Kaizen 15

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BE/LUX 6,50 IT/ESP/GR/PORT. CONT. 6,90 DE 7,50 CANADA 9,75 $C ACHETONS MIEUX, ACHETONS GROUPÉ LE BURN-OUT, BRÛLER POUR REVIVRE ? LE BON PLAN LE GERS DOSSIER FAITES LA FÊTE AUTREMENT CHANGER LE MONDE PAS À PAS NUMÉRO 15 JUILLET - AOÛT 2014

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Pour ce numéro d’été, nous parlons fête dans Kaizen ! Parce que réinventer la société passe par nous réinventer nous-mêmes, nous croyons que la fête peut jouer un rôle essentiel dans l’émergence d’un nouveau monde. Un monde tourné vers le partage et la réalisation collective.

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BE/LUX 6,50 €

IT/ESP/GR/PORT. CONT. 6,90 €

DE 7,50 €

CANADA 9,75 $C

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ACHETONS MIEUX,ACHETONS GROUPÉ

LE BURN-OUT,BRÛLER POUR REVIVRE ?

LE BON PLANLE GERS DOSSIER

FAITES LA FÊTE AUTREMENT

CHANGER LE MONDE PAS À PAS

NUMÉRO 15JUILLET - AOÛT 2014

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74 Sauvage & délicieux Le thym sauvage

81 Les rendez-vous Kaizen

83 Le sourire d’Yvan

88 Colibris reporters

90 Le regardde Pierre Rabhi

SOM

MAI

RE

50 Notre santé, notre planèteBurn-out, le feu qui redonne sens à la vie

56 InfographieLa campagne française à vélo

58 Créateurs de cultureUne toile sous les étoiles

DossierFaites la fête

autrement !

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40 PortfolioThéotime Collin:Un monde fourmidable !

05 Édito

07 Ils sont Kaizen

08 Le journal des actus positives

10 Si on le faisaitAchetons mieux, achetons groupé

14 Ensemble on va plus loinVita'Rue à Mulhouse :Je bénévole, tu bénévoles...

18 Vent du SudBurkina Faso : la relève agroécologiquepour l’autonomie des paysans

20 DésenfumagePeut-on inverser la courbe duchômage ?

15 juillet-août 2014

63 La voie du KaizenChristophe André : Ne rien faire

64 PortraitsÉconavigateurs

66 Le bon planLe Gers

70 Do It YourselfJe recycle, je décore

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ÉditeurSARL EKO LIBRISau capital de 59 000 €.95, rue du Faubourg-Saint-Antoine75011 Pariswww.kaizen-magazine.com

Magazine bimestriel numéro 15Juillet-août 2014Imprimé sur papier recycléblanchi sans chlore

Directeur de la publicationPatrick Oudin

Directeur de la rédactionCyril Dion

Rédacteur en chefPascal Greboval

Directeur ArtistiqueYvan Saint-Jours

Secrétaire de rédactionDiane Routex

[email protected]

[email protected]

Comptabilité et [email protected]

[email protected]

CouvertureJulien Wieser

Maquette et mise en pageSchuller-Graphic

SIREN : 539 732 990APE : 5814ZCommission paritaire : 0317 k 92284Numéro ISSN : 2258-4676Dépôt légal à parution

ImpressionVia Schuller-GraphicCorlet Roto (imprim’Vert)ZA Les Vallées53300 Ambrières les vallées

Régie de Publicité et distributiondans magasins spécialisésAlterreNat Presse,Sandrine NovarinoTél. 05 63 94 15 50

DistributionPresstalis

Distribution export : Export Press

Vente aux N° pour les diffuseurs : Alexandre CampiGroupe HOMMELL Tél. 01 47 11 20 [email protected]

Aucun texte et illustration ne peuvent être reproduits sans autorisation du magazine. Merci.En supplément à ce numéro « 11 maga-zines pour voir et vivre le monde autre-ment » (abonnés uniquement).

FAIRE LA FÊTE POUR CHANGER LE MONDE

Pour ce numéro d’été, nous parlons fête dans Kaizen !Non seulement parce que nous aimons la fantaisie, mais aussi et surtout parce que, plus que jamais, nous avons besoin de réinventer les moyens de nous rassembler, de faire corps. Nous croyons que, loin d’être seulement un défouloir, la fête peut jouer un rôle essentiel dans l’émergence d’un nouveau monde.Dans notre société rongée par une forme de mal-être et de maltraitance, le philosophe Patrick Viveret lançait, il y a quelques années, le projet NANOUB («  Nous Allons NOUs faire du Bien  »), pariant que seule l’émergence d’une convivialité planétaire, d’une société du «  bien vivre  » serait à même de contrer les nombreux phénomènes de compensation qui nous conduisent à détruire biodiversité, cultures, tissu social…Alors que les nationalismes s’exacerbent en France et en Europe, que notre modèle démocratique arrive à bout de souffl e, trouver de nouvelles manières d’être et de faire ensemble est un défi qui n’a jamais eu autant d’importance.Bel été à tous !

Cyril DionDirecteur de la rédaction

ÉDITOKAIZEN« Changer le monde pas à pas »

Kaizenkésaco ?Kaizen est un mot japonais signifi ant littéralement « changement bon ». Mais c’est également une mé-thode  : celle du changement par les petits pas. La perspective de changer brutalement, de passer du tout au tout, réveille nos peurs et attise nos résis-tances. Commencer par un petit pas, prendre cou-rage, en faire un deuxième puis toute une multitude, chaque jour, avec régularité, peut nous conduire aux plus grandes transformations. Cela s’est déjà vu dans l’histoire et c’est ce que nous espérons, à nouveau.

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Erratum :La photo publiée page 10 dans le kaizen 14 est à mettre au crédit de Jan Michael

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mieux, achetons

groupéachetons

TexTe DOMINIQUE FIRBAL PHOTOs PASCAL GREBOVAL

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en 2010, le recensement agri-cole montre qu'un producteur sur cinq vend ses produits en circuit court  1, notamment grâce aux AMAP ou par le biais

des plates-formes Internet. À ces sys-tèmes d’approvisionnement s'ajoutent les groupements d'achats qui fleu-rissent un peu partout dans l'hexagone. Créés à l'échelle d'un quartier ou d'un village par quelques personnes dési-reuses de consommer local – ou équi-table quand il s'agit de denrées prove-nant de l'étranger –, ils permettent de s'épanouir socialement et de se réap-proprier sa consommation alimentaire, vestimentaire ou énergétique.Ces systèmes de vente s'établissent autant en zones rurales qu’urbaines. Depuis octobre 2012, à Paris (75018), UnisVersLocal propose à ses adhé-rents une livraison de produits frais

tous les 15 jours, ainsi qu’une boutique autogérée de produits secs accessible cinq jours par semaine. « L'alimentaire a beaucoup d'importance pour moi et j'avais envie de créer un système de distribution en circuit court sans avoir à gérer beaucoup de stocks  », avoue Laure, initiatrice d'UnisVersLocal. Quand elle constate que les plates-formes de vente en ligne comptent deux intermédiaires entre le produc-teur et le consommateur – ce qui se

traduit par des prix de vente augmentés d'environ 15 % –, cela lui donne envie de faire bouger les choses. « Mes amis du quartier et moi étions d'accord pour monter un système qui nous permette de soutenir des productions paysannes

de qualité et sans aucun intermédiaire. Nous avons réuni une trentaine d'inté-ressés puis nous avons démarré. »

DES PRODUCtEURS LOCAUx

Côté producteurs, UnisVersLocal fait confiance au Collectif Percheron, situé à 170 km de Paris. Ce groupement de 18 paysans, éleveurs et fromagers fait figure d'intermédiaire mais, en région parisienne, ce n'est pas si simple de

s'approvisionner directement auprès des petits producteurs ! Bruno Liehn, producteur de pommes et membre du Collectif Percheron témoigne des avantages  : « Je suis assez regardant sur la distribution. On peut très vite se

S’approvisionner collectivement auprès de producteurs locaux, sans contrainte et à un prix juste, tel est l’objectif des groupements d’achats. Reportage au cœur des ces

rassemblements de consommacteurs !

─ S'épanouir socialement et se réapproprier sa consommation. ─

Le jour de la livraison, des adhérents pèsent les marchandises et les répartissent.

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TexTe VIRGINIE PINCET phoTos CaThERINE PERIN

Je bénévole, tu bénévoles…On change ensemble

Vita'Rue est un festival dont l’objet est moins de faire des choses que de les faire ensemble, le tout dans la gratuité la plus totale !

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le dimanche matin, à mulhouse, chacun est invité à participer à «  sekouévobasket  ». selon les jours, 15 à 50 personnes se retrouvent à la maison des

berges pour une séance de course à pied. c’est parti pour une heure de sueur et de convivialité. les plus forts cavalent devant, les déterminés gardent le cap au milieu et les mal réveillés s’essoufflent carrément der-rière. mais quand les plus athlétiques ont fini leur tour, ils reviennent sur leurs pas chercher et encourager la queue du peloton. voilà un résumé de l’esprit de vita’Rue, mélange de sport et de lien social. «  nous nous inspi-rons de la définition de l’oms  : “la

santé est un état de complet bien-être physique, mental et social  », explique stéphane, l'un des cofondateurs. créé il y six ans par l’élan sportif, associa-tion spécialisée dans l’accompagne-ment des personnes vers le bien-être à travers des activités physiques, «   sekouévobasket » est l’un des ate-liers de vita’Rue. cette manifestation propose, chaque dimanche entre mai et juillet, pendant dix dimanches, des ate-liers auxquels le public peut participer gratuitement, sans inscription ni obli-gation d’aucune sorte : ateliers d’écri-ture, de poterie, de tricot, mais aussi

yoga, qi gong, musique, jeux... en géné-ral, ces animations ont lieu le matin. vers midi, les participants peuvent déguster différents plats préparés sur place ; la journée se prolonge ensuite avec des spectacles au bord de l'Ill autour de la maison des berges. « J’ai confié la rénovation de cette maison à vita'Rue avec pour seule consigne d’en faire quelque chose  », explique Jean Rottner, maire de la ville. «  avec son petit grain de folie, le collectif en a fait un lieu assez magique. Qu'il y ait 600 per-sonnes présentes certains dimanches ou seulement une  vingtaine, c’est une

─ La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social. ─

Chacun peut proposer un atelier ou participer à une activité. C’est gratuit, libre et sans inscription.

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TEXTE CYRIL DION / DESSINS JULIE GRAUX

Après le choc pétrolier de 1973 et depuis les années 1980, l’emploi est la préoccupation numéro un des Français, les effectifs du chômage passant de 1 million en 1976 à 2 millions en 1982. Les gouvernements successifs disent en faire leur priorité absolue, et pourtant, malgré leurs promesses et leurs efforts, il semble impossible « d’inverser la courbe du chômage ». Pourquoi ?

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eDe quand date le chômage ?

La notion de chômage telle que nous la conce-vons aujourd’hui est appa-rue au XIXe siècle en même

temps que la révolution industrielle. Elle est directement liée à l’idée de salariat où un travailleur vend sa force de tra-vail à un employeur. Auparavant, une grande partie de la population travail-lait à sa propre subsistance, mais sans alimenter les statistiques de l’Insee.En France, le chômage a connu des fl ux et refl ux au cours du XXe siècle avec des pics au moment de la Première Guerre mondiale et de la crise bour-sière de  1929. À partir du choc pétro-lier de 1973, il s’est installé plus dura-blement en France, touchant de 3 à 10  % de la population active selon les années, avec une pointe à 12 % en 1994.Toutes catégories confondues (A, B, C, D, E  1), la France compte aujourd’hui  2 5 662 800 demandeurs d'emploi.

Pourquoi le chômage a-t-il augmenté ?Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le nombre d’emplois en France n’a pas diminué depuis les Trente Glorieuses : il était de 22,2 millions en 1973 et de 26,3 millions en 2012 (en sta-gnation depuis 2007).La perte considérable d’emplois liée à l’automatisation – moins 5 millions d’agriculteurs et moins 1,5 millions d’ouvriers depuis la fi n des années 1970 3 – a été plus que compensée par l’expansion des secteurs tertiaires, et notamment par le développement des services qui représentent 12,4 millions d'emplois en 2011, contre 7 millions en 1973. Mais dans le même temps, entre 1973 et 2014, la population en âge de travailler (c’est-à-dire les 15-64 ans) est passée de 39 à 43 millions. L’augmentation importante du nombre de femmes qui travaillent est pour beaucoup dans cet accroissement. Leur taux d’acti-vité est passé de 57 % en 1980 à 67 % en 2012, soient 3,9 millions d'actives supplémentaires sur le marché du tra-vail. Par ailleurs, les délocalisations se sont multipliées, notamment entre

1995 et 2001, période durant laquelle 13 500  emplois de l'industrie française ont été délocalisés chaque année, selon l'Insee.En somme, la destruction d’emplois dans un certain nombre de sec-teurs continue à un rythme soutenu. Parallèlement, la population active augmente plus vite que la création d’emplois. Le taux d'activité est de 71 % en France, de 77 % en Allemagne et de 72 % en moyenne en Europe. Pourquoi ? À cause du ralentissement de la crois-sance depuis 1973, nous expliquent les économistes. Et cette croissance-là –  devenue totalement dépendante de la consommation des ménages – n’est pas prête de remonter…

uN auTre POiNT De Vue : Le CHÔMaGe OrGaNiSÉ

Ce que l’on appelle la courbe de Phillips (du nom de l’économiste qui l’a mise en évidence) montre une très forte corré-lation entre infl ation et chômage. Un taux de chômage très bas fait augmen-ter l’infl ation, tandis qu’un chômage important la fait diminuer. En période

de plein emploi, les salariés – étant potentiellement très mobiles et plus revendicatifs – ont tendance à négocier des augmentations de salaires, aug-mentations répercutées sur les prix par les entreprises. Le phénomène s’inver-sant en période de chômage fort.Or, l’une des missions principales de la Banque centrale européenne (BCE), inscrite dans les textes européens, est la suivante : lutter contre l’infl ation. Maintenir une infl ation basse est offi -ciellement une façon de protéger les plus démunis d’importantes hausses de prix. Argument largement contes-table pour les salariés dont la rémuné-ration est indexée à l’infl ation et qui ne devraient donc pas la subir trop dure-ment. Contrairement au capital qui, lui, perdrait de sa valeur.

QueLLe VÉriTaBLe raiSON À La LuTTe CONTre L’iNfLaTiON ?

En réalité, la lutte contre l’infl ation est née d’une forte offensive néolibérale destinée à limiter la capacité des États à monétiser l’investissement public en

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─ Le nombre d’emplois en France n’a pas diminué depuis les Trente Glorieuses. ─

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RÉALISÉ PAR stéPHane Perraud

Dossier

La fête. Voilà un sujet léger, idéal pour l’été. Maintenant, regardons-le de plus près. La fête est un élément essentiel du vivre ensemble. Elle permet de décrocher du quotidien, mais aussi de créer du lien. On retrouve en elle des valeurs de partage et de convivialité. Si l’on évaluait la richesse des pays en fonction de leur BNB (bonheur national brut) et non de leur PNB (produit national brut) – comme le fait le Bhoutan –, la fête occuperait sans nul doute une place de choix dans les critères. Si elle a longtemps rythmé les saisons, les travaux collectifs et les grandes étapes de la vie, la fête a parfois tendance à devenir plus commerciale. C’est un loisir qu’on consomme comme un produit et qui perd de son sens. Heureusement, il est toujours possible de faire la fête autrement. De repas de quartier en carnavals, de bals en festivals, de spectacles à la ferme en concerts en appartement, partons à la rencontre de ceux pour qui la fête est une raison de vivre. Et organisons, nous aussi, des événements participatifs, intergénérationnels et joyeux. Dans notre société où l’argent est devenu une fi n plutôt qu’un moyen, la fête ne serait-elle pas une autre façon de changer de paradigme ?

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PORTFOLIO THÉOTIME COLIN

Les fourmis existent depuis 140 à 168 millions d’années. Elles représentent un ensemble de plusieurs millions de

milliards d’individus répartis en plus de 12 000 espèces ! Théotime Colin nous ouvre les portes de la fourmilière…

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FOURMIDABLE

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IntervIew de Pascal chabot, PhilosoPhe et auteur de Global burn-out 1 par Marie Fuks

Traduisible métaphoriquement par : « incendie de la personne », le burn-out est devenu le mal professionnel de la société postmoderne. Douloureux, ce syndrome d’épuisement peut toutefois devenir le lit d’une renaissance personnelle, en accord avec ses paysages intérieurs.

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Marie Fuks  : en tant que philo-sophe, comment en êtes-vous venu à vous intéresser au burn-out ?

Pascal chabot  : À l’époque, je travail-lais sur la question : « Comment parler de l’âme aujourd’hui ?  », et j’ai dû me rendre à l’évidence : le burn-out, dans de nombreux environnements profes-sionnels, est l’un des destins contem-porains de l’âme. J’ai cherché à com-prendre pourquoi. en outre, il m’est apparu qu’au-delà de leurs impacts positifs sur les mentalités, les tech-nosciences et le techno-capitalisme avaient, entre autres effets nocifs, celui de faire du psychisme humain le réceptacle d’un véritable épuisement. Le burn-out pose la question éminem-ment philosophique de la manière dont le travail façonne le monde humain.

Voyez-vous un lien direct entre le développement du burn-out et la révolution managériale des années  1980 dont parle le sociologue clinicien Vincent de Gaulejac ?

Oui, indiscutablement. Cette révolu-tion inspirée des théories de Milton Friedman, le père du libéralisme économique, s’est opérée lorsque le capitalisme financier «  dirigé  » par la volonté des actionnaires a supplanté le capitalisme de production. L’humain est devenu une variable d’ajustement financière soumise au management par objectifs, à l’évolution au mérite, à l’organisation par projet et à l’évaluation continue. Même s’il n’y a pas de respon-sabilité unique, ce modèle de manage-ment, en responsabilisant l’individu à

l’extrême et en prônant la culture du travail comme vertu suprême, a été d’une grande violence pour certains. Si le travail est une dimension cen-trale de l’existence humaine, il n’est pas seul à lui donner du sens. au début des années  1960, on nous avait prédit l'avènement d'une «  civilisation des loisirs  » qui libérerait les indivi-dus des contraintes matérielles grâce aux progrès technologiques. Or, c’est le contraire qui s’est produit. La révo-lution technologique et managériale qui s’est opérée a placé l’individu dans l’obligation de repousser sans cesse ses limites pour atteindre des objectifs toujours plus ambitieux, jusqu’à ce que le l’excès de stress, le diktat de la ren-tabilité et la perte de sens finissent par le consumer de l’intérieur. Le burn-out est le révélateur des aspects sombres de l’organisation contemporaine du

© jérômine Derigny

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eÀ la nuit tombée, les spectateurs s'installent sur un tapis ou sur des chaises pliantes devant un grand écran alimenté par des panneaux photovoltaïques. Cinéma solaire, ce sont des projections itinérantes et engagées qui ont lieu, non pas dans les salles obscures, mais sur les places publiques, en forêt ou sur la plage.

Loin de la simple sortie cinéma, c'est à une expérience originale et multiple que vous invite l'équipe de Cinéma solaire. En ville ou à la campagne, les séances se déroulent toujours en plein air. « J'ai envie de sortir des habitudes de la

salle de cinéma, confi e Thomas Virat, fondateur du projet. Pendant la projection, les gens réagissent, discutent ; les enfants jouent à côté... C'est vivant ! » Ce n'est pas que l'offre cinématographique ou que la possibilité d'accéder à des salles obscures soient insuffi santes mais, selon Thomas, «  beaucoup de petites salles […] ont fermé leurs portes ces dernières années au profi t de complexes industriels » qui privilégient les fi lms à gros budget. Par conséquent, les documentaires et les fi ctions suscitant la réfl exion ont une diffusion restreinte. Cinéma solaire vient donc répondre à une demande alternative en matière de découverte culturelle et de lien social. Les cinémas itinérants sont nombreux en France, mais celui‑ci se démarque par sa dimension nationale, son utilisation de l'énergie photovoltaïque, ses prix libres et, surtout, par sa sélection de fi lms non « commerciaux ».

de notre-dAMe-des-lAndes À nu Pour lA PlAnÈte

Thomas a beaucoup baroudé avant de créer, en 2013, Cinéma solaire. L'association est ancrée dans le Lot et en Dordogne, mais ses membres sont disséminés dans toute la France. Cette équipe de  huit  personnes âgées de 25  à  65  ans réunit professionnels du cinéma et simples passionnés  : Valentin – le frère de Thomas – et Louise animent la crêperie bio qui accompagne les projections, tandis que Lydia, Charlotte, Juliette, Annie et Thomas s'occupent des aspects cinématographiques ; Valentin Walker, photographe, light painter et DJ, enrichit les soirées de projections de photographies et de concerts.La première action de Cinéma solaire a eu lieu en avril  2013 sur la ZAD (Zone À Défendre) de Notre‑Dame‑des‑Landes. Thomas et son ami Arnaud soutiennent alors les opposants au projet d'aéroport. Ils diffusent gratuitement des fi lms, notamment ceux tournés par les militants eux‑mêmes. Ils font ensuite halte à Angoulême, où ils partagent leur programmation avec un collectif de cinéastes attachés à la diffusion de fi lms libres de droit. À Concots (Lot), ils sont sollicités par l'association Nu pour la planète, qui souhaite « sensibiliser à l'écologie par le nu, indique Anne B., co‑fondatrice. Notre corps est une arme, c'est même tout ce que nous avons face aux puissants.  » Photographies, dessins,

photo + ci-contre :© anne, nu pour la planète

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TEXTE ET PHOTOS PaSCal GreBoVal

En choisissant le Gers, terre d'origine de l'impétueux d'Artagnan, pour décor de vacances, vous entrez dans un territoire ayant l’une des plus faibles densités en France : moins de 30 habitants par kilomètre carré. De quoi vous assurer un peu de tranquillité cette été. Visite au sud de la route nationale 124.

PAYSdes mousquetairesverts

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NDormir

Besoin de tout couper, vraiment ? Au cœur de la nature, loin de toute habitation, Marc et Lotti peuvent satisfaire cette aspiration. Depuis 17 ans, ils vivent sans téléphone, sans électricité et sans voiture. Et l'arrivée de leurs deux fi lles, il y a quelques années, n'a en rien transformé ce mode de vie ! Le temps d'un séjour dans leur gîte, l'Herbe à l’aise, un peu à l'écart de la maison, adoptez leur fonctionnement  : cui-sine solaire et bougies pour le soir. Au-delà de l’expérience matérielle, voilà une rencontre qui interroge : «  Notre choix peut sembler compliqué, mais pour nous, il simplifi e l’exis-tence. » Producteurs de sirop, de tisane et de vinaigre, ils approvisionnent en famille – et à vélo – la Biocoop d'Auch, à 17 km de là. Si vous êtes tentés par la sobriété heureuse, vous découvrirez là-bas qu’il suffi t de peu pour vivre. En amont, la préparation de ce séjour modifi e déjà vos réfl exes  : la réservation s’effectue par courrier... évidement !

Vous préférez un peu plus de confort dans un cadre tout aussi paisible ? Rendez-vous chez marianne et Christian, à Ensarnaut. Leurs deux gîtes écorénovés – chanvre, terre crue, poêle de masse – sont des havres de paix au cœur d’une propriété de 65 hectares. L’idéal pour les amateurs de sérénité et de nature. Le hamac, sur la terrasse secrète, est la cerise sur la sieste du vacancier qui a envie de décom-presser. Anciens propriétaires d'un poney-club en Belgique, Marianne et Christian ont amené leur cheptel avec eux il y a dix ans : petits et grands pourront en profi ter.

Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, le gîte Pied-à-terre en Gascogne est un chef-d'œuvre de la construction en terre. Bienheureux les pèlerins qui arrivent ici le soir ! En plus de la magnifi que salle à manger, des hamacs dans le jardin et de la salle de yoga, ils pourront bénéfi cier des soins de réfl exologie plantaire prodigués par Martine. Vous n'êtes pas pèlerin ? Un gîte similaire accueille aussi les familles. De passage ou sédentaire, savourez ici l’alliance du calme et du bien-être.

Conscient des nouvelles aspirations de notre époque, le comité départemental du tourisme du Gers, en association avec l'ADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie), a créé terra Gers®, une entité qui regroupe tous les acteurs – hébergeurs, restaurateurs, producteurs – inscrits dans une démarche de tourisme écoresponsable.

rÉFlÉCHir, renContrer

Au cœur du charmant petit village de Sarrant se niche la fameuse librairie-tartinerie. Ouverte il y a 14 ans, elle détonne quelque peu dans le monde des libraires  : installa-tion loin des centres commerciaux et exigence dans les choix éditoriaux – sans pour autant tomber dans l'élitisme. Loin des clichés, Catherine et Didier défendent ardemment la vie cultu-relle en campagne. Les clés de leur réussite ? Un espace au centre de la librairie pour grignoter d’excellentes tartines et une invitation à l'autonomie intellectuelle. Didier s'explique : « On a besoin de comprendre le monde dans lequel on vit  : notre rôle est d’accompagner les gens dans cette démarche. » Les « Rencontres apprenantes » en sont le meilleur exemple : une fois par mois, une trentaine de personnes viennent décor-tiquer un livre – généralement de sociologie –, en faire la syn-thèse puis échanger avec l’auteur. «  Une jubilation intellec-tuelle », se réjouit Catherine.

À leur arrivée à Simorre il y a peu, Séverine et Arthur décident de reprendre le café qui venait de fermer et d’en faire un vecteur de développement local par la culture. Ils créent le Bouche à oreille. Depuis trois ans, tout en répondant aux demandes des anciens du village – concours de belote le jeudi soir, Service Point Vert pour les retraits d’argent, vente de cartes de pêche –, le couple a su amener une offre culturelle variée. Au programme  : expositions de photographie et de peinture, concerts de jazz, de rock ou de musique classique et organisation d’une foire aux vins naturels. Des petits plats servis le midi aux vins de la foire, Arthur tente de ne proposer que des produits locaux et biologiques. Un QG idéal si vous posez vos valises dans le coin.

En route vers un café brocante atypique à Aignan  : la Brocanthé, créée par un sympathique couple de Hollandais. Ici, toute la décoration et le mobilier s’achètent, jusqu’à la table où vous vous installez pour savourer une salade – com-posée de produits locaux – ou un verre de vin bio. Pour vous fournir en vêtements, faites un tour au premier étage. Le petit plus du lieu, ce sont les rencontres entre céliba-taires organisées par Nancy. Et parce qu’il n’est pas facile de rencontrer l’âme sœur en milieu rural après 60 ans, certains speed datings sont 100 % seniors !

Plus classique, la librairie les Petits Papiers, à Auch, reste néanmoins une très bonne adresse pour dénicher une lecture estivale intelligente avant de vous offrir un peu de farniente.

Pour mettre en lien tout ce monde de la culture, le tout nou-veau réseaux Cultures Gers se propose de devenir un labo-ratoire d'idées pour animer l'espace culturel du département.

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D.I.Yfais-le toi-même

TEXTE ANNE-SOPHIE NOVEL PHOTOS JÉRÔMINE DERIGNY

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FAIS

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profession UPCYCLER

Du genre discret et un peu timide, ce jeune trentenaire au look branché est en réalité un adepte du recyclage dont l’esprit colibri se dissimule

sous un autre dénominatif  : wiithaa, nom aborigène d'un petit oiseau aus-tralien qui récupère et collecte divers matériaux pour décorer son habitat et charmer sa belle. De son nid lové dans les locaux d’ICI Montreuil, Nicolas Buttin déploie son champ d’action autour d’un objectif  : limiter les déchets et le gaspillage. « Nous souffrons d’un manque d’intelli-gence qui nous fait jeter de la matière… qui restera de toute manière !  », explique-t-il.Avec ses trois associés, il accom-pagne les industriels sur les voies d’une «  économie circulaire à impact positif  »  : «  Avant, nous parlions d’upcycling, mais le terme qui s’im-pose aujourd’hui est celui d'“économie

circulaire”, ou comment écoconcevoir ses produits, minimiser et réutiliser les déchets. » Avec une approche qu’il veut joyeuse et non culpabilisante, il aide les entreprises à concevoir plus natu-rellement leur activité : « Le circulaire est à l’image de la nature : nous avons besoin d’approches plus féminines et moins prédatrices pour leur apprendre à grandir différemment. »Car trouver une seconde vie aux chutes de tissus, de plastique ou à tout autre déchet prend du temps  : «  De nom-breuses micro-étapes sont néces-saires pour changer une organisation sans trop la bousculer  », reconnaît l’entrepreneur. Les dernières réalisa-tions de Nicolas Buttin ? La conception d’un espace éphémère pour une mis-sion gouvernementale dans les locaux de La Poste du Louvre  : «  Quelques nœuds japonais – réalisés à l’aide de cordes qui me restaient d’une ancienne scénographie – ont suffi pour détour-

ner les chariots de La Poste.  » Les équipes d’une grande agence de com-munication ont aussi été sensibilisées au Design Thinking et au Do It Yourself via la mise en place d’un espace créatif fait de matériaux récupérés. Dans ces lieux ainsi créés et au cours des ateliers animés par sa société, Nicolas Buttin veut réhabiliter le fait-main  : «  Aujourd’hui, sans ordi-nateur, tout se passe comme si nous étions perdus. Or, nous avons un besoin intrinsèque de faire quelque chose avec nos mains  », plaide celui qui aime détourner les tréteaux, modu-ler le bois des palettes ou transformer les meubles récupérés. De quoi donner envie de se transformer en wiithaa !

Pour en savoir plus :www.wiithaa.com

ReportageL’Établisienne : apprendre à être

automne avec ses mains

Les quelques meubles présentés sur le trottoir et les objets rétro en vitrine vous y attirent comme dans une brocante. Rapidement pourtant, le bruit répété des marteaux vous fait penser à un autre lieu. Vous êtes ici à L’Établisienne, ancien atelier de plomberie

et de couverture devenu lieu de rénovation, de création et de transmission.Derrière son étroit comptoir, immanquable avec sa cheve-lure rousse fl amboyante et son sourire généreux, Laurence

Sourisseau vous met à l’aise. Depuis l’été 2011, ce lieu a pour originalité de proposer, dans le 12e arrondissement de Paris, une multitude d’ateliers et de services pour apprendre à optimiser l’usage de ses dix doigts. Vous pourrez y réparer ou y créer ex nihilo des objets et des meubles.« J’ai eu l’idée d’un lieu qui serait partagé avec de la place, des outils, des savoir-faire… Je voulais renouer avec ma formation de designer, sortir du virtuel et offrir un endroit où venir travailler le bois sans avoir besoin de s’engager dans le

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CuisineSAuVAGE

DÉLiCieuX !&

Plante cultivée et compagne de nos jardins, elle colonise, à l'état sauvage, la garrigue. Pleins feux sur une essentielle

culinaire et médicinale.TEXTE ET PHOTOS linda louis

… ou la Méditerranée dans le panier !

Le Th ym… ou la Méditerranée dans le panier !

Le Th ymLe Th ymSauvage

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C'est toujours une belle découverte lorsque l'on arpente pour la première fois au printemps les collines du Sud de la France. Le soleil déjà, pénétrant et réconfortant. D'instinct, on ferme les yeux pour s'imprégner de ses rayons, bercé par

l'hypnotique chant des cigales. Soudainement, un parfum enivrant et reconnaissable entre tous nous tire de ce songe… celui du thym sauvage. Sous le ciel azuré et dans les vallons les plus ensoleillés, il s'étire à perte de vue, formant souvent au loin des taches circulaires teintées de gris-vert et de mauve clair.

L'envie de ramasser un petit bouquet se fait ressentir et plein de recettes se mettent à nous trotter dans la tête… Avant cela, munissez-vous d'un petit canif car le thym sauvage, sous-arbrisseau ligneux, ne se laisse pas cueillir aussi facilement. En coupant net ses tiges boisées, vous éviterez l'arrachement qui nuit clairement à la plante.

La cueillette de la «  farigoule  » dans les garrigues fait partie d'un savoir-faire traditionnel qui perdure encore, mais différemment. Dans les années  1960, on évaluait les quantités ramassées à l'aide d'un sac en toile porté en bandoulière (appelé boudole, bourole, bouraine…), correspondant à environ 15 kg de thym frais. On glanait aussi les feuilles après les vendanges, quand la plante offre une belle repousse (plus de poids, donc plus de rentabilité pour ces populations souvent pauvres).

Aujourd'hui, la cueillette est de plus en plus pratiquée à l'aide de seaux (moins de pénibilité, moins d'oxydation de la plante) et à la floraison (printemps-début de l'été) pour la production d'huiles essentielles. L'autre différence, c'est la diminution de l'aire de répartition du thym sauvage, menacée par les surfaces urbaines qui ne cessent, elles, de s'étendre.

Même si son usage est avant tout culinaire, le thym fait aujourd'hui encore partie intégrante de la pharmacopée méditerranéenne. Beaucoup de familles provençales connaissent et mettent en application ses vertus médicinales, sous forme de tisane par exemple. Le développement des huiles essentielles et l'engouement du grand public pour ces produits naturels et puissants ont permis de pérenniser la récolte du thym sauvage dans le maquis et, espérons-le, sa préservation.

Merci à Guillaume Bouguet, auteur du livre Le Thym et le chirurgien (éditions du Rocher, 2013), ingénieur en écologie et gestion de la biodiversité et président de Flore en Thym,

entreprise de cueillette et vente de plantes aromatiques et médicinales.

ProPriétés médicinales

Pour l'usage médicinal, on récolte le thym au moment de la floraison (tiges et fleurs). Si vous optez pour les huiles essentielles, plus besoin de se poser la question. De manière générale, le thym est recommandé pour les personnes affaiblies, convalescentes ou âgées ; il agit sur de nombreuses infections respiratoires, intestinales, cutanées, et tonifie l'organisme.

• tisane (1 c. à c. de feuilles sèches pour 200 à 250 ml d'eau à 90  °C, 3 fois par jour)  : digestive, antispasmodique, expectorante, pour la toux, le rhume, la grippe.• miel de thym (1 c. à c. diluée dans 1 c. à s. de jus de citron, en gargarisme) : angine, toux, inflammations buccales.

identification de thymus vulgaris l. (lamiacées)

• sous-arbrisseau vert blanchâtre à grisâtre, de 10 cm à 40 cm de hauteur, comportant des tiges ligneuses, dressées, tortueuses, formant un petit buisson dense et aromatique.

• Feuilles très petites (2 mm à 5 mm de longueur), lancéolées (allongées et pointues) ou linéaires (allongées) et obtuses (à sommet arrondi).

• Fleurs blanches à rosées, réunies au sommet des tiges sous forme de glomérules (sortes de « boules de fleurs ») ou d'épis, très odorantes, mellifères.

• Habitat  : dans les garrigues, les sols caillouteux, rocailleux, calcaires, mais aussi en moyenne montagne (pas au-delà de 1 500  m), dans les vallons les plus ensoleillés.

• récolte des jeunes branches fleuries (d'avril à juillet) ou des repousses (octobre).

confusion possible avec des variétés de thym cultivées au jardin et avec le thym serpolet (thymus serpyllum) qui possède des branches plus flexibles, non ligneuses, tapissantes.

Cuis

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