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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo INTRODUCTION Depuis la période des indépendances, tous les gouvernements béninois qui se sont succédés ont reconnu l’importance du secteur agricole dans l’économie nationale. L’agriculture représente 35% du PIB national et emploie 70% de la population active, ce qui confère au Bénin la qualification d’un pays à vocation agricole (MAEP, 2008). Ainsi, la diversification des cultures est une priorité nationale que s’approprient au jour le jour les acteurs du développement rural et, plus particulièrement les exploitants agricoles à la recherche de l’amélioration et de la consolidation de leurs résultats d’exploitation. En effet, les cultures vivrières et de rente autres que le coton apparaissent de plus en plus et de façon évidente comme des compléments indispensables non seulement pour l’équilibre économique des exploitations agricoles béninoises, mais aussi pour la sécurité alimentaire. Dans cette dynamique de diversification agricole, le riz occupe une place de choix. La riziculture au Bénin remonte à la période d’avant les indépendances. Elle a connu un essor entre 1961 et 1979 avec l’accroissement de la production. Le rendement au cours de cette période est passé de 0,3 tonne à 2 tonnes à l’hectare (Mensah, 2006). De plus on note depuis 1995 une augmentation de la production de riz paddy (Fao, 2005). La répartition de la production du riz selon les Départements au Bénin est la suivante (Danvi, 2003) : -Sud : environ 43% du potentiel de production national, - Centre : près de 16% du potentiel de production nationale et - Nord : environ 41% du potentiel national. Dans la vallée de l’Ouémé et plus précisément dans la commune de Dangbo au Sud du Bénin qui constitue la zone d’étude, la plupart des ménages ruraux gagnent leur vie essentiellement en menant des activités agricoles. La mise en culture des différentes spéculations en particulier celle du riz par les producteurs se fonde sur divers objectifs qui diffèrent suivant la spéculation considérée. Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN 1

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

INTRODUCTION

Depuis la période des indépendances, tous les gouvernements béninois qui se

sont succédés ont reconnu l’importance du secteur agricole dans l’économie

nationale. L’agriculture représente 35% du PIB national et emploie 70% de la

population active, ce qui confère au Bénin la qualification d’un pays à vocation

agricole (MAEP, 2008). Ainsi, la diversification des cultures est une priorité

nationale que s’approprient au jour le jour les acteurs du développement rural

et, plus particulièrement les exploitants agricoles à la recherche de

l’amélioration et de la consolidation de leurs résultats d’exploitation. En effet,

les cultures vivrières et de rente autres que le coton apparaissent de plus en

plus et de façon évidente comme des compléments indispensables non

seulement pour l’équilibre économique des exploitations agricoles béninoises,

mais aussi pour la sécurité alimentaire. Dans cette dynamique de

diversification agricole, le riz occupe une place de choix.

La riziculture au Bénin remonte à la période d’avant les indépendances. Elle a

connu un essor entre 1961 et 1979 avec l’accroissement de la production. Le

rendement au cours de cette période est passé de 0,3 tonne à 2 tonnes à

l’hectare (Mensah, 2006). De plus on note depuis 1995 une augmentation de

la production de riz paddy (Fao, 2005). La répartition de la production du riz

selon les Départements au Bénin est la suivante (Danvi, 2003) :

-Sud : environ 43% du potentiel de production national,

- Centre : près de 16% du potentiel de production nationale et

- Nord : environ 41% du potentiel national.

Dans la vallée de l’Ouémé et plus précisément dans la commune de Dangbo

au Sud du Bénin qui constitue la zone d’étude, la plupart des ménages ruraux

gagnent leur vie essentiellement en menant des activités agricoles. La mise en

culture des différentes spéculations en particulier celle du riz par les

producteurs se fonde sur divers objectifs qui diffèrent suivant la spéculation

considérée.

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Les producteurs cultivent le riz à des fins de commercialisation malgré les

difficiles conditions de production et de vente. A part la culture cotonnière,

pour laquelle la production et surtout la commercialisation sont suffisamment

organisées avec un prix de vente garanti et fixé avant les semis, la production

des autres cultures ne bénéficie pas d’une telle organisation (ADRAO, 2002).

C’est le cas de la production du riz dans la commune de Dangbo. Aussi les

producteurs sont soumis aux difficultés liées à la chasse aviaire qui leurs

constituent de véritables problèmes psychologiques. C’est au regard de tout

ces constats que nous avons choisi de faire une étude dont le thème s’intitule :

Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : Cas

de la Commune de Dangbo (Sud-Est Bénin). Cette étude vise donc à faire

ressortir la place du riz et les facteurs qui influencent sa production dans cette

commune.

Ce travail est subdivisé en trois chapitres. Le premier chapitre expose la

problématique, la revue documentaire, les objectifs, hypothèses et la

méthodologie de la recherche. Le deuxième est consacré à l’analyse de la

place du riz dans le système de production agricole de Dangbo. Le troisième

chapitre quant à lui présente l’analyse des déterminants de la production du riz

à Dangbo.

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CHAPITRE1 : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Ce chapitre présente : le problème de recherche, la revue de la littérature, les

objectifs et hypothèses et enfin la méthodologie.

1.1 Problématique et intérêt de l’étude

1.1.1 Le Problème

L’agriculture constitue le socle du développement économique et social du

Bénin. En effet, le potentiel de croissance économique du Bénin dépend

largement du secteur agricole qui constitue aujourd’hui près de 35% du PIB,

88% des recettes d’exportation et emploie 70% de la population active

(CNDLP, 2002). Face à cette situation, le gouvernement a adopté en 2002 le

Schéma Directeur de Développement Agricole et Rural (SDDAR) qui fixe la

diversification des productions agricoles comme une de ses priorités. Cette

diversification constitue un instrument important de réduction de la pauvreté,

comme le sont aussi l’augmentation de la productivité agricole et l’amélioration

de la compétitivité du secteur agricole (FAO, 2005). La culture du riz est

justement l’une des filières porteuses prioritaires.

Aujourd’hui, la relance de la filière riz est une des priorités du Ministère de

l’Agriculture de l’Elevage et de la Pèche. Un plan d’action a été élaboré pour

jeter les bases de relance de la filière riz au Bénin dont l’objectif principal est

l’accroissement de la production rizicole pour assurer à terme l’autosuffisance

alimentaire en riz. Au Bénin, la consommation du riz ne cesse de croître.

Comparativement aux autres céréales, le riz a conquis sa place au sein des

ménages ruraux et urbains, ainsi que dans la restauration collective, en raison

de la facilité et la rapidité de sa préparation (Adégbola et Sodjinou, 2003). La

consommation moyenne de riz par tête et par an était en 1997 de 6 à 20 kg en

zones rurales et de 10 à 30 kg en zones urbaines (FAO, 1997). Pour satisfaire

ses besoins en riz, le Bénin dépend essentiellement de l’extérieur. En effet,

malgré la mise en œuvre d’une politique d’aménagement rizicole durant les

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années 70, jusqu’en 1995 la production du riz n’a jamais dépassé la barre des

20.000 tonnes par an (ONASA, 2006). A partir de 1996, on note une

progression dans la production nationale de riz. C’est ainsi que, la production

nationale de riz paddy est passée de 52.441 tonnes en 2000 à 60.000 tonnes

en 2005 et à 72.960 tonnes en 2007 soit les taux d’augmentation respectifs de

12,60% en 2005 contre 28,12% en 2007 (DPP/MAEP, 2008). Cette

performance s’expliquerait surtout par la nouvelle stratégie de relance de la

production rizicole. La demande intérieure du riz est estimée à plus de 98.779

tonnes en 2005 avec un déficit alimentaire chronique estimé à 38.779 tonnes.

Or, le Bénin dispose d’un fort potentiel en ressources naturelles pour la

production du riz alors que 1% seulement des surfaces potentielles adaptées

à la culture du riz est effectivement exploité pour le riz (Kifouly, 2003).

La vallée du Fleuve Ouémé est de loin la plus importante et la plus riche des

vallées dont dispose la République du Bénin. Elle recèle à elle seule de

nombreux atouts naturels. En effet, cette vallée dispose d’un potentiel

hydroagricole estimé à 60.000 hectares de terres inondables propices à la

riziculture irriguée. Elle dispose de terres de type argileux et hydromorphe,

renfermant 50 % à 80 % d’argile et plus de 8 % de matières organiques. C’est

un sol qui, après le retrait de l’eau est très propice à une diversité de cultures

pendant sept mois sans nécessité d’apport d’engrais minéraux ou autres

formes de fumure avant la fin de l’étiage. Enfin, la vallée jouit d’un climat

tropical à deux saisons de pluie alternant avec deux saisons sèches

permettant deux cycles culturaux (dans les zones non inondables), auxquels

peut s’ajouter un cycle de cultures de contre saison. Par ailleurs, on observe

l’intérêt grandissant de différents acteurs pour la promotion de la filière riz

dans la vallée de l’Ouémé, notamment les ONG (ESOP/ CIDR), les projets

(PADRO, PADFA, PSSA, etc.), les opérateurs économiques (Tundé SA) et

les structures de recherche (ADRAO, INRAB). L’avènement de la

décentralisation a également permis l’investissement des collectivités locales

dans la production du riz dans la vallée avec l’élaboration des plans de

développement dans les trois communes productrices de la vallée Dangbo,

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Adjohoun, et Aguégué. Enfin, la vallée de l’Ouémé a une tradition de

production de riz qui remonte aux années 1960, avec les anciens

aménagements de la SADEVO et de SONIAH.

Malgré ces nombreux atouts, la production du riz dans la vallée reste

marginale et ne peut concurrencer le riz importé. En effet seulement 150

hectares y sont exploités aujourd’hui pour la culture du riz (PAPA, 2008). Le

riz de la vallée n’est pas visible sur le marché car l’exploitant agricole met en

valeur la culture du riz de bas-fonds pour couvrir uniquement ses besoins

alimentaires (2006). Quels sont alors les goulots d’étranglements qui limitent

l’expression du potentiel rizicole de la vallée de l’Ouémé ? Quelles sont les

options d’amélioration de la filière riz dans cette vallée ? Ce sont là les

questions qui justifient le bien-fondé de notre étude dont le thème est :

« Analyse Economique de la Production du riz dans la Vallée de l’Ouémé :

Cas de la Commune de Dangbo (Sud Est Bénin) ».

1.1.2. Intérêt de la recherche Notre étude est d’une utilité multiple :

- L’un des défis du nouveau millénaire est l’amélioration de la production

agricole comme l’a souligné Jacques Diouf, Directeur de la FAO lors de la

journée mondiale de l’alimentation le 16 Octobre 2000 en

déclarant : « supplying the cities is also a major challenge as by the year 2010

it is estimated that the population of the world’s cities will have almost doubled.

This unprecedented expansion calls for massive investments in food

distribution, storage and marketing facilities (…) » (Cité par Christian, 2009).

Ces propos récapitulent simplement le problème de sécurité alimentaire dans

les villes.

-La réduction de la pauvreté et la faim est indispensable. L’agriculture étant

mieux placée pour une contribution efficace (Vandemoortelé, 2002).

- le riz ayant conquis sa place au niveau des ménages ruraux et urbains, ainsi

que dans la restauration collective, en raison de la facilité et la rapidité de sa

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préparation possède un héritage socio culturel très riche et une importance

économique ( Adégbola et Sodjinou, 2003)

- Aider les autorités dans leur prise de décision et orienter les paysans de la

Commune de Dangbo pour exploiter et de tirer profit des énormes potentialités

de la vallée.

Le travail s’appuiera sur l’identification de quelques facteurs importants qui

influencent la production du riz dans la vallée de l’Ouémé et nous prendrons

comme base d’analyse la Commune de Dangbo.

1.2. La revue de la littérature Dans une œuvre de recherche, la revue de littérature consiste principalement

en la lecture et l’analyse critique des travaux de recherche qui sont déjà faits

sur le sujet ou qui lui sont liés. En effet, cette revue documentaire nous a

amené à prendre connaissance de certains concepts et des contributions que

certains auteurs ont eu à faire sur tout ou partie de la problématique posée.

C’est cela qui nous a permis d’identifier les points essentiels non abordés et

de compléter ces différentes études en tenant compte des réalités

d’aujourd’hui au niveau du riz. Ainsi pour bénéficier des éclairages sur le

thème nous présenterons le cadre conceptuel (la clarification des concepts) et

nous montrerons l’importance de la production du riz à travers les conclusions

de certains travaux empiriques.

1.2.1 Cadre conceptuel Ici l’objectif est de définir certains termes et expressions utiles à notre

analyse tels que : le riz, la production du riz, la filière, l’analyse économique

d’une filière, le système de production rizicole et l’exploitation rizicole.

Riz De nom scientifique Oryza Sativa, le riz est une culture bien connue à travers

le monde. Selon (Hirsch, 1999), il est la 2e céréale cultivée et la 3e

consommée et exportée dans le monde derrière le blé et le maïs avec environ

149.000.000 ha et une production de l’ordre de 380.000.000 de tonnes. Il est

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cultivé sur tous les continents excepté l’Antarctique et est inextricablement lié

à l’évolution de la société humaine (Hirsch, 1999). Aussi il fournit à plus de la

moitié de la population mondiale plus de 50% de calories dans l’alimentation

(servicevie.com 2007).

Contexte de la production du riz La production est une activité économique socialement organisée consistant

en l’obtention de biens et de services destinés à la satisfaction directe ou

indirecte des besoins par la transformation de biens intermédiaires en

combinant du capital et du travail, et donnant lieu à un revenu en contrepartie.

(IFDC, 2006).

En Afrique, malgré quelques pays producteurs importants (Egypte, Nigeria,

Madagascar) le riz se situe loin derrière le mil/sorgho, le maïs et le blé aussi

bien en termes de superficie cultivée qu’en termes de production (Hirsch,

1999). Au Bénin, comparativement aux autres céréales, le riz a conquis sa

place au niveau des ménages et dans la restauration collective en raison de la

facilité et de la rapidité de sa préparation et de sa cuisson. Selon l’ONASA

(1999), la consommation de riz est un phénomène urbain qui enregistre une

ampleur beaucoup plus considérable au sud comparativement aux autres

régions du Bénin. La proportion de la population vivant en ville expliquerait

75% de la variation de la demande de riz entre 1961 et 1989 (Houndékon,

1996).

Filière Selon Fabre (1995), la filière est la formalisation sous forme d’un modèle

simple d’exploitation de l’organisation des flux (de matières et financiers) et

des acteurs centrés sur des relations d’interdépendance et les modes de

régulation. Elle est un concept d’analyse et aussi un mode de découpage et

de représentation de l’appareil productif. De manière concrète la filière part de

la production jusqu’à la livraison finale au consommateur en passant par la

transformation, la commercialisation sans oublier l’approvisionnement en

intrant et l’encadrement.

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Une filière est l’ensemble des activités requises pour amener un produit ou un

service depuis sa conception jusqu’à la consommation finale. Elle englobe des

activités telles que la conception, la production, la commercialisation, la

distribution et la consommation. Un acteur d’une filière est chaque institution

ou individu qui intervient dans la filière d’une manière directe ou indirecte. Son

développement ne peut se faire que dans le cadre d’une approche

participative qui permette l’articulation de tous les acteurs pertinents : les

producteurs et leurs organisations, les opérateurs privés en amont et en aval,

les pouvoirs publics, les structures de prestation de services et les partenaires

techniques et financiers (PAPA, 2008)

Analyse économique d’une filière L’analyse économique de la filière est l’analyse de l’organisation, à la fois sur

un plan linéaire et complémentaire, du système économique d’un produit ou

d’un groupe de produits. C’est l’analyse de la succession d’actions menées

par des acteurs pour produire, transformer, vendre et consommer un produit

(Hirsch, 1999). Ce produit peut être indifféremment agricole (comme le riz, le

maïs, etc.), industriel, artistique, informatique, etc. Faire une analyse

économique d’une production, c’est donc analyser les actions menées par les

producteurs sur toute la ligne de production, c’est-à-dire de l’obtention des

terres jusqu’à la récolte. Selon l’approche présentée par Biaou (1998), l’analyse économique d’une

production passe par l’analyse des différentes composantes de celle-ci qui

revient à faire dans leur dimension globale une revue de toutes les conditions

de production.

Système de production rizicole Un système de production est une combinaison des productions et des

facteurs de production (capital foncier, travail et capital d’exploitation) dans

l’exploitation agricole (Couty, 2003).

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Au Bénin on distingue selon ADRAO (1995), quatre types de système

rizicole qui sont la riziculture pluviale de bas-fonds, la riziculture irriguée, la

riziculture pluviale stricte et la riziculture de mangrove.

-La riziculture pluviale de bas-fond : la plus répandue au Bénin, soit plus de

90% de la riziculture, elle est rencontrée dans tous les départements mais

principalement au nord et au centre du Bénin. On distingue deux types de bas-

fonds à savoir les bas-fonds aménagés et les bas-fonds non aménagés. Ce

type de riziculture est rencontré aussi au sud du Bénin dans la vallée.

- La riziculture irriguée : Réputée comme étant la plus productive et la plus

intensive, elle se pratique dans les périmètres aménagés avec maîtrise

partielle ou totale de l’eau. Trois périmètres de ce genre sont encore en

exploitation dans le pays dont deux avec maîtrise totale de l’eau (Malanville au

Nord et Dévé au centre). Pour la riziculture avec maîtrise partielle de l’eau,

l’arrivée de l’eau et son évacuation des parcelles ne sont pas entièrement

sous le contrôle du producteur. En ce qui concerne la riziculture irriguée avec

maîtrise totale de l’eau, le riziculteur est entièrement maître de son

exploitation. Il peut irriguer ou drainer ses parcelles à volonté. L’irrigation y est

faite par pompage.

- La riziculture pluviale stricte : elle est celle dans laquelle l’alimentation en eau

du riz est entièrement assurée par les eaux de pluie. Elle est pratiquée sur des

sols exondés bien drainés dans les mêmes conditions que les autres cultures

pluviales auxquelles elle peut parfois être associée (maïs, sorgho,

igname……). On la rencontre dans les départements de l’Atacora/Donga et

dans les collines, avec moins de 1% des superficies consacrées au riz.

- La riziculture de Mangrove : elle est pratiquée sur des sols hydromorphes

côtiers salés couverts de palétuviers où généralement aucune culture ne

pousse.

Dans la vallée de l’Ouémé et plus précisément à Dangbo c’est le système de

riziculture de bas-fonds non aménagé qui est pratiqué avec des variétés

améliorées, non utilisation de pesticide et la pratique ou non d’engrais par les

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producteurs. Notons que dans la vallée, toutes les tâches liées à la production

sont entièrement manuelles.

Exploitation agricole L’exploitation agricole désigne, dans ce travail l’ensemble des membres de la

famille qui travaillent pour le compte du ménage (famille) soit sur les parcelles

propres à la famille soit sur des parcelles appartenant à autrui (gratuit ou

payé), ou dans d’autres domaines d’activités (Ahoyo Adjovi, 1996).

Plan national de relance de la riziculture et la situation de la filière riz au Bénin

La politique agricole du Bénin a pour objectifs de contribuer de manière

durable à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au

développement économique et social et à la réduction de la pauvreté. Elle

vise :

-La réalisation de la sécurité alimentaire ;

-L’amélioration des conditions de vie des producteurs agricoles à travers le

développement de l’économie rurale, la valorisation de leur revenu et de leur

statut social.

Pour y arriver les axes suivants sont retenus :

• L’adaptation des systèmes de production et l’amélioration de

l’environnement de la production ;

• la diversification des productions

• la facilitation de l’accès à la terre selon les modes sécurisant par des

procédures appropriées permettant la prévention des litiges fonciers, de

concert avec les collectivités décentralisées ;

• l’inventaire et la mise en exploitation des réserves foncières de l’Etat et

des collectivités ;

• l’actualisation des cartes d’aptitude des sols pour favoriser la gestion de

leur fertilité dans une vision intégrée ;

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• l’établissement de la vocation agricole de chaque région agro-

écologique à partir des données actualisées, pour promouvoir des

systèmes de production plus adaptés et en particulier des systèmes

intensifs.

Dans le souci de promouvoir la riziculture et d’accéder à l’autosuffisance

alimentaire, les pouvoirs publics ont entrepris des aménagements dans la

politique rizicole. Ces principaux changements sont consignés dans le tableau

N°1.

Résumé de quelques travaux sur le riz

Les récentes études réalisées sur le riz au Bénin (Ahoyo Adjovi, : 1996,

Houndékon, : 1996 et FAO, : 1997) ont révélé des contraintes au

développement de cette culture. De plus, l’atelier de planification des activités

du projet « amélioration participative et adaptation des technologies pour les

systèmes de culture à base du riz pluvial au Bénin» a recensé 98 contraintes

au développement de la riziculture au centre dont les quatre majeures sont : le

manque de matériel agricole, l’insuffisance de crédits pour intrants et travaux,

l’aménagement de bas-fonds, le sarclage difficile et la faible production du riz

(Mensah, 2006). Du point de vue économique, il est à noter que très peu

d’études récentes et connues se sont intéressées au riz. On peut signaler

notamment les études réalisées par Ahoyo Adjovi (1996) et Houndékon (1996)

sur la compétitivité des systèmes de production de riz respectivement au Sud

et au Nord du Bénin. Le travail de Houndékon (1996) a mis en exergue

l’efficience de la production du riz dans les zones de production du Nord.

Selon lui, l’avantage comparatif se perd dès que le riz est transporté vers les

centres de consommation du Sud à cause du coût élevé de transport entre les

deux zones.

En ce qui concerne toute la filière riz, on peut citer l’ensemble des études

effectuées par la FAO en 1997 dans le cadre de l’élaboration d’un plan

national de relance de la filière riz, de même que celle de Camara en 1990

dans lequel il définie une fonction de production. Cette fonction met en relation

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linéaire la production du riz et d’autres variables explicatives comme la

superficie des autres cultures, le prix du riz local et importé, le revenu des

ménages.

Les résultats de Abiassi et Eclou ; (2006) sur les instruments de régulation des

importations commerciales de riz au Bénin montrent qu’à court terme une

augmentation des tarifs sur le prix des importations de 10% entraînerait une

baisse du volume des importations de 6,77%, toutes choses étant égales par

ailleurs et qu’à long terme, cela se traduirait par une baisse des importations

de 10,5%. Selon les mêmes auteurs, une augmentation des taxes appliquées

au riz importé permettrait à la production locale de devenir plus compétitive.

Adékambi, (2005) a évalué l’impact du revenu issu de l’adoption des variétés

améliorées de riz sur la scolarisation et la santé des enfants. Il conclut que

l’adoption des dites variétés, le revenu rizicole et le nombre d’enfants en âge

scolarisable sont les principaux facteurs déterminants de la scolarisation au

niveau de ces riziculteurs et dans les soins curatifs de santé des enfants. Les

variétés NERICA auraient contribué, à travers l’investissement dans la

prévention, à réduire de 2% la fréquence des maladies des enfants pour tout

ménage pris au hasard dans la population.

Adégbola (1985) a identifié les facteurs de réponse des paysans de

Beroubouay et a trouvé que dans la recherche du revenu monétaire, les

femmes trouvent plus attrayant le riz paddy que la noix de karité. Par contre à

Dokparou, la production de paddy coïncide avec celle des principales cultures

de subsistance et exige durant la première année d’intensification un surplus

de main d’œuvre.

L’étude du PADSA (2003) arrive à la conclusion que la production du riz se fait

principalement par l’exploitation de bas-fonds et que le potentiel de production

(qui reste à définir avec plus de prévision) soit largement sous-exploité.

Les résultats de Houndékon (1996) concernant le Nord-Bénin ont montré,

grâce à l’outil d’analyse ″ Policy Analysis Matrix ″ (PAM), que la production du

riz est rentable dans tous les systèmes et seul le système irrigué permet aux

paysans de réaliser le profit le plus élevé à l’hectare dans le cas où le

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

dispositif d’irrigation fonctionnerait correctement. L’auteur, dans tous les

systèmes qu’il a étudiés, signale que seuls les systèmes irrigués et de bas-

fonds non aménagés ont un avantage comparatif à produire seulement le riz

pour concurrencer les importations dans leur zone. Adégbola et Sodjinou

(2003), ont montré qu’au sud-Bénin, seul le système de production avec

maîtrise totale de l’eau a un avantage comparatif dans la production de riz

pour concurrencer les importations de riz. De plus, à travers leur étude sur la

compétitivité de la filière riz du Bénin dans l’économie internationale, ils ont

montré que la filière riz est compétitive au Bénin mais moins compétitive au

sud du Bénin (PAPA/INRAB, 2003). Selon eux, ces distorsions sont dues aux

sous-informations des producteurs qui livrent leur produit au prix imposé ou

décidé par les commerçants. Les difficultés d’accès aux zones de production

et le manque de financement sont les principales causes de ce phénomène.

Pour l’amélioration de la compétitivité de la filière riz ils proposent

l’augmentation du rendement à la ferme, un atout au niveau des micro-

aménagements et de la diffusion du paquet technologique, des conditions de

transformation du paddy ainsi qu’une meilleure organisation des producteurs

afin de faciliter l’approvisionnement en intrant et l’accès au crédit à faible taux

d’intérêt adéquat à cette production.

Enfin Adégbola et Singbo (2003) ont identifié les systèmes de riziculture ayant

des avantages comparatifs dans la production de riz et ont évalué par une

analyse de sensibilité, les actions politiques nécessaires à l’amélioration de tel

avantage.

Ces études de sensibilité indiquent que les actions doivent êtres concentrées

autour de l’amélioration du rendement à la ferme et aussi les conditions de

transformation du paddy.

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

Tableau N°1 : Principaux changements intervenus dans la politique rizicole au

Bénin

Période Principaux changements politiques 1966-1970

1960-1971

1971

1972-1982

1982-1987

1987-1997

1997

1999-2003

Promotion de la riziculture au plan quinquennal de développement

économique et social du Dahomey (Bénin).

Premiers aménagements de périmètres rizicoles entrepris avec l’assistance

technique et financière internationale, en particulier Chinoise.

Départ des missions chinoises. Arrêt du fonctionnement de l’exploitation des

périmètres.

Intervention successive de différentes sociétés étatiques :

-1972 La société SADEVO est installée pour réaliser 1220 ha avec le

financement de la BAD.

-1975 La SONIAH vient remplacer la SADEVO avec la mission de réaliser

7000 ha sur toute l’étendue du territoire mais elle n’a pu réaliser que 100 ha.

-1982 L’OBAR remplace la SONIAH pour la conception et la planification à

l’échelon national du programme d’aménagement rural, bureau d’études

spécialisée dans les projets d’amélioration foncière, entreprise

d’aménagement rural, appui technique dans la gestion des grands cours

d’eau.

Abandon des grands périmètres, faute de moyens financiers mais aussi

humain pour l’entretien. (FAO, 1997).

Après l’échec de toutes ces grandes structures et expériences, les

périmètres sont confiés aux ex CARDER, actuelle CeRPA pour

l’encadrement des producteurs. La stratégie d’aménagement a été remise en

cause et orienter vers les micro-aménagements (bas-fonds, petits périmètres

irrigués) avec l’approche participative de la réhabilitation de quelques

grands périmètres.

Préparation d’une politique de relance de la filière : analyse approfondie des

divers aspects relatifs à la production agricole rizicole, dynamisation de la

filière dans une perspective à moyen et long terme.

Appui PADSA (analyse filière riz par PAPA et Améliorations opération post-récolte par PTAA).

Source : MAEP.2006

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

1. 3. Objectifs et Hypothèses de recherche 1.3.1. Les objectifs de recherche

L’objectif général de cette recherche est de faire une analyse économique de

la production du riz dans la vallée de l’Ouémé. Ceci est de nature à identifier

les principaux facteurs qui handicapent encore la production rizicole de cette

vallée afin de contribuer à l’amélioration de la quantité de riz produit à Dangbo.

Les objectifs spécifiques visés sont les suivants :

(1) Analyser l’effet du prix des intrants spécifiques sur la production rizicole à

Dangbo ;

(2) Analyser l’impact du crédit agricole sur la production rizicole ;

(3) Analyser l’effet de la superficie des autres cultures sur la production rizicole

à Dangbo.

1.3.2. Les hypothèses

H1- Le prix des intrants influence négativement la production du riz dans la

commune de Dangbo.

H2- La production du riz à Dangbo est une fonction croissante du crédit

agricole.

H3- La superficie des autres cultures a une influence négative sur la

production du riz dans la commune de Dangbo.

1.4. Méthodologie de la recherche

La méthodologie étant un élément privilégié de toute entreprise de recherche,

elle trace la procédure que nous avons suivie pour le choix de la zone d’étude,

des échantillons, des techniques de collecte de données et des outils

d’analyse des données.

1.4.1. Choix du site d’étude La vallée de l’Ouémé a été retenue pour cette étude non seulement parce

qu’elle est l’un des milieux qui offre des conditions favorables pour la culture

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

des riz mais aussi à cause de l’importance capitale du secteur agricole dans

l’économie de la commune de DANGBO. En effet selon les statistiques de

CeRPA Ouémé/Plateau -ex-CARDER- (2002), cette zone agro écologique est

d’une part la plus reconnue en matière de production rizicole car elle

concentre la majorité des terres de bas-fonds qui constituent les écologies les

plus propices à la production de riz et d’autre part, non seulement elle est

sujette aux interventions de beaucoup d’institutions (INRAB, ADRAO, CeRPA)

et d’organisations non gouvernementales en matière d’aménagement de bas-

fonds.

1.4.2. Population mère Dans une étude de recherche scientifique, la population mère est l’ensemble

des individus sur lesquels porte l’étude. Dans le cadre de notre étude portant

sur la production du riz dans la commune de Dangbo, la population mère est

constituée de tous les producteurs de riz de la commune soit environ 160

producteurs répartis comme suit : 29 femmes (18%) et 131 hommes (82 %)

(ESOP, 2009).

1.4.3. Echantillonnage La méthode d’échantillonnage utilisée est celle de quota. Elle nous a permis

d’interroger la moitié de la population mère soit 80 producteurs dont 14

femmes (18%) et 66 hommes (82%).

1.4.4. La recherche documentaire

Dans l’intention de parfaire notre étude, nous avons orienté nos recherches

dans plusieurs centres de documentation. A cet effet un certain nombre de

documents écrits, répertoriés dans plusieurs centres ont été consultés. Le

travail nous a amené à effectuer des recherches documentaires à la Faculté

des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) ; à la bibliothèque de la

Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) ; au centre de documentation du

Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) ; à la

DPP/MAEP ; à l’INSAE ; au Centre Régional de Promotion Agricole de

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

l’Ouémé (CeRPA) ; à l’ESOP ; à l’ADRAO et l’IFDC. Outre cela, nous nous

sommes rapprochés des autorités Communales et des agents du Centre

Communal pour la Promotion Agricole (CeCPA) de Dangbo où les documents

et données disponibles sur le riz ont été exploités.

1.4.5. Technique d’enquête Conscient que la recherche documentaire seule ne peut mieux orienter notre

travail, nous avons aussi opté pour la collecte des données primaires qui ont

contribué énormément à l’approfondissement de nos analyses. A cet effet, un

questionnaire a été élaboré et adressé aux producteurs du riz de la Commune

de Dangbo. Au cours de cette phase d’enquête qui s’est déroulée du 20 Août

au 02 Septembre 2009, les données sur les conditions de production du riz en

général et sur la production des autres cultures ont été collectées. Elles ont

été traitées, analysées puis enfin les résultats obtenus sont utilisés pour la

rédaction de l’étude.

Les difficultés rencontrées sont liées à cette phase. Il s’agit essentiellement de

la non disponibilité des producteurs et productrices du riz qui a rendu difficile

l’administration du questionnaire sur toute la période. Grâce à notre

persévérance et les différents appuis des directeurs de l’ESOP et du

CeCPA/Dangbo nous avons pu surmonter ces difficultés.

1.4.6. Technique d’analyse Plusieurs approches ont été utilisées dans les domaines tels que l’approche

filière, l’approche du modèle MAP (matrice d’analyse des politiques),

l’approche Delphi. Nous avons défini une fonction de production qui prend en

compte les facteurs tels que le coût de la main d’œuvre, le prix de la semence,

le montant de crédit octroyé au producteur, la superficie des autres cultures et

la superficie du riz afin d’étudier les effets de ces derniers sur la production du

riz dans la Commune de Dangbo

Pour cela, trois logiciels ont été retenus : SPSS pour formaliser les données ;

Excel pour tracer les graphiques ; et EVIEWS pour les estimations

économétriques et faciliter les analyses.

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA PLACE DU RIZ DANS LE SYSTEME DE PRODUCTION AGRICOLE DE DANGBO

L’objectif de ce chapitre est d’examiner la place du riz par rapport aux autres

cultures principales de la Commune de Dangbo et d’apprécier l’évolution des

superficies et des productions de ces cultures de 1998 à 2007. Mais avant une

description du cadre de recherche et du système de production du riz dans la

commune ainsi que certaines caractéristiques des producteurs enquêtés

seront abordés.

2.1. Le cadre de recherche La République du Bénin est située en Afrique de l’Ouest. De forme allongée

en latitude (du 6° au 12°de latitude Nord), elle couvre une superficie de

115.762 km2 et s’étend du Nord au Sud sur 700 km, sa largeur varie de 125

km (le long de la côte) à 325 km (à la latitude Tanguiéta-Ségbana plus au

Nord). Quant à la vallée de l’Ouémé elle doit son originalité au fleuve qui

prend sa source dans l’Atacora au Nord-Ouest du Bénin à travers le pays

jusqu’au Sud avant de se jeter dans la lagune de Porto-Novo, le fleuve Ouémé

a créé un véritable delta intérieur avec une vaste plaine d’inondation. La basse

vallée est longue de près de 50 km et large d’environ 25km et comprend trois

parties distinctes (CeRPA Ouémé /Plateau) :

Une plaine d’inondation logée à l’intérieur d’une cuvette, un rebord du plateau

dont la majeure partie est formée des terrasses alluviales et un plateau du

continental terminal surplombant la vallée. Ces différentes parties couvrent

une superficie de 1236 km2 et sont peuplées de 264.584 habitants (RGPH2)

répartie dans plus de 160 villages. La densité de la population est en moyenne

de 215 habitants au km2 et la taille moyenne des exploitations agricoles est de

1,60 ha. Au total plus de 60.000 ha de terres sont irrigables dans cette vallée.

Il y a donc là une potentialité énorme d’exploitation. Elle recèle d’autres

ressources non agricoles telles que les eaux thermales de Hêtin-sota, de

Gbada, Dogla, Bonou et Gogbo ainsi que l’eau minérale de Dangbo

inexploitée jusqu'à ce jour. A cela s’ajoute une importante réserve de graviers

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

et de sable charriée par le fleuve sur tout son parcours et considérés par les

techniciens de bâtiments comme les meilleurs qualités du Bénin.

C’est donc une région à fort potentiel hydro agricole, offrant d’importantes

possibilités d’installation de systèmes d’irrigation à moindre coût pour une

production agricole diversifiée. Mais de nombreuses localités de la région sont

difficiles d’accès qu’elles soient situées dans la zone lacustre ou sur les

plateaux du continental terminal. Ainsi malgré les énormes potentialités

agricoles et halieutiques dont elle dispose, les communes de la basse vallée

de l’Ouémé souffrent des problèmes d’enclavement (défectuosité voire

inexistence de pistes et routes) et d’insuffisance de points d’eau potable. La

basse vallée de l’Ouémé est aussi originale par l’homogénéité culturelle des

populations, bien que celles-ci soient issues de plusieurs origines. Sur

l’ensemble des communes on retrouve une unité culturelle (celle des

wémènu) ; il existe quelques noyaux tels que les Toffin et les Nago qui en

dépit de leur différenciation linguistique, se sentent intimement liés au terroir

de la vallée et du Delta. L’existence de cette langue, partagée par la grande

majorité de la population est un élément fondamental de solidarité. Cette

solidarité ancienne se traduit actuellement par des dynamiques

d’intercommunalité qui tendent à renforcer l’appartenance à un même terroir

(la vallée) tout en maintenant les éléments d’identité au niveau de chaque

commune. Cette étude s’intéresse à la Commune de Dangbo, partie de la

vallée ou la production du riz est intense

La Commune de Dangbo fait partie de la vallée de l’Ouémé qui est limitée au

Nord par la Commune d’Adjohoun au Sud par la Commune d’Akpro-Missérété

et des Aguégués, à l’Est par la Commune d’Akpro- Missérété et à l’Ouest par

la rivière Sô. Elle s’étend sur une superficie d’environ 344km2. La Commune

de Dangbo comporte deux types de sols : une plaine inondable traversée par

le fleuve Ouémé et un sol en terre de barre. D’après le recensement de 2002,

la population de la commune est estimée à 60000 habitants dont 52% pratique

l’agriculture. Avec le contexte de décentralisation, la commune dispose d’un

plan de développement local dans lequel s’insère une politique cohérente de

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

développement agricole qui prend en compte les actions prévues par les plans

d’actions filières de l’Union Communale des Producteurs de Dangbo. Aussi

dans cette région la langue wémè est la plus parlée par les habitants.

2.2. Description du système de production à Dangbo Riziculture de décrue

Selon la classification de l’ADRAO (1995), on distingue en Afrique de l’ouest la

riziculture pluviale de bas-fond (plaine inondable ou de décrue), la riziculture

irriguée, la riziculture pluviale stricte et la riziculture de mangrove. Dans la

vallée de l’Ouémé, c’est la riziculture de décrue qui est essentiellement

pratiquée avec les opérations suivantes : pépinière préparation des sols,

repiquage, sarclage, irrigation et récolte .Toutes les opérations se déroulent

manuellement.

De nos contacts et des interactions avec les producteurs, deux critères ont été

retenus pour l’identification des systèmes de productions rizicoles dans la

commune de DANGBO. Ces critères sont l’utilisation ou non d’engrais

minéraux et le type d’irrigation (motopompe ou contrôle manuel de l’eau).

Quatre systèmes de production rizicole ont été ainsi identifiés dans la

commune de DANGBO. Elles se présentent comme suit :

- S1 : Engrais et motopompe ;

- S2: Contrôle manuel de l’eau mais pas d’engrais ;

- S3 : Engrais mais contrôle manuel de l’eau ;

- S4 : Motopompe mais pas d’engrais.

Mode d’exploitation Chaque exploitant organise le travail sur sa parcelle à sa manière. En dehors

des travaux d’entretien des drains principaux, toutes les opérations culturales

sont conduites individuellement. Selon les liens de parenté d’alliance ou

d’affinités, certains exploitants se constituent en groupes d’entraide pour

l’exécution des opérations culturales. Des groupes disparaissent ou se

remodèlent d’une campagne à l’autre. Dans certains villages, les producteurs

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

de riz se mettent ensemble pour constituer des groupements. Grâce à

l’intervention des organismes d’appui, on assiste de plus en plus à la mise en

place de groupes plus formels. C’est le cas notamment des groupes de

tontines mis en place par l’ESOP. La gestion des intrants (semences en

particulier), l’accès aux appuis techniques et l’organisation de la vente du riz

constituent les principaux motifs de regroupement des producteurs. Notons

que tous les travaux sont manuels.

Facteurs de production Il s’agit ici de la terre, de la main d’œuvre, du financement et des intrants tels que

la pépinière et semence.

Terre et mode d’acquisition Les principaux modes d’acquisition de la terre dans la vallée de l’Ouémé et en

particulier dans la commune de Dangbo sont l’héritage et la location. La vallée

étant assez convoitée compte tenu de sa richesse agronomique, la pression y

est assez forte. Chaque exploitant s’efforce d’y avoir ne serait-ce qu’un petit

lopin de terre. Ainsi, l’espace agricole de la vallée est très morcelé. Le

patrimoine foncier par exploitant varie en moyenne entre 0,5 à 1ha, ce qui a

priori, peut constituer un frein pour des investissements individuels importants

et limiter la rentabilisation de l’activité agricole. Dans le même temps, de

vastes espaces cultivables ne sont pas valorisés. Aussi bien des hommes que

des femmes ont le droit d’usage sur la terre de la vallée. Mais dans la plupart

des cas, ce sont les hommes qui détiennent le droit de propriété sur les terres,

l’héritage étant patrilinéaire. Dans ce travail, l’analyse sera faite

essentiellement sur la superficie totale détenue par chaque exploitant pour le

riz et pour les autres cultures.

Main d’œuvre Les diverses formes de main d’œuvre utilisées dans la vallée de l’Ouémé

sont : la main d’œuvre salariée, la main d’œuvre familiale et l’entraide. La

main d’œuvre familiale et l’entraide sont les plus utilisées et sont véritablement

complétées par la main d’œuvre salariée. La main d’œuvre familiale est

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

utilisée pour toutes les opérations alors que les mains d’œuvre salariées et

l’entraide sont surtout sollicitées pour des travaux pénibles tels que le

désherbage, le sarclage et la récolte. On assiste parfois dans la commune de

Dangbo à une division de travail selon le sexe. En général, les femmes

interviennent dans les travaux de repiquage, sarclage, épandage de fumure,

chasse aviaire, récolte et conditionnement du riz paddy.

Financement

Le financement des activités de production du riz se fait par des fonds

propres, le préfinancement par des commerçants et le crédit par les

institutions de micro-finance. Les institutions de micro-finance qui opèrent

dans la commune de Dangbo sont : le PAPME, le PADME, la BRS, et la

CLCAM. Certains projets et ONG ont des lignes de crédits pour le financement

des activités de production rizicoles : PADRO, ESOP/CIDR et ADAP. Les

producteurs sont davantage portés vers les crédits de campagne que vers les

crédits d’investissement. Cette tendance vers les crédits de campagne se

justifie aisément par l’énorme besoin de main-d’œuvre pour les opérations de

préparation de sol qui interviennent pratiquement dans la période de

Décembre à Janvier où la plupart des producteurs n’ont plus de ressources

financières. Toutefois, les producteurs se plaignent de l’inadéquation du crédit

de campagne par rapport à la période d’octroi, les montants octroyés et la

lourdeur des formalités nécessaires. Il faut noter que le PADRO a mis en

place une ligne de crédit pour les équipements afin d’encourager

l’intensification agricole et la petite mécanisation pour les années à venir.

Pépinière et semences utilisées La mise en place des pépinières s’effectue avec le retrait de l’eau des casiers

au cours des mois de Novembre et Décembre. Elle est réalisée sur des

planches humides sur environ 5 % de la superficie à repiquer avec 100 à 120

g/m2 de semence. Les variétés de riz cultivées dans la commune de Dangbo

sont : IR365 ; IR64 ; DT12. Actuellement, grâce au soutien technique de

l’ADRAO et l’appui financier de TUNDE SA le projet PADFA conduit des

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essais en milieu réel sur quelques variétés Nerica dans la commune de

Dangbo. Toutefois, en dehors de ces expérimentations et des semences

fournies par ESOP, l’approvisionnement en semences n’est pas organisé dans

la commune de Dangbo et la plupart des producteurs ont recours à leurs

récoltes antérieures. D’autres variétés existent et peuvent être encore testées

dans la commune ; celles recommandées par l’INRAB : ADNY 11, ITA 212,

GAMBIATKA, IDSA 6, TOX 4008, MASHUR I (Adégbola et Sodjinou, 2003).

La préparation du sol La préparation du sol comprend le désherbage, le ramassage des herbes et le

labour. Le désherbage s’effectue dans le mois d’août avant la crue pour

favoriser la dégradation de la matière organique. Le ramassage des herbes se

déroule courant octobre. Le labour, de type manuel est effectué dans les mois

de décembre et janvier. Il faut noter que le labour se pratique de moins en

moins dans la vallée. Ce fait est motivé par le souci d’économiser la main

d’œuvre et ne nuit pas à la productivité du riz selon les constats des

producteurs. Les principaux outils utilisés pour les opérations de préparation

de sol sont : la houe, la daba, le coupe-coupe et la hache.

Le repiquage Il consiste à transplanter des jeunes plants provenant de semis. Toutes les

parcelles sont repiquées. Le repiquage commence en début du mois de

décembre et peut se poursuivre jusqu’en janvier au fur et à mesure du retrait

d’eau dans les casiers.

Le sarclage Les opérations de sarclage se déroulent dans les mois de janvier et février. Un

à deux sarclages sont effectués selon l’enherbement des casiers. Le sarclage

est réalisé à l’aide de la houe.

La fertilisation minérale La fertilisation minérale est pratiquée seulement dans les systèmes S1 et S2,

qui sont en réalité peu développés. En effet, la majorité des producteurs de riz

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dans la commune de Dangbo n’applique pas de fumure à leurs champs de riz.

Chaque année les crues apportent d’importantes quantités d’alluvions et les

producteurs ne ressentent pas le besoin de fumer leurs champs. L’engrais

utilisé, quand il en a, est l’urée à raison de 20Kg par cassier, soit 100Kg/ha.

L’apport s’effectue juste après le premier sarclage, donc durant les mois de

janvier et février.

La récolte Elle se fait au mois d’avril et s’effectue manuellement. Notons que c’est une

culture qui a un passé très difficile dans la vallée et contribue à la fuite de

certains riziculteurs vers d’autres cultures. Notre enquête auprès de quelques

producteurs du riz à Dangbo a permis de faire la classification suivante:

Tableau N°2 : Principaux produits alimentaires consommés dans la Commune de

Dangbo

Ordre d’importance Produits agricoles 1er Le maïs

2ème Le manioc

3ème Le haricot

4ème Le riz

5ème La tomate

6ème Le piment

7ème Le légume

8ème La patate

9ème Le palmier à huile

10ème Le gombo

11ème L’arachide

12ème Le niébé

Source : CeRPA Ouémé / Plateau

Cette classification montre que le riz représente la quatrième culture consommée

dans la Commune de Dangbo après le haricot et avant la tomate.

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2.3. Caractéristiques démographiques et socio-économiques des producteurs

2.3.1 Caractéristiques démographiques Cette partie présente quelques caractéristiques démographiques des

exploitations étudiées.

Les exploitations rizicoles étudiées sont principalement dirigées par des

hommes. En effet 82,5% d’entre elles sont dirigées par des hommes contre

17,5% par des femmes. (Voir tableau N°3)

Tableau N°3 : Répartition des enquêtés selon le sexe

Variable Effectif Pourcentage

Masculin 66 82,5

Féminin 14 17,5

Total 80 100,0

Source : Données d’enquête Août 2009

En ce qui concerne le niveau d’étude des exploitants on a le résumé dans le

tableau N°4.

Tableau N°4: Niveau d’instruction des exploitants rizicoles étudiés

Variables Effectif Pourcentage

Analphabète 51 63,8

Primaire 24 30,0

Secondaire 1er

cycle 4 5,0

Secondaire 2ème

cycle 1 1,2

Total 80 100,0

Source : Données d’enquête Août 2009

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

L’analyse du tableau N°4 montre que 63,8% des exploitants enquêtés sont

analphabètes c'est-à-dire ne savent ni lire, ni écrire, 30% ont le niveau

primaire et 6,2% ont le niveau secondaire. L’éducation est un facteur affectant

l’adoption et l’application des innovations technologiques en milieu rural

(Mensah, 2006).

2.3.2. Caractéristiques socio-économiques

Les personnes interrogées ont été questionnées sur leur activité principale.

Dans l’échantillon, 67,5% pratiquent uniquement le riz comme activité et les

32,5% restant pratiquent en plus du riz d’autres activités comme la culture du

maïs, de haricot, de manioc, de palmier à huile et autres (Confère le tableau

N°5)

Tableau 5 : Répartition des enquêtés selon les cultures

Activité Effectif Pourcentage

RIZ seul 52 65,0

RIZ +AUTRES 28 35,0

Total 80 100,0

Source : Donnée d’enquête Août 2009

Notons que la majorité des exploitants pratiquent d’autres cultures pour raison

de sécurité alimentaire et d’une vente directe des autres cultures après récolte

sans transformation au préalable comme le riz. C’est l’une des raisons qui les

amènent à consacrer une plus grande superficie aux autres cultures qu’au riz.

Les données d’enquête nous ont permis de faire le point des superficies

exploitées par nos producteurs pour le riz et pour les autres cultures (tableau

N°6)

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

Tableau N° 6: Répartition des superficies emblavées en 2008 et en 2009 selon

les cultures (riz et Autres cultures)

Superficies

Années

Superficie riz (ha) Superficie autres

cultures (ha)

Superficie totale

(ha)

2008 43 (45,26 %) 52 (54,74 %) 85 (100)

2009 42 (43,75 %) 54 (56,25%) 86 (100)

Source : Données d’enquête, Août 2009

L’observation du tableau N°6 montre que les producteurs ont emblavé plus de

superficies pour les autres cultures que pour le riz sur les deux années. En

effet pour une superficie totale de 95Ha en 2008 contre 96Ha en 2009,

45,263116% sont pour le riz en 2008 contre 43,75% en 2009 soit une baisse

de 1Ha.

En ce qui concerne le financement des activités, les résultats d’enquête

montrent que la quasi-totalité des enquêtés a de sérieuses difficultés à obtenir

le crédit auprès des institutions de micro-finance même si ces institutions

existent dans leur milieu de résidence. La raison fondamentale évoquée est

que les institutions officielles de financement (PADRO, CLCAM et FECECAM)

sont moins mises à contribution dans le financement des activités de

production au niveau des systèmes de riziculture analysés. Les principaux

facteurs qui expliquent le non accès des riziculteurs au crédit sont :

• taux d’intérêt élevé supérieur à la rentabilité interne du sous secteur ;

• les garanties exigées sont difficiles à réunir par les riziculteurs ;

• la non organisation de la filière riz contrairement au coton qui reçoit

plus facilement de crédit ;

• la segmentation de la production n’intéresse guère les institutions de

crédit ;

• l’inadéquation du crédit à l’activité agricole.

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

Il se pose aussi un problème d’insuffisance de la production pour faire face

aux remboursements

2.4. Evolution de la superficie et de la production des principales Cultures dans la vallée de l’Ouémé

2.4.1. Evolution de la superficie des principales cultures

Le graphique N°1 présente l’évolution des superficies emblavées des

principales cultures y compris le riz dans la commune de Dangbo.

L’observation de ce graphique montre que les superficies des cultures varient

selon les années. Ainsi d’une année à une autre, ces superficies gardent les

mêmes tendances. En effet la superficie de riz emblavée dans la commune de

Dangbo reste faible et moins importante que celle des autres cultures malgré

les multiples réformes agraires. Ceci est dû aux manques de mesures

d’accompagnement dans la filière entraînant ainsi le découragement des

producteurs.

Quant aux autres cultures, les superficies emblavées sont toutes au dessus de

celle du riz. Ces superficies ont sensiblement évolué mais très lentement entre

1998-1999. Entre 1999-2000, l’évolution a été rapide avec un pic en 2000 qui

s’explique par les croisades agricoles organisées par le Ministère de

l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) en collaboration avec les

CeRPA et les CeCPA afin de sensibiliser les producteurs sur les opportunités

à saisir pour accroître les superficies culturales et par conséquent la

production. De plus, il existait des mesures d’accompagnement telles que :

- la politique de vente d’intrants agricoles à crédit ;

- la politique d’octroi de crédit de campagne adéquat.

Il faut noter les appuis fournis par les structures et/ou les partenaires tels que

l’ADRAO, l’INRAB, le PADRO, les IMF et enfin l’Etat.

Ces initiatives qui n’avaient duré que deux ans justifient la chute brutale des

superficies entre 2001-2005 suivie d’une évolution progressive en 2006 avec

une stabilisation en 2007. De plus, elle s’explique encore par la rupture des

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

actions de l’Etat à l’endroit des producteurs entraînant ainsi l’abandon du

secteur à la quête d’autres sources de revenu.

GRAPHIQUE N°1 Evolution des superficies (en ha) des principales

cultures

Evolution des superficies des principales cultures dans la Commune de Dangbo de 1998 à 2007

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Années

Supe

rfic

ies

Maïs local Maïs amélioréRiz Manioc Patate Niébé Arachide Piment Tomate

Source: Compilation des auteurs, 2009 (Données de CeRPA/Ouémé/Plateau)

2.4.2. Evolution de la production des principales cultures

Le graphique N°2 suivant présente l’évolution de la production des principales

cultures à Dangbo. Son analyse montre que les courbes de production

présentent les mêmes tendances d’évolution que les superficies car pour la

plupart des cultures, la production évolue dans le même sens que la

superficie.

En conclusion le riz n’a pas une place remarquable dans la commune de

Dangbo comme le maïs. Malgré les multiples potentialités que l’on reconnaît à

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

cette vallée pour la culture du riz sa production est toujours marginale par

rapport à certaines céréales. Il faut noter que les riziculteurs sont abandonnés

et ne sont pas du tout organisés ni encadrés dans cette commune.

GRAPHIQUE N°2 Evolution des productions (en tonne) des

principales cultures

Evolution de la production des principaux produits

0

10000

20000

30000

40000

50000

60000

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Années

Prod

uctio

ns e

n to

nnes

Maïs localMaïs amélioréRizManiocPatateNiébéArachidePimentTomate

Source: Compilation des auteurs, 2009 (Données de CeRPA/Ouémé/Plateau)

2.5. Répartition de la superficie, production et rendement du riz selon le genre dans la commune de Dangbo

La notion de genre se réfère aux relations entre les hommes et les femmes.

Elle est variable d’une culture et d’une société à l’autre, d’un secteur d’activité

à un autre et est utile pour analyser les rôles, les efforts, les responsabilités,

les opportunités et les besoins des femmes et des hommes dans tous les

domaines au sein d’une société donnée. Elle conditionne les activités, les

tâches et les responsabilités perçues comme masculines ou féminines. Dans

le cadre de la présente étude une attention particulière a été portée sur un

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

aspect lié au genre à travers une répartition de la superficie, de la production

et du rendement prévus et réalisés par les hommes et les femmes sur trois

périodes avec les données de CeRPA/Ouémé.

Le tableau N°7 présente l’effort fournit par les hommes en termes de

superficie, production et rendement de riz dans la commune de Dangbo de

2007 à 2009. En effet, pendant les campagnes 2006-2007,2007-2008 les

superficies productions et rendements prévus par les hommes sont restés

constants et sont respectivement de 30 ha ; 60 tonnes ; 2000 kg/ha. Ils ont pu

réaliser une superficie de 33 ha, une production de 66 tonnes et un rendement

de 2000 kg/ha avec des pourcentages de réalisation de 110%, 110% et 100%

au cours des deux périodes. Cela signifie que les prévisions faites sur la

production et la superficie ont augmenté de 10% alors que le rendement est

maintenu constant. Au cours de la campagne 2008-2009, les prévisions en

termes de superficie, de production, et de rendement sont de 47 ha, 85 tonnes

et 1809 kg/ha contre 42 ha, 75 tonnes et 1786 kg/ha qui ont été réalisé avec

des pourcentages respectifs de 89% ; 88% et 98,7%. Donc en 2008-2009, la

superficie ; la production le rendement ont baissé respectivement de 10,47% ;

12% et 13%.

Tableau N°7 : Répartition des superficies, productions et rendement prévus et réalisés par les hommes dans la commune de Dangbo

Intitulé Année

Superficie prévue

(ha)

Superficie réalisée

(ha)

Production prévue (tonne)

Production réalisée (tonne)

Rendement prévu (Kg/ha)

Rendement réalisé (Kg/ha)

2006-

2007

30 33 (110%) 60 66 (110%) 2000 2000 (100%)

2007-

2008

3O 33 (110%) 60 66 (110%) 2000 2000(100%)

2008-

2009

47 42 (89%) 85 75 (88%) 1809 1786 (98,7%)

Source : Compilation des auteurs à partir des données de CeRPA/Ouémé

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

Le tableau N°8 représente l’effort fournit par les femmes en termes de

superficie, production et rendement de riz dans la commune de Dangbo de

2007 à 2009. En effet pendant les campagnes 2006-2007,2007-2008 les

superficies productions et rendements prévus par les femmes sont restés

constants et sont respectivement de 8 ha ; 16 tonnes ; 2000 kg/ha. Elles ont

pu réaliser une superficie de 4 ha, une production de 14 tonnes et un

rendement de 3500 kg/ha avec des pourcentages de réalisation de 50%,

87,5% et 175% au cours des deux périodes. Au cours de la campagne 2008-

2009, les prévisions en termes de superficie, de production, et de rendement

sont de 10 ha, 20 tonnes et 2000 kg/ha contre 9 ha ; 14 tonnes et 1556 kg/ha

qui ont été réalisé avec des pourcentages respectifs de 90% ; 70% et 77,8%.

Au vue de ces analyses la participation des femmes dans le processus de

production du riz dans la commune de Dangbo est très faible. Des études ont

montré que « 90% environ des activités de transformation alimentaire, 80%

des opérations de stockage et de transport à courte distance et 60% du travail

lié à la récolte et au marketing sont assurées par les femmes » (Haleegoah,

1998, p.9, cité par C. B. Agazounon, 2003).

Tableau N°8 : Répartition des superficies, productions et rendement prévus et réalisés par les femmes dans la commune de Dangbo

Intitulé Année

Superficie prévue

(ha)

Superficie réalisée

(ha)

Production prévue (tonne)

Production réalisée (tonne)

Rendement prévu

(Kg/ha)

Rendement réalisé (Kg/ha)

2006-

2007

8 4 (50%) 16 14 (87,5%) 2000 3500 (175%)

2007-

2008

8 4 (50%) 16 14 (87,5%) 2000 3500 (175%)

2008-

2009

10 9 (90%) 20 14 (70%) 2000 1556 (77,8%)

Source : Compilation des auteurs à partir des données de CeRPA/Ouémé

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

CHAPITRE 3 : ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA PRODUCTION DU RIZ A DANGBO

Ce chapitre est consacré à l’élaboration et à l’estimation du modèle

économétrique permettant d’évaluer les effets de certains facteurs de

production considérés sur la production du riz. Il s’agit en réalité de voir l’effet

des autres cultures à travers leur superficie, le crédit octroyé aux producteurs,

le prix des semences, la superficie du riz et le coût de la main d’œuvre sur la

production rizicole de Dangbo en 2008 et en 2009. Mais avant, présentons

une brève analyse de rentabilité économique de la production du riz dans la

commune de Dangbo.

3.1. Analyse de la rentabilité économique de la production du riz à Dangbo Eléments d’analyse de rentabilité économique et compte d’exploitation

type de la production du riz dans la commune de Dangbo

Les prix de référence sont des valeurs qui remplacent les prix de marché dans

des calculs théoriques lorsque l’on considère que les prix du marché ne

représentent pas la vraie valeur économique du bien ou du service. On les

appelle également prix économiques, prix comptables, prix réels, voir prix

d’ombres (FAO, 2005).

Le ratio de coût en ressources domestiques est le ratio du coût des facteurs

mesuré en prix de référence. Il s’agit d’un critère essentiel, puisqu’il mesure

l’efficacité économique globale de la filière en comparant le coût des facteurs

domestiques « consommés » dans le processus de production et le gain en

devises que représente la valeur ajoutée aux biens échangeables. Il s’agit de

la mesure la plus pertinente du rendement économique de la filière pour la

collectivité. Un CRI (coût de rentabilité interne) supérieur à la valeur créée

mesurée en prix internationaux, montre donc une perte de richesse pour la

collectivité. Donc minimiser le CRI revient à maximiser le profit pour la

collectivité.

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

Autres éléments d’analyse

Coefficient de protection effective (CPE) : ce critère est un indicateur du

rapport entre la valeur ajoutée aux biens échangeables par le processus de

production aux prix du marché d’une part et aux prix de référence d’autre part.

L’approche la plus utilisée pour évaluer la rentabilité économique d’une activité

est l’analyse des coûts en ressources intérieures (CRI).Si la marge brute

(revenu – coût des différents facteurs) est positif, alors l’activité est

économiquement rentable et présente un avantage comparative statique.

Dans le but d’apporter des informations chiffrées sur la rentabilité de la

production du riz un compte d’exploitation type a été élaboré pour l’ensemble

des producteurs enquêtés. En effet, dans la commune de Dangbo les quatre

systèmes de production identifiés sont :

- S1 : Engrais et motopompe

- S2: Contrôle manuel de l’eau mais pas d’engrais

- S3 : Engrais mais contrôle manuel de l’eau

- S4 : Motopompe mais pas d’engrais

Les systèmes de production S3 et S4 étant les plus utilisés, notre analyse de

rentabilité s’appuiera sur ces deux systèmes. Les calculs faits à partir des

données de terrain en utilisant des coûts moyens donnent les comptes types

présentés dans le tableau N°9.

Le tableau N°9 présente les comptes des exploitations types S3 et S4 et est

construit à base des données d’enquête. Ces comptes ont été réalisés par

entretien de groupe avec les producteurs. Dans le cadre de notre étude, les

systèmes considérés sont tous mesurés en hectare et un casier vaut 0,2

hectares ; soit 1 hectare égal à 5 casiers. Toutes les valeurs inscrites dans le

tableau sont en Francs CFA. La main d’œuvre familiale y a été comptabilisée

au même titre que la main d’œuvre salariée à raison de 12OO FCFA/homme-

jour. Les coûts de production sont évalués à partir de la somme des coûts des

différentes opérations et les coûts des intrants et matériels utilisés. Ces coûts

de productions sont de 370.650 FCFA et 356.025 FCFA respectivement pour

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les systèmes S3 et S4. Avec un rendement de 3,5 tonnes à l’hectare ces

systèmes procurent un revenu de 437.500 FCFA.

L’analyse du tableau N°9 révèle que la production du riz dans la commune de

Dangbo apparaît donc rentable quelque soit le système de production S3

ouS4. En effet, le système S3 dégage une marge brute de 66.850 FCFA

contre 81.475 FCFA pour S4. Le système S4 est alors plus rentable que le

système S3 avec un coût de production plus bas. Le retour en capital est de

118,04 FCFA pour S3 et 122,88 FCFA pour S4 donc un retour en capital

moyen d’environ 120 FCFA. Ainsi 100F investis dans la production de riz dans

la commune de Dangbo génère un revenu de 120F pour un cycle de

production de cinq mois. La production du riz est par conséquent intéressante

financièrement mais elle est marginalisée et occupe une place infime parmi les

autres cultures. Notons que certains producteurs atteignent environ 5t/ha du

riz paddy dans la Commune de Dangbo. Ces résultats sont conformes aux

ceux obtenus par Mensah Maurice en 2006 dans une étude intitulée Analyse

de la Rentabilité Economique et Financière de la Production du riz au Sud

Bénin : Cas de la Commune de Dévé et Dangbo.

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Tableau N°9 Comptes d’exploitation types de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé

Rendement (3,5 tonnes/ha)

Prix unitaire de paddy (125fcfa/kg)

Libellé

Montant FCFA / Casier (0,2 ha)

Coût de production

d’un ha avec S3

Coût de production

d’un ha avec S4

Coûts d’opération FCFA FCFA FCFA

Entretien des drains 1200 6000 0

Désherbage 4800 24000 24000

Ramassage des herbes 7200 36000 36000

Pépinière 1200 6000 6000

Repiquage 6000 30000 30000

Sarclage 2400 12000 12000

Epandage 600 3000 0

Location motopompe 2000 0 10000

Chasse aviaire 21000 105000 105000

Récolte et mise en botte 6000 30000 30000

Battage 6000 30000 30000

Vannage et séchage 2400 12000 12000

Ensachage 2400 12000 12000

Transport magasin (100f/sac) 1300 6500 6500

Coût total opérations 312500 313500

Coûts des Intrants et matériels

FCFA FCFA FCFA

Semences 2730 13650 13650

Engrais 5000 25000 0

Carburant (motopompe) 1875 0 9375

Sac (300f/sac) 3900 19500 19500

Coût total intrants et matériels

58150 42525

Coût total de la production 370650 356025

Revenu de la Production 437500 437500

Marge brute 66850 (18,04 %) 81475 (22,88 %)

Retour en capital 118,04 122,88

Source : Données de terrain, Aout 2009

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3.2. Analyse des facteurs déterminants la production du riz à Dangbo

3.2.1. Présentation du modèle d’analyse Pour évaluer l’effet des facteurs identifiés sur la production rizicole à Dangbo,

nous avons retenu une fonction de production linéaire utilisée par Camara

(1990) sur le terme « Analyse de la filière riz dans le centre Bénin : cas de la

commune de Dèvé » à laquelle il sera apporté de légères modifications.

Prenant en compte certaines variables très importantes, cette fonction nous

permettra d’estimer les paramètres pour mieux expliquer ces facteurs. Il faut

noter que la méthode d’analyse utilisée dans le but d’atteindre notre objectif

est essentiellement quantitative. La forme fonctionnelle du modèle se

présente comme suit :

PRO = a1 + a2 SUPRIZ + a3 CMO + a4 MCRE + a5 PSE + a6 SAC + ui

Avec: PRO : La production du riz local à Dangbo en tonnes

SUPRIZ : La superficie emblavée pour le riz (Terre).

CMO : Le coût de la main d’œuvre (le travail).

MCRE : Le montant de crédit agricole obtenu.

PSE : Le prix de semence utilisé pour la production.

SAC : La superficie des autres cultures

Le signe positif est attendu au niveau des coefficients a1, a2, a3, a4. Il est

attendu que les signes des coefficients de PSE et de PSAC soient négatifs

c’est-à-dire a5 et a6 sont négatifs.

Les hypothèses du modèle sont résumées dans le tableau N° 10

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Tableau N° 10 : Les signes des différents coefficients

Variables coefficients Signes attendus

Raisons

Constante a1 + / -

Supriz

a2

+

La production du riz dépend positivement de

la superficie emblavée c’est-à-dire plus la

superficie du riz est élevée plus la production

augmente d’où le signe positif attendu.

CMO a3 - Le coût de la main d’œuvre étant le prix payé

aux ouvriers, son augmentation affecterait

négativement la production.

MCRE

a4

+

Le montant de crédit obtenu favorise la

satisfaction des besoins liés à la production ;

plus les producteurs reçoivent de crédit plus

ils sont excités à produire. Il a donc un effet

positif sur la production.

PSE

a5

-

Le niveau des prix agit sur le pouvoir d’achat

à la baisse. Un niveau de prix des semences

plus élevé réduit donc le niveau de

production.

SAC

a6

-

L’augmentation de la superficie des autres

cultures réduit celle disponible pour la culture

du riz, elle a donc un effet négatif sur la

production.

Source: Compilation des auteurs, 2009

3.2.2. Présentation et interprétation des résultats de régression pour la campagne 2008 et 2009

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3.2.2.1 Présentation et interprétation des résultats de régression pour la campagne 2008

- Présentation des analyses Dans le but d’estimer les facteurs déterminant la production du riz dans la

zone d’étude et de façon spécifique, nous avons utilisé la méthode des

moindres carrées ordinaires (MCO). Notons que tout le travail économétrique

a été fait ici dans le logiciel EVIEWS 5.0.

Le tableau N°5 de l’annexe présente les corrélations entre les différentes

variables du modèle de 2008. L’analyse de ce tableau montre qu’il y a une

faible corrélation entre les variables à l’exception de la relation qui existe entre

la production et la superficie du riz (PRO et SUPRIZ) qui parrait forte.

- Présentation des résultats de la régression Les résultats de la régression incluant toutes les variables considérées sont

les suivants :

Tableau N°11: Les résultats d’estimation du modèle de base de la

campagne 2008

Variables Coefficients t-Statistic Prob

C -0.207120 -1.289221 0.2014

SUPRIZ 0.346515 14.94594 0.0000

CMO 0.078827 1.612670 0.1112

MCRE 0.001173 3.434007 0.0010

PSE -0.000246 -3.932527 0.0002

SAC -1.56E-06 -2.328005 0.0227

R Squared (R2) 0.770551

F statistic (F) 48.35904

Durbin- waston stat

(DW) 1.765472

Source: Résultats obtenus à partir du logiciel Eviews 5.0.

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

La fonction de production estimée est la suivante :

PRO = – 0.207 + 0.079CMO + 0.0012 MCRE – (-1.289221) (1.612670) (3.434007) 0.0000016 SAC – 0.00025PSE + 0.345SUPRIZ (-2.328005) (-3.932527) (14.94594)

Les t de Student sont indiqués entre parenthèses.

Le R2 qui mesure le pouvoir explicatif du modèle et indique le pourcentage des

variations de la variable dépendante expliquée par les variables explicatives

incluses dans le modèle est ici égal à 0,77 soit 77%. Cela signifie que le

degré de relation entre la variable expliquée et les variables explicatives est de

77% : le modèle a un bon pouvoir explicatif de la production du riz.

La statistique F de Fisher indique le degré de significativité globale du modèle.

Il teste l’hypothèse de nullité des coefficients de toutes les variables

explicatives contenues dans le modèle. Notre modèle est globalement

significatif car la probabilité de Fisher qui est égale à 0,0 est inferieur à 1%

(Prob(Statistic) = 0) ˂ 1%.

La statistique t de Student indique le degré de significativité de chaque

variable de la régression et donc de l’opportunité d’être incluse dans le modèle

à travers le calcul de la probabilité liée à chaque statistique. A la lumière des

résultats de la régression toutes les variables sont significatives à 10% sauf le

coût de la main d’œuvre et la constante qui ne le sont pas.

La statistique de Durbin-Watson (DW) quant à elle est un test qui permet de

détecter l’autocorrélation des erreurs d’ordre 1 dans une régression. Afin de

tester l’hypothèse d’indépendance des erreurs, Durbin et Watson ont tabulé

les valeurs critiques de ce test au seuil de 5% en fonction de la taille de

l’échantillon n et du nombre des variables explicatives k (Bourbonnais, 2003).

La table donne deux valeurs d1 et d2, toutes comprises entre 0 et 4 et

définissent cinq intervalles. Pour Bourbonnais, selon la position de la

statistique de Durbin-Watson dans ces intervalles, nous pouvons conclure :

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

- si d1˂DW 4-d2, il n’y a pas d’auto corrélation des erreurs.

- si 0˂ DW˂ d1, il y a auto corrélation positive des erreurs.

- si 4-d1˂ DW˂ 4 il y a auto corrélation négative des erreurs.

- d1˂ DW˂d2 ou 4-d2˂ DW˂ 4-d1, il y a incertitude et on ne peut pas

conclure.

La valeur DW=1,765472 ; d1=1,51 ; d2=1,77 ici est comprise entre d1et d2

c'est-à-dire 1,51˂1,765472˂1,77 ce qui signifie qu’il y a incertitude, on ne peut

donc se prononcer sur l’autocorrélation des erreurs

Toutes ces analyses nous permettent de conclure qu’il y a une bonne relation

entre les variables.

a2=0,079 : Signifie que l’augmentation d’une unité du coût de main

d’œuvre entraîne une augmentation de la production de 0,079

a3=0,0012 : signifie que l’augmentation d’une unité du montant de crédit

entraîne une augmentation de la production du riz de 0,0012

a4= -0,0000016 signifie que l’augmentation d’une unité de la superficie

des autres cultures diminue la production de riz de 0,0000016

a5= -0,00025 signifie que l’augmentation d’une unité du prix des

semences diminue la production de riz de 0,00025

a6= 0,35 signifie que l’augmentation d’une unité de la superficie du riz

accroit sa production de 0,35

Ainsi la superficie du riz, le coût de la main d’œuvre et le montant de crédit

ont une influence positive sur la production ; par contre le prix de la

semence et la superficie des autres cultures influencent négativement la

production du riz dans la commune de Dangbo.

3.2.2.2 Présentation et interprétation des résultats de régression pour la campagne 2009 - Présentation des analyses Dans le but d’estimer les facteurs déterminants la production du riz dans la

zone d’étude et de façon spécifique nous avons utilisé la méthode des

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

moindres carrées ordinaires (MCO) pour l’an 2009. Notons que tout le travail

économétrique a été fait ici dans le logiciel EVIEWS 5.0.

Le tableau N°7 de l’annexe montre les corrélations entre les différentes

variables dans l’estimation de 2009. L’analyse de ce tableau montre qu’il y a

une faible corrélation entre les variables à l’exception de la relation qui existe

entre la production du riz et la superficie du riz.

- Présentation des résultats de la régression Les résultats de la régression incluant toutes les variables considérées sont

les suivants :

Tableau N°12 : Les résultats d’estimation du modèle de base de la

campagne 2009 Variables Coefficients t-Statistic Prob

C 1.239041 2.548362 0.0129

SUPRIZ 0.000744 4.033089 0.0001

CMO 3.70E-06 2.210032 0.0302

MCRE -0.002715 -2.627408 0.0105

PSE -0.342705 -2.454746 0.0164

SAC 2.373330 15.80791 0.0000

R Squared (R2) 0.782057

F statistic (F) 53.10766

Durbin-waston stat

(DW) 2.112322

Source: Résultats obtenus à partir du logiciel Eviews 5.0.

L’analyse des résultats de l’estimation du modèle du tableau N°12 au seuil de

significativité de 5% présente:

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

PRO = 1,24 + 0,00074 CMO + 0, 0000037 MCRE – (2,548362) (4,033089) (2,210032)

0,34 SAC - 0,0027 PSE + 2,37 SUPRIZ (-2,454746) (-2,62748) (15,80791)

Les t de Student sont indiqués entre parenthèses.

Le R2 qui mesure le pouvoir explicatif du modèle et indique le pourcentage des

variations de la variable dépendante expliquée par les variables explicatives

incluses dans le modèle est ici égal à 0,78 soit 78%. Cela signifie que le degré

de relation entre la variable expliquée et les variables explicatives est de 78% :

le modèle a un bon pouvoir explicatif de la production du riz.

La statistique F de Fisher indique le degré de significativité globale du modèle.

Il teste l’hypothèse de nullité des coefficients de toutes les variables

explicatives contenues dans le modèle. Notre modèle est globalement

significatif car la probabilité de Fisher qui est égale à 0,0 est inferieur à 1%

(Prob (Statistic) = 0,0) ˂1%.

La statistique t de Student indique le degré de significativité de chaque

variable de la régression et donc de l’opportunité d’être incluse dans le modèle

à travers le calcul de la probabilité liée à chaque statistique. A la lumière des

résultats de la régression toutes les variables sont significatives. Quant à la

statistique de Durbin-Watson (DW) c’est un test qui permet de détecter

l’autocorrélation des erreurs d’ordre 1 dans une régression. Afin de tester

l’hypothèse d’indépendance des erreurs, Durbin et Watson ont tabulé les

valeurs critiques de ce test au seuil de 5% en fonction de la taille de

l’échantillon n et du nombre des variables explicatives k (Bourbonnais, 2003).

La table donne deux valeurs d1 et d2, toutes comprises entre 0 et 4 et

définissent cinq intervalles. Pour Bourbonnais, selon la position de la

statistique de Durbin-Watson dans ces intervalles, nous pouvons conclure :

- si d1˂DW˂ 4-d2, il n’y a pas d’auto corrélation des erreurs

- si 0˂ DW˂ d1, il y a auto corrélation positive des erreurs

- si 4-d1˂ DW˂ 4 il y a autocorrélation négative des erreurs

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

- d1˂ DW˂d2 ou 4-d2˂ DW˂ 4-d1, il y a incertitude on ne peut pas

conclure.

La valeur DW=2,112322 ici est comprise entre d2 et 4-d2 c'est-à-dire

1,83˂2,112322˂2,17 ‘ce qui signifie qu’il n’y a pas autocorrélation des termes

d’erreurs.

a2=0,00074 : Signifie que l’augmentation d’une unité du coût de main

d’œuvre entraîne une augmentation de la production de 0,00074

a3=0,0000037 : signifie que l’augmentation d’une unité du montant de

crédit entraîne une augmentation de la production du riz de 0,0000037

a4= -0,34 signifie que l’augmentation d’une unité de la superficie des

autres cultures diminue la production de riz de 0,34

a5= -0,0027 signifie que l’augmentation d’une unité du prix des

semences diminue la production de riz de 0,0027

a6= 2,37 signifie que l’augmentation d’une unité de la superficie du riz

accroit sa production de 2,37

- Interprétation économique des coefficients Ces modèles économétriques élaborés et estimés par les MCO ont permis de

dégager les effets de certains facteurs (Coût de la main d’œuvre, le crédit

agricole, le prix des semences, la superficie des autres cultures et celle du riz)

sur la production du riz à Dangbo. Les signes attendus des coefficients des

variables du modèle sont presque tous vérifiés et significatifs dans le modèle

de 2008 tout comme celui de 2009 sauf le coût de la main d’œuvre qui a

donné un signe positif. Cela peut s’expliquer par le fait que la main d’œuvre

utilisée est majoritairement familiale. Les quelques producteurs qui utilisent la

main d’œuvre salariale les utilisent juste pour les travaux pénibles, ce qui

diminue le coût réel de production et par conséquent augmente la production.

Ces signes positifs des coefficients signifient que les variables

correspondantes ont un effet positif sur la production, donc varient dans le

même sens qu’elle. Ainsi le prix des semences et la superficie des autres

cultures ont une influence négative sur la production du riz même si c’est

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

faible sur les deux périodes. Quant au crédit agricole, il croît avec la

production, ce qui est conforme à la théorie économique et confirme les

résultats de Mensah (2006), mais cette croissance ici est faible sur les deux

périodes. Cela peut s’expliquer par le fait que les producteurs sont davantage

portés vers les crédits de campagne que vers les crédits d’investissement .La

tendance au crédit de campagne se justifie par l’énorme besoin de main-

d’œuvre pour les opérations de préparation du sol qui interviennent

pratiquement dans la période de décembre à janvier où la plupart des

producteurs n’ont plus de ressources financières. Toutefois les producteurs se

plaignent de l’inadéquation du crédit de campagne par rapport à la période

d’octroi, le montant et la lourdeur des formalités nécessaires.

Par ailleurs dans les deux modèles les variables coût de main d’œuvre, le

montant de crédit et la superficie du riz sont positivement significatives.

Dans le modèle de 2008 comme celui de 2009, les coefficients des variables

ont subis d’énormes variations. Les R2 sont sensiblement égaux avec 0,77 en

2008 et 0,78 en 2009. En ce qui concerne les signes attendus ils sont vérifiés

sur les deux années. Les résultats issus des différents tests sont presque

identiques sauf celui de DW où l’autocorrélation des erreurs est incertaine en

2008 alors qu’en 2009 il n’y a pas auto corrélation des termes d’erreurs.

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

1 - SYNTHESE DES RESULTATS DE l’ETUDE Notre étude tente de faire l’analyse économique de la production du riz dans

la commune de Dangbo. Aujourd’hui après le maïs, le riz est rentré dans les

habitudes de consommation des populations de Dangbo. Nous avons ainsi été

amenés à mettre en relief les facteurs favorables à la production du riz afin de

déceler les obstacles qui freinent aujourd’hui la production. Une enquête a été

effectuée dans la commune. A cet effet un questionnaire a été élaboré afin de

faciliter l’entretien avec les producteurs de même quelque données

secondaires ont été recueillies auprès des acteurs des centres tels que

CeRPA Ouémé Plateau ; CeCPA Dangbo, ESOP. En ce qui concerne la

méthode d’analyse utilisée, elle consiste à estimer une fonction de production

à cinq variables (montant de crédit ; prix de la semence ; superficie des autres

cultures ; le coût de la main d’œuvre ; la superficie du riz).

Les résultats obtenus des analyses sont les suivants :

La production du riz est très marginale dans la commune de Dangbo ;

le riz représente la quatrième culture produite dans la vallée en général

après le haricot et avant la tomate ;

La production du riz est rentable dans la commune de Dangbo quel que

soit le système de production utilisé ;

Dans la commune de Dangbo, tous les producteurs font d’autres

cultures à part le riz pour des raisons de sécurité alimentaire ;

Le maïs est la culture la plus produite dans la vallée en particulier dans

la commune de Dangbo ;

Les producteurs en général consacrent assez de superficie pour les

autres cultures que pour le riz ; donc l’augmentation de la superficie

des autres cultures influence négativement la production du riz dans la

commune de Dangbo ;

L’étude a montré que le montant de crédit et le coût de la main d’œuvre

affectent positivement la production du riz dans la commune de

Dangbo ;

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

En ce qui concerne le prix des semences, son augmentation influence

négativement la production du riz dans la commune de Dangbo ;

Enfin nos analyses débouchent sur une série de propositions d’action à

entreprendre par les acteurs intervenants dans le secteur.

2 - VERIFICATION DES HYPOTHES

Au terme de notre recherche et au regard des résultats obtenus, nous

sommes en mesure de voir si nos hypothèses sont vérifiées ou non.

Hypothèse 1 : Le prix des intrants (semence) influence négativement la

production du riz dans la commune de Dangbo. Cette hypothèse est vérifiée.

On déduire donc que, quand le prix des semences augmente, la production

diminue.

Hypothése2 : La production du riz à Dangbo est une fonction croissante de

crédit agricole. Cette hypothèse est vérifiée, cela signifie que la production du

riz évolue dans le même sens que le crédit agricole.

Hypothèse 3 : La superficie des autres cultures a une influence négative sur

la production du riz à Dangbo. Cette hypothèse est également vérifiée. On

conclut donc que plus la superficie des autres cultures augmentes moins est la

production.

En conclusion toutes nos hypothèses sont vérifiées.

3. RECOMMANDATIONS

Malgré les goulots d’étranglement internes et externes, les chances de

développement de la filière riz restent encore presque intactes dans la vallée.

L’Etat doit alors à travers ses structures régionales repenser sa politique de

développement de la filière. Dans la perspective d’une amélioration de la

performance de production et de la qualité du riz dans la commune de

DANGBO, un certain nombre de suggestions ont été formulés. Il faut :

l’aménagement de la vallée de l’Ouémé pour permettre un

remembrement des terres et sécuriser les droits de propriété et d’usage.

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

l’encadrement technique et organisationnel des acteurs intervenants

dans la production du riz.

le renforcement des capacités et du pouvoir des acteurs en matière de :

- capacités de négociation, plaidoyer/lobbying ;

-la gestion technique des différentes activités liées à la production ;

-la professionnalisation,

l’appui à la sécurisation foncière qui consiste à l’élaboration d’un registre

et d’un code foncier locaux à travers un processus concerté impliquant

étroitement tous les acteurs de la vallée.

l’amélioration de l’accès des producteurs au crédit ;

Demande des services de distribution (par exemple, les combinaisons

de mode de livraison des engrais, modes de paiement/formules de

crédit, intrants complémentaires, conseils techniques sur l’utilisation des

engrais, etc.).

favoriser l’investissement des privés et des Banques dans le

financement des activités de la filière.

sensibiliser et accompagner les producteurs à l’utilisation de variétés

homogènes à travers une contractualisation de la production ou faire

une étude rigoureuse sur les variétés améliorées utilisables par les

producteurs et adaptées au sol du milieu comme le NERICA afin

d’augmenter les rendements.

réorganisation des ventes groupées du riz paddy dans la commune de

Dangbo.

accompagner les acteurs dans les opérations post récolte (séchage,

vannage et battage).

améliorer la demande du riz local par le développement de la vente

groupée des actions commerciales et la protection du marché local.

Par ailleurs, on devra veiller à préserver l’accès des femmes à la terre dans

cette Commue. Les femmes pourront aussi s’organiser et se positionner

autour d’autres activités de la filière comme la collecte, l’étuvage, le

décorticage et la commercialisation du riz.

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

4 – CONCLUSION

La présente étude s’est intéressée à l’analyse économique de la production

du riz dans la commune de Dangbo. Elle s’est accentuée sur l’analyse de la

place et des déterminants de la production du riz dans la commune de

Dangbo.

D’une manière générale la vallée de l’Ouémé présente une réelle potentialité

pour le Bénin en matière de production de riz mais elle reste faiblement

exploitée. En effet, la vallée recèle de nombreux atouts pour la production du

riz sur le plan naturel, agronomique et institutionnel. Il convient de noter que

sur le potentiel hydro agricole estimé à 60 000 hectares de terres inondables

renfermant 50% à 80% d’argile et plus de 8% de matières organiques,

seulement 150 hectares sont exploités aujourd’hui pour la culture des riz. La

conséquence est que le Bénin malgré son fort potentiel importe du riz pour

satisfaire à la demande de plus en plus croissante de sa population. Le

problème majeur est que le riz produit dans cette région est non seulement en

faible quantité, mais aussi de qualité inférieure au riz importé. Devant cette

situation peu reluisante se pose alors le problème de l’amélioration de la

compétitivité du riz produit dans la commune de DANGBO.

La résolution de cette problématique est conditionnée à un certain nombre de

forces motrices dont les plus importantes sont :

-l’aménagement de la vallée ;

-l’encadrement technique et organisationnel des acteurs ;

-le financement de la filière ;

-la concurrence du riz importé ;

-demande du riz de la vallée.

En réponse à nos objectifs et hypothèses il conviendrait de souligner que la

zone rurale de Dangbo est une zone à fortes potentialités rizicoles. Tout

comme les autres cultures, la culture du riz est l’une des principales activités

agricoles de la population. Malgré cette position sa production est largement

ralentie. Notre étude nous a permis de comprendre davantage quelques

facteurs qui handicapent la production du riz dans la commune de Dangbo.

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

Les différentes analyses nous ont conduits à confirmer nos hypothèses à partir

de notre fonction de production qui met en relation la production du riz à

Dangbo et les facteurs tels que le prix des semences (PSE), le montant de

crédit agricole (MCRE), La superficie des autres cultures (SAC), le coût de la

main d’œuvre (CMO) et enfin la superficie du riz. Comme toute œuvre

scientifique, cette étude comporte quelques limites indépendantes de notre

volonté. C’est pour cela qu’il serait intéressant de poursuivre cette étude en

utilisant d’autres modèles alternatifs avec d’autres variables.

Réalisé et soutenu par Josué DANSOU & Sahindatou Olaïtan Abèkè OKPEÏTCHAN

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Analyse économique de la production du riz dans la vallée de l’Ouémé : cas de la commune de Dangbo

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