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Le Journal de la Conférence Olivaint N°8 4 ième trimestre 2010 www.jeunesolivaint.org RETOUR SUR… LA JOUTE DES CONFERENCES DOSSIER L’ISA 2010 A MEXICO EVENEMENT A LA RENCONTRE DE… JACQUES DELORS LE BUREAU SAINT-JOHN PERSE SE PRESENTE

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Journal de la conference olivaint du 4 trimestre de l'année 2010

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Le Journal de la Conférence Olivaint ■ N°8 ■ 4ième trimestre 2010 ■www.jeunesolivaint.org

RETOUR SUR… LA JOUTE DES CONFERENCES

DOSSIER L’ISA 2010 A MEXICO

EVENEMENT

A LA RENCONTRE DE… JACQUES DELORS

LE BUREAU SAINT-JOHN PERSE SE PRESENTE

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Rédaction Jérôme FABIANO Bobelle LUKANGA Katshio Ont collaboré à ce numéro Salomé BERLIOUX Laurent BONNET Leonardo BRIJALDO Pierre DELAVIGNE Alix DEVILLIERS Joseph DJIBU Gaël MARCHAND Arthur SILVE Conception Bobelle LUKANGA Katshio Photos Pierre LEQUET Gaël MARCHAND Impression Sciences Po

www.jeunesolivaint.org

Som

mai

re

3 EDITORIAL d’Alexis Fournol 4 RETOUR SUR… La Joute des Conférences 5 PAROLE D’ANCIENS Stéphane Blemus, jeune Ancien de la Conférence Olivaint 5 IMPRESSIONS… Jean-Louis Bourlanges 6 LE BUREAU SAINT-JOHN PERSE SE PRESENTE 10 PROJECTEUR SUR… La Commission Entreprise de la Conférence Olivaint 10 LA CAMPAGNE DE RECONNAISSANCE DES ASSOCIATIONS DE SCIENCES PO 11 A LA RENCONTRE DE… Jacques Delors 12 DOSSIER L’ISA 2010 à Mexico 23 PORTRAITS Anciens et nouveau de la Conférence Olivaint 26 L’ECOLE DES TRIBUNS L’art oratoire à la Conférence Olivaint 27 ARCHIVES L’année 1981-82, à l’Olivaint et dans le monde 29 IMPRESSIONS Hervé Mariton 30 ÇA N’ENGAGE QU’EUX… Comment Obama gagna la Maison Blanche 33 GUIDE CULTUREL Livres, expos, ciné… ce que les Olivaint ont aimé (ou pas !) 35 AGENDA Nos événements passés et à venir

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Édito

« Centre de réflexion politique indépendant de tout parti », la Conférence Olivaint propose chaque semaine un regard sur une société française en pleine mutation, confrontée à des problématiques à la complexité croissante. Ce regard atypique et essentiel se déploie au sein d’A débattre, véritable reflet de notre

association. Un reflet qui conserve à la fois la trace d’un vécu et qui prolonge les échanges de nos séances. Un reflet sincère et pertinent. Un reflet nécessaire. Au travers de l’ensemble de ses projets, l’action du bureau Saint-John Perse se place résolument sous le signe de l’audace. Que ce premier numéro d’A débattre en soit le fidèle reflet. Bonne lecture.

Alexis Fournol, Président du bureau Saint-John Perse

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RETOUR SUR…

Pour la troisième année consécutive, les membres de la Conférence Olivaint ont affronté les élèves avocats de la Conférence du Stage devant un jury prestigieux, présidé par Maître Mario Stasi. Retour sur cette soirée d’éloquence.

e pari de rassembler les foules autour de la Joute des Conférences, à l’heure des premiers matchs de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud, n’était pas gagné d’avance. C’est pourtant celui qu’ont pris les

élèves de la Conférence des Avocats du Barreau de Paris et les membres de la Conférence Olivaint. Et c’est face à un public venu en nombre qu’ils ont eu le plaisir de démontrer, dans le cadre prestigieux de la salle d’assemblée générale du Conseil d’État et sous les toiles d’Henri Martin que, comme l’a dit Pascal, « l’éloquence est la peinture de la pensée ».

FAUT-IL SE VOILER LA FACE ?

Devant un illustre jury présidé par le non moins illustre ancien bâtonnier de Paris, Maître Mario Stasi, nos jouteurs ont pu mettre leur talent au

FAUT-IL TENTER D’ABOLIR LE HASARD ?

service du verbe, autour de thèmes à la fois variés et en prise avec l’actualité. Ainsi, joutes et plaidoiries se sont succéder sur les sujets " Faut-il se voiler la face ?", ou encore "L’euro rend-il sceptique ?", "Faut-il tenter d’abolir le hasard ?", et enfin "Le gouvernement a-t-il besoin de conseil ?". Face à ces sujets inspirés et inspirants, les huit jouteurs ont su faire preuve tantôt d’humour, tantôt de poésie. Ici, la passion tenait l’audience en haleine. Là, sobriété et mesure était les maîtres mot. Partout, le bon mot se le disputait au mot juste. Partout, un sens de la répartie qui a laissé l’assemblée conquise. Parce qu’il faut plusieurs idées pour s’en faire une, le débat s’est poursuivit autour de bulles

L’EURO REND-IL SCEPTIQUE ?

rafraîchissantes et de douceurs sucrées-salées. L’assistance a ainsi pu, après s’être délecté de débats vifs et incisifs, échanger ses impressions, partager ses opinions, autour d’un cocktail placé sous le signe de la convivialité. Et tandis qu’au Green Point Stadium était célébré le ballon rond, au Conseil d’État, tous félicitaient les champions du mot et trinquaient à leur

adresse oratoire. Au même moment, le jury délibérait, tentant de départager les huit brillants participants à la Joute des Conférences. Huit participants, mais seulement trois médailles, récompensant les talents d’orateurs de Mademoiselle Amal Taleb, de la Conférence des Avocats, qui précède Messieurs Youssef Ben Ismaïl et Solal Cloris, de la Conférence Olivaint. Trois médailles donc, mais un seul vainqueur :

l’éloquence.

LE GOUVERNEMENT A-T-IL BESOIN DE CONSEIL ?

La prochaine rencontre, non pas dans quatre ans, mais l’année prochaine, donnera une nouvelle occasion aux membres des

deux Conférences de confronter leur verve et de mettre le mot à l’honneur. Des séances d’art oratoire riches en enseignement permettront aux membres de la Conférence Olivaint de préparer cette future rencontre. Ils pourront ainsi, après avoir semé les graines de l’éloquence, tels les moissonneurs représentés par Henri Martin, récolter les fruits

abondants de l’arbre à palabre. ■ BLK.

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PAROLE D’ANCIEN

Stéphane Blemus, Président du bureau Alain Poher

La Conférence Olivaint donne la parole à l’un de ses Anciens. Nous recueillons avec joie le témoignage de Stéphane Blemus, Président de la branche Jeunes de la Conférence Olivaint pour l’année 2009-2010. Bobelle Lukanga Katshio : Quel bilan tireriez-vous de vos trois années en tant que membre de la branche Jeunes de la Conférence Olivaint Stéphane Blemus : J'en tire un bilan très positif qui a confirmé mon impression de départ au sujet de la Conférence Olivaint, à savoir que c'est une association qui offre une réelle opportunité d'acquérir une formation personnelle forte. Je n'ai retrouvé cela dans aucune de mes autres expériences associatives. J'ai aussi appris le travail en équipe, la gestion de projet en groupe. BLK : Et en tant que Président du bureau Alain Poher pour l'année 2009-2010 ? SB : Le but du bureau Alain Poher, dont j'étais le Président, était d'être dans la continuité du bureau Jean-François Deniau, dont nous prenions la suite et qui avait fait un excellent travail. Il s'est agit pour nous de parachever l'oeuvre du bureau Deniau, notamment au travers du voyage aux États-unis, qui était un projet qu'il n'avait pu amener à son terme et que le bureau Poher a été heureux de mettre en place. Ce voyage a été une très belle expérience pour tous ceux qui y ont participé, soit en amont, pour la préparation du voyage, soit pendant le voyage en lui-même. L'ensemble des membres de la Conférence Olivaint qui pourront bientôt refaire ce voyage au travers de l'ouvrage à paraître sur notre séjour aux États-unis. BLK : A présent que vous êtes un "ancien" de la Conférence Olivaint, pensez-vous vous investir en tant que membre de la branche Ancien et si oui, comment? SB : C'est drôle d'être "ancien" à seulement 24 ans! Je ne sais pas encore sous quelle forme se fera mon investissement auprès des Anciens. Cela dépendra notamment du besoin des personnes déjà actifs au sein de cette branche et auxquels j'espère pouvoir apporter la meilleure aide possible.

BLK : En dehors de l'Olivaint, quelle est votre actualité? SB : J'achève un master 2 en droit des affaires et espère également réussir l'examen du barreau et réalisé ainsi le rêve que je fais depuis mes quinze ans de devenir avocat. Mon engagement associatif va sans doute s'en trouver réduit un certain temps, mais j'ai toutefois déjà des pistes sur ce sujet. BLK : Y a-t-il une conférence ou un invité qui vous ai particulièrement marqué? SB : Difficile de n'en citer qu'un! Je citerais néanmoins ma toute première onférence en présence du Directeur de Cabinet de Jean-Pierre Juillet, au sein du cercle France-Amériques, mais aussi les conférences sur les relations internationales qui ont été très formatrices. BLK : Qu'est-ce qui vous manquera le plus chez les Jeunes Olivaint? SB : Ne plus être dans l'effervescence propre à la branche Jeunes me manquera beaucoup. En tant que membre du bureau, le rythme que donne les conférences hebdomadaires, qui obligent à s'astreindre une organisation rigoureuse, me manquera également, de même que la participation aux entretiens de cooptation qui ont été une des expériences les plus forte que j'ai vécu à l'Olivaint. BLK : Un conseil à donner aux nouveaux et futurs cooptés? SB : Je leur conseille de venir régulièrement aux événements de l'Olivaint pour s'ouvrir l'esprit sur des sujets qui ne seront pas forcément toujours leurs sujets de prédilection, mais qui s'avèrent toujours être intéressants et formateurs. ■

Interview de Bobelle Lukanga Katshio

IMPRESSIONS La conférence de Jean-Louis Bourlanges, vue par Leonardo Brijaldo Tout juste rentré dans les rangs de la Conférence Olivaint, la rencontre organisée à Sciences Po (le 29 septembre 2010, NDRL) avec l’ancien député européen Jean-Louis Bourlanges a été l’occasion pour moi de découvrir la nature des échanges pratiqués en son sein et d’en apprécier toute la saveur. Celle-ci ne m’a pas déçu, cette soirée consacrée à l’avenir du Centre dans la politique française n’en manquait pas et, thématique centriste oblige, elle était particulièrement subtile. L’événement débuta par une joute oratoire entre deux Olivaints portant sur la question « Lorsque le centre voit double les citoyens trinquent ». Outre le plaisir d’entendre s’exprimer les orateurs, ce débat permit à l’assistance de saisir l’ambiguïté du rôle du Centre en France et d’établir les bases du discours de notre invité. Après avoir été élégamment introduit par Bobelle Lukanga Katshio, M. Bourlanges a précisé son portrait d’ancien « gaulliste de gauche » avant de revenir sur la question que sous-tendait la joute initiale : qu’est-ce donc que le Centre en politique ? Car pour tracer l’avenir du Centre dans le paysage politique français encore fallait-il le définir. Avec une clarté peu commune M. Bourlanges nous a exposé l’histoire et l’héritage du centrisme français afin de nous expliquer sa dualité. Excellent pédagogue, notre invité m’a impressionné par la facilité avec laquelle au fil de ses développements il nous amenait à réfléchir sur des questions complexes. Son propos était juste, construit et enrichissant. Il a mis en évidence avec brio l’importance du Centre en France et toute sa subtilité. Son point de vue sur les figures l’incarnant était passionnant. Au terme de sa présentation le temps a malheureusement manqué pour que plus de quelques questions lui soient posées. Je garderai toutefois un très bon souvenir de cette conférence au cours de laquelle je pense avoir beaucoup appris. En définitive la soirée a été très agréable et instructive, pleine de promesses pour cette nouvelle saison de la Conférence Olivaint à

laquelle je suis ravi de pouvoir participer. ■

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VOTRE BUREAU

Le bureau Saint-John Perse se présente Le 16 juin 2010, vous avez élu le bureau Saint-John Perse pour prendre la suite du bureau Alain Poher dans la gestion des activités de la Conférence Olivaint. Nous vous remercions de votre confiance et vous assurons de porter haut les couleurs de l’Olivaint pour l’année 2010-2011. Alexis FOURNOL – Président

Culture et pluridisciplinarité

n'ont eu de cesse de guider Alexis, qui, après avoir étudié les lettres, l'économie et le droit, s'est enfin décidé à marier ce dernier à l'histoire de

l'art. L'amour de la rhétorique et le plaisir des mots ont fait de lui un passionné de littérature, de politique et d'exercices oratoires. Il n'en délaisse pas pour autant le goût et la pratique de la musique. Ajoutez à cela une pincée de cinéma, un zeste de théâtre, une once de gastronomie et vous en obtiendrez un portrait presque fidèle. « Conduire la liste Saint-John Perse relève d'un véritable défi après le travail remarquable accompli par les précédents bureaux. Consolider et innover, voilà notre objectif afin de donner à la Conférence Olivaint l'ambition d'être un lieu de débat central, indépendant, ouvert et formateur. » Marie-Laure HEROLD – Vice-présidente

Marie-Laure est consultante en gestion des risques chez Ernst & Young. Elle est diplômée d'HEC, où elle s'est spécialisée en

économie financière.

Curieuse, elle aime les voyages, les nouvelles technologies, le cinéma mais aussi le débat, qui l'a amenée à l'Olivaint, lieu d'ouverture et d'échange. Après avoir été responsable de la vie interne au sein du bureau Alain Poher, Marie-Laure assume cette année la fonction de vice- président de l'Olivaint. « Je conçois le vice-président comme un animateur, qui fait bénéficier le bureau de son expérience et l'accompagne dans ses projets : recherche de financements, organisation du voyage, assistance lors des

grands événements, recherche de tire-bouchon pour le pot du mercredi… » Solal CLORIS – Secrétaire général

Diplômé du Magistère Droit des

Activités Économiques de l’Université Paris I, ainsi que des

Universités d’Hambourg, de Bologne et de Haïfa,

Solal Cloris est assistant de justice à la Cour d’Appel Administrative et enseigne le droit public à l’Université Paris I, ainsi que dans plusieurs établissements privés. Il souhaite désormais embrasser une carrière d’avocat, un métier qu’il souhaite exercer de manière intègre et engagée. Amateur de joutes oratoires, il s’est notamment illustré en défendant les couleurs de l’Olivaint lors de la Joute des Conférence. Solal s’adonne régulièrement à l’écriture et pratique le piano et la guitare. La littérature a toujours été son moyen d’évasion privilégié. « Convaincu de la nécessaire implication des jeunes dans la vie publique, c’est dans cette perspective que j’ai intégré la conférence Olivaint, il y a un an. Je souhaite aujourd’hui participer de manière plus active aux activités de l’Olivaint, en contribuant à son ouverture et à son rayonnement. Je m’attacherai, en tant que Secrétaire Général, à promouvoir la diversité au sein de ses membres, et à consolider sa réputation au sein du monde politique, médiatique et culturel. Je ferai tout mon possible pour que les projets les plus ambitieux du nouveau bureau Saint-John Perse se concrétisent. » Thomas SEGUIN – Trésorier

Après des études d'économie et de gestion, Thomas est aujourd'hui à Sciences Po pour parfaire sa connaissance de la sphère publique. Son intérêt pour la politique, tant le jeu

qu'elle génère que les enjeux qu'elle traite, l'a

conduit naturellement à la Conférence Olivaint. Après avoir interrompu pendant un an son parcours Olivaint pour un tour du monde, il revient très motivé pour sa dernière année au service de cette belle association. « En tant que trésorier je me devrai d'assurer en premier lieu une tenue rigoureuse des comptes de l'association. Cette "bonne gestion" sera surtout un levier pour accompagner les nombreux projets du bureau Saint-John Perse. Mon rôle sera également de superviser les recherches de partenariats financiers pour faciliter l'organisation de nos grands événements. » Arthur SILVE – Art oratoire

Deux grands mystères :

l’univers, l’humain.

L’univers était trop compliqué, Arthur s’est consolé dans l’étude de l’homme et de ses

défauts : après l’avortement de ses études en sciences de la nature, Arthur tente sa chance en sciences sociales. Il commence d’ailleurs son doctorat en économie politique cette année, consacré au rôle des élites dans le développement économique. Si l’on ajoute à cela un goût immodéré pour le débat d’idées, la littérature, le bon mot et le mot juste, on comprend sa motivation et son engagement en tant que nouveau responsable de l’art oratoire de l’Olivaint. « La possibilité de pratiquer la prise de parole en public étant ce qui m’a initialement attiré à la Conférence Olivaint, je suis très heureux de pouvoir apporter ma contribution à l’association par ce biais. J’avais eu auparavant l’opportunité de découvrir la tradition anglo-saxonne d’apprentissage de la rhétorique par équipe. J’espère que cette expérience constituera un complément utile à la pratique de l’Olivaint : plaidoirie >>>

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VOTRE BUREAU (en vue de la Joute des Conférences), joute et présentation des invités. » Salomé BERLIOUX – Cooptations

Après une enfance entre Paris et

différentes provinces,

Salomé regagne la capitale pour y effectuer son

hypokhâgne au sein du lycée Fénelon. Elle passe l'année suivante en Angleterre à étudier le Droit et les Lettres modernes. De retour à Paris, elle intègre la Conférence Olivaint en novembre 2009, et poursuit son double diplôme ainsi que sa formation théâtrale au Conservatoire Erik Satie. A ces études complémentaires s'ajoute le plaisir de la scène, notamment au travers de pièces d'August Strindberg. Lecture et écriture demeurent en outre ses activités de prédilection. L'Olivaint cristallise beaucoup des centres d'intérêt évoqués: les discussions animées font échos aux réflexions politiques, l'art oratoire côtoie les rencontres intellectuelles, dans un contexte propice au débat. Dès lors, apporter sa contribution à la Conférence semble aller de soi. « Le rôle de responsable des cooptations me semble à la fois passionnant et primordial: il s'agit tout autant de se mettre au service des futurs et nouveaux arrivants pour leur permettre de s'investir le plus efficacement et agréablement possible, que de soutenir les valeurs mêmes de la Conférence. » Armand TERRIEN – Relations publiques

Il est deux Armand Terrien. L'ermite barbu

d'abord, descendant des corsaires bretons, directeur de

programmes sociaux en

Transylvanie, coureur des plus improbables tripots européens, celui qui a fait ses humanités dans le Quartier Latin. Et puis le dilettante toujours rasé de près, celui qui a fait son droit dans l'Upper West Side, hante les foyers des théâtres parisiens

et mixe lui-même ses cocktails. Vous les trouverez tous les lundis à la salle d'armes, les mercredis du côté de Sciences Po ou du cercle France-Amériques. Peu importe celui que vous croiserez, d'ailleurs: comme nouveaux responsables des relations publiques de l'Olivaint, ils ont tous deux la ferme intention d'ajouter les animaux les plus baroques comme les plus classiques à leur tableau de chasse. Xavier GATTEGNO – Relations publiques

Coopté en décembre

2008, Xavier a rapidement eu le bonheur de la représenter en étant candidat à la Joute des

Conférences pour la première édition de la compétition d’art oratoire. Animant la Commission Gastronomie l’année dernière, il a partagé son goût des bons produits et de la cuisine simple. Actuellement juriste d’entreprise dans un groupe informatique, il n’en conserve pas moins l’ambition de devenir un jour avocat en droit pénal. « Sensible à l'héritage d'ouverture et de diversité qui anime la Conférence dans ses choix, autant qu'à une tradition orientée vers le débat essentiellement politique, je souhaite inviter en encore plus grand nombre des invités issus, non seulement du monde politique, mais aussi de l'industrie, des affaires et de la culture. Dans le même esprit, un effort tout particulier sera mené pour aboutir à la parité entre femmes et hommes parmi nos invités. » Gaël MARCHAND – Relations internationales Après une formation en Droit international à l'Université Panthéon-Assas, Gaël se passionne pour les Relations Internationales. En plus d'un stage en cabinet d'avocats en Thaïlande, il a enseigné le français au Togo, avant de travailler en Ouganda pour une ONG américaine qui forme des entrepreneurs. Riche de ses expériences dans les pays en développement, il est fasciné par l'Amérique latine, qu'il a traversée et où il compte travailler. Grand amateur de

voyages, d'échanges, et de débats, Gaël est aussi un amoureux de Paris, où il organise des visites touristiques et culturelles. « C'est avec plaisir que je m'attacherai à approfondir le dialogue et à resserrer les liens créés avec les différents partenaires internationaux de la Conférence Olivaint. » Bobelle LUKANGA KATSHIO –

Communication Après une licence en

Langues étrangères

appliquées, Bobelle achève ses études par

un master en Commerce international et s’oriente vers la communication et le marketing. Elle consacre son temps libre à l’écriture, au cinéma, aux voyages et depuis peu, au dessin, quand elle n’enseigne pas les langues. Après avoir contribué à la communication d’un réseau d’investisseurs panafricains, c’est avec plaisir qu’elle met aujourd’hui ses compétences au service de la communication de l’Olivaint, dont elle affectionne l’esprit d’ouverture et de débat. Louis REYNARD – Financements &

partenariats Étudiant à

l’ESCP Europe,

actuellement en césure en finance de marché, Louis

a fait des études de mathématiques et d’économie à l’Université Paris Dauphine ainsi qu’une année en échange Erasmus à l’Université d’Édimbourg. Passionné de musique, il a longtemps pratiqué le piano et s’intéresse aussi à la peinture. Ses sports préférés sont la voile et l’escalade. Appréciant la culture anglo-saxonne, il envisage de travailler au Royaume-Uni ou aux États-unis. Son intérêt pour la vie publique l’a poussé à rejoindre en septembre 2009 la Conférence Olivaint, qui l’a séduit par la fréquence et les thèmes variés des débats politiques, ainsi que les séances d’art oratoire. >>>

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VOTRE BUREAU « Après une année à l’Oliviant riche en débat et discussion, je me réjouis de rejoindre le pôle financement et partenariat du bureau Saint-Johne Perse. Je vais m’efforcer de trouver les meilleurs financement afin d’augmenter la qualité et la visibilité de la Conférence Olivaint, tout en m’assurant de l’indépendance de notre association. Je travaillerai en cheville avec Joseph Djibu, responsable de la commission entrepreneuriat, afin d’établir et de renforcer des liens durables avec le monde de l’entreprise. » Demet SAN – Grands événements

Demet est étudiante en M2 Affaires Publiques à Sciences Po à l’issue duquel elle souhaiterait passer les concours du Ministère des Affaires étrangères,

cadre d’Orient. Particulièrement intéressée par le Moyen-Orient et l’Asie centrale, elle poursuit en parallèle sa licence en « turcologie » à l’INALCO. Cet intérêt pour la diplomatie et la culture turque l’a incitée à réaliser un stage à la Mission économique du Consulat de France à Istanbul ainsi qu’au Consulat américain. Passionnée de l’histoire et des questions internationales, elle profite des nombreux voyages qu’elle effectue pour approfondir ses connaissances. Lorsque son planning universitaire le permet, elle pratique le squash et les danses latines et essaie de profiter des expositions, notamment celles concernant l’art contemporain. Son intérêt vivace pour la chose politique l’a poussée à rejoindre la Conférence Olivaint dont elle est membre depuis 2009. Natalia BAUER – Week-ends en région et sorties culturelles

Après un master 2 recherche en

Histoire contemporaine

à Paris IV

Sorbonne, Natalia achève cette année une licence d’Histoire de l’Art afin de préparer le concours de l’INP (Institut National du Patrimoine), souhaitant par la suite évoluer dans le domaine de la conservation, protection et mise en valeur du patrimoine. Elle partage son temps libre entre l’Opéra de Paris, cette grande maison de la danse (qu’elle a pratiquée de nombreuses années) et les expositions à foison dans la capitale. Passionnée par les voyages depuis son enfance, et les sorties culturelles en tout genre, c’est tout naturellement qu’elle a souhaité apporter son concours actif en tant que responsable de l’organisation des week-ends en régions et sorties culturelles. Vincent CHAUVET – Cooptations

Après deux années de classes préparatoires au lycée Louis le Grand, Vincent intègre HEC, où il s'implique

immédiatement dans la vie

associative, avant de rejoindre Sciences Po Paris en 2008. Membre de la Conférence Olivaint coopté début 2010, Vincent pratique depuis plusieurs années l'art oratoire, que ce soit dans le cadre d'associations de débats étudiantes, de compétitions d'English Debating ou de discours publics. Titulaire d'une licence d'histoire de l'université Paris-IV, c'est également un passionné des questions européennes et des problématiques économiques, qui s'intéresse >>> particulièrement à la politique et à la presse. « Le responsable des cooptations doit être un véritable DRH qui sache repérer les qualités humaines autant qu'intellectuelles ainsi que la motivation des futurs membres de notre association. Conscient de son rôle de gardien de la tradition d'excellence et de l'esprit d'ouverture de l'Olivaint, il doit constamment rechercher à diversifier les profils universitaires des postulants et à attirer vers la Conférence de nouveaux étudiants. »

Stéphanie BERNARD – Voyage international

D’origine bretonne,

Stéphanie est au bénéfice d’un Diplôme de

Sciences politiques de l’IEP de

Bordeaux. Toujours curieuse de découvrir de nouvelles civilisations, en 2007 elle s’est jointe à une mission humanitaire en Inde qui lui a permis d’enrichir sa connaissance du monde et de ses différentes réalités. Lorsqu’elle ne voyage pas, elle cultive sa passion équestre en concourant à de nombreuses compétitions hippiques en Europe. Participante au dernier voyage international de la conférence Olivaint aux États-unis, elle a pu tisser un réseau, déjà solide, de relations transatlantiques. En septembre 2010, elle achèvera un Master II de Droit de la propriété intellectuelle, ouvrant la voie à l’examen du barreau de Paris. Jérôme FABIANO – Communication

A 25 ans, Jérôme est un jeune homme au

parcours étudiant

éclectique. Après un bac

scientifique, il entre en hypokhâgne, avant de s'orienter vers une double licence en Histoire et Histoire de l'art, puis un master de recherche en Enjeux internationaux. Ce zébulon vogue ainsi d'un univers à l'autre avec la même envie de s'enrichir au contact de l'autre. Romantique, sociable et cultivé, Jérôme est aussi l'aîné d'une grande famille recomposée de 7 enfants. Aujourd'hui en école de commerce à la Skema, c'est sa curiosité et son ouverture d'esprit qui l'ont amené à la Conférence Olivaint ou il espère que sa plume, ses réflexions et ses expériences contribueront à enrichir le débat.

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VOTRE BUREAU Alysée BIGI – Grands événements

Étudiante en Master 2 de Droit à

l’Université Paris 2

Panthéon ASSAS, et juriste dans une

compagnie d’Assurance, Alysée est arrivée sur Paris voici 2 ans. Après une enfance dans le Sud de la France, elle profite des atouts culturels de la capitale, pour nourrir sa curiosité artistique et politique. Partageant son temps libre entre amis, expos, lecture et débats animés, sa volonté de s’impliquer dans la Conférence Olivaint s’est faite naturellement. « Cette année, je souhaite perpétuer la tradition de la Conférence Olivaint, au travers des grands évènements, grâce à de prestigieux invités politiques, mais aussi amener à l’Olivaint des intellectuels et des artistes, permettant d’avoir une vision plus large sur les débats de société. » Philipp KUHN-REGNIER – Financements & partenariats

Après être sorti du lycée à Fribourg, en Allemagne, en 2005, Philipp

Kuhn-Régnier est devenu étudiant en économie et en

gestion d’entreprises à l’Université de Saint Gall, en Suisse. Depuis septembre 2009, il est étudiant en Majeure Finance à HEC Paris. Pendant ses études à Saint Gall, il a été membre de l’International Students’ Committee (ISC) dans lequel il était responsable avec une équipe de vingt-cinq étudiants de l’organisation du Symposium de Saint Gall. Plus précisément, Philipp était en charge du marketing du Symposium au Japon et du contenu de tous les documents imprimés du Symposium. Néanmoins, Philipp cultive aussi un grand intérêt pour la politique européenne, ce qui l’a poussé à devenir membre du Parti Vert en Allemagne. Il parle couramment

l’allemand et l’anglais et est en voie de maîtriser le français et le japonais. « Étant déjà responsable du financement et des partenariats avec les entreprises au sein du 37ème bureau du Comité international des étudiants à St. Gall, je me réjouis de prendre cette responsabilité dans le bureau Saint-John Perse. Le financement et les partenariats ajoutent, non seulement une indépendance financière à la Conférence, mais pourraient également offrir une nouvelle perspective sur la politique française. Ces deux opportunités rendent le pôle financement particulièrement intéressant à mes yeux et j’envisage de créer deux ou trois partenariats stratégiques à moyen terme dans le nouveau bureau. » Joseph DJIBU – Commission Entreprise

Fils de diplomate,

Joseph est consultant en management. Il a fait ses études à SupOptique et à HEC. Il

s’intéresse particulièrement au monde de l’entreprise et au développement des énergies. En 2004, avec des étudiants de Supélec, Mines Paris et ENSAE, il lance « Entrepreneur », une revue qui présente des entrepreneurs issus du monde de la finance, de l’audit et du conseil. En 2008, il rejoint la Conférence Olivaint. En 2009, il est Responsable des Relations Publiques. Cette année, il est responsable de la Commission Entreprendre dont il est à l'origine. Par ailleurs, Joseph est amateur de squash et de basket-ball. Il joue du piano et aux échecs… entre deux joutes oratoires. Pierre DELAVIGNE – Commission Littérature & politique

Étudiant à la Sorbonne après une année

d'hypokhâgne, Pierre refuse de choisir entre sa passion pour la

philosophie et son ambition de devenir avocat. Une fois sa licence de philosophie en poche, il se consacre donc à la préparation du barreau. Son esprit curieux le conduit à voyager autour du globe (Togo, Argentine, Turquie, Australie...) et lorsqu’un ami lui mentionne l'existence de cette agora moderne qu'est la conférence Olivaint, il s'empresse de le suivre. Amoureux de l'art oratoire, Pierre, qui s'est déjà confronté au concours de plaidoirie Lysias, est enthousiasmé par la formule combinant rhétorique et réflexion sur le périlleux problème du vivre ensemble. Comprenant que c'est en participant aux débats agitant le monde contemporain que l'on se forme en tant que citoyen, il signe et fait son entrée à l'Olivaint. Il y a fait depuis ses premiers pas, participant notamment à la Joute des Conférences, avec le plus grand plaisir. Jean-Roch PREAUX– Commission Littérature & politique

Jean-Roch Préaux est diplômé de Sciences Po Lille. Au cours de sa troisième année du premier cycle, il a pu partir un an en Syrie, en stage à la

Mission économique de l’Ambassade de France à Damas, où il a notamment été chargé de la rédaction d’une étude sur "Les conséquences de la position internationale de la Syrie sur son économie". Cette année est aussi l’occasion de voyages au Liban, en Jordanie, aux Émirats, en Oman, ou en Turquie. A son retour, il crée avec quelques camarades le Cercle Samarcande à Sciences Po Lille, cercle de réflexion et de débat sur le Moyen-Orient. Seront invités Mezri Haddad, Maryam Abou Zahad, Myriam Benraad, Olivier Roy, ou encore Frédéric Encel, sur des sujets aussi bien politiques que religieux ou culturels. Après un Master 2 en Finance, il réalise un stage chez Calyon. Début 2009, il intègre l’ESCP. Parmi ses centres d’intérêts, on trouve les voyages, la lecture et la voile.

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PROJECTEUR SUR…

La Commission Entreprise Les activités de la Conférence Olivaint sont multiples. Parmi elles, les commissions permettent d’axer les débats et la réflexion autour de thèmes tels que la littérature, ou les relations internationales. Dans ce numéro, A débattre s’intéresse à la Commission Entreprise, dont le responsable, Joseph Djibu, nous fait la présentation. La Commission Entreprise, s'intéresse à l'entreprise et aux entrepreneurs. Plongé dans le contexte entrepreneurial national, il s'agira de comprendre comment le tissu politique français favorise l'entreprise, d'envisager quel avenir les entreprises vont vivre, si la crise s'intensifie, au lendemain de la crise, dans un an ou dans une perspective plus lointaine. Ce sera aussi l'occasion de rencontrer ceux qui font l'entreprise, managers et entrepreneurs. Ont déjà témoigné leur intérêt : - Lionel Zinsou, à la tête du fond d'investissement PAI Partners ; - Stéphane Courbit, ancien patron d'Endemol sur le point de devenir le principal actionnaire des Régie publicitaires de France TV ; - Alain Ilhe, entrepreneur à la tête de la plus grande fédération de Business Angels en France ; - Alain Dolium, tête de liste du Modem aux régionales 2010, ancien dirigeant de CBS et membre de plusieurs conseils d'administration ; - Samuel Pinto, le précédent Directeur Général Adjoint de La Compagnie Financière Edmond Rothschild, actuel responsable du pôle Investment Services ; - ou encore Raphaël Palti, l'une des grandes fortunes de France d'après Challenges. Parti de rien, il a bâti un empire dans la communication d'entreprise avec le groupe Altavia. Il est prévu au moins deux rendez-vous,

l'un en présence d'un invité, sous la forme d’un petit déjeuner, l'autre entre membres de la commission pour débriefer, rebondir sur de nouvelles idées et préparer les prochains rendez-vous avec un invité. Le nombre de membre de la commission est limité à 5. Le nombre de participants au petit déjeuner est limité à 10 personnes dont 5 issus de la commission (prioritaires) ou du bureau de l'Olivaint (priorité de rang 2). Les 5 autres places sont réservées aux membres de la branche Jeunes ou de la branche Anciens. Les réunions avec les invités se feront, si possible, sur leur lieu de travail et les autres réunions au local de l'Olivaint. L'objectif est triple. - attirer des sponsors ; - attirer des membres issus d'écoles de commerce ou d'école d'ingénieurs ; - créer un réseau fort et soudé, de membres de l'Olivaint fortement intéressés par l'aventure entrepreneuriale. ■ Vous souhaitez participer ou vous tenir informé(e) des activités de la Commission Entreprise ? Contactez Joseph Djibu, à [email protected] A suivre dans le prochain numéro d’A débattre, Patrice Klug, Président de MK Finance, reçoit la Commission Entreprise de l’Olivaint.

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Campagne de reconnaissance des associations à Sciences Po

Comme tous les ans, la Conférence Olivaint a participé à la campagne de reconnaissance des associations à Sciences Po. Et comme tous les ans, notre association a récolté les 120 votes d’étudiants qui lui étaient nécessaires pour être reconnue comme association officielle de Sciences Pô. Nous tenons à remercier tous les membres de l’Olivaint et du bureau Saint-John Perse qui se sont impliqués avec énergie dans la campagne qui a précédé le vote. Rappelons que la reconnaissance de la Conférence Olivaint par Sciences Pô représente un des enjeux majeurs de l’année pour le bureau dans la mesure où elle nous permet de bénéficier de tous les avantages conférés à ce statut, à savoir la possibilité de recevoir des invités au sein d’une institution prestigieuse ou encore les mêmes facilités que les associations de Sciences Pô en termes de droits d’impressions et de subventions. Une fois de plus donc, et comme chaque année depuis la création de cette procédure de reconnaissance, la Conférence Olivaint a une nouvelle fois été reconnue comme association de Sciences Pô. C’est bien évidemment une fierté pour le bureau Saint John Perse qui a pu rôder à cette occasion sa capacité à mobiliser ses membres et perpétuer ainsi le partenariat entre l’Olivaint et Sciences Pô qui existe depuis toujours. Ce premier succès a constitué une sorte de baptême du feu pour le Bureau Saint-John Perse, de bon augure, nous l’espérons, pour les prochains défis qu’il aura à relever …

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A LA RENCONTRE DE …

Jacques Delors

Cette année de l'Olivaint sera marquée, comme vous le savez, par la tenue de notre colloque dont le thème sera cette fois l'Europe. Aussi, nous avons jugé intéressant de nous rendre pour vous à la conférence donnée par l'ancien Président de la Commission Européenne, Jacques Delors, à la Mairie du troisième arrondissement de Paris, en attendant de le recevoir à l'Olivaint. La conférence donnée par l'ancien président de la commission européenne portait sur l'avenir de l'union européenne et de sa gouvernance économique après la crise grecque de cette année. En présence de Marc Olivier Padis, rédacteur en chef de la revue Esprit et de Olivier Ferrand de la fondation Terra nova, Jacques Delors a livre un expose d'environs une heure en présence de son hôte, le maire du troisième arrondissement ou se déroulait la soirée. Les nombreuses personnes présentes dans le somptueux salon des délibérations de la Mairie ont ensuite pu poser leurs questions. Sur la forme, l'expose de Jacques Delors était a la fois brillant et tranchant. Brillant par la qualité de son discours, toujours pare de pédagogie et de bon sens, a la fois soucieux de rappeler le contexte et les choix du passé tout en ne manquant pas de donner des exemples. Tranchant par un ton critique et des jugements sans concessions. Sur le fond, l'expose s'articulait de la manière suivante : une analyse de la crise grecque, de ses causes et de ses conséquences, un commentaire sur ce

que devrait être la gouvernance économique de l'union européenne et un rappel sur la méthode historique choisie par les pères fondateurs pour la construction européenne, a savoir le

processus communautaire. Selon l'ancien ministre des finances, la crise de la dette grecque et les difficultés rencontrées par la suite par les états européens pour se financer sur les marches financiers relèvent avant tout

d 'un manque de régulation de ces derniers. Il défend ainsi le rôle de régulateur que doit jouer l'état mais ne regrette pas le développement d'un système financier base sur le marche plutôt que sur les politiques des banques centrales. Ce dernier étant bien plus compétitif et permettant un meilleur financement de l'économie européenne. L'ancien président de la commission européenne en a profite pour exprimer sa réprobation de la fermeture des négociations avec la Turquie pour son entrée dans l'UE. Vouloir définir l'Europe par la chrétienté est une absurdité selon lui et envoie un mauvais signal aux autres pays. Cette définition est d'autant plus mauvaise

qu'elle est en contradiction avec l'espoir universel que seule l'UE véhicule aujourd'hui dans le monde qui est la possibilité de faire cohabiter des pays et des cultures très différente, voire ennemis au sein d'institutions communes. Jacques Delors a ainsi rappelle que seuls les pays connaissant et se souvenant de leur passé ont de l'avenir. Et de rappeler l'appel de Robert Schuman a la construction européenne comme nécessite pour construire durablement la paix en Europe. Il en a également profité pour rappeler le rôle essentiel du couple Franco-allemand dans cette dynamique. Il a souligne l'importance de la méthode communautaire qui est la seule vraiment valide pour faire avancer l'Europe politique. Un avenir qui se nomme fédéralisme mais qui est a

peine esquisse pour le moment et qui ne doit pas se faire sans consultation des peuples européens. Avancer vers cet

horizon nécessitera cependant de jouer la carte européenne sans arrières pensées. M. Delors a ainsi montrer du doigt l'attitude de pays comme l'Espagne ou l'Irlande qui sont parfois tenter de prendre de l'Union Européenne sans véritablement donner en retour. ■

Jérôme Fabiano

Pour participer à l’organisation du colloque et pour tous renseignements, contactez Alysée Bigi et Demet San à [email protected]

L’EXPOSE DE JACQUES DELORS ETAIT A LA FOIS BRILLANT ET TRANCHANT.

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Du 25 Septembre au 3 Octobre 2010, l'Université d’Été Internationale eût lieu dans la ville de Mexico, festive, haute en couleurs et apprêtée pour célébrer le bicentenaire de l'Indépendance et le centenaire de la Révolution Mexicaine.

epuis dix ans, l’Université d’Été Internationale (ISA) réunit chaque année la Conférence

Olivaint et ses associations partenaires de POLITEIA pour une semaine de conférences, de débats, de visites culturelles, de travaux communs et de rencontres de personnalités actives de la vie publique. Fondée en 1994 par un ancien membre de la Conférence Olivaint de retour au Mexique, la Conférencia Mariano Otero (CoMO) s'est inspirée d'un homme politique qui, après avoir été avocat, journaliste, puis Ministre des Affaires Etrangères en 1848, a contribué à fonder le Juico de Amparo, un mécanisme constitutionnel de garantissant la protection des libertés fondamentales. L'équipe très dynamique de la CoMO a réalisé un travail exceptionnel pour organiser l'ISA et a ainsi pu confirmer la réputation de l'hospitalité à la mexicaine. La qualité du programme, aussi riche qu'intense, permît ainsi aux membres présents de Politeia de plonger au coeur de l'histoire, de la culture et des traditions

d'une société mexicaine résolument tournée vers l'avenir. Retour sur une semaine passionnante qui commença dimanche, par une après-midi de rencontres au cours de la visite des ruines du Templo Mayor, pyramide monumentale située derrière le Zocalo, la place centrale en plein coeur de México. Le lundi 27 Septembre, l'ISA fut ouverte par une présentation de chacune des associations représentées et de leur fonctionnement, les participants étrangers venant d'Allemagne, d'Angleterre, de Belgique et de France. Le Directeur de Cabinet du Maire de México D.F inaugura ensuite officiellement l'ISA 2010, qui débuta par un débat sur la représentation au sein des Partis Politiques au Mexique, opposant le Sénateur PAN (Parti pour l’action nationale, NDLR) José Alejandro Zapata Perogordo , à la Vice-présidente national du parti Convergencia. L'après midi nous permit de réfléchir aux défis auxquels la démocratie mexicaine doit faire face. La table ronde réunit l'ancien Président de l'Institut Electoral Fédéral, M. José Woldenber, la Présidente de l'Institut

Fédéral d'Accès à l'Information, Mme Jacqueline Peshard et le Coordinateur Général du Projet d'Assistance Electorale et d'Observation du PNUD, M. Dong Nguyen. Ce débat passionnant eût lieu au sein du Centre d'Etudes Historiques du Mexique dont la visite nous permît ensuite de voir en plus du traité fondateur de la nouvelle Espagne écrit par le célèbre conquistador Hernan Cortès. L’unique document authentifié signé de la main de Christophe Colomb. Le mardi 28 Septembre, c'est au sein d'une salle de conférence du prestigieux Hôtel Solmélia que nous avons assisté à une conférence animée par Rolando Cordera sur la pauvreté et l'exclusion en Amérique Latine, suivie par un état des lieux de l'Art au Mexique par la grande chanteuse Indienne Susana Harp et la Directrice de la Cinémathèque Nationale, Paula Astorga Riestra. Nous fûmes invités à déjeuner en compagnie du Président du Pan au siège du Partido de Accion Nacional, au pouvoir actuellement. L'après midi, le Chercheur français David Recondo, Professeur à Sciences PO nous exposa son travail sur le multiculturalisme à l'heure de la globalisation. Au coucher de soleil, nous fûmes visiter les expositions sur les Empires Aztèques et Maye du mondialement connu Musée d'Anthropologie. La journée du mercredi 29 commença par une visite guidée du Sénat suivi d'un déjeuner-débat avec la Sénatrice indépendante Yeidckol Polevnsky Gurwitz. Plus tard, le Ministre de la Sécurité Publique M. Monte Alejandro Rubido tînt une conférence sur la lutte contre le crime organisé et le narcotrafic en Amérique Latine. En début de soirée, une conférence sur le rôle de l'ombudsman (le médiateur de la République Mexicaine) et la protection des Droits de l'Homme >>>

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DOSSIER

La Pierre du Soleil, au musée d'Anthropologie de Mexico nous permît de rencontrer le Juge Suprême José Ramon Cossio Diaz et Alberto Herrera Aragon, le jeune et brillant Directeur d'Amnesty International au Mexique. Un dîner à l'Ambassade de Belgique clôtura cette excellente journée. Le jeudi 30 Septembre, trois conférences sur le développement durable et le réchauffement climatique s'enchaînèrent, permettant aux membres de Politéia de faire le point sur la situation actuelle, un mois avant

que ne commence la XVIème Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique. L'après-midi, un débat interne sur le rôle des jeunes dans le développement social précéda une magnifique soirée où nous fûmes accueillis à la résidence de l'Ambassadeur de France, SEM Daniel Parfait.

Debat sur le rôle des jeunes dans le développement social Le vendredi matin commença par une visite de la Maison Présidentielle de Los Piños, de ses magnifiques jardins ombragés, et d'une promenade commentée le long de la collection des statues des anciens Présidents du Mexique. L'Assemblée Générale du

réseau Politéia eût lieu ensuite dans une salle au sein du Parlement. Cette séance de travail fut l'occasion de dresser un bilan de l'ISA 2010, d'évoquer les perspectives de développement de l'organisation, mais aussi de coopter officiellement la Conférence Olivaint de Belgique. La soirée de gala fut organisée dans une ancienne hacienda réunissant nombres de nos invités d'honneur. Le Samedi 2 Octobre, le jour de clôture de l'ISA fut l'occasion idéale de gravir les marches de la plus grande pyramide Méso-Américaine jamais construite en Amérique précolombienne, la pyramide de la Lune à Teotihuacán. ■

Gaël Marchand

VERBATIM

« Je suis heureux de recevoir dans cette Résidence les représentants d’une jeunesse si dynamique et active, accompagnée par des personnalités renommées de la vie publique et privée du pays, des enseignants, des universitaires, des chefs d’entreprises et des intellectuels», SEM Parfait, Ambassadeur de France au Mexique, à l’occasion de la réception en l’honneur du l’ISA, le 1er septembre 2010.

Fondée en 1994, la Conférence Mariano Otero (CoMO), réunit des personnalités du monde politique, économique et culturel du Mexique et du monde. Composé d'étudiants et de jeunes professionnels issus de formations universitaires et idéologiques diverses, la CoMO offre un espace de

débat à huis clos dans un climat de pluralisme et d'impartialité. L’objectif est de fournir un espace alternatif et une formation supplémentaire aux étudiants du Mexique. La CoMO fait également partie du réseau international Politeia, qui vise à renforcer les liens entre les étudiants des pays qui forment ce réseau et à permettre une étude plus approfondie des questions d'intérêt international. Pour en savoir plus sur les activités de la Conférence Mariano Otero, visitez leur site internet, www.conferenciamarianootero.org/

Sur l'initiative de la Conférence Olivaint a été créé en juillet 2002 le réseau POLITEIA, partenariat international d’associations étudiantes, en vue de favoriser le développement de la vie publique à travers le débat et l’éducation à la politique. Tous les ans, l'Université d'Été Internationale (ISA) réunit l'Olivaint et ses associations partenaires pour une semaine de conférences et de travaux. Après Zagreb, Bratislava, Varsovie, Berlin et Paris, Mexico accueillera l'ISA 2010. Par ailleurs, Français, Allemands et Polonais, se réunissent chaque année à l’occasion des rencontres jeunes du Triangle de Weimar (à suivre dans le prochain numéro d’A débattre, NDLR). Sont également membres du réseau POLITEIA la Conférence Mariano Otero (Mexique), la Conférence Olivaint de Belgique, le Young Diplomat’s Center (Pologne), le Studentenforum im TSK (Allemagne), l’European Circle of Croatia, le Foro Generacion del 78 (Espagne), Efpolit (Slovaquie) ou encore le Grimshaw Club (Royaume-Uni).

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INTERNATIONAL SUMMER ACADEMY MEXICO 2010

FINAL REPORT

The 10th

edition of the International Summer Academy (ISA) of the International

Network Politeia was held in Mexico City, from September 26th

to October the second, organized by the Conferencia Mariano Otero (CoMO). This event constituted an important opportunity to strengthen the links among the associations that form the Politeia Network and promote greater communication and collaboration in different fields among its members. On a lower level, the organization and coordination of the ISA also allowed for the strengthening of the CoMO and the consolidation of the professional and personal links among its members.

After participating in different activities during one week, it is possible to conclude that ISA’s final results are completely satisfactory in every sense; however there are some opportunity areas than can be improved in the future for the organization of national events or for subsequent international meetings. This final report intends to present ISA 2010’s development and results in a concise form, in order to have it as a reference for the organization of future Politeia events, in particular, the ISA 2011.

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INTERNATIONAL SUMMER ACADEMY 2010

Dates: September 26th to October the 2nd Main venue: Hotel Meliá (Paseo de la Reforma 1, 06030, México D. F.). Participant’s fee:

150 ϵ (including: accomodation, meals, and activities)

Organizing committee:

Conferencia Mariano Otero

• Nadjeli Babinet (General Coordinator) • Oswaldo López (General Secretary) • Daniel Sibaja (Funding Coordinator) • Desirée Colomé (International Officer) • Luis Ángel Monroy • Jorge A. Morales • Francisco Parra • Gabriel Espinosa • Jorge Esparza • Ana Hilda Ramos • Odette Cáceres

Politeia participants

• o Aurélien Bellucci Conférence Olivaint (France)

• o Gael Marchand • o Patrick Nguy

• o Marie Dalle Conférence Olivaint (Belgium)

• o Philipp Hartmann Studentenforum im Tönissteiner Kreis e. V. (Germany)

• o Andrea Thiel

• o Ida Danewid Grimshaw Club (United Kingdom)

• o Hanna Hagos • Bertha Contreras • Eduviges Villegas • Juan Zacarías

Participants from indigenous communities

Sunday September 26th: Welcome session and introduction to ISA 2010 Presentations of participants Tour around Mexico City’s historical downtown Dinner at Sanborn’s de los Azulejos

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PROGRAM FOR LECTURES AND ACTIVITIES

Monday September 27th: 10:00-11:30Luis Rosendo Gutiérrez Romano, Mexico City’s Treasurer

Oficial ISA 2010 inauguration Guadalupe Loaeza, writer

12:00-13:30

The challenges of political parties’ representativity Alejandro Zapata Perogordo, Senator for Partido Acción Nacional (PAN) Martha Tagle, Nacional Vicepresidente of Partido Convergencia

15:30-16:30

Lunch at Casa de la Cultura Jesús Reyes Heroles with Fernando Cravioto, Director for Social Development in Coyoacán.

17:00-18:30Dong Nguyen, General Project Coordinator for Assistance to Electoral Observation of the United Nations Development Program José Woldenberg, Former President-counsellor of the Federal Electoral Institute (Instituto Federal Electoral) Jacqueline Peshard, President of Federal Institute of Transparency (Instituto Federal de Acceso a la Información)

The challenges of democracy (alternate venue: Centro de Estudios Históricos de México)

19:00-20:30

Guided visiti to Centro de Estudios Históricos de México (CEHM) by its Director, Manuel Ramos Medina

20:30-21:30

Cocktail at the CEHM

Tuesday September 28th: 09:30-11:00Rolando Cordera, Member of the National University’s board Eufrosina Cruz Mendoza, social activist for indegenous women rights Jesús Gastelum, Vice deputy for Political Studies and Education at the Partido Acción Nacional headquarters in Mexico City.

The challenges of poverty and marginalization in Latin America

11:30-13:00

Art and its challenges in Mexico Susana Harp, Singer Paula Astorga Riestra, General Director of Nacional Cineteca

13:30-14:30

Lunch at Partido Acción Nacional headquarters for MexicoCity with its president Obdulio Ávila Mayo

15:00-16:30

Multiculturalism in Latin America and its challenges David Recondo, Profesor of the Institute d’Études Politiques (Sciences Po Paris) and El Colegio de México (Colmex)

Wednesday September 29th: 10:00-12:30

Breakfast with Yeidckol Polevnsky Gurwitz, Senator for Partido de la Revolución Democrática (PRD) and guided visit of the Senate

15:30-17:30

The fight against organizad crime in Latin America Monte Alejandro Rubido, Viceminister on Prevention, Vinculation and Human Rights of Security Ministry Javier Oliva Posadas, Professor of the National University (UNAM)

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PROGRAM FOR LECTURES AND ACTIVITIES

18:00-19:30

The role of ombudsman, constitucional courts and NGOs on the protection of human rights José Ramón Cossío Díaz, Minister of the Nacional Supreme Court of Justice Alberto Herrera Aragón, Executive Director of Amnisty International Mexico

20:30-22:00

Cocktail at the Oficial Residence of Belgium’s Ambassador Boudewijn Dereymaeker

Thursday September 30th 09:00-10:30Gabriel Quadri, General Director of Eco Securities for Mexico and Central America

The challenge of climate change: perspectives for UN Summit in Cancún,

11:00-12:30

Sustainable development and its challenges Francisco Guzmán López Figueroa, Director for Security and Environment of Mexican Petroleum Institute Luis Manuel Guerra, Ecological Merit Award and founder of Instituto Autónomo de Investigaciones Ecológicas

13:00-14:30

Business and sustainable development Alejandro Lorea, General Director of Comisión de Estudios del Sector Privado para el Desarrollo Sustentable (CESPEDES) Adolfo Alanis, Director of Fundación Grupo Modelo Juan Carlos Camargo, Ecology Manager for Wal-mart México

17:00-18:00

Internal debate: “The role of the youth in development”

19:00-21:00

Cocktail at the Official Residence of France’s Ambassador Daniel Parfait

Friday October the 1st: 10:00-13:00

Visit to Los Pinos Oficial Residence

13:00-14:30Congressman for Partido Acción Nacional

Lunch at the Congress with Agustín Torres Ibarrola,

16:00-18:30

Internal debate “The future of Politeia”

19:00-22:00

Closing Cocktail at Hacienda de los Morales

Saturday October the 2nd: 08:00-13:00

Visit to Teotihuacan

22:00

Farewell party

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FINAL RESULTS AND CONSIDERATIONS Young students are very conscious of the importance of the role they have to play in the future, specifically in relation to development, international cooperation and the new challenges that globalization has brought. However, being conscious of it is not enough, for it is necessary to assume compromise and take concrete actions. Associations like Politeia and those national ones that are its members represent an important space for reflection, dialogue and convergence between different opinions, perspectives and experiences. Also, the ISA is fundamental for the exchange of ideas in a global atmosphere that allows for the vinculation of young students and helps them in the fulfillment of the compromises they undertake, both at the national and international level.

Experience from lectures

During the lectures, debates and activities of the ISA 2010, participants had the opportunity to think about and acquire new knowledge on different issues which are (or should be) priorities in the national and international agendas. Political representation and democracy challenges, climate change, defense and promotion of human rights, development and poverty, security and fight against organized crime, multiculturalism, and the role of art in contemporary society, are all subjects of great relevance in the 21st century and were all discussed during ISA 2010. All the speakers’ presentations and shared experiences of Mexican and international participants yielded for a common space for discussion and exchange of perspectives. In this sense, although Politeia’s main objective has never been the promotion of joint action or international activism among its members, it is not possible to neglect the fact that each participant gains new ideas and perspectives that might become useful for the projects they participate in or future actions they decide to undertake.

Interpersonal relations

The ISA 2010 was an extremely exhausting experience, both physically and mentally, however, it also was a unique and unforgettable experience in which many friendships were born. Beyond the academic sphere and all the knowledge acquired, interpersonal relations are a certain achievement of this week. The tools on telecommunications which we have now give the opportunity to sustain and strengthen these links, in order to create deeper relations, more joint activities and continue sharing experiences. Nowadays, nor the problems nor their solutions are necessarily local and being so, we must take advantage of the social capital resulting from the ISA in an effective and sustained way.

FUTURE CHALLENGES

ISA 2010, as any international event of these characteristics, has obstacles and challenges that constitute opportunity areas for the future. In this sense, it is important to identify those aspects that can be done better and propose different ways to do it. The main objective on thinking about these issues is that of having them in mind for the organization of future ISAs, particularly, the one in 2011. The Politeia Network must be in continuous development and consolidation and a careful analysis of its activities and their results becomes mandatory.

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Agenda

First of all, it is necessary to think about the planned schedule and the unforeseen circumstances that might arrive. If we have a pretty tight schedule we run the risk of having everything postponed just for a little delay in one activity of the day, which in turn might create an impression of lack of organization and commitment. Also in this respect, we need to remember that Politeia is an international organization in which different perspectives on the same issues must come together. With the purpose of taking the great advantage of the quality and richness this can give to the event, we need to consider the possibility of dealing with issues in which everyone can participate. It is definitively difficult to discuss global issues without bringing them to the local reality of the organizing country. If this is the case, then it would be necessary to consider giving background information in advance to the international participants so that they can be better prepared for the discussions.

Contact and communication

Contacts between Politeia members should not be limited to the organization and development of the ISA each year. All the associations that belong to this international network undertake regular activities that, if shared with all the other members, might help to maintain the exchange of ideas and the deepening of collaboration among them. Politeia can be, and must be, much more than an annual event such as the ISA, despite the distance and differences in the internal dynamics of each association. In this sense, it is necessary that Politeia members use efficiently the technological resources they have at their disposal and establish permanent dialogue mechanisms in a joint effort to consolidate the exchange of ideas and flow of information.

FINAL COMMITMENTS

The main objective of the internal debate “The future of Politeia” was to designate the member association that will be in charge of organizing the ISA 2011, which was certainly not an easy task and brought into the discussion many other aspects of Politeia organization. The first problem was that international delegates could not decide on the organization of next ISA without consulting with their national boards. Viewing this, the final agreement was the establishment of a time table considering different options in order to achieve a final agreement. (See Anex)

Looking for taking the most advantage of the opportunities offered by the Politeia Network and the existing links among its different member associations, ISA 2010 participants agreed on different commitments.

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Actions to be taken by the current Coordinator of Politeia Conferencia Mariano Otero (CoMO)

1 Until the definitive decision has been made, CoMO ([email protected]) will continue as a de facto Coordinator of Politeia activities through international officer Desirée Colomé ([email protected]).

2 Politeia Coordinator will set up a Facebook page for Politeia.

3 Politeia Coordinator will also create an electronic platform (Google group or web site) where ISA documents can be stored and contacts administered. The platform will be administered by the Politeia coordinator.

4 Regular Politeia conferences via Skype will be organized to keep the member conferences updated on each other’s activities.

5 Politeia Coordinator will be in charge of handing in to the next Coordinator a notebook with highlights, lowlights and deltas of the period showing the difficulties met and pointing out some opportunity areas that can be improved. This document should also contain a working contact list of all Politeia member associations which must be updated based on each association reports and information.

Actions to be taken by the next Coordinator of Politeia (organizer of ISA 2011)

1 The host of the International Summer Academy (ISA) 2011, since defined, will take over Politeia coordination from the Conferencia Mariano Otero (CoMO).

2 The next Politeia Coordinator will take responsibility for all tasks enlisted above and carried out by the current Coordinator.

3 Next Politeia Coordinator will assume full responsibility on organizing ISA 2011 and will inform all other members of the developments in the process.

Actions to be taken by each member association of the Politeia network

1. All member associations must designate an international officer (IO) that will be the main contact with Politeia; once they have made their choice, they have to inform all of the other members and provide all the contact information. This process should be done every year or every time each association considers it necessary, as soon as they inform all the members of the network.

2. Each IO should have a Politeia mailing address.

3. Every member association should include the Statutes of the Politeia network in their webpages.

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4. Although Politeia groups similar associations, each of them has different objectives and internal dynamics according to the activities they undertake. In this sense, each member association must inform all others about their objectives and internal rules, as soon as possible, specifying the type of activities they engage in and the time of the year in which they change their boards.

5. On behalf of all Politeia members, ISA 2010 participants agreed on maintaining contact and exchange of information on a regular basis. In particular, there was agreement in that international officers of every member association must hold regular meetings through Skype and send activity reports that allow every member to know what is being done around the network and contribute to the strengthening of the dialogue and exchange of opinions.

CONCLUSIONS AND THOUGHTS FROM MEMBER ASSOCIATIONS

Conferencia Mariano Otero (Mexico)

The organization of ISA 2010 constituted a great challenge to the Conferencia Mariano Otero (CoMO), but was also an important opportunity to reconsider its objectives, internal dynamics and strengthen the links among its member so as allowing for the integration of new generations. The organizing committee started to work five months in advance, in the moment in which they sat in front of a blank paper and started to delineate the goals and contents of this event. These five months were of hard work: meetings, documents, interviews, phone calls, and so on; however the final result was worth it. At this point it turns out to be useful to evaluate the achievements and challenges of the organizing process in order to learn from them and contribute to the developing of our association.

Organizing team

The team collaborating in the organization of the ISA did an excellent work which constitutes one of the greatest lessons of this process, and certainly something we need to keep with us. The efforts made during the months were not from a single person, nor a couple of members, but of a numerous group in which each one worked according to their possibilities. In this respect, just as international friendship was one huge achievement of ISA 2010, we can also thank the chance we had to deepen the links among CoMO members

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Intergenerational relations and integration of new generations

CoMO is an organization founded in 1994 and through which a lot of different generations have passed. Due to differences of interests and life projects, sometimes it turns out to be complicated to keep in touch with all the members and consolidate intergenerational relations. The organization of the ISA was a great chance to put members from different generations face to face and awaken a feeling of belonging to an association as consolidated as ours. Having the opportunity to talk with ancient members of CoMi, so as the great support they brought to the organization process were key elements in the success of the event. It is now our task to keep and consolidate these renewed links among us. CoMO should also look for the integration of new members, which has always been a fundamental characteristic of our association and the one that has allowed for its existence during these past 16 years. However the integration of new generations must not become an obstacle for consolidating the links among different generations, for this ISA mayor lesson is that commitment to CoMO never fades and ancient members have still a lot to give.

Conférence Olivaint (France)

Conférence Olivaint (Belgium)

In many optics the ISA 2010 has been a successful and inspiring gathering for the Politeia network. The panels’ topics were interesting, though at first not always locatable for us, foreign participants, due to our proper lack in knowing the particular Mexican context. In total they certainly provided us a good picture of the country’s situation, achievements, potentials and challenges, as testimonies the fact we pretty quickly forgot about these first timid positions we were standing in and got involved in debating. It surely was an intense getting-to-know and global-through-local reflection program. We hope this main reflective aim can be prolonged in Politeia’s further activities. As sole suggestion I would put that the ISA, next to being an occasion for one to immerge on several of a country’s governmental important topics in an intensive one-week conference, and to organize Politeia, could be an opportunity for comparative panels on cross-national objects centered on specific issues as well (p.e. comparing social systems, electoral institutions etc.) Maybe this comparative provision can be asked from members’ representatives. A 15 min presentation of each conference and its policies, at the inauguration of the week is definitely a step to preserve. Second, concerning the social activities taken care of, they were particularly group bounding and certainly appropriate. The general program gave us the impression Politeia could get much more out of its potentials than it actually does and, joining the overall comments, at the COB we sincerely hope to cooperate more and more intensively within and through the network and are willing to get more actively involved, in the wish to consolidate the relations between members and extend it to new ones in a certain future

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DOSSIER

Finally, the logistics were over-satisfying and reflected good organization, warm hospitality and gentleness. The sponsor scouting seemed to be particularly well managed. In sum, Mariano Otero did a great job for what we thank and congratulate them for, and the Conférence Olivaint de Belgique hopes that, as a new member of the network, it will have the opportunity to welcome all of the partner conferences in Belgium soon.

Studenten Forum im Tönissteiner Kreis (Germany)

ISA 2010 was a challenging and inspiring conference. We greatly enjoyed the lecture and debates on such a broad and interesting variety on topics and the wonderful social program the Conferencia Mariano Otero had put together. It was clear from the program and the flawless organization what a great effort the organizing team had put into the event. Our only suggestion (to the organizer of the next ISA) with regard to the setup of the conference would be to consider having the Politeia session earlier, and maybe to reserve more time for their purpose. I think this is a very important point on the agenda of an ISA, and in the end the danger of time pressures arriving is always greater. We absolutely agree that we should use the momentum created by this ISA to strengthen our cooperation. At the Studentenforum im Tönissteiner Kreis e.V., we will make an even greater effort for the timely information of our partners about events (both internal events and, for example, conferences and workshops organized on specific topics). We are always delighted to be welcoming you there. It was a great idea to have all partner organizations prepare statements, and this might even be taken to a next level. The representatives could be asked to present on a topic that characterizes their particular country/organization in a more formal way. This would have to be communicated well in advance in order to allow for the conferences to prepare, but it would, in my opinion, be a great contribution to a conference.

Grimshaw Club (United Kingdom

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PORTRAITS Anciens ou nouveaux, ils ont marqués ou marqueront, chacun à leur façon, l’histoire (voire l’Histroire !) de la Conférence Olivaint. A débattre dresse pour vous leurs portraits. Saint-John PERSE, notre figure tutélaire

Le nom de Saint-John Perse reste associé à l'une des œuvres les plus accomplies de la poésie française du XXe siècle, encore trop peu connue du grand public. Derrière ce

mystérieux pseudonyme, se cache aussi Alexis

Leger, l'un des diplomates les plus éminents de la Troisième République, personnage clé de la politique étrangère française de l'entre-deux-guerres. Toute sa vie durant, l'homme aura su mener de front la lente édification d'une œuvre poétique exigeante et une carrière de haut fonctionnaire qui l'aura hissé aux hautes sphères de la République. Il aura su concilier la charge des grandes responsabilités sans jamais sacrifier la quête de l'esthétique sur la durée. Une quête qui anime aussi les membres du bureau qui porte son nom. Et c'est parce qu'il avait compris qu'il n'est pas nécessaire d'instaurer des frontières pour dépasser les oppositions ou les conflits, que nous nous retrouvons en cet homme. Comme lui nous croyons au dialogue, parce que nous croyons en l'autre. Nous tentons, avec toute la modestie nécessaire, d'imiter un homme qui a été l'acteur et l'auteur de sa propre légende.

De nouveaux cooptés Abel MEBKHOUT Abel est un peu ce qu'on pourrait appeler un "naufragé" du droit. Formé en économie à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, il décide après

l'obtention de son DEUG de voguer vers des horizons lointains et de s'échouer sur des terres qui lui étaient alors inconnues. Le

Canada, l'Angleterre, l'Australie, le

Japon, la Corée, le Brésil l'accueilleront chaleureusement mais sa terre de prédilection demeurera les Etats-Unis. Après un périple de plus de deux ans, il se décide finalement à rejoindre la patrie des Lumières et entame des études de droit à Paris 1 et à l'Université de Versailles. Spécialisé en arbitrage international, il se refuse toutefois à n'exercer que dans ce domaine. Il lorgnerait, dit-on, sur la finance. L'universalité est sa matière et l'apprentissage son obsession. Comment pourrait-il en être autrement, lui qui a fait sienne la fameuse phrase de Vinci: "Faites que votre tableau soit toujours une ouverture au monde. Alix DEVILLIERS Un mot d'ordre : l'aventure. Heureusement, l'aventure, c'est le désordre dans l'ordre. Après avoir grandi en partie en Belgique et aux Etats-Unis, Alix s'est expatriée à Cambridge afin d'obtenir une licence en droit. Depuis, elle étudie le droit

des affaires à Paris II, cette année en master 1. A la recherche de nouveaux horizons, elle a enseigné à des

nonnes bouddhistes dans l'Himalaya puis s'est essayé aux relations internationales au Conseil international des Musées. C'est en tentant de sortir des cadres que lui impose sa discipline qu'elle a découvert l'Olivaint. Ce sont autant la qualité de ses intervenants que la curiosité et le dynamisme de ses membres qui l'ont poussé à demander sa cooptation. Des voyages, du débat... une nouvelle aventure commence. Paul ROLLAND Originaire de Lille, cela explique son

attrait pour les bonnes bières, Paul est juriste en cours de

formation. Etudiant à

l'Université Panthéon-Assas

et à la Sorbonne, il a un peu voyagé en

effectuant sa troisième année de Licence de droit en Erasmus à Dublin. Attiré par la vie publique et politique, il aime l'art oratoire, qu'il a pu pratiquer à différentes occasions et s'intéresse également à la défense. Il est un européen convaincu. Il se destine à une profession qui le « passionne » d'ores et déjà : celle d'avocat dont, comme Voltaire, il pense que c'est « le plus bel état du monde » Adrien SERRE Actuellement à l’école des avocats de Versailles, Adrien se destine tout naturellement à l’avocature. Ouvert d’esprit et passionné par cette noble matière qu’est le droit, il détient plusieurs spécialisations à son actif, que ce soit en droit de l’immobilier, droit des affaires ou encore en droit du travail. Désireux de concilier dans sa vie professionnelle future la profession d’avocat et l’enseignement, il s’est engagé dans une thèse afin de parvenir à cet objectif. Grand amateur de sport, il n’en demeure pas moins passionné de cinéma et apprécie particulièrement se réfugier dans la littérature. Sa curiosité, son intérêt vivace pour la chose politique, ainsi que la volonté de faire de nouvelles connaissances l’ont amené à intégrer la Conférence Olivaint. Mathilde MERAT-BALAIAN Née le 28 décembre 1988, Mathilde vient de terminer un master 2 de littérature française à l'ENS Ulm et à la

Sorbonne, et commence un master 2 de

relations internationales à

l'Institut Supérieur de

Relations Internationales et Stratégiques. Elle espère plus tard travailler dans la fonction publique d'Etat, idéalement dans la diplomatie. Elle pratique le violon, l'équitation et le ski alpin depuis son enfance. Ses intérêts sont très divers, et incluent la musique classique, l'opéra, la philosophie des sciences, la médecine et l'histoire diplomatique. Passionnée par le débat d'idées, >>>

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PORTRAITS >>> elle est très attachée aux valeurs de la laïcité, du rationalisme et du scepticisme scientifique. Léonard GALAIS Né le 29 Juin 1987, il grandi à Chartres. Une enfance bucolique, une éducation profondément humaniste et quelques expériences onaniques plus tard, il obtient un Baccalauréat scientifique. Déjà partagé entre un réel goût pour les sciences et une certaine appétence pour les lettres, il hésite entre les sciences politiques et fondamentales, entre Saint Guillaume et Saint Jacques, entre Machiavel et Bolzano Weierstrass. Allez savoir

pourquoi la blouse blanche l'emporta sur le foulard vichy, s'en suivirent trois années de classes préparatoires aux

Lycée Louis Le Grand, plongé dans la géométrie vectorielle et l'algèbre linéaire. Par la même détourné de ses aspirations premières et floué dans son désir de lecture, il entre ensuite à l'École des Ponts et Chaussées, où il retrouve les moyens matériels de satisfaire son goût pour les livres, l’éthanol et le RER A. Il lui faut ensuite choisir sa voie et c'est cette fois-ci sans tergiverser qu'il intègre le département d'économie, dont il suit les cours depuis deux ans maintenant. Pierre LEQUET

A l’instar du Général de Gaulle, Pierre Lequet s’interroge sur la place que doivent occuper les idéaux et le pragmatisme dans la

construction du bien commun : « On ne fait rien de sérieux si on se soumet aux chimères, mais que faire de grand sans elles. » Pierre pense que la seule solution est de se procurer une paire de chaussures

qui résisterait aux allers-retours constants entre le monde des idées et le monde du pouvoir. Voici de quels matériaux ses souliers sont composés : un talon Gaulliste, une semelle de juriste privatiste, une empeigne en rhétorique et des lacets en humanités de fabrication Khâgne BL. Sa passion du bon mot et du mot poétique sont autant de fleuris et de dentelures sur ses richelieu politiques. Ce n’est pas un hasard si, ainsi chaussé, il est entré à la conférence Olivaint. Leonardo BRIJALDO Évoluant à la croisée des mondes depuis son enfance, Leonardo a grandi entre la France et la Colombie où il a vécu 9 ans. Cela a contribué à

développer son intérêt pour les

relations internationales

et le dialogue entre les

cultures. Lorsqu’il décide

d’y consacrer ses études son fort esprit de contradiction le pousse à refuser de limiter son profil. Ainsi, après un Bac scientifique, il choisi de suivre des cours de langue et civilisation japonaise à l’Institut national des langues Orientales afin de s’ouvrir à une langue et une culture autres que celles au sein desquelles sa naissance l’a fait évoluer. Il poursuivra également des études de droit auxquels s’ajoutera un investissement associatif important le conduisant à voyager à travers l’Europe en enchaînant conférences et séminaires. Diplômé de la Sorbonne en droit des affaires et en droit international privé, il entame aujourd’hui la rédaction d’une thèse consacrée à l’arbitrage en matière d’investissements internationaux. Amateur de théâtre, d’histoire et d’écriture, il est également intéressé par les questions publiques, les échanges et les débats d’opinion. Il rejoint à présent la Conférence Olivaint pensant

y avoir trouvé le lieu où synthétiser l’ensemble de ses passions. Thierno THIAM Après une enfance passée à Bamako au Mali, Thierno arrive en France pour suivre une classe préparatoire et intègre l’école de commerce de Rennes. Il s’implique dans l’équipe SIFE (Students In Free Entreprise) de son école: cette ONG américaine organise un concours international annuel visant à la promotion de l’économie de marché et de l’entreprenariat.

Après une expérience d’un an dans un cabinet en conseil, il s’oriente vers le droit des affaires à l’Universités Paris 2 Assas.

Passionné de relations internationales et de questions de société, Thierno souhaite assouvir sa curiosité et son goût pour les débats en rejoignant la Conférence Olivaint en 2010. Guillaume TAHAR Étudiant à Sciences Po au sein du master Finance et Stratégie, mais aussi à l’ENSAE en économie et en statistique, Guillaume aime mêler les contraires. Ardent défenseur de la rigueur scientifique, il ne cherche

néanmoins pas à se soustraire à l’esprit de finesse. C’est pourquoi il rejoint la

Conférence Olivaint, haut lieu de débat et

de réflexion politique, où l’élégance du verbe n’enlève rien à la justesse de la cause défendue. Se destiner à une carrière internationale ne l’empêchera pas d’emporter avec lui un morceau de cette tradition française où se marient tolérance et polémique, tradition et renouveau, bien public et liberté.

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Transmettre pour construire, d’Hervé Mariton Le député de la Drôme affirme sa confiance dans la transmission. Dans son livre Transmettre pour construire, Hervé Mariton s’attache à éclairer la problématique de la crise par des propositions où transparaissent des convictions solidement ancrées pour réformer, sans affrontement ni rupture, en « visant le juste » : l’école, l’identité nationale, la bioéthique, la famille, le numérique, etc. Paru aux éditions Pygmalion.

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L’ECOLE DES TRIBUNS

Cette année encore, l’art oratoire est l’une des activités phare de l’Olivaint. De l’Ecole des Tribuns à la Joute de Conférences en passant par les présentations et joutes devant nos invités du mercredi, Arthur Silve, Responsable de l’art oratoire, revient pour nous sur les diverses opportunités données aux membres de la Conférence Olivaint, d’éprouver leurs talents d’orateurs.

'apprentissage de la prise de parole devant un auditoire, élément indispensable à une

formation complète à la vie publique, est au cœur de l'activité de la Conférence Olivaint. Forte d'une longue tradition, l'association a ainsi formé des générations successives de membres qui se sont essayés à l'art oratoire en vue de leur engagement politique, pour travailler leur pouvoir de conviction et découvrir leurs qualités de leader. La Conférence Olivaint est donc également un centre de formation à l'art oratoire. Au centre de cette formation, l'intervention de notre conseiller en expression orale, Maître Schnerb (dont la première intervention aura lieu en janvier 2011, NDLR), qui anime plusieurs séances de "l'Ecole des Tribuns". Maîtrise de la voix, gestion du stress, empathie avec l'auditoire, humeur et émotions sont autant d'éléments qui sont abordés lords de ces séances. Exercices de mise en pratique, un membre présente chaque semaine notre invité, et le thème de la séance donne lieu à une joute oratoire précédant l'intervention de l'invité. Jouter devant un ministre ou établir son portrait, c'est l'opportunité que la Conférence Olivaint offre à chacun de ses membres. Des séances d'entraînement à la plaidoirie, à la prise de parole en équipe ainsi qu'à la joute sont en outre régulièrement proposées par le responsable de l'art oratoire. Le cycle d'art oratoire à la Conférence Olivaint passe désormais par son apogée lors de la Joute des Conférences, concours opposant nos quatre meilleurs jeunes orateurs à leurs homologues de l'Ecole Française du Barreau. La deuxième édition de cette joute fut un succès, qui a donné l'impression d'une institution déjà pérenne. La troisième édition aura

pour objectif de confirmer cette impression, et d'inscrire définitivement cet événement parmi les grandes rencontres annuelles de la rhétorique. Les Soirées d’Éloquence de l’Olivaint La Conférence Olivaint a fait sa rentrée le mercredi 22 septembre 2010 avec une soirée d’éloquence qui a vu quatre membres de l’Olivaint (Youssef Ben Ismaïl, Salomé Berlioux, Pierre Delavigne et Pierre Lequet) confronter deux membres de la Conférence Lysias (Arthur Dehaen et Quentin Reynier) et deux de Sciences Polémiques (Yacine Kretz et Guillaume Prigent) devant un jury composé d’anciens Secrétaires de la Conférence du Stage. La Conférence Olivaint a ainsi débuter son cycle oratoire sous les chapeaux de roues avec une soirée d’éloquence aux allures de mini-Berryer. Les commentaires acerbes et parfois douteux – on s’interroge sur la pertinence des propos à la limite du sexisme de certains comme sur la raison d’être des critiques sur le physique des jouteurs) – fusèrent parmi les membres du jury, pour le plus grand bonheur (ou pas) de l’assistance. Chacun aura en tout cas pris plaisir à découvrir les sujets toujours pleins d’originalité, tels "Faut-il prendre un dernier rom pour la route ?", concoctés pour les jouteurs. Jouteurs qui auront su faire preuve aussi bien d’esprit que d’humour dans le fond, de prestance et d’assurance dans la forme. Si certains (moi, entre autres) ont ressenti une certaine violence dans les critiques portées par le jury, il faut leur reconnaître une grande justesse (et je ne dis pas cela parce que les deux des trois champions de la soirée étaient des Olivaints !). ■

BLK.

IMPRESSIONS La conférence de Bernad Boucault, vue par Pierre Delavigne. La salle frétille. Les étudiants sont en alerte, le cœur battant, chacun écoute, attend les mots. Ce soir, Bernard Boucault prend la parole pour une heure. Une heure pendant laquelle ce haut fonctionnaire à la carrière exemplaire présente le Saint Graal des étudiants de Sciences Po et d’ailleurs : l’Ecole Nationale de l’Administration, ou plutôt l’E.N.A. Ils sont nombreux, les étudiants venus ce soir écouter le directeur de l’école de la haute fonction publique. Ils écoutent avec ravissement ce fonctionnaire modèle leur présenter son école et les inviter à passer un concours sélectif et ambitieux. Bernard Boucault connaît son public et tâche aussi de retirer des têtes de ces jeunes si pleins d’avenir les préjugés défavorables qui entourent cette formation. Démocratiser l'accès à la haute fonction publique et professionnaliser la formation des hauts fonctionnaires, voilà les maîtres mots de cette soirée. Et si notre haut fonctionnaire ne convainc seulement qu’à moitié lorsqu’il affirme que loin d’être coupé des réalités, les énarques sont une élite capable et reconnue, le public jamais lassé posera des questions sans langue de bois. Conflit d’intérêt, position mondiale de l’ENA et adaptabilité de la formation pour les carrières européennes, tout est abordé. Et chacun de repartir avec une image d’Épinal différente de la première et d’espérer un jour pouvoir inscrire sur son CV un passage à l’ENA, cela même si l’enchanteur Bernard Boucault ne laisse subsister aucune illusion : « la meilleure chance de réussir au concours, c’est encore de l’avoir déjà passé une fois !».

L

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LES ARCHIVES DE L’OLIVAINT Chers amis, comme vous le savez notre association est la plus ancienne de France. Vous pouvez facilement connaître l’histoire de cette aventure en tapant son nom sur Internet et tomber ainsi sur l’article qui lui a été consacré sur Wikipédia par l’un des grands spécialistes de l’Olivaint, David Colon, ancien président de l’Olivaint et aujourd’hui professeur à Sciences Pô. Aussi cette nouvelle rubrique n’a pas la prétention de faire autorité en la matière ni de contester la légitimité des anciens, gardiens de la mémoire olivaine, de l’association sur son histoire mais bien au contraire de vous la faire découvrir avec leurs concours et nos ressources documentaires. L’idée de cette rubrique est partie d’un double constat : les membres de l’Olivaint n’ont pas assez connaissance de son histoire, élément pourtant essentiel pour la comprendre et se l’approprier afin d’en prolonger l’action d’une part, nous avons découvert une mine d’information colossale et jusqu’ici inexploitée avec mon compère de l’association des archivistes amateurs du dimanche ( pas tous quand même), Laurent Bonnet donc, qui ne demandait qu’à être utilisée dans ces colonnes pour vous instruire sur la grande histoire de la Conférence Olivaint d’autre part. En tant qu’animateur de la vie interne de cette organisation (ce qui ne va pas dire que je n’ai pas de vie en dehors de l’Olivaint je tenais à le préciser), je tenais donc à partager avec vous, chers membres, quelques pages de notre patrimoine commun, dont nous sommes finalement les héritiers et sur lequel je trouvais dommage de ne pas exercer notre droit

d’inventaire. Le dossier qui lui sera consacré de façon récurrente tout au long de cette année sera donc composé des rubriques suivantes, et s’inscrira, je l’espère, de façon durable dans ces pages: Anecdote Cet encadré me permettra de vous divertir un peu en vous narrant les anecdotes, exploits, gaffes ou autres découvertes étonnantes et drôles qui apparaissent dans les archives sur les péripéties de nos aînés. Cette année là Dans cette rubrique, nous vous rappellerons succinctement quelques informations historiques, politiques et économiques qui vous permettront de mieux appréhender et apprécier les actions menées par les membres et les responsables du bureau, comme le choix du voyage à l’étranger, le choix des invités, etc. Une figure marquante Comme vous l’avez sans doute déjà compris, cette rubrique sera consacrée à un personnage éminent de l’année à laquelle nous aurons consacré le dossier. Il peut s’agir d’un invité

important qui aura été amené à jouer rôle de premier plan cette année là, mais il peut aussi s’agir d’un membre du bureau ayant eu une trajectoire remarquable par la suite ou encore d’un membre ayant réalisé des projets intéressant au sein de l’Olivaint. Gros plan sur… Dans cette partie du dossier, il s’agit de se focaliser sur une des grandes réalisations du bureau de l’année, qu’il s’agisse du voyage à l’étranger ou en Province, de la venue d’un ou plusieurs invités importants ou encore du colloque. L’idée étant de vous en présenter les grandes lignes et de vous donner ainsi une idée de la façon dont nos anciens organisaient et dirigeaient l’Olivaint. Nous espérons avec cette rubrique vous faire découvrir notre association sous un angle un peu différent que celui des activités que nous menons au quotidien mais tout aussi important à nos yeux. Nous espérons aussi que vous prendrez plaisir à y découvrir les aventures et réalisations de nos aînés et qu’elles vous inspireront dans votre engagement au sein de notre association. ■

Jérôme Fabiano

Les Archives de la Conférence Olivaint : 1981-1982

Cette année là, 1981-1982… François Mitterrand et les socialistes sont au pouvoir depuis peu de temps et sont encore dans ce que l’on a appelé plus tard la période d’Etat de grâce. Comme un symbole, l’année qui voit l’arrivée de la gauche au pouvoir est aussi celle de la mort de Mendès France… Les socialistes engagent donc au cours de cette première année de pouvoir les

grandes réformes de leur programme commun comme les 39 heures, la 5ème

Cette année là, Michel Foucault faisait sa première leçon au collège de France sur le thème de l’herméneutique.

Cours que vous pouvez d’ailleurs lire ou écouter sur ce site remarquablement fait :

semaine de congés payés et mettent en place une politique de relance qui n’aura pas les effets escomptés et conduiront au fameux tournant de la rigueur.

http://michel-foucault-archives.org/spip.php?article182. Gilles Deleuze donnait de son côté des leçons sur le cinéma américain en s’interrogeant sur les rapports entre le cinéma d’Orson Welles et la philosophie de Bergson développée dans matière et mémoire autour de la notion d’image temps.

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LES ARCHIVES DE L’OLIVAINT

Cette année voit aussi pour la première fois l’utilisation du terme sida qui avait été observé quelques mois avant et désigné sous un autre terme par des chercheurs américains. 17 cas de sida sont ainsi identifiés en région parisienne cette année-là. L’année 1982 verra aussi la création aux Etats-Unis de la première fondation de lutte contre le sida accompagnée en France par la constitution d’une commission de travail sur le Sida. En Allemagne la coalition d’Helmut Schmidt social libérale quitte le pouvoir suite à la crise économique. Helmut Kohl lui succédera au poste de chancelier. En URSS, 1982 voit à la fois la création et la dissolution de Solidarnosc en Pologne. Loi martiale du générale Jaruzelski

Politique Internationale Actualité de 1981-82 :

Assassinat d’EL Sadate et annexion du Golan par Israël. Attentat contre le pape. Première visite d’un Pape au Royaume-Uni par Jean-Paul II.

Sommet de Cancun Nord Sud. Entrée dans la CEE de la Grèce. Guerre des malouines et quasi faillite de l’argentine et du brésil., départ de Carter et arrivée de Reagan, affaire des otages de l’ambassade US en Iran, , début des négociations START. Pleine indépendance du Canada vis-à-vis du Royaume Uni. Felipe Gonzalez est élu en Espagne, premier gouvernement socialiste en Espagne. Mort de Brejnev Culture Sortie des droites en France de René Remond Umberto Eco et le nom de la rose Thriller. sortie de Ragging Bull avec De Niro et de Martin Scorsese Mort d’Aragon, de Tati Technologie : Début de la ligne Paris Marseille et du TGV en France. Premier PC IBM. Navette américaine Columbia Naissance du premier bébé éprouvette. ■ JF

Une figure marquante de l’Olivaint : Jacques Attali Jacques Attali est sans aucun doute l’un des anciens Olivaint les plus connus et on pourrait parler de lui chaque année depuis trente ans mais 1982 marque le début de sa notoriété avec sa nomination en tant que conseiller de François Mitterand.

Jacques Attali n’a pas joué de rôle à la

Conférence Olivaint en 1981-82 mais il compte, comme vous le savez sans doute, parmi les plus illustres des anciens membres. L’année 1981-82 a été

particulièrement importante dans sa carrière. C’est pourquoi nous l’avons choisi comme figurante marquante de l’Olivaint pour cette année.

En 1981, François Mitterrand, qui vient d'être élu président de la République, le nomme conseiller spécial à son arrivée au palais de l'Élysée, et l'installe dans l'ancien bureau des aides de camp qui jouxte le bureau présidentiel. Dès lors, Jacques Attali rédige, chaque soir, des notes à l'attention du président sur l'économie, la culture, la politique ou le dernier livre qu'il a lu ou parcouru. Le président lui confie également le rôle de « sherpa » (représentant personnel d'un chef d'État) pour les sommets du

G7.Jacques Attali élargit ses relations à Raymond Barre, Jacques Delors, Philippe Séguin, Jean-Luc Lagardère, Antoine Riboud, Michel Serres, Coluche. Il conseille au président de faire venir à l'Élysée Jean-Louis Bianco, Alain Boublil et quelques jeunes énarques prometteurs, comme le couple François Hollande/Ségolène Royal. En 1982, il plaide pour la « rigueur économique ». Il organise le sommet du G7 de Paris. ■ JF

Anecdotes Cette année là, on peut dire que la Conférence Olivaint prend bien le virage des années 80, mrquées par le business. Comme le souligne les deux mémoires consacrés à la période contemporaine de la Conférence Olivaint, elle marque le début d’une certaine dépolitisation de l’association au profit des élites économiques. Le président de la branche ancien, Jean-Milan Givadinovitch, et celui de la branche jeune, Gilles Etrillard incarnent ce changement puisqu’ils auront l’un et l’autre de belles carrières dans la finance. L’année 1981-1982 a été notamment marquée par trois voyages : Royaumont, Pays-Bas et R.F.A. On appréciera la pertinence du voyage en R. F. A qui coïncide avec l’arrivée au pouvoir du chancelier Kohl. C’est aussi l’avant dernière année où la Conférence Olivaint se rend à Port-Cros. Les temps changent et les séances d’art oratoire font moins recette que celles de marketing politique… ■ JF

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LES ARCHIVES DE L’OLIVAINT

Gros plan sur Gilles Etrillard, ancien président de la Branche Jeune 1981-

1982 Le portrait de l’ancien président de la branche jeune de l’année 1981-1982 qui est entre passé par l’ENA et de hautes responsabilités au conseil d’État, après quoi il s’est tourné vers la finance.

Banquier chez Lazard depuis plus de vingt ans, Gilles Etrillard a vécu tous les bouleversements du secteur et assumé des

responsabilités dans la plupart des métiers de la finance. Il préside aujourd'hui la filiale de Lazard, spécialisée dans le capital d'investissement (FPI). Directeur fondateur de la "Revue française d'économie", son regard tranche bien souvent du "politiquement correct.» Quand il ne chasse pas, Gilles Etrillard traque les bonnes affaires pour le compte de LFPI, fonds d'investissement spécialisé dans le

rachat de PME sponsorisé par Lazard. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cet ancien de la prestigieuse banque a le flair pour dénicher des pépites. Étonnantes, comme le fabricant de biscuits Traou Mad ou le distributeur de matériel de pêche Distripêche. Ou détonantes, comme sa dernière acquisition, Nobel Explosifs. En rachetant le leader français de la fabrication d'explosifs à usage industriel pour le fusionne avec Titanite, numéro trois du marché déjà en sa possession, Etrillard veut doper le chiffre d'affaires du groupe. Ce ne serait pas la première étincelle de cet excentrique énarque de 50 ans : entre 2002 et 2007, le petit fonds de 20 millions dont il est à l'origine est devenu un prédateur de 2 milliards d'euro. ■ JF

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Dans le cadre de l’Association France Amériques, la section Jeunes (FAJ) a pour objet et vocation de faire vivre les liens d'amitié qui unissent la France avec tous les pays du continent américain. Afin de faire vivre ces liens d'amitié, France Amériques Jeunes organise donc diverses manifestions et rencontres qui ont pour but de faire découvrir à la fois la France aux Jeunes des pays d'Amériques résidant en France et également aux Français désireux de rencontrer différentes cultures. Rendez-vous donc lors d'une prochaine manifestation! Notre programme d'activité est mis à jour régulièrement sur www.france-ameriques.org

IMPRESSIONS La conférence d’Hervé Mariton, vue par Alix Devilliers Député de la Drome et ancien ministre, Hervé Mariton était l'invité de l'Olivaint le 20 octobre 2010. Au terme d'une intervention sincère mais parfois un peu éparpillé, il a éclairé son auditoire sur l'éventuelle nécessité de « (re)contruire la droite ». S'il a défendu, quant au sujet de joute, que la politique n'est pas un théâtre, il a néanmoins démontré qu'elle pouvait servir au commerce! Dans ces deux milieux, la concurrence est rude, et lui s'y défend en brandissant son nouveau livre : « Transmettre pour construire ». Il tarit les critiques et en fait la publicité tout au long de son discours, n'oubliant pas au passage la promotion du nouveau disque de son épouse. Titre, édition, descriptif détaillé... rien n'y manque ! Heureusement, au-delà de l'objectif de se vendre, la politique contient des idées et des opinions, et Hervé Mariton n'en manque pas. Il nous présente de manière nette sa vision politique et philosophique de la droite d'aujourd'hui et de demain. Devant un auditoire réduit de quelques « heureux élus ! », il parle et répond aux questions de manière franche et directe, bien que son discours soit truffé d'apartés : anecdotes, citations, explications étymologiques... On ne pouvait pas en attendre moins de la part du vice-président du très raffiné groupe d'étude sur la truffe de l'Assemblée Nationale! Acceptant avec plaisir de se joindre au pot suivant son intervention, Hervé Mariton a ainsi montré son enthousiasme pour la conférence Olivaint, qu'il découvrait à cette occasion.

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ÇA N’ENGAGE QU’EUX…

Comment Obama gagna la course à la Maison Blanche En 2008, tous les projecteurs étaient braqués sur la scène politique américaine et la campagne qui devait élire le prochain président des États-unis. Dans Game Change, Mark Halperin et John Heilemann, deux éminents journalistes politiques américains, nous ouvrent les coulisses de la lutte pour la Maison Blanche. Laurent Bonnet, membre de la Conférence Olivaint a lu pour nous ce livre coup de poing sur les dessous d’une campagne sans précédent.

Sorti

début janvier 2010 aux

États-unis, Game

Change y a fait l’effet

d’une bombe. A ce jour, il n’a pas encore été traduit en français, et

peut-être même ne le sera-t-il jamais. Et quand bien même il le serait, il est difficile d’imaginer que ce livre de 436 pages, écrit à quatre main, produise le même effet ici qu’outre-atlantique, tant l’histoire qu’il retrace – la campagne des primaires et l’élection générale de 2008 aux États-unis, telle que vécue par les principaux candidats et leur entourage – s’enracine dans un paysage politique et éclaire un système bien différent du nôtre. Pourtant, l’intérêt de cet ouvrage dépasse largement le remue-ménage et les scandales washingtoniens auxquels sa publication a pu donner lieu.

Écrit par deux journalistes

politiques confirmés, Mark Halperin du Time Magazine et John Heilemann du New York Times, Game change est plus qu’un simple récit du cycle électoral qui a passionné l’Amérique et le monde. Car que raconter de plus à propos d’une campagne hors norme, suivie, même mollement, par le monde entier et couverte au jour le jour par une masse inégalée de médias, des grandes chaînes de télévision au bloggeur solitaire, en passant par les journaux, les magazines et les radios ? Et à supposer qu’il y ait quelque chose à rajouter, cela a-t-il un intérêt, maintenant que les urnes ont été remplies, les bulletins décomptés et le vainqueur intronisé ?

Oui ! Ce que la couverture médiatique incessante ne nous a pas offert, et que nos deux auteurs s’efforcent de

restituer, c’est « un portrait intime des candidats et des époux(ses) qui ont eu une chance raisonnable de se retrouver à la Maison blanche », selon leur propres mots1

. Et c’est là tout l’intérêt de Game Change. En s’attachant à décrire les candidats et leurs proches, leurs ambitions, leurs doutes et leurs joies, ils nous offrent une plongée dans la campagne, telle que vécue par ces derniers et leur entourage, à la fois pendant les primaires puis lors de la general election. Au-delà des portraits de Barack Obama, Hillary Clinton, John Edwards et John McCain et leurs compagnons respectifs, il s’agit d’une fresque narrative, à la fois intime et impersonnelle, conté par un narrateur omniscient à la Balzac, qui mêle analyses politiques, descriptions des principaux évènements et peintures détaillées et vivantes des scènes de vie et conversations des principaux protagonistes et de leurs équipes.

Tout au long du livre, les auteurs tiennent le pari de cette narration qui permet au lecteur d’être témoin de moments clés de la campagne comme s’il y était. En s’appuyant sur un mélange d’entretiens « deep background » – par lesquels le journaliste s’engage à ne pas citer (même anonymement) ou faire allusion à sa source, tout en utilisant ses révélations – d’emails, de mémorandums, de notes et d’autres documents confidentiels ou semi-confidentiels des différentes équipes, ils sont capables de restituer en détail et de manière vivante les moments clés du fonctionnement interne des campagnes.

Cette plongée au cœur du fonctionnement interne des campagnes offre un aperçu unique sur les candidats, leurs idées, leurs tempéraments et leurs réactions. Face à un Obama arborant une parfaite maîtrise de soi en toutes

1 Michiko Kakutani, « In ‘Game Change,’ Insight on the 2008 Campaign », New York Times, 10 janvier 2010

circonstances, Clinton fait volontiers preuve de nervosité, d’irrésolution et de vacillation dans l’adversité, tandis que McCain, toujours combatif, ne fonctionne qu’en avançant à marche forcée et qu’Edwards sombre toujours plus profondément dans le narcissisme le plus puérile. On perçoit également mieux la dynamique d’une campagne présidentielle américaine, laquelle impose aux candidats de franchir successivement deux barrières, à savoir la nomination de leur parti (de janvier à juin) puis l’élection elle-même (le premier mardi du mois de novembre). Alors que la campagne générale (general election) prend à peine quatre ou cinq mois, les primaires se déroulent sur plusieurs mois, sont précédées d’une préparation de longue haleine de presque un an et opposent des membres du même camp dans un combat fratricide, qui fut particulièrement dur cette fois-ci. Obama et Clinton ont tous les deux commencé sérieusement à réfléchir à leur candidature à l’été ou l’automne 2006 et déclarés leurs candidatures en janvier 2007, soit plus d’un an avant l’élection ! Ils ont ensuite fait campagne pendant un an, s’opposant constamment, avant que le combat ne commence réellement, avec la primaire de l’Iowa, début janvier 2008.

L’Iowa, justement. Le "game

change". L’irruption de l’imprévu. L’événement qui a bouleversé le jeu et rebattu les cartes. Ouvrant l’année 2008, la primaire de cet état blanc, rural et typique du Midwest, se conclut par la victoire sans appel d’Obama et marque l’irruption de l’Obamania et le début de la fin pour Clinton, alors même que celle-ci était considérée depuis le début comme la future candidate du parti démocrate. Comme l’ont fait remarquer ses conseillers, puisque Obama avait gagné >>>

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ÇA N’ENGAGE QU’EUX…

>>> dans ce bout d’Amérique profonde, il pouvait gagner l’Amérique entière.

Si cette campagne fut hors normes, c’est en raison de ces multiples rebondissements, accidents de parcours ou tournants stratégiques, qui la ponctuèrent et que les auteurs nomment des « game changers ». De la primaire de l’Iowa, qui vit le triomphe imprévu et incontestable d’Obama, à la crise financière de l’automne 2008, qui marqua le début d’un enfermement progressif de McCain et confirma au contraire la domination d’Obama, en passant par les différentes primaires démocrates et républicaines, les sorties de Bill Clinton, le choix de Sarah Palin, ses interviews ultérieures, etc., le déroulement de la campagne fut ponctué d’un nombre impressionnant de retournements. De fait, à l’été 2007, qui aurait pu prévoir que McCain et Obama représenteraient leurs camps respectifs dans le duel final pour la Maison Blanche ?

Tout au long de la campagne,

Obama impressionne par sa maîtrise de soi, en privé comme en public. S’énervant rarement, il est également capable d’imposer rapidement les changements nécessaires, de rectifier sans tarder les erreurs, sans pour autant s’attarder inutilement sur les responsabilités des uns ou des autres. C’est lors des derniers mois de la campagne, une fois la crise financière éclaté (à partir du 15 septembre 2008), que cette capacité à faire preuve d’un calme olympien à toute épreuve fut décisive, lui permettant d’apparaître comme le plus qualifié pour faire face aux défis de la fonction présidentielle, face à un McCain pourtant plus âgé et expérimenté mais trop ignorant sur les questions économiques, trop agité pour paraître sûr de lui, trop audacieux pour être rassurant. Il avait ainsi proposé de « suspendre » la campagne le temps de mettre en oeuvre une solution de court terme à la crise. Ainsi que les auteurs l’expliquent, « dans la tourmente, Obama démontra une réelle capacité à soutenir la pression et garder son équilibre. L’ambiance de crise créa une situation dans laquelle son intelligence, son sang-froid et son imperturbabilité furent ressenties comme des qualités de leadership, et non de la froideur, de l’arrogance ou du mépris, comme cela avait pu être le cas auparavant ».

Mais, symétriquement, Game

Change permet aussi de se remémorer les

embûches et les accidents qui ont semé la campagne d’Obama, nous rappelant ainsi que le vainqueur n’en a pas toujours été un et que sa victoire n’était pas acquise d’avance. Jeune et idéaliste, il fut longtemps jugé trop inexpérimenté et trop approximatif. Pendant les débats télévisés organisés tout au long de l’année 2007 entre les dix candidats à la nomination du parti démocrate, ses prestations étaient constamment marquée par cette incapacité à offrir autre chose que des réponses généreuses et pondérées, mais perçues comme vagues et lénifiantes. Clinton ne se priva pas, notamment lors de ces débats, d’attaquer ses propositions pour leur manque de crédibilité et de sérieux, d’autant qu’elle même était réputé – à juste titre – pour sa capacité à élaborer un projet réfléchi, travaillé et fiable. Mais si Obama réussit finalement à paraître plus crédible, c’est également grâce à un constat lucide, une réelle remise en question, et un sérieux travail de fond, imposé à son équipe lors d’une réunion importante en prévision du débat du 13 octobre 2007.

L’ouvrage confirme ou infirme

également certaines idées reçues sur l’élection. L’équipe d’Obama a effectivement eu l’idée, très tôt, de mettre en place et faire fonctionner de manière coordonnée toute une masse de militants de base, en parallèle à une utilisation permanente et tout aussi coordonnée des réseaux sociaux et des nouveaux médias – les auteurs parlent même d’une campagne « bottom up », par opposition au fonctionnement « top down » de la campagne Clinton. Cependant, si ce sont bien ces militants et réseaux qui ont permis de mobiliser les électeurs pour qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales, pour qu’ils votent lors des primaires, et pour qu’ils se déplacent une dernière fois le 4 novembre 2008, c’est sans eux qu’Obama a réussi, dès les premiers mois de 2007, alors même qu’il traînait dans les sondages derrière Hillary, à récolter des sommes absolument astronomiques

auprès des grands donateurs traditionnels du parti démocrate.

De même, on reste stupéfait

en constatant la partialité dont ont pu faire preuve les principaux médias, tout au long de la campagne, en faveur d’Obama. Même si aucun journaliste ne s’est explicitement prononcé en sa faveur, tous ont, inconsciemment et imperceptiblement, couvert la campagne avec une certaine dose de bienveillance vis-à-vis du futur président, alors même qu’ils n’hésitaient pas à tacler – ainsi qu’ils en ont le devoir – les autres candidats.

Ce véritable statut de star, nourri et encouragé par la diffusion d’objets et de souvenirs à l’effigie du futur président, du T-shirt à la tasse de thé, fut la véritable force d’Obama, jeune, quelque peu inexpérimenté et même presque inconnu, mais capable de se positionner constamment comme le candidat du changement. Les toutes premières enquêtes de terrain indiquaient que, s’ils ne connaissaient absolument pas le candidat, les électeurs n’avaient pas non plus d’a priori vis-à-vis de lui, et ne le voyait pas comme un pilier de l’establishment politique, ce qui n’était bien évidemment pas le cas pour Hillary Clinton. D’où le slogan qu’il se choisit : « Change we can believe in » (un changement dans lequel nous pouvons croire). Comme l’écrivent les auteurs, ce n’était pas une campagne, c’était un mouvement.

Plus tard, après la convention du parti républicain en août 2008, ce sera au tour de Sarah Palin, colistière de McCain, de profiter de ce même engouement collectif, sur lequel l’équipe républicaine avait d’ailleurs parié : « Avec Palin, les partisans d’Obama se trouvaient face à quelque chose avec lequel il n’avait aucune expérience. Pour la première fois, ils comprirent comment l’équipe d’Hillary s’était sentie pendant une longue partie du combat pour la nomination démocrate – impuissant, stupéfait et incapable de reprendre l’initiative ». Hillary Clinton conserva tout au long de la campagne ce sentiment d’avoir été injustement traitée. Plus prosaïque, Bill Clinton ira jusqu’à se plaindre qu’« ils [les médias, ndlr] ont tout simplement envie d’éjaculer sur lui [Obama, ndlr] »

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Car l’ex-président est intervenu

de manière croissante au cours des primaires, d’abord pour faire campagne, seul ou avec leur fille Chelsea, puis en prenant publiquement la défense de sa femme et en attaquant Obama, à tel point que ce dernier ne manquera pas de remarquer lors d’un débat : « parfois je ne sais même pas contre qui je fais campagne ». C’est surtout au printemps 2008 que l’ex-président se lança dans la mêlée, plus précisément lors des primaires dans le New Hampshire, au Nevada et en Caroline du Sud, où il attaqua férocement Obama, notamment sur ses votes et positions passées sur l’intervention militaire en Irak. Mais, se fracassant contre la machine Obama, il ne réussit qu’à donner l’image d’un homme énervé et d’une équipe aux abois, et fut même accusé de donner libre cours à des penchants racistes ! Si ces insinuations de racisme, subtilement nourri par l’équipe adverse, ne peuvent sérieusement tenir la route, elles furent néanmoins efficaces sur le court terme, permettant à Obama de gagner largement en Caroline du Sud, et de remporter l’électorat noir qui jusque là ne lui était pas acquis. Le fait est que Hillary ne contrôlait pas son mari, et ce dernier était en train de la faire perdre. Pire même, elle ne put se résoudre à le confronter sur ses sorties, aveuglée qu’elle était par son amour et son admiration pour lui et obnubilée par l’idée qu’elle ne pouvait baisser les bras et se retirer, alors que lui s’était battu jusqu’au bout, deux fois de suite.

Inévitablement pour un ouvrage

centré en grande partie sur des personnes, les anecdotes fleurissent et les révélations s’apparentent parfois à des ragots. Nombre de personnalités ont ainsi été « piégés », parfois à plusieurs années de distance ! En 2006, Harry Reid, leader démocrate du Sénat, a argué en privé que le pays était prêt à choisir un candidat présidentiel noir, et notamment un candidat tel qu’Obama, à savoir un noir « à la peau claire » et « qui n’usait pas d’un dialecte de nègre, sauf s’il le souhaitait ». Bill Clinton,

quant à lui, a déclaré à Ted Kennedy, en parlant d’Obama : « Dire qu'il y a quelques années, il nous aurait servi nos cafés ». Enfin, la colistière de McCain en prend pour son grade : « sa maîtrise des données et concepts rudimentaires était minime. Palin ne pouvait pas expliquer pourquoi la Corée du Sud et la Corée du Nord étaient deux nations distinctes. Elle ne savait à quoi servait la Fed. Interrogée sur qui avait attaqué l’Amérique lors du 11 septembre, elle suggéra à plusieurs

reprises que c’était Saddam

Hussein. Lorsqu’on lui

demanda d’identifier

l’ennemi que son fils allait combattre en Irak, elle sécha ».

Ses gaffes et ses

lacunes, notamment lors d’une série d’interviews en septembre 2008, finirent pas réduire sa stature et lui faire perdre sa crédibilité, et donc sa légitimité.

Mais tout ne se résume pas à des ragots, et même les scoops les plus sensationnels sont essentiels pour la compréhension des personnages et de leurs trajectoires. Les rumeurs sur les couples de candidats – dont le futur couple présidentiel fut le seul épargné – eurent leur importance, d’autant que la fidélité d’un homme politique a toujours été une préoccupation centrale des électeurs américains. C’est en grande partie à cause de son mari et de sa réputation – infidèle, léger et menteur – qu’Hillary Clinton était une personnalité si polarisante dès avant l’élection. D’où d’ailleurs la lucidité des « grands » du parti démocrate comme Harry Reid, qui décidèrent dès 2006 qu’Obama était le candidat idéal – même s’ils ne pouvaient pas le soutenir publiquement, du moins pas tant que les Clinton, tout-puissants, n’avaient pas été écartés. « Vous en aurez deux pour le prix d’un ! » avait été un slogan en 1992. Ce fut une invective en 2008.

A l’inverse, on ne peut que rester bouche bée en découvrant les dessous de la campagne de John Edwards, et opiner avec The Economist que « l’Amérique l’échappa belle en 2004 [lorsqu’Edwards était candidat à la vice-présidence avec

John Kerry] »2

. Jeune, beau et intelligent, mais déjà victime d’un narcissisme démesuré (trompetant à ses conseillers « je SERAI le prochain président des États-unis ») et d’une tendance à la superficialité de plus en plus prononcée, Edwards fit preuve d’une insouciance et d’une légèreté qui auraient dû ruiner sa campagne. Au moment même où il était sous les feux de la rampe, faisant activement campagne en tant que candidat du changement (Obama n’était pas le seul à avoir compris que « 2008 serait une élection du changement ») sur une plateforme néo-populiste, il trompait sa femme avec une groupie obséquieuse qui nourrissait son ego démesuré et qu’il avait promu au sein de sa campagne pour le suivre dans tous ses déplacements et le filmer. Alors même qu’elle était enceinte de lui, dans son huitième mois de grossesse, il rêvait encore de pouvoir négocier une place de vice-président avec Obama ! Devant le refus de ce dernier, il revint à la charge, sollicitant cette fois-ci le poste de Ministre de la Justice. Son immaturité, son égocentrisme et son aveuglement sont effrayants, encore plus si l’on se rappelle qu’il failli être élu vice-président en 2004 et avait de sérieuses chances d’être choisi pour ce poste en 2008 !

Ici comme ailleurs donc, la petite histoire fait la grande.

Laurent Bonnet

C’est d’ailleurs tout le mérite de ce livre que de réussir – notamment en focalisant le récit sur la vie des candidats et leur campagnes – à faire revivre, de manière extraordinairement vivante, un combat électoral hors normes. Il place le lecteur au cœur de son évolution, à mi-chemin entre le déploiement coordonné et méthodique de stratégies de campagne et l’irruption imprévisible des contingences et des passions. Au cœur de ce qui fait l’Histoire. ■

■ « Game change », de Mark Halperin et John Heilemann, HarperCollins, Etats-Unis, 2010.

2 « Ringing the changes : How Barack Obama beat the Clintons and won the White House », The Economist, 14 January 2010

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GUIDE CULTUREL Les membres de la Conférence Olivaint partagent avec nous les lectures, films, expos et autres sorties culturelles qu’ils ont aimé… ou pas ! Cinéma. Des Hommes et des Dieux, très beau film de Xavier Beauvois raconte avec justesse les derniers jours de la vie des moines de Tibhirine dans les montagne de l’Atlas, entre vie monastique et violence politique, en pleine Guerre civile algérienne. Salomé Berlioux a interviewé pour nous Olivier Rabourdin (voir photo ci-dessous), frère Christophe dans le film.

Salomé Berlioux : Olivier Rabourdin, pouvez- vous nous dire en quelques mots comment vous vous êtes retrouvé sur le film Des hommes et des dieux ? Olivier Rabourdin : J'avais eu Xavier Beauvois comme partenaire dans "Duel en ville", téléfilm de Pascal Chaumeil, et nous avions sympathisé. Il avait prévu de jouer le rôle de Christophe lui-même, il me l'a proposé après y avoir renoncé. SB : Avez- vous fait un travail préalable au tournage, des lectures sur le sujet, des rencontres vous permettant d'appréhender au mieux votre personnage et le contexte dans lequel il évolue ? OR : Mes lectures : "Passion pour l'Algérie", de John Kiser, le "Que sais-je" sur l'histoire de l'Algérie, et les écrits de Christophe, journal et poésie. Les rencontres : Henry Quinson, moine et familier de Tibhirine, conseiller "monastique" sur le film. Frère Didier, de l'abbaye de Tamié, un ami très proche de Christophe. La préparation : cours de chant liturgique avec François Polgar. SB : Le film révèle des scènes montrant les moines dans leur quotidien (chants, travaux d'extérieur, prières...) et des instants moins routiniers, plus dramatiques lorsque la question du départ se pose ; le plaisir ressenti était-il plus ou moins intense en fonction de ces différentes facettes ? OR : Le plaisir était là chaque jour, grâce au talent de Xavier Beauvois et à la cohésion de l'équipe, acteurs et techniciens.

SB : Pourriez-vous nous raconter un souvenir singulier autour du tournage, un moment que vous rangeriez à part dans vos expériences cinématographiques ? OR : Pour certaines scènes, Xavier Beauvois s'en remet à l'improvisation des acteurs. Il ne révèle le thème que quelques secondes avant de tourner. J'aime particulièrement ces sauts dans le vide. SB : Avez-vous pu tourner en Algérie ? OR : Nous avons tourné au Maroc, dans l'ancien monastère de Toumiline, près d'Azrou. SB : Que pensez-vous des artistes qui tirent profit de leur notoriété pour donner publiquement des avis politiques? Pensez-vous par ailleurs que les artistes aient un rôle à jouer politiquement ? OR : Question difficile. Chacun vit ses engagements comme il l'entend. Il me semble qu'il est ridicule de donner sans cesse son avis sur tout et n'importe quoi, mais il est par ailleurs des circonstances où il ne faut plus se taire. Le mieux, c'est quand les films parlent pour nous. Pour ma part, j'ai participé à plusieurs projets qui questionnaient sans ménagement le domaine politique, et j'en suis très heureux. SB : Enfin, pouvez-vous nous dire un mot de vos projets à venir ? OR : Plusieurs films déjà tournés et à sortir bientôt. En préparation: "Mister Bob", de Thomas Vincent.

Exposition – Le Fleuve Congo Le Congo, un fleuve qui fascine… Long de plus de 4700 kilomètres, il s’étale parfois sur une largeur de près de 30 kilomètres. Véritable artère de l’Afrique centrale, il connaît une diversité culturelle, biologique et géographique peu commune. L’exposition propose un voyage palpitant le long du fleuve, de la source à l’embouchure, à travers la forêt équatoriale. Vous y verrez nasses et filets de pêche, pagaies et pirogues, bonobos et crocodiles, cartes anciennes, objets archéologiques ou encore tableaux représentant la mystérieuse et séduisante sirène Mami Wata. Le parcours est émaillé de séquences cinématographiques, d’une série d’interviews et d’installations audiovisuelles reproduisant la rumeur d’un port, le clapotis d’une rivière, ou le grondement des chutes d’Inga… Jusqu’au 3 octobre 2010 au Musée du Quai Branly, à Paris et jusqu’au 9 janvier 2011 au Musée Royal d’Afrique Centrale de Tervuren, en Belgique.

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GUIDE CULTUREL Théâtre. Vous avez sans doute déjà vu l’adaptation d’un roman au théâtre, certainement assisté à l’adaptation d’une pièce de théâtre sur grand écran, mais avez-vous déjà vu la transposition d’un film en pièce de théâtre ?

es 39 marches est une adaptation. Jusqu'ici, je vous le concède, rien de très nouveau. L'originalité de cette pièce réside en fait dans la nature de l'oeuvre ici

adaptée. Il est vrai que l'adaptation de d'oeuvres littéraires au théâtre ou sur grand écran est devenue monnaie courante (on pourrait même dire que la trop grande répétition de cette exercice a fini par l'épuiser), mais cette fois, c'est a la transposition d'un film en pièce de théâtre qu'Eric Métayer s'est livre, et c'est la toute l'originalité de ce spectacle. Le plus étonnant, c'est que l'oeuvre choisie par Eric Métayer n'est pas un huis clos servi par une poignée d'acteurs et dont l'action se déroulerait entre le salon et le jardin mais un véritable thriller comportant plus de cent cinquante rôles, un chef d'oeuvre de film policier de la période anglaise du grand maître du suspens, Alfred Hitchcock.

Vous l'aurez compris, si l'on prend effectivement un immense plaisir a découvrir ou redécouvrir l'univers de ce grand film qui annonce par son scénario et ses personnages le célèbre "La mort aux trousses" dans l'oeuvre d'Hitchcock, l'intérêt d'aller voir ce spectacle réside d'abord et surtout dans la performance scénique des acteurs qui réussissent dans le même temps et a eux quatre seuls a incarner plus de cent

cinquante personnages tout en recréant des paysages aussi divers que la lande écossaise ou Londres sous la brume avec très peu de moyens.

Mais ne vous y trompez pas, si Eric Métayer et ses acolytes ont adapte les 39 Marches, ce n'est pas uniquement pour relever le défi de sa mise en scène, mais aussi pour vous faire rire. D'ailleurs les critiques ne s'y sont pas trompe, désignant le spectacle "Meilleure pièce comique de l'année" et le récompensant de deux Molière, et le public non plus qui l'a plébiscite par sa fréquentation, lui permettant d'être prolonge au Théâtre de la Bruyère, alors même qu'il y est a l'affiche depuis près d'un an déjà. Aussi, nous ne pouvons que vous conseiller de vous ruer sur les dernières places de ce spectacle qui se joue jusqu'a fin décembre. ■

JF

Fiche : Les 39 Marches

Quatre comédiens interprètent plus de 150 personnages et restituent avec loufoquerie l'univers d'Hitchcock. "Les 39 marches" a reçu le Molière de la pièce comique 2010 et de la meilleure adaptation.

Auteur : Alfred Hitchcock, Éric Métayer

John Buchan Adaptation : Metteur en scène : Éric Métayer Avec Jean-Philippe BECHE , Christophe LAUBION , Éric Métayer , Herrade Von Meier Durée : 1h50min

Théâtre La Bruyère 5, rue La Bruyère 75009 Paris Site : www.theatrelabruyere.com

à partir du 14/09/2010 mercredi, jeudi, vendredi, mardi: 21h00 samedi: 15h30, 21h00

A suivre dans le prochain numéro, la sortie de l’Olivaint au Musée de la Vie Romantique…

Vous aussi, partagez avec les membres de la Conférence Olivaint vos lectures et sorties culturelles. Pour participer à l’agenda culturel de l’Olivaint, contactez Bobelle par téléphone au 06.69.93.01.05, ou par courriel à [email protected]

L

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AGENDA En septembre et octobre, la Conférence Olivaint a eu l’honneur de recevoir : Jean-Louis Bourlanges, Bernard Boucault, Hervé Mariton et Rachida Dati. Et en novembre et décembre…

Maria NOWAK, économiste et présidente de l’ADIE Mercredi 3 novembre 2010

A l’ICP, salle B03, à 19h45

Soirée d’éloquence – La Conférence Olivaint vs. Sciences Polémiques

Mardi 9 novembre 2010

A Sciences Po Saint Guillaume, amphi Chapsal, à 19h

Jean-Paul Cluzel, présidente de l’établissement public du Grand Palais et de la Réunion des Musées Nationaux

Mercredi 17 novembre 2010

A l’ICP, salle B02, à 19h30

Patrice Klug, président de MK Finance reçoit les membres de la Commission Entreprise de l’Olivaint

Jeudi 18 novembre 2010

A MK Finance, à 20h

Sortie culturelle – La Conférence Olivaint visite le Musée Samedi 20 novembre 2010

de la Vie Romantique A partir de 15h15

Denis Gautier-Sauvagnac, ancien vice-président du MEDEF Mercredi 24 novembre 2010

Au Cercle France-Amériques, à 20h

Sophie de Menthon, chef d’etreprise, présidente du mouvement Ethic (en partenariat avec le Women Work)

Jeudi 2 décembre 2010

A Sciences Po

Anne-Marie Idrac, ancienne Secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur

Mercredi 8 décembre 2010

Au Cercle France-Amériques, à 20h

Soirée d’éloquence – Soirée présidée par Maître Bertrand Périer

Jeudi 16 décembre 2010

Salle Las Cases, rue Martignac, à 19h Et en 2011… Séance d’art oratoire avec Maître Olivier Schnerb, mais aussi Arnaud Montebourg, Jean-Pierre Jouyet, Pierre Moscovici, François Heisbourg et bien d’autres, seront les invités de nos conférences hebdomadaires.

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VOTRE BUREAU

Saint-John Perse Bureau 2010-2011 de la Conférence Olivaint

Président, Alexis FOURNOL, [email protected] Vice-Présidente, Marie-Laure HEROLD, [email protected] Secrétaire Général, Solal CLORIS, [email protected] Art oratoire, Arthur SILVE, [email protected] Relations publiques, Armand TERRIEN, [email protected] Relations publiques, Xavier GATTEGNO, [email protected] Cooptations, Salomé BERLIOUX, [email protected] Cooptations, Vincent CHAUVET, [email protected] Communication, Bobelle LUKANGA KATSHIO, [email protected] Communication, Jérôme FABIANO, [email protected] Colloque annuel, Demet SAN, [email protected] Colloque annuel, Alysée BIGI, [email protected] Relations internationales, Gaël MARCHAND, [email protected] Voyage international, Stéphanie BERNARD, [email protected] Sorties culturelles et voyages en région, Natalia BAUER, [email protected]

Conférence Olivaint Centre de réflexion politique indépendant de tout parti, fondé en 1875 36, rue de Grenelle- 75007 Paris www.jeunesolivaint.org