Journal n°5 - mai 2010

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L’éduc’ pop’en île-de-France Journal d’information des réseaux d’éducation populaire en Île-de-France mai 2010 DOSSIER “Éducation populaire - Culture : des pistes pour agir” N5 °

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Education populaire - Culture : des pistes pour agir

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L’éduc’ pop’en île-de-France

Journal d’information des réseaux d’éducation populaire en Île-de-Francemai 2010

DOSSIER “Éducation populaire - Culture : des pistes pour agir”

N°5°

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ÉDITO

Le contexte de crise financière et économique actuel a exacerbé nos interrogations sur notre modèle de développement et sur notre contrat social. Des transformations s’engagent sans en mesurer toujours les enjeux et les conséquences. Une chose est sûre : les inégalités face aux droits fondamentaux sont plus que jamais inacceptables. Un monde nouveau est à construire. Pour y parvenir, le renforcement ou l’investissement dans l’action éducative et culturelle est indispensable. Conduite sur des objets variés et dans des formes diverses, l’action culturelle permet souvent de porter un regard sur le passé et de se projeter dans l’avenir, de rencontrer l’autre, de produire une expression, de partager des émotions… Autant d’éléments qui contribuent à mieux se situer dans l’ici et maintenant et à vivre en société, pour autant que les actions puissent se dérouler dans la durée.Les associations et mouvements d’éducation populaire se sont toujours inscrits dans les pratiques et l’accompagnement culturels et n’ont eu de cesse de revendiquer leur contribution singulière aux côtés des artistes et des institutions. Si cette reconnaissance va souvent de soi pour les collectivités locales du fait de la proximité des relations et des actions, si elle a été actée dans le milieu des années 1990 par le ministère de la Culture et de la Communication au travers d’une charte « Éducation populaire–Culture », il nous reste encore à convaincre l’administration déconcentrée de l’État, les conseils généraux et les conseils régionaux de l’intérêt qu’il y a à construire avec l’éducation populaire. Certes, la période peut paraître peu propice, avec la mise en place de la réforme fiscale et le projet de réforme des collectivités territoriales. Déjà, nous enregistrons ici ou là des mises en alerte des acteurs et des réductions drastiques concernant les financements attribués.Pourtant de nouvelles équipes se sont installées suite aux élections régionales et si nous ne voulons pas que les moyens alloués à l’action culturelle ne soient grignotés petit à petit dans le renoncement, ne convient-il pas (au-delà des combats politiques à mener sur le projet de réforme), de réfléchir à comment construire autrement…Ce numéro vous propose ainsi de découvrir pourquoi et comment, au regard des enjeux à l’œuvre, les associations au sein de la CRAJEP Île-de-France ont recentré leurs préoccupations sur les pratiques de l’éducation populaire, sur sa place et son rôle à conquérir dans le cadre des politiques publiques. Le dossier consacré à l’action culturelle, tout à la fois, illustre ce positionnement, témoigne de l’inscription multiforme des associations d’éducation populaire sur ce champ, et éclaire sur les vertus de l’action collective.

Irène Pequerul, présidente de la CRAJEP Île-de-France

SOMMAIRE

P.3 La CRAJEP, l’éducation populaire en interactions

P.6 DOSSIER « Éducation populaire - Culture : des pistes pour agir »

P.31 Des coopérations départementales

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Le 15 décembre 2009, lors d’une assemblée générale extraordinaire, l’Association régionale pour le développement de la vie associative (ARDEVA) est devenue la Coordination régionale des associations de jeunesse et d’éducation populaire (CRAJEP) en Île-de-France. Loin d’être anecdotique, cette transformation est le résultat d’un travail mené depuis plusieurs années au sein de notre structure.

Pourquoi changer de nom ?D’une part, l’ARDEVA s’était constituée en Île-de-France en 1990, comme coordination régionale associative très large, d’où sa référence à la « vie associative ». Depuis la naissance d’une Conférence Permanente des Coordinations Associatives Régionale en 2000 regroupant l’ensemble des familles de la vie associative organisée, l’ARDEVA n’avait plus vocation à représenter l’ensemble de la vie associative régionale mais le seul secteur de l’éducation populaire. D’où la nécessité de clarifier officiellement les termes afin d’éviter les confusions.

D’autre part, depuis 2006, un important travail a été mené par l’ARDEVA pour rendre plus visibles et plus lisibles les démarches d’éducation populaire, notamment comme aptes à décrypter et à faire face aux enjeux politiques et sociaux. S’est progressivement imposée la nécessité de travailler collectivement à :

- défendre les logiques d’éducation populaire portées par les réseaux,- définir les actions communes les plus à même d’y contribuer, - porter dans ce domaine la parole collective partout où elle doit être entendue,- trouver les moyens de renforcer l’action des associations d’éducation populaire.

C’est tout ce travail de recentrage sur l’éducation populaire et la volonté d’aller plus loin qui explique notre changement de nom, d’objet et de statuts.

Pourquoi changer de statuts ?La volonté d’assortir le changement de nom à une modification des statuts a par ailleurs été portée par un désir de fonctionnement plus collectif. Le terme même de « coordination » indique la place faite aux membres, au-delà des seuls élus au conseil d’administration. La question du lien aux associations non fédérées a également été posée comme un enjeu et fait l’objet d’un travail commun.

La CRAJEP,l’éducation populaire en interactions

De l’ARDEVA (1990-2009) à la CRAJEP Île-de-France

Retour sur un changement de nom

La CRAJEP s’est dotée d’un nouvel objet (article 2 des statuts)

« La CRAJEP Île-de-France est la coordination volontaire des associations, unions, fédérations et mouvements régionaux de jeunesse et d’éducation populaire. Elle se revendique des principes de l’éducation populaire qui reposent à la fois sur l’émancipation à tous les âges de la vie, la reconnaissance des capacités et des savoirs de chacun, et l’envie d’agir collectivement dans une perspective de transformation sociale.

C’est à ce titre que la CRAJEP entend contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques éducatives, culturelles, sociales, économiques, solidaires, participatives et environnementales dans la région Île-de-France.Elle se donne comme moyens : l’information réciproque, la concertation, la réflexion, la coopération, l’expression et l’action communes au niveau régional.

Elle s’attachera à :- Favoriser l’expression et la valorisation des pratiques d’éducation populaire dans les territoires d’Île-de-France ;- Travailler à des objets communs de recherches, d’actions et de promotion dans le champ de l’éducation populaire ;- Représenter le champ de l’éducation populaire auprès des pouvoirs publics et des institutions en Île-de-France ;- Revendiquer la reconnaissance de la vie associative dans le champ de l’éducation populaire et les moyens nécessaires à une sécurisation de ses financements. »

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La signature d’une convention d’objectifs et de moyensLes élus du Conseil régional ont voté le 27 novembre 2009 la signature de Conventions pluriannuelles d’objectifs et de moyens en faveur du secteur de l’éducation populaire. Ces conventions s’inscrivent dans le prolongement de la signature d’une Déclaration commune d’engagements réciproques entre le Conseil régional et la CPCARIF (Conférence permanente des coordinations associatives région Île-de-France), tendant à affirmer un partenariat sur les enjeux de la vie associative à l’échelle du territoire régional. La convention d’objectifs et de moyens définissant les modalités du partenariat entre la Région et la CRAJEP est le résultat d’un long travail de préparation avec le Conseil régional et au sein de notre coordination, salué par la vice-présidente à la Démocratie régionale Claire Villiers lors de la séance au Conseil régional.

Une interpellation des candidats puis des élus du Conseil régional d’Île-de-FranceÀ la veille des élections régionales de mars 2010, nous avons adressé des courriers à l’ensemble des candidats républicains. À la suite de l’élection du nouveau Conseil régional, la CRAJEP a écrit aux différents vice-présidents et présidents de groupes, afin de leur confirmer notre volonté de coopération dans le cadre de la mise en œuvre de politiques publiques solidaires, émancipatrices et démocratiques. Notre interpellation repose sur les propositions énoncées ci-dessous :

Une relation avec le monde associatif et les réseaux d’éducation populaire basée sur la coopération

- Chercher à créer des logiques de coopération entre nos réseaux et nos interlocuteurs publics (territoriaux et État) et ne plus être dans le registre de la commande publique et de l’achat de prestations. Favoriser les alternatives à la concurrence, seule la coopération permettant la co-construction et la contribution aux politiques publiques.- Construire les conditions permettant d’organiser la connaissance mutuelle entre associations d’éducation populaire et pouvoirs publics : travailler sur des critères de lecture des enjeux sociaux, ouvrir des chantiers communs dans le cadre d’une conception partagée de l’intérêt général.- Avoir présent à l’esprit que coopérer n’est pas uniquement une question de réglementation, mais tient également à la conception que les gens chargés de l’appliquer ont de cette réglementation. D’où une attention à porter non seulement aux grands principes mais également aux pratiques et à la réalité du fonctionnement (…)- Favoriser le soutien à long terme aux structures et non le financement de projets ponctuels et à court terme. Donner les moyens pour agir en privilégiant les conventions pluriannuelles d’objectifs par rapport au financement de projets ponctuels.

Des politiques solidaires, émancipatrices et démocratiques

- Le Conseil régional est un espace pertinent pour promouvoir des solidarités entre territoires et entre populations. Pour cela, les politiques de la ville, de la formation initiale et continue, des pratiques culturelles, sont complémentaires aux enjeux d’aménagement et de transport.- La démocratie régionale, la dynamique de réseaux de l’économie sociale, de lutte contre les discriminations et de projets partagés autour des mémoires, du monde du travail, ont été portées par l’assemblée, et ont commencé à donner des résultats positifs, il est nécessaire de démultiplier l’action du Conseil régional dans ces domaines.- Si la politique jeunesse n’est pas dans les missions premières du Conseil régional, l’accès aux droits, au logement, à la formation, aux activités de loisirs, sont des leviers importants pour promouvoir une société plus juste. Il est possible de faire plus de place aux jeunesses, étudiantes, apprenties, salariées, pour que leurs paroles soient entendues, leurs initiatives facilitées, leurs revendications prises en compte. »

La CRAJEP, partenaire du Conseil régional d’Île-de-France

Intervention de Claire Villiers, vice-présidente à la Démocratie régionale, au Conseil régional le 26 novembre 2009 (Extraits) :« Les Conventions d’objectifs et de moyens que nousvousproposonsicimarquentnotrevolontéd’entendrelesobservations constantes des associations sur le besoindesécurisationdesfinancementsdesprojets–cequenepermettentpaslesappelsàprojets.Quiplusest lorsquecesprojetsrencontrentlesprioritésrégionales.En l’occurrence, nous pensons que le travail de cescoordinations,quiœuvrentdanslesecteurdel’Éducationpopulaire,rencontrelesprioritésdenotreConseilrégional.Eneffet,encespériodesoùchacuneetchacunpeutserendrecomptedubesoincroissantdeclefsetd’outilspourdécrypter le monde complexe dans lequel nous vivons,nouspensonsutileetdécisifdemarquernotreclairsoutienau secteur de l’éducation populaire afin de les aider àatteindrecesmissions.Ce travail aétémutuellementenrichissantet il apermisde co-construire les objectifs et moyens qui vous sontproposésici.»

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Des acteurs régionaux et des partenairespour la promotion de l’animation volontaire en Île-de-France

Depuis mars 2010, la CRAJEP Île-de-France a mis en place un groupe de travail inter-réseaux sur le BAFA-BAFD (Brevet d’aptitude à la fonction d’animation et brevet d’aptitude à la fonction de direction), auquel participent les coordinations régionales suivantes : CEMÉA, CPCV, Francas, Léo Lagrange, Ligue de l’enseignement, UFCV. À l’origine de la création de ce groupe de travail, une double préoccupation. À court terme, la volonté d’échanger sur la mise en place d’une téléprocédure dans le cadre de la dématérialisation des BAFA-BAFD par la direction régionale de la Jeunesse et des Sports, qui posait un certain nombre de difficultés pratiques aux organismes de formation. À plus long terme, le souhait d’engager une réflexion politique sur les nombreuses remises en cause actuelles auxquelles se trouvent confrontés le BAFA et le BAFD, historiquement construits dans un partenariat entre l’État et les organisations de jeunesse et d’éducation populaire, sur la base de valeurs et de principes dont ces derniers sont porteurs.

En ce qui concerne la dématérialisation, une première réunion du groupe de travail a permis de confronter les difficultés concrètes rencontrées, d’identifier les points de blocages matériels et les besoins d’intervention collective mais au-delà, les enjeux politiques soulevés par ces apparentes questions techniques : transfert de charge de l’État sur les organismes de formation ; signes tangibles du passage d’une relation de partenariat avec les organismes de formation à une relation de commanditaire à prestataires de services…

À l’issue de cette réunion, une demande de rendez-vous a été faite à la direction régionale de la Jeunesse et des Sports, qui a accepté de mettre en place un comité de suivi partenarial régional avec la CRAJEP sur la dématérialisation du BAFA-BAFD. À l’occasion de la première réunion de ce comité de suivi le 10 mai 2010, la capacité des organismes de formation à s’organiser collectivement, à fournir à la direction régionale des éléments d’information, d’analyse et de diagnostique des dysfonctionnements, accompagnée d’une volonté commune d’être dans du pragmatisme, a permis d’être entendus par la DRDJS, qui a répondu par une posture de concertation et d’adaptation dans la mise en œuvre du calendrier et des procédures.

Plus largement, à l’occasion d’une deuxième réunion du groupe de travail BAFA-BAFD de la CRAJEP, les associations de jeunesse et d’éducation populaire présentes ont souhaité engager un travail collectif à plus long terme sur les dérives actuelles observées concernant le BAFA et le BAFD. En effet, le BAFA est une construction

emblématique des Politiques Jeunesses, issue des projets et des dynamiques créées à la Libération qui a permis à l’éducation populaire, par le monde associatif, les collectivités territoriales et les comités d’entreprise, de contribuer à l’engagement citoyen et éducatif de plusieurs générations. Or, dans le contexte actuel de marchandisation croissante, les formations BAFA deviennent des produits qui s’achètent et se vendent, accessibles à des organismes de formation qui n’ont plus besoin d’avoir acquis l’agrément jeunesse et éducation populaire, promus sur des cartes postales… De plus, dans le contexte de crise économique et sociale, le BAFA est de plus en plus conçu comme un premier diplôme professionnel de l’animation permettant d’accéder à un emploi au détriment de la notion d’animation « volontaire ».

Pourtant, il nous semble que le BAFA reste un moment de formation et d’émancipation de milliers de jeunes dans nos territoires, au-delà des ségrégations vécues sur d’autres plans de leurs vies par les jeunes, notamment des quartiers populaires. Si l’obtention du BAFA permet à la plupart des jeunes concernés d’accéder à un emploi, c’est certainement l’expérience collective, dans un cadre de mixité et de laïcité, l’accès à un statut nouveau de responsabilité, la possibilité de s’impliquer socialement, qui font du BAFA un processus d’engagement volontaire particulièrement moderne et qu’il convient de défendre et de promouvoir collectivement.

Dans ce sens, la CRAJEP a également mené d’autres actions d’interpellation des pouvoirs publics concernant le BAFA-BAFD :

- un courrier au président du Conseil général du Val-de-Marne l’alertant sur les conséquences de la décision du Conseil général de mettre fin à l’aide individuelle aux stagiaires BAFA jusque-là octroyée aux jeunes stagiaires habitant le Val-de-Marne et l’effet d’entraînement qu’elle serait susceptible d’avoir sur d’autres départements d’Île-de-France.

- un courrier au directeur régional de la Jeunesse et des Sports lui faisant part d’observations convergentes de plusieurs réseaux membres de la CRAJEP Île-de-France concernant les difficultés rencontrées à faire valider les certificats de sessions à l’issue des stages BAFA organisés dans un des départements d’Île-de-France ou pour les stagiaires habitant ce département, en raison d’une interprétation spécifique de textes réglementaires nationaux, alors qu’on pourrait attendre au minimum une application identique sur l’ensemble du territoire de la Région Île-de-France.

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DOSSIER “Éducation populaire - Culture : des pistes pour agir”

Une démarche commune...

Le point de départ des actions culturelles menées par les associations d’éducation populaire n’est pas l’objet culturel ou les acteurs culturels professionnels mais les personnes, l’invitation à la découverte, l’envie de susciter des rencontres (avec les artistes, les œuvres, mais également avec d’autres à partir de pratiques communes…).

Si l’éducation populaire prend en compte la personne dans sa globalité et lui permet de construire un parcours individuel, c’est bien l’échange avec d’autres, la confrontation et le partage qui sont au coeur de ce parcours. Le groupe, le collectif constitue dès lors un moyen d’avancer et de se construire. Les associations d’éducation populaire agissent dans le domaine de l’accompagnement artistique et culturel. Pour cela, elles forment leurs animateurs à devenir des éducateurs culturels qui pourront amener les publics à la découverte. Il s’agit d’apporter des clés de compréhension qui permettent à chacun de construire son propre avis, d’avoir et d’exprimer sa propre perception.

De nombreux projets se construisent à partir de partenariats avec des institutions ou des artistes. Leur

réussite repose sur la qualité des relations entre tous les acteurs nécessitant un partage de valeurs communes et le respect de l’identité de chacun. Ces partenariats permettent de questionner les pratiques et les représentations de chacun. L’installation dans la durée permet d’optimiser ce travail de collaboration, notamment d’ancrer réellement le projet dans la vie du territoire et des habitants.

… une diversité d’entrées

Cette démarche partagée par les associations d’éducation populaire sur la question culturelle s’illustre à travers des projets très divers, selon l’approche choisie.

À l’origine de nos différents mouvements, l’accompagnement et la formation jouent un rôle essentiel dans la dynamisation des valeurs de l’éducation populaire et constituent un outil privilégié de transformation et d’émancipation. Depuis sa création, Peuple et Culture travaille la question culturelle dans une visée de transformation sociale, économique et politique. De leur côté, les CEMÉA, organisme de formation d’animateurs volontaires et professionnels, mettent en œuvre des démarches d’accompagnement culturel dans l’ensemble de leurs formations. Cet accompagnement

Àtraverscenumérodujournalconsacréàl’actionculturelledanslesassociationsd’éducationpopulaire,noussouhaitonsmettreenvaleur:- la richesse et la diversité des actions culturellesmenées en Île-de-France par les associations de jeunesse etd’éducationpopulaire(delaformationàladiffusionenpassantparl’accompagnementcultureloulesartsplastiques,duspectaclevivantàlalectureenpassantparlaculturescientifiqueettechniqueoularestaurationdupatrimoine...);-l’existenced’uncadrepartenarialcontractualiséàl’échelonnationalentreleministèredelaCultureetonzefédérationsdejeunesseetd’éducationpopulaire,quipeineàtrouverunedéclinaisonrégionaleenÎle-de-FranceavecladirectionrégionaledesAffairesculturelles(DRAC);-laréalitéd’uneimportantedynamiquerégionaleinter-associativeetcollectived’échangessurlesquestionsrelativesauxpratiquesetactionsculturellesdanslesassociationsd’éducationpopulaire,impulséeparlacommissionculture-éducationpopulairemiseenplaceparlaCRAJEPdepuis2004.Encreux, l’absencederéférenceauConseilrégionald’Île-de-Francedonneàvoir lafaiblepriseencomptejusqu’àaujourd’huidesacteursculturelsquesontlesassociationsdejeunesseetd’éducationpopulairedanslecadredelapolitiqueculturellemiseenoeuvreparleCRIF.Encause,laprétenduecésureentrecequirelèveraitducultureletdusocio-culturel,entrepratiquesprofessionnellesetpratiquesamateures,que leministèrede laCultureaaujourd’huidépassée.Noussouhaitonsàtraverscejournalouvriruneporteversundialogueplusfécondentrelesassociationsdejeunesseetd’éducationpopulairefranciliennes,laDRACetleConseilrégionald’Île-de-Francesurlesquestionsculturelles.

L’action culturelle dans les réseaux d’éducation populaire

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est basé sur la conviction que le développement culturel est une clef de transformation des personnes et de changement social. Il prend différentes formes : sessions d’approfondissement autour d’une pratique d’activité artistique dans le cadre des stages BAFA ; stages autour de la découverte d’un festival dans le cadre de l’animation professionnelle ; ou encore création d’un diplôme d’animation socio-éducative ou culturelle.

La volonté d’offrir un accès plus égalitaire à la culture amène les associations d’éducation populaire à développer des partenariats avec des institutions culturelles. Ce partenariat implique la construction d’une relation sur la durée, qui ne peut se faire dans le cadre d’une prestation de service. Ainsi, le partenariat entre le Centre chorégraphique national de Créteil dirigé par la compagnie Montalvo-Hervieu et les MJC et les centres sociaux de la ville est à l’origine de plusieurs créations communes, fruits d’un travail d’échanges, de collaboration entre des artistes amateurs, des habitants de la ville et la compagnie. De même, la Cité des sciences et les Petits débrouillards ont collaboré durant plusieurs années pour animer des grands événements au sein de l’établissement. Ce partenariat a permis aux Petits débrouillards de créer leur propre événement dans la Cité et d’inviter à leur festival de fin d’année tous les enfants et les jeunes participant aux ateliers avec leurs familles.

Les associations d’éducation populaire sont également très attentives à la mise en situation, au faire et à l’agir qui peut se concrétiser sous diverses formes. Parmi l’ensemble des actions de sauvegarde et d’animation du patrimoine que développe le réseau REMPART, les chantiers d’insertion constituent une action d’insertion ou de réinsertion de publics en difficulté. Travailler sur le patrimoine permet ainsi de conjuguer une action concrète de réhabilitation d’un patrimoine et de remobilisation d’individus autour d’un parcours d’insertion sociale et professionnelle. À Montreuil par exemple, l’association des Murs à pêches a élaboré, en collaboration avec le GRETA, une action d’insertion qui s’échelonne sur une période de 18 mois en alternance. Elle se développe sur un site classé et permet aux personnes en insertion de préparer, concomitamment à leur travail sur le chantier, un CAPA de paysagiste/jardinier.

La démarche d’éducation populaire se développe également à travers des ateliers pédagogiques. Une pédagogie qui repose sur un certain nombre de principes basés sur le développement de la curiosité et de l’envie d’échanger avec les autres, sur la découverte active, sur

le plaisir de comprendre et de construire un projet collectif. Ainsi pour le réseau des ludothèques, le jeu est une activité fondamentale pour le développement de la nature humaine à tout âge. Par leur organisation, les ludothèques favorisent, à travers le jeu et sa dimension collective, la rencontre entre des personnes de différentes cultures et de différents âges.

Les associations d’éducation populaire offrent aussi des occasions d’exercer des pratiques artistiques. Elles permettent des rencontres et un travail commun entre professionnels et amateurs, enfants ou adultes, qu’il s’agisse d’arts plastiques, de danse, de théâtre, d’écriture ou d’autres créations… Les rencontres avec des œuvres ou des spectacles sont rendues possibles par le travail d’accompagnement et d’échanges encadré par des animateurs formés ou des artistes. Ainsi le projet Rhizome, pôle expérimental de création et de ressources en arts plastiques et visuels, créé par la MJC André Philip de Torcy, a pour mission de rendre accessibles les arts plastiques et visuels et plus largement l’art contemporain. Développé par les Francas depuis 1999, le projet Artimômes vise à sensibiliser dès le plus jeune âge les enfants à l’art, en permettant aux enfants de bénéficier d’activités artistiques et culturelles dans le cadre de leurs loisirs, accompagnés tout au long de l’année par un animateur formé à la thématique de l’art et de la création : par des visites d’ateliers d’artistes, des séances d’arts plastiques en présence d’artistes…

Ce sont les militants des associations d’éducation populaire, par leurs parcours, leurs histoires et leurs formations diversifiées qui fondent la richesse de ces projets collectifs. La conception même de ces projets est collective, partagée par les différents acteurs d’un même territoire qui participent volontairement d’une démarche citoyenne et créative, riche en création de liens sociaux. L’action « Lire et Faire Lire », développée dans le cadre d’une action nationale par les Ligues de l’enseignement en région Île-de-France, a pour objet de stimuler le goût de la lecture et de favoriser les rencontres avec la littérature jeunesse. Le festival « Les Habitants ont du Talent » est un projet collectif développé depuis 2005 par la Fédération des centres sociaux de l’Essonne. Le réseau des centres sociaux a choisi d’inscrire la dimension culturelle dans le projet d’animation globale dont les centres sont porteurs.

Les articles qui suivent (pp. 8-20) donnent à voir la richesse et la diversité des actions culturelles menées en Île-de-France par les associations de jeunesse et d’éducation culturelle.

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À l’institut de formation professionnelle des CEMÉA en Île-de-France, nous accueillons des stagiaires en alternance dans le cadre de la filière animation. Depuis le démarrage du Brevet professionnel de la jeunesse et de l’éducation populaire (BPJEPS, niveau IV), nous avons travaillé particulièrement la dimension de l’accompagnement culturel en l’incluant dans notre programme à part entière. Cette volonté est commune à tous nos secteurs d’intervention : école d’éducateur, animation volontaire et groupe d’activités.

L’accompagnement culturel ? Une démarche consistant, entre autre, à prendre le risque de faire partager, sur les plans émotionnel et rationnel, une rencontre avec des artistes notamment. Nous mettons l’accent sur les créateurs plus que sur les œuvres, éducation non formelle oblige.

Pour situer ce travail, un exemple concret. Nous travaillons en partenariat avec la compagnie RIPOSTE (« Réactions Inspirées par les Propos Outrageux et Sécuritaires Théorisés chez l’Élite ») animée par D’ de Kabal, slameur et metteur en scène. Il monte Femmes de paroles à la Maison des Métallos à Paris avec des artistes féminines, slameuse, rapeuse, danseuse et comédienne qui écrivent librement sur leur vie de leur point de vue de femme.En début de semaine, nous travaillons sur la mise en bouche de quelques extraits. Ensuite, nous abordons avec les stagiaires la question : « Pour moi, qu’est-ce qu’être une femme (un homme) ? » Nous leur demandons de dessiner une représentation de ce thème. Puis nous écoutons les autres évoquer ce qu’ils voient du dessin effectué. Ce temps est très investi, chacun aborde quelques bribes de son histoire liée au genre. Ça fuse : l’agression extérieure, la douceur, le rapport aux parents, à l’amour. Puis le soir nous rencontrons Philippe Mourrat, directeur des Métallos et Jérôme Le Contellec, du secteur des actions culturelles. Philippe raconte l’émergence du mouvement hip hop ; Jérôme, son travail de lien social avec le quartier. Tous deux retracent également leur parcours. Nous voyons le spectacle qui ne laisse personne indifférent. Comme c’est la « première » dans ce lieu, nous avons la chance de rester pour le pot et de rencontrer les artistes, un élément essentiel de notre démarche.Le lendemain matin, chacun raconte à son voisin ce qui l’a marqué, puis par groupe, ils créent un « retour sensible ». C’est-à-dire, avec la forme qu’ils choisissent (écrire, dessiner, jouer), revenir sur des thèmes abordés, des images, des sons. Ils vont ensuite travailler en demi-

groupe autour d’une consigne : trois souvenirs concrets, qu’ils veulent bien faire partager aux autres, liés au genre. On écoute et on en choisit quelques-uns qui vont être joués avec la demande que cela reste sobre et assez proche de la narration. À l’issue de tout ce processus, chacun évoque ce que cela a remué en lui. L’un a traité de la première fois où il s’est fait draguer à 15 ans. L’autre de son émotion à revêtir sa première « robe de princesse ». Reviennent également des scènes d’humiliation : le regard des hommes, la gifle d’une instit’, l’interdit de sortir jeune fille alors que le petit frère fait ce qui lui chante.

Enfin, le dernier jour, une artiste de Femmes de paroles, Bams, vient et nous lui faisons partager nos « retours sensibles ». Cela se finit par un échange, basé non sur « J’ai aimé ou pas aimé », mais sur un partage humain de tranches de vie et de sensibilité. Entre sujets impliqués ayant donné un peu d’eux-mêmes.

Des passeurs

Quels sont nos partis pris pour justifier un tel investissement ? Nous faisons le choix de traiter de la question culturelle au sens large, anthropologique, du terme, qui englobe pour nous la question sociale. C’est-à-dire qu’elle est première dans ses dimensions personnelles, du sujet humain : qui est-il ? Quelles sont ses identités plurielles ? Son rapport à la culture, à la créativité, à l’interculturel ? Mais aussi dans celles du professionnel, sur les plans du lien social, de la citoyenneté et de l’éducation populaire. Nous l’estimons alors mieux armé pour s’adresser aux publics en ayant fait lui-même une partie du chemin.

Nous partons du constat que les animateurs professionnels doivent être des « passeurs » mais que pour pouvoir remplir cette fonction, il faut qu’ils aient eux-mêmes le maximum d’ouverture culturelle. C’est pourquoi nous « colorons » les BPJEPS Loisirs tout public de cette dimension de l’accompagnement culturel.

Tout au long de la formation, nous pratiquons des démarches prenant différentes formes :

- une sortie culturelle par trimestre (cinéma, théâtre, expositions, etc.) est préparée en amont et complétée en aval par des temps d’échanges comme on vient de le voir ;- la pratique d’activités d’animations socioculturelles fait l’objet d’un travail sur le ressenti vécu et leur

Des sujets impliqués. De l’accompagnement culturel dans les formations longues aux CEMÉA

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réinvestissement possible avec des publics ;- la mise en place d’ateliers d’écriture ludique qui visent à réassurer les personnes sur leur potentiel et à ouvrir leur horizon ;- la valorisation des productions des stagiaires, la mise en exergue de leurs pratiques personnelles ;- la mise en place de temps de débats qui ponctuent la formation.

Nous pérennisons le partenariat initié avec le Centre dramatique national de Gennevilliers depuis trois ans : un travail du même type que celui raconté plus haut auquel s’ajoute la co-animation de débats entre stagiaires et formateurs à destination du public en présence de l’équipe du spectacle. La rencontre avec les artistes permet d’envisager la création sous d’autres aspects, de « relire » les émotions vécues ou les rejets avec d’autres lunettes.

Enfin, nous proposons des stages au cœur des festivals d’Avignon ou d’Aurillac ou une rencontre interculturelle.

6 milliards d’autres

Nous estimons également nécessaire d’associer cette démarche à une réflexion sur l’identité sociale. Lutter contre l’enfermement de l’entre soi est devenu une priorité éducative. Il s’agit de pouvoir faire le lien entre les

différents groupes et de permettre la rencontre. En effet, reconnaître l’autre comme différent, c’est accepter une mise en question de ses propres valeurs et donc permettre une prise de conscience de sa propre identité culturelle, de sa propre différence.

Reconnaître l’autre comme semblable (identité) avec ses différences (altérité), c’est le considérer comme un sujet et non comme un objet. C’est comprendre que cette différence peut être un puissant levier pour l’enrichissement personnel malgré les difficultés de communication. Ainsi, nous organisons un stage « Groupe, éthique et encadrement ». Nous y travaillons la question de l’identité, entre autre avec le support d’extraits du livre merveilleux d’Amin Maalouf, Les identités meurtrières. L’an dernier, nous sommes allés voir l’exposition « 6 milliards d’autres » de Yann Arthus-Bertrand. Le retour en petit groupe a fait germer de grands moments d’émotion. Ma vie, celle des autres, mon parcours, tellement singulier et si semblable. Blessures et joies. Implication et partage.

L’animateur professionnel, conscient des enjeux culturels et identitaires, est peut-être mieux armé pour construire des réponses éducatives et socioculturelles pertinentes.

Jean-Pierre WeylandInfop-CEMÉA

www.cemea-idf.org

Les stages « Vivre un festival » se déroulent au cours des festivals d’Avignon et d’Aurillac. Ils permettent de découvrir un objet culturel (un festival), de s’interroger sur le sens des pratiques organisées ou spontanées des festivaliers. C’est l’occasion d’une réflexion sur ses représentations des activités culturelles, artistiques et culturelles, artistiques et créatives, ainsi que sur le concept de l’accompagnement culturel en milieu festivalier (rencontres avec des artistes, des organisateurs, des politiques, le public). Dans le cadre d’une convention avec plusieurs régions de France, dont l’Île-de-France, les CEMÉA accueillent plusieurs dizaines de lycéens pour vivre le festival d’Avignon (ateliers, rencontres d’auteurs, d’acteurs, spectacles…).

Les stages « Vivre un échange européen » permettent de vivre une expérience axée sur une dynamique d’échange interculturel. La rencontre de professionnels européens travaillant dans le champ socioculturel permet de réfléchir à sa propre posture professionnelle, de mettre en pratique une pédagogie de l’échange interculturel notamment à travers des moments de pratiques afin de construire une identité professionnelle européenne et citoyenne. En amont de l’échange, les stagiaires travaillent sur leur conception de l’interculturel..C’estl’occasiond’un

Festivald’Avignon,photoCEM

ÉA

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La culture, compte tenu de son caractère transversal et de transformation sociale, est une des dimensions de l’animation globale dont les centres sociaux sont porteurs dans chaque territoire où ils sont implantés.

Parce que : - le centre social est un espace de proximité partant de cultures diversifiées, qui facilite l’émergence d’une culture commune partagée ;- l’intervention culturelle engendre la notion de rencontre, de plaisir, d’actions ludiques, d’émotions indispensables pour intervenir sur la confiance et l’estime de soi ;- le centre social, passerelle pour les habitants du territoire, permet aux individus (même les plus éloignés) de développer la volonté d’agir collectivement et donc de développer du lien social ;- la pérennité de l’action du centre social, permet aux individus de s’engager dans un processus sur la durée et dans le respect du rythme de chacun ;- la culture facilite une mobilisation des publics et la promotion de l’individu.

La dimension culture se traduit principalement dans trois types d’approches complémentaires :1. Une approche par les publics : intergénérationnel, interculturel…2. Une approche par les activités : création, rencontre artiste/animateur/habitants, ateliers, accompagnement des publics dans un processus qui s’inscrit dans la durée…3. Une approche par la mise en place d’actions de proximité sur le territoire de vie des habitants qui participe à son animation et à notre capacité à développer du Mieux vivre ensemble. Nos façons d’agir en relation avec la charte des centres sociaux de France et notre conception du projet social :

- Partir de l’attente des habitants pour un projet culturel partagé. - Mettre en place une démarche de co-construction et de co-production du projet et de l’action.- Favoriser une approche du projet et de l’action via une démarche d’évaluation.- Construire des espaces de négociation entre habitants, professionnels, artistes permettant d’imaginer des projets communs. - Inscrire le projet culturel dans le cadre pluriannuel du projet social. - Mettre en place des formes d’intervention adaptées (temps, moyens, supports, l’événementiel ou non…).

Coordination régionale des fédérations des centres sociaux ÎdF http://coordination-csx.fr/

La dimension culture dans l’animation globale des centres socioculturelsCoordination régionale des fédérations de centres sociaux en Île-de-France

Le festival Transit est né en 1998, de la volonté du centre social Marcel Paul, à Sevran, en Seine-Saint-Denis, d’offrir un espace d’expression aux habitants pour valoriser leurs talents artistiques et leur culture, autour d’un moment festif.Peu à peu, d’autres centres sociaux se lancent dans l’aventure et en 2002, la Fédération des centres sociaux de Seine-Saint-Denis reprend la coordination du projet. Transit acquiert une dimension départementale. Aujourd’hui, en 2010, 27 centres sociaux sur 13 villes du département y participent.

La devise de Transit : « Valoriser les talents des habitants »

L’idée c’est de rendre visible aux autres, mais souvent d’abord à soi-même, ses acquis, ses compétences, ses savoir-faire.Pas besoin d’être un artiste reconnu pour avoir du talent ! Transit met en évidence les potentiels cachés, les authentiques talents de ceux qui s’ignorent, ceux qui n’osent pas, ceux qui ne savent pas comment et ceux qui pensent qu’ils n’ont pas assez d’importance pour que l’on s’intéresse à eux.

Les centres sociaux s’attachent à créer toutes les conditions permettant de garantir une expression de qualité. Transit, s’est doté d’une Charte, qui met en avant la qualité de la démarche plus que celle du résultat final. Ce qui nous importe avant tout c’est de pouvoir accompagner des artistes amateurs dans leur projet, et de veiller à ce qu’ils puissent s’épanouir et progresser dans l’exercice de leur pratique. Les centres sociaux développent ainsi des partenariats avec les artistes en résidence sur le territoire, les associations culturelles locales et les services

Le festival interculturel Transit, en Seine-Saint-Denis

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municipaux. Ils favorisent également les passerelles avec les institutions culturelles, en programmant des sorties culturelles en lien avec le projet développé par les habitants. C’est ainsi que les créatrices en herbe d’un atelier couture d’un centre social sur Sevran, qui travaillaient sur un projet de défilé de mode pour Transit, ont pu aller puiser de l’inspiration au Musée des Arts Déco, à Paris.

Transit met à l’honneur toutes les cultures. Mêlant cultures traditionnelles et cultures urbaines de tous les horizons, il met en lumière la diversité et la richesse des identités culturelles des quartiers. Il

offre un champ d’expression aussi vaste qu’il existe de disciplines artistiques : chant, danse, théâtre, musique, conte, poésie, mode, slam, cirque, photo, vidéo…

Transit contribue ainsi à montrer une autre image d’un département et de ses habitants, trop souvent stigmatisés.

La spécificité de Transit : « Renforcer le lien social entre les habitants »

La spécificité de ce festival c’est bien qu’il intervient dans le champ socioculturel. Il a pour vocation de créer ou renforcer le lien social entre les habitants d’un quartier, par le biais de leurs pratiques artistiques.

À l’occasion d’un atelier, d’une répétition, d’un spectacle, des projets se montent, des rencontres se font, des savoir-faire s’échangent, on apprend à se connaître tout simplement… Les porteurs de projets, en s’inscrivant dans Transit, acceptent de s’engager dans une dynamique collective, avec d’autres porteurs de

projets. Ensemble, ils contribuent à dynamiser le développement culturel de leur quartier. Transit c’est un festival qui dure deux semaines mais qui se prépare sur une année !

Les échanges et les rencontres sont au cœur du projet Transit, pas seulement entre les habitants d’un même quartier mais aussi à l’échelle départementale. L’un de nos objectifs phares est d’encourager le décloisonnement des quartiers et la mobilité géographique des publics et des artistes. Par le biais de rencontres départementales, nous favorisons le brassage entre des publics de quartiers différents et nous rendons possibles des collaborations artistiques entre des porteurs de projets de villes différentes.

Transit c’est aussi ça : un rappeur de Villepinte qui exerce son talent sur la scène d’un centre social de Saint-Ouen, des jeunes filles de La Courneuve qui montent un projet de percussion corporelle avec des garçons de Clichy/Montfermeil…

http://festival.transit.free.fr

Transit,2007,photoCFC

SLeshabitantsontdutalent,2009,photoCFC

S

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Il ne suffit pas d’amener des « gens » au théâtre pour qu’ils accèdent forcément à la culture, ce serait bien trop simple car l’accès à la culture n’est pas toujours synonyme de démocratisation culturelle. Mais, encore faut-il s’entendre sur le terme de culture ou plus précisément sur cette notion d’action culturelle. Le mouvement Peuple et Culture travaille cette question depuis sa fondation dans le Vercors en 1944, là ou se retrouvent des résistants divers de la première heure puis des réfractaires du STO. Chacun ayant son langage, chacun ayant sa culture et pourtant, il fallait bien trouver le dénominateur commun à tous ces maquisards afin qu’ils soient efficaces face à l’ennemi. De l’école d’Uriage, Joffre Dumazedier et Begigno Cacèrés ont apporté des livres à chaque maquis pour animer des veillées lectures où la littérature devient le terreau de débats pour construire ensemble un agir collectif.

Aujourd’hui et dans cette même veine, Peuple et Culture Île-de-France met en place depuis plus d’un an les conditions nécessaires et suffisantes pour faire culture commune afin d’agir collectivement sur la région francilienne. Dans le projet de notre association, l’action culturelle se décline alors en trois grands axes tels que l’autoformation

collective, les histoires de vie collectives et enfin, le partenariat avec l’Université populaire expérimentale de l’Université de Paris VIII. Aussi, dans notre action, la notion de partenariat prend cette dimension fondamentale sans quoi nous ne pourrions pas avancer dans notre projet associatif. Notamment, l’autoformation collective et l’écriture des histoires de vie collectives s’adressent tout particulièrement à des jeunes associations dites émergeantes ou à des structures plus anciennes en recherche heuristique de leurs actions sur le terrain. En ce qui concerne l’Université populaire expérimentale de Paris VIII, il s’agit d’un partenariat en lui-même car nous avons été missionnés par l’Université pour animer le réseau de tuteurs des étudiants inscrits dans ce dispositif.

Il est clair que notre appropriation de l’éducation populaire se repose sur l’hypothèse du travail de la culture dans une visée de transformation sociale, économique et politique.

Nicolas FasseurPrésident de Peuple et Culture Île-de-France

http://groups.google.fr/group/pecidf

Faire culture commune pour agir collectivementPeuple et Culture Île-de-France

L’université populaire de Paris 8 : U2P8

Le projet global d’Université populaire s’inscrit prioritairement dans le cadre de la Charte de partenariat établie puis signée le 5 février 2008 entre le Conseil général de Seine-Saint-Denis et l’Université de Paris8.

Les objectifs de cette université populaire sont : - De créer des liens réciproques de construction en commun entre l’Université de Paris8 et des partenaires institutionnels locaux (communes, conseils généraux, région), des universités populaires locales, associations, mouvements, dont Peuple et Culture Île-de-France et Culture et Liberté, comités d’entreprises et autres travaillant dans une visée d’éducation populaire. - Que les modes universitaires de connaissance soient au coeur des quartiers et du monde populaire qu’il ne touche que peu d’habitude. - De permettre à des jeunes ou à des préretraités «en revanche scolaire» et investis localement, de devenir des futurs «cadres de l’éducation populaire» et de se diplômer ce faisant. Inciter des jeunes ou retraités n’ayant jamais été à l’Université à s’y inscrire par cette voie.

Le projet s’inspire à la fois des pédagogies des universités populaires, des enseignements d’accueil de la licence des sciences de l’éducation, de sa pédagogie en ligne et de l’utopie vincennoise à ses débuts (statut d’université expérimentale ouverte aux non-bacheliers). Il s’écarte de la norme pour créer un nouveau type de formation, en prenant les méthodes de formation à la recherche des chercheurs de 3ème cycle pour des personnes n’ayant jamais été à l’université ; en construisant ensemble avec le groupe sélectionné le programme des activités, les modalités pédagogiques appropriées, l’animation du site internet et des documents de recherche ; en aboutissant, par les contributions du groupe, à une production collective contribuant, pour ce premier programme, à la recherche sur l’éducation populaire du XXIe siècle.

Projetdel’universitéexpérimentaledeParis8: http://www.ufr-sepf.univ-paris8.fr/IMG/pdf/UniversitePopulaire1.pdfPlaquettedeprésentation: http://www.ufr-sepf.univ-paris8.fr/IMG/pdf/plaquette_u2p8.pdf

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Les Francas au Salon de livre et de la presse jeunesse à MontreuilDepuis trois ans, les Francas d’Île-de-France se mobilisent à l’occasion du salon pour contribuer à l’animation de l’espace du syndicat de la presse de jeunesse, le Kiosque de la presse des jeunes, avec les éditeurs, le CLEMI et l’association « Jets d’Encre ». L’année dernière, l’espace présentait 74 magazines par tranche d’âges. Il accueillait par ailleurs des rencontres scolaires et des débats avec les professionnels. Deux animations permanentes étaient proposées : le rôle des images dans la presse et la découverte de la presse.

Par ailleurs, une grande variété d’ateliers était aussi programmée par les éditeurs en prenant appui sur les propositions éducatives de leurs magazines.Au fil de leur histoire, les Francas ont pris en permanence de nombreuses initiatives en faveur des activités culturelles en général et de la lecture en particulier. Leur présence au salon témoigne de leur volonté de continuer à faire vivre aux enfants et aux adolescents des situations ou ils découvrent un rapport différent à la lecture, à l’écriture et à l’expression orale à travers des supports variés. Si vous passez cette année au salon, n’hésitez pas à faire un petit détour par le kiosque !

Une coopération avec la Cité nationale de l’histoire de l’immigrationCe projet est né de l’évaluation de l’opération « Les Portes du Temps » d’août 2009. Mais aussi d’une volonté conjointe de prolonger la collaboration pour continuer à expérimenter sur l’accueil des jeunes publics pendant le temps de loisirs et travailler à l’amélioration de celui-ci. Le projet s’est concrétisé sur l’année scolaire 2009 – 2010 par un chantier en trois volets :- La contribution à la formation des conférenciers, des animateurs de l’animation volontaire (en partenariat avec la Direction départementale Jeunesse et Sports du Val-de-Marne) et des animateurs de la formation professionnelle en parcours BPJEPS ;- La conception et la réalisation d’un guide pédagogique « La visite au musée » à l’intention des équipes d’animation, réalisé par une plasticienne.- L’organisation d’une journée de visite de l’exposition temporaire « Allez la France ! Football et immigration, histoires croisées » et des collections permanentes dans le cadre du lancement des Portes du Temps 2010, réunissant des organisateurs de centres de loisirs, des animateurs et les conférenciers de la CHNI.

Ce projet a permis de commencer à travailler sur la confrontation des cultures professionnelles des animateurs et des conférenciers et doit permettre d’interroger à travers le guide, les projets pédagogiques des équipes, existants et à venir. Cette initiative conjointe devrait connaître d’autres développements dans l’année à venir.

Les principes qui guident l’action éducativeLes Francas Île-de-France

« La culture, au sens large, c’est tout ce qui s’ajoute à la nature et nous fait HUMAIN véritablement : c’est l’ensemble, historiquement et socialement déterminé, de coutumes, de croyances, d’institutions, de règles, de valeurs, de savoirs et savoir-faire, à l’intérieur duquel nous vivons notre rapport au monde, aux autres et à nous-mêmes. La culture d’un individu c’est : - d’une part, l’ensemble des repères reçus et/ou créés par lui et qui lui permettent de se situer au regard du temps, de l’espace, de l’environnement, des relations aux autres et à la collectivité humaine, de la vie, de la mort….- d’autre part, la capacité de l’individu à hiérarchiser l’ensemble de ces repères. »

Pour les Francas, un premier critère est constitué par l’utilité des repères et par l’interaction qu’ils entretiennent avec la capacité de construction de l’individu, des groupes d’individus.Un deuxième critère est lisible au travers des deux dimensions de la culture : une dimension esthétique et une dimension d’identité.Un troisième critère se trouve dans la déclinaison des objectifs donnés à l’action éducative et notamment : - permettre l’accès aux arts, aux sciences et aux techniques, - permettre d’associer les dimensions complémentaires de la culture, - contribuer au développement des facultés de repérage,- favoriser l’expression, la communication des émotions et la créativité ainsi que la relation aux autres quelles que soient leurs références culturelles.

Quatrième critère enfin : pour les Francas, la dimension culturelle est le complément indissociable des dimensions sociale et éducative constitutives de leur action d’association d’éducation populaire. Par cela, elle participe à l’émancipation des personnes.

Francas Île-de-France : [email protected]

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Une ludothèque est un lieu dans lequel des jeux et des jouets sont classés et mis à disposition du public à travers un service de prêt mais aussi un espace organisé autour d’activités ludiques. Une ludothèque est structurée autour du jouet en tant que support du jeu et non autour de l’enfant. Elle n’est pas définie en tant qu’équipement de l’enfance, mais comme lieu intergénérationnel et interculturel. C’est le seul équipement qui stimule l’activité ludique en tant que tel et c’est aussi un espace de rencontre ouvert à tous, qui participe au développement de la vie sociale.

La culture est abordée par le réseau des ludothèques sous l’angle de la culture ludique. Le fondement théorique est que le jeu est une activité fondamentale pour le développement de la nature humaine et pas uniquement aux âges de l’enfance : le simple fait de mettre à disposition un jouet est un acte social et culturel fondamental.

La culture est également abordée sous l’angle du jeu en tant que véhicule culturel. Chaque société humaine produit des jeux porteurs de valeurs et de traditions ancrés dans les environnements culturels qui les ont façonnés. Ces jeux voyagent avec les hommes, se transforment, s’enrichissent d’éléments nouveaux, et apparaissent au final comme autant de témoignages des cultures qui les ont traversés. Le jeu est donc un accompagnateur des civilisations.

Les ludothèques mettent à la disposition des personnes accueillies des outils qui leur permettent d’évoluer, de régresser, de progresser. En introduisant une dimension

collective dans le jeu, elles incitent non seulement à se construire, mais à se construire ensemble dans la rencontre et dans les cultures des autres.

En effet, parce qu’il intéresse tous les publics, le jeu permet un réel brassage des populations et, concomitamment, favorise la réduction des incompréhensions culturelles.Le jeu n’est pas un privilège, mais une nécessité pour tous. En tant que loisir actif, que véhicule d’intégration et de socialisation, ainsi que de déclencheur d’aptitudes motrices, sensitives, cognitives, affectives et langagières, le jeu est un droit à chacun. Un droit, mais pas un devoir. Ainsi la ludothèque reconnaît-elle le droit au non-jeu dans ses murs.

Auniveaulocall’ALIFmènediversesmanifestationsculturellesautourdu jeu, festivals,conventions,salons, journéemondialedujeu,semainedujeudesociété...

Au niveau régional, l’ALIF propose la gestion d’une baseréférentielle«jeuxetjouets»enlignesurinternetBDLude,uneétudesurlesdéterminationsetpréjugéssexuelsdansledomainedu jeuetdu jouet (projet«Jeuxdegenre»), lamutualisationdes ressources par le biais d’une ludothèque centrale desludothèques (Prélude), la gestion du centre de ressourcesrégionalsurlesludothèques,lejeu,lesdifférentspublics,lavieassociative,l’éducationpopulaire…(LUDOC).

Association des ludothèques en Île-de-France www.lalif.org

La culture ludiqueAssociation des ludothèques en Île-de-France

photosALIF

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La culture scientifique et technique apporte une contribution fondamentale à l’éducation et à la formation des citoyens. Cette culture ne peut s’acquérir que par la pratique, l’échange, le débat et ce à tout moment de la vie et en étroite liaison avec le quotidien. À cet effet, l’association s’emploie à favoriser auprès de tous, et plus particulièrement des enfants et adolescents, l’intérêt pour les sciences et les techniques, et à en permettre la connaissance et la pratique. Pour cela, elle fait appel à tous moyens pédagogiques en privilégiant la démarche participative, expérimentale et ludique.

Nous animons au quotidien, le lien entre les enfants, les jeunes et l’univers des sciences. En résumé, nous avons la mission de nourrir et de faire vivre culturellement notre rapport à elles. Cela signifie que nous les considérons avant tout comme un medium de compréhension de soi et du monde autant que comme une démarche de production de son propre savoir. C’est, sans conteste, la grande

spécificité de notre mouvement que de décloisonner les activités scientifiques et techniques du ghetto du savoir académique comme de la pure diffusion.

Cette démarche d’éducation populaire possède plusieurs vertus :- elle démythifie le rapport aux savoirs par le jeu et la démarche expérimentale ;- elle part du présupposé que chacun, quel qu’il soit, possède sa propre représentation du monde et que c’est là le point de départ ;- elle considère que les sciences n’appartiennent ni aux scientifiques ni aux experts puisqu’elles se nourrissent d’incessants allers-retours entre savoirs populaires, savoirs académiques et questions sociales.

Les Petits débrouillards Île-de-France http://www.lespetitsdebrouillards-idf.org/

Les Week-end scientifiques :Le projet de week-end scientifique a été imaginé pour offrir des activités de loisirs aux jeunes durant les week-end. Pendant cette période, alors que beaucoup de jeunes inactifs et sans possibilité de sortir de leur quartier sont en demande de loisirs, les structures de proximité restent fermées. Un week-end scientifique mêle détente et culture en proposant aux jeunes des animations scientifiques ludiques et éducatives et des sorties « dans et hors des quartiers ». Les sorties thématiques sont ouvertes aux familles et sont organisées en partenariat avec des musées ; des sites industriels (centrale électrique, station de traitement des eaux, déchetterie, etc.) ou institutionnels (tribunal, université, etc.). Le déjeuner est pris en charge par l’association et partagé entre tous les participants.

Un partenariat avec le Centre Paris-Lecture :Nous avons mené avec le Centre Paris-Lecture plusieurs actions visant à initier les enfants à la lecture de la presse et à la compréhension des médias. Les enfants se sont ainsi intéressés au clonage, à l’effet de serre, aux transports, aux pôles... Les ateliers alternent les temps de lecture, de débat, de reformulation, d’expériences scientifiques. À la fin des séances, les enfants réalisent une exposition ou un journal présentant leur compréhension du thème et à l’occasion d’un café des sciences, ils confrontent leur vision à celles de scientifiques experts.Ce projet revêt plusieurs objectifs : montrer aux enfants que ces supports d’informations leur sont accessibles, développer leur regard critique vis-à-vis des médias, éveiller leur curiosité par rapport à la vie de la société et plus globalement stimuler leur conscience citoyenne.

La culture scientifique et techniqueLes Petits débrouillards Île-de-France

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En 2009, le Conseil général de la Seine-Saint-Denis lance un plan départemental visant à encourager « La Culture et l’art au collège ». Ce projet s’adresse aux 120 collèges du département et a pour particularité de laisser la possibilité aux porteurs de projets (association, compagnie artistique, artiste…) de monter un partenariat fort avec un établissement scolaire. Le porteur de projet élabore avec l’enseignant de référence un parcours qu’il soumettra à un comité de pilotage composé du Conseil général, de l’Inspection académique, du rectorat et de la DRAC Île-de-France pour validation et financement (d’une hauteur maximum de 3800€).

C’est dans ce cadre que le Groupement REMPART Île-de-France, le Collège Louis Pasteur de Villemomble (93) et l’association La Riobé, membre de l’Union REMPART ont construit ensemble ce parcours pédagogique autour du théâtre à l’époque gallo-romaine. Le projet s’est construit en alternant travail en classe, ateliers, sorties scolaires et initiation à la fouille archéologique en condition réelle. À l’issue du projet, les élèves des classes de grec et de latin ont réalisé une pièce de théâtre s’inspirant des auteurs antiques et ils ont aussi conçu une exposition inaugurée à l’occasion de la représentation théâtrale et qui sera exposée à l’occasion des journées européennes du patrimoine sur le site de Chateaubleau.

En plus des objectifs inhérents à la réalisation d’une action pédagogique, l’enjeu de ce parcours était de faire évoluer

le regard des élèves sur l’apprentissage du latin et du grec, un enseignement optionnel le plus souvent vécu par eux comme un pensum. La transversalité du parcours, la diversité des thématiques abordées de même que le travail sur le terrain à travers l’atelier fouille ont contribué à donner une résonnance très concrète à cet enseignement. Cet enjeu est aussi celui affiché par l’enseignement de l’histoire des arts à l’école.

La subvention allouée a inscrit le projet dans une réelle démarche de partenariat et de co-élaboration avec le professeur référent mais aussi les autres professeurs de l’établissement. Le projet a généré ainsi cette fameuse transversalité au sein d’un établissement qui permet le décloisonnement des savoirs.

En d’autres termes, ce programme a permis d’assurer sur le département de la Seine-Saint-Denis une généralisation de la culture artistique en milieu scolaire tant de fois souhaitée mais jamais concrétisée et avec, en prime, les moyens humains et financiers pour le faire.

Florence Durieux, REMPART Île-de-France

[email protected]

L’art et la culture au collège « Le théâtre à l’époque Gallo-romaine » REMPART Île-de-France

photosREM

PART

Île-de-France

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Lire et Faire LireAction nationale développée depuis 10 ans par les fédérations de la Ligue de l’enseignement de la région Île-de-France, Lire et Faire Lire a pour objet de stimuler le goût de la lecture et de favoriser la rencontre avec la littérature jeunesse. Par une action complémentaire de l’école, basée sur la dynamisation et le développement des solidarités locales et intergénérationnelles, ce projet contribue à la prévention de l’illettrisme. L’objectif de cette action n’est pas de se substituer aux enseignants à travers un apprentissage mais de transmettre un plaisir, de familiariser le contact avec le livre dans le cadre d’un temps de loisir éducatif.

Des formations sont organisées par les fédérations. Elles ont pour objet d’outiller les lecteurs bénévoles, de les associer au projet par un apport méthodologique,

culturel, éducatif et pédagogique leurs permettant ainsi de cerner plus précisément les enjeux et intérêts de leur action, de réfléchir avec d’autres autour des différents temps d’une séance, de découvrir des méthodologies et des outils adaptés.

Jouons la carte de la fraternitéL’opération « Jouons la carte de la fraternité ! » crée les conditions éducatives pour permettre aux enfants et aux jeunes de la région Île-de-France de se sensibiliser aux questions du racisme et des différences et leur permettre de manifester leurs rejet du racisme, de l’exclusion et de l’intolérance par un acte simple et concret, témoignage de sa réflexion sur la question.

Cette opération repose sur l’envoi de cartes illustrées. Elles sont accompagnées de support pédagogiques. Les cartes sont régulièrement l’objet d’un travail de collectifs de photographes suggérant des situations de discriminations. À partir de la photo, les cartes sont porteuses d’un message rédigé par

les enfants et les jeunes à partir de travaux en ateliers d’écriture conduit par un artiste, ou une personne en capacité de faciliter la démarche d’écriture. Le principe est celui de l’écriture individuelle et ou collective d’un message expédié à un destinataire tiré au hasard dans l’annuaire des départements.

Les destinataires sont invités à répondre sur un volet destiné à cet effet. La réponse à ce message fraternel est adressée à la fédération départementale de la Ligue qui après avoir vérifié le contenu, l’achemine vers les structures éducatives expéditrices.

À travers la forme poétique et la méthode de l’envoi « au hasard de l’annuaire » les messages envoyés visent des personnes convaincues comme non-convaincues, des personnes concernées et non concernées par la nécessité de faire cesser les phénomènes racistes et discriminants.

La culture pour appréhender le mondeLigue de l’enseignement - Région Île-de-France

Pour la Ligue de l’enseignement Île-de-France, la culture ne se réduit pas à sa dimension artistique mais englobe également tout ce qui permet aux individus d’appréhender le monde et les rapports sociaux, d’y agir individuellement et collectivement et de se situer par rapport à une mémoire commune.

Nous revendiquons une culture ouverte sur la diversité, le partage de sens et la solidarité, de nature politique car elle crée de la citoyenneté; et de nature artistique car elle permet de questionner l’inconnu, l’étrange, l’errance, l’erreur même.

Une culture qui valorise des pratiques collectives et individuelles, qui favorise l’implication de la population, la circulation et l’échange entre habitant, entre génération et territoires qui nourrit un travail autour de la mémoire, de la création de l’imaginaire.

La culture demeure un puisant levier d’émancipation, permettant de construire et de produire (culture de l’être), au contraire d’une culture de la consommation et de la possession (culture de l’avoir). Cette force suppose une action éducative appréhendant la diversité. L’éducation rend possible la relation familière à la culture, en créant les conditions d’un plaisir de la découverte des connaissances et des émotions qu’elle procure.

L’enjeu est de reconnaître la culture comme dimension essentielle de la vie quotidienne des habitants. Cela suppose qu’ils ne soient pas uniquement les bénéficiaires d’une action culturelle que nous leur destinons, mais bien les acteurs d’une action culturelle que nous accompagnons.

Ligue de l’enseignement Île-de-France [email protected]

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Spectacles à savourerLa brochure « Spectacles à Savourer » présente une sélection d’oeuvres destinées au jeune public : écoles maternelles et élémentaires, centres de loisirs, services scolaires municipaux. Parfois même, salles dédiées à ce type de public et comités d’entreprise. Sélectionnés par les membres du réseau, les spectacles doivent présenter un intérêt artistique et pouvoir être joués dans des lieux non équipés. Ils couvrent tous les champs artistiques : théâtre, danse, musique, conte, cirque, clown, marionnettes, théâtre d’objets.Il s’agit d’interpeller les émotions, l’imaginaire des enfants mais aussi de les aider à élaborer un jugement personnel grâce à l’échange qui s’instaure entre le spectateur, les acteurs et les enseignants. Cet échange permet de susciter la connaissance et l’appréhension de l’œuvre, de connaître et de comprendre les codes d’une représentation, donc de mieux l’apprécier.Le but recherché est d’amener le jeune spectateur à devenir un spectateur averti et non un consommateur de culture.Spectacles à Savourer et la Ligue de l’enseignement contribuent ainsi depuis plus de vingt ans, avec la complicité de jeunes compagnies, à porter auprès du jeune public des œuvres de qualité.

Carmelina De Pablo [email protected]

Éducation à l’image et au sonDepuis presque vingt ans, l’OROLEIS de Paris (Office régional des œuvres laïques d’éducation par l’image et le son), structure dont se sont dotées la Ligue de l’enseignement région Île-de-France et des fédérations de la région Centre pour mener des actions autour de l’éducation à l’image, organise une vaste opération sur l’ensemble du territoire afin de favoriser la mise en œuvre d’un processus de création dont l’objectif n’est pas seulement la maîtrise technique ou artistique, mais l’appropriation d’un moyen de communication et d’expression avec une approche d’éducation populaire.Le Concours vidéo « Regards Jeunes sur la Cité » réunit chaque année environ de 600 à 800 jeunes de 12 à 25 ans, sous parrainage associatif, dans le but de réaliser un court métrage présentant de manière originale une expérience sociale, culturelle, ou inspirée de leur vie quotidienne. Les associations, les centres de loisirs, les centres sociaux, les services municipaux de la jeunesse, relaient l’opération afin que les jeunes qu’ils accueillent, notamment les filles, puissent utiliser le média vidéo pour s’exprimer. Ces adolescents, par le biais de reportages, micro-trottoirs, séquences détournées, ou fictions, abordent, en 8 minutes, des problématiques qui les concernent directement du fait de leurs origines sociales, territoriale ou ethniques.L’OROLEIS de Paris, intervient :

- en organisant des sessions d’initiation à la vidéo ;- en assistant techniquement les groupes qui ne sont pas en autonomie (des unités de tournages DV / DVcam, des bancs de montage, sont mis à leur disposition ; un conseil et un encadrement technique leur sont proposés) ;- en favorisant les échanges de savoirs et techniques entre groupes (particulièrement pour les groupes de province) ;- en ouvrant sa « banque de données » de 250 titres thématiques permettant l’organisation d’animations, de colloques et de débats.

www.oroleis-paris.org

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Grâce aux conventions qu’elles ont avec les collectivités locales, les MJC mettent à disposition de la population francilienne plus de 50 000 m2 pour des activités éducatives et culturelles, avec une très large amplitude horaire. Nos équipes et nos équipements sont devenus pour les populations locales, des points de référence stables, ouverts à la diversité sociale, générationnelle, culturelle.

En plus des espaces dédiés et équipés pour la diffusion artistique dont elles disposent souvent au sein même de leurs équipements, les MJC utilisent des espaces municipaux pour leurs activités.

Dans l’objectif d’impliquer globalement la population dans la (re)conquête de l’espace public par la culture, les MJC investissent de plus en plus le « hors les murs », des espaces la plupart du temps ignorés et inexplorés par les institutions de la culture instituée : tel est précisément le cas, par exemple, du « Festival Vive l’Art Rue », organisé par la fédération départementale des MJC du Val-de-Marne, en partenariat avec des MJC et communes du département, avec le soutien du Conseil général et du Conseil régional ; en effet, le Festival valorise des quartiers populaires du Val-de-Marne en y faisant vivre une proposition artistique et culturelle, souvent la seule de l’année.

L’offre artistique et culturelle des MJC est multiple et diverse puisque chaque association locale, soutenue essentiellement par la collectivité locale sur le plan matériel et financier, est autonome dans son projet.

Pour affirmer collectivement les valeurs et principes d’éducation populaire dans le champ de la culture, chaque MJC cherche à relier les gens entre eux, à impliquer la

population dans les différents processus de la culture, à créer une interaction constante entre l’offre et la demande, à décloisonner les champs de connaissance et de pratique, à produire des liens créatifs avec son environnement particulier, à se relier aux autres MJC et aux autres acteurs de l’art et de la culture.

AuseindesMJCd’Île-de-Francesontdéveloppées:-despratiquesartistiquesetculturellesamateures:Arts plastiques et graphiques, création et diffusion dethéâtreamateur, écriture, conte, danses,musiques, artsdu cirque, audiovisuel, activités scientifiques, lieux derépétitionmusique.

-une diffusion artistique de spectacle vivant(professionnels): chanson, spectacle jeune public,festivalsHumour, jeunes compagnies, festival Vive L’artRue, projets pluridisciplinaires, inter-culturels, diffusionarts plastiqueset graphiques, diffusion cinémaet vidéo,diffusionlivre,jeu,formationslinguistiques,cafésphiloetcaféscitoyens,barsdessciences…-desactionsculturellesplustransversales:cadredevie,urbanisme,architecture,patrimoine,atelierséducatifsendirection des établissements scolaires, des hôpitaux...,échanges internationaux de jeunes sur des contenusculturels, offre de formation en direction des acteursassociatifs, éducation populaire et citoyenneté, laïcité...,travailsurlesmedia,productionsaveclesmedia,ingénieried’accompagnementdeprojetsendirectiondesjeunes.

Les Maisons des Jeunes et de la Culture en Île-de-France Fédération régionale

http://www.mjc-idf.asso.fr

Les Maisons des jeunes et de la culture en Île-de-France

La médiation par les outils culturels et l’accompagnement autour des musiques actuelles. CAC Georges Brassens.

Le Centre d’action culturelle Georges Brassens de Mantes-la-Jolie est un partenaire historique de la FFMJC (Fédération française des Maisons de jeunes et de la culture). Son travail s’inscrit dans les valeurs d’éducation populaire et de soutien des pratiques amateures. Le CAC remplit une mission de diffusion et de formation autour des musiques actuelles. Les outils au service de ce projet sont : trois scènes, un studio d’enregistrement, deux studios de danse et des salles d’activités. Le travail d’accompagnement mené au CAC s’entend sur la durée.

La visée de cet accompagnement est à plusieurs niveaux :

- Encadrement d’une pratique amateure revendiquée comme telle où la notion de plaisir reste centrale.- Accompagnement vers la professionnalisation dans tous les domaines liés au spectacle vivant (musiciens mais aussi techniciens, métiers de l’accueil…).

La gamme d’accompagnement se décline du simple conseil d’information à l’accompagnement de projet (organiser un concert, éditer un CD, enregistrer…). Le travail d’une personne est dédié à cet accompagnement mais l’ensemble de l’équipe est susceptible, selon ses spécialités, d’être sollicitée.

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2020

Le CAC dispose de deux studios de répétition où 29 groupes répètent régulièrement. Un travail de concertation se mène avec les studios de Mantes-la-Ville, Rosny-sur-Seine, Limay et une manifestation départementale annuelle : l’Écho du local dans le cadre du travail de réseau avec le CRY (Centre de ressources yvelinois pour la musique) permet de faire tourner les groupes sur les structures locales partenaires.

La volonté de programmation est de faire cohabiter l’amateur et le professionnel (a minima par une programmation de premières parties) et de traiter les spectacles amateurs (théâtre, danse, musique) dans des conditions professionnelles : gros effort de communication, technique professionnelle, encadrement respectant la législation ERP (Établissement recevant du public), accueil des artistes dans de bonnes conditions. La scène acoustique équipée est en activité depuis la rentrée 2007 et vient d’être rénovée en 2010. Elle fonctionne sur un système d’auto-programmation, sans échange à caractère financier. Ce dispositif constitue une articulation entre le travail de répétition et la diffusion et permet par ailleurs de fournir un espace de convivialité et de rencontres propices à la dynamisation de la scène locale, elle peut également être utilisée en complémentarité de la scène principale de musique dite «caf’conc’ ».

L’édition de CD ne s’entend pas comme finalité d’une démarche artistique mais comme un outil pédagogique, une étape permettant aux groupes de continuer à fabriquer leur expérience musicale. L’accompagnement se traduit notamment sous la forme d’une bourse à la création qui permet de se doter d’un outil de promotion. En 2010, nous comptons quelques 110 CD édités.

Le CAC mène des actions de formation en direction des groupes amateurs. Nous organisons des résidences d’amateurs dans des conditions

professionnelles aussi bien dans les domaines de la musique que du théâtre avec des temps d’ateliers de sensibilisation vers les publics ou des temps de restitution en public ; des master class ; des stages son-scène, parfois en partenariat avec le Conseil général ou le CRY avec le Plateau 109 et Yvelive, le travail du son et de la lumière est abordé sous forme d’initiation ou d’approfondissement. À chacun selon son niveau initial ! Ce travail ne saurait se mener en vase clos : il doit rayonner, s’enrichir d’autres participations et permettre d’envisager d’autres horizons. Ainsi, nous avons mené au Centre culturel Louis Jouvet à Bonnières-sur-Seine un travail de programmation et d’écriture d’une politique culturelle instruite des problèmes spécifiques inhérents au territoire. Nous avons également créé il y a 10 ans, le Festival Blues sur Seine, il a désormais pris son indépendance et est devenu un festival prestigieux avec une programmation internationale. Ceci participe à une logique d’élargissement des publics et concourt à leur mixité par la mise en œuvre d’une pédagogie active et participative sur le territoire (Communauté d’agglomération de Mantes en Yvelines et Communauté de communes des portes de l’Île-de-France).

Les partenariats et financements du CAC Georges Brassens sont nombreux et variés : FSE, Conseil général, Conseil régional, CRY, CAMY, ENM (École nationale de musique de danse et de théâtre de Mantes), Ville de Mantes-la-Jolie, DDJS, DRAC, FFMJC… Néanmoins, l’interpellation des pouvoirs publics est toujours nécessaire pour pérenniser ces financements : beaucoup de financements sur projets ne peuvent garantir la gestion d’une équipe et d’un équipement. Par ailleurs, il est important de sensibiliser les pouvoirs publics, élus ou techniciens, aux réalités pratiques et financières du spectacle vivant. Il faut les sensibiliser à nos différents métiers qui sont mal connus voire qui n’existent pas dans les conventions collectives, comme régisseur de studios.

CAC Georges Brassenswww.cacgeorgesbrassens.com

photosCAC

GeorgesBrassens

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21N°5 mai 2010

Le30juin1999aétésignéeuneCharted’objectifsculture/éducationpopulaireentreleministèredelaCultureetdelaCommunicationethuitfédérationsd’éducationpopulaire(11signatairesaujourd’hui).Sicettechartefonctionneauniveaunational,àtraversparexemplelasignaturedeconventionspluriannuellesd’objectifs,ouledéveloppementdepartenariatsprivilégiésaveccertainesdirectionsduministèrede laCulture, ilsemblequ’ellen’aitcontribué,quedemanièretrèsinégaleselonlesrégions,àrenforcerlespartenariatsaveclesDRAC.SiladécentralisationdelacharteaparexempledeseffetstrèsconcretsetpositifsenrégionRhône-Alpes,ellen’aàcejourpastrouvédeconcrétisationenÎle-de-France.

« Il est convenu ce qui suit :La culture est au coeur du pacte républicain. Elle concourt à la formation du citoyen et contribue à l’épanouissement de chacun.Conformément à cette exigence démocratique fondamentale, il est donc de la responsabilité du ministère de la Culture et de la Communication de mettre tout en oeuvre pour étendre à l’ensemble de la population l’accès aux pratiques artistiques et culturelles et créer une réelle participation des citoyens à la vie culturelle de leur pays.

Dans cette perspective, le ministère de la Culture et de la Communication souhaite conjuguer ses efforts avec les mouvements d’éducation populaire qui ont développé des projets et des actions artistiques et culturels diversifiés, en lien étroit avec la population et plus particulièrement avec les jeunes.

Les mouvements et fédérations d’éducation populaire présents sur l’ensemble du territoire constituent un maillon important du développement culturel de par leur ancrage territorial et la diversité de leurs modes d’intervention.

Le rapprochement des institutions artistiques et culturelles et des réseaux de l’éducation populaire doit faciliter l’analyse commune des besoins, la rencontre entre pratiques amateures et pratiques professionnelles et de nouvelles démarches vers la population.

Les liens établis au début des années 90 ont jeté les bases d’une collaboration qui s’est concrétisée selon des modalités diverses : organisation commune de séminaires et formations, soutien à des projets nationaux, professionnalisation du réseau culturel de chaque fédération, création de postes Fonjep culture, dont un certain nombre sont aujourd’hui attribués à des responsables culturels régionaux.

Il s’agit maintenant, au plus près du terrain et des citoyens, de renforcer ce partenariat autour d’un axe majeur : le développement des pratiques artistiques et culturelles.

La présente charte vise à énoncer les objectifs constitutifs des relations entre les partenaires désignés, étant entendu que la mise en oeuvre de projets devra faire l’objet, au-delà des contractualisations au niveau national, d’applications négociées aux échelons territoriaux pertinents.

La présente charte conforte le cadre de la signature des conventions bilatérales pluriannuelles entre le ministère de la Culture et de la Communication (Délégation au Développement et à l’Action Territoriale et directions de l’administration centrale) et chacune des fédérations signataires ainsi qu’entre les Directions régionales des affaires culturelles et ces mêmes fédérations.

Culture, éducation populaire : le cadre du partenariat

Charte d’objectifs culture - éducation populaire

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I - Des objectifs convergents

Les associations signataires considèrent que :- leur mission d’éducation populaire a pour objectif global de contribuer à l’avènement d’une société plus juste et solidaire;- l’accès à l’art et à la culture, y compris la culture scientifique et technique, est un droit fondamental qui contribue à la formation du citoyen et constitue donc un garant pour la démocratie;- la culture ne se réduit pas à sa dimension artistique mais englobe tout ce qui permet aux individus d’appréhender le monde et les rapports sociaux, d’y agir individuellement et collectivement et de se situer par rapport à une mémoire commune.

Élaborer une politique culturelle plus démocratique suppose notamment un renforcement de l’action dans les domaines suivants :

- L’éducation artistique et culturelle (...)- La médiation (...)- Le développement et le suivi des pratiques amateurs (...)- L’animation et la qualification des réseaux (...)

II - Une action concertée

Le renforcement du partenariat pourra prendre les formes suivantes:- Une intervention concertée dans l’ensemble des dispositifs interministériels et les politiques d’aménagement du territoire.- Des conventions spécifiques inscrites dans la durée entre des institutions culturelles et les réseaux d’éducation populaire.- Des projets plus ponctuels entre institutions culturelles et fédérations d’éducation populaire.- Des séminaires et des formations communes en direction des acteurs des réseaux d’éducation populaire et des acteurs des institutions culturelles.

III - Le Conseil national Éducation populaire / CultureIl est composé de deux représentants par fédération et des représentants du ministère (deux représentants des DRAC et un représentant par direction de l’administration centrale.Le Conseil national est présidé par la ministre de la Culture et de la Communication ou son représentant ; son secrétariat est assuré par la Délégation au développement et à l’action territoriale. Il se réunit au moins une fois par an en séance plénière.Le Conseil est un lieu d’échanges, d’analyse, de réflexion et de propositions. Il lui appartient de définir des orientations et des méthodes de travail, et de procéder à l’élaboration de la mise en oeuvre de la Charte.Autant que de besoin, il désignera en son sein les membres de groupes de réflexion thématiques représentatifs du Conseil qui rendront compte régulièrement de l’avancement de leurs travaux.Les ministères concernés seront associés à des sessions ou journées d’information et de réflexion, organisées sur des thématiques partagées.Le Conseil national pourra proposer des modifications à la présente Charte.Le Conseil national sera consulté sur les demandes d’adhésions de nouvelles fédérations à la présente Charte.Un document de synthèse sera élaboré par la DDAT en concertation avec l’ensemble des membres du conseil au terme d’une période de trois ans et sera soumis pour diffusion à l’approbation du Conseil national Éducation populaire / Culture.

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En partenariat avec la direction générale des Patrimoines (Service de l’architecture, et service de la coordination des politiques culturelles et de l’innovation), les fédérations d’éducation populaire* ont organisé une journée inter-réseaux le 5 février 2010, à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris Malaquais (Paris 6ème) autour de la question du « Développement des projets territoriaux de sensibilisation à l’architecture, à l’urbanisme et au cadre de vie ». Cette journée a été l’occasion de promouvoir une étude menée par le ministère de la Culture en lien avec ces fédérations d’éducation populaire, intitulée « Parcours : Sensibilisation à l’architecture, l’urbanisme, le cadre de vie; projets »Les associations d’éducation populaire proposent un grand nombre d’actions de sensibilisation, constituant un premier pas vers une culture architecturale et urbanistique à la fois ouverte à la contemporanéité et ancrée dans le quotidien, culture qui habitue le citoyen à s’exprimer sur les évolutions de son cadre de vie. Le plus souvent en partenariat avec les acteurs de l’urbanisme, les acteurs de l’éducation populaire sont présents sur des terrains extrêmement différents, avec des approches variées, auprès de publics dont les caractéristiques sont elles aussi multiples.Publication en mars 2009 de l’ouvrage : Parcours : Sensibilisation àl’architecture,l’urbanisme,lecadredevie;projetsetactivitésdesacteursdel’Éducationpopulaire*ConfédérationdesMJCdeFrance(CMJCF),Fédérationdescentressociaux de France (FCSF), Fédération française des MJC (FFMJC),FédérationnationaledesFrancas),LéoLagrange,UFCV

En partenariat avec la direction des Musées de France du ministère de la Culture, trois réseaux d’éducation populaire* participent à l’opération nationale « Les Portes du Temps ». En Île-de-France, les sites concernés par cete opération sont le Mac/Val à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le Musée national de la Renaissance - Château d’Écouen (Val-d’Oise), la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (Paris), et le Musée et le domaine nationaux du Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne).* Confédération des Maisons de jeunes et de la culture de France(CMJCF),FédérationdesCentressociauxdeFrance(FCSF),FédérationnationaledesFrancas

Plusd’info:http://www.culture.gouv.fr/lesportesdutemps/

En partenariat avec la délégation générale à la Langue française et aux Langues de France, six fédérations d’éducation populaire* ont décidé de joindre leurs forces afin de chercher à promouvoir et restaurer une pratique publique de la parole. En 2005 la Fédération nationale des Foyers ruraux, en partenariat avec la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, a conduit une action expérimentale d’observation de quelques pratiques de paroles partagées au sein de son propre mouvement. Un colloque ouvert à d’autres expériences a rendu compte de ces observations. Les 12 et 13 décembre 2008, fort de cet élan, s’est tenu à Lyon un second colloque, dont les réflexions se sont nourries du rapport de plus d’une quarantaine d’actions de Paroles partagées dans toute la France. Une nouvelle impulsion a été donnée au projet pour 2009 et 2010 avec la parution de la publication et du DVD et la mise en place d’actions de formation.

*FédérationfrançaisedesMaisonsdejeunesetdelaculture(FFMJC),FédérationdesCentressociauxdeFrance(FCSF),PeupleetCulture,Confédération des Maisons de jeunes et de la culture de France(CMJCF),ConfédérationnationaledesFoyersruraux(FNFR),Collectifinter-associatif pour la réalisation d’activités scientifiques techniquesinternationales(CIRASTI)

Plusd’info:http://www.paroles-partagees.org

Signataires de la charte culture - éducation populaireEn 1999 : Les Centres d’entraînement aux méthodesd’éducation active (CEMÉA) ; Le Collectif interassociatif pourla réalisationd’activitésscientifiqueset techniques (CIRASTI);La Confédération nationale des Foyers ruraux (FNFR) ; LaFédération française des Maisons de jeunes et de la culture(FFMJC) ; La Fédération nationale laïque de structures etd’activités éducatives, sociales et culturelles (FRANCAS) ;LaFédérationnationaleLéoLagrange (FNLL) ; LaFédérationnationale Peuple et Culture (PEC) ; La Ligue française del’enseignementetdel’éducationpermanente(LFEEP)

Nouveaux signataires depuis 1999 : La Confédération desMaisons des jeunes et de la culture de France (CMJCF) ; LaFédération des Centres sociaux et socioculturels de France(FCSF);L’UnionfrançaisedesCentresdevacancesetdeloisirs(UFCV)

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En 2003, dans le cadre de la déclinaison de la charte en région, une expérience a été menée en Rhône-Alpes sous l’impulsion de la DRAC. Un groupe de travail « éducation populaire - culture » a été constitué, qui réunit encore aujourd’hui des représentants d’institutions (DDCS, DRAC, ministère de l’Agriculture, Conseil régional…), de fédérations d’éducation populaire signataires, de structures culturelles (Musée d’Art moderne de Saint-Étienne, Opéra, Les Subsistances…) et d’associations oeuvrant dans le champ de la culture (Banlieues d’Europe, Culture pour tous).

Ce groupe a permis la rencontre d’acteurs venus d’horizons divers, qui avaient jusqu’alors peu l’occasion de travailler ensemble (ou le faisaient de manière duelle et ponctuelle par rapport à des actions bien précises). Ces acteurs ont appris à se connaître, à se reconnaître et à imaginer des initiatives communes. Le groupe a été aussi pour eux l’occasion de réfléchir collectivement à un certain nombre de notions (médiation culturelle, publics éloignés, pratiques amateures…) et de se donner des référentiels communs.

Depuis 2005, le groupe, soucieux de permettre la rencontre des réseaux culturels et artistiques et des réseaux de l’éducation populaire et souhaitant œuvrer en termes de qualification des acteurs, a animé trois colloques régionaux sur des thématiques diverses : « Construire des projets culturels partagés », « Mémoire, imaginaire, création », « Prendre en compte la diversité des publics et des territoires dans les projets artistiques et culturels». Ces rencontres ont permis à chaque fois à plus de 150 personnes d’échanger, de débattre, de réfléchir ensemble à partir de leurs expériences respectives.

Le bilan que l’on peut faire du travail de notre groupe (qui continue aujourd’hui à se réunir régulièrement) est extrêmement positif. Même si son existence reste fragile et liée à l’implication des personnes qui le composent, ce groupe travaille toujours sur de nouveaux projets (formations, colloques…). Mais aussi ce groupe a permis (et permet encore) aux acteurs de l’éducation populaire et de la culture d’imaginer et de conduire ensemble des projets ambitieux en direction des publics spécifiques avec lesquels travaillent nos fédérations. Bernard NOLY Directeur des Francas du Rhône

Groupe Éducation populaire - Culture en Rhône-Alpes

Malgré les liens établis dans les années 90 entre les services du ministère de la Culture et les fédérations d’éducation populaire, les effets de décentralisation de la charte d’objectifs culture/éducation populaire signée en juin 1999 s’avèrent être un échec pour deux raisons principales :

Un manque de moyens des DRAC et une difficulté pour les associations à faire reconnaître aux conseillers DRAC l’intérêt d’un partenariat avec les acteurs du champ éducatif ; leur réflexe étant de donner la priorité de leurs moyens aux métiers artistiques. Seule subsiste actuellement, une rencontre thématique annuelle en région Rhône-Alpes à l’initiative de la DRAC et des associations.Depuis 2009, à l’occasion de la négociation pour la signature d’une nouvelle convention triennale entre le ministère de la Culture et les fédérations, le ministère a souhaité élargir le cercle à des associations dites de

solidarités telles que le Secours populaire, la Cimade, ATD quart monde, Culture du coeur, etc.

L’objectif annoncé est de créer des synergies nouvelles et des collaborations afin de répondre aux préoccupations sociales ; et l’essentiel des moyens attribués est fléché sur les priorités définies par le plan Espoir banlieue. Les associations, tout en acceptant cette ouverture avec des partenaires qu’elles fréquentent déjà pour la plupart sur le terrain, ont rappelé que leur mission n’était pas strictement centrée sur les populations en grandes difficultés sociales, qu’elles continuaient de soutenir la mixité sociale et de s’adresser à tous les publics. La question d’un soutien conséquent aux multiples actions d’animation, de formation et d’accompagnement éducatifs, culturels et artistiques des fédérations d’éducation populaire demeure d’actualité !

Bertrand Chavaroche

Point de vue sur l’application de la charte

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En décembre 2004, une commission culture a été créée au sein de l’ARDEVA-CRAJEP afin de mettre en oeuvre des chantiers communs. Elle suscite des échanges entre les réseaux d’éducation populaire franciliens et a pour objectif, à plus long terme, de donner une meilleure visibilité aux pouvoirs publics régionaux (État et Conseil régional) des actions culturelles menées dans nos associations. Elle offre un cadre permanent de réflexion politique sur les pratiques et actions culturelles. Depuis 2006, la commission a impulsé des visites inter-réseaux de lieux et/ou d’expériences d’actions culturelles menées dans des structures d’éducation populaire.

Le 3 mars 2006, une journée de rencontre entre associations d’éducation populaire a été organisée par la commission culture au centre d’arts plastiques Rhizome de la MJC André Philip de Torcy. L’objet était à la fois de permettre aux participants issus des réseaux de visiter le lieu et de connaître cette expérience singulière, et de présenter parallèlement une autre expérience d’arts plastiques et d’éducation populaire, la galerie d’arts plastiques installée dans le centre de formation des CEMÉA à Lille.

Le 1er juillet 2006, à l’occasion des Rencontres « Éducation populaire et politiques publiques en Île-de-France » organisées au Château de Vaugrigneuse en Essonne, une des tables-rondes portait sur « Éducation populaire et action culturelle ». Elle a permis de dégager les lignes de force de l’action culturelle dans les associations d’éducation populaire.

À partir de fin 2006, la question de « la culture, l’affaire de tous ? » a constitué le fil conducteur de la commission. Des rencontres inter-réseaux élargies ont été l’occasion d’échanges fructueux entre acteurs associatifs, artistes et institutionnels de la culture.

« La culture, l’affaire de tous ? » : rencontre inter-réseaux au Centre socio-culturel Madeleine Rébérioux à Créteil. Le 8 février 2007, une journée de rencontre inter-réseaux a été organisée dans le Centre socio-culturel Madeleine Rébérioux, nouvel équipement de la MJC Mont-Mesly de Créteil consacré à la culture scientifique et technique et à l’art contemporain. Bertrand Chavaroche, adjoint aux pratiques culturelles (CEMÉA) a présenté l’expérience « Dialogue avec le public » menée depuis 50 ans par les CEMÉA en partenariat avec l’équipe du Festival à Avignon. Cette démarche allie des propositions concrètes d’accueil des publics, des « parcours sensibles » au sein de groupes d’activités, des temps de spectacles, et des espaces de confrontations et de débat entre les personnes accueillies, les artistes et les décideurs culturels. Alain Roch, directeur de la Maison des jeunes et de la culture du Mont-Mesly à Créteil, a ensuite présenté l’histoire de cet équipement depuis sa création dans les années 1960 comme équipement culturel dans le cadre de l’aménagement du quartier, à la naissance du Centre socio-culturel Madeleine Rébérioux, essentiellement axé sur un pôle multimédia et sur l’activité scientifique et technique.

La culture en réseaux au sein de la CRAJEP Île-de-France

Une commission régionale culture - éducation populaire

Cetypede«journéeconstitueunmomentd’aérationparrapportauterrain»«Ilfautdéfendreleluxedeprendreletempsd’allersurleslieuxoùleschosessepassent»«Ledécalageesttoujourspayant»

PhotosCRAJEPÎdF

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Les participants ont ensuite pu visiter l’ensemble du bâtiment, avant d’engager un débat, notamment sur le projet d’éducation populaire de la structure et ses implications pratiques. Durant l’après-midi, Chantal Dahan (INJEP, pôle culture) et Sylvie Armilhon (Beaubourg) ont présenté leurs structures et les possibilités de partenariat avec les réseaux d’éducation populaire d’Île-de-France dans le domaine culturel.

La coopération entre associations d’éducation populaire et institutions de la culture : rencontre inter-réseaux à la MJC-centre social Club de Créteil en partenariat avec le Centre chorégraphique national dirigé par la Compagnie Montalvo-Hervieu.Le 22 mai 2007, la commission Culture-éducation populaire de l’ARDEVA-CRAJEP Île-de-France organisait une nouvelle journée de rencontre inter-réseaux à la MJC-Centre social Club de Créteil en partenariat avec celle-ci et le Centre chorégraphique national dirigé par la Compagnie Montalvo-Hervieu. La journée était placée sous le signe de la coopération entre les associations d’éducation populaire et les institutions de la culture. Le Centre chorégraphique national dirigé par José Montalvo et Dominique Hervieu, co-directeurs de la Compagnie Montalvo-Hervieu, a participé activement, avec la MJC-Centre social Club de Créteil, à la construction de cette journée.Dominique Hervieu, chorégraphe, co-directrice de la compagnie, a présenté l’expérience de la création de « Mosaïque », menée à Créteil en 2000-2001 avec les habitants amateurs volontaires pour s’impliquer dans un projet artistique collectif demandant un investissement important durant plus d’un an et fréquentant différents cours de danse dans les Maisons de jeunes et de la culture et les Centres sociaux de la ville. Au-delà, Dominique Hervieu a fait partager sa conception de l’art dans la cité et de l’engagement politique qui préside à l’action de la compagnie, et consiste à rechercher comment l’art peut s’installer dans une ville.José Montalvo, chorégraphe, co-directeur de la compagnie, a ensuite rendu compte de l’expérience de « Jour de Fête », menée à Créteil depuis trois ans entre la Maison des Arts, le Centre chorégraphique national et l’ensemble des MJC et centres sociaux de la ville, projet commun et collectif porté et partagé par plusieurs individus issus de ces institutions. Ont témoigné de l’expérience de « Jour de fête » telle qu’elle est vécue dans la ville, les regards croisés du chorégraphe, des directeurs de MJC et centres sociaux présents, et de la directrice du Conservatoire national de musique.Pour José Montalvo, le projet « Jour de fête » valorise le travail quotidien que font les structures concernant les pratiques amateures afin que les citoyens deviennent des acteurs et non de simples spectateurs. Il s’est senti surtout scénographe et facilitateur, afin de valoriser les énergies qui existent, mettre en relation les uns et les autres dans la ville, permettre le décloisonnement. Le jour du défilé constitue la mise en commun et la valorisation collective du travail mené durant sur un temps long toute l’année, permettant de réinventer une nouvelle convivialité dans la ville.

Cesjournéespermettentde«seposerpourréfléchiràcequ’onestentraindefaire»,de«donnerdusensàlapratique»,defairele«lienavecdesexpériencesdéjàfaites».

PhotoCRAJEP

ÎdF

Jourdefête,2007,DR

Jourdefête,2007,DR

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Première rencontre : éducation populaire et culture en Île-de-France, Centre Pompidou, 11 décembre 2007.Pour couronner cette année de rencontres inter-réseaux, une journée régionale largement ouverte aux membres et aux partenaires a été organisée le 11 décembre 2007 en partenariat avec le centre Pompidou. La journée a réuni près de cent participants parmi lesquels de nombreux acteurs associatifs de nos réseaux, des artistes et associations d’artistes engagés dans la cité, des représentants de l’État ou de collectivités territoriales en charge de la Culture...La première table-ronde « Éducation populaire et culture : des idées, des réflexions, des actions. Présentations et débat » a permis de brosser différents champs d’action des associations d’éducation populaire en matière culturelle en illustrant chacun d’entre eux avec des exemples précis. Corinne Morelli (Centres sociaux) et Cécile Langlois (Petits débrouillards) ont ensuite mis en exergue plusieurs points caractéristiques des actions culturelles menées dans le cadre des démarches d’éducation populaire.La deuxième table-ronde, animée par Jacques Frot (CEMÉA), a réuni Sylvie Armilhon du Centre Pompidou, ainsi que deux réseaux d’artistes : le SYNAVI (Syndicat national des arts vivants) et la FRAAP (Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens). Cette table-ronde a porté sur l’inscription de la création sur le territoire et dans l’espace public ainsi que sur les passerelles et les espaces de coopération qui existent entre les différents acteurs de la culture et de la création artistique.La troisième table-ronde « État, collectivités territoriales, associations d’éducation populaire : pour des engagements réciproques », animée par Florence Durieux (REMPART) et Nelly Lopez (MJC), a rassemblé Isabelle Pélissier (CRIF), Richard Monnereau (directeur régional de la Jeunesse et des Sports) et Vincent Lalanne (Culture et départements). La rencontre s’est clôturée avec la projection du film « Sempre vivu » suivie d’un échange entre la salle et Robin Renucci, en particulier sur la démarche des stages de réalisation, caractéristique de l’éducation populaire. Au-delà du nombre de participants et de la qualité des débats, cette journée a véritablement répondu aux attentes et besoins d’échanges des participants. Elle a permis :

- de valoriser les actions culturelles portées par les associations d’éducation populaire dans leur richesse et leur diversité ;- de faire se rencontrer des acteurs locaux de nos différents réseaux et d‘associations franciliennes non fédérées partageant les mêmes démarches, et a constitué pour ceux-ci une journée d’ouverture, de formation et d’échanges ;- de trouver des synergies avec d’autres acteurs sociaux face aux dangers qui menacent aujourd’hui tous les citoyens et collectifs engagés dans des projets de transformation sociale, aussi bien les tenants des démarches d’éducation populaire que les artistes engagés dans la cité ;- d’interpeller les pouvoirs publics sur ces dangers.

Ces«tempsd’échangesavecd’autresterritoires».permettentàchacundese«décloisonner»,de«seposerdesquestionsau-delàduquartier»,de«seprofessionnaliserenéchangeant».

C’estune«ouvertureversdesdémarchesetdesméthodes».

PhotosCRAJEPÎdF

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L’Île-de-France a toujours été une terre d’immigration. La population actuelle est le produit de vagues suc- cessives d’installations depuis le XIXe siècle. Loin de constituer une difficulté ou un obstacle à franchir, cette histoire à la fois collective et faite de trajectoires individuelles constitue une richesse sur laquelle les acteurs régionaux, qu’ils soient élus, syndicats, associations… doivent pouvoir prendre appui pour construire le pré- sent et l’avenir de la région.

On constate depuis plusieurs années que de nombreuses associations mènent avec la population des actions basées sur une volonté de sensibiliser à la mémoire de l’immigration afin de valoriser cette mémoire. Leurs objectifs proviennent d’inspirations diverses : - rendre leur dignité aux habitants ; - contrer une « histoire officielle » qui aurait oublié de prendre en compte des pans de la population ; - reconnaître et valoriser des parcours migratoires ; - laisser une trace humaine alors même qu’on détruit le bâti…

L’approche des associations d’éducation populaire s’inscrit dans un projet politique global de transformation sociale. Or ce projet global n’est pas l’apanage des seuls acteurs associatifs. L’intervention des associations d’éducation populaire rejoint ici l’action de collectivités territoriales, d’acteurs du monde du travail, d’as- sociations spécialisées sur les questions de migration, de chercheurs, d’artistes, de praticiens…

Dans un contexte de crispation des politiques migratoires, de stigmatisation et d’exclusion croissante sous couvert de référence à l’intégration et à l’identité nationale, il est plus que jamais nécessaire de décloisonner les interventions critiques pour enrichir les démarches de chacun et favoriser les convergences alternatives. Car loin de ne

concerner que les migrants ou leurs enfants, l’histoire et la mémoire de l’immigration concernent la société française toute entière.

Depuis 2008, la commission culture de la Coordination régionale des associations de jeunesse et d’éducation populaire ÎdF a organisé huit journées de rencontres et d’échanges inter-associatives sur les thématiques de l’histoire et de la mémoire de l’immigration, dont cinq en collaboration avec le Centre d’histoire sociale du XXe siècle sur « L’immigration » et nous.

Ces rencontres avaient pour objet d’offrir un lieu d’échange et de décloisonnement entre les participants ; de permettre de mutualiser les expériences ; de proposer un appui m é t h o d o l o g i q u e concernant la question de la mémoire de l’immigration en Île-de-France.

Elles étaient ouvertes aux acteurs bénévoles et professionnels des réseaux de la CRAJEP ; aux acteurs franciliens engagés sur des projets

portant sur l’histoire et la mémoire et l’immigration (collectivités territoriales, artistes, associations, syndicalistes…) ; aux chercheurs s’intéressant à ces problématiques (historiens, sociologues, sciences de l’éducation, philosophes…).

Afin de dresser un bilan d’étape du cycle «L’immigration» et nous, la CRAJEP a organisé une journée régionale le 6 mai 2010 à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.

Ces rencontres ont rassemblé plus de 400 participants et une vingtaine d’intervenants qui ont échangé avec des ap- proches différentes (histoire, culture, conte, anthropologie…) sur l’histoire et la mémoire, la langue et l’oralité, la commande de mémoire, la méthodologie des projets mémoriels de territoire…

Cycle « L’immigration » et nous

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Dès février 2008, le cycle de rencontres et d’échanges inter-réseaux a été amorcé avec une visite de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, en présence de la directrice des réseaux et des partenariats de la Cité.

Une journée d’échanges a ensuite été organisée en mai 2008 à la Maison du conte de Chevilly-Larue sur « Le conte, l’oralité, conteurs et mémoire de l’immigration », qui a réuni des conteurs et des acteurs associatifs. Les conteurs ont présenté plusieurs expériences de collectage de récits de vie puis de passage à une pratique artistique. Ils ont resitué ces pratiques dans le cadre d’un renouveau des arts de la parole refusant la ghettoïsation des conteurs dans une forme d’ethnicisation ou de relégation à un public d’enfants. La journée a également permis d’explorer les partenariats possibles entre ces conteurs, dont la pratique est forcément ancrée dans un territoire, et nos structures de proximité, et comment nos structures sédentaires peuvent travailler avec des artistes nomades de passage grâce à des projets forcément construits dans la durée.

En octobre 2008, une nouvelle journée d’échanges inter-réseaux a été organisée à l’Agora de Nanterre - Maison des initiatives citoyennes, à partir de la présentation de trois démarches : celles d’un club de prévention, d’une commune, et d’une compagnie théâtrale. Le matin a été présenté un documentaire réalisé par des éducateurs et des jeunes du GAO du Petit-Nanterre qui relatait l’enquête des jeunes de leur club de prévention au Québec, en Allemagne et au Maroc sur la question de l’identité des immigrés dans ces pays. Puis, Zahra Boudjemaï, maire-adjointe à la culture de la Ville de Nanterre, est venue présenter l’approche des questions de mémoire de l’immigration au niveau local, dans le cadre de la mise en place de la politique culturelle municipale. L’après-midi, un spectacle réalisé à partir de témoignages de femmes sur leurs parcours d’immigration (Compagnie Kokoya) a été présenté.

Marie-Claude Blanc-Chaléard, historienne, (Université de Paris I) a inauguré en avril 2009 le cycle « L’immigration » et nous par une conférence-débat sur « Le Peuple d’Île-de-France. Histoire et mémoires d’un peuple de migrants ». Cette rencontre a permis de mieux comprendre comment la région que nous connaissons aujourd’hui s’est progressivement constituée dans sa diversité. Un panorama historique des migrations en Île-de-France nous a conduit à interroger, par un regard de longue durée, les notions d’immigration et de diversité sur le territoire francilien. Après des échanges entre les participants sur ces notions, une seconde partie a porté sur les usages de la mémoire au service du vivre ensemble dans une société urbaine plurielle comme celle de l’Île-de-France.

En juin 2009, Claude Pennetier nous a présenté le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier en France (dictionnaire des militants syndicalistes, politiques et associatifs), ce qui

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l’a conduit à évoquer les immigrés militants mais également l’étrangeté des provinciaux en région parisienne dans l’entre-deux-guerres. En ce qui concerne le rapport entre histoire et mémoire, il a invité à ne pas opposer histoire et mémoire mais à rechercher les liens existants, et à être attentif aux souffrances que peut générer le fait de toucher à la mémoire, ce qui implique de ne pas se placer en juge des actions ou des choix politiques passés.

En octobre 2009, Isam Idris, co-thérapeute à la consultation transculturelle de l’hôpital Avicennes de Bobigny, est venu nous faire partager son regard sur les questions de la migration, de l’identité, de la transmission intergénérationnelle, du rôle de la société dite d’accueil. Mais également sur les enjeux portés concernant la langue maternelle, le plurilinguisme et l’apprentissage du français. À travers cette rencontre, les participants ont pu mieux approcher la proximité du regard entre acteurs de l’éducation populaire et cliniciens transculturels : volonté de valoriser les personnes, idée que chacun est porteur de savoirs véritables et que les différences sont des forces créatrices et non des éléments stigmatisants. La qualité des échanges et la résonance avec les pratiques professionnelles et bénévoles de chacun ont été soulignées par l’ensemble des participants.

En janvier 2010, Corinne Lancier (coordinatrice de projets au centre social Nelson Mandela), Marie-Liesse Delbes (directrice adjointe du service culturel de la Ville), Nathalie Nöel (responsable des archives et du patrimoine à la Ville) et Pierre Wolkowinski (directeur de Territoires, Identités et Développements) ont témoigné du projet mémoriel mené à Saint-Michel-sur-Orge à l’occasion de la rénovation du quartier du Bois-des-Roches. Leurs regards croisés ont mis en exergue plusieurs enjeux parmi lesquels : la prise en compte des objectifs affichés et implicites de la commande ; la nécessaire mobilisation, à travers la formation notamment, de l’ensemble des professionnels et des habitants du territoire tout au long du processus ; la confrontation des mémoires individuelles et collectives ; l’étape de valorisation comme condition pour s’ouvrir sur le reste de la société.

Afin de dresser un bilan d’étape du cycle, la CRAJEP a organisé une journée de rencontre régionale Île-de-France à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée, Paris 12e) le jeudi 6 mai 2010. L’ensemble des participants du cycle ainsi que les personnes sollicitées pour intervenir lors des différentes rencontres (artistes, chercheurs, porteurs de projets associatifs…) ont été invités à participer à ce bilan d’étape. Cette journée a permis de réfléchir à la place de l’immigration dans notre société et plus spécifiquement dans nos pratiques professionnelles et bénévoles. À partir des constats dressés tout au long du cycle, les ateliers du 6 mai ont ouvert des espaces d’échanges sur les questions éthiques et méthodologiques soulevées par la mise en oeuvre de projets mémoriels par nos associations.

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Salon des outils de l’éducation populaire : une démarche de co-construction

Seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin». Ce proverbe africain correspond bien à ce qui s’est passé dans la préparation de la deuxième édition du Salon des outils de l’éducation populaire qui s’est tenu le samedi 10 avril 2010 à Saint-Denis : une démarche de co-construction.

Éducation populaire et démocratie : renforcer les coopérations

C’est à l’issue du colloque de janvier 2008 intitulé «Éducation populaire et démocratie : renforcer les coopérations» qu’est apparue la volonté de construire un Salon des outils de l’éducation populaire.- Parce qu’il était nécessaire de permettre à un plus grand nombre d’acteurs de s’approprier les outils et les méthodologies permettant à chacun d’exercer pleinement sa citoyenneté dans tous les espaces de la vie sociale, d’être acteur et cela dès le plus jeune âge, d’acquérir les clés de compréhension d’un monde de plus en plus complexe.

- Parce que le Réseau d’éducation populaire souhaitait montrer concrètement, en l’expérimentant, ce que pouvait être la coopération entre une collectivité territoriale et des acteurs associatifs.

Le premier Salon des outils de l’éducation populaire, qui s’est tenu le 4 avril 2009 à l’espace Mains d’Oeuvre à Saint-Ouen, avait tenté de répondre à ces enjeux et y avait réussi. Notre volonté commune pour 2010 était de poursuivre cette démarche qui avait montré tout son intérêt et de la renforcer pour toucher encore plus d’acteurs.

La démarche de co-construction

Le choix de créer un site collaboratif (http://sites.google.com/site/educpop932010/) pour appuyer cette démarche est une concrétisation du fil rouge choisi pour cette année sur les «Technologies de l’information et nouveaux usages du numérique». C’est Dominique Dardel, de l’association «Belleville Social Club» qui nous a accompagnés dans cette création à travers ce qu’il appelle une «formaction».

Dans la phase de construction du contenu du Salon, 6 espaces ont été retenus par les acteurs : 3 espaces thématiques et trois espaces transversaux : « Partager, transmettre, construire des savoirs ; sensibiliser » ; « Accompagner et construire des projets associatifs ; permettre et faciliter l’engagement », « S’exprimer, se confronter, prendre conscience » ; espace Vidéo ; espace Ressources ( librairie, médiathèque) ; espace Débats.

Pour leur donner leur contenu, les acteurs étaient invités - dès la mise en place du site collaboratif - à saisir leurs propositions. C’est ce qui a été fait par près de 45 associations, 7 directions du Conseil général (la direction des Affaires européennes, internationales et Culture de la Paix, la direction de la Culture, du Patrimoine des Sports et des Loisirs, la direction de l’Éducation, la mission Développement durable et Démocratie participative, la direction Jeunesse, la direction de l’Eau et de l’Assainissement, la direction des Espaces verts) et la DDJS 93.

Parmi les associations, 30 sont membres du Réseau d’éducation populaire de Seine-Saint-Denis. Près de 15 autres, venues par l’intermédiaire de la DDJS 93, de la Ligue de l’enseignement-FOL 93 ou des centres sociaux, sont « nouvelles » au Salon mais déjà actives dans le département. En tout, ce sont plus de 100 personnes qui se sont mobilisées autour de nombreux projets pour la réussite de ce Salon .

JeanBourrieau,chargédemissionéducationpopulaire,ConseilgénéraldeSeine-Saint-Denis Contact:Tél.0143939489-email:[email protected] -http://www.educationpopulaire93.fr

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Salon des outilséducation

populaireTechnologies de l’information et nouveaux usages du numérique

L’Usine379 avenue du Président WilsonLa Plaine Saint-Denis>

Tout le programme sur

Samedi 10 avril 2010de 9h30 à 18h

En partenariat avec le

Entrée libre

Des coopérations départementales

Page 32: Journal n°5 - mai 2010

Les membres de la CRAJEP Île-de-France

AJBF : Association des juristes berbères de France / ALIF : Association des ludothèques en Île-de-France / Au fil de l’eau / CEMÉA ARIF : Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active – Région ÎdF / CPCV ÎdF : Organisme protestant de formation / CFCS ÎdF : Coordination régionale des fédérations de Centres sociaux / Culture et Liberté ÎdF / EEDF : Éclaireuses et éclaireurs de France - Région Île-de-France / EPE ÎdF : École des parents et des éducateurs d’Île-de-France / FFMJC : Fédération française des Maisons des jeunes et de la culture / FIA-ISM : Femmes inter associations - Inter service migrants / UR Francas : Union régionale des Francas / FUAJ : Fédération unie des auberges de jeunesse / GRAINE : Groupement régional d’animation et d’information sur la nature et l’environnement / JPA : Jeunesse au plein air / La Ligue de l’enseignement – Région Île-de-France / LL : Léo Lagrange Île-de-France / MJC : Maisons des jeunes et de la culture en Île-de-France - Fédération régionale / APDIDF : Les Petits débrouillards Île-de-France / Peuple et Culture Île-de-France / Union REMPART ÎdF / SGDF : Scouts et guides de France — Région Île-de-France / SJT : Solidarité et jalons pour le Travail / STAJ : Service technique pour les activités de jeunesse en Île-de-France / UFCV : Union française des centres de vacances d’Île-de-France / UFJT : Union des Foyers pour les jeunes travailleurs d’Île-de-France / Vacances et Familles

Directrice de publication : Irène PequerulComité de rédaction : Daniel Brichot, Marie Hatet, Sylvie Rab

Coordinatrice de la rédaction : Marie HatetRédacteurs : Kristell Beaugrand, Bertrand Chavaroche, Carmelina De Pablo, Natacha Deshayes, Florence Durieux, Nicolas Fasseur, Marie Hatet,

Cécile Langlois, Nelly Lopez, Corinne Morelli, Bernard Nolly, Irène Pequerul, Sylvie Rab, Robert Turgis, Jean-Pierre Weyland Photo couverture : Projet Ados Beaubourg / MJC ÎdF 2010 « Manifestez-vous ». A.Lévy

N°ISSN : 2106-4865Dépôt légal juin 2010

CRAJEP Île-de-France - 40 bis, rue du Faubourg-Poissonnière 75010 Paris - Tél. 01 45 65 23 33 - www.crajep-idf.org

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La CRAJEP souhaite contribuer à rendre visible et à valoriser les actions et les acteurs de l’éducation populaire en Île-de-France. Après la création de ce journal en juin 2008, la refonte de notre site internet en 2009 a constitué l’une des modalités du travail de valorisation collective mené dans le cadre de notre réseau régional.

Le nouveau site s’organise en trois rubriques principales : - La première présente la CRAJEP, tête de réseaux des associations d’éducation populaire en Île-de-France.- La deuxième présente les 27 associations membres ainsi que leurs champs d’action et d’expertise. Une cartographie des implantations de ces réseaux sur l’ensemble de la région est en construction. Elle rendra visible la réalité des ancrages territoriaux des associations d’éducation populaire. - La troisième porte sur l’accompagnement des porteurs de projets associatifs par la CRAJEP et ses réseaux accompagnateurs, autour de la mesure 423 du FSE, mesure de soutien aux microprojets associatifs.

Des espaces de travail collaboratif sont accessibles aux membres.

Retrouvez ce journal sur www.crajep-idf.orgChaque numéro de L’éduc’pop’enÎle-de-Franceest téléchageable sur internet. Des compléments (articles, références bibliographiques...) sont également accessibles en ligne dans les «Ressources-Publications de la CRAJEP.

Ce journal bénéficie du soutien financier du Conseil régional d’Île-de-France