Mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés,...

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS CONTRIBUTION À LA PAIX, À LA JUSTICE ET AU DÉVELOPPEMENT N’Djamena | 7-9 Juin 2010 Conférence Régionale Cameroun | République Centrafricaine | Niger | Nigeria | Soudan | Tchad

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“Rendez-moi ma jeunesse”, ce refrain de la chanson d’un musicien tchadien répercute le cri silencieux et assourdissant des enfants africains recrutés contre leur gré pour combattre dans les guerres d’adultes.L’organisation de la conférence régionale “Mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés : Contribution à la paix, à la justice et au développement “ répond à ce cri. Les pays de la sous-région, à savoir le Tchad, le Cameroun, le Niger, le Nigéria la République Centrafricaine, et le Soudan, les organismes internationaux,les organisations non gouvernementales et les agences des Nations Unies se sont réunis à l’initiative du gouvernement tchadien et de l’UNICEF pour trouver la stratégie appropriée afin de prévenir et mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés.La conférence a également enregistré la présence active de pays observateurs, notamment: les Etats-Unis et la France. La Côte d’Ivoire, le Libéria, la République Démocratique du Congo et la Sierra Leone ont partagé leur expérience en la matière.Le message clé de toutes les présentations se résume en cette phrase : aucune violence, aucun recrutement d’enfants par les forces et groupes armés ne se justifient et ne sont acceptables.La nouveauté de cette conférence est la combinaison des aspects techniques et politiques. En marge des présentations en plénière et des travaux en groupe, une table ronde politique réunissant les ministres et représentants des Etats parties et des pays observateurs a été organisée.Dans la Déclaration de N’Djaména, issue de cette table ronde, les Etats parties se sont engagés à prendre des mesures urgentes pour prévenir et empêcher le recrutement des enfants de moins de 18 ans sur leur territoire. La Déclaration a également institué un comité de suivi pour donner vie aux engagements pris par les Etats.Bien que le gouvernement de la République du Tchad et l’UNICEF soient les initiateurs de ce forum de discussion et d’échange d’expérience, celui-ci est la résultante de la participation dynamique des gouvernements, des organisations internationales, de la société civile, des experts et des enfants eux-mêmes.Le recrutement et l’utilisation des enfants dans les conflits armés n’est pas une fatalité. Le phénomène peut être enrayé si seulement chacun en prend conscience et contribue à créer un monde meilleur aux enfants.Nous sommes très heureux de présenter ce compte rendu de la Conférence Régionale. Les échanges, conclusions et, finalement, la signature de la Déclaration de N’Djaména témoignent du compromis obtenu entre les États de la région, ainsi qu’avec d’autres parties prenantes, pour enrayer le recrutement et l’utilisation des enfants dans les conflits armés.Puisse cette Conférence éclairer le chemin pour que les enfants de la région ne voient plus jamais leur enfance noyée sous le bruit des armes.

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS CONTRIBUTION À LA PAIX, À LA JUSTICE ET AU DÉVELOPPEMENT

N’Djamena | 7-9 Juin 2010Conférence RégionaleCameroun | République Centrafricaine | Niger | Nigeria | Soudan | Tchad

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Compte rendu de la Conférence 25 Juillet 2010

METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS CONTRIBUTION À LA PAIX, À LA JUSTICE ET AU DÉVELOPPEMENT

N’Djamena | 7-9 Juin 2010Conférence RégionaleCameroun | République Centrafricaine | Niger | Nigeria | Soudan | Tchad

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

Avant-propos

Liste des acronymes

Sommaire

1. Introduction Objectifs

Délégués

2. Séance d’ouverture Mot de bienvenue de Marie Thérèse Mbailemdana, Mairesse de N’Djamena

Allocution de Rima Salah, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies

Allocution de Raouf Marzou, Directeur adjoint du Bureau du HCR pour l’Afrique

Allocution de Michèle Flavigna, Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies au Tchad

Allocution (message vidéo) d’Anthony Lake, Directeur général de l’UNICEF

Allocution de Barbara Bentein, Directrice régionale adjointe du Bureau Régional de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale

Discours d’ouverture de Mme. Ngarbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille

Discours d’ouverture de Son Excellence Emmanuel Nadingar, Premier ministre de la République du Tchad

3. Discours liminaires Allocution de Rima Salah, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général

des Nations Unies

Allocution de Barbara Bentein, Directrice régionale adjointe du Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale

4. Panel Un : Le phénomène de recrutement des enfants et son impact

5. Panel Deux : Pratiques efficaces pour réduire la vulnérabilité des enfants aux effets des conflits armés et mettre fin à l’impunité

6. Ateliers techniques Thème Un: Stratégies pour réduire les vulnérabilités des enfants touchés par les

conflits armés

Groupe 1 : Réduction de la pauvreté, création d’emplois et protection sociale

Groupe 2 : Promotion de la coordination transfrontalière en matière de surveillance, de renseignement et d’intervention

matièresTable des matières

Thème Deux: Stratégies pour renforcer les normes internationales, promouvoir la justice et mettre un terme à l’impunité

Groupe 1 : Protéger les filles contre la violence sexiste et promouvoir la justice

Groupe 2 : La justice pénale internationale et les enfants-soldats

Recommandations issues des ateliers techniques

7. Le Marché

8. Concert public

9. Communications

10. Table ronde sur les actions politiques en vue de mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés

Déclaration de N’Djamena

11. Séance de clôture Lecture de la Déclaration de N’Djamena par S.E. M.Abdoulaye Djibo, Niger

Message de remerciements du Pr. Ntumba Luaba, Secrétaire exécutif adjoint de la Communaute économique des pays des grands lacs

Message de remerciements du Dr Marzio Babille, UNICEF Tchad

Mot de clôture de S.E.M. Ki Doulay Correntin, Soutien de la Commission de l’Union africaine

Discours de clôture de Mme. Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille

Discours de clôture de S.E. Emmanuel Nadingar, Premier Ministre de la République du Tchad

12. Conclusion

Annexes 1. Ordre du jour

2. Participants

3. Résumé de l’évaluation de la conférence

4. Ressources: liens en ligne à l’information

Conférence Régionale

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Conférence Régionale METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

AFRC Armed Forces Revolutionary Council

ANT Armée National Tchadienne

APC All People’s Congress

AU African Union

BCPR UNDP Bureau for Crisis Prevention and Recovery

CDF Civil Defense Force

CEMAC Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale

CAAC Children and Armed Conflict

CAAFG Children Associated with Armed Forces and Groups

CAR Central African Republic

CDE Convention relative aux Droits de l’Enfant

CDR Conseil démocratique et révolutionnaire

CEEAC Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale

CEIP Community Education Investment Program

CERF Central Emergency Response Fund

CIDA Canadian International Development Agency

CIDE Convention internationale sur les droits de l’enfant

CPA Comprehensive Peace Agreement

CPC Child Protection Committee

CPEGL Communaute Economique des Pays des Grands Lacs

CPN Child Protection Network

CRC Convention on the Rights of the Child

CSI Child Soldiers Initiative

CTA Community Teacher Association

DFID UK Department for International Development

DCOF Displaced Children and Orphans Fund

DDR Disarmament, Demobilization, and Reintegration

DPA Darfur Peace Agreement

DRC Democratic Republic of Congo

DSRSG Deputy Special Representative of the Secretary General

ECHO European Commission’s Humanitarian Aid and Civil Protection Department

ECOWAS Economic Community of West African States

ESPA Eastern Sudan Peace Agreement

EU European Union

FPRN Front populaire pour la renaissance nationale

FSR Front pour le Salut de la République

FUC Front uni pour le changement

GBV Gender Based Violence

GTZ Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit

HACU Humanitarian Assistance Coordination Unit

HDI Human Development Index

ICC Interim Care Centre

ICF International Crisis Group

IDP Internally Displaced Person

ICRC International Committee of the Red Cross

IRC International Rescue Committee

JEM Justice and Equality Movement

acronymesListe des acronymes

JICA Japan International Cooperation Agency

JTF Joint Task Force (combined troops army, navy, air force and mobile police)

LRA Lord’s Resistance Army

MDG Millennium Development Goal

MINURCAT Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad

MISP Minimum Initial Service Package

MNR Mouvement national pour le redressement

NACSA National Association for Child Support Action

NCDDR National Committee for Disarmament, Demobilisation, and Reintegration

NGO Non-governmental Organisation

N/SEMA National/State Emergency Management Agency

NORAD National/State Emergency Management Agency (N/SEMA)

NYPAW Network of Young People Affected by War

ONG Organisation Non Gouvernementale

OPAC Optional Protocol to the Convention on the Rights of the Child (CRC) on the Involvement of Children in Armed Conflict

PTA Parent Teacher Associations

RASALAO Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’ouest

RFC Rassemblement des forces pour le changement

RUF Revolutionary United Front

SAF Sudan Armed Forces

SCR Security Council Resolutions, e.g. SCR 1612 andSCR1882

SIDA Swedish International Development Cooperation Agency

SMC School Management Committee

SSR Security Sector Reform

UDC Union pour le changement démocratique

UFCD Union des forces démocratiques pour le changement

UFDD Union des forces pour la démocratie et le développement

UFR Union des forces révolutionnaires

UNMIS United Nations Mission in the Sudan

UNAMSIL United Nations Mission in Sierra Leone

TIP Trafficking In Persons

UNDP United Nations Development Programme

UNECA UN Economic Commission for Africa

UNHACU UN Humanitarian Assistance Coordination Unit

UNHCR UN High Commission for Refugees

UNICEF United Nations Children’s Fund

UNOCHA UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

USAID United States Agency for International Development

VOT Victims of Torture

WARP West Africa Regional Program

WCARO West and Central Africa Regional Office

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Conférence Régionale

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

ce refrain de la chanson d’un musicien tchadien répercute le cri silencieux et assourdissant des enfants africains recrutés contre leur gré pour combattre dans les guerres d’adultes.

L’organisation de la conférence régionale “Mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés : Contribution à la paix, à la justice et au développement “ répond à ce cri. Les pays de la sous-région, à savoir le Tchad, le Cameroun, le Niger, le Nigéria la République Centrafricaine, et le Soudan, les organismes internationaux, les organisations non gouvernementales et les agences des Nations Unies se sont réunis à l’initiative du gouvernement tchadien et de l’UNICEF pour trouver la stratégie appropriée afin de prévenir et mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés.

La conférence a également enregistré la présence active de pays observateurs, notamment: les Etats-Unis et la France. La Côte d’Ivoire, le Libéria, la République Démocratique du Congo et la Sierra Leone ont partagé leur expérience en la matière.

Le message clé de toutes les présentations se résume en cette phrase : aucune violence, aucun recrutement d’enfants par les forces et groupes armés ne se justifient et ne sont acceptables.

La nouveauté de cette conférence est la combinaison des aspects techniques et politiques. En marge des présentations en plénière et des travaux en groupe, une table ronde politique réunissant les ministres et représentants des Etats parties et des pays observateurs a été organisée.

Dr. Marzio BabilleReprésentant de l’UNICEF au Tchad

Ngarbatina Odjimbeye SoukateMinistre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille, République du Tchad

Dans la Déclaration de N’Djaména, issue de cette table ronde, les Etats parties se sont engagés à prendre des mesures urgentes pour prévenir et empêcher le recrutement des enfants de moins de 18 ans sur leur territoire. La Déclaration a également institué un comité de suivi pour donner vie aux engagements pris par les Etats.

Bien que le gouvernement de la République du Tchad et l’UNICEF soient les initiateurs de ce forum de discussion et d’échange d’expérience, celui-ci est la résultante de la participation dynamique des gouvernements, des organisations internationales, de la société civile, des experts et des enfants eux-mêmes.

Le recrutement et l’utilisation des enfants dans les conflits armés n’est pas une fatalité. Le phénomène peut être enrayé si seulement chacun en prend conscience et contribue à créer un monde meilleur aux enfants.

Nous sommes très heureux de présenter ce compte rendu de la Conférence Régionale. Les échanges, conclusions et, finalement, la signature de la Déclaration de N’Djaména témoignent du compromis obtenu entre les États de la région, ainsi qu’avec d’autres parties prenantes, pour enrayer le recrutement et l’utilisation des enfants dans les conflits armés.

Puisse cette Conférence éclairer le chemin pour que les enfants de la région ne voient plus jamais leur enfance noyée sous le bruit des armes.

Avant-propos Avant-propos

“Rendez-moi ma jeunesse”,

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Conférence Régionale

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

L a Conférence régionale en vue de mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés: Contribution à la paix, à la justice

et au développement, s’est tenue à l’Hôtel Kempinski à N’Djamena, au Tchad, du 7 au 9 Juin 2010.

Cette conférence était organisée par le Gouvernement du Tchad avec l’appui de l’UNICEF. Au cours de la conférence de trois jours, 236 participants représentant 16 pays, y compris les six principaux pays, à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Soudan, ont examiné les moyens de mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants par les forces et groupes armés de la région. Une Table ronde pour un débat politique de haut niveau portant sur les engagements a rédigé la déclaration de N’Djamena qui a été signée par les six pays le dernier jour. Les deux principaux thèmes de la conférence étaient:

•Réduirelesvulnérabilitésdesenfantstouchésparlesconflits armés ; et

•Renforcerlesnormesinternationales,promouvoirlajustice et mettre un terme à l’impunité.

Les sessions thématiques parallèles ont été suivies de retours avec l’ensemble du groupe. A travers les discussions en groupe et en plénière, les objets d’exposition, les groupes d’experts, les présentations et les discours, le programme de la conférence a permis aux participants de partager leurs expériences et de tirer des enseignements.

The objectifs de la conférence étaient de:

•identifierlesfacteursmenantàl’implicationdesenfantsdans les forces armées et les groupes armés de la région et à travers les frontières;

•identifierlesbonnespratiquesetdévelopperdesstratégies pour prévenir et réduire la vulnérabilité des enfants à l’enrôlement dans les forces armées et les groupes armés de la région;

•identifierlesbonnespratiquesrelativesauxprogrammesde DDR, notamment la réinsertion des filles associées aux forces armées et groupes armés;

•renforcerlacoordinationtransfrontalièreenmatière

de surveillance, de renseignement et d’intervention par rapport au recrutement des enfants dans la région;

•obtenirdesengagementsenfaveurdeetrenforcerlesnormes internationales pour la protection des enfants, notamment le Protocole facultatif à la CDE concernant l’implication des enfants dans les conflits armés (PFCA), le Protocole facultatif concernant la vente d’enfants (PFVE), la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, et les Engagements de Paris (Principes et lignes directrices de Paris) concernant le recrutement et l’utilisation d’enfants par des forces armées et des groupes armés.

La conférence régionale a réuni les délégations des six principaux pays, à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Soudan. D’autres pays ayant des expériences appropriées ont également participé aux discussions, dont la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Liberia et la Sierra Leone. La participation de l’ensemble de la communauté internationale, y compris la France, l’Italie le Royaume Uni et les Etats Unis, a renforcé ce riche partage d’expériences. Les délégations des pays représentaient divers secteurs gouvernementaux dont notamment le personnel de l’UNICEF basé dans les pays. Des représentants du siège international et des bureaux régionaux de l’UNICEF ont également participé à la conférence.

A la cérémonie d’ouverture, qui a eu lieu au Ministère des Affaires étrangères, le mot de bienvenue a été prononcé par la Mairesse de N’Djamena, Mme Marie Thérèse Mbailemdana, suivis d’une allocution de Rima Salah, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire Général des Nations Unie. L’allocution de M. Raouf Marzou, Directeur adjoint du Bureau pour l’Afrique de l’UNHCR, a été suivie d’observations de Michèle Flavigna, Coordinatrice régionale du système des Nations Unies au Tchad. Un message vidéo d’Anthony Lake, Directeur Général de l’UNICEF, a été présenté par Barbara Bentein, Directrice régionale adjointe du Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Le discours d’ouverture de Mme. Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l‘Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille de la République du Tchad a été suivi du discours d’ouverture officielle prononcé par Son Excellence Emmanuel Nadingar, Premier Ministre

SommaireSommaire

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Conférence Régionale

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

de la République du Tchad, au nom de Son Excellence Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad.

Les discours liminaires à la conférence ont été prononcés par Rima Salah, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies auprès de la, MINURCAT et Barbara Bentein, Directrice régionale adjointe du Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale de l’UNICEF.

La première réunion d’experts sur le Phénomène du recrutement d’enfants et son impact a été caractérisée par des exposés de Bo Viktor Nylund de l’UNICEF New York, Innocent Zahinda de la section des Droits de l’homme de la MINURCAT au Tchad et des témoignages des ex enfants soldats Ishmael Beah de Sierra Leone, Emmanuel du Soudan et Zaccheline Dugbe du Liberia.

Le panel deux sur Les pratiques efficaces pour réduire la vulnérabilité des enfants aux conflits armés et mettre fin à l’impunité a été marqué par des exposés de Joachim Theis du Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, Aderemi Aibinu du PNUD Liberia, Sophie da Camara Santa Clara Gomes du PNUD New York et Lucienne M’Baipor de la Banque mondiale au Tchad.

Les ateliers techniques de deux jours ont axé les discussions sur les questions programmatiques autour des deux thèmes principaux de la conférence :Stratégies pour réduire les vulnérabilités des enfants touchés par les conflits armés et Stratégies pour renforcer les normes internationales, promouvoir la justice et mettre fin à l’impunité.

Les 26 recommandations issues des ateliers techniques ont tourné autour de la législation et la justice pénale; la promotion des droits de l’enfant, la réinsertion dans la famille et la communauté; la coordination transfrontalière, et la bonne gouvernance et le budget.

Parallèlement aux ateliers techniques, des discussions de haut niveau se sont tenues sous forme de Table ronde sur des actions politiques en vue de mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants par les forces et groupes armés. Des membres principaux des délégations des pays ont discuté et affiné un projet de la Déclaration de N’Djamena

qui a été finalisée et signée par les représentants des six principaux pays participants, le dernier jour de la conférence.

La Déclaration de N’Djamena réitère l’engagement à l’égard de la législation et des instruments existants. Elle promet de respecter 17 engagements, dont notamment mettre fin à toutes les formes de recrutement et d’implication d’enfants par des forces armées ou des groupes armés; veiller à ce qu’aucun enfant âgé de moins de 18 ans ne prenne part directement ou indirectement aux hostilités; effectivement mettre en œuvre la Convention sur les droits de l’enfant, ses Protocoles facultatifs, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et les autres instruments régionaux et internationaux appropriés (y compris la signature si ce n’est pas déjà fait); l’adhésion aux Engagements de Paris; l’harmonisation des législations nationales avec des instruments régionaux et internationaux; veiller à ce que les enfants jadis associés aux forces et groupes armés soient traités comme des victimes et non comme des auteurs, et soient appuyés par des programmes de réadaptation et de réinsertion appropriés; veiller à ce que le crime de recrutement et d’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés soit traité comme un crime de guerre (aucune amnistie); faciliter l’accès des organisations humanitaires internationales protégeant les enfants aux endroits où les enfants impliqués dans les conflits armés sont recueillis; créer des programmes de réadaptation psychologique, de réinsertion socio-éducative et économique ; promouvoir la culture de la paix, de la tolérance, du dialogue et de l’unité nationale; faciliter la réunification des familles; répondre à tous les besoins fondamentaux et spécifiques des enfants; établir des stratégies aux niveaux communautaire, national et transfrontalier en vue lutter contre la prolifération et la possession d’armes légères; renforcer les dimensions transfrontalières du mécanisme de surveillance et de rapports sur les graves violations des droits de l’enfant; mettre en place un mécanisme de partage de l’information dans la région; protéger les enfants contre toutes formes d’exploitation et de violence; et créer un comité de suivi de la Déclaration de N’Djamena, avec l’UNICEF assurant le Secrétariat dudit comité.

Un marché d’objets d’exposition des pays, installé à l’endroit prévu pour la pause-café, a permis aux

participants de partager des informations sur le travail qu’ils font et sur les outils pratiques de communication, d’accroître la sensibilisation, de renforcer la compréhension et et de créer la demande de mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés. Plusieurs idées créatives ont été présentées et étudiées. Au nombre de celles-ci on comptait des posters, brochures, tee-shirts, sacs, matériels de formation, programmes d’études, textes communautaires et vidéos.

Le concert public organisé dans la soirée du 8 juin au stadium Fest’Afrika au centre-ville de N’Djamena avait pour vedettes des stars populaires du Tchad et du Cameroun qui ont ravi des milliers de spectateurs locaux et les délégués à la conférence. Le spectacle offert conjointement par Emmanuel Jal, Ishmael Beah et Zaccherine Dugbe, plaidant en faveur de la paix mondiale et la fin du recrutement des enfants soldats, a constitué l’un des temps forts de cette soirée.

Lors de la session finale, après le témoignage de Josue Mufula, un ex enfant soldat de la RDC, la Déclaration de N’Djamena 2010 a été présentée par S.E. M. Abdoulaye Djibo, Ministre de la Justice du Niger, et signée par les représentants des six pays participants. Un message de remerciements au Gouvernement du Tchad a été communiqué par le Professeur Ntumba Luaba, Secrétaire Général adjoint de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL). La conférence s’est terminée par un spectacle de l’artiste du hip hop et ex enfant soldat, Emmanual Jal, qui a déchaîné le public. Dr Marzio Babille, Représentant de l’UNICEF au Tchad, a communiqué un message de remerciements. Le mot de clôture a été prononcé par M. Ki Doulay Correntin, Soutien de la Commission de l’Union africaine. Le discours de Mme. Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille a été suivi du discours de clôture officielle de S.E. Emmanuel Nadingar, Premier Ministre de la République du Tchad.

Sommaire Sommaire

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Conférence Régionale

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

L a Conférence régionale en vue de mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants par les forces et groupes armés : contribution à la paix, à la justice et au

développement, s’est tenue à l’Hôtel Kempiski à N’Djamena, au Tchad, du 7 au 9 juin 2010.

Cette conférence était organisée par le Gouvernement du Tchad avec l’appui de l’UNICEF (voir l’ordre du jour à l’Annexe 1). Au cours de la conférence de trois jours, 236 participants de 16 pays (voir la Liste des participants à l’Annexe 2), y compris les six principaux pays que sont le Cameroun, la République Centrafricaine, le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Soudan, ont examiné les moyens de mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés de la région. Une Table ronde pour un débat politique de haut niveau portant sur les engagements a rédigé la déclaration de N’Djamena qui a été signée par les six pays, le dernier jour. Les deux principaux thèmes de la conférence étaient:

•Réduirelesvulnérabilitésdesenfantstouchésparlesconflitsarmés ; et •Renforcerlesnormesinternationales,promouvoirlajusticeet

mettre un terme à l’impunité.

Les sessions thématiques parallèles ont été suivies de feedback avec l’ensemble du groupe. A travers les discussions en groupe et en plénière, les pièces à conviction, les groupes d’experts, les exposés et les discours, le programme de la conférence a permis aux participants de partager des expériences et de tirer des enseignements.

Objectifs

Les objectifs de la conférence étaient de:

•Identifierlesfacteursmenantàl’implicationdesenfantsdans les forces armées et les groupes armés de la région et à travers les frontières;•identifierlesbonnespratiquesetdévelopperdesstratégies

pour prévenir et réduire la vulnérabilité des enfants à l’enrôlement dans les forces armées et les groupes armés de la région;•Identifierlesbonnespratiquesrelativesauxprogrammes

DDR, notamment la réinsertion des filles associées aux forces armées et groupes armés;•Renforcerlacoordinationtransfrontalièreenmatièrede

surveillance, de rapports et de réaction au recrutement des enfants dans la région;•Obtenirdesengagementsenfaveurdeetrenforcerlesnormes

internationales pour la protection des enfants, notamment

le Protocole facultatif à la CDE concernant l’implication des enfants dans les conflits armés (PFCA), le Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants (PFVE), et les Engagements de Paris (Principes et lignes directrices de Paris) concernant le recrutement et l’utilisation des enfants par les forces armées et les groupes armés.

Délégués

La conférence a été honorée par la présence et les conseils de:

•SonExcellenceEmmanuelNadingar,PremierMinistredelaRépublique du Tchado•MadameCatherineBakangMbock,MinistredesAffaires

sociales du Cameroun•MadameNgarbatinaOdjimbeyeSoukate,Ministredel’Action

sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille de la République du Tchad•M.AbacarN’Yakanda,HautCommissaireauxdroitsde

l’homme en République Centrafricaine •M.W.KpangbalaSengbe,Ministredéléguéàlasantéàla

Planification, à la Recherche et au Développement du Liberia•MadameSanadyTchimadenHadattan,Ministredela

Population, de la Promotion des femmes et de la Protection des enfants du Niger•M.AbdoulayeDjibo,MinistredelaJustice,duNiger•MadameGamerHabbani,SecrétaireGénéralduConseil

national pour la protection de l’enfance au Soudan•MadameRimaSalah,ReprésentanteSpécialeAdjointedu

Secrétaire Général des Nations Unies •MadameAkilaBelembaogo,ChefduBureaudeliaison

de l’UNICEF, Représentante à l’Union africaine et à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique

La conférence régionale a réuni les délégations des six principaux pays que sont le Cameroun, la République Centrafricaine, le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Soudan. D’autres pays ayant des expériences appropriées ont également participé aux discussions, dont la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Liberia et la Sierra Leone. La participation de l’ensemble de la communauté internationale y compris de la France, de l’Italie du Royaume Uni et des Etats Unis a renforcé ce riche partage d’expériences.

Les délégations des pays représentaient divers secteurs gouvernementaux dont notamment le personnel de l’UNICEF basé dans les pays. Des représentants du siège international et des bureaux régionaux de l’UNICEF ont également participé à la conférence.

Introduction1. Introduction

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Conférence Régionale

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

Mot de bienvenue de Marie Thérèse Mbailemdana, Mairesse de N’Djamena

C’est vraiment un plaisir pour moi de prendre la parole devant cette auguste assemblée pour souhaiter à nos hôtes la bienvenue à N’Djamena à l’occasion de cette conférence régionale sur le thème: Mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants par les forces et groupes armés: Contribution à la paix, à la justice et au développement.

La ville de N’Djamena, capitale du Tchad et ville d’hospitalité est très honorée par le choix qui a été fait d’abriter cette importante conférence régionale. Je me félicite de votre présence ici aujourd’hui pour débattre du problème de recrutement et de l’utilisation des enfants dans les conflits armés au niveau de la sous-région.

En tant que maire et mère, j’espère avec beaucoup de passion que cet événement se traduira par l’engagement des divers acteurs en faveur de la non-implication des enfants dans les conflits armés, de la démobilisation des enfants au niveau des forces armées et de leur réinsertion dans la vie civile.

Je vous souhaite un agréable séjour à N’Djamena, ville protectrice des enfants.

Extraits du mot de bienvenue de Marie Thérèse Mbailemdana, Mairesse de N’Djamena

Allocution de Rima Salah, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, au nom de Radhika Coomaraswamy

Au cours des dernières décennies, les enfants au Tchad, en République Centrafricaine, au Soudan et dans d’autres pays ont été mêlés à ces conflits en tant qu’enfants soldats, esclaves sexuels et messagers. La violence généralisée et persistante à travers la région a engendré une jeune génération, physiquement et mentalement détruite et marquée pour la vie.

Je suis ici pour souligner encore une fois qu’il est fondamentalement de la responsabilité des dirigeants politiques de mettre un terme à cette tragédie par la ratification et la mise en œuvre des normes internationales pour la protection de l’enfant et en veillant à ce que les violateurs des des droits des

Séance d’ouvertureenfants ne soient plus impunis face aux actes odieux commis contre des innocents.

La dimension transfrontalière des conflits en Afrique Centrale me préoccupe sérieusement. Des groupes armés tels que la LRA enlèvent et recrutent des enfants à travers les frontières et les séparent de leurs familles. J’exhorte les gouvernements à élaborer des stratégies globales et coordonnées pour répondre à la menace de la LRA et améliorer la situation de ces victimes de la LRA particulièrement vulnérables.

Les organismes régionaux devraient veiller à ce que la protection de l’enfant soit suffisamment reflétée dans leurs politiques dans le contexte de la médiation, des négociations pour la paix, du maintien de la paix et de la consolidation de la paix.

Enfin, le 25 mai 2010, mon bureau a lancé une campagne de deux ans ayant pour objectif la ratification universelle du Protocole facultatif relatif à l’implication des enfants dans les conflits armés. Je lance un appel à vos gouvernements afin qu’ils se joignent à cet effort et exhorte ceux qui n’ont pas ratifié à être parties à ce traité.

Soyons tous unis dans un effort régional commun afin de bâtir une Centrafrique plus paisible, plus juste et plus développée, où les armes ont été remplacées par des classes, les uniformes par des familles unies et les combats par l’amitié.

Extraits de l’allocution de Rima Salah, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, au nom de Radhika Coomaraswamy

Allocution de Raouf Marzou, Directeur adjoint du Bureau du HCR pour l’Afrique

Cette conférence offre une nouvelle occasion à la région de procéder à un plaidoyer conjoint en faveur de la ratification et de la mise en œuvre progressives du protocole facultatif relatif à l’implication des enfants dans les conflits armés.

Le risque de recrutement par des forces et groupes armés constitue un problème permanent pour les enfants en général, et pour les enfants réugiés ou déplacés en particulier. Les communautés touchées par le déplacement forcé n’ont pas la même capacité à protéger le plus vulnérable en leur sein qu’ils ne l’auraient fait au niveau de leurs foyers. Le HCR travaille activement avec ces communautés, écoute et cause avec les enfants et les jeunes gens, afin de mieux comprendre les risques qu’ils courent ainsi que la capacité dont disposent les communautés pour faire face à ces risques.

2. Séance d’ouverture

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Conférence Régionale

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

En général, les enfants qui ont accès à l’enseignement secondaire et à la formation professionnelle sont moins vulnérables aux risques de recrutement. Par exemple, au Tchad, le HCR a investi des ressources considérables pour améliorer l’accès des enfants réfugiés à un enseignement primaire et secondaire.

Les jeunes filles associées aux groupes armés sont souvent victimes de violence sexuelle et d’autres formes de discrimination fondée sur le sexe. Il est important de noter que l’identification des jeunes filles associées aux groupes armés et victimes de recrutement reste problématique. Nous constatons avec préoccupation que le nombre de programmes de DDR, l’attention accordée aux filles et les réponses fournies pour répondre à leurs besoins spécifiques de réinsertion sont insuffisants, ce qui rend les filles encore plus vulnérables et susceptibles d’être recrutées de nouveau ou associées aux groupes armés.

J’espère que le résultat de ces trois jours de travail et de réflexion nous permettra de progresser vers l’éradication de ce fléau, à savoir le recrutement d’enfants dans les forces et groupes armés.

Extraits de l’allocution de Raouf Marzou, Directeur adjoint du Bureau du HCR pour l’Afrique

Allocution de Michèle Flavigna, Coordinatrice résidente du système des Nations unies au Tchad

Le recrutement et l’utilisation d’enfants dans le conflit armé est l’une des préoccupations majeures de la communauté internationale. Cette préoccupation se manifeste à travers l’adoption de la Convention sur les droits de l’enfant et des deux protocoles facultatifs relatifs à l’implication d’enfants dans les conflits armés, la vente et la prostitution d’enfants.

Efforçons-nous d’éradiquer les causes profondes du recrutement d’enfants dans les forces et groupes armés. Au Tchad, l’effort conjoint et coordonné du Système résident des Nations Unies et du Gouvernement a permis la démobilisation de 800 enfants associés aux groupes armés, dont 450 ont été réunis avec leurs familles et des mesures ont été prises en vue d’assurer leur réinsertion dans la vie active.

A cet effet, je suis convaincue que la particicpation d’acteurs multisectoriels et multiniveaux à cette conférence nous permettra de partager les meilleures pratiques et les contraintes dans la programmation et la mise en œuvre des activités liées à la prise en charge des enfants associés aux forces et groupes armés.

L’espoir du Système résident des Nations Unies au Tchad dont je suis la coordinatrice, est qu’à l’issue de cette conférence, et par la signature de la Déclaration de N’Djamena, des directives et engagements clairs soient donnés pour combattre le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les conflis armés.

Je vais terminer mon discours avec des propos du Secrétaire général des Nations Unies:

”L’enfance est un temps pour apprendre, un temps pour forger son caractère et trouver son chemin pour passer à l’âge adulte. Du moins, c’est ce qu’elle devrait être. Veillons à ce que chaque enfant ait le droit de grandir, libéré de la crainte et de l’exploitation.”

Extraits de l’allocution de Michele Flavigna, Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Tchad

Allocution (via vidéo) d’Anthony Lake, Directeur Général de l’UNICEF

Je tiens à remercier notre hôte, le gouvernment du Tchad et Son Excellence, le Président, pour son engagement à l’égard des droits des enfants – ainsi que les gouvernements participants. J’aurais souhaité être là en personne.

Bon nombre de vos pays ont connu des conflits et le grand risque qu’ils constituent pour les enfants. Certains d’entre-vous ont été les témoins ou les victimes de violences horribles. Donc, je n’ai pas à vous parler de la complexité de ce problème, ou des dégâts qu’il crée -- non seulement aux enfants qui en font l’expérience, mais aux sociétés auxquelles ils doivent retourner un jour. Heureusement, les gouvernements de cette région prennent des mesures. Grâce à leurs efforts, des centaines d’enfants ont été démobilisés et réinsérés avec succès dans leurs communautés.

Le succès des programmes de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (DDR) au Tchad, en République centrafricaine et au Soudan ont conduit à la libération de centaines d’autres enfants. Et l’accord de coopération de 2007 entre le Gouvernement du Tchad et l’UNICEF s’est traduit par la libération de 800 autres enfants au cours des deux dernières années seulement.

La semaine dernière, l’ONU et l’UNICEF ont lancé une nouvelle campagne en vue de faire pression pour la ratification

universelle des Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant, dont l’un porte spécifiquement sur les enfants et les conflits armés. Nous devons lancer un appel à tous les pays afin qu’ils ratifient les protocoles facultatifs et les mettent en œuvre dans toute la mesure.

L’Union africaine a déclaré que 2010 est l’Année de la Paix et de la Sécurité. Je ne vois pas une meilleure façon d’honorer l’esprit de cette déclaration que par la ratification et la mise en œuvre totales des Protocoles facultatifs ici en Afrique, cette année – car sans la paix et la sécurité, nous ne pouvons pas construire un monde digne des enfants.

Je crois que cette conférence hstorique peut être un pas important vers cet objectif. Je salue vos efforts une fois de plus, et vous souhaite plein succès.

Extraits de l’allocution par vidéo d’Anthony Lake, Directeur général de l’UNICEF

Allocution de Barbara Bentein, Directrice régionale adjointe du Bureau de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale

Cette conférence offrira l’occasion de mieux comprendre le phénomène de recrutement d’enfants et ses conséquences dans la région, ainsi que de partager les pratiques et les expériences efficaces pour réduire la vulnérabilité des enfants face aux conflits armés.

Le forum de discussions nous permettra d’engager une réflexion en profondeur qui offrira des possibilités pour les représentants des gouvernements régionaux et leurs partenaires d’élaborer une feuille de route en vue de la ratification et la mise en œuvre complètes des normes internationales, et de signer, nous l’espérons, une Déclaration de N’Djamena. Nous osons croire que cela va nous permettre d’avancer de manière décisive pour mettre fin à l’impunité.

Il est souhaitable que la Déclaration de N’Djamena, issue de notre réunion, mobilise l’engagement des gouvernements pour prévenir et répondre au phénomène de recrutement d’enfants dans des forces et groupes armés, et leur offrir l’environnement le plus protecteur possible.

Extraits de l’allocution de Barbara Bentein, Directrice régionale adjointe du Bureau de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale

Discours d’ouverture de Mme Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille

Vous remarquerez, j’en suis sûre que notre ordre du jour (pour cette conférence) est non seulement dense et important, mais est lourd en termes de résultats escomptés, à savoir mettre un terme à ce phénomène que nous déplorons tous.

C’est le lieu d’affirmer que les dirigeants de nos pays ne sont pas insensibles ou indifférents à la situation qui prévaut dans notre région. Je suis heureux de constater que dans notre région, tous les Etas ont signé la Convention relative aux droits de l’enfant. Toutefois, vous conviendrez avec moi que nous ne pouvons pas juger de la bonne santé d’un texte par le nombre de signataires uniquement. Il nous faut examiner davantage la manière dont les Etats mettent en œuvre cette convention et la façon dont la mise en œuvre porte sur les normes nationales.

En outre, permettez-moi de saisir cette occasion pour demander aux pays frères qui ne sont pas encore parties aux deux protocoles facultatifs de la Convention relative aux droits de l’enfant, d’accélérer le processus pour le faire. Cela honorerait notre temps et pardonnerait tant d’erreurs et d’horreurs dont les enfants de notre région ont été victimes. La présence de M. le Premier ministre, représentant Son Excellence le Président Idriss Deby Itno, sous le haut patronage de qui cette conférence a lieu, nous rassure, nous encourage et nous motive immensément dans l’accomplissement de notre tâche.

Je voudrais me faire l’interprète de tous les enfants pour remercier les pays et les institutions qui ont aidé à la préparation de cette conférence, et pour leurs contributions intellectuelles, techniques et financières.

Extraits du discours d’overture de Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille de la République

du Tchad

Séance d’ouverture Séance d’ouverture

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

Discours d’ouverture de S.E. Emmanuel Nadingar, Premier ministre de la République du Tchad

Le choix du Tchad en tant que pays hôte de cette conférence n’est pas un hasard. Ayant eu à faire face à des armées rebelles et à des agressions de mercenaires depuis des années, le gouvernement du Tchad a, très tôt, pris conscience du phénomène de recrutement et d’utilisation d’enfants dans les conflits armés. Aujourd’hui, il nous est offert l’occasion d’engager un débat en profondeur pour nous aider à mieux aborder ce problème.

En ce qui concerne les enfants soldats au Tchad, les incursions des combattants rebelles depuis 2007 ont montré que des milliers d’enfants sont enrôlés dans les rangs de groupes armés. Le Tchad a pris la responsabilité de signer, le 9 mai 2007 avec l’UNICEF, un accord relatif à la protection des enfants victimes des conflits armés et à leur réinsertion durable dans la société. En outre, le gouvernement a mis en place un programme national de prévention, de retrait, de soins de transition et de réinsertion des enfants trouvés au niveau des forces et groupes armés. Ainsi, 896 enfants combattant dans des groupes armés ont été récupérés et soignés dans des centres de transit et d’orientation. Parmi ces enfants, 623 ont pu être réunis avec leurs familles et 162 passent par le processus de réunification

Le gouvernement, soucieux des normes nationales et internationales par rapport à la protection de l’enfant, a formé 40 militaires et gendarmes afin qu’ils deviennent instructeurs en matière de droits de l’enfant et de processus de DDR.

Par ailleurs, le gouvernement a offert toutes les facilités et l’assistance nécessaires aux organisations humanitaires, à la presse et aux autres organismes de bonne volonté afin qu’ils se rendent sur le terrain pour vérifier la présence de mineurs dans les rangs de l’armée nationale. Ces visites offrent également des occasions pour sensibiliser les militaires aux dangers de l’implication ‘enfants dans les conflits armés.

Le gouvernement du Tchad est heureux de pouvoir partager ses expériences avec ses frères et sœurs de la sous–région qui sont confrontés au même problème douloureux. C’est aussi l’occasion d’insister sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes des conflits, de la rébellion et de l’agression de mercenaires qui ont entraîné les enfants dans ce cycle de violence.

Extraits du discours de S.E. Emmanuel Nadingar, Premier ministre de la République du Tchad

Séance d’ouverture

Discours liminaire de Rima Salah, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies

Malheureusement, aujourd’hui, plus de 300.000 enfants soldats - garçons et filles de moins de 18 ans – sont impliqués dans plus de 30 conflits à travers le monde. Recrutés de gré ou de force, ils sont utilisés comme comme combattants, messagers, porteurs, scouts, voire même prestataires de services sexuels. Le Protocole facultatif 1 à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés exige des Etats membres qu’ils prennent toutes les mesures possibles pour protéger les enfants contre les affres des conflits armés, y compris l’abstention de recruter des enfants de moins de 18 ans dans leurs rangs.

La Résolution 1612 du Conseil de sécurité des Nations Unies exige également des parties intéressées qu’elles mettent fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants, et exige que des stratégies nationales soient élaborées avec des délais précis en vue d’éradiquer le phénomène de recrutement et d’utilisation d’enfants par des groupes et forces armés. Les Engagements de Paris et les Principes de Paris servent de guide pour prévenir le recrutement, obtenir leur libération des forces et groupes armés et faciliter leur réinsertion sociale.

Les conséquences du conflit sur les enfants sont nocives puisque ces derniers sont séparés de leurs familles, recrutés et utilisés comme soldats, tués, victimes d’abus sexuels et privés de besoins vitaux de base. Au Congo, un garçon de 13 ans a dit à un reporter de la BBC, ”Lorsqu’ils sont venus dans mon village, ils ont demandé à mon grand frère s’il voulait se joindre à la milice. Il avait à peine 17 ans et a dit non; ils ont mis une balle dans sa tête. Ensuite ils m’ont demandé si je voulais m’enrôler, alors que pouvais-je faire? – Je ne voulais pas mourir.” Un ex enfant soldat kidnappé à l’âge de 13 ans. (Rapport BBC, RDC)

Au Tchad, je suis témoin de la volonté du gouvernement d’éradiquer ce phénomène. En 2008, après la visite du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies consacrée aux enfants dans les conflits armés, une commission conjointe Gouvernement-UNICEF a été mise en place au cours de la même année par le gouvernement afin de suivre les

recommandations de cette visite. En 2009, parallèlement aux partenaires internationaux, le gouvernement a mis en place une commission mixte de vérification et de sensibilisation au niveau des centres et des sites militaires à travers le pays. La MINURCAT, les agences des Nations Unies et les missions diplomatiques ont participé à ces missions de vérification. De même, les autorités militaires ont donné des instructions claires afin que les portes des camps militaires soient ouvertes aux organisations internationales procédant aux vérifications.

Cependant, il était également manifeste que le phénomène avait une dimension régionale et qu’il serait difficile d’y remédier isolément. La résolution de ce problème avec sa dimension régionale ou sous-régionale, nécessite des mécanismes concentrés aux niveaux sous-régional et régional.

Il sera important pour nous d’explorer ensemble les possibilités de mettre en place des mécanismes sous-régionaux inclusifs et concrets, où tous les acteurs impliqués dans la question des enfants vont travailler ensemble afin de renforcer les actions de prévention, de coordination transfrontalière, ainsi que les actions de réinsertion des enfants touchés par les conflits armés.

Si l’éradication du phénomène des enfants soldats de la région est le gîte d’une enterprise en permanence en proie à des difficultés, nous tenons le bon bout! Par leur présence à cette rencontre, les gouvernements et les autres parties prenantes de la sous-region sont en train de faire montre de leur volonté d’examiner cette question en priorité à partir de ce moment ci.

Extraits du discours liminaire de Rima Salah, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies

Discours3. Discours liminaires

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

Discours liminaire de Barbara Bentein, Directrice régionale adjointe du Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale

Dans la région de l’Afrique occidentale et centrale, le phénomène de recrutement et d’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés demeure malheureusement un sujet de préoccupation et est une conséquence de la fragilité de l’environnement politique et sécuritaire que la région a connue depuis des décennies. Ce phénomène est la manifestation de la vulnérabilité des enfants dans les situations de conflit, mais il est également lié à une manifestation qui, à travers la Résolution 1612 du Conseil de sécurité de 2005, est considérée par la communauté internationale comme l’une des six graves violations des droits de l’enfant.

Je tiens à féliciter certains des pays de la sous-région pour leur protection effective des enfants associés à des forces et groupes armés. Les statistiques régionales révèlent en fait que 805 enfants ont été démobilisés au Tchad depuis 2007. En outre, 43 enfants seront intégrés dans un processus de DDR au cours des prochains jours.

La République centrafricaine a démobilisé 1150 enfants depuis 2007, et en 2009, au bout de trois mois, elle a démobilisé 182 mineurs qui combattaient pour l’ex mouvement rebel de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD). Le Soudan, à son tour, a démobilisé 1200 enfants depuis 2005.

A l’instar des autres pays de la région, le Tchad a mis en place, depuis 2008, un mécanisme de surveillance et de partage d’informations sur l’utilisation des enfants dans les conflits armés. Ce mécanisme vise à assurer que toutes les parties à un conflit respectent les lois, normes et standards internationaux, ainsi qu’à soutenir et compléter les rôles du gouvernement par rapport à la protection et à la réhabilitation des enfants.

Le groupe de travail sur ce mécanisme au Tchad a effectué des visites de vérification et de sensibilisation qui ont porté notamment sur la présence d’enfants dans les casernes, ainsi que des missions dans les camps de réfugiés et de personnes déplacées.

L’UNICEF au Tchad et dans la région, avec ses partenaires opérationnels, a également appuyé les gouvernements dans la mise en œuvre des programmes de prévention, de retrait et de réinsertion des enfants associés à des forces et groupe armés. Il convient de souligner ici que 4,5 pour cent des enfants démobilisés à ce jour au Tchad sont originaires du Soudan. En outre, le programme de DDR au Tchad, avec l’appui de l’UNICEF,a permis de mettre 250 enfants à l’école et de prendre en charge, à travers des programmes de réinsertion sociale professionnelle, 127 enfants démobilisés et âgés entre 14 et 18 ans. Tous ces enfants vont passer 90 jours au maximum au centre de transit en vue de leur réhabilitation psychosociale et physique et bénéficient du soutien nécessaire leur permettant de se construire un avenir meilleur.

Extraits du discours liminaire de Barbara Bentein, Directrice régionale adjointe du Bureau régional de l’UNICEF occidentale et centrale

L e Panel Un sur le phénomène de recrutement d’enfants et son impact a présenté différents contextes et conditions de recrutement d’enfants

et a été animé par Pernille Ironside de l’UNICEF New York et Michèle Manca di Nissa du HCR au Chad.

Bo Viktor Nylund, Conseiller principal en matière de protection des enfants en situation d’urgence, à l’UNICEF, a évoqué les causes de recrutement et la façon dont ces questions influent sur les défis de la réinsertion auxquels font face les enfants une fois libérés.

Innocent Balemba Zahinda, Chef de la section Droits de l’homme auprès de la MINURCAT au Tchad, a procédé à un examen du suivi et de la dénonciation des graves violations des droits des enfants, notamment le recrutement d’enfants en vertu des RCS 1612 et 1882.

Des ex enfants soldats, partageant l’histoire de leurs vies à travers des témoignages et des chants émouvants, ont présenté de nouveau les possibilités de refaire la vie quand bien même l’enfance a été marquée par la violence. Ishmael Beah de Sierra Leone, co-fondateur du Network of Young People Affected by War (NYPAW) et UNICEF Advocate for Children Affected by War a parlé de la nécessité d’un engagement et d’une action. Emmanuel Jal du Soudan, artiste international et auteur, a raconté son histoire à travers la musique, en chantant notre désir commun de paix et soulignant que tant qu’il y aura la faim, il y aura toujours la guerre. Zaccheline Dugbe du Liberia, actuellement agent de la police nationale et mère de famille, a vivement demandé la fin des combats et de la guerre.

Facteurs menant au recrutement d’enfants et leurs implications pour la programmation

A l’origine même du recrutement d’enfants, il y a la pauvreté, le conflit lui-même et le déplacement, à la fois en tant que personne déplacée à l’intérieur de son propre pays et réfugié, qui augmentent la probabilité de voir les enfants recrutés et utilisés par des groupes et forces armés. Certains enfants sont recrutés par la force. « J’ai été traîné hors de ma maison, » m’a dit un ex enfant recruté que j’ai rencontré. Il peut y avoir des raisons incitant à l’enrôlement. Certains enfants s’enrôlent pour servir le peuple. Il y a la question de la glorification de la guerre et certains enfants pensent que les soldats sont très beaux. S’il y a une cassure au niveau de la structure de soutien, cela peut souvent accroître la vulnérabilité aux questions de protection qui se posent. Si les parents ne sont pas présents pour s’occuper de l’enfant ou ne peuvent pas se permettre d’envoyer l’enfant à l’école, ce dernier est plus susceptible de prendre des risques.

Bien qu’on établisse en général une distinction entre le recrutement et l’utilisation des enfants de manière forcée et ces mêmes activités effectuées de manière volontaire ou volontaire, il existe peu de différence dans la pratique. Dans un contexte de conflit, se joindre à un groupe ou à une force armé (e) peut sembler être volontaire, alors que dans la pratique l’enfant pourrait avoir très peu de choix.

Comme point de droit, il n’y pas de différence. Le recrutement et l’utilisation d’enfants sont interdits en vertu du droit international, quelle que soit la manière dont l’acte a été posé. Le Protocole facultatif relatif à l’implication des enfants dans les conflits armés établit une distinction selon laquelle le recrutement obligatoire est interdit pour les enfants de moins de 18 ans, tandis qu’il existe une échelle mobile pour le recrutement volontaire entre 16 et 18 ans au niveau des forces armées. Cependant, les deux tiers des Etats qui ont ratifié le Protocole facultatif ont fixé la limite d’âge à 18 ans ou plus. Pour les groupes armés, le recrutement et l’utilisation d’enfants de moins de 18 ans sont interdits en toutes circonstances.

En termes de programmation, il est important de savoir la manière dont l’enfant a été recruté car ayant des implications pour les possibilités de réinsertion. S’il peut y avoir plusieurs raisons pour lesquelles un enfant particulier est devenu membre d’un groupe armé, il y a généralement une tendance dans une zone donnée, ou des raisons majeures qui peuvent éclairer la programmation. Pour l’UNICEF, la programmation de la protection de l’enfant est en train d’être examinée à la

recrutement4. Le phénomène de recrutement

d’enfants et son impactDiscours liminaires

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

lumière de sa politique de protection de l’enfant de 2008, des Engagements de Paris de 2007, des normes intégrées de DDR, et des Principaux engagements pour les enfants dans l’action humanitaire de 2010.

On peut considérer la programmation de la protection de l’enfant comme une pièce de monnaie à deux faces – le côté comportant les systèmes de protection de l’enfant et le côté comportant les normes sociales. En abordant la prévention, la réadaptation et la réinsertion des enfants qui ont été associés à des groupes armés, les systèmes de protection de l’enfant peuvent être construits en même temps, afin de pouvoir accueillir plus tard d’autres enfants touchés par les conflits. Le renforcement des capacités pourrait se faire auprès de l’armée et d’une autorité de DDR spécifique dans un pays, et auprès de la police, du pouvoir judiciaire et du système d’assistance sociale. Il faudrait peut-être renforcer les contributions à travers les ONG internationales et locales, en travaillant avec elles pour fournir des programmes spécifiques de réinsertion en matière de formation professionnelle et d’activités génératrices de revenus.

Le travail relatif aux normes de groupe est évidemment tout aussi important, car cherchant à aborder les connaissances, attitudes et pratiques entre tous les niveaux – l’enfant, la famille, la communauté, et entre les prestataires de service. Il est important de connaître les raisons à l’origine du recrutement d’enfants, afin de pouvoir les traiter lors des campagnes de sensibilisation à la fois pour la prévention et la réinsertion. Les capacités des prestataires de service doivent être renforcées afin de fournir des services professionnels aux enfants, où ces derniers sont principalement considérés comme des victimes et non comme des délinquants.

Extrait de l’exposé de Bo Viktor Nylund, Conseiller principal en matière de protection en situation d’urgence, UNICEF

Surveillance et dénonciation de graves violations des droits de l’enfant, notamment dans le cadre des RCS 1612, 1882

Défis et Possibilités

Défis: accès à l’information; suivi du pourquoi et comment; et le caractère transfrontalier des conflits

Accéder à certaines parties au conflit ou à certaines régions touchées est souvent très difficile pour de raisons sécuritaires, voire en raison du refus d’accès par les parties au conflit. Par exemple, il

est difficile d’avoir accès à l’information au sujet de JEM au Tchad et au sujet des groupes d’opposition armés basés au Soudan. Des difficultés semblables sont rencontrées lorsqu’il s’agit d’accéder à des informations fiables provenant des Mai Mai en RDC et de la LRA (Armée de la résistance du Seigneur) en Ouganda. En outre, le mode opérationnel et la mobilité de certaines parties au conflit rendent difficile la collecte d’informations.

S’agissant des forces armées, l’expérience dans différents pays où il existe un mécanisme de collecte d’informations a montré que l’accès à certaines structures militaires est considéré comme sensible et est donc inaccessible aux partenaires concernés par la question des enfants dans les conflits armés.

L’accès est devenu encore plus compliqué depuis l’inclusion dans le Statut de Rome de l’Article 8 relatif à l’enrôlement des enfants de moins de 15 ans comme un crime de guerre pouvant être jugé au niveau de la Cour pénale internationale. Cela signifie que les parties deviennent de plus en plus prudentes lorsqu’elles permettent l’accès à l’information sur l’utilisation d’enfants.

Dans la plupart des pays et des situations, où il existe le MRM, l’accent est mis sur la surveillance et la documentation des informations sur qui a fait quoi. Peu d’effots ont été investis dans l’analyse des raisons pour lesquelles les enfants sont recrutés ou sont vulnérables au recrutement. Il y a un long chemin à parcourir en termes d’étude et d’analyse des causes de recrutement, sans lesquelles il sera difficile d’identifier les solutions appropriées.

On prête peu d’attention à la manière dont se produit ce phénomène, et aux réseaux sociaux dans certains environnements qui permettent à ce phénomène de se produire.

Le caractère transfrontalier des conflits, la porosité des frontières, la réalité socio-ethnique qui va au-delà des frontières nationales dans de nombreuses régions touchées par les conflits, font que le recrutement et l’utilisation d’enfants dépassent les limites d’un voire deux Etats. Pour assurer le suivi et le renseignement dans un tel environnement, il est impératif d’identifier des mécanismes allant au-delà de l’échange d’information, du suivi des cas, de la coopération avec les acteurs étatiques et non étatiques. Avant tout, un tel mécanisme doit être concerté.

Possibilités: Responsabilité de haut niveau; sensibilisation à la collecte d’informations; et impliquant les différents acteurs étatiques et non étatiques

Si les responsabilités pour trouver des solutions au problème de recrutement sont partagées à un très haut niveau, des résultats palpables sont possibles. Le cas du Tchad en est une preuve. Le

Le phénomène de recrutement

gouvernement a délégué des pouvoirs à une commission dirigée par un général et dont les membres sont des officiers au-dessus du grade de général et de colonel des dfférentes unités. Les missions conjointes de vérification et de sensibilisation ont été effectuées à travers le pays, avec la participation du système des Nations Unies et du corps diplomatique. Certains enfants ont été identifiés, enlevés et remis à l’UNICEF en vue de leur réinsertion.

Au Tchad, par exemple, en 2009, lorsque nous avons accompagné le Général Idriss Dokony dans le cadre de la mission de vérification et de sensibilisation du gouvernement à travers le pays, le concept d’enfants associés à des forces et groupes armés était inconnu. Par la sensibilisation, le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, a atteint 5.000 hommes dans les divers établissements militaires à travers le pays, qui sont venus à comprendre que même un enfant faisant des courses pour des officiers n’avait pas de place dans le camp. Aussi, est-il possible d’explorer les avantages offerts par le contrôle combiné à la sensibilisation.

Les Etats doivent faire participer divers partenaires, à savoir l’armée, le Ministère de la défence, les institutions nationales des droits de l’homme et la société civile, dans leurs efforts visant à éradiquer le phénomène des enfants soldats. De cette manière, tous les programmes seront concertés et inclusifs. Malheureusement, dans beaucoup de pays, la société civile a été isolée de ces efforts.

Du côté du groupe de travail, il est utile d’associer les ONG nationales et internationales au mécanisme, en particulier au niveau local. Le suivi des questions de violations des droits de l’enfant, surtout leur recrutement, doit être perçu comme un exercice conjoint.

Extrait de la présentation d’Innocent Balemba Zahinda, Chef de la section Droits e l’homme à la MINURCAT au Chad

Expériences d’ Ishmael Beah en tant qu’enfant soldat

J’espère sincèrement qu’à l’issue de cette rencontre ici à N’Djamena, nous mettrons en pratique ce qui sera discuté et appris. Sinon nos actions et nos intentions lors de cette réunion, quoique nobles, sera un temps consacré de façon irresponsable et un mauvais service aux enfants et aux jeunes dont les vies dépendent de nos actions. Je voudrais donner quelques exemples de la façon dont la vie des enfants dans la région est touchée par le recrutement. Hassan avait 13 ans quand il a tenu son premier Kalashnikov. Il s’est enfui de cette capitale, N’Djamena, et a rejoint un groupe de rebelles au Soudan. Pourquoi un enfant de 13 ans devrait-il faire une telle chose et qu’aurions-nous tous dû faire pour empêcher cela?

Un autre enfant, Elisabeth de Baklim en République centrafricaine avait 12 ans quand elle a rejoint un groupe de rebelles. Elle patroullait les rues la nuit. Elle a perdu ses parents quand elle était plus jeune et s’est enfuie de la maison. Elle a dit que tenir une arme à feu faisait qu’elle se sentait importante. Comment pouvons-nous faire en sorte que l’enfant se sente important sans tenir une arme à feu et ait toujours une affection pour la famille et la communauté?

Dowa Samna, âgé actuellement de 19 ans, a rejoint l’armée nationale tchadienne quand elle avait 16 ans. Il rappelle comment la vie était rude dans l’armée et que les repas étaient rares. Il a été démobilisé un an après avoir avoir rejoint l’armée parce que les autorités ont découvert son âge véritable.

Un rapport de Human Rights Watch au titre de 2007 sur le Tchad intitulé “Trop tôt pour la guerre” a souligné que les enfants sont utilisés dans tous les côtés des combats. Il y a des centaines, sinon des milliers, d’histoires comme celle que je viens de raconter brièvement dans toute la région. Malheureusement, ces sortes d’expériences et de désespoir que connaissent les enfants ne sont plus des récits choquants car elles continuent de se produire si souvent. Même au moment où je vous parle il y a des enfants qui font face à des situations pires que les exemples que je viens de donner.

En tant qu’avocat de l’UNICEF pour les enfants touchés par la guerre, l’un de mes rôles est d’exiger des mesures pour prévenir le recrutement d’enfants, démobiliser, réadapter et réinsérer les enfants qui ont été touchés par les conflits. Pour accéder à cette capacité, il faut donner un visage humain à ces expériences en permettant aux enfants sans voix de s’exprimer.

recrutement

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

Cela permet au monde de savoir ce qu’ils endurent d’abord et comment ils peuvent s’en sortir et reprendre leurs vies normales. Personnellement, je tiens à souligner les possibilités de se remettre de la guerre bien que cela soit un processus difficile et à long terme.

Personne ne naît violent. Aucun enfant sur ce continent africain, en Amérique latine ou en Asie ne souhaite être engagé dans une guerre. Ce sont des situations ne laissant pas de choix qui font que les enfants sont impliqués. Ils sont contraints, directement ou indirectement, à participer à la violence et au fil du temps cela devient la seule réalité qu’ils connaissent. L’impact de la guerre sur les enfants est plus brutal que jamais. La guerre viole tous les droits de l’enfant.

En plus d’être l’avocat de l’UNICEF pour les enfants touchés par la guerre, je suis également un ex enfant soldat. J’ai été contraint à combattre à l’âge de 13 ans dans mon pays, la Sierra Leone. Toute ma famille immédiate, mère, père et deux frères ont été tués dans cette guerre. J’ai été recruté par l’armée nationale et ai servi pendant plus de deux ans et demi.

Le retour à la vie normale a été difficile. C’est une vie sans guerre et sans violence à laquelle je devais m’habituer. C’était une vie où il fallait réapprendre comment redevenir un enfant, comment dormir, faire confiance aux gens et leur permettre de refaire confiance en mon humanité. C’était une vie sans amis, une vie sans éducation et, pire encore, une vie sans famille. Il s’agit tout juste de quelques-unes des situations auxquelles j’ai fait face durant le processus de réinsertion dans mon pays.

Depuis le milieu des années 1980, l’UNICEF a joué un rôle déterminant en faveur de la libération des enfants des forces armées et d’autres groupes armés dans les pays en conflit à travers le monde. Au cours de ces dernières années, l’UNICEF a continué d’intensifier ses efforts en vue d’arrêter le recrutement et d’assurer un meilleur soutien pour les enfants dans ces situations. Les Principes de Paris, signés par les Etats membres en 2007, soulignent que les programmes de réintégration doivent fournir de meilleures possibilités, l’éducation, la formation professionnelle et la protection aux enfants dans les pays en conflit.

A l’instar des partenaires gouvernementaux et des ONG, l’UNICEF s’emploie à renforcer la protection des enfants dans les environnements vulnérables. Je salue ces efforts mais il reste encore beaucoup à fairer et nous avons besoin de plus d’engagement de la part des gouvernements ainsi que des groupes rebelles. Les enfants au Tchad, au Soudan, en République centrafricaine et ceux qui ont fui de leurs maisons vers les pays voisins ont besoin de votre soutien et de votre

engagement pour leur permettre d’avoir le meilleur départ possible pour la vie.

Sur une note personnelle, je suis l’un des membres fondateurs du Network of Young People Affected by War (Réseau des jeunes touchés par la guerre) connu sous le nom de NYPAW. L’organisation envisage un monde où les enfants ne sont plus utilisés et ciblés dans la guerre, un monde qui est juste, inclusif et encourageant les enfants et les jeunes gens à opérer des changements. L’un de nos objectifs est de mettre fin au recrutement d’enfants par des groupes et forces armées et de tenir les gouvernemens responsables de la création d’un environnement sûr pour les enfants et du soutien aux enfants jadis recrutés. Les membres du NYPAW sont du Soudan, de l’Ouganda, de la Bosnie, de la Sierra Leone plus de nouveaux membres de la Colombie. Les pères fondateurs ont tous connu la guerre d’une manière ou d’une autre dans diverses parties du monde. NYPAW préconise également un soutien psychologique aux enfants ayant été impliqués dans les conflits et met l’accent sur l’importance de l’éducation pour les garçons et les filles, y compris ceux de cette région, qui ont quitté les groupes et forces armés.

Mais il y a encore des enfants aux fronts alors qu’ils devraient être auprès de leurs familles ou parents, alors qu’ils devraient être à l’école et non dans les zones de guerre. C’est pourquoi cette conférence est très importante car rassemblant les décideurs, les partenaires au développement aux niveaux local, régional et international, la société civile et les communautés.

Vous êtes les personnes qui peuvent aider à faire une différence dans les vies de ces enfants et à mettre un terme à leur désespoir. La réponse réside dans la prévention du recrutement et plus d’engagement vis-à-vis des mesures juridiques assurant la protection des enfants. En raison de la mise en œuvre de la Convention sur les droits des enfants, qui a reconnu les enfants comme détenteurs de droits au plan international et permis aux travailleurs de l’UNICEF d’affronter mes commandants et de mettre fin à mon implication dans la guerre, je suis capable de me tenir ici devant vous. Je suis peut être l’un des nombreux résultats de ce qui peut ariver lorsque les normes internationales sont renforcées et mises en pratique.

Aussi, faut-il mettre fin à l’impunité pour les crimes contre les enfants dans la guerre. Il faut mettre en œuvre les mesures punitives.

Je demande à vous tous aujourd’hui, d’accélérer la fin du recrutement d’enfants par des forces et groupes armés en vous engageant vis-à-vis des protocoles additionnels relatifs à la

Convention sur les droits de l’enfant et en donnant aux enfants de meilleures opportunités une fois qu’ils quittent les groupes armés. Je fais également appel à votre engagement à l’égard de la Déclaration de N’Djamena au cours de cette conférence.

Ensemble nous pouvons mettre un terme à la souffrance de ces enfants qui méritent une meilleure enfance et ainsi jeter les bases d’un meilleur avenir pour nos pays respectifs et le monde.

Extraits des Expériences d’Ishmael Beah en tant qu’enfant soldat

Je pense qu’il existe une grande différence entre les enfants de la guerre et les enfants d’aujourd’hui. Pendant la guerre dans mon pays, les enfants étaient mal nourris, sans chaussures aux pieds; pas de vêtements et rien à manger. On a vu des enfants nus. Mais aujourd’hui, vous voyez des enfants heureux et en bonne santé dont les parents travaillent et peuvent satisfaire leurs besoins.

Aujourd’hui, je suis agent de police et c’est une joie pour moi. Je veux profiter de cette occasion pour demander à tous ici présents d’empêcher cette tragédie de recrutement de se produire.

Extraits des Expériences de Zaccheline Dugbe en tant qu’enfant soldat Zaccheline, actuellement âgée de 22 ans, avait 14 ans lorsqu’elle a rejoint le groupe des rebelles de l’ex président Charles Taylor après l’éclatement du conflit au Liberia en 2003. Elle s’est réfugiée chez un commandant rebelle qui l’a formée au maniement des armes et elle a combattu dans trois conflits au cours d’une période d’un an.

Suite à un procesus de désarmement au Liberia en 2004, Zaccheline a subi un processus de réadaptation appuyé par l’UNICEF dans le cadre duquel elle a fréquenté l’école secondaire et obtenu un diplôme en 2006. Elle a participé à une formation en menuiserie appuyée par les agences de l’ONU et travaillé comme menuisier avant de rejoindre les forces de la police nationale du Liberia. Zaccheline dit avoir rejoint la police pour servir son pays et protéger les droits des personnes vulnérables, en particulier les enfants.

Aujourd’hui, Zaccheline dirige également des séances de formation, enseigne aux autres comment aider les ex enfants soldats. Elle vit actuellement à Monrovia avec sa fille.

Le phénomène de recrutement recrutement

Expériences de Zaccheline Dugbe en tant qu’enfant soldat

Je voudrais commencer par vous parler un peu de mon histoire en tant qu’enfant soldat. Je suis originaire du Liberia et ai rejoint un groupe armé parce que les gens qui étaient des combattants ont profité de moi. Dans le but d’empêcher les combats, j’ai moi aussi eu à participer à la guerre. Je voudrais demander à tous Ies gens d’arrêter de se battre parce que la guerre n’est pas bonne.

Ils ont besoin de désarmer et de faire partie du processus de désarmement. Les ex enfants soldats devraient tirer partie des possibilités qu’ils ont après qu’ils ont désarmé, en particulier en fréquentant les écoles d’enseignement général ou professionnel. Je dis cela parce que j’ai vécu cette situation moi-même et aujourd’hui je peux être fière de moi-même dans la société. Il est temps d’arrêter la guerre et de retourner à la communauté pour se faire pardonner.

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

L e Panel Deux sur les Pratiques efficaces pour réduire la vulnérabilité des enfants aux effets des conflits armés et mettre fin à l’impunité a été

animé par Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille de la République du Tchad et Gamer Habbani, Secrétaire Général du Conseil national pour le bien être de l’enfant au Soudan.

Joachim Theis, Conseiller régional en matière de protection de l’enfant au Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale a abordé les moyens de renforer la mise en œuvre des normes sur le recrutement des enfants, y compris la fixation des normes, les ratifications, les efforts en vue de la ratification universelle, et le renseignement.

Aderemi Aibinu, Coordinateur technique de la DDR au PNUD au Liberia a parlé des bonnes pratiques relatives à la réinsertion des enfants associés à des forces et groupes armés.

Sophie da Camara Santa Clara Gomes, Senior DDR Advisor, UNDP Bureau for Crisis Prevention and Recovery (BCPR) (Conseillère principale en DDR au Bureau du PNUD pour la prévention des crises et le redressement) à New York a traité de la DDR et de la réforme des systèmes de sécurité.

Lucienne M’Baipor, spécialiste en développement social à la Banque mondiale au Tchad s’est appesantie sur la nécessité de stratégies de réduction de la pauvreté et la préoccuparion pour les besoins spéciaux des enfants.

Ce panel a permis aux participants de mieux comprendre l’impact du contexte socio-économique sur les enfants, et certains instruments juridiques et techniques ainsi que les normes en place pour promouvoir et mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants dans des groupes armés.

Renforcement de l’application des normes

Les normes internationales sur le recrutement et l’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés actuellement en place sont notamment les suivantes:

1997 Principes de Cape Town et Meilleures pratiques sur le recrutement d’enfants dans les forces armées et sur la démobilisation et la réinsertion sociale des enfants soldats en Afrique

1999 Charte africaine des droits et du bien être de l’enfant, Article 22 – Conflits armés

2000 Protocole facultatif à la CDE concernant l’implication des enfants dans les conflits armés (OPAC)

2001 Résolution 1379 du Conseil de sécurité – liste des parties qui recrutent et utilisent des enfants annexée au rapport annuel du SG sur les enfants et les conflits armés

2004 Résolution 1539 du Conseil de sécurité – parties au conflit énumérées à l’annexe au rapport du SG devant engager le dialogue avec l’ONU en vue de préparer et de mettre en œuvre des plans d’action pour mettre fin à l’utilisation des enfants

2005 Résolution 1612 du Conseil de sécurité instituant le Mécanisme de surveillance et de communication des graves violations des droits de l’enfant et du Groupe de travail du CS sur les enfants dans les conflits armés

2006 Premier procès de la Cour pénale internationale sous l’inculpation de recrutement et d’utilisation d’enfants de moins de moins 15 ans (Thomas Lubanga Dyilo)

2007 Engagements de Paris pour la protection des enfants recrutés ou utilisés illégalement par des forces armées ou des groupes armés et Principes et lignes directrices de Paris sur les enfants associés aux forces ou groupes armés

2009 Résolution 1882 du Conseil de sécurité élargissant les options pour le SG d’énumérer les parties, et de demander des plans d’action concernant la violence sexuelle contre les enfants et le meurtre et la mutilation d’enfants dans des conflits armés

vulnérabilité5. Pratiques efficaces

pour réduire la vulnérabilité des enfants aux effets des conflits armés et mettre fin à l’impunité

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Mécanisme de surveillance et de renseignement

Les Résolutions 1612 et 1882 du Conseil de sécurité portent notamment sur six violations graves dans les situations de conflit armé. Il s’agit de:

• meurtreoumutilationd’enfants

• recrutementouutilisationd’enfants

• violouautresactesdeviolencesexuellegravecontrelesenfants

• enlèvementd’enfants

• attaquescontrelesécolesetleshôpitaux

• refusdel’accèshumanitaire

Les victimes sont des enfants âgés de 0 à 18 ans. Les auteurs sont les parties au conflit; les acteurs étatiques et non étatiques. Le mécanisme de surveillance et de renseignement est actuellement mis en œuvre dans 15 pays. Les gouvernements des pays ont la responsabilité principale de la protection des enfants et des femmes et doivent réagir convenablement aux graves violations contre les enfants et à la violence sexuelle contre les femmes. Il est de la responsabilité des Nations Unies et des partenaires de soutenir les gouvernements et les communautés afin de prévenir et de réagir aux graves violations.

Progrès réalisés dans la mise en œuvre des normes

• Assurerdesengagementsplussolidesdelapartdesparties étatiques et non étatques aux conflits:

- Réformes législatives et application des lois

- Formation des armées nationales, des groupes armés non étatiques et des gardiens de la paix en droits de l’enfant et en protection de l’enfance

- Intégration des préoccupations de protection de l’enfant dans les réformes du secteur de la sécurité et les processus de justice transitoire

• Obtenirlalibérationdeplusieursenfants

• Veilleràl’améliorationdesprogrammesderéinsertiondesenfants dans leurs familles et communautés

Instauration d’une culture de la prévention

• Intégrationdespréoccupationsdeprotectiondel’enfantdans les réformes du secteur de la sécurité et les processus de justice transitoire

• Formationdesgardiensdelapaix,desarméesnationaleset des groupes armés non étatiques en droits de l’homme et en protection de l’enfance

• Veilleràlaparticipationactivedesenfantsauxinitiativesde consolidation de la paix, aux accords de paix, à l’éducation pour la paix, etc.

• Inclusiondesconseillersenmatièredeprotectiondesenfants dans les missions intégrées des Nations Unies

• Réseauxdeplaidoyerdelasociétécivile:“Partenariatmondial pour la prévention des conflits armés” “Coalition pour mettre fin à l’utilisation des enfants soldats”

Défis nouveaux et continus

• Conflitsinternesmenantàunnombreaccrud’acteursarmés non étatiques impliqués dans des conflits

• Accèsplusdifficileauxenfantsenlevésetrecrutés

• Nécessitéd’instaurerledialogueaveclesacteursnon-étatiques en vue de faire pression pour le respect des normes internationales

Objectifs de la Campagne pour la ratification universelle des Protocoles facultatifs à la CDE

• PromouvoirlaratificationuniverselledesProtocolesfacultatifs à l’horizon 2012

• Protégerlesenfants,enparticulierlesplusvulnérables,contre le recrutement et les impacts des conflits armés

• Sensibiliseraufaitquelesenfantsassociésàdesforceset groupes armés doivent accomplir plusieurs tâches les privant de leurs droits et de leur enfance

• Promouvoirl’adoptionetlamiseenœuvredeslégislationsnationales conformément aux protocoles facultatifs

• Veilleràcequ’aucunâgédemoinsde18ansneprennepart directement aux hostilités

• Criminalisationdel’enrôlementetdel’utilisationd’enfantspar des forces et groupes armés dans des hostilités, promotion de l’âge de 18 ans comme la norme minimale

• Protectiondesdroitsdesenfantsvictimesettémoinsassociés à des forces et groupes armés

Extraits de l’exposé de Joachim Theis, Conseiller régional en matière de protection de l’enfance au Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale

Protocole facultatif relatif à l’implication d’enfants dans les conflits armés (OPAC)

132 Etats ont ratifié ou adhéré

25 Etats ont signé mais n’ont pas ratifié

36 Etats n’ont ni signé ni ratifié

Ce dont nous disposons sont des normes internationales et une meilleure prise de conscience de la question. Nous avons en place le Protocole facultatif, nous avons la Cour pénale internationale qui a intenté des procès contre ceux qui ont recruté des enfants; et nous avons le Conseil de sécurité qui a mis en place un processus pour punir les auteurs de ce terrible crime de recrutement d’enfants. Nous avons donc fixé un cadre international et les normes internationales. Ainsi, ce que nous avons est ce que j’appellerais et ce que nous avons appelé l’ère de l’application, à savoir mettre en pratique ces normes et cadres afin de veiller à la protection des enfants. …OPAC est un cadre destiné à prévenir le recrutement d’enfants soldats, et de tenir les recruteurs responsables des crimes. Il expose aussi dans les grandes lignes les principes d’intervention à appliquer dans les situations où des enfants soldats étaient utilisés…Les Protocoles doivent être adoptés au niveau mondial parce que l’universalité implique un consensus moral.

Radhika Coomaraswamy, Représentant spécial du Secrétaire-général pour les enfants et les conflits armés, Mai 2010

Les Protocoles facultatifs représentent une promesse faite aux enfants les plus vulnérables du monde… Depuis 10 ans, les Protocoles facultatifs ont considérablement renforcé notre capacité à honorer cette promesse…Mais pour atteindre pleinement leur but, il nous faut lancer un appel mondial à l’action – une campagne visant à inspirer une plus grande coopération et un soutien accru entre les Etats, les organismes internationaux et l’ensemble de la société civile. Il est temps de préciser que les Protocoles facultatifs sont moralement obligatoires.

Anthony Lake, Directeur Général de l’UNICEF, 25 Mai 2010

Les trois piliers de la mise en oeuvre du Potocole facultatif (OPAC)

Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) concernant l’implication des enfants dans les conflits armés

1.Prévention de recrutement

Quelles mesures faut-il prendre pour assurer que les enfants ne sont pas recrutés?

2.Responsabilité des auteurs

Que faut-il faire pour tenir les auteurs responsables (en tenant compe des cours internationales et des normes internationales en place)?

3.Réinsertion ou intervention

Que faisons-nous des enfants qui étaient des soldats et ont besoin d’être réadaptés et réinsérés dans la société?

Bonnes pratiques et enseignements tirés de la mise en œuvre de la DDR au Liberia

• Créerunenvironnementcommunautairepropiceàlaréinsertion des jeunes gens est aussi important que répondre à leurs besoins psychosociaux et de réinsertion individuels

• Lerétablissementd’unecertainenormalitédanslaviedes enfants et des jeunes gens est crucial pour leur guérison et leur réinsertion

• Fournirdescompétencesprofessionnellesetdesmoyensde générer des revenus constitue une première étape cruciale vers la réinsertion

• Lacroissanceéconomiqueestindispensableàlaréinsertion – lier réinsertion à la relance économique

• Investirdanslaproductionagricoleàpetiteéchellepermet de tirer de multipes et rapides profits dans les situations post-conflit

• Promouvoirl’égalitéentrelessexesetlesdroitsdel’enfantdans les situations de conflit ou post-conflit nécessite beaucoup de connaissances culturelles et de sensibilité

Pratiques efficaces vulnérabilité

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

• Lesjeunesdoiventjouerunrôlesignificatifdanslaconsolidation de la paix; leurs besoins doivent être examinés et le but de leur participation clairement exprimé et largement partagé

• Consacrerletempsetlesressourcesnécesairespouropérer des changements durables dans le bien être des jeunes

• Lespartenariatssontessentielspourrépondreauxdiversbesoins et intérêts des victimes de la guerre

Extrait de l’exposé d’Aderemi Aibinu, Coordinateur technique, DDR, PNUD au Liberia

Dimensions transfrontalières du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion

Les frontières manquent parfois de présence étatique, de governance locale, de contrôles frontaliers et de prestations de services de base, dont la sécurité humaine de base.

Le contrôle au niveau des frontières est essentiel pour prévenir le recrutement de combattants. L’absence de contrôle aux frontières offre des possibilités aux autres groupes armés ou parties bélligérantes criminelles, comme dans les cas de la République centrafricaine, du Soudan et du Tchad. Les communautés ont recours à l’auto-sécurité ou s’appuient sur des groupes armés pour la protection. Les femmes et les enfants sont souvent les premières victimes.

Les enfants touchés par les forces et groupes armés: Défis transfrontaliers spécifiques aux programmes DDR

• Ledésarmement,ladémobilisationoulalibérationinconditionnelle, le rapatriement et la réinsertion

• Identificationetséparationdesenfantsdescombattantsétrangers

• Accordsaveclegouvernementhôtesurlestatutetletraitement des enfants étrangers touchés par les forces et groupes armés

• Recherchedesfamillesetréunification.

Une approche plus holistique de la DDR est nécesaire – La DDR n’est pas la seule réponse. Une approche communautaire est importante et des accords inter-missions de même que des mécanismes institutionnels régionaux tels que des réunions régionales sont nécessaires.

La protection, y compris des programmes de maintien de l’ordre au niveau communautaire, devrait être au cœur des programmes de réinsertion communautaires.

Extraits de la présentation de Sophie da Camara Santa Clara Gomes, Conseillère principale en matière de DDR, PNUD, BCPR à New York

Stratégie nationale pour la réduction de la pauvreté et les besoins spéciaux des enfants Une analyse plus approfondie est nécessaire afin de mieux comprendre le genre de soutien qu’il faut pour les secteurs clés tels que la santé, l’éducation, l’action sociale. Cela permettrait la mise en œuvre des politiques qui vont renforcer la prise en charge des enfants et assurer leur développement.

L’engagement des décideurs politiques et la collaboration entre les niveaux politique et technique sont des facteurs déterminants dans la prise en charge des enfants.

Extrait de la présentation de Lucienne M’Baipor, spécialiste en développement sociale, Banque mondiale au Tchad

Réflexions issues du Panel

Ce qui fonctionne

• Justicecommunautairedansl’utilisationdesenfants

• Ratificationdelacampagneparplusde100pays

• Récupérationmorale

• Appuideplusieursinstitutions

Principes de bonnes pratiques

• Placementdesjeunesdansdessituationsdetravail

dans plusieurs secteurs, mais plus particulièrement dans

l’agriculture, en raison du sol riche en micro-projets

agricoles dans le cas du Liberia

• Créationd’activités,ycomprislesport

• Coordinationd’activitésconjointesparlesagences

internationales et locales

• Miseenœuvredesolidesmécanismesdesurveillance

• Multiplesinitiatives

• Promotiondurecrutementdesplusde18ans

• Implicationdesautoritéstraditionnellesetdeschefs

religieux

• Tentativedetrouverlesmotivationsréellesdesenfants

• LaDDRn’estpaslaseuleréponse

Ce qu’il nous faut améliorer

• Promotiondelaqualité

• Engagementpolitiqueetresponsabilitédel’Etat

• Miseenœuvred’unmécanismeefficacedecoordination

• Instaurationdelasécuritédel’Etat

• Présenceeffectivedel’Etatauniveaudesfrontières

• Universalitéduconsensus

Pratiques efficaces vulnérabilité

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L es ateliers techniques thématiques ont été organisés le premier jour de la conférence. Au cours de ces ateliers de petits groupes en séances de 45 minutes, les intervenants

ont fait des présentations des dix minutes suivies de discussions avec un animateur portant sur les questions suivantes:

• Cequimarche,pourquoietcomment?

• Quelssontlesmodèlesetlesprincipesdebonnepratique?

• Quellessontlesmeilleuresstratégies?

• Quellessontlesressourcesessentiellesetcommentlesutilise-t-on?

• Quefaut-ilaméliorer?

• Commentpeut-onaméliorerlacoordinationtransfrontalière?

Thème Un: Stratégies pour réduire les vulnérabilités des enfants victimes des conflits armés

1: Réduction de la pauvreté, création d’emplois et protection sociale

2: Promotion de la coordination transfrontalière en matière de surveillance, de renseignement et d’intervention

Thème Deux: Stratégies pour renforcer les normes internationales, promouvoir la justice et mettre fin à l’impunité

1: Protéger les filles contre la violence sexospécifique et promouvoir la justice

2: Justice pénale internationale et vie de soldat des enfants

Thème Un: Stratégies pour réduire les vulnérabilités des enfants victimes des conflits armés

Réduction de la pauvreté, création d’emplois et protection sociale : Le Groupe Un a été animé par Pascal Karorero, du PNUD, et Sanady Tchimaden Hadattan, Ministre de la population, de la promotion des femmes et de la protection de l’enfant du Niger.

Kpangbala Sengbe, Ministre délégué à la santé du Liberia a parlé du soutien psychosocial et du désarmement, de la démobilisation et de la réinserttion.

Dr Giuseppina Ridente, Région DOMH, FVG, du Service national de santé en Italie a mis en exergue l’importance de l’approche psychosociale – restauration des histoires de vies, de l’intégrité et des droits.

Ibrahima Sakho du PNUD Tchad a abordé la promotion de l’emploi de la jeunesse dans un contexte post-conflit.

Cet atelier a suscité des suggestions relatives à des pratiques efficaces, telles que travailler avec le village local et les chefs religieux (imams, évêques et pasteurs) et utiliser des approches de bonté, de politesse, instaurer une écoute et une confiance toutes particulières. Il s’agit d’un long processus qu’on peut dérouler en plusieurs phases. Tout cela prend du temps et de la patience. Il y a des interventions techniques mais également sociales, politiques et économiques qu’il faut mettre en oeuvre, telles que l’élimination des inégalités de revenus et le rétablissement de l’accès équitable aux services de base. Les participants ont appris d’utiles exemples de création de travail (Haiti), de relance de l’économie locale de microfinance, de petits projets agricoles ruraux (Sierra Leone) et de réinsertion et de dialogue social (Liberia). Il faut également noter les défis de financement insuffisant, de négociation de projets, et du travail dans des endroits isolés. Les politiques de l’emploi doivent être harmonisées et les actions communautaires coordonnées. La diaspora joue un rôle clé. Le Réseau mondial pour la santé mentale constitue une ressource précieuse.

Promotion de la coordination transfrontalière en matière de surveillance, de renseignement et d’intervention : Le Groupe Deux a été présidé par le Professeur Luaba Ntumba, Secrétaire général adjoint de la CPEGL (Communauté économique des pays des grands lacs) de la RDC, basé à Gisenyi, au Rwanda, et Mohamed Mosa, Coordinateur du programme DDR au Soudan.

Jacqueline Parlevliet, Cadre chargé de la protection au HCR, au Tchad, a analysé les moyens de prévenir le recrutement dans les camps de réfugiés.

Ahmed Berrad, Coordinateur de la protection au CICR, au Tchad, a abordé les questions autour du regroupement familial.

Nicholas Florquin, Chercheur, SAS, et Michèle Pepe, RASALAO, en Suisse, a attiré l’attention sur l’importance de la réduction des flux d’armes portatives, d’armes légères, de mines terrestres et de munitions non explosées.

Le Professeur Ngoma Binda de l’Université de Kinshasa en RDC, a fait une intervention sur le recrutement et l’utilisation

Ateliers6. Ateliers techniques

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d’enfants par des forces et groupes armés en tant que menace à la paix et à la sécurité.

Cet atelier a mis en lumière la nécessité d’un meilleur suivi de la réinsertion et du regroupement familial, y compris le développement d’un réseau multi-institutionnel pour l’information. Il s’avère essentiel que la famille soit bien informée avant la réinsertion. Le contrôle des armes doit s’effectuer toute la vie durant, à savoir le suivi de la production, du transfert, des pénuries, des utilisations et de la destruction des armes.

Thème Deux: Stratégies pour renforcer les normes internationales, promouvoir la justice et mettre fin à l’impunité

Protection des filles contre la violence sexospécifique et promotion de la justice, Le Groupe Un a été animé par Cheik Tidiane Cissé du FNUAP et Joachim Theis du Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale.

Michael Charley, spécialiste en protection de l’enfant à l’UNICEF en Sierra Leone, a demandé instamment que l’accent soit davantage mis sur la protection des filles contre la violence sexospécifique et la promotion de la justice.

Fabiola Ngeruka, Conseillère en genre et violence sexospécifique au FNUAP au Tchad, a analysé la question des sexes et des droits des jeunes filles dans les situations d’urgence.

Cet atelier a porté notamment sur ce qui fonctionne chez les filles et les facteurs influant sur les sexes ainsi que la situation des garçons et des filles en conflit. Le développement de programmes de sensiblisation et la punition de coupables ont été effectifs en Sierra Leone. La législation et les normes soulèvent la question de la manière dont la justice est promue dans les situations de conflit et post-conflit et le rôle des commissions vérité et réconciliation. L’Accord de Lomé n’a recommandé aucune amnestie pour les violences contre les filles mais 70% de la population n’a pas accès à la justice officielle. Seuls 548 sur 6.800 enfants démobilisés étaient des filles, et 3.000 n’ont jamais été démobilisés. La violence sexuelle/s’exerçant en fonction du sexe est très répandue et seuls quelques cas ont été poursuivis. Cette question doit être abordée dans un cadre transfrontalier, avec des activités comportant des échanges d’informations, le renforcement des capacités et la coordination du gouvernement avec une approche en grappe et une transversalité de sexes. La réconciliation au niveau des familles est fondamentale et les questions de stigmatisation doivent être abordées pour assurer que les enfants soient acceptés par les communautés.

Justice pénale internationale et vie d’enfant soldat: Le Groupe Deux a été animé par Ute Kollies d’OCHA au Tchad et Abdoulaye Abakar Abdoul de MISP au Chad.

Le Professeur Luaba Ntumba, Secrétaire général adjoint de la CPEGL (Communauté économique des pays des grand lacs) de la RDC, basé à Gisenyi, au Rwanda, a présenté des preuves de résultats de recrutement d’enfants et de justice pénale internationale.

Susan H. Perry, spécialiste en droits internationaux de la personne, a souligné l’importance de la Cour pénale internationale (CPI) dans la poursuite en justice des commandants qui persistent à faire mener aux enfants une vie de soldat

Soumahoro Gbato, Chef de programme régional à Dakar pour Save the Children Suède, a proposé, comme mesure préventive, la formation des militaires en droits des enfants.

Cet atelier s’est penché sur quelques-uns des points forts et des contraintes de la CPI, qui est une réponse internationale à la culture de l’impunité. Bien que des poursuites aient été menées et que l’impunité ne soit plus de mise, certains protagonistes restent impunis, à savoir certaines multinationales et les fournisseurs d’armes. La CPI estime que le consentement de l’enfant n’est pas une défense valable – l’enfant ne pouvant être considéré ni moralement ni juridiquement comme une recrue volontaire – mais elle n’est concernée que par le recrutement d’enfants âgés de moins de 15 ans. Par conséquent, il serait préférable de s’inspirer de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (ACRWC) qui définit l’enfance comme étant comprises entre 0 et 18 ans.

Les mesures préventives sont essentielles. Il s’agit notamment de la formation et de la sensibilisation des militaires (y compris dans les écoles militaires) et des groupes armés; l’enregistrement des enfants au niveau de l’état civil; l’implication des communautés, de la société civile et des chefs traditionnels et religieux dans les programmes de sensibilisation; et la systématisation de la bonne gouvernance et du leadership politique. Ces mesures doivent être appuyées par l’adaptation de la législation nationale et le renforcement des capacités des acteurs judiciaires en vue d’assurer le suivi des cas qui échappent à la justice internationale. La volonté politique pour soutenir les programmes de protection de l’enfant et mettre en œuvre des systèmes de surveillance et de sanction est primordiale.

Au nombre des obstacles au processus de la justice pénale internationale on a noté trois points principaux: l’inaccessibilité des groupes armés; la difficulté de vérifier l’âge des enfants; et la localisation des activités de la CPI qui ne facilitent pas la

circulation des informations. Plusieurs façons d’aborder ces questions ont été proposées, dont notamment la création de tribunaux et de sections ou chambres mobiles de la CPI dans les régions indiquées; la fourniture de ressources financières (qui font défaut au niveau local) pour la gestion des activités; et l’identification des groupe criminels armés sans motif ni raison politique.

Réflexions issues des sessions techniques

Ce qui fonctionne

• Lesoutienpsychosocial,enparticulierlesconseils

• Lerenforcementdelacollaborationetdelacoordinationentre partenaires

• L’implicationdeschefstraditionnelsetreligieuxdanslaDDR

• Compréhensionducontextelocal

• Sensibilitéauxsexesetàl’âge.Anoterquelesfillesontdes besoins spéciaux

• Laréinsertionéconomiquedevraitfairepartiedesprogrammes de DDR en vue de la durabilité

• Lesenfantsnedevraientpasrecevoird’indemnitécarcelaest interprété comme une récompense pour les atrocités commises

• Desprojetséducatifscommunautairesdontd’autresenfants peuvent bénéficier

Bonnes pratiques

• LeprogrammepsychosocialduLiberia,quicomportedesévaluations complètes, la conception et le développement de plans individuels (psychologiques) de traitement, l’utilisation des services d’un psychothérapeute qualifié, de conseils, de services culturellement sensibles, la formation à l’acquisition de compétences et de moyens de subsistance et la préparation des ex-combattants à un changement comportemental leur permettant d’être acceptés dans leurs communautés

• Laréinsertiondesenfantsn’estpassubordonnéeàlasignature des accords de paix mais démarre dès la fin des hostilités

• Implicationdesinstitutionspourlebienêtredel’enfancedans la DDR et accroissement de la convivialité à l’égard des enfants

• Respectduprincipedel’inclusivité

Meilleures stratégies

• Réductiondesdélaisentrelalibération(démobilisation)etles projets de réinsertion

• Implicationdelacommunautédanslesmécanismesdeprévention (pour prévenir le re-recrutement)

• L’informationdupublicdoitsefaireduranttouteladuréede vie de la DDR

• Stratégiesdepassationdefonctionsetdesortie

Ressources critiques

• Reconnaîtrelespointsfortsdescapacitésdupersonnellocal, des chefs religieux et des chefs traditionnels

• LesONGetlesministresresponsablesauniveaudu gouvernement devraient être impliqués dans la planification, la mise en œuvre et le suivi du processus d’évaluation

Que faut-il améliorer?

• Remédieraupréjugécontrelesfemmes

• Utiliserlesressourceslocales(sous-utilisées),ycomprisleschefs religieux et traditionnels

• Renforcerlalégislature,lespolitiquesetlesrèglements

• Appuyerlamiseenoeuvre,lesuivietl’évaluation

• Assurerlabasedefinancement

• Renforcerl’engagementdugouvernement

• Nécessitéderenforcerlesstratégiesdesoutienpsychosocial et de réinsertion socioéconomique

Comment améliorer les activités transfrontalières?

• Communicationefficaceentrepartenaires

• Partagedesinstitutionstechniquesentrelespays,quelque soit le contexte politique

Les recommandations suivantes issues des ateliers techniques soulignent particulièrement la nécessité de mettre l’accent sur la position des filles associées aux forces et groupes armés, ainsi que la nécessité de suivre les ex enfants soldats détenus dans les prisons. Une approche coordonnée et une harmonisation des efforts/normes pour l’action devrait être mises en exergue afin d’éviter le double emploi, par exemple le soutien des bailleurs de fonds. Les forces de police et les services de sécurité devraient

Ateliers techniques Ateliers

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

être inclus en tant qu’acteurs dans le processus de DDR, de même que les familles, les communautés, les chefs traditionnels et religieux.

Recommandations issues des ateliers techniques

La matinée des ateliers techniques a débouché sur une session plénière dans l’après midi pour procéder à un foisonnement des idées partagées lors des différentes séances de groupe et synthétiser les discussions. Les suggestions pratiques relatives aux choses qui fonctionnent (quoi, pourquoi et comment), les stratégies, les modèles et les principes de bonne pratique constituaient le point central. Les domaines où il y eu des améliorations, en particulier pour la coordination transfrontalière, ont été identifiés et l’utilisation des ressources critiques a fait l’objet d’un examen. Les délégués dans 16 groupes d’environ huit personnes ont réfléchi à ce qu’ils estimaient être les questions clés, filtré des idées et en fin de compte deux recommandations ont été présentées par chaque groupe. Ces recommandations ont été affinées davantage et les résultats sont les suivants:

Déclaration d’ex enfants soldats

Nous avons été enrôlés dans l’armée sans notre consentement et pour nous faire souffrir. Notre environnement est dévasté et dépeuplé. Nous voulons que les autorités jouent leur rôle efficacement, saisissent toutes les armes en circulation et veillent à la sécurité et à la protection des citoyens.

Recommandations

Législation et justice pénale

1. Mettre en œuvre les conventions ratifiées et punir ceux coupables de violation des droits de l’enfant

2. Renforcer les mécanismes de justice interne, tels que les tribunaux et cours ainsi que les mécanismes de justice aux niveaux traditionnel et local en vue de la résolution pacifique des conflits

3. Veiller à ce que les actes de l’état civil soient obligatoires pour tous les états et que ceux-ci soient accessibles aux enfants

4. Intégrer dans la législation nationale des mesures punitives contre toute personne, y compris les

multinationales, qui est impliquée dans toute forme de fourniture illégale d’armes et toute autre activité nuisible préjudiciable aux droits et intérêts des enfants

5. Définr clairement et mettre en œuvre des politiques cohérentes et concertées en vue de remédier à la circulation des armes légères. Mettre en place des mécanismes clairs pour localiser l’origine des armes et demander réparation auprès des pays n’ayant pas procédé au contrôle de ces armes

6. Pour les pays qui ne l’ont pas encore fait, ratifier le Statut de Rome et veiller à la pleine collaboration avec les juridictions.

7. Exiger de la cour pénale qu’elle accélère le traitement et le jugement des affaires portées devant elle, et punir les autres infractions et crimes contre les enfants

Promotion des droits de l’enfant

8. Encourager les gouvernements, en partnenariat avec la société civile, à développer des campagnes pour promouvoir les droits des enfants et sensibiliser les populations, les chefs des groupes armés et les autorités traditionnelles

9. Former les différents intervenants, y compris les parents, les chefs religieux, et les décideurs eux-mêmes, aux droits de l’enfant

Réinsertion dans la famille et la communauté

10. Renforcer les activités relatives à l’identification et à la vérification des enfants dans les forces ou groupes armés, en vue de leur retraitl

11. Assurer la prise en charge psychosociale des enfants – filles et garçons – en vue de leur réinsertion adéquate dans leurs familles et communautés

12. Renforcer les capacités nationales de la prise en charge psychosociale des communautés touchées par les conflits armés

13. Elaborer des programmes de réinsertion au niveau communautaire, tels que dans les écoles, la formation professionnelle et les activités de micro-crédit, qui ne sont pas exclusivement orientées vers les enfants

Ateliers techniques

quittant les forces ou groupes armés, mais également en direction des enfants vulnérables touchés par les conflits dans leurs collectivités

14. Impliquer formellement et activement la famille de l‘enfant dans la phase de réinsertion du processus de la DDR

15. Mettre en œuvre des programmes multi-sectoriels pour renforcer la réinsertion socio-économique des enfants en vue de prévenir le recrutement dans les forces et groupes associés, et veiller à la supervision axée sur des approches participatives et communautaires

16. En collaboration avec la société civile et les collectivités locales, mettre en oeuvre des systèmes et programmes de protection sociale, tels que des transferts sociaux, à l’intention des familles pauvres et des populations à risque

Coordination transfrontalière

17. Renforcer la coordination transfrontalière par la signature d’accords de coopération qui permettront aux acteurs étatiques et non étatiques en matière de protection de mieux résoudre les problèmes liés au phénomène de recrutement et d’utilisation d’enfants dans les conflits

18. Mettre en place un mécanisme transfrontalier de coordination technique et politique, responsable devant les intervenants et décideurs politiques de la région, pour discuter de la capacité et des limites des programmes au niveau de chaque pays

19. Améliorer ou mettre en œuvre un mécanisme transfrontalier de supervision, de coordination et d’alerte relatif aux mouvements d’enfants et au trafic d’armes, soutenu par une base de donnés régionale

20. Etablir et réactiver la diplomatie préventive interétatique

21. Créer un mécanisme sous-régional d’information et de coordination des questions liées à la protection et la promotion des droits de l’enfant, servant de liaison pour les informations entre les différents programmes de DDR dans la sous-région, au mieux des intérêts des enfants

22. Partager et harmoniser les documents nationaux relatifs aux droits de l’enfant en vue de renforcer la réforme législative

Bonne gouvernance et budget

23. Démarrer le processus de la DDR le plus tôt possible. Cela ne devrait pas être subordonné à la signature d’accords de paix par les gouvernements et les parties en conflit

24. Assurer la viabilité des programmes de transfert et de réinsertion d’enfants associés à des forces et groupe armés en veillant à leur budgétisation

25. Créer des mécanismes intergouvernementaux solides et viables pour la protection des enfants, susceptibles de fonctionner en dépit des différences de politiques

26. Instaurer la bonne gouvernance dans nos états et intégrer des questions relatives au genre et aux conflits dans toutes nos stratégies de développement national

Ateliers

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

Le marché7. Le marché

U n espace d’exposition interactif créé dans la zone réservée à la pause-café a facilité les échanges informels et stimulé les conversations lors des pauses.

Les pièces en exposition des pays ont permis aux participants de partager des informations sur le travail qu’ils font et les outils pratiques de communication, la sensibilisation, et l’entente autour des questions de recrutement et d’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés. Beaucoup d’idées créatives ont été présentées et étudiées. Parmi les objets il y avait notamment des affiches, des brochures, des tee-shirts, du matériel de formation, des programmes d’études, des textes communautaires et des vidéos.

A ce marché, les films suivants ont été projetés en permanence :

• Paspardesbombesetdesballes–Al’origineduconfliten RDC. Ce documentaire spécial de 20 minutes explore les séquelles de la violence en République démocratique du Congo. Produit par l’UNICEF RDC.

• Arméetinnocent.RobertDeNiroanimeundocumentaire de 17 minutes sur le sort des enfants soldats. Produit par le Bureau des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés.

• Lesenfantsdel’espoirduTchad.Unevidéodetroisminutes sur les efforts de réadaptation d’ex enfants soldats au Tchad, montrant la situation des enfants soldats dans le pays, le processus de réadaptation et les difficultés rencontrées durant le processus de réadaptation dans le cadre du programme appuyé par l’UNICEF. Produit par l’UNICEF Tchad.

• Chatsbondissants.Danslecontextehistoriqued’IdiAmin et du mal actuel incarné par les enfants soldats de la LRA (Armée de résistance du Seigneur) parcourant l’Ouganda et le Congo et provoquant des dégâts incalculables, Abrahamz Tekya, un adepte de b-boy dont les parents sont morts lorsqu’il avait sept ans, a créé le Projet de break-dance Ouganda pour enseigner à des centaines d’enfants ougandais à s’entrunir et sortir de leurs situations difficiles à travers la danse. Réalisé par Nabil Elderkin.

• DesdiscoursprononcésparlesexenfantssoldatsKonKelei et Grace Akallo au symposium italien en 2009

sur le recrutement d’enfants soldats. Grace Akallo de l’Ouganda et Kon Kelei du Soudan ont raconté leurs expériences personnelles en tant qu’enfants soldats et parlé de la fondation et création de leur réseau - Network of Young People Affected by War (NYPAW) (Réseau des jeunes gens touchés par la guerre) devant un rassemblement d’ambassadeurs, de fonctionnaires gouvernementaux et des Nations Unies et de partenaires de la société civile. Produit par Natcom d’italie.

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Concert public8. Concert public

U n concert public organisé dans la soirée du 8 juin au stadium Fest’Afrika au centre-ville de N’Djamena a ravi des milliers de spectateurs locaux, avec des spectacles exubérants de

vedettes populaires tels que Sultan, Cidson et Mounira Mitchala du Tchad et Prince Eyango du Cameroun et Yeleen, un groupe de jeunes gens du Tchad et du Burkina Faso. Le clou de cette soirée a été le spectacle offert conjointement par Emmanuel Jal, Ishmael Beah et Zaccherine Dugbe, plaidant en faveur de la paix mondiale et la fin du recrutement des enfants soldats.

La chanson de l’Enfant soldat : Rends-moi ma jeunesse a été composée et enregistrée par le grand chanteur tchadien Sultan, avec l’appui de l’UNICEF.

Décrivant l’exploitation et la brutalité de la vie d’enfant soldat, la chanson communique des messages clés selon lesquels la place de l’enfant est à l’école et non sur un champ de bataille, et que l’enfant mérite mieux que d’être exploité par d’autres. La chanson encourage les enfants soldats à déposer leurs armes et à prendre la plume; leur rappelant qu’ils ont le droit de rêver, d’être éduqués et de vivre librement et pacifiquement. La chanson se termine par une exhortation des enfants soldats, “Laissez votre arme et sauvez vous-même et vos frères et soeurs; un monde différent est possible, déposez votre arme et aimez votre pays.”

Les paroles de Enfant Soldat: Rends-moi ma jeunesse sont les suivantes:

La place de nos enfants; C’est dans les salles de classe

Et non dans les champs de bataille; De grâce épargnez nos enfants

Ils t’ont drogué et entre les mains; Ils t’ont mis une arme au bout de ton canon

Tu arrachais des vies et tu prenais ton treillis ; pour un symbole mais regarde ta vie est fondée; sur le haram ils t’ont menti qu’un homme ne pleure pas

Qu’un homme meure au combat et reste fort; mais pour qui et pourquoi tu te bats

Cela fait quinze à vint ans que tu fais la guerre à tes frères; tu as incendié des villages et empoisonné des puits; violé et détruit ce qui faisait ta fierté; mais c’est toujours toi qui a faim toujours toi qui a soif ; jeune soldat ton avenir est devant toi ; demande à ceux qui t’envoient en guerre de changer de place; tu verras qu’on te crachera à la face renégat; pendant que tu use tes souliers et su pour eux

Pendant que tu laves leurs tenues et fais leur vaisselle; on t’exploite pour leur course ; On étouffe ton avenir; entre temps leurs enfants sont à l’école et dans les universités; il n’est pas tard, ne soit pas bête toi aussi tu mérites mieux

Tu n’as que douze ans; ta place est dans les salles de classe et non dans les champs de bataille; dépose ton fusil et prends un stylo regarde au tableau; tu as le droit de rêver, tu as le droit d’être éduqué, tu as le droit de vivre libre et paisible

Au lieu ça les seigneurs de la guerre t’ont appris l’art de devenir barbare et faire du mal autour de toi; mais ne détruis pas l’espoir ne consume pas ta vie ; Par les viols tu es exposé au VIH/SIDA ; regardes le monde est beau et l’homme n’est pas que haine ; dépose ton fusil et aime ta nation

Rendez-moi ma jeunesse; tenez vos promesses

Je refuse de grandir dans un monde d’horreur et de tristesse

Jai le droit d’avoir des amis; le droit d’appartenir a une famille

Mani dorou douasse; mani dorou taap

Tone parè rate zabrièèèè

Il ya de cela très longtemps que le soleil s’est couché; le jour où ils ont assassiné la poule aux œufs d’or ; et que le rire d’hyène s’étale en écho sur nos malheurs

Le jour où tu as tourné ton canon contre tes frères; et t’a dit va

Nos espoirs se sont envolés; on t’a dit va; la tristesse nous a engloutis; on t’a dit va

Une vie s’est anéantie et on t’a dit intii radjil; ta as fumé leur cigarette tu as bu leurs whisky ; et tu t’es senti fort jeune soldat entre temps

Beaucoup de soleil se sont couchés; nos mères nues dans les rues à bal réel on leur tirait dessus ; laisse-moi te dire que chez moi la bravoure se trouve avec les femmes ; dans leur ventre elle porte la vie; dans leur sein elle porte l’espoir

Dans leurs cœurs elles sont des anges; et toi enfant soldat ton quotidien est fait des pillages, braquages; extorsions et humiliations

Dépose ton bouclier et aime ta nation; je n’ai plus de larmes pour te pleurer, je te pleure au rythme de ma chanson; je n’ai plus de forces pour te défendre mais je prie pour qu’un jour leurs mains t’épargnent; enfant soldat dépose ton fusil et aime ta nation ; hé soldat écoute ces cris c’est celui de ton frère

Soldat écoute ces plaintes c’est celui d’un ami; soldat ne tire pas ; ta propre famille tu l’as massacrée; y a pas si longtemps t’étais leur gamin; et à 12 ans tu es devenu leur assassin; il t’a dit va mais où est son enfant; vous avez le même-âge mais lui étudie en France; iIl t’a dit va; reviens fils de terre

Laisse ton arme sauve toi et sauve tes frères enfants soldats

Un autre monde est possible dépose ton fusil et aime ta nation

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Communications9. Communications

L a conférence a été largement couverte par les médias locaux et internationaux. La couverture radiophonique a été assurée notamment par la BBC World Service,

Radio France International, RFI au Tchad, Radio Tchad, Radio Vatican, BBC Afrique, VOA, West Africa Democracy Radio, BBC Network Africa and Outlook. La couverture télévisuelle a été assurée par Al Jazeera Arabic, TV Tchad, CNN et TF1 France. Le journal local N’Djamena Hebdo a produit des articles quotidiens et des journaux comme Le Monde et l’Observateur en ont fait l’écho. Des articles ont également été publiés dans les sites Web des médias.

Une vingtaine de journalistes de la presse locale ont assisté à la conférence de presse ayant suivi la cérémonie de clôture. Dans leurs réponses aux questions sur les stratégies relatives au suivi et à a mise en œuvre des décisions de la conférence et de la Déclaration de N’Djamena, les Ministres des Affaires sociales du Tchad et du Soudan ont été soutenus par l’ex enfant soldat Ishmael Beah et le Représentant de l’UNICEF au Tchad, Marzio Babille. Les journalistes se sont également enquis du rôle du Gouvernement du Tchad dans la prévention du recrutement d’enfants soldats, de la contribution d’Ishmael en vue d’aider les autres enfants touchés par les conflits en Afrique, et de la réinsertion des enfants du Tchad ou du Soudan dans les zones dangereuses.

Une histoire vidéo sur les principaux aspects de la conférence, produite par Guy Hubbard, a été mise sur le site Web de l’UNICEF et distribuée via UNIFEED, une alimentation par satellite quotidienne en direction des clients du monde entier d’Associated Television News Service et d’European Broadcast Union. Ce clip a été également distribué gratuitement via The Newsmarket, (accessible à 25.000 nouvelles organisations dans 190 pays et à travers les terminaux de Bloomberg qui atteignent près de 300.000 professionnels du monde entier) et mis à la disposition de 550.000 abonnés de vidéo sur demande deThomson Reuters.

Parmi les autres éléments de support en matière de communication produits et affichés à travers la ville, on notait des banderoles, des affiches et des autocollants. Des tee-shirts, casquettes et foulards populaires de couleur mauve ont également été distribués aux participants et au public.

Un cortège motorisé à circulé pendant cinq jours à travers les avenues de N’Djamena, faisant la publicité de la conférence, montrant les messages clés au public et invitant les gens à assister au concert pour la paix de N’Djamena.

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Une table ronde politique avec la participation de ministres et de hauts fonctionnaires des pays participants, d’ambassadeurs et de hauts responsables des Nations Unies a été animée par Mme Akila Aggoune Belembaogo, Chef du Bureau de liaison de l’UNICEF et Représentante auprès de l’Union africaine et de la Commission économique pour l’Afrique.

La table ronde, tenue parallèlement aux ateliers techniques, s’est ouverte par une présentation de Pernille Ironside, spécialiste de la protection des enfants en situation d’urgence, à l’UNICEF de New York, sur l’application des deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant.

Déclaration de N’Djamena

Les discussions en table ronde ont généré un consensus et un engagement pour la Déclaration de N’Djamena qui a été signé par les représentants des six pays participants, le 9 Juin 2010, en trois langues, à savoir le français, l’arabe et l’anglais. La Déclaration de N’Djamena est l’un des résultats majeurs de la conférence.

Les signataires de la Déclaration de N’Djamena sont les suivants:

• Cameroun–S.E.MmeCatherineBakangMbock,Ministre des Affaires sociales

• Républiquecentrafricaine–S.E.M.LazareYagao-Ngama, Ambassadeur de la RDC au Tchad

• Tchad–S.E.MmeNgarmbatinaOdjimbeyeSoukate,Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité national et de la Famille

• Niger–S.EMmeSanadyTchimadenHadattan,Ministrede la Population, de la Promotion de la femme et de la Protection de l’enfant

• Nigeria-DrMacJohnNwaobiala,DirecteurduDéveloppement de l’enfant au Ministère fédéral des Affaires de la femme et du Développement social

• Soudan–S.MmeGamerHabbani,SecrétaireGénéraldu Conseil national pour le bien être de l’enfant

Les Ambassadeurs de la France et des Etats-Unis ont signé la Déclaration de N’Djamena en qualité d’observateurs.

La Déclaration de N’Djamena 2010 se lit comme suit:

Nous, Les Ministres et Représentants des Etats, participant à la Conférence régionale en vue de Mettre fin au recrutement

et à l’utilisation d’enfants par les forces et groupes armés: Contribution à la paix, à la justice et au développement, tenue à N’Djamena, en République du Tchad du 7 au 9 jun 2010,

Réitérant notre préoccupation constante concernant la situation précaire des enfants touchés par les conflits et la présence constante d’enfants au sein des forces et groupes armés dans notre région

Reconnaissant que la pauvreté, le manque de possibilités, les disparités économiques, les facteurs culturels et traditionnels, ainsi que les catastrophes naturelles et la dégradation de l’environnement, contribuent à des déplacements fréquents forcés d’enfants durant et après les conflits armés;

Rappelant les Protocoles additionnels aux quatre Conventions de Genève de 1949 interdisant le recrutement et la participation directe des enfants qui n’ont pas atteint l’âge de 15 ans dans les conflits armés;

Rappelant la Convention de 1989 relative aux droits de l’enfant interdisant le recrutement et la participation active des enfants de moins de 15 ans dans des hostilités, son Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, fixant l’âge légal du recrutement et de la participation directe des enfants à des hostilités à 18 ans, et le Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants;

Considérant que la Charte africaine des droits et du bien être de l’enfant garantit à tout enfant le droit inhérent à la vie, à l’éducation, aux loisirs et à la culture, à la santé, à la protection contre l’exploitation et les abus, et l’interdiction de leur recrutement par des forces et groupes armés et de leur participation directe dans des hostilités (Article 22); et leur protection, s’ils sont des réfugiés;

Rappelant le Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, additionnel à la Convention de 2000 des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée;

Rappelant l’Accord multilatéral de coopération de 2006 contre la traite des personnes spécialement des femmes et des enfants en Afrique occidentale;

Rappelant les Résolutions 1261 (1999), 1314 (2000), 1379 (2001), 1460 (2003), 1539 (2004), 1612 (2005), 1820 (2008) and 1882 (2009) du Conseil de sécurité des Nations Unies et celles du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine

Table ronde10. Table ronde sur les actions politiques

en vue de mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants soldats par des forces et groupes armés

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qui ont condamné le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les conflits armés, et appelé à y mettre fin, en instituant notamment un mécanisme de suivi et de renseignement, ainsi que la création de groupes de travail sur les violations des droits des enfants dans les situations de conflit;

Rappelant la Résolution 1888 (2009) du Conseil de sécurité sur la violence sexuelle dans les situations de conflit armé;

Rappelant les Principes de Cape Town de 1997 et les Meilleures pratiques sur le recrutement d’enfants dans les forces armées et sur la démobilisation et la réinsertion sociale de enfants en Afrique;

Rappelant les Engagements de Paris de 2007 Paris pour protéger les enfants recrutés ou utilisés illégalement par les forces ou groupes armés et les Principes et lignes directrices de Paris sur les enfants associés à des forces ou groupes armés; et les forums ultérieurs en vue d’évaluer la mise en œuvre des Engagements de Paris et des Principes de Paris et les échanges d’informations sur les enseignements tirés et les prochaines étapes;

Rappelant les engagements des Etats africains à participer de manière proactive aux efforts globaux visant à promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique ainsi qu’à atténuer la vulnérabilité des enfants dans les conflits armés, et rappelant le Communiqué de presse de la 223ème réunion du Conseil de paix et de sécurité du 30 mars 2010 tenu à Addis Abeba, en Ethiopie, sur les femmes et les enfants dans les situations de conflit armé en Afrique;

Profondément préoccupés par la situation des jeunes filles associés à des forces et groupes armés, faisant l’objet de violence sexuelle et d’abus durant les conflits armés, et exclues des programmes de libération, de retrait, de réadaptation psychosociale et de réinsertion socio-économique en raison des barrières socio-culturelles;

Reconnaissant que les Etats ont la responsabilité première d’assurer, sans discrimination, la sécurité et la protection de l’ensemble des enfants vivant sur leurs territoires nationaux, et qu’aucun territoire ne devrait servir à n’importe quelle forme de recrutement d’enfants par des forces ou groupes armés;

Nous nous engageons à:

1. mettre fin à toutes les formes de recrutement et d’implication d’enfants par des forces armées et des groupes armés et à veiller à ce qu’aucun enfant âgé de moins de 18 ans ne prenne part directement ou

indirectement à des hostilités, et à prévenir toutes formes de recrutement et d’utilisation d’enfants dans toutes les situations;

a) prendre toutes les mesures possibles en vue de la mise en œuvre effective de la Convention relative aux droits de l’enfant, de ses Protocoles facultatifs, de la Charte africaine des droits et du bien être de l’enfant, et d’autres instruments régionaux et internationaux appropriés;

b) ratifier les deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant, la Charte africaine des droits et du bien être de l’enfant, et d’autres instruments internationaux signés, et à les mettre en oeuvre de manière efficace;

c) signer et ratifier les deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant et d’autres instruments régionaux et internationaux, si ce n’est pas déjà fait;

d) respecter les Engagements de Paris pour la protection des enfants recrutés ou utilisés illégalement par des forces ou groupes armés;

2. harmoniser les législations nationales avec les instruments régionaux et internationaux afin d’interdire le recrutement et l’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés, et à poursuivre les auteurs devant les juridictions compétentes;

3. veiller à ce que les enfants jadis associés à des forces et groupes armés soient traités comme des victimes et non des auteurs, et soient soutenus par des programmes de réadaptation et de réinsertion appropriés;

4. veiller à ce que le crime de recrutement et d’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés ne fasse pas partie d’une loi d’amnistie et soit traité comme un crime de guerre;

5. faciliter l’accès des organisations humanitaires internationales protégeant les enfants aux endroits où les enfants impliqués dans les conflits armés sont rassemblés, ainsi que leur travail dans l’identification, la libération et le retrait inconditionnnel des filles et garçons associés à des forces et groupes armés en conformité avec les instruments régionaux et internationaux;

6. établir des programmes de réinsertion psychosociale, de réadaptation socio-éducative et économique en conformité avec les normes internationales, et à promouvoir la culture de paix, de tolérance, de dialogue et d’unité nationale;

7. faciliter la réunification des familles, au sein et à travers les frontières, chaque fois que c’est au mieux des intérêts de l’enfant;

8. intégrer et répondre à tous les besoins fondamentaux et spécifiques des enfants dans le cadre des stratégies de réduction de la pauvreté, de la protection sociale et de la réforme du secteur sécuritaire (RSS);

9. élaborer une stratégie aux niveaux communautaire, national et transfrontalier pour lutter contre la prolifération et la possession d’armes portatives et d’armes légères par des personnes non autorisées, en particulier les enfants;

10. renforcer les dimensions transfrontlières du mécanisme de surveillance et de communication des graves violations des droits de l’enfant, du recrutement et de l’utilisation d’enfants par des forces armées et des groupes armés et à mettre en place un mécanisme de partage d’informations appropriées dans la région, y compris le trafic d’enfants et la prolifération des armes portatives et des armes légères;

11. protéger les enfants contre toutes formes d’exploitation et de violence, en criminalisant tous les actes de vente d’enfants, de prostitution des enfants et de pornographie mttant en scène des enfants et à veiller aux droits des enfants victimes et témoins;

12. mettre en place un comité de suivi de la Déclaration de N’Djamena. Les membres du comité sont les représentants des Etats du Tchad, du Soudan, de la République centrafricaine, du Nigeria, du Niger et du Cameroun. Le comité sera ouvert aux contributions du Liberia ainsi que de la République démocratique du Congo. L’UNICEF assurera le secrétariat dudit comité;

13. déléguer le Gouvernement de la République du Tchad pour transmettre la présente déclaration à la Commission

de l’Union africaine, afin d’inclure les conclusions de la Conférence dans un rapport qui sera soumis au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement, devant se tenir en juillet 2010, en guise de contribution à la mise en œuvre du Plan d’action de 2010, déclarée Année de la paix et de la sécurité.

Des discussions en table ronde, il en est résulté des stratégies de mise en œuvre de mesures, comme suit:

Principales stratégies de mise en œuvre des mesures

1. Adopter une panoplie de stratégies propre au contexte local visant à mettre fin au recrutement et à l’accélération du désarmement et de la démobilisation

2. Mobiliser les réseaux sociaux et accroître l’information du public

3. Etablir une stratégie de communication informant préciséments les services gouvernementaux et les militaires

4. Renforcer les capacités de l’administration locale et au sein des militaires

5. Etablir un système de gestion de l’information et une surveillance sociale du recrutement et de la réinsertion sociale

6. Développer l’échange d’informations et les possibilités d’analyse et de discussion conjointes dans la région et en Afrique

7. Accroître les partenariats et l’optimisation des ressources

Table ronde sur les actions politiques Table ronde

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

Séance de clôture11. Séance de clôture

L ors de la session finale de la conférence, la Déclaration de N’Djamena 2010 a été lue à haute voix aux participants par by S.E. M.

Abdoulaye Djibo, Ministre de la Justice du Niger. Cette Déclaration a été signée par les représentants des pays participants, à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Soudan.

Un message de remerciements au Gouvernement du Tchad a été lu par le Professeur Ntumba Luaba, Secrétaire général adjoint de la Communaute économique des pays des grands lacs (CPEGL).

Un témoignage stimulant de l’ex enfant soldat du Congo, Juvenal Josue Mufula, suivi d’un vibrant spectacle de l’artiste international de hip hop et ex enfant soldat, Emmanual Jal, ont fait que la conférence s’est terminée sur une note optimiste.

Dr Marzio Babille, Représentant de l’UNICEF au Tchad a exprimé un message de remerciements. L’allocution de clôture a été prononcée par M. Ki Doulay Correntin, Soutien de la Commission de l’Union africaine.

Le discours de clôture de Mme. Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille a été suivi du discours de clôture officiel de S.E. Emmanuel Nadingar, Premier Ministre Ministre de la République du Tchad.

Message de remerciements du Professeur Ntumba Luaba

Nos chaleureux remerciements vont au gouvernement du Tchad pour avoir bien voulu organiser la conférence.Merci à tous les représentants et participants ainsi qu’à l’UNICEF et aux autres agences des Nations Unies pour leur soutien qui a aidé à l’organisation de cette conférence régionale. Nous avons apprécié la beauté de la ville de N’Djamena. Nous vous remercions beaucoup.

Longue vie et fécondité à la Déclaration de N’Djamena!

Message de Juvenal Josue Mufula, ex enfant soldat, RDC

Je suis un ex enfant soldat du Congo, recruté dans les forces du Congo sur une fausse promesse d’aller étudier en Europe. J’étais bouleversé lorsque j’ai su que cela n’allait pas se produire. Les conditions dans l’armée étaient mauvaises. Quand j’ai eu 15 ans, je suis entré en contact avec l’UNICEF et ils m’ont demandé si je pouvais identifier d’autres qui avaient besoin de soutien.

J’ai pu poursuivre des études en gestion des affaires et aujourd’hui suis chargé de cours à l’Université de Kinshasa, et ai publié certains travaux. Je prépare un doctorat – pour devenir pourquoi pas un professeur à l’université. Je viens également en aide à certains autres ex enfants soldats qui éprouvent des difficultés et sensibilise les enfants dans les écoles, en leur donnant des informations sur leurs droits et en les mettant en garde contre les risques d’être associés aux groupes armés.

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

Spectacle et message d’Emmanual Jal, artiste international de hip hop

La signature de la Déclaration de N’Djamena m’a donné de l’espoir – les gouvernements l’ont prise à coeur. J’ai été sauvé par un travailleur humanitaire britannique nommé Emma McKeown. Que serais-je si Emma ne m’avait pas sauvé? C’est le titre de la chanson que je veux vous chanter maintenant.Ce document, la déclaration, est mis en œuvre pour les enfants victimes de la guerre. Que seraient-ils si la Déclaration de N’Djamena n’avait jamais été signée?

Message de remerciements du Dr Marzio Babille, Représentant de l’UNICEF au Tchad

Depuis quinze ans une fausse idée a habité la région de l’Afrique centrale: l’idée de se servir des enfants dans les conflits. Cette idée a même résisté aux critiques les plus argumentatrices ; favorisée par la pauvreté et reposant sur l’exploitation des jeunes et une interprétation fondée sur la croyance selon laquelle les garçons ne sont des hommes que lorsqu’ils prennent les armes,

Cette idée a survécu année après année à ses propres contradictions. Le paradoxe flagrant pousse à s’interroger sur la responsabilité de certains dirigeants et l’impératif d’accélérer la stabilisation de la paix et l’investissement dans la justice et le développement. Non seulement cette fausse idée régit les consciences des groupes armés, mais elle a continué de justifier et de soutenir les politiques les plus belliqueuses et les actions les plus perturbatrices. Tout cela s’est passé comme si les voix innombrables qui, dès le début, ont dénoncé l’absurdité de cette idée étaient noyées immédiatement par le vacarme d’une réalité permanente et immuable.

Mais nous croyons que le changement est possible.Il arrive un moment où les gens se lassent d’être entraînés dans le gouffre de l’humiliation, tenus à l’écart de la brillante lumière de juin et de rester debout dans le froid glacial de novembre. Tous les jeunes démobilisés à qui j’ai parlé m’ont dit, “Je veux rentrer à la maison et aller à l’école avec mes amis”. Nous devons accélérer nos efforts pour restaurer leur dignité. Et nous n’avons pas tort.

La chanson sur les enfants soldats chantée par des milliers de jeunes gens réunis au FestAfrika hier disait, “Je voudrais être un oiseau dans le ciel”. Et ils n’ont pas tort.

Dans cette région, nous avons vécu des années où, au lieu d’éliminer la peur, quelqu’un a inspiré des craintes beaucoup plus profondes et pathologiques. Je crois qu’au cours de ces derniers jours l’ensemble des participants à la conférence ont remarqué une flamme omniprésente d’espoir. Et ils n’ont pas tort.

Parmi les résultats de ces derniers jours, grâce à l’engagement soutenu des représentants des governements régionaux, en particulier à travers les discussions sur la Déclaration de N’Djamena pour mettre un terme au recrutement des enfants dans les forces et groupes armés, nous avons l’image d’un pouvoir empreint de justice et d‘amour qui va changer les sombres passés de ces enfants soldats en resplendissants lendemains et va transformer la tristesse du désespoir en joie de l’espoir. Nous avons du travail à faire. Nous savons comment le faire. Et nous n’avons pas tort.

Cette conférence a mis l’accent sur les thèmes de l’enlèvement, de l’exploitation, du recrutement et de l’abus des enfants par les forces et groupes armés. Ces facteurs sont les pires qui se dégagent de la marginalisation et de la pauvreté. Ils suscitent la peur; ils créent la dépendance; ils installent les racines de la dépression et, enfin, ils contribuent à la perpétuation de la haine.

La conférence a également mis en place un comité de suivi. L’UNICEF a le plaisir d’avoir la responsabilité du Secrétariat du comité de suivi de la mise en œuvre des 13 points de décision définis dans la Déclaration de N’Djamena. Son Excellence, le Ministre de l’Action sociale a déjà annoncé que la première réunion de ce dynamique et pratique comité de suivi aura lieu très prochainement à N’jamena. Elle va encourager la réelle mise en œuvre et faire rapport des progrès. Nous ferons de notre mieux. Et nous n’avons pas tort.

Combien d’années allons-nous attendre pour comprendre que les enfants de l’Afrique ne méritent pas un héritage de violence et de peur? Ici, les gouvernements et les participants ont compris que le changement est nécessaire et notre compréhension de l’urgence est en train de croître. C’est ici que les choses vont commencer. Cette conférence et ses recommandations seront le point de départ pour le changement de notre mentalité, notre engagement et des politiques. C’est le début d’un monde. Unissons-nous pour les enfants.

Extraits du message de remerciements du Dr Marzio Babille, Représentant de l’UNICEF au Tchad

Allocution de clôture de SE M Ki Doulay Correntin, Soutien de la Commission de l’Union africaine

Les décisions de cette conférence sont parfaitement en harmonie avec les objectifs proclamés par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine, qui, conscients que la paix et la sécurité sont la pierre angulaire d’une Afrique prospère et intégrée, ont décidé le 31 Août 2009 à Tripoli de proclamer l’année 2010 Année de la paix et de la sécurité en Afrique. Voici ce qu’ils ont dit à Tripoli:

Nous sommes déterminés à mettre un terme définitifs au fléau des conflits et de la violence sur notre continent, conscients de nos insuffisances et de nos erreurs, et animés par la volonté de mobiliser tous les moyens et les ressources humaines nécessaires, et à saisir toutes les occasions pour promouvoir et dérouler un programme de prévention des conflits, de restauration et de maintien de la paix, ainsi que de reconstruction post-conflict. En tant qu’administrateurs, nous ne pouvons pas simplement léguer ce fardeau aux générations futures d’africains.

La campagne pour l’Année de la paix et de la sécurité en Afrique sera couronnée le 21 septembre par la Journée internationale de la paix, déclarée par une résolution des Nations Unies en 1982.

Chers participants, ces préoccupations se joignent aux vôtres, l’arme ultime pour mettre fin au recrutement d’enfants soldats étant de mettre un terme au conflit. Avec la volonté et surtout le courage politique de nos gouvernants, tout est possible.

La Déclaration de N’Djamena, ainsi que les recommandations que vous avez adoptées, constituent un exemple précieux pour les autres régions et en tant que telles méritent d’être connues. Elles seront fidèlement transmises à la Commission de l’Union aficaine et sans aucun doute produiront le résultat que vous désirez.

Extraits de l’allocution de clôture de SE M Ki Doulay Correntin, Soutien de la Commission de l’Union africaine

Discours de clôture de Mme Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille

Malgré la diversité des intervenants, je note avec satisfaction la forte convergence des documents et des présentations qui condamnent à l’unanimité et sans réserve l’existence de conflit armé et surtout l’implication forcée et directe d’enfants dans ces conflits par des forces et groupes armés. En l’espace de trois jours de travail, les participants ont examiné attentivement, jaugé et identifié les facteurs déterminants dans l’implication d’enfants dans dconflits armés, ainsi que les facteurs déterminants dans leur prédisposition aux risques de devenir des enfants associés à des forces et groupes armés. En outre, ils ont développé toute une série de stratégies et de mesures appropriées pouvant être mises en œuvre pour éradiquer ce phénomène définitivement. Si vous me le permettez, je vais en énumérer quelques-unes :Au niveau stratégique, les bonnes et efficaces pratiques pour réduire la vulnérabilité des enfants associés à des forces et groupes armés sont:

• lapréventionetlaréactionappropriéeàlaviolencesexospécifique

• l’implacableluttecontrelapauvretéetcontrel’implication d’enfants dans des conflits armés, et la création d’emplois pour les jeunes

• laprotectionsocialeparl’accèsauxservicessociauxessentiels, de base, notamment la santé et l’éducation

• laprotectiondesfillescontrelavolencesexuelle,etlapromotion de la justice

• laréinsertionsocialedesadolescentsassociésàdesforces et groupes armés

• laluttecontrelescrimesdontsontvictimeslesenfantsassociés à des forces et groupes armés

Sur le plan institutionnel, le Tchad, qui est partie prenante à divers conventions et accords internationaux favorisant la protection et la promotion des droits de l’enfant, est heureux de déclarer que cette conférence a réalisé des progrès réels. Ici également, un certain nombre de stratégies et de mesures ont été identifiées avec pour buts une meilleure protection et

Séance de clôture Séance de clôture

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

l’amélioration de la promotion des droits des enfants associés à des forces ou groupes armés. En fait, l’accent a été mis sur :

• laprimautédelaloidanslapromotiondelajustice

• lerenforcementdescapacitésenressourceshumainespar la formation de l’armée aux droits et à la protection des enfants - une stratégie efficace qui permet aux forces régulières non seulement de respecter les droits des enfants mais aussi et surtout de les protéger avant, pendant et après les hostilités.

Par l’usage de mécanismes de surveillance et de communication des graves violations des droits des enfants, nous projetons d’améliorer le flux d’informations transfrontalières et la coordination de, la prévention de et la réaction au recrutement et à l’utilisation d’enfants dans les conflits armés dans la région. La surveillance et la déclaration de la circulation d’armes légères, de mines antipersonnel et de munitions non explosées et leurs conséquences pour les enfants n’ont également pas été perdues de vue. D’autres activités, non moins importantes, ont été projetées pour enrichir et animer la conférence. Celles-ci ont eu l’avantage de largement informer le public de la nécessité d’éradiquer les maux de recrutement et d’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés.

Tout cela nous mène à conclure que la seule façon de mettre fin définivement au recrutement et à l’utilisation d’enfants dans les conflits armés demeure la signature et la ratification d’instruments juridiques internationaux et leur harmonisation avec les normes nationales, ainsi que leur mise mise en œuvre effective par les gouvernements. Ce résultat ne peut être atteint que si chacun de nos Etats, tout le monde à tous les niveaux fait sienne les recommandations et conclusions de cette réunion, les met en pratique et les destine à l’usage général.

Extraits du discours de clôture de Mme Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, Ministre de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille

L es objectifs de la conférence ont été atteints. Les facteurs conduisant à l’implication d’enfants dans des forces armées et groupes armés dans la région et à travers les frontières

ont été identifiés. Les bonnes pratiques et les stratégies pour prévenir et réduire la vulnérabilité des enfants à l’enrôlement dans des forces armées et des groupes armés dans la région ont été partagées. Les bonnes pratiques concernant les programmes de DDR, notamment la réinsertion des filles associées à des forces armées et groupes armés ont été identifiées. La coordination transfrontalière en matière de surveillance, de renseignement et d’intervenion face au recrutement d’enfants dans la région a été renforcée. La signature de la Déclaration de N’Djamena par les représentants de six pays, à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Soudan, a démontré un engagement à l’action et au renforcement des normes internationales pour la protection des enfants, notamment le Protocole facultatif à Convention relatives aux droits de l’enfant (CDE) concernant l’implication des enfants dans les conflits armés (OPAC), le Protocole facultatif à la CDE concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (OPSC), et les engagements de Paris (et les Principes et lignes directrices de Paris ) sur le recrutement et l’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés.

Annexe 3 : Le résumé de l’évaluation de la Conférence donne un aperçu des points saillants aux participants, de ce que les participants ont dit et appris pendant la conférence, et de quelques idées sur la voie à suivre et sur les futures conférences.

Conclusion12. Conclusion

Discours de clôture de S.E. Emmanuel Nadingar, Premier ministre de la République du Tchad

La signature de la Déclaration de N’Djamena ouvre de nouvelles perspectives pour le renforcement de la protection des enfants et un engagement plus ferme dans la lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés.

Je tiens à vous assurer de l’engagement personnel du Président de la République, S.E. Idriss Deby Itno et du gouvernement dans l’application des diverses mesures prises en faveur des enfants quant à leurs droits.

Le Gouvernement du Tchad va également avec d’autres pays de la sous-région s’engager dans des initiatives visant à mettre un terme au recrutement et à l’utilisation d’enfants par des forces groupes armés, à contribuer à la paix, à la justice et au développement, au Tchad ainsi que dans toute la sous-région. Il n’est pas dans l’intérêt d’un état de tolérer dans son territoire la présence de groupes armés susceptibles de destabiliser les territoires des autres. C’est la source du recrutement d’enfants que nous combattons aujourd’hui.

Pour résoudre ce problème des enfants soldats de manière définitive, il est absolument essentiel que la paix revienne dans cette région. Grâce à des initiatives visant à réconcilier les tchadiens au sein du pays, ainsi qu’à la pratique de la politique de bon voisinage et à la promotion de la paix, le Tchad souhaite contribuer de façon durable au retour de la paix dans notre région, et ce faisant éliminer tout prétexte pour le recrutement et l’utilisation d’enfants dans des conflits armés. Pour ce faire, le gouvernement compte sur le soutien de tous les partenaires impliqués dans la résolution du problème des enfants soldats. A cet égard, le gouvernement va continuer à travailler avec les organismes des Nations Unies et les ONG afin que les résolutions prises ici se traduisent par des actions concrètes sur le terrain. Dans tous les cas, le Tchad va plaider pour la Déclaration de N’Djamena auprès d’autres pays et institutions.

Extraits du discours de clôture de S.E Emmanuel Nadingar, Premier ministre du Tchad

Séance de clôture

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉSConférence Régionale

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Annexe 1 Ordre du jour

1er jour - Lundi, 7 Juin 2010

07.00-08.00h Enregistrement des retardataires – Secrétariat de la Conférence, Toumai Rm, Hôtel Kempinski

08.10Départ des participants du hall de l’hôtel Kempinski à la salle de conférence du Ministère des Affaires étrangères, Gouvernement du Tchad.

MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES – SALLE DE CONFERENCE

10.00-12.00h

Cérémonie d’ouverture

Présidée par le Protocole d’Etat, Ministère des Affaires étrangères, Gouvernement du Tchad

•AllocutiondebienvenuedelaMairessedeN’Djamena•AllocutionduReprésentantspécialadjointduSecrétaireGénéraldesNationsUnies•AllocutionduDirecteuradjointduHCR,Bureaupourl’Afrique•AllocutiondelaCoordinatricerésidenteduSystèmedesNationsUniesauTchad•Allocution(viamessagevideo)duDirecteurgénéraldel’UNICEF

– présentée par le Directeur régional adjoint du Bureau régional de l’UNICEF pour l’AOC•DiscoursduMinistredel’Actionsociale,delaSolidariténationaleetdelaFamille•Discoursd’ouverturedeSonExcellenceIdrissDebyItno,PrésidentdelaRépubliqueduTchad,Chefdel’Etat

12.00h Les participants sont transportés à l’hôtel Kempinski

12.30-14.00h Déjeuner –Restaurant Tibesti, Hôtel Kempinski

14.00-14.30hAperçu de la conférence – Objectifs et Ordre du jour, Kath Copley, Animateur/trice ? de la conférence et projection d’un court métrage: Armed & Innocent

14.30-15.00hAllocutions liminaires

•Rima Salah, DSRSG, MINURCAT•Barbara Bentein, Directrice régionale adjointe de l’UNICEF, Bur. Régional AOC

15.00-16.30h

PANEL UN: Le phénomène de recrutement d’enfants et son impact

Facilitateurs: Pernille Ironside, UNICEF NY Michele Manca Di Nissa, HCR, Tchad

Rapporteurs: Irene Dinro Orthom, MJKS, Chad, Eloge Lusambya, UNICEF, RDC

15.00-15.10h•Lescausesdurecrutementetlafaçondontcesquestionsinfluentsurlesproblèmesderéinsertionauxquelssont

confrontés les enfants une fois libérés Bo Viktor Nylund, Conseiller principal, Protetion de l’enfant dans les situations d’urgence, UNICEF, NY

15.10-15.20h•Suivietinformationsurlesgravesviolationsdesdroitsdel’enfant,enparticulierlerecrutementd’enfantsdansle

cadre des Résolutions 1612 et 1882 du Conseil de sécurité Innocent Zahinda, Chef de la section Droits de l’homme, MINURCAT, Tchad

15.20-15.45h

•Expériencesdesenfantsassociésàdesforcesetgroupesarmés Ishmael Beah, UNICEF Défenseur des enfants touchés par la guerre et co-fondateur du Network of Young

People Affected by War (NYPAW) (Réseau des jeunes touchés par la guerre)Emmanuel Jal, Artiste international et ex enfant soldatZaccheline Dugbe, ex enfant soldat du Liberia, à présent agent de la police nationaleQ&R

16.15-16.30h Pause – Hall de l’hôtel Kempinski

16.30-18.00h

PANEL DEUX: Pratiques efficaces pour réduire la vulnérabilité des enfants aux effets des conflits armés et mettre fin à l’impunitéModérateurs: Ngarmbatina Soukate, Ministère des Affaires sociales, de la Solidarité nationale et de la Famille du Tchad et Gamer Habbani, Secrétaire général du Conseil national pour le bien être de l’enfant au SoudanRapporteurs: Marie Larlem, Coordinatrice, APLFT, au Tchad

16.30-16.40h•Renforcementdelamiseenoeuvredesnormessurlerecrutementd’enfants Joachim Theis, Conseiller régional, Protection de l’enfant, UNICEF, Bur. Régional AOC

16.40-16.50h•Bonnespratiquessurlaréinsertiondesenfantsassociésàdesforcesetgroupesarmés Aderemi Aibinu, Coordinateur technique, DDR, PNUD, Liberia

16.50-17.00h•LaDDRetlesréformesdessystèmessécuritaires Sophie da Camara Santa Clara Gomes, Conseillère principale DDR, PNUD, BCPR, NY

17.00-17.10h•Stratégiederéductiondelapauvretéetbesoinsspéciauxdesenfants Lucienne M’Baipor, Spécialiste en développement social, Banque mondiale, Tchad

17.10-18.00h Séance de Q & R

19.00-20.00h Réception à l’Oasis Corner, près de la piscine

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Conférence Régionale METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

2ème jour - Mardi, 8 juin 2010

08.30-08.40h

Aperçu des ateliers techniques au 2ème jour – brèves présentations de 10 minutes suivies de discussions en groupe autour des questions clés suivantes:•Cequifonctionne,pourquoietcomment?•Ya-t-ildesmodèlesetdesprincipesdebonnepratique?•Quellessontlesmeilleuresstratégies?•Quellessontlesressourcescritiquesetcommentlesutiliset-on?•Quefaut-ilaméliorer?•Commentaméliorerlacoordinationtransfrontalière?

08.40-08.45hThème 1 Stratégies p}our réduire les vulnérabilités des enfants touchés par les conlits armés

08.45-10.45h

Groupe1: Réduction de la pauvreté, Création d’emplois et protection sociale

Modérateurs: Pascal Karorero, PNUD a et Sanady Tchimaden Hadattan, Ministre, PWCP, Niger

Rapporteur: Abbas Hassan Bachar, Université d’Abéché, Tchad

Groupe 2: Promotion de la coordination transfrontalière en matière de surveillance, de renseignement et d’intervention

Modérateurs: Luaba Ntumba, Université de Kinshasa, RDC et Mohamed Mosa, Coordinateur DDR, Soudan

Rapporteur: David Cibonga, OCHA, Tchad

•SoutienpsychosocialetDDR

Kpangbala SengbeMinistre délégué à la Santé, Liberia

•Recrutementdanslescampsderéfugiés–comment le prévenir ?

Jacqueline ParlevlietCadre chargé de la protection, HCR, Tchad

•Enfantssoldats:uneapprochepsychosociale– restauration des histoires de vies, de l’intégrité et des droitsDr Giuseppina RidenteDOMH, Région FVG, SSN, Italie

•RéunificationdesfamillesAhmed BerradCoordinateur de la protection, CICR, Tchad

•Lapromotiondel’emploidesjeunesdansun contexte post-conflitIbrahima SakhoPNUD Tchad

•Réductiondufluxd’armesportatives,d’armes légères, de mines terrestres et de munitions non exploséesNicholas FlorquinChercheur, Etude des armes portativesMichele Pepe RASALAO, Suisse

•Recrutementetutilisationd’enfantspardes forces et groupes armés en tant que menace à la paix et à la sécurité Ngoma Binda Professeur à l’Université de Kinshasa, RDC

3ème jour – Mercredi 9 juin 2010

08.30-09.00h Réflexions sur les 1ère et 2ème journées

09.00-10.15hDébat final et Accord de la Déclaration de N’DjamenaAnimateur: Akila Belembaogo, Représentant de l’UNICEF à l’UA et à la CEA

10.15-10.30h Pause – Hall de l’Hôtel Kempinski

10.30-13.00h

Cérémonie de clôturePrésidée par le Protocole de l’Etat, le Ministère des Affaires étrangères, le Gouvernement du Tchad•LecturedelaDéclarationdeN’DjamenaparS.E.AbdoulayeDjibo,Niger•SignaturedelaDéclarationdeN’Djamena•MessagederemerciementsduPr.NtumbaLuaba•MessagederemerciementsduDrMarzioBabille,UNICEFTchad•MessagedeSEMKiDoulayCorrentin,SoutiendelaCommissiondel’Unionafricaine•DiscoursdeclôturedeMmeNgarmbatinaOdjimbeyeSoukate,Ministredel’Actionsociale,

de la Solidarité nationale et de la Famille•DiscoursdeclôturedeS.E.lePremierMinistre,EmmanuelNadingar

13.15-14.00h Déjeuner

15.00-15.30h Conférence de presse – Salle Toumai , Hôtel Kempinski

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉSConférence Régionale

Annexe 2 Participants

Cameroun

•Hon Catherine Bakang Mbock, Ministre, Ministere des Affaires Sociales

•Clemence Sidonie Minlend Née Ngo Nemy, Chef de Service de l’Agrément et du Contrôle des Institutions Privées d’Encadrement de l’Enfant, Ministere des Affaires Sociales [email protected]

•Jean-Marie Otele Ahanda, Chef de Service à la Direction des Affaires d’Afrique, Representant du Ministere des Relations Exterieures

•Pierre-Marie Akeum, Sous Directeur de la Promotion de la Famille, Representant du Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille

•Rose F Tchwenko, Gestionnaire de Projet GFR4, CARE Camaroon [email protected]

République centrafricaine

•Abacar N’Yakanda, Haut Commissaire aux Droits de l’Homme

•Antoine-Georges M’Banga, Directeur de Cabinet, Ministère des Affaires Sociales, de la Famille et de la Solidarité

•Lt-Col Thierry Marie Metinkoe, Ministere de Defense

•Marie-Claude Gounindji, Directrice Generale, Ministère des Affaires Sociales, de la Famille et de la Solidarité [email protected]

•Serekoisse Samba, Magistrate, Ministry of Justice

•Anicette Clara Nzapaoko, Magistrat, Reforme du Secteur de Securite, [email protected]

•Achimene Selemane, UFDR

•Bony M’Paka Nkubiri, Humanitarian Affairs Officer, UN OCHA

•Daniele Demafouth, Represantante APRD

•Paul Bellamy, OIC UN-OHCHR Human Rights Officer Focal Point Child Protection, BINUCA, [email protected]

•Willy Zihalirwa Nalwage, Child Protection Specialist, UNICEF, [email protected]

Côte d’Ivoire

•Michèle Pepe, RASALAO [email protected]

Niger

•Hon Abdoulaye Djibo, Ministre, Ministere de la Justice

•Hon Sanady Tchimaden Hadattan, Ministre, Ministere de la Population, de la Promotion de la Femme et la Protection de l’Enfant

•Medecin Colonel Abdou Toure, Conseiller Technique du Ministère de la Defense, [email protected]

•Commandant Bello Aboulhassan, Ministere de la Defense

•Jean Etienne, Ministere de la Justice

•CommissaireMahamanLaoulaiMadougou,Commissaire de Police, Ministere de l’Interieur

•Sidikou Aissatou, Directrice de la Protection de l Enfant, Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et la Protection de l’Enfant, [email protected]

Nigeria

•Babagana Karumi, Member Human Rights Committee, Maiduguri Branch, [email protected]

•Dr Bosede Florence Awodola, Principal Research Officer [email protected]

•Dr Joseph Ponzhi Habila Golwa, Directeur General, Institut pour la Paix et la Resolution des Conflits, Abuja [email protected]

•Dr Macjohn Nwaobiala, Director Child Development

•Noriko Izumi, Chief Child Protection, UNICEF [email protected]

•Paul Andrew Gwaza, Research Officer, Institute for Peace and Conflict Resolution, Abuja, [email protected]

Sierra Leone

•Alhaji Issa Baimba, Kamara, Paramount Chief, Sierra Leone

•Michael Charley, Child Protection Specialist, UNICEF [email protected]

République démocratique du Congo

•Prof Luaba Lumu Alphonse Ntumba, Professeur et Secretaire Executif Adjoint, [email protected]

•Eloge Lusambya Olengabo, Administrateur Protection de l’Enfant, UNICEF, [email protected]

•Prof Henri Ngoma-Binda, Doyen de la faculté des lettres et sciences Humaines Université de Kinshasa, [email protected]

•Juvenal Josue Mufula, former child soldier [email protected]

•Patricia Tuluks Undele, Spécialiste des Enfants associés aux forces et groupes armés et autres groupes vulnérables, Unité d’exécution du Programme National de Désarmement et Démobilisation et Réinsertion, [email protected]

•Roger Nkambu Mavinga, Chargé de Programme, Bureau Internationale de Travail, [email protected]

France

•Henri Leblanc, Programme Officer, UNICEF, [email protected]

•Nicolas Florquin, Senior Researcher, Small Arms Survey [email protected]

Italie

•Dr Giuseppina Ridente [email protected]

Liberia

•Dr Sengbe W. Kpangbala, Assistant Minister of Health for Planning, Research and Development, [email protected]

•Aderemi Aibinu, Technical Coordinator of DDR, UNDP [email protected]

•David Konneh, Don Bosco Homes

•Zaccheline Dugbe, Former child soldier

Soudan

•Hon Gamer Khalifa Idriss Habbani, Secretary General, National Council for Child Welfare, habbanigam@@hotmail.com

•Ahmad Mirghani Mohamed Ahmed, Child DDR Focal Point, North Sudan

•Bernard Kitambala, PO Child Protection, UNICEF [email protected]

•Insaf Nizam, UNICEF, [email protected]

•Ismael Ahmed Abdelmahmoud Alrabie, DDR Coordinator Darfur, North Sudan DDR Commission

•Dr Manal Abdelrahim Mohamed Omer, Head, Department of Research Studies, Family and Child Protection Unit [email protected]

•Maxence Daublain, Attaché de Coopération, Protection des Enfants, [email protected] [email protected]

•Mohamed Mosa , Child DDR Coordinator for Greater Darfur Program, [email protected]

•Colonel, Mohamed Hussein, Fadelalla Ali, Sudan Armed Forces

•Mohamed Sirag Abdelhadi Mahdi Sabeel, Child Development Foundation - West Darfur

•Nagat Mohamed Adam Souleymane, Secretary General of National Council for Child Welfare-North Darfur State [email protected]

Suède

•Soumahoro Gbato, Regional Advisor on Child Protection in Emergencies, Save the Children Sweden [email protected]

Suisse

•Adrian Goodliffe, Chargé de Programme, Geneva Call, Switzerland, [email protected]

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉSConférence Régionale

Tchad

•HE Emmanuel Nadingar, Prime Minister of the Republic of Chad

•Marie Thérèse Mbailemdana, Mayor of N’Djaména [email protected]

•Hon Ngarmbatina Odjimbeye Carmel Soukate, Ministre, Ministere de l´Action Sociale, de la Solidarite Nationale et de la Famille

•Abakar Yousouf Zaid, Conseiller aux Affaires Sociales, Mairie de N’Djamena

•Abba Daoud Nandeje, President, ATDHC, [email protected]

•Abbas Hassan Bachar, Enseignant Chercheur, Université d’Abéché, [email protected]

•Abbas Mahamat Ateib, Chargé des Relations Extérieures, Ministère de la Fonction Publique et du Travail

•Abdallah Abakar, Former Child Soldier, CARE/Unicef Chad

•Abdel Chaffi Abdel Karim, Former Child Soldier, CARE/UNICEF Chad

•Abdel Khadir Nomadine, Former Child Soldier, CARE/UNICEF Chad

•Abdelkerim Kodbe, Coordinateur National, Organisation Humanitaire pour le Developpement, [email protected]

• Abdelsemi Ahmat Djibrine, Translator and Interpreter, Ministry of Foreign Affairs

•Abdoulaye Abakar Abdoul, Directeur des Affaires Politiques et de l’Etat civil, Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique

•Colonel Abdoulaye Mandah, Commandant de la Légion de Gendarmerie nº02 (WADI FIRA), Armée Nationale Tchadienne

•Adam Mahamat Ibrahim, Coordonnateur, Cadil [email protected]

•Colonel Adoum Domsala, DDR

•Ahmat, Yakoub, Mediateur National

•Ahmed Berrad, Protection Coordinator, ICRC [email protected]

•Dr Ali Adoum Ahmat, Enseignant chercheur, Universite Adam Barka d’Abéché, [email protected]

•Lieutenant-colonel Adoum Soumaine Adoum, Com-Ci GNNT Moussoro

•Alazam Khadidja, Presidente Association des Orphelins

•Ali Seynan, Contrôleur General de Police, Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique

•Fabiola Ngeruka, Gender and GBV Advisor, UNFPA [email protected]

•Francis Hammond, Country Director, CARE

•Francois Pateziari, Point Focale, Ministere de l’Action Sociale, de la Solidarité Nationale

•Genevieve Mamira, Chef de Division Protection et Reinsertion Sociale

•Gerard Namingar, Ministere de Justice

•Dr Hassane Bachar, Enseignant Chercheur, Université Adam Barka d Abéché

•Hissein Barkadei, Président du Parlement des Enfants du Ouaddai, Parlement des Enfants

•Heleonan Soulgan, Directeur Général de la Jeunesse, Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports

•Ibrahim Abdelkhader, Gouverneur d’Ennedi, FADA

•Ibrahima Bak Gueme, Chief of Operations, UNICEF

• Ibrahima Sakho, Conseiller en relèvement, UNDP

•Innocent Zahinda, Chef of Human Rights Section, MINURCAT

•Isaac Chamir Mbainaissem, Directeur, Ministere de Droits de l’Homme

•Issaka Mahamat Ali, Directeur Adjoint des Droits des Personnes Vulnérables, Minstère des Droits de l’Homme [email protected]

•Jacqueline Parlevliet, Senior Protection Officer, UNHCR

•Jean Pépin Amedee Pouckou, GBV Program Manager, IRC

•Jean Yves Mbaitadjimel, Conseiller des Affaires Etrangères Ministère des Relations Extérieures

•Kaltouma Oulette Abdoulaye, Directrice Adjointe du Travail, Ministere de la Fonction Publique et du Travail

•Khadidja Alazam, Presidente, Association des Orphelins

•Kisito Nantoiallah, Directeur National JRS, [email protected]

•Koumadjingar Tady, SGA, Mairie de N’Djamena

•Laurette Mokiani, UNICEF, Goz Beida, [email protected]

•Leontine Specker, Program Analyst, UNDP, [email protected]

•Lucienne M’Baipor, Social Development Specialist, World Bank, [email protected]

•Lydie Asngar, Directrice de la Promotion Feminin et de Genre, MASSNF

•Mahamat Allamine Adoum, Directeur de l’Enseignement Primaire, Ministère de l’Education Nationale

•Mahamat Bechir Djailani, Chargé de Projet, CONAFIT

•Ali Yakhoub Awada, President, AECER Enfants Mouhadjirine [email protected]

•Alio Nouradine, Directeur Accueil Cérémonial, Ministère des Relations Extérieures

•Alix Nijimbere, Communication and Advocacy Officer, JRS [email protected]

•Allatchi Nakour, Préfet, Prefecture d’Assougha [email protected]

•Angel Beid Autdse

•Assadick Abdelhamid, Directeur des Etudes et Planification, Ministere de l’Action Sociale, de la Solidarité Nationale

•Awad Souad, Presidente, UFAT

•Baya Pandasse Mahamat, Representeant du MFPT, Ministere de la Fonction Publique et du Travail

•Beassemda Lydie, Responsable de Programme Droits des Femmes, Intermon OXFAM

•Blagué Adoum laurent, Directeur de l’Enfance Ministère de l’Action Sociale, de la Solidarité Nationale

•Blaise Korta Tchanknon, Directeur, Ministere de Droits de l’Homme

•Bedoumra Beringar, DG de la formation, Ministère de l’Education Nationale

•Celine Narmadji, President, ADFCPT, [email protected]

•Cheikh Tidiane Cisse, Representant, UNFPA

•Clementine Neldingar, Ministère des Droits de l’Homme

•Daniel Nadjingar, Conseiller, Ministere de Droits de l’Homme

•Dr Daniel Ngaoudande, Education to Employment Program, Caring for Kaela, [email protected]

•Deuzoumbe Daniel Passalet, President, Droits de l’Homme sans Frontieres

•Dingambol Erom Maradé, Directeur Gestion du Personnel GNNT, Armée Nationale Tchadienne

•Dinro Irene Orthom, Directrice de la Protection et du Suivi Judiciaire de l’Enfant, Ministere de la Justice, Garde des Sceaux

•Djamal Alfaroukh, CONAFIT, [email protected]

•Colonel Djimrambeye Beal, Commandant de la région militaire nº07 (ASSOUNGHA), Armée Nationale Tchadienne

•Eric Nodjiadoum Ngardjimti, Protection Officer,UNICEF, Abéché, [email protected]

•Ernest Moundonan, SGA, MASFSN

•Euphrasie Allahissem, Coordinatrice de la Commission Genre, LTDH

•Mahamat Bechir Hassan, Die / Santé GNNT, Ministère de la Santé Publique

•Mahamat Nour Abdoulaye, CENAR, Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique

•Mahamat Taher, Ali Nanaye, Directeur des Immunites, Privileges, actes et documents protocolaires, Ministere des relations Exterieures

•Mahassine Youssouf, Union des Associations des Femmes Arabophones

•Marie Larlem, Coordinatrice APLFT

•Dr Marthe Beral Kodekao, Primature

•Massalbaye Tenebaye, President du Conseil d’Orientation et de Controle, LTDH

•Mbaiaousseom Djekourndeur, Directeur de Cabinet, Ministère de la Culture

•Mbaidiguim Monodji, Repondant par Intérim, MECI [email protected]

•Mbaiguedem Moumkamdode, Coordonateur cellule de Coordination du Programme de Coopération Tchad/Unicef, Ministère du Plan, [email protected]

• Mbaiyabé Gong Ya, Conseiller du Ministre, Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports

• Michele Flavigna, Resident Coordinator of the United Nations System in Chad

•Michele Manca di Nissa, UNHCR

•Moïse Ngakoutou, Membre, MECI, [email protected]

•Moundona Ernest, SGA, MASSNF

• Moussa Mohamet Djoui, Governor, Wadi Fera

• Richard Mdoutabet, Deputy Programme Manager, IMC [email protected]

•Nathalie Losson, Director, Caring for Kaela [email protected]

•Nathan Bagah, Human Rights Officer MINURCAT [email protected]; [email protected]

•Ngaoundi Laurent, Secrétaire Général, Ministère de Droits de l’Homme

•Ngaradoumadji Mikingar, Directeur Adjoint de l’Enfance, MASSNF

•Général Ngartokete Tatola, Général retraité

•Noassingar Ngarndolegom, SG, Gouvernorat du Ouaddai

•Ousman Souleman Haroun, Secrétaire Général Adjoint, Ministère de la Justice, Garde des Sceaux

•Patient Mashariki, Programme Manager, IMC [email protected]

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6564

Conférence Régionale METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

•Colonel Pierre Tina, Chef Division, Defense, Securite et Operations, delegue Action sociale de Tibesti

•Ramadan Abdelkhader, OPAD

•Rawei Elise Mbaidingatoloum, Déléguée de l’Action Sociale, Ministère de l’Action Sociale, de la Solidarité Nationale et de la Famille

•Maître Rémadji Nangodjal, Directeur de cabinet, Ministère de l’Education Nationale

•Rhakis Ahmat Saleh, Directeur de Cabinet, Ministère de la Micro Finance

•Robert-Morel Kiboukiyoulou, Child Chief DDR, CARE Chad

•Maître Rosine Djiberguiamane, épouse Baiwong, Notaire, Présidente de la CELIAF

•Runesha Jacques Muderhwa, Country Director of IRD-Chad [email protected]

•Sabali Modibo, DRAS - Tibesti

•Sabine Ladie Tamibe, Vice Presidente, Parlement des Enfants

•Sadikh Ibrahim Mahamat, Former Child Soldier, CARE/UNICEF Chad

•Saklah Djimadoumnag, Secrétaire Générale Ministère des Actions Sociales, Solidarité Nationale ef Famille

•Seidou El-Hadj Danladi, Inspecteur Général, Ministère des Droits de l’Homme

•Seiro Borgou Yaya, Com GNNT, Armée Nationale Tchadienne

•Tarmadji Yota, Point Focal Protection de l’Enfant Ministère de la Fonction Publique et du Travail, Tchad,

•Ute Kollies, Chargé de Bureau, OCHA, [email protected]

• Valentin Monhassingar, Gouverneur, Gouvernorat de Goz-Beida

•Wakilongo Kisale Masudi , Directeur de Projet, Protection, Prevention et Reinsertion Durable des EAFGAs, JRS [email protected]

•Zelkifli Ngoufonja, Policy Lead & Advocacy Manager, Oxfam International [email protected]

Ambassades au Tchad

•Bruno Foucher, Ambassadeur de France, [email protected]

•Ahlem Friga-Noy, Premier Secretaire, Ambassade de France [email protected]

•Eduardo Campos Martins, Conseiller Politique, Union Européenne, [email protected]

•Richolo Zouingnan, Ambassadeur de la Côte d’Ivoire

•Sue L Bremmer, Deputy Chief of Mission, [email protected]

•Cheryl Korver, A/DATT, US Embassy,[email protected]

•Kathryn Nash, Political and Economics Officer, US Embassy [email protected]

Ouganda

•Jean Eric Nkurikiye, Chargé de campagnes, Amnesty International, [email protected]

Royaume Uni

•Christian Mukosa, Researcher, Africa Programme, Amnesty International, [email protected]

•Emmanuel Jal, Peace Activist and Rap Artist, former child soldier

•Kemi Davies, Manager for Emmanuel Jal

•Sarah Mathewson, Africa Program Officer, The Coalition to Stop the Use of Child Soldiers [email protected]

Etats Unis

•Fran Silverberg, Manager for Ishmael Beah [email protected]

• Ishmael Beah, UNICEF Advocate for Children Affected by War

• Nathalie Losson, Executive Director, Caring for Kaela

•Sophie da Camara Santa Clara Gomes, Senior DDR Advisor, UNDP/BCPR, New York

•Susan Perry, International human rights laws specialist

Nations Unies (international)

•Akila Belembaogo, Head, UNICEF Liaison Office, Representative to the African Union (AU) and UN Economic Commission for Africa (UNECA), [email protected]

•Raouf Marzou, Deputy Director, UNHCR Office for Africa

•Rima Salah, Deputy Special Representative to the Secretary General of the UN

•Bo Viktor Nylund, Senior Advisor, Child Protection in Emergencies, New York, [email protected]

•Pernille Ironside, Head of Child Protection, New York [email protected]

Bureau regional de l’UNICEF pour l’Afrique occidentale et centrale

•Barbara Bentein, Deputy Regional Director [email protected]

• Joachim Theis, Regional Chief of Child Protection [email protected]

UNICEF Tchad

•Dr Marzio Babille, Représentant, [email protected]

•Jean-Baptiste Ndikumana, Représentant Adjoint [email protected]

•Achta Abderamane, Communications [email protected]

•Adedi Obed Ahouna, Administration [email protected]

• Désiré Mohindo, Child Protection Officer [email protected]

• Djimadoum Kedem, Admin Assistant, UNICEF [email protected]

•Edmond Aiba Dadaoum, Supply Logistics, UNICEF [email protected]

•Fatoumata Ngoindi, Programme Assistant [email protected]

• Florence Ngawe, Logistic Specialist, [email protected]

• Gamalao Dara, Protection Officer, [email protected]

•Granga Heppana, IT Assistant, UNICEF

•Hector Calderon, Chief of Communications, [email protected]•Jennifer Lee, Chief of Operations, [email protected]•Lounoudji Melyoel Toudjoum, Secretary

[email protected]•Luka Bealoum, IT Assistant, UNICEF, [email protected]• Marie-Claire Yaya, Communications, [email protected]•Mathias Gillmann, Communications, [email protected]• Motoyam Ninitom, Protection Officer, [email protected]•Myriam Suard, Reports Officer, UNICEF, [email protected]•Nekiya Njerassem, Travel Assistant, [email protected]•Nina Kokol, Protection Officer, [email protected]• Philippe Assale, Chief of Protection, [email protected]•Prashant Kishor, Policy & Planning, [email protected]•Reine Williams, Secretary, [email protected]•Rose Manleau, Secretary to the Representative

[email protected]•Salma Zulfiqar, Communication Officer, [email protected]•Salomon Ngata Zngamaye, Communication Officer

[email protected]• Sarhane Khamis, Education Officer [email protected]•Succes Djerandouba, IT Assistant, UNICEF, Goz Beida

[email protected]• Tidjani Ahmadou, ICT Officer, [email protected]•Yankimadji Nandoumabe, Radio Operator

[email protected]

Vidéo de la conférence

•GuyHubbard,AfricaCommunicationsOfficer,AfricaServicesUnit, South Africa

Photographie de la conférence

•OlivierAsselin,Photographer,[email protected]

Animation de la conférence

•BonnyWilkinson,Coordinator, [email protected]•KathCopley,Moderator,[email protected]

•VirginiaHenderson, Coordinator, [email protected]

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Annexe 3: Résumé de l’évaluation de la Conférence

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Conférence Régionale METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

Faits saillants à l’intention des participants

•Présentations,intervenants,sujetsetthèmesdignesderemarque et pertinents

•Fairelaconnaissanced’autresparticipants,établissementde relations et foisonnement des idées

•Laprésenced’exenfantssoldats

•Lagénérationd’engagementpolitique

•L’organisationetleprocessusdelaconférenceelle-même

Les participants ont apprécié les volets techniques de la conférence. Les sujets et les thèmes abordés étaient pertinents et d’actualité. La qualité et l’expérience des intervenants et les bonnes pratiques partagées par d’autres pays tels que le Liberia et la Sierra Leone ont été des faits saillants. Les présentations des enfants soldats et sur la Cour pénale internationale ont été particulièrement appréciées.

La participation régionale et la confluence de nombreuses organisations et organismes gouvernementaux travaillant dans le domaine de la protection de l’enfant ont été évaluées comme une bonne occasion de partager des informations et de nouer des relations. La diversité des gens, y compris d’ex enfants soldats, d’enfants touchés par des conflits armés, de politiciens, de fonctionnaires, d’experts techniques et de personnes chargées de la mise en œuvre de programmes, a permis de partager de nombreuses et différentes expériences et d’avoir de nouvelles visions communes.

Les multiples échanges d’expériences avec d’autres pays sur des questions pertinentes et le foisonnement des idées ont été précieux tant de façon formelle qu’informelle. Les échanges d’informations ralatives à des expériences réussies d’autres pays en matière de DDR ont été particulièrement remarquables. La façon dont les différents thèmes ont été abordés, les débats qui s’en sont suivis et les recommandations qui ont été faites, ainsi que l’esprit d’équipe qui a prévalu lors des débats et discussions, le climat d’impartialité et l’attention toute particulière accordée ont été mentionnés par plusieurs participants.

Les témoignages émouvants et vibrants d’ex enfants soldats, et en particulier le spectacle de l’artiste Emmanuel Jal, ont encouragé les participants à s’engager de façon plus effective dans la lutte contre l’enrôlement d’enfant dans des forces et groupes armés. La participation d’enfants, y compris d’enfants de parlementaires, a été une stratégie utile pour les sensibiliser.Les résultats de la conférence – La Déclaration de N’Djamena de même que les recommandations et stratégies élaborées par les participants – ont témoigné de l’engagement favorisé par la conférence.

La conférence a eu lieu au bon moment et a été bien organisée. Les participants ont déclaré s’être sentis à l’aise durant la conférence et ont apprécié la flexibilité et le professionnalisme avec lesquels la conférence a été gérée.

Ce que les participants ont dit avoir appris

Les participants ont déclaré avoir été très intéressés et acquis une meilleure connaissance des questions relatives aux enfants associés à des forces et groupes armés. Les points leur ayant permis d’apprendre ont été notamment:

•lacomplexitédelasituationetlanécessitéd’uneapproche multi-facettes ;

•l’importanced’uneactioncollectiveetdelavolontépolitique ;

•StratégiesetpratiquesdeDDRdesenfantssoldats;

•Lesloisetprotocolesinternationauxrelatifsaurecrutement et à l’utilisation d’enfants soldats.

La question complexe et difficile du recrutement d’enfants dans des forces et groupes armés est un problème régional et devrait être traité d’une manière présentant plusieurs facettes, par l’implication d’acteurs divers et variés, et par l’adoption d’une stratégie qui oblige les gouvernements, les partenaires sociaux, les enfants et les ONG ainsi que la société civile à travailler pour réduire la vulnérabilité des enfants touchés par les conflits armés. Ces mesures doivent bénéficier d’un appui institutionnel, matériel et financier.

La solidarité régionale peut être une fondation permettant de résoudre le problème de recrutement et d’utilisation d’enfants dans des forces et groupes armés. Ce problème est pris au sérieux au niveau régional par les Etats, les missions diplomatiques et autres. La lutte pour la démobilisation des enfants soldats est un combat collectif, dépendant de l’engagement des pays participants. La volonté politique des gouvernements, de la communauté internationale et d’autres parties prenantes d’agir en fonction de leurs responsabilités et de s’attaquer de front au problème des enfants impliqués dans des conflits armés, et d’agir rapidement, est cruciale parce que la question des enfants soldats, si elle n’est pas réglée aujourd’hui, signifie une sérieuse entrave au progrès de l’Afrique demain.

Grâce à une réflexion sur leur propre expérience ainsi qu’à l’écoute des autres, les participants ont déclaré avoir obtenu des éclaircissements sur les processus et programmes de DDR, de nouvelles connaissances, des stratégies et de meilleures pratiques pour la réadaptation et la réinsertion des enfants soldats; une compréhension de l’importance des problèmes psychosociaux et des questions de micro-crédit; une compréhension de l’importance de la mise en œuvre des normes relatives au recrutement d’enfants; des stratégies de réduction de la pauvreté; une compréhension des questions d’armes légères au niveau régional; une prise de conscience de l’expérience des filles associées à des forces et groupes armés et de l’importance de la mise en œuvre de la politique nationale du genre et de la lutte contre la violence sexiste.

Un enseignement majeur pour les participants a porté sur une meilleure compréhension du droit international, particulièrement par rapport aux instruments juridiques de protection, à la Convention relative aux droits de l’enfant, et aux autres conventions de Genève, et la position de la CPI par rapport aux commandants qui recrutent des enfants de moins de 15 ans.

Future conférences

Les suggestions relatives aux futures conférences sont notamment les suivantes:

•uneplusgrandeimplicationdesenfantssoldats

•lechoixdesintervenants

•laduréedelaconférence

•l’interprétation

•lesautresquestionsdelogistique

Les enfants soldats, les enfants soldats tchadiens en particulier, pourraient être impliqués davantage, tant dans l’organisation de la conférence que dans la participation. Il est également recommandé une plus grande implication des parents, des familles et des communautés.

Les orateurs additionnels pourraient inclure le personnel des forces armées de même que des rebelles en exil et des acteurs dans des confits armés qui ont retrouvé la légalité, et une plus grande implication de la société civile.

La durée de la conférence pourrait être allongée d’une journée pour accorder plus de temps aux présentations et aux échanges techniques. Ainsi, les participants auraient plus de temps pour discuter, être mieux en mesure de partager leurs expériences et traiter les questions de manière plus approfondie. Comme alternative, il pourrait y avoir moins de présentations. Réserver plus de temps aux discussions relatives aux recommandations issues des ateliers techniques aurait permis de mieux les élaborer et les diriger plus précisément vers des actions concrètes.

Les autres suggestions concernant la logistique sont notamment l’hébergement de tous les participants dans un seul endroit, la distribution des thèmes de la conférence à l’avance, l’amélioration de la qualité de l’interprétation, et la réception par tous les participants des documents et du matériel de réunion. Des réunions de suivi sont nécessaires pour s’assurer que les recommandations de la conférence sont mises en oeuvre.

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Annexe 4 Ressources: Liens en ligne à l‘information

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉSConférence Régionale

Pays Nom de référence (Article, rapport, histoire) Langue Lien en ligne

GLOBAL Additional protocols

Optional Protocols to the Convention on the Rights of the Child

Englishhttp://www.unicef.org/crc/index_protocols.html?q=printme

Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants

Frenchhttp://www2.ohchr.org/french/law/crc-sale.htm

Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés

Frenchhttp://www2.ohchr.org/french/law/crc-conflict.htm

Paris Principles

Principes de Paris Englishhttp://www.un.org/children/conflict/french/parisprinciples.html

CHAD

Le Gouvernement du Tchad libère et remet à l’UNICEF 84 enfants soldats prisonniers de guerre

Frenchhttp://www.unicef.org/wcaro/2009_3247.html

Hameed’s story: Former child soldiers are finding new lives in Chad

Englishhttp://www.unicef.org/infobycountry/chad_52761.html

CENTRAL AFRICAN REPUBLIC

UNICEF welcomes release of child soldiers and urges further demobilizations in Central African Republic

Englishhttp://www.unicef.org/infobycountry/media_50179.html

CAMEROONInflux of refugees creates silent emergency in eastern Cameroon

Englishhttp://www.unicef.org/emerg/cameroon_50165.html

SUDAN

Former Child Soldier Champions Hope for Children Associated With Armed Groups in Southern Sudan

Englishhttp://www.unicef.org/sudan/reallives_6065.html

لافطألا لمأ يكزي قباسلا لفطلا يدنجلا بونج يف ةحلسم تاعومجمب نيطبترملانادوسلا

Arabic http://www.unicef.org/sudan/arabic/reallives_6066.html

Sudan Human Security Baseline Survey – Small Arms Survey

Englishhttp://www.smallarmssurveysudan.org/

NIGERIAAfrican Union leaders and international experts launch campaign to combat human trafficking

Englishhttp://www.unicef.org/infobycountry/nigeria_53279.html

Machel Report

Promotion and Protection of the rights of children: Impact of armed conflict on children

Englishhttp://www.unicef.org/graca/a51-306_en.pdf

Examen stratégique décennal de l’Etude Machel : les enfants et les conflits dans un monde en mutation

Frenchhttp://www.unicef.org/french/publications/index_49985.html

IBCRInternational Bureau for Children’s Rights: New Guide on Children and Armed Conflict

French & English

http://ibcr.org/

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Conférence Régionale

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METTRE FIN AU RECRUTEMENT ET À L’UTILISATION D’ENFANTS PAR DES FORCES ET GROUPES ARMÉS

CreditsCoordination: Hector Calderon, Marco NegreteProduction: Julie Pudlowski ConsultingDessin graphique: Rita BrancoPhotographie: Julie Pudlowski / UNICEF Tchad© UNICEF Tchad 2011

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Conférence Régionale

ContactsUNICEF TCHADBoite Postale 1146N’Djaména, République du TchadTéléphone : (235) 251 89 89Email : [email protected]