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Descriptifs des cours Semestre 1 Philosophie Générale : Lundi 14h-16h Salle Halbwachs -Éric Marquer Puissances de la fiction Invention fabuleuse, construction imaginaire, mensonge ou dissimulation : les premières définitions de la fiction mettent en évidence son pouvoir de transformation et sa capacité à changer ou travestir la réalité. Mais il est vrai que la première vertu d’un menteur est de ne pas se contredire. Ainsi, le pouvoir de la fiction – sa crédibilité – tient en premier lieu à sa cohérence, ou du moins à un certain ordre produit par le concours de la raison et de l’imagination. S’interroger sur la fiction, c’est non seulement s’intéresser au pouvoir de la littérature, mais également aux multiples ressources théoriques de l’imagination : hypothèses et suppositions, mythes et expériences de pensée, utopies ou mondes fictionnels, les formes et les usages de la fiction s’étendent aussi bien à la philosophie, qu’à la science et au droit. En considérant l’étendue de son territoire et la variété de ses domaines, on cherchera ainsi à caractériser positivement le pouvoir de la fiction, et à comprendre son rôle dans la mise à l’épreuve de nos croyances. On soutiendra notamment l’idée que toute bonne fiction constitue, de près ou de loin, une expérience de pensée, puisque la fiction est le lieu même de la pensée. La bibliographie sera disponible sur le site de l’epi. Lundi 18h30 – 20h30 Salle Lalande -Fabien Delrue La notion de subjectivité et ses critiques. La subjectivité désigne de prime abord l’individu humain comme une personne consciente, libre, auteur de ses pensées et agent de ses actions. Ainsi les philosophies du sujet ont tenu pour originaire et constituante la subjectivité, face à laquelle le monde peut recevoir son sens d’être. Or, au XX e siècle, la subjectivité moderne a été « l’objet » de nombreuses attaques et s’est retrouvée en crise, vidée de toutes ses déterminations intrinsèques. Elle cesse alors d’être constituante pour être constituée : reflet des déterminations sociales et psychologiques, effet de langage : que reste-t-il alors de la notion de subjectivité ? Il n’en demeure pas moins que la notion de subjectivité garde une certaine évidence ordinaire, celle d’être à soi, de former une intériorité, une sphère intime par opposition d’une part aux objets et d’autre part aux autres sujets. S’appuyant sur un corpus moderne et contemporain, le cours visera à élaborer cette tension constitutive de la notion de subjectivité aujourd’hui et tentera d’interroger ce qui peut et doit en être conservé. Bibliographie indicative :

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Descriptifs des cours Semestre 1

Philosophie Générale :

Lundi 14h-16h Salle Halbwachs -Éric Marquer Puissances de la fiction Invention fabuleuse, construction imaginaire, mensonge ou dissimulation : les premières

définitions de la fiction mettent en évidence son pouvoir de transformation et sa capacité à changer ou travestir la réalité. Mais il est vrai que la première vertu d’un menteur est de ne pas se contredire. Ainsi, le pouvoir de la fiction – sa crédibilité – tient en premier lieu à sa cohérence, ou du moins à un certain ordre produit par le concours de la raison et de l’imagination. S’interroger sur la fiction, c’est non seulement s’intéresser au pouvoir de la littérature, mais également aux multiples ressources théoriques de l’imagination : hypothèses et suppositions, mythes et expériences de pensée, utopies ou mondes fictionnels, les formes et les usages de la fiction s’étendent aussi bien à la philosophie, qu’à la science et au droit. En considérant l’étendue de son territoire et la variété de ses domaines, on cherchera ainsi à caractériser positivement le pouvoir de la fiction, et à comprendre son rôle dans la mise à l’épreuve de nos croyances. On soutiendra notamment l’idée que toute bonne fiction constitue, de près ou de loin, une expérience de pensée, puisque la fiction est le lieu même de la pensée.

La bibliographie sera disponible sur le site de l’epi.

Lundi 18h30 – 20h30 Salle Lalande -Fabien Delrue

La notion de subjectivité et ses critiques. La subjectivité désigne de prime abord l’individu humain comme une personne consciente,

libre, auteur de ses pensées et agent de ses actions. Ainsi les philosophies du sujet ont tenu pour originaire et constituante la subjectivité, face à laquelle le monde peut recevoir son sens d’être.

Or, au XXe siècle, la subjectivité moderne a été « l’objet » de nombreuses attaques et s’est retrouvée en crise, vidée de toutes ses déterminations intrinsèques. Elle cesse alors d’être constituante pour être constituée : reflet des déterminations sociales et psychologiques, effet de langage : que reste-t-il alors de la notion de subjectivité ? Il n’en demeure pas moins que la notion de subjectivité garde une certaine évidence ordinaire, celle d’être à soi, de former une intériorité, une sphère intime par opposition d’une part aux objets et d’autre part aux autres sujets. S’appuyant sur un corpus moderne et contemporain, le cours visera à élaborer cette tension constitutive de la notion de subjectivité aujourd’hui et tentera d’interroger ce qui peut et doit en être conservé.

Bibliographie indicative :

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1. Ouvrages classiques : - ARISTOTE, Catégories, 2. - BENVENISTE, Problèmes de linguistique générale, I, chap. 21. - DAVIDSON, Subjective, Intersubjective, Objective, chap. I, III et VI. - DELEUZE, Empirisme et subjectivité, chap. I et V; Différence et répétition, chap. II

(p.96-108 et p.116-123) ; Logique du sens, XVe et XVIe série. - DESCARTES, Méditations métaphysiques, I à III. - FOUCAULT, Les Mots et les choses, chap. IX et X ; Histoire de la sexualité, tome 3 ;

L’herméneutique du sujet ; Dits et écrits : Subjectivité et vérité (1981) ; Le sujet et le pouvoir (1982) ; L’éthique du souci de soi comme pratique de la liberté (1984); Les techniques de soi (1988).

- HEIDEGGER, Etre et temps, notamment §10 et §25 ; Nietzsche, tome 2, chap. VIII - HUSSERL, Méditations cartésiennes, Méditations I, II et IV ; et Idées directrices pour

une phénoménologie, §57 et §80. - KANT, Critique de la raison pure (notamment Analytique des concepts, §15 à §19 et

Des Paralogismes de la raison pure) ; Prolégomènes à toute métaphysique future, §17 à §20 ; §46 à §49

- NAGEL, Questions mortelles, chap.14. - NANCY J-L (collectif), Après le sujet qui vient, Cahiers confrontation n°20. - NIETZSCHE, Par-delà bien et mal, §17 ; La volonté de puissance, tome 1, l.1,

§ 318 et l.2, chap. III. - RICOEUR, Soi-même comme un autre ; Le conflit des interprétations, La question du

sujet : le défi de la sémiologie. - SARTRE, La transcendance de l’Ego ; Conscience de soi et connaissance de soi. - STRAWSON, Les individus, chap. III et V. - WITTGENSTEIN, Tractatus logico-philosophicus, 5.6 à 5.641 ; Recherches

philosophiques, §243 à §317. 2. Ouvrages généraux sur la question de la subjectivité et ses critiques : - BENOIST, La subjectivité, in Notions de philosophie, p. 501 à 561. - CHAUVIER, Dire « Je », Essai sur la subjectivité. - DE LIBERA, Archéologie du sujet, tome 1 et 2. - DESCOMBES, Le complément de sujet ; Parler de soi, I à III. - M. FRANCK, L’Ultime raison du sujet ; Le Néo-structuralisme, leçon 10 à 17. - HABERMAS, Le discours philosophique de la modernité. - TOMES, Le sujet (pour une toute première approche). - VEDRINE, Le sujet éclaté.

Mardi 13h-15h Salle Cavaillès – M.Duportail L’intersubjectivité :

La quête d’une réponse à la question de l’intersubjectivité nous donnera l’occasion d’une

confrontation entre, dans un premier temps, la problématique Hégélienne de la formation historico-dialectique d’un Esprit (Geist) et la problématique Husserlienne de la constitution orientée d’une communauté culturelle à partir d’un monde premier dont le monde culturel est l’horizon. Puis, dans un second temps (au second semestre), avec Lévinas et Habermas, vous verrons comment les critiques contemporaines de la phénoménologie de l’Esprit et de la phénoménologie transcendantale permettent de reprendre à nouveaux frais ces questions.

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On sait que la Phénoménologie de l’Esprit fut présentée par Hegel comme la science de l’expérience de la conscience. Mais, passée la section « Raison », le cheminement de l’Esprit n’est plus celui d’une conscience individuelle, mais celui d’une expérience historique. Toutefois, le dépassement de la conscience par l’Esprit, passe par les expériences malheureuses de la conscience accédant à l’universel. Aussi, la phénoménologie de Hegel, sans être une phénoménologie de la conscience est une phénoménologie qui reste dans l’élément de la conscience.

Sur ce terrain une rencontre avec la phénoménologie husserlienne de la conscience est

possible, et même nécessaire. Nous l’organiserons à partir d’une lecture patiente du tome I de la Phénoménologie de l’Esprit (sections conscience de soi et raison) ainsi que des Méditations Cartésiennes de Husserl. Nous opposerons dès lors la problématique de la reconstitution dialectique d’une totalité brisée, à celle de la constitution de l’intersubjectivité à partir d’un monde premier égologique.

Dans un second temps, par-delà cette confrontation entre deux grandes phénoménologies

de l’intersubjectivité – celle de la totalité spirituelle se divisant et se reconstituant et celle de l’ego transcendantal constituant autrui et les communautés intermonadiques supérieures – nous aborderons une alternative contemporaine à ces deux modèles: celle développée par Emmanuel Lévinas. En réintroduisant de façon radicale la transcendance de l’Infini dans la pensée, Emmanuel Lévinas s’est opposé comme de l’intérieur à la philosophie hégélienne, et par là-même, selon son propre dire, à la philosophie comme telle. Celle-ci soutiendrait en effet, par principe, que «la transcendance est toujours à réduire», et qu’il faudrait avec elle reconnaître que « le réel est raisonnable »1. En introduisant l’Infini dans la Totalité, ce qui produit son excès, Lévinas a certes déclarer la guerre à la guerre, mais il a aussi substituer à la reconnaissance hégélienne une relation immédiatement éthique à autrui, avant même tout conflit possible. De même, Lévinas a prétendu retrouver, contre Husserl, les fondements pathiques de l’intentionnalité objectivante dans l’érotisme du rapport à l’Autre.

Enfin, nous nous demanderons si le sens du sens – comme droiture éthique de la

signification – est bien hors langage comme le prétend Lévinas, ou bien s’il ne faut pas rechercher dans le langage lui-même les fondements de la relation éthique dont parle Lévinas. La rencontre de la philosophie de l’Esprit de Hegel et de la philosophie de la communication de Habermas est elle aussi nécessaire pour répondre à cette question. Habermas se positionne en effet comme l’héritier du jeune Hegel, le savoir absolu en moins. Pour Habermas, il s’agit de penser ce qui est et, ce qui est, c’est une société dominée par la rationalité instrumentale et les modèles de rentabilité immédiate. Dans ce nouveau contexte, l’intersubjectivité se met en place dans et par les actes sociaux de la communication et sa thématisation est indissociable d’une reprise des idéaux critiques du projet philosophique de la modernité. Nous verrons dès lors comment les notions d’acte de langage, de situation de parole idéale, d’émancipation, d’engagement illocutoire, de communauté de communication et de critique de la société, s’imposent d’elles-mêmes dans cette nouvelle approche de la relation intersubjective comme relation morale.

Bibliographie sommaire : Hegel, Phénoménologie de l’Esprit, livre I. (la conscience de soi et la raison) ; Husserl, les Méditations Cartésiennes, (Cinquième méditation) ; Lévinas, Totalité et Infini, Autrement qu’être ; Habermas, Théorie de l’agir communicationnel, Livre I et II, Logique des sciences sociales et autres essais, Morale et communication ; Apel, Transformation de la philosophie.

1 E.Lévinas, De Dieu qui vient à l’Idée. Paris, Vrin, 1998, p.126.

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Mardi 14h30-16h30 Salle Lalande - Ronan de Calan La critique : La critique, définie de la façon la plus neutre comme capacité à juger ou esprit d’examen,

est présentée couramment comme la tâche fondamentale de la philosophie – elle lui est en un sens assimilable. On l’a du reste associée à une puissante école philosophique au XXe siècle, la théorie critique de l’école de Francfort. Dans l’entre-deux guerres, puis surtout depuis les années 1960, les philosophes n’ont cessé de faire retour sur les formes que peut prendre la critique, ses liens avec l’esthétique, la morale ou encore la politique, sa capacité ou non à s’universaliser, sa dimension créatrice. On voudrait tenter ici de reprendre cette démarche en posant quelques questions très générales : quand et où peut-il y avoir critique ? C’est interroger les conditions de possibilité de cette pratique intellectuelle. Qui critique ? Le professionnel, l’amateur ? C’est considérer ici le rapport de la critique aux critiques (littéraires, artistiques, philosophiques, etc.) et montrer à la fois ce que la critique doit à la division du travail intellectuel et au lien particulier entre le monde intellectuel et l’opinion publique. Sur quoi porte la critique ? Des œuvres, des hommes, des institutions ? C’est montrer ici le lien qui s’entretient entre une certaine définition de l’activité intellectuelle et des pratiques, y compris politiques.

Bibliographie indicative : I. Kant, Critique de la raison pure ; Critique de la raison pratique ; Critique de la faculté

de juger K. Marx, Critique du droit politique hégélien ; Contribution à la critique de la philosophie

du droit de Hegel ; Contribution à la critique de l’économie politique ; Le capital, critique de l’économie politique.

W. Benjamin, Le concept de critique esthétique dans le romantisme allemand A. Thibaudet, Physiologie de la critique M. Horkheimer, Théorie traditionnelle et théorie critique R. Koselleck, Le règne de la critique J . P. Sartre, Critique de la raison dialectique M. Foucault, Qu’est-ce que la critique ? L. Boltanski, De la critique. Précis de sociologie de l’émancipation. J.M. Narbonne, Antiquité critique et modernité. Essai sur le rôle de la pensée critique en

Occident. D. Eribon, Principes d’une pensée critique

Mercredi 11-13h Salle Halbwachs - Mireille Delbraccio

Lectures philosophiques de l’inconscient

Si la systématisation de la notion d’inconscient dans le corps théorique de l’œuvre de

Freud s’opère en rompant avec les représentations philosophiques privilégiant la conscience, cela ne signifie pas pour autant que la dimension inconsciente de l’esprit et de la pensée soit chose étrangère au champ de la philosophie. Dans cette optique, nous relèverons certains points majeurs de l’histoire de la philosophie qui mobilisent, fût-ce implicitement, la problématique de l’inconscient, ce dont témoigne le développement considérable de la métaphysique et des « philosophies de l’inconscient » au XIXe siècle, en Allemagne

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notamment. Ce cours vise donc à resituer le fil généalogique de la notion d’inconscient et à le soumettre à l’épreuve de certaines des relectures philosophiques contemporaines de la psychanalyse.

Bibliographie

Auteurs - Bergson, H., Mélanges, éd. A. Robinet, Paris, PUF, 1972. Voir en particulier : « Le

rêve », 1901 ; « Discussion à la Société française de philosophie sur “ L’inconscient ”, 1909 ; « Onze conférences sur “La personnalité” », Gifford Lectures d’Edinburgh, 1914 ; « Conférence de Madrid -“La personnalité” », 1916.

- Colsenet, E., Études sur la vie inconsciente de l’esprit (1880) ; réédité Paris, L’Harmattan, 2007.

- Desdouits, Th., La Philosophie de l’inconscient, Paris, Roger et Cernoviz éd., 1892. - Hartmann, Eduard von, Philosophie de l’inconscient [1869], 2 tomes, trad. de D. Nolen,

Paris, Librairie Germer Baillière, 1877 ; réédité chez L’Harmattan en 2008. - Kant, E. Anthropologie d’un point de vie pragmatique, trad. de Michel Foucault, avec

une « Introduction à l’Anthropologie », Paris, Vrin, 2008. - Leibniz, G. W., Nouveaux essais sur l’entendement humain, cf. Livre II, éd. Brunschwig,

Paris, Garnier-Flammmarion, 1966. - Spinoza, Éthique, trad. Appuhn, Paris, Flammarion, coll. « GF / Œuvres » (no 57), 1993. - Schelling, F. W. J., Système de l’idéalisme transcendantal, trad. de C. Dubois, Paris-

Louvain, Vrin-Institut supérieur de Philosophie, 1978. - Schopenhauer, A., Le Monde comme volonté et comme représentation [Suppléments au

livre III], trad. A. Burdeau, Paris, PUF, 1966. Études

- Assoun, Paul-Laurent, Freud, la philosophie et les philosophes, Paris, PUF, 1976. - Ellenberger H. F., Histoire de la découverte de l’inconscient, trad. de J. Feisthauer, Paris,

Fayard, 1994. - Henry, Michel, Généalogie de la psychanalyse, Paris, PUF, 1985, coll. « Épiméthée ». - Ricœur, Paul, De l’interprétation. Essai sur Freud, Paris, Seuil, 1965, coll. « L’ordre

philosophique. - Vaysse, Jean-Marie, L’inconscient des modernes. Essai sur l’origine métaphysique de la

psychanalyse, Paris, Gallimard, coll. « Essais », 1999.

Histoire de la Philosophie:

Groupe 1 - MARDI - 10h-13h Salle Cavaillès J.-B. Brenet L’islam et la raison. Introduction à la philosophie médiévale arabe Entre les Grecs et les Latins : les Arabes. Le cours introduit à la philosophie médiévale arabe dont l’Europe hérite à partir du XIIe siècle certaines de ses théorisations les plus fécondes. Sans nier ses singularités, ses variétés et sa puissance propre, il s’agit d’en réinscrire la conceptualité au sein d’une histoire commune de la raison. Le Discours décisif d’Averroès nous sert de socle, dont on dégage et discute les problèmes solidaires de la tradition arabo-islamique comme la connexion entre Islam et philosophie, l’interprétation du Coran, ou

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encore, entre autres, l’éternité du monde, le statut de l’acte humain, la nature de l’intellect et l’immortalité personnelle, la fonction politique de la religion, etc. On peut se procurer ces deux ouvrages : Averroès, Discours décisif, Paris, GF-Flammarion (bilingue arabe-français) ; Averroès, L’Islam et la raison, Paris, GF-Flammarion. La bibliographie sera distribuée, accompagnée d’une série de textes traduits.

Groupe 2 - MERCREDI - 9h-12h - Salle Cavaillès Véronique DECAIX La pensée de Maître Eckhart (1260-1328) entre mystique et métaphysique

« Voilà ce que nous cherchions ! » écrivit Hegel après sa lecture passionnée des œuvres du maître thuringien. Maître Eckhart se présente en effet comme une des figures les plus intriguantes du Moyen-âge : alors que son œuvre est officiellement condamnée, sa philosophie connaît une large diffusion auprès des gens simples dans des sermons. Elle augure un mouvement de pensée, la mystique rhénane au XIVe siècle, qui aura une influence considérable sur les penseurs postérieurs (Nicolas de Cues, Angelius Silesius, Jacob Boehme), et sera redécouverte par de grands philosophes tels que Schopenhauer, Fichte, Hegel, Heidegger. Le cours se propose trois objectifs : d’abord, de découvrir à partir de la biographie mouvementée de ce théologien l’arrière-plan historique, culturel et politique du Moyen-Age, ensuite, de mettre en lumière les influences philosophiques de sa pensée (Plotin, Pseudo-Denys l’Aréopagite, Augustin), enfin, d’initier aux concepts eckhartiens tels que le délaissement, la pauvreté en esprit et la déification de l’homme qui bouleversent en profondeur le statut de la philosophie comme métaphysique.

Bibliographie

Œuvres de Maître Eckhart :

Traités et Sermons, traduction et présentation par Alain de Libera, Paris, Garnier-Flammarion, 1993 (à se procurer) Les Sermons, G. Jarcyk et P-J. Labarrière, Albin Michel, 2009. Sur la naissance de Dieu dans l'âme (Sermons 101 à 104), trad. G. Pfister, Présentation Marie-Anne Vannier (œuvre allemande), 2004 Maître Eckhart à Paris, une critique médiévale de l’ontothéologie, les Questions Parisiennes N°1 et N°2 d’Eckhart, études, textes, et introductions par E. Zum Brunn, Z. Kaluza, A. de Libera, P. Vignaux et E. Weber, (Bibliothèque de l’Ecole des Hautes Etudes, section religieuse, LXXXVI), Paris, 1984 Le Commentaire de l'Évangile selon Jean : Le Prologue, Texte latin, trad. Alain de Libera, Édouard Wéber et Émilie Zum Brunn, Paris, Cerf, 1989. Etudes sur Maître Eckhart : Ancelet-Eustache, J., Maître Eckhart et la mystique rhénane, Paris, Seuil, 2000 (1978), 171 p. Benoît Beyer de Ryke, Maître Eckhart, Paris, Entrelacs, 2004 De Libera A., Penser au Moyen-Age, Chemins de pensée, Paris, 1991 –., La Mystique rhénane, d’Albert le Grand à Maître Eckhart, Point Sagesse, Paris 1994 –., Eckhart, Suso, Tauler, ou la divinisation de l’homme, Bayard Editions, Paris La Philosophie médiévale, PUF, Paris 1993

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Flasch, K., Introduction à la philosophie médiévale, Champs-Flammarion, Cerf « collection Vestigia », Fribourg, 1992 Flasch, K. Maître Eckhart. Philosophie du christianisme, Paris, Vrin, 2011 Gandillac, M., La Mystique rhénane, Paris, 1963 Lossky, V., Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart, Paris Marion, J.-L., Dieu sans l’Etre, PUF Quadrige, 2002 Ruh, K., Initiation à Maître Eckhart, théologien, prédicateur, mystique, édition du Cerf Wackernagel, W. Imagine denudari, éthique de l’image et métaphysique de l’abstraction chez Maître Eckhart, Paris, Vrin, Etudes de philosophie médiévale, 1991

Groupe 3 - MERCREDI 12H30-15H 30 - Salle Lalande Timothée Gautier Platon, La République La République de Platon est un dialogue qui se déploie sur dix livres. Ce dialogue, qui prend place à Athènes vers 380 et qui a lieu entre Socrate, Thrasymaque, Céphale de Syracuse et son fils Polémarque, Glaucon, Adimante et Clitophon a pour objet premier et principal la définition de la justice. Comment se définit-elle ? Et comment prend-elle place dans l’individu et au cœur de la cité ? C’est à partir de ce travail de définition que vont se déployer ensuite un certain nombre de réflexions sur l’homme et la cité : Comment faut-il éduquer les citoyens ? Quelle place les arts jouent-ils dans cette éducation ? Comment construire la cité qui permette d’atteindre la justice ? Et comment la préserver ? Qui doit prendre la direction de la Cité, et quels sont les différents régimes que l’on peut mettre en place ? Quel est le rôle de la connaissance dans le gouvernement des hommes ? Ce sont toutes ces questions centrales de la philosophie politique que Platon cherche à aborder et à résoudre dans la République. L’objet de notre cours sera précisément de les éclairer, de les comprendre, et de tenter d’y répondre. Au-delà de la dimension proprement politique de la réflexion, La République de Platon est également un lieu fondamental de questionnement sur l’homme, sur le réel, sur la connaissance, ou encore sur l’immortalité de l’âme. Quelle importance accorder à ces réflexions, et en quoi peuvent-elle constituer un passage obligé de la réflexion politique et éthique sur la justice et sa place dans la Cité ? Toutes ces études nous amèneront aussi à réfléchir sur la forme que prend la pensée de Platon : celle du dialogue et celle du mythe. Quel sens peut avoir le recours à la forme du mythe, et en quoi la forme dialogique joue-t-elle un rôle déterminant dans l’élaboration de la pensée platonicienne ? L’objectif sera donc de parcourir linéairement toute la République, en s’attardant tout particulièrement sur les livres et passages centraux pour la réflexion de Platon. Bibliographie indicative La bibliographie complète sera distribuée lors de la première séance de cours. Traduction : - La République, trad. Pierre Pachet, Folio essais, 1993

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Pour les notes : - La République, tard. Leroux, GF, 2016 Commentaires : - Etudes sur la République de Platon, Monique Dixsaut (dir.) avec la collaboration de Fulcran Teisserenc, Vrin, 2006 - Etudes sur la République, M. Dixsaut (dir.), avec la collaboration d’Annie Larivée, Vrin, 2005 - J.F Pradeau, Platon et la cité, P.U.F, Paris, 1997 - J. Annas, Introduction à « La République » de Platon (An Introduction to Plato's « Republic », New York-Oxford, 1981), Préface de J. Brunschwig, trad. de B. Han, P.U.F., Paris, 1994 - Brunschwig, J., « Platon. La République. », dans F. Châtelet, O Duhaml et E. Pisier (dir.), Dictionnaire des œuvres politiques, Paris, P.U.F., 1986, rééd. Quadrige, 2001, p.880-892.

Groupe 4 - Jeudi 8-11h - Salle Halbwachs Anca Vasiliu : Platon : l’image, l’être, la pensée. Questions d’ontologie, de noétique et de cosmologie dans le Sophiste et le Timée Seront abordés principalement ces deux dialogues platoniciens en resserrant l’analyse sur la spécificité de l’ontologie (métaphysique) platonicienne. Pour le Sophiste, il s’agira de définir l’être et les usages du langage et de l’image à cet égard, d’analyser la division des genres de l’être et de la production des images, d’aborder la question du dualisme à partir de la confrontation entre « matérialistes » et « idéalistes » (« amis des formes ») et, enfin, de chercher à définir les rapports de prééminence entre « être », « un » et « tout ». Des développements de ces questions seront illustrés à l’aide de passages apparentés empruntés à d’autres dialogues de Platon (Théétète, Philèbe, République, Phédon) et par des mises en parallèle de l’approche platonicienne avec certains passages critiques d’Aristote (principalement de la Métaphysique). Si le temps le permet, nous étudierons aussi des prolongements et des reprises de ces questions chez Plotin et chez Porphyre. Pour le Timée, il sera principalement question de l’intellect et de l’intellection, et cette partie finale de la cosmologie du Timée consacrée à l’âme intellective sera mise en parallèle avec certains passages des chap. 7-10 de Métaphysique Lambda.

Groupe 5 - Vendredi 8-11h - Salle Lalande Laurent Lavaud : Connaissance et métaphysique chez Aristote Ce cours sera une introduction aux grands thèmes de la métaphysique d’Aristote. Il se centrera néanmoins sur la question de la connaissance de la substance. Comment Aristote mène-t-il son enquête sur ce qui est ousia, véritablement réel ? Comment prend-il ses distances sur ce point avec l’ontologie platonicienne ? Et surtout, comment résoudre la tension fondamentale de la métaphysique d’Aristote : d’un côté, sur le versant ontologique, ce qui est le plus réel semble être le tode ti, l’individu séparé ; de l’autre, sur le versant de l’épistémologie, seul l’universel est objet de science ? Explorer ces questions supposera de

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mobiliser les notions techniques forgées par Aristote : l’individualité, l’espèce et le genre, la matière et la forme, la causalité finale… Bibliographie : Œuvres d’Aristote : Métaphysique, trad. A. Jaulin, M.-P. Duménil, Paris, GF, 2009. Métaphysique, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, 2001 (rééd.). Dans la Métaphysique, on privilégiera la lecture des livres A, Z et Λ. Seconds Analytiques, trad. P. Pellegrin, Paris, GF, 2005. Ethique à Nicomaque, trad. R. Bodéüs, Paris, GF, 1997. Ethique à Nicomaque, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, rééd. 1990. Dans l’Ethique à Nicomaque, on privilégiera la lecture du livre X. Commentaires : Aubenque, Pierre, Le problème de l’être chez Aristote, Paris, PUF, rééd. 2013. Bodéüs, Richard, Aristote. Une philosophie en quête de savoir, Paris, Vrin, 2002. Jaulin, Annick, Aristote, la « métaphysique », Paris, PUF, 1999. Lefebvre, David, Aristote, Paris, Hachette, 2003. Morel, Pierre-Marie, Aristote, Paris, GF, 2003. Ross, David, Aristote, trad. J. Samuel, Paris, EAC, 2000.

Philosophie du Droit: L3 philosophie du droit S1 – mercredi 13h-16h - Isabelle Aubert Les droits et la modernité Le cours interrogera la modernité « libérale » en se penchant sur le changement radical qu’elle introduit par rapport aux conceptions classiques du droit (qui étaient centrées sur la régulation du corps social et héritaient d’une conception holiste du droit naturel). Depuis le XVIe siècle jusqu’à aujourd’hui, en passant par l’époque révolutionnaire des Déclarations de droits et des premières Constitutions écrites, la modernité juridique n’a eu de cesse de donner davantage d’importance aux droits de l’individu (dits droits subjectifs), tout en se heurtant à des critiques sévères (ces droits sont-il « naturels » ?) et en présentant des paradoxes (ces droits sont-ils illusoires ?). Afin de mieux comprendre les enjeux de la notion de « droits » (rights), on montrera la rupture qu’introduisent les réflexions sur le « sujet » comme titulaire de droits (la scolastique espagnole, l’école du droit naturel moderne, le contractualisme). Le moment de la positivation des droits civils et politiques amènera à réinterroger ce qui les justifie et à examiner les critiques qui leur ont été adressées. Enfin, on s’intéressera aux questions soulevées par l’extension et la reformulation des droits fondamentaux au XXe siècle. Bibliographie indicative

CARBONNIER, Jean, « La prolifération des droits subjectifs » in l’Etat de droit, Problèmes politiques et sociaux, La documentation française, mars 2004, n° 898. CONSTANT, Benjamin, « Les droits individuels » in Ecrits politiques, Paris, Folio-Essais, 1997.

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BENTHAM, Jeremy, « Sophismes anarchiques » in Traité des sophismes politiques et des sophismes anarchiques, Bruxelles, Société belge de librairie, 2003. DWORKIN, Ronald, Prendre les droits au sérieux, trad. M.-J. Rossignol et F. Limare, Paris, PUF, 1995. DUGUIT, Léon, Manuel de droit constitutionnel, introduction, Paris, Boccard, 1923. GAUCHET, Marcel, La révolution des droits de l’homme, Paris, Gallimard, 1989. GROTIUS, Hugo, Le droit de la guerre et de la paix, trad. P. Pradier-Fodéré, Paris, PUF, 2012. HABERMAS, Jürgen, Droit et démocratie, trad. R. Rochlitz et Ch. Bouchindhomme, Paris, Gallimard, nrf, 1997. HABERMAS, La constitution de l’Europe, trad. Ch. Bouchindhomme, Paris, Gallimard, nrf, 2012. HOBBES, Thomas, Le Léviathan [1646], Paris, Dalloz. JELLINEK, Georg, La déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Contribution à l’histoire du droit constitutionnel moderne, trad. G. Fardis, Paris, Fontemoing, « bibliothèque de l’histoire du droit et des institutions », 1902. KANT, Métaphysique des mœurs, II, « Doctrine du droit », trad. A. Renaut, Paris, GF. LACROIX, Justine, PRANCHERE, Jean-Yves, Le procès des droits de l’homme. Généalogie du scepticisme démocratique, Paris, Seuil, 2016 LOCKE, John, Second Traité du gouvernement civil [1689], Paris, PUF, épiméthée. LOCHAK, Danièle, Les droits de l’homme, Paris, La découverte, coll. « repères », 2002. MARX, Karl, Sur la question juive, trad. J.-F. Poirier, Paris, La fabrique, 2006. VILLEY, Michel, Le droit et les droits de l’homme, Paris, PUF, 2008. VITORIA, Francisco de, Leçons sur les Indiens et sur le droit de guerre, trad. M. Barbier, Genève, Droz, 1966.

L3 philosophie du droit S1 jeudi 8h-11h – Lyess Bouderbala

La guerre juste à l’âge classique

Le cours sera organisé autour de deux aspects : l’étude des transformations consécutives aux querelles portant sur le statut de la guerre à l’Âge classique et la comparaison des différentes conceptions de la guerre juste défendues. On affirme généralement que la modernité constitue, pour l’Europe, le moment où émerge une véritable réflexion autour des relations entretenues par les nations. C’est à la fois le renouvellement d’une préoccupation pour le droit des gens, entendu dans un nouveau sens, et l’occasion d’une modification du modèle structurant les liaisons entre les souverains. Le XVII e siècle serait censé avoir fait advenir un ordre fondé sur le respect du principe de souveraineté. Le cours s’intéressera à voir dans quelle mesure c’est par l’intermédiaire d’une nouvelle pensée de la guerre, et plus précisément par une redéfinition de son statut, qu’un ordre « nouveau » a pu émerger. Il s’agira de penser ensemble les concepts de guerre et de souveraineté. Ce premier point nous permettra d’étudier les différentes tentatives de conciliation entre la guerre et le droit menées à l’Âge classique. Les XVIIe et XVIIIe siècle sont l’occasion d’une production importante de travaux visant à penser les conditions dans lesquelles une guerre peut être juste. Nous nous intéresserons à comparer ces doctrines en faisant ressortir les multiples distinctions qu’elles apportent. Contrairement à l’apparence d’uniformité du

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phénomène de la guerre, nous verrons la pluralité des cas, des formes et des conditions de guerre envisagés à travers les concepts de guerre privée, de guerre publique, de guerre dans les formes, d’agression, etc. Bibliographie indicative :

Alberico Gentili, Les trois livres sur le droit de la guerre, Limoges, France, Presses Universitaires de Limoges, 2012. Simone Goyard-Fabre, La construction de la paix ou Le travail de Sisyphe, Paris, France, J. Vrin, 1994. Ninon Grangé (dir.), Penser la guerre au XVIIe siècle, Saint Denis, PUV, 2012. Frédéric Gros, États de violence: essai sur la fin de la guerre, Paris, Gallimard, 2005. Hugo GROTIUS, Le droit de la guerre et de la paix, trad. fr. Paul PRADIER-FODERE, Paris, France, PUF, 1999. Thomas HOBBES, Léviathan ou Matière, forme et puissance de l’État chrétien et civil, trad. fr. Gérard MAIRET, Paris, France, Gallimard, 2000. Immanuel KANT, Vers la paix perpétuelle: un projet philosophique, Paris, France, J. Vrin, 2007. Nadeau et Saada-Gendron, Guerre juste, guerre injuste: Paris, France, PUF, 2009. Samuel von Pufendorf, Le droit de la nature et des gens, ou Système général des principes les plus importants de la morale, de la jurisprudence et de la politique, trad. fr. Jean Barbeyrac, Reproduction en fac-similé., Caen, Centre de philosophie politique et juridique, 1989. Jean-Jacques ROUSSEAU, Principes du droit de la guerre ; Écrits sur la paix perpétuelle, Paris, France, Vrin, 2008. Francisco de Vitoria, Leçons sur les Indiens et sur le droit de guerre, trad. fr. Barbier, Genève, Librairie Droz, 1966.

Esthétique:

L3 ESTHETIQUE : Problèmes fondateurs - DESCRIPTIF COMMUN aux groupes 1, 2, 3 S3 Le jugement esthétique

L’appréciation des œuvres a toujours été un sujet de réflexion pour la philosophie de l’art. Pourtant, ce sujet ne s’érige comme problème qu’au XVIIIe siècle, dans le contexte de l’apparition des Salons. S’émancipant d’une réflexion sur la nature du beau, cette interrogation porte sur la nature complexe du « jugement de goût ». Quels sont ses critères, peut-on en découvrir une norme universelle ? Peut-on produire une distinction entre « bon » et « mauvais » goût ? Comment échapper à la thèse de la relativité du jugement esthétique, tout en pensant la diversité et les débats constatés en ce domaine ? Quel rapport le jugement esthétique entretient-il, d’une part, avec la connaissance et, d’autre part, avec le plaisir sensible et l’affectivité ? Comment cerner ce qui rend le jugement « esthétique », par différence avec les jugements éthique et perceptifs? Quel est le rôle de l’éducation dans sa formation ? Pour répondre à ces questions, ce cours étudiera des textes fondateurs de l’esthétique – Hume, Kant – mais aussi les écrits de la critique d’art qui, de Diderot à

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Baudelaire, Zola ou Benjamin, d’Apollinaire à Greenberg et Danto permettent de mieux appréhender ce jugement à l’œuvre et dans sa liaison avec le jugement artistique et la critique.

Bibliographie indicative

• Apollinaire Guillaume, Les Peintres cubistes. Méditations esthétiques, Hermann, 1965 • Barthes Roland, Critique et Vérité, Paris, Seuil, 1966. • Baudelaire Charles, Salons (1845, 1846, 1859), dans Œuvres complètes, t. 2, édition

de C. Pichois, Paris, Pléiade/Gallimard, 1975. • Benjamin Walter, Le concept de critique esthétique dans le romantisme allemand,

trad. P. Lacoue-Labarthe et A.-M. Lang, Paris, Flammarion, 2008. • Bourdieu Pierre, La distinction, éditions de Minuit, 1979. • Cassirer Ernst, Ecrits sur l’art, édition et postface par F. Capeillères, présentation par

J. M. Krois, trad. C. Berner, F. Cappeillères, J. Carro, dans, Œuvres, vol. 12, Paris, les Éd. du Cerf, 1995.

• De Piles Roger, Conversations sur la connaissance de la peinture et sur le jugement qu’on doit faire des tableaux, Paris, Langlois, 1677.

• Diderot Denis, Les Salons ; Essais sur la peinture ; Pensées détachées sur la

peinture ; Paradoxe sur le comédien ; article « Beau » de l’Encyclopédie, dans Œuvres, t. IV, édition établie par L. Versini, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquin, 1996.

• Dufrenne Mikel, Phénoménologie de l’expérience esthétique (deux tomes), Paris, Presses Universitaires de France, 2011.

• Genette Gérard - Esthétique et Poétique, Paris, Seuil, 1992. - L'Œuvre de l’art, vol 2 : La Relation esthétique, Seuil, coll. « Poétique », Paris,

1997 • Greenberg Clement, Art and Culture, trad. A. Hindry, Macula, 1988. • Hanslick Edouard, Du beau dans la musique, trad. C. Bannelier, revue et complétée

par G. Pucher, introduction par J.-J. Nattiez, Christian Bourgois, 1986. • Hume David, Essais sur l’art et le goût, introduction, trad. et notes par M. Malherbe,

Paris, Vrin, 2010. • Kant Immanuel, Critique de la faculté de juger, trad. par A. Philonenko, Paris, Vrin,

1974. • Montesquieu Charles-Louis de Secondat, Essai sur le goût, postface de L. Desgraves,

suivi d’un texte de J. Starobinski, Paris, Rivages, 1993. • Rochlitz Rainer. Le Vif de la critique : tome 1, Walter Benjamin, tome 2, Esthétique et

philosophie de l’art, tome 3, Philosophie contemporaine, Bruxelles, La Lettre volée, 2010.

• Shaftesbury Anthony Ashley Cooper, Lettre sur l'enthousiasme, trad., présentation, dossier et notes par C. Crignon-De Oliveira, Paris, Librairie générale française, 2002.

• Starobinski Jean, La Relation critique, Paris, Gallimard, 1970. • Valéry Paul, « Leçon inaugurale du Cours de Poétique », dans Variétés V, Nrf,

Gallimard, 1944. • Voltaire, Montesquieu, d'Alembert, Diderot, « Goût », Article de l’Encyclopédie. • Zola Émile, Écrits sur l’art, Paris, Gallimard, 1991.

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Epistémologie: Epistémologie (1 er semestre, L3, jeudi 11h-14h, Salle Cavaillès) Francesca Merlin « Le réalisme scientifique » Ce cours porte sur le débat réalisme-antiréalisme en philosophie des sciences. Nous verrons en quoi consiste la thèse du réalisme scientifique, dans toutes ses variantes, analyserons la plupart des arguments pour et contre cette thèse, et ferons de même quant à la thèse opposée, à savoir l’antiréalisme scientifique. Quelques éléments bibliographiques : Hacking I. 1989 (1982), Concevoir et expérimenter : thèmes introductifs à la philosophie des sciences expérimentales, Paris : C. Bourgois. Kuhn T. 2008 (1962) La structure des révolutions scientifiques, Paris : Flammarion. Popper K. 2006 (1963) Conjectures et réfutations : la croissance du savoir scientifique, Paris : Payot.

Logique:

Logique L3S1 – Pierre Wagner et Julien Gusthiot Le cours de logique de L3, conçu pour les étudiants philosophes, prend la suite de la formation en logique donnée en L1 et en L2. Au premier semestre, l'objectif principal est d'arriver à la démonstration du théorème de complétude pour la logique du premier ordre. Pour cela, on enrichit les langages étudiés en L2 en introduisant des symboles de fonction et on définit les modèles d'une théorie, en se familiarisant avec les formalismes logiques couramment utilisés. Chemin faisant, on discute certains enjeux ou certaines applications philosophiques du cours. Bibliographie D. Van Dalen, Logic and Structure, Springer, 5e éd., 2013. Documents distribués en cours.

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Mathématiques: Mathématiques – Andrew Arana Géométrie algébrique Dans La Géométrie, Descartes écrit, « Tous les points de celles qu'on peut nommer géométriques, c'est-à-dire qui tombent sous quelque mesure précise et exacte, ont nécessairement quelque rapport à tous les points d’une ligne droite, qui peut être exprimée par quelque équation, en tous par une même. » C’est la naissance de la géométrie algébrique, l’étude des courbes définies par une équation algébrique, et des systèmes de ces courbes. Ce cours sera une introduction à ce sujet profond et courant, au coeur des mathématiques contemporaines. Indications bibliographiques Marcel Berger, Géométrie I, Cassini (2016) Karen Smith et. al., An Invitation to Algebraic Geometry, Springer (2000) Robert Mix, Conics and Cubics: A Concrete Introduction to Algebraic Curves, Springer (2016) Audun Holme, A Royal Road to Algebraic Geometry, Holme, Springer (2012).

TPLE:

TPLE Allemand – Christian Bonnet Le texte étudié sera : Moritz Schlick, Die Probleme der Philosophie in ihrem Zusammenhang, Frankfurt/Main, Suhrkamp Taschenbuch Wissenschaft, 1986.

Il s’agit du cours professé par le philosophe allemand Moritz Schlick (1882-1936) à l’Université de Vienne durant le semestre d’hiver 1933-1934. Moritz Schlick destinait ce texte à la publication, laquelle ne verra finalement le jour que longtemps après sa mort, en 1986. Le cours sera consacré à traduire et expliquer une sélection de textes choisis dans ce volume, qui constitue une excellente introduction à la philosophie du fondateur du Cercle de Vienne. L’œuvre complète de Schlick est en cours de publication : Moritz Schlick, Kritische Gesamtausgabe, éd. Friedrich Stadler et Hans Jürgen Wendel, 27 vol. prévus, Vienne-New York, Springer. Plusieurs textes de Schlick sont désormais disponibles en français :

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– Théorie générale de la connaissance, trad. Christian Bonnet, Paris, Gallimard, 2009. – « Vécu, connaissance, métaphysique » in Antonia Soulez, éd., Manifeste du Cercle de Vienne et autres écrits, Paris, Vrin, 2010. – « Le tournant de la philosophie », trad. Delphine Chapuis-Schmitz in Sandra Laugier et Pierre Wagner, éd., Philosophie des sciences, vol. 1, Théories, expériences et méthodes, Paris, Vrin, 2004. – Questions d’éthique, trad. Christian Bonnet : Paris, PUF, 2000. – « La causalité dans la physique contemporaine », trad. Céline Vautrin in Christian Bonnet et Pierre Wagner, éd., L’Âge d’or de l’empirisme logique. Vienne, Berlin, Prague 1929-1936, Paris, Gallimard, 2006, p. 171-219. – « Sur le fondement de la connaissance », trad. Delphine Chapuis-Schmitz in Christian Bonnet et Pierre Wagner, éd., L’Âge d’or de l’empirisme logique. Vienne, Berlin, Prague 1929-1936, Paris, Gallimard, 2006, p. 415-439. – « Les lois de la nature sont-elles des conventions ? » trad. Céline Vautrin, in Christian Bonnet et Pierre Wagner, éd., L’Âge d’or de l’empirisme logique. Vienne, Berlin, Prague 1929-1936, Paris, Gallimard, 2006, p. 537-548. – Forme et contenu, trad. Delphine Chapuis-Schmitz, Marseille, Agone, 2003. – « Y a-t-il de la connaissance intuitive ? », trad. par Christian Bonnet et Christophe Bouriau, in A. Mertens, Ch. Braverman et Ch. Bouriau, éd., Kant et ses grands lecteurs. L’intuition en question, Nancy, Presses Universitaires de Lorraine, 2016, p. 179-193.

TPLE italien L1-L2-L3 Dominique Couzinet

Baldassar Castiglione, Il Libro del Cortegiano (l. IV)

Présentation

Le Livre du Courtisan (Venise, 1528), classique de la littérature italienne et européenne, est reconnu comme le prototype des traités de civilité qui codifiaient « les “manières de cour”, les bons usages, l’art de la civilité, celui de la “conversation”, ce mot désignant l’ensemble des rapports entre les hommes » (Alain Pons). Il est moins étudié comme un dialogue philosophique. C’est pourtant bien la nature du livre IV, où Castiglione (1478-1529), dans le cadre d’une cour qui n’est pas seulement mondaine, mais aussi de gouvernement et de conseil (Jean-Louis Fournel), étudie les rapports de pouvoir entre le Courtisan et le Prince et tente de les articuler à une érotique néo-platonicienne qu’il emprunte à Marsile Ficin et à Jean Pic de la Mirandole.

Bibliographie sommaire

Texte Baldassar Castiglione, Il Libro del Cortegiano, édition de N. Longo, Milan, Garzanti, I Grandi Libri, 2007, livre IV, p. 363-456.

* Le texte est en ligne sur le site : « Biblioteca italiana ».

Traduction française

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Baldassar Castiglione, Le livre du courtisan, présenté et traduit de l’italien d’après la version de Gabriel Chappuis (1580) par Alain Pons, Paris, Éditions Gérard Lebovici, 1987 ; Paris, Flammarion, collection GF, 1991.

Autres éditions de référence Baldassar Castiglione, Il cortegiano, annotto e illustrato da Vittorio Cian, Firenze, Sansoni, 1894 ; 19102 ; 19293 ; Il libro del cortegiano, ed. riveduta e corretta, 19474.

Baldassar Castiglione, Il libro del cortegiano, a cura di Walter Barberis, Torino, Einaudi, 1998.

Commentaires Erich Loos, Baldassare Castigliones « Libro del cortegiano ». Studien zur Tugendauffassung des Cinquecento, Frankfurt-am-Main, Vittorio Klostermann, 1955.

J. R. Woodhouse, Baldesar Castiglione. A Reassessment of The Courtier, Edinburgh, Edinburgh University Press, 1978.

Biographie C. Mutini, « Castiglione, Baldassare », Dizionario Biografico degli Italiani (on line).

Quelques études Claudio Scarpati, « Dire la verità al Principe » (Sulle redazioni di Cortegiano, IV, 4-48) », Aevum, 57, 3, settembre-dicembre 1983, p. 428-449.

De la politesse à la politique. Recherches sur les langages du Livre du Courtisan, actes du colloque international de l’Université de Caen Basse-Normandie (18 février 2000), éd. par Paolo Grossi et Juan Carlos D’Amico, Caen, Presses Universitaires de Caen, 2001.

TPLE latin L1-2-3 (S1) Dominique Couzinet

Marsile Ficin, De vita coelitus comparanda (1544)

Le De vita coelitus comparanda (de l’acquisition de la vie céleste) est le troisième livre du De vita (Les Livres de la vie), publiés à Florence en 1489 par Marsile Ficin (1433-1499), le principal représentant du platonisme florentin de la Renaissance. Il fait suite à deux autres livres qui traitent respectivement de la santé du philosophe (De vita sana) et des moyens à sa disposition pour vivre longtemps (De vita longa). Mais dans le troisième livre, Marsile, fils de médecin, qui se considère pour sa part comme comme médecin des corps et des âmes, s’aventure sur le terrain dangereux de la médecine astrologique, ce qui lui a valu un procès à Rome. Néanmoins, sa magie naturelle qui vise à obtenir du ciel la vie, à l’aide d’images et de talismans, a exercé une influence profonde sur l’art et la philosophie du siècle suivant (notamment sa réflexion sur la puissance des images et de l’imagination et la mélancolie). C’est à ce titre que nous en traduirons et commenterons les passages essentiels.

Ouvrage étudié

On utilisera la version en ligne, accessible sur le lien suivant :

http://bivio.filosofia.sns.it/bvWorkTOC.php?authorSign=FicinoMarsilio&titleSign=DeVita

L’édition critique est : Marsilio Ficino, Three Books on Life, A Critical Edition and Translation by Carol V. Kaske and John R. Clark, Arizona Center for Medieval and Renaissance Studies / The Renaissance Society of America, Tempe, 2002 (1è éd. Binghamton, 1989).

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Traduction française

Marsile Ficin, Les Trois livres de la vie, traduction française de Guy Le Fèvre de La Boderie (Paris, 1582), Paris, Fayard, 2000.

Il existe des traductions anglaise, italienne et allemande modernes de l’ouvrage.

Quelques instruments de travail

Paul Oskar Kristeller, Il Pensiero filosofico di Marsilio Ficino, (The Philosophy of M. F., New York, 1943), Firenze, Sansoni, 1953 ; 1988, p. 441-476.

Raymond Marcel, Marsile Ficin (1433-1499), Paris, Les Belles Lettres, 1958 ; 2007.

Daniel P. Walker, La Magie spirituelle et angélique de Ficin à Campanella (1958), trad. Marc Rolland, Paris, Albin Michel, 1988 [voir les p. 19-77].

Accademia. Revue de la société Marsile Ficin, Lucca, Société Marsile Ficin, 1991, 1- [sommaires consultables sur le site : /www.ficino.it/Accademia_n.htm]

Cesare Vasoli, « Ficin, Marsile », dans Centuriæ latinæ. Cent une figures humanistes de la Renaissance aux Lumières offertes à Jacques Chomarat réunies par Colette Nativel, Genève, Droz, 1997, p. 373-377.

Cesare Vasoli, Quasi sit Deus. Studi su Marsilio Ficino, Lecce, Conte, 1999.

Sebastiano Gentile, « Il ritorno di Platone, dei platonici e del “corpus” ermetico. Filosofia, teologia e astrologia nell’opera di Marsilio Ficino, dans Le filosofie del Rinascimento, Cesare Vasoli (ed.), Milano, Mondadori, 2000, p. 193-228 [en particulier, p. 216-218].

Nicolas Weill-Parot, Les « images astrologiques » au Moyen Âge et à la Renaissance : séculations intellectuelles et pratiques magiques (XIIè-XVè siècle), Paris, Champion, 2002.

TPLE Grec L1,L2,L3 : Ce TPLE de grec au S1 sera consacré à la traduction de passages choisis du Gorgias de Platon et à leur commentaire philosophique. Nous utiliserons par commodité à l'édition bilingue des Belles Lettres, tout en confrontant les différents états du texte et les traductions existantes. La longueur des textes à étudier sera adaptée au niveau de licence des étudiants. Des éléments plus détaillés de bibliographie seront communiqués au fil des séances. Bibliographie préliminaire Éditions et traductions Gorgias, trad. A. Croiset, Paris, Belles Lettres, coll. classiques en poche, 1997. Gorgias, présentation et traduction par M. Canto-Sperber, Paris, GF-Flammarion, 1987. E. R. Dodds, Plato, Gorgias : a Revised Text with Introduction and Commentary, Oxford, 1959. Études A. Balansard, Tekhnè dans les Dialogues de Platon, Sankt Augustin, Academia, 2001. J. Cleary, "Competing models of Paideia in Plato' s Gorgias", in Studies on Plato, Aristotle and Proclus, Collected Essays on Aancient Philosophy of J. Cleary, J. Dillon (éd.), Brill, 2013, p. 37-53. M. Dixsaut, Le naturel philosophe, Paris, Vrin, 1985. A. Macé, Gorgias, Paris, Ellipses, 2003. J. Souilhé, Étude sur le terme Dunamis dans les Dialogues de Platon, Paris, 1919.

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TPLE Anglais : Magali Bessone John Stuart Mill : Considerations on Representative Government Le cours proposera une lecture des Considerations on Representative Government de John Stuart Mill. Les objectifs du cours sont triples : 1) familiariser les étudiants avec la pensée politique de Mill – l’utilitarisme libéral – et saisir les liens entre sa philosophie politique et son éthique ; 2) étudier les principes et les limites de la démocratie représentative telle que Mill la théorise et en diagnostique les difficultés ; 3) aborder certains points méthodologiques sur les enjeux de la traduction philosophique. Au fil d’une lecture suivie de l’ouvrage, on traduira et commentera en détail certains passages particulièrement significatifs pour saisir l’originalité de sa réflexion sur la démocratie représentative et évaluer sa pertinence pour penser notre condition démocratique actuelle. Édition à utiliser : John Stuart Mill, On Liberty and other essays, Oxford, Oxford University Press (Oxford World’s Classics), 1998 (reed. 2008). Eléments bibliographiques : John Stuart Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif, trad. M. Bozzo-Rey, J.-P. Cléro et Cl. Wrobel, Paris, Hermann, 2014. Frederick Rosen, Classical Utilitarianism from Hume to Mill, Londres, Routledge, 2003. Nadia Urbinati, Mill on Democracy : From the Athenian Polis to Representative Government, Chicago, University of Chicago Press, 2002. Nadia Urbinati et Alex Zakaras (éds.), J. S. Mill’s Political Thought, A Bicentennial Reassessment, Cambridge, Cambridge University Press, 2007. Revue d’études benthamiennes, 4, 2008, « Spécial John Stuart Mill » (revue en ligne https://etudes-benthamiennes.revues.org/114) TPLE Anglais - Philippe Crignon Hobbes, Leviathan L’ouvrage de Hobbes constitue un jalon essentiel dans le développement de la pensée politique moderne. Bien loin des caricatures qui en ont été faites et des procès en despotisme qui lui ont été adressés, la théorie politique élaborée dans le Leviathan (1651) fonde les conditions de réalisation l’État moderne et définit le cadre de sa légitimité, autour des principes de la souveraineté et des droits individuels inaliénables. Ce cours aura pour triple objectif (1) de pénétrer dans cette œuvre pour y suivre l’argumentation et les thèses successives, (2) de se former à la lecture des œuvres dans leur anglais d’origine (rapport entre lexique et conceptualité) et (3) de s’initier à la traduction philosophique. BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE : Édition utilisée :

� Hobbes, Leviathan, ed. E. Curley, Indianapolis, Hackett Publishing Co, 1994. Autres éditions disponibles (sélection) :

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� Hobbes, Leviathan, ed. J. C. A. Gaskin, Oxford, Oxford World’s Classics, 1998. � Hobbes, Leviathan, ed. R. Tuck, Cambridge, Cambridge University Press, 1991, réed. 1996. � Hobbes, Leviathan, ed. C. B. Macpherson, Londres, Penguin Classics, 1968. � Hobbes, Leviathan, ed. G. A. J. Rogers, K. Schuhmann, Bristol, Thoemmes Press, 2 vols., 2006.

Traduction française :

� Hobbes, Léviathan, tr. fr. F. Tricaud, Paris, Sirey, 1971, rééd. Dalloz, 1999. Il s’agit de loin de la traduction la plus sûre.

Littérature secondaire, sur Hobbes et en particulier sur Leviathan :

� Crignon, Philippe, La philosophie de Hobbes, Paris, Vrin, 2017. � Malherbe, Michel, Hobbes, ou l’œuvre de la raison, Paris, Vrin, 2000. � Schmitt, Carl, Le Léviathan dans la doctrine de l’État de Thomas Hobbes : sens et

échec d’un symbole politique, Paris, Seuil, 2002. � Skinner, Quentin, Visions of Politics, vol. III. Hobbes and Civil Science, Cambridge,

Cambridge University Press, 2002. � Strauss, Leo, La philosophie politique de Hobbes, Paris, Belin, 1991. � The Cambridge Companion to Hobbes’s Leviathan, Cambridge, Cambridge

University Press, 2007. � Zarka, Yves Charles, Hobbes et la pensée politique moderne, Paris, PUF, 1995, rééd.

Quadrige, 2001. TPLE Anglais Truffet Sylvie : An essay Concerning Human Understanding Ce cours proposera une lecture du texte de Locke : An essay Concerning Human Understanding. A cette fin, les étudiants doivent se procurer le texte anglais dans l’édition mentionnée en bibliographie. L’objectif des cours sera d’appréhender la singularité de l’empirisme de Locke à travers les chapitres les plus significatifs de son ouvrage, en particulier dans le livre 4 : Of Knowledge and Opinion. S’inscrivant dans la filiation empirique de Bacon et de Hobbes, Locke élabore sa philosophie de l’expérience en participant à la vie scientifique de son temps, en fréquentant la Royal Society dont il devient membre en 1668. C’est dans l’effervescence de ce laboratoire d’idées, d’observations et d’expérimentations scientifiques que Locke examine la manière dont l’entendement forme les idées qu’il a des choses et mesure l’étendue des connaissances certaines. L’objectif est théorique et pratique tout à la fois : déterminer les bornes de la certitude de nos connaissances pour ne pas désespérer de la vérité et sombrer dans un scepticisme aussi déraisonnable que dangereux car : « notre affaire dans ce monde n’est pas de connaitre toutes choses, mais celles qui regardent la conduite de notre vie » (Essay, avant-propos, §6). Edition de référence J.Locke, An Essay concerning Human Understanding, penguin classics, ed by Roger Woolhouse Éléments de bibliographie (pour commencer) André Leroy, Locke, sa vie, son œuvre, Paris, PUF, 1964 François Duchesneau, L’empirisme de Locke, la Haye, 1973 Y.Michaud, Locke, Bordas, 1986 J.M Yolton, Locke and the compass of human understanding, Cambridge University press, 1970 Des indications bibliographiques supplémentaires seront données lors des séances

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Philosophie Morale et Politique Elodie Djorjevic, mardi 9-12h (philosophie morale)

La morale comme autonomie

Ce cours vise à la présentation et à l’analyse de la conception kantienne de la morale comme autonomie. Il s’agira de comprendre les enjeux, les fondements et les implications de la thèse kantienne de l’existence d’un pouvoir proprement normatif de la raison, la conception de la pratique ouverte par la mise au jour de la pure spontanéité de la raison et du pouvoir d’auto-détermination de la volonté. L’étude de la réception hégélienne d’une telle conception, qui, pour être élogieuse, tend aussi à en montrer les limites, permettra d’éprouver cette compréhension de la morale avant tout déterminée comme autonomie et détermination, par le sujet, des normes de son agir : ce sont ainsi tout autant la force que les limites de la morale ainsi conçue pour livrer ses normes à l’action qu’il s’agira de dégager. D’autres critiques, plus contemporaines, de cette conception de la morale comme autonomie seront enfin examinées, permettant de compléter sa mise à l’épreuve et son évaluation. Bibliographie indicative Les ouvrages et passages indiqués ci-dessous serviront de base au cours et sont à lire prioritairement. D’autres indications bibliographiques seront données ultérieurement, au cours des séances. D’ici la rentrée, la lecture de la Critique de la raison pratique (dont la référence est indiquée en gras dans la liste) est prioritaire. I. KANT, Critique de la raison pure, I, II, « Dialectique transcendantale », Chap. II : « L’antinomie de la raison pure », 3e conflit, trad. A. Renaut, Paris, GF-Flammarion, 2001, p. 442-447 et p. 495-510 I. KANT, Fondation de la métaphysique des mœurs, in Métaphysique des mœurs I, trad. A. Renaut, Paris, GF Flammarion, 1994, p. 51-155 I. K ANT , Critique de la raison pratique, trad. J.-P. Fussler, Paris, GF-Flammarion, 2003 G.W.F. HEGEL, Phénoménologie de l'esprit, « L’esprit certain de lui-même. La moralité », trad. B. Bourgeois, Paris, Vrin, 2006, p. 507-559 G.W.F. HEGEL, Principes de la philosophie du droit, trad. J.-F. Kervégan, Paris, PUF, 2013 : - Introduction, p. 137-180 (en particulier les §§ 5-28, p. 153-174) - Deuxième partie : « La Moralité », p. 259-314 - Troisième partie : « L’éthicité », introduction, §§ 142-155, p. 315-324 Jean-François KERVEGAN, groupe 2, mercredi 15.30-18.30, salle Lalande (philosophie politique)

Philosophie politique Depuis ses origines, la philosophie politique hésite quant à son statut : est-elle une discipline normative qui doit définir les conditions de la bonne constitution et du bon fonctionnement de la cité, indépendamment des formes de mise en œuvre des modèles qu’elle construit, ou bien doit-elle partir de la réalité sociale et politique effective pour porter au jour les impulsions normatives qui s’y dessinent plus ou moins confusément ? Schématiquement, ces deux voies sont celles qu’ont emprunté respectivement Platon dans la République et Aristote dans la

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Politique. Sous des formes constamment renouvelées, ce débat s’est poursuivi tout au long de l’histoire de la discipline, et il est au cœur de la philosophie politique contemporaine. Il s’agira donc d’examiner, en lisant des textes classiques et contemporains, les formes et les implications de ce débat épistémologique que la philosophie politique a avec elle-même, et qui est transversal aux options « conservatrices » ou « progressistes » qu’elle adopte. Bibliographie de base 1. Classiques Platon, République, Le Politique, Les Lois Aristote, Les Politiques Hobbes, Léviathan Spinoza, Traité politique Locke, Second Traité du gouvernement Hume, Enquête sur les principes de la morale ; Essais moraux, politiques et littéraires I et II Kant, Théorie et pratique ; Vers la paix perpétuelle ; Doctrine du droit Hegel, Principes de la philosophie du droit Marx, Critique du droit politique hégélien ; Thèses sur Feuerbach ; L’idéologie allemande ; Introduction de 1857 J. S. Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif ; De la liberté. 2. Textes contemporains H. Arendt, Condition de l’homme moderne E. Balibar, Violence et civilité B. Barry, Theories of Justice ; The liberal theory of justice R. Dworkin, La vertu souveraine D. Estlund, L’autorité de la démocratie J. Habermas, Droit et démocratie ; L’intégration républicaine F. A. Hayek, Droit, législation et liberté A. Honneth, Le droit de la liberté W. Kimlicka, Contemporary political philosophy A. MacIntyre, Quelle justice ? Quelle rationalité ? D. Miller, Principles of social justice T. Nagel, Egalité et partialité S. Moller Okin, Justice, genre et famille. R. Nozick, Anarchie, Etat et utopie M. Nussbaum, Frontiers of Justice P. Pettit, Républicanisme ; On the people’s terms. J. Rawls, Théorie de la Justice ; Libéralisme politique ; Justice et démocratie. M. Sandel, Le libéralisme et les limites de la justice C. Schmitt, La notion de politique A. Sen, L’idée de justice L. Strauss, Qu’est-ce que la philosophie politique ? ; Etudes de philosophie politique platonicienne ; La renaissance du rationalisme politique classique. Ch. Taylor, La liberté des modernes ; « Le juste et le bien » (Revue de métaphysique et de morale, 1/1988) ; Multiculturalisme. P. Van Parijs, Qu’est-ce qu’une société juste ? M. Walzer, Sphères de justice Une bibliographie complémentaire sera éventuellement fournie au début du cours.

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Emmanuel Picavet, lundi 11-14h (philosophie morale)

Faits, validité et objectivité en éthique Le rapport aux faits et à l’objectivité apparaît déterminant pour comprendre le statut des énoncés moraux et la nature des jugements moraux. Ce rapport est simultanément déterminant pour la réflexion sur le type de validité auquel les affirmations morales peuvent prétendre. En effet, la question de la validité n’est guère séparable de l’examen philosophique de la nature des faits sur lesquels on peut se prononcer dans une perspective morale. Existe-t-il des faits purement moraux, relevant d’une strate de la réalité qui serait proprement éthique? Les réflexions venues de champs appliqués de l’éthique obligent notamment à examiner la place à réserver aux principes généraux et au contexte (historique, social, culturel) dans la formulation de jugements évaluatifs ou prescriptifs. Les travaux dirigés donneront l'occasion de commenter des textes classiques de la tradition de la philosophie morale et d'aborder des cas contemporains importants du point de vue des méthodes de la délibération et de la concertation. Bibliographie : - Aristote, Ethique à Eudème; Ethique à Nicomaque. Les Belles Lettres ou Vrin. - Bergson (H.) Les deux sources de la morale et de la religion. Paris, Alcan, - Blondel (E.) Le problème moral. Presses Universitaires de France. - Gibbard (A.) Sagesse des choix, justesse des sentiments. Paris, Presses universitaires de France. - Kant, Fondements de la Métaphysique des mœurs. Delagrave ou Pléiade (Gallimard). - Kant, Critique de la raison pratique. Vrin ou Pléiade (Gallimard). - Williams (B.) L’éthique et les limites de la philosophie. Paris, Gallimard. - Ogien (R.) et Tappolet (C.) Les concepts de l’éthique. Faut-il être conséquentialiste ? Paris, Hermann, 2008. Jamila Mascat, lundi 8-11h (philosophie morale)

Devoir et liberté

Qu’est-ce qu’un devoir moral et comment se distingue-t-il d’une contrainte ? Peut-on être libre d’agir conformément à une obligation ? Liberté et devoir sont-ils compatibles ? Le cours se propose d’interroger ces deux notions fondamentales de la philosophie morale, qui semblent à première vue s’opposer mutuellement, pour en vérifier affinités et complémentarités dans les conceptions morales de Kant et Hegel. L’étude comparative des fondements de la raison pratique kantienne et des concepts de la moralité hégélienne permettra d’élucider la nature de l’obligation morale, son rapport à l’autonomie individuelle ainsi que ses prétentions d’universalité. Bibliographie Textes (extraits):

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E. Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs (trad. A. Renaut), Paris, Garnier Flammarion, 1994. E. Kant, Critique de la raison pratique (trad. J.-P. Fussler), Paris, Garnier Flammarion, 2003. G.W.F. Hegel, Phénoménologie de l'esprit (trad. B. Bourgeois), Paris, Vrin, 2006. G.W.F. Hegel, Principes de la philosophie du droit (trad. J.-F. Kervégan), Paris, PUF, 2013. Littérature secondaire : M. Fœssel, « Kant ou les vertus de l’autonomie », Études, Tome 414, 2011/3, pp. 341-351. R. Pippin, « Rationalité et priorité de la vie éthique selon Hegel », Revue germanique internationale, 15, 2001, pp. 67-102. O. Reboul, « Hegel, critique de la morale de Kant », Revue de Métaphysique et de Morale, 80e année, No. 1 (Janvier-Mars) 1975, pp. 85-100.

Histoire des sciences Denis FOREST : Problèmes fondamentaux en histoire des sciences aujourd’hui L’histoire des sciences est une discipline qui entretient de longue date des relations étroites et complexes avec la philosophie des sciences. L’évolution récente de l’histoire des sciences vers une histoire plus sociale est elle-même de nature à susciter une interrogation philosophique sur la science, les conditions de la genèse des théories, la nature de leur justification, l’explication de l’essor de certaines disciplines. Prenant pour objet la pluralité des méthodes et des styles en histoire des sciences récente, le cours posera quelques questions sur la nature des traditions de recherche, sur la portée de l’élargissement de la gamme des objets de l’histoire des sciences (histoire des outils, des pratiques, des communautés scientifiques, de la réception des théories, des ‘vertus épistémiques ‘), sur l’intelligibilité du changement et celle des moments de rupture. Il proposera de préciser ce que peuvent être l’intérêt philosophique de l’histoire des sciences, et l’image de la science que l’histoire des sciences nous propose aujourd’hui. Bibliographie : Canguilhem (Georges) La formation du concept de réflexe, Paris, Puf, 1955 (réédition Paris, Vrin, 1977). Chang (Hasok), Inventing temperature, Oxford University Press, 2004. Daston (Lorraine) et Galison (Peter), Objectivité, traduction Les Presses du Réel, 2012. Hull (David), Science as a process. An evolutionary account of the social and intellectual development of science, The University of Chicago Press, 1988. Kay (Lily), Who wrote the book of Life ? An history of the genetic code, Stanford University Press, 2000. Kuhn (Thomas), La structure des révolutions scientifiques, traduction de Laure Meyer de l’édition augmentée de 1970, Paris, Flammarion. Laudan (Larry) Progress and its problems, University of California press, 1977.

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Mayr (Ernst), “When is historiography whiggish?”, Journal of the History of Ideas, Vol. 51, No. 2 (1990), pp. 301-309. Merton (Robert), Science, technology and society in Seventeenth Century England, 1938, réédition, New York, Howard Fertig, 1993. Morus (Iwan Rhys), Frankenstein’s children. Electricity, exhibition and experiment in Early Nineteenth Century London, 1998, réédition Princeton University Press, 2014. Ruse (Michael), “Darwin’s debt to Philosophy”, Studies in the History and Philosophy of Science, 6 (1975), p. 159-181. Shapin (Steven) et Schaffer (Simon), Léviathan et la pompe à air. Hobbes et Boyle entre science et politique. Traduction T. Piélat et S. Barjansky, Paris, La Découverte, 1993. Frédéric FRUTEAU DE LACLOS : Le concept de tendance Le cours consistera en une exploration archéologique et anamnésique du concept de tendance qui fut central dans l’entre-deux-guerres français, et que la pensée des sciences ultérieure refoula (au profit de l’intentionnalité chère aux phénoménologues ou des faits positifs dans les sciences humaines et sociales) avant de le réhabiliter sous des formes déguisées (compatibles avec les attendus de la psychanalyse ou du nietzschéisme). Il s’agira de revenir sur cette histoire pour faire valoir la pertinence théorique de ce concept dans les débats actuellement en cours à charnière de la psychologie, de l’anthropologie et de la philosophie. Bibliographie indicative : Pierre Janet, De l’angoisse à l’extase, t. 1 (1926), Paris, Payot, 1975 (version téléchargeable sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52000905m) Émile Meyerson, Du cheminement de la pensée (1931), Paris, Vrin, 2011. Jean-Paul Sartre, La transcendance de l’Ego (1936), Paris, Vrin, 1992. –, Esquisse d’une théorie des émotions (1938), Paris, Le livre de poche, 1995. André Leroi-Gourhan, Évolution et techniques, t. 1 et 2 (1943-1945), Paris, A. Michel, 1971-1973. Paul Ricœur, Le volontaire et l’involontaire (1949), Paris, Points-Seuil, 2009. Raymond Ruyer, Néo-finalisme (1952), Paris, Puf, 2012. Gilles Deleuze, Nietzsche et la philosophie, Paris, Puf, 1962. –, Foucault, Paris, Minuit, 1986. Georges Devereux, De l’angoisse à la méthode dans les sciences du comportement (1980), Paris, Champs-Flammarion, 2012. Ignace Meyerson, Écrits 1920-1983, Paris, Puf, 1987. Maxime Chastaing, Les autres comme soi-même, Paris, Classiques-Garnier, 2016. NB : D’autres références (Albert Burloud, Michel Navratil, Maurice Merleau-Ponty, A. Varagnac, Henri Wallon) seront mobilisées pendant les séances.