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PREVENTION DES MALADIES INFECTIEUSES
DANS LES STRUCTURES D’ACCUEIL
DE LA PETITE ENFANCE
Groupe de travail :
Fédération fribourgeoise des crèches et garderies
Service du médecin cantonal
Service de l’enfance et de la jeunesse : secteur des milieux d’accueil
Fribourg, avril 2008
Mise à jour des fiches : périodiquement sur le site du médecin cantonal
http://www.fr.ch/smc/fr/pub/accueil_smc.htm
Dernière mise à jour : date : 25.02.2011 Fiche no : 2a, 7a, 10b, 10a
04.06. 2012 2c, 10b
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
NOTIONS DE BASE SUR LES AGENTS INFECTIEUX
ET LEUR PROPAGATION FICHE No 1
MESURES D'HYGIENE ET DE PREVENTION FICHE No 2
MESURES D'HYGIENE
VACCINATIONS FICHE No 2a
ISOLEMENT ET EVICTION DE L'INSTITUTION FICHE No 2b
SANTE DU PERSONNEL FICHE No 2c
CONDUITE A TENIR EN CAS DE MALADIE CHEZ L'ENFANT FICHE No 3
QUAND CONSULTER UN MEDECIN Consulter rapidement Consulter en extrême urgence Consulter en urgence après une chute ou un coup violent
FIEVRE Prendre la température Quand faut-il s'inquiéter ? Que faire en attendant les parents ? Attention : les signes suivants font suspecter une maladie grave
CONVULSIONS
INFECTIONS DIGESTIVES ET DU FOIE FICHE NO 4
GASTRO-ENTERITES
HEPATITES
INFECTIONS BUCCALES : STOMATITES ET HERPES FICHE No 5
CONJONCTIVITES FICHE No 6
PARASITOSES FICHE No 7
Poux FICHE No 7
et 7 a
Gales FICHE No 7
et 7 b
Oxyures FICHE No 7 c
MYCOSES DE LA PEAU / MUGUET / TEIGNES FICHE No 8
VERRUES ET MOLLUSCUM CONTAGIOSUM / IMPETIGO FICHE No 9
AUTRES MALADIES CONTAGIEUSES FREQUENTES DE LA PETITE ENFANCE
Mesures générales en cas de maladie d'enfance contagieuse FICHE No 10 Varicelle et zona
Coqueluche FICHE No 10 a
Oreillons FICHE No 10 b Rougeole
Rubéole FICHE No 10 c Scarlatine
5e maladie FICHE No 10 d
Infection à cytomégalovirus FICHE No 10 e
Mononucléose infectieuse FICHE No 10 f
Syndrome pied-main-bouche FICHE No 10 g
MENINGITES FICHE No 11 INFECTIONS A MENINGOCOQUES
AUTRES MENINGITES FICHE No 11 a
INFECTION A VIH ET SIDA FICHE No 12
INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES FICHE No 13
INFECTIONS LEGERES
TUBERCULOSE FICHE No 13 a
BLESSURE ACCIDENTELLE PAR UNE AIGUILLE :
RISQUES ET MESURES A PRENDRE FICHE No 14
MESURES DE PREVENTION ET DE PRISE EN CHARGE EN
CAS DE DECOUVERTE D’UNE SERINGUE ABANDONNEE FICHE No 14a
PHARMACIE FICHE No 15
BIBLIOGRAPHIE FICHE No 16
TABLEAU DES EVICTIONS EN CAS DE MALADIES
TRANSMISSIBLES FICHE No 17
INDEX ALPHABETIQUE
Deuxième partie
PREVENTION DES MALADIES INFECTIEUSES
DANS LES COLLECTIVITES D'ENFANTS D'AGE PRESCOLAIRE
A Agents infectieux FICHE No 1
B Blessure accidentelle par aiguille de seringue FICHE No 14
C Cinquième maladie FICHE No 10d
Conduite à tenir en cas de maladie FICHE No 3
Conjonctivite FICHE No 6
Consulter FICHE No 3
Contagiosité FICHE No 1
Convulsion FICHE No 3
Coqueluche FICHE No 10a
Cytomégalovirus FICHE No 10e
D Démangeaisons (cf. gale, poux, oxyures) FICHE No 7
et 7 a, b, c,d
E Eviction FICHE No 2 b
Eviction tableau FICHE No 17
F Fièvre FICHE No 3
G Gale FICHE No 7
et 7 c
Gastro-entérite FICHE No 4
H Hépatite A, B, C FICHE No 4
Hygiene FICHE No 2
Herpes FICHE No 5
I Infections respiratoires FICHE No 13
Impétigo FICHE No 9
Isolement FICHE No 2b
M Maladies contagieuses de la petite enfance autres FICHE No 10
Méningites à méningocoques FICHE No 11
Méningites autres FICHE No 11 a
Mesures en cas de blessures par aiguilles (seringue) FICHE No 14
Mesures en cas de découverte de seringues FICHE No 14a
Mollusc contagiosum FICHE No 9
Mononucléose infectieuse FICHE No 10f
Muguet FICHE No 8
Mycoses FICHE No 8
O Oreillons FICHE No 10a
Oxyures FICHE No 7
P Parasitoses FICHE No 7
Pharmacie FICHE No 15
Pied-main-bouche (syndrome) FICHE No 10g
Poux ou Pédiculose FICHE No 7
Poux : information complémentaire SMC FICHE No 7 a
R Rougeole FICHE No 10b
Rubéole FICHE No 10c
S Santé du personnel FICHE No 2c
Scarlatine FICHE No 10c
SIDA FICHE No 12
Signes de gravité FICHE No 3
Stomatite FICHE No 5
Syndrome pied-main-bouche FICHE No 10 g
T Teignes ou Tinéa Capitis FICHE No 8
Température FICHE No 3
Transmission d'agents infectieux FICHE No 1
Tuberculose FICHE No 13 a
V Vaccinations FICHE No 2a
Varicelle FICHE No 10
Verrues FICHE No 9
VIH FICHE No 12
Z Zona FICHE No 10
Introduction
Ce "manuel d'hygiène dans les crèches" est destiné à toutes les structures qui gardent des petits enfants
pendant une partie de la journée.
Il comporte plusieurs parties. La première est avant tout médicale. Elle explique brièvement les
principales maladies transmissibles : leur mode de transmission, le temps d'incubation, les symptômes, le
traitement, la prévention et surtout, ce qui est important pour les structures qui accueillent des petits
enfants, les mesures d'hygiène et de précaution qu'il faut prendre ainsi qu'une éventuelle éviction
temporaire.
Ces recommandations d'éviction sont basées sur les "recommandations romandes et tessinoises d'éviction
(pré)scolaire pour maladies transmissibles" du juillet 2005, élaborés par un groupe de médecins experts.
Mais une éviction temporaire d'une structure d'accueil n'est pas toujours dictée par l'état de santé de
l'enfant. La capacité du personnel d'assurer une hygiène stricte, surtout s'il s'agit de gastroentérites avec
diarrhées est autant important. Les mesures d'hygiène du personnel dans ces cas sont primordiaux, voir
même plus importants que les mesures d'hygiène à l'encontre des enfants malades.
Et puis souvent les enfants sont trop malades pour pouvoir suivre les activités normales d'une crèche.
Dans une 2e partie sont expliquées toutes les mesures d'hygiène de base, l'hygiène lors des soins, l'hygiène
de vie, l'entretien des ustensiles et du matériel, l'entretien des locaux et de la cuisine, la conservation et la
manipulation des aliments. Toutes ces mesures aident à prévenir des maladies ainsi qu'à diminuer la
possibilité de transmission.
Il va de soi que la personne qui garde les enfants doit tout faire pour ne transmettre elle-même une
maladie aux enfants. Elle doit donc observer une hygiène stricte et se prémunir contre certaines maladies
par une vaccination adéquate.
Dans ces mesures le lavage des mains avec du savon (ou un désinfectant) est primordiale même en dehors
d'enfants malades. C'est la mesure la plus efficace et en même temps le plus simple.
Ces informations et recommandations sont le fruit d'une collaboration entre le service du médecin
cantonal de Fribourg, la fédération des crèches et garderies et le service de l'enfance et de la jeunesse.
Elles s'inspirent largement d'un document publié par le service de santé de la jeunesse de la république et
canton de Genève. Nous remercions ce service pour l'aide précieuse fournie.
Ce manuel est également disponible sur notre site internet (www.fr.ch/smc).
Des mises à jour ultérieures sont faites uniquement via internet.
Dr Pius Meier
Médecin cantonal adjoint
Service du médecin cantonal
Kantonsarztamt
Direction de la santéet des affaires sociales
Direktion für Gesundheitund Soziales
CANTON DE FRIBOURG / KANTON FREIBURG
http://www.fr.ch/smc
FICHE No 1
NOTIONS DE BASE
SUR LES AGENTS INFECTIEUX ET LEUR PROPAGATION
Les collectivités d'enfants constituent un cadre propice à la transmission des agents infectieux (on
entend par agent infectieux les microorganismes de tous genres: virus, bactéries, parasites,
champignons). Pour comprendre quelles sont les mesures efficaces pour limiter la propagation
d'une maladie infectieuse, il est utile de rappeler les étapes nécessaires à la transmission d'un
agent infectieux, d'un individu infecté à une personne non infectée (tableau1).
En premier lieu, l'agent infectieux doit être excrété par la personne infectée à partir d'un site tel
que le nez, la bouche, ou les selles et rarement les urines. L'excrétion ne se produit pas à travers
la peau (sauf en cas de furoncles, d'impétigo ou de la varicelle). Certains parasites (par ex. poux,
gale) ne sont pas excrétés, mais se transmettent directement de personne à personne.
Le transfert de l'agent peut se faire par l'air (gouttelettes aérosol), par contact direct (par les
mains), par les aliments et l’eau, ou par l'intermédiaire d'une surface (poignées de porte, jouets,
sols).
Enfin, l'agent infectieux doit atteindre un site susceptible d'être infecté (en général les
muqueuses : la bouche, le nez ou un oeil). Un agent infectieux sur la peau d'une personne saine
n'infecte pas cette personne, à moins qu'il ne soit inoculé sur une muqueuse susceptible.
Tableau 1 : Etapes nécessaires à la transmission d'un agent infectieux.
Etape Condition
Excrétion
Transfert
Inoculation
L'agent infectieux doit être excrété par la personne infectée
L'agent infectieux doit être transféré à la personne saine
L'agent infectieux doit atteindre un site susceptible chez la personne saine
Les sites d'excrétion des agents infectieux par un enfant malade sont bien connus. Les agents
(virus, bactéries ou parasites) qui infectent le système digestif sont excrétés dans les selles. Les
virus et bactéries qui infectent le système respiratoire sont excrétés dans les sécrétions
respiratoires (mucus du nez, gouttelettes de la salive ou des éternuements), mais pas dans les
selles. Le virus de la cytomégalie (cytomégalovirus) est excrété dans la salive et dans les urines.
Par exemple, la transmission d'un virus causant une gastro-entérite tel que le rotavirus, débute par
l'excrétion du virus dans les selles diarrhéiques d'un enfant malade. Son transfert à une personne
saine se produit par la contamination des mains, en changeant les couches de l'enfant.
L'inoculation à un site susceptible se fait quand la personne saine met ses mains ou un objet
contaminé dans sa bouche. Cette transmission peut également se faire si des mains ou des objets
contaminés sont en contact avec la nourriture ou de l’eau. Pour cette raison l’hygiène pendant la
préparation des repas est primordiale. Le virus est alors avalé, et infecte le tube digestif. La
transmission par cette voie féco-orale peut être interrompue simplement en enlevant des mains de
l'individu la contamination par le virus, en utilisant du savon et de l'eau.
Comme second exemple, la transmission de virus respiratoires peut se faire soit directement par
l'air expiré par la personne infectée et inhalé par une personne saine; soit par la contamination
des mains de la personne malade et des objets l'environnant. Le transfert vers les mains d'une
personne saine se fait lors d'un contact avec un objet ou une main contaminée. L'inoculation se
produit si la personne saine se frotte le nez ou les yeux, déposant ainsi le virus sur la muqueuse.
Cette auto-inoculation peut être interrompue en éliminant le virus des mains par lavage. Une autre
mesure de protection, un peu plus lourde, est le port du masque.
Ces exemples montrent qu'il est possible de prévenir dans une très grande mesure le transfert
d'agent infectieux dans les institutions préscolaires par des mesures d'hygiène simples mais de
première importance. Il s'agit en particulier du nettoyage constant des surfaces de changement
des langes, de l'élimination des objets et matières souillés et du nettoyage fréquent des mains par
les adultes travaillant dans le centre.
FICHE No 2
M E S U R E S D'H Y G I E N E ET DE P R E V E N T I ON
Trois groupes de mesures efficaces peuvent être appliquées pour la prévention des maladies
infectieuses isolées ou des épidémies en collectivités d'enfants. Ce sont :
Les mesures d'hygiène,
Les vaccinations,
Et, dans une moindre mesure, l'isolement et l'éviction du centre.
A. MESURES D'HYGIENE
Comme on l'a vu, les mesures d'hygiène jouent un rôle essentiel pour la prévention des maladies
infectieuses dans les crèches ou d'autres collectivités préscolaires, et on ne saurait trop insister
sur leur importance.
La mesure la plus importante pour la prévention de la transmission des infections dans le cadre
des centres s'occupant d'enfants d'âge préscolaire est le lavage des mains. On a observé par
exemple, dans des centres qui suivaient strictement les recommandations de lavage des mains,
une diminution de 2 fois du risque de diarrhées chez les enfants [in Donowitz, 1991] ainsi que des
infections respiratoires [Hôpital St Luc Montréal, 1992]. De plus, le lavage des mains protège les
membres du personnel eux-mêmes ou les autres membres de leur famille contre le risque
d'infection. Il est également essentiel de laver régulièrement les mains des enfants.
Les seuls ingrédients nécessaires dans les crèches ou les autres collectivités d'enfants sont le
savon et l'eau. Les mains doivent être lavées soigneusement et très fréquemment, en
particulier après tout acte pouvant les avoir mis en contact avec des objets, des jouets ou des
matières souillées. Et après chaque passage aux toilettes.
Mesures générales en cas de maladie d'enfance contagieuse
En cas de maladie contagieuse telle la varicelle, la rougeole, la rubéole, les oreillons ou la coqueluche, les mesures suivantes devraient être prises :
Informer les parents et le personnel de la présence de la maladie dans la collectivité.
Selon l'état général de l'enfant, proposer son maintien ou son retrait temporaire du lieu d'accueil.
FICHE No 2a
B. VACCINATIONS
Les vaccins jouent un rôle de premier plan dans la prévention de nombreuses maladies
contagieuses de l'enfant en bas-âge. Ainsi, la diphtérie, qui causait de dramatiques épidémies
dans les jardins d'enfants avant la vaccination, a disparu de nos régions en quelques années. La
poliomyélite, autre maladie redoutable, a également été éliminée grâce à la vaccination. Toutefois,
aucune de ces maladies n'est complètement éradiquée de la planète (au contraire de la variole)
et, même pour les infections que nous ne voyons plus actuellement dans nos pays, il persiste un
risque d'être exposé à l'agent infectieux et de contracter la maladie si l'on n'est pas vacciné. De
récentes épidémies au sein de communautés non vaccinées, sont là pour nous le rappeler.
Grâce aux nouveaux vaccins des enfants en bas-âge introduits dans le programme Suisse de
vaccination, nous pourrions espérer voir prochainement une diminution importante du nombre de
cas de rougeole, d'oreillons, de rubéole.
Malheureusement, notre couverture vaccinale pour ces trois maladies n’est pas encore suffisante
et pour l'instant, elles continuent à se transmettre chez nous.
Par contre depuis l’introduction du vaccin contre l’Haemophilus Influenza type B, les infections
graves à Haemophilus (méningites et épiglottites) sont devenues très rares dans la petite enfance.
Ainsi, afin de protéger à la fois les individus et la collectivité - y compris les adultes - la
vaccination des enfants en bas-âge est essentielle pour toutes les maladies du plan de
vaccination :
la diphtérie le tétanos
la coqueluche
la poliomyélite
la rougeole
les oreillons
la rubéole
les infections à Haemophilus Influenza.
Toutes ces vaccinations sont fortement recommandées et peuvent se faire chez le pédiatre ou le
médecin de famille
Les enfants en bas-âge fréquentant des collectivités sont particulièrement exposés aux divers
agents infectieux contagieux, par le fait qu'ils sont en contact avec un plus grand nombre d'autres
enfants et d'adultes.
D'autre part, les enfants en bas-âge sont particulièrement vulnérables, car leurs mécanismes de
défense ne sont pas encore complètement développés. Les enfants en bas-âge ont un risque plus
élevés que les enfants plus grands de faire des complications graves de leur maladie; ceci est
spécialement le cas de la coqueluche.
Certains enfants en bas-âge ont un risque accru de développer une maladie ou ses complications
s'ils sont exposés à l'agent infectieux responsable :
Les enfants trop petits pour être vaccinés efficacement (par exemple, les
enfants entre 9 et 12 mois exposés à la rougeole).
Les enfants ayant une fonction déficiente du système immunitaire (par exemple,
des enfants sous certains traitements anti-cancéreux, atteints du sida ou d'une
forme congénitale de déficience immunitaire).
Les vaccins sont les meilleurs moyens de prévention des maladies qui sont leurs cibles. Non
seulement la vaccination protège directement les individus vaccinés, mais elle protège également
l'ensemble du groupe, en limitant les possibilités de transmission de l'agent infectieux. Dans une
collectivité d'enfants, le risque qu'un agent contagieux se transmette dépend directement de la
proportion d'enfants qui sont vaccinés. Ainsi, un enfant vacciné contre la rougeole ou une autre
maladie contagieuse, contribue à protéger ses camarades contre cette maladie.
A l'inverse, chaque enfant non vacciné augmente le risque de contamination pour chacun des
autres enfants de la collectivité.
Tous ces éléments montrent la grande importance des vaccinations dans l'enfance, et
spécialement dans les crèches et les autres collectivités d'enfants d'âge préscolaire.
Pour ces raisons, le personnel de ces collectivités partage avec les répondants médicaux de ces
centres la responsabilité de s'assurer que les enfants sont correctement vaccinés, au moment de
l'admission de l'enfant, puis régulièrement au cours de son séjour.
Les mesures suivantes sont recommandées :
Encourager vivement les parents des enfants incomplètement vaccinés à
compléter les vaccinations de leur enfant.
Informer les parents réticents sur leur responsabilité envers la communauté,
sur les risques que la non-vaccination ferait courir à leur propre enfant
et aux autres, en particulier les plus petits et les enfants souffrant
d'une déficience immunitaire.
Aviser les parents des enfants incomplètement vaccinés en cas de maladie
vaccinale dans la collectivité (cas de coqueluche ou d'oreillons par exemple), afin
qu'ils puissent décider de retirer temporairement leur enfant.
FICHE No 2b
C. ISOLEMENT ET EVICTION DE L'INSTITUTION
Dans certains cas de maladies contagieuses, le retrait de la collectivité de l'enfant malade avant
qu'il n'ait pu contaminer ses camarades est un moyen efficace de prévenir une épidémie (il en est
parfois de même si c'est un des membres du personnel qui est malade). Dans le cas d'une telle
maladie, l'enfant doit être retiré jusqu'à ce qu'il ne soit plus contagieux, soit parce qu'il est guéri de
l'infection, soit par ce qu'il est sous un traitement antibiotique efficace et administré depuis une
durée suffisante.
Ces mesures sont nécessaires pour certaines maladies très contagieuses :
La coqueluche
L'impétigo
Les infections à streptocoques (angine, scarlatine)
L'hépatite virale A
La tuberculose pulmonaire
La rougeole
Et certaines autres infections (c.f. tableau éviction 16)
Toutefois, dans le cas de certaines infections, cette mesure s'avère inefficace pour éviter
la transmission chez les autres enfants ou chez le personnel. Les raisons peuvent en être
les suivantes:
L'enfant est contagieux avant que la maladie ne se déclare (rougeole, rubéole,
varicelle)
La maladie se produit souvent sans symptômes apparents et n'est donc pas
diagnostiquée pendant la phase contagieuse (rubéole, hépatite A)
Dans le cas de nombreuses autres maladies infectieuses légères, l'exclusion des enfants malades
n'a qu'un impact mineur sur l'incidence d'infections chez les autres enfants. Dans ces cas, le
maintien ou l'exclusion du centre doit se faire sur la base des besoins de l'enfant malade, de son
confort, et des capacités du personnel à assumer un éventuel supplément de travail.
Afin de prévoir de telles éventualités, il est utile d'aborder ce problème avec les parents au cours
de l'une des premières rencontres et de discuter des moyens de garde auxquels ils peuvent faire
appel au cas où la maladie empêcherait l'enfant d'aller en crèche.
FICHE 2 c
SANTE DU PERSONNEL DE LA PETITE ENFANCE
SANTE INDIVIDUELLE
Les adultes qui entourent l’enfant doivent être attentifs au maintien de leur bonne santé et
informés de l’importance
d’une alimentation équilibrée
d’un sommeil de qualité
de la capacité à gérer le stress : milieu, relations et organisation du travail
des activités physiques et sportives, des gestes et postures adéquates dans le travail quotidien
des risques lors d’exposition ou de consommation de produits toxiques (bricolage, tabagisme actif ou passif, alcoolisme, autre drogue)
des risques infectieux et de prévention
ROLE DE LA DIRECTRICE OU DU DIRECTEUR
sensibiliser ses collègues à des attitudes favorisant leur propre santé.
veiller à l’application des mesures d’hygiène et de prévention dans les lieux d’accueil.
SANTE SUR LE LIEU DE TRAVAIL
Les éducateurs/trices sont exposés à certaines maladies infectieuses et peuvent exposer
les enfants à des infections dont ils seraient porteurs.
L’hygiène corporelle doit être stricte. En cas de gros rhume ou d’état grippal, le personnel
ne devrait pas être en contact direct avec les bébés. Malgré l’obstacle à la relation avec
l’enfant, le port d’un masque est recommandé pendant cette période. Il sera changé
toutes les demi-heures ou chaque fois que la personne s’est mouchée.
LE RISQUE D’EXPOSITION DANS UNE INSTITUTION DE LA PETITE ENFANCE OU DE COMPLICATIONS
CHEZ L’ADULTE NON IMMUNISE EST ACCRU POUR LES MALADIES SUIVANTES :
Salmonellose : arrêt de travail (pendant la phase aigu) lors de salmonelles touchant la
personne préparant les repas.
Hépatite A : le virus de l’hépatite A circule assez fréquemment chez les enfants qui ont
peu de symptômes, mais peuvent transmettre le virus à l’entourage et aux
adultes qui font une maladie plus sévère.
Transmission par les selles.
Prévention : mesures d’hygiène rigoureuses (lavage des mains,
désinfection des tables à langer, élimination des couches dans un sac de
plastique).
Rougeole, oreillons : la maladie est souvent grave chez l’adulte.
Rubéole : risque pour le fœtus en cas de grossesse.
Prévention : vérifier l’état d’immunité pour ces trois maladies avant
l’engagement. En cas d’exposition, consultation médicale rapidement pour les
personnes non immunes.
Rhume, conjonctivites, gastro-entérites : le personnel est exposé, mais des
mesures d’hygiène rigoureuses permettent
une bonne prévention.
Les mesures d’hygiène décrites dans ce document et une vaccination adéquate
sont la base de la protection contre les maladies infectieuses.
Les vaccins suivants sont recommandés pour les adultes :
Diphtérie-Tétanos : rappel tous les 20 ans (ou en cas de blessure)
Poliomyélite : 5 vaccins de base, (puis rappel tous les 10 ans en cas
de voyage dans un pays d’endémie)
Rougeole-Oreillons-Rubéole : 2 doses de vaccin
Coqueluche : Un dose unique chez les adultes de 25-29 ans et chez
tous les adultes, quelque soit leur âge, s’ils sont en
contact familial ou professionnel avec des nourrissons
de moins de 6 mois.
Hépatite A-Hépatite B : une vaccination combinée existe, 3 doses, 0-1-6 mois
Grippe : la vaccination annuelle est recommandée
FICHE No 3
CONDUITE A TENIR EN CAS DE MALADIE CHEZ UN ENFANT
A. QUAND CONSULTER UN MEDECIN EN URGENCE ?
1. Consulter rapidement :
Un médecin doit être consulté rapidement dans les situations suivantes :
Nourrisson de moins de 4 mois avec fièvre à 38,5°C ou plus.
Enfant de plus de 4 mois avec fièvre à 39°C ou plus et une modification de son
comportement.
Enfant de moins de 4 mois qui vomit plusieurs fois.
Tout enfant qui ...
vomit en jet
a l'air mal ou dont l'état se péjore rapidement
a mal à la nuque
a la nuque raide ou des maux de tête sévères
a une convulsion pour la première fois
semble confus
respire vite au point de ne plus pouvoir jouer normalement
se plaint de douleurs abdominales aiguës
a des selles noires ou du sang dans les selles
présente des signes de déshydratation (en particulier s'il n'a pas uriné depuis
plus de 8 heures et qu'il a la langue sèche).
2. Consulter en extrême urgence (le médecin de référence, à défaut le 144)):
Tout enfant fébrile présentant une éruption soudaine composée de petits points
violacés (pétéchies), sans rapport avec un traumatisme.
Tout enfant fébrile qui bave et ne peut avaler ( garder l'enfant en position assise,
le déranger le moins possible).
Tout enfant fébrile ou non qui a de la peine à respirer
3. Consulter en urgence après une chute ou un coup violent :
Tout enfant qui ne pleure pas tout de suite ou qui perd connaissance
Tout enfant qui vomit
Tout enfant qui a un écoulement continu du nez
Tout enfant qui a mal au ventre.
B. FIEVRE
La fièvre témoigne d'une réaction inflammatoire qui, chez l'enfant, est le plus souvent provoquée
par une infection. La majorité de ces infections sont dues à des virus et ne présentent pas de
caractère de gravité. Toutefois, certaines situations vont nécessiter une consultation médicale et
un traitement.
1. Prendre la température :
Si un enfant semble chaud, présente des signes de fatigue, des diarrhées, vomissements,
douleurs, ou changement de comportement, il est important de prendre sa température
rectale. (c’est le moyen le plus fiable)
2. Quand faut-il s'inquiéter ?
Chez tout nourrisson de moins de 4 mois présentant une fièvre de plus de
38,5°C: les signes pouvant faire suspecter une infection grave sont souvent
discrets et la situation peut évoluer rapidement.
Chez tout enfant présentant une température de plus de 38,5°C et une
modification de son comportement : irritabilité, perte d'appétit, mauvaise succion
au biberon, pleurs continus, pas d'intérêt pour le jeu.
3. Que faire en attendant les parents ?
Déshabiller l'enfant, lui donner à boire. Avec l'accord des parents on peut donner un
suppositoire antipyrétique (tenir compte de l’âge et du poids de l’enfant).
4. Attention : Les signes suivants font suspecter une maladie grave :
somnolence
léthargie
prostration
vomissements en jet
toux incoercible
difficultés respiratoires
impossibilité d'avaler
éruption de petits points violacés
En présence de ces symptômes, il faut téléphoner au 144 et prévenir les parents.
C. CONVULSIONS
Chez le jeune enfant, la montée d'une poussée de fièvre peut parfois occasionner des
convulsions : perte de contact avec lui, yeux révulsés, mouvements saccadés et rythmés des
membres, qui ne s'arrêtent pas, même si on maintient le membre, parfois perte de selles et
d'urine.
Que faut-il faire ?
Ne pas paniquer ! Même si c'est très impressionnant, la majorité des convulsions
provoquées par la fièvre ne sont pas graves, ne durent pas très longtemps (en
général quelques minutes) et ne laissent pas de séquelles.
S'assurer que l'enfant puisse respirer librement et le coucher sur le côté (position
de sécurité).
Appeler les parents pour qu’il consulte leur pédiatre.
Découvrir l'enfant pour faire baisser la température.
Noter si les mouvements sont symétriques (si l'enfant bouge les 4 membres, ou seulement 1 côté) et la durée de la convulsion.
Après la convulsion, repos, prise de température, médicament contre la fièvre (Paracétamol) si >38°5 en attendant les parents.
FICHE No 4
I N F E C T I O N S D I G E S T I V E S ET DU F O I E
Gastro-entérites : Infections de l'intestin dues à des bactéries ou des virus. Incubation : de 6 heures à plusieurs jours. Symptômes : Diarrhées, vomissements, douleurs abdominales, parfois fièvre. Evolution : La plupart du temps guérison spontanée au bout de quelques jours moyennant un traitement approprié. Complications : Les diarrhées répétées et les vomissements peuvent être la cause de déshydratation sévère. Traitement : Pour les enfants peu ou moyennement déshydratés, hydratation par
solution de réhydratation orale pendant 3 à 4 heures, puis reprendre une alimentation normale. Poursuivre l’allaitement. (American Academy of Pediatrics, ESPGAN, OMS).
Transmission : Par les selles et occasionnellement les vomissements. Risque pour le personnel : Moindre en appliquant les mesures d’hygiène strictes.
Prévention Les mesures les plus importantes sont le lavage des mains
(adultes et enfants) et le nettoyage des surfaces souillées (tables
à langer). Mettre des gants lors des changes, jeter les langes souillés et les
gants dans un Sac en plastique. N'utiliser que des linges et lavettes à usage unique. Pots individuels, désinfection de la lunette et de la cuvette des WC
Pour les objets : le produit actif est l’eau de javel. Pour les objets personnels (peluches) : un trempage dans l’eau de javel
suivi d’ un lavage à 40°.
Eviction : si l’institution est incapable à maintenir une hygiène suffisante en présence d’un petit enfant présentant des diarrhées importantes et fréquentes. Le retour est possible avant l’arrêt complet de la diarrhée si l’état de l’enfant le permet et si l’institution peut assumer l’hygiène.
FICHE No 4
Hépatite A : Infection du foie due à un virus. Incubation : 15 à 50 jours. Symptômes : Maladie généralement bénigne chez l'enfant qui passe souvent
inaperçue. Fatigue, inappétence, douleurs abdominales, parfois jaunisse. Evolution : Guérison sans séquelles. Traitement : Pas de traitement spécifique. Régime parfois utile. Transmission : Le virus de l'hépatite A est excrété dans les selles. Il faut savoir que
l'excrétion a lieu surtout durant les 7-10 jours qui précèdent l'apparition de la jaunisse (lorsque ce symptôme est présent) donc avant que le diagnostic soit posé. Par ailleurs, beaucoup d'enfants étant asymptomatiques, le diagnostic n'est jamais posé dans bon nombre de cas. L'enfant n'est plus contagieux 1 semaine après l'apparition des symptômes.
Risque pour le personnel : Circulation fréquente du virus (enfants asymptomatiques), maladie
plus sévère chez l’adulte, vaccination du personnel vivement recommandée.
Prévention : Comme pour les gastro-entérites : lavage des mains, pots
individuels, désinfection des toilettes et tables à langer, langes et serviettes à jeter dans un sac plastique. référer les enfants et les adultes ayant eu un contact étroit avec le sujet malade à leur médecin traitant pour vaccin et éventuellement immunoglobulines.
Eviction : dépend de l’âge c.f. tableau éviction, fiche 17
FICHE No 4
Hépatite B Egalement infection du foie due à un autre virus. Incubation : Plusieurs semaines à mois.
Symptômes : Fatigue, perte d'appétit, nausées, douleurs abdominales, jaunisse. Souvent pas ou peu de symptômes chez l'enfant. Evolution : Guérison ou hépatite chronique pouvant évoluer vers une cirrhose du
foie après des années d'évolution. Traitement : Pas de traitement spécifique en cas d'hépatite aiguë. Traitements
possibles dans certains cas chroniques. Transmission : Par le sang et par voie sexuelle.
NB : les enfants sont généralement contaminés par voie verticale : leur mère est porteuse chronique du virus et celui-ci est transmis au moment de l'accouchement. Les nourrissons infectés n'ont généralement aucun symptôme mais sont à fort risque de rester porteurs chronique du virus. En Suisse et dans plupart des pays industrialisés, les femmes enceintes bénéficient d'un dépistage. Si elles sont porteuses du virus, on administre dès les premières heures de vie un traitement préventif et un vaccin à leurs enfants ce qui leur permet d'éliminer le virus.
Risque pour le personnel : Se propage rarement dans les collectivités d’enfants Prévention : Hygiène habituelle.
Application des mesures recommandées lors de soins en cas de blessures ou de saignements.
Il existe un vaccin efficace. Eviction : Pas d'éviction sauf en cas d'hépatite aiguë (rare chez l'enfant) selon
avis médical. c. f. tableau éviction, fiche 17
FICHE No 4
Hépatite C Virus récemment identifié, également responsable d'une infection du foie.
Incubation : Mal connue. Probablement quelques semaines. Symptômes : Comme pour l'hépatite B, mais moins sévères. Souvent asymptomatiques. Evolution : Guérison. Hépatite chronique. Traitement : Pas de traitement spécifique. Recherches en cours. Transmission : Sang et voie sexuelle.
NB : la transmission verticale mère-enfant est très rare. Risque pour le personnel : Très faible dans les collectivités d’enfants Prévention : Comme pour l'hépatite B. Eviction : Pas d'éviction.
FICHE No 5
INFECTIONS BUCCALES : STOMATITES ET HERPES
Stomatites Lésions aphteuses dans la bouche dues à des virus. Incubation Quelques jours. Symptômes : Lésions bulleuses douloureuses dans la bouche, parfois
accompagnées de petites bulles sur la paume des mains et la plante des pieds (syndrome pieds-mains-bouche) ou en bouquet sur le visage (herpès). Fièvre.
Evolution : Guérison spontanée en quelques jours.
L'herpès peut récidiver par poussées localisées sur la peau du visage (pas dans la bouche) sous forme de bouquets de petites bulles.
Traitement : Hydrater avec des liquides froids. Spray ou liquides désinfectants et anesthésiants. Pommade ou lotion antivirale sur la peau lorsqu'il s'agit d'un herpès. Transmission : Stomatite : par la salive. Herpès cutané : par contact direct et prolongé avec les lésions. Risque pour le personnel : Identique à celui des enfants. Prévention : Désinfecter ce qui a été en contact avec sa bouche ainsi que la vaisselle. Renforcer les mesures d’hygiène (lavage des mains). Eviction : Stomatite : en principe pas d’éviction. Herpès cutané : pas d'éviction.
FICHE No 6
C O N J O N C T I V I T E S
Conjonctivites Inflammation des tissus blancs de l’œil (conjonctives) due à des bactéries, des virus ou une allergie.
Incubation : 1 à 2 jours. Symptômes : Yeux rouges, larmoyants, paupières gonflées, sécrétions jaunâtres
ou purulentes. Parfois atteinte d'un seul oeil.
Traitement : Collyre ou pommade désinfectante ou anti-allergique dans les deux yeux, sur prescription médicale.
Transmission : Par contact direct avec les sécrétions. Risque pour le personnel : Identique à celui des enfants. Prévention : Si l'enfant présente une conjonctivite en cours de journée, il faut :
Avertir les parents afin qu'ils prennent rapidement contact avec un médecin.
Eviter le passage de jouets à d'autres enfants. Changer la literie.
NB : les conjonctivites allergiques ne sont pas contagieuses ! Eviction : en principe pas d’éviction sauf pour les conjonctivites épidémiques c. f. tableau évictions, fiche 17
FICHE No 7
P A R A S I T O S E S
Poux Parasites des cheveux (Pediculus capitis), ou des habits (Pediculus humanus corporis
Symptômes : Démangeaisons. Traitement : Shampoing spécial, a demander en Pharmacie Lavage de toute la literie et des bonnets. Transmission : Par contact direct avec cheveux, bonnet ou oreiller.
NB : les poux ne sautent pas ! Risque pour le personnel : Identique à celui des enfants. Prévention : Demander aux parents d'appliquer le traitement recommandé. Contrôler les cheveux de tous les enfants. Eviter les échanges d'oreillers et de bonnets. Eviction : Pas d'éviction
Informations complémentaires : c.f. recommandations SMC, Fiche No 7a
Gale : Parasite cutané dont la femelle chemine sous la peau et y pond ses œufs (Sarcoptes scabiei).
Symptômes : Démangeaisons intenses. Lésions de grattage. Traitement : Pommade spéciale. Transmission : Par contacts personnels proches et surtout par l'intermédiaire de vêtements et literies contaminés. Risque pour le personnel : Identique à celui des enfants. Prévention : Déparasitage et traitement antiparasitaire
Laver la literie de l'enfant atteint et veiller à ce qu'il en soit de même à la maison en ce qui concerne ses effets personnels.
Changer les housses des coussins et matelas du coin repos. Eviter les échanges de lit. Eviction : Pas d'éviction si traitement entrepris.
Informations complémentaires : c.f. recommandations SMC, fiche No7 b
FICHE No7a
LES POUX
Le pou de la tête est un parasite typiquement humain et il ne transmet pas
de maladies sauf en cas d’infestation massive et de longue durée. Il
affectionne tous les cuirs chevelus sans distinction de classe sociale ou de
propreté. Ce n’est pas une maladie humiliante, mais un incident qu’il est aisé
de traiter.
Qu’est-ce qu’un pou ?
Le pou est un petit insecte grisâtre de 3milimètres qui se nourrit de sang humain.
Il s’accroche à la base du cheveu, plutôt au niveau de la nuque et derrière les oreilles où il dépose
ses œufs, appelés lentes. De couleur blanche, ces dernières ont une forme comparable au grain de
riz. Elles peuvent être confondues avec des pellicules mais, contrairement à ceux-ci, elles sont
solidement accrochées au cheveu.
La durée du développement de la lente pour parvenir au pou adulte est de 17 jours.
Les poux ne volent pas et ne sautent pas. Ils ont 6 pattes munies de petits crochets et marchent
relativement vite.
La durée de vie d’un pou sur l’homme est de 1 mois ; dans l’environnement à température de la
chambre elle est d’une semaine. Les poux résistent à l’eau et aux shampooings traditionnels.
Comment attrape-t-on les poux ?
La transmission se fait par contact direct de cheveux à cheveux, ou par l’intermédiaire d’objets tels
que brosse à cheveux, bonnets, écharpe.
Quels sont les symptômes lorsque l’on a des poux ?
Démangeaisons surtout dans la région de la nuque et derrière les oreilles. La présence de lentes
peut être constatée à la base des cheveux.
Quels sont les moyens de traitement des poux ?
Le pou résiste à l’eau et aux shampooings traditionnels. Demandez à votre pharmacien un produit
spécifique. Il en existe plusieurs formes tels qu’aérosols, lotions, shampooings, poudres.
Important : L’usage incorrect et incomplet de produits contre les poux peut favoriser
l’apparition de phénomènes de résistance. Pour éviter cela il est nécessaire de
suivre scrupuleusement le mode d’emploi tant au niveau du dosage que de la
durée de traitement.
Tout traitement nécessite une deuxième application 7 à 10 jours après afin de
s’assurer que les lentes soient également détruites,
Attention, certaines substances ou pratiques peuvent neutraliser l’effet des
traitements. Il s’agit du vinaigre, des revitalisants, du chlore des piscines, du
séchage au foehn,
L’emploi du peigne anti lentes (petit peigne avec des dents très serrées) permet
de décoller les lentes des cheveux après le shampooing. Le peignage doit
s’effectuer la tête en bas, en passant le peigne de la nuque vers la pointe des
cheveux.
Quels sont les moyens de prévention afin d’éviter la propagation des poux ?
Contrôler toute la famille et traiter ceux qui sont contaminés. Prévenir l’enseignante de votre
enfant. Les enfants contaminés par les poux peuvent fréquenter l’école. Toutefois, ils doivent être
traités afin d’éviter de contaminer d’autres enfants. La commune est autorisée d’exclure les
enfants qui ne sont pas traités. Le médecin scolaire peu également ordonner des contrôles.
Par souci d’hygiène, lavez la literie, les habits, peignes et brosses à une température d’au moins
60 degrés. Loin du corps humain les poux meurent rapidement.
Attirez l’attention de l’enfant sur la nécessité d’éviter l’échange d’effets personnels tels que
brosse à cheveux, barrettes, bonnets, écharpe. Conseillez à l’enfant de ranger bonnet et écharpe
dans la manche de sa veste.
Surveillez la chevelure, un retour du pou est toujours possible !
LA GALE FICHE No 7 b
La gale est une infection contagieuse de
la peau causée par un parasite (acarien) à 8 pattes qui se transmet
d’une personne à l’autre par contact cutané, ou, plus rarement, par le
biais de la literie ou du partage de linge de toilette ou d’habits. La
promiscuité est un facteur favorisant. On trouve la gale dans le
monde entier, dans toutes les classes socio économiques et sous tous
les climats. La gale est favorisée par le manque d’hygiène.
Qu’est-ce que la gale ?
La gale est une maladie très prurigineuse dont le signe caractéristique est le sillon. Le signe le plus
précoce est le prurit, à recrudescence crépusculaire et nocturne. Les sillons, situés sous la peau,
sont fins et peu visibles et correspondent au tunnel creusé par la femelle pour y déposer ses œufs.
Les sillons apparaissent comme des lignes surélevées ondulant juste sous la surface de la peau.
La gale peut aussi se manifester par de petites pustules. La durée de vie du parasite est de 4 à 6
semaines (sur l’homme).
Comment attrape-t-on la gale ?
Par transmission directe, telle que le contact cutané et indirecte telle que le linge et la literie.
Quels sont les symptômes de la gale ?
Apparition de démangeaisons essentiellement nocturnes au niveau des espaces interdigitaux, de la
face antérieure des poignets et des coudes, des aisselles, des régions inguinales. Sans traitement
elle peut se propager sur le corps entier. Des démangeaisons intenses ont pour conséquence
l’apparition de lésions de grattage.
Quels sont les moyens de traitement de la gale ?
Devant toute suspicion d’une probabilité d’infection par la gale, une consultation médicale
s’impose. Le traitement consiste à appliquer un traitement acaricide sur la peau et à veiller à une
hygiène rigoureuse, notamment le changement d’habits et de literie quotidien.
Quels sont les moyens de prévenir la gale
Le patient infecté, sa famille et les contacts proches doivent tous être traités au même moment,
qu’ils aient des symptômes ou non,
Toute la literie et les vêtements doivent être lavés à 60 degrés minimum. Tout ce qui ne peut
être lavé à cette température doit être placé dans un sac poubelle hermétiquement fermé et
entreposé durant 5 à 7 jours. L’acarien ne survit pas plus de 4 jours sans contact avec la peau.
FICHE No 7c
Oxyures Parasites intestinaux dont la femelle vient pondre ses oeufs au bord de, l'anus.
Symptômes : Démangeaisons locales très intenses, agitation. Traitement : Médicaments antiparasitaires. Transmission : Par ingestion des oeufs transmis par les doigts des enfants infectés. Risque pour le personnel : Moindre en appliquant les mesures d’hygiène. Prévention : Mesures d'hygiène rigoureuses. Couper court les ongles de l'enfant et les lui laver à la brosse. Changer fréquemment ses sous-vêtements.
Disposer de pots individuels qu'il faut désinfecter, de même que la lunette et la cuvette des WC que l'enfant utilise.
Eviction : Pas d’éviction.
FICHE No 8
M Y C O S E S DE LA P E A U
Mycoses Infections dues à des levures ou champignons.
Muguet : Mycose la plus fréquente chez le petit enfant. Symptômes : Petites taches blanches dans la bouche. Traitement : Suspension à badigeonner dans la bouche et faire avaler à l'enfant. Transmission : Par contact direct avec l'objet contaminé : tétine, lolette. Risque pour le personnel : Inexistant en appliquant les mesures d’hygiène. Prévention : Eviter les échanges de sucettes, lolettes. Désinfecter les tétines, lolettes et jouets contaminés, vaisselle.
Les enfants en âge d'échanger les objets qu'ils mettent en bouche (jouets, lolettes) doivent être isolés jusqu`à ce que le traitement médical ait été entrepris.
Mycoses du siège et des plis cutanés Symptômes : Lésions rouges et squameuses sur la peau et dans les plis cutanés. Parfois associés à un muguet buccal. Traitement : Pommade ou crème antifongique. Utilisation d'un savon acide. Transmission : Par contact direct avec les lésions. Prévention : Hygiène, bien sécher la peau après la toilette. Lavettes et linges à usage unique. Désinfecter les tables à langer. Eviction : Pas d'éviction.
FICHE No 8
Mycoses plantaires Symptômes : Lésions rouges et squameuses sur la peau et entre les orteils. Traitement : Crème antifongique. Utilisation d'un savon acide. Transmission : Par contact direct ou indirect (pieds nus, linge, piscine, salle d’eau)
avec les lésions. Risque pour le personnel : moindre en appliquant les mesures d’hygiène. Prévention : Traitement antifongique local Hygiène, bien sécher les pieds après la toilette. Linge à usage individuel. Renforcer les mesures d’hygiène. Eviction : Pas d'éviction.
Eviction de la piscine intra-institutionnelle jusqu’à guérison, sauf si pansement imperméable. Eviter de marcher pied nue.
Teignes ou Tinea capitis : mycose du cuir chevelu due à un champignon (Tricophyton tonsurans) Incubation : deux à quatorze jours. Symptômes : Petite papule laissant des croûtes comme des pellicules. Alopécie (plaque sans cheveux) et cheveux cassants. Nombreuses petites pustules et perte de cheveux.
Lésions suppuratives avec possibilité de fièvre et d’adénopathies (ganglions) Complications : Plaques d’alopécie permanentes Traitement : Médicament antifongique (Griséofulvine) par voie orale pendant 4 à 6 semaines. Shampoing spécial en appoint (au Sélénium). Transmission : Par contact direct avec les lésions, avec des objets contaminés,
(peigne, brosse), des cheveux humains ou des poils d’animaux infectés.
Risque pour le personnel : Identique à celui des enfants Prévention : Traitement de la personne touchée. Recherche des sources possibles (animaux domestiques).
Identification et examen des personnes contact (famille, groupe d’enfant)
Nettoyage et désinfection des objets ayant été en contact avec des cheveux infectés (peigne, brosse, draps). Pas de partage de peigne, brosse, chapeau entre enfants. Renforcer les mesures d’hygiène. Eviction : Pas d'éviction si traitement adéquat administré.
FICHE No 9
VERRUES ET MOLLUSCUM CONTAGIOSUM
Symptômes : Verrues : lésions rondes et "cornées" siégeant souvent sur les mains,
les pieds. Molluscum : lésions plus petites, couleur chair, parfois pédiculées. Traitement : Lotions. Ablation par un dermatologue. Transmission : Par contact proche prolongé et surtout par l'eau, aux abords des
piscines, douches, vestiaires. Risque pour le personnel : Moindre. Prévention : Eviter bains en commun, piscines et pataugeoires. Recouvrir les parties du corps qui peuvent l'être. Eviction : Pas d'éviction, porter des sandales en plastique. C.f. tableau éviction,
fiche no17
I M P E T I G O Il s'agit d'une affection très contagieuse, due à des bactéries (streptocoque). Symptômes : Petites bulles remplies de pus sur fond rouge. Traitement : Antibiotiques en pommade et par voie orale. Transmission : Par contact direct avec les lésions et par les mains contaminées. Risque pour le personnel : Moindre en appliquant les mesures d’hygiène. Prévention : Couvrir les lésions avec un pansement lorsque c'est possible. Isoler l'enfant en attendant que ses parents viennent le chercher. Désinfecter tout ce qui a été en contact avec l'enfant, y compris la vaisselle. Eviter les contacts proches et échanges de nourriture. Surveiller la peau des autres enfants. Eviction : Jusqu'à 24 heures après le début du traitement par un antibiotique.
FICHE No 10
AUTRES MALADIES CONTAGIEUSES FREQUENTES DE LA
PETITE ENFANCE
La rougeole, la rubéole, les oreillons et la coqueluche sont des maladies hautement contagieuses. Pour cette raison, plusieurs groupes d'experts recommandent l'éviction temporaire de l'enfant malade, pour la période pendant laquelle il est contagieux.
Dans le cas de la varicelle, il est probablement préférable de contracter la maladie en bas âge plutôt qu'à l'âge adulte, où ses manifestations ou conséquences sont souvent plus graves. Ceci pourrait être une raison de favoriser l'exposition des jeunes enfants à cette maladie, plutôt que de les isoler, d'autant plus que, comme nous l'avons signalé, les mesures d'exclusion n'empêchent pas la propagation de la maladie au sein d'une collectivité.
D'autre part, plusieurs de ces maladies font l'objet de vaccinations efficaces, ce qui limite le risque d'infection chez les autres enfants. Dans ces conditions, il paraît préférable d'adopter des attitudes souples, qui tiennent compte des besoins de l'enfant malade, des parents et du groupe.
Varicelle et zona : Maladies dues au virus varicella-zoster.
Incubation : 10 à 21 jours (varicelle).
Symptômes : Petites lésions bulleuses sur fond rouge disséminées sur le corps
(varicelle) ou localisées au territoire d'un nerf (zona). Fièvre modérée, démangeaisons, douleurs (zona).
Complications : Surinfection des lésions par des bactéries. Encéphalite (seulement si déficit immunitaire) Pneumonie (femmes enceintes, adultes ou si déficit immunitaire).
Traitement : Badigeon local, anti-allergiques et analgésiques si nécessaire.
Transmission : Dans le cas de la varicelle, la transmission débute 48h avant l'apparition des lésions cutanées par les gouttelettes de salive. Ensuite, les bulles son contagieuses jusqu'à ce qu'elles soient recouvertes d'une croûte. Dans le cas du zona, seules les lésions de la peau sont contagieuses.
Risque pour le personnel : Adultes souvent immunisés.
Prévention : Hygiène habituelle, aérer les locaux.
Informer les parents afin que l'on puisse prendre des mesures préventives à l'égard des enfants ayant des problèmes immunitaires et éventuellement des femmes enceintes qui n'ont jamais eu la maladie.
Eviction : Pas d'éviction à moins que l'enfant ne soit pas assez bien pour
participer aux activités de la crèche.
Fiche No 10 a
Coqueluche
La coqueluche est l'une des maladies les plus contagieuses chez l'homme. Elle est due à une
bactérie qui se localise dans les voies respiratoires. C'est une maladie très sérieuse, pouvant
mener à des complications graves, et qui est particulièrement sévère chez les enfants en bas-
âge. Ceci justifie une attitude particulièrement vigilante pour protéger les enfants d'âge préscolaire en collectivité.
Incubation : 5 à 21 jours.
Symptômes : Commence par un rhume et une toux grasse. (phase catarrhale).
Puis la toux devient de plus en plus spasmodique, en quintes parfois incoercibles. Lorsque l'enfant reprend sa respiration, il émet un gémissement rappelant le cri du coq. Durée de la toux 6-10 semaines.
Complications : Insuffisance respiratoire, manque d'oxygène, parfois arrêt respiratoire surtout chez le très jeune enfant.
Traitement : Antitussifs, calmants, antibiotiques, parfois oxygène. Transmission : Par les gouttelettes de salive. La contagion débute un peu avant le
début de la maladie. En l'absence de traitement antibiotique, dure jusqu'à 3 semaines après le début de la toux (phase paroxystique). Le risque de contagion cesse dès le 6
e jour après le début du
traitement antibiotique.
Risque pour le personnel : Adultes souvent immunisés, mais l’immunité diminue avec l’âge. Prévention : Vaccination.
Il existe de nouveaux vaccins que l'on peut administrer également aux adolescents et aux adultes. Il est donc recommandé au personnel de faire une vaccination de rappel.
En cas de coqueluche avérée, identifier les enfants non vaccinés
ayant eu un contact avec le sujet malade, en informer les
parents et les référer à leur pédiatre pour vaccination et surveillance d’éventuels symptômes, en particulier chez les petits nourrissons non encore ou insuffisamment vaccinés.
Eviction : Selon l'état général de l'enfant et dès le 6e jour de traitement
antibiotique. c. f. tableau éviction, fiche 17
FICHE No 10b
Oreillons : Maladie due à un virus. Incubation : 2-3 semaines. Symptômes : Tuméfaction douloureuse des glandes salivaires situées derrière la mâchoire. Peut ne survenir que d'un côté. Fièvre modérée.
Complications : Méningite guérissant sans séquelles, inflammation du pancréas, des
testicules ou parfois des ovaires pouvant occasionnellement causer une stérilité si la maladie est contractée à l'âge post-pubère. Surdité.
Traitement : Compresses locales, anti-inflammatoires, anti-douleurs.
Transmission : Par les gouttelettes de salive. Contagieux déjà plusieurs jours avant
le début de la maladie.
Risque pour le personnel : Adultes souvent immunisés, maladie plus grave chez l’adulte, vérifier l’état vaccinal, éventuellement immunoglobulines.
Prévention : Hygiène habituelle. Vaccination.
NB : les oreillons peuvent survenir même chez des enfants vaccinés : il s'agit souvent d'un autre virus. En général, les complications sont plus rares.
Eviction : pas d’éviction, mais mesures d’accompagnement. c.f. tableau éviction, fiche no. 17
Rougeole Maladie due à un virus.
Incubation : 7 à 18 jours. Symptômes : Fièvre, rhume, toux puis apparition d'une conjonctivite et de taches
rouges disséminées sur la peau commençant au visage, Enanthème dans la bouche.
Complications: Encéphalite (atteinte du cerveau) dans 1 cas sur 1000. Pneumonie.
Traitement : Médicaments contre la fièvre. Pas de traitement spécifique. Transmission: Par les gouttelettes de salive. Contagion 3 à 5 jours avant l’éruption
cutanée et se termine 4 jours après. Risque pour le personnel : Adultes souvent immunisés, maladie plus grave chez l’adulte, vérifier l’état vaccinal, éventuellement immunoglobulines. Prévention : Vaccination.
Informer les parents. Eviction : 4 jours après le début de l'éruption puis selon état de l'enfant. C.f. tableau éviction, fiche no 17
Les personnes vivant sous le même toit que la personne malade et fréquentant une crèche, une école primaire ou un CO peuvent être mises en éviction scolaire ou professionnelle si elles ne sont pas vaccinées.
Fiche No. 10 c
Rubéole : Maladie due à un virus. Incubation : 15 à 18 jours. Symptômes : Eruption fine sur tout le corps, rose-rouge. Parfois conjonctivite.
Fièvre modérée. Très souvent aucun symptôme et passe donc inaperçue.
Complications Atteinte du foetus (surdité, cécité, malformations, retard mental) si
une femme enceinte contracte la maladie lors du premier trimestre de la grossesse.
Traitement : Aucun.
Transmission : Par les gouttelettes de salive. Contagieux 48h avant le début de l'éruption. Risque pour le personnel: Toutes les jeunes femmes en âge de procréer devraient être
vaccinées. Prévention : Vaccination. Informer les parents. (Mamans enceintes).
Eviction : Pas d'éviction, mais mesures d’accompagnement. C.f. tableau éviction, fiche 17
Scarlatine Il s'agit d'une maladie due à une bactérie (streptocoques) responsable également d'angines.
Incubation : 2 à 4 jours. Symptômes : Angine, éruption très fine prédominant aux plis (aisselles, aines),
fièvre, pâleur autour de la bouche, langue "framboisée". Complications : Si non traitée : atteinte des reins ou du coeur possible (rare). Traitement : Antibiotiques. Transmission : Par les gouttelettes de salive. Risque pour le personnel : Identique à celui des enfants. Eviction : Jusqu'à 24h après le début du traitement. c.f. tableau éviction, fiche 17
FICHE No 10d
8. Cinquième maladie (Erythème infectieux) Maladie due à un virus (Parvovirus B19)
Incubation : 4 à 20 jours.
Symptômes : Fièvre, éruption prédominant au visage, surtout sur les joues,
démangeaisons.
Dans les cas plus sévères : toux, rhume, douleurs articulaires, maux
de ventre. Pas de symptômes dans 50% des cas.
Complications : Arthrite (adolescent, adulte) Encéphalite bénigne (rare). Rarement
cause de fausse couche chez la femme enceinte.
Traitement : Médicaments contre la fièvre et les démangeaisons.
Pas de traitement spécifique.
Transmission : Par les gouttelettes de salive. Contagieux 1 à 2 jours avant le début
des symptômes.
Risque pour le personnel : La majorité des adultes ont des anticorps contre ce virus.
Consulter le médecin en cas contact lors d’une. grossesse
Prévention : Aucune spécifique. Hygiène habituelle.
Eviction : Pas d’éviction.
FICHE No 10e
9. Infection à cytomégalovirus (CMV) Maladie due à un virus très répandu.
Incubation : 3-8 semaines.
Symptômes Le plus souvent aucun symptôme. Parfois fièvre, éruption cutanée,
gonflement des ganglions, maux de ventre.
Complications : Rarement atteinte du foetus (surdité, cécité, atteinte cérébrale) si la
maman contracte l'infection pour la première fois pendant la
grossesse. Atteinte de différents organes chez les personnes ayant
un déficit immunitaire.
Traitement Médicament spécifique pour les personnes immuno-déficientes.
Transmission : Contact avec les liquides biologiques (salive, urine), Transfusions,
Transplacentaire
Les personnes infectées excrètent le virus pendant des mois.
Risque pour le personnel : Virus circulant fréquemment dans les collectivités d’enfants.
Les femmes enceintes en contact proche avec la maladie devraient
consulter leur gynécologue.
Prévention : Hygiène (lavage des mains).
NB : La majorité des adultes sont immuns contre cette maladie.
Eviction : Aucune.
FICHE No 10f
10. Mononucléose infectieuse Maladie due au virus Epstein-Barr
Incubation : 4 à 8 semaines
Symptômes : Souvent pas de symptômes chez l'enfant d'âge préscolaire.
Fièvre, fatigue, pharyngite, gonflement des ganglions, éruption si
traitement d'ampicilline.
Durée variable, une à deux semaines.
Complications : Obstruction respiratoire, conjonctivite - méningo-encéphalite,
complications sanguines (rares).
Traitement : Aucun spécifique.
Médicaments contre la fièvre, repos.
Hospitalisation si complications.
Transmission : Par contact intime avec la salive ou avec des objets contaminés par
la salive.
Par transfusion sanguine.
Risque pour le personnel : Moindre en appliquant les mesures d’hygiène.
Prévention : Hygiène concernant les sécrétions oro-pharyngées, lavage des
mains.
Eviction : Pas d’éviction
FICHE No 10g
Syndrome Pied-main-bouche Maladie due à un virus (Coxsackie)
Incubation : 3 à 6 jours
Symptômes : Stomatite vésiculeuse avec exanthème, vésicules sur les pieds /
chevilles et mains / poignets, plus ou moins accompagnée de fièvre,
avec souvent un bon état général.
Complications : Rarement chez le nouveau-né (myocardite, encéphalite) en cas de
maladie en fin de grossesse.
Traitement : Aucun spécifique (sauf pour les immunosupprimés et les nouveaux-
nés).
Transmission : Par la salive, objets contaminés par la salive, ou par les selles.
Risque pour le personnel : Comme pour les enfants.
Prévention : Isoler l'enfant.
Désinfecter ce qui a été en contact avec sa bouche ainsi que la vaisselle.
Renforcer les mesures d’hygiène concernant les sécrétions oro-pharyngées et les selles (lavage des mains). Eviction : Accueil normal dès que l’état de l’enfant le permet.
NB : ceci peut être modulé et l’éviction discutée de cas en cas en fonction des paramètres suivants : - l’état général de l’enfant : si l’enfant est très fatigué, fébrile, souffre de la stomatite et a de la difficulté à s’alimenter, il sera mieux à la maison. - l'âge de l'enfant: en effet, il est relativement facile et peu traumatisant d'isoler un enfant de 6 à 9 mois dans son lit ou un coin à jouer. Par contre, plus âgé, des mesures d'isolement sont mal vécues et il est préférable de préconiser l'éviction. - les possibilités de la crèche à prendre soin d’un bébé avec une stomatite, en prenant en considération les mesures d’hygiène à appliquer et les possibles difficultés alimentaires. - les possibilités de garde à domicile des parents.
FICHE No 11
MENINGITES
Infections à méningocoques (méningite ou septicémie)
Méningites Infection due à une bactérie appelée méningocoque
Incubation : 2 à 10 jours.
Symptômes : Fièvre, vomissements, maux de tête, raideur de la nuque, pétéchies. (taches
rouges sur la peau). C’est une maladie grave, qui nécessite une
hospitalisation.
Complications : Si méningite : surdité, lésions neurologiques permanentes possible
Traitement : Antibiotiques (par voie veineuse).
Transmission : Par gouttelettes de salive
Risque pour le personnel : Identique à celui des enfants
Prévention : Antibiotiques aux adultes et aux enfants (selon une liste établie par le
médecin cantonal) qui ont eu un contact proche avec l’enfant malade durant
ces 10 derniers jours. Le traitement antibiotique n'est pas indiqué pour les
contacts indirects.
Vaccination :
La vaccination protège que contre le Méningocoque C. Les personnes
âgées de moins de 20 ans ayant eu un contact direct avec un enfant atteinte
du méningocoque C doivent être vaccinées.
Eviction : dicté par la sévérité de la maladie.
FICHE No 11 a
Autres Méningites
Méningites Peuvent être dues à des bactéries ou des virus.
Incubation : 2 à 10 jours.
Symptômes : Fièvre, vomissements, maux de tête, nuque raide.
Complications : Si méningite bactérienne : surdité, lésions neurologiques.
Traitement : Méningite virale : pas de traitement, guérison spontanée sans
séquelles.
Méningite bactérienne : antibiotiques (par voie veineuse).
Transmission : Par gouttelettes de salive : contact proche nécessaire.
Risque pour le personnel : Identique à celui des enfants
Vaccination : grâce au vaccin contre l’haemophilus recommandé
pour les nourrissons, les infections graves dues à cette bactérie sont
devenues très rares.
FICHE No 12
I N F E C T I O N A V.I.H. ET S I D A
Infection à VIH et SIDA Infection acquise pendant la grossesse ou l'accouchement¸ transfusions dans certains pays
Symptômes : Tendance aux infections, pneumonies, perte de poids, parfois atteinte cérébrale. Généralement pas de symptômes pendant plusieurs années.
Traitement : Support immunitaire : perfusions d'immunoglobulines 1x/mois. Divers médicaments anti-viraux (actuellement pas de traitement curatif) Parfois antibiotiques à titre préventif.
Transmission : Par voie sanguine et sexuelle.
Risque pour le personnel : Aucun en appliquant les mesures préventives.
Prévention : Mesures d'hygiène lors de soins à un enfant blessé (voir annexe FICHE No16 et dossier "Mesures d'hygiène dans les collectivités d'enfants d'âge préscolaire". Ces mesures sont à appliquer à tout
enfant : vous n'êtes pas nécessairement informés que l'enfant est infecté par le VIH (même remarque pour le virus de l'hépatite B).
Informer les parents lors de maladies contagieuses dans la crèche (varicelle, rougeole) afin que l'on puisse donner un traitement préventif aux enfants avec un déficit immunitaire.
NB : dans ces situations qui sont de loin les plus fréquentes, l'exclusion de l'enfant n'est pas utile pour diminuer la transmission, et n'est aucunement recommandée.
Eviction : aucune
FICHE No 13
INFECTIONS RESPIRATOIRES
INFECTIONS AIGUES L'incidence des infections respiratoires aiguës peut être diminuée chez les enfants en milieu d'accueil, par une application rigoureuse des mesures d’hygiène, en particulier lavage des mains régulier des enfants et des adultes et après chaque mouchage, passage aux toilettes, change (« Les microbes à la garderie », Hôpital St Luc, Montréal). Souvent, les enfants sécrètent des virus avant de paraître malades, et certains enfants infectés ne deviennent jamais malades. La plupart des enfants avec des infections virales respiratoires sécrètent des virus pendant au moins 5 à 8 jours. Il est donc peu probable que l'exclusion de l'enfant malade ait la moindre efficacité. Risque pour le personnel : identique à celui des enfants, possibilité de vaccin contre la grippe.
I N F E C T I O N S L E G E R E S
La plupart des infections chez les enfants en bas âge sont des infections respiratoires ou digestives banales, qui ne sont pas graves, et qui sont causées par des virus respiratoires et intestinaux.
Fiche No 13 a
T U B E R C U L O S E
Devenue rare en Suisse, cette maladie est encore répandue dans de nombreuses parties du monde: Portugal, Europe de l'Est, Afrique, Amérique latine, Asie.
Symptômes : Souvent pas ou peu de symptômes chez l'enfant. Toux chronique, fièvre, perte de poids.
Complications : Méningites (surtout jeune enfant et personne âgée). Atteinte osseuse et de divers organes.
Traitement : Antibiotiques spécifiques pendant plusieurs mois.
Transmission : Par les expectorations. Contacts proches et prolongés nécessaires. (personnes vivant sous le même toit ou enfants du même groupe).
NB : Il est tout à fait exceptionnel qu'un enfant soit contagieux. Il est lui même généralement infecté par un adulte de son entourage.
Risque pour le personnel : Comme pour les enfants, mais peu de risque d’être contaminé par un
enfant. (cf. plus haut)
Prévention : Identification et contrôle des contacts directs d'un cas avéré, c'est
à dire personnes vivant sous le même toit et adultes et enfants en contact proche, régulier et répété, organisé par le service du médecin cantonal en collaboration avec l’association respirer.
Vaccination : Le vaccin protège les jeunes enfants contre la méningite TBC, et dans une moindre mesure, contre les atteintes pulmonaires. En Suisse, la vaccination généralisée a été abandonnée. Cependant, les jeunes enfants se rendant fréquemment dans une zone d'endémie (par exemple, vacances annuelles dans la famille au Portugal, Kosovo, Afrique, Asie, Amérique du Sud) devraient être vaccinés.
Eviction : Selon avis médical, en principe aussi longtemps que le sputum contient des bacilles. (en moyenne 6-8 semaines)
c.f. tableau éviction, fiche 17
FICHE No 14
BLESSURE ACCIDENTELLE PAR UNE AIGUILLE USAGEE
RISQUES ET MESURES A PRENDRE
De nos jours, il n'est pas exceptionnel qu'un enfant (ou adulte) trouve une seringue usagée dans
un lieu public et se blesse avec l'aiguille qui y est fixée. Un tel incident est bien entendu
générateur d'angoisse étant donné le risque possible de transmission d'agents infectieux à travers
la blessure.
En ce qui concerne le Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH), agent responsable du sida,
le risque de contamination est extrêmement faible. En effet, plusieurs facteurs sont à considérer :
- Le VIH meurt rapidement à l'extérieur du corps humain et il est inactivé en moins de 2
heures à l'intérieur d'une seringue. Les toxicomanes se piquant surtout la nuit dans les lieux
publics, le délai est généralement relativement long entre le moment où la seringue a été jetée et
celui où elle a été trouvée.
- Le VIH est relativement peu concentré dans le sang qui, en outre, est coagulé dans
l'aiguille. Il faut donc que la personne qui se blesse ait fait actionner le piston de la seringue pour
s'injecter du sang, ce qui est rarement le cas de façon accidentelle en dehors du milieu hospitalier.
En cas de blessure avec du sang frais, il semble que l'administration très rapide de médicaments
anti-viraux ait une certaine efficacité.
Il existe par contre un risque un peu plus élevé de contamination par le virus de l'hépatite B qui
est plus concentré dans le sang et qui survit au moins 24h en dehors du corps humain. Nous
disposons toutefois d'un traitement et d'un vaccin qui sont très efficaces pour prévenir le
développement de la maladie.
Si la seringue a été trouvée par terre, il y a également un petit risque d'infection locale ou
d'atteinte par le tétanos, si la personne n'est pas suffisamment vaccinée.
FICHE No 14a
MESURES DE PREVENTION ET DE PRISE EN CHARGE EN CAS
DE DECOUVERTE D’UNE SERINGUE ABANDONNEE
Apprendre aux enfants à ne toucher aucun objet (seringue ou autre) susceptible de les blesser et
à prévenir l’adulte afin que celui-ci puisse l’évacuer après l’avoir placer dans un récipient solide
(fer ou verre). Si un enfant se blesse avec une aiguille, un traitement préventif entrepris
rapidement permet de le protéger.
Mesures à prendre en cas de blessure accidentelle par une aiguille de seringue:
- Laver à l’eau et au savon puis désinfecter la plaie.
- Faites raconter à l'enfant avec précision ce qui s'est passé et à quel moment
- Informer les parents pour qu’ils consultent rapidement le médecin de garde ou leur médecin
traitant afin que le traitement adéquat soit entrepris ainsi qu’un rappel vaccinal contre le tétanos et
un vaccin contre l’hépatite B si nécessaire.
- Conseiller aux parents de prendre le carnet de vaccination de l’enfant.
- Si la seringue a été trouvée, la placer dans un récipient solide et la faire amener au médecin qui
prendra l’enfant en charge. Il est parfois possible de la faire analyser par le laboratoire.
Il est à noter qu’aucun cas de contamination par le VIH par le biais d’une piqûre accidentelle n’a
été décrit dans le monde en dehors du contexte médical. Il existe un risque un peu plus élevé
d’infection par le virus de l’hépatite B : un traitement et une vaccination instaurés rapidement ont un
excellent effet protecteur. Un risque de contamination par le virus de l’hépatite C peut exister mais
il n’a jamais été démontré dans de pareilles circonstances.
Une infirmière du Service du médecin cantonal est à votre disposition pour tout conseil ou
renseignement complémentaire (tél. 026 305 79 80).
FICHE No 15
PHARMACIE
La pharmacie doit être située hors de la portée des enfants et pouvoir se fermer à clef.
Avoir à proximité les nos de téléphone urgents tels que centre de toxicologie à Zurich médecin
de garde, hôpital, etc.
Prévoir également un emplacement dans le frigidaire pour pouvoir stocker les médicaments
personnels des enfants tels que sirop antibiotique, gouttes ophtalmiques, etc.
PHARMACIE DE BASE
ARTICLES DIVERS
Thermomètre avec housses jetables pour prise température rectale
Gants en plastique à usage unique et gants en latex
Balance pour mesure de poids si nécessaire (dosage)
Pince à échardes
Paire de ciseaux
Poche à gel chaud et froid
MEDICAMENTS
Antipyrétiques et antalgiques (Paracétamol uniquement) pour diverses catégories d’âge et
de poids (sachets et suppositoires)
Désinfectants pour blessures ainsi que spray (différents âges)
Pommades, onguents, lotions et granules contre les brûlures légères, coup de soleil,
piqûres d’insectes, hématomes
PANSEMENTS
Compresses stériles
Pansement rapides
Coton hydrophile
Bandes de gaze élastique de différentes tailles
Micropore
ENTRETIEN ET CONTRÔLE
Vérifier régulièrement le stock et les dates de péremption
Laisser les médicaments dans les emballages originaux et conserver les modes d’emplois
Si nécessaire, inscrire la date d’achat sur l’emballage
Veiller à la propreté et à l’intégrité de la pharmacie
PHARMACIE POUR L’EXTERIEUR
Lors de promenades ou de sorties, il est recommandé d’avoir en permanence une petite trousse
contenant les éléments de base suivant :
Gants à jeter en plastic ou latex
Spray désinfectant
Lingettes humides
Compresses stériles
Eucéta
Micropore
FICHE No 16
B I B L I O G R A P H I E
American academy of paediatrics : Report of the Committee on infectious diseases. 22nd edition,
AAP, Elk Grove Village (Illinois), 1991 (670 pp)...
American public health association, American academy of paediatrics: Caring for our children:
National health and safety performance standards: guidelines for out-of-home child care
programs. American public health association, Washington, 1992 (450 pp).
Comité provincial des maladies infectieuses en service de garde : Prévention et contrôle des
infections dans les centres de la petite enfance. Gouvernement du Québec, 1998.
Département de l'instruction publique et Conseil de l'éducation du canton de Zurich : Enfants
infectés par le VIH ou malades du SIDA - à la crèche, à la garderie, au jardin d'enfants et à l'école.
Sida Info Doc, Berne, 1992.
Donowitz (ed.): Infection control in the child care center and preschool. Williams and Wilkins,
Baltimore, 1991 (364 pp).
Hôpital St Luc, Montréal : Les microbes à la garderie, 1992.
Office fédéral de la santé publique : Recommandations vaccins, 1999.
Rajon AM, Monnier J : Environnement physique et santé. Chap 21 (p. 391) in : Manciaux M,
Lebovici S, Jeanneret O, Sand EA, Tomkiewicz S : L'enfant et sa santé. Doin, Paris, 1987 (1326
pp).
Scott Giebink G: Care of the ill child in day-care settings. Pediatrics 1993;91 :229-233.
Société canadienne de pédiatrie : Le bien-être des enfants, guide visant à promouvoir la santé
physique, la sécurité, le développement et le bien-être des enfants dans les services de garde en
garderie et en milieu familial. Ottawa, Ontario, 1992
FICHE 17
Recommandations
romandes et tessinoises
d’éviction (pré)scolaire
pour maladie transmissible
RECOMMANDATIONS ELABOREES ET REDIGEES PAR
Bernard Vaudaux (Lausanne)
Rebecca Anderau (Neuchâtel)
Olivier Duperrex (Genève)
Alessandra Galfetti (Bellinzona)
Eric Masserey (Lausanne)
Pius Meyer (Fribourg)
Christiane Petignat (Lausanne)
Philippe Sudre (Genève)
Patrick Terrier (Delémont)
Nicolas Troillet (Sion)
Virgile Woringer (Lausanne)
Ces recommandations ont été développées en collaboration avec les médecins cantonaux et ont reçu leur
approbation
Introduction
Ce document traite de l’accueil des enfants atteints de maladies transmissibles dans une
institution pour enfants sains1.
Cet accueil met en lumière des points de vue différents, voire divergents, parmi lesquels nous
semblent devoir primer l’intérêt de la santé publique et celui de l’enfant malade. Le premier est
exceptionnellement en jeu, contrairement au second qui l’est toujours. L’intérêt de l’enfant malade
est de bénéficier des meilleurs soins que requiert son état et d’être maintenu dans son
environnement habituel.
La question du maintien en institution des enfants présentant une infection aiguë se pose
couramment dans les situations d’infection bénigne puisque la mission de l’institution est
d’accueillir tout enfant dont l’état général le permet.
La décision de garder ou non l’enfant malade repose alors sur la capacité de l’institution à assurer
le supplément de soins qu’engendre la maladie. Lorsque l’institution ne peut fournir ce surplus de
soins sans réduire les soins et l’attention « ordinaires » dus aux autres enfants, il est inévitable
que l’enfant malade soit tenu hors du groupe.
L’incapacité d’une institution à assumer le surplus de soins n’est pas l’unique raison de tenir un
enfant hors de son groupe usuel. Il est fréquent qu’un enfant atteint d’une maladie aiguë, pourtant
essentiellement bénigne, soit temporairement incapable de participer pleinement aux activités
proposées, et plus encore d’en tirer plaisir ou profit. Dans ces circonstances également, il est
préférable qu’il soit tenu hors du groupe. Cette dernière situation est analogue au congé-maladie
accordé à l’adulte momentanément incapable d’exécuter convenablement sa tâche
professionnelle.
Dans les deux cas de figure ci-dessus, il n’y a pas éviction scolaire au sens vrai du terme2.
L’enfant malade n’est en effet pas tenu à l’écart parce qu’il constitue une source de contagion
dangereuse pour l’institution et ses membres mais parce qu’il ne serait pas raisonnable, pour son
propre confort ou pour la bonne marche de l’institution, qu’il soit maintenu à tous prix dans le
groupe.
Par opposition aux situations mentionnées ci-dessus, très largement majoritaires, un tout petit
nombre de maladies transmissibles constituent une source de contagion d’importance publique
potentielle, dépassant largement le cadre de l’institution. Ces situations, qui mettent véritablement
en jeu la santé publique, exigent une authentique éviction pour protéger l’environnement d’une
1 Crèche, jardin d’enfants, garderie, école 2 Eviction scolaire : interdiction faite à un enfant contagieux de fréquenter temporairement l’école (Le Petit Larousse
1996)
maladie particulièrement dangereuse. L’exigence d’éviction est la plupart du temps indépendante
de l’âge du sujet concerné et s’applique avec autant de rigueur aux adultes qu’aux enfants.
Les pages qui suivent définissent des lignes de conduite applicables à ces situations courantes où
un enfant visiblement atteint d’une maladie transmissible est amené à l’institution pour enfants
sains qu’il fréquente habituellement.
Ce document est composé de deux listes.
1. La liste « Germes/Maladies » mentionne, dans l’ordre alphabétique, une série de maladies
infectieuses et de germes. Une même situation peut apparaître plusieurs fois (par exemple:
« Angine streptococcique » et « Streptocoque: angine ») pour faciliter aux utilisateurs peu familiers
du jargon médical l’accès à l’information concernant une pathologie connue sous plusieurs
appellations.
En face de chaque rubrique de cette liste figure un numéro renvoyant à une autre liste intitulée
« Attitudes proposées ».
2. La liste « Attitudes proposées » détaille la conduite à tenir, chacune étant identifiée par un
numéro.
Pour certaines maladies sont également proposées des mesures d’accompagnement qui,
indépendamment de la nécessité d’éviction, sont indispensables pour le bon contrôle d’une
situation épidémiologique délicate.
Ces recommandations ont été élaborées par un groupe de travail constitué de médecins issus de
tous les cantons romands et du Tessin, tous experts en pédiatrie, maladies infectieuses,
prévention ou santé publique. Elles ont été développées en collaboration avec les médecins
cantonaux3 qui les approuvent.
Ce document est destiné aux médecins traitants mais se veut également accessible aux
personnes non médecins en contact régulier avec les enfants dans l’exercice de leur profession. Il
vise non seulement à codifier les attitudes mais plus encore à les harmoniser sur le plan romand
et tessinois.
3 FR, GE, JU, NE, TI, VD, VS
Germes / Maladies Attitude proposée
Angine non streptococcique (angine virale) 1
Angine streptococcique (tous groupes) 2
Bronchiolite 1
Bronchite et bronchopneumonie: toutes causes (sauf tuberculose) 1
Candidose de la peau et des muqueuses 3
Choléra 4
Cinquième maladie 1
Conjonctivite purulente 3
Conjonctivite épidémique 5
Coqueluche 6
Cytomégalovirus (CMV): excrétion chronique, infection congénitale 3
Dermatite fessière 3
Diphtérie 4
Enterobius vermicularis : portage, infestation 3
Etat grippal 1
Erythème infectieux 1
Exanthème subit 1
Faux croup 1
Fièvre de 3 jours 1
Fièvre typhoïde et paratyphoïde 7
Furoncle, furonculose 2
Gale 8
Giardia lamblia: portage 3
Giardiase 9
Gastro-entérite: toutes causes (sauf Norovirus e