CAHIERS DE DOLÉANCES

de la Prévoté de Saint-QuentinAUX ÉTATS-GÉNÉRAUX DE BLOIS

DE 1576.

Les documens qui font l'objet de cette publica-tion, se rapportent tous à la seconde moitié del'année 1576 et. au commencement de 1577; ilssont relatifs aux Etats-Généraux tenus à Blois, parordre de Heni III. Nous n'avons pas à rappeler cequi s'est passé alors ;M. G. Picot, dans son histoiredes Etats-Généraudj de 1855 à 1614, a tracé d'unefaçon remarquabh cet intéressant tableau.

Notre travail est beaucoup plus modeste, il seborne à faire connaître la part que prit aux évé-nemens la prévôté de Saint-Quentin, d'après lesmatériàux que nous avons trouvés dans nos Archi-ves Municipales.

On sait qu'à l'époque dont nous nous occupons,la Ligue, née au château d'Happlaincourt prèsPéronne, fit de rapides progrès et qu'au momentoù la nation étàit appelée à délibérer sur ses pro-pres affaires le pays était profondément divisé.

D--Document- -

DII I II I III 1111111 II 111111 V0000005566426

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Le 16 août 1578 furent publiées à Paris deslettres convoquant les Etats pour le 15 novembre.Le 27 août, les députés de la prévoté de Saint-Quentin sont convoqués et reçoivent, en ces ter-

tmes, l'ordre d'être, le 20 octobre, à Amiens, ordrequi leur fut plusieurs fois réitéré

« Nous, Nicolas De la Fons, licencié ès droictz,seigneur de 1 appencourt, conseiller du roy,nostresire et son lieutenant civil, et enquesteur à Saint-Quentin de Monsieur le bailly de Vermandois, vules mandemens à nous envoyez par le seigneur deCrévecoeur, lieu tenant-général pour Sa Majesté augouvernement de Picardie, iceulx en daicte desving-troisiesme aoust et xle septembre et vingtneufiesme septembre mil cincq cens soixante seize,avons notifié,' faict assavoir au seigneur dé Pom-mery, lieutenant pour le roy nostre Sire au go.u-vernement deSainct-Quentin, Mc Jacques Chas-tellain et François Crias depputés des trois estasde la prévosté dudict Saint-Quentin qu'ils eussentà se trouver en la ville d'Amiens le vingtiesmeoctobre oudict an affin de conférer avec les autresdepputés do la Picardie des plainctes et doléancesque les Estas entendent faire en l'assemblée géné-rale quy se doibt faire et tenir des Estats de ceroyaulme en la ville de Blois, et à iceux depputez

• enjoiùct par ledict seigneur de Crévecœur de ' s'ytrouver.

p Faict à Sainct-Queiilin les xxvIt e aoust, quin-- ziesme septembre et quatriesme octobre an mil

V6 LXXVI, dont iceux depputés nons ont requis

V

LI

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acte â eux accordé de ces présentes pour leur ser-vir comme de raison.

N. DE LA FoNs.

Le lendemain de la première convocation, le28 août, arrivait de Laon une lettre du bailli deVermandois, ainsi conçue:

Messieurs les lieutenant et gouverneur du roy ausiège de Saint-Quentin, à Saint-Quentin.

Messieurs, le roy nostre sire désirant pourveoirau désordre survenu en ce royanime, restablirtoutes choses en leur première splendeur, et surtout soublager ses subiectz des charges foulles etoppressions que la malice du temps a engendré,, adélibéré de faire une convocation et assembléegénérale des Estats de toutes les provinces de sonroyaulme au xv8 novembre prochain venant en laville de mois et à ceste fin nous a envoyé lettresdu vie jour d'aoust que nous avons receues lexvme dud. moys par lesquelles nous est mandé ettrijoinct le plustost 'que faire se potira de convoc-quer et faire assembler en la principalle ville denostre.ressont tous ceuix des trois estats d'icefluyainsy qu'il est accoustumé faire selon que plus àplain est porté .pù lesd. lettres r coppy desquellesnous 'vous envoions avec ces présentes à ce queincontinent icelles receues vous ayez à. faire- as-sembler ceuix des trois estats de vostre prévostéet juridiction pour entre eulx et chacun desdictz

e'.

L!

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estats eneslire et choisir tel nombre que adviserezaffin de éviter confusion, lesqueiz estans suffisam-ment instruicts vous enverez en ceste ville deLaon ville et siège principal et cappital de nostreressort au xxiiu e jour du prochain mois de sep-tembre que nous avons pris et choisy à ceste finpour avec ceulx des autres pour voster d'icefluybailliage et ressort conférer et communiquer en-semblement tant des remonstrances plainctes etdoléances que moyens et advis que VOUS aurez àproposer en l'assemblée générale desdicts estats etavecq eulx estre exécuté et suivy en tout et partout le voulloir et -intention du roy porté parlesd. lectres, à quoy nous vous prions ne fairefaulte pour le service du roy . et du repos publicq;de quoy nous reposons dessus vous en Geste endroict. Nous ne ferons la présente plus longue

• sinon pour présenter à vos bonnes grâces nos affec-tueuses recommandations, priant Dieu le créateurvous maintenir, Messieurs, es siennes très sainctes.

De Laon, le xxvme jour d'aoust 1576.Vos frères et bons amis les bailly, lieutenant-

général et gens du roy au bailliage deVermandois.Par commandement de mesdits sieurs,

E. CRISBÀRT:

Cette fois, en effet, le bailliage de Vermandois,auquel on réunit Soissons, Reims et Châlons, n'o-péra.pas avec la Picardie, mais avec l'Ue de France.

Les députés furent nommés du il'l au 13 sep-tembre ainsi que le prouve cette pièce:.

J

b

—.9—.

Extraict du procès-vêrbal faict pour là cùvoca-lion et assemblée des estatz de la ville et prevostéde Sainct-Quentin, les onze, douze et treiziesmejours de septembre l'an mil cinq cens soixante seize.

ITEM pour la part des ecclésiastiques a esténomé Me Jacques, chastellain, pbre curé de l'égliseMonsieur Saint André deSainet-Quentin, chapel-laiij de la communauté de l'église collégiale Mon-sieur Sainct-Quentin.

De la part des gentilshommes de la relligioncatholique, apostolique et romaine a esté nomménoble homme François, seigneur de Pommery, lieu-tenant pour le roy au gouvernement de la ville deSainct-Quentin.

De la part des gentilshommes de la relligionprétendu réformée a esté nommé Rolland deCompreville, escuier.

De la part de mayeur, escheins et jurez de laville de Saint-Quentin, 6t des manans et habitansdes villes bourgs et villaiges. de la prevosté dud.Saint-Quentin a esté nommé honôrable hommeFrançois Griri procureur fiscal de lad. ville deSain t-,Q uenti n.

-.Taoussn, greffier.

• Pour ce qui est du dernier député, les archivesde Saint-Quentin contiennent sa nomination

jo Par Valeres le Dossu maire, Gilles Carlier etMartin du Puis, echevins de Vendelles (I'I sep-tembre) ; -

2° Par Pierre Cauvry, haire, Pierre Dufloz et

_40-

- NicholasDacheu.eschey.ins de.Jehancourt (13 sep-.tembre);

30 Par Jehan Lamy, maire et François Puera;échevin du Verguier;

40 Par « honorables hommes Pierre Brebysmaire de la ville de Boliain ; Nicolas Miret,

• lieutenant dud. maire; Jehan Le Febure et Jehan• Forestiers, eschevins dud. Bohain y demourans re-

présentans les habitans dud. lieu et disans Sueadvouez deuix ;Pierre Lobry, lieutenant du baillyde Beaurevoir; Martin du Crocq, greffier dud. lieuy demeurans, représentans la coniune dud. lieu;Nicolas Herquin, maire de Gouy, représentant leshabiLans dud. lieu; Nicolâs Morel, maire de Fon-sommes; Pacquet Massere, eschevin représentansles habitans dud. Fonsommes; Nicolas de Meulan,maire de Croix; Adrien Roussel, procureur d'officedud. lieu, repiésentant aussy les habitans dud.lieu ; Claude Magnan, lieutenant du bailly de Bel-

• lenglise ; Michel Le Leu et Gregoire de le .Hutte,• esehevins dud. lieu représentans les autres habi-

tans dud. Bellenglise ; Adrien Lé Long, maire deMagny-à-Lafosse, et Adrien deVacgnicourt, QuentinBellier, eschevin dud. lieu, représentans les autreshabitans dud. lieu; Pierre Richart, maire; Pierre leCaisne,reschevin de Liffontaine, représentans lesauttres habitans dudict lieu; Nicolas de Nouvion,lieutenant de maire, et François Fournay, eschevinde Vendeul, représentant les habitans dud. Ven-deul ; Abraham de la Rue, maire du village deHomhlières,scindicq et représentant la commune

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11 -

dud. lieu; Michel Wateau, lieutenant du maire deHar)y, représentant la commune dud. lieu; ClaudeRicquart, maire du village de Omissy, représentantla commune dud. lieu; Quentin de Marc, mairede Brancourt, représentant la commune dud. lieu;Jehan Yderon, maire du villaige de Le Haulcourt,représentant la commune dud. lieu; Robert Ciii'-pentier, maire du villaige de Lesdin, représentantla commune dudict lieu; David Lavette, maire deFontaine-Uterte, représentant la commune dud.lieu ; Jehan Le Crat, maire du Gran d-Fresnoy-en-Arrouaize, représentant la commune dud. lieu, etFrançois Walieme, maire de Sequehart, représen-tant la commune dudit lieu. »

Enfin, un dernier procès-verbal de cette nomi-nation mérite d'être cité en entier car il contient,au fond, tout un cahier de doléances:

•

Furent présens de leurs personnes, Françoisle Fèvre, demt à Villevesque; Jehan Allart, lieute-

nant du maire à Caulaincourt; Pierre Main, maire sde Villecholle;Eloy Foucquier, maire de Germaine;Michel le Grand, maire .d'Auroy ; Adrien Mienny,maire de Fluquières; Jelian de Varly, lieutenantde Trevcon ; Adrien le Nain, maire de Beauvoy;Sinon Vinchon, mare de Tugny,et Jacques Mor-tecrette, maire de Wadencourt et Maissemy; les-quels es noms ont faict et esleuz leur procureurhonorable homme Me François Grin auquel ilzont donné povoir de pour et au nom desd. cons-tituant â comparoir pardevant Monsieur lebailli de Vermandois à Laon et luy remons-

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trer que les taillés qui se lèvent journellementpar le roi notre sire sur son peuple sont fortgrandes pour ce quilz sont es païs de frontièressujects à gens de guerre qui entrent es garnisones villés frontières, lesquels gens de guerre àfaulte de paie sortent hors de leur garnison et s'ontpar les villaiges, prendrent et pillent lesd. consti-tuans et aultres pauvres laboureurs joinct mesmeque pour leur cruaulté il leur est loisible d'ha-bandonner leurs masons et lieux et leur dé-laissent et vont à leur discrétion et habandon-tellement que les dits constituans ny peuventnfournir.

Remonstrer oultrer pour lesd. èonstituans qu'il•plaise à Sa Majesté le roy que les monnoies eus-

sent cours vers les receveurs des tailles.Davantaige remonstrer que les constituan g ont

• baille mutations de vivres et argent aux gens deguerre estant sous la soulte dud. Sire roy et prin-cipallement aux rustres qui ont entrez en ce paysde present deux ans en ça et desquelles mutationsde vivres nont lesd. constivans esté recompen-sez ni salairiez. Oultre ce siiz leur convient venirou envoyer en ceste ville de Saint-Quentin auxcorvées pour la fortiffication de lad. ville de Saint-Quentin avec leurs chevaulx et bareuix, tantceulx qui ont moien de le povoir faire que ceulxqui sont constituez en pauvreté.. Le tout à leurgrand intérêt et généralement prometant et obli-geant. Faict et passé aud. Saint-Quentin par de-vant nous notaires, royaulx aud. lieu soubsignez et

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- 43treiziesme jour •de septembre mil cinq cens

- soixante seize.(Suivent tes signatures).

Le lundi 24 septembre, François Grin acceptela nomination de Jean Bodin (4) comme dépùtédu Tiers, ainsi qu'il résulte nettement de cettedélibération que nous, reproduisons in extenso:

Extraict du registre de l'assemblée générale des'trois estats du bailliage de Vermandois.

Du lundy vingt quatriesme jour du mois de-sep-tembre mil cinq cens soixante seize,.

Pour le tiers estat de la prevosté de Saint-Quentin est comparu Me François Grin, procurein' fiscal de lad. ville: Par lequel a, esté remous-tré quo le seigneur de .Crévecœur, lieutenant-général pour le roy au pays de Picardie, et lelieutenant-général d'Amyens avoient mandé à nos- 'tre lieutenant particulier . de Saint - Quentin deconvocquer les estats pour se trouver en la villed'Amyens le vingtiesme jour d'octobre prochain,pour procéder à l'exécution et nomination de per-sonnes, pour porter les doléances à Blois aux Estatsque entend tenir le roy notre Sire au quinziesmejour de novembre prochain, selon qu'il nous faitapparoir par lectres dud. seigneur de Crévecœuret lieutenant-général d'Amyens, et par ce .moyen

(1) Nous n'avons pas à rappeler ici ce qu'est Jean Pocha; cettecélèbre et curieuse figure est, trop connue pour que nous devionsnous y arrêter. Si le lecteur voulait l'étudier complètement, nous lerenvoyons aux études qu'en ont faites MM. Baudrillart, G. .Picot (opcit.) et 'Ed. de Barthélemy. ',

soient sUichargez de bn'vdcq!ier en deux liéuxce qui n'estoit raisonnable. Requérant acte desd.remonstrances et a esté accepte la nominationfaicte de la personne de .Me Jelian Bodin, ad-vocat en ce siége,sans préjudice à envoyer hommeavec led. Bodin à Blois pour faire telles remons-trances quil appartiendra; auquel Grin, end. nom,avons accordé acte de lad remonstrance et faictdeffence à notre lieutenant particulier à Saint-Quentin de ne convoquer aud. Amyens pard.evantle lieutenant-ginéraI d'Amiens pour aultant que laville de Saint-Quentin est du bailliage de Verman-dois en la cappitalle ville et siège cappital duquelbailliage nous a esté mandé par Ied. seigneur royde France lappeler en convocation et assemblée.

BRI5BART.

Cette nomination de J. Bodin fut bientôt con-testée; lorsque cet homme vraiment extraordi-naire, si-avancé et si rétrograde tout ensemble,eut fait la célèbre proposition contenue dans lecahier de Vermandois en faveur de la liberté deconscience, ses adversaires politiques lui suscitè-rent tous les obstacles possibles; à leur instigation,les villes de Soissons, Reims et Châlons (4) le dé-savouèrent pour avoir osé « demander deux reli-gions. »Nous avons le regret d'ajouter que 'laville deSt-Quentin, si tolérante et si libérale d'ordinaire, nefit pas preuve d'un esprit plus juste. Les documens

(i5 Ilenfi Martiii UïstoiM de Fiance, t ix, P. - G. Pico, op..cit., t. u, p. 321.

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des archives ne nous laissent aucun doute à cetégard. En voici un d'abord, sur parchemin :

A tous ceuix qui ces présentas lettres vèront,Nous mayeur, eschevinset jurez de la villa de Saint-Quentin, Salut. Scavoir faisons que nous, aprèsavoir communiqué avec Messieurs les gens duroy de ceste ville et Plusieurs notables et bour-geois, mana 1set habitans d'ice]le faisant ]a plussaine partye et -représentant -le tier estat de là villeet prevoté de Saint-Quentin et par leur advis nousavons fait nommer et constituer, n

ommons- etconstituons nostre procureur (le nom est Itiissé enblanc dans l'actej auquel seul et pour le tempsavons donné et donnons pùvoir- puissance autoritéet mandement espéciaf de comparoir pour nousen notre nom par devers la Majesté du roy notreSire lesgens assemblez en-la ville de Bloyspouroyr et entendre les plainctes'et doléances desEstatsde ce royaultne et sûr le tout donner régie-ment, reuerir séance et audience pour dire etdéclarer, que nous n'avons entendu et n'eitezdonsavoir' nommé et dejiputé Mc< JéhanBôdjn advocatau siège présidial deLatn- poutcofliparôjr . pour'nous'auxEstatz et-proposé. nez remonstrances et -doléances, lesquelIês- doléances'naùs avons- faictmectre es -mains -de noble 'homtne 'Jèhan Lefebures" deGaumartin; conseiL du rôy" de:Paris -oiiltte Sons sur Youtre 'qui csestichargédse.présenter, à fault que Me Jeb-an Mariin-'àdtoca;t;âLaon par n'ai n6mmé na esté accepté combienqu'il y ait eu plus de voix que led. Bodin qui n'a

b

- te -

esté nommé que à la plusralité des voix des offi-ciers dud siège présidial de Laon, lequel cahierde noz doléances mis es mains dudïct Lefeburecontient en fin le desadveu dud. Bodin et autres,deadvouons d'abondant led . Bodin signament ence quil requiert généralement pour les estas dubailliage de Vernan4oys où nous serions comprislexercice de la nouvelle religion suivant l'edict depacification du moys de mky dernier, supplierSad. Majesté de les vouloir conserver en la relu-- gion ancienne, catholicque, apostolicque et ro-maine sans soufferir en son royaume signamenten lad. prevosté de Saint-Quentin exercice d'autre -religion, en voulbir faire exfirper par le meilleurmoyen que Sa Majesté pourra adviser l'exercice delad. nouvelle religion, et generàllement faire etdire en ce que dit est et qui en deppend commenous .mesme ferions, faire et dire pourions si pré-sens en personnes y estions; supposé que le cas re-quit mandement plus especial ' et promettons enbonne foy .soubz l'obligation du bien patrimonialde lad. ville avoir agréable ferme et stable à ton-siours tout ce qui par led. procureur sera faiet,dict et besoingnéen ce que ,dit est. En tesmoingde ce , Nous avons scellé ces présentes du scel auxcauses de ! lad. ville et fait signer à Jacques LeConvers nostre greffier qui furent faictes et donnéesaud. Saint-Quentin, le treiziesme jour de décem-bre mil vc soixante seize.

LE CoNvERs.

r' 17 -

Le ..désaveu fut pnqoy,e ;enquvelé par le .Corps deVille de Saint-Quentin, le 2 janvier .1577, le pre-mier ,ayant été annulé (1). La municipalité .s'ex-prima ainsi

.Nou's mayeur, eschevins et jurez de la ville deSaint-Quentin, avons nommé et nommons Fran-çois Grin procureur de lad, ville aux Estats qui se -tiennent à présent à Bloys pour porter ries re-monsttances et doleances signées le Convers nostregreffier et scelleur au scel aux causes de lad. Villeet.en vertu de la procuration que] ay avons bailléefaire la dqclaration y contenue, que n'avons advouéet advouons Jehan Bodin advobat à Laon de laproposition qu'il a faict aux Estats n nos nomsqui estoit de demander l'exercice de la nouvellereligion. Et faire tout ce qui sera nécessaire pourle bien et prouffict de .la dicte ville et habitansd'icelle. En tesmoing de ce avons faict signer cesteprésente par Jacques Le Convers nostre greffier,le second jour de janvier mil cinq cens soixantedix-sept.

De l'ordonnance et commandement. de -mesditssieurs rnayeur, eschevins et jurés de la Ville deSaint-.Quentin.

LE CONVERS.

Jean ,Bodin lutta éjiergiquement et non san s.sucoes,contrejacour,en dépit, de es gdversa ires.

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ri4). ' llJMadiu, op. ,oit. -

Li

Arrivé à ce point de notre étude, nous nous trou-vons en présence -des cahiers de doléances; le pre-mier est celui de la ville de Saint-Quentin que nouspublions sans commentaire; nous le faisons suivre:

Io Du cahier des villages de Gouy, Bony, Bran-court, Magny-la-Fosse, Nauroy , Le Haucourt,Beilicourt, Pontruet, Levergies, Villeret, Bellen-glise, Croix, Fontaine-Uterte, Sequehart, Fresnoy-le-Grand, Vendelle, Gricourt, Petit-Fresnoy, Gon-nelieu et Villers-Guillain

2° Du cahier des habitants de Beaurevoir3o De celui de Vendele et Jeancourt;4° Enfin de celui du VerguiQr.Il eu résultera peut-être quelques redites, mais

du moins on aura ainsi une idée exacte de la si-tuation matérielle et morale des habitants du Ver-mandois, et plus spécialement de ce qui dst au-jourd'hui l'arrondissement de Saint-Quentin, ences temps de misère et de troubles.

Ce sont les plainctes, doléances et remonstrancesque faict et baille par escript le tier estat de la ville,prevosté et ressort de Saint-Quentin en Vermandois,pays - et gouvernement de Picardie, pour sur icellesplainétes et doléances estre donné réglement et

- réfonnation par le Roy nostre sire par l'advis desEstats qu'il a faict publier â tenir à Blois, vouss?ippliats que promptement et sans délay ce quisera advisé et ordonné soyt exécuté.

Premièrement qu'il plaise au Roy de les teniret entretenir en la relligion catholicqùe et romaine

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I sans.presches et exercice de nouvelle religionconsidéré 1 que • ce spyt cause. de attirer au paysde frontières estrangers qui soubz cest ombre pour-ront descouvrir la force et enceinte des villes fron-tières, en temps d'hostilité y attenter. Aussi qu'il ya bien peu de relligion nouvelle en la frontière sice ne sont estrangiers.

Que toutes personnes esclésiastiques et bénéfi-ciers vivront religieusement et catholicquementportant l'habit de son ordre et estat spyvant lessaints canons et que d'antienneté Ion portoit etsans desguisemens en peine de vaccation du béné-lice qu'ilsi tiendront et interdiction de l'ordre.

Quil soyt deffendu à toutes personnes esclé-siasticques de faire marchandises, tenir ferme la-heure ou d'entreprendre sollicitude d'aulcunespersonnes pour pensions ou rescompenses saufdes affaires de leur eglise, proches parens, enpeine de vaccation de bénéfice et saisye de leurtemporel.

Qu'il leur fut deffehdu soubz pareilles peines deloger en leurs maisons chambrières ou aultres gensfaisans ........comme ilz l'ont praticqué etqu'ilz ne pussent avoir chambrières ou aultresfilles serventtes quelles ne soient aagées de cin-quante ans pour le moins.

Et d'aultant . qu'il advient souvent descente esvilles de la police mal exercée au moyen que les

20 -

chapitres et prestres esclésiastiqLies 'ne vetilientrecongnoistre la jurisdiction politicque des magis-trats et eschevins, qu'il sera diot que toutes per-sonnes esclésiastiques nobles ettous autres indif-férement soit subiectz d'observer la police desvilles, bourgs et bburgades nonobstant quelquespriviléges qu'ilz ayent en leur cl6istres ou maisonsesquelles pourront oestre exemtez tous exploictzpour le regard de la justice politicque et ce no-nobstant opposition ou appellation.

Que le contenu es premier, second, troisiesme etquatriesme articles des estatz d'Orléans serapromptement exécuté et pour le cinquiesme qu'ilsoyt dit que les gens d'eglise ne pouront tenirque ung seul bénéfice auquel ilz seront .tenuz rési-der et par ce quil se trouvera des bénéfices decure et de chapelles de petite valleur que lescollecteurs pouront et qu'ils seront tenuz de faireréunion de ce qui est de leur collation avec lescures ou bien seront délaissez les dismes du curetant et jusques à ce que chascune cure baille sixvingt livres parisis pour le .Fnoingz. Que adviennevacation, les paroissiens puissent mander , avec lepatron ordinaire .personnes .capables pour :estre.pourveuz desd. cures et si -les paroissiens etg patron ordinaire ne s'accordent 'de nominationle diocésin puissent choisir et pourveoir à lacure celluy des nommez qu'il . advisera le plus

1 capable. - -

- 21,-Que les esclésiastiques ne pouront â l'advenir

congnoistre du faict des mariages et dismes - etpriais mais que la congnoissance en soyt délais-sée aux juges ryaulx juges ordinaires.

Et par ce que les esclésiastiques ayant tuez homeordinaire et comis aùltres grandz delictz ne recoip-vent aucune pugnition quand ils sont renvoyés àleurs juges ecclésiastiques dont advient de grandsmaulx, qu'il soyt dict que les juges ordihaires descures auront et prendront la congnoissance desdelictz comis par les ecclésiastiques, sauf où ilsoyt question de pugnition emportant dernier sup-plice d'estre renvoyés à I'évesque pour estre des-gradez et après exécutez.

Que les six, sept et huitksme articles des Estatzd'Orléans soient exécutez, que le neuviesme pareil-lement soit exécuté et d'aultant que aucuns quiont estez pourveuz des prebendes de collèges fonttres mal leur dehvoi.r quil soyt commandé remeddepour les contraindre à faire leur debvoir.

Et parce qu'il advient souvent que personnesecclésiastiques demeurent aveugles, thumbent en,furye ou maladyc contagieuse courant par les.rues sans moyens, leur couvent maudire, qu'il soyt.dit que advenant tek cas que telles personnesseront nourriz et entretenuz sur les biens de la

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communauté desd. ou que l'évesque sera tenu leurassigner provision.

Que les Onze, douziesme et autres articles desd.estaz d'Orléans touchant le clergez soient gardezobservez et promptement exécutez.

Et parce que en lad. ville de Saint-Quentin y acollège bien fondé de revenu duquel les doyen,chanoines et chapitre ont le gouvernement corneils ont pareillement de plusieurs hospitaulx, hostelsDieu, sans en rendre compte que entre enlx, quil,soyt dit que avec vng comis de la part du clergéil y aura vng comis de la part du Tiers-Estat.pour gouverneur lesd, collèges hostel Dieu et hos-pitanlx et que le compte sera rendu à chascun anen la maison de ville en ' la présence des officiersroyaulx 011 chacun pourra assister pour oyr lesd.comptes sans sallaire.

Remonstrent' que au long de la frontière deFrance y a plusieurs villaiges abb.yes et beneficesque l'évesque de Cambray et autres du Pay-Basmaintiennent estre leur diocèse que cause qu'ilzles tirent en juridiction hors France quil soyt ditque led. évesque de Carnhray et autres qui pré-tendent leur esvesché s'estendre en France comec-tront officiaulx en France y demeurant et origi-nires du pais pour y congnoistre des causesapartenaifl à l'ecclésiastique,

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Remonstrent oultre que le clergé a obtenu pIu-sieurs affranchissemens corne de ne loger gens deguerre combien quilz puissent ce plus facillemetitfaire que rnarchans et pauvres gens d'aultant queles esclésiasticques ont grandz biens et logis spa-cieulx; qu'il plaise au Roy ordonner que toutespersonnes supporteront les charges de loger suy-vant la comodité, nonobstant tous quelconques,sauvegardes et exemptions attendu que le pauvrepeuple est surchargé.

Qu'il plaise au roy ordonner que le. quart durevenu des abbayes sera employé en reffection desédifices qui thumbent en ruyne et du surplus ensera prins vue dixaine pour la nourriture et en-tretien des pauvres à ce que l'on puisse retirer lespauvres orphelins les nourir et aprendre à gaignerleur vye pour l'advenir et que ce sera administrépar gens nommez des Troys Estats en chaqueville.

Que pour argienter te roy le revenu des prieurs.à simple tonssure et non claustraiz . soyt vendu, etle revenu des benetices non observé en personneprins vng receveur comis en chacune prevostépour en exercer.

Que de troys benefices et prebendes vaccansquil plaise au roy en donner vng aux enifans desbourgeois des lieux et de la prevostê, vng autrepour la noblesse et l'autre pour la chappelle du

r *

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rôj' k qui I*sri lut èdibled, 4ùi èrttØSdSspdi ltàtt.dè la ville.

De la noblesse.

Remonstrent qu'il y a grand nombre de gou-verneurs en ce pays sigSrneiit de la preot déSaint-Quentin, et qui j' entreprennent qui trouveiifgrands piges, aulcuis dèsjuelz font de grandesexactions sur le peuple tant en ëor$ées,fournitu-res que aultrement et a faulte de leur obeyr etactiver leur prouffit se font 6beyr par la genar-merle, estimans avoir mesme puissance que lbroyan pays où ilz sont, ayaht qui aporte grandifolie au peuplb, 'qu'il plaise au i'oy les vouloirsupprimer en ce lieu, revenir à la forme ancienne,délaissant le gouv&rnement aux magistrats desvilles sauf à commectre vng cappitaine es lieuxnécSsaires qui naura autre cougnoissânce que de-fense et garde de la place, aux piges modestes.

Que sil plaist au roy entretenir les gouverneurses villes quil plaise donner vng réglement sur cequilz prétendent comande' à toutes jurisdictionset polices, entreprennent et attribuent à leurprouffict les fossez, aulcuns lieux publicques dontles corps des villes joissoient autrement par accordou acquisitions faictes, ausquels les fossés, prairieset autres comodités appartiennent.

Qui plu-t se prémênt d'avoir puiafidé &è

faifé idger lés genddttnes où

bonbon leursemble; deddnner sauvegarde, exempter de faction quibohleur sémble, de pouroir aux gardes de munitionsdÈs villes qui estoient jadis gouvernées par les ma-gistrats des villes, qu ?il plaie an roy le tout te-mectre en lântien estat et ordonner que les gou-verneurs et cappitaines où il plaira à Sa Majestéen laisser nauront que jouissance de la force etgarde et seurté de la place où ils seront comissansjurisdiction, police ou autre commandement.!

Que les gouverneurs, leurs lieutenans, et morte-paies, sil paist au roy les entretenir ne pourontporter logis ou fourniture sur le Peuple par ce quilzsont de residence ordinaire. Que les morte-payesseront justiciables et traictables en bus cas pardevant les juges et magistrats et subiectz à lapolice comme habitans sauf du faict de la guerreet service quils doivent ai i'oy sous la charge decelluy qui les commandra.

Que toutes compaignies et gens- de pied soientae rnoings de troys cens homes et ordonner qu'iln'y aura que cappitairie et enseigne pour chefs.

Que entrant en garnison ils bailleront leursnoms, Idgeront troys en chacun lit, quils n'ame-neront aulcuns chevaulx en la garnison corne ilfont ordinairement en grand nombre dont le platpays est chargé de la nourriture, quilz n« sorti-ront des garnigons et que venus en garnison ilz ne

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loge,ront plus pres du lieu de leur garnison que de.cinq lieues par ce que ordinairement Hz logent entous -les villaiges et par ce moyen contraignent lepeuple de leur apporter vivres foing et avoine enla garnison par les menasses quiiz font de y. re-tourner et que sortant de garnison ilz chemynentainssy cinq lieues pour la première journée. -

Que chacun jour allant de garnison en autre ilzchemyneront six lieues et tiendront les droictzchemins.

Qu'il plaise au roy entretenir le moins de gensde guerre que la chose publicq rMuerera et don-ner ordre quilz soient paiez de moys en moys etpar teste par les tresoriers et controlieurs, sansvivre sur le peuple et non par les cappitaines, etappeliez les officiers du roy et de la ville.

Remonstrent que les gens de guerre estant engarnison souventes foys battent et bornicident leshahitans des villes du plat pais, que toutefoys ne.s'en faict aucune pugnition ne pour les juremens,blasphemes cl regnyerneus du nom de Dieu. Qu'ilplaise au roy ordonner que les juges ordinaires deiceulx pouront congnoistre et pugnir telz delictzsans que les cappitaines y puissent donner empes-chement, .â euh reservé seuilement les pugnitionsdes faultes que les soldatz commettront eu l'art mi-litaire et de debat de soldat à soldat car à faulte de

I-C

-

correction et pâr connivence que les cappitàinesvoire les gouverneurs dès villes ont auxd; les gensde guerre ils contraignent pillent et fouraigenttellement le pauvre peuple du plat païs que sou-vent les habitans abandonnent leur logis Iorsqu'iizsont advertiz de la venue des gens de guerre.

Que deffences soient faictes à tous nobles gensde guerre de tenir fermes de ne faire trafficque demarchandise directement ou indirectement de quoidoive vivre le pauvre laboureur pour i'ayder àpayer les tailles, et où ils en tiendront qu'ils soientcotizeables pour tous leurs biens et que lds esleuscotiseront particulièrement.

Que plusieurs comme laboureurs et aulires pren-nént tiltre de noble, portent habitz de soyc et fontporter à leurs femmes et enfans chasperon ticvelours et par ce moyen se baillent exemps depayer tailles, qu'il sot deffendu à toutes per-sonnes silz ne sont nobles de race tenir estats degens de tel, aultrernent de ne porter ou faire por-ter à leurs femmes et enftans chapperons develour, se contenteront d'habitz hoiînesles et sanssuperfluité.

De la justice.

Que nul s'il n'est naturel f irancois ne. pourra

-

tenir; offlce, ne henefice en France, forme ou re-.ceptç ne avoir aucune, charge pi administration.

Que nui ne soyt pourveu d'estat de judicatures'il n'est catholicque aagé de trente ans pour lemoings, homme qualifyé-de.bonne vye et reputa-tion qui ayt employé sa jeunesse au faict de l'es-tude et de justice, qu'il n'ayt bien en fond pour

ivre honnestement ad ce qu'il n'aye occasion de.exiger dii , peuple plus que de raison.

Que les greffiers mecteront es mains des jugesen deux troys jours les procès produictz en peine.de domaiges et interestz et que les juges ne. pou-ront tenir en leurs mains en peine de tous des-pens domaiges et interestz, et où ilz auront tropgrande quantité de procès les pouront bailler àpersonne de scavoir pour lés veoir et' faite leurrapport et par leur ad-vis rendre jugement.

Remonstrent lesdits- de Tiers Etat que pour le.grand nombre dofficiers quy e$ surperfiuz en lad.ville et pour nostre eslection et par toute la Francele peuple est fort foulez tint pour le payement, deleurs gaiges comme aussi que chacun ayant peud'affaires et exercice veule vivre de son estat,cause quil se cornect mille exactions, quil plaiseau roy pour descharger le peuple ordonner quele nombre desd. officiers sera reduit au, nombrequi e6toyt du; temps du roy Loysoqziesme.

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Que l'elleu-dn jugetailles appellera avec soy 1e probd'reir dtl'advocatdu roy et deuix notables bourgeois ad ce quefoulle ne soyt •faicteà aUcUù par eiidication ouaiiltrement.

• Se complaiguent etremonstrent.lesd. du TiersEstat que les ecclésiastiques, gentiishomes, gou-verneurs de ville et aultres ayant committirnusles font à -chacune foys et pour peu- de choses.adjourner aux registres les titans hors de leur:jurisdiction, de sort que parimpuissance ils , sont•contraincts d'acorderacequi1 leur est demandéencore quil ne leur isoy et aucune chose deub,quil . plaise au roy de revoquer tous committimuslettres de garde .gardienneseten octroyer aulcune

•synon à ceuix quy ,actuellement et journellementservent Sa Majesté nayant aultres demeurance•domicille,delaissant . ies causes aux,--juges ordinai-ires des lieux.

'Se tonrpiaineiit aussy que soflbz ........e»érection de iatjuris'diction des ts1uils agnoissèntÂd&toUtesmatieres, mesines tirent 'ces patyes devint trente lieues'hors 'de leur jurisdition ordi-nûire,quil plaise:au'rôy de'siipprimer leur juris-diction. Ordonner que 'les maire et eschevins et

xgens Lds -corps des villes des znatieres a1tribtées...'qui1s iniïgndiset sans neantni6jjïs :pouirrfairevir .1lttewaque n

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laquelle ils seront et pour les marchandises et fac-tures qui y seront faictz.

Remonstrent speciallement et particulierementles mayeur, eschevins, jures et habitans de la villede Saint-Quentin que de toute ancienneté Hz onteu tant par concession du Boy, par achapt et ac-cord quilz ont faictz avec les églises et aultres qui

- avoient justice en lad. ville et banlieue, ilz ont euzet exercé de tous temps toute justice en lad. villeet banlieue sur les manans et habitans que puisnagueres par edict de Moulins la congnoissancedes causes civiles leur a esté interdite attribuée

• au prevost n'estant de1aisée ausd. mayeur et es-chevins que la justice criminelle et politicque quisont le plus souvent conjoinct avec le civille dontadvient grandes difficultez et interestz à lad. ville

* et officiers d'icelle, estant surchargés des affaires• 'd'icefle ville ou il ny a que chàrge leur estant osté• * Ie peu d'honneur et prouffict quilz avoient et attri-

bué, and. prevost et à ung greffier qui est pourveuhereditablernent, qui prennent et exigent tant enespèces que sallaires troys foys plus que ne pre-noient les mayeur, esehevins :et jurez, tirent lesprocès en plus grand longueur par inter.locutionque aultrement, qu'il plaise au Boy ordonner queles corps de villes joyront de la justice civillecomme ils faisoient auparavant l'édict de Moulinspour ensemblement exercer la justice attribuée de

I nouvel aux prevost et eslus pour oster tant de di-versitez de. juges attendu que ausd. rnayeu!' et

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esehevins et pi'èvost sont en, mestire de are et ju-risdiction.

• Remonstrent aussi lsd. du Tiers-Estat que tou-tes personnes obligez sus sont exemtz en rertude la commission du juge que l'on appelle replainsont contrainctz payer soixante sok parisis qui estvne amende excessive attendu que souvent le prin-cipal ne porin si grand somme. Quil plaise auroy modérer Iesd. amendes a dix sols parisiscomme ès villes de Coucy, Pérônne et aultres villesde Picardie.

Que les deniers accordez pour la fortifficationdes villes soient mesnagés par les gens des corpsdes villes à charge des controlles par les officiersroyaulx et employés suyvant l'advis du gouverneurdu pais et des estatz de la ville, que tous ioge-nieurs soient supprimez les pigés et sallairesdesquels apportent grande foulle au peuple.

Qu'il ne se féra chacun an que vue assiette auxgreniers à sel, que toutes les tailles empruntz etaultres deniers a lever èront leves par générallitéset non par bailliages comme il s'est faict, attenduque lad. ville et prevoste de Sairit-Quentin estantde la généralité de Picardye porte et est cotisée àtout ce qui se lève en la générallité de Picardye,et si elle est aussi cotisée de ce qui se lève aubailliage de Vermandois qui est de la ger'ferallitéde Champaigne, et parce moyeh travàillz de deux

-32--;costes. Que _quand ils sontcotUsez par _Ibaillh^ges ilfault porter les deniers à Laon ou Chalons 4trentelieues bing, choses qui les travaillent grandementcombien .qu'il ' aytofficiers aud. Saint-Quentin dela généralité de Picardye.

Remonstrent oultre.que la pluspart dçs villaiges:de la prévosté de .Saint-Quentin sont de lellectionde Noyon combien que lesd. villaiges. soient juxteles portes et pardeçà 1ad. ville de Saint-Quentn àvue deulx ou troys lieues dud. Saint-Quentin àquatorze ou quinze lieues de Noyon comme Bohainget autres; qu'il plaise au roy ordonner que les

- ellections suivront les prevostz car il peult adve-nir que vne•meSme personne sera au mesme jourappellepardevant le juge ordinaire etpardenntles .esleuz en diverses villes.

• Qu'il plaise au roy ordonner que toutes les villesde frontieres et xillaiges y ressortissans et auxenvirons qui recoivent garnison seront exemptz detoutes tailles aydes et imposition de ban et arrièreban. Considéré quil.n'est besoing d'aller au ban etarrière ban que à la frontière, les grands frais etpertes .quils . recoipvent à faire tant en temps deguerre que depaix,gtet de jour et de nuict,rece-voir ordinairement garnisons, les loger et fournirl'ustensiiles qui montent p.ultant et plus que lapaille que paient ceuix qui ne, recoivent garnison;laquelle garnison le plus Pouventvit sur le pauvrepeupW de ceulx où lagarl}isqfl est assise.

-33--

Remonstrerit que le rehaùlt des monnoyes vientdes receveurs generaulx,lesquelz combien qui!zre-coivent du pauvre peuple monnoye de roy sy cesseque en payanties gaiges des officiers et assignationsilz les mectent et les font redevoir au prix courantentre marchans voire au plus bauD pris,aultrementmaintenant qu'il ny a point de jour en jour fontfaire de grandz fraiz a ceuix qui ont affaire a eulx,qu'il plaise au roy en faire informer pour le passéet faire defenses ausd. receveurs generaux de bail-ler le plus hault pris quit nest porté par les ordon-nances en peine de la vye, permys à tous juges eninformer et congnoistre.

Quil soyt mis pris aux monnoyes et que l'edictsoyt entretenu.

Et daultant que par la connivence d'aulcunsjuges les édictz ne sont executez, quit soyt dict queles juges par prevention et en chacun cas pour-ront faire executer les edïctz.

Quil soyt deffenduâtous gens de viliaiges et gensmecaincgnes de porter aultres habillemens que degris, blanc, brun terne, et aux laboureurs auxfestes le noir sans bordure passement ny soye.

Quil soyt deffendu aux gens de villaiges de faireadjourner aulcunes personnes par devant aultresque les juges des lieux quela somme nexcede

-34-usoixante solz, et quant la chose, excédera soixante.•lU5k tJ4flL21JJsolz que le juge ordinaire qui sera prem!çr.sa1syde la matière en .congnoistra par prevention, tanten matière personnelle que réelle sans accorder

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aulcun renvoy aux haultz justiciers. Jtr3.-jj

n Que l'on ne fera a l'advenir entrer estrangers enFrance synon en l cas de grande nécessité- et parl'àdvis des:Estatz.

Que les marchans des païs de Flandre et autrespays estrangers ne pouront acheter ou faite ache-ter bois et vignobles directement ou indirectementetseront prins ceulx pourveues es estappes desviles frontières .d'aultant quilz y mectent la chertéemportent le meilleur et demeure le Ftancoys in-comodé.

Remonstrent davantaige que esd. pàis de Flan-dre, Canibresis et Arth•ois ilz proceddent par ar-rest sur les Francoys qui y sont trouvez silz doib-vent quelque chose, que la mesme voye d'arrestsoyt accordée aux Francoys sur lestranger tantquit aura baille caution.

Que tous gaiges et poussions dofficiers et antresassignations données seront payées par le receveurordinaire des lieux de la demeurance d'iceulx pouresviter aux fraiz et vexations quilz ont d'alkr

-rrchercher les detiiers: . Icing cle leur .;:demeu_I ranceP r

-,f

e' Que tous piidz, mesures et aulnes soient esgaulxet reuniÉ en vu& r

Ce qui a esté ordonné et arresté aux estaizd'Orléans pour le regard de lajustide et. policeconfirmé 'tenu entretenu et promptement exécuté.

-r

Que les juges seront tenus soustenir leur juge-ment à faulte de ce faire ou il soyt dit mal jugéseront tenus de rendre les offices.

Touttes lesquelles remonstrances ci-dessus ontesté leues à haulte voix en la chambre du conseilde la maison et hostel de la ville de Saint-Quentin,presens et ascistens Messieurs rnayeur, eschevinset jurez de lad, ville de Saint-Quentin, Messieurs,les lieutenant advocat procureur du roy aud. lieu,le prevost royal et plusieurs manans et habitanset notables bourgeois de cette ville à ce appelez,lad, chambre à huys ouvers, par moy Jacques leConvers greffier de lad, ville, le treiziesmejour denovembre mil y0 soixante seize, lequel prevost adeclare que au contenu 'de l'article trente sep-tiesme desd. remonstrans il s'opposoyt; laquelleopposition Iuy a esté remonstré desduire à l'as-semblée des estatz se bon luy semble ; lesquels ar-tices lesd. du Tiers-Estat entendent proposer et

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non aultre, desadvouant ce qui auroyt esté requisou.proposé soubz leurs DOmS oultre le contenucy-dessus. En tesmoing dé quoy avons scellé cesprésentes du scel aux causes de lad. vil le et icellesfàict signer and. Jacques le Convers nostre gref-fier les jours et an que dessus.

Par ordonnénce et commande ment de mesdict'zsieurs mayeur, esohevins et jurez (le la. ville deSaint-Quentin.

LE CONVERS.

mà

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Ce sont les plainctes doleances et remonstrancesque font et baillent ci Messieurs les depputes par leroy nostre sire, les manani et habitans des villtii-ges de Gouy, Bon y, Brancourt, Maign y-ci--la Fosse,Nouroy, Le Ilaulcourt, Bellicourt, Pontruel, LeVergies , Villeret, Bellenglise, Croix-en-A rroueze,FonidineUterte Sequehair, Fresnoy-le-Grnd,Venduelle, Gricourt, Le Petit-Fresnoy, Gonnelieu,et TTillers_Guislain, ainsy comme il s'en suit.

Pour le clergie.

Premièrement que lesdictz du cierge viverontrelligieusement catholiquement selon et ainsy quilest porte par les saincts decretz en droictz canons.

Quilz ne pouront prendre habis dau!tres cou-leurs que de noir sans au!cuns enrichissemensfacons ny au!tres su perfluites aius (l ) se comporte-ront modestement sans quit leur soit permis ny -loisible faire coupper cheveux ou barbe ains lestenir comme ilz estoyent le temps passé scavoirla barbe razée les cheveuix tondues au rond avecla couronne selon qni!z soloyent (2) porter ancien-nement, le tout sur peine d'estre privés du revenuzde leur benefices et icelly benefice declaitez vacanset impectrables pour !e regard de ceuix quy ont

(1) Mais.(2) Avaient coutume, du latin solere.

s -

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benefice en gouvernement, et pour ceuix quy nonont interdiction de celebrer.

Que Iesdicz. du clergié de quelque estat ou con-dition quilz puissent estre ne pouront avoir quevng seul henefice sur lequel ilz seront tenusresider et par ce que en ceste prevosté, encoresque par , ordonnances anciennes ne leur sont loisi-ble.avoir que vng seul benefice soubzvng mesmeevesché, se trouve que aulcuns chanoines oultre'leur prebandes oit cinq ou six cures en • vngmesines esvesche auec aultant de chappelle, defacon que ceux des villaiges desquelz ilz ont curele plus souvent sont sans obtenir curé ny vicairene pouvant, par la faulte desdicz curés titulairesquy ne coinmetent vicaires sur les lieux, faireleur salut etneantmoins ne ldissent lesdictz cha-noines ou aultres destre paies... des dismes asseu-ree pour la celebration du divin service et prendregros revenus desd. curessans faire aulcùns deb-voir,àïiis laissent vng d6m quart au plus du grosde leur cure a vng vicaire avec les offrandes quynest moyen de vivre.

Quilz ne pouront tenir en leurs maisons.fihlessecrettes ou servantes quelles ne soyent pour lemoins aagées de soixante cinq ans et plus, sur lesmesmes peines que dessus.

Que aulcuns ne seront doresnavant. pourveu,

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dàbbayes prieurescure ou chappelles que ptr es-lection scavoir desdictes abbayes par les relligieuxdicelles ensemble desdictz prieures et pour le re-gard des cures par les habitans des paroisses etau regard des chappelains par les fondateursdicelles chapelles.

Ne pouront lesdicts du clergié pareillementavoir congnoissancc de la .jurisdiction contraireles faictz des mariaiges des gens laicz ains ensera la conguoissance attribuée aux juges royauxordinaires des lieux comme ilz ne pouront cong-noistre des dismes en premier.

Que le pas advenant que les dictz du clergeaient commis delit en quelques sortes que ce soitpouvant estre traictés () pardevant les juges or-dinaires sans povoir demander aulcuns renvoies,ains . seront tenus respondre procedder et estre adroict pardevent les juges de la court ]aicz pourle denis de justice que lesdictz du clergié font auxgens laies et avec renvoye par devant eux.

Pour le regard de la noblesse

Que les gens dordonnances seront entretenus aunombre quilz estoient au regne du roy Fi4ahcoispremier de ce nom.

(t) Traînés, de tractare.

-40-Que les cinquante mille hommes dordinaires

seront entretenus et paiez sans quil soict permis syce nest pour la tuition (t) et urgentes affaires de ceroyaulme en tenir dadvantaiges.

Que lesdicti cinquante mil hommes seront en-tretennus et paiez selon que par cy devant Hzont este.

Que chasdun homme d'armes sert monté etarmé pour le moins de deuix rossins et ung don-bic courtaux sans celuy quy portera le bagaige.

Quilz ne pouront vivre que en paiant de gres agres.

Que à chascune compaignie de-gens de piedz yaura cincq cens hommes et ny aura que troischefs scavoir cappitairie, enseigne et lieutenantavec deux sergens de bandes le tout suivantla reigledu regne dud. roy Francois . premier en la cou-ronne.

Que lesdictz gens de guerre tant de piedz que decheval ne pouront regnier ny blasphemer le nomde Dieu sur peine destre déchirés incapables deporter armes et punys selon l'ordonnance du royde François publie en. lan (mil) cinq cens trentecinq....

(I) Detense, de tueri.

M

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Que lesdictz gens de guerre tant de piedz quede cheval estant posés en garnison ne pourontaller fourager. Alus sils estoyent euh ou leursserviteurs trouves fourageans quil soict proceddeextraordinairement contre eulx et leur procesfaictz et parfaiet comme perturbateurs et infrac-teurs des ordonnances du roy et du repos public.

• Quil ny aura au!cun gouverneur es villes de ceroyaulme sinon les magistras des lieux par ce èjueles gentilshommes ausqueiz ont este cy devantdonne gouvernement les aulcuns sont estrangersaiant peu de moyen lesquels permettent plusieursexactions sur le peuple et y envoyent eulx mesmesfourager pour leur maisons faisant faire corveesausdictz subiectz, aussi tirent lesdictz gouverneursgrande pension du roy.

Que lesdictz gens de gueres tant de piedz quede cheval allant en garnison ou retournant dicel-les seront tenus tenir les grands chemins sans sepouvoir escarter sur peines aux cappitaines etconducteursdice!!es destre cassés et punis extra-ordinairement selon !es ordonnances anciennes.

Quilz ne pouront composer aulcunement nyoultrager le pauvre peuple comme ilz font jour-nellement en ce païs, sur peine de la vie d'aultantque les habitans du villai ges cy dessus nommes.eslant advertis de la venue desdictz gens de gueres

- 42_soict de pieds ou de cheval sont contraint quitteret habandonner leurs maisons tout ainsi qu'ilzferoient contre leurs ennemis.

Que aulcuns geutilhommes voulant joir . deprivileges de noblesse 'ne pourra tenir soubz . , samain aulcuns marchez sy ce n'est de son propre.Ains s'il se trouve qu'il ait prins aulcuns marchesde quy que ce soit sera déclairé roturier, priVe despriviléges et estat de noblesse, et contribuableaux tailles. -

Disent que par cy devant et continuellement laplus part des nobles aiant peu de moyen de vivreont prins des abbayes ou aultres colleges et monas-teres, les plus beaux marches tant en terrelabourables, dismes, champars que- aultres droictz,ostant par ce moyen la subsistance à tous leslaboureurs et ouvriers, sont de cette condition sypernicieuse que siiz sont assis ! à la taille pour leurdictz marché seulement veulent batreou pultragier les assesseurs et collecteurs de quoy lesdiçtzroturiers ne peuvent avoir raison pour la coni-.vence de la justice, par le moyen de quoy lesdeniers du roy sont retardés de ces dictz assesseurset collecteurs mis prisonniers et contraindt pouren sortir paier de leurs propres deniers pourlesdictz gentilhommes qui ont prins ledictz mar-ches. &I -

• -

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-43-

Et pour le regard du Tiers-Estat.

Remonstrent que en plusieurs villes de ceroyaume et signament en celle de Saint-Quentindu baillaige duquel ils sont ressortissans quil y aplusieurs officiers tirans piges du roy commetrois esleus où anciennement tien souloiet avoirque vng quy soloict seulement tirer en pension sixvingt cinq livres et pour le jourd'huy y en a trois,lung desquels tire trois cens soixante livres en plusde les deux aides chacung huict vingt livres parisiscombien que leurs eslections sont fort petittes seconsistant

'seulement en soixante dix paroisses, en

sorte le roy a prejudice de quatres cens livres derente pour ce chef chacung an. Plus il y a deux re-cepveurs des aides et deux aultres recepveurs destailles qu ont pareillement revenans a léquipo-lenée mn de l'aultre huict vingt livres parisis quyseront pour eulx quatre hùict cens livres, sans lereceveur ordinaire du domaine quy a deux censlivres d'estat oultre la taxe du port des deniers defaçon que pour le • faict desdictes aides ung seulrecepveur peuh faire telle recepte non dadvantaige.Il y'a vng recepveur du taillon quy a aussi gaigessemblablement en sorte que le revenu du domainedu roy ne peut fournir aux gaiges desd. officiersausquels est nécessaire donner remedde, diminuer,suprimer ceulx qui en , estat alternatifvement pour-yens dadvantaiges au lieu que un chacun seul enlad. eslection povoit satisfaire aux envoyes des

u

4.4 -

tailles et aultres empruns il y en a trois quy tirentdes gaiges et ung vingt cinq livres.

• Il y a semblablement deux grenetiers deux con-trolleurs et vng grenetier et un controlleur au tierset vng . grenetier et vng controlleur alternatif les-quels, ne se dontentans de leurs gaiges ont intelli-gence avec les marchans de sel et recoipventculx mesme l'argent proceddant de la vente dud.sel et au lieu que antiennement l'on n'avôict ac-coustumé que d'an en an faire une seule assiettede trois mois en trois mois et renouvellant lesd.assiettes ils prennent aultant de sallaires qu'ilssoloyent faire pour celle quy si faisoiet pour lelong de lad, années.

Que les monnoyes au cuer du roy et forgées âson coing seront exposes et mises pour le prixqu'il est porté par l'ordonnance et les autres mon-noyes estrangeres mises au billon.

Que le roy ne pourra exhigier l'emprunct nymettre plus grandes tailles sur son peuple quecelles quy estoict mises du temps du roy Loys XV

Que les estrangers du royaume sortiront sixsepmaines après la publication et ce quy sera or-donné par lesd. estat sinon à faultede ce faireleurs biens et possessions confisqués.

-45--Que lesd. estrangers ne pourrônt tenir aulcun

office, bénéfice ny, marche en ce royaume.

Que le roy ne pourra faire venir ny entrer es-trangers en ce royaume pour la deffense 1 d'icelluyqui premièrement il ne soict advisé et resotu parlesd. estats d'aultant que les estrangers. signcim-ment les Allenians aiant passé par la Picardie .sontvenus avec chariotz et grande multitude de che-vaulx ravissans et emportans tout ce qui!z.ont peutrouver, ont seigié chastiaux et places fortes, violésfemmes et filles, tués gentilshommes et aultres enleurs maisons mesmes, ne recongnoissant la majestedu ioy.

• Que les marchans du pais de Canbresis, Hai-nault, Flandres, Brabant et Artois ne pourontachepter vins aus vignobles, ains seront tenus lecharger aux cstape&de France limitrophes de leurpais en peine deconfiscation de ce quy se trouveraque eulx ou leurs facteurs auront achepté ausd.vignobles.

Que aulcuns estrangers ne pouront prendremarche de terrés en France silz ny ont leur de-meu rance affin de contribuer aux tailles et em-pruns.

Et pour ceulx lesquels d'estrangers ont prins etn'ont leur demeurance en ce royaume quil soictloisible a ceulx des villaiges où les terres quilz

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tiendront vie situées les fire saisir, jusques 'âd cequilz auront satisfaict de la cote quil leur sera bailles.

Remoàstrent dadVantaige lesdictz habitaiis des-dièts villaiges desusnomez que touttesfois jiiii setrouve Francois au pais de Cambresis, Arthois,Hainaulx ou autres lieux reddévab!es de "quelquepetittes sommes que ce soit encoire que • lesd.Cambresiens néussent cedulle les font arresteret toutefois quant !esdicts Cambresiens autressont reddevables aux Fraricois lesd. Fr'ancoi ûdnttel privilége et sont contraint les aller poursuivresur le lieu où ilz ne, peùveût avoir ju'stice, uilplaise acorder aud. remonstrans yoyo darrt telleet sanblable que lesd. Cambrisiens Artesiens etceuix du pais , de Hainau!t ont.I

• Que les greffiers des siéges de ce royaumesoient tenus trois jours appres que les parties au-ront produit mectre les saq et pieces entre lesmains du juge ou !esd. juges tenus les widerdeffi-nitivement ou aultrement selon que la matière ysera disposée vng mois apres, en peine de tousdespens domaiges et interests des parties.

(Suivent les signatures de tots les !vMires).

Rmohstrent les maiis et habitans de Béau-revoir que le chasteau dud. lieu est vng lieii'de'forteresse dedand lequel par temps deguerre se

- 47 -

retirent les gens de la frontière _pouç. seureté etconservation,de leurs 1 et, biensr!aianslieu proche ni commode pour ce faire sinon lad.

• forteresse.H -

Tellement que l'ennemi do ce royaulme cong-- noissant lesd. Iken luy estre grandement domma-geable en- temps de guerre s'est efforcé par tousiirniens de le ruiner et destruire. Et de fajct no-nobstant la resistance desd. habitans auroit icel-loy chasteau et le bourg de Beaurevoir esté bruslépar sept ou huict fois depuis l'an mil i' 0 XXI, les -habitans dud. lieu pour la plus grande part tuez,captifz et leurs biens prins, led. chasteau demoly,lequel iceulx habitans ont tousiours remparé avecgrand soing et deppenses tellement qu'il est encoreaussy fort quil feut jamais.

En considération desquelles pertes et mine etjoinct les dangers et perilz esquels ils sont êub-iectz par temps de guerre à raison que led. Beau-revoir est scitué à deux lieu pres de Cambresis etpais de Henault, en tous temps et anciennetélesd. manans et habitans ont esté affranchis détoutes tailles, taillons; corvées, gabelles, imposi-tions et subsides generalement quelconques sanslequel affranchissement et priviléges de toustemps et immémorial comme dict est fussentlesd. chasteau et bourg demourer vagues, desertzet inhabitez, duquel affranchissement et privilégeen font foy tous les comptes des recepveurs destailles et taillons de l'eslection deSaintQuentjn etles extraitz de la Chambre des comptes à Paris.

4.

—48--Ce neantrnoins les esluez de )a ville et eslection

dud. Sainct-QuenUn, depuis trois ou quatre ans ençajeÉ ont assis et cottizé à la taille et aultres imposi.lions indifféremment comme les aultres; iceuix dela mewe eslection vous les moleste nonobstantles affranchissernens accordés de nouvel par leroy ausd. habitans veriffié en lad. chambre et parmonsieur le General de Picardie.

Supplient à ceste cause les dessus nommez SaMajeste exempterled. lieu ace quilz soient maintenusen leurs privilèges et affranchissement de tailles,taillons, teiuz de deniers et aultres charges commeauparavant.

Sensu ivent les plainctes et doléances des villaigesde Vendelle et de Jehancourt quilz entendent faireau Boy nostre sire

- Premier qpilz sont à deuix heures prés de l'en-:nerny où ils sont fort travaillez des soldatz de ce.!pais; que apres quilz ont faict bonne zeure.auxsoldatz de ce royaulme ils ne se contentent,' ains]es battent et molestent et apres leur fault baillerde l'argent et les imposent ainsy comme bon leur.semble.

Item quilz sont fort travaillez des tailles gabit--les, etc., et ne scait recouvrer de l'argent de toi à Ylocation'que l'on porte tout au Pais-Bas abcjdéi Ypais on ne scauroit porter si petite pièce dor 9quel'on y perde plus de quinze soli tournàis.r

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L

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• Item que depuis deux ans ença ion le leur afaiet achepfer des armes ce que dé confiance Ion aacoustume de faire et apres quilz les ont achepté etpaié des marchans, en quoy ilz ont frais grandzles gouverneurs les leur ont faict porter en leurville, et les leur ont retenu et retiennent encoires,à present tellement quilz leur ont fallu vendre deleurs biens et se sont mis fort à l'arrière.

Item que depuis deux ans où que les esleuz deceste ville de Saint-Quentin ont faict besoigne enlad. ville et tellement travaillé les laboureurs deceste prevoste quil ny à si pauvre quil ne soit tel-lement travaillé que Ion ne saurait plus, tellementque si Ion contenue encoires quel temps ilz serontcontraiùtz abandonner le pais. Ainssy quilz prenoient de chacun jour pour aller a la corvée, pourfournir un barot XVI solz et pour chacun jour pourporter la hotte vn sols, louteffois quilz ne metoientpoint d'aultre homme en leur place et prenoiexitlargent à leur proufict, à l'ocasion de quoy ilz . ontarnacé et arnacent encoirer. journellement granddenier.

Item quil nest raisonnable qiié les 'j*estres semesleiit de maràhàndise comme ilz font, ne se con-tentant seullement de leur sauverances. Si! y àvng bon marche au villaige ilz ne sont point hon-teux ilo prendre soit' dismes ou autres choses ettiennent m.esnage avec leur putains, et enfans. Ont

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plus des deux thi'ers du sbieh de ce 'monde,,raisonnable quM paient tailles.

Item que lés laboureurs ne scaSt •fournir au

:ldidrs de sceint&irs à lôcaioti qui1 faùlt 4iiiiign.ht :flna leur pdùr ébCètenit iesiat, quiliôrteit jôui Ilerneritet re ferbiit oint de diffi-

culté deYpdttèrdés habitz dè &attln vé1ôuis làttaffetas.

•. Item: qu1Ia Utcst for :ordonnée en cestepreyostc,,.•• :. . .

Sensuyt

.(Suivekt isignqtures).

lesp1àînèies et doleancSes que les nananse habittvs hSen$ dtduire du villdz4'e .dizrP.

.Peinier,

•cRSofftfé qUe tSr1t sur là : pays de :frontieret.tiei&soU&ai's4iÏY. sôtif ès garnison des villes

circonvoissines les moleste de tel fachon,' ne'Scontentant seulement de ce qui leur donne poureux vivres ÛOZ ibate et moleste tellement qu1esomme coârains leur lrpuyez de ]!argent . gant,qu .....

Rêtoitre'dflntAige 4iîy..plaisse au . rriOY 'iïotréSâà qiiélèsûiya ètel cour...au recéveurd'u

L

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domaine taillionetaultres comme elles ont entreles marchants et n'est possible de recouvrer demonnoye pour paiez les gabelles.

Remontre encoire davantaige que les laboureursne povoient plus vivre à cause des •fourniss'éursquy gaignent et vueult gan niez grand loyer oumoyenquy font veste de vesternent de grand pris nevueult fournir que à grand cout et frais veste delaboureur.

Enfin remontre lesd. maires et habitans quy setrouve par le pays des estrangiers quy font lesouldart et ne sont, à nul cappitaine sans estre anul gaige ou npus, ne leur do,nnon,à argent aporter menache de -nous bruler et - nous destruyr.

(Suivent les signatures).

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Saint-Quentin. —dmp. Ch. POETTE, rue Croix-Belle-Porte, 19

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