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ANNEE 2014 N° 1003
THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT
DE DOCTEUR EN MEDECINE
Spécialité : Médecine Générale
Présentée et soutenue publiquement en janvier 2014 à Créteil
Par Lucie LEROY
Née le 27/07/1983 à Montmorency (95)
TITRE DE LA THESE :
Ressenti des femmes sur le frottis cervico-utérin et sa réalisation
par le médecin généraliste.
Directrice de thèse : Conservateur de la bibliothèque
Dr Laurence COMPAGNON universitaire :
Signature Cachet
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SERMENT D’HIPPOCRATE
Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses, que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.
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REMERCIEMENTS
Merci aux différents chefs de service qui m'ont accueillie, ainsi que l'ensemble des équipes
soignantes
o le Dr Juliette CAHEN et tout le service de diabétologie à Argenteuil
o le Dr RAPHAEL et toute l'équipe des urgences à Montfermeil
o le Dr Marilucy LOPEZ-SUBLET et tout le personnel de la « quatrième dimension » en
post-portes à Bobigny
o le Dr SAINT LEGER ainsi que l'incroyable dream-team de gynéco-obst à Aulnay.
Merci plus particulièrement aux médecins qui m'ont permis de réaliser mes stages
ambulatoires de niveau 1 et de SASPAS
o le Dr Daniel MAURY, l’homme au chapeau (oublié à chaque visite !)
o les Dr Christian DUMAY (c’est « pertinent »…) et Vincent « Bruno » PHILIPPE.
Merci à ma directrice de thèse, le Dr Laurence COMPAGNON, à sa gentillesse et sa
disponibilité.
Merci à toute la bande, toujours là : Camille (ma Tillasse tu sais bien que j’irais au bout du
monde avec toi, GOGA ! et n’oublie pas que tu es le meilleur des incubateurs), Céline (ma
référente en maladie à anticorps mystérieux, sans oublier l’incomparable Bidou, objet de
notre admiration sans borne du haut de son piédestal), LN (l’incroyable voyageuse qui a
survécu à tout, même la compagnie du Placard et mes tisanes, toujours accompagnée de son
Rosa), Sorya la flamboyante (indissociable du Bleu, des mojitos, et des 2 horreurs…).
Merci à Pierre qui a tout porté à bout de bras, pour que je puisse passer l’internat.
Merci tout particulier à mon papa (« douze heures! »), ma maman (« tout ce qui est fait n'est
plus à faire! »), mes sœurs Julia et Manon (je n’ai pas trouvé meilleur modèle de sœurs
ailleurs…), Benoit (qui gère la pagination comme un fou !), ainsi que toute ma famille
toujours présente (pour les coups durs, les coups de mou, les cartons !) et ma marraine de
cœur Nadine.
A toi, bien sûr, que j’aime…
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TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS p.1 TABLE DES MATIERES p.2 INTRODUCTION p.4
I. Généralités p.4 II. Epidémiologie p.4
III. Dépistage du cancer du col de l’utérus p.4 IV. Contexte de cette étude p.6
MATERIEL ET METHODE p.7
I. But de l’étude p.7 II. Population étudiée p.7
III. Réalisation des entretiens p.7 1. Première vague d’entretiens p.7 2. Deuxième vague d’entretiens p.8
IV. Analyse des entretiens p.8
RESULTATS p.9
I. Caractéristiques des patientes de l’étude p.9 II. Etude thématique des réponses à l’étude p.10
1. Connaissances générales des patientes sur l’examen gynécologique p.10 a.Rôle du médecin réalisant cet examen p.10 b.Ressenti des patientes sur l’examen gynécologique p.12 c.Autres thématiques abordées spontanément par les patientes p.13
2. Connaissances générales des patientes sur le frottis cervico-utérin p.14 a.Aspect médical : pourquoi faire le frottis ? p.14 b.Aspect médical : comment est fait le frottis ? p.15 c.Patientes concernées par la réalisation du frottis p.17 d.Ressenti des patientes sur la réalisation du frottis p.18
3. Choix du médecin ayant réalisé le dernier frottis p.18 4. Date de réalisation du dernier frottis p.19 5. Médecins compétents pour la réalisation du suivi gynécologique p.19 6. Choix des patientes pour la réalisation du suivi gynécologique p.20 7. Avantages à faire le suivi gynécologique par un médecin généraliste p.22 8. Inconvénients à faire le suivi gynécologique par un médecin généraliste p.23 9. Eléments de choix préférentiel d’un médecin pour la réalisation du suivi
gynécologique et du frottis p.25 a.La relation médecin-patiente p.25 b.Les qualités du médecin ou du cabinet médical p.26 c.Ressenti des patientes p.27
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DISCUSSION p.28
I. Principaux résultats p.28 II. Forces et limites de cette étude p.28
1. Forces de l’étude p.28 2. Limites de l’étude p.29
III. Comparaison avec les données de la littérature p.29 1. Connaissances sur le suivi gynécologique et le frottis p.29 2. Freins et ressenti des patientes p.31
CONCLUSION ET PERSPECTIVES p.35 BIBLIOGRAPHIE p.37 ANNEXES p.39 Annexe 1 : questionnaire de sélection des patientes p.39 Annexe 2 : guide d’entretien p.39 RESUME p.41
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INTRODUCTION
I. Généralités
Le cancer du col utérin est une pathologie d’origine virale, mettant entre 10 et 25 ans à se
développer, depuis la primo-infection virale, jusqu’à l’apparition des lésions histologiques.
Elle est liée à l’infection persistante par certains Papillomavirus humains à tropisme génital
(HPV).
Les cellules passent par différents stades de lésions histologiques, de précancéreuses (stades
1 à 3) pouvant évoluer en cancer in situ, voire en cancer invasif. Cependant, à chaque stade
évolutif précédant le cancer invasif, une régression des lésions est possible.
Les lésions pré-invasives sont le plus souvent asymptomatiques, et inapparentes à l’œil nu
lors de l’examen au spéculum. Le diagnostic repose donc sur le frottis cervico-utérin (FCU)
qui permet d’identifier des cellules anormales, et sur la colposcopie qui permet d’identifier
la zone de transformation, et d’en préciser la topographie (7) (11).
II. Epidémiologie
Sur le plan épidémiologique, le cancer du col de l’utérus reste au deuxième rang des cancers
chez la femme dans le monde en termes d’incidence, et au premier rang en termes de
mortalité, principalement dans les pays en voie de développement. Dans les pays
industrialisés, il existe une baisse régulière de l’incidence et de la mortalité de ce cancer
depuis 50 ans, et cette pathologie est de plus en plus rare (13).
En Europe, la situation est hétérogène selon les pays. Le cancer du col est au neuvième rang
des cancers chez la femme en Europe en termes d’incidence, et au douzième rang en termes
de mortalité, avec une forte disparité entre les pays d’Europe de l’est et de l’ouest. Le taux
d’incidence de cancers invasifs du col utérin varie selon les pays, de 4.7 en Finlande, à 18.6
en Slovénie pour 100 000 femmes (taux estimé en 2004). La France est en position moyenne
en termes d’incidence (onzième position) et de mortalité (neuvième position) parmi les 25
états membres de l’Union Européenne (1).
En France, le cancer du col de l’utérus est le dixième cancer chez la femme par sa fréquence,
et le neuvième d’après le taux d’incidence standardisé (monde), estimé à 7.1 pour 100 000
femmes. Il s’agit de la quinzième cause de décès par cancer chez la femme, et de la
douzième si on considère le taux de mortalité standardisé (sur la population mondiale) de
1.9 pour 100 000 femmes (4) (17).
III. Dépistage du cancer du col de l’utérus
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D’après les critères de l’OMS, le cancer du col de l’utérus est un candidat idéal pour le
dépistage. En effet, il s’agit d’un problème de santé publique, l'histoire naturelle de la
maladie est connue, le temps d’évolution entre les lésions pré-cancéreuses et l’apparition du
cancer est long, il existe une possibilité de diagnostic précoce et un traitement efficace.
Le test de dépistage par frottis cervico-utérin a une spécificité de 69% (62-76%), sa faible
sensibilité de 63% (55-71%) est compensée par la répétition du test (9). Ce test est
acceptable et apporte un bénéfice en santé publique. Il est accessible à la population, son
rythme est déterminé, ses risques sont acceptables.
Le critère de coût économique du programme qui doit être compensé par les avantages
attendus n’est pas rempli, puisqu’il n’existe pas de programme de dépistage du cancer du
col organisé au niveau national en France (24).
Même s’il le dépistage n’est pas le seul facteur responsable de la diminution de l’incidence
des cancers du col de l’utérus, et malgré l’absence de preuve de premier niveau, il est admis
que la mise en place d’un dépistage organisé dans certains pays a été un élément
déterminant dans l’évolution épidémiologique favorable de ce cancer. De ce fait, un certain
nombre de pays européens ont adopté des recommandations dans ce sens : le Conseil de
l’Union européenne recommande depuis 2003 la réalisation d’un dépistage organisé pour 3
cancers dont le cancer du col de l’utérus. Il recommande un frottis cervico-utérin tous les 3 à
5 ans, pour les femmes de 20-30 ans, jusqu’à 60 ans au moins. Cette recommandation
souligne l’importance du dépistage organisé, qui a un meilleur impact que le dépistage
individuel (taux de participation supérieur, amélioration de l’équité, probabilité plus
importante de toucher des femmes plus à risque…) (16) (20).
Malgré le fait que le cancer du col de l’utérus soit un bon candidat au dépistage, et que le
Conseil de l’Union européenne ait émis des recommandations pour instaurer des
programmes de dépistage organisés, un tel programme n’a pas été mis en place en France
pour le moment, et la réalisation d’un frottis reste une démarche individuelle. Actuellement,
le frottis est proposé en France aux femmes de 25 à 65 ans (soit 17.5 millions de femmes
concernées en France en 2010), tous les 3 ans, après 2 FCU normaux réalisés à un an
d’intervalle.
Pour l’instant, le taux de couverture du dépistage représente environ 56.6% de cette
population (chiffre estimé sur la période 2006-2008), et ce chiffre reste stable sur les 6
dernières années. Il existe de fortes disparités territoriales dans la pratique du FCU, qui ont
pu être corrélées à la répartition de la population des gynécologues en France. En effet, le
premier facteur déterminant dans le recours au dépistage est le fait d’être suivie
régulièrement par un gynécologue (14).
Ce taux de couverture est cependant à considérer avec réserve, puisqu’il ne prend que les
données des patientes bénéficiaires du régime général de l’Assurance Maladie, les frottis
réalisés en milieu hospitalier ne sont pas comptabilisés (14) (21).
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IV. Contexte de cette étude
Tout médecin est autorisé à réaliser le frottis, mais en pratique il s’agit le plus souvent des
gynécologues et des médecins généralistes. S’y associent les sages-femmes et les médecins
biologistes des laboratoires d’analyses médicales.
Il n’existe pas d’études comparant les performances de telle ou telle profession dans le
dépistage du cancer du col de l’utérus. Les choix dans ce domaine sont donc essentiellement
liés à l’offre de soins locale, et à la politique de santé.
La démographie des gynécologues (en particulier médicaux) est en baisse constante, et les
projections sont particulièrement pessimistes. Leur offre de soins est donc insuffisante pour
proposer un dépistage à l’ensemble de la population cible (11.6% de cette population serait
concernée par ce manque) (19).
Parallèlement, les projections disponibles laissent penser qu’il y aura autant de médecins
généralistes en 2030 qu’aujourd’hui. Par ailleurs, la population des médecins généralistes
tend vers une féminisation (2).
Le nombre des sages-femmes augmente, et elles peuvent réaliser les frottis depuis 2009.
Quant aux laboratoires, les frottis peuvent y être réalisés si le laboratoire est dirigé ou
codirigé par un médecin, ce qui représente environ 24% des laboratoires français (22).
Compte tenu de l’évolution de la démographie médicale, l’implication des médecins
généralistes dans le dépistage du cancer du col est donc un déterminant important pour
prendre en charge l’ensemble de la population cible, et le sera encore plus à l’avenir.
A l’heure actuelle moins de 10% des FCU sont réalisés par les médecins généralistes. (15) Les
freins à cette implication des médecins généralistes ont déjà été étudiés (moindre exercice
de la médecine de premier recours, évolution du temps de travail, manque de formation
spécifique, faible valorisation de l’acte, manque de temps, réticence des patientes…), ainsi
que les facteurs prédictifs de participation des femmes à ce dépistage (âge, statut marital,
niveau socioprofessionnel, absence de précarité, suivi gynécologique, participation au
dépistage du cancer du sein) (15).
Cependant, il y a peu de recherches sur les freins pour les patientes à faire leur FCU chez leur
médecin généraliste. L’objectif de ce travail est d’évaluer le ressenti des femmes sur le suivi
gynécologique, et plus particulièrement la réalisation du frottis cervico-utérin, par un
médecin généraliste, voire par leur médecin généraliste.
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MATERIEL ET METHODE
Il s’agit d’une étude qualitative, réalisée à partir d’entretiens individuels, guidés par un
questionnaire semi-directif. La grille d’entretien est mise en Annexe.
I. But de l’étude
Elle a pour but d’évaluer les freins pour les patientes à faire réaliser leur suivi gynécologique,
et en particulier le frottis cervico-utérin, par leur médecin généraliste ou par un médecin
généraliste. L’hypothèse est que les freins sont de deux types :
Les freins liés à la patiente, ses connaissances et ses croyances, ses représentations
du rôle du MG
Les freins en rapports avec le professionnel de santé et l’offre de soins.
II. Population étudiée
Les patientes retenues pour l’entretien étaient des patientes majeures, ayant une vie
sexuelle, et un suivi gynécologique régulier réalisé par un autre professionnel de santé qu’un
médecin généraliste. Leur accord a été demandé avant chaque entretien. Les entretiens ont
été enregistrés, afin de ne pas perdre d’information lors de la retranscription. Ils ont ensuite
été anonymisés.
III. Réalisation des entretiens
1. Première vague d’entretiens
Les entretiens ont été menés dans 3 cabinets de médecine générale situés à Paris dans le
dixième arrondissement :
cabinet 1 : médecin réalisant les frottis (CC)
cabinet 2 : médecin ne réalisant pas les frottis et adressant ses patientes à une
consœur généraliste (DP)
cabinet 3 : médecin ne réalisant pas les frottis et adressant ses patientes à des
gynécologues ou en laboratoire (GJ).
Les entretiens ont été menés du 30/05/2012 au 15/06/2012, en parallèle dans les 3 cabinets.
Toutes les patientes de plus de 18 ans ont été interrogées de façon systématique, quelque
soit leur motif de consultation, et incluses si elles répondaient aux critères de sélection et
étaient d’accord pour participer à cette enquête.
Alors qu’il était prévu initialement de sélectionner les patientes au cabinet, puis de les
recontacter pour un entretien ultérieur, il est apparu dès la première journée que les
patientes ne répondaient pas à ce type de sollicitation, et ne souhaitaient pas être
recontactées dans un second temps (problème d’organisation des rencontres, avec
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incompatibilité d’emplois du temps respectifs, pas de temps à consacrer à ces entretiens…).
Les entretiens ont donc été menés en fin de consultation, directement, lorsque la patiente
était éligible.
Après une rapide analyse préalable, il a été repéré une limite à cette analyse : une faible
diversité socio-culturelle de la population interrogée. En effet, toutes les patientes exercent
une activité professionnelle, rendant ainsi la population interrogée trop homogène. Il a donc
été décidé de mener une seconde vague d’entretiens selon la même méthode, non pas en
cabinet de médecine générale, mais en PMI.
2. Deuxième vague d’entretiens
Après avoir obtenu l’autorisation de la DFPE de Paris (Direction des Familles et de la Petite
Enfance) ainsi que de la responsable des PMI des Xème et XIXème arrondissements, une
seconde vague d’entretiens a été menée le 30/11/2012 au sein de la PMI du Xème
arrondissement. De la même façon que pour la première vague d’entretiens, toutes les
femmes ayant consulté ce jour à la PMI ont été interrogées, quel que soit leur motif de
consultation, et incluses si elles répondaient aux critères de sélection et étaient d’accord
pour participer à cette enquête.
Au total, 27 entretiens ont ainsi été menés pour l’obtention de la saturation des données :
18 en cabinets de médecine générale, et 9 en PMI.
IV. Analyse des entretiens
Chaque entretien a été retranscrit mot à mot, après enregistrement. Un tableau a été bâti
pour mettre en parallèle les réponses de chaque patiente à une même question. Ce tableau
a été soumis à une double lecture (par la thésarde et sa directrice de thèse). Une analyse
question par question, puis longitudinale (entretien par entretien) a permis de mettre en
évidence les différentes thématiques abordées par les patientes. La comparaison des
résultats obtenus par chaque lectrice a permis de limiter les oublis, et de comparer les
formulations des différentes thématiques.
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RESULTATS
27 entretiens ont ainsi été menés en tout : 18 en cabinets de médecine générale situés dans
le Xème arrondissement (1 dans le cabinet n°1, 9 dans le cabinet n°2, 8 dans le cabinet n°3),
et 9 dans la PMI du Xème arrondissement.
I. Caractéristiques des patientes de l’étude
L’âge des patientes interrogées va de 20 ans à 62 ans et demi. Neuf patientes ont entre 20 et
29 ans. Douze patientes ont entre 30 et 39 ans. Cinq patientes ont entre 40 et 49 ans. Il n’y a
aucune patiente entre 50 et 59 ans. Une patiente a plus de 60 ans.
Concernant le statut marital des patientes, six patientes sont célibataires et 21 patientes
sont en couple. Parmi les patientes en couple, sept patientes vivent en concubinage, huit
patientes sont mariées, quatre patientes sont pacsées, et deux patientes sont en couple,
sans autre précision.
Parmi les patientes interrogées, trois patientes sont sans emploi ou « femme au foyer ».
Deux patientes sont en cours de formation ou en train de finir leurs études (1 patiente en
thèse de sciences politiques, 1 patiente en formation d’auxiliaire de vie). 21 patientes
exercent une activité professionnelle. Une patiente est retraitée. (Tableau 1)
Tableau 1 : caractéristiques des patientes interrogées
Patiente Age Statut marital Profession Lieu
d’entretien
1 62.5 Mariée Retraitée Cabinet 3
2 42 Mariée Assistante de direction Cabinet 3
3 28 Concubinage photographe Cabinet 2
4 31 Célibataire Secrétaire Cabinet 2
5 36 Concubinage Journaliste culinaire Cabinet 2
6 30 Concubinage Thèse de sciences politiques Cabinet 1
7 36 Célibataire Psychologue Cabinet 3
8 29 Célibataire Chargée de communication Cabinet 2
9 29 Mariée Directrice marketing Cabinet 2
10 24 Célibataire Maquilleuse au cinéma Cabinet 2
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Patiente Age Statut marital Profession Lieu
d’entretien
11 37 Concubinage Conseillère en automobile Cabinet 2
12 20 En couple Assistante en école maternelle Cabinet 3
13 49 En couple Secrétaire Cabinet 3
14 29 Mariée Professeur d’anglais Cabinet 3
15 29 Concubinage Responsable des ressources humaines Cabinet 3
16 40 Mariée Responsable d’alliance en industrie
pharmaceutique
Cabinet 3
17 31 Pacsée Chargée de recouvrement Cabinet 2
18 46 Mariée Maquettiste infographiste conceptrice Cabinet 2
19 41 Pacsée Educatrice de jeunes enfants PMI
20 32 Mariée Directrice marketing PMI
21 35 Célibataire Auxiliaire de vie PMI
22 36 Célibataire Sans emploi PMI
23 32 Pacsée Inspectrice des finances PMI
24 30 Concubinage Sans emploi PMI
25 32 Pacsée Secrétaire PMI
26 25 Mariée Sans emploi PMI
27 24 concubinage En formation d’auxiliaire de vie PMI
II. Etude thématique des réponses à l’étude
1. Connaissances générales des patientes sur l’examen gynécologique
a. Rôle du médecin réalisant cet examen
Le médecin accomplit un certain nombre de tâches :
- Il regarde le dossier, pose des questions, fait le point « Avant que je passe derrière,
il regarde le dossier, il me dit « vous êtes venue à telle date », « il y avait ceci, cela »,
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« comment ça va maintenant ? », on fait le point quoi… », « il discute un petit peu
avec moi, il me demande pourquoi je viens », « ça se passe en consultation: prise de
contact avec le médecin, avec mon gynéco »
- Il demande à la patiente de se déshabiller « il me demande de me déshabiller et de
m’installer sur la chaise », « ensuite on passe côté table, il me fait me déshabiller,
voilà »
- Il prend les constantes (poids, tension artérielle) « elle regardait la tension
systématiquement en début et en fin de séance », « Et puis après j’ai une pesée au
niveau… pour savoir mon poids et puis elle prend également ma tension»
- Il examine la patiente «c'est d'abord la vision, et puis après le toucher».
Les patientes différencient souvent l’examen des seins du reste de l’examen
gynécologique :
- «Elle me fait un examen des seins, elle me fait un examen gynécologique, avec le
« doigté », euh elle me fait faire les frottis »
- « il regarde, il me touche le ventre, le bas ventre, et puis ensuite euh, (…),il me fait
avec le « doigté », il me touche, il me demande si vous avez mal à droite ou à gauche,
et euh, y a éventuellement avec le spéculum, ils font un prélèvement, pour faire le
frottis. Ensuite, il palpe la poitrine pour voir s’il n’y a pas de boule apparente, et puis
en règle générale je crois que c’est tout»
- « elle m’examine les seins, et puis elle me fait le frottis une fois de temps en temps »
- « Bah y a la palpation des seins, et puis, et puis, « en dessous », enfin voilà ! »
- « Après je sais pas comment il fait, d'abord le palpé de seins et ensuite l'examen
gynéco ».
Le médecin recherche des choses :
- Il recherche si tout est normal « Elle vérifie que tout va bien, que tout est
correctement placé », «visuellement est-ce que ça a l’air normal », « Pour voir si au
niveau du col tout se passe bien, s’il est bien droit, s’il y a pas de déformation », « Si y
a pas de problème, pas de maladie, visiblement à l’œil ou qu’on peut supposer »
- Il recherche des signes d’alerte (kystes, grosseurs, boules, douleurs, rougeurs,
boutons, inflammation, écoulements…) «Peut être des kystes, bah des douleurs qui
pourraient l'alerter ou l'alarmer sur quelque chose, des inflammations », « qu'il y a
pas de grosseur », « des rougeurs ou des boutons ou je ne sais quoi qui pourrait
apparaître, et puis à l’intérieur la même chose, enfin ça va de l’aspect à d’éventuels
écoulements, enfin j’imagine… », «il recherche certaines grosseurs par le palpé, (…),
au niveau des seins, pareil, s'il y a des tissus anormaux, des kystes ou des choses
comme ça », « vérifier si j’ai pas de kystes ou de boule au niveau de la poitrine »
- Il recherche des infections « s'il n'y a pas d'infection des muqueuses, ce genre de
truc! » « au niveau de l’utérus, voir s’il y a pas d’infection quelconque et il fait une
fois par an le frottis pour voir au niveau des infections ».
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Il recherche un cancer (utérus, sein) :
- « un cancer de l’utérus, (…), et puis le cancer des seins parce qu’elle me palpe les
seins, (…), et si elle sent qu’il y a une grosseur, ça pourrait dépister le cancer du
sein. »
- « Après au niveau de la poitrine et des aisselles, là je sais que c’est pour voir si j’ai pas
des boules, ou des… je sais pas, j’allais dire des tumeurs »
- « pour voir s’il y a pas de petites sortes de tâches, pour voir si c’est pas cancéreux »
- «on fait quand même une vérification au niveau des seins à la recherche de tumeur»
- « un prélèvement au niveau du col, pour avoir des informations concernant une
éventuelle présence de cellules pas très sympathiques, qui peut entrainer des
catastrophes… Et puis aussi tout ce qui est examen au niveau des seins, savoir aussi
déceler au palpé-touché, savoir s’il y a des petites rondeurs, des petites choses pas
sympathiques… ».
Le médecin propose également des examens complémentaires :
- Un dépistage biologique «elle faisait aussi de temps en temps des tests sanguins
pour la pilule, pour savoir si ça allait au niveau de cholestérol, etc, »
- Un dépistage radiologique « je fais une mammo et après ils me font une
échographie », «on m’a fait des échos, à l’intérieur c’est ça? », « en général une
échographie il regarde si les ovaires vont bien », « J’ai eu ma première
mammographie pour mon anniversaire de 40 ans y a pas très longtemps»
- Tout en limitant les examens inutiles, « je pense qu’il fait son travail sérieusement, y
a pas non plus de volonté de faire des examens s’il y a pas lieu »
Certaines patientes ne savent pas : « quand elle palpe à l’intérieur du vagin, je sais pas
exactement où elle va, ce qu’elle cherche », « non je sais pas. », « Je sais pas grand-chose
hein… », « Vous dire exactement le nom des choses, non, non je ne pourrais pas vous dire »
b. Ressenti des patientes sur l’examen gynécologique
Certaines patientes sont plutôt satisfaites :
- « Bah… l’examen gynécologique, euh, moi je suis satisfaite hein »
- « ça se passe assez bien »
- « l’examen gynécologique en lui-même bah, pas de souci »
- Surtout s’il existe une bonne relation avec le médecin qui réalise l’examen « Ça se
passe très bien, je suis avec une femme assez gentille, délicate, qui m’explique tout,
qui me gère bien. », « Ça se passe très bien, j’ai un gynécologue qui en plus est très
sympa et très drôle, et avec qui je me sens très à l’aise pour aborder tout un tas de
sujets», « C’est pas seulement le côté médical, je dirais aussi c’est le côté de soutien,
d’aider à comprendre ce qui se passe quoi ! Le côté relationnel est très important…”
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Certaines patientes vivent au contraire cet examen avec angoisse :
- «Voilà, ben les premières fois un peu pas rassurée, pas très très bien et puis, en tout
cas pour moi, après ça devient une formalité », « Pour moi en général c’est toujours
un peu angoissant. »
- Ou le trouvent désagréable « Euh c’est…. Pffff », « c’est vrai que c’est pas très
agréable », «Pas envie d’y aller. J’aime pas du tout le contact de tous ces petits
instruments de torture ! », « j’ai toujours eu des médecins qui le faisaient bien, et
c’est pas non plus douloureux. Désagréable, mais voilà. »
Pour la plupart des patientes, il s’agit d’un examen important pour différentes raisons:
- «Alors pour moi il faut y aller de façon régulière »
- « Ca concerne surtout les organes génitaux, et c’est important, je dirais même très
important »
- « c’est un examen qui est important, par rapport à toutes les maladies qu’on peut
attraper, le cancer du col de l’utérus et tout… »
- « c’est important de connaître le fonctionnement de ses organes »
- Certaines le considèrent même comme une obligation «faut y aller, faut faire ce
qu’il y a à faire et puis voilà », «Pour moi c'est une démarche obligatoire », «c’est
tout à fait nécessaire», « je le fais en général parce qu’il faut le faire ».
c. Autres thématiques abordées spontanément par les patientes
Le genre féminin du médecin peut être important :
- «Me concernant plutôt une femme. Toujours des femmes », « le fait que ce soit une
femme, j’ai plus de facilités aussi à parler de ma sexualité ou des choses comme ça
qui peuvent être un petit peu pour moi flippantes de raconter à un homme »
- MAIS certaines n’y attachent pas d’importance « J’ai pas d’angoisse particulière, que
ce soit homme ou femme, j’ai pas ce souci là on va dire, par rapport à la sécurité de
me dire bon parfois peut y avoir des dérapages ou autre », « mon gynéco est un
homme et ça me gène pas du tout… »
Plusieurs thématiques en lien avec l’examen ou la gynécologie ont été évoquées par les
patientes :
- La nudité et le respect de la pudeur de la patiente «ça m'intrigue quand même
vraiment beaucoup le fait qu'on fasse déshabiller entièrement. Cette pratique là, je la
trouve inutile, vraiment inutile! Moi ça ne me dérange pas trop personnellement,
mais oui ça me choque comme pratique. On pourrait très bien séparer le palpé des
seins et l'examen gynéco pour pas se retrouver entièrement nue allongée sur la
table. D'ailleurs dans la majorité des pays il y a un drap ou des serviettes qui
permettent de dissocier, ça se sont des choses qui sont dépassées! »
-
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- La sexualité et le plaisir féminin «En gros elle m’expliquait que tout ce qui était
plaisir féminin était une grande interrogation, enfin un grand vide au niveau de la
gynécologie, ce que j’ai trouvé assez hallucinant, donc du coup je suis repartie un peu
sans réponses à mes questionnements » , « Dernièrement le sujet c’était la
sécheresse féminine, parce que quand on arrive à mon âge, forcément… Donc voilà,
savoir aussi s’il existait des médicaments, enfin des choses qui peuvent rebooster la
libido »
- La contraception «je lui ai posé la question sur l’utilisation de la pilule » , « moi je suis
quelqu’un de douillette à la base, donc le stérilet on a eu besoin de 5 fois pour le
mettre parce que ça faisait un peu mal. », « J’ai toujours pensé que c’était en lien
avec mon mode de contraception, c'est-à-dire vérifier qu’il n’y avait pas de contre
indication à la pilule que je prenais»
- Les infections sexuellement transmissibles «je lui ai posé la question sur cette
fameuse « papillon », cette MST… »
- L’aide médicale à la procréation et l’infertilité «je suis passée par des caps assez
difficiles, de l’aide à la procréation, qui n’a pas donné de chose positive », « j’ai
beaucoup consulté les gynécologues quand j’avais des difficultés à avoir un bébé. Et
puis après quand je l’ai eu, j’y suis plus allée trop souvent »
- La grossesse et l’accouchement « le deuxième gynécologue que j'ai m'a fait des tests
de mon utérus pour voir que tout fonctionne bien, elle m'a montré mes œufs et si je
suis fertile, et maintenant je ne prends plus la pilule, et on essaie de mettre en route
éventuellement un bébé », « Mais au niveau de l’accouchement j’ai eu un peu de
complications parce qu’en fait bah le col ne se dilatait pas, ils ont essayé de faire
plein de choses, mais le col se dilatait toujours pas donc à la fin c’est vrai que c’est
une césarienne en urgence et c’était pas top, (…), et après on a vite oublié ! ».
Une patiente a évoqué le coût des soins « C’est moi qui règle hein, c’est pas la sécu qui paie,
mais moi je préfère hein, comme ça je suis plus tranquille».
2. Connaissances générales des patientes sur le frottis cervico-utérin
a. Aspect médical : pourquoi faire le frottis ? A quoi sert-il ?
Certaines patientes savent : le frottis sert au dépistage du cancer (de façon plus ou moins
catégorique) :
- Recherche de cellules cancéreuses «voir si j’ai pas des cellules cancéreuses, c’est ça
hein ? Enfin pour moi, c’est ça. », «pour moi c’est voir s’il n’y a pas de cellules
cancéreuses », « pour moi en fait le frottis, le prélèvement qu’elle effectue, c’est
surtout pour voir si j’ai pas des cellules cancéreuses»
- Recherche d’un cancer de l’utérus ou du col de l’utérus de façon certaine
«recherche de cancer de l'utérus » « c’est pour être sûr qu’il y a pas de cancer du
-
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col », « c'est un prélèvement de cellules qui permet notamment de détecter s'il n'y a
pas de cancer de l'utérus »
- Recherche de cancer de l’utérus ou du col de l’utérus de façon incertaine « peut
être le col de… un cancer du col de l’utérus ? », « c’est le cancer…. Le cancer du col….
Le cancer du col de l’utérus ? »
- Recherche d’un cancer sans précision « Ça sert à rechercher les cancers », « au
niveau du frottis, euh oui c’est plutôt toute trace qui pourrait prédisposer ou
prévenir qu’il y a un risque de cancer »
- Ou au contraire… « Je ne pense pas qu’on puisse dépister un quelconque cancer avec
le frottis »
Elles évoquent que le frottis sert également à dépister d’autres maladies :
- Le papillomavirus «j’étais positive au Papillomavirus », « Je pense principalement au
papillomavirus »
- Des infections (mycoses, bactéries, autres) « des infections, genre mycose et
compagnie », « J’imagine le dépistage d’infections, parce que c’est ce qui a permis de
dépister mon infection l’autre jour », « pour moi c’est pour dépister les quelconques
développements de je sais pas bactéries ou maladies. » « c’est un prélèvement pour
voir s’il n’y a pas de champignons, de machins ou de petits trucs, mais je sais pas
exactement»
- Des maladies « C’est pour voir si y a pas des maladies»
Certaines patientes ne savent pas :
- « je me rends compte que je sais pas grand-chose, je le fais, mais non, je sais pas très
bien à quoi ça sert »
- « Non très franchement, non. Je me dis que ça doit être pour regarder si les parois
sont saines ou s’il y a pas de problème »
- « Je l’ai pas en tête… »
- « je sais pas du tout à quoi ça sert. »
- «Pas exactement, enfin la définition, je ne saurais pas vous dire. »
- Ou le médecin ne leur a pas expliqué « ça fait un mois qu’il me l’a fait le frottis, et il
me l’a fait sans m’expliquer !! », « Comme quoi c’est pas du tout expliqué hein”, “Il
m’a jamais parlé de ça…”
b. Aspect médical : comment est fait le frottis ?
Sur la technique de réalisation du frottis, certaines patientes sont relativement précises :
- Prélèvement de liquide (sécrétions, pertes, mucus…) « Elle prend du, du, comment ?
Du liquide, moi j’appelle ça du liquide, elle met sur une lame », «En fait il prend un
prélèvement de mucus de mon vagin», « Il prend des particules, enfin je sais pas
-
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comment on appelle ça, les pertes en fait ! », « je pensais qu’il prenait un petit peu
pas de sécrétions mais euh c’est de la sécrétion qu’il prend ? »
- Prélèvement de cellules « On me brosse les parois du vagin pour récupérer les
petites cellules », « on prélève un peu de cellules au fond du vagin pour les
analyser », « il frotte pour récolter des cellules », « je pense que c’est toutes les
cellules, toute la matière qui entoure la surface de notre vagin, qui est légèrement
prélevée »,
- Utilisation d’un objet pour prélever « elle regarde à l’intérieur, elle prend quelque
chose pour gratter et elle le dépose sur une petite plaque en verre », « il introduit un
petit bâtonnet au niveau du col de l'utérus », « Il met un appareil qui sert à écarter
et il a effectivement une espèce de long coton de tige (…) J’ai la sensation que ça
gratte puisque le coton qui est au bout est sec», « de mémoire c’est avec un coton,
elle prélève à l’intérieur » « je crois que c’est avec un petit coton je sais plus, elle met
ça sur une petite lamelle », «Ca se passe avec une petite languette, donc il fait juste
un touché en fait”
D’autres ne savent pas : « Je le savais au début, mais je sais plus. », « je sais pas comment ça
se passe quand il fait le frottis», « Après le nom scientifique de tout ça…Je n’en sais rien !!! »,
« Alors surement il a dû me le dire, mais c’est vrai qu’au fur et à mesure des années on
pense plus à demander quoi ! », « Je le savais au début, mais je sais plus”, « Du début à la
fin ? Non, pas du tout. »
L’analyse du frottis est faite en laboratoire :
- Après envoi par la patiente «après je l’envoie dans une enveloppe faite pour ça au
laboratoire », « moi je vais l'envoyer au laboratoire, et ils examinent ça pour voir s'il
n'y a pas de problème », « elle met ça dans une petite boite que moi-même en fait
j’envoie à une adresse postale, à un labo. »,
- Après envoi par le médecin « elle prélève quelque chose qu’elle envoie au labo »,
« ensuite il les met dans un petit contenant qu'il envoie au labo », « Puis après bah
c’est tout, il l’envoie au laboratoire. »
- Avant d’obtenir les résultats du frottis « il y a trois niveaux d’analyse, jusqu’au 2 ça
va, mais 3 ça va pas du tout ! »
Concernant la fréquence de réalisation du frottis, les avis divergent beaucoup:
- Plus d’une fois par an « Je dirais tous les 6 mois. », «Euh... tous les 3 mois? »
- D’autant plus que l’extension du cancer peut être rapide, « j’entends énormément
dire autour de moi qu’il y a des cancers qui se développent de manière très rapide, et
je pense que 6 mois c’est largement suffisant pour avoir une mauvaise surprise »,
«malheureusement un cancer ça se développe très rapidement»
- Tous les ans « Tous les ans », « j’essaie de le faire une fois par an», «j’ai cru une fois
par an », « Moi je le fais une fois par an », « Pour moi ça reste une fois par an. »,
« Moi je dirais tous les ans », « Je me dis que si on regarde le mix temps-coût-délai de
-
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développement de quelque chose, une fois par an ça me parait être en général
quelque chose de bien. »
- Tous les 1 à 2 ans «pourquoi pas une fois par an, ou tous les 2 ans, je sais pas. »,
« Tous les un an et demi, deux ans », « Tous les 2 ans c’est bien »,
- Tous les 3 ans «je dirais un tous les 3 ans », « Tous les 3 ans on m’a dit. »,
- Ou plus « Moi je dirais tous les 5 ans. »,
- Certaines patientes ne savent pas «Je sais pas », « Je sais pas moi je faisais
confiance à ma précédente gynécologue », « La fréquence ça je sais pas ».
c. Patientes concernées par la réalisation du frottis
La plupart des patientes pensent que toutes les femmes sont concernées :
- «C’est toutes les femmes, toutes les femmes. Même les petites jeunes… », «Je dirais
toutes parce que j’ai commencé tôt à en faire », «je ne pense pas qu’il y ait de type
particulier », « Pour moi toutes. Mais bon je sais pas si une femme vierge... », « pour
moi tout type de femme », « Je pense que toutes les femmes. Toutes. », « je pensais
que toutes les femmes étaient concernées », « Toutes les femmes, peut être que plus
on prend de l’âge, plus on est concernée »
- Que cela soit dès l’adolescence « il me semble que ce sont toutes les femmes hein ?
Dès l’adolescence, dès les premiers rendez-vous chez le, chez la gynécologue »
- Dès la puberté « Dans ma tête c’est quand elles sont formées, et puis bon qu’elles
ont leurs règles, qu’elles risquent d’avoir des relations, euh, sexuelles, moi je pense
que c’est pas mal de leur faire faire un examen gynécologique», « j'aurais dit toutes
les femmes, à partir de la puberté », «Toutes ! A partir du moment où on est réglée
jusqu’à pas d’âge », « je pense que toute une femme qui est pubère doit y procéder »
- Pendant la « période fertile » «pendant tout le temps qu’on est, comment on dit
euh, fertile ! », « Je sais pas, je dirais avant la ménopause non ? »
- En particulier celles qui ont des antécédents familiaux « Les femmes dont les
parents ont des antécédents de cancer : une mère, une grand-mère… Je sais pas si
d’autres femmes aussi…. De toute façon il y a toujours un début hein ? Donc toutes
les femmes doivent le faire ».
Certaines patientes proposent différentes fourchettes d’âge pour réaliser le frottis de
dépistage, mais aucune ne connait les bornes recommandées, et les réponses sont très
hétérogènes : « je dirais à partir de 17 ans, et jusqu’à la fin de la vie, jusqu’à l’infini ! », « au-
delà de 20 ans on va dire », « à partir de 25, et pas de limite. », « j’aurais dit 30, à partir de
30 ans, sans date de fin au final, jusqu’à la fin de la vie », «je dirais que ce serait à partir de
35 ans et bien sûr plus. », «Des femmes à partir de, je sais pas moi, 40 ans, 50…. “, «Je dirais
entre, je sais pas, une vingtaine d’années et une cinquantaine d’années. », « à partir de 15
ans ou 16 ans, je sais pas entre 15 et 75 », « Je dirais entre 15 et 30 ans… », « Euh c’est entre
16 et 35, 30 ans… », « Entre 40-45 et 60-65 ans. Plus », «Je sais pas, peut être vers 25 ans…
Jusqu’à 40-45»
-
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- Ne savent pas « Non pas du tout”, “Non”, “est-ce qu’il y a des facteurs à risque ?
enfin des gens qui ont… je sais pas”, “Je sais pas…”
d. Ressenti des patientes sur la réalisation du frottis
La plupart des patientes vivent la réalisation du frottis comme désagréable :
- « Baaaaah, désagréable !! »
- «Désagréable et parfois douloureux selon comment c’est fait »
- « c’est désagréable à faire ! »
- « Pas terrible ! (rires) Bah c’est pas le moment le plus agréable à passer »
- «Cette petite sensation de douleur, cette petite piqure, vraiment immédiatement
c'est ça, je fais l'association d'esprit, rapide, désagréable, sans plus, mais c'est
vraiment l'association qui se fait directement pour moi de la sensation que je ressens
pendant le frottis », « c’est pas super agréable »
- En particulier la position gynécologique « Un souvenir d’être restée au moins 10
minutes les pattes écartées avec le machin dans le vagin chez un médecin, enfin
c’était pas très agréable, parce que le temps qu’il mette ça sur des lamelles et tout,
moi je suis restée les pattes écartées en attendant… »
- Voire douloureux « moi quand ils l'ont fait ça fait mal ».
Cependant, ce vécu négatif peut être contre-balancé par le sentiment d’utilité de cet
examen :
- «Bah pour moi c’est sérieux parce que si il y a des cellules qui se développent, au
moins on le sait avec le frottis, donc ça élimine, enfin, ça tranquillise les gens »
- « il le fait systématiquement (…) donc je suppose que c’est par précaution »
- « on se dit bon bah j’ai pas de cellules cancéreuses »
- « mais bon après on sait que c’est pour notre bien ».
3. Choix du médecin ayant réalisé le dernier frottis
Les patientes ont choisi le médecin qui les suit sur le plan gynécologique par différents
moyens :
- Le bouche à oreille, en particulier par une amie « Bon enfin une dame de
l’immeuble avec qui je parle et c’est une amie, et m’a dit « bah allez voir Mme X., elle
est très bien », euh c’est vrai qu’elle est bien hein », «c’est une amie à moi qui m’a
recommandé », «Par le bouche à oreille. » , « je crois que c’est une amie qui me l’a
conseillée. », « Le bouche à oreille, une copine ! », « Ma gynéco je l’ai choisie par une
copine »
- Sur la recommandation d’un autre médecin «c’est mon médecin généraliste de
l’époque qui me l’avait conseillée », « C'est mon psychiatre qui me l'a
recommandé. »
- Par hasard «Par hasard ! », « Alors pur hasard, vraiment pur hasard »
-
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- Il s’agit du gynécologue familial « Parce que c’est la gynécologue de ma maman. »,
« à l’époque c’est ma mère qui m’avait envoyée chez l’une de ses gynécos », «c’est
ma mère qui allait la voir et je suis allée la voir aussi naturellement », «c’est le gynéco
de ma sœur »
- Sur un critère de proximité « Ma gynéco, alors je vais vous dire, c’est parce qu’elle
habitait dans mon immeuble. (…) Y avait qu’à prendre l’ascenseur, moi je suis au
deuxième, et elle, elle était au premier », « J’avais regardé par rapport à
l’arrondissement », «C’est parce que c’était pas très loin, et ça s’est bien passé, donc
autant la garder ! », «j'ai pris le plus près dans l'annuaire », « Le gynécologue ? bah
c’est une clinique qui était à côté de la maison »
4. Date de réalisation de leur dernier frottis
La date de réalisation du dernier frottis est :
- Approximative, datant de moins de 3 ans « Je crois que je l’ai fait l’année dernière.
Oui, je crois. », « Oh ça va faire un an… », « Je dirais que c’est avril de l’année
dernière ou de l’année d’avant », «ça fera 2 ans et demi je crois. », « il y a un an », « Il
y a deux ans », « ça fait plus qu’un an, un an et demi », « ça fait à peu près un an. »,
« ça fait environ 9 mois », « peut être 6 mois, un peu moins de 6 mois. »
- Approximative, datant de plus de 3 ans « Au moins 3 ans… enfin je pense ! »,
« j’avais 16 ans, et j’ai 20 ans, il y a 4 ans. »,
- Précise, datant de moins de 3 ans « c’était au mois d’octobre. 2011. », «là ça fait
deux semaines », «Décembre 2011! », « Avril 2012. », « janvier ou février… 2011. »
- Inconnue « Là je sais pas, je sais que ma gynéco sait qu'il y avait pas à le refaire la
dernière fois », « Ça date de…, je me souviens pas. »
5. Médecins compétents pour la réalisation du suivi gynécologique et du frottis
La plupart des patientes pensent en premier aux gynécologues :
- «Ah ben les gynécos ! », «Ben les gynécologues ! », « Bah l’examen gynéco, pour moi
c’est le gynéco », « Les gynécologues non ? », « n’importe quel gynéco doit l’être », «
Les gynécologues de toute façon », « Je crois que c'est beaucoup plus les
gynécologues »
- Car ils sont plus compétents et spécialisés « Ah bah pour moi forcément les
médecins compétents c’est forcément les gynécologues, parce qu’ils ont fait des
études spécialisées vraiment dans ce domaine-là en fait. », « tous ceux qui sont
spécialisés en obstétrique et en gynécologie », « Vu l’acte, les gynécos quand
même », « enfin selon moi le plus compétent doit être le gynécologue », « Pour moi
c’était que la gynéco ! J’avais pas pensé que d’autres puissent le faire … »
- Mais certaines patientes ont des doutes… « En tout cas, les gynécologues, après
j’ignore si les médecins généralistes ont le droit ou pas de le faire”, «est-ce que
-
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d’autres médecins, généralistes ou spécialistes, ont cette option là aussi et peuvent
le faire ? Je sais pas », « Maintenant je suis pas sûre que d’autres spécialités…. Je
connais pas assez les autres spécialités… »
Certaines patientes pensent aux gynécologues, mais aussi aux médecins généralistes :
- « pour moi, des généralistes, des gynécos, et après… Après c’est tout ! », «Pour moi
un gynéco ou un généraliste », «Les gynécologues de toute façon, je pense qu’un
généraliste peut être capable de le faire aussi, parce que moi j’ai vu des généralistes
qui faisaient des frottis », « Je pense que les médecins généralistes, c’est quelque
chose qu’ils pourraient faire, euh après je me suis jamais posé trop la question. Vu
l’acte, les gynécos quand même ! », « Le gynécologue ! Et un bon généraliste…. »,
« En plus des gynécos, je pense que les généralistes peuvent le faire », « Je vais dire
d’abord le gynécologue, après les généralistes peut être »,
- Surtout s’ils sont formés à la gynécologie « les médecins généralistes qui ont fait la
spécialisation, et les gynécos », « il n’y a plus de formation gynécologique à la fac, du
coup je crois que la nouvelle génération est censée être compétente pour le faire »,
« le médecin généraliste s’il a ces compétences »
Quelques patientes pensent que tous les médecins sont compétents pour réaliser un
frottis :
- «Bah vu que c’est un simple prélèvement, je pense que tous, non ? »
- «Je pense que oui un frottis ça peut être fait par n’importe quel médecin. Peut être
pas le dentiste…. »
- « je pense n’importe quel médecin, tant qu’il sait ce qu’il fait, qu’il a les diplômes
pour… »
Enfin certaines patientes évoquent d’autres possibilités :
- Les urgentistes «Après dans les cas extrêmes aux urgences un médecin urgentiste, y
a pas de problème»
- Les laboratoires « même dans un labo on peut le faire j’imagine »
- Les sages-femmes « Bah les gynécologues, les sage femmes, des généralistes vous
me disiez, après je vois pas»
6. Choix des patientes pour la réalisation de leur suivi gynécologique et du
frottis
Certaines patientes sont formelles et préfèrent être suivie par un gynécologue, parce qu’il
est SPECIALISTE:
- «je pense que vous êtes capable de faire un frottis, mais moi je dis que chacun son
métier, moi je dis que… Moi j’ai une gynéco, je préfère continuer avec ma gynéco. »
- « Honnêtement moi je préfère avoir une gynécologue, parce que je trouve que c’est
des métiers qui sont très spécialisés. Je trouve ça bien que les généralistes soient
-
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formés pour faire de la gynécologie, mais j’aimais bien, enfin je trouvais ça rassurant
une gynéco en fait »
- « comme le terme le dit « généraliste », ça touche tout type de chose alors que,
quand il y a un problème en particulier, on va quand même voir un spécialiste, c'est-
à-dire que si les résultats sont pas bons, vaut mieux que ce soit directement un
spécialiste qui les reçoit plutôt que s’inquiéter »
- « un prélèvement sur une partie sensible, comme peut être l’utérus, je pense qu’il
faut quand même que ça soit quelqu’un de spécialisé… »
- «je pense que c’est ancré dans les mentalités françaises, parce que ça reste une
spécialité française je pense la gynécologie »
- «c’est bien avec un spécialiste, c’est mieux, plus rassurant»
Ou parce que c’est trop intime «Là c’est quand même de l’ordre de l’intime hein ! Donc je
me vois pas avoir cette relation là avec mon médecin généraliste, non franchement je ne me
vois pas… »
Certaines patientes seraient prêtes à être suivies sur le plan gynécologique par un médecin
généraliste :
- «Euh… ça pourrait se faire… Je sais pas », «Je ne sais pas. D'un point de vue pratique,
oui, parce qu'on vient voir le généraliste assez souvent. Euh après moi j'aime bien
cloisonner quand même, j'aime bien cloisonner », « Avec UN généraliste oui, avec
MON généraliste, je ne sais pas... », « Dans ma tête ça serait un peu bizarre de faire
ça si c'est pas un gynécologue, mais pourquoi pas »,
Parfois à certaines conditions (compétence, confiance, genre du médecin) « en fait le
généraliste serait aussi professionnel en gynécologie ? », « A partir du moment où on est
bien avec son généraliste et qu’on ne connait pas forcément un gynécologue avec lequel on
se sente à l’aise, parce que le gynécologue faut se sentir à l’aise, pourquoi pas oui. », « Si on
est en confiance avec son généraliste ou son médecin traitant, si on a un bon contact et
confiance, oui. », « oui à condition que mon médecin généraliste soit une femme. », « Bah
oui s’il est capable de le faire »
Enfin certaines patientes sont totalement pour un suivi gynécologique avec un médecin
généraliste :
- « Oui ! Je vois pas pourquoi ça serait différent d’avec une gynéco ! », « Oui je serai
pas contre du tout », « Moi j’y vois pas d’objection particulière non »
- Ou l’on même déjà fait «Oui en fait ma première gynéco c’était ma généraliste »
- C’est plus rapide ou plus pratique « Oui, parce qu’il y a beaucoup d’attente chez les
gynécologues ! », « Le gynécologue bien souvent, enfin moi je sais que les délais
d’attente des fois pour avoir un rendez-vous c’est très très long », « je me rends pas
compte de la technicité du geste, mais j’imagine que s’ils peuvent le faire, ce serait
plus facile pour pas mal de femmes », « Déjà parce qu’on voit plus souvent le
-
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généraliste », « pas besoin de prendre spécifiquement un rendez vous pour un
gynéco »
- Le suivi est regroupé « ça nous éviterait d’avoir plusieurs médecins… », « je trouve ça
vachement bien que tout soit regroupé… », « Et puis c’est bien d’avoir une personne
qui gère tout »
Concernant le fait de faire ce suivi avec son propre médecin généraliste, les avis sont
partagés :
- Certaines sont pour « si je sais qu’il sait le faire, pourquoi pas ! je le ferais pas avec
tous les généralistes », « Moi personnellement je serai pas contre l’idée », « Ouais !
avec une femme….ça c’est sur ! », « Oui, oui ! »
- D’autres l’accepteraient « si j’ai pas le choix, évidemment », « Bah si je suis
contrainte parce qu’ils n’y a plus de gynécologues, oui ! »
- Certaines sont contre « Que peut apporter le médecin généraliste ? », « quand je
vais chez le gynécologue, c’est pour voir la totale donc faire juste un frottis ça me
passerait pas par la tête de voir un généraliste pour le faire »
7. Avantages à faire le suivi gynécologique et le frottis par un médecin
généraliste
La proximité du cabinet du généraliste :
- « c’est que généralement donc il est à côté de la maison »
- « Pour moi c'est plus proche de la maison »
- « la proximité et la plus grande facilité en fait d’accès »
- «mon généraliste est à côté de la maison »
La facilité pour obtenir un rendez-vous et la disponibilité du médecin :
«je pense que ça serait aussi plus facile pour avoir un rendez vous pour faire
l’examen gynéco », « C’est plus facile de prendre un rendez-vous, y a pas autant
d’attente, genre un ou deux mois », « le fait qu’on puisse avoir un rendez-vous
rapidement », « ça me parait plus facile d’accès », « pour avoir rendez-vous c’est plus
facile chez un généraliste »
- « il reçoit peut être plus facilement qu’un gynécologue », « La disponibilité du
médecin », «Je pense qu’il y a plus de disponibilités en terme de rendez-vous chez un
généraliste que chez les spécialistes de façon générale », « le généraliste il est
beaucoup plus disponible, surtout au niveau des horaires quoi »
- « et il prend plus de temps souvent que un gynécologue »
Le coût de la consultation :
- «peut être que le fait que ce soit un généraliste ça serait moins cher qu’un
spécialiste ? »
- «Ca serait un avantage financier, déjà »
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- « ça évite de payer 60 euros pour un gynéco »
- «Ca coûterait moins cher que le gynécologue, ça c’est sûr. »
- «le prix de la consultation »
- « peut être financier »
La possibilité d’un suivi regroupé :
- «Et puis ce serait « deux en un » ! C'est-à-dire tout regroupé avec un seul médecin »
- « Bah, y a un suivi d’autant plus régulier parce qu’on le voit pour d’autres maladies »
- « le fait qu'on voit le médecin plus souvent et que ça peut être, enfin je veux dire
comme c'est un examen de suivi assez régulier, ça peut être « packagé » avec
d'autres trucs »
- « Un interlocuteur, ça facilite aussi les choses »
- « l’avantage c’est que ça serait notre médecin et notre gynécologue en même
temps »
- «Faire tout en même temps »
- « ça évite d’avoir des, de multiplier les rendez-vous par exemple »
La relation de confiance entre le médecin généraliste et sa patiente :
- « le généraliste on le connait bien (…) ça peut aussi mettre plus à l’aise la patiente»
- « on le connait depuis plus longtemps, c’est quelqu’un qui vous suit quand même
plus régulièrement normalement qu’un gynécologue »
- « normalement un généraliste on le voit souvent, donc il nous connait plus que le
gynécologue qui nous voit que pour ça »
- «il connait bien l’histoire de…, mon histoire »
- « il voit peut être mieux qui est la patiente »
- « justement qu’il connaisse tous les problèmes de mon corps, globalement quoi !
Qu’il soit au courant de tout et je dis peut être une connerie, mais que le rhume du
mois dernier il a déclenché quelque chose en bas… »
- « comme c’est ton médecin généraliste, vous êtes beaucoup intime »
8. Inconvénients à faire le suivi gynécologique et le frottis par un médecin
généraliste
La crainte de la disparition des gynécologues :
- «si on accepte que, euh, les gynécos perdent leur emploi… »
- « Moi je trouve ça dommage qu’une profession disparaisse, franchement »
La surcharge de travail pour les médecins généralistes :
- «les médecins traitants, y en a déjà pas assez, alors je vois pas pourquoi on va
encore vous remettre ça sur le dos. Vous avez assez de travail comme ça… »
- « Et il y a toujours plus de gens chez les cabinets généralistes, je sais pas... »
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- « vous allez pas me dire que vous pouvez parler des problèmes des gens, plus faire
des frottis, et tout ça… »
- « Le généraliste il a déjà pas mal de trucs dans la tête »
La perturbation du rôle de chaque médecin dans le système de soins :
- « il me semble quand même que c’est pas pour rien qu’on a créé un secteur au
niveau universitaire »
- «mais ils (les gynécologues) ont une formation qui est quand même supérieure à la
votre donc… »
- «disons que le seul que je peux voir c'est que après il faut ramener les résultats au
cas où chez le gynécologue »
- « peut être que ce soit la même personne qui fasse tout, y a peut être pas deux avis
différents »
La crainte d’incompétence du médecin généraliste :
- «En tant que patiente, je ne sais pas si ça s’apprend en gros à faire un frottis ou si
tout le monde peut le faire, donc si on me disait « vous inquiétez pas, les généralistes
sont capables, ça fait partie de la médecine », y aurait, je pense, pas d’inconvénients.
Après si on dit bah « il faut juste qu’ils fassent des stages pratiques », je sais pas, vous
voyez ce que je veux dire ? Je ne sais pas si ça s’apprend, enfin ça s’apprend
obligatoirement mais… »
- « S’il a pas l’habitude de le faire, mais dans ce cas là je pense qu’il ne le ferait peut
être pas ! »
- « le généraliste peut passer à côté de quelque chose. Il n'a pas une formation
spécialement là-dessus »
- « la différence avec le gynécologue c’est que lui son étude, son attention est
vraiment approfondie »
- «là j’ai payé 70 euros, pour moi, c’est cher, mais tout de même je préfère faire ça que
d’avoir un suivi pour lequel moi j’ai peut être pas 100% confiance »
Un cadre parfois moins propice pour aborder certains sujets :
- « chez les gynécos, il y a une façon de parler de la sexualité, de tout ça, qui est…
Enfin c’est vrai que ça crée un cadre qui est assez propice pour aborder ces questions
de sexualité, etc, par rapport au généraliste peut être, qui, parce que c’est un sujet
parmi d’autres peut être, le fait moins facilement. Donc moi je pense que c’est bien
qu’il y ait des espaces un peu réservés pour une femme pour parler de ça, parce que
c’est pas évident, surtout quand on est un peu jeune, enfin c’est plus facile quand
c’est le médecin qui aborde la question plutôt qu’au patient de le faire »
- « en fait finalement mélanger la consult, je sais pas si ça me conviendrait tant que
ça… »
Le genre du médecin :
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- « Le fait que ce soit un homme oui ! Pour le reste non pas du tout ! »
- « par exemple si mon médecin généraliste c’était un homme, je préfère être suivie
par une femme gynéco »
- « je me sens plus à l’aise sachant que c’est une femme en plus qui me connait pas
beaucoup »
- «Si c’est une femme, je ne vois pas d’inconvénient »,
Enfin certaines patientes ne voient pas d’inconvénients :
- « Non je vois pas d’inconvénients. »
- «Je sais pas, c’est le côté pratique, si en soit y a rien de compliqué, quoi que ce soit,
qui nécessite pas l’avis d’un spécialiste, y pas de raison, si c’est pour du suivi… »
- « comme ça non, je vois pas »
- « Non pas particulièrement »
9. Eléments de choix préférentiel d’un médecin pour la réalisation du suivi
gynécologique et du frottis
a. La relation médecin-patiente
Le genre du médecin reste souvent très important pour certaines patientes:
- «Bah moi maintenant, je préfère une femme quand même, je me sens moins gênée,
pourtant je suis de 68 mais en vieillissant…j’avoue que je préfère une femme ! »
- «je pense que je me sens plus à l'aise avec une femme pour l'examen gynéco… »
- « j’avoue que je préfèrerais que ce soit une femme »
- « je fais partie de ces femmes qui préfèrent que ce soit une femme »
- «j’irais choisir plutôt une femme, ça c’est certain »
- « je pense que c’est vraiment important que ce soit une femme »
Les autres y sont moins sensibles « J'ai pas l'impression d'être particulièrement sensible au
genre du médecin, que ce soit un homme ou une femme, c'est pas important », « Non, peu
importe, ça, ça me dérange pas. », «Moi peu importe que ce soit un homme ou une
femme », «Peut être que quand j’étais plus jeune, mais maintenant même si le médecin est
un homme, je me sens très confortable” , « qu’ils soient homme, femme… C’est leur métier,
voilà c’est pas important »
Les éléments de la relation harmonieuse médecin-patiente sont évoqués :
- L’écoute « qu’il soit à l’écoute du patient », « l’impression que la personne, le gynéco
ou le médecin, est attentive à ce qu’on dit, qu’il pose aussi des questions quand il a
pas l’impression que tu dis tout »
- La confiance avec le médecin «Puis d’avoir confiance », « Qu’on se sente en
confiance quoi », « pour moi c’est plus la confiance dans le médecin qui est
importante… », « Un médecin à qui je fais confiance! », « des relations de confiance
médecin par rapport au patient, voilà, ça c’est important », « Parce que c’est mon
médecin et je le connais bien. », «la confiance »
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- L’échange/contact et l’affinité avec le médecin « Si je me sens à l’aise ou mal à
l’aise, si à un moment je me sens pas très bien ou j’apprécie pas le médecin
généraliste que j’ai en face de moi, il est hors de question que je face par exemple un
examen gynéco, quoi ! », « deuxième critère après c’est l’affinité hein, ça passe ou ça
passe pas avec la personne », « où je me sens bien à l'aise », «C'est plus un ressenti
avec le médecin », « le fait d’être à l’aise avec la personne », « Le fait que je me sente
à l’aise avec, je pense que c’est très important. », «chaleureuse. » , « Après c’est vrai
qu’au premier contact ça sera le contact avec la personne », « le ressenti personnel,
le contact »
b. Les qualités du médecin ou du cabinet médical
Les qualités du médecin :
- Sa compétence «Du moment que le médecin est compétent, c’est tout ce que je
demande, en fin de compte c’est ça !! », «que ce soit un médecin compétent »
- Sa réactivité «qu’il soit réactif »
- La spécialisation « Encore une fois la spécialisation peut être », «Bah pour moi il
devra forcément se spécialiser dans ce domaine-là, et lâcher la partie généraliste… »
- ou au contraire il fait tout le reste aussi « faut concentrer les informations au
maximum, éviter d’aller voir 150 000 personnes différentes qui maitrisent pas
forcément votre cas, dans un souci de meilleure efficacité, de meilleur suivi et encore
une fois de gestion de notre patrimoine français de Sécurité Sociale, enfin je sais pas
comment on pourrait dire ! »
- La disponibilité du médecin « où la consultation dure pas trois minutes », « d’avoir
l’impression que la personne prend vraiment son temps, qui analyse vraiment, parce
que parfois y a des gens qui presque ne te touchent pas » , « quelqu’un avec qui je
puisse parler, discuter »
- Un médecin recommandé par quelqu’un, « peut être aussi le bouche à oreille quand
même. », « le bouche à oreille », «Parce qu’on me l’a recommandé », « j’essaie de
voir par mes contacts et les gens que je connais, pour être recommandée chez
quelqu’un »
Les qualités liées au cabinet médical :
- La discrétion «dans ce cabinet là y a votre collègue qui a son cabinet au rez-de-
chaussée, c’est horrible mais quand on est dans la salle d’attente, on entend tout ce
qui se dit dans son cabinet à elle. Parce que je sais qu’elle fait aussi gynéco, et je sais
qu’une fois je me suis fait la remarque que, franchement, je serais pas tentée d’aller
lui raconter quoi que ce soit de ma vie »
- La proximité du cabinet «le premier critère c’est la proximité », «si mon médecin
habite plus près, c’est plus simple »
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- L’hygiène du cabinet « j’y suis jamais retournée, j’avais l’impression que c’était
dégueulasse, vraiment l’hygiène… ouais, ça faisait crasseux… »
- Le tarif de consultation «le prix, si c’est un médecin généraliste qui fait payer 80
euros, non forcément je vais pas y retourner quoi ! », «bien sûr le prix aussi »
- Mais… « je préfère mettre 20 euros de plus peut être, mais que je sois tranquille,
que ça soit cool, qu’on puisse discuter, que je sois sûre que le suivi est bien, voilà »
c. Ressenti des patientes
Certaines patientes ne peuvent envisager un suivi gynécologique par un médecin
généraliste. Deux notions reviennent dans les entretiens :
Le « cloisonnement de l’intime »
- « cette idée de cloisonnement, j'ai du mal à mettre le doigt dessus, mais je pense que
je suis pas tout le temps... enfin pour moi je suis pas tout le temps disposée
psychologiquement à me dire je vais aller faire un frottis, je vais aller faire l'examen
gynéco…»
- « c'est par rapport à séparer l'intimité, parce que je trouve que c'est assez intime,
pour séparer ça du reste en fait. J'y avais jamais réfléchi avant! »
- « S’il voit les enfants, s’il voit le père, je sais pas, à un moment donné, il y a un
mélange de tout quoi ! Je trouve qu’on a le droit à notre jardin secret je dirais ! (…)
C’est quand même de l’ordre de la sexualité, de l’ordre de quelque chose
d’extrêmement intime !»
- « aujourd’hui c’est moins problématique quand on a 32 ans, mais quand c’est le tout
début, qu’on prend la pilule, c’est vrai que on s’en fait une montagne, je me souviens
de ça… Oui je trouve qu’on n’a pas envie de croiser son voisin, on n’a pas envie que
ce soit le même médecin que les parents ou les frères et sœurs, enfin voilà ! »
- « Je sais pas mais pour une femme mariée qui veut prendre la contraception sans
que son mari le sache, le souci de la discrétion avec le médecin de famille, ça peut
faire partie des critères qui bloquent aussi »
La tradition d’un suivi par un gynécologue
- « Je trouvais ça pas mal que ce soit distinct en fait, je suis assez « durkanienne »
alors j’aime bien la division du travail ! (rires) C'est-à-dire que chacun a des taches et
peut les accomplir »
- «Comme j’ai 30 ans j’ai aussi été élevée par ma mère avec le côté « faut aller voir un
gynéco »… »
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DISCUSSION
I. Principaux résultats
Notre étude vient confirmer l’hypothèse initiale qui était que les freins pour les patientes à
faire réaliser leur suivi gynécologique, et en particulier le frottis cervico-utérin, par leur
médecin généraliste ou par un médecin généraliste, étaient de deux types : les freins liés à la
patiente, ses connaissances et ses croyances, ses représentations du rôle du MG, et les freins
en rapport avec le professionnel de santé et l’offre de soins.
Concernant les freins liés à la patiente et à ses connaissances : effectivement certaines
patientes méconnaissent le but du frottis cervico-utérin et sa place dans le dépistage du
cancer du col (fréquence de réalisation, femmes concernées par cet examen), et le vécu de
cet examen est le plus souvent désagréable même s’il est considéré comme important. Par
ailleurs la plupart des patientes ignorent que d’autres médecins que les gynécologues sont
compétents pour réaliser le suivi gynécologique et le frottis.
Concernant les freins liés au professionnel de santé et l’offre de soins : les principaux freins
sont donc liés à la compétence (méconnue) du médecin généraliste, le genre du médecin, la
qualité de la relation médecin-patiente (écoute, disponibilité, confiance), la peur de la
disparition des gynécologues et la surcharge des médecins généralistes, l’importance du
cloisonnement de l’intime.
Cette étude a également révélé des éléments en faveur d’un suivi gynécologique par les
médecins généralistes : la proximité du cabinet de médecine générale, la facilité pour
obtenir un rendez-vous, le tarif des consultations, la possibilité d’avoir un suivi regroupé,
être prise en charge par un médecin qui connait bien la patiente ainsi que ses antécédents et
son contexte général.
II. Forces et limites de l’étude
1. Forces de cette étude
Il y a peu d’études qualitatives sur le ressenti des femmes concernant le frottis et le
dépistage du cancer du col et il n’y en a pas concernant leur représentation du rôle du
généraliste dans ce suivi : c’est donc un travail original qui apporte des données nouvelles.
Les entretiens ont permis d’obtenir une saturation des données, et l’analyse croisée a
permis d’affiner les thématiques évoquées par les patientes. Les thématiques retrouvées
sont cohérentes avec celles disponibles dans la littérature, et comparables, permettant ainsi
de mettre en avant le point de vue des patientes, dans ces questions délicates de gestion de
l’intime.
Les entretiens ont été réalisés en l’absence du médecin traitant des patientes interrogées,
permettant ainsi une plus grande liberté de parole, sans crainte de blesser ou déplaire au
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médecin référent. Ils ont par ailleurs été réalisés dans 3 types de cabinets différents (un où
le médecin réalise les frottis, un où le médecin adresse les patientes à une consœur
généraliste exerçant dans le même cabinet, et un où le médecin généraliste ne fait pas les
frottis et adresse les patientes soit à un laboratoire soit à un gynécologue) et en PMI, afin de
s’adresser à des patientes ayant accès à une offre de soins variée, pour essayer d’obtenir des
réponses plus larges.
2. Limites de cette étude
Il existe cependant un certain nombre de limites à cette étude.
Concernant le recrutement : toutes les patientes interrogées l’ont été dans un cabinet
médical ou en PMI. Il y a donc un biais de sélection, car les patientes interrogées ont toutes
accès aux soins. De plus, elles sont majoritairement actives, et la disparité de catégories
socio-professionnelles (dont les patientes sans emploi, ou « femmes au foyer ») n’est pas
assurée, ce qui peut avoir empêché l’émergence de certaines données.
Concernant la façon dont été menés les entretiens : la thésarde n’a pas eu de formation
spécifique préalable à la méthode de réalisation des entretiens, qui ont donc pu être trop
directifs, obtenant ainsi des réponses qui ont peut être manqué de liberté et de spontanéité.
Certaines questions n’ont pas toujours été posées, dans la lancée d’un entretien, ou ont
parfois reçu des réponses inadaptées.
III. Comparaison avec la littérature
1. Connaissances sur le suivi gynécologique et le frottis
A.Gambiez (10) a réalisé un travail qualitatif par entretiens semi-dirigés sur l’approche de la
vision des femmes sur le suivi gynécologique systématique et les difficultés éprouvées pour
le frottis cervico-utérin. Les résultats de notre étude sont comparables à la sienne. En effet,
concernant les connaissances des femmes sur le suivi gynécologique, les patientes ont des
connaissances très variables. Certaines peuvent décrire avec précision les différentes tâches
du médecin, l’examen gynécologique (qu’elles différencient souvent de l’examen des seins).
Elles savent ce que le médecin recherche, et en voient clairement l’intérêt en terme de
dépistage (anomalies, infections, cancer…). A.Gambiez retrouve cette notion : « le suivi
gynécologique était appréhendé par les femmes selon des modalités variables, son versant
préventif est souvent perçu ».
Les motifs de consultation évoqués par les patientes sont la présence d’un symptôme, la
contraception, les questions concernant la sexualité et le plaisir, les IST, la fertilité et l’aide
médicale à la procréation, la grossesse et l’accouchement. Ce sont exactement les données
retrouvées par A.Gambiez : « Le suivi était parfois justifié par un symptôme ou une
-
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contraception. Il était l’occasion d’aborder la sexualité ou n’était envisagé plus
spécifiquement qu’à l’occasion d’un désir ou d’un suivi de grossesse. »
Les patientes évoquent également la possibilité de réaliser des examens complémentaires
(biologiques, radiologiques), mais sans excès si le médecin est compétent. Cette thématique
n’est pas retrouvée dans la littérature.
Concernant le frottis plus particulièrement, l’étude d’A.Gambiez retrouve : « Le rôle et les
enjeux du FCU semblaient obscurs. La recherche d’un cancer génital était souvent avancée,
le site étant mal différencié, col, utérus, ovaires, tandis que l’idée de recherche d’une
infection était omniprésente. ». De même dans notre enquête, les connaissances sont très
variables. La plupart des patientes peuvent dire qu’il permet le dépistage du cancer, mais de
façon plus ou moins précise, et avec plus ou moins de certitude. D’autres patientes parlent
de la possibilité de détecter d’autres maladies (infections, papillomavirus).
Quasiment aucune patiente ne connait la fréquence à laquelle le frottis doit être réalisé (très
variable entre moins d’un an, tous les ans, tous les 1 à 2 ans, tous les 3 ans, plus que tous les
3 ans), et quasi aucune ne le réalise à la fréquence recommandée. Ce résultat est présent
dans plusieurs études, par exemple dans l’étude de A.Gambiez : « La période et le rythme
recommandés pour la réalisation des FCU étaient plutôt mal connus. », et dans celle de
E.Bernard (5) qui a réalisé une étude quantitative pour évaluer les connaissances des
femmes vis-à-vis des modalités pratiques du dépistage du cancer du col de l’utérus,
rechercher un lien entre leur niveau de connaissance et leur participation, et évaluer leur
perception de l’implication des médecins généralistes dans la mise en œuvre de ce
dépistage. Il retrouvait que : « Seules deux femmes ont répondu que la durée recommandée
entre deux frottis normaux était de 3 ans et la réponse la plus choisie (52,1 %) était 1 an (2
ans : 25,6 %; 6 mois : 17 %; 5 ans : 0,8 %; NSP : 5,1 %). »
En revanche, presque toutes les patientes ont conscience que toutes les femmes sont
concernées par cet examen de dépistage, ce que retrouve aussi A.Gambiez : « un consensus
s’est dégagé pour dire que toutes les femmes devraient se sentir concernées par cet
examen », même si aucune ne connait les limites dans lesquelles il doit être pratiqué. La
période « fertile » est très souvent évoquée, certaines patientes pensant que les femmes ne
sont plus concernées après la ménopause. Pour A.Gambiez : « certaines circonstances
annonceraient la fin de ce suivi, comme la ménopause ou la fin de la vie sexuelle ». Au
contraire, pour E.Bernard, « Une large majorité des femmes (83,8 %; n = 98) a répondu que
le dépistage devait être poursuivi après la ménopause. »
Certaines patientes signalent qu’on ne leur a pas expliqué l’intérêt de cet examen et ne font
donc pas le lien entre frottis et dépistage de cancer. Dans l’état des lieux du dépistage du
cancer du col utérin réalisé entre septembre 2006 et mars 2007 par l’Institut National du
Cancer (15), il est souligné que certaines femmes connaissent mal l’utérus, qui est un organe
-
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interne, et ne comprennent pas la logique de dépistage et le lien entre frottis et cancer du
col. Dans la revue de la littérature concernant les études qualitatives sur le dépistage du
cancer du col utérin (en particulier les perceptions des femmes sur les freins et les
motivations à réaliser ce dépistage) de M.Haas (6), les femmes pensent que le frottis sert
juste à diagnostiquer le cancer, et non pas dépister les lésions pré-cancéreuses, la plupart ne
se sentant donc pas concernées par cet examen, étant asymptomatiques. A.Gambiez
retrouve elle que « la carence d’information sur le dépistage du cancer du col était souvent
rapportée, qualifiée de dramatique » et que « cet examen était mal envisagé en l’absence de
symptômes ».
La grande majorité des patientes interrogées pensent que le gynécologue est le seul
médecin compétent pour réaliser le suivi gynécologique et le frottis. Ceci est cohérent avec
les données de la littérature. Chez A.Gambiez « le gynécologue était apprécié pour sa
compétence et sa spécialisation allant de pair avec la notion de savoir-faire ». Dans l’enquête
téléphonique menée auprès de 1030 femmes par l’institut BVA afin de recueillir leur ressenti
concernant leur suivi gynécologique (12), les gynécologues sont jugés plus compétents pour
le suivi gynécologique, et ce par l’ensemble des femmes, qu’elles soient suivies par un
gynécologue ou par un médecin généraliste. Enfin, pour E.Bernard « Les gynécologues
étaient les professionnels de santé les mieux identifiés (94,9 %) comme réalisant des frottis
en France ».
Quelques patientes évoquent comme professionnels compétents pour faire les FCU le
médecin généraliste (le plus souvent sous réserve d’une formation spécifique), voire les
urgentistes, les sages-femmes et les laboratoires. La possibilité de faire le frottis en
laboratoire est cité chez E.Bernard, mais les urgentistes et les sages-femmes ne sont pas
évoqués par les patientes dans la littérature.
2. Freins et ressenti des patientes
Concernant le suivi gynécologique et le frottis, le principal ressenti évoqué est le fait que
cela soit désagréable, voire douloureux, et angoissant. Ce résultat est retrouvé dans l’état
des lieux de l’INCa dans lequel le frottis est considéré comme intrusif, embarrassant,
angoissant, voire douloureux. Cette gène peut être majorée si le professionnel réalisant le
prélèvement est de genre masculin. Pour A.Gambiez « une partie des femmes expri