La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des...

12
La newsletter du Biopark Charleroi Brussels South n°18 — été 2013 Biobanques Un défi collaboratif et scientifique 2 Une nouvelle législation 4 La Fédération Wallonie-Bruxelles s'organise 6 Une expertise complémentaire 7 L'i-Tech Incubator est né 8 PPP : un beau bilan 9 En bref 10 CHARLEROI BRUSSELS SOUTH

Transcript of La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des...

Page 1: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

La newsletter du Biopark Charleroi Brussels South

n°18 — été 2013

Biobanques

Un défi collaboratif et scientifique 2

Une nouvelle législation 4

La Fédération Wallonie-Bruxelles s'organise 6

Une expertise complémentaire 7

L'i-Tech Incubator est né 8

PPP : un beau bilan 9

En bref 10

C H A R L E R O I B R U S S E L S S O U T H

Page 2: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

Biobanques2

Les biobanques : un défi collaboratif et scientifique

Récolter et stocker des échantillons humains (sang, tissu, cellules, ADN,…) à des fins de recherche, c’est le but des biobanques. "Mais le mot banque est trompeur" précise d’emblée Isabelle Salmon, chef de service à l’Hôpital Erasme, chercheuse au CMMI (Biopark) et conseillère du recteur de l’ULB pour les biobanques. "Contrairement aux banques de tissus, à visée thérapeutique, les biobanques se concentrent uniquement sur la recherche scientifique. Il faudrait plutôt parler de bibliothèque" précise-t-elle. Une bibliothèque particulièrement intéressante pour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très particulier, pour lesquelles un nombre suffisant d’échantillons doit être collecté et étudié. "Si un chercheur souhaite étudier une mutation X dans un grand nombre de cancers du côlon" explique Isabelle Salmon, "nous pouvons obtenir des échantillons dans notre biobanque ou demander de l’aide d’autres biobanques, en Belgique ou à l’étranger".

UN NoUvEAU CADRE LégALLa collaboration représente donc une part incontournable de la philosophie autour des biobanques. Mais si le terme est neuf, le biobanking est une activité connue dans

Les biobanques sont chargées de la collecte et du stockage d’échantillons biologiques humains. Une fonction bien utile pour la recherche en santé humaine et qui commence doucement à se structurer.

le milieu de la recherche  : "la majorité des chercheurs ont déjà travaillé sur des échantillons d’origine humaine pour valider leurs hypothèses" continue I. Salmon. "Mais chacun travaillait de manière isolée sur ses échantillons, sans structure globale définie. C’est ce cadre légal qui est aujourd’hui apporté par les biobanques". Dans les tiroirs du gouvernement fédéral depuis 2008 et finalement adoptée il y a quelques mois, la nouvelle loi sur les biobanques consacre la volonté du patient, l’anonymat et la traçabilité de son don (voir p.4) ainsi que la mise en place d’un comité d’éthique pour l’utilisation des échantillons.

BioBanques : comBiner éthique et économique

L’importance d’organiser la manière dont les échantillons biologiques humains sont générés, conservés et surtout utilisés est aujourd’hui bien mesurée par les différents acteurs impliqués (universités, hôpitaux, pouvoirs publics et entreprises).  Malgré cette prise de conscience, les défis à relever restent importants et sont à la fois organisationnels, éthiques et économiques.

Si le projet de coordination des biobanques en Fédération Wallonie Bruxelles devrait régler les aspects opérationnels, le vrai défi sera de combiner éthique et économique.

Il faudra trouver un juste équilibre entre le droit d’information des patients, le respect de la loi et la nécessité d’utiliser les échantillons non seulement pour la recherche académique mais également pour les partenariats de recherche avec les entreprises.

Si l’accès aux échantillons est indispensable pour nos recherches académiques, il est tout aussi important pour le développement de nos sociétés.  Si nous n’intégrons pas ces différentes dimensions dans toutes nos initiatives, nous risquons d’appauvrir notre tissu industriel et par conséquence la recherche qui y est associée.

Dominique DemontéDirecteur Biopark Charleroi Brussels South

Humeur

Page 3: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

Biobanques 3

UN RéSEAU INtERNAtIoNALCette législation était attendue depuis longtemps par les biobanqueurs, mais nécessite une phase d’uniformisation de grande envergure : "Nous étions déjà en pleine discussion avec tous les hôpitaux de l’ULB, pour voir comment standardiser les procédures et mettre les acteurs en réseau. Aujourd’hui, ceci dépasse la Fédération Wallonie-Bruxelles et s’étend également à nos collègues flamands, voire européens. toujours dans le but de faciliter les échanges" explique la chercheuse (voir p.6). Des contacts devraient aussi être pris avec les entreprises dont celles possédant des stocks d’échantillons humains. "Nous avons, par exemple, un partenariat avec ImmuneHealth (Biopark) pour s’échanger des échantillons selon les demandes des chercheurs ou des entreprises biopharmaceutiques ou technologiques" ajoute-t-elle (voir p.7). Après la mise en réseau au niveau national, le but sera d’affilier la Belgique au réseau européen des biobanques, le BBMRI (Biobanking and Biomolecular Resources Research Infrastructure).

Chercheurs académiques ou industriels, médecins, patients : les biobanques impliquent et vont à la rencontre des différents acteurs du secteur biomédical. Un défi collaboratif et scientifique avec un seul but : une recherche biomédicale profitable à toute la collectivité.

Natacha Jordens

"compliqué d’oBtenir des échantillons efficacement"

iteos therapeutics découvre et valide des candidats médicaments capables de stimuler la réponse du système immunitaire dirigée contre les cellules cancéreuses. L’information obtenue à partir d’échantillons humains est indispensable pour le développement préclinique d’un candidat médicament et la mise au point de tests diagnostiques ; et les échantillons sont parfois difficiles à trouver, comme l’explique michel detheux, ceo d’iteos therapeutics au sein du Biopark.

L’étUDE D’éCHANtILLoNS HUMAINS ESt-ELLE ESSENtIELLE à votRE ACtIvIté ?Ces études nous permettent d’augmenter la prédiction de l'efficacité d'un futur traitement chez le patient et contribuent à mettre au point un companion diagnosis, un test diagnostic permettant de sélectionner les patients de manière optimale et prévoir l’efficacité du médicament. C’est donc une étape importante.

AvEz-voUS RENCoNtRé DES DIFFICULtéS à tRoUvER DES éCHANtILLoNS AppRopRIéS ?oui, il est difficile d'avoir accès à un grand nombre d’échantillons dans un laps de temps court. De plus, il est également compliqué d'avoir accès à l'histoire du patient, tout en conservant son anonymat. Ce sont pourtant des informations essentielles pour interpréter les données obtenues. par exemple, pourquoi un échantillon est positif et 9 autres négatifs dans une analyse alors que tous les échantillons viennent de la même pathologie ?

LA MISE SUR pIED D’UN RéSEAU DE BIoBANqUES REpRéSENtERAIt-ELLE UNE SoLUtIoN SELoN voUS ?à partir du moment où ce réseau permettrait d’accéder rapidement à ces échantillons et à l’historique du patient, sa valeur serait très importante. Cela augmenterait nos sources d’échantillons et aiderait à solutionner ce goulot d'étranglement pour mettre en place une recherche préclinique de qualité et compétitive au niveau international.

N .J.

Page 4: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

Biobanques4

Une nouvelle législation pour les biobanques

La loi 2008 sur les biobanques a été revue en mars 2013. L’objectif était de cadrer cette collecte de "matériel corporel humain" exclusivement destinée à la recherche scientifique et suscitant des questions éthiques. La nouvelle législation tend vers plus de transparence et d’information au patient.

Ce n’est un scoop pour personne, la médecine évolue sans cesse et les progrès ne sont pas près de s'essouffler. La découverte du génome humain a permis aux médecins et aux chercheurs d’aller de plus en plus loin dans la connaissance des maladies. La conservation de prélèvements humains est, elle aussi, de plus en plus importante grâce aux progrès de la cryoconservation; et le stockage des données a été rendu plus aisé grâce au développement de l’informatique.

"Avant, quand un chercheur voulait faire un inventaire de ses échantillons, il devait tout inscrire dans un cahier" explique Myriam Remmelink, directrice du Conseil des biobanques Erasme – ULB. "Les programmes informatiques nous donnent désormais les moyens d’enregistrer et de stocker des milliers d’échantillons et de données".

Les instances européennes – et belges – ont donc jugé nécessaire de réglementer en profondeur les biobanques et leur utilisation. L’information au patient est un des principes cruciaux de la nouvelle loi.

pour les biobanques stockant des tissus, ceux-ci sont prélevés, en majorité, sur les prélèvements effectués dans le cadre de traitements.

"Ce n’est que s’il reste du tissu, après que les prélèvements nécessaires pour le diagnostic aient été effectués, que nous pouvons envisager de prélever pour la biobanque. Si nous ne prélevons pas pour la biobanque, ce matériel corporel dit résiduel est incinéré", poursuit Myriam Remmelink. "Les prélèvements ne sont effectués qu’à deux conditions : il reste du matériel en suffisance pour le diagnostic et le patient ne s’est pas opposé à la collecte".

Le patient – ce n’était pas le cas auparavant – doit donner son avis avant qu’on ne puisse prélever quoi que ce soit : c’est ce qu’on appelle le consentement spécifique, par opposition au consentement tacite (aussi appelé opting-out).

"Lors de son admission à l’hôpital, le patient reçoit une brochure avec une rubrique prévue à cet égard" précise Myriam Remmelink. "S’il ne s’oppose pas, on peut stocker l’échantillon pour la recherche. S’il

"des efforts utiles pour les échantillons rares"

L’étude sur des échantillons d’origine humaine est une étape quasiment incontournable pour les chercheurs en sciences biomédicales. Mais certains d’entre

eux sont difficiles à obtenir en nombre suffisant, surtout dans le cas de pathologies rares ou de profils spécifiques. Exemple avec les recherches d’Arnaud Marchant (IMI, Institut d’Immunologie Médicale, Biopark).

"Dans notre laboratoire, nous étudions la transmission du cytomégalovirus (CMv) de la mère à son fœtus et la manière dont le fœtus parvient à contrôler l’infection. pour ce projet, nous sommes totalement dépendants des échantillons humains. Nous collaborons avec les obstétriciens qui invitent des futures mères présentant une infection par le CMv à participer à l’étude et qui collectent les échantillons cliniques. Mais (heureusement  !) seule une minorité des fœtus développent des symptômes suite à l’infection par le CMv. Les échantillons sont donc plus rares. Afin d’identifier les facteurs de risque et les mécanismes menant au développement de symptômes, nous devons concevoir des études plus larges, impliquant plus de patientes. Ces études pourraient être organisées aux niveaux national et européen, avec ces échantillons précieux collectés en utilisant des standards de traitement et de conservation identiques. Notre institut pourrait même, dans le cadre de ces études, devenir une biobanque européenne rassemblant des échantillons de fœtus infectés par le CMv, qui pourraient être accessibles aux groupes travaillant dans ce domaine."

N .J.

Page 5: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

Biobanques 5

s’y oppose, on détruit le matériel résiduel". Même si le pourcentage reste faible, certaines personnes refusent de donner leur tissu humain en faveur de la recherche.

"Et tout le monde a le droit de décliner !", insiste la scientifique. "Mais il est important de travailler sur l’information au patient. Il ne faut pas hésiter à discuter avec les gens et surtout garder à l’esprit que pour faire avancer la recherche médicale, il n’y a rien de mieux que de travailler sur l’humain. Faire un don de ce matériel résiduel permet de faire progresser les connaissances médicales au profit de la collectivité".

Damiano Di Stazio

l’opting out

La législation sur les biobanques diffère quelque peu selon les pays. Dans la loi belge, un consentement éclairé et signé pour l’utilisation de matériel corporel humain à des fins de recherche est obligatoire. Dans cette même loi, deux exceptions sont néanmoins décrites : l’utilisation du matériel corporel résiduel ainsi que les prélèvements post-mortem. Dans ces deux cas, la présomption de consentement (l’opting out) est tolérée. "Cette procédure est celle pratiquée dans notre pays en ce qui concerne la transplantation d’organes. tout patient belge est donneur d’organes sauf s’il a manifesté son opposition" explique Myriam Remmelink.

plus d’informations  : lire "Ethique et biobanques. Mettre en banque le vivant", Myriam Remmelink, Editions Académie Royale de Belgique, 2013

D.D.S.

les grands principes de la loi

• Le patient doit donner son accord avant que le prélèvement ne soit fait. L’accord n’est pas définitif : "Une fois l’accord donné, le patient peut revenir sur sa décision. Le matériel stocké est alors détruit de façon définitive" précise Myriam Remmelink.

• Le stockage et l’utilisation des échantillons doivent faire l’objet d’une validation de la part d’un comité d’éthique. L’objectif ? S’assurer que l’utilisation d’un prélèvement concorde avec ce qui a été prévu lors de la constitution de la biobanque et que les droits du patient sont respectés.

• Il est interdit de faire du commerce avec le matériel humain.

• Si les chercheurs constatent toute information relevante dans un prélèvement, ils doivent informer le patient. "Ce qui implique une traçabilité impeccable" affirme Myriam Remmelink.

D.D.S.

Page 6: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

Biobanques6

La Fédération Wallonie-Bruxelles s’organise

Le besoin était là, présent ; il s’est exprimé à l’automne 2009, lors du 6e appel à projets du pôle de compétitivité BioWin. A l’époque, plusieurs universités et entreprises souhaitent monter une plateforme biobanques. BioWin crée donc un groupe de travail pour construire, structurer la demande et fédérer les acteurs. Une enquête met en évidence les pratiques et besoins en biobanking.

parallèlement, le Cabinet du Ministre de la Recherche Jean-Marc Nollet identifie le biobanking comme une priorité parmi les différents projets de plateformes ESFRI (European Strategic Forum on Research Infrastructure) supportés par l’Union

européenne. La démarche initiale de BioWin, née d’un besoin concret des acteurs de terrain est ainsi renforcée et s’inscrit désormais dans les priorités politiques de la Wallonie. Une note stratégique est rédigée, une cartographie des biobanques est réalisée grâce aux interfaces universitaires  : on en dénombre pas moins de 35 en Fédération Wallonie-Bruxelles, de taille et de fonctionnement très différents. Enfin, une étude de faisabilité est réalisée afin d’identifier les moyens humains, matériels, techniques nécessaires pour professionnaliser le biobanking en Fédération Wallonie-Bruxelles tandis qu’un benchmark européen est établi.

MoDèLE DéCENtRALISé"La structure qui sera mise en place est un modèle décentralisé qui regroupera les biobanques selon cinq pôles géographiques (ULB Erasme-Bordet, UCL St-Luc, ULg CHU Liège, UCL Mont-godinne, Ipg-Biopark)" explique Marianne ghyoot, responsable du dossier biobanques au sein de BioWin. "Les biobanques resteront dans les universités ou hôpitaux où elles se trouvent déjà mais elles seront mises en réseau via une interface informatique qui permettra d’accéder aux informations liées aux échantillons. Il faut également mettre en place une unité

opérationnelle qui coordonne la collaboration, identifie les besoins et répond aux demandes tout en veillant  au respect des procédures de qualité et des normes éthiques et légales".

La Flandre est aussi en train d’organiser ses biobanques via le CMI (Center for Medical Innovation) : l’objectif est à terme de collaborer avec le réseau du nord du pays ainsi qu’avec la seule biobanque fédérale déjà opérationnelle, le Belgian Virtual Tumour Bank entièrement dédicacé au cancer et mis en place par le Registre du Cancer. Et in fine, bien sûr, d’inscrire ces biobanques dans le réseau européen des biobanques  : la Belgique est en voie de demander son affiliation comme membre fondateur du BBMRI (Biobanking and Biomolecular Resources Research Infrastructure).

"Une fois la mise en réseau de la biobanque terminée en Fédération Wallonie-Bruxelles, BioWin travaillera plus étroitement avec les entreprises qui ont déjà exprimé leur intérêt pour nouer d’éventuels partenariats, par exemple pour la logistique et le transport des échantillons ou pour les collectes prospectives qui ne sont aujourd’hui pas réalisées par les biobanques académiques" souligne Marianne ghyoot.

Nathalie Gobbe

Avec le soutien du ministre Jean-Marc Nollet, les biobanques se mettent en réseau en Fédération Wallonie-Bruxelles. Coordonnée par BioWin en 2012, l’initiative régionale intéresse à la fois les académiques et les industriels.

Page 7: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

Biobanques 7

Une expertise complémentaire

"Notre démarche est prospective  : nous sommes à cheval entre la recherche clinique et les biobanques" précise Edwige Haelterman, médecin-directeur de l’unité de recherche clinique d’ImmuneHealth au Biopark. "90% de nos échantillons sont des échantillons sanguins et leurs dérivés (par exemple plasma, sérum, pBMC – peripheral Blood Mononuclear Cells). à côté de ça, nos équipes effectuent la collecte d’échantillons particuliers pour des projets plus spécifiques, par exemple des échantillons de muscle récupérés lors d’interventions orthopédiques, des échantillons de sang de cordon ombilical ou encore de tumeurs cancéreuses à des stades spécifiques".

par cette approche, les partenaires de l’asbl – académiques, sociétés pharmaceutiques et entreprises biotechnologiques – peuvent trouver réponse à leurs exigences dans bien des cas. "En moyenne, nous avons 1500 visites par an, au cours desquelles des données cliniques et des échantillons biologiques sont collectés  : c’est dire si notre travail est devenu indispensable aux yeux de certains partenaires", poursuit Edwige Haelterman.

"Les chercheurs peuvent trouver plusieurs avantages à venir chez nous : nous pouvons obtenir des échantillons frais et les transférer dans des délais très brefs; nous pouvons collecter des paires d’échantillons (un prélèvement sanguin et un autre de salive par exemple), ou des échantillons à différents moments (pour décrire des cinétiques) sur un même volontaire ; nos normes éthiques et nos procédures très poussées attirent également les grosses entreprises pharmaceutiques".

Y a-t-il alors une concurrence entre biobanques et ImmuneHealth ? "pas du tout", tranche Edwige Haelterman. "tout dépend de la demande et des besoins de chacun. Il est nécessaire d’explorer

toutes les pistes : si un chercheur nous demande un échantillon d’une personne souffrant d’une pathologie rare, notre approche prospective ne nous permet pas de répondre dans des délais raisonnables".

Alors que le travail de cette unité clinique était, au départ, de tester des vaccins, le rôle d’ImmuneHealth a pris de plus en plus d’ampleur dans la collecte et la gestion d’échantillons biologiques, qui représente désormais un des axes stratégiques de l’organisation. Ceci offre aux laboratoires, aux pMEs et aux grandes entreprises, une ressource complémentaire au biobanking.

Damiano Di Stazio.

www.immunehealth.be

Initialement centré sur l’immunomonitoring et les études cliniques vaccinales, ImmuneHealth a diversifié ses activités : son unité de recherche clinique a développé une expertise dans l’organisation d’études cliniques centrées sur la collecte d’échantillons biologiques et sur la validation de biomarqueurs.

Page 8: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

L’i-Tech Incubator est né

Ne dites plus Biopark Incubator, dites i-tech Incubator. Après deux années d’activité, l’incubateur change de nom tout en gardant sa mission : faciliter la transformation de l’idée en un réel business. "plus de la moitié des projets que nous accompagnons sont en sciences du vivant ; les autres se répartissent entre

les sciences de l’ingénieur et les technologies de l’environnement. Cette ouverture devrait encore s’accentuer puisque nous avons noué une nouvelle collaboration avec l’incubateur wallon WSL dédié aux sciences de l’ingénieur tandis que le green fait partie des priorités régionales. Il était donc important d’adopter un nom qui colle mieux à la palette de nos cibles" explique Marie Bouillez, directrice d’i-tech Incubator.

De quoi être enthousiaste, d’autant que le bilan de l’incubateur est positif  : il a déjà accompagné 30 projets qui ont mené à la création de 3 entreprises qui emploient quelques 27 personnes au sein du Biopark – MaStherCell, a-ULaB, oncoDNA. Un début sans doute puisque dix autres projets sont encore en maturation…

L’incubateur (en collaboration avec le tto ULB ou l’AvRE UMoNS pour les projet issus d’une des universités) aide le porteur de projet à évaluer le potentiel de sa technologie, à définir l’orientation stratégique de sa future entreprise, à composer l’équipe de management, à élaborer un business model ainsi qu’un plan financier ; et enfin pour celui qui arrive en fin de processus, à créer sa société, à mettre en place le conseil d’administration, etc.

i-tech Incubator peut aussi conseiller le porteur de projet pour son financement  : l’aider à définir sa stratégie de financement, préparer avec lui son dossier, identifier les subsides pour lesquels il est éligible, le mettre en contact avec des fonds d’investissement ou des investisseurs privés, des banques, ou autres outils de financement comme le crowdfunding. En une année, l’incubateur a aidé à lever pour ces projets de société en création environ 8M€.

Enfin, l’incubateur dispose d’un bâtiment sur le Biopark où il héberge actuellement 18 pMEs, qui occupent 68% de ses superficies de bureaux et laboratoires. L’occasion pour ces jeunes entreprises d’entrer dans un réseau industriel et académique et de bénéficier d’échanges d’expériences, notamment avec la collaboration d’IgREtEC.

par ailleurs, depuis janvier 2013, le bâtiment dispose de nouvelles salles de réunion, entièrement équipées (dont vidéo conférence) qui peuvent accueillir de 2 à 80 personnes. Il abrite également un espace de travail flexible : six bureaux pouvant être loués à l’heure et inscrits dans les réseaux Biowin partner port et Smart Work Center.

Nathalie Gobbe

www.i-tech-incubator.be

Biopark Incubator est devenu i-Tech Incubator pour s’ouvrir aux projets non seulement en sciences du vivant mais aussi en sciences de l’ingénieur et en technologies de l’environnement.

8

Page 9: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

Partenariats public-privé : un beau bilan

EMULvAC, SApovAC, oSCIRC et tREgCD70 : sous ces noms mystérieux se cachent les nouveaux partenariats publics-privés débutant sur le Biopark. Ces ‘ppp’ consistent en une collaboration privilégiée de deux ans entre des équipes de recherche universitaires et des partenaires industriels, avec le soutien de la Wallonie, dans le but de favoriser le développement et l’exploitation d’innovations scientifiques. Les équipes du Biopark décrochent donc 4 ppp, principalement pour continuer des recherches et collaborations précédentes.

EMULvAC - SApovACLes projets emulVac et sapoVac sont focalisés sur l’étude et la compréhension du mécanisme d’action des adjuvants vaccinaux, en partenariat avec gSK-Biologicals. EMULvAC se concentre sur les "émulsions vaccinales" telles qu’utilisées dans les vaccins saisonniers de la grippe, tandis que SApovAC concerne les saponines, utilisées notamment dans le candidat-vaccin contre la malaria. "Ces deux types d’adjuvants sont déjà utilisés par gSK-Bio" explique Stanislas goriely, coordinateur du programme à l’imi. "Mais leur développement s’est fait de manière empirique, sans réellement comprendre leur mécanisme d’action. C’est ce que nous allons essayer d’éclaircir". Les chercheurs tenteront donc de comprendre quelles sont les voies moléculaires activées par ces adjuvants et responsables de l’effet stimulant sur les cellules de l’immunité innée. Une compréhension qui pourrait permettre aussi d’améliorer les stratégies vaccinales actuelles en termes d’efficacité et de réactogénicité. "tant qu’on ne sait pas clairement comment fonctionne l’adjuvant vaccinal" explique le chercheur, "on ne peut pas en comprendre les effets indésirables". gSK-Bio et l’équipe de Stanislas goriely continuent donc leur collaboration entamée en 2004 lors de la création de l’IMI.

oSCIRCoscirc est la contraction  "d’ostéoblastes circulants", des précurseurs des os se trouvant dans le sang et au centre de ce ppp. "La plupart des ostéoblastes se trouvent normalement dans le squelette" explique valérie gangji, Chef de service du Service de Rhumatologie et Médecine physique de l’Hôpital Erasme. "En cas de fracture, certains d’entre eux passent dans le sang et ont la propriété de reconnaitre et de se diriger vers l’os lésé, avant de s’y fixer. Mais les facteurs à l’origine de ce phénomène sont encore inconnus", continue-t-elle. Le but de ce ppp, parrainé par la spin-off Bone therapeutics (Biopark), est donc de comprendre ce qui pousse les ostéoblastes à passer dans le sang et ce qui les guide vers ces sites de fracture. Avec, en ligne de mire, la possibilité de développer des thérapies cellulaires pour corriger des maladies osseuses comme l’ostéoporose, l’ostéonécrose ou la pseudarthrose. "Les thérapies cellulaires existantes nécessitent une injection sur le site de lésion. En comprenant le mécanisme de ciblage des ostéoblastes circulants, nous pourrions développer des thérapies par voies intraveineuse, expose la chercheuse. Une technique moins invasive et présentant un intérêt pour le traitement de jeunes enfants notamment.

Le gouvernement wallon a révélé ses "PPP" ou "partenariats public-privé". Les équipes du Biopark décrochent 4 des 9 nouveaux projets retenus en 2013 : un beau bilan !

99

Page 10: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

En breftREgCD70Enfin, le projet tregcd70 est la continuation du programme d’excellence CIBLES, achevé en décembre 2012. Au cours de ce programme, l’équipe d’Immunobiologie de Muriel Moser (iBmm) a découvert que certains lymphocytes t régulateurs parvenaient à contrôler la réponse immunitaire inflammatoire en diminuant l’expression de la molécule CD70 à la surface des cellules dendritiques, les sentinelles de notre immunité. Cette diminution corrèle avec un transfert du récepteur CD27 correspondant à la surface des mêmes cellules. "Concrètement", explique la chercheuse, "les lymphocytes envoient leur récepteur aux cellules dendritiques par l’intermédiaire d’une sorte de canal intercellulaire, un procédé inédit qui n’avait jamais été observé jusqu’alors dans le système immunitaire. Et ce transfert est probablement impliqué dans la diminution de la réaction immunitaire, mais on ne sait pas encore bien comment". Le but du ppp, sponsorisé par gSK-Biologicals, déjà parrain du programme CIBLES, sera de comprendre ce processus et de l’utiliser pour pouvoir contrôler les réactions immunitaires, en particulier dans le cas du diabète auto-immun.

Natacha Jordens

10

nouVelles pierres pour la thérapie cellulaireCe mercredi 12 juin, la spin-off Bone therapeutics et l’entreprise promethera Biosciences ont posé la première pierre de leur futur bâtiment de gosselies, en présence des Ministres Jean-Claude Marcourt et Jean-Marc Nollet. Les deux sociétés y installeront de nouvelles surfaces de production de leurs produits de thérapie cellulaire, dirigés respectivement contre les maladies osseuses et les maladies du foie.

Cette nouvelle implantation représente un renforcement de l’axe "thérapie cellulaire", initié au Biopark en 2011 lors de la création de MaStherCell, société offrant aux clients toute l’infrastructure nécessaire pour la production à façon de cellules-médicaments.

Attendu pour 2015, le nouveau bâtiment de Bone therapeutics et promethera Biosciences sera situé en face de l’i-tech Incubateur. Le Biopark disposera alors de la plus grande capacité de production de produits cellulaires en Europe.

N. J.

Le futur bâtiment de Bone Therapeutics et Promethera est attendu pour 2015

Page 11: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

de chine et de lituanieDes représentants de l’Université Beihang (Chine) étaient à Charleroi pour visiter les installations du Biopark. Cette délégation, conduite par le président de l’Université Beihang (photo ci-dessous), le professeur Huai Jinpeng, est allée à la rencontre des chercheurs.  Après la visite du campus et un bref aperçu des activités de l’IBMM (Institut de Biologie et de Médecine moléculaires) et du CMMI (Centre for Microscopy and Molecular Imaging), les visiteurs ont été mis en contact avec des acteurs dans le domaine de l’aéronautique : le point fort de l’université chinoise. Cette visite était également l’occasion de nouer des liens entre professeurs et de renforcer les relations entre les deux universités.

quelques jours plus tard, la Lituanie s’est également invitée au Biopark. Une délégation, menée par le Ministre lituanien de l’Education et des Sciences, Dainius pavalkis, a notamment visité le CMMI.

D.D.S.

prix scientifique gsK VaccinMédecin pédiatre, chercheur au sein de l’IBMM, actuellement en postdoctorat au Murdoch Childrens Research Institute à Melbourne, pierre smeesters a reçu le prix scientifique gSK vaccin attribué tous les trois ans par l’Académie Royale de Médecine de Belgique. Remis en présence de la princesse Mathilde, ce prestigieux prix récompense les recherches que mène pierre Smeesters sur le streptocoque A.

En croissance depuis une vingtaine d’années, le streptocoque A est un germe meurtrier dans les

pays en voie de développement : chaque année, il tue plus de 500.000 personnes. Coordinateur d’une large étude multicentrique, pierre Smeesters a, avec ses collègues chercheurs et cliniciens, établi un nouveau modèle pour décrire l'immunité contre ce pathogène. Les chercheurs ont trouvé un "point commun" entre les différentes formes de cette bacterie de sorte que l’élaboration d’un vaccin unique efficace contre la plupart des souches dans le monde est désormais envisagée.

N. G.

le BioparK à chicagoLe Biopark était présent à la Convention Annuelle BIo (Biotechnology Industry organization) qui s’est tenue du 22 au 25 avril dernier à Chicago. L’occasion pour l’ULB et son tto (office de transfert technologique), ainsi que pour Delphi genetics, oncoDNA et l'i-tech Incubator, d’entretenir et élargir leurs contacts avec les entreprises actives en biotechnologies. Le salon BIo est le plus grand événement mondial pour l’industrie des biotechnologies : cette année, 13.594 participants de 63 pays, 2.800 sociétés, plus de 1.700 exposants...

F. M.

1111

Le futur bâtiment de Bone Therapeutics et Promethera est attendu pour 2015

Page 12: La newsletter du Biopark Charleroi Brussels · PDF filepour des recherches cliniques sur des maladies rares ou présentant un profil très ... en Belgique ou à l ... précieux collectés

C H A R L E R O I B R U S S E L S S O U T H

Périodicité trimestrielle

Rédacteur en chef : Nathalie Gobbe • Comité de rédaction : Bruno André, Christelle De Beys, Dominique Demonté, Damiano Di Stazio, Natacha Jordens, Véronique Kruys, Frédérique Margraff, Arnaud Termonia

Secrétariat de rédaction : Nancy Dath • Photos : Bruno FAHY (partim) • Maquette : Céline Kerpelt • Impression : Paragraph

Contact : ULB-Département des Relations extérieures, Communication Recherche : [email protected], +32 (0)71 60 02 03 • http://www.biopark.be

ACADEMIE UNIvERSItAIRE WALLoNIE-BRUXELLES

En bref

formation continue ulB : nouVeau directeurDirecteur de Biopark Formation, Arnaud termonia a pris au printemps la direction du Service de Formation Continue de l’ULB. A travers cette désignation, c’est à la fois une reconnaissance des activités menées par Biopark Formation (dont il continue à assurer la direction) et une ouverture vers de nouveaux domaines, tant à Bruxelles qu’en Wallonie et de nouvelles collaborations éventuelles qui se profilent.

D.D.S.

formation continue : portes ouVertes à charleroi

L’UMoNS, en collaboration avec le Biopark Formation, organise le 26 juin de 17h30 à 21 heures, une "Soirée Formation Continue" à Charleroi (Boulevard Joseph II, 38-42). Cette soirée s’adresse en particulier aux diplômés des Hautes écoles, du 2e cycle universitaire et aux adultes en reprise d’études. La soirée

se déroulera en trois temps  : un accueil permettant à chacun d’obtenir une vue d’ensemble de l’offre de formation continue, des stands pour une information sur mesure et enfin un cocktail de clôture.

information et inscription : www.umons.ac.be/[email protected]

D.D.S.

strategio est de retourAprès le succès de l’édition 2012, la formation StRAtEgIo sera de nouveau à l’affiche à partir du 13 septembre. L’objectif du programme ? Combler le fossé entre science et management, en permettant aux cadres qui travaillent dans le secteur des sciences de la vie et de la santé d’acquérir des compétences transversales en gestion. Ces cours interactifs s’adressent principalement aux managers du secteur biomédical et réunissent des experts académiques et des industriels reconnus.

plus d’informations : http://www.biopark.be/bioparkformation/strategio.html

D.D.S.