Magazine économique Seine et Marne

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& Entreprendre et réussir en Seine-et-Marne N°10 MARS-AVRIL 2009 www.seine-et-marne-invest.com Les éco-activités en Seine-et-Marne : le boom du vert Internet haut débit : inauguration du réseau Sem@for77 Aéroport Roissy-CDG : l’union fera la force ! e-seine-et-marne.com : nouvelle e-communauté des entreprises & &

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Entreprendre et réussir en Seine-et-Marne

N°10MARS-AVRIL2009

www.seine-et-marne-invest.com

Les éco-activités en Seine-et-Marne :

le boom du vert

Internet haut débit :inauguration du réseau Sem@for77

Aéroport Roissy-CDG : l’union fera la force !

e-seine-et-marne.com : nouvelle e-communauté des entreprises

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Les éco-activitésen Seine-et-MarneEntre des filières historiques performantes et des filières préventives plus récentes,la Seine-et-Marne fait la part belle aux éco-activités, souvent porteuses d’innovation.Mais que recouvre exactement ce secteur économique ? Sur quels piliers repose sabonne santé ? Quels liens possibles avec les pôles de compétitivité auxquels la Seine-et-Marne a adhéré ? Tour d’horizon d’un secteur en pleine croissance.

Dossier

En haut, bâtiment pôle service Melun dans lequel a été utilisé le “Brise soleil Surya” de conception Autogyre, qui évite le rayonnement du soleil sur les façades sans réduire la luminosité (Architecte : ARCHICREA, La Ferté-sous-Jouarre – Installateur : AMS [91]). En bas, les murs végétaux de Maisonément, nouveau pôle commercial de Sénart : la recherche d’une meilleure intégration urbaine et d’une plus grande qualité environnementale.

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fédèrent éolien, solaire photovol-taïque et thermique, géothermie, bio-masse, biocarburants, hydraulique,piles à combustible et hydrogène. Unbâtiment peut ainsi par exemple inté-grer des systèmes de traitement et derécupération d’eau. “Aquae environ-nement”, jeune PME de Marne-la-Vallée, commercialise ainsi desprocédés de récupération d’eau plu-viale, et compte parmi ses clients lelycée de La Ferté-sous-Jouarre ou desrestaurants McDonald’s.Dans la série prévention, l’écoconstruc -tion connaît aussi dans le départementun remarquable essor. Objectif : créerdes bâtiments avec des technologiesconciliant respect de l’environnement,intégration respectueuse du milieu etutilisation optimale des ressourcesnaturelles et locales. “ Reynaers ”,acteur majeur du secteur de laconstruction, a ainsi choisi Lieusaintpour installer sa filiale française. Ànoter aussi les activités d’“Autogyre”

Les éco-industries produisentdes biens et services destinés

à mesurer, prévenir, limiter, réduireou corriger les atteintes à la qualité del’eau, de l’air et des sols.” La définitionde l’OCDE a le mérite de la clarté. EnSeine-et-Marne, comme partout dansle monde, les éco-activités entretien-nent donc un étroit rapport avecl’eau, l’air, les déchets, le bruit, le solet l’énergie.Difficile pour autant de les mesurerdans la mesure où elles n’entrent pasdans la nomenclature officielle (codesNAF) de l’INSEE. “Un artisan plom-bier qui installe des panneaux solairesest, pour un temps, au cœur de l’éco-business. Comme cette entreprise deBTP qui travaille sur un chantier àaméliorer l’efficacité énergétique d’unbâtiment”, commente Jean-MichelMartin chargé de mission éco-indus-tries et développement durable àSeine-et-Marne Développement.

Le préventif gagne du terrainLes éco-activités sont dites “curatives”ou “préventives”. Traditionnellement,c’est plutôt la première catégorie quiest la plus représentée en Seine-et-Marne – essentiellement dans le cadredu traitement de déchets et du recy-clage. Même s’il souffre parfois d’undéficit d’image, ce secteur est pour-tant performant et créateur d’em-plois. C’est le cas de “Big Bennes” àSoignolles-en-Brie, une déchetterieprofessionnelle certifiée ISO 14001depuis 5 ans déjà, ou d’“Ypréma” qui, à Lagny-sur-Marne, valorise lesdéchets issus des Travaux Publics etles transforme en sous-couche pourconstruire des routes. Mais aujourd’hui,des éco-industries préventives s’im-plantent elles aussi en Seine-et-Marne,s’intéressant très en amont aux effetsd’une activité ou d’un service sur l’en-vironnement. On y trouve des spécia-listes des énergies renouvelables qui

“GLOSSAIRE

Développement durableDéveloppement qui répond auxbesoins des générations actuellessans compromettre la capacité des générations futures à répondreaux leurs. Ses 3 piliers : l’environne-mental, l’économique et le social ou sociétal.

ÉcotechnologiesPlus large que les éco-activités, ce secteur regroupe toutes les tech-nologies dont l’emploi est moinsnéfaste pour l’environnement queles techniques habituelles répondantau même besoin.

Green Tech et Clean TechRassemble les éco-industries (eau, air, sol, déchets, bruit), l’éner-gie (maîtrise de l’énergie, énergiesrenouvelables…) et les services etconseils liés à l’énergie et à l’envi-ronnement (diagnostic, certification,écoconception…).

Agenda 21 du Conseil général de Seine-et-MarneAdopté en 2007, il s’articule autourd’enjeux prioritaires : bilan carbone,application de la démarche HQE,mise en réseau des collectivitésseine-et-marnaises engagées dansla voie du développement durable…

AQUAE récupère et réutilise des eaux de pluiedédiées à l’arrosage.

Le boom du vert Préventives ou curatives mais toujours innovantes et compétitives, les éco-activités affichent en Seine-et-Marne un indiscutable dynamisme. Revue de détail des secteurs concernés.

Dossier Les éco-activités en Seine-et-Marne

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Le miscanthus est une plante au fort potentiel et aux nombreux débouchés : combustible, fibres pour l’écoconstruction, litière…

qui conçoit et fabri que des produitspour le traitement de l’air et la pro-tection solaire à Vaux-le-Pénil.L’écoconstruction peut enfin se fondersur des matériaux naturels, “les agromatériaux”, activité sur laquelle laSeine-et-Marne va engager des actionspilote. Saviez-vous par exemple que legranulat de chènevotte (issu du chan-vre), la paille, le miscanthus ou le linsont des isolants très performants ?Ou que la brique de chanvre et le boissont parfaits pour les cloisons et lesmurs ?“Conscients du potentiel écono-mique et écologique de toutes ceséco-activités, nous accompagnons sesacteurs dans la communication, l’ani-mation ou la mise en réseaux et lesencourageons à poursuivre leursefforts en matière d’innovation”,conclut Gérard Eude, Président deSeine-et-Marne Développement.

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“Le biocombustible génère une énergie propre, au bilan carbone neutre, qui autoriseune économie de 30 à 50 % des dépenses énergétiques.”

Quelle est votre activité ?E.C. : Nous vendons des biocombus -tibles pour chaufferies automatiques :granulés de bois (plutôt pour les parti-culiers) ou bois déchiqueté (pour collectivités et entreprises). Le bilande notre deuxième saison de chauffeest en forte croissance.

Pourquoi utiliser des biocombustibles ?E.C. : Parce que c’est une énergie propre et locale, au bilan CO2 neutre,qui permet en outre d’économiserentre 30 et 50 % des dépenses éner-gétiques. Pour les industriels qui ontbeaucoup de besoins, utiliser cetteénergie renouvelable leur permettrade négocier sur le marché des quotas d’émission de carbone.

Quelles perspectives pour ce marché?E.C. : Il ne fait que démarrer et lesprojets naissent peu à peu. De nom-breuses collectivités s’y intéressentet certains collèges ou lycées ontdéjà fait le choix de s’équiper d’unechaufferie au bois.

Emmanuel Champenois

Directeur de TerrEnergie

à Vulaines-lès-Provins

Interview

Ypréma traite et recycle des mâchefers et des matériaux extraits des chantiers de déconstruction sur sa plateforme industrielle.

ncore peu structuré dans lemonde et très minoritaire enFrance, le secteur de la bio-

masse (filière préventive) commenceà se développer en Seine-et-Marne. Ilfaut dire que le département est richeen forêts domaniales et privées. Misesà profit dans le cadre des loisirs, cesforêts sont aussi exploitées pour laproduction de bois d’œuvre. Lesdéchets produits dans le cadre decette activité (sciures industrielles,bois issus de l’entretien des forêts ouproduits bois en fin de vie) sontensuite valorisés. Ils deviendront desécocombustibles pour les particuliers,les entreprises ou les collectivités (voirinterview ci-dessous). Outre la sylvi-culture, la biomasse peut aussi s’ap-puyer sur les matières organiquesissues de l’agriculture.

Autre secteur plus traditionnel etpourtant novateur : la récupération, lavalorisation et le recyclage des déchets.On pense spontanément aux déchetsménagers, mais beaucoup d’autresdéchets sont recyclés en Seine-et-Marne, dont ceux, particulièrementvolumineux, issus des chantiers. C’estainsi que la société “Clamens”, àVilleparisis depuis 1977, a évolué duseul transport de produits de chantiersvers une véritable éco-activité. En tière -ment modernisé en 2007, le site, quiemploie 75 personnes, comprend uneécoplateforme de production de maté-riaux recyclés pour le BTP. Elle arécemment mis au point une machinede concassage parti cu lièrement inno-vante. Par ailleurs, en pleine cohérenceavec sa philosophie, la société utilisedepuis 2005 des biocarburants pour

le transport des matériaux. Autre exem-ple : “Molok” qui, à Faremoutiers, estleader des conteneurs semi-enterrés.L’ensemble des éco-activités s’est déve-loppé jusqu’à aujourd’hui sans consti-tuer pour autant une filière structurée.Raison pour laquelle la Région Île-de-France vient de demander au pôleAdvancity, également chargé par l’Étatde travailler sur les écotechnologies(voir p.10), de piloter l’animation de lafilière des éco-activités. Pour soutenir lepôle dans ses nouvelles missions, Seine-et-Marne Développement l’accompa-gnera dans l’organisation d’anima tionsautour des éco-activités. À suivre donc.

Éco-activités : la preuve par l’exemple Les éco-activités en Île-de-France

• CA : 17 Mds d’euros soit 47 % du CA France et 2,4 % du CA Europe

• 112 000 emplois dont :

- 35 000 au cœur de la filière(éco-industrie, déchets, chaleur,eau) : +20 % de 2000 à 2008

- 34 000 en écoconstruction(métiers du bâtiment)

- 43 000 en activités annexes(équipements, conseil ingénierie) :+10 % de 2004 à 2008

• 170 centres de formationspécialisés en environnement

• Plus de 300 centres derecherche publics et privés

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De la filière récupération/traitement des déchets et recyclage (curatif) à la biomasse énergie (préventif),zoom sur deux secteurs porteurs en Seine-et-Marne.

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Dossier Les éco-activités en Seine-et-Marne

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ngagé jusqu’ici sur la prospec-tive autour de la ville dufutur et de la mobilité, le pôle

vient d’accepter la proposition de laDRIRE. L’enjeu : compléter sonchamp d’action et devenir, parmi les71 pôles de compétitivité français, lepromoteur des écotechnologies appli-quées à l’urbain. “Après le Grenelle del’environnement, l’État voulait don-ner une nouvelle impulsion à cettethématique prometteuse. Un secteurà la fois plus large que les éco-indus-tries (voir p.9) et très concret. Au lieude créer un pôle de compétitivité sup-plémentaire, il s’est directement adresséà Advancity”, explique Sonia Dutartre,directrice adjointe de Seine-et-MarneDévelop pement. Au terme de quelquessemaines de réflexion et d’organisation,le pôle accepte de prendre la main surce sujet d’avenir. Une bonne nouvellepour la Région Île-de-France.“En fédérant de nombreuses PME etdes grands groupes, pionniers dans ledéveloppement des écotechnologies –sujet à fort potentiel en terme de

développement économique, de com-pétitivité et d’emplois – Advancity varenforcer sa maturité et son implan-tation dans le tissu industriel franci-lien”, commente Sonia Dutartre. Uneentreprise innovante sur le traitementde l’eau, qui ne trouvait pas forcémentsa place dans les thèmes de la ville et lamobilité durables, peut ainsi rejoindreAdvancity. Le pôle travaillera en com-plémentarité avec les autres pôles natio-naux dédiés au développement durable(Axelera, Tenerrdis, Cap Énergie…).

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Quel est votre positionnement sur le marché des éco-activités ?A.H. : Ourry est une société familialeindépendante qui intervient sur toutela chaîne des déchets industriels ouménagers (hors liquides) : de la col-lecte à la valorisation en passant parle transport. Nos clients : surtout descollectivités locales qui apprécientnotre proximité et notre réactivité.

Quelle place pour l’innovation ?A.H. : Nous faisons beaucoup derecherches sur des solutions de trai-tement et développons aussi des pro-cédés de pointe comme le nettoyage

“Nous venons de solliciter le pôle de compétitivitéAdvancity pour trouver des partenariats autour d’un projet de valorisation des fumées d’incinération .”

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Écotechnologies : Advancity aussi !À l’invitation de l’État, le pôle de compétitivité Advancity ajoute un volet “écotechnologies” aux thématiquesde la ville et de la mobilité durables. Un thème concret et porteur de compétitivité et d’emplois.

Dossier Les éco-activités en Seine-et-Marne

LE PÔLE ADVANTCITY

7 thèmes “écotechnologies”retenus par l’État

1. Éco-énergies : composants éco-efficients pour le bâtiment, énergies renouvelables, stockage d’énergie, outils de diminution des émissions de CO2…

2. Éco-industries : cycle de l’eau, déchets, revalorisation, recyclage, remédiation des sols pollués, air, bruits et nuisances sonores…

3.Technologies support : biotechnologies, nanotechnologieset infotechnologies.

4. Éco-organisation de la ville

5. Construction durable : écoconstruction, rénovation et efficacité énergétique…

6. Mobilité durable

7. Ville numérique et créative

Alexis Hubert

Directeur général de Ourry

à Champdeuil

Sietrem à Lagny a développé un système de turbine qui transforme la vapeur d’eau et les fumées en électricité.

Interview

de matériaux composites par la farinede blé. Nous venons aussi de sollici-ter Advancity pour un partenariatautour d’un projet de valorisation desfumées d’incinération.

Vous sentez-vous engagés dans ledéveloppement durable ?A.H. : Ourry a signé une charte avecle Ministère des transports et nousnous sommes volontairement enga-gés dans une réduction des émis-sions de CO2 : optimisation de notreparc véhicules, recherches sur lesprocédés hybrides pour réduire nosconsommations de gazole, etc.

Granulés de bois commercialisés par TerrEnergie.

Autre perspective : la possible venue, au sein du pôle, de grands groupes in dustriels franciliens (Saint-Gobain,Schneider…) et de nouvelles compé-tences scientifiques (laboratoire duCEA, etc.). Pour aider les PME à com-prendre les opportunités portées parcette évolution, une manifestation auralieu le 23 juin 2009. À ne pas manquerpour poser les jalons d’une nouvellerecherche partenariale autour des éco-technologies.

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