ETUDE FINALE RIZ PROADELKO

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ETUDE D’APPROFONDISSEMENT SUR LES FILIERES RIZ ET MAÏS ET LES CRENEAUX PORTEURS AVRIL 2012 Umbrella Support Unit Unité d’Appui aux Organisations de Développement Sacrée Cœur II, Villa N° 8651, Tél-Fax : 33 825 19 27 [email protected]

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ETUDE D’APPROFONDISSEMENT SUR LES FILIERES RIZ ET MAÏS

ET LES CRENEAUX PORTEURS

AVRIL 2012

Umbrella Support Unit Unité d’Appui aux Organisations de Développement Sacrée Cœur II, Villa N° 8651, Tél-Fax : 33 825 19 27 [email protected]

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 1

SOMMAIRE

ACRONYMES ............................................................................................................ 2 INTRODUCTION. ....................................................................................................... 4

PARTIE I. CADRE GENERAL DE L’ETUDE ........................................................ 6

I.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE. ..................................................... 7 I.2 CADRAGE METHODOLOGIQUE. ...................................................................... 8 I.3 PRESENTATION GENERALE DE LA REGION DE KOLDA. .................................. 10

PARTIE II. ANALYSE DE LA FILIERE RIZ DANS LA REGION DE KOLDA............ 12

II.1 LE CONTEXTE GLOBAL DE LA FILIERE RIZ. ................................................................. 13 II.2 ANALYSE DU SYSTEME DE PRODUCTION DANS LA REGION DE KOLDA. .................... 19 II.3 LA TRANSFORMATION DU RIZ DANS LA REGION DE KOLDA. .................................... 26 II.4 LA COMMERCIALISATION DU RIZ LOCAL. ................................................................. 27 II.5 ANALYSE DES FLUX MONETAIRES. ........................................................................... 30 II.6 GOULOTS D’ETRANGLEMENT DE LA FILIERE RIZ. ...................................................... 32 II.7 TENDANCES D’EVOLUTION DE LA FILIERE RIZ DANS LE FUTUR ................................. 35 II.8 AXES STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE........................................ 37 II.9 CONCLUSIONS......................................................................................................... 42 II.10 RECOMMANDATIONS. ............................................................................................ 44

PARTIE III. ANALYSE DE LA FILIERE MAÎS DANS LA REGION DE KOLDA. ....... 45

III.1 CONTEXTE GENERAL DE LA FILIERE MAÏS...................................................... 46 III.2 ANALYSE DE LA FILIERE MAÏS DANS LA REGION DE KOLDA ........................... 59 III.3 LA PRODUCTION DE MAÏS ............................................................................ 62 III.4 LA TRANSFORMATION DU MAÏS. .................................................................. 71 III.5 LA COMMERCIALISATION DU MAÏS. ............................................................. 73 III.6 ANALYSE DES MARGES ................................................................................. 77 III.7 GOULOTS D’ETRANGLEMENT DE LA FILIERE MAÏS. ....................................... 81 III.8 TENDANCES D’EVOLUTION DE LA FILIERE DANS LE FUTUR ........................... 83 III.9 AXES STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT. ................................................. 86 III.10 CONCLUSION................................................................................................ 91 III.11 RECOMMANDATIONS .................................................................................. 93

PARTIE IV. OPPORTUNITES D’AFFAIRES ET CRENEAUX PORTEURS. ............. 95

IV.1 ACTIONS PRIORITAIRES ; .............................................................................. 96 IV.2 OPPORTUNITES D’AFFAIRES POUR LE RIZ ..................................................... 97 IV.3 OPPORTUNITES D’AFFAIRES POUR LE MAÏS. ............................................... 101

ANNEXES

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ACRONYMES

ACEP Alliance de Crédit et d’Epargne pour la Production AHA Aménagements Hydro Agricoles AJAC Association des Jeunes Agriculteurs de la Casamance Association des Jeunes

Agriculteurs de la Casamance ANCAR Agence National de Conseil Agricole et Rural ANRAC Agence Nationale pour la Relance des Activités économiques et sociales en

Casamance ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie APIX Agence de Promotion des Investissements et des Grands Travaux ARD Agence Régionale de Développement ARM Agence de Régulation des Marchés ASPRODEB Association Sénégalaise pour la Promotion du Développement à la Base BAMTAARE Base d’Appui aux Méthodes et Techniques pour l’Agriculture, les Autres

Activités Rurales et l’Environnement CCF Christian Children Fund CIRIZ Comité Interprofessionnel Riz CLCOP Cadre Local de Concertation des Organisations de Producteurs CMS Crédit Mutuel du Sénégal CNCAS Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal CR Communauté Rurale CRCR Cadre Régional de Concertation des Ruraux CSA Commissariat à la Sécurité Alimentaire DA Direction de l’Agriculture DAPS Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques DIRFEL Directoire des Femmes en Elevage DISEM Direction du Service Semencier DRDR Direction Régionale du Développement Rural DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté FEPROBA Fédération des Producteurs du Bassin de l’Anambé FMU Fédération des Maïsiculteurs Unis FNRAA Fonds National de Recherche Agricole et Agroalimentaire FODDE Forum pour un Développement Durable Endogène FONGS Fédération des Organisations Non Gouvernementales du Sénégal GADEC Groupe d’Action pour le Développement Communautaire GIE Groupement d’Intérêt Economique GPF Groupement de Promotion Féminine GOANA Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance HBM Hydro Bâti - Mec, Société Koldoise de fourniture de matériel agricole IFPRI International Food Policy Research Institute ISRA Institut Sénégalaise de la Recherche Agronomique ITA Institut de Technologie Alimentaire JICA Coopération Japonaise

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MECA Mutuelle d’Epargne et de Crédit de l’Anambé MFR Maison Familiale Rurale NERICA Nouveau Riz pour l’Afrique NMA Nouvelle Minoterie Africaine PADERBA Projet d’Appui au Développement Rural dans le Bassin de l’Anambé PAEFK Projet d’Appui à l’Entreprenariat Forestier de Kolda PAPIL Projet d’Appui à la Petite Irrigation Locale PDESOC Projet de Développement de Elevage au Sénégal Oriental et en Haute

Casamance PELLITAL Association de développement (Pata) PEPAM Programme Eau Potable et Assainissement du Millénaire PLCP Projet de Lutte Contre la Pauvreté PLD Plan Local de Développement PNAR Programme National d’Autosuffisance en Riz PNDL Programme National de Développement Local PNRFM Programme National de Relance de la Filière Maïs PRDI Plan Régional de Développement Intégré PROADELKO Programme d’Appui au Développement Economique Local de la région de

Kolda PROCAS Programme d'appui au développement socio-économique pour la paix en

Casamance PROGEDE Projet de Gestion Durable et participative des Energies traditionnelles et de

substitution PROMER 2 Promotion de l’Entreprenariat Rural Phase 2 PSAOP Programme des Services Agricoles et Organisations des Producteurs PCE Projet Croissance Economique / USAID RIA Rizerie Industrielle de l’Anambé SAED Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta et de

la Vallée du Fleuve Sénégal et de la Falémé SDDR Service Départemental du Développement Rural SEDAB Sahélienne d’Entreprise de Distribution et d’Agrobusiness SEDIMA Sénégalaise de Distribution de Matériels Avicoles SODAGRI Société de Développement Agricole et Industriel du Bassin de l’Anambé SODEFITEX Société de Développement et des Fibres Textiles SOENA Société d’Encadrement de l’Agriculture TOSTAN ONG intervenant dans le Développement communautaire et les Droits

humains) UEMOA Union Monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest UNACOIS Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal USAID Agence des Etats-Unis pour le Développement International USU Umbrella Support Unit (ONG Sénégalaise) WULA NAFA Programme Agriculture et Gestion des Ressources Naturelles /USAID WV World Vision - Vision Mondiale

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INTRODUCTION Le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) dont le processus de formulation a démarré en 2008 traduit les options souscrites par l’Etat du Sénégal pour une croissance durable du secteur agricole. Le PNIA découlant des orientations du Plan Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA), la vision commune de la politique agricole des Etats de l’Afrique de l’Ouest, a été élaboré en cohérence avec le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP II) et la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) en s’appuyant également sur la Loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP).

Le PNIA vise à faire jouer à l’agriculture sénégalaise un rôle majeur dans la croissance de l’économie et la sécurité alimentaire. Il cible une croissance de 6,8% du produit intérieur brut du secteur pour une croissance globale de l’économie de 6% d’ici 2015 et une réduction de taux de pauvreté à 17% à l’horizon 20201. L’enjeu majeur pour l’agriculture sénégalaise porte sur la réduction des écarts de productivité pour faire face à la forte demande en produits alimentaires en quantité et en qualité dans un contexte de forte instabilité des marchés mondiaux.

Au Sénégal, le secteur agricole est marqué par sa faible compétitivité. Malgré le fait que l’agriculture fasse vivre plus des deux tiers de la population du pays, elle ne contribue que faiblement à la croissance économique nationale (la contribution du secteur primaire est en effet passée de 22,7% du PIB national à 14,6% en 2008). Le secteur a longtemps souffert d’un sous-investissement chronique et de l’absence de politique cohérente et durable de développement.

La faiblesse de la contribution du secteur à l’augmentation des richesses est encore plus marquée pour la région de Kolda qui, malgré l’importance de ses potentialités économiques (importance de la pluviométrie, disponibilités en terres de bonne qualité, densité du réseau hydrographique,…), connaît une situation de pauvreté et de déficit alimentaire chroniques. Le secteur agricole régional subit ainsi le faible niveau d’intensification, les difficultés d’accès aux intrants et semences de qualité, l’absence d’un système performant de financement,….

Le forum économique tenu en janvier 2010 à Kolda pour faire un diagnostic de la situation régionale préconisait comme axe stratégique, de « promouvoir un développement économique local axé sur les filières porteuses ». Un certain nombre de filières parmi lesquelles celles du Riz et du Maïs ont été à cette occasion, définies comme des leviers pour le développement socio économique local.

Les filières Riz et Maïs, stratégiques au niveau de la région, sont ainsi fortement marquées par la faiblesse de la productivité, le manque de connexion aux marchés urbains et de consommation et par le manque d’opportunités d’accroissement des revenus des producteurs. 1 Programme National d’Investissement Agricole 2011-2015 (PNIA) République du Sénégal Octobre 2010.

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L’initiative lancée par l’Agence Régionale de Développement de Kolda s’inscrit ainsi dans la volonté de développer les filières agricoles pour le renforcement de la sécurité alimentaire et des revenus des producteurs. Le développement de ces filières devrait également renforcer les opportunités de redynamisation des terroirs et de promotion du développement économique local.

L’étude d’approfondissement sur les filières Riz et Maïs dans la Région de Kolda doit permettre une meilleure connaissance des filières, de leurs opportunités de croissance et de développement, des goulots d’étranglement rencontrés dans les différents segments, ainsi que des créneaux porteurs pouvant orienter les investissements et les initiatives des populations.

Le document est structuré en quatre parties :

• La Partie I qui définit le contexte général et la justification de l’étude, énonce une approche pour la compréhension des dynamiques de filières et présente la méthodologie utilisée ;

• La Partie II et la Partie III analysent les filières Riz et Maïs dans leur structuration, leurs performances, les marges et revenus des producteurs ou acteurs, les contraintes et goulots d’étranglement, ainsi que les axes stratégiques de développement et recommandations ;

• La Partie IV dégage des opportunités d’affaires et créneaux porteurs pour les deux filières.

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PARTIE I. CADRE GENERAL DE L’ETUDE

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I.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE

Le renforcement des filières constitue un des axes majeurs de la stratégie régionale de développement. Cette stratégie s’appuie sur l’existence d’un ensemble de produits qui offrent de réelles opportunités de valorisation des terroirs et de lutte contre la pauvreté. La région bénéficie en effet de potentialités naturelles importantes qui en font une zone à vocation agricole, pastorale et forestière. La densité du réseau hydrographique, l’importance des superficies cultivables, les hauteurs d’eau assez élevées permettent la coexistence d’une diversité de systèmes de productions : riziculture pluviale, riziculture irriguée, arboriculture, cultures céréalières, élevage, pêche continentale, etc…

La région de Kolda constitue ainsi une des principales régions agricoles du pays. Pour la campagne 2010-20112, la région s’est classée en troisième position pour la production de riz (43 254 tonnes), après celles de Saint - Louis et Ziguinchor. La région de Kolda est également le troisième sur le plan de la production du maïs (31 627 tonnes) après celles de Kaolack et Tambacounda. Cette production est, pour une large part, destinée à l’autoconsommation.

Le Programme d’Appui au Développement Economique Local de Kolda (PROADELKO), mis en œuvre par l’Agence Régionale de Développement de Kolda avec l’appui de la Coopération Espagnole, se fixe comme objectif la valorisation des potentialités économiques des communes et communautés rurales de la région. L’ARD de Kolda est en effet intéressée au développement des filières agricoles pour l’accroissement de la sécurité alimentaire et des revenus des producteurs.

Malgré leur importance stratégique dans la région, les filières maïs et riz souffrent encore d’une faible intégration dans une logique commerciale et de génération de revenus. Le faible niveau d’intensification, les difficultés d’accès aux intrants et semences de qualité constituent entre autres les principales raisons à la faiblesse de la productivité de ces filières. Cependant, des initiatives très encourageantes sont entrain d’être déroulées avec l’appui de l’Etat et des partenaires au développement pour permettre de positionner la région dans le lot des « greniers du pays ».

La présente étude s’intègre dans ce contexte et doit ainsi permettre une meilleure connaissance des filières, de leurs contraintes et opportunités, des goulots d’étranglement, ainsi que des créneaux porteurs pouvant orienter les investissements et les initiatives des populations et des opérateurs économiques. Commanditée par l’Agence Régionale de Développement de Kolda, elle vise à créer un cadre plus incitatif aux investissements dans les différentes filières agricoles et forestières.

L’étude fait suite à un certain nombre d’initiatives lancées par l’ARD dans le cadre de la promotion du développement local. Les filières maïs et riz ont en effet fait l’objet de plusieurs travaux de recherches menés par les partenaires au développement, institutions de l’Etat et collectivités locales. Cependant, les résultats de ces travaux demeurent dispersés, éparses et faiblement valorisés. L’étude menée par Umbrella Support Unit (USU) devrait ainsi permettre d’arriver à une consolidation de ces données et de les mettre à la disposition des acteurs et partenaires d’appui.

2 Résultats des Enquêtes Agricoles 2010-2011 – Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques. Ministère de l’Agriculture.

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I.2. CADRAGE METHODOLOGIQUE

Pour arriver à ces résultats la méthodologie est articulée autour des étapes suivantes :

Le Cadrage

La première activité a été de définir le cadre général en rapport avec le Commanditaire pour :

§ recueillir leurs attentes et suggestions par rapport à l’approche et à la méthodologie :

§ réajuster et valider le calendrier prévisionnel de la mission ; § recueillir toute la documentation pertinente à la réalisation de la mission.

A l’issue de cette première réunion de prise de contact avec le Commanditaire, une note de cadrage précisant la conduite et les orientations de la mission ainsi que le calendrier a été défini.

La Recherche Documentaire

La recherche documentaire a consisté à passer en revue les rapports élaborés et les études menées au niveau de la région et au niveau national, par les projets et programmes et les services de l’Etat (Agence Nationale de la Démographie et des Statistiques, DAPS, DRDR, organisations de producteurs, Institut Sénégalais de Recherches Agricoles,…). La recherche documentaire répond à plusieurs objectifs :

• collecter les données sur les thématiques ciblées (productions et ventes, pratiques agronomiques, portée des initiatives des partenaires, créneaux porteurs, etc…) ;

• établir une liste des documents de référence, des études et recherches menées sur le maïs et le riz dans la région.

Cette phase de recherche documentaire, menée par l’équipe de USU, a également permis d’identifier des besoins en informations additionnelles et de mieux définir la phase d’enquêtes terrain et d’entretiens, mais aussi d’élaborer la grille de collecte.

Les Enquêtes de terrain

Les enquêtes ont été menées auprès de divers acteurs de la filière (producteurs, transformateurs, grossistes et détaillants, groupements de producteurs et organisations professionnelles, prestataires de service, institutions de recherche et d’appui, projets et programmes, ONG,…). Ils ont porté principalement sur les ressources mises en œuvre et sur les comptes d’exploitation et les marges. Les enquêtes ont été prises en charge par des enquêteurs formés. Les enquêtes sont menées sur la base de modèles de fiches de projets et de comptes d’exploitation.

Les entretiens menés par les experts du cabinet appuyés par des enquêteurs ont porté sur certains aspects (typologie des producteurs, contraintes et goulots d’étranglement, opportunités et créneaux porteurs, initiatives menées,…).

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La conception de maquette d’analyse financière sous Excel a permis de faire des projections sur certaines variables comme les superficies cultivées, la valeur ajoutée et la marge des différents acteurs de la filière.

L’objectif était d’actualiser et de valider certaines analyses et de récolter des informations supplémentaires pour mieux comprendre les filières et les jeux d’acteurs. Les investigations ont permis d’élaborer les fiches de projets pour la valorisation des créneaux porteurs.

Analyse des données et rédaction du rapport provisoire

Les résultats des enquêtes auprès des différents groupes d’acteurs ont été traités et analysés sous SPSS pour extraire les tableaux de synthèse.

L’ensemble des données ont été ainsi analysés par l’équipe de recherche qui a pu ainsi rédiger le rapport provisoire de l’étude

La restitution

Le rapport a été restitué lors d’un atelier organisé au niveau de la région en collaboration avec l’équipe de l’ARD de Kolda. La présentation des résultats a permis également de valider la stratégie de développement de la filière, ainsi que les fiches de projets pour les créneaux porteurs.

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I.3. PRESENTATION GENERALE DE LA REGION DE KOLDA La région de Kolda appartient à l’ensemble naturelle de la Casamance, constituée des régions de Ziguinchor, de Sédhiou et de Kolda. Cette partie du pays est fortement marquée par son enclavement, la Gambie demeurant un goulot d’étranglement dans les relations avec le reste du pays. La région de Kolda est ainsi limitée au Nord par la Gambie, au Sud par les deux Guinée (Républiques de Guinée et de Guinée Bissau), à l’Ouest par la région de Sédhiou et à l’Est par la région de Tambacounda. La région de Kolda est découpée en trois départements (Kolda, Médina Yoro Foulah et Vélingara) et compte neuf (09) communes et trente une (31) communautés rurales. Avec l’érection de Sédhiou en région (loi 2008-14 du 18 Mars 2008) Médina Yoro Foulah a été érigée en département. La population est fortement rurale (à 79%) et l’espace faiblement occupé. La région compte une population de 585 155 habitants3 répartie sur une superficie de 13 718 km2, soit une densité moyenne de 43 habitants/km2. La population est essentiellement concentrée dans les départements de Vélingara et de Kolda (respectivement 44% et 38% de la population régionale). Le département de Médina Yoro Foulah, avec 18% de la population régionale, dispose d’un potentiel énorme en terres cultivables (avec des densités de 23,24 habitants/km2 contre 61,26 habitants/km2 pour Kolda et 47,07 habitants/ km2 pour Vélingara). L’économie de la région est essentiellement portée par le secteur agricole qui bénéficie d’importantes réserves en terres de bonne qualité (un million d’hectares de terres exploitées à seulement 25%). Les vastes zones de plateau et les nombreuses zones de bas-fonds inondables permettent également la pratique de la riziculture et des cultures maraîchères et arboricoles. La région de Kolda bénéficie également d’un réseau hydrographique dense et d’une longue saison des pluies avec une pluviométrie qui bien qu’irrégulière varie entre 700 et 1 300 mm. Les ressources forestières abondantes offrent une gamme variée de produits de prélèvement et fondent un riche potentiel faunique et touristique. La région de Kolda est ainsi la deuxième région agricole du Sénégal, la deuxième région pastorale, la première région céréalière, la troisième pour la production arachidière. Pour la campagne 2010-2011, la région se classe ainsi en troisième position pour la production de riz (43 254 tonnes), après celles de Saint - Louis et Ziguinchor. La région de Kolda est également le troisième producteur de maïs (31 627 tonnes) après les régions de Kaolack et de Tambacounda. La productivité des activités agricoles et non agricoles reste limitée par une faible connexion aux marchés, une faiblesse des capacités techniques et une faible intégration aux systèmes financiers. La position excentrée et enclavée et la faiblesse du réseau de transport n’ont ainsi pas contribué à une mise en valeur optimale des importantes ressources. Le niveau de vie de la population se dégrade au fur et à mesure pour aboutir à une paupérisation presque généralisée. Malgré ses potentialités, la région demeure en effet extrêmement pauvre. En 2005-2006, selon les résultats de l’Enquête de Suivi de la Pauvreté, l’incidence de la pauvreté des ménages dans la région se situait à 51,4% contre 42,6% pour le niveau national. Selon EDS-IV, 32% des enfants de moins de cinq ans dans la région souffrent d’insuffisance pondérale contre 17% au niveau national, et 36% de malnutrition chronique contre 16% au niveau national.

3 Situation économique et sociale de la Région de Kolda 2009.

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La faiblesse du réseau routier et l’enclavement constituent les principales contraintes au développement des terroirs. Le réseau routier est très limité et les pistes de production souvent impraticables surtout en période hivernale. L’accès aux marchés urbains et les difficultés d’acheminement des productions sont ainsi rendus difficiles par cette situation. Le département de Médina Yoro Foulah, principal grenier de la région, est fortement marqué par cet enclavement. Malgré son statut de commune, chef-lieu de département, la commune de Médina Yoro Foulah n’est reliée à la capitale régionale Kolda que par une piste latéritique longue de 100 km et en très mauvais état, limitant ainsi les déplacements et l’évacuation des productions locales. Le département est fortement tourné vers la Gambie notamment pour l’écoulement des productions agricoles et l’approvisionnement en denrées et en biens d’équipements au niveau des marchés installés de l’autre côté de la frontière. Le faible niveau d’équipement et de dotation en infrastructures contribue également à cette extraversion des villages du département qui ont accès aux infrastructures sanitaires, aux réseaux de téléphonie en territoire gambien. Le département bénéficie de potentialités naturelles importantes constituées par une pluviométrie avantageuse, un important réseau de cours d’eau permanents (le Sofaniama), des mares temporaires dans les dépressions, de vastes zones de terres de bonne qualité, des plateaux, des bas-fonds et des cuvettes permettant la culture irriguée et la riziculture. Des ressources forestières abondantes offrent aussi une gamme variée de produits de prélèvement. La faible densité de la population et l’importance des ressources naturelles expliquent aussi un important mouvement de colonisation des terres. Cette ruée, malgré qu’elle contribue à dynamiser la production agricole est cependant à l’origine d’une situation conflictuelle entre éleveurs peulhs et agriculteurs wolofs. Les ressources forestières connaissent d’autre part une baisse rapide liée à l’importance des défrichements et aux effets des feux de brousse. Le département de Vélingara à l’est de la région bénéficie d’une position stratégique plus avantageuse. Il constitue la porte d’entrée de la région et est aux confluents de plusieurs Etats (Gambie, Guinée Bissau et République de Guinée). Point de convergence de divers peuplements, il accueille le marché hebdomadaire et transfrontalier de Diaobé qui joue un rôle majeur dans l’écoulement des productions agricoles et agro-forestières (céréales, huile de palme, produits de cueillette, etc…). La vocation agricole du département de Vélingara est assez marquée. L’aménagement du Bassin de l’Anambé permet la valorisation d’environ 5 000 ha de terres en culture irriguée. La disponibilité en ressources hydrographiques et en terres aménagées permet aujourd’hui l’émergence de nouvelles formes d’entreprenariat agricole avec de grands producteurs (marabouts et grands exploitants) disposant d’un matériel assez important et qui s’engagent dans une option commerciale. La région bénéficie de l’attention d’un nombre important de partenaires qui viennent en appui à l’Etat et aux Collectivités locales et communautés de base dans leurs efforts de renforcement des opportunités et de développement local. L’initiative lancée par le Millénieum Challenge Account devrait ainsi permettre la réhabilitation de la Route Nationale Tambacounda – Ziguinchor, passant par Kolda, un axe stratégique qui contribuera à une valorisation optimale des potentialités naturelles. D’autres initiatives sont également en cours (USAID, Coopération Allemande, Coopération Espagnole, Banque Mondiale, etc…) dans le domaine du secteur agricole.

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PARTIE II. ANALYSE DE LA FILIERE RIZ DANS LA REGION DE KOLDA

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II.1 LE CONTEXTE GLOBAL DE LA FILIERE RIZ A. Le Marché du Riz dans le monde Une offre en riz limitée et concentrée entre un nombre réduit de pays grands consommateurs. Troisième céréale produite dans le monde après le blé et le maïs, le riz constitue l’aliment de base pour plus de 50% de la population mondiale. Le caractère stratégique de cette céréale à l’échelle mondiale, explique les mesures protectionnistes et de contingentement de la part des pays producteurs et consommateurs pour assurer la disponibilité des stocks et le contrôle des prix. Le marché mondial du riz est marqué par la faiblesse des volumes échangés qui font moins de 7%4 de la production (soit entre 28 à 30 millions de tonnes pour une production totale estimée entre 455 et 460 millions de tonnes). La production mondiale de riz est aussi concentrée entre quelques grands pays producteurs (Chine, Inde, Indonésie, Bengladesh et Vietnam qui produisent plus de 50% des disponibilités) qui en sont en même temps de grands consommateurs. La Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Bengladesh et le Vietnam produisent plus de 50% des disponibilités.

Cinq pays assurent plus de 75 % des exportations mondiales avec 30% du volume pour la Thaïlande. Le tableau suivant présente ces exportations.

Pays Thaïlande Vietnam Etats d’Amérique Inde Pakistan Egypte

Part Relative 31 % 14 % 10 % 8 % 6 % 6 % Tableau 1:

Part relative des pays exportateurs de riz dans le monde5. Les pays asiatiques fournissent ainsi près de 60% des exportations de riz. Les phénomènes cycliques de sécheresses et d’inondations persistantes dans ces pays de l’Asie du Sud-Est contribuent aux tensions permanentes du marché mondial du riz. Au delà de la persistance de ces phénomènes climatiques en Asie du Sud-est, le développement des cultures de biocarburants (en particulier le maïs) au détriment des cultures céréalières, la forte demande des pays émergents (Chine, Inde,…), le rétrécissement des superficies cultivables lié à la forte urbanisation, les mesures de contrôle imposées par bon nombre de pays producteurs ont également contribué à une forte décroissance des productions en riz. Les taux de croissance sont passés de 3,4% à 1,2% entre les périodes 1960-1970 et 2000-2009. La baisse de la croissance de l’offre en riz est d’abord imputable à la Chine (avec une croissance de 6,6 à 0,3%) et aux Etats-Unis (7,2 à 0,3%). Le tableau suivant montre les tendances entre 1960 et 2009 :

4 Le Riz au Sénégal. Joris Van Mol. DURABILIS. Mars 2010. 5 Idem

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Tableau 2: Croissance de la production mondiale de riz.

L’Afrique de l’Ouest grand consommateur et grand importateur avec une production en croissance. L’Afrique contribue pour environ 20% des importations mondiales en riz. D’après les projections de l’IFPRI, l’augmentation croissante de la demande mondiale (1,1%/an au cours des vingt prochaines années) sera principalement tirée par l’Afrique subsaharienne (2% par an de croissance). La forte croissance démographique, les changements des comportements alimentaires liés à l’urbanisation et à la hausse des revenus dans les villes contribueront à renforcer cette situation. Le riz représente aujourd’hui un tiers de la consommation de céréale en Afrique de l’Ouest. La consommation provient pour une bonne part des importations (plus de 40% de la consommation de riz en Afrique est importée soit environ 2,75 millions de tonnes). Malgré les importations, la production locale de riz tend à se développer. Depuis la crise du riz survenue en 2008, les efforts se sont en effet intensifiés (GOANA et PNAR au Sénégal) pour faire de l’autosuffisance en riz une réalité. L’étroitesse de l’offre, la volatilité des prix, la stagnation de la production mondiale ont amené les pays de la sous-région à initier des programmes d’appui et des réformes pour promouvoir la production : mesures d’incitation à la production (accès au crédit, à la terre et aux intrants), assainissement de l’environnement économique et institutionnel (stabilité des prix, infrastructures, recherche et développement, marketing, services de conseil agricole). Le tableau suivant montre ainsi une amélioration progressive des disponibilités en riz pour les principaux pays importateurs de la sous-région :

PAYS INDICATEURS 2005 2006 2007 2008 2009

BURKINA

Production (T) 93 516 113 724 68 916 195 102 213 584 Importation (T) 249 299 178 680 224 516 184 401 227 638 Total offre (T) 342 815 292 404 293 432 379 503 441 222 Ratio autosuffisance 27% 39% 23% 51% 48%

MALI

Production (T) 945 824 1 053 236 1 082 384 955 279 1 319 000 Importation (T) 272371 180208 137142 165716 142 102 Total offre (T) 1 218 195 1 233 444 1 219 526 1 120 995 1 461 102 Ratio autosuffisance 78% 85% 89% 85% 90%

SENEGAL

Production (T) 279 080 190 493 193 379 408 219 502 104 Importation (T) 856369 796486 1 087 522 863635 715044 Total offre (T) 1 135 449 986 979 1 280 901 1 271 854 1 217 148 Ratio autosuffisance 25% 19% 15% 32% 41%

Tableau 3: Evolution des productions de trois pays de la sous-région. Source: DAPS Sénégal; DNSI Mali ;

DGPER Burkina ; Country Stat FAO ( A. Fall 2010)

1960-1970 1970-1980 1980-1990 1990-2000 2000-2009 Monde 3,4 2,5 2,5 1,7 1,2 Chine 6,6 2,6 2,3 1,0 0,3 Inde 1,2 1,9 3,5 2,0 1,6 Etats- Unis 7,2 4,8 -0,3 2,0 0,3 Reste du monde 3,4 2,5 2,2 2,1 1,7

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Malgré les efforts les pays demeurent vulnérables aux fortes variations sur les marchés internationaux de céréales locales. Ainsi, depuis 2000, les prix des céréales n’ont cessé d’augmenter, le prix du maïs a doublé et le riz a atteint un niveau jamais égalé en 2008 (506 $ la tonne métrique). B. La filière Riz au Sénégal

a. Evolution de la production et de la demande Le riz représente 34 % du volume de la consommation céréalière sénégalaise et compte pour 54 % des céréales consommées en milieu urbain et 24 % en milieu rural. De 1995 à 2007, la consommation nationale est passée de 400 à 800 000 tonnes (entre 60 et 70 kg/tête/an6) alors que la production nationale couvre à peine 20 à 30 % de ces besoins. Les importations en riz créent un déséquilibre de la balance commerciale du pays avec une saignée de devises de près de 100 milliards F CFA par an (ISE/PNUE, 2003). La production nationale demeure faible malgré les bonnes conditions de production dont bénéficie le pays. Sur un potentiel de 240 000 ha de terres irrigables le long du fleuve Sénégal, 59 117 ha seulement sont aménagées pour la riziculture (près de 25%). Dans le domaine pluvial, malgré les disponibilités en terres cultivables dans les régions du sud et de l’est, moins de 100 000 ha sont cultivés. La production de riz a évolué en dents de scie. Avec une moyenne 250.000 tonnes/an (soit 225.000 tonnes dans la vallée du fleuve Sénégal et 25 000 tonnes dans le reste du pays), la production n’a pu atteindre 500 000 tonnes qu’avec l’avènement du PNAR en 2009 pour se stabiliser depuis lors à moins de 300 000 tonnes.

b. Les différents systèmes de production Les principales zones de production sont la Vallée du Fleuve Sénégal (le Delta et la Basse Vallée, la Moyenne et la Haute Vallée), la région naturelle de Casamance (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda), le Centre (Fatick) et le Sud-Est (Tamba et Kédougou). Cependant, en fonction de référentiels technico-économique, on distingue le système irrigué et le système pluvial. • Dans la Vallée du Fleuve Sénégal, la maîtrise de l’eau et la longue expérience des

producteurs permettent des rendements élevés tournant autour de 5 tonnes/ ha avec des pointes des 10 tonnes.

• Dans le Bassin de l’Anambé, les rendements et les taux de mise en valeur sont encore

faibles. Les faibles performances du bassin sont dues à plusieurs facteurs dont: la faible technicité des producteurs, l’accès difficile au crédit pour l’acquisition des intrants (avec un endettement de 532 millions d’impayés par les producteurs à la CNCAS), la faiblesse de l’équipement de production.

6 Sources : Douanes, Ministère de l'agriculture et DPS/MEFP, Hirsch,1996.

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• Le système pluvial concerne la région Sud, Est et Centre : il regroupe la riziculture pluviale stricte, la riziculture de nappe, la riziculture de bas-fond et la riziculture de mangrove. Le système pluvial est caractérisé par une faible productivité liée à l’utilisation faible des intrants, à la faiblesse des superficies, à l’absence d’équipements adaptés et d’un système de financement adéquat. Les rendements sont faibles (1 tonne à l’hectare) et sont soumis à la pluviométrie. Cependant, de nouvelles variétés de semences permettent des rendements de l’ordre de 3 à 4 tonnes à l’hectare pour ce type de riziculture. Il est aussi marqué par la présence massive des femmes, exploitant des superficies très faibles dans les bas fonds.

Le tableau suivant synthétise les performances des différents systèmes :

Systèmes Localisation Superficies Rendements Production

Riziculture Irriguée

Vallée du Fleuve Sénégal

69 000 ha dont seuls 35 à 40 000 ha exploitables (soit 34% des superficies cultivées)

Moyenne de 5 T/ha avec des pointes de 10 T/ha

Entre 200 et 250 000 T (65% de la production de paddy).

Bassin de l’Anambé le long du Fleuve Casamance

5 000 ha – Parcellaire moyen de 1,44 ha

Environ 3T/ ha Moins de 10 000 T

Riziculture Pluviale

Haute, Moyenne et Basse Casamance

Moins de 120 000 ha soit 61% des superficies du pays 1T/ ha avec

des pointes de 2 T dans certaines conditions.

Moins de 50 000 T 32% de la production nationale

Centre Est (Fatick, Kaolack,…) et Sénégal Oriental (Tamba, Kédougou,…)

10 000 ha soit 4% des superficies du pays

3% de la production nationale

Tableau 4: Caractéristiques des différents systèmes de production.

Le portefeuille variétal, mis au point par la recherche est constitué de variétés adaptées aux différents types de rizicultures. Parmi elles, on retrouve des variétés aromatiques (parfumées naturellement) ayant donc une valeur ajoutée et répondant aux préférences des consommateurs des grands centres urbains qui consomment le riz parfumé importé. Ces variétés sont aussi caractérisées par des durées de cycle adaptées aux différentes saisons (hivernage et contre saison) et présentent des rendements à l’usinage assez élevés (> à 65%). Le tableau qui suit présente les variétés : Types de riziculture Variétés Caractéristiques principales

Riziculture irriguée dans le Delta, la vallée du Fleuve et l’Anambé

Sahel 202, Sahel 201, Sahel 210, Sahel 209, Sahel 222, NERICA-S-44, NERICA S-19,

Cycle moyen (120j) plus productive

Sahel 108, Sahel 134, Sahel 159, Cycle court 90j Sahel 177, Sahel 328, Sahel 329 Variétés aromatiques de cycle court IR 15 29 (marginales) Cycle moyen - grain long non désiré

par les producteurs Riz pluvial dans les régions de Casamance, Fatick et Tambacounda

Variétés traditionnelles NERICA 1, NERICA 6, NERICA 5

Faible productivité Plus productives

Tableau 5: Caractéristiques des différentes variétés de semences. Sources: USU 2012.

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c. Les autres maillons de la filière

La Transformation : elle est faite à travers trois types de systèmes :

ü Les décortiqueuses villageoises : elles sont très nombreuses dans la région du fleuve et très insuffisantes au sud, elles transforment une grande partie de la production mais produisent un riz de qualité très faible.

ü Les mini rizeries : elles sont à mi- chemin entre les décortiqueuses traditionnelles et les rizeries professionnelles. Elles produisent un riz d’une qualité équivalente à celle des rizeries professionnelles.

ü Les rizeries professionnelles : elles sont en concurrence avec les décortiqueuses villageoises. Dans la vallée, on en recense trente (30) dont quinze (15) fonctionnelles. Elles ont en moyenne une capacité de transformation d’une tonne/heure. Elles transforment annuellement le tiers de la production de la vallée. Le coût de la transformation est jugé élevé (environ 16 F CFA/kg). Les riziers sont confrontés au vieillissement et aux difficultés de renouvellement du matériel.

Le transport : le secteur du transport au niveau de la filière est quasi inexistant. L’acheminement de la production est opéré par les producteurs eux-mêmes, individuellement ou collectivement. La commercialisation : La production de riz est destinée principalement au remboursement du crédit contracté au niveau des institutions financières pour l’approvisionnement en intrants et à la couverture des besoins en autoconsommation du ménage. Dans les zones de riziculture pluviale la faiblesse de la productivité ne permet pas encore des excédents commercialisables.

d. Typologie des producteurs et stratégies

On observe plusieurs catégories de producteurs selon le système de culture, l’étendue des superficies et les stratégies développées. Ces catégories peuvent être classées comme suit :

1. Les exploitations familiales qui produisent du riz dans les conditions irriguées et mécanisées au niveau de la vallée du fleuve et du bassin de l’Anambé sur des superficies aménagées de 1 à 3 ha. Cette catégorie domine la production tant du point de vue des superficies, que des quantités. Elles ont comme stratégie dominante l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et secondairement la commercialisation des excédents pour rembourser le crédit tout en minimisant l’endettement.

2. Les exploitations familiales qui produisent du riz en conditions pluviales (Casamance, Centre-Est et Sénégal oriental) qui sont nombreuses, mais exploitent de très faibles superficies avec une productivité faible. Elles visent presque exclusivement les besoins d’autoconsommation.

3. Les petits entrepreneurs agricoles qui exploitent de grandes superficies (en général plus de 10 ha) en culture irriguée, avec un équipement plus élevé et le recours à de la main d’œuvre. Ils mettent en avant une amélioration de la productivité et des

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stratégies de mise en marché de la production. Les coûts prohibitifs des investissements (aménagement, matériels agricoles) et les nombreuses incertitudes que connaît la filière (forte concurrence du riz importé), constituent des contraintes à la modernisation de la production et au renforcement de sa compétitivité.

e. Atouts et contraintes de la riziculture au Sénégal

La culture du riz au Sénégal quelque soit le type de riziculture est confrontée à des contraintes majeures qui limitent sa productivité et ses performances, malgré l’existence d’atouts réels.

FORCES FAIBLESSES ü Importance des superficies

cultivables et densité du réseau hydrographique ;

ü Hauteurs d’eau de plus de 800 mm

au Sud ;

ü Importance des activités de recherche menées par des structures comme l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), AfricaRice, l’ITA, l’Institut National de Pédagogie (INP) qui ont permis l’introduction de variétés résistantes à la sécheresse, de variétés de riz irrigué à fort potentiel de rendement, de variétés de riz de plateau plus productives, etc ;

ü Bonne maitrise des itinéraires techniques, par les producteurs, ce qui explique les rendements élevés dans les zones de production.

Production. § Difficultés d’accès à la terre ; § Coût élevé des aménagements hydro-agricoles et

des équipements d’irrigation existants et leur vétusté ;

§ Vétusté du matériel agricole, les difficultés d’entretien

et de réparation du matériel agricole ; § Salinisation des terres surtout dans les zones de

riziculture pluviale ; § Accès difficile au crédit. Transformation : • Faiblesse de l’offre en rizeries industrielles. Celles qui

existent fonctionnent en sous capacité. • Secteur dominé par les décortiqueuses de type

traditionnel qui ne produisent pas un riz de grande qualité.

Commercialisation : • Faiblesse des infrastructures de collecte, de

transformation et stockage du riz usiné ; • Faible qualité du riz commercialisé ; • Absence de consolidateurs capables de regrouper des

quantités importantes, • Préférences des ménages pour le riz importé en

milieu urbain ; • Manque d’organisation de la commercialisation ; • Faiblesse de l’offre par rapport à la demande (environ

20% de la consommation est localement produite). Tableau 6:

Contraintes et goulots d'étranglements de la filière Riz.

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II.2. ANALYSE DU SYSTÈME DE PRODUCTION DANS LA REGION DE KOLDA A. Typologie des acteurs

a. Les Producteurs du Bassin de l’Anambé.

Dans le Bassin de l’Anambé, les producteurs sont constitués en plusieurs catégories : • les exploitations familiales et les

producteurs individuels autochtones : constituées de petits producteurs peu équipés et ayant comme stratégie dominante l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et la commercialisation des excédents pour rembourser le crédit ou assurer les urgences familiales. Les exploitants de cette catégorie ont des superficies de 1,35 ha pour les hommes et 0,27 ha en moyenne pour les femmes. La majeure partie des GIE femmes appartiennent à cette catégorie.

• Les Producteurs moyens : ce sont des GIE

de type familial, ils possèdent un équipement plus adapté et appliquant des méthodes intensives de production. Ils peuvent atteindre 20 ha et s’intéressent à la production marchande. Ces producteurs possèdent souvent des unités de transformation. Ce sont les principaux bénéficiaires des quinze décortiqueuses introduites par la SODAGRI.

• Les grands producteurs : ce sont des Daaras mourides, notabilités et entrepreneurs

locaux ou étrangers ayant des moyens importants et exploitant de grandes superficies (jusqu’à 100 ha). Ils sont dans une dynamique d’entreprenariat et maitrisent souvent différents segments de la production et de la transformation (rizeries ou décortiqueuses). Dans cette catégorie, on peut aussi noter des grands GIE autochtones (comme le GIE DIEME COUNDA doté d’une rizerie). Par ailleurs, les daaras sont des cas particuliers avec une forte main d’œuvre constituée de talibés contrairement aux autres qui font appel à des prestataires.

Les producteurs individuels et petits producteurs sont regroupés en Groupements d’intérêt Economique (GIE). Le Bassin est exploité par 256 GIE dont 161 GIE hommes, 38 GIE mixtes et 57 Groupements Féminins (Nd. K. TOURE, 2004). La majorité des GIE sont membres des Unions qui constituent la Fédération des Producteurs du Bassin de l’Anambé (FEPROBA). La FEPROBA créée en 2000, est composée de quatre (4) Unions, de six (6) secteurs et de 217 GIE. Chaque Union regroupe des GIE qui partagent la même maille hydraulique pilotée par une station de pompage. Chaque Union

L'Aménagement du bassin de l'Anambé a pris forme avec la création de la SODAGRI en 1974. La SODAGRI disposait d’une ferme de près de 100 ha où des essais de cultures du riz avaient débuté en 1978. Le premier périmètre en maîtrise totale d’eau, réalisé en milieu paysan, concernait 945 ha (dont 285 ha irrigables), sur une prévision de près de 1 325 ha. La SODAGRI dispose de près de 5 000 ha aménagés répartis sur plusieurs secteurs de 500 à 1 000 ha. La mobilisation de l’eau d’irrigation est assurée par deux barrages, Anambé et Niandouba, avec une capacité de stockage globale de plus de 150 millions de m3 d’eau.

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dispose d’un magasin de stockage. Les infrastructures hydro-agricoles sont cogérées par la SODAGRI et les unions des organisations paysannes. La FEPROBA a mis en place une Mutuelle d’Epargne et de Crédit (la MECA).

b. Les Producteurs en Système pluvial.

La culture du riz se pratique de manière encore traditionnelle à petite échelle, le long des vallées inondables, des bas de pente et des plateaux. Elle est en général l’activité des femmes (85 %).

Ce système pluvial est peu intensif et consomme peu d’intrants. Le travail est presque manuel (opérations de récolte et post récolte) sur de petites surfaces, sans matériel végétal amélioré. Les rendements sont faibles, la culture reste aléatoire et soumise à la pluviométrie.

Les producteurs de ce système peuvent être classés en trois catégories :

ü Producteurs des exploitations familiales relativement pauvres avec de petites superficies (de 0,15 à 0,5 ha) visant essentiellement l’autoconsommation. Ils sont généralement constitués de femmes aux ressources limitées avec des équipements rudimentaires.

ü Producteurs des exploitations familiales relativement équipés ayant des superficies de 0,75 à 1,5 ha. Ils ont des niveaux de rendement tournant autour de 1 tonne/ha. La majeure partie de la production est destinée à l’autoconsommation, le surplus étant vendu pour régler des besoins courants.

ACCES DES FEMMES A LA TERRE

Selon l’étude de la SODAGRI (Nd.F.Toure, 2004), le total des GIE de femmes est de 239 au niveau des 7 communautés rurales du bassin. Dans ces groupements, l’activité rizicole domine. Ainsi, 117 GIE de femmes travaillent dans les aménagements dont 25 se sont fédérés en Union et sont attributaires de parcelles. Selon la même étude, ces groupements concernent les unions des secteurs suivants :

• Union du secteur G (C.R de Kounkané et Saré Coly Sallé) = 12 Groupements féminins

• Union des secteurs ¾ (CR de Kounkané et Mampatim) = 5 Groupements féminins • Union des secteurs ½ (C.R de Mampatin) = 8 groupements féminins.

Les femmes ont les plus petites superficies (en moyenne 1,35 ha pour 4 à 5 femmes soit une dotation foncière de 0,27 ha par femme). Les femmes demeurent ainsi marginalisées dans l’accès au foncier. D’autre part, l’affectation se faisant annuellement en fonction des capacités financières des Groupements, les femmes ayant des capacités financières limitées subissent plus l’absence d’un système adapté de financement.

Les femmes pratiquent en majorité, la riziculture en hivernage, période où les charges de production sont plus faibles (absence de coûts hydrauliques qui varient entre 70 000 à 113 000F CFA/ha) mais, également la pression foncière est plus importante. Cette période hivernale correspond à la période des inondations des parcelles. Les femmes se voient ainsi limitées dans leurs opportunités de mise en valeur des terres.

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ü Producteurs des exploitations familiales équipées disposant de superficies de plus de deux (02) hectares sur le plateau et dans les bas fonds. La production est destinée à l’autoconsommation et à la vente. Cette catégorie de producteurs commence à apparaitre avec les variétés NERICA sur le plateau et la nappe où la disponibilité en terres est plus importante.

Les producteurs sont organisés en GIE, GPF et Fédérations pour capter les appuis des programmes et ONG ou pour solliciter un crédit. Les fédérations sont présentes dans les zones d’intervention du PAPIL, à Wassadou et Vélingara Pakane, deux zones de grandes potentialités rizicoles.

c. Les Fournisseurs et Prestataires de services

Le riz est une culture qui consomme beaucoup d’intrants spécifiques (semences et engrais) et exige beaucoup de services dans sa mise en culture et sa transformation. Plusieurs acteurs interviennent aussi dans le système pour assurer une bonne production en quantité et qualité.

• Les opérateurs semenciers : après la production par l’ISRA des pré-bases, les opérateurs semenciers assurent la production et la distribution des semences de base et des semences certifiées. Ils se positionnent dans les zones de grande production pour un écoulement rapide de leurs semences. La qualité de leur produit détermine la productivité et la compétitivité du riz local (l’utilisation de semences certifiées des variétés améliorées assure une augmentation de rendement de l’ordre de 25 à 35%). La structuration de la filière dans le département connait des difficultés dans l’organisation et la planification de la production.

• Les fournisseurs d’engrais et pesticides : ils assurent l’application des bonnes pratiques aux périodes indiquées.

• Les prestataires de service de travail du sol : un travail du sol soigné et au bon moment est un gage de réussite de la culture du riz surtout dans le domaine pluvial où les semis précoces dépendent de la fourniture de ce service.

B. Analyse des performances.

a. Le Bassin de l’Anambé.

La contribution de la production de l’Anambé à la production nationale reste faible malgré des disponibilités de presque 5 000 ha de terres aménagés. Le niveau de mise en valeur est ainsi jugé très faible, l’intensité culturale annuelle ne dépassant pas 47%. Le rendement moyen tourne autour de 3,5 tonnes/ha pour des possibilités de plus de 5 tonnes/ha malgré des pointes de 7 tonnes/ha.

Années 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Sup (ha) 1517 255 692 1104 2054 982 2501 1760 2942 Prod Paddy(T)

3186 637 2524 5155 9644 2290 9812 12360 19138

Rendt(T) 2,1 2,4 3,6 4,6 4,6 2,4 3,9 7,0 6,5 Tableau 7:

Evolution des Superficies et des Productions dans le Bassin de l'Anambé. Source SODAGRI.

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Le niveau des rendements à l’échelle des exploitations enquêtées dans l’étude est de 3 tonnes/ha. Comme facteurs explicatifs de ces faibles performances, la plupart des producteurs enquêtés avancent l’absence de systèmes de crédit pour l’accès aux intrants, la disponibilité en services de labour. Cette situation combinée au faible niveau de technicité observé (les dates d’applications et les quantités ne sont conformes aux recommandations) explique la faible productivité observée.

b. Le domaine pluvial. La progression dans le système pluvial est aussi en dents de scie. Les superficies emblavées restent très faibles par rapport au potentiel de la région (malgré une forte augmentation en 2010/2011). Les rendements sont irréguliers et le record noté en 2009/2010 de 3 tonnes /ha est loin de la réalité des producteurs enquêtés dans les différentes zones. Les rendements demeurent faibles variant entre 250 kg/ha à 3,5 tonnes/ha dans la zone de Kandia et Saré Adja avec les nouvelles variétés NERICA.

Années 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Prod (t) 10 167 1608 2 016 942 2 446 1 028 1 162 3 012 22 762 Sup (ha) 3864 1693 847 942 2 224 857 1 452 3 171 7 518 Rdt 2,6 0,9 1,2 1,0 1,1 1,2 0,8 0,95 3,0

Tableau 8: Superficies et Productions de Riz pluvial. Sources : SDDR Vélingara

La production dans ce domaine pluvial est fortement autoconsommée pour plus de 80% en moyenne (données enquêtes de terrain).

Paramètres Sup riz (ha) Production (t) Auto cons(%) Vendue(%) Moyenne 11,8 3000 55 35 Mini 1,35 0,8 53 10 Maxi 51,5 54 90 90

Tableau 9: Production et destination de la production. Sources : Enquêtes USU Mars 2012.

C. Intervention des Partenaires et Services d’Appui.

Le tableau suivant présente les acteurs institutionnels et d’appui aux activités de production.

INTERVENANTS DOMAINES PROJETS STRATEGIES Projet d’Appui à la Petite Irrigation Locale (PAPIL)

• Aménagement de vallées

• Appui à la Structuration et à la professionnalisation

• Création d’Infrastructures de transformation et de stockage

• Approche participative.

• Mise en œuvre d’actions inscrites au niveau des PLD

• Aménagements de deux vallées et bas fonds et Installation de décortiqueuses à Wassadou et Vélingara Pakane

• Mise en place des fédérations de producteurs : 2 fédérations à Wassadou et Vélingara Pakane

• Appui en semences et engrais des producteurs • Formation des producteurs en techniques de

production • Construction de magasins de stockage à

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INTERVENANTS DOMAINES PROJETS STRATEGIES • Fourniture d’intrants

et de semences • Développement local

Wassadou • Appui à l’élaboration de plans d’investissement

locaux • Perspectives : • Aménagements de trois autres vallées à Diatel,

Bonconto et Sinthiang Koundara • Mise en place de 3 autres fédérations de

producteurs à Diatel, Bonconto et Sinthiang Koundara.

SODAGRI • Entretien et maintenance des aménagements

• Approvisionnement en intrants

• Transformation et Commercialisation

• Appui et formation

• Approche participative et responsabilisation des acteurs

• Réhabilitation des aménagements • Structuration des organisations de producteurs • Mise en relation des producteurs avec les

partenaires financiers et techniques intervenant dans la zone

• Appui à l’accès aux intrants et matériel agricole pour les façons culturales et les opérations post récolte.

• Formation des producteurs en techniques de production

• Appui à la mise en marché du riz

Projet FAO/ Renforcement de la sécurité alimentaire dans les Niayes et en Casamance

• Approvisionnement en intrants, Infrastructures de stockage, Renforcement de capacités techniques et organisationnelles

• Fournitures d’intrants sous forme de crédit revolving aux producteurs des vallées de Kounkané, de Saré Wonia et des du secteur G du bassin en 2011

• Installation de décortiqueuses à Kounkané et Saré Wonia

• Formation des producteurs. • Perspectives : • Appui en tracteur, décortiqueuses,

moissonneuse batteuse prévu en 2013. •

USAID/Projet Croissance Economique

• Amélioration de la productivité et de la production du riz pluvial

• Approche Chaine de Valeur

• Diffusion et production de semences de riz NERICA

• Renforcement de capacités des acteurs de la filière riz

• Appui à la diffusion des nouvelles variétés de riz de plateau

• Appui aux réseaux de producteurs de semences de riz NERICA

• Mise en place des bases de données des réseaux de production - Réhabilitation du laboratoire d’analyse des semences et appui pour la mise en place d’une unité de conditionnement.

ANCAR • Développement rural et agricole

• Intervention à la demande ;

• Partenariat et intermédiation

• Appui conseil à la production de céréales et de semences.

• Formation des producteurs • Mise en relation des producteurs avec les

fournisseurs • Appui à l’accès au crédit

SODEFITEX/ BAMTAARE

• Développement agricole et rural

• Démarche filière Prestataire de service ; Opérateurs

• Fourniture d’intrants et de semences • Structuration et professionnalisation des

producteurs • Positionnement actuel comme consolidateur et

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INTERVENANTS DOMAINES PROJETS STRATEGIES opérateur semencier –

• Organisation des producteurs de semences de maïs - Alphabétisation, production de supports didactiques

SEDAB • Fourniture d’intrants • Production de

semences de riz • Consolidation du Maïs

• Approche marchande

• Production de semences de riz - Approvisionnement et distribution des intrants - Organisation des producteurs et Intermédiation financière - Renforcement des fonctions d’opérateur semencier, de consolidateur et de fournisseur d’intrants.

Autres Projets PROMER 2 – PROCAS – ANRAC - PROGEDE –- PDESOC – PEPAM - PAEFK

• Développement rural • Responsabilisation des acteurs, Développement local

• Promotion de l’entreprenariat rural - Aménagement de vallées - Gestion durable des ressources naturelles –

• Mise en place d’infrastructures (magasins de stockage) –

• Alphabétisation et formation - Valorisation des produits agricoles – micro crédit - construction de magasins de stockage - Bonne Gouvernance - Renforcement de Capacités

Autres Intervenants : CCF - – FODDE - WORL VISION –DIAARAMA – TOSTAN – CARITAS – ENDA

• Tous les secteurs du développement économique et social

• Désenclavement - Education, formation - Entreprenariat (crédit, équipement, formation)

• Mise en route de l’unité de transformation de Pata - Microfinance (lignes de crédit), alphabétisation, formation en techniques de transformation des céréales locales

• Formation des élus locaux Service Départemental du Développement Rural

• Développement agricole et suivi des activités agricoles dans le Département

• Appui en produits de traitements des cultures • Suivi des cultures • Contrôle et suivi des parcelles de multiplication

de semences

Collectivités locales Agence Régionale de Développement

• Développement local • Bonne gouvernance

• Promotion des filières agricoles porteuses Converge et synergie des interventions.

• Coordination du développement des communautés - Elaboration de Plan Local de Développement -Formation des élus - Promotion du développement économique local

• Recherche de partenaires techniques et financiers pour la relance des filières agricoles porteuses

ORGANISATIONS PAYSANNES PELLITAL – FGPF- CRCR - ASPRODEB - Entente MYF – AJAC

• Amélioration de la productivité des exploitations familiales

• Promotion des emplois ruraux

• Renforcement de la concertation locale

• Améliorer l’environnement de la production, développer les innovations en milieu rural

• Mise en place d’infrastructures socio économiques (magasins de stockage, périmètres agricoles, équipements de transformation, etc.)

• Amélioration de la productivité des exploitations familiales (activités agro-sylvo-pastorales, transformation, artisanat)

• Développement du microcrédit - Formation, alphabétisation

Tableau 10: Partenaires et Intervenants extérieurs.

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D. Le financement de la riziculture. Un certain nombre d’institutions de finances ont été recensés. Il s’agit de : ü Mutuelle d'Epargne et de Crédit des Artisans de Kolda (MEC/AK); ü Mutuelle d'Epargne et de Crédit des Femmes de Kolda (MFK/Kolda); ü Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) ; ü Institution Mutualiste Communautaire d'Epargne et de Crédit (IMCEC); ü Crédit Populaire du Sénégal (CPS/ASACASE); ü Alliance de Crédit et d'Epargne pour la Production (ACEP); ü Caisse autonome de renforcement des Initiatives Economiques par la Micro

finance (CIEM); ü Union des Mutuelles d’Epargne et de Crédit de Sédhiou (UMEC); ü Mutuelle d’Epargne et de Crédit (MECUS) ; ü Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCAS).

Malgré le nombre important d’institutions de financement, les concours affectés à la riziculture sont assez limités, voire presque nul. Le financement couvre presque uniquement le crédit de campagne et dure au maximum 6 mois. Les IMF assujettis au respect de règles prudentielles édictées par la BCEAO sont ainsi limitées dans le financement des activités agricoles. Le financement est ainsi confrontées à un certain nombre de contraintes dont : ü Les Taux d’intérêt, relativement élevés ü Les modalités de remboursement aussi peu adaptées (saisonnalité des

spéculations) ü Les difficultés d’apprécier la pertinence des données agricoles techniques et

économiques des requêtes présentées ; ü Les difficultés à apprécier les risques et à obtenir des garanties auprès des

producteurs.

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II.3 LA TRANSFORMATION DU RIZ DANS LA REGION DE KOLDA La transformation du riz paddy constitue un maillon important de la chaine de valeur, la disponibilité et la qualité des équipements de transformation constituant un facteur essentiel d’amélioration de la productivité et de la qualité du produit fini (riz blanc). Le tableau suivant présente les différents systèmes existants.

Zone Typologie Désignation Caractéristiques

Zone irriguée

Les rizeries Industrielles

la Rizerie Industrielle de l’Anambé

• Capacité de 1,2 tonnes/heure ; • Activités : prestation pour le compte de tiers ; • SOENA (important acheteur pour les producteurs du

Bassin de l’Anambé) principal client

la rizerie Diémé Counda

• Entreprise familial, elle assure la transformation de la production familiale (100 ha de riz exploités annuellement) et des prestations pour le compte de tiers.

• L’unité a consenti des efforts importants pour l’amélioration de la qualité de l’usinage et la professionnalisation

Les décortiqueuses villageoises

Les décortiqueuses villageoises

• Affectées aux unions et à certains particuliers (notables, gros producteurs), elles traitent en priorité la production de leurs membres sous forme de prestations rémunérées.

• En général, leur gestion est désastreuse (pas d’opérateur qualifié, l’entretien et la maintenance laissent à désirer,…).

Zone Pluviale

Les décortiqueuses villageoises

Les décortiqueuses villageoises

• Quelques décortiqueuses villageoises dans quelques communautés rurales et communes du département : Vélingara, Kounkané, Salikgné, Wassadou. Décortiqueuses gérées par des privés ou des GIE de producteurs.

Tableau 11: le potentiel de transformation dans la Région.

Dans la zone du Bassin de l’Anambé, deux types d’unités sont présents : les rizeries industrielles et semi-industrielles et les décortiqueuses villageoises. Le potentiel total de ces trois types tourne autour de 11,8 tonnes/heure. L’essentiel des unités (une quinzaine) se trouve au niveau du bassin où la production est plus importante même si beaucoup de ces décortiqueuses sont en mauvais état ou en panne. Dans le domaine pluvial, quelques décortiqueuses dans certains villages centres sont installées avec l’appui des projets intervenant dans la zone ou par des privés (Unités de Vélingara, de Sialikégné et Kounkané). Le PAPIL a installé deux décortiqueuses à Wassadou et Vélingara Pakane. Malgré la faiblesse de leurs rendements et de la qualité du riz produit, ces unités constituent une opportunité pour les producteurs pour la valorisation de leurs productions. Dans les villages non dotés de décortiqueuses, le pilon reste l’unique mode de décorticage. La principale contrainte au fonctionnement de ces unités est le manque de disponibilité en paddy pour la transformation. La disponibilité de la matière première est faible dans la zone de concentration des unités et dans le domaine pluvial. La production de paddy dans le bassin atteint rarement 4000 tonnes. Dans le domaine pluvial la production reste faible et dispersée. L’absence de spécialiste dans le domaine de l’entretien des équipements constitue un danger pour la transformation souligne les transformateurs.

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II.4 LA COMMERCIALISATION DU RIZ LOCAL

A. Les Acteurs de la Commercialisation.

On distingue plusieurs catégories d’acteurs en fonction des volumes et des niveaux de collecte.

- Les bana-banas qui viennent acheter le paddy au niveau des zones de production et quelquefois lors des marchés hebdomadaires (Diaobé). Ils le transforment sur place pour aller vendre le riz blanc sur le marché de Diaobé ou vers les grands centres comme Touba. Dans cette catégorie on note une frange très active constituée par les négociants guinéens qui s’approvisionnent en paddy pour le transformer en riz étuvé chez eux ;

- Les producteurs/transformateurs : ils possèdent leur propre unité de transformation et transforment leur paddy. Ils se positionnent ainsi sur le marché du riz blanc et fournissent des bana-banas. Certains disposent en même temps d’un magasin pour la vente du riz blanc, et se positionnent ainsi sur presque tous les segments de la filière ;

- Les collecteurs ou consolidateurs qui achètent les productions de certaines catégories de producteurs ayant des besoins de liquidités. Ils assurent une collecte primaire et constituent un élément important pour l’écoulement des petites quantités des petits producteurs ;

- Les étuveuses : elles achètent de petites quantités pour en faire du riz étuvé revendu à Diaobé ;

- La SOENA est une entreprise privée créée en 2008 pour faciliter la commercialisation du riz. Le paddy est acheté à 130F CFA le kg, la transformation réalisée à 20F CFA le kg (sacherie fournie par SOENA). Quant au riz blanc, il est vendu entre 270F CFA et 275F CFA le kg (prix maximum conseillé). Cette société fait partie des commerçants grossistes ;

- Les commerçants grossistes et détaillants qui s’approvisionnent en riz de diverses sources.

Dans la commercialisation du riz paddy ou riz décortiqué, on assiste à plusieurs scénarii de ventes :

- Certains producteurs vendent directement leur paddy à divers acquéreurs qui vont le transformer et le vendre (bana-banas, guinéens, SOENA) ; ce sont en général les petits producteurs qui écoulent de petites quantités ;

- Une catégorie de producteurs procède au décorticage du paddy et à la vente du riz blanc et des sous produits (Niéling et son). Ils sont détenteurs en même temps d’unités de transformation ou s’attachent les services d’un prestataire (rizier) ;

- Enfin, certains acteurs non producteurs achètent du paddy qu’ils transforment pour vendre le riz blanc et les sous produits ; ce sont les bana-banas.

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SCHEMA DE LA FILIERE RIZ.

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B. Les Marchés d’écoulement

Plusieurs marchés existent dans la région pour la commercialisation :

§ Le marché de Diaobé, marché d’envergure sous régionale, il assure l’approvisionnement des différents acheteurs (commerçants, bana-banas, guinéens) en riz blanc.

§ Les marchés de proximité à coté des zones de production (Anambé, Soutouré, Kounkané, etc…). Ces points de collecte primaires autour des rizeries du bassin permettent un regroupement de la production.

§ Autres marchés plus importants (Vélingara, Kolda, Saré Yoba).

C. Evolution des prix

Le prix du paddy et du riz décortiqué subit d’importantes variations et dépend beaucoup de la zone de production et de la période. On note plusieurs périodes déterminantes dans la fixation du prix :

Ø Pendant la récolte, les prix sont assez bas, autour de 110F CFA le kg du paddy,

Ø Après la récolte et en période ralentie les prix augmentent pour atteindre parfois 150F CFA.

Le prix du riz décortiqué varie aussi en fonction de ces périodes entre 270F CFA et 325F CFA.

Désignation Paddy Riz Blanc Pointe Ralentie Pointe Ralentie

Moyenne 90 130 270 360 Maximum 95 150 275 395 Minimum 75 125 150 180 CV (%) 43 33 51 52

Tableau 12: Evolution des prix du riz paddy et du riz blanc.

Source : Enquêtes CSA, NOVEMBRE 2010

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II.5. ANALYSE DES FLUX MONETAIRES

Les enquêtes ont permis d’établir les comptes d’exploitation des acteurs dans la production.

SYSTÈME PLUVIAL BASSIN DE L'ANAMBE PRODUCTEUR MOYEN PRODUCTEUR MOYEN GRAND EXPLOITANT Désignation Qté Unitaire TOTAL Qté Unitaire TOTAL Qté Unitaire TOTAL Labour (ha) 1 3 147 3 147 1 17 000 17 000 1 27 000 27 000 Offset (ha) 1 0 0 1 17 000 17 000 1 20 250 20 250 NPK (Kg) 50 185 9 250 178 185 32 930 200 317,3 63 460 Urée (Kg) 50 130 6 500 200 130 26 000 200 250 50 000 Semence (Kg) 80 100 8 000 120 100 12 000 120 350 42 000 Produit Phyto (Kg) 1 0 0 1 20 728 20 728 1 29 100 29 100 Main d'œuvre (ha) 1 0 0 1 42 500 42 500 1 42 500 42 500 Récolte et battage (ha) 1 6 000 6 000 1 41 700 41 700 1 40 000 40 000 Vannage (Sacs) 63 0 0 63 400 25 200 63 400 25 200 Sacherie (Sacs) 63 125 0 63 150 9 450 63 150 9 450 Transport récolte (Sacs) 63 0 0 63 250 15 750 63 250 15 750 CHARGES 40 772 260 258 364 710 Rendement (kg/ha) 1 1035 1 3000 1 5000 COUT/KG 39,3 86,7526667 72,942 PRODUIT BRUT (F CFA) 129 375 375000 625000 MARGE BRUTE (F CFA)/ha 86 603 114 742 260 290 MARGE (F CFA)/KG 85,6 22,9484 52,058

Tableau 13: Comptes d'exploitation des différents acteurs.

Sources : Enquêtes USU Mars 2012. Le dernier compte d’exploitation est assez illustratif. Il montre les performances d’un Grand Producteur dans la zone aménagée ayant une stratégie de production marchande. Le producteur de riz paddy dégage une marge brute de 260 000F CFA, soit 52F CFA/kg avec un coût de production de 73F CFA/kg de paddy (en culture pluviale et donc sans coûts hydrauliques). De plus, la transformation directe de son paddy à 22F CFA/kg lui permettrait de gagner 100 000 Francs de plus. Ceci justifie l’option de certains grands producteurs de se doter de décortiqueuses. Ces coûts et marges sont fortement liés au niveau de rendement obtenu par le producteur. Une efficacité technique optimale (rendement jusqu’à 6 tonnes/ha) améliore de manière significative la marge brute qui passe de 260 000F CFA à 385 000F CFA/ha, tout en gardant le même coût de production du paddy. Ainsi la productivité reste un facteur important de la compétitivité du riz local. Malheureusement la productivité reste faible dans le bassin avec en moyenne des rendements de 3 tonnes/ha. Coût de transformation et tarifs de transformation Le coût de transformation évalué dans la zone est de 12F CFA/kg de paddy transformé alors que le tarif de la prestation appliqué est de 22F CFA/kg. Dans certaines zones le prix de la prestation est de 25F CFA. Ce tarif est très loin de celui pratiqué au Nord dans la vallée du Fleuve Sénégal (12F CFA). La faiblesse de la production justifie ce tarif élevé, mais joue négativement sur la compétitivité du riz local en plus du coût de production élevé du paddy dans la zone aménagée. Marge du transformateur

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Le compte d’exploitation réalisé sur un mois de travail de la rizerie industrielle de l’Anambé à dégagé un résultat d’exploitation de plus de trois millions en 2010. La transformation est une activité très rentable, mais la faiblesse de la disponibilité de la matière première constitue un facteur limitant de cette activité et menace sa viabilité. Structure du coût du riz La marge agrégée de commercialisation, différence entre le prix du paddy à la production et le prix du riz blanc en détail pour le consommateur couvre ainsi, les coûts de collecte, de transformation et de distribution. Ainsi, selon l’étude sur les producteurs, le coût de production est en moyenne de 70 FCFA/kg de paddy et la marge nette du producteur estimée à 60 FCFA/kg de paddy commercialisé. Le coût moyen d’usinage selon le type mini-rizerie est 22 FCFA le kilogramme de paddy. Le coefficient de transformation est de 0,65, un kilo de riz blanc serait de 1,54kg de paddy.

Figure 1: Coûts de revient et prix de vente aux différents maillons. Source : SODAGRI.

Ces structures permettent de dégager les marges suivantes

Figure 2:

Marges des acteurs aux différents maillons de la chaine. Source: Etude SODAGRI 2009. Quelques indicateurs de performances de la filière riz peuvent être résumés ici:

- charges/kg : 51 à 69,76F CFA (selon les saisons) - coût d’usinage : 12F CFA/kg - coût de transformation : 22F CFA le kg - marge rizier : 10F CFA/kg de paddy transformé - coefficient de transformation : 65 % - prix de revient du riz blanc : 242F CFA - prix carreau usine : 260 à 280F CFA - marge : 18 à 38F CFA/ kg de riz blanc vendu (carreau usine).

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II.6 GOULOTS D’ETRANGLEMENT DE LA FILIERE RIZ

a. Les contraintes au niveau de la production Au niveau de la culture proprement dite les carences portent sur :

• Une mauvaise planification des campagnes et des retards importants dans la mise en place des cultures, une faiblesse des taux de mise en valeur des aménagements et des rendements. Cette mauvaise planification est imputable aux OP, mais aussi à la société d’encadrement (la SODAGRI). En effet, les OP de la zone sont dans une léthargie généralisée, donc peu impliquées dans le processus de production.

• L’accessibilité aux intrants agricoles de qualité, qui reste une condition pour une production intensive de riz de qualité. Elle est confrontée aux difficultés pour un approvisionnement régulier du marché local et aux difficultés pour les organisations paysannes d’y accéder (financement et cherté des intrants). Ce problème se pose aussi au niveau du système pluvial avec beaucoup plus d’acuité du fait de l’enclavement des zones de production et de la faiblesse des moyens financiers des producteurs.

• Le niveau de maîtrise des techniques de culture intensive (semences

améliorées, irrigation, fertilisation, etc…) reste faible, ce qui impacte négativement sur le niveau de productivité et sur la problématique plus globale de la compétitivité du riz local.

b. Au niveau de la transformation La faiblesse des quantités de paddy (compte tenu de la faiblesse de la production) pouvant être usinées constitue le premier facteur limitant à l’activité de transformation. Dans les zones hors bassin l’absence de décortiqueuses villageoises constitue une contrainte majeure pour la transformation. L’environnement des prestations de service mécaniques, surtout électromécaniques est très peu favorable. En effet, l’offre est limitée au niveau local et le recours aux mécaniciens de Kaolack, Tambacounda ou Dakar est nécessaire pour effectuer des réparations et entretiens. Dans ce contexte, on assiste à des pannes répétées, souvent de longue durée, qui entraîne des arrêts fréquents dans l’exploitation. Le défaut d’entretien et de maintenance des équipements (blanchisseurs, trieuses) constitue également une contrainte à l’amélioration de la qualité du produit. L’utilisation de semences non certifiées, une fertilisation minérale insuffisante et non équilibrée, une récolte tardive, limitent les performances dans la production d’un riz blanc de qualité. Actuellement, les transformateurs ne possèdent aucun moyen de contrôle de la qualité du paddy.

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c. Les contraintes de la commercialisation

Le riz local a énormément de problèmes pour s’implanter de manière durable compte tenu de difficultés récurrentes qui font qu’il est largement dominé par celui importé. En effet, on constate à coté de la faiblesse des quantités de riz mises sur le marché, une atomicité et une irrégularité de l’offre. Les contraintes de la commercialisation portent essentiellement sur : Les acteurs de la filière ne sont pas organisés :

• Un manque de concertation des acteurs de la filière ; • Un système de distribution peu performant, ce qui limite l’accès des

populations au riz local qu’elles préfèrent pourtant dans leur grande majorité au riz importé.

Les acteurs présentent une faible assise financière et sont peu solvables, ce qui ne facilite pas l’instauration d’un climat de confiance entre eux (paiement différés, risque d’impayés).

d. Les contraintes de financement La riziculture est un système qui nécessite des investissements et une forte intensité en capital financier (pour le système irrigué) dans toutes les étapes du processus. Ainsi il est difficile de concevoir un programme de promotion de cette filière sans accompagnement financier conséquent. L’absence de financement durant les dernières années n’a pas permis l’utilisation du paquet technique d’intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires, etc…) pour optimiser la production. Le système d’autofinancement qui est en cours actuellement au niveau des activités de la production à la commercialisation, ne permet pas de planifier les différentes opérations. Le principal obstacle au retour des concours de la CNCAS dans le bassin, reste le règlement de l’ardoise laissée en 2006. On notera que les autres segments de la filière n’ont jamais bénéficié de financement dans l’exercice de leurs activités, sauf un GIE qui a acquis son unité de transformation avec la coopération belge. La MECA a rencontré beaucoup de problèmes qui ne lui ont pas permis de bien gérer la ligne de crédit PMIA (réallouée ailleurs), car cette mutuelle aurait pu se positionner sur le marché financier pour atténuer le retrait de la CNCA et diversifier les concours.

e. Les contraintes au niveau de l’organisation de la filière

Les principaux acteurs de la filière présentent beaucoup de lacunes au niveau organisationnel, même si les producteurs ont des organisations de base (OB) formelles (GIE) et une structure faîtière, à travers la Fédération des Producteurs du Bassin de l’Anambé (FEPROBA). Les autres acteurs ne disposent d’aucune forme d’organisation.

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Maillon Contraintes identifiées et Atouts Production Goulots d’étranglements

ü Aménagement vétuste et dégradé (planage) et difficultés de drainage des parcelles (absence de digues de protection et de station d’exhaure)

ü Insuffisance et vétusté des engins pour les prestations de services mécanisés (travail du sol, récolte)

ü Mauvaise planification des interventions (engins SODAGRI) ü Difficultés pour trouver des semences certifiées ü Insuffisance de matériel de travail et semis réguliers et rapides ü Faiblesse de la maitrise technique de la culture et Déficit d’encadrement ; ü Absence de financement à cause des impayés laissés par « l’opération Baye

Fall » en 2005/2006. Atouts de la filière ü Avènements de nouvelles variétés de riz à fort potentiel de rendement ; ü Disponibilité de terres encore fertiles et pluviométrie assez suffisante ü Existence de bas fonds endigués par le PAPIL et WV ü Existence d’un barrage de retenue d’eau pour une contre saison importante

et une irrigation d’appoint en cas de poche de sécheresse ü Existence d’un réseau de production de semences ü Présence d’un institut de recherche et de structures d’appui/conseil dans la

région. Commercialisation du riz local

Goulots d’étranglements ü Faiblesse de l’offre (atomisée) et irrégularité ü Faible liquidité et solvabilité des acheteurs de paddy (paiements différés) ü Distribution peu performante (inorganisation) du système ü Fixation des prix faussée à la base (paddy) prix pratiqués élevés (riz blanc) ü Pas d’organisation du système de commercialisation ü Absence d’infrastructures de collecte et de stockage ü Confusion des rôles (un acteur sur plusieurs maillons)

Atouts ü Une forte demande en riz et un riz local bien apprécié par les populations ü Existence d’un marché sous régional à Diaobé ü Présence de grandes sociétés de commercialisation disposées à

contractualiser. Transformation du paddy

Goulots d’étranglement ü Faiblesse des quantités de paddy à usiner et de la Qualité du produit ü Inexistence de décortiqueuses performantes dans les zones de production ; ü Absence de prestataires (proximité) pour les entretiens et les réparations des

équipements ü Personnel technique peu qualifié ü Défectuosité et/ou absence de certains équipements (blanchisseurs, trieuses) ü Absence de documents de gestion et de suivi des performances ü Relations d’affaires faibles

Atouts ü Existence d’équipements de transformation ayant une bonne capacité de

traitement et un bon niveau de qualité ü Existence de projets et de programmes d’appui : PAPIL et FAO/Sécurité

Alimentaire

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II.7. TENDANCES D’EVOLUTION DE LA FILIERE RIZ DANS LE FUTUR Les besoins du pays en riz ne cessent de croître (950 000 tonnes en 2009), pendant que la production locale n’atteint que 25% de la demande. Dans ce contexte, l’Etat du Sénégal a mis en place le PNAR qui, à l’horizon de 2012, doit régler définitivement la question de l’autosuffisance en riz. La région de Kolda présente un potentiel important pour la production du riz : l’existence du bassin de l’Anambé avec 5 000 ha aménagés, deux barrages hydro agricoles pour assurer l’irrigation durant les deux saisons, une multitude de bas fonds et vallées, des plaines inondables et des terres de plateau encore fertiles et sans pression foncière, une pluviométrie comprise entre 800 et 1 200 mm par an. Mais malgré ce potentiel énorme, les performances de la filière restent encore faibles. L’avènement de nouvelles variétés de riz de plateau NERICA constitue une opportunité de taille. Les tendances si rien n’est fait, surtout au plan des équipements, sont à une régression des superficies et des productions. Le caractère fortement intégrateur de la filière riz dont la matière première (production locale) offre à la fois, une garantie de nourriture et de numéraire à tous les acteurs du processus. La riziculture occupe une place centrale par ses effets induits sur les activités d’amont et d’aval et génère des volumes importants de transactions. Si rien n’est fait ce caractère intégrateur va se disloquer, les volumes de transactions déjà faibles vont chuter. Les terres de plateau seront plus sollicitées avec comme corollaire un déboisement massif pour des cultures de mil et d’arachide pour des stratégies de compensation. Les vallées et bas fonds seront abandonnées par les femmes faute de modernisation de la culture du riz face aux changements climatiques qui demandent des équipements et des stratégies d’adaptation. La filière riz est sensible aux chocs externes (fluctuations de l’offre et des prix), aux changements climatiques (catastrophes naturelles) qui peuvent se traduire par une pénurie mondiale de cette denrée qui est la base de notre alimentation. Si les tendances observées actuellement se poursuivent sans intervention, l’évolution de la filière riz tend vers un recul général aussi bien sur le plan des performances techniques, qu’économiques. Cette évolution régressive serait lourde de conséquences sur les conditions de vie des populations, sur l’économie locale et sur la préservation des ressources naturelles. Caractérisation de l’environnement de la filière riz La filière riz au Sénégal bénéficie d’un environnement assez favorable. Il existe une volonté politique réelle pour faire du riz une culture de premier plan. L’enjeu majeur est de parvenir à la production d’un riz de qualité et en quantité suffisante afin de satisfaire les besoins des consommateurs et partant de réduire de

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manière significative les importations qui concourent au déficit de la balance commerciale. La crise alimentaire de 2008 a permis une reprise en main de la filière riz dont l’importance stratégique pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté n’est plus à démontrer. Le riz occupe une place de choix dans la stratégie nationale de développement du Sénégal notamment avec la stratégie de croissance accélérée. Le même intérêt pour le riz se retrouve dans la Grande Offensive pour la Nourriture et l’Abondance. L’atteinte de cet objectif est confiée au Programme National d’Autosuffisance en Riz (PNAR). Cependant, la durabilité de ces initiatives est fortement liée au niveau de professionnalisation des acteurs et à leurs capacités à s’autonomiser et à assurer la viabilité de leurs activités, même en dehors des subventions. Au niveau des partenaires techniques et financiers : depuis deux ans on note un retour des bailleurs de fonds traditionnels dans le financement de l’agriculture notamment dans le secteur rizicole. Plusieurs lignes de crédit sont octroyées par ces partenaires pour la production rizicole afin de réduire la forte dépendance de l’économie aux importations massives de riz. On peut citer entre autres : • La Banque Mondiale : avec la crise alimentaire de 2007/2008, elle compte mettre

en œuvre un projet de soutien au secteur rizicole à hauteur de 10 millions de dollars pour appuyer la commercialisation dans le Nord et booster la production du riz pluvial

• L’agence Française de Développement pour la concertation des acteurs et

l’aménagement de périmètres irrigués • La JICA (Coopération japonaise) pour la réorganisation de la filière • L’USAID/PCE pour la promotion des chaines de valeur riz irrigué et riz pluvial • La Banque Africaine de Développement (BAD) pour un programme de

développement rural dans le bassin de l’Anambé • La Banque Islamique de Développement : financement d’un projet de

développement agricole dans le Bassin de l’Anambé. • Le Millenium Challenge Account pour soutenir la politique de développement de

la filière rizicole initiée par l’état en réalisant des aménagements et infrastructures structurants.

Avec toutes ces initiatives l’environnement reste favorable à la filière riz. De plus au niveau mondial, les échanges internationaux de riz connaitront prochainement une baisse considérable. Les cours mondiaux vont augmenter. La filière riz bénéficie aussi de son ancrage social et culturel dans cette partie de la Casamance naturelle où le riz est cultivé depuis des temps mémoriaux.

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Malgré les faibles performances de la filière dans la région, l’environnement national et mondial offre des marges élevées de progrès de la riziculture. L’envol de la filière dépend donc de la capacité des acteurs à saisir toutes ces opportunités de développement. Cet envol est réalisable avec les variétés performantes existantes (Sahel et NERICA), les équipements et les aménagements disponibles dans le bassin et les digues de retenues hors bassin, le réseau des producteurs de semences en place, les structures d’appui présentes : il s’agit de maintenir ces facteurs de production au niveau requis, d’élever le niveau de technicité des acteurs, de faciliter l’accès au crédit et d’augmenter la capacité de travail individuelle et familiale. Tout ceci sous tendu par une professionnalisation et concertation des acteurs et des intervenants. II.8. AXES STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE Les propositions d’axes stratégiques doivent émaner d’une analyse des problèmes de la filière, mais aussi des questions fondamentales de viabilité :

• Tous les opérateurs ont-ils des marges positives et satisfaisantes ?

• L’ensemble de la filière dégage-t-elle une marge globale positive, négative ou équilibrée ?

• Les marges par acteur et globale, sont-elles suffisantes pour que les activités

puissent se reproduire chaque année et impulser un développement local ?

• La situation des acteurs s’améliore-t-elle ou se dégrade-t-elle ?

• La performance de la filière peut - elle être maintenue dans le cadre d’une gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement ?

La viabilité de la filière exige que tous les acteurs puissent générer des recettes leur permettant de prendre en charge leurs besoins de base et dégager des excédents et une épargne. Dans cette perspective les solutions suivantes sont proposées pour améliorer les performances. Professionnaliser les acteurs pour une production de riz de qualité La production du riz ne peut pas se faire en dehors des exigences de qualité du marché national et international. Pour cela il faut des acteurs formés et connaissant bien les référentiels de qualité et de normes. Les mauvaises performances notées au niveau des producteurs (rendements) et des transformateurs (qualité moyenne du riz transformé) montrent bien la pertinence de cette proposition. Il s’agit donc de renforcer les capacités organisationnelles, techniques et managériales des acteurs à mieux maitriser leurs principales fonctions économiques et à dépasser la fonction de simple interface avec les partenaires pour capter des fonds ou accéder à un crédit de campagne.

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Cette professionnalisation des acteurs passe par la formation des acteurs au niveau de chaque segment. Elle est capitale pour l’amélioration de la productivité et de la compétitivité du riz local. Producteurs : l’amélioration du niveau de technicité des producteurs par la formation sur les bonnes pratiques culturales, sur les caractéristiques des différentes variétés et leur choix en fonction des objectifs de production est un impératif pour l’amélioration de leurs performances. La connaissance des préférences des consommateurs et des transformateurs constitue aussi un aspect important de cette professionnalisation qui permet à cet acteur de satisfaire les exigences du marché. Transformateurs : pour améliorer la faible qualité du riz blanc produit, la connaissance des notions de qualité et des processus de transformation, des caractéristiques des équipements à utiliser et les préalables pour une bonne transformation est capitale pour la production d’un riz de qualité. Ceci doit être accompagné par une formation sur la labellisation pour assurer une traçabilité et une bonne présentation du produit fini. Commerçants : en vue de faciliter la commercialisation, il est nécessaire de former les commerçants qui sont les interfaces ente transformateurs et consommateurs en stratégie de communication, de promotion et de marketing du riz local. Fournisseurs d’intrants : pour le respect du calendrier cultural et des pratiques culturales recommandées, les fournisseurs doivent être informés sur les exigences de la culture du riz pour leur permettre de mettre en place et à temps les intrants. Effets attendus La professionnalisation de tous les acteurs permet d’atteindre les effets suivants :

1. Des producteurs bien formés appliquant les bonnes pratiques de gestion de la culture améliorant ainsi leurs performances de rendement et de qualité du paddy produit ;

2. Une bonne planification des opérations et une productivité élevée : les

rendements passant de 3,5 à 5,5 tonnes /ha en moyenne réduisant ainsi le coût de production du riz paddy ;

3. Une amélioration de la compétitivité du riz local ;

4. Des transformateurs professionnels maitrisant les processus de transformation

et connaissant bien les performances de leur équipement ;

5. Les références de qualité sont connues, maitrisées et appliquées durant tout le processus de transformation ;

6. Une meilleure qualité du riz transformé est mis sur le marché (blancheur,

séparation des différentes catégories de riz) ;

7. Une connaissance de l’importance de la labellisation et de la traçabilité du riz gage d’une bonne pénétration du marché local ;

8. Une élaboration d’un plan de marketing pour assurer la promotion du riz local.

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Organiser et structurer les acteurs de la filière Le contexte de la filière riz dans la région (département de Vélingara) est marqué par une multitude d’organisations professionnelles caractérisées par une faiblesse des capacités organisationnelles des acteurs, une mauvaise gouvernance, un manque de vision et de pouvoir de négociation, ce qui constitue une contrainte majeure de son développement. Le développement d’organisations professionnelles légitimes et reconnues dans les segments de la production et de la transformation est une nécessité pour le développement de la filière. Ce qui facilitera leur représentation et la concertation avec les autres acteurs de la filière et du développement local Effets attendus Une bonne organisation des acteurs de la filière est facteur de compétitivité et de fidélisation de la clientèle. Elle doit aider à :

• Une rationalisation des circuits d’approvisionnement, de production, commercialisation et de planification des activités ;

• Un développement des capacités de négociation et de marketing ;

• L’établissement d’un cadre de concertation pour une bonne compréhension des

intérêts de chaque acteur ;

• Le renforcement des pouvoirs de négociation, de lobbying et d’harmonisation des déterminants de l’offre ;

• L’accès plus facile aux intrants et à moindre coût par les achats groupés.

L’organisation et la structuration des acteurs doivent être accompagnées par un programme de renforcement de capacités émanant de la demande consolidée des acteurs. Aider à la création de cadre de concertation entre les différents acteurs Dans la filière riz il existe une multitude d’acteurs formels ou non formels qui n’entretiennent aucune forme de concertation. Il s’agit donc de rompre l’isolement des acteurs en amont et en aval et de mettre en place des cadres de concertation afin de répondre aux opportunités et exigences du marché. Les relations à établir dans ces cadres pourront reposer sur la concertation, l’échange d’informations, et l’élaboration de principes communs d’intervention. La table filière pourrait être cet espace de dialogue entre les acteurs pour une meilleure harmonisation des interventions et une meilleure prise en compte des intérêts de chacun dans un partenariat gagnant- gagnant. Effets attendus

1. L’établissement d’accords entre opérateurs sous forme de contrats : contrats sur les prix, sur la qualité, sur les dates de livraison ;

2. La définition d’actions communes pour améliorer (cofinancement d’une

campagne de promotion sur le riz local) ;

3. L’organisation de négociations collectives avec les pouvoirs publics sur les politiques.

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Il faut garder à l’esprit que certains problèmes peuvent être résolus par un seul groupe d’acteurs, alors que d’autres nécessitent une alliance entre les différents groupes d’acteurs. Mettre en place des mécanismes de financement viables de la filière Toute la problématique du financement de la riziculture réside dans le fait qu’elle nécessite un niveau de financement élevé et qui doit être adapté aux conditions spécifiques de cette culture. S’il est vrai qu’au moment du désengagement de l’Etat la CNCAS l’a suppléé dans la fonction de crédit, cette banque n’a presque financé que les crédits de campagne, alors que l’exploitation rizicole requiert des financements au cours des différents stades de mise en œuvre que sont : l’aménagement, l’équipement, l’exploitation et la commercialisation. C’est pourquoi, pour parvenir à une véritable promotion de la filière riz local, un système de financement adapté doit être trouvé, à travers :

• un crédit d’aménagement à long terme, surtout pour les entrepreneurs qui veulent investir dans les périmètres irrigués ;

• un crédit d’équipement à moyen terme, pour les opérateurs et les prestataires qui ont besoin d’acquérir du matériel ou de le renouveler ;

• un crédit d’exploitation qui gagnerait à être annualisé pour intégrer la pratique

de la double culture dans le système irrigué;

• et enfin, un crédit de commercialisation pour assurer la collecte et la transformation du paddy (il pourrait même intéresser certains commerçants de gros).

Plusieurs expériences de mécanismes de financement des acteurs sont connues : lignes de crédit, fonds revolving, mise en place de fonds de roulement, mais toutes ont connu des fortunes diverses et n’ont pas réglé la question du financement des activités de la filière. A cet effet un autre mode de financement qui repose sur les lois du marché doit être développé pour amener les acteurs à se prendre en charge dans un monde où la subvention et l’assistanat n’est plus de rigueur. Dans cette perspective l’amélioration de la productivité du riz pluvial en vue de dégager des surplus commercialisables est une nécessité. Cette amélioration passe par une modernisation de la culture du riz et un changement de statut de cette culture dans la zone. La culture du riz doit dépasser sa vocation actuelle de culture de subsistance pour devenir à la fois vivrière et commerciale à l’image de ce qui se fait dans la vallée du fleuve. C’est à ce moment que les structures de financement auront les garanties nécessaires gage d’octroi de financements : l’existence d’une production commercialisable constitue un facteur important d’accès au financement. L’analyse des performances de chaque segment montre bien l’importance du financement des activités de production, de transformation et commercialisation qui sont les principaux segments de la filière. La riziculture moderne irriguée ou pluviale est un système qui nécessite d’importants investissements et une forte demande en

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capital financier et ceci durant toutes les étapes du processus. Il est alors illusoire de concevoir un programme de promotion de cette filière sans un accompagnement financier conséquent. L’absence de financement ou sa faiblesse ne permet pas l’application du paquet technologique réduisant ainsi la productivité. Elle réduit l’offre d’un produit de qualité. Le recours à l’autofinancement ne permet pas aussi la planification des opérations à temps et la satisfaction des besoins du paquet technique garant d’une productivité élevée. Ainsi le financement constitue à la fois le facteur clé de performance de la filière. Effets attendus Plusieurs effets sont attendus de la mise en place d’un système de financement adapté à la filière riz

1. un accès facile au crédit (équipement, fonds de roulement, fonds de commercialisation, crédit de campagne etc …) ;

2. Un respect des opérations planifiées ;

3. Un respect des engagements ou contrats signés ;

4. Une amélioration des performances par le respect des opérations planifiées.

Améliorer la disponibilité des semences certifiées L’utilisation de la semence sélectionnée est un facteur important d’accroissement de la productivité du riz pluvial qui reste tributaire des semences traditionnelles. A cet effet, l’appui à la mise en place de magasins semenciers de proximité est capital pour répondre à la préoccupation des producteurs du système pluvial. La semence certifiée de qualité est le premier intrant qui garantit un produit de qualité et une productivité accrue. Promouvoir la mise en place de décortiqueuses villageoises performantes La transformation du riz paddy constitue un facteur limitant pour le développement de la culture du riz dans les zones de vallées et bas fonds. Les femmes passent des heures pour piler le paddy dans les mortiers ou parcourent des distances importantes pour le décortiquer en payant un prix assez élevé 25 F/kg. Il s’agit dans ce cas d’encourager l’installation de décortiqueuses villageoises pour alléger les travaux des femmes et inciter à produire plus sans se soucier de la transformation. Les surplus pourront alors être décortiqués et avoir de la valeur ajoutée et mis sur le marché. Effets attendus :

1. La création d’une valeur ajoutée ; 2. Une augmentation des superficies et de la production ; 3. Une amélioration de la marge des producteurs ; 4. Un allégement des travaux des femmes.

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II.9 CONCLUSIONS Le riz fait partie des cultures les plus importantes au monde, aussi bien par l’éventail de ses utilisations que par l’ampleur des transactions commerciales le concernant. Les enjeux commerciaux et de sécurité alimentaire qu’il entraîne en font aujourd’hui un produit d’une portée stratégique pour les pays producteurs, le négoce international et les pays importateurs notamment ceux du Sahel. Au Sénégal, l’offre locale de riz est faible par rapport à une demande toujours croissante. Les importations de riz pèsent lourdement sur la balance commerciale du Sénégal et entraînent une dépendance vis-à-vis de l’extérieur, ce qui renforce du coup l’insécurité alimentaire du Pays. Face à cette insécurité, le Sénégal a fait le choix de booster la production de riz à travers la mise en œuvre d’importants programmes de relance de la riziculture dans tous les systèmes de cultures (irrigué et pluvial). Ainsi, des résultats significatifs ont été obtenus au niveau de la production et de la transformation, mais ces performances restent sectorielles et fragiles et n’impulsent pas encore un développement local malgré le caractère intégrateur de la filière riz. La région de Kolda et le Département de Vélingara disposent :

• d’un fort potentiel en ressources naturelles (vallées, bas fonds, plaines inondables, terres de plateau fertiles disponibles, pluviométrie assez suffisante) ;

• d’infrastructures de base structurants : 5 000 ha aménagés, deux barrages hydro-

agricoles ;

• d’un potentiel en terres important sous utilisé, ce qui laisse aux agriculteurs une bonne marge de progression sans agresser les massifs forestiers ;

• Une tradition ancienne de culture du riz est ancienne, les niveaux de rendement

ont augmentés, des techniques de transformation du riz ont été vulgarisées, la production de semences se structure de mieux en mieux, la connexion avec la grande distribution a été amorcée, etc.. ;.

• Une avancée significative de la filière dans la région, en particulier dans le

département de Vélingara où l’on pratique fortement la culture du riz irriguée. Ce qui est une mutation de taille car le riz était jusque là perçu comme une culture vivrière.

Les goulots d’étranglement concernent tous ses maillons et sont interdépendants. Les difficultés liées au financement de la filière au niveau de tous les segments sont apparues comme étant le nœud gordien sur lequel il faudra apporter une attention particulière. Si rien n’est fait pour mieux organiser la filière et redresser sa tendance régressive, le risque est grand d’assister, à terme, à son extinction en tant que filière commerciale, mais elle gardera toujours son caractère de culture vivrière.

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Beaucoup d’atouts existent pour la mise en œuvre de solutions qui devraient porter sur :

o La professionnalisation de la production et de la transformation ; o La mise en place de mécanismes pérennes de financement de la filière ; o La mise en place d’espaces de concertation entre les acteurs de la

filière ; o La consolidation des offres de riz de qualité.

L’étude a montré que la filière riz renferme beaucoup d’opportunités d’affaires aussi bien dans la production, la transformation que dans la commercialisation. Les créneaux identifiés ont montré leur grand potentiel en matière de création d’emplois, de consolidation de métiers existants et d’émergence de nouveaux métiers. Les femmes et les jeunes y ont un challenge important à relever.

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II.10 RECOMMANDATIONS

L’ARD de Kolda est déjà dans la dynamique de relance de la filière riz en tant que levier de développement socio économique durable. La démarche inclusive qu’elle a adoptée doit être maintenue et consolidée. De plus, elle doit prendre en compte les recommandations suivantes :

- La logique de « développement local » basée sur la prise en compte des politiques actuelles de décentralisation n’apparaît pas suffisamment dans la dynamique de la filière riz. Or, la filière doit être d’abord une question de territoire, de gouvernance locale et d’économie locale. L’ARD devra veiller dans ses actions futures à donner une consistance à cette préoccupation.

- La mise en place d’un système de financement pérenne est une condition de réussite de la relance de la filière riz. L’ARD devra y apporter une attention particulière en veillant notamment à la responsabilisation des acteurs à la base et à un système de garantie fiable.

- L’action sur les structures fait partie des trois piliers de la professionnalisation. L’ARD veillera à ce que les processus de création de structures socio professionnelles (Fédération, associations professionnelles, tables filières, etc…) soient participatifs et portés par les véritables acteurs concernés.

- L’engouement prévisible des femmes et des jeunes vers les créneaux porteurs devra être accompagné et suivi. Une cellule ad hoc pourrait être mise en place au niveau de chaque collectivité locale et de l’ARD.

- L’intérêt manifesté par HBM pour la formation en « chantier école » aux métiers de Maintenancier d’équipements de transformation et de post récolte, et d’artisan en matériel agricole doit être valorisé.

- La promotion des métiers liés à la filière riz doit être accompagnée d’une démarche de capitalisation et d’ingénierie qui permettrait l’élaboration de fiches descriptives d’activités, des référentiels professionnels et de formation. L’ARD devra en étudier les modalités pratiques.

- La promotion de la filière riz et au-delà des filières agricoles porteuses doit être accompagnée d’investissements structurants visant notamment le désenclavement des zones de production, la sécurisation de la production, l’augmentation des capacités de stockage, etc…

- La valorisation des résidus de récolte devrait faire l’objet de recherche appliquée. L’ARD, l’ISRA et les producteurs de riz pourraient s’associer dans le cadre d’une recherche appliquée. Le FNRAA offre des opportunités dans ce sens.

- La démarche entreprise par l’ARD pour la relance de la filière articulée à un développement local est inédite en la matière. L’ARD devra en conséquence élaborer et mettre en œuvre des interventions pilotes et pédagogiques dont les résultats seront profitables pour tous.

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PARTIE III. ANALYSE DE LA FILIERE MAÎS DANS LA REGION

DE KOLDA

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III.1 CONTEXTE GENERAL DE LA FILIERE MAÏS

A. Le Marché du Maïs dans le Monde. La céréale la plus cultivée Le maïs est la céréale la plus cultivée dans le monde devant le riz et le blé. Il occupe environ 140 millions d'hectares à travers le monde, soit plus de 7 fois la superficie du Sénégal. La production du maïs8, (entre 590 et 610 millions9 de tonnes) représente 41% de la production mondiale de céréales. La production est essentiellement assurée par une dizaine de pays et principalement les USA et la Chine (respectivement 42% et 19% de la production mondiale). De 1950 à la fin des années 80, la production mondiale de maïs a été multipliée par 3,410 du fait notamment de son fort potentiel génétique, des avancées techniques et technologique (biotechnologie, mécanique, etc…), mais aussi de sa large palette d’utilisation. La percée des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) augure d’une augmentation des productions de maïs. Le Maïs, une céréale aux usages multiples Le succès de cette culture est lié à son large éventail d’utilisation, alimentaire et non alimentaire. Le maïs entre dans la composition de prés de 600 produits issus principalement des amidonneries, semouleries ou distilleries (fécule, farine fine et épaisse, sirop, aliments pour les animaux, sucre, huile végétale, dextrine, céréales pour le petit déjeuner, boissons alcoolisées, acétone, etc…). On estime que 25% des produits non alimentaires vendus dans le monde contiennent du maïs. Cependant le développement de la production de maïs est fortement lié à la production intensive de viande. Matière première privilégiée pour l’alimentation animale, le maïs constitue une excellente source d’énergie, digestible, peu cellulosique et très appétée. On estime que 70% de la consommation mondiale de maïs (420 à 440 millions de tonnes) concernent la consommation animale. Le Maïs est devenu ces dernières années, une matière première importante pour la production de biocarburant. Aux Etats-Unis, la consommation de bioéthanol est passée de 6% à près de 40%11 des utilisations totales de maïs. Cette concurrence pose au-delà de

7 www.angelfire.com/me/jeanpierreboisvert/mais; www.persee.fr

8 Aeti.perrierbrusle.free.fr/scpo ; www.agpm.com; FAOSTAT 2010 9 en 2008, elle s’élevait à 822 712 527 tonnes (FAOSTAT, 2010 in PCE 2011). 10 FAO in www.gnis-pedagogie.org 11 AGPM, « le maïs dans le monde »

La culture du maïs pratiquée 80 000 ans avant J-C en Pays Maya7 s’est diffusée très rapidement dans le monde grâce aux migrations des peuples d’Amérique du Sud vers l’Amérique du Nord, de l’Espagne vers l’Europe mais surtout grâce au commerce triangulaire qui dés le 16éme siècle favorisa son essaimage dans le monde, y compris l’Afrique. C’est à partir de la deuxième guerre mondiale que la production de maïs s’est vraiment développée notamment en Europe. Cet essor a été largement facilité d’une part par les progrès en génétique qui ont permis la création de variétés hybrides et d’autre part par le développement des productions animales.

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l’éthique, la question fondamentale de notre souveraineté alimentaire par rapport à des logiques mondiales qui nous ignorent. Les feuilles, tiges, spaths et rafles du maïs sont transformés en énergie et en fertilisants organiques. L’industrie de la rafle en extrait des huiles essentielles, produit des granulés ou farines incorporés à des colles, des plastiques, des abrasifs, des produits cosmétiques et pharmaceutiques. Les rafles sont une bonne source d’énergie calorifique, utilisable sous forme sèche, naturelle ou transformée. Aliment de base dans un nombre important de pays, il joue un rôle important en matière de sécurité alimentaire. Les consommations moyennes annuelles varient entre 5 kg et plus de 100 kg.

Le marché du Maïs est très limité et porte seulement sur 10% des productions mondiales. Les pays producteurs sont en effet de grands consommateurs, ce qui restreint leurs exportations (par exemple, les USA consomment les 80% de leur production). Avec 75 à 100 millions de tonnes en moyenne par année12, le marché mondial de maïs, deuxième marché de céréales après le blé, met en compétition quatre grands blocs : l’Europe, le groupe de Cairns13 (Australie, Nouvelle-Zélande, Argentine), les pays du Tiers-monde et les USA. Les Etats-Unis sont le premier exportateur de maïs (En moyenne, 46 millions de tonnes, soit 60% des transactions) devant l’Argentine (11 millions de tonnes), la Chine (10 millions de tonnes), le Brésil (4 millions de tonnes). La commercialisation du maïs dans le monde se caractérise également par : - La référence à un principal marché, la bourse de commerce de Chicago ou "Chicago

Board Of Trade (CBOT)". Les prix sont très dépendants de la situation du marché interne des USA tiré lui-même par « le corn belt » ;

- La prégnance de tensions vis-à-vis du marché et dans le marché (lutte contre le protectionnisme, instabilité de la chine tantôt importatrice, tantôt exportatrice, spéculation boursière, etc.).

12 www.agpm.com 13 Le Groupe de Cairns a été créé en 1986 à Caims pour faire face au protectionnisme des USA et de l’Europe. Ces pays membres travaillent ensemble dans le cadre des conférences de l’OMC. Le groupe dirigé par l’Australie comprend 19 pays agro exportateurs: Australie, Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Colombie, Costa Rica, Bolivie, Canada, Chili, Indonésie, Malaisie, Guatemala, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Paraguay, Pérou, Philippines, Thaïlande, Uruguay.

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- Le recours à des stocks de sécurité qui permettent la régulation du marché, comme c’est le cas depuis plus de 12 ans (2 000). Les stocks sont actuellement en dessous du seuil critique de 100 millions de tonnes. Ce qui présage de plus grandes tensions dans le marché mondial de maïs.

Une céréale très consommée en Afrique, mais dépendant surtout des importations. En Afrique, 50% de la population dépend du maïs qui occupe la 3ème place après le mil et le sorgho en termes de production. Cependant, selon la FAO14, sa production représente moins de 6% des volumes mondiaux. L’Afrique du Sud est le premier producteur en Afrique. La production de maïs dans les pays sahéliens se serait élevée de 8,6%/an entre 1974 et 1991, dépassant largement le taux de croissance de la population. Pourtant, l’Afrique subsaharienne est importatrice nette de maïs. En Afrique de l’Ouest, c’est le Nigeria qui tire la production régionale (54% de la production régionale en 2008). Le Ghana, le Bénin et le Burkina Faso ont tous produit plus d’un million de tonnes de maïs en 2008. Le Sénégal est le dixième producteur d’Afrique de l’Ouest pour une production estimée à 453 678 tonnes de maïs en 2008. Les importations africaines ont rapidement évoluée à partir des années 80. L’Égypte, l’Algérie et le Maroc sont les principaux pays importateurs. L’Afrique subsaharienne est importatrice nette de maïs qui sert pour l’alimentation humaine et de matière première pour la provende. Ce qui place cette céréale au centre de l’enjeu et de la stratégie de sécurité alimentaire dans nos pays. Les exigences de la plante Il existe plusieurs espèces15 de maïs et des milliers de variétés parmi lesquelles : les variétés locales, les composites, les synthétiques et les hybrides. Les hybrides sont hautement productifs, mais il faut renouveler les semences à chaque culture. En outre, ce sont de plus en plus des hybrides OGM16. Le maïs peut s'adapter à une grande variété de températures, de sols et d'humidité. Il a un bon potentiel de rendement, mais l’expression de ce potentiel ne peut se faire que dans de bonnes conditions. La culture du maïs nécessite une pluviométrie minimale de 500 mm bien répartis.

Figure 3: Appareils reproducteurs du Maïs. Source : Wikipédia.

14 FAOSTAT, 2010, in PCE 2011

15 On peut les classer en cinq grandes espèces selon des caractéristiques de leurs grains (dentés, vitreux, farineux, perlé/éclaté, sucré/doux «source : agora.qc.ca/dossiers/Mais »).

16 OGM : organisme génétiquement modifié

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Les transactions sur le maïs se font généralement au regard de différents critères de qualité plus ou moins normés selon la destination du maïs, le mode de transformation, les consommateurs, etc. Plusieurs facteurs (agronomique, technologique, organoleptique, etc.) déterminent la qualité17 du maïs. Cette qualité recouvre des significations différentes selon les opérateurs de la filière18 :

• Les commerçants et les organismes stockeurs veulent des grains secs, propres, non infestés ni endommagés (entiers) ;

• Les meuniers (concassage, mouture) veulent des grains propres, en lots homogènes

(calibre), pas trop durs au broyage et donnant un rendement élevé en produits de mouture ;

• Les transformateurs veulent des produits décortiqués ou concassés de taille homogène,

sans sable, ni autres impuretés, sans odeurs parasites et non infestés ; • Les consommateurs sont sensibles à la couleur, la texture, l'odeur, le goût du produit

cuit final. Pour le maïs local, ce sont d’abord les critères de pureté/propreté, ensuite d’humidité, d’homogénéité et de couleur qui sont les plus regardés auprès des producteurs. Au Sénégal, les producteurs de maïs ne sont pas payés « à la qualité ».

B. La filière maïs au Sénégal

a. La Production locale de Maïs Le maïs est la troisième céréale la plus cultivée au Sénégal après le mil et le sorgho et devant le riz. Malgré certaines variations interannuelles, la production nationale est globalement en croissance. Selon une étude de l’IPAR19, la production est passée de 27 000 tonnes en 1960 à 98 520 tonnes en 1984 et 420 028 tonnes en 2004 avec une moyenne de 132 000 tonnes durant les 20 dernières années.

17 En s’appuyant sur les définitions ISO, la qualité est « l’ensemble des caractéristiques d’une entité qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés et implicites. (www . quali . org)». Ces besoins correspondent en général à des normes et critères de qualité plus ou moins harmonisés, par exemple : conformité, calibre, tenue, goût, conservabilité, innocuité, etc.… 18 Faure, 1994 in FAO 2010 19 www.ipar.sn

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Les variations interannuelles de la production sont dues à plusieurs facteurs dont principalement : - Le profil différencié de la pluviométrie qui a connu de fortes variations entre 1995 et

2005 ; - La crise des filières commerciales (arachide, riz irrigué et coton en particulier) dont la

conséquence est la recherche par les producteurs de spéculations de substitution ; - Les stratégies de promotion de la filière (impulsées depuis le début des années 2000,

notamment à travers les programmes spéciaux, la GOANA et la subvention des intrants) ;

- Le marché (niveau des prix au producteur) : La baisse des niveaux de production après

les grandes campagnes 2003/2006 s’explique en grande partie par les difficultés de commercialisation que les producteurs ont rencontrées.

La hausse de la production après 2000 a été surtout opérée grâce à une augmentation des superficies emblavées couplée à un doublement, voire un triplement des rendements. L’intérêt pour les producteurs est à lier au développement des marchés intérieurs et une incitation par les prix, mais aussi à un accès facilité aux intrants agricoles subventionnés. Le maïs est vulnérable aux chocs extérieurs tels que la pluviométrie et le marché. La capacité de réaction rapide des unités de production de maïs aux incitations extérieures révèle la marge de progrès à conquérir pour cette spéculation.

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La culture du maïs se déplace de plus en plus du Nord vers le Sud et l’Est du Sénégal du fait des conditions pluviométriques défavorables (baisse des isohyètes). Aujourd’hui, on note quatre principaux pôles de production de maïs au Sénégal : - la moyenne et la haute Vallée du fleuve (région de Matam, départements de Podor et

de Bakel) : la culture du maïs s’y fait en décrue et en irrigué - les départements de Foundiougne

(région de Fatick), Nioro (région de Kaolack) et Kaffrine (région de Kaffrine)

- la région de Tambacounda - les régions de Kolda et Sédhiou

(Haute et moyenne Casamance). Kolda, Kaolack et Tambacounda constituent les plus grandes régions de production avec environ 89% de la production nationale. Kolda est en tête avec 39%, suivie de Kaolack (29%) et Tambacounda (21%).

Zone de production et d'extension de la culture du maïs au Sénégal La production est fortement dominée par les petites exploitations familiales en agriculture pluviale, et une part importante des récoltes est commercialisée au niveau des marchés de production20. La production de Maïs touche également la production et la multiplication de semences. Dans le cadre du désengagement de l’Etat, le secteur semencier est assuré par des opérateurs privés. Keur Samba Guèye (Bassin arachidier) a été un pionnier en matière de production de semences de maïs. La production concerne les semences améliorées certifiées et les semences communautaires. Les semences hybrides sont importées. Aujourd’hui on compte plusieurs opérateurs semenciers dont:

Opérateurs de semences : - UNIS : Toutes espèces agricoles - UPSE : Toutes espèces agricoles - SODEFITEX : Coton/Maïs - SEDAB : maïs/ autres espèces agricoles

Opérateurs semenciers /traiteurs/commerçants. - TROPICASEN - SENCHIM - NIAYES SARRAUT - PROSEM (Vilmorin) - TRAORE et FILS

b. Le Marché du maïs au Sénégal

Une demande interne en croissance L’offre locale en maïs est relativement faible par rapport à une demande intérieure en croissance continue. Les volumes mis en marché ne représentent que 10 à 30 % de la production totale21.

20 « Rapport d’étude sur la commercialisation, les coûts de production et la formation du revenu du maïs irrigue » Youssoupha Gueye et Seydou Kane PCE, 2009 21 Saïd Coly, mémoire de fin d’étude, ENSA 2004, « La filière maïs local dans le département de Vélingara : Situation actuelle et perspectives »

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La couverture du déficit est assurée grâce aux importations de maïs qui se stabilisent depuis quelques années autour de 100 000 tonnes par an (soit prés de 12 milliards de francs CFA)22. La figure ci après présente l’évolution des productions et des importations de maïs de 1961 à 2006.

Tableau 14:

Evolution de la production locale et des importations. Sources: ANSD, 2010 et FAOSTAT, 2010 in PCE 201123

La demande intérieure de maïs est dominée essentiellement par les provendiers (49%), et l’industrie agroalimentaire (33%).

Tableau 15:

Répartition de la demande nationale en Maïs.: S Coly, 2004 Du mais d’origine diversifiée Le maïs importé provient en grande partie d’Amérique Latine (86% de nos importations de maïs sur la période 2000/2009). L’Argentine à elle seule fournit 53% de ces importations de maïs. Une étude du PCE24 montre que les importations empruntent deux circuits : • Le circuit des industriels dont les

transactions couvrent 42% des

22 ANSD, 2010 23 « Rapport de l’étude sur la structure des marches et facteurs de compétitivité du maïs importé » Idrissa Wade et Oumar Samba Ndiaye, PCE 2011 24 Idem

Caractéristiques du maïs importé par les industriels importateurs (PCE, 2011): - Maïs jaune, grade 2, de type corné ou corné denté pour

l’origine Amérique latine , US No 2 Yellow pour le maïs américain et le maïs blanc pour l’origine France ;

- Humidité : 13 à 14% - dureté élevée des grains pour obtenir de bons rendements

en semoule et faible taux de brisure et de grains fissurés (inférieure à 3%),

- taille et forme des grains identiques, - bon état sanitaire des grains (faible présence de toxines) - Impureté inférieure à 0,3% : absence de pierres et matières

solides pouvant endommager les machines - Protéines supérieures à 8%

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importations leur maïs est destiné à l’alimentation humaine et à la fabrication de provende.

• Le circuit des grossistes importateurs qui alimentent les marchés domestiques. Ce

circuit est un oligopole car dominé par 4 importateurs. Un réseau dense d’acteurs directs pour la distribution du maïs importé L’importation et la distribution du maïs au Sénégal repose sur un réseau dense et hiérarchisé d’acteurs25 qui sont présentés dans le tableau ci après :

Acteurs Identification et caractéristiques

Sociétés de négoce international

5 sociétés de négoce sont actives pour la destination Sénégal : AGROCEAN SA (Société de Suisse) - NIDERA (Société Néerlandaise) - Cereal Investments Company (CIC) (Société Belge) VA Intertrading AG (ex VOEST ALPINE – Société Autrichienne) - Louis Dreyfus SA (Société Française). Sociétés commerciales de prestation de services : achat et vente directe à des acheteurs (en général les grossistes importateurs) ou en tant que grossistes. 42% de leurs transactions sont faites avec les industriels importateurs et 58% avec les grossistes importateurs.

Grossistes importateurs

4 sociétés contrôlent les importations de maïs au Sénégal : - Société Africaine de Commerce (SAFCOM) environ 50 000 tonnes/an; - Comptoir Commercial Mandiaye N'Diaye (CCMN) 15 à 20 000 tonnes/ an ; - Compagnie d'Investissements Céréaliers (C.I.C Sn.): 5 à 10 000 tonnes/ an ; - COMTRADE : 8 à 10 000 tonnes/ an Elles travaillent avec les sociétés de négoce via les tiers détenteurs, et avec des industriels importateurs (pour des achats groupés26).

Sociétés industrielles d’importation

Sociétés s’approvisionnant sur le marché international pour les besoins et exigences de leurs activités industrielles (régularité et qualités spécifiques). 94% de leurs importations sont utilisés par eux-mêmes, 6% sont revendus aux grossistes (distributeurs ou importateurs). Certaines, comme la NMA revendent une partie de leurs importations. Le maïs importé est en grains ou entièrement transformé (SEDIMA). Trois principaux acteurs sont présents sur ce segment : • La Sénégalaise de Distribution de Matériels Avicole (SEDIMA) : environs 30 000

tonnes/an; • Les Moulins SENTENAC SA : 15 à 20 000 tonnes/an ; • La Nouvelle Minoterie Africaine (NMA Sanders) : environ 15 000 tonnes/an

Commerçants grossistes distributeurs

Ils assurent la distribution du maïs importé par les grossistes importateurs et les industriels importateurs et revendeurs. On en rencontre 2 à 5 par région.

Demi-grossistes

Ils s’approvisionnent auprès des grossistes distributeurs et vendent le maïs par sac. Ils sont importants dans le circuit de distribution, sont nombreux et se trouvent au niveau de presque tous les marchés.

Détaillants Ils assurent la petite distribution aux consommateurs et vendent par kilogramme. Les détaillants et les demi-grossistes travaillent en synergie et assurent une fonction essentielle dans le système d’information des réseaux (information sur les prix du marché, etc.)

25 PCE, 2011 26 L’affrètement de bateau par les sociétés de négoce nécessite une commande minimale de 12 000 tonnes (PCE 2011) !

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D’autres acteurs directs interviennent dans la chaîne de distribution du maïs importé. Il s’agit des : - Entreprises de transformation : ce sont en général : (i) des entreprises de taille

modeste, ayant souvent le statut de GIE qui transforment le maïs pour le en pop corn ou en couscous (ii) les unités de transformation qui l’incorporent dans leur processus de fabrication. Par exemple, les boulangeries, les biscuiteries ou des entreprises de transformation spécialisées dans la fabrication de farine de maïs (farine infantile, farine de panification, etc.) et la brisure de maïs pour la bouillie (« La vivrière », « Free Work Service », l’Association des Professionnelles pour la Valorisation des Produits Locaux (APROVAL).

- Eleveurs et fermes de production animale (Complexe avicole de Mbao, AVISEN…) qui

utilisent le maïs importé pour fabriquer leur propre alimentation animale. - Ménages : Ils s’approvisionnent chez les détaillants. La chaîne de distribution comprend aussi d’importants acteurs de services qui assurent des fonctions de financement, de logistique, etc. Ce sont essentiellement quatre groupes d’acteurs: - Les sociétés manutentionnaires (SGS, SDV, SNTT, SOMICOA) qui interviennent dans la

relation entre les sociétés de négoce et les grossistes ou les industriels importateurs (stockent et conservent le maïs importé en attendant l’apurement des comptes par l’importateur) ;

- Les banques qui financent et garantissent les transactions ; - Les transporteurs qui acheminent le maïs dans les différents marchés - Les transformateurs prestataires pour la transformation du maïs en « semoule » ou en

granulé.

Figure 4:

Circuit de distribution du mais importé (PCE 2011)

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Une répartition inégale des marges Le circuit de distribution du maïs est de type pyramidal et la répartition des marges se fait de manière inégale selon la place de l’opérateur dans la hiérarchie. L’étude du PCE (2011) donne la répartition suivante : 10, 06F CFA/kg pour le grossiste importateur, 9,5F CFA/kg pour les grossistes distributeurs, 5,5F CFA/kg pour les demi-grossistes et 6,5F CFA/kg pour les détaillants. La formation des prix est présentée ci après (PCE 2011) :

Compte d’exploitation du grossiste importateur Compte d’exploitation des grossistes distributeurs

Désignation Montant (CFA/Kg) Prix CAF 110 Droits de douane 8 Autres taxes 0,5 Loyer - frais de stockage 5 Manutention 1 Autres frais 5 Total charges 130 Prix de vente 140 Marge 10 Taux de marge27 7,2%

Désignation Montant (CFA/Kg) Prix d'achat 140 Loyer -frais de stockage 4 Transport 5 Manutention 1 Autres frais 0,5 Total charges 150,5 Prix de vente 160 Marge 9,5 Taux de marge 5,9%

Compte d’exploitation du demi-grossiste Compte d’exploitation du détaillant

Désignation Montant (F CFA/Kg) Prix d'achat 160 Loyer et frais de stockage 3 Transport 1 Autres frais 0,5 Total charges 164,5 Prix de vente 170 Marge 5,5 Taux de marge 3,2%

Désignation Montant (F CFA/Kg) Prix d'achat 170 Loyer et frais de stockage 2 Transport 1 Autres frais 0,5 Total charges 173,5 Prix de vente 180 Marge 6,5 Taux de marge 3,6%

c. Analyse de l’évolution des prix

Des prix du maïs saisonnés L’analyse de l’évolution des prix du maïs local et importé sur différents marchés (CSA, 2010 in PCE 2011) montre que le maïs local se vend légèrement plus cher que le maïs importé, mais qu’il est préféré en usage domestique. Quatre périodes de prix ont été identifiées: - « Lolli » - Octobre-Novembre-Décembre : c’est la période de la « campagne du maïs »,

l’offre est abondante et le prix du maïs est au plus bas ; - « Noor » Janvier-Février-Mars : le maïs est encore abondant sur le marché et la

commercialisation est forte ; - « Cooroon » Avril-Mai-Juin : c’est la période post campagne et la disponibilité en maïs

local diminue de manière drastique ;

27 Taux de marge = marge/prix de vente

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- « Navet » Juillet-Août-Septembre : période des travaux agricoles et de soudure en milieu rural. Le maïs local disparaît dans certains marchés ; le prix du maïs plafonne.

Un tassement des prix du maïs sur la longue période L’observation des prix au producteur sur une longue période montre une faible variation (28%) du prix au producteur. Ce qui peut être perçu comme une relative stagnation du revenu des maïsiculteurs et se traduire en conséquence par des stratégies de repli (substitution par d’autres spéculations de rente comme l’horticulture) ou de mise en marché visant à maximiser les profits (ventes en vert, déplacement des périodes de vente, logique Win - Loose, etc.).

Région Moyenne Minimum Maximum Coefficient de Variation

Fatick 116 65 160 26% Kolda 93 52 160 31% Kaolack 110 56 161 28% Tambacounda 101 48 158 33% Thiès 126 93 150 19% Sénégal 108 55 160 28%

Tableau 16 : Evolution du prix au producteur de maïs entre 1990 et 2008.

La tendance de tassement des prix est également notée sur les prix au consommateur. La variation de 23% pour le prix au consommateur sur la même période peut traduire la substituabilité du maïs avec d’autres céréales telles que le mil, le sorgho et le riz. Autrement dit chaque fois que les prix du maïs ont tendance à augmenter sur le marché, les consommateurs reportent leurs achats sur d’autres céréales pour la même utilisation finale (couscous, bouillie, etc.).

REGION MOYENNE MINIMUM MAXIMUM COEFFICIENT DE VARIATION

Dakar 162 105 213 21% Diourbel 141 82 182 21% Fatick 131 78 179 22% Kolda 129 65 176 26% Kaolack 119 64 173 26% Louga 142 81 186 22% Matam 171 105 206 17% Saint - Louis 151 94 213 22% Tambacounda 129 69 185 28% Thiès 143 80 213 24% Ziguinchor 161 99 241 25% 142 84 196 23%

Tableau 17 : Evolution du prix au consommateur de maïs entre 1990 et 2008.

La diversification des débouchés du maïs local par des activités de transformation qui créent de la valeur et permettent d’autres usages apparaît comme nécessaire pour maintenir la culture dans une dynamique de croissance.

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d. La transformation du maïs

La transformation du maïs repose essentiellement sur le concassage et la mouture et se fait à travers différentes technologies dont : La technologie « traditionnelle » - la technologie « semi mécanique » - La technologie de « mouture directe et totale » du grain - La technologie « industrielle ». Une étude du Ministère des finances (2006)28 classe les entreprises de transformation comme suit : La transformation artisanale : Elle se caractérise par des équipements précaires et un degré de transformation sommaire. Elle représente 80% du secteur de la transformation. Ce segment se caractérise aussi par des emplois fortement féminisés (80 à 90%). Elle comprend trois catégories à savoir : la transformation domestique, communautaire et privée. La transformation artisanale domestique est une transformation primaire visant la production de produis semi finis (farine, semoule, brisures), de produits finis (couscous, beignets, bouillie, etc.). Elle répond au besoin des ménages en milieu rural et se développe en milieu urbain sous forme de prestation de service. Le matériel est traditionnel (pilon, mortier,) pour le décorticage, la mouture et la séparation des sous produits. Les coûts de production sont faibles mais le travail est pénible. Ce segment repose beaucoup sur le savoir faire des femmes. Aujourd’hui, à côté du marché traditionnel des produits semi finis et finis (couscous, brisures, farine, etc. ) se développent de plus en plus la niche de la restauration de rue (« artisanat alimentaire » qui valorise ses produits. La transformation communautaire est surtout un service de proximité à travers notamment les moulins et décortiqueuses à céréales. C’est un secteur qui a été promu dans le cadre de la promotion féminine (allégement des travaux des femmes) et de plus en plus dans le cadre de leur autonomie29. « Dans la Région de Kolda, les travaux domestiques représentent jusqu’à 75% du temps d’occupation de la femme peulh dont 30 à 35% seraient consacrés la transformation de la céréale de base »30. Les unités de transformation privées mènent des prestations de service, mais réalisent également la transformation primaire (brisure et farine pour le maïs). Le statut, le mode

28 Infoconseil, Paoa, 2006, Etat des lieux de la filière céréales locales au Sénégal, Dakar, Sénégal, Gret, Enda graf, SNC Lavalin, Cintech, MAE, CDE, ACDI, MIA, 29 Les moulins communautaires ont été introduits en milieu rural au début des années 80. Le Projet de Promotion Economique des Groupements Féminins (PPEGF) a été un des principaux programmes d'installation de moulins communautaires au Sénégal (1982-1984 et 1989-1992). Avec l’appui du Bureau International du Travail (BIT), des Pays-Bas, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds d’Equipement des Nations Unies (FENU), du gouvernement du Sénégal et de nombreuses Organisations non gouvernementales (ONG) ont facilité la diffusion de moulins communautaires en zone rurale(source : Infoconseil, Paoa, 2006). 30 Infoconseil, Paoa, 2006, « Etat des lieux de la filière céréales locales au Sénégal, Dakar, Sénégal » , Gret, Enda graf, SNC Lavalin, Cintech, MAE, CDE, ACDI, MIA,

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de fonctionnement et la gestion de ces unités présentent une diversité de cas. C’est une niche en devenir au regard des possibilités de diversification et de mutation vers la fabrication de produits finis. La transformation semi industrielle : C’est un segment de la filière en progression rapide depuis les années 90. On estime que 90% des unités semi industrielles de transformation des céréales ont été créées entre 1990 et 2000. L’essentiel des unités est localisée entre Dakar et Thiès. La transformation industrielle : Elle est constituée par de grandes entreprises qui utilisent les céréales locales et importées. Elles sont toutes installées à Dakar : SENTENAC, les Grands Moulins de Dakar, les Nouvelles Minoteries Africaines, etc… La transformation des céréales locales a été très tôt perçue comme un levier important du développement des filières céréalières au Sénégal. Les avancées techniques et technologiques en matière de production céréalière, de procédés, de mécanisation des équipements de transformation, ont permis de promouvoir le « consommer local» et de créer des conditions favorables pour le développement des filières agro alimentaires. En dépit de ces avancées significatives, beaucoup de chemin reste encore à faire pour que ce segment tire durablement la production. Un segment en structuration Le segment de la transformation des céréales est encore peu structuré malgré certaines initiatives dont la portée sur la filière globale reste encore limitée. On peut retenir les éléments suivants : - Il existe un GIE d’une vingtaine d’unités de transformation intervenant sur l’axe

Dakar/Thiès - Des actions coopératives ponctuelles (pour l’approvisionnement) regroupent parfois

certaines transformatrices des régions de Dakar et Thiès ;

- L’Association des femmes restauratrices du Sénégal (AFRES) a été créée en vue de promouvoir les produits locaux, mais elle n’intervient que très peu sur les céréales locales ;

- Les 3 associations consuméristes nationales s’occupent plus du « panier de la

ménagère » que de la promotion des céréales locales ;

- Il existe peu de structures publiques ou privées qui interviennent spécifiquement sur la filière céréales au Sénégal ;

- Des actions significatives ont été menées par des ONG, institutions de recherche

(technologie, définition de normes, analyse des produits, formation, etc.) et partenaires financiers à travers divers programmes : promotion des céréales locales, de la transformation des produits, suivi de la consommation et des marchés, recherche, mise en place d’équipements de transformation, diffusion de l’information, organisation d’échanges et de concertation entre les acteurs, démonstrations culinaires et diffusion de recettes, conseils sur l’alimentation des enfants, etc…

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III.2. ANALYSE DE LA FILIERE MAÏS DANS LA REGION DE KOLDA

A. Données générales sur la filière maïs dans la région de Kolda Rappel historique L’accompagnement de la culture du maïs a réellement démarré en 1974, dans le cadre de la stratégie de diversification de la SODEFITEX. Cet accompagnement se renforce à partir 1980 avec le nouvel statut qui fait de la SODEFITEX une Société Régionale de Développement Rural (SRDR) au même titre que la SOMIVAC en Basse et Moyenne Casamance. A partir de 1986, avec le concours de projets et programmes tels que le Projet de Développement du Sénégal Oriental et de la Casamance Continentale (PDRSO), le Projet de Promotion des Filières Céréalières (PROFIC), le Programme National de Relance de la Filière Maïs (2003/2006), l’accompagnement de la SODEFITEX au début centré sur la productivité, s’élargit à l’organisation des producteurs, la commercialisation, la transformation et la production de semences de maïs. C’est en 1995 que la démarche filière a été adoptée par la SODEFITEX. La première initiative de cadre de concertation est amorcée en 1996 et le processus d’accompagnement de la filière aboutit d’abord à la création de GIE maïs, regroupés ensuite en Unions des G.I.E et enfin à la création le 27 avril 2000 de la Fédération Nationale des Maïsiculteurs Unis (FMU). En 2003, BAMTAARE prend le relais et accompagne la FMU dans ses premières initiatives de partenariat avec notamment les banques, les fournisseurs d’intrants (SENCHIM), les provendiers (SENTENAC, SEDIMA, etc…). Parallèlement, la structuration de la filière semences de maïs s’opère avec la formation (producteurs, relais et contrôleurs), la mise en place de GIE,… Depuis 2011 un processus de réseautage des producteurs de maïs est en cours. Le CSA s’est engagé le premier dans la commercialisation en achetant toute la production de 1983 à 1986. La SODEFITEX prend le relais en finançant la collecte du maïs revendu pour la première fois aux commerçants. A partir de 1987/1988, les premières perturbations du marché apparaissent avec la libéralisation des prix et la concurrence des importations. Les prix au producteur chutent entraînant des problèmes de remboursement et le découragement des producteurs. En 1990, la SODEFITEX se retire du financement de la commercialisation, mais se réengage indirectement à partir de 1996 avec les contrats de vente aux industriels (moulins SENTENAC) dans lesquels elle joue déjà une fonction de consolidateur. L’expérience est de courte durée car la chute des prix au producteur en 2001 /2002 (de 135 à 115 F/kg) à cause de la concurrence du maïs importé, pousse encore les producteurs à se diriger vers la vente à vue sur le marché local.

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La promotion de la transformation est également ancienne, elle a démarré en 1987 avec la mise en place d’un atelier test à la SODEFITEX et l'installation de minoteries villageoises (Batty dans le Département de Vélingara et Guiro Yoro Bocar dans le Département de Kolda). Cette expérience n’a également pas produit les effets escomptés. L’histoire de la filière maïs dans la région de Kolda est liée à celle de la SODEFITEX et du coton. Les actions entreprises ont porté sur tous les maillons de la filière. Des acquis ont certes été obtenus, mais les initiatives peu concluantes de structuration des producteurs et de commercialisation du maïs n’ont t - elles pas durablement marqué la mémoire des acteurs à la base ? Une évolution irrégulière, mais une tendance globale à la hausse L’évolution de la culture de maïs dans la région de Kolda a été irrégulière autant du point de vue des superficies emblavées que des productions. La tendance globale est à la hausse, même si un creux est observé ces dernières années. Selon les données de la DAPS, la région a emblavé en 2000, 21 771 hectares de maïs. Entre, 2000 et 2004, la région a emblavé en moyenne 37 538 hectares chaque année. Depuis 2005, la superficie moyenne cultivée annuellement est de 43 160 hectares. L’évolution des productions et des rendements est également irrégulière. Une nette amélioration a été constatée sur le niveau global de productivité qui varie actuellement entre 1,5 et 2 tonnes à l’ha. Des mutations intéressantes En 1960, les cultures de rente dominaient avec prés de 65% des emblavures. On assiste aujourd’hui à une montée en force des céréales par rapport à l’arachide (moins de 50% de l’assolement). Les superficies cultivées en maïs représentent selon nos enquêtes 19% de l’assolement et 37% des superficies allouées aux céréales. Certaines exploitations sont plus ou moins spécialisées sur une culture de rente. Le maïs marchand s’invite de plus en plus dans le cercle réduit des cultures commerciales dominées par l’arachide et le coton. L’importance du maïs varie d’une communauté rurale à l’autre, mais le maïs occupe partout un poids significatif dans l’assolement. Des marges de progression Contrairement aux zones agricoles où l’espace est fini, le Département de Médina Yoro Foulah conserve encore un potentiel important en terres cultivables. Selon nos enquêtes, seules 62% de la SAU31 des exploitations familiales sont utilisées. Ce qui laisse encore des marges significatives aux producteurs compte non tenu des espaces cultivables non encore occupés.

31 Surface agricole utile

Assolement

48,87 %

32,14 %

18,99 %

Arachide

Autres céréales

Maïs

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

Titr

e de

l'ax

e

Assolement par CR

Dinguiraye 47,21% 30,46% 22,34%

Fafacourou 53,69% 30,53% 15,78%

Niaming 45,45% 36,36% 18,18%

Arachide Autres céréales Maïs

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Selon l’ANSD, seules 25% des terres cultivables de la région seraient emblavées.

Niveau d'utilisation des terres

38%

62%

superficiesdisponible

superficieemblavée

Figure 7:

Disponibilités en superficies cultivables dans les zones enquêtées. Source: Enquêtes USU – Mars 2012.

B. Description de la filière maïs dans la région de Kolda La filière maïs est dynamique dans la région de Kolda. Elle comprend plusieurs catégories d’acteurs dont notamment : les producteurs, les commerçants, les transformateurs, les fournisseurs d’intrants, de semences et de matériels (agricole et de transformation), les institutions de financement, les institutions d’appui /conseil et de recherche. Ces acteurs développent des activités, des stratégies et des interrelations à travers les différents maillons de la filière. Nous proposons ci après une représentation fonctionnelle de la filière maïs en nous appuyant sur le cas de Médina Yoro Foulah.

Figure 8:

Graphe simplifié de la filière maïs locale

Figure 5: Répartition des types d'assolement. Sources: Enquêtes USU mars 2012.

Figure 6: Répartition des assolements par Communauté Rurale.

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Les activités des différents acteurs de la filière se traduisent par des performances sectorielles (techniques, économiques, environnementales et sociales) favorables ou non au développement général de la filière. Ces performances sont sensibles aux opportunités et contraintes de l’environnement (climat, prix, etc.). Nous proposons d’analyser le fonctionnement de la filière en entrant par ses principaux maillons qui sont : la production, la commercialisation, la transformation. Chaque maillon sera analysé à travers ses activités, ses acteurs et leurs interrelations, ses performances. Ensuite, on traitera des goulots d’étranglement de la filière. III.3. LA PRODUCTION DE MAÏS La production de maïs concerne deux segments interdépendants, la production de maïs « marchand » et la production de semences de maïs.

A. Les acteurs du maillon production Les producteurs de maïs grain L’essentiel de la production de maïs est assuré par les exploitations familiales qui disposent en moyenne de 5 à 11 ha. Des exploitations familiales de disposant de plus de 20 ha sont présentes dans le Médina Yoro Foulah, cependant leur importance n’a pas été cernée dans cette étude. La culture du maïs intègre l’assolement des exploitations familiales en fonction de leurs projets et stratégies. Sur ce plan, le cas de la Région de Kolda et du Département de Médina Yoro Foulah attire l’attention. En effet, on constate que le maïs « marchand » prend de l’ascendance sur le maïs « culture vivrière ». On estime au Sénégal que seuls 10 à 30% des productions de céréales sont commercialisées, mais les résultats de notre étude montrent que dans les départements de Kolda et de Médina Yoro Foulah, une tendance favorable au maïs marchand se dessine. Ainsi dans la communauté rurale de Saré Bidji, 70% du maïs produit serait commercialisé32 alors que dans le Médina Yoro Foulah on est à prés de 90% de commercialisation. Deux logiques sont observées au niveau des producteurs : - Ceux qui améliorent ou augmentent légèrement leurs productions (avec une prise de

risque négligeable dans l’investissement) en vue d’augmenter leurs revenus. Leur stratégie commerciale est la valorisation de la niche du maïs en vert au niveau des centres urbains, notamment Kolda.

- Ceux qui tendent vers la culture commerciale de maïs grains en prenant des risques

conséquents dans la substitution d’autres cultures par le maïs, en augmentant leurs superficies en maïs ou en investissant raisonnablement dans la production (intrants, éventuellement matériel).

Sur le plan technique, les modes de production sont à dominante « extensif amélioré » basés sur les principes suivants :

- Miser d’abord sur la fertilité potentielle des sols et leur appliquer de la fumure organique animale (parcage ou épandage)

32 Selon un agent de l’ANCAR Kolda

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- Utiliser des semences améliorées, en l’occurrence des variétés composites plus accessibles financièrement (400Frs/kg contre 1 700Frs/kg pour les hybrides).

- Semer à bonne date (25 juillet au plus tard). - Assurer une préparation du sol correcte (passage croisé de houe sine), le billonnage

et un entretien correct de la culture. L’ingéniosité des producteurs sous équipés a été remarquée dans leur pratique de buttage (encordage de deux rasettes pour simuler et créer l’effet déversoir du butteur/billonneur Firdhou). Selon nos résultats, c’est seulement 25% des exploitations familiales qui disposent d’une chaîne de matériel complète (labour, Sarclo-binage, buttage, charrette), le reste procède à des emprunts ou font appel à des prestataires, notamment pour le labour.

Sur le plan de l’organisation des producteurs de maïs, seule la FMU33 fait figure d’organisation professionnelle officielle et sa léthargie unanimement reconnue de tous traduit peut être son manque de légitimité auprès des producteurs de maïs. On remarque par contre, une multitude de « GIE maïs » que l’étude n’a pas pu cerner dans le fond (nombre, caractéristiques, etc.)34. Cette dynamique attire deux remarques principales : - La nécessité de se regrouper est due aux difficultés d’accès aux financements de

campagne et le lien commun est loin d’être le maïs ou le développement de la filière maïs;

- Le regroupement en GIE est une réponse (d’adaptation) aux initiatives ou conditionnalités portées par les fournisseurs d’intrants et les institutions de financement.

L’étude a constaté la présence d’organisations associatives telles que Pellital, FODDE, Entente Médina Yoro Foulah, les unions de GPF, mais la production du maïs n’apparaît pas de manière spécifique dans leurs actions. Leur ancrage social et leur longue expérience du développement à la base devraient être valorisés dans le cadre d’une stratégie de développement de la filière maïs. Il n’existe pas d’organisation professionnelle des producteurs de maïs actuellement fonctionnelle. La FMU, promue par la SODEFITEX/Bamtaare, pourra- t- elle remplir efficacement cette fonction ? Comment faire pour que les dynamiques actuelles d’organisation pour l’accès au financement puissent être valorisées dans le cadre de l’organisation fédérative des producteurs. A l’évidence, la réflexion est ouverte et elle devra nécessairement prendre en compte la sensibilité institutionnelle de cette question. Les producteurs de semences de maïs Il s’agit en général de producteurs de maïs expérimentés et ayant un bon niveau d’équipement. Les producteurs de semences sont « démarchés » par les opérateurs semenciers (Bamtaare et la SEDAB). Il faut noter que la SEDAB est un opérateur semencier qui approvisionne le marché national. La stratégie des opérateurs est la production de semences certifiées et de semences communautaires qui laissent la porte ouverte à beaucoup d’abus. Le financement de

33 FMU : Fédération des maïsiculteurs unis 34 Sur ce plan, l’ARD de Kolda a engagé dans le MYF un processus d’identification et de caractérisation de ces « GIE maïs »

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l’activité est assuré par ACEP et la CNCAS selon le même mode opératoire que pour le maïs marchand (intermédiaire financier, GIE formalisé, engagement de vente, etc.). Les données sur l’activité des opérateurs semenciers n’ont pu être disponibles dans le cadre de l’étude et même au niveau des structures officielles (DRDR/DISEM, responsable de la certification). Les fournisseurs d’intrants et semences La fourniture d’intrants et de semences est essentiellement assurée dans la région de Région par Bamtaare et la SEDAB (société commerciale). Ce sont deux institutions qui capitalisent une longue expérience de ce genre de service que nous analyserons dans la partie « système de financement ». L’Etat à travers son mécanisme local de vente d’engrais et de semences subventionnées (commissions locales) est également un acteur important du maillon production. Les intrants subventionnés font l’objet d’enjeux importants, aussi bien pour les producteurs que les fournisseurs. Des pratiques de détournement d’objectifs (vente en Gambie, trafic d’influence, surfacturation, etc…) ont été signalées par toutes les parties prenantes. Les institutions de financement et le système de financement: Le schéma de financement de la production comprend quatre principaux groupes d’acteurs qui sont : - les institutions de financement dont principalement l’ACEP et la CNCAS. Dans le

département de Médina Yoro Foulah, elles sont les partenaires respectifs de la SEDAB et de Bamtaare. Ces institutions, bien que travaillant de manière autonome avec des GIE et des individuels, préfèrent libérer leurs crédits sous une « garantie morale » assurée par BAMTAARE et la SEDAB.

- les intermédiaires financiers : Bamtaare et la SEDAB assurent la garantie morale du

crédit devant les institutions de financement. Elles sont au cœur du système ; leur fonction d’intermédiaire financier est surtout dictée par leur statut de consolidateurs chargés d’acheter du maïs pour le revendre à des provendiers et grossistes.

- Les groupements de producteurs (GIE) : ils sont des groupements de divers types (GIE

Familiaux, villageois, etc…) dont la motivation est généralement l’accès au crédit de campagne. En dépit de leur formalisation, ces organisations ont encore des marges de progrès à faire en matière de dynamique associative et de gestion. L’étude n’a pas constaté l’existence d’une organisation fédérative de ces « GIE de base ».

- Les Producteurs de maïs : dans le schéma de financement, ce sont les membres des GIE

bénéficiaires du crédit via les intermédiaires financiers. Dans la pratique, ils sont les véritables moteurs du système, car c’est eux qui l’alimentent en numéraires et en maïs grain.

Le système de financement du maïs, un partenariat ou un rapport de force?

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Le système de financement de la production de maïs met en présence un petit nombre d’acteurs clairement identifiés. Sur la base de leurs engagements de vente par rapport aux provendiers, les consolidateurs déroulent chacun selon sa manière une stratégie d’organisation des producteurs. Cette stratégie consiste à recruter des GIE formalisés ou à susciter le regroupement de producteurs en GIE qui seront accompagnés dans leur démarche de formalisation. La condition pour l’accès au crédit de campagne est qu’ils soient les fournisseurs d’intrants et semences, et que les producteurs leurs vendent une partie de leurs productions (40 à 50% en moyenne). Les institutions de financement (en particuliers l’ACEP) garantissent en retour aux consolidateurs /intermédiaires financiers/fournisseurs de veiller à ce que le remboursement des crédits se fasse sur la base des ventes de maïs auprès d’eux. Dans la pratique, le montant total du crédit à libérer est calculé par l’institution de financement en fonction d’un "paquet technologique" proposé unilatéralement par les intermédiaires financiers/conseillers agricoles. Un bon de livraison (BLP) est délivré en conséquence au bénéficiaire. Le bon de livraison est ensuite transmis à l’intermédiaire financier qui assure en tant que fournisseur d’intrants, à des ajustements (en fonction des prix en cours) et à la répartition du montant du crédit entre les composantes du paquet technologique (engrais de fond, urée, semences, herbicides). La posture ambiguë d’intermédiaire financier/fournisseur d’intrants/consolidateur/conseiller agricole est mal vue par les producteurs qui perçoivent le système comme un " marché de dupes". Nos investigations ont d’ailleurs permis de constater les stratégies de contournement des producteurs/débiteurs qui finissent souvent à transformer la situation en "foire d’empoigne" entre eux et les intermédiaires financiers/fournisseurs d’intrants/consolidateurs/ conseillers agricoles. A l’état actuel de la filière maïs, la SEDAB et BAMTAARE jouent un rôle important dans le segment de la production et la diversité de leurs postures n’est pas critiquable en soi. Toutefois, la durabilité et les performances du système de financement exigent un assainissement sur lequel la présente étude apportera quelques propositions. Les fournisseurs et prestataires de matériels agricoles Le niveau d’équipement des exploitations familiales du Département de Médina Yoro Foulah (et de la région en général) est relativement bas en dehors de la catégorie des cotonculteurs. On estime que prés de 64%35 des exploitations familiales ont de sérieux problèmes d’équipements agricoles. Or, la culture du maïs est exigeante en matériel agricole (façons culturales, sarclo-binage, buttage). Ce qui donne une grande importance aux équipementiers et prestataires en matériels agricoles et de post récolte (égrenage du maïs). La société HBM basée à Kolda est un acteur majeur en matière de conception, fabrication et fourniture de matériels agricoles. Ses produits sont réputés pour leur qualité, leur robustesse et la disponibilité du service après vente a été reconnue de tous. Les initiatives de HBM en matière de formation d’artisans ruraux et sa disponibilité de les consolider en font un atout maître en perspective de la professionnalisation de jeunes ruraux dans ce créneau.

35 « Analyse de la productivité des exploitations familiales », Fongs 2009

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Les artisans ruraux sont également des acteurs indirects importants du fait de la forte demande en matériels agricoles et en services de réparation liés surtout à la vétusté des équipements agricoles. Les producteurs de maïs ont recours aux prestations de labour en particulier pour les gros producteurs qui emblavent plus de 10 ha. Un seul prestataire disposant d’un tracteur a été identifié dans la zone de Médina Yoro Foulah. Ce qui montre que l’offre est inférieure à la demande. L’absence de ce prestataire lors des investigations de terrain n’a pas permis d’aborder les performances et la comptabilité de cette activité que beaucoup estime être porteuse. La production de maïs nécessite également du matériel d’égrenage dont aucune exploitation agricole ne dispose. C’est un équipement lourd relativement coûteux que Bamtaare et des privés valorisent à travers des prestations de service. L’offre est également inférieure à la demande et le créneau permet une création de richesse. Les institutions d’appui et de conseil Beaucoup d’institutions d’appui et de conseil sont concernées. Il s’agit notamment : - Des services déconcentrés de l’agriculture en l’occurrence, la DRDR au niveau régional

et les SDDR au niveau départemental. Ces services s’occupent plus de statistiques agricoles, du suivi des campagnes agricoles et des programmes de l’état (intrants subventionnés, etc.). Ces services disposent d’un personnel très réduit et de peu de moyens logistiques qui limitent du coup leurs activités.

- De Bamtaare : elle appuie le développement des filières agricoles de diversification

dont le maïs. Dans son action récente, Bamtaare a mis à profit l’opportunité offerte par le PCE pour essayer de consolider ses acquis sur la promotion de la culture du maïs. La structure dispose de ressources qui lui permettent d’avoir un maillage correct des zones de production.

- De l’ANCAR : c’est une institution d’appui conseil dont les moyens et la stratégie ne

sont pas à la hauteur de son ambition et de sa mission. De timides initiatives ont été notées sur le maïs surtout en matière de formation.

- Des CADL (ex CERP) : En dehors de leur participation aux « commissions de

distribution des intrants », les CADL n’ont pas d’actions directes sur la production de maïs. Dans le cas du département de Médina Yoro Foulah, le CADL ne dispose d’aucun personnel de terrain.

- Du PCE : Son action sur la filière maïs est la plus marquante depuis prés de trois ans. Il

a notamment contribué à l’élaboration d’une fiche de culture, à promouvoir localement le concept de chaînes de valeur, à accompagner la réflexion sur les tables filières et à agir sur le maillon commercialisation (consolidateurs) en vue de tirer les productions et garantir une répartition équitable des marges entre les différents acteurs. Dans ce domaine, Bamtaare et la SEDAB sont les principaux partenaires du PCE.

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- De la SEDAB : C’est une société commerciale mais notre étude a repéré que celle-ci assure aussi une fonction significative d’appui conseil à la production de maïs (conseils techniques, facilitation pour l’égrenage). L’action de la SEDAB dans ce champ doit être comprise comme un service « amont » de son statut de consolidateur et d’opérateur semencier.

Les collectivités locales Leurs actions dans le segment de la production concernent surtout leur implication dans les « commissions de distribution » des intrants subventionnés et la gestion du foncier. Elles ont été au cœur du processus de réflexion sur le développement économique de la région de Kolda et pourtant elles sont peu ou pas visibles dans les stratégies des acteurs que nous avons rencontrés lors de cette étude. La production de maïs met en présence plusieurs acteurs directs et indirects. Les synergies entre ces acteurs sont faibles et on assiste à des tensions manifestes et latentes entre les producteurs et certains de ces acteurs. L’absence d’un espace de concertation entre les acteurs et de mécanismes de régulation en est peut être une explication. Mais, peut - on raisonnablement envisager un tel espace sans une organisation professionnelle des producteurs de maïs et sans la participation des collectivités locales ?

e. La production de semences de maïs

La production de semences de maïs certifiées se fait dans un cadre réglementaire qui facilite aussi la structuration du secteur. Dans la région de Kolda, c’est Bamtaare qui s’investit le plus dans l’organisation des producteurs de semences de maïs. Des GIE ont été créés et avec l’appui du PCE, un programme d’appui à la professionnalisation des producteurs de semences a été mis en œuvre. Les acteurs de la filière semences de maïs sont : - Les producteurs de semences : ils sont organisés en GIE et le processus de réseautage

est en cours avec l’appui de Bamtaare. - Les contrôleurs agréés : ils sont agréés par le service semencier (seul compétent à le

faire) et ils assurent le contrôle technique au champ ; - Les structures d’appui conseil : Bamtaare et accessoirement la SEDAB et l’ANCAR - Le service semencier, qui dépend de la DRDR supervise le travail des contrôleurs

agréés et assure le contrôle en laboratoire. C’est lui qui en dernier ressort certifie la qualité des semences produites.

- Les opérateurs semenciers qui sont les principaux clients des producteurs de semences. Leurs achats portent sur les semences certifiées et sur les semences communautaires. On estime ces achats à prés de 200 tonnes par an.

- L’ISRA : elle fournit les semences à multiplier et supervise l’activité selon les niveaux de multiplication.

- Les institutions de financement (la CNCAS, l’ACEP et le CMS) qui financent en grande partie la fourniture d’intrants pour la production de semences de maïs.

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La production de semences de maïs se fait de manière plus intensive que celle du maïs grain, autant du point de vue de l’utilisation des intrants que de l’entretien des cultures.

f. Les performances du maillon production

L’analyse finalisée des performances dans la production de maïs ne peut être faite qu’en tenant compte des performances des autres maillons de la filière. Aussi, dans cette partie, nous n’aborderons la question que sous deux principaux aspects à savoir d’une part, l’évolution des emblavures, des rendements et des productions et d’autre part, l’analyse des facteurs déterminants internes au maillon. Evolution de la production de maïs dans la région et le département de Médina Yoro Foulah Une évolution irrégulière Sur la période 2007/2012, les productions de maïs ont baissé au niveau régional de 51,6% en dépit de la relance observée durant les campagnes 2008 et 2009. La production est passée de 51 655 tonnes en 2007 à 20 453 tonnes en 2011. Des productions records ont été observées de 2003 à 2005 (avec une moyenne annuelle d’environ 159 000 tonnes) et en 2008 (129 000 tonnes).

Production (kg) de maïs dans la région de kolda

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000

180 000

200 000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Tableau 18 :

Evolution de la production de maïs. Source : DAPS Sur le plan des superficies emblavées, la région est passée de 47 236 ha en 2007 à 15 865 ha en 2011 soi une baisse de 66,4%. Par rapport à la moyenne des superficies emblavées en maïs sur les dix dernières années (34 249 ha/an), la baisse est de 46,3%. Ici aussi, on observe l’importance des superficies cultivées lors des campagnes 2003/2006 et 2008.

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Superficies cultivées en maïs (région Kolda)

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Tableau 19 :

Evolution des superficies cultivées en maïs. Source : DAPS Les tendances observées sur le plan régional seraient les mêmes dans le département de Médina Yoro Foulah. Sur le plan de la productivité, la tendance baissière (3 tonnes/ha à 2 tonnes/ha en moyenne) en référence aux performances de 2003/2006 traduit un glissement du système semi intensif à un système extensif amélioré. En regardant les quantités d’engrais mises en place dans le Médina Yoro Foulah en 2011/201236 (700 tonnes de NPK triple 15 et 460 tonnes d’urée), on se rend compte que les quantités disponibles et utilisées sont en moyenne de 37,7 kg/ha pour l’engrais de fond et 59,3 kg/ha pour l’urée. Ce qui est loin des normes minimales recommandées (200 kg/ha pour le NPK et 150 kg/ha pour l’urée).

Evolution des rendements dans la région de Kolda et MYF

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500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

MYFKolda

Tableau 20:

Evolution des rendements. Source : DAPS La production de semences de maïs enregistre de meilleurs rendements avec en moyenne 2,5 tonnes/ha. Des déterminismes qui méritent une attention La forte variabilité dans le temps des performances de la production de maïs montre sa sensibilité à certains facteurs parmi lesquels on peut noter:

36 Source SDDR MYF

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- Les conditions climatiques : le maïs est sensible au stress hydrique et à l’ensoleillement à certaines périodes de son cycle. La variabilité de ces conditions climatiques a donc un effet positif ou dépressif sur les productions.

- La qualité du cadre institutionnel : on remarque sur ce plan qu’à chaque fois que le

cadre institutionnel a été incitatif, il y a eu une réaction positive des producteurs qui s’est traduite par l’augmentation des superficies emblavées et des productions de maïs. L’effet « programmes spéciaux (2003/2006) » et l’effet « GOANA (2008/2009) » illustrent bien ce déterminisme. L’ARD devra en tenir compte dans sa stratégie de relance de cette filière.

- Le niveau d’intensification : la réponse positive du maïs à l’engrais minéral est

reconnue. Mais celui-ci est un facteur non gratuit et les producteurs en attendent un retour « sur investissement ».

- La commercialisation du maïs : il est apparu le long de nos entretiens avec les acteurs

que la commercialisation du maïs a toujours été un problème pour les producteurs surtout au lendemain de productions record. Ce segment que nous aborderons plus loin semble être un déterminant essentiel qui oriente la stratégie des producteurs de maïs.

La baisse des superficies emblavées conjuguée à la baisse de rendement traduit sans doute de la part des producteurs une stratégie de maîtrise des coûts de production et de réduction des risques commerciaux. Ce qui corrobore l’idée de la montée en puissance du maïs marchand et pose en même temps la question de « l’effet pervers » des engrais subventionnés. Pourquoi n’intensifie t- on pas suffisamment sur la base de l’engrais non subventionné ? L’engrais subventionné promeut- il réellement l’intensification des cultures en général et celle de la culture du maïs en particulier ? Dans le fond, la commercialisation du maïs qui concrétise la création de richesse semble être la clé de voûte qui détermine le profil des campagnes du maïs.

Beaucoup d’institutions d’appui et de conseil sont concernées par la production du maïs. Il s’agit notamment : Des services déconcentrés de l’agriculture en l’occurrence, la DRDR au niveau régional et les SDDR au niveau départemental. Ces services s’occupent plus de statistiques agricoles, du suivi des campagnes agricoles et des programmes de l’état (intrants subventionnés, etc.). Ces services disposent d’un personnel très réduit et de peu de moyens logistiques qui limitent ses activités. De l’ANCAR : c’est une institution d’appui conseil dont les moyens et la stratégie ne sont pas à la hauteur de leurs ambitions. De timides initiatives ont été notées surtout en matière de formation. La CNCAS, le CMS, l’ACEP sont les principales institutions de financement. Dans le Bassin la CNCAS ne finance pas et la MECA n’est plus fonctionnelle. Seul le crédit de campagne est octroyé à travers les GIE et les appuis du PAPIL.

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III.4. LA TRANSFORMATION DU MAÏS L’expérience de la région de Kolda en matière de transformation du maïs est ancienne et Bamtaare y a joué un rôle important depuis le début des années 80’. Cette expérience, notamment en matière de mise en place de mini minoteries n’a pas prospéré pour des raisons de disponibilité de matières premières et de gestion des unités mises en place. La transformation du maïs est un des maillons faibles de la filière. La transformation du maïs en produits finis et semi finis est pourtant connue et pratiquée de manière artisanale à travers la transformation domestique, la transformation artisanale communautaire et privée. Aussi, nous nous sommes davantage intéressés aux opportunités d’affaires de ce segment de la filière maïs. Nous proposons de partir du cas de l’initiative du GPF PINAL de Pata que nous avons rencontré. Etude de cas : GPF PINAL de Pata Le groupement des femmes de Pata, PINAL a été créé en 2002 et compte 270 membres. Sa présidente actuelle est Madame Adja Aissatou Bâ. Le groupement travaille dans plusieurs domaines dont le maraîchage, la transformation des céréales, la tontine (SAARE), etc... Avec l’accompagnement de FODDE et Pellital, et l’appui financier de New Field (Ziguinchor) le groupement a acquis 6 moulins à céréales. La présidente raconte : "Les moulins étaient gérés par des meuniers qui étaient payés en fonction des quantités traitées. Ils n’avaient pas de salaires. Il y a eu des pannes fréquentes et au bout de six ans, tous les moulins ont cessé de fonctionner. On n’avait pas les capacités de les réparer". "Il y a de grands producteurs de maïs ici, surtout à Soudoumel et on peut avoir de quoi alimenter les moulins. On a essayé la transformation du maïs et on a vu que c’était une activité rentable pour les femmes. Le moulin prestataire était payé 25 frs par kg de maïs. Ensuite de manière artisanale, les femmes fabriquaient 5 produits semi finis et finis. Pour le maïs brisé, on avait le riz de maïs (ou Gonki), le Cohet pour la bouillie de maïs et le Niéling avec lequel on pouvait faire plusieurs spécialités culinaires. Avec la farine, les femmes fabriquaient des produits finis roulés comme le arraw ou le couscous. "Nos produits étaient vendus par moi-même, à Dakar et à Kolda et il n’y avait pas de problèmes pour les écouler. On avait des formulations de 1 kg vendues à 500 francs, 500g à 300 francs et 250g à 200 francs. On a aussi fait de la farine infantile en rapport avec le dispensaire, et ça était bien apprécié". "Aujourd’hui, l’ARD et des Espagnols nous aident à mettre en place une unité de transformation qui travaillera sur l’arachide, le mil et le maïs. Les bâtiments et les équipements ont été réalisés par HBM de Kolda. Nous avons mis en place un comité de gestion différent du bureau du groupement. 13 membres du comité de gestion et les meuniers ont déjà été formés. Mais la question des meuniers n’est pas encore réglée car on ne sait pas comment il faut faire pour leur payement".

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Cette expérience en matière de transformation montre en particulier que :

• c’est un créneau qui intéresse et mobilise beaucoup les femmes ; • les appuis dans ce domaine ont généralement visé l’allégement des travaux des

femmes et non leur autonomisation. Le peu d’attention porté à la gestion durable des unités en atteste ;

• le créneau de la transformation peut être rentable et créer beaucoup d’emplois

directs et indirects. Il existe bien une demande solvable en produits semi finis et finis de maïs ;

• la gestion d’unités de transformation communautaires nécessite une séparation

des fonctions associatives et celles de production marchande ;

• le maïs offre un large éventail de produits connus à travers lesquels il peut être valorisé.

La visite du chantier de l’unité a permis d’apprécier les travaux réalisés et de constater que beaucoup d’améliorations doivent être apportées. Par exemple :

• Le bâtiment qui abrite la production n’est pas adapté (toiture, protection contre les poussières extérieures) ;

• Le bâtiment de production abrite 2 unités de production différentes dont la

proximité est incompatible : broyeuse à arachide, moulins à céréales ;

• Des bâtiments annexes doivent être installés : bâtiment administratif, magasin de stockage et une salle d’exposition vente.

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III.5. LA COMMERCIALISATION DU MAÏS A. Les acteurs du maillon commercialisation La commercialisation du maïs fait intervenir plusieurs acteurs directs et indirects que nous présentons ci-d essous : Les producteurs de maïs Ils constituent l’offre et vendent leur maïs à des consolidateurs (SEDAB, Bamtaare), commerçants, ou banabana. La vente du maïs se fait selon différents circuits qui font intervenir des acteurs intermédiaires tels que les collecteurs et les rabatteurs. Dans le Médina Yoro Foulah, les ventes se font au village ou au niveau des louma (Pata, Médina Yoro Foulah et Saré Bodio en Gambie). Le Louma de Diaobé ne semble pas polariser les producteurs de Médina Yoro Foulah. En dépit de l’importance de la mise en marché du maïs, il n’a pas été observé l’organisation des producteurs pour la négociation de prix, encore moins pour des ventes groupées. Les consolidateurs Ils ont été promus par le PCE avec l’hypothèse forte qu’une bonne commercialisation du maïs aura un effet d’entraînement sur la production et la qualité de l’offre. C’est la SEDAB et Bamtaare qui assurent cette fonction qui à l’évidence n’a pas encore produit l’effet escompté. Les consolidateurs agissent séparément, chacun selon ses stratégies commerciales. Les achats se font principalement au niveau des producteurs sous contrat ou non, ou au niveau de collecteurs banabanas. Les consolidateurs sont chargés d’assurer la jonction avec les grands utilisateurs de maïs, en l’occurrence les provendiers. Les engagements de vente d’après le recoupement de nos informations s’élèvent à environ 2 000 tonnes. Dans la pratique, les consolidateurs vendent aussi leur maïs à des commerçants grossistes, au CSA/PAM37, à des ONG. Les commerçants Ce sont en général des grossistes et demi grossistes qui achètent et distribuent des quantités relativement importantes. L’essentiel de la production de maïs mise en marché transite par eux. Ils achètent auprès des producteurs en utilisant leur réseau social et leur réseau d’intermédiaires comprenant des collecteurs, des banabanas collecteurs, des rabatteurs/courtiers38. Les commerçants disposent en général de facilités ou d’une bonne capacité de stockage qui leur permet d’acheter tôt et de vendre tard (mai/juin ; juillet/août ; septembre). Par rapport à la formation des prix du maïs local, ce sont les commerçants qui supportent l’essentiel des coûts de stockage (coûts directs, pertes au stockage39) et de transport. La distribution du maïs par les commerçants se fait vers les transformateurs (semi industriel, industriel pour l’alimentation humaine et animale), les « banabanas » et les détaillants.

37 Le CSA exclut le maïs de ses denrées à stocker du fait des pertes au stockage et de l’impossibilité d’utiliser des pesticides et appâts qui peuvent avoir des conséquences pour les consommateurs (source, CSA Kolda) 38 Les courtiers sont des intermédiaires (dans les loumas en général) qui rabattent les clients et facilitent les transactions (marchandage) 39 Le stockage du maïs est délicat car c’est une denrée fortement attaquée par les insectes et les rats.

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Les banabanas et collecteurs L’absence de vente groupée de maïs rend nécessaire la présence d’intermédiaires qui assurent la collecte et le groupage. Ce sont les banabanas et les collecteurs qui jouent cette fonction au niveau des zones de production et des marchés spot (loumas). Ils travaillent soit en tant que acheteurs/vendeurs en « free lance » ou en rapport avec des grossistes/demi grossistes, soit en tant que commissionnaires (collecteurs). Ces acteurs disposent d’un important réseau social et d’un système d’information efficace. En outre, ils s’appuient souvent sur des courtiers et des « banabanas collecteurs» qui achètent le maïs au niveau des villages ou des loumas et procèdent à sa revente rapide. Les banabanas contribuent beaucoup au transfert du maïs des zones de production vers les pôles de consommation (loumas et centres urbains). Par rapport à la formation des prix du maïs local, ces banabanas supportent une partie importante des coûts de transport. Les détaillants Ils sont des acteurs importants de la chaîne de distribution du maïs. Ils s’approvisionnent auprès des producteurs et surtout auprès des banabanas et demi grossistes. Les détaillants vendent aux consommateurs au poids ou en sacs. Les consommateurs et utilisateurs Ce sont surtout les ménages, les restauratrices et les petites unités de transformation. Le maïs est acheté en vert, en grain ou en produit semi fini. Les opérateurs semenciers Le circuit de commercialisation des semences de maïs est très court. Il met en présence deux acteurs à savoir le producteur et l’opérateur semencier qui assure l’achat et la distribution à l’Etat ou à d’autres demandeurs institutionnels (ONG). Dans le département de Médina Yoro Foulah, ce sont la SEDAB et Bamtaare qui achètent les semences de maïs et les remettent sur le marché. Les transporteurs L’étude n’a pas pu cerner leur positionnement dans le segment. Ce qui est sûr, c’est la présence de leurs services avec les commerçants et banabanas/collecteurs. Les consolidateurs disposent de moyens de transport pour le déplacement de leurs stocks. Les acteurs indirects Dans le segment de la commercialisation, les principaux acteurs indirects sont présentés ci dessous:

Acteurs Fonctions Agence de Régulation des Marché (ARM)

Le suivi de l’évolution des prix au niveau des principaux marchés. La fonction de régulation sur le maïs est discutable.

Commissariat à la Sécurité Alimentaire

Le suivi des disponibilités au niveau de marchés de référence ; n’intervient pas dans l’achat de maïs.

Institutions de financement (banques commerciales- CNCAS- CMS – ACEP- mutuelles)

Leur intervention dans la commercialisation est marginale, sauf pour les consolidateurs et commerçants.

PCE Appuie les consolidateurs dans la commercialisation. Les termes de leurs contrats sont restés confidentiels.

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B. Analyse des performances du maillon De l’avis de tous, la commercialisation du maïs pose problème autant pour les producteurs que pour les acheteurs. A cela on pourrait lier trois principaux facteurs:

• Une offre atomisée caractérisée par la présence d’une multitude de producteurs de surcoit inorganisés

• Une forte saisonnalité des prix du marché qui varient aussi dans l’espace • Un marché à terme (consolidation) non régulé.

L’offre et la demande, une question de rapport de force A l’état actuel d’organisation de la commercialisation du maïs, les rapports de force entre les producteurs de maïs et les acheteurs sont inégaux. On est en présence de deux types de marchés fonctionnant sous le régime « win-loose » :

• Avec les deux consolidateurs, le marché est de type monopsone40 ou au mieux oligopsone41.

• Face aux grossistes et demi - grossistes, le marché est de type oligopsone. Dans ce cas, les acheteurs même nombreux (exemple des louma) se concertent et créent une situation d’oligopsone qui régule les prix au producteur ou les influe à la baisse. L’essentiel de la production de maïs est vendue dans ce circuit informel.

Une variation saisonnière des prix Le prix du maïs varie (de 25 à 28% environ) le long de l’année en fonction des mois et des marchés physiques. Ces prix dépendent beaucoup des quantités mises en marché et de la demande. Le tableau ci-dessous présente l’évolution des prix du maïs local au niveau des marchés de Kolda, Saré Yoba et Diaobé pour l’année 2011. Marchés J F M A M J J A S O N D Kolda 175 195 190 200 225 225 210 220 205 225 195 195 Saré Yoba 175 180 215 215 220 210 240 225 225 220 170 200 Diaobé 190 175 175 - 220 225 250 235 225 220 195 210

Tableau 21 : Evolution des prix du maïs dans 3 marchés de la région de Kolda (2011) Source : CSA Kolda

Lors de cette étude, en mi mars 2012, les prix du maïs local se présentaient comme suit (ARM Kolda): Kolda : 200F CFA/kg ; Sédhiou : 250F CFA/kg ; Saré Yoba : 215F CFA/kg. Les producteurs s’appuient beaucoup sur les prix du marché local en tant que référence pour l’appréciation du marché à terme avec les consolidateurs. Ce qui à l’évidence est source de malentendus préjudiciables à la dynamique d’affaire. La consolidation, une expérience encore peu concluante L’expérience des ventes sous contrats avec les consolidateurs n’est pas encore concluante. Et beaucoup de zones d’ombres existent. D’un côté, on estime que les engagements de vente n’ont été respectés par les producteurs qu’à hauteur de 50%, voire moins. De plus, les remboursements sont inférieurs à 80% et ne sont pas prompts. D’un autre côté, on dénonce

40 Monopsone : un seul acheteur en présence de plusieurs vendeurs 41 Oligopsone : quelques acheteurs et plusieurs vendeurs

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des spéculations sur les prix des engrais subventionnés42, le montant des crédits, les retards d’enlèvement des produits alors que les producteurs ne disposent pas d’infrastructures de stockage, etc. Les tensions sur les prix au producteur de maïs sont permanentes et il n’existe aucun mécanisme de régulation. Pour l’année 2012 jugée comme une mauvaise campagne, le prix au producteur du kilogramme de maïs est contractualisé à 145F CFA. Or, le prix moyen du marché entre Décembre et février était à 200F CFA le kilogramme. Selon nos enquêtes, en mi-mars seuls 2,5% des quantités engagées ont été effectivement livrées aux consolidateurs. La SEDAB estime que sur 1000 tonnes d’engagement avec les provendiers, seules 300 tonnes pourront être livrées pour un prix de vente de 190F CFA le kilogramme.

42 L’engrais cédé par les commissions à 6000 francs serait facturé au producteur à 9500 francs.

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III.6. ANALYSE DES MARGES La répartition des marges, la clé du verrou ? Dans le contexte actuel de dialogue de sourds, il nous a paru important d’éviter le piège du sens commun qui conçoit que « les producteurs sont lésés » dans leurs rapports avec les acheteurs. Pour ce faire, nous proposons d’aborder la question sous l’angle de la formation des prix du maïs, autrement dit, des marges des principaux acteurs impliqués dans la commercialisation et la distribution du maïs. Compte d’exploitation du producteur de maïs Hypothèses : Pratique en cours : mode extensif amélioré (matière organique, apport léger de NPK et urée, entretien correct) - prix engrais non subventionné - prix de vente sous contrat avec les consolidateurs

Désignation Unité Quantité Coût unitaire CFA Coût total CFA

Semences Kg 20 kg 400 8 000 NPK (15-15-15) sacs de 50 kg 3 kg 16 000 48 000 Urée 46% sacs de 50 kg 2 14 000 28 000 Labour Ha 1 20 000 20 000 Semis Ha 1 6 000 6 000 Herbicide Ha 2 4 000 8 000 Sarclobinage Ha 1 6 500 6 500 Buttage Ha 1 8 500 8 500 Récolte Ha 1 15 000 15 000 Egrenage Ha 1 20 000 20 000 Conditionnement Ha 1 4 000 4 000 Transport récolte Ha 1 5 000 5 000 Main d’œuvre Ha 1 15 000 15 000 Charges/ha Francs 1 - 187 000 Valeur production (145 frs/kg) Kg 2 000 145 290 000 Marge à l’hectare Francs - - 103 000 Charges de production par kg Francs 1 93,5 Marge/kg de maïs Francs 1 - 51,5 Taux de marge43 - - - 35,50%

43 Taux de marge : marge/prix de vente

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Comptes d’exploitation des autres acteurs Hypothèses : Prix en cours 2012 - Postes de charges référés à l’étude du PCE sur le marché du maïs importé et consolidés en prenant en compte la spécificité de la Région de Kolda et du département de Médina Yoro Foulah.

Consolidateurs

Grossistes

Banabanas collecteurs Détaillants

Désignation Montant F CFA

Désignation Montant F CFA

Désignation Montant F CFA

Désignation Montant F CFA

Prix d’achat 145 Prix d’achat 165 Prix d’achat 165 Prix d’achat 200 Stockage 5 Stockage 6 Stockage 1 Stockage 3 Transport 15 Transport 5 Transport 6 Transport 5 Manutention 2 Manutention 2 Manutention 1 Manutention 0 Autres charges 2 Autres charges 3 Autres charges 2 Autres charges 1

Coût d’achat 169 Coût d’achat 181 Coût d’achat 175 Coût d’achat 209 Prix de vente 190 Prix de vente 200 Prix de vente 200 Prix de vente 225 Marge 21 Marge 19 Marge 25 Marge 16 Taux de marge 11,05% Taux de marge 9,50% Taux de marge 12,5¨% Taux de marge 7,1%

Compte d’exploitation des producteurs de semences de maïs Hypothèses : Mode semi intensif, engrais non subventionné, prix de vente sous contrat Désignation

Unités Quantité Coût unitaire FCFA Coût total

FCFA Semences Kg 16 1700 27 200 NPK (15-15-15) sacs de 50 kg 5 8 000 40 000 Urée 46% sacs de 50 kg 4 6 000 24 000 Labour Ha 1 20 000 20 000 Semis Ha 1 6 000 6 000 Herbicide Ha 3,5 4 000 14 000 Sarclobinage Ha 1 6 500 6 500 Buttage Ha 1 8 500 8 500 Récolte Ha 1 15 000 15 000 Egrenage Ha 1 20 000 20 000 Conditionnement Ha 1 4 000 4 000 Transport récolte Ha 1 5 000 5 000 Main d’œuvre (entretien culture) Ha 1 15 000 15 000 Charges de production/ha Francs 1 - 200 200 Valeur production (190 frs/kg) Kg 2 500 190 475 000 Marge à l’hectare Francs - - 274 800 Charges de production/kg Francs 1 80,08 Marge au kilogramme Francs 1 - 109,92 Taux de marge - - - 57,85%

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Compte d’exploitation des opérateurs semenciers Hypothèses : prix d’achat sous contrat, prix de vente négocié avec l’état

DESIGNATIONS MONTANTS Prix d’achat 190 Frais de stockage 6 Transport 15 Manutention 2 Autres charges 2 Coût d’achat 174 Prix de vente 400 Marge 226 Taux de marge 56,50%

Répartition des marges le long de la filière Le tableau ci-dessous présente la répartition des marges le long de la filière. Il a été établi à partir des tableaux de marge de chaque acteur et en choisissant des circuits majeurs dans lesquels interviennent les producteurs. Le circuit linéaire a été proposé car le raisonnement du producteur repose sur une comparaison et une prise en compte simultanée de tous les acteurs de la filière.

Marges Marges

Acteurs Producteurs Consolidateurs

Banabanas collecteurs

Grossistes Détaillants

Total Indicateurs

Marges Circuit linéaire

Marges au kg de maïs marchand

51,5 21 25 19 16 132,5

Répartition des marges

38,85% 15,9% 18,9% 14,35% 12% 100%

Circuit producteurs- consolidateurs -provendiers

Marges au kg de maïs marchand

51,5 21 72,5

Répartition des marges

71% 29% 100%

Circuit « domestique » Producteurs –Banabanas – Grossistes -Détaillants

Marges au kg de maïs marchand

51,5 - 25 19 16 111,5

Répartition des marges

46,20% - 22,40% 17,10% 14,30% 100%

Circuit « domestique » producteurs – Banabanas – Détaillants

Marges au kg de maïs marchand

51,5 25 16 92,5

Répartition des marges

55,70% 27% 17,30% 100%

Circuit semences producteur – opérateur semencier

Marge au kg de semences de maïs

109,92 226 - - - 335,7

Répartition des marges

32,7 67,3 - - - 100%

Tableau 22 : Répartition des marges le long de la filière. Source : Enquêtes USU Mars 2012.

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L’analyse des résultats économiques permet de voir que chaque opérateur économique du maillon commercialisation et distribution du maïs local crée de la richesse. Les taux de marge varient entre 9 et 35%. Ce qui montre le dynamisme de chaque acteur aussi bien pour le segment maïs marchand que pour celui de la semence de maïs. Sur le plan de la répartition entre les acteurs de la richesse créée, il apparaît clairement une tendance favorable aux producteurs de maïs marchand qui captent plus de 50% de la richesse quelque soit le circuit de commercialisation (circuit court et circuit long). Viennent ensuite respectivement les banabanas collecteurs, les consolidateurs, les commerçants grossistes et les détaillants. Cette répartition est bien sûr variable selon les saisons et ces variations sont plus favorables aux opérateurs disposant de capacités de stockage que les producteurs dont la production est vendue surtout en « basse saison ». Par rapport à la production de semences de maïs, ce sont les opérateurs semenciers qui captent 67% environ des marges. Un rééquilibrage parait nécessaire sur ce plan. La commercialisation et la distribution du maïs fait intervenir plusieurs acteurs qui créent chacun de la richesse. Même en hypothèse minimale de culture extensive améliorée sans subvention d’intrants, l’étude montre que les producteurs de maïs sont dans une situation confortable et que les perspectives leur offrent beaucoup d’opportunités. Toutefois, l’analyse économique devra être approfondie notamment sur le plan de la productivité du travail. En effet, avec une exploitation familiale de 10 actifs au moins, la marge produite (103 000 francs par ha en 4 mois) ne semble pas être optimale. Notre analyse économique quoi que sommaire, confirme que l’atmosphère délétère qui caractérise aujourd’hui la filière maïs est alimentée par un déficit de communication et de concertation entre les acteurs. Les producteurs sont loin d’être lésés dans les rapports commerciaux qui les lient avec les autres opérateurs économiques. A-t-on suffisamment mis à plat les schémas de formation des prix du maïs et la répartition des marges entre les différents acteurs ? A-t -on suffisamment montré aux producteurs l’importance de chaque acteur dans la chaîne de commercialisation et de distribution du maïs? A-t-on suffisamment échangé sur les marges de progrès de chaque acteur dans le cadre d’un partenariat équitable ? La multiplicité des intervenants a certes un effet sur la formation des prix du maïs, mais seule la concertation entre les acteurs peut créer les conditions favorables d’une compétitivité durable du maïs local.

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III.7. GOULOTS D’ETRANGLEMENT DE LA FILIERE MAÏS La filière maïs dans la région de Kolda a montré sa forte capacité interne à croître aussi bien sur le plan des superficies cultivées que sur le plan de la production. Nous avons vu qu’avec « l’effet programmes spéciaux et GOANA» les superficies emblavées et les productions de maïs ont considérablement augmenté. En dépit des efforts consentis, nous avons vu que des marges de progrès significatifs existent encore et pourraient être gagnées. L’analyse des performances économiques à travers la commercialisation et la distribution du maïs a également mis en relief des acquis certains en matière de création de richesses au niveau de chaque acteur qui y est impliqué. De plus, il est apparu que contrairement au sens commun, les producteurs ne sont pas "les perdants" dans les relations commerciales au sein de la filière. Pourtant, les appréciations des acteurs et la lecture du profil des campagnes agricoles montrent aux conditions climatiques prés, que ce sont les difficultés de commercialisation qui incitent à chaque fois les producteurs à réduire leurs superficies en maïs et à développer des stratégies de maîtrise des coûts préjudiciables à la productivité des sols (baisse du niveau d’intensification). Ce maillon que certains qualifient de « ventre mou » de la filière, présente des facteurs bloquants dont la levée pourrait avoir des effets stimulants sur plusieurs segments de la filière. Sur le plan de la transformation, la région de Kolda a un « vécu » ancien qui aurait dû aujourd’hui, faire école au Sénégal. Malheureusement, malgré le potentiel en matière première, ce segment de la filière ne contribue que de très peu à son développement. Des initiatives repérées lors de cette étude indiquent des chemins à promouvoir. Le développement de la filière maïs est possible dans la région de Kolda et à plusieurs égards, le département de Médina Yoro Foulah pourrait être une zone d’impulsion pertinente. A condition bien sûr que les goulots d’étranglement présentés ci-dessous soient levés.

Goulots d’étranglement de la filière maïs

Maillons Goulots d’étranglement et Atouts Production

Goulots d’étranglement - Faible niveau de professionnalisation des producteurs (absence d’organisation

professionnelle, déficit dans la démarche qualité et entrepreneuriale, intensification)

- Equipements agricoles vétustes et insuffisants (matériels agricoles et matériels post récolte)

- Mécanisme d’approvisionnement peu adapté (retard de mise en place des intrants, indisponibilité d’intrants non subventionnés)

Atouts de la filière - Fort potentiel en terres cultivables et conditions climatiques favorables - Longue tradition de la culture du maïs - Disponibilité des associations locales (FODDE, Pellital, Entente Médina Yoro

Foulah) - Regain d’intérêt des collectivités locales pour les productions agricoles et les

économies locales (Dynamique régionale de développement des filières agricoles)

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Maillons Goulots d’étranglement et Atouts Commercialisation

Goulots d’étranglement - Absence d’organisation des producteurs pour les mises en marché (gestion de

l’offre, capacité et pouvoir de négociation) - Déficit de concertation entre les acteurs (espace de concertation, régulation des

prix) - Déficit en infrastructures de stockage - Enclavement des zones de production et déliquescence des voies de

communication Atouts de la filière - Existence d’une expérience en matière de commercialisation (leçons apprises,

réseaux sociaux, évolution des prix, réseaux de distribution) - Existence d’une demande solvable (consolidateurs, provendiers, commerçants et

distributeurs) - Existence de possibilités de mise en marché de produits semi finis (brisures de

maïs)

Transformation

Goulots d’étranglement - Déficit en unités de transformation - Déficit en organisations professionnelles sur la transformation et la valorisation

du maïs - Absence d’une stratégie régionale ou locale en matière de transformation et de

valorisation du maïs (orientations, investissements, promotion commerciale des spécialités culinaires locales)

Atouts de la filière - Existence d’une expérience en matière de transformation du maïs

(investissement, gestion d’unités de transformation, commercialisation des produits)

- Engagement des femmes et des jeunes dans ce créneau - Existence d’un marché potentiel local et extérieur - Environnement institutionnel favorable (promotion des PME/PMI, promotion du

consommé local)

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III.8. TENDANCES D’EVOLUTION DE LA FILIÈRE MAÏS DANS LE FUTUR Si les tendances observées actuellement se poursuivent sans intervention, l’évolution de la filière maïs au regard de ses goulots d’étranglement tend vers un recul général aussi bien sur le plan des performances techniques qu’économiques. Cette évolution régressive serait lourde de conséquences sur les conditions de vie des populations, sur l’économie locale et sur la préservation des ressources naturelles. Sur le plan de l’environnement de la filière, l’évolution probable est d’une part, la perturbation du marché mondial du maïs suite à la concurrence des agro - carburants qui aura comme incidence l’augmentation du cours mondial du maïs et du coup, une meilleure compétitivité du maïs local vis-à-vis du maïs importé. D’autre part, on assistera au niveau régional et national à un renforcement des politiques visant la souveraineté alimentaire et la compétitivité, ce qui impliquera à terme un démarquage progressif par rapport aux stratégies de subvention des intrants agricoles. Sur le plan de la production, on assistera à une double tendance liée à l’extensification poussée de la culture du maïs : - Il y aura un recul de la culture du maïs marchand et une dépendance accrue vis-à-vis des

importations de maïs. Ce recul sera favorisé par la baisse drastique des superficies cultivées et des rendements (élimination progressive des engrais sur la culture du maïs).

- On assistera à un reprofilage du système agraire du Département de Médina Yoro Foulah.

Sur ce plan des indices apparaissent déjà avec la baisse depuis 2007 des superficies cultivées en maïs par rapport à celles cultivées en mil/sorgho.

-

Années Superficies du Maïs / Superficies Mil Sorgho

2007 - 2008 32,12% 2008 - 2009 26,56% 2009 -2010 21,30% 2010 - 2011 20,81% 2011 - 2012 19,63%

Tableau 23: Evolution des superficies cultivées en Maïs. Source: DRDR Kolda

Le transfert des efforts actuels sur le maïs se fera également en faveur de l’arachide dont la filière est en cours de réhabilitation. Tout cela amène à se poser une question centrale : le département de Médina Yoro Foulah, bassin de l’arachide ne tendra-t- il pas vers un nouveau bassin arachidier basé sur le système de culture arachide/mil/sorgho44?

44 Selon un ancien rencontré lors de cette étude, « La colonisation du MYF remonte à un siècle environ. Elle a été faite par des familles venues par vagues du Saloum ». Le processus continue et devrait s’amplifier les prochaines années. Le recul du maïs marchand créera des conditions favorables au transfert des systèmes de cultures du bassin arachidier originel…

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- La pression sur les ressources naturelles sera accrue par l’agriculture extensive. La dégradation de la fertilité des sols incite les producteurs à aller vers de nouvelles défriches qui malheureusement se feront au détriment des forêts classées. En outre, il est admis que la détérioration des conditions économiques des agriculteurs les entraîne souvent vers une surexploitation des ressources naturelles. Ce qui à l’évidence mettra un frein à la dynamique d’aménagement et de gestion des ressources forestières du Médina Yoro Foulah.

Sur le plan de la commercialisation du maïs, on assistera si aucune intervention n’est faite, à la disparition des dynamiques de construction actuelles. Les consolidateurs se retireront, le marché sera en situation d’oligopsone dans laquelle les commerçants dicteront leurs prix. Le type de rapport « Win – Loose » sera accru et en désespoir de cause, les producteurs risquent de délaisser encore plus la culture du maïs marchand en faveur d’une combinaison arachide/mil - sorgho. Les incidences du recul du maïs marchand sont énormes du point de vue des économies locales. Sur le plan régional par exemple, la baisse de production de 190 000 tonnes (2005/2006) à prés de 21 000 tonnes (2010/2011) entraîne sur la base de la marge du producteur de maïs (51,5frs/kg) un manque à gagner au produit local brut d’environ 9 milliards CFA. Pour le département de Médina Yoro Foulah ce manque à gagner varie de 10 à 25% soit 900 millions à 2 milliards F CFA ! En outre, la baisse des productions influe sur les emplois indirects : dans notre exemple, si 25% de la production devait être égrenés avec la marge de 9,11 frs au kg, c’est prés de 385 millions F CFA de manque à gagner pour les prestataires de service post récolte et le produit brut local. En matière de transformation du maïs, le recul de la production aura aussi un impact certain sur l’offre de prestation des unités de transformation communautaires et privées. Sur le plan social, ce sont les femmes qui en payeront le plus lourd tribut car les emplois dans ce segment sont fortement féminisés. Les initiatives actuelles en matière de transformation seront également affectées par la déstructuration de la filière. Les tendances décrites ci haut risquent de s’accélérer au cas où le PCE se retire et que le programme d’appui aux filières agricoles de l’ARD prend fin prématurément. Les conséquences en seront rapidement visibles sur le plan politique, économique, social, etc. En particulier - Le processus de construction et de consolidation des dynamiques de filières s’arrêtera - Les processus de renforcement de la gouvernance locale se ralentiront, voire s’arrêteront. - Le déficit de cohérence et de synergie des interventions s’accentuera - Le pouvoir de coordination et de pilotage des collectivités locales sera réduit. Ce qui sera

préjudiciable à l’aménagement du territoire, et à la gestion durable des ressources naturelles.

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La filière maïs est sensible aux chocs exogènes qui se traduisent souvent par le repli de l’offre et la propension de chaque acteur à développer une stratégie individualiste du type « Win – Lose ». La concertation entre les acteurs est insuffisante, l’information et la lecture des performances de la filière par chaque acteur sont inégales et différenciées. Les problèmes de commercialisation deviennent de plus en plus aigus pour les producteurs. Ce qui se traduit par le recul progressif des superficies cultivées et des pratiques d’intensification. L’évolution probable de l’environnement de la filière est favorable au maïs local du fait notamment de l’augmentation des cours mondiaux du maïs et de l’approfondissement des politiques nationales et régionales de souveraineté alimentaire. Toutefois, si aucune intervention n’est faite pour organiser la filière et inverser la tendance actuelle, la filière va vers une déliquescence certaine et tous les acteurs y seront perdants : les producteurs, les commerçants, les prestataires (égrenage, transformation), transporteurs et les collectivités locales. De plus, les pratiques minières qui naîtront de l’évolution des systèmes de production auront un impact désastreux sur le potentiel en ressources forestières du Médina Yoro Foulah. En somme, sans intervention, les problèmes vont s’amplifier, les opportunités d’affaires vont se rétrécir, les pressions sur le potentiel en ressources naturelles vont augmenter, les forces vont se disperser.

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III.9. AXES STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT Analyse des dynamiques en cours La région de Kolda et le département de Médina Yoro Foulah comptent une diversité d’acteurs institutionnels qui interviennent dans tous les secteurs de la vie politique, économique, culturelle. En dehors de l’ARD qui adopte une démarche inclusive, les dynamiques en cours au niveau des autres acteurs sont pour la plupart sectorielles et sans grande synergie entre elles. Toutefois, ces dynamiques offrent beaucoup d’opportunités (ressources financières et techniques) pour la filière maïs si l’ARD et les collectivités locales réussissent à mobiliser ces institutions pour une convergence et une meilleure mise en synergie de leurs interventions. Les principales dynamiques en cours sont présentées en annexe. Proposition de solutions aux goulots d’étranglement Il existe des solutions structurelles pour lever les goulots d’étranglement de la filière. Cette partie les identifie, les analyse et dégage en même temps les effets attendus autant sur le plan de l’organisation de la filière que de ses performances techniques et économiques.

Solution 1 : Professionnaliser la production et la transformation du maïs La professionnalisation de la production et de la commercialisation du maïs repose sur deux principales actions qui sont présentées ci-dessous : Accompagner la mise en place d’une organisation professionnelle des producteurs de maïs La professionnalisation des producteurs de maïs est un projet institutionnel ancien qui garde encore son actualité. Plusieurs scénarii sont possibles, mais nous pensons que la création d’une organisation coopérative ("Coopérative des producteurs de maïs") permettrait non seulement de contourner le handicap de la FMU, mais aussi d’intégrer dés le départ la jonction entre : - l’amont de la filière : plan de campagne, approvisionnement groupé en intrants,

équipements agricoles, etc. - l’aval de la filière : négociation avec les acheteurs, collecte groupée, mise en marché, etc. - la production : adoption d’une démarche qualité, élaboration de fiches techniques, etc. En outre, la coopérative pourra inventer un mécanisme interne de péréquation qui puisse garantir des revenus minimaux aux coopérateurs en les protégeant contre les aléas climatiques et les caprices du marché. Accompagner la création d’une organisation professionnelle des transformateurs de maïs L’offre locale en matière de transformation du maïs local en produits semi finis et finis doit intégrer la logique de marché et tendre donc vers une professionnalisation de cet important segment de la filière. Les organisations féminines qui y sont très présentes doivent s’adapter et avoir une perception entrepreneuriale de l’activité. Il ne s’agira plus d’alléger leurs travaux,

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mais de contribuer de manière significative à leur autonomisation en renforçant leur statut d’opératrices économiques. Dans cette perspective, il nous semble important de partir vers deux directions parallèles à savoir : - Consolider les initiatives en cours qu’il faut orienter systématiquement vers des modèles

de micro entreprises basées sur la production de richesses ; - Favoriser l’émergence d’espaces de concertation entre les transformateurs et entre eux et

les autres acteurs de la filière maïs et du développement local. Effets attendus de la solution Le développement du maïs marchand ne peut se faire hors du contexte global des marchés agricoles. Aussi, les effets attendus de cette solution sont : - Le développement d’organisations professionnelles légitimes et reconnues dans les

segments de la production et de la transformation. Ce qui facilitera leur représentation et la concertation avec les autres acteurs de la filière et du développement local ;

- Une meilleure gestion de l’offre en rapport aux exigences du marché ; - Le développement de compétences spécifiques des producteurs et transformateurs de

maïs afin qu’ils puissent faire des choix de production pertinents, adopter des techniques de production durables basées sur des démarches qualité, offrir des produits adaptés à la demande, etc….

Solution 2 : Mettre en place des mécanismes pérennes de financement de la filière maïs Une filière marchande est exigeante en ressources financières. Or, les producteurs de maïs ne disposent pas d’une bonne capacité d’autofinancement. Le système de financement actuel est très atomisé et ne prend en compte que le crédit de campagne alors que les besoins en investissement sont latents. Le système de financement actuel peut de manière transitoire être moralisé et amélioré mais le mécanisme de financement que nous proposons à terme est à double détente : - Un fonds de développement local est mis en place par les collectivités locales (le GIC par

exemple) avec l’appui de partenaires financiers. Ce fonds aura une vocation de fonds de garantie mais aussi de "fonds levier" qui permettra de lever auprès des institutions financières d’importantes ressources financières au bénéfice de tous les acteurs économiques locaux. Les ressources de ce fonds pourraient être consolidées par les apports des acteurs économiques locaux dont les producteurs de maïs.

- La coopérative agricole développe un partenariat financier autonome avec les institutions

de financement. Elle peut valoriser en même temps les opportunités offertes par le fonds de développement local.

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Le Fonds local de développement peut prendre la forme d’une SARL « option opérations bancaires ». Les collectivités locales détiendraient la majorité du capital qui sera ouvert aux organisations socio économiques et même à certains opérateurs économiques. Cette société financière aura un conseil d’administration qui recrutera un gérant (ou administrateur). Les modalités de création de la SARL sont simples et le guichet unique de l’APIX accompagne les promoteurs dans la procédure de création.

Schéma simplifié du système de financement des activités économiques locales

Effets attendus de la solution - Les initiatives économiques locales bénéficient d’une source de financement sécurisée et

pérenne ; - Les collectivités locales et leurs partenaires alimentent un fonds local qui sécurise et

garantit le crédit des opérateurs économiques locaux ; - Les organisations professionnelles développent des partenariats durables avec les

institutions de financement ;

- La crédibilité des opérateurs économiques locaux est rehaussée auprès des institutions financières et des partenaires financiers.

Solution 3 : Asseoir des espaces de concertation entre les acteurs de la filière maïs Un des constats marquants lors de cette étude est l’absence d’une véritable concertation entre les acteurs de la filière maïs. Pourtant, tout permet d’aller dans cette direction : présence d’un partenaire financier (PCE) engagé dans la relance de la filière, émergence d’une dynamique régionale de promotion des filières porteuses, réhabilitation d’une gouvernance locale participative, expérience avérée des consolidateurs en matière de développement agricole et rurale et de manière spécifique sur la culture du maïs.

OPERATEURS ECONOMIQUES LOCAUX

Producteurs ma

Transformateurs Artisans Restauratrices Autres

FONDS LEVIER

INSTITUTIONS FINANCIERES

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Notre sentiment n’est pas que les acteurs directs n’ont pas la volonté « de se parler », mais ils n’en ont pas l’opportunité du fait de l’absence d’espaces adaptés pour le faire. La conséquence de ce vide est le déficit de transparence des actions et l’immixtion de la rumeur qui favorise un climat latent de suspicion réciproque. Dés lors, chaque acteur se replie sur lui-même, crée son propre réseau d’alliance en excluant les autres acteurs. Ce qui freinent ou limite les synergies nécessaires entre les acteurs et entre les maillons de la filière. Il s’agit maintenant de créer cet espace de concertation en veillant à ce que les producteurs de maïs en soient des acteurs majeurs. L’ARD de Kolda a déjà engagé un processus de mise en place de tables filières qu’il faut matérialiser à la lumière des acquis de cette étude. Trois aspects méritent une attention particulière : - Le portage stratégique de la table filière maïs : il doit être assuré par les producteurs de

maïs qui en assureront la présidence ; - La régulation de la dynamique : l’ARD doit continuer d’accompagner le processus par la

facilitation et la régulation ; - Le financement de la dynamique : à terme, la table filière devra disposer de ressources

propres pérennes pour fonctionner45. Une réflexion devra être menée dans ce sens, mais en attendant des ressources " starters" sont nécessaires et l’ARD devrait s’engager en premier.

Effets attendus de la solution - Une atmosphère de confiance mutuelle se développe ainsi qu’un nouveau type de

partenariat « gagnant – gagnant » ; - Les acteurs de la filière s’engagent mutuellement dans l’amélioration de ses

performances ;

- Il y a une meilleure cohérence et des synergies accrues entre les actions des différents acteurs de la filière.

Solution 4 : Consolider et élargir les possibilités d’utilisation du maïs Le maïs marchand est surtout valorisé sous forme brut sans transformation. Des efforts significatifs doivent être faits pour élargir l’éventail d’utilisation du maïs et de ses sous produits. Nous proposons pour ce faire les deux actions suivantes : Promouvoir la transformation du maïs en produits semi finis et finis : Il s’agira notamment :

45 Avec 1 francs de contribution au kg commercialisé (pour le producteur et l’acheteur), on a 4 millions FCFA pour 2 milles tonnes….

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- d’encourager les initiatives d’insertion dans ce créneau (transformation, distribution, restauration, etc.) ;

- de mettre en place des unités pilotes de transformation du maïs, l’initiative de PINAL de

Pata offre cette opportunité ; - favoriser les mutations nécessaires aux autres expériences existantes dans la région et le

Médina Yoro Foulah ; - Promouvoir la fabrication de provendes locales. Promouvoir la valorisation des tiges, feuilles, spath et rafles de maïs : Une expérience est en cours à Pata pour la production de biogaz et d’énergie électrique. Elle doit être suivie et les acquis capitalisés en vue d’une extension éventuelle. En outre, des bourses de recherche pourraient être lancées (dans le cadre du FNRAA par exemple) pour valoriser les tiges, feuilles, spath et rafles de maïs (briquettes ou granulés de charbon, litières animales, alimentation du bétail, etc.). Effets attendus de la solution - Les opérateurs économiques locaux investissent les chaînes de valeur liées aux produits

semi finis et finis du maïs ; - Un label « Fouladou » émerge des produits finis du maïs ; - Des initiatives locales de valorisation des tiges, feuilles, spath et rafles du maïs se

développent. La filière maïs dans la région de Kolda et le Département de Médina Yoro Foulah est porteuse. Elle a montré sa forte capacité à progresser si les conditions lui sont favorables. Son évolution récente montre que des goulots d’étranglement limitent l’expression de son potentiel. Dans le futur, l’évolution probable de l’environnement international, national et régional de la filière maïs sera favorable aux productions locales. Toutefois, si aucune intervention n’est faite par rapport aux goulots d’étranglement identifiés, la production de maïs continuera à reculer au point de compromettre l’intérêt socioéconomique de la filière. Dans ce schéma, tous les acteurs y seraient perdants. Les solutions proposées auront des effets bénéfiques et durables sur la dynamique interprofessionnelle, le financement des opérateurs économiques de la filière, les techniques et processus de production, la gestion de l’offre, etc. La mise en œuvre de ces solutions devra s’appuyer néanmoins sur une meilleure cohérence des interventions afin de faciliter les synergies et d’optimiser l’utilisation des ressources destinées au développement économique local.

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III.10 CONCLUSION Le maïs est l’une des cultures les plus importantes au monde aussi bien par l’éventail de ses utilisations que par l’ampleur des transactions commerciales le concernant. Les enjeux commerciaux et de sécurité alimentaire qu’il entraîne en font aujourd’hui un produit d’une portée stratégique pour les pays producteurs, le négoce international et les pays importateurs, notamment ceux du Sahel. Au Sénégal, l’offre locale de maïs est faible par rapport à une demande croissante tirée notamment par les provendiers et l’industrie agro - alimentaire. Les importations de maïs pèsent lourdement sur la balance commerciale du Sénégal et entraînent une dépendance vis-à-vis de l’extérieur, ce qui renforce du coup l’insécurité alimentaire du Pays. Face à cette insécurité alimentaire latente, le Sénégal a fait le choix de promouvoir ses filières céréalières et la filière maïs y occupe une place privilégiée à côté de celle du riz. Les programmes et stratégies mis en œuvre dans ce cadre ont eu des effets positifs sur l’ensemble de la filière maïs. La filière maïs est devenue plus attractive du fait de son fort potentiel de croissance profitable aux acteurs et à l’économie nationale. Dans la région de Kolda, le forum pour le développement socio - économique de la nouvelle région a fait le même constat sur l’importance de la filière maïs en tant que levier du développement local. Mais pour ce faire, la promotion de la filière régionale du maïs doit s’appuyer sur une meilleure connaissance de son fonctionnement, de ses performances, de ses goulots d’étranglement et de ses opportunités d’affaires. L’étude sur l’approfondissement de l’analyse de la filière maïs a été commanditée dans cette perspective. L’approfondissement de l’analyse de la filière maïs dans la région de Kolda et le département de Médina Yoro Foulah a permis de faire les constats majeurs suivants :

- La région de Kolda et le département de Médina Yoro Foulah disposent d’un fort potentiel en ressources naturelles valorisables par les activités agro-sylvo-pastorales. Toutefois, les écosystèmes qui portent ces ressources sont fragiles et nécessitent des systèmes d’exploitation durables.

- Le potentiel en terres de la région et du département de Médina Yoro Foulah est sous

utilisé. L’ANSD estime à 25% le taux d’utilisation des terres agricoles. Ce qui laisse aux agriculteurs une bonne marge de progression sans agresser les massifs forestiers.

- La culture du maïs est ancienne dans la région et sa promotion depuis les années 80’ lui

a permis de faire des avancées significatives tout en montrant sa forte sensibilité aux stimuli extérieurs. Les niveaux de rendement ont augmenté, des techniques de transformation du maïs ont été vulgarisées, la production de semences se structure de mieux en mieux, la connexion avec la grande distribution a été amorcée, etc.

- Une avancée significative de la filière maïs dans la région et le département de Médina

Yoro Foulah est la montée en puissance du maïs marchand. Ce qui est une mutation de taille car le maïs était jusque là perçu comme une culture vivrière.

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- La filière maïs mobilise aujourd’hui plusieurs acteurs qui y gagnent et pourraient mieux le faire si les goulots d’étranglement sont levés.

- Les goulots d’étranglement de la filière maïs concernent tous ses maillons et sont

interdépendants. Les difficultés liées à la commercialisation du maïs sont apparues comme étant le nœud gordien sur lequel il faudra porter une attention particulière.

- La filière maïs est porteuse et elle peut largement améliorer ses performances techniques

et commerciales. L’évolution probable de l’environnement de la filière maïs est favorable au maïs local. Mais si rien n’est fait pour mieux organiser la filière et redresser la tendance actuelle, le risque est grand d’assister à terme à son extinction en tant que filière commerciale.

Beaucoup d’atouts existent et rendent possibles la mise en œuvre de solutions structurelles qui devraient porter sur :

o La professionnalisation de la production et de la transformation o La mise en place de mécanismes pérennes de financement de la filière o La mise en place d’espaces de concertation entre les acteurs de la filière o La consolidation et l’élargissement des possibilités d’utilisation du maïs

La filière maïs locale peut faire l’objet de beaucoup d’opportunités d’affaires aussi bien dans la production, la transformation que dans la commercialisation. Les créneaux porteurs identifiés ont un grand potentiel en matière de création d’emplois, de consolidation de métiers existants et d’émergence de nouveaux métiers. Les femmes et les jeunes y ont un challenge important à relever.

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III.11. RECOMMANDATIONS L’ARD de Kolda est déjà dans la dynamique de relance de la filière maïs en tant que levier de développement socio - économique durable. La démarche inclusive qu’elle a adoptée doit être maintenue, voire consolidée. De plus, elle doit prendre en compte les recommandations suivantes : - Le manque de synergie entre les acteurs de la filière est sous tendue par un déficit

d’information et de concertation qui a créé un climat de suspicion favorable aux rumeurs. Ce qui a créé des tentions latentes dont la levée est un préalable pour la reconstruction. L’ARD devra en tenir compte dans ses actions futures pour créer un nouveau type de rapport « Win – Win ».

- La logique de "développement local" basée sur la prise en compte des politiques actuelles

de décentralisation n’apparaît pas suffisamment dans la dynamique de la filière maïs. Or la filière agricole doit être d’abord une question de territoire, de gouvernance locale et d’économie locale. L’ARD devra veiller dans ses actions futures à donner une consistance à cette préoccupation.

- La mise en place d’un système de financement pérenne est une condition de réussite de la

relance de la filière maïs. L’ARD devra y apporter une attention particulière en veillant notamment à la responsabilisation des acteurs à la base et à un système de garantie fiable.

- L’action sur les structures fait partie des trois piliers de la professionnalisation46. L’ARD

veillera à ce que les processus de création de structures socio professionnelles (coopératives, associations professionnelles, tables filières, etc.) soient participatifs et portés par les véritables acteurs concernés.

- L’engouement prévisible des femmes et des jeunes vers les créneaux porteurs devra être

accompagné et suivi. Une cellule ad hoc pourrait être mise en place au niveau de chaque collectivité locale et de l’ARD.

- L’intérêt manifesté par HBM pour la formation en « chantier école » au métier de

Maintenancier d’équipements de transformation et de post récolte, et d’artisans en matériels agricoles doit être valorisé.

- La promotion des métiers liés à la filière maïs doit être accompagnée d’une démarche de

capitalisation et d’ingénierie qui permettrait l’élaboration de fiches descriptives d’activités, des référentiels professionnels et de formation. L’ARD devra en étudier les modalités pratiques en partenariat par exemple avec le Centre de formation de Pata.

- La promotion de la filière maïs et au-delà des filières agricoles porteuses doit être

accompagnée d’investissements structurants visant notamment le désenclavement des zones de production, l’augmentation des capacités de stockage de céréales, etc.

- La valorisation des résidus de récolte devrait faire l’objet de recherche appliquée. L’ARD,

l’ISRA, l’ITA et les producteurs de maïs pourraient s’associer dans le cadre d’une recherche appliquée. Le FNRAA offre des possibilités dans ce sens.

46 A côté de la professionnalisation des métiers, des activités et services

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- La démarche entreprise par l’ARD pour la relance de la filière maïs est quoi qu’on dise, inédite en la matière. L’ARD devra en conséquence, élaborer et mettre en œuvre une stratégie de capitalisation dont les résultats seront profitables pour tous.

La poursuite du processus engagé par l’ARD doit s’appuyer sur des actions prioritaires dont nous proposons ci après un plan synoptique.

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PARTIE IV. OPPORTUNITES D’AFFAIRES ET CRENEAUX PORTEURS

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IV.1 ACTIONS PRIORITAIRES

Objectifs et actions prioritaires Eléments de contenus Budget indicatif (F CFA)

Objectif 1 SOCIALISER LES RESULTATS DE L’ETUDE SUR LES FILIERES PORTEUSES Effets attendus : - Les principaux acteurs comprennent les enjeux des filières riz et maïs ainsi que les défis liés - Les principaux acteurs s’engagent dans le processus de relance de ces deux filières porteuses

15 000 000

Partager les résultats à tous les niveaux

- Organiser des ateliers de partage aux niveaux régional et local. - Conduire une campagne d’animation (villages, associations) et

de communication (radio) sur les créneaux porteurs.

10 000 000

Diffuser au grand public les informations sur les créneaux porteurs, les opportunités d’affaires et d’emplois

- Elaborer des fiches synoptiques accessibles au grand public - Traduire les fiches synoptiques en langues locales - Diffuser les fiches synoptiques (Internet, fichiers, plaquettes,

etc.)

5 000 000

Objectif 2 : METTRE EN PLACE ET ACCOMPAGNER LES TABLES FILIERES Effets attendus : - Les principaux acteurs des filières riz et maïs s’engagent dans la concertation au sein des tables

filières - Les collèges (catégories socioprofessionnelles) s’organisent et se concertent pour harmoniser

leurs actions et construire des propositions communes - Les acteurs concernés proposent un système de financement pérenne des filières porteuses

9 000 000

Impulser les concertations préparatoires

- Faciliter la concertation au sein des collèges - Faciliter la concertation entre les acteurs directs

1 500 000

Mettre en place les tables filières

- Organiser deux ateliers de mise en place des tables filières 2 500 000

Mettre en place un système de financement fiable et durable

- Susciter la concertation sur le financement des filières entre les acteurs concernés

- Suivre la mise en œuvre des solutions proposées

5 000 000

Objectif 3 : METTRE EN PLACE DES PROJETS PILOTES Effets attendus : - Les partenaires techniques et financiers s’engagent de manière coordonnée dans le financement

et l’accompagnement des projets pilotes liés aux différents maillons des filières porteuses - L’effet démonstratif des projets pilotes suscitent d’autres initiatives économiques.

9 500 000

Identifier des projets pilotes au niveau des différents maillons des filières porteuses

- Créer des cadres de concertation avec les acteurs concernés - Identifier des idées de projet en rapport avec les collectivités

locales et le GIC de Médina Yoro Foulah - Elaborer et valider des projets pilotes

2 500 000

Organiser un forum des partenaires sur le financement des filières porteuses

- Informer et sensibiliser les partenaires sur les enjeux et la pertinence de la relance des filières porteuses

- Organiser un atelier/forum des partenaires financiers potentiel - Suivre les engagements des partenaires

3 000 000

Mettre en œuvre les projets pilotes

- Préparer la mise en place des projets pilotes - Mettre en œuvre et suivre des projets pilotes

4 000 000

Objectif 4 : METTRE EN PLACE UN DISPOSITIF DE SUIVI ET DE CAPITALISATION 12 500 000 Concevoir le cadre du suivi et de la capitalisation

- Créer un cadre de concertation entre les acteurs concernés - Elaborer et valider le document d’orientation pour le suivi,

l’évaluation et la capitalisation du processus en cours

2 500 000

Mettre en œuvre le suivi, l’évaluation et la capitalisation

- Elaborer des outils de suivi, d’évaluation et de capitalisation - Mettre en œuvre les différents niveaux du suivi, de l’évaluation

et de la capitalisation - Partager, valider et diffuser les résultats obtenus. -

10 000 000

Budget indicatif du plan d’action prioritaire 46 000 000

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IV.2 OPPORTUNITES D’AFFAIRES POUR LE RIZ

La filière riz est porteuse dans la région de Kolda et le département de Vélingara qui bénéficie d’un important aménagement de 5 000 ha et d’équipements de transformation. Ce département dispose d’importantes vallées et terres de plateau fertiles avec une pluviométrie encore suffisante. Les performances en dents de scie dans le bassin, le poumon de la riziculture dans le département montre qu’il y’a encore des marges de progrès à franchir pour optimiser l’utilisation des infrastructures de base dans cette zone. Les résultats de l’année 2009 (plus de 3 000 ha emblavés, 19 138 tonnes de riz produit avec des pics de rendement de plus de 7 tonnes /ha) illustrent bien les bonnes performances obtenues quand les conditions sont favorables. Le caractère fortement intégrateur de la filière riz dont la matière première (production locale) offre à la fois, une garantie de nourriture et de numéraire à tous les acteurs du processus. L e riziculteur a des gains, mais aussi, les prestataires de service vivent de la riziculture. La riziculture occupe une place centrale par ses efforts induits sur les activités d’amont et d’aval et génère des volumes importants de transactions. L’analyse de l’environnement agro-socio-économique de la riziculture irriguée dans le bassin et de la riziculture pluviale dans les vallées, bas fonds et terres de plateau montre des opportunités, mais aussi des faiblesses (tableau des goulots d’étranglement). Elle montre une demande forte (en services d’approvisionnement en intrants spécifiques, en semences, en labour, récolte, battage, transformation et commercialisation) et une offre de service faible. Cette situation constitue une garantie de marché pour les services de production de riz paddy, de semences certifiées, d’engrais, de labour, de récolte, de battage, de décorticage et de commercialisation. La satisfaction de cette demande, pour relancer la filière riz offre des opportunités d’affaires à tous les acteurs et plus particulièrement les femmes et les jeunes sans emploi. On peut alors envisager la création de nouvelles richesses à travers les opportunités d’investissement dans les créneaux suivants :

- La production de paddy, - La production de semences certifiées, - La fourniture d’intrants spécifiques, - La fourniture de service de travail du sol par le tracteur ou le motoculteur, - La fourniture de service pour la récolte (faucheuse ou moissonneuse batteuse), - La fourniture de service de transformation du riz (rizerie ou décortiqueuse), - La vente du riz blanc et du riz étuvé, - La fourniture de paille de riz sous formes de bottes pour l’alimentation du bétail.

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Le tableau suivant présente les créneaux et les métiers qui leur sont liés.

Production de riz paddy Description du créneau Métiers associés

Consistance : Le créneau porte sur la production de riz paddy, destiné à la consommation et à la vente des surplus dégagés. Les superficies visées doivent être assez importantes pour assurer la sécurité alimentaire et dégager des surplus commercialisables pouvant honorer les crédits pris.

Intérêt : La rentabilité économique du créneau est assurée quoi que les aléas du climat puissent influer sur les performances. Le respect du calendrier cultural et des bonnes pratiques est un facteur déterminant de réussite. Le créneau est pourvoyeur d’emplois et contribue au développement local. En effet, c’est un créneau moteur en ce qu’il entraîne le développement d’autres segments et secteurs (commercialisation, transformation, approvisionnement, artisanat rural, etc...)

Producteur de riz : Il s’agit d’un agriculteur professionnel dans la culture du riz destiné à la commercialisation. Il investit dans son équipement, établit des plans de campagne basés sur des calculs économiques. Il s’associe avec ses pairs pour une bonne gestion de l’offre, défendre leurs intérêts, accéder au crédit et faciliter les mises en marché. La rentabilité est assurée (voir fiche de comptabilité en annexe) et peut augmenter. C’est un métier à consolider et à promouvoir auprès des jeunes plus sensibles aux défis et aux changements.

Conseiller agricole/conseiller en gestion : C’est un métier valorisant pour les jeunes diplômés et animateurs d’association. Aide l’agriculteur dans ses choix techniques, l’élaboration de plans de campagne, la comptabilité et les calculs économiques. C’est un métier dans lequel les femmes peuvent s’épanouir.

Artisan en matériel agricole : C’est un métier à consolider car ces artisans existent. Il s’agit de professionnels qui s’engagent dans la fabrication de pièces travaillantes, de châssis, etc. Ils feront également de la réparation de matériels défectueux ou leur maintenance. Certaines demandes nécessiteront de l’ingéniosité en matière de conception (par exemple, une batteuse à riz). HBM est disponible pour accompagner leur formation en « chantier école ».

Fournisseur et vendeur d’intrants : Le métier de fournisseur d’intrants est exigeant en moyens matériels et financiers. Il peut convenir à de jeunes entrepreneurs ambitieux à titre individuel ou en association (société commerciale). Le métier de fournisseur peut être associé ou non à la vente d’intrants (boutiques d’intrants). Pour les jeunes de Vélingara, le métier de vendeurs d’intrants est facilement accessible. La vente d’intrants peut être associée à d’autres spécialités agricoles : semences diverses, pesticides, petit matériel de maraîchage, sacherie, etc…

Prestataire en matériel agricole et équipements post récolte : C’est un métier à consolider. Il est exigeant en ressources (les tracteurs, batteuses à riz et décortiqueuses coûtent chers) et demande une gestion minutieuse du matériel et des comptes. Le développement de ce métier sera accompagné de l’émergence de deux métiers associés : les métiers de mécanicien tractoriste et d’opérateur de batteuse, décortiqueuse et faucheuse.

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Production de semences de riz Description du créneau Métiers associés

Consistance : La production de semences est une filière professionnelle régit par une réglementation rigoureuse et qui s’appuie sur une déontologie et un ensemble de règles, savoirs faire stabilisés et de moyens pour faire face aux exigences du produit. Ce créneau concerne : - La production de semences de pré

base par l’ISRA - La production de semences par des

multiplicateurs sous contrat avec des opérateurs semenciers agréés.

- La production de semences destinées aux producteurs de riz.

Intérêt : C’est un créneau porteur pour ses acteurs. Il contribue aux performances de la filière riz. C’est aussi un vecteur indirect de la professionnalisation de la filière riz.

Producteur de semences de riz : Il s’agit d’un métier à consolider. Le producteur de semences de riz est un agriculteur spécialisé dans la production de semences de riz. Il travaille en réseau (avec ses pairs) et doit se conformer à la législation semencière. La rentabilité est bonne et ce métier pourrait intéresser des jeunes diplômés et de jeunes entrepreneurs ruraux. Opérateur semencier : C’est un métier à consolider et à diffuser auprès de jeunes entrepreneurs diplômés. Il nécessite des ressources financières et de bonnes aptitudes commerciales. L’opérateur semencier assure une fonction de consolidateur en matière de semences de riz. Il développe un réseau de producteurs semenciers avec lesquels il conclue des contrats de production. Le marché des semences de riz est ouvert : niveau local, régional et national. Le métier peut être ouvert aux producteurs de semences (GIE, Société commerciale) et à des femmes entreprenantes. Contrôleurs des semences : C’est un métier qui consiste à assurer le suivi technique des producteurs de semences de riz. Le postulant doit être diplômé d’une école d’agriculture, passé nu test, il est formé et agréé par le service semencier (DISEM). Les possibilités peuvent être estimées à 1 ou 2 contrôleurs semenciers par communauté rurale.

Commercialisation du riz Description du créneau Métiers associés

Consistance : La commercialisation du riz met en présence plusieurs acteurs et chacun y gagne. C’est un créneau porteur et dynamique surtout dans le cas de rapports « Win - Win ». Intérêt : La commercialisation permet la mise en marché du riz (les semences ont un marché spécifique). Elle se fait à différents niveaux et contribue à la dynamique économique locale et facilite l’approvisionnement des ménages. Les taxes perçues sur l’activité (louma) et les transactions commerciales sont des revenus importants pour les collectivités locales et l’état.

Consolidateur ou collecteur : La professionnalisation de la filière aboutira à l’émergence d’un acteur important pour regrouper les offres dispersées dans chaque zone en vue de fournir le grossiste, le rizier ou l’opérateur économique. Le consolidateur peut prendre les services de jeunes du village comme démarcheur pour nouer les contacts avec les producteurs. Ce sont deux métiers similaires à promouvoir. Il s’agit d’intermédiaires commerciaux et de distributeurs de riz. Le métier peut être individuel ou collectif (GIE, société). Leur rentabilité est établie et leurs possibilités d’extension grandes. Distributeur/ kiosquiste : C’est un métier de vendeur à des échelles différentes. Le distributeur se spécialise dans la distribution à large échelle du riz blanc. Le kiosquiste occupe l’espace de proximité avec les consommateurs. Transporteur : C’est un métier transversal non spécifique au riz, mais qui pourrait l’être. Il est exigeant en ressources et c’est un métier à risques pour les novices.

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Transformation du riz

Description du créneau Métiers associés Consistance : Il s’agit d’un créneau insuffisamment exploré par les acteurs économiques. Il permet de donner une valeur ajoutée au riz paddy en le transformant en produits finis. Intérêt : Le créneau est source de création de richesses. Il est porteur de challenge dans le domaine du consommé local. Il est aussi un challenge pour les femmes qui veulent aussi concrétiser leurs rôles d’acteurs économiques. La transformation du riz est enfin un challenge pour « l’industrialisation » locale et régionale.

Gestionnaire d’unité de transformation : Il s’agit d’un nouveau métier dont la mission est de manager une unité de transformation comprenant un personnel, du matériel de production, etc. Il manage la qualité, adapte l’offre à la demande, assure la gestion comptable et financière, conseille sur les investissements, etc. Il est sous l’autorité du président de comité de gestion ou du propriétaire de l’unité (qui peut être lui même). C’est un salarié dont la promotion va dépendre de ses performances économiques. C’est un métier ouvert aux jeunes et aux femmes diplômés ou qualifiés. Conseiller en gestion : C’est un nouveau métier dans le domaine des PME. Il peut travailler en prestataire de service dans les domaines de la comptabilité, de la gestion et de l’analyse économique. Il donne des conseils aux entrepreneurs en transformation du riz et peut chercher pour eux des informations stratégiques. C’est un métier ouvert aux jeunes et aux femmes diplômés ou qualifiés. Opérateur ou conducteur d’une décortiqueuse : C’est un métier à consolider. Il ne s’agira plus du simple conducteur de décortiqueur, mais d’un métier bâti sur la base d’une déontologie et de compétences spécifiques. L’opérateur travaille au niveau d’unités de transformation à riz. C’est un métier généralement occupé par des hommes, mais il reste ouvert pour les jeunes femmes Etuveuse : L’étuveuse transforme le riz en lui donnant une valeur nutritive plus élevée et en améliorant son rendement à l’usinage. Ce métier est pratiqué par les femmes et constitue une source de revenus. Maintenancier des équipements : Les équipements de transformation sont marqués par des pannes fréquentes qui limitent leurs performances. Le développement du créneau doit s’accompagner de l’émergence de ce nouveau métier. HBM est disponible à assurer une formation qualifiante de mécaniciens ruraux dans la maintenance des équipements de transformation et post récolte (batteuses, décortiqueuses). Le métier est ouvert aux jeunes et à des femmes mécaniciennes qui peuvent y avoir un avantage comparatif.

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IV.3 OPPORTUNITES D’AFFAIRES POUR LE MAÏS La relance de la filière maïs s’appuie sur les nombreuses opportunités d’affaires qu’elle offre aux acteurs économiques, notamment les femmes et les jeunes. Ces opportunités d’affaires dans le cadre de la professionnalisation de la filière, consolident ou favorisent l’émergence de nouveaux métiers. Nous présentons ci-dessous des fiches de créneaux porteurs et les principaux métiers qui leurs sont liés47.

Production de maïs marchand Description du créneau Métiers associés

Consistance : Le créneau porte sur la production de maïs marchand, c'est-à-dire majoritairement destiné à la vente en maïs grain ou sous forme de maïs concassé pour les provendiers, emboucheurs et aviculteurs. Il s’agit d’une production intensive basée sur une combinaison judicieuse d’amendements organiques, phosphocalciques et de complémentation minérale. Intérêt : La rentabilité économique du créneau est assurée quoi que les aléas du climat puissent influer sur les performances. Le créneau est pourvoyeur d’emplois et contribue au développement local. En effet, c’est un créneau moteur en ce qu’il entraîne le développement d’autres segments et secteurs (commercialisation, transformation, approvisionnement, artisanat rural, etc…). Les performances possibles : Selon le type de variétés, 3 à 5 tonnes à l’hectare avec une moyenne de 4 tonnes/ha. Il y a des possibilités d’extension et de diversification. Parallèlement à la production saisonnière de maïs, le promoteur a la possibilité de valorisation des résidus en associant à son activité principale, une activité secondaire d’embouche : les résidus d’1 ha (1 500Kg Ms au moins) pourront alimenter (aliment grossier) en embouche 3 bovins. Un "hache paille" manuel48 permet de produire en

Producteur de maïs marchand : Il s’agit d’un agriculteur professionnel dans la culture du maïs destiné à la commercialisation. Il investit dans son équipement, établit des plans de campagne basés sur des calculs économiques. Il s’associe avec ses pairs pour une bonne gestion de l’offre, défendre leurs intérêts, accéder au crédit et faciliter les mises en marché. La rentabilité est assurée (voir fiche de comptabilité en annexe) et peut augmenter. C’est un métier à consolider et à promouvoir auprès des jeunes plus sensibles aux défis et aux changements. Conseiller agricole/conseiller en gestion : C’est un métier valorisant pour les jeunes diplômés et animateurs d’association. Le conseiller aide l’agriculteur dans ses choix techniques, l’élaboration de plans de campagne, la comptabilité et les calculs économiques. C’est un métier dans lequel les femmes peuvent s’épanouir. Artisan en matériel agricole : C’est un métier à consolider car ces artisans existent. Il s’agit de professionnels qui s’engagent dans la fabrication de pièces travaillantes, de châssis, etc. Ils feront également de la réparation de matériels défectueux ou leur maintenance. Certaines demandes nécessiteront de l’ingéniosité en matière de

47 Les fiches de compte sont jointes en annexe 48 Mis au point par l’ISRA en 87/88 est un matériel simple à fabriquer localement. 2 adultes produisent en une heure la ration journalière de 4 bovins adultes. C’est un matériel utilisé dans le bassin arachidier où les tiges de mil sont destinées aussi à l’alimentation du bétail. Son coûts est de 50 000 CFA environ.

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Production de maïs marchand Description du créneau Métiers associés

une heure, l’alimentation journalière de 4 bovins adultes. De plus, les résidus peuvent être valorisés en énergie (biogaz, combustible), compost, litières animales. Installation : La filière maïs dispose dorénavant d’un cadre institutionnel favorable à l’installation dans ce créneau. L’installation de jeunes promoteurs est facilitée par l’attribution des terres nécessaires par la collectivité locale. De même, les services déconcentrés de l’état (appui conseil) sont disponibles pour l’accompagnement technique des promoteurs. Investissements et approvisionnement : Plusieurs options sont possibles pour le financement des promoteurs. Les charges d’installation sont modestes et la consolidation de l’équipement pourra se faire en fonction de l’extension de l’activité. L’approvisionnement en intrants se fera de manière groupée ou en s’appuyant sur les fournisseurs actuels. Marché : Une demande solvable de prés de 100 milles tonnes existe notamment au niveau des provendiers (49%) et de l’industrie agro alimentaire (33%). Le maïs local a une importante part de marché à y gagner directement ou par le biais des consolidateurs et des commerçants grossistes déjà présents dans la grande distribution du maïs.

Evolution du Marché local de Maïs (Demande locale).

conception (par exemple, un mini silo à grain). HBM est disponible pour accompagner leur formation en « chantier école ». Fournisseur et vendeur d’intrants : Le métier de fournisseur d’intrants est exigeant en moyens matériels et financiers. Il peut convenir à de jeunes entrepreneurs ambitieux à titre individuel ou en association (société commerciale). Le métier de fournisseur peut être associé ou non à la vente directe d’intrants (boutiques d’intrants). Pour les jeunes de Médina Yoro Foulah, le métier de vendeurs d’intrants est facilement accessible. La vente d’intrants peut être associée à d’autres spécialités agricoles : semences diverses, pesticides, petit matériel de maraîchage, sacherie, etc. Prestataire en matériel agricole et post récolte C’est un métier à consolider. Il est exigeant en ressources (les tracteurs et égreneuses coûtent chers) et demande une gestion minutieuse du matériel et des comptes. Le développement de ce métier sera accompagné de l’émergence de deux métiers associés : les métiers de mécanicien tractoriste et de conducteur d’égreneuses à maïs.

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Production de semences de maïs Description du créneau Métiers associés

Consistance : La production de semences est une filière professionnelle régie par une réglementation rigoureuse et qui s’appuie sur une déontologie et un ensemble de savoirs faire stabilisés. Ce créneau concerne : - La production de semences de base en rapport avec

l’ISRA - La production de semences sous contrat en rapport

avec des opérateurs semenciers - La production de semences destinées aux

producteurs de maïs. Intérêt : C’est un créneau porteur pour ses acteurs. Il contribue aux performances de la filière maïs. C’est aussi un vecteur indirect de la professionnalisation de la filière maïs. Performances possibles : De hautes performances peuvent être obtenues, mais on stabilisera le rendement moyen à 4 tonnes/ha et un minimum de 5 ha emblavés. La production hivernale de semences sera accompagnée d’activités secondaires comme l’embouche où la création de richesse par la valorisation des résidus sous formes diverses (biogaz, combustible, compost, etc…). Installation : Le cadre institutionnel et législatif est favorable à l’installation dans ce créneau. L’attribution des terres nécessaires sera facilitée par la collectivité locale et les services déconcentrés de l’état (appui conseil) apporteront aux promoteurs l’accompagnement technique requis. Investissements et approvisionnement : Les investissements sont modestes. L’approvisionnement en intrants se fera de manière groupée ou en s’appuyant sur les fournisseurs actuels. L’ISRA et le service semencier sont les partenaires centraux dans ce créneau. Marché : La culture du maïs utilise de plus en plus des semences sélectionnées de qualité. En se basant sur le profil des campagnes agricoles, la demande potentielle en semences de maïs, se présente comme suit : au niveau national il varie entre 1 200 tonnes (hypothèse faible) et 4 500 tonnes (hypothèse forte) ; au niveau de la région de Kolda : 300 tonnes (hypothèse faible) et 1 300 tonnes (hypothèse forte). La part de marché des semences sélectionnées (hors semences communautaires) peut être estimée à 20% des besoins totaux de semences soit prés de 700 tonnes au niveau national et 160 tonnes au niveau régional.

Producteur de semences de maïs : Il s’agit d’un métier à consolider. Le producteur de semences de maïs est un agriculteur spécialisé dans la production de semences de maïs. Il travaille en réseau (avec ses pairs) et doit se conformer à la législation semencière. La rentabilité est bonne et ce métier pourrait intéresser des jeunes diplômés et de jeunes entrepreneurs ruraux. Opérateur semencier : C’est un métier à consolider et à diffuser auprès de jeunes entrepreneurs diplômés. Il nécessite des ressources financières et de bonnes aptitudes commerciales. L’opérateur semencier assure une fonction de consolidateur en matière de semences de maïs. Il développe un réseau de producteurs semenciers avec lesquels il conclue des contrats de production. Le marché des semences de maïs est ouvert : niveau local, régional et national. Le métier peut être ouvert aux producteurs de semences (GIE, Société commerciale) et à des femmes entreprenantes. Contrôleurs des semences : C’est un métier qui consiste à assurer le suivi technique des producteurs de semences de maïs. Le postulant est formé et agréé par le service semencier (DISEM). Les possibilités peuvent être estimées à 3 ou 4 contrôleurs semenciers par communauté rurale.

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Commercialisation du maïs Description du créneau Métiers associés

Consistance : La commercialisation du maïs met en présence plusieurs acteurs dont chacun y gagne. C’est un créneau porteur et dynamique surtout dans le cas de rapports « gagnant - gagnant ». Intérêt : La commercialisation permet la mise en marché du maïs marchand (les semences ont un marché spécifique). Elle se fait à différents niveaux et contribue à la dynamique économique locale et facilite l’approvisionnement des ménages. Les taxes perçues sur l’activité (louma) et les transactions commerciales sont des revenus importants pour les collectivités locales et l’état. Performances possibles : Le créneau est porteur pour tous les acteurs. Mais le niveau de marge varie en fonction de la position du promoteur dans la chaîne de commercialisation : de 19 frs à 51 francs au kg de maïs. Installation : L’installation de promoteurs dans le créneau nécessite un fond de roulement consistant. La libéralisation du commerce offre un cadre favorable pour l’installation des promoteurs ou la consolidation des activités des opérateurs actuels. Investissements et approvisionnement : En dehors du fonds de roulement, l’activité nécessite des investissements en matière de logistique (transport ou déplacement), de capacité de stockage et du matériel de pesée. L’approvisionnement en sacherie se fera en gros au niveau des industries spécialisées dans ce domaine. Marché : Les besoins en maïs des industriels portent sur 100 000 tonnes. 80 000 tonnes sont importées et déjà 20 000 tonnes sous couverts par le maïs local. Des parts de marché sont à gagner sur les deux tableaux, d’autant que les prix du maïs local sont compétitifs et le seront d’avantage avec la perturbation probable du marché mondial de maïs. La seule exigence des importateurs est la garantie de la régularité des approvisionnements en temps et en volume. En outre, la commercialisation concerne aussi la distribution du maïs local des zones de production vers les zones déficitaires. Ce qui place la région et le département de Médina Yoro Foulah en situation très favorable.

Gérant de coopérative : La professionnalisation de la filière aboutira à la création d’une coopérative maïzicole ou d’une organisation similaire. Le gérant de coopérative est un métier important en devenir. C’est le gérant de coopérative qui assure la gestion de la coopérative au nom de ses membres. Il est ouvert aux jeunes et aux femmes. Animateur de coopérative : Les dynamiques coopératives doivent être entretenues par une animation constante. Aussi, le métier d’animateur de coopérative maïzicole est en devenir. Il doit accompagner le processus d’organisation des producteurs de maïs. Il est ouvert aux jeunes, mais surtout aux femmes qui disposent d’un avantage comparatif. Consolidateur et Commerçant grossiste : Ce sont deux métiers similaires à promouvoir. Il s’agit d’intermédiaires commerciaux et de distributeurs de maïs. Le métier peut être individuel ou collectif (GIE, société). Leur rentabilité est établie et leurs possibilités d’extension sont grandes. Transporteur : C’est un métier transversal non spécifique au maïs mais qui pourrait l’être. Il est exigeant en ressources et c’est un métier à risques pour les novices.

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Transformation du maïs Description du créneau Métiers associés

Consistance : Il s’agit d’un créneau insuffisamment exploré par les acteurs économiques. Il permet de donner une valeur ajoutée au maïs grain en le transformant en produits semi finis ou en produits finis. C’est un créneau surtout dominé par la transformation artisanale, les groupements féminins et des privés. Intérêt : Le créneau est source de création de richesses et de diversification des produits du maïs. Il est porteur de challenges dans le domaine du « consommé local » et de la promotion des spécialités à base de maïs. Il est également un challenge pour les femmes qui veulent aussi concrétiser leurs rôles d’acteurs économiques. La transformation du maïs est enfin un challenge pour « l’industrialisation » locale et régionale. Performances possibles : Les niveaux de performance des unités de transformation sont variables en fonction du type d’équipement : une minoterie peut traiter 200 tonnes environ par an, les moulins de 250 à 300 kg à l’heure. Installation : L’installation de promoteurs dans ce créneau est aisée. L’accès à un terrain sera facilité par la collectivité locale. Les services d’appui conseil accompagneront le promoteur dans ses activités de production et de mise en marché. Investissements et approvisionnement : Un fournisseur d’équipements de transformation existe au niveau régional et a manifesté sa disponibilité à garantir la formation et le suivi post vente. Il faut en investissement, prévoir le bâtiment de production, un magasin de stockage du maïs brut, un magasin de stockage des produits finis et la chaîne de production (maïs concassé, brisures de maïs, semoules et farines de maïs). Des formats en combinés existent.

Gestionnaire d’unité de transformation : Il s’agit d’un nouveau métier dont la mission est de manager une unité de transformation comprenant un personnel, du matériel de production, etc. Il manage la qualité, adapte l’offre à la demande, assure la gestion comptable et financière, conseille sur les investissements, etc. Il est sous l’autorité du président du comité de gestion ou du propriétaire de l’unité (qui peut être lui même). C’est un salarié dont la promotion va dépendre de ses performances économiques. C’est un métier ouvert aux jeunes et aux femmes diplômés ou qualifiés. Conseiller de gestion : C’est un nouveau métier dans le domaine des PME. Il peut travailler en prestataire de service dans les domaines de la comptabilité, de la gestion et de l’analyse économique. Il donne des conseils aux entrepreneurs en transformation du maïs et peut chercher pour eux des informations stratégiques. C’est un métier ouvert aux jeunes et aux femmes diplômés ou qualifiés. Meunier : C’est un métier à consolider. Il ne s’agira plus du simple conducteur de moulin, mais d’un métier bâti sur la base d’une déontologie et de compétences spécifiques. Le meunier travaille au niveau d’unités de transformation, de moulins ou d’égreneuses à maïs. C’est un métier généralement occupé par des hommes, mais il reste ouvert pour les jeunes femmes. Agent commercial : L’agent commercial est un métier nouveau dans le cadre de la mise en marché des produits du maïs. Il est central dans l’essor du créneau. Il promeut les produits, cherche et élargit les débouchés, et fidélise la clientèle. Le métier demande de la disponibilité, de la créativité et une bonne aptitude en relation humaine et commerciale. Il est ouvert aux jeunes, mais les femmes y ont un avantage comparatif certain. Distributeur/Kiosquiste : C’est un métier de vendeur à des échelles différentes. Le distributeur se spécialise dans la distribution à large échelle des produits transformés. Le kiosquiste occupe l’espace de proximité avec les consommateurs.

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Transformation du maïs Description du créneau Métiers associés

Marché : La demande en maïs transformé est importante et peut croître rapidement avec les industries agro alimentaires et les provendiers dont les besoins en brisures de maïs et maïs concassé n’attirent pas encore la transformation artisanale. Le marché régional offre aussi des débouchés intéressants (provende locale, restaurateurs, ménages, transformation domestiques, etc.).

Maintenancier des équipements : Les équipements de transformation sont menacés par des pannes fréquentes qui limitent leurs performances. Le développement du créneau doit s’accompagner de l’émergence de ce nouveau métier. HBM est disponible à assurer une formation qualifiante d e mécaniciens ruraux dans la maintenance des équipements de transformation et post récolte (égreneuses). Le métier est ouvert aux jeunes et des femmes mécaniciennes peuvent y avoir un avantage comparatif.

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ANNEXES

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Etude rentabilité décortiqueuse à riz Le schéma de financement

Rubrique Montant Investissements Fonds de roulement

3 717 000 567 500

Coût global du projet 4 284 500 Apport personnel en liquide (20 %) 856900 Prêt 3 427 600

Montant à emprunter : 3 427 600F CFA Taux d’intérêt : 12 % Durée : 02 ans Taux d’actualisation : 12% Amortissement investissement : 7 ans Montant investissement : 3 717 000F CFA Le Prix Le coût de prestation est de 25F CFA, le kg. Ce prix tient compte des charges liées à l’exploitation de la décortiqueuse. Il s’agit du gasoil, des frais d’entretien et de maintenance. Le prix peut évoluer en fonction des charges variables telles que le carburant et l’huile. Quantité prévue pour le décorticage par jour : 2 000 kg 80 jours de travail Rubriques Poids (kg) Montant/jour Nombre de jours

d’exploitation par saison Montant/Saison (F CFA)

Décortiqueuse 2 000 60 000 80 4 800 000 Frais liés à l’exploitation d’une décortiqueuse Le total des charges de fonctionnement liées à l’activité de décorticage est résumé dans le tableau suivant : Rubriques Quantité P.U. Montant/jour Montant Pour

240 ha/par campagne

Achat carburant 120 800 10 960 000 Coût de prestation du gérant 120 2 500 300 000 Frais d’entretien 120 000 Frais de publicité 20 000 Frais de téléphone 15 000 Fournitures consommées 5 000 Assurances 50 000 TOTAL 1 470 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 109

Besoins en fonds de roulement Pour faire face aux charges de fonctionnement, le promoteur a besoin d’un fonds de roulement de 567 500F CFA représentant un quart des charges prévues pour la première campagne. Rubriques Quantité Prix

Unitaire Montant/jour (F CFA)

Montant Pour 240 ha/par campagne

Achat carburant 120 800 10 960 000 Cout de prestation du gérant 120 2 500 300 000 Frais d’entretien 120 000 Frais de publicité 20 000 Frais de téléphone 15 000 Fournitures consommées 5 000 Assurances 50 000 Frais de transport 500 000 Divers 300 000 TOTAL 2 270 000 Soit 567 500F CFA représentant le quart des charges prévues pour un marché de décorticage pour toute une saison. QUANTITES DECORTIQUEES PAR ANNEE

Année 1 160 Tonnes Année 2 168 Tonnes Année 3 176 Tonnes Année 4 184 Tonnes Année 5 192 Tonnes

Etude rentabilité d’une décortiqueuse à riz

Investissement 3 717 000 Fonds de roulement 567 500 Coût global du projet 4 284 500 Apport personnel 856 900 Emprunt 3 427 600

1) Tableau d'amortissement du prêt Année Emprunt Remboursement Intérêt Annuité

1 3 427 600 1 142 533 411 312 1 553 845 2 2 285 066 1 142 533 274 208 1 416 741 3 1 142 533 1 142 533 137 104 1 279 637 3 427 600 822 624 4 250 224

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 110

Décaissement dû au titre de l’investissement Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Recettes 4 000 000 4 200 000 4 400 000 4 600 000 4 800 000 5 000 000 5 200 000 Charges 2 120 000 2 332 000 2 489 600 2 656 660 2 834 126 3 023 039 3 224 542 Achat carburant 960 000 1 056 000 1 104 000 1 152 000 1 200 000 1 248 000 1 296 000 Coût de prestation 300 000 330 000 345 000 360 000 375 000 390 000 405 000 Frais d'entretien 120 000 132 000 145 200 159 720 175 692 193 261 212 587 Frais de publicité 20 000 22 000 24 200 26 620 29 282 32 210 35 431 Frais de téléphone 15 000 16 500 18 150 19 965 21 962 24 157,65 26 573,42 Fournitures consommées 5 000 5 500 6 050 6 655 7 321 8 052,55 8 857,805 Assurances 50 000 55 000 60 500 66 550 73 205 80 526 88 578 Frais de transport 500 000 550 000 605 000 665 500 732 050 805 255 885 781 Divers 150 000 165 000 181 500 199 650 219 615 241 577 265 734 Marge encaissée 1 880 000 1 868 000 1 910 400 1 943 340 1 965 874 1 976 961 1 975 458 Autre Amortissement machine 531 000 531 000 531 000 531 000 531 000 531 000 531 000 Intérêts versés 411 312 274 208 137 104 0 0 Résultat avant impôt 937 688 1 062 792 1 242 296 1 412 340 1 434 874 1 445 961 1 444 458 IS Résultat après impôt 937 688 1 062 792 1 242 296 1 412 340 1 434 874 1 445 961 1 444 458

Cash Flow

Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7

Décaissement 856 900 Marge encaissée

1 880 000

1 868 000 1 910 400 1 943 340

1 965 874

1 976 961 1 975 458

Anuitée 1 553

845 1 416

741 1 279 637 0 0 IS 0 0 0 0 0 0 0

Cash flows 326 155 451 259 630 763 1 943 340 1 965

874 1 976

961 1 975 458 Actualisation 12% 1 1,12 1,2544 1,404 928 1,573 519

1,762 342

1,973 823 2,210 681

Cash flows actualises

-856 900

291 209,5

359 740,6 448 964,4 1 235 028

1 115 490

1 001 590 893 596,7

VAN 4 488

719

TRI Cash flow 0,69 0,7 326 155 1,69 192 990,9 1,7 191 855,6863 451 259 2,8561 157 998,2 2,89 156 144,8674 630 763 4,826 809 130 679 4,913 128 386,4577 1 943 340 8,157 307 21 238 233 8,3521 232 676,8118 1 965 874 13,785 849 18 142 600,9 14,198 57 138 455,7741 Somme 862 502 847 519,5972 Fonds propres investis 856 900 TRI : 70%

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 111

FICHE SYNOPTIQUE DES PROJETS DE PRODUCTION DE MAÏS MARCHAND

OPTION 1 : PRODUCTION INTEGREE DE MAÏS MARCHAND Hypothèses : - 15 ha de maïs en culture intensive - Valorisation des résidus de récolte par l’embouche bovine en stabulation permanente - Crédit à 7,5% sans apport personnel du promoteur - Durée prêt : 5 ans

TABLEAU DES INVESTISSEMENTS

Rubriques Quantité Coût unitaire

(F CFA) Coût total

(F CFA)

Durée de vie (ans)

Amortissement annuel (F CFA)

Infrastructures Aire de stockage 1 300 000 300 000 5 60 000 Magasin de stockage 1 700 000 700 000 10 70 000 Atelier d'embouche 1 250 000 250 000 5 50 000 Grillage 50 1 700 85 000 5 17 000 Total Infrastructures 1 335 000 197 000 Matériel d'exploitation Matériel de labour 1 90 000 90 000 5 18 000 Matériel de semis 2 178 500 357 000 5 71 400 Matériel de sarclobinage 2 84 000 168 000 5 33 600 Matériel de buttage 2 49 500 99 000 5 19 800 Charrette 1 248 000 248 000 5 49 600 Matériel de traitement 2 60 000 120 000 5 24 000 Bœufs de trait 4 135 000 540 000 5 108 000 Chevaux de trait 2 225 000 450 000 5 90 000 Petits matériels 1 150 000 150 000 5 30 000 Matériels d'embouche 1 500 000 500 000 5 100 000 Total matériel d'exploitation 2 722 000 544 400 Total général Investissements 4 057 000 741 400

Tableau DES CHARGES D'EXPLOITATION

(BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT)

Désignation Unités Quantité Coût unitaire

(F CFA Coût/année (F CFA) Engrais de fond kg 90 16 000 1 440 000 Urée kg 60 14 000 840 000 Semences kg 240 750 180 000 Herbicide litre 60 4 000 240 000 Main d'œuvre temporaire homme/jour 15 15 000 225 000 Egrenage homme/jour 15 20 000 300 000 Conditionnement homme/jour 15 4 000 60 000 Fonds de roulement embouche tête 40 170 000 6 800 000 Total - 10 085 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 112

TABLEAU DES RECETTES D'EXPLOITATION

Désignation Quantités/an Prix unitaire (F CFA)

Recettes/an (F CFA)

Vente maïs grain (90% x 15 ha x 4 tonnes) 54 165 000 8 910 000 Vente animaux 40 205 000 8 200 000 Autres recettes 1 500 000 500 000 Total 17 610 000

TABLEAU 6 : PLAN DE FINANCEMENT

Désignation Montant (F CFA) Promoteur Financement extérieur (F

CFA) Infrastructures 1 335 000 0 1 335 000 Matériel d'exploitation 2 722 000 0 2 722 000 Besoins en Fonds de Roulement 10 085 000 8 385 000 1 700 000 Total 14 142 000 8 385 000 5 757 000

TABLEAU 8: COMPTE DE RESULTATS PREVISIONNEL Rubriques Années Année1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Recettes 17 610 000 17 610 000 17 610 000 17 610 000 17 610 000 Dépenses 10 085 000 10 085 000 10 085 000 10 085 000 10 085 000 Résultat d'exploitation 7 525 000 7 525 000 7 525 000 7 525 000 7 525 000 Frais financiers 431 775 357 439 277 527 191 622 99 274 Amortissement des investissements 741 400 741 400 741 400 741 400 741 400 Bénéfice net 6 351 825 6 426 161 6 506 073 6 591 978 6 684 326 Cash Flow 7 093 225 7 167 561 7 247 473 7 333 378 7 425 726 Cash Flow Cumulé 7 093 225 14 260 786 21 508 259 28 841 638 36 267 364

TABLEAU DE L’ECHEANCIER DE L’EMPRUNT Taux d’intérêt : 7,5% - Durée : 5 ans

Années Annuités (F CFA)

Intérêts (F CFA)

Capital dû (F CFA)

Capital remboursé (F CFA)

1 1 422 927 431 775 5 757 000 991 152 2 1 422 927 357 439 4 765 848 1 065 489 3 1 422 927 277 527 3 700 359 1 145 400 4 1 422 927 191 622 2 554 959 1 231 305 5 1 422 927 99 274 1 323 653 1 323 653

Total 7 114 636 1 357 636 5 757 000 5 757 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 113

OPTION 2 : PRODUCTION DE MAÏS MARCHAND

Hypothèses : - 15 ha de maïs en culture intensive - Crédit à 7,5% sans apport personnel du promoteur - Durée prêt : 5 ans

TABLEAU DES INVESTISSEMENTS

Rubriques Quantité Coût unitaire

(F CFA) Coût total

(F CFA) Durée de vie (an)

Amortissement annuel (F CFA)

Infrastructures Aire de stockage 1 300 000 300 000 5 60 000 Magasin de stockage 1 700 000 700 000 10 70 000 Grillage 50 1 700 85 000 5 17 000 Total Infrastructures 1 085 000 147 000 Matériel d'exploitation Matériel de labour 1 90 000 90 000 5 18 000 Matériel de semis 2 178 500 357 000 5 71 400 Matériel de sarclobinage 2 84 000 168 000 5 33 600 Matériel de buttage 2 49 500 99 000 5 19 800 Charrette 1 248 000 248 000 5 49 600 Matériel de traitement 2 60 000 120 000 5 24 000 Bœufs de trait 4 135 000 540 000 5 108 000 Chevaux de trait 2 225 000 450 000 5 90 000 Petits matériels 1 150 000 150 000 5 30 000 Total matériel d'exploitation 2 222 000 444 400 Total général Investissements 3 307 000 591 400

TABLEAU DES CHARGES D'EXPLOITATION (BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT)

Désignation Quantité Coût unitaire (F

CFA) Coût/année (F CFA)

Engrais de fond 90 16 000 1 440 000 Urée 60 14 000 840 000 Semences 240 750 180 000 Herbicide 60 4 000 240 000 Main d'œuvre temporaire 15 15 000 225 000 Egrenage 15 20 000 300 000 Conditionnement 15 4 000 60 000 Total 3 285 000

TABLEAU DU PLAN DE FINANCEMENT

Désignation Montant (F CFA) Promoteur Financement extérieur (F

CFA) Infrastructures 1 085 000 0 1 085 000 Matériel d'exploitation 2 222 000 0 2 222 000 Besoins en Fonds de Roulement 3 285 000 0 3 285 000 Total 6 592 000 0 6 592 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 114

TABLEAU DES RECETTES D'EXPLOITATION

Désignation Quantité/an

Prix unitaire (F CFA) Recettes/an (F CFA)

Vente maïs grain (90% x 15 ha x 4 t) 54 165 000 8 910 000 Autres recettes 1 500 000 500 000

Total 9 410 000

TABLEAU DU COMPTE DE RESULTATS PREVISIONNEL Rubriques Années Année1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Recettes 9 410 000 9 410 000 9 410 000 9 410 000 9 410 000 Dépenses 3 285 000 3 285 000 3 285 000 3 285 000 3 285 000 Résultat d'exploitation 6 125 000 6 125 000 6 125 000 6 125 000 6 125 000 Frais financiers 494 400 409 282 317 780 219 415 113 673 Amortissement investissements 591 400 591 400 591 400 591 400 591 400 Bénéfice net 5 039 200 5 124 318 5 215 820 5 314 185 5 419 927 Cash Flow 5 630 600 5 715 718 5 807 220 5 905 585 6 011 327

Cash Flow Cumulé 5 630 600 11 346

318 17 153 539 23 059 124 29 070 451

TABLEAU DE L’ECHEANCIER DE L’EMPRUNT Taux d’intérêt : 5% - Durée : 5 ans

Années Annuités (F CFA) Intérêts (F CFA) Capital dû (F CFA)

Capital remboursé

(F CFA) 1 1 629 310 494 400 6 592 000 1 134 910 2 1 629 310 409 282 5 457 090 1 220 028 3 1 629 310 317 780 4 237 062 1 311 530 4 1 629 310 219 415 2 925 532 1 409 895 5 1 629 310 113 673 1 515 637 1 515 637

Total 8 146 549 1 554 549 6 592 000 6 592 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 115

FICHE SYNOPTIQUE

DES PROJETS DE PRODUCTION DE SEMENCES DE MAÏS

OPTION 1 : PRODUCTION INTEGREE DE SEMENCES DE MAÏS Hypothèses : - 15 ha de maïs en culture intensive - Valorisation des résidus de récolte par l’embouche bovine en stabulation permanente - Crédit à 7,5% sans apport personnel du promoteur - Durée prêt : 5 ans

TABLEAU DES INVESTISSEMENTS

Rubriques Quantité Coût unitaire

(F CFA) Coût total (F

CFA) Durée de vie

(ans) Amortissement annuel (F CFA)

Infrastructures Aire de stockage 1 300 000 300 000 5 60 000 Magasin de stockage 1 700 000 700 000 10 70 000 Atelier d'embouche 1 250 000 250 000 5 50 000 Grillage 50 1 700 85 000 5 17 000 Total Infrastructures 1 335 000 197 000 Matériel d'exploitation Matériel de labour 1 90 000 90 000 5 18 000 Matériel de semis 2 178 500 357 000 5 71 400 Matériel de Sarclobinage 2 84 000 168 000 5 33 600 Matériel de buttage 2 49 500 99 000 5 19 800 Charrette 1 248 000 248 000 5 49 600 Matériel de traitement 2 60 000 120 000 5 24 000 Bœufs de trait 4 135 000 540 000 5 108 000 Chevaux de trait 2 225 000 450 000 5 90 000 Petits matériels 1 150 000 150 000 5 30 000 Matériels d'embouche 1 500 000 500 000 5 100 000 Total matériel d'exploitation 2 722 000 544 400 Total général Investissements 4 057 000 741 400

TABLEAU 3 : CHARGES D'EXPLOITATION (BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT)

Désignation Quantité Coût unitaire (F

CFA) Coût/année

(F CFA)

Engrais de fond 90 16 000 1 440 000 Urée 60 14 000 840 000 Semences 240 170 40 800 Herbicide 60 4 000 240 000 Main d'œuvre temporaire 15 25 000 375 000 Egrenage 15 20 000 300 000 Conditionnement 15 10 000 150 000 Fonds de roulement embouche 40 170 000 6 800 000 Total 10 185 800

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 116

TABLEAU DU PLAN DE FINANCEMENT

Désignation Montant (F

CFA) Promoteur Financement

extérieur (F CFA) Infrastructures 1 335 000 0 1 335 000 Matériel d'exploitation 2 722 000 0 2 722 000 Besoins en Fonds de Roulement 10 185 800 8 485 800 1 700 000 Total 14 242 800 8 485 800 5 757 000

TABLEAU DES RECETTES D'EXPLOITATION

Désignation Quantité/année Prix unitaire (F CFA) Recettes/an (F CFA)

Vente semences maïs (95% x 15 ha x 4 t) 57 190 000 10 830 000 Vente animaux 40 205 000 8 200 000 Autres recettes 1 500 000 500 000

Total 19 530 000

TABLEAU DU COMPTE DE RESULTATS PREVISIONNEL Rubriques Années Année1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Recettes 19 530 000 19 530 000 19 530 000 19 530 000 19 530 000 Dépenses 10 185 800 10 185 800 10 185 800 10 185 800 10 185 800 Résultat d'exploitation 9 344 200 9 344 200 9 344 200 9 344 200 9 344 200 Frais financiers 431 775 357 439 277 527 191 622 99 274 Amortissement Investissements 741 400 741 400 741 400 741 400 741 400 Bénéfice net 8 171 025 8 245 361 8 325 273 8 411 178 8 503 526 Cash Flow 8 912 425 8 986 761 9 066 673 9 152 578 9 244 926 Cash Flow Cumulé 8 912 425 17 899 186 26 965 859 36 118 438 45 363 364

TABLEAU DE L’ECHEANCIER DE L’EMPRUNT Taux d’intérêt : 7,5% - Durée : 5 ans

Années Annuités (F

CFA) Intérêts (F CFA) Capital dû (F CFA)

Capital remboursé (F

CFA) 1 1 422 927 431 775 5 757 000 991 152 2 1 422 927 357 439 4 765 848 1 065 489 3 1 422 927 277 527 3 700 359 1 145 400 4 1 422 927 191 622 2 554 959 1 231 305 5 1 422 927 99 274 1 323 653 1 323 653

Total 7 114 636 1 357 636 5 757 000 5 757 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 117

OPTION 2 : PRODUCTION DE SEMENCES DE MAÏS

Hypothèses :

- 15 ha de maïs en culture intensive - Crédit à 7,5% sans apport personnel du promoteur - Durée prêt : 5 ans

TABLEAU DES INVESTISSEMENTS

Rubriques Quantité

Coût unitaire (F

CFA) Coût total

(F CFA) Durée de vie (ans)

Amortissement annuel (F CFA)

Infrastructures Aire de stockage 1 300 000 300 000 5 60 000 Magasin de stockage 1 700 000 700 000 10 70 000 Grillage 50 1 700 85 000 5 17 000 Total Infrastructures 1 085 000 147 000 Matériel d'exploitation Matériel de labour 1 90 000 90 000 5 18 000 Matériel de semis 2 178 500 357 000 5 71 400 Matériel de Sarclobinage 2 84 000 168 000 5 33 600 Matériel de buttage 2 49 500 99 000 5 19 800 Charrette 1 248 000 248 000 5 49 600 Matériel de traitement 2 60 000 120 000 5 24 000 Bœufs de trait 4 135 000 540 000 5 108 000 Chevaux de trait 2 225 000 450 000 5 90 000 Petits matériels 1 150 000 150 000 5 30 000 Total matériel d'exploitation 2 222 000 444 400 Total général Investissements 3 307 000 591 400

TABLEAU DES CHARGES D'EXPLOITATION (BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT)

Désignation Quantité Coût unitaire (F

CFA) Coût/année (F

CFA) Bergerie

Engrais de fond 90 16 000 1 440 000 Urée 60 14 000 840 000 Semences 240 170 40 800 Herbicide 60 4 000 240 000 Main d'œuvre temporaire 15 25 000 375 000 Egrenage 15 20 000 300 000 Conditionnement 15 10 000 150 000 Total 3 385 800

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 118

TABLEAU DU PLAN DE FINANCEMENT

Désignation Montant (F

CFA) Promoteur

Financement extérieur (F

CFA) Infrastructures 1 085 000 0 1 085 000 Matériel d'exploitation 2 222 000 0 2 222 000 Besoins en Fonds de Roulement 3 385 800 1 700 000 1 685 800 Total 6 692 800 1 700 000 4 992 800

TABLEAU DES RECETTES D'EXPLOITATION

Désignation Quantité/année Prix unitaire (F CFA)

Recettes/an (F CFA)

Vente semences maïs (95% x 15 ha x 4 t) 57 190 000 10 830 000 Autres recettes 1 500 000 500 000

Total 11 330 000

TABLEAU DU COMPTE DE RESULTATS PREVISIONNEL Rubriques Années Année1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5

Recettes 11 330 000 11 330 000 11 330

000 11 330 000 11 330 000 Dépenses 3 385 800 3 385 800 3 385 800 3 385 800 3 385 800 Résultat d'exploitation 7 944 200 7 944 200 7 944 200 7 944 200 7 944 200 Frais financiers 374 460 309 991 240 687 166 185 86 096 Amortissement investissements 591 400 591 400 591 400 591 400 591 400 Bénéfice net 6 978 340 7 042 809 7 112 113 7 186 615 7 266 704 Cash Flow 7 569 740 7 634 209 7 703 513 7 778 015 7 858 104

Cash Flow Cumulé 7 569 740 15 203 949 22 907

462 30 685 476 38 543 580

TABLEAU DE L’ECHEANCIER DE L’EMPRUNT Taux d’intérêt : 7,5% - Durée : 5 ans

Années Annuités (F

CFA) Intérêts (F

CFA) Capital dû (F

CFA)

Capital remboursé (F

CFA) 1 1 234 044 374 460 4 992 800 859 584 2 1 234 044 309 991 4 133 216 924 053 3 1 234 044 240 687 3 209 163 993 357 4 1 234 044 166 185 2 215 806 1 067 859 5 1 234 044 86 096 1 147 948 1 147 948

Total 6 170 220 1 177 420 4 992 800 4 992 800

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 119

FICHE SYNOPTIQUE DES PROJETS DE TRANSFORMATION ET VALORISATION DU MAÏS

OPTION 1 : PRESTATION EN TRANSFORMATION DU MAÏS

Hypothèses : - Mise en place d’un atelier de prestation en transformation, matériel combiné diesel - Consommation : 5 litres diesel à l’heure - Performances : 250 à 300 kg/heure - Quantité à traiter par an : 250 tonnes - Prix de la prestation : 25 frs/kg - Fonds de roulement pour un mois - Crédit à 7,5% sans apport personnel du promoteur - Durée prêt : 5 ans - Installation par le fournisseur

TABLEAU DES INVESTISSEMENTS

Rubriques Quantité Coût unitaire

(F CFA) Coût total

(F CFA) Durée de vie

(ans) Amortissement annuel (F CFA)

Infrastructures Atelier 1 600 000 600 000 10 60 000 Total Infrastructures 600 000 60 000 Matériel d'exploitation Moulin combiné 1 3 500 000 3 500 000 5 700 000 Matériel de pesée 1 50 000 50 000 5 10 000 Petits matériels 1 50 000 50 000 5 10 000 Total matériel d'exploitation 3 600 000 720 000 Total général Investissements 4 200 000 780 000

TABLEAU DES CHARGES D'EXPLOITATION (BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT)

Désignation Quantité Coût unitaire (F

CFA) Coût/année (F CFA) Carburant 4 000 800 3 200 000 Lubrifiants 12 10 000 120 000 Entretien et réparation 1 50 000 50 000 Main d'œuvre 12 20 000 240 000 Autres charges d'exploitation 1 50 000 50 000 Total 3 660 000

TABLEAU DU PLAN DE FINANCEMENT

Désignation Montant (F

CFA) Promoteur Financement extérieur

(F CFA) Infrastructures 600 000 0 600 000 Matériel d'exploitation 3 600 000 0 3 600 000 Besoins en Fonds de Roulement 3 660 000 3 260 000 400 000 Total 7 860 000 3 260 000 4 600 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 120

TABLEAU DES RECETTES D'EXPLOITATION

Désignation Quantité/année Prix unitaire (F CFA)

Recettes/an (F CFA)

Concassage et mouture 250 25 000 6 250 000 Autres recettes 1 200 000 200 000

Total 6 450 000

TABLEAU DU COMPTE DE RESULTATS PREVISIONNEL Rubriques Années Année1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Recettes 6 450 000 6 450 000 6 450 000 6 450 000 6 450 000 Dépenses 3 660 000 3 660 000 3 660 000 3 660 000 3 660 000 Résultat d'exploitation 2 790 000 2 790 000 2 790 000 2 790 000 2 790 000 Frais financiers 345 000 285 603 221 752 153 111 79 323 Amortissement investissements 780 000 780 000 780 000 780 000 780 000 Bénéfice net 1 665 000 1 724 397 1 788 248 1 856 889 1 930 677 Cash Flow 2 445 000 2 504 397 2 568 248 2 636 889 2 710 677

Cash Flow Cumulé 2 445 000 4 949 397 7 517 645 10 154

534 12 865 211

TABLEAU DE L’ECHEANCIER DE L’EMPRUNT Taux d’intérêt : 7,5% - Durée : 5 ans

Années Annuités (F

CFA) Intérêts (F

CFA) Capital dû (F

CFA)

Capital remboursé

(F CFA) 1 1 136 958 345 000 4 600 000 791 958 2 1 136 958 285 603 3 808 042 851 355 3 1 136 958 221 752 2 956 688 915 206 4 1 136 958 153 111 2 041 482 983 847 5 1 136 958 79 323 1 057 635 1 057 635

Total 5 684 789 1 084 789 4 600 000 4 600 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 121

OPTION 2 :

EXPLOITATION D’UNE UNITE DE TRANSFORMATION DE MAÏS EN PRODUITS SEMI FINIS ET FINIS

Hypothèses :

- Mise en place d’une unité de transformation de maïs en produits semi fini et finis - Marché domestique, distributeurs, provendiers - Vente : produits finis, semi finis, sous produits - Prix promotionnels - Prestation à la demande - Rendement : 70% - Pertes : 10% - Energie : électrique - Main d’œuvre : 3 personnes - Crédit à 7,5% sans apport personnel du promoteur - Durée prêt : 5 ans

TABLEAU DES INVESTISSEMENTS

Rubriques Quantit

é

Coût unitaire (F CFA)

Coût total (F CFA)

Durée de vie (ans)

Amortissement annuel (F CFA)

Infrastructures Atelier et annexes 1 2 500 000 2 500 000 10 250 000 Total Infrastructures 2 500 000 250 000 Matériel d'exploitation Moulin combiné 1 3 500 000 3 500 000 5 700 000 Matériel de pesée 1 100 000 100 000 5 20 000 Petits matériels 1 100 000 100 000 5 20 000 Total matériel d'exploitation 3 700 000 740 000 Total général Investissements 6 200 000 990 000

TABLEAU DES CHARGES D'EXPLOITATION (BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT)

Désignation Quantité Coût unitaire

(F CFA) Coût/année

(F CFA) Achat maïs (Tonnes) 500 165 000 82 500 000 Conditionnement 350 5 000 1 750 000 Electricité 12 50 000 600 000 Lubrifiants 12 10 000 120 000 Entretien réparation 1 75 000 75 000 Main d'œuvre (36 hommes/mois) 36 42 000 1 512 000 Autres charges d'exploitation 1 100 000 100 000 Total 86 657 000

TABLEAU DU PLAN DE FINANCEMENT

Désignation Montant (F CFA) Promoteur

Financement extérieur (F CFA)

Infrastructures 2 500 000 0 2 500 000 Matériel d'exploitation 3 700 000 0 3 700 000 Besoins en Fonds de Roulement 86 657 000 79 357 000 7 300 000 Total 92 857 000 79 357 000 13 500 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 122

TABLEAU DES RECETTES D'EXPLOITATION

Désignation Quantité/année Prix unitaire (F CFA)

Recettes/an (F CFA)

Vente produits finis et semis finis 210 375 000 78 750 000 Prestations 200 20 000 4 000 000 Vente sous produits (issues) 60 175 000 10 500 000 Total 93 250 000

TABLEAU DU COMPTE DE RESULTATS PREVISIONNEL Rubriques Années Année1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Recettes 93 250 000 93 250 000 93 250 000 93 250 000 93 250 000 Dépenses 86 657 000 86 657 000 86 657 000 86 657 000 86 657 000 Résultat d'exploitation 6 593 000 6 593 000 6 593 000 6 593 000 6 593 000 Frais financiers 1 012 500 838 183 650 793 449 348 232 795 Amortissement investissements 990 000 990 000 990 000 990 000 990 000 Bénéfice net 4 590 500 4 764 817 4 952 207 5 153 652 5 370 205 Cash Flow 5 580 500 5 754 817 5 942 207 6 143 652 6 360 205 Cash Flow Cumulé 5 580 500 11 335 317 17 277 524 23 421 176 29 781 382

TABLEAU DE L’ECHEANCIER DE L’EMPRUNT Taux d’intérêt : 7,5% - Durée : 5 ans

Années Annuités (F

CFA) Intérêts (F CFA) Capital dû (F CFA)

Capital remboursé

(F CFA) 1 3 336 724 1 012 500 13 500 000 2 324 224 2 3 336 724 838 183 11 175 776 2 498 540 3 3 336 724 650 793 8 677 236 2 685 931 4 3 336 724 449 348 5 991 305 2 887 376 5 3 336 724 232 795 3 103 929 3 103 929

Total 16 683 618 3 183 618 13 500 000 13 500 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 123

FICHE SYNOPTIQUE DU PROJET DE PRESTATION DE MATERIEL POST RECOLTE

Hypothèses :

- Mise en service d’une égreneuse - Volume annuel traité: 500 tonnes - Prix au kg : 12 francs (indexé sur celui de Bamtaare) - Fonctionnement par an : 5 mois - Crédit à 7,5% sans apport personnel du promoteur - Durée prêt : 5 ans

TABLEAU DES INVESTISSEMENTS

Rubriques Quantité

Coût unitaire (F CFA)

Coût total (F CFA)

Durée de vie (ans)

Amortissement annuel (F CFA)

Infrastructures Atelier amovible (tente) 1 200 000 200 000 5 40 000 Total Infrastructures 200 000 40 000 Matériel d'exploitation Egreneuse 1 4 000 000 4 000 000 5 800 000 Matériel de pesée 1 100 000 100 000 5 20 000 Animal de traction 1 225 000 225 000 5 45 000 Charrette 1 248 000 248 000 5 49 600 Petits matériels 1 100 000 100 000 5 20 000 Moto 1 400 000 400 000 5 80 000 Total matériel d'exploitation 5 073 000 1 014 600 Total général Investissements 5 273 000 1 054 600

TABLEAU DES CHARGES D'EXPLOITATION (BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT)

Désignation Quantité Coût unitaire

(F CFA) Coût/année

(F CFA) Carburant 1 250 800 1 000 000 Lubrifiants 5 20 000 100 000 Entretien réparation 1 20 000 20 000 Main d'œuvre (5 hommes/mois) 5 45 000 225 000 Autres charges d'exploitation 1 100 000 100 000 Total 1 445 000

TABLEAU DU PLAN DE FINANCEMENT

Désignation Montant (F CFA) Promoteur

Financement extérieur (F CFA)

Infrastructure 200 000 0 200 000 Matériel d'exploitation 5 073 000 0 5 073 000 Besoins en Fonds de Roulement 1 445 000 1 156 000 289 000 Total 6 718 000 1 156 000 5 562 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 124

TABLEAU DES RECETTES D'EXPLOITATION

Désignation Quantité/année Prix unitaire (F CFA) Recettes/an (F

CFA) Egrenage maïs 500 12 000 6 000 000 Autres recettes 1 500 000 500 000

Total 6 000 000

TABLEAU DU COMPTE DE RESULTATS PREVISIONNEL Rubriques Années

Année1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5

Recettes 6 000 000 6 000 000 6 000 000 6 000 000 6 000 000

Dépenses 1 445 000 1 445 000 1 445 000 1 445 000 1 445 000

Résultat d'exploitation 4 555 000 4 555 000 4 555 000 4 555 000

4 555 000

Frais financiers 417 150 345 331 268 127 185 131 95 911 Amortissement investissements 1 054 600 1 054 600 1 054 600 1 054 600

1 054 600

Bénéfice net 3 083 250 3 155 069 3 232 273 3 315 269 3 404 489

Cash Flow 4 137 850 4 209 669 4 286 873 4 369 869 4 459 089

Cash Flow Cumulé 4 137 850 8 347 519 12 634 392 17 004 261 21 463

349

TABLEAU DE L’ECHEANCIER DE L’EMPRUNT Taux d’intérêt : 7,5% - Durée : 5ans

Années Annuités (F

CFA) Intérêts (F

CFA) Capital dû (F

CFA)

Capital remboursé

(F CFA) 1 1 374 730 417 150 5 562 000 957 580 2 1 374 730 345 331 4 604 420 1 029 399 3 1 374 730 268 127 3 575 021 1 106 604 4 1 374 730 185 131 2 468 418 1 189 599 5 1 374 730 95 911 1 278 819 1 278 819

Total 6 873 651 1 311 651 5 562 000 5 562 000

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 125

PROJET INTEGRE RIZICULTURE / EMBOUCHE

TABLEAU: INVESTISSEMENTS

Rubriques Quantité

Coût unitaire (F CFA)

Coût total (F CFA)

Durée de vie (ans)

Amortissement annuel (F CFA)

Infrastructures Aire de stockage 1 300 000 300 000 5 60 000 Abris d'embouche 1 250 000 250 000 5 50 000 Grillage 50 1 700 85 000 5 17 000 Total Infrastructures 635 000 127 000 Matériel d'exploitation Matériel de labour 1 90 000 90 000 5 18 000 Matériel de semis 1 220 500 220 500 5 44 100 Matériel de sarclobinage 2 84 000 168 000 5 33 600 Charrette 1 248 000 248 000 5 49 600 Matériel de traitement 1 60 000 60 000 5 12 000 Bœufs de trait 4 135 000 540 000 5 108 000 Petits matériels 1 100 000 100 000 5 20 000 Matériels d'embouche 1 170 000 170 000 5 34 000 Total matériel d'exploitation 1 596 500 319 300 Total général Investissements 2 231 500 446 300

TABLEAU : CHARGES D'EXPLOITATION (BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT)

Désignation Quantité Coût unitaire (F

CFA) Coût/année

(F CFA) Engrais de fond 750 378 283 500 Urée 1 000 300 300 000 Semences 400 400 160 000 Herbicide 40 3 500 140 000 Main d'œuvre temporaire 10 15 000 150 000 Récolte 5 20 000 100 000 Battage 5 20 000 100 000 Conditionnement 5 12 500 62 500 Coût de transformation 17 500 25 437 500 Sacherie 228 200 45 600 Transport 228 200 45 600 Fonds de roulement embouche 15 170 000 2 550 000 Total 4 374 700

TABLEAU : PLAN DE FINANCEMENT

Désignation Montant (F CFA) Promoteur

Financement extérieur (F

CFA) Infrastructures 635 000 0 635 000 Matériel d'exploitation 1 596 500 0 1 596 500 Besoins en Fonds de Roulement 4 374 700 0 4 374 700 Total 6 606 200 0 6 606 200

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 126

TABLEAU : RECETTES D'EXPLOITATION

Désignation Quantité

Prix unitaire (F CFA)

Recettes/an (F CFA)

Vente Riz blanc (65% x 5 ha x 3,5 t) 11 270 000 3 078 000 Vente animaux 15 205 000 3 075 000 Autres recettes 1 100 000 100 000 Total 6 253 000

TABLEAU : COMPTE DE RESULTATS PREVISIONNEL Rubriques Années Année1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5

Recettes 6 253 000 6 253

000 6 253 000 6 253 000 6 253 000

Dépenses 4 374 700 4 374

700 4 374 700 4 374 700 4 374 700

Résultat d'exploitation 1 878 300 1 878

300 1 878 300 1 878 300 1 878 300 Frais financiers 495 465 410 163 318 464 219 888 113 918 Amortissement des Investissements 446 300 446 300 446 300 446 300 446 300

Bénéfice net 936 535 1 021

837 1 113 536 1 212 112 1 318 082

Cash Flow 1 382 835 1 468

137 1 559 836 1 658 412 1 764 382

Cash Flow Cumulé 1 382 835 2 850

972 4 410 807 6 069 220 7 833 602

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 127

FICHE SYNOPTIQUE DES PROJETS DE PRODUCTION DE SEMENCES DE RIZ

TABLEAU : INVESTISSEMENTS

Rubriques Quantité

Coût unitaire (F CFA)

Coût total (F CFA)

Durée de vie (ans)

Amortissement annuel (F CFA)

Infrastructures Aire de stockage 1 300 000 300 000 10 30 000 Magasin de stockage 1 1 750 000 1 750 000 10 175 000 Grillage 50 1 700 85 000 5 17 000 Total Infrastructures 2 135 000 222 000 Matériel d'exploitation Matériel de labour 1 90 000 90 000 5 18 000 Matériel de semis 1 220 500 220 500 5 44 100 Matériel de sarclobinage 2 84 000 168 000 5 33 600 Charrette 1 248 000 248 000 5 49 600 Matériel de traitement 1 60 000 60 000 5 12 000 Bœufs de trait 4 135 000 540 000 5 108 000 Petits matériels 1 100 000 100 000 5 20 000 Matériels d'embouche 1 170 000 170 000 5 34 000 Total matériel d'exploitation 1 596 500 319 300 Total général Investissements 3 731 500 541 300

TABLEAU : CHARGES D'EXPLOITATION (BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT) Désignation Quantité

Coût unitaire (F CFA)

Coût/année (F CFA)

Engrais de fond 750 378 283 500 Urée 1 000 300 300 000 Semences 400 500 200 000 Herbicide 40 3 500 140 000 Main d'œuvre temporaire 10 15 000 150 000 Récolte 5 20 000 100 000 Battage 5 20 000 100 000 Manutention 240 100 24 000 Transport semences 240 150 36 000 Transport aller/retour 228 200 45 600 Vignette 790 60 47 400 Conditionnement 16 15 000 240 000 Sacs de conditionnement 790 250 197 500 Frais d'analyse labo 2 5 000 10 000 Main d'œuvre 16 2 000 32 000 Total 1 906 000

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TABLEAU : PLAN DE FINANCEMENT

Désignation Montant (F CFA) Promoteur

Financement extérieur (F

CFA) Infrastructures 2 135 000 0 2 135 000 Matériel d'exploitation 1 596 500 0 1 596 500 Besoins en Fonds de Roulement 1 906 000 0 1 906 000 Total 5 637 500 0 5 637 500

TABLEAU : RECETTES D'EXPLOITATION

Désignation Quantité Prix unitaire (F CFA)

Recettes/an (F CFA)

Vente semences (90% x 5 ha x 3,5 t) 15 750 350 5 512 500 Total 5 512 500

TABLEAU : COMPTE DE RESULTATS PREVISIONNEL Rubriques Années Année1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Recettes 5 512 500 5 512 500 5 512 500 5 512 500 5 512 500 Dépenses 1 906 000 1 906 000 1 906 000 1 906 000 1 906 000 Résultat d'exploitation 3 606 500 3 606 500 3 606 500 3 606 500 3 606 500 Frais financiers 422 813 350 019 271 766 187 644 97 213 Amortissement Investissements 541 300 541 300 541 300 541 300 541 300 Bénéfice net 2 642 388 2 715 181 2 793 434 2 877 556 2 967 987 Cash Flow 3 183 688 3 256 481 3 334 734 3 418 856 3 509 287 Cash Flow Cumulé 3 183 688 6 440 168 9 774 902 13 193 758 16 703 045

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 129

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LISTE DES PERSONNES CONTACTEES

Prénoms et Noms Fonctions/institutions Zones/Lieux Dates Fatoumata Sy Chef DADEL ARD Kolda 12 et

15/03/ Alassane Sow Directeur ARD Kolda 15/03/ Moussa Kanté Chef antenne Bamtaare Kolda 12/03/ Mr Thiam Chef antenne SEDAB Kolda 12/03 Mr Guéye Chef service ARM Kolda 15/03/ Mr Thiam Inspecteur Régional CSA Kolda 16/03/ Mme Ndiaye Chef service régional

ANSD Kolda 13/03

Mr Seydi Directeur DRDR Kolda 13/03/02 Adja Aïssatou Bâ Présidente GIE PINAL Pata 14/03/02 Mr Kantousan SDDR Médina Yoro Foulah 14/03/02 Mr Gomis Chef service

départemental Eaux et Forêts

Médina Yoro Foulah 14/03/02

Alphousseyni Badji CADL Médina Yoro Foulah 14/03/ Amadou Diop Producteur de maïs Darou Kayel - Dinguiraye 14/03/ Mamadou Kâ Producteur de maïs Sinthiou Ifra - Dinguiraye 14/03/ Mamadou Coulibaly Producteur de maïs Saré Dickel - Fafacourou 13/03/ Kindy Coulibay Producteur de maïs Saré Dickel - Fafacourou 13/03/ Alassane Sabaly Producteur de maïs Médina Youssouf - Fafacourou 13/03/ Thiamelel Baldé Producteur de maïs Saré Sory - Fafacourou 13/03/ Boubacar Baldé Producteur de maïs Saré Bacary - Dinguiraye 14/03/ Boubacar Baldé Producteur de maïs Sinthiou Diabé - Dinguiraye 14/03/ Koulou Mballo Producteur de maïs Kognadji -Fafacourou 13/03/ Abdoulaye Kâ Producteur de maïs Sinthiou Ifra - Dinguiraye 15/03/ Bassirou Diallo Producteur de maïs Sinthiou Ifra - Dinguiraye 15/03/ Maoudo Khouma Producteur de maïs Darou Khouméne – Dinguiraye 15/03/ Hogo Kandé Producteur de maïs Sangourlé – Dinguiraye 15/03/ Idy Diop Producteur de maïs Saradou - Dinguiraye 15/03/ Talata Diamanka Producteur de maïs Fafacourou – CR Fafacourou 15/03/ Abdoul Diao Producteur de maïs Saré Samba Hading – Fafacourou 15/03/ Diawando Baldé Producteur de maïs Konadji – Fafacourou 15/03/ Thierno Mouhamadou Baldé Producteur de maïs Saré Dickel- Fafacourou 15/03/ Sory Baldé Producteur de maïs Sinthiou Picko 15/03/ Abdoulaye Diao Producteur de maïs Saré Bama-Fafacourou 15/03/ Malick Boye Producteur de maïs Niaming- Niaming 15/03/ Modou Boye Producteur de maïs Niaming – Niaming 15/03/ Motmane Boye Producteur de maïs Niaming – Niaming 15/03/ Famara Camara Producteur de maïs Niaming – Niaming 15/03/ Mansour Camara Producteur de maïs Lamaye – Niaming 15/03/ Bati Diallo Producteur de maïs Saré Mamadou Sy - Niaming 15/03/ Kanimane Baldé Producteur de maïs Saré Yoro Bokko – Niaming 15/03/ Samma Baldé Producteur de maïs Saré Mamadou Sy – Niaming 15/03/ Demba Mballo Producteur de maïs Goudouro – Niaming 15/03/ Abdoulaye Boye Producteur de maïs Niaming – Niaming 15/03/ El hadj Bassirou Diallo Producteur de semences Fafacourou – Fafacourou 15/03/ Alassane Diallo Producteur de semences Sinthiou Picko – Fafacourou 16/03/ Oumar Baldé Producteur de semences Sinthiou Korobé – Fafacourou 16/03/ Assane Ndaw Producteur de semences Saradou – Dinguiraye 16/03/

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 134

Prénoms et Noms Fonctions/institutions Zones/Lieux Dates Mamadou Dieng Producteur de semences Kane – Dinguiraye 16/03/ Modou Boye Producteur de semences Touba Boyene – Niaming 16/03/ Demba Mballo Producteur de semences Goudouro – Niaming 16/03/ Abdoulaye Guéye Producteur de semences Sam yéro Guéye – Niaming 16/03/ Mody Rocky Khouma Producteur de maïs Hamdalaye – Dinguiraye 16/03/ Sambé Khouma Producteur de maïs Kanel - Dinguiraye 16/03/ Tamsir Khouma Producteur de maïs Kanel – Dinguiraye 16/03/ Oumar Kébé Producteur de maïs Ndawéne - Dinguiraye 16/03/ Tamsir Diouf Producteur de maïs CR Dinguiraye 14/03/ Arona Kamara Producteur de maïs CR Dinguiraye 14/03/ Moustapha Séwane Producteur de maïs CR Dinguiraye 14/03/ Samba Ndimbélane Producteur de maïs CR Dinguiraye 14/03/ Moulins Fafacourou - Darou

Kahéne(Dinguiraye) - Médina Salam (Dinguiraye)

14 au 16/03

Plateformes multifonctionnelles Niaming Pata 14 et 15/03

Egreneuse Sam Yoro Guéye 15/03

Agence Régionale de Développement de Kolda – Umbrella Support Unit 135

Prénom et Nom Structure Activités/Fonction Contact

Birane Kane SODAGRI Chef de division Appui/Développement Rural 77 655 50 45

Abou Niang Thiam PAPIL/Kolda Coordonnateur Régional

Moussa Kama ANCAR/ Vélingara Conseiller Agricole et Rural 77 363 00 25

Karamba Kébé APS Producteur semencier

Lamine Baldé HBM/Kolda Chef d’entreprise de construction

Landing Diémé FEPROBA Président 77 543 82 47

Ndèye Khady Touré SODAGRI

Abdou Tall MECA PCA/MECA 77 534 95 75

Birane Yade SODAGRI

Balla Sow Fédération des producteurs Président Fédération

Lamine Ndiaye SDDR Directeur Départemental du Développement Rural de Vélingara

Bafode Diba FAO/projet de renforcement de la sécurité alimentaire Conseiller agricole

Soriba Kébé Privé Collecteur de paddy 77 354 79 95

Halimatou Diallo Fédération des producteurs de riz de Vélingara Pakane Présidente Fédération

Aliou Boiro Village Chef de village Vélingara Pakane

Mansour Diallo Vélingara pakane Producteur

Moussa Sané ANCAR Conseiller Agricole

Ndiack Bâ Prestataire de service