Jeunes et tabac : peut mieux faire - En Marche...pour résoudre les différences de teneur en...

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MUTUALITE CHRETIENNE ESPACE RÉSERVÉ À L’ADRESSAGE POSTAL LA SOLIDARITÉ, C’EST BON POUR LA SANTÉ Bimensuel N° 1629 16 mai 2019 Ch. de Haecht, 579 BP 40 1031 Bruxelles BUREAU DE DÉPÔT LIÈGE X © istock La valeur ajoutée des biens communs Ces communautés expérimentent de nouvelles façons d’envisager la propriété, considérant les ressources comme des biens à gérer et à préserver en bonne intelligence collective. Économie Littérature Discrimination bancaire Les banques doivent accorder un service de base à toute personne qui le demande. Mais pour certains clients précaires, ouvrir un compte s’apparente au parcours du combattant. Conseils juridiques PAGE 6 PAGE 2 PAGE 9 Il était une fois, en 2024… Dans son dernier roman, L’école des soignantes, Martin Winckler imagine un hôpital où la hiérarchie entre soignants est abolie et les soignés placés au cœur des décisions. Le nudging, un marketing qui vous veut du bien ? Être influencé dans notre propre intérêt a de quoi surprendre. C’est pourtant la mission des nudges. Ces "coups de pouce" attirent l’intérêt et la critique. Société PAGE 5 © Istock © Istock Jeunes et tabac : peut mieux faire PAGE 7

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BimensuelN°1629

16 mai 2019

Ch. de Haecht, 579BP 40

1031 Bruxelles

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La valeur ajoutée des biens communsCes communautés expérimentent de nouvelles façons d’envisager la propriété,considérant les ressources comme des biens à gérer et à préserver en bonneintelligence collective.

Économie

Littérature

Discrimination bancaire Les banques doivent accorder un servicede base à toute personne qui le demande.Mais pour certains clients précaires, ouvrir un compte s’apparente au parcours du combattant.

Conseils juridiques

PAGE 6

PAGE 2 PAGE 9

Il était une fois, en 2024…Dans son dernier roman, L’école dessoignantes, Martin Winckler imagine unhôpital où la hiérarchie entre soignantsest abolie et les soignés placés au cœurdes décisions.

Le nudging, un marketingqui vous veut du bien ? Être influencé dans notre propre intérêta de quoi surprendre. C’est pourtant lamission des nudges. Ces "coups depouce" attirent l’intérêt et la critique.

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16 MAI 2019 EN MARCHE2

Conseils juridiques

Ouvrir un compte en banque est une opération banale. Quasiment tout le monde peutle faire, même certains mineurs. Pourtant, pour certaines personnes, cela s’apparenteau parcours du combattant car les banques refusent de faire cette opération. Or, avoirun compte bancaire est devenu incontournable pour recevoir son salaire, régler sesachats, etc. Depuis quelques années, les banques doivent accorder un service bancairede base à toute personne qui le demande.

Chaque banque est libre d’accepter ou derefuser un client. Il arrive que des banques re-fusent d’ouvrir un compte à des personnes quiont des crédits impayés ou des faibles revenus.La demande d’ouverture de compte se fait sou-vent aux guichets de la banque. La demandeest orale. Si la banque refuse d’ouvrir lecompte, il n’y a pas de preuve de lademande, ni du refus.Or, depuis quelques années,toute personne a le droit de bé-néficier d’un compte en ban -que. Les banques sont obligéesde donner accès au service ban-caire de base.

Un service bancaire de baseLe service bancaire de base permet à unepersonne d’avoir un compte avec lequel ellepeut :• déposer ou retirer de l’argent ;• faire des virements, des ordres permanents etdes domiciliations.La personne reçoit une carte bancaire pour ef-fectuer ces opérations et retirer ses extraits decompte.

De plus, ce service donne droit à un nombre illi-mité d’opérations électroniques, des vire-ments, par exemple. Il permet de faire 36 opé-rations manuelles par an comme un retraitd’argent au guichet, par exemple.Par contre, le service bancaire de base ne per-

met pas d’avoir une ouverture de crédit.En d’autres termes, la personne ne

peut pas descendre en négatif surce compte.Pour bénéficier du service debase, la personne doit : • être un consommateur, c’est-à-dire agir à des fins privées, en

dehors de son activité profession-nelle ;

• vivre de manière habituelle et béné-ficier d’un titre de séjour dans un pays de

l’Union europé enne.Le coût maximal de ce service est de 16,20 eurospour l’année 2019. Ce montant est indexéchaque année.

Faire la demandePour bénéficier de ce service bancaire, la per-sonne doit remplir un formulaire de demande.Les banques doivent mettre ce formulaire à

La banque peut-elle refuser d'ouvrir un compte ?disposition dans les agencesou sur leur site internet. S’il n’est pas accessible, lapersonne peut le demander àla banque. Si la banque refuse de letrans mettre, la personnepeut demander l’ouvertured’un service bancaire de basepar courrier recommandé.Elle doit l’envoyer au siègecentral de la banque et garderla preuve. Avec le formulaire de deman -de, la personne doit joindreune déclaration sur l’honneur attestant qu'ellen’a pas d’autre compte en Belgique.

Un refus à certaines conditions

La banque peut refuser d’ouvrir ce compte uni-quement dans une des situations suivantes :• la personne bénéficie déjà de ce service ;• elle a déjà un ou plusieurs compte(s) ; • elle a obtenu un contrat de crédit pour unmontant de 6.000 euros ; • elle a été condamnée pour escroquerie, abusde confiance, banqueroute frauduleuse, fauxen écriture ou blanchiment en capitaux.

Si la banque refuse d’ouvrir le compte, elle doitavertir la personne dans les 10 jours de la récep-tion du formulaire. Elle doit donner les justifi-cations de son refus. La banque ne peut jamaisrefuser d’ouvrir un compte sur base de critères

discriminatoires. D’ailleurs, lorsqu’elle refuse,elle doit prévenir le service de médiation desservices financiers, "Ombudsfin". La personne qui demande l’ouverture ducompte peut demander à ce service de mé -diation d’intervenir. Il suffit d’introduire une plainte par un formulaire en ligne surwww.ombudsfin.beLe service de médiation "Ombudsfin" peutobliger la banque à ouvrir un compte avec leservice bancaire de base.

// CAMILLE HEYLENS, ASBL DROITS QUOTIDIENS

>> Durant le mois qui suit la publication de cetarticle, consultez les questions complémentairessur le thème abordé dans la rubrique accès libre surle site : www.droitsquotidiens.be

Le service bancaire de base

donne droit à un nombreillimité d’opérations

électroniques. Il permetaussi de faire 36 opérations

manuelles par an.

Point info malades chroniques

Arthrose, lombalgies, fibromyalgie, migraines… Ces douleurs chroniques, dont la pré-valence est plus élevée chez les femmes, touchent environ un(e) Belge sur quatre. Àpartir de quand considère-t-on que les douleurs sont chroniques et comment les sou-lager ? Voici quelques éléments de réponse.

Selon la définition officielle de l’Associationinternationale pour l’étude de la douleur(IASP), "la douleur est une expérience senso-rielle et émotionnelle désagréable" qui peut êtreassociée à une lésion, sans que cela soit tou-jours le cas. À l’inverse d’autres symptômes, ladouleur repose avant tout sur le ressenti du patient, ce qui complique son étude et la renddifficilement mesurable.

Douleur aiguë ou chronique ?Lorsqu’elle est de courte durée, la douleur estconsidérée comme aiguë et agit comme un si-gnal d’alarme, suite à une chute ou une brû-lure par exemple. Elle permet à l’organisme deréagir et guérir. Mais lorsque la douleur per-siste au-delà de trois à six mois, malgré un trai-tement antalgique (antidouleurs), la douleurdevient chronique, en n’assurant plus son rôlede signal. Elle est alors "liée à un dérèglementdes voies neurologiques impliquées dans la ges-tion de la douleur" (1). Dans pareil cas, la dou-leur n’est plus traitée comme un symptôme,mais comme une maladie à part entière.

Soulager la douleurLes douleurs chroniques sont complexes, sou-vent invalidantes et entraînent des répercus-sions psychosociales et professionnelles par-fois importantes. Gérer une douleur chroniqueau quotidien requiert dès lors une prise encharge globale et personnalisée du patientcombinant entre autres : > un traitement médicamenteux : le recoursaux antidouleurs est souvent de mise pour(tenter de) soulager des douleurs chroniques.Les patients atteints de certaines pathologies(arthrose/arthrite chronique, cancer, fibro-myalgie, douleurs neurogènes ou neuropa-thiques, douleurs vasculaires périphériques,douleurs post-chirurgicales) peuvent bénéfi-cier d’un remboursement de médicaments an-tidouleurs. Des antidouleurs peuvent faire l’ob-jet d’une intervention plus élevée en tant quemédicaments dits du "chapitre IV", à conditiond’avoir obtenu au préalable l’autorisation dumédecin-conseil (2). D’autres antidouleurs (3)sont remboursés à hauteur de 20%. Dans lesdeux cas, le médecin (généraliste ou spécia-liste) rédige un formulaire à l’attention du mé-decin-conseil de la mutualité. Lorsque l’autori-sation est délivrée, le patient peut se rendrechez le pharmacien et lui présenter la prescrip-

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Faire face aux douleurs chroniques

tion de l’antidouleur et l’autorisation. > une prise en charge pluridisciplinaire : enBelgique, 35 hôpitaux disposent d’un centremultidisciplinaire de la douleur chroniquedans le but d’aider les patients à contrôler et di-minuer leur douleur et à améliorer leur qualitéde vie. Des consultations sont assurées par desmédecins spécialistes en algologie (traitementde la douleur) et en médecine physique, maisaussi par des infirmiers, psychologues, kinési-thérapeutes, assistants sociaux, etc. (4). Cescentres étant très prisés, les délais pour y obte-nir un rendez-vous sont souvent longs.

> l’exercice d’une activitéphysique : pratiquer une acti-vité physique adaptée et tenterde repousser quelque peu seslimites permet de gagner enmobilité et d’être capable defaire davantage d’activités, cequi contribue à améliorer laqualité de vie.> l’échange entre pairs : des

associations de patients organisent des sé -ances d’information et des groupes de parolequi constituent des lieux de partage et d’ex -périence pour apprendre à mieux apprivoiserses douleurs (5).

// POINT INFO MALADES CHRONIQUES

(1) Lavigne, Elodie, "La douleur, chevillée au corps",www.planetesante.ch (> Magazine > Psycho et cer-veau)(2) www.mc.be/medicaments/chapitre4(3) www.mc.be/douleurs(4) www.mc.be/gerer-douleur/centres(5) Focus fibromyalgie : 060/37.88.58, www.focusfi-bromyalgie.be • Arthrites : 0800/90.356, www.ar-thrites.be • Ligue belge de la sclérose en plaques :081/40.15.55, www.liguesep.beLe Point info malades chroniques

est disponible pour vous !

>> Consultez nos informations sur www.mc.be/maladie-chronique >> Posez votre question par e-mail à [email protected] de préciser vos nom, adresse ou numéro de registre national.

M U T U A L I T É S E R V I C E

Gérer des douleurschroniquesau quotidien requiertune prise en chargeglobale etpersonnalisée dupatient.

Vous (ou l’un de vos proches) souffre(z) de douleurs chroniques ? Participez au premier Facebook Livedu Point info malades chroniques le mercredi 22 mai à 14h ! Rendez-vous sur la page Facebook de la MC, posez vos questions et interagissez avec des experts sur le thème des douleurs chroniques ! Nos invités seront Graziella Spina de l’association Focus fibromyalgie et Philippe Wanufel de l’association Arthrites.

Facebook live

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316 MAI 2019 EN MARCHE

A C T U A L I T É S

Troubles de la thyroïde

À partir du 1er juin prochain, la composition de l'Euthyrox® change pour garantir une plusgrande stabilité de la teneur en substance active. Cette spécialité est utilisée par 10%des patients belges qui consomment de la lévothyroxine, une hormone de substitutionthyroïdienne (1). L'Agence fédérale des médicaments se veut rassurante : dans la grandemajorité des cas, la modification ne devrait pas engendrer d’effet indésirable.

Il y a deux ans, à la demande de l'Agencefrançaise du médicament, le laboratoireMerck changeait la formule du Levothyrox®pour résoudre les différences de teneur en lévo-thyroxine pouvant exister d’un lot à l’autremais aussi au cours du temps pour un mêmelot. Dès le 1er juin prochain, ce sera au tour del'Euthyrox®, l'équivalent belge de cette spécia-lité. Qu'est-ce qui change exactement ? Pas lasubstance active. Elle reste identique. C'est auniveau des excipients, qui jouent un rôle dansl’absorption, la stabilité et la conservationdu médicament que des modifica-tions ont été introduites. Première-ment : en raison des intolérancesproduites par le lactose chez certains patients, cet ex cipient aété remplacé par le mannitol.Deuxièmement : l'acide citri -que anhydre a été ajouté com meconservateur. Pour éviter touteconfusion entre les deux formules, leformat, les couleurs des boîtes et plaquettesont été modifiés. Il est conseillé aux patients deprendre les nouveaux comprimés exactementcomme avant, sauf indication contraire du mé-decin, et de ne plus revenir à l'ancienne for-mule par la suite. Dans la grande majorité des cas, la nouvelleformule ne devrait pas engendrer d’effet indési-rable, indique l'Agence fédérale des médica-ments et des produits de santé (AFMPS). Toute-fois, l’équilibre thyroïdien peut être sensible àde très faibles variations de dose de lévothy-roxine. Cela peut se traduire par de légères fluc-

Du changement dans la formule de l'Euthyrox®

Droits

Depuis le 1er mai, le travailleur indépendant qui devient père ou coparent a droit à dixjours de congé indemnisés par sa caisse d'assurances sociales. Ce congé est réservéaux travailleurs indépendants à titre principal et aux conjoints aidants. Deux condi-tions sont exigées : être en ordre de cotisations pour les deux trimestres qui précè-dent celui de la naissance et prouver un lien de filiation ou de coparenté avec l’enfant.

Un congé de paternité pour les indépendants

tuations de la TSH (Thyroïd Stimulating Hor-mone) ou des hypo/hyperthyroïdies pouvantnécessiter un ajustement minime de la posolo-gie. En cas d'hypothyroïdie, on peut ressentirnotamment une fatigue inhabituelle, uneconstipation ou une sensation de ralentis -sement général. Des sueurs, un rythme car-diaque plus rapide que la normale et une agita-tion sont les symptômes les plus fréquemmentliés à un taux trop élevé d’hormones thyroï-diennes (hyperthyroïdie).

Par mesure de précaution, l'AFMPS re -commande aux patients de consulter

leur médecin pour contrôler leurTSH dans les six à huit semainesaprès le début de la prise de lanouvelle formule dans les situa-tions suivantes : équilibre théra-peutique particulièrement diffi-

cile à atteindre, cancer de la thy-roïde, maladie cardiovasculaire,

âgé de moins de 18 ans ou de plus de 65 ans. Pour les femmes enceintes, le

contrôle chez le médecin est conseillé plus tôt,endéans les quatre semaines, ou en cas de fluc-tuation de symptômes d’hypo ou hyperthyroï-die.Pour plus d'informations et conseils, le mieuxest de s'adresser à son médecin ou à son phar-macien.

// JD

(1) La L-Thyroxine est, de loin, l'autre spécialité laplus prescrite en Belgique en cas d'hypothyroïdie.La formule de ce médicament ne change pas.

Le congé de paternité ou de naissance est demaximum dix jours à prendre dans un délai dequatre mois après la naissance de l'enfant. L'in-dépendant peut choisir d'arrêter de travaillerdes journées complètes ou par demi-jours. Ilpeut les prendre de manière consécutive ou lesétaler. Il peut décider aussi de prendre maxi-mum 8 jours de congé et de recevoir 15 titres-services (d’une valeur totale de 135 euros) à laplace des jours restants.

Pendant ce congé, une allocation de 80,82 eu-ros par jour ou 40,41 euros par demi-jour estpayée par la caisse d'assurances sociales – et

non par la mutualité (1). C'est auprès d'elle quela demande doit donc être complétée et adres-sée (sous pli recommandé). Une démarche àentreprendre au plus tard le dernier jour du tri-mestre qui suit celui de la naissance.

// JD

>> Plus d'infos auprès de sa caisse d'assurancessociales.

(1) Tant les indemnités de naissance ou de paternitéversées aux salariés que les indemnités de maternitéaccordées aux indépendantes et aux salariées sontpayées par les mutualités.

On n'a jamais autant écrit. À l'heure des réseaux so-ciaux et des smartphones, nous sommes nombreuxà pianoter sur nos claviers miniatures. Les blo-gueurs ont toujours le vent en poupe. E-mails, sms,tweets, sans même nous en rendre compte, nous ne cessons de générer des messages, tant dans lecadre privé que professionnel.Bien sûr, il ne s'agit pas nécessairement de pagesd'anthologie. On écrit pour transmettre des infor-mations, échanger des nouvelles, expri-mer une opinion… Et on écrit vite ! Sansprendre le temps de se relire, avec par-fois un correcteur automatique facé-tieux qui modifie nos propos sans qu'ons'en aperçoive… Ce qui peut avoir un ef-fet comique, mais tout dépend des cir-constances.

Discrimination ?Il faut dire que contrairement aux mes-sages privés que l'on envoie à une seulepersonne, la prose que l'on rédige sur laToile est visible par des centaines ou des milliers delecteurs… Sur les réseaux sociaux, les forums en ligne, lessites de rencontre ou de vente entre particuliers, lesfautes d'accord et les erreurs de vocabulaire sontpréjudiciables ! "On utilise souvent l'orthographepour disqualifier une pensée. Sur Internet, on lit régu-lièrement des commentaires du genre : ‘Va d'abordsoigner ton orthographe et après tu te permettras de donner ton avis.’ Donc on interdit à quelqu'un des'exprimer à cause de son orthographe", dénoncentArnaud Hoedt et Jérôme Piron. (1)Mais le français est une langue complexe, avec sesnombreux homophones, ses conjugaisons irrégu-lières, ses règles d'accord du participe… Certains sesouviennent avoir beaucoup souffert sur les bancsde l'école pour acquérir une bonne orthographe...qui, aujourd'hui, fait leur fierté. Écrire correctementest pour beaucoup – particulièrement pour ceux quiy parviennent ? – une marque de supériorité intel-lectuelle.

Cas particuliersCelui qui écrit mal peut donner l'impression qu'il nemaîtrise pas son sujet. Écrire sans faute est aussiconsidéré comme le signe d'une certaine rigueur,de sérieux et d'application.Pourtant, on peut être intelligent, compétent, etavoir une mauvaise orthographe. C'est le cas parexemple des personnes dyslexiques. Aurore Pon-sonnet, ancienne logopède devenue formatrice,confiait dernièrement au Figaro : "J'ai rééduqué desdyslexiques et des dysorthographiques super intel -ligents. L'erreur est de croire qu'intelligence et dys-lexie sont liées. La dyslexie est un trouble isolé, quin'a rien à voir avec le manque d'intelligence. Or,beaucoup continuent de faire le lien. J'ai rencontré

On voit de tout aujourd'hui, sur Internet. Des avis pertinents mais mal écrits, des proposcreux mais parfaitement orthographiés, des blogueurs qui rédigent sans faute et des jour-nalistes qui cumulent les coquilles. La rapidité avec laquelle les contenus sont publiés enligne n'arrange rien.

des personnes qui ont bac +5 ou +7 dont le niveaud'écriture ne traduit pas leurs hautes études." (2)Pas facile non plus quand le français n'est pas lalangue maternelle. Il faut reconnaître que ses rè-gles de grammaire sont souvent alambiquées, parfois arbitraires, et donc difficiles à maîtriser. Saluons plutôt l'effort des personnes étrangères oude nos voisins flamands qui se risquent à écrire enfrançais…

Favoriser l'échangeFaut-il déplorer cette situation ou seréjouir de voir les internautes, décom-plexés, s'exprimer et participer auxdébats publics, en dépit d'une ortho-graphe parfois médiocre ?Il y a vraisemblablement un effort àfaire dans les deux sens. Quand lesfautes sont tellement nombreuses ouénormes qu'elles en viennent à gênerla lecture ou la compréhension, tout le monde est perdant. Le langage est

avant tout un outil de communication : il doit per-mettre l'échange d'idées, d'opinions, d'informa-tions. Les conventions d'écriture sont là pour ga-rantir l'intercompréhension. D'un autre côté, sans pour autant abandonner lacause de la langue française ni céder à la paresse,peut-être faut-il aussi savoir "entendre" ce quechacun a à exprimer au-delà de ses compétencesorthographiques…

Chacun son trucNotre orthographe – comme notre façon de noushabiller – parle de nous, mais ne dit pas tout. Cen'est qu'une aptitude parmi d'autres. Et comme leconstate la correctrice Muriel Gilbert dans son déli-cieux livre Au bonheur des fautes, "vouloir que nulne commette de fautes, ce serait comme interdire àtout un chacun de prendre des photos de vacancesavec son téléphone portable sous prétexte que lespros font de meilleurs clichés". (3)Il y a toujours eu des personnes dont l'orthographen'était pas le fort, mais ceux-là écrivaient peu -avant que ne débarquent les e-mails, les sms et lesréseaux sociaux. Internet a modifié les pratiquesde l'écriture, et rend plus visibles les carences decertains en orthographe. Mais il y aura toujoursaussi des amoureux de la langue française pourcontinuer à la faire vivre.

// AURELIA JANE LEE

(1) Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, La faute de l’orthographe,Ed. Textuel, 2017, p. 134.(2) Interview par Claire Conruyt dans "On ne fait pasconfiance à un employé qui fait des fautes d'orthographe",article paru le 10 décembre 2018 dans Le Figaro.(3) Muriel Gilbert, Au bonheur des fautes. Confessions d'unedompteuse de mots, La librairie Vuibert, 2017, p.40.

Faux pas jugé trop vite…

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ON PEUT SE

RÉJOUIR DE VOIR

LES INTERNAUTES

S'EXPRIMER ET

PARTICIPER

AUX DÉBATS PUBLICS,

EN DÉPIT D'UNE

ORTHOGRAPHE

PARFOIS MÉDIOCRE.

À suivre

Il est conseillé

aux patients de prendre

les nouveaux comprimés exactement

comme avant.

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en bref

>> Burnout à l'hôpital

La Fondation pour les générations fu-tures a décerné les prix d’excellenceHERA Awards 2019 aux étudiants et doc-torants qui intègrent l'approche trans-versale d'un développement durabledans leurs travaux. Le lauréat en ma-tière de santé est Walter Giordano pourson mémoire de master en sciences dela santé publique défendu à l’UCLou-vain, intitulé "La justice organisation-nelle, une ressource face à l’épuisementprofessionnel : une étude quantitativeauprès des professionnels de santé exer-çant au bloc opératoire".Plus d'infos : https://hera.foundationfuturegenerations.org

>> Étude sur les maladeschroniques

Dans le cadre du projet Participate,l’équipe de recherche réalise des entre-tiens qualitatifs avec des personnesmalades chroniques afin de mieux con -naître les "ressources" sur lesquel lesles personnes s’appuient pour mieux vi-vre avec leur maladie. L’objectif du pro-jet est de proposer aux soignants d’éla-borer des plans de soins personnaliséscoconstruits avec les patients. L’é quipeest à la recherche de person nes ma-lades chroniques et des aidants prochespour participer à l’étude. Plus d’infos : www.participate.brussels

>> De l'activité en se soignantd'un cancer

L’activité physique pendant et après untraitement contre le cancer a démontréses bénéfices en termes de qualité devie. Elle entraine aussi, dans certainscas, de meilleures chances de guérison.Pour de nombreux patients, elle devraitdonc faire partie intégrante du trajet desoins. La Fondation contre le cancer asélectionné 30 projets qui promeuventl’exercice physique et qui recevront unsoutien financier grâce à ses donateurs.Plus d'infos : Fondation contre le cancer •www.cancer.be • 02/736.99.99

>> Enquête sur la santé des sans-emploi

La CSC, en collaboration avec la fonda-tion Travail-Université et la chaire Tra-vail-Université (UCLouvain), souhaitefaire entendre la voix des travailleurs ettra - vail leuses sans emploi sur la ques-tion de la santé. Le but de cette enquêteest de mettre en avant les impacts duchômage sur la santé et les mesures né-cessaires pour préserver ce droit fonda-mental. Les réponses sont anonymes.L'enquête se clôture le 17 juin. Plus d'infos :https://fr.surveymonkey.com/r/enquete_csc_sante • version papier de l'enquête disponible dans un bureau de la CSC ou à la FTU, chaussée de Haecht 579, 1030 Schaerbeek.

>> Nouveau guide pour les copropriétaires

Acheter un jour son logement : le rêvede nombreux Belges, qui se concrétiseparfois par l’achat d’un bien en apparte-ment et donc, en copropriété. Vivre encopropriété implique de partager desparties communes et de composer avecd’autres personnes. Un nouveau guidede la Fondation Roi Baudouin et la Fédé-ration du notariat aide les (futurs) co-propriétaires à y voir plus clair.Plus d'infos : à télécharger gratuitement surwww.notaire.be ou sur www.kbs-frb.be.

16 MAI 2019 EN MARCHE

"Dans mon cabinet, j'ai constaté undéséquilibre entre le ressenti et la lo-gique, tant chez les patients atteintsde burnout que chez ceux qui souf-frent de traumatisme. Ils savent objec-tivement qu'ils doivent prendre du recul et ne pas avoir peur,mais cela ne correspondpas à ce qu'ils ressen-tent, explique ElkeVan Hoof, profes-seure à la VUB et psy-chologue en stress ettrau matismes au cen-tre de résili en ce. En ap-pliquant les techniques detraitement post-traumatique,nous apportons aux patients l'équili-bre qu'ils avaient perdu", poursuit-elle dans le communiqué de la VUB.

Cette approche considère la réinté-gration au travail comme un élémentessentiel à la guérison. Celle-ci est

primordiale dès le début du traite-ment. "Une étape importante dans ceparcours est de retrouver du sens. Ilest impossible de guérir totalementd'un burnout lorsque l'on ne se sentpas utile", ajoute Elke Van Hoof.

Sur 400 dossiers clos, unecentaine ont été analy-

sés. Il apparaît queplus d'un tiers des patients retournentau travail rapidement

après leur incapacité :trois mois en moy en ne,

soit deux fois plus vitequ'avec les thérapies conven-

tionnelles actuelles. Et le pourcen-tage de rechute est très faible : moinsd'un pourcent des patients traités cesdeux dernières années. Il faut souli-gner que l'objectif de la démarchen'est pas d'imposer un retour forcéau travail. Un repos est essentiel

pour se rétablir d'un burnout.Chaque traitement doit être adaptéau patient.

Cette technique permet de diminuerla durée de l'incapacité de travail,souligne la professeure. Ce qui en-traînera des économies conséquen -tes dans le secteur des indemnités."Nous avons des entretiens avec lesprincipaux acteurs politiques afind'obtenir leur engagement pour géné-raliser cette technique lors de la pro-

É C H O S

Retourner au travail plus rapidement après un burnout

Forte de sa longue expérience en thérapie post-traumatique, la profes-seure Elke Van Hoof a mis au point, il y a quatre ans, une méthode poursoigner l'épuisement professionnel, basée sur les techniques de la psy-chologie des traumatismes. Cette approche aide les patients à repren-dre plus rapidement le travail, considéré comme un élément essentiel àla guérison.

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chaine législature. Nous espéronspouvoir aider beaucoup plus de pa-tients à retourner au travail et ce, demanière plus durable", conclut ElkeVan Hoof.

// SC

Climat : les chercheurs montrent l'exemple

256 chercheurs belges spécialisés dans les questions liées à la dégra-dation de l'environnement ont décidé de changer leurs habitudespour la planète. D'abord pour montrer l'exemple, mais aussi pour ren-forcer la confiance entre la population et le monde scientifique.

Environ 15% de la population belge souffre de migraine. Une étudevient d'être menée sur un panel de 1.000 personnes concernées. Il enressort que six migraineux sur dix ignorent ce qui déclenche leurscrises.

Les facteurs déclenchants,pour les patients qui les ontidentifiés, peuvent être nom-breux. En première position,dans plus de la moitié descas, c'est le stress qui est in-criminé (54%). Arrivent en-suite les problèmes du ryth -me du sommeil (42%). Enfin,environ un cinquième descrises sont imputables à desstress optiques : exposition àune lumière vive (26%), utili-sation prolongée d'écran(21%), lumières scintillantes(20%).

Connaître ces déclencheursest important, afin de dimi-nuer l'occurrence des crises et d'a -méliorer la qualité de vie des pa-tients. Il découle de ces observationsque la relaxation, un sommeil aussirégulier que possible et une protec-tion oculaire (lunettes de soleil parexemple) peuvent déjà en partie ré-duire les risques que la douleur sur-gisse.

Les résultats de cette enquête souli-gnent aussi qu'hommes et femmesne sont pas tout à fait égaux par rap-port à la migraine. Elle toucheraittrois femmes pour un homme. Si lestress est le déclencheur principalpour tous, les femmes le citent pour57%, tandis que les hommes nel'évoquent que pour 47% d'entreeux. Le cycle hormonal joue aussi unrôle prépondérant : 36% des répon-dantes le mentionnent comme dé-clencheur – pour 16% des femmes, ilest même le déclencheur principal.

L'alimentation enfin n'est pas ano-dine (15%). L'alcool est un déclen-cheur pour 7% des hommes et 2%des femmes. Les autres produitsmentionnés sont la caféine, le cho-colat et les sucreries en général, lesédulcorants et… le fromage. La faimet la soif peuvent également déclen-cher une crise.

Chaque patient est unique. Tenir un"journal de migraine" peut aider àidentifier ses propres déclencheurs,à adapter son mode de vie en fonc-tion et aussi à sensibiliser son entou-rage à cette maladie, peu visiblemais dont l'impact au quotidien estsouvent lourd.

// AJL

Migraine : des déclencheurs parfois méconnus

>> Plus d'infos :www.wechangeforlife.org

>> À lire aussi : "Migraine, un mal detête pas comme les autres", articleparu le 5 juillet 2018 dans En Marche(enmarche.be)

Partager avec le grand public lesgestes du quotidien ayant un impactsur la préservation du climat et la viesur la planète : c'est le concept der-rière #WeChangeForLife, uneinitiative lancée par Jean-Pascal Van Ypersele etCaroline Nieberding,tous deux chercheursà l'UCLouvain. Le pre-mier, climatologue ré-puté, est convaincu quepour changer le monde, ilfaut commencer par chan-ger soi-même."J'ai amélioré l'isola-tion de ma maison et remplacé machaudière à mazout par une pompe àchaleur géothermique, explique-t-il.Mes panneaux photovoltaïques cou-vrent toute ma consommation d'électri-cité, y compris celle de ma voiture élec-trique". Pour sa collègue biologiste, ilest indispensable de mettre son modede vie en accord avec ses connais-sances en biodiversité. "Consommerlocal, vivre au centre-ville pour dimi-nuer la pression sur les terres agricoles :j'ai mis en œuvre au quotidien ce que la

plupart des scientifiques savent êtredes changements centraux", confirmeCaroline Nieberding. C'est l'autre message de #WeChange-

ForLife: il faut faire confianceà la justesse des informa-

tions des scientifiquesqui connaissent lesrisques encourus sirien ne change. Enmontrant l'exemple,

les 256 chercheurs veu-lent prouver que des solu-

tions existent et qu'elles peu-vent être simples et efficaces. "La

situation est dramatique", rappellent-ils en soulignant que certaines des dif-ficultés rencontrées ne seront résoluesque par des décisions politiques. Lemouvement lance donc un appel glo-bal, tant aux citoyens qu'au mondepolitique : "Identifiez-vous à nouscomme porteurs de solutions et d'es-poir".Un beau défi.

// JM

Partager avec le grand public les gestes ayant un

impact sur lapréservation du climat :

c'est le concept#WeChangeForLife

>> Plus d'infos : Huis voor Veerkracht (centre de résilience) •www.huisvoorveerkracht.be • Henri Dotremontstraat 30A, 3320Hoegaarden • 016/20.23.27.

"Une étape importante dans ce

parcours est de retrouverdu sens. Il est impossible

de guérir totalement d'un burnout lorsque

l'on ne se sent pas utile"

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Page 5: Jeunes et tabac : peut mieux faire - En Marche...pour résoudre les différences de teneur en lévo-thyroxine pouvant exister d’un lot à l’autre mais aussi au cours du temps pour

16 MAI 2019 EN MARCHE5

Vie quotidienne

Nous sommes tous sous influence. Qui s'en étonnera ? Maisêtre influencé dans notre propre intérêt a de quoi surprendre.C’est pourtant le but des nudges. Ces "coups de pouce" atti-rent l’intérêt autant que la critique. Mais qu’est-ce que le nud-ging ? Peut-il avoir un impact sur notre santé ?

Parfois agaçantes mais très utilesdans l’écosystème, même les mou -ches peuvent se faire "nudge". Il suffitd'en peindre une au fond d'un urinoir,comme cela s’est fait dans les toilettesde l’aéroport d'Amsterdam-Schiphol,pour inciter les hommes à ajuster leurtir. Conséquence : moins d’éclabous-sures et une diminution des coûts denettoyage ! Cet illustre nudge des an-nées 90 dévoile toute la philosophiedu nudging : inciter, à l’aide d’un dis-positif simple et peu coûteux, un indi-vidu à adopter un comportement quilui sera profitable.

De l’urinoir aux serviettes de bain

Sécurité, santé, finances, télécom-munications, écologie... Le nudgingpeut prendre vie dans toute une sériede domaines. Peindre des passagespour piétons en 3D peut réduire la vi-tesse des voitures et ainsi protéger lespiétons. Customiser les ceintures desécurité d’un car en mode "super hé-ros" suffit à encourager les enfants àles porter. "Même un signe clairementvisible pointant vers l’escalier à côtéd’un ascensceur peut être considérécomme un nudge", explique StephanVan den Broucke, professeur en psy-chologie à l’UCLouvain. Dans un butécologique et économique, on peutsubtilement être incité à réutiliser les serviettes de bain mises à notredisposition à l’hôtel. Comment ? Ennous informant que 75% des clientsde cet hôtel (valeur délibérémentexagérée) ont réutilisé les leurs plu-sieurs jours d’affilée. En Belgique, en2017, le SPF Finances a récupéré 25millions d’euros d’impayés en modi-fiant ses courriers de rappel. L’und’eux expliquait que les impôts ser-vent à financer les soins de santé...Ces exemples illustrent la diversitédes domaines d’application desnudges mais aussi la variété des for -mes qu’ils prennent. Parfois, ils atti-

geur" qu’à s’inspirer de nos faiblesseset à aménager le contexte en consé-quence pour influencer nos compor-tements.Le nudging a déjà une dizaine d’an-nées. Mais on en parle bien plus de-puis que Richard Thaler a reçu, en2017, le prix Nobel d’économie pourses travaux sur l’économie comporte-mentale. L’intérêt des gouvernements(David Cameron en 2010 pour le Roy -aume-Uni, Barack Obama en 2013pour les Etats-Unis) a égalementcontribué à la mise en évidence decette discipline. En Belgique, cettetechnique est cependant encore peumise en pratique.

Un outil plus qu’une solutionmiracle

"Le nudging séduit par sa mise en pratique simple et rapide. Inutile deréformer une loi, d’obtenir moult ac-cords, de dépenser un budget colos-sal… Et l’effet est parfois bien supé-rieur à toutes les mesures politiques(en matière de santé ou autres) me-nées jusque-là", observe le psycho-logue. Pour autant, faut-il considérerle nudging comme LA stratégie à

rent l’attention (passage piéton en3D), tantôt ils divertissent (ceinturesuper héros), à d’autres moments, ils jouent sur la norme sociale (ser-viettes de bain)…

Nos faiblesses comme leviersPour mettre au point leur méthode,les concepteurs du nudging – lesaméricains Richard Thaler, écono-miste, et Cass Sunstein, juriste et phi-losophe – se sont inspirés de l’écono-mie comportementale (1). À chevalentre l’économie et la psychologie,cette discipline étudie l'influence des émotions, de l’expérience, del’en tourage… dans la prise de déci-sions des individus. Verdict : noschoix sont plus irrationnels qu’on nele pense mais comme on a tendanceà les répéter, ils deviennent prévisi-bles. Il ne reste alors plus au "nud-

S O C I É T É

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adopter pour dé velopperdes comportements favo-rables à la collectivité ?D'aucuns dénoncent le cô -té manipulatoire du nud-ging. En sollicitant nos au-tomatismes et en s’appuy -ant sur nos biais cognitifs,ces dispositifs agissentsans que nous en prenionsconscience. Mais "noussommes constamment ma-nipulés et pas uniquementpour notre bien. Pourtant,là, nous ne nous en plaignons pas", rétorque l'expert de l'UCLouvain. Etd’ajouter : "Agir sans automatisme serait très énergivore". Certains esti-ment que le nudge ne peut être dé-voilé pour fonctionner. Stephan Vanden Brou cke n’est pas aussi catégo-rique. On pourrait recourir à cettetechnique pour faire découvrir des al-ternatives aux citoyens et les laisserdécider, en con naissance de cause,des choix qu’ils opéreront demain."On peut aussi se baser sur l’avis desprincipaux intéressés. Et à ce titre, les résultats d’une récente étude del’UCLouvain montrent que la majorité

des sondés pensent que lenudging peut favoriser lasanté. Ils ont juste émis cer-taines conditions com me lefait que l’objectif poursuivisoit connu ou que le nudgesoit évitable et complétéd’autres techniques".Une autre critique fréquen -te à l’encontre des auteursde cette technique tient à leur vision paternaliste.Si les gouvernements s’in-téressent au nudging au

point de l’utiliser, cela ne revient-ilpas à laisser les pouvoirs publicsconvenir de ce qui est bon pour les ci-toyens ? Même si le nudge n’est pascoercitif, son utilisation ne ris que-t-elle pas de stigmatiser les citoyensqui y résisteraient ? Stephan Van denBroucke reconnaît que le nudgingpose de nombreuses questions rela-tives à l’éthique mais aussi aux con -ditions de réussite d’un nu dge. Parexemple, le nudging fonctionne-t-ilégalement lorsque le changement decomportement recherché est consi-dérable ou que le produit que l'onsouhaite promouvoir est inconnu ? Ilplanche d’ailleurs actuel lement surce sujet avec des con frères. Néan-moins il pense pouvoir déjà affirmerque le nudging doit être considérécomme un outil parmi d’autres et noncomme LA recette miracle. Dans ledomaine de la santé, on constate queles campa gnes d’information etd’éducation ont leur utilité maisaussi leurs limites. Sinon, pourquoicompte-on encore tant de fumeursou de textos tapés au volant ? Et c’estlà, que le nudge pourrait intervenir.L’éducation peut créer l’intention etle nudging faciliter le basculement del’intention à l’action, jouer ce rôle de"coup de pouce". Enfin, le recours àcette technique ne doit nullementdispenser la mise en place de poli-tiques de plus grande ampleur. Quoiqu’il en soit, "étudier davantage cettetechnique permettra de l’affiner et d'enfaire un réel allié", conclut le profes-seur.

// STÉPHANIE VAN HAESEBROUCK

(1) Nudge. La méthode douce pour inspirerla bonne édition, Richard Thaler et CassSunstein

Habiller un escalier de notes depiano et faire sonner chaque mar chedès qu’on y pose le pied, apposer unlogo sur les emballages alimentairespour informer le con sommateur dela qualité nutritionnelle d’un produit(nutri-score) : voici deux exemplesde nudging appliqué au domaine dela santé. Le premier nous incite à pri-vilégier l’escalier au détriment del’escalator, le second nous aide àprendre conscience de nos choix alimentaires. Stephan Van denBroucke décrit une récente expé-rience en matière de nudging santé.(1) Objectif : savoir si le nudging peutaugmenter la consommation de lé-gumes oubliés et diététiquement in-téressants. Au menu des restaurantsde l’UCLouvain figuraient six soupesde légumes différentes. Avant l’ex -périence, celle aux salsifis n’était

Coups de pouce pour la santéchoisie que par 11% des con som -mateurs de soupes. Pendant une se-maine, Valérie Broers, docteure enpsychologie, auteure de l’expérien -ce, a alors proposé la soupe aux sal-sifis en dégustation. Résultat ? 43%des con sommateurs de soupe ontopté pour cette sorte. La semainesuivante, alors que la dégustations'était achevée, ils étaient encore19% à la choisir, soit deux fois plusqu'avant l'expérience. Ces résultatslaissent à penser qu’il est possibled’orienter les consommateurs versdes aliments sains mais aussi que cecomportement pourrait perdurerdans le temps. Cela étant, le profes-seur reconnait que peu d’études s’in-téressent aux résultats du nudgingsur le long terme. // SVH

(1) Résultats à lire sur https://uclou-vain.be (science today)

Des passages pour piétons en 3D incitent davantage les automobilistes à ralentir.

Ce qui entre en jeu dans nos choix

• Le cadrage : nos décisions sont fortement liées à la manière dont les différentes options nous sontprésentées. Dans un self-service, laplace de la part de gâteau par rap-port à celle du fruit peut fortementnous inciter à nous servir de l’unplutôt que de l’autre. • L’ancrage : nous nous référonssouvent à la première informationreçue pour juger des informationscomplémentaires. Même si elle estajustée par la suite, un décalagepersistera entre la réalité et la per-ception qu’on en a. Par exemple, si un patient est persuadé qu’unmédicament n’est pas efficace, enchanger le conditionnement, la posologie ou son contexte de prisepourrait modifier cette premièreimpression.

• La représentativité : on a ten-dance à juger de la probabilité d’unévénement en se fiant à la récurrenced’é vénements similaires. Il en va demême pour des prédictions et géné-ralisations réalisées à partir de mo-dèles similaires, sans mesures objec-tives ou statistiques. En s’appuyantsur son expérience de praticien, unmédecin pourrait, par exemple, in-terpréter à tort un signe cliniquecomme représentatif d’une maladieparticulière ou omettre de vérifier sice symptôme n’apparait pas dansune autre pathologie qu’il n’a jamaisou peu rencontrée.• L’aversion pour la perte : nous at-tachons plus d’importance à la pertequ’à un gain de même valeur. Si onnous dit qu’en ne diminuant pas no-tre thermostat de 1°C, nous perdrons

300 euros par an, nous réagironsplus volontiers que si on nous pré-cise qu’en diminuant notre ther-mostat de 1°C, on gagnera 300 eu-ros par an.• Le statu quo ou l’inertie : cebiais se traduit par le fait de vouloirmaintenir une situation dans sonétat actuel. Si de nouveaux élé-ments sont susceptibles de modi-fier la situation, on aura tendance à s’opposer à ce changement et àmaintenir la situation en l’état. Ona, par exemple, tendance à laisseren l’état les paramétrages par dé-faut d’un téléphone ou à faire con -fiance aux réponses déjà cochéesd’un formulaire que l’on doit com-pléter.

// SVH

Loin d’être 100% rationnels, nos choix sont influencés par une série de facteurs (appelés biais) que l’on nesoupçonne pas. En voici quelques-uns sur lesquels le nudging peut s’appuyer.

Nous inciter,

à l’aide d’un

dispositif simple

et peu coûteux,

à adopter un

comportement

qui nous est

profitable, tel

est le but du

nudging.

Le nudging, un marketing qui vous veut du bien?

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Économie

Des collectifs expérimentent de nouvelles façons d’envisager la propriété. Les ressources y sont considérées comme des biens communs à gérer et préserver en bonne intelligence collective. Un concept qui s’étend aujourd’hui jusque sur la toile.

Dans la région de Los Angeles,l’eau est précieuse. Au début du siè-cle, la gestion des nappes phréa-tiques est au cœur de nombreuxconflits entre les propriétaires ter-riens qui surexploitent l’or bleu. Audébut des années 60, des rapportsscientifiques tirent l’alarme sur l’étatdes réserves. La justice menace d’im-poser un rationnement. Les proprié-taires décident alors de s’organiser :chacun accepte de réduire sesprélèvements en contrepar-tie d’un engagement si-milaire de la part de ses"concurrents".

Quel lien peut-on établirentre les paysages aridesde Californie, un collectifde mal-logés qui occupe desbâtiments abandonnés à Bruxelles etWikipédia ? Tous appartiennent aumouvement des biens communs, unconcept théorisé par Elinor Ostrom,première femme prix Nobel d’écono-mie en 2009. À partir des années 70,la chercheuse américaine mène desrecherches aux quatre coins dumonde, des eaux souterraines de LosAngeles aux systèmes d’irrigationnépalais en passant par les planta-tions de caoutchouc en Amazonie oules pêcheries des Philippines. DansGoverning the commons (1), ouvragepublié en 1990, elle formule une hy-pothèse jugée audacieuse à l’époque :dans ces systèmes auto-organisés etauto-gouvernés, la gestion des res-sources serait plus équitable, dura-ble et économique que quand elle est laissée aux mains du privé ou del’État de façon exclusive. Les commu-nautés sont les premières à connaîtreleurs besoins et à être affec-tées par les décisions pri -ses. Mais la gestion col-lective n’est pas en soiune ga rantie, précisel’économiste. Pourqu’une ressour ce na-turelle soit gérée enbonne intelligence col-lective, il con vient d’é ta -blir des règles de partage etd’accès bien définies, des méca-nismes de con trôle et de résolutiondes conflits, des institutions qui ga-rantissent ces principes. L’autoges-tion est tout sauf une anarchie.

Communs des champs, communs des villes

Presque 30 ans plus tard, les travauxd’Elinor Ostrom n’ont rien perdu deleur modernité. Face aux enjeux en-vironnementaux et au mouvementde privatisation qui touche un nom-bre croissant de secteurs, la théoriedes biens communs demeure unesource d’inspiration inépuisable.Des groupes de citoyens s’organisentau sein d’ateliers de réparation, delabos d’impression 3D, de potagerspartagés, de plateformes de récupé-ration des invendus alimentaires…

16 MAI 2019 EN MARCHE6

La gestion des biens communs nes’applique plus seulement aux res-sources naturelles. Elle s’étend à deschamps comme la mobilité, le loge-ment, le travail, les médias, les tech-nologies, etc. "Il y a une dimensionmilitante autour de la notion de bienscommuns. Cette question alimenteaussi beaucoup les nouveaux mouve-ments citoyens", commente Ela Cal-lorda Fossati, docteure en économie

à l’UCLouvain.

Au passage, le mouve-ment se fait aussi plusurbain. À Bruxelles,Communa installe deshabitats communau-

taires et des espaces cul-turels dans des bâtiments

temporairement vides. Unprojet qui bénéficie aussi aux pro-priétaires puisque ces lieux voués àl’abandon sont entretenus le tempsde l’occupation. "C’est un exempleemblématique de commun urbain.Face à la crise du logement, face à unesituation d’exclusion qui reste sans ré-ponse privée ou publique satisfai-sante, un collectif composé d’artistes,d’étudiants, de mal logés définit desrègles de gouvernance collective pourla gestion d’une ressource : les biensinoccupés. Qui accède ? Qui paye quoi ?Il y a une collaboration avec les pou-voirs publics, mais les règles sont lar-gement définies au niveau local."

Communs numériques L’avènement d’Internet a égalementmarqué l’évolution des biens com-muns. "Au début, les biens communsfont référence à des ressources phy-siques tangibles. Avec l’économie de

l’information et de la connais-sance, on a commencé à

parler de biens com-muns immatériels",précise Ela CallordaFossati. Wikipédiaest souvent cité en

exemple. L’encyclopé-die collaborative comp -

te à ce jour plus de deuxmillions d’articles en ligne

grâce au travail accompli par près de19.000 contributeurs actifs. Chaqueinternaute peut publier du contenu àcondition de respecter les règles éta-blies par la fondation Wikipédia et sa communauté. D’autres sites s’ins-pirent avec succès de ce principepour partager des savoirs dans desdomaines plus spécifiques : herbiersen ligne complétés par des bota-nistes amateurs, plateforme de par-tage de ressources pédagogiques en-tre enseignants, cours universitairesen accès libre, etc.

Le mouvement des biens communs –commons pour les geeks – rencontreaussi celui des logiciels libres, nédans les années 80 en réaction à l’ap-propriation du code informatiquepar des entreprises privées comme

IBM. Ces logiciels, dont le codesource est lisible et modifiable partous, sont librement développés par des communautés de program-meurs. Internet permet de partager des res-sources matérielles et immatérielles,de créer des collectifs au-delà du ter-ritoire local. Le réseau ouvre de nou-velles perspectives pour la gestion

des biens communs. Mais c’est aussile nouveau terrain de jeu des Google,Amazon, Uber, Facebook et autresmultinationales qui en tirent des pro-fits plantureux. Au même titre que le combat menépour préserver les ressources natu-relles du marché, le mouvement desbiens communs numériques s’inscritdans une forme de militance contre

ce qui est considéré comme une pri-vatisation des nouvelles technolo-gies de l’information et de la commu-nication.

// SANDRINE WARSZTACKI

(1) Governing the commons, the evolution of institutions for collective action. Elinor Ostrom, Cambridge Uni-versity Press, 1990.

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La valeur ajoutée des biens communs

S O C I É T É

La santé peut-elle être considérée comme un bien commun ?À l’instar du mouvement des logiciels libres, des intellectuelsrevendiquent l’usage de licences ouvertes dans le domaine dela recherche pour encourager l’innovation.

ADN open source

Entre la baie du Mont-Saint-Michel,la grande barrière de corail et le carna-val de Binche, la liste du patrimoinemondial de l’humanité recèle aussiquelques surprises… En 1997, l’Unescoadopte une déclaration qui fait du gé-nome humain un patrimoine mondialde l’humanité, certes à titre symbo-lique. Les progrès alors accomplis enmatière de séquençage du génomehumain ont aiguisé l’appétit de l’in-dustrie pharmaceutique qui re -vendique des brevets surplusieurs gènes… Cettepri vatisation du corpshumain provoque untollé dans le mondescientifique, pour quila simple identificationd’un gène ne peut êtreassimilée à une invention.Pour ses défenseurs, les bre-vets sont une source de revenus né -cessaires pour permettre aux entre-prises de financer leurs recherches.Pour ses nombreux détracteurs, cettereconnaissance de la propriété intel-lectuelle limite au contraire l’innova-tion et peut priver les malades d’un ac-cès équitable aux tests et aux traite-ments qui découlent de ces recher -ches. À titre d’exemple, MauriceCassier, sociologue au CNRS, expliquecomment, dans les années 90, la so-ciété Myriads Genetics, propriétairedes brevets sur deux gènes identifiésdans la prédisposition au cancer dusein, a étendu son monopole commer-cial aux États-Unis et sommé les labo-ratoires cliniques qui réalisaient destests génétiques d’arrêter leurs activi-tés. "Un tel monopole dissuadera leschercheurs de s’engager dans de nou-velles recherches et proposer de nou-

velles techniques ; en outre, la privati-sation de l’offre de tests subordonnel’offre de soins à la pérennité de l’entre-prise qui les réalise", commente alorsce spécialiste français de la rechercheet de la propriété intellectuelle. (1)

Des gènes humains aux plantesEn 2013, la Cour suprême des États-Unis annule des revendications surdes brevets portant sur des gènes na-

turels au motif de ne pas freiner l’in-novation. Mais cette victoire

juridique n’écarte pas tousles nuages de l’horizon.La législation europé -enne autorise toujoursen théorie la brevetabi-lité des gènes humains,

même si le tollé suscitépar ces pratiques a forte-

ment refroidi les ardeurs phar-maceutiques. Toutefois, les confronta-tions sur la brevetabilité des gènes se sont déplacées vers l’amélioration des plantes. Les firmes peuvent ainsi"screener les gènes d’une plante, faireun croisement traditionnel et revendi-

L’autogestion est tout

sauf une formed’anarchie.

" Il y a une dimension militante

autour de la notion debiens communs. Cette

question alimentebeaucoup les nouveaux

mouvements citoyens. "

L’Unesco a adopté une

déclaration qui fait du génome humain

un patrimoine mondial

de l’humanité.

quer la propriété des gènes naturels deces nouvelles plantes obtenues sanstransgénèse", relève Maurice Cassier.

Recherches ouvertesÀ l’instar du mouvement des logicielslibres dans le domaine de l’informa-tique, des chercheurs revendiquentl’usage de licences ouvertes pour encadrer les recherches relatives augénome humain, ou plus générale-ment, la recherche pharmaceutique.En 2002, Tim Hubbard crée un consor-tium de chercheurs dont les donnéesproduites sont sous licence publique.Les communautés dont les gènes sontétudiés (Yoroubas du Nigeria, Japo-nais de Tokyo, Chinois Han de Beijing)sont représentés dans des comitésconsultatifs qui peuvent faire part desquestions relatives à l’usage de leurséchantillons. Plus récemment, l’ONGMédecins sans frontières a développéun programme de recherche et déve-loppement "DNDi" qui vise à favoriserl’innovation médicale contre les ma -ladies mortelles négligées en déve -loppant des traitements qui ne sontprotégés par aucun brevet ou qui sontlicenciés de manière non exclusive.

// SW

(1) Le génome : bien privé ou bien com-mun ? Maurice cassier, Biofutur, octobre2000.

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Pour ElinorOstrom,la gestion desressourcesnaturelles estplus durablequand elle estaux mainsd’unecommunauté.

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16 MAI 2019 EN MARCHE7

Addictions

Le 16 janvier dernier, l'Alliance pour une société sans tabac fêtait la naissance des premiers bébés de la "génération sans tabac". Mais, avec 23% de fumeurs dans notrepays, cette vision ne fait-elle pas figure d'utopie ? Pas si sûr. Le mouvement "Généra-tions sans tabac", porté par plusieurs organisations dont la Mutualité chrétienne, est entout cas convaincu du contraire. Encore faut-il que le monde politique prenne davantageses responsabilités.

"Générations sans tabac" a demandé à neufpartis politiques si leur programme com-prenait des mesures concrètes contre le ta-bac. Sans surprise, les grands partis soutien-nent l'initiative du mouvement et la plupart des mesures nécessaires à ce qu'une première génération sans tabac devienne une réalitéd’ici à 2037. Ils ont même joint legeste à la parole puisque le 24avril dernier, la Chambre des re-présentants approuvait deux me-sures. La première interdit de fu-mer dans un véhicule en présen -ce d'un mineur, sous peine d'a -men de. La seconde relève l'âgelégal à 18 ans (au lieu de 16) pourl'achat de produits du tabac. Ilétait temps : la Belgique restait leseul pays de l'Union européenne à autoriserleur vente aux moins de 18 ans. Mais qu'en est-il du paquet neutre ? En 2016, la Belgique s’estengagée par traité international auprès del'OMS à le mettre en œuvre. Les paquets sanslogo ni marque apparente devraient arriverchez nous … en janvier 2020.

Échec chez les jeunes

Il y a pourtant urgence à agir. Le tabagismechez les adolescents est préoccupant. Uneétude réalisée l'an dernier par des chercheursde l'Institut de recherche santé et société (IRSS)de l'UCLouvain (1) révèle que 18% des élèves de3e et 4e secondaires déclarent fumer au moinsune fois par semaine. Un pourcentage bienplus élevé que la moyenne euro-péenne (11%). Comment expli-quer le succès de la cigarette au-près des ados, malgré tous lesmessages de prévention ? PourNora Mélard, doctorante à l'IRSS,c'est très clair : voir fumer ses po -tes incite à fumer. "Nous avons de-mandé aux jeunes de nous parlerde leurs amis à l’é cole. Plus unélève est cité, plus il est populaire. C’est une don-née importante, car fumer est un comportementsocial : avoir un ou plusieurs amis fumeurs aug-mente le risque de se mettre à fumer à son tour".Pire : bien que fumer à l'école soit strictementinterdit depuis 2006, l'étude révèle que cettepratique est loin d'avoir disparu des cours derécréation : 73% des jeunes déclarent qu'ilsvoient des élèves fumer au sein de leur établis-

Jeunesse sans tabac : peut mieux faire

S A N T É P U B L I Q U E

Déjà une longue histoire

En 1963, la moitié de la Belgique est accro autabac. 70% des hommes et 29% des femmesfument quotidiennement. Pour remiser défi-nitivement la cigarette au placard de l'his-toire, le gouvernement belge met – timide-ment – en place toute une série de lois antita-bac. En 1976, il est d'abord interdit de fumer dansles bus, métros, théâtres et ciné-mas… pour des questions de sé-curité. La première campagne of-ficielle contre la cigarette voit lejour en 1977, mais pas question,dans un premier temps, d'asso-cier directement tabac et santépublique. Eddy Merckx, la lé-gende du cyclisme belge, prêted'ailleurs son image à une obs-cure marque de cigarettes en 1979 pour vanter"leur goût si riche malgré une pauvre teneur ennicotine et en goudron". On croit rêver… En1987, la cigarette est bannie de certains lieuxpublics comme les bureaux de poste ou lesgares. Il faut encore attendre 17 ans – 2004 –pour que le tabac soit totalement interdit dansles trains. Le secteur de l'horeca, qui s'était

longtemps opposé à une interdiction de fumerdans les cafés et les restaurants, devra finale-ment courber l'échine en 2011.

Bientôt à l’air libre ?Depuis plusieurs années, le monde politiquesemble manquer de souffle dans son combatcontre le tabac. D'autres acteurs prennent

les choses en mains. Quelquesex emples : cet été, le festival demusique LaSemo annonce unsite "à 90% non-fumeur". Lesstades de football du FC Bruges,du RSC Anderlecht et du KRCGenk, ainsi que tous les matchsdes Diables Rouges à domicilesont désormais smoke free.

Dans le nord du pays, six com-munes, dont Malines et Waregem, se sont en-gagées à bannir définitivement la cigarette desaires de jeux réservées aux enfants et de leursterrains de sport. Aujourd'hui, même en pleinair, la place de la cigarette se réduit – enfin –comme peau de chagrin et le fumeur n'a plusd'autre choix que de l'écraser… ou d'aller"prendre l'air" ailleurs.

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L'Australie, l'exemple à suivre

Considérée à juste titre comme une des nations les plus antitabac du monde, l'Australie n'est pastendre avec ses fumeurs. Son gouvernement a entamé une véritable croisade contre la cigarette eninstaurant une série de mesures choc.

Aujourd'hui, en griller une au pays des kangourouscoûte cher. Très cher : en 2018, le prix moyen d'unpaquet – neutre depuis 2014 ! – de 25 cigarettesatteignait 34 dollars australiens, soit 21 euros. Etce n'est pas fini puisque depuis 2017, le prix du pa-quet augmente de 12,5% chaque année, et ce du-rant quatre ans. En 2020, il faudra débourser 27euros en moyenne pour un paquet ! De plus en plusisolés (leur nombre a chuté de moitié ces 40 der-nières années), les fumeurs australiens doiventdésormais se cacher pour s'adonner à leur vice. In-terdit depuis belle lurette dans les lieux publicsfermés, fumer à l'extérieur n'est désormais plusautorisé sur les plages, à moins de dix mètres deszones réservées aux enfants et à moins de quatremètres de l'entrée d'un espace public. Plus de ta-bagisme non plus sur le quai des gares ou aux ar-rêts de bus. Certaines rues piétonnes sont carré-

ment interdites aux fumeurs ! Le contrevenants'expose à une amende qui peut atteindre 1.250euros s'il allume sa cigarette au mauvais endroit.Si certains dénoncent l'installation croissanted'une véritable "culture de la honte", on peut direque ces mesures ont fait effet : en 2016, le nombrede fumeurs quotidiens est descendu en-dessousde la barre des 13%. On a constaté aussi un reculde 23% des admissions en hôpital pour des rai-sons liées au tabac, par rapport à 1980. Encoura-gés par ces chiffres, certains États, comme leQueensland ou la Tasmanie, veulent enfoncer ledernier clou dans le cercueil de la cigarette en in-terdisant tout simplement la vente de produits dutabac à toutes les personnes nées après 2001.L'application d'une telle interdiction serait unepremière mondiale.

//JM

Plus on commence à fumer tôt, plus ladépendance est rapide et plus il est difficiled'arrêter par la suite.

sement et 29% observent ce même comporte-ment chez leurs professeurs ou éducateurs…

Le cerveau des ados en danger

Ces données chiffrées sont d'autant plus inter-pellantes que les effets du tabac sur la santé des

plus jeunes sont dévastateurs. La Fondation con tre le cancer lemartèle : l'espérance de vie d'unfumeur quotidien âgé de 15 ansest réduite de près de huit ans parrapport à un non-fumeur. Par ail-leurs, la nicotine est une subs-tance tellement addictive qu'unindividu, surtout jeune, perdraplus rapidement son contrôlecognitif. Chez une jeune fille de

16 ans, par exemple, les dégâts se vérifientaprès seulement trois mois de tabagisme. Etaprès environ six mois chez le jeune garçon. Se-lon le neuropsychologue hollandais Jelle Jolles,"la nicotine a un impact différent sur les adoles-cents que sur les adultes. Elle endommage et dé-truit des cellules du cerveau à tout âge, mais chezles adolescents, les dommages sont plus sévèresau niveau de l'hippocampe, la structure respon-sable du processus de mémorisation et donc del'apprentissage. Plus les jeunes commencent àfumer tôt, plus la dépendance est rapide et plus ilest difficile d'arrêter par la suite". On comprendmieux dès lors pourquoi 90% des fumeursadultes ont commencé à fumer avant 18 ans.Parfois, l'addiction peut s'installer très tôt. Unefemme qui fume ou vapote pendant sa gros-

sesse active déjà les récepteurs ànicotine de son bébé. C'est ainsique les enfants nés d'une mèrefumeuse peuvent parfois présen-ter des symptômes de manquedès la naissance. Plus tard, cesenfants risquent par ailleurs dedévelopper plus rapidement queles autres une addiction au tabac.

Un avenir sans fumée

Selon l'Alliance pour une société sans tabac, latoute grande majorité de la population belgeest favorable à ce que les enfants puissent unjour vivre dans un univers sans tabac. Troisquarts des fumeurs regrettent d'ailleurs d'avoircommencé et ne veulent pas que leurs enfantssuivent le même chemin. Chaque jour, le tabac

tue 40 personnes en Belgique, soit plus dedeux par heure. Face à ce triste constat, plaider pour une so-ciété sans tabac semble plus que jamais essen-tiel. Les méfaits de la cigarette sont connus et reconnus, mais la clope a encore quelquesbeaux jours devant elle. La publicité pour le tabac a été définitivement interdite chez nousen 1995, mais nous restons les champions d'Eu-rope en matière du nombre de points de ventede ses produits au kilomètre carré. Quant auxcampagnes de prévention, elles restent insuffi-santes. Certes, il existe des dispositifs d'aide ausevrage tabagique (45% des appelants à Ta-bacstop réussissent à arrêter de fumer) et pour-tant les autorités publiques n’investissent pasplus de 0,2% des recettes fiscales engendréespar les produits du tabac dans l’aide à l’arrêt ta-bagique. Le déséquilibre est criant. Pour proté-ger nos enfants – et les non-fumeurs – du taba-gisme, la lutte doit s'exercer à tous les niveaux,comme le préconise "Générations sans tabac".Une hausse significative du prix du tabac est la

Si elle tue sans exception

la moitié de ses

consommateurs, la cigarette

continue pourtant de séduire lesadolescents.

La Belgiquedétient le record

européen dunombre de pointsde vente de tabac

au kilomètre carré.

première priorité, mais interdire sa commercia-lisation dans les supermarchés, les stations-services ou les cafés, est aussi indispensable."Combattre le tabagisme, sa normalisation et savisibilité dans l’espace public et médiatique nedépend pas seulement des politiques : c’est la so-ciété dans son ensemble qui devrait œuvrer en ce sens, conclut la chercheuse Nora Mélard. Lesadolescents sont un public vulnérable. Il est denotre devoir de les protéger contre un comporte-ment qu’eux-mêmes avouent souvent regretter."

// JULIEN MARTELEUR

>> Plus d'infos : www.generationssanstabac.be • www.fondationcontrelecancer.be

>> À lire : La Guerre du tabac en Belgique, de LukJoossens, La Boîte à Pandore, 2016.

(1) Le tabagisme chez nos adolescents namurois, présentation des résultats du projet SILNE, M. Ladrière, F. Desseille, A. Grard, N. Mélard, P-O. Robert & V. Lorant, IRSS, UCLouvain, 2018.

Depuis plusieurs années, le monde politiquesemble manquer

de souffle dans son combatcontre le tabac.

Page 8: Jeunes et tabac : peut mieux faire - En Marche...pour résoudre les différences de teneur en lévo-thyroxine pouvant exister d’un lot à l’autre mais aussi au cours du temps pour

P E T I T E S A N N O N C E S

16 MAI 2019 EN MARCHE8

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16 MAI 2019 EN MARCHE9

Avant de devenir médecin et écri-vain, Martin Winckler a été aide-soi-gnant, brancardier, infirmier… Unparcours qui, confie-t-il, lui a apprisl’humilité. Tourner sept fois sa plumeavant d’écrire, en revanche, n’est pasdu style de cet auteur engagé. En 2016,Les brutes en blanc (2), essai en formede pamphlet dans lequel il dénonceles maltraitances médicales, lui a valuune salve de critiques de ses confrèresfrançais, lui reprochant de généraliserdes cas particuliers à toute la profes-sion. Aujourd’hui installé au Québec,où il se consacre à l’écriture et à l’ensei-gnement, il poursuit sa lutte obstinéecontre une médecine qui, juge-t-il,"oublie l’être humain pour ne considérerque la maladie". Et propose des pistesde solutions. Ainsi, les héroïnes deL’école des soignantes évoluent dansun hôpital utopiste, le "Centre hospi-talier holistique de Tourmens", fondéen 2024. Une institution publique oùla bienveillance et l’écoute sont pla-cées au cœur de la relation de soins etoù les patients participent aux déci-sions qui les concernent.

En Marche : La remise en cause dupouvoir des médecins traversetoute votre œuvre. Lors de la sortiedes Brutes en blanc, vous ne mâ-chiez pas vos mots à proposdes médecins, que voustraitiez de “caste”. Vousrevendiquez toujoursces termes durs ?

Martin Winckler : Ce nesont pas des mots durs, c’estla vérité ! Le simple fait de sepenser comme étant le membred’une profession à part, et donc appar-tenant à un groupe privilégié, estsource de conflit d’intérêts au regarddes patients. La maltraitance com-

mence par le mépris. Ne pas écouter,ne pas croire, ne pas respecter ce que la personne en face de vous explique,ou décider à sa place, c’est déjà uneforme de violence.

EM : L’hôpital utopiste décrit dansL’école des soignantes abolit toutehiérarchie entre le personnel soi-gnant – qui exécute – et les méde-cins – qui décident. La cadre estcomposée de soignantes, de pan-seuses et d’officiantes qui suivent lamême formation. L’enseignement,c’est là que tout commence ?

MW : La formation des médecins estautoritaire, hyper hiérarchisée. Les

médecins sont traditionnel -lement issus des classes

dominantes et forméspour penser qu’ils re -présentent une élite. Ilssont dans un rapport de

force intellectuel et mo-ral et ne voient pas les pa-

tients comme leurs égaux.On ne peut pas soigner dans une

relation de pouvoir. L’élément le plusimportant dans la rencontre avec lesoigné, c’est écouter le discours de lapersonne qui souffre.

La formation devrait êtrela même pour tous et ne pas séparer les soi-gnants dans des castes.Il ne faut pas pen ser laformation comme uneéchelle que l’on grimpeen fonction de son statut etde la sélection économique.Mais comme une pente, que chacungravit à sa vitesse.

EM : Écrit il y a dix ans, Le chœur desfemmes raconte, sur le mode de lafiction, le manque d’écoute auquelles patientes sont parfois confron-tées. Depuis, vous continuez à rece-voir très régulièrement des lettresde lectrices qui partagent leur expé-rience. Ce livre a-t-il libéré une cer-taine forme de parole ?

MW : Les femmes sont davantage vic-times de cette maltraitance médicale.La physiologie de la femme n’est ja-mais bien prise en compte. Soit elle estnégligée, soit elle n’est considérée quepour les aspects liés à la pathologie. Le sexisme ambiant de la société se reflète dans le monde médical. Lesfemmes sont plus souvent diagnosti-quées comme ayant des symptômespsychologiques ou imaginaires queles hommes. Quand on demande à unpatient d’évaluer sa douleur sur uneéchelle d’un à dix, si vous dites sept etque vous êtes une femme, certainsmédecins vous diront que vous exagé-rez.

EM : Dans votre hôpital utopiste,les services ne sont pas organisésen fonction des maladies (pneu -mo, cardio, etc.), mais des particu-larités, des situations et des be-soins des soignés (un pôle pour lesenfants, pour les aînés, etc.). Pour-quoi ?

MW : On forme les médecins pours'occuper des symptômes. C’est plussimple et plus lucratif de prescrire unmédicament que de soutenir, encou-rager, rassurer. Si vous découpez lesgens en morceaux, vous ne vous inté-ressez pas au reste de leur vie. On nepeut pas éliminer la vie, elle fait partieintime de la rencontre de soins. Pourprendre un exemple, je peux citer le

"On ne peut pas soigner dans une relation de pouvoir"Médecin généraliste, militant féministe, le Français Martin Wincklerest l’auteur d’essais et de fictions qui plaident pour une médecineplus à l’écoute des patients. En Marche l’a interviewé à l’occasion dela sortie de son dernier roman L’école des soignantes (1).

Littérature

C U L T U R E

cas d’une femme quis’est retrouvée encein -te sans le souhaiter à cause d’un antiépi-leptique qui inacti-vait la contraception

et lui avait été prescritpar son neurologue. Ce

n’est pas la maladie qui dé-finit la personne, mais sa situa-

tion.

EM : L’action de L’école des soi-gnantes se déroule en grande par-tie dans le "pôle psycho". Quel re-gard portez-vous aujourd’hui surl’augmentation des problèmes de santé mentale et leur prise encharge ?

MW : Le corps et l’esprit sont en inter-action permanente. Mais les lacunesdans la formation médicale empê-chent de le penser comme cela. De-vant un problème de santé mentale, il faut aussi considérer le corps. Unmonsieur âgé de 90 ans désorientépeut simplement souffrir d’un blocagede la vessie. Aujourd’hui, il y a aussi de plus en plus de maladies mentales,car il y a aussi de de pressions exté-rieures. Il y a plus de troublescognitifs liés à notre en -vironnement, à notremode de vie, au travail.Une fois de plus, le pro-blème est qu’on neprend pas en compteles gens dans leur inté-gralité et dans leur envi-ronnement.

EM : On a longtemps reproché à lamédecine de ne pas suffisammenttenir compte des aspects psycholo-giques. Mais aujourd’hui, ne tom -be-t-on pas parfois dans le traversinverse, qui est de tout psychologi-ser ?

MW : En Europe, on est victime de lapsychanalyse. On veut tout interpré-ter. Mais interpréter ce que les gens disent, c’est partir du principe que l’oncomprend mieux que la personneelle-même ce qu’elle vit. Écouter, cen’est pas interpréter, c’est se laisserguider par l’humilité. Et ça demandedu temps.

© Is

tock

Les soignés ont beaucoup à apprendre

aux médecins.

EM : L’utopie dessinée dans L’écoledes soignantes pourrait-elle existerdans la vie réelle ?

MW :L’hôpital que je décris est inspiréde nombreuses expériences qui exis-tent déjà. À Montréal et en France, parexemple, il y a des projets dans les-quels les soignés participent à la for-mation. Les soignés ont beaucoup àapprendre aux médecins. Mais celareste des expériences menées à petiteéchelle là où cela devrait devenir lanorme, car il y a, en France, un man -que de volonté politique et aussi desfacultés qui enseignent la médecine.Redonner une place au patient, c’estaccepter de lui redonner du pouvoir.Et donc de lâcher du sien.

EM : Mais votre hôpital utopistepourrait-il être économiquementviable ? Vos personnages sont divi-sés. Certains acceptent de faire dela recherche pharmaceutique pourassurer la pérennité de l’institu-

tion, tout en mettant des ba-lises. D’autres s’y oppo-

sent.

MW : À mon sens, la recherche devrait être séparée de l’hôpital et

contrôlée par les pou-voirs publics au lieu de

laisser ce champ à des socié-tés privées qui visent le profit par

tous les moyens. Et un hôpital peutsurvivre sans recherche si l'on consi-dère que la santé, c’est une priorité etque ça ne doit pas être rentable. L’u -sage des médicaments doit être limitéau strict nécessaire. Il faut passer plusde temps à écouter et poser les bonnesquestions plutôt que de prescrire desmédicaments et des examens à toutbout de champ.

// PROPOS RECUEILLIS PAR SANDRINE WARSZTACKI

(1) L’école des soignants, Martin Winckler,éditions POL, 2019. (2) Les brutes en blanc, Martin Winckler,Flammarion, 2016

Martin Winckler, pseudo emprunté par Marc Zaffran à un personnage du livre Lavie mode d’emploi de Georges Perec, est l’auteur de nombreux ouvrages inspi-rés de son expérience de médecin. Si l'on y retrouve souvent les mêmes thèmeset personnages, chacun de ses romans peut se lire indépendamment. Parmi sesœuvres les plus remarquées :

La Maladie de Sachs (1) raconte l’histoire d’un jeune médecin installé dans lacampagne française. Bruno Sachs noircit des pages de notes pour déverser letrop-plein de ceux qu’il soigne. Mais qui soigne Sachs ? Le livre, applaudi par lacritique, a été porté à l’écran avec Albert Dupontel dans le rôle principal.

Le Choeur des femmes (2) raconte l’histoire d’une interne brillante qui vise unposte de chef de clinique en chirurgie gynécologique et se retrouve obligée depasser son temps à écouter des femmes parler d’elles-mêmes dans un minuscule"service de médecine pour femmes ".

En souvenir d’André (3) aborde le thème délicat de l’euthanasie. Le personnageprincipal, qui travaille dans une unité de soins palliatifs, n’a pas osé aider sonpère à mourir. Un jour, un ancien collègue et ami fait, à son tour, appel à lui.

// SW(1) La Maladie de Sachs, Martin Winckler, éditions POL, 1998(2) Le Choeur des femmes, Martin Winckler, édition POL, 2009(3) En souvenir d’André, Martin Winckler, édition POL, 2012.

Bibliographie

Martin Winckler, médecin et écrivain français installé auQuébec.

Pour Martin Winckler, unemédecine plus à l’écoute despatients commence par uneformation moins élitiste.

Les femmes sont plus souvent

diagnostiquées commeayant des symptômes

psychologiques ouimaginaires que les

hommes.

Aujourd’hui, on forme les médecins

pour s'occuper dessymptômes. C’est plussimple et plus lucratif

de prescrire unmédicament que desoutenir, encourager,

rassurer.

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16 MAI 2019 EN MARCHE12

On ne s’en rend pas toujours compte mais, enBelgique, un nombre très élevé d'adultes maisaussi de jeunes sont des "aidants proches". Ils’agit de personnes – un conjoint, un enfant,un parent, un ami, une connaissance, un voi-sin… – qui, par choix et/ou par la force deschoses, consacrent quotidiennement plu-sieurs heures à un membre de la famille ou del'entourage… Ces aidants proches apportentune aide informelle inestimable. Bien sou-vent, ce rôle, même s'il est gratifiant, les obligeà mettre entre parenthèses leur vie person-nelle, professionnelle et sociale. Cette réalité est malheureusement trop sou-vent sous-estimée, voire méconnue. Mais sanstous ces aidants naturels, la société ne pour-rait pas faire face aux besoins – croissants – desoins et d'accompagnement des personnesfragilisées par l'âge, le handicap ou la maladiechronique. Par ailleurs, l’énorme majorité desaidants proches a elle-même des besoins spé-cifiques. Ces besoins sont cependant peu prisen considération par les politiques dévelop-pées en matière de soins de santé ou de santéau sens large.

Un besoin de reconnaissanceIl y a des années que les aidants proches atten-dent une reconnaissance à la mesure de leursengagements et de leurs efforts. Certes, depuis2014, ils "existent" officiellement dans une loi.Mais celle-ci est restée jusqu'ici une coquillevide, sans avancée sur le terrain. En avril der-nier – enfin – une loi a été adoptée qui identi-fie de quelle manière chaque aidant peut sefaire reconnaitre comme tel. La référence anté-rieure à la "grande" dépendance a été sup -primée, permettant ainsi à tous les aidantsproches de faire l’objet d’une reconnaissanceet ce, quel que soit le niveau de dépendance dela personne aidée. Cette reconnaissance sefera via les services sociaux des mutualités.L'entrée en vigueur de cette loi est prévue enoctobre prochain. La nouvelle loi permettra aussi aux aidantsproches reconnus de prendre un congé pourassistance médicale plus long (d'un à sixmois). Actuellement d'une durée d'un an à temps plein, ce congé est indemnisé parl’Onem et assimilé pour la pension. L’entrée envigueur aura lieu progressivement. Un moisviendra s’ajouter chaque année.

Certes, on peut se réjouir des avancées appor-tées par cette loi. Mais elles sont loin d'être suf-fisantes en regard des besoins des aidants etdes défis liés au vieillissement de la popula-tion et des besoins croissants qui y sont liés, entermes d’aide et de soins…

Écoute, accompagnement et répitIl est démontré aujourd’hui que le soutien etl'accompagnement d'un proche peut avoir unimpact sur la propre santé des aidants, surtoutdans les situations où l’aide s’avère intensive oudu fait de l’avancée en âge de l’aidant prochelui-même. S'occuper d'un proche représenteune charge physique et mentale importante. Iln’est pas possible de s’occuper d’un proche sanssas de décompression ni de rester auprès de lui24h sur 24h et 7 jours sur 7. Dès lors, nous plai-dons pour développer et soutenir les initiativesvisant un meilleur accompagnement psycholo-gique et social des aidants. Il faut aussi renfor-cer et diversifier l'offre de répit comme parexemple les possibilités de court séjour dansdes structures d’hébergement et de convales-cence adaptées aux besoins de la personne ai-dée et de son aidant… Nous plaidons également pour l’améliorationde l’accessibilité financière de tous les servicesd’aides et de soins à domicile pour répondreaux besoins des personnes en perte d’autono-mie. Il nous semble indispensable, dans ce ca-dre, de financer et développer les gardes, enparticulier celles de nuit.

Instaurer enfin une assurance autonomie

Aujourd’hui, 11,6% de la population wallonneest âgée de plus de 67 ans et ce pourcentage de-vrait atteindre 22,4% d’ici 2030, soit près dudouble. Ce vieillissement de la population en-trainera une augmentation considérable dunombre de situations de dépendance et parconséquent des besoins en termes d’aide et desoins. Nous devons opérer un virage radical pour as-surer une prise en charge à domicile des fu-tures personnes en perte d’autonomie. En d’au-tres mots, des soins sur mesure, une aide et dessoins dans le bon lieu et au bon moment, touten respectant autant que possible la liberté dechoix de la personne dépendante et celle de sesaidants proches. La Flandre a son assurance autonomie depuis2001. Si le projet de décret avait pu être adopté,l’assurance autonomie aurait pu être opéra-tionnelle dès 2021 en Wallonie. Combien d’an-nées de retard allons-nous encore accumuler ?La prochaine législature sera cruciale.

Pour soutenir les aidants proches, l'ensem-ble des acteurs de la santé et du social doi-vent aussi travailler main dans la main :mutualités, médecins, personnel des ser-vices à domicile, travailleurs sociaux… Il importe d’accompagner les personnes en perte d'autonomie pour les orienter auplus tôt vers les dispositifs qui leur sont dédiés.

Reconnaître et soutenir les aidants proches Elisabeth Degryse // secrétaire nationale

Près d'un million de Belges prennent soin quotidiennement d’un proche en perte d’autonomie.C'est indéniable, les aidants proches jouent un rôle essentiel. Pourtant, ils bénéficient de peude reconnaissance et de droits spécifiques. La MC et ses partenaires demandent dès lors auxautorités publiques de prendre des mesures en ce sens. Plus de 30.000 personnes ont signé lapétition remise à la ministre fédérale de la Santé ce lundi 20 mai.

éditorialÇa se passe

// Synagogue et muséeLe dimanche 26 mai, de 14h30 à 17h, accès excep-tionnel à la synagogue de Liège. Le bâtiment illustrel'éclectisme du 19e siècle dans ses emprunts auxstyles islamique et roman. Le musée présente diversobjets de culte et l'histoire de la communauté juive àLiège. Prix : 8 EUR, réservation préférable.Lieu : rue Léon-Frédéricq à 4000 LiègeInfos : 04/221.92.21 • http://visitezliege.be

// Acouphènes et alimentationBelgique Acouphènes ASBL organise le samedi 25 mai,à 15h, une conférence sur le thème : "Acouphènes, ali-mentation : un lien possible ?". Par Bénédicte Jans-sens, médecin-nutrithérapeute. Prix : 8 EURLieu : CHR, Av. Albert Ier, 185 à 5000 NamurInfos : 04/367.45.65 • www.belgiqueacouphenes.be

// Théâtre clownesque La Ligue Belge de la sclérose en plaques propose le mercredi 29 mai à 20h30 "Parasismique". Troisclowns, une blouse blanche, des textes intimes, uncomédien atteint de la sclérose en plaques, tel estle dispositif pour parler de cette maladie, avec poé-sie, audace, dérision et force d'aveu des émotions.Prix : 15 EUR.Lieu : Centre culturel, 37 rue Grande à 5500 Dinant Infos : 082/31.39.39 • [email protected]

// Le porno 2.0 et l'adoLe Brass organise le mercredi 29 mai, de 18h à 20h,une discussion concernant l'accès aux images crues,devenu très facile à l'ère d'internet. Dès lors, quelrapport les ados ont-ils à la pornographie ? Quelle vi-sion ont-ils de la sexualité ? Comment aborder cettequestion avec eux ? Prix : Gratuit - à partir de 18 ans.Lieu : Brass, avenue Van Volxem 364 à 1190 Forest.Infos : 02/332.40.24 • http://lebrass.be/event/declic-porno-ado/

// Méditations heureusesLa Commission culturelle de Bertogne organise lemercredi 29 mai à 20h une conférence - rencontreavec Frank Andriat, romancier, sur le thème de sondernier livre "Méditations heureuses sous un ceri-sier du Japon". GratuitLieu : 50, rue Grande à 6686 BertogneInfos et réservations : 0474/33.10.23.

// Gérer son stressgrâce aux chevauxLe samedi 1er juin, de 10h à 17h, à Overijse, pas be-soin de savoir monter à cheval pour découvrir lesbienfaits des équidés sur le stress et l'énergie. Ate-lier en petit groupe. Prix : 90 EURLieu : Écuries d'OverijseInfos : 0486/50.54.52 • http://veroniqueebrard.be

//Festival de l'environnementÀ Tour et Taxis : le vendredi 1er juin à partir de 17h,marché gratuit d'objets à donner. Le samedi 2 juin, dé-couverte de nouveaux modes de vie urbains. Visited'une maison zéro déchet et ateliers. Au parc du Cin-

quantenaire : le dimanche 3 juin, de 11h à 19h : théâtrede rue, grimage, ateliers, animations... et fête du vélo.Lieu : Tour et Taxis et Parc du CinquantenaireInfos : http://festival.environnement.brussels/

// Au cœur de la biodiversitéLe WE des 1 et 2 juin, Natagora organise le Bioblitz2019. Des naturalistes guideront les visiteurs à tra-vers les 17 hectares du site naturel du Wachnet àGrand-Axhe. Avec l’assistance d’experts, le publicréalisera un inventaire de la faune et de la flore. Ac-cès gratuit et libre le jour ou la nuit. Le musée insec-tarium Hexapoda sera exceptionnellement ouvert. Lieu : Rue de Grand-Axhe 45E. 4300 Waremme. Infos : www.bioblitz.be

// Conflits et enfantsL'Ecole des petits chemins organise les samedis 1er

et 8 juin, de 9h30 à 17h, deux journées pour se fami-liariser à la gestion de conflits en communicationnon violente. Prix : 110 EUR. Réservation obligatoire.Lieu : rue de l'île 26 à 5580 LessiveInfos : 0473/75.79.35 • www.ecoledespetitschemins.com

// Rallye arbres remarquablesL'Ecomusée des Collines organise, le dimanche 2juin, le "Rallye des Arbres Remarquables" du paysdes Collines. Leurs légendes et mystères, leurs im-pacts sur la vie des hommes et la biodiversité serontle fil conducteur. 2 itinéraires sont adaptés aux véhi-cules motorisés et aux vélos. Prix : 8 EURLieu : Départ à l'Ecomusée, Plada 6 à 7890 La Hamaide, entre 10 et 11h.Infos : 068/64.51.55 • www.ecomusee.eu

// Chronobiologie nutritionnelleQue manger à quelle heure et pour quels bienfaits ?Voici la triple question qui pourrait résumer la chro-nobiologie nutritionnelle et à laquelle Marie-ClaudeDubois, conseillère en nutrition raisonnée répondrale mardi 4 juin à 19h30/ Prix : 15 EURLieu : rue du Grand Arbre, 1A à 1470 BousvalInfos : 0495/25.05.02 • [email protected]

// L'alcool sous toutes ses formesLe centre de promotion de santé du Hainaut Occiden-tal organise le vendredi 14 juin, de 9h à 12h, à une pré-sentation d'un outil de sensibilisation à la préventionde la consommation abusive d'alcool. Pour les profes-sionnels. GratuitLieu : rue des Jésuites 28 à 7500 Tournai Infos : 069/22.15.71 • [email protected]

// Initiatives de transitionL'institut Eco-Conseil organise le vendredi 14 juin, de9h à 13h, une projection/débat du film "Aujourd'hui"qui présente les nombreuses initiatives de transitionqui existent en Gaume et au pays d'Arlon. Prix : 10EURLieu : Mundo-N, rue Nanon 98 à 5000 Namur.Infos : www.eco-conseil.be

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