Extrait de la publication… · 15 quante ans sa cadette, bien en chair mais avare de son propos....

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DU MÊME AUTEUR

Aux Éditions Gallimard, collection « Continents Noirs »

LA TRANSMISSION, roman, 2002.

LA DIVINE COLÈRE, roman, 2004.

SILIKANI, roman, 2006 (prix Ève Delacroix de l’Académie française).

MÉTISSE PALISSADE, roman, 2012.

Aux Éditions Gallimard JEUNESSE, collection « Scripto »

CAPITAINE MESSANGA, nouvelle, ouvrage collectif, 2004.

ANATA ET BASILOU, nouvelle, ouvrage collectif, 2005.

LE MATCH RETOUR, nouvelle, ouvrage collectif, 2006.

Aux Éditions Gallimard, NRF no 602

LE REVENANT, nouvelle, 2012.

Aux Éditions Vents d’Ailleurs

LA DAME ÉTOILE, nouvelle, 2003.

LA PROFANATION, nouvelle, 2006.

LE FOUETTATEUR, poème roman, 2006.

IL ME SERA DIFFICILE DE VENIR TE VOIR, correspondances, 2008.

Aux Éditions Monde Global

GRAND-PÈRE BONI ET LES CONTES DE LA SAVANE, conte, 2006.

Aux Éditions Demopolis

TOUT SUR MON MAIRE, journal, 2008.

Aux Éditions Apic, Alger

MAHROUSSA L’AFRICAINE, nouvelle, ouvrage collectif, 2009.

MADAME L’AFRIQUE, roman, 2010 (prix Yambo Ouologuem).

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C O N T I N E N T S N O I R SCollection dirigée par Jean-Noël Schifano

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Les littératures dérivent de noirs continents.

Manfred Müller

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E U G È N E É B O D É

La Rose dans le bus jaune

roman

continents noirs gallimard

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© Éditions Gallimard, 2013.

À Célestin Monga,À Valérie Loichot,À Georgette Norman,À Innocent Olengué,

Vous qui m’avez permis de respirer de près le discret parfum des asters

en Amérique.

Ne demandez jamais quelle est l’origine d’un homme ; interrogez plutôt sa vie, son courage, ses qualités, et vous saurez ce qu’il est. Si l’eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce, c’est qu’elle vient d’une source pure.

ÉMIR ABDELKADER

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30 août 1994 : le signal d’alarme

J‘ai toujours rêvé d’être centenaire. L’agression dont j’ai été victime le 30 août dernier a failli tout remettre en ques-tion. Joseph Skipper, ce voyou qui m’a frappée, malgré mon grand âge, pour me voler une poignée de dollars, aurait pu m’occire, anéantissant par là même l’espoir de souffler mes cent bougies ! Le destin m’a probablement envoyé cette fripouille, me suis-je dit en quittant l’hôpital, pour me faire prendre conscience de ma fragilité !

J’ai donc décidé de noter dans mes carnets intimes, que je confierai à mon increvable Elaine Steele, ce que j’ai jusqu’ici volontairement tu. Il me revient qu’il y a quelques années, à New Haven dans le Connecticut, lors d’un hom-mage rendu au combat pour les droits civiques, une petite fille amérindienne, qui appartenait au « peuple des hommes de la longue eau », m’accueillit en disant : « Vous êtes pour nous la Rose dans le bus jaune ! Vous avez enfanté un nou-veau pays ! Quel est le plus important souvenir que vous gardez de votre engagement ? Avez-vous encore un grand rêve ? » J’ai été touchée par ces mots, comme si Dieu tout-puissant m’invitait à ouvrir mon cœur. Dominant tous les frémissements qui me parcouraient, je demandai son prénom, on me le donna. Je souris à cette délicieuse enfant et répondis en m’adressant à elle et à l’assistance :

« Chère Emily, mes chers amis, merci, merci beaucoup ! Que puis-je vous dire que vous ne sachiez déjà ?... » Un nom me trotta aussitôt sur la langue, me brûlant même les

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lèvres, voulant à toute force franchir la barrière du silence dans lequel il gisait. Je fis un monstrueux effort pour l’ava-ler in extremis. Si je l’avais prononcé ce jour-là, cela m’aurait conduite à ébruiter un secret que j’avais promis de taire, avec la ferveur des serments impossibles à délier. Il s’agit de Douglas White junior, cet homme blanc qui, le 1er décembre 1955, entra dans le bus de Cleveland Ave-nue et s’immobilisa devant la rangée de sièges où j’avais pris place. Je ne l’avais jamais vu. La suite est connue : on me demanda de me lever. Je refusai ! Je le rencontrai pour-tant plus tard. Nous fîmes plus ample connaissance. Il me révéla son identité et son histoire. Bouleversantes. Je promis que je ne parlerais de lui que le jour de mon centenaire !...

C’est un ancien voisin, cet incorrigible Scottie Folks qui, sans le savoir, a fait surgir dans mon esprit le désir d’être centenaire ! Même si je n’ai jamais apprécié son comporte-ment phallocrate, il faut reconnaître qu’il avait du caractère et était de la classe des hommes qui retiennent l’attention ! À cent quatre ans, il parcourait encore chaque jour dix kilomètres à pied pour s’entretenir ! Quand il ne fricotait pas avec les femmes, il était fourré dans les bois à la recherche d’une plante miraculeuse ! « La nature nous a tout donné, professait-il. Le bon grain comme l’ivraie. » Le frin-gant vieillard avait de l’instruction et aimait manier les anto-nymes pour résumer la vie sur terre. Il était un fervent adepte de Washington Carver, ce botaniste noir qui a sauvé les plantations du Sud cruellement menacées par l’anthonome du cotonnier au début du XXe siècle. En 1940, à quatre-vingt-dix ans bien sonnés, et trois mois après le décès de sa troisième épouse, qu’il n’avait pas réussi à guérir d’un cancer des ovaires, Folks en avait pris une autre, de cin-

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quante ans sa cadette, bien en chair mais avare de son propos. Le vieux séducteur à la barbichette blanche et au poil rare sur le caillou réussit l’exploit de l’engrosser dès le lendemain de leurs épousailles. Seigneur ! c’est fou, comme la chose fit cancaner et causer ! On se montra d’abord circonspect à Hot Hill Village où habitait Folks, à un jet de pierre de notre appartement, au temps où nous vivions encore au 634 Cleveland Court, à Montgomery, Alabama. La naissance de Scottie Folks junior fut abondamment com-mentée ! Elle requinqua aussi et fit saliver tous les croulants qui voulaient toujours se voir en Apollon. D’abord prise pour un canular, la naissance de l’enfant déclencha une telle curiosité que le mouflet eut droit à la couverture du Montgomery Advertiser. On accourait de loin pour regarder le malicieux poupon ridé, malingre, mais craquant, aux yeux vifs de furet qui brillaient d’une lueur sympathique, et dont les petites joues appelaient les caresses et de sonores baisers. On ne tarda cependant pas à chuchoter que Scottie Folks senior n’était pas le père de l’enfant, qu’un voisin plus jeune en était le géniteur. Erreur, ce gosse ressembla bientôt à notre thaumaturge ; il avait le même front haut, les mêmes pommettes saillantes, la lèvre supérieure en accent circon-flexe. Il avait certes les yeux en amande de sa mère, sans le gras qui enflait ses joues, mais nous avions là la copie de Folks. On changea aussitôt de refrain, pronostiquant cette fois que le petit être, conçu si tard, s’avérerait simplet ou quelque chose de sinistrement approchant. Las ! les années passant, on fut bien obligé de constater qu’il avait fière allure, ne toussotait jamais, ne faiblissait pas comme les autres gamins qui, dès l’entrée en hiver, étaient patauds, avaient les yeux qui pleuraient et une morve qui descen-dait de leur nez et qui semblait aussi longue que la traîne

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d’une mariée. Sa santé se révéla splendide, et le petit trésor fut espiègle, remuant, curieux de tout, surtout de botanique, et également brillant à l’école. Il nourrit très tôt, comme son père, une passion extrême pour l’Afrique dont il ne cessait d’étudier la carte, de parler des populations, de nommer les fleuves majestueux, de dessiner les immenses arbres et les grands singes qui l’habitait. On mit vite tous les dons de cet enfant sur le compte des talents d’herboriste de son père. Ah ! il fallait voir les vieillards affluer du même coup chez Scottie Folks senior pour lui réclamer ses potions ! Les plus téméraires voulaient s’adonner à la marche, comme notre brave ancien, et arpenter les forêts à l’image de leur modèle qui s’y connaissait comme personne en botanique et ne jurait que par la médecine traditionnelle. C’était une science, affirmait-il, qu’il tenait de ses lointains ancêtres afri-cains et que les générations des Folks avaient su entretenir et transmettre. Telle était sa conviction. Il était inutile de la discuter, de le disputer sur ce point. Son fils est du reste parti en Afrique, en Guinée, très exactement. J’ai maintenu des liens d’affection avec cet enfant aussi curieux, fan-tasque et attachant que son père ! Que de fois ce dernier ne s’était-il arrêté chez nous pour vanter ses onguents à Leona, ma mère. Certes elle souffrait du dos mais surtout de la soli-tude, depuis que son charpentier de mari, mon père, était parti ailleurs bâtir d’autres toitures et construire d’autres ménages. Mère n’aimait guère la pharmacopée naturelle que vantait Folks ! Nous savions ce qui emmenait ce coquin sous nos fenêtres. Une envie de troubler mère, de l’enrouler dans ses mots, de l’enchaîner à ses onguents, de l’envoûter comme un parfum enroule de sa magie un esprit, l’em-poigne, l’ensorcelle et le soumet à son charme. L’increvable vieillard trouvait Leona tellement belle !... Elle l’était ! Mais

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elle se laissa surtout embastiller par le souvenir de son unique amour pour mon père.

Depuis l’agression de Skipper, il me manque de courir de comté en comté, en février, pour entendre le chant des enfants, voir leurs belles bouilles entonner le doux et câli-nant joyeux anniversaire qui arrondit de bulles heureuses leurs petites bouches d’anges. J’aimais tant les voir souffler, à ma place, toutes ces bougies qui illuminaient notre ciel, jadis si terne et bas, de lumineuses et plaisantes lumières. Avant l’attaque de Skipper, il me plaisait d’aller de Detroit dans le Michigan à Chicago dans l’Illinois, de Denver dans le Colorado à Gainesville en Floride, et même sur des campus universitaires comme celui de Soka, à Los Angeles, en Californie, pour mes tournées d’anniversaire. Il nous est aussi arrivé, avant la disparition de Raymond, de nous rendre à Eugene dans l’Oregon, l’État du castor — cet animal préféré de mon mari — où vivaient les Nez-Percés, ces Native Americans dont le courage l’éblouissait... Il trou-vait du reste que j’avais leur apparence physique et leur force mentale. Je dois sûrement avoir du sang indien, pro-bablement apache, qui coule dans mes veines. Mais Ray-mond me rattachait surtout aux gens de l’Oregon pour leur détermination froide et sèche. N’ai-je pas raconté quelques aspects de cette joyeuse errance dans ma biographie, My Story ? Mais je n’ai pas tout dit...

Disons qu’au cours du fameux hiver 1955, tandis qu’une force inouïe me portait comme si j’avais été guidée par le souffle de Dieu, du courage, mon homme, mon Raymond, en manqua ou du moins, redoutant le pire, son corps ne fut que tressautements musculaires et tremblotements. Il m’avait pourtant semblé, d’instinct, qu’une nouvelle romance sociale et politique, nationale et internationale, commen-

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çait. Quand j’entends encore aujourd’hui, près de quarante ans après ces événements, la chanson C’est si bon, un déli-cieux petit air d’Armstrong, enregistré en 1947, je repense à cet hiver-là. Il fut à bien des égards une saison prodi-gieuse. Aussi cette chanson de Satchmo, notre poète de la trompette, me vient-elle régulièrement aux lèvres. Je ne suis d’ailleurs jamais seule à la chanter, car, aussitôt qu’elle l’entend, ma chère Elaine la reprend à ma suite, et nous la fredonnons en claquant des doigts, moi, dans un faux tempo, elle avec la précision qui sied à un métronome :

C’est si bonLovers say that in FranceWhen they thrill to romanceIt means that It’s so goodC’est si bonLike the French people doBecause It’s oh so good...

J’aimais entendre cet air, quand j’étais jeune. J’aimais m’enfouir dans cette mélodie, m’aspergeant des phrases musicales comme d’un parfum enivrant, vautrée dans mon ancien canapé aux coussins bleus. Je buvais un soda placé sur le guéridon en bois d’acacia, mes colères s’évanouis-sant, se liquéfiant à travers les grains de mots du chanteur, du souffle rauque, félin et suggestif d’Armstrong. Parfois, maladroite comme mère, je renversais la boisson sur la bro-derie de soie mordorée qu’elle avait faite au crochet, d’une main vive, fine et experte. J’ai hérité de son habileté au crochet et de sa maladresse aussi, celle qui lui faisait bri-ser les verres ou se cogner contre les portes... Enfant, quand je rentrais de l’école, comme elle, je brodais : le point de

croix fut mon école du soir. Après les devoirs et une fois le repas avalé, je sautais sur le crochet ou sur les aiguilles. Ce faisant, il m’enchantait de voir la pelote de laine tour-noyer autour de mes doigts. J’imitais mère qui se fabriquait un chandail ou un pull pour l’hiver. Nous ne nous sentions jamais, ainsi livrées à notre besogne, prises, mère et moi, comme des rats dans les souricières de l’ennui. L’année du boycott, je n’eus plus l’occasion de faire du crochet à mon aise, mais il m’arriva encore de chanter à tue-tête : « C’est si bon ! »

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Lance vers le ciel tes éclats de rêve

J‘ai donné à entendre toutes les variations possibles sur le sentiment de révolte qu’on éprouve quand on côtoie jour-nellement l’injustice. Montait aussi en moi une résolution de fer. Assise comme je le fus ce jour-là dans le sombre bus jaune à la toiture blanche traversée d’un liseré vert, je n’en étais pas moins un condensé de nos longues frayeurs et fureurs mêlées. Elles avaient au fil du temps tendu nos nerfs comme un arc. Nous étions aussi, je parle des militants de l’égalité, comme la mèche liée à un baril de poudre qui n’attend plus qu’une étincelle pour que se produise la grande explosion. Mon être tout entier était une construc-tion de nos difficultés. M’appartenait-il encore en totalité ? Je ne le crois guère. Aucun programme, fût-il le plus éla-boré, ne pouvait prévoir nos réactions face à Jim Crow et son arsenal de lois épouvantables. Me replongeant dans les menus détails de la journée du 1er décembre 1955, ce jour incertain, hésitant, gris, venteux, pleurant en sourdine des miettes de pluie et nous humectant de sa fine et éner-vante larme, j’ai le sentiment que je fus semblable à une outre gorgée de joies et d’amertume. Une phrase, venue à mon réveil se lover dans ma tête comme une intrigante mécanique, disait : « Il faut encore avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse. » Je l’ai longtemps conservée dans un recoin de mon âme, et enfouie loin des regards inquisiteurs. En me levant, je m’interrogeai, bien sûr, sur sa signification. Était-ce le changement brutal, le

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chambardement que l’on préfère à la répétition des mêmes jours ? Je n’étais pas mère ! Je n’avais toujours pas enfanté cette petite fille à laquelle je tresserai des couettes fines sur la tête et apprendrai à mon tour l’art de la broderie et le combat contre Jim Crow. J’avais tant rêvé d’être maman. Je le désirais encore. Mais quel avenir pouvait-on offrir à un enfant chez nous ? La lutte épuisante pour l’égalité semblait interminable. Depuis douze ans, je militais dans le mouve-ment des droits civiques. Nous avions la très nette impres-sion de piétiner. Fallait-il souhaiter le chaos ? Voilà qui nous débarrasserait de l’étouffant statu quo qui fossilisait le Sud ! En sautant du lit ce matin-là, j’ignorais que je refuserais de céder ma place à un homme blanc dans le bus... Quelle affaire ! Des millions de gens avaient souffert et un nombre considérable de personnes avaient été pulvérisées pour avoir bravé la consigne ségrégationniste, pour s’être préci-pitées dans des toilettes pour Blancs, parce qu’elles ne pou-vaient plus se retenir et contenir une urgence physique, phy-siologique. D’autres s’étaient jetées dans une salle d’attente interdite aux gens de couleur comme on fonce dans la gueule d’un loup pour y être déchiqueté. D’autres Noirs, exténués par un régime d’interdictions d’un autre temps, avaient poussé la porte d’un restaurant d’où ils avaient ensuite été expulsés comme des chiens galeux. Certains, pour avoir simplement osé franchir la porte d’une biblio-thèque, d’une pharmacie, d’une épicerie, d’une clinique, pour avoir osé se courber sur la tombe d’un ami enterré dans un cimetière réservé aux Blancs, en avaient chèrement payé le prix. On les avait, selon l’humeur des tortionnaires, brûlés vifs, pendus, molestés, battus comme plâtre, humi-liés, châtiés. Les morts de ces traitements-là fulminaient cer-tainement encore sous la terre ingrate. Comment était-il pos-

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Mamadou Mahmoud N’DONGOLa géométrie des variablesMood IndigoRemington

Patrice NGANANGL’invention du beau regard

Jean-François SAMLONGUne guillotine dans un train de nuit

Arnold SÈNOUAinsi va l’hattéria

Amal SEWTOHULHistoire d’Ashok et d’autres personnages de moindre importanceLes voyages et aventures de Sanjay, explorateur mauricien des Anciens MondesMade in Mauritius

Sami TCHAKPlace des FêtesHerminaLa fête des masques

Amos TUTUOLAL’ivrogne dans la brousse

Abdourahman A . WABER IRift Routes RailsTransit

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La Rose dans le bus jaune Eugène Ébodé

Cette édition électronique du livre La Rose dans le bus jaune d’Eugène Ébodé

a été réalisée le 19 février 2013 par les Éditions Gallimard.

Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage (ISBN : 9782070140459 - Numéro d’édition : 249788).

Code Sodis : N54790 - ISBN : 9782072485114 Numéro d’édition : 249791.

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