CHARGE en SOINS ET RISQUE INFECTIEUX ASSOCIE AUX SOINS (IAS) · Réduction globale des IAS en...
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CHARGE en SOINS ET
RISQUE INFECTIEUX ASSOCIE AUX SOINS (IAS)
C. Auboyer CHU de Saint Etienne
SF2H 2012 1
Service d'Anesthésie‐Réanimation
CHARGE EN SOINS CROISSANTE
• Progrès et complexité
des soins• Gravité
des patients
• Vieillissement de la population• Exigence de sécurité
et qualité
• Information des patients et de leur famille• Réflexions sur la limitation des soins et fin de vie
• Mais contraintes financières en inadéquation
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% augmentation des + de 75 ans (INSEE)
Augmentation des pts > 80 ans (Australie et NZ)
Bagshaw SM Crit Care 2009
• De multiples origines et des conséquences très variables
– Importance du risque infectieux.• Surmortalité
:Garrouste‐Orgeas; (outcomrea) Crit Care Med 2008
• Liste d’indicateurs sécurité: 8/54 concernent la prévention directe du risque infectieux. Garrouste – Orgeas; Ann Intens Care 2012
– Importance des facteurs humains:‐
formation
‐
charge de travail, effectifs, temps de travail, ‐
occupation des lits, turnover
‐
climat général, burnoutSF2H 2012 4
Comparaison des effectifs ?
• France:– IDE, Aides‐soignantes– ASH
• US– Registered Nurses RN
(3 ans de formation, diplômes)
– Licensed Practical Nurses LPN
(1 an de formation)– Nurse aides, health care aides, nursing attendants
• Autres pays: nurses peu clair • Encadrement: variable, soins,administratif• Infirmières cliniciennes ?
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• 161 hôpitaux, 7076 RN
• Association significative entre ratio patients/infirmière et • Infection urinaire: 0.86 P= 0.02• Infection du site opératoire (ISO): 0.93 P= 0.04
• En analyse multivariée avec contrôle de la gravité
des patients, les caractéristiques de l’hôpital, des infirmières:
• Seul le taux de burnout (36.5 %) des infirmières reste associé
au taux d’infection urinaire (P = 0.03) et d’ISO (P
< 0.1)• Si réduction du taux de burnout de 30 %, diminution de
6239 infections (‐
68 millions $)
• Etude observationnelle monocentrique • Ratio moy. infirm./patients (sur la journée): 1.9
(0.6 par poste)– (ratio de 1.4 à 5.3, 70 % de sa variation est à du à la
variation du nb de pts)• Si ratio élevé:
– réduction de 30 % du risque infectieux. – OR: 0.42 pour les PAVM tardives
• 26.7 % des IAS pourraient être évitées si ratio > 2.2 (ratio 2 à 4 j avant la survenue de l’infection)
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CCM 2007Crit Care 2007
• 182 Réa, 1921 mois de suivi, 563 177 j./pts• DMS mediane: 3.6 j. (courte)
• Ratio moy. inf/pts : 0.66 (par poste) – Pneumopathies et bactériémies: pas de relation avec le ratio
inf./pts
• Ratio moy. inf./pts ventil: 1.82– Réduction globale des IAS en fonction du ratio inf./patients. – OR 0.42 IC 95 % 0.32‐0.55 (> 75 percent vs < 25 )
• Taux d’occupation élevée : moins d’IAS. (effet d’une DMS courte ?)
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Swab F. Gastmeier P. J. Hosp. Infect. 2012
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Swab F. Gastmeier P. J. Hosp. Infect. 2012IASPAVMBLCVC
/1000J.
Pts ventilés.Baisse des IAS siratio infirm/pts > 75
percentile
IAS et ratioInfirm/pts
IAS et Occupation Des lits
• Relation avec une proportion d’infirmières moins bien formées
• Risque d’acquisition 7 fois plus élevé
lorsque le « staff » est insuffisant.
• Relation avec la mise en évidence d’une contamination de l’environnement dans les
jours précédents (procédure d’hygiène)
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Dancer SJ.
• Bactéries à gram positif et négatif.• 40 épisodes de transmission croisée• 12 % du total des IAS• Incidence globale: 10.7/1000 j. pts• Si sous‐effectifs: OR 3.3 (IC 95 % 1.4‐7.8)
– En analyse multivariée– Une infirmière pour 2 patients ou plus
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Surcharge et sous‐effectifs: un cercle vicieux.Suroccupation des lits et sous‐effectifs augmente le taux d’infection à SARM
qui augmente la durée de séjour, le blocage des lits, la fermeture de services, exacerbant la surcharge en lits et le sous‐effectif.
Clements A.Lancet Infectious Dis 2008
• 6 hôp. finlandais, 1092 patients. 9.1 % d’IAS
• Longue durée de travail (seuil à 8 h 45) – risque IAS (OR: 2.74 IC 95 % 1.07‐7.04)
• Corrélation avec la survenue d’une IAS:– Distribution du travail: OR 1.81.
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• 10 études analysables dont 3 avec IAS (CVC, SARM)
• Grande variabilité
méthodologique– mono centrique, multicentrique (1 à 52 unités) – quasi‐expérimentale avec groupe contrôle, étude de
cohorte avec appariement– D’autres observationnelles avec ajustement selon
variables. Plus ou moins précis
International Journal of Nursing Studies 46 (2009)
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• Absence d’incidence sur la mortalité statistiquement positive
• Influence sur la survenue d’évènements infectieux dans 3 études.
• Certains EI associés aux effectifs, d’autres non:
• Variable selon les études• Pourquoi? • Facteur hasard ?
International Journal of Nursing Studies 46 (2009)
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• Grande variation de mortalité
(de 2.5 % à
39.7 %) • Ajustement étude par étude: absence de de
significativité
sur la mortalité
• Relation globale favorable d’un haut niveau d’effectif infirmier sur la mortalité
(0.65; IC 95%
0.47‐0.91)– Significativité
trouvé
sur l’ensemble du pool après
ajustement sur des facteurs confondants
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• 1998‐2008. 26 études• 13 études portent essentiellement sur le
risque infectieux (dont 11 spécifiquement).• Toutes trouvent une relation défavorable
entre un effectif faible et:– La survenue d’IAS– Le risque de transmission croisée
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Survey : 2520 soignants paramédicauxMaslash Burnout Inventory (MBI)
Burnout sévère: 33 %
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• Effectifs normés depuis 1999– En 2005 1 infirmière/5 patients (chir. et médecine)– Normes accrues sur le niveau de qualification
• Comparaison avec d’autres états
• Augmentation plus importante des effectifs en Californie (avec des nuances sur la répartition des
qualifications)
• Pas de bénéfice sur le risque d’IAS: est ce que l’augmentation des effectifs serait suivi d’un
meilleur recensement des infections ?SF2H 2012 32
MARK BA. Health Services Research 48:2; 2013
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CP Landrigan NEJM 2004
Etude randomisée:•Réduction du temps de travail
continu (gr. interv. vs gr. contrôle)
Gr. Contrôle:•+ 35.9 % erreurs médicales
«
sérieuses
»
dont 56.6 % non perçues
•22 % étaient de niveau plus élevée
•+ 20.8 % erreurs médicamenteuses
•5.6 fois plus d’erreurs de diagnostics
•Très significatifs
• Pas d’influence
Mortalité
observée/Mortalité
attendue
• Variations discordantes• Plus d’IAS si nombreux médecinsconsultants…
Après ajustements
IAS observée/IAS attendue
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Survey:‐
48.5 % des praticiens ont un niveau de burnout
élevé. ‐
sexe féminin,
‐
charge de travail (nuit)‐
conflits au sein du service
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Nouvelles recommandations américaines pour les résidents (ACGME 2011)
Drolet NEJM (2010)
• Réductions horaires– 80 h max/sem (garde + astreinte) moy./4sem.– 1 jour/semaine de repos (moy./4 sem)– 24 h de garde max (avec 4h suppl. sans soins).
SF2H 2012alement 37
Nouvelles recommandations américaines pour les résidents (ACGME 2011)
Drolet NEJM (2013
Sondage en 2012 •Approuvent:
– max 80h/sem.: 73.4 %– 1 jour/sem. de repos: 87.8 %– impression favorable: 46.7 % (défavorable: 25.5 %)
•Pas de changement ou (amélioration): – Qualité: 48.2 % (6.1 %)– Sécurité
des soins: 57 % (6.8 %)
– Qualité
de vie: 32.8 % (49.5 %)– Formation: 26.7 % (8.4 %)– Préparation à la séniorisation: 25 % (1.8 %)
SF2H 2012alement 38
• Il existe souvent une tendance favorable en faveur d’un niveau élevé
du nombre de
soignants– Sur le risque infectieux– Sur la mortalité
globale
• Beaucoup d’études ne trouvent pas une significativité
après ajustement selon des
modèles variables• Certains trouvent une significativité
pour
seulement un type d’infectionSF2H 2012 39
Globalement que sait‐on ?
Difficultés méthodologiques
• Agrégation de données – Au sein d’un même hôpital– De plusieurs établissements– De services ayant des activités diverses – De soignants de niveaux différents:
• Gravité
des patients et risque infectieux– Difficilement quantifiable– Appréciation très variable selon le recrutement et
la DS
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Difficultés d’évaluation
• Ratio nurse/patient– Très fluctuant dans la journée, entre la journée et la nuit,
WE, pause, repas, réunions, absentéisme imprévu, • Rôle de l’effectif médical ?
• Variations d’activité: surcharge «
instantanée
» difficile à évaluer quantitativement et
qualitativement– Entrées, sorties de patient, – Evènements aigues à assumer – Entraides entre les soignants (rupture de cohorting)– Désinfection des chambres, du matériel
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Difficultés d’évaluation
• Soins avec des aléas difficiles à saisir– A chaque étape défaillance possible, unique ou
répétée, d’une procédure de soins pouvant engendrer un risque infectieux
• rupture de procédure • Hygiène des mains
– Évènement propre au malade
(ex:vomissements, diarrhée..)
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Quel effectif ?
• Comment calculer l’effectif nécessaire ?– Sur l’activité
des jours « normaux »
où
tout est calme et dans la routine ?
– Que se passe‐t‐il en cas de surcharge ?•Modérée•Importante•Très importante
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Quel effectif ?• Comment l’adapter
– au recrutement global réel– aux phases de sur ou sous activité
durable ou de
courte durée ?– à la survenue d’un
évènement indésirable imprévu.
On ne sait pas réellement proposé
un effectif adapté
au service, aux patients, aux variations d’activité
pour
assurer une sécurité
«
optimale
»
et une empathie aux patients et aux familles
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• Qualité
de la relation cadre‐médecins et médecins‐ infirmières
• Motiver• Régulation de la charge de travail (autant que possible)
– Entrées, limitations, fin de vie– Adaptation globale du nombre de lits, répartition des
effectifs ….• Prise en compte de l’effectif (globale et momentanée)
dans les décisions de soins non urgentes (scanner, gestes techniques)
• Argumenter auprès de l’administration: effectif, nb de lits
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Rôle de l’encadrement médical et para‐médical
Conclusions
• Beaucoup d’arguments pour relier charge de travail‐sous‐effectifs et EI dont IAS.
• Etudes
prospectives prenant en compte les modifications d’activité, même de courte
durée, à l’origine d’une surcharge difficile à gérer et probablement responsable d’EI
• Essayer de définir des effectifs en mixant la charge de travail globale et «
aigue
»
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