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Le Labyrinthe du Silence - Im Labyrinth des Schweigens Cycle Cinéma Européen 2016 Pour les lycées et 3èmes de collèges Organisé par l’association Cinécran © cwp_film__heike_ulrich

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Le Labyrinthe du Silence - Im Labyrinth des Schweigens

Cycle Cinéma Européen 2016 Pour les lycées et 3èmes de collèges Organisé par l’association Cinécran

© cwp_film__heike_ulrich

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SOMMAIRE

Fiche détaillée (dossier de presse)

Le réalisateur (dossier de presse)

Rappel historique (dossier de presse)

Entretien avec G. Wiese (dossier de presse)

Notes de production (dossier de presse)

Les acteurs (dossier de presse)

Revue de presse (dossier de presse)

Im Labyrinth Des Schweigens (Stiftung lesen)

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FICHE DETAILLEE

Titre original : Im Labyrinth des SchweigensDate de sortie : 2014Genre : Historique, DrameDurée : 2h03

Fiche artistique

JOHANN RADMANN Alexander Fehling THOMAS GNIELKA André Szymanski MARLENE WONDRAK Friederike Becht SIMON KIRSCH JOHANNES KRISCH ERIKA SCHMITT Hansi Jochmann OTTO HALLER Johann von Bülow WALTER FRIEDBERG Robert Hunger-BühlerHERMANN LANGBEIN Lukas Miko FRITZ BAUER Gert Voss

Fiche technique

SCÉNARIO Elisabeth Bartel, Giulio Ricciarelli RÉALISATION Giulio RicciarelliIMAGE Martin Langer, Roman Osin SON Original sound Günther Gries MONTAGE Andrea Mertens MUSIQUE Niki Reiser, Sebastian Pille PRODUCTION Claussen+Wöbke+Putz FiImproduktion naked eye filmproduction

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LE REALISATEUR

Giulio RicciaRelli Giulio Ricciarelli, né à Milan en 1965, est scénariste, réalisateur et acteur. Il suit une formation de comédien à l’école Otto Falckenberg Schule, il travaille dans plusieurs théâtres en Allemagne et joue également dans des longs métrages comme ROSSINI en 1996. En 2000, il fonde sa société de production, the naked eye filmproduction, il produit notamment les longs métrages MADRID (2002) et THE FRIEND (2003). Puis il se lance dans la réalisation avec son premier court métrage VINCENT qui reçoit le Golden Sparrow en 2005 et est nominé pour le Prix du cinéma européen. En 2008 , il réalise LOVE IT LIKE IT IS et en 2009 son film LIGHTS est sélectionné en compétition au festival Max Ophüls Preis et nominé pour le Prix du cinéma européen. LE LABYRINTHE DU SILENCE est son premier long métrage en tant que réalisateur et scénariste.

ENTRETIEN AVEC LE REALISATEUR

QUELLE A ETE VOTRE REACTION LORSQUE VOUS AVEZ DECOUVERT L’HIS-TOIRE DU PROCES DE FRANCFORT ?J’avais du mal à croire qu’autant d’allemands, dans les années 1950, n’aient jamais entendu parler d’Auschwitz. J’étais persuadé que ce chapitre de l’histoire allemande avait été amplement étudié durant la période d’après-guerre. Mais en réalité, durant les années qui suivirent la fin de la guerre, ce sujet n’a quasiment pas été traité. Au contraire, la population tentait d’oublier cette sombre partie de l’histoire : ni les victimes, ni les criminels n’évoquaient ce sujet et la majorité des Allemands ne connaissaient pas Auschwitz. Ce chapitre aurait pu tomber dans l’oubli si quatre personnes courageuses – un procureur général et trois jeunes procureurs – n’avaient pas surmonté tous les obstacles pour faire éclater la vérité au procès de Francfort. Ces quatre héros ont changé l’Allemagne à jamais.

COMMENT CARACTERISERIEZ-VOUS LE PERSONNAGE PRINCIPAL, LE JEUNE PROCUREUR JOHANN RADMANN ?Johann est un homme de loi, plutôt sûr de lui, formaliste, humaniste et détenant des valeurs morales fortes. Son esprit rigide et manichéen est son talon d’Achille. Au début du film, il est certain de savoir ce qui est juste. Au cours des événements, il réalisera que ce n’est pas à lui de juger autrui et qu’il devra conduire ce procès avec humilité.

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DANS VOTRE FILM, VOUS VOUS INTERESSEZ EGALEMENT AUX DETRACTEURS DE CE PROCES ?Oui, c’était important pour nous. Évidemment nous souhaitions affronter notre passé à travers cette histoire mais la position opposée était aussi intéressante. Le chancelier fédéral allemand Konrad Adenauer avait mis en place une doctrine qui consistait à garder silencieux ce chapitre de l’histoire et c’est cette position officielle que Fritz Bauer et ses compagnons d’armes devaient faire tomber. C’est le sens de la question du Procureur Friedberg à Johann Radmann : «Voulezvous que chaque jeune se demande si son père était un meurtrier ?»

DANS QUELLE MESURE AVEZ-VOUS PU EMPRUNTER DES CITATIONS ORIGI-NALES LORS DE L’ECRITURE DES DIALOGUES ?De nombreuses déclarations du procureur Bauer ont été conservées grâce aux travaux de l’Institut Fritz Bauer. Nous avons également pu nous baser sur les dépositions des té-moins du procès. L’argumentation du procureur Lichter, qui expose que «la sélection était un acte d’humanité destiné à sauver des vies humaines», découle vraiment de la stratégie de la défense au procès de Francfort. Nous avons tenté de relater les faits historiques le plus précisément possible. Par contre, nous nous sommes permis des libertés narratives concernant la vie intérieure des personnages afin d’apporter au public une vraie expé-rience émotionnelle.

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RAPPEL HISTORIQUE

«Avec le procès d’Auschwitz commença la véritable phase publique d’assimilation du pas-sé. Que le massacre puisse être considéré comme un crime et non pas comme la consé-quence d’une guerre horrible menée sur le front de l’Est, était alors une idée étrangère à beaucoup d’Allemands. D’un seul coup, le mal avait un nom, un visage, un âge et une adresse».

Propos de Micha Brumlik, historien à l’institut Fritz Bauer, centre d’information et d’études sur l’Holocauste.

© Publié le 21-01-2005 à 12h30 – LE NOUVEL OBSERVATEUR

LE PROCÈS DE FRANCFORTLe procès de Francfort, connu sous le nom de second procès d’Auschwitz, fut constitué d’une série de jugements rendus par la justice allemande dans les années 60. L’instruction concernait le rôle de 22 prévenus dans le cadre de l’Holocauste et plus particulièrement de leur implication dans le fonctionnement du camp de concentration d’Auschwitz. Le procureur juif-allemand Fritz Bauer fut à l’initiative de ce procès. En allemand, on parle généralement du Frankfurter Auschwitz-Prozess pour désigner le premier procès d’une série de six, intentés contre des membres du personnel d’Auschwitz, devant le tribunal de première instance de Francfort.

LES CHIFFRESLa justice allemande met en accusation les exécuteurs d’Auschwitz en vertu du code pénal de 1871. • 20 mois de procès d’octobre 1963 à août 1965 • 183 jours d’audience • 360 témoins venant de 19 pays différents dont 211 survivants d’Auschwitz • Sur plus de 6000 anciens SS ayant servi à Auschwitz, seulement 22 ont comparu sur le banc des accusés. Aucun n’a montré le moindre signe de remords. • 6 des accusés sont condamnés à la prison à vie pour meurtre ou complicité de meurtre. 11 seront condamnés à un maximum de 14 ans de prison, 3 acquittés par manque de preuve et 2 sont morts avant de comparaître. • 20 000 personnes assisteront à ce procès très médiatisé.

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LE PROCUREUR FRITZ BAUER (1903-1968)

Fritz Bauer, jeune magistrat juif-allemand de la cour de Stuttgart est arrêté par la Gestapo en mai 1933, en raison de ses origines juives et de son adhésion au parti social-démocrate allemand. En 1935, Bauer s’exile au Danemark, puis en Suède. Il rentre en Allemagne en 1949 après la fondation de la RFA où il sera procureur à la cour de Braunschweig, et participera à la reconstruction du système judiciaire. En 1952, il œuvre à la réhabilitation des auteurs de l’attentat manqué contre Hitler du 20 juillet 1944. En 1956, il est nommé procureur général à Francfort, fonction qu’il occupera jusqu’à sa mort en 1968. Il redoublera d’efforts pour obtenir justice et compensation pour les victimes du régime nazi. En 1958, il réussit l’obtention d’un procès en action collective. Le recueil de nombreux témoignages individuels de victimes aboutira au procès dit «d’Auschwitz» de Francfort dont la procédure débuta en 1963. Bauer a également contribué au recueil de renseignement transmis au Mossad en 1957 qui a servi à la capture d’Adolph Eichmann par les services secrets israéliens.

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ENTRETIEN AVEC LE PROCUREUR GERHARD WIESE

C’est grâce à Gerhard Wiese, l’un des trois procureurs travaillant pour Fritz Bauer, que le procès de Franc-fort a pu voir le jour. Il a inspiré le personnage de Johan Radmann et a conseillé l’acteur Alexander Fehling pour son rôle. Il était présent sur le tournage du film. Cet entretien, réalisé par Daniel Bonnard, revient sur le procès de Francfort il y a 50 ans, le 20 décembre 1963.

COMMENT AVEZ-VOUS ETE AMENE A TRAVAILLER SUR L’AFFAIRE DES CRIMES PERPETRES A AUSCHWITZ ? Un an après mon arrivée au parquet de Francfort, mon supérieur hiérarchique m’a annon-cé qu’il m’affectait à l’affaire «Auschwitz» en tant que troisième homme. J’avais entendu parler de la préparation de cette procédure judiciaire dans nos services, mais je n’avais pas encore travaillé dessus. J’ai donc intégré l’équipe qui préparait le procès et pris connais-sance des dossiers. Puis, nous nous sommes répartis les différents groupes d’accusés pour rédiger un acte d’accusation de 700 pages. Nous souhaitions arriver à donner une vision représentative de l’organisation du camp afin de mettre en évidence les différentes fonc-tions au sein de celui-ci.

DE QUELLE PARTIE DE L’ACCUSATION VOUS ETES-VOUS OCCUPE ? J’étais en charge des accusés Wilhelm Boger et Oswald Kaduk, un homme grand et plu-tôt costaud, qui faisait partie du commandement de la SS depuis de nombreuses années. Boger était en charge des interrogatoires auprès de la «section politique» de la Komman-dantur d’Auschwitz.

VOUS AVEZ DIT QUE LA STRATEGIE DE L’ACCUSATION CONSISTAIT A DON-NER UNE VISION REPRESENTATIVE DES FONCTIONS EXERCEES PAR LES AC-CUSES. QUELS ETAIENT LES RANGS ET LES FONCTIONS DES ACCUSES ?Le Procureur général Fritz Bauer accordait une grande importance à ce que la procédure pénale soit globale, c’est à dire qu’elle intègre tous les groupes de fonctionnaires du camp. Différentes fonctions hiérarchiques étaient représentées parmi les 22 accusés : un adju-dant, un groupe de médecins, un groupe de pharmaciens et d’infirmiers, des gardes, un chef de bloc, et un «Kapo» qui s’était très mal comporté avec les détenus. Bauer craignait qu’une différentiation de procédure, selon les fonctions hiérarchiques occupées, anéan-tisse la possibilité de juger le système concentrationnaire comme une unité. De plus, si les procédures étaient multipliées, les preuves auraient du être réexposées à chaque fois et cela aurait compliqué la venue des témoins étrangers, à Francfort, pour chaque procès… Bauer s’est donc battu pour que le procès réunisse un maximum d’accusés afin de faire la lumière sur le camp d’Auschwitz.

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POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE UN PEU PLUS SUR LA PERSONNALITE DES AC-CUSES ?Ils avaient l’air de citoyens ordinaires, tout à fait normaux. On ne pouvait pas lire sur leurs visages l’atrocité des actes qu’ils avaient commis ! Ils ont décrit leur parcours et ont reconnu qu’ils étaient membres du parti nazi, membres de la SS, ou alors qu’ils y avaient été «affectés». Un des accusés s’était porté volontaire pour entrer dans la SS à l’âge de 17 ans, puis il est devenu chef de bloc à Auschwitz qu’il a dû quitter pour passer son certificat de fin d’études. Ce qui est dur à croire, c’est qu’il y soit retourné après.

UNE PARTIE DES ACCUSES ETAIT EN LIBERTE DURANT LA PROCEDURE JUDI-CIAIRE. COMMENT L’EXPLIQUEZ-VOUS ?Une partie des accusés était en détention préventive car les charges étaient si importantes qu’il y avait un risque de dissimulation de preuves. L’autre partie des accusés avait partici-pé à la sélection des déportés sur la rampe d’Auschwitz mais comme ils vivaient dans des conditions familiales stables, il n’y avait pas de risque de fuite.

DE NOMBREUX SURVIVANTS D’AUSCHWITZ SONT VENUS A FRANCFORT POUR TEMOIGNER DEVANT LA COUR. COMMENT AVEZ-VOUS PERÇU CES TEMOINS ?Ceux qui n’étaient pas préparés étaient d’abord impressionnés par la taille de la salle et le nombre des accusés… Ensuite, ils ont fait leurs dépositions, chacun à leur manière. Par-fois, les débats ont dû être interrompus car certains témoins pleuraient. Notre traductrice, Madame Kapkajev, a fait un travail formidable car son interprétation était conforme à l’expression et l’intonation des témoins. Au lieu de faire une traduction mécanique, elle s’est mise dans la peau des victimes qui témoignaient, ce qui a contribué d’une part à ras-surer les témoins, et d’autre part à restituer à la cour toute l’émotion des victimes. Ce fut un avantage décisif dans ce procès.

A-T-ON SUFFISAMMENT LAISSE LES TEMOINS EXPRIMER LEURS SOUF-FRANCES DEVANT LE TRIBUNAL ?La plupart des survivants avaient fait une déposition préalable durant l’enquête, ce qui nous a permis de formuler l’acte d’accusation. Ensuite, le président a mené l’audition de manière à ce que chaque témoin puisse faire part de son expérience à la cour. Ils ont pu ainsi expliquer sans retenue leurs expériences, et notamment la manière dont ils ont été arrêtés, déportés et ce qu’ils ont enduré à l’intérieur du camp. La sélection sur la rampe revenait dans la déposition de quasiment tous les témoins.

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COMPTE TENU DES DEPOSITIONS DES TEMOINS, QUELLE ETAIT LA STRATE-GIE DES AVOCATS DE LA DEFENSE ?Les avocats de la défense ont naturellement essayé de remettre en cause les dépositions des témoins. Ils s’étaient renseignés sur la topographie du camp principal et sur le camp d’extermination de Birkenau et posaient des questions du type : «Où étiez-vous logés ? Comment avez-vous pu voir telle ou telle chose ?». Certains avocats de la défense ont harcelé les témoins de questions au point de provoquer l’intervention des représentants des victimes. Les témoins ne se sont pas laissés impres-sionner par les interrogatoires de la défense mais il était compliqué pour eux d’apporter autant de précisions, des années après les faits.

APRES LA DEPOSITION DES 250 SURVIVANTS, QUELLE A ETE VOTRE STRATE-GIE LORS DU PLAIDOYER DE L’ACCUSATION ?Nous avons considéré Auschwitz comme un tout. C’est-à-dire que le camp principal, le camp d’extermination de Birkenau et les sous-camps constituaient les sous-parties d’un ensemble qui avait pour but l’extermination. Certains déportés étaient exterminés par le gaz, d’autres par le travail, l’extermination fonctionnait ainsi de deux manières différentes. Chaque personne avait une activité précise dans le fonctionnement de cet ensemble. Chaque accusé, les secrétaires, les adjudants, les médecins ou les pharmaciens a pris part à ce terrible dessein. Il s’agissait donc de considérer que toute personne ayant exercé une fonction à Auschwitz devait être mise en cause au minimum comme complice. Puis s’ajoutait à cela la position dans la hiérarchie du camp ou les incriminations spécifiques des témoins.

QUELLE A ETE LA REACTION DE LA SOCIETE OUEST-ALLEMANDE FACE AU PROCES ?C’est difficile à dire. Nous avons eu de nombreux auditeurs durant le procès. Des élèves sont venus assister à quelques débats mais je ne suis pas sûr que ça leur ait servi, étant don-né qu’ils n’avaient pas de travail d’enseignement complémentaire sur le procès. J’ai appris qu’un écrivain qui avait assisté au procès durant sa jeunesse a parlé de cette expérience dans son œuvre. J’ai du mal à estimer l’impact de cette affaire auprès du public. Une chose est sûre : le jugement du tribunal de Francfort du 20 février 1969 est entré en vigueur et a ainsi établi une vérité juridique sur le système concentrationnaire d’Auschwitz et les exactions commises en son sein. Il y a désormais de nombreuses possibilités de se docu-menter sur le sujet : beaucoup d’écrits sont consultables, parmi lesquels la transcription du jugement, l’acte d’accusation, les dépositions des témoins… Il est important d’étudier cet évènement car la nouvelle génération doit apprendre de son passé. On ne peut pas se débarrasser de l’Histoire.

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NOTES DE PRODUCTION

Le film se déroule dans les années 50 : c’est l’après-guerre et les allemands souhaitent oublier le passé et aller de l’avant. Pourtant, un jeune procureur va se lancer dans une quête de vérité et de justice sans concession. Malgré l’opposition sociale et politique, il fera tout pour s’assurer que les allemands se confrontent à leur passé. L’Allemagne deviendra ainsi le premier pays au monde à poursuivre en justice ses propres criminels de guerre. À travers la quête de ce héros, cette œuvre nous fait découvrir un chapitre historique peu connu, qui a fondamentalement changé le rapport de l’Allemagne vis-à-vis de son passé. C’est un récit captivant, une lutte sans concession pour la justice, portée avec courage et responsabilité. Nous avons décidé de raconter une histoire fictive, tout en incluant des personnalités qui ont réellement existées, comme le procureur Fritz Bauer et le journaliste Thomas Gnielka. Le personnage de Johann Radmann a, pour sa part, été imaginé à partir du parcours des trois procureurs qui ont réellement menés l’enquête à l’époque. Nous avons tenté de diversifier et de développer autant que possible les histoires personnelles et les différentes facettes des personnages. Afin de décrire les événements historiques aussi fidèlement que possible, les scénaristes ont travaillé avec l’historien Werner Renz de l’institut Fritz Bauer. Il a suivi toute la phase d’écriture du scénario et s’est ainsi assuré que les auteurs respectaient les faits historiques essentiels. Pour travailler son rôle, Alexander Fehling a eu la chance de rencontrer Gerhard Wiese, l’un des procureurs qui a travaillé sur le premier procès d’Auschwitz dans les années 50. Ce film questionne sur le sujet de la responsabilité individuelle, toujours d’actualité de nos jours : Jusqu’où l’obligation de respecter les ordres doitelle aller ? Dispense-t-elle du devoir d’écouter sa propre conscience ? À l’époque, pour justifier le procès d’Auschwitz, le Procureur général Fritz Bauer utilisait cette maxime : «personne n’a le droit d’être obéissant» plaidant ainsi que toute personne a le devoir de dire «Non» quand des actes aussi inhumains que ceux demandés par les Nazis sont exigés. Ce film n’est ni dogmatique, ni moralisateur mais soutient l’idée qu’il est nécessaire pour l’Allemagne de faire face à son passé. Néanmoins, les autres points de vue sont également exposés comme celui du procureur Walter Friedberg, qui pose une question légitime : «Est-ce vraiment utile que tous les jeunes allemands se demandent si leur père est un meurtrier ?». Ce personnage du film est un bel exemple de la complexité de la situation à cette époque. Nous avons ainsi souhaité proposer plusieurs pistes de réflexion afin de veiller à ce que les erreurs du passé ne se reproduisent plus et afin de souligner l’importance de la transmission de la mémoire aux jeunes générations.

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LES ACTEURS

Alexander Fehling est né à Berlin en 1981 et étudie à l’école supérieure de théâtre allemande de Berlin (Hochschule für Schauspielkunst Ernst Busch) de 2003 à 2007. Il jouera de nombreux rôles au théâtre avant de faire ses débuts cinématographiques en 2007 dans le prestigieux film de Robert Thalheim ET PUIS LES TOURISTES, pour lequel il obtient le prix Förderpreis Deutscher Film. En 2008, il joue dans LA RÉVÉLATION et 13 SEMESTRES. La même année, son rôle dans INGLOURIOUS BASTERDS de Tarantino lui donnera une notoriété internationale. Puis il tiendra le premier rôle dans yOUNG GOETHE IN LOVE de Philipp Stölzl pour lequel il obtiendra le prix métropoles du meilleur acteur, une nomination aux césars allemands (german film award) et le prix Jupiter. En 2011 il reçoit le prix german shooting star à la Berlinale, qui projetait en compétition cette année-là QUI D’AUTRE À PART NOUS de Andres Veiel dans lequel Fehling interprète le rôle d’Andreas Baader. En 2012 il joue aux côtés de Ronald Zehrfeld et August Diehl dans SHORES OF HOPE.

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REVUE DE PRESSE

L’HISTOIRE Magistral, d’une impressionnante maîtrise

STUDIO CINE LIVEUn indéniable talent… Edifiant !

PREMIERECaptivant, bouleversant

LE MONDE LIBERTAIREPartout où il est présenté, public comme jury conquis.

PHOSPHOREAmbitieux et émouvant.

VOCABLEUn coup de projecteur sur une zone grise de la mémoire collective allemande.

POSITIFAu rythme d’un polar, au son d’une partition menaçante, la traque des méchants par les figures de la loi avance sans transitions laborieuses. LE MONDE Un film émouvant et digne.

LA CROIXLe Labyrinthe du silence réussit le tour de force de tisser drames intimes et grande his-toire, trajectoires privées et photographie d'une époque, tout en mettant en scène son récit avec l'efficacité d'un thriller.

LES ÉCHOSAussi foisonnant qu'instructif, il passionne de bout en bout. Une leçon d'histoire sur grand écran.

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IM LABYRINTH DES SCHWEIGENS

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STIFTUNG LESEN

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DER FILM UND SEINE HINTERGRÜNDE

DIE STORY

Deutschland 1958: Wiederaufbau, Wirtschaftswunder. Johann Radmann, dargestellt von Alexander Fehling (GOETHE, 13 SEMESTER), ist ein junger Staatsanwalt, der sich zu Beginn seiner Laufbahn um wenig interessante Verkehrsdelikte kümmern muss. Als eines Tages der Journalist Thomas Gnielka im Gerichtsgebäude für Aufruhr sorgt, wird er hellhörig: Ein Freund Gnielkas hat einen Lehrer als ehemaligen Auschwitz-Aufseher erkannt, doch niemand will seine Anzeige aufnehmen. Gegen den Willen seiner direkten Vorgesetzten beginnt Radmann, sich mit dem Fall zu beschäftigen – und stößt auf ein Geflecht aus Verdrängung, Verleugnung und Verklärung. Von „Auschwitz“ haben die einen in diesen Jahren nie gehört, und die anderen wollen es so schnell wie möglich vergessen. Nur Generalstaatsanwalt Fritz Bauer, dargestellt von Gert Voss (ZETTL, MITTE ENDE AUGUST), unterstützt Radmanns Neugier. Er selbst möchte die dort begangenen Verbrechen seit Langem an die Öffentlichkeit bringen, für eine Anklage fehlt ihm jedoch die juristische Handhabe. Als Radmann und Gnielka Unterlagen finden, die zu den Tätern führen, erkennt Bauer sofort deren Brisanz – und beauftragt Radmann offiziell mit der Leitung weiterer Ermittlungen. Der stürzt sich in seine neue Aufgabe, überschreitet dabei Kompetenzen, überwirft sich mit Freunden, Kollegen und Verbündeten und gerät auf seiner Suche nach der Wahrheit immer tiefer in ein Labyrinth aus Schuld und Lügen ...

DIE HINTERGRÜNDE

Vor dem Hintergrund wahrer Begebenheiten thematisiert die fiktive Geschichte um Johann Radmann ein weitestgehend unbekanntes Kapitel der deutschen Geschichte. Die Drehbuchautorin Elisabeth Bartel stieß in einem Zeitungsartikel auf die Auschwitz-Prozesse und erkannte gemeinsam mit der Pro duzentin Sabine Lamby das Potenzial dieser im Kino noch nicht erzählten Ereignisse. Gemeinsam mit Giulio Ricciarelli als Co-Autor entwickelten sie die Geschichte, die schließlich die erste Regiearbeit von Ricciarelli werden sollte. Die Entscheidung, die historischen Begebenheiten in eine fiktive Geschichte einzubetten, begründete Produzentin Uli Putz so: „Während es den Generalstaatsanwalt Fritz Bauer und den Journalisten Thomas Gnielka wirklich gab, ist unser Protagonist, der junge Staatsanwalt Johann, eine erfundene Figur, verdichtet aus den drei Staatsanwälten, die damals tatsächlich die Ermittlungen führten.

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Die größte Herausforderung bei der Entwicklung des Drehbuchs war es, die einzelnen Elemente auszubalancieren: Wir wollten einerseits die entscheidenden Tatsachen beibehalten, andererseits das Geschehen aber auch emotionalisieren.“ Zum Verhältnis zwischen Fakten und Fiktion merkt Regisseur Ricciarelli an, dass es das große Ziel gewesen sei, die historischen Wirklichkeiten so korrekt wie möglich darzustellen, dabei jedoch das Innenleben der Figuren erzählerisch frei auszugestal- ten, um den Zuschauern statt einer Geschichtsstunde ein ergreifendes Kinoerlebnis zu bieten. Um den historischen Fakten gerecht zur werden, entstand das Drehbuch in enger Zusammenarbeit mit dem Historiker Werner Renz vom Fritz Bauer Institut. Seine Einschätzung zur fertigen Version: „Meines Erachtens nach ist das Drehbuch sehr authentisch – es übertreibt nichts, es verzerrt nichts, es stellt das Ermittlungsverfahren korrekt dar.“

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DEUTSCHLAND IN DEN 1950ER JAHREN

Nach 1945 wurde Deutschland politisch neu organisiert und sollte auf Betreiben der Besatzungsmächte demokratisiert, entnazifiziert und entmilitarisiert werden. Seitens der deutschen Bevölkerung wurde das Vorgehen der Alliierten jedoch weniger als Bei-trag zur Befreiung vom Nationalsozialismus wahrgenommen, sondern vielmehr als eine Politik der Sieger. Ein Großteil der Bevölkerung sah sich eher in der Opferrolle, ohne zu begreifen oder begreifen zu wollen, welche Verbrechen während der Zeit des Natio-nalsozialismus verübt worden waren. Das von Deutschen angerichtete Leid wurde häu-fig verdrängt oder ignoriert. Die von den westlichen Be - satzungsmächten initiierten Filmvorführungen über NS-Konzentrationslager stießen auf breite Ablehnung und be-reits wenige Jahre nach Kriegsende wurde die Forderung nach einem Schlussstrich laut. Die Schuldigen, so empfand man es, wurden in den Nürnberger Prozessen (1945-1949), bestraft und damit war die Nazizeit beendet. In der Nachkriegsregierung von 1949-1953 tauchten im Kabinett von Konrad Adenauer die Namen von Diplo - maten und Beamten auf, die während der Nazidiktatur vergleichbare Funktionen in der Hitler-Regierung hat-ten. Adenauer rechtfertigte die Besetzung dieser Stellen damit, dass man in der Politik erfahrene Männer brauche, um das Land neu aufzubauen: „Ich meine, man sollte jetzt mal mit der Naziriecherei Schluss machen!“ Und gegenüber Journalisten setzte er hinzu: „Man schüttet kein schmutziges Wasser aus, solange man kein sauberes hat.“ Ehemalige Nazifunktionäre saßen, ohne sich zu ihrer Schuld aus jener Zeit zu bekennen, an wich-tigen Regierungsstellen. Auch an den Gerichten und bei der Polizei wurden Menschen (weiter-)beschäftigt, die eine Nazivergangenheit hatten. In weiten Kreisen der Bevölk-erung indes wuchs die Hoffnung, dass man die Vergangenheit hinter sich lassen könne. Die Wirtschaft florierte, die Menschen konnten sich nach den Jahren des Krieges und der ersten Nachkriegsjahre wieder etwas leisten. „Wir sind wieder wer!“ – dieses Gefühl wurde nach allen Seiten hin offen dargestellt. In der Politik durch den wirtschaftlichen Aufstieg und die Aussöhnung mit dem Westen, besonders mit Frankreich, im privaten Bereich dadurch, dass der Wohlstand nicht nur durch Konsumgüter, die man jetzt übe-rall bekam, sondern auch durch einen gestiegenen Lebensstandard offenkundig gezeigt wurde. Die Texte der damals populären Schlager oder die Heimatfilme verdeutlichen, wie groß das Bedürfnis war, sich in eine heile Welt zu flüchten.Arbeitsaufträge: ∙ Machen Sie sich ein Bild über die Lebenssituation der Menschen in den 1950er Jahren. Notieren Sie sich Details aus dem Film, die Ihnen auffallen, zu As-pekten wie Familienleben, Konsum, Urlaub, Wirtschaft, Musik, Filme, Fortbewegung aber auch zu Sprache, Rollenbildern, gesellschaftlichem Umgang u. ä. Besuchen Sie z. B. folgende Internetseiten: www.wirtschaftswundermuseum.de; www.bpb.de/izpb/10122/

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deutschland-in-den-50er-jahren; www.planet-wissen.de/wissen_interaktiv/die_50er_jahre.jsp Benutzen Sie für Ihre Recherche auch Bücher aus der Bibliothek, z. B. „So rollten die Fünfziger“ von Alexander Storz (Paul-Pietsch-Verlag, Köln 2012), „Wirtschaftswun-der“ von Josef Heinrich Darchinger (TASCHEN Verlag, Köln 2013) oder „Endlich wieder leben“ von Helga Hirsch (Siedler Verlag, München 2012), s. auch Literaturliste unter www.derlehrerclub.de/imlabyrinthdesschweigens. Wählen Sie in Kleingruppen einen der oben genannten Aspekte aus, den Sie erarbeiten und Ihren Mitschülerinnen und Mitschül-ern z. B. in einer PowerPoint-Präsentation vorstellen. ∙ Befragen Sie Ihre (Ur-)Großeltern oder ältere Menschen in Ihrem Bekanntenkreis, die in den 1950er Jahren schon junge Erwachsene waren, über ihre Er innerungen an diese Zeit. Erarbeiten Sie zuvor gemein-sam in der Klasse einen Gesprächsleitfaden mit Aspekten, zu denen Sie Informationen bekommen möchten, z. B. der Alltag in den 1950er Jahren, die Freizeitbeschäftigungen, den Kenntnisstand über die Verbrechen der Nazizeit usw. Falls Ihre Gesprächspartner einverstanden sind, können Sie die Gespräche auch aufzeichnen und in der Klasse abspie-len. Stellen Sie sich gegenseitig Ihre Interviews vor! ∙ In Konrad Adenauers Regierung ar-beiteten Diplomaten und Staatsbeamte, die bereits während der NS-Zeit ähnliche Funk-tionen hatten. Er rechtfertigte dies damit, dass man in der Politik erfahrene Männer von früher brauche. Recherchieren Sie beispielhaft die Biografien folgender Diplomaten, die sowohl unter Hitler als auch unter Adenauer gedient haben: Franz Roman Nüßlein, Otto Bräutigam, Hans Globke, Herbert Blankenhorn, Franz Krampf, Gerhart Feine. Erarbeiten Sie zunächst in der Klasse interessante Kriterien für Steckbriefe der einzelnen Personen, wie z. B. Geburtsdaten, Auf - gaben in den verschiedenen Regierungen, Amts - zeiten. In Kleingruppen erstellen Sie dann gemäß der erarbeiteten Kriterien den Steckbrief für eine der genannten Personen. In Kurz referaten stellen Sie sich die Streckbriefe gegenseitig vor. Diskutieren Sie, welche Unterschiede und Gemeinsamkeiten es gibt und wie Sie den Aspekt der Aufarbeitung der NS-Verbrechen bewerten. Erstellen Sie abschließend eine Zeitleiste von der Zeit der NS-Diktatur bis in die Mitte der 1960er Jahre. Tragen Sie die Zeiträume ein, in denen die jeweiligen Personen in beiden Regierungen Ihren Dienst verrichteten.

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Weiterleben nach Kriegsende

Täter und Opfer„Ich hatte immer Angst, meine Wohnung zu verlassen, weil ich mich davor fürchtete, im Bus, in der Straßenbahn oder an der Kasse in einem Geschäft auf einen meiner Peiniger aus dem Konzentrationslager zu treffen. Sie liefen ja noch alle frei herum!“ (ehemaliger KZ-Häftling)

TäterNach Kriegsende flüchteten viele NS-Täter, die sich einer Verurteilung durch die Sie-germächte entziehen wollten, aus Deutschland. Vielfach geschah dies unter Mithilfe von Mitgliedern der ehemaligen NSDAP und ihren rasch gegründeten Helferorganisationen, aber auch durch Unterstützung der Kirche. Zielorte waren z. B. Länder im Nahen Osten oder in Süd- und Lateinamerika. In Chile, Argentinien und Paraguay herrschten zu je-ner Zeit Militärdiktaturen, und „Gleichgesinnte“ aus Deutschland wurden gerne aufge-nommen. Hier waren die Täter relativ sicher vor dem israelischen Geheimdienst Mossad, der weltweit Nazis aufspüren und zur Verantwortung ziehen wollte. Viele ehemalige SS-Angehörige fanden in diesen Ländern Anstellungen als Berater in der Justiz, der Polizei oder beim Militär. Aber auch zivile Aufgaben wurden von ihnen wahrgenommen.

Opfer Die Geschichte des Holocaust ist mit dem Ende des Krieges und des Nationalsozialismus 1945 nicht abgeschlossen. Durch die Erzählungen der Überlebenden können wir heute noch ein Verständnis dafür entwickeln, dass diese Zeit sich bis in die Gegenwart auswirkt.Die USA, Südamerika, Australien und vor allem Israel waren Länder, in die viele Überle-bende des Holocaust schon in der ersten Zeit nach ihrer Befreiung auswanderten. Viele sahen in einer Auswanderung die einzige Chance, nicht mehr im Land der Täter leben zu müssen, nicht mehr deren Sprache hören zu müssen, nicht mehr an das erinnert zu wer-den, was ihnen von den Deutschen angetan wurde. Vielfach wurden diese Hoffnungen, unabhängig von dem Land, für das man sich entschieden hatte, enttäuscht. Nach außen hin versuchten die Opfer häufig, ein „normales“ Leben aufzubauen, sie gründeten Fami-lien, sie arbeiteten, sie lebten mitten in einer Gesellschaft, die oft nichts von ihrem Schick-sal wusste oder wissen wollte. Vergleichbare Erfahrungen machten auch diejenigen, die nach 1945 im Land der Täter strandeten. In sogenannten DP-Lagern der Alliierten (DP = Displaced Persons) wurden Menschen aus ganz Europa, die durch den Holocaust hei-matlos geworden waren, untergebracht. Eine nicht genau zu beziffernde Anzahl wan-derte später noch aus, die anderen blieben für immer in Deutschland. Und wieder andere kehrten – oft nach Jahren – nach Deutschland zurück.

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DIE AUSCHWITZ-PROZESSE

„Unser Ziel war es vor allem, den Ideen von Fritz Bauer gerecht zu werden und seine zen-tralen Anliegen herauszuarbeiten. Er hat ja die Frankfurter Prozesse initiiert und seinen Mitarbeitern gegen massive Anfeindungen den Rücken freigehalten. Das Tolle daran: Er war eben kein Rächer, dem es um Bestrafung der Nazi-Verbrecher ging, sondern ein wahrer Humanist, der ein neues Deutschland aufbauen wollte. Er verstand den ganzen Prozess als große pädagogische Aktion und war überzeugt davon, dass die Leute sich dem stellen und begreifen müssen, was da passiert ist. Ich halte ihn für einen großen Deutschen.“ (Uli Putz, Produzentin von „Im Labyrinth des Schweigens“)

Fritz Bauer – „Niemand hat das Recht darauf, gehorsam zu sein.“

Mit Furchtlosigkeit und Beharrungsvermögen, mit Kampfesmut und einer schier uner-schöpflichen Ausdauer stellte Fritz Bauer sein Leben in der Dienst der Humanität“, schreibt sein Biograf Ronen Steinke über den Generalstaatsanwalt Fritz Bauer, der mit dem Frankfurter Auschwitz-Prozess nicht nur die deutsche Justiz, sondern auch die Öf-fentlichkeit zum Hinschauen auf die begangenen Verbrechen zwang. Die Gräueltaten von Auschwitz sollten strafrechtlich verfolgt und damit öffentlich gemacht werden.

Der ehemalige Auschwitz-Häftling Adolf Rögner hatte herausgefunden, dass Wilhelm Boger, ein ehemaliger SS-Mann und einer seiner Peiniger in Auschwitz, unbehelligt mit seiner Familie in der Nähe von Stuttgart lebte. Er erstattete Strafanzeige bei der Staat-sanwaltschaft Stuttgart und informierte gleichzeitig das Auschwitz-Komitee in Wien, ein Zusammenschluss ehemaliger Auschwitz-Häftlinge, über seinen Schritt. Von dort bot man der Staatsanwaltschaft weitere Beweise und Zeugen gegen Boger an, die schließlich zu seiner Verhaftung führten. In der Zwischenzeit wurde in Ludwigsburg eine Zentrals-telle zur Aufklärung nationalsozialistischer Verbrechen eingerichtet. Ihre Aufgabe war es, Ermittlungen zu Verbrechen, die außerhalb der Bundesrepublik begangen wurden, vorzubereiten und zu koordinieren.

Anfang 1959 gelangte der Frankfurter Journalist Thomas Gnielka an eine Liste mit Namen von angeblich in Ausch - witz auf der Flucht erschossenen Häftlingen samt der Namen der Mörder. Gnielka übergab diese Liste dem Frankfurter Generalstaatsanwalt Fritz Bauer. Der wiederum beantragte beim Bundesgerichtshof, dass die Zuständigkeit für die Verfolgung aller in Auschwitz begangenen Verbrechen bei einem Gericht festge-legt würde. Bis dahin hatte sich bundesweit keine Staatsanwaltschaft und kein Gericht ernsthaft mit der Verfolgung dieser Verbrechen befasst.

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Der Bundesgerichtshof entschied 1959, die Zuständigkeit der Frankfurter Staat-sanwaltschaft zu übertragen. Fritz Bauer beauftragte seine „junge Garde“, wie er sie nannte, – die Staatsanwälte Joachim Kügler, Gerhard Wiese und Georg Friedrich Vogel, die Ermittlungen zu übernehmen.

Im Dezember 1963 wurde der erste Frankfurter Auschwitz-Prozess eröffnet. Zweiun-dzwanzig ehemalige SS-Angehörige wurden wegen der von ihnen verübten Verbrechen in einem deutschen Konzentrationslager angeklagt. 360 Zeugen wurden vernommen, davon 211 Auschwitz-Überlebende. In einem bis dahin nicht gekannten Ausmaß wurde die bundesdeutsche Bevöl - kerung mit der NS-Vergangenheit konfrontiert.

AuschwitzAuschwitz ist zu dem schrecklichsten Symbol für das Terrorsystem der NS-Konzentra-tionslager geworden. Juden aus vielen europäischen Ländern, die im Machtbereich der Nazis waren, Polen, Russen, Sinti und Roma, Zeugen Jehovas, Homosexuelle und viele andere fielen dem Vernichtungswahn der Nationalsozialisten zum Opfer. Mit deutscher Gründlichkeit führte man Buch über all das, was sich in den Lagern ereignete. So wurde zum Beispiel die Zahl der ankommenden Häftlinge dokumentiert, man hielt fest, wie vie-le von ihnen arbeiten mussten und wie viele am gleichen Tag noch in den Gaskammern ermordet wurden. Im Stammlager Auschwitz wurden Karteikarten über die Häftlinge angelegt, die alle wichtigen persönlichen Daten enthielten sowie ein Foto und Fingerab-drücke.]

Recht vs. Gerechtigkeit – Schuld vs. Unschuld Auschwitz wurde nicht nur durch Anordnungen aus den Reihen der Regierung möglich. Es bedurfte vieler aktiver Täter, Befehlsempfänger, Mitläufer und jenen, die es einfach ge-duldet haben. Die nachgewiesene Existenz von Auschwitz hat im Grunde allen Deutschen ein moralisches Schuldurteil zugewiesen.

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