l’efficacité de la Maghnite-H+, à cause du caractère
hydrophile de cette dernière.
Tableau 05 : conditions expérimentales de la polymérisation du OP dans des différents solvants.
Echantillon M (g) solvants Constante diélectrique ε
Taux de conversion (%)
S1 2 Dioxane 2.21 27
S2 2 Acétone 20.7 33
S3 2 Toluène 2.4 18.5
S4 2 Diéthyl éther 4.3 19
S5 2 Chloroforme 4.81 78
S6 2 n. hexane 1.88 30
103
Figure 08 : Effet du solvant sur la polymérisation du OP
D’apprêt le taux de conversion nous avons choisi le chloroforme comme solvant pour
toute les expériences. Les solvants avec des constants diélectriques moyens favorisent la
polymérisation cationique.
c-2)- Effet de la quantité de la Maghnite-H+ :
Afin d’étudier l’évolution du taux de conversion de la réaction en fonction de la
quantité du catalyseur, pour préparer des bis-macromonomères de POP. On a fait des
réactions en solution avec des proportions de catalyseur différent, les autres paramètres sont
maintenus constants.
� Description de l’expérience :
Dans un tube à essai, on introduit les réactifs avec les quantités désirées, 2g d’oxyde
de propylène (0.034mol/l), 0.07g d’anhydride benzoïque (3.44. 10-4mol/l), 20ml de solvant
chloroforme et les quantités de Maghnite-H+ utilisées sont mentionnées dans le Tableau 06.
Les réactions sont effectuées sous agitation magnétique, à température 20°C durant 24
heures.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
0 1 2 3 4 5 6 7
Solvants
Tau
x de
con
vers
ion
(%)
T = 20°C
104
Après dissolution du polymère obtenu dans le dichlorométhane, on filtre la solution
pour éliminer la Maghnite-H+, puis on sèche le produit par évaporation et enfin on suit la
conversion par simple pesée du polymère formé.
Tableau 06 : Evolution de conversion de la synthèse du polyOP en fonction de la quantité de la Maghnite-H+.
Expérience C1 C2 C3 C4 C5 C6 C7
Maghnite-H+
(% en poids) 1 2 3 4 5 8 10
Taux de
conversion
(%)
49 51 57 67 78 87 98
Figure 09 : Evolution du taux de conversion en fonction de la quantité de la Maghnite-H+.
Sur la Figure 09, l’effet de la quantité de la Maghnite-H+ utilisée sur la polymérisation
du OP est bien démontré : plus la quantité de la Maghnite-H+ est grande plus le taux de
conversion est élevée. Nous supposons que ceci est du à la surface de réaction mise en jeu.
0
20
40
60
80
100
120
0 2 4 6 8 10 12
Tau
x d
e co
nve
rsio
n (
%)
Quantité de Maghnite-H+ (%)
T= 20°C
105
c-3)- Effet du temps de réaction :
Pour mieux voir comment évolue le système en fonction du temps. (OP, Maghnite-H+
et l’anhydride benzoïque), nous avons fait une étude cinétique, en prenant en considération les
paramètres optimisés (quantité de Maghnite-H+, quantité d’anhydride benzoïque). Les
expériences sont réalisées dans des tubes qui comportent 2g d’OP, 5% de Maghnite-H+, 1%
d’anhydride benzoïque et 20 ml de solvant (chloroforme).
Le taux de conversion lors des expériences sont portées dans le Tableau 07.
Tableau 07 : Evolution de conversion de la synthèse du polyOP en fonction du temps
Echantillon T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9
Temps (h) 1 2 4 6 8 16 20 24 30
Taux de
conversion
(%)
14 16 20 25 29 50 60 78 90
Figure 10 : Evolution du taux de conversion en fonction du temps.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
0 10 20 30 40
temps (h)
T = 20°C
Tau
x d
e co
nve
rsio
n
(%)
106
Nous noterons que la courbe (Figure 10) montre qu’au bout de 8 heures la
polymérisation évolue avec une vitesse moyenne, puis elle augmente régulièrement avec le
temps.
c-4)- Effet de la concentration de l’anhydride benzoïque :
Pour étudier cet effet, on a changé la quantité de l’anhydride benzoïque tout en gardant
les mêmes conditions opératoires, c'est-à-dire la réaction est faite en solution, à 5% de
Maghnite-H+, pour une durée de 24h et à température 20°C.
Le taux de conversion lors des expériences sont portées dans le Tableau 08.
Tableau 08 : Evolution de conversion de la synthèse du polyOP en fonction de la quantité
d’anhydride benzoïque
Echantillon D1 D2 D3 D4 D5 D6
Quantité de AB/ OP
(%) 1 3 5 8 10 20
Taux de conversion (%) 78 77 69 68 66 64
Figure 11 : Evolution du taux de conversion en fonction de la quantité de l’anhydride
benzoïque
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
0 5 10 15 20 25
T = 20°C
Quantité l'AB (%)
Tau
x d
e co
nve
rsio
n (
%)
107
Nous remarquons d’après les résultats obtenus par les six expériences que
l’accroissement de la concentration d’anhydride benzoïque provoque une diminution du taux
de conversion ceci provient de l’augmentation relative de la vitesse d’initiation par rapport à
la propagation.
II-2- Mécanisme probable de la polymérisation de OP avec
l’anhydride benzoïque :
1-Initiation :
La première étape dans la polymérisation d’oxyde de propylène en présence de
l’anhydride benzoïque est une protonation de ce dernier par la Maghnite-H+, l’amorçage se
fait par une formation d’un ion oxonium secondaire dérivé d’oxyde de propylène.
H + O
O O
+O
CH3
O
CH3
C
O
C OH
O
+
108
2-Propagation :
Ces oxoniums provoquent à leurs tours la polymérisation d’oxyde de propylène. La
propagation s’effectue par une attaque nucléophile de l’oxygène sur l’un des carbones de l’ion
oxonium.
C O
O
O
CH3CH3
+
C
O
O CH2 CH O
CH3CH3
3-Transfert de chaîne:
Les réactions de transfert de chaîne, se fait par le transfert de chaine au polymère :
109
C O
O
O
CH3
CH3
C
O
O CH2CH O
CH3 CH3n
C O
O
C
O
C O CH2
O
CH
CH3
O C
(n+1)
+
+
O
4-Réaction de terminaison :
Dans cette étape, la réaction se termine par un transfert spontané d’un proton H+
d’acide benzoïque et une régénération du catalyseur, peuvent être envisagées :
C O
O
CH2 CH
CH3
O C
O
n
+ H
Maghnite-H+
C OH
O
+ C O
O
CH3
110
III-Conclusion :
La synthèse du polymère téléchélique de polyOP a été polymérisée par l’oxyde de
propylène en présence d’anhydride benzoïque catalysée par la Maghnite-H+.
La fixation du groupement benzoate sur les extrémités de la chaîne du polymère a été
confirmée par l’analyse de la RMN1H, RMN13C, FT-IR et par l’UV.
Les masses molaires moyennes en nombre déterminées par la RMN 1H et par l’UV
sont en accord.
Les propriétés thermiques ont été mises en évidence par la DSC et l’ATG.
L’étude d’une cinétique de polymérisation cationique d’oxyde de propylène confirme
les résultats suivants :
- La polymérisation est possible en masse et en solution.
- Le taux de conversion croit avec l’augmentation de la quantité de la Maghnite-H+.
- Le taux de conversion augmente en fonction du temps.
- Le taux de conversion diminue avec l’augmentation de la concentration
d’anhydride benzoïque.
- La nature des solvants a une influence importante sur la polymérisation de l’oxyde
de propylène (solvant polaire aprotique, Constante diélectrique (ε)).
L’étude cinétique de la réaction, nous a permet d’établir un mécanisme réactionnel
pour le système OP- Anhydride benzoïque- Maghnite-H+.
111
Références bibliographiques:
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16/17. (1971).
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4. R. Hoene and K. H. W. Reichert, Makromol. Chem. 177: 3545 (1976).
5. P. Dreyfuss, and M. P. Dreyfuss, in “Comprehensive Chemical Kinetics”, Eds C. H.
Bamford and C. F. H. Tipper, Vol. 15, Ch. 4, Elsevier, Amsterdam, (1975).
6. A. Ledwith and D. C. Sherrington, in “Comprehensive Chemical Kinetics”, Eds C. H.
Bamford and C. F. H. Tipper, Vol. 15, Ch.2, Elsevier, Amsterdam, (1975).
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9. Y. Tanizaki et coll: ACS/CSJ Chem. Congress, Worldwide Prog; of the Petrochem. Org
and Polym. Chem. Indust., Honolulu (1979).
10. R. Megherbi, thèse de Magister, université d’Oran (2000).
11. A. Deriouche, « Polymérisation du Tétrahydrofurane Catalysée par la Bentonite de
Maghnia » Thèse de Magister, (1999).
12. Aldrich.com/materials-science/polymer-science/polymer-analyse, (2011).
13. M. Benadda et Coll; The Open Catalysis Journal, 2, 174-176 (2009).
112
CONCLUSION GENERALE
113
Conclusion générale
L’objectif de ce travail est la synthèse de macromonomères des polyéthers
fonctionnalisés α, ω-dibenzoate basée sur l’utilisation d’un catalyseur : bentonite de Maghnia
activée par l’acide sulfurique (Maghnite-H+).
Les techniques d’analyse de la RMN1H, RMN13C, FTIR et par l’UV ont pu confirmer
l’efficacité de l’amorçage et démontrer la présence du benzoate aux deux extrémités de la
chaînes des polymères.
L’accord des masses molaires moyennes déterminées par dosage UV et celles données
par RMN1H confirme ainsi la présence du chromophore aux deux extrémités de la chaîne des
polyéthers α, ω bis-insaturé.
Les propriétés thermiques ont été mises en évidence par la DSC et l’ATG.
Lors de l’étude cinétique de la polymérisation cationique nous avons étudié deux
éthers connus (tétrahydrofurane et l’oxyde de propylène), catalysée par la Maghnite-H+ en
présence de l’anhydride benzoïque, il a été possible d’optimiser les conditions opératoires
pour parvenir à une synthèse rentable et reproductible. Elle montre que l’augmentation de la
quantité du catalyseur entraine une amélioration du taux de conversion et cela est expliqué par
la surface spécifique du catalyseur mise en jeux.
La Mn élevée du dibenzoate de Poly oxyde de propylène (19500 g/mol) est expliquée
par le fait que l’oxyde de propylène, qui est un cycle à 3 membres, est plus réactif et donc plus
facile à polymériser que le tétrahydrofuranne qui est un cycle à 5 membres et donc une Mn
plus faible (9023 g/mol).
Nous avons obtenu des polymères de masses molaires plus élevées ce qui prouve que
l’anhydride benzoïque est plus efficace que l’anhydride acétique.
114
PARTIE EXPERIMENTALE
115
PARTIE EXPERIMENTALE
Cette partie comprend les procédés de synthèse et les techniques expérimentales de
caractérisation des produits que nous avons obtenus.
I- Purification des monomères et des solvants :
Pour répondre aux conditions expérimentales d’une polymérisation cationique, les
différents solvants, monomères et réactifs doivent subir un certain traitement pour les purifier
et les rendre anhydres.
I-1- Méthanol :
Il a les propriétés physiques suivantes :
PM = 32.04g/mol
Tf = -98°C
Teb = 65
d = 0.79
Apparence : liquide incolore
Numéro CAS : [67-56-1]
I-2- Dichlorométhane :
Ses propriétés physiques sont :
PM = 84.93 g/mol
T f = -95.1°C
Teb = 40°C
d= 1.3
116
Apparence : liquide incolore
Numéro CAS : [75-09-2]
I-3-Anhydride benzoïque :
Anhydride benzoïque est conservé à l’abri de la lumière et de l’humidité car c’est un
produit hygroscopique. Ses propriétés physiques sont :
PM = 226.23 g/mol
Tf = 42.5°C
Teb = 360°C
d = 1.20
Apparence : poudre blanche.
Numéro CAS : [93-97-0]
I-4- Tétrahydrofuranne :
Ses propriétés physiques sont :
PM = 72.11 g/mol
Tf = -108.3°C
Teb = 65°C
d = 0,88 (liquide)
Apparence : liquide incolore.
Numéro CAS : [109-99-9]
117
I-5- L’oxyde de propylène :
L’oxyde de propylène a pour caractéristiques physiques suivantes :
PM = 58.08 g/mol
Tf = -111.9°C
Teb = 34°C
d = 0,83
Apparence : liquide transparent, volatil, incolore à odeur éthérée
Numéro CAS : [75-56-9]
II- Activation de la Bentonite au niveau du laboratoire :
Dans un ballon de 500 ml, 30 g de Terre Décolorante (TD) broyée et séchée sont
dispersées dans 120 ml d’eau distillée, le mélange est laissé sous agitation pendant 2 heures.
Après ce temps là, nous y ajoutons 200 ml de solution d’acide Sulfurique 0.23M, la solution
ainsi obtenue est maintenue durant deux jours sous agitation à température ambiante.
Ensuite, le produit est filtré, puis lavé à l’eau distillée jusqu’à disparition totale des
traces d’acide. Une fois la Bentonite purifiée, elle est séchée dans l’étuve à 105°C durant une
nuit, puis conservée dans des flacons bien sellés contre l’humidité et toute impureté.
118
III- Synthèse du poly(THF) :
Toutes les réactions étudiées ont été réalisées à pression atmosphérique et en masse.
La Maghnite traitée est hygroscopique la présence de trace d’eau lui fait perdre son efficacité
pour cela, avant chaque usage la Maghnite activée doit être mise dans l’étuve à 105°C
pendant deux jours pour éliminer le maximum d’eau.
Dans un ballon équipé d’un barreau magnétique. On introduit les réactifs avec les
quantités désirées. On ajoute la quantité de Maghnite-H+ prescrite et on met le tout sous
agitation.
Pour donner la chaleur au milieu réactionnel, on a utilisé un bain d’huile chauffant.
A la fin de chaque expérience, le produit est dissout dans le THF. La solution obtenue
est ensuite filtrée pour séparer le catalyseur du mélange réactionnel, puis le filtrat est précipité
à froid dans le Méthanol. Le produit obtenu est analysé en RMN1H pour déterminer la
structure du polymère obtenu.
IV- Synthèse du poly(OP) :
Les polymérisations sont effectuées en masse et en solution sous pression
atmosphérique.
Dans un ballon à température ambiante (20°C), On effectue un mélange d’oxyde de
propylène, d’anhydride benzoïque et de Maghnite-H+ préalablement séché dans l’étuve
pendent une nuit.
Au bout de 24 heures, on filtre le mélange pour éliminer la Maghnite-H+, le polymère
est ensuite récupéré par évaporation du solvant. Ainsi le produit obtenu est analysé par la
RMN1 H, RMN13C, l’IR et l’UV.
119
V- Techniques de caractérisation :
V-1- La Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) :
Les spectres de résonance magnétique ont été enregistrés sur un appareil BRUKER qui
fonctionne à 300MHZ. La RMN 1H, la RMN 13C nous ont permis d’identifier la structure des
produits obtenus. Les échantillons de polymère sont solubilisés dans le chloroforme deutérié
(CDCl3) suivant la solubilité des polymères étudiés.
V-2- L’Infrarouge (IR) :
Les spectres obtenus des polymères ont été effectués au laboratoire de chimie des
polymères dirigé par le Professeur BELBACHIR, à l’université Es-Senia (ORAN) sur un
appareil Bruker, ATR Diamond.
V-3- La Spectroscopie Ultraviolet-Visible :
Les spectres d’absorption ultraviolet de macromonomères sont enregistrés à l’aide
d’un spectrophotomètre UV-Visible OPTIZEN 2120UV, dont le domaine spectral s’étend de
190 à 900nm. La densité optique maximum mesurable est de 3,0. La source de rayonnement
est une lampe halogène au deutérium d’une puissance de 40 watts. L’acquisition des données
et leur stockage sous forme de fichiers sont réalisés par un micro-ordinateur.
L’analyse UV permet, par dosage des groupements chromophores terminaux de la
chaîne polymère, d’accéder à la masse molaire moyenne Mn.
Pour effectuer ce dosage UV on détermine pour chaque type de chromophores le
coefficient d’extinction molaire ε en utilisant un étalonnage à l’aide d’un composé modèle
portant le même type de chromophores, à condition qu’il obéisse à la loi de Berr Lambert.
120
La connaissance de ε et la mesure de la densité optique du chromophore de la chaîne
polymère permet ainsi de déterminer sa concentration :
C (mol/l) = D0 / ε
• ε représente le coefficient d’absorbance du benzoate de méthyle pris comme
modèle.
• D0 densité optique.
• C est la concentration de la solution en mol/l.
Sur la base de l’hypothèse de deux chromophores par chaîne polymère, on peut
déterminer la masse moléculaire moyenne Mn donnée par :
� Détermination du coefficient d’absorption molaire du benzoate de
méthyle :
Nous avons déterminé le coefficient d’absorption molaire du benzoate de méthyle, pris
comme référence pour la mesure de la densité optique du poly(THF) et du poly(OP)
fonctionnalisé par mesure UV, dans l’acétonitrile. La formule du benzoate de méthyle est la
suivante :
C
OCH3
O
benzoate de méthyle
D’après la loi de Berr-Lambert : D0 = ε * l * c avec l = 1 cm
121
Nous avons ainsi tracé une droite représentant la densité optique maximum obtenue
(ce qui correspond à la longueur d’onde où apparaît le pic caractéristique du groupement
benzoate dans l’acétonitrile) en fonction de la concentration en benzoate de méthyle.
0,00000 0,00002 0,00004 0,00006 0,000080,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5D
ensi
té o
ptiq
ue
Concentration en (mol/l)
La pente de cette droite nous a permis de déterminer la valeur du coefficient d’absorption
molaire du composé.
Nous avons : ε = 20000l.mol-1.cm-1
Donc la masse moléculaire moyenne Mn du polymère à extrémités α, ω dibenzoate à été
déterminée en utilisant comme modèle le benzoate de méthyle (ε = 20000 à λ = 230 nm)
V-4- Analyse Calorimétrie différentielle à balayage (DSC) :
Nous avons effectué les mesures sur un appareil DSC Q1000 V 9.4 build 287 avec une
vitesse de chauffe de 10°C/mn sous azote, par la société TA Instrument (Dijon, France).
V-5- Analyse Thermogravimétrique (TGA) :
Les thermogrammes des produits obtenus ont été effectués par la société (Dijon,
France) sur un appareil TGAQ 500 V 6.4 Build 193 avec une vitesse de chauffe de 10°C/mn
sous azote.
122
LISTE DES ABREVIATIONS
123
Liste des abréviations
THF...…………………
PTHF………………….
OP……………………..
POP………….………..
AB……………………..
AA……………………..
PDXL………………….
CHCl 3...……...………..
CH2Cl2………………...
Mn…………………….
TD……………………...
TDA…………………...
Mag-H+………………..
KTMt………………….
RMN1H……………….
RMN13C………………
IR……………………...
UV…………………......
DRX……………………
DSC……………………
TGA……………………
ε......................................
λ………………………..
CDCl3………………….
Tétrahydrofurane
Polytétrahydrofurane
Oxide de propylène
Poly oxyde de propylène
Anhydride benzoïque
Anhydride acétique
Poly (1,3-dioxolane)
Chloroforme
Dichlorométhane
Masse molaire moyenne
Terre Décolorante
Terre Décolorante Activée
Maghnite-H+
Kaolin de Tamazert traité
Résonance Magnétique Nucléaire du proton
Résonance Magnétique Nucléaire du carbone
Infrarouge
Ultraviolet-visible
Diffraction des Rayons X
Calorimétrie Différentielle à Balayage
Analyse Thermogravimétrique
Coefficient d’extinction molaire
Nombre d’onde
Chloroforme deutéré
Synthèse de Macromonomères téléchéliques à base des
éthers cycliques catalysée par la Maghnite-H+
Résumé :
Ce manuscrit est divisé en trois chapitres, en premier lieu un rappel sur l’étude
de la polymérisation par ouverture des hétérocycles sous l’action de différents
catalyseurs utilisés. Ainsi que l’étude de la synthèse des macromonomères
téléchéliques.Dans le second et le troisième chapitre nous avons présenté l’étude
de la polymérisation cationique du tétrahydrofuranne et de l’oxyde de propylène
en présence de l’anhydride benzoïque catalysée par la Maghnite-H+. Dans le
but de synthétiser les macromonomères en respectant les principes de
la chimie verte, nous avons utilisé un écocatalyseur : la Maghnite. Les
polyéthers sont donc synthétisés en présence de la Maghnite-H+, à une
température ambiante.L’utilisation de l’anhydride benzoïque comme
initiateur n’a jamais fait l’objet d’une étude jusqu’à maintenant, cet
amorceur a permis d’augmenter la masse molaire moyenne (Mn) de ces
deux polyéthers avec des groupes terminaux benzoate.Les mécanismes
proposés, fondés sur des analyses par spectroscopie RMN et Infra-Rouge et
par spectroscopie UV, ont confirmé la nature des extrémités de chaînes des
différents polymères obtenus. Les propriétés thermiques des polymères ont été
mises en évidence par la DSC et l’ATG.
Mots clés :
Macromonomères téléchéliques; Cationique; Polymérisation par
ouverture de cycle; Tétrahydrofuranne; Oxyde de propylène; Anhydride
benzoïque; Maghnite-H+; masse molaire moyenne (Mn); RMN1H;
RMN13C; IF-TR; UV; DSC; ATG .