ZOLA

L’Inondation

Présentation et dossierpar FANNY TAILLANDIER

Flammarion

Du même auteurdans la série Étonnantissimes

Comment on se marieLes Coquillages de monsieur Chabre, suivis de Naïs MicoulinNantas, suivi de Madame Neigeon

© Éditions Flammarion, 2015.Étonnantissimes, une série

de la collection « Étonnants Classiques »ISBN : 978-2-0813-1388-0

La récriture du Délugepar Zola

Une figure de son époque

La vie et l’œuvre d’Émile Zola sont indissociables deson époque. D’abord parce que son parcours le rapprochedes grands héros de romans réalistes. D’origine franco-italienne, orphelin de père à l’âge de sept ans, il grandit àAix-en-Provence, et gagne la capitale à dix-huit ans, aprèsavoir échoué au baccalauréat. Passionné de littérature, ilveut se faire une place dans le milieu des lettres pari-siennes et entre comme commis de librairie chez Hachette.C’est le début d’une lente ascension sociale : il gravit leséchelons de la maison d’édition, devient journaliste litté-raire ; surtout, il consacre tous ses temps libres à écrire etréussit à faire publier ses premières nouvelles en 1864, àl’âge de vingt-quatre ans. Mais il devra attendre encoretreize ans pour rencontrer le succès, en 1877, avecL’Assommoir.

Écrivain consacré, Zola est aussi un écrivain engagé :il écrit de nombreuses chroniques politiques dans les jour-naux et, en 1898, quatre ans avant sa mort, il prendra

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position contre la condamnation antisémite du capitaineDreyfus dans une tribune fameuse, « J’accuse ». Del’anonyme orphelin à l’écrivain célèbre, de l’amateur d’artau défenseur de l’égalité et de la vérité, Zola est unefigure marquante du siècle de l’industrialisation et desconquêtes sociales.

Le chef de file du naturalisme

C’est avant tout par son œuvre de romancier que Zolaest resté dans les mémoires. Grand lecteur de romans, ilest aussi marqué par l’idéologie positiviste de son époque,héritée des Lumières : la connaissance du réel doits’appuyer sur l’expérience scientifique, qui seule permetde valider les hypothèses et de les transformer en certi-tudes. Le XIXe siècle cherche à expliquer scientifiquementles faits humains : ce sont les débuts de la psychiatrie, dela sociologie, mais aussi de la linguistique, et le développe-ment de la science économique…

C’est après avoir rédigé plusieurs nouvelles et contesque Zola découvre Balzac. Au début du siècle, ce derniera eu l’intuition que le roman pouvait devenir une « sciencehumaine » en faisant l’inventaire de ce que l’écrivain nom-mait les « types » d’une société. C’est l’ambition de LaComédie humaine, un ensemble de quatre-vingts romansexplorant méthodiquement tous les milieux sociaux del’époque à travers les histoires fictives de près de troismille personnages ; cette entreprise servira de modèle àcelle qui occupera Émile Zola pendant plus de vingt ans

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(1871-1893) : Les Rougon-Macquart. Il s’agit de raconterl’« histoire naturelle et sociale d’une famille sous le secondEmpire » (comme le précise le sous-titre), en illustrantl’influence du milieu social sur les individus, mais aussicelle de l’hérédité, à laquelle Zola croit beaucoup (mêmes’il ne verra jamais l’avènement de la génétique). Soncredo : le roman peut devenir un outil de connaissance dela société – l’hypothèse, c’est l’intrigue, qui permet deplacer un personnage dans un milieu ; l’expérience, c’estle roman. Zola baptisera cette théorie « le naturalisme ».

L’Inondation, creuset des Rougon-Macquart

On pourrait penser que, en écrivant L’Inondation à l’été1875, Zola ne fait que répondre à un engagement finan-cier. La nouvelle paraît en juillet dans la revue russe fran-cophone Le Messager de l’Europe. À ce moment-là, il adéjà publié les cinq premiers romans de son grand cyclenaturaliste, mais leur accueil a été timide ; il s’apprête àcommencer à travailler à L’Assommoir, qui lui assurera lesuccès deux ans plus tard. Comme le montre la genèse dela nouvelle (voir dossier, p. 67), Zola n’invente pas tousles éléments du texte ; au contraire, il s’inspire de ce queracontent les journaux sur la crue meurtrière qui a dévastéToulouse en juin. C’est précisément dans ces allers-retoursavec la réalité que son travail est intéressant : l’écrivainnaturaliste reste au plus près possible du réel, ne souhai-tant pas le déformer pour les besoins de l’intrigue. Cettevolonté se remarque aussi dans l’effort de Zola pour faire

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Comment on se marieZola

Lorsqu’il épouse la noble Henriette, de treize ans sacadette, le comte Maxime de La Roche-Mablon n’a vu lajeune fille que cinq fois et ne sait quasiment rien d’elle. Peuimporte, au fond : elle est bien née et sa fortune est considé-rable !

En observateur avisé, Zola croque avec humour lamanière dont hommes et femmes s’unissent à son époque :de l’aristocratie au petit peuple, en passant par la haute bour-geoisie et les boutiquiers, comment, et surtout pourquoi, semarie-t-on sous le Second Empire ? Si le mariage est « uneaffaire grave » et « qu’il ne faut pas conclure à la légère », rienn’empêche d’en rire avec Zola.

Laissez-moiMarcelle Sauvageot

Dans le sanatorium où elle soigne sa tuberculose, unejeune femme reçoit une lettre de celui qu’elle aime : il laquitte pour se marier avec une autre. La nouvelle est aussibrutale qu’inattendue. Plusieurs semaines durant, l’héroïnerevient sur son amour perdu. Prenant peu à peu consciencedes illusions sur lesquelles il se fondait, elle parvient à accep-ter la rupture et à la dépasser. Mais pourra-t-elle égalementguérir de la maladie qui la ronge ?

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N° d’édition : L.01EHRN000402.N001Dépôt légal : mai 2015